Francinaina Cirer y Carbonell
1781-1855
Francinaina naquit à Sencelles, un petit village de l’île de Majorque,
le 1er juin 1781 et, selon la coutume de cette époque, fut baptisée
le jour-même. Ses parents étaient d’humbles et honnêtes paysans qui
s’appelaient Juan Cirer et Juana Carbonell.
Dès la tendre enfance, elle voulut donner son cœur à Jésus et commença
une vie toute dévouée à la connaissance et la pratique des enseignements du
Maître.
Petite, elle aidait ses parents dans les travaux des champs et sa mère
avait l’habitude de lui donner pour son goûter un morceau de pain avec du
fromage ou de la sobrasada, ce jambon pimenté typique de Majorque. Mais
si elle rencontrait d’autres petits bergers qui n’avaient pas de nourriture
suffisante ou pas assez substantielle, elle partageait avec eux son goûter.
Sa mère aimait l’habiller correctement, sans excès, avec le costume de
paysanne des Baléares que la famille pouvait s’offrir ; mais Francinaina
préférait porter des habits plus modestes. On raconte qu’elle sortait de chez
elle habillée selon les goûts de sa mère, mais qu’arrivée chez une amie, elle
se mettait un habit noir et allait à l’église pour prier. En sortant, elle se
rhabillait pour être comme elle était partie de chez sa mère. Mais voilà qu’un
jour, sa mère demanda à une amie si elle trouvait joli l’habit de Francinaina,
et l’amie de dire qu’elle l’avait vue à l’église, habillée humblement en noir,
comme toujours. La petite fille était découverte, elle fut grondée et supporta
les reproches patiemment.
A huit ans, elle eut une vision. Elle se trouvait dans la maison d’une
certaine Madame de Son Mansena, avec un enfant dans les bras, tout en regardant
distraitement deux hommes en train de travailler. Brusquement, elle s’évanouit.
Les deux ouvriers la relevèrent avec le petit enfant et la maîtresse de maison
l’installa sur un lit. Revenue à elle, elle dit à la dame qu’elle avait vu
l’enfer. La terreur de cette vision lui resta gravée dans l’esprit et l’aida
toute sa vie à éviter d’offenser le Seigneur, ainsi qu’à chercher à convertir
toutes les personnes qui n’étaient pas sur le droit chemin.
A l’église, devant le chœur, c’est là qu’elle était heureuse. Au point
que, lors de sa première communion, elle eut comme l’impression que Jésus était
descendu du ciel pour rester avec elle. Chaque fois qu’elle communiait, elle
restait devant le chœur à prier avec tant de ferveur, que les gens qui la
voyaient restaient en admiration.
Quand les travaux des champs obligeaient la famille à se transporter
dans une petite maison de campagne qu’ils avaient (L’Erissal), Francinaina
s’arrangeait pour demander à sa mère la permission de parcourir les trois
kilomètres à pied, de façon à entendre la messe et à recevoir la Communion, en
partant très tôt le matin.
Dès l’enfance, elle se sentit appelée à la vie religieuse. Malgré sa
bonne volonté, d’innombrables difficultés de tous ordres l’en empêchèrent.
Après la mort de sa mère, de ses frères et, plus tard, de son père, elle
resta toute seule et commença à mener la vie qu’elle avait toujours désirée, en
se consacrant totalement à procurer le bien spirituel et, si possible aussi,
matériel à toutes les personnes, sans distinction de rang social ou d’âge, au
point que, dans les dernières années de sa vie, elle put fonder dans sa propre
maison, le couvent des Sœurs de la Charité, véritable refuge de tous les
nécessiteux de Sencelles, avec le concours d’une amie, sœur Magdalena Cirer
Bennassar.
Sa charité désintéressée et ses autres qualités l’ennoblissaient et son
action s’étendait chaque jour davantage vers les villages voisins.
Dans sa maison devenue couvent, elle instruisait et donnait une
éducation chrétienne aux enfants et aux jeunes ; les pauvres et les infirmes,
elle les réconfortait et, si possible, elle les soignait ; quant aux
nécessiteux de toutes les classes sociales, elle les exhortait à faire le bien,
avec toutes sortes de conseils judicieux et à propos.
La paix imperturbable de son esprit bien trempé transparaissait à
l’extérieur de sa personne. Elle était sévère avec elle-même, dormait peu et
s’imposait de grandes pénitences qui lui causèrent quelques problèmes de santé.
Elle faisait tout cela pour obtenir du Seigneur son aide dans la conversion de
certaines personnes qui se comportaient mal. En retour, elle était
condescendante et joviale avec tout le monde. Franche et douce, elle était
bonne avec tous ceux qu’elle rencontrait. Elle était la maîtresse, la
conseillère, la maman de tous. Elle ne savait ni lire ni écrire, mais elle
savait inculquer à qui l’écoutait, les valeurs fondamentales pour bien vivre.
Les jeunes, garçons et filles, étaient l’objet de son apostolat
efficace. Elle savait comment se gagner leur cœur ; elle les entretenait avec
des jeux innocents, dans sa petite maison de campagne ou ailleurs ; elle leur
donnait des conseils salutaires. Par son exemple, et en leur donnant de bonnes
leçons au bon moment, elle leur enseignait les pratiques religieuses les plus
essentielles, comme le chapelet, le chemin de croix… etc. Tous appréciaient,
selon leurs propres témoignages. Avec son comportement particulier, doux et
toujours paisible, elle attirait et captivait les personnes de tous âges.
Ces passe-temps joyeux servaient à leur éviter les situations
dangereuses. On lui demandait parfois pourquoi elle s’entourait de préférence
de cette jeunesse toujours joyeuse : c’est que, disait-elle, je suis sûre
qu’ils ne commettent pas de péché pendant tout le temps qu’ils sont avec moi.
Son cœur allait aussi pour les gens malades. A ceux gravement atteints,
elle apportait les secours spirituels nécessaires. Tout le village à l’unisson,
sans distinction de classes sociales, la respectait, la vénérait et recourait à
elle, avec entière confiance. Elle avait pour chacun un mot de réconfort qui,
souvent, tenait lieu de remède efficace.
C’est ce qui arriva à une petite fille dont la maman était malade et
n’avait personne à qui demander d’aller chercher à la pharmacie du village de
Binisalem ce que le médecin lui avait ordonné. Sœur Francinaina resta auprès de
la maman et dit à la petite fille d’aller au village voisin. Comme il pleuvait
beaucoup, elle lui laissa son chapeau en guise de parapluie. Malgré la distance
et la pluie ininterrompue, la petite fille revint sans même mouiller un fil de
ses habits.
Un autre jour, elle reçut la visite d’une femme inconnue qui lui montra
une petite fille de quelques jours, née aveugle. Elle se mit à prier et la
petite fille recouvra la vue à l’instant même.
Le bruit de ses miracles se répandait de tous côtés et l’on venait la
trouver de villages éloignés, pour admirer ses vertus, pour demander conseil,
pour se recommander à ses prières, pour recouvrer la santé.
Du lointain village de Artà, on lui amena une petite fille qui
s’appelait Margarita Femenias Tous : elle avait le cou complètement tordu,
et les médecins ne trouvaient pas quel remède y apporter, mais les prières de
Sœur Francinaina la guérirent instantanément.
Le Seigneur lui donnait des connaissances surnaturelles, qui lui
permettaient de consoler les affligés. C’est ce qui arriva à des parents de
Llucmajor, qui avaient perdu plusieurs petits enfants et dont l’unique qui
restait n’était pas en bonne santé : elle leur prédit qu’il ne mourrait pas,
mais qu’il deviendrait prêtre ; c’est l’abbé Guillermo Puigserver.
Elle faisait aussi échouer des actes prémédités, comme par exemple quand
elle se présenta de nuit à une certaine maison, dont le propriétaire était en
train d’ouvrir la porte pour aller voler quelque part. Le pauvre type tout
surpris s’entendit reprocher par elle sa mauvaise intention et même se vit
remettre une aumône pour lui éviter, dit-elle, d’avoir à aller voler.
Obéissant à la voix de Jésus qui l’appela par trois fois pendant qu’elle
dormait, elle se mit en chemin très tôt le matin sur la route de Sencelles à
Inca et, exactement à l’endroit que lui indiqua la voix, elle surprit un père
et son fils qui étaient en train de se quereller. Elle leur reprocha ce qu’ils
étaient en train de faire et eux, entièrement repentis, la réaccompagnèrent au
couvent et, une fois arrivés là, s’embrassèrent et jamais plus ne se
querellèrent.
Les innombrables œuvres de charité étaient récompensées par d’innombrables
faveurs célestes, par lesquelles le Seigneur la comblait de douceurs, avec des
apparitions de la Sainte Vierge et des Anges.
Un jour elle et sa compagne Magdalena étaient en train de blanchir à la
chaux un mur de la maison, et, selon l’habitude dans ces villages, elles
avaient laissé ouverte la porte sur la rue. Voilà qu’entre un beau petit
garçon, qui s’amusait à écrire des signes sur le mur blanc avec un crayon qu’il
avait dans sa main. Elles le mirent dehors par deux fois. Là-dessus, arrive le
curé du village qui leur demande ce qui se passait, car apparemment ces pauvres
femmes étaient en train de parler avec quelqu’un, et elles d’accuser ce gamin
qui leur salissait le mur blanc, mais le prêtre n’avait vu sortir aucun enfant.
Tout ce qu’il put faire, fut de déchiffrer ce qu’elles appelaient des
gribouillages sur le mur. C’étaient bel et bien des lettres, qu’elles ne
savaient pas lire et qu’elles croyaient être des taches. En fait il était écrit
: Cette maison sera une maison de refuge. Déjà à ce moment-là cette
maison était un véritable “refuge” pour les nécessiteux, mais elle devait
l’être aussi dans le futur.
Le Seigneur lui avait déjà révélé qu’elle serait religieuse dans sa
propre maison. C’est là que naquit la maison des Sœurs de la Charité, une
communauté religieuse fondée par Sœur Francinaina, modèle pour toutes les
communautés qui continueraient l’œuvre dans le futur, selon l’exemple de la
Mère Fondatrice qui rendait service à tous et en tout, sans distinction.
Mais la maison de la famille Cirer ne réunissait pas toutes les
conditions pour abriter une Congrégation. C’est qu’elle ne devait pas se
limiter à l’assistance domestique des malades, mais se donner aussi à
l’enseignement, et pour ce faire on avait besoin d’espace pour une école. Sœur Francinaina
n’avait pas d’argent (on disait qu’elle avait seulement une once d’or, soit
quatre-vingt pesetas de cette époque) pour affronter ce grand projet. Mais la
voilà qui donna quand même des ordres pour la rénovation et l’extension des
bâtiments, comptant sur le Seigneur pour les achever. Elle avait confiance que
Jésus l’aiderait, comme d’ailleurs en d’autres circonstances il s’était passé
des choses vraiment inexplicables. C’est ainsi que des fleurs s’ouvrirent sur
des bois secs qu’elle tenait en mains.
Ainsi donc, voilà que les propriétaires d’une des maisons les plus
riches du village, la Casa Rayó, voyant qu’elle se lançait dans des œuvres
qu’elle ne pouvait achever, lui dirent, par manière de conseil : Tu ne vois
pas que tu ne pourras pas achever les travaux de la maison ? Sur quel argent
comptes-tu pour terminer tout ce que tu as ordonné ? Et elle, avec son
sourire habituel et son indéfectible espérance : Oh, tout l’or de la maison
Rayó ne peut pas faire ce que je peux faire, moi, avec le Seigneur. Et elle
réussit à porter à leur terme ces travaux sans jamais rien devoir à personne.
Mais durant les travaux, ce fut une suite de miracles. L’eau de la
citerne suffisait à peine pour commencer le travail, mais jamais on ne manqua
d’eau. Quand le soleil se couchait et que les ouvriers quittaient le chantier,
bien souvent il ne restait rien pour continuer le travail le lendemain, mais
quand ils arrivaient le matin, il y avait des quantités de matériaux pour
reprendre le chantier. Le plâtre se multipliait dans les mains des ouvriers au
moment où il allait manquer. Et c’est Jésus lui-même qui apparaissait à Sœur
Francinaina en train de collaborer au chantier de cette sainte maison.
Une fois terminés les travaux indispensables, arriva le jour tant
attendu. Avec l’autorisation du vicaire général, le 7 décembre 1851, Sœur
Francinaina à soixante-dix ans, recevait pieusement le saint habit religieux,
en même temps que d’autres compagnes. C’est avec le nom de Sœur Francinaina
des Douleurs de Marie qu’elle voulut commencer son chemin de religieuse,
mettant le nouveau couvent sous la protection des Douleurs de Marie. Ses deux
autres compagnes furent : sœur Magdalena de Saint-Vincent de Paul, et Sœur
Conception du Cœur de Jésus.
Par leurs vœux religieux, les Sœurs s’engageaient à servir les malades à
domicile, où qu’elles fussent appelées, à enseigner la doctrine chrétienne aux
petite filles, aussi bien dans leur couvent que dans les autres fermes de la
paroisse.
Sœur Francinaina fut nommée supérieure de la congrégation naissance, et
exerça cette charge jusqu’à la mort. Depuis lors à Sencelles, on a
coutume de l’appeler la Mère Supérieure.
Ses extases, ignorées de beaucoup jusqu’alors, se firent alors plus
fréquentes et eurent beaucoup de témoins, en particulier quand elle faisait le
Chemin de Croix dont les images ornaient le cloître, ou quand elle priait dans
l’église du village.
Après avoir clairement fait comprendre qu’elle connaissait le jour et
les circonstances de sa mort, elle s’envola pour le Ciel, vers ses bien-aimés
Jésus et Marie, le 27 février 1855.
Le 1er octobre
1989, le pape Jean-Paul II la béatifiait.
Bienheureuse Françoise Anne des Douleurs de Marie CIRER
CARBONELL
Nom: CIRER CARBONELL
Prénom: Françoise Anne (Francisca-Ana)
Nom de religion: Françoise Anne des Douleurs de
Marie (Francisca Ana de los Dolores de Maria
Pays: Espagne
Naissance: 1781
Mort:
27.02.1855 à Sencelles (île de Majorque)
Etat: Religieuse -
Fondatrice
Note: Fondatrice
des Sœurs de la Charité.
Béatification: 01.10.1989 à Rome
par Jean Paul II
Canonisation:
Fête: 27 février
Réf. dans l’Osservatore Romano: 1989 n.42
Réf. dans la
Documentation Catholique: 1989 p.1030
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/hagiographie/fiches/f0159.htm
Bienheureuse Françoise-Anne de la Vierge des
Douleurs
Fondatrice de l'institut des Sœurs de la Charité (✝ 1855)
Née en 1781,
Francesca Anna Cirer Carbonell, en religion Francesca Anna de los Dolores de
Maria, en Espagne.
À Sencelles dans l’île Majorque, en 1855, la bienheureuse
Françoise-Anne de la Vierge des Douleurs (Françoise-Anne Cirer Carbonell),
vierge, qui, ne sachant ni lire ni écrire mais portée par un grand zèle, se
dévoua aux œuvres d’apostolat et de charité et fonda l’Institut des Sœurs de la
Charité.
Martyrologe
romain
SOURCE :
http://www.samuelephrem.eu/article-francinaina-103604246.html
Beata Francesca Anna della Vergine
Addolorata (Francisca Maria Cirer y Carbonell)
A 7 anni, il 9 maggio 1788, ricevé la Cresima e secondo l’uso del tempo, a 10
anni nel 1791, si accostò alla Prima Comunione.
La preghiera, le opere di carità, specialmente la cura degli infermi, furono le
occupazioni preferite della sua giovinezza; a 17 anni, nel 1798 si fece
Terziaria francescana e nel 1813 si iscrisse alla Confraternita del SS.
Sacramento della sua parrocchia.
In gioventù si dedicava ai lavori domestici e dei campi, coltivando nel
contempo una profonda devozione alla SS. Trinità, alla Passione del Signore,
all’Addolorata e alle anime del Purgatorio; recitava il rosario con gioia e
digiunava durante il sabato.
Maturò ben presto in lei la vocazione allo stato religioso, quindi espresse il
desiderio di farsi suora in un convento di Palma, il capoluogo dell’isola di
Maiorca, ma il padre si oppose decisamente, allora Francesca Maria, ligia
all’obbedienza, vide in ciò la volontà di Dio e decise di essere monaca nella
propria casa; era una scelta non rara in quei tempi, che interessò molte
ragazze e donne in Spagna, Francia e Italia, istituendo un nuovo filone della
religiosità consacrata femminile, il cui maggiore esempio fu santa Maria
Francesca delle Cinque Piaghe (Anna Maria Gallo, Napoli, 25-3-1715 –
6-10-1791), la “Santa dei Quartieri Spagnoli di Napoli”.
La vita in famiglia non fu serena, con contrarietà, solitudine, dolore; a
partire dalla perdita dei suoi familiari in pochi anni, con i cinque fratelli
morti dal 1788 al 1804, poi la madre deceduta nel 1807 e infine il padre nel
1821; Francesca a 40 anni si ritrovò completamente sola, confidando
essenzialmente nella Vergine Addolorata alla quale era particolarmente devota.
Continuò, più libera da obblighi familiari, a condurre vita monastica in casa,
insieme ad una compagna Magdalena Cirer Bennassar († 1870) e a lavorare nei
campi, il cui ricavato tolto il necessario per sostenere lei e la compagna,
veniva offerto ai poveri, che insieme agli ammalati, costituivano il campo
privilegiato del suo apostolato.
Obbediente ai consigli e alle disposizioni dei parroci, che nel tempo si
succedettero anche come suoi direttori spirituali, Francesca Maria Cirer
Carbonell, era al centro dell’attenzione ed ammirazione dei suoi compaesani di
Sencelles, ai cui occhi ella appariva come una persona desiderosa di nascondersi
e condurre una vita ritirata, povera e laboriosa, fatta di preghiera e dedita
alle opere di misericordia spirituali e corporali.
Sempre disponibile a consigliare ed ascoltare tutti, prediligeva interessarsi
dei ragazzi insegnando loro il catechismo, ma particolarmente delle ragazze,
che conosceva tutte e delle quali si sentiva responsabile del loro
comportamento, diveniva loro confidente e guida.
Per i giovani organizzava nella sua piccola casa di campagna, allegre riunioni
e feste da ballo, durante le quali i giovani si frequentavano in maniera
lecita, sotto la sua discreta sorveglianza, comunque accettata da tutti.
Nel suo intimo, rimase in contatto con il Signore, in modo tanto profondo che
specie durante i suoi ultimi anni, il suo spirito rimaneva estasiato in
preghiera e spesso perdeva l’uso dei sensi, entrando in uno stato di autentica
estasi.
Ben presto, prima a Sencelles poi in tutta l’isola di Maiorca, dalla quale non
si era mai allontanata, si cominciò ad attribuirle visioni, profezie e soprattutto
guarigioni miracolose.
Aveva ormai 72 anni, quando con il consiglio del parroco di Sencelles suo
direttore spirituale, si convinse che il Signore le manifestava il suo volere,
chiedendole di fondare nel suo amato paese un convento di Suore della Carità;
in pratica un ramo della Congregazione fondata da S. Vincenzo de’ Paoli
(1581-1660); per tale scopo impegnò i suoi beni e trasformò la sua casa,
denominandola “Casa de las Hermanas de la Caridad”.
Affidò la fondazione alla protezione della Vergine Addolorata; lei stessa prese
il nome di Francesca Anna della Vergine Addolorata; e il 7 dicembre del 1851,
insieme a due compagne, prese l’abito religioso e pronunziò i voti, nello
stesso, giorno giunse anche l’approvazione della fondazione da parte del vescovo
locale; gli scopi fondamentali della nuova Famiglia religiosa erano tre:
servire i malati nelle loro case, istruire la gioventù femminile, insegnare il
catechismo sia alla gioventù sia agli adulti; nel convento e nei diversi
borghi.
Fu superiora della piccola comunità, prudente e amorosa verso le sue suore,
dando loro l’esempio di una intensa preghiera, di una pratica fedele dei voti
religiosi, di uno zelo esemplare nell’espletare i compiti caritativi
dell’Istituzione.
Il 27 febbraio 1855, mentre assisteva alla celebrazione della S. Messa nella
chiesa parrocchiale di Sencelles, fu colpita da apoplessia, decedendo qualche
ora dopo.
Fu un giorno di “costernazione e pianto” per tutta l’isola di Maiorca; la sua
salma fu esposta all’omaggio di amici e compaesani per tre giorni e il suo
funerale si trasformò in una manifestazione commossa e trionfale, per la
partecipazione di una moltitudine di persone di ogni condizione sociale.
La sua tomba si trova nel suo convento “Hermanas de la Caridad” a Sencelles, divenuta
da subito meta di affettuosa devozione.
Il 4 dicembre 1940 fu introdotta la Causa per la sua beatificazione e il 28
novembre 1988, fu approvato un miracolo attribuito alla sua intercessione;
madre Francesca Anna della Vergine Addolorata è stata proclamata Beata in Roma,
il 1° ottobre 1989, da papa Giovanni Paolo II; la ricorrenza liturgica è il 27
febbraio.