Le Scutum
Fidei, « bouclier » ou « écusson » de la Trinité, illustration de la première partie
du Symbole d'Athanase.
AnonMoos, Public domain, via Wikimedia Commons.
The Shield of the Trinity, a visual
representation of the doctrine of the Trinity, derived from the Athanasian
Creed
SYMBOLE ou CREDO de Saint
ATHANASE
1. Quicumque vult salvus esse, ante omnia opus est ut teneat catholicam fidem :
- Quiconque veut être sauvé, doit avant tout tenir la foi catholique :
2. Quam nisi quisque integram inviolatamque servaverit, absque dubio in æternum
peribit.
- Celui qui ne la conservera pas intègre et inviolée périra, sans aucun doute,
pour l'éternité.
3. Fides autem catholica haec est : ut unum Deum in Trinitate, et Trinitatem in
unitate veneremur.
- Voici quelle est la foi catholique : c'est que nous vénérions un seul Dieu
dans la Trinité et la Trinité dans l'unité.
4. Neque confundentes personas, neque substantiam separantes.
- Sans confondre les personnes, ni séparer la substance.
5. Alia est enim persona Patris, alia Filii, alia Spiritus Sancti :
- Autre est en effet la personne du Père, autre celle du Fils, autre celle du
Saint-Esprit :
6. Sed Patris et Filii et Spiritus Sancti una est divinitas, æqualis gloria,
coæterna majestas.
- Mais du Père, du Fils et du Saint-Esprit, il n'est qu'une seule divinité, une
gloire égale, une majesté coéternelle.
7. Qualis Pater, talis Filius, talis Spiritus Sanctus.
- Tel est le Père, tel est le Fils, tel est le Saint-Esprit.
8. Increatus Pater, increatus Filius, increatus Spiritus Sanctus.
- Le Père est incréé, le Fils est incréé, le Saint-Esprit est incréé.
9. Immensus Pater, immensus Filius, immensus Spiritus Sanctus.
- Le Père est immense, le Fils est immense, le Saint-Esprit est immense.
10. Aeternus Pater, æternus Filius, æternus Spiritus Sanctus.
- Le Père est éternel, le Fils est éternel, le Saint-Esprit est éternel.
11. Et tamen non tres æterni, sed unus æternus.
- Et pourtant il n'y a pas trois éternels, mais un seul éternel.
12. Sicut non tres increati, nec tres immensi, sed unus increatus et unus
immensus.
- De même, il n'y a pas trois incréés, ni trois immenses, mais un seul incréé
et un seul immense.
13. Similiter omnipotens Pater, omnipotens Filius, omnipotens Spiritus Sanctus.
- De même, le Père est tout-puissant, le Fils est tout-puissant, le
Saint-Esprit est tout-puissant.
14. Et tamen non tres omnipotentes, sed unus omnipotens.
- Et pourtant, il n'y a pas trois tout-puissants, mais un seul tout-puissant.
15. Ita Deus Pater, Deus Filius, Deus Spiritus Sanctus.
- De même, le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu.
16. Et tamen non tres dii, sed unus est Deus.
- Et pourtant, il n'y a pas trois dieux, mais un seul Dieu.
17. Ita Dominus Pater, Dominus Filius, Dominus Spiritus Sanctus.
- De même, le Père est Seigneur, le Fils est Seigneur, le Saint-Esprit est
Seigneur.
18. Et tamen non tres Domini, sed unus est Dominus.
- Et pourtant, il n'y a pas trois seigneurs, mais un seul Seigneur.
19. Quia, sicut singillatim unamquamque personam Deum ac Dominum confiteri
christiana veritate compellimur : ita tres deos aut dominos dicere catholica
religione prohibemur.
- De même que la vérité chrétienne nous oblige à confesser que chaque personne
est Dieu et Seigneur, ainsi la religion catholique nous interdit de dire qu'il
y a trois dieux ou seigneurs.
20. Pater a nullo est factus : nec creatus, nec genitus.
- Le Père ne vient de nul autre : ni fait, ni créé, ni engendré.
21. Filius a Patre solo est : non factus, nec creatus, sed genitus.
- Le Fils est du Père seul : ni fait, ni créé, mais engendré.
22. Spiritus Sanctus a Patre et Filio : non factus, nec creatus, nec genitus,
sed procedens.
- Le Saint-Esprit est du Père et du Fils : ni fait, ni créé, ni engendré, mais
procédant.
23. Unus ergo Pater, non tres Patres ; unus Filius, non tres Filii ; unus
Spiritus Sanctus, non tres Spiritus Sancti.
- Il y a donc un seul Père, et non trois Pères ; un seul Fils, et non trois
Fils ; un seul Saint-Esprit, et non trois Esprits Saints.
24. Et in hac Trinitate nihil prius aut posterius, nihil majus aut minus : sed
totæ tres personæ coæternae sibi sunt et coæquales.
- Et en cette Trinité, il n'y a rien d'antérieur ou de postérieur, rien de plus
grand ou de plus petit, mais les trois personnes sont tout entières
coéternelles et coégales entre elles.
25. Ita ut per omnia, sicut jam supra dictum est, et unitas in Trinitate, et
Trinitas in unitate veneranda sit.
- En sorte qu'en toutes choses, ainsi qu'il a été dit plus haut, on doit
vénérer l'unité dans la Trinité, et la Trinité dans l'unité.
26. Qui vult ergo salvus esse : ita de Trinitate sentiat.
- Que celui qui veut être sauvé pense donc ainsi de la Trinité.
27. Sed necessarium est ad æternam salutem, ut Incarnationem quoque Domini
nostri Jesu Christi fideliter credat.
- Mais il est nécessaire au salut éternel de croire aussi fidèlement à
l'Incarnation de Notre Seigneur Jésus-Christ.
28. Est ergo fides recta ut credamus et confiteamur quia Dominus noster Jesus
Christus, Dei Filius, Deus et homo est.
- La rectitude de la foi est de croire et confesser que Notre Seigneur
Jésus-Christ, Fils de Dieu, est Dieu et homme.
29. Deus est ex substantia Patris ante sæcula genitus : et homo est ex substantia
matris in sæculo natus.
- Il est Dieu, engendré avant les siècles de la substance du Père : il est
homme, né dans le siècle de la substance de sa mère.
30. Perfectus Deus, perfectus homo ex anima rationali et humana carne
subsistans.
- Dieu parfait, homme parfait subsistant d'une âme raisonnable et d'une chair
humaine.
31. Aequalis Patri secundum divinitatem : minor Patre secundum humanitatem.
- Égal au Père selon sa divinité, inférieur au Père selon son humanité.
32. Qui, licet Deus sit et homo, non duo tamen, sed unus est Christus.
- Bien qu'il soit Dieu et homme, il n'y a pas deux mais un seul Christ.
33. Unus autem non conversione divinitatis in carnem, sed assumptione
humanitatis in Deum.
- Il est un, non par conversion de la divinité en chair, mais par l'assomption
de l'humanité en Dieu.
34. Unus omnino, non confusione substantiæ, sed unitate personæ.
- Un absolument, non par confusion de substance, mais par l'unité de la
personne.
35. Nam sicut anima rationalis et caro unus est homo : ita Deus et homo unus
est Christus.
- Car, de même que l'âme raisonnable et la chair est un seul homme, ainsi le
Dieu et l'homme n'est qu'un seul Christ.
36. Qui passus est pro salute nostra, descendit ad inferos tertia die
resurrexit a mortuis.
- Il a souffert pour notre salut, il est descendu aux enfers, et le troisième
jour il est ressuscité des morts.
37. Ascendit ad cælos, sedet ad dexteram Dei Patris omnipotentis : inde
venturus est judicare vivos et mortuos.
- Il est monté aux cieux, il est assis à la droite de Dieu le Père
tout-puissant : d'où il reviendra juger les vivants et les morts.
38. Ad cujus adventum omnes homines resurgere habent cum corporibus suis : et
reddituri sunt de factis propriis rationem.
- À son avènement, tous les hommes seront appelés à ressusciter avec leurs
corps, et à rendre raison de leurs propres actes.
39. Et qui bona egerunt ibunt in vitam æternam : qui vero mala, in ignem
æternum.
- Ceux qui auront fait le bien iront à la vie éternelle, ceux qui ont fait le mal,
au feu éternel.
40. Haec est fides catholica, quam nisi quisque fideliter firmiterque
crediderit, salvus esse non poterit.
- Telle est la foi catholique : quiconque ne la croira pas fidèlement et
fermement ne pourra pas être sauvé.
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto, sicut erat in principio et nunc et
semper et in saecula saeculorum. Amen.
- Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, comme il était au commencement
et maintenant et toujours et dans tous les siècles des siècles.
Ainsi soit-il.
Le symbole de saint
Athanase, appelé également « Quicumque » – du nom du premier mot de
ce texte, est un symbole de foi confessant la Trinité et l’union des deux
natures divine & humaine dans le Christ. La tradition occidentale en attribue
unanimement la paternité à saint Athanase (c. 298 † 373), patriarche
d’Alexandrie. Le théologien et saint cardinal John Henry Newman en a fait,
dans son ouvrage Grammaire de l’assentiment, un commentaire.
***
Le Quicumque
On appelle
ce symbole de la foi « Quicumque (vult...) »,
« Quiconque (veut...)», parce que c'est le début de son texte.
Le Quicumque,
attribué par st Césaire, évêque d’Arles, à saint Athanase, est également
appelé « symbole de saint Athanase ». Il est un parfait condensé
de la doctrine élaborée par Saint Athanase. Certains pensent que l’on
voit mal comment ce grand défenseur du dogme de Nicée
aurait composé son propre symbole, et pensent que c'est un texte écrit
après saint Athanase : au V° ou VI° siècle).[1]
Aujourd'hui, le Quicumque est
encore utilisé dans par les Anglicans et par les Arméniens. Dans le rite
romain, le Quicumque est encore récité par les communautés qui ont le
missel tridentin, mais dans le rite romain ordinaire, il a cessé d'être utilisé
après Vatican II.
Extrait du Quicumque [2] :
« Nous vénérons un
seul Dieu dans la Trinité et la Trinité dans l'unité,
sans confondre les
personnes ni diviser la substance :
autre en effet est
la personne du Père, autre celle (la personne) du Fils, autre celle
(la personne) de l'Esprit Saint ;
mais le Père, le Fils et
l'Esprit Saint ont une même divinité, une gloire égale, une même
éternelle majesté.
Comme est le Père, tel
est le Fils, tel (aussi) l'Esprit Saint :
incréé est le Père,
incréé le Fils, incréé l'Esprit Saint ;
immense est le Père,
immense le Fils, immense l'Esprit Saint :
éternel est le Père,
éternel le Fils, éternel l'Esprit Saint ;
et cependant ils ne sont
pas trois éternels, mais un seul éternel ; ni non plus trois incréés, ni
trois immenses, mais un seul incréé (immense) et un seul immense (incréé).
De même tout-puissant est
le Père, tout-puissant le Fils, tout puissant l'Esprit Saint ;
et cependant ils ne sont
pas trois tout-puissants, mais un seul tout-puissant.
Ainsi le Père est Dieu,
le Fils est Dieu, l'Esprit Saint est Dieu ;
et cependant ils ne sont
pas trois dieux, mais un seul Dieu.
Ainsi le Père
est Seigneur, le Fils est Seigneur, l'Esprit
Saint est Seigneur;
et cependant ils ne sont
pas trois Seigneurs, mais il y a un seul Seigneur » Etc.
Le commentaire de Saint
J.-H. Newman sur le Quicumque
Au XIX° siècle, le
Bx cardinal Newman l'utilisait fréquemment et en fit ce commentaire :
« Je peux connaître
parfaitement Londres et trouver mon chemin, d'une rue à l'autre, dans n'importe
quelle partie, sans difficulté, et, cependant, être tout à fait incapable d'en
dresser la carte. [...]
[De même] nous
connaissons une vérité sur Dieu et ensuite une autre vérité - mais nous ne
pouvons pas les imaginer toutes les deux ensemble - nous ne pouvons pas les
amener devant nous par un seul acte de l'esprit [...]
Les « exercices de
raisonnement contribuent, certes, à accroître et à harmoniser notre
appréhension notionnelle du dogme, mais ils ajoutent peu de chose à
la force lumineuse et vitale avec laquelle ces propositions,
séparément se présentent à notre imagination [...]
Il faut rappeler que
le Credo de saint Athanase a été appelé quelque fois le
« Psaume Quicumque ».
Ce n'est pas une simple
collection de notions aussi importantes soient-elles. C'est
un Psaume ou Hymne de louange, de confession et d'hommage
profond, de prosternement de soi, parallèle aux Cantiques des élus dans
l'Apocalypse.
Il parle à l'imagination
tout autant qu'à l'intelligence.
[...]
L'affirmation dogmatique
« le Fils est Dieu ». Quelle illustration de l'assentiment réel qui
peut être donné à cette proposition, et de son pouvoir sur nos affections et
nos émotions que la première moitié du chapitre 1° de l'Evangile de St Jean !
Ou encore la vision de Notre Seigneur dans le premier chapitre
de l'Apocalypse ou le premier chapitre de la Première Epitre de
St Jean ! Et encore, comme elles sont brûlantes les parles de
St Paul quand il parle de la Crucifixion de
Notre Seigneur et de sa Mort ! Quel est le secret de cette
flamme si ce n'est cette même affirmation dogmatique : « le Fils est
Dieu » ? Pourquoi la mort du Fils devrait-elle plus effroyable que
n'importe quelle autre mort, si ce n'est que Lui, tout en étant homme, est Dieu ?
[...]
Et ainsi encore par
rapport à la divinité du Saint Esprit [...]
La religion a affaire au
réel, et le réel est le particulier ; la théologie a affaire au notionnel,
et le notionnel est le général et le systématique.
Partant, la théologie a
affaire au dogme de la Trinité, comme à un tout constitué de
plusieurs propositions ; mais la religion a affaire à chacune de ces
propositions séparées qui la composent et c'est de leur contemplation qu'elle
vit et s'enrichit. » [3].
[1] Cependant,
saint Athanase, qui a été persécuté par le pouvoir impérial arien, a été
exilé 28 mois à Trèves, en Gaule, et a donc probablement utilisé le
latin. Il fut en effet présent au Concile de Sardique (343), et 34 évêques de
Gaule qui lui ont donné leur signature. Il est donc possible que ce symbole
soit un compendium laissé aux évêques de Provence.
[2] Denzinger
N°75-76.
[3] J.H.
Newman, Grammaire de l'assentiment, Londres 1870 ; traduction
française par M.M. Olive, édition Desclée de Bouwer, p.187-202
***
Pour en savoir plus
-sur le Cardinal st John Henry Newman (1801-1890), dans l’Encyclopédie mariale
-sur la
Très sainte Trinité (CEC), dans l’Encyclopédie mariale
-sur qui
est Marie pour la Trinité ?, dans l’Encyclopédie mariale
Synthèse F. Breynaert et
l’équipe de MDN.
Une porte ouverte sur le
mystère : le Symbole d’Athanase
Le Symbole d’Athanase,
connu aussi par ses premiers mots « Quicumque vult », est un résumé des vérités
de foi sur la Sainte Trinité et l’Incarnation. Saint Josémaria avait l’habitude
de réciter et de méditer ce texte le troisième dimanche de chaque mois, en
guise de dévotion au Père, au Fils et au Saint-Esprit.
Le symbole de Saint
Athanase, appelé Quicumque – du nom de son premier terme – est un symbole de
foi confessant la Trinité et l’union des deux natures divine et humaine dans le
Christ.
Jésus sait que son heure
de passer de ce monde au Père est proche. Il est dans la chambre haute, ses
disciples les plus proches sont réunis autour de lui et ses paroles ont le goût
doux-amer des adieux. Il ne lui reste plus beaucoup de temps à passer avec eux,
et dans son cœur il y a des sentiments très forts : d’une part, l’amour jusqu’au
bout, qui le conduira à rester dans la Sainte Eucharistie et à verser la
dernière goutte de son sang sur la croix. D’autre part, l’immense douleur de la
trahison de Judas et le fardeau de porter tous les péchés du monde.
À ce moment précis, son
regard s’attarde sur chacun de ses apôtres. Il connaît leur désir de faire le
bien, mais aussi leur faiblesse ; dans quelques heures, il verra leur foi
vaciller, et il n’ignore pas qu’ils ont encore beaucoup à comprendre du trésor
de la révélation. Aussi, lors de ce dernier repas, il leur parle plus
clairement du mystère de sa vie intime et leur annonce la venue du Paraclet,
qui éclairera leur intelligence : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ;
mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une
demeure […] Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ; mais le
Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera
tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit » (Jn 14,
23.25-26).
Il est probable que saint
Jean, comme les dix autres, n’ait pas compris en profondeur les paroles de son
Maître sur le Père et l’Esprit Saint, mais il s’est rendu compte que personne
n’avait parlé ainsi auparavant et, des années plus tard, il les a consignées dans
son Évangile, après les avoir méditées et prêchées en de nombreuses occasions.
Il a saisi qu’il s’agissait d’une porte ouverte sur le mystère du Dieu Un et
Trine.
Trouver la véritable Vie
« Le mystère de la Très
Sainte Trinité est le mystère central de la foi et de la vie chrétienne » [1].
Jésus-Christ, le Verbe incarné, a voulu nous le révéler afin que, identifiés à
sa personne, nous, chrétiens, apprenions à appeler Dieu Père et à être
attentifs aux inspirations de l’Esprit Saint.
Par la vie sacramentelle,
Dieu habite au centre de notre âme en état de grâce. Tout le cheminement
spirituel se résume dans la découverte progressive de cette présence qui nous
soutient et nous comble. C’est un chemin que chaque chrétien est appelé à
suivre tout au long de sa vie. C’est ce que nous avons vu et appris de
l’expérience de tant de saints hommes et femmes. Le pape François a récemment
déclaré : « Il y a le Père, à qui j’adresse le Notre Père ; il y a le Fils qui
m’a donné la rédemption, la justification ; il y a l’Esprit Saint qui habite en
nous et qui habite l’Église. Et il parle à nos cœurs, parce que nous le
trouvons enfermé dans cette phrase de saint Jean qui résume toute la révélation
: “Dieu est amour” (1 Jn 4, 8.16). […] Il n’est pas facile de comprendre ce
mystère, mais il est possible de le vivre »[2].
SAINT JOSEMARÍA A CULTIVÉ
UNE DÉVOTION PROGRESSIVE ET PROFONDE AUX TROIS PERSONNES DIVINES
Saint Josémaria a cultivé
une dévotion progressive et profonde aux trois personnes divines et, par son
exemple et sa prédication, il a voulu la transmettre à ses enfants. Une fois,
en 1968, il leur a conseillé : « Aimez la très sainte humanité de Jésus-Christ
! Et de l’humanité du Christ, nous passerons au Père, avec sa toute-puissance
et sa providence, et au fruit de la Croix, qui est l’Esprit Saint. Et nous
ressentirons le besoin de nous perdre dans cet amour pour trouver la vraie Vie
»[3].
L’itinéraire d’une
dévotion
Le fondateur de
l’Opus Dei, qui avait reçu la foi chrétienne de ses parents, a grandi au
fil des ans dans l’amitié avec chacune des personnes divines. Enfant, il a
appris à appeler Dieu Père dans le Notre Père, et cette filiation est devenue
le fondement de sa vie spirituelle. De plus, à des moments précis, dans les
années qui ont suivi la fondation de l’Œuvre, Dieu lui a donné de ressentir le
sens de la filiation divine avec une intensité particulière — comme ce 16
octobre 1931, au milieu de la rue, dans un tramway. À partir de l’automne 1932
également, il devient de plus en plus attentif aux motions du Paraclet, grâce
au conseil « Soyez l’ami de l’Esprit Saint. Ne parlez pas, écoutez-le », reçu
de son confesseur. Très tôt, il s’est efforcé de lire l’Évangile comme l’un de
ses personnages, afin de connaître la très sainte humanité de Jésus-Christ, et
sa vie était centrée sur l’Eucharistie.
Cette dévotion, qui s’est
renforcée au cours de sa vie, s’est manifestée dans les situations les plus
ordinaires. Le bienheureux Alvaro del Portillo s’en souvient : « Ceux qui ont
vécu à ses côtés savent très bien à quel point cette dévotion était enracinée
dans sa vie. C’est ainsi que j’ai découvert comment gagner aux tombolas qu’il
organisait : c’est un souvenir naïf et familial des premières années de ma
vocation. De temps en temps, il apportait aux réunions quelque chose qui nous
faisait passer un bon moment, par exemple un paquet de bonbons. Dans ces
occasions, lorsqu’il y avait quelque chose qui sortait de l’ordinaire, le Père
organisait une tombola, qui consistait à deviner le numéro auquel il avait
pensé. Je me suis vite rendu compte que c’était toujours trois, ou un multiple
de trois, car même dans ces moments de repos, se manifestait son amour pour la
Sainte Trinité »[4].
Le livre Chemin compte
999 points. Lors d’une audience avec le pape saint Paul VI, celui-ci lui
demanda la raison de ce nombre. Saint Josémaria lui répondit que c’était par
amour pour la Sainte Trinité. Pour la première édition de cet ouvrage, il fit
dessiner une couverture originale composée d’une série de silhouettes du
chiffre neuf, formant une colonne.
Lors de la construction
de Villa Tevere, siège de l’Œuvre, il voulut que l’oratoire dans lequel il
célébrait d’habitude la messe soit dédié à la Trinité. Le retable est un
haut-relief en marbre blanc avec une représentation de la Sainte Trinité,
entourée d’anges en adoration : Dieu le Père créateur tient le monde dans ses
mains avec une croix ; à côté de lui, l’Esprit Saint, également sous forme
humaine, tient une flamme ; au centre, il y a une sculpture en ivoire de Dieu
le Fils sur la Croix, entre deux groupes d’angelots. La scène est couronnée par
une inscription : Deo Patri creatori, Deo Filio redemptori, Deo Spiritui
sanctificatori.
Il aimait faire des actes
de foi, d’espérance et d’amour adressés au Père, au Fils et au Saint-Esprit. En
1971, par exemple, il remercia le Seigneur de l’avoir poussé à comprendre
chaque jour plus profondément la présence et l’action de la Trinité dans la
sainte Messe. Et dans ses dernières années, dans sa prédication — comme c’est
le cas dans l’homélie « Vers la sainteté » — ou dans les rencontres qu’il a eues
avec de nombreuses personnes, il a suggéré de suivre l’itinéraire spirituel par
lequel Dieu avait voulu le conduire, un chemin de contemplation dans la vie
ordinaire : « Notre cœur a besoin alors de distinguer et d’adorer chacune des
Personnes divines. L’âme fait en quelque sorte une découverte dans la vie
surnaturelle, comme une créature qui ouvre peu à peu les yeux à l’existence. Et
elle amorce un dialogue d’amour avec le Père, avec le Fils et avec l’Esprit
Saint »[5].
LORSQU’ILS VOUS DIRONT
QU’ILS NE COMPRENNENT PAS LA TRINITÉ ET L’UNITÉ, VOUS RÉPONDREZ QUE JE NE LES
COMPRENDS PAS NON PLUS, MAIS QUE JE LES AIME ET LES VÉNÈRE.
Son amour était aussi le
fruit de son étude et de son approfondissement de la doctrine catholique. Il
relisait souvent le traité théologique De Trinitate. Lors d’une rencontre
avec ses filles à Rome le 27 mars 1972, la veille de l’anniversaire de son
ordination sacerdotale, il leur dit : « Je lis constamment des livres de
théologie, parce que je suis amoureux de la Trinité, j’aime considérer l’unité
de la Trinité de Dieu ; parfois j’ai un peu de lumière, mais la plupart du
temps ce sont des ombres ; et je suis très heureux des ombres, parce que Dieu
serait très petit si je pouvais le comprendre »[6].
Il a affirmé, comme le Père nous le rappelle souvent, que Dieu est si grand
qu’il ne tient pas dans notre tête, mais dans notre cœur : « Et quand […] ils
vous diront qu’ils ne comprennent pas la trinité et l’unité, vous répondrez que
je ne la comprends pas non plus, mais que je l’aime et que je la vénère. Si je
comprenais la grandeur de Dieu, si Dieu pouvait tenir dans cette pauvre tête,
mon Dieu serait tout petit…, et pourtant il tient — il veut tenir — dans mon
cœur, il tient dans les immenses profondeurs de mon âme, qui est immortelle »[7].
Une tradition séculaire
Animé du désir de
favoriser cet amour chez les membres de l’Œuvre, saint Josémaria a établi une
série de coutumes qui les aident à approfondir les mystères centraux de la foi.
Toutes ces coutumes répondent à une tradition séculaire de la liturgie et du
patrimoine spirituel de l’Église.
Il proposa, entre autres,
que les Preces qu’ils récitent quotidiennement commencent par
un acte de louange, d’adoration et d’action de grâce à la Sainte Trinité (Merci
à toi, Seigneur Dieu ; merci à toi, / Seule et vraie Trinité, / Dieu unique et
suprême, / Unité une et sainte). Des années plus tard, en 1959, il pensa qu’il
serait utile que les trois jours précédant la fête de la Très Sainte Trinité,
le Trisagion angélique soit récité ou chanté dans tous les centres de
l’Œuvre. Et que le troisième dimanche de chaque mois, le symbole d’Athanase
soit récité, avant ou après la prière du matin, comme expression de la foi et
de la louange au Dieu Trinité, et il recommandait à chacun de méditer
spécialement ce jour-là sur les paroles qu’il contenait. Avec une grande
conviction, il disait à un groupe de fidèles de l’Opus Dei, en 1971, à
propos de ce symbole : « Apprenez-le, il est si beau ! »[8]
Le symbole d’Athanase
« Au cours des premiers
siècles, l’Église a cherché à formuler plus explicitement sa foi trinitaire
tant pour approfondir sa propre intelligence de la foi que pour la défendre
contre des erreurs qui la déformaient. Ce fut l’œuvre des Conciles anciens,
aidés par le travail théologique des Pères de l’Église et soutenus par le sens
de la foi du peuple chrétien »[9].
Le symbole d’Athanase,
également connu par ses premiers mots «Quicumque vult», est un symbole ou un
ensemble de vérités de la foi, qui a été considéré tout au long de l’histoire
de l’Église comme l’un des principaux exposés dogmatiques de la foi chrétienne
et le plus important en ce qui concerne les deux mystères centraux de la vérité
révélée : la Trinité et l’Incarnation.
LE SYMBOLE D’ATHANASE EST
UNE COMPILATION DE VÉRITÉS DE FOI SUR LA TRINITÉ ET L’INCARNATION
Il est connu sous ce nom
parce qu’il a été attribué à tort pendant plusieurs siècles à saint Athanase
(295-373), évêque d’Alexandrie en Égypte et défenseur de la foi contre
l’hérésie d’Arius. D’autres ont pensé que la paternité en revenait au pape
Anastase Ier (399-402).
Ce résumé didactique de
la doctrine chrétienne jouissait d’une grande autorité dans l’Église latine et
son usage s’est rapidement répandu dans tous les rites de l’Occident. Au Moyen
Âge, il était assimilé au Credo même du concile de Nicée. Dans la liturgie de
l’Église occidentale, il était récité lors de l’office divin du dimanche. Dans
le rite ambrosien, en revanche, il était utilisé comme hymne dans l’office des
lectures, à la place du Te Deum, le dimanche de la Trinité. Son usage
liturgique s’est poursuivi au XXe siècle : dans l’office des chanoines,
le Quicumque, jusqu’à la réforme de Pie XII (1956), était récité le
dimanche. La liturgie des heures actuelle ne prévoit pas sa récitation.
Si l’on exclut la
paternité de saint Athanase, ainsi que celle du pape Anastase, sa rédaction a été
attribuée à une série de Pères de l’Église — saint Hilaire, saint Ambroise,
saint Nicétas, Honorat d’Arles, saint Vincent de Lérins, saint Fulgence, saint
Césaire d’Arles et saint Venantius Fortunatus — située entre les années 350 et
601. Aujourd’hui, l’opinion quasi unanime est qu’il faut le dater entre 430 et
500.
La plupart des
spécialistes soutiennent qu’il a d’abord été écrit en latin, puis traduit en
grec, c’est-à-dire qu’il est né dans la sphère latine occidentale de l’Église,
et non en Orient comme on le pensait auparavant. Son origine semble se situer
en Gaule, dans le sud de la France, dans la région d’Arles.
Au-delà de l’introduction
et de la conclusion, qui insistent toutes deux sur la nécessité pour le salut
de professer la foi exprimée dans le symbole, le Quicumque se compose
de deux parties clairement différenciées : la première partie expose la foi
catholique autour du mystère du Dieu Un et Trine ; la seconde partie présente
la double nature dans l’unique personne divine de Jésus-Christ. Ces deux axes
de notre foi sont pleinement développés dans ce credo.
Les paroles qui
rappellent la nécessité de la foi pour le salut font écho à celles du chapitre
3 de l’Évangile de Jean : « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour
juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en
lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il
n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu » (Jn 3, 17-18). Elles sont donc un
appel à adhérer aux vérités explicitées dans les différents symboles de la foi
élaborés par le magistère ecclésiastique, tout en reconnaissant la terrible
possibilité qu’a l’homme de se fermer au bonheur éternel que Dieu lui offre en
le rejetant.
Un si grand profit
« Apprends à louer le Père,
le Fils et le Saint- Esprit. Apprends en particulier cette forme de dévotion à
la Très Sainte Trinité »[10].
La coutume de réciter le symbole d’Athanase a pour but d’aider les fidèles à
mûrir progressivement dans cette dévotion. Bien que nous ne puissions jamais
saisir pleinement une vérité qui dépasse de loin notre entendement, c’est une
occasion de connaître Dieu toujours plus et toujours mieux. De cette manière,
elle nous renouvelle et nous fortifie également dans la vertu théologique de la
foi, et nous amène à approfondir notre compréhension du dogme. Sainte Thérèse
d’Avila raconte dans son autobiographie comment, en méditant sur ce symbole,
elle a reçu des grâces spéciales pour pénétrer ce mystère : « Une fois, alors
que je priais avec le Quicumque vult, il me fut donné de comprendre
qu’il n’y avait qu’un seul Dieu et trois personnes avec une telle clarté que
j’en fus à la fois étonnée et consolée. Ce fut pour moi un si grand profit de
connaître davantage la grandeur de Dieu et ses merveilles »[11].
C’est un exemple de la manière dont le fait de vivre certaines coutumes pieuses
peut conduire à les comprendre, même si parfois il semble que l’on n’en tire
que peu d’avantages.
APPRENDS A LOUER LE PÈRE, LE FILS ET LE SAINT- ESPRIT.
APPRENDS EN PARTICULIER CETTE FORME DE DÉVOTION À
LA TRÈS SAINTE TRINITÉ
En renouvelant notre
profession de foi en la Trinité, nous reconnaissons l’amour divin, nous en
remercions Dieu et nous y répondons ; nous sommes à nouveau éblouis par la
merveille d’un Dieu qui a voulu que nous soyons ses enfants. Nous affirmons non
seulement la vérité sur la Trinité, sur Jésus-Christ — perfectus Deus,
perfectus homo —[12],
Dieu parfait et homme parfait, et sur l’Église, mais aussi notre véritable
identité.
En outre, la
reconnaissance de notre foi commune nous amène à nous sentir plus unis à
l’ensemble du peuple de Dieu dans sa mission de garder intact le dépôt reçu.
Nous ne prions pas seuls, mais unis aux chrétiens d’aujourd’hui, à ceux qui
nous ont précédés et à ceux qui viendront au cours des siècles. Enfin, en
récitant ce symbole, nous actualisons notre mission d’apôtres, appelés à
communiquer à tous les hommes — comme les douze premiers — le salut que le
Christ nous a invités à accueillir par son incarnation : « Allez ! De toutes
les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et
du Saint-Esprit » (Mt 28, 19).
[1][1] Catéchisme
de l’Église Catholique, n° 261.
[2] Pape
François, Angélus, 30 mai 2021
[3] Saint
Josémaria, cité dans les Articles du Postulateur, p. 175.
[4]Entretien
sur le fondateur de l’Opus Dei, Álvaro del Portillo, Rialp, 1992, pp.
153-154.
[5][5] Amis
de Dieu, n° 306.
[6] Saint
Josémaria, notes prises lors d’une réunion.
[7] Saint
Josémaria, notes prises lors d’une réunion de famille, 9 février 1975.
[8] Saint
Josémaria, notes prises lors d’une réunion de famille.
[9]Catéchisme
de l’Église Catholique, n° 250.
[10]Forge,
n° 296.
[11] Sainte
Thérèse de Jésus, Vie, c. 39, 25.
[12]Symbole
d’Athanase, n° 30 (DH 76).
SOURCE : https://opusdei.org/fr/article/une-porte-ouverte-sur-le-mystere-le-symbole-dathanase/
Depiction of the Trinity on the portal of the Basilica of St.-Denis, France (version losslessly cropped to remove inessential or distracting details for en:Trinity article). Shows the dove of the Holy Spirit above God the Father holding an Agnus Dei (symbol of Christ). - Portail central de la basilique de Saint-Denis ; Gothic sculptures in Saint-Denis ; Reliefs of the Holy Trinity in France
The Creed of Athanasius.
Written against the
Arians.
Whosoever will be saved,
before all things it is necessary that he hold the Catholic faith.
Which faith except every
one do keep whole and undefiled, without doubt he shall perish everlastingly.
And the Catholic faith is
this, that we worship one God in Trinity, and Trinity in Unity;
Neither confounding the
Persons, nor dividing the Substance.
For there is one Person
of the Father, another of the Son, and another of the Holy Ghost.
But the Godhead of the
Father, of the Son, and of the Holy Ghost is all one: the glory equal, the
majesty coeternal.
Such as the Father is,
such is the Son, and such is the Holy Ghost.
The Father uncreate, the
Son uncreate, and the Holy Ghost uncreate.
The Father
incomprehensible, the Son incomprehensible, and the Holy Ghost
incomprehensible.
The Father eternal, the
Son eternal, and the Holy Ghost eternal.
And yet they are not
three Eternals, but one Eternal.
As there are not three
Uncreated nor three Incomprehensibles, but one Uncreated and one
Incomprehensible.
So likewise the Father is
almighty, the Son almighty, and the Holy Ghost almighty.
And yet they are not three
Almighties, but one Almighty.
So the Father is God, the
Son is God, and the Holy Ghost is God.
And yet they are not
three Gods, but one God.
So likewise the Father is
Lord, the Son Lord, and the Holy Ghost Lord.
And yet not three Lords,
but one Lord.
For like as we are
compelled by the Christian verity to acknowledge every Person by Himself to be
God and Lord,
So are we forbidden by
the catholic religion to say, There be three Gods, or three Lords.
The Father is made of
none: neither created nor begotten.
The Son is of the Father
alone: not made, nor created, but begotten.
The Holy Ghost is of the
Father and of the Son: neither made, nor created, nor hegotten, but proceeding.
So there is one Father, not
three Fathers; one Son, not three Sons; one Holy Ghost, not three Holy Ghosts.
And in this Trinity none
is before or after other; none is greater or less than another;
But the whole three
Persons are coeternal together, and coequal: so that in all things, as is
aforesaid, the Unity in Trinity and the Trinity in Unity is to be worshiped.
He, therefore, that will
be saved must thus think of the Trinity.
Furthermore, it is
necessary to everlasting salvation that he also believe faithfully the
incarnation of our Lord Jesus Christ.
For the right faith is,
that we believe and confess that our Lord Jesus Christ, the Son of God, is God
and Man;
God of the Substance of
the Father, begotten before the worlds; and Man of the substance of His mother,
born in the world;
Perfect God and perfect
Man, of a reasonable soul and human flesh subsisting,
Equal to the Father as
touching His Godhead, and inferior to the Father as touching His manhood;
Who, although He be God
and Man, yet He is not two, but one Christ:
One, not by conversion of
the Godhead into flesh, but by taking the manhood into God; One altogether; not
by confusion of Substance, but by unity of Person.
For as the reasonable
soul and flesh is one man, so God and Man is one Christ; Who suffered for our
salvation; descended into hell, rose again the third day from the dead;
He ascended into heaven;
He sitteth on the right hand of the Father, God Almighty; from whence He shall
come to judge the quick and the dead.
At whose coming all men
shall rise again with their bodies, and shall give an account of their own
works.
And they that have done
good shall go into life everlasting; and they that have done evil, into
everlasting fire.
This is the catholic
faith; which except a man believe faithfully and firmly, he cannot be saved.
SOURCE : https://en.wikisource.org/wiki/Concordia_Triglotta/The_Three_Creeds#The_Creed_of_Athanasius