1915-2015 : l’Arménie commémore ses martyrs
Le 24 avril 2015
En ce jour
commémoratif du centenaire du génocide des Arméniens par les Turcs, nous
publions ci-dessous l’intégralité de l’article paru dans le dernier numéro
de « L’Eglise
dans le monde » (la revue de l’AED) sur ce sujet. Une analyse
historique, politique et actuelle rédigée par Philippe Oswald.
Le 24 avril 1915, l’arrestation de tous les notables
arméniens de Constantinople (Istanbul) donne le coup d’envoi du génocide des
Arméniens : les deux tiers seront exterminés, depuis les nourrissons jusqu’aux
vieillards, entre avril et août 1915, sur l’ensemble du territoire de l’Empire
turc – certains lieux sont aujourd’hui situés en Syrie, tel Rakka -, théâtre de
nombreuses horreurs perpétrées récemment par les djihadistes du prétendu Etat
islamique. Les Turcs, quant à eux, tuèrent environ un million et demi de
personnes, soit 75% de la population, par l’épuisement (marches forcées dans le
désert), par la faim ou par les armes.
Cette extermination avait été précédée, vingt ans plus tôt (1894-1897), par des
massacres de grande ampleur (« massacres hamidiens ») ordonnés par un sultan
panislamiste, renouvelés en 1909 (« massacres de Silicie ») par les Jeunes
Turcs qui venaient de prendre le pouvoir. C’étaient les prémices du plan
d’extermination de 1915 organisé au sommet de l’Etat par le triumvirat Talaat
Pacha, Enver Pacha et Djemal Pacha.
La Turquie persiste
à nier le génocide
Un siècle plus tard, la Turquie refuse toujours
d’admettre l’existence de ce génocide, bien que celui-ci ne fasse aucun doute
pour les historiens, et malgré sa reconnaissance par une vingtaine d’Etats dont
la France et le Saint-Siège, et par de nombreux parlements et instances
internationales. Le 2 juillet 1985, une sous-commission de l’ONU pour la
prévention des droits de l’homme et la protection des minorités a publié un
rapport qualifiant le massacre des Arméniens de « génocide ».
L’an dernier, alors que se préparait les cérémonies du
centenaire du génocide, le premier ministre turc islamo-conservateur,
Recep Tayyip Erdogan s’est tout de même fendu de « condoléances » aux
descendants des victimes, mais en évitant soigneusement de prononcer le mot
« génocide » et en usant d’une circonlocution alambiquée : «
Nous souhaitons que les Arméniens, qui ont perdu la vie dans les circonstances
ayant caractérisé le début du XX° siècle, reposent en paix, et nous exprimons
nos condoléances à leurs petits-enfants » (23 avril 2014). Pas de quoi apaiser
les descendants des victimes qui, au-delà du deuil, continuent de subir des
préjudices territoriaux, culturels, moraux et psychologiques.
En France, l’année de commémoration s’est ouverte le 28
janvier 2015, avec les représentants de la communauté arménienne (400 000
Arméniens français), en présence du Président de la République. La
reconnaissance par la France en 2001 du génocide arménien, puis la tentative de
criminaliser sa négation en 2012 – loi rejetée par le Conseil constitutionnel –
continuent de perturber les relations entre Paris et Ankara. Le voyage de
François Hollande en Turquie, en janvier 2014, n’aura guère permis de les
réchauffer, le président français réitérant dans une conférence de presse en
présence de son homologue Abdullah Güll son invitation à la Turquie d’effectuer
un « travail de mémoire » aussi « douloureux » soit-il, et dévoilant son
intention de transposer en France une loi-cadre européenne de 2008 qui punit «
l’apologie, la négation ou la banalisation grossière publiques des crimes
contre l’humanité ou des crimes de guerre. » C’était à Ankara, au palais
de Cankaya, une propriété spoliée à une riche famille d’Arméniens devenue la
résidence officielle des présidents turcs depuis Mustafa Kemal («
Atatürk »), le fondateur de la Turquie moderne…
Le génocide a dispersé les Arméniens dans le monde : ils
sont 7 millions vivant à l’étranger contre 3 millions dans la République.
Certains reviennent, fortune faite, pour aider leur pays et retrouver leur patrie,
tels ceux qui se sont installés en Arménie après l’éclatement de l’Union
soviétique. D’autres, plus récemment, – environ 6000 – ont fui la guerre
en Syrie.
Le « voyage
spirituel » de l’Arménie chrétienne
Dès 301, soixante-dix-neuf-ans avant l’ouverture au
christianisme de l’Empire Romain, l’Arménie devint officiellement chrétienne
sous le double patronage de Grégoire « l’Illuminateur », fondateur de l’Eglise
arménienne, et du roi Tiridate III qui sortit le patriarche de prison pour être
guéri par lui.
C’est cette Eglise vénérable qui canonisera ses
martyrs à l’occasion du centenaire du génocide. Cette canonisation de masse se
déroulera le 23 avril prochain à Etchmiadzine, ville où se trouve le siège de
l’Eglise apostolique arménienne (orthodoxe). Le jour suivant deviendra la «
Journée de la mémoire » de ces victimes, a annoncé le patriarche arménien
Karékin II, dans une lettre encyclique, qui a ouvert officiellement les
célébrations du centenaire. Celles-ci s’étaleront sur toute l’année, a-t-il annoncé,
spécifiant que « chaque jour de 2015 sera un jour de souvenir et de dévotion
envers notre peuple, un voyage spirituel aux mémoriaux de nos martyrs ». A
Rome, le Pape François célèbrera une messe pour les fidèles arméniens le 12
avril prochain, en la fête de la divine Miséricorde, dans la basilique
Saint-Pierre.
L’Eglise apostolique arménienne compte environ 6 millions
de fidèles et compte deux catholicosats : celui d’Etchmiadzine en Arménie (350
prêtres et 130 séminaristes sous la houlette du patriarche Catholicos Karékin
II, 132e successeur de Grégoire) et celui d’Antelias au Liban. S’y
ajoutent deux patriarcats, le patriarcat de Jérusalem et de Constantinople,
rattachés à l’autorité du Patriarche suprême d’Arménie.
Un moine arménien
bientôt « docteur de l’Eglise universelle »
Les relations entre les deux Eglises catholique et
arménienne (orthodoxe) ont été consolidées par des visites échangées
entre les Catholicos et les papes Jean-Paul II (visite à Etchmiadzin en 2001)
et Benoît XVI (2008 et 2012). Le patriarche arménien était également présent à
Rome pour la commémoration des témoins de la foi du XX siècle lors du grand
jubilé 2000, et y revint pour les funérailles de Jean-Paul II et la cérémonie
inaugurale du pontificat actuel. SS Karékin II, Catholicos d’Etchmiadzin, a été
reçu par le pape François le 8 mai dernier, et Aram Ier Kechichian, le
Catholicos de l’Eglise arménienne de Cilicie, le 5 juin (il avait déjà eu
audience avec Jean Paul II en 1997 puis avec Benoît XVI en 2008).
L’Arménie sera également bientôt à l’honneur dans
l’Eglise catholique avec l’élévation au rang de « docteur de l’Eglise
universelle » d’un moine arménien, saint Grégoire de Narek (950 -1005), grand
mystique, auteur d’un important recueil de prières utilisé dans la liturgie arménienne.
Les thèmes principaux de l’œuvre de saint Grégoire de Narek sont la solidarité
des hommes dans le péché, la confiance en la Miséricorde divine, la nécessité
du combat spirituel et l’amour de la vie mystique. Narek se trouve aujourd’hui
en territoire turc, sur la rive sud du lac de Van.
Philippe Oswald
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Santi Martiri del Genocidio Armeno
Cent’anni
orsono si consumava uno dei più sanguinosi eccidi dei tempi moderni che costò
la vita ad un milione e mezzo di cristiani armeni. Domenica 12 aprile Papa
Francesco, durante la Messa presieduta in Vaticano non ha esitato a riconoscere
questo tragico evento quale un vero e proprio genocidio, checché ne dicano
coloro che ancora oggi si ostinano a non riconoscerlo come tale. Il 23 aprile
la Chiesa Apostolica Armena ha canonizzato in massa questo milione e mezzo di
uomini, donne e bambini morti a causa della loro appartenenza etnica e
religiosa. Il giorno successivo, 24 aprile, a partire da quest’anno diviene
così la “giornata della memoria” di queste vittime, come ha annunciato il
patriarca armeno Karekin II nell’enciclica con cui ha aperto ufficialmente le celebrazioni
del centenario del genocidio. Celebrazioni che si estenderanno per tutto
l'anno, ha sottolineato, specificando che “ogni giorno del 2015 sarà un giorno
di ricordo e di devozione al nostro popolo, un viaggio spirituale al memoriale
dei nostri martiri. Nel 1915 e negli anni successivi un milione e mezzo di
nostri figli e figlie ha subito la morte, la fame, la malattia; è stato
deportato e costretto a camminare fino alla morte. Secoli di creatività e di
obiettivi raggiunti sono stati distrutti in un istante. Migliaia di chiese e
monasteri sono stati profanati e distrutti, le istituzioni nazionali e le
scuole rase al suolo e demolite. I nostri tesori spirituali e culturali sono
stati sradicati e cancellati”. In seguito, con il coraggio della fede e il genio
che lo caratterizza, questo popolo ha potuto “risuscitare dalla morte” e
tornare a brillare, come spiega il patriarca. “Riponendo la nostra speranza in
Te, o Signore, il nostro popolo è stato illuminato e rafforzato. La tua luce ha
acceso l'ingegno del nostro spirito. La tua forza ci ha orientati alle nostre
vittorie. Abbiamo creato quando altri avevano distrutto le nostre creazioni.
Abbiamo continuato a vivere quando altri ci volevano morti”. Il centenario
permette di celebrare anche questa risurrezione. Anche la Chiesa Cattolica
Armena ha già avviato le pratiche per la beatificazione di 43 suoi figli
vittime del genocidio.
La
persecuzione scatenata, tra il 1915 e il 1918, dai turchi nei confronti del
popolo armeno residente in Anatolia e nel resto dell’Impero Ottomano
rappresenta forse il primo esempio dell’epoca moderna di sistematica
soppressione di una minoranza etnico-religiosa. Una campagna di eliminazione
che non scaturì soltanto dell’ideologia, scopertamente razzista, del sedicente
Partito “modernista e progressista” dei Giovani Turchi, ma trasse le sue
origini più profonde anche dall’innata, anche se inconfessabile, insofferenza
che i mussulmani ottomani e curdi di Anatolia hanno sempre manifestato nei
confronti di una minoranza cristiana, quella armena, portatrice di valori
religiosi e culturali semplicemente diversi.
Ma andiamo per ordine e cerchiamo di capire le motivazioni e la genesi di uno
dei più orribili e meno pubblicizzati fenomeni di intolleranza etnico-religiosa
del XX secolo. Lo sterminio degli armeni, verificatosi tra il 1915 e il 1918,
in realtà non rappresenta che il completamento di una lunghissima campagna di
persecuzioni e di discriminazioni che ebbe inizio a partire dalla seconda metà
dell’Ottocento all’interno dei confini del decadente Impero Ottomano. Tra il
1894 e il 1896 ‘Abd ul-Hamid, l’ultimo sovrano, o meglio despota, della Sacra
Porta, diede il via ad un programma di sterminio che, sotto molti aspetti è
possibile paragonare a quello nazista nei confronti del popolo ebraico (1). Fu
proprio in questo periodo, infatti, che il governo turco iniziò ad applicare
nei confronti degli armeni - già discriminati in molti settori della vita
civile ma ancora in grado di sopravvivere più o meno decorosamente - una serie
di leggi volte non soltanto a perfezionare l’isolamento civile della minoranza,
ma a decretarne e a renderne possibile, in buona sostanza, lo sterminio legale:
una manovra che in buona misura venne attuata anche per scaricare sugli armeni
- popolo, o meglio nazione, tradizionalmente molto attiva e mediamente colta -
la responsabilità dei fallimenti di una politica di governo, quella dei
sultani, assolutamente deficitaria ed arretrata. La persecuzione contro gli
armeni, infatti, va anche vista come il risultato di quei complessi e
traumatici processi storici che tra la seconda metà del XIX secolo e i primi
tredici anni del XX determinarono lo sgretolamento dell’Impero Ottomano.
Dopo avere dovuto rinunciare (in seguito alla guerra con l’Italia del 1911/12 e
alla Prima Guerra Balcanica del 1913) a gran parte dei suoi possedimenti
(Libia, Albania, Macedonia e parte delle isole dell’Egeo), il governo di
Costantinopoli, entrò in una fase di crisi molto acuta. Temendo la completa
dissoluzione dell’Impero, prima la Sacra Porta e poi il Partito dei Giovani
Turchi, iniziarono ad assumere un atteggiamento sempre più sospettoso nei
confronti delle minoranze (come quella greca, bulgara, ebraica, beduina e
armena), colpevoli - scendo i vertici di Costantinopoli - di tramare nei
confronti dell’Impero, minandone le fondamenta. E complice quest’ottica
distorta ed inesatta, fu proprio la minoranza armena quella a destare le
maggiori attenzioni. Ma la ragione di tanta diffidenza da parte dei turchi nel
confronti degli armeni scaturiva anche da precise considerazioni e timori di
carattere politico internazionale. La Sacra Porta, infatti, vedeva in questa
minoranza, che in gran parte abitava l’area anatolica nord orientale, una
possibile se non sicura alleata dell’Impero Russo cristiano ortodosso, il più
feroce e tradizionale nemico della Sacra Porta. Un Impero che, fino dai tempi
di Pietro il Grande (1682-1725) e di Nicola I (1825-55), aveva sempre cercato
di sottrarre alla Turchia le regioni confinanti del Caucaso, guadagnandosi la
simpatia delle comunità armene ormai stanche di sottostare al dispotico dominio
ottomano. Diverse furono le guerre che, tra il XVIII e il XIX secolo,
contrapposero i turchi ai russi. Nel 1876, le forze zariste, che erano
intervenute a sostegno della Bulgaria, costrinsero Costantinopoli ad una resa
umiliante, imponendo alla Sacra Porta il Trattato di Santo Stefano. Un
documento, quest’ultimo, che sancì tra l’altro la cessione alla Russia di
alcune aree dell’Anatolia nord settentrionale, abitate da armeni.. Tuttavia, il
Trattato, non divenne mai del tutto operativo, anche a causa delle pressioni
esercitate dal Primo Ministro inglese Benjamin Disraeli, da sempre ostile ad
una eccessiva espansione politica e militare russa, soprattutto sui Balcani. E
in seguito all’intromissione di altre potenze occidentali (come la Francia e la
Prussia) avverse anch’esse alla Russia, il documento venne così parzialmente
modificato, con l’eliminazione della clausola relativa alla tutela della
minoranza armena. In buona sostanza, nessuna potenza
occidentale volle spendere una parola in favore della popolazione cristiana,
preferendo orientarsi verso una real politik. Anche se, pochi anni dopo, nel 1878, l’articolo 61
del successivo Trattato di Berlino del 1878, sancì, almeno sulla carta, il diritto
alla sopravvivenza di questa sfortunata comunità. Il sostanziale disimpegno
delle nazioni europee permise al dispotico Sultano Abdul Hamid di sopprimere la
fragile Costituzione concessa nel 1876, abolendo tutte le libertà più
elementari, istituendo nuove, severe leggi contro le minoranze religiose del
Paese e costituendo nel contempo un’efficientissima polizia segreta incaricata
di schiacciare il neonato Movimento Indipendentista Armeno. Non contento, il
Sultano incoraggiò inoltre le tribù curde mussulmane ad emigrare verso le
tradizionali zone rurali armene della Turchia orientale, aizzandole contro i
cristiani. Forti dell’appoggio della Polizia Segreta e dell’Esercito Ottomano,
i curdi iniziarono così ad insediarsi in territorio armeno, scacciando con la
forza la locale popolazione. Costretti alla fuga, gli armeni furono quindi
obbligati a trasferirsi sempre più a nord est in direzione delle regioni
caucasiche russe: una manovra che la Sacra Porta, con notevole malafede, volle
interpretare come un atto di slealtà nei suoi confronti e di connivenza con il
nemico zarista. Fu a quel punto che il Movimento Indipendentista Armeno iniziò
a frantumarsi in diversi gruppi politici e società segrete, tra cui l’Armenakan
(fondato nel 1885), il partito socialdemocratico Hunchak (1887) e il più
radicale “movimento” Dashnak (1890), con lo scopo di combattere i turchi. Ma la
risposta del Sultano non si fece attendere. Il despota di Costantinopoli
organizzò i membri delle tribù curde nei cosiddetti reggimenti di cavalleria
Hamidye: autentiche bande armate di predoni autorizzate dal governo a
perseguitare e a massacrare gli armeni dell’Anatolia Orientale.
Ma se gli armeni rimasti incapsulati in territorio ottomano se la passavano
male, occorre dire che anche quelli che erano riusciti a rifugiarsi nelle zone
russo caucasiche non poterono certo considerarsi in salvo. Nel 1881, in seguito
all’assassinio dello zar Alessandro II, il primo ministro liberale di origine
armena Loris Melikov, dovette rassegnare le dimissioni, in quanto ritenuto
incapace di governare il sempre crescente malcontento dei nazionalisti
georgiani e armeni del Caucaso. Dopo l’uscita di Melikov, i successivi governi
di San Pietroburgo iniziarono quindi a manifestare una certa diffidenza se non
ostilità nei confronti degli armeni, sia quelli residenti in Turchia che quelli
stanziati in territorio zarista (2). Nel 1903, lo zar Nicola II tentò perfino
di confiscare le proprietà della Chiesa Nazionale Armena, ordinando la chiusura
delle scuole e delle altre istituzioni della Transcaucasia russa. Questo
drastico cambiamento di rotta russo, consentì al Sultano Abd ul-Hamid di alzare
il tiro contro l’odiata minoranza, prendendo a presteso, tra l’altro, alcuni
gravi ed insensati attentati compiuti, tra il 1890 e il 1894, dalle frange
estremiste del Movimento Indipendentista Armeno. La situazione stava
precipitando. Nel 1894, un affiliato del Hunchak, un certo Murat, convinse le
popolazioni di montagna armene del distretto di Sassun a non pagare ai capi
curdi locali l’odioso “hafir”, o contributo per la protezione. L’“hafir” era in realtà una forma di estorsione regolarizzata dal
governo turco a tutto beneficio dei curdi che in questo modo potevano
arricchirsi alle spalle dei contadini e dei montanari armeni.
L’11 marzo 1895, Gran Bretagna, Francia e Russia, scandalizzate dall’inasprirsi
delle misure anti-armene, cambiarono improvvisamente atteggiamento, intimando
al Sultano di concedere alla minoranza cristiana una forma di seppur limitata
autonomia. La
richiesta venne respinta da Hamid che per contro intensificò la sua politica
repressiva, giungendo a compiere vere e proprie stragi di armeni, anche nelle
principali città dell’Impero. Secondo precise testimonianze dell’epoca,
riportate da diplomatici italiani, francesi, inglesi e americani, in più di
un’occasione, le truppe turche e curde saccheggiarono villaggi, rubarono
bestiame, violentarono donne e bambini, costringendo non di rado i prelati
armeni a riunirsi nelle loro chiese alle quali appiccarono fuoco dopo averne inchiodato
le porte. Tra il 1894 e il 1896, le forze ottomane e curde eliminarono nei modi
più barbari dai 200 ai 250.000 armeni. Questa ondata di violenza raggiunse
livelli tali da indurre l’Inghilterra, la Francia e gli Stati Uniti, ad
invocare la destituzione del Sultano. Dal canto suo, sia lo zar che il kaiser
Guglielmo II, che nel 1889 aveva già effettuato una visita di stato nella
capitale del Bosforo, decisero invece di mantenere un atteggiamento neutrale
nei confronti del Sultano. L’atteggiamento del kaiser
scaturiva da ben precise considerazioni di carattere politico ed economico. Guglielmo II era infatti
desideroso di portare a termine la costruzione della linea ferroviaria
Berlino-Baghdad: un’arteria che, una volta ultimata, avrebbe consentito alla
Germania di intensificare i suoi scambi commerciali con la Turchia e,
soprattutto, di consentire all’Impero tedesco di allargare la sua sfera di
influenza verso il Medio Oriente, la Mesopotamia e il Golfo Persico.
L’ultimo decennio del regno di Abd ul-Hamid fu caratterizzato da una situazione
politica, economica e sociale interna molto incerta densa di difficoltà,
destinata a sfociare in gravi sommosse. Verso la fine dell’800, in alcuni
circoli di Salonicco, un gruppo di giovani ufficiali dell’esercito, i Liberi
Massoni, assieme ad alcuni esiliati politici turchi confluiti nella società
segreta di Unione e Progresso, iniziarono a tramare contro il vecchio potere
centrale assolutista. In seguito, il cosiddetto Movimento dei Giovani Turchi
andò però ben oltre, auspicando l’eliminazione del sultano e avviando un
ambizioso, rapido e radicale processo di modernizzazione socio-politica,
economica e culturale dell’Impero. La rivolta, capeggiata da un gruppo di
giovani ufficiali favorevoli ad una sorta di “occidentalizzazione” dell’Impero,
scoppiò nel 1908, a Monastir. Il 23 luglio dello stesso anno, il Comitato
Centrale di Unione e Progresso intimò al Sultano di ripristinare immediatamente
la Costituzione del 1876 (da lui soppressa nel 1878), intimando di marciare con
l’esercito su Costantinopoli. Il Sultano questa volta cedette e la Costituzione
venne ripristinata ufficialmente il 24 luglio 1908. Seguì un breve periodo di
euforia con grandi festeggiamenti a Costantinopoli, Damasco, Baghdad e nelle
città e regioni popolate dalle minoranze etniche e religiose armene, ebraiche,
slave e arabe che vedevano nella rivolta militare contro il Sultano l’inizio di
un nuovo periodo caratterizzato da maggiori libertà. Effettivamente, in un
primo tempo, i giovani ufficiali turchi proclamarono che mussulmani, cristiani
ed ebrei non sarebbero più stati divisi e avrebbero contribuito, tutti insieme
e su uno stato di completa parità, alla gloriosa rinascita economica e sociale
della nazione ottomana.
Nel 1909, dopo un fallito tentativo controrivoluzionario condotto dai
sostenitori del regime assolutista di Hamid, gli ufficiali “modernisti” guidati
da Taalat Pascià deposero definitivamente Hamid, costringendolo a lasciare il
posto a suo fratello Muhammad (Mehemet) V. (3) E quest’ultimo, non volendo
seccature, accettò di buon grado le direttive degli ufficiali rivoluzionari
che, nel frattempo, avevano però cominciato ad elaborare programmi a forte
contenuto nazionalista e razzista, rimangiandosi tutte le promesse di libertà
(subito dopo la caduta di Hamid, i Giovani Turchi avevano dato vita ad un
regime parlamentare, concedendo ad elementi cristiani, ebrei e arabi di entrare
nella pubblica amministrazione e di prestare servizio nell’Esercito). Tuttavia,
dopo la sconfitta subita ad opera dell’Italia nel 1912 e i rovesci subiti
nell’ambito della Prima Guerra Balcanica, il 26 gennaio 1913 si verificò a
Costantinopoli un nuovo colpo di stato. Enver Pascià, Taalat Pascià e Ahmed
Jemal presero con la forza il potere dando vita ad una sorta di triumvirato.
Abbandonati ben presto gli ideali liberali e parlamentari, i Giovani Turchi
avviarono un capillare processo di “turchizzazione” dell’Impero Ottomano (una
strategia politica che faceva perno sui principi del “pan-turanismo”, una
corrente ideologica della “rinascita ottomana” sostenuta da Ziya Gok Alp,
discepolo del sociologo francese Emile Durkheim). Imbevuti di questa dottrina,
che magnificava le virtù degli antichi statisti, guerrieri e condottieri
turchi, il mai completamente sopito e sostanziale atteggiamento di intolleranza
dei Giovani Turchi nei confronti delle minoranze dell’Impero, soprattutto
quella armena cristiana, iniziò ad emergere con estremo vigore. E verso la
primavera del 1914, proprio alla vigilia dello scoppio della Prima Guerra Mondiale,
la Giunta dei Giovani Turchi, iniziò a pianificare scientificamente quello che
si sarebbe ben presto rivelato il primo “genocidio” programmato dell’era
moderna. Dopo l’entrata in guerra dell’Impero Ottomano (29 ottobre 1914) a
fianco degli Imperi Centrali, la comunità armena, allo scuro delle manovre
segrete dei Giovani Turchi, volle dimostrare a Costantinopoli la sua fedeltà
alla nazione ottomana. E nell’estate del 1914, ad
Erzerum, in occasione dell’ottavo congresso del partito Dashnak, i leader del
più forte movimento indipendentista armeno invitarono tutti gli iscritti ad
assolvere ai loro doveri di fedeli sudditi e soldati dell’Impero. Nel giro di
poche settimane ben 250.000 armeni si arruolarono nelle forze armate turche,
dimostrando, già a partire dalla sfortunata campagna, scatenata nel successivo
mese di dicembre da Enver nel Caucaso contro i russi, una assoluta lealtà nei
confronti del governo che, nel frattempo, stava ultimando i preparativi per
scatenare contro di essi un vero e proprio massacro a sorpresa.
All’inizio del 1915, nel corso di una riunione segreta del Comitato di Unione e
Progresso, il segretario esecutivo Nazim concluse testualmente i lavori: “Siamo
in guerra; e non potrebbe verificarsi un’occasione migliore per sterminare tutta
la popolazione armeno. In un
momento come questo è estremamente improbabile che vi siano interventi da parte
delle grandi potenze e proteste da parte della stampa; e se anche ciò accadesse
tutti si troverebbero di fronte ad un fatto compiuto”. Un altro dei presenti,
Hassan Fehmin, aggiunse poi. “Siamo nelle condizioni ideali per spedire sul
fronte caucasico tutti i giovani armeni ancora in grado di imbracciare un
fucile. E una volta là, possiamo intrappolarli e annientarli con facilità,
chiusi come saranno tra le forze russe che si troveranno davanti e le forze
speciali che piazzeremo alle loro spalle”. In quella
data il Comitato decise che “lo sterminio degli armeni” sarebbe stato affidato
ad una speciale Commissione a tre, comprendente lo stesso segretario esecutivo
Nazim, Behaettin Shakir e il Ministro della Pubblica Istruzione, Shoukri, sotto
il diretto controllo di Taalat Pascià. La commissione istituì a sua volta la cosiddetta
“Organizzazione Speciale” (Teshkilate Makhsusa) nella quale entrò a fare parte
una folta schiera di ex detenuti e di delinquenti ai quali venne promessa la
libertà in cambio di loschi servigi. All’inizio della primavera 1915, i capi
turchi scatenarono l’esercito e le solite bande curde contro gli indifesi
villaggi armeni che vennero depredati. Successivamente, bande armate curde e
reparti dell’esercito e della polizia, incominciarono ad arrestare -
accusandoli di connivenza con il nemico russo - tutti gli esponenti dei vari
partiti armeni. Nel giro di poche settimane, decine di migliaia di cristiani
vennero imprigionati e sottoposti a spaventose e documentate torture. I curdi
mussulmani si accanirono in modo particolare contro i sacerdoti ai quali
vennero strappati gli occhi, le unghie e i denti con punteruoli roventi e
tenaglie. Gevdet Bey, vali della città di Van e cognato del Ministro della
Difesa Enver Pascià, fu visto dare ordine ai suoi uomini di inchiodare ferri di
cavallo ai piedi delle vittime, costringendo poi quei disgraziati ad effettuare
improbabili danze mortali. Il 24 aprile 1915, a Costantinopoli, nel corso di
una gigantesca retata, circa 500 esponenti del Movimento Armeno vennero
incarcerati e poi strangolati con filo di ferro nel profondo di sordide
segrete. (4) Stando ad un rapporto ufficiale del console statunitense ad
Ankara, nel luglio 1915, duemila soldati di etnia armena, reduci dalla campagna
del Caucaso, vennero improvvisamente disarmati dai turchi e spediti in catene
nella regione della città di Kharput con il pretesto di utilizzarli nella
costruzione di una strada. Ma giunti in una vallata, i militari armeni vennero
circondati da un battaglione della polizia turca e massacrati a colpi di
moschetto. Tutti i cadaveri vennero poi scaraventati in una profonda grotta.
Identico destino toccò ad altri 2.500 militari armeni, anch’essi condotti nei
pressi di una cava di pietra, in località Diyarbakir, e lì trucidati da un
grosso reparto misto formato da soldati e miliziani curdi. Sempre secondo i
resoconti dei diplomatici statunitensi, i corpi delle vittime vennero seviziati,
spogliati e lasciati a marcire nella cava. Nel giugno 1916, dopo avere
eliminato circa 150.000 militari di origine armena, i turchi decisero di fare
fuori anche un terzo degli operai armeni impiegati nella costruzione e
manutenzione dell’importante linea ferroviaria Berlino-Costantinopoli-Baghdad.
Ma a questo punto, gli alleati tedeschi e austriaci, che da tempo avevano
palesato il loro disappunto per le orrende carneficine, denunciarono
finalmente, e in maniera ufficiale, le atrocità turche. L’ambasciatore tedesco
a Costantinopoli, il conte von Wolff-Metternich, si precipitò alla Sublime
Porta, accusando direttamente Taalat Pascià e il Ministro degli Esteri Halil
Pascià “di inutili crudeltà e persino di atti di sabotaggio”. Tuttavia, le
vibranti proteste dell’ambasciatore lasciarono impassibili i capi ottomani.
Fu allora che molti ufficiali e sottufficiali armeni, scampati ai massacri,
tentarono di organizzare sui monti la resistenza. Nell’aprile 1915, nella città
di Van, alcune migliaia di civili armeni riuscirono a disarmare la locale
guarnigione turca, barricandosi nel nucleo urbano dove resistettero per molti
giorni alla controffensiva ottomana e curda; fino all’arrivo, provvidenziale,
di una divisione di cavalleria russa che nel mese maggio liberò dall’assedio
quei disperati. Eguale successo ebbe poi la storica e ormai famosa resistenza
del massiccio montuoso del Musa Dagh, nei pressi di Antiochia (Golfo di
Alessandretta). Su questo acrocoro non meno di 4.000 armeni si trincerarono
decisi a vendere cara la pelle. Resistettero per ben quaranta giorni agli
attacchi dei reparti regolari dell’esercito ottomano e dei “volontari” civili
turchi, segnando una delle pagine più eroiche della storia del popolo armeno.
Alla fine, proprio quando la resistenza sembrava dovere cedere di fronte alle
preponderanza dell’avversario, i reduci vennero salvati dal provvidenziale
arrivo nel Golfo di Alessandretta di una squadra navale francese che riuscì in
gran parte a trarli in salvo (l’epopea del Musa Dagh venne in seguito narrata
da Franz Werfel nel suo celebre romanzo storico “I quaranta giorni di Musa
Dah”). Purtroppo, altri tentativi di resistenza non ebbero la medesima fortuna,
come accadde ad di Urfa. Qui, tutta la guarnigione armena, composta di
ex-militari e civili, dovette soccombere alle soverchianti forze ottomane che,
a battaglia conclusa, massacrarono tutti i difensori ancora in vita, compresi i
feriti.
Verso l’autunno del 1915, una volta eliminata la parte più giovane e combattiva
della nazione armena, il Ministero degli Interni ottomano iniziò a pianificare
lo sterminio di tutti gli adulti di età superiore ai 45 anni, che fino ad
allora erano stati risparmiati perché ritenuti necessari al lavoro delle
campagne, e degli ultimi prelati. Come testimonia questo
brano tratto da un dispaccio inviato dal Ministro Taalat Pascià al governatore
turco di Aleppo il 15 settembre 1915. “Siete già stato informato del fatto che
il Governo ha deciso di sterminare l’intera popolazione armena…Occorre la
vostra massima collaborazione…Non sia usata pietà per nessuno, tanto meno per
le donne, i bambini, gli invalidi…Per quanto tragici possano sembrare i metodi
di questo sterminio, occorre agire senza alcuno scrupolo di coscienza e con la
massima celerità ed efficienza”. Per risparmiare denaro e per razionalizzare al
massimo l’operazione, la Giunta dei Giovani Turchi avviò una deportazione di
massa (dalla quale talvolta vennero però risparmiati i medici o i tecnici utili
al governo, come accadde nella città di Kayseri) in modo da concentrare in
pochi siti isolati tutti gli armeni ancora in vita. Una delle destinazioni prescelte
fu la desolata e poverissima regione siriana di Deir al-Zor, dove, dopo una
marcia a piedi di centinaia di chilometri, intere famiglie armene vennero ammassate
e trucidate nei modi più raccapriccianti, tanto da sollevare le inutili
proteste di un gruppo di ufficiali tedeschi e austriaci che assistette a quei
tragici eventi. Queste deportazioni vennero architettate anche per facilitare
l’esproprio dei beni immobili armeni. Abbandonata la precedente prassi della
distruzione dei villaggi, molti dirigenti del partito dei Giovani Turchi e
moltissimi funzionari di polizia e comandanti delle famigerate bande a cavallo
curde ebbero modo di arricchirsi proprio in virtù di questi lasciti forzati.
Nell’inverno del ’15 il rappresentante tedesco a Costantinopoli, conte
Wolff-Metternich - che, come si è già detto, non aveva mai mancato di
stigmatizzare “il crudele e controproducente comportamento degli ottomani nei
confronti delle minoranze cristiane” - denunciò, in una missiva inviata a
Berlino, questa “orribile prassi”, accusando nuovamente i Giovani Turchi di
“tradimento nei confronti della comune causa tedesco-ottomana”. L’ambasciatore
tedesco agì in maniera talmente diretta da indurre Enver Pascià e Taalat Pascià
a chiederne a Berlino la sua sostituzione, cosa che in effetti avvenne nel
1916. A testimonianza delle dimensioni del fenomeno “espropriazioni”, dopo la
fine della guerra, nel 1919, lo scrittore e storico tedesco J.Lepsius nel suo
“Deutschland und Armenien” stimò che nel 1916 “i profitti derivati
all’oligarchia dei Giovani Turchi e ai suoi lacché dai beni rapinati agli
armeni fossero arrivati a toccare la cifra astronomica di un miliardo di
marchi”. Per onestà va comunque detto che, in certi casi, alcuni governatori (i
vali) turchi, (come quello di Angora, città nella quale vivevano 20.000
armeni), mostrarono indubbia pietà nei confronti degli armeni, arrivando anche
a disubbidire alle direttive del governo. Tanto che, nel luglio del ’15, il
governatore di Ankara - che si era opposto agli stermini - venne subito rimosso
e sostituito con un funzionario più zelante. Come il vali Gevdet che,
nell’estate del ’15, a Siirt, a sud di Bitlis, “fece massacrare - come testimonia
Rafael de Nogales, un mercenario venezuelano che nel 1915 si era arruolato
nell’esercito turco - oltre 10.000 tra armeni, cristiani nestoriani e
giacobiti, lasciando i loro corpi ignudi in pasto agli avvoltoi e ai cani
randagi”. Identici resoconti possono riscontrarsi anche nei documenti e nelle
memorie di numerosi addetti diplomatici tedeschi, americani, svedesi e anche
italiani. Sull’edizione del quotidiano Il Messaggero di Roma (25 agosto 1915)
venne pubblicata la denuncia del console generale a Trebisonda, Giovanni
Gorrini. Costui affermò che “degli oltre 14.000 armeni legalmente residenti a
Trebisonda all’inizio del 1915 (dal punto di vista religioso la comunità era
composta da cristiani gregoriani, cattolici e protestanti, nda) il 23 luglio dello
stesso anno non ne rimanevano in vita che 90. Tutti gli altri, dopo essere
stati spogliati di ogni avere, erano stati infatti deportati dalla polizia e
dall’esercito ottomani in lande desolate o in vallate dell’entroterra e
massacrati”. E intanto proseguiva senza soste la deportazione degli armeni
destinati ai famigerati campi di raccolta (e di sterminio) della città di Deir
al-Azor. Questi, privi di baracche, servizi igienici, iniziarono ad accogliere
all’interno dei loro perimetri cintati da fitti sbarramenti di filo spinato
sorvegliato da guardie armate, decine di migliaia di profughi. “Ben presto -
come narra lo scrittore David Marshall Lang nel suo eccellente e ben
documentato “Armeni, un popolo in esilio” - in questi recinti, rigurgitanti in
gran parte di vecchi, donne e bambini, scoppiarono terribili epidemie di tifo e
vaiolo che si allargarono a gran parte della popolazione siriana…Solo ad
Aleppo, tra l’agosto 1916 e l’agosto 1917, circa 35.000 persone morirono di
tifo”. Epidemie che si rivelarono talmente devastanti da mettere in allarme lo
stesso generale Otto Liman von Sanders, comandante delle forze turco-tedesche
in Medio Oriente. Questi, nel 1916, cercò di attivare, attraverso il suo
Servizio Sanitario, una qualche forma di assistenza, sempre contrastato dalle
autorità ottomane che, accecate dall’odio verso gli armeni, non si rendevano
conto dell’immane disastro che avevano provocato. In terra siriana, qualche
centinaio di ragazzine e di bambini armeni riuscì però a scampare alla morte
per fame, malattia o alle fucilate degli aguzzini turchi. Le ragazze,
soprattutto le più giovani e graziose, vennero infatti vendute per poche
piastre ad alcuni possidenti arabi che le rinchiusero nei bordelli, non prima
di averle fatte convertire forzatamente all’Islam. Nell’autunno del 1918,
quando le forze inglesi del generale Edmund Allenby dopo avere sconfitto i
turco-tedeschi a Megiddo, occuparono la Palestina e la Siria, trovarono ancora
in vita alcune decine di queste derelitte, tutte marchiate a fuoco dagli stenti
e dalle malattie veneree. Sorte ancora peggiore toccò ai bambini armeni
rinchiusi nei campi siriani. Gran parte di questi vennero infatti sottratti
alle madri e inviati anch’essi in bordelli per omosessuali o in speciali
orfanotrofi per essere rieducati come turchi mussulmani da Halidé Edib Adivart,
una mostruosa virago alla quale il governatore della Siria aveva affidato il
compito di “raddrizzare la schiena alla ribelle gioventù armena”.
Nonostante tutto, il governo ottomano non si reputava ancora soddisfatto della
risoluzione del “problema armeno”. Nei campi, “i cristiani infedeli morivano
troppo lentamente”. Nel 1916, Enver Pascià, Taalat Pascià e Ahmed Gemal diedero
quindi un ulteriore giro di vite alla loro politica di sterminio, intimando ai
loro governatori e capi di polizia di “eliminare con le armi, ma se possibile,
con mezzi più economici, tutti i sopravvissuti dei campi siriani e anatolici”.
In questa seconda fase del massacro ebbe modo di distinguersi proprio il
governatore del distretto di Deir al-Azor, certo Zekki, che ogni mattina era
solito “cavalcare nei campi tra i profughi, tirare su un bambino, farlo roteare
in aria, e scagliarlo contro le rocce”. Zekki - secondo quanto scrive J. Bryce
(autore di “The Treatment of Armenians”), “rinchiuse 500 armeni all’interno di
una stretta palizzata, costruita su una piana desertica, e li fece morire di
fame e di sete”. E a dimostrazione dello zelo di questo governatore, basti
pensare che, durante l’estate del 1916, i suoi uomini eliminarono oltre 20.000
armeni. Taalat Pascià, divenuto Gran Visir, arrivò addirittura a vantarsi
dell’efficienza del suo governatore con l’esterrefatto ambasciatore americano
Morgenthau, al quale egli ebbe anche l’ardire di chiedere “l’elenco delle
assicurazioni sulla vita che gli armeni più ricchi (deceduti nei campi di
sterminio) avevano precedentemente stipulato con compagnie americane, in modo
da consentire al Governo di incassare gli utili delle polizze”.
Intanto, nelle regioni orientali e settentrionali dell’Impero Ottomano, la
situazione delle comunità armene che erano riuscite a trovare rifugio nelle
valli del Caucaso si fece improvvisamente drammatica. In seguito alla
rivoluzione bolscevica del 1917, l’esercito russo aveva infatti iniziato a
ritirarsi dall’Anatolia orientale e dalla Ciscaucasia, abbandonando gli armeni
al loro destino. Rioccupata l’importante città-fortezza di Kars, le forze
ottomane, ormai libere di agire, iniziarono una meticolosa caccia all’uomo,
arrivando a sopprimere circa 19.000 persone in poche settimane. Identica sorte
che toccò a quei profughi cristiani che, rifugiatisi preventivamente in
Transcaucasia, soprattutto in Georgia e nella regione caspica di Baku, vennero
massacrati dalle locali minoranze mussulmane tartare e cecene. Nel settembre
del ’18, nella sola area di Baku furono eliminati 30.000 armeni.
Ma la guerra stava volgendo ormai al termine e nell’imminenza del crollo della
Sublime Porta, i responsabili turchi delle stragi iniziarono a sparire
nell’ombra, onde evitare il peggio. Quando, nell’ottobre 1918, la Turchia si
arrese alle forze dell’Intesa, i principali dirigenti e responsabili del
partito dei Giovani Turchi e del Comitato di Unione e Progresso vennero
arrestati dagli inglesi e internati per un breve periodo a Malta. Successivamente,
un tribunale militare turco condannò a morte, in contumacia, Enver Pascià,
Ahmed Gemal e Nazim, accusati di avere architettato e portato a compimento, tra
il 1914 e il 1918, l’olocausto armeno. Ormai espatriati, nessuno dei condannati
finì però nelle mani della giustizia regolare. Ci pensò il destino e, come
spesso accade, lo spirito vendicativo dell’uomo a colpire chi si era macchiato
di tanti efferati crimini. Il 15 marzo 1921, Taalat Pascià, forse il più
crudele dei tre triumviri di Costantinopoli, venne assassinato a Berlino da uno
studente armeno, tale Soghomon Tehlirian (che venne processato da un tribunali
tedesco e successivamente assolto); sorte che toccò il 21 luglio 1922 anche ad
Ahmed Gemal, ucciso da un altro giovane armeno a Tbilisi, in Georgia. “Strana e
sotto molti aspetti decisamente consona al personaggio fu invece la fine di
Enver Pascià, il più intelligente e “idealista” dei tre: il “Piccolo Napoleone”
dell’Impero, il propugnatore fanatico e determinato del Pan-Turanismo” (D.M. Lang).
Rifugiatosi tra le tribù turche della remota regione asiatica centrale di
Bukhara, dove pensava di portare a compimento la realizzazione del suo sogno,
cioè la creazione di una Grande Nazione Turca, agli inizi degli anni Venti
Enver si mise a capo di una rivolta turco-mussulmana contro il potere
sovietico. Ma il 4 luglio 1922, egli venne circondato con il suo piccolo
esercito da un grosso reparto bolscevico (combinazione guidato da un ufficiale
armeno) e ucciso. Con la morte di Enver tramontava per sempre il progetto
revanchista, di chiara matrice nazionalista e razzista, che non soltanto aveva
trascinato la Turchia nel disastro del Primo Conflitto, ma che aveva
contribuito a riaccendere l’atavico e mai sopito odio della popolazione turca
nei confronti della minoranza armena cristiana. Oggi, a distanza di tanti anni,
quell’impetuoso rigurgito di intolleranza etnico-religiosa che scatenò la
persecuzione contro gli armeni, sta - paradossalmente - interessando un’altra
minoranza, quella curda, che da colpevole fiancheggiatrice di una strage si è
trasformata a sua volta in vittima di una logica di persecuzione assurda e
spietata.
Autore: Alberto
Rosselli