À Alassio en Ligurie, l’an 1893, le bienheureux
Auguste Czartoryski, prêtre salésien, que sa mauvaise santé n’empêcha nullement
de suivre avec courage l’appel de Dieu.
Martyrologe romain
Sur son image de première messe, il avait écrit: «Un
jour dans tes parvis en vaut plus que mille autres. Heureux les habitants de ta
maison: ils pourront te chanter sans fin» (Ps 88, 11 et 5).
Relics of August Czartoryski in Salesians Church in
Przemyśl, Poland
AUGUSTE CZARTORYSKI, prêtre salésien (1858-1893)
Auguste Czartoryski naquit à Paris le 2 août 1858, en exil. Trente ans
auparavant environ, sa noble lignée, liée à l’histoire et aux intérêts
dynastiques de la Pologne, avait émigré en France, et depuis l’hôtel Lambert,
sur les rives de la Seine, dirigeait une vaste action parmi les compatriotes et
auprès des chancelleries européennes, dans le but de restaurer l’unité de la
patrie, partagée depuis 1795 entre les grandes puissances.
Le prince Adam Czartoryski, guerrier et homme politique, avait cédé les
rênes de la famille, ainsi que de l’activité patriotique, au prince Ladislas,
qui s’était uni en mariage à la princesse Maria Amparo, fille de la reine
d’Espagne Marie-Christine et du duc Rianzarez. Ils sont les parents de notre
Auguste. Premier né de la famille, il était un point de référence pour tous
ceux qui, après le troisième partage de la Pologne, rêvaient de sa renaissance.
Mais autres étaient les desseins de Dieu.
Il a six ans quand meurt sa maman, malade de tuberculose : héritage
qu’elle transmettra à son fils. Les premiers symptômes du mal marquèrent pour
Auguste le début d’un long et inévitable pèlerinage en quête de la santé, qu’il
ne retrouvera d’ailleurs jamais : Italie, Suisse, Égypte, Espagne, telles
furent les principales étapes de ses pérégrinations. Mais ce n’était pas
d’abord la santé qu’il poursuivait : sa jeune âme recherchait aussi un
bien beaucoup plus précieux : sa vocation.
Il n’avait pas tardé à comprendre qu’il n’était pas fait pour la vie de
cour. À vingt ans, il écrivait à son père, à propos des fêtes mondaines
auxquelles il était contraint de participer : « J’avoue que je suis
fatigué de tout cela. Ce sont des divertissements inutiles qui me tourmentent.
Il m’est pénible d’être obligé de faire des connaissances à tant de
banquets. »
Une grande influence fut exercée sur le jeune prince par son précepteur
Joseph Kalinowski. Celui-ci – canonisé par Jean Paul II en 1991 – avait
subi dix ans de travaux forcés en Sibérie, et se fera ensuite carmélite. Il ne
fut précepteur d’Auguste que pendant trois ans (1874-1877), mais il lui laissa
son empreinte. C’est lui qui nous a fait savoir que ce qui orienta le prince
dans la recherche de sa vocation, ce furent surtout les figures de saint Louis
de Gonzague et de son compatriote saint Stanislas Kostka. Il était enthousiaste
de la devise de ce dernier : « Ad maiora natus sum » (Je suis né
pour mieux que ça). « La vie de saint Louis du Père Cepari, qui m’avait été
envoyée d’Italie, écrit plus tard le P. Kalinowski, eut un effet décisif
sur le progrès spirituel d’Auguste et lui facilita l’union avec Dieu ».
Lorsque le P. Kalinowski entra chez les carmélites, le père d’Auguste
accepta sa proposition de mettre aux côtés de son fils comme nouveau précepteur
un prêtre, le P. Stanislas Kubowicz. Ce fut pour le jeune homme une
nouvelle aide spirituelle.
Mais l’événement décisif fut la rencontre de don Bosco.
Auguste avait 25 ans quand il fit pour la première fois sa connaissance.
Cela eut lieu à Paris, justement à l’hôtel Lambert, où le fondateur des
salésiens célébra la messe dans la chapelle privée. À l’autel servaient le
prince Ladislas et Auguste. « Il y a longtemps que je désirais faire votre
connaissance ! », dit don Bosco à Auguste. Depuis ce jour, Auguste
vit dans le saint éducateur le père de son âme et l’arbitre de son avenir.
Chez le jeune homme, la vocation à la vie religieuse devenait de plus en
plus claire. Il était de plus en plus évident qu’il n’avait pas de propension à
fonder une famille, malgré sa condition de premier héritier. Devant de précises
propositions de mariage, si, par respect pour son père et selon l’étiquette de
la noblesse, il n’avait pas opposé de net refus, Auguste n’avait cependant
jamais montré d’intérêt pour les personnes indiquées.
Ainsi, après la rencontre de don Bosco, Auguste non seulement sentit se
renforcer sa vocation à l’état religieux, mais il eut la nette conviction
d’être appelé à devenir salésien. Depuis lors, en effet, « dès que son
père le lui permettait, écrit le P. Ceria, Auguste venait à Turin pour
rencontrer don Bosco et recevoir ses conseils. Il fit même plusieurs retraites
spirituelles sous la direction du saint, en logeant à l’Oratoire, malgré tout
l’inconfort qu’il y trouvait ».
Pour le jeune homme, don Bosco était donc devenu le point de référence pour
le discernement de sa vocation. Mais le saint se montra toujours très réticent
à propos de l’acceptation du prince dans la Congrégation. Ce sera le Pape
Léon XIII en personne qui dissipera tous les doutes. Après avoir sondé la
volonté d’Auguste, le Pape conclut : « Dites à don Bosco que le Pape
désire qu’il vous accepte parmi les salésiens ». « Eh bien, mon cher,
répondit immédiatement don Bosco, je vous accepte. Dès maintenant vous faites
partie de notre Société et je désire que vous y apparteniez jusqu’à la
mort ».
À la fin de juin 1887, après avoir renoncé à tout en faveur de ses frères,
le jeune homme fut envoyé à S. Benigno Canavese pour un bref aspirandat, avant
de commencer le noviciat qui débuta la même année sous la conduite du maître,
le P. Jules Barberis. Auguste dut bouleverses bien des habitudes :
l’horaire, la nourriture, la vie commune… Il dut aussi résister aux tentatives
de la famille qui ne se résignait pas à cette option. Le père lui rend visite
et essaie de le dissuader. Mais Auguste ne se laisse pas vaincre. Le
24 novembre 1887, il reçoit la soutane des mains de Don Bosco dans la
basilique de Marie Auxiliatrice. « Courage, mon cher prince, lui murmure
le saint à l’oreille. Aujourd’hui, nous avons remporté une belle victoire. Mais
je puis dire aussi, avec une grande joie, que viendra le jour où vous serez
prêtre et, par la volonté de Dieu, vous ferez beaucoup de bien à votre
patrie ».
Don Bosco meurt deux mois après et, sur sa tombe à Valsalice, le prince
Czartoryski devient salésien en émettant les vœux religieux.
À cause de sa maladie, il est envoyé sur la côte ligurienne, et c’est là
qu’il entame ses études de théologie. L’évolution de sa maladie fait reprendre
avec plus d’insistance les tentatives de sa famille, qui recourt aussi aux
pressions des médecins. Au cardinal Parocchi, prié d’user de son influence pour
l’arracher à la vie salésienne, il écrit : « C’est en pleine liberté
que j’ai voulu émettre les vœux, et je l’ai fait avec grande joie. Vivant dans
la Congrégation, j’éprouve depuis ce jour une grande paix d’esprit et je
remercie Dieu de m’avoir fait connaître la Société salésienne et de m’avoir
appelé à y vivre ».
Préparé à souffrir, le 2 avril 1892 il est ordonné prêtre à San Remo
par Mgr Tommaso Reggio, évêque de Vintimille. Le prince Ladislas et la tante
Isa ne participèrent pas à l’ordination. Toute la famille se réunit plus tard à
Menton, le 3 mai. Ce fut une réconciliation tacite, qui imposait au prince
Ladislas de renoncer pour toujours à des rêves qu’il a avait caressés avec
obstination.
La vie sacerdotale du P. Auguste ne dura qu’un an à peine ; il la
passa à Alassio, dans une chambre qui donnait sur la cour des enfants.
Le cardinal Cagliero résume comme suit la dernière étape de sa vie :
« Il n’était plus de ce monde ! Son union à Dieu, sa conformité
parfaite au divin vouloir dans son infirmité aggravée, son désir de ressembler
à Jésus dans les souffrances et les afflictions le rendaient héroïque dans la
patience, calme dans son esprit et fort, plus que dans la douleur, dans l’amour
de Dieu ».
Il s’éteignit à Alassio le soir du 8 avril 1893, dans l’octave de
Pâques, assis sur le fauteuil où don Bosco s’était plusieurs fois reposé.
« Quelle belle Pâques ! », avait-il dit lundi au confrère qui
l’assistait, sans imaginer que le dernier jour de l’octave, il l’aurait célébré
au paradis, à l’âge de trente-cinq ans et après cinq ans de vie salésienne. Sur
son image de première messe, il avait écrit : « Un jour dans tes
parvis en vaut plus que mille autres. Heureux les habitants de ta maison :
ils pourront te chanter sans fin » (Ps 88, 11 et 5).
Son corps fut transporté en Pologne et enseveli auprès des tombes de la
famille, dans la crypte paroissiale de Sieniawa, là où un jour Auguste avait
fait sa première communion. Plus tard, ses dépouilles mortelles furent
transférées dans l’église salésienne de Przemysl, où elles se trouvent encore
aujourd’hui.
Note:
Prince polonais d’une famille influente émigrée en France. Il rencontre Saint Jean
Bosco à Paris à 25 ans et devient salésien en 1888 et prêtre le 02.04.1892. Il
meurt un an après de la tuberculose contractée dès sa jeunesse.
Béatification:
25.04.2004 à Rome par Jean Paul II
Canonisation:
Fête: 8
avril
Réf. dans
l’Osservatore Romano: 2004 n.17 p.1-3
Réf.
dans la Documentation Catholique: 2004 n.11 p.501-503
Notice
Auguste Czartoryski naît en 1858 à Paris dans
une famille de Polonais immigrés. Son père, le prince Adam Czartoryski, lui
donne deux précepteurs qui le marqueront spirituellement : le bienheureux Joseph Kalinowski2 laïc, héros de la
résistance polonaise à la russification, qui sera son précepteur pendant trois
ans, de 1874 à 1877, jusqu’il entre chez les Carmes ; puis un prêtre, le
P.Stanislas Kubowicz. Mais la rencontre décisive est celle que le jeune homme
de vingt-cinq ans fait avec le vieux saint Jean Bosco, de passage à Paris. Don
Bosco célèbre la messe à l’hôtel Lambert, demeure des Czartoryski située dans
l’île Saint-Louis (paroisse de Saint-Louis-en-l’île), et Auguste est son
servant. Le saint, avec son esprit prophétique, discerne sa vocation et lui en
fait part.
Désormais,
Auguste fera tout pour rejoindre les Salésiens et, chaque fois qu’il le pourra,
il ira rendre visite à don Bosco en Italie, mais son père ne l’entend pas de
cette oreille, car il compte sur son fils pour poursuivre son action politique
auprès des exilés polonais en faveur de la résurrection de leur Patrie. (En
effet, la Pologne a été dépecée entre les grandes puissances voisines et ce
qu’il en reste présentement est asservi
aux Russes.) Le prince présente donc à son fils plusieurs partis en mariage,
mais cela ne convient pas à Auguste ; ajoutons à cela qu’il est
tuberculeux depuis son enfance. Dans cette affaire, Auguste fait preuve de
discernement. Comme le dit le pape dans son homélie de béatification :
« Le jeune prince a élaboré une méthode efficace de discernement des
desseins divins. Il présentait à Dieu dans la prière toutes les questions et
les perplexités de fond, puis, dans un esprit d’obéissance, il suivait les
conseils de ses guides spirituels. C’est ainsi qu’il a compris sa vocation à
entreprendre une vie pauvre pour servir les plus petits. La même méthode lui a
permis, au cours de toute sa vie, d’accomplir des choix tels que nous pouvons
aujourd’hui dire qu’il a réalisé de manière héroïque les desseins de la
Providence divine. » Mais Don Bosco lui-même hésitait à le recevoir.
Auguste va donc trouver Léon XIII au début de 1887 pour lui parler de sa
vocation (Thérèse de Lisieux entreprendra la même démarche à la fin de
l’année !) Et le Saint-Père lui déclare : « Dites à don Bosco
que le Pape désire qu’il vous accepte parmi les Salésiens. Il le fera
sûrement ». Et comme prévu, don Bosco, ce dévot de la papauté, donne
immédiatement son accord.
Arrivé en
Italie à la fin de juin 1887, le nouveau religieux supporte tout: vie pauvre à
laquelle il n’est pas habitué, tentative réitérée de sa famille pour le
reprendre, aggravation de sa maladie. Il est ordonné prêtre le 2 avril 1892 et
meurt un an après à Alassio, sur la côte ligurienne le 8 avril 1893.
Le jour de la béatification
(celle d’Auguste avec cinq autres), Jean-Paul II apparaît visiblement heureux
et détendu. Comme évêque de Cracovie, il a “entretenu des liens très étroits”
avec la famille Czartoryski.
Reliques du bienheureux Auguste Czartoryski dans l'église
salésienne de Przemyśl (Pologne)
CHAPELLE PAPALE POUR LA BÉATIFICATION DE 6 SERVITEURS
DE DIEU
HOMÉLIE DU PAPE JEAN-PAUL II
Troisième dimanche de Pâques
25 avril 2004
1. "Ils savaient que c'était le
Seigneur" (cf. Jn 21, 12): c'est ainsi que
l'évangéliste Jean exprime la réaction de joie des disciples lorsqu'ils
reconnurent le Seigneur ressuscité. Jésus se manifeste à eux après une nuit de
travail dur et infructueux sur le lac de Tibériade. Confiants dans sa parole, ces
derniers jettent leurs filets dans l'eau et ramènent sur la rive une
"grande quantité de poissons" (cf. Jn 21, 6).
Comme les apôtres, nous restons nous aussi stupéfaits
face à la richesse des merveilles que Dieu accomplit dans le coeur de ceux qui
croient en lui. Au cours de la célébration eucharistique d'aujourd'hui, nous
contemplons ce qu'Il a réalisé chez six nouveaux bienheureux: le
prêtre August
Czartoryski; quatre religieuses: Laura
Montoya, María
Guadalupe García Zavala, Nemesia
Valle, Eusebia
Palomino Yenes; une laïque, Alexandrina
Maria da Costa. Ce sont des exemples éloquents de la façon dont le Seigneur
transforme l'existence des croyants, lorsqu'ils ont confiance en Lui.
2. "Que tes demeures sont désirables, Yahvé
Sabaot! Mon âme soupire et languit, après les parvis de Yahvé... Mieux vaut un
jour en tes parvis que mille à ma guise" (Ps 84/83, 2.11).
Telles sont les paroles du Psaume que le bienheureux August Czartoryski a
retranscrites comme devise de vie sur l'image pieuse de sa première Messe. Dans
celles-ci est contenue la réponse d'un homme qui, suivant la voix de l'appel,
découvre la beauté du ministère sacerdotal. Dans celles-ci retentit l'écho des
divers choix que doit effectuer quiconque découvre la volonté de Dieu et désire
l'accomplir. August Czartoryski, jeune prince, a élaboré une méthode efficace
de discernement des desseins divins. Il présentait à Dieu dans la prière toutes
les questions et les perplexités de fond, puis, dans un esprit d'obéissance, il
suivait les conseils de ses guides spirituels. C'est ainsi qu'il a compris sa
vocation à entreprendre une vie pauvre pour servir les plus petits. La même
méthode lui a permis, au cours de toute sa vie, d'accomplir des choix tels, que
nous pouvons aujourd'hui dire qu'il a réalisé de manière héroïque les desseins
de la Providence Divine.
Je désire en particulier proposer l'exemple de sa
sainteté aux jeunes, qui cherchent aujourd'hui la façon de déchiffrer la
volonté de Dieu concernant leur vie et qui désirent chaque jour marcher
fidèlement en suivant la Parole divine. Mes chers jeunes amis, apprenez du
bienheureux August à demander ardemment dans la prière la lumière de l'Esprit
Saint et des guides sages, afin de pouvoir connaître le dessein divin de votre
vie et d'être capables de toujours marcher sur la voie de la sainteté.
3. "Or, le matin déjà venu, Jésus se tint
sur le rivage; pourtant les disciples ne savaient pas que c'était Jésus" (Jn 21,
4). Il existe la possibilité que l'homme ne connaisse pas le Seigneur, malgré
ses multiples manifestations au cours de l'histoire. Mère
Laura Montoya, constatant que de nombreuses populations
autochtones, loin des centres urbains, vivaient sans connaître Dieu, décida de
fonder la Congrégation des Missionnaires de Marie Immaculée et de
Sainte-Catherine de Sienne, afin d'apporter la lumière de l'Evangile aux
habitants des forêts.
Cette bienheureuse colombienne se sentit la mère
spirituelle des autochtones, auxquels elle désira révéler
l'amour de Dieu. Son époque ne fut pas une période facile, car les tensions
sociales ensanglantaient également sa noble patrie. En nous inspirant de son
message pacificateur, nous lui demandons aujourd'hui que la bien-aimée Colombie
puisse jouir au plus tôt de la paix, de la justice et du progrès intégral.
4. Dans l'Evangile, nous avons écouté la triple
question de Jésus à Pierre: "M'aimes-tu?". Le Christ
adresse cette même question aux hommes et aux femmes de chaque époque. Les
chrétiens doivent répondre avec fermeté et promptitude aux projets qu'Il
possède pour chacun de nous. C'est ce qui se produisit dans la vie de la
bienheureuse Guadalupe García Zavala, mexicaine, qui renonça au mariage et
se consacra au service des plus pauvres, des indigents et des malades, et qui
fonda dans ce but la Congrégation des Servantes de Sainte-Marguerite Marie
et des Pauvres.
Avec une foi profonde, une espérance sans fin et un
grand amour pour le Christ, Mère Lupita rechercha sa propre sanctification à
travers l'amour pour le Coeur de Jésus et la fidélité à l'Eglise. C'est de
cette façon qu'elle vécut la devise qu'elle laissa à ses filles: "La
charité jusqu'au sacrifice et la constance jusqu'à la mort".
5. "Manifester l'amour de Dieu aux petits,
aux pauvres, à chaque homme, en chaque lieu de la terre": tel a été
l'engagement de la bienheureuse Nemesia Valle au cours de toute son existence.
C'est cet enseignement qu'elle laisse en particulier à ses consoeurs, les
Soeurs de la Charité de Sainte Jeanne-Antide Thouret, ainsi qu'aux fidèles de
l'archidiocèse de Turin. Elle est l'exemple d'une sainteté lumineuse, tendue
vers les hauts sommets de la perfection évangélique, et qui se traduit à
travers les gestes simples de la vie quotidienne entièrement consacrée à Dieu.
La nouvelle bienheureuse continue à nous répéter
à tous: "La sainteté ne consiste pas à accomplir beaucoup
de choses ou à accomplir de grandes choses... le saint est celui qui se
prodigue à sa propre place chaque jour, pour le Seigneur".
6. Le Seigneur dit à Pierre de manière ferme et
catégorique: "Suis-moi". Soeur Eusebia Palomino, des
Filles de Marie Auxiliatrice, entendit elle aussi un jour l'appel de Dieu et
elle y répondit à travers une intense spiritualité et une profonde humilité
dans sa vie quotidienne. En bonne salésienne, elle était animée par l'amour
pour l'Eucharistie et la Vierge. Pour elle, l'important était d'aimer et de
servir; le reste ne comp-tait pas, fidèle à la maxime salésienne du "da
mihi animas, caetera tolle".
Par la radicalité et la cohérence de ses choix, Soeur
Eusebia Palomino Yenes trace un chemin de sainteté fascinant et exigeant pour
nous tous et en particulier pour les jeunes de notre époque.
7. "M'aimes-tu?" - demande Jésus à
Simon-Pierre. Celui-ci répond: "Oui, Seigneur, tu sais que je
t'aime". La vie de la bienheureuse Alexandrina Maria da Costa peut se
résumer dans ce dialogue d'amour. Touchée et enflammée par ce désir d'amour,
elle ne voulut jamais rien refuser à son Sauveur: possédant une grande
volonté, elle accepta tout pour montrer qu'elle l'aimait. Epouse de sang, elle
revécut de façon mystique la passion du Christ et s'offrit elle-même comme
victime pour les pécheurs, recevant la force de l'Eucharistie qui devint
l'unique nourriture des treize dernières années de sa vie.
Dans le sillage de la bienheureuse Alexandrina,
exprimé dans les trois mots "souffrir, aimer, racheter", les
chrétiens peuvent trouver un encouragement et une motivation pour ennoblir tout
ce que la vie possède de douloureux et de triste comme plus grande preuve
d'amour: sacrifier sa vie pour ceux qu'on aime.
8. "Oui, Seigneur, tu sais que je
t'aime" (Jn 21, 15). Comme Pierre, comme les Apôtres sur les
rives du lac de Tibériade, ces nouveaux bienheureux ont eux aussi repris, en
allant jusqu'à ses conséquences les plus extrêmes, cette profession de foi et
d'amour simple mais incisive. L'amour pour le Christ est le secret de la
sainteté!
Très chers frères et soeurs, suivons l'exemple de ces
bienheureux! Comme eux, offrons un témoignage cohérent de foi et d'amour dans
la présence vivante et agissante du Christ Ressuscité!
Come gli apostoli, anche noi restiamo stupiti dinanzi
alla ricchezza delle meraviglie che Iddio compie nel cuore di quanti in lui
confidano. Nel corso dell’odierna Celebrazione eucaristica contempliamo quanto
Egli ha realizzato in sei nuovi Beati: nel presbitero Augusto
Czartoryski; in quattro religiose: Laura
Montoya, María
Guadalupe García Zavala, Nemesia
Valle, Eusebia
Palomino Yenes; in una laica, Alexandrina
Maria da Costa. Sono esempi eloquenti di come il Signore trasformi
l’esistenza dei credenti, quando ci si fida di Lui.
Przykład jego świętości pragnę pozostawić szczególnie
ludziom młodym, którzy dziś szukają sposobu na odkrywanie woli Bożej odnośnie
do ich życia i pragną wiernie podążać każdego dnia za głosem Bożym. Moi drodzy
młodzi przyjaciele, uczcie się od błogosławionego Augusta gorąco prosić na
modlitwie o światło Ducha Świętego i o mądrych przewodników, abyście mogli
poznawać Boży plan waszego życia i byście zdołali zawsze kroczyć drogą
świętości.
["Quanto sono amabili le tue dimore, Signore
degli eserciti! L’anima mia languisce e brama gli atri del Signore… Per me un
giorno nei tuoi atri è più che mille altrove" (Sal 84/83/, 2.11). Queste
parole del Salmo ha scritto come motto di vita sull’immaginetta della prima
Messa il beato Augusto
Czartoryski. In esse è contenuto il rapimento di un uomo che, seguendo
la voce della chiamata, scopre la bellezza del ministero sacerdotale. Risuona
in esse l’eco delle diverse scelte che deve fare chiunque scorge la volontà di
Dio e desidera compierla. Augusto Czartoryski, giovane principe, ha elaborato
un efficace metodo di discernimento dei disegni divini. Presentava a Dio nella
preghiera tutte le domande e le perplessità di fondo e poi nello spirito di
obbedienza seguiva i consigli delle sue guide spirituali. Così ha compreso la
sua vocazione di intraprendere la vita povera per servire i più piccoli. Lo stesso
metodo gli ha permesso, nel corso di tutta la vita, di compiere scelte tali,
che oggi possiamo dire che egli ha realizzato i disegni della Provvidenza
Divina in modo eroico.
Voglio lasciare l’esempio della sua santità
soprattutto ai giovani, che oggi cercano il modo di decifrare la volontà di Dio
nei riguardi della loro vita e desiderano ogni giorno procedere fedelmente
secondo la parola divina. Miei cari giovani amici, imparate dal beato Augusto a
chiedere ardentemente nella preghiera la luce dello Spirito Santo e guide
sagge, affinché possiate conoscere il piano divino nella vostra vita e siate
capaci di camminare sempre sulla via della santità.]
3. "Estaba ya amaneciendo cuando Jesús se
presentó en la orilla; pero los discípulos no sabían que era Jesús" (Jn,
21,4). Es una posibilidad para el hombre no conocer al Señor, a pesar de
múltiples manifestaciones a lo largo de la historia. La Madre Laura
Montoya, viendo cómo tantos indígenas, lejos de los centros urbanos,
vivían desconociendo a Dios, se decidió a fundar la Congregación de las
Misioneras de María Inmaculada y Santa Catalina de Siena, para llevar la luz
del Evangelio a los habitantes de las selvas.
Esta Beata colombiana se sintió madre espiritual de
los indígenas, a los que quiso mostrar el amor de Dios. Sus tiempos no fueron
fáciles, pues las tensiones sociales ensangrentaban también entonces su noble
patria. Inspirándonos en su mensaje pacificador, le pedimos hoy que la amada
Colombia goce pronto de paz, de justicia y de progreso integral.
["Quando già era l'alba Gesù si presentò sulla
riva, ma i discepoli non si erano accorti che era Gesù" (Gv 21,
4).
È possibile per l'uomo non conoscere il Signore,
nonostante le sue molteplici manifestazioni nel corso della storia. Madre Laura
Montoya vedendo come tanti indigeni, lontani dai centri urbani,
vivevano senza conoscere Dio, decise di fondare la Congregazione delle Suore
Missionarie di Maria Immacolata e di Santa Caterina da Siena, al fine di
portare la luce del Vangelo agli abitanti delle selve.
Questa Beata colombiana si sentì madre spirituale
degli indigeni, ai quali ha voluto mostrare l'amore di Dio. I suoi tempi non
furono facili, poiché le tensioni sociali insanguinavano anche allora la sua
nobile patria. Ispirandoci al suo messaggio pacificatore, le chiediamo oggi che
l'amata Colombia possa presto godere della pace, della giustizia e del
progresso integrale.]
4. En el Evangelio hemos escuchado la triple pregunta
de Jesús a Pedro: "¿Me amas?". Esta misma pregunta Cristo dirige a
los hombres y mujeres de todas las épocas. Los cristianos deben responder con
firmeza y prontitud a los proyectos que Él tiene sobre cada uno. Así sucedió en
la vida de la Beata Guadalupe
García Zavala, mexicana, que renunciando al matrimonio, se dedicó al
servicio de los más pobres, necesitados y enfermos, y fundó por eso la Congregación
de las Siervas de Santa Margarita María y de los Pobres.
Con una fe profunda, una esperanza sin límites y un
gran amor a Cristo, Madre Lupita buscó la propia santificación desde el amor al
Corazón de Jesús y la fidelidad a la Iglesia. De este modo vivió el lema que
dejó a sus hijas: "Caridad hasta el sacrificio y constancia hasta la
muerte".
[Nel Vangelo abbiamo ascoltato la triplice domanda di
Gesù a Pietro: "Mi ami?". Questa stessa domanda Cristo la
rivolge agli uomini e alle donne di tutte le epoche. I cristiani devono
rispondere con fermezza e prontezza ai progetti che Egli ha su ciascuno di noi.
Così accadde nella vita della Beata Guadalupe
García Zavala, messicana, che rinunciando al matrimonio, si dedicò al
servizio dei più poveri, dei bisognosi e degli infermi, fondando a tal fine la
Congregazione delle Ancelle di Santa Margherita Maria e dei più Poveri.
Con fede profonda, speranza sconfinata e grande amore
per Cristo, Madre Lupita cercò la propria santificazione a partire dall'amore
per il Cuore di Gesù e dalla fedeltà alla Chiesa. In questo modo visse il motto
che lasciò alle sue Figlie: "Carità fino al sacrificio e costanza
fino alla morte".]
5. "Manifestare l’amore di Dio ai piccoli, ai
poveri, ad ogni uomo, in ogni parte della terra": questo è stato l’impegno
della beata Nemesia
Valle nel corso di tutta la sua esistenza. Questo insegnamento essa
lascia particolarmente alle sue consorelle, le Suore della Carità di Santa
Giovanna Antida Thouret, come pure ai fedeli dell’Arcidiocesi di Torino. E’
l’esempio di una santità luminosa, protesa alle alte vette della perfezione
evangelica, e che si traduce nei semplici gesti della vita quotidiana
interamente spesa per Dio.
La nuova Beata continua a ripetere a noi tutti: "La
santità non consiste nel fare molte cose o nel farne di grandi … Santo è
chi si consuma al proprio posto ogni giorno, per il Signore".
6. El Señor dice a Pedro de manera decidida y tajante:
"Sígueme". También Sor
Eusebia Palomino, de las Hijas de María Auxiliadora, oyó un día la
llamada de Dios y respondió a través de una intensa espiritualidad y una
profunda humildad en su vida diaria. Como buena salesiana, estuvo animada por
el amor a la Eucaristía y a la Virgen. Lo importante para ella era amar y
servir; el resto no contaba, fiel a la máxima salesiana del "da mihi
animas, caetera tolle".
Con la radicalidad y la coherencia de sus opciones,
Sor Eusebia Palomino Yenes traza un camino fascinador y exigente de santidad
para todos nosotros y muy especialmente para los jóvenes de nuestro tiempo.
[Il Signore dice a
Pietro in modo deciso e incisivo: "Seguimi". Anche Suor
Eusebia Palomino, delle Figlie di Maria Ausiliatrice, sentì un giorno
la chiamata di Dio e rispose attraverso un'intensa spiritualità e una profonda
umiltà nella vita quotidiana. Da buona salesiana, fu animata dall'amore per
l'Eucaristia e per la Vergine. L'importante per lei era amare e servire; il
resto non contava, fedele alla massima salesiana del "da mihi animas,
caetera tolle".
Con la radicalità e la coerenza delle sue scelte, Suor
Eusebia Palomino Yenes tracciò un cammino attraente ed esigente di santità per
tutti noi e soprattutto per i giovani del nostro tempo.]
7. "Tu amas-Me?" - pergunta Jesus a Simão
Pedro. Este responde: «Tu sabes tudo, Senhor, bem sabes que Te amo». A vida
da Beata
Alexandrina Maria da Costa pode resumir-se neste diálogo de amor.
Investida e abrasada por estas ânsias de amor, não quer negar nada ao seu
Salvador: de vontade forte, tudo aceita para mostrar que O ama. Esposa de
sangue, revive misticamente a paixão de Cristo e oferece-se como vítima pelos
pecadores, recebendo a força da Eucaristia que se torna o único alimento dos
seus últimos treze anos de vida.
Pela esteira da Beata Alexandrina, expressa na
trilogia "sofrer, amar, reparar", os cristãos podem encontrar
estímulo e motivação para nobilitar tudo o que a vida tenha de doloroso e
triste com a prova maior de amor: sacrificar a vida por quem se ama.
["Mi ami tu? " domanda Gesù a Simon Pietro.
Egli risponde: "Certo, Signore, tu lo sai che ti amo". La vita
della Beata
Alexandrina Maria da Costa può riassumersi in questo dialogo d'amore.
Permeata e ardente di queste ansie d'amore, non vuole negare nulla al suo
Salvatore: dalla forte volontà, accetta tutto per dimostrargli che lo
ama. Sposa di sangue, rivive misticamente la passione di Cristo e si offre come
vittima per i peccatori, ricevendo la forza dall'Eucaristia che diventa l'unico
alimento dei suoi ultimi tredici anni di vita.
Nell'esempio della Beata Alexandrina, espresso nella
trilogia "soffrire, amare, riparare", i cristiani possono trovare lo
stimolo e la motivazione per nobilitare tutto ciò che la vita ha di doloroso e
triste attraverso la prova d'amore più grande: sacrificare la vita per
chi si ama.]
8. "Certo Signore, tu lo sai che ti amo" (Gv 21,15).
Come Pietro, come gli Apostoli sulle rive del lago di Tiberiade, anche questi
nuovi Beati hanno fatto propria, portandola alle estreme conseguenze, questa
semplice ma incisiva professione di fede e di amore. L’amore verso Cristo è il
segreto della santità!
Carissimi Fratelli e Sorelle, seguiamo l’esempio di
questi Beati! Offriamo, come loro, una testimonianza coerente di fede e di
amore nella presenza viva e operante del Risorto!
Bx Auguste Czartoryski : le prince qui a choisi d'être pauvre
La
vie du prince Auguste Czartoryski est humainement déconcertante. Né dans une
des familles les plus illustres de l'aristocratie européenne (il est prince au
sein de la Maison de Pologne), il choisit, malgré les obstacles familiaux, de
devenir prêtre salésien. Il meurt à 35 ans, un an seulement après son
ordination.
Nous
sommes sous le Second Empire. Son père, Ladislas, est chargé de préparer la
restauration du royaume de Pologne. Dans la maison familiale, l'hôtel Lambert,
sur l'île Saint-Louis, (la famille Czartoryski est en exil à Paris), Auguste
reçoit une éducation digne de son rang.
Le 18 mai 1883, la vie du jeune prince entre dans sa vraie dimension. Don
Bosco, de passage en France, est invité à célébrer une messe dans la chapelle
privée de l'hôtel Lambert. Auguste en profite pour s'entretenir avec lui. Il
est bouleversé et il éprouve une mystérieuse affinité spirituelle. Désormais,
il correspond régulièrement avec Don Bosco et lui rend visite à plusieurs
reprises à Valdacco, le sanctuaire des salésiens près de Turin. C'est la
découverte d'un monde nouveau : la basilique illuminée, fréquentée par une
foule immense, les chants, les cris de joie des garçons en récréation, la
visite des classes et des ateliers. Tout cela le conforte dans l'impression
qu'il est fait pour ce monde-là. Mais Don Bosco tarde à l'éclairer. Il le
laisse seul avec lui-même. C'est pour lui une période de "nuit
obscure", qu'il parvient à surmonter par la prière.
Auguste
décide de prendre les devants. Il retourne avec son père à Valdacco. Don Bosco
les reçoit et mesure tous les enjeux de la situation : quel que soit
l'avis qu'il donnera, il fera souffrir l'un et l'autre. Don Bosco conseille
donc à Auguste de seconder les projets paternels ; néanmoins il laisse une
porte entrouverte : "Si jamais, dit-il au prince Ladislas, il
apparaissait que la volonté de Dieu sur Auguste fût contraire à celle de votre
Altesse, vous devriez vous soumettre à ces desseins du ciel." Ladislas
quitte Valdacco rempli d'admiration pour Don Bosco. Quant à Auguste, seul son
abandon à la volonté du Seigneur lui donne la force d'espérer.
Rentré en Pologne, il se consacre aux affaires de la famille. (…) Mais au
printemps 1887, l'appel de Dieu se fait de plus en plus insistant. Il retourne
à Valdacco et perçoit clairement le sens de sa vocation : donner sa vie à
Dieu, dans le sacerdoce et la vie religieuse. Devant l'étrange résistance de
Don Bosco, il a soudain une idée : demander l'avis du pape Léon XIII,
comme le fera quelques années plus tard Thérèse Martin. Léon XIII termine
l'entretien par une déclaration quasi solennelle : "Retournez à Turin
et dites à Don Bosco que le pape désire qu'il vous accepte parmi ses fils.
Grande est sa soumission au pape : il vous acceptera. Et vous, prenez
courage et persévérez". Cette réponse est le signe que Don Bosco
attendait.
Auguste passe de la vie princière à la vie de pauvreté, édifiant tous ses
compagnons par sa simplicité et sa douceur. Il entre au noviciat, se pliant à
la règle sévère qui y règne : lever à cinq heures du matin, exercices
multiples, déjeuner frugal…
A
l'hôtel Lambert, la famille est bien décidée à livrer ses derniers assauts, à
coups d'arguments psychologiques : la santé ébranlée de son père, de
graves revers financiers, l'avenir inquiétant pour sa propre santé… En vain.
Auguste répond sereinement qu'il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes. (…)
La prise de soutane est célébrée (…) par Don Bosco qui n'a plus que
quelques jours à vivre. Le 30 janvier 1888, Auguste lui baise la main en
pleurant pour la dernière fois, sur son lit de mort. Lui-même, vers la fin de
cette année, subit une rechute de santé si grave que sa famille tente de l'arracher
à sa vocation et de le faire rentrer dans le monde.
Le prince Ladislas (…) en appelle même au pape et présente un recours
explicite à Rome, au cardinal Parocchi, protecteur de la congrégation
salésienne : Auguste, selon lui, s'est laissé hypnotiser par Don
Bosco ; il ne sauvera sa santé qu'en dehors du contexte religieux… Le cœur
brisé devant tant d'acharnement, Auguste écrit au cardinal :
"Eminence, […] je n'ai subi aucune sorte de pression pour entrer dans la
congrégation salésienne, qui d'ailleurs a longtemps refusé de me recevoir.
Depuis que j'ai fait profession, je jouis d'une grande paix intérieure. Je suis
là où le Seigneur me veut, et je le remercie de m'avoir accordé la grâce
spéciale d'être membre de cette congrégation."
Le 2 avril 1892, Auguste est enfin ordonné prêtre. Il passe les derniers
mois de sa vie absorbé en Dieu, dans la prière, la réflexion spirituelle et
l'offrande de soi. Ses confrères sont impressionnés tant par son recueillement
et sa ferveur que par sa constante gentillesse. Malgré les signes
d'affaiblissement, la fin arrive presque par surprise. Auguste s'éteint en ce
samedi de Pâques 8 avril 1893, âgé de 35 ans, après six ans de vie salésienne.
Sur son image d'ordination, un an auparavant, il avait ainsi exprimé sa
joie d'appartenir au Christ : "Je chanterai sans fin les miséricordes
du Seigneur. […] Oui, un jour dans tes parvis en vaut plus que mille ailleurs.
Heureux les habitants de ta maison, ils te chanteront dans les siècles des
siècles !" (Ps 83)
August Czartoryski naît à Paris le 2 août 1858 où sa famille était en exil : depuis
environ trente ans sa famille, en lien avec l’histoire et les intérêts des
dynasties de Pologne, était émigrée en France.
Il
avait six ans quand mourut sa mère, atteinte de tuberculose : un triste
héritage que la maman transmit à son fils. Quand le mal manifesta ses premiers
symptômes, commença pour Auguste un long pèlerinage forcé dans différentes
nations, à la recherche de la santé, qu’il ne recouvrera jamais. Mais la santé
n’était pas le principal objectif de sa recherche : coexistait dans son
esprit de jeune une autre recherche bien plus précieuse, celle de sa vocation.
Sur
le jeune prince fut exercée une grande influence par son précepteur, Joseph
Kalinowski : ce dernier fut précepteur de Czartoryski pendant seulement
trois ans (1874-1877), mais il laissa sa marque. Il devint ensuite carme, et
sera canonisé par saint Jean-Paul II en 1991.
L’événement
décisif fut cependant la rencontre avec Don Bosco. Auguste approchait des 25
ans. Cela se produisit à Paris, dans l’hôtel Lambert, où il habitait avec sa
famille. Après cette rencontre il sentit non seulement le renforcement de sa
vocation à l’état religieux, mais il eut la nette conviction d’être appelé à
devenir salésien.
En
1887, il entra au noviciat où il eut pour maître don Giulio Barberis. Le 24
novembre de la même année, à Turin, des mains de Don Bosco, dans la basilique
Marie-Auxiliatrice il reçut la soutane. Le saint Fondateur mourut deux mois
après et c’est en émettant la profession religieuse sur sa tombe à Valsalice
que le prince Czartoryski devint salésien.
Préparé
par la souffrance et dans la souffrance, il fut ordonné prêtre le 2 avril 1892
à San Remo (Ligure, Italie) par Mgr Thomas Reggio, évêque de Vintimille
(béatifié le 3 septembre 2000 par saint Jean-Paul II).
La
vie sacerdotale du P. August Czartoryski dura à peine un an, qu’il passa à
Alassio, dans une chambre qui donnait sur la cour des enfants. C’est là qu’il
s’éteignit le soir du 8 avril 1893, assis sur le fauteuil, où Don Bosco s’était
plusieurs fois reposé.
Son
corps fut transporté en Pologne et enterré dans la crypte paroissiale de Sieniawa,
à côté des tombes de la famille. Par la suite, ses restes furent transportés
dans l’église salésienne de Przemyśl, où ils se trouvent encore aujourd’hui.
Relics of August Czartoryski in Salesians Church in
Przemyśl, Poland
Augusto Czartoryski (1858-1893)
Priest of the Salesians of Don Bosco
Augusto
Czartoryski was
born on 2 August 1858 in Paris, France, the firstborn son to Prince Ladislaus
of Poland and Princess Maria Amparo, daughter of the Duke and Queen of Spain.
The noble Czartoryski Family had been living in exile in France for almost 30
years, in the Lambert Palace. Here, with the hope of restoring unity in Poland,
they continued to direct activities between their fellow Polish countrymen and
the European chancellery.
Plans for
a future Prince
It was already
planned that Augusto would be a future "reference point" for this
restoration and would carry on the "Czartoryski" name. God's designs,
however, were to unfold differently.
When Augusto was 6, his mother died of tuberculosis; the disease was also
transmitted to him, and for the rest of his life he would be plagued by ill
health. Although he had to make "forced pilgrimages" with his father
to Italy, Switzerland, Egypt and Spain in search of a cure, he never regained
his health.
As he grew up,
Augusto felt that he was not meant for the life of nobility, and one day, when
he was 20 years old, he wrote to his father: "I confess to you that
I am tired [of all the parties]; they are superficial entertainments that cause
me anguish and I feel myself "forced' to make acquaintances with others at
these banquets".
Augusto already
received spiritual direction from his tutor, Joseph Kalinsowski, who would
later become a Carmelite, and who, before leaving for Carmel in 1877, wrote to
Prince Ladislaus to suggest that it would be wise, considering the boy's love
for God, to entrust him to the direction of a priest.
Encounter
with Don Bosco
Prince Ladislaus
accepted the counsel given by Augusto's tutor, and Fr Stanislaus Kubowicz began
to guide him. Augusto was already feeling more and more called to religious
life and was hoping for a clearer indication of what God wanted from him:
this "decisive event" took place when he was 25 and met Don Bosco,
founder of the Salesians.
When Don Bosco came
to Paris and celebrated Mass in the family chapel of the Lambert Palace,
Augusto saw in this holy founder and teacher the "father of his soul"
and guide for his future. While Augusto remained quiet and withdrawn in the
face of matrimony plans made for him by his father, he had no intention of
continuing the "noble line". Indeed, after his first encounter with
the Salesian saint, he was more resolute than ever to answer God's call by
becoming a Salesian.
When his father gave
him permission, Augusto would travel to Turin to meet with Don Bosco and
participate in spiritual retreats. He became comfortable with the
"poverty" of the Salesian Oratory and was not disturbed by his
frequent ill health or his father's opposition; he instead saw God's hand in
all these circumstances.
He would say:
"If God wants this, all will go well since he can take away every
obstacle. If he does not want this, then neither do I".
A
"Prince' for God's Kingdom
Don Bosco was somewhat
reluctant to accept Augusto into the Salesian community: it took Pope Leo
XIII to remove his doubts when he gave Augusto this message: "Tell
Don Bosco that it is the Pope's will that he receives you among the
Salesians".
Don Bosco replied:
"Well then, my dear son, I accept you. From this moment, you are a part of
the Salesian Family and I desire that you belong here until you die".
In 1887 he began his
novitiate under the guidance of Don Giulio Barberis. The young man had to
overcome many "habits" and adjust to community life, schedule, frugal
meals and other sacrifices. All this he did with great serenity and abandonment
to God.
When his father came
to try to convince him to return home and accept his nobility as
"Prince", he refused. On 24 November 1887, the day of his vesting in
the hands of Don Bosco, the holy founder whispered into Augusto's ear:
"Courage, my prince! Today we have conquered, and I can also say with
great joy that one day when you become a priest you will do much for your
Country".
One year
as Christ's priest
Don Bosco died two
months later. Augusto's health was also worsening and his father continued to
try to dissuade him from becoming a priest, using his ill health as an
"excuse".
When Prince
Ladislaus asked the "help" of Cardinal Parocchi to dismiss him from
the Salesians, Augusto wrote: "In full liberty I made my vows and I
did this with great joy of heart. From that day I continue to live in the
Congregation with an immense peace of spirit, and I thank the Lord for allowing
me to know the Salesian Family and for having called me to become a
Salesian".
On 2 April 1892 he
was ordained a priest by the Bishop of Ventimiglia. Although Prince Ladislaus
was not present at the Ordination, a month later, joined by the entire family
in Mentone, he reconciled himself with his son's decision and renounced his own
dreams of prestige and nobility for Augusto.
Fr Augusto died on 8
April 1893 in Alassio, where he lived his year as a priest, occupying a room
which looked out onto the courtyard where the children of the Oratory played.
He was 35 years old.
1. "They knew it was the Lord" (Jn 21:
12): this is how the evangelist John expresses the reaction of the disciples'
joy in recognizing the Risen Lord. Jesus manifests himself to them after a
night of hard and unprofitable work on the Sea of Tiberias. Trusting in his
word, they cast their nets into the water and haul to the shore a "[large]
quantity of fish" (Jn 21: 6).
Like the Apostles, we too remain in amazement before
the wealth of wonder that God accomplishes in the heart of those who confide in
him. In today's Eucharistic Celebration, we contemplate what he has achieved in
six new Blesseds: in the priest Augusto
Czartoryski; in four women religious: Laura
Montoya, María
Guadalupe García Zavala, Nemesia
Valle, Eusebia
Palomino Yenes; and in a laywoman, Alexandrina
Maria da Costa. These are eloquent examples of how the Lord transforms the
existence of believers when they trust in him.
2. "How lovely is your dwelling place, Lord, God
of hosts. My soul is longing and yearning, is yearning for the courts of the Lord....
One day within your courts is better than a thousand elsewhere" (Ps
84[83]: 2, 11).
Blessed Augusto
Czartoryski wrote these words of the Psalm, his motto of life, on the
holy card of his first Mass. In them is contained the rapture of a man who,
following the voice of the call, discovers the beauty of the ministerial
priesthood. In them resounds the echo of the different choices that the person
who is discerning God's will and wishes to fulfil it must make. Augusto
Czartoryski, a young prince, carefully prepared an effective method to discern
the divine plan. In prayer, he presented to God all questions and deep perplexities,
and then in the spirit of obedience he followed the counsel given by his
spiritual guides. In this way he came to understand his vocation and to take up
the life of poverty to serve the "least". The same method enabled him
throughout the course of his life to make decisions, so that today we can say
that he accomplished the designs of Divine Providence in a heroic way.
I would like to leave this example of holiness
especially to young people, who today search out the way to decipher God's will
relating to their own lives and desire to faithfully forge ahead each day
according to the divine word. My dear young friends, learn from Blessed Augusto
to ask ardently in prayer for the light of the Holy Spirit and wise guides, so
that you may understand the divine plan in your lives and are able to walk
constantly on the path of holiness.
3. "Just after daybreak Jesus was standing
on the shore, though none of the disciples knew it was Jesus" (Jn 21:
4).
It is possible for a person not to know the Lord, notwithstanding
his numerous manifestations in the course of history. MotherLaura
Montoya, seeing how many indigenous persons far away from urban
centres lived without knowing God, decided to found the Congregation of
the Missionaries of Mary Immaculate and St Catherine of Siena, with the aim of
bringing the light of the Gospel to the inhabitants of the forests.
This Blessed Colombian considered herself as mother to
the Indians, to whom she wanted to show God's love. Her times were not easy
ones, since the social tensions bloodied even then her noble Country. Taking
inspiration from her message of peace, let us ask today that the beloved Nation
of Colombia may soon enjoy peace, justice and holistic progress.
4. In the Gospel reading we heard the threefold
question of Jesus to Peter: "Do you love me?". Christ
addresses this same question to men and women of all times. Christians must
decisively and readily respond to the projects that he has for each one of us.
Such was the life of the Mexican Blessed Guadalupe
García Zavala, who, by giving up matrimony, dedicated herself to
serving the poorest, the sick and the needy; she founded for this the Congregation
of the Handmaids of St Margaret Mary and the Poor.
With deep faith, unlimited hope and great love for
Christ, Mother "Lupita" sought her own sanctification beginning with
love for the Heart of Christ and fidelity to the Church. In this way she lived
the motto which she left to her daughters: "Charity to the point of
sacrifice and perseverance until death".
5. "Manifest God's love to the little, to the
poor, to every person in every corner of the earth": this was the
undertaking of BlessedNemesia
Valle throughout her entire life. She left this teaching especially to
her Sisters, the Sisters of Charity of St Joan Antida Thouret, and to the
faithful of the Archdiocese of Turin. It is the example of a shining holiness
directed towards the high summits of evangelical perfection, which can be
translated in the simple gestures of daily living, completely spent in God's
service.
The new Blessed continues to repeat to all of us: "Holiness
does not consist in doing many things or great things.... Those who entirely
spend themselves each day, wherever they are, for the Lord, are holy".
6. The Lord says to Peter in a decisive and
penetrating way: "Follow me". Sr
Eusebia Palomino, of the Daughters of Mary Help of Christians, also heard
God's call one day and answered by way of an intense spirituality and a
profound humility in daily life. As a good Salesian, she was enlivened by love
for the Eucharist and for the Blessed Virgin. Loving and serving were important
for her; the rest did not matter, faithful to the Salesian maxim: "da
mihi animas, caetera tolle".
With the radicalness and constancy of her choices, Sr
Eusebia Palomino Yenes traced out an attractive and demanding path of
holiness for us all, especially for the young people of our time.
7. "Do you love me?", Jesus asks
Simon Peter, who replies: "Yes Lord, you know that I love you". The
life of Blessed Alexandrina
Maria da Costa can be summarized in this dialogue of love. Permeated
and burning with this anxiety of love, she wished to deny nothing to her
Saviour. With a strong will, she accepted everything to demonstrate her love
for him. A "spouse of blood", she relived mystically Christ's passion
and offered herself as a victim for sinners, receiving strength from the
Eucharist: this became her only source of nourishment for the final 13 years of
her life.
With the example of Blessed Alexandrina, expressed in
the trilogy "suffer, love, make reparation", Christians are able to
discover the stimulus and motivation to make "noble" all that is
painful and sad in life through the greatest evidence of love: sacrificing
one's life for the beloved.
Secret of holiness: love for Christ
8. "Yes Lord, you know that I love you" (Jn
21: 15). Like Peter, like the Apostles on the shore of the Sea of Tiberias,
these new Blesseds also made their own this simple profession of faith and
love, living it to the extreme. Love for Christ is the secret of holiness!
Dear brothers and sisters, let us follow the example
of these Blesseds, offering as they did a coherent witness of faith and love in
the living and working presence of the Risen One!
Parigi, 2 agosto 1858 -
Alassio, Savona, 9 aprile 1893
Il
principe polacco Augusto Czartoryski nacque a Parigi da genitori polacchi il 2
agosto 1858. La famiglia, da tre decenni, si era stabilita in Francia quando,
dopo lo rivoluzione del 1830 e lo confisca dei beni, era stata posta al bando
dalla Russia. Augusto perse la mamma a sei anni: la donna morì di tubercolosi,
malattia che trasmise al figlio. Augusto cercò inutilmente
di curarsi, viaggiando in Svizzera, Italia, Spagna ed Egitto. A Parigi soffriva lo stile di
vita della nobiltà e la sua esistenza cambiò grazie all'incontro con don Bosco.
Nel 1886 entrò nella Congregazione salesiana. A causa della malattia fu mandato
a completare gli studi in Liguria dove venne ordinato sacerdote a San Remo il 2
aprile 1892. La sua vita sacerdotale si svolse un solo anno, ad Alassio nel
Savonese. Morì infatti a 34 anni l'8 aprile 1893. È stato beatificato a Roma da
Giovanni Paolo II il 25 aprile 2004.
Martirologio
Romano: Ad Alassio presso Albenga in Liguria, beato Augusto Czartoryski,
sacerdote della Società Salesiana, al quale la malferma salute non impedì di
raggiungere grandi doni di santità e di seguire con fermezza la divina
vocazione.
Il
principe polacco Augusto Czartoryski nacque a Parigi il 2 agosto 1858. Ormai da
tre decenni la sua nobile famiglia, fortemente legata agli interessi dinastici
della Polonia, era stata esiliata in Francia. Qui, dal Palazzo Lambert, sulle
rive della Senna, si adoperava tra i connazionali e presso le cancellerie di
tutta Europa al fine di restaurare l’unità della loro patria, che dal 1795 era
stata smembrata tra le grandi potenze vicine.
Il principe Adamo Czartoryski, cedette le redini del casato e dell’attività
patriottica al principe Ladislao, che si unì in matrimonio alla principessa
Maria Amparo, figlia della regina di Spagna Maria Cristina e del duca
Rianzarez. Da loro nacque dunque il beato Augusto. Primogenito della famiglia,
divenne punto di riferimento per tutti coloro che sognavano la rinascita
dell’unità territoriale polacca.
A sei anni gli morì la mamma, a causa della tubercolosi, che trasmesse al
figlio. Manifestatisi i primi sintomi del male, Augusto cominciò un lungo
girovagare in cerca della salute, che purtroppo non riuscirà mai a
riacquistare. Le sue tappe principali furono l’Italia, la Svizzera, l’Egitto e
la Spagna. Ma non era la propria salute l’obiettivo primario della sua ricerca:
nel suo animo giovanile covava un’altra ricerca assai più speciale e preziosa:
la sua vocazione.
Nell’assai travagliata storia della sua vocazione fu sempre costante l’impegno
nel discernimento, alla luce della preghiera e nel confronto con la sua guida
spirituale, consigliarsi con essa prima di prendere qualsiasi decisione. La sua
vita costituì una vera e propria “lotta per la vocazione”. Sempre fisso e fermo
nell’offerta fatta a Dio, era solito ripetere ripetere: “Qui è dove mi ha
chiamato il Signore, e qui è dove il Signore mi vuole”.
Augostò non tardò molto a capire di non essere fatto per la vita di corte.
All’età di soli vent’anni scrisse al padre dicendogli, alludendo tra l’altro
alle feste mondane cui era costretto a partecipare: “Le confesso che sono
stanco di tutto ciò. Sono divertimenti inutili
che mi angustiano. Mi è molesto esser obbligato a far conoscenze in tanti
banchetti”.
Un grande influsso positivo fu esercitato sul giovane principe dal suo
precettore San Giuseppe Kalinowski, che aveva alle spalle dieci anni di lavori
forzati in Siberia. Ad orientare Augusto nella ricerca vocazionale furono
soprattutto le figure di San Luigi Gonzaga e del suo compatriota San Stanislao
Kostka. Di
quest’ultimo era solito citare il celebre motto: “Ad maiora natus sum”. Scrisse
poi inoltre il Kalinowski: “La Vita di san Luigi […] ebbe efficacia risolutiva
sul progresso spirituale di Augusto e gli aprì la via a più facile unione con
Dio”.
In seguito Giuseppe Kalinowski entrò tra i Carmelitani e don Stanislao Kubowicz
fu scelto quale nuovo precettore di Augosto. Ciò costituì per il giovane un
ulteriore splendido nella sua vita spirituale.
Ma la svolta decisiva nella sua vita si ebbe con l’incontro con San Giovanni
Bosco. Ciò avvenne a Parigi, proprio nel palazzo Lambert, dove il santo
fondatore dei Salesiani celebrò la Messa nella cappella di famiglia. Per il servizio all’altare era stati designati i principi Ladislao e
Augusto. Quest’ultimo aveva l’età di 25 anni. Don Bosco disse ad Augusto: “E’
da molto tempo che desideravo fare la sua conoscenza!”. Da quel giorno il giovane
principe non poté che affidare la sua anima ed il suo avvenire al santo
educatore.
La sua vocazione alla vita religiosa si era manifestata sempre con più evidente
chiarezza ed in modo altrettanto esplicito non mostrava la benché minima
propensione a metter su famiglia, nonostante la sua importante posizione di
erede primogenito. Pur non avendo mai opposto un netto rifiuto alle proposte di
matrimonio offertegli dal padre, per rispetto all’etichetta nobiliare, Augusto
non aveva mai alcun interesse nei confronti delle ragazze presentategli.
Dopo l’incontro con San Giovanni Bosco, il principe polacco sentì non solo
rafforzarsi la vocazione religiosa, ma si convinse inoltre della chiamata a
diventare sacerdote salesiano. Scisse don Ceria: “Appena il padre glielo
permetteva, Augusto veniva a Torino per incontrarsi con don Bosco e riceverne i
consigli. Fece anzi vari corsi di Esercizi Spirituali sotto la direzione del
Santo, prendendo abitazione all’Oratorio, con suo gran disagio per la mancanza
di comodità”.
Don Bosco era così divenuto il punto di riferimento privilegiato per un
definitivo discernimento vocazionale da parte di Augusto. Don Bosco manifestò
sempre tuttavia un atteggiamento di grande cautela circa l’eventualità di
accettare il principe nella congregazione. Ma il pontefice allora regnante,
Leone XIII, sciolse definitivamente ogni dubbio congedandosi così dall’incontro
avuto con Augusto: “Dite a don Bosco essere volontà del Papa che vi riceva tra
i Salesiani”. Il santo fondatore non poté che gioire di tale responso, traendo
le sue conclusioni: “Ebbene, mio caro”, rispose immediatamente don Bosco, “io
l'accetto. Da questo istante, ella fa parte della nostra Società e desidero che
vi appartenga fino alla morte”.
Dopo aver fatto tutte le dovute rinunce in favore dei suoi fratelli, alla fine
del giugno 1887 il giovane fu mandato presso l’Istituto Salesiano di San
Benigno Canavese per un breve periodo di aspirantato, prima di cominciare il
noviziato, che iniziò in quello stesso anno a Torino sotto la guida di Don
Giulio Barberis. Augusto, allora ventinovenne, si trovò così a dover
capovolgere tante sue abitudini e a dover lottare anche contro la famiglia che
non si rassegnava a questa insolita scelta. Il 24 novembre 1887 ricevette
l’abito talare da Don Bosco nella Basilica di Maria Ausiliatrice. “Coraggio,
mio principe. Oggi abbiamo riportato una magnifica vittoria. Ma posso anche
dirle, con grande gioia, che verrà un giorno in cui lei sarà sacerdote e per
volontà di Dio farà molto bene alla sua patria”.
Don Bosco morì appena due mesi dopo e proprio sulla sua tomba a Valsalice il
principe Czartoryski emise i voti religiosi entrando così a pieno titolo tra i
salesiani.
A causa della sua malattia fu inviato a proseguire gli studi teologici in
Liguria. Ebbe modo di scrivere al cardinale Parocchi: “In piena libertà ho
voluto emettere i voti, e lo feci con grande gioia del mio cuore. Da quel
giorno godo, vivendo in Congregazione, una grande pace di spirito, e ringrazio
il Signore di avermi fatto conoscere la Società Salesiana e di avermi chiamato
a vivere in essa”.
Sempre più in preda alla sofferenza, il 2 aprile 1892 fu ordinato
sacerdote a San Remo dal vescovo di Ventimiglia, il Beato Tommaso Reggio. Dopo la mancata partecipazione
all’ordinazione presbiterale, l’intera famiglia Czartoryski si riunì invece a
Mentone il 3 maggio seguente, come una sorta di tacita riconciliazione.
La nuova vita sacerdotale durò per Don Augusto solamente un anno, che trascorse
ad Alassio, nella vicina diocesi di Alberga.
Giovanni Cagliero, primo vescovo e cardinale salesiano, riassunse così questo
ultimo periodo della sua vita: “Egli non era più di questo mondo! La sua unione
con Dio, la conformità perfetta al divino volere nell’aggravata infermità, il
desiderio di uniformarsi a Gesù Cristo nei patimenti e nelle afflizioni, lo
rendevano eroico nella pazienza, calmo nello spirito, e invitto, più che nel
dolore, nell’amore di Dio”.
Augusto Czartoryski morì ad Alassio la sera dell’8 aprile 1893, sabato
dell’Ottava di Pasqua, sul seggiolone che fu di Don Bosco. Appena pochi giorni
prima, il lunedì dell’Angelo, aveva esclamato con un suo confratello: “Che
bella Pasqua!”. Appena trentacinquenne e con cinque anni di vita salesiana alle
spalle, aveva portato a pieno compimento il proposito che aveva scritto sul
retro dell’immaginetta della sua Prima Messa: “Per me un giorno nei tuoi atri è
più che mille altrove. Beato chi abita la tua casa: sempre canta le tue lodi”
(Salmo 83).
La sua salma fu trasportata in Polonia, per essere tumulata nella tomba di
famiglia dei Czartoryski, presso la cripta parrocchiale di Sieniawa. Tra
l’altro questa era anche la chiesa dove da piccolo Augusto aveva ricevuto la
prima Comunione. In seguito i suoi resti furono traslati nella chiesa dei
salesiani di Przemysl, dove ancora oggi è oggetto di venerazione da parte dei
fedeli.
Il processo di canonizzazione di Augusto Czartoryski, grande principe polacco e
sacerdote salesiano, fu aperto il 14 febbraio 1921. Riconosciuto l’esercizio
eroico delle virtù cristiane, fu dichiarato “venerabile” il 1° dicembre 1978.
Riconosciuto un miracolo avvenuto per sua intercessione, il papa suo
connazionale Giovanni Paolo II Magno lo beatificò in San Pietro il 25 aprile
2004.
DALL’OMELIA DI GIOVANNI PAOLO II PER LA BEATIFICAZIONE – 25 aprile 2004
“Quanto sono amabili le tue dimore, Signore degli eserciti! L’anima mia
languisce e brama gli atri del Signore… Per me un giorno nei tuoi atri è più
che mille altrove” (Sal 84/83/, 2.11). Queste parole del Salmo ha scritto come
motto di vita sull’immaginetta della prima Messa il beato Augusto Czartoryski.
In esse è contenuto il rapimento di un uomo che, seguendo la voce della
chiamata, scopre la bellezza del ministero sacerdotale. Risuona in esse l’eco
delle diverse scelte che deve fare chiunque scorge la volontà di Dio e desidera
compierla. Augusto Czartoryski, giovane principe, ha elaborato un efficace
metodo di discernimento dei disegni divini. Presentava a Dio nella preghiera
tutte le domande e le perplessità di fondo e poi nello spirito di obbedienza
seguiva i consigli delle sue guide spirituali. Così ha compreso la sua
vocazione di intraprendere la vita povera per servire i più piccoli. Lo stesso
metodo gli ha permesso, nel corso di tutta la vita, di compiere scelte tali,
che oggi possiamo dire che egli ha realizzato i disegni della Provvidenza
Divina in modo eroico.
Voglio lasciare l’esempio della sua santità soprattutto ai giovani, che oggi
cercano il modo di decifrare la volontà di Dio nei riguardi della loro vita e
desiderano ogni giorno procedere fedelmente secondo la parola divina. Miei cari
giovani amici, imparate dal beato Augusto a chiedere ardentemente nella
preghiera la luce dello Spirito Santo e guide sagge, affinché possiate
conoscere il piano divino nella vostra vita e siate capaci di camminare sempre
sulla via della santità.
PREGHIERE
Signore Gesù, che da ricco ti sei fatto povero,
aiutaci ad imitare l’esempio del beato Augusto:
fa’ che sappiamo discernere la tua volontà,
docili alle ispirazioni interiori e alle guide spirituali che tu stesso ci
doni;
rendici umile e poveri, capaci di lasciare tutto quello che impedisce di
seguirti;
confermaci nel proposito di amare e di servire te e i giovani con il tuo stesso
amore.
Amen.
O Gesù, nostro Dio e nostro Re,
che visibilmente prediligete coloro
che tutto abbandonano per Vostro amore,
degnateVi glorificare il fedelissimo Vostro Servo Don Augusto,
che rinunciò agli agi d’una vita principesca
ed esemplarmente seguì i consigli evangelici;
e a sua intercessione fate che riusciamo noi pure
ad adempiere con fede i doveri del nostro stato,
per meritare le grazie che ci sono necessarie
in questa valle di lacrime..., ed essere ammessi un giorno al Paradiso.
Augusto
Czartoryski nació en París el 2 de agosto de 1858, en el exilio. Desde hacía
unos treinta años su noble estirpe, ligada a la historia y los intereses
dinásticos de Polonia, había emigrado a Francia, y desde el Palacio Lambert, en
la rivera del Sena, dirigía una vasta acción entre los connacionales y ante las
Cancillerías europeas, con el fin de restaurar la unidad de la patria,
desmembrada y repartida desde el 1795 entre las grandes potencias.
El príncipe
Adán Czartoryski, guerrero y hombre político, había cedido las riendas de la
estirpe, así como de la actividad patriótica, al príncipe Ladislao, unido en
matrimonio con la princesa María Amparo, hija de la reina de España María
Cristina y del duque Rianzárez. Son éstos los padres de nuestro Augusto. Él,
primogénito de la familia, fue visto como el punto de referencia de todos los
que, después del tercer desmembramiento de Polonia, soñaban con su
renacimiento. Pero los designios de Dios eran otros.
Cuando él
tiene seis años muere su mamá, enferma de tuberculosis: una herencia que
transmitirá al hijo. Cuando el mal manifestó en él sus primeros síntomas,
comenzó para Augusto una larga y forzosa peregrinación en busca de la salud,
que nunca recuperará: Italia, Suiza, Egipto, España fueron las principales
estaciones de su vagar. Pero no era la salud el principal objetivo de su
búsqueda: coexistía en su ánimo juvenil otra búsqueda mucho
más preciosa, la de su vocación.
Él no había
tardado mucho en darse cuenta de que no estaba hecho para la vida de la corte.
A los veinte años, escribiendo a su padre, le decía entre otras cosas,
aludiendo a las fiestas mundanas, a las que se veía obligado a tomar parte: “Le
confieso que estoy cansado de todo esto. Son diversiones inútiles que me
angustian. Me molesta estar obligado a hacer conocimientos en tantos banquetes”.
Mucho influyó
sobre el joven príncipe su preceptor José Kalinowski. Éste – canonizado
por Juan Pablo II en 1991 – había sufrido diez años de trabajos forzados en
Siberia, y se hará después Carmelita. Fue preceptor de Czartoryski sólo por
tres años (1874-1877), pero dejó en él su huella. Es él quien nos hace saber
que quienes orientaron al príncipe en su búsqueda vocacional fueron sobre
todo las figuras de san Luis Gonzaga y de su compatriota san Stanislao Kostka.
Estaba entusiasmado del lema de este último: “Ad maiora natus sum”. “La vida de
san Luis del P. Cepari que me mandaron de Italia – escribe después Kalinowski –
tuvo eficacia resolutiva en el progreso espiritual de Augusto y le abrió el
camino a una más fácil unión con Dios”.
Cuando
Kalinowski entró entre los Carmelitas, el padre de Augusto, aceptando su
propuesta, puso al lado de su hijo como nuevo preceptor a un sacerdote, don
Stanislao Kubowicz. Esto fue para el joven un posterior auxilio espiritual.
Pero el
acontecimiento decisivo fue el encuentro con don Bosco.
Augusto tenía
25 años, cuando lo conoció. Esto sucedió en París, precisamente en el palacio
Lambert, donde el Fundador de los Salesianos celebró la Mesa en el Oratorio de
la familia. Ayudaban en el altar el príncipe Ladislao y Augusto. “¡Desde hace
mucho tiempo deseaba conocerlo!”, le dijo don Bosco a Augusto. Desde aquel día
Augusto vio en el santo educador al padre de su alma y al árbitro de su
porvenir.
En el joven
la vocación a la vida religiosa se había ido aclarando cada vez más. Que él no
mostrase inclinación a formarse una familia, a pesar de su calidad de primer
heredero, aparecía siempre más explícitamente. Ante precisas propuestas de
matrimonio, Augusto, si por una parte por respeto a su padre y según la
etiqueta de la nobleza no había opuesto un neto rechazo, por otra parte sin
embargo jamás había mostrado interés por las personas indicadas.
Ahora,
después del encuentro con don Bosco, Augusto no sólo sintió que se reforzaba su
vocación al estado religioso, sino que tuvo la clara convicción de ser llamado
a ser salesiano. Y en efecto de ahora en adelante “en cuanto su padre se lo
permitía – escribe don Ceria – Augusto iba a Turín para encontrarse con don
Bosco y recibir sus consejos. Hizo también varios cursos de Ejercicios
Espirituales bajo la dirección del Santo, tomando habitación en el Oratorio,
con gran molestia para él por la falta de comodidad”.
Don Bosco
había llegado a ser pues el punto de referencia para el discernimiento vocacional
del joven. El Santo sin embargo tuvo siempre una actitud de gran cautela
sobre la aceptación del príncipe en la Congregación. Será en cambio el Papa
León XIII en persona, quien resolverá toda duda. Reconociendo la voluntad de
Augusto, el Papa concluyó: “Decid a don Bosco que es voluntad del Papa que
os reciba entre los Salesianos”. “Muy bien, mi amigo”, respondió inmediatamente
don Bosco, “yo lo acepto. Desde este instante, usted forma parte de nuestra
Sociedad y deseo que pertenezca a ella hasta la muerte”.
A finales de junio de 1887, después
haber renunciado a todos sus derechos en favor de los hermanos, el
joven fue mandado a San Benigno Canavese para un breve aspirantado, antes
del noviciado, que comenzó en ese mismo año bajo la guía del Maestro don Giulio
Barberis. Augusto debe cambiar muchas costumbres: el horario, la comida, la
vida común... Debe también luchar contra los tentativos de la familia, que no
se resigna a esta elección. Su padre va a visitarlo y trata de disuadirlo.
Pero Augusto no se deja vencer. El 24 de noviembre de 1887 hace la vestición en
la Basílica de María Auxiliadora por manos de don Bosco. “Ánimo,
mi príncipe - le susurra el Santo al oído -. Hoy hemos alcanzado una
magnífica victoria. Pero puedo también decirle, con gran alegría, que vendrá un
día en el que usted será sacerdote y por voluntad de Dios hará mucho bien a su
patria”.
Don Bosco
muere después de dos meses, y sobre su tumba en Valsálice el príncipe
Czartoryski llega a ser salesiano emitiendo los votos religiosos.
La enfermedad
hace que él sea enviado a la costa lígure, y aquí se enfrenta a los
estudios de teología. El decurso de su enfermedad hace que la familia emprenda
con mayor insistencia los tentativos (de alejarlo de la vocación), acudiendo
aún a la (obra persuasiva) de los médicos. Al cardenal Parocchi, a quien le
ruegan que use su influencia para arrancarlo de la vida salesiana, él le
escribe: “En plena libertad he querido emitir los votos, y lo hice con grande
alegría de mi corazón. Desde aquel día gozo, viviendo en la Congregación, una
grande paz de espíritu, y doy gracias al Señor que me ha hecho conocer la
Sociedad Salesiana y me ha llamado a vivir en ella”.
Preparado por
el sufrimiento, el 2 de abril de 1892 es ordenado sacerdote en San Remo por
Mons.Tommaso Reggio, obispo de Ventimiglia. El príncipe
Ladislao y la tía Isa no participaron a la Ordenación. Toda la familia se
reunió después en Mentone el 3 de mayo. Fue una tácita reconciliación, que le
imponía al príncipe Ladislao la renuncia definitiva a sueños obstinadamente
acariciados.
La vida
sacerdotal del padre Augusto duró apenas un año, que él pasó en Alassio, en una
habitación que daba al patio de los muchachos.
El cardenal
Cagliero resume así esté último período de su vida: “¡Él ya no era de este
mundo! Su unión con Dios, la conformidad perfecta con el divino querer en la
agravada enfermedad, el deseo de conformarse a Jesucristo en los sufrimientos y
en las aflicciones, lo hacían heroico en la paciencia, calmo en el espíritu, e
invencible, más que en el dolor, en el amor de Dios”.
Se apagó en
Alassio la tarde del sábado 8 de abril de 1893, en la octava de Pascua, sentado
en el sillón que había usado don Bosco. “¡Qué hermosa Pascua!”, había dicho el
lunes al hermano que lo asistía, sin imaginar que el último día de la
octava lo habría celebrado en el paraíso. Tenía treinta y cinco años de edad y
cinco de vida salesiana. En su estampita de Primera Misa había escrito: “Para
mí un día en tus atrios vale más que mil fuera. Bienaventurado quien vive en tu
casa: siempre canta tus alabanzas” (Salmo 83).
Sus restos
fueron trasportados a Polonia y sepultados en la cripta parroquial de Sieniawa,
junto a las tumbas de familia, donde un día Augusto había hecho su primera
comunión. Sucesivamente sus despojos fueron trasladados a la iglesia salesiana
de Przemysl, donde se encuentran aún hoy.