Albrecht Dürer (1471–1528), Saint Jerome in
His Study copper engraving print, 1514, Kupferstich-Kabinett
Dresde
DIVINO AFFLANTE SPIRITU
LETTRE ENCYCLIQUE
DE SA SAINTETÉ LE PAPE PIE XII
SUR LES ÉTUDES BIBLIQUES
A nos Vénérables Frères
les Patriarches, Primats, Archevêques, évêques et autres Ordinaires en paix et
communion avec le Siège apostolique, ainsi qu'à tout le clergé et aux fidèles
de l'univers catholique
Vénérables Frères et chers Fils, Salut et Bénédiction Apostolique
1. Sous l'inspiration de l'Esprit-Saint, les écrivains sacrés ont composé les
livres que Dieu dans sa paternelle bonté a voulu donner au genre humain " pour enseigner,
convaincre, corriger, former à la justice, en vue de rendre l'homme de Dieu parfait, apte à toute bonne œuvre
" (II Tim. III, l6 sq.). Ce trésor, qui lui est venu du ciel, l'Eglise le tient comme la source la plus
précieuse et une règle divine de la doctrine de la foi et des mœurs. Il n'est
donc pas étonnant qu'elle l'ait gardé avec le plus grand soin tel qu'elle l'a
reçu intact des mains des apôtres ; qu'elle l'ait défendu contre toute
interprétation fausse et perverse ; qu'elle l'ait employé avec zèle dans sa
tâche de procurer aux âmes le salut éternel, comme d'innombrables documents de
toute époque l'attestent clairement.
2. Mais parce que, dans les temps modernes, la divine origine des Saintes
Ecritures et leur interprétation correcte ont été particulièrement mises en
question, l'Eglise s'est appliquée à les défendre et à les protéger avec encore
plus d'ardeur et de soin. Aussi le saint Concile de Trente, dans un décret
solennel, a-t-il déjà déclaré, au sujet de la Bible, qu'on devait en
reconnaître " comme sacrés et canoniques les livres entiers, avec toutes
leurs parties, tels qu'on a coutume de les lire dans l'Eglise catholique et tels
qu'ils sont contenus dans l'ancienne édition de la Vulgate latine " (Sessio IV
décret. I ; Ench. Bibl. n. 45).
3. Puis, de notre temps, le Concile du Vatican, voulant réprouver de fausses
doctrines sur l'inspiration, a déclaré que l'Eglise tient les Livres Saints
pour sacrés et canoniques, " non parce que, œuvre de la seule industrie
humaine, ils auraient été approuvés ensuite par son autorité, ni pour cette
seule raison qu'ils contiendraient la vérité sans erreur, mais parce que,
écrits sous l'inspiration du Saint-Esprit, ils ont Dieu pour auteur et ont été
transmis comme tels à l'Eglise " (Sessio III cap. II, Ench. Bibl. n.
62).
4. Plus récemment cependant, en dépit de cette solennelle définition de la
doctrine catholique, qui revendique pour ces " livres entiers, avec toutes leurs parties ",
une autorité divine les préservant de toute erreur, quelques écrivains catholiques
n'ont pas craint de restreindre la vérité de l'Ecriture Sainte aux seules
matières de la foi et des mœurs, regardant le reste, au domaine de la physique
ou de l'histoire, comme " choses dites en passant " et n'ayant -
ainsi qu'ils le prétendirent - aucune connexion avec la foi. Mais Notre
Prédécesseur Léon XIII, d'immortelle mémoire, dans son Encyclique Providentissimus
Deus du 18 novembre 1893, a confondu à bon droit ces erreurs et réglé
l'étude des Livres Divins par des instructions et des directives très sages.
5. Puisqu'il convient de célébrer le cinquantième anniversaire de la
publication de cette Encyclique, considérée comme la loi fondamentale des études bibliques, après avoir affirmé
dès le commencement de Notre Pontificat Notre intérêt pour les sciences sacrées
(Sermo ad alumnos Seminariorum... in Urbe [24 juin 1939] ; Acta Ap. Sedis,
XXXI [1939], p. 245-251), Nous avons jugé très opportun, d'une part, de
rappeler et de confirmer ce que Notre Prédécesseur a établi dans sa sagesse et
ce que ses Successeurs ont ajouté pour affermir et parfaire son œuvre ; d'autre
part, d'indiquer ce que les temps présents semblent postuler, afin de stimuler
de plus en plus à une entreprise aussi nécessaire et aussi louable tous les
fils de l'Eglise qui s'adonnent à ces études.
6. Le premier et principal soin de Léon XIII fut d'exposer la doctrine de la
vérité des Livres Saints et de la venger des attaques lancées contre elle. Il
proclama donc avec insistance qu'il n'y a absolument aucune erreur quand
l'hagiographe, traitant des choses de la nature, "a suivi ce qui apparaît
aux sens", comme dit le Docteur angélique (cf. Ia, q. LXX, art. 1 ad
3), parlant " ou par une sorte de métaphore, ou comme le comportait le
langage usité à cette époque ; il en est encore ainsi aujourd'hui, sur beaucoup
de points, dans la vie quotidienne, même parmi les hommes les plus savants
". En effet, " les écrivains sacrés ou, plus véritablement - ce sont
les paroles mêmes de saint Augustin (De Gen. ad litt. II, IX, 20 ; P. L.,
XXXIV, col. 270 s. ; C. S. E. L. XXVIII [Sectio III, pars II], p. 46), -
l'Esprit de Dieu, qui parlait par leur bouche, n'a pas voulu enseigner aux
hommes ces vérités concernant la constitution intime des objets visibles, parce
qu'elles ne devaient leur servir de rien pour leur salut " (LEONIS XIII
Acta, XIII, p. 355 ; Ench. Bibl. n. 106) ; principe qu'il " sera permis
d'appliquer aux sciences du même genre et notamment à l'histoire ", en
réfutant " de la même manière les objections fallacieuses des adversaires
" et en défendant " la vérité historique de l'Ecriture Sainte contre
leurs attaques " (cf. BENOÎT XV, Encyclique Spiritus Paraclitus, Acta
Ap. Sedis, XII [1920], p. 396 ; Ench. Bibl. n. 471).
Il ne faut pas, en outre, imputer une erreur à l'auteur sacré " là où des
copistes, en exécutant leur travail, ont laissé échapper quelque inexactitude
", ou " lorsque le sens véritable de quelque passage demeure douteux
". Enfin, il serait absolument funeste " soit de limiter
l'inspiration à quelques parties seulement de la Sainte Ecriture, soit
d'accorder que l'écrivain sacré lui-même s'est trompé ", puisque
l'inspiration divine " non seulement par elle-même exclut toute erreur,
mais encore l'exclut et y répugne aussi nécessairement que nécessairement Dieu,
souveraine vérité, ne peut être l'auteur d'aucune erreur. Telle est la foi
antique et constante de l'Eglise " (LEONIS XIII Acta, XIII, p. 357 sq. ;
Ench. Bibl. n. 109 sq.).
7. Cette doctrine, que Notre Prédécesseur Léon XIII a exposée avec tant de
force, Nous la proposons aussi avec Notre autorité et Nous insistons pour
qu'elle soit religieusement tenue par tous. Nous statuons aussi qu'on doit se
conformer, aujourd'hui encore, avec la même application aux conseils et aux
encouragements qu'il a donnés, pour son temps, avec une si grande sagesse. En
effet, comme de nouvelles et graves difficultés et problèmes avaient surgi,
soit en raison des préjugés du rationalisme, qui s'était insinué partout, soit
surtout à la suite des fouilles et des explorations de monuments très anciens,
effectuées en maintes régions de l'Orient, afin de rendre plus sûrement et plus
abondamment accessible, pour l'utilité du troupeau du Seigneur, cette source
insigne de la révélation catholique, et aussi afin de ne pas la laisser violer
en aucun point, Notre Prédécesseur, poussé par la sollicitude de la charge
apostolique, souhaita et voulut " que plusieurs entreprennent, comme il
convient, la défense des Saintes Lettres et s'y attachent avec constance ; et
que, surtout, ceux qui ont été appelés par la grâce de Dieu dans les Ordres
sacrés mettent de jour en jour un plus grand soin et un plus grand zèle à lire,
à méditer et à expliquer les Ecritures, rien n'étant plus conforme à leur état
" (cf. LEONIS XIII Acta, XIII, p. 328 ; Ench. Bibl. n. 67 sq.).
8. C'est pourquoi le même
Pontife loua et approuva l'Ecole pour les études bibliques, fondée à Jérusalem, au couvent de Saint-Etienne, par les soins du Maître général de
l'Ordre sacré des Prêcheurs ; Ecole grâce à laquelle, disait-il, " la
science biblique a reçu des avantages sérieux et dont elle en attend de plus
grands encore " (Lettre apost. Hierosolymae in coenobio, 17 septembre
1892. LEONIS XIII Acta, XII, p. 239-241, v. p. 240). Puis, dans la dernière
année de sa vie, il trouva un nouveau moyen pour rendre chaque jour plus
parfaites ces études tant recommandées par son Encyclique Providentissimus
Deus et pour les faire progresser le plus sûrement possible. En effet, par
la Lettre apostolique Vigilantiae du 30 octobre 1902, il institua un
Conseil ou Commission, composé d'hommes compétents, " dont la fonction
devait être de diriger tous leurs soins et tous leurs efforts à ce que les
divines Ecritures trouvent partout, chez nos exégètes, cette interprétation
plus critique que notre temps réclame, et qu'elles soient préservées non
seulement de tout souffle d'erreur, mais encore de toute témérité d'opinions
" (cf. LEONIS XIII Acta, XXII, p. 232 sq. ; Ench. Bibl. n. 130-141 ; v. n.
130, 132). Ce Conseil, Nous l'avons, Nous aussi, confirmé et accru, suivant
l'exemple de Nos Prédécesseurs, usant de son ministère, comme il avait été fait
plusieurs fois auparavant, pour rappeler aux interprètes des Livres Sacrés les
saintes lois de l'exégèse catholique, que les saints Pères, les Docteurs de
l'Eglise et les Souverains Pontifes eux-mêmes ont transmises. (Lettre de la
Commission pontificale des études bibliques aux archevêques et évêques
d'Italie, 20 août 1941 ; Acta Ap. Sedis, XXXIII [1941], p. 465-472.)
9. Ici il ne semble pas hors de propos de rappeler avec reconnaissance les
contributions de Nos Prédécesseurs au même but, du moins les plus importantes et les plus utiles ;
contributions que nous
dirions volontiers les compléments ou les fruits de l'heureuse initiative de
Léon XIII.
Tout d'abord Pie X, " voulant procurer un moyen certain de préparer en
abondance des maîtres recommandables par la profondeur et l'intégrité de leur doctrine, qui se
consacreraient dans les écoles catholiques à l'interprétation des Livres
Saints..., institua les grades académiques de licencié et de docteur dans la
science de l'Ecriture Sainte... à conférer par la Commission biblique "
(Lettre apost. Scripturae Sanctae, 23 février 1904 ; PII X Acta, 1, p.
176-179 ; Ench. Bibl. n. 142-150 ; v. n. 143-144). Il porta ensuite une loi
" sur les règles qui doivent présider à l'enseignement de l'Ecriture
Sainte dans les Grands Séminaires ", visant à ce que les séminaristes
" non seulement eussent une pleine notion et compréhension de la portée,
de la valeur et de la doctrine des Livres Saints, mais encore pussent, avec une
science saine, se livrer au ministère de la parole sacrée et défendre... contre
les attaques les livres écrits sous l'inspiration divine " (cf. Lettre
apost. Quoniam in re biblica, 27 mars 1906 ; PII X Acta, III, p. 72-76 ;
Ench. Bibl. n. 155-173 ; v. n. 155). Enfin Pie X voulut " qu'il y eut dans
la ville de Rome un centre de hautes études relatives aux Livres Saints, afin
de développer le plus efficacement possible, selon l'esprit de l'Eglise
catholique, la science biblique et toutes les études annexes ", Il fonda
donc l'Institut Biblique Pontifical, à confier aux soins de l'illustre
Compagnie de Jésus ; il statua qu'il serait " pourvu de cours supérieurs
et de toutes les ressources de l'érudition biblique " et lui donna lui-même
des lois et un règlement, affirmant qu'il voulait réaliser en cela " le
projet salutaire et fécond " de Léon XIII. (Lettre apost. Vinea
electa, 7 mai 1909 ; Acta Ap. Sedis, I [1909], p. 447-449 ; Ench. Bibl. n. 293-306 ; v. n.
296 et 294.)
10. Tout cela enfin fut achevé par Notre dernier Prédécesseur, Pie XI,
d'heureuse mémoire, quand il décréta, entre autres, que nul ne serait admis " à professer
l'enseignement des Saintes Ecritures dans les Séminaires s'il n'avait pas
obtenu légitimement, après avoir suivi des cours spéciaux de science scripturaire, les grades académiques devant la Commission ou l'Institut
Biblique ". A ces grades il voulut que fussent reconnus les mêmes droits
et les mêmes effets qu'aux grades dûment conférés en théologie et en droit
canonique ; il établit en outre qu'à personne ne devrait être conféré " un
bénéfice comportant canoniquement la charge d'expliquer au peuple la Sainte
Ecriture s'il ne possédait, en plus des autres qualités, la licence ou le
doctorat en science biblique ".
11. Il invitait en même temps les Supérieurs généraux des Ordres religieux et
des Congrégations religieuses, ainsi que les évêques du monde catholique, à envoyer les plus
aptes parmi leurs sujets fréquenter les cours de l'Institut Biblique et y conquérir les grades
académiques. De plus, il confirmait ses exhortations par l'exemple, en
constituant généreusement, à cet effet, des revenus annuels. (Cf. Motu
proprio Bibliorum scientiam. 27 avril 1924 ; Acta Ap. Sedis, XVI [1924],
p. 180-182 ; Ench. Bibl. n. 518-525.)
12. Enfin, après que Pie X eut favorisé et approuvé en 1907 " la tâche
confiée aux religieux Bénédictins de préparer, par leurs investigations et
leurs études, les éléments nécessaires à une nouvelle édition de la traduction
latine des Ecritures, connue sous le nom de Vulgate " (Lettre au Rev.me D.
Aidan Gasquet, 3 déc. 1907 ; PII X Acta, IV, p. 117-119 ; Ench. Bibl. n. 285
sq.), Pie XI, voulant établir sur des bases plus solides et plus sûres cette
" entreprise laborieuse et ardue " qui exige beaucoup de temps et de
grandes dépenses, et dont la très grande utilité était manifestée par les
excellents volumes déjà parus, éleva depuis ses fondements le monastère romain
de Saint-Jérôme et le dota largement d'une bibliothèque et de tous les autres moyens
de travail. (Const. Apost. Inter praecipuas, 15 juin 1933 ; Acta Ap.
Sedis, XXVI [1934], p. 85-87.)
13. Nous ne pouvons pas non plus passer sous silence le soin avec lequel Nos
Prédécesseurs, quand l'occasion s'en présentait, ont recommandé l'étude ou la prédication des
Saintes Ecritures, comme aussi leur pieuse lecture et leur méditation. Pie X,
en effet, approuva chaleureusement la Société de Saint-Jérôme, qui s'applique à recommander aux fidèles la si louable coutume de
lire et de méditer les saints Evangiles et à rendre, par tous les moyens, cette
pratique plus facile. Il l'exhorta à persévérer avec ardeur dans cette
entreprise en déclarant que " c'était là chose utile entre toutes, qui
répondait très bien aux besoins du temps ", puisque cela ne contribue pas
peu à " dissiper ce préjugé selon lequel l'Eglise voit de mauvais œil et
entrave la lecture de l'Ecriture Sainte en langue vulgaire " (Lettre à
l'Eme card. Casseta, Qui piam, 21 janv. 1907 ; PII X Acta, IV, p. 23-25).
14. A l'occasion du XVe centenaire de la mort de saint Jérôme, le plus grand
des Docteurs dans l'interprétation des Saintes Lettres, Benoît XV, après avoir très
religieusement rappelé les instructions et les exemples du saint Docteur, ainsi
que les principes et les règles donnés par Léon XIII et par lui-même, et après
d'autres recommandations des plus opportunes dans cette matière, qui ne doivent
jamais être oubliées, exhorta " tous les enfants de l'Eglise, et
principalement les clercs, au respect en même temps qu'à la lecture pieuse et à
la méditation assidue de la Sainte Ecriture " ; il les engagea à "
chercher dans ces pages la nourriture qui alimente la vie spirituelle et la
fait avancer dans la voie de la perfection ", rappelant que "
l'Ecriture sert principalement à sanctifier et féconder le ministère de la
parole divine ". Enfin, Benoît XV loua de nouveau l'œuvre de la Société
établie sous le nom de Saint-Jérôme, par le soin de laquelle les Evangiles et
les Actes des Apôtres sont répandus aussi largement que possible, " de
manière que ces livres aient désormais leur place dans chaque famille
chrétienne et que chacun prenne l'habitude de les lire et méditer chaque jour
" (Encyclique Spiritus Paraclitus, 15 sept. 1920 ; Acta Ap. Sedis,
XII [1920], p. 385-422 ; Ench. Bibl. n. 457-508 ; v. n. 457, 495, 497, 491).
15. Mais ce n'est pas seulement grâce à ces entreprises, à ces préceptes, à ces
encouragements de Nos Prédécesseurs, que la science des Saintes Ecritures et
leur usage ont notablement progressé parmi les catholiques, c'est aussi, il est
juste et agréable de le reconnaître, grâce aux efforts et aux travaux de tous
ceux qui les secondèrent par leur zèle, en méditant, en étudiant, en écrivant,
comme aussi en enseignant et en prêchant, en traduisant ou en propageant les
Livres Saints. Déjà, en effet, de très nombreux professeurs d'Ecriture Sainte
sont sortis des écoles de haut enseignement théologique et biblique,
principalement de Notre Institut Biblique et il en sort chaque jour qui, animés
d'un zèle ardent pour les Livres Saints, s'emploient à pénétrer le jeune clergé
du même zèle généreux et se dévouent à lui communiquer la doctrine qu'ils ont
reçue eux-mêmes. Nombre d'entre eux aussi, par leurs écrits, ont fait avancer
et font avancer en différentes manières la science biblique, soit en publiant
les textes sacrés selon la méthode critique, soit en les expliquant, en les
illustrant, en les traduisant en langue vulgaire, soit en les proposant à la
pieuse lecture et à la méditation des fidèles, soit enfin en cultivant et
s'assimilant les sciences profanes utiles à l'interprétation de l'Ecriture.
16. Ces travaux et d'autres initiatives encore qui, de jour en jour, se
répandent plus largement et s'affermissent, comme, par exemple, les Sociétés, Congrès et Semaines
bibliques, les bibliothèques et les Associations pour la méditation de
l'Evangile, Nous font concevoir une ferme espérance que le respect, l'usage, la
science des Saintes Lettres se développeront de plus en plus pour le bien des
âmes. Il en sera ainsi, pourvu que tous observent avec une fermeté, une ardeur
et une confiance toujours plus grandes la méthode des études bibliques
prescrite par Léon XIII, développée et perfectionnée par ses Successeurs,
confirmée et enrichie par Nous, seule méthode sûre et pleinement approuvée par
l'expérience, sans se laisser décourager par les difficultés qui, ainsi qu'il
arrive toujours dans la vie humaine, ne manqueront jamais à une œuvre aussi
excellente.
17. Il n'y a personne qui
ne soit à même de remarquer combien, au cours des cinquante dernières années, se sont modifiées les conditions des études bibliques et des
disciplines auxiliaires. Ainsi, pour ne pas parler du reste, au temps où Notre
Prédécesseur publiait son Encyclique Providentissimus Deus, c'est à peine
si l'on avait commencé l'exploration de l'un ou de l'autre des sites de la
Palestine au moyen de fouilles scientifiques. Maintenant les explorations de ce
genre ont grandement augmenté en nombre, tandis qu'une méthode plus sévère et
un art perfectionné par l'expérience nous fournissent des résultats plus
nombreux et plus certains. Quelle lumière jaillit de ces recherches pour une
intelligence plus exacte et plus pleine des Saints Livres, tous les
spécialistes le savent, ainsi que tous ceux qui se livrent à ces études.
L'importance de ces explorations est encore accrue par la fréquente découverte
de monuments écrits, qui sont d'un grand secours pour la connaissance des
langues, des littératures, des événements, des mœurs et des cultes les plus
anciens. La découverte et l'étude des papyrus, aujourd'hui si développées, ne
sont pas d'un moindre intérêt, car ils nous font mieux connaître la littérature
ainsi que les institutions publiques et privées, surtout à l'époque de Notre
Sauveur. En outre, d'anciens manuscrits des Livres Saints ont été découverts et
publiés avec soin et sagacité ; l'exégèse des Pères de l'Eglise a été plus
largement étudiée et plus profondément ; enfin la manière de raconter et
d'écrire des anciens a été illustrée de nombreux exemples.
18. Toutes ces ressources, que notre âge a conquises, non sans un secret
dessein de la Providence, invitent en quelque sorte les interprètes des Saintes Lettres et les engagent à
user avec allégresse d'une si belle lumière pour scruter plus à fond les
paroles divines, les commenter plus clairement, les exposer plus lumineusement.
Que si, avec une suprême consolation, Nous voyons que ces mêmes exégètes ont
déjà répondu avec empressement à cet appel et y répondent encore, ce n'est
certes ni le dernier ni le moindre fruit de l'Encyclique Providentissimus
Deus, par laquelle Notre Prédécesseur Léon XIII, comme pressentant cette
floraison nouvelle de la science biblique, a invité au travail les exégètes
catholiques et leur a tracé avec sagesse la voie et la méthode à suivre dans ce
travail. Nous aussi, par la présente Encyclique, Nous désirons obtenir non
seulement que ce travail soit continué avec persévérance et constance, mais
qu'il devienne de jour en jour plus parfait et plus fécond, c'est pourquoi Nous
Nous proposons de montrer à tous ce qui reste à faire et dans quelles
dispositions l'exégète catholique doit s'adonner aujourd'hui à une tâche si
importante et si sublime, voulant aussi donner aux ouvriers, qui travaillent
avec zèle dans la vigne du Seigneur, de nouveaux stimulants et un nouvel élan.
19. A l'exégète catholique, qui se dispose au travail de comprendre et
d'expliquer les Saintes Ecritures, déjà les Pères de l'Eglise, et surtout saint
Augustin, recommandaient avec force l'étude des langues anciennes et le recours
aux textes originaux. (Cf. p. ex. S. JÉRÔME, Praef. in IV Evang. ad
Damasum ; P. L., XXIX, col. 526-527 ; S. AUGUSTIN, De doctr. christ. II,
16 ; P. L., XXXIV, col. 42-43.) Cependant, à cette époque, les conditions des
lettres étaient telles que rares étaient ceux qui connaissaient même
imparfaitement la langue hébraïque. Au moyen âge, tandis que la théologie
scolastique était à son apogée, la connaissance de la langue grecque elle-même
était depuis longtemps si affaiblie en Occident que même les plus grands
Docteurs de ce temps, pour commenter les Livres Divins, ne se servaient que de
la version latine de la Vulgate. De nos jours, au contraire, non seulement la
langue grecque, rappelée en quelque sorte à une vie nouvelle dès le temps de la
Renaissance, est familière à presque tous ceux qui cultivent l'antiquité et les
lettres, mais aussi la connaissance de la langue hébraïque et des autres
langues orientales est largement répandue parmi les hommes cultivés. Il y a
maintenant tant de facilités pour apprendre ces langues que l'interprète de la
Bible qui, en les négligeant, s'interdirait l'accès aux textes originaux ne
pourrait échapper au reproche de légèreté et de nonchalance.
20. Il appartient, en effet, à l'exégète de chercher à saisir religieusement et
avec le plus grand soin les moindres détails sortis de la plume de l'hagiographe sous l'inspiration de
l'Esprit Divin, afin d'en pénétrer plus profondément et plus pleinement la
pensée. Qu'il travaille donc avec diligence à s'assurer une maîtrise chaque
jour plus grande des langues bibliques et orientales, et qu'il étaye son
exégèse avec toutes les ressources que fournissent les différentes branches de
la philologie. C'est cette maîtrise que saint Jérôme s'efforçait anxieusement
d'acquérir suivant l'état des connaissances de son temps ; c'est à elle
qu'aspirèrent avec un zèle infatigable, et non sans un réel profit, plusieurs
des meilleurs exégètes des XVIe et XVIIe siècles, bien que la science des
langues fût alors très inférieure à ce qu'elle est aujourd'hui. C'est en suivant
la même méthode qu'il importe d'expliquer le texte primitif qui, écrit par
l'auteur sacré lui-même, a plus d'autorité et plus de poids qu'aucune version,
même la meilleure, ancienne ou moderne ; ce en quoi on réussira sans doute avec
plus de facilité et de succès si l'on joint à la connaissance des langues une
solide expérience de la critique textuelle.
21. Quelle importance il faut attribuer à une telle méthode critique, saint
Augustin nous l'enseigne avec pertinence quand, parmi les préceptes à inculquer
à qui étudie les Livres Saints, il met en première ligne le soin qu'il faut
avoir de se procurer un texte correct. " La sagacité de ceux qui désirent
connaître les Ecritures Divines doit veiller en premier lieu à corriger les
manuscrits - ainsi s'exprime l'illustre Docteur de l'Eglise, - afin que les
manuscrits non corrigés cèdent le pas à ceux qui sont corrigés. " (De
doctr. christ. II, 21 ; P. L., XXXIV, col. 46.) Cet art de la critique
textuelle, qu'on emploie avec beaucoup de succès et de fruit dans l'édition des
textes profanes, doit servir aujourd'hui, à plus forte raison en vérité, pour
les Livres Saints, à cause du respect qui est dû à la parole divine. Le but de
cet art est, en effet, de restituer le texte sacré, autant qu'il se peut, avec
la plus grande perfection, en le purifiant des altérations dues aux
insuffisances des copistes et en le délivrant, dans la mesure du possible, des
gloses et des lacunes, des inversions de mots et des répétitions, ainsi que des
fautes de tout genre qui ont coutume de se glisser dans tous les écrits
transmis à travers plusieurs siècles.
22. D'aucuns, il est vrai, ont employé la critique, il y a quelques dizaines
d'années, d'une façon tout arbitraire, et souvent de telle sorte qu'on aurait pu dire qu'ils agissaient
ainsi afin d'introduire dans le texte sacré leurs opinions préconçues ; mais
aujourd'hui, il est à peine besoin de le remarquer, la critique possède des
lois si stables et si assurées qu'elle est devenue un instrument de choix pour
éditer la parole divine avec plus de pureté et d'exactitude, tout abus pouvant
être facilement dépisté. Il n'est pas nécessaire de rappeler ici - car c'est
trop évident et trop connu de tous ceux qui s'adonnent à l'étude de l'Ecriture
Sainte - combien l'Eglise depuis les premiers siècles jusqu'à nos jours a eu en
honneur ces travaux de l'art critique.
23. Aujourd'hui donc que
cet art a été si parfaitement discipliné, c'est pour ceux qui étudient les questions bibliques, une tâche honorable, sinon toujours facile, de s'employer
à ce que paraissent le plus tôt possible, suivant les opportunités, des
éditions soit des Livres Saints eux-mêmes, soit de leurs anciennes versions,
préparées par des catholiques selon cette règle qu'au respect le plus absolu
pour le texte sacré se joigne l'application de toutes les lois de la critique.
Que tous le comprennent bien : ce travail de longue durée n'est pas seulement
nécessaire pour comprendre, comme il faut, le texte écrit sous l'inspiration
divine ; il est encore vivement, requis par cette piété qui doit nous porter à
être infiniment reconnaissants envers la Providence divine de ce qu'elle nous a
destiné ces livres comme des lettres paternelles envoyées du siège de sa
majesté à ses enfants.
24. Et que personne ne voie dans ce recours aux textes originaux, conformément
à la méthode critique, une dérogation aux prescriptions si sagement formulées
par le Concile de Trente au sujet de la Vulgate. (Decr. de editione et usu Sacrorum
Librorum ; Conc. Trid. éd. Soc. GOERRES, t. V, p. 91 sq.) Car c'est un
fait appuyé sur des documents certains que le saint Concile chargea ses
présidents de prier le Souverain Pontife en son nom - et ils le firent - de
faire corriger d'abord le texte latin, ensuite, autant que possible, les textes
grec et hébreu (Ib., t. X, p. 471 ; cf. t. V, p. 29, 59, 65 ; t. X, p. 446
sq.), afin de les publier plus tard pour l'utilité de la sainte Eglise de Dieu.
S'il ne fut pas possible de répondre alors pleinement à ce désir, à cause des
difficultés du temps et d'autres obstacles, Nous avons la confiance que,
maintenant, il pourra y être donné plus parfaitement et plus entièrement
satisfaction grâce à la collaboration entre savants catholiques.
25. Si le Concile de Trente a voulu que la Vulgate fût la version latine "
que tous doivent employer comme authentique ", cela, chacun le sait, ne concerne que l'Eglise latine
et son usage public de l'Ecriture, mais ne diminue en aucune façon - il n'y a
pas le moindre doute à ce sujet - ni l'autorité ni la valeur des textes
originaux. Au surplus, il ne s'agissait pas alors des textes originaux, mais
des versions latines qui circulaient à cette époque ; versions entre lesquelles
le Concile, à juste titre, déclara préférable celle qui, " par un long
usage de tant de siècles, était approuvée dans l'Eglise ".
26. Cette autorité éminente de la Vulgate ou, comme l'on dit, son authenticité,
n'a donc pas été décrétée par le Concile surtout pour des raisons critiques,
mais bien plutôt à cause de son usage légitime dans les Eglises prolongé au
cours de tant de siècles. Cet usage, en vérité, démontre que, telle qu'elle a
été et est encore comprise par l'Eglise, elle est absolument exempte de toute
erreur en ce qui concerne la foi et les mœurs ; si bien que la même Eglise
l'attestant et le confirmant, on peut la produire en toute sûreté et sans péril
d'erreur dans les discussions, dans l'enseignement et dans la prédication. D'où
une authenticité de ce genre ne doit pas être qualifiée en premier lieu de
critique, mais bien plutôt de juridique. C'est pourquoi l'autorité de la
Vulgate en matière de doctrine n'empêche donc nullement - aujourd'hui elle le
demanderait plutôt - que cette doctrine soit encore justifiée et confirmée par
les textes originaux eux-mêmes et que ces textes soient appelés couramment à
l'aide pour mieux expliquer et manifester le sens exact des Saintes Lettres. Le
décret du Concile de Trente n'empêche même pas que, pour l'usage et le bien des
fidèles, en vue de leur faciliter l'intelligence de la parole divine, des
versions en langue vulgaire soient composées précisément d'après les textes
originaux, comme Nous savons que cela a déjà été fait d'une manière louable en plusieurs régions avec l'approbation ecclésiastique.
27. Bien fourni de la connaissance des langues anciennes et des ressources de
la critique, l'exégète catholique peut aborder la tâche - la plus importante de toutes celles qui lui
incombent - de découvrir et d'exposer le véritable sens des Livres Saints. Que
les exégètes, dans l'accomplissement de ce travail, aient toujours devant les
yeux qu'il leur faut avant tout s'appliquer à discerner et à déterminer ce sens
des mots bibliques qu'on appelle le sens littéral. Ils doivent mettre le plus
grand soin à découvrir ce sens littéral des mots au moyen de la connaissance
des langues, en s'aidant du contexte et de la comparaison avec les passages
analogues ; toutes opérations qu'on a coutume de faire aussi dans
l'interprétation des livres profanes, pour faire ressortir plus clairement la
pensée de l'auteur.
28. Que les exégètes des Saintes Lettres, se souvenant qu'il s'agit ici de la
parole divinement inspirée, dont la garde et l'interprétation ont été confiées
à l'Eglise par Dieu lui-même, ne mettent pas moins de soin à tenir compte des
interprétations et déclarations du magistère de l'Eglise, ainsi que des
explications données par les saints Pères, en même temps que de "
l'analogie de la foi ", comme Léon XIII les en avertit très sagement dans
l'Encyclique Providentissimus Deus (LEONIS XIII Acta, XIII, p.
345-346 ; Ench. Bibl. n. 94-96). Qu'ils s'appliquent d'une manière toute
particulière à ne pas se contenter d'exposer ce qui regarde l'histoire,
l'archéologie, la philologie et les autres sciences auxiliaires - comme Nous
regrettons qu'on ait fait dans certains commentaires ; - mais, tout en
alléguant à propos ces informations, pour autant qu'elles peuvent aider à
l'exégèse, qu'ils exposent surtout quelle est la doctrine théologique de chacun
des livres ou des textes en matière de foi et de mœurs, de sorte que leurs
explications ne servent pas seulement aux professeurs de théologie à proposer
et à confirmer les dogmes de la foi, mais encore qu'elles viennent en aide aux
prêtres pour expliquer la doctrine chrétienne au peuple et qu'elles soient
utiles enfin à tous les fidèles pour mener une vie sainte, digne d'un chrétien.
29. Quand les exégètes catholiques donneront une pareille interprétation, avant
tout théologique, comme Nous avons dit, ils réduiront définitivement au silence
ceux qui assurent ne rien trouver dans les commentaires qui élève l'âme vers
Dieu, nourrisse l'esprit et stimule la vie intérieure, prétendant en conséquence qu'il faut avoir recours à une interprétation spirituelle, ou,
comme ils disent, mystique. Que cette manière de voir ne soit pas juste,
l'expérience d'un grand nombre l'enseigne, qui, considérant et méditant sans
cesse la parole de Dieu, ont conduit leur âme à la perfection et ont été
entraînés vers Dieu par un amour ardent. C'est aussi ce que montrent clairement
et la pratique constante de l'Eglise et les avertissements des plus grands
Docteurs. Ce qui ne signifie certes pas que tout sens spirituel soit exclu de
la Sainte Ecriture ; car les paroles et les faits de l'Ancien Testament ont été
merveilleusement ordonnés et disposés par Dieu de telle manière que le passé
signifiât d'avance d'une manière spirituelle ce qui devait arriver sous la
nouvelle alliance de la grâce. C'est pourquoi l'exégète, de même qu'il doit
rechercher et exposer le sens littéral des mots, tel que l'hagiographe l'a
voulu et exprimé, ainsi doit-il exposer le sens spirituel, pourvu qu'il résulte
certainement qu'il a été voulu par Dieu. Dieu seul, en effet, peut connaître ce
sens spirituel et nous le révéler. Or, un pareil sens, notre Divin Sauveur nous
l'indique et nous l'enseigne lui-même dans les Saints Evangiles, à l'exemple du
Maître, les apôtres le professent aussi par leurs paroles et leurs écrits ; la tradition constante de l'Eglise le montre ; enfin, le très
ancien usage de la liturgie le déclare quand on est en droit d'appliquer l'adage connu : " La loi de la
prière est la loi de la croyance."
30. Ce sens spirituel donc, voulu et ordonné par Dieu lui-même, les exégètes
catholiques doivent le manifester et l'exposer avec le soin qu'exige la dignité de la parole divine.
Qu'ils veillent religieusement, toutefois, à ne pas présenter d'autres
significations métaphoriques des choses ou des faits comme sens authentique de
la Sainte Ecriture. Car si, dans le ministère de la prédication surtout, un
emploi plus large et métaphorique du texte sacré peut être utile pour éclairer
et mettre en valeur certains points de la foi et des mœurs, à condition de le
faire avec modération et sobriété, il ne faut cependant jamais oublier que cet
usage des paroles de la Sainte Ecriture lui est comme extrinsèque et adventice.
Il arrive même, surtout aujourd'hui, que cet usage n'est pas sans danger, parce
que les fidèles, et en particulier ceux qui sont au courant des sciences
sacrées comme des sciences profanes, cherchent ce que Dieu nous signifie par
les Lettres sacrées de préférence à ce qu'un écrivain ou un orateur disert
expose en jouant habilement des paroles de la Bible. " La parole de Dieu,
vivante et efficace, plus acérée qu'une épée à deux tranchants, si pénétrante
qu'elle va jusqu'à séparer l'âme de l'esprit, les jointures et les moelles, qui
démêle les sentiments et les pensées des cœurs " (Hebr. IV, 12), n'a pas
besoin de colifichets ni d'ornements humains pour émouvoir et frapper les
esprits. Les pages sacrées, en effet, sous l'inspiration de Dieu, abondent par
elles-mêmes de sens propre ; douées de vertu divine, elles valent par
elles-mêmes ; ornées d'une beauté qui vient d'en haut, elles brillent et
resplendissent par elles-mêmes, pourvu que le commentateur les explique si
pleinement, si soigneusement, que tous les trésors de sagesse et de prudence, y
contenus, soient mis en lumière.
31. Pour s'acquitter de sa tâche, l'exégète aura bénéfice à s'aider par une
étude sérieuse des œuvres que les saints Pères, les Docteurs de l'Eglise et les
plus illustres exégètes des temps passés ont consacrées à l'explication des
Saintes Lettres. Ceux-là, en effet, bien que leur érudition et leurs
connaissances linguistiques fussent moins poussées que celles des exégètes
modernes, excellent, en vertu du rôle que Dieu leur a attribué dans l'Eglise,
par un discernement tout suave des choses célestes et par une admirable
puissance d'esprit, grâce auxquels ils pénètrent plus avant dans les
profondeurs de la parole divine, et mettent en lumière tout ce qui peut servir
à illustrer la doctrine du Christ et à faire progresser la sainteté de la vie.
32. Il est, certes, regrettable que ces précieux trésors de l'antiquité
chrétienne soient si peu connus de maints écrivains de notre temps et que les historiens de l'exégèse n'aient pas encore
accompli tout ce qui semblerait nécessaire pour une étude méthodique et une
juste appréciation de cette matière si importante. Plaise au ciel que se lèvent
en grand nombre des travailleurs qui explorent avec zèle l'interprétation
catholique des Ecritures, auteurs et œuvres, et qui épuisent, pour ainsi dire,
les richesses presque immenses amassées par ces auteurs. Ils contribueront
ainsi à manifester toujours mieux avec quel soin ceux-là ont scruté et mis en
lumière la doctrine des Livres Saints et à obliger les exégètes contemporains à
s'inspirer de leur exemple, à chercher chez eux des arguments opportuns. Ainsi
se réalisera enfin l'heureuse et féconde union de la doctrine et de l'onction
des anciens avec l'érudition plus grande et l'art plus avancé des modernes ;
union qui produira des fruits nouveaux dans le champ des Lettres Divines,
lequel ne sera jamais ni suffisamment cultivé ni entièrement épuisé.
33. Désormais Nous avons de bonnes et justes raisons d'espérer que notre temps
lui aussi apportera sa contribution à une interprétation plus pénétrante et
plus exacte des Saintes Lettres. Car bien des points, en particulier parmi ceux
qui touchent à l'histoire, ont été expliqués à peine ou insuffisamment par les
exégètes des siècles écoulés, parce qu'il leur manquait presque toutes les
connaissances nécessaires pour les élucider. Combien il était difficile et
quasi impossible aux Pères mêmes de traiter certaines questions, Nous le
voyons, pour ne rien dire d'autre, aux efforts réitérés de beaucoup d'entre eux
pour interpréter les premiers chapitres de la Genèse, comme aux divers essais
tentés par saint Jérôme pour traduire les psaumes de façon à mettre clairement
en lumière leur sens littéral, c'est-à-dire celui que les mots mêmes expriment.
Il y a enfin d'autres livres ou textes sacrés dont les difficultés n'ont été
découvertes qu'à l'époque moderne, depuis qu'une meilleure connaissance de
l'antiquité a soulevé des questions nouvelles, faisant pénétrer d'une manière
plus appropriée dans le vif du sujet. C'est donc à tort que certains, ne
connaissant pas exactement les conditions actuelles de la science biblique,
prétendent que l'exégète catholique contemporain ne peut rien ajouter à ce qu'a
produit l'antiquité chrétienne, alors qu'au contraire notre temps a mis en
évidence tant de questions qui, en exigeant de nouvelles recherches et de
nouveaux contrôles, stimulent grandement à une étude énergique les exégètes
modernes.
34. Notre âge, en vérité,
qui soulève de nouvelles questions et de nouvelles difficultés, fournit aussi à l'exégète, grâce à Dieu, de nouvelles ressources et de nouveaux appuis. Sous ce
rapport, il paraît juste de faire une mention particulière de ce que les
théologiens catholiques, en suivant la doctrine des saints Pères, surtout celle
du Docteur angélique et commun, ont scruté et expliqué la nature et les effets
de l'inspiration biblique d'une façon plus appropriée et plus parfaite qu'on
n'avait coutume de le faire dans les siècles passés.
Partant, dans leurs recherches, du principe que l'hagiographe, en composant le
Livre Saint, est organon ou instrument de l'Esprit-Saint, mais instrument
vivant et doué de raison, ils remarquent à juste titre que, conduit par la
motion divine, il use cependant de ses facultés et de ses forces, de telle
manière que l'on peut facilement saisir dans le livre, composé par lui, "
son caractère particulier et, pour ainsi dire, ses traits et linéaments
personnels " (cf. BENOÎT XV, Encyclique Spiritus Paraclitus ;
Acta Ap. Sedis, XII [1920], p. 390 ; Ench. Bibl. n. 461). L'exégète doit donc
s'efforcer, avec le plus grand soin, sans rien négliger des lumières fournies
par les recherches récentes, de discerner quel fut le caractère particulier de
l'écrivain sacré et ses conditions de vie, l'époque à laquelle il a vécu, les
sources écrites ou orales qu'il a employées, enfin sa manière d'écrire. Ainsi
pourra-t-il bien mieux connaître qui a été l'hagiographe et ce qu'il a voulu
exprimer en écrivant. Il n'échappe, en effet, à personne que la loi suprême de
l'interprétation est de reconnaître et de définir ce que l'écrivain a voulu
dire, comme nous en avertit admirablement saint Athanase : " Ici, ainsi
qu'il convient de faire dans tous les autres passages de la Sainte Ecriture, il
faut observer à quelle occasion l'Apôtre a parlé, remarquer avec soin et
impartialité à qui et pourquoi il a écrit, de peur qu'en ignorant ces
circonstances ou les comprenant autrement, on ne s'écarte du véritable sens.
" (Contra Arianos, I, 54 ; P. G., XXXVI, col. 123.)
35. Or, dans les paroles et les écrits des anciens auteurs orientaux, souvent
le sens littéral n'apparaît pas avec autant d'évidence que chez les écrivains
de notre temps ; ce qu'ils ont voulu signifier par leurs paroles ne peut pas se
déterminer par les seules lois de la grammaire ou de la philologie, non plus
que par le seul contexte. Il faut absolument que l'exégète remonte en quelque
sorte par la pensée jusqu'à ces siècles reculés de l'Orient, afin que, s'aidant
des ressources de l'histoire, de l'archéologie, de l'ethnologie et des autres
sciences, il discerne et reconnaisse quels genres littéraires les auteurs de
cet âge antique ont voulu employer et ont réellement employés. Les Orientaux,
en effet, pour exprimer ce qu'ils avaient dans l'esprit, n'ont pas toujours usé
des formes et des manières de dire dont nous usons aujourd'hui, mais bien
plutôt de celles dont l'usage était reçu par les hommes de leur temps et de
leur pays. L'exégète ne peut pas déterminer a priori ce qu'elles furent ; il ne
le peut que par une étude attentive des littératures anciennes de l'Orient. Or,
dans ces dernières dizaines d'années, cette étude, poursuivie avec plus de soin
et de diligence qu'autrefois, a manifesté plus clairement quelles manières de
dire ont été employées dans ces temps anciens, soit dans les descriptions
poétiques, soit dans l'énoncé des lois et des normes de vie, soit enfin dans le
récit des faits et des événements de l'histoire.
36. Cette même étude a déjà établi avec clarté que le peuple d'Israël l'emporte
singulièrement sur les autres nations de l'Orient dans la manière d'écrire correctement l'histoire,
tant pour l'antiquité que pour la fidèle relation des événements ; prérogative
qui est due, sans doute, au charisme de l'inspiration divine et au but
particulier religieux de l'histoire biblique.
37. Néanmoins, personne, qui ait un juste concept de l'inspiration biblique, ne
s'étonnera de trouver chez les écrivains sacrés, comme chez tous les anciens,
certaines façons d'exposer et de raconter, certains idiotismes propres aux
langues sémitiques, des approximations, certaines manières hyperboliques de
parler, voire même parfois des paradoxes destinés à imprimer plus fermement les
choses dans l'esprit. En effet, des façons de parler dont le langage humain
avait coutume d'user pour exprimer la pensée chez les peuples anciens, en
particulier chez les Orientaux, aucune n'est étrangère aux Livres Saints,
pourvu toutefois que le genre employé ne répugne en rien à la sainteté ni à la
vérité de Dieu ; c'est ce que déjà le Docteur angélique a remarqué dans sa
sagacité, lorsqu'il dit : " Dans l'Ecriture, les choses divines nous sont
transmises selon le mode dont les hommes ont coutume d'user. " (Comment. ad
Hebr. cap. I, lectio 4.)
De même que le Verbe substantiel de Dieu s'est fait en tout semblable aux
hommes "hormis le péché" (Hebr. IV, 15), ainsi les paroles de Dieu,
exprimées en langue humaine, sont semblables en tout au langage humain, l'erreur exceptée. C'est là la sugkatabasiV , ou condescendance
de la divine Providence, que saint Chrysostome a déjà magnifiquement exaltée, affirmant à
plusieurs reprises qu'elle se trouve dans les Livres Saints. (Cf. p. ex.
In Gen. I, 4 [P. G., LIII, col. 34-35] ; In Gen. II, 21 [ib., col. 121] ; In
Gen. III,8 [ib., col. 135]; Hom. XV in Ioan. ad I, 18 [P. G., LIX, col. 97
sq.].)
38. Ainsi donc, pour bien répondre aux besoins actuels des études bibliques,
que l'exégète catholique, en exposant l'Ecriture Sainte, en prouvant et
défendant son absolue inerrance, use prudemment de cette ressource ; qu'il
recherche comment la manière de parler ou le genre littéraire, employé par
l'hagiographe, peut amener à la vraie et exacte interprétation, et qu'il se
persuade ne pouvoir négliger cette partie de sa tâche sans un grand détriment
de l'exégèse catholique. Souvent, en effet - pour Nous en tenir là, - lorsque
certains se plaisent à objecter que les auteurs sacrés se sont écartés de la
fidélité historique ou qu'ils ont rapporté quelque chose avec peu d'exactitude,
on constate qu'il s'agit seulement de manières de dire ou de raconter
habituelles aux anciens, dont les hommes usaient couramment dans leurs
relations mutuelles, et qu'on employait en fait licitement et communément.
L'équité requiert donc, lorsqu'on rencontre ces expressions dans le langage
divin, qui s'exprime au profit des hommes en termes humains, qu'on ne les taxe
pas plus d'erreur que lorsqu'on les rencontre dans l'usage quotidien de la vie.
Grâce à la connaissance et à la juste appréciation des leçons et usages de
parler et d'écrire des anciens, bien des objections, soulevées contre la vérité
et la valeur historiques des Lettres Divines, pourront être résolues. En outre,
cette étude conduira d'une façon non moins appropriée à un discernement plus
complet et plus lumineux de la pensée de l'Auteur Sacré.
39. Ceux donc qui, parmi nous, s'adonnent aux études bibliques, doivent
soigneusement faire attention à ce point et ne rien négliger de ce qu'ont
apporté de nouveau l'archéologie, l'histoire de l'antiquité et la science des
lettres anciennes, rien de ce qui est apte à mieux faire connaître la mentalité
des écrivains anciens, leur manière de raisonner, de raconter et d'écrire,
leurs formules et leur technique. En cet ordre de choses les laïques
catholiques, qu'ils le remarquent bien, ne rendront pas seulement service aux
sciences profanes, mais mériteront encore beaucoup de la religion chrétienne,
s'ils se livrent avec toute l'application et tout le zèle possible à
l'exploration et à l'investigation de l'antiquité, et s'ils contribuent dans la
mesure de leurs forces à résoudre les questions de ce genre, demeurées
jusqu'ici moins claires et moins manifestes. Toute connaissance humaine, en
effet, même non sacrée, ayant une dignité et une excellence quasi innée, en
tant qu'elle est une participation de la connaissance infinie de Dieu, reçoit
une nouvelle et plus haute dignité et comme une consécration, quand elle
s'emploie à mettre les choses divines en une plus vive lumière.
40. Par le progrès, dont Nous avons parlé plus haut, de l'exploration des
antiquités orientales, par l'étude plus approfondie des textes originaux, comme aussi par une connaissance
plus étendue et plus minutieuse des langues bibliques et orientales en général, il est arrivé
heureusement, avec l'aide de Dieu, que, maintes questions soulevées au temps de
Notre Prédécesseur d'immortelle mémoire Léon XIII, par des critiques étrangers
ou même opposés à l'Eglise, contre l'authenticité des Livres Sacrés, leur
antiquité, intégrité et vérité historique, ne présentent plus de difficultés
aujourd'hui et sont résolues.
Les exégètes catholiques, usant correctement de ces mêmes armes d'ordre
scientifique dont abusaient trop souvent nos adversaires, ont proposé des
interprétations qui, tout en s'accordant avec l'enseignement catholique et les
sentences traditionnelles, paraissent en même temps répondre aux difficultés
soulevées par les nouvelles explorations et les nouvelles découvertes, ou à
celles dont l'antiquité a laissé à notre temps la solution. D'où il est résulté
que la confiance dans l'autorité de la Bible et dans sa valeur historique,
ébranlée jusqu'à un certain point auprès de quelques-uns par tant d'attaques,
est aujourd'hui complètement rétablie chez les catholiques ; bien plus, il ne
manque pas d'écrivains même non catholiques, qui, grâce à des recherches
entreprises avec calme et sans préjugés, ont été amenés à rejeter les opinions
des modernes et à revenir, au moins ici ou là, aux sentences plus anciennes. Ce
changement est dû, en grande partie, au labeur infatigable par lequel les
commentateurs catholiques des Saintes Lettres, sans se laisser effrayer par les
difficultés et les obstacles de tout genre, se sont employés de toutes leurs
forces à utiliser tout ce que les recherches actuelles des érudits, soit en
archéologie, soit en histoire ou en philologie, ont apporté pour résoudre les
questions nouvelles.
41. Personne, toutefois,
ne doit s'étonner qu'on n'ait pas encore tiré au clair ni résolu toutes les
difficultés et qu'il y ait encore aujourd'hui de graves problèmes qui
préoccupent sérieusement les exégètes catholiques. Il ne faut pas, pour autant,
perdre courage, ni oublier que dans les disciplines humaines il ne peut en être
autrement que dans la nature, où ce qui commence croît peu à peu et où les
fruits ne se recueillent qu'après de longs travaux. C'est ainsi que des
controverses, laissées sans solution et en suspens dans les temps passés, ont
été enfin débrouillées en notre temps, grâce au progrès des études. On peut
donc espérer que celles-là aussi, qui aujourd'hui paraissent les plus
compliquées et les plus ardues, s'ouvriront enfin un jour, grâce à un effort
constant, à la pleine lumière.
Que si une solution désirée tarde longtemps et ne nous sourit pas à nous, mais
que peut-être une heureuse issue ne doive être obtenue que par nos successeurs,
personne ne doit le trouver mauvais ; car il est juste que s'applique aussi à
nous l'avis donné par les Pères pour leurs temps, et en particulier par saint
Augustin (cf. S. AUG., Epist. CXLIX ad Paulinum, n. 34 [P. L., XXXIII, col.
644] ; De diversis quaestionibus, q. LIII, n. 2 [ib., XL, col. 36] ; Enarr. in
Ps., CXLVI, n. 12 [ib., XXXVII, col. 1907] : que Dieu a parsemé à dessein de
difficultés les Livres Saints qu'il a inspirés lui-même, afin de nous exciter à
les lire et à les scruter avec d'autant plus d'attention et pour nous exercer à
l'humilité par la constatation salutaire de la capacité limitée de notre
intelligence. Il n'y aurait donc rien d'étonnant si l'une ou l'autre question
devait rester toujours sans réponse absolument adéquate, puisqu'il s'agit
parfois de choses obscures, très éloignées de notre temps et de notre
expérience, et puisque l'exégèse, elle aussi, comme toutes les sciences et les
plus importantes, peut avoir ses secrets, inaccessibles à nos intelligences et
revêches à tout effort humain.
42. Même dans ces conditions ; cependant, l'exégète catholique, poussé par un
amour de sa science, actif et courageux, sincèrement dévoué à notre Mère la sainte Eglise, ne doit,
en aucune façon, se défendre d'aborder, et à plusieurs reprises, les questions difficiles qui n'ont
pas été résolues jusqu'ici, non seulement pour repousser les objections des
adversaires, mais encore pour tenter de leur trouver une solide explication, en
accord parfait avec la doctrine de l'Eglise, spécialement avec celle de
l'inerrance biblique, et capable en même temps de satisfaire pleinement aux
conclusions certaines des sciences profanes.
Les efforts de ces vaillants ouvriers dans la vigne du Seigneur méritent d'être
jugés non seulement avec équité et justice, mais encore avec une parfaite
charité ; que tous les autres fils de l'Eglise s'en souviennent. Ceux-ci
doivent se garder de ce zèle tout autre que prudent, qui estime devoir attaquer
ou tenir en suspicion tout ce qui est nouveau. Qu'ils aient avant tout présent,
que, dans les règles et les lois portées par l'Eglise, il s'agit de la foi et
des mœurs, tandis que dans l'immense matière contenue dans les Livres Saints,
livres de la Loi ou livres historiques, sapientiaux et prophétiques, il y a
bien peu de textes dont le sens ait été défini par l'autorité de l'Eglise, et
il n'y en a pas davantage sur lesquels règne le consentement unanime des Pères.
Il reste donc beaucoup de points, et d'aucuns très importants, dans la
discussion et l'explication desquels la pénétration et le talent des exégètes
catholiques peuvent et doivent avoir libre cours, afin que chacun contribue
pour sa part et d'après ses moyens à l'utilité commune, au progrès croissant de
la doctrine sacrée, à la défense et à l'honneur de l'Eglise. Cette vraie
liberté des enfants de Dieu, qui, gardant fidèlement la doctrine de l'Eglise,
embrasse avec reconnaissance comme un don de Dieu et met à profit tout l'apport
des sciences ; cette liberté, secondée et soutenue par la confiance de tous,
est la condition et la source de tout réel succès et de tout solide progrès
dans la science catholique, comme nous en avertit excellemment Notre
Prédécesseur d'heureuse mémoire Léon XIII, lorsqu'il dit : " Si l'on ne
sauvegarde pas l'union des esprits et le respect des principes, il n'y aura pas
à espérer qu'une multitude de travaux variés fasse réaliser à cette science de
notables progrès. " (Litt. apost. Vigilantiae : LEONIS XIII
Acta, XIII, p.237 ; Ench. Bibl. n. 136.)
43. Considérant les immenses efforts soutenus par l'exégèse catholique pendant
près de deux mille ans, pour comprendre toujours plus profondément et plus
parfaitement la parole divine communiquée aux hommes par les Saintes Lettres et
pour l'aimer plus ardemment, on se persuadera aisément que c'est un grave
devoir pour les fidèles, et en particulier pour les prêtres, d'user abondamment
et saintement de ce trésor accumulé pendant tant de siècles par les génies les
plus élevés. Les Livres Saints, en effet, Dieu ne les a pas accordés aux hommes
pour satisfaire leur curiosité ou leur fournir des sujets d'étude et de
recherche, mais, comme le remarque l'Apôtre pour que ces divines paroles
puissent nous " donner la sagesse qui conduit au salut par la foi en
Jésus-Christ ", et " en vue de rendre l'homme de Dieu parfait, apte à
toute bonne œuvre " (cf. II Tim. III, 15, 17). Que les prêtres donc,
à qui est confié le soin de procurer aux fidèles le salut éternel, après avoir
scruté par une étude diligente les pages sacrées et se les être assimilées par
la prière et la méditation, aient à cœur d'expliquer les célestes richesses de
la parole divine dans leurs sermons, leurs homélies, leurs exhortations ;
qu'ils confirment la doctrine chrétienne par des maximes tirées des Livres
Saints ; qu'ils l'illustrent par les merveilleux exemples de l'Histoire Sainte,
et nommément par ceux de l'Evangile du Christ, Notre-Seigneur, évitant avec un
soin attentif les accommodations subjectives, arbitraires et cherchées trop
loin, qui sont non un usage, mais un abus de la parole divine ; qu'ils exposent
tout cela avec tant d'éloquence, de netteté et de clarté, que les fidèles ne
soient pas seulement mus et excités à y conformer exactement leur vie, mais
encore conçoivent un souverain respect envers l'Ecriture sacrée.
44. Ce respect, les évêques s'attacheront à l'accroître toujours davantage et à
le rendre parfait chez les fidèles qui leur sont confiés, en encourageant
toutes les initiatives entreprises par des apôtres zélés dans le but louable
d'exciter et d'entretenir, parmi les catholiques, la connaissance et l'amour
des Livres Saints. Qu'ils favorisent donc et qu'ils soutiennent ces pieuses
associations, qui se proposent de répandre parmi les fidèles des exemplaires
des Saintes Lettres, surtout des Evangiles, et qui veillent à ce que la pieuse
lecture s'en fasse tous les jours dans les familles chrétiennes ; qu'ils
recommandent instamment par la parole et par l'usage, là où les lois
liturgiques le permettent, les traductions de l'Ecriture Sainte, approuvées par
l'autorité ecclésiastique ; qu'ils tiennent eux-mêmes ou fassent tenir par des
orateurs sacrés particulièrement compétents des leçons ou conférences publiques
sur des questions bibliques. Que tous les ministres du sanctuaire soutiennent,
dans la mesure de leurs forces, et divulguent opportunément, parmi les
différents groupes et rangs de leur troupeau, les périodiques qui se publient
d'une manière si louable et si utile, dans les diverses parties du globe, soit
pour traiter et exposer les questions bibliques selon la méthode scientifique,
soit pour adapter les fruits de ces recherches au ministère sacré ou aux
besoins des fidèles. Que les ministres du sanctuaire en soient bien convaincus
: toutes ces initiatives et les autres du même genre, que le zèle apostolique
et un sincère amour de la parole divine trouveront appropriées à ce sublime
dessein leur seront d'un secours efficace dans le ministère des âmes.
45. Mais il ne peut échapper à personne que tout cela ne peut être
convenablement effectué par les prêtres, si eux-mêmes, pendant leur séjour au Séminaire, n'ont pas reçu un amour
actif et durable des Saintes Écritures. C'est pourquoi les évêques, à qui incombe la direction
paternelle de leurs Séminaires, doivent veiller avec soin à ce que, en ce
domaine aussi, rien ne soit omis qui puisse contribuer à cette fin. Que les
professeurs d'Ecriture Sainte organisent tout le cours biblique de telle
manière que les jeunes gens destinés au sacerdoce et au ministère de la parole
divine soient instruits de cette connaissance des Saintes Lettres et pénétrés
de cet amour envers elles, sans lesquels l'apostolat ne peut guère porter des
fruits abondants. Il faut donc que leur exégèse fasse ressortir avant tout le
contenu théologique, en évitant les discussions superflues, et en omettant tout
ce qui est pâture de curiosité plutôt que source de doctrine véritable et
stimulant de solide piété. Que les professeurs exposent le sens littéral et
surtout le sens théologique, d'une manière si solide, qu'ils l'expliquent si
pertinemment, qu'ils l'inculquent avec tant de chaleur, qu'il advienne à leurs
élèves ce qui arriva aux disciples de Jésus-Christ allant à Emmaüs, lorsqu'ils
s'écrièrent après avoir entendu les paroles du Maître : " Notre cœur
n'était-il pas tout brûlant au dedans de nous, lorsqu'Il nous découvrait les
Ecritures ? " (Luc. XXIV, 32.) Qu'ainsi les Lettres Divines deviennent
pour les futurs prêtres de l'Eglise une source pure et permanente pour leur
propre vie spirituelle, un aliment et une force pour la tâche sacrée de la
prédication qu'ils vont assumer. Quand les professeurs de cette matière importante, dans les Séminaires, auront atteint ce but, qu'ils se
persuadent avec joie qu'ils ont grandement contribué au salut des âmes, au progrès de la cause catholique, à
l'honneur et à la gloire de Dieu, et qu'ils ont accompli une œuvre intimement
liée aux devoirs de l'apostolat.
46. Ce que Nous venons de dire, Vénérables Frères et chers Fils, nécessaire en
tout temps, l'est certainement beaucoup plus en ces jours malheureux, où presque tous les peuples
et nations sont plongés dans un océan de calamités, tandis qu'une guerre
affreuse accumule ruine sur ruine, carnage sur carnage, tandis que, par le fait
des haines impitoyables des peuples excités les uns contre les autres, Nous
voyons, avec une suprême douleur, s'éteindre dans beaucoup d'hommes non
seulement le sens de la modération chrétienne et de la charité, mais même celui
de l'humanité. Qui peut porter remède à ces mortelles blessures de la société
humaine, sinon Celui à qui le Prince des apôtres, plein d'amour et de
confiance, adressa ces paroles : " Seigneur, à qui irions-nous ? Vous avez
les paroles de la vie éternelle. " (Ioan. VI, 69.) A notre Rédempteur très
miséricordieux il nous faut donc, de toutes nos forces, ramener tous les hommes
: il est le consolateur divin des affligés ; il est Celui qui enseigne à tous -
qu'ils tiennent en main l'autorité publique ou que leur incombe le devoir de
l'obéissance et de la soumission - la probité digne de ce nom, la justice
intègre, la charité généreuse ; il est enfin, et lui seul, Celui qui peut être
le ferme fondement et le soutien de la paix et de la tranquillité : " Car
personne ne peut poser un autre fondement que Celui qui est déjà posé, savoir
Jésus-Christ. " (I Cor. III, 11.)
47. Or, ce Christ, auteur de notre salut, les hommes le connaîtront d'autant
plus parfaitement, l'aimeront d'autant plus ardemment, l'imiteront d'autant
plus fidèlement qu'ils seront poussés avec plus de zèle à la connaissance et à
la méditation des Saintes Lettres, en particulier du Nouveau Testament. Car,
comme le dit saint Jérôme, le Docteur de Stridon : " L'ignorance des
Ecritures est l'ignorance du Christ " (S. JÉRÔME, In Isaiam, prologue
; P. L. XXIV, col. 17), et " s'il y a quelque chose qui tienne l'homme
sage en cette vie et le persuade, au milieu des souffrances et des tourments de
ce monde, de garder l'égalité d'âme, j'estime que c'est en tout premier lieu la
méditation et la science des Ecritures " (Id. in Ephesios, prologue ;
P. L., XXVI, col. 439). C'est ici que tous ceux qui sont fatigués et opprimés
par l'adversité et l'affliction puiseront les véritables consolations et la
vertu divine de souffrir et d'endurer ; ici - à savoir dans les Saints
Evangiles - le Christ est présent pour tous, exemple suprême et parfait de
justice, de charité et de miséricorde ; ici s'ouvrent pour le genre humain,
déchiré et inquiet, les sources de cette grâce divine sans laquelle peuples et
conducteurs de peuples ne pourront établir ou consolider ni l'ordre public ni
la concorde des esprits. C'est là, enfin, que tous apprendront à connaître ce
Christ, " qui est le chef de toute principauté et de toute puissance
" (Col. II, 10) et " qui, de par Dieu, a été fait pour nous sagesse,
et justice, et sanctification, et rédemption " (I Cor. I, 30).
48. Après avoir exposé et recommandé les moyens requis pour adapter les études
bibliques aux besoins de l'heure, il Nous reste, Vénérables Frères et chers
Fils, à féliciter avec une paternelle bienveillance tous ceux qui cultivent les
études bibliques et qui, en fils dévoués de l'Eglise, suivent fidèlement sa
doctrine et ses directives, de ce qu'ils ont été élus et appelés à une tâche
aussi noble. A ces félicitations, Nous voulons ajouter Nos encouragements afin
qu'ils poursuivent de tout leur zèle, avec tout leur soin et avec une énergie
toujours nouvelle, l'œuvre heureusement entreprise. Noble tâche, avons-Nous
dit, car qu'y a-t-il de plus sublime que de scruter, d'expliquer, de proposer
aux fidèles, de défendre contre les infidèles, la parole même de Dieu, donnée
aux hommes sous l'inspiration du Saint-Esprit ? L'esprit lui-même de l'exégète
se nourrit de cet aliment spirituel et en profite " pour le renouvellement
de la foi, pour la consolation de l'espérance, pour l'exhortation de la charité
" (cf. S. AUG., Contra Faustum, XIII, 18 ; P. L., XLII, col. 294
; C. S. E. L. XXV, p. 400). " Vivre au milieu de ces choses, les méditer,
ne connaître ni ne chercher rien d'autre, cela ne vous paraît-il pas dès
ici-bas comme le paradis sur terre ? " (S. JÉRÔME, Ep. LIII, 10 ; P.
L., XXII, col. 549 ; C. S. E. L. LIV, p. 463.)
Que les âmes des fidèles se nourrissent aussi du même aliment, qu'elles y
puisent la connaissance et l'amour de Dieu, le progrès spirituel et la félicité.
Que de tout leur cœur les commentateurs de la parole divine se donnent à ce
saint commerce. "Qu'ils prient pour comprendre." (S. AUG., De
doctr. christ., III, 56 ; P. L., XXXIV, col. 89.) Qu'ils travaillent pour
pénétrer chaque jour plus profondément dans les secrets des pages sacrées ;
qu'ils enseignent et qu'ils prêchent pour ouvrir aussi aux autres les trésors
de la parole de Dieu. Ce qu'aux siècles révolus les illustres interprètes de la
Sainte Ecriture ont réalisé avec tant de fruit, que les modernes s'efforcent de
l'imiter autant qu'ils le peuvent, en sorte que, comme aux temps passés, ainsi
à l'heure actuelle l'Eglise ait des docteurs éminents dans l'exposition des
Lettres Divines, et que les fidèles, grâce à leur peine et à leur travail,
reçoivent des Saintes Écritures pleine lumière, exhortation, allégresse. Dans
cette tâche, certes ardue et lourde, qu'ils aient eux aussi " pour
consolation les Saints Livres " (I Macch. XII, 9) ; qu'ils se
souviennent de la récompense qui les attend, puisque " ceux qui auront été
intelligents brilleront comme la splendeur du firmament, et ceux qui en auront
conduit beaucoup à la justice seront comme les étoiles, éternellement et sans
fin " (Dan. XII, 3).
Et maintenant, tandis que Nous souhaitons vivement à tous les fils de l'Eglise,
et nommément aux professeurs des sciences bibliques, au jeune clergé et aux orateurs sacrés,
que, méditant sans relâche la parole de Dieu, ils goûtent combien l'esprit du
Seigneur est suave et bon (cf. Sap. XII, 1), comme gage des faveurs
célestes, en témoignage de Notre paternelle bienveillance, à vous tous et à
chacun d'entre vous, Vénérables Frères et chers Fils, Nous accordons, très
affectueusement dans le Seigneur, la Bénédiction apostolique.
Donné à Rome, près Saint-Pierre, le 30 septembre, en la fête de saint Jérôme,
le plus grand des Docteurs dans l'exposition des Saintes Écritures, l'année
1943, cinquième de Notre Pontificat.
© Copyright - Libreria
Editrice Vaticana
Luca
da Leida (1494–1533), San Girolamo, 1521, Black chalk with
finely hatched brushwork and blue ground, Ashmolean
Museum
DIVINO AFFLANTE SPIRITU
Inspired by the Divine
Spirit, the Sacred Writers composed those books, which God, in His paternal
charity towards the human race, deigned to bestow on them in order "to
teach, to reprove, to correct, to instruct in justice: that the man of God may
be perfect, furnished to every good work."[1] This heaven-sent treasure
Holy Church considers as the most precious source of doctrine on faith and
morals. No wonder herefore that, as she received it intact from the hands of
the Apostles, so she kept it with all care, defended it from every false and
perverse interpretation and used it diligently as an instrument for securing
the eternal salvation of souls, as almost countless documents in every age
strikingly bear witness. In more recent times, however, since the divine origin
and the correct interpretation of the Sacred Writings have been very specially
called in question, the Church has with even greater zeal and care undertaken
their defense and protection. The sacred Council of Trent ordained by solemn
decree that "the entire books with all their parts, as they have been wont
to be read in the Catholic Church and are contained in the old vulgate Latin
edition, are to be held sacred and canonical."[2] In our own time the
Vatican Council, with the object of condemning false doctrines regarding
inspiration, declared that these same books were to be regarded by the Church
as sacred and canonical "not because, having been composed by human
industry, they were afterwards approved by her authority, nor merely because
they contain revelation without error, but because, having been written under
the inspiration of the Holy Spirit, they have God for their author, and as such
were handed down to the Church herself."[3] When, subsequently, some
Catholic writers, in spite of this solemn definition of Catholic doctrine, by
which such divine authority is claimed for the "entire books with all
their parts" as to secure freedom from any error whatsoever, ventured to
restrict the truth of Sacred Scripture solely to matters of faith and morals,
and to regard other matters, whether in the domain of physical science or
history, as "obiter dicta" and - as they contended - in no wise
connected with faith, Our Predecessor of immortal memory, Leo XIII in the
Encyclical Letter Providentissimus Deus, published on November 18 in the
year 1893, justly and rightly condemned these errors and safe-guarded the
studies of the Divine Books by most wise precepts and rules.
2. Since then it is
fitting that We should commemorate the fiftieth anniversary of the publication
of this Encyclical Letter, which is considered the supreme guide in biblical
studies, We, moved by that solicitude for sacred studies, which We manifested
from the very beginning of Our Pontificate,[4] have considered that this may
most opportunely be done by ratifying and inculcating all that was wisely laid
down by Our Predecessor and ordained by His Successors for the consolidating
and perfecting of the work, and by pointing out what seems necessary in the
present day, in order to incite ever more earnestly all those sons of the
Church who devote themselves to these studies, to so necessary and so
praiseworthy an enterprise.
3. The first and greatest
care of Leo XIII was to set forth the teaching on the truth of the Sacred Books
and to defend it from attack. Hence with grave words did he proclaim that there
is no error whatsoever if the sacred writer, speaking of things of the physical
order "went by what sensibly appeared" as the Angelic Doctor says,[5]
speaking either "in figurative language, or in terms which were commonly
used at the time, and which in many instances are in daily use at this day,
even among the most eminent men of science." For "the sacred writers,
or to speak more accurately - the words are St. Augustine's - [6] the Holy
Spirit, Who spoke by them, did not intend to teach men these things - that is
the essential nature of the things of the universe - things in no way
profitable to salvation"; which principle "will apply to cognate
sciences, and especially to history,"[7] that is, by refuting, "in a
somewhat similar way the fallacies of the adversaries and defending the
historical truth of Sacred Scripture from their attacks."[8] Nor is the
sacred writer to be taxed with error, if "copyists have made mistakes in
the text of the Bible," or, "if the real meaning of a passage remains
ambiguous." Finally it is absolutely wrong and forbidden "either to
narrow inspiration to certain passages of Holy Scripture, or to admit that the
sacred writer has erred," since divine inspiration "not only is
essentially incompatible with error but excludes and rejects it as absolutely
and necessarily as it is impossible that God Himself, the supreme Truth, can
utter that which is not true. This is the ancient and constant faith of the
Church."[9]
4. This teaching, which
Our Predecessor Leo XIII set forth with such solemnity, We also proclaim with
Our authority and We urge all to adhere to it religiously. No less earnestly do
We inculcate obedience at the present day to the counsels and exhortations
which he, in his day, so wisely enjoined. For whereas there arose new and
serious difficulties and questions, from the wide-spread prejudices of
rationalism and more especially from the discovery and investigation of the
antiquities of the East, this same Our Predecessor, moved by zeal of the
apostolic office, not only that such an excellent source of Catholic revelation
might be more securely and abundantly available to the advantage of the Christian
flock, but also that he might not suffer it to be in any way tainted, wished
and most earnestly desired "to see an increase in the number of the
approved and persevering laborers in the cause of Holy Scripture; and more
especially that those whom Divine Grace has called to Holy Orders, should
day-by-day, as their state demands, display greater diligence and industry in
reading, meditating and explaining it."[10]
5. Wherefore the same
Pontiff, as he had already praised and approved the school for biblical studies,
founded at St. Stephen's, Jerusalem, by the Master General of the Sacred Order
of Preachers - from which, to use his own words, "biblical science itself
had received no small advantage, while giving promise of more"[11] - so in
the last year of his life he provided yet another way, by which these same
studies, so warmly commended in the Encyclical Letter Providentissimus
Deus, might daily make greater progress and be pursued with the greatest
possible security. By the Apostolic Letter Vigilantiae, published on
October 30 in the year 1902, he founded a Council or Commission, as it is
called, of eminent men, "whose duty it would be to procure by every means
that the sacred texts may receive everywhere among us that more thorough
exposition which the times demand, and be kept safe not only from every breath
of error, but also from all inconsiderate opinions."[12] Following the
example of Our Predecessors, We also have effectively confirmed and amplified
this Council using its good offices, as often before, to remind commentators of
the Sacred Books of those safe rules of Catholic exegesis, which have been
handed down by the Holy Fathers and Doctors of the Church, as well as by the
Sovereign Pontiffs themselves.[13]
6. It may not be out of
place here to recall gratefully the principal and more useful contributions
made successively by Our Predecessors toward this same end, which contributions
may be considered as the complement or fruit of the movement so happily
initiated by Leo XIII. And first of all Pius X, wishing "to provide a sure
way for the preparation of a copious supply of teachers, who, commended by the
seriousness and the integrity of their doctrine, might explain the Sacred Books
in Catholic schools . . ." instituted "the academic degrees of licentiate
and doctorate in Sacred Scripture . . .; to be conferred by the Biblical
Commission";[14] he later enacted a law "concerning the method of
Scripture studies to be followed in Clerical Seminaries" with this end in
view, viz.: that students of the sacred sciences "not only should
themselves fully understand the power, purpose and teaching of the Bible, but
should also be equipped to engage in the ministry of the Divine Word with
elegance and ability and repel attacks against the divinely inspired books";[15]
finally "in order that a center of higher biblical studies might be
established in Rome, which in the best way possible might promote the study of
the Bible and all cognate sciences in accordance with the mind of the Catholic
Church" he founded the Pontifical Biblical Institute, entrusted to the
care of the illustrious Society of Jesus, which he wished endowed "with a
superior professorial staff and every facility for biblical research"; he
prescribed its laws and rules, professing to follow in this the "salutary
and fruitful project" of Leo XIII.[16]
7. All this in fine Our
immediate Predecessor of happy memory Pius XI brought to perfection, laying
down among other things "that no one should be appointed professor of
Sacred Scripture in any Seminary, unless, having completed a special course of
biblical studies, he had in due form obtained the academic degrees before the
Biblical Commission or the Biblical Institute." He wished that these
degrees should have the same rights and the same effects as the degrees duly
conferred in Sacred Theology or Canon Law; likewise he decreed that no one
should receive "a benefice having attached the canonical obligation of
expounding the Sacred Scripture to the people, unless, among other things, he
had obtained the licentiate or doctorate in biblical science." And having
at the same time urged the Superiors General of the Regular Orders and of the
religious Congregations, as well as the Bishops of the Catholic world, to send
the more suitable of their students to frequent the schools of the Biblical
Institute and obtain there the academical degrees, he confirmed these
exhortations by his own example, appointing out of his bounty an annual sum for
this very purpose.[17]
8. Seeing that, in the
year 1907, with the benign approval of Pius X of happy memory, "to the
Benedictine monks had been committed the task of preparing the investigations
and studies on which might be based a new edition of the Latin version of the
Scripture, commonly called the Vulgate,[18] the same Pontiff, Pius XI, wishing
to consolidate more firmly and securely this "laborious and arduous
enterprise," which demands considerable time and great expense, founded in
Rome and lavishly endowed with a library and other means of research, the monastery
of St. Jerome, to be devoted exclusively to this work.[19]
9. Nor should We fail to
mention here how earnestly these same Our Predecessors, when the opportunity
occurred, recommended the study or preaching or in fine the pious reading and
meditation on the Sacred Scriptures. Pius X most heartily commended the society
of St. Jerome, which strives to promote among the faithful - and to facilitate
with all its power - the truly praiseworthy custom of reading and meditating on
the holy Gospels; he exhorted them to persevere in the enterprise they had
begun, proclaiming it "a most useful undertaking, as well as most suited
to the times," seeing that it helps in no small way "to dissipate the
idea that the Church is opposed to or in any way impedes the reading of the Scriptures
in the vernacular."[20] And Benedict XV, on the occasion of the fifteenth
centenary of the death of St. Jerome, the greatest Doctor of the Sacred
Scriptures, after having most solemnly inculcated the precepts and examples of
the same Doctor, as well as the principles and rules laid down by Leo XIII and
by himself, and having recommended other things highly opportune and never to
be forgotten in this connection, exhorted "all the children of the Church,
especially clerics, to reverence the Holy Scripture, to read it piously and
meditate it constantly"; he reminded them "that in these pages is to
be sought that food, by which the spiritual life is nourished unto
perfection," and "that the chief use of Scripture pertains to the holy
and fruitful exercise of the ministry of preaching"; he likewise once
again expressed his warm approval of the work of the society called after St.
Jerome himself, by means of which the Gospels and Acts of the Apostles are
being so widely diffused, "that there is no Christian family any more
without them and that all are accustomed to read and meditate them
daily."[21]
10. But it is right and
pleasing to confess openly that it is not only by reason of these initiatives,
precepts and exhortations of Our Predecessors that the knowledge and use of the
Sacred Scriptures have made great progress among Catholics; for this is also
due to the works and labors of all those who diligently cooperated with them,
both by meditating, investigating and writing, as well as by teaching and preaching
and by translating and propagating the Sacred Books. For from the schools in
which are fostered higher studies in theological and biblical science, and
especially from Our Pontifical Biblical Institute, there have already come
forth, and daily continue to come forth, many students of Holy Scripture who,
inspired with an intense love for the Sacred Books, imbue the younger clergy
with this same ardent zeal and assiduously impart to them the doctrine they
themselves have acquired. Many of them also, by the written word, have promoted
and do still promote, far and wide, the study of the Bible; as when they edit
the sacred text corrected in accordance with the rules of textual criticism or
expound, explain, and translate it into the vernacular; or when they propose it
to the faithful for their pious reading and meditation; or finally when they
cultivate and seek the aid of profane sciences which are useful for the
interpretation of the Scriptures. From these therefore and from other
initiatives which daily become more wide-spread and vigorous, as, for example,
biblical societies, congresses, libraries, associations for meditation on the
Gospels, We firmly hope that in the future reverence for, as well as the use
and knowledge of, the Sacred Scriptures will everywhere more and more increase
for the good of souls, provided the method of biblical studies laid down by Leo
XIII, explained more clearly and perfectly by his Successors, and by Us
confirmed and amplified - which indeed is the only safe way and proved by
experience - be more firmly, eagerly and faithfully accepted by all, regardless
of the difficulties which, as in all human affairs, so in this most excellent
work will never be wanting.
11. There is no one who
cannot easily perceive that the conditions of biblical studies and their
subsidiary sciences have greatly changed within the last fifty years. For,
apart from anything else, when Our Predecessor published the Encyclical
Letter Providentissimus Deus, hardly a single place in Palestine had begun
to be explored by means of relevant excavations. Now, however, this kind of
investigation is much more frequent and, since more precise methods and
technical skill have been developed in the course of actual experience, it
gives us information at once more abundant and more accurate. How much light
has been derived from these explorations for the more correct and fuller
understanding of the Sacred Books all experts know, as well as all those who
devote themselves to these studies. The value of these excavations is enhanced
by the discovery from time to time of written documents, which help much
towards the knowledge of the languages, letters, events, customs, and forms of
worship of most ancient times. And of no less importance is papyri which have
contributed so much to the knowledge of the discovery and investigation, so
frequent in our times, of letters and institutions, both public and private,
especially of the time of Our Savior.
12. Moreover ancient
codices of the Sacred Books have been found and edited with discerning
thoroughness; the exegesis of the Fathers of the Church has been more widely
and thoroughly examined; in fine the manner of speaking, relating and writing
in use among the ancients is made clear by innumerable examples. All these
advantages which, not without a special design of Divine Providence, our age
has acquired, are as it were an invitation and inducement to interpreters of
the Sacred Literature to make diligent use of this light, so abundantly given,
to penetrate more deeply, explain more clearly and expound more lucidly the
Divine Oracles. If, with the greatest satisfaction of mind, We perceive that
these same interpreters have resolutely answered and still continue to answer
this call, this is certainly not the last or least of the fruits of the
Encyclical Letter Providentissimus Deus, by which Our Predecessor Leo
XIII, foreseeing as it were this new development of biblical studies, summoned
Catholic exegetes to labor and wisely defined the direction and the method to
be followed in that labor.
13. We also, by this
Encyclical Letter, desire to insure that the work may not only proceed without
interruption, but may also daily become more perfect and fruitful; and to that
end We are specially intent on pointing out to all what yet remains to be done,
with what spirit the Catholic exegete should undertake, at the present day, so
great and noble a work, and to give new incentive and fresh courage to the
laborers who toil so strenuously in the vineyard of the Lord.
14. The Fathers of the Church
in their time, especially Augustine, warmly recommended to the Catholic
scholar, who undertook the investigation and explanation of the Sacred
Scriptures, the study of the ancient languages and recourse to the original
texts.[22] However, such was the state of letters in those times, that not many
- and these few but imperfectly - knew the Hebrew language. In the middle ages,
when Scholastic Theology was at the height of its vigor, the knowledge of even
the Greek language had long since become so rare in the West, that even the
greatest Doctors of that time, in their exposition of the Sacred Text, had
recourse only to the Latin version, known as the Vulgate.
15. On the contrary in
this our time, not only the Greek language, which since the humanistic renaissance
has been, as it were, restored to new life, is familiar to almost all students
of antiquity and letters, but the knowledge of Hebrew also and of their
oriental languages has spread far and wide among literary men. Moreover there
are now such abundant aids to the study of these languages that the biblical
scholar, who by neglecting them would deprive himself of access to the original
texts, could in no wise escape the stigma of levity and sloth. For it is the
duty of the exegete to lay hold, so to speak, with the greatest care and
reverence of the very least expressions which, under the inspiration of the
Divine Spirit, have flowed from the pen of the sacred writer, so as to arrive
at a deeper and fuller knowledge of his meaning.
16. Wherefore let him
diligently apply himself so as to acquire daily a greater facility in biblical
as well as in other oriental languages and to support his interpretation by the
aids which all branches of philology supply. This indeed St. Jerome strove
earnestly to achieve, as far as the science of his time permitted; to this also
aspired with untiring zeal and no small fruit not a few of the great exegetes
of the sixteenth and seventeenth centuries, although the knowledge of languages
then was much less than at the present day. In like manner therefore ought we
to explain the original text which, having been written by the inspired author
himself, has more authority and greater weight than any even the very best
translation, whether ancient or modern; this can be done all the more easily
and fruitfully, if to the knowledge of languages be joined a real skill in
literary criticism of the same text.
17. The great importance
which should be attached to this kind of criticism was aptly pointed out by
Augustine, when, among the precepts to be recommended to the student of the
Sacred Books, he put in the first place the care to possess a corrected text.
"The correction of the codices" - so says this most distinguished
Doctor of the Church - "should first of all engage the attention of those
who wish to know the Divine Scripture so that the uncollected may give place to
the corrected."[23] In the present day indeed this art, which is called
textual criticism and which is used with great and praiseworthy results in the
editions of profane writings, is also quite rightly employed in the case of the
Sacred Books, because of that very reverence which is due to the Divine
Oracles. For its very purpose is to insure that the sacred text be restored, as
perfectly as possible, be purified from the corruptions due to the carelessness
of the copyists and be freed, as far as may be done, from glosses and
omissions, from the interchange and repetition of words and from all other
kinds of mistakes, which are wont to make their way gradually into writings
handed down through many centuries.
18. It is scarcely
necessary to observe that this criticism, which some fifty years ago not a few
made use of quite arbitrarily and often in such wise that one would say they
did so to introduce into the sacred text their own preconceived ideas, today
has rules so firmly established and secure, that it has become a most valuable
aid to the purer and more accurate editing of the sacred text and that any
abuse can easily be discovered. Nor is it necessary here to call to mind -
since it is doubtless familiar and evident to all students of Sacred Scripture
- to what extent namely the Church has held in honor these studies in textual
criticism from the earliest centuries down even to the present day.
19. Today therefore,
since this branch of science has attained to such high perfection, it is the
honorable, though not always easy, task of students of the Bible to procure by
every means that as soon as possible may be duly published by Catholics
editions of the Sacred Books and of ancient versions, brought out in accordance
with these standards, which, that is to say, unite the greatest reverence for
the sacred text with an exact observance of all the rules of criticism. And let
all know that this prolonged labor is not only necessary for the right
understanding of the divinely-given writings, but also is urgently demanded by
that piety by which it behooves us to be grateful to the God of all providence,
Who from the throne of His majesty has sent these books as so many paternal
letters to His own children.
20. Nor should anyone
think that this use of the original texts, in accordance with the methods of
criticism, in any way derogates from those decrees so wisely enacted by the
Council of Trent concerning the Latin Vulgate.[24] It is historically certain
that the Presidents of the Council received a commission, which they duly
carried out, to beg, that is, the Sovereign Pontiff in the name of the Council
that he should have corrected, as far as possible, first a Latin, and then a
Greek, and Hebrew edition, which eventually would be published for the benefit
of the Holy Church of God.[25] If this desire could not then be fully realized
owing to the difficulties of the times and other obstacles, at present it can,
We earnestly hope, be more perfectly and entirely fulfilled by the united
efforts of Catholic scholars.
21. And if the Tridentine
Synod wished "that all should use as authentic" the Vulgate Latin
version, this, as all know, applies only to the Latin Church and to the public
use of the same Scriptures; nor does it, doubtless, in any way diminish the
authority and value of the original texts. For there was no question then of
these texts, but of the Latin versions, which were in circulation at that time,
and of these the same Council rightly declared to be preferable that which
"had been approved by its long-continued use for so many centuries in the
Church." Hence this special authority or as they say, authenticity of the
Vulgate was not affirmed by the Council particularly for critical reasons, but
rather because of its legitimate use in the Churches throughout so many
centuries; by which use indeed the same is shown, in the sense in which the
Church has understood and understands it, to be free from any error whatsoever in
matters of faith and morals; so that, as the Church herself testifies and
affirms, it may be quoted safely and without fear of error in disputations, in
lectures and in preaching; and so its authenticity is not specified primarily
as critical, but rather as juridical.
22. Wherefore this
authority of the Vulgate in matters of doctrine by no means prevents - nay
rather today it almost demands - either the corroboration and confirmation of
this same doctrine by the original texts or the having recourse on any and
every occasion to the aid of these same texts, by which the correct meaning of
the Sacred Letters is everywhere daily made more clear and evident. Nor is it
forbidden by the decree of the Council of Trent to make translations into the
vulgar tongue, even directly from the original texts themselves, for the use
and benefit of the faithful and for the better understanding of the divine
word, as We know to have been already done in a laudable manner in many
countries with the approval of the Ecclesiastical authority.
23. Being thoroughly
prepared by the knowledge of the ancient languages and by the aids afforded by
the art of criticism, let the Catholic exegete undertake the task, of all those
imposed on him the greatest, that namely of discovering and expounding the
genuine meaning of the Sacred Books. In the performance of this task let the
interpreters bear in mind that their foremost and greatest endeavor should be
to discern and define clearly that sense of the biblical words which is called
literal. Aided by the context and by comparison with similar passages, let them
therefore by means of their knowledge of languages search out with all
diligence the literal meaning of the words; all these helps indeed are wont to
be pressed into service in the explanation also of profane writers, so that the
mind of the author may be made abundantly clear.
24. The commentators of
the Sacred Letters, mindful of the fact that here there is question of a
divinely inspired text, the care and interpretation of which have been confided
to the Church by God Himself, should no less diligently take into account the
explanations and declarations of the teaching authority of the Church, as
likewise the interpretation given by the Holy Fathers, and even "the
analogy of faith" as Leo XIII most wisely observed in the Encyclical
Letter Providentissimus Deus.[26] With special zeal should they apply
themselves, not only to expounding exclusively these matters which belong to
the historical, archaeological, philological and other auxiliary sciences - as,
to Our regret, is done in certain commentaries - but, having duly referred to
these, in so far as they may aid the exegesis, they should set forth in
particular the theological doctrine in faith and morals of the individual books
or texts so that their exposition may not only aid the professors of theology
in their explanations and proofs of the dogmas of faith, but may also be of
assistance to priests in their presentation of Christian doctrine to the
people, and in fine may help all the faithful to lead a life that is holy and
worthy of a Christian.
25. By making such an
exposition, which is above all, as We have said, theological, they will
efficaciously reduce to silence those who, affirming that they scarcely ever
find anything in biblical commentaries to raise their hearts to God, to nourish
their souls or promote their interior life, repeatedly urge that we should have
recourse to a certain spiritual and, as they say, mystical interpretation. With
what little reason they thus speak is shown by the experience of many, who,
assiduously considering and meditating the word of God, advanced in perfection
and were moved to an intense love for God; and this same truth is clearly
proved by the constant tradition of the Church and the precepts of the greatest
Doctors. Doubtless all spiritual sense is not excluded from the Sacred
Scripture.
26. For what was said and
done in the Old Testament was ordained and disposed by God with such consummate
wisdom, that things past prefigured in a spiritual way those that were to come
under the new dispensation of grace. Wherefore the exegete, just as he must
search out and expound the literal meaning of the words, intended and expressed
by the sacred writer, so also must he do likewise for the spiritual sense,
provided it is clearly intended by God. For God alone could have known this
spiritual meaning and have revealed it to us. Now Our Divine Savior Himself
points out to us and teaches us this same sense in the Holy Gospel; the
Apostles also, following the example of the Master, profess it in their spoken
and written words; the unchanging tradition of the Church approves it; and
finally the most ancient usage of the liturgy proclaims it, wherever may be
rightly applied the well-known principle: "The rule of prayer is the rule
of faith."
27. Let Catholic exegetes
then disclose and expound this spiritual significance, intended and ordained by
God, with that care which the dignity of the divine word demands; but let them
scrupulously refrain from proposing as the genuine meaning of Sacred Scripture
other figurative senses. It may indeed be useful, especially in preaching, to
illustrate, and present the matters of faith and morals by a broader use of the
Sacred Text in the figurative sense, provided this be done with moderation and
restraint; it should, however, never be forgotten that this use of the Sacred
Scripture is, as it were, extrinsic to it and accidental, and that, especially
in these days, it is not free from danger, since the faithful, in particular
those who are well-informed in the sciences sacred and profane, wish to know
what God has told us in the Sacred Letters rather than what an ingenious orator
or writer may suggest by a clever use of the words of Scripture. Nor does
"the word of God, living and effectual and more piercing than any
two-edged sword and reaching unto the division of the soul and the spirit, of
the joints also and the marrow, and a discerner of the thoughts and intents of
the heart"[27] need artificial devices and human adaptation to move and
impress souls; for the Sacred Pages, written under the inspiration of the
Spirit of God, are of themselves rich in original meaning; endowed with a
divine power, they have their own value; adorned with heavenly beauty, they
radiate of themselves light and splendor, provided they are so fully and
accurately explained by the interpreter, that all the treasures of wisdom and
prudence, therein contained are brought to light.
28. In the accomplishment
of this task the Catholic exegete will find invaluable help in an assiduous
study of those works, in which the Holy Fathers, the Doctors of the Church and
the renowned interpreters of past ages have explained the Sacred Books. For,
although sometimes less instructed in profane learning and in the knowledge of
languages than the scripture scholars of our time, nevertheless by reason of
the office assigned to them by God in the Church, they are distinguished by a
certain subtle insight into heavenly things and by a marvelous keenness of
intellect, which enables them to penetrate to the very innermost meaning of the
divine word and bring to light all that can help to elucidate the teaching of
Christ and to promote holiness of life.
29. It is indeed
regrettable that such precious treasures of Christian antiquity are almost
unknown to many writers of the present day, and that students of the history of
exegesis have not yet accomplished all that seems necessary for the due
investigation and appreciation of so momentous a subject. Would that many, by
seeking out the authors of the Catholic interpretation of Scripture and
diligently studying their works and drawing thence the almost inexhaustible
riches therein stored up, might contribute largely to this end, so that it
might be daily more apparent to what extent those authors understood and made
known the divine teaching of the Sacred Books, and that the interpreters of
today might thence take example and seek suitable arguments.
30. For thus at long last
will be brought about the happy and fruitful union between the doctrine and
spiritual sweetness of expression of the ancient authors and the greater
erudition and maturer knowledge of the modern, having as its result new
progress in the never fully explored and inexhaustible field of the Divine
Letters.
31. Moreover we may
rightly and deservedly hope that our time also can contribute something towards
the deeper and more accurate interpretation of Sacred Scripture. For not a few
things, especially in matters pertaining to history, were scarcely at all or
not fully explained by the commentators of past ages, since they lacked almost
all the information which was needed for their clearer exposition. How
difficult for the Fathers themselves, and indeed well nigh unintelligible, were
certain passages is shown, among other things, by the oft-repeated efforts of
many of them to explain the first chapters of Genesis; likewise by the
reiterated attempts of St. Jerome so to translate the Psalms that the literal
sense, that, namely, which is expressed by the words themselves, might be
clearly revealed.
32. There are, in fine,
other books or texts, which contain difficulties brought to light only in quite
recent times, since a more profound knowledge of antiquity has given rise to
new questions, on the basis of which the point at issue may be more appropriately
examined. Quite wrongly therefore do some pretend, not rightly understanding
the conditions of biblical study, that nothing remains to be added by the
Catholic exegete of our time to what Christian antiquity has produced; since,
on the contrary, these our times have brought to light so many things, which
call for a fresh investigation, and which stimulate not a little the practical
zest of the present-day interpreter.
33. As in our age, indeed
new questions and new difficulties are multiplied, so, by God's favor, new
means and aids to exegesis are also provided. Among these it is worthy of
special mention that Catholic theologians, following the teaching of the Holy
Fathers and especially of the Angelic and Common Doctor, have examined and
explained the nature and effects of biblical inspiration more exactly and more
fully than was wont to be done in previous ages. For having begun by expounding
minutely the principle that the inspired writer, in composing the sacred book,
is the living and reasonable instrument of the Holy Spirit, they rightly
observe that, impelled by the divine motion, he so uses his faculties and
powers, that from the book composed by him all may easily infer "the
special character of each one and, as it were, his personal traits."[28] Let
the interpreter then, with all care and without neglecting any light derived
from recent research, endeavor to determine the peculiar character and
circumstances of the sacred writer, the age in which he lived, the sources
written or oral to which he had recourse and the forms of expression he
employed.
34. Thus can he the
better understand who was the inspired author, and what he wishes to express by
his writings. There is no one indeed but knows that the supreme rule of
interpretation is to discover and define what the writer intended to express,
as St. Athanasius excellently observes: "Here, as indeed is expedient in
all other passages of Sacred Scripture, it should be noted, on what occasion
the Apostle spoke; we should carefully and faithfully observe to whom and why
he wrote, lest, being ignorant of these points, or confounding one with
another, we miss the real meaning of the author."[29]
35. What is the literal
sense of a passage is not always as obvious in the speeches and writings of the
ancient authors of the East, as it is in the works of our own time. For what
they wished to express is not to be determined by the rules of grammar and
philology alone, nor solely by the context; the interpreter must, as it were,
go back wholly in spirit to those remote centuries of the East and with the aid
of history, archaeology, ethnology, and other sciences, accurately determine
what modes of writing, so to speak, the authors of that ancient period would be
likely to use, and in fact did use.
36. For the ancient
peoples of the East, in order to express their ideas, did not always employ
those forms or kinds of speech which we use today; but rather those used by the
men of their times and countries. What those exactly were the commentator
cannot determine as it were in advance, but only after a careful examination of
the ancient literature of the East. The investigation, carried out, on this
point, during the past forty or fifty years with greater care and diligence
than ever before, has more clearly shown what forms of expression were used in
those far off times, whether in poetic description or in the formulation of
laws and rules of life or in recording the facts and events of history. The
same inquiry has also shown the special preeminence of the people of Israel
among all the other ancient nations of the East in their mode of compiling
history, both by reason of its antiquity and by reasons of the faithful record
of the events; qualities which may well be attributed to the gift of divine
inspiration and to the peculiar religious purpose of biblical history.
37. Nevertheless no one,
who has a correct idea of biblical inspiration, will be surprised to find, even
in the Sacred Writers, as in other ancient authors, certain fixed ways of
expounding and narrating, certain definite idioms, especially of a kind
peculiar to the Semitic tongues, so-called approximations, and certain
hyperbolical modes of expression, nay, at times, even paradoxical, which even
help to impress the ideas more deeply on the mind. For of the modes of
expression which, among ancient peoples, and especially those of the East,
human language used to express its thought, none is excluded from the Sacred
Books, provided the way of speaking adopted in no wise contradicts the holiness
and truth of God, as, with his customary wisdom, the Angelic Doctor already
observed in these words: "In Scripture divine things are presented to us
in the manner which is in common use amongst men."[30] For as the
substantial Word of God became like to men in all things, "except
sin,"[31] so the words of God, expressed in human language, are made like
to human speech in every respect, except error. In this consists that
"condescension" of the God of providence, which St. John Chrysostom
extolled with the highest praise and repeatedly declared to be found in the
Sacred Books.[32]
38. Hence the Catholic
commentator, in order to comply with the present needs of biblical studies, in
explaining the Sacred Scripture and in demonstrating and proving its immunity
from all error, should also make a prudent use of this means, determine, that
is, to what extent the manner of expression or the literary mode adopted by the
sacred writer may lead to a correct and genuine interpretation; and let him be
convinced that this part of his office cannot be neglected without serious
detriment to Catholic exegesis. Not infrequently - to mention only one instance
- when some persons reproachfully charge the Sacred Writers with some
historical error or inaccuracy in the recording of facts, on closer examination
it turns out to be nothing else than those customary modes of expression and
narration peculiar to the ancients, which used to be employed in the mutual
dealings of social life and which in fact were sanctioned by common usage.
39. When then such modes
of expression are met within the sacred text, which, being meant for men, is
couched in human language, justice demands that they be no more taxed with
error than when they occur in the ordinary intercourse of daily life. By this
knowledge and exact appreciation of the modes of speaking and writing in use
among the ancients can be solved many difficulties, which are raised against
the veracity and historical value of the Divine Scriptures, and no less
efficaciously does this study contribute to a fuller and more luminous
understanding of the mind of the Sacred Writer.
40. Let those who
cultivate biblical studies turn their attention with all due diligence towards
this point and let them neglect none of those discoveries, whether in the
domain of archaeology or in ancient history or literature, which serve to make
better known the mentality of the ancient writers, as well as their manner and
art of reasoning, narrating and writing. In this connection Catholic laymen
should consider that they will not only further profane science, but moreover
will render a conspicuous service to the Christian cause if they devote
themselves with all due diligence and application to the exploration and
investigation of the monuments of antiquity and contribute, according to their
abilities, to the solution of questions hitherto obscure.
41. For all human
knowledge, even the nonsacred, has indeed its own proper dignity and
excellence, being a finite participation of the infinite knowledge of God, but
it acquires a new and higher dignity and, as it were, a consecration, when it
is employed to cast a brighter light upon the things of God.
42. The progressive
exploration of the antiquities of the East, mentioned above, the more accurate
examination of the original text itself, the more extensive and exact knowledge
of languages both biblical and oriental, have with the help of God, happily
provided the solution of not a few of those questions, which in the time of Our
Predecessor Leo XIII of immortal memory, were raised by critics outside or
hostile to the Church against the authenticity, antiquity, integrity and
historical value of the Sacred Books. For Catholic exegetes, by a right use of
those same scientific arms, not infrequently abused by the adversaries,
proposed such interpretations, which are in harmony with Catholic doctrine and
the genuine current of tradition, and at the same time are seen to have proved
equal to the difficulties, either raised by new explorations and discoveries,
or bequeathed by antiquity for solution in our time.
43. Thus has it come
about that confidence in the authority and historical value of the Bible,
somewhat shaken in the case of some by so many attacks, today among Catholics
is completely restored; moreover there are not wanting even non-Catholic
writers, who by serious and calm inquiry have been led to abandon modern
opinion and to return, at least in some points, to the more ancient ideas. This
change is due in great part to the untiring labor by which Catholic
commentators of the Sacred Letters, in no way deterred by difficulties and
obstacles of all kinds, strove with all their strength to make suitable use of
what learned men of the present day, by their investigations in the domain of
archaeology or history or philology, have made available for the solution of
new questions.
44. Nevertheless no one
will be surprised, if all difficulties are not yet solved and overcome; but
that even today serious problems greatly exercise the minds of Catholic
exegetes. We should not lose courage on this account; nor should we forget that
in the human sciences the same happens as in the natural world; that is to say,
new beginnings grow little by little and fruits are gathered only after many
labors. Thus it has happened that certain disputed points, which in the past
remained unsolved and in suspense, in our days, with the progress of studies,
have found a satisfactory solution. Hence there are grounds for hope that those
also will by constant effort be at last made clear, which now seem most
complicated and difficult.
45. And if the wished-for
solution be slow in coming or does not satisfy us, since perhaps a successful
conclusion may be reserved to posterity, let us not wax impatient thereat,
seeing that in us also is rightly verified what the Fathers, and especially
Augustine,[33] observed in their time viz: God wished difficulties to be
scattered through the Sacred Books inspired by Him, in order that we might be
urged to read and scrutinize them more intently, and, experiencing in a
salutary manner our own limitations, we might be exercised in due submission of
mind. No wonder if of one or other question no solution wholly satisfactory
will ever be found, since sometimes we have to do with matters obscure in
themselves and too remote from our times and our experience; and since exegesis
also, like all other most important sciences, has its secrets, which,
impenetrable to our minds, by no efforts whatsoever can be unraveled.
46. But this state of
things is no reason why the Catholic commentator, inspired by an active and
ardent love of his subject and sincerely devoted to Holy Mother Church, should
in any way be deterred from grappling again and again with these difficult
problems, hitherto unsolved, not only that he may refute the objections of the
adversaries, but also may attempt to find a satisfactory solution, which will
be in full accord with the doctrine of the Church, in particular with the
traditional teaching regarding the inerrancy of Sacred Scripture, and which
will at the same time satisfy the indubitable conclusion of profane sciences.
47. Let all the other
sons of the Church bear in mind that the efforts of these resolute laborers in
the vineyard of the Lord should be judged not only with equity and justice, but
also with the greatest charity; all moreover should abhor that intemperate zeal
which imagines that whatever is new should for that very reason be opposed or
suspected. Let them bear in mind above all that in the rules and laws
promulgated by the Church there is question of doctrine regarding faith and
morals; and that in the immense matter contained in the Sacred Books -
legislative, historical, sapiential and prophetical - there are but few texts
whose sense has been defined by the authority of the Church, nor are those more
numerous about which the teaching of the Holy Fathers is unanimous. There
remain therefore many things, and of the greatest importance, in the discussion
and exposition of which the skill and genius of Catholic commentators may and
ought to be freely exercised, so that each may contribute his part to the
advantage of all, to the continued progress of the sacred doctrine and to the
defense and honor of the Church.
48. This true liberty of
the children of God, which adheres faithfully to the teaching of the Church and
accepts and uses gratefully the contributions of profane science, this liberty,
upheld and sustained in every way by the confidence of all, is the condition
and source of all lasting fruit and of all solid progress in Catholic doctrine,
as Our Predecessor of happy memory Leo XIII rightly observes, when he says:
"unless harmony of mind be maintained and principle safeguarded, no
progress can be expected in this matter from the varied studies of
many."[34]
49. Whosoever considers
the immense labors undertaken by Catholic exegetes during well nigh two
thousand years, so that the word of God, imparted to men through the Sacred
Letters, might daily be more deeply and fully understood and more intensely
loved, will easily be convinced that it is the serious duty of the faithful,
and especially of priests, to make free and holy use of this treasure,
accumulated throughout so many centuries by the greatest intellects. For the
Sacred Books were not given by God to men to satisfy their curiosity or to
provide them with material for study and research, but, as the Apostle
observes, in order that these Divine Oracles might "instruct us to
salvation, by the faith which is in Christ Jesus" and "that the man
of God may be perfect, furnished to every good work."[35]
50. Let priests
therefore, who are bound by their office to procure the eternal salvation of
the faithful, after they have themselves by diligent study perused the sacred
pages and made them their own by prayer and meditations, assiduously distribute
the heavenly treasures of the divine word by sermons, homilies and
exhortations; let them confirm the Christian doctrine by sentences from the
Sacred Books and illustrate it by outstanding examples from sacred history and
in particular from the Gospel of Christ Our Lord; and - avoiding with the
greatest care those purely arbitrary and far-fetched adaptations, which are not
a use, but rather an abuse of the divine word - let them set forth all this
with such eloquence, lucidity and clearness that the faithful may not only be
moved and inflamed to reform their lives, but may also conceive in their hearts
the greatest veneration for the Sacred Scripture.
51. The same veneration
the Bishops should endeavor daily to increase and perfect among the faithful
committed to their care, encouraging all those initiatives by which men, filled
with apostolic zeal, laudably strive to excite and foster among Catholics a
greater knowledge of and love for the Sacred Books. Let them favor therefore
and lend help to those pious associations whose aim it is to spread copies of
the Sacred Letters, especially of the Gospels, among the faithful, and to
procure by every means that in Christian families the same be read daily with
piety and devotion; let them efficaciously recommend by word and example,
whenever the liturgical laws permit, the Sacred Scriptures translated, with the
approval of the Ecclesiastical authority, into modern languages; let them
themselves give public conferences or dissertations on biblical subjects, or
see that they are given by other public orators well versed in the matter.
52. Let the ministers of
the Sanctuary support in every way possible and diffuse in fitting manner among
all classes of the faithful the periodicals which so laudably and with such
heartening results are published from time to time in various parts of the
world, whether to treat and expose in a scientific manner biblical questions,
or to adapt the fruits of these investigations to the sacred ministry, or to
benefit the faithful. Let the ministers of the Sanctuary be convinced that all
this, and whatsoever else an apostolical zeal and a sincere love of the divine
word may find suitable to this high purpose, will be an efficacious help to the
cure of souls.
53. But it is plain to
everyone that priests cannot duly fulfill all this unless in their Seminary
days they have imbibed a practical and enduring love for the Sacred Scriptures.
Wherefore let the Bishops, on whom devolves the paternal care of their
Seminaries, with all diligence see to it that nothing be omitted in this matter
which may help towards the desired end. Let the professors of Sacred Scripture
in the Seminaries give the whole course of biblical studies in such a way, that
they may instruct the young aspirants to the Priesthood and to the ministry of
the divine word with that knowledge of the Sacred Letters and imbue them with
that love for the same, without which it is vain to hope for copious fruits of
the apostolate.
54. Hence their
exegetical explanation should aim especially at the theological doctrine,
avoiding useless disputations and omitting all that is calculated rather to
gratify curiosity than to promote true learning and solid piety. The literal
sense and especially the theological let them propose with such definiteness,
explain with such skill and inculcate with such ardor that in their students
may be in a sense verified what happened to the disciples on the way to Emmaus,
when, having heard the words of the Master, they exclaimed: "Was not our
heart burning within us, whilst He opened to us the Scriptures?"[36]
55. Thus the Divine
Letter will become for the future priests of the Church a pure and never
failing source for their own spiritual life, as well as food and strength for
the sacred office of preaching which they are about to undertake. If the
professors of this most important matter in the Seminaries accomplish all this,
then let them rest joyfully assured that they have most efficaciously
contributed to the salvation of souls, to the progress of the Catholic faith,
to the honor and glory of God, and that they have performed a work most closely
connected with the apostolic office.
56. If these things which
We have said, Venerable Brethren and beloved sons, are necessary in every age,
much more urgently are they needed in our sorrowful times, when almost all
peoples and nations are plunged in a sea of calamities, when a cruel war heaps
ruins upon ruins and slaughter upon slaughter, when, owing to the most bitter
hatred stirred up among the nations, We perceive with greatest sorrow that in
not a few has been extinguished the sense not only of Christian moderation and
charity, but also of humanity itself. Who can heal these mortal wounds of the
human family if not He, to Whom the Prince of the Apostles, full of confidence
and love, addresses these words: "Lord, to whom shall we go? Thou hast the
words of eternal life. "[37]
57. To this Our most
merciful Redeemer we must therefore bring all back by every means in our power;
for He is the divine consoler of the afflicted; He it is Who teaches all,
whether they be invested with public authority or are bound in duty to obey and
submit, true honesty, absolute justice and generous charity; it is He in fine,
and He alone, Who can be the firm foundation and support of peace and
tranquillity: "For other foundation no man can lay, but that which is
laid: which is Christ Jesus."[38] This author of salvation, Christ, will
men more fully know, more ardently love and faithfully imitate in proportion as
they are more assiduously urged to know and meditate the Sacred Letters, especially
the New Testament, for, as St. Jerome the Doctor of Stridon says: "To
ignore the Scripture is to ignore Christ";[39] and again: "If there
is anything in this life which sustains a wise man and induces him to maintain
his serenity amidst the tribulations and adversities of the world, it is in the
first place, I consider, the meditation and knowledge of the
Scriptures."[40]
58. There those who are
wearied and oppressed by adversities and afflictions will find true consolation
and divine strength to suffer and bear with patience; there - that is in the
Holy Gospels - Christ, the highest and greatest example of justice, charity and
mercy, is present to all; and to the lacerated and trembling human race are
laid open the fountains of that divine grace without which both peoples and
their rulers can never arrive at, never establish, peace in the state and unity
of heart; there in fine will all learn Christ, "Who is the head of all
principality and power"[41] and "Who of God is made unto us wisdom
and justice and sanctification and redemption."[42]
59. Having expounded and
recommended those things which are required for the adaptation of Scripture
studies to the necessities of the day, it remains, Venerable Brethren and
beloved sons, that to biblical scholars who are devoted sons of the Church and
follow faithfully her teaching and direction, We address with paternal
affection, not only Our congratulations that they have been chosen and called
to so sublime an office, but also Our encouragement to continue with ever
renewed vigor with all zeal and care, the work so happily begun. Sublime
office, We say; for what is more sublime than to scrutinize, explain, propose
to the faithful and defend from unbelievers the very word of God, communicated
to men under the inspiration of the Holy Spirit.?
60. With this spiritual
food the mind of the interpreter is fed and nourished "to the
commemoration of faith, the consolation of hope, the exhortation of
charity."[43] "To live amidst these things, to meditate these things,
to know nothing else, to seek nothing else, does it not seem to you already
here below a foretaste of the heavenly kingdom?"[44] Let also the minds of
the faithful be nourished with this same food, that they may draw from thence
the knowledge and love of God and the progress in perfection and the happiness
of their own individual souls. Let, then, the interpreters of the Divine
Oracles devote themselves to this holy practice with all their heart. "Let
them pray, that they may understand";[45] let them labor to penetrate ever
more deeply into the secrets of the Sacred Pages; let them teach and preach, in
order to open to others also the treasures of the word of God.
61. Let the present-day
commentators of the Sacred Scripture emulate, according to their capacity, what
those illustrious interpreters of past ages accomplished with such great fruit;
so that, as in the past, so also in these days, the Church may have at her
disposal learned doctors for the expounding of the Divine Letters; and, through
their assiduous labors, the faithful may comprehend all the splendor,
stimulating language, and joy contained in the Holy Scriptures. And in this
very arduous and important office let them have "for their comfort the
Holy Books"[46] and be mindful of the promised reward: since "they
that are learned shall shine as the brightness of the firmament, and they that
instruct many unto justice, as stars for all eternity."[47]
62. And now, while
ardently desiring for all sons of the Church, and especially for the professors
in biblical science, for the young clergy and for preachers, that, continually
meditating on the divine word, they may taste how good and sweet is the spirit
of the Lord;[48] as a presage of heavenly gifts and a token of Our paternal
goodwill, We impart to you one and all, Venerable Brethren and beloved sons,
most lovingly in the Lord, the Apostolic Benediction.
Given at Rome, at St.
Peter's, on the 30th of September, the feast of St. Jerome, the greatest Doctor
in the exposition of the Sacred Scriptures, in the year 1943, the fifth of Our
Pontificate.
PIUS XII
1. 2 Tim. 3:16-17.
2. Session IV, decr.
1; Ench. Bibl. n. 45.
3. Session III, Cap.
2; Ench. Bibl. n. 62.
4. Address to the
Ecclesiastical students in Rome (June 24, 1939); Acta Ap. Sedis XXXI
(1939), p. 245-251.
5. Cf. Iª, q. 70, art. I
ad 3.
6. De Gen. ad litt.
2, 9, 20; PL 34, col. 270 s.; CSEL 28 (Sectio III, pars.
2), p. 46.
7. Leonis XIII acta XIII,
p. 355; Ench. Bibl. n. 106; supra, p. 22.
8. Cf. Benedictus XV,
Enc. Spiritus Paraclitus, Acta Ap. Sedis XII (1920), p. 396; Ench.
Bibl. n. 471; supra p. 53.
9. Leonis XIII Acta XIII,
P. 357 sq.; Ench. Bibl. n. 109 sq.; supra, pp. 23-25.
10. Leonis XIII Acta XIII,
p. 328; Ench. Bibl. n. 67 sq.
11. Apostolic
Letter Hierosolymae in coenobio, Sept. 17, 1892; Leonis XIII Acta XII,
pp. 239-241; v. p. 240.
12. Cf. Leonis XIII Acta XXII,
p. 232 ss.; Ench. Bibl. n. 130-141; v. nn. 130, 132; supra. p.
31.
13. Letter of the
Pontifical Biblical Commission to their Excellencies the Archbishops and
Bishops of Italy, Aug. 20, 1941; Acta Ap. Sedis XXXIII (1941), pp.
465-472; infra, pp. 129-138.
14. Apostolic
Letter Scripturae Sanctae, Feb. 23, 1904; Pii X Acta I, pp.176-179; Ench.
Bibl. nn. 142-150; v nn. 143-144.
15. Cf. Apostolic
Letter Quoniam in re biblica, March 27, 1906; Pii X Acta III, p.
72-76; Ench. Bibl. nn. 155-173; v. n. 155; supra. pp. 36-39.
16. Apostolic
Letter Vinea electa, May 7, 1909; Acta Ap., Sedis I(1909), pp.
447-449; Ench. Bibl. nn. 293-306; v. nn. 296-306; v. nn. 296 et 294.
17. Cf. Motu
proprio Bibliorum scientiam, April 27, 1924; Acta Ap. Sedis XVI
(1924), pp. 180-182: Ench. Bibl. nn. 518-525.
18. Letter to the Most
Rev. Abbot Aidan Gasquet, Dec. 3, 1907; Pii X Acta IV, pp.
117-119, Ench. Bibl. n. 285 sq.
19. Apostolic
Constitution Inter praecipuas, June 15, 1933; Acta Ap. Sedis XXVI
(1934), pp. 85-87.
20. Letter to the Most
Eminent Cardinal Casetta Qui piam, Jan. 21, 1907; Pii X Acta IV,
pp. 23-25.
21. Encyclical
Letter Spiritus Paraclitus, Sept. 15, 1920; Acta Ap. Sedis XII
(1920), pp. 385-422; Ench. Bibl. nn. 457-508; v. nn. 457, 495, 497,
491; supra, pp. 43-78.
22. Cf. ex. gr. St.
Jerome, Praef. in IV Evang. ad Damasum; PL 29. col. 526-527; St.
Augustine, De Doctr. christ. II, 16; PL 34, col. 42-43.
23. De doctr. christ.
II, 21; PL 34, col. 40.
24. Decr. de
editione et usu Sacrorum Librorum; Conc. Trid. ed. Soc. Goerres, t. V, p. 91 s.
25. Ib., t. X,
p.471; cf. t.V, pp. 29, 59, 65; t. X, p. 446 sq.
26. Leonis XIII Acta XIII,
pp. 345-346; Ench. Bibl. n. 94-96; infra, pp. 15-16.
27. Hebr. 4:12.
28. Cf. Benedict XV,
Encyclical Spiritus Paraclitus; Acta Ap. Sedis XII (1920), p.
390; Ench. Bibl. n. 461; supra, pp. 46-47.
29. Contra
Arianos I, 54; PG 26, col. 123.
30. Comment. ad Hebr.
cap. I, lectio 4.
31. Hebr. 4:15.
32. Cf. v. gr. In
Gen. I, 4 (PG 53, col. 34-35); In Gen. II, 21 (ib. col. 121); In Gen.
III, 8 (ib. col. 135); Hom. 15 in Joan., ad. I, 18 (PG 59,
col. 97 sq.).
33. St. Augustine, Epist.
149 ad Paulinum, n. 34 (PL 33, col. 644); De diversis quaestionibus, q.
53, n. 2 (ib. XL, col. 36); Enarr. in Ps. 146, n. 12 (ib. 37, col. 1907).
34. Apostolic
letter Vigilantiae; Leonis XIII Acta XIII, p. 237; Ench.
Bibl.n. 136; supra, p. 34.
35. Cf. 2 Tim. 3:15, 17.
36. Lk. 24:32.
37. Jn. 6:69.
38. 1 Cor. 3:11.
39. St. Jerome, In
Isaiam, prologus; PL 24, col. 17.
40. Id., In
Ephesios, prologus; PL 26, col. 439.
41. Col. 2:10.
42. 1 Cor. 1:30.
43. Cf. St.
Augustine, Contra Faustum XIII, 18; PL 42, col. 294; CSEL. XXV,
p. 400.
44. St. Jerome, Ep.
53, 10; PL 22, col. 549; CSEL 54, p. 463.
45. St. Augustine, de
doctr. christ. III, 56; PL 34, col. 89.
46. 1 Mach. 12:9.
47. Dan. 12:3.
48. Cf. Wisd. 12:1.
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
PIO XII
LETTERA ENCICLICA
DIVINO AFFLANTE SPIRITU*
INTRODUZIONE
Occasione
dell'Enciclica «Providentissimus
Deus» Modo di celebrare il cinquantenario
Ispirati dal divino Spirito,
i Sacri Autori scrissero quei Libri dei quali Dio, nel suo paterno amore verso
l'uman genere, si è degnato far dono "per ammaestrare, per convincere, per
correggere, per educare alla giustizia, affinché l'uomo di Dio sia perfetto e
reso adatto a qualsiasi opera buona" (II Tim. 3, 16 s.). Non fa
quindi meraviglia se la Santa Chiesa, che questo tesoro dal Cielo donatole
tiene qual fonte preziosissima e norma divina del dogma e della morale, come lo
ricevette illibato dalle mani degli Apostoli, così con ogni cura lo conservò,
lo difese da qualsiasi errata e storta interpretazione e con premura lo adoperò
allo scopo di arrecare alle anime l'eterna salute. Di ciò fanno eloquente
testimonianza quasi innumerevoli documenti d'ogni secolo. Ma nei tempi più recenti,
venendo minacciata da speciali assalti la divina origine dei Sacri Libri e la
retta loro interpretazione, con ancor maggiore impegno e diligenza la Chiesa ne
prese la difesa e la protezione. Perciò il sacro Concilio di Trento con solenne
decreto stabilì doversi riconoscere "per sacri e canonici i Libri interi
con tutte le loro parti, quali si usò leggerli nella Chiesa cattolica e stanno
nell'antica edizione latina volgata" (Sessione IV, decr. I; Ench.
Bibl. n. 45). Nell'età nostra il Concilio Vaticano, a riprovazione delle false
dottrine intorno all'ispirazione, dichiarò che la ragione del doversi quei
medesimi Libri tener dalla Chiesa per sacri e canonici "non è che, dopo
essere stati composti per sola industria umana, la Chiesa li abbia poi con la
sua autorità approvati, ne soltanto il fatto che contengono la rivelazione
senza alcun errore, ma bensì che, scritti sotto l'ispirazione dello Spirito
Santo, hanno Dio per autore e come tali alla stessa Chiesa furono
affidati" (Sessione III, Cap. 2; Ench. Bibl. n. 62). Tuttavia anche
dopo, in contrasto con questa solenne definizione della dottrina cattolica, la
quale ai Libri "interi con tutte le loro parti" rivendica tale
autorità divina, che va esente da qualunque errore, alcuni autori cattolici non
si peritarono di restringere la verità della Sacra Scrittura alle sole cose
riguardanti la fede e i costumi, e di considerare le rimanenti, sia di scienze
naturali sia di storia, come "dette alla sfuggita" e senza alcuna
connessione, secondo loro, con le verità di Fede. Perciò il Nostro Predecessore
di immortale memoria Leone XIII, con
l'Enciclica "Providentissimus
Deus" del 18 novembre 1893, come inflisse a quegli errori la ben
meritata condanna, così lo studio dei Libri Divini regolò con prescrizioni e
norme sapientissime.
Di quella Enciclica, che
va tenuta come la Magna Charta degli studi biblici, è ben giusto che si celebri
il compiersi del cinquantesimo anno dalla sua pubblicazione. Quindi è che Noi
per quella cura della quale, sin da quando salimmo al Sommo Pontificato,
circondammo gli studi sacri (Sermo ad alumnos Seminariorum... in Urbe 24 giugno
1939; A. A. S. XXXI, 1939, p. 245-251), abbiamo stimato opportunissimo Nostro
còmpito, da una parte confermare e inculcare quanto già quel Nostro
Predecessore ha con tanta saggezza stabilito ed i Successori di Lui hanno
contribuito a rassodare e perfezionare, dall'altra insegnare quanto sembrano al
presente richiedere i tempi, per maggiormente spronare tutti i figli della Chiesa,
che a tali studi si dedicano, in così necessaria e lodevole impresa.
I
PARTE STORICA
CURE DI LEONE XIII E SUOI
SUCCESSORI PER GLI STUDI BIBLICI
§ I - ATTI DI LEONE XIII
Dottrina sull'inerranza
biblica
Prima e somma cura
di Leone XIII fu
quella di esporre la dottrina della verità dei Sacri Libri e difenderla dagli
attacchi avversari. Perciò con gravi parole affermò non esservi errore quando
l'agiografo, parlando di cose fisiche, "si attenne a ciò che appare ai
sensi", come scrisse l'Angelico (Cfr. I. q. 70, art. I ad 3), esprimendosi
"o con qualche locuzione metaforica o in quella maniera che ai suoi tempi
si usava nel comune linguaggio ed ancor oggi si usa di molte cose nel
quotidiano conversare anche fra la gente più dotta". Infatti "non fu
intenzione dei sacri autori - o meglio, per usare le parole di Sant'Agostino (De
Gen. ad litt. 2, 9, 29; P. L. XXXIX, col. 270 sq.; CSEL. XXVIII, III, 2, p. 46)
- dello Spirito di Dio, che per mezzo di essi parlava, di insegnare agli uomini
queste cose, e cioè l'intima costituzione degli oggetti visibili, che nulla
importano per la salute eterna" (Leone XIII, Acta XIII, p. 355; Ench.
Bibl. n. 106). Tale principio "gioverà applicarlo anche alle scienze
affini, specialmente alla storia", confutando cioè "in maniera non
molto diversa i sofismi degli avversari" e sostenendo "contro le loro
obiezioni la verità storica della Sacra Scrittura" (Cfr. Benedetto XV,
Enc. "Spiritus
Paraclitus").
Né può essere tacciato di
errore il sacro scrittore, se in qualche luogo "ai copisti, nel
trascrivere i codici, è sfuggito qualche sbaglio", ovvero se "rimane
dubbio il senso preciso di qualche frase". Infine non è assolutamente
permesso "restringere l'ispirazione soltanto ad alcune parti della Sacra
Scrittura o concedere che lo stesso autore sacro abbia errato", perché la
divina ispirazione "di sua natura non solo esclude ogni errore, ma con
quella medesima necessità lo esclude e lo respinge, con la quale è d'uopo che
Dio, somma Verità, non possa essere autore d'alcun errore. Tale è L'antica e
costante fede della Chiesa" (Leone XIII, Acta XIII, p. 357
sq.; Ench. Bibl. n. 109 sq.).
Questa dunque è la
dottrina che il Nostro Predecessore Leone XIII con tanta gravità ha esposta, e
che Noi pure con la Nostra autorità proponiamo e inculchiamo perché sia da
tutti scrupolosamente mantenuta. Né minor impegno vogliamo che si ponga anche
oggi nel seguire i consigli e gli incitamenti che egli, in conformità al suo
tempo, con somma saggezza vi aggiunse. Infatti vedendo sorgere nuove e non
lievi difficoltà e questioni, sia per i preconcetti del razionalismo dilagante,
sia, soprattutto, per gli antichissimi monumenti scavati ed investigati in
Oriente, il medesimo Nostro Predecessore, spinto dallo zelo del suo apostolico
ufficio, e bramoso che ad una così segnalata fonte della rivelazione cattolica
non solo si desse più sicuro e più fruttuoso adito per utilità del gregge del
Signore, ma insieme non si recasse alcun nocumento, espresse il suo vivo
desiderio "che molti intraprendessero e saldamente sostenessero la difesa
delle divine Carte, e che specialmente coloro che dal la grazia divina sono chiamati
ai sacri Ordini, con diligenza ogni di più grande si applicassero, come è più
che giusto, alla lettura, meditazione e spiegazione di esse" (Cfr. Leone
XIII, Acta XIII, p. 328; Ench. Bibl. n. 67 sq.).
Impulso dato agli studi
biblici: Scuola Biblica di Gerusalemme. Commissione Biblica
Con tali intenti lo
stesso Pontefice aveva ancor prima lodato e approvato la Scuola Biblica eretta
a Gerusalemme presso la Basilica di Santo Stefano per cura del Maestro Generale
del Sacro Ordine dei predicatori, perché da essa, come egli medesimo si
espresse, "erano venuti agli studi biblici grandi vantaggi, e maggiori
ancora se ne aspettavano" (Litt. Apost. "Hierosolymæ in coenobio",
17 Sett. 1892; Leone XIII, Acta XII, pp. 239241, v. pag. 240);
l'ultimo anno di sua vita aggiunse poi un nuovo mezzo, per cui questi studi
tanto raccomandati nell'Enciclica "Providentissimus"
venissero sempre meglio coltivati e con tutta sicurezza promossi. Infatti con
la Lettera Apostolica "Vigilantiæ"
(30 ott. 1902) istituiva un Consiglio o Commissione, come suol dirsi, di
gravi persone, "le quali avessero per proprio loro còmpito l'adoperarsi
con ogni mezzo a far si che le divine Lettere siano dai nostri universalmente
maneggiate con quella più squisita cura che richiedono i tempi, e si tengano
immuni non solo da qualsivoglia soffio di errore, ma anche da ogni temerità di
opinione" (Cfr. Leone XIII, Acta XIII, p. 232 ss.; Ench.
Bibl. n. 130-142; v. nn. 130, 132). Questa Commissione Noi pure, dietro
l'esempio dei Nostri Predecessori, l'abbiamo con fermata e rafforzata col
fatto, valendoCi, come più volte per l'innanzi, della sua opera per richiamare
gli espositori dei Sacri Libri a quelle sane leggi di interpretazione
cattolica, che i Santi Padri, i Dottori della Chiesa e i Sommi Pontefici stessi
hanno tramandate (Lettera della Pontificia Commissione Biblica agli Ecc.mi
Arcivescovi d'Italia del 20 Ag. 1941; A. A. S., 1941, vol. XXXIII, pp.
465-472).
§ 2 - ATTI DEI SUCCESSORI
DI LEONE XIII
Pio X: Gradi
accademici. Programma di studi biblici Istituto Biblico
Qui non sembra fuori di
luogo ricordare con animo grato i principali e più utili contributi dei Nostri
Predecessori al medesimo fine: quelli che si potrebbero dire o compimenti o
frutti della felice iniziativa di Leone XIII. E
anzitutto Pio X,
volendo "fornire un mezzo pratico di preparare buon numero di maestri,
stimati per solidità e sincerità di dottrina, i quali nelle scuole cattoliche
spiegassero i Sacri libri", istituì "i gradi accademici di Licenziato
e di Dottore in Sacra Scrittura, da conferirsi dalla Commissione Biblica"
(Lett. Ap. "Scripturæ
Sanctæ", 23 febbr. 1904; Pio X, Acta I, pp. 176-179; Ench.
Bibl. nn. 142-150, v. nn., 143-144); poi dettò leggi "sul programma degli
studi di Sacra Scrittura nei Seminari" al lo scopo che gli Ecclesiastici
"non solo avessero essi una profonda cognizione della Bibbia, del suo
valore e dottrina, ma anche sapessero poi rettamente esercitare il ministero
della divina parola e di fendere dalle obiezioni i libri scritti sotto
l'ispirazione di Dio" (Lett. Apost. "Quoniam in re biblica", 27
marzo 1906; Pio X Acta III, pp. 72-76; Ench. Bibl. nn. 155-173,
v. n. 155); infine "affinché si avesse in Roma un centro di alti studi
biblici, il quale, nel modo più efficace che sia possibile, facesse progredire
la scienza della Bibbia e delle materie con essa connesse", fondò,
affidandolo all'inclita Compagnia di Gesù, il Pontificio Istituto Biblico, il
quale volle fosse "fornito di scuole superiori e di ogni attrezzatura di
istruzione biblica", e ne prescrisse il funzionamento e le regole,
dichiarando di eseguire per tal guisa "il salutare e fruttuoso
proposito" di Leone XIII (Lett. Ap. "Vinea electa", 7 maggio
1901); A. A. S., 1909, vol. I, pp. 447-449, Ench. Bibl. nn. 293-306,
v. nn. 296 et 294).
Pio XI: Gradi
accademici resi obbligatori Monastero di S. Girolamo per la revisione della Volgata
A tutto questo infine
diede il coronamento il Nostro immediato Predecessore Pio XI, di felice
memoria, decretando fra l'altro che nessuno fosse nominato "Professore di
Sacra Scrittura nei Seminari, se prima, compiuto uno speciale corso di studi
biblici, non avesse regolarmente conseguiti i gradi accademici presso la
Commissione Biblica e l'Istituto Biblico"; gradi che volle equiparati, per
i diritti e gli effetti, ai gradi debitamente conferiti in Sacra Teologia o in
Diritto Canonico: stabilendo inoltre che a nessuno sia conferito "un
beneficio, a cui vada canonicamente annesso l'obbligo di spiegare la Sacra
Scrittura al popolo, se oltre il resto, non abbia ottenuta la licenza o la
laurea in Sacra Scrittura". In pari tempo, dopo aver esortato sia i
Generali degli Ordini regolari e delle Congregazioni religiose, sia i Vescovi
dell'orbe cattolico a mandare i più idonei fra i loro chierici a frequentare i
corsi dell'Istituto Biblico per conseguirvi i gradi accademici, tale
esortazione ravvalorò col suo esempio, fondando appunto a quell'effetto, con
sua elargizione, annue rendite (Motu proprio "Bibliorum scientiam",
27 aprile 1924; A.A.S., 1324, vol. XVI, pp. 180-182; Ench. Bibl. nn.
518-525).
Il medesimo Pontefice,
poiché l'anno 1907, col favore e l'approvazione di Pio X di f. m. "era
stato commesso ai monaci Benedettini l'incarico di fare ricerche e preparativi
per una nuova edizione della versione latina della Bibbia, che suol chiamarsi
Volgata" (Lettera al Rev.mo D. Aidano Gasquet, 3 dic. 1907; Pio X Acta IV,
pp. 177-179; Ench. Bibl. n. 285 sq.), volendo dare più solida base e
maggior sicurezza a questa "faticosa ed ardua impresa", che se richiede
lungo tempo e grandi spese, mostra però la sua somma utilità negli eccellenti
volumi già dati alla luce, eresse dalle fondamenta il monastero di San Girolamo
in Urbe, interamente dedicato a quell'opera, e riccamente lo dotò di biblioteca
e d'ogni altro mezzo di indagine (Const. Apost. "Inter præcipuas", 15
giugno 1933; A. A. S., 1934, vol. XXVI, pp. 85-87).
§ 3 - CURE DEI SOMMI
PONTEFICI PER L'USO E LA DIFFUSIONE DEI LIBRI SACRI
Né si vuole qui passare
sotto silenzio quanto i medesimi nostri Predecessori, presentandosene
l'occasione, abbiano raccomandato sia lo studio sia la predicazione sia infine
la pia lettura e meditazione delle Sacre Scritture. Infatti Pio X diede
calorosa approvazione alla Società di San Girolamo, che ha per scopo di indurre
i fedeli alla tanto lodevole usanza di leggere e meditare i santi Vangeli, e di
rendere per quanto è possibile più facile questa pia pratica. La esortò poi a
perseverare con alacrità nell'impresa, affermando "esser cosa fra tutte la
più utile e più adatta ai tempi", contribuendo essa non poco a
"sfatare il pregiudizio, che la Chiesa si opponga al la lettura delle
Sacre Scritture in lingua volgare o vi metta ostacolo" (Lettera dell'Em.mo
Card. Cassetta "Qui piam", 21 gennaio 1907, Pio X Acta IV,
pp. 23-25). Benedetto
XV poi al compiersi del quindicesimo secolo dalla morte del Dottor
Massimo nell'esposizione delle Sacre Scritture, dopo avere scrupolosamente
inculcato sia gli insegnamenti e gli esempi del medesimo Dottore, sia i
principi e le norme da Leone XIII e da
lui stesso dettate, dopo altre opportunissime raccomandazioni di questo genere
che sempre si debbono tener presenti, esortò "tutti i figli della Chiesa,
e soprattutto i Chierici, alla venerazione delle Sacre Scritture congiunta con
la pia lettura e l'assidua meditazione"; ed avvertì che "in quelle
pagine si deve cercare il cibo, che la vita dello spirito fa crescere verso la
perfezione"; che "il principale uso della Scrittura consiste nel
valersene per esercitare santamente e con frutto il ministero della divina
parola". E poi di nuovo lodò l'operato della Società detta di San
Girolamo, che fa la più larga propaganda dei Vangeli e degli Atti degli
Apostoli, "sicché ormai non c'è famiglia cristiana, che ne sia priva, e
tutti prendono l'abitudine di leggerli e meditarli ogni giorno" (Enciclica
"Spiritus
Paraclitus").
§ 4 - FRUTTI DI QUESTA
MOLTEPLICE ATTIVITÀ
È dunque giusto e grato
riconoscere che non pochi progressi hanno fatto la scienza delle Sacre
Scritture e il loro uso fra i cattolici grazie alle disposizioni, ordini,
eccitamenti dei Nostri Predecessori, ma anche al concorso di tutti coloro, che,
secondando con premuroso ossequio le cure dei Sommi Pontefici, spesero le loro
fatiche nel meditare, nell'indagare, nello scrivere, ovvero nell'insegnare, nel
predicare, nel tradurre e diffondere i Libri Santi. Infatti dalle scuole
superiori di Teologia e di Sacra Scrittura, e principalmente dal Nostro
Pontificio Istituto Biblico, uscirono e tuttora escono cultori delle Divine
Lettere, che, animati da vivo ardore per esse, questo medesimo ardore accendono
negli animi del giovane clero e ad esso comunicano la dottrina da loro appresa.
Di essi non pochi, anche con gli scritti, in molte guise hanno fatto e fanno
progredire le scienze bibliche, ora col pubblicare i sacri testi secondo le
norme della vera critica, e con lo spiegarli, illustrarli, tradurli nelle
lingue moderne; ora col proporli alla pia lettura e meditazione dei fedeli, ora
infine col mettere a profitto quelle scienze profane, che giovano alla
intelligenza della divina Scrittura. Queste ed altre opere, che ogni giorno più
si vanno propagando e consolidando, come associazioni, congressi, settimane di
studi biblici, biblioteche, sodalizi per la meditazione dei Vangeli, Ci fanno
concepire ferma speranza che nell'avvenire la venerazione, l'uso, e la scienza
delle Sacre Lettere andranno sempre più progredendo a pro delle anime. Ma ciò
non avverrà se non a condizione che tutti con crescente fermezza, alacrità e
coraggio si attengano al programma di studi biblici da Leone XIII prescritto,
dai Successori di lui più ampiamente e compiutamente dichiarato, da Noi ancora
confermato ed accresciuto, programma che è il solo sicuro e dall'esperienza
comprovato; né si lascino trattenere dalle difficoltà che, come accade nelle
cose umane, anche in questa esimia opera non mancheranno mai.
II
PARTE DOTTRINALE
LO STUDIO DELLA S.
SCRITTURA AI NOSTRI TEMPI
Stato attuale degli studi
biblici
In questi cinquant'anni
nessuno è che non veda come le condizioni dello studio della Bibbia e di quanto
può a quello giovare sono grandemente cambiate. Infatti, per tacer d'altro,
allorché il Nostro Predecessore emanò l'Enciclica "Providentissimus
Deus", per pochi luoghi di Palestina s'era cominciato ad esplorare con
opportuni scavi al detto scopo. Ora invece tali esplorazioni sono cresciute
enormemente di numero e si praticano con più severo metodo e con arte affinata
dalla stessa esperienza, sicché più copiosi e più certi derivano i risultati.
Quanto poi da quelle indagini si tragga lume a meglio e più a fondo comprendere
i Sacri Libri, lo sanno gli esperti, lo sanno tutti coloro che si applicano a
questo genere di studi. Ad aumentare il valore dei detti scavi ne vennero fuori
sovente monumenti scritti, che immensamente giovano a farci conoscere le
lingue, le letterature, gli avvenimenti, i costumi e i culti di antichissime
popolazioni. Né minore importanza hanno le ricerche e le scoperte, così
frequenti ai nostri giorni, dei papiri, che tanta luce apportarono alla
conoscenza delle lettere e delle istituzioni pubbliche e private, specialmente
al tempo del nostro Divin Salvatore. Inoltre furono trovati e a rigor di
critica pubblicati antichi manoscritti dei Sacri Libri; l'esegesi dei Padri
della Chiesa venne con più esteso e più maturo esame investigata; il modo di
parlare, di narrare, di scrivere proprio degli antichi con innumerevoli esempi
fu messo in piena luce. Tutto questo, che non senza provvido consiglio di Dio
fu concesso alla nostra età, invita ed in certo modo ammonisce gli interpreti a
valersi premurosa mente di tanta luce per scrutare più a fondo le Divine
Pagine, il lustrarle con più precisione, esporle con maggiore chiarezza. Certo
vediamo, con somma compiacenza dell'animo Nostro, che a questo invito hanno
corrisposto i detti interpreti con lodevole zelo; orbene ciò stesso è non
ultimo né minimo frutto dell'Enciclica "Providentissimus
Deus", con la quale il Nostro Predecessore, come presago di questa
nuova fioritura di studi biblici, chiamò gli esegeti cattolici al lavoro, e con
sapiente intuito ne tracciò ad essi la via e il metodo. Pertanto far sì che il
lavoro non solo perduri continuamente, ma anche si vada ogni di più
perfezionando e si renda più fecondo, è lo scopo di questa Nostra Enciclica,
con la quale Ci proponiamo principalmente di mostrare a tutti quel che resta a
fare e con quali disposizioni deve oggi l'esegeta cattolico accingersi a sì
grave e sublime compito, e d'infondere nuovo coraggio e nuovi stimoli agli
operai che strenuamente lavorano nella vigna del Signore.
§ I - RICORSO AI TESTI
ORIGINALI
Studio delle lingue
bibliche
All'interprete cattolico
che si accinge all'opera di intendere e spiegare le divine Scritture, già i
Padri della Chiesa, e in prima linea Sant'Agostino, grandemente raccomandavano
lo studio delle lingue antiche e il ricorso ai testi originali (Cfr. per es. S.
Hieron., Praef. in IV Evang. ad Damasum, PL. XXIX, col. 526-527;
August., De doctr. christ. II, 16; P.L. XXXIV, col. 42-43). Tuttavia tali
erano a quei tempi le condizioni degli studi, che non molti, e quei medesimi
soltanto in grado imperfetto, possedevano la lingua ebraica. Nel medio evo poi,
mentre era in sommo fiore la Teologia Scolastica, anche la conoscenza del greco
era da grande tempo scemata in Occidente, sicché anche i più grandi Dottori di
quel tempo nello spiegare i Sacri Libri non si potevano basare che sulla
versione latina della Volgata. Ai giorni nostri al contrario non soltanto la
lingua greca, che col Rinascimento risorse, per così dire, a novella vita, è
pressoché familiare a tutti i letterati e studiosi della antichità, ma anche
dell'ebraico e di altre lingue orientali è diffusa la conoscenza fra le persone
colte. Si ha poi adesso tanta abbondanza di mezzi per imparare quelle lingue,
che un interprete della Bibbia, il quale trascurandole si precluda da sé la via
di giungere ai testi originali, non può sfuggire alla taccia di leggerezza e di
ignavia. Dovere dell'esegeta per fermo è raccogliere con somma cura, e con
venerazione quasi afferrare ogni apice anche minimo, che provenga dalla penna
dell'agiografo sotto l'azione del Divino Spirito, al fine di penetrarne a fondo
ed appieno il pensiero. Perciò seriamente procuri di acquistarsi una perizia
ogni dì maggiore nelle lingue bibliche, ed anche nelle altre lingue orientali,
e rincalzi la sua interpretazione con tutti quei mezzi, che fornisce la
filologia in ogni sua parte. Tutto ciò si studiò già di conseguire San Girolamo
con le cognizioni della sua età e ad altrettanto mirarono, con indefessa
applicazione e frutto più che ordinario, non pochi dei grandi esegeti dei secoli
XVI e XVII, sebbene allora fosse assai minore, che adesso, la scienza delle
lingue. Per ugual via dunque occorre spiegare quel testo originale, che, per
essere immediato prodotto del sacro autore, ha maggiore autorità e maggiore
peso di qualunque traduzione, antica o moderna, per quanto ottima; e ciò per
certo si otterrà con più facilità e profitto, se alla conoscenza delle lingue
si accoppierà una soda perizia della critica relativa al testo medesimo.
Importanza della critica
testuale
Quanta importanza si
debba annettere a tale critica, accorta mente lo fa intendere Sant'Agostino,
quando fra i precetti da inculcare allo studioso del Sacri Libri mette in primo
luogo la cura di procacciarsi un testo corretto. "Ad emendare i codici -
così quel chiarissimo Dottore della Chiesa - deve anzitutto attendere la
solerzia di coloro, che bramano conoscere le divine Scritture, affinché gli
scorretti cedano il posto agli emendati" (De doct. christ. II, 21; PL.
XXXIV, col. 46). Oggi poi quest'arte, che suol chiamarsi critica testuale e
nelle edizioni degli autori profani s'impiega con grande lode e pari frutto,
con pieno diritto si applica ai Sacri Libri appunto per la riverenza dovuta
alla parola di Dio. Scopo di essa infatti è restituire con tutta la possibile
precisione il sacro testo al suo primitivo tenore, purgandolo dalle
deformazioni introdottevi dalle manchevolezze dei copisti e liberandolo dalle
glosse e lacune, dalle trasposizioni di parole, dalle ripetizioni e da simili
difetti d'ogni genere, che negli scritti tramandati a mano pei molti secoli
usano infiltrarsi. È vero che di tal critica alcuni decenni or sono non pochi
abusarono a loro talento, non di rado in guisa che si direbbe abbiano voluto
introdurre nel sacro testo i loro preconcetti. Ma oggi appena occorre dire che
quell'arte ha raggiunta una tale stabilità e sicurezza di forme, che
agevolmente se ne può scoprire l'abuso, e con i progressi conseguiti essa è
divenuta un insigne strumento atto a propagare la divina parola in una forma
più accurata e più pura. Neppure fa bisogno qui ricordare - essendo cosa nota e
palese a tutti gli studiosi della Sacra Scrittura - in quanto onore abbia
tenuti la Chiesa dai primi secoli all'età nostra, questi lavori di critica.
Oggi dunque, poiché quest'arte è giunta a tanta perfezione, è onorifico, benché
non sempre facile, ufficio degli scritturisti procurare con ogni mezzo che
quanto prima da parte cattolica si preparino edizioni dei Sacri Libri sì nei
testi originali, e sì nelle antiche versioni, regolate secondo le dette norme;
tali cioè che con una somma riverenza al sacro testo congiungano un'accurata
osservanza di tutte le leggi della critica. E tutti sappiamo che questo lungo
lavoro di critica non solo e necessario a rettamente comprendere gli scritti
divinamente ispirati, ma anche è imperiosamente richiesto da quella pietà che
deve renderci sommamente grati a quel provvidentissimo Dio, che questi libri a
noi, quasi a propri figli, mandò quali paterne lettere dal trono della sua
Maestà.
Valore del decreto
Tridentino intorno all'uso della Volgata Traduzioni in lingue moderne
E nessuno pensi che
l'accennato uso dei testi originali condotto a norma di critica venga in alcun
modo a derogare a quanto il Concilio di Trento saggiamente prescrisse sulla
Volgata latina (Decr. de editione et usu Sacrorum Librorum; Conc. Trid. ed.
Soc. Goerres, t. V, p. 91 s.). È un fatto documentato, che i Presidenti del
Concilio ebbero l'incarico da essi fedelmente eseguito, di pregare a nome del
Concilio stesso il Sommo Pontefice, che facesse correggere, quanto meglio si
potesse, anzitutto l'edizione latina della Bibbia, e poi anche il testo greco e
l'ebraico, da pubblicare quando che fosse a vantaggio della santa Chiesa di Dio
(ibidem t. X, p. 171: cfr. t. V, pp. 29, 59, 65; t. X, pp. 446 ss,). A
questo desiderio, se allora per le difficoltà dei tempi e per altri ostacoli
non si poté dare piena soddisfazione, al presente però con la collaborazione di
dotti cattolici si può dare più ampia e perfetta esecuzione, e confidiamo che
così infatti avverrà. Se il Concilio di Trento volle che la Volgata fosse
quella versione latina, "di cui tutti dovessero valersi come
autentica", anzitutto ciò riguarda solo, come tutti sanno, la Chiesa
latina e l'uso che in essa si ha da fare della Scrittura, e del resto non vi è
dubbio che non diminuisce punto l'autorità e il valore dei testi originali.
Infatti non era allora questione dei testi originali della Bibbia, ma delle
traduzioni latine, che a quel tempo circolavano, e fra queste giustamente il
medesimo Concilio stabilì doversi preferire quella che "per il diuturno
uso di tanti secoli nella Chiesa stessa aveva ricevuta
l'approvazione".Questa preminente autorità, ovvero, come suol dirsi, autenticità della
Volgata fu dal Concilio decretata non già principalmente per motivi di critica,
ma piuttosto per l'uso legittimo che se ne fece nelle Chiese lungo il corso di
tanti secoli: il quale uso dimostra che essa, nel senso in cui la intese e
intende la Chiesa, va affatto immune da errore in tutto ciò che tocca la fede
ed i costumi. Da questa immunità, di cui la Chiesa fa testimonianza e dà
conferma, proviene che nelle dispute, lezioni e prediche si possa citare la
Volgata in tutta sicurezza e senza pericolo di sbagliare. Perciò quell'autenticità va
detta non critica, in prima linea, ma piuttosto giuridica. Quindi
l'autorità che la Volgata ha in materia di dottrina non impedisce punto anzi ai
nostri giorni quasi esige che quella medesima dottrina venga provata e
confermata per mezzo dei testi originali, e che inoltre ai medesimi testi si
ricorra per dischiudere e dichiarare ogni dì meglio il vero senso delle Divine
Scritture. Anzi neppur vieta il decreto del Tridentino che, per uso e profitto
dei fedeli e per facilitare l'intelligenza della divina parola, si facciano
traduzioni nelle lingue volgari, e precisamente anche dai testi originali, come
sappiamo che in molti Paesi lodevolmente si è fatto con l'approvazione
dell'autorità ecclesiastica.
§ 2 - L'INTERPRETAZIONE
DEI LIBRI SACRI
Valore del senso
letterale e sua ricerca
Fornito così della
conoscenza delle lingue antiche e del corredo della critica, l'esegeta
cattolico si applichi a quello che fra tutti i suoi compiti è il più alto:
trovare ed esporre il genuino pensiero dei Sacri Libri. Nel far questo, gli
interpreti abbiano ben presente che loro massima cura deve essere quella di
giungere a discernere e precisare quale sia il senso letterale, come suol
chiamarsi, delle parole bibliche. Perciò devono con ogni diligenza rintracciare
il significato letterale delle parole, giovandosi della cognizione
delle lingue, del contesto, del confronto con luoghi simili: cose tutte, donde
anche nell'interpretazione degli scritti profani si suole trarre partito per
mettere in limpida luce il pensiero dell'autore. I commentatori però della
Sacra Scrittura, non perdendo di vista che si tratta della parola da Dio
ispirata, della quale da Dio stesso fu affidata alla Chiesa la custodia e
l'interpretazione, con non minore diligenza terranno conto delle spiegazioni e
dichiarazioni del Magistero ecclesiastico, come pure delle esposizioni dei
Santi Padri, ed anche della "analogia della fede", secondo che Leone XIII nell'Enciclica
"Providentissimus
Deus" con somma sapienza avvertì (Leone XIII, Acta XIII, pp.
345-346; Ench. Bibl. n, 94-96). Particolare attenzione porranno a non
limitarsi come purtroppo avviene in alcuni commentari ad esporre ciò che tocca
la storia, l'archeologia, la filologia e simili altre materie; diano pure a
luogo opportuno tali notizie in quanto possono contribuire all'esegesi, ma
principalmente mettano in vista la dottrina teologica di ciascun libro o testo
intorno alla fede ed ai costumi. Per tal guisa la loro esposizione non solo
gioverà dai professori di teologia nel proporre i dogmi della fede, ma verrà
pure in aiuto dei sacerdoti per la spiegazione della dottrina cristiana al
popolo, ed infine tutti i fedeli ne caveranno profitto per condurre una vita
santa, degna d'un vero cristiano.
Retto uso del senso
spirituale
Una cosiffatta
interpretazione, principalmente teologica, come abbiamo detto, sarà mezzo
efficace per ridurre al silenzio coloro che, asserendo di non trovare nei
commenti biblici nulla che innalzi la mente a Dio, nutra l'anima e fomenti la
vita interiore, mettono innanzi, quale unico scampo, un genere d'interpretazione
spirituale e, com'essi dicono, mistica. Quanto poco giusta sia questa loro
pretesa lo prova l'esperienza di molti, che con la ripetuta considerazione e
meditazione della parola di Dio hanno santificate le loro anime e si sono
infiammati d'acceso amore verso Dio; ne dànno luminosa mostra la costante
pratica della Chiesa e gli insegnamenti dei più grandi Dottori. Certo non va
escluso dalla Sacra Scrittura ogni senso spirituale, poiché quello che nel
Vecchio Testamento fu detto o fatto, venne da Dio con somma sapienza ordinato e
disposto in tal modo, che le cose passate prefigurassero le future da avverarsi
nel nuovo Patto di grazia. Perciò l'esegeta come è tenuto a ricercare ed
esporre il significato proprio o letterale delle parole inteso ed espresso dal
sacro autore, così la stessa cura deve avere nella ricerca del significato
spirituale, purché realmente risulti che Dio ve lo ha posto. Solo Dio difatti
poté sia conoscere sia rivelare a noi quel significato spirituale. Ora un tal
senso ce lo mostra e ce lo insegna il divin Salvatore medesimo nei Santi
Vangeli, lo professano nel parlare e nello scrivere gli Apostoli, seguendo
l'esempio del Maestro, lo addita la costante tradizione della Chiesa, lo
dichiara infine l'antichissimo uso della liturgia, nei casi in cui si può
rettamente applicare il noto principio: la legge del pregare è legge del
credere. Questo senso spirituale, da Dio inteso e ordinato, lo scoprano dunque
e lo espongano gli esegeti cattolici con quella diligenza che richiede la dignità
della divina parola; si guardino invece scrupolosamente dal presentare come
genuino senso della Sacra Scrittura altri valori figurativi delle cose. Può ben
essere utile, specialmente nella predicazione, lumeggiare e raccomandare le
cose della fede e della morale cristiana con uso più largo del Sacro Testo in
senso figurato, purché si faccia con moderazione e sobrietà; ma non bisogna mai
dimenticare che un tal uso delle parole della Sacra Scrittura e ad essa quasi
estrinseco ed avventizio, e che soprattutto ai giorni nostri non va senza
pericolo, perché i fedeli, segnatamente le persone istruite nelle scienze sia
sacre che profane, vogliono sapere ciò che Dio ci ha detto nelle Sacre Lettere,
anziché quello che un facondo oratore o scrittore, usando con destrezza le
parole della Bibbia, ne sa cavare. "La parola di Dio, viva ed operosa,
tagliente più d'ogni spada a due tagli, penetrante sino a divenire anima e
spirito, giunture e midollo, scrutatrice dei sentimenti e dei pensieri" (Hebr.
IV, 12), non ha bisogno, per commuovere i cuori e scuotere gli animi, di
artifizi e di accomodamenti umani; le Sacre Pagine, da Dio ispirate, sono di
per sé ricche di nativo significato; dotate d'una forza divina, valgono di per
sé; adorne di un superbo splendore, da sé brillano e risplendono, se
l'interprete con una spiegazione accurata e fedele ne sa trarre alla luce tutti
i tesori di sapienza e di prudenza che vi stanno nascosti.
Eccitamenti allo studio
dei Santi Padri e dei grandi interpreti
Per fare questo,
l'esegeta cattolico potrà valersi del solerte studio di quegli scritti, nei
quali i Santi Padri, i Dottori della Chiesa e gli illustri interpreti delle età
passate hanno commentati i Sacri Libri. Essi, benché fossero meno forniti
d'istruzione profana e di scienza delle lingue, che gli scritturisti dei nostri
giorni, però per l'ufficio da Dio loro dato nella Chiesa spiccano per un certo
soave intuito delle cose celesti e per un meraviglioso acume di mente, con i
quali penetrano sin all'intimo le profondità della divina parola e traggono
alla luce quanto può giovare ad illustrare la dottrina di Cristo e a promuovere
la santità della vita. Fa dispiacere che sì preziosi tesori della cristiana
antichità a non pochi scrittori dei nostri tempi siano mal noti e che i cultori
della storia dell'esegesi non abbiano ancora tutto fatto per meglio
approfondire e giustamente apprezzare un punto di tanta importanza. Piacesse a
Dio che molti si dessero a ricercare gli autori e le opere d'interpretazione
cattolica delle Scritture e, traendone le ricchezze quasi immense ivi
accumulate, efficacemente concorressero a far sì che sempre più manifesto si
renda quanto quegli antichi hanno penetrata e dilucidata la divina dottrina dei
Libri Sacri, di maniera che gli odierni interpreti ne prendano esempio e ne
derivino opportuni argomenti. Così finalmente si attuerà la felice e feconda
fusione della dottrina e soave unzione degli antichi con la più vasta
erudizione e progredita arte dei moderni, il che di certo produrrà nuovi frutti
nel campo, non mai abbastanza coltivato, né mai esausto, delle Divine Lettere.
§ 3 -
SPECIALI COMPITI DEGLI INTERPRETI AI NOSTRI TEMPI
Stato attuale
dell'esegesi
Anche dai nostri tempi
possiamo aspettarci che si apporti del nuovo per meglio approfondire e con più
accuratezza interpretare le Sacre Carte. Infatti non poche cose, specialmente
in ciò che riguarda la storia, a malapena o imperfettamente furono spiegate
dagli espositori dei secoli scorsi, mancando ad essi quasi tutte le notizie
necessarie per maggiori schiarimenti. Quanto ardui e quasi inaccessibili agli
stessi Padri siano rimasti alcuni punti, ben lo mostrano, per tacer d'altro, i
ripetuti sforzi di molti fra essi per interpretare i primi capi della Genesi,
ed anche i ripetuti tentativi di San Girolamo per tradurre i Salmi in guisa che
il loro senso letterale, cioè espresso nelle parole stesse del testo,
chiaramente trasparisse. In altri libri o testi solamente l'età moderna
scoperse difficoltà prima insospettate, poiché una conoscenza ben più profonda
dei tempi antichi fece sorgere nuove questioni, per le quali si getta più
addentro lo sguardo nel soggetto. A torto perciò alcuni, mal conoscendo lo
stato della scienza biblica, vanno dicendo che all'odierno esegeta cattolico
nulla resta da aggiungere a quanto ha prodotto l'antichità cristiana; al
contrario bisogna dire che il nostro tempo molte cose ha tirato fuori, che
nuovo esame richiedono le nuove ricerche e non leggero sprone mettono
all'attività dell'odierno scritturista.
Conto da tenere
dell'indole dell'agiografo
Ed invero la nostra età,
se accumula nuove questioni e difficoltà, però insieme, grazie a Dio, offre
all'esegesi anche nuovi mezzi e strumenti. Fra questi va messo in speciale
rilievo il fatto che i teologi cattolici, seguitando la dottrina dei Santi Padri
e principalmente del Dottore Angelico e Comune, con maggior precisione e
finezza che non solesse farsi nei secoli andati, hanno esaminato ed esposto la
natura dell'ispirazione biblica ed i suoi effetti. Partendo nelle loro
disquisizioni dal principio che l'agiografo nello scrivere il libro sacro
è organo, ossia strumento dello Spirito Santo, ma strumento vivo e dotato
di ragione, rettamente osservano che egli sotto l'azione divina talmente fa uso
delle sue proprie facoltà e potenze, che dal libro per sua opera composto tutti
possono facilmente raccogliere "l'indole propria di lui e come le sue
personali fattezze e il suo carattere" (Cfr. Benedetto XV, Enc. "Spiritus
Paraclitus"). Quindi l'interprete con ogni diligenza non trascurando i
nuovi lumi apportati dalle moderne indagini, procuri discernere quale sia stata
l'indole del sacro autore, quali le condizioni della sua vita, in qual tempo
sia vissuto, quali fonti scritte ed orali abbia adoperate, di quali forme del
dire si avvalga. Cosi potrà più esattamente conoscere chi sia stato l'agiografo
e che cosa abbia voluto dire nel suo scritto. Nessuno ignora infatti che la
suprema norma d'interpretare è ravvisare e stabilire che cosa si proponga di
dire lo scrittore, come egregiamente avverte Sant'Atanasio: "Qui - come in
ogni altro luogo della Scrittura si ha da fare - deve osservarsi in qual
occasione abbia parlato l'Apostolo, chi sia la persona a cui scrive, per quale
motivo le scriva; a tutto ciò si deve attenta mente e imparzialmente badare,
perché non ci accada, ignorando tali cose o fraintendendo una per L'altra, di
andar lontano dal vero pensiero dell'autore" (Contra Arianos, I, 54; PG.
XXVI, col. 123).
Importanza del genere letterario,
specialmente nella storia
Quale poi sia il senso
letterale di uno scritto, spesso non è così ovvio nelle parole degli antichi
Orientali com'è per esempio negli scrittori dei nostri tempi. Ciò che quegli
antichi hanno voluto significare con le loro parole non va determinato soltanto
con le leggi della grammatica o della filologia, o arguito dal contesto;
l'interprete deve quasi tornare con la mente a quei remoti secoli dell'Oriente
e con l'appoggio della storia, dell'archeologia, dell'etnologia e di altre
scienze, nettamente discernere quali generi letterari abbiano voluto adoperare
gli scrittori di quella remota età. Infatti gli antichi Orientali per esprimere
i loro concetti non sempre usarono quelle forme o generi del dire, che usiamo
noi oggi; ma piuttosto quelle ch'erano in uso tra le persone dei loro tempi e
dei loro paesi. Quali esse siano, l'esegeta non lo può stabilire a priori, ma
solo dietro un'accurata ricognizione delle antiche letterature d'Oriente. Su
questo punto negli ultimi decenni l'indagine, condotta con maggior cura e
diligenza, ha messo in più chiara luce quali fossero in quelle antiche età le
forme del dire adoperate sia nelle composizioni poetiche, sia nel dettare le
leggi o le norme di vita, sia infine nel raccontare i fatti della storia.
L'indagine stessa ha pure luminosamente assodato che il popolo d'Israele fra
tutte le antiche nazioni d'Oriente tenne un posto eminente, straordinario,
nello scrivere la storia, sia per l'antichità, sia per la fedele narrazione
degli avvenimenti, pregi che per verità si possono dedurre dal carisma della
divina ispirazione e dal particolare scopo religioso della storia biblica.
Tuttavia a nessuno che abbia un giusto concetto dell'ispirazione biblica farà
meraviglia che anche negli Scrittori Sacri, come in tutti gli antichi, si
trovino certe maniere di esporre e di narrare, certi idiotismi, propri
specialmente delle lingue semitiche, certi modi iperbolici od approssimativi,
talora anzi paradossali, che servono a meglio stampar nella mente ciò che si
vuol dire. Delle maniere di parlare, di cui presso gli antichi, specialmente
Orientali, servivasi l'umano linguaggio per esprimere il pensiero della mente,
nessuna va esclusa dai Libri Sacri, a condizione però che il genere di parlare
adottato non ripugni affatto alla santità di Dio né alla verità delle cose.
L'aveva già, col suo solito acume, osservato l'Angelico Dottore con quelle
parole: "Nella Scrittura le cose divine ci vengono presentate nella
maniera che sogliono usare gli uomini" (Comment. in Ep. ad Hebr. cap.
I, lectio 4). In effetto, come il Verbo sostanziale di Dio si è fatto simile
agli uomini in tutto, "eccettuato il peccato" (Hebr. IV, 15) così
anche le parole di Dio, espresse con lingua umana, si sono fatte somiglianti
all'umano linguaggio in tutto, eccettuato l'errore. In questo consiste
quella condiscendenza (synkatàbasis) del provvido nostro Dio, che già
San Giovanni Crisostomo con somme lodi esaltò e più e più volte asseverò
trovarsi nei Sacri Libri (Cfr. Gen. I, 4; Gen. II, 21; Gen. III,
8; Hom. 15 in Joan. I, 18: PG. LIX, col. 97 e segg.).
Quindi l'esegeta
cattolico, per rispondere agli odierni bisogni degli studi biblici,
nell'esporre la Sacra Scrittura e nel mostrarla immune da ogni errore, com'è
suo dovere, faccia pure prudente uso di questo mezzo, di ricercare cioè quanto
la forma del dire o il genere letterario adottato dall'agiografo possano
condurre alla retta e genuina interpretazione; e si persuada che in questa
parte del suo ufficio non può essere trascurato senza recare gran danno
all'esegesi cattolica. Infatti per portare solo un esempio quando taluni
presumono rinfacciare ai Sacri Autori qualche errore storico o inesattezza nel
riferire i fatti, se si guarda ben da vicino, si trova che si tratta
semplicemente di quelle native maniere di dire o di raccontare, che gli antichi
solevano adoperare nel mutuo scambio delle idee nell'umano consorzio, e che
realmente si tenevano lecite nella comune usanza. Quando dunque tali maniere si
incontrano nella divina parola, che per gli uomini si esprime con linguaggio
umano, giustizia vuole che non si taccino d'errore più che quando occorrono
nella quotidiana consuetudine della vita. Con l'accennata conoscenza e l'esatta
valutazione dei modi ed usi di parlare e di scrivere presso gli antichi, si
potranno sciogliere molte obbiezioni sollevate contro la veridicità e il valore
storico delle divine Scritture; e non meno porterà un tale studio ad una più
piena e più luminosa comprensione del pensiero del Sacro Autore.
Studio delle antichità
bibliche da promuovere
Attendano dunque i nostri
scritturisti con la dovuta diligenza a questo punto, e nessuna tralascino di
quelle nuove scoperte fatte dall'archeologia o dalla storia o letteratura
antica, che sono atte a far meglio conoscere qual fosse la mentalità degli
antichi scrittori, e la loro maniera ed arte di ragionare, narrare, scrivere.
In questa materia anche i laici cattolici sappiano ch'essi non solo gioveranno
alla scienza profana, ma renderanno anche un segnalato servizio alla causa
cristiana, se con tutta la convenevole diligenza e applicazione si daranno ad
esplorare e indagare le cose dell'antichità, e concorreranno così, secondo le
loro forze, alla soluzione di questioni sinora non bene chiarite. Infatti ogni
cognizione umana, anche non sacra, ha bensì una sua innata dignità ed
eccellenza, essendo essa una partecipazione finita dell'infinita conoscenza di
Dio, ma ottiene una nuova e più alta dignità e quasi consacrazione, quando si
adopera a far brillare di più chiara luce le cose divine.
§ 4 - COME TRATTARE LE
QUESTIONI PIÙ DIFFICILI
Difficoltà felicemente
sciolte dai recenti studi
L'anzidetta molteplice
esplorazione dell'antichità orientale, la più accurata ricerca del testo
originale delle Scritture, la più estesa e più esatta conoscenza delle lingue
sia bibliche sia orientali in genere, col divino aiuto ebbero per effetto, che
oggi sono già sciolte e liquidate non poche di quelle questioni, che al tempo
del Nostro Predecessore Leone XIII da
critici alla Chiesa estranei od anche avversi venivano agitate contro
l'autenticità, l'antichità, l'integrità e la verità storica dei Sacri Libri.
Gli è che gli esegeti cattolici col retto maneggio di quelle medesime armi
della scienza, di cui gli avversari non di rado abusavano, presentarono
spiegazioni che insieme concordano con la dottrina cattolica e col genuino
pensiero tradizionale, e in pari tempo tengono fronte alle difficoltà sia
tramandateci senza soluzione dall'antichità, sia di fresco portate dalle nuove
scoperte della moderna indagine. Ne è venuto che il credito della Bibbia e del
suo valore storico, scosso fino a un certo punto in alcuni da tanti attacchi,
ora è pienamente ristabilito presso i cattolici; anzi neppure mancano scritti
d'altra fede, che in seguito a ricerche condotte con serietà ed animo
spassionato, giunsero infine ad abbandonare le opinioni dei moderni per
tornare, almeno in parecchi punti, alle vecchie sentenze. Questo cambiamento si
deve in gran parte all'indefesso lavoro col quale i commentatori cattolici
della Bibbia, senza lasciarsi intimorire da difficoltà ed ostacoli d'ogni
genere, con tutte le forze si studiarono di fare convenevole uso di quanto i
dotti odierni nelle loro investigazioni hanno tirato fuori in fatto di
archeologia o storia o filologia per la soluzione delle nuove questioni.
Difficoltà non ancora
sciolte od insolubili
Non deve però fare
meraviglia se non tutte le difficoltà sono state superate e disciolte, ma
rimangono ancor oggi gravi questioni, che non poco agitano le menti dei
cattolici. Non per questo si ha da perdere coraggio; né va dimenticato che
accade negli umani studi come nelle cose naturali, e cioè che le opere crescono
lentamente e non se ne cava frutto se non dopo molte fatiche. Appunto così è
avvenuto che a tante discussioni, non decise e rimaste sospese dai tempi
andati, solo ai nostri giorni col progresso degli studi è stata data una felice
conclusione. Non è quindi vano sperare che con una costante applicazione
saranno una buona volta pienamente chiarite anche quelle che ora sembrano le
più complesse e difficoltose. Se la bramata soluzione tardi assai, e non arrida
a noi, ma sia forse riservata ai posteri la felice riuscita, nessuno abbia a
ridire, perché deve valere anche per noi quello che i Padri, segnatamente
Sant'Agostino (Epist. 149 ad Paulinum, n. 34 (PL. XXXIII, col. 644); De
diversis quaestionibus q. 53, n. 2 (ibidem, XL, col. 36); Enarr, in
Ps. 146, n. 12 (ibidem, XXXVII, col. 2907), hanno avvertito al loro tempo:
che Dio nei Sacri Libri da Lui ispirati ha voluto venissero sparse difficoltà,
per ché noi ci sentissimo spronati a leggerli e scrutarli con maggior
applicazione e inoltre, sperimentando la nostra limitazione, vi trovassimo un
salutare esercizio di doverosa umiltà. Non vi sarebbe pertanto motivo di
meravigliarsi se a questa o quell'altra questione non si avesse mai a trovare
una risposta appieno soddisfacente, perché si ha da fare più volte con materie
oscure e troppo lontane dai nostri tempi e dalla nostra esperienza, e perché
anche l'esegesi, come le altre più gravi discipline, può avere i suoi segreti,
che rimangono alle nostre menti irraggiungibili e chiusi ad ogni sforzo umano.
Come si devono cercare
soluzioni positive
Questo stato di cose non
è un motivo perché l'interprete cattolico, animato da forte e attivo amore
della sua disciplina e sinceramente attaccato alla Santa Madre Chiesa, si debba
mai trattenere dall'affrontare le difficili questioni sino ad oggi non ancora
risolte, non solo per ribattere le obbiezioni degli avversari, ma anche per
tentare una solida spiegazione che lealmente s'accordi con la dottrina del la
Chiesa e in ispecie col tradizionale sentimento della immunità della Scrittura
Sacra da ogni errore, e dia insieme la conveniente soddisfazione alle
conclusioni ben certe delle scienze profane. Si ricordino poi tutti i figli
della Chiesa che sono tenuti a giudicare non solo con giustizia, ma ancora con
somma carità gli sforzi e le fatiche di questi valorosi operai della vigna del
Signore; inoltre tutti devono guardarsi da quel non molto prudente zelo, per
cui tutto ciò che sa di novità si crede per ciò stesso doversi impugnare o
sospettare. Tengano presente, soprattutto, che nelle norme e leggi date dalla
Chiesa si tratta della dottrina riguardante la fede ed i costumi e che tra le
tante cose contenute nei Sacri Libri legali, storici, sapienziali e profetici,
poche sono quelle di cui la Chiesa con la sua autorità ha dichiarato il senso,
né in maggior numero si contano quelle intorno alle quali si ha l'unanime
sentenza dei Padri. Ne restano dunque molte, e di grande importanza, nella cui
discussione e spiegazione si può e si deve liberamente esercitare l'ingegno e
l'acume degli interpreti cattolici, affinché ognuno per la sua parte rechi il
suo contributo a vantaggio di tutti, a un crescente progresso della sacra
dottrina, a difesa e onore della Chiesa. È la vera libertà dei figliuoli di
Dio, che mantiene fedelmente la dottrina della Chiesa e insieme accoglie con
animo grato come dono di Dio e mette a profitto i portati delle scienze
profane. Questa libertà, secondata e sorretta dalla buona volontà di tutti, è
la condizione e la sorgente di ogni verace frutto e di ogni solido progresso
nella scienza cattolica, come egregiamente avverte il Nostro Predecessore di
felice memoria, Leone
XIII, ove dice: "Se non si mantiene la concordia degli animi e non si
pongono al sicuro i principi, non si possono dai vari studi, anche di molti,
aspettare grandi progressi in quella disciplina" (Lett. Apost. "Vigilantiæ";
Leone XIII, Acta XXII, p. 237; Ench. Bibl. n. 136).
§ 5 - USO DELLA S.
SCRITTURA NELLA ISTRUZIONE DEI FEDELI
Varie maniere di valersi
della S. Scrittura nel sacro ministero
Considerando le grandi
fatiche sostenute dall'esegesi cattolica per quasi duemila anni allo scopo di
fare ogni dì più a fondo comprendere e più ardentemente amare la parola di Dio
comunicata agli uomini nelle Sacre Lettere, deve sorgere spontanea la
convinzione che ai fedeli, e specialmente ai sacerdoti, incombe il grave
obbligo di largamente e santamente profittare di quel tesoro accumulato per
tanti secoli da sommi ingegni. Infatti i Sacri Libri non furono dati da Dio
agli uomini per soddisfare la loro curiosità o per fornire materia di studio e
di ricerche, ma, come insegna l'Apostolo, affinché questi divini oracoli ci
potessero "istruire a salute per la fede in Gesù Cristo" e perché
"perfetto sia l'uomo di Dio, reso adatto ad ogni opera buona" (2 Tim.
III, 15-17).I sacerdoti pertanto, che sono tenuti per ufficio a procurare
l'eterna salute dei fedeli, dopo aver essi medesimi scandagliato con diligente
studio le sacre pagine e dopo averle fatte loro sostanza con la preghiera e la
meditazione, dispensino col dovuto zelo nelle prediche, nelle omelie e nelle
esortazioni, le celesti ricchezze della divina parola; confermino la dottrina
cristiana con sentenza dei Sacri Libri, e la illustrino con acconci esempi
tratti dalla storia sacra e specialmente dal Vangelo di Nostro Signore Gesù
Cristo; e tutto - questo schivando con attenta cura quei sensi accomodatisi,
escogitati da privata fantasia e stiracchiati da molto lontano, sensi che sono
un abuso, anziché l'uso della divina parola - lo espongano con tale facondia e
chiarezza, che i fedeli non solo si sentano mossi e infervorati a migliorare la
propria vita, ma anche concepiscano una somma venerazione per la Sacra
Scrittura. La stessa venerazione i sacri Presuli procureranno che cresca e si
perfezioni ogni dì più nei fedeli al loro pastorale zelo commessi,
incoraggiando tutte quelle imprese d'uomini apostolici, che portano ad eccitare
e fomentare la conoscenza e l'amore dei Sacri Libri tra i cattolici. Diano
dunque il loro favore e il loro appoggio alle pie società che hanno per fine di
propagare tra i fedeli le stampe dei Libri Sacri, specialmente dei Santi
Vangeli, e di adoperarsi con sommo impegno perché nelle famiglie cristiane se
ne faccia ogni giorno regolarmente la lettura con pietà e devozione.
Raccomandino efficacemente a voce e in pratica, dove la liturgia lo consente,
la Sacra Scrittura tradotta, con l'approvazione dell'autorità ecclesiastica,
nelle lingue moderne; e tengano lezioni o conferenze scritturali o le facciano
tenere da altri oratori, ben versati nella materia. I periodici, che con tanta
lode e tanto frutto si pubblicano nelle varie parti del mondo per la
trattazione scientifica delle questioni bibliche o per adattarne i risultati al
sacro ministero e a spirituale vantaggio dei fedeli, trovino in ogni sacro
ministro chi con solerte cura li sostiene e li divulga tra i vari ceti e classi
del suo gregge. Tutto questo e quanto altro uno zelo apostolico e un sincero
amore della divina parola sapranno trovare di acconcio a quel sublime scopo, si
persuadano i sacerdoti tutti che sarà per loro un efficace aiuto nella cura
delle anime.
Insegnamento biblico nei
Seminari
Ma ognuno vede che tutto
questo non lo possono compiere a dovere i sacerdoti, se essi medesimi negli
anni dei loro studi in Seminario non hanno succhiato un pratico e perenne amore
alla Sacra Scrittura. Perciò i Vescovi, per quella paterna cura dei loro
Seminari che ad essi incombe, vigilino attentamente perché anche in questo
nulla si trascuri che possa giovare al detto scopo. I professori di Sacra
Scrittura compiano tutto il corso biblico nei Seminari, di tal maniera che nei
giovani destinati al sacerdozio ed al sacro ministero infondano quella
conoscenza e quell'amore delle Sacre Lettere, senza cui vano è sperare copiosi
frutti d'apostolato. Quindi nell'esegesi facciano risaltare principalmente il
contenuto teologico schivando le dispute superflue; e lasciato da parte quanto
è piuttosto pascolo di curiosità che fomento di vera dottrina e di soda pietà,
espongano con tanta sodezza, dichiarino con tale maestria, inculchino con tal
calore il senso letterale e specialmente dogmatico, che nei loro alunni si
verifichi in certo modo ciò che accadde ai due discepoli di Gesù diretti ad
Emmaus, i quali, udite le parole del Maestro, esclamarono: "Non ci
sentivamo noi infiammare il cuore mentre Egli ci spiegava le Scritture?" (Luc.
XXIV 32). Così le Divine Carte ai futuri sacerdoti della Chiesa diverranno
fonte pura e perenne di vita spirituale per ciascuno personalmente e alimento e
sostanza per l'ufficio della predicazione che li attende. Se a tanto saranno
riusciti i Professori di questa importantissima materia nei Seminari, con santa
esultanza si persuadano di aver fatto moltissimo per la salute delle anime, per
il progresso del cattolicismo, per l'onore e la gloria di Dio, e di aver
compiuto un'opera intimamente connessa coi doveri dell'apostolato.
Senso della Parola divina in questo tempo di guerra: consolazione per gli afflitti, per tutti via della giustizia
Questo che siamo venuti dicendo,
Venerabili Fratelli e figli diletti, se vale per ogni età, molto più si adatta
ai nostri luttuosi tempi, mentre quasi tutti i popoli e le nazioni sono immersi
in un mare di calamità, mentre un'orrenda guerra accumula rovine sopra rovine e
stragi sopra stragi, mentre con l'eccitarsi d'acerbissimi odi fra i popoli
vediamo con sommo dolore spento in non pochi ogni senso non solo di moderazione
e carità cristiana, ma anche di umanità. A queste mortali ferite dell'umano
consorzio chi altro può portare rimedio se non Colui, al quale il Principe
degli Apostoli rivolge quelle parole: "Signore, da chi andremo noi? Tu hai
parole di vita eterna" (Joan. 6, 69). A questo misericordiosissimo
Redentore nostro dobbiamo dunque con tutte le nostre forze ricondurre tutti gli
uomini; Egli è il divino consolatore degli afflitti; Egli che insegna a tutti
tanto alle autorità quanto ai sudditi la vera onestà, l'incorrotta giustizia e
la generosa carità; Egli infine, ed Egli solo, che può essere stabile
fondamento e sostegno di pace e di tranquillità, poiché "altro fondamento
non si può gettare fuor di quello che già è stato posto, cioè Cristo Gesù"
(1 Cor. 3, 11). Di questo autore della salute, che è Cristo, gli uomini tanto
più piena conoscenza avranno, tanto più ardente amore concepiranno; tanto più
fedelmente imiteranno gli esempi, quanto più affetto porteranno alla conoscenza
e alla meditazione delle Sacre Lettere, principalmente del Nuovo Testamento,
poiché, come dice lo Stridonese: "Ignorare la Scrittura è un ignorare Cristo"
(S. Girolamo, Comm. in Isaiam, prologo; PL. XXIV, col. 17), e "se c'è
cosa che in questa vita sostenga l'uomo saggio e fra le sciagure e gli
sconvolgimenti del mondo lo induca a rimanere d'animo sereno, io penso che sia
in primo luogo la meditazione e la scienza delle Scritture" (S.
Girolamo, Comm. in Ep. ad Ephesios, prologo, PL. XXVI, col. 439). Da
esse infatti chiunque è colpito e oppresso dalle avversità e dalle sventure
attingerà i veri conforti ed una sovrumana forza a soffrire e sopportare con
pazienza; in esse, nei Santi Vangeli, a tutti si presenta Cristo, sommo e
perfetto esemplare di giustizia, di carità, di misericordia; in esse a tutto
l'uman genere straziato e trepidante, sono dischiuse le fonti di quella divina
grazia, posponendo e trascurando la quale, popoli e reggitori di popoli non
possono dar principio né consolidamento a nessuna tranquillità di stato e
concordia di animi; in esse infine tutti impareranno Cristo "che è capo di
ogni principato e potestà" (Col. 2, 10) e "fu da Dio fatto per noi
sapienza e giustizia e santificazione e redenzione" (1 Cor. 1, 30).
CONCLUSIONE
Esortazione a quanti
coltivano gli studi biblici
Esposte e raccomandate
queste cose intorno alla necessità di adattare gli studi di Sacra Scrittura
agli odierni bisogni, resta, o Venerabili Fratelli e figli diletti, che agli
studiosi di questa materia, che sono devoti figli della Chiesa e prestano
fedele osservanza alle sue dottrine e norme, Noi rivolgiamo con paterno affetto
non solo congratulazioni, perché sono stati eletti e chiamati a sì sublime
ufficio, ma anche incoraggiamenti, perché con ogni diligenza e premura, con
energia ogni di rinnovata proseguano a compiere l'opera felicemente
incominciata. Sublime ufficio, abbiamo detto, perché qual cosa è più sublime che
investigare, dichiarare, esporre ai fedeli e difendere dagli infedeli la stessa
parola di Dio, comunicata agli uomini per ispirazione dello Spirito Santo? Di
questo spirituale cibo si pasce l'animo dello stesso interprete e se ne nutre
"a ricordanza della fede, a consolazione della speranza, ad allenamento
della carità" (S. Agostino, Contra Faustum, XIII, 18; PL. XLII, col.
294; CSEL. XXV, p. 400).
"Vivere tra queste
cose, queste meditare, non altro conoscere, non altro cercare, non vi pare che
sia un'oasi di paradiso già qui in terra"? (S. Girolamo, Ep. 53, 10;
PL. XXII, col. 549, CSEL. LIV, p. 463). Si pascano di questo medesimo cibo
anche le menti dei fedeli per attingervi la conoscenza e l'amore di Dio, il
profitto e la felicità della propria anima. Si diano dunque con tutto il cuore
a questa santa occupazione gli espositori della divina parola. "Preghino
per intendere" (S. Agostino, De doctr. christ., III, 56; PL. XXXIV,
col. 89), s'affatichino per penetrare ogni dì più addentro i segreti delle
Sacre Pagine; parlino dalla cattedra e dal pulpito per dischiudere anche agli
altri i tesori della parola di Dio. Con quei preclari interpreti che nei
passati secoli, arrecando tanto frutto, hanno dichiarato e illustrato la Sacra
Scrittura, gareggino, secondo il potere di ognuno, gli odierni, sicché anche al
presente come nei tempi trascorsi la Chiesa abbia esimi dottori nell'esporre le
Divine Lettere ed i fedeli cristiani per opera loro ricevano della Sacra
Scrittura tutta la luce, il conforto, la letizia. In questo còmpito, per certo
arduo e grave, essi ancora abbiano "per loro sollievo i Santi Libri"
(1 Mach. XII, 9) e siano memori del premio che li attende, poiché "i
dotti risplenderanno come lo splendore del firmamento, e coloro che insegnano a
molti la giustizia come stelle per l'intiera eternità" (Dan. XII, 3).
Intanto, mentre a tutti i
figli della Chiesa, segnatamente ai professori delle bibliche discipline, al
giovane clero e a tutti i sacri oratori ardentemente auguriamo che,
assiduamente meditando la parola di Dio, gustino quanto buono e soave è lo
Spirito del Signore (Sap. XII, 1), auspice dei celesti favori e pegno della
Nostra benevolenza, a voi tutti e singoli, Venerabili Fratelli e figli diletti,
impartiamo con tutto affetto l'Apostolica Benedizione.
Dato a Roma, presso San
Pietro, il giorno 30 settembre, nella festa di San Girolamo, Dottor Massimo
nell'esporre le Sacre Scritture, l'anno 1943, V del Nostro Pontificato.
PIO PP. XII
*Discorsi e Radiomessaggi di Sua Santità Pio XII, V,
Quinto anno di Pontificato, 2 marzo 1943 - 1° marzo 1944, pp. 355-384
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