Eucharistiae institutio
17 Le premier jour des
Azymes, les disciples vinrent trouver Jésus, et lui dirent : " Où
voulez-vous que nous vous fassions les préparatifs pour manger la Pâque? "
18 Il leur dit : "
Allez à la ville, chez un tel, et dites-lui : Le maître (te) fait dire : Mon
temps est proche, je ferai chez toi la Pâque avec mes disciples. "
19 Les disciples firent
ce que Jésus leur avait commandé, et ils firent les préparatifs de la Pâque.
20 Le soir venu, il se met à table avec les douze [disciples].
21 Pendant qu'ils
mangeaient, il dit : " Je vous le dis en vérité, un de vous me trahira
"
22 Et, profondément
attristés, ils se mirent à lui dire, chacun de son côté : " Serait-ce moi,
Seigneur? "
23 Il répondit : "
Celui qui a mis avec moi la main au plat celui-là me trahira !
24 Le Fils de l'homme
s'en va, selon ce qui est écrit de lui ; mais malheur à l'homme par qui le Fils
de l'homme est trahi ! Mieux vaudrait pour cet homme-là qu'il ne fût pas né.
"
25 Judas, qui le
trahissait, prit la parole et dit : " Serait-ce moi, Rabbi? — Tu l'as dit,
" répondit-il
26 Pendant le repas, Jésus prit du pain et après avoir dit la bénédiction, il
le rompit et le donna à ses disciples, en disant : " Prenez et mangez,
ceci est mon corps. "
27 Il prit ensuite une
coupe et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant : " Buvez-en
tous,
28 car ceci est mon sang,
(le sang) de l'alliance, répandu pour beaucoup en rémission des péchés. 29 Je
vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce produit de la vigne jusqu'à ce
jour où je le boirai nouveau avec vous dans le Royaume de mon Père. "
30 Après le chant de l'hymne, ils s'en allèrent au mont des Oliviers.
31 Alors Jésus leur dit : " Je vous serai à tous, cette nuit-ci, une
occasion de chute, car il est écrit : Je frapperai le pasteur, et les brebis du
troupeau seront dispersées.
32 Mais, après que je
serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée. "
ÉVANGILE SELON
SAINT MATTHIEU, XXVI : 17-32

Fra Angelico, Comunione degli apostoli, 1440-1441, couvent San Marco, cellule 35
22 Pendant le repas, il
prit du pain, et après avoir dit la bénédiction, il le rompit, et le leur
donna, en disant : " Prenez, ceci est mon corps. "
23 Il prit ensuite une
coupe et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, et ils en burent tous. 24
Et il leur dit : " Ceci est mon sang, (le sang) de l'alliance, répandu
pour beaucoup.
25 Je vous le dis, en
vérité, je ne boirai plus du produit de la vigne jusqu'à ce jour où je le
boirai nouveau dans le royaume de Dieu. "
ÉVANGILE SELON SAINT MARC, XIV : 22-25

14 Quand l'heure fut
venue, il se mit à table et les apôtres avec lui ;
15 et il leur dit :
" J'ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir.
16 Car, je vous le dis,
je ne la mangerai plus jusqu'à ce qu'elle soit accomplie dans le Royaume de
Dieu. "
17 Et, prenant une coupe,
il rendit grâces et dit : " Prenez-la et partagez entre vous.
18 Car, je vous le dis,
je ne boirai plus désormais du produit de la vigne, jusqu'à ce que le Royaume
de Dieu soit venu. "
19 Et il prit du pain,
et, après avoir rendu grâces, il le rompit et le leur donna, en disant : "
Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites ceci en mémoire de moi. "
20 Et pareillement (pour)
la coupe, après qu'ils eurent soupé, en disant : " Cette coupe est la
nouvelle alliance en mon sang, répandu pour vous.
ÉVANGILE SELON SAINT LUC, XXII : 14-20

Heinrich Füllmaurer (1526–1546). La
Cène, v. 1540.
Les
catholiques célèbrent aussi, le Jeudi saint, le rite du lavement des pieds, en
souvenir du geste deJésus envers ses disciples, tel qu'il est
rapporté dans l'évangile selon Jean.
Chapitre 13
1. Avant la fête de Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer
de ce monde à son Père, après avoir aimé les siens qui étaient dans le monde,
les aima jusqu'à la fin.
2. Pendant le souper,
lorsque déjà le diable avait mis dans le cœur de Judas, fils de Simon
Iscariote, le dessein de le livrer,
3. Jésus, qui savait que
son Père avait remis toutes choses entre ses mains, et qu'il était sorti de
Dieu et s'en allait à Dieu,
4. Se leva de table, posa
son manteau, et ayant pris un linge, il s'en ceignit.
5. Puis il versa de l'eau
dans le bassin et se mit à laver les pieds de ses disciples, et à les essuyer
avec le linge dont il était ceint.
6. Il vint donc à
Simon-Pierre; et Pierre lui dit : "Quoi, vous Seigneur, vous me lavez les
pieds !"
7. Jésus lui répondit :
"Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, mais tu le comprendras
bientôt."
8. Pierre lui dit:
"Non, jamais vous ne me laverez les pieds." Jésus lui répondit :
"Si je ne te lave, tu n'auras point de part avec moi."
9. Simon-Pierre lui dit:
"Seigneur, non seulement les pieds, mais encore les mains et la
tête!"
10. Jésus lui dit :
"Celui qui a pris un bain n'a besoin que de laver ses pieds; il est pur
tout entier. Et vous aussi, vous êtes purs, mais non pas tous."
11. Car il savait quel
était celui qui allait le livrer; c'est pourquoi il dit : "Vous n'êtes pas
tous purs."
12. Après qu'il leur eut
lavé les pieds, et repris son manteau, il se remit à table et leur dit :
"Comprenez-vous ce que je vous ai fait ?
13. Vous m'appelez le
Maître et le Seigneur : et vous dites bien, car je le suis.
14. Si donc moi, le
Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous devez aussi vous laver
les pieds les uns aux autres.
15. Car je vous ai donné
l'exemple, afin que, comme je vous ai fait, vous fassiez aussi vous-mêmes.
16. En vérité, en vérité,
je vous le dis, le serviteur n'est pas plus grand que son maître, ni l'apôtre
plus grand que celui qui l'a envoyé.
17. Si vous savez ces
choses vous êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez.
18. Je ne dis pas cela de
vous tous; je connais ceux que j'ai élus; mais il faut que l'Écriture
s'accomplisse : "Celui qui mange le pain avec moi, a levé le talon contre
moi."
19. Je vous le dis dès
maintenant, avant que la chose arrive, afin que, lorsqu'elle sera arrivée, vous
reconnaissiez qui je suis.
20. En vérité, en vérité,
je vous le dis, quiconque me reçoit, reçoit celui qui m'a envoyé."
21. Ayant ainsi parlé,
Jésus fut troublé en son esprit; et il affirma expressément: "En vérité,
en vérité, je vous le dis, un de vous me livrera."
22. Les disciples se
regardaient les uns les autres, ne sachant de qui il parlait.
23. Or, l'un d'eux était
couché sur le sein de Jésus ; c'était celui que Jésus aimait.
24. Simon-Pierre lui fit
donc signe pour lui dire : "Qui est celui dont il parle ?"
25. Le disciple, s'étant
penché sur le sein de Jésus, lui dit : "Seigneur, qui est-ce ?"
26. Jésus répondit :
"C'est celui à qui je présenterai le morceau trempé." Et, ayant
trempé du pain, il le donna à Judas Iscariote, fils de Simon.
27. Aussitôt que Judas
l'eut pris, Satan entra en lui ; et Jésus lui dit : "Ce que tu fais,
fais-le vite."
28. Aucun de ceux qui
étaient à table ne comprit pourquoi il lui disait cela.
29. Quelques-uns
pensaient que, Judas ayant la bourse, Jésus voulait lui dire: "Achète ce
qu'il faut pour la fête," ou : "Donne quelque chose aux
pauvres."
30. Judas, ayant pris le
morceau de pain, se hâta de sortir. Il était nuit.
31.Lorsque Judas fut
sorti, Jésus dit; "Maintenant le Fils de l'homme a été glorifié, et Dieu a
été glorifié en lui.
32. Si Dieu a été
glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui-même, et il le glorifiera
bientôt.
33. Mes petits enfants,
je ne suis plus avec vous que pour un peu de temps. Vous me chercherez et comme
j'ai dit aux Juifs qu'ils ne pouvaient venir où je vais, je vous le dis aussi
maintenant.
34. Je vous donne un
commandement nouveau : que vous vous aimiez les uns les autres ; que comme je
vous ai aimés, vous vous aimiez aussi les uns les autres.
35. C'est à cela que tous
connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour
les autres."
36. Simon-Pierre lui dit
: "Seigneur, où allez-vous?" Jésus répondit : "Où je vais, tu ne
peux me suivre à présent ; mais tu me suivras plus tard."
37. "Seigneur, lui
dit Pierre, pourquoi ne puis-je vous suivre à présent ? Je donnerai ma vie pour
vous."
38. Jésus lui répondit :
"Tu donneras ta vie pour moi ! En vérité, en vérité, je te le dis, le coq
ne chantera pas que tu ne m'aies renié trois fois."
Chapitre 14
1. "Que votre cœur ne se trouble point. Vous croyez en Dieu, croyez aussi
en moi.
2. Il y a beaucoup de
demeures dans la maison de mon Père ; s'il en était autrement, je vous l'aurais
dit, car je vais vous y préparer une place.
3. Et lorsque je m'en
serai allé et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous
prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi ;
4. Et là où je vais, vous
en savez le chemin."
5. Thomas lui dit :
"Seigneur, nous ne savons où vous allez ; comment donc en saurions-nous le
chemin ?"
6. Jésus lui dit :
"Je suis le chemin, la vérité et la vie ; nul ne vient au Père que par
moi.
7. Si vous m'aviez connu,
vous auriez aussi connu mon Père… Dès à présent, vous le connaissez et vous
l'avez vu."
8. Philippe lui dit :
"Seigneur, montrez-nous le Père, et cela nous suffit."
9. Jésus lui répondit :
"Il y a longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu ?
Philippe, celui qui m'a vu, a vu aussi le Père. Comment peux-tu dire :
Montrez-nous le Père !
10. Ne crois-tu pas que
je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis,
je ne les dis pas de moi-même : le Père qui demeure en moi fait lui-même ces
œuvres. 11.Croyez sur ma parole que je suis dans le Père, et que le Père est en
moi.
12.Croyez-le du moins à
cause de ces œuvres. En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en
moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes,
13. Parce que je m'en
vais au Père, et que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, je le
ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils.
14. Si vous me demandez
quelque chose en mon nom, je le ferai.
15. Si vous m'aimez,
gardez mes commandements.
16. Et moi, je prierai le
Père, et il vous donnera un autre Consolateur, pour qu'il demeure toujours avec
vous ;
17. C'est l'Esprit de
vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le
connaît point : mais vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure au milieu de
vous ; et il sera en vous.
18. Je ne vous laisserai
point orphelins ; je viendrai à vous.
19. Encore un peu de
temps, et le monde ne me verra plus ; mais vous, vous me verrez, parce que je
vis, et que vous vivez.
20. En ce jour-là, vous
connaîtrez que je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous. 21.Celui
qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui-là qui m'aime ; et celui
qui m'aime sera aimé de mon Père ; et moi je l'aimerai et je me manifesterai à
lui."
22. Judas, non pas
l'Iscariote, lui dit : "Seigneur, comment se fait-il que vous vouliez vous
manifester à nous, et non au monde ?"
23. Jésus lui répondit :
"Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera, et nous
viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure.
24. Celui qui ne m'aime
pas, ne gardera pas mes paroles. Et la parole que vous entendez n'est pas de
moi, mais du Père qui m'a envoyé.
25. Je vous ai dit ces
choses pendant que je demeure avec vous.
26. Mais le Consolateur,
l'Esprit-Saint, que mon Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera toutes
choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.
27. Je vous laisse la
paix, je vous donne ma paix ; je ne la donne pas comme la donne le monde. Que
votre cœur ne se trouble point et ne s'effraye point.
28. Vous avez entendu que
je vous ai dit : Je m'en vais, et je reviens à vous. Si vous m'aimiez, vous
vous réjouiriez de ce que je vais au Père, car mon Père est plus grand que moi.
29. Et maintenant, je
vous ai dit ces choses avant qu'elles n'arrivent, afin que, quand elles seront
arrivées, vous croyiez.
30. Je ne m'entretiendrai
plus guère avec vous, car le Prince de ce monde vient et il n'a rien en moi.
31. Mais afin que le
monde sache que j'aime mon Père, et que j'agis selon le commandement que mon
Père m'a donné, levez-vous, partons d'ici."
ÉVANGILE SELON SAINT JEAN,
XIV-XV

Juan de Juanes (–1579), La Cène, circa 1562, 116 x 191, Museo del Prado
Le vin de la dernière
Cène, une invitation à la vie éternelle
Marc
Paitier - Publié le 05/09/21
Fruit de la vigne et du
travail des hommes, le vin occupe une place importante dans la Bible. Plus de
440 passages mettent ainsi en scène le vigneron, la vigne et le vin. Alors que
les vendanges commencent, le général Marc Paitier nous emmènent pendant
plusieurs semaines à travers les Saintes Écritures afin de découvrir toute la
richesse de cette image, symbole de l'amour de Dieu pour son peuple, qui
s'accomplit ultimement dans le sacrifice de son Fils, la vigne véritable. Découvrez
aujourd’hui la dernière Cène. (11/17)
Le repas pascal commémore
le repas que les Hébreux avaient mangé avant leur sortie d’Égypte. Il répond à
un rituel très précis. Dans chaque famille, on mange un agneau qui a été immolé
au Temple, accompagné de pain azyme et d’herbes amères. Le vin y tient une
place importante. Il est le signe de la joie, vin du passage de l’esclavage à
la liberté, de la mort à la vie. Pendant tout le repas, des coupes de vin
circulent autour de la table. La première, avant le repas proprement dit, est
la coupe de sanctification ; la deuxième est la coupe de la délivrance que
l’on sert après avoir chanté le psaume CXIV qui se rapporte à la libération
d’Israël ; la troisième est la coupe de bénédiction ; la quatrième et
dernière est la coupe de restauration. Une cinquième coupe, celle du prophète
Elie n’est pas bue. Elle appartient à Dieu et ne peut être consommée. C’est le
vin de cette coupe-là précisément qui deviendra le sang du Christ lors de la
Cène (Lc
22 14-20) :
« L’heure étant
venue, Jésus se mit à table, et les douze apôtres avec lui ; et il leur
dit : j’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous
avant de souffrir. Car, je vous le dis, je ne la mangerai plus jusqu’à la Pâque
parfaite, célébrée dans le royaume de Dieu. Et prenant une coupe, il rendit
grâce et dit : Prenez et partagez entre vous. Car, je vous le dis, je ne
boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’à ce que le royaume de Dieu soit
venu.
Puis, il prit du pain, et
ayant rendu grâce, il le rompit et le leur donna en disant : Ceci est mon
corps, qui est donné pour vous : faites ceci en mémoire de moi. Il fit de
même pour la coupe, après le souper, disant : Cette coupe est la nouvelle
alliance en mon sang, qui est versé pour vous. »
Nous sommes le 14 de
Nisan (mois du calendrier juif, à cheval sur mars et avril). Jésus sait que son
arrestation et sa condamnation sont imminentes et qu’il n’aura pas le temps de
partager avec ses disciples le repas pascal, qui cette année tombe le 15 de
Nisan. Il l’anticipe. Cette Cène d’adieu n’a suivi qu’en partie les
prescriptions rituelles de la Pâque juive. Elle est bien davantage qu’un simple
repas commémoratif. Jésus se donne lui-même en nourriture, en victime
expiatoire. Le pain est sa propre chair et le vin de la dernière coupe est
vraiment son sang rédempteur, le sang de l’alliance nouvelle et éternelle qui
sera versé sur le bois de la Croix. La dernière Cène est la première messe.
Lire aussi :Le
vin dans les Saintes Écritures, une histoire inépuisable
Le déroulement du repas
est difficile à reconstituer avec exactitude. Les Douze sont réunis autour de
Jésus dans le Cénacle (salle à manger) y compris Judas Iscariote qui va le
trahir dans quelques heures. Le repas se déroule d’abord conformément à la
tradition : l’agneau pascal est consommé et les coupes de vin également. « Je
ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’à ce que le royaume de Dieu soit
venu. » Jésus parle ici du vin et non de son sang. Luc est le seul à
distinguer la coupe profane consommée en début de repas, de celle qui, à
l’issue de celui-ci, servira à l’institution de l’Eucharistie. Quoi qu’il en
soit cette simple phrase montre, à quel point le vin concrétise le lien d’amour
entre Jésus et les apôtres. « La table entre tous les convives établit le
même niveau, et la coupe qui y circule nous pénètre, envers nos voisins,
d’indulgence, de compréhension et de sympathie ». Les apôtres
n’auraient pas contredit cette réflexion du grand écrivain catholique Paul
Claudel.
Le vin est présent dans
tous les moments heureux de la vie terrestre du Seigneur, mais désormais ce temps
est révolu. Jamais plus sur cette terre les apôtres ne partageront avec leur
maître le vin de l’amitié. Il pourrait y avoir une immense tristesse dans ce
constat s’il n’y avait la perspective heureuse du banquet céleste, qui sera
offert pour l’Éternité. Le repas pascal traditionnel achevé ou sur le point de
l’être, Judas est démasqué par Jésus. Il lui donne l’occasion de se racheter
mais le diable est entré en lui. Il se lève de table, quitte le Cénacle et
s’enfonce dans la nuit pour accomplir son forfait. Le traître ayant disparu, la
joie emplit l’âme du Seigneur. Il s’adresse à ses apôtres avec infiniment de
douceur (Jn
13 33-35) : « Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que
je suis avec vous. Vous me chercherez, et, comme je l’ai dit aux Juifs :
“Là où je vais, vous ne pouvez pas aller”, je vous le dis maintenant à vous
aussi. Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns
les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À
ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de
l’amour les uns pour les autres. »
En invitant ses disciples
à communier à sa personne, le Christ anticipe sa mort et sa résurrection.
C’est à ce moment-là
qu’au lieu des paroles rituelles sur le pain sans levain, Il rend grâce et
prononce les paroles sacrées : « Ceci est mon corps, livré pour
vous » puis il rompt le pain et le distribue aux onze apôtres. A la fin du
repas, Il prend la coupe de vin réservée au prophète Élie (Mt
26 28): « Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de
l’Alliance, versé pour la multitude en rémission des péchés ». En invitant
ses disciples à communier à sa personne, le Christ anticipe sa mort et sa
résurrection. Il n’y aura plus désormais de sacrifices sanglants d’animaux ;
son sang remplace définitivement celui des victimes innocentes offertes à Dieu.
En face de ce grand mystère, les apôtres durent se souvenir de la promesse que
Jésus avait faite à Capharnaüm (Jn
6 55-56): « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie
éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est
la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma
chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. »
Ils n’avaient pas compris
ces paroles et les Pharisiens en avaient été scandalisés. Comment un homme
peut-il donner sa chair à manger et son sang à boire ? Il ne s’agit pas
ici d’une métaphore. « Ainsi donc, en mangeant la chair du Christ, notre
Sauveur à tous, et en buvant son sang, nous avons la vie en nous, nous devenons
comme un avec lui, nous demeurons en lui et lui demeure en nous. Il fallait
donc qu’il vienne en nous de la manière qui convient à Dieu, par l’Esprit
Saint, et qu’il se mêle en quelque sorte à nos corps par sa sainte chair et par
son sang précieux que nous recevons en bénédiction vivifiante comme dans du
pain et du vin. » Quand nous mangeons et que nous buvons, l’aliment est
incorporé par notre corps. L’Eucharistie, au contraire, nous incorpore au
Christ, pour nous unir à Dieu.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/2021/09/05/le-vin-de-la-derniere-cene-une-invitation-a-la-vie-eternelle/?utm_campaign=NL_fr&utm_content=NL_fr&utm_medium=mail&utm_source=daily_newsletter

Le Tintoret (1519–1594), Jésus
lave les pieds des disciples (le sacrement du frère), 1574, 210 x
533, musée du Prado
Holy Thursday
Also
known as
Maundy Thursday
Shear Thursday
Article
The Thursday before Easter,
commemorating the institution of the Holy Eucharist. On this day only one Mass
may be celebrated in each church, at which an additional Host is consecrated
and borne in procession to the Altar of Repose to be used at the Mass of the
Presanctified on the following day. The ringing of bells ceases
after the Gloria in the Mass until Holy Saturday, and after vespers the altars
are stripped, and were formerly washed with wine and water. This was followed
by the washing of the feet, called the Mandatum from the words of the first
antiphon sung during the ceremony, which is not now universally performed, when
the principal priest of the church assisted by the deacon and sub-deacon washed
the feet of twelve poor men in imitation of Christ, who washed the feet of the
twelve Apostles. The holy oils are consecrated on this day by the bishop and it
was formerly the day on which penitents were reconciled to the Church. The night
office celebrated is called Tenebrae. The name Shear
Thursday came from the former custom of shearing the beard on that day.
Additional
Information
Catholic
Encyclopedia
Encyclopedia
Britannica
New Catholic Dictionary
Pictorial
Lives of the Saints
other
sites in english
Catholic
Culture
Catholic
News Agency
Cradio
Jimmy
Akin: 10 things to know about Holy Thursday
uCatholic
fonti
in italiano
Santi
e Beati
MLA
Citation
“Holy
Thursday“. CatholicSaints.Info. 23 March 2016. Web. 2 April 2021.
<https://catholicsaints.info/holy-thursday/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/holy-thursday/

Giovanni Stefano Danedi (1612–1690). Le
Lavement des pieds, XVIIe siècle, 130 x 221, Restavratorski center,
Ljubljana
Maundy Thursday
The feast of Maundy (or
Holy) Thursday solemnly commemorates the institution of the Eucharist and is
the oldest of the observances peculiar to Holy
Week. In Rome various
accessory ceremonies were early added to this commemoration, namely the consecration of
the holy
oils and the reconciliation of penitents, ceremonies obviously
practical in character and readily explained by the proximity of the Christian
Easter and the necessity of preparing for it. Holy Thursday could not
but be a day of liturgical reunion
since, in the cycle of movable feasts, it brings around the anniversary of the
institution of the Liturgy. On that day, whilst the preparation of candidates
was being completed, the Church celebrated
the Missa chrismalis of which we have already described the rite
(see HOLY
OILS) and, moreover, proceeded to the reconciliation of penitents. In Rome everything
was carried on in daylight, whereas in Africa on Holy Thursday the Eucharist
was celebrated after the evening meal, in view of more exact conformity with
the circumstances of the Last
Supper. Canon 24 of the Council
of Carthage dispenses the faithful from fast before communion on Holy
Thursday, because, on that day, it was customary take a bath, and the bath and
fast were considered incompatible. St.
Augustine, too, speaks of this custom (Ep. cxviii ad Januarium, n. 7); he
even says that as certain persons did
not fast on that day, the oblation was made twice, morning and evening, and in
this way those who did not observe the fast could partake of the Eucharist
after the morning meal, whilst those who fasted awaited
the evening repast.
Holy Thursday was taken
up with a succession of ceremonies of a joyful character. the baptism of neophytes,
the reconciliation of penitents, the consecration of
the holy
oils, the washing
of the feet, and commemoration of the Blessed Eucharist, and because of all
these ceremonies, the day received different names, all of which allude to one
or another of solemnities.
Redditio symboli was
so called because, before being admitted to baptism,
the catechumens had
to recite the creed from memory,
either in the presence of the bishop or
his representative.
Pedilavium (washing
of the feet), traces of which are found in the most ancient rites, occurred
in many churches on
Holy Thursday, the capitilavium (washing of the head) having taken
place on Palm
Sunday (St.
Augustine, "Ep. cxviii, cxix", e. 18).
Exomologesis, and
reconciliation of penitents: letter of Pope
Innocent I to Decentius of Gubbio,
testifies that in Rome it
was customary "quinta feria Pascha" to absolve penitents from their
mortal and venial sins,
except in cases of serious illness which kept them away from church (Labbe,
"Concilia" II, col. 1247; St.
Ambrose, "Ep. xxxiii ad Marcellinam"). The penitents heard
the Missa pro reconciliatione paenitentium, and absolution was
given them before the offertory. The "Sacramentary" of Pope Gelasius
contains an Ordo agentibus publicam poenitentiam (Muratori,
"Liturgia romana vetus", I, 548-551).
Olei exorcizati
confectio. In the fifth century the custom was established of consecrating on
Holy Thursday all the chrism necessary for
the anointing of the newly baptized.
The "Comes Hieronymi", the Gregorian and Gelasian sacramentaries and
the "Missa ambrosiana" of Pamelius, all agree upon the confection of
the chrism on
that day, as does also the "Ordo romanus I".
Anniversarium
Eucharistiae. The nocturnal celebration and the double oblation early became
the object of increasing disfavour, until in 692 the Council of Trullo promulgated a
formal prohibition. The Eucharistic celebration then took place in the morning,
and the bishop reserved
a part of the sacred species for the communion of the morrow, Missa
praesanctificatorum (Muratori, "Liturg. rom. Vetus", II, 993).
Other observances. On
Holy Thursday the ringing of bells ceases,
the altar is
stripped after vespers,
and the night office is celebrated under the name of Tenebræ.
Leclercq,
Henri. "Maundy Thursday." The Catholic
Encyclopedia. Vol. 10. New York: Robert Appleton
Company, 1911. 2 Apr.
2021 <http://www.newadvent.org/cathen/10068a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Joseph P. Thomas.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. October 1, 1911. Remy Lafort, S.T.D.,
Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : https://www.newadvent.org/cathen/10068a.htm

La
Cène (Monastère de Valaam)
The
Lord's Supper. Christ standing at an Orthodox altar, giving the Eucharist to
the Twelve Apostles. Frescoes in the upper church of Spaso-Preobrazhenski
cathedral. Valaam Monastery (Karelia).
Алтарная
апсида верхнего храма Спасо-Преображенского собора Валаамского монастыря.
Pictorial
Lives of the Saints – Maundy Thursday
On Thursday, the eve of
the Passion, Jesus Christ took bread, and having blessed it, broke and
distributed it to His apostles, saying to them, “Take and eat: This Is My Body,
which shall be delivered for you.” Then taking the chalice, He blessed and gave
it to them, saying, “Drink ye all of this, for this is the chalice of my blood
which shall be shed for you.” He thereafter added, “This do in remembrance of
me.” These words, in all their precision, simplicity, and clearness, contain
the institution of the adorable Sacrament of the Eucharist, an irrefragable
proof of the Real Presence of Jesus Christ in this Sacrament, and the
demonstration of His perpetuity in the Church. But rather than indulge in
reasoning, let us set forth briefly the principal effect. Jesus Christ, before
instituting it, had said that this sacrament would communicate life eternal to
those receiving it; and this, in one aspect at least, and so far as it is given
to man to understand the mysteries of God, is comprehensible. Sin had implanted
in man the germ of death and vice. By reason of his disobedience man had become
incapable of good, or even of a holy thought, as the great Apostle tells us.
Now, in God is the source of being, life, good, virtue, and all excellence.
God, by communicating Himself substantially to man by means of this august
sacrament, implants the germ of immortality and virtue. Man, if limited to his
own powers, could not even think out a useful way of becoming virtuous, for
whence should he take the principle of virtue and the means of putting it in
practice? He would consequently have to incur eternal loss, since salvation
without virtue is a thing utterly impossible. But once pervaded with the
principle of grace by an intimate union with God, he has but to let it develop
and to cultivate the good seed sown in him. Thus does the diamond, of itself
colorless and dim, absorb the light when exposed thereto, becoming a sparkling
centre of light, and shining with a radiant lustre. The more vivid the light,
the more brightly will the diamond shine, if it be pure. In like manner, the
more man launches himself into the Divine substance, the more will he therewith
be inundated by holy communion; the more potent also will his life become in
virtues strong and manifold, and, consequently, in sure claims to salvation.
Reflection – With
what respect, love, and ardor ought we not to receive this divine food, “which
maketh to live forever”!
SOURCE : https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-maundy-thursday/

Jacopo Bassano (1510–1592). La
Dernière Cène. Vers 1546, 168 x 270, Roma, Galleria Borghese
Giovedì Santo - Cena del
Signore
Il giorno del Giovedi
Santo è riservato a due distinte celebrazioni liturgiche, al mattino nelle
Cattedrali, il vescovo con solenne cerimonia consacra il Sacro Crisma, mentre
nel tardo pomeriggio c’è la celebrazione della Messa in « Cena Domini », cioè la
« cena del Signore ».
Il giorno del Giovedì
Santo è riservato a due distinte celebrazioni liturgiche, al mattino nelle
Cattedrali, il vescovo con solenne cerimonia consacra il sacro crisma, cioè
l’olio benedetto da usare per tutto l’anno per i Sacramenti del Battesimo,
Cresima e Ordine Sacro e gli altri tre oli usati per il Battesimo, Unzione
degli Infermi e per ungere i Catecumeni.
A tale cerimonia partecipano i sacerdoti e i diaconi, che si radunano attorno
al loro vescovo, quale visibile conferma della Chiesa e del sacerdozio fondato
da Cristo; accingendosi a partecipare poi nelle singole chiese e parrocchie,
con la liturgia propria, alla celebrazione delle ultime fasi della vita di Gesù
con la Passione, morte e Resurrezione.
Nel tardo pomeriggio c’è la celebrazione della Messa in “Cena Domini”, cioè la
‘Cena del Signore’. Non è una cena qualsiasi, è l’Ultima Cena che Gesù tenne
insieme ai suoi Apostoli, importantissima per le sue parole e per gli atti
scaturiti; tutti e quattro i Vangeli riferiscono che Gesù, avvicinandosi la
festa degli ‘Azzimi’, chiamata Pasqua ebraica, mandò alcuni discepoli a
preparare la tavola per la rituale cena, in casa di un loro seguace.
La Pasqua è la più solenne festa ebraica e viene celebrata con un preciso
rituale, che rievoca le meraviglie compiute da Dio nella liberazione degli
Ebrei dalla schiavitù egiziana (Esodo 12); e la sua celebrazione si protrae dal
14 al 21 del mese di Nisan (marzo-aprile).
In quella notte si consuma l’agnello, precedentemente sgozzato, durante un
pasto (la ‘cena pasquale’) di cui è stabilito ogni gesto; in tale periodo è
permesso mangiare solo pane senza lievito (in greco, azymos), da cui il termine
‘Azzimi’.
Gesù con gli Apostoli non mangiarono solo secondo le tradizioni, ma il Maestro
per l’ultima volta aveva con sé tutti i dodici discepoli da lui scelti e a loro
parlò molto, con parole che erano di commiato, di profezia, di direttiva, di
promessa, di consacrazione.
Il Vangelo di Giovanni, il più giovane degli Apostoli, racconta che avendo
amato i suoi che erano nel mondo, li amò sino alla fine, e mentre il diavolo
già aveva messo nel cuore di Giuda Iscariota, il seme del tradimento, Gesù si
alzò da tavola, depose le vesti e preso un asciugatoio se lo cinse attorno alla
vita, versò dell’acqua nel catino e con un gesto inaudito, perché riservato
agli schiavi ed ai servi, si mise a lavare i piedi degli Apostoli, asciugandoli
poi con l’asciugatoio di cui era cinto.
Si ricorda che a quell’epoca si camminava a piedi su strade polverose e fangose,
magari sporche di escrementi di animali, che rendevano i piedi, calzati da soli
sandali, in condizioni immaginabili a fine giornata. La lavanda dei piedi era
una caratteristica dell’ospitalità nel mondo antico, era un dovere dello
schiavo verso il padrone, della moglie verso il marito, del figlio verso il
padre e veniva effettuata con un catino apposito e con un “lention”
(asciugatoio) che alla fine era divenuto una specie di divisa di chi serviva a
tavola.
Quando fu il turno di Simon Pietro, questi si oppose al gesto di Gesù: “Signore
tu lavi i piedi a me?” e Gesù rispose: “Quello che io faccio, tu ora non lo
capisci, ma lo capirai dopo”; allora Pietro che non comprendeva il simbolismo e
l’esempio di tale atto, insisté: “Non mi laverai mai i piedi”. Allora Gesù
rispose di nuovo: “Se non ti laverò, non avrai parte con me” e allora Pietro
con la sua solita impulsività rispose: “Signore, non solo i piedi, ma anche le
mani e il capo!”.
Questa lavanda è una delle più grandi lezioni che Gesù dà ai suoi discepoli,
perché dovranno seguirlo sulla via della generosità totale nel donarsi, non
solo verso le abituali figure, fino allora preminenti del padrone, del marito,
del padre, ma anche verso tutti i fratelli nell’umanità, anche se considerati
inferiori nei propri confronti.
Dopo la lavanda Gesù si rivestì e tornò a sedere fra i dodici apostoli e
instaurò con loro un colloquio di alta suggestione, accennando varie volte al
tradimento che avverrà da parte di uno di loro, facendo scendere un velo di
tristezza e incredulità in quel rituale convivio.
“In verità, in verità vi dico: uno di voi mi tradirà”, gli Apostoli erano
sgomenti e in varie tonalità gli domandarono chi fosse, lo stesso Giovanni il
discepolo prediletto, poggiandosi con il capo sul suo petto, in un gesto di
confidenza, domandò: “Signore, chi è?”. E Gesù commosso rispose: “È colui per
il quale intingerò un boccone e glielo darò” e intinto un boccone lo porse a
Giuda Iscariota, dicendogli: “quello che devi fare, fallo al più presto”; fra
lo stupore dei presenti che continuarono a non capire, mentre Giuda, preso il
boccone si alzò, ed uscì nell’oscurità della notte.
Questa scena del Cenacolo è stata in tutti i secoli soggetto privilegiato di
tanti artisti, che l’hanno efficacemente raffigurata, generalmente con Gesù al
centro e gli Apostoli seduti divisi ai due lati, con Giovanni appoggiato col
capo sul petto e con il solo Giuda seduto al di là del tavolo, di fronte a
Gesù, che intinge il pane nello stesso piatto. L’atteggiamento di Gesù e degli
Apostoli è sacerdotale, ma con i volti che tradiscono il dramma che si sta
vivendo.
Dopo l’uscita di Giuda, il quale pur ricevendo con il gesto cordiale e
affettuoso il boccone intinto nel piatto, che in Oriente era segno di grande
distinzione, non seppe capire, ormai in preda all’opera del demonio, l’ultimo
richiamo che il Maestro gli faceva, facendogli comprendere che lui sapeva del
tradimento ordito d’accordo con i sacerdoti e del compenso pattuito dei trenta
denari; Gesù rimasto con gli undici discepoli riprese a colloquiare con
loro.
I discorsi che fece, nel Vangelo di S. Giovanni, occupano i capitoli dal 13 al
17, con argomenti distinti ed articolati, dagli studiosi definiti ad ‘ondate’
perché essi sono ripresi più volte e in forme sempre nuove; ne accenneremo i
più importanti.
“Figlioli, ancora per poco sono con voi; voi mi cercherete ma, come ho già
detto ai Giudei, lo dico ora anche a voi: dove vado io, voi non potete venire.
Vi dò un comandamento nuovo: che vi amiate gli uni gli altri; come io vi ho
amato, così amatevi anche voi gli uni gli altri. Da questo tutti sapranno che
siete miei discepoli: se avrete amore gli uni per gli altri”.
E a Pietro che insisteva di volerlo seguire, assicurandogli che era disposto a
dare la sua vita per lui, Gesù rispose: “Darai la tua vita per me? In verità,
in verità ti dico: non canterà il gallo, prima che tu non mi abbia rinnegato
tre volte”.
Il discorso di Gesù prosegue con una promessa “Non sia turbato il vostro cuore.
Abbiate fede in Dio e abbiate fede in me. Nella casa del Padre mio vi sono
molti posti. Io vado a prepararvi un posto; ritornerò e vi prenderò con me,
perché siate anche voi dove sono io. E del luogo dove io vado, voi conoscete la
via”.
Il concetto del ‘posto’ o della casa che ci aspetta, risente dell’antica
concezione che si aveva dell’aldilà, come una abitazione dove i defunti
prendevano posto. Così nell’Apocalisse, il cielo era immaginato come una casa
al cui centro stava il trono di Dio, circondato dalla corte celeste e dalle
dimore dei giusti e dei santi. Anche nei testi rabbinici si legge che le anime
saranno introdotte nell’aldilà, in sette dimore distinte per i giusti e sette
per gli empi.
A Tommaso che gli chiede: “Se non sappiamo dove vai, come possiamo conoscere la
via?”, Gesù risponde con un’altra grande rivelazione: “Io sono la Via, la
Verità, la Vita. Nessuno viene al Padre se non per mezzo di me”. E a Filippo
che chiede di mostrare loro il Padre, Gesù ribadisce la profonda unità e
intimità fra lui e Dio Padre.
Le sue parole e le sue opere di salvezza sono animate e sostenute dal Padre,
che parla e opera nel Figlio. A questo punto Gesù, per la prima delle cinque
volte che pronuncierà nei suoi discorsi di quella sera, nomina il ‘Consolatore’
traduzione del termine greco “paraklitos” (Paraclito), che solo nel Vangelo di
Giovanni designa lo Spirito Santo; cioè il dono dello Spirito che sostiene
nella lotta contro il male e che rivela la volontà divina; riservato ai
credenti e che continuerà l’opera di Gesù dopo la sua Risurrezione.
“Queste cose vi ho detto quando ero ancora tra voi. Ma il Consolatore, lo
Spirito Santo che il Padre manderà nel mio nome, Egli vi insegnerà ogni cosa e
vi ricorderà tutto ciò che vi ho detto. Vi lascio la pace, vi dò la mia pace.
Non come la dà il mondo, io la dò. Non sia turbato il vostro cuore e non abbia
timore. Avete udito che vi ho detto: Vado e tornerò a voi…”.
I Vangeli di Matteo, Marco e Luca dicono poi che “Gesù mentre mangiava con
loro, prese il pane e pronunciata la benedizione, lo spezzò e lo distribuì agli
apostoli dicendo: “Prendete questo è il mio corpo”, poi prese il calice con il
vino, rese grazie, lo diede loro dicendo: “Questo è il mio sangue, il sangue
dell’alleanza versato per molti”.
Gesto strano, inusuale, forse non subito capito dagli Apostoli, ma che
conteneva il dono più prezioso che avesse potuto fare all’umanità: sé stesso
nel Sacramento dell’Eucaristia e con il completamento della frase: “fate questo
in memoria di me”, riportata da Luca 22,19, egli istituiva il sacerdozio
cristiano, che perpetuerà nei secoli futuri il sacrificio cruento di Gesù, nel
sacrificio incruento celebrato ogni giorno ed in ogni angolo della Terra, con
la celebrazione della Messa.
Inoltre rivolto a Pietro, ancora una volta lo indica come capo della futura
Chiesa e primo fra gli Apostoli: “Simone, Simone, ecco: Satana vi ha cercato
per vagliarvi come il grano, ma io ho pregato per te, perché non venga meno la
tua fede; e tu una volta ravveduto, conferma i tuoi fratelli”, cioè di essere
da sostegno agli altri nella fede; con ciò Gesù è sempre con lo sguardo rivolto
oltre la sua morte e delinea il futuro della Chiesa.
Nel prosieguo del suo discorso, Gesù ammaestra gli Apostoli con altra
similitudine, quella della vite e dei tralci: “Io sono la vera vite e il Padre
mio è il vignaiolo. Ogni tralcio che in me non porta frutto, lo toglie e ogni
tralcio che porta frutto lo pota, perché porti più frutto…. Rimanete in me e io
in voi. Come il tralcio non può portare frutto da sé stesso se non rimane nella
vite, così neppure voi se non rimanete in me. Io sono la vite, voi i tralci.
Chi rimane in me e io in lui, porta molto frutto, perché senza di me non potete
fare nulla…”.
Poi preannuncia le persecuzioni e le sofferenze che saranno loro inflitte per
causa sua: “Se il mondo vi odia, sappiate che prima di voi ha odiato me… Se
hanno perseguitato me, perseguiteranno anche voi; se hanno osservato la mia
parola, osserveranno anche la vostra. Ma tutto questo vi faranno a causa del
mio nome, perché non conoscono Colui che mi ha mandato”. “ Vi scacceranno dalle
sinagoghe, anzi verrà l’ora in cui chiunque vi ucciderà, crederà di rendere culto
a Dio”.
Infine dopo altre frasi di consolazione e rassicurazione dell’aiuto del Padre
attraverso di Lui, Gesù conclude la lunga cena, con quella che nel capitolo 17
del Vangelo di S. Giovanni, è stata chiamata da s. Cirillo di Alessandria “la
preghiera sacerdotale”, vertice del testamento spirituale, racchiuso nei
‘discorsi d’addio’ fatti quella sera.
È una bellissima invocazione al Padre per raccomandargli quegli uomini,
capostipiti di una nuova Chiesa, che hanno creduto in lui, tranne uno, perché
veramente Figlio di Dio, della stessa sostanza del Padre, e lo hanno seguito
lungo quegli anni, assimilato i suoi insegnamenti, disposti con l’aiuto dello
Spirito, a proseguire il suo messaggio di salvezza.
Ecco perché la Chiesa celebra oltre l’Istituzione dell’Eucaristia, anche
l’Istituzione dell’Ordine Sacro; è la “festa del sacerdozio cristiano” e della
fondazione della Chiesa.
Per concludere queste note sul Giovedì Santo, ricordiamo che Gesù dopo la cena,
si ritirò nell’Orto degli Ulivi, luogo abituale delle sue preghiere a
Gerusalemme, in compagnia degli Apostoli, i quali però stanchi della giornata,
delle forti emozioni, della cena, dell’ora tarda, si addormentarono; più volte
furono svegliati da Gesù, che interrompeva la sua preghiera: “La mia anima è
triste fino alla morte. Restate qui e vegliate”; “Vegliate e pregate per non
entrare in tentazione; lo spirito è pronto, ma la carne è debole”; “Basta, è
venuta l’ora: ecco il Figlio dell’uomo viene consegnato nelle mani dei
peccatori: alzatevi e andiamo! Ecco, colui che mi tradisce è vicino”.
Era cominciata la ‘Passione’ che la Chiesa ricorda il Venerdì Santo; i riti
liturgici del Giovedì Santo si concludono con la reposizione dell’Eucaristia in
un cappella laterale delle chiese, addobbata a festa per ricordare
l’Istituzione del Sacramento; cappella che sarà meta di devozione e adorazione,
per la rimanente sera e per tutto il giorno dopo, finché non iniziano i riti
del pomeriggio del Venerdì Santo.
Tutto il resto del tempio viene oscurato, in segno di dolore perché è iniziata
la Passione di Gesù; le campane tacciono, l’altare diventa disadorno, il
tabernacolo vuoto con la porticina aperta, i Crocifissi coperti.
Nella devozione popolare dei miei tempi di ragazzo, le madri raccomandavano ai
figli di non giocare, di non correre o saltare, perché Gesù stava a terra nel
“sepolcro”, nome erroneamente scaturito al tempo del Barocco e indicante
l’”altare della reposizione”, dove è posta in adorazione l’Eucaristia.
Autore: Antonio Borrelli
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/20256