Richard de
Montbaston. Sainte Marine présentée au
monastère. Jacobus de Voragine, Legenda aurea (traduction de Jean de
Vignay). Cote : Français 241 , Fol. 139v.)
Sainte Marine de Bythinie
entrée
au monastère déguisée en garçon (✝ 750)
C'est une belle
histoire que celle de Marine de Bythinie, surnommée la Déguisée, qu'on nomme
aussi saint Marin. Son père l'aimait, mais il aimait plus encore Dieu. Il se
fit religieux. Bientôt, il souffrit de l'absence de sa fille qui n'avait alors
que dix-sept ans. Il obtint du Père Abbé de faire venir son "garçon"
au monastère. Il alla chercher sa fille, lui coupa les cheveux, l'habilla en
garçon et l'appela Marin. Les années passèrent et le père mourut.
"Marin" fut, un jour, accusé d'avoir séduit la fille d'un hôtelier
voisin qui attendait un enfant, né en réalité d'une nuit avec un soldat.
"Marin" recueillit l'enfant mais dut vivre hors du monastère. Cinq
ans plus tard, "il" fut réintégré, à la demande des frères touchés de
compassion devant la patience de "frère Marin" exposé au mépris des
passants et devant son esprit de prière et de pénitence. Le Père abbé lui
imposa de balayer seul le monastère et de les servir. "Marin" accepta
cette austérité et s'en acquitta avec courage. C'était au-dessus de ses forces
et "il" succomba après quelques jours de maladie. C'est au moment de
l'ensevelissement qu'on découvrit la sainteté de la "sœur" qui avait
vécu ainsi comme frère dans le monastère. Une belle histoire qui se transmit
quand ses reliques furent transportées de Constantinople à Venise puis de
Venise à Paris, où on éleva une église en son honneur.
Marine née en Bithynie au VIIIe siècle. Son père, veuf, entra au monastère, fit l'admiration de ses frères par sa sainte vie et introduisit sa fille, déguisée en garçon, sous le nom de Marin.
Ce fut un moine parfait, quand une calomnie l'accusa d'avoir séduit une jeune fille. Elle ne voulut pas se justifier en dévoilant son sexe, subit avec patience une dure pénitence. La vérité ne fut connue qu'à la toilette mortuaire en 750. La coupable fut guérie par un miracle de "Marin" après sa mort.
Les reliques furent transférées de Constantinople à Venise le 17 juillet. Une paroisse de Paris l'eut jadis comme patronne.
SAINTE MARINE, VIERGE OU PLUTÔT SAINTE MARIE, VIERGE *
Marie était
fille unique. Son père, étant entré dans un monastère, changea sa fille
d'habits afin qu'elle passât pour un homme et qu'on ne s'aperçût pas qu'elle
fût une femme, ensuite il pria l’abbé et les frères de vouloir bien recevoir
son fils unique. On se rendit à ses prières. Il fut reçu moine et appelé par
tous frère Marin. Elle pratiqua la vie religieuse avec beaucoup de piété, et
son obéissance était fort grande. Comme son père se sentait près de mourir, il
appela sa fille (elle avait vingt-sept ans), et après l’avoir affermie dans sa
résolution, il lui défendit de révéler jamais son sexe à personne. Marin allait
donc souvent avec le chariot et les boeufs pour amener du bois au monastère. Il
avait coutume de loger chez un homme dont la fille était enceinte du fait d'un
soldat. Aux interrogations qu'on lui adressa, celle-ci répondit que c'était le
moine Marin qui lui avait fait violence. Marin, interrogé comment il avait
commis un si grand crime, avoua qu'il était coupable et demanda grâce. On le chassa
aussitôt du monastère, où il resta trois ans à la porte en se sustentant d'une
bouchée de pain. Peu de temps après, l’enfant sevré fut amené à l’abbé. On le
donna à élever à Marin, et il resta deux ans avec lui dans le même lieu. Marin
acceptait ces épreuves avec la plus grande patience et en toutes choses il
rendait grâces à. Dieu. Enfin les frères, pleins de compassion pour son
humilité et sa patience, le reçoivent dans le monastère, et le chargent des
fonctions les plus viles mais il s'acquittait de tout avec joie, et chaque
chose était faite par lui avec patience et dévouement. Enfin après avoir passé
sa vie dans les bonnes oeuvres, il trépassa dans le Seigneur. Comme on lavait
son corps et qu'on se disposait à l’ensevelir dans un endroit peu honorable, on
remarqua que c'était réellement une femme. Tous furent stupéfaits et effrayés,
et on avoua avoir manqué étrangement à l’égard de la servante de Dieu. Tout le
monde accourt à un spectacle si extraordinaire, et on demande pardon de
l’ignorance et du péché qu'on a commis. Son corps fut donc déposé dans l’église
avec honneur. Quant à celle qui avait déshonoré la servante de Dieu, elle est
saisie par le démon : alors elle confesse son crime et elle est délivrée au
tombeau de la vierge. On vient de toutes parts à cette tombe et il s'y opère un
grand nombre de miracles. Elle mourut le 14 des calendes de juillet (18 juin).
* L'édition princeps met, et avec raison,
sainte Marie, parce que c'était le nom qu'elle portait avant d'entrer dans le
monastère où son père la fit recevoir sous le nom de Marin. Cf. Vies
des pères du désert, traduites par Arnaud d'Andilly.
La Légende dorée de
Jacques de Voragine nouvellement traduite en français avec introduction, notices,
notes et recherches sur les sources par l'abbé J.-B. M. Roze, chanoine
honoraire de la Cathédrale d'Amiens, Édouard Rouveyre, éditeur, 76, rue de Seine, 76, Paris mdcccci
Marina V (RM)
(also known as Pelagia)
Date unknown. Marina is said to be the daughter of Eugenius, a Bithynian who
became a monk. She was brought into the monastery as a boy by her father so
that he could keep her with him. She dressed as a boy and lived the life of a
monk until her father died when she was 17. Marina was accused of impregnating
the daughter of the local innkeeper but concealed her identity and was
dismissed from the monastery.
She became a beggar
at the gates of the monastery and still maintained her silence about her sex
when the innkeeper's daughter made her take custody of the child. Marina was
readmitted to the monastery with her 'son' five years later. She was assigned
the lowliest tasks and made to perform the most severe penances.
Her sex was finally
revealed at her death, when of course all concerned in the affair were filled
with remorse. The whole story is typical of the pious fictions telling of women
saints masquerading as men (Attwater, Benedictines, Delaney).
In art, Saint
Marina is generally pictured with a child in a cradle by her as she kneels in
prayer. Sometimes she may be shown (1) in a monk's habit carrying the child,
(2) nursing the child in a hermitage, (3) drawing a woodcart to the monastery,
or (4) kneeling by an open tomb with a dove descending (Roeder). Click here to
view a 8th/9th-century icon from Cyprus. Venerated in Galicia (Roeder).
Santa Marina - Marino Monaca
La vita
di s. Marina (quella del 18 giugno) ha alcune caratteristiche non riscontrabili
con altri santi. Per prima cosa la narrazione e la ricerca si confonde in
alcuni tratti con ben tre omonime: s. Marina d’Antiochia martire (20 luglio),
s. Marina di Orense (18 luglio) e la beata Marina di Spoleto che si festeggia
lo stesso giorno 18 giugno.
Per secondo aspetto, lo studio di s. Marina ha appassionato in ogni tempo gli
agiografi, cosicché si è creata una massa di documenti – recensioni di ben
dieci lingue orientali ed occidentali, convergenti e divergenti nel racconto e
nella ricerca storica che fra l’altro ne asserisce l’esistenza.I vari Stati in
cui si diffuse il culto presero a localizzare la vita della santa nel proprio
territorio per cui abbiamo che la sua origine è stata in Egitto, Tracia,
Bitinia, Sicilia e Libano. Sembra che il Libano sia la versione più
accreditata, e che sia avvenuta nel corso del V secolo.
Per quanto riguarda il racconto della vita, esso ha delle attinenze con alcune
sante che si sono trovate più o meno, nella stessa situazione, Apollinaria,
Atanasia, Anastasia, Eufrosina, Eugenia, Teodora.
Si potrebbe quasi ricavare un film o un’opera teatrale dalla storia di s.
Marina: Amava a tal punto il padre che quando questi rimasto vedovo, volle
ritirarsi in convento, pur di non lasciarlo, si vestì da uomo e cambiò il nome
in Marino, giustificò i suoi tratti femminili, facendosi passare per un eunuco.
Dopo la morte del padre lei continuò nella finzione e condusse vita monastica
regolare. Un giorno accompagnò un gruppo di monaci in un luogo lontano e quindi
dovettero trascorrere la notte in una locanda, ma il caso volle che la figlia
del locandiere si lasciasse sedurre da un soldato, proprio quella notte e
accortasi d’essere rimasta incinta incolpasse proprio lui Marino (Marina) del
fatto. Il locandiere protestò presso l’egumeno del convento: Marina non cercò
di discolparsi, fu cacciata dal monastero e dopo la nascita, le fu affidato il
bambino che riuscì ad allevare con mezzi di fortuna. Rimase comunque sempre nei
dintorni del convento piangendo e pentendosi di una colpa non sua.
L’egumeno colpito da tanto pentimento dopo tre anni l’ammise di nuovo
nel convento, dove ella fu, come per il passato, esempio di osservanza
monastica.
Poco tempo dopo Marina – Marino morì e al momento di vestirlo con i panni
funebri, i monaci stupefatti si accorsero del suo reale sesso e compresero così
di quale diffamazione fosse stata vittima e come lei l’avesse accettata con la
più grande rassegnazione.
Le varie
chiese orientali la commemorano in vari e diversi giorni dei loro calendari; il
Martirologio Romano la pone al 18 giugno ed è in questa data che a Parigi da
secoli si venera s. Marina - Marino.
L’origine del nome viene dal latino Marinus “uomo del mare” ma è anche vero che
l’origine può essere Marius (Mario). Molto diffuso in Italia e Francia, un
diminutivo di Marina molto usato è Marinella.
Autore: Antonio
Borrelli