Saint Léonard de Port-Maurice
Frère
mineur à Rome (✝ 1754)
Religieux
franciscain qui (peut-être) a inventé le chemin de croix, mais en fut
certainement un grand propagateur au cours de ses missions intérieures,
spectaculaires et étonnantes.
Paul Jérôme Casanova est né à Porto Maurizio, province de Gênes dans une famille de marins. A 23 ans il entre chez les Franciscains et prend le nom de Léonard. Son maître des novices est un Corse très austère de la famille de Bernardin de Calenzana. Ordonné prêtre en 1702, à la suite d'une maladie, il décide de se consacrer aux missions populaires. Saint Alphonse de Liguori le nommait 'le grand missionnaire de notre temps'. Envoyé en Corse (alors en révolte) par Benoît XIV il mène une action à la fois religieuse et politique. Tâche immense en ces temps troublés... En bon contemporain de l'époque baroque, il cherchait à captiver son auditoire en encourageant un large retour à soi-même et une meilleure préparation à la Pénitence et à l'Eucharistie. Le moment le plus favorable semblait être la cérémonie du chemin de Croix... Il en érigea 572 dont une centaine en Corse... (d'après 'Église de Corse en prière' - diocèse d'Ajaccio)
À Rome, au couvent de Saint-Bonaventure sur le Palatin, en 1754, saint Léonard de Port-Maurice, prêtre de l’Ordre des Mineurs. Rempli du zèle des âmes, il se dépensa pendant presque toute sa vie à prêcher, à publier des livres de piété, et à visiter plus de trois cents missions à Rome, en Corse et dans l’Italie du Nord.
Martyrologe
romain
S. Léonard de Port-Maurice
26 novembre
Cet illustre disciple de saint François d’Assise est né en 1676, le bienheureux Innocent XI étant pape, Léopold Ier empereur et Louis XIV roi de France. Après une enfance et une jeunesse saintes, saint Léonard se sentit animé d’une ardente soif d’austérités et d’un zèle immense pour le salut des âmes : ce sont les deux principaux caractères de sa vie.
Cet illustre disciple de saint François d’Assise est né en 1676, le bienheureux Innocent XI étant pape, Léopold Ier empereur et Louis XIV roi de France. Après une enfance et une jeunesse saintes, saint Léonard se sentit animé d’une ardente soif d’austérités et d’un zèle immense pour le salut des âmes : ce sont les deux principaux caractères de sa vie.
Sa passion de la souffrance lui
fit fonder une solitude où ses disciples s’engageaient à ne manger ni viande,
ni œufs, ni laitage, ni poisson, à observer neuf Carêmes, à l’exemple de
saint François, à coucher sur la dure, à marcher pieds nus par tous les temps,
à observer un continuel et rigoureux silence. Il ne sortait de « ce lieu
de délices » que pour prêcher des missions, et il avait hâte d’y
revenir se plonger dans la pénitence et dans la prière.
On comprend que la prédication
d’un tel religieux, même à part son éloquence, devait produire de merveilleux
fruits de salut ; toutes les résistances cédaient devant lui ; ses
sermons étaient interrompus par des cris de douleur et des sanglots ; le
don des miracles ajoutait encore à sa puissance apostolique.
Leonardo Massabo
(1812-1886). San Leonardo in Corsica,
Basilique Saint-Maurice, Imperia (Italie)
Vie brève de Saint Léonard de Port-Maurice
Chapitre 1 : La jeunesse
Chapitre 2 : Le religieux
Chapitre 3 : Le prédicateur
Chapitre 4 : Supérieur et fondateur d’un ermitage
Chapitre 5 : La fin du Bienheureux
CHAPITRE 1
La jeunesse
Paul-Jérôme Casanuova est originaire de la ville italienne de Port-Maurice qui lui a donné son nom et qui se trouve dans la province de Gênes. Il naquit le 20 décembre 1676. Ses parents étaient aisés et profondément chrétiens. L’enfant perdit sa mère, lorsqu’il n’avait encore que deux ans. Son père se remaria et eut quatre enfants de sa seconde femme. Il donna à ses enfants une éducation chrétienne tant par ses exemples que par ses exhortations. Sa préférence allait cependant à Paul-Jérôme dont les dispositions à la piété semblaient naturelles.Autant il montra, dès l'âge le plus tendre, peu d’attrait pour les jeux auxquels s’adonnaient les enfants de son âge, autant son plus grand plaisir était de penser à Dieu. Il avait coutume de construire de petits autels et de faire des processions auxquelles il invitait des camarades : après avoir récité avec eux des prières ou chanté des cantiques, il leur faisait souvent de petits sermons, à la façon d'un prédicateur.
Son amour de la Vierge se manifestait par la récitation du chapelet et d’autres prières qui lui sont dédiées. Jeune homme, il faisait, pieds nus, en compagnie de quelques camarades, de fréquents pèlerinages à l'église de Notre-Dame de la Plaine, située à trois kilomètres environ de Port-Maurice. A cette époque, la ville de Naples subissait de nombreux tremblements de terre qui provoquaient partout la frayeur ; aussi Paul-Jérôme suppliait-il la Vierge Marie de délivrer son pays de ce terrible fléau.
Il aimait visiter les églises, toujours accompagné de ces mêmes compagnons avec lesquels il récitait de nombreuses prières. Il cherchait ainsi à les préserver des mauvaises influences par son exemple et ses enseignements ; à l'âge de dix ans, il fut pris à parti avec ses amis, par un officier de marine qui tenta de les porter au mal ; ils s’enfuirent pour lui échapper. Ayant réussi à le distancer, Paul-Jérôme fit un pèlerinage de reconnaissance à Notre-Dame de la Plaine.
Après avoir étudié avec grand succès dans sa ville natale, son père l’envoya à Rome chez un de ses frères, nommé Augustin ; cet homme, sage et vertueux, le confia d’abord à un maître habile. Charmé de ses progrès dans les sciences et de sa conduite édifiante, son oncle le traita avec autant d'affection que ses propres enfants. Au bout de trois ans, Paul-Jérôme suivit les leçons publiques du collège romain. Il eut pour maître le Père Toloméi qui devint plus tard cardinal.
Ses progrès n'étaient pas moindres dans la piété que dans la science. Sa vie spirituelle et intérieure était à la mesure de sa ferveur ; il s'approchait des Sacrements tous les jours de fête, et, matin et soir, il se recommandait à Dieu, comme s'il eût dû mourir le jour même ou la nuit suivante. Il était modeste, humble, pieux, studieux et vigilant sur lui-même, au point que jamais il ne dit une parole, ni ne fit la moindre action qui fût de nature à causer du scandale ou de l'étonnement ; tous ses entretiens avec ses compagnons roulaient sur des sujets de piété ou des études, si bien que ses vertus et sa vie exemplaire faisaient l’admiration de ses camarades du collège romain.
Ami de la solitude et de la retraite, il eut peu d'amis qu’il choisit parmi les meilleurs de son établissement. Il aimait surtout l'un d'eux qui partageait le même idéal et dont les conseils poussaient à la ferveur. Ainsi lui apprit-il que vivre sous le regard de Dieu faisait éviter bien des impatiences et d’autres défauts et que le péché ne peut rester toujours impuni. Un de ses auteurs spirituels préférés était St François de Sales dont le livre de l’Introduction à la vie dévote ne le quittait pas.
Il s’était agrégé à des assemblées de jeunes qui se réunissaient, l'une à l'oratoire du Père jésuite Caravita, l'autre à celui de saint Philippe de Néri, à la Chiesa Nuova ; dans ces réunions, il puisait un enthousiasme et une ferveur grandissante pour la pratique des vertus et le désir des pénitences. Mais c’est surtout après une confession générale dans une cellule qu’avait autrefois occupé St Philippe de Néri qu’il se sentit plus attiré par les austérités et la pénitence. La nuit, il n’était pas rare que, quittant son lit, il dormît sur le sol ayant une planche pour oreiller.
Quand il rentrait chez son oncle après ces rencontres des Oratoires du Père Jésuite et de St Philippe de Néri, il ne pouvait s’empêcher de communiquer son ardeur en racontant à table, et avec tant d’entrain, ce qu’il y avait entendu et fait, qu’il en oubliait de manger. Son zèle était si brûlant que les jours de fête, il allait par les rues et les places de Rome, et, bravant les mépris et les injures des indifférents et des pécheurs, il exhortait les gens à se rendre aux sermons dans les églises qu’il aimait lui-même entendre volontiers et qu’il répétait aux personnes de sa maison. Prêchant à Rome, en 1749, il recommanda à ses auditeurs de s'affilier à quelque pieuse fraternité pour conserver la foi et grandir dans la charité, les assurant qu'il parlait d'expérience, ajoutant que, s'il avait fait quelque bien, et surtout évité le mal dans sa jeunesse, il s'en croyait redevable à l’oratoire du Père Caravita et à celui de la Chiesa Nuova.
Son assiduité à la prière et aux sacrements, sa ferveur communicative firent penser à son entourage que Paul-Jérôme deviendrait un jour religieux et un grand prédicateur. Et en effet, tout en vivant dans le monde, il n’était pas du monde et se sentait appelé à l’état religieux. Il en parla à son confesseur qui voulut d'abord l’éprouver par d’humiliantes épreuves. Pendant que Paul-Jérôme, multipliant ses oraisons et ses pénitences, demandait à Dieu de lui faire connaître sa volonté, il vit, en traversant la place du Gésu, deux religieux d'un extérieur pauvre et d'un maintien fort modeste ; il en fut frappé, et, en même temps, se sentit enflammé du désir d'embrasser leur genre de vie. Mais, ne sachant pas à quel Ordre ils appartenaient, ni quel couvent ils habitaient, il se mit à les suivre jusqu'à leur couvent de Saint Bonaventure, situé sur le Palatin, et habité par les Frères Franciscains. Il entra dans l'église du couvent au moment où les religieux commençaient la récitation des Complies, et il entendit ces mots : Converte nos, Deus, salutaris noster : « Convertissez-nous, ô mon Dieu, notre Sauveur ! » Ces paroles lui allèrent droit au cœur et il décida d’entrer dans ce monastère.
CHAPITRE 2
Le religieux
Après avoir entretenu son confesseur de sa découverte des Frères Franciscains et de son attrait pour leur genre de vie, et ayant vaincu les résistances de son oncle, il frappa à la porte du couvent le 2 octobre 1697. On lui donna le nom de Léonard. Lui-même a fait connaître avec quelle ferveur il fit son noviciat : car, quand, dans un âge avancé, il lui arrivait de parler de cette époque de sa vie religieuse, il appelait le jour de sa prise d'habit religieux « le jour de sa conversion », et l'année de son noviciat « l'année sainte » : il se plaignait d'avoir perdu la dévotion qu'il avait alors, et de n'avoir fait depuis que reculer au lieu d'avancer dans le chemin de la perfection. Il était fidèle jusque dans les plus petites choses, et exact à garder les pieuses pratiques de l'Ordre, car disait-il, il ne faut pas regarder comme peu de chose ce qui peut plaire ou déplaire à Dieu. « Si, pendant que nous sommes jeunes », ajoutait-il quelquefois, « nous ne faisons pas cas des petites choses et si nous y manquons volontairement, nous nous permettrons de manquer à des points plus importants, lorsque nous serons plus avancés en âge et que nous aurons plus de liberté». Aussi c’est à l’unanimité qu’il fut admis à la profession solennelle, le 2 octobre 1698.
Après ses voeux, il étudia la théologie dans laquelle il excella et puisa un plus grand désir de sainteté. Cette pensée le poursuivait même pendant les heures de récréation. Il avait coutume d’exhorter ses compagnons à l’espérance, disant « qu’avec le secours de la grâce, qui ne manque jamais, nous pouvons non seulement être bons, mais même devenir des Saints ». Il leur suggéra de choisir chaque semaine une vertu, dont chacun devait produire pendant cette période le plus d'actes possible ; cette vertu et les moyens de l'acquérir devaient faire le sujet des conversations. Et si quelqu'un venait à commettre une faute, il devait s’en accuser humblement, sollicitant l’aide de la prière de ses frères. Lorsqu'il fut ordonné prêtre, il prit l'habitude de se confesser chaque matin avant de monter à l'autel : souvent même il se confessait le soir et le matin
Ses dons naturels et son application lui obtinrent de brillants résultats dans ses études. Mais il ne cessa pas de les poursuivre après la fin de leur cycle. Il insistait sur la nécessité d’acquérir de nouvelles connaissances pour procurer la gloire de Dieu et le salut des âmes ; ce qui ne peut se faire que par l’étude. Et il reconnaissait qu’il avait toujours étudié et qu’il étudiait encore dans ce but. Aussi à la réputation de sainteté sut-il unir la réputation de savant : c'est pourquoi on le nomma professeur de philosophie. Peu de temps après, il tomba malade. Sa constitution fragile, ses rigoureuses pénitences, son application à l’étude firent craindre le pire : il devint comme un squelette n'ayant plus que la peau sur les os. On l'obligea d'aller à Naples, puis à Port-Maurice, son pays natal, pour se rétablir. Les remèdes restant inefficaces, il s’adressa à la Vierge Marie la suppliant de lui obtenir de son divin Fils une santé qu'il consacrerait à gagner des âmes pour le ciel. Sa prière fut exaucée ; l'infirmité dont il souffrait depuis cinq ans disparut si complètement qu'il put entreprendre et continuer de nouveaux travaux plus nombreux et plus difficiles.
CHAPITRE 3
Le prédicateur
Embrasé d'amour pour Dieu et de zèle pour le salut du prochain, il nourrissait le plus vif désir de partir pour les missions. Il fut sur le point de partir en Chine. Mais Dieu le réservait pour d’autres tâches et ne permit pas qu’il s’éloigna de l’Italie. Aussi répétait-il souvent qu'il n'avait pas été jugé digne de verser son sang pour Jésus-Christ. Et quand il apprenait le martyre de plusieurs confrères de ces contrées lointaines, il disait : « Moi aussi, je devrais en être, mais mes péchés ont été la cause que je n'y suis pas allé ».
Il commença par faire connaître l’exercice du chemin de la croix et le trésor incomparable des indulgences que l'on peut gagner en le pratiquant ; il s'employa même auprès des souverains pontifes Benoît XIII, Clément XII et Benoît XIV, pour que ces indulgences fussent étendues à tous les lieux. C’est à lui que le chemin de croix doit sa forme actuelle. Saint Léonard en érigea plus de 500, dont celui du Colisée, à Rome.
Ce fut dans son diocèse d'Albenga qu'il fit sa première mission, à Artallo, distant de trois kilomètres de Port-Maurice. Il partait chaque matin de cette résidence, et y revenait le soir, nu-pieds, quoiqu’on fut en plein hiver, pratique qu'il continua, malgré ses fatigues, jusqu'à l'avant-dernière année de sa vie, lorsque Benoît XIV l'obligea de porter des sandales.
Il fit une guerre sans merci aux bals et aux fêtes mondaines. Une fois, à l'occasion de la fête de saint Barthélémy, il fut invité, à la paroisse de Caramagna, à faire un sermon ; ayant été averti que, chaque année à pareil jour, les hommes et les femmes dansaient ensemble publiquement, et faisaient d'un jour de fête un véritable carnaval, il s'éleva avec force contre une telle pratique, affirmant que le démon a tout à gagner dans les bals. Malgré cela, la plupart de ses auditeurs, à peine sortis de l'église, se rendirent, comme les autres années, au lieu où l'on dansait. L’ayant appris, Léonard prit en main un crucifix, et, accompagné de deux hommes qui portaient des cierges allumés, il se transporta lui-même sur les lieux. A son aspect, les musiciens et les danseurs voulurent s’enfuir. Mais il les retint, leur adressa la parole, et leur fit une si vive impression, que toute la foule émue aux larmes, offrit le spectacle d’un repentir sincère et universel. Or, tandis qu'il parlait, un bras du crucifix se détacha de la croix ; à cette vue, le peuple manifesta encore une plus vive émotion. Saint Léonard profita de cette circonstance pour condamner avec plus d'énergie l'usage coupable de profaner par des bals les fêtes consacrées aux Saints ; ajoutant que le Seigneur avait voulu faire comprendre par ce signe qu'il était prêt à lancer sa foudre s'ils ne promettaient pas de ne plus commettre ces sortes de profanations. Le peuple, saisi d’une grande crainte, en fit sur-le-champ la promesse qu’il tint fidèlement. Le jeune missionnaire, voyant que le ciel bénissait ses travaux, en fut encouragé dans son ministère de prédicateur de l’Evangile, en sorte qu'il se rendait partout où il était demandé, sans s'inquiéter des fatigues ou des difficultés.
On ne peut dire l’étendue de son apostolat ; presque toute l'Italie fut successivement témoin de ses prédications et de ses victoires sur le péché. Le grand-duc de Toscane, Cosme III, le demanda pour réformer les mœurs de ses Etats, et lui-même allait souvent lui rendre visite et prendre conseil auprès de lui. Il le pria de donner des missions dans tout le grand-duché, lui offrant assistance et protection, tant pour lui-même que pour ses compagnons. Le serviteur de Dieu accepta volontiers l’offre du prince d’évangéliser les habitants de son pays, mais il refusa les libéralités dont le Grand-Duc voulait le combler, car il ne voulait vivre que d’aumônes. Voici comment un familier de Cosme III relate les missions de St Léonard en Toscane : « Je ne puis m'empêcher de vous donner avis, dans les sentiments de la joie la plus vive, du bonheur qu’a eu Pitigliano de posséder ce grand serviteur de Dieu, qui y termine sa mission, pour aller ensuite à Sorano, et sanctifier cet endroit-là à son tour ; car ce n'est pas seulement convertir, c'est sanctifier, qu’il fait. Le Père Léonard est un instrument de l'Esprit-Saint, qui, par ses bonnes manières, attire à lui tous ceux qui l'entendent, même les plus endurcis. J'ai l'honneur d'avoir été chargé par Son Altesse Royale de le servir et de lui faire apprêter tout ce dont il a besoin ; mais j'ai eu peu d'occasions de lui être utile, ainsi qu'à ses compagnons ; car le peu qu'ils prennent pour leur nourriture, ils vont le quêter. Je lui avais fait préparer un petit appartement composé de cinq chambres, avec un lit pour lui, fourni de matelas et de tout ce qui convient ; à peine arrivé, il fit tout emporter pour mettre à la place quelques planches sur lesquelles il prend son repos la nuit. Je crois que Dieu lui conserve la vie par une assistance spéciale, car il n'est pas possible de se soutenir naturellement au milieu de si grandes fatigues, avec de si rudes pénitences ».
On ne saurait en effet se faire une idée des foules qui se pressaient autour du missionnaire. Un jour, que l'on portait en procession une image miraculeuse de la sainte Vierge, pour la remercier d'avoir délivré la Toscane de la peste, le nombre des fidèles qui assistaient à cette cérémonie s’élevait à plus de cent mille personnes ! Et chose extraordinaire, lorsque la procession fut arrivée au sommet de la colline de Sainte-Marie, le saint missionnaire prononça un discours qui fut clairement entendu par tous, même par les plus éloignés qui se trouvaient à plusieurs centaines de mètres du prédicateur.
Tous les diocèses auraient voulu accueillir le serviteur de Dieu ; il parcourut ceux de Massa, d'Arezzo, de Volterra et les campagnes de Sienne, recueillant partout d'abondantes moissons pour le ciel. On ne savait qu’admirer le plus : son zèle, son éloquence ou ses austérités. L'évêque de San-Miniato, remerciant dans une lettre le Père gardien de Saint-François du Mont, de lui avoir envoyé l’apôtre, écrivit : « Le Père Léonard rentre dans sa sainte retraite chargé de mérites ; il a travaillé avec un zèle admirable pendant quinze jours, et je pourrais dire aussi pendant quinze nuits, au salut de mon bien-aimé troupeau. Rien ne surpasse son dévouement, si ce n'est, j'ose l'espérer, les fruits qu'il produit. Pour moi, je dis que la grâce divine triomphe en lui, car il ne me semble pas possible que, sans un secours tout spécial de Dieu, un homme puisse faire tant ». .
Le curé de Saint-Roch, près Pistoie, exprime ainsi sa reconnaissance et témoignant son admiration : « Toute la ville vénère le Père Léonard comme un Saint, comme un prédicateur savant, comme un fervent missionnaire, et toutes les âmes ont été comme enchaînées à sa parole de feu. Il brise les cœurs, même les plus indifférents, qui ne prêtent l'oreille qu'à ce qui les flatte, et la ferment à la vérité. Nul n'a pu résister que celui qui n'est pas venu l'entendre. Son auditoire a été des plus nombreux ; à la seconde procession de pénitence on juge qu'il y avait bien quinze mille personnes, et à la bénédiction papale environ vingt mille. Tous les confesseurs de la ville ont eu beaucoup à faire, et l'on remarquait chez tous les pénitents des dispositions extraordinaires, une préoccupation très vive des besoins de leur âme et un profond oubli de tout autre chose. Il a emporté avec lui les regrets universels manifestés par les larmes des fidèles qui ne le laissaient point partir. Aussi, la ville tout spécialement attend-elle avec anxiété le bonheur de le posséder de nouveau. Les habitants les plus notables de Pistoie, hommes et femmes, venaient à Saint-Roch à des heures très incommodes et au fort de la chaleur, pour pouvoir l'entendre et se confesser à lui. Beaucoup de personnes passaient la nuit sous le portique de l'église. Dieu soit béni, qui daigne visiter son Eglise en lui envoyant de tels serviteurs ! On peut juger du fruit de la mission, rien qu'à voir la dévotion avec laquelle se pratique l'exercice du Chemin de la Croix. C'est une chose tout à fait étrange que de voir les hommes et les dames de qualité de Pistoie, si ennemis des démonstrations extérieures de piété, faire le Chemin de la Croix avec tant de recueillement et de ferveur, qu'ils ne rougissent pas de baiser la terre, et cela même depuis que la mission est terminée ».
Dans une ville du diocèse de Pise, il produisit une émotion extraordinaire sur son auditoire, en prêchant sur le scandale; tandis qu'il se donnait publiquement la discipline, selon l'usage qui se pratiquait en Italie pendant les missions. Le curé du lieu, montant alors sur l'estrade, saisit l'instrument de pénitence et commença à se flageller rudement les épaules nues, en confessant à haute voix qu'il était lui-même le scandaleux ; le peuple, qui déjà pleurait en entendant la parole de feu de Saint Léonard, fut encore plus ému en voyant son pasteur, qui était un prêtre digne et vertueux, lui donner ainsi un exemple d'humilité.
La ville de Livourne semblait être le repaire de tous les vices : le Père Léonard entreprit de la convertir aux approches du carnaval : on versa bientôt des larmes à ses sermons, on donna publiquement les signes les plus manifestes du repentir ; on ne parla plus de carnaval, et, quoiqu'on eût fait de grands préparatifs et de grands frais, les mascarades, d'un commun accord, furent prohibées ; quant aux théâtres, ils restèrent fermés faute de spectateurs, et des multitudes de repentants assiégeaient jour et nuit les confessionaux. Plus de quarante personnes de mauvaise vie s'étant rendues au sermon par curiosité, sans avoir le moindre dessein de changer de vie, furent effrayées de leur état en entendant les menaces terribles du prédicateur contre ceux qui haïssent leur âme jusqu'à lui préférer un vil plaisir, et qui craignent si peu de la perdre éternellement : elles conçurent une telle douleur de leurs péchés, que toutes ensemble se repentirent et demandèrent pardon à Dieu et à la ville du scandale dont elles étaient la cause jusqu'alors. Le missionnaire les reçut et les plaça dans une maison particulière, d'où, les jours suivants, on les voyait sortir, vêtues d'un habit de pénitence, pour se rendre à l'église ; Dieu leur accorda ainsi la grâce d'édifier la ville qui avait été d’abord scandalisée par leur mauvaise conduite.
Le Père Léonard se rendit aussi en Corse qui était alors dépendante du Royaume de Gênes. Théâtre d’animosités et de rancunes ancestrales, de nombreuses familles de l’île étaient divisées par des haines invétérées. Mais les exhortations du missionnaire eurent tôt fait d’apporter la réconciliation. On renonça aux hostilités, on déposa les armes et on conclut la paix. Des scènes inouïes se produisaient : des familles jadis ennemies émues, s’embrassaient. Et non contentes de rétablir l’entente devant tous, elles voulurent scellèrent leur nouvelle union par des actes officiels.
CHAPITRE 4
Supérieur et fondateur d’un ermitage
En 1715, après ses missions en Toscane, il fut nommé gardien et directeur du couvent de Saint-François du Mont, à Florence. Il y établit la plus grande régularité par ses exhortations et par ses exemples. Il parlait avec tant de chaleur et d'onction que les frères se sentaient à l'écouter, portés non seulement à être bons, mais à devenir des saints. Non content d'observer avec une grande exactitude tout ce qui était prescrit, il se livrait en outre à de grandes austérités ; il ne prenait qu'un seul repas par jour, se contentant de légumes ; il ne portait en toute saison qu'un seul vêtement déchiré et rapiécé, sans parler de bien d'autres mortifications dont on a déjà parlé et dont il sera question plus loin. On ne pouvait assez admirer la charité qu'il mettait en toute rencontre à aider ses religieux ainsi que les personnes séculières, ne s'épargnant aucune fatigue pour amener les uns à une parfaite observance, et pour secourir les autres dans leurs besoins quelconques.
Mais la solitude d'un couvent ordinaire ne suffisait pas au Père Léonard ; il cherchait, comme saint François, un lieu écarté où il pût, du moins de temps en temps, vivre seul avec Dieu. Il put se procurer un ermitage situé sur une montagne, à dix kilomètres environ de Florence, et appelé Sainte-Marie de l'Incontro. Avec l'agrément des supérieurs de son Ordre, Léonard y établit une solitude en faveur des religieux que Dieu, par une inspiration particulière, y appellerait de temps en temps. Il dressa des constitutions qui furent approuvées, et le jour de l'Annonciation, il partit nu-pieds sur la neige avec quelques religieux, et en chantant des psaumes et des cantiques. Il veilla à ce qu'on observât les règles de la plus stricte pauvreté. La cellule de chaque solitaire était si petite, qu'en étendant les bras, on pouvait facilement atteindre les deux extrémités, et en les élevant toucher la voûte, formée de simples roseaux. Quant à la nourriture, il établit qu'on ne mangerait ni viande, ni œufs, ni laitage, ni poissons, et qu'on y observerait les neuf Carêmes, à l'exemple de saint François; de sorte qu’il n’était permis de faire usage d'œufs et de laitage, que quinze ou seize jours par an. Il ordonna de plus que les frères coucheraient sur la dure, et que chacun s'exercerait encore à d'autres mortifications. Les pieux solitaires embrassaient toutes ses austérités avec joie et empressement, et ils étaient les uns pour les autres des sujets de sainte émulation. Le Père Léonard, en sa qualité de fondateur de cette solitude, pour donner l'exemple aux siens, voulut être le premier à s'y retirer et à exécuter rigoureusement tous les points de sa Règle, faisant de plus tout ce que son amour des souffrances et la ferveur de son esprit pouvait lui suggérer. Il observait un continuel et rigoureux silence ; il assistait de jour et de nuit, sans jamais y manquer, à l'oraison vocale et mentale que l'on faisait en commun ; il vivait dans un sévère isolement qui ne permettait à personne, excepté au supérieur, d'administrer les sacrements, d'écrire, ou de recevoir des lettres sauf cas exceptionnels ; il se donnait la discipline, comme la Règle l'indiquait, chaque nuit, après Matines, et le jour, après Vêpres ; il s'appliquait comme les autres, pendant une heure, à des travaux manuels.
Il n’aurait jamais voulu sortir de cette solitude qu’il appelait le lieu de ses délices. En s'y rendant, il disait qu'il allait faire le noviciat du paradis. Son zèle ardent d’apôtre pouvait seul l’en arracher. Il s'y rendait régulièrement deux fois par an ; il y passait des mois pour faire les exercices spirituels; il y allait de plus à l'approche d’une grande fête, ou au retour des missions auxquelles, par ordre de Clément XI, il dut s'employer, même pendant le temps qu'il était gardien du couvent. Son repos, après une vie d'apostolat et de fatigues, était une vie plus mortifiée et plus pénitente dans cet ermitage.
La nouvelle de la vie tout évangélique qu'on y menait se répandit au dehors. Des réguliers de divers instituts demandèrent d’y être admis pour y faire les exercices spirituels, et, après y avoir séjourné quelques jours, ils s'en retournaient profondément touchés et édifiés. Beaucoup d'hommes du monde même, mus par le désir de s'amender, regardaient comme une faveur singulière de pouvoir passer une semaine avec ces solitaires; ils prenaient part à leurs pieux et austères exercices de jour et de nuit. Ils y passaient des jours si heureux qu’ils les considéraient comme des jours de paradis, et c’est avec regret qu’ils s’en retournaient chez eux. Beaucoup d’ecclésiastiques, de prélats et de princes, qui vinrent visiter cet ermitage, furent remplis d’admiration pour la ferveur qui y régnait. Le Pape Clément XI, lui-même, vénérait le saint religieux : c’est dire le crédit qu’il avait dans toute l’Italie, auprès des plus humbles comme des plus grands.
CHAPITRE 5
La fin du bienheureux
Interrompant sa vie solitaire pour reprendre ses missions pour obéir aux ordres de ses supérieurs, iI lui arrivait quelquefois de succomber d'épuisement, de s'évanouir au milieu du sermon et de rester à demi mort. Mais il ne tenait aucun compte de ces avertissements et surmontant sa faiblesse physique, il poursuivait sa prédication : « Mon âne s'est jeté par terre », disait-il, « mais j'aurai soin de le châtier pour qu'il ne s'avise plus de recommencer et qu'il tienne ferme sur ses pieds ». Il se mettait alors une chaîne au cou, sur la tête une couronne d'épines, prenait sa discipline et se frappait souvent jusqu'à ce qu'on se jetât sur lui pour le retenir. On s'étonnait qu'il pût résister à tant d’austérités et de travaux. Le cardinal Corradini, le voyant un jour exténué, l'invita à se reposer. « Mon repos », répondit-il, « je ne le désire ni le veux sur la terre, mais je le désire et je le veux en paradis ». A Rome où il prêcha pour le Jubilé ; il se retira au couvent de Saint-Bonaventure. Là, comme si, en s'épuisant au service des autres, il se fût négligé lui-même, il voulut vaquer à son tour aux exercices spirituels. Le soir qui précédait sa retraite, il se jeta aux genoux de son supérieur, dans le réfectoire commun, pour demander sa permission et sa bénédiction ; et tout en protestant à la face de ses confrères qu'il n'avait de religieux que l'habit, et en se recommandant aux prières de la communauté, il fut ému au point que les larmes étouffaient sa voix. Etant interrogé sur le fruit qu'il avait retiré de cette retraite, il répondit qu’il consistait en un désir ardent de mourir bientôt pour aller jouir de son Dieu.
Dans les missions qui suivirent, il dit plusieurs fois à ses compagnons que c'étaient les dernières. Il laissa entendre que sa mort approchait. Le Pape lui ayant écrit une lettre pour le rappeler à Rome, il se mit en route pour lui obéir. Ce voyage fut pour lui très-pénible. L’hiver approchait. En partant de Tolentino, il dut traverser des montagnes qui étaient déjà couvertes de neige. Il endura un froid si grand que la chaleur de son corps semblait s’être retirée de ses membres et que son aspect était davantage celui d’un cadavre que d’un être vivant. Son compagnon de voyage lui ayant demandé comment il se trouvait, il reconnut par deux fois : «Je suis mal ». Aucune souffrance n'avait pu lui arracher cette plainte depuis vingt-cinq ans. Arrivé à Foligno, il voulut pourtant dire la messe ; et, comme le frère le priait de s'en abstenir pour cette fois, attendu qu'il ne tenait plus sur ses jambes, il lui répondit : « Mon frère, une messe vaut plus que tous les trésors du monde ». Dès qu'il eut franchi la porte de Rome, il dit à son compagnon : « Entonnez le Te Deum, et je répondrai ». Il le fit en effet, et c'est en récitant ce chant d'actions de grâces qu'il arriva au couvent de Saint-Bonaventure, le 26 novembre après le coucher du soleil.
On le descendit avec peine de la voiture : car il était si faible qu'on ne lui sentait plus de pouls : aussi fallut-il le porter à bras jusqu'à l'infirmerie. A peine y fut-il entré qu'il se confessa et demanda le saint Viatique, qui lui fut administré environ une heure après son arrivée, en présence de toute la communauté. Dès que le prêtre entra dans la chambre, le malade prononça ses actes de foi, d'espérance et de charité avec tant d'énergie et de sentiment, que tous les assistants en furent émus jusqu'aux larmes. Après être resté pendant quelque temps recueilli en Dieu, il reçut la visite du médecin, qu'il pria de ne pas lui ordonner de manger de la viande, tant il était jaloux d'observer, jusqu'à son dernier soupir, l'abstinence qu'il gardait depuis tant d'années. Le docteur le trouva si faible qu’il ordonna de prendre une boisson fortifiante ; l'infirmier la lui apporta et il la prit en le remerciant et en ajoutant : « Oh ! si l'on en faisait autant pour l'âme que pour le corps ! » Après avoir bu, il dit encore : « Mon frère, je n'ai pas de termes suffisants pour remercier Dieu de la grâce qu'il m'accorde de mourir au milieu de mes confrères ». Le Bienheureux désirait demeurer dans le recueillement et demanda aux religieux de le laisser en leur disant d'aller se reposer ; il ne resta près de lui que l'infirmier pour l'assister au besoin. Celui-ci, se tenait en dehors de la chambre, dont la porte était ouverte. S'étant approché du lit, il vit que le malade avait le visage tout enflammé ; il le toucha, et il le trouva brûlant de fièvre. On lui donna l'Extrême-Onction, qu'il reçut avec les sentiments de la dévotion la plus parfaite; peu après, ayant conservé jusqu'à la fin toute sa présence d'esprit, il parut comme surpris d'un doux sommeil ; et, sans faire aucun mouvement, il s'endormit dans le Seigneur. Ce fut le vendredi, 26 novembre 1751, un peu avant minuit, qu'il alla recevoir la récompense de tant de travaux entrepris pour la gloire de Dieu et pour le salut du prochain : il était âgé de soixante-quatorze ans, onze mois et six jours ; il avait passé cinquante-trois ans en religion et il en avait consacré quarante-quatre aux missions. Le matin, de bonne heure, conformément aux instructions reçues, on en fit donner avis au Saint-Père, qui, en apprenant la mort du Père Léonard, dit avec un profond sentiment de douleur : « Nous avons beaucoup perdu ; mais nous avons gagné un protecteur dans le ciel ».
Les funérailles du serviteur de Dieu eurent lieu le 28 novembre 1751 : le concours du peuple était si grand qu'on résolut de ne point l'exposer dans l'église, par peur des désordres. Mais pendant la messe, il fut placé devant le grand autel. On le transporta ensuite de l'église dans la chapelle du couvent ; il fut enseveli en face de la chapelle de Saint-François. Ce tombeau devint très célèbre en Italie : beaucoup de miracles s'y opéraient. Le corps a échappé à la corruption et est parfaitement conservé ; il repose à découvert sous le maître-autel. En 1796, le pape Pie VI l'a mis au rang des Bienheureux, et, en 1867, à l'occasion du Centenaire de saint Pierre, il a été solennellement canonisé par le pape Pie IX.
St Léonard de Port-Maurice est surtout connu pour avoir répandu la dévotion au chemin de croix. Mais on le représente aussi portant une bannière de la sainte Vierge, à cause du zèle qu'il mettait à propager le culte de la Mère de Dieu.
LE SERMON DE SAINT
LÉONARD DE PORT-MAURICE
SUR LE NOMBRE DES ÉLUS
Saint Léonard de Port-Maurice fut l’un
des grands prédicateurs de missions populaires. Ses quarante-quatre années de
ministère apostolique se passèrent à parcourir inlassablement l’Italie. A Rome
même, sur la place Navona, saint Léonard prêcha une mission à laquelle assista
Benoît XIV. Sa prédication était extrêmement efficace.
« Mes sermons sont à base non de
belles paroles mais de belles vérités...
Je me servirai de mots simples, familiers pour être compris des plus rustres et
des plus lourdauds sans pour autant lasser les plus intelligents ».
Son infatigable compagnon, le frère
Jacques de Florence, lui conseilla un jour de changer ses thèmes de sermon,
car, disait-il, en faisant toujours les mêmes sermons, on n’obtient pas autant
de fruit que si on les varie. Le saint lui répondit par cet argument décisif :
« Fais-le, tu seras un petit docteur présomptueux qui cherche la gloire du
monde et non celle de Dieu ». Ainsi raisonnent les saints.
« Avec deux ou trois compagnons, à
pied, sans chaussures, le bâton à la main, saint Léonard de Port-Maurice, nous
dit le Père Gemelli (El Franciscanismo, VI), parcourut toute l’Italie Centrale, presque toute l’Italie du Nord
et celle du Midi jusqu’à Naples. Partout où il s’arrêtait, il provoquait le
même concours extraordinaire de peuple. Dès les premiers sermons, l’église se
trouvait trop petite pour la foule qui accourait ; il ne lui restait plus qu’à
parler sur la place publique qui se remplissait alors jusqu’aux toits. Une fois
le sermon terminé, les confessionnaux étaient assiégés ; et le missionnaire,
sans apparence de fatigue, confessait heure après heure, de jour et de nuit,
avec le courage du soldat qui refuse d’abandonner le
champ de bataille jusqu’à ce qu’il ait obtenu une complète victoire ; sans oublier qu’après la bataille, il reste encore à poursuivre
l’ennemi. « Contre l’enfer, disait-il, ayez l’épée à la main... soyez prêts à
combattre l’enfer jusqu’à votre dernier souffle ». Benoît XIV l’appelait « le grand chasseur du Paradis ».
Figure apostolique célèbre et très
populaire, saint Léonard est le patron des missions populaires. Quelle est la
raison de ce patronage ? C’est qu’il accomplissait parfaitement lui-même ce que
commande le code de droit canon,
dans le canon 1347 :
1. La prédication sacrée devra exposer
avant tout ce que les fidèles doivent croire et
pratiquer pour se sauver.
2. Les prédicateurs de la parole
divine doivent s’abstenir de traiter des affaires profanes, des sujets
abstraits qui dépassent la capacité ordinaire des auditeurs. Ils doivent
exercer leur ministère évangélique non par des raisonnements persuasifs d’une
éloquence humaine, ni par l’apparat profane ou la séduction d’une vaine et
ambitieuse éloquence, mais en se montrant dans leur prédication pleins
de l’esprit et de la vertu de Dieu, ne se prêchant pas eux-mêmes, mais le
Christ Crucifié.
L’un des plus célèbres sermons de
saint Léonard de Port-Maurice était celui du petit nombre des élus ; c’est à
lui qu’il confiait la conversion des grands pécheurs. Dans ce sermon – qui fut soumis à examen canonique, comme ses autres
écrits, au cours du procès de canonisation –, il passe en revue les différents
états de vie des Chrétiens et conclut au petit nombre – relatif – de ceux qui
se sauvent, là comparaison étant faite sur la totalité des hommes.
Le lecteur méditera lui-même sur ce
texte remarquable et, faisant peut-être abstraction de
quelques expressions qui peuvent paraître pittoresques à la mentalité moderne,
il saisira la solidité de l’argumentation qui a mérité l’approbation de
l’Eglise.
Voici donc le sermon
vibrant et émouvant du grand missionnaire.
Sermon
pour le mardi après le quatrième dimanche de Carême « Du nombre des élus »,
extrait du livre Sermons du bienheureux Léonard de Port
Maurice (traduit de l'italien par Ch. Sainte Foy), pp.
134 à 161.
I. Ce qui remplit d’effroi
les plus grands saints.
Grâce à Dieu, le nombre des
disciples du Rédempteur n’est pas si petit que la malignité des scribes et des
pharisiens doive en triompher. Quoiqu’ils s’efforçassent de calomnier
l’innocence et de tromper la foule par leurs sophismes
perfides, en discréditant la doctrine et le caractère
de Notre-Seigneur, trouvant des taches jusque dans le soleil, beaucoup
reconnurent en Lui le vrai Messie, et, sans craindre ni les châtiments ni les
menaces, embrassèrent ouvertement Son parti. Malgré les impostures de Ses ennemis
: "De turba autem multi crediderunt in Eum". Tous ceux qui suivirent
le Christ L’ont-ils suivi jusque dans la gloire ? Oh ! c’est ici que, révérant
ce profond mystère, j’adore en silence les abîmes des décrets divins, plutôt
que de décider avec témérité un si grand point ! C’est un grave sujet que celui
que je dois traiter aujourd’hui ; il a fait trembler les colonnes mêmes de
l’Eglise, rempli de terreur les plus grands saints et peuplé d’anachorètes les
déserts. Cette instruction, dans laquelle il s’agit de décider si le nombre des
chrétiens qui se sauvent est plus grand ou moins grand que le nombre des
chrétiens qui se perdent, vous inspirera, je l’espère, une crainte
salutaire des jugements de Dieu.
II. Celui qui se damne, se damne par sa propre malice.
Mes frères, je voudrais, à cause
de l’amour que je vous porte, pouvoir vous rassurer par les pronostics d’un
bonheur éternel, en disant à chacun de vous : le paradis vous est assuré ; le
plus grand nombre des chrétiens se sauvent, vous vous sauverez donc aussi. Mais
comment puis-je vous donner cette douce assurance, si, ennemis de vous-mêmes,
vous vous révoltez contre les décrets de Dieu ? J’aperçois en Dieu un sincère
désir de vous sauver, mais je vois en vous une inclination décidée à vous perdre.
Que ferai-je donc aujourd’hui si je parle clairement ? Je vous déplairai. Si je ne parle pas, je
déplais à Dieu. Je partagerai donc ce sujet en deux
points : dans le premier, pour vous épouvanter, je laisserai les théologiens et
les Pères de l’Eglise décider la question, et prononcer que la plus grande
partie des chrétiens adultes se damnent ; et, adorant en silence ce terrible mystère, je tiendrai caché mon propre
sentiment. Dans le second point, j’essaierai de venger contre les impies la
bonté de Dieu, en vous prouvant que ceux qui se damnent
se damnent par leur propre malice, parce qu’ils ont voulu se damner. Voici donc deux vérités très importantes. Si la première vous effraie, ne vous en prenez pas à moi, comme si je
voulais resserrer pour vous le chemin du ciel. Car je veux être neutre dans
cette question : prenez-vous en plutôt aux théologiens et aux Pères de
l’Eglise, qui, à force de raisons, vous imprimeront cette vérité dans le cœur.
Si vous êtes détrompés par la seconde, rendez-en grâce à Dieu, qui ne veut
qu’une chose, c’est que vous Lui donniez entièrement vos cœurs. Enfin si vous
me forcez à dire clairement ce que je pense, je le ferai pour votre
consolation.
Ce
n’est pas une curiosité, mais une précaution.
Ce n’est pas une vaine curiosité,
mais une précaution salutaire, de faire retentir du haut de la chaire certaines
vérités qui servent merveilleusement à réprimer l’insolence des libertins,
lesquels, parlant toujours de la miséricorde de Dieu et de la facilité de se
convertir, vivent plongés dans toute sorte de péchés et dorment
en assurance dans le chemin de la perdition. Pour les détromper et les réveiller de leur torpeur, examinons aujourd’hui cette grande question : le
nombre des chrétiens qui se sauvent est-il plus grand que celui des chrétiens
qui se perdent ? Ames pieuses, retirez-vous, ce sermon n’est pas pour vous : il
a uniquement pour but de réprimer l’orgueil de ces libertins qui, chassant de
leur cœur la sainte crainte de Dieu, se liguent avec le démon, lequel, au
sentiment d’Eusèbe, perd les âmes en les rassurant “ immittit securitatem ut immittat perditionem ”. Pour résoudre ce
doute, mettez d’un côté tous les Pères de l’Eglise, tant grecs que latins, de
l’autre les théologiens les plus savants, les historiens les plus érudits et
placez au milieu la Bible exposée au regard de tous. Ecoutez donc, non ce que
je vais vous dire, car je vous ai déclaré que je ne voulais pas prendre
moi-même la parole ni décider la question, mais ce que vous diront ces grands
esprits, qui servent comme de phares dans l’Eglise de Dieu, pour éclairer les
autres afin qu’ils ne manquent pas le chemin du ciel. De cette manière, guidés
par la triple lumière de la foi, de l’autorité et de la raison, nous pourrons
résoudre sûrement cette grave question.
Remarquez bien qu’il ne s’agit
pas ici du genre humain tout entier, ni de tous les catholiques sans
distinction, mais seulement des catholiques adultes, qui, ayant le libre
arbitre, peuvent coopérer à la grande affaire de leur salut. Consultons d’abord
les théologiens dont on reconnaît qu’ils examinent les choses de plus près et
n’exagèrent pas dans leur enseignement ; écoutons deux savants cardinaux, Cajetan et Bellarmin : ils enseignent que la plus grande partie des
chrétiens adultes se damnent et, si j’avais le temps
de vous exposer les raisons sur lesquelles ils s’appuient, vous en seriez
convaincus vous-même. Je me contenterai de citer ici Suarez qui, après avoir consulté tous les théologiens, après avoir étudié
attentivement la question, a écrit ces mots : « Le sentiment le plus commun
tient que parmi les chrétiens il y a plus de réprouvés
que de prédestinés ».
Que si, à l’autorité des
théologiens, vous voulez joindre celle des Pères grecs et latins, vous
trouverez que presque tous disent la même chose. C’est le sentiment de saint
Théodore, de saint Basile, de saint Ephrem, de saint Jean Chrysostome. Bien
plus, au rapport de Baronius, c’était une opinion
commune parmi les Père Grecs que cette vérité avait
été expressément révélée à saint Siméon Stylite et que c’était pour assurer
l’affaire de son salut qu’il s’était décidé, par suite de cette révélation, à
vivre debout pendant quarante ans sur une colonne, exposé à toutes les injures
du temps, modèle pour tous de pénitence et de sainteté. Consultez maintenant
les pères latins, et vous entendrez saint Grégoire vous dire en termes clairs :
« Beaucoup parviennent à la foi, mais peu au royaume céleste ». « Il en est peu
qui se sauvent », dit saint Anselme, et saint Augustin dit plus clairement
encore : « Il en est donc peu qui se sauvent en comparaison de ceux qui se
perdent ». Le plus terrible
cependant est saint Jérôme
qui, sur la fin de sa vie, en présence de ses disciples, prononça cette
épouvantable sentence : « Sur cent mille, dont la vie a
toujours été mauvaise, vous en trouverez un à peine qui mérite l’indulgence ».
III. Témoignages de l’Ecriture.
Mais pourquoi chercher les
opinions des Pères et des théologiens, lorsque la Sainte Ecriture tranche si
clairement la question ? Parcourez l’Ancien et le
Nouveau Testament, et vous y trouverez une multitude
de figures, de symboles et de paroles qui font ressortir clairement cette
vérité : il en est très peu qui se sauvent. Au temps de Noé, tout le genre
humain fut submergé par le déluge, et huit personnes seulement furent sauvées
dans l’arche. « Or, cette arche, dit saint Pierre, était la figure de l’Eglise
», « et ces huit personnes qui se sauvent, reprend saint Augustin, signifient
qu’il y a très peu de chrétiens de sauvés, parce qu’il en est très peu qui renoncent sincèrement au siècle, et que ceux
qui n’y renoncent que de parole n’appartiennent point au mystère représenté par
cette arche ». La Bible nous dit encore que deux Hébreux seulement sur deux
millions entrèrent dans la terre promise après la sortie d’Egypte ; que quatre
personnes seulement échappèrent à l’incendie de Sodome et des autres villes
infâmes qui périrent avec elle. Tout cela signifie que le nombre des réprouvés,
qui doivent être jetés au feu comme de la paille, l’emporte de beaucoup sur celui des élus que le Père céleste doit
ramasser un jour comme un froment précieux dans ses greniers.
Je n’en finirais point, s’il me
fallait exposer ici toutes les figures par lesquelles les Livres saints
confirment cette vérité : contentons-nous d’écouter l’oracle vivant de la
sagesse incarnée. Que répondit Notre-Seigneur à ce curieux de l’Evangile qui Lui demandait : « Seigneur, y en
aura-t-il peu à se sauver ? » Garda-t-Il le silence ? répondit-Il, en hésitant
? dissimula-t-Il sa pensée, dans la crainte d’effrayer la foule ? Non :
interrogé par un seul, Il s’adresse à tous ceux qui étaient présents. Vous me
demandez, leur dit-Il, s’il en est peu qui se sauvent. Voici ma réponse : «
Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car beaucoup, je vous le dis, chercheront à
entrer et ne le pourront ». Qui parle ici ! C’est le
fils de Dieu, la vérité éternelle, qui dit plus clairement encore dans une
autre occasion : « Beaucoup sont appelés, mais peu sont élus ». Il ne dit pas :
tous sont appelés, et entre tous les hommes peu sont élus. Mais il dit :
Beaucoup sont appelés, c’est-à-dire, comme l’explique saint Grégoire, qu’entre
tous les hommes, beaucoup sont appelés à la vraie foi, mais parmi eux il en est peu qui se sauvent. Ces paroles, mes frères,
sont de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; sont-elles claires ? Elles sont vraies. Dites-moi maintenant s’il est possible
d’avoir la foi dans le cœur, et de ne pas trembler.
IV. Examen
des divers états.
Ah ! je m’aperçois qu’en parlant
ainsi de tous en général, je manque mon but : appliquons donc cette vérité aux
divers états, et vous comprendrez qu’il faut ou renoncer à la raison, à
l’expérience, au sens commun des fidèles, ou confesser que le plus grand nombre
des catholiques se perd. Y a-t-il au monde un état plus favorable à
l’innocence, où le salut semble plus facile, et dont on ait une plus haute idée
que celui des prêtres, qui
sont les lieutenants de Dieu ?
Qui ne croirait, au premier abord, que la plupart d’entre eux sont non
seulement bons, mais encore parfaits ; et cependant je suis saisi d’horreur, lorsque j’entends un saint Jérôme avancer que, quoique le monde
soit plein de prêtres, il en est à peine un sur cent
qui vive d’une manière conforme à son état ; lorsque
j’entends un serviteur de Dieu attester qu’il a appris par révélation que le
nombre de prêtres qui tombent journellement en enfer est si grand, qu’il ne lui
semblait pas possible qu’il en restât autant sur la terre : lorsque j’entends saint Chrysostome s’écrier les
larmes aux yeux : « Je ne
crois pas qu’il y ait beaucoup de prêtres qui se sauvent, mais je crois au
contraire, que le nombre de ceux qui se perdent est bien plus grand ».
Regardez plus haut encore ; voyez
les prélats de la Sainte Eglise, les curés ayant charge d’âmes : le nombre de
ceux qui se sauvent parmi eux est-il plus grand que le nombre de ceux qui se
perdent ? Ecoutez Cantimpré ; il vous racontera un fait, ce sera à vous d’en
tirer les conséquences. Un synode se tenait à Paris : un grand nombre de
prélats et de curés à charge d’âmes s’y trouvèrent ; le roi et les princes
vinrent encore ajouter par leur présence à l’éclat de cette assemblée. Un
célèbre prédicateur fut invité à prêcher ; et pendant qu’il préparait son
sermon, un horrible démon lui apparut, et lui dit : « Laisse de côté tous tes
livres ; si tu veux faire un sermon utile à ces princes et à ces prélats,
contente-toi de leur dire de notre part : « Nous, princes des ténèbres, nous
vous rendons grâce, à vous princes, prélats et pasteurs des âmes, de ce que, par votre négligence, le plus grand nombre des fidèles se perd ; aussi nous nous réservons de vous récompenser de cette faveur, quand
vous serez avec nous en enfer ».
Malheur à vous qui commandez
aux autres : s’il en est tant qui se damnent par votre faute, que sera-ce de
vous ? Si parmi ceux qui sont les premiers dans
l’Eglise de Dieu il en est peu qui se sauvent, que deviendrez-vous ? Prenez
tous les états, tous les sexes, toutes les conditions, maris, femmes, veuves,
jeunes filles, jeunes gens, soldats, marchands, artisans, riches, pauvres,
nobles, plébéiens ; que dirons-nous de tous ces gens qui vivent si mal
d’ailleurs ? Saint Vincent Ferrier vous montrera par un fait ce que vous devez
en penser. Il rapporte qu’un archidiacre de Lyon, ayant renoncé à sa dignité et
s’étant retiré dans un désert pour y faire pénitence, mourut le même jour et à
la même heure que saint Bernard. Apparaissant à son évêque après sa mort, il
lui dit : « Sachez, Monseigneur, qu’à l’heure même ou j’ai expiré trente-trois
mille personnes sont mortes. Sur ce nombre, Bernard et moi nous sommes montés
au ciel sans délai, trois sont entrés au Purgatoire, et tous les autres sont
tombés en enfer ».
Nos chroniques racontent un fait
plus épouvantable encore. Un de nos religieux, célèbre par sa doctrine et sa
sainteté, prêchant en Allemagne, représenta avec tant de force la laideur du
péché impur qu’une femme tomba morte de douleur à la vue de tout le monde.
Puis, revenant à la vie, elle dit : « Lorsque j’ai été présentée au Tribunal de
Dieu, soixante mille personnes y arrivaient en même temps de toutes les parties
du monde ; sur ce nombre, trois ont été sauvées en passant par le purgatoire,
et tout le reste a été damné ».
O abîme des jugements de Dieu !
de trente-trois mille, cinq seulement se sauvent ! de soixante mille il n’y en a que trois qui vont au ciel ! Pécheurs qui
m’écoutez, de quel nombre serez-vous ?... Que dites-vous ?... Que pensez-vous
?...
V. Les deux chemins.
Je vois que presque tous vous baissez la tête, saisis d’étonnement et d’horreur. Mais déposez votre stupeur, et au lieu de nous flatter, tâchons de retirer de notre crainte quelqu’avantage.
N’est-il pas vrai qu’il y a deux voies qui conduisent au ciel, l’innocence et le repentir ? Or, si je vous
démontre qu’il en est très peu qui prennent l’une de ces deux routes, vous
conclurez en hommes raisonnables qu’il en est très peu qui se sauvent. Et pour
en venir aux preuves, quel âge, quel emploi, quelle condition trouverez-vous où
le nombre des méchants ne soit pas cent fois plus considérable que celui des
bons, et de qui l’on puisse dire : « Les Bons y sont rares et les méchants très
nombreux » ? On peut dire de notre temps ce que saint Salvien(1) disait du sien : il est plus facile de trouver une multitude
innombrable de pécheurs plongés dans toute sorte d’iniquités que quelques
innocents. Combien y en a-t-il, parmi les serviteurs, qui soient entièrement
.probes et fidèles dans leur office ? Combien, parmi les marchands, qui soient
justes et équitables dans leur commerce ? Combien, parmi les artisans, qui
soient exacts et véridiques ? Combien, parmi les négociants, qui soient
désintéressés et sincères ? Combien, parmi les gens de loi, qui ne trahissent
pas l’équité ? Combien de soldats qui ne foulent pas aux pieds l’innocence ?
Combien de maîtres qui ne retiennent pas injustement le salaire de ceux qui les
servent ou qui ne cherchent pas à dominer leurs inférieurs ? Partout les bons
sont rares et les méchants nombreux. Qui ne sait qu’aujourd’hui il y a tant de
libertinage parmi les jeunes gens, tant de malice parmi les hommes mûrs, tant
de liberté parmi les jeunes filles, de vanité chez les femmes, de licence dans
la noblesse, de corruption dans la bourgeoisie, de dissolution dans le peuple,
tant d’impudence chez les pauvres, que l’on peut dire ce que David disait de
son temps : « Tous ensemble se sont égarés... Il n’en est pas qui fasse le
bien, pas même un seul » (Ps. XIII et LII).
Nous sommes arrivés, hélas ! à ce
déluge universel de vices prédit par Osée : Maledictum et mendacium et furtum
et adulterium inundaverunt.
Parcourez les rues et les places,
les palais et les maisons, les villes et les campagnes, les tribunaux et les cours,
les temples de Dieu même : où trouverez-vous la vertu ? « Hélas ! dit saint
Salvien, à l’exception d’un très petit nombre qui fuient le mal, qu’est-ce que
l’assemblée des chrétiens, sinon une sentine de tous les vices ? » On ne trouve
partout qu’intérêt, ambition, gourmandise et luxe. La plus grande partie des hommes n’est-elle pas souillée par le vice
impur, et saint Jean n’a-t-il pas raison de dire que le monde, si l’on peut
appeler ainsi quelque chose d’aussi immonde, est tout entier posé dans le mal ?
Ce n’est pas moi qui vous le dis, c’est la raison qui vous force à croire que
parmi tant de gens qui vivent si mal, il en est très peu qui se sauvent.
VI. Les
Confessions.
Mais la pénitence, dites-vous, ne peut-elle pas réparer avec avantage la perte de l’innocence ? C’est vrai, j’en conviens :
mais je sais aussi que la pénitence est si difficile
dans la pratique, qu’on en a tellement perdu l’usage, ou qu’on en abuse
tellement parmi les pécheurs que cela seul suffit pour
vous convaincre qu’il en est peu qui se sauvent par cette voie. Oh ! que ce
chemin est escarpé, étroit, semé d’épines, horrible à voir, dur à monter ! On y
voit partout des traces sanglantes, et des choses qui rappellent de tristes
souvenirs. Combien défaillent rien qu’à le voir ! Combien se retirent dès le
commencement ! Combien tombent de fatigue au milieu, combien s’abandonnent
misérablement à la fin ! et qu’il en est peu qui y
persévèrent jusqu’à la mort ! Saint Ambroise déclare
qu’il est plus facile de trouver des hommes qui aient gardé l’innocence, que
d’en trouver qui aient fait une pénitence convenable : « Facilius inveni qui
innocentiam servaverint, quam qui congruam pœnitentiam egerint ».
Si vous considérez la pénitence comme sacrement, que de confessions tronquées, que
d’apologies étudiées, que de repentirs trompeurs, que de promesses mensongères,
que de propos inefficaces, que d’absolutions nulles !
Regarderez-vous comme valide la confession de celui qui s’accuse de péchés
déshonnêtes dont il garde auprès de lui l’occasion, ou de celui qui s’accuse
d’injustices manifestes sans avoir l’intention de les réparer autant qu’il le
peut ; ou de celui qui, à peine confessé, retombe dans les mêmes iniquités ? Oh
! abus horribles d’un si grand sacrement !
L’un se confesse pour éviter
l’excommunication, l’autre pour se donner la réputation d’un pénitent. Celui-ci
se débarrasse de ses péchés pour calmer ses remords, celui-là les cache par
honte ; l’un les accuse imparfaitement par malice, l’autre les découvre par
habitude. Celui-ci ne se propose point la véritable fin du sacrement ; celui-là
manque de la douleur nécessaire ; un autre du ferme propos. Pauvres
confesseurs, que d’efforts ne vous faut-il pas pour amener la plus grande
partie des pénitents à ces résolutions, à ces actes, sans lesquels la
confession est un sacrilège,
l’absolution une condamnation
et la pénitence une illusion !
Où sont maintenant ceux qui
croient que le nombre des élus parmi les chrétiens est plus grand que celui des
réprouvés, et qui, pour autoriser leur opinion, raisonnent ainsi la plus grande
partie des catholiques adultes meurent dans leurs lits, munis
des sacrements de l’Eglise, donc la plupart des
catholiques adultes sont sauvés ? Oh ! quel beau raisonnement ! Il faut dire tout le contraire. La
plupart des catholiques adultes se confessent mal pendant leur vie, donc à plus
forte raison ils se confessent mal à la mort, donc la
plupart sont damnés. Je dis : à plus forte raison, parce qu’un moribond qui ne
s’est pas bien confessé pendant qu’il était en santé aura beaucoup plus de
peine encore à le faire lorsqu’il sera au lit, le cœur oppressé, la tête
chancelante, la raison assoupie ; lorsqu’il sera combattu en plusieurs manières
par les objets encore vivants, par les occasions encore fraîches, par les
habitudes contractées, et surtout par les démons qui cherchent tous les moyens
de le précipiter en enfer ? Or si à tous ces faux
pénitents vous ajoutez tant d’autres pécheurs qui meurent à l’improviste dans le péché, ou par
l’ignorance des médecins, ou par la faute des parents, qui meurent empoisonnés
ou ensevelis dans un tremblement de terre, ou frappés d’apoplexie, ou dans une
chute ou sur un champ de bataille, ou dans une rixe, ou pris dans un piège, ou
frappés de la foudre, ou brûlés, ou noyés, n’êtes-vous pas forcé de conclure
que la plupart des chrétiens adultes sont damnés ? C’est le raisonnement de
saint Chrysostome. La plupart des chrétiens, dit ce saint, ne marchent-ils pas
toute leur vie dans le chemin de l’enfer. Pourquoi donc vous étonner que le
plus grand nombre aille en enfer ? Pour arriver à la porte il faut prendre le
chemin qui y mène. Qu’avez-vous à répondre à une raison si forte ?
VII. Comme
les sables de la mer... Comme les étoiles du firmament...
La réponse, me direz-vous, c’est
que la miséricorde de Dieu est grande. Oui, pour celui
qui le craint : « Misericordia Domini super timentes
eum », dit le Prophète ; mais Sa justice est grande
pour celui qui ne le craint pas, et elle réprouve tous
les pécheurs opiniâtres : « Discedite a Me, omnes operarü iniquitatis ».
Mais alors, me direz-vous, pour
qui est donc le paradis, s’il n’est pas pour les chrétiens ? Il est pour les
chrétiens, sans doute, mais pour ceux qui ne déshonorent pas leur caractère, et
qui vivent en chrétiens. Et
d’ailleurs, si au nombre des chrétiens adultes qui meurent dans la grâce de
Dieu vous ajoutez cette foule innombrable d’enfants qui meurent après le
baptême, avant d’avoir atteint l’âge de raison, vous ne vous étonnerez plus que
l’apôtre saint Jean ait dit en parlant des élus : « J’ai vu une grande foule
que personne ne pouvait compter ».
Et c’est là ce qui trompe ceux
qui prétendent que le nombre des élus parmi les catholiques est plus grand que
celui des réprouvés. Il est certain que, si vous prenez tous les catholiques
ensemble, la plus grande partie se sauve, parce que, d’après les observations
qui ont été faites, la moitié des enfants environ meurent après le baptême,
avant l’âge de raison. Or, si à ce nombre vous ajoutez les adultes qui ont
conservé la robe de l’innocence, ou qui, après l’avoir souillée, l’ont lavée
dans les larmes de la pénitence, il est certain que le plus grand nombre est
sauvé ; et c’est là ce qui explique les paroles de l’Apôtre saint Jean : « J’ai
vu une grande foule », et ces autres de Notre-Seigneur : « Beaucoup viendront
de l’Orient et de l’Occident, et se reposeront avec Abraham, Isaac et Jacob
dans le royaume des cieux », et les autres figures que l’on a coutume de citer
en faveur de cette opinion. Mais si l’on parle des chrétiens adultes,
l’expérience, la raison, l’autorité, la convenance et l’Ecriture s’accordent à
prouver que le plus grand nombre se damne. Ne croyez pas pour cela que le paradis soit désert ; c’est au contraire un royaume très peuplé ; et si les réprouvés
sont aussi nombreux que les sables de la mer, les élus le sont autant que les
étoiles du firmament, c’est-à-dire que les uns et les autres sont innombrables, quoiqu’en des proportions très
différentes. Saint Jean Chrysostome, prêchant un jour dans la cathédrale de
Constantinople et considérant cette proportion, ne put s’empêcher de frémir
d’horreur : « Combien, dit-il, parmi ce peuple si nombreux croyez-vous qu’il y
aura d’élus ? » Et sans attendre la réponse, il ajouta : « Parmi tant de
milliers de personnes ou n’en trouverait pas cent qui se sauvent, et pour ce
cent je doute encore ». Quelle chose épouvantable ! Le grand saint croyait que
dans un peuple si nombreux il y en avait à peine cent qui dussent se sauver, et
encore n’était-il pas sûr de ce nombre. Qu’arrivera-t-il de vous qui m’écoutez
? Grand Dieu ? je n’y puis penser sans frémir. C’est
une chose bien difficile, mes frères, que l’affaire du salut
; car selon la maxime des théologiens, quand une fin
exige de grands efforts, peu seulement l’atteignent. «
Deficit in pluribus, contingit in pauciori-bus ».
C’est pour cela que le Docteur
Angélique saint Thomas, après avoir, avec son immense érudition, pesé toutes
les raisons pour et contre, conclut à la fin que le plus grand nombre des
catholiques adultes est damné : « La béatitude éternelle dépassant l’état de
nature, surtout depuis qu’elle est privée de la grâce originelle, c’est le
petit nombre qui se sauve ».
VIII. Dieu, Père Juste.
Otez-vous donc des yeux ce
bandeau dont vous aveugle l’amour-propre, et qui vous empêche de croire une vérité aussi évidente, en vous donnant les idées les plus fausses sur la justice de Dieu. «
Père juste ! le monde ne Vous connaît point », dit Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Il ne dit pas Père tout-puissant, Père très bon, miséricordieux, Il dit : « Père juste », pour nous faire entendre que de
tous les attributs de Dieu, il n’en est aucun qui soit moins connu que Sa
justice, parce que les hommes refusent de croire ce qu’ils craignent
d’éprouver. Otez donc le voile qui vous bouche les yeux, et dites avec larmes :
Hélas ! le plus grand nombre des catholiques, le plus grand nombre des
habitants de ce lieu, et peut-être même de cet auditoire, sera damné. Quel
sujet mérite plus vos larmes ? Le roi Xerxès, voyant du haut d’une colline son
armée composée de cent mille soldats rangés en ordre de bataille et considérant
que de tout cela il n’y aurait pas un seul homme vivant dans cent ans, ne put
retenir ses larmes. N’avons-nous pas bien plus de raison de pleurer en pensant
que, de tant de catholiques, le plus grand nombre sera damné ?
Cette pensée ne devrait-elle pas
tirer de nos yeux des ruisseaux de larmes ou du moins exciter dans nos cœurs ce
sentiment de compassion
qu’éprouva autrefois le vénérable Marcel de saint Dominique, religieux Augustin
? Comme il méditait un jour sur les peines éternelles, le Seigneur lui montra
combien d’âmes allaient en ce moment en enfer et lui fit voir un chemin très
large ou vingt-deux mille réprouvés couraient vers l’abîme, se heurtant les uns
les autres. A cette vue, le serviteur de Dieu, stupéfait, s’écria : « Oh ! quel
nombre ! quel nombre ! et encore il en vient d’autres. O Jésus ! O Jésus !
quelle folie ! » Laissez-moi donc répéter avec Jérémie : « Qui donnera de l’eau
à ma tête et une source de larmes à mes yeux, et je pleurerai ceux que la fille
de mon peuple a perdus ». Pauvres âmes ! Comment
courez-vous si empressées vers l’enfer ? Arrêtez-vous
de grâce, écoutez-moi un instant. Ou vous comprenez ce que veut dire se sauver
et se damner pendant toute l’éternité, ou bien vous ne comprenez pas. Si vous
le comprenez, et si malgré cela vous ne vous décidez pas aujourd’hui à changer de vie, à faire une bonne confession, à fouler le
monde aux pieds, en un mot, à faire
tous vos efforts pour être du petit nombre de ceux qui
se sauvent, je dis que vous n’avez pas la foi. Si vous ne le comprenez pas, vous êtes plus excusables ; car il faut
dire que vous avez perdu le sens. Se sauver pendant toute l’éternité ! se
damner pendant toute l’éternité ! et ne pas faire tous
ses efforts pour éviter l’un et s’assurer l’autre,
c’est une chose qui ne se peut concevoir.
Peut-être ne croyez-vous pas
encore les vérités terribles que je viens de vous enseigner. Mais ce sont les
théologiens les plus considérables, les Pères les plus illustres qui vous ont
parlé par ma bouche. Comment pouvez-vous donc résister à des raisons fortifiées
par tant d’exemples, par tant de paroles de l’Ecriture ? Si malgré cela, vous
hésitez encore, et si votre esprit penche vers l’opinion opposée, cette seule
considération ne suffit-elle pas pour vous faire trembler ? Ah ! vous faites
voir par là que vous avez peu de souci de votre salut ? Dans cette affaire
importante, un homme de sens est plus frappé par le moindre doute du danger
qu’il court que par l’évidence d’une ruine complète dans les autres affaires où
l’âme n’est point intéressée. Aussi un de nos religieux, le bienheureux Gille,
avait coutume de dire que, si un seul homme eût dû se damner, il aurait fait
tout son possible pour s’assurer que ce n’était pas lui. Que devons-nous donc
faire nous qui savons que, non seulement parmi tous les hommes, mais encore
parmi les catholiques, le plus grand nombre sera damné ? Ce que nous devons
faire ? Prendre la résolution d’appartenir au petit nombre de ceux qui se
sauvent. Si le Christ, dites-vous, voulait me damner, pourquoi m’a-t-Il mis au
monde ? Tais-toi, langue téméraire : Dieu n’a créé personne, pas même les
Turcs, pour les damner ; mais quiconque se damne, se damne parce qu’il le veut
bien. Je veux donc entreprendre maintenant de défendre la bonté de mon Dieu, et
de la venger de tout reproche : ce sera le sujet du second point.
IX.
Avant d’aller plus loin, ramassez d’un côté tous les livres et toutes les
hérésies de Luther et de Calvin, de l’autre les livres et les hérésies des
Pélagiens, des semi-Pélagiens et mettez-y le feu. Les
uns détruisent la grâce, les autres la liberté, et tous sont remplis d’erreurs
; jetez-les donc au feu. Tous les réprouvés portent
gravé sur leur front l’oracle du Prophète Osée : Ta perte vient de toi, afin
qu’ils puissent comprendre que quiconque se damne, se
damne par sa propre malice, et parce qu’il veut se damner.
Prenons d’abord pour base ces
deux vérités incontestables : « Dieu veut que tous les hommes se sauvent ». «
Tous ont besoin de la grâce de Dieu ». Or, si je vous démontre que Dieu a la volonté de sauver tous les hommes,
et que pour cela Il leur donne à tous Sa grâce, avec tous les autres moyens nécessaires pour obtenir cette fin sublime, vous serez forcés de convenir que
quiconque se damne doit l’imputer à sa propre malice, et que, si le plus grand
nombre des chrétiens sont réprouvés, c’est parce qu’ils le veulent. « Ta perte vient de toi ; en Moi seulement est ton secours ».
Que Dieu ait vraiment la volonté
de sauver tous les hommes, Il nous le déclare en cent endroits des livres
saints. « Je ne veux pas la mort du pécheur, mais plutôt qu’il se convertisse
et qu’il vive. Je vis, dit le Seigneur. Je ne veux pas la mort de l’impie –
convertissez-vous et vivez ». Lorsque quelqu’un désire beaucoup une chose, on
dit qu’il en meurt de désir, c’est une hyperbole. Mais Dieu a voulu, et veut
encore, si fortement notre salut qu’Il en est mort de désir, et Il a souffert
la mort pour nous donner la vie : « et propter nostram salutem mortuus est ».
Cette volonté de sauver tous les hommes n’est donc pas en Dieu une volonté
affectée, superficielle et apparente, c’est une volonté
vraie, effective et bienfaisante, car Il nous fournit tous les moyens les plus propres pour nous
sauver, Il nous les donne, non pour qu’ils n’aient point leur effet et parce
qu’Il voit qu’ils ne l’auront point ; mais Il nous les donne avec une volonté
sincère, avec l’intention qu’ils obtiennent leur effet, et, s’ils ne
l’obtiennent pas, Il s’en montre affligé et offensé. Il ordonne aux réprouvés
eux-mêmes de les employer à faire leur salut, Il les y exhorte, Il les y
oblige, et s’ils ne le font pas, ils pèchent. Ils peuvent donc le faire et se
sauver ainsi.
Bien plus, Dieu, voyant que sans
Son aide nous ne pourrions pas même nous servir de Sa grâce, nous donne d’autres secours et s’ils restent quelquefois
inefficaces, la faute en est à nous ; parce que, avec ces mêmes secours, in
actu primo comme parlent les théologiens, avec ces mêmes secours dont l’un
abuse et avec lesquels il se damne, un autre peut faire le bien et se sauver ;
il le pourrait même avec des secours moins puissants. Oui, il peut se faire que
l’un abuse d’une grâce plus grande et se perde, tandis que l’autre coopère à
une moindre grâce et se sauve.
« Si donc quelqu’un s’écarte de
la justice, s’écrie saint Augustin, il est emporté par son libre arbitre,
entraîné par sa concupiscence, trompé par sa propre persuasion. Mais pour ceux
qui n’entendent pas la théologie, voici ce que j’ai à leur dire : Dieu est si
bon que, lorsqu’Il voit un pécheur courir à sa perte, Il court après,
l’appelle, le prie et l’accompagne jusqu’aux portes de l’enfer ; et que ne
fait-Il pas, pour le convertir ? Il lui envoie de bonnes inspirations, de
saintes pensées, et s’il n’en profite pas, Il se fâche, Il s’indigne, Il le
poursuit. Va-t-Il le frapper ? Non : Il vise en l’air et lui pardonne. Mais le
pécheur ne se convertit pas encore : Dieu lui envoie une maladie mortelle. Tout
est fini pour lui sans doute. Non, mes frères, Dieu le guérit ; le pécheur
s’opiniâtre dans le mal, Dieu cherche dans Sa miséricorde quelque nouveau moyen
; Il lui donne encore un an, et, l’année finie, Il lui en accorde une autre.
Mais si malgré tout cela le pécheur veut se jeter en enfer, que fait Dieu ?
L’abandonne-t-Il ? Non : Il le prend par la main ; et pendant qu’il a un pied
en enfer et l’autre dehors, Il le prêche encore, Il le supplie de ne pas abuser
de Ses grâces. Or, je vous le demande, si cet homme se damne, n’est-il pas,
vrai qu’il se damne contre la volonté de Dieu et parce qu’il veut se damner ?
Venez me dire maintenant : si Dieu voulait me damner, pourquoi m’a-t-Il mis au
monde ?...
X. Il n’y a pas d’excuse.
Pécheur ingrat, apprenez aujourd’hui que si vous vous damnez, ce n’est point à Dieu
qu’il faut l’imputer, mais à vous et à votre propre
volonté. Pour vous en convaincre, descendez jusqu’aux
portes de l’abîme : là je vous ferai venir quelqu’un de ces malheureux réprouvés
qui brûlent en enfer, afin qu’il vous explique cette vérité. En voici un : «
Dis-moi, qui es-tu ? –. Je suis un pauvre idolâtre, né dans une terre inconnue
; je n’ai jamais entendu parler ni du ciel ni de l’enfer, ni de ce que je
souffre maintenant. – Pauvre malheureux ! va-t-en ; ce n’est pas toi que je
cherche ». Qu’un autre vienne ; le voici ; « Qui es-tu ? – Je suis un
schismatique des derniers confins de la Tartarie, j’ai toujours vécu dans
l’état sauvage, sachant à peine qu’il y a un Dieu. – Ce n’est pas toi que je
demande, retourne en enfer ». En voici un autre. « Et toi, qui es-tu ? – Je
suis un pauvre hérétique du Nord. Je suis né sous le pôle, sans avoir jamais vu
ni la lumière du soleil, ni celle de la foi – Ce n’est pas toi encore que je demande,
retourne en enfer ». Mes frères, j’ai le cœur brisé en voyant parmi les
réprouvés ces malheureux qui n’ont jamais rien connu de la véritable foi.
Sachez pourtant que la sentence de condamnation a été prononcée contre eux, on
leur a dit : Perditio tua ex te. Ils se sont damnés parce qu’ils l’ont voulu.
Que de secours ils ont reçus de Dieu pour se sauver ! Nous ne les connaissons
pas, mais ils le savent bien, et ils s’écrient maintenant : « Vous êtes juste, Seigneur, et Vos jugements sont équitables »(Ps, 119 ; 137).
Vous devez savoir, mes frères,
que la loi la plus ancienne est la loi de Dieu, que nous la portons tous écrite en notre cœur, qu’elle s’apprend sans maître, et qu’il suffit d’avoir la lumière de la raison pour connaître tous
les préceptes de cette loi. C’est pour cela que les barbares eux-mêmes se
cachent pour commettre leurs péchés parce qu’ils savent le mal qu’ils font ; et
ils sont damnés pour n’avoir pas observé la loi naturelle qu’ils avaient gravée
dans le cœur : car s’ils l’avaient observée, Dieu aurait fait un miracle plutôt
que de les laisser se damner ; il leur aurait envoyé quelqu’un pour les
instruire et leur aurait donné d’autres secours dont ils se sont rendus
indignes en ne vivant pas conformément aux inspirations de leur propre
conscience qui n’a jamais manqué de les avertir et du bien qu’il fallait faire,
et du mal qu’il fallait éviter. Aussi c’est leur
conscience qui les a accusés au Tribunal de Dieu,
c’est elle qui leur dit continuellement en enfer : Perditio tua ex te, perditio
tua ex te. Ils ne savent que répondre et sont forcés de confesser qu’ils ont
mérité leur sort. Or, si ces infidèles n’ont point d’excuse, y en aura-t-il
pour un catholique, qui a eu à
sa disposition tant de sacrements,
tant de sermons, tant de secours ? Comment ose-t-il dire : si Dieu
devait me damner, pourquoi m’a-t-Il mis au monde ? Comment ose-t-il parler
ainsi, lorsque Dieu lui donne tant de secours pour se sauver ? Achevons donc de
le confondre.
XI. Le sort des catholiques pécheurs.
Répondez, vous qui souffrez dans
ces abîmes. Y a-t-il des catholiques parmi vous ? S’il y en a ! Et combien !
Que l’un d’eux vienne donc ici. C’est impossible, ils sont trop bas, et, pour
les faire venir, il faudrait bouleverser tout l’enfer ; il est plus facile d’arrêter
un de ceux qui y tombent. Je m’adresse donc à toi qui vis dans l’habitude du
péché mortel, dans la haine, dans la fange du vice impur et qui chaque jour
t’approches davantage de l’enfer. Arrête-toi, retourne en arrière ; c’est Jésus qui t’appelle et qui, par Ses plaies,
comme par autant de voix éloquentes, te crie : « Mon
fils, si tu te damnes, tu n’as à te plaindre que de
toi : Perditio tua ex te ». Lève les yeux, et vois de combien de grâces Je t’ai
enrichi, afin d’assurer ton salut éternel. Je pouvais te faire naître dans une
forêt de la Barbarie ; Je l’ai fait pour tant d’autres, mais pour toi, Je t’ai fait naître dans la foi catholique ; Je t’ai fait élever par un
si bon père, par une mère excellente, au milieu des instructions et des
enseignements les plus purs ; si malgré cela tu te damnes, à qui sera la faute ? A toi, Mon fils, à
toi Perditio tua ex te. Je pouvais te précipiter en enfer après le premier
péché mortel que tu as commis, sans attendre le second : Je l’ai fait avec tant
d’autres, mais J’ai pris patience avec toi ; Je t’ai attendu pendant de longues
années, Je t’attends encore aujourd’hui à la pénitence. Si malgré tout cela tu
te damnes, à qui la faute ? A toi, Mon fils, à toi : Perditio tua ex te. Tu sais combien sont mort en réprouvés
sous tes yeux : c’était un avertissement pour toi ; tu sais combien d’autres
J’ai remis dans la bonne voie pour te donner le bon exemple. Te rappelles-tu ce
que t’a dit cet excellent confesseur ? C’est Moi qui le lui faisais dire. Ne
t’engagea-t-il pas à changer de vie, à faire une bonne
confession ? C’est Moi qui le lui inspirais.
Souviens-toi de ce sermon qui te toucha le cœur, c’est Moi qui t’y ai conduit.
Et ce qui s’est passé entre Moi et toi dans le secret de ton cœur, tu ne le
saurais oublier. Ces inspirations intérieures, ces connaissances si claires,
ces remords continuels de ta conscience, tu oserais les nier ? Tout cela,
c’était autant de secours de Ma grâce, parce que Je
voulais te sauver. Je les ai refusés à tant d’autres
et Je te les ai donnés à toi, parce que Je t’aimais tendrement. Mon fils, Mon fils, combien d’autres, si Je
leur parlais aussi tendrement que Je te parle aujourd’hui, se remettraient dans
la bonne voie ! et toi, tu Me tournes le dos. Ecoute ce que Je vais te dire, ce
seront Mes dernières paroles : tu m’as coûté du sang ; si malgré ce sang que
J’ai versé pour toi, tu veux te damner, ne te plains pas de Moi, n’accuse que
toi, et pendant toute l’éternité n’oublie pas que si tu te damnes, tu te damnes
malgré Moi, tu te damnes parce que tu veux te damner : Perditio tua ex te ».
Ah ! mon bon Jésus, les pierres
elles-mêmes se fendraient à de si douces paroles, à des expressions si tendres.
Y a-t-il ici quelqu’un qui veuille se damner avec tant de grâces et de secours
? S’il en est un, qu’il m’écoute, et qu’il résiste ensuite s’il le peut.
XII. Si vous le voulez, vous vous
sauverez.
Baronius rapporte que Julien
l’apostat, après son infâme apostasie, conçut une haine si vive contre le Saint
Baptême, qu’il cherchait jour et nuit les moyens de l’effacer. Il fit pour cela préparer un bain de sang de
chèvres et se mit dedans, voulant, avec ce sang impur d’un victime consacrée à
Vénus, effacer de son âme le caractère sacré du Baptême. Cette conduite vous
paraît abominable : mais si
Julien avait pu réussir dans son dessein, il est certain qu’il aurait souffert
beaucoup moins en enfer.
Pécheurs, le conseil que je veux
vous donner vous paraîtra sans doute étrange ; et cependant, à le bien prendre,
il est au contraire inspiré par une tendre compassion pour vous. Je vous
conjure donc à genoux, par le
sang de Jésus-Christ et par le cœur de Marie, de
changer de vie, de vous remettre dans la voie qui conduit
au ciel, et de faire tout votre possible pour appartenir au petit nombre des
élus. Si, au lieu de cela, vous voulez
continuer de marcher dans la voie qui conduit aux enfers, trouvez du moins le
moyen d’effacer en vous le baptême. Malheur à vous, si vous emportez en enfer
gravé dans votre âme le nom sacré de Jésus-Christ et le caractère sacré du
chrétien. Votre confusion en sera beaucoup plus grande. Faites donc ce que je
vous conseille : si vous ne voulez pas vous convertir, allez dès aujourd’hui
prier votre curé d’effacer votre nom du registre des baptêmes, afin qu’il ne
reste plus aucun souvenir que vous ayez jamais été chrétien, suppliez votre
ange gardien d’effacer de son livre les grâces, les inspirations et les secours
qu’il vous a donnés par l’ordre de Dieu, car malheur à vous s’il se les
rappelle. Dites à Notre-Seigneur qu’il reprenne Sa foi, Son baptême, Ses
sacrements. Vous êtes saisis d’horreur à cette pensée. Jetez-vous donc aux
pieds de Jésus-Christ, et dites-Lui, les larmes aux yeux et le cœur contrit : «
Seigneur, je confesse que jusqu’ici je n’ai point vécu en chrétien, je ne suis
pas digne d’être compté parmi Vos élus, je reconnais que j’ai mérité la
damnation, mais Votre miséricorde est grande : et plein de confiance en Votre
grâce, je vous proteste que je veux sauver mon âme, dussé-je sacrifier ma fortune, mon honneur, ma vie même, pourvu que
je me sauve. Si jusqu’ici j’ai été infidèle, je m’en repens, je déplore, je
déteste mon infidélité, je vous en demande humblement
pardon. Pardonnez-moi, mon bon Jésus, et fortifiez-moi en même temps, afin que je me sauve. Je ne Vous demande ni les
richesses, ni les honneurs, ni la prospérité ; je ne demande qu’une chose,
c’est de sauver mon âme ».
Et Vous, ô Jésus ! que dites-Vous
? Voici la brebis errante qui revient à Vous, ô bon pasteur ; embrassez ce
pécheur repentant, bénissez ses larmes et ses soupirs, ou plutôt bénissez ce
peuple si bien disposé et qui ne veut plus chercher autre chose que son salut.
Protestons, mes frères, aux pieds de Notre-Seigneur, que nous voulons coûte que
coûte, sauver notre âme. Disons-Lui tous, les larmes aux yeux : « Bon Jésus, je veux sauver mon âme ». O larmes
bénies, ô bienheureux soupirs !
Je veux, mes frères, vous
renvoyer tous consolés
aujourd’hui. Si donc vous me demandez mon senti-ment sur le nombre des élus, le
voici : qu’il y ait beaucoup ou peu d’élus, je dis que celui qui veut se sauver se sauve, et que personne ne se
perd s’il ne veut se perdre. Et s’il est vrai qu’il en est peu qui se sauvent,
c’est qu’il y en a peu qui vivent bien. Au reste, comparez ces deux opinions : la première, qui dit que le
plus grand nombre des catholiques sont condamnés ; la seconde, qui prétend au
contraire que le plus grand nombre des catholiques sont sauvés ;
représentez-vous qu’un ange, envoyé par Dieu pour confirmer la première
opinion, vienne vous dire que non seulement la plupart des catholiques sont
damnés mais que de toute cette foule ici présente, un seul sera sauvé. Si vous obéissez aux commandements de Dieu, si vous détestez la corruption de ce siècle, si vous embrassez avec un esprit de pénitence la croix de Jésus-Christ, vous serez ce seul qui se sauvera. Représentez-vous ensuite que cet
ange revienne parmi vous, et que, pour confirmer la seconde opinion, il vous
dise que non seulement la plus grande partie des catholiques sont sauvés, mais
que de tout cet auditoire une seule personne sera damnée et tous les autres se
sauveront. Si vous continuez après cela vos usures, vos vengeances, vos actions
criminelles, vos impuretés, vous serez ce seul qui se damnera.
A quoi sert donc de savoir s’il
en est peu ou beaucoup qui se sauvent ? « Tachez de rendre votre élection
certaine par vos bonnes œuvres », nous dit saint Pierre. « Si
vous voulez, vous vous sauverez », dit saint Thomas
d’Aquin à sa sœur, qui lui demandait ce qu’elle devait faire pour aller au
ciel. Je vous dis la même chose : et voici comment je prouve mon assertion.
Personne ne se damne s’il ne pèche mortellement, c’est de foi ; personne ne
pèche mortellement s’il ne le veut, c’est là une proposition théologique
incontestable. Donc personne ne va en enfer s’il le veut. La conséquence est évidente. Cela ne suffit-il pas pour vous consoler
? Pleurez les péchés passés, confessez-vous bien, ne péchez plus à l’avenir, et
vous serez tous sauvés. Pourquoi donc tant se tourmenter, puisqu’il est certain
que pour aller en enfer il faut pécher mortellement, que pour pécher
mortellement il faut le vouloir, et que par conséquent on ne va en enfer que si
on le veut ? Ce n’est pas là une opinion, mais une vérité incontestable et bien
consolante ; que Dieu vous la fasse comprendre et vous bénisse. Amen ».
1 Saint Salvien (390, mort vers 484), fête le
22 juillet. Né sur les bords du Rhin, marié, puis prêtre, moine à Lérins et à
Marseille ; apologiste et moraliste. Il a laissé des Lettres
et deux ouvrages : De
gubernatione Dei (Du gouvernement de Dieu) et Adversus avaritiam (Contre l’avarice) où il
fait un tableau satirique des mœurs de la société romaine au Ve siècle,
auxquelles il oppose la pureté de mœurs chez les barbares. Et il voit dans les
invasions barbares, conformes à un plan de la Providence, le salut du peuple
romain.
SOURCE : http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Portmaurice/deselus.htm
Textes de
la Messe, supplément du Missel Pro aliquibus locis
SOURCE : http://www.introibo.fr/26-11-St-Leonard-de-Port-Maurice
Textes de
la Messe, supplément du Missel Pro aliquibus locis
Textes de la
messe ‘Pro aliquibus Locis’ que tout prêtre peut prendre en ce jour selon le
code des rubriques de 1962 [*].
die
26 novembris
|
|
SANCTI LEONARDI DE PORTU MAURITIO
|
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Conf.
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|
Ant. ad Introitum. Isai.
58,11.
|
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Dóminus implébit splendóribus ánimam tuam, et ossa
tua liberábit, et eris quasi hortus irríguus, et sicut fons aquárum, cuius
non defícient aquae.
|
|
Ps. 80, 2.
|
|
Exsultáte Deo adiutóri nostro : iubiláte Deo
Iacob.
|
|
V/. Glória Patri.
|
|
Oratio.
|
|
Deus, qui in obstinátis peccatórum córdibus ad
pæniténtiam flecténdis beátum Leonárdum Confessórem tuum ópere ac sermóne
poténtem effecísti : da, quǽsumus ; ut per eius preces et mérita e
córdibus nostris contritiónis lácrimas elícere valeámus. Per Dominum nostrum.
|
|
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Ephésios
|
|
Ephes. 1, 3-14.
|
|
Benedíctus Deus et Pater Dómini nostri Iesu
Christi, qui benedíxit nos in omni benedictióne spirituáli in caæléstibus in
Christo, sicut elégit nos in ipso ante mundi constitutiónem, ut essémus
sancti et immaculáti in conspéctu eius in caritáte. Qui prædestinávit nos in
adoptiónem filiórum per Iesum Christum in ipsum : secúndum propósitum voluntátis
suæ, in laudem glóriæ grátiæ suæ, in qua gratificávit nos in dilécto Fílio
suo. In quo habémus redemptiónem per sánguinem eius, remissiónem peccatórum
secúndum divítias grátiæ eius, quæ superabundávit in nobis in omni sapiéntia
et prudéntia : ut notum fáceret nobis sacraméntum voluntátis suæ,
secúndum beneplácitum eius, quod propósuit in eo, in dispensatióne
plenitúdinis témporum, instauráre ómnia in Christo, quæ in cælis et quæ in
terra sunt, in ipso. In quo étiam et nos sorte vocáti sumus prædestináti
secúndum propósitum eius, qui operátur ómnia secúndum consílium voluntátis
suæ : ut simus in laudem glóriæ eius nos, qui ante sperávimus in
Christo. In quo et vos, cum audissétis verbum veritátis, (Evangélium salútis
vestræ) in quo et credéntes signáti estis Spíritu promissiónis Sancto, qui
est pignus hereditátis nostræ, in redemptiónem acquisitiónis, in laudem
glóriæ ipsius.
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Graduale. Ps. 91, 13 et 14.
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Iustus ut palma florébit : sicut cedrus
Líbani multiplicábitur in domo Dómini.
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V/. Ibid., 3. Ad annuntiándum mane misericórdiam tuam, et veritátem tuam per noctem.
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Allelúia, allelúia. V/. Is. 52, 7. Quam pulchri super montes pedes annuntiántis et
prædicántis pacem, annuntiántis bonum, prædicántis salútem ! Allelúia.
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¶ In missis votivis post
Septuagesimam, ommissis Allelúia et versu
sequenti, dicitur
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Tractus. Ps. 111, 1-3.
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Beátus vir, qui timet Dóminum : in mandátis
eius cupit nimis.
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V/. Potens in terra erit semen eius : generátio
rectórum benedicétur
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V/. Glória et divítiæ in
domo eius : et iustítia eius manet in sǽculum sǽculi.
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Tempore paschali omittitur graduale, et
eius loco dicitur :
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Allelúia, allelúia. V/. Ps. 111, 1. Beátus vir, qui timet Dóminum : in
mandátis eius cupit nimis.
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Allelúia. V/. Osee 14, 6. Iustus germinábit
sicut lílium : et florébit in ætérnum ante Dóminum. Allelúia.
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+ Sequéntia sancti
Evangélii secundum Lucam.
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Luc. 10, 1-9.
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In illo témpore : Designávit Dóminus et álios
septuagínta duos : et misit illos binos ante fáciem suam in omnem
civitátem et locum, quo erat ipse ventúrus. Et dicebat illis : Messis
quidem multa, operárii autem pauci. Rogáte ergo Dóminum messis, ut mittat operários
in messem suam. Ite : ecce, ego mitto vos sicut agnos inter lupos.
Nolíte portare sácculum neque peram neque calceaménta ; et néminem per
viam salutavéritis. In quamcúmque domum intravéritis, primum dícite :
Pax huic dómui : et si ibi fúerit fílius pacis, requiéscet super illum
pax vestra : sin autem, ad vos revertétur. In eádem autem domo manéte,
edéntes et bibéntes quæ apud illos sunt : dignus est enim operárius
mercéde sua. Nolíte transíre de domo in domum. Et in quamcúmque civitátem
intravéritis, et suscéperint vos, manducáte quæ apponúntur vobis : et
curáte infírmos, qui in illa sunt, et dícite illis : Appropinquávit in
vos regnum Dei.
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Ant. ad Offertorium. 2 Cor.
3, 5-6.
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Non sumus sufficiéntes cogitáre áliquid a nobis,
quasi ex nobis : sed sufficiéntia nostra ex Deo est, qui et idóneos nos
fecit minístros novi testaménti.
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Secreta
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Immaculátam hóstiam tibi, Dómine, offérimus,
deprecántes : ut, sancti Leonárdi Confessóris interveniénte suffrágio,
semper in nobis dilécti Fílii tui passiónis memória persevéret et fructus.
Per eúndem Dóminum nostrum.
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Ant. ad Communionem. 2 Cor.
5, 20.
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Pro Christo
legatióne fúngimur, tamquam Deo exhortánte per nos : obsecrámus pro
Christo, reconciliámini Deo.
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Postcommunio
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Cito antícipent nos misericórdiæ tuæ, quǽsumus,
Domine, intercedénte sancto Confessóre tuo Leonárdo : ut, a culpis
expiáti, in electórum número esse mereámur. Per Dóminum nostrum.
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le
26 novembre
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SAINT LÉONARD DE PORT-MAURICE
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Confesseur
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Introït
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Le Seigneur remplira ton âme de splendeurs, et il
délivrera tes os, et tu deviendras comme un jardin arrosé, et comme une
fontaine dont les eaux ne tarissent pas.
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Exultez en Dieu notre secours : jubilez pour
le Dieu de Jacob.
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Collecte
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Dieu, vous avez rendu puissant par son œuvre et sa
parole le bienheureux Léonard, votre Confesseur, pour amener à la pénitence
les cœurs obstinés aux péchés : donnez-nous, nous vous en prions, par
ses prières et ses mérites, de pouvoir tirer de nos cœurs les larmes de la
contrition.
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Lecture de l’Épître de saint Paul Apôtre aux
Éphésiens.
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[1]
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Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur
Jésus-Christ, qui nous a bénis dans le Christ de toutes sortes de
bénédictions spirituelles, dans les Cieux. Il nous a élus en lui avant la
création du monde, par amour, pour que nous fussions saints et irréprochables
devant lui ; nous ayant prédestinés à être ses fils adoptifs, par
Jésus-Christ, pour lui-même, selon le bon plaisir de sa volontê, à la louange
et à la gloire de sa grâce, par laquelle il nous a rendus agréables à ses
yeux en son Fils bien-aimé. C’est en lui que nous avons la rédemption par son
sang, la rémission des péchés, selon les richesses de sa grâce, qui a
surabondé en nous, en toute sagesse et prudence, pour nous faire connaître le
mystère de sa volonté, selon son bon plaisir, par lequel il s’était proposé
en lui-même, dans la dispensation de la plénitude des temps, de réunir toutes
choses dans le Christ, soit celles qui sont dans le Ciel, soit celles qui
sont sur la terre, en lui-même. C’est ainsi en lui que nous avons été appelés
par le sort, ayant été prédestinés suivant le dessein de celui qui fait
toutes choses selon le conseil de sa volonté, pour que nous servions à la
louange de sa gloire, nous qui avons d’avance espéré au Christ. C’est en lui
que vous-mêmes, après avoir entendu la parole de vérité (l’Evangile de votre
salut), et y avoir cru, vous avez été marqués du sceau de l’Esprit-Saint qui
avait été promis, et qui est le gage de notre héritage, jusqu’à la délivrance
du peuple que Dieu s’est acquis, pour la louange de sa gloire.
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Graduel
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Le juste fleurira comme le palmier : il se
multipliera comme le cèdre du Liban dans la maison du Seigneur.
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V/. Pour annoncer le
matin votre miséricorde et votre vérité durant la nuit.
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Allelúia, allelúia. V/. Qu’ils
sont beaux sur la Montagne les pieds de celui qui vient pour annoncer et
publier la paix, annoncer la bonne nouvelle et publier le salut !
Alléluia.
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¶ Aux messes votives après
la Septuagésime, on omet l’Alléluia et son
verset et on dit
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Trait
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Heureux l’homme qui craint le Seigneur : qui
met ses délices dans ses commandements.
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V/. Sa race sera
puissante sur la terre : la postérité des justes sera bénie.
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V/. La gloire et les
richesses sont dans sa maison : et sa justice demeure dans tous les
siècles.
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Pendant le temps pascal, on omet le
graduel et à sa place on dit :
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Allelúia, allelúia. V/. Heureux
l’homme qui craint le Seigneur : qui met ses délices dans ses
commandements.
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Allelúia. V/. Le
juste germera comme le lis : et il fleurira éternellement en présence du
Seigneur. Alléluia.
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Suite du Saint Évangile selon saint Luc.
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©AEL 1964 [2]
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En ce temps-là, le Seigneur désigna aussi
soixante-douze disciples, et il les envoya deux par deux devant lui, dans
toutes les villes et dans tous les lieux où lui-même devait aller. Il leur
disait : « La moisson est abondante, mais les ouvriers peu
nombreux ; priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à
sa moisson. Allez, voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des
loups. N’emportez ni bourse, ni besace, ni chaussures ; ne saluez
personne en chemin. Dans chaque maison où vous entrez, dites d’abord :
« Paix à cette maison ! » S’il y a là un fils de la paix, votre
paix reposera sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous. Restez dans
cette maison, mangeant ce qu’on vous donne, car l’ouvrier mérite son
salaire ; ne passez pas de maison en maison. Dans chaque ville où vous
entrez et où l’on vous reçoit, mangez ce qu’on vous sert ; guérissez les
malades qui sont là, et dites aux gens : Le Royaume de Dieu est arrivé
chez vous ».
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Offertoire
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Nous ne sommes pas capables par nous-mêmes de
penser quelque chose, comme de nous-mêmes : mais notre capacité vient de
Dieu, qui nous a aussi rendus propres à être les ministres de la nouvelle
alliance.
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Secrète
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Suppliants, nous vous offrons, Seigneur, la
victime immaculée : avec l’appui de la prière du Confesseur saint
Léonard, que la mémoire et le fruit de la passion de votre Fils bien-aimé
demeure toujours en nous.
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Communion
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Nous faisons donc les fonctions d’ambassadeurs
pour le Christ, comme si Dieu exhortait par nous : nous vous en
conjurons au nom du Christ, réconciliez-vous avec Dieu.
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Postcommunion
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Par l’intercession de saint Léonard, votre
Confesseur, que vos miséricordes nous surpassent rapidement, nous vous en
prions, Seigneur : pour qu’ayant expié nos fautes, nous méritions d’être
au nombre des élus.
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[*]
PROPRIUM
SANCTORUM PRO ALIQUIBUS LOCIS
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¶ Infrascriptae Missae de
Mysterio vel Sancto elogium in Martyrologio eo die habente, dici possunt ut
festivae ubicumque, ad libitum sacerdotis, iuxta rubricas. Similiter
huiusmodi Missae dici possunt etiam ut votivae, nisi aliqua expresse
excipiatur.
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PROPRE DES SAINTS POUR CERTAINS LIEUX
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¶ Les Messes données ici
d’un Mystère ou d’un saint qui a le jour-même une mention au Martyrologe,
peuvent être dites comme festives partout, selon la volonté du prêtre et les
rubriques. De la même manière, les Messes peuvent être dites comme votives
sauf si c’est indiqué expressément.
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[1]
Passage biblique non traduit dans le lectionnaire français de 1964.
[2]
Cf. Motu proprio Summorum Pontificum : Art. 6. Dans les Messes selon le Missel du B. Jean
XXIII célébrées avec le peuple, les lectures peuvent aussi être proclamées en
langue vernaculaire, utilisant des éditions reconnues par le Siège
apostolique.
SOURCE : http://www.introibo.fr/26-11-St-Leonard-de-Port-Maurice
Leonard of Port Maurice
(also known as Leonard Casanuova)
Born at Porto Maurizio, Liguria, Italy, December 20, 1676; died in Rome, on
November 26, 1751; beatified in 1796; canonized in 1867.
Captain Dominic
Casanuova had his son baptized Paul Jerome Casanuova. Throughout his life, the
future Saint Leonard thanked God for giving him such an excellent father. At
the age of 13, Paul Jerome was sent to the Jesuit Roman College. His uncle
Augustine, with whom he was living, wanted him to become a physician. Paul
studied medicine, but when he refused his uncle's wish that he become a doctor
and announced he had other plans, Augustine disowned him.
He joined the
Franciscans of the Strict Observance at Ponticelli in 1697, taking the name
Leonard, continued his studies at the Observant Saint Bonaventure's on the
Palatine in Rome, and was ordained there in 1703. For five years, Leonard had
to stop preaching because he was spitting blood. When healing continued to
elude him even in the mild climate of Liguria, he vowed that he would devote
him entire life to the conversion of sinners, if God would make him well again.
He recovered and,
in 1709, he went to the San Francesco del Monte monastery in Florence and from
there preached all over Tuscany with tremendous effect for the next 44 years.
He became guardian of San Francesco, founded a retreat for religious at nearby
Incontro, where the friars retired twice a year to practice the eremitical
life.
In 1730, Leonard
was appoint guardian of Saint Bonaventure's in Rome. He spent the next six
years conducting missions around Rome, preaching to soldiers, sailors,
convicts, and galley-slaves in addition to conducting parochial missions. His
contemporary, Saint Alphonsus Liguori, said Leonard was the finest missioner of
his day. In 1736, he was released from this position to continue his
evangelization in Umbria, Genoa, and the Marches of Ancona. His missions now
attracted such huge crowds that they were often held in the open air.
Leonard is
primarily responsible for the popularity of the Stations of the Cross devotion,
of which he was an ardent promoter (reputedly setting up almost six hundred
Stations throughout Italy, even in the Colosseum in Rome), and devotion to the
Blessed Sacrament, the Sacred Heart, and the Immaculate Conception.
Leonard served for
a time as spiritual director of Clementina Sobieska, wife of the "Old
Pretender" to the English throne, King James III, whose son Cardinal Henry
of York promoted the friar's canonization.
In 1744, Leonard
was sent to Corsica by Pope Benedict XIV to preach and to restore peace there
but he was unsuccessful, because the Corsicans felt he was more a political
tool of the Genoese who ruled the island than a missionary. (Schamoni says that
he helped to reconcile the Corsicans to one another, and Attwater notes that
his success was ephemeral--as soon as he left the island, the people fell back
into discord.) This mission lasted only six months before the Genoese
government sent a ship to rescue Leonard.
He returned to Rome
from the discouraging missionary tour in 1749 to prepare the Romans for the
holy year. For two weeks Leonard preached in the Piazza Navona, which
ironically had once been the hippodrome of Emperor Domitian. He had to promise
Pope Benedict XIV, who held him in high esteem and himself attended his
sermons, that he would die in Rome.
When he was
preaching a mission in the holy father's native city of Bologna in 1751,
Leonard had a premonition that he would soon die. Completely exhausted from his
arduous work and severer mortifications, he returned to Rome and died at Saint
Bonaventure the night he arrived.
In addition to his
oral evangelization, Leonard was a prolific ascetical writer. His printed
works--mostly letters and sermons-- fill thirteen volumes. His most famous work
is Resolutions. He is the patron of parish missions and popular missionaries
(Attwater, Attwater 2, Benedictines, Coulson, Delaney, Encyclopedia, Farmer,
Schamoni, White).
Preacher and ascetic writer, b. 20 Dec., 1676, at Porto
Maurizio on the Riviera
di Ponente; d. at the monastery of S. Bonaventura, Rome, 26 Nov., 1751. The son of Domenico Casanova
and Anna Maria Benza, he joined
after a brilliant course of study with the Jesuits in Rome (Collegio Romano), the so- called Riformella,
an offshoot of the Reformati branch of the Franciscan Order [see
FRIARS MINOR, II, B, (2)]. On 2 October, 1697,
he received the habit, and after
making his novitiate at Ponticelli in the Sabine
mountains, he completed his studies at the principal house of the Riformella,
S. Bonaventura on the Palatine
at Rome. After his ordination he remained there as lector (professor), and expected to be sent on the Chinese
missions. But he was soon afterwards seized with severe gastric haemorrhage,
and became so ill that he was sent to his native climate of Porto
Maurizio, where there was a monastery of the Franciscan Observants
(1704). After four years he was restored to health, and began to preach in Porto
Maurizio and the vicinity. When
Cosimo III de' Medici handed
over the monastery del Monte (that on San
Miniato near Florence, also called Monte
alle Croci) to the members of the Riformella,
St. Leonard was sent hither
under the auspices and by desire of Cosimo III, and began shortly to give missions
to the people in Tuscany, which were marked by many
extraordinary conversions and
great results. His colleagues and he always practised the greatest austerities
and most severe penances during
these missions. In 1710 he founded the monastery of Icontro, on a peak in the mountains about
four and a quarter miles from Florence,
whither he and his assistants could retire from time to time after missions,
and devote themselves to spiritual
renewal and fresh austerities.
St. Leonard of Port Maurice
In 1720 he crossed
the borders of Tuscany and held his celebrated missions in
Central and Southern Italy, enkindling with zeal the entire population. Clement XII and Benedict XIV called him to Rome; the latter especially held him in high esteem
both as a preacher and as a propagandist, and exacted a promise that he would
come to Rome to die. Everywhere the saint made abundant conversions,
and was very often obliged both in cities and country
districts to preach in the open, as the churches
could not contain the thousands who came to listen. He founded many pious societies and confraternities,
and exerted himself especially to spread the devotion
of the Stations of the Cross —
the propagation of which he greatly furthered with the assistance of his
brethren — the devotion to the Sacred
Heart of Jesus, the perpetual
adoration of the Most Blessed Sacrament, and devotion
to the Immaculate Conception.
One of his most ardent desires was to see the last-named defined
as a dogma of faith by the Holy See. Besides the celebrated stations
in the Colosseum at Rome, St. Leonard
erected 571 others in all parts of Italy, while on his different missions. From May to
November, 1744, he preached in the Island of Corsica, which at that time
belonged to the Republic of Genoa and which was frightfully torn by party
strife. In November, 1751, when he was preaching to the Bolognese,
Benedict XIV called him to Rome, as already there were indications of his
rapidly approaching end. The strain of his missionary labours and his mortifications had completely exhausted his body. He arrived
on the evening of 26 November, 1751, at his beloved monastery of S. Bonaventura on the Palatine,
and expired on the same night at eleven o'clock at the age of seventy-five. In
the church of this monastery (which must soon make way for the excavations
of the ground occupied by the palace of the Caesars) the partly incorrupt body
of the saint is kept in the high altar. Pius VI pronounced his beatification on 19 June, 1796, and Pius IX his canonization on 29 June, 1867. The Franciscan Order celebrates his feast on 26 November, but outside this order it is
often celebrated on 27 November.
The numerous
writings of the saint consist of sermons,
letters, ascetic treatises, and
books of devotion for the use of
the faithful and of priests, especially missionaries.
The "Diary" (Diario) of his missions is written by
Fra Diego da Firenze. A treasure for asceticism
and homiletics, many of his
writings have been translated into the most diverse languages and often
republished: for example his "Via Sacrea spianata ed illuminata" (the
Way of the Cross simplified and
explained), "Il Tesoro Nascosto" (on the Holy
Mass); his celebrated "Proponimenti", or
resolutions for the attainment of higher Christian perfection. A complete edition of his works
appeared first at Rome in thirteen octavo volumes
(1853-84), "Collezione completa delle opere di B. Leonardo
da Porto Maurizio". Then
another in five octavo volumes, "Opere complete di S. Leonardo di Porto
Maurizio" (Venice, 1868-9). In English,
German, etc., only single works
have been issued, but a French translation of the entire set has appeared:
"OEuvres completes de S. Leonard de Port-Maurice" (8 vols., Paris and Tournai,
1858), and "Sermons de S. Leonard de Port Maurice" (3 vols., Paris).
Sources
Summarium
processus beatificationis V.S.D. Leon. a P.M. (Rome,
1781); RAFELLO DA ROMA, Vita del P.
Leonardoda P.M. (Rome, 1754); JOS. De MASSERANO, Vita del B. Leonardo da P.M. (Rome, 1796), written by the
postulator and dedicated to the duke of York, son of James [III] of England;
SALVATORE DI ORMEA, Vita del B. Leonardo
da P.M. (Innsbruck, 1869); L. De CHERANCÉ, S. Leonard de Port-Maurice (Paris, 1903) in Nouvelle Bibliotheque
Franciscaine (1st series), XIII. Chapter xx of this last mentioned work had
already appeared in Études Franciscaines,
VIII (Paris, 1902), 501-10.
Bihl, Michael. "St. Leonard of Port Maurice." The Catholic
Encyclopedia. Vol. 9. New York: Robert Appleton Company, 1910. 26 Nov. 2016
<http://www.newadvent.org/cathen/09178c.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Michael T. Barrett. Dedicated to
Leonard Cleary.
Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. October 1, 1910. Remy Lafort, Censor. Imprimatur.
+John M. Farley, Archbishop of New York.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/09178c.htm
Saint Leonard of Port
Maurice
Saint Leonard of Port
Maurice
Also known as
- Jerome Casanova
- Paul Jerome Casanova
Profile
Son of Domenico
Casanova, a sea captain, and Anna Maria Benza. Placed at age thirteen with his
uncle Agostino to study for a career as a physician, but the youth decided against medicine, and his uncle disowned him. Studied at the Jesuit
College in Rome, Italy. Joined the Riformella, a branch of the Franciscans of the Strict Observance on 2 October 1697, taking the name Brother Leonard. Ordained in Rome in 1703. Taught for a while, and expected to become a missionary to China, but a bleeding ulcer kept him in his native lands for the several years it
took to recover and regain his strength.
Sent to Florence, Italy in 1709 where he became a noted preached in the city and nearby region. He was often invited to
other areas, and worked for devotion to the Blessed Sacrament, Sacred Heart, Immaculate Conception, and the Stations of the Cross. Established
the Way of the Cross in over 500 places, including the Colosseum in Rome. Sent as a missionary by Pope Benedict XIV to the island of Corsica in 1744. There he restored discipline to the holy orders there, but
local politics greatly limited his success in preaching. He returned exhausted to Rome where he spent the rest of his days.
Born
- 20 December 1676 at Porto Maurizio, Italy on the Riviera di Ponente as Paul Jerome
Casanova
- 11:00pm 26 November 1751 at the monastery of Saint Bonaventura, Rome, Italy
- with the Blessed Virgin Mary
Saint Leonard of Port Maurice:
"The Little Number of Those Who Are Saved"
Posted by Jacob
Today, November
26, we celebrate the feast day of Saint
Leonard of Port Maurice (1676-1751), a Franciscan friar, preacher, and
writer. Saint Leonard’s devotion to the Stations of the Cross, and his fierce
sermons on the salvation of souls converted thousands as he preached in the
great town squares across Europe. He was one of the greatest missionaries of
the Church.
One of Saint Leonard of Port Maurice's most
famous sermons was "The Little
Number of Those Who Are Saved." It was
the one he relied on for the conversion of great sinners. In it he reviews the
various states of life of Christians and concludes with the little number of
those who are saved, in relation to the totality of men. Below
is an excerpt from this famous sermon.
Introduction
Thanks be to God, the number of the Redeemer's
disciples is not so small that the wickedness of the Scribes and Pharisees is
able to triumph over them. Although they strove to calumniate innocence and to
deceive the crowd with their treacherous sophistries by discrediting the
doctrine and character of Our Lord, finding spots even in the sun, many still
recognized Him as the true Messiah, and, unafraid of either chastisements or
threats, openly joined His cause. Did all those who followed Christ follow Him
even unto glory? Oh, this is where I revere the profound mystery and silently
adore the abysses of the divine decrees, rather than rashly deciding on such a
great point! The subject I will be treating today is a very grave one; it has
caused even the pillars of the Church to tremble, filled the greatest Saints
with terror and populated the deserts with anchorites. The point of this
instruction is to decide whether the number of Christians who are saved is
greater or less than the number of Christians who are damned; it will, I hope,
produce in you a salutary fear of the judgments of God.
Brothers, because of the love I have for you, I
wish I were able to reassure you with the prospect of eternal happiness by
saying to each of you: You are certain to go to paradise; the greater number of
Christians is saved, so you also will be saved. But how can I give you this
sweet assurance if you revolt against God's decrees as though you were your own
worst enemies? I observe in God a sincere desire to save you, but I find in you
a decided inclination to be damned. So what will I be doing today if I speak
clearly? I will be displeasing to you. But if I do not speak, I will be
displeasing to God.
Therefore, I
will divide this subject into two points. In the first one, to fill you with
dread, I will let the theologians and Fathers of the Church decide on the
matter and declare that the greater number of Christian adults are damned; and,
in silent adoration of that terrible mystery, I will keep my own sentiments to
myself. In the second point I will attempt to defend the goodness of God versus
the godless, by proving to you that those who are damned are damned by their
own malice, because they wanted to be damned. So then, here are two very
important truths. If the first truth frightens you, do not hold it against me,
as though I wanted to make the road of heaven narrower for you, for I want to
be neutral in this matter; rather, hold it against the theologians and Fathers
of the Church who will engrave this truth in your heart by the force of reason.
If you are disillusioned by the second truth, give thanks to God over it, for
He wants only one thing: that you give your hearts totally to Him. Finally, if
you oblige me to tell you clearly what I think, I will do so for your
consolation.
The Words of Holy Scripture
But why seek
out the opinions of the Fathers and theologians, when Holy Scripture settles
the question so clearly? Look in to the Old and New Testaments, and you will
find a multitude of figures, symbols and words that clearly point out this
truth: very few are saved. In the time of Noah, the entire human race was
submerged by the Deluge, and only eight people were saved in the Ark. Saint
Peter says, "This ark was the figure of the Church," while Saint
Augustine adds, "And these eight people who were saved signify that very
few Christians are saved, because there are very few who sincerely renounce the
world, and those who renounce it only in words do not belong to the mystery
represented by that ark." The Bible also tells us that only two Hebrews
out of two million entered the Promised Land after going out of Egypt, and that
only four escaped the fire of Sodom and the other burning cities that perished
with it. All of this means that the number of the damned who will be cast into
fire like straw is far greater than that of the saved, whom the heavenly Father
will one day gather into His barns like precious wheat.
I would not finish if I had to point out all the figures by which Holy
Scripture confirms this truth; let us content ourselves with listening to the
living oracle of Incarnate Wisdom. What did Our Lord answer the curious man in
the Gospel who asked Him, "Lord, is it only a few to be saved?" Did
He keep silence? Did He answer haltingly? Did He conceal His thought for fear
of frightening the crowd? No. Questioned by only one, He addresses all of those
present. He says to them: "You ask Me if there are only few who are
saved?" Here is My answer: "Strive to enter by the narrow gate; for
many, I tell you, will seek to enter and will not be able." Who is
speaking here? It is the Son of God, Eternal Truth, who on another occasion
says even more clearly, "Many are called, but few are chosen." He
does not say that all are called and that out of all men, few are chosen, but
that many are called; which means, as Saint Gregory explains, that out of all
men, many are called to the True Faith, but out of them few are saved.
Brothers, these are the words of Our Lord Jesus Christ. Are they clear? They
are true. Tell me now if it is possible for you to have faith in your heart and
not tremble.
The
Goodness of God
Perhaps you do not yet believe the terrible truths
I have just taught you. But it is the most highly-considered theologians, the
most illustrious Fathers who have spoken to you through me. So then, how can
you resist reasons supported by so many examples and words of Scripture? If you
still hesitate in spite of that, and if your mind is inclined to the opposite
opinion, does that very consideration not suffice to make you tremble? Oh, it
shows that you do not care very much for your salvation! In this important matter,
a sensible man is struck more strongly by the slightest doubt of the risk he
runs than by the evidence of total ruin in other affairs in which the soul is
not involved. One of our brothers, Blessed Giles, was in the habit of saying
that if only one man were going to be damned, he would do all he could to make
sure he was not that man.
So what must
we do, we who know that the greater number is going to be damned, and not only
out of all Catholics? What must we do? Take the resolution to belong to the
little number of those who are saved. You say: If Christ wanted to damn me,
then why did He create me? Silence, rash tongue! God did not create anyone to
damn him; but whoever is damned, is damned because he wants to be. Therefore, I
will now strive to defend the goodness of my God and acquit it of all blame:
that will be the subject of the second point.
Before going on, let us gather on one side all the
books and all the heresies of Luther and Calvin, and on the other side the
books and heresies of the Pelagians and Semi-Pelagians, and let us burn them.
Some destroy grace, others freedom, and all are filled with errors; so let us
cast them into the fire. All the damned bear upon their brow the oracle of the
Prophet Osee, "Thy damnation comes from thee," so that they may
understand that whoever is damned, is damned by his own malice and because he
wants to be damned.
First let us
take these two undeniable truths as a basis: "God wants all men to be
saved," "All are in need of the grace of God." Now, if I show
you that God wants to save all men, and that for this purpose He gives all of
them His grace and all the other necessary means of obtaining that sublime end,
you will be obliged to agree that whoever is damned must impute it to his own
malice, and that if the greater number of Christians are damned, it is because
they want to be. "Thy damnation comes from thee; thy help is only in Me."
November 26: Saint Leonard of Port
Maurice
Posted by Jacob
"If the
Lord at the moment of my death reproves me for being too kind to sinners, I
will answer, 'My dear Jesus, if it is a fault to be too kind to sinners, it is
a fault I learned from you, for you never scolded anyone who came to you
seeking mercy.’”
Today, November 26, we celebrate the feast day of Saint
Leonard of Port Maurice (1676-1751), a Franciscan friar, preacher,
and writer. Leonard, called "the great missionary of the 18th
century" by Saint
Alphonsus Liguori,
wished to go to the foreign missions of China, but like other servants of the
Lord, was called to serve in another manner. Saint Leonard’s devotion to the
Stations of the Cross, and his fierce sermons on the salvation of souls
converted thousands as he preached in the great town squares across Europe. He
was one of the greatest missionaries of the Church.
Leonard (named
Paul Jerome Casanova at birth) was born at Port Maurice, a seaport near Genoa,
Italy. Leonard’s father was a pious sea captain, and paid so much attention to
the spiritual education of his children that three of his sons entered the
Franciscan Order (including Leonard), and his only daughter became a nun.
At the young age of thirteen, Leonard left home in Port Maurice and traveled to
Rome to begin his studies at the Roman college. There, he was recognized for
his piety, diligence, and charitable works, and was compared to Saint
Aloysius who had
attended the same school. Having planned on becoming a physician, Leonard soon
was called by the Lord in another direction. One day, while visiting a church
connected to the Franciscan convent of Saint Bonaventure, he was moved by the
words of the choir: "Converte nos Deus,
salutaris noster!” – “Convert us, O God, our salvation!” Hearing
this as a call from the Lord, Leonard determined to enter the Franciscan Order
and spend his life in service.
Leonard entered
the Riformella, a branch of the Franciscans of the Strict Observance, taking
the name Brother Leonard at the age of twenty-one. He became the model
Franciscan and the pride of the order. His exact observance of the rule of Saint
Francis was
admirable. He similarly espoused the characteristics of the founder of the
order, evidenced by his fervor at prayer, his burning love of Jesus and Mary,
his rigorous penance, his humility, and his tireless charity toward his
neighbor. Saint Leonard further scourged himself mercilessly for the salvation
of sinners. While Leonard wanted nothing more that to travel
overseas—specifically to China—to preach the Gospel, he was of poor health,
having suffered earlier in his studies from Consumption. His miraculous
survival of the illness is attributed to the intercession of the Blessed Virgin.
Unable to travel
to China, Saint Leonard devoted himself to parish missions. His missions lasted
15 to 18 days, and he often stayed an additional week to hear confessions. He
said: "I believe that in those days the
real and greatest fruit of the mission is gathered. As much good is done in
these days as during the mission." Leonard spent
twenty-four years as a missionary, traveling throughout Italy and Corsica. He
became known as one of the greatest missioners in the history of the Church. He
preached to thousands in the open square of every city and town where the
churches could not hold his listeners. So brilliant and holy was his eloquence
that once when he gave a two weeks' mission in Rome, the Pope and College of
Cardinals came to hear him. Through his preaching, even the most hardened of
hearts was converted to Jesus Christ.
Saint Leonard also concerned himself with the care of the Order and his fellow
brothers. He oversaw the building of a retreat house that the Franciscans used
to prepare for missionary work, and founded several pious fraternities in Rome,
including that of the Sacred Heart.
Saint Leonard
was devoted to spreading the adoration of the Blessed Sacrament, the veneration
of the Sacred Heart of Jesus, and the Immaculate Conception of the Blessed
Virgin (the doctrine had not yet been established). He was in no small way
responsible for the definition of the Immaculate Conception made a little more
than a hundred years after his death. He also wrote the Divine Praises, which
are said at the end of Benediction. But Saint Leonard's most famous work was
his devotion to the Stations of the Cross. He established the Way of the Cross
in over 500 places, including the Coliseum in Rome.
Pope Benedict XIV held Saint Leonard in high esteem, asking him to promise to
die only in Rome, and no other city. Upon returning from a mission, Father Leonard
kept his promise, dying peacefully at the convent of Saint Bonaventure.
Numerous miracles were reported at his tomb side following his death. He is
regarded as the patron saint of parish missions.
Saint Leonard
preached with the fire of the Lord. Not only to withdraw from confrontation,
his sermons detailed what waited for those who did not lead virtuous lives,
wrapped in the redeeming love of Christ. His words have saved and will save
countless souls till the end of until. The Church, in the prayer of the Divine
Office, Sixth Lesson, says of Saint Leonard's heavenly eloquence: “Upon hearing him, even hearts of iron and brass were powerfully
inclined to penance, by reason of the astonishing effectiveness of the sermon
and the preacher's burning zeal. And in the liturgical prayer we ask of the
Lord, Give the power to bend the hearts of hardened sinners by the works of
preaching.” Today, like every day, we, too, are called to
conversion. Saint Leonard of Port Maurice, pray for us!
Selected Quotations of Saint Leonard of Port
Maurice
On Our Blessed Mother: “She has had a decisive influence on our
lives. Each of us has his own experience. Looking back we see her intervention
behind every problem, driving us forward and with the definitive push making us
begin anew. Whenever I get down to thinking about the numerous graces I have
received from Mary, I feel like one of those Marian Shrines on the walls of
which, covered with 'offerings', there is inscribed only: 'Through grace
received from Mary'. In this way, it seems that I am written all over: Through
grace received from Mary'.
Every good thought, every good act of will, every
movement of my heart: 'Through grace received from Mary'.”
On the Power of Holy Mass:
"The principal excellence of the most Holy Sacrifice of the
Mass consists in being essentially, and in the very highest degree, identical
with that which was offered on the Cross of Calvary: with this sole difference
that the sacrifice on the Cross was bloody, and made once for all, and did on
that one occasion satisfy fully for all the sins of the world; while the
sacrifice of the altar is an unbloody sacrifice, which can be repeated an
infinite number of times, and was instituted in order to apply in detail that
universal ransom which Jesus paid for us on Calvary."
"I believe that were it not for the Holy Mass, as this
moment the world would be in the abyss, unable to bear up under the mighty load
of its iniquities Mass is the potent prop that hold the world on its
base."
"What graces, gifts and virtues the Holy Mass calls down
... repentance for sin ... victory over temptation ... holy inspirations which
dispositions to shake off tepidity ... the grace of final perseverance, upon
which depends our salvation ... temporal blessings, such as peace, abundance
and health ..."
Almighty and
merciful God, You made Saint Leonard an illustrious herald of the mystery of
the cross. Through his prayers may we comes to know the riches of the cross on
earth and attain to its reward in heaven. Amen.
St. Leonard's
Way of the Cross
Though many
saints were devoted to the Way [or Stations] of the Cross, perhaps no one did
more to promote it than St. Leonard of Port Maurice, Italy (1676-1751). As a
Franciscan priest, St. Leonard preached the Way of the Cross at missions for
forty-three years and reportedly set up stations in 571 locations throughout
Italy, including the Colosseum in Rome. (Read Origins of the Stations of the Cross and Stations of the Cross for the Elderly)
Born Paul Jerome
Casanova in Porto Maurizio, he realized while still a teenager that he had a
religious vocation. At the age of twenty-one, he joined a strict branch of the
Franciscan Order, taking the name Leonard after a relative who had been kind to
him.
Combining a
severely austere monastic observance with active missionary work, St. Leonard
earned the deep respect of Pope Benedict XIV, who enlisted the saint’s
assistance in a diplomatic mission in 1744.
For a time, St.
Leonard was the spiritual director of Clementina Sobieska of Poland, the wife
of King James II of England.
In spite of
wearing himself out in mission work, he also found time to write many letters
and devotional work, such as his "Resolutions." He promoted devotion
to the Sacred Heart, the Blessed Sacrament, and the Immaculate Conception but
was best known for preaching the Way of the Cross.
Opening Prayer
Resolved to sin
no more, I humble myself at your most holy feet, O Jesus, my most merciful
Redeemer. With sorrow for my sins, I ask your forgiveness with all my heart,
and I love you above all things.
Accompany me
with your grace, O most loving Jesus. Enlighten my mind and soften my heart, so
that by meditating on your most painful voyage to Calvary, I may be filled with
sorrow for my sins. By your suffering, by your blood, make me worthy to obtain
by this devotion the indulgence granted, which I offer for the souls in
purgatory.
O my sweet
Jesus, grant that in the Way of the Cross I may learn to love you always. Amen.
Jesus is
condemned
"Crucify
him!" Who? And for whom? Jesus, most innocent, for me, a sinner. Oh, what
a cruel sentence, a sentence of death without mercy.
My most amiable
Jesus, you wish to die for me. And I, with my sins, am that witness who accuses
you, that judge who condemns you. How ungrateful I have been! You have given me
life, and I deliver you to death.
I repent of my
sins. I despise them. I detest them. And since you have not punished me by
making me die on the cross, grant me at least the courage to accompany you in
sorrow to Calvary.
Readings:
Matthew 27:26; Mark 15:15; Luke 23:23-25; John 19:16
Second Station
Jesus takes up the cross
My most loving
Jesus, you're already on the way to Calvary. It's not enough for you to have a
crown of thorns, chains around your waist, scourges, wounds, blood covering
your divine body: you also desire the cross.
You embrace it
with such meekness, and I, with such diligence, seek to avoid it. You humbly
accept so great a weight upon your innocent shoulders, and I, full of pride,
reject my own lesser cross. How blind I am! You teach me to suffer so that I
may be saved, and I neglect my salvation because I do not wish to suffer.
My dear Jesus,
free me from self-love. And if the cross is the only way to heaven, here I am
ready to embrace it. Help me with your mercy.
Reading: John
19:17
Third Station
Jesus falls
Alas, what do I
see? My most amiable Jesus fallen under the cross, stretched out on the ground.
Angels of heaven, sustain your Creator and my Redeemer. But oh! instead of
angels, the enraged scoundrels come running and, with punches, slaps, and
kicks, beat him horribly.
And you, my dear
Jesus, faced with so many outrages, suffer and remain silent. I am puzzled at
myself that, whenever some small evil strikes, I am shaken; at every offense I
am resentful, become angry and complain.
My most patient
Jesus, lessen my pride and grant me patience so that, imitating you, I may for
my own good be with you until death.
Reading: Matthew
27:31
Fourth Station
Jesus meets his mother
To my great
confusion, it wasn't enough that I should see Jesus covered with pain and
clothed as a sinner; now his mother also joins him to suffer for my sins!
Accursed sins; most painful encounter; most sorrowful mother! In your agony, I
see my wickedness.
I know that, in
such a painful encounter, the suffering of the Son is the suffering of the
mother. I know that, if my sins have pierced Jesus' body, they have pierced
your heart, O great virgin. But I also know that Jesus is the source of mercy,
you, the refuge of sinners.
Therefore, most
merciful mother, I humbly turn to you with sorrow for my sins. In your
kindness, obtain for me from your suffering Son, Jesus, the pardon of my sins.
Reading: John
19:25-27
Fifth Station
Simon of Cyrene helps Jesus
Then, to assist
my weary Jesus, a man is forced to carry the cross for him. Sadly, I see that I
am that Cyrenean, who occasionally though unwillingly takes up some cross that
you, my Jesus, offer me.
How foolish I
am! For my whims, for my pleasure, I don’t dread hardships, I don’t fear
dangers, I don’t count the sweat. For you, my dear Jesus, everything aggravates
me, everything bores me, I seek to avoid everything. How lukewarm, how weak I
am!
My Jesus, grant
me a little fervor, enliven my courage to suffer with you, so that I may
rejoice with you forever.
Reading: Matthew
27:32; Mark 15:21;Luke 23:26
Sixth Station
Veronica wipes Jesus’ face
Give me that
shroud, holy woman. Let me keep it, blessed Veronica. I wish to imprint in my
heart the holy face of my Savior. But oh, unhappy me! who, full of self-love
and ambition, have a heart of stone, incapable of holy sentiments.
My most merciful
Redeemer, create in me a new heart, a pure, contrite, and humble heart, and
then imprint upon it your most holy name. I promise to love you alone, my
Jesus, and to be detached from myself.
Jesus on my
lips, Jesus in my heart. Jesus my delight, I’ll call upon him in life; Jesus my
comfort, I’ll call upon him in death. And in the name of Jesus, I firmly hope
to breathe forth my spirit.
Reading: Luke
23:27
Seventh Station
Jesus falls again
Here is the king
of heaven, the Creator of the universe, once again stretched out on the ground
under the heavy cross. What pain, what fatigue, what derision!
My most gentle
Jesus, you bathe the ground with sweat from the front of your fallen head, and
I, with my pride, have turned against heaven and exalted myself above what I
really am, forgetting that I am nothing but lowly dust.
How despicable I
am! Humility, my Jesus, humility. Lessen my pride, show me my nothingness. You
created me from clay, and to clay I must return. Death is approaching, and my
sinfulness weighs against me. Mercy, my God. By your sufferings, grant me
sorrow for my sins. By your fall, help me to rise again.
Reading: Luke
23:26
Eighth Station
Jesus meets the women of Jerusalem
I hear you, most
amiable Savior, I hear you: it is not for you but for myself that I should
bitterly weep. My tears only increase your suffering if they are not tears of
repentance.
Weep then, my
heart! Weep not for your God who goes to his death, but for your sins that
bring him there. You are even cruel to yourself unless you wipe out your sins
with such sorrow.
Most precious
blood of my sweet Jesus, soften the heart that does not weep; enlighten the
mind that does not know; bend the will that does not obey. Yes, my Jesus, I’m
sorry for my sins, and I’ll be sorry for them as long as I live. I would rather
die a thousand times before committing them again. Strengthen me by your grace.
Reading: Luke
23:28-31
Ninth Station
Jesus falls a third time
My Jesus, my
life and my hope, I see you fallen a third time under the cross. It isn’t the
wood of the cross, but my ingratitude, which makes it too heavy for you to
carry. My repeated falls into hateful sin cause you to fall again.
How often I turn
from sin to confession, then from confession to sin! Yes, I realize that this
is the infinite weight of your most painful cross. But now I resolve to change.
What would
become of me in my weakness if you did not help me to rise again whenever I
fall? Oh, I see hell opened under my feet ready to swallow me! Most merciful
Jesus, sustain me by your suffering, shield me by your wounds, so that I will
never again fall into sin, never again.
Reading: John
19:17
Tenth Station
Jesus is stripped
Such a contrast
should never exist: you, my beloved Jesus, stripped of your garments, with
festering wounds; I, clothed in soft garments. I, unwilling to bear any pain,
however slight. I, girded with delicacy and with pride.
To you, my sweet
Savior, bitter gall; to me, pleasures and sweet delights. You, the joy of
heaven, filled with sufferings; I, a most vile worm from this world, void of
repentance.
No, my Jesus,
may it not be so any longer. It’s not fair that you who are innocent should
suffer, and I who am guilty enjoy. By your grace, grant me a share in some part
of your sufferings.
And if a little
contrition would sweeten that gall, why, my soul, don’t you weep? Yes, my most
sorrowful Jesus, I repent of my sins and seek your mercy: I love you above all
things.
Reading: Luke
23:34
Eleventh Station
Jesus is crucified
You have finally
arrived at Calvary, my dear Jesus. You have arrived, dragged along like a lowly
criminal, beaten and kicked, pulled with ropes, accompanied by two thieves for
your greater humiliation.
What a horrible
sight! The hammering of nails into your hands and feet, the sharpest thorns on
your head, God transfixed on a most painful cross. So much confusion, so much
blood! Who can contemplate you, my Jesus, and not be heartbroken with
compassion?
Permit me to
draw near to you, my dying Redeemer. Since my sins have brought you to death, I
want to kiss that cross, to take shelter in those wounds, to drink of that most
precious blood. Blood and wounds of my Jesus, which have redeemed me, save me.
I beg of you, save me.
Reading: Matthew
27:33-38; Mark 15:22-27; Luke 23:33-34; John 19:18
Twelfth Station
Jesus dies
Here is the
victim already immolated, the great sacrifice already accomplished, the will of
the Eternal Father already carried out. Here is Jesus on the hill of Golgotha,
nailed to a cross, a pitiful sight to heaven, to earth, to the elements.
My Jesus is
dead; he is dead. Those most holy eyes discolored, those lips taking their
final breath, those thorns, those nails, those wounds, that opening in his
side, that blood — all are sources of mercy.
But near the
cross I also see Divine Justice, ready with sword in hand! Poor me, if I remain
obstinate in my sins, making vain the work of my redemption! No, my Jesus,
don’t allow me to leave Calvary without impressing in my heart your most bitter
passion. Grant that, fearing your justice, I will live in your wounds, in your
mercy.
Readings: Matthew
27:46-50; Mark 15:34-37; Luke 23:46; John 19:28-30
Thirteenth Station
Jesus is taken from the cross
Most holy mother
of my crucified Jesus, you receive him in your lap, and if you do not die of
sorrow, if love does not kill you, it is because Jesus does not will it. Two
most bitter passions for the sake of my redemption: the Son suffering torments
of the body, the mother suffering martyrdom of the heart — both for me.
Infinite mercy
of my Jesus, I adore you; most merciful mother of sorrows, I thank you. How
cruel my sinfulness has been, executioner of the Son, tyrant of the mother’s
heart!
Most holy
mother, place a kiss for me upon those wounds, upon that bloody cross. I don’t
dare to approach because sin reminds me of my ingratitude. Sorrowful virgin,
intercede for me that I may be truly sorry for my sins, and may the power of
your protection obtain my repentance, my salvation.
Reading: Matthew
27:57-58; Mark 15:42-45; Luke 28:50-52; John 19:38
Fourteenth Station
Jesus is buried
Who will give me
a source of tears with which to weep over the death of my Jesus and accompany
him to the tomb? Poor Jesus, at the cost of all your blood you have redeemed
the whole world from the slavery of hell and, except for a few people, there is
no one to weep with compassion at your tomb.
What ignorance!
I wish, my beloved Jesus, to weep for everyone over your death and to detest
the sins that have betrayed you. Enclose in your tomb my poor heart. Yes, my
Jesus, accomplish your mercy: grant that, purified and sanctified, it will rise
again with you.
And since you
have encountered death voluntarily for my salvation, grant that I may humbly
accept my death for love of you so that, by means of this sacrifice of
humiliation and love, I may glorify you in heaven for all eternity.
Reading: Matthew
27:59-61; Mark 15:46-47; Luke 23:53-56; John 19:39-42
San Leonardo da Porto Maurizio Sacerdote
Porto Maurizio, Imperia, 1676 - Roma, 26 novembre
1751
È il
santo a cui si deve il merito di aver ideato la Via Crucis. Ligure (1676-1751),
era figlio di un capitano di marina. Nato a Porto Maurizio, l'odierna Imperia,
compie i suoi studi a Roma presso il Collegio romano, per poi entrare nel
Ritiro di san Bonaventura, sul Palatino, dove vestirà il saio francescano.
Inviato dal Papa in Corsica a ristabilire la concordia tra i cittadini, riuscì
ad ottenere, nonostante le gravi divisioni tra gli abitanti, un impensabile
abbraccio di pace. Il tema della Croce era al centro della sua predicazione:
richiamava le folle alla penitenza e alla pietà cristiana. Alfonso Maria de'
Liguori lo definì «il più grande missionario del nostro secolo». (Avvenire)
Patronato: Missioni al popolo
Etimologia: Leonardo = forte come leone, dal latino e dal tedesco
Martirologio Romano: A Roma nel convento di San Bonaventura sul
Palatino, san Leonardo da Porto Maurizio, sacerdote dell’Ordine dei Frati
Minori, che, pieno di amore per le anime, impegnò tutta la sua vita nella
predicazione, nel pubblicare libri di devozione e nel far visita ad oltre
trecento missioni a Roma, in Corsica e nell’Italia settentrionale.
Giovane francescano, Leonardo aveva chiesto di andare missionario in
Cina. Il
Cardinale Colloredo gli aveva risposto: " La tua Cina sarà l'Italia
".
E alla fine del Seicento, l'Italia aveva abbastanza miserie e sufficienti
disgrazie per essere considerata terra di missione.
Leonardo era ancora studente a Roma, quando un compagno gli propose di andare a
udire una predica. Fatti pochi passi, trovarono un impiccato che ciondolava
dalla forca. " Ecco la predica " dissero i due giovani.
Pochi giorni dopo, il figlio del capitano marittimo di Porto Maurizio, in
Liguria, seguì due figure di frati che salivano verso il convento di San
Bonaventura, sul Palatino, dove vestì l'abito dei Francescani detti "
della riformella ", o " scalzati ".
Datosi alla predicazione, forse ricordando quel suppliziato pendente dalla
forca, fra Leonardo ebbe sempre in mente l'altro suppliziato, pendente dalla
Croce. Perciò, il suo tema preferito fu quello della Via Crucis, devozione
tipicamente francescana, alla quale egli dette la più grande diffusione.
La sua predicazione aveva qualcosa di drammatico e di tragico, spesso al lume
delle torce e con volontari tormenti, ai quali fra Leonardo si sottoponeva, ora
ponendo la mano sulle fiaccole accese, ora flagellandosi a sangue.
Folle immense accorrevano ad ascoltarlo e rimanevano impressionate dalla sua
bruciante parola, che ri-chiamava alla penitenza e alla pietà cristiana. "
E’ il più grande missionario del nostro secolo " diceva Sant'Alfonso de'
Liguori. Spesso l'uditorio intero, durante le sue prediche, scoppiava in
singhiozzi.
Predicò in tutta l'Italia, ma la regione più battuta fu la Toscana, a causa del
freddo Giansenismo, ch'egli voleva combattere prima di tutto con l'ardore del
suo cuore, poi con i suoi temi più efficaci, e cioè quello del Nome di Gesù,
della Madonna e della Via Crucis.
In una sua missione in Corsica, i briganti dell'isola tormentata scaricarono in
aria i loro archibugi, gridando: " Viva frate Leonardo, viva la pace! ".
Tornato in Liguria, fu messa in mare una galera, intitolata, in suo onore, San
Leonardo. Ma di
lui, gravemente ammalato, i marinai dicevano: " La barca fa acqua ".
Consumato dalle fatiche missionarie, venne infine richiamato a Roma, dove, con
le sue appassionate prediche, alle quali assisteva anche il Papa, preparò il
clima spirituale per il Giubileo del 1750. In quella occasione, piantò la Via
Crucis nel Colosseo, dichiarando quel luogo sacro per i Martiri. Gli storici
hanno dimostrato poi che nel Colosseo non furono mai martirizzati cristiani, ma
la predicazione ~ in buona fede - di San Leonardo impedì l'ulteriore rovina del
monumento, considerato fino allora come una cava di buona pietra.
Fu l'ultima sua fatica. Morì l'anno dopo, e a San Bonaventura al Palatino
occorsero i soldati, per tenere indietro la folla che voleva vedere il Santo e
portar via le sue reliquie. " Perdiamo un amico sulla terra - disse il
Papa Lambertini - ma guadagnamo un protettore in Cielo ".
Fu lui a proporre la definizione del dogma mariano dell'Immacolata Concezione,
mediante una consulta-zione epistolare con tutti i pastori della Chiesa.
Fonte:
|
Archivio
Parrocchia
|
Note: Il sito
dell'Associazione Compagnia di san Leonardo da Porto Maurizio: www.sanleonardoimperia.it
SAN LEONARDO DA PORTO MAURIZIO
(1676-1751) 26 novembre
Buttato
fuori di casa dallo zio che non accetta la sua vocazione diventa un grande
predicatore. Innamorato del SS
Sacramento, del Sacro Cuore e alla Maria, ne anticipa la devozione. Il suo
segreto? Una Madonna che portava sempre con se…
Nacque
il 20 dicembre 1676 a Porto Maurizio, vicino a La Spezia.
Figlio di Domenico Casanova e Anna Maria
Benza, fu battezzato con i nomi di Paolo Gerolamo. La madre morì quando
egli aveva due anni, ed il padre si risposò con
Maria Ridolfo, della frazione di Artallo. Fu pertanto il padre che diede al
futuro santo quelle basi religiose alle quali in seguito ispirò la sua
vita. Domenico Casanova era armatore e uomo di mare e, come voto di
castità, aveva stabilito di non ammettere tra i passeggeri dei suoi
navigli alcuna donna. A tredici anni il padre lo
affidò alle cure di un ricco zio di Roma, che lo iscrisse al
collegio gesuita della città, dove studiò letteratura e filosofia e cominciò anche a capire di avere una vocazione religiosa (sebbene fosse attratto dall’ordine
dei frati minori, piuttosto che dalla Compagnia di Gesù.)
Lo zio,
che desiderava diventasse medico, s’oppose e infine lo
cacciò da casa, fortunatamente Paolo riuscì a trovare asilo presso un
altro parente, Leonardo Ponzetti, con cui rimase finchè ricevette il permesso
incondizionato da parte del padre di diventare frate. Nel
1697, ricevette la tonaca nel noviziato francescano a Ponticelli, con il nome
di Leonardo per gratitudine verso Ponzetti. Completati gli studi al convento di
S. Bonaventura di Roma, fu ordinato sacerdote nel 1702; questo convento era la casa
principale dei Riformella, una diramazione del rigoroso
ramo dei francescani riformati, e Leonardo mise in pratica, per tutta la vita,
l’ideale di un attivo lavoro missionario combinato con l’austerità e la
solitudine che apprese proprio in questo convento. La sua grande ambizione era
sempre stata quella di recarsi in missione, ma subito dopo l’ordinazione
contrasse la tubercolosi mentre insegnava
filosofia al convento di S. Bonaventura, e fu informato che sarebbe rimasto in Italia.
Dopo la miracolosa
guarigione dalla tisi avvenuta, per intercessione della
Modonna, durante le sue frequentazioni del Santuario della Assunta a Piani. egli divenne ulteriormente devoto a Lei, e
unitamente al tema della Croce anche il tema di Maria fu fondamentale
nelle prediche missionarie. Nel 1709, Leonardo fu inviato con un gruppo
di frati a S.
Francesco del Monte a Firenze, un convento che era stato donato ai Riformella dal granduca Cosimo III de’ Medici, dove si
riprese a seguire l’ideale francescano di povertà; di conseguenza la congregazione iniziò ad aumentare e ben presto il
convento diventò un importante centro religioso, punto di partenza di Leonardo
e degli altri frati che svolsero la loro attività in Toscana, infine Leonardo
fu nominato guardiano di
S. Francesco del Monte, un parroco scrisse della sua attività in quella
zona:
“solo Dio sa quanto bene ha fatto qui; le sue prediche hanno toccato il cuore di tutti […]
tutti i confessori in città avranno un duro lavoro da svolgere”.
Per
prima cosa istituì un eremo a Incontro sulle
montagne vicine, dove i frati potevano ritirarsi per brevi periodi a turno, due
volte l’anno, per vivere in solitudine e semplicità, mentre si rigeneravano
spiritualmente. Leonardo risiedette a Firenze per molti anni, ma col passare
del tempo, gli chiesero costantemente di predicare anche altrove. La sua prima
missione a Roma fu fin troppo lunga, secondo il duca Cosimo, tanto che questi
mandò una nave sul Tevere a riprenderlo, ma nel 1736, si trasferì a Roma
definitivamente, come guardiano del S. Bonaventura. Mantenne l’incarico per un anno,
durante il quale trovò tempo per predicare, con
qualche risultato, a soldati, marinai, condannati, galeotti, nel
porto di Civitavecchia: Una volta esonerato dall’incarico, iniziò nove attività
in posti distanti come l’Umbria, Genova, le Marche, spesso
attraendo una folla tale da essere costretto ad uscire dalla chiesa e predicare
all’aperto.
Fra
‘ Leonardo, colpito dalla bellezza del quadro e dalla profondità del suo
significato, lo benedisse e lo battezzò col nome di “Madonna del Bello Amore”;
da allora lo portò sempre con sé in tutte le Missioni.
In punto di morte lo consegnò al
Guardiano del suo Convento, San Bonaventura al Palatino dove si trova tuttora. Nel
1744 papa Benedetto XIV, che teneva Leonardo in
alta considerazione, d’accordo con il governo dell’isola, il doge di Genova, lo mandò in Corsica, dove la religione era trascurata e
l’ordine in generale decaduto. Di tutte le missioni di Leonardo,
questa fu quella più difficile per lui; fu ricevuto con
una certa ostilità dato che diverse persone pensavano fosse un
agente del doge in incognito. Era certamente vero che la missione aveva un
aspetto politico, dato che quel disordine era in gran parte espressione di
opposizione alla dominazione di Genova.
Leonardo,
tuttavia, perseverò nel predicare, nonostante molti si presentassero al suo
cospetto armati. Inoltre ebbe occasione di affermare in una delle sue
molteplici lettere: Incoraggiò l’esposizione del SS.
Sacramento e la devozione al Sacro Cuore e alla Madonna, nessuna delle quali era allora
così diffusa come in seguito. Pensava in particolare che l’Immacolata
Concezione dovesse essere considerata un dogma della fede e suggerì che le autorità ecclesiastiche si pronunciassero
sull’argomento senza ricorrere ad un concilio ecumenico (come avvenne un secolo
dopo).
Leonardo
trovò anche il tempo, fra tutte le sue attività, di essere consigliere spirituale di un certo numero di persone, tra cui
Clementina Sobieska, moglie di Giacomo Edoardo Stuart (conosciuto anche come
Giacomo III d’Inghilterra). Nel 1741 mentre predicava le Missioni in Cave di
Palestina vicino a Gaeta, un fedele gli portò un dono. Era un bellissimo ritratto
della Vergine Maria con il Bambino Gesù che adorava il Crocifisso. Era stato dipinto per lui da un famoso pittore
Sebastiano Conca, nativo di Gaeta, che diventerà il Presidente dell’Accademia
di San
Luca in Roma dove studierà anche il pittore portorino Leonardo Massabò.
“In ogni parrocchia troviamo la più terribile delle
faide, ma generalmente affiorano alla fine pace e quiete, a ogni modo, a meno che la giustizia non sia forte abbastanza da
soffocare questa ostilità, il bene che stiamo facendo può essere solo
transitorio […] durante questi
anni di guerra il popolo non ha ricevuto nessun tipo di distruzione […] quando avrò l’opportunità di incontrare i vescovi, dirò loro ciò che
penso […] nonostante la fatica, il
raccolto non è abbondante”.
Leonardo aveva ormai sessantotto anni e
il duro lavoro, gli intrighi e la costante necessità di essere vigile
cominciarono a minare la sua salute; dopo sei mesi era così malato che fu imbarcato su
una nave per riportarlo a casa. La sua
valutazione dello stato delle cose in Corsica fu confermata in una lettera del
papa: “Il popolo corso è peggiorato più che mai dopo la missione, quindi non è
consigliabile che vi facciate ritorno”. Una volta rimessosi, continuò a predicare e a ospitare suore e laici, soprattutto
in vista del giubileo del 1750, anno in cui soddisfò una delle sue più grandi
ambizioni, quando ricevette dal papa il permesso di istruire le stazioni della
croce nel Colosseo.
Nella primavera successiva, partì (in carrozza, gli ordinò il
papa , piuttosto che a piedi) per andare a predicare a Lucca e in altri posti,
ma dato che le sue energie cominciavano a venir meno, e che doveva anche
affrontare l’ostilità o l’indifferenza che incontrava in alcuni luoghi, queste
missioni tardive non ebbero molto successo. Agli inizi di novembre,
conscio di avere ultimato il suo lavoro, ripartì per Roma; la
carrozza si danneggiò, a Spoleto, perciò Leonardo continuò
a piedi e raggiunse il convento di S. Bonaventura la sera del 26 novembre; giunse un
messaggio molto affettuoso da parte del papa. Leonardo morì prima della
mezzanotte. Oltre al metodo pastorale della predicazione, la sua
eredità annovera diversi tratti devozionali e le Risoluzioni,
che danno informazioni su di lui oltre che sull’argomento che trattano, inoltre
sono rimaste le sue lettere. Leonardo fu beatificato nel 1796 e canonizzato nel
1867; il corpo e la maschera funebre si trovano nella chiesa di S. Boaventura a Roma.