Marie-Catherine
de Saint-Augustin par l’abbé Hugues Pommier,1668. Centre
Catherine-de-Saint-Augustin de Québec.
Bienheureuse Marie-Catherine de St Augustin
Religieuse hospitalière de la Miséricorde (+1668)
Catherine Simon de Longpré naquit à Saint Sauveur le Vicomte en France, mais elle est surtout honorée au Québec. A 11 ans, elle rencontre saint Jean Eudes et elle entre alors quelque temps plus tard chez les moniales augustines hospitalières de la Miséricorde. Elle prend alors le nom religieux de Marie-Catherine de Saint Augustin.
En 1647, elle répond à l'appel de Dieu pour aller dans la Nouvelle-France où elle donne toute sa mesure auprès des malades. Elle devient économe puis maîtresse des novices de sa congrégation au Québec, où elle rejoint la maison du Père le 8 mai 1668.
Catherine de Longpré est née et baptisée le 3 mai 1632 à
Saint-Sauveur-le-Vicomte, en basse Normandie. Élevée par ses grands-parents,
Catherine entre vite en contact avec les pauvres et les malades que sa
grand-mère reçoit chez elle. Elle n'a que 3 ans quand elle demande au Père
Jésuite, ami de la famille ce qu'il faut pour plaire à Dieu. Celui-ci lui
montre un malade en lui expliquant que c'est en acceptant sa maladie qu'il fait
la volonté de Dieu. Ce sera son leitmotiv toute sa vie durant. Elle entre au
Monastère des «Augustines de Bayeux» à l'âge de 12 ans et demi. Elle prend
l'habit religieux à 14 ans le 24 octobre 1646 et se nommera désormais
Marie-Catherine de Saint-Augustin. À 16 ans, le 31 mai 1648, Sœur Catherine,
quitte la France pour le Canada. Elle répond à une demande d'aide de la part
des premières religieuses hospitalières venues fonder le premier hôpital en
Amérique, au nord du Mexique, soit l'Hôtel-Dieu de Québec établi en
Nouvelle-France depuis 1639.
Source: Liturgie des heures du diocèse de Coutances et Avranches 1993.
- calendrier
diocésain .
Catherine de Saint-Augustin (1632-1668), fondatrice de l'Hôtel-Dieu de Québec, cofondatrice de l'Église au Canada, béatifiée le 23 avril 1989 (diocèse d'Edmundston)
- Marie-Catherine de Saint-Augustin «femme de miséricorde», l'une des fondatrices de l'Église de Québec pose la miséricorde au centre de sa mission d'infirmière et de religieuse. (vidéo)
Dans la ville de Québec au Canada, en 1668, la bienheureuse Marie-Catherine de
Saint-Augustin (Catherine Simon de Longprey), vierge, née à Saint-Sauveur-le-Vicomte,en
Normandie, elle entra chez les Sœurs hospitalières de la Miséricorde de l'Ordre
de Saint-Augustin et fut envoyée au Canada où elle se dévoua au service des
malades et excella à les consoler et à leur redonner espoir.
Martyrologe romain
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/6867/Bienheureuse-Marie-Catherine-de-St-Augustin.html
BIENHEUREUSE
CATHERINE de SAINT-AUGUSTIN
Augustine Hospitalière de
la Miséricorde de Jésus
(1632-1668)
Issue de deux familles
nobles du Cotentin, Catherine de Saint-Augustin naquit et fut baptisée le 3 mai
1632, à Saint-Sauveur-le-Vicomte, dans l'actuel département de la Manche, en
France. Son père, Jacques Simon de Longpré, était avocat, et sa mère, Françoise
Jourdan de Launay, fille d'un lieutenant civil et criminel.
L'éducation de la fillette
fut confiée à ses grands-parents maternels. Les Jourdan tenaient chez eux une
sorte d'hôpital où ils recevaient et soignaient les pauvres et les malades;
Catherine fut très tôt initiée aux exercices de la charité et à la pratique de
la vertu.
Catherine, attirée par la
vie religieuse, encouragée par saint Jean Eudes entra comme postulante à
l'Hôtel-Dieu de Bayeux le 7 octobre 1644. Elle avait douze ans et demi. Deux
ans plus tard, elle fut admise au noviciat. C'est alors qu'elle conçut le désir
d'aller en Canada, où des Augustines Hospitalières de la Miséricorde de Jésus
avaient, en 1539, fondé l'Hôtel-Dieu de Québec.
Quand celles-ci
demandèrent de nouvelles recrues, Catherine se porta aussitôt volontaire. Elle
n'avait pas encore seize ans. On tenta de la dissuader, et son père s'opposa à
son dessein; elle fit le voeu "de vivre et de mourir en Canada, si Dieu
lui en ouvrait la porte". Tout le monde dut céder à ses raisons, et
Catherine fit profession religieuse le 4 mai 1648, en prévision de son embarquement,
le 27 mai. Le 19 août 1648, elle arrivait à Québec.
Mère Catherine de
Saint-Augustin allait être d'un grand secours à sa communauté: elle y remplit
les charges d'administratrice du monastère, de directrice de l'hôpital, de
conseillère et maîtresse des novices. Pendant son premier triennat comme
dépositaire, elle dirigea la construction du nouvel Hôtel-Dieu.
Pourtant, cette jeune
moniale si active fut presque toujours malade. Elle eut plus de huit ans la
fièvre sans garder le lit, sans se plaindre, sans désister de faire son
obéissance, sans perdre ses exercices, soit de choeur, soit de ses offices,
soit de communauté. Non seulement elle ne se plaignait pas, mais elle était
toujours d'un abord si agréable et d'une si grande douceur que tout le monde en
était charmé.
La discrétion de
Catherine trompa même ses consoeurs sur ses dispositions intérieures. On
considéra, de son vivant, qu'elle se comportait tout simplement comme une bonne
religieuse, car, à l'exception de son directeur et de son évêque, personne ne
savait ce qui se passait en elle. Les richesses de sa vie intérieure et les
merveilles mystiques que l'Esprit-Saint opérait en son âme ne furent révélées
qu'après sa mort.
On raconte, à son sujet,
des "choses extraordinaires": visions, révélations, combats constants
contre les démons. Le bienheureux François de Laval, son évêque, et la
bienheureuse Marie de l'Incarnation firent plus grand cas, cependant, de ses
solides vertus que "des miracles et des prodiges". Marie de l'Incarnation,
pour sa part, estimait que "les grâces que Dieu lui a faites étaient
fondées sur trois vertus, qui sont l'humilité, la charité et la patience".
Ces trois vertus,
Catherine les pratiqua à un degré vraiment héroïque à partir de 1663, année où
le Seigneur lui assigna sa mission personnelle au Canada: être "la victime
pour les péchés d'autrui". Jamais, en effet, elle ne souffrit autant, en
particulier de la part des démons, qui ne lui laissaient aucun repos, la
torturant moralement et la rouant même de coups. Pourtant, jamais rassasiée de
peines, l'humble hospitalière désirait s'immoler toujours davantage pour le
salut des âmes et pour le bien spirituel de son pays d'adoption. Enfin,
consumée par la phtisie, elle mourut le 8 mai 1668, à l'âge de trente-six ans.
Le bienheureux François
de Laval, pour qui Catherine de Saint-Augustin était "l'âme la plus sainte
qu'il eût connue", avait "une très particulière confiance" en
son pouvoir, "car, si elle nous a secourus si puissamment pendant le temps
qu'elle a été parmi nous, écrit-il, que ne fera-t-elle pas maintenant qu'elle
connaît avec plus de lumière les besoins, soit du pasteur, soit des
ouailles?"
Revue Sainte-Anne, Novembre
1990, No. 10
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/bienheureuse_catherine_de_saint-augustin.html
Marie Catherine de
Saint-Augustin
Missionnaire « en Canada »
à 16 ans
Le 23 avril 1989, les
Français et les Québécois ont eu la joie de voir monter sur les autels,
Marie-Catherine de Saint-Augustin (Catherine de Longpré), 1632-1668, Moniale
hospitalière de l’Hôtel-Dieu de Québec, surnommée «cofondatrice de l’Eglise
canadienne». Une fleur de France épanouie au Canada. Elle a été proclamée
“Bienheureuse” à Rome par Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II.
Une fleur de France
Catherine de Longpré voit
le jour le 3 mai 1632 à St-Sauveur le Vicomte, en Normandie, en France.
Catherine est baptisée dans son église paroissiale dédiée à saint
Jean-Baptiste, futur patron des Canadiens français.
Les parents de Catherine
ont plusieurs enfants, c’est pourquoi la grand-mère maternelle prend l’enfant
chez elle et se charge de son éducation. Chez les grands-parents, on reçoit les
pauvres, les déshérités, les malades. Catherine est élevée au milieu de cette
école de charité. A peine âgée de trois ans et demi, l’enfant brûle déjà d’un
ardent désir d’accomplir la volonté de Dieu en tout. Elle ne fait rien sans en
demander la permission à une image de la Sainte Vierge et elle révèle, dans son
journal, que la Bonne Mère lui répond et qu’elle joue avec l’Enfant-Jésus.
A l’âge de 10 ans, elle
signe de son sang son acte de donation totale à la très Sainte Vierge, acte
rédigé par elle-même. En 1643, saint Jean Eudes vient prêcher une mission à
Saint-Sauveur et prédit à Catherine qu’elle serait religieuse.
Le 7 octobre 1644, notre
jeune héroïne, âgée de 12 ans, et sa soeur, frappent à la porte de l’Hôtel-Dieu
de Bayeux dans l’intention de se consacrer totalement à Dieu et à Ses oeuvres
dans l’Institut des Soeurs Hospitalières de Saint-Augustin. Le 24 octobre 1646,
elle prend l’habit religieux en même temps que sa grand-mère qui, devenue
veuve, l’a rejointe au monastère. Elle prend le nom de Marie-Catherine de
Saint-Augustin.
Épopées canadiennes
C’est le temps des
grandes épopées canadiennes. Soeur Marie-Catherine en entend parler et elle
nourrit le désir de rejoindre ses devancières en ce pays sauvage. Le 12 avril
1648, elle signe son engagement pour le Canada.
Le navire « Le Cardinal »
qui porte notre héroïne fait voile le 31 mai 1648. La traversée est pénible et
longue, elle dure 3 mois. La maladie en fait périr plusieurs. Soeur
Marie-Catherine est atteinte de la peste elle-même, maladie incurable. Elle va
mourir, elle voit un affreux dragon se lancer sur elle. Cependant Dieu la veut
au Canada, Il veille sur elle, la très Sainte Vierge la guérit et le dragon
s’enfuit.
« Le Cardinal » jette
l’ancre à Québec, le 19 août 1648. Toutes ces tribus, à l’exception des
Iroquois, sont les amies des Français.
Les Ursulines sont onze
et instruisent les filles françaises et amérindiennes. Et les Hospitalières, au
nombre de cinq à l’arrivée de Soeur Marie-Catherine, soignent les malades.
Elles ont à endurer la rigueur des hivers canadiens, la nourriture grossière,
le manque de vivres, la crainte continuelle de l’Iroquois, l’isolement de toute
civilisation séparée par l’océan.
À la tâche
Arrivée à Québec, Soeur
Marie-Catherine se met courageusement à l’oeuvre, partage les durs travaux de
ses devancières et apprend les langues indiennes. Elle manifeste vite de bonnes
qualités d’infirmière et fait montre d’un sens pratique remarquable. Elle est
aimée de tous. Elle exerce au sein de la Communauté les fonctions d’économe, de
maîtresse des novices et de directrice générale de l’hôpital entièrement
dévouée à la cause des malades et des plus démunis. La Supérieure, Mère
Saint-Bonaventure se réjouit de posséder en Soeur Marie-Catherine un sujet
d’une si haute perfection.
Le 16 mars 1649, le Père
Jean de Brébeuf est martyrisé par les Iroquois. Il a 56 ans. Il ne désirait que
de verser son sang pour Jésus-Christ. Soeur Marie-Catherine est guidée dans son
ascension vers la sainteté par le Père Paul Raguenau, Supérieur de l’Hôtel-Dieu
et l’un des plus grands apôtres de la Nouvelle-France; et aussi par le Père
Jean de Brébeuf qui lui apparaît très fréquemment.
Par sa bonne grâce et sa
charité, notre jeune hospitalière gagne vite l’amitié des Amérindiens. Elle
leur enseigne le catéchisme. Elle-même affronte la mort avec courage. En 1651,
elle écrit ces admirables lignes au grand vicaire de Bayeux: «Nous sommes entre
la vie et la mort. Il n’y a personne qui soit assuré d’être garanti de la
fureur de ces barbares. Tout cela, je vous assure, ne me fait pas peur. Je sens
mon coeur disposé à faire et à souffrir tout ce qu’il plaira à mon Bon Maître
de m’envoyer...»
En 1652, Soeur
Marie-Catherine est assaillie par deux tentations: l’une d’impureté et l’autre
de retourner en France. Elle combat vaillamment la première, par la prière, le
jeûne, les disciplines, se couchant sur la dure, etc. A la tentation de quitter
le Canada, elle répond par un voeu de perpétuelle stabilité dans sa patrie
d’adoption.
Soeur Marie-Catherine est
gratifiée de quantité d’extases et de visions, visions de la Vierge dans son
Assomption, vision merveilleuse de la Cité mariale dans le Paradis, visions
fréquentes de Notre-Seigneur, visions de saint Michel, de saint Joseph, de
plusieurs autres saints du Paradis dont le Père de Brébeuf que Dieu Lui-même
lui donne comme directeur spirituel; visions d’âmes du purgatoire sauvées par
elle; visions des consciences; visions de personnes décédées en France dont
elle annonce la mort au Canada, avant que la nouvelle en arrive par les
bateaux.
Monseigneur de Laval
Monseigneur de Laval,
nommé le 24 juin (fête de saint Jean-Baptiste)1658, vicaire apostolique au
Canada, sacré évêque le 8 décembre (fête de l’Immaculée Conception), arrive à
Québec le 9 juin 1659.
Le 24 août (la
Saint-Barthélemy) de la même année, il administre le sacrement de Confirmation
à Soeur Marie-Catherine et à 100 Amérindiens. A cette occasion, Soeur
Marie-Catherine voit se dérouler dans le Ciel, d’une manière mystique, le
sacrement de Confirmation.
Mgr de Laval connaît déjà
le trésor de sainteté que possède l’Hôtel-Dieu dans la personne de Soeur
Marie-Catherine, il la consulte très souvent et recommande à ses prières les
affaires les plus importantes du diocèse.
Obsession des démons
En 1660, on confie une
possédée du démon aux bons soins de Soeur Marie-Catherine. Les démons enragés
contre la sainte religieuse lui apparaissent et la battent atrocement. Ils lui
donnent une aversion effroyable de la communion. Et quand elle prie pour les
pécheurs, Dieu permet qu’elle soit comme une prison où les démons sont
contraints de demeurer, ainsi, ils ne peuvent faire de mal à d’autres.
Tremblement de terre
Le commerce de
l’eau-de-vie éclate comme un fléau sur la Nouvelle-France. Mgr de Laval décide
de repasser en France pour recourir à l’autorité du Roi.
Soeur Marie-Catherine
voit Notre-Seigneur extrêmement irrité. Elle le prie de convertir les coupables
et s’accable de pénitences.
Le 5 février 1663, débute
le prodigieux tremblement de terre par tout le Canada qui dure 7 longs mois.
Dieu favorise Soeur Marie-Catherine de la vision du tremblement de terre au
Canada avant qu’il ait lieu, afin de l’engager à prier et à s’offrir en
holocauste pour les péchés du peuple. Pendant le séisme, elle s’offre en
holocauste, enfin Dieu se laisse toucher et permet que tout le peuple se
convertisse et, malgré les secousses violentes, (6.9) il n’y a aucune perte de
vie.
Notre-Seigneur flagellé
Soeur Marie-Catherine voit Notre-Seigneur fraîchement flagellé, tout couvert de
sang.
La haine que les démons
lui inspirent contre Dieu se change en un amour si fort et si tendre qu’elle en
est entièrement transformée et elle conçoit une horreur très forte du péché.
Elle offre aussi ses
souffrances pour les âmes du purgatoire. Elle en délivre plusieurs.
Soeur Marie-Catherine
obtient par ses prières et ses souffrances la conversion du gouverneur de la
Nouvelle-France, M. de Mésy qui laissait libre cours au commerce de
l’eau-de-vie. Puisse-t-elle obtenir aussi la conversion de nos ministres et
députés actuels.
Modèle de l’hospitalière
au chevet des malades, si elle leur prodigue tous les soins du corps, elle est
mille fois plus préoccupée du salut de leur âme. Elle demande à Dieu et obtient
la faveur que personne, de son hôpital, ne meure sans être en état de grâce.
Le Ciel s'ouvre
Le 20 avril 1668, elle
est prise d’un crachement de sang. Elle s’éteint le 8 mai 1668, fête de saint
Michel Archange. La belle âme de Soeur Marie-Catherine s’envole au Ciel, à
l’Hôtel-Dieu de Québec à l’âge de 36 ans. Le corps de la sainte hospitalière
est exposé dans la chapelle de l’Hôtel-Dieu. “Son visage, dit la «Relation des
Jésuites», resta comme celui d’une personne qui serait en contemplation.” Toute
la ville de Québec qui visite le corps de la sainte est témoin de cette
merveille.
Pour avoir offert sa vie
pour l’Église et le salut de la Nouvelle-France, Marie-Catherine de
Saint-Augustin est considérée cofondatrice de l’Église du Canada. Le Saint-Père
Jean Paul II l’a proclamée «Bienheureuse» le 23 avril 1989.
Notre patrie fondée par
des saints
Oui, notre patrie a été
fondée par le sang des martyrs, l’holocauste des saints, la sueur de nos
colons. Ceux qui en ont pris possession l’ont fait au nom du Christ.
Comme le proclamait le
Cardinal Pie pour la France, on peut le répéter pour notre Nouvelle-France :
«Jésus-Christ est la
pierre angulaire de notre pays, le sommaire de notre histoire, Jésus-Christ,
c’est tout notre avenir...»
Thérèse Tardif
Source: Documents du
Centre Catherine de St-Augustin, 32 Charlevoix, Québec, QC, G1R 3R9 - Tél. 1
418 692 2492
SOURCE : http://www.michaeljournal.org/catherinestaugustinf.asp
Monument
Marie-Catherine-de-Saint-Augustin. Œuvre de Jules Lasalle inaugurée en
1991 au 32, rue Charlevoix à Québec. Catherine de Saint-Augustin n’a que 16 ans
lorsqu’elle quitte la France pour Québec, en 1648. Elle se joint aux Augustines
de l’Hôtel-Dieu, où elle se consacre au soin des pauvres et des malades. Le
monument la représente adossée à un pilier du monastère de Bayeux, en
Normandie, à la veille de son départ. Une réplique de sa statue a été érigée à
Bayeux.
Monument
Marie-Catherine-de-Saint-Augustin. Œuvre de Jules Lasalle inaugurée en
1991 au 32, rue Charlevoix à Québec. Catherine de Saint-Augustin n’a que 16 ans
lorsqu’elle quitte la France pour Québec, en 1648. Elle se joint aux Augustines
de l’Hôtel-Dieu, où elle se consacre au soin des pauvres et des malades. Le
monument la représente adossée à un pilier du monastère de Bayeux, en
Normandie, à la veille de son départ. Une réplique de sa statue a été érigée à
Bayeux.
Marie-Catherine de
Saint-Augustin
Catherine de Longpré est
née et baptisée le 3 mai 1632 à Saint-Sauveur-le-Vicomte, en basse Normandie.
Élevée par ses grands-parents, Catherine entre vite en contact avec les pauvres
et les malades que sa grand-mère reçoit chez elle. Elle n’a que 3 ans quand
elle demande au Père Jésuite, ami de la famille ce qu’il faut pour plaire à
Dieu. Celui-ci lui montre un malade en lui expliquant que c’est en acceptant sa
maladie qu’il fait la volonté de Dieu. Ce sera son leitmotiv toute sa vie
durant. Elle entre au Monastère des « Augustines de Bayeux » à l’âge de 12 ans
et demi. Elle prend l’habit religieux à 14 ans le 24 octobre 1646 et se nommera
désormais Marie- Catherine de Saint-Augustin.
À 16 ans, le 31 mai 1648,
Soeur Catherine, quitte la France pour le Canada. Elle répond à une demande
d’aide de la part des premières religieuses hospitalières venues fonder le
premier hôpital en Amérique, au nord du Mexique, soit l’Hôtel-Dieu de Québec
établi en Nouvelle-France depuis 1639. Le voyage en mer dure trois mois durant
lequel elle attrape la peste, maladie incurable, mais la Vierge Marie la
guérit. Malgré son jeune âge elle a une grande mission à accomplir.
Arrivée à Québec le 19
août suivant, elle se met courageusement à l’oeuvre, partage les durs travaux
de ses devancières et apprend les langues indiennes. Elle manifeste vite de
bonnes qualités d’infirmière et fait montre d’un sens pratique remarquable.
Elle est aimée de tous. Elle exerce au sein de la Communauté les fonctions
d’économe, de maîtresse des novices et de directrice générale de l’hôpital
entièrement dévouée à la cause des malades et des plus démunis.
Marie-Catherine de
Saint-Augustin consacrera sa vie au service des autres, manifestant une charité
exemplaire. Elle accomplit donc au Canada une mission apostolique de grande
importance au service de ce nouveau pays qu’elle a adopté avec beaucoup
d’ardeur et d’amour.
Elle s’éteint le 8 mai
1668 à l’Hôtel-Dieu de Québec à l’âge de 36 ans. Pour avoir offert sa vie pour
l’Église et le salut de la Nouvelle-France, Marie-Catherine de Saint-Augustin
est considérée co-fondatrice de l’Église du Canada. Reconnue « Vénérable » par
Rome le 9 mars 1984, le Saint-Père Jean Paul II l’a proclamée « Bienheureuse »
le 23 avril 1989.
SOURCE : http://beta.ecdq.org/renseignements-generaux/histoire/marie-catherine-de-saint-augustin/
SIMON DE LONGPRÉ, MARIE-CATHERINE DE, dite de Saint-Augustin,
religieuse de l’Hôtel-Dieu de Québec, fille de Jacques Simon, sieur de Longpré,
et de Françoise Jourdan, née le 3 mai 1632 à Saint-Sauveur-le-Vicomte
(Basse-Normandie), décédée à Québec le 8 mai 1668.
Enfant précoce, Catherine
grandit sous la protection de sa grand-mère et de son aïeul maternel,
M. de Launé-Jourdan, « homme d’oraison et grand aumônier, dont la
vertu a été estimée de tout le monde ». À trois ans, elle se révèle éprise
d’absolu et d’héroïsme, s’enquiert des moyens d’accomplir en tout la volonté de
Dieu. Le père Malherbe, jésuite, son maître en spiritualité, le lui
explique en présence d’un pauvre tout couvert d’ulcères. Et Catherine d’en
conclure qu’il est plus facile de trouver Dieu dans les humiliations et les
souffrances que dans la prospérité. La bambine se prend alors « avec
des instances qui ne sont pas croyables » à souhaiter « bien des
maladies ». Un mal d’oreilles qui dégénère en carie des os se met à la
tourmenter. Catherine s’exerce à tout accepter dans la joie et guérit malgré
les traitements des chirurgiens de l’époque, espèces de charlatans que Molière
n’avait pas tort de ridiculiser. Sans sourciller, le père Ragueneau montre
un de ces « opérateurs » en train de verser de la cendre rouge dans
les oreilles de Mlle de Longpré.
À dix ans, Catherine,
« sans l’aide d’aucune personne visible », compose une donation à la
Sainte Vierge. Pièce digne d’un adulte. Tout comme ses contemporains de la
première partie du xviie siècle, la fillette se déclare avide de
chevauchées épiques. Ainsi, son impétuosité éclate en formules absolues :
« Eloignez de mon cœur toute impureté, faites-moy plutôt mourir maintenant
que de permettre que mon cœur et mon âme soient soüilléz de la moindre
tache. »
Malgré leur parti pris de
panégyrique, les hagiographes notent une volte-face dans l’attitude de
Catherine. Simple crise d’adolescence ou prise de conscience d’une profonde et
attachante féminité. Catherine s’aperçoit qu’elle est jolie, intelligente,
aimable et se sert de ses charmes pour conquérir l’entourage. Elle imite un
brin les précieuses de l’hôtel de Rambouillet, chante des chansons d’amour, lit
des romans. Peut-être l’Astrée et Polexandre. Résumant cette
courte période d’effervescence, Catherine écrit : « J’ay pris plaisir
à être aimée et à rechercher de l’amitié sans le vouloir faire paroître, au
contraire, témoignant beaucoup de rigueur, afin de passer pour un esprit fort. »
À 12 ans et 6 mois,
Catherine traverse une « rude secousse » : elle sent que Dieu
l’appelle au cloître, mais se rebiffe parce que le monde l’attire. « Je
tâchois, dit-elle, d’étouffer tout à force de divertissemens. » Mais
toujours poursuivie par la hantise de contenter Dieu, elle entre chez les
hospitalières de Bayeux, le 7 octobre 1644, où elle retrouve sa sœur
aînée. Se trouvant « trop jeune et trop petite » pour prendre une
décision définitive, elle avertit crânement les autorités de l’hôpital qu’elle
ne vient pas au noviciat dans le dessein formel d’y rester, « mais
seulement d’essayer et voir un peu comme les Religieuses font ». On
l’éprouve « au double », de crainte que sa vocation ne soit fondée
sur le respect humain. Cependant, Catherine demeure ferme, lance un défi à la
maîtresse des novices : « Faites-moy tout ce que vous voudrez, vous
ne m’ôterez point l’Habit, et je ne sortiray d’icy, sinon pour aller en
Canada. »
Paroles prophétiques qui
ne tardent pas à se réaliser. Les hospitalières de Québec demandent justement
du renfort à leurs mères de France. En tête se présentent les deux sœurs de
Longpré. Catherine, surtout, qui n’a pas l’âge de faire profession. Et la
famille de s’alarmer. L’aînée cède aux instances de ses parents, mais la
cadette brave toutes les poursuites. M. de Longpré s’indigne, présente
« Requête en Justice » pour empêcher le départ de sa fille.
Inflexible, la novice fait vœu de vivre et de mourir en Canada, si Dieu lui en
ouvre les portes. Le papa s’adoucit et donne son consentement. De leur
côté, les religieuses hésitent à perdre un sujet qui promet de rendre de si
grands services au monastère de Bayeux. Enfin, Catherine s’embarque pour
Québec. Elle n’a pas encore 16 ans, âge requis pour la profession. On lui
permet de prononcer des vœux simples. À Nantes, elle fait profession dans la
chapelle de Notre-Dame-de-Toute-Joie. Sur mer, elle pense mourir de la peste.
Après trois mois de navigation, elle aborde en Nouvelle-France le
19 août 1648.
À cette époque, Québec
n’est qu’un petit bourg au sein de la barbarie. Catherine descend dans un
Hôtel-Dieu qui ressemble « plutôt à une cabane qu’à un hôpital. » Et
quelle atmosphère dans le pays ! Les Iroquois massacrent les Hurons, martyrisent
les missionnaires, brûlent les habitations et menacent de ruiner la colonie.
Dans une lettre du 9 novembre 1651, mère Catherine écrit :
« Nous ne nous pressons pas pour achever le reste de nos bâtimens, à cause
de l’incertitude où nous sommes, si nous demeurerons long-temps icy. »
Bientôt mère Catherine se
taille une réputation de religieuse exemplaire : on l’estime un trésor, on
l’aime, on lui trouve un naturel accompli. Mais sa santé est si languissante
que les hospitalières de Bayeux s’alarment et l’invitent à repasser en France.
La jeune moniale décline ces offres : « Je tiens trop au Canada,
s’exclame-t-elle, pour m’en pouvoir détacher. Croyez-moy, ma chère tante, il
n’y a que la mort, ou un renversement général du pais qui puisse rompre ce
lien. »
On la voit tour à tour
dépositaire (1659), première hospitalière (1663), maîtresse des novices (1665).
En 1668, la communauté songe à l’élire supérieure. Le 20 avril de
cette même année, elle est prise d’un crachement de sang. Le 8 mai,
elle meurt âgée de 36 ans.
Après 1668, les secrets
de mère Catherine sortent de l’ombre. Au Canada, voire en Europe, on parle des
faits extraordinaires survenus à l’Hôtel-Dieu de Québec. En 1671, le père Paul
Ragueneau publie La Vie de Mère Catherine de Saint-Augustin.
Du coup, le public plonge dans l’intimité de la jeune moniale. Jusque-là,
elle avait paru en paix avec la terre et l’au-delà ; mais voici qu’on
apprend une foule de choses troublantes au sujet de cette hospitalière si
sereine et si empressée à passer inaperçue. Comme la sainteté lui a coûté
cher ! Sa vertu s’est perfectionnée dans les combats. Dieu permit qu’elle
fût obsédée, c’est-à-dire tourmentée d’une façon manifeste et extérieure par le
diable. Parfois, affirme Ragueneau, une si grande foule de démons assaillaient
mère Catherine qu’ils semblaient nombreux « comme les atomes qu’on voit en
l’air à la faveur du Soleil » (p. 160). En compagnie de ces anges noirs,
elle souffrait d’une sorte de dédoublement psychologique : nature affinée,
elle cohabitait avec des êtres pervers. À ce supplice ontologique, ajoutez une
espèce de dualisme moral : d’une part, elle éprouvait une haine
inexprimable pour la moindre souillure ; d’autre part, elle sentait le
péché comme imprimé dans son cœur et regrettait de n’être pas assez impie, pas
« avec assez de plénitude semblable aux démons » (p.125). Rien
d’étonnant qu’elle ait frôlé l’abîme du désespoir : « Je sentais un
désir véhément d’être damnée au plûtost. » (p.206s.)
Au lieu de crier au
secours, d’implorer sa délivrance, mère Catherine passe aux limites de la
générosité et lance cette prière pathétique : « Mon Sauveur et mon
Tout ! Si la demeure des démons vous est agréable dans mon corps, je suis
contente qu’ils y fassent un aussi long séjour qu’il vous plaira ; pourveu
que le péché n’entre pas avec eux, je ne crains rien, et j’espère que vous me
ferez la grâce de vous aimer à toute éternité, quand bien même je serois au
fond de l’enfer. » (p ;50)
Catherine de
Saint-Augustin raconte que Dieu lui a donné comme directeur le père Jean
de Brébeuf lui-même,
natif aussi de Bayeux et mort depuis 1649. Ce missionnaire n’avait jamais, de
son vivant, rencontré mère Catherine de Saint-Augustin. La religieuse dit
avoir souvent reçu, à partir de 1662, la visite de ce bienheureux jésuite
chargé de la guider, de la consoler et parfois de la modérer dans ses
mortifications. Mais à certains jours, lui-même semblait se dérober. Pour le
gagner, Catherine lui parlait avec la simplicité d’une enfant : « Que
je suis aise, mon Père, que vous ayez un peu de joye et de satisfaction
maintenant, de me voir ainsi crucifiée : fâchez-vous contre moy tant qu’il
vous plaira ; je vous regarderay et vous aymeray toujours comme mon bon et
charitable Père. » (p.207)
À maintes reprises, mère
Catherine précise qu’elle souffre pour le Canada en passe de subir de graves
châtiments pour les crimes qui s’y commettent. Ce rôle de victime assumé pour
la colonie place Catherine au nombre des fondateurs de l’Église canadienne.
Tandis que d’autres ont conquis la forêt, les fleuves, l’hiver et les Indiens,
elle a porté les péchés de sa patrie d’adoption et combattu corps à corps avec
les puissances infernales.
Que penser de ces
manifestations extraordinaires ? D’abord que le père Ragueneau les raconte
d’une façon lourde, à la mode des anciens hagiographes plus habiles à dégoûter
de la vertu qu’à bien camper leurs personnages. Cependant, le premier biographe
de mère Catherine avertit qu’il a composé la Vie d’après le Journal
même de l’hospitalière. Comme ce document est disparu, une critique interne
s’impose pour apprécier l’œuvre du père Ragueneau. En attendant ce travail
scientifique, il reste de nombreux témoignages en faveur de mère Catherine.
Témoignages de contemporains qui s’accordent à faire l’éloge de l’héroïque
moniale.
D’abord, Les Annales
de l’Hôtel-Dieu de Québec publient une notice nécrologique digne de
mention. Notons ce paragraphe : « Cette chère Mère mourut en odeur de
sainteté, le 8e de may 1668, âgée de trente-six ans et cinq jours,
regrettée universellement de toute la Communauté et de toute la colonie, comme
une âme qui attirait de grandes grâces sur ce pauvre pays. Elle a passé vingt
ans au Canada, où elle a beaucoup édifié tout le monde et rendu à Dieu bien de
la gloire par les actes héroïques de vertu qu’elle y a pratiqués, quoiqu’à
l’extérieur elle menât une vie commune qui cachait soigneusement les trésors de
grâces que Dieu avait mis en elle. »
Plus loin, l’annaliste note
que la Vie de mère Catherine eut l’avantage de déplaire aux Messieurs de
Port-Royal « qui projetèrent de la déférer à la Sorbonne »
apparemment pour la faire condamner.
Voici comment la mère
Marie Forestier de
Saint-Bonaventure, supérieure de l’Hôtel-Dieu en 1668, annonce le décès de sa
fille aux hospitalières de Bayeux : « De vous témoigner nos
ressentimens sur une telle perte, c’est ce qui ne se peut ; car nous avons
perdu ce que nous ne recouvrerons jamais, le meilleur et le plus aimable sujet
qui se puisse jamais voir : Un naturel des mieux faits et le plus
avantageux qui se puisse dire ; une fille paisible, charitable et prudente
autant qu’il se peut imaginer : d’une vertu aussi rare que la conduite de
Dieu sur elle étoit extraordinaire. Nôtre douleur est si juste et si sensible
que nous n’en parlons et n’y pensons qu’avec larmes. »
De son côté, Mgr de Laval* écrivait
lui-même à la supérieure des hospitalières de Bayeux : « Ma chère
Mère, il y a grand sujet de bénir Dieu de la conduite qu’il a tenuë sur nôtre
Sœur Catherine de saint Augustin. C’étoit une âme qu’il s’étoit choisie pour
luy communiquer des grâces très-grandes et très-particulières : sa
sainteté sera mieux connuë dans le Ciel qu’en cette vie ; car asseurément
elle est extraordinaire. Elle a beaucoup fait et beaucoup souffert avec une fidélité
inviolable, et un courage qui étoit au dessus du commun. Sa charité pour le
prochain étoit capable de tout embrasser pour difficile qu’il fût. Je n’ay pas
besoin des choses extraordinaires qui se sont passées en elle pour être
convaincu de sa sainteté ; ses véritables vertus me la font parfaitement
connoître. »
Intrigué par toutes les
histoires merveilleuses qui circulaient sur le compte de mère Catherine, le
père Poncet de
La Rivière, ancien missionnaire de la Nouvelle-France, consulte Marie de
l’Incarnation [V. Guyart].
Après l’incendie de son monastère (30 décembre 1650), celle-ci avait
vécu trois semaines à l’Hôtel-Dieu de Québec. Ce séjour lui avait permis de
rencontrer mère Catherine et de la trouver admirable. Cependant mère Marie de
l’Incarnation se montre prudente dans sa réponse au père Poncet : « De
vous dire mon sentiment sur des matières si extraordinaires, ainsi que vous le
désirez, je ne le puis, et je vous supplie de m’en dispenser, voiant que des
personnes de science et de vertu y suspendent leur jugement, et demeurent dans
le doute, n’osant pas se fier à des visions extraordinaires de cette qualité.
Le révérend Père Ragueneau y est sçavant et la tient pour bien-heureuse,
parce qu’elle a toujours été fidèle dans ses devoirs, et qu’elle n’a jamais
cédé au démon, sur lequel elle a toujours été victorieuse. J’estime que
cette fidélité dans ses obligations et dans ses combats la rende grande
dans le Ciel, et je m’y appuie plus volontiers que sur les visions que j’en
entend dire. Et ce qui a encore étonné les personnes de vertu et d’expérience,
c’est qu’elle n’a jamais dit un mot de sa conduite à sa Supérieure, qui est une
personne très éclairée, d’une grande expérience, et d’une singulière
vertu. » Plus loin, Marie de l’Incarnation précise : « Ce n’est
pas manque de fidélité ni de soûmission qu’elle a tenu tout cela secret, mais
par l’ordre qu’elle en avoit de ses Directeurs, pour la nature de la chose qui
eût été capable de donner de la fraieur. »
Par sa vie débordante
d’activité, sa discrétion, sa belle humeur, mère Catherine prouve qu’elle n’avait
rien d’une hystérique. Conscient d’écrire un livre propre à soulever des
controverses, le père Ragueneau commence par des avis au lecteur. Dans cette
apologie liminaire, mère Catherine apparaît parfaitement équilibrée, à l’abri
de tous les pièges de l’imagination. Cette Vie s’ouvre sur une image
symbolique gravée à la demande de Mgr de Laval. En bas, on aperçoit Satan et
les âmes du purgatoire ; au centre, des anges et mère Catherine tenant une
grande croix ; dans le ciel, le père de Brébeuf, une palme à la
main ; au sommet, la Vierge et Jésus-Christ. Sorte de raccourci
biographique, cette image ne fait pas fortune au xxe siècle. À cette
iconographie compliquée, nous préférons le visage délicat de mère Catherine de
Longpré, celui qui orne le petit oratoire de l’Hôtel-Dieu de Québec. Vive,
délurée, cette délicieuse petite Normande s’est élancée au paradis au galop de
l’héroïsme. Qu’on la présente surtout comme missionnaire en terre lointaine,
comme infirmière, comme femme entreprenante, morte le Te Deum aux
lèvres. Et mère Catherine sortira glorieuse de l’ombre pour rassurer
théologiens et psychiatres.
Marie Guyart de
l’Incarnation, Lettres (Martin) ; Lettres (Richaudeau).— JR (Thwaites),
XXXII.— Juchereau, Annales (Jamet).— Paul Ragueneau, La vie
de Mère Catherine de Saint-Augustin (Paris, 1671).— P.-G. Roy, La Ville
de Québec, I : 207s.— Les Ursulines de Québec, I :
9.
SOURCE : http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?&id_nbr=269&&PHPSESSID=ychzfqkvzape
Jules Lasalle, statueof Mary Catherine of St.
Augustine, bronze, 1990, Bayeux, Calvados, Normandy, Metropolitan France,
Jules Lasalle, statueof Mary Catherine of St.
Augustine, bronze, 1990, Bayeux, Calvados, Normandy, Metropolitan France,
Jules Lasalle, statueof Mary Catherine of St. Augustine, bronze, 1990, Bayeux, Calvados, Normandy, Metropolitan France,
Mémoire de Catherine de
Saint-Augustin, du Québec à la Normandie
par Thierry, Éric
Placée au nombre des
fondateurs de l’Église canadienne, Catherine de Saint-Augustin a été béatifiée
par le pape Jean-Paul II en 1989. Née en 1632 à Saint-Sauveur-le-Vicomte, en
Normandie, sous le nom de Catherine de Longpré, elle est entrée en 1644 chez
les hospitalières de Bayeux. Elle n’a pas tardé à se porter volontaire pour
seconder les religieuses ayant la charge de l’Hôtel-Dieu de Québec et elle a
débarqué en Nouvelle-France en 1648. Elle y a mené une vie exemplaire puis elle
y est morte toute jeune encore, de maladie, en 1668. Sa renommée grandissante
au Québec, à compter de la fin du XIXe siècle, a permis à son pays natal de la
redécouvrir.
Article
available in English : Catherine de Saint-Augustin, Remembered from Quebec to
Normandy
Succès et discrédit de la
Vie écrite par le père Ragueneau
L’ancien confesseur de
Catherine de Saint-Augustin, le jésuite Paul Ragueneau, publie en 1671
une Vie de la mère Catherine de Saint-Augustin. L’ouvrage révèle les combats
que la religieuse a dû livrer contre des démons, les apparitions du Christ, de
la Vierge et de plusieurs saints dont elle a été témoin et le rôle de victime
qu’elle a assumé pour le salut de la colonie. Dès sa publication, le livre
connaît un grand succès dans les milieux dévots, tant en Normandie que dans le
reste de la France. Il raffermit la ferveur de communautés religieuses, comme
celle des visitandines de Caen, suscite la dévotion de prélats, comme Maupas du
Tour, évêque d’Evreux, et sert même à l’édification de laïcs, comme ce jeune
Parisien oisif qui, selon l’annaliste de l’Hôtel-Dieu de Québec, se résout à
devenir missionnaire jésuite au Canada en le lisant (NOTE
1).
La Vie de la mère
Catherine de Saint-Augustin paraît toutefois alors que la mystique
commence à susciter beaucoup de méfiance et que la condamnation du quiétisme(NOTE
2) va finir par la discréditer. Dès 1691, le récollet Chrestien Le
Clercq se moque du père Ragueneau qui a placé le diable dans une dent de
Catherine de Saint-Augustin, « pour faire paraître sa sainteté », et
qui a évoqué la vision de Catherine de Saint-Augustin de quatre démons secouant
la ville de Québec, « par les quatre coins », lors du tremblement de
terre de 1663 (NOTE
3). Dans son Histoire et description générale de la
Nouvelle-France publiées en 1744, le père de Charlevoix a beau tenter de
défendre son confrère de la compagnie de Jésus, en écrivant que « dans la
conduite de Dieu à l’égard des Ames, à qui il fait part de ses communications
les plus intimes, il y a des Mysteres cachés, qu’il est inutile, et quelquefois
dangereux de dévoiler aux yeux du Public »(NOTE
4) les « choses extraordinaires »(NOTE
5), et plus précisément les interventions de diables tourmenteurs, ne sont
plus communément admises dans la littérature hagiographique.
Le discrédit, dans lequel
se trouve le livre du père Ragueneau au XVIIIe siècle, se prolonge au siècle
suivant. Au Canada, en 1845, l’historien François-Xavier Garneau n’hésite pas à
faire de Catherine de Saint-Augustin une adepte du quiétisme (NOTE
6), et en Normandie, trois ans plus tard, l’éditeur de l’Annuaire du
département de la Manche, dans lequel l’érudit cherbourgeois Victor Le Sens
vient de publier un article sur la religieuse, se sent obligé de préciser en
note que « le jésuite Ragueneau, son biographe, a inséré dans l’histoire
de cette sainte fille des mensonges pieux, comme en ont inventés tant
d’écrivains de son ordre »(NOTE
7).
Catherine de
Saint-Augustin réhabilitée
Il faut attendre la
publication au Canada, en 1878, de l’Histoire de l’Hôtel-Dieu de Québec de
l’abbé Henri-Raymond Casgrain pour voir réhabilitée Catherine de
Saint-Augustin. Victime immolée pour sauver la Nouvelle-France des
« désordres »(NOTE
8) des années 1660, selon le point de vue hagiographique de l’abbé
Casgrain, la sainte hospitalière de Québec ne pourrait-elle pas assurer le
salut de l’ancienne France déchristianisée des années 1870 ? Le chanoine
normand Le Cacheux est encouragé par l’historien canadien-français à trouver
dans l’ouvrage du père Ragueneau la matière d’un article sur « une famille
chrétienne au XVIIe siècle à Saint-Sauveur-le-Vicomte », celle de
Catherine de Longpré. Il le publie, de janvier à mars 1878, dans
la Semaine religieuse du diocèse de Coutances et Avranches et, en
1891, un autre curé de Normandie lecteur de Casgrain, Eugène Viel, fait de
Catherine de Saint-Augustin une des « gloires du Cotentin » et espère
« contribuer à la solennelle glorification par le Saint-Siège de cette
fidèle Amante de Jésus-Christ »(NOTE
9).
Cette étude publiée à
compte d’auteur a peu de succès en France, mais la renommée de Catherine de
Saint-Augustin ne cesse de grandir au Québec. Comme on sait désormais qu’elle a
eu pour directeur secret le père Jean de Brébeuf tué en 1649, sa cause profite
de celle des « saints Martyrs canadiens ». Depuis sa fondation en
1892, un mensuel de Montréal, le Messager canadien du Sacré-Cœur de Jésus,
relaie les efforts de l’Eglise canadienne pour faire canoniser les
missionnaires jésuites victimes de la fureur iroquoise et, en 1907, son
directeur, le père Léonidas Hudon, publie une Vie de la mère
Marie-Catherine de Saint-Augustin. Le livre doit beaucoup à l’ouvrage du père
Ragueneau et parvient à susciter à l’hospitalière « de nombreux imitateurs
dans l’esprit d’apostolat et l’amour de la croix »(NOTE
10).
Les lents progrès de la
cause
Le dossier du procès
apostolique des « saints Martyrs canadiens » est remis à la sacrée
congrégation des rites en 1923 et le procès informatif de Catherine de
Saint-Augustin commence la même année à Québec, puis un an plus tard à Bayeux.
Là témoigne l’académicien français Georges Goyau qui vient de publier
ses Origines religieuses du Canada. Son ouvrage met en relief « l’âge
des Martyrs » et rend hommage à Catherine de Saint-Augustin(NOTE
11). Georges Goyau a lu le livre du père Hudon et favorise sa réédition à
Paris en 1925.
Une fleur mystique de la
Nouvelle France connaît un réel succès auprès des catholiques de France et
revivifie la dévotion des hospitalières de Bayeux, mais la cause de Catherine
de Saint-Augustin suit son cours avec lenteur, alors que les « saints
Martyrs canadiens » sont canonisés dès 1930. Un regain d’intérêt est
suscité au Québec par la création du comité des fondateurs de l’Eglise du Canada
en 1941 et par la campagne de prières que celui-ci organise l’année suivante
pour la béatification et la canonisation de François de Laval, Marguerite
Bourgeoys, Marie de l’Incarnation et Catherine de Saint-Augustin.
En Normandie, malgré
l’occupation allemande, le clergé est tenu informé et l’abbé Léon Blouet fait
paraître, en 1942, une étude intitulée Une Normande héroïque. Toutefois,
les ravages de la bataille qui suit le débarquement du 6 juin 1944 occultent
ses efforts et il faut finalement attendre l’ouvrage de Marthe Ponet-Bordeaux,
publié en 1957 par les prestigieuses éditions Grasset de Paris, pour entendre
de nouveau parler de Catherine de Saint-Augustin dans son pays natal(NOTE
12).
L’hospitalière de Québec
apparaît alors d’actualité, comme le rappelle le père de Parvillez dans son
avant-propos : « Nous sommes à l’heure des Mouvements de jeunesse, et
Catherine, si Dieu lui fait escalader nos autels, sera la plus précoce de nos
saintes. Nous sommes au siècle des missions, et nos jeunes filles écoutent
l’appel des terres lointaines : Catherine fut l’une des premières à
comprendre qu’une religieuse pouvait être missionnaire. Nous assistons à la
promotion de la femme, et celle-ci cherche son équilibre entre les tâches
grandioses qui lui deviennent accessibles et les besognes familiales,
maternelles, auxquelles sa nature la prépare. Et Catherine, que nulle
initiative n’effrayait, s’est bornée pourtant à son emploi d’infirmière :
destinée à la fois héroïque et féminine »(NOTE
13).
À l’approche du troisième
centenaire de la mort de la religieuse, les Normands et les Québécois finissent
par se mobiliser ensemble, et c’est Saint-Sauveur-le-Vicomte qui est choisi
comme cadre pour une importante cérémonie organisée le 8 mai 1968 par les
associations Normandie-Canada et Canada-Normandie, le comité d’expansion
économique Québec-Normandie, la ville et l’archevêché de Québec, et la commune
natale de Catherine de Saint-Augustin. Ce jour-là, Gilles Lamontagne, maire de
Québec, inaugure une rue Catherine- de-Longpré et Mgr Bélanger, représentant du
cardinal Roy, archevêque de Québec, bénit une plaque scellée dans l’église à
proximité des fonts baptismaux datant du début du XVIIe siècle.
La béatification
Malgré la mobilisation
des fidèles, la cause poursuit lentement son chemin puisque c’est seulement en
1980 qu’elle est portée à Rome. Encore faut-il, à partir du dossier constitué,
bien mettre en évidence la sainteté de Catherine de Saint-Augustin. À la demande
des augustines de Québec, le
moine bénédictin Guy-Marie Oury se met au travail et sa démonstration semble
convaincre : le 9 juin 1984, l’Église proclame l’héroïcité des vertus de
Catherine de Saint-Augustin et, le 23 avril 1989, le pape Jean-Paul II béatifie
cette amoureuse de Dieu qui s’est sacrifiée par charité. A cette occasion, sur
la place Saint-Pierre de Rome, des hospitalières de Bayeux retrouvent une
importante délégation d’augustines et d’ursulines québécoises dirigée par
l’archevêque de Québec, le cardinal Vachon, mais les fidèles normands sont très
peu nombreux à leurs côtés. Il faut les visites des Québécois, de retour de
Rome, pour susciter leur intérêt.
Alors que la cérémonie
romaine n’a même pas été couverte par la presse régionale, des articles
relatent la messe d’action de grâce concélébrée le 30 avril dans la cathédrale
de Bayeux et l’inauguration par le cardinal Vachon, le 2 mai, à
Saint-Sauveur-le-Vicomte, d’une résidence pour personnes âgées portant le nom
de Catherine de Longpré. Deux ouvrages paraissent au même moment : l’un,
écrit par le journaliste local Pierre Leberruyer, est une nouvelle biographie
très inspirée de celle du père Ragueneau, et l’autre est une histoire du
monastère des hospitalières de Bayeux due à François Petit, un père de l’abbaye
prémontrée de Juaye-Mondaye.
Les augustines de Bayeux
croient en un avenir radieux pour la dévotion à leur bienheureuse sœur, car
elles ont reçu, le 18 avril 1989, une relique offerte par la communauté de
l’Hôtel-Dieu de Québec et, le 27 septembre 1990, elles participent à
l’inauguration d’une statue en bronze due au sculpteur montréalais Jules Lasalle
et offerte par l’association des amis québécois de Catherine de Saint-Augustin(NOTE
14). Le 8 mai 1991, tout près de la place du Québec sur laquelle se dresse
la représentation de la bienheureuse, elles ouvrent un centre
Catherine-de-Saint-Augustin destiné à informer les pèlerins et les simples
curieux.
Malheureusement, durant
l’automne 2004, ce centre doit fermer, à cause du départ pour Pont-L’Evêque de
la communauté vieillissante. Depuis, la précieuse relique venue de Québec est
exposée dans la cathédrale de Bayeux, dans une chapelle qui jouxte celle
consacrée à sainte Thérèse de Lisieux. Comme l’a rappelé la Québécoise Denise
Pepin, ce voisinage n’est pas fortuit : « Toutes deux sont nées
"filles de Normandie". Toutes deux sont jeunes, ardentes, éprises de
Dieu. Toutes deux sont issues de milieux profondément chrétiens. Toutes deux
sont missionnaires. Toutes deux s’offrent à l’Amour divin comme victimes
d’Holocauste. Toutes deux, atteintes du même mal, meurent dans une extase
d’amour »(NOTE
15).
Cependant, sainte Thérèse
de Lisieux éclipse la bienheureuse Catherine de Saint-Augustin. Privée du
soutien de la communauté des hospitalières de Bayeux, la mémoire de la
religieuse québécoise s’étiole en Normandie.
Éric Thierry
Historien, Ph. D.
Professeur au Lycée Paul
Claudel de Laon
Secrétaire général de la
Fédération des Sociétés d'histoire et d'archéologie de l'Aisne
NOTES
1. Sur les visitandines
de Caen et le jeune Parisien, voir Jeanne-Françoise Juchereau de Saint-Ignace
et Marie-Andrée Duplessis de Sainte-Hélène, Les Annales de l’Hôtel-Dieu de
Québec, 1636-1716, éd. par dom Albert Jamet, Québec, Hôtel-Dieu de Québec,
1939, rééd. 1984, respectivement p. 242-243 et 237-238. Sur Maupas du Tour,
voir Denise Pepin, Chroniques... pour une meilleure connaissance de
Catherine de Saint-Augustin, d’après les témoins de son temps, Montréal,
Éditions du Long-Sault, 2001, p. 31-32, d’après une relation manuscrite de
Marie-Madeleine de la Hennaudière de Saint-Augustin, fondatrice du monastère
des augustines de Bayeux.
2. Le quiétisme est une
forme de vie spirituelle qui tend à la communion totale avec Dieu par
l’oraison, sans avoir à se soucier des rites ni des œuvres de charité.
Représenté en France par Mme Guyon, il est condamné par le pape Innocent XII en
1699.
3. Chrestien Le
Clercq, Premier établissement de la foy dans la Nouvelle France, Paris,
Amable Auroy, 1691, t. II, p. 26-27. Sur le diable dans une dent de Catherine
de Saint-Augustin et sur sa vision des quatre démons secouant la ville de
Québec, voir Paul Ragueneau, La vie de la mère Catherine de Saint Augustin,
Québec, Hôtel-Dieu de Québec, 1977, respectivement p. 49-50 et 146-147. Réimpr.
de l'éd. de Paris, Florentin Lambert, 1671.
4. Pierre-François-Xavier
de Charlevoix, Histoire et description générale de la Nouvelle France,
avec le Journal historique d'un voyage fait par ordre du Roi dans l'Amérique
septentrionale, Paris, Pierre-François Giffart, 1744, t. I, p. 402.
5. Chrestien Le
Clercq, op. cit., p. 27.
6. François-Xavier
Garneau, Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours,
Québec, Imprimerie de N. Aubin, t. I, 1845, p. 369-370.
7. Victor Le Sens,
« Catherine de Saint-Augustin », Annuaire du département de la
Manche, 1848, p. 330-336 et note 1, p. 334. L’auteur reprend les récits
faits par le père Ragueneau des apparitions dont Catherine de Saint-Augustin a
été témoin.
8. Henri-Raymond
Casgrain, Histoire de l’Hôtel-Dieu de Québec, Québec, Léger Brousseau,
1878, p. 239.
9. Lettre d’Eugène Viel à
Mgr Germain, évêque de Coutances et Avranches, Colomby, 10 juin 1891, dans
Eugène Viel, Les gloires du Cotentin, t. I : La révérende mère
Catherine de Saint-Augustin, Colomby (France), E. Viel, 1891.
10. Léonidas Hudon, Une
fleur mystique de la Nouvelle-France : vie de la mère Marie-Catherine de
Saint-Augustin, Montréal, Bureaux du Messager canadien, 1907, p. xxiii.
11. Georges Goyau, Une
épopée mystique : les origines religieuses du Canada, Paris, Bernard Grasset,
1924, p. 181-244, et sur Catherine de Saint-Augustin, p. 203-204.
12. Ce livre, rédigé à la
demande des hospitalières de Québec, est le pendant français de l’étude du
chanoine Lionel Groulx parue dans le no 5 des Cahiers
d’histoire de la Société historique de Québec en 1953 et
intitulée Une petite Québécoise devant l’histoire (Mère Catherine de
Saint-Augustin).
13. A. de Parvillez,
« Avant-propos », dans Marthe Ponet-Bordeaux (Jeanne
Danemarie), Catherine de Longpré, mère Catherine de Saint-Augustin, Paris,
Bernard Grasset, 1957, p. 8-9.
14. Il s’agit d’une copie
de la statue érigée rue Charlevoix à Québec.
15. Denise Pepin, Deux
héroïnes de Normandie : Catherine de Bayeux et Thérèse de Lisieux, Montréal,
Éditions du Long-Sault, 2001, p. 5.
BIBLIOGRAPHIE
Gagnon, Serge, Le
Québec et ses historiens de 1840 à 1920 : la Nouvelle-France de Garneau à
Groulx, Québec, Presses de l’Université Laval, 1978.
Leberruyer, Pierre, Hospitalière,
missionnaire, mystique : la bienheureuse Catherine de Saint-Augustin, Caen,
Éditions Don Bosco, 1989.
Oury, Guy-Marie, L’itinéraire
mystique de Catherine de Saint-Augustin, Chambray-lès-Tours (France), CLD,
1985.
Pepin, Denise, Catherine
de Saint-Augustin sur la place de Québec à Bayeux, Montréal, Éditions du
Long-Sault, 2002.
Petit, François, Les Augustines hospitalières de Bayeux : la communauté de la bienheureuse Marie
Catherine de Saint-Augustin, Caen, Éditions Don Bosco, 1989.
LA BIENHEUREUSE CATHERINE
DE SAINT-AUGUSTIN
Victime pour la
Nouvelle-France
MOINS connue que
sainte Marie de l’Incarnation, que les Saints Martyrs canadiens, ou
encore que saint François de Laval, la bienheureuse Catherine de Saint-Augustin
n’en est pas moins une figure très attachante des débuts de la colonie. Les
faits mystiques indubitables de son existence sont de ceux qui nous permettent
de qualifier de sainte l’histoire du Canada français.
Quand elle arriva à
Québec le 19 août 1648, personne ne pouvait se douter que Dieu la destinait à
une vocation sublime. On n’avait d’yeux que pour monsieur et madame
d’Ailleboust, le nouveau gouverneur et son épouse, et pour le très apprécié
Père Vimont, de retour à Québec pour dix ans. Trois religieuses chanoinesses de
Saint-Augustin les accompagnaient, très attendues pour renforcer leurs sœurs
fort éprouvées du petit hôpital. Certes, on remarqua la jeunesse de l’une
d’elles, dont nous allons raconter l’histoire, puisque sœur Catherine de
Saint-Augustin n’avait que seize ans !
Peu à peu, le récit de sa
conduite héroïque pendant la traversée se répandit. La peste s’étant déclarée,
elle avait soigné les malades avec une rare délicatesse avant d’être elle-même
si gravement atteinte qu’on s’attendait à sa mort prochaine. Or,
miraculeusement rétablie, elle avait repris aussitôt son service de charité.
Par contre, on ne savait pas que sa guérison instantanée était intervenue après
la vision de tous ses péchés et d’un dragon horrible qui voulait la dévorer,
dont elle ne fut sauvée que par un acte d’adoration de la volonté divine et un
appel à la Sainte Vierge.
L’hôtel-Dieu du
Précieux-Sang à Québec n’était alors qu’une maison longue, large de douze
pieds, en bois rond, élevée à l’extérieur de la palissade. La grande salle ne
comptait que dix lits. Les sœurs soignaient les sauvages dans
leurs tipis dressés hors de l’enceinte. Il en sera encore ainsi
pendant cinq ans : la guerre avec les Iroquois rendait bien incertain
l’avenir de la colonie et décourageait tout projet d’agrandissement.
Aux yeux de ses
contemporains, sœur Catherine de Saint-Augustin fut une religieuse remarquable
pour ses talents d’infirmière (les Indiens l’appelaient la grande fille,
ou bien la fille des filles, ou bien encore celle qui rend
l’intérieur plus beau), mais aussi de gestionnaire. En 1658, à 25 ans, elle fut
élue dépositaire, puis maîtresse des novices à 33 ans ; elle aurait
probablement été élue supérieure en 1668, si le Bon Dieu ne l’avait rappelée à
lui. À part son confesseur, sa supérieure et l’évêque, personne ne connut, de
son vivant, les grâces mystiques extraordinaires dont elle fut gratifiée.
Mgr de Laval considérait
la vie de cette religieuse comme « un chef-d’œuvre du Saint-Esprit » ;
après la mort de celle-ci, il donna l’ordre au Père Ragueneau, son confesseur,
d’écrire sa biographie en n’omettant rien des grâces de sa vie spirituelle et
de ses combats. L’ouvrage eut un grand retentissement dans la colonie, car ceux
qui la connaissaient et se souvenaient de ses bontés comprirent qu’ils avaient
été soignés par une sainte ! C’est ce secret que nous allons maintenant
essayer de pénétrer.
Catherine de Longpré
naquit le 3 mai 1632 à Saint-Sauveur-le-Vicomte, dans le Cotentin, jour de la
fête de l’Invention de la Sainte-Croix, cinq semaines après la signature du
traité de Saint-Germain par lequel les Anglais nous restituaient la
Nouvelle-France, prise en 1629.
Ses parents étaient de
petite noblesse de robe, milieu modeste mais aisé, très pieux aussi et
charitables, à l’école de saint François de Sales et surtout de saint Jean
Eudes dont ils avaient suivi une retraite.
La petite Catherine fit
preuve d’une intelligence et d’une piété précoces. Dès l’âge de trois ans, il
suffisait de lui dire que telle action déplaisait à Dieu, pour qu’elle cessât
immédiatement. Soucieuse de savoir « les avantages qu’il y a à aimer
Dieu », un jour que ses parents soignaient un pauvre avant de lui faire
l’aumône, elle demanda au célèbre Père Malherbe, qui était de passage :
« Qui est-ce qui fait bien la volonté de Dieu ? » Le jésuite lui
répondit : « Mon enfant, c’est ce pauvre-là qui fait bien la volonté
de Dieu, prenant son mal en patience comme il le fait ; car on fait plus
sûrement la volonté de Dieu dans les afflictions, les humiliations et les
souffrances que lorsqu’on a tout à souhait. »
La leçon ne s’effacera
jamais de l’esprit de Catherine, qui en avait aussitôt tiré la conséquence
logique en demandant à souffrir.
Or, quelques jours plus
tard, entendant le jésuite conseiller au pauvre d’offrir ses souffrances pour
la conversion de sa mère qui était une mauvaise femme, elle l’interrogea de
nouveau : « Pourquoi souhaitez-vous à ce pauvre de souffrir puisque
c’est sa mère qui est méchante ? » Le missionnaire lui enseigna alors
la nécessité du pardon, à l’imitation de Jésus mourant sur la Croix pour notre
salut. La leçon fut vite assimilée : désormais, elle demanda la grâce de
souffrir pour les autres.
Détail important :
ce dialogue entre le célèbre prédicateur et notre future bienheureuse eut lieu
lorsque celle-ci n’avait que... quatre ans.
Comment expliquer une
telle précocité, qui n’est pas enfantillage puisqu’elle entraîna chez elle de
véritables efforts de vertu ? Quelques mois plus tard, elle commença à
souffrir de violents maux de tête, qu’elle supporta avec résignation. Plus
tard, elle avouera son secret : c’est qu’elle vivait déjà avec le
sentiment de la présence maternelle de la Sainte Vierge à ses côtés pour
disposer son âme à bien profiter de la bonne éducation que lui donnaient les
siens.
Il arriva aussi, par
trois fois, que le démon la poussat dans les escaliers mais, à chaque fois, une
main invisible amortit sa chute, lui épargnant le moindre mal.
Nous ne nous étonnerons
pas, dès lors, que sa première communion, à l’âge de huit ans, fût une grande
fête et surtout une consolation spirituelle qui la convainquit que Dieu la
voulait sainte.
Or, sa nature se rebuta à
cette perspective, comprenant intuitivement qu’il lui faudrait mourir à
elle-même. Aussi cette journée d’extraordinaire ferveur fut suivie d’une
période de relâchement durant douze mois, peut-être même dix-huit, jusqu’à ce
qu’un songe la saisisse : un monstre lui apparut armé d’un coutelas et la
blessa légèrement ; appelant à l’aide la Sainte Vierge, elle trouva refuge
auprès d’une religieuse en qui elle reconnaîtra plus tard la supérieure du
couvent des Augustines de Bayeux. Ce fut suffisant pour qu’elle se décidât à
devenir religieuse.
Le 8 septembre 1642, à
l’âge de dix ans, elle se consacra à la Sainte Vierge par un acte signé de son
sang. Ce texte était très inspiré d’une consécration qui se trouvait dans un
livre de saint Jean Eudes, mais il n’en était pas la copie fidèle. Voulant honorer
la Conception Immaculée de la Sainte Vierge, elle y demandait son aide pour ne
pas pécher car, éclairée sur elle-même par son récent et long relâchement, elle
n’avait aucune confiance en sa vertu. Elle résolut de prendre modèle sur sa
Mère du Ciel afin de mourir à elle-même. À la suite, elle reçut le scapulaire
de Notre-Dame du Mont-Carmel et fut délivrée alors de ses maux de tête.
Quelques mois plus tard,
elle ouvrit son âme à saint Jean Eudes, venu prêcher une mission, et lui avoua
son désir d’être religieuse. Il l’engagea à prononcer un triple vœu : celui de
prendre la Sainte Vierge pour mère, celui de ne jamais faire de péché mortel et
celui de perpétuelle chasteté.
Le 1er janvier 1644,
malgré de fortes tentations contre sa vocation et bien qu’elle n’ait que douze
ans, elle se décida à la suivre, ce qu’elle fit le 7 octobre suivant.
Avec sa sœur aînée, elle
entra au couvent des hospitalières, chanoinesses de Saint-Augustin, à Bayeux,
fondé six mois plus tôt par sa tante. Elle s’y fit remarquer par son caractère
enjoué et décidé, mais aussi par ses dons d’infirmière.
À cause de son âge, elle
ne put prendre l’habit que le 24 octobre 1646, jour de la profession de sa sœur
et de... l’entrée de sa grand-mère !
Sa dévotion mariale,
toujours aussi vive, se centra alors sur le Cœur Immaculé de Marie. Depuis sa
consécration de 1642, elle avait approfondi sa connaissance de la Sainte Vierge
et en particulier de sa vocation de Médiatrice et de Corédemptrice. Elle comprit
que le Christ voulait qu’on ne puisse toucher son Cœur à Lui qu’en passant par
sa Mère.
Le 12 janvier 1648, sa
communauté la désigna pour partir au Canada, « à cause de la longue
persévérance qu’elle a témoignée depuis trois ans dans le désir d’y être envoyée. »
La nouvelle consécration
à la Sainte Vierge qu’elle écrivit alors témoigne de son évolution. En 1642,
éprise de la bonté maternelle de la Mère de Dieu, elle se confiait totalement à
elle ; en 1648, ayant conçu le rôle irremplaçable de la Sainte Vierge dans
le dessein divin, elle voulut s’y soumettre et le servir.
Son père, quoique bon
chrétien et homme d’oraison, s’opposa formellement au départ de sa chère fille
pour le Canada. Afin d’obtenir son consentement, elle fit vœu de vivre et de
mourir en Canada si Dieu lui en ouvrait la porte. Quelques jours plus tard, le
récit du martyre de saint Isaac Jogues, qu’on venait d’apprendre en France,
bouleversa son père et le détermina à donner librement son accord.
Elle fit ses vœux simples
perpétuels avant son départ de Bayeux, mais elle ne fera sa profession
solennelle qu’une fois ses seize ans accomplis, à Nantes, le 4 mai 1648,
quelques jours avant de s’embarquer pour la Nouvelle-France.
C’est donc après une
pénible traversée de deux mois et demi, qu’elle découvrit enfin le « petit
paradis de Québec », et commença sans tarder son service auprès des
malades. Avec les nouvelles venues, huit religieuses se dévouaient héroïquement
aux soins des colons et des autochtones. Comme le notait l’analyste de l’Hôtel-Dieu :
« Il faut savoir ce que c’est qu’un sauvage qui se porte bien pour savoir
ce qu’est un sauvage malade. »
La supérieure était mère
Marie de Saint-Bonaventure, qui mourut en 1698, à 82 ans, après 70 ans de vie
religieuse. C’était une maîtresse femme, mais d’une bonté et d’une douceur
exceptionnelles, puisées dans le Sacré-Cœur de Jésus qui la favorisait de
douces communications.
La lecture captivante des
annales nous révèle la vie quotidienne de ces religieuses cloîtrées, et nous
laisse confondus devant tant d’héroïsme. À la pauvreté, aux difficultés des
soins dans des conditions impossibles, s’ajoutait pour vingt ans la peur des
incursions iroquoises. L’année de l’arrivée de sœur Catherine fut celle du
martyre de saint Antoine Daniel, qui précéda de quelques mois celui des saints
Jean de Brébeuf, Gabriel Lalemant, Charles Garnier et Noël Chabanel.
Le dévouement des
Augustines fut aussi mis à l’épreuve en 1650 par la venue à Québec des quatre
cents rescapés de la nation huronne, dont beaucoup demandaient des soins. En
hiver, elles recueillirent sainte Marie de l’Incarnation et ses sœurs ursulines
après l’incendie de leur monastère, ce qui obligea de rationner la nourriture.
Notre jeune sœur
Catherine, qui n’avait que dix-huit ans, gardait alors tout son enthousiasme et
son inébranlable confiance en la Providence, comme sa correspondance avec
Bayeux en témoigne. Elle ne craignait qu’une chose : devoir retourner en
France.
C’est un beau jour de
1652, ou plus exactement une nuit, que tout bascula : la vision d’un chemin
étroit bordé d’épines très longues, débouchant sur une clairière, elle aussi
épineuse, lui fit comprendre qu’elle allait devoir beaucoup souffrir.
Le 10 octobre – elle
avait donc vingt ans et déjà quatre années de vie religieuse héroïque à Québec
– elle fut soudainement assaillie de terribles tentations contre la pureté et
contre sa présence à Québec.
Son confesseur, le Père
Ragueneau, l’ancien supérieur de Sainte-Marie-des-Hurons, discerne facilement
l’attaque démoniaque dont elle est l’objet, mais qui s’intensifie rapidement.
Les tentations deviennent des obsessions, tandis que les consolations
spirituelles qui stimulaient son courage disparaissent.
Or, pendant des mois, des
années, elle luttera pied à pied, observant scrupuleusement le programme de
prières et de pénitences fixé par son confesseur. Son âme ne veut véritablement
qu’une chose : faire la volonté de Dieu que lui signifie l’obéissance.
Tout le reste ne compte pas.
Le 18 octobre 1654, comme
jadis saint Noël Chabanel aux prises avec une semblable épreuve spirituelle,
sur l’ordre du Père Ragueneau, elle fit vœu de demeurer au Canada, quoi qu’il
arrive. L’obsession de retourner à Bayeux disparut aussitôt, mais les
tentations d’impureté redoublèrent d’intensité.
En 1656, elle affronta de
rudes combats que seuls son confesseur et sa supérieure connaissaient depuis
quatre ans. Le démon s’acharnait sur elle. Elle n’était pas possédée, mais sans
cesse sollicitée au mal ; or, elle résistait. Elle est la figure de tous
les enfants de Marie, que Satan déteste.
Cependant, sans que ses
souffrances morales en soient atténuées, elle jouissait de visions et de
lumières célestes qui sont autant d’ouvertures sur les réalités surnaturelles
qui, pour ainsi dire, doublent notre vie naturelle, même religieuse.
Par exemple, à
l’Ascension de 1654, tandis qu’elle se plaignait que la prédication ne lui
était d’aucun profit, Notre-Seigneur lui dit : « Écoute et
vois. » Elle eut alors la révélation qu’une partie du discours après la
Cène, dans l’Évangile de saint Jean, nous relate les paroles de Jésus
prononcées pendant son dernier repas avant son Ascension. Les exégètes modernes
font bien cette distinction, ce qui n’était pas le cas au
XVIIe siècle !
Ce jour-là aussi, elle
assiste à la procession qui accueille le Christ dans sa gloire, procession
menée par saint Jean-Baptiste et dans laquelle se trouve saint Joseph, mais
voilà que Jésus, désirant honorer ce dernier, lui donne tout pouvoir et veut
qu’il ait l’honneur de lui commander.
Nous n’avons pas la place
ici de mentionner toutes les visions qui réconfortaient la bienheureuse
Catherine. Elles mériteraient une étude à part ; remarquons simplement
qu’elles ne sont que des parenthèses : dès qu’elles cessent, les
obsessions reprennent de plus belle tandis que notre sainte religieuse court à
son devoir d’état.
Six ans se passèrent
ainsi. Si sa vie s’était arrêtée en cette année 1658, sœur Catherine n’aurait
été qu’une sainte religieuse qui aurait témoigné héroïquement, à travers de
multiples tentations, son indéfectible amour à son Seigneur et Maître.
Quoiqu’admirable, son existence n’aurait eu aucune incidence importante sur
notre histoire sainte du Canada français.
Tandis qu’à partir de
1658, déjà aguerrie par ces combats, elle entre dans l’orthodromie divine.
Elle va concourir à la réalisation du dessein de Dieu en luttant contre les
forces de l’enfer, au profit de la Nouvelle-France.
En effet, c’est cette
année-là que le trafic de l’alcool avec les Sauvages divisa la colonie. Les
jésuites, considérant le bien des âmes, s’y opposaient. Le gouverneur, monsieur
d’Argenson, à qui les instructions reçues de Colbert faisaient un devoir de
favoriser le commerce, l’encourageait.
Au moment où Rome nommait
un vicaire apostolique pour la Nouvelle-France en la personne de saint François
de Laval, Catherine avait une vision au cours de laquelle Notre-Seigneur
l’agréait pour victime de son amour, en l’appelant à l’apostolat de la
souffrance.
« Il me semblait que
Notre-Seigneur m’adressait particulièrement ces paroles : “ Qui veut
me suivre, qu’il s’oublie lui-même et prenne ma croix. ” Il changeait
le mot “ sa croix ” en “ ma croix ”, comme
pour me dire : cette croix est à moi avant que d’être à toi, car je l’ai
sanctifiée ; elle est mienne, puisque je souffre avec ceux qui souffrent
pour mon amour ; elle est mienne, parce qu’elle est selon mon choix, et
non pas selon le vôtre. [...] Sache aussi que souffrant pour les
pécheurs, tu me fais un aussi grand plaisir que si au temps de ma Passion tu
eusses essuyé avec un linge pur et net les crachats qui couvraient ma
face. [...] Oh ! Si on savait combien je prise la charité
désintéressée, on s’oublierait soi-même pour le salut de son prochain. »
« L’ANGE DU
DIOCÈSE »
C’est en juin 1659 que le
nouveau vicaire apostolique arriva en Nouvelle-France. Lors de la fête de
l’Assomption à Québec, tandis qu’il donnait le sacrement de confirmation à
celle qu’il appellerait un jour « l’ange du diocèse », elle assistait
à la même cérémonie au Ciel, saint Pierre tenant la place de Mgr de Laval.
Alors,
elle s’éprit de lui, non pas d’une affection humaine, mais d’une
vénération pour le représentant du Christ. Elle en épousa donc toutes les
épreuves et pria sans cesse à ses intentions, pour l’implantation de l’Église
en Amérique du Nord. Le sacrement lui conféra aussi une force nouvelle pour
lutter contre les tentations au point de ne plus en souffrir.
Marie de l’Incarnation
avait reçu la mission de bâtir, dans ce pays « autant pitoyable qu’effroyable »,
une maison à Jésus et à Marie. Par la prière, la pénitence et l’amour, fidèle à
sa vocation propre, elle soutint la fondation de la Nouvelle-France.
Catherine de
Saint-Augustin, elle, allait plutôt y soutenir la fondation de l’Église, au
milieu des pires périls. En ces années-là, les hivers étaient plus terribles
que jamais et la menace iroquoise se faisait encore plus pressante, si bien que
l’évêque donna l’ordre aux religieuses hospitalières de quitter leur hôpital à
l’orée des bois pour se réfugier la nuit dans la ville. Mais il fallait tout de
même qu’une religieuse restât de garde auprès des malades ; le plus
souvent, c’était sœur Catherine dont la présence les apaisait.
Par contre, ses
souffrances physiques augmentaient. Mais surtout, elle subissait les attaques
visibles des démons qui la frappaient. Ses obsessions, y compris l’obsession
d’impiété pour l’empêcher de communier, ne lui laissaient aucun répit.
Ce qui s’écrit en deux
phrases représente deux ans de souffrances, jusqu’au 25 mars 1662, jour où
saint Jean de Brébeuf, martyrisé treize ans plus tôt, lui apparut. Il avait
mission de la protéger des démons et d’être son directeur spirituel en
remplacement du Père Ragueneau, parti en France. Par elle, le saint martyr
prolongea sa propre mission : vaincre les démons qui dominaient le pays
par son obéissance à la volonté divine, dans la faiblesse et le total
dépouillement.
Ces démons, elle les a
vus se vanter du mal qu’ils faisaient à la colonie par la vente de l’alcool aux
autochtones. Aussi avec quelle ferveur et quel esprit de pénitence
soutenait-elle les démarches de Mgr de Laval auprès de Louis XIV contre le
gouverneur.
Elle continuait
d’entretenir le Père Ragueneau de ses grâces, dans une correspondance régulière
que le jésuite garda précieusement, qui nous est ainsi parvenue. Parmi les
nombreuses visions qu’elle y relate, il y a celle de la gloire du Père de
Brébeuf au Ciel, commis à la protection du Canada. Pour atténuer les peines et
les souffrances de sa dirigée, il lui suffisait de se tourner vers
Notre-Seigneur pour qu’aussitôt elle fût soulagée ou délivrée. Même si ses
entretiens lui paraissaient toujours trop courts, elle en était tellement
heureuse qu’elle n’arrivait plus ensuite à trouver le sommeil.
Mais venons-en à la
vision du 1er janvier 1663, capitale pour notre histoire sainte du Canada.
Notre Dieu montra à Catherine son courroux contre la colonie infidèle à sa
vocation, et sa volonté de l’en punir : « Il me sembla voir un
bouleversement dans la terre et qu’il en resta de certaines crevasses par
endroit. » Le 5 février, ce fut le grand tremblement de terre.
Quelques jours plus tard,
voyant saint Michel prêt à châtier de nouveau la Nouvelle-France, elle s’offrit
en sacrifice, terrifiée par la colère de Dieu, mais qu’elle savait juste.
« Je restai étrangement touchée de ce que Dieu était si irrité ; et
mon cœur était dans un grand désir de pouvoir l’apaiser. Je n’ai jamais si bien
conçu qu’alors ce que c’est que le péché. Qu’il y a peu de foi et que l’on ne
comprend guère ce que c’est que Dieu ! » Cinq mois durant, les
tremblements de terre se succédèrent.
Le 18 mars, saint Jean de
Brébeuf lui apparut pour lui demander la mortification continuelle des
satisfactions de la nature. Alors qu’elle était prise de tentations d’impiété
et craignait que ce soit la raison de la colère de Dieu, Notre-Seigneur
« me dit que ce n’était pas moi, mais bien ses plus chers amis et les plus
proches de son Cœur qui l’avaient mis dans cet état. Je conçus par-là que
Notre-Seigneur avait le Cœur touché de ce que ceux qui étaient ses plus intimes
amis le persécutaient. » En réparation, il lui demandait de souffrir sans
murmurer, de ne point chercher à adoucir ses peines intérieures et de ne perdre
aucune occasion de pratiquer la charité.
Le 12 juin, saint Jean de
Brébeuf la visita en compagnie de saint Joseph qu’elle voyait tout dépité des
désordres dans ce pays dont il est le patron. Il lui témoigna alors que ceux
qui travaillent à porter remède à cette situation lui rendent un bon service.
Le 15 septembre, Mgr de
Laval était de retour à Québec, ses démarches à Versailles couronnées de
succès.
Pourtant, monsieur de
Mésy, le nouveau gouverneur qu’il avait choisi à cause de sa piété, se retourna
contre lui et reprit la vente de l’alcool aux Sauvages. Catherine de
Saint-Augustin redoubla alors ses pénitences. Saint Michel et saint Ignace,
touchés de compassion, lui proposèrent d’intervenir pour atténuer ses peines,
mais elle refusa.
Monsieur de Mésy mourut
prématurément après une courte maladie, malgré les soins de notre sainte
religieuse. Elle assista à son jugement particulier, pria pour le repos de son
âme, obtenant son salut moyennant un long purgatoire d’autant d’années que
d’heures passées en Nouvelle-France, c’est-à-dire un peu plus de cinq mille.
Qui à Québec aurait pu
imaginer que cette religieuse hospitalière modèle, tout occupée à son devoir,
avait contemplé la gloire de l’Immaculée, avait vécu au Ciel les fêtes de la
Nativité, de l’Immaculée Conception, de saint Pierre, de l’Assomption, ou
encore la consécration de la cathédrale, le 11 juillet 1666 ? Son récit de
cette dernière vision serait à méditer au moment où nous fermons nos églises.
En fait, si soixante ans
après l’arrivée des premiers colons, la cathédrale put être consacrée, c’est
que l’Église était fondée durablement sur les rives du Saint-Laurent. La
mission de la sœur Catherine touchait donc à sa fin.
Trois semaines après, le
2 août 1666, elle tomba malade. Saint François de Sales la guérit, ce qui ne
lui convint pas ; elle aurait volontiers fait sienne l’exclamation de
sainte Marguerite-Marie quelques années plus tard à Paray-le-Monial :
« Plus de croix, quelle croix ! »
Puisqu’elle en réclamait,
d’autres tentations l’assaillirent, cette fois de désespoir. Elle allait vivre
ainsi encore une année, sans répit dans ses peines comme dans son dévouement,
mais l’âme extraordinairement en paix.
Le 20 avril 1668, elle
fut prise d’un crachement de sang. Il était temps pour elle d’avoir sa
récompense. En ce printemps, le régiment de Carignan regagnait la France, la
colonie comptait maintenant six mille âmes environ et commençait à être
autosuffisante, l’Église surtout était bien implantée.
Sa mort fut aussi étrange
et déroutante que sa vie. Son mal empira à partir du 3 mai, jour de son
36e anniversaire. Le 7, on lui donna les derniers sacrements. Sa
supérieure, la bonne mère Marie de Saint-Bonaventure, ne la quittait pas, sinon
pour aller prier devant le tabernacle pour implorer sa guérison.
Au milieu de la nuit,
sœur Catherine eut une grande faiblesse. La communauté appelée en hâte fut
témoin d’une extase, elle était ravie en Dieu, son pouls ayant cessé de battre.
Mais, tout d’un coup, retrouvant l’usage de ses sens, elle s’écria :
« J’adore vos divines perfections, ô mon Dieu, j’adore votre divine
justice ! je m’y abandonne de tout mon cœur. » Puis elle regarda ses
sœurs, rayonnante de joie. « Voilà qui va bien, dit-elle
gaiement. Entre cinq et six heures, il y aura du changement dans nos
affaires. En attendant, me voici guérie. On vient de me dire que tous mes maux
sont finis, que tout est fait et qu’il n’y a plus de douleur. »
Elle réclama d’aller à la
chapelle, on le lui refusa ; elle entonna alors le Te Deum. Puis elle
demanda à manger. Elle trouva insuffisant ce qu’on lui servit, mais voulut bien
attendre. Comme elle se sentait fatiguée, on la laissa se reposer. La
communauté se dispersa, heureuse de cette guérison miraculeuse. Restèrent à ses
côtés la supérieure et l’infirmière qui, vers 6 heures, constatèrent que son
âme avait quitté son corps sans que personne ne s’en fût aperçu ! C’était
le 8 mai 1668, jour de la fête de saint Michel qui lui avait promis son
assistance spéciale.
Pas de doute : Dieu
voulait cette colonie de la Nouvelle-France. Les saints qui ont permis ou
affermi cette fondation nous font comprendre son dessein. Aussi doivent-ils
nous servir de modèles pour le combat à mener afin de triompher de ces démons,
et de reprendre leur œuvre.
LA RENAISSANCE
CATHOLIQUE, N° 254 – Novembre 2020. Rédaction : Maison Sainte-Thérèse
Marie-Catherine de Saint-Augustin
Blessed
Marie-Catherine de Saint-Augustin
Also
known as
Catherine Symon of
Longprey
Marie-Catherine Simon de
Longpré
Marie-Catherine Symon de
Longprey
Mary Catherine of Saint
Augustine
Profile
Raised primarily by
her grandparents,
Marie-Catherine was a pious girl noted
for her concern for the poor and sick.
She became a Augustinian canoness regular sister in
the Hospitaller Sisters of the Mercy on 24
October 1644,
taking the name Marie-Catherine de Saint-Augustin and serving in the
Hôtel-Dieu, the hospital that
the Order operated
in Bayeux, France.
In 1648 she
volunteered to help establish the hospital, Hôtel-Dieu
de Québec, to provide medical services to the region around Quebec in New
France. While travelling,
Sister Marie-Catherine became severely ill;
she attributed her cure to
the intercession of the Blessed
Virgin Mary. At the new hospital,
while serving as the organization’s treasurer,
she was known for caring for the physical and spiritual well-being of her patients.
She learned the languages of the area First
Peoples in order to better care for them. Novice mistress to the
new Augustinians brought
to the order by
the work of the sisters. She spent her spare time in prayer and
penance in support of the hospital mission.
For her endless work and devotion, Mother Catherine is honoured as one of the
six founders of the Catholic
Church in Canada.
Born
3
May 1632 in
Saint-Sauveur-le-Vicomte, Normandy, France
8
May 1668 in
the Hôtel-Dieu de Québec, Québec City, New France (modern Canada)
of natural causes
relics enshrined at
the Centre Catherine-de-Saint-Augustin next to the Hôtel-Dieu de Québec
9
June 1984 by Pope John
Paul II (decree of heroic virtues)
23
April 1989 by Pope John
Paul II
Additional
Information
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
site in english
Augustinian Canons
Augustinians of the Midwest United States
Canadian Conference of Catholic Bishops
Centre Catherine-de-Saint-Augustin
images
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
Michael for the Triumph of the Immaculate
Shadows on the Rock, by Willa Cather
sites
en français
Augustines de la Misericode
de Jesus
Encyclopedie du Patrimoine Culturel de l’Amerique Française
Homélie de béatification du Pape Saint Jean-Paul II
siti
in italiano
Associazione Storico-Culturale San Agostino
Dicastero delle Cause dei Santi
Il santo del giorno, v2, by Enrico Pepe
strony
w jezyku polskim
MLA
Citation
“Blessed Marie-Catherine
de Saint-Augustin“. CatholicSaints.Info. 8 May 2024. Web. 25 February
2025. <https://catholicsaints.info/blessed-marie-catherine-de-saint-augustin/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/blessed-marie-catherine-de-saint-augustin/
Beatification of
Catherine of Saint Augustine
May 8, 2021
(What follows is an excerpt from the homily of
Pope Saint John Paul II beatifying
Mother Catherine of Saint Augustine along with four others on April
23, 1989, in Canada’s ‘other’ official language. The Pope delivered the
address, raising four others to the altars, in at least three different
languages, fluently. If there is time, we may offer a translation, but, for
those of us who might muddle through, here are the words in Catherine’s own
mother tongue)
5. “Come io ho amato
voi”.
“Comme je vous ai aimés”:
telle est la règle de l’amour des chrétiens: se laisser saisir par le Christ,
aimer avec lui, modeler toutes ses actions sur son infinie générosité.
Marie-Catherine de
Saint-Augustin fut animée d’un tel amour. Très tôt, elle répondit à l’appel du
Seigneur, sans réserve, humblement fidèle à toute l’exigence spirituelle,
communautaire apostolique et charitable qui marquait la vie des Augustines de
la Miséricorde. Elle a su “être à Dieu et n’avoir rien à cœur que son service”.
Dans le secret de son
âme, il lui fut donné d’être sans cesse présente à Dieu, au Christ rédempteur.
Elle demeurait unie au Sacré-Cœur de Jésus et donnait toute sa confiance au
Saint Cœur de Marie. Les tourments douloureux de la tentation ne purent
atteindre sa sérénité, ni affaiblir une expérience mystique hors du commun.
Mais sa souffrance intime et cachée, elle l’acceptait en “prenant sur soi les
misères et les maux des autres”. Face aux péchés des hommes, sa réponse était
le sacrifice d’elle-même, en union avec la Croix du Sauveur, pour “gagner les
cœurs à Dieu”.
Dans un désir
missionnaire ardent, elle rejoignit ses Sœurs au Canada, pays qu’elle aima de
toutes ses forces. Apôtre infatigable, elle fut aussi généreuse à remplir de lourdes
charges qu’infiniment habile et patiente à soigner avec amour les malades. Dans
le printemps spirituel du premier âge de l’Eglise au Canada, on peut inscrire
parmi les “fondateurs” Marie-Catherine, cette religieuse dont “la main aussi
bien que le cœur n’étaient que charité”.
SOURCE : https://catholicinsight.com/pope-john-pauls-beatification-of-catherine-of-saint-augustine/
Blessed Catherine de
St-Augustin
Written by Thérèse Tardif on Thursday, 01 May 2008. Posted
in Saints
& Blessed
MISSIONARY "IN
CANADA" AT AGE 16
On April 23, 1989, France
and Quebec had the joy of seeing Marie Catherine of Saint Augustine (Catherine
of Longpré) raised to the altar, the Augustinian Hospitaller Sister of the
Mercy of Jesus of the "Hotel Dieu" in Quebec City. She was nicknamed
"co-foundress of the Catholic Church in Canada." A French flower that
blossomed in Canada, she was declared "blessed" in Rome by His
Holiness Pope John Paul II.
A French flower
Catherine of Longpré was
born on May 3, 1632, at St. Sauveur le Vicomte in Normandy, France. Catherine
was baptized in her parish church dedicated to Saint John the Baptist, future
patron of French Canadians.
Catherine’s parents had
several children, for that reason her maternal grandmother took her home and
took care of her education. In her grandparent’s home they received the poor,
the disinherited, and the sick. Catherine grew up amidst this charitable
school. Barely three and a half years of age, the child already burned with an
ardent desire to accomplish the Will of God in all things. She did nothing
without asking permission from a picture of the Blessed Virgin and she reveals
in her journal that this Good Mother answered her prayers, and that she played
with the Child Jesus.
At ten years of age she
signed in blood, her total consecration to the Blessed Virgin, an act she
composed herself. In 1643, Saint John Eudes came to preach a mission at Saint
Sauveur and predicted to Catherine that she would be a religious.
On October 7, 1644, our
young heroine and her sister, knocked at the door of the "Hotel Dieu"
in Bayeux with the intention of consecrating themselves totally to God and to
His works in the Institute of the Augustinian Hospitaller Sisters of the Mercy
of Jesus. On October 24, 1646, she took the religious habit, at the same time
as her grandmother who, having been widowed, went to join her in the monastery.
She took the name of Sister Marie Catherine of St. Augustine.
Canadian Epic
It was the time of the
great Canadian Epic. Sister Marie Catherine hears about it and she nurtures the
idea of joining these pioneers in this savage country. She signs her engagement
to go to Canada on April 12, 1648.
The ship "The
Cardinal" that carries our heroine sails on May 31, 1648. The crossing is
dangerous and long, it lasted 3 months. Illness causes many deaths. Sister
Marie Catherine herself falls ill to the incurable disease. She was going to
die; she saw a horrible dragon attacking her. However, God wants her in Canada,
He watches over her and the Blessed Virgin cures her so the dragon flees.
"The Cardinal"
anchors in Quebec City on August 19, 1648. All the tribes, except the Iroquois,
are friendly with the French.
There are eleven
Ursulines who are teaching the French and Indian girls. And the Hospitaller
Sisters, who number five when Sister Marie Catherine arrived, take care of the
sick. They had to endure the rigors of the Canadian winters, bad food, lack of
necessities, continuous fear of the Iroquois and total isolation from
civilization across the ocean.
To work
Having arrived in
QuebecCity, Sister Marie Catherine courageously goes to work, sharing the hard
work of the forefathers and learning the Indian languages. She quickly
manifests good nursing qualities and shows a remarkable common sense, and all
love her. She acts in the bosom of the Community as economist, mistress of
novices and director general of the hospital, being entirely devoted to the
sick and the dispossessed. The Superior, Mother Saint Bonaventure rejoiced to
have Sister Marie Catherine, she was such a dependable person of such high
perfection.
On March 16, 1649, Father
Jean de Brebeuf is martyred by the Iroquois. He is 56 years old. His only wish
was to pour out his blood for Jesus Christ. Sister Marie Catherine is guided in
her ascension towards sanctity by Father Paul Raguenau, superior of the
"Hotel Dieu" and one of the greatest apostles of New France; and also
by Father Jean de Brebeuf who appears to her frequently.
Because of her grace and
charity, our young hospitaller nun swiftly wins the friendship of the Indians.
She teaches them the catechism. She even faces death with courage. In 1651, she
writes admirable letters to the vicar-general of Bayeux: "We are
between life and death. No one is sure of being guaranteed escape from the fury
of the barbarians. All this, I assure you, does not frighten me. I feel my
heart disposed towards suffering for all that will please my Good Master to
send me…"
In 1652, Sister Marie
Catherine is assailed by two temptations: impurity and returning to France. She
valiantly fights the first by prayer, fasting, discipline, sleeping on a hard
bed, etc. As for the temptation to leave Canada, she responds by a perpetual
vow to remain in her adopted country.
Sister Marie Catherine is
blessed with many ecstasies and visions: visions of the Blessed Virgin at Her
Assumption, beautiful visions of the Marian City in Paradise, frequent visions
of Our Lord, of Saint Michael, Saint Joseph, and Father de Brebeuf, whom God
Himself gives her as spiritual director. She also receives visions of the souls
in Purgatory that she saved; visions of consciences and of persons who died in
France whose deaths she announces in Canada before the news can arrive by boat.
Bishop de Laval
Bishop de Laval is
appointed apostolic vicar of Canada on June 24, 1658 (Feast of Saint John the
Baptist), and consecrated bishop on December 8, (Feast of the Immaculate
Conception). He arrives in Quebec City on June 9, 1659.
On August 24, (Feast of
Saint Bartholomew) of the same year, he administers the sacrament of
Confirmation to Sister Marie Catherine and 100 Indians. At this time, Sister
Marie Catherine sees the heavens unfold in a scene of the sacrament of
Confirmation, in a mystical way.
Bishop de Laval already
understands the holy treasure that the "Hotel Dieu" has in the person
of Sister Marie Catherine; he consults her often and recommends to her prayers
the most important affairs of the diocese.
Obsession by the devils
In 1660, one possessed by
the devil was given into the good care of Sister Marie Catherine. The devils,
enraged against the holy religious, appeared to her and beat her terribly. They
gave her an awful aversion to Communion. And when she prayed for sinners, God
permitted that she be like a prison where the devils are forced to live,
thereby they could do no evil to others.
Earthquake
The firewater trade
erupted like a plague on New France. Bishop de Laval decided to return to
France to have recourse to the authority of the King.
Sister Marie Catherine
saw Our Lord very angry, so she prayed for the conversion of the guilty parties
and increased her penances.
On February 5, 1663,
there began the amazing earthquake across all of Canada that lasted seven long
months. God granted Sister Marie Catherine the vision of the earthquake in
Canada before it took place, in order to incite her to pray and to offer herself
as a holocaust for the sins of the people. During the earthquake, she offered
herself as a holocaust, so finally God allowed Himself to be touched and
permitted all the people to convert and despite violent quakes of 6.9, there
was no loss of life.
Our Lord scourged
Sister Marie Catherine
saw Our Lord scourged and covered with blood. The hate the devils inspire in
her against God changes into love so strong and so tender that she is
completely transformed by it and she conceives a very strong horror of sin.
She also offers her
sufferings for the souls in Purgatory and delivers many of them.
Sister Marie Catherine
obtains through her prayers and her sufferings the conversion of the governor
of New France, Mr. de Mésy, who gave free reign to the firewater trade. Would
that she also obtained the conversion of our ministers and deputies today!
Model of the hospitaller
sister at the bedside of the sick, even as she gave them every care for the
body, she was a thousand times more preoccupied with the salvation of their
souls. She asked God to obtain the favor that no one from her hospital would
die without being in the state of grace.
Heaven opens
April 20, 1668, she
begins to spit blood. She died on May 8, 1668, Feast of Saint Michael the
Archangel. The beautiful soul of Sister Marie Catherine flew to Heaven at the
"Hotel Dieu" in Quebec at the age of 36. The body of the holy
hospitaller sister was exposed in the chapel of the "Hotel Dieu".
"Her countenance, says the ‘Relation des Jesuites’ stayed like that of a
person who was in contemplation." All the people of Quebec City who
visited the body of the saint testified to this marvel.
For having offered her
life for the Church and the salvation of New France, Marie Catherine of Saint
Augustine is considered the cofounder of the Church in Canada. Pope John Paul
II proclaimed her "blessed" on April 23, 1989.
Our country founded by
saints
Yes, our country was
founded by the blood of martyrs, the holocaust of the saints and the sweat of
our settlers. Those who took possession of it did so in the name of Christ.
We can say the same for
New France as Cardinal Pie said for France:
"Jesus Christ is the
cornerstone of our country, the summary of our history, Jesus Christ, is all
our future…"
Source: Documents from
the Catherine de Saint-Augustin Center, 32 Charlevoix, Quebec, QC, G1R 3R9 –
Tel. 418-692-2492
SOURCE : http://www.michaeljournal.org/articles/roman-catholic-church/item/blessed-catherine-de-st-augustin
Blessed Catherine of St.
Augustine
Virgin
(1632-1668)
A young future missionary
to New France, Catherine de Longpré, in religion Sister Marie-Catherine of
Saint Augustine, was a nursing nun in the community of the Hospitaler Sisters
of Saint Augustine in Evreux. Born in France in 1632, she went to Quebec at the
age of sixteen. Having offered her life for the sick and the sanctification of
souls, she found in Quebec City a newly-established and very poor hospital,
where she would labor for twenty years with unfailing devotion and courage.
Blessed Catherine's physical
and moral sufferings increased to a measure which few Saints have surpassed;
she was chosen as a victim by God for the expiation of sins, in this territory
which He destined for Himself in a particular way. To sustain her in the
terrible obsessions which she endured, to preserve other souls who could not
have withstood hell's assaults, she was given for her heavenly spiritual
director, Saint John de Brebeuf, the North American martyr who had died not
long before, in what is now Ontario. The entire history of her interior life
was written by her confessor, the Jesuit Paul Ragueneau, who had been a friend
of the great Martyr and had labored with him. Father Ragueneau recognized as
authentic his fellow Jesuit's spiritual role in the life of this remarkable
religious.
The sale of alcoholic
beverages to the Indians in exchange for furs was a grievous abuse which the
saintly first bishop of Quebec, Monsignor Francis Montmorency de Laval, was
striving to abolish; sins of the tongue, immodesty and impiety were rampant in
the city and surroundings. Monsignor de Laval recognized in Sister Catherine a
soul of predilection, and he often asked her intercession for particular
persons, for the colony and the Indians, whose souls were his great concern, as
they were also of his clergy and missionaries. She, for her part, complied by
her prayers and sacrifices, and saw in vision how the demons of hell were
working for the ruin of the colony, in various places and in various ways. A
spiritual battle of great proportions was underway, to win Canada for Christ.
Blessed Catherine died at
the age of 36, saying shortly before she expired: My God, I adore Your divine
perfections; I adore Your divine Justice; I abandon myself to it with my whole
heart. One of the great mystics of the Church, her life remains a prodigy of
sacrifice and love, a gold mine of doctrine for those who seek understanding of
God's ways with His Saints and His people.
Fr. Paul Ragueneau,
S.J., La vie de la Mère Catherine de Saint Augustin, (F. Lambert:
Paris, 1671). Reprinted in Quebec City, 1923, by the Augustinian nuns.
SOURCE : http://sanctoral.com/en/saints/blessed_catherine_of_st_augustine.html
Plaque
de Marie-Catherine de Saint-Augustin, monastère des Augustines de
l'Hôtel-Dieu-de-Québec, patrimoine-culturel.gouv.qc.ca.
Texte de la plaque : « Marie-Catherine de Saint-Augustin 1632-1668,
co-fondatrice de l'église canadienne
Catherine
de Longpré naît à Saint-Sauveur-le-Vicomte en Normandie. À douze ans et demi,
elle entre au monastère des Augustines à Bayeux. À quartoze ans, elle s'offre
pour aller évangéliser en Nouvelle-France. Le 31 mai 1648, elle quitte son pays
et arrive à Kébec pour continuer l'oeuvre des fondatrices commencée en 1639.
Marie-Catherine consacre toute sa vie au service des pauvres et des malades. »
« Co-Foundress
of the Church of Canada Catherine de Longpré was born in
Saint-Sauveur-le-Vicomte in Normandy. At the age of twelve and half, she
entered the Augustinian Monastery of Bayeux. When fourteen years olf, she
volunteered for the evangelization of New France. She left her country and
arrived in Kébec on may 31, 1648 to continue the work of the foundresses begun
in 1639. Marie-Catherine consacrated her whole life to the service of the poor
and the sick. »
8 MAY
Blessed Marie-Catherine
de Saint-Augustin, AMJ
Catherine of
Saint-Augustin was born on May 3, 1632, in Saint-Sauveur-le-Vicomte, Normandy
(France). She is raised by her maternal grandparents who are used to offer
hospitality to the poor and sick and teach Catherine the virtue of charity. As
early as age three, she expresses a strong desire to do God’s will and at age
five she has strong mystical prayer experiences. When she is only eight, she
understands that the Holy Spirit is calling her to be a saint and at age ten
she writes a note giving herself to “Lady Mary”.
Catherine is a witty and
attractive girl and has a cheerful character. Despite her enjoyment of worldly
life, when she is twelve, she decides to enter the community of Hotel-Dieu of
Bayeux, which is directed by the Augustinian nuns, Hospital Sisters of the
Mercy of Jesus. She enters their novitiate on October 24, 1646, taking the name
in religion of Catherine of St. Augustin. When she is fifteen, she offers
herself for the Canada mission and promises “to live and die in Canada if God
will open its door” for her. She makes solemn profession as a nun on May 4,
1648, in Nantes, and sets sail for Canada on May 27.
The ship arrives in
Quebec on August 19. Catherine learns the languages of the First Nations people
and looks after the sick. In the spring of 1649, she adopts as her model Saint
Jean de Brebeuf, who has just been martyred. Between 1654 and 1668 she fills,
one after the other, the offices of treasurer, director of the hospital and
novice director for her community. Catherine continues to experience deep
prayer and, at the same time, inner temptations cause her great turmoil. She
often has health problems. In 1654 she promises to remain in Canada and, in
1658, she offers herself in a spirit of reparation for the salvation of New
France. In 1665 she promises to work for “everything that I know to be most
perfect and for the greater glory of God”. She gets sick and dies on May 8,
1668. She was beatified on April 23, 1989.
LINK: http://www.augustines.org
QUOTATION:
I offered myself to the
Divine Majesty to serve him as a victim whenever it pleased him; I took no care
for my life or my possessions. I only want God to dispose of them according to
his holy will.
SOURCE : https://crc-canada.org/en/biographies/bienheureuse-marie-catherine-de-saint-augustin-amj/
Paul
Ragueneau (1608-1680). La vie de la mère Catherine de Saint Augustin,
Paris: 1671, *FC6.R1286.671v,
Houghton Library, Harvard University
SIMON DE LONGPRÉ,
MARIE-CATHERINE DE, dite de Saint-Augustin, nun of the Hôtel-Dieu of
Quebec, daughter of Jacques Simon, Sieur de Longpré, and of Françoise Jourdan;
b. 3 May 1632 at Saint-Sauveur-le-Vicomte (Lower Normandy);
d. 8 May 1668 at Quebec.
A precocious child,
Catherine grew up under the care of her grandmother and her maternal
grandfather, M. de Launé-Jourdan, “a man of prayer and grand almoner,
whose virtue has been appreciated by everyone.” At the age of three she showed
herself to be imbued with a desire for the heroic and the absolute, and asked
how she might in all things do God’s will. Her spiritual adviser, the Jesuit
Father Malherbe, explained this to her in the presence of a pauper covered with
sores. Catherine concluded from his illustration that it is easier to find God
in humiliation and suffering than in prosperity. The tiny tot then began, “with
unbelievable earnestness,” to wish for “many maladies.” An ear infection that
degenerated into bone decay started to torment her. Catherine undertook to
accept everything joyfully and she was cured, despite the treatments of the
surgeons of the period, wretched quacks whom Molière rightly held up to
ridicule. Without turning a hair, Father Paul Ragueneau describes one of these
“operators” in the act of pouring red-hot ashes into the ears of Mlle de
Longpré.
At the age of ten,
“unaided by any visible person,” Catherine composed a “Donation” to the Blessed
Virgin, a text worthy of an adult. Like her contemporaries in the first part of
the 17th century, the little girl affirmed her yearning for epic deeds. And so
her impetuosity burst forth in uncompromising formulas: “Remove from my heart
every impurity, let me die now rather than allow my heart and soul to be soiled
by the slightest blemish.”
Despite their
predisposition to panegyrize, the hagiographers record a complete reversal of
Catherine’s attitude. Was this a normal adolescent crisis, or an awareness of
her deep and engaging femininity? Catherine realized that she was pretty,
intelligent, and attractive, and made use of her charms to conquer those about
her. To some extent she imitated the precious ladies of the Hôtel de
Rambouillet; she sang love songs, and read novels, perhaps L’Astrée and Polexandre.
In summarizing this brief period of exuberance, Catherine wrote: “I took
pleasure then in being loved and in seeking friendship without wanting to
appear to be doing so; on the contrary, I gave the appearance of much severity,
in order to be considered an independent thinker.”
When she was twelve and a
half, Catherine underwent a “bad shakeup”: she felt that God was calling her to
the cloister, but she balked, because the world attracted her. “I tried,” she
said, “to stifle it all by seeking diversions.” But ever pursued by her obsession
with pleasing God, she became a Hospitaller of Bayeux on
7 October 1644, joining her elder sister there. Thinking herself “too
young and too small” to make a final decision, she jauntily notified the
authorities of the hospital that she was not coming to the noviciate with the
express intention of staying there, “but merely to try it out and to see
something of how the nuns live.” She was put to the test “twofold,” for fear
that her vocation might have sprung from a desire for human esteem. Catherine
remained firm, however, and openly challenged the mistress of novices: “Do what
you like to me, you will not make me give up the nun’s habit and I will not
leave here except to go to Canada.”
These prophetic words
were not long in being fulfilled. The Hospitallers of Quebec were at that
moment requesting reinforcements from their Mothers in France. The two de
Longpré sisters were among the first to offer themselves, especially Catherine
who was not old enough to make her profession. Her family became alarmed. The
older sister yielded to her parents’ entreaties, but the younger one resisted
all pressures. M. de Longpré became annoyed and “petitioned the court” to
prevent his daughter’s departure. The novice was adamant and vowed to live and
die in Canada if God would let her go there. Her father softened and gave his
consent. The nuns, for their part, were reluctant to lose a recruit who gave
promise of rendering such great services to the Bayeux convent. At last
Catherine took ship for Quebec. She was not yet 16, the minimum age for
profession. She was allowed to take ordinary vows, which she did in the chapel
of Notre-Dame-de-Toute-Joie at Nantes. At sea she almost died of the plague.
After three months on the ocean, she reached New France on 19 Aug. 1648.
At this period Quebec was
only a little town in the midst of barbarism. Catherine was lodged in an
Hôtel-Dieu that seemed “more like a hut than a hospital.” And what an
atmosphere there was in the country! The Iroquois were massacring the Hurons,
martyring the missionaries, burning the dwellings, and threatening to destroy
the colony. In a letter dated 9 Nov. 1651, Mother Catherine
wrote: “We are in no hurry to finish the rest of our buildings, because of our
uncertainty whether we shall be staying here for long.”
Mother Catherine
soon established for herself a reputation as an exemplary nun: she was
considered to be a treasure, she was loved and was thought to be perfect by
nature. But her health was so fragile that the Hospitallers of Bayeux became
concerned and invited her to return to France. The young nun declined these
offers: “I am too much absorbed in Canada,” she exclaimed, “to be able to tear
myself away. Believe, me, my dear aunt, only death or a general upheaval in
this country can break this bond.”
We find her becoming in
turn depositary (1659), senior Hospitaller (1663), and mistress of novices
(1665). In 1668 the community contemplated electing her superior, but on
20 April of that year she began spitting blood. On 8 May, she died at
the age of 36.
After 1668,
Mother Catherine’s secrets were brought to light. In Canada, even in
Europe, there was talk of the extraordinary occurrences at the Hôtel-Dieu in
Quebec. In 1671 Father Paul Ragueneau published La vie de Mère
Catherine de Saint-Augustin. At once the public penetrated into the
innermost existence of the young nun. Until then she had appeared to be at
peace with this world and the next; but suddenly a host of disturbing things
were learned about this Hospitaller who had seemed so serene and so intent upon
passing unnoticed. What a price she had paid for her saintliness! God had
allowed her to be possessed, that is, to be tormented in visible and external
fashion by the devil. At times, says Ragueneau, so great a horde of demons
assailed Mother Catherine that they seemed as numerous “as the specks one
sees in the air in sunlight” (p.160). In the presence of these dark angels, she
underwent a kind of psychological dissociation from herself: despite her
refined nature she was cohabiting with depraved beings. This ontological
torture was aggravated by a sort of moral dualism: on the one hand she felt an
unspeakable loathing for the slightest impurity; on the other hand she felt as
if sin were imprinted in her heart and she regretted that she was not utterly
impious, not “fully and completely like the demons” (p.125). It is not
surprising that she skirted the abyss of despair: “I experienced a violent
desire to be damned without delay” (pp.206–7).
Instead of crying for
help and begging for deliverance, Mother Catherine advanced to the limit
of magnanimity and uttered this pathetic prayer: “My Saviour and my All! If the
demons’ sojourn in my body is pleasing in your sight, I am willing that they
should stay there as long as you wish; provided that sin does not creep in with
them, I fear nothing, and I hope that you will grant me grace to love you for
all eternity, even though I were in the depths of hell.” (P.50)
Catherine de
Saint-Augustin tells that God gave her as director the Jesuit Father Jean
de Brébeuf, another
native of Bayeux, who had died in 1649. This missionary had never during his
lifetime met Mother Catherine de Saint-Augustin. The nun says that from
1662 on, she frequently received visits from this blessed Jesuit, who was
entrusted with guiding, comforting, and at times restraining her in her
mortifications. But on certain days even he seemed to elude her. To win him to
her, Mother Catherine spoke to him with childlike simplicity: “How happy I
am, Father, that you are deriving some small joy and satisfaction now from
seeing me thus crucified: be vexed with me as much as you like; I shall always
look upon you and love you as my kind and charitable Father.” (P.207.)
On many occasions
Mother Catherine stated that it was for Canada, which was in danger of
undergoing grave punishments for the crimes being committed there, that she was
enduring suffering. This role of assumed victim for the colony has placed
Mother Catherine among the founders of the Canadian Church. While others
overcame the forest, the rivers, the winter and the Indians,
Mother Catherine bore the sins of her adopted country and grappled in
close quarters with the powers of darkness.
What are we to think of
these unusual revelations? In the first place, Father Ragueneau recounts them
in uninspired fashion, in the style of the ancient hagiographers who were more
skilful in giving a distaste for virture than in effectively presenting their
personages. This first biographer of Mother Catherine advises us, however,
that he composed the Vie from the Hospitaller’s own “Journal.” Since
the latter document has disappeared, internal criticism is required to evaluate
Father Ragueneau’s work. Until this scientific study is made, there are left to
us a number of pieces of testimony in Mother Catherine’s favour: the
opinions of contemporaries who concur in their praise of the heroic nun.
First of all, the Annales
de l’Hôtel-Dieu de Québec published an obituary notice which should be
mentioned. Let us note this paragraph: “This dear Mother died in odour of
sanctity, 8 May 1668, aged 36 years and 5 days, universally mourned
by the whole Community and the whole colony as a soul who brought great
blessings upon this poor land. She spent 20 years in Canada, where she was a
source of great edification to everyone and gave great glory to God by the
heroic acts of virtue she accomplished there, although externally she led an
ordinary life that carefully concealed the treasures of grace that God had
bestowed upon her.”
Further on, the annalist
noted that the Vie had the merit of displeasing the members of Port
Royal “who contemplated submitting it to the Sorbonne” apparently in the hope
of having it condemned.
Here is how
Mother Marie Forestier de
Saint-Bonaventure, superior of the Hôtel-Dieu in 1668, announced the death of
her daughter in religion to the Hospitallers of Bayeux: “We cannot possibly
convey to you our sentiments at such a loss, for we have lost what we shall
never regain, the best and most lovable person one might ever hope to see: the
best formed and most attractive disposition one can conceive of; a girl who was
as quiet, charitable, and prudent as anyone could imagine: her virtue was as
exceptional as God’s behaviour with her was unusual. Our grief is so legitimate
and so palpable that we can speak of it and think of it only with tears.”
Bishop François
de Laval* for
his part wrote personally to the Superior of the Hospitallers of Bayeux: “My
dear Mother, there is every reason to glorify God for the course of action he
has followed with respect to our Sister Catherine de Saint-Augustin. She
was a soul he had chosen in order to impart to her very great and very special
blessings. Her saintliness will be better known in heaven than in this life,
for assuredly she is exceptional. She has accomplished much and suffered much
with inviolable faithfulness and with a courage that was above the ordinary:
her love for her fellow man was able to take in anything, no matter how
difficult. I have no need of the extraordinary things which took place within
her in order to be convinced of her saintliness; her real virtues make it
perfectly known to me.”
His interest aroused by
all the marvellous stories which were circulating about Mother Catherine,
Father Joseph-Antoine Poncet de La Rivière, a former missionary in New
France, consulted Marie de l’Incarnation. [see Guyart].
After the burning of her monastery (30 Dec. 1650), the latter had
lived for three weeks at the Hôtel-Dieu in Quebec. This stay had allowed her to
meet Mother Catherine and to develop an admiration for her.
Mother Marie de l’Incarnation was nevertheless cautious in her reply to
Father Poncet: “I am quite unable to tell you my feeling about such
extraordinary matters, as you ask me to, and I beg you to excuse me from doing
so, seeing that persons of learning and virtue are suspending judgment on the
question and are continuing in doubt, not daring to give credence to unusual
visions of this type. Reverend Father Ragueneau is a scholar in these
matters and he considers her blessed, because she has always been faithful in
her duty, and has never yielded to the demon, over whom she has always been
victorious. I am of the opinion that this fidelity in her obligations and her
struggles makes her great in heaven, and I rely on that more readily than on
the visions that I hear about. And what has further astonished persons of
virtue and experience is the fact that she never said a word about her
behaviour to her superior, who is a very enlightened person of great,
experience and of exceptional virtue.” Further on, Marie de l’Incarnation was
more explicit: “It was not for lack of loyalty or submissiveness that she kept
all that secret, but because of the order she had received from her directors
in view of the nature of her case which might well have been upsetting.”
By the overflowing
activity of her life as well as by her discretion and her good humour,
Mother Catherine proved that she was by no means a hysterical woman. Aware
that he was writing a book likely to arouse controversy, Father Ragueneau began
it by a foreword. In this preliminary vindication, Mother Catherine
appeared as a well-balanced person, secure from all the snares of the
imagination. The Vie began with a symbolic picture engraved at
Bishop Laval’s request. At the bottom were to be seen Satan and the souls
in purgatory; in the centre, angels helped Mother Catherine to support a
large cross; in the sky Father Brébeuf was holding a palm in his hand; at the
very top were the Virgin and Our Lord. This picture is a sort of condensed
biography, which makes no impression on the 20th century. Instead of this
complicated iconography, we prefer the likeness of the delicate face of
Mother Catherine de Longpré that adorns the little private chapel in the
Hôtel-Dieu in Quebec. Lively and wide-awake, this delightful young Norman girl
hurled herself into paradise at a heroic pace. She must be depicted above all
as a missionary on foreign soil, as a nurse, as an enterprising woman who died
with a “Te Deum” on her lips. In that way she will emerge gloriously from the
shadows, reassuring both theologians and psychiatrists.
Marie Guyart de l’Incarnation, Lettres (Martin); Lettres (Richaudeau). JR (Thwaites), XXXII. Juchereau, Annales (Jamet). Paul Ragueneau, La vie de Mère Catherine de Saint-Augustin (Paris, 1671). P.-G. Roy, La Fille de Québec, I, 207–8. Les Ursulines de Québec, I, 9.
© 1966–2017 University
of Toronto/Université Laval
SOURCE : http://biographi.ca/en/bio/simon_de_longpre_marie_catherine_de_1F.html
THE LIFE AND SPIRITUALITY
OF BLESSED CATHERINE OF SAINT AUGUSTINE
Wednesday, May 06 2015
On May 8, the Church in
Canada celebrates the life and witness of Blessed Catherine of Saint Augustine.
When she was 12 she decided to enter the community of Hôtel-Dieu of Bayeux,
which was directed by Augustinian nuns, the Hospital Sisters of the Mercy of
Jesus. Later, she offered herself for the Canada mission and promised "to
live and die in Canada if God would open its door" for her. She made
solemn profession as a nun at age 16 on May 4, 1648, in Nantes and set sail for
Canada on May 27. The ship arrived in Quebec City on August 19. Catherine set
about learning the languages of the First Nations people, and looked after the
sick. She is considered a co-founder of the Church in Canada and was beatified
on April 23, 1989, by Saint John Paul II. The principal text outlining her life
and spirituality which has been posted on the CCCB Website is a translation
from the liturgical booklets issued by the French Sector Commission for Liturgy
and the Sacraments for each Canadian Saint and Blessed. Printed copies of the
complete booklets in French are on sale from CCCB Publications.
The following outline of
her life and spirituality is part of an initiative by the Canadian Conference
of Catholic Bishops (CCCB) to celebrate the Year of Consecrated Life. The CCCB
English Sector Office for Evangelization and Catechesis has developed
catechetical resources on the life and spirituality of Blessed Catherine of
Saint Augustine.
Link to the biography of Blessed Catherine of Saint Augustine
(PDF)
Link to catechetical resources in English
Link to the website of the Centre of Catherine of Saint
Augustine
Last Updated on
Wednesday, May 06 2015
Blessed Marie Catherine
of Saint Augustine
Monday, May 8th, 2000 at
9:00 am
In his homily on the day
of the beatification of Blessed Marie Catherine Pope John Paul II said: “Among
the founders of the Church of Canada in its spiritual springtime can be
numbered Marie Catherine, this Augustinian whose hand, as well as her heart, was
nothing other than charity.”
Catherine de Longpre was
born at Saint Saveur near Cherbourg, France, on 3 May 1632. On the advice of
Saint John Eudes she became a postulant in the Hospital of Hotel-Dieux and in
1644 took the habit of the Augustinian Hospitaller Sisters of the Mercy of
Jesus. To the displeasure of her family, she volunteered for the mission of her
community in Quebec, Canada, and arrived there on 19 August 1648. Her father
went so far in his opposition as to present a petition in the courts to stop
her. Because she had received an excellent education from her relatives, and as
she was of an affectionate disposition and very ardent, Catherine felt for them
an extreme gratitude and tenderness. None the less she was resolved to live and
die in Canada in service to the poor and sick. Her farther later underwent a
change of heart.
Conscious of the great
numbers of people who had grown distant from their faith in her adopted
country, Catherine offered herself as a victim for sinners, hiding from everyone
the debilitating illness which she bore patiently until her death on 8 March
1668 at the age of thirty-six. For sixteen years she had also suffered periods
of spiritual dryness and abandonment, temptation, and extreme destitution. It
was only after her death that the extent of her suffering and the depth of the
holiness became known, even to the sisters of her community.
In the circular letter
notifying the sisters in France of Catherine’s death, the superior of the
Quebec mission stated “Her outward bearing had a charm that was the most
attractive and winning in the world: it was impossible to see her and not love
her. Her nature was one of the most perfect that could have been desired:
prudent, with simplicity, keen of perception, without curiosity; sweet and
gracious, without flattery; invincible in her patience; tireless in her
charity; amiable to all, without undue attachment to any; humble, without being
mean-spirited; courageous, without any haughtiness.”
She was beatified by Pope
John Paul II on Easter Sunday, 23 April 1989. Blessed Marie Catherine’s feast
is celebrated on 8 May.
Rotelle, John, Book
of Augustinian Saints, Augustinian Press 2000
Blessed Catherine of
Saint Augustine, Foundress of Canada
We have celebrated a
number of ‘Catherines’ of late in our liturgical calendar, two of them
Canadian: Kateri Tekakwitha on April 17th, the native convert who adopted the
name of Catherine of Siena, whose feast was on April 29th, the day Kateri
was baptized. Now today we commemorate Blessed Catherine of Saint
Augustine (+1688), one of the ‘six founders’ of the Church in
Canada. Saint Franҫois de Laval, whose feast we celebrated a couple of
days ago on May 6th, is also amongst that august number, the first episcopus of
the vast diocese of ‘Quebec’ (even more extensive than Quebec is now).
Catherine de Simon de
Longpré, as she was born on May 3, 1632, in Normandy, France, as the missions
to ‘New France’ were beginning, (the colony in what would become Canada had
been officially founded in 1608, with missionaries soon afterward). She chose her
vocation decisively and early, as should ideally be the case, giving her life
to God at the tender age of 16 (then, a more mature age than now, when the
devotion of most 16 year-olds tends more to FaceBook and Instagram than to
missionary orders and evangelizing the new world!). Catherine joined the
Canonesses of Saint Augustine of the Mercy of Jesus, choosing the name of the
great bishop of Hippo as her name in religion.
Her order was the first
to send consecrated female religious to the far-off and austere colony on the
rugged and rocky shores of Quebec, and she arrived here in 1648 in the midst of
political and cultural turmoil, a year before the great saints Jean de Brebeuf
and Gabriel Lalemant met their horrific martyrdom at the hands of the Iroquois in
Midland, 800 miles to the west. Sister Catherine devoted her life to the
colonists and natives, with concentrated effort learning the latter’s language,
offering up prayers and penances for her spiritual and apostolic work. She fell
gravely ill upon her arrival, and her cure at the intercession of the Blessed
Virgin she considered miraculous.
Sister Catherine was one
of the founders of Hotel-Dieu hospital, spending her life tending to the needs
of the patients in body and soul. The hospital is still going strong,
technologically more advanced, but apostolically and spiritually not quite what
it once was. The good sister was always of cheerful and hopeful disposition,
even in the most trying of circumstances – a fruit of her deep asceticism – and
went to her eternal reward on this day in 1668 at the age of 36 at the hospital
she had helped found, universally venerated as a saint, and beatified by Pope
Saint John Paul II in 1989.
Santa Catherina, ora pro
nobis, that, in these times of grave spiritual doubt and angst, Canada may
discover the original source of her strength and vitality, the great enduring
power of Faith, so that what she was once was, and she may yet be again.
SOURCE : https://catholicinsight.com/blessed-catherine-of-saint-augustine-foundress-of-canada/
Marie-Catherine de Saint-Augustin
Beata Maria Caterina di
Sant’Agostino (Catherine Simon de Longpré) Vergine
Saint-Sauveur-le-Vicompte,
Francia, 3 maggio 1632 – Quebéc, Canada, 8 maggio 1668
La beata francese Maria
Caterina di Sant’Agostino (al secolo Catherine Simon de Longpré), Suora
Ospedaliera della Misericordia dell’Ordine di Sant’Agostino, si dedicò alla cura
degli infermi confortandoli ed infondendo speranza nei loro cuori. Giovanni
Paolo II la beatificò il 23 aprile 1989.
Martirologio Romano: Nel
Québec in Canada, beata Maria Caterina di Sant’Agostino (Caterina) Symon de
Longprey, vergine delle Suore Ospedaliere delle Misericordia dell’Ordine di
Sant’Agostino, che, dedita alla cura degli infermi, si distinse nel dare loro speranza
e consolazione.
Se non si avesse la
certezza, che la Chiesa prima di proclamare Beato o Santo, qualche suo eroico e
virtuoso figlio o figlia, mette in atto tante indagini conoscitive e vari
processi sull’intera vita del Servo di Dio, non si potrebbe credere alle
notizie biografiche che riguardano la beata Maria Caterina di Sant’Agostino, al
secolo Catherine Simon de Longpré.
Tutto fu precoce in lei,
visse le tappe della sua fanciullezza, adolescenza, giovinezza, in modo del
tutto diverso e veloce dalle sue coetanee e dalle stesse Suore sue consorelle,
concludendo dopo tante esperienze, la sua giovane vita a soli 36 anni di
età.
Catherine Simon de
Longpré, nacque il 3 maggio 1632 a Saint-Sauvuer-le-Vicompte, nella diocesi di
Coutances, in Francia, attuale Dipartimento della Manica; figlia dell’avvocato
Giacomo Simon de Longpré e di Francesca Jourdan de Launay, figlia di
magistrato.
Fu battezzata lo stesso
giorno della nascita con il nome di Caterina; i genitori erano ferventi
cristiani e in buoni rapporti con san Giovanni Eudes (1601-1680), fondatore di
due Congregazioni religiose e uomo di profonda spiritualità, che tanto influsso
ebbe nella formazione spirituale di Caterina.
Nel 1634, a due anni, la
bimba fu affidata ai nonni materni, forse per la morte della madre, che avevano
nella loro casa, una specie di piccolo ospedale per gli ammalati poveri.
In quella casa, ebbe
l’opportunità di conoscere sacerdoti e religiosi che la frequentavano, inoltre
per l’attività di assistenza che vi si svolgeva, poté formarsi al suo futuro
stato di suora ospedaliera, ed aprirsi ad una vita spirituale più
intensa.
Qui si ebbero i primi
segni della sua precocità, a tre anni e mezzo, a seguito di conversazioni con
il gesuita padre Malherbe, manifestò il proposito di fare sempre la volontà di
Dio; a quattro anni si confessò per la prima volta.
Ad otto anni fece la
Prima Comunione e si iscrisse alla Confraternita del Rosario; a 10 anni, nel
1642, si consacrò volontariamente alla Vergine Santissima, con un documento
scritto e firmato poi col suo sangue.
Forse su consiglio del
già citato s. Giovanni Eudes, ad 11 anni fece tre voti privati: non commettere
mai peccato mortale, vivere in castità perpetua, prendere come madre la Beata
Vergine; condusse la sua esistenza di preadolescente, dedita alla preghiera e
alla meditazione, confessandosi due volte la settimana e facendo la Comunione
settimanalmente, coltivando nel contempo il desiderio di farsi suora, come le
aveva predetto anche san Giovanni Eudes.
Aveva 12 anni, quando il
7 ottobre 1644, entrò con la sorella maggiore, come aspirante nel monastero
delle Agostiniane Ospedaliere di Bayeux, alla cui fondazione, i suoi parenti
avevano generosamente contribuito.
Dopo due anni di
preparazione come aspirante, fu ammessa al Noviziato, ricevendo l’abito
religioso il 24 ottobre 1646 a 14 anni, nello stesso giorno in cui la nonna
materna, rimasta vedova, entrava anch’ella in convento.
Durante il Noviziato, il
suo fervore e zelo, era di una intensità che ci si sarebbe aspettato più da una
suora adulta e matura spiritualmente, che da un’adolescente.
Al termine del noviziato,
il 25 aprile del 1648, a 16 anni, emise i voti semplici e il 4 maggio
successivo, poté fare a Nantes la professione religiosa, prendendo il nome di
suor Maria Caterina di Sant’Agostino.
La Congregazione delle
“Canonichesse Regolari Ospedaliere della Misericordia di Gesù”, aveva fondato
nel 1639, l’Ospedale “Hôtel Dieu” a Quebec in Canada, e si trovava nella
necessità di inviare forze giovani di rinforzo, in questa città nordamericana.
Pertanto, fu chiesto
anche al monastero di Bayeux qualche volontaria, Caterina si offrì subito, ma
non aveva ancora 16 anni; si cercò di dissuaderla e suo padre si oppose
fermamente.
Suor Maria Caterina,
confusa per le difficoltà, fece allora il voto di “vivere e morire in Canada,
se Dio gliene avesse aperto la porta”; alla fine tutti si arresero alla sua
volontà; padre, superiora e vescovo diocesano, acconsentirono alla sua
partenza.
Il 27 maggio 1648,
insieme alla consorella madre Anna dell’Assunzione, suor Maria Caterina
s’imbarcò a La Rochelle per Quebec, dove arrivò il 19 agosto 1648.
In Canada trovò di che
essere insoddisfatta, clima rigido, i compiti molto impegnativi, la minaccia
alla città da parte degli Irochesi in guerra; ma sentiva che era la strada
scelta da Dio per lei e quindi di buon grado si mise all’opera per superare le
difficoltà, impegnandosi anche ad imparare le lingue locali.
La sua opera, si rivelò
di grande aiuto alla comunità delle Canonichesse Regolari Ospedaliere della
Misericordia, lavorando instancabilmente all’interno del monastero e
nell’ospedale “Hôtel Dieu”, espletando tutti i compiti che le venivano
affidati; a 22 anni fu eletta una prima volta amministratrice, sia della Casa
che dell’Ospedale, più tardi divenne direttrice dell’ospedale, consigliere
della superiora e maestra delle novizie.
Nel suo primo triennio
come amministratrice, curò la costruzione del nuovo ospedale; mentre si
dedicava all’apostolato e alla catechesi.
Intanto lei così giovane
e attiva, era nel contempo spesso ammalata; la beata Maria dell’Incarnazione
(Maria Guyart, 1599-1672), fondatrice delle Orsoline a Quebec, che la conosceva
bene, disse di lei: “Ebbe la febbre per più di otto anni senza andare a letto,
senza lamentarsi, senza omettere di fare l’obbedienza, senza perdere gli
esercizi, sia del coro, sia del suo ufficio, sia della comunità”.
Sempre dotata di
un’accoglienza amabile ed incantevole, era considerata dalle consorelle solo
come una buona religiosa, ma il suo animo, la sua spiritualità, le sue
ricchezze interiori, erano note solo al direttore spirituale e al primo vescovo
di Quebec, il beato Francesco de Laval (1623-1708).
E da mons. de Laval,
giunto in Canada nel giugno 1659, ricevette il sacramento della Cresima, il 24
agosto 1659 a 27 anni; Maria Caterina di S. Agostino, continuò in silenzio il
suo stile di vita, di suora prudente, obbediente, caritatevole, umile e precisa;
era gratificata di straordinarie grazie mistiche, visioni e rivelazioni, ma
dovette sopportare anche continue lotte contro il demonio, che la tormentava
con violente tentazioni.
Suor Maria Caterina, ebbe
però la consolazione di vedere spiritualmente, padre Jean de Brébeuf
(1593-1649), martire gesuita in Canada nel 1649, proclamato Beato nel 1925 e
Santo nel 1930, insieme ad altri sette gesuiti, martiri fra il 1622 e il 1649,
Gabriele Lalemont, Isacco Jogues, Antonio Daniel, Carlo Garnier, Natale Chabanel,
Renato Goupil, Giovanni de La Lande.
Il santo gesuita, che era
stato ucciso dagli Irochesi, le apparve rattristato, dicendole: “Che era per
lui una pena vedere che un Paese, per cui egli aveva tanto lavorato e dove
aveva versato il sangue, ora fosse terra di abominio e d’empietà”; proseguendo:
“Sorella di Sant’Agostino! Avrete pietà di noi? Aiutateci ve ne prego”.
Suor Caterina, allora
rispose abbandonandosi “alla giustizia divina, come una pubblica vittima per
gli altrui peccati”.
Nel mese di febbraio
1663, ebbe ancora delle visioni di padre Jean de Brébeuf, che le fece capire
che Dio, voleva servirsi di lui per proteggere il Paese, e quanti avrebbero
ricorso a lui, ne avrebbero ricevuto un aiuto sicuro.
Nella sua offerta totale
al servizio della gloria di Dio e della salvezza delle anime dei francesi e
degli indigeni, Maria Caterina ebbe sofferenze enormi, attaccata dai demoni,
che non le concedevano alcun riposo, torturandola moralmente e anche
picchiandola fisicamente.
Tutte queste esperienze
ci sono state tramandate dal gesuita padre Paul Ragueneau, che fu suo
confessore e poi suo biografo; purtroppo il suo “Journal spirituel”, da lei
scritto su richiesta dei consiglieri spirituali e dal quale il biografo
Ragueneau, trasse i suoi pensieri, andò distrutto nell’incendio scoppiato nel
1775 all’”Hôtel Dieu” di Quebec.
Il 20 aprile 1668, suor
Maria Caterina, si ammalò gravemente di tisi e dopo aver ricevuto i santi
Sacramenti, morì serenamente a Quebec, l’8 maggio 1668, a soli 36 anni d’età
appena compiuti.
Suor Maria Caterina di
Sant’Agostino de Longpré, è stata proclamata Beata a Roma, il 23 aprile 1989 da
papa Giovanni Paolo II; la sua festa liturgica è l’8 maggio.
Autore: Antonio
Borrelli
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/92539
SOLENNE CONCELEBRAZIONE
EUCARISTICA PER 5 BEATIFICAZIONI
OMELIA DI GIOVANNI PAOLO
II
Piazza San Pietro -
Domenica, 23 aprile 1989
1. “Ecco la dimora di Dio
con gli uomini” (Ap 21, 3).
In questa quinta domenica
di Pasqua siamo invitati dalla Parola di Dio a contemplare i frutti dell’opera
di salvezza compiuta dal Cristo risorto. La Chiesa, purificata dal sangue del
Signore, generata dalla sua sofferenza sulla Croce, trova la sua felicità senza
ombre nella perfetta comunione con Dio, resa possibile dal suo sposo vittorioso
sulla morte. Egli l’ha introdotta al possesso della gioia eterna, precedendola,
come suo Pastore, presso Dio Padre.
Nella Chiesa ora Dio
abita come nella sua dimora. La presenza di Dio in mezzo al suo popolo, già
annunciata nell’alleanza dell’antico testamento, profeticamente raffigurata nel
tempio di Gerusalemme, ha trovato in Cristo la sua piena attuazione. Il mistero
della presenza divina tra gli uomini, iniziato allorché “il Verbo si fece carne
e venne ad abitare in mezzo a noi” (Gv 1, 14), ha raggiunto la sua
completa e definitiva realizzazione nei cieli, e la Pasqua ne è il segno e la
garanzia.
Per questo, noi oggi
vogliamo contemplare “la nuova Gerusalemme”, la Chiesa nel suo compimento
celeste, “come sposa adornata per lo sposo”. Vogliamo contemplare questo
mistero nella luce delle testimonianze di Martino di san Nicola, Melchiorre di
sant’Agostino, Maria Margherita Caiani, Maria Caterina di sant’Agostino, Maria
di Gesù Buon Pastore.
Ecco, la voce potente del
Signore dal trono celeste dice a noi: “Io faccio nuove tutte le cose” (Ap 21,
5). Egli compie una rinnovata creazione mediante l’amore. Quale amore? Quello
suo verso di noi; quello nostro verso di lui e verso i fratelli in Cristo;
poiché in Cristo ci è dato di condividere e attuare il comandamento di amare
Dio ed i fratelli fino al sacrificio.
2. Vogliamo, dunque,
contemplare questa schiera di creature nuove, uomini e donne che Cristo ha
formato nello Spirito Santo. In essi possiamo ravvisare la perenne opera di
Dio, il quale mediante il Figlio e nello Spirito porta a compimento la nuova
creazione. Nei servi di Dio, che oggi son proclamati beati, si disvela un
raggio dell’umanità nuova, trasfigurata dal Risorto e preparata per le nozze
definitive del cielo.
In questa luce ci è dato
di capire il valore del martirio, la forza della carità modellata sul Cuore di
Cristo, la fedeltà paziente nella dedizione alla missione, l’ardente zelo per
conservare nella vera fede le famiglie ed i fratelli in difficoltà.
3. “È necessario
attraversare molte tribolazioni per entrare nel Regno di Dio” (At 14, 22).
Sì, il passaggio
attraverso la Croce è condizione necessaria per arrivare alla creazione nuova.
Questo attestano i martiri Martino e Melchiorre, dell’Ordine degli Agostiniani
Recolletti. Essi partirono dalla Spagna per cooperare alla diffusione del
Vangelo nelle isole Filippine. Maestro ed educatore dei giovani novizi il
primo, predicatore della Parola divina al popolo il secondo, ambedue furono
solleciti nel lenire le sofferenze delle comunità cristiane maggiormente
provate. Per questo scelsero di recarsi anche in Giappone, dove i fedeli erano
rimasti privi dei loro pastori a causa della persecuzione.
Los nuevos Beatos Martín
y Melchor son, queridos hermanos y hermanas, frutos maduros del espíritu
misionero y evangelizador que ha caracterizado a la Iglesia en España. Nacidos
en el seno de familias profundamente cristianas en Zaragoza y Granada,
abandonaron todo para seguir a Cristo. Estos dos mártires, gloria de la Iglesia
y de la familia agustiniana, han de ser exigencia y estímulo para despertar en
las familias españolas aquella vitalidad cristiana que hizo posible llevar el
mensaje de salvación hasta los más apartados confines del mundo. ¡Que no se
pierdan tantos valores! ¡Que no caigan en el olvido tantos testimonios de fe
que honran y engrandecen la historia española¡
Que esta solemne
ceremonia, en que exaltamos al honor de los altares a dos preclaros hijos de
Aragón y de Andalucía, sea ocasión propicia para reavivar el dinamismo de una
fe operante que sea transmisora de las virtudes genuinas en el seno de las
familias y que suscite las vocaciones al apostolado y a la evangelización que
tan fecunda hicieron la historia de las gentes de España.
Por su parte, la Orden de
los Agustinos Recoletos, que acaba de conmemorar el IV Centenario de la Recolección
agustiniana, se regocija por los nuevos Beatos Martín y Melchor, que son
ejemplos a seguir en sus heroicas virtudes apostólicas y en su fortaleza en
confesar la fe.
Ecco le parole del Papa
in una nostra traduzione italiana:
I nuovi beati Martino e Melchiorre
sono, cari fratelli e sorelle, frutti maturi dello spirito missionario ed
evangelizzatore che ha caratterizzato la Chiesa in Spagna. Nati nel seno di
famiglie profondamente cristiane a Saragoza e Granada, abbandonarono tutto per
seguire Cristo. Questi due martiri, gloria della Chiesa e della famiglia
agostiniana, devono essere di stimolo per risvegliare nelle famiglie spagnole
quella vitalità cristiana che ha reso possibile portare il messaggio di
salvezza fino ai più lontani confini del mondo. Che non perdano tali valori!
Che non si dimentichino tanti testimoni della fede che onorano e arricchiscono
la storia spagnola!
Questa solenne cerimonia,
in cui eleviamo agli onori dell’altare due famosi figli dell’Aragona e
dell’Andalusia, sia l’occasione propizia per ravvivare il dinamismo di una fede
operante che sappia trasmettere le virtù genuine in seno alle famiglie e
susciti le vocazioni all’apostolato ed alla evangelizzazione che resero tanto
feconda la storia del popolo spagnolo.
Da parte sua, l’Ordine
degli Agostiniani Recolletti, che ha da poco celebrato il quarto centenario
della Regola agostiniana, gioisce per i nuovi beati Martino e Melchiorre che
sono esempi da seguire per le loro eroiche virtù apostoliche e per la loro
fermezza nel professare la fede.
4. “Vi do un comandamento
nuovo, che vi amiate gli uni gli altri, come io ho amato voi” (Gv 13, 34).
La potenza del messaggio
della carità fu compresa da Maria Margherita Caiani mediante la contemplazione
di Cristo e del suo Cuore trafitto. Alla luce dell’amore divino, rivelatosi nel
divin Salvatore, Margherita imparò a servire i fratelli tra la gente umile
della sua terra di Toscana, e volle occuparsi dei più bisognosi, degli ultimi:
i bambini emarginati, i ragazzi della campagna, gli anziani, i soldati vittime
della guerra, ricoverati negli ospedali militari. Ed alle sue figlie
spirituali, le suore Minime del Sacro Cuore, ella insegnò a servire il prossimo
con l’intento di riparare le offese fatte all’amore di Cristo e di ispirarsi
sempre a questo amore nell’esercizio della loro carità.
L’orizzonte della carità
voluto dal “comandamento nuovo” è infatti senza confini, essendo un precetto
che chiama ogni credente a condividere l’amore infinito di Cristo. È la carità
di Gesù che, facendosi regola e norma, eleva l’anima alla partecipazione della
sua opera e coinvolge le nostre povere forze affinché divengano segno e
sacramento della carità stessa di Dio. Lo spazio, l’ampiezza dell’amore
cristiano, si misura con l’ampiezza dell’amore divino. Nella meditazione della
Passione e del mistero del Cuore di Cristo trafitto, Maria Margherita Caiani
potè rendersi conto che occorreva “riparare”, cioè compensare con una sua
consapevolezza più profonda del precetto della carità, l’incomprensione degli
uomini verso l’amore infinito e misericordioso di Dio. Tra gli inviti
fondamentali dati alle consorelle, c’è anche questo: “Consolerete il dolce Gesù
e riparerete alle tante ingiurie che riceve il suo amabilissimo Cuore”
(cf. Lettere Circolari del 27 dicembre 1918).
5. “Come io ho
amato voi”.
“Comme je vous ai
aimés”: telle est la règle de l’amour des chrétiens: se laisser saisir par le
Christ, aimer avec lui, modeler toutes ses actions sur son infinie générosité.
Marie-Catherine de
Saint-Augustin fut animée d’un tel amour. Très tôt, elle répondit à l’appel du
Seigneur, sans réserve, humblement fidèle à toute l’exigence spirituelle,
communautaire apostolique et charitable qui marquait la vie des Augustines de
la Miséricorde. Elle a su “être à Dieu et n’avoir rien à cœur que son service”.
Dans le secret de son
âme, il lui fut donné d’être sans cesse présente à Dieu, au Christ rédempteur.
Elle demeurait unie au Sacré-Cœur de Jésus et donnait toute sa confiance au
Saint Cœur de Marie. Les tourments douloureux de la tentation ne purent
atteindre sa sérénité, ni affaiblir une expérience mystique hors du commun.
Mais sa souffrance intime et cachée, elle l’acceptait en “prenant sur soi les
misères et les maux des autres”. Face aux péchés des hommes, sa réponse était
le sacrifice d’elle-même, en union avec la Croix du Sauveur, pour “gagner les
cœurs à Dieu”.
Dans un désir
missionnaire ardent, elle rejoignit ses Sœurs au Canada, pays qu’elle aima de
toutes ses forces. Apôtre infatigable, elle fut aussi généreuse à remplir de
lourdes charges qu’infiniment habile et patiente à soigner avec amour les
malades. Dans le printemps spirituel du premier âge de l’Eglise au Canada, on
peut inscrire parmi les “fondateurs” Marie-Catherine, cette religieuse dont “la
main aussi bien que le cœur n’étaient que charité”.
6. “Po tym wszyscy
poznają żeście uczniami moimi”. Oto nowa błogo sławiona Franciszka
Siedliska, Maria od Pana Jezusa Dobrego Pasterza, córka Mazowsza, założycielka
Zgromadzenia Sióstr Najświętszej Rodziny. Posród wszystkich przeciwności swoich
czasów i środowiska, naznaczona krzyżem wielorakiego cierpienia, kroczyła
niestrudzenie “drogą wiary żywej, która wzbudza nadzieję, i działa przez
miłość”, przez tę miłość, “którą Bóg świat umiłował”. Rosła w domu, o
którym sama napisała, że Bóg nie był w nim Panem, ale od wczesnego
dzieciństwa nosiła w swoim sercu głęboką tęsknotę za miłoscią absolutną.
Spotkała ją w pierwszej Komunii świętej i odtąd pozostałą zjednoczona trwale z
Chrystusem miłoscią oblubieńczą oblubieńczą. “On sam jedynym celem, jedynym
przedmiotem całej naszej miłości” - pisze w swoin Dzienniku.
Przez całe życie umiała
dojrzale łączyć modlitwę z czynnym apostolstwem twórczą inicjatywę z bardgo
kankretnym posłuszenstwem woli Bożej w Kościele. Widziała nade wszystko
potrzebę podtrzymania ducha narodowego i jago moralnego odrodzenia w epoce
ogólnej depresji pod rozbiorami Polski.
Zródłem natchnienia i
punktem odniesienia y tym zamierzeniu stał się dla niej i jej duchofych córek,
wzór życia ukrytego w Najświętszej Rodzinine z Nazaretu.
W Statucie Zgromadzenia z
1880 r. pisze między innymi: “Wzorem naszego życia zakonnego jest życie ukryte
Pana Jezusa w Nazarecie w Maryją i Swiętym Józefem, które usiłujemy naśladować
przez wyrzeczenie i całkowitą śmierć sobie samym i przez życie supełnie ukryte
w Bogu z Jezusem Chrystusem”.
Taka była treść życia
Matki Siedliskiej i program, który zostawiła w testamencie swoim Siostrom.
Wychodzić naprzeciw ludzkiej biedzie moralnej i materialnej. Troska o
człlowieka biednego, chorego, steranego życiem, opuszczonego,
niepełnosprawnego. Troska o wychowanie dzieci zaniedbane zwłaszcza religijnie,
o samotne matki, o ratowanie życia nienarodzonych. A więc, szkoła, szpital,
ulica!
Dlatego też główne źródło
odrodzenia społecznego widziała błogosławiona Maria od Pana Jezusa Dobrego
Pasterza w zdrowej chrześcijańskiej rodzinie. Kontemplując Boskie Macierzyństwo
Maryi, zwracała się ku ziemi i tym zadaniom, które człowiek ma na niej
wypełnić: ku zadaniom małżeństwa i rodzicielstwa, ku godności Sakramentu Małżenstwa
i ku wielkości posłannictwa katolickich rodziców. Pragnęła służyć miłości
ludzkiej, a więc życiu, i jego rozwojowi, aby to życie, ten człowiek, który
urodził się z rodziców w łączności z Bogiem, rósł i dojrzewał w tej samej
łączności, by życie wzię z Boga, było skierowane w swoim rozwoju ku Niemu, by
Nim odnalazło świadomie swojego Stworzyciela i Ojca.
Takie były troski i ideał
programu odnowy życia Siostry Siedliskiej, które pozostawilą w testamencie
Rodzinie Nazaretanskiej.
Rodzice: ojciec i matka,
a także dzieci, są zobowiązani w jednakowej mierze, przez te same przykazania
Boże, bo tą samą miłością kocha Bóg męża i żonę oraz owoc ich miłości:
potomstwo.
Mówię dziś o tym z
radością i wdzięcznością, bo to jest programem Kóscioła i ważnym zadaniem,
także - a może w sposób szczegolny - na dzisiejsze czasy.
Ecco le parole del Papa
in una nostra traduzione italiana:
5. “Come io ho amato
voi”.
“Come io ho amato voi”:
questa è la regola dell’amore per i cristiani: lasciarsi afferrare da Cristo,
amare con lui, modellare tutte le proprie azioni sulla sua infinita generosità.
Maria Caterina di
sant’Agostino fu animata da un simile amore. Molto presto ella rispose alla
chiamata del Signore, senza riserve, umilmente fedele a tutte le esigenze
spirituali, comunitarie, apostoliche e di carità che caratterizzavano la vita
delle Agostiniane della Misericordia. Ella è riuscita a “essere a disposizione
di Dio e null’altro avere a cuore se non il suo servizio”.
Nel segreto della sua
anima, le fu donato di essere presente in continuazione a Dio, a Cristo
redentore. Ella restava unita al Sacro Cuore di Gesù e dava tutta la sua
fiducia al sacro cuore di Maria. Il tormento doloroso delle tentazioni non
turbò la sua serenità, né indebolì una esperienza mistica fuori dall’ordinario.
Ma la sua sofferenza intima e nascosta, ella la accettava “assumendosi le
miserie e il male degli altri”. Davanti al peccato dell’uomo, la sua risposta era
il sacrificio di se stessa, in unione con la Croce del Salvatore, per
“guadagnare i cuori a Dio”.
Con un ardente desiderio
missionario, ella raggiunse le sue sorelle in Canada, paese che amò con tutte
le sue forze. Apostola infaticabile, ella fu generosa nello svolgere compiti
faticosi e insieme infinitamente abile e paziente nel curare con amore i
malati. Nella primavera spirituale della prima epoca della Chiesa in Canada, si
può scrivere tra i nomi dei “fondatori” Maria Caterina, questa religiosa, la cui
“mano e il cui cuore erano carità”.
6. “Da questo tutti
sapranno che siete miei discepoli” (Gv 13, 35). Ecco la nuova beata,
Francesca Siedliska, Maria di Gesù Buon Pastore, figlia della terra di Masovia
(in Polonia) fondatrice della congregazione delle suore della Sacra Famiglia di
Nazaret. In mezzo a tutte le contrarietà dei suoi tempi e dell’ambiente,
segnata dalla croce di diverse sofferenze, camminò infaticabilmente “per la via
della fede viva, la quale accende la speranza e opera per mezzo della carità”,
in virtù di quella carità “con la quale Dio ha amato il mondo” (cf. Lumen
Gentium, 41). Crebbe in una casa della quale ella stessa scrisse che Dio
non vi era il Signore (cf. V. Sardi, La vita . . ., p. 24), ma dalla prima
infanzia ebbe nel suo cuore una profonda nostalgia dell’amore assoluto. Lo
incontrò nella prima Comunione e da allora rimase unita per sempre con Cristo
nel vincolo dell’amore sponsale. “Egli è l’unico scopo, l’unico oggetto di
tutto il nostro amore” - scriveva nel suo “Diario” (Anno 1844, p. 32).
Durante tutta la sua vita
seppe unire in modo maturo la preghiera con l’apostolato attivo, l’iniziativa
creativa con un’obbedienza concreta alla volontà di Dio nella Chiesa. Scoprì in
particolare il bisogno di sostenere lo spirito nazionale e la rinascita morale
della Patria in un’epoca di generale depressione, durante la spartizione della
Polonia.
Fonte d’ispirazione e
punto di riferimento divenne per lei e per le sue figlie spirituali il modello
della vita nascosta della Sacra Famiglia di Nazaret.
Nello “Statuto” della
congregazione dell’anno 1880 scriveva tra l’altro: “Il modello della nostra
vita religiosa è la vita nascosta del Signore Gesù a Nazaret con Maria e San
Giuseppe, che cerchiamo di imitare attraverso la rinuncia e la morte totale a
noi stesse e attraverso la vita completamente nascosta in Dio con Gesù Cristo”.
Tale è stato il tenore
della vita della madre Siedliska e il programma che ella ha lasciato come
testamento alle sue sorelle. Andare incontro alla miseria umana morale e
materiale. La sollecitudine per l’uomo povero, malato, provato dalla vita,
abbandonato, handicappato. La sollecitudine per l’educazione dei bambini
trascurati, specialmente dal punto di vista religioso, per la salvezza della
vita dei non-ancora-nati. Quindi: la scuola, l’ospedale, la strada!
Per lo stesso motivo la
beata Maria di Gesù Buon Pastore ravvisò la principale sorgente della rinascita
sociale nella sana famiglia cristiana. Contemplando la maternità divina di
Maria, si indirizzò verso la terra, verso i compiti che in essa l’uomo deve
tradurre in atto: verso i doveri degli sposi e dei genitori, verso la dignità
del sacramento del Matrimonio e verso la grandezza dei genitori cattolici.
Desidero servire l’amore umano, quindi la vita e il suo sviluppo, affinché
questa vita, quest’uomo che è nato da genitori uniti a Dio, cresca e maturi in
tale unione, affinché la vita che proviene da Dio sia indirizzata nel suo
sviluppo verso di lui, affinché in lui ritrovi consapevolmente il suo creatore
e Padre.
Tali furono la
sollecitudine e l’ideale del rinnovamento della vita secondo il programma di
suor Siedliska, che ella tramandò nel testamento, alla sua famiglia nazaretana.
I genitori: il padre e la
madre, e anche i loro figli sono obbligati in uguale misura dagli stessi
comandamenti di Dio, perché Dio ama con lo stesso amore il marito, la moglie, e
il frutto del loro amore: i figli.
Ne parlo oggi con gioia e
gratitudine, perché tale è anche il programma della Chiesa: è un compito
importante, che impegna - forse in modo particolare - i nostri tempi.
7. Ecco, i nuovi beati e
beate, stanno di fronte a noi, ciascuno con la testimonianza sua propria, con
il martirio e con la carità, con la fede e con le opere concrete del servizio
ecclesiale. Essi sono un’immagine viva della nuova Gerusalemme, che Dio,
abitando con gli uomini, va edificando nelle anime, con la forza della carità
di Cristo.
“Ti lodino, Signore,
tutte le tue opere / e ti benedicano i tuoi santi” (cf. Sal 144, 10).
Sì, nei santi risplende
in modo speciale la gloria del Dio vivente. Essi con tutta la loro vita
“annunciano la tua potenza, o Dio, parlano della gloria del tuo Regno”: di quel
Regno che, nei cuori degli uomini e nella storia degli uomini, cresce dal
mistero pasquale di Cristo.
Quando la Chiesa addita
al mondo la santità dei suoi figli e delle sue figlie, noi sentiamo come una
lontana eco delle parole del Cenacolo: “Il Figlio dell’uomo è stato
glorificato, e anche Dio è stato glorificato in lui” (Gv 13, 31).
Sì! Dio è stato
glorificato in Martino di san Nicola, in Melchiorre di sant’Agostino, in Maria
Margherita Caiani, in Maria Caterina di sant’Agostino, in Maria di Gesù Buon
Pastore.
A lui sia lode ed onore
nei secoli. Amen!
© Copyright 1989 -
Libreria Editrice Vaticana
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la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
MARIA CATERINA DI S.
AGOSTINO
(1632 - 1668)
La Beata Maria Caterina
di Sant'Agostino (Catherine Simon de Longpré) è di origini francesi. Nacque a
Saint-Sauvuer-le-Vicompte, nella diocesi di Coutances, in Francia, attuale
Dipartimento della Manica nel 1632. I suoi genitori erano persone dell'alta borghesia:
suo padre era l'avvocato Giacomo Simon de Longpré e la madre Francesca Jourdan
de Launay, figlia a sua volta di un magistrato. I genitori erano buoni
cristiani e frequentavano san Giovanni Eudes (1601-1680), fondatore di due
Congregazioni religiose e uomo di profonda spiritualità. Egli ebbe un influsso
notevole nella formazione spirituale di Caterina.
Nel 1634 la bimba fu
affidata ai nonni materni che avevano nella loro casa, una specie di piccolo
ospedale per gli ammalati poveri.
Si iscrisse alla Confraternita
del Rosario e a 10 anni, nel 1642, si consacrò volontariamente alla Vergine
Santissima. Forse su consiglio di s. Giovanni Eudes fece tre voti privati: non
commettere mai peccato mortale, vivere in castità perpetua, prendere come madre
la Beata Vergine.
Infine nel 1644, entrò
con la sorella maggiore nel monastero delle Agostiniane Ospedaliere di Bayeux,
alla cui fondazione, i suoi parenti avevano generosamente contribuito. Ricette
l'abito religioso il 24 ottobre 1646 a soli 14 anni. Al termine del noviziato
nel 1648 emise i voti semplici e poi a Nantes la professione religiosa,
prendendo il nome di suor Maria Caterina di Sant'Agostino.
La Congregazione delle
Agostiniane Ospedaliere della Misericordia di Gesù, aveva fondato nel 1639,
l'Ospedale Hôtel Dieu a Quebec in Canada e aveva bisogno di personale. Quando
fu chiesto anche al monastero di Bayeux qualche volontaria, Caterina si offrì
subito. Nonostante il parere contrario del padre riuscì finalmente a partire a
maggio 1648, insieme alla consorella madre Anna dell'Assunzione. S'imbarcò a La
Rochelle per Quebec, dove arrivò nell'agosto 1648. In Canada trovò un clima
rigido, compiti impegnativi, una città minacciata dagli Irochesi in guerra. Pur
tra infinite difficoltà la sua opera fu di grande aiuto alla comunità
agostiniana, lavorando instancabilmente all'interno del monastero e
nell'ospedale Hôtel Dieu. Fu nominata amministratrice e più tardi divenne
direttrice dell'ospedale, consigliere della superiora e maestra delle novizie.
Giovane e attiva, era però spesso ammalata. La beata Maria dell'Incarnazione
(Maria Guyart, 1599-1672), fondatrice delle Orsoline a Quebec, che la conosceva
bene, parlando di lei diceva: "Ebbe la febbre per più di otto anni senza
andare a letto, senza lamentarsi, senza omettere di fare l'obbedienza, senza
perdere gli esercizi, sia del coro, sia del suo ufficio, sia della
comunità."
Fu cresimata nel 1659 da
mons. de Laval, appena giunto in Canada. Suor Maria Caterina conobbe padre Jean
de Brébeuf (1593-1649), martire gesuita in Canada nel 1649 insieme ad altri
sette gesuiti, martiri fra il 1622 e il 1649, Gabriele Lalemont, Isacco Jogues,
Antonio Daniel, Carlo Garnier, Natale Chabanel, Renato Goupil, Giovanni de La
Lande. Si narra che ebbe molte sue visioni dopo il martirio. Nel 1663 ebbe
ancora delle visioni di padre Jean de Brébeuf, che le fece capire che Dio,
voleva servirsi di lui per proteggere il Paese, e quanti avrebbero ricorso a
lui, ne avrebbero ricevuto un aiuto sicuro. Maria Caterina conobbe grandi
sofferenze, attaccata dai demoni, che non le concedevano alcun riposo,
torturandola moralmente in una serie di esperienze che ci sono state consegnate
dal gesuita padre Paul Ragueneau, che fu suo confessore e poi suo biografo.
Sfortunatamente il suo
diario spirituale è andato perso nell'incendio scoppiato nel 1775 all'Hôtel
Dieu di Quebec.
Ad aprile 1668, suor
Maria Caterina, si ammalò gravemente di tisi e dopo aver ricevuto i santi
Sacramenti, morì serenamente a Quebec, l'8 maggio 1668, a soli 36 anni.
Giovanni Paolo II la beatificò il 23 aprile 1989, la sua festa liturgica è l'8
maggio.
SOURCE : http://www.cassiciaco.it/navigazione/monachesimo/agiografia/beati/caterina.html
Hudon, L. et Bégin,
Louis-Nazaire. Vie de la mère Marie-Catherine de Saint-Augustin,
religieuse de l'Hôtel-Dieu du Précieux-Sang de Québec, 1632-1668 : http://www.ourroots.ca/e/toc.aspx?id=1733
Centre Catherine-de-Saint-Augustin
: http://www.augustines.ca/en/centre-catherine-de-saint-augustin
Le Monastère des
Augustines : https://monastere.ca/
Voir aussi : http://www.augustines.org/catherine-saint-augustin.php
https://www.youtube.com/watch?v=JviUnHM4_54
http://www.augustines.ca/en/centre-catherine-de-saint-augustin
http://www.diocese-edmundston.ca/fr/docs/saint_marie-catherine_de_saint-augustin.pdf
https://monastere.ca/data/docs/pressreview/796f03713fa713c287e1f2698e25312c.pdf