Saint Raphaël Arnaiz Baron
Religieux cistercien (+ 1938)
Encore novice au monastère de Saint-Isidore de Dueñas, en Espagne, il fut atteint d’une maladie grave, et supporta son état physique avec une extrême patience, mettant toujours sa confiance en Dieu.
Béatifié le 27 septembre 1992 par Jean-Paul II - Canonisé le 11 octobre 2009 à Rome par Benoît XVI.
St Rafael Arnáiz Barón (1911-1938) biographie en anglais - site du Vatican.
Il fait partie des Saints patrons des JMJ de Madrid.
"Évoquant un des nouveaux saints espagnols Rafael Arnaiz, mort à l’âge de 27 ans, des suites d’une grave maladie alors qu’il était encore novice, Benoît XVI a tourné ses pensées vers les jeunes qui aspirent à la vérité pleine, à la joie indescriptible, des valeurs que l’on ne peut atteindre que grâce à l’amour de Dieu."
(source: Radio Vaticana - Cinq nouveaux saints pour l'Église universelle - 11 octobre 2009)
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/11129/Saint-Rapha%EBl-Arnaiz-Baron.html
HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI
Chers frères et sœurs!
"Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie
éternelle?". C'est par cette question que commence le bref dialogue que
nous avons écouté dans la page de l'Evangile entre un personnage, ailleurs
identifié comme le jeune homme riche, et Jésus (cf. Mc 10, 17-30).
Nous n'avons pas beaucoup de détails concernant ce personnage anonyme; de ces
quelques traits, nous arrivons cependant à percevoir son désir sincère de
parvenir à la vie éternelle en conduisant une honnête et vertueuse existence
terrestre. Il connaît en effet les commandements et les observe fidèlement
depuis le début de sa jeunesse. Et pourtant, tout ceci, qui est certes
important, ne suffit pas - dit Jésus - une seule chose manque, mais elle est
essentielle. En le voyant alors bien disposé, le divin Maître le fixe avec
amour et lui propose le saut de qualité, l'appelle à l'héroïsme de la sainteté
et lui demande de tout abandonner pour le suivre: "Vends tout ce que
tu as, donne-le aux pauvres (...) puis viens et suis-moi" (v. 21).
"Viens et suis-moi!". Voilà la vocation
chrétienne qui jaillit d'une proposition d'amour du Seigneur et qui ne peut se
réaliser que grâce à notre réponse d'amour. Jésus invite ses disciples au don
total de leur vie, sans calcul ni intérêt humain, avec une confiance sans réserve
en Dieu. Les saints accueillent cette invitation exigeante et se mettent, avec
une humble docilité, à la suite du Christ crucifié et ressuscité. Leur
perfection, dans la logique de la foi parfois humainement incompréhensible,
consiste à ne plus se mettre au centre, mais à choisir d'aller à contre-courant
en vivant selon l'Evangile. C'est ce qu'ont fait les cinq saints qui sont
proposés aujourd'hui, avec grande joie, à la vénération de l'Eglise
universelle: Zygmunt Szczesny Felinski, Francisco Coll y Guitart, Jozef
Damiaan de Veuster, Rafael Arnáiz Barón, et Marie de la Croix (Jeanne) Jugan.
En eux, nous contemplons la réalisation des paroles de l'apôtre Pierre:
"Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre" (v. 28) et la
consolante promesse de Jésus: "personne n'aura quitté, à cause de
moi et de l'Evangile, une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des
enfants ou une terre, sans qu'il reçoive, en ce temps déjà, le
centuple: ... avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle"
(vv 29-30).
Zygmunt Szczesny Felinski, Archevêque de Varsovie,
fondateur de la Congrégation des Sœurs Franciscaines de la Famille de Marie, a
été un grand témoin de la foi et de la charité pastorale à une époque très
difficile pour la nation et pour l'Eglise en Pologne. Il s'occupait avec
ferveur de la croissance spirituelle de ses fidèles, aidait les pauvres et les
orphelins. A l'Académie ecclésiastique de Saint-Pétersbourg, il prit grand soin
de la formation des prêtres. En tant qu'Archevêque de Varsovie, il invita avec
ferveur tous les fidèles à un renouveau intérieur. Avant l'insurrection de 1863
contre l'annexion russe, il mit en garde le peuple contre une inutile effusion
de sang. Quand pourtant l'émeute éclata et que les persécutions s'ensuivirent,
il défendit courageusement les opprimés. Sur ordre du tsar russe, il passa
vingt ans en exil à Jaroslaw sur la Volga, sans jamais pouvoir rentrer dans son
diocèse. Il conserva en toute situation sa foi inébranlable dans la Providence
divine et priait ainsi: "Ô, Dieu, protège-nous des tribulations et
des inquiétudes de ce monde... multiplie l'amour dans nos cœurs et fais que
nous conservions avec la plus profonde humilité la confiance infinie dans Ton
aide et dans Ta miséricorde...". Aujourd'hui, que son don de soi à Dieu et
aux hommes, empli de confiance et d'amour, devienne un exemple éclatant pour
toute l'Eglise.
Saint Paul nous rappelle dans la deuxième lecture que
"la Parole de Dieu est vivante et énergique" (He 4, 12). En
elle, le Père qui est aux cieux, converse amoureusement avec ses fils de tous
les temps (cf. Dei Verbum, n. 21), leur communiquant son amour infini
et, de cette manière, les encourageant, les consolant et leur offrant son
dessein de salut pour l'humanité et pour chaque personne. Conscient de cela, saint
Francisco Coll se consacra avec acharnement à la propager, accomplissant ainsi
fidèlement sa vocation dans l'Ordre des Prêcheurs, dans lequel il fit
profession. Sa passion était d'aller prêcher, en grande partie de manière
itinérante et suivant la forme des "missions populaires" pour
annoncer et raviver la Parole de Dieu dans les villages et les villes de la
Catalogne, aidant ainsi les personnes à une rencontre profonde avec Lui. Une
rencontre qui porte à la conversion du cœur, à recevoir avec joie la grâce
divine et à maintenir un dialogue constant avec Notre Seigneur par la prière.
Pour lui, son activité d'évangélisation comprenait un grand dévouement au
Sacrement de la Réconciliation, une emphase remarquable sur l'Eucharistie et
une insistance constante sur la prière. Francisco Coll atteignait le cœur des
autres parce qu'il transmettait ce que lui-même vivait intérieurement avec
passion, ce qui brûlait ardemment dans son cœur: l'amour du Christ, son
dévouement total à Lui. Pour que la semence de la Parole de Dieu rencontre un
terrain fertile, Francisco fonda la Congrégation des Sœurs Dominicaines de
l'Annonciation, dans le but de donner une éducation intégrale aux enfants et
aux jeunes, de façon à ce qu'ils puissent découvrir la richesse insondable qu'est
le Christ, l'ami fidèle qui ne nous abandonne jamais ni ne se lasse d'être à
nos côtés, renforçant notre espérance avec sa Parole de vie.
Jozef De Veuster, qui reçut le nom de Damiaan dans la
Congrégation des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie, quitta la Flandre, son pays
natal, en 1863, à l'âge de 23 ans, pour annoncer l'Evangile à l'autre bout du
monde, sur les îles Hawaï. Son activité missionnaire, qui l'a tellement rempli
de joie, atteint son sommet dans la charité. Non sans peur et sans répugnance,
il fit le choix d'aller sur l'île de Molokai au service des lépreux qui s'y
trouvaient, abandonnés de tous; c'est ainsi qu'il s'exposa à la maladie dont
ils souffraient. Il se sentait chez lui avec eux. Le serviteur de la Parole
devint ainsi un serviteur souffrant, lépreux parmi les lépreux, au cours des
quatre dernières années de sa vie. Pour suivre le Christ, le Père Damien n'a
pas seulement quitté sa patrie, mais a également mis en jeu sa santé:
c'est pour cela - comme le dit la parole de Jésus qui a été annoncée dans
l'Evangile d'aujourd'hui - qu'il a reçu la vie éternelle (cf. Mc 10,
30). En ce 20 anniversaire de la canonisation d'un autre saint belge, le Frère
Mutien-Marie, l'Église en Belgique est unie une nouvelle fois pour rendre grâce
à Dieu pour l'un de ses fils reconnu comme un authentique serviteur de Dieu.
Nous nous souvenons devant cette noble figure que c'est la charité qui fait
l'unité: elle l'enfante et la rend désirable. À la suite de saint Paul,
saint Damien nous entraîne à choisir les bons combats (cf. 1 Tm 1,
18), non pas ceux qui portent la division, mais ceux qui rassemblent. Il nous
invite à ouvrir les yeux sur les lèpres qui défigurent l'humanité de nos frères
et appellent encore aujourd'hui, plus que notre générosité, la charité de notre
présence servante.
En revenant à l'Evangile d'aujourd'hui, à la figure du
jeune qui présente à Jésus son désir d'être bien plus qu'un bon exécuteur des
devoirs que lui imposent la loi, répond la figure de Frère Rafael, canonisé
aujourd'hui, mort à vingt-sept ans comme Oblat de la Trappe de San Isidro de
Dueñas. Même s'il était de famille aisée et, comme il le disait lui-même,
d'"âme un peu rêveuse", ses rêves ne se dissipèrent pas devant
l'attachement aux biens matériels et à d'autres buts que la vie du monde
propose parfois avec grande insistance. Il répondit oui à la proposition de
suivre Jésus, de manière immédiate et décidée, sans limites ni conditions. De
cette manière, il entreprit un chemin qui, du moment où il se rendit compte
dans le Monastère, qu'il "ne savait pas prier", le porta en quelques
années au sommet de sa vie spirituelle qu'il relate avec une grande simplicité
et un grand naturel dans de nombreux écrits. Frère Rafael, encore proche de
nous, continue à nous offrir par son exemple et son œuvre un parcours
attractif, en particulier pour les jeunes qui ne se contentent pas facilement,
mais aspirent à la plénitude de la vérité, à la plus indicible joie que l'on
atteint pour l'amour de Dieu. "Vie d'amour... C'est là la seule raison de
vivre" dit le nouveau Saint. Et il insiste: "De l'amour de Dieu
provient toute chose". Que le Seigneur écoute avec bienveillance l'une des
dernières prières de Saint Rafael Arnáiz, lorsqu'il lui remit toute sa vie en
suppliant: "Prends moi et donne-Toi au monde". Qui se donne
pour ranimer la vie intérieure des chrétiens d'aujourd'hui. Qui se donne pour
que ses frères de la Trappe et les centres monastiques continuent à être le
phare qui permet de découvrir le désir intime de Dieu qu'il a placé dans tout
cœur humain.
Par son œuvre admirable au service des personnes âgées
les plus démunies, Sainte Marie de la Croix est aussi comme un phare pour
guider nos sociétés qui ont toujours à redécouvrir la place et l'apport unique
de cette période de la vie. Née en 1792 à Cancale, en Bretagne, Jeanne Jugan a
eu le souci de la dignité de ses frères et de ses sœurs en humanité, que l'âge
a rendus vulnérables, reconnaissant en eux la personne même du Christ.
"Regardez le pauvre avec compassion, disait-elle, et Jésus vous regardera
avec bonté, à votre dernier jour". Ce regard de compassion sur les
personnes âgées, puisé dans sa profonde communion avec Dieu, Jeanne Jugan l'a
porté à travers son service joyeux et désintéressé, exercé avec douceur et
humilité du cœur, se voulant elle-même pauvre parmi les pauvres. Jeanne a vécu
le mystère d'amour en acceptant, en paix, l'obscurité et le dépouillement
jusqu'à sa mort. Son charisme est toujours d'actualité, alors que tant de
personnes âgées souffrent de multiples pauvretés et de solitude, étant parfois
même abandonnées de leurs familles. L'esprit d'hospitalité et d'amour
fraternel, fondé sur une confiance illimitée dans la Providence, dont Jeanne
Jugan trouvait la source dans les Béatitudes, a illuminé toute son existence.
Cet élan évangélique se poursuit aujourd'hui à travers le monde dans la
Congrégation des Petites Sœurs des Pauvres, qu'elle a fondée et qui témoigne à
sa suite de la miséricorde de Dieu et de l'amour compatissant du Cœur de Jésus
pour les plus petits. Que sainte Jeanne Jugan soit pour les personnes âgées une
source vive d'espérance et pour les personnes qui se mettent généreusement à
leur service un puissant stimulant afin de poursuivre et de développer son
œuvre!
Chers frères et sœurs, rendons grâce au Seigneur pour le don de la sainteté qui resplendit aujourd'hui dans l'Eglise avec une beauté singulière. Alors que je salue affectueusement chacun d'entre vous - Cardinaux, Evêques, autorités civiles et militaires, prêtres, religieux et religieuses, fidèles laïcs de différentes nationalités qui prenez part à cette solennelle célébration eucharistique -, je voudrais vous adresser à tous l'appel à vous laisser attirer par les lumineux exemples de ces saints, à vous laisser guider par leurs enseignements pour que toute notre existence devienne un cantique de louange à l'amour de Dieu. Que leur intercession céleste et surtout la protection maternelle de Marie, Reine des Saints et Mère de l'humanité, nous obtienne cette grâce. Amen.
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Libreria Editrice Vaticana
Prière de Saint Rafael Arnáiz Barón
Capilla del Beato Rafael Arnaiz, en el Monasterio de
San Isidro de Dueñas (La Trapa), en Venta de Baños
Tombe de saint Raphaël Arnáiz à la trappe San Isidro
Saint Rafael Arnáiz Barón
- María Rafael
- 7 September 1989 by Pope John Paul II (decree on heroic virtues)
HOMILY OF HIS HOLINESS BENEDICT XVI
Dear Brothers and Sisters,
"What must I do to inherit eternal life?".
The brief conversation we heard in the Gospel passage, between a man identified
elsewhere as the rich young man and Jesus, begins with this question (cf. Mk 10:
17-30). We do not have many details about this anonymous figure; yet from a few
characteristics we succeed in perceiving his sincere desire to attain eternal
life by leading an honest and virtuous earthly existence. In fact he knows the
commandments and has observed them faithfully from his youth. Yet, all this
which is of course important is not enough. Jesus says he lacks one thing, but
it is something essential. Then, seeing him well disposed, the divine Teacher
looks at him lovingly and suggests to him a leap in quality; he calls the young
man to heroism in holiness, he asks him to abandon everything to follow him:
"go, sell what you have, and give to the poor... and come, follow me"
(v. 21).
"Come, follow me". This is the Christian
vocation which is born from the Lord's proposal of love and can only be
fulfilled in our loving response. Jesus invites his disciples to give their
lives completely, without calculation or personal interest, with unreserved
trust in God. Saints accept this demanding invitation and set out with humble
docility in the following of the Crucified and Risen Christ. Their perfection,
in the logic of faith sometimes humanly incomprehensible consists in no longer
putting themselves at the centre but in choosing to go against the tide, living
in line with the Gospel. This is what the five Saints did who are held up today
with great joy for the veneration of the universal Church: Zygmunt
Szczęsny Feliński, Francisco Coll y Guitart, Jozef Damien de Veuster, Rafael
Arnáiz Barón and Mary of the Cross (Jeanne Jugan). In them we contemplate
the Apostle Peter's words fulfilled: "Lo, we have left everything and
followed you" (v. 28), and Jesus' comforting reassurance: "there is
no one who has left house or brothers or sisters or mother or father or
children or lands, for my sake and for the Gospel, who will not receive a
hundredfold now in this time... with persecutions, and in the age to come
eternal life" (vv. 29-30).
Zygmunt
Szczęsny Feliński, Archbishop of Warsaw, the Founder of the Congregation of
the Franciscan Sisters of the Family of Mary, was a great witness of faith and
pastoral charity in very troubled times for the nation and for the Church in
Poland. He zealously concerned himself with the spiritual development of the
faithful, he helped the poor and orphans. At the Ecclesiastical Academy in St
Petersburg he saw to the sound formation of priests and as Archbishop of Warsaw
he instilled in everyone the desire for inner renewal. Before the January 1863
Uprising against Russian annexation he put the people on guard against useless
bloodshed. However, when the rebellion broke out and there were repressions he
courageously defended the oppressed. On the Tsar of Russia's orders he spent 20
years in exile at Jaroslaw on the Volga, without ever being able to return to
his diocese. In every situation he retained his steadfast trust in Divine
Providence and prayed: "O God, protect us not from the tribulations and
worries of this world... only multiply love in our hearts and obtain that in
deepest humility we may keep our infinite trust in your help and your
mercy". Today his gift of himself to God and to humankind, full of trust
and love, becomes a luminous example for the whole Church.
St Paul reminds us in the Second Reading that
"the word of God is living and active" (Heb 4: 12). In it the Father
who is in Heaven speaks lovingly to his children in all the epochs (cf. Dei
Verbum, n. 21), making them know his infinite love and, in this way,
encouraging them, consoling them and offering them his plan of salvation for
humanity and for every person. Aware of this, St
Francisco Coll dedicated himself eagerly to disseminating it, thus
faithfully fulfilling his vocation in the Order of Preachers, in which he had
made his profession. His passion was for preaching, mainly as an itinerant
preacher, following the form of the "popular missions". Thus he aimed
to proclaim and to revive the word of God in the villages and towns of
Catalonia, thereby guiding people to profound encounter with God. This
encounter leads to conversion of heart, to receiving divine grace joyfully and
to keeping up a constant conversation with Our Lord through prayer. For this
reason his evangelizing activity included great dedication to the sacrament of
Reconciliation, a special emphasis on the Eucharist and constant insistence on
prayer. Francisco Coll moved the hearts of others because he conveyed to them
what he himself lived passionately within, what set his own heart on fire: love
for Christ and surrender to him. To ensure that the seed of the word of God
fell on good ground, Francisco founded the Congregation of the Dominican
Sisters of the Anunciata to give an integral education to children and young
women so that they might continue to discover the unfathomable treasure that is
Christ, the faithful friend who never abandons us and never wearies of being
beside us, enlivening our hope with his word of life.
Jozef
De Veuster received the name of Damien in the Congregation of the
Sacred Hearts of Jesus and Mary. When he was 23 years old, in 1863, he left
Flanders, the land of his birth, to proclaim the Gospel on the other side of
the world in the Hawaiian Islands. His missionary activity, which gave him such
joy, reached its peak in charity. Not without fear and repugnance, he chose to
go to the Island of Molokai to serve the lepers who lived there, abandoned by
all. Thus he was exposed to the disease from which they suffered. He felt at
home with them. The servant of the Word consequently became a suffering
servant, a leper with the lepers, for the last four years of his life. In order
to follow Christ, Fr Damien not only left his homeland but also risked his
health: therefore as the word of Jesus proclaimed to us in today's Gospel says
he received eternal life (cf. Mk 10: 30). On this 20th anniversary of the
Canonization of another Belgian Saint, Bro. Mutien-Marie, the Church in Belgium
has once again come together to give thanks to God for the recognition of one
of its sons as an authentic servant of God. Let us remember before this noble
figure that it is charity which makes unity, brings it forth and makes it
desirable. Following in St Paul's footsteps, St Damien prompts us to choose the
good warfare (cf. 1 Tim 1: 18), not the kind that brings division but the kind
that gathers people together. He invites us to open our eyes to the forms of
leprosy that disfigure the humanity of our brethren and still today call for
the charity of our presence as servants, beyond that of our generosity.
Turning to today's Gospel, the figure of the young man
who tells Jesus of his desire to be something more than one who fulfils to the
letter the duties imposed by the law contrasts with Bro.
Rafael, canonized today, who died at age 26 as an oblate at the Trappist
Monastery of San Isidro de Dueñas. Bro. Rafael also came from a rich family
and, as he himself said, was of a "somewhat dreamy disposition", but
his dreams did not vanish before the attraction of material goods and the other
aims that the worldly life sometimes proposes with great insistence. He said
"yes" to the call to follow Jesus, instantly and with determination,
without limits or conditions. So it was that he set out on a journey which,
from the moment when he realized at the Monastery that "he did not know
how to pray", brought him in just a few years to the peak of spiritual
life, which he recounts in a very frank and natural style in many of his
letters. Bro. Rafael, who is also near to us, continues with his example and
his actions to offer us an attractive path, especially for young people who are
not content with little but aspire to the full truth, the ineffable happiness
which is attained through God's love. "A life of love.... This is the only
reason for living", the new Saint said. And he insisted: "All things
come from God's love". May the Lord listen kindly to one of the last
prayers of St Rafael Arnáiz, when he offered God his whole life, imploring him:
"Take me to yourself and give yourself to the world". May he give
himself to revive the inner life of today's Christians. May he give himself so
that his Brother Trappists and monastic centres continue to be beacons that
reveal the intimate yearning for God which he himself instilled in every human
heart.
By her admirable work at the service of the most
deprived elderly, St
Mary of the Cross is also like a beacon to guide our societies which
must always rediscover the place and the unique contribution of this period of
life. Born in 1792 at Cancale in Brittany, Jeanne Jugan was concerned with the
dignity of her brothers and sisters in humanity whom age had made more
vulnerable, recognizing in them the Person of Christ himself. "Look upon
the poor with compassion", she would say, "and Jesus will look kindly
upon you on your last day". Jeanne Jugan focused upon the elderly a
compassionate gaze drawn from her profound communion with God in her joyful,
disinterested service, which she carried out with gentleness and humility of
heart, desiring herself to be poor among the poor. Jeanne lived the mystery of
love, peacefully accepting obscurity and self-emptying until her death. Her
charism is ever timely while so many elderly people are suffering from numerous
forms of poverty and solitude and are sometimes also abandoned by their
families. In the Beatitudes Jeanne Jugan found the source of the spirit of
hospitality and fraternal love, founded on unlimited trust in Providence, which
illuminated her whole life. This evangelical dynamism is continued today across
the world in the Congregation of Little Sisters of the Poor, which she founded
and which testifies, after her example, to the mercy of God and the
compassionate love of the Heart of Jesus for the lowliest. May St Jeanne Jugan
be for elderly people a living source of hope and for those who generously
commit themselves to serving them, a powerful incentive to pursue and develop
her work!
Dear brothers and sisters, let us thank the Lord for the gift of holiness which shines out in the Church today with unique beauty. While I greet with affection each one of you Cardinals, Bishops, civil and military authorities, priests, men and women religious and members of the lay faithful of various nationalities who are taking part in this solemn Eucharistic celebration I would like to address to all the invitation to let yourselves be attracted by the luminous examples of these Saints, to let yourselves be guided by their teaching so that our entire life may become a song of praise to God's love. May their heavenly intercession obtain for us this grace and, especially, the motherly protection of Mary, Queen and Mother of humanity. Amen.
© Copyright 2009 - Libreria Editrice Vaticana
St Rafael Arnáiz Barón (1911-1938)
St Rafael Arnáiz Barón was born in Burgos, Spain, on 9 April 1911 into a well-to-do Christian family. He was the eldest of four. As a boy he attended several schools run by Jesuits and his sensitivity to spiritual topics and to art was apparent from boyhood. These qualities were remarkably well balanced giving him an open, joyful attitude to the world, combined with exuberant good humour, respect and humility.
Bouts of fever and pleurisy interrupted his education. When he had recovered his father took him to Zaragoza to consecrate him to Our Lady of the Pillar and his family moved to Oviedo where he completed his secondary schooling.
In 1930 Rafael embarked on architectural studies in Madrid. It was in this year that his deeper commitment to Christ began. After completing his secondary schooling, that summer he had spent a holiday near Avila at the home of his uncle and aunt, the Duke and Duchess of Maqueda. It was they who introduced him to the Trappist Monastery of San Isidoro de Dueñas whose beauty and prayerful atmosphere attracted him.
He was called up but declared unfit for active duty. He decided to abandon his architectural studies in Madrid and seek the mystery of the "Absolute" in this Cistercian Monastery of the Strict Observance, which he entered on 16 January 1934 and joyfully received the white habit. He was 23. He said upon entering that this decision had not been prompted by suffering or disappointments but rather by God who, "in his infinite goodness" had given him far more in life than he deserved. Rafael felt deeply suited to the monastic rhythm of Gregorian chant and the Liturgy of the Hours. He wrote many letters to his mother, who after his death collected them in a book, and to his uncle and aunt with whom he had a close friendship.
Four months after entering the monastery, after an austere Lent, he was smitten by a serious form of diabetes mellitus which forced him to go home for treatment. Indeed, he was obliged to go back and forth between his home and the monastery again and again between 1935 and 1937. It was at the height of the Spanish Civil War.
Thus, on his final return to the monastery, he was made an oblate, taking the last place and living on the fringes of the community. Canon law at the time did not permit a person in his condition of poor health to take monastic vows.
He died in the monastery's infirmary on 26 April 1938 after a final attack of the disease at only 27 years old. He was buried in the monastery cemetery and his remains were later translated to the Abbey Church.
Despite his brief life, he embodies the Cistercian grace in a remarkably pure way. From beginning to end he let himself be led through a series of bewildering contradictions and perplexities illness, war, the inability to pronounce his vows, abnormal community relations until he totally renounced himself. Humiliation was his constant companion.
His one desire was to live in order to love: to love Jesus, Mary, the Cross, his Trappist monastery. His reputation for holiness spread rapidly throughout Spain and his grave at San Isidro became a place of pilgrimage where many favours were received.
On 19 August 1989, at the World Youth Day in Santiago de Compostela, John Paul II proposed Bro. Rafael as a model for young people today, and beatified him on 27 September 1992, in Rome. In his Homily at the beatification Mass, the late Pope said of this Spanish Trappist that he set an example, especially for young people, "of a loving and unconditional response to the divine call".
SOURCE : http://www.vatican.va/news_services/liturgy/saints/2009/ns_lit_doc_20091011_arnaiz_en.html
Saint Rafael Arnaiz Baron
1911- 1938
Canonized October 11, 2009
(by Alberico Feliz)
Brother Rafael was not and could not be other than young. His life of only 27 years was framed between a Palm Sunday and an Easter Sunday. His life is condensed principally in his youth, because it is in youth that the most promising hopes are sown and germinated. What is seed and germ today will be flower and fruit tomorrow.
With a brilliant intelligence, distinguished manners, a jovial character, frank and happy, but still, with all this, extremely simple, Rafael, as he grew in age and in development of his personality grew also in spiritual experience and in the Christian life, toward which he felt drawn from his earliest childhood, giving clear signs of an attraction toward the things of God. The Lord roused within Rafael's well-disposed heart the invitation to give himself completely to God by means of a special consecration in the monastic life. It happened that one day Christ crossed his path, and Rafael, following Him very closely, tried to overtake Him, leaving behind his promising career as architect, with all its dreams and prospects, and entering not only once but twice, three, and four times the Cistercian Monastery of San Isidro de Duenas, first as a Novice, then as an Oblate, so that he might be, within the simplicity of the hidden life, a heroic witness of the Passion of Jesus Christ.
In his incurable illness of diabetes, he embraced the Cross with an almost savage love and came to desire the will of God with such a deep-seated determination that he made of it his only norm and rule: "I want nothing other than God, and His Will shall be my will . . ." "Happy the man who sees nothing more than the will of God...." "My only desire is to unity myself absolutely and entirely with the will of Jesus...." "I want to die loving the will of God."
The perfume of his life and his numerious writing continues to spread in all directions and to be well received for the good of all those who, through them, enter into contact with his spirituality. It is a spirituality rich in nuances, but it can be condensed within a phrase, which for him covered everything: "God alone!" Fascinated by God, he consumed his life in love. A very significant trait of his spirituality was his heart-felt love for Mary. She was his help and his light, and in her he took shelter with tenderness, confidence, and simplicity.
SOURCE : http://www.trappists.org/becoming-trappist/modern-saints/blessed-rafael-arnaiz-baron
Blessed Maria Rafael Arnáiz Barón
A Gifted Boy
Today is also the memorial of Blessed Rafael Arnáiz Barón (1911- 1938), a Trappist Cistercian Oblate of the Abbey of San Isidoro de Dueñas in Spain. I commemorated him at Mass, using Eucharistic Prayer III. Rafael Arnáiz, -- or Brother María Rafael as he was known in his monastery -- was born on 9 April 1911 in the city of Burgos, Spain. He was the first of four sons born to an upper class family with profoundly Catholic values. As a boy Rafael went to Jesuit schools. As Rafael's personality emerged and affirmed itself, it became evident that he had a rich sensibility, as well as intellectual, artistic, and spiritual gifts.
Fully Alive
Rafael was not, by any means, a pious curmudgeon nor was he one of those morbidly pious adolescents without social skills. He was handsome. He loved beauty. He was open to the good things the world had to offer. Rafael was joyful. The rich artistic side of his personality was tempered and perfected by grace.
The Monastic Enchantment
In September 1930, after graduating from Secondary School, Rafael spent his summer holiday with relatives near Avila. During that fateful summer he had his first exposure to monastic life at the Trappist Abbey of San Isidoro de Dueñas. The Cistercian silence called to his soul. The chant of the monks enchanted him. The solemn Salve Regina at the end of Compline took hold of his heart. Three years later, after completing studies in architecture, Rafael entered the monastery as a postulant and, shortly thereafter, was clothed in the white habit of the Cistercian novice.
The Cross
Rafael had only four more years to live. A few months after entering the monastery, he was diagnosed with a virulent form of diabetes. The illness brought with it melancholy and perplexity. Three times the novice’s superiors sent him home to rest and recover his strength. Drafted into the Nationalist Army at the very height of the Spanish Civil War, Rafael was declared unfit for active duty. Returning to the monastery for the last time, he was received as a regular oblate, that is, a man living within the cloister without vows and following a personal rule of life approved by the abbot. Regular oblates were, at that time, somewhat marginalized in monastic communities. Their peculiar status -- monks living without vows and without the security that comes from having made profession -- was not without its own challenges. Rafael entered fully into the vocation of the oblate, understanding that the oblate is destined for the altar, that is, for sacrifice.
Contradictions and Uncertainties
Blessed Rafael, in spite of the brevity and discontinuity of his monastic experience, lived it fully. He remained faithful in the face of bewildering contradictions, uncertainties, and apparent failure. He found the Will of God in weakness, in illness, in war, in the inability to make monastic profession, and in the sufferings inherent in community life.
Maria, Spes Nostra
The Virgin Mary was the love and consolation of Rafael’s life. “It is a pity,” he wrote, “that David [the psalmist] didn’t know the Most Holy Virgin! What marvelous things he would have said about her! A heart as big as his would certainly have been full of love for Mary! Mary! If only I knew how to write!”
Humble Unto Death
Brother Rafael Maria was humble because he accepted one humiliation after another without ever despairing of the mercy of God. He died stripped of everything, without having fulfilled even the legitimate human aspirations that so appealed to him. Configured to the poor and crucified Jesus, he died in the splendour of the resurrection on 26 April 1938 at the age of 27.
A Model For Today's Youth
Pope John Paul II proclaimed Rafael a model for today’s youth and beatified him in 1992. In some ways Blessed Rafael reminds me of the Passionist Saint Gabriel of the Sorrowful Mother; in other ways he reminds me of Saint Benedict Joseph Labre, and also of Blessed Marie-Joseph Cassant. I wonder if his life did not, in some way, inspire that remarkable novel about Cistercian life, Cosmas, or the Love of God by Pierre de Calan.
The whole community is gathered in adoration
to ask the Lord for peace,
to pray for those who are dying and to make reparation
for so many sins . . .
But one mustn't spread discouragement. . . .
When we ask for mercy and pardon, we are doing as
David did . . .
that is, the Lord will blot out all our sins and those
of the whole world,
not by any poor merits of ours,
but by the multitude and the greatness of His mercy.
Blessed Rafael Arnáiz Barón
August 2, 1936
SOURCE : http://vultus.stblogs.org/2007/04/blessed-maria-rafael.html
OMELIA DEL SANTO PADRE BENEDETTO XVI
Cari fratelli e sorelle!
“Che cosa devo fare per avere in eredità la vita
eterna?”. Con questa domanda ha inizio il breve dialogo, che abbiamo ascoltato
nella pagina evangelica, tra un tale, altrove identificato come il giovane
ricco, e Gesù (cfr Mc 10,17-30). Non abbiamo molti dettagli circa
questo anonimo personaggio; dai pochi tratti riusciamo tuttavia a percepire il
suo sincero desiderio di giungere alla vita eterna conducendo un’onesta e
virtuosa esistenza terrena. Conosce infatti i comandamenti e li osserva
fedelmente sin dalla giovinezza. Eppure tutto questo, che è certo importante,
non basta, - dice Gesù - manca una cosa soltanto, ma qualcosa di essenziale.
Vedendolo allora ben disposto, il divino Maestro lo fissa con amore e gli
propone il salto di qualità, lo chiama all'eroismo della santità, gli chiede di
abbandonare tutto per seguirlo: “Vendi quello che hai e dallo ai poveri... e
vieni e seguimi!” (v. 21).
“Vieni e seguimi!”. Ecco la vocazione cristiana che
scaturisce da una proposta di amore del Signore, e che può realizzarsi solo
grazie a una nostra risposta di amore. Gesù invita i suoi discepoli al dono
totale della loro vita, senza calcolo e tornaconto umano, con una fiducia senza
riserve in Dio. I santi accolgono quest'invito esigente, e si mettono con umile
docilità alla sequela di Cristo crocifisso e risorto. La loro perfezione, nella
logica della fede talora umanamente incomprensibile, consiste nel non mettere
più al centro se stessi, ma nello scegliere di andare controcorrente vivendo
secondo il Vangelo. Così hanno fatto i cinque santi che oggi, con grande gioia,
vengono posti alla venerazione della Chiesa universale: Zygmunt
Szczęsny Feliński, Francisco Coll y Guitart, Jozef Damiaan de Veuster, Rafael
Arnáiz Barón e Marie de la Croix (Jeanne) Jugan. In essi contempliamo
realizzate le parole dell’apostolo Pietro: “Ecco, noi abbiamo lasciato tutto e
ti abbiamo seguito” (v. 28) e la consolante assicurazione di Gesù: “non c'è
nessuno che abbia lasciato casa o fratelli o sorelle o madre o padre o figli o
campi per causa mia e per causa del Vangelo , che non riceva già ora... cento
volte tanto... insieme a persecuzioni, e la vita eterna nel tempo che verrà”
(vv. 29-30)
Zygmunt
Szczęsny Feliński, arcybiskup Warszawy, założyciel zgromadzenia
Franciszkanek Rodziny Maryi, był wielkim świadkiem wiary i duszpasterskiej
miłości w czasach bardzo trudnych dla narodu i Kościoła w Polsce. Gorliwie dbał
o duchowy wzrost wiernych i pomagał ubogim i sierotom. W Akademii Duchownej w
Petersburgu starał się o solidną formację przyszłych kapłanów. Jako arcybiskup
warszawski zapalał wszystkich do wewnętrznej odnowy. Przed wybuchem powstania
styczniowego ostrzegał przed niepotrzebnym rozlewem krwi. Jednak, gdy powstanie
się rozpoczęło i gdy nastąpiły represje, odważnie stanął w obronie uciśnionych.
Z rozkazu cara rosyjskiego spędził dwadzieścia lat na wygnaniu w Jarosławiu nad
Wołgą. Nigdy już nie mógł powrócić do swojej diecezji. W każdej sytuacji
zachował niewzruszoną ufność w Bożą Opatrzność i tak się modlił: „O Boże, nie
od udręczeń i trosk tego świata nas ochraniaj... pomnażaj tylko miłość w sercach
naszych i daj, abyśmy przy najgłębszej pokorze zachowali nieograniczoną ufność
w pomoc i miłosierdzie Twoje”. Dziś jego ufne i pełne miłości oddanie Bogu i
ludziom staje się świetlanym wzorem dla całego Kościoła.
[Zygmunt
Szczęsny Feliński, Arcivescovo di Varsavia, fondatore della congregazione
delle Francescane della Famiglia di Maria, è stato un grande testimone della
fede e della carità pastorale in tempi molto difficili per la nazione e per la
Chiesa in Polonia. Si preoccupò con zelo della crescita spirituale dei fedeli,
aiutava i poveri e gli orfani. All’Accademia Ecclesiastica di San Pietroburgo
curò una solida formazione dei sacerdoti. Come Arcivescovo di Varsavia infiammò
tutti verso un rinnovamento interiore. Prima dell’insurrezione del gennaio 1863
contro l’annessione russa mise in guardia il popolo dall’inutile spargimento
del sangue. Quando però scoppiò la sommossa e ci furono le repressioni,
coraggiosamente difese gli oppressi. Per ordine dello zar russo passò vent’anni
in esilio a Jaroslaw sul Volga, senza poter fare mai più ritorno nella sua
diocesi. In ogni situazione conservò incrollabile la fiducia nella Divina
Provvidenza, e così pregava: “Oh, Dio, proteggici non dalle tribolazioni e
dalle preoccupazioni di questo mondo… solo moltiplica l’amore nei nostri cuori
e fa che con la più profonda umiltà manteniamo l’infinita fiducia nel Tuo aiuto
e nella Tua misericordia…”. Oggi il suo donarsi a Dio e agli uomini, pieno di
fiducia e di amore, diventa un fulgido esempio per tutta la Chiesa.]
San Pablo nos recuerda en la segunda lectura que «la
Palabra de Dios es viva y eficaz» (Hb 4,12). En ella, el Padre, que está
en el cielo, conversa amorosamente con sus hijos de todos los tiempos
(cf. Dei Verbum, 21), dándoles a conocer su infinito amor y, de este modo,
alentarlos, consolarlos y ofrecerles su designio de salvación para la humanidad
y para cada persona. Consciente de ello, San
Francisco Coll se dedicó con ahínco a propagarla, cumpliendo así
fielmente su vocación en la Orden de Predicadores, en la que profesó. Su pasión
fue predicar, en gran parte de manera itinerante y siguiendo la forma de
«misiones populares», con el fin de anunciar y reavivar por pueblos y ciudades
de Cataluña la Palabra de Dios, ayudando así a las gentes al encuentro profundo
con Él. Un encuentro que lleva a la conversión del corazón, a recibir con gozo
la gracia divina y a mantener un diálogo constante con Nuestro Señor mediante
la oración. Por eso, su actividad evangelizadora incluía una gran entrega al
sacramento de la Reconciliación, un énfasis destacado en la Eucaristía y una
insistencia constante en la oración. Francisco
Coll llegaba al corazón de los demás porque trasmitía lo que él mismo
vivía con pasión en su interior, lo que ardía en su corazón: el amor de
Cristo, su entrega a Él. Para que la semilla de la Palabra de Dios encontrara
buena tierra, Francisco fundó la congregación de las Hermanas Dominicas de la
Anunciata, con el fin de dar una educación integral a niños y jóvenes, de modo
que pudieran ir descubriendo la riqueza insondable que es Cristo, ese amigo
fiel que nunca nos abandona ni se cansa de estar a nuestro lado, animando
nuestra esperanza con su Palabra de vida.
[San Paolo nella seconda lettura ci ricorda che
"la Parola di Dio è viva, efficace" (Eb 4, 12). In essa, il
Padre, che è in cielo, conversa amorevolmente con i suoi figli in ogni tempo
(cfr. Dei
Verbum, n. 22), facendo conoscere loro il suo infinito amore e, in tal
modo, incoraggiarli, consolarli e offrire loro il suo disegno di salvezza per
l'umanità e per ogni persona. Consapevole di ciò, san
Francisco Coll si dedicò con impegno a diffonderla, compiendo così
fedelmente la sua vocazione nell'Ordine dei Predicatori, nel quale emise la
professione. La sua passione fu predicare, in gran parte in modo itinerante e
seguendo la forma delle "missioni popolari", al fine di annunciare e
di ravvivare nei paesi e nelle città della Catalogna la Parola di Dio, guidando
così le persone all'incontro profondo con Lui. Un incontro che porta alla
conversione del cuore, a ricevere con gioia la grazia divina e a mantenere un
dialogo costante con Nostro Signore mediante la preghiera. Per questo, la sua
attività evangelizzatrice includeva una grande dedizione al sacramento della
Riconciliazione, un'enfasi particolare sull'Eucarestia e un'insistenza costante
sulla preghiera. Francisco
Coll giungeva al cuore degli altri perché trasmetteva quello che egli
stesso viveva con passione nel suo intimo, quello che ardeva nel suo
cuore: l'amore a Cristo, il suo dono di sé a Lui. Affinché il seme della
Parola di Dio trovasse un terreno buono, Francisco fondò la congregazione delle
Suore Domenicane dell'Annunciazione, al fine di offrire un'educazione integrale
ai bambini e ai giovani, di modo che potessero scoprire la ricchezza
insondabile che è Cristo, questo amico fedele che non ci abbandona mai e non si
stanca di stare al nostro fianco, animando la nostra speranza con la sua Parola
di vita].
Jozef
De Veuster, die de naam Damiaan verkreeg in de Congregatie van de
Heilige Harten van Jezus en Maria, verliet zijn geboorteland Vlaanderen toen
hij drie en twintig (23) jaar oud was, in achttienhonderd drie en zestig
(1863), en wel om het Evangelie te verkondigen aan de andere kant van de wereld
in de Hawaï-eilanden. Zijn missieactiviteit, die hem zoveel vreugde heeft
verschaft, gaat zijn hoogtepunt vinden in de naastenliefde. Niet zonder vrees
en weerzin, heeft hij ervoor gekozen naar het eiland Molokaï te gaan ten
dienste van de melaatsen die zich daar bevinden, door iedereen verlaten; zo
stelt hij zich bloot aan de ziekte waaronder ze lijden. Hij voelt zich bij hen
thuis. De dienaar van het Woord is een lijdende dienaar geworden, melaats met
de melaatsen gedurende de laatste vier jaar van zijn leven. Um Christus
nachzufolgen, hat Pater Damian nicht nur seine Heimat verlassen, sondern auch
seine eigene Gesundheit aufs Spiel gesezt: deshalb hat er - nach dem Wort, das
Jesus uns heute im Evangelium verkündet - das ewige Leben bekommen (vgl. Mk 10,30).
En ce 20ème anniversaire de la canonisation d’un autre saint belge, le
Frère Mutien-Marie, l’Eglise en Belgique est unie une nouvelle fois pour rendre
grâce à Dieu pour l’un de ses fils reconnu comme un authentique serviteur de
Dieu. Nous nous souvenons devant cette noble figure que c’est la charité qui
fait l’unité : elle l’enfante et la rend désirable. À la suite de saint
Paul, saint
Damien nous entraîne à choisir les bons combats (cf. 1 Tim 1,
18), non pas ceux qui portent la division, mais ceux qui rassemblent. Il nous
invite à ouvrir les yeux sur les lèpres qui défigurent l’humanité de nos frères
et appellent encore aujourd’hui, plus que notre générosité, la charité de notre
présence servante.
[Jozef De Veuster, che nella Congregazione dei Sacri Cuori di Gesù e di Maria ha ricevuto il nome di Damiaan, quando aveva ventitré (23) anni, nel 1863, lasciò il suo Paese natale, le Fiandre, per annunciare il Vangelo all'altra parte del mondo, nelle Isole Hawaii. La sua attività missionaria, che gli ha dato tanta gioia, raggiunge il suo culmine nella carità. Non senza paura e ripugnanza, fece la scelta di andare nell'Isola di Molokai al servizio dei lebbrosi che si trovavano là, abbandonati da tutti; così si espose alla malattia della quale essi soffrivano. Con loro si sentì a casa. Il servitore della Parola divenne così un servitore sofferente, lebbroso con i lebbrosi, durante gli ultimi quattro anni della sua vita.
Per seguire Cristo, il Padre Damiano non ha solo lasciato la sua patria, ma ha anche messo in gioco la sua salute: perciò egli - come dice la parola di Gesù che ci è stata annunciata nel Vangelo di oggi - ha ricevuto la vita eterna (cfr. Mc 10, 30)
In questo ventesimo anniversario della canonizzazione di un altro santo belga,
Fratel Mutien-Marie, la Chiesa in Belgio è riunita ancora una volta per rendere
grazie a Dio per uno dei suoi figli, riconosciuto come un autentico servitore
di Dio. Dinanzi a questa nobile figura ricordiamo che è la carità che fa
l'unità: la genera e la rende desiderabile. Seguendo san Paolo, san
Damiaan ci porta a scegliere le buone battaglie (cfr. 1 Tm 1,
18), non quelle che portano alla divisione, ma quelle che riuniscono. Ci invita
ad aprire gli occhi sulle lebbre che sfigurano l'umanità dei nostri fratelli e
chiedono, ancora oggi, più che la nostra generosità, la carità della nostra
presenza di servitori.]
A la figura del joven que presenta a Jesús sus deseos
de ser algo más que un buen cumplidor de los deberes que impone la ley,
volviendo al Evangelio de hoy, hace de contraluz el Hermano
Rafael, hoy canonizado, fallecido a los veintisiete años como Oblato en la
Trapa de San Isidro de Dueñas. También él era de familia acomodada y, como él
mismo dice, de “alma un poco soñadora”, pero cuyos sueños no se desvanecen ante
el apego a los bienes materiales y a otras metas que la vida del mundo propone
a veces con gran insistencia. Él dijo sí a la propuesta de seguir a Jesús, de
manera inmediata y decidida, sin límites ni condiciones. De este modo, inició
un camino que, desde aquel momento en que se dio cuenta en el Monasterio de que
“no sabía rezar”, le llevó en pocos años a las cumbres de la vida espiritual,
que él relata con gran llaneza y naturalidad en numerosos escritos. El Hermano
Rafael, aún cercano a nosotros, nos sigue ofreciendo con su ejemplo y sus obras
un recorrido atractivo, especialmente para los jóvenes que no se conforman con
poco, sino que aspiran a la plena verdad, a la más indecible alegría, que se
alcanzan por el amor de Dios. “Vida de amor... He aquí la única razón de
vivir”, dice el nuevo Santo. E insiste: “Del amor de Dios sale todo”. Que el
Señor escuche benigno una de las últimas plegarias de San
Rafael Arnáiz, cuando le entregaba toda su vida, suplicando: “Tómame a mí y
date Tú al mundo”. Que se dé para reanimar la vida interior de los cristianos
de hoy. Que se dé para que sus Hermanos de la Trapa y los centros monásticos
sigan siendo ese faro que hace descubrir el íntimo anhelo de Dios que Él ha
puesto en cada corazón humano.
[Alla figura del giovane che esprime a Gesù il suo
desiderio di fare qualcosa di più di adempiere semplicemente ai doveri che la
legge impone, tornando al Vangelo di oggi, fa dà contrappunto fratel
Rafael, oggi canonizzato, morto a ventisette anni come oblato nella trappa
di San Isidro de Deuñas. Anche lui apparteneva a una famiglia agiata e, come
egli stesso dice, era di "animo un po' sognatore", ma i suoi sogni
non svaniscono dinanzi all'attaccamento ai beni materiali e ad altre mete che
la vita del mondo a volte propone con grande insistenza. Disse sì alla proposta
di seguire Gesù, in maniera immediata e decisa, senza limiti né condizioni. In
tal modo, iniziò un cammino che, dal momento in cui nel monastero si rese conto
che "non sapeva pregare", lo condusse in pochi anni sulla vetta della
vita spirituale, che descrive con grande semplicità e naturalezza in numerosi
scritti. Fratel Rafael, ancora vicino a noi, continua a offrirci con il suo
esempio e con le sue opere un percorso attraente, soprattutto per i giovani che
non si accontentano di poco, ma aspirano alla piena verità, alla più indicibile
gioia, che si raggiungono solo attraverso l'amore di Dio. "Vita di
amore... Ecco l'unica ragione per vivere", dice il nuovo santo. E insiste:
"Dall'amore di Dio viene tutto". Che il Signore ascolti benigno una
delle ultime preghiere di san
Rafael Arnáiz, quando, nel donargli tutta la sua vita, lo supplicava:
"Prendi me e donati Tu al mondo". Che si doni per ravvivare la vita
interiore dei cristiani di oggi! Che si doni affinché i suoi fratelli della
trappa e i centri monastici continuino a essere quel faro che fa scoprire
l'intimo anelito di Dio che Egli ha posto in ogni cuore umano].
Par son œuvre admirable au service des personnes âgées
les plus démunies, Sainte
Marie de la Croix est aussi comme un phare pour guider nos sociétés
qui ont toujours à redécouvrir la place et l’apport unique de cette période de
la vie. Née en 1792 à Cancale, en Bretagne, Jeanne
Jugan a eu le souci de la dignité de ses frères et de ses sœurs en
humanité, que l’âge a rendus vulnérables, reconnaissant en eux la personne même
du Christ. « Regardez le pauvre avec compassion, disait-elle, et Jésus
vous regardera avec bonté, à votre dernier jour ». Ce regard de compassion
sur les personnes âgées, puisé dans sa profonde communion avec Dieu, Jeanne
Jugan l’a porté à travers son service joyeux et désintéressé, exercé
avec douceur et humilité du cœur, se voulant elle-même pauvre parmi les pauvres.
Jeanne a vécu le mystère d’amour en acceptant, en paix, l’obscurité et le
dépouillement jusqu’à sa mort. Son charisme est toujours d’actualité, alors que
tant de personnes âgées souffrent de multiples pauvretés et de solitude, étant
parfois même abandonnées de leurs familles. L’esprit d’hospitalité et d’amour
fraternel, fondé sur une confiance illimitée dans la Providence, dont Jeanne
Jugan trouvait la source dans les Béatitudes, a illuminé toute son
existence. Cet élan évangélique se poursuit aujourd’hui à travers le monde dans
la Congrégation des Petites Sœurs des Pauvres, qu’elle a fondée et qui témoigne
à sa suite de la miséricorde de Dieu et de l’amour compatissant du Cœur de
Jésus pour les plus petits. Que sainte Jeanne Jugan soit pour les personnes
âgées une source vive d’espérance et pour les personnes qui se mettent
généreusement à leur service un puissant stimulant afin de poursuivre et de
développer son œuvre !
[Con la sua ammirevole opera al servizio delle persone
anziane e più bisognose, Santa
Marie de la Croix è a sua volta un faro che guida le nostre società,
che devono sempre riscoprire il posto e il contributo unico di questo periodo
della vita. Nata nel 1792 a Cancale, in Bretagna, Jeanne
Jugan si preoccupò della dignità dei suoi fratelli e delle sue sorelle
in umanità che l'età rendeva vulnerabili, riconoscendo in essi la persona
stessa di Cristo. "Guardate il povero con compassione", diceva,
"e Gesù vi guarderà con bontà, nel vostro ultimo giorno". Questo
sguardo compassionevole verso le persone anziane, che veniva dalla sua profonda
comunione con Dio, Jeanne
Jugan l'ha mostrato nel suo servizio gioioso e disinteressato,
esercitato con dolcezza e umiltà di cuore, volendo essere essa stessa povera fa
i poveri. Jeanne ha vissuto il mistero di amore accettando, in pace, l'oscurità
e la spoliazione fino alla sua morte. Il suo carisma è sempre attuale, poiché
tante persone anziane soffrono di molteplici povertà e di solitudine, venendo a
volte persino abbandonate dalle loro famiglie. Lo spirito di ospitalità e di
amore fraterno, fondato su una fiducia illimitata nella Provvidenza, la cui
sorgente Jeanne
Jugan trovava nelle Beatitudini, ha illuminato tutta la sua esistenza.
Questo slancio evangelico continua oggi in tutto il mondo nella Congregazione
delle Piccole Sorelle dei Poveri, che fondò e che, sul suo esempio, rende
testimonianza della misericordia di Dio e dell'amore compassionevole del Cuore
di Gesù per i più piccoli. Che Santa Jeanne Jugan sia per le persone anziane
una fonte viva di speranza e per le persone che si mettono generosamente al
loro servizio un potente stimolo al fine di proseguire e di sviluppare la sua
opera!].
Cari fratelli e sorelle, rendiamo grazie al Signore per il dono della santità, che quest'oggi rifulge nella Chiesa con singolare bellezza. Mentre con affetto saluto ciascuno di voi - Cardinali, Vescovi, Autorità civili e militari, sacerdoti, religiosi e religiose, fedeli laici di varie nazionalità che prendete parte a questa solenne celebrazione eucaristica, - vorrei rivolgere a tutti l'invito a lasciarsi attrarre dagli esempi luminosi di questi Santi, a lasciarsi guidare dai loro insegnamenti perché tutta la nostra esistenza diventi un cantico di lode all'amore di Dio. Ci ottenga questa grazia la loro celeste intercessione e soprattutto la materna protezione di Maria, Regina dei Santi e Madre dell'umanità. Amen.
© Copyright 2009 - Libreria Editrice Vaticana
HOMILÍA DEL SANTO PADRE BENEDICTO XVI
Queridos hermanos y hermanas:
"¿Qué debo hacer para heredar la vida
eterna?". Con esta pregunta comienza el breve diálogo, que hemos oído en
la página evangélica, entre una persona, identificada en otro pasaje como el
joven rico, y Jesús (cf. Mc 10, 17-30). No conocemos muchos detalles
sobre este anónimo personaje; sin embargo, con los pocos rasgos logramos
percibir su deseo sincero de alcanzar la vida eterna llevando una existencia
terrena honesta y virtuosa. De hecho conoce los mandamientos y los cumple fielmente
desde su juventud. Pero todo esto, que ciertamente es importante, no basta
—dice Jesús—; falta sólo una cosa, pero es algo esencial. Viendo entonces que
tenía buena disposición, el divino Maestro lo mira con amor y le propone el
salto de calidad, lo llama al heroísmo de la santidad, le pide que lo deje todo
para seguirlo: "Vende todo lo que tienes y dalo a los pobres... ¡y ven y
sígueme!" (v. 21).
"¡Ven y sígueme!". He aquí la vocación
cristiana que surge de una propuesta de amor del Señor, y que sólo puede
realizarse gracias a una respuesta nuestra de amor. Jesús invita a sus
discípulos a la entrega total de su vida, sin cálculo ni interés humano, con
una confianza sin reservas en Dios. Los santos aceptan esta exigente invitación
y emprenden, con humilde docilidad, el seguimiento de Cristo crucificado y
resucitado. Su perfección, en la lógica de la fe a veces humanamente
incomprensible, consiste en no ponerse ya ellos mismos en el centro, sino en
optar por ir a contracorriente viviendo según el Evangelio. Así hicieron los
cinco santos que hoy, con gran alegría, se presentan a la veneración de la
Iglesia universal: Segismundo Félix Felinski, Francisco Coll y Guitart,
José Damián de Veuster, Rafael Arnáiz Barón y María de la Cruz (Juana) Jugan.
En ellos contemplamos realizadas las palabras del apóstol san Pedro:
"Nosotros lo hemos dejado todo y te hemos seguido" (v. 28) y la
consoladora confirmación de Jesús: "Nadie que haya dejado casa, hermanos,
hermanas, madre, padre, hijos o hacienda por mí y por el Evangelio, quedará sin
recibir el ciento por uno: ahora al presente..., con persecuciones, y en el
mundo venidero, vida eterna" (vv. 29-30).
Segismundo Félix Felinski, arzobispo de Varsovia,
fundador de la congregación de las Franciscanas de la Familia de María, fue un
gran testigo de la fe y de la caridad pastoral en tiempos muy difíciles para la
nación y para la Iglesia en Polonia. Se preocupó con celo del crecimiento
espiritual de los fieles; ayudaba a los pobres y a los huérfanos. En la
Academia eclesiástica de San Petersburgo cuidó una sólida formación de los
sacerdotes. Como arzobispo de Varsovia impulsó a todos hacia una renovación
interior. Antes de la insurrección de enero de 1863 contra la anexión rusa,
alertó al pueblo del inútil derramamiento de sangre. Pero cuando estalló la
sublevación y se desencadenaron las represiones, defendió valientemente a los
oprimidos. Por orden del zar ruso pasó veinte años de destierro en Jaroslavl,
junto al Volga, sin poder regresar jamás a su diócesis. En toda situación
conservó una confianza inquebrantable en la Divina Providencia, y oraba así:
"Oh Dios, protégenos no de las tribulaciones y de las preocupaciones de
este mundo... Sólo multiplica el amor en nuestro corazón y haz que, con la
humildad más profunda, mantengamos la infinita confianza en tu ayuda y en tu
misericordia". Hoy, su entrega a Dios y a los hombres, llena de confianza
y de amor, se convierte en un luminoso ejemplo para toda la Iglesia.
San Pablo nos recuerda en la segunda lectura que
"la Palabra de Dios es viva y eficaz" (Hb 4, 12). En ella, el
Padre, que está en el cielo, conversa amorosamente con sus hijos de todos los
tiempos (cf. Dei
Verbum, 21), dándoles a conocer su infinito amor y, de este modo,
alentarlos, consolarlos y ofrecerles su designio de salvación para la humanidad
y para cada persona. Consciente de ello, san Francisco Coll se dedicó con
ahínco a propagarla, cumpliendo así fielmente su vocación en la Orden de
Predicadores, en la que profesó. Su pasión fue predicar, en gran parte de
manera itinerante y siguiendo la forma de "misiones populares", con
el fin de anunciar y reavivar por pueblos y ciudades de Cataluña la Palabra de
Dios, ayudando así a las gentes al encuentro profundo con él. Un encuentro que
lleva a la conversión del corazón, a recibir con gozo la gracia divina y a
mantener un diálogo constante con nuestro Señor mediante la oración. Por eso,
su actividad evangelizadora incluía una gran entrega al sacramento de la
Reconciliación, un énfasis destacado en la Eucaristía y una insistencia
constante en la oración. Francisco Coll llegaba al corazón de los demás porque
trasmitía lo que él mismo vivía con pasión en su interior, lo que ardía en su
corazón: el amor de Cristo, su entrega a él. Para que la semilla de la Palabra
de Dios encontrara buena tierra, Francisco fundó la congregación de las
Hermanas Dominicas de la Anunciata, con el fin de dar una educación integral a
niños y jóvenes, de modo que pudieran ir descubriendo la riqueza insondable que
es Cristo, ese amigo fiel que nunca nos abandona ni se cansa de estar a nuestro
lado, animando nuestra esperanza con su Palabra de vida.
José De Veuster, que en la congregación de los Sagrados Corazones de Jesús y de María recibió el nombre de Damián, a la edad de 23 años, en 1863 dejó su tierra natal, Flandes, para anunciar el Evangelio en el otro lado del mundo, en las islas Hawai. Su actividad misionera, que le dio tanta alegría, llegó a su cima en la caridad. No sin miedo ni repugnancia, eligió ir a la isla de Molokai al servicio de los leprosos que allí se encontraban, abandonados de todos; así se expuso a la enfermedad que padecían. Con ellos se sintió en casa. El servidor de la Palabra se convirtió de esta forma en un servidor sufriente, leproso con los leprosos, durante los últimos cuatro años de su vida.
Por seguir a Cristo, el padre Damián no sólo dejó su patria, sino que también
arriesgó la salud: por ello —como dice la palabra de Jesús que se nos ha
proclamado en el Evangelio de hoy— recibió la vida eterna (cf. Mc 10,
30).
En este vigésimo aniversario de la canonización de
otro santo belga, el hermano Muciano María, la Iglesia en Bélgica se ha reunido
una vez más para dar gracias a Dios por uno de sus hijos, reconocido como un
auténtico servidor de Dios. Ante esta noble figura recordamos que la caridad es
la que realiza la unidad: la genera y la hace deseable. Siguiendo a san Pablo,
san Damián nos lleva a elegir los buenos combates (cf. 1 Tm 1, 18),
no los que conducen a la división, sino los que reúnen. Nos invita a abrir los
ojos a las lepras que desfiguran la humanidad de nuestros hermanos y piden,
todavía hoy, más que nuestra generosidad, la caridad de nuestra presencia de
servidores.
A la figura del joven que presenta a Jesús sus deseos
de ser algo más que un buen cumplidor de los deberes que impone la ley,
volviendo al Evangelio de hoy, hace de contraluz el hermano Rafael, hoy
canonizado, fallecido a los veintisiete años como Oblato en la trapa de San
Isidro de Dueñas. También él era de familia acomodada y, como él mismo dice, de
"alma un poco soñadora", pero cuyos sueños no se desvanecen ante el
apego a los bienes materiales y a otras metas que la vida del mundo propone a
veces con gran insistencia. Él dijo sí a la propuesta de seguir a Jesús, de
manera inmediata y decidida, sin límites ni condiciones. De este modo inició un
camino que, desde aquel momento en que se dio cuenta en el monasterio de que
"no sabía rezar", le llevó en pocos años a las cumbres de la vida
espiritual, que él relata con gran llaneza y naturalidad en numerosos escritos.
El hermano Rafael, aún cercano a nosotros, nos sigue ofreciendo con su ejemplo
y sus obras un recorrido atractivo, especialmente para los jóvenes que no se
conforman con poco, sino que aspiran a la plena verdad, a la más indecible
alegría, que se alcanzan por el amor de Dios. "Vida de amor... He aquí la
única razón de vivir", dice el nuevo santo. E insiste: "Del amor de
Dios sale todo". Que el Señor escuche benigno una de las últimas plegarias
de san Rafael Arnáiz, cuando le entregaba toda su vida, suplicando:
"Tómame a mí y date tú al mundo". Que se dé para reanimar la vida
interior de los cristianos de hoy. Que se dé para que sus hermanos de la trapa
y los centros monásticos sigan siendo ese faro que hace descubrir el íntimo
anhelo de Dios que él ha puesto en cada corazón humano.
Con su admirable obra al servicio de las personas
ancianas más necesitadas, santa María de la Cruz es a su vez un faro para guiar
nuestras sociedades, que deben redescubrir siempre el lugar y la contribución
única de este período de la vida. Nacida en 1792 en Cancale, en Bretaña, Juana
Jugan se preocupó de la dignidad de sus hermanos y hermanas en la humanidad que
la edad hacía vulnerables, reconociendo en ellos la persona misma de Cristo.
"Mirad al pobre con compasión —decía— y Jesús os mirará con bondad en
vuestro último día". Esta mirada compasiva a las personas ancianas, que procedía
de su profunda comunión con Dios, Juana Jugan la mostró en su servicio alegre y
desinteresado, ejercido con dulzura y humildad de corazón, deseando ser ella
misma pobre entre los pobres. Juana vivió el misterio de amor aceptando, con
paz, la oscuridad y el expolio hasta su muerte. Su carisma es siempre actual,
pues muchas personas ancianas sufren múltiples pobrezas y soledad, a veces
incluso abandonadas por sus familias. El espíritu de hospitalidad y de amor
fraterno, fundado en una confianza ilimitada en la Providencia, cuya fuente
Juana Jugan encontraba en las Bienaventuranzas, iluminó toda su existencia.
Este impulso evangelizador prosigue hoy en todo el mundo en la congregación de
las Hermanitas de los Pobres, que fundó y que, siguiendo su ejemplo, da testimonio
de la misericordia de Dios y del amor compasivo del Corazón de Jesús por los
más pequeños. Que santa Juana Jugan sea para las personas ancianas una fuente
viva de esperanza y para cuantos se ponen generosamente a su servicio un fuerte
estímulo para proseguir y desarrollar su obra.
Queridos hermanos y hermanas, demos gracias al Señor
por el don de la santidad que hoy resplandece en la Iglesia con singular
belleza. A la vez que os saludo con afecto a cada uno —cardenales, obispos,
autoridades civiles y militares, sacerdotes, religiosos y religiosas, fieles
laicos de diversas nacionalidades que participáis en esta solemne celebración
eucarística—, deseo dirigir a todos la invitación a dejarse atraer por los
ejemplos luminosos de estos santos, a dejarse guiar por sus enseñanzas a fin de
que toda nuestra vida se convierta en un canto de alabanza al amor de Dios. Que
nos obtenga esta gracia su celestial intercesión y sobre todo la protección
maternal de María, Reina de los santos y Madre de la humanidad. Amén.
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