Bienheureux Louis-Edouard Cestac
Fondateur des Filles de Marie (+ 1868)
Louis-Edouard Cestac (1801 - 1868), prêtre diocésain français, fondateur des Filles de Marie, déclaré vénérable le 7 avril 1908 par Pie X, le 13 juin 2014, promulgation par le Pape François du décret de reconnaissance de miracle lui étant attribué.
La cérémonie de la béatification du père Louis-Edouard Cestac a eu lieu le 31 mai 2015 à la Cathédrale Sainte-Marie de Bayonne.
La Congrégation a été fondée à Anglet en 1842, par un prêtre du diocèse de Bayonne, le Père Louis Edouard Cestac... Vicaire à la cathédrale de Bayonne, le P. Cestac fut bouleversé par la situation des fillettes errantes et par celles des jeunes adolescentes prostituées. Il fonde successivement en 1836, le Grand Paradis à Bayonne pour les orphelines et en 1839, Notre Dame du Refuge pour donner un espace re-créateur aux adolescentes blessées par la vie. Accoutumé à l’accueil des pauvres et sûr de la tendresse de Dieu pour les plus démunis, le Père Cestac trouve en Marie, le guide et le soutien de toutes ses initiatives. Sa confiance en Marie, le poussera à se nommer lui-même Serviteur de Marie.
Rien ne prédisposait l’Abbé Cestac à devenir un expert en matière agricole: ni sa naissance en plein cœur de la ville de Bayonne dans une famille de petite bourgeoisie, ni ses études qui le préparaient à l’état ecclésiastique, ni ses premières fonctions dans l’Eglise : professeur au Séminaire de Larressore, puis vicaire à la Cathédrale de Bayonne.
Quant à ses aptitudes naturelles, si son talent musical et son intelligence intuitive ne le rapprochent guère de l’agriculture, sons sens pratique reste un atout.
Il mourut 27 mars 1868, à Anglet, à Notre-Dame du Refuge, où il repose.
- Les Saints du diocèse de Bayonne, l'essentiel de l'Année Cestac et de la béatification
- présentation des Servantes
de Marie, site de la conférence des religieux et religieuses de France
- Le père Louis-Edouard Cestac: un futur bienheureux français, au service des pauvres, diocèse de Bayonne
- Un cimetière de sable au Refuge à Anglet! diocèse de Bayonne
- Paroisses Louis Edouard Cestac et Saint-Jean l'évangéliste, Anglet
A lire Louis-Edouard Cestac, éditions Artège:
Jeune prêtre, l'abbé Louis-Édouard Cestac est scandalisé par la misère des enfants, jeunes filles mendiantes ou prostituées. Il initie alors une œuvre d'accueil en s'ingéniant à développer une pédagogie et des formations adaptées. Il permettra ainsi à des centaines de jeunes filles de se reconstruire et préparer leur avenir, les arrachant définitivement à leur condition de malheur.
L'abbé Cestac laisse à sa mort, en 1868, une congrégation de plus de 900 Servantes de Marie, avec une branche contemplative, les Bernardines; et quelques 150 maisons (écoles, orphelinats, etc.) dans plusieurs départements et en Espagne.
L'accès à la riche documentation et aux archives des Servantes de Marie a permis à l'historien Yves Chiron de nous conter ici le récit d'un homme et d'une œuvre originale, entièrement guidée par une immense dévotion à Marie.
L’éducation ne pouvant se réaliser chez nous qu’avec
l’instruction, répandez l’une et l’autre...
P. Cestac
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/12897/Bienheureux-Louis-Edouard-Cestac.html
Louis-Édouard Cestac, fondateur des
Servantes de Marie
Bx Louis-Édouard Cestac
Prêtre et fondateur des‘Servantes de Marie’ et des ‘Bernardines’
Louis-Édouard naît à Bayonne le 6 janvier 1801. Son père, Dominique Cestac, après avoir été ‘chirurgien de la marine’, devient chirurgien de la ville et des prisons. Sa mère, Jeanne Amitessarobe, est d'ascendance basque espagnole. Louis-Édouard a deux sœurs dont la cadette Élise (1811-1849) deviendra sa collaboratrice.
Après des études au Petit Séminaire d'Aire-sur-Adour puis au séminaire de Saint-Sulpice à Paris, Louis-Édouard est nommé professeur au Petit Séminaire de Larressore. Il est ordonné diacre le 26 juin 1825 et prêtre le 17 décembre 1825, à l'âge de 24 ans. En 1831, âgé de 30 ans, l'abbé Cestac est nommé vicaire à la cathédrale de Bayonne.
Dans ce port, la prostitution sévit parmi les jeunes filles, parfois très jeunes, qui errent dans les rues et près des chantiers navals. C’est pour elles que le jeune vicaire fonde en 1836 un foyer d'accueil, dans une maison prêtée par la ville de Bayonne et dénommée ‘Le Grand Paradis’. Deux ans plus tard, il achète à crédit un domaine agricole situé à Anglet : le domaine Châteauneuf, qu'il appellera ‘Notre-Dame du Refuge’. Avec quelques éducatrices bénévoles, il élabore pour les jeunes “pénitentes”, comme on les appelle à l’époque, un projet d'éducation fondé sur l'amour de Marie, la liberté et le travail.
En 1842, les 14 premières collaboratrices de l’abbé Cestac se consacrent à Dieu par des vœux religieux. Le père leur donne une règle de vie qu'il a écrit à la Trappe de La Meilleray en 1839 et à Bétharram en 1841, chez son ami prêtre Michel Garicoïts, un saint célèbre dans la région et bien au-delà depuis sa béatification par Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939) et sa canonisation par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958), en 1947.
L’un et l’autre sont des fondateurs d’ordres : l’abbé Michel Garicoïts avait fondé en 1838 la congrégation des Prêtres auxiliaires du Sacré-Cœur de Jésus, qui deviendra, cette même année 1841, la société des ‘Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus’.
L’année suivante, le 6 janvier 1842, c’est au tour de l’abbé Louis-Édouard Cestac de fonder la congrégation des ‘Servantes de Marie’. Parmi ses premières recrues, sa propre sœur Élise Cestac, en religion sœur Marie-Madeleine, cofondatrice ; Gracieuse Bodin, sœur Marie-François de Paule, chargée d'accompagner les premières prostituées accueillies, et qui deviendra la première supérieure générale de la congrégation ; Marie Supervielle, sœur Marie-François de Sales, qui organisa le travail dans la communauté naissante de Notre-Dame du Refuge. Une dizaine d’années plus tard, en 1851, naît la branche contemplative des ‘Solitaires de Saint-Bernard’ ou ‘Bernardines’ afin d’accueillir certaines des "pénitentes" désirant mener une vie religieuse vouée à la prière et au travail dans la solitude.
À partir de 1852, année de la reconnaissance officielle de la congrégation, l’abbé Cestac envoie ses religieuses dans de nombreux villages ruraux pour ouvrir des écoles (120 écoles dans 10 départements). Passionné de pédagogie, il invente une méthode de lecture pour ses jeunes institutrices. Mais il est aussi expert en agriculture, et veut répondre au besoin de bien nourrir et au meilleur prix les jeunes accueillies à Notre-Dame du Refuge et au Grand Paradis tout en travaillant à l'essor de l'agriculture dans la région. Il fait de Notre-Dame du Refuge un lieu d’expérimentation et d’innovation pour une agriculture plus prometteuse.
C’est ainsi que Notre-Dame du Refuge devient un lieu d’expérimentation et d’innovation reconnu par les plus hautes autorités : élu président du comice agricole de Bayonne en 1857, le fondateur de Notre-Dame du Refuge est décoré en 1865 de la Légion d'honneur par Napoléon III, pour son action sociale et agricole.
L’empereur et son épouse, familiers de la région puisqu’ils avaient "lancé" Biarritz, appréciaient particulièrement l’abbé Cestac : l'impératrice Eugénie était venue prier à la chapelle de paille de Saint-Bernard (à Anglet) pour demander un fils. Le père Cestac assura publiquement que sa prière serait exaucée, et elle le fut : Louis-Napoléon Bonaparte, fils unique de Napoléon III et d’Eugénie, naquit le 16 mars 1856 à Paris : ce fut "le Prince impérial", mort héroïquement au combat contre les Zoulous en Afrique du Sud, le 1er juin 1879.
Quant à l’abbé Louis-Edouard Cestac, il était "né au ciel" le 27 mars 1868 à Notre-Dame-du-Refuge, à Anglet, où son corps repose toujours. « Ma vie s'est passée au milieu des pauvres et des petits. Je les aime et je sens tout ce qu'on leur doit d'intérêt et d'amour… », avait-il dit au Prince Président (le futur Empereur) en 1852.
Les ‘Servantes de Marie’(280 sœurs) poursuivent son œuvre au service des pauvres en France, en Espagne, en Amérique latine, en Afrique, et en Inde.
Louis-Edouard Cestac a été proclamé Bienheureux le 31 mai 2015.
La cérémonie, retransmise en direct sur KTO, s’est déroulée en milieu d’après-midi en la magnifique cathédrale gothique Sainte-Marie qui surplombe la ville, au cours de la messe de la Sainte Trinité, présidée par le card. Angelo Amato s.d.b., qui représentait le Pape François (Jorge Mario Bergoglio, 2013-) avec Mgr Aillet, évêque de Bayonne, les évêques d’Aquitaine et du Pays basque espagnol.
Sources principales : aleteia.org/fr/ ; eglise.catholique.fr/ ; wikipédia.org
(« Rév. x gpm »).
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L’abbé Cestac, père des pauvres et
des prostituées
Philippe
Oswald | 30 mai 2015
L’abbé Louis-Edouard Cestac (1801-1868), du diocèse de
Bayonne, est béatifié ce dimanche. Un miracle attribué à son intercession a été
reconnu par le pape François.
Tous ont pu suivre sa messe de béatification sur KTO TV en direct de Bayonne… C’est saint Pie X qui avait signé le décret d’introduction de la cause de béatification et de canonisation de l’abbé Louis-Édouard Cestac, en 1908, 40 ans après sa mort…
Plus de 100 ans se sont écoulés avant que la
reconnaissance d’un miracle attribué à son intercession fasse l’objet d’un
décret, signé le 13 juin dernier par le pape François. Le diocèse de Bayonne,
Lescar et Oloron, dont l’évêque est Mgr Marc Aillet, bien connu des lecteurs
d’Aleteia, va bientôt pouvoir s’enorgueillir d’un nouveau bienheureux. Et la
joie ne sera pas moins vive dans la congrégation des Servantes de Marie, dont
l’abbé Cestac est le fondateur.
Du "Grand Paradis" à "Notre-Dame du
refuge"
Louis-Édouard naît à Bayonne le 6 janvier 1801. Son père, Dominique Cestac, après avoir été "chirurgien de la marine", devient chirurgien de la ville et des prisons. Sa mère, Jeanne Amitessarobe, est d’ascendance basque espagnole. Louis-Édouard a deux sœurs dont la cadette Élise (1811-1849) deviendra sa collaboratrice. Après des études au Petit Séminaire d’Aire-sur-Adour puis au séminaire de Saint-Sulpice à Paris, Louis-Édouard est nommé professeur au Petit Séminaire de Larressore. Il est ordonné diacre le 26 juin 1825 et prêtre le 17 décembre 1825, à l’âge de 24 ans. En 1831, âgé de 30 ans, l’abbé Cestac est nommé vicaire à la cathédrale de Bayonne.
Dans ce port, la prostitution sévit parmi les jeunes
filles, parfois très jeunes, qui errent dans les rues et près des chantiers
navals. C’est pour elles que le jeune vicaire fonde en 1836 un foyer d’accueil,
dans une maison prêtée par la ville de Bayonne et dénommée "Le Grand
Paradis". Deux ans plus tard, il achète à crédit un domaine agricole situé
à Anglet : le domaine Châteauneuf, qu’il appellera "Notre-Dame du
Refuge". Avec quelques éducatrices bénévoles, il élabore pour les jeunes
"pénitentes", comme on les appelle à l’époque, un projet
d’éducation fondé sur l’amour de Marie, la liberté et le travail.
La fondation des Servantes de Marie
En 1842, les 14 premières collaboratrices de l’abbé Cestac se consacrent à Dieu par des vœux religieux. Le père leur donne une règle de vie qu’il a écrit à la Trappe de La Meilleray en 1839 et à Bétharram en 1841, chez son ami prêtre Michel Garicoïts, un saint célèbre dans la région et bien au-delà depuis sa béatification par Pie XI et sa canonisation par Pie XII en 1947. L’un et l’autre sont des fondateurs d’ordres : l’abbé Michel Garicoïts avait fondé en 1838 la congrégation des Prêtres auxiliaires du Sacré-Cœur de Jésus, qui deviendra cette même année 1841 la société des Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus.
L’année suivante, c’est au tour de l’abbé
Louis-Édouard Cestac de fonder la congrégation des Servantes de Marie (6
janvier 1842). Parmi ses premières recrues, sa propre sœur Élise Cestac, en
religion sœur Marie-Madeleine, cofondatrice ; Gracieuse Bodin, sœur
Marie-François de Paule, chargée d’accompagner les premières prostituées
accueillies, et qui deviendra la première supérieure générale de la
congrégation ; Marie Supervielle, sœur Marie-François de Sales, qui organisa le
travail dans la communauté naissante de Notre-Dame du Refuge. Une dizaine
d’années plus tard, en 1851, naît la branche contemplative des Solitaires de
Saint-Bernard ou Bernardines afin d’accueillir certaines des
"pénitentes" désirant mener une vie religieuse vouée à la prière et
au travail dans la solitude.
Féru de pédagogie et d’agriculture
À partir de 1852, année de la reconnaissance officielle de la congrégation, l’abbé Cestac envoie ses religieuses dans de nombreux villages ruraux pour ouvrir des écoles (120 écoles – 10 départements). Passionné de pédagogie, il invente une méthode de lecture pour ses jeunes institutrices. Mais il est aussi expert en agriculture, et veut répondre au besoin de bien nourrir et au meilleur prix les jeunes accueillies à Notre-Dame du Refuge et au Grand Paradis tout en travaillant à l’essor de l’agriculture dans la région. Il fait de Notre-Dame du Refuge un lieu d’expérimentation et d’innovation pour une agriculture plus prometteuse.
C’est ainsi que Notre-Dame du Refuge devient un lieu d’expérimentation et d’innovation reconnu par les plus hautes autorités : élu président du comice agricole de Bayonne en 1857, le fondateur de Notre-Dame du Refuge est décoré en 1865 de la Légion d’honneur par Napoléon III, pour son action sociale et agricole.
L’empereur et son épouse, familiers de la région
puisqu’ils avaient "lancé" Biarritz, appréciaient particulièrement
l’abbé Cestac : l’impératrice Eugénie était venue prier à la chapelle de
paille de Saint-Bernard (à Anglet) pour demander un fils. Le père Cestac assura
publiquement que sa prière serait exaucée, et elle le fut : Louis-Napoléon
Bonaparte, fils unique de Napoléon III et d’Eugénie, naquit le 16 mars 1856 à
Paris : ce fut "le Prince impérial", mort héroïquement au combat
contre les Zoulous en Afrique du Sud, le 1er juin 1879.
"Ma vie s’est passée au milieu des pauvres et des
petits"
Quant au bienheureux abbé Louis-Edouard Cestac, il était "né au ciel" le 27 mars 1868 à Notre-Dame-du-Refuge, à Anglet, où son corps repose toujours. "Ma vie s’est passée au milieu des pauvres et des petits. Je les aime et je sens tout ce qu’on leur doit d’intérêt et d’amour…", avait-il dit au Prince Président (le futur Empereur) en 1852. Les Servantes de Marie (280 sœurs) poursuivent son œuvre au service des pauvres en France, en Espagne, en Amérique latine, en Afrique, et en Inde.
Vous pouvez retrouver sur le site de KTO un reportage consacré à la vie du Bienheureux Père Cestac.
Sources : Église catholique en France, Wikipédia, Zenit, CORREF (Servantes de Marie)
Pour en savoir plus : Yves Chiron, Louis-Édouard Cestac, biographie, éditions Artège, 2012.
Bienheureux Louis-Édouard Cestac
Représentation du Père Cestac dans un bas-relief de
l'église Sainte-Eugénie de Biarritz
Bienheureux Louis-Edouard Cestac
Par Incarnare, 29 mai 2015
Le diocèse de Bayonne célèbre ce 31 mai la
béatification du Père Cestac. Qui était cet homme hors du commun, dont
l’oeuvre, à sa mort, compte une congrégation de plus de 900 religieuses et plus
de 150 écoles ?
Cestac, du professeur au fondateur
Né en 1801, Louis-Edouard se sent rapidement appelé à la prêtrise. Sa vocation s’enracine dans sa dévotion à Marie, à qui il devait d’être guéri, à 3 ans, d’un mal face auquel les médecins se déclaraient incompétents. Le P. Cestac est doué intellectuellement et il passe ses premières années de prêtre à enseigner au séminaire les mathématiques puis la philosophie.
Il n’hésite pas à dialoguer avec les courants de pensée de son temps : il dira plus tard que « Les discussions (… sont) d’une grande utilité, car c’est du choc des opinions que souvent jaillit la lumière ». Le nouvel évêque de Bayonne, craignant une contagion (non avérée) par les ‘idées nouvelles'1notamment celles de Lammenais change l’équipe de direction du séminaire et le nomme troisième vicaire de la cathédrale de Bayonne.
Dans les rues de Bayonne, le P. Cestac est sensible à la misère des jeunes orphelines, qui sont menacées par la prostitution, qui sévit alors à Bayonne près des chantiers navals. En 1836, il fonde un foyer pour les accueillir, dans une maison dénommée Le Grand Paradis qu’il reçoit de la ville de Bayonne, où il entreprend de leur donner une instruction, pour les protéger de la prostitution. Il dit ainsi « (L’enfant) est comme une plante précieuse qui doit un jour porter de grands fruits, mais qu’il faut développer par une culture sage, intelligente et suivie.»
De jeunes filles de la région viennent le seconder
dans son œuvre éducative, parmi lesquelles sa propre sœur,
Élise. Celles-ci se dévouent à l’éducation des orphelines et à la prière.
Lorsque ces “auxiliaires” seront appelées au service d’un lycée de Toulouse, le
P. Cestac, encouragé par son évêque, formalisera cette vie religieuse naissante
en fondant en 1842 la congrégation des Servantes de Marie. Elle sont alors
14 à recevoir la consécration.
Cestac, attentif aux signes des temps
Œuvrer à protéger les jeunes filles de la misère n’est pas assez : il lui faut secourir celles tombés dans la prostitution. « Devant ce cadavre d’une prostituée de 20 ans, au milieu des cris et des sanglots de ses compagnes épouvantées, écrit-il, je promis au Seigneur de travailler tous les jours de ma vie à préserver les jeunes innocentes et à retirer celles qui s’étaient perdues ».
Le Père Cestac envoie les premières filles qu’il secourt dans les refuges des environs, mais ceux-ci sont vite pleins. Faute d’alternative, il prend alors une décision qui va provoquer un tollé dans la ville : il héberge des prostituées repenties dans le grenier de l’orphelinat.
Sommé de trouver rapidement une autre solution, et pressentant que la campagne serait plus appropriée que la ville pour cette nouvelle œuvre, il reçoit en priant la Vierge l’idée d’un domaine agricole, qu’il évoque avec un malade qu’il visite. « Mais ce domaine, s’écrie son hôte, existe, vous l’avez à trois minutes d’ici, à la maison Châteauneuf et à sa propriété qui sont à vendre ! ». Le P. Cestac rachète la maison et crée en 1838 Notre-Dame du Refuge.
Contrairement aux “refuges” de l’époque, Notre-Dame du Refuge n’est pas une maison fermée. Le P. Cestac pense en effet que c’est librement que les “repenties” doivent rester.
Pressé par le besoin de nourrir les jeunes accueillies (il y eut vite plus de 100 personnes à Notre-Dame du Refuge), le P. Cestac, un mois à peine après l’arrivée à Notre-Dame du Refuge, prend le chemin de la Meilleraye, en Bretagne, pour s’initier aux méthodes modernes d’agriculture importées d’Angleterre par les moines cisterciens. Le P. Cestac devient un véritable agronome et fait de nombreux essais : engrais, semences, … En 1857, face au succès de l’exploitation, il sera d’ailleurs élu président du comice agricole de Bayonne et décoré en 1865 de la légion d’honneur pour son action agricole et sociale !
Quelques-unes des prostituées accueillies à Notre-Dame du Refuge désirent vivre une vie religieuse. Ces “repenties” souhaitent vivre une vie austère, retirée du monde. Le P. Cestac leur donne une cabane sur les dunes, qu’il a reçue en héritage : il adjoint en 1851 une branche contemplatives aux Servantes de Marie : les Bernardines.
En 1850, la loi Falloux est votée. Le P. Cestac,
attaché à l’éducation et notamment l’éducation des jeunes filles peu répandue à
l’époque, y voit une opportunité. La Congrégation des Servantes de Marie
obtient en 1852 une reconnaissance légale et le P. Cestac envoie ses jeunes
religieuses enseigner. Là encore, il va se montrer inventif : il crée pour ces
écoles une méthode de lecture… Quelques années plus tard, 150 écoles desservent
plus de 10 départements.
Cestac, homme de prière
Toutes ces œuvres ne sont pas que le fait d’un homme débrouillard. Le P. Cestac est surtout un homme de prière, extrêmement dévoué à la Vierge Marie, à qui il confie tous les aspects de son œuvre.
On lit dans son journal : « Je vous renouvelai tous mes sentiments d’offrande, de dévouement, de sacrifice, et enfin j’allais vous demander les 50000 francs, lorsque vous me fermâtes la bouche, et vous me fîtes entendre cette parole si digne de Vous et de vôtre grandeur, ô ma divine Mère : « Ne me demande que mon esprit » Je m’arrêtai de suite, humilié, confus de tant de bonté ; je compris que le reste, c’est-à-dire l’œuvre, devrait être et serait votre ouvrage ; que seule vous vouliez la fonder et pourvoir à tout ce qui lui serait nécessaire.
Oh oui, la plus tendre des mères, donnez moi votre esprit ; je vous le demande uniquement, car je sais et vous me l’avez bien prouvé, que tout le reste nous sera donné par surcroît. Donnez votre esprit à votre œuvre en général et à toutes les âmes que vous daignez y appeler…»
Pour en savoir plus sur le P. Cestac, je vous recommande l’excellente biographie d’Yves Chiron.
Incarnare
Auteur du site theologieducorps.fr
SOURCE : http://cahierslibres.fr/2015/05/bienheureux-louis-edouard-cestac/
Le père Cestac béatifié à Bayonne
Par lefigaro.fr avec AFP
Publié le 31/05/2015 à 18:28, mis à
jour le 31/05/2015 à 18:32
Louis-Édouard Cestac, prêtre bayonnais du XIXe siècle au service des plus pauvres et des prostituées, a été béatifié dimanche à la cathédrale Sainte-Marie de Bayonne par le cardinal italien Angelo Amato, lors d'une cérémonie suivie par 2.500 personnes.
"Nous accordons au vénérable Louis-Edouard Cestac qu'il soit désormais appelé Bienheureux, et que sa fête soit célébrée le 27 mars", a déclaré, au nom du Pape François, Mgr Angelo Amato, répondant à la demande formulée plus tôt par Mgr Marc Aillet, évêque du diocèse de Bayonne.
Né à Bayonne le 6 janvier 1801 et ordonné prêtre le 17
décembre 1825, l'abbé Cestac, très sensible à la misère et la prostitution
importantes à l'époque des chantiers navals sur la côte basque, est à l'origine
de la création de foyers d'accueil pour les orphelines et les femmes de la rue,
puis de la Congrégation des Servantes de Marie, officiellement reconnue par Rome
en 1852.
Sur le domaine de Notre-Dame du Refuge, couvent à Anglet (près de Bayonne) qui accueille la congrégation, le père Cestac conjugua missions spirituelle, sociale et éducative. Cet engagement lui vaudra la Légion d'honneur, dont Napoléon III le décora en 1865, pour son action sociale mais aussi ses recherches dans le domaine agricole.
En 1908, le pape Pie X signait un décret
d'introduction de la cause de père Cestac, mort le 27 mars 1868 à Anglet, étape
indispensable pour une éventuelle béatification. La situation ne se débloqua
que beaucoup plus tard: la guérison en 1939 d'un artisan Landais, atteint par
la gangrène, lança une procédure de reconnaissance de miracle "par
intercession" (à travers la lecture au malade de prières du père Cestac),
un miracle finalement reconnu par Rome 75 ans plus tard. Le pape François
promulguait en juin 2014 le décret ouvrant la voie à la béatification.
La tombe de Louis-Edouard Cestac à Notre-Dame du Refuge
Profile
Priest in
the diocese of Bayonne, France.
Founded the Daughters of Mary.
Born
6
January 1801 in
Bayonne, Pyrénées-Atlantiques France
27
March 1868 in
Bayonne, Pyrénées-Atlantiques France of
natural causes
13
November 1976 by Pope Paul
VI (decree of heroic
virtues)
recognition celebrated at
the Cathedral of Sainte-Marie, Bayonne, France,
presided by Cardinal Angelo
Amato
Additional
Information
The
Holiness of the Church in the 19th Century
other
sites in english
images
sites
en français
fonti
in italiano
Readings
His witness of the love
of God and neighbor is a new stimulus for the Church to live with joy the
Gospel of charity. – Pope Francis on
the beatification of Blessed Louis
MLA
Citation
“Blessed Louis-Édouard
Cestac“. CatholicSaints.Info. 10 June 2022. Web. 24 March 2023. <http://catholicsaints.info/blessed-louis-edouard-cestac/>
SOURCE : http://catholicsaints.info/blessed-louis-edouard-cestac/
The
Holiness of the Church in the Nineteenth Century – Venerable Louis Edward
Cestac
The Venerable Louis Edward Cestac was born at Bayonne
on 6 January 1801. After his ordination to the priesthood he became a canon in
the cathedral of Bayonne. The great dangers which beset young girls in that
city moved him to establish a society devoted entirely to girls who had fallen
or were exposed to danger. Even during his lifetime it already numbered one
hundred and sixty houses. Cestac had the happiness of receiving his own mother
into the Congregation. He afterward added a department for those girls who
desired to do penance for their sins. This branch gave excellent results. After
a life full of labor for the love of God and the neighbor, Cestac died on 27
May 1868.
– this text is taken from The
Holiness of the Church in the Nineteenth Century: Saintly Men and Women of Our
Own Times, by Father Constantine Kempf, SJ; translated from the
German by Father Francis Breymann, SJ; Impimatur by + Cardinal John Farley,
Archbishop of New York, 25 September 1916
Tombe de Louis-Edouard Cestac à Notre-Dame du Refuge: « A.N.D.N.Ste M. et M. Ici repose dans la paix du Seigneur le pieux et vénéré fondateur du Refuge et de la Congrégation des Servantes de Marie, Louis-Edouard Cestac, prêtre et chanoine de la Cathédrale, Bon Père, qui a laissé à sa famille spirituelle avec une tendre dévotion pour notre Seigneur Jésus-Christ, et Sa Très-Sainte Mère les vertus chrétiennes et religieuses dont il fut un parfait modèle. Né à Bayonne le 6 janvier 1801, décédé à Notre-Dame du Refuge à Anglet Basses-Pyrénées le 27 mars 1868. »