Saint Paul de la Croix
Fondateur des
Passionistes (+ 1776)
Né près de Gênes, dans une famille de 16 enfants, à l'époque rationaliste et a-religieuse du "Siècle des Lumières", Paul Danei connaîtra jeune homme des visions divines qui le conduisirent à vouloir fonder un Ordre religieux consacré à la Passion du Sauveur. Il put réaliser cette vocation à 26 ans, grâce à son évêque qui autorisa «les clercs déchaussés de la Croix et de la Passion» qui seront appelés plus tard les «Passionistes». Le Pape dut adoucir une Règle religieuse trop stricte dont les trois fondements sont: l'esprit d'oraison, la solitude et la pauvreté. Une branche contemplative féminine rejoindra cette spiritualité soutenant, par la prière, l'action missionnaire des frères. Le pape Pie VI, apprenant qu'il allait mourir, se rendit à son chevet. «Préparez-vous par un profond dépouillement de toutes choses créées, un total abandon au bon plaisir divin, sans attache aucune à la dévotion sensible.» écrit saint Paul de la Croix dans son «journal mystique.»
- La Croix dans le cœur et dans l’âme, Vatican News
Mémoire de saint Paul de la Croix, prêtre, qui se fit remarquer dès sa
jeunesse par sa pénitence et son zèle, enflammé qu'il était d'une charité tout
à fait particulière envers le Christ crucifié contemplé sur le visage des
pauvres et des malades. Il fonda la Congrégation des Clercs réguliers de la
Croix et de la Passion de notre Seigneur Jésus Christ et mourut à Rome le 18
octobre 1775.
Martyrologe romain
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/2041/Saint-Paul-de-la-Croix.html
San Pablo de la Cruz Fundador
SAINT PAUL de la CROIX
Fondateur des Passionnistes
(1694-1775)
La nuit où Paul vint au monde, à Ovada, en Ligurie, une splendeur merveilleuse éclaira la chambre de sa mère. Étant enfant, il tomba dans un fleuve et ne dut la vie qu'à l'intervention de la Sainte Vierge.
Paul justifia de bonne heure ces présages de sainteté: il prenait son sommeil sur des planches avec une pierre pour oreiller; de grand matin, il faisait oraison, puis se donnait la discipline, mais avec tant de force que, plus d'une fois, son frère fut obligé de lui arracher des mains l'instrument de pénitence. Il ne mangeait le vendredi qu'un morceau de pain mendié, et buvait du fiel mêlé de vinaigre.
A vingt-deux ans, il se mit à exercer, parmi les jeunes gens, une sorte d'apostolat; ils se moquèrent d'abord de ses discours, puis réformèrent leurs moeurs, et dix d'entre eux embrassèrent plus tard la vie monastique. Ses parents voulurent le marier: il ne leva même pas les yeux sur la jeune fille qu'on lui offrait. A la mort d'un oncle il refusa son héritage, renonçant à tout pour marcher dans la voie de la pénitence chrétienne.
Une vision lui apprit que Dieu le destinait à établir la congrégation des passionnistes. Aussitôt il se fit raser les cheveux, s'agenouilla devant son père et sa mère pour recevoir leur bénédiction, vêtit une grossière tunique de drap noir et alla rédiger, dans le silence de la solitude, sous l'inspiration de Dieu, la règle de son institut.
L'évêque d'Alexandrie lui confia quelque temps l'office de prédication et lui permit bientôt de partir pour Rome. En route, la tempête le jeta au mont Argentaro. Ce lieu désert lui sembla convenir à sa future communauté; il y revint lorsque le maître de la chambre l'eut chassé, à Rome, comme un vagabond.
Benoît XIII lui conféra le sacerdoce et lui permit de s'adjoindre des compagnons de prière et d'étude. Dès lors, il jeta les fondements de son association religieuse. Elle eut, comme la plupart des grandes oeuvres, un début difficile; mais les bénédictions du ciel ne lui manquèrent pas, et elle vit bientôt venir à elle des sujets de haute distinction.
En 1737 l'église et le couvent d'Argentaro furent solennellement bénits. Trois ans après, Benoît XIV fit examiner les règles des passionnistes, et les approuva par une bulle en 1746. Elles ajoutaient aux trois voeux ordinaires celui de prêcher avec amour la passion du Sauveur. Paul et ses compagnons l'accomplirent avec tant de zèle qu'ils ramenèrent un nombre incalculable de pécheurs, d'hérétiques et d'impies. Paul surtout parlait des tourments du Sauveur avec une telle onction et une telle véhémence, que son auditoire et lui se trouvaient tout en larmes, et que les coeurs les plus durs se laissaient entraîner à la pénitence.
La flamme que le divin amour entretenait dans la poitrine de cet homme angélique allait parfois jusqu'à brûler le vêtement qui touchait son coeur; et lorsqu'il montait au saint autel, les larmes inondaient son visage; parfois même des transports extatiques l'élevaient de terre, et tout son extérieur participait au resplendissement de son âme.
Chéri des papes, vénéré des prêtres et des fidèles, Paul fut toujours humble jusqu'à se croire un serviteur inutile, un misérable pécheur digne d'être foulé aux pieds par les hommes et les démons.
Ce saint amant de la passion du Sauveur mourut à Rome, après avoir exhorté ses frères, dans les termes de la plus touchante tendresse, à garder leur sainte vocation. Il avait vécu quatre-vingt-un ans. (1775)
L'Abbé Pradier, La
Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Lille, 1889
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_paul_de_la_croix.html
Saint Paul de la Croix
Fondateur des
Passionnistes (1694-1775)
L’on dit que la nuit où
Paul vint au monde, à Ovada, en Ligurie, une splendeur merveilleuse éclaira la
chambre de sa mère.
A vingt-deux ans, il se
mit à exercer, parmi les jeunes gens, une sorte d’apostolat ; ils se
moquèrent d’abord de ses discours, puis réformèrent leurs moeurs, et dix
d’entre eux embrassèrent plus tard la vie monastique. Ses parents voulurent le
marier : il ne leva même pas les yeux sur la jeune fille qu’on lui
offrait. A la mort d’un oncle il refusa son héritage, renonçant à tout pour marcher
dans la voie de la pénitence chrétienne.
Il comprit qu’il était
destiné à établir la congrégation des passionnistes. Aussitôt il se fit raser
les cheveux, s’agenouilla devant son père et sa mère pour recevoir leur
bénédiction, vêtit une grossière tunique de drap noir et alla rédiger, dans le
silence de la solitude, la règle de son institut.
L’évêque d’Alexandrie lui
confia quelque temps l’office de prédication et lui permit bientôt de partir
pour Rome. En route, la tempête le jeta au mont Argentaro. Ce lieu désert lui
sembla convenir à sa future communauté.
Benoît XIII lui conféra
le sacerdoce et lui permit de s’adjoindre des compagnons de prière et d’étude.
Dès lors, il jeta les fondements de son association religieuse. Elle eut, comme
la plupart des grandes oeuvres, un début difficile ; mais les bénédictions
du ciel ne lui manquèrent pas.
En 1737 l’église et le
couvent d’Argentaro furent solennellement bénits. Trois ans après, Benoît XIV
fit examiner les règles des passionnistes, et les approuva par une bulle en
1746. Elles ajoutaient aux trois voeux ordinaires celui de prêcher avec amour la
passion du Sauveur. Paul et ses compagnons l’accomplirent avec tant de zèle
qu’ils ramenèrent dans la Foi un nombre incalculable de personnes. Paul surtout
parlait des tourments du Sauveur avec une telle véhémence, que son auditoire et
lui se trouvaient tout en larmes, et que les coeurs les plus durs se laissaient
entraîner à la pénitence.
Les témoins ont assuré
que la flamme entretenue dans la poitrine de cet homme allait parfois jusqu’à
brûler le vêtement qui touchait son coeur ; et lorsqu’il montait au saint
autel, des transports extatiques l’élevaient parfois mêmede terre, et tout son
extérieur participait au resplendissement de son âme.
SOURCE : http://viechretienne.catholique.org/saints/152-saint-paul-de-la-croix
Maria
Schutz, Schottwien, Ausztria
Saint Paul de la Croix (1694 – 1775)
LEÇON DU BRÉVIAIRE ROMAIN
PAUL de la Croix, né à Uvada en Ligurie, brûla d'amour pour Jésus crucifié dès
le premier usage de sa raison. Enflammé du désir du martyre, il se joignit à
l'armée qu'on assemblait à Venise pour porter la guerre chez les Turcs. Mais
ayant connu la volonté de Dieu, il renonça à un mariage honnête et à l'héritage
d'un oncle qui lui était offert, reçut de son évêque un rude vêtement et, alors
qu'il n'était pas encore clerc, se mit à cultiver le champ du Seigneur, par la
prédication de la parole divine. Ordonné prêtre à Rome, des mains du Souverain
Pontife Benoît XIII, par obéissance, il se retira dans la solitude du mont
Argentaro, où la Sainte Vierge l'avait appelé depuis déjà longtemps, lui
montrant en même temps un vêtement de couleur noire, orné des insignes de la
Passion de son Fils. C'est là qu'il jeta les fondements d'une nouvelle
Congrégation dont les membres s'engageraient par vœu à promouvoir le souvenir
de la passion du Seigneur. Il fonda également une Congrégation de religieuses
qui s'appliqueraient à la méditation de la passion du Seigneur. Célèbre par sa
prédication, ses vertus et ses divins charismes, il s'endormit dans le Seigneur,
à Rome, en l'année mil sept cent soixante-quinze. Le Pape Pie IX le mit au rang
des Bienheureux et ensuite des Saints.
SOURCE : http://www.icrsp.org/Calendriers/Le%20Saint%20du%20Jour/Paul-de-la-Croix.htm
Saint
Paul of the Cross. Engraving. Iconographic Collections
Saint Paul de la Croix
Prêtre et Fondateur des Passionnistes
« Congregatio Passionis Jesu Christi »
Paoo della Croce, (Paolo
Francesco Danei), naît, le premier de seize enfants, à Ovada
(Alexandrie, Italie) le 3 janvier 1694 de Luca
et Anna Maria Massari ; il fut baptisé le 6 janvier.
Il a vécu 81 ans au cours
du XVIIIe siècle, siècle fameux pour la grande mutation des mentalités et qui
devait se conclure avec la Révolution française. Cependant, cette époque ne fut
pas aussi « froide» sur le plan religieux que le furent les XVIe et XVIIe
siècles. C’est la grande période des missions populaires (des religieux
viennent prêcher dans les paroisses sur la demande des évêques) qui suscitent
en France un saint Louis-Marie Grignion de Montfort (1673-1716).
En Italie trois grandes
figures surgissent à la même époque : saint Alphonse-Marie de Liguori
(fondateur des Rédemptoristes), saint Léonard de Port Maurice (réformateur
franciscain) et enfin saint Paul de la Croix (fondateur des Passionistes).
Trois grands prédicateurs et trois grands directeurs spirituels.
Le père de Paul de la
Croix est un petit commerçant et sa mère une grande dévote de la Passion du
Christ, qu’elle enseigne à ses enfants. À 13 ans, Paul s’inscrit à la
confraternité de l’Annonciation de Notre-Dame et devient d’emblée un apôtre
auprès des enfants de son âge. En déplacement avec son frère Jean-Baptiste,
co-fondateur de la congrégation passioniste, pour les affaires de leur père, en
traversant une rivière en crue, ils sont tous deux entraînés par les eaux.
« Une Dame aimable et illuminée leur apparaît, les prend par la main et
les dépose sains et saufs sur la rive » : ils ne l’oublieront jamais (le
premier couvent fondé par les deux frères sera dédié à la présentation de la
Vierge Marie au Temple).
À 19 ans, à la suite
d’une conversation avec son curé, le voilà saisi par une impulsion intérieure
qu’il nommera « ma conversion » ; il décide de se consacrer, sous la
direction de ce prêtre, à une vie de sainteté sans concession. Paul cherche son
chemin, et à 21 ans, un premier appel naît en son âme : « J’eus l’idée de
revêtir une tunique de laine brute, de m’en aller nu-pieds et de vivre dans une
absolue pauvreté une vie de pénitence. Mais le souci de la maison m’empêcha de
suivre cette inspiration ». Elle reviendra, sous forme de vision cette
fois, au sortir de la messe : « Arrivant dans une rue proche de la maison,
je me suis senti élevé vers Dieu et je me suis alors vu revêtu en esprit d’un
vêtement noir qui descendait jusqu’au sol, une croix blanche sur la poitrine
et, sous la croix, était écrit le nom très saint de Jésus en lettres blanches ».
En novembre 1720 il est
revêtu de cette tunique noire par Mgr Gattinara : c’est le vêtement des
pénitents. Un an plus tard Jean-Baptiste revêt le même vêtement et les voilà
tous deux ermites sur une presqu’île déserte : le mont Argentario. Ils vont à
Rome durant l’année 1727 pour se mettre au service des malades de l’hôpital
saint Gallican, et sont ordonnés prêtres par le pape. Ils s’en retournent alors
à leur solitude du mont Argentario.
Ils débutent les missions
paroissiales en 1730. Le succès est très grand et ne sera jamais démenti. Ils
inaugurent ainsi un genre de vie qui allie la dimension contemplative stricte
et les activités apostoliques de prédication. Peu à peu d’autres se joignent à
eux.
En 1741 le pape Benoît
XIV (Prospero Lorenzo Lambertini, 1740-1758) approuve la Règle des
Passionistes. Jean-Baptiste meurt en 1765. Paul fonde en 1771 la branche
féminine de son institut : les moniales passionistes. Il achève sa vie à
Rome où il meurt le 18 octobre 1775.
Paul de la Croix a
été béatifié le Ier mai 1853 et canonisé le 29 juin 1867 par le même
pape : le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878).
Pour un approfondissement :
>>> Site officiel de la
Congrégation
SOURCE : https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/1117266d-fabc-4f19-b78b-c120248f0b24
catedral de San Pablo de la Cruz, Ruse, Bulgaria.
St Paul of the Cross Cathedral, Ruse,
northeastern Bulgaria.
catedrale
de Santu Pàulu de sa Rughe in Ruse, in su nord-est de sa Bulgaria.
catedral de San Pablo de la Cruz, Ruse, Bulgaria.
St Paul of the Cross Cathedral, Ruse,
northeastern Bulgaria.
catedrale
de Santu Pàulu de sa Rughe in Ruse, in su nord-est de sa Bulgaria.
собору Святого Павла від Хреста, Русе, Болгарія
catedral de San Pablo de la Cruz, Ruse, Bulgaria.
St Paul of the Cross Cathedral, Ruse,
northeastern Bulgaria.
catedrale
de Santu Pàulu de sa Rughe in Ruse, in su nord-est de sa Bulgaria.
catedral de San Pablo de la Cruz, Ruse, Bulgaria.
St Paul of the Cross Cathedral, Ruse,
northeastern Bulgaria.
catedrale
de Santu Pàulu de sa Rughe in Ruse, in su nord-est de sa Bulgaria.
Interior
de la catedral de San Pablo de la Cruz, Ruse, Bulgaria.
Interior
of the St Paul of the Cross Cathedral, Ruse,
northeastern Bulgaria.
S'ala
de intro de sa catedrale de Santu Pàulu de sa Rughe in Ruse, in su nord-est de
sa Bulgaria.
Інтер’єр собору Святого Павла від Хреста, Русе, Болгарія
Interior
de la catedral de San Pablo de la Cruz, Ruse, Bulgaria.
El templo, dedicado al fundador de los Pasionistas, se fundó en 1890 y es un
ejemplo de arquitectura neogótica del país.
Interior
of the St Paul of the Cross Cathedral, Ruse,
northeastern Bulgaria. The temple, dedicated to the founder of
the Passionists, was built in 1890 and is an example
of Gothic Revival architecture in
the country.
S'ala
de intro de sa catedrale de Santu Pàulu de sa Rughe in Ruse, in su nord-est de
sa Bulgaria.
Su tèmpiu, dedicadu a su fundadore de sos passionistas, l'ant fraigadu in su
1890 e est un'esèmpiu de architetura neo-gòtica.
Інтер’єр собору Святого Павла від Хреста, Русе, Болгарія. Храм, присвячений засновнику пасіоністів і був побудований в 1890 році в стилі неоготики.
LA MISSION DES
PASSIONISTES.
La Prière et la
Prédication de la Passion de Jésus-Christ sont les deux grands pôles du
charisme Passioniste.
Pour la Prière, elle
occupe Paul durant de longues heures, de nuit comme de jour. A ses débuts au
mont Argentario, il écrit : « Mon pauvre esprit est tendu vers la
solitude.
Bien que je n’aille
confesser et catéchiser que le dimanche, j’aimerais être libéré même de cela.
Enfin, que s’accomplisse
la très sainte volonté de Dieu ». Pour préserver sa solitude il développe
la direction spirituelle par correspondance, avec une ampleur rarement atteinte
avant lui.
Mais l’Amour se
communique même à travers l’encre ; et il dirigera un nombre tout à fait
considérable de personnes, et des plus diverses.
Paul est un grand
mystique ; dès 1720, il atteint aux sommets décrits par ses chers maîtres
du Carmel et par st François de Sales.
Son activité de
prédicateur sera incroyable et presque incompatible avec ses heures d’Adoration
silencieuse.
Par la force qu’il puise
dans la Prière du cœur à Cœur avec Jésus il est prêt à incendier les coeurs des
hommes de cet Amour qui l’habite.
La célébrité vient dès sa
première mission en 1730. Il faut dire que Paul a reçu un don unique de
pénétration des pensées et des coeurs.
Sa Parole électrise et
interpelle chacun en particulier : elle n’a rien d’un discours rhétorique.
Les soldats eux-mêmes en étaient frappés.
Ainsi, durant la guerre
qui éclate entre les troupes autrichiennes et l’armée franco-allemande en 1733,
des deux côtés on cessait le feu afin de le laisser passer d’une ligne à
l’autre pour aller s’occuper des blessés !
C’est aussi le cas des
brigands très dangereux qui se convertissent à sa Parole et changent de vie.
Il faudrait évoquer les
nombreux miracles qui accompagnèrent son apostolat, au point qu’on l’a qualifié
de « thaumaturge ».
Sa prédication est
continuellement centrée sur la Passion du Christ. Et rien ne saurait rendre
« agréable » un tel message, si ce n’est l’Amour qu’une méditation
assidue de la Passion de Jésus insuffle d’elle-même dans le cœur de
chacun !
Outre les trois vœux de
Chasteté, de Pauvreté et d’Obéissance, le Charisme des Passionistes est centré
sur leur quatrième voeu : vivre et enseigner la Passion du Christ.
On voit bien comment cela
concerne à la fois la vie de Prière et la vie Apostolique. La vie de Prière,
afin de "se sanctifier" pour pouvoir "sanctifier les
autres".
Mais au plan de
l’apostolat, le Charisme des Passionistes est incontestablement celui de la
prédication populaire centrée sur le mystère pascal.
Paul de la Croix écrit
dans la règle de 1775 : « Comme une des principales fins de notre
Congrégation est, non seulement de nous adonner à l’Oraison (Prière) afin de
nous unir à Dieu par la Charité, mais de conduire aussi notre prochain à cette
même union en l’introduisant par une méthode aussi opportune et accessible que
possible, nos religieux (...) apprendront aux âmes à méditer sur les mystères,
les souffrances et la mort du Christ ».
Pour éclairer un peu cet
"étrange Amour" pour le Crucifié, citons une des saintes de notre
Congrégation, sainte Gemma Galgani, qui disait dans l’une de ses extases :
« Je te demande
continuellement l’Amour de la Croix, Jésus, non pas de la tienne, mais de celle
qu’il faut que j’embrasse. Je l’aime, je l’aime tant. Jésus c’est sur la Croix
que j’ai appris à t’Aimer ».
Comme le souhaitait Paul
de la Croix, la Congrégation Passioniste est présente désormais sur tous les
continents : au total dans 53 pays. Elle compte environ 2000 religieux.
C’est en Europe cependant
que les Passionistes sont encore les plus nombreux. La province religieuse
française fut la première fondée hors d’Italie au XIXe siècle : ce fut
l’oeuvre du bienheureux Dominique Barberi.
Passé ensuite en
Angleterre, il reçut le cardinal Newman dans l’Église Catholique. Ce célèbre
Pasteur de l’église anglicane cherchait une preuve de l’existence de la
sainteté dans l’Église Catholique.
La Providence Divine lui
présenta ce religieux humble et fervent, entièrement façonné par la méditation
de la Passion de Jésus-Christ.
P. Philippe Plet c.p.
Saint
Paul of the Cross church in La Molina District, Lima-Peru.
Iglesia Parroquial de San Pablo de la Cruz en el Distrito de La Molina, Lima-Perú.
Saint
Paul of the Cross church in La Molina District, Lima-Peru.
Iglesia Parroquial de San Pablo de la Cruz en el Distrito de La Molina, Lima-Perú.
Saint
Paul of the Cross church in La Molina District, Lima-Peru.
Iglesia
Parroquial de San Pablo de la Cruz en el Distrito de La Molina, Lima-Perú.
Paul Danéi, né le 3
janvier 1694, était le fils de Luc Danéi, commerçant à Ovada (diocèse d’Acqui),
dans la République de Gênes, et de sa deuxième épouse, Anne-Marie
Massari, qui lui donna seize enfants dont plusieurs moururent en
bas âge. En 1709, Luc Danéi retourna dans son pays natal, Castellazo, où il
établit son commerce et sa famille. Paul fit quelques études à Crémolino sous
la conduite d’un vénérable prêtre.
Paul qui avait toujours
été pieux et vertueux, après un an de vie militaire (1715), décida de se
consacrer à Dieu, malgré les efforts de son oncle, le prêtre Christophe Danéi
qui lui avait arrangé un beau mariage. Tout en aidant au commerce de son père,
il commença d’enseigner le catéchisme ; le curé, après l’avoir traité durement,
découvrit en lui une âme exceptionnelle et, se croyant incapable de la guider,
le confia à un capucin de Castellazo, le R.P. Jérôme de Tortone qui se fit
aider par un de ses confrères d’Ovada, le R.P. Colomban de Gênes.
Quand les deux capucins
quittèrent la région, Paul s’adressa à Don Polycarpe Cerutti, pénitencier
d’Alexandrie, qui crut découvrir de l’orgueil dans ses habitudes d’oraison et
lui interdit de méditer sur les fins dernières. « Je donnais entre le jour
et la nuit, au moins sept heures à l’oraison et aux autres exercices ;
Quant aux fêtes, je me levais le matin de très bonne heure et j’allais à une
confrérie où j’étais inscrit, puis, terminée la confrérie, je me rendais à l’église
principale où selon l’usage était exposé le Très Saint-Sacrement et j’y restais
au moins cinq heures à genoux; j’allais ensuite prendre quelque chose et puis
j’allais à vêpres. Après vêpres, en compagnie de quelques pieux jeunes gens
avec qui avaient lieu de dévots entretiens, on allait prendre un peu l’air et
je faisais une autre heure d’oraison mentale, puis je rentrais à la maison. »
L’évêque d’Alexandrie,
Mgr de Gattinara[1], qui avait remarqué l’extraordinaire piété
de ce jeune homme, avait fait sa connaissance. Paul lui confia son désir de
fonder une nouvelle famille religieuse qui porterait une tunique noire sur
laquelle serait cousu un cœur surmonté d’une croix avec les mots : Jesu Christi
Passio. L’évêque l’autorisa à porter ce costume religieux qu’il bénit et remit
lui-même (22 juillet 1720).
« Lorsque je me
voyais porter la sainte tunique, je ne voyais pas de forme corporelle,
comme une figure d’homme, cela non, mais en Dieu, c’est-à-dire que l’âme
connaît que c’est Dieu, parce qu’il le lui fait comprendre par mouvements
intérieurs du cœur et intelligence infuse dans l’esprit et si hautement que
c’est bien difficile à expliquer... Cependant, pour être mieux compris, je dirai
une certaine vision spirituelle, que Dieu dans son infinie miséricorde m’a
plusieurs fois donnée, quand il a voulu m’envoyer quelque peine particulière.
Tandis que j’étais en oraison, je voyais un fouet dans les mains de Dieu et ce
fouet avait des cordes comme les disciplines et sur elles était écrit « Amor ». Au
même instant, Dieu montrait à l’âme, dans une très haute contemplation, que
Dieu voulait la fouetter, mais par amour, et l’âme courait vite embrasser le
fouet en lui donnant des baisers en esprit... Or j’ai écrit cela pour expliquer
et pour dire, selon l’intelligence que Dieu me donne, que ce que je vois
en esprit avec la lumière très haute de la sainte foi, je le tiens pour plus
certain que si je le voyais de mes yeux corporels, vu que ceux-ci pourraient me
tromper avec quelque fantôme, tandis que, pour le reste, il n’y a pas de
danger, grâce à l’intelligence que Dieu m’accorde, étant donné que je me remets
à l’avis de mes supérieurs, me soumettant à ce qu’avec la grâce de Dieu ils me
diront. Quand donc j’ai dit que j’ai vu dans les mains de Dieu, je n’ai pas
vu ; mais l’âme a une très haute intelligence qu’elle est dans l’immense,
et ainsi m’est-il arrivé pour la sainte tunique. De plus sachez que depuis que
mon Dieu m’a retiré des exercices de méditation, pour m’occuper à discourir sur
les mystères en allant d’une chose à l’autre, je n’ai plus de formes
imaginaires. »
Le 23 novembre 1720, Paul
se retirait, avec la permission de son évêque, dans une petite pièce située
sous un escalier à côté de la sacristie de l’église paroissiale Saint-Charles
de Castellazo. Il y fit une retraite de quarante jours, jusqu’au 1° janvier
1721, dans des conditions matérielles fort pénibles :
pieds nus et mal
vêtu dans ce réduit froid
et humide, il se contenta d’un peu de paille jetée à même le sol en guise de
lit, ne but que de l’eau et ne mangea que le pain reçu en aumône. A la fin de
cette retraite, qui donna à sa vie sa direction définitive, il apporta à Mgr de
Gattinara son journal, brèves notes destinées à rendre compte des grâces reçues
et des épreuves endurées, et la première ébauche de sa Règle, écrite du 2 au 7
décembre. L’évêque approuva tout.
Retiré à l’ermitage de la
Sainte-Trinité puis à celui de Saint-Etienne, catéchiste et prédicateur
apprécié, il fut rejoint par son frère, Jean-Baptiste, et par Paul Sardi qui ne
put supporter les rigueurs de la règle. Paul partit à Rome pour obtenir
l’approbation pontificale, mais n’ayant pas de protecteur, il quitta Rome sans
avoir vu le Pape. Installé sur le Monte Argentario, Paul et Jean-Baptiste,
prêchèrent à Orbetello puis furent appelés par l’évêque de Gaète, Charles
Pignatelli[2] (juin 1723), qui les fit prêcher dans
son diocèse et leur confia la retraite des ordinands. Au mois d’août 1724, ils
furent recrutés par l’évêque de Troja. En 1725, alors qu’ils étaient à Rome,
priant dans la basilique Saint-Pierre, pour gagner le Jubilé, ils furent
remarqués par Mgr Marcel Crescenzi[3] qui les introduisit auprès de Benoît
XIII.
Les deux frères se
retirèrent à Gaète où les quelques jeunes gens se joignirent à eux, ne
persévérèrent pas sous une règle si austère. Malgré les succès de leur
prédication, ils quittèrent Gaète (14 septembre 1726) et revinrent à Rome où
ils furent admis comme infirmier à l’hôpital Saint-Gallican du Transtevere. Ils
furent tonsurés (6 février), reçurent les ordres mineurs (23 février), le
sous-diaconat (12 avril), le diaconat (1° mai) et Benoît XIII les ordonna
prêtres (7 juin). Ils furent protégés par Clément XII qui leur donna le droit
de prêcher des missions (23 février 1731) et le fit missionnaires apostoliques
(14 septembre 1737). Adoucie, la règle de la Congrégation des Clercs
déchaussés de la Sainte-Croix et de la Passion de Notre Seigneur
Jésus-Christ fut approuvée par Benoît XIV (15 mai 1741) et la
première profession eut lieu le 11 juin 1741 : Paul Danei devint Paul de
la Croix. Les recrues commencèrent à affluer et les fondations se multiplièrent[4], protégées par les papes successifs. Malade
depuis plusieurs années, Paul de la Croix célébra la messe pour la dernière
fois le 15 juin 1775 ; il reçut l’extrême-onction le 8 octobre et mourut
après avoir communié le 18 octobre 1775. Il fut enterré dans la basilique
romaine des Saints-Jean-et-Paul.
Pie VI qui, comme Benoît
XIV, était allé le visiter dans sa chambre, le déclara vénérable (septembre
1784) ; Pie VII proclama l’héroïcité de ses vertus (18 février 1821), Pie
IX le béatifia (1° mai 1853) et le canonisa (29 juin 1869).
[1] Ange-Antoine Arborio
di Gattinara, barnabite italien et prédicateur célèbre qui fut évêque
d’Alexandrie (1706) puis archevêque de Turin (1727). Il était né en 1682, il
mourut en 1743.
[2] Charles Pignatelli,
théatin, fut successivement évêque de Potenza puis de Gaète (1722-1730).
[3] Marcel Crescenzi (1694-1768),
prêtre (1720), docteur utriusque juris (1721), référendaire à la
Signature apostolique (1721), président de la Chambre apostolique (1724),
auditeur au tribunal de la Rote (1727-1739), archevêque titulaire de Nazianze
et nonce apostolique à Paris (1739-1743), cardinal et légat pontifical à
Ferrare (1743), archevêque de Ferrare (1746).
[4] Torcanella
(1748), Ceccano (1748), Falvatarra (1751), Terracine (1752), Paliano (1755),
Monte-Cavo (1758).
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/10/19.php
St Paul de la Croix,
confesseur
Mort à Rome le 18 octobre 1775. Fondateur des Passionistes. Canonisé par Pie IX
en 1867 qui inscrivit sa fête au calendrier comme rite double en 1869.
Textes de la Messe
die 28 aprilis
SANCTI PAULI A CRUCE
Conf.
III classis (ante CR
1960 : duplex)
Ant. ad Introitum. Gal.
2, 19-20.
Christo confíxus sum
Cruci : vivo autem, iam non ego ; vivit vero in me Christus : in
fide vivo Fílii Dei, qui diléxit me, et trádidit semetípsum pro me. (T.P. Allelúia,
allelúia.)
Ps. 40, 2.
Beátus, qui intéllegit
super egénum et páuperem : in die mala liberábit eum Dóminus.
V/. Glória Patri.
Oratio.
Dómine Iesu Christe, qui,
ad mystérium Crucis prædicándum, sanctum Paulum singulári caritáte donásti, et
per eum novam in Ecclésia famíliam floréscere voluísti : ipsíus nobis
intercessióne concéde ; ut, passiónem tuam iúgiter recoléntes in terris,
eiúsdem fructum cónsequi mereámur in cælis : Qui vivis et regnas.
Léctio Epístolæ beáti
Pauli Apóstoli ad Corinthios.
Cor. 1, 17-25.
Fratres : Non misit
me Christus baptizáre, sed evangelizáre : non in sapiéntia verbi, ut non
evacuétur Crux Christi. Verbum enim Crucis pereúntibus quidem stultítia
est : iis autem, qui salvi fiunt, id est nobis, Dei virtus est. Scriptum est
enim : Perdam sapiéntiam sapiéntium et prudéntiam prudéntium reprobábo.
Ubi sápiens ? ubi scriba ? ubi conquisítor huius sǽculi ? Nonne
stultam fecit Deus sapiéntiam huius mundi ? Nam quia in Dei sapiéntia non
cognóvit mundus per sapiéntiam Deum : plácuit Deo per stultítiam
prædicatiónis salvos fácere credéntes. Quóniam et Iudǽi signa petunt et Græci
sapiéntiam quærunt : nos autem prædicámus Christum crucifíxum :
Iudǽis quidem scándalum, géntibus autem stultítiam, ipsis autem vocátis Iudǽis
atque Græcis Christum Dei virtútem et Dei sapiéntiam : quia, quod stultum
est Dei, sapiéntius est homínibus : et, quod infírmum est Dei, fórtius est
homínibus.
Allelúia, allelúia. V/. V/.
2 Cor. 5, 15. Pro ómnibus mórtuus est Christus : ut, et qui vivunt,
iam non sibi vivant, sed ei, qui pro ipsis mórtuus est, et resurréxit
Allelúia. V/. Rom.
8, 17. Si fílii, et herédes : heródes quidem Dei, coherédes autem
Christi : si tamen compátimur, ut et conglorificémur. Allelúia.
In Missis votivis extra
tempus paschale dicitur
Graduale. Gal. 6,
14.
Mihi autem absit
gloriári, nisi in Cruce Dómini nostri Iesu Christi : per quem mihi mundus
crucifíxus est, et ego mundo.
V/. 1. Cor. 2, 2. Non
iudicávi me scire áliquid inter vos, nisi Iesum Christum, et hunc crucifíxum.
Allelúia, allelúia. V/. 1.
Petri 2, 21. Christus passus est pro nobis, vobis relínquens exémplum, ut
sequámini vestígia eius. Allelúia.
Post Septuagesimam,
omissis Allelúia et versu sequenti, dicitur
Tractus. 1. Petri 4,
1.
Christo ígitur passo in
carne, et vos eádem cogitatióne armámini : quia, qui passus est in carne,
désiit a peccátis.
V/. 2 Cor. 4, 10. Semper
mortificatiónem Iesu in córpore nostro circumferéntes, ut et vita Iesu
manifestétur in corpóribus nostris.
V/. Hebr. 12, 2. Aspiciéntes
in auctórem fídei et consummatórem Iesum, qui propósito sibi gáudio sustínuit
Crucem, confusióne contémpta, atque in déxtera sedis Dei sedet.
+ Sequéntia sancti
Evangélii secundum Lucam.
Luc. 10, 1-9.
In illo témpore :
Designávit Dóminus et álios septuagínta duos : et misit illos binos ante
fáciem suam in omnem civitátem et locum, quo erat ipse ventúrus. Et dicebat
illis : Messis quidem multa, operárii autem pauci. Rogáte ergo Dóminum
messis, ut mittat operários in messem suam. Ite : ecce, ego mitto vos
sicut agnos inter lupos. Nolíte portare sǽculum neque peram neque
calceaménta ; et néminem per viam salutavéritis. In quamcúmque domum
intravéritis, primum dícite : Pax huic dómui : et si ibi fúerit
fílius pacis, requiéscet super illum pax vestra : sin autem, ad vos
revertétur. In eádem autem domo manéte, edéntes et bibéntes quæ apud illos
sunt : dignus est enim operárius mercede sua. Nolíte transíre de domo in
domum. Et in quamcúmque civitátem intravéritis, et suscéperint vos, manducáte
quæ apponúntur vobis : et curáte infírmos, qui in illa sunt, et dícite
illis : Appropinquávit in vos regnum Dei.
Ant. ad
Offertorium. Ephes. 5, 2.
Ambuláte in dilectióne,
sicut et Christus diléxit nos, et trádidit semetípsum pro nobis oblatiónem et
hóstiam Deo in odórem suavitátis. (T.P. Allelúia.)
Secreta
Cæléstem nobis, Dómine,
prǽbeant mystéria hæc passiónis et mortis tuæ fervórem : quo sanctus
Paulus, ea offeréndo, corpus suum hóstiam vivéntem, sanctam tibíque placéntem
exhíbuit : Qui vivis et regnas.
Ant. ad
Communionem. 1. Petri 4, 13.
Communicántes Christi
passiónibus gaudéte, ut in revelatióne glóriæ eius gaudeátis exsultántes. (T.P. Allelúia.)
Postcommunio
Súmpsimus, Dómine,
divínum sacraméntum, imménsæ caritátis tuæ memoriále perpétuum : tríbue,
quǽsumus ; ut, sancti Pauli méritis et imitatióne, aquam de fóntibus tuis
hauriámus in vitam ætérnam saliéntem, et tuam sacratíssimam passiónem córdibus
nostris impréssam móribus et vita teneámus : Qui vivis.
le 28 avril
SAINT PAUL DE LA CROIX
Confesseur
IIIème classe (avant
1960 : double)
Introït
Avec le Christ j’ai été
cloué à la croix : et c’est le Christ qui vit en moi : je vis dans la
foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé, et qui s’est livré lui-même pour moi. (T.P. Alléluia,
alléluia.)
Heureux celui qui a
l’intelligence de l’indigent et du pauvre : le Seigneur le délivrera au
jour mauvais
Collecte
Seigneur Jésus-Christ,
vous qui avez donné à saint Paul une charité singulière pour prêcher le mystère
de ta Croix, et qui avez fait fleurir par lui dans l’Église une nouvelle
famille, accordez-nous, par son intercession, qu’entretenant en nous sur la
terre le souvenir continuel de votre passion, nous méritions d’en recueillir le
fruit dans les cieux.
Lecture de l’Épître de
saint Paul Apôtre aux Corinthiens.
Mes Frères : Le
Christ ne m’a pas envoyé pour baptiser, mais pour prêcher l’Evangile : non
point avec la sagesse de la parole, afin que la Croix du Christ ne soit pas
rendue vaine. La parole de la Croix est une folie pour ceux qui
périssent ; mais pour ceux qui sont sauvés, c’est-à-dire pour nous, elle
est la puissance de Dieu. Aussi est-il écrit : Je détruirai la sagesse des
sages, et Je réprouverai la prudence des prudents. Où est le sage ? Où est
le scribe ? Où est le disputeur de ce siècle ? Dieu n’a-t-Il pas
frappé de folie la sagesse de ce monde ? Car parce que le monde, avec sa
sagesse, n’a pas connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver
les croyants par la folie de la prédication. En effet, les Juifs demandent des
miracles, et les Grecs cherchent la sagesse ; mais nous, nous prêchons le
Christ crucifié, scandale pour les Juifs, et folie pour les païens, mais pour
ceux qui sont appelés, soit Juifs, soit Grecs, le Christ puissance de Dieu et
sagesse de Dieu. Car ce qui est folie en Dieu est plus sage que les hommes, et
ce qui est faiblesse en Dieu est plus fort que les hommes.
Allelúia, allelúia. V/. Le
Christ est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour
eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux.
Allelúia. V/. Si
nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et
cohéritiers du Christ, pourvu toutefois que nous souffrions avec Lui, afin
d’être glorifiés avec Lui.
Aux messes votives hors
du temps pascal, on dit :
Graduel
Pour moi, à Dieu ne
plaise que je me glorifie, si ce n’est dans la Croix de notre Seigneur
Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le
monde
V/. Car je n’ai pas
jugé savoir autre chose parmi vous que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié.
Allelúia, allelúia. V/. Le
Christ aussi a souffert pour nous, vous laissant un exemple, afin que vous
suiviez ses traces. Alléluia.
Après la Septuagésime, on
omet l’Alléluia et le verset suivant et on dit
Trait
Puisque le Christ a
souffert dans la chair, vous aussi armez-vous de la même pensée ; car
celui qui a souffert dans la chair en a fini avec le péché.
V/. Portant toujours
dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi
manifestée dans notre corps.
V/. Les yeux fixés
sur l’auteur et le consommateur de la foi, Jésus, qui, au lieu de la joie qu’il
avait devant lui, a souffert la croix, méprisant l’ignominie, et s’est assis à
la droite du trône de Dieu.
Lecture du Saint Evangile
selon saint Luc.
En ce temps-là : le
Seigneur désigna encore soixante-dix autres disciples, et il les envoya devant
lui, deux à deux, en toute ville et endroit où lui-même devait aller. Il leur
disait : La moisson est grande, mais les ouvriers sont en petit nombre.
Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson.
Allez : voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne
portez ni bourse, ni besace, ni sandales, et ne saluez personne en chemin. En
quelque maison que vous entriez, dites d’abord : "Paix à cette
maison !" Et s’il y a là un fils de paix, votre paix reposera sur
lui ; sinon, elle reviendra sur vous. Demeurez dans cette maison, mangeant
et buvant de ce qu’il y aura chez eux, car l’ouvrier mérite son salaire. Ne
passez pas de maison en maison. Et en quelque ville que vous entriez et qu’on
vous reçoive, mangez ce qui vous sera servi ; guérissez les malades qui
s’y trouveront, et dites-leur : "Le royaume de Dieu est proche de
vous."
Offertoire
Marchez dans l’amour,
comme le Christ, qui nous a aussi aimés, et qui s’est livré lui-même pour nous
à Dieu, comme une oblation et un sacrifice d’agréable odeur. (T.P. Alléluia.)
Secrète
Que ces mystères de votre
passion et de votre mort nous procure la ferveur céleste, Seigneur :
ferveur avec laquelle saint Paul, en les offrant, fit de son propre corps une
hostie vivante, sainte et agréable à vos yeux.
Communion
Parce que vous participez
aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin que, lorsque Sa gloire sera
manifestée, vous soyez aussi dans la joie et l’allégresse. (T.P. Alléluia.)
Postcommunion
Nous avons reçu,
Seigneur, le sacrement divin, mémorial perpétuel de votre immense
charité : accordez-nous, nous vous en prions ; que par les mérites et
à l’imitation de saint Paul, nous puisions à votre source l’eau jaillissant
dans la vie éternelle, et que nous gardions votre très sainte passion imprimée
dans nos cœurs par nos mœurs et notre vie.
Leçons des Matines avant
1960
Quatrième leçon. Paul de la Croix, originaire d’une noble famille de
Castellazzo, près d’Alexandrie, naquit à Uvada en Ligurie. La clarté
merveilleuse qui remplit la chambre de sa mère dans la nuit de sa naissance, et
l’insigne bienfait de l’auguste Reine du ciel qui le retira sain et sauf, dans
son enfance, d’un fleuve où il était tombé et où sa perte semblait certaine,
firent connaître quel serait dans l’avenir l’éclat de sa sainteté. Dès qu’il
eut l’usage de la raison, brûlant d’amour pour Jésus-Christ crucifié, il
commença à s’adonner longuement à la contemplation des souffrances du Sauveur,
et à soumettre sa chair innocente par des veilles, des disciplines, des jeûnes
et d’autres dures pénitences, ne buvant le vendredi que du vinaigre mélangé de
fiel. Enflammé du désir du martyre, il se joignit à l’armée qui s’assemblait à
Venise pour combattre les Turcs ; mais ayant connu dans la prière la volonté de
Dieu, il laissa aussitôt les armes, car il devait consacrer ses soins à former
une milice plus excellente, qui travaillerait de toutes ses forces à défendre
l’Église, et à procurer aux hommes le salut éternel. De retour dans sa patrie,
il refusa une alliance très honorable et l’héritage d’un oncle qui lui étaient
offerts. Il voulut entrer dans la voie étroite, et être revêtu par son Évêque
d’une tunique grossière. Alors, sur l’ordre de ce Prélat, que frappaient
l’éminente sainteté de sa vie et sa science des choses divines, il se mit, bien
qu’il ne fût pas encore clerc, à cultiver le champ du Seigneur par la prédication
de la parole de Dieu, au grand profit des âmes.
Cinquième leçon. Paul se rendit à Rome, où il se pénétra de la science
théologique ; le souverain Pontife Benoît XIII l’éleva au sacerdoce, dignité
qu’il reçut par obéissance. Ayant obtenu du même Pontife la permission de
réunir des compagnons, il se retira dans la solitude du mont Argentaro, que la
bienheureuse Vierge lui avait désignée depuis longtemps déjà, lui montrant en
même temps un habit de couleur noire, orné des insignes de la passion de son
Fils. Ce fut en ce lieu qu’il jeta les fondements de la nouvelle congrégation,
prodiguant pour elle ses travaux et ses peines. Il vit bientôt des hommes
d’élite grossir ses rangs, et, avec la bénédiction divine, elle prit un grand
développement ; elle fut confirmée plus d’une fois par le siège apostolique,
avec les règles que le Saint avait reçues de Dieu dans la prière, et le
quatrième vœu de propager le souvenir béni de la passion du Seigneur. Il
institua aussi des religieuses consacrées à méditer l’excès d’amour de l’Époux
divin. Parmi tous ces soins, Paul ne cessait de prêcher l’Évangile avec un zèle
avide du salut des âmes ; il amena dans la voie du salut un nombre d’hommes
presque incalculable, parmi lesquels plusieurs grands scélérats et des hérésiarques.
La puissance de sa parole était merveilleuse, surtout lorsqu’il faisait le
récit de la passion du Christ ; versant lui-même une grande abondance de larmes
et arrachant aussi des pleurs aux assistants, il brisait les cœurs endurcis des
pécheurs, et les portait à la pénitence.
Sixième leçon. Une vive flamme d’amour divin avait fait son foyer dans sa
poitrine, au point que la partie de son vêtement la plus voisine du cœur parut
souvent comme brûlée par le feu, et que deux de ses côtes se soulevèrent. Il ne
pouvait arrêter ses larmes quand il offrait le saint Sacrifice ; on le voyait
fréquemment en extase, parfois le corps élevé de terre et le visage rayonnant
d’une lumière surnaturelle. Pendant qu’il prêchait, il arriva qu’on entendît
une voix du ciel lui suggérant ses paroles, ou encore que son sermon
retentissait à plusieurs milles de distance. Il brilla par le don de prophétie,
le don des langues, celui de pénétration des cœurs, comme aussi par son pouvoir
sur les démons, les maladies et les éléments. Tandis qu’il était l’objet de
l’affection et de la vénération des souverains Pontifes eux-mêmes, il se
jugeait un serviteur inutile, le plus misérable des pécheurs, digne d’être
foulé aux pieds par les démons. Enfin, ayant persévéré avec une fidélité inviolable,
jusqu’à une extrême vieillesse, dans son genre de vie très austère, il donna à
ses disciples d’admirables avis, comme pour leur transmettre son esprit en
héritage ; réconforté par les sacrements de l’Église et par une vision céleste,
il passa de la terre au ciel, à Rome, l’an mil sept cent soixante-quinze, au
jour qu’il avait prédit. Le souverain Pontife Pie IX l’a inscrit au nombre des
Bienheureux, puis parmi les Saints, à cause des nouveaux et éclatants miracles
dus à son intercession
Dom Guéranger, l’Année Liturgique
Resplendissant du signe sacré de la Passion, Paul de la Croix fait aujourd’hui
cortège au vainqueur de la mort. « Il fallait que le Christ souffrît, et qu’il
entrât ainsi dans sa gloire [1]. » Il faut que le Chrétien, membre du Christ,
suive son Chef à la souffrance, pour raccompagner au triomphe. Paul, dès son
enfance, a sondé l’ineffable mystère des souffrances d’un Dieu ; il s’est épris
pour la Croix d’un immense amour, il s’est élancé à pas de géant dans cette
voie royale ; et c’est ainsi qu’à la suite du Chef il a traversé le torrent, et
qu’enseveli avec lui dans la mort, il est devenu participant des gloires de sa
Résurrection [2].
La diminution des vérités par les enfants des hommes semblait avoir tari la
source des Saints [3], quand l’Italie, toujours féconde dans sa foi toujours
vive, donna naissance au héros chrétien qui devait projeter sur la froide nuit
du XVIIIe siècle le rayonnement de la sainteté d’un autre âge. Dieu ne manque
jamais à son Église. Au siècle de révolte et de sensualisme qui couvre du nom
de philosophie ses tristes aberrations, il opposera la Croix de son Fils.
Rappelant par son nom et ses œuvres le grand Apôtre des Gentils, un nouveau
Paul surgira de cette génération enivrée de mensonge et d’orgueil, pour qui la
Croix est redevenue scandale et folie. Faible, pauvre, méconnu longtemps, seul
contre tous, mais le cœur débordant d’abnégation, de dévouement et d’amour, il
ira, cet apôtre, avec la prétention de confondre, lui aussi, la sagesse des
sages et la prudence des prudents ; dans la grossièreté d’un habit étrange pour
la mollesse du siècle, nu-pieds, la tête couronnée d’épines, les épaules
chargées d’une lourde croix, il parcourra les villes, il se présentera devant
les puissants et les faibles, estimant ne savoir autre chose que Jésus et Jésus
crucifié. Et la Croix dans ses mains, fécondant son zèle, apparaîtra comme la
force et la sagesse de Dieu [4]. Qu’ils triomphent, ceux qui prétendent avoir
banni le miracle de l’histoire et le surnaturel de la vie des peuples ; ils ne
savent pas qu’à cette heure même, d’étonnants prodiges, des miracles sans
nombre, soumettent des populations entières à la voix de cet homme, qui, par la
destruction complète du péché dans sa personne, a reconquis le primitif empire
d’Adam sur la nature et semble jouir déjà, dans sa chair mortelle, des qualités
des corps ressuscites.
Mais l’apostolat de la Croix ne doit pas finir avec Paul. A la vieillesse d’un
monde décrépit ne suffisent plus les ressources anciennes. Nous sommes loin des
temps où la délicatesse exquise du sentiment chrétien était surabondamment
touchée par le spectacle de la Croix sous les fleurs, telle que la peignait aux
Catacombes un suave et respectueux amour. L’humanité a besoin qu’à ses sens
émoussés par tant d’émotions malsaines, quelqu’un soit maintenant chargé
d’offrir sans cesse, comme réactif suprême, les larmes, le sang, les plaies
béantes du divin Rédempteur. Paul de la Croix a reçu d’en haut la mission de
répondre à ce besoin des derniers temps ; au prix d’indicibles souffrances, il
devient le père d’une nouvelle famille religieuse qui ajoute aux trois vœux
ordinaires celui de propager la dévotion à la Passion du Sauveur, et dont
chaque membre en porte ostensiblement le signe sacré sur la poitrine.
N’oublions pas toutefois qu’elle-même la Passion du Sauveur n’est que la
préparation pour l’âme chrétienne au grand mystère delà Pique, terme radieux
des manifestations du Verbe, but suprême des élus, sans l’intelligence et
l’amour duquel la piété reste incomplète et découronnée. L’Esprit-Saint, qui
conduit l’Église dans l’admirable progression de son Année liturgique, n’a pas
d’autre direction pour les âmes qui s’abandonnent pleinement à la divine
liberté de son action sanctificatrice. Du sommet sanglant du Calvaire où il
voudrait clouer tout son être, Paul de la Croix est emporté maintes fois dans
les hauteurs divines où il entend ces paroles mystérieuses qu’une bouche
humaine ne saurait dire [5] ; il assiste au triomphe de ce Fils de l’homme qui,
après avoir vécu de la vie mortelle et passé par la mort, vit aujourd’hui dans
les siècles des siècles [6] ; il voit sur le trône de Dieu l’Agneau immolé,
devenu le foyer des splendeurs des cieux [7] ; et de cette vue sublime des
célestes réalités il rapporte sur terre l’enthousiasme divin, l’enivrement
d’amour qui, au milieu des plus effrayantes austérités, donne à toute sa
personne un charme incomparable. « Ne craignez pas, dit-il à ses enfants
terrifiés par les attaques furieuses des démons ; n’ayez pas peur, et dites
bien haut : Alléluia ! Le diable a peur de l’Alléluia ; c’est une parole venue
du Paradis. » Au spectacle de la nature renaissant avec son Seigneur en ces
jours du printemps, au chant harmonieux des oiseaux célébrant sa victoire, à la
vue des rieurs naissant sous les pas du divin Ressuscité, il n’y tient plus ;
suffoquant de poésie et d’amour, et ne pouvant modérer ses transports, il
gourmande les fleurs, il les touche de son bâton, en disant : « Taisez-vous !
Taisez-vous ! » — « A qui appartiennent ces campagnes ? dit-il un jour à son
compagnon de route... A qui appartiennent ces campagnes ? Vous dis-je. Ah !
Vous ne comprenez pas ?... Elles appartiennent à notre grand Dieu ! » Et,
transporté d’amour, raconte son biographe, il vole en l’air jusqu’à une
certaine distance. « Mes frères, aimez Dieu ! répète-t-il à tous ceux qu’il
rencontre, aimez Dieu qui mérite tant d’être aime ! N’entendez-vous pas les
feuilles mêmes des arbres qui vous disent d’aimer Dieu ? O amour de Dieu ! ô
amour de Dieu ! »
Nous nous laissons aller aux charmes d’une sainteté si suave et si forte à la
fois ; attrait divin que n’inspirèrent jamais les disciples d’une spiritualité
faussée, trop en vogue dans le dernier siècle auprès des meilleurs. Sous
prétexte de dompter la nature mauvaise et d’éviter des écarts possibles, on vit
les nouveaux docteurs, alliés inconscients du jansénisme, enserrer l’âme dans
les liens d’une régularité contrainte, abattre son essor, la discipliner, la
refaire à leur façon dans un moule uniforme, et, par des règles savamment
déduites, déterminer avec précision les contours de la sphère où tous enfin
marcheraient d’un pas égal, et, sous une direction logique, atteindraient
sûrement la perfection de la sainteté. Mais c’est le divin Esprit, l’Esprit de
sainteté qui seul fait les Saints, et cet Esprit d’amour est libre par essence.
Il s’accommode peu du moule et des méthodes humaines : il souffle où il veut et
quand il veut ; mais on ne sait d’où il vient, ni où il va. Ainsi en est-il de
celui qui est né de l’Esprit, nous dit le Seigneur [8]. L’Esprit a élu Paul dès
sa première enfance ; il le saisit dans toute l’expansion de sa riche nature,
ne détruit rien, sanctifie tout, et par la grâce décuplant son essor, il le
produit sur les modèles antiques, toujours ardent, toujours aimable, et saint
plus que personne, en face des chétifs produits d’une école dont les procédés
corrects ont pour résultat le plus ordinaire d’user péniblement l’âme sur
elle-même, dans les stériles efforts d’une ascèse impuissante.
Vous n’avez eu qu’une pensée, ô Paul : retiré dans les trous de la pierre [9],
qui sont les plaies sacrées du Sauveur, vous eussiez voulu amener tous les
hommes à ces sources divines où s’abreuve le vrai peuple élu dans le désert de
la vie [10]. Heureux ceux qui purent entendre votre parole toujours
victorieuse, et la mettant à profit, se sauver par la Croix du milieu d’une
génération perverse ! Mais en dépit de votre zèle d’apôtre, elle ne pouvait,
cette parole, retentir à la fois sur tous les rivages ; et là où vous n’étiez
pas, le mal débordait sur le monde. Préparé de longue main par la fausse
science et la fausse piété, la défiance contre Rome et la corruption des
grands, le siècle où devait sombrer la vieille société chrétienne s’abandonnait
aux docteurs de mensonge, et avançait toujours plus vers son terme fatal. Votre
œil, éclairé d’en haut, pénétrait l’avenir et voyait le gouffre où, pris de
vertige, peuples et rois s’abîmaient ensemble. Battu par la tempête, le
successeur de Pierre, le pilote du monde, impuissant à prévenir l’orage, cherchait
par quels efforts, au prix de quel sacrifice il contiendrait au moins un temps
les flots déchaînés. O vous, l’ami des Pontifes et leur soutien dans ces
tristes jours, témoin et confident des amertumes du Christ en son vicaire, de
quelles angoisses suprêmes votre cœur n’eut-il pas le mortel secret ? Et
quelles n’étaient pas vos pensées, en léguant, près de mourir, l’image vénérée
de la Vierge des douleurs à celui des Pontifes qui devait boire jusqu’à la lie
le calice d’amertume et mourir captif dans une terre étrangère ? Vous promîtes
alors de reporter sur l’Église, du haut du ciel, cette compassion tendre et
effective qui vous identifiait sur la terre à son Époux souffrant. Tenez votre
promesse, ô Paul de la Croix ! En ce siècle de désagrégation sociale, qui n’a
pas su réparer les crimes du précédent, ni s’instruire aux leçons du malheur,
voyez l’Église opprimée de toutes parts, la force aux mains des persécuteurs,
le vicaire du Christ prisonnier dans son palais, vivant d’aumônes. L’Épouse n’a
d’autre lit que la croix de l’Époux ; elle vit du souvenir de ses souffrances.
L’Esprit-Saint qui la garde et la prépare à l’appel suprême, vous a suscité, ô
Paul, pour raviver sans cesse désormais ce souvenir qui doit la fortifier dans
les angoisses des derniers jours.
Vos enfants continuent votre œuvre ici-bas ; répandus par le monde, ils gardent
fidèlement l’esprit de leur père. Ils ont pris pied sur le sol d’Angleterre où
les voyait d’avance votre esprit prophétique ; et ce royaume pour lequel vous
avez tant prié se dégage peu à peu, sous leur douce influence, des liens du
schisme et de l’hérésie. Bénissez leur apostolat ; qu’ils croissent et se
multiplient dans la proportion toujours croissante des besoins de ces temps
malheureux ; que jamais leur zèle ne fasse défaut à l’Église, la sainteté de
leur vie à la gloire de leur père.
Pour vous, ô Paul, fidèle au divin Crucifié dans ses abaissements, vous l’avez
trouvé fidèle aussi dans sa Résurrection triomphante ; caché dans les
enfoncements du rocher mystérieux au temps de son obscurité volontaire, quelle
splendeur est la vôtre, aujourd’hui que du sommet des collines éternelles,
cette pierre divine, qui est le Christ, illumine de ses rayons vainqueurs la
terre entière et l’étendue des cieux [11] ! Éclairez-nous, protégez-nous du
sein de cette gloire. Nous rendons grâces à Dieu pour vos triomphes. Faites en
retour que nous aussi soyons fidèles à l’étendard de la Croix, afin de
resplendir comme vous dans sa lumière, quand paraîtra au ciel ce signe du Fils
de l’homme, au jour où il viendra juger les nations [12]. Apôtre de la Croix,
initiez-nous en ces jours au mystère de la Pâque si intimement uni au mystère
sanglant du Calvaire : celui-là seul comprend la victoire qui fut au combat ;
seul il partage le triomphe.
[1] Luc. XXIV, 26.
[2] Rom. VI, 3-5.
[3] Psalm. XI, 2.
[4] I Cor. I, 11.
[5] II Cor. XII, 4.
[6] Apoc. I, 18.
[7] Ibid. XXI, 23.
[8] Johan. III, 8.
[9] Cant. II, 14.
[10] I Cor. X, 4.
[11] Psalm. LXXV, 5.
[12] Matth. XXIV, 30.
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum
Cet apôtre des temps modernes, puissant en œuvres et en paroles, et qui
renouvela dans ses prédications les prodiges des premières années de l’Église,
passa au Seigneur le 18 octobre 1775, et fut enseveli dans le Titre de Pammachius
où, aujourd’hui, l’on célèbre sa fête solennelle. Toutefois comme le 18 octobre
est consacré à saint Luc, Pie IX décréta que la mémoire de saint Paul de la
Croix serait célébrée dans toute l’Église à la date du 28 avril. C’était en
1869, époque où la tradition liturgique romaine était peu étudiée, et, dans la
pratique, était négligée. Et c’est ainsi que la messe de saint Vital, que
portent tous les anciens documents, et qui appartient vraiment au fond
liturgique traditionnel de la Ville éternelle, disparut ; on ne conserva que sa
commémoraison.
La messe de saint Paul, considérée sous le rapport de sa composition, a tous
les mérites et tous les défauts des messes modernes. Son rédacteur n’a tenu
aucun compte du caractère musical et psalmodique des antiennes et des répons de
l’introït, de l’offertoire, etc., toutes choses qu’il ignorait probablement. Il
a donc glané tout simplement, dans les épîtres de saint Paul et de saint
Pierre, des textes relatifs à Jésus Crucifié, et il les a habilement disposés,
à la manière d’une mosaïque, dans sa composition. C’est ainsi que dans le
graduel on va de la lettre aux fidèles de Galatie à celle aux Corinthiens, de
celle-ci à la secunda Petri ; dans le Trait, on va de Pierre aux Corinthiens,
puis aux Hébreux, oubliant totalement qu’il s’agit de parties liturgiques
rythmiques et musicales de leur nature. En compensation, la composition respire
l’amour et excite à la dévotion envers la Passion du Sauveur.
Introït : Jésus-Christ ne veut pas être seul : il est venu au monde pour nous,
et tout ce qu’il a fait, il l’a fait pour notre bien. Jésus désire donc revivre
en nous, et y continuer le mystère de son incarnation, de sa passion et de sa
mort. C’est en ce sens que l’Apôtre vivait dans le Christ, et en Lui se disait
même cloué à la Croix.
Le texte de la première lecture est presque identique à celui de la messe de
saint Justin et est peut-être mieux adapté encore. La congrégation religieuse
fondée par saint Paul de la Croix ne s’adonne pas aux œuvres paroissiales, aux
écoles ni aux instituts d’éducation, mais ses membres vont de préférence
prêcher des missions dans les campagnes et dans les pauvres bourgades,
annonçant Jésus Crucifié aux pécheurs. Il faut noter que les Passionnistes, en
plus des vœux religieux habituels, émettent dans leur profession celui de
propager parmi les fidèles la dévotion à la Passion du Sauveur.
La lecture de l’Évangile est empruntée à la fête de saint Marc. Comment ne pas
s’émouvoir au souvenir de ce nouvel apôtre du Crucifié au XVIIIe siècle, qui le
prêchait parmi les plus dures pénitences et voyageait toujours nu-pieds. Il
arriva parfois qu’en pleine forêt les brigands eux-mêmes, attendris, étendirent
leurs manteaux au passage de saint Paul de la Croix, pour que ses pieds ne
fussent pas blessés par les épines.
La vie active de l’Église provient de sa vie de prière et de contemplation ;
c’est donc une illusion pernicieuse que de croire qu’on peut illuminer les
autres si d’abord on ne brûle pas soi-même de la flamme du saint amour. Saint
Paul de la Croix et saint Léonard de Port-Maurice furent en Italie les deux
plus grands restaurateurs de la vie apostolique au XVIIIe siècle ; mais l’un et
l’autre comprirent que, pour produire des apôtres et des missionnaires, la
retraite, la solitude, le recueillement de l’esprit, la rigide pauvreté,
l’austère pénitence sont nécessaires ; aussi saint Paul institua la
Congrégation des Passionnistes loin des bruits des villes et dans les rochers
solitaires du Mont Argentaro. Quant à saint Léonard, il fut le promoteur, au
sein de la famille séraphique, d’une réforme particulière, adoptée par les
Couvents dits de retraite, et qui contribua grandement à maintenir vivant chez
les Mineurs l’idéal franciscain primitif.
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique
Avec le Christ, je suis attaché à la Croix (Introït).
Saint Paul. — Jour de mort : 18 octobre 1775. Tombeau : à Rome, dans l’Église
de Saint-Jean et Saint-Paul, sur les flancs du Cœlius. Image : On le représente
comme Passioniste, avec les instruments de la Passion. Vie : Le saint naquit en
Italie (en 1693). Il eut dès sa jeunesse une grande dévotion pour le Sauveur
crucifié, dont il fit l’objet de ses longues et fréquentes méditations. Il
mortifiait son corps indocile par les veilles, la discipline et le jeûne.
Chaque vendredi, il prenait comme boisson un mélange de vinaigre et de fiel.
Dans son désir du martyre, il voulut se joindre à l’expédition que les
Vénitiens entreprenaient contre les Turcs. Il reconnut cependant que telle
n’était pas la volonté de Dieu. Il renonça aux armes pour se consacrer de toute
son âme à un autre combat pour la défense de l’Église et le salut des âmes.
Ordonné prêtre, il fonda la congrégation des « Passionistes », dont le but
était la méditation de la Passion et la conversion des pécheurs par des sermons
de pénitence sur la Passion du Seigneur. Il avait un grand zèle des âmes et ses
sermons eurent beaucoup de succès. Il mourut dans un âge avancé, le 18 octobre
1775. Son corps repose dans l’église de Saint-Jean et Saint-Paul, sur les
flancs du Cœlius. Cette église est encore celle de la curie généralice de
l’Ordre. Cet Ordre a connu une grande diffusion et fait beaucoup de bien.
Pratique : Quand saint Paul de la Croix célébrait la messe, il ne pouvait
s’empêcher de verser des larmes d’amour compatissant. Lui aussi nous enseigne
cette grande vérité que c’est par la liturgie qu’on rend à la Passion du Christ
le culte le plus grand et le plus continuel. Chaque chrétien doit traduire dans
sa vie son amour pour le Crucifié.
La messe (Christo confixus). — La messe est composée spécialement en
considération de la vie du saint ; c’est une louange de la mystique dont le
Christ est le centre, une louange de l’amour de la Croix. La messe commence par
les célèbres paroles de saint Paul : « Avec le Christ je suis attaché à la
croix ; je vis, mais ce n’est plus « moi » qui vis, c’est le Christ qui vit en
moi... ». Le verset du psaume chante le zèle du saint pour les âmes. Ces deux
pensées, amour de la Croix et zèle des âmes, sont aussi exprimées dans l’Épître
: « Si nous souffrons avec lui, nous serons glorifiés avec lui » (Allel.). Dans
l’Évangile, nous voyons dans le saint un successeur des 72 disciples que le
Seigneur envoie dans la pauvreté et en leur recommandant de limiter leurs
besoins. Les chants choisis pour les deux processions eucharistiques sont d’une
grande beauté. A l’Offertoire, nous entrons dans la mort du Seigneur qui s’est
livré pour nous comme oblation et hostie. A la Communion, nous prenons part
(Communicantes — Communion) à la Passion du Christ et, par avance, à la
glorification.
SOURCE : http://www.introibo.fr/28-04-St-Paul-de-la-Croix#nh1
Ignazio Tosi, San Paolo della Croce, Ovada
Saint Paul de la
Croix : un prêtre selon le cœur de Dieu I.
par Philippe Plet c.p.
Introduction
La vocation sacerdotale
de Paul de la Croix (1694-1775) est un cadeau de Jésus crucifié pour Son
Église. En instituant une année consacrée au sacerdoce, le pape Benoît XVI a
demandé aux croyants de méditer sur l’importance du prêtre dans l’Église, et de
rendre grâce à Dieu de susciter de telles vocations. En retraçant la manière
dont le P. Paul comprit et vécut son propre sacerdoce, je voudrais montrer
comment un tel appel de Dieu est à la fois unique et universel. Il répond au
cri de Jésus sur la croix : « J’ai soif » (Jn. 19,28).
Importance des prêtres au cours de la jeunesse de Paul de la Croix
Les prêtres ont joué un
grand rôle dans la vocation de st Paul de la Croix. C'est d'abord par le biais
de l'éducation, alors presque exclusivement entre les mains du clergé, que Paul
reçut leur influence bénéfique. On sait ainsi que la famille Danei ayant résidé
à Cremolino entre 1701 et 1709, Paul fut confié aux soins d'un religieux carme
de cette ville. Il fut si bon élève, que son professeur confia à son père :
« Je n'ai plus rien à lui apprendre, car il en sait déjà autant que
moi ». L'emphase du compliment est évidente, mais elle montre les belles
qualités intellectuelles de Paul, en même temps que l'amitié de ce religieux à
l'égard de son élève. Dans cette période, de 7 à 15 ans, Paul eut ainsi
l'occasion de se familiariser avec la spiritualité carmélitaine ; outre les
leçons, il avait accès à la bibliothèque du monastère, et participait aux
prières de la communauté.
En 1718, la famille de
Paul s'installe à Castellazzo, la ville natale de son père, Luc Danei, les
affaires de ce dernier allant mal. Paul est alors âgé de 24 ans. L'oncle
paternel de Paul, don Cristoforo, qui est prêtre, va alors jouer un grand rôle
dans la famille. Ayant une certaine aisance financière, don Cristoforo aide son
frère et les siens, et tente de ménager à Paul un avenir confortable, en le
mariant. Mais le Seigneur a d'autres vues pour le jeune homme ; et la mort de
don Cristoforo, peu de temps après, mettra un terme définitif à ces tentatives
de mariage arrangé. En tout cas, à Castellazzo, Paul bénéficiera de la
bibliothèque de son oncle pour approfondir sa formation spirituelle.
Cette période de la vie
de st Paul de la Croix coïncide avec les immenses grâces mystiques que le
Seigneur lui accorde en vue de la fondation de la congrégation Passioniste. A
son arrivée à Castellazzo, Paul se mit sous la direction d'un
« curé » de la ville, dont nous ignorons le nom[1]. Ce prêtre était en réalité peu adapté
pour comprendre la vie intérieure de Paul. Sa méthode de direction spirituelle
consistait à humilier son dirigé autant qu'il le pouvait, afin de l'éprouver.
Il refusait par exemple de donner la communion à Paul lorsque ce dernier se
présentait pour la recevoir, ce qui ne manquait pas de faire jaser les
personnes qui en étaient témoins. Il lui commandait de se tenir à genoux au
milieu de l'église. Lors de la confession, au lieu de le prendre à son tour, il
l'obligeait à attendre longuement que toutes les personnes présentes se fussent
confessées. D'autres fois il interpellait Paul à haute voix en public, le
réprimandant pour des choses insignifiantes, comme s'il était un grand pécheur.
Il l'obligeait aussi à aller dans la ville avec des accoutrements ridicules qui
attiraient sur le pauvre Paul les moqueries des enfants et même des grands. Une
fois, le terrible curé se mit en tête d'imposer à Paul de danser, ce qui bien
sûr était tellement contraire au mode de vie de son si pieux dirigé ! Là, Paul
marqua un arrêt, protestant qu'il ne convenait pas de lui imposer cela, puis,
soucieux qu'il était de l'obéissance, il se décida cependant à faire ce qui lui
répugnait tant. La mort dans l'âme, et le visage tout enflammé de honte, il
s'apprêtait à mettre l'ordre absurde à exécution, lorsqu'à l'improviste toutes
les cordes des instruments de musique se rompirent. Les gens, furieux de cet
incident, le chassèrent de la salle de bal en le traitant de « mage »
; et lui, riant de l'aventure, s'en alla délivré de la terrible pénitence. On
peut s'étonner de ce que Paul n'ait pas changé de directeur spirituel ; mais,
lui, répétait simplement : « Ce confesseur me fait du bien, parce qu'il me
fait courber la tête » ! L'étrange directeur spirituel de Paul finit
cependant par avouer à son dirigé qu'il ne le comprenait pas, et il lui
conseilla d'aller trouver un autre prêtre pour assurer sa direction.
Paul choisit le P.
Girolamo de Tortone, supérieur des capucins de Castellazzo, monastère où il se
rendait souvent pour y entendre la messe. Parce qu'il était bien connu des
religieux franciscains il reçut la permission de communier tous les
jours, ce qui était fort rare à cette époque. C'est sa réputation de sainteté
qui lui valut ce privilège. Cette fois, le P. Girolamo comprit parfaitement son
dirigé, et il l'engagea à suivre les lumières intérieures dont Dieu le
gratifiait. On ignore combien de temps dura exactement cette direction
spirituelle. Paul choisit ensuite le P. Paolo Policarpo Cerruti, qui était le
pénitencier de la cathédrale d'Alexandria, le diocèse dont dépendait
Castellazzo. Le P. Cerruti reprit la méthode du premier directeur spirituel de
Paul, plus subtilement il est vrai, mais lui aussi ne tint pas compte des
grâces extraordinaires de Paul ; et il ne manquait de l'humilier de diverses
manières. Par exemple, lorsque Paul arrivait exténué de Castellazzo, situé à
plus de quinze kilomètres, le P. Cerruti le faisait attendre au confessionnal
la matinée entière avant de le recevoir. Il lui imposait des modes de prières
inadaptés à son état intérieur. Mais Dieu savait récompenser Paul de son
obéissance. Cela lui valut un jour, tandis qu'il méditait malgré lui de façon
un peu scolaire sur le Paradis, d'être élevé mystiquement, et de pouvoir goûter
l'intensité d'union qui existe entre Dieu et les bienheureux du Ciel !
Pourtant, la direction spirituelle du P. Cerruti porta du fruit, et il demeura
sa vie durant un admirateur de Paul, et un bienfaiteur de la congrégation
Passioniste.
Les faveurs surnaturelles
de Paul devenaient toujours plus intenses ; et c'est sans doute pour lui
permettre de bien discerner son appel reçu à fonder un institut centré sur la
Passion du Christ que le P. Cerruti conseilla à son dirigé de s'en ouvrir à son
évêque, Mgr Gattinara. C'est en 1720 que Mgr Gattinara devient le directeur
spirituel de Paul. L'évêque d'Alessandria était un homme de grande foi. Il
avait compris que les interminables intrigues politiques sévissant en Italie et
dans l'Église étaient la source de la plupart des maux de son temps ; le remède
ne pouvait venir que de Dieu. Orateur apprécié, il était aimé du peuple,
notamment pour sa générosité envers les pauvres. Il accueillit Paul avec
simplicité. Il comprenait bien l'intensité de l'action divine envers jeune
homme, se réjouissant d'être témoin de la miséricorde du Seigneur : en écoutant
Paul, l'évêque « versait d'abondantes larmes »[2]. Mgr Gattinara croyait en la vocation de
Paul, puisqu'il le consacra comme ermite le 22 novembre 1720. Paul ayant
demandé à faire suivre cette cérémonie de quarante jours de retraite, Mgr
Gattinara lui demanda de tenir au jour le jour un journal sur l'état de son
âme, afin de le lui soumettre. L'évêque demanda aussi à un théologien avisé, le
P. Colombano de Gênes, d'examiner les faveurs mystiques de Paul. On le voit,
Mgr Gattinara était très exigeant dans l'accompagnement qu'il prodiguait à son
dirigé de Castellazzo. Un an plus tard, l'évêque donnera l'habit d'ermite au
frère de Paul, Jean-Baptiste Danei, afin que ce dernier partage la vie
consacrée de Paul.
Pourtant, Mgr Gattinara
ne sera pas en mesure d'aider Paul à fonder sa congrégation, et c'est pour ce
motif que les deux frères Danei quitteront Castellazzo à la fin de l'année
1721. De 1722 à 1727, année de leur ordination sacerdotale, ils seront assistés
ponctuellement par des prêtres ou même des évêques. Lorsque son frère sera
ordonné prêtre avec lui, Paul demandera à Jean-Baptiste de devenir son
directeur spirituel. Qui mieux que Jean-Baptiste, le compagnon de sa vie de
famille et de sa vie consacrée, pouvait assurer une telle fonction ?
Jean-Baptiste sera le directeur spirituel le plus important de Paul de la
Croix. Lorsque Jean-Baptiste meurt, en 1765, Paul se tourne vers un de ses
religieux, le P. Cioni ; il assumera la direction spirituelle de Paul de la
Croix jusqu'à sa mort. Ainsi, le P. Cioni sera le dernier directeur spirituel
de Paul.
La place du sacerdoce dans le charisme passioniste
Dans les commencements de
sa vie consacrée, Paul n'avait pas immédiatement compris la nécessité du
sacerdoce pour mettre en œuvre les inspirations qu'il recevait à fonder la
congrégation passioniste. Son humilité ne l'incitait certainement pas à
envisager une telle responsabilité, dont il se sentait si indigne. C'est
pourtant grâce à son projet de fondation de la congrégation qu'il allait
finalement se décider à embrasser l'état clérical.
Paul n'était pas
seulement un contemplatif. Son cœur ne parvenait à contenir la joie et
l'espérance qu'il ressentait à s'unir à la Passion de Jésus. Il lui fallait
annoncer au monde entier cette vérité : « La Passion est l'œuvre la plus
grande et la plus étonnante de l'amour divin »[3]. Dès l'époque de sa vêture d'ermite à
Castellazzo, on le voit déjà prêchant avec grand succès dans les églises de la
ville, alors qu'il n'est pas encore prêtre. Le charisme de la prédication se
révèle chez Paul en même temps que celui de l'oraison, car pour lui, en vérité,
c'est bien la parole qui déborde du cœur. C'est pourquoi, dans la pensée de
Paul, la dimension contemplative, sans être exclusive, est cependant première :
c'est du cœur à Cœur avec Dieu que procède l'annonce du salut.
En 1724, Paul est invité
par l'évêque de Troia, Mgr Cavalieri, qui a entendu parler de la sainteté des
deux frères Danei. Paul et Jean-Baptiste vont demeurer six mois dans l'évêché
de Troia. Une amitié profonde et confiante se tisse entre Paul et l'évêque. Ce
dernier prend à cœur le projet de fondation, et entreprend un examen minutieux
de la Règle que Paul avait rédigée à Castellazzo. C'est lui qui va décider Paul
à embrasser la vocation sacerdotale : « Il explique à Paul que les évêques
n’ont pas le pouvoir de fonder une congrégation religieuse. Seul le Saint-Siège
le peut. Il avertit aussi son ami que l’apostolat de la prédication exige que
les religieux soient prêtres. Paul pensait sans doute trop facilement que les
permissions de prêcher qui lui avaient été concédées par les différents évêques
seraient également valables pour ses futurs religieux. Mais seul ce don
surnaturel qu’il avait reçu, et qui attirait les foules pour venir l’entendre,
avait permis à Paul de bénéficier de ces autorisations. A l’époque, aucun laïc
ne pouvait ainsi prêcher dans les églises, et encore moins aux séminaristes et
aux prêtres, comme il le faisait de surcroît. De plus, l’efficacité des
missions paroissiales imposait que les religieux prissent également en charge
les confessions durant le temps de la mission, afin de permettre aux fidèles
d’ouvrir totalement leur cœur et de se convertir profondément, ce qu’ils
n’eussent pu faire aussi facilement avec leurs pasteurs habituels. Enfin,
l’ordination des religieux exigeait une congrégation dûment approuvée par le
Saint-Siège »[4].
Ordonnés prêtres le 7
juin 1727, les deux frères Danei vont dès lors ajouter, à la dimension
érémitique de leur vocation, celle du sacerdoce. Il n'y a pour eux aucune
contradiction entre ces deux aspects de leur vie consacrée. La méditation de la
Passion devient tout naturellement le roc sur lequel s'édifie leur vie
sacerdotale. Ils légueront à la congrégation passioniste le modèle d'un prêtre
tirant son inspiration, sa force, et sa raison d'être, de la contemplation
assidue de la Passion de Jésus Christ. De fait, c'est « sur le
Golgotha » que Paul célèbre la messe et qu'il prépare ses enseignements
pour les fidèles.
La situation du clergé au
temps de Paul de la Croix
A l'époque de Paul le
clergé était très nombreux en Italie ; et cependant, il y avait fort à faire
pour que les prêtres prennent leur vocation au sérieux. Ils avaient en effet
tendance à se laisser porter par la vie, plutôt qu'à prendre en main les
affaires du Seigneur : Quelle est alors la situation du clergé ? Mgr.
Ciani, évêque de Massa Marittima, la résume en 1731 de façon lapidaire :
« Les prêtres abondent, mais ils ne valent presque rien, parce qu’ils manquent
totalement de formation. Ils ne peuvent être d’aucune utilité, et ils sont déjà
à peine capables de célébrer la messe. Il est donc impossible de les charger
d’offices plus difficiles »[5]. Dans les paroisses de la Maremme,
voisines du mont Argentario, pas plus du quart des prêtres en réalité ne
s’occupent des fidèles. L’ignorance et l’oisiveté sont les deux
caractéristiques du clergé de cette région, comme du clergé en général en
Europe à cette époque d’ailleurs »[6].
A l'époque de Paul de la
Croix, beaucoup de prêtres vivaient sans charge pastorale, demeurant en
famille, et vivant de la célébration des messes. Dans un contexte aussi oisif,
la tenue morale du clergé manquait le plus souvent de rigueur. Le P. Gaétan,
qui contribua grandement en son temps à faire connaître Paul de la Croix,
résume la situation par une citation : « Beaucoup de prêtres, dit le P.
Berthe, ne se distinguaient point des laïques par leur costume. Des vêtements
séculiers, parfois même tout à fait mondains, remplaçaient la soutane.
Plusieurs portaient des cheveux frisés, bouclés, parfumés ; d'autres, des
perruques selon la mode des grands seigneurs ... Les ecclésiastiques portaient
des habits ornés de galons d'or, de rubans et de dentelles ; des manteaux de
couleur qui les faisaient ressembler à de jeunes pages. Des prêtres allaient à
la chasse, aux chasses les plus bruyantes, en dépit des saints canons. Les jeux
de hasard, même dans des lieux publics, ne leur semblaient pas prohibés.
Certains fréquentaient les théâtres et assistaient à des comédies, honnêtes
sans doute, mais qui n'en constituaient pas moins un amusement indécent pour
des hommes consacrés à Dieu. A la suite de ces habitudes profanes, on avait à
déplorer bien des fréquentations dangereuses, sinon des désordres scandaleux »[7].
Paul de la Croix, sa vie
durant, tentera de remédier à cette situation qui le faisait beaucoup
souffrir : « Le bien et le mal du peuple proviennent du bon ou du
mauvais exemple des ecclésiastiques, parce que les laïcs observent leur
comportement. Et souvent ils ont beaucoup à dire et à commenter à leur
sujet ! Tous les jours, ils voient les prêtres de divers états et de
toutes conditions occupés à certaines choses que les fidèles sont invités à
rejeter. Tout le jour, on les voit oisifs, allant ci ou là, et d’une maison à
une autre. Oh ! Que vois-je ! Des ecclésiastiques débordant de
paresse ! »[8].
« Le diocèse de
Pitigliano, dont dépend l’Argentario, est à la fois riche et pauvre en prêtres.
En 1724, il y a à Orbetello 22 prêtres pour 1500 habitants ; pourtant,
seulement quatre ou cinq d’entre eux ont une activité réelle ! Aussi
l’évêque, Mgr. Palmieri, va-t-il rapidement favoriser l’action apostolique des
deux frères Danei. En mars 1729, l’évêque examine leur Règle, les interroge en
matière de dogmes et de morale, et les autorise à confesser dans leur ermitage
de l’Argentario, ainsi que dans tout son diocèse. Cette permission doit être
renouvelée chaque année, mais dès 1731 Mgr. Palmieri les dispense de cette
obligation ! Sa confiance est totale. En 1738, Paul et Jean-Baptiste
obtiennent, grâce à l’évêque et aux amis de Rome, le titre de
« missionnaires apostoliques » pour toute l’Italie. Paul est très
fier de ce titre qui constitue en effet une belle reconnaissance de ses
efforts. Une promotion aussi rapide ne s’explique que par la perfection de
l’existence menée par les deux fondateurs de la congrégation passioniste. Le
contraste de leur vie avec celle du clergé est en effet patent »[9].
Paul était rempli de
compassion pour la pauvreté spirituelle où se trouvait le clergé de son temps,
comme en témoigne ce qu'il en dit à un évêque, Mgr Oldo : « L'expérience
que j'ai de tant d'années de missions prêchées dans les pauvres maremmes de la
Toscane, et aussi dans les états pontificaux, m'a fait toucher du doigt les
besoins extrêmes qui se rencontrent très souvent chez les pauvres
ecclésiastiques, qui sont non rarement en plus grand état de besoin que les
laïcs eux-mêmes. Ô Dieu, comme cela me fait pleurer ! »[10].
Paul de la Croix
« réformateur du clergé »
L'amour de Paul de la
Croix pour les prêtres
Paul avait un grand amour
des prêtres. Nous l'avons vu au temps de sa jeunesse supporter sans murmurer
leurs excès ; et sa vie durant, il cultivera un profond respect à leur égard.
Il éprouvait, en effet, un immense respect envers le sacerdoce, au point de se
comporter de manière un peu excessive : « A Troia, dans la chapelle privée
de Mgr Cavalieri, ayant assisté pour la première fois à une ordination, il fut
si illuminé de la dignité sacerdotale qu'il décida de ne plus jamais s'asseoir
auprès des prêtres ». Il multipliait les signes d'humilité en leur
présence : « Je me souviens encore que le serviteur de Dieu donna une
grande démonstration de sa profonde humilité, lorsqu’à Capranica il fit venir
le clergé dans la sacristie de l’insigne collégiale st Jean, et où, après avoir
fait un discours très fervent, il voulut baiser les pieds de tous les prêtres … »[11]. Son affection pour les prêtres était
vraiment sincère, au point qu'il pouvait affirmer : « J'ai confessé tant
de prêtres, et de toutes les sortes ; cependant, je n'ai jamais eu besoin de me
confesser pour avoir mal jugé aucun d'eux, parce que j'ai toujours eu pour eux
une grande estime et une bonne opinion, les ayant regardés avec l'œil de la foi »[12].
La grande responsabilité
des prêtres devant Dieu
Paul savait combien est
grande la responsabilité d'une âme sacerdotale. C'est pourquoi il affirmait que
la ferveur est une nécessité, en particulier dans les commencements : « Malheur
au prêtre qui devient tiède dès les commencements de sa vie sacerdotale. A mon
avis, cela est un signe très clair de sa damnation »[13]. Il confia à Rosa Calabresi une de ses
visions de l'Enfer, tandis qu'il priait pour quelqu'un, et où la place des
prêtres est mise en grand relief : « Je vis des démons effrayants. Ils me
montrèrent les tortures qu'ils préparaient pour le pauvre pécheur pour le salut
duquel je priais. Oh ! Quelles peines ! Oh ! Quelles peines ! De plus, ils me
montrèrent un lieu de douleur beaucoup plus terrible, préparé pour un prêtre,
il me fut dit : 'Ceci est pour un semblable, un comme toi'. Mon épouvante
grandissait, mais dans le fond de mon cœur je demeurais dans la paix. Ainsi,
Dieu me fit comprendre de façon particulière la peine du dam[14]. Si je pouvais exprimer par la parole et
faire comprendre par des gestes comment je compris alors cette réalité, je
ferais descendre vivants tous mes auditeurs dans la fosse, vivants ! » Il
ajouta qu'il s'était empressé de prier avec succès pour le laïc, mais aussi
pour le prêtre, et il conclut : « Dieu m'épargne de descendre en ces
abîmes. Les prêtres s'y trouvent sous les pieds de tous, de tous ... »[15].
[1] Voir E. Zoffoli, S Paolo della croce : storia critica, t. I, Roma 1963, p. 166.
[2] Processi I, p. 41.
[3] Lettre à soeur Colomba Gandolfi, 21/08/1756.
[4] Ph Plet, Saint Paul de la Croix, Prédicateur : Le fondateur et l'apôtre, Nouvelle Cité, Bruyères-le-Châtel 2008, p. 217-218.
[5] C. Giorgini, La Maremma Toscana nel settecento, Teramo 1968, p. 81.
[6] Ph Plet, Saint Paul de la Croix, Prédicateur : Le fondateur et l'apôtre, Nouvelle Cité, Bruyères-le-Châtel 2008, p. 227.
[7] Gaétan du saint nom de Marie, Saint Paul
de la Croix, apôtre et missionnaire, Tirlemont 1933, p. 249.
[8] Processi IV, Roma 1979, p. 299-300.
[9] Ph Plet, Saint Paul de la Croix, Prédicateur : Le fondateur et l'apôtre, Nouvelle Cité, Bruyères-le-Châtel 2008, p. 226.
[10] Lettere II, p. 687, 25/03/1749.
[11] Processi I, Roma 1969, p. 684.
[12] Processi IV, Roma 1979, p. 217.
[13] Lettere III, p. 742.
[14] On désigne ainsi la peine fondamentale de la damnation : être à jamais séparé de Dieu.
[15] Cité par Zoffoli, t. II, p. 1536.
SOURCE : http://nouvl.evangelisation.free.fr/plet_paul_de_la_croix_1.htm
Châsse
de saint Paul de la Croix dans la Basilique des Saints Jean et Paul à
Rome.
Chapel
with the corpse of Saint Paul of the Cross, in Santi Giovanni e Paolo, Rome
Saint Paul de la Croix : un prêtre selon le cœur de Dieu II.
Un apostolat au bénéfice
des prêtres
« L’année 1730 est
très importante dans l’établissement du charisme passioniste. Si, dans les
commencements, les deux frères pratiquent des formes ponctuelles d’apostolat,
liées aux diverses demandes qui leur sont faites un peu chaotiquement, Mgr.
Palmieri va les lancer dans la direction des missions paroissiales, ce qui leur
permettra de structurer leur annonce de la parole de Dieu et d’organiser leur
action évangélisatrice. Cette forme d’apostolat aidera en outre leurs futurs
compagnons à s’intégrer facilement dans leur sillage. L’apostolat des missions
permettra enfin de garantir la dimension contemplative de leur vie religieuse,
puisqu’il s’effectuera par saisons : « Ils sortaient à certaines
époques déterminées, surtout au printemps et à l’automne, étant invités par les
évêques à prêcher les saintes missions »[1].
La prédication des missions paroissiales va devenir la forme principale et
officielle de l’apostolat de la congrégation passioniste »[2].
C'est dans ce contexte
que Paul va développer un apostolat spécifique auprès du clergé. Il ne s'agit
pas d'un aspect secondaire du charisme qu'il a reçu de Dieu ; au contraire il
le comprend comme l'une des finalités de sa vocation. On le voit dans sa
manière de résumer le charisme passioniste au cardinal Rivera : « L'unique
et principale fin de notre institut est, après la sanctification personnelle de
ses membres, de chercher à procurer le salut de l'âme par les saintes missions,
les instructions, les catéchèses, les exercices spirituels tant pour les laïcs
que pour les ecclésiastiques et les moniales ; et surtout promouvoir parmi les
fidèles la dévotion à la Sainte Passion de Jésus notre vrai Bien, faisant à cet
effet le quatrième vœu »[3].
Paul savait bien que le fruit spirituel des missions dépendait beaucoup de
l'exemple du clergé ; ce dont témoigne le Fr. Barthélémy qui a si longtemps
vécu avec Paul de la Croix : « Il savait, cependant, que pour introduire
les bonnes mœurs et la pratique des vertus chrétiennes parmi les laïcs,
l'exemple donné par les prêtres était déterminant. Il déployait un effort plus
intense à procurer la sainteté à ces derniers. Les prêtres sont, en effet, le
miroir du peuple ; ils sont les semences les plus nobles de la sainte Église.
Pour cela, une vie sainte, imprégnée de toutes les vertus, doit constituer la
vie de ceux qui forment le clergé »[4].
Dans l'esprit de Paul,
les prêtres avaient besoin d'un enseignement spécifique, et pour ce faire il
demandait à l'un de ses religieux de les prendre à part durant le temps de la
mission. Il venait cependant les trouver lui-même afin de les exhorter à la
ferveur ; et par ses manières et ses encouragements, il parvenait souvent à
toucher leur cœur : « Le P. Paul alla prêcher pour la première fois une
mission à Bracciano, au cours de laquelle le P. Jean-Baptiste, frère du P.
Paul, donna les exercices au clergé du lieu ; et j’y participais
également. Le dernier jour de ces exercices cependant, à ce qu’il me semble,
le P. Paul voulut nous faire à nous autres prêtres qui étions alors réunis dans
la sacristie, un discours sur l’amour de Dieu et sur l’obligation essentielle
qui nous incombait, à nous autres ecclésiastiques, de L’aimer avec une plus
grande perfection que les laïcs. Je suis incapable à présent de traduire les
sentiments, les paroles, les pensées, les thèmes que développa le P. Paul à
cette occasion ; je dirais seulement que ce discours fut si tendre, si
rempli d’élan amoureux et d’une onction si particulière, que non seulement le
P. Paul pleurait abondamment tandis qu’il parlait, mais qu'il suscita en
nous-mêmes également une componction et une tendresse de cœur si grande, qu’il
parvint à obtenir un très grand résultat. Je puis affirmer qu’actuellement
plusieurs des témoins conservent la mémoire des effets produits par ce discours
du serviteur de Dieu, nonobstant que 22 ans se sont déjà écoulés depuis cet
événement »[5].
Il faut dire que la ferveur de Paul puisait directement dans le Ciel, et ses
enseignements étaient de véritables épanchements de son cœur en Dieu : « Un
jour, à Latera, diocèse de Montefiascone, il parla au clergé de l'obligation du
bon exemple et du zèle ecclésiastique avec tant de ferveur, qu'il parut
rayonnant de lumière, et qu'on le vit s'élever de terre et circuler en l'air
comme s'il avait des ailes »[6].
L'apostolat de Paul
auprès du clergé ne se limitait pas au temps des missions. Il ne manquait pas
de les exhorter également au cours des entretiens privés qu'il pouvait avoir
avec eux. Son regard dépassait de loin les apparences visibles. Strambi nous en
confie l'origine surnaturelle à propos du don de lecture dans les consciences
dont était gratifié Paul : « Un jour, après la messe, pendant son action
de grâces, la Vierge Marie se montra à lui, avec un glaive plongé dans le sein
et les larmes aux yeux. (...) Elle l'exhorta avec instance et tendresse à
continuer de propager la dévotion à la Passion de son Fils et à ses douleurs.
Ensuite cette Mère de miséricorde, voulant venir au secours d'un pauvre prêtre
dont la conscience était dans un fort triste état, révéla la chose au père
Paul, et ce prêtre étant venu le voir, le serviteur de Dieu lui dit d'un ton
assuré: « Vous avez à mes yeux la laideur d'un démon ». A ces mots, le coupable
rentra en lui-même, et reconnaissant son malheureux état, se jeta, confus et
repentant, aux pieds du père, et lui promit d'amender sa vie. Cet
ecclésiastique prouva ainsi la vérité de l'apparition de la Mère des douleurs
qui voulait le retirer de la voie de la perdition. On comprend comment après de
telles visions, le père Paul ait été rempli d'une connaissance si vive des
douleurs de Marie et qu'il en ait parlé d'une manière si affectueuse et si
touchante »[7].
La sainteté du prêtre
L'existence humaine
invite les croyants à un effort continuel pour « demeurer » en Dieu
par la foi. Après avoir détaillé les tribulations de la fin des temps, Jésus
ajoute : « Tenez-vous sur vos gardes, de peur que vos cœurs ne
s'appesantissent dans la débauche, l'ivrognerie, les soucis de la vie, et que
ce Jour-là ne fonde soudain sur vous comme un filet ; car il s'abattra sur tous
ceux qui habitent la surface de toute la terre. Veillez donc et priez en tout
temps, afin d'avoir la force d'échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous
tenir debout devant le Fils de l'homme » (Lc 21,34-36). La prière est le
seul moyen de se maintenir dans la ferveur et la sainteté. C'est pourquoi Paul
de la Croix ne se lassait pas de recommander la pratique de l'oraison, comme il
le fait ici à l'un des prêtres de sa congrégation : « Aimez fort
l’oraison, à l’exemple de sainte Thérèse ; prenez l’habitude du
recueillement et de la solitude intérieure, et tout ira bien si vous restez
volontiers dans votre cellule, en observant tout à fait le silence, en fuyant
si possible toutes les occasions de parler ! Oh ! Comme je vous
recommande ce point du silence comme l’ont fait les Pères. Si vous voulez mener
une vie immaculée, restez en silence autant que possible. Si vous voulez recevoir
le don d’oraison, restez en silence »[8].
Au cours de ses
prédications au clergé, Paul recommandait inlassablement la méditation et
l'oraison ; mais il n'était pas assez écouté des prêtres, comme il l'écrit
lui-même : « De retour à la Retraite, j’ai été extrêmement édifié en
recevant la lettre de votre très illustre et révérende Seigneurie, accompagnée
de l’imprimé sur l’oraison mentale pour les assemblées ecclésiastiques. Je me
réjouis de ce que le Seigneur miséricordieux ait béni vos souhaits. Mes
compagnons et moi ne manquerons pas de faire toute diligence pour qu’un si
grand bien soit encouragé et propagé, mais l’expérience m’a fait toucher du
doigt à quel point il est difficile d’inculquer au clergé cet exercice pieux,
si nécessaire à la perfection personnelle et au bien du prochain. Croyez-m’en,
votre très illustre Seigneurie, voici des années qu’au cours des missions et
des exercices, on a fait en sorte de suggérer au clergé de se rassembler au
moins une fois la semaine. Cela a duré quelque temps, puis ils ont abandonné »[9].
Paul souhaitait que les
grâces obtenues au cours des missions paroissiales ne se perdent pas, et il
savait combien le rôle des prêtres était important à cet égard. Qui mieux que
les prêtres pouvaient inciter les gens à rester fidèles à l'oraison et à la
méditation de la Passion ? Paul « exhortait les fidèles, durant les
missions, à méditer la Passion chaque jour au moins durant un quart d'heure. Il
tâchait d'obtenir que l'un ou l'autre prêtre se chargeât de continuer à faire
au peuple, après son départ, la méditation sur les souffrances de Jésus-Christ.
C'était là, disait-il, le moyen de conserver le fruit de la mission »[10].
Paul souhaitait que dans
les retraites de la congrégation on puisse accueillir les prêtres pour qu'ils
se ressourcent. Il a ce projet en tête dès 1732, au moment où il projette la
construction de la première retraite de la congrégation sur l'Argentario :
« La miséricorde de Dieu permet qu’une Retraite pénitentielle soit fondée
pour nous et nos compagnons… sur le territoire de la ville d’Orbetello. Elle
consisterait en une église dédiée à la Présentation de la très Sainte Vierge
(jour de grande bénédiction pour nous, c’est l’anniversaire de l’inauguration
de cette vie que nous menons), et d’environ 18 chambres, petites et pauvres… De
plus, il y aura une maison pour les exercices, non seulement pour les
ecclésiastiques des diocèses environnants (dans cette région de maremmes à
l’air malsain, la plupart n’ont pas de séminaire), mais aussi pour les laïcs
qui désirent se retirer de temps à autre pour faire les exercices »[11].
Une bonne formation pour
les prêtres
L'Église du XVIIIème siècle
manquait de « bons » prêtres. En contrepartie de cette situation,
Paul voulait que les prêtres de sa congrégation soient saints, mais aussi
qu'ils soient bien formés intellectuellement. Il aimait à répéter à ce propos :
« Nous avons besoin de personnes bien formées ». A l'époque où il
était lui-même jeune prêtre, Paul avait déjà conscience de l'importance de la
formation du clergé. Il la poursuivit d'abord pour lui-même après son
ordination : « Ma vocation sacerdotale m'oblige à de grandes choses, parmi
lesquelles se trouve la formation, que j'accomplis selon mes possibilités »[12].
Paul n'hésitait pas à
refuser les candidats qui n'avaient pas une culture de base suffisante pour
entreprendre la formation sacerdotale. En particulier, il exigeait la
connaissance du latin. Paul avait une haute idée des religieux capables
d'assurer la formation théologique des jeunes. Il n'hésite pas à se priver d'un
des meilleurs prédicateurs de la congrégation, le P. Marcaurelio, pour lui
confier justement la formation des jeunes religieux. La formation avait pour but
la contemplation personnelle des religieux, mais aussi et surtout,
l'instruction du peuple chrétien. C'est pourquoi Paul insistait sur un bon
approfondissement du dogme de l'Église, recommandant de laisser de côté les
questions trop techniques, et souvent inutiles sous l'angle de la foi. Il
désirait que ses religieux, certes bien formés, soient néanmoins capables de
parler simplement des choses les plus profondes : « Il n'est permis à
aucun membre de notre humble Congrégation de prêcher en un langage tellement
élevé et choisi qu'il en devienne obscur ou peu intelligible au commun des
auditeurs et au menu peuple. Qu'on rompe aux petits le pain de la parole divine
en se servant d'expressions et de termes clairs et limpides, qui en assurent
toute l'efficacité et procurent plus de gloire à Dieu en produisant plus de
fruit dans les âmes. On enseignera aux fidèles, avec leurs devoirs, la manière
d'observer parfaitement la loi de Dieu, de purifier leur conscience par le
sacrement de Pénitence, de recevoir avec révérence et piété la divine
Eucharistie. On instruira patiemment le peuple des mystères de la vraie foi et,
avec un soin particulier, les fidèles qu'on trouvera plus arriérés. Ainsi les
labeurs apostoliques, si agréables à Jésus-Christ, donneront avec le temps des
fruits plus abondants dans ces terrains incultes »[13].
Une bonne tenue et de
bonnes mœurs
Les prêtres du temps de
Paul de la Croix, comme nous l’avons vu plus haut, lorsque leurs cœurs
s'éprenaient des joies de la terre, en arrivaient à s'habiller et à vivre comme
les laïcs. A cette époque il y avait deux types d'habits pour les prêtres
séculiers : un habit long, la soutane, et un habit court, qui ressemblait au
clergyman. Les positions de Paul de la Croix envers les prêtres
« mondains » étaient bien connues de ses religieux : « Le
costume ne devait rien avoir de la vanité et des pompes du siècle. S'il voyait
un ecclésiastique habillé à la mode et d'étoffe de couleur comme les laïcs, il
en ressentait le plus vif chagrin. A la suite des exhortations du P. Paul, les
prêtres de Vetralla prirent l'habitude de porter la robe longue au moins le
matin jusqu'à midi, et un grand nombre d'entre eux la portèrent toute la
journée »[14].
Paul tâchait de convaincre les prêtres qui le visitaient de changer de vie, et
pour cela il savait parfois cacher son indignation, ce qui ne voulait pas dire
qu'il approuvait les comportements mondains du clergé : « Le serviteur de
Dieu éprouvait de l'horreur en face d'ecclésiastiques à chevelure moderne,
frisée avec la vanité féminine. Il ne pouvait comprendre comment les supérieurs
le toléraient. S'il avait à traiter avec de tels ecclésiastiques, il retenait
parfois son blâme, réservant sa correction pour un moment plus opportun. Un
grand nombre profitèrent de ses admonitions, rentrèrent en eux-mêmes,
s'amendèrent, et donnèrent au serviteur de Dieu la consolation de se montrer à
lui corrigés de leur légèreté »[15].
Bien sûr, cette vanité du
« paraître », que le vêtement met si bien en relief, avait souvent
une relation étroite avec la vie affective. Ainsi, les prêtres relâchés
étaient-ils enclins à aimer la compagnie des femmes, et ce n'était bien sûr pas
pour parler de Dieu avec elles : « Parmi les choses qu'il voulait voir
disparaître du comportement des prêtres, il y avait les longs entretiens avec
les femmes, ce qui était si peu conforme à leur vocation. Il ne pouvait
absolument pas souffrir ces ecclésiastiques qui, au plus grand mépris de leur
état éminent, n'éprouvaient aucune honte à donner le bras à une femme, et à se
promener ainsi par les rue de la ville avec elle »[16].
C'est sans doute pourquoi
Paul se montrait fort circonspect dans le domaine des recommandations. Il
confie à son ami Fossi qu'il faut être très prudent dans les recommandations
des personnes en vue du sacerdoce : « Il y a 25 ans, j'ai recommandé à
l'évêque un homme déjà diacre afin qu'il l'ordonnât prêtre. Croyez-le, j'en ai
éprouvé un tel repentir que j'en ai eu des scrupules des années durant »[17].
Célébrer la messe avec
ferveur
Pour st Paul de la Croix,
la célébration de la messe ne pouvait pas être une prière récitée
mécaniquement. La célébration eucharistique était pour lui le sommet de l'œuvre
sacerdotale : « Regardant la liturgie, et spécialement la liturgie
eucharistique, il montrait un soin minutieux et zélé à l'accomplir, et il
veillait qu'elle soit réalisée par les autres de la même manière ; car il
regardait ces actes comme ceux par lesquels on honore Dieu »[18]. Pour éviter une récitation mécanique ou
ennuyeuse de la messe, il recommandait de ne pas y passer trop de temps :
« Il ne voulait pas que les messes basses, qui se disent chaque jour,
(...) soient affectées ou ennuyeuses dans leur déroulement, par exemple en les
allongeant excessivement. C'est pour cela qu'il demandait que la messe ne dure
pas plus d'une demi-heure »[19].
Paul recommandait de
célébrer la messe en se centrant sur le mystère de la Passion, « en
accompagnant en esprit Jésus Christ au cours de sa Passion et de sa mort, se
figurant de célébrer les funérailles du Rédempteur, selon un esprit de
componction et d'amour, comme le firent la Vierge Marie, st Jean, Joseph
d'Arimathie et Nicodème »[20].
La sanctification du
clergé
Paul avait le don de lire
dans les cœurs. Cela lui permettait d'aider plus efficacement les nombreux
prêtres qui venaient le voir, à Rome en particulier, où les prêtres furent
nombreux à venir le trouver. Le P. Cioni en témoigne : « Lors d'une visite
que je fis avec le serviteur de Dieu à Clément XIV, raconte le père Jean-Marie,
Sa Sainteté montra grand contentement du bien que notre père faisait aux
prêtres, aux évêques et aux autres prélats qui le visitaient, en leur
inculquant la nécessité de l'oraison et de la vigilance, et aux évêques, la
prédication personnelle »[21]. Ces rencontres avec le fondateur des
Passionistes laissaient rarement les prêtres dans l'indifférence. C'est ainsi
que l'un d'eux, en sortant de la chambre de Paul, déclara au frère infirmier :
« C'est un saint, il m'a dit des choses étonnantes. Il a le don de
prophétie ! Oh ! Quel saint ! »[22].
Le ministère de
sanctification que Paul accomplissait auprès du clergé ne s'arrêtait pas avec
la vie terrestre. Ainsi, Strambi nous rapporte un dialogue entre Paul et un
prêtre défunt qui n'avait pas assez tenu compte des avertissements de son ami :
« Entre autres apparitions qu'eut le serviteur de Dieu, il en est une qui
me paraît très instructive et que je raconterai pour l'édification de tous. Un
prêtre séculier que Paul affectionnait, avait été repris plusieurs fois par lui
de certains défauts, et n'avait pas mis assez de soin à s'en corriger. Ce
prêtre étant venu à mourir, voilà qu'une nuit, au moment où le père Paul allait
se mettre au lit, il entend un grand bruit au voisinage de sa cellule. Il en
est d'abord effrayé, comme c'est l'ordinaire dans les visions qui procèdent du
bon esprit ; il demande qui est là, et au même instant, il entend la porte
s'ouvrir, et une voix lui dit qu'il est ce prêtre, son ami, décédé depuis
quelque temps et condamné au purgatoire. La frayeur du père Paul s'évanouit à
cette réponse, et surtout à la vue d'une âme si chère à Dieu. Il lui demanda
pour quel sujet il était en purgatoire. « Pour n'avoir pas profité, comme je
devais, de vos avis, et ne m'être pas corrigé de mes manquements, répondit
l'âme. Oh ! que mes souffrances sont horribles ! ajouta-t-elle ». Puis elle
désira savoir depuis combien de temps elle souffrait. Le père Paul lui demanda
si elle savait à quelle heure son décès avait eu lieu, et sur l'indication
qu'elle lui donna, il prit sa montre, fit le calcul et lui dit qu'il n'y avait
pas plus d'une demi-heure. L'âme témoigna la plus grande surprise à cette
nouvelle ; elle se figurait qu'il y avait beaucoup plus longtemps, tant sont
grandes les souffrances qu'on endure dans le purgatoire »[23] !
L'activité sacerdotale de
Saint Paul de la Croix
Conscient d'avoir reçu de
Dieu le don du sacerdoce, non pas pour lui-même, mais pour annoncer aux hommes
la Bonne Nouvelle de la miséricorde divine, Paul de la Croix n'eut de cesse
d'être un prêtre selon le Cœur de Dieu.
Les missions paroissiales
prêchées par Paul laissèrent des traces profondes dans le cœur des gens qui y
avaient assisté. Les conversions étaient nombreuses et durables. La
prière trouvait désormais sa place dans la vie des personnes. Deux ans après la
mort de Paul, un témoin déclara : « Tant moi que les autres confesseurs,
nous expérimentâmes qu'un très grand nombre de personnes continuaient, après la
mission, à faire tous les jours la méditation, les uns durant cinq ou six mois,
d'autres durant une année, et un grand nombre continuent encore à présent »[24].
Les prédications de Paul
produisaient de nombreuses conversions, particulièrement ses méditations sur la
Passion de Jésus Christ. C'est son cœur qui s'épanchait littéralement alors, ce
que tous les témoins soulignent avec force : « Quand le serviteur de Dieu
prenait le crucifix en main et tantôt le pressait contre son cœur, tantôt en
montrait les plaies, et tantôt Lui adressait des supplications touchantes, il
semblait qu'il le faisait parler, et ses paroles étaient accompagnées de tant
d'affection et de tant de larmes que le peuple aussi se répandait en pleurs et
en gémissements de compassion »[25]. Les témoins n'étaient pas frappés par
la nouveauté du discours qu'il leur tenait ; mais c'est sa manière de parler de
Jésus qui les ravissait. Or, derrière le cœur de Paul, c'est le Cœur de Dieu
lui-même qui épanchait Son infinie tendresse pour les hommes. Le P. Valentino
s'en souvenait, lui qui fut converti d'une manière si surnaturelle. Passant par
Latera où Paul était en train de faire une ardente méditation de la Passion
dans l'église, Valentino, alors jeune laïc de 27 ans, décida de s'arrêter pour
aller se moquer du prédicateur. Or, il y avait tant de monde qu'il dut rester
dehors sans pouvoir voir Paul de la Croix, et à cause des cris de l'auditoire
il n'entendit que ces seules paroles : « Ô pécheur indigne, par ton péché
tu as transpercé d'un glaive les cœurs de Jésus et de Marie ». Ces paroles
transpercèrent le cœur de Valentino qui s'en retourna chez lui tout changé :
« Je ne parlais que de l'amour que nous devons à Dieu et de notre
obligation de lui donner tout notre cœur. Or, ajoutai-je, puisqu'il est
difficile de faire cela en restant dans le monde, il convient de prendre une
résolution énergique »[26]. La résolution était forte, puisqu'il
devint passioniste ! On comprend par son témoignage que les quelques paroles
entendues, sans même voir celui qui les prononçait, auraient été incapables de
susciter une telle conversion, si Dieu ne les avait « remplies » de
Sa Sagesse.
Paul de la Croix
pratiquait également avec un grand zèle le ministère de la réconciliation. Un
prêtre séculier, qui l'avait accompagné dans un grand nombre de missions pour
l'aider dans les confessions, déclare : « On reconnaît la vertu
particulière des missions du Père Paul en ceci que, dans celles prêchées par
d'autres, les confessions générales pouvaient monter, selon le calcul fait par
moi et par d'autres confesseurs, à quinze ou vingt en tout, tandis que, dans
les missions prêchées par le Père Paul, on eût trouvé difficilement quinze ou
vingt personnes n'ayant pas fait de confession générale »[27]. Au temps des missions, il recevait
jusque très tard dans la nuit les nombreuses personnes qui venaient le trouver
pour recevoir le pardon de Dieu. Il mettait un soin particulier à assister les
malades et les mourants. Durant la journée, qui commençait tôt le matin, son
confessionnal était littéralement assiégé : « Des femmes dormaient dans
l'église pour se réserver les premières places ; d'autres allaient, plusieurs
heures avant le jour, attendre à la porte, pour occuper, dès l'ouverture, une
place aussi proche que possible du confessionnal »[28]. La bonté de Paul n'était pas le seul
motif de cet engouement ; les gens étaient certains avec lui de recevoir le
pardon de Dieu même. Il ne s'agissait pas non plus d'une attitude superficielle
de leur part, comme en témoigne un prêtre : « Dans toutes les missions où
j'ai aidé le serviteur de Dieu à entendre les confessions, j'ai eu la
consolation d'être moralement certain de la contrition de tous ceux qui se sont
présentés à moi, contrition qu'avait indubitablement excitée les sermons du P.
Paul »[29].
La direction spirituelle
Paul concevait la
direction spirituelle comme un très grand moyen pour introduire les âmes dans
le chemin de la perfection. Son premier objectif était d'accroître le désir des
personnes qu'il dirigeait, pour les amener à une intensification de leur vie de
prière, c'est-à-dire une vie intérieure qui, désormais, tournerait
exclusivement autour de la croix de Jésus Christ. Si l'oraison était pour lui
le moyen le plus efficace de se tenir en la présence divine, il savait attendre
le moment opportun, afin de ne pas l'imposer sans préparation à ses dirigés. A
ce propos, Paul demande à son ami Thomas Fossi d’être plus sage à l'égard de sa
fille, en laissant Dieu opérer Lui-même : « Vous feriez une grosse
erreur en voulant apprendre à votre fille à s'exercer au repos intérieur : elle
courrait le risque de rester oisive dans l'oraison et d'être trompée.
Laissez-la méditer la Passion du Seigneur afin qu'elle prenne l'habitude de
vivre dans la vertu ; sa divine Majesté lui enseignera le reste. Et lorsque le
Seigneur voudra la mettre en cet état, elle ne pourra résister et en aura les
signes. Pour l'instant, je ne vois pas qu'elle y soit disposée... »[30]. C'est là la règle d'or de l'oraison :
suivre les impulsions que Dieu nous donne, sans vouloir les provoquer.
L’apprentissage de
l’oraison par ses dirigés était une des tâches fondamentales auxquelles Paul se
consacrait dans la direction spirituelle. Il ne manquait jamais d’en souligner
l’importance : « Quant à l’oraison, il est sûr que si elle vient à
manquer, c’est tout l’édifice spirituel qui tombe à terre »[31]. Il aimait souvent à répéter que
l’oraison faisait beaucoup de tort au Démon, et que celui qui faisait oraison
ne pouvait pas se perdre. Il savait profiter de toutes les circonstances pour
introduire les personnes dans le « désert intérieur ». Voici la
pénitence imposée par Paul à une jeune fille pour lui permettre de pénétrer
dans le monde de l’intériorité : « Il lui demanda que, durant
plusieurs jours, chaque matin, elle se retirât dans sa chambre, qu’elle
s'allongeât à terre sur une couverture comme si elle était morte, portant dans
ses mains une bougie allumée, et demeurant dans cette position un quart d’heure
ou plus, qu'elle répétât en elle-même : ‘Peut-être serai-je bientôt
morte’. La bonne pénitente accomplit à la lettre ce qui lui fut imposé par
le serviteur de Dieu, et le Seigneur lui accorda tant de lumières célestes au
cours de ses méditations sur le terrible passage à l’autre vie, que la jeune
fille se mit dès lors à mener une vie sainte »[32]. Cette pénitence ne doit pas nous faire
penser que Paul vouait les âmes à la crainte des châtiments d’outre-tombe. Rien
de plus faux, en effet, car Paul s’opposait de toutes ses forces au rigorisme
religieux, ce dernier interdisant de goûter la miséricorde divine. Ainsi, dans
un monastère de grande observance, il avait constaté que les religieuses
vivaient dans la peur et les scrupules continuels. Le Seigneur Lui avait alors
inspiré de les réconforter, et de les encourager à avoir confiance en la
miséricorde divine. Paul commenta cet épisode en disant : « Ce n’est
pas une façon de guider les âmes que de les tenir dans un tel mépris de soi et
dans une si grande terreur de Dieu ! Il faut leur donner courage et force
pour cheminer dans la confiance en Dieu ; sinon, elles ne chemineront
jamais dans la voie de la perfection »[33].
La douceur, plutôt que
les reproches, était la méthode de Paul de la Croix. En général, dans les
commencements de la direction spirituelle, il exigeait peu de choses de ses
dirigés, ce qui souvent produisait beaucoup de fruits. Fr. Barthélemy nous
rapporte le cas d’une femme, très élégante et aimant plaire, qui vint trouver
Paul pour être suivie spirituellement par lui[34]. Tandis qu’un prêtre rigoriste l’aurait
sans doute chassée du confessionnal, Paul au contraire ne lui fit aucune
réflexion à propos de sa tenue très décolletée et de son parfum entêtant, se
contentant de lui imposer un quart d’heure d’oraison chaque matin. La fois
suivante, certes toujours décolletée et parfumée, elle avait déjà si bien goûté
ce quart d’heure de cœur à Cœur avec Jésus, que Paul lui imposa une demi-heure
d’oraison. La troisième fois, Dieu ayant si bien captivé son cœur de femme,
elle revint trouver Paul en une tenue fort simple et sans s’être parfumée. En
étant introduite dans la « chambre du Roi » par le moyen de
l’oraison, elle s’était détournée des choses superficielles qui jusque là
captaient toute son attention. Paul l’avait gagnée à Dieu par sa douceur et sa
patience.
Un directeur spirituel
doit aider l'âme à se disposer à recevoir la grâce d'intimité avec le Seigneur,
et c’est par la méditation de la Passion que Paul y préparait ses dirigés.
Cependant, le directeur spirituel doit aussi attendre que Dieu introduise l'âme
en cette dimension nouvelle, et c’est seulement alors que Paul pouvait proposer
la voie de « l'abandon en Dieu ». Le désintéressement était pour Paul
une chose essentielle. C’est l’amour du Seigneur qui était toute sa
récompense : « Personnellement, en-dehors de la Congrégation
j'entretiens peu de rapports avec les gens ; j'aide qui je peux à servir Dieu,
je considère toutes les âmes en Dieu, j'ai soin de les voir d'un regard simple,
c'est-à-dire faites à l'image de Dieu, riches dans le Christ ; moi, en
revanche, je me vois tel que je suis, à savoir un abîme de maux ... »[35]. Paul était persuadé que l’état d’amitié
avec Dieu était accessible à tous ceux qui le désiraient, car la volonté
d’un Dieu incarné et mort sur une croix ne saurait être autre !
Paul, qui avait le don
extraordinaire de lire dans les consciences, avait aussi celui de la
« communion des cœurs ». Ainsi, au contact d’une âme fervente, il se
sentait lui-même envahi de la même ferveur ; et si son dirigé avait une
extase en l’écoutant parler des merveilles de Dieu, Paul était lui aussi élevé
en esprit. En sens inverse, nous l’avons vu, il sentait monter en son cœur la
tristesse de Dieu quand il était en présence d’une âme prise au piège de
l’amour de soi. Paul de la Croix, par un privilège très opportun, savait si son
dirigé était sincère ou fourbe. Paul confia un jour au Fr. Luigi, que le
Seigneur lui avait donné le don de discerner les véritables saints des
simulacres, et qu’il ne s’était jamais trompé en cette matière[36]. L’affaire de la fausse sainte de Rome
est tout à fait significative à cet égard. Une femme, à Rome, avait des dons
mystiques incroyables, et elle avait convaincu de sa sainteté bon nombre
d’ecclésiastiques de la ville sainte. On demanda alors à Paul de la Croix de
l’examiner. Tandis qu’il s’entretenait avec elle, « la femme fut ravie en
extase, et son corps s’éleva dans les airs. Paul observa cependant qu’au cours
de cette lévitation elle se tenait d’une façon peu décente. Par ce détail et
par d’autres signes, il comprit que celle que l’on croyait sainte ne l’était
pas du tout. Retourné auprès de celui qui lui avait confié cette mission, il
lui dit : ‘Elle n’est pas sainte ; elle est trompée’. Ce jugement ne
fut pas immédiatement accueilli, mais ensuite on découvrit qu’elle était
vraiment trompée et trompeuse, et qu’elle entretenait des relations avec le
Démon »[37].
Au cours des entretiens
de direction spirituelle, l’enseignement de Paul avait une telle force que les
personnes s’en souvenaient pendant des mois, voire des années. Il commençait
par écouter avec bonté et attention la personne qui s’adressait à lui ;
puis il exposait avec précision ses conclusions. Il n’était d’ailleurs pas
nécessaire que le dirigé se soit lui-même exprimé avec netteté sur l’état de
son âme, ne comprenant pas toujours très bien ce qu’il ressentait durant
l’oraison ; Paul, en effet, comprenait les choses en peu de mots, et il
disait alors : « Cela me suffit, j’ai compris. Vous devez faire ceci… »[38]. Dieu ne manque jamais d’assister celui
qu’il destine à l’accompagnement d’une âme !
Conclusion
Paul de la Croix fut un
modèle accompli du prêtre selon le Cœur de Dieu. Il effectua son ministère dans
le contexte de la vie religieuse, mais cela ne l’empêcha pas de s’attaquer à la
réforme du clergé de son temps. Paul prêcha d’abord par l’exemple : son
genre de vie totalement ordonné à la contemplation de Dieu irradiait une
lumière que tous les témoins soulignent avec force. En l’imitant, ses religieux
irradiaient eux-mêmes cette lumière céleste. C’est ensuite par ses prédications
que Paul sut réveiller ses contemporains : ses considérations sur les
vérités de foi et sur les voies de l’oraison lui valurent de convertir des
hommes et des femmes de tous les horizons. Enfin, son immense charisme de directeur
spirituel acheva de mettre en place des vocations consacrées à l’amour divin.
Son amour de Dieu et des hommes le poussa à former lui-même des prêtres vivant
et prêchant la folie de la croix. Seuls de tels prêtres, pensait-il, pouvaient
délivrer le monde de l’esclavage des ténèbres. Puisse le Seigneur susciter
encore de nos jours de tels hommes !
[1] Processi I, Roma 1969, p. 59.
[2] Ph Plet, Saint Paul de la Croix, Prédicateur : Le fondateur et l'apôtre, Nouvelle Cité, Bruyères-le-Châtel 2008, p. 229.
[3] Lettere V, p. 45, lettre du 06/09/1742.
[4] Processi IV, Roma 1979, p. 299.
[5] Processi IV, Roma 1979, p. 123.
[6] Louis-Thérèse de Jésus Agonisant, Histoire de saint Paul de la Croix, Poitiers-Bordeaux 1869, p. 413.
[7] V-M Strambi, Vie du B. Paul de la Croix, Paris 1861, t. II, ch 17, p. 111-112.
[8] Lettere ai Passionisti, p. 44.
[9] Lettere II, p. 231, à Mgr Garagni, 28/12/1740.
[10] Gaétan du saint nom de Marie, Saint Paul de la Croix, apôtre et missionnaire, Tirlemont 1933, p. 89.
[11] Lettere I, p. 378.
[12] Lettere I, p. 75, à Tuccinardi, 11/06/1727.
[13] Règle de 1775, ch. XXIII.
[14] Cité par Gaétan du saint nom de Marie, Saint Paul de la Croix, apôtre et missionnaire, Tirlemont 1933, p. 248.
[15] Processi IV, p. 299.
[16] Processi IV, p. 299.
[17] Lettere ai Laici, p. 909, 02/06/1753.
[18] Processi IV, p. 217.
[19] Processi IV, p. 217.
[20] Processi IV, p. 31.
[21] G-M. Cioni, Annali della congregazione della SS.MA Croce e Passione di NSGC, Roma 1967.
[22] Cité par Gaétan du saint nom de Marie, Saint Paul de la Croix, apôtre et missionnaire, Tirlemont 1933, p. 254.
[23] V-M Strambi, Vie du B. Paul de la Croix, Paris 1861, t. II, ch 14, p. 77.
[24] Gaétan du saint nom de Marie, Saint Paul de la Croix, apôtre et missionnaire, Tirlemont 1933, p. 95.
[25] Cité par Gaétan du saint nom de Marie, Saint Paul de la Croix, apôtre et missionnaire, Tirlemont 1933, p. 84.
[26] Processi I, p. 376.
[27] Gaétan du saint nom de Marie, Saint Paul de la Croix, apôtre et missionnaire, Tirlemont 1933, p. 92.
[28] Cité par Gaétan du saint nom de Marie, Saint Paul de la Croix, apôtre et missionnaire, Tirlemont 1933, p. 78.
[29] Gaétan du saint nom de Marie, Saint Paul de la Croix, apôtre et missionnaire, Tirlemont 1933, p. 92.
[30] Lettres à Thomas Fossi, lettre 47, 30 mai 1752.
[31] Lettere ai laici, vol. I-2, p. 1824.
[32] Processi II, p. 284.
[33] Processi I, p. 123.
[34] Processi IV, p. 254-255.
[35] Lettres à Thomas Fossi, lettre 76, 21 avril 1756.
[36] Processi III, p. 330.
[37] C. Chiari, Come visse S. Paolo della Croce, Clusone 1986, p. 290-291.
[38] Processi II, p. 214.
SOURCE : http://nouvl.evangelisation.free.fr/plet_paul_de_la_croix_2.htm
Also
known as
God’s Hunter of Souls
Paolo Francesco Danei
Paul Daneo
Paolo della Croce
18
October (Rome, Italy)
formerly 28 April
Profile
The son of Luca Daniel
and Anna Maria Daneo; he was the second of sixteen children born to the couple,
ten of whom died in infancy. Paolo was baptized at the age of 3 days, and was
raised in a pious family; his father, a merchant, was known for his deep faith,
and a brother and close uncle were both priests. Paolo was known as a pious
child who attended daily Mass, but he wasn’t confirmed until he was 25 years
old, a common practice of the time. In 1701 the
family moved from Ovada to Castellazo Bormida, and Paolo received his early
education at a boy’s school run by a priest in Cremolino, Italy. In 1713 he
had what became known as a “conversion” experience, which convinced Paolo that
he was called to religious life. He declined an arranged marriage, and when he
received an inheritance from a rich uncle, a priest, he kept only the man’s
breviary and refused the wealth.
In 1715 he volunteered
for the military service in the crusade against the Turks, but his call to
religious life led him to return home in 1716. In 1720 he received a series of
visions that confirmed his call, including one where he saw himself in what
would become the habit of the Passionists. With his bishop’s support, he went
on a 40 day retreat and wrote the rule of a potential community, which he
called The Poor of Jesus. His brother, Giovanni-Battista, became the second
member of the community, and the two moved to Rome, Italy to help found a
hospital and seek other members to help them care for the patients and staff.
While there, the Daneo
brothers studied theology, and on 7 June 1727 were ordained to the priesthood
by Pope Benedict XIII in Saint Peter’s Basilica. The brothers became travelling
preachers, leading parish missions around Italy. Father Paul was a preacher of
such power that hardened soldiers and bandits were seen to weep at his words.
He was known as a great spiritual teacher; over 2,000 of his letters survive,
most devoted to spiritual direction.
Due to the ascetic
lifestyle of a Passionist, the group attracted few members to begin with, but
they were a dedicated lot, spending at least three hours in prayer each day.
They established their first Retreat, as Passionist monasteries are known, in
1737 on Monte Argentario on the west coast of Italy. Pope Benedict XIV approved
the Passionist Rule on 15 May 1741; Pope Clement XIV approved the congregation
in 1769. Father Paul reluctantly served as the congregation’s first
superior-general, and by the time of his death there were 12 Retreats and 180
members. The Passionist fathers, brothers and sisters continue their good work
around the world today.
Born
3 January 1694 at Ovada, Piedmont (northern Italy)
as Paolo Francesco Danei
18
October 1775 at Rome, Italy of
natural causes
1 May 1853 by Blessed Pope Pius
IX
29 June 1867 by Blessed Pope Pius
IX
Pitigliano-Sovana-Orbetello, Italy, diocese of
Additional
Information
Book
of Saints, by Father Lawrence
George Lovasik, S.V.D.
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Catholic
Encyclopedia, by Arthur Devine
Catholic
Pocket Dictionary: Passionist Fathers
Humility
and Patience, by Father Francis
Xavier Lasance
Roman
Martyrology, 1914 edition
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
Flowers of the Passion,
by Saint Paul
of the Cross
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
images
video
webseiten
auf deutsch
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites
en français
Abbé
Christian-Philippe Chanut
fonti
in italiano
Dicastero delle Cause dei Santi
Readings
The soul is a seed which
God sows in the field of the Church; to produce fruits, it must die under the
strokes of pains, sorrows, contradictions, and persecutions. – Saint Paul
of the Cross
Let us fear more to be
deprived of sufferings than a miser fears to lose his treasures. – Saint Paul
of the Cross
Suffering is brief; joy
will be eternal. – Saint Paul
of the Cross
Do you know why God
subjects you to so many miseries? That He may bestow on you the riches of
heaven. – Saint Paul
of the Cross
In your trials, have
recourse to Mary, and She will remedy them. – Saint Paul
of the Cross
He who truly loves God
regards as little what he suffers for God’s sake. – Saint Paul
of the Cross
The greater our cross,
the greater is our gain; the more deprived suffering is of consolation, the
purer is it; the more creatures are against us, the more closely united are we
to God. – Saint Paul
of the Cross
Sufferings are the pearls
of Jesus crucified. It happens sometimes that the lightning rends a mountain
and discloses therein a mine of treasures. So, also, the thunderbolts of
adversity bring forth a gold-mine in certain souls. – Saint Paul
of the Cross
I hope that God will save
me through the merits of the Passion of Jesus. The more difficulties in life,
the more I hope in God. By God’s grace I will not lose my soul, but I hope in
His mercy. – Saint Paul
of the Cross
One day the Lord caused
me to hear these words at the foot of the tabernacle: ‘My son, he who embraces
Me embraces thorns.’ – Saint Paul
of the Cross
It is very good and holy
to consider the passion of our Lord, and to meditate on it, for by this sacred
path we reach union with God. In this most holy school we learn true wisdom,
for it was there that all the saints learned it.
Therefore, be constant in
practicing every virtue, and especially in imitating the patience of our dear
Jesus, for this is the summit of pure love. Live in such a way that all may
know that you bear outwardly as well as inwardly the image of Christ crucified,
the model of all gentleness and mercy. For if a man is united inwardly with the
Son of the living God, he also bears his likeness outwardly by his continual
practice of heroic goodness, and especially through a patience reinforced by
courage, which does not complain either secretly or in public. Conceal
yourselves in Jesus crucified, and hope for nothing except that all men be
thoroughly converted to his will. – from a letter by Saint Paul
of the Cross
My heart breaks when I
think of the sorrows of the most holy Virgin. Oh tender Mother, unutterable was
Thy grief in finding Thyself deprived of your dear Son, and then in beholding
Him dead in Thy arms! Ah! who can realize the sadness of Mary when She returned
to Bethany after the burial of her Son? Jesus expires on the cross! He is dead
that we may have life. All creation mourns: the sun darkens, the earth
trembles, the rocks burst, and the veil of the temple is rent in twain; my
heart alone remains harder than a rock! – Saint Paul
of the Cross
MLA
Citation
“Saint Paul of the Cross“. CatholicSaints.Info.
13 June 2023. Web. 19 October 2024.
<https://catholicsaints.info/saint-paul-of-the-cross/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-paul-of-the-cross/
Saint Paul of the Cross. Line engraving by G.B. Leonetti after A. Tofanelli.
St. Paul of the Cross
Feastday: October 20
Birth: 1694
Death: 1775
St. Paul of the Cross was
born at Ovada in the Republic of Genoa, January 3, 1694. His infancy and youth
were spent in great innocence and piety. He was inspired from on high to found
a congregation; in an ecstacy he beheld the habit which
he and his companions were to wear. After consulting his director, Bishop Gastinara
of Alexandria in
Piedmont, he reached the conclusion that God wished
him to establish a congregation in honor of the Passion of Jesus Christ. On November
22, 1720, the bishop vested
him with the habit that
had been shown to him in a vision, the same that the Passionists wear
at the present time. From that moment the saint applied himself to repair the
Rules of his institute; and in 1721 he went to Rome to
obtain the approbation of
the Holy See. At first he failed, but finally succeeded when Benedict XIV
approved the Rules in 1741 and 1746. Meanwhile St. Paul built
his first monastery near Obitello. Sometime later he established a larger
community at the Church of St. John and
Paul in Rome. For fifty years St. Paul remained
the indefatigable missionary of Italy. God lavished
upon him the greatest gifts in
the supernatural order,
but he treated himself with the greatest rigor, and believed that he was a
useless servant and a great sinner. His saintly death occurred at Rome in
the year 1775, at the age of eighty-one. He was canonized by Pope Pius IX in
1867. His feast day is
October 20.
SOURCE : https://www.catholic.org/saints/saint.php?saint_id=810
Church
of Saint Paul of the Cross in Wisła-Nowa Osada
Kościół
Świętego Pawła od Krzyża w Wiśle-Nowej Osadzie
Paul De La Croix
Paul De La Croix,
generally known as Paul Francois de Danei, founder of the Order of
the Passionists (q.v.), was born Jan. 3, 1694, at Ovieda, Geneva. He was early
consecrated to a life of piety, and while still a layman was entrusted by his
bishop with teaching the catechism to children; and this incited Paul to the
design of establishing an order for the conversion of souls. To this end he
assumed a mendicant dress of black, to which he attached the emblems of
Christ's passion, and with bare feet and head he retired in 1720 to a
hermitage, where he prepared himself by, rigid mortifications to write the
rules of the new society, with the aid of his younger brother, Jean Baptiste.
He then repaired to Rome, where he was ordained priest by Benedict XIII, and returned
to establish his order, of which he was elected general. He died Oct. 18,1775,
and was canonized in 1852. See Abregi de la Vie de P. de la Croix Tournay,
1857, 12mo).
SOURCE : https://www.biblicalcyclopedia.com/P/paul-de-la-croix.html
St. Paul of the Cross
Paul Francis Daneii, born at Ovada, Genoa,
Italy, 3 January, 1694; died in Rome,
18 October, 1775.
His parents,
Luke Danei and Anna Maria Massari, were exemplary Catholics.
From his earliest years the crucifix was
his book, and the Crucified his
model. Paul received his early education from
a priest who
kept a school for
boys, in Cremolino, Lombardy.
He made great progress in study and virtue;
spent much time in prayer,
heard daily Mass,
frequently received the Sacraments,
faithfully attended to his school duties,
and gave his spare time to reading good books and visiting the churches, where
he spent much time before the Blessed
Sacrament, to which he had an ardent devotion.
At the age of fifteen he left school and
returned to his home at Castellazzo, and from this time his life was full of
trials. In early manhood he renounced the offer of an honourable marriage;
also a good inheritance left him by an uncle who was a priest. He
kept for himself only the priest's Breviary.
Inflamed with a desire for God's glory he
formed the idea of
instituting a religious order in honour of the Passion. Vested in
a black tunic by
the Bishop of Alessandria,
his director, bearing the emblem of our
Lord's Passion, barefooted, and bareheaded, he retired to a narrow cell
where he drew up the Rules of the new congregation according to the plan made
known to him in a vision,
which he relates in the introduction to the original copy of the Rules. For the
account of his ordination to
the priesthood,
of the foundation of the Congregation
of the Passion, and the approbation of
the Rules, see PASSIONISTS.
After the approbation of
the Rules and the institute the first general chapter was held at the Retreat
of the Presentation on Mount Argentaro on 10 April, 1747. At this chapter, St.
Paul, against his wishes, was unanimously elected first superior general, which
office he held until the day of his death. In all virtues and
in the observance of regular discipline,
he became a model to his companions. "Although continually occupied with
the cares of governing his religious society, and of founding everywhere new
houses for it, yet he never left off preaching the word of God,
burning as he did with a wondrous desire for the salvation of souls"
(Brief of Pius
IX for St. Paul's Beatification,
1 Oct., 1852). Sacred missions were instituted and numerous conversions were
made. He was untiring in his Apostolic labours and never, even to his last
hour, remitted anything of his austere manner of life, finally succumbing to a
severe illness, worn out as much by his austerities as
by old age.
Among the distinguished associates of St. Paul in the
formation and extension of the congregation were:
John Baptist, his younger brother and constant companion from childhood, who
shared all his labours and sufferings and equaled him in the practice of virtue;
Father Mark Aurelius (Pastorelli), Father Thomas Struzzieri (subsequently Bishop of Amelia and
afterwards of Todi),
and Father Fulgentius of Jesus, all remarkable for learning, piety, and
missionary zeal;
Venerable Strambi, Bishop of Macerata
and Tolentino, his biographer. Constant personal union with the Cross and Passion of our
Lord was the prominent feature of St. Paul's sanctity.
But devotion to
the Passion did
not stand alone, for he carried to a heroic
degree all the other virtues of
a Christian life.
Numerous miracles,
besides those special ones brought forward at his beatification
and canonization, attested the favour he enjoyed with God. Miracles of grace abounded,
as witnessed in the conversion of
sinners seemingly hardened and hopeless. For fifty years he prayed for
the conversion of England,
and left the devotion as
a legacy to his sons. The body of St. Paul lies in the Basilica of
SS. John and Paul, Rome.
He was beatified on
1 October, 1852, and canonized on
29 June, 1867. His feast occurs
on 28 April. [Editor's note: It was later transferred to 19 October.] The fame
of his sanctity,
which had spread far and wide in Italy during
his life, increased after his death and spread into all countries. Great devotion to
him is practiced by the faithful wherever Passionists are
established.
Devine, Arthur. "St. Paul of the
Cross." The Catholic Encyclopedia. Vol. 11. New York:
Robert Appleton Company, 1911. 19 Oct.
2016 <http://www.newadvent.org/cathen/11590a.htm>.
Transcription. This article was transcribed for
New Advent by John Coleman.
Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. February
1, 1911. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal
Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2023 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/11590a.htm
Targa a Castellazzo Bormida relativa alla visione di creazione dell'ordine dei Padri Passionisti
St. Paul Of The Cross
Saint Paul of the Cross
originally named Paolo Francesco Danei, was born on 3 January 1694, in the town
of Ovada, Piedmont, between Turin and Genoa in the Duchy of Savoy in northern
Italy. He is considered to be among the greatest Catholic mystics of the
eighteenth century.
Paul, a son of a wealthy
merchant family experienced a conversion to a life of prayer at the age of 19,
after a very normal and pious life. His early reading of the “Treatise on the
Love of God” by Saint Francis de Sales and the direction he received from
priests of the Capuchin Order taught him the primacy of love and at the same
time the need to go beyond our own images of God. It became St Paul’s lifelong
conviction that God is most easily found by us in the Passion of Jesus Christ.
He saw the Passion of Christ as being the most overwhelming sign of God’s love
and at the same time the door to union with him. His life was devoted to
bringing this message to all and founding a community whose members would do
the same.
When he was 26 years old,
St Paul of the Cross had a series of prayer-experiences which made it clear to
him that God was inviting him to form a community who would live an evangelical
life and promote the love of God revealed in the Passion of Jesus. In a vision,
he saw himself clothed in the habit he and his companions would wear: a long,
black tunic on the front of which was a heart surmounted by a white cross, and
in the heart was written “the Passion of Jesus Christ”. On seeing it, he heard
these words spoken to him: “This is to show how pure the heart must be that
bears the holy name of Jesus graven upon it”. The first name Paul received for
his community was “the Poor of Jesus”; later they came to be known as the
Congregation of the Passion of Jesus Christ, or the Passionists.
With the encouragement of
his bishop, who clothed him in the black habit of a hermit, Paul wrote the rule
of his new community (of which he was, as yet, the only member) during a retreat
of forty days at the end of 1720. The community was to live a penitential life,
in solitude and poverty, teaching people in the easiest possible way how to
meditate on the Passion of Jesus.
His first companion was
his own brother, John Baptist, who was ordained to the priesthood with Paul by
Pope Benedict XIII on 7 June 1727, in St. Peter’s Basilica, Rome. After
ordination they devoted themselves to preaching missions in parishes,
particularly in remote country places where there were not a sufficient number
of priests pastorally involved. Their preaching apostolate and the retreats
they gave in seminaries and religious houses brought their mission to the
attention of others and gradually the community began to grow.
The austerity of life
practiced by the first Passionists did not encourage large numbers, but Paul
preferred a slow, at times painful, growth to something more spectacular. His
main aim in the community was, as he said himself, to form “a man totally
God-centred, totally apostolic, a man of prayer, detached from the world, from
things, from himself so that he may in all truth be called a disciple of Jesus
Christ.”
The first Retreat (the name Passionists traditionally gave to their
monasteries) was opened in 1737 on Monte Argentario (Province of Grosseto); the
community now had nine members. Paul called his monasteries “retreats” to
underline the life of solitude and contemplation which he believed was
necessary for someone who wished to preach the message of the Cross. In
addition to the communal celebration of the divine office, members of his
community were to devote at least three hours to contemplative prayer each day.
During his lifetime, Paul
of the Cross was best known as a popular preacher and a spiritual director.
More than two thousand of his letters, most of them letters of spiritual
direction, have been preserved.
He died on 18 October
1775, at the Retreat of Saints John and Paul (SS. Giovanni e Paolo). By the
time of his death, the congregation founded by Saint Paul of the Cross had one
hundred and eighty fathers and brothers, living in twelve Retreats, mostly in
the Papal States. There was also a monastery of contemplative sisters in
Corneto (today known as Tarquinia), founded by Paul a few years before his
death to promote the memory of the Passion of Jesus by their life of prayer and
penance.
Saint Paul of the Cross
was beatified on 1 October 1852, and canonized on 29 June 1867 by Blessed Pius
IX. Two years later his feast day was inserted in the Roman calendar, for
celebration on 28 April as a Double. In 1962 it was reclassified as a
Third-Class feast, and in 1969 it became an optional Memorial and was placed on
20 October, the free date two days closer to the day of his death, 18 October,
which is the feast of Saint Luke the Evangelist.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/saint-paul-of-the-cross/
Ignazio
Iacometti, Statue of Saint Paul of the Cross,1876, at the Vatican Basilica of
Saint Peter
Saint Paul
of the Cross Parish Church, Roman Catholic Diocese of
Antipolo Sapphire Street corner Sandalwood Street, SSS Village
Elementary School Marikina, Barangays of Marikina Barangay Concepcion Dos
Ignazio
Iacometti, Statue of Saint Paul of the Cross,1876, at the Vatican Basilica of
Saint Peter
Saint Paul
of the Cross Parish Church, Roman Catholic Diocese of
Antipolo Sapphire Street corner Sandalwood Street, SSS Village
Elementary School Marikina, Barangays of Marikina Barangay Concepcion Dos
Ignazio
Iacometti, Statue of Saint Paul of the Cross,1876, at the Vatican Basilica of
Saint Peter
Saint Paul
of the Cross Parish Church, Roman Catholic Diocese of
Antipolo Sapphire Street corner Sandalwood Street, SSS Village
Elementary School Marikina, Barangays of Marikina Barangay Concepcion Dos
Paul of the Cross, Priest
(RM)
Born at Ovada, Piedmont, Italy, in 1694; died in Rome, Italy, October 18, 1775;
canonized in 1867; feast day formerly on April 28.
Paolo Francesco Danei was
well brought up by devout, middle-class parents (a.k.a. impoverished nobility).
At 15, while still living with his parents in Castellazzo, Lombardy, Paul
adopted a lifestyle of rigorous austerity and great mortifications. When he was
20 he volunteered for the Venetian army to fight against the Turks, but he soon
found he was not meant to be a soldier. After his discharge, he resumed his
life of prayer and penance. He refused marriage, and spent several years in
retreat at Castellazzo.
In 1720, had a vision of
our Lady in a black habit with the name Jesus and a cross in white on the
chest. In the vision, the Blessed Virgin told him to found a religious order
devoted to preaching the Passion of Christ (hence their name, Passionists).
Paul experienced such mystical communications all his life, and came to
distrust them; however, he acted promptly on these first ones.
The bishop of Alessandria
discerned that Paul's visions were authentic, and gave him permission to
proceed to draw up a rule for the new order. Thus, Paul wrote the Passionist
rule during a 45- day retreat. With his brother, Giovanni Baptista, who became
his inseparable companion and closest confidant, he went to Rome to seek papal
approval, which was refused at first. On their return to Rome in 1725, they
were granted permission by Pope Benedict XIII to accept novices. Two years
later (1727), the holy father ordained the two brothers as priests in the
Vatican basilica.
After their ordination he
and his brother started the first Passionist house, on the Monte Argentaro
peninsula (near Orbitello) in Tuscany. The first ten years were difficult, for
both internal and external reasons. Many of their first novices left because of
the severity of the rule. Perseverance won. In the end austere life of the
missioners and the fervent preaching of their founder made their mark.
The first monastery was
opened in 1737. In 1741, Pope Benedict XIV approved a modified rule, and the
"Barefoot Clerks of the Holy Cross and Passion" began to spread
throughout Italy. They were in great demand for their missions, which became
famous.
Paul was elected first
superior general, against his will, at the first general chapter at Monte
Argentaro and held that position the rest of his life. He preached all over the
Papal States to tremendous crowds, raised them to a fever pitch as he scourged
himself in public, and brought back to the faith the most hardened sinners and
criminals (What would Saint Hippolytus say to that!).
He was blessed with
supernatural gifts--prophecy, miracles of healing, appearances to people in
visions at a distance--and was one of the most celebrated preachers of his day.
People fought to touch him and to get a piece of his tunic as a relic. Though
the two main objectives of the order were service to the sick and the dying,
Paul's special concern was the conversion of sinners, for which he prayed for
50 years.
The Passionists received
final approbation from Pope Clement XIV in 1769. Two years later, Paul's
efforts to create an institute of nuns came into being with the opening of the
first house of Passionist nuns at Corneto. Paul lived to see the congregation
firmly established. After a three-year illness, Paul died and was buried in the
Basilica of SS John and Paul, given to the order by Pope Clement.
Saint Paul of the Cross
was always interested in the religious state of England. Thus, it is heartening
to note that the leader of the first Passionists to work there, Father Dominic
Barberi (d. 1849), who received John Henry Newman into the Catholic Church, was
also beatified in 1963 (Attwater, Benedictines, Delaney, White).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/1019.shtml
Oct 19/20 – St Paul of
the Cross (1694-1775), Priest, Mystic, Founder of the Passionists
October 19,
2018 techdecisions
“When I came to you,
brethren, I did not come proclaiming to you the testimony of God in lofty words
or wisdom. For I decided to know nothing among you except Jesus Christ and Him
crucified. ” -(1 Cor 2, 1-2)
“…but we preach Jesus
crucified…”
– (1 Cor 1, 23)
St Vincent Strambi,
Paul’s first biographer writing only 11 years after his death, stated that the
Holy Spirit raised up Paul of the Cross to help people find God in their heart.
Paul was convinced that God is most easily found by us in the Passion of Jesus
Christ. He saw the Passion as being the most overwhelming sign of God’s love
for us, and at the same time our best means for union with Him.
St Paul is most notable
for his fervent love for God and his special devotion to the Passion of Jesus.
Inspired and led by God, Paul travelled throughout Italy, preaching missions
with a particular emphasis on the passion of Jesus. Along with his preaching
vocation he was also inspired by God to found a order of Priests and Nuns
devoted specifically to the Passion of Jesus. Thus, by the express will of God
and through Paul’s continual prayers and sacrifices, he eventually became the
founder and was elected the first Superior General of the “Congregation of
Discalced Clerks of the Holy Cross and Passion of Our Lord”, more commonly
known as the Passionists.
The devil, knowing in
advance all the glory that the members of the Passionist Congregation would
give to God, and of all the souls that would be snatched from him through their
continual acts of sacrifice and penance, sought in earnest to inspire as much opposition
as possible, in a hellish effort to block its foundation. And so it was that
through many years of toil, sacrifices and sufferings that Paul, with the help
of God, eventually founded the Passionist Congregation of Priests, and a few
years later the Passionist Nuns.
Paul often spent many
hours in prayer and adoration before Jesus crucified. Throughout his many
travels while preaching missions and making foundations of his Passionist
Order, he always carried with him a large wooden crucifix in honor of our
Lord’s Passion, thus he became known by the popular name of “Paul of the
Cross”. Undoubtedly the two greatest characteristics of St Paul were his
fervent devotion to the Passion of Jesus and also his extraordinary sacrifices
and penances that he made for the conversion of sinners.
Throughout his religious
life, Paul continuously sacrificed and made special penances and
mortification’s for the success of his preaching missions, that many souls may
be converted. An example of his many penances was that he went barefoot in all
his travels throughout Italy, regardless of the harsh seasons and climates. And
God, Who was pleased with the heroic sacrifices and devotion of His servant,
chose to perform countless extraordinary miracles through Paul’s intercession
and prayers. As he went about doing good, the frequent extraordinary signs from
heaven that accompanied him were a sign to all that God was with him in a most
remarkable way. Like his holy predecessors the Apostles, immense crowds
gathered and followed him as he went about preaching from town to town. His
great love for God and his devotion to the Blessed Virgin Mary radiated to the
crowds with remarkable unction through both his words and his actions, thereby
causing countless conversions everywhere he went. His austere manner of life,
full of sacrifices and penances, encouraged the people to make reparation to
God for their own sins.
St Paul of the Cross,
pray for us!
Saint Paul of the Cross,
originally named Paolo Francesco Danei, was born on 3 January 1694, in the town
of Ovada, Piedmont, between Turin and Genoa in the Duchy of Savoy in northern
Italy.
His parents were Luca and
Anna Maria Massari Danei. His father ran a small dry-goods store, and moved his
family and store from town to town near Genoa trying to make ends meet.[3] Paul
was the second of sixteen children, six of whom survived infancy; and learned
at an early age the reality of death and the uncertainty of life.[4] Paul
received his early education from a priest who kept a school for boys, in
Cremolino, Lombardy. He made great progress and at the age of fifteen he left
school and returned to his home at Castellazzo. In his early years he taught
catechism in churches near his home.
Paul experienced a
conversion to a life of prayer at the age of 19. Influenced by his reading of
the “Treatise on the Love of God” by Saint Francis de Sales and the direction
he received from priests of the Capuchin Order it became his lifelong
conviction that God is most easily found in the Passion of Christ.
In 1715, Paul left his
work helping his father to join a crusade against the Turks who were
threatening the Venetian Republic, but soon realized that the life of a soldier
was not his calling. He returned to help in the family business. On his way
home he stopped at Novello, where he helped an aging, childless couple until
the end of 1716. They offered to make him their heir, but he declined. His
uncle, Father Christopher Danei, tried to arrange a marriage, but Paul had no
plans to marry. When his uncle died, he kept for himself only the priest’s
Breviary.
When he was 26 years old,
Paul had a series of prayer-experiences which made it clear to him that God was
inviting him to form a community who would live an evangelical life and promote
the love of God revealed in the Passion of Jesus. In a vision, he saw himself
clothed in the habit he and his companions would wear: a long, black tunic on
the front of which was a heart surmounted by a white cross, and in the heart
was written “Passion of Jesus Christ”. On seeing it, he heard these words
spoken to him: “This is to show how pure the heart must be that bears the holy
name of Jesus graven upon it”. The first name Paul received for his community
was “the Poor of Jesus”; later they came to be known as the Congregation of the
Passion of Jesus Christ, or the Passionists.
With the encouragement of
his bishop, who clothed him in the black habit of a hermit, Paul wrote the rule
of his new community (of which he was, as yet, the only member) during a
retreat of forty days at the end of 1720. The community was to live a
penitential life, in solitude and poverty, teaching people in the easiest
possible way how to meditate on the Passion of Jesus.
His first companion was
his own brother, John Baptist. In the belief that it was necessary to reside in
Rome in order to secure approval of the Rule, Paul and John Baptist accepted an
invitation of Cardinal Corrandini to help establish a new hospital being
founded by the Cardinal. The brothers devoted their energies to providing
nursing care and ministered to the pastoral needs of both patients and staff.
After a short course in
pastoral theology, the brothers were ordained to the priesthood by Pope
Benedict XIII on 7 June 1727, in St. Peter’s Basilica, Rome. After ordination
they devoted themselves to preaching missions in parishes, particularly in
remote country places where there were not a sufficient number of priests
pastorally involved. Paul was known as one of the most popular preachers of his
day, both for his words and for his generous acts of mercy. Their preaching
apostolate and the retreats they gave in seminaries and religious houses
brought their mission to the attention of others and gradually the community
began to grow.
The first Retreat (the
name Passionists traditionally gave to their monasteries) was opened in 1737 on
Monte Argentario (Province of Grosseto); the community now had nine members.
Paul called his monasteries “retreats” to underline the life of solitude and
contemplation which he believed was necessary for someone who wished to preach
the message of the Cross. In addition to the communal celebration of the divine
office, members of his community were to devote at least three hours to
contemplative prayer each day. The austerity of life practised by the first
Passionists did not encourage large numbers, but Paul preferred a slow, at
times painful, growth to something more spectacular.
More than two thousand of
his letters, most of them letters of spiritual direction, have been preserved.
He died on 18 October
1775, at the Retreat of Saints John and Paul (SS. Giovanni e Paolo). By the
time of his death, the congregation founded by Saint Paul of the Cross had one
hundred and eighty fathers and brothers, living in twelve Retreats, mostly in
the Papal States. There was also a monastery of contemplative sisters in
Corneto (today known as Tarquinia), founded by Paul a few years before his
death to promote the memory of the Passion of Jesus by their life of prayer and
penance.
“I want to set myself on
fire with love…I want to be entirely on fire with love…and I want to know how
to sing in the fire of love.”-St Paul of the Cross
“Look upon the face of
the Crucified, Who invites you to follow Him. He will be a Father,
Mother–everything to you.”-St Paul of the Cross
“Oh cherished cross!
Through thee my most bitter trials are replete with graces!”
-St. Paul of the Cross
“Oh Love, oh fire of
charity; how powerful You are!”-St Paul of the Cross
“I feel pain in seeing my
dear God so offended. I could faint from seeing so many souls lost. A desire to
convert all sinners will not leave me”
-St Paul of the Cross
“The Cross is the way to
Paradise, but only when it is borne willingly.”
–St. Paul of the Cross
“I enjoy remaining on the
Cross. How beautiful it is to suffer for Jesus!”…..”I rejoice in the nails that
hold me crucified.”-St Paul of the Cross
“Let all creation help
you to praise God. Give yourself the rest you need. When you are walking alone,
listen to the sermon preached to you by the flowers, the trees, the shrubs, the
sky, the sun and the whole world. Notice how they preach to you a sermon full
of love, of praise of God, and how they invite you to proclaim the greatness of
the One Who has given them being.”
–St. Paul of the Cross
“He that rises after his
falls, with confidence in God and profound humility of heart, will become, in
God’s hands, a proper instrument for the accomplishment of great things.”
-St. Paul of the Cross
“Ah, my Supreme Good.
What were the sentiments of your Sacred Heart when You were scourged? My
beloved Spouse, how greatly did the sight of my grievous sins and my
ingratitude afflict You! Oh, my only Love, why do I not die for You? Why am I
not overwhelmed with sorrow? And then I feel that sometimes my spirit can say
no more but remains thus in God with His sufferings infused into the soul- and
sometimes it seems as if my heart would break.”-St Paul of the Cross
“Your crosses dear God,
are the joy of my heart. How beautiful to suffer with Jesus!”-St Paul of the
Cross
“I hope that God will
save me through the merits of the Passion of Jesus. The more difficulties in
life, the more I hope in God. By God’s grace I will not lose my soul, but I
hope in His mercy.”-St Paul of the Cross
“I am a bottomless pit
and deserve no light, so unworthy am I.”-St Paul of the Cross
“Christ Crucified is a
work of love. The miracle of miracles of love. The most stupendous work of the
love of God. The bottomless sea of the love of God, where virtues are found,
where one can lose oneself in love and sorrow. A sea and a fire or a sea of
fire. The most beneficial means of abandoning sin and growing in virtue, and so
in holiness.”-St Paul of the Cross
“At holy Communion I had
much sweetness. My dear God gave me infused knowledge of the joy which the soul
will have when we see Him face to face, when we will be united with Him in holy
love. Then I felt sorrow to see Him offended and I told Him that I would
willingly be torn to pieces for a single soul. Indeed, I felt that I would die
when I saw the loss of so many souls who do not experience the fruit of the
Passion of Jesus.”-St Paul of the Cross
“Oh my Love, what
happened to Your heart in the Garden! Oh, what suffering; what shedding of
blood! What bitter agony, and all for me!”.-St Paul of the Cross
“I felt pain in seeing my
dear God so offended. I could faint from seeing so many souls lost for not
feeling the fruit of the Passion of Jesus. A desire to convert all sinners will
not leave me.”-St Paul of the Cross
“Oh good Jesus, how
swollen, bruised, and defiled with spittle do I behold Thy countenance! O my
Love! Why do I see Thee all covered with wounds? Oh infinite sweetness, why are
Your bones laid bare? Ah, what sufferings! What sorrows! O my God, why are You all
wounded? Ah, dear sufferings! Dear wounds! I wish to keep you always in my
heart.”-St Paul of the Cross
“Oh Jesus, my Love, may
my heart be consumed in loving Thee; make me humble and holy; give me childlike
simplicity; transform me into thy holy love. O Jesus, life of my life, joy of
my soul, God of my heart, accept my heart as an altar, on which I will
sacrifice to Thee the gold of ardent charity, the incense of continual, humble
and fervent prayer, and the myrrh of constant sacrifices! Amen.”-St Paul of the
Cross
“The world lives
unmindful of the sufferings of Jesus, which are the miracle of miracles of the
Love of God.”-St Paul of the Cross
“Oh my good God, how
gentle You are! How sweet You are! Oh dear cross, I embrace you and press you
to my heart!”-St Paul of the Cross
“We ought to glory in
nothing other than the Cross of our Lord Jesus Christ. You are blessed and
don’t know it. You have Jesus Crucified with you.”-St Paul of the Cross
“I place all of my hope
and confidence in the Passion of Jesus. Our Lord knows well that I have
laboured all of my life to love Him myself, and to make others love Him” –St
Paul of the Cross during a serious illness
“Remember that your soul
is a temple of the living God. The kingdom of God is within you. Night and day
let your aim be to remain in simplicity and gentleness, calmness and serenity
so that you will find your joy in the Lord Jesus. Love silence and solitude
even when in the midst of a crowd or when caught up in your work. Physical
solitude is a good thing, provided that it is backed up by prayer. But far
better than this is solitude of the heart, the interior desert in which your
spirit can become immersed in God.
-St. Paul of the Cross
“The service of God does
not require good words and good desires, but efficient workmanship, fervor and
courage.” – Saint Paul of the Cross
“Build an oratory within
yourself, and there have Jesus on the altar of your heart. Speak to Him often
while you are doing your work. Speak to Him of His holy love, of His holy
sufferings and of the sorrows of most holy Mary.”
— St Paul of the Cross
“O souls! Seek a refuge,
like pure doves, in the shadow of the crucifix. There, mourn the Passion of
your divine Spouse, and drawing from your hearts flames of love and rivers of
tears, make of them a precious balm with which to anoint the wounds of your
Savior.”
-St. Paul of the Cross
“Oh my God! teach me how
to express myself. I wish that I were all aflame with love! More than that: I
wish that I could sing hymns of praise in the fire of love and extol the
marvelous mercies that uncreated Love has bestowed on us! Do you know what
consoles me somewhat? To know that our great God is an infinite good and that
nobody is capable of loving and praising Him as much as He deserves.” -St
Paul of the Cross
“When you feel the
assaults of passion and anger, then is the time to be silent as Jesus was
silent in the midst of His ignominies and sufferings.” -St Paul of the
Cross
“Beginners in the service
of God sometimes lose confidence when they fall into any fault. When you feel
so unworthy a sentiment rising within you, you must lift your heart to God and
consider that all your faults, compared with divine goodness, are less than a
bit of tattered thread thrown into a sea of fire. Suppose that the whole
horizon, as far as you can see from this mountain, were a sea of fire; if we
cast into it a bit of tattered thread, it will disappear in an instant. So, when
you have committed a fault, humble yourself before God, and cast your fault
into the infinite ocean of, charity, and at once it will be effaced from your
soul; at the same time all distrust will disappear.” -St Paul of the Cross
“I hope that God will save
me through the merits of the Passion of Jesus. The more difficulties in life,
the more I hope in God. By God’s grace, I will not lose my soul, but I hope in
His mercy.” -St Paul of the Cross
“Be thankful for your
precious trials, both interior, and exterior; it is thus that the garden of
Jesus is adorned with flowers, that is, with acts of virtue!” -St Paul of
the Cross
“The more deeply the
cross penetrates, the better; the more deprived of consolation that your
suffering is, the purer it will be; the more creatures oppose us, the more
closely shall we be united to God.” -St Paul of the Cross
“What an honor God
confers on us when He calls us to travel the same road as His divine
Son!” -St Paul of the Cross
“Sickness is a great
grace of God; it teaches us what we are; in it, we recognize the patient,
humble, and mortified man. When sickness weakens and mortifies the body, the
soul is better disposed to raise herself up to God.” -St Paul of the Cross
“Therefore, be constant
in practicing every virtue, and especially in imitating the patience of our
dear Jesus, for this is the summit of pure love. Live in such a way that all
may know that you bear outwardly as well as inwardly the image of Christ
crucified, the model of all gentleness and mercy. For if a man is united
inwardly with the Son of the living God, he also bears His likeness outwardly
by his continual practice of heroic goodness, and especially through a patience
reinforced by courage, which does not complain either secretly or in public.
Conceal yourselves in Jesus crucified, and hope for nothing except that all men
be thoroughly converted to His will.” -St Paul of the Cross
“Do not live any longer
in yourself, but let Jesus Christ live in you in such a way that the virtue of
this Divine Savior may be resplendent in all your actions, in order that all
may see in you a true portrait of the Crucified and sense the sweetest
fragrance of the holy virtues of the Lord, in interior and exterior modesty, in
patience, in gentleness, suffering, charity, humility, and in all others that
follow.” -St Paul of the Cross
“Courage, my daughter,
let us go on preparing ourselves also with a total detachment from all that is
created. I see that God desires that you be despoiled of everything and have no
happiness beyond the happiness of doing the Holy Will of the Highest Good,
reposing with deep humility on his loving bosom.” (St. Paul of the Cross,
Letter 101)
“Now I say again what I
said at other times, that is, these external manifestations, such as perfumes,
lights, visions, etc., are always to be suspected. For this reason they are to
be rejected constantly with the spirit of humility and confidence in God. If
they are from God, they will have their effect. If not, by banishing them you
do not give the devil a chance to deceive you. Therefore, I repeat that you be
vigilant and not take stock in these things, but rather in virtues. Study to
walk in faith.” (Letter 102)
“I prefer that we walk in
faith. This is surely the safe way. “Obscure faith, sure guide of holy love. Oh,
what sweetness its certitude enriches my heart.” So sang a devout soul. Divine
apparitions, when they are truly from God, at first cause a holy fear, a holy
fright arising from the knowledge the soul has of God‘s greatness. Then they
cause a great peace and union with God, along with a heavenly understanding and
with much knowledge of one’s nothingness, along with strong affections. They
produce other marvelous effects in the soul. Sometimes they do not bring on
this holy fear, but the soul remains clothed with so much light in living faith
which generates an ardent love for the object loved, along with other effects
noted above…
The time will come when
your mind will clear, that is, will become obscure, and you will walk more in
faith. These sensible things will cease, which, while they may be good, they
are things for babes on milk. The just one lives by faith. “Oh dark night,
night more lovely than day. Night which can unite the lover and the beloved,
the lover transformed into the beloved.” So sang a great saint. He sang of the
night of holy prayer in faith but he sang of a night brighter than day.”
(Letter 103)
O’ glorious Saint Paul of
the Cross, you were chosen by God to profess to all of humanity the bitter
sufferings of His only-begotten Son, and to spread devotion to the Passion of
Jesus throughout the world.
By your preaching and
holy example Jesus converted thousands of sinners through you by bringing them
to the foot of the Cross to repent of their sins, thereby obtaining for them
His infinite forgiveness and mercy! May Jesus be blessed for His extraordinary
grace that was so often made present in your life, and for the many miracles He
worked through you for the conversion of souls!
O’ blessed St Paul of the
Cross, turning towards you now I ask that from your place with Jesus and Mary
in heaven that you may look mercifully upon my poor soul and hear my prayers,
and with all of your love humbly present them to Jesus for me.
Obtain for me also a
great love of Jesus suffering, that by frequent meditation on His Passion I may
take up my own cross and accept with holy resignation the sufferings that God
has permitted in my life. Help me to suffer and to sacrifice in union with
Jesus for the conversion of my poor soul, the souls of my loved ones, and for
all of humanity. Help me to love Jesus and Mary with all of my heart, and
intercede for me that I may, by the grace of God, die a holy death, and come at
last to enjoy with you the blessed Presence of Jesus and Mary in Heaven for all
of eternity.
May the Priest Saint
Paul, whose only love was the Cross, obtain for us Your grace, O Lord, so that,
urged on more strongly by his example, we may each embrace our own cross with
courage. Through our Lord Jesus Christ, your Son, who lives and reigns with you
in the unity of the Holy Spirit, one God, for ever and ever.
May Your grace, O Lord,
we pray, at all times go before us and follow after and make us always
determined to carry out good works. Through our Lord Jesus Christ, your Son,
Who lives and reigns with You in the unity of the Holy Spirit, one God, for
ever and ever.
Love & His Passion,
Matthew
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SOURCE : https://soul-candy.info/2018/10/oct-19-st-paul-of-the-cross/
San Paolo della Croce Sacerdote
- Memoria
Facoltativa
Ovada (Alessandria), 3
gennaio 1694 - Roma, 18 ottobre 1775
Nacque a Ovada,
nell'Alessandrino, il 3 gennaio 1694 da famiglia nobile anche se in difficoltà
economiche. Suo padre è un commerciante e lui lo aiuta, essendo il primo di 16
figli; ma il suo desiderio è creare un ordine religioso e combattere i Turchi.
Infine si fa eremita e a 26 anni il suo vescovo gli consente di vivere in
solitudine nella chiesa di Castellazzo Bormida, sempre nell'Alessandrino. Qui
matura l'idea di un nuovo Ordine e nel 1725 Benedetto XIII lo autorizza a
raccogliere compagni: il primo è suo fratello Giovanni Battista. Comincia a
farsi chiamare «Frate Paolo della Croce», poi fonda l'ordine dei «Chierici
scalzi della santa Croce e della Passione di Nostro Signore Gesù Cristo»
(Passionisti). Nel 1727 viene ordinato prete a Roma, poi si ritira sul monte
Argentario. Tornato a Roma, nel 1750 predica per il Giubileo. Clemente XIV
gli chiede spesso consiglio così come il suo successore Pio VI. Muore il
18 ottobre 1775 a Roma e sarà proclamato santo da Pio IX nel 1867. (Avvenire)
Etimologia: Paolo =
piccolo di statura, dal latino
Martirologio
Romano: San Paolo della Croce, sacerdote, che fin dalla giovinezza rifulse
per spirito di penitenza e zelo e, mosso da singolare carità verso Cristo
crocifisso contemplato nel volto dei poveri e dei malati, istituì la
Congregazione dei Chierici regolari della Croce e della Passione di Nostro
Signore Gesù Cristo. Il suo anniversario di morte, avvenuta a Roma, ricorre il
giorno precedente a questo.
(18 ottobre: A Roma,
anniversario della morte di san Paolo della Croce, sacerdote, la cui memoria si
celebra domani).
Ecco uno che rema contro corrente per tutta la vita. E’ Paolo Francesco Danei, di famiglia nobile per origine e malconcia quanto a denari. Il padre commercia con poca fortuna tra Piemonte e Liguria e lui lo aiuta, essendo il primo di 16 figli. Ma ha poi certi progetti personali: creare un Ordine religioso, ad esempio; o combattere contro i Turchi... Infine si fa eremita, dapprima per conto proprio; a 26 anni, il suo vescovo gli consente di vivere in solitudine presso una chiesa di Castellazzo Bormida (Al). Qui egli matura l’idea di un nuovo Ordine e nel 1725 papa Benedetto XIII lo autorizza verbalmente a “raccogliere compagni”.
Ne raccoglie uno: suo fratello Giovanni Battista. E intanto definisce meglio il progetto: farà esattamente ciò che all’epoca risulta più impopolare. Questa è una pessima stagione per gli Ordini religiosi, tra l’avversione dei governi, le rivalità tra loro e la debolezza nella Chiesa; a papa Clemente XIV, nel 1773, si imporrà la soppressione della Compagnia di Gesù. E’ anche il tempo della fede sopportata da molti solo quale condimento di pii languori, motivo di ritualità elegante; una fede che non parli di sacrificio e nasconda la Croce. Allora lui comincia col chiamarsi “Frate Paolo della Croce”.
Poi fonda un “inopportuno” nuovo Ordine, detto dei “Chierici Scalzi della Santa Croce e della Passione di Nostro Signore Gesù Cristo”. Apertamente. Sfacciatamente, sicché tutti capiscano che lui e i suoi predicano Cristo crocifisso come Paolo apostolo, qualunque cosa esiga o imponga lo “spirito dei tempi” e qualunque smorfia facciano gli abati di corte. Nel 1727 è stato ordinato prete dal Papa stesso. Ha assistito i malati di un ospedale romano col fratello. Poi, ritirati sul Monte Argentario, i due hanno visto arrivare altri giovani, affascinati da quella scelta così rudemente “contro”. Sono i primi Passionisti, che il fondatore educa come predicatori agguerriti: invece dei Turchi, attaccheranno l’ignoranza, l’irreligiosità, l’abbandono del Vangelo. Per questo i Passionisti sono chiamati da ogni parte, e l’Ordine riceve via via le successive approvazioni pontificie. Il fondatore lavora alla loro formazione da vicino e da lontano: restano di lui duemila lettere, ma ne ha scritte molte di più, forse diecimila. Nel 1750 ha predicato a Roma per il Giubileo, insieme a san Leonardo da Porto Maurizio. Papa Clemente XIV gli chiede spesso consiglio, e va di persona a trovarlo in casa quando è malato. Così farà il suo successore Pio VI, appena eletto.
Paolo della Croce muore dopo aver visto confermata, senza modifiche, la regola del suo Ordine che, nato “fuor di tempo” nel XVIII secolo, alla fine del XX sarà attivo in Europa, in America, in Africa e in Asia. Il Padre dei Passionisti, noti per l’emblema della croce e del cuore che portano sul saio, verrà proclamato santo da Pio IX nel 1867.
Autore: Domenico Agasso
SOURCE : http://www.santiebeati.it/Detailed/29750.html
Francobollo San Paolo della Croce alore da Lire 150 della serie filatelica delle Poste Vaticane emessa il 27 novembre 1975 e dedicata a San Paolo della Croce nel bicentenario della morte. Soggetto: ritratto del Santo dall'opera di G. D. Della Porta
Paolo della Croce
(1694-1775)
Beatificazione:
- 01 maggio 1853
- Papa Pio IX
Canonizzazione:
- 29 giugno 1867
- Papa Pio IX
- Basilica Vaticana
Ricorrenza:
- 19 ottobre
Sacerdote, che fin dalla
giovinezza rifulse per spirito di penitenza e zelo e, mosso da singolare carità
verso Cristo crocifisso contemplato nel volto dei poveri e dei malati, istituì
la Congregazione dei Chierici regolari della Croce e della Passione di Nostro
Signore Gesù Cristo
Fondatore della Congregazione Passionista
Paolo Francesco Danei nasce
a Ovada, un piccolo paese dell’Alessandrino, in Piemonte, ed è il primo dei 16
figli che allietano la casa di una famiglia di origini nobili, ma in difficoltà
economiche.
Fin da piccolo mostra un
grande interesse per la religione e una fede molto solida, nutrita con la
partecipazione quotidiana alla Messa, la frequentazione dei Sacramenti e la
pratica continua della preghiera, ma per aiutare la famiglia inizia a lavorare
con il padre. La sua vocazione, però, lo porta altrove.
Nel 1713 succede qualcosa
nella vita di Paolo Francesco per cui egli decide di vivere come un monaco
eremita, pur non appartenendo ad alcun Ordine. All’età di 26 anni il vescovo
gli concede di sistemarsi in una cella dietro la chiesa di Castellazzo Bormida.
Qui matura l’idea di fondare una nuova Congregazione, detta dei Poveri di Gesù.
All’interno della cella, per oltre un anno, s’impegna a scriverne la Regola che
sarà improntata all’amore per la Croce. Questa, infatti, sarà la spiritualità
tipica dei religiosi che Paolo guiderà: in un’epoca di fede debole, abbracciare
la scelta più impopolare, quella che passa attraverso la croce e il sacrificio.
Inizia a farsi chiamare “Frate Paolo della Croce” e a soccorrere poveri e
ammalati nei quali riesce a contemplare il volto di Gesù crocifisso.
Finalmente nel 1727
Benedetto XIII autorizza Paolo a raccogliere intorno a sé dei compagni che lo
aiutino. Il primo sarà suo fratello carnale, Giovanni Battista: i due vengono
ordinati sacerdoti nel corso dello stesso anno. Nasce così il primo nucleo
dell’Ordine dei Chierici scalzi della Santa Croce e della Passione di Nostro
Signore Gesù Cristo, poi detti Passionisti. Alla base c’è una radicale
appartenenza alla croce di Gesù e la concezione che la Sua Passione non sia
solo un’inevitabile presupposto per la redenzione dal peccato, ma “la massima
espressione dell’amore di Dio per l’uomo”. I primi religiosi vengono formati
come predicatori: non combatteranno i Turchi con le armi, ma con la parola
sconfiggeranno l’ignoranza, l’irreligiosità e l’abbandono del Vangelo.
Paolo della Croce ha
parlato e scritto molto: forse diecimila lettere o più; storiche le sue
predicazioni durante il Giubileo del 1750. La sua vita, però, trascorre in gran
parte in solitudine, nel ritiro sul Monte Argentario in cui si è trasferito e
dove ha fondato il primo convento. Da qui parte per missioni dirette nelle zone
più povere della Maremma e nelle isolette più remote dell’arcipelago toscano in
cui è difficile far penetrare la Parola di Dio.
Nel 1771, grazie alla
collaborazione di Madre Crocefissa Costantini, fonda a Tarquinia il ramo
femminile della Congregazione: le monache claustrali che diventeranno le Suore
Passioniste di San Paolo della Croce, una congregazione di vita apostolica
consacrata alla missione educativa, soprattutto delle donne vittime di violenza
e sfruttamento. Paolo muore a Roma nel 1775; sarà canonizzato da Pio IX nel
1867.
SOURCE : https://www.causesanti.va/it/santi-e-beati/paolo-della-croce.html
Saint
Paul of the Cross Parish Church 14°38'24"N 121°7'13"E Roman Catholic Diocese of
Antipolo Sapphire Street corner Sandalwood Street, SSS Village
Elementary School Marikina 14°38'24"N 121°7'16"E P 51
million construction in Lilac Street, List of barangays of Metro
Manila, Barangays of Marikina Barangay Concepcion Dos
PAOLO della Croce, santo
di padre passionista
ALESSIO
Enciclopedia Italiana
(1935)
Discendente dalla nobile
famiglia Danei (o Daneo), oriunda di Alessandria, nacque in Ovada, il 3 gennaio
1694. Fin da fanciullo mostrò un grande amore verso Gesù crocifisso, e più
tardi rinunciò alla pingue eredità d'un suo zio per fare suo il programma di S.
Paolo: "La mia gloria è la croce di Gesù Cristo". Spinto da zelo
apostolico usciva dalla sua solitudine per predicare ai popoli la penitenza;
per rendere stabile tale ministero fondò la congregazione dei passionisti. A 24
anni fu dal suo vescovo d'Alessandria rivestito dell'abito che avrebbe poi
adottato per la congregazione da lui fondata. Nel 1722 si ritirò in alcuni
romitorî del Monte Argentario, a Gaeta e a Troia in Puglia. Tornato a Roma nel
1725, insieme col fratello Giov. Battista, furono ambedue benevolmente ricevuti
da Benedetto XIII, il quale diede loro verbalmente il permesso di radunare
compagni, e il 7 giugno 1727 li ordinò sacerdoti. Nei suoi 82 anni di vita
lavorò indefessamente in ogni classe di persone con la predicazione, che era
d'una eloquenza efficacissima. Fu annoverato tra i più grandi taumaturghi del
suo tempo. Clemente XIV l'ebbe carissimo. Morì a Roma nel ritiro dei Ss.
Giovanni e Paolo, il 18 ottobre 1775; fu canonizzato da Pio IX il 29 giugno
1867.
Bibl.: V. Strambi, Vita
del Servo di Dio P. P. d. C., Roma 1786, fonte principale delle biografie
posteriori; P. Louis de Jésus agonisant, Histoire de Saint Paul de la
Croix, Bordeaux 1869; V. Lehnerd, Der grosse Volksmissionär d. Neuzeit.
Der hl. P. vom Kreuz, Innsbruck 1926.
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SOURCE : https://www.treccani.it/enciclopedia/paolo-della-croce-santo_(Enciclopedia-Italiana)/
Voir aussi : http://paul.de.la.croix.free.fr/
http://imagessaintes.canalblog.com/archives/2009/05/06/13635521.html
http://voiemystique.free.fr/leblanc_paul_de_la_croix_tab.htm
http://reflexionchretienne.e-monsite.com/pages/vie-des-saints/octobre/saint-paul-de-la-croix-fondateur-des-passionistes-1694-1775-fete-le-19-octobre.html