lundi 20 février 2017

Saint ÉLEUTHÈRE de TOURNAI, évêque et confesseur


Saint Eleuthère

Évêque et confesseur. ( 531)

Ami de saint Médard, il était comte de Tournai. Il en devint l'évêque, sacré par saint Rémi. Son apostolat s'étendit à la Flandre et à la Picardie, pour détourner les Francs de leurs coutumes païennes.

À Tournai en Belgique, vers 530, saint Eleuthère, évêque.


Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/673/Saint-Eleuthere.html


La châsse des reliques de saint Eleuthère, dans la cathédrale de Tournai


Saint Eleuthère, évêque de Tournai et martyr. 531.
Pape : Boniface II.

Roi des Francs : Thierry Ier.

Eleuthère, ou Lehire, selon l’ancienne appellation, vit le jour à Tournai en 454 ou 456. Serenus, son père, et Blanda, sa mère, étaient d’une noble origine et jouissaient d’une grande aisance. Serenus comptait parmi ses ancètres Hirénée, qui fut un des premiers habitants de Tournai qui embrassa le christianisme à la voix de saint Piat, et qui donna le terrain sur lequel s’éleva dans la suite l’église de Notre-Dame.

Eleuthère avait reçu de Dieu un si heureux naturel, qu’il fit autant de progrès dans les lettres que dans la piété. Il fut élevé avec saint Médard, depuis évêque de Noyon, qui lui prédit qu’il serait un jour évèque de Tournai. La prédiction se vérifia en 486, lorsque Eleuthère, àgé de trente ans environ, fut élu pour succéder à l’évèque Théodore.

Déjà avant la mort de Théodore, la violence des païens avait obligé les principaux chrétiens de Tournai de se réfugier à Blandain, village situé à une lieue de Tournai, où les parents d’Eleuthère avaient des propriétés. Les Tournaisiens avaient beaucoup dégénéré depuis la mort de leur apôtre saint Piat. Leur foi s’éteignait de jour en jour, soit par le commerce et la violence des païens, soit par les désordres des rois francs, qui étaient encore idolâtres et qui faisaient leur résidence à Tournai.

Tel était l’état de l’église de cette ville, lorsque saint Eleuthère en fut fait évèque. Les premières années de son épiscopat furent pour lui un temps de troubles et de rudes épreuves. Son troupeau se trouvait mèlé, d’une part avec les Francs maîtres du pays et encore païens, et d’autre part avec divers hérétiques qui répandaient parmi le peuple des doctrines contraires au dogme de l’Incarnation de Jésus-Christ. Ce fut pour Eleuthère un sujet de redoubler sa vigilance pastorale et ses travaux. Il arracha un grand nombre de Francs aux superstitions du paganisme, et défendit de vive voix et par écrit le mystère de l’Incarnation contre les hérétiques.

" Qui suis-je pour aller enseigner les fils d'Israël ? Le Seigneur lui répondit : Je serai toujours avec toi !"
Exod., III, 11.

Son zèle pour gagner des âmes à Jésus-Christ le porta plus d’une fois à pénétrer secrètement dans Tournai, où il prêchait l'Evangile à des familles délaissées et à des hommes qui avaient reconnu la vanité des idoles. Telles étaient ses occupations ordinaires, quand un événement singulier, mais que Dieu fit servir au salut d’un grand nombre, vint lui rouvrir, ainsi qu’aux autres exilés, les portes de sa ville natale.

La fille du gouverneur de Tournai, paienne comme son père, avait conçu une secrète affection pour le jeune et vertueux Eleuthère, avant qu'il eût été banni avec sa famille. Jamais elle n’avait communiqué ce sentiment à personne; mais un jour elle se transporta à Blandain pour en faire l’aveu à saint Eleuthère lui-même.

L’Esprit de Dieu avertit son serviteur de ce danger qu’il ignorait et auquel il allait être exposé. Aussitôt donc que cette fille païenne fut en sa présence :

" Malheureuse, lui dit-il, n’avez-vous point entendu dire que Satan osa tenter le Seigneur, et que celui-ci répondit : Retire-toi ; oses-tu bien tenter ton Seigneur et ton Dieu ? A l’exemple de mon Sauveur et au nom de la sainte et indivisible Trinité, je vous commande de vous retirer et de ne plus revenir en ce lieu."

En entendant ces mots, la jeune tille tomba comme frappée de la foudre et expira sur-le-champ. Le gouverneur, désespéré d’une mort si imprévue, mais reconnaissant la puissance du Dieu d’Eleuthère, promit de se faire chrétien, s’il rendait la vie à sa fille. L’évêque consentit à prier pour elle, et demanda humblement à Jésus-Christ qu’il lui plût de faire ce miracle pur la conversion de tant de malheureux idolâtres. Après plusieurs jours passés dans le jeûne et la prière, il se rendit au lieu où le cadavre avait été enterré, ordonna de soulever la pierre ; puis il appela trois fois la jeune fille, lui commandant de se lever au nom de Jésus-Christ ressuscité d’entre les morts.

Dans le même instant elle sortit du tombeau sous les yeux d’une multitude de spectateurs et demanda à recevoir le baptême. Malgré un prodige si éclatant, le père résistait encore, sans doute par la crainte qu’il avait des autres paiens : c’était le motif ordinaire de ces sortes de résistances à la grâce. Une contagion subite éclata alors parmi eux et fit d’épouvantables ravages. Dans leur aveuglement, les idolâtres attribuèrent ce chatiment du ciel aux artifices de saint Eleuthère, qu’ils traitaient de magicien ; et ayant tenu conseil entre eux, ils résolurent de le faire périr.

La nuit venue, une troupe armée alla s’emparer de l’évêque et l’amena devant le gouverneur, qui ordonna de le battre de verges, puis de le jeter en prison. Mais l’ange de Dieu vint l’y visiter, fit tomber ses chaînes, et ouvrant la porte devant lui, le ramena à Blandain. La patience admirable et les prières du saint confesseur de la Foi apaisèrent enfin le Seigneur et attirèrent ses miséricordes sur ce peuple si longtemps rebelle. Changé subitement par un effet de la grâce, le gouverneur alla lui-même trouver saint Eleuthère et le pria de revenir à Tournai. Le Saint accueillit cette demande avec joie, et rentrant dans la ville, il en prit possession an nom de Jésus-Christ, et la régénéra presque aussitôt par le baptême de onze mille païens. Ce beau jour fut consacré par une fête solemnelle qui se célèbre encore chaque année (26 décembre 496). La conversion de Clovis coincida avec cet événement. Peu de temps après, un nouveau miracle augmenta encore l’allégresse et occasionna de nouvelles conversions : ce fut la guérison de l’aveugle Mantilius, opérée le jour de Noël.

La conversion de Clovis, en 496, ayant rendu le temps plus calme, Eleuthère en profita pour rétablir à Tournai le siège épiscopal, fixé depuis quelques années au village de Blandain. II fit trois fois le voyage de Rome pour s’éclaircir sur les moyens propres à remédier aux maux de son église. La dernière fois qu’il en revint, il rapporta les reliques de saint Etienne, premier martyr, et de sainte Marie l’Egyptienne.

Le retour du Saint au milieu de son troupeau excita partout la joie la plus vive. Le clergé et le peuple, sortis de la ville par la porte Nervienne, étaient allés à sa rencontre, et déjà le cortège descendait la colline du mont Sacré, aujourd’hui le mont Saint-André, lorsque, du haut de cette éminence, le vénérable évêque apparut, tenant élevées dans ses mains les précieuses reliques qu’il portait. Deux cercles de lumière se formèrent au même instant autour de lui sous les yeux du peuple, qui poussait des cris d’admiration ; puis tous se mirent en marche vers la basilique de Notre-Dame en chantant des hymnes et des cantiques. Sur la route, un grand nombre de malades ou d’estropiés furent guéris, et un muet, bien connu des habitants, recouvra l’usage de la parole.

Clovis se distingua par le succès de ses armes et par la protection qu’il accorda à la religion ; mais il souilla sa mémoire par des actes de perfidie et de violence. La légende de saint Eleuthère nous offre une protestation publique de la part du clergé contre les moyens barbares par lesquels le vainqueur de Tolbiac tacha d’étendre et de consolider sa domination. Clovis vint un jour à Tournai ; à peine arrivé, il se rendit à l’église pour remercier Dieu de ses victoires.

Eleuthère l’attendait sur le seuil :

" Seigneur roi, lui dit-il, je sais pourquoi vous venez à moi."

Etonné de ces paroles, Clovis protesta qu’il n’avait rien de particulier à dire à l’évêque.

" Ne parlez pas ainsi, Ô roi, reprit saint Eleuthère, vous avez péché et vous n’osez l’avouer."

Alors le vainqueur s’émut, ses yeux se mouillèrent de larmes, il avoua qu’il se sentait coupable et pria le pieux évêque de célébrer la messe pour lui et d’implorer du ciel le pardon de ses crimes. Eleuthère se mit en prières et y resta toute la nuit, arrosant le sol de ses pleurs.

Le lendemain, pendant qu’il célébrait la messe, et au moment où il se préparait à recevoir l’hostie sainte, une lumière éclatante se répandit dans l’église, et un ange lui apparut :
" Eleuthère, lui dit-il, serviteur de Dieu, tes prières sont exaucées."
.
En même temps il lui remit un écrit où était tracé le pardon accordé aux fautes royales qu’il n’est pas permis de divulguer. Absous par la clémence divine, Clovis rendit gràces à Dieu et au saint évêque, et fit des dons considérables à l’église de Tournai. Les courageuses remontrances d’Eleuthère, le repentir public du prince, l’ange apportant du ciel le pardon des crimes politiques, sont au moins, si l’on tient à contester la certitude de ces faits, une admirable peinture des sentiments populaires de cette époque.
Eleuthère réunit vers l’an 520 un synode, dans lequel il parait avoir prononcé un discours sur le mystère de l’Incarnation. Son zèle à maintenir le dépôt de la foi dans sa pureté lui coûta la vie. Un jour, en sortant de l’église, il fut assailli par une bande d’hérétiques qui se jetèrent sur lui et l’accablèrent de coups. Le Saint survécut peu de jours à ses blessures; sa mort arriva en 531, le 20 février, jour auquel l’Eglise honore sa mémoire.

L’illustre ami d’Eleuthère, saint Médard, évêque de Noyon, s’était empressé de venir à Tournai à la nouvelle des violences auxquelles on s’était porté contre lui. Après avoir répandu des larmes abondantes sur son corps inanimé, il se mit en devoir de lui rendre les honneurs de la sépulture.
.
" Lui-même célébra les sacrés mystères, pour remercier Dieu de ce qu’il avait daigné admettre saint Eleuthère dans le séjour de la gloire."

Les cérémonies achevées, on transporta le corps dans l’église de Blandain, où il resta jusqu’à la fin du neuvième siècle. A cette époque, une pieuse dame, qui habitait le lieu appelé Roubaix, eut une révélation, dans laquelle saint Eleuthère lui commanda d’aller de sa part auprès d'Heidilon, évèque de Tournai et de Noyon, pour lui dire de lever de terre son corps et de le transporter à Tournai. Cette sainte femme remplit la mission qui lui était confiée et l'évêque, avec son clergé, se hâta d’accomplir cette volonté de Ciel qui lui était manifestée.

En 1247 ces reliques furent mises dans une nouvelle châsse : la même que la cathédrale possède encore aujourd’hui. Cette châsse, ouvrage d’orfèvrerie de la plus grande délicatesse, a été faussement attribuée à saint Eloi, argentier de Dagobert.
Pendant les guerres de religion du XVIe siècle, le Chapitre de Tournai préserva de la profanation les reliques de saint Eleuthère en les enroyant à Douai (1566). Menacées à nouveau pendant la Révolution française, elles furent mises à l'abri dans une maison particulière de Tournai; elle. y restèrent jusqu’en 1801, époque à laquelle Mgr Hirn en fit la translation solenelle à la cathédrale.

On représente saint Eleuthère :
1. recevant la confession de Clovis ;
2. avec une église sur la main pour rappeler qu’il fut, sinon le fondateur, au moins le restaurateur du siége épiscopal de Tournai. II est figuré avec cet attribut par une statuette qui se voit encore aujoud’hui sur l'élégante châsse du Saint, dans la belle église romane de Notre-Dame de Tournai ;
3. avec une verge ou un fouet, symbole des fléaux que la dureté de coeur des Tournaisiens, avant leur conversion, leur attira.

Saint Éleuthère, sacré évêque de Tournai par saint Remi baptisa à Tournai un grand nombre de païens. L’Église célèbre sa mémoire le 20 février. La chasse contenant ses reliques est conservée dans le trésor de la cathédrale de Tournai (photo). L’eucharistie de la Solennité de saint Eleuthère sera célébrée, ce jeudi 15 septembre à 11h00 en la cathédrale Notre-Dame.

On connaît assez mal la vie du premier évêque de Tournai. Nous savons qu’il est né aux environs de 456 et mort en 531, relate la newsletter du diocèse. Ses parents étaient de grands propriétaires fonciers qui résidaient à Blandain où ils avaient de nombreuses terres. Eleuthère reçut l’éducation soignée des aristocrates de son temps. Parvenu à l’âge adulte, il semble s’être engagé dans une carrière administrative. Cependant, ce chrétien fervent fut désigné par la population de Tournai comme titulaire d’un évêché qui venait d’être créé.

La tradition iconographique le représente portant une cathédrale aux cinq tours qu’il ne vit jamais. Nous possédons deux icônes de saint Eleuthère : une peinte par les moines de Pervijze, en remerciement pour la relique qu’ils avaient reçue et une icône du Père Omer, moine trappiste de Scourmont, qui a été bénie par Monseigneur Huard quelques jours avant sa mort. Une de ces deux icônes sera exposée à côté de l’autel à l’occasion de la Saint-Eleuthère.

Durant la célébration sera aussi exposé le bras dit de saint Eleuthère. Ce reliquaire est anthropomorphe, c’est-à-dire qu’il épouse la forme de la partie du corps qui y est conservée et que l’on peut apercevoir par une ouverture vitrée que l’on appelle oculus. Le bras dit de saint Eleuthère date de la fin du XIXe s. et a été réalisé par l’orfèvre Mondo, de Kain.

Cette orfèvrerie est remarquable par la finesse et l’élégance de la main portant l’anneau épiscopal, esquissant un geste de bénédiction. La tradition veut que le bras de saint Eleuthère, premier évêque de Tournai et contemporain de Clovis, soit porté dans la Grande Procession (qui a eu lieu ce dimanche 11 septembre) par un prêtre ou diacre d’origine tournaisienne.

 Ctb/diocèse de Tournai/bl
SOURCE : http://www.cathobel.be/2011/09/12/saint-eleuthere-1er-eveque-de-tournai-fete-ce-jeudi-15-septembre/

Saint Eleuthère de Tournai et son CREDO


SANCTUS ELEUTHERIUS TORNACENSIS


Ce n'est pas avant de très longs siècles que le Symbole ou Credo de Nicée-Constantinople, qui nous semble si naturel dans les Offices & Liturgies, ne s'est imposé comme "unique". Même en Orient, il a longtemps été minoritaire, et ce n'est pas uniquement à sa qualité théologique qu'il a dû son accession au statut actuel, mais quand c'est celui de la ville impériale, voyez-vous..

En Occident, son statut ne sera jamais très clair, et en tout cas, il ne parviendra jamais à cette place centrale, exclusive. Pourquoi? L'Occident a généralement été tenu à l'écart de ces grands Conciles. Soit du fait de guerres empêchant le voyage. Soit du fait qu'on ne pensait pas à (devoir) inviter nos Pères. Soit carrément du fait que les Orientaux voulaient régler certaines affaires (pas toujours reluisantes) en interne tout en profitant de l'appui impérial pour donner un statut oecuménique au Synode réuni - et historiquement, c'est le cas du 5ème "oecuménique", c'est irréfutable.

Ceci explique qu'il faudra attendre certains grands conciles mérovingiens, au 7ème siècle, pour voir les 4 premiers Conciles à statut oecuménique reconnus chez nous. On trouve d'ailleurs de manière claire et nette les "fruits" de cette non-invitation dans les écrits patristiques de chez nous, et pas uniquement en négatif. Saint Hilaire de Poitiers n'aura rien à envier aux Cappadociens; et pourtant, avant son exil pour cause de confession orthodoxe de la Foi, ses écrits ne contiendront pas un gramme de théologie ou même de référence à quoi que ce soit du premier Concile de Nicée. Parce que tout simplement personne n'était au courant, chez nous, et que notre théologie n'en était pas moins Orthodoxe. Mais exprimée avec un langage culturel, historique, philosophique et théologique différent, celui de chez nous, tout simplement. Certes, on ne va pas refaire l'Histoire, mais pour éviter qu'elle se refasse sur notre dos, il serait bon, je pense, de ne pas l'oublier, et de la lire à l'endroit, sans oeillères.

Aujourd'hui, nous fêtons entre autres le grand saint Éleuthère de Tournai, évêque et martyr de nos régions.

Être évêque de Tournai ça ne voulait pas dire
"insignifiant pontife d'une bourgade",
mais un des très grands dans les Gaules!

Comme tous les grands évêques, il avait "son" Credo. En 500, nos Conciles n'avaient pas encore entériné ni même ne fut-ce que reçu à connaître le contenu de la plupart des divers Conciles tenus en Orient, fussent-ils réellement de statut oecuménique. Ces Credo n'avaient donc rien d'étonnant. Il faut le répéter pour que ça soit bien clair - bis repetita placet! - c'était NORMAL. Quand saint Cyril d'Alexandrie reproche à l'hérétique Nestorius, qui était alors patriarche de Constantinople, ses hérésies, il lui cite en référence non pas le Symbole de Nicée-Constantinople, mais celui que Nestorius avait toujours connu, celui d'Antioche. Et c'est en référence à celui-là qu'il, auquel il avait toujours souscrit, que Cyril lui montre d'abord ses erreurs et hérésies.

Ces Symboles locaux, parfois de très grande diffusion, sont là aussi pour nous rappeler que l'Esprit souffle où Il veut. Nous n'avons pas à avoir honte de nos Pères dans la Foi, en Occident : ils ont été aussi brillants et aussi courageux que les pères orientaux, et il n'y a pas eu plus de dérives chez nous que chez eux. C'est pas pour rien que les saints iconographes orientaux se sont réfugiés chez nous durant l'iconoclasme!
Credo de saint Eleuthère au synode de Tournai

"Vous tous qui confessez Dieu le Père et son Fils, avec l'Esprit-Saint, écoutez.

Croyez en un seul Dieu, Père Tout-puissant, et en Jésus-Christ, son Fils unique Notre-Seigneur, qui est né de Dieu le Père dont il est le Fils unique, Dieu immense d'un Dieu immense, Dieu immortel d'un Dieu immortel, Dieu invisible d'un Dieu invisible, Dieu éternel d'un Dieu éternel, par qui et avec qui le Père a fait tout ce qui est contenu dans le ciel, sur la terre et dans les mers. Je vous y exhorte donc, mes bien-aimés : croyez que Jésus-Christ notre Seigneur est descendu des cieux pour le Salut des hommes et la rédemption du monde, qu'il s'est incarné et qu'étant homme il a souffert sous Ponce, le Gouverneur : qu'en outre il est ressuscité le troisième jour d'entre les morts et qu'il est remonté au Ciel d'où il était descendu. Vous devez tenir et observer ces dogmes, mes fils très chers: il faut vous y conformer avec piété, si vous voulez mériter les joies célestes. Obéissez à ces hauts enseignements qui sont ceux des anciens Pères, en considérant et en contemplant profondément ce Verbe de Dieu qui s'est incarné et qui s'est fait homme. En outre, votre foi doit vous convaincre que le Christ notre Seigneur a été établi le médiateur entre Dieu et les hommes, le réconciliateur par excellence de l'humanité avec Dieu, lui qui s'est offert pour nous à Dieu son Père, en odeur de suavité. C'est lui en effet qui a dit à Dieu son Père par l'organe du Prophète : "Vous n'avez pas voulu des sacrifices et des oblations (de l'Ancienne Loi); les holocaustes offerts pour les péchés ne vous ont pas plu; mais vous m'avez donné un corps (pour la grande immolation du calvaire). Il est écrit de moi à la tête du livre de vos décrets éternels, que je dois accomplir, ô Dieu, votre volonté".

Jésus-Christ n'a pas offert son corps pour lui-même mais pour nous, "en odeur de suavité." Mes frères, qui de vous doutera désormais que l'Agneau véritable et sans tache a été immolé pour le Salut du genre humain et crucifié par des Juifs impies? C'est lui qui nous a rachetés par l'admirable vertu et la puissance ineffable de sa divinité, qui a confondu les Juifs rebelles et superbes, et vaincu l'enfer en en forçant les portes, en en faisant sortir les captifs qui y étaient enchaînés, et en arrachant de la prison ténébreuse ou elles étaient plongées les âmes qui attendaient sa venue et qui, délivrées aujourd'hui, lui crient dans leur reconnaissance : O doux vainqueur des perfides entreprises de Satan, c'est après vous, ô très clément Jésus, c'est après vous que nous gémissions dans ce lieu de tourments, c'est vous qu'appelaient du fond de notre cachot ténébreux nos soupirs et nos larmes : voici que vous êtes venu, vous que nous attendions depuis des siècles....

C'est Lui, mes frères, qui, après avoir vaincu Satan et délivré des ténèbres du séjour des morts les âmes des Saints qui réclamaient leur libérateur, est ressuscité le troisième jour, et, étant monté au royaume céleste, est assis à la droite de Dieu le Père. Confessez donc un Dieu unique en sa substance et trois personnes en un seul Dieu; pour que vous méritiez d'arriver au royaume du Ciel, et de jouir à jamais des biens éternels dans ce séjour où les Anges sont enivrés de joie, où les Apôtres tressaillent d'allégresse, où l'armée glorieuse des Martyrs est dans la jubilation, où le choeur des Confesseurs et des Vierges éclate en applaudissements : séjour béni où le Rédempteur du monde les couvre de lauriers immortels, lui le Dieu Tout-puissant qui vit et règne à jamais, inaccessible aux yeux mortels, éternel, incorruptible, à qui est dû honneur, louange, gloire, empire et puissance sans fin; majesté immortelle, gloire sans ombre, vertu ineffable, avec le Père et le Saint-Esprit dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il."

En terminant son discours, il formule et fulmine en ces termes l'excommunication contre les hérétiques

Si quis autem his decretis contradixerit, a Patre et Filio et Spiritu sancto anathema sit! " "Si quelqu'un contredit à ces enseignements, qu'il soit anathème et réprouvé par le Père, le Fils et le Saint-Esprit!"

Le Saint s'assit alors.

Les Catholiques [*] qui assistaient au synode glorifièrent Dieu, et, manifestant une vive allégresse, firent profession de leur foi en ces termes " Trinitatem in unitate veneramur et colimus, unitatem in substantia profitemur et devote adoramus" . "nous révérons et adorons la Trinité dans l'Unité divine; nous confessons publiquement l'unité de la substance divine et nous l'adorons dévotement."

Le synode fut levé sur ces paroles. Les hérétiques en sortirent couverts de honte et de confusion. Eleuthère et tous ceux qui avaient pris part à l'assemblée se retirèrent."

Ce synode fut tenu vers l'an 525 ou 526, si l'on en croit le calcul que fait un chroniqueur. Ce qui s'accorde assez avec l'âge que l'auteur ancien cité par les Bollandistes attribue à Eleuthère à l'époque de ce synode (71 ans).
Acta . SS. Belg., p. 486, ad verbum.
source

[*] pour rappel, le terme "catholique" à l'époque patristique, c'était synonyme "d'orthodoxe". Il ne doit pas être confondu avec le regrettable raccourci du terme "catholique-romain", qui désigne ce que vous savez et n'était pas connu de saint Eleuthère ni aucun de nos Pères d'avant le Schisme. Comparez la Foi "avant" et "après", les faits sont là.

Collecte (rite orthodoxe occidental)

O Dieu, montre-Toi favorable à Tes serviteurs, par la puissance des prières de saint Eleuthère, Ton évêque et martyr, et fais que, célébrant aujourd'hui sa naissance au Ciel, nous soyons toujours protégés contre toutes forces adverses par sa bienveillante intercession.
Par notre Seigneur Jésus-Christ
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saint Eleuthère, prie Dieu pour nous!



Saint Eleuthère de Tournai, discours sur l'Annonciation

De Annuntiatione Dominica - posté en ce jour de la fête de saint Eleuthère de Tournai, hiéromartyr de notre pays, évêque Orthodoxe s'il en est, voir la page consacré à son Credo 
Nous parlerons aujourd'hui, nos très chers Frères, de cette solennité de la bienheureuse Vierge Marie, qui rappelle à notre souvenir 3 sujets si intéressants : un Ange qui annonce, une Vierge qui conçoit, le Fils unique, qu'engendre un Père non engendré, qui se revêt d'une chair mortelle. Nous n'en dirons qu'un mot, quoique celui qui annonce soit digne de toutes sortes de louanges, que celle qui conçoit en l'entendant en soit plus digne encore, et que Celui surtout Qui est conçu les mérite infiniment.

Oui, ce jour, et nous devons le célébrer avec tout le respect qui lui est dû, ce jour est un jour de Salut qui unit la terre au Ciel; un jour où la divinité du Rédempteur descend parmi nous, afin que notre humanité puisse s'élever jusque dans le Ciel. C'est ce jour solennel, marqué d'abord par la présence de l'Ange; jour où il fut annoncé qu'un enfant sans tache naîtrait d'une Vierge; jour où la vertu du Très-Haut couvrit de Son ombre une Vierge; jour où un Dieu qu'on ne peut atteindre Se laissa toucher par des mortels, Lui la lumière éternelle qui éclaire tout homme venant en ce monde. C'est ce jour solennel qui nous détache de la terre, nous élève vers le Ciel, et, comme vous le montrera ce discours, nous place, par le plus insigne honneur, au-dessus de tous les cieux.

Le premier homme ayant été chassé du paradis terrestre, après avoir, contre la défense du Seigneur, goûté imprudemment du fruit de l'arbre de la science, le démon, par ses artifices, trompa les hommes en les engageant dans les sentiers riants du vice; trompés, il en fit ses esclaves et les plongea dans les ténèbres extérieures, dans ces ténèbres où notre Seigneur assure qu'il n'y a que pleurs et que grincements de dents. Car le désir de la gloire ayant excité l'ambition de cet esprit infernal, l'ambition provoqua sa jalousie, et il voyait avec douleur que l'homme dût habiter les Cieux. Tombé misérablement lui-même, l'abaissement du genre humain consolait son malheur.

Cependant le Père céleste, considérant la perte des hommes amenée par la malice du serpent, résolut, dans Sa bonté, de sauver le monde par l'Incarnation de Son Fils unique. L'instigation du démon avait chassé la femme du paradis; Il voulut que la salutation de l'Ange lui procurât la gloire de l'immortalité. L'instigation de l'ennemi séduisit Eve, la salutation de Gabriel remplit Marie de force. Un Ange annonce, afin que la malice du diable soit détruite; une Vierge, à la nouvelle qui lui en est portée par l'Ange, est couverte de la vertu du Très-Haut, afin que la femme soit réhabilitée. Un Dieu incorruptible Se revêt d'une chair corrompue dans le premier homme par l'insidieuse proposition de Satan, et descend sur la terre afin que par ce second homme qui est Jésus, le premier homme pût s'élever jusque dans les Cieux, plongé qu'il était dans un abîme de misère, et réduit par sa prévarication à habiter cette vallée de douleurs... Car nous lisons que, lorsque la femme eut séduit son époux, il lui fut dit par le Seigneur : Tu seras mère au prix de tes larmes, tu seras la compagne de l'homme, mais l'homme dominera sur toi. Toute femme qui n'imite pas la virginité de Marie est sous le poids de cette triple condamnation; c'est comme si le Seigneur disait : Quand tu t'uniras à l'homme, tu seras assujettie à sa domination; et tu ne seras mère que dans les angoisses de la douleur et de la tristesse. Mais ces 3 choses si fâcheuses ne troublent pas la félicité de Marie; et non seulement cette divine Vierge en est exempte, mais avec elle toutes celles qui ont voué leur virginité à Jésus-Christ. Venez donc, vierges Chrétiennes, vous dont la virginité est consacrée à la Vierge par excellence; vouez une pureté que rien n'altère à Celle qui offrit aux yeux du Seigneur une chasteté sans tache. Et quel fut donc la vertu de Marie? Ecoutez, non seulement elle mérita d'être honorée de la visite et du discours de l'Ange, mais il lui fut encore donné de porter en elle Celui que rien ne peut contenir.

Trois maux pèsent sur Eve, notre mère [mère dans la douleur, épouse obligée, soumise au mari; ndt]; Marie n'en est pas seulement exempte, mais elle jouit encore d'un triple bonheur : elle est fortifiée par la salutation de l'Ange; fortifiée, elle est bénie; comblée de grâce, il lui est annoncé qu'elle sera mère, car il est écrit: Un Ange a été envoyé à une vierge. Cette Vierge, nous confessons qu'elle est celle-là de laquelle Isaïe a dit : Il sortira de la racine de Jessé une tige, c'est-à-dire la Vierge Marie, et de cette tige s'élèvera une fleur, c'est-à-dire Jésus-Christ; car c'est ainsi qu'au Cantique des Cantiques Il s'appelle lui-même : Je suis, dit-il, la fleur des champs. Et l'Ange étant entré, dit à Marie : "Réjouis-toi, ô pleine de grâce, le Seigneur est avec toi, tu es bénie entre toutes les femmes." O voix pleine de suavité et de joie! Car en disant : "Réjouis-toi, Marie," l'Ange lui présenta la salutation céleste; en la nommant pleine de grâce, il révéla et la révocation de la sentence qui avait éloigné nos premiers parents de Dieu, et le recouvrement de la grâce et de la bénédiction des Cieux, de cette grâce qui, en les délivrant de la servitude (du démon), les introduisit dans le Paradis. Et lorsqu'il ajouta : "tu es bénie entre toutes les femmes," il exprima que non seulement le fruit de ses entrailles était béni, mais que celles-là encore avaient part à cette bénédiction, qui, marchant sur les traces de Marie, ont conservé le trésor de leur virginité. O Vierge bénie! O Vierge choisie entre toutes les femmes par le Créateur du monde! Tu concevras celui qui, avant tous les siècles et sans avoir eu de mère, a été engendré par le Père Eternel, tu deviendras mère tout en demeurant vierge..... Le Fils de Dieu descendra en toi, afin que Celui qui devait s'élever vers l'Orient avec la puissance de Sa grandeur et la gloire de Sa splendeur, tourne vers l'Occident la grâce et l'éclat de Sa majesté. Que les paroles qui frappent ton oreille n'alarment pas ta vertu; que cette conception ne te trouble pas : la moindre souillure est étrangère à ce qui est le fruit de la puissance ineffable de Dieu. Le Verbe divin Se revêtira de chair en venant habiter en toi, et le Fils de Dieu commencera d'être le fils de l'Homme, sans cesser jamais d'être Ce qu'Il était, car nous le croyons immuable, mais en devenant par un effet de Sa Miséricorde ce qu'Il n'était pas, afin qu'en toi puisse être contenu Celui que l'univers entier ne peut contenir. Loin de diminuer ta pureté virginale, cette conception ne fera qu'y ajouter un nouveau lustre. Tu es devenue la mère de ton Créateur en même temps qu'Il était auprès de son Père; et Il est resté auprès de son Père en même temps qu'Il naissait de toi, car Il est toujours avec Son Père, parce que n'ayant pas de principe, Il n'a pas non plus de commencement dans le temps, car Il est toujours avec Son Père qui demeure sans commencement et sans fin. Tu es devenue l'échelle du Ciel; vierge d'Aaron, tu as fleuri plus que toutes les autres, c'est-à-dire tu as, par la vertu de ta virginité, surpassé en splendeur toutes les filles d'Adam. Tu es devenue l'échelle par laquelle la gloire du Ciel est descendue sur la terre, afin de faire monter dans le Ciel la bassesse de la terre. O union nouvelle et inouïe! O mélange inestimable et non moins étonnant! Celui qui de rien avait créé toutes choses est créé; Celui qui ne pouvait être borné est contenu; Celui qui seul fait abonder de richesses tous ceux qui en jouissent est pauvre. Celui qui est parfait daigne S'anéantir. Car il est dit qu'Il Se dépouilla de la forme de la divinité dans le temps, afin que nous fussions enrichis de Sa divine perfection.

Ainsi donc, nos très chers frères, invoquons la Vierge afin qu'elle réconcilie les hommes avec Dieu, qu'elle rétablisse une heureuse harmonie entre le Ciel et la terre, qu'elle intercède en notre faveur pour le passé, et qu'elle prie son Fils de nous accorder des grâces de choix qui assurent notre persévérance dans l'avenir. O Vierge! donne-nous non seulement la nourriture corporelle, mais encore le pain des Anges, qui est descendu aujourd'hui en toi. Fais que nous craignions le Fils de Dieu, car la crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse; et en effet si quelqu'un craint le Seigneur, il gardera Ses Commandements. Notre "chair" alors sera lavée de ses souillures afin que nous puissions contempler les rayons de la divine Lumière, car notre coeur ne sera éclairé qu'après que notre chair aura été purifiée. Ecoute donc nos prières, prête une oreille propice à nos supplications, ô Vierge que nous louons à tant de titres, que nous vénérons avec bonheur, toi qui es restée Vierge en devenant notre mère. Prie le Seigneur qu'Il nous donne la constance, qu'Il nous accorde la patience, qu'Il affermisse la concorde parmi nous, qu'Il augmente en nous le support fraternel, afin que, lorsqu'arrivera l'heure fatale du chagrin et de la misère, de la calamité et de la tristesse, tu daigne nous présenter à ton Fils unique, lequel est un seul Dieu en qui nous confessons l'unité de substance et la Trinité de Personnes, qui étant avec toi, au-dessus de tout et dans nous tous, est trop peu recherché et trop peu connu; qui ne veut pas la mort du pécheur, mais qui veut qu'il se convertisse en abandonnant la voie de l'iniquité. Prie afin que nous devenions une lumière parfaite, afin que nous vous louions dans la gloire de ton Fils à qui appartient honneur et puissance, avec le Père et l'Esprit Saint, par tous les siècles des siècles. Amen.


In : Summa Statutorum Synodalium - aussi repris dans la Patrologie Latine de Migne

C'est hélas un texte remanié tardivement comme le montrent certaines tournures de phrases et idées inconnues de l'époque Indivise. Nous ne possédons donc plus l'original. Mais à défaut de grives..

Tropaire de saint Eleuthère de Tournai ton 4

Vénérable pontife Eleuthère,
Saint martyr et confesseur.
Toi qui combattis pour la pureté de la Foi
Et suscita la colère des hérétiques,
Avec nous supplie le Christ notre Dieu
De nous accorder Sa protection.

Eleutherius of Tournai B (RM)
Born in Tournai, France; died July 1, 532. Eleutherius, born of parents who had been converted to the Christian faith by Saint Platon, became bishop of Tournai in 486, ten years before the baptism of Clovis at Rheims. Many Frankish pagans and heretics were converted to the faith by his preaching. Once, a young girl fell in love with him. The bishop would have nothing to do with her. In response she fell ill, and then passed into a coma. Eleutherius told her father that he could restore her to health, but would do so only if the father promised to become a Christian. Once the girl was cured, her father reneged on his vow. At this Eleutherius is said to have brought a plague on the land--an action which soon forced the recalcitrant father to repent and believe. He died from wounds inflicted by the Arian heretics of the district. Most of the early evidence of Eleutherius, including his relics, perished in a great fire which consumed his church in 1092. Of the sermons ascribed to St. Eleutherius, in the Library of the Fathers, none seem sufficiently warranted genuine, except three on the Incarnation and Birth of Christ, and the Annunciation (Benedictines, Bentley, Encyclopedia, Husenbeth). Saint Eleutherius is portrayed in art as a bishop with a monstrance. Sometimes he is shown (1) being blessed by Christ as he carries the monstrance among poor and wounded soldiers; or (2) as an angel frees him from stripes (Roeder).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0220.shtml

St. Eleutherius

(French ELEUTHERE).
Bishop of Tournai at the beginning of the sixth century. Historically there is very little known about St. Eleutherius, but he was without doubt the first Bishop of Tournai. Theodore, whom some give as his immediate predecessor, was either a bishop of Tours, whose name was placed by mistake on the episcopal list of Tournai, or simply a missionary who ministered to the Christiansscattered throughout the small Frankish Kingdom of Tournai. Before he became bishop, Eleutherius lived at court with his friend Medardus, who predicted that he would attain the dignity of a count and also be elevated to the episcopate. After Clovis, King of the Franks, had been converted to Christianity, in 496, with more than 3000 of his subjects, bishops took part in the royal councils.St. Remigius, Bishop of Reims, organized the Catholic hierarchy in Northern Gaul, and it is more than likely that St. Eleutherius was named Bishop of Tournai at this time.
The saint's biography in its present form was really an invention of Henri of Tournai in the twelfth century. According to this, Eleutherius was born at Tournai towards the end of the reign of Childeric, the father of Clovis, of a Christian family descended fromIrenaeus, who had been baptized by St. Piatus. His father's name was Terenus, and his mother's Blanda. Persecution by the tribune of the Scheldt obliged the Christians to flee from Tournai and take refuge in the village of Blandinium. The conversion of Clovis, however, enabled the small community to reassemble and build at Blandinium a church, which was dedicated to St. Peter. Theodore was made bishop of Tournai, and Eleutherius succeeded him. Consulted by Pope Hormisdas as to the best means of eradicating the heresy which threatened nascent Christianity, Eleutherius convened a synod and publicly confounded the heretics. They vowed vengeance, and as he was on his way to the church, one day, they fell on him and, after beating him unmercifully, left him for dead. He recovered, however, but his days were numbered. On his death-bed (529) he confided his flock to his lifelong friend, St. Medardus.
The motive underlying this biography invented by Canon Henri (1141), was to prove the antiquity of the Church of Tournai, which from the end of the eleventh century had been trying to free itself from the jurisdiction of the bishops of Noyon. The sermons on the Trinity, Nativity, and the feast of the Annunciation (Bibliotheca Patrum, vol. XV), sometimes attributed to St. Eleutherius, are also of a more than doubtful authenticity. His cult, however, is well established; there is record of a recovery of his relics during the episcopate of Hedilo in 897 or 898, and a translation of them by Bishop Baudoin in 1064 or 1065, and another in 1247. Relics of this saint were also preserved in the monastery of St. Martin at Tournai, and in the cathedral at Bruges. His feast is given inmartyrologies on 20 or 21 July, but is usually celebrated on the former date. The translation of his relics is commemorated 25 August.
Van der Essen, Léon. "St. Eleutherius." The Catholic Encyclopedia. Vol. 5. New York: Robert Appleton Company,1909. 19 Feb. 2018 <http://www.newadvent.org/cathen/05379a.htm>.
Transcription. This article was transcribed for New Advent by Gerald M. Knight.
Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. May 1, 1909. Remy Lafort, Censor. Imprimatur. +John M. Farley, Archbishop of New York.


Sant' Eleuterio di Tournai Vescovo


456 - 531

La data di nascita di Eleuterio è presumibilmente il 456 e quella della morte il 531. È l'epoca in cui la Gallia, già meta di varie migrazioni barbariche, come quella dei Burgundi e dei Visigoti, divenne terra di conquista dei Franchi di re Clodoveo. Alla conversione di questi contribuirono la moglie cristiana, Clotilde, venerata come santa, il vescovo di Reims, san Remigio, e anche sant'Eleuterio, eletto vescovo di Tournai nel 484, quando Clodoveo aveva fatto di questa città la capitale del suo regno, prima di muovere alla conquista della regione parigina. Benchè non possediamo alcun testo storicamente sicuro sull'attività di questo santo vescovo e sulla sua opera missionaria, molti aneddoti sulla sua vita e sui suoi contatti col re pagano Clodoveo ci sono riferiti in una biografia attribuita a san Medardo. Al vescovo di Tournai toccò il compito di gettare il seme della parola di Dio in mezzo a un popolo idolatra, i Franchi, che nel 506 riceveranno in massa il battesimo sull'esempio del loro re, dopo la vittoria sugli Alemanni a Tolbiac.(Avvenire)
Emblema: Bastone pastorale
Martirologio Romano: A Tournai nel territorio dell’odierno Belgio, sant’Eleuterio, vescovo. 

Questo nome inconsueto ai nostri giorni fu assai comune nei primi secoli del cristianesimo appartenendo a ben quattordici santi, tra cui un papa che governò la Chiesa dal 175 al 189 e viene festeggiato il 26 maggio come martire, benché il suo martirio non sia comprovato da testimonianze storiche attendibili. Oggi il Martirologio Romano ricorda due vescovi con lo stesso nome: S. Eleuterio di Costantinopoli, che resse la Chiesa bizantina in un'epoca imprecisata (inizio del secondo secolo o addirittura fine del quinto secolo), e S. Eleuterio, vescovo di Tournai in Belgio, dov'è molto diffusa la sua devozione.

Questo santo, popolare nel nord d'Europa, visse in un periodo assai travagliato nella storia della nazione francese: la data di nascita è presumibilmente il 456 e quella della morte il 531. 

E’ l'epoca in cui la Gallia, già meta di varie migrazioni barbariche, come quella dei Burgundi e dei Visigoti - convertitisi malamente al cristianesimo, essendo passati dall'idolatria all'eresia ariana - divenne terra di conquista dei Franchi di re Clodoveo. Alla conversione di questi contribuirono la moglie cristiana, Clotilde, venerata come santa, il vescovo di Reims, S. Remigio, e anche S. Eleuterio, eletto vescovo di Tournai nel 484, quando Clodoveo aveva fatto di questa città la capitale del suo regno, prima di muovere alla conquista della regione parigina.

Benchè non possediamo alcun testo storicamente sicuro sull'attività di questo santo vescovo e sulla sua opera missionaria, molti aneddoti sulla sua vita e sui suoi contatti col re pagano Clodoveo ci sono riferiti in una biografia attribuita a S. Medardo, coetaneo e addirittura compagno di giochi, nella fanciullezza, di S. Eleuterio. Lo stesso Medardo gli predisse che un giorno sarebbe divenuto vescovo, ma quella profezia equivaleva a un augurio di vita difficile se non addirittura di martirio. I popoli barbari, che dalle regioni orientali si riversavano nelle verdi colline della Francia, non conoscevano altra autorità che quella del loro re. Al vescovo di Tournai toccò il compito di gettare il seme della parola di Dio in un rozzo popolo idolatra, i Franchi, che nel 506 riceveranno in massa il battesimo sull'esempio del loro re, dopo la vittoria sugli Alemanni a Tolbiac. Ma l'onore di questa abbondante messe toccherà a S. Remigio. Di S. Eleuterio umile e infaticabile operaio evangelico, che ebbe come campo di lavoro la nuova frontiera del cristianesimo, rappresentata dai popoli barbari, resta l'urna funeraria conservata nella cattedrale di Tournai, meta di continui pellegrinaggi.

Autore: 
Piero Bargellini