Saint Grégoire Palamas
Archevêque de Thessalonique (+ 1360)
Étudiant, il fut touché par la quête spirituelle très
ardente que connut cette fin de l'empire byzantin. A vingt ans, il se rend au
Mont-Athos et se fait moine dans un petit ermitage, en retrait des grands
monastères. C'est là qu'il découvre la contemplation fondée sur la paix du cœur
et la répétition du nom de Jésus Sauveur. Ce courant mystique est attaqué par
un philosophe calabrais qui veut le faire déclarer hérétique. Saint Grégoire
lui tient tête et il prend la défense des moines qu'on appelle
"hésychastes" en fondant cette expérience spirituelle sur une
théologie fondamentale distinguant en Dieu l'inaccessible (l'essence) et le
participable (les énergies). Une grande controverse s'ensuivit, mais après
plusieurs années de luttes, la doctrine de Palamas fut officiellement adoptée
par l’Église byzantine. Saint Grégoire devient même évêque de Thessalonique.
Même si la théologie est encore discutée entre l'Orient et l'Occident, la
spiritualité hésychaste est adoptée actuellement par de nombreux fidèles de
l’Église d'Occident.
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/9094/Saint-Gregoire-Palamas.html
Saint Grégoire Palamas (1296-1359)
Saint Grégoire Palamas (1296-1359) vécut à la fin de
l'empire byzantin. De tempérament mystique, dès l'âge de vingt ans, il devient
moine et vécut en ermite sur le Mont Athos dans une vie d'ardente
contemplation. Mais la vie monastique et mystique est attaquée ; on tente même
de faire passer les moines contemplatifs mystiques pour des hérétiques.
Grégoire prend la défense des moines qu'on appelle "hésychastes". Il
tente d'expliquer la vie mystique et d'en donner le fondement théologique. Pour
cela, il distingue en Dieu l'inaccessible (l'essence) et le participable (les
énergies). Après plusieurs années de lutte, la doctrine de Grégoire Palamas
sera officiellement adoptée par l'Eglise byzantine. Grégoire deviendra évêque
de Thessalonique. Sa contemplation profonde lui fait aussi entrevoir ce qu'a pu
vivre la Vierge Marie : avant de devenir la mère de Dieu, elle a parcouru une ascension
spirituelle. L'Incarnation de Dieu est à la fois une juste réponse à l'humanité
en prière et un don gratuit au-delà de toute mesure. La sainteté de Marie et sa
maternité divine sont un contact avec la Vie éternelle, devenue mère de Dieu,
elle est au contact du créé et de l'incréé, elle est médiatrice d'éternité.
Vous l'aurez compris : les homélies de Grégoire Palamas sur la Vierge Marie
sont exceptionnelles. Grégoire Palamas est fêté le 14 novembre du calendrier
byzantin.
Breynaert (Françoise Breynaert)
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SOURCE : http://www.mariedenazareth.com/qui-est-marie/st-gregoire-palamas-1296-1359-orient-chretien
Saint Grégoire Palamas (+1360)
Fêté le 14 novembre
Etudiant, il fut touché par la quête spirituelle très ardente que connut cette fin de l’empire byzantin. A vingt ans, il se rend au mont Athos et se fait moine dans un petit ermitage, en retrait des grands monastères. C’est là qu’il découvre la contemplation fondée sur la paix du cœur et la répétition du nom de Jésus Sauveur. Ce courant mystique est attaqué par un philosophe calabrais qui veut le faire déclarer hérétique. Saint Grégoire lui tient tête et il prend la défense des moines qu’on appelle « hésychastes » en fondant cette expérience spirituelle sur une théologie fondamentale distinguant en Dieu l’inaccessible (l’essence) et le participable (les énergies). Une grande controverse s’ensuivit, mais après plusieurs années de luttes, la doctrine de Palamas fut officiellement adoptée par l’Église byzantine.
Saint Grégoire devint même évêque de Thessalonique. Même si la théologie est encore discutée entre l’Orient et l’Occident, la spiritualité hésychaste est adoptée actuellement par de nombreux fidèles de l’Église d’Occident.
Lorsque l’âme est transportée et comme mise en mouvement par l’amour irrésistible envers l’Unique Désirable, le cœur se met lui aussi en mouvement, indiquant par des bonds spirituels qu’il est en communion avec la grâce, comme s’il s’élançait d’ici-bas pour rencontrer le Seigneur.
(Saint Grégoire Palamas – « Triade »)
SOURCE : http://www.eglise.catholique.fr/saint-du-jour/14/11/
Icon of St. Gregory Palamas in the Metropolitan Cathedral named after him and where his relics are kept (on the left). Icon of St. Gregory Palamas in an ornate wooden kiot, alongside is an analogion.
Grégoire [Palamas] de Thessalonique.
Ce texte composite - tiré en particulier des écrits du patriarche Philothée et de Syméon Méta-phraste - met en pleine lumière le dessein des éditeurs de la Philocalie grecque, à la fin du XVIIIème siècle : signifier que l'invocation du nom de Jésus - la prière continuelle - est inhérente à l'identité chrétienne, et concerne tous les fidèles, indépendamment de leurs engagements et de leurs charges dans l'Église. Il en va du message philocalique comme de l'Évangile. Il ne saurait être réservé. Il est donné à tous.
C'est ce qu'affirme ici Grégoire de Thessalonique (Grégoire Palamas) au vieillard Job. Et c'est ce que confirment également la Vie de Constantin, le père de Grégoire, rapportée par le Patriarche Philothée, et la Vie d'Eudocime, que raconte Syméon Métaphraste.
Ainsi la prière continuelle vérifie et oriente la vocation des fidèles à recueillir l'intelligence dans l'abîme du coeur, et à unir sans confusion la vie qu'ils mènent dans le siècle et l'exigence évangélique : fermer les portes des sens et appeler dans le secret la grâce du Père des lumières. L'ouverture au monde y est aussi totale que la consécration à l'intériorité orante. Ce tout dernier texte constitue bien l' "envoi" de l'anthologie philocalique.
Citations :
Qu'on n'aille pas penser, frères chrétiens, que seuls les prêtres et les moines ont le devoir de prier continuellement, et non les laïcs. Non, non. Tous les chrétiens ont en commun le devoir de se trouver toujours en prière.
Le Patriarche de Constantinople Philothée écrit dans la Vie de saint Grégoire de Thessalonique, que celui-ci avait un ami bien-aimé nommé Job, un homme très simple, très vertueux. Un jour que le saint était en conversation avec lui, il lui parla de la prière, il lui dit que tout chrétien devait simplement toujours s'efforcer de prier, et prier continuellement, comme l'ordonne l'apôtre Paul à tous : "Priez continuellement" et comme le dit le prophète David, bien qu'il fût roi et eût tous les soucis de son royaume : "J'ai toujours le Seigneur devant moi", c'est-à-dire : par la prière, dans mon intelligence, je vois toujours le Seigneur devant moi. De même, Grégoire le Théologien enseigne à tous les chrétiens qu'il nous faut, dans la prière, nous souvenir du nom de Dieu plus souvent que nous prenons notre respiration.
Voyez-vous, frères, que tous les chrétiens, du plus
petit jusqu'au plus grand, ont tous en commun le devoir de prier
continuellement, de dire la prière intellectuelle "Seigneur Jésus Christ,
aie pitié de moi", et d'accoutumer leur intelligence et leur coeur à la
dire toujours ? Considérez-vous combien cette prière plaît à Dieu et quel
avantage elle nous donne, dès lors que, dans son extrême miséricorde, il a
envoyé un ange céleste pour nous le révéler, pour que nous n'ayons plus
là-dessus aucun doute ?
Car cette prière intellectuelle est la vraie prière, la prière parfaite. Elle emplit l'âme de grâce divine et de charismes de l'Esprit, comme le parfum dont l'odeur, dans Ie vase, est d'autant plus forte que tu l'y as enfermé. Ainsi de la prière. Plus tu l'enfermes dans ton coeur, plus elle comble le coeur de grâce divine. Bienheureux ceux qui s'adonnent à cette oeuvre céleste. Car par elle ils surmontent toutes les tentations des démons malins, comme David a vaincu l'orgueilleux Goliath; par elle ils éteignent les désirs désordonnés de la chair, comme les trois enfants ont éteint la flamme de la fournaise; par elle ils apaisent les passions, comme Daniel calma les lions sauvages; par elle ils font descendre la rosée du Saint-Esprit dans les coeurs, comme Élie fit descendre la pluie sur le Carmel. C'est cette prière intellectuelle qui monte jusqu'au trône de Dieu, et est gardée dans des coupes d'or, d'où s'élève son parfum vers le Seigneur, comme dit Jean le Théologien dans l'Apocalypse : "Les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l'Agneau avec leurs cithares et des coupes d'or pleines de parfum, qui sont les prières des saints." Cette prière intellectuelle est une lumière qui éclaire toujours l'âme de l'homme et allume son coeur aux flammes de l'amour de Dieu. Elle est une chaîne qui joint et unit Dieu et l'homme.
Ô la grâce incomparable de la prière intellectuelle !
Elle donne à l'homme d'être toujours en dialogue avec Dieu. Ô chose vraiment
merveilleuse ! Tu es avec les hommes par le corps, et tu es avec Dieu par
l'intelligence. Les anges n'ont pas de voix matérielle. Mais ils ne cessent de
glorifier Dieu avec leur intelligence. C'est leur oeuvre. Et ils y consacrent
toute leur vie. Donc toi aussi, frère, quand tu entres dans ta chambre et
fermes la porte, c'est-à-dire quand ton intelligence ne se disperse pas ici et
là, mais quand elle entre dans ton coeur, quand tes sens demeurent fermés et ne
s'attachent pas aux choses de ce monde, quand ainsi tu pries toujours avec ton
intelligence, tu es pareil aux saints anges, et ton père qui voit la prière
cachée que tu lui offres dans le secret de ton coeur, te donnera en récompense
de grands charismes spirituels. Mais que veux-tu d'autre et davantage qu'être
toujours uni à Dieu par l'intelligence, comme nous avons dit, et
continuellement t'entretenir avec lui, sans lequel, ni ici ni dans l'autre vie,
nul homme jamais ne pourra être bienheureux ?
Donc, frère, qui que tu sois, quand tu prendras dans
tes mains ce livre et le liras pour le bien de ton âme, je te prie,
souviens-toi d'invoquer Dieu, de dire "Kyrie eleison" pour l'âme
pécheresse de celui qui s'est donné la peine de composer ce livre et de celui
qui l'a publié. Ils ont grand besoin de ta prière, pour que la pitié divine
vienne sur leurs âmes comme sur la tienne. Ainsi soit-il !
SOURCE : http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Philocalie/gregpala.html
En enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé
Les serviteurs du Seigneur, autrement dit les anges de
Dieu (cf. Mt 13, 39), s’aperçurent qu’il y avait de l’ivraie dans le
champ, c’est-à-dire que les impies et les méchants étaient mêlés aux bons et
vivaient avec eux, même dans l’Église du Christ. Ils dirent au
Seigneur : « Veux-tu que nous allions enlever
l’ivraie ? » (Mt 13, 28), en d’autres termes : que nous
ôtions ces gens de la terre en les faisant mourir ? Mais le Christ leur
répondit : « Non, en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher
le blé en même temps » (v. 29).
Si les anges avaient ainsi enlevé l’ivraie, s’ils
avaient frappé à mort les méchants pour les séparer des justes, comment
auraient-ils donc pu déraciner aussi le blé, c’est-à-dire les bons ?
Beaucoup d’impies et de pécheurs, vivant avec les gens pieux et les justes, en
arrivent avec le temps à se repentir et à se convertir ; ils se mettent à
l’école de la piété et de la vertu, et cessent d’être de l’ivraie pour devenir
du blé. Ainsi les anges risquaient-ils, s’ils saisissaient de force ces hommes
avant qu’ils pussent se repentir, de déraciner le blé en enlevant l’ivraie. De
plus il s’est trouvé souvent des hommes de bonne volonté parmi les enfants et
les descendants des méchants. Voilà pourquoi celui qui connaît toutes choses
avant qu’elles ne soient, n’a pas permis d’arracher l’ivraie avant le temps
fixé.
Grégoire Palamas
Grégoire Palamas († 1359), hiéromoine, ermite au mont
Athos, fut un authentique mystique et un théologien influent. / Homélie 27,
trad. dir. par H. Delhougne, Les Pères de l’Église commentent l’Évangile,
Brepols, Turnhout, 1991, n° 56.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/mardi-27-juillet/meditation-de-ce-jour-1/
Gregory Palamas Fresco from Saint George Church in
Kastoria, 14th Century
La doctrine ascétique et théologique
de saint Grégoire Palamas
Archevêque Basile (Krivochéine)
Notice (2)
Une partie considérable des œuvres de saint
Grégoire Palamas reste à ce jour inédite. La publication
de toutes ses œuvres (ainsi que de celles de ses disciples
et de ses adversaires) représenterait un préliminaire nécessaire
à la poursuite de l’étude de ses doctrines,
de sa vie et de ses activités. Dans le présent travail
(qui ne prétend nullement constituer une recherche exhaustive), nous avons
pris en considération les textes suivants de saint Grégoire Palamas :
a) « Λόγος εἰς θαυμαστὸν καὶ ἰσάγγελον βίον τοῦ ὁσίου
καὶ θεοφόρου πατρὸς ἡμῶν Πέτρου τοῦ ἐν Ἁγίῳ Ὄρει τῷ Ἄθῳ ἀσκήσαντος [Discours
sur la vie admirable et angélique de notre père saint
et théophore Pierre qui a accompli ses exploits à la sainte
montagne de l’Athos] », Migne, coll. « Patrologia Graeca »
(PG) n° 150, col. 996-1040.
b) « Περὶ προσευχῆς καί καθαρότητος
καρδίας » [Sur la prière et la pureté du cœur] (Περὶ
προσευχῆς), PG 150, col. 1117-1122.
c) « Πρός Ξένην μοναχήν » [Lettre
à la moniale Xénée], PG 150, col. 1043-1088.
d) Extraits des écrits polémiques contre Barlaam.
« Ὑπὲρ τῶν ἱερῶς ἡσυχαζόντων [Sur les saints hésychastes] »,
PG 150, col. 1101-1117; voir aussi Év. PORPHYRE (USPENSKIJ),
Istorija Afona [Histoire du mont Athos], Saint-Pétersbourg, 1892,
3e partie, chap. II, p. XXVII-XLIV et p. 688-691.
e) Introduction au traité « Contre
Akindynos », Operum Gregorii Palamae argumenta ex codicibus
Coislianis, PG 150, col. 799-814.
f) « Ὁμιλίαι [Homélies] » (Ὁμιλ.),
PG 151, col. 10-550.
g) « Τοῦ ἐν ἁγίοις πατρὸς ἡμῶν Γρηγορίου Ἀρχιεπίσκοπου
Θεσσαλονίκης τοῦ Παλαμᾶ Ὁμιλίαι [Homélies de notre père parmi les saints
Grégoire Palamas, archevêque de Thessalonique] », 22, Éd. Sophoclès
Οikonomos, Athènes, 1861 (Ὁμιλ. Σοφ.).
h) « Θεοφάνης ἢ περὶ Θεότητος [Théophane,
ou de la divinité] » (Θεοφ.), PG 150,
col. 910–960.
i) « Κεφάλαια φυσικά, θεολογικά, ἠθικά τε καὶ
πρακτικὰ 150 [150 chapitres physiques, théologiques, éthiques
et pratiques] » (Κεφ.), PG 150, col. 1121-1225.
j) « Ὁμολογία τῆς Ὀρθοδόξου πίστεως [Confession
de la foi orthodoxe] », PG 151, col. 763-768.
Nous avons aussi utilisé certains actes ecclésiastiques de l’époque de saint Grégoire composés avec son aide et exprimant sa doctrine :
— « Ἁγιορειτικός Τόμος ὑπὲρ τῶν ἱερῶς ἡσυχαζόντων
[Tome hagioritique sur les saints hésychastes] », PG 150,
col. 1225-1236.
— Actes des conciles
de 1341-1352 (PG 151,
col. 679-692, 717-762; PG 152, col. 1273-1284
et P. USPENSKIJ, op. cit., p. 728-737, 741-780, 780-785).
On trouvera la liste la plus complète
des œuvres de saint Grégoire, publiées ou inédites, dans l’article
du P. M. JUGIE dans le Dictionnaire de théologie
catholique, Paris, Letouzey & Ané, t. XI, 1932: « Palamas »,
col. 1742-1750. Parmi les ouvrages relativement abondants (bien
qu’insuffisants) concernant Grégoire Palamas, les suivants sont les plus
intéressants :
— l’ouvrage le plus général
et le plus substantiel sur saint Grégoire Palamas est. Grégoire
PAPAMICHAÏL, Ὁ ἅγιος Γρηγόριος ὁ Παλαμᾶς, Ἀρχιεπίσκοπος Θεσσαλονίκης [Saint
Grégoire Palamas, archevêque de Thessalonique], Alexandrie, 1911
(un livre très utile, mais Papamichaïl n’accorde pas assez d’attention
à la doctrine de Grégoire Palamas) ;
— Ph. MEYER, Palamas, dans Realencyklopädie für
Protestantische Theologie, vol. 3, 1904, p. 599-601;
— W. GASS, Ph. MEYER, Hesychasten, ibid., vol. 8, 1900,
p. 14-18;
— J. BOIS, « Les débuts
de la controverse hésychaste », Échos d’Orient, n° 5
(1902), p. 353-362; « Le Synode hésychaste
de 1341 », ibid., n° 6 (1903), p. 50-60;
— G. OSTROGORSKY, Afonskiè isihasty
i ih protivniki [Les hésychastes athonites et leurs
adversaires], Notes de l’Institut scientifique russe de Belgrade, t.
V, 1931, p. 349-370;
— Martin JUGIE, « Palamas, Grégoire »,
dans Dictionnaire de théologie catholique, loc. cit.,
col. 1735-1776; « Palamite (Controverse) », ibid.,
col. 1777-1818. Les articles de Jugie sont remarquables
en raison de ses connaissances des sources de l’époque
et du traitement philosophico-théologique du sujet.
D’autres ouvrages traitant plus particulièrement
de la doctrine de saint Grégoire Palamas sont ceux de :
— K. F. RADCHENKO, Religioznoye
i literaturnoye dvijeniye v Bolgarii v epohu pered turetskim
zavojevaniyem [Le Mouvement religieux et littéraire en Bulgarie
dans la période précédant la conquête turque], Kiev, 1898 —
un ouvrage intéressant bien que l’auteur révèle, à l’occasion, une
totale incompétence en tant que théologien ;
— Év. ALEXIS (DOBRYNITSYNE), « Vizantijskie
tserkovnye mistiki XIV veka [Les mystiques de l’Église byzantine
au XIVe siècle] », Pravoslavniy Sobesednik, Kazan, 1906.
— Sébastien GUICHARDON, Le problème de la simplicité divine en Orient et en Occident aux XIVe et XVe s.: Grégoire Palamas, Duns Scott, Georges Scholarios, Lyon, 1933 — l’auteur examine l’enseignement de saint Grégoire du point de vue de la philosophie thomiste. Une critique de ce livre. V. GRUMEL, « Grégoire Palamas, Duns Scott et Georges Scholarios devant le problème de la simplicité divine », Échos d’Orient, t. XXXVIII (1935), p. 84-96.
— M. JUGIE, De theologia palamitica, dans
sa Theologia dogmatica christianorum orientalium, t. II, Paris, 1933,
p. 47-183 (JUGIE, Theol. Dogm.).
Un exposé plus détaillé des points essentiels
de l’enseignement de saint Grégoire Palamas et des listes
d’autres ouvrages seront donnés par la suite. La liste la plus
complète de la littérature sur saint Grégoire Palamas et les
hésychastes se trouve chez Papamichaïl. Certains suppléments se trouvent
chez Jugie, Guichardon et Ostrogorsky. Théodore Uspenskij rend compte
de façon intéressante de l’arrière-plan culturel et des courants
intellectuels de l’époque dans son Otcherki po istorii vizantijskoy
obrazovannosti [Essais sur l’histoire de la culture byzantine],
Saint-Pétersbourg, 1891. Mais il ne traite pas de façon
satisfaisante de la controverse hésychaste elle-même.
Enfin, des informations d’ordre plus général sur
l’histoire byzantine de l’époque se trouvent chez A. A.
VASSILIEV, Histoire de l’Empire Byzantin, Paris, 1932, vol. II,
« La chute de Byzance » (p. 253-439).
Addendum
Moyennant quelques légères corrections, nous
reproduisions ici l’article de Basile Krivochéine tel qu’il a paru
en 1936. Cependant, la publication des œuvres de Grégoire
Palamas, de même que les études à son sujet, se sont poursuivies
depuis cette époque.
Ainsi, pratiquement tous les écrits de Grégoire
Palamas ont été édités :
— Συγγράματα [Écrits], P. Chrestou (éd.),
Thessalonique, 1962-1988, 4 tomes.
— Ἅπαντα τὰ ἔργα [Œuvres complètes], édité
et traduit en grec moderne par P. Chrestou,
Thessalonique, 1981-1987, 11 tomes.
Parmi les œuvres de Grégoire Palamas traduites
en français, citons :
— Défense des saints hésychastes, introduction,
texte critique, traduction et notes par J. Meyendorff, coll.
« Spicilegium sacrum Lovaniense. études et documents »,
n° 30-31 (2 vol.), Louvain, 1959, 19732.
— Deux homélies sur la Transfiguration
du Seigneur, dans Joie de la Transfiguration d’après les Pères
d’Orient, Éd. Abbaye de Bellefontaine, coll. « Spiritualité
Orientale », n° 39, 1985, p. 237-256.
— Douze homélies pour les fêtes, introduction et traduction
de J. Cler, Paris, Éd. O. E. I. L./YMCA-Press, 1987.
— De la déification de l’être humain, traduit par M.-J. Monsaingeon et J. Paramelle, Lausanne, L’Âge d’Homme, 1990.
— Traité apodictiques sur la procession
du Saint Esprit, introd. par J.-C. Larchet, trad. et notes par
E. Ponsoye, Paris-Suresnes, Éd. de l’Ancre, 1995.
— Lettre à la moniale Xénée, Décalogue,
Sur les saints hésychastes, Sur la prière et la pureté
du cœur, 150 chapitres physiques, théologiques, éthiques
et pratiques, Tome hagioritique sur les saints hésychastes, dans
Philocalie des Pères nêptiques. À l’école mystique de la prière
intérieure, t. B, vol. 3: De Grégoire Palamas à Calliste
et Ignace Xanthopouloi, introd., trad. et notes par
J. Touraille, Éd. Abbaye de Bellefontaine, 2005, p. 435-541.
Parmi les recherches récentes sur le théologien
hésychaste, le lecteur ne pourra négliger les travaux suivants :
— HALLEUX (de), A., « Palamisme
et Scolastique. Exclusivisme dogmatique ou pluriformité théologique
? », Revue théologique de Louvain, n° 4 (1973), p. 409-442.
— HALLEUX (de), A., « Palamisme
et Tradition », Irénikon, n° 48/4 (1975), p. 479-493.
— LISON, J., L’Esprit répandu.
La pneumatologie de Grégoire Palamas, Paris, Éd. du Cerf, 1994.
— MEYENDORFF, J., Introduction à l’étude
de Grégoire Palamas, Paris, Éd. du Seuil, 1959.
— MEYENDORFF, J., « Palamas
(Grégoire) », dans Dictionnaire de spiritualité, Paris, Beauchesne,
1984, t. XII/I, col. 81-107.
— MEYENDORFF, J., Saint Grégoire Palamas
et la mystique orthodoxe, Paris, Éd. du Seuil, 1959, 2002 (2).
***
I. La base ascético-gnoséologique
de la doctrine de saint Grégoire Palamas
Qu’on la comprenne comme communion
de l’homme avec Dieu ou comme perception de Dieu par l’homme,
la vie religieuse peut être décrite comme relation mutuelle
et interaction entre Dieu et l’homme, entre le Créateur
et sa créature. C’est pourquoi, si l’on veut comprendre
la doctrine de tout maître spirituel, dans le cas présent celle
de saint Grégoire Palamas (1296 — 27 novembre 1359),
il faut d’abord découvrir comment ce maître conçoit
la possibilité d’une communion entre Dieu et l’homme, ce qu’il
pense des moyens d’appréhender Dieu et de la capacité
de l’homme pour une telle perception. C’est cela qui va constituer,
pourrait-on dire, la base ascético-gnoséologique du système
de théologie qui nous intéresse (3). Examinons donc les traits essentiels
de cette partie de l’enseignement de saint Grégoire avant
d’aborder ses doctrines proprement théologiques (4).
La question de la possibilité
et des moyens d’appréhender Dieu occupe une place relativement importante
dans l’œuvre de Grégoire Palamas. Mais il convient de noter dès
l’abord qu’il commence par affirmer l’impossibilité de saisir Dieu par
la raison et de l’exprimer par des mots. Cette idée que Dieu
ne peut pas être rationnellement connu est liée à la doctrine
de saint Grégoire sur la nature divine, mais nous nous bornerons ici
à l’aspect gnoséologique de la question. Il n’y a,
toutefois, rien de nouveau dans cette affirmation. Grégoire
se situe — et cela est tout à fait caractéristique
de l’orthodoxie orientale — au plan de la théologie
apophatique, dans la droite ligne de la tradition de saint
Grégoire de Nysse et de Denys l’Aréopagite. Comme eux,
il souligne l’impossibilité de définir Dieu
ou de l’exprimer par un nom quelconque. Ainsi, ayant dit
de Dieu qu’il était un « abîme de grâce (5) »,
il apporte immédiatement un correctif. « mais plus justement
celui qui contient même cet abîme, transcendant toute chose à laquelle
on peut penser ou que l’on peut nommer (6) ». Une véritable
connaissance de Dieu ne peut donc être atteinte ni par l’étude
du monde créé visible, ni par l’activité intellectuelle
de l’esprit humain. Les discours philosophiques ou théologiques les
plus abstraits et les plus subtils eux-mêmes ne peuvent donner une
véritable vision de Dieu ou la communion avec lui. « Même lorsque
nous réfléchissons théologiquement ou philosophiquement à des
questions tout a fait séparées de la matière », écrit saint
Grégoire, « nous approchons la vérité mais nous restons cependant
très éloignés de la vision de Dieu, et aussi étrangers
à la communion avec lui que la possession est distincte
de la connaissance. Parler de Dieu et communier avec lui
[συντυγχάνειν] cela n’est pas la même chose (7). » Ceci explique son
attitude à l’égard des différentes formes des disciplines scientifiques,
qu’elles soient logiques ou empiriques ; il reconnaît leur valeur
relative pour ce qui est de l’étude du monde créé, et dans
ce domaine il justifie leurs méthodes — syllogismes, preuves
logiques, exemples tirés du monde visible. Mais en ce qui
concerne la connaissance de Dieu, il affirme leur insuffisance
et pense même qu’elles ne doivent en aucun cas être utilisées
(8).
Le fait que Dieu ne peut être
rationnellement connu ne conduit cependant pas saint Grégoire
à conclure qu’il est entièrement inconnaissable et inaccessible
à l’homme. Il fonde la possibilité d’une communion
de l’homme avec Dieu sur les propriétés de la nature humaine
et sur la place de l’homme dans l’univers. Examinons donc d’un
peu plus près l’enseignement de saint Grégoire sur l’homme. Son idée fondamentale,
qui se retrouve souvent dans ses œuvres, est que l’homme a été créé
à l’image et à la ressemblance de Dieu et qu’il
occupe dans l’univers une place centrale. L’homme, créé à l’image
de Dieu et réunissant en lui-même (puisqu’il est composé d’une
âme et d’un corps) les mondes matériel et immatériel, apparaît
à saint Grégoire comme une sorte de monde en réduction,
un microcosme qui reflète l’univers et l’unit en lui-même
en un seul tout. Il écrit. « L’homme, ce monde plus
vaste contenu dans un monde plus petit, concentre tout ce qui est
en un tout complet et couronne la création de Dieu.
C’est pourquoi il a été créé après tout le reste, de même
que nous mettons une conclusion à la fin de nos paroles, car
nous pouvons appeler cet univers l’œuvre de la Parole hypostatique
(9). » Cet enseignement sur l’homme (dont les éléments se trouvent
déjà chez Grégoire de Nysse) est développé par Grégoire Palamas
en liaison avec le problème de la relation entre les
natures angélique et humaine et celui de la valeur
du corps humain. Contrairement à l’idée largement répandue selon
laquelle l’ange, en tant que pur esprit, serait supérieur à l’homme,
Grégoire enseigne que l’homme possède la ressemblance divine dans une plus
grande mesure que l’ange. Il écrit. « Bien que les anges soient
supérieurs à nous à beaucoup d’égards, […] ils sont cependant
en dessous de nous à certains […], [c’est-à-dire] que nous avons
été créés à la ressemblance de Dieu dans une plus grande mesure
(10). » Le fait que l’homme possède une plus étroite ressemblance
avec Dieu se manifeste premièrement en ce que, alors que les
anges se bornent à exécuter les ordres de Dieu, l’homme,
en tant précisément qu’être terrestre et psycho-physique, est destiné
à être le seigneur de toute la création
et à régner sur elle. « Alors que les anges sont nommés pour
servir le créateur, et ont pour seule mission d’être sous autorité
(il ne leur est pas donné de régner sur des êtres inférieurs,
sauf lorsqu’ils sont envoyés pour ce faire par le Sauveur
de toutes choses), l’homme, lui, est destiné non seulement à être
gouverné, mais à gouverner tout ce qui est sur la terre
(11). » Cette idée (de l’homme doué d’une ressemblance divine
à un degré plus élevé) est encore développée dans l’enseignement
concernant le corps humain et sa signification dans la vie
spirituelle de l’homme. Il faut noter que Grégoire Palamas était
violemment hostile à la théorie selon laquelle le corps,
en tant que tel, est un principe mauvais et la source
du péché. Une telle opinion lui semblait être une calomnie à l’égard
de Dieu, le créateur du corps, et provenir d’une
dépréciation manichéenne, dualiste, de la matière. Il composa
même un curieux dialogue, rédigé en un style éblouissant (12)
contre la spiritualité manichéenne, unilatérale, selon laquelle l’âme
serait conduite au péché par le corps et que ses rapports avec
le corps seraient la cause de l’état de péché
de l’âme. Dans ce dialogue, il soutient avec force que
le corps, comme l’âme, a été créé par Dieu et que l’homme n’est
pas seulement esprit, mais l’union du corps et de l’esprit.
« L’homme n’est pas seulement une âme, ni seulement un corps,
mais les deux ensemble, créés à la ressemblance de Dieu
(13). » Nous rencontrons souvent dans l’œuvre de Grégoire Palamas
cette idée. le corps aussi bien que l’âme reflète l’image divine, ce qui
rejoint son point de vue que l’homme, précisément parce qu’il
a un corps, est plus véritablement marqué du sceau
de la ressemblance divine que les natures angéliques purement
spirituelles ; il est plus proche de Dieu (en tant que créature,
qu’intention divine), bien qu’ayant perdu cette ressemblance après
la chute et étant en ce sens tombé plus bas que les anges.
Le fait même de posséder un corps permet à l’homme
de communier avec Dieu d’une manière qui est impossible aux anges.
« Quel ange pourrait imiter la passion et la mort
du Seigneur comme l’homme l’a fait (14) », demande saint Grégoire.
Il écrit encore. « La nature angélique est pourvue
de l’intelligence ainsi que de la parole qui procède de cette
intelligence et qu’on peut appeler esprit, mais cet esprit ne donne
pas la vie puisqu’il n’a pas été joint à un corps et n’a
donc pas reçu le pouvoir de donner la vie
et de la maintenir. Mais l’âme, créée avec un corps
matériel, a reçu de Dieu cette faculté de donner
la vie et, étant seule à être douée d’intelligence [νοῦν], d’une
parole [λόγον] et du pouvoir de donner la vie, seule, plus
que les anges, elle est créée à l’image de Dieu (15). » Certes,
l’image divine est considérée ici non dans le corps lui-même, mais dans
l’esprit donateur de la vie qui appartient à l’homme ; mais loin
d’être un obstacle, le corps offre même l’occasion à cet esprit
de se manifester, alors que les anges, en tant qu’êtres
incorporels, sont dépourvus de cet esprit. Dans ce sens, la ressemblance
divine n’a pas été perdue même après la chute. « Après le péché
de nos ancêtres, nous avons cessé d’être comme Dieu ; mais nous n’avons
pas cessé de refléter l’image de Dieu (16). » En règle
générale, il « convient aux hérétiques » de voir
un principe mauvais dans le corps ; « ils disent que
le corps est mauvais et création du malin (17) », mais pour
les orthodoxes ce corps est « le temple du Saint
Esprit » et la « demeure de Dieu (18) ». Ainsi
pouvons-nous comprendre, selon Grégoire Palamas, comment le corps, sous
l’influence de l’âme, peut être « spirituellement disposé »
(19), et comment l’impassibilité elle-même n’est pas simple mise
à mort des passions physiques, mais constitue une « nouvelle
et meilleure énergie » du corps (20) ; d’une manière générale,
le corps participe à la vie surnaturelle de l’âme non
seulement après la résurrection, mais dès à présent.
« Si le corps doit alors partager la richesse infinie
de l’âme, il ne fait aucun doute qu’il peut y participer
dès maintenant et qu’il aura l’expérience du Divin ; mais les passions
de l’âme doivent d’abord être changées et sanctifiées sans être pour
autant détruites (21). »
De plus, il faut noter, dans
le contexte de la doctrine de saint Grégoire sur l’homme,
le rôle qu’il accorde au cœur dans la vie intellectuelle
et spirituelle. Il considère le cœur comme le centre
de la vie spirituelle de l’homme, comme l’organe utilisé par
l’esprit pour contrôler le corps et même comme la source
et le soutien de l’activité intellectuelle de l’homme (22).
« Nous savons de façon certaine que le cœur est l’organe
de la pensée ; nous l’avons appris non de l’homme mais
du créateur de l’homme qui dit dans l’Évangile. « les pensées
procèdent du cœur » ; le cœur est donc le « trésor des
pensées (23) » et en même temps le centre du corps
(24). »
L’enseignement selon lequel l’homme est
à la ressemblance de Dieu et manifeste cette ressemblante
divine dans toute sa personnalité psycho-physique, qu’il est une sorte
de microcosme, explique comment une communion réelle est possible entre
lui et Dieu, et comment on peut atteindre une connaissance
de lui plus profonde que celle qui vient de la seule activité
intellectuelle ou de l’étude du monde extérieur. En fait,
en partant lui-même du principe de la ressemblance divine
dans l’homme, saint Grégoire affirme que l’homme peut atteindre
la communion avec Dieu avant tout en observant ses commandements ;
ce faisant, il restaure et révèle l’image divine contenue
en lui, image qui a été obscurcie par le péché, et s’approche
ainsi de l’union à Dieu et de la connaissance
de Dieu dans la mesure où il en est capable, lui qui
est une créature. Cette voie (celle de l’observation des commandements)
doit être suivie par tous et peut, en bref, être décrite comme
l’amour de Dieu et du prochain. L’idée que les commandements ont
une valeur universelle et que tous les hommes sont tenus de les
observer, est le point central de tout l’enseignement ascétique
de Grégoire (il a même écrit un commentaire des dix
commandements (25)). Il considère cela à tel point évident qu’il omet
souvent de le répéter expressément en certaines parties
de son enseignement sur les voies de la vie intérieure. Mais
dans son interprétation des commandements et de la manière dont
on doit les observer, saint Grégoire, comme tous les penseurs les plus
profonds de l’Église orthodoxe, accorde une importance primordiale non
à l’action extérieure, ni non plus à l’acquisition de telle
ou telle vertu, mais à la purification intérieure des passions.
Pour atteindre à cette pureté du cœur nous devons nous engager sur
la voie du repentir et de l’humilité, manifestant ainsi
notre haine du péché et notre amour pour le Seigneur qui nous
a aimés. « Revêtons-nous des œuvres du repentir, des humbles
pensées, de l’humilité et de la tristesse spirituelle,
de la douceur d’un cœur plein de miséricorde, aimant
la vérité et recherchant la pureté […] car le royaume
de Dieu — non, plutôt le roi du ciel — […] est
au-dedans de nous et nous devons nous attacher à lui par les
œuvres de pénitence, en l’aimant autant que nous le pouvons, lui
qui nous a tant aimés (26). »
Pour saint Grégoire, un moyen plus efficace
de purification intérieure ainsi qu’une expression plus vive de notre
amour pour Dieu et notre prochain se trouve pourtant dans
la prière (jointe, bien entendu, au reste de l’activité
intérieure de l’homme, et généralement à toute sa vie).
La prière est pour lui plus élevée que la pratique de quelque
vertu que ce soit. Reconnaissant que l’union avec Dieu peut
se réaliser soit par la communion dans la vertu (27) ou par
la communion dans la prière (28), Grégoire attache plus d’importance
à la prière et affirme que c’est seulement par sa puissance
que la créature peut réellement s’unir à son Créateur.
« La force de la prière accomplit mystérieusement cette
union, étant le lien entre la créature raisonnable et Dieu
(29). » Plus loin, saint Grégoire, comme Denys l’Aréopagite, parle d’une
opération trine de l’esprit par laquelle il monte vers Dieu. Dans
le même traité sur la prière, on lit. « Lorsque l’un
de l’esprit devient trois en restant un, alors l’esprit entre
en communion avec la divinité trine (30). » Cette action trine
consiste en ceci. l’esprit, qui d’ordinaire contemple les objets
extérieurs (1re opération), rentre en lui-même (2e opération) et s’élève
vers Dieu par la prière (3e opération). « L’un de l’esprit
devient trois tout en restant un lorsque l’esprit retourne
en lui-même et de là s’élève vers Dieu (31). »
Ces deux dernières opérations sont aussi appelées « enroulement » (comme on enroule un parchemin) et « étirement vers le haut (32) ». On explique que le fait pour l’esprit de se tourner, de revenir à lui-même, est ce qui le préserve, alors que sa montée vers Dieu se réalise par la prière (33). Dans cet état, l’esprit humain « atteint l’inouï » et « goûte au monde à venir (34) ». Mais il ne faut pas attacher trop d’importance à l’illumination qui est atteinte au début car elle peut être trompeuse, dans la mesure où elle ne s’accompagne pas d’une complète purification de l’âme. Il nous faut nous limiter au début de la vie ascétique à la vision de l’état de péché de notre propre cœur qui nous est révélé par cette illumination de l’esprit. Mais la purification complète de l’être humain ne peut être réalisée que lorsque chacune des puissances de l’âme a reçu le remède spirituel approprié. Ainsi, « c’est seulement en purifiant sa [puissance] active par les œuvres, sa [puissance] cognitive par la connaissance et sa [puissance] contemplative par la prière (35) » que l’homme peut atteindre la pureté nécessaire à la connaissance de Dieu. « Personne ne peut y atteindre sauf par la perfection des œuvres, la persévérance [dans la voie ascétique], par la contemplation et la prière contemplative (36). » De même, il faut savoir qu’il est nécessaire et spirituellement fécond pour l’esprit non seulement d’arriver à cette opération trine, mais de se maintenir et de persévérer longtemps dans cette activité qui produit un certain « sens intellectuel [αἴσθησις νοερά] (37) ». En même temps, saint Grégoire insiste sur la nécessité de garder constamment l’esprit dans les limites du corps. À l’appui de cette règle ascétique, il cite la phrase bien connue de saint Jean Climaque. « Le silencieux est celui qui aspire à circonscrire l’incorporel (l’esprit) dans une demeure corporelle (38). » Comme lui, il voit dans cette inhabitation de l’esprit dans le corps le trait essentiel du véritable hésychaste. D’autre part, l’esprit, demeurant hors du corps, lui apparaît être la cause de toutes les illusions. « L’envoi de l’esprit hors du corps pour chercher à l’extérieur des visions intellectuelles est la plus grande des illusions hellénistiques, la racine et la source de toute fausse pensée (39). » Saint Grégoire conçoit que sa doctrine sur la garde de l’esprit dans le corps, et même sur son « envoi » dans ce corps, peut soulever des objections de la part de ceux qui pensent qu’une telle tâche est inutile et même impossible, puisque l’esprit, étant par nature uni à l’âme qui réside dans le corps, s’y trouve donc déjà sans la coopération de notre volonté. Mais Grégoire explique qu’il s’agit ici d’une confusion entre l’essence de l’esprit et son activité (40). Par essence, l’esprit est, bien entendu, joint au corps, mais la tâche de l’hésychaste est aussi de diriger son activité en ce sens.
Cette manière de garder l’esprit par
la prière nécessite toutefois beaucoup d’efforts, de concentration
et de labeur. Saint Grégoire écrit. « L’exercice de toute
autre vertu est léger et très facile en comparaison avec celui-ci
(41). » Nous voyons combien sont dans l’erreur ceux qui voient dans
la prière mentale des hésychastes une tentative de trouver une voie
de facilité vers le salut, d’éviter de pratiquer les vertus
et arriver, pour ainsi dire, à un état d’enthousiasme mystique
(42), « à peu de frais et mécaniquement ».
En réalité, il ne peut être question d’une voie aisée,
et Grégoire montre que la prière mentale est la voie
la plus dure, la plus étroite et la plus douloureuse vers
le salut, mais celle qui conduit aux niveaux les plus élevés
de la perfection spirituelle, à condition que la pratique
de la prière soit en harmonie avec tout le reste
de l’activité de l’homme (cette condition absolue du succès
de la prière révèle bien qu’il n’y a en elle rien
de « mécanique »). C’est pourquoi, bien que conseillant cette
voie à tous ceux qui désirent être sauvés, étant persuadé qu’elle est
accessible à tous, Grégoire souligne que seule la vie monastique,
éloignée comme elle l’est du monde, offre les conditions qui lui sont
favorables. « Il est, bien sûr, possible à ceux qui vivent dans
l’état de mariage, d’œuvrer pour atteindre cette pureté, mais seulement
au prix de très grandes épreuves (43). »
Nous avons délibérément accordé une large place aux
idées de Grégoire Palamas sur la signification du cœur
et du corps dans la vie spirituelle de l’homme
de façon générale (idées qui se trouvent déjà chez les auteurs
ascétiques antérieurs, mais que saint Grégoire développe avec plus
de clarté et d’une manière systématiquement philosophique qui est
très caractéristique) parce que cela permet de comprendre plus aisément
la signification véritable de l’aspect le plus original
de sa doctrine ascétique, celui qui traite de la prière mentale
prétendument « artistique (44) » et de ses méthodes.
Il n’existe pour ainsi dire pas de témoignages sur les méthodes
de la prière artistique chez les anciens Pères, bien que l’on puisse
en trouver des indications assez tôt chez Jean Climaque (VI-VIIe s.)
(45) ou Hésychius du Sinaï (VII-VIIIe s.) (46).
La description la plus complète se trouve dans le Traité
sur les trois modes de la prière de Syméon le Nouveau
Théologien (début du XIe s.) (47), chez Nicéphore le Moine (env.
XIIIe siècle) (48) et chez saint Grégoire le Sinaïte (XIIIe s.) (49).
On peut expliquer le silence des premiers Pères à ce sujet
de différentes manières (que ces méthodes aient ou non existé,
ou qu’elles aient été le sujet d’une instruction personnelle directe
des anciens aux disciples, et n’ont donc pas été mises par écrit jusqu’à
ce que — avec la disparition graduelle des anciens —
apparût le danger de les voir oubliées et qu’alors elles furent
mises par écrit par ceux qui en avaient fait l’expérience (50)), mais une
chose est claire. ces méthodes étaient assez largement répandues dans l’Orient
orthodoxe et faisaient partie de la tradition ascétique
longtemps avant Grégoire Palamas et les hésychastes du mont Athos
du XIVe siècle. Il est fort peu probable, aussi bien du point
de vue historique que du point de vue religio-psychologique, que
ces méthodes aient été l’"invention" individuelle de quelque
personne privée et probablement presque contemporaine de saint
Grégoire (comme certains ont pu le penser (51)). Pour ce qui est
de l’incompréhension quant à leur signification, si fréquente
même parmi les érudits orthodoxies (52), elle provient principalement
du fait que ce qui constitue en réalité des opérations
secondaires et accessoires a été pris pour la partie essentielle
de cette sorte de prière (53). Là aussi nous devons nous
souvenir que ces auteurs ascétiques qui traitaient de la prière
artistique ne tentèrent pas de donner dans un tel ou tel
ouvrage un exposé exhaustif de la doctrine ascétique orthodoxe
dans sa totalité, mais qu’ils se sont habituellement bornés
à en présenter certaines parties qui n’avaient pas été suffisamment
expliquées par d’autres ou qui, pour une raison quelconque, soulevaient
des questions. En tout cas, ce serait une erreur d’imaginer que
de telles règles particulières (en l’occurrence celles
de la prière artistique) pouvaient assumer à leur yeux
la place de la totalité de l’enseignement ascétique
de l’Église. En réalité, ils tenaient pour généralement connu cet
enseignement qui forme un tout harmonieux, et ils ne pensaient
pas qu’il était nécessaire de s’y référer continuellement lorsqu’ils
traitaient de la question particulière qui les intéressait (54).
Enfin, il faut se souvenir que les contradictions apparentes entre
tel ou tel traité sur l’ascétisme sont souvent dues au fait qu’ils
ont été écrits pour des personnes se trouvant à différents niveaux
de développement spirituel.
Passons maintenant de ces remarques générales
à l’enseignement même de saint Grégoire Palamas sur les méthodes
de la prière artistique. Il faut cependant noter qu’il n’en
donne nulle part un exposé détaillé tel qu’on le trouve dans les
œuvres de ses prédécesseurs (saint Syméon le Nouveau Théologien,
Nicéphore le Moine ou Grégoire le Sinaïte). Cela ne lui
semblait probablement pas nécessaire étant donné que cet enseignement était
à l’époque largement connu dans les milieux monastiques. On trouve
cependant, chez saint Grégoire, une défense ascético-philosophique brillante,
des plus intéressantes, de quelques-unes de ces méthodes. L’occasion
immédiate de la rédaction de cette défense fut l’attaque lancée
contre les hésychastes athonites par Barlaam qui, en raison
de l’intérêt porté par ces hésychastes à la prière mentale, les
appela omphalo-psychiques, c’est-à-dire gens censés enseigner que l’âme est
située dans l’estomac. Mais, bien que rendue nécessaire par les besoins
de l’époque, l’œuvre apologétique de saint Grégoire a acquis
un intérêt propre par rapport au reste de ses positions sur
l’ascétisme. Cette défense repose sur l’idée, déjà évoquée, selon laquelle
puisque le corps n’est pas en soi mauvais mais a été créé par
Dieu pour être le temple de l’Esprit qui demeure en nous,
il est tout à fait naturel d’avoir recours à son aide d’une
manière accessoire pour faciliter l’œuvre de la prière. De ces
méthodes subsidiaires en rapport avec la nature physique
de l’homme, Grégoire examine plus spécialement les deux suivantes. 1)
le lien entre la prière et la respiration (ἀναπνοή — plus
exactement l’inspiration) qui aide à garder l’esprit à l’intérieur
et à l’unir au cœur ; 2) l’attitude corporelle particulière
adoptée pendant la prière (τὸ ἔξω σχῆμα) (55), qui est généralement
la position assise, la tête inclinée et les yeux dirigés vers
la poitrine ou plus bas même jusqu’à l’estomac (56).
Pour ce qui est de la première méthode
fondée sur la respiration (57), saint Grégoire enseigne que son rôle est
tout à fait secondaire. elle est destinée à aider l’homme (surtout
le débutant) à garder son esprit à l’intérieur, sans
distraction, dans la région du cœur qui occupe, on le sait,
une place centrale dans toute sa vie spirituelle. L’utilité d’établir une
telle relation entre la respiration et la prière afin d’arriver
à la concentration peut être contestée. Notons, toutefois, qu’il
ne semble en théorie y avoir là rien d’impossible ; cela
semble même tout à fait vraisemblable en vue des rapports entre
phénomènes physiques et phénomènes psychiques, rapports que nous
connaissons dans la vie de tous les jours et qui sont confirmés
par la psychologie. Quant à ce qui se passe réellement,
cela ne peut être connu que par l’expérience dans là prière. Saint
Grégoire le souligne. « Pourquoi continuer à parler
de cela, s’exclame-t-il, ceux qui en ont eu l’expérience
ne rient-ils pas de ceux qui contredisent par inexpérience ? Car
le critère en cela n’est pas la parole, mais l’œuvre,
et l’expérience acquise par l’œuvre (58). » Ainsi, en s’appuyant
sur cette expérience qui est aussi bien celle de la personne que
celle de l’Église, Grégoire soutient qu’"il n’est pas inutile,
surtout lorsqu’il s’agit de débutants, de leur enseigner
à regarder en eux-mêmes et d’envoyer leur esprit vers
l’intérieur par la respiration (59)« . Sinon, l’esprit
du débutant ira continuellement errer à l’extérieur et sera
distrait, enlevant de ce fait sa fécondité
à la prière. Il est donc recommandé de lier la prière
à la respiration, surtout au début, tant que l’hésychaste n’est
pas encore fermement enraciné par la grâce de Dieu dans le recueillement
et la contemplation divine ; en d’autres termes, « jusqu’à
ce que, avec l’aide de Dieu, il se soit perfectionné
en ce qui est meilleur et, gardant son esprit fixé immuablement
en soi et détaché de tout, il puisse le rassembler
parfaitement en un tout (60) » (ἑνοιδῆ συνέλεξιν —
terminologie de Denys l’Aréopagite). Ayant atteint cet état
de recueillement, le silencieux s’y maintient facilement par
la grâce de Dieu, mais l’atteindre exige grand labeur
et patience comme preuve et conséquence de notre amour
de Dieu. « Aucun débutant, écrit saint Grégoire, ne peut
réaliser ces choses sans labeur (61). » Mais chez ceux qui sont avancés
et « dont l’âme est parfaitement retirée en elle-même, tout cela
arrive nécessairement sans labeur ni souci (62) ». Ce qui vient
d’être dit devrait suffire pour expliquer l’attitude de Grégoire
à l’égard de la « méthode de respiration » dans
la prière.
Notons enfin pour conclure. 1) que cette méthode n’est
pas une obligation pour tous ceux qui souhaiteraient atteindre
la perfection dans la prière, mais qu’elle est seulement recommandée
et cela surtout aux débutants ; 2) Grégoire souligne que cette méthode est
entièrement accessoire ; elle est destinée à faciliter
le recueillement ; 3) le succès de la prière dépend
en dernier ressort de Dieu (σὺν Θεῷ ἐπί τῷ χρεῖττον προϊόντες), et non
pas seulement de nos efforts ; 4) nos efforts manifestent notre amour
de Dieu ; 5) cette méthode de prière est très ardue.
Une autre méthode de prière artistique, qui
a été qualifiée d’"omphaloscopie« , est traitée par saint
Grégoire relativement plus longuement. Comme nous l’avons déjà dit, cette
méthode fut attaquée et raillée par Barlaam et ses partisans avec
animosité. Ces attaques continuent aujourd’hui encore. on accuse les
hésychastes de faire de la prière mentale uniquement une
contemplation de l’estomac (« omphaloscopie »)
et de croire que l’âme de l’homme se situe dans l’estomac
(d’où le nom ironique d’"omphaloscopes" inventé par Barlaam
et utilisé par Léo Allatius (63)). Mais si nous laissons de côté
ces polémiques et examinons la question objectivement, nous nous
apercevons qu’"omphaloscopie" avait un sens tout à fait
différent dans la pratique du monachisme oriental. Premièrement,
il serait difficile d’y voir un élément essentiel de la prière
mentale, ne serait-ce que parce que cette pratique n’est que rarement
mentionnée dans les écrits ascétiques. Sauf erreur, l’omphaloscopie n’est
mentionnée, en dehors de Grégoire Palamas, que par Syméon
le Nouveau Théologien dans son Traité sur les trois méthodes
de prière (64). Ni Nicéphore le Moine, ni saint Grégoire
le Sinaïte, qui ont étudié de façon détaillée la méthode
respiratoire, ne la mentionnent. Néanmoins, l’omphaloscopie était
certainement pratiquée par les ascètes de l’époque en tant que
méthode accessoire de prière et c’est pourquoi Grégoire Palamas jugea
nécessaire de la défendre contre les attaques de Barlaam. Cette
défense reposait sur les mêmes conceptions fondamentales que celles qui
sous-tendent son apologie de la méthode
de « respiration » (bien que les arguments soient développés assez
différemment). L’idée centrale est encore celle du rapport entre
le psychique et le physique, et de l’importance
de ce lien pour concentrer et maintenir l’attention.
Il écrit. « Compte tenu du fait que, depuis la chute,
il est naturel que l’homme intérieur corresponde en tout point aux
formes extérieures, il ne peut être que très utile pour celui qui
veut se recueillir, qu’au lieu de laisser aller son regard ici
et là ; il le pose comme sur une sorte de support sur
la poitrine ou l’estomac (65). » Ce texte exprime avec
justesse la véritable signification de l’omphaloscopie,
il montre que le but est le recueillement et que garder son
regard fixé sur un point (plutôt que de le laisser errer) est
un moyen servant à cette fin. Notons l’expression « utile »
(συντελέσειε), qui montre clairement qu’une importance secondaire —
et non primordiale — est attachée à cette méthode ; de même
le fait de garder le regard fixé sur l’estomac ne vient
qu’après les mots « sur la poitrine », ce qui indique bien
qu’il s’agit d’une alternative. Il faut également noter que, pour Grégoire
Palamas, en dehors de la direction du regard,
la position du corps, penchée et humble, est significative ;
en priant ainsi, l’homme s’identifie au moins extérieurement
au publicain qui n’osait pas lever les yeux, ou au prophète Élie
qui, en priant, posait la tête sur les genoux (66). De même,
il y a dans cette posture quelque chose qui correspond
au mouvement cyclique de l’esprit dont parle Denys l’Aréopagite (67).
En vue de tout cela, la « forme extérieure » (τὸ ἔξω
σχῆμα), c’est-à-dire la position adoptée pendant la prière, paraît
à saint Grégoire, selon son expérience, utile non seulement aux débutants,
mais aussi à ceux qui sont plus avancés ; il écrit. « Sans
parler des débutants, certains, même parmi les plus avancés, en utilisant
cette forme de prière ont été entendus de Dieu (68). » (Notons
« certains » [τῶν τελειωτέρων οἱ], donc pas tous). Interprétant ainsi
la signification de la prière artistique, Grégoire réfute
la fable ridicule répandue par Barlaam, prétendant que selon les
hésychastes l’estomac était le siège de l’âme. Écrivant contre les
barlaamites qui surnommaient les hésychastes « omphalo-psychiques »,
il dit. « [Cette appellation] est évidemment une calomnie, car quel
est celui qui parmi [les hésychastes] a jamais prétendu que l’âme ait été
dans l’estomac (69) ? »
Tel est, succinctement, l’enseignement
de Grégoire Palamas sur les méthodes de la prière mentale
« artistique ». Dans certains textes écrits pour la défense des
moines du mont Athos, ces méthodes sont exposées longuement, alors que
dans d’autres, d’un caractère ascétique et moral plus général (par exemple
les épîtres à la moniale Xénia, les homélies, etc.), il n’en est
pas question du tout. Nous pensons que, si saint Grégoire
a accordé tant d’attention à la description
et à la défense d’une telle sorte de prière, ce fut
en réponse à des attaques faites à l’époque par les adversaires
de la vie contemplative. Il était nécessaire de défendre
la vérité et de combattre les déformations tendancieuses
et caricaturales.
Mais les écrits de Grégoire Palamas sur
la prière ascétique ont une valeur propre indépendamment des besoins
du moment ; on y trouve pour la première fois dans
la littérature ascétique un exposé théologique et psychologique
systématique de ces méthodes qui sans aucun doute avaient été pratiquées
bien avant lui.
Ces œuvres apologétiques sont parmi les contributions
les plus originales de Grégoire Palamas à la littérature
ascétique orthodoxe. Ce serait toutefois une grave erreur de penser
que pour saint Grégoire ces méthodes — accessoires, bien que fort
utiles — constituent l’essence et le contenu principal
de la prière mentale. Ce n’est pas telle ou telle action
ascétique mais « l’élévation de l’esprit vers Dieu et sa relation
avec lui » que Grégoire et tous les autres mystiques orthodoxes
au cours de l’histoire ont considéré être le but
et le contenu de toute vraie prière spirituelle (70). L’union
de l’esprit avec Dieu était pour Grégoire le fondement
et le sommet de la vie spirituelle de l’homme tout
entière, et sa rupture lui paraissait être la cause
de toutes ses chutes. Il écrit avec une vigueur caractéristique.
« L’esprit qui s’est séparé de Dieu devient soit bestial, soit
satanique (71). »
Dans cet état d’union directe avec le créateur,
quand notre esprit sort du cadre de nos activités habituelles
et reste, pour ainsi dire, hors de lui-même, l’homme atteint
la véritable connaissance de Dieu, « cette inconnaissance qui
est au-dessus de toute connaissance. En comparaison de cette
inconnaissance, toute notre philosophie et toutes nos connaissances
ordinaires, à partir de la compréhension du monde créé,
se révèlent insuffisantes et partielles. » Il écrit. « Il est
véritablement impossible d’être uni à Dieu (Θεῷ συγγενέσθαι), à moins
que, après nous être purifiés, nous nous trouvions hors — ou plutôt
au-dessus — de nous-mêmes, ayant abandonné tout ce qui
appartient au monde sensible, et nous être élevés au-dessus des
idées, des raisonnements et même de toute connaissance, et même
au-dessus de la raison elle-même. Nous serions alors entièrement sous
l’influence de l’intellect, ayant alors atteint cette ignorance qui est
au-dessus de toute connaissance et, ce qui revient au même,
au-dessus de toute espèce de philosophie (72). » Cet état
spirituel supérieur, lorsqu’un homme se sépare de tout ce qui
est créé et changeant, et, s’unissant à la divinité, est
illuminé par la lumière de Dieu, est appelé par saint Grégoire
« silence » ou hésychia. Il écrit. « Le silence
signifie l’arrêt [des activités] de l’esprit et [le détachement]
du monde, l’oubli de ce qui est au-dessous, la connaissance
secrète de ce qui est au-dessus, le remplacement des pensées par
ce qui est meilleur qu’elles ; c’est cela l’activité véritable, l’élévation
à la vraie contemplation et à la vision de Dieu
[…], cela seul est le signe d’une âme saine, car toute autre vertu n’est
qu’un remède pour guérir l’infirmité de l’âme […], alors que
la contemplation est le fruit de l’âme saine […], par elle
l’homme est déifié, non en s’élevant à partir de la raison
ou du monde visible ou par le jeu des conjectures
de l’analogie, […] mais en s’élevant par le silence […], car par
ce moyen on entre dans un certain sens en relation avec
la nature inaccessible et bénie [de Dieu]. Et ainsi, ayant
purifié nos cœurs par le saint silence et étant mêlés de manière
ineffable à la lumière qui dépasse toute sensation et toute
pensée, nous voyons Dieu en nous-mêmes comme dans un miroir (73). »
Cet enseignement sur le saint silence, en tant
qu’état le plus élevé de l’âme et que moyen pour atteindre
la connaissance de Dieu et l’union avec lui, a été exposé
de la façon la plus éclatante par saint Grégoire dans
sa remarquable « Homélie sur la Présentation
de la sainte Mère de Dieu au temple (74) », que nous
avons déjà citée à plusieurs reprises. Selon Grégoire, la toute bénie
Vierge Marie, demeurant dès l’âge de trois ans seule avec Dieu dans
le temple, se consacrant à la prière perpétuelle et à la méditation,
séparée de l’humanité et du monde, réalisa en elle-même
le saint silence et la prière mentale de la manière
la plus haute et la plus parfaite. Il écrit.
« L’esprit de la Mère de Dieu s’unit à Dieu par le recueillement,
l’attention et la prière divine incessante […]. En s’élevant
au-dessus des pensées multiformes et au-dessus de toute image. Elle
ouvre une voie nouvelle, inouïe, vers le ciel […], le silence mental
[νοητὴν σιγήν] […]. Elle voit la gloire de Dieu et contemple
la grâce divine sans être le moins du monde soumise
au pouvoir des sensations, tout en étant elle-même un objet
sacré digne d’amour pour les esprits et les âmes non corrompus
(75). » En outre, saint Grégoire lie l’incarnation elle-même
au fait que la Mère de Dieu est ainsi entrée dans la voie
de la prière silencieuse dès la tendre enfance. « Elle
seule de toute l’humanité fut ainsi surnaturellement silencieuse dès
la petite enfance ; elle seule a mérité de concevoir
de manière immaculée l’humanité divine du Verbe (76) » En la personne
de la Mère de Dieu donc, le silence non seulement trouve
sa réalisation et sa justification les plus saintes, mais
manifeste la grandeur de son pouvoir à unir l’homme à Dieu
(77).
En conclusion de notre exposé sur
l’enseignement ascético-gnoséologique de saint Grégoire Palamas, nous voudrions
souligner les points suivants. Premièrement, l’importance qu’il accorde
au rôle du corps dans l’œuvre nécessaire pour conduire l’homme
à la connaissance de Dieu et l’union avec lui. Cette
conception de l’homme comme un tout s’exprime de façon frappante
dans l’enseignement de saint Grégoire sur la ressemblance divine que,
plus que les anges, l’homme possède et qui se reflète dans tout son
être psycho-physique. Dans le domaine de l’ascétisme, cette idée
se trouve exprimée dans la doctrine sur la coopération
du corps dans la vie spirituelle, son aptitude à être illuminé
par la divinité et être uni à elle en une seule opération
contemplative qui englobe l’homme tout entier. Du point de vue
gnoséologique, saint Grégoire oppose la cognition intellectuelle partielle,
qui est inutile pour connaître Dieu, à une connaissance supra-rationnelle
accessible à l’homme lorsque tout son être a été illuminé
et a atteint l’union avec Dieu. Cette idée que l’être humain tout
entier participe à la connaissance divine est caractéristique
de l’enseignement de Grégoire. Un autre trait typique est
l’association qu’il fait entre l’idée d’une divinité incompréhensible
et inaccessible et celle de la possibilité d’union avec
Dieu par la grâce et la vision directe de lui. Nous trouvons
ici, pour la première fois dans le domaine de l’ascétisme
et de la gnoséologie, l’antinomisme qui est
si caractéristique de Grégoire Palamas. Nous tenterons de faire
une analyse plus poussée de cet aspect de son enseignement dans les
chapitres suivants consacrés à ses conceptions plus purement théologiques.
Nous nous contenterons de signaler ici que la contradiction apparente
chez Grégoire entre son idée de Dieu et les moyens
de le connaître n’est pas un cas isolé dans la littérature
patristique orientale. Celui qui est le plus proche de lui à cet
égard est saint Grégoire de Nysse. rares sont les saints Pères qui ont
insisté autant que lui sur la nature incompréhensible et inexprimable
de Dieu, et cependant fort peu nombreux sont ceux qui ont étudié
théologiquement, avec une telle profondeur, sa nature incompréhensible…
NOTES
1. Publié
originellement (en russe) dans Seminarium Kondakovianum. Recueil d’études.
Archéologie, Histoire de l’Art. Études byzantines, t. VIII (1936), Prague,
p. 99-154, et repris dans le Messager de l’exarchat
du patriarche russe en Europe occidentale, n° 115 (1987),
p. 109-174 — trad. fr. dans le Messager de l’exarchat,
ibid., p. 45-108 (texte de référence).
2. Dans l’édition
originelle, cette Notice constituait la note 1 (NdR).
3. L’enseignement
ascétique et théologique de saint Grégoire Palamas est,
en un certain sens, relié au courant spirituel
du monachisme oriental connu comme « hésychasme ». Nous pensons
qu’il est donc nécessaire d’en dire quelques mots. Par hésychasme,
ou silence, on désigne généralement le courant de vie
spirituelle parmi les moines orthodoxes orientaux entièrement dirigé vers
la pure contemplation et l’union avec Dieu dans la prière.
Ce courant, qui atteignit son développement le plus élevé durant
le cours de la vie de saint Grégoire Palamas, était alors
centré sur le mont Athos et ses moines. Il ne faut
toutefois pas penser que l’hésychasme du mont Athos au XIVe s.
représentait un phénomène tout à fait nouveau dans l’histoire
du monachisme oriental, car depuis les temps les plus anciens (depuis les
origines mêmes du monachisme en Égypte au III-IVe s.)
il avait existé, parallèlement aux communautés monastiques qui étaient
alors florissantes (et dont l’idéal s’exprime de la manière
la plus frappante dans la Règle de saint Basile le Grand
et dans les œuvres de saint Théodore Studite), une tendance, plus
contemplative, à la prière pure et au silence. Cela est
attesté non seulement par les nombreuses Vies de saints dans toute
l’histoire de l’Église, mais aussi par des écrits ascétiques
de tendance hésychaste qui sont parvenus jusqu’à nous comme ceux des
saints Antoine le Grand, Évagre le Pontique, Macaire d’Égypte (IVe
s.), Nil du Sinaï, Marc l’Ascète et le bienheureux Diadoque
(Ve s.), Isaac le Syrien (VIe s.), Hésychius et Philothée
du Sinaï (VII-IXe s.). En outre, par saint Syméon
le Nouveau Théologien, Nicétas Stétathos (XIe s.) et Nicéphore
le Moine (XIIIe s.), cette tradition conduit aux hésychastes
du mont Athos (XIVe s.), saint Grégoire le Sinaïte († 1346)
et saint Grégoire Palamas. Mais il serait faux de penser que les
traditions cénobitiques et érémitiques sont opposées les unes aux autres
et représentent des voies tout à fait différentes dans la vie
spirituelle. Ce point de vue est exprimé par le P. Irénée
HAUSHERR, s. j., dans La Méthode de l’oraison hésychaste
(Orientalia christiana, t. IX-2, 1927) et Un grand mystique byzantin. Vie
de Syméon le Nouveau Théologien (Orient. christ., t. XII, 1928).
La vie communautaire et le « silence »
ne s’excluent pas mutuellement, cela est attesté par les écrits
de l’auteur ascétique saint Jean Climaque (VI-VIIe s.) chez
lequel nous trouvons une combinaison harmonieuse des deux idéaux ;
on le sait, certains chapitres de son Échelle du Paradis
décrivent une vie communautaire fondée sur l’obéissance et l’abandon
de la volonté propre, alors qu’une autre partie (les plus hauts
degrés) traite de la voie du silence
et de la contemplation. L’unité du livre n’en souffre
nullement. On peut dire la même chose de l’œuvre des saints
Barsanuphe et Jean de Gaza (VIe s.). Généralement parlant,
la vie communautaire et le silence sont considérés dans
la littérature ascétique (comme dans les écrits hagiographiques) non comme
opposés l’un à l’autre et mutuellement exclusifs, mais comme des
degrés qui correspondent au progrès spirituel du moine
ou à son tempérament. Le silence a presque toujours été
considéré comme le type de vie le plus élevé. Finalement,
la vie érémitique est habituellement comprise plus comme
un détachement intérieur que comme un habitat purement
« géographique » hors du territoire du monastère dans
le désert. Rappelons que le plus éminent représentant de la vie
contemplative et mystique de l’Église byzantine — Syméon
le Nouveau Théologien (949-1022) — passa presque toute
sa vie dans des communautés monastiques. La plus grande partie
de ses écrits ascétiques est adressée à des moines vivant
en communauté, elle a cependant été rédigée dans un esprit
« hésychaste ». La combinaison harmonieuse des tendances
communautaires et hésychastes est le résultat naturel de l’unité
organique de la vie spirituelle de l’orthodoxie, dont
l’enseignement ascétique est très étroitement lié au dogme et possède
une très forte unité intérieure, en dépit de la diversité
de l’expression extérieure. Cependant dans l’histoire du monachisme
orthodoxe, il y a eu des périodes où l’une
ou l’autre tendance a prédominé. On peut dire, en général,
que lorsqu’un esprit de communauté s’est développé aux dépens
de l’hésychasme (en raison surtout du développement des grands
monastères) cela a amené un affaiblissement de la vie
spirituelle du monachisme et à l’absorption dans des intérêts
extérieurs souvent purement domestiques. Un renouveau spirituel
se manifestait habituellement avec le retour à la vie
intérieure, à l’esprit de silence et de contemplation,
le rétablissement de l’ « hésychasme ». Au mont Athos,
un tel retour vers la vie contemplative (qui fut pendant
un certain temps presque entièrement perdue) fut l’œuvre de Grégoire
le Sinaïte, bien qu’avant lui il y ait eu des contemplatifs
éminents comme Nicéphore le Moine. La vie de Grégoire
le Sinaïte contient une description magnifique de ses activités
au mont Athos (voir I. POMIALOVSKI (éd.), Βίος καὶ πολιτεία τοῦ ἐν ἁγίοις πατρὸς
ἡμῶν Γρηγορίου τοῦ Σιναίτου [Vie et Œuvre de notre père parmi les
saints Grégoire le Sinaïte], Saint-Pétersbourg, 1894).
4. Naturellement,
dans la plupart des cas ces éléments gnoséologiques se trouvent
un peu partout dans les œuvres des saints Pères (dans ce cas celles
de saint Grégoire Palamas). Ceci est dû au fait que les auteurs
religieux avaient généralement un but pratique d’édification et s’ils
entraient dans des discussions purement abstraites, ce n’était que pour
réfuter tes attaques des hérétiques. En conséquence, toute tentative pour
systématiser leur « gnoséologie » devient en quelque sorte
« stylisation ». Finalement, le terme
de « gnoséologie » est utilisé par nous de manière assez
lâche (il désigne pour nous tout ce qui est en relation avec
la connaissance, plus exactement la connaissance de Dieu
et de ses voies).
5. « ἄβυσσος χρηστότητος »,
Περὶ προσευχῆς, PG 150, col. 1117 B.
6. Ibid.
7. Ὁμιλ. Σοφ. σελ.,
169, 170.
8. Ibid.
9. Ὁμιλ. Σοφ. σελ.,
172.
10. Κεφ., PG 150, col. 1152 BC (κεφ. 43).
11. Κεφ., PG 150, col. 1152 C (κεφ. 44).
12. Nous pensions à ses « Προσωποποιϊαι…
τίνας ἄν εἷποι λόγους ἡ μὲν, ψυχὴ κατὰ σώματος, δικαζομένη μετ’ αὐτοῦ ἐν δικασταῖς,
τὸ δέ σῶμα κατ’ αὐτῆς καὶ τῶν δικαστῶν ὀπόφασις » (PG 150,
col. 1347-1372). L’authenticité de cet ouvrage est contestée par
le P. Jugie à cause de l’article paru en 1915 dans
la Revue Byzantine (vol. 1, p. 103, 109). Ne disposant pas
de cet article, nous ne pouvons nous former une opinion concluante.
Ce qui est certain, toutefois, c’est que les idées contenues dans
le dialogue (en dépit de certaines particularités verbales) sont
en accord avec l’enseignement de saint Grégoire sur l’homme, l’âme
et te corps, la nature du mal, etc. Voir M. JUGIE, Palamas,
col. 1749.
13. PG 150, col. 1361 C.
14. Ibid., PG 150, col. 1370 B.
15. Κεφ., PG 150, col. 1145
D-1148 B (κεφ. 38-39).
16. Κεφ., PG 150, col. 1148 B (κεφ. 39).
17. Ὑπὲρ τῶν ἱερῶς ἡσυχαζόντων (PG 150,
col. 1104 B).
18. Ibid., PG 150, col. 1104 AB.
19. Ἁγ. Τομ., PG 150, col.
1233 BD.
20. Dans le même Tomos
de la Sainte Montagne, on trouve une discussion sur l’opinion
de Barlaam qui comprenait l’impassibilité uniquement comme la mise
à mort des passions. « τὴν τοῦ παθητικού καθ’ ἕξιν νέκρωσιν ἀπάθειαν φησί,
ἀλλά μὴ τὴν ἐπί τὰ κρείττω καθ’ ἕξιν ἐνέργειαν » (Ἁγ. Τομ., PG 150,
col. 1233 B).
21. Ἁγ. Τομ., PG 150, col.
1233 C.
22. Ὑπὲρ τῶν ἱερῶς ἡσυχαζόντων (PG 150,
col. 1105 C).
23. Ibid., PG 150, col. 1105 D.
24. Ibid., PG 150, col. 1108 A.
En ce qui concerne le cœur comme centre, voir B. VYCHESLAVTSEV,
Serdtse v hristianskoy i indijskoy mistike [Le cœur dans
la mystique chrétienne et hindoue], Paris, 1929, p. 12-14 s.
25. « Δεκάλογος τῆς κατὰ Χριστὸν νομοθεσίας
ἢτοι τῆς Νέας Διαθήκης », PG 150, col. 1089-1101. Dans
cette œuvre, saint Grégoire parle des commandements de l’Ancien Testament
à la lumière de la révélation évangélique.
26. Κεφ., PG 150, col. 1161 D (κεφ.,
57).
27. « τῇ κοινωνία τῶν ὁμοίων ἀρετῶν »,
Περὶ προσευχῆς, PG 150, col. 1117 B.
28. « τῇ κοινωνίᾳ τῆς κατὰ τῆν εὐχὴν πρὸς
τὸν Θεὸν δεήσεώς τε καὶ ἐνώσεώς », ibid.
29. Ibid.
30. Περὶ προσευχῆς, PG 150, col. 1117 C.
31. Περὶ προσευχῆς, PG 150, col.
1120 A.
32. Ibid.
33. Ibid.
34. Ibid.
35. Περὶ προσευχῆς, PG 150, col.
1121 A.
36. Ibid.
37. PG 150, col. 1120 A.
38. « ἡσυχαστῆς ἐστιν ὁ τὸ ἀσώματον ἐν
σώματι περιορίζειν σπέυδων », Ὑπὲρ τῶν ἱερῶς ἡσυχαζόντων (PG 150,
col. 1109 B). Cette citation, prise dans le 27e degré
de L’Échelle de Jean Climaque, n’est pas donnée littéralement, mais
correctement quant à la signification (voir PG 88, col.
1097 B).
39. Ὑπὲρ τῶν ἱερῶς ἡσυχαζόντων, PG 150,
col. 1108 C.
40. « ἀγνοοῦσί … ὅτι ἄλλο μέν οὐσία νόος,
ἄλλο δὲ ἐνέργεια », PG 150, col. 1108 CD.
41. PG 150, col. 1180 CB.
42. De telles opinions sur
la prière hésychaste peuvent se trouver chez M. JUGIE, « Les
origines de la méthode d’oraison des hésychastes », dans Échos
d’Orient, t. XXX, 1931, p. 179-185, et chez I. HAUSHERR,
« La Méthode d’oraison hésychaste », dans Orient. christ.,
vol. 9-2, 1927. M. Jugie appelle la méthode de prière
hésychaste « un procédé mécanique [pour arriver] à bon compte
[à l’enthousiasme] » (loc. cit., p. 179).
43. PG 150, col. 1056 A.
44. « Ἐπιστημονική », qu’Hausherr
traduit par. « scientifique » (loc. cit., p. 110). En fait,
ce mot signifie bien « scientifique » en grec moderne, mais
il nous semble que le terme accepté dans les traductions en slavon
d’église (et, de là, en russe). « artistique », exprime
mieux le sens que les auteurs ascétiques y ont mis.
45. « Λόγος, 27. Περὶ τῆς ἱερᾶς σώματος
καὶ ψυχῆς ἡσυχίας », PG 88, col. 1096-1117; « Λόγος
28. Περὶ τῆς ἱερᾶς προσευχῆς », PG 88, col. 1129-1140.
46. « Λόγος πρὸς Θεόδουλον… περὶ νήψεως
καὶ ἀρετῆς », PG 93, col. 1480-1544.
47. Μέθοδος τῆς ἱερᾶς προσευχῆς καὶ προσοχῆς.
Le texte grec authentique de cet ouvrage, qui occupe une place très
importante dans la littérature ascétique orthodoxe, a été publié en premier
lieu par Hausherr dans sa Méthode, p. 150-172. Jusque-là seule
la version en grec moderne était connue (voir Φιλοκαλία, Venise,
1782, p. 1178-1185).
48. « Τοῦ ὁσίου πατρὸς ἡμῶν Νικηφόρου Μοναχοῦ
λόγος περὶ νήψεως καὶ φυλακῆς καρδίας », PG 147, col. 945-966. En ce qui
concerne les dates de la vie de l’évêque Nicéphore,
il existe diverses versions. selon certains (Φιλοκαλία, p. 867), il aurait
été le maître de saint Grégoire Palamas (sa Vie ne le confirme
pas), selon d’autres, il serait du XIIe ou du XIIIe s. (M.
JUGIE, « Les origines de la méthode… »,
p. 179-185). Nous le plaçons dans la seconde moitié
du XIIIes. Dans le cinquième traité contre Barlaam, Grégoire Palamas
mentionne que Nicéphore le Moine a souffert pour la foi
orthodoxe pendant les persécutions après la clôture de l’Union
de Lyon par Michel Paléologue (1274) (voir P. USPENSKIJ, Istorija Afona
[Histoire du mont Athos], Saint-Pétersbourg, 1892, 3e partie, chap.
II, p. 111 et 634). Par conséquent, Nicéphore n’aurait guère pu être
le maître de Grégoire Palamas, ce que l’on peut d’ailleurs
conclure également du second traité contre Barlaam par Grégoire Palamas,
dans lequel il cite Nicéphore parmi les saints anciens et non parmi
les Pères qu’il avait personnellement connus. voir Ὑπὲρ τῶν ἱερῶς ἡσυχαζόντων
(PG 150, col. 1116 C), voir à ce propos M. JUGIE, op. cit.
49. Περὶ τῆς ἀναπνοῆς, PG 150, col. 1316
C-1317 A ; Περὶ τοῦ πῶς δεῖ καθέζεσθαι, PG 150, col. 1329 A-1333 A.
50. L’évêque Ignace (Briantchaninov)
partage cette opinion dans ses ouvrages ascétiques remarquables ; ils sont
inestimables pour la compréhension de l’enseignement des saints Pères
sur la prière mentale (voir les premier, cinquième et surtout
le second volume de ses œuvres).
51. C’est ce que soutient Hausherr
dans La Méthode, et surtout dans son article « Note sur
l’inventeur de la méthode d’oraison hésychaste » (Orient. chr.,
t. XX, 1930, p. 179-182). Hausherr prétend (et cela, sans
preuves suffisantes, pensons-nous) que Syméon le Nouveau Théologien n’est
pas l’auteur du Traité sur les trois méthodes de prière, qu’il
attribue à Nicéphore le Moine, le situant à l’époque
de Grégoire Palamas et le considérant comme
« l’inventeur » de la prière artistique. Jugie critique ces
déclarations non fondées dans « Les origines… ». Le P. Jugie
prouve de façon convaincante que le Traité sur les trois méthodes,
même s’il n’a pas été écrit par Syméon lui-même, lui est en tout cas
certainement contemporain (et non à Grégoire Palamas).
52. Un exemple en est fourni par
l’article de Grégoire NEDETOVSKIJ, « Varlaamitskaia erez’ [L’hérésie
barlaamite] », Travaux de l’Académie de théologie de Kiev,
1872, p. 317-357. Voici comment il décrit la prière
artistique mentale. « Des formes d’exercices religieux existaient
en Orient, tellement hideuses qu’il est triste de penser que l’homme
peut à ce point être induit en erreur par une imagination
désordonnée. Ainsi un certain Syméon, supérieur du monastère
de Xérocercos, a inventé une méthode de prière très étrange »
(p. 329-330, note). Suit une citation sur les méthodes de prière
(selon Léo Allatius). Nedetovsky ne soupçonnait même pas que
le Syméon de (Saint-Mamas de) Xérocercos qu’il mentionne n’est autre
que saint Syméon le Nouveau Théologien qui est si hautement honoré
dans l’Église orthodoxe et qui est l’un des plus grands mystiques
orientaux. L’évêque Alexis (Dobrynitsine), suivant Nedetovsky dans cette
affaire, considère que Syméon de Xérocercos était un ancien —
dont Barlaam fut le disciple lorsqu’il séjourna au mont Athos pour
étudier la vie monastique ! (voir son article « Vizantijskie
tserkovnye mistiki XIV veka [Les mystiques de l’Église byzantine
au XIVe s.] », dans Pravoslavni Sobesednik, Kazan, 1906,
p. 105, note). Il est curieux que Nedetovsky présente la prière
artistique comme le fruit d’une imagination désordonnée, alors qu’en
réalité ce qui distingue cette prière est son rejet des images, des
fantaisies et, en général, de toute « envolée
de l’esprit ».
53. Cette erreur est faite par Hausherr.
Dans La Méthode, il confond souvent les méthodes
de la prière mentale avec son essence. Il écrit, au sujet
de la prière mentale. « En résumé donc, deux exercices
composent la méthode. la recherche du lieu du cœur, qui a valu
aux hésychastes le nom d’ « omphalo-psychiques »
et la répétition ininterrompue de la « prière
de Jésus ». Moyennant quoi on arrivera à voir
« ce qu’on ne savait pas », c’est-à-dire en termes
théologiques, selon Palamas, « la lumière
du Thabor »… » (op. cit., III). Ailleurs, dans le même
ouvrage, examinant les méthodes extérieures plus en détail —
l’omphaloscopie, le rythme de respiration, etc. —, il maintient
que selon les hésychastes « moyennant persévérance dans cette oraison
mentale, on finira par trouver ce qu’on cherchait, le lieu
du cœur et, avec lui et en lui, toutes sortes
de merveilles et de connaissances » (ibid., p. 102).
En bref, arriver à des états spirituels élevés semble pour Hausherr
(dans son interprétation de la « prière hésychaste ») être
le résultat inévitable (« on finira par trouver »)
de la persévérance dans l’exercice de la prière mentale,
et non pas fruit de l’union intérieure de l’homme avec Dieu
et la libre action de la grâce divine, ainsi que cela était
en réalité enseigné par tous ceux qui pratiquaient cette prière.
54. À notre avis, c’est parce qu’ils
n’ont pas réussi à voir la prière artistique comme une partie
organique de l’enseignement ascétique général de l’Église que Jugie,
Hausherr et les autres croyaient que les hésychastes substituaient
à la voie difficile de la garde des commandements,
la voie facile, et « mécanique », de la prière.
En réalité cependant, la prière n’avait jamais été séparée des
commandements, la mettre en opposition avec les commandements est, en soi,
une erreur puisqu’elle n’est pas autre chose que l’accomplissement des lois
fondamentales de l’amour envers Dieu et les hommes.
55. Ὑπὲρ τῶν ἱερῶς ἡσυχαζόντων, PG 150,
col. 1112 B.
56. Ibid., PG 150, col. 1112 C.
57. Saint Grégoire parle des méthodes
de respiration dans le même traité Ὑπὲρ τῶν ἱερῶς ἡσυχαζόντων. Cette
question a indirectement été examinée par le concile de 1341.
58. Ὑπὲρ τῶν ἱερῶς ἡσυχαζόντων, PG 150,
col. 1112 B.
59. PG 150, col. 1109 B.
60. PG 150, col. 1109 D.
61. PG 150, col. 1112 A.
62. Ibid.
63. L’appellation ὀμφαλοψύχοι ou umbilicanimi
est utilisée à l’égard des hésychastes par Léo ALLATIUS dans son De Ecclesia
Occidentatis et Orientalis perpetua concensione (PG 150, col. 898 D).
64. HAUSHERR, La Méthode, p. 164;
voir aussi PG 150, col. 899 AB (chez ALLATIUS).
65. PG 150, col. 1112 B.
66. PG 150, col. 1113 CD.
67. PG 150, col. 1109 A.
68. PG 150, col. 1113 C.
69. PG 150, col. 1116 A.
70. « πνευματικὴ… ἄϋλος προσευχὴ… ὁμιλία
ἐστι νοῦ πρὸς Θεὸν… συνομιλεῖν μηδενὸς μεσιτεύοντος… ἀνάβασις νοῦ πρὸς Θεὸν… »
(PG 79, col. 1169 CD-1173 D-1181 AD). Ces remarquables définitions
de l’essence de la prière mentale sont empruntées au traité
sur la prière de l’un des plus grands auteurs ascétiques
de l’Antiquité, saint Nil le Sinaïte (Ve s.) ; elles conviennent
très bien pour exprimer l’enseignement de Grégoire Palamas.
71. Ὁμιλ. Σοφ., p. 114.
72. Homélie sur l’entrée au Temple
de la sainte Mère de Dieu, Ὁμιλ. Σοφ. σελ., p. 169-170.
73. Ὁμιλ. Σοφ. σελ., p. 170-171.
74. Cette homélie est publiée dans Ὁμιλ. Σοφ.,
p. 131-180.
75. Ὁμιλ. Σοφ. σελ., p. 176.
76. Ὁμιλ. Σοφ. σελ., p. 171.
77. Un thème semblable
se retrouve dans le Discours sur la vie admirable de saint
Pierre l’Athonite de Grégoire Palamas. Ce texte est une apologie
vivante et brillante de la voie « hésychaste »
du salut. Que cette voie soit agréable à Dieu est prouvé par les
miracles accomplis par saint Pierre du mont Athos —
un hésychaste par excellence. Selon ce traité, toute condamnation
de l’hésychasme en faveur d’une vie plus active est inspirée par
l’ennemi de notre salut. On sait que Grégoire Palamas n’est pas
l’auteur de la Vie de saint Pierre l’Athonite, qui a vécu
bien ayant lui. Il n’a fait que lui donner une forme plus littéraire
et lui donner aussi un « style » hésychaste (sans toutefois
apporter de changements notables). Voir le texte original
de la Vie (composé probablement au IXe s.) chez Kirsopp
LAKE, The Early Days of Monasticism of Mount Athos, Oxford, 1909,
p. 18-39.
Suite « Dieu, l’homme, l’Église » Lecture
des Pères Par Basile
Krivochéine Les Éditions du « CERF » Paru en. Décembre
2010, 302 pages
Préface du Métropolite Hilarion (Alfeyev)
de Volokolamsk, président du département des relations extérieures
du patriarcat de Moscou — Traduction du russe
de Nikita Krivochéine, Paula et Jacques Minet, Serge Model, Lydia
Obolensky — Présentation, révision et notes de Serge Model
C’est en 1936 que le jeune frère Basile,
du monastère Saint-Pantéléimon au mont Athos, se fait connaître
de la communauté scientifique en publiant
« La doctrine ascétique et théologique de saint Grégoire
Palamas », premier d’une longue série d’articles
et de recherches. Après être passé par l’étude de Grégoire
de Nysse, de Basile le Grand et de tant d’autres, Mgr
Krivochéine édite ainsi successivement les « Catéchèses » de saint
Syméon le Nouveau Théologien, dans la collection des « Sources
chrétiennes », puis une biographie fondamentale du mystique byzantin.
À une époque où l’on commence à peine à redécouvrir les
trésors du patrimoine des Pères de l’Église, il bénéficie
du fonds exceptionnel que met à sa disposition
la « république monastique ». Le présent volume regroupe
la majeure partie des études patristiques et spirituelles
de l’« évêque cultivé idéal » (l’expression est d’Alexandre
Schmemann), dont on a pu dire que la « vraie patrie,
ici sur terre, était la foi des Pères »…
SOURCE : http://basilekrivocheine.org/fr-oeuvres/ladoctrine-asctique-etthologique-desaint-grgoire-palamas/
Reliquaire de Saint Grégoire Palamas, Église Metropolite, Thessaloniki
Saint Grégoire Palamas et la prière incessante
Le divin Grégoire avait un ami bien-aimé du nom de
Job, homme très simple d'une grande vertu. Un jour, alors qu'ils conversaient,
Grégoire lui parla de la prière, disant que chaque chrétien individuellement
doit toujours faire un effort pour prier et prier sans cesse, comme l'apôtre
Paul exhorte tous les chrétiens, leur enjoignant de "[Prier] sans
cesse" en commun (1 Th 5. : 17), et comme le dit le prophète David, même
s'il était roi et avait tous les soucis de décisions à prendre pour son royaume,
"Je vois le Seigneur devant moi sans relâche;" c'est-à-dire,
noétiquement, au moyen de la prière, je vois le Seigneur en face de moi tout le
temps.
Et Grégoire le Théologien enseigne à tous les
chrétiens, que nous devrions nous souvenir du nom de Dieu dans la prière plus
souvent que nous ne respirons. Ayant dit tout cela et plus encore à son ami, le
Saint ajouta que nous devons obéir aux injonctions des saints, et que nous nous
ne devrions pas seulement toujours prier, mais nous devrions demander aussi à
tout le monde à faire de même: les moines et les laïcs, instruits ou non,
hommes, femmes et enfants, et nous devrions les encourager à prier sans cesse.
Lorsque le staretz Job entendit cela, il lui sembla
que c'était une innovation, et il se mit à dire à Grégoire que prier n'a
toujours été que pour les ascètes et les moines qui vivent loin du monde et de
ses distractions, et non pour les laïcs qui ont des emplois et de tant de
soucis. Le Saint répondit avec plus d'exemples et de preuves irréfutables, mais
le staretz Job ne fut convaincu. Alors, voulant éviter le bavardage et les
arguments, Grégoire tint sa langue, et chacun rentra dans sa cellule.
Plus tard, comme Job était seul en prière dans sa
cellule, un ange lui apparut, envoyé de Dieu, qui veut le salut de tous les
hommes. L'Ange le réprimanda sévèrement d'avoir discuté avec Gregory, et de
s'être opposé à ce qui était évident, et qui affecte clairement le salut des
chrétiens. Il lui enjoignit au Nom de Dieu de faire attention à partir de
dorénavant, et de se méfier de ne plus jamais dire quoi que ce soit contre une
œuvre si édifiante pour l'âme, car en faisant cela, il s'opposerait à la
volonté de Dieu. Il ne devrait pas, pas même mentalement à jamais oser avoir à
nouveau une pensée contraire celle-là, ou penser autrement que le divin
Grégoire le lui avait dit.
Alors ce très simple staretz alla aussitôt vers
Grégoire et, tombant à ses pieds, le pria de lui pardonner de l'avoir contredit
et d'avoir argumenté, et il lui révéla tout ce que l'Ange du Seigneur lui avait
dit.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
SOURCE : http://orthodoxologie.blogspot.ca/2010/10/saint-gregoire-palamas-et-la-priere.html
Saint Grégoire et la Déification
Ce dimanche, nous célébrons la mémoire de saint
Grégoire Palamas. Avec sa fête le 14 novembre, l'Église lui a attribué une
célébration supplémentaire le deuxième dimanche de Carême.
Ce jour-là, entre le dimanche du Triomphe de
l'Orthodoxie et celui de la vénération de la Sainte-Croix, saint Grégoire est
vénéré comme le Père saint par excellence qui a articulé, défendu et préservé
la doctrine orthodoxe de la déification, c'est-à-dire de notre potentiel de
participer directement aux énergies de Dieu, Qui sanctifient, rendent parfait,
et donnent de la puissance à notre lutte personnelle, à la fois spirituellement
et physiquement, contre le péché, et nous accordent le don des vertus pour le
salut éternel et la ressemblance au Christ.
Il est aussi prééminent dans la défense de ceux qui
luttent justement dans le monde en tant que communautés paroissiales et pour
notre libre accès à la sagesse spirituelle qui a été plusieurs fois réservée ou
pratiquée exclusivement dans le monachisme.
Saint Grégoire était un moine, ascète, auteur
prolifique, et théologien extraordinaire qui fut appelé hors de la vie
monastique, par la providence de Dieu à l'archevêché de Thessalonique en des
temps très difficiles. À la suite de son établissement en tant que pasteur de
ceux qui vivaient dans le monde, les profonds enseignements monastiques sur la
vie spirituelle/ascétique ont été présentés et conservés dans le contexte de la
famille paroissiale, à un degré jamais connu auparavant.
Maintes et maintes fois, au cours des siècles, c'est
aux écrits de saint Grégoire que l'Eglise a recouru afin de comprendre
correctement comment les communautés monastiques et les gens mariés, les
monastères et les paroisses, sont tous appelés au même objectif de l'union avec
Dieu, même par des voies spirituelles qui varient dans l'expérience spécifique
de chaque personne.
Comme staretz monastique et pasteur épiscopal des
troupeaux paroissiaux, saint Grégoire cherche constamment à trouver le juste
équilibre entre la sagesse monastique cachée qui doit être mise à la
disposition des fidèles dans le monde et la justice de ceux dans le monde, qui
cheminent sur une voie beaucoup plus complexe d'accès que ne le font les moines
et dont les mariages et les familles doivent être considérées honorablement
dans les monastères.
Considérant l'apôtre Jean, comme symbole de la dévotion monastique au Christ, et l'apôtre Pierre comme symbole des chrétiens mariés, saint Grégoire dit: "Bien que Pierre ait eu une belle-mère, il ne traîna pas derrière Jean le vierge, quand tous deux coururent au tombeau. À certains égards, même Pierre a dépassé Jean, car il a été nommé chef des apôtress. En effet, quand le désir est redirigé de la chair à l'esprit, il élève tous les êtres à de grandes hauteurs.
Que ce soit avec le conjoint et la famille, dans le
célibat ou dans le monachisme, puissions-nous tous nous efforcer d'atteindre la
véritable pureté et la sainteté, rencontrant le Christ comme Il veut apparaître
le long de notre chemin, et nous joindre à Lui à la fin.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
http://www.pravmir.com/article_885.html
SOURCE : http://orthodoxologie.blogspot.ca/2010/03/saint-gregoire-et-la-deification.html
Saint Grégoire Palamas et la guérison du paralytique
par le Christ: homélie pour le deuxième dimanche du Carême
Mc 2, 1-12: En ce temps-là, Jésus rentra à
Capharnaüm et l'on apprit qu'il était à la maison. Et tant de monde s'y
rassembla qu'il n'y avait plus de place, pas même devant la porte. Et il leur
annonçait la Parole. Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé porté par
quatre hommes. Et comme ils ne pouvaient l'amener jusqu'à lui à cause de la
foule, ils ont découvert le toit au-dessus de l'endroit où il était et, faisant
une ouverture, ils descendent le brancard sur lequel le paralysé était couché.
Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon fils, tes péchés sont pardonnés.
» Quelques scribes étaient assis là et raisonnaient en leurs cœurs : « Pourquoi
cet homme parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui peut pardonner les péchés sinon
Dieu seul ? » Connaissant aussitôt en son esprit qu'ils raisonnaient ainsi en
eux-mêmes, Jésus leur dit : « Pourquoi tenez-vous ces raisonnements en vos
cœurs ? Qu'y a-t-il de plus facile, de dire au paralysé : “Tes péchés sont
pardonnés”, ou bien de dire : “Lève-toi, prends ton brancard et marche” ? Eh
bien ! afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a autorité pour pardonner
les péchés sur la terre... » — il dit au paralysé : « Je te dis : lève-toi,
prends ton brancard et va dans ta maison. » L'homme se leva, il prit aussitôt
son brancard et il sortit devant tout le monde, si bien que tous étaient
bouleversés et rendaient gloire à Dieu en disant : « Nous n'avons jamais rien
vu de pareil ! »
Pour honorer la mémoire de cet éminent docteur de l’Église orthodoxe, un grand témoin du monachisme hésychaste et de l’expérience intime des énergies et de la grâce de Dieu, sans oublier le contenu de l’Évangile de ce jour, je vous propose, chers amis, de réfléchir à la guérison du paralytique à l’aide de saint Grégoire Palamas lui-même. Il a en effet laissé deux homélies consacrées à cet épisode évangélique.
De ce récit saint Grégoire retient trois choses : d’abord, la preuve que l’effet de la parole de Dieu est différent en fonction de la perception des auditeurs ; ensuite, le lien entre la rémission des péchés et la guérison ; enfin, la démonstration indirecte de la divinité du Seigneur Jésus.
Revenons au premier point : en juxtaposant la réaction des pharisiens qui jugent et blâment et celle du paralytique et de ses amis qui font preuve d’une authentique foi dans la capacité de guérison du Christ, Palamas souligne que la parole salutaire de Dieu est adressée à tous sans distinction, mais elle ne produit pas le même effet chez tout le monde. Certains en reçoivent le salut ; pour d’autres, elle est une occasion de s’enfoncer davantage dans le mal : « C’est à tous en général, sans viser tel ou tel en particulier, que le Seigneur adresse le message de la conversion, l’Évangile du salut, les paroles de la vie éternelle. Et effectivement, tous l’entendaient, mais tous ne l’écoutaient pas. {…} Nous avons tous la curiosité innée pour toutes sortes de choses, dont celles qui concernent le salut ; pour cette raison nombreux sont ceux qui non seulement écoutent volontiers son saint enseignement, mais qui également le scrutent attentivement {…}. Néanmoins, pour rendre les postulats de cet enseignement opérants et pour que la foi, fondée sur eux, soit fructueuse, il faut le discernement et la bonne volonté, deux choses qui ne se trouvent pas fréquemment, surtout chez ceux qui se justifient eux-mêmes et qui se considèrent comme sages, tels les scribes et les pharisiens. Ils entendaient tout le temps la Parole, pourtant, tout en voyant les signes accomplis, ils blâmaient au lieu de louer Celui qui faisait le bien par la parole et par les actes » (Homélie 10).
Pour que la Parole de Dieu soit efficace en nous, pour qu’elle puisse nous purifier, nous guérir, il faut donc avoir le discernement, la bonne volonté et la foi, comme celle du paralytique et de ceux qui ont démonté la toiture de la maison où se trouvait le Seigneur pour déposer à ses pieds le malheureux en quête du salut.
C’est cette foi qui lui a valu cette magnifique réplique du Seigneur : « Mon fils, tes péchés sont pardonnés ». Grégoire Palamas y note deux choses : d’abord, l’adoption du paralytique par le Verbe divin (« mon Fils »), l’adoption qui le fait déjà pur, qui le rend sain, qui lui ouvre les portes du Royaume éternel. C’est de la même façon que chacun de nous a été adopté par Dieu au moment du baptême. La deuxième chose : c’est le fait que le Seigneur aille à l’essentiel. Il ne dit pas : « Lève-toi, prends ton brancard et marche » ; il n’offre pas une simple guérison physique qui ne serait qu’une rémission temporaire pour un être mortel. Il lui offre l’essentiel : le pardon de Dieu. Le Seigneur Jésus montre, par cette guérison, que sa parole est une parole qui ne contient que l’essentiel, pas le secondaire et que c’est une parole qui agit, parce qu’elle vient de celui qui est le Verbe vivant, incarné, du Père invisible et éternel.
Séminaire orthodoxe russe - 4, rue Sainte-Geneviève -
91860 Épinay-sous-Sénart
+ 33 9 66 84 04 87, secretariat@seminaria.fr
Saint
Grégoire Palamas (1296-1359)
Ce deuxième dimanche de Carême, nous faisons mémoire
de notre Père parmi les Saints, Grégoire Palamas, Archevêque de Thessalonique
Saint
Grégoire Palamas vécut à la fin de l'empire byzantin De tempérament
mystique, dès l'âge de vingt ans, il devient moine et vit en ermite sur le Mont
Athos où commence pour lui une vie d'ardente contemplation. Mais bientôt les
obstacles se multiplient : la vie monastique et mystique est attaquée ; on
tente même de faire passer les moines contemplatifs mystiques pour des
hérétiques.
Moine au Mont Athos, Grégoire développe la prière du coeur et rédige de
nombreuses homélies sur la Vierge Marie
Grégoire prend la défense des moines qu'on appelle " hésychastes " et
donne le fondement de cette expérience spirituelle en définissant une théologie
fondamentale qui distingue en Dieu l'inaccessible (l'essence) et le
participable (les énergies). Ce ne sera qu'après plusieurs années de luttes,
que la doctrine de Palamas sera officiellement adoptée par l'Eglise byzantine.
Grégoire deviendra évêque de Thessalonique.
Bien que la réflexion théologique sur cette question soit encore en discussion
entre l'Orient et l'Occident, la spiritualité "hésychaste" est
adoptée actuellement par de nombreux fidèles dans l'Eglise d'Occident. Grégoire
Palamas est aussi l'auteur de nombreuses homélies sur la Vierge Marie. Moine
orthodoxe, il est fêté le 14 novembre au calendrier byzantin.
"Pourquoi, alors, célébrons-nous saint Grégoire
Palamas le deuxième dimanche du Grand Carême, après le Dimanche de l’Orthodoxie
et avant celui de la Croix ?
Le thème central du Dimanche de l’Orthodoxie, c’est l’incarnation de Dieu, qui
s’est fait réellement homme, et s’est fait connaître à nous en prenant chair,
c’est pourquoi nous pouvons le représenter comme un homme sur les saintes
icônes Le thème du Dimanche de saint Grégoire Palamas, c’est la possibilité
pour l’homme d’entrer en communion avec Dieu lui-même. « Dieu s’est fait homme
pour que l’homme puisse devenir Dieu », comme l’ont répété de nombreux pères,
dont saint Irénée de Lyon. Nous sommes appelés à restaurer en nous l’image de
Dieu, qui est ineffaçable, pour retrouver pleinement la ressemblance
divine.
Pourquoi, enfin, avant le Dimanche de la Croix ? Pour nous donner le sens de
notre effort, le sens de la vie chrétienne, l’espérance des biens à venir avant
l’entrée dans la Semaine Sainte. Nous revivons le chemin des apôtres Pierre,
Jacques et Jean, qui ont eu l’expérience de la lumière incréée sur le Thabor
avant d’accompagner le Christ vers sa Passion :
« Tu T'es transfiguré sur la montagne,
et autant qu'ils la pouvaient supporter.
Tes disciples ont contemplé Ta gloire
pour que, Te voyant crucifié, Christ Dieu,
ils comprennent que Ta passion était volontaire
et qu'ils annoncent au monde que Tu es vraiment la Lumière du Père. »
(Kondakion de la Transfiguration)
Lien père
Nikolaï Tikhonchuk
Lire aussi La
base ascético-gnoséologique de la doctrine de saint Grégoire Palamas
Mgr
Basile (Krivochéine) était né précisément au début du 20e siècle, le
19 juin 1900, à Saint-Pétersbourg. Son père était ministre de l’agriculture
dans le gouvernement du dernier Tsar. En 1916 il termine le lycée et s’inscrit
à la faculté d’histoire de l’Université de Petrograd. Dès 1917 il continue ses
études à l’Université de Moscou dans la même faculté. Après l’explosion de la
révolution il rejoint l’armée blanche. En 1920 il est forcé de quitter sa
patrie et se trouve finalement à Paris avec les membres de sa famille qui ont
survécu aux épreuves de la révolution. Il s’inscrit à la Sorbonne à la faculté
de Lettres où il termine ses études en 1924.
En 1925 il fait un pèlerinage au Mont Athos avec d’autres jeunes orthodoxes
(parmi eux Serge Sakharov, le futur archimandrite et starets Sophrony), et
décide de rester au Monastère russe St Panteléïmon. Il prononce ses vœux
monastiques et reçoit le nom de Basile. Durant cette période, il apprend le
grec et il a l’occasion d’étudier la théologie patristique ainsi que des
manuscrits qui se trouvent dans la grande et riche bibliothèque du
monastère.
Le premier fruit de ces études sera un livre sur Saint Grégoire Palamas un
théologien byzantin qui était à l’époque encore peu connu. Ce livre était une
oeuvre modeste, mais contient l’essentiel de la pensée théologique de Palamas,
et l’auteur souligne l’aspect apophatique de la distinction réelle entre la nature
et les énergies de Dieu (ce qui jusqu’à ce jour n’est pas compris par ceux qui
critiquent la théologie du défenseur des moines hésychastes).
Mgr Basile explique qu’il s’agit d’une distinction qui est réelle, mais qui
transcende les catégories humaines, et il fait référence aux expressions
utilisées par Palamas comme par ex. “inexprimable” ou “propre à Dieu seul”. Il
est significatif que Mgr Basile ait commencé ses études des Pères de l’Eglise
en tirant de l’oubli ce grand théologien et défenseur des hésychastes, car le
renouveau patristique dans l’Eglise orthodoxe va plus tard souligner
l’importance de sa théologie. Je pense surtout aux études du P. Jean
Meyendorff.
Or Mgr Basile était un pionnier du renouveau patristique dans l’Eglise
orthodoxe, et pas seulement un spécialiste de St Syméon le Nouveau
Théologien.
"Dieu,
l'homme, l'Église" Lecture des Pères
Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 27 Mars 2016
SOURCE : http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Saint-Gregoire-Palamas-1296-1359_a548.html
Gregory Palamas Fresco from Saint George Church in
Kastoria, 1651
Gregory Palamas M
(also known as
Gregory of Sinai)
Probably born at
Constantinople c. 1296; died at Salonika, 1359; canonized by the Orthodox
Church, 1368.
"The prayer of the heart is the source of all
good, which refreshes the soul as if it were a garden." --Saint Gregory
Palamas Gregory Palamas was the foremost exponent and upholder of an ascetical
and mystical doctrine, practice, and technique that caused great controversy in
the Orthodox Church during the 14th century. It is called Hesychasm, or
sometimes, after Gregory, Palamism.
Together with the monks of Mount Athos, he believe
that by perfect quieting of a person's body and mind, the Christian may be
granted an extraordinary vision of God's uncreated light. It is a gift from God bringing purity and deep
spiritual insight.
In 1333 his teaching involved him in a controversy
that lasted ten years with an able Greek monk from southern Italy, Barlaam.
Barlaam and other members of the Eastern church believed that these mystics
(known as 'hesychasts') were wrong. Barlaam said that this 'uncreated light,' the light that surrounded
Jesus at his transfiguration, was part of God's essential unity and
transcendence, and that no human being could experience it.
Hesychasm would almost certainly have been condemned
at the Council of Constantinople in 1341 had it not been vigorously defended by
Gregory Palamas. He had the
powerful support of the Athonite monks, but his writings were condemned and he
was excommunicated.
Gregory Palamas insisted that for true meditation a
Christian must take a mentor, never forget the supremacy of the Eucharist and,
if possible, be attached in some way to a monastic community. Nevertheless, two synods condemned his views, although
the monks of Mount Athos never ceased to support him.
Gregory Palamas was restored to the sacraments and
appointed bishop of Thessalonica in 1347, when John Cantacuzenus seized the
imperial throne and sought the support of the monks of Athos, whose influence
among the people was immense. His appointment, however, reopened the controversy.
Finally Gregory's cause triumphed and his teaching was declared to be orthodox by the church of Constantinople in 1351; but by then he was worn out and his health was seriously impaired. In 1368, eight years after his death, a synod declared him 'Father and Doctor of the church.' As well as being a speculative theologian of importance, Saint Gregory Palamas was a devoted teacher and pastor.
In recent years
there has been a revival of interest in Hesychasm and it has been the subject
of considerable study in both the East and West (Attwater, Bentley,
Meyendorff).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/1114.shtml
Introduction to Saint Gregory Palamas
Our holy father Gregory, the son of the divine and
unwaning light, true servant of the true God and initiate of His wondrous
mysteries, was born in the imperial city of Constantinople in 1296. His parents were noble and renowned persons, who took
care that he be taught both the secular sciences and divine wisdom, and that he
learn every virtue.
Gregory’s father reposed while the saint was still of
a tender age; but his mother continue to rear him, his brothers and sisters in
the law of the Lord, instructing them in the divine Scriptures and in the rules
of good conduct. She entrusted them to learned and pious teachers and thus her
son acquired much knowledge. The
youth was by nature diligent and possessed a keen mind, and in a short time he
become acquainted with every branch of philosophy.
Gregory disdained everything worldly as a deceptive
dream, and wishing to cleave to God, the wellspring of all wisdom, at the age
of twelve resolved to take up the monastic life. He revealed his intention to
his pious mother, and although she was saddened at first, she gave her consent.
In time, she came to rejoice in the Lord over Gregory’s desire and decided to
follow him in embracing the monastic life; moreover, with God’s help she
persuaded all her children to do likewise. Thus she could repeat the words of
prophet, “Lo, I and the children which Thou hast given me shall follow
after Thee, O Lord.” (Is., ch. 8)
Saint Gregory, who despised with his whole heart the
beautiful, sweet but temporary things of this world and earthly glory, gave his
possessions to the poor, in accordance with the teaching of the Gospel, and
followed after Christ, forsaking his mother, brothers and sisters. At first he
went to the holy mountain of Athos where the took up his dwelling in one of the
monasteries. He gave himself over in complete obedience to a wondrous and
perfect holy man named Nicodemos, who instructed him in the commandments of
God. (more…)
Apolytikion
Star of Orthodoxy,
teacher and support of the Church, adornment of monastics and incontestable
champion of theologians, Gregory the wonder worker pride of Thessalonika and
preacher of grace implore constantly for the salvation of our souls.
SOURCE : http://sgpm.goarch.org/Monastery/?page_id=32
Église Metropolite Saint Grégoire Palamas, Thessaloniki
The life of Saint Gregory Palamas Archbishop of
Thessalonika the Wonderworker
by Philotheos, Patriarch of Constantinople
Offspring of a holy family
Gregory was the offspring of noble and pious parents.
So virtuous was his father that the emperor Adronikos Palaiologos the B’, made
him one of his counselors. And not only the earthly kind, but also God, the
heavenly King honored and glorified him even while he was still alive with
miracles. Fore knowing his
death, Constantine – that was his name – took the angelic Habit, that is, he
became a monk, and was named Constantios.
After his father death, Gregory gave himself up to
studying of ancient philosophy. Being very young and having difficulty
remembering he resolved to making three prostrations and praying in front of
the icon of the mother of God for assistance. And the mother of God, who is
generous and quick to hear, all those who call upon her with faith, help young
Gregory and even inspired the heart of the emperor to support the family
financially. A noteworthy event of those years, was when at the age of 17,
Gregory was asked to give a talk in front of the emperor and other scholars,
about Aristotle. At the end of
his talk everybody was astounded and Theodore Metochites, the emperor’s chief
officer, exclaimed “Even if Aristotle was present today, undoubtedly he would
have praised him also.”
Seeing Gregory’s achievements and progress in
governing issues of the empire, the king was very happy and was arranging high
positions and honors for him. However, young Gregory had his mind in higher
things: the Heavenly King, and His Kingdom was his only concern.
The angelic schema
He would associate with monks and ascetics that came
from Mount Athos to Constantinople, and inquire about the monastic life. They
would in turn, advice him to visit Athos and even begin the ascetic struggles
while in the world. This in fact he did so eagerly so as to change his clothing,
his manners and overall way of life that many thought that he lost his mind. He
gave himself to strict abstinence, eating only bread and drinking only water,
while avoiding satiety. Likewise he practiced every other virtue.
At the age of 20, after turning down all the honors
and promises of the emperor he decided to flee the City and go to Mount Athos.
Having convinced all the members of his family to follow in his example, he
came to the Lavra of Vatopaidi – one of the biggest monasteries, even today –
and gave himself up to the venerable elder Nikodemos. He received the angelic
schema from this elder and in a very short time – under the guidance of his
elder – he climbed the ladder of practice and reached the great heights of
vision.
“Enlighten my darkness”
The first two years in his monastic habit, he spent
with fasting, vigil, concentration of the mind and unceasing prayer. In his
prayers he always evoke as intercessor the Mother of God and in every occasion
he would ask for Her help. Once, when he was still and wholly surrendered to
the thought of God, he saw in front of him a very venerable elder (St. John the
Theologian). Turning at him with a gentle look, the elder said: “I came my
child, sent by the Most Holy and Queen of all to ask you, why every hour, day
and night, you cry to God ‘…enlighten my darkness, enlighten my darkness …?” In
reply, Gregory said: “And what else shall I ask, me who am full of passion and
sin, but to be shown mercy and be enlighten to see and do the Will of God?” Then
the Evangelist told him: “The Mistress of all – through me, her servant –
commands that I should be your helper.” Then Gregory asked him: “When will the
mother of my Lord help me, now or after death?” “Now and at the future life”,
said the Theologian and disappeared, filling the heart of Gregory with
unspeakable joy in regard to the promises of the mother of God.
At the Lavra of Saint Athanasios
After three years of obedience, his venerable elder
departed for the Lord and Gregory decided to go to the Great Lavra of Saint
Athanasios. Having been informed of his virtue, the fathers there welcomed him
with great honor. He stayed with them for three years impressing everyone with
his way of life and wisdom. He was charged by the abbot of the monastery to
serve in the refectory with the other brothers and chant in the church choir.
These he did with great zeal and at the same time he was diligent in practicing
every other virtue. Everyone admired him and had him as their model. So much he
ruled over his passions, both natural and unnatural, that he managed to stay
almost sleepless for three months! Nevertheless, his love for stillness did not
allow him to stay there longer, thus he left for the desert, followed by a few
other brother who shared his zeal.
Yearning for stillness
He found abode with the other brothers in the skete
called “Glossia”. There lived another Gregory from Constantinople, which had
fame for having progressed in stillness, both in vigilance and divine vision. From him Gregory learned the lofty mysteries of noetic
energy and vision of God.
Living in stillness he was found worthy of acquiring
many spiritual gifts from God, which is not even possible to name.
Nevertheless, to understand somewhat the value of those gifts, he was clothed
with so much soberness and streaming tears – the guardians of all virtue – that
until the end of his life he never ceased to weep for his sins, or rather for
the sins of the whole world.
The rank of priesthood
Not very long after coming to “Glossia”, the raids of
Turkish pirates in the area interrupted the blessed stillness of Gregory and
his twelve brothers, whom, to avoid the danger, found refuge in Thessalonica.
From there, they decided to go to Jerusalem, in order to venerate the Holy
Places and find a suitable place to stay. Wondering whether this was also the
will of God, Gregory started praying for guidance. At some point he felt
sleepiness and closing his eyes for a while he saw in a vision the following:
“It seemed to me that I was outside the king’s courts along with the other
twelve co-ascetics. The king was also there, seated on his glorious throne and
surrounded by his noble men and officers. At some point, one of those officers
left his group and came to me – he seemed to be a great Duke – and embraced me.
Dragging me to his place and
addressing my co-ascetics said: “This one I will keep here with me, since such
was the order of the King, as for you, you are free to go wherever you may
please.”
Enlightened by God in this way, Gregory informed his
brothers, whom immediately understood that the great Duke who grabbed him was
Saint Demetrios, the patron saint of Thessalonica. Before leaving the city his
brothers convinced him to accept the rank of priesthood, though he refused at
first, he finally accepted, as God reveled that this was also according to His
will.
At the Monastery in Verroia
After the ordination they went to a monastery in
Verroia, where Gregory resumed his struggles for perfection. Now he would stay
alone in his cell, without seeing or speaking to anyone, and only on weekends
he would come out, to celebrate the divine mysteries and discuss spiritual
matters with the brothers. He was then 30 years old and in good physical state.
Thus, according to the apostolic saying, “…I discipline by body and bring it
into subjection…” (Cor. 9:27),
he engaged himself in even more strict asceticism with prolonged fasting,
vigils and unceasing prayer.
Such was his way of cultivating his soul, which in a
short time blossomed the fruits of the Holy Spirit, according to the Apostle.
His angelic life, his godly inspired words and especially his radiant face
manifested this.
The mistake of Elder Job the Solitary
During that period, his mother died and having
received a letter from his sisters, pleading to see him – they were in need of
consolation and spiritual direction – he decided to visit them. Thus he came to
Constantinople. Followed by
his sisters he returned to Thessalonika, were he placed them in a convent,
while he moved back to his cell in Veroia.
At that time he became friends with a solitary old man
named Job. Now, Job was a simple man and when he heard Gregory instructing
everyone to pray unceasingly, he was not convinced. He used to say that
unceasing prayer is only for the monks, not for the ordinary Christians. The
Saint did not say anything to Job about this, but God defended his servant. So
when Job returned to his cell and stood in prayer, an angel of the Lord
appeared to him saying: “Do not have any doubt old man for what that holy man
Gregory just told you, but similarly think and confess, too.”
From Praxis (Moral Virtue) to Theoria (Divine Vision)
Gregory spent five years in Veroia, but was again
forced to leave because of the raids of the Albanians. Thus he returned to
Mount Athos and moved in the solitary house of Saint Savva. He continued his strict schedule of seclusion since
his purpose was Theory, that is, Divine Vision.
On one occasion, during the all-night vigil that takes
place to celebrate the Holy Passion of our Lord, Gregory was in the church with
the other brothers chanting and glorifying God. However, he was greatly sad,
because some brothers would talk vain things during that sacred hour. Without
saying anything he concentrated his mind in God and started praying like he
used too. Immediately divine light covered him, and saw both intellectually and
physically the abbot of the monastery Makarios, dressed in an Archpriest
garment. This was a divine
revelation, because ten years later, Makarios became archpriest of
Thessalonika.
On another occasion, the saint was in his cell praying
to the Mother of God for himself and for his brothers. He was asking for God to
ease their ascent to heaven by providing for their bodily needs, thus allowing
them to concentrate more on their spiritual struggles. Then, the Mother of God
appeared to him in the same form as we see her depicted in Orthodox Icons,
followed by a multitude of luminous saints and said to them, “From now on, you
take care and provide for the needs of my servant Gregory and all his company.”
Thus saying she disappeared. And
the saint used to relate that indeed from that day they had anything that they
needed without toil.
Three years went by and again, while praying in his
cell, he fell asleep and saw himself holding a jar filled with milk. Then, like
flowing out of a fountain, the milk began to pour out of the jar. His amazement
grew even more when he saw the milk change into a fine fragrant wine, spilling
over his hands and garment. Filled with inexplicable joy at this sight, Gregory
suddenly saw a luminous officer standing in front of him and saying, “Why Gregory
don’t you share this wonderful drink with other men and let it spill out in
vain? Don’t you know that this is a gift from God and will never cease to
overflow?” Gregory defended himself, saying that at that time there was nobody
in need of such a drink. “Nevertheless,” said the officer, “it is your duty to
share it, and allow the Lord to decide on who is worthy to receive it.” Soon
after the officer left him and Gregory found himself blazing in divine light.
He also understood that the change of the milk to wine meant the change of his
teaching from simply instructional, to dogmatic and heavenly.
Obedient to the divine will he started composing the
wonderful theological writing that we still read today. The elders of the
Monastery of Esfigmenou, seeing the Spirit of God dwelling in him they elected
him as abbot. Thus Gregory became the overseer of the two hundred monks that
lived at that monastery at the time. During his service as abbot, Gregory
healed a possessed monk, miraculously filled the empty oil barrels of the
monastery and with his blessing, the olive trees, which were unfruitful, made
abundant fruit.
(to be continued…)
SOURCE : http://sgpm.goarch.org/Monastery/?page_id=33
Sunday of St. Gregory Palamas
Introduction
On the Second Sunday of Lent the Orthodox Church
commemorates our Holy Father Gregory Palamas, Archbishop of Thessalonica, the
Wonderworker. The feast day of Saint Gregory Palamas is November 14, however,
he is commemorated on this Sunday as the condemnation of his enemies and the
vindication of his teachings by the Church in the 14th century was acclaimed as
a second triumph of Orthodoxy.
Life of the Saint
Our holy Father Gregory was born in Constantinople in
1296 of aristocratic parents who had emigrated from Asia Minor in the face of
the Turkish invasion, and were attached to the court of the pious Emperor
Andronicus II Palaeologus (1282-1328). Despite his official duties, Gregory's
father led a life of fervent prayer. Sometimes as he sat in the Senate, he
would be so deep in prayer as to be unaware of the Emperor addressing him.
While Gregory was still young, his father died after being clothed in the
monastic habit; and his mother for her part wanted to take the veil, but
delayed doing so in order to take care of the education of her seven children.
Gregory, the eldest, was instructed by the most highly reputed masters of
secular learning and, after some years, was so proficient in philosophical
reasoning that, on listening to him, his master could believe he was hearing
Aristotle himself. Notwithstanding these intellectual successes, the young
man's real interest lay only with the things of God. He associated with monks
of renown in the city and found a spiritual father in Theoleptus of
Philadelphia, who instructed him in the way of holy sobriety and of prayer of
the heart.
About the year 1316, Gregory decided to abandon the
vanities of the world. His mother, two sisters, two brothers and a great many
of his servants entered upon the monastic life with him. He and his two
brothers went on foot to the holy Mountain of Athos, where they settled near
the Monastery of Vatopedi under the direction of the Elder Nicodemus, who came
from Mount Auxentius. Gregory made rapid progress in the holy activity of
prayer, for he had put into practice since childhood the fundamental virtues of
obedience, humility, meekness, fasting, vigil and the different kinds of
renunciation that make the body subject to the spirit. Night and day he
besought God ceaselessly with tears saying, "Lighten my darkness!"
After some time, the Mother of God, in whom he had put his trust since his
youth, sent Saint John the Theologian to him with the promise of her protection
in this life and in the next.
After only three years, the early death of his brother
Theodosius, followed by that of the Elder Nicodemus, led Gregory and his second
brother, Macarius, to attach themselves to the Monastery of the Great Lavra. Gregory
was appointed chanter. His conduct in the cenobitic life was beyond reproach,
and the brethren admired his zeal for putting into practice all the holy
evangelic virtues. He lived with such abstinence as to appear unburdened by the
flesh to the extent of being able to go three months without sleep. At the end
of three years of common life, his soul thirsting for the sweet waters of the
wilderness, he retired to the hermitage of Glossia, under the direction of an
eminent monk called Gregory of Byzantium. With the passions purified, he was
now able to rise up in prayer to the contemplation of the mysteries of the
Creation. Solitude and inner stillness enabled him to keep his intellect fixed
at all times in the depths of his heart, where he called on the Lord Jesus with
compunction, so that he became all prayer, and sweet tears flowed continually
from his eyes as from two fountains.
The incessant raids of Turkish pirates soon obliged
Gregory and his companions to leave their hermitage. Together with twelve
monks, he wanted to make the pilgrimage to the Holy Places and to seek refuge
at Mount Sinai; but this did not prove feasible. Instead, he spent some time in
Thessalonica, where he joined the group around the future Patriarch Isidore,
who was endeavoring to spread the practice of the Jesus prayer among the
faithful so that they might profit from the experience of the monks. In 1326,
Gregory was ordained a priest, having understood in a vision that this was
indeed the will of God. He then departed to found a hermitage in the area of
Beroea, where he practiced an even stricter ascesis than before. For five days
of the week he remained alone, fasting, keeping vigil and praying with abundant
tears. He only appeared on Saturdays and Sundays to serve the Divine Liturgy,
share a fraternal meal, and converse on some spiritual subject with his
companions in the ascetic life. He continued thus to rise up in contemplation
and to enter into closer union with God in his heart.
When his mother died, he went to Constantinople to
fetch his sisters, whom he settled in a hermitage near his own. But as Serbian
raids in the region became more and more frequent, he decided to go back to
Mount Athos. He settled a little above the Lavra in the hermitage of Saint
Savas, where he lived in greater seclusion than before, and could converse
alone with God. He went to the monastery only infrequently and would receive
his rare visitors on Sundays and feast days. Going on from that contemplation
which is still outward, Gregory then attained to the vision of God in the light
of the Holy Spirit and to the deification promised by Christ to His perfect
disciples.
One day in a dream, he saw that he was full of a milk
from heaven which, as it overflowed, changed into wine and filled the
surrounding air with a wonderful scent. This was a sign to him that the moment
had come to teach his brethren the mysteries that God revealed to him. He wrote
several ascetic treatises at this time, and, in 1335, was appointed Abbot of
the Monastery of Esphigmenou. But the two hundred monks who lived there
understood neither his zeal nor his spiritual expectations so, after a year, he
returned to his hermitage.
At that time, Barlaam, a monk from Calabria, won a
great name for himself as a speculative thinker in Constantinople. He was
particularly fond of expounding the mystical writings of Saint Dionysius the
Areopagite, which he interpreted in an entirely philosophical way, making
knowledge of God the object of cold reason and not of experience. When this
refined humanist learned of the methods of prayer of some simple monks of his
acquaintance, who allowed a place to the sensory element in spiritual life, he
was scandalized. He took occasion to calumniate then and to accuse them of
heresy. The hesychast monks appealed to Gregory who then wrote several
polemical treatises in which he answered the accusations of Barlaam by locating
monastic spirituality in a dogmatic synthesis.
He showed that ascesis and prayer are the outcome of
the whole mystery of Redemption, and are the way for each person to make the
grace given at Baptism blossom within himself. He also defended the
authenticity of the methods which the Hesychasts used to fix the intellect in
the heart; for since the Incarnation we have to seek the grace of the Holy
Spirit in our bodies, which are sanctified by the Sacraments and grafted by the
Eucharist into the Body of Christ. This uncreated grace is the very glory of
God which, as it sprang forth from the body of Christ on the day of the
Transfiguration, overwhelmed the disciples (Matthew 17). Shining now in the
heart purified from the passions, it truly unites us to God, illumines us,
deifies us and gives us a pledge of that same glory which will shine on the
bodies of the Saints after the general Resurrection. In thus affirming the full
reality of deification, Gregory was far from denying the absolute transcendence
and unknowableness of God in His essence. Following the ancient Fathers, but in
a more precise manner, he made a distinction between God's imparticipable
essence and the eternal, creative and providential energies by which the Lord
enables created beings to participate in His being, His life and His light
without, however, introducing any division into the unity of the divine Nature.
God is not a philosophical concept for Saint Gregory: He is Love, He is Living
Person and consuming fire, as Scripture teaches (Deuteronomy 4:24), Who does
everything to make us godlike.
Saint Gregory's brilliant answer to Barlaam was first
accepted by the authorities of Mount Athos in the Hagiorite Tome and then
adopted by the Church, which condemned Barlaam (and with him the philosophical
humanism that would soon inspire the European Renaissance), during the course
of two Councils at the Church of Saint Sophia in 1341.
Barlaam's condemnation and his departure for Italy did
not bring the controversy to an end. No sooner had Gregory returned to his
Athonite hermitage from Thessalonica where he had been writing his treatises in
seclusion than Akindynos, an old friend of his, restated the substance of
Barlaam's arguments and condemned Gregory's distinction between essence and
energies as an innovation. Akindynos, who at first aspired to be an umpire
between Barlaam and Gregory, was the kind of rigid conservative who does no
more than repeat set phrases without seeking to enter into the spirit of the
tradition. At the same time, a dreadful civil war broke out as a result of the
rivalry between the Duke Alexis Apokaukos and Saint Gregory's friend, John
Cantacuzenus (1341-47). The Patriarch, John Calecas, sided with Apokaukos and
encouraged Akindynos to bring a charge of heresy against Gregory, which led to
the excommunication and imprisonment of the Saint.
During the four years of Gregory's confinement, there
was no slackening of his activity. He carried on a huge correspondence, and
wrote an important work against Akindynos. When John Cantacuzenus gained the
upper hand in 1346, the Regent, Ann of Savoy, came to the defense of the Saint
and deposed the Patriarch on the eve of Cantacuzenus' triumphal entry into the
City. He nominated Isidore as Patriarch (1347-50), and summoned a new Council
to vindicate the Hesychasts. The controversy was not finally resolved until
1351, at a third Council which condemned the humanist Nicephorus Gregoras. In
the Synodal Tome the doctrine of Saint Gregory on the uncreated energies and on
the nature of grace was recognized as the rule of faith of the Orthodox Church.
Among Isidore's new episcopal appointments, Gregory
was named Archbishop of Thessalonica in 1347; but he was unable to take
possession of his see as the city was in the hands of the Zealots, the party
opposed to Cantacuzenus. After finding shelter for a while in Lemnos, where he
showed heroic devotion during an epidemic, Gregory was eventually able to enter
the city acclaimed as if Christ Himself were coming in triumph, with the
chanting of Paschal hymns.
During a voyage to Constantinople, he fell into the
hands of some Turks, who held him for a year in Asia Minor (1354-55), but
allowed him a measure of freedom. This, and his openness of spirit, enabled him
to engage in amicable theological discussions with the Muslim doctors of
religion and with the son of the Emir Orkhan. When he was set free, thanks to a
ransom from Serbia, he returned to Thessalonica to take up his activity again
as pastor and wonderworker. He suffered a long illness and, some time before
his death, Saint John Chrysostom appeared to him with the invitation to join
the choir of holy hierarchs immediately after his own feast. And, indeed, on
November 14, 1359 the Saint gave up his soul to God. When he died, his
countenance was radiant with a light like to that which shone on Saint Stephen
(Acts 6:15). In this way God showed, through the person of his servant, the
truth of his doctrine on the reality of deification by the uncreated light of
the Holy Spirit. The veneration of Saint Gregory was approved by the Church in
1368. The Saint works many miracles even to the present day and, after Saint
Demetrios, is regarded as the Protector of Thessalonica.
Orthodox Commemoration of the Sunday of Saint Gregory
Palamas
The feast day of Saint Gregory Palamas is November 14,
the day of his repose, however the Orthodox Church commemorates the Saint on
the Second Sunday of Lent. As a Sunday of Great Lent, the commemoration is
celebrated with the Divine Liturgy of Saint Basil the Great, which is preceded
by a Matins (Orthros) service. A Great Vespers is conducted on Saturday
evening.
Hymns of the Feast
Apolytikion (Plagal of Fourth Tone)
O Gregory the Miracle Worker, light of Orthodoxy,
support and teacher of the Church, comeliness of Monastics, invincible defender
of theologians, the pride of Thessalonica, and preacher of grace, intercede
forever that our souls may be saved.
Kontakion (Plagal of Fourth Tone)
With one accord, we praise you as the sacred and
divine vessel of wisdom and clear trumpet of theology, O our righteous Father
Gregory of divine speech. As a mind that stands now before the Primal Mind, do
you ever guide aright and lead our mind to Him, that we all may cry: Hail, O
herald of grace divine.
Seasonal Kontakion (Plagal of the Fourth
Tone) - Sung during Divine Liturgy
O Champion General, we your faithful inscribe to you
the prize of victory as gratitude for being rescued from calamity, O Theotokos.
But since you have invincible power, free us from all kinds of perils so that
we may cry out to you: Rejoice, O Bride unwedded. (Translated by Father George
Papadeas)
References
Meyendorff, John. A Study of Gregory Palamas. London:
Faith Press, 1964.
The Lenten Triodion. Translated by Mother Mary and
Kallistos Ware (South Canaan, PA: St. Tikhon's Seminary Press, 1994), pp.
52-53, 314-333.
Schmemann, Alexander. Great Lent: Journey to Pascha
(Crestwood, New York: St. Vladimir's Seminary Press, 1969), pp. 73-75.
Barrois, Georges. Scripture Readings in Orthodox
Worship (Crestwood, New York: St. Vladimir's Seminary Press, 1977), pp. 62-63.
Farley, Donna. Seasons of Grace: Reflections on the
Orthodox Church Year (Ben Lomond, CA: Conciliar Press, 2002), pp. 103-105.
Hesychasm
(Greek hesychos,
quiet).
The story of the system of mysticism defended
by the monks of Athos in the
fourteenth century forms one of the most curious chapters in the history of
the Byzantine Church.
In itself an obscure speculation, with the wildest form of mystic extravagance
as a result, it became the watchword of a political party, and incidentally
involved again the everlasting controversy with Rome. It is the only
great mystic movement in the Orthodox Church. Ehrhard
describes it rightly as "a reaction of national Greek theology against
the invasion of Western scholasticism" (Krumbacher, Byzant. Litt., p. 43).
The clearest way of describing the movement will be to explain first the point
at issue and then its history.
The Hesychast system
Hesychasts (hesychastes — quietist) were people,
nearly all monks,
who defended the theory that it is possible by an elaborate system of
asceticism, detachment from earthly cares, submission to an approved
master, prayer,
especially perfect repose of body and will, to see a mystic light; which is
none other than the uncreated light of God. The contemplation
of this light is the highest end of man on earth; in this way is a man most
intimately united with God. The light seen by
Hesychasts is the same as appeared at Christ's Transfiguration.
This was no mere created phenomenon, but the eternal light of God Himself. It is
not the Divine essence; no man can see God face to face in
this world (John i, 18), but it is the Divine action or operation. For in God action (energeia,
actus, operatio) is really distinct from essence (ousia). There was a regular
process for seeing the uncreated light; the body was to be held immovable for a
long time, the chin pressed against the breast, the breath held, the eyes
turned in, and so on. Then in due time the monk began to see
the wonderful light. The likeness of this process of auto-suggestion to that of
fakirs, Sunnyasis, and such people all over the East is obvious.
Hesychasm then contains two elements, the belief that quietist contemplation
is the highest occupation for men, and the assertion of real distinction
between the divine essence and the divine operation. Both points had been
prepared by Greek theologians many
centuries before. Although there was comparatively little mysticism in
the Byzantine Church,
many Greek Fathers and theologians had
maintained that knowledge of God can be obtained
by purity of soul and prayer better than
by study. The quotations made by Hesychasts at the councils (see below) supply
many such texts. Clement
of Alexandria was most often invoked for this axiom. Pseudo-Dionysius seems
to have brought the statement a step nearer to Hesychasm. He describes a medium
in which God may
be contemplated; this medium is a mystic light that is itself half darkness.
But it was Simeon, "the new theologian" (c.
1025-c. 1092; see Krumbacher, op. cit., 152-154), a monk of Studion, the
"greatest mystic of the Greek Church" (loc.
cit.), who evolved the quietist theory so
elaborately that he may be called the father of Hesychasm. For the union
with God in
contemplation (which is the highest object of our life) he required a regular system
of spiritual education beginning
with baptism and
passing through regulated exercises of penance and asceticism under the guidance
of a director. But he had not conceived the grossly magic practices of the
later Hesychasts; his ideal is still enormously more philosophical than
theirs. There seems also to have been a strong element of the pantheism that so
often accompanies mysticism in
the fully developed Hesychast system. By contemplating the uncreated light one
became united with God so
intimately that one became absorbed in Him. This suspicion of pantheism (never
very remote from neo-Platonic theories)
is constantly insisted on by the opponents of the system.
The other element of fourteenth-century Hesychasm was
the famous real distinction between essence and attributes (specifically
one attribute — energy) in God. This theory,
fundamentally opposed to the whole conception of God in the
Western Scholastic system,
had also been prepared by Eastern Fathers and theologians. Remotely it
may be traced back to neo-Platonism.
The Platonists had
conceived God as
something in every way unapproachable, remote from all categories of being
known to us. God Himself
could not even touch or act upon matter. Divine action was carried into effect
by demiurges,
intermediaries between God and creatures.
The Greek Fathers (after Clement of Alexandria mostly Platonists) had a
tendency in the same way to distinguish between God's unapproachable
essence and His action, energy, operation on creatures. God Himself
transcends all things. He is absolute, unknown, infinite above
everything; no eye can see, no mind conceive Him. What we can know and attain is
His action. The foundation of a real distinction between the unapproachable
essence (ousia) and the approachable energy (energeia) is thus laid. For this
system, too, the quotations made by Hesychasts from Athanasius, Basil, Gregory, especially
from Pseudo-Dionysius,
supply enough examples. The Hesychasts were fond of illustrating their
distinction between God's essence
and energy (light) by comparing them to the sun, whose rays are really distinct
from its globe, although there is only one sun. It is to be noted that the
philosophic opponents of Hesychasm always borrow their weapons from St. Thomas Aquinas and
the Western Schoolmen.
They argue, quite in terms of Latin Aristotelean philosophy,
that God is
simple; except for the Trinity there can be no distinctions in an actus
purus. This distinct energy, uncreated light that is not the essence of God, would be a kind
of demiurge,
something neither God nor
creature; or there would be two Gods, an essence and an
energy. From one point of view, then, the Hesychast controversy may be
conceived as an issue between Greek Platonist philosophy
and Latin rationalist Aristoteleanism. It is
significant that the Hesychasts were all vehemently Byzantine and bitter
opponents of the West, while their opponents were all latinizers, eager for
reunion.
History of the controversy
The leaders of either side were Palamas the Hesychast
and Barlaam, from whom the other side is often called that of the Barlaamites.
Gregory Palamas (d. about 1360; Krumbacher, op. cit., 103-105) was a monk at Athos, then from
1349 Bishop of Thessalonica. He wrote
no less than sixty works in defence of Hesychasm, one especially against
the Scholastic identification
of God's essence
and attributes. He found fifty heresies in his
opponents. He was also vehemently anti-Latin, wrote a refutation of John Beccus's latinizing
work, and did his duty by
Orthodoxy in supplying the usual treatise against the double procession of the
Holy Ghost. Naturally his opponents call him a ditheist, while he considers
them Arians,
Sabellians, and Epicureans.
Barlaam (Krumbacher, op. cit., 100), his chief adversary, was a monk from Calabria
who came to Constantinople in the reign of Andronicus III (1328-1341). At first
he opposed the Latins, but eventually he wrote in defence of reunion, of the Filioque,
and the papal primacy.
In 1348 he left Constantinople and became Bishop of Gerace in Calabria.
The date of
his death is unknown. It was from this Barlaam that Petrarch learned
Greek. Gregory Akindynos, a friend and contemporary of Barlaam, also a monk, wrote a work
against the Hesychasts "Peri ousias kai energeias," in six books, of
which the first two are nothing but translations from St. Thomas's "Summa
contra Gentes". Nicephorus Gregoras (ib., 101, 293-298), the historian (d.
after 1359), was also one of the chief opponents of Hesychasm. He came to the
emperor's court as a young man, was educated by the
most famous scholars of that time the Patriarch John Glycus (John XIII,
1316-1320), and the Great Logothete Theodorus Metochites, and became himself
perhaps the most distinguished man of learning in the Greek world of the
fourteenth century. He wrote theology, philosophy, astronomy, history,
rhetoric, poetry, and grammar. His best-known work is a Roman history in
thirty-seven books, describing the period from 1204 to 1329. In the midst of so
many occupations he made the acquaintance of Barlaam, and entered the lists
with him against Palamas and the Hesychasts. He wrote a number of controversial
works to confute these people, and tells the story of the quarrel in his
history (books XV, XVIII, XIX, XXII) with much animus against them. Like most
of the anti-Hesychasts Gregoras was a pronounced latinizer. At the time when
Barlaam was opposed to the Latins Gregoras wrote against him; with Palamas too
he discussed the question of reunion with the West in a friendly and
conciliatory way. Eventually Gregoras fell into disfavour with the Court and
disappeared.
The monks of Athos might have
contemplated their uncreated light without attracting much attention, had not
the question become mixed up with the unending Latin controversy and with
political issues. They had already practised their system of auto-suggestion
for a long time when Barlaam, arriving at Constantinople, began to denounce it
as superstitious and
absurd. There had been some opposition before. People had heard Palamas boast
that he could see the light of God with his eyes,
and had accused him of blasphemy; but, since
Isaias, the Patriarch of
Constantinople (1323-1334), was himself a monk of Athos and a
disciple of Palamas, the opposition had not been very successful. However, from
the year 1339, when Barlaam arrived in the city, began the really serious
quarrel which for twenty years was to rend Orthodox theology, cause enormous
commotion at Constantinople, Athos, and all the great
centres of the Orthodox world, and lead even to active persecution. Barlaam,
like all opponents of Hesychasm, based his objections mainly on a vehement
denial of the possibility of an uncreated light that was yet not God's essence;
throughout the controversy he and his party used the arguments they had learned
in the West to show the impossibility of such distinctions in God. He also made bitter
mockery of what he calls the Homphalopsychia of the monks who sit with
bent heads gazing at their own person, and brought
various accusations against Palamas's life and manners. After Isaias, John XIV
(John Aprenus, 1334-47) had become patriarch. Barlaam demanded of him a synod
to settle the question. For a time the patriarch refused to take the matter so
seriously; eventually, since the quarrel became more and more bitter, in 1341
the first synod of the Hesychast question was summoned at Constantinople. The
emperor (Andronicus III) presided. This first synod considered only two
questions; (1) Whether the light of Thabor (that of the Transfiguration) was
created or not; (2) a certain prayer used by
Hesychasts, stated by Barlaam to contain ditheism. The enormous influence of
the monks at
Court and the want of energy of the patriarch (who was in his heart on
Barlaam's side) made this first synod a victory for Hesychasm. In both points
the monks and
their theory were approved, and Barlaam was forced to withdraw his accusations.
Soon afterwards he left Constantinople forever; his cause was taken up by
Gregory Akindynos. The emperor died a few days after the synod. John VI,
Cantacuzenus (1341-1355), who gradually usurped the imperial power, first as
rival, then as fellow-emperor, of Andronicus's son John V, Palæologus
(1341-76), was always a friend of Palamas and the Hesychast monks. The second
Hesychast synod under Cantacuzenus, but without the patriarch, condemned
Akindynos and introduced a new element by representing him and all its
opponents as latinizers who were trying to destroy Orthodoxy.
In 1345 the patriarch summoned the third synod. By now
he had definitely made up his mind to withstand the Hesychasts. This synod
then, under his direction, excommunicated Palamas
and Isidore Buchiras, Bishop elect of Monembasia in Thessaly, one of Palamas's
disciples. Buchiras and Palamas withdrew their heresy outwardly,
and waited for a better chance. The chance came in 1347. By this time their
protector John Cantacuzenus had entered Constantinople in triumph and had
been crowned emperor.
The other party (that of the child-emperor John Palæologus and of his mother Ann
of Savoy) was
now helpless. The controversy from this time is complicated by a political
issue. Cantacuzenus and his friends were Hesychasts; the party of the Palæologi
were Barlaamites. As long as Cantacuzenus triumphed the Hesychasts triumphed
with him; by the time he fell Hesychasm had become so much identified with the
cause of the Orthodox
Church against the Latins that the other side never succeeded in
ousting it. On 2 February, 1347, the fourth Hesychast synod was held. It
deposed the patriarch, John XIV, and excommunicated Akindynos.
Isidore Buchiras, who had been excommunicated by
the third synod, was now made patriarch (Isidore I, 1347-1349). In the same
year (1347) the Barlaamites held the fifth synod, refusing to acknowledge
Isidore and excommunicating Palamas.
From this time Nicephorus Gregoras becomes the chief opponent of Hesychasm.
Isidore I died in 1349: the Hesychasts replaced him by one of their monks, Callistus I (1350-1354).
In 1351 the sixth synod met in the Blachernæ palace under Cantacuzenus.
Gregoras defended his views boldly and skillfully, but again the Hesychasts had
it all their own way, deposed Barlaamite bishops, and used violence against
their own opponents. In this synod six questions about God's essence and
attributes were answered, all in the Hesychast sense, while Palamas was
declared to be without any doubt orthodox and
unimpeachable. The synod finally published, in defence of Palamas and his
views, a decree (Tomos)
which eventually was looked upon as an authentic declaration of the Orthodox Church. From
this time Hesychasm may be said to have defeated all opposition. Gregoras was
arrested and kept in custody in his own house. He was not set free till
Cantacuzenus (with whom rests the eternal disgrace of having first invited
to Turks to Europe) was deposed and
the Palæologi triumphed in 1354. Cantacuzenus then withdrew to Athos, became a monk himself,
taking the name of Joasaph, and spent the rest of his life writing a history of
his own times and contemplating the uncreated light. This history in four books
(in Migne, P.G.,
CLIII, CLIV) covers the period from 1320 to 1356, and tells the whole story of
the Hesychast controversy. Being written by a violent partisan, it forms an
interesting contrast to that of Gregoras.
After the deposition of Cantacuzenus, the Barlaamites
held an anti-Hesychast synod at Ephesus; but the patriarchs of
Constantinople and the great mass of the people had by now become too firmly
persuaded that the cause of Hesychasm was that of Orthodoxy. To oppose it was
to incur the guilt of latinizing; so even Cantacuzenus's fall was not enough to
turn the scale. Hesychasm from this time is always triumphant. About 1360
Palamas died. In 1368 the seventh Synod of Constantinople (concerning this
matter) under the Patriarch Philotheus (1364-1376: Callistus's successor) excommunicated the
Barlaamite monk Prochorus
Cydonius, confirmed the "Tomus" of 1351 as a "Faultless Canon of
the true faith of Christians", and canonized Palamas
as a Father and Doctor
of the Church. So by the end of the fourteenth century Hesychasm had become
a dogma of
the Orthodox Church.
It is so still. The interest in the question gradually died out, but the
Orthodox still maintain the Tomus of 1351 as binding; the real distinction
between God's essence
and operation remains one more principle, though it is rarely insisted on now,
in which the Orthodox differ from Catholics. Gregory
Palamas is a saint to them. They keep his feast on the
second Sunday of Lent and again on
14 November (Nilles,
"Kalandarium manuale", Innsbruck, 1897, II, 124-125). The office for
this feast was
composed by the Patriarch Philotheus. In the nineteenth century there was among
the Orthodox a certain revival of interest in the question, partly historical,
but also speculative and philosophical.
Nicodemus, a monk of Athos, defended the
Hesychasts in his Egcheiridion symbouleutichon (1801); Eugenius
Bulgaris and others, especially Athos monks, have again
discussed this old controversy; it is always evident that their theology still
stands by the Tomus of 1351, and still maintains the distinction between the
Divine essence and energy.
There was a very faint echo of Hesychasm in the West.
Latin theology on
the whole was too deeply impregnated with the Aristotelean Scholastic system
to tolerate a theory that opposed its very foundation. That all created beings
are composed of actus and potentia, that God alone is actus
purus, simple as He is infinite — this is
the root of all Scholastic natural theology. Nevertheless
one or two Latins seem to have had ideas similar to
Hesychasm. Gilbertus Porretanus (de la Porrée, d. 1154) is quoted as having
said that the Divine essence is not God — implying some
kind of real distinction; John of Varennes, a hermit in the
Diocese of Reims (c.
1396), said that the Apostles at the Transfiguration had seen the Divine essence
as clearly as it is seen in heaven. About the same
time John of Brescain made a proposition: Creatam lucem infinitam et
immensam esse. But these isolated opinions formed no school. We know of them
chiefly through the indignant condemnations they at once provoked. St. Bernard wrote
to refute Gilbert de la Porrée; the University of Paris and
the legate Odo
condemned John of Brescain's proposition. Hesychasm has never had a party
among Catholics.
In the Orthodox
Church the controversy, waged furiously just at the time when the
enemies of the empire were finally overturning it and unity among its last
defenders was the most crying need, is a significant witness of the decay of a
lost cause.
Sources
I. Sources: The chief sources for the whole story are
NIKEPHOROS GREGORAS, Romaike historia, ed. by SCHOPEN in 2 vols. (Bonn,
1829-1830), MIGNE, P.G., CXLVIII-CXLIX; JOHN VI KANTAKUZENOS, Historiai,
ed. SCHOPEN in 3 vols. (Bonn, 1828-1832); and in P.G., CLIII-CLIV. The
published works of PALAMAS are in P.G., CL-CLI; those of BARLAAM in P.G., CLI;
of AKINDYNOS, ib., CLI. KYDONES, Adv. Greg. Palam. in ARCUDIUS, Opusc. aurea
theol. (Rome, 1670). Further bibliography and accounts of the various writers
who took part in the controversy in KRUMBACHER, Byzantinische Litteratur (2nd
ed., Munich, 1897), 100-06, 293-300, etc.
II. Literature: ALLATIUS, De eccl. occid. et orient.
perpetua consensione (Cologne, 1648); STEIN, Studien über die Hesychasten des
XIV Jahrh. (Vienna, 1874); HOLL, Enthusiasmus und Bussgewalt bei dem
griechischen Mönchthum (1898); ENGELHARDT, Die Arsenier und Hesychasten in
Zeitschr. f. histor. Theologie, VIII (1838), 48 sqq.; MIKLOSICH AND MÜLLER,
Acta patriarchatus Constantinop. (Vienna, 1860).
Fortescue, Adrian. "Hesychasm." The
Catholic Encyclopedia. Vol. 7. New York: Robert Appleton
Company, 1910. 28 Jul.
2021 <http://www.newadvent.org/cathen/07301a.htm>.
Transcription. This article was transcribed for
New Advent by Alphonsus Maria Arata Nunobe. Dedicated to the Greek
Catholics.
Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. June
1, 1910. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal
Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : https://www.newadvent.org/cathen/07301a.htm
San Gregorio Palamas Arcivescovo di Tessalonica
14 novembre (Chiese orientali)
1296 - 1359
Gregorio Palamas fu monaco del Monte Athos in Grecia e poi Arcivescovo di Tessalonica. Fu un eminente esponente della teologia esicastica. La Chiesa Ortodossa, nella cui liturgia la seconda domenica di Quaresima è appunto chiamata “Domenica di Gregorio Palamas”, lo venera come santo. Alcune delle sue opere sono raccolte nella Filocalia. I suoi confratelli del Monte Athos chiesero inizialmente a Gregorio di difenderli dagli attacchi del filosofo Barlaam di Calabria, il quale credeva che i filosofi conoscessero Dio meglio dei profeti e reputava che lo studio e l'apprendimento fossero più importanti della preghiera e della contemplazione. Riteneva perciò una perdita di tempo sottratto allo studio lo stile di vita dei monaci dell'Athos, interamente incentrato sull'orazione. Gregorio ribatteva che, in realtà, i profeti hanno un grado inequivocabilmente maggiore di conoscenza di Dio, potendo essi realmente vederlo e sentirlo. In merito alla questione della possibilità da parte dell'uomo di maturare la conoscenza di un Dio trascendente e sostanzialmente inconoscibile, Gregorio distinse fra il conoscere Dio nella sua essenza e il conoscere Dio nelle sue energie. Gregorio mantenne la convinzione che fosse impossibile conoscere Dio nella sua essenza, ma mostrò la possibilità di conoscerlo nelle sue energie, dal momento che Dio si è rivelato nel Figlio suo. Nelle sue argomentazioni Gregorio si rifece ai Padri della Chiesa che lo precedettero, in particolare ai Padri Cappadoci. Gregorio in seguito asserì che i discepoli Pietro, Giacomo e Giovanni, testimoni oculari della trasfigurazione di Gesù sul Monte Tabor, abbiano visto in effetti la luce increata di Dio, nonché sia possibile anche ad altri pervenire alla visione della medesima, con l'aiuto di certe discipline spirituali quale l'esicasmo e della preghiera contemplativa, ma solo dopo un lungo itinerario di fede ed in ogni caso per grazia, senza alcun automatismo o meccanicismo.
SOURCE : http://www.santiebeati.it/Detailed/93521.html
Voir aussi : https://www.franceculture.fr/emissions/orthodoxie/le-mystere-de-la-sainte-trinite-selon-saint-gregoire-palamas
http://www.holytrinitymission.org/books/english/byzantine_theology_j_meyendorf.htm
Gregory
Palamas: An Historical Overview : https://web.archive.org/web/20110927014640/http://www.monachos.net/content/patristics/studies-fathers/61-gregory-palamas-an-historical-overview?title=Gregory_Palamas%3A_An_Historical_Overview
Gregory Palamas: Historical Timeline : https://web.archive.org/web/20120607235426/http://www.monachos.net/content/patristics/studies-fathers/63-gregory-palamas-historical-timeline