Statue de sainte Julian de Norwich, Norwich Cathedral, par David Holgate FSDC
Recluse (+ v. 1416)
La Communion anglicane célèbre cette mystique
bénédictine dont le livre "Les Révélations de la vie divine" est
encore l'un des livres mystiques anglais lu et relu de nos jours.
"Dieu est notre Mère", texte des
"Révélations de l’amour divin" de sainte Julienne de Norwich
(1342-1416), (LIX, LXXXVI). 7 août 2001: Ste Julienne de Norwich, Chemins de
l'Esprit (site
du Vatican).
Le 1er décembre 2010, Benoît XVI a tracé le portrait
de Julienne de Norwich, une mystique anglaise qui vécut entre 1342 et 1430
environ, "une période difficile pour l'Église, déchirée par le schisme
ayant suivi le retour du Pape à Rome et par la guerre de Cent Ans entre la
France et l'Angleterre". Puis il a expliqué que, en 1373, soudainement
frappée par une grave maladie elle eut seize révélations ayant pour thème
l'amour de Dieu. "Inspirée par cet amour, elle décida de changer
radicalement de vie en devenant recluse près de l'église St.Julien de
Norwich... Ces reclus se consacraient à la prière, à la méditation et à
l'étude, développant ainsi une sensibilité religieuse qui attirait les gens.
Des personnes de tout âge et condition venaient leur demander conseil et
soutien... Les hommes et les femmes qui se retirent du monde pour vivre avec
Dieu...acquièrent un fort sens de compassion pour les peines et les faiblesses
d'autrui. Amis de Dieu, il ont une sagesse que le monde dont ils se sont
éloignés ne possède pas. Ils la partagent avec qui vient les solliciter. C'est
donc avec admiration et reconnaissance que je pense aux monastères qui, plus
que jamais, sont des oasis de paix et d'espérance, et constituent un trésor pour
l'Église dans le rappel notamment du primat de Dieu et de l'importance de la
prière".
Puis le Saint-Père a rappelé que les Révélations de
l'Amour divin de Julienne de Norwich "sont un message d'optimisme fondé
sur la certitude d'être aimés de Dieu et protégés par sa providence". Elle
y compare l'amour divin à l'amour maternel, ce qui est le point central de sa
théologie mystique. "La tendresse, la sollicitude et la bonté de Dieu
envers l'homme sont tels qu'ils nous rappellent l'amour d'une mère envers ses
enfants... Julienne de Norwich a compris que le cœur du message et de la vie
spirituelle est l'amour de Dieu, qui s'ouvre à qui accepte qu'il devienne le
guide unique de l'existence. Tout en étant ainsi transfiguré, il est possible
de diffuser autour de soi la paix et la joie véritables". Le Catéchisme de
l'Église cite des paroles de Julienne de Norwich lorsqu'il traite de
l'existence du mal et des souffrances des innocents: Dans les desseins
mystérieux de la Providence, Dieu sait tirer du mal un bien plus grand. J'ai
appris de la Grâce qu'il faut demeurer forts dans la foi et croire fermement
que tout finira pour le mieux. Les promesses de Dieu dépassent nos attentes. Si
nous confions à l'amour de Dieu nos désirs les plus purs nous ne serons jamais
déçus. Tout ira bien, tout tend au bien. Tel est le message résumé de Julienne
de Norwich, que je vous propose aujourd'hui", a conclu Benoît XVI.
(source: VIS 20101201 (470)
A lire: Le Livre des révélations par Julienne de
Norwich (Ed.
du Cerf) "Mal connue, Julienne de Norwich (1342-1416), recluse,
mystique et visionnaire, est aujourd’hui tenue pour l’une des très hautes
figures de l’histoire mystique universelle. Grâce à seize visions liées à la
Passion, Julienne reçoit un enseignement sur les multiples présences invisibles
de Dieu."
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/6862/Sainte-Julienne-de-Norwich.html
« Révélations de l'amour divin »
(1342-1430)
Julienne naît en 1342 à Norwich, où elle passe
sa vie comme recluse. Les informations dont nous disposons sur sa vie - en
petit nombre - sont tirées principalement du livre dans lequel cette femme
noble et pieuse a recueilli le contenu de ses visions, intitulé « Révélations
de l'amour divin ».
On sait qu'elle a vécu entre 1342 et 1430.
Julienne a une série de visions au cours d'une maladie grave (1373) et rédige deux récits qui traitent des mystères les plus profonds de la foi chrétienne (prédestination, connaissance de Dieu, problème du mal).
La principale de ces 15 « révélations » porte sur l'amour divin, qui est compatible avec la crainte, mais une crainte filiale, agréable à Dieu. L'enseignement de Julienne est fait de confiance : « Chercher est aussi bon que contempler ». Dieu soutient ses élus, même quand ils ont péché. À la limite, Julienne voit une grande réparation finale, où l'univers, réconcilié avec Dieu, serait « tout bien ».
Pour approfondir, lire la catéchèse du pape émérite Benoît XVI :
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Salle Paul VI
Mercredi 1er décembre 2010
Julienne de Norwich
Chers frères et sœurs,
Je me souviens encore avec une grande joie du voyage apostolique au Royaume-Uni au mois de septembre dernier. L’Angleterre est une terre qui a donné naissance à de nombreuses figures illustres qui par leur témoignage et leur enseignement embellissent l'histoire de l'Eglise. L'une d'elles, vénérée aussi bien par l'Eglise catholique que par la Communion anglicane, est la mystique Julienne de Norwich, dont je voudrais vous parler ce matin.
Les informations dont nous disposons sur sa vie — en petit nombre — sont tirées principalement du livre dans lequel cette femme noble et pieuse a recueilli le contenu de ses visions, intitulé Révélations de l'amour divin. On sait qu'elle a vécu entre 1342 et 1430 environ, des années tourmentées tant pour l'Eglise, déchirée par le schisme qui a suivi le retour du Pape d'Avignon à Rome, que pour la vie des populations qui subissaient les conséquences d'une longue guerre entre le royaume d'Angleterre et le royaume de France. Toutefois, même dans ces temps de tribulations, Dieu ne cessa de susciter des figures comme Julienne de Norwich, pour rappeler les hommes à la paix, à l'amour et à la joie.
Comme elle le raconte elle-même, en mai 1373, probablement le 13 de ce mois, elle fut frappée soudainement par une maladie très grave qui en trois jours semblait devoir la porter à la mort. Après que le prêtre, accouru à son chevet, lui montra le Crucifix, Julienne non seulement retrouva promptement la santé, mais elle reçut ces seize révélations qu'elle rédigea ensuite par écrit et commenta dans son livre, les Révélations de l'amour divin. Et ce fut précisément le Seigneur qui, quinze ans après ces événements extraordinaires, lui révéla le sens de ces visions. «Voudrais-tu savoir ce qu'a entendu ton Seigneur et connaître le sens de cette révélation? Sache-le: l'amour est ce qu'il a entendu. Qui te le révèle? L’amour. Pourquoi te le révèle-t-il? Par amour... Ainsi ai-je appris que notre Seigneur signifie amour» (Julienne de Norwich, Le livre des révélations, chap. 86).
Inspirée par l'amour divin, Julienne opéra un choix radical. Comme une antique anachorète, elle choisit de vivre à l'intérieur d'une cellule, située à proximité de l'église dédiée à saint Julien, dans la ville de Norwich, qui était à son époque un centre urbain important, proche de Londres. Peut-être prit-elle le nom de Julienne précisément de celui du saint auquel était consacrée l'église où elle vécut pendant tant d'années, jusqu'à sa mort. Nous pourrions être surpris, avoir quelques perplexités face à cette décision de vivre «recluse », comme on disait à son époque. Mais elle n'était pas la seule à faire un tel choix: dans ces siècles-là, un nombre considérable de femmes opta pour ce genre de vie, en adoptant des règles élaborées explicitement pour elles, comme celle composée par saint Aelred de Rievaulx. Les anachorètes ou «recluses», à l'intérieur de leur cellule, se consacraient à la prière, à la méditation et à l'étude. Elles mûrissaient ainsi une sensibilité humaine et religieuse très aiguisée, qui leur apportait la vénération des populations. Hommes et femmes de tous âges et conditions, cherchant conseils ou réconfort, les recherchaient avec dévotion. Ce n'était donc pas un choix individualiste; à travers cette proximité au Seigneur mûrissait précisément en elles la capacité d'être conseillères pour beaucoup, d’aider ceux qui connaissaient des difficultés dans cette vie.
Nous savons que Julienne aussi recevait de fréquentes visites, comme en atteste l'autobiographie d'une autre fervente chrétienne de son temps, Margery Kempe, qui se rendit à Norwich en 1413 pour recevoir des suggestions sur sa vie spirituelle. Voilà pourquoi, de son vivant, Julienne était appelée, comme il est écrit sur le monument funéraire qui en recueille la dépouille: «Mère Julienne ». Elle était devenue pour beaucoup une mère.
Les femmes et les hommes qui se retirent pour vivre en compagnie de Dieu, précisément grâce à leur choix, acquièrent un sens élevé de compassion pour les peines et les faiblesses des autres. Amies et amis de Dieu, ils disposent d’une sagesse que le monde, dont ils s’éloignent, ne possède pas et, avec bonté, ils la partagent avec ceux qui frappent à leur porte. Je pense donc avec admiration et reconnaissance aux monastères de clôture féminins et masculins qui, aujourd’hui plus que jamais, sont des oasis de paix et d’espérance, précieux trésor pour toute l’Eglise, en particulier en rappelant le primat de Dieu et l’importance d’une prière constante et intense pour le chemin de foi.
Ce fut précisément dans la solitude habitée par Dieu que Julienne de Norwich composa les Révélations de l’Amour divin, dont deux versions nous sont parvenues, une plus brève, probablement la plus ancienne, et une plus longue. Ce livre contient un message d’optimisme fondé sur la certitude d’être aimés de Dieu et d’être protégés par sa Providence. Nous lisons dans ce livre les merveilleuses paroles qui suivent: «Je vis avec une absolue certitude... que Dieu, encore avant de nous créer, nous a aimés, d’un amour qui n’est jamais venu à manquer, et qui ne disparaîtra jamais. Et dans cet amour, Il a accompli toutes ses œuvres et, dans cet amour, Il a fait en sorte que toutes les choses soient utiles pour nous, et dans cet amour notre vie dure pour toujours... Dans cet amour, nous avons notre principe, et tout cela nous le verrons en Dieu sans fin» (Le Livre des révélations, chap. 86).
Le thème de l’amour divin revient souvent dans les visions de Julienne de Norwich qui, avec une certaine audace, n’hésite pas à le comparer également à l’amour maternel. C’est l’un des messages les plus caractéristiques de sa théologie mystique. La tendresse, la solitude et la douceur de la bonté de Dieu envers nous sont si grandes que, à nous pèlerins sur la terre, elles évoquent l’amour d’une mère pour ses enfants. En réalité, les prophètes bibliques ont parfois eux aussi utilisé ce langage qui rappelle la tendresse, l’intensité et la totalité de l’amour de Dieu, qui se manifeste dans la création et dans toute l’histoire du salut et qui atteint son sommet dans l’Incarnation du Fils. Mais Dieu dépasse toujours tout amour humain, comme le dit le prophète Isaïe: «Une femme oublie-t-elle son petit enfant, est-elle sans pitié pour le fils de ses entrailles? Même si les femmes oubliaient, moi, je ne t’oublierai pas» (Is 49, 15). Julienne de Norwich a compris le message central pour la vie spirituelle: Dieu est amour et ce n’est que lorsqu’on s’ouvre, totalement et avec une confiance totale, à cet amour et qu’on le laisse devenir l’unique guide de notre existence, que tout est transfiguré, que l’on trouve la véritable paix et la véritable joie et que l’on est capable de la diffuser autour de soi.
Je voudrais souligner un autre point. Le Catéchisme de l’Eglise catholique rapporte les paroles de Julienne de Norwich quand il expose le point de vue de la foi catholique sur un thème qui ne cesse de constituer une provocation pour tous les croyants (cf. nn. 303-314). Si Dieu est suprêmement bon et sage, pourquoi le mal et la souffrance des innocents existent-ils? Même les saints, précisément les saints, se sont posé cette question. Illuminés par la foi, ils nous donnent une réponse qui ouvre notre cœur à la confiance et à l’espérance: dans les mystérieux desseins de la Providence, Dieu sait également tirer du mal un bien plus grand, comme l’écrivit Julienne de Norwich: «J’appris de la grâce de Dieu que je devais rester fermement dans la foi, et que je devais donc solidement et parfaitement croire que tout aurait bien fini...» (Le livre des révélations, chap. 32).
Oui, chers frères et sœurs, les promesses de Dieu sont toujours plus grandes que nos attentes. Si nous remettons à Dieu, à son immense amour, les désirs les plus purs et les plus profonds de notre cœur, nous ne serons jamais déçus. «Et tout sera bien», «chaque chose sera pour le bien»: tel est le message final que Julienne de Norwich nous transmet et que moi aussi je vous propose aujourd’hui. Merci.
* * *
Je salue les jeunes du Collège Chapuis, de Paris, et les paroissiens de Sainte Anne du Pays-Blanc. Je salue cordialement également les membres de la Délégation du groupe d’amitié France-Saint-Siège de l’Assemblée nationale. Que sainte Julienne de Norwich nous enseigne à trouver la joie et à œuvrer pour la paix véritable ! Bon pèlerinage à tous !
APPEL
Je recommande à vos prières et à celles des catholiques du monde entier l’Eglise qui est en Chine, qui, comme vous le savez, vit des moments particulièrement difficiles. Nous demandons à la Bienheureuse Vierge Marie, Auxiliatrice des chrétiens, de soutenir tous les évêques chinois, qui me sont si chers, afin qu’ils témoignent leur foi avec courage, en plaçant chaque espérance dans le Sauveur que nous attendons. En outre, nous confions à la Vierge tous les catholiques de ce bien-aimé pays, afin que, par son intercession, ils puissent réaliser une authentique existence chrétienne en communion avec l’Eglise universelle, contribuant ainsi également à l’harmonie et au bien commun de leur noble peuple.
© Copyright 2010 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2010/documents/hf_ben-xvi_aud_20101201.html
Petitesse
Je compris que quiconque en cette vie – homme ou femme
– choisit Dieu volontairement par amour peut être sûr qu’il est aimé à tout
jamais d’un amour infini opérant en lui cette grâce. Car Jésus veut que nous
ayons cette espérance : être sur terre aussi assuré de la béatitude
céleste que nous le sommes de la posséder un jour au ciel. Plus cette certitude
nous fait acquérir joie et réjouissance, dans la révérence et l’humilité, plus
nous lui sommes agréables. J’en eus la révélation. La révérence dont je parle
est une crainte sainte et courtoise envers notre Seigneur, accompagnée
d’humilité. La créature voit le Seigneur étonnamment grand et elle se voit
étonnamment petite. Pareilles vertus, les bien-aimés de Dieu les possèdent
éternellement au ciel. C’est ce qu’on peut voir et sentir ici-bas, dans une
certaine mesure, lorsque notre Seigneur se présente aimablement dans ses
manifestations. Le voir en tout, voilà ce qui est la chose la plus désirable.
Il en découle un merveilleux affermissement de notre vraie foi et une espérance
sûre, provenant d’une grande charité.
Ste Julienne de Norwich
Sainte Julienne de Norwich († v. 1416), recluse d’un
ermitage en Angleterre, a reçu seize révélations du Christ dans sa Passion. /
Écrits mystiques, Toulouse, Éd. du Carmel, 2007, p. 143.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/dimanche-26-septembre/meditation-de-ce-jour-1/
Dieu est notre Mère
"C’est une caractéristique de Dieu de faire vaincre le bien sur le mal.
Ainsi Jésus Christ, qui a Lui aussi vaincu le mal par le bien, est notre véritable Mère: nous recevons notre “Etre” de Lui - et c’est ici que commence Sa Maternité - et avec cela la douce Protection et Garde de l’Amour qui ne cesseront jamais de nous entourer.
Comme il est vrai que Dieu est notre Père, il est également vrai que Dieu est notre Mère.
Et Lui m’a montré cette vérité en chaque chose, mais spécialement dans ces douces paroles, lorsqu’ il dit : “Je le suis”.
C’est-à-dire, je suis la Puissance et la Bonté du Père ; je suis la Sagesse de la Mère ; je suis la Lumière et la Grâce qui est amour heureux ; je suis la Trinité ; je suis l’Unité, je suis la souveraine Bonté de chaque genre de chose ; je suis Celui qui te fait aimer ; je suis Celui qui te fait désirer ; je suis la satisfaction infinie de tous les vrais désirs. (...)
Notre Père céleste, Dieu tout puissant, qui est l’Etre, nous connaît et nous aime depuis toujours: dans une telle connaissance, par Sa merveilleuse et profonde charité, et par le consentement unanime de toute la sainte Trinité, Il voulut que la Seconde Personne devienne notre Mère, notre Frère, Notre Sauveur.
Il est donc logique que Dieu, étant notre Père, soit aussi notre Mère. Notre Père veut, notre Mère opère, et notre bon Seigneur, l’Esprit Saint, confirme ; il nous convient donc d’aimer notre Dieu, en qui nous avons l’Etre, de le remercier avec dévotion et de le louer pour nous avoir créés, de prier ardemment notre Mère pour obtenir miséricorde et pitié, et de prier notre Seigneur, l’Esprit Saint, pour obtenir aide et grâce.
Et je vis avec la complète certitude que Dieu, avant de nous avoir créés, nous a aimés, et son amour n’a jamais diminué et ne diminuera jamais. Dans cet amour, Il a fait toutes Ses oeuvres, et dans cet amour, Il meut toute chose pour notre bien ; et dans cet amour, notre vie est éternelle.
Par la création, nous avons eu un commencement, mais l’amour avec lequel Il nous a créés, était en Lui depuis toujours : et, dans cet amour, nous avons notre origine.
Et tout ceci nous le verrons en Dieu, éternellement."
Des “Révélations de l’amour divin” de sainte Julienne de Norwich (1342-1416), (LIX, LXXXVI).
Prière
Je te recommande mes très chers ‘enfants’, et je te prie, Père très grand et éternel, de ne pas les laisser orphelins!
Visite-les de ta grâce, afin que, morts à eux-mêmes, ils vivent dans la vraie et parfaite lumière; unis-les par le doux lien de ton amour, pour qu’ils meurent consumés par la charité.
(de Ste Catherine de Sienne, “Passion pour l’Église. Écrits choisis.”, p. 192)
SOURCE : http://www.vatican.va/spirit/documents/spirit_20010807_giuliana-norwich_fr.html
SAINTE JULIENNE DE NORWICH (1342-apr. 1416)
Ermite et auteur mystique.
Anglaise née à Norwich, où elle passe sa vie comme recluse, Julienne a une
série de visions au cours d'une maladie grave (1373). Elle en rédige deux récits
(l'un court et l'autre long, celui-ci vingt ou trente ans après le premier).
Ces récits traitent des mystères les plus profonds de la foi chrétienne
(prédestination, connaissance de Dieu, problème du mal). La principale de ces
quinze Révélations porte sur l'amour divin, qui est compatible avec
la crainte, mais une crainte filiale, agréable à Dieu. L'enseignement de
Julienne est fait de confiance : « Chercher est aussi bon que
contempler. » Dieu soutient ses élus, même quand ils ont péché. À la
limite, Julienne voit une grande réparation finale, où l'univers, réconcilié
avec Dieu, serait « tout bien ».
Ces Révélations (Revelations of Divine Love)
portent la marque des inquiétudes d'une âme religieuse devant les divisions que
connaît alors l'Église d'Angleterre.
Julienne de Norwich a exercé, de son vivant, un rôle
considérable, assez comparable à celui de Catherine de Sienne ou de Brigitte de
Suède ; Norwich fut un centre de pèlerinage très actif (Margery Kempe s'y
rendit). Les Révélations de Julienne circulèrent en manuscrit, mais
ne furent publiées qu'en 1670, par dom Serenus Cressy, à partir des matériaux
réunis par Augustine David Baker (1575-1641) ; le père Tyrrell en donna
une édition, à Londres, en 1902.
Jean-Robert ARMOGATHE
SOURCE : http://www.universalis.fr/encyclopedie/julienne-de-norwich/
Sainte Julienne de Norwich est une mystique
anglaise ayant vécu aux XIVe et XVe siècles (1342 env.-1416). Elle est fêtée le
14 mai.
Cette recluse est connue grâce aux révélations reçues
à l'âge de 30 ans. Le 13 mai 1373, au cours d'une maladie grave, Julienne reçut
en effet seize visions qu'elle mit ensuite par écrit. D'abord dans une version
courte, et vingt ans plus tard, dans une deuxième version élargie et
mûrie.
C'est le premier livre écrit par une femme en langue
anglaise. Thomas Merton désigne Julienne comme étant la plus grande
théologienne d'Angleterre avec John-Henry Newman.
Les écrits de Julienne sont d'une fraîcheur inouïe.
Dans une époque troublée et tourmentée par la Guerre de Cent Ans, la peste
noire, le schisme d'occident, le Christ vient redire, par l'entremise de cette
jeune femme, qu'il a vaincu tout mal par sa mort sur la Croix. Par les visions
reçues, Julienne saisit profondément combien la confiance dans l'Amour Divin
doit être plus forte que tout regard pessimiste. Elle grandit dans cette même
confiance en la miséricorde divine que Thérèse de Lisieux aura cinq siècles
plus tard.
Révélations de l'Amour Divin à Julienne de Norwich
Note: Abrégé par les Recluses Missionnaires des
Révélations de l'Amour Divin, traduites par Dom G. Meunier, moine bénédictin,
(Maison Alfred Mame et Fils, 11e édition.)
Le 13 mai 1373, au cours d'une maladie, Julienne de
Norwich reçut, à l'âge de 30 ans, seize révélations qu'elle mit elle-même par
écrit vingt ans plus tard. Après cette brève introduction, chacune d'elle sera
explicitée avec les mots mêmes de Julienne tirés du livre.
Julienne répète que ses visions lui furent accordées
pour consoler et réconforter toute personne, sans exception, pour que tous
comprennent combien Dieu les aime et pour leur apprendre à s'aimer les uns les
autres. Les révélations lui furent faites de trois manières: par
représentation corporelle, par des paroles formées dans son intelligence, par
une vue spirituelle
Durée des visions ne fut que de quelques heures et
elles se succédèrent toutes sans interruption sauf la seizième. Ensuite, elles
se renouvelèrent toutes d'une façon plus précise en un temps très court. Le 8
mai 1373, Julienne avait demandé trois choses au Seigneur : d'être profondément
pénétrée de la Passion du Christ, d'éprouver une maladie corporelle à 30 ans,
de recevoir trois blessures choisies par Dieu
La première demande avait pour but de grandir dans sa
foi et dans son amour pour Dieu et de mieux connaître les souffrances de
Jésus.
La deuxième était dans le but de la purifier et de
recommencer ensuite une vie toute nouvelle davantage à la gloire de Dieu que la
première.
La troisième demande était chez Julienne un désir
continuel. Elle désirait la blessure d'une vraie contrition, celle d'une
compassion naturelle et celle d'une soif ardente de Dieu.
À trente ans et demi, Julienne tomba malade. Elle
demeura alitée pensant mourir; elle reçut donc les derniers sacrements. Elle
désirait toutefois vivre pour mieux aimer Dieu en ayant une connaissance plus
profonde de lui. Paralysée partiellement, Julienne ne pouvait plus parler; un
prêtre lui présente alors un crucifix qu'elle fixe des yeux. Sa vue s'affaiblit
et tout devient sombre sauf le crucifix. Sa paralysie devient complète et tout
à coup sa souffrance disparaît et les révélations commencèrent.
Première Révélation (fondement de toutes les Révélations)
« La Trinité remplit mon cœur d'une joie intense. Cela me fut montré dans cette
première vision et dans les autres, car là où Jésus apparaît, les deux autres
personnes de la Trinité y sont
également. »
« Notre Seigneur me montra dans la paume de ma main, une toute petite chose à
peine grosse comme une noisette... C'est une représentation de tout ce qui est
créé. » – « Je m'étonnais de ce que cela pouvait subsister, car il semblait
qu'une chose aussi petite eut pu, en un clin d’œil, être anéantie. » – « Dans
cette petite chose, je vis trois propriétés :
1. Dieu l'a créée,
2. Dieu l'aime,
3. Dieu lui conserve l'existence. »
« Absolument tout est renfermé dans sa Bonté; là rien ne saurait manquer. » – «
La Bonté de Dieu est bien au-dessus de toute prière et elle s'abaisse jusqu'au
dernier de nos besoins. »
Vue spirituelle de Marie
« C'est par la contemplation et l'amour de son Créateur », qu'on arrive à « une
vraie humilité et une grande charité envers ses semblables. » (exemple en
Marie)
Couronnement d'épines
« Cette vision fut à la fois prompte et saisissante, horrible et effrayante,
douce et consolante. »
« Que Lui qui est le Très-Haut, le Tout-Puissant, soit si modeste, si humble,
si simple et si affable » émerveille Julienne.
« La plénitude de la joie qui nous attend au ciel sera causée, selon moi, par
cette courtoisie et cette simplicité merveilleuse de notre Père, notre
Créateur, en Jésus, notre Frère et notre Sauveur.
Dieu veut que nous sachions qu'il nous garde aussi bien dans les moments
d'aridité spirituelle que dans les temps de ferveur
Septième révélation : compréhension spirituelle
Julienne passe, pendant plus de vingt fois, d'un état de paix à un état de
peine. Dans les moments de joie, elle aurait pu dire avec saint Paul : « Rien
ne me séparera de l'amour du Christ » et dans les états de tristesse, avec
saint Pierre : « Seigneur, sauve-moi, je péris! »
« Il est bon pour certaines âmes de passer par ces différents états: tantôt
consolées, tantôt laissées à elles-mêmes. »
– « Dieu veut que nous sachions qu'il nous garde aussi bien dans les moments d'aridité spirituelle que dans les temps de ferveur. »
– « Et c'est sa volonté que nous nous efforcions de nous maintenir dans la joie
autant que possible; car le bonheur durera éternellement, tandis que la douleur
est temporaire; elle sera réduite à néant. »
– « Dieu veut donc que nous ne nous laissions pas aller à nos épreuves avec
tristesse et chagrin, mais qu'au contraire nous les surmontions au plus tôt. »
Dans ce cas, nous ne devrions pas en être accablés,
car je suis sûre que Notre Seigneur nous fait attendre ou bien un temps plus
propice ou une grâce plus élevée
Vision données à Sainte Julienne de Norwich, une mystique anglaise ayant vécu
aux XIVe et XVe siècles
Quatorzième révélation : compréhension spirituelle
« Ensuite Notre Seigneur me fit une révélation concernant la prière. Je vis
qu'il lui assignait deux conditions :
1. une convenance parfaite dans la demande
2. et une ferme confiance d'obtenir.
« Il arrive trop souvent que cette confiance laisse à désirer. Nous
doutons que Dieu nous écoute, en raison de notre indignité ou parce que nous ne
ressentons absolument rien (car nous sommes parfois aussi secs après nos
prières qu'auparavant), et la conscience que nous avons de notre sottise
est la cause de notre impuissance. »
« Notre Seigneur est tout à fait content et joyeux quand nous prions. Il attend
notre prière et veut l'avoir... Quels que soient les sentiments que l'on
éprouve en priant, Dieu a pour agréables la volonté et l'effort. »
« Il nous arrive parfois de prier pendant longtemps et de nous dire à
nous-mêmes que nous n'avons pas obtenu l'objet de notre demande. Dans ce
cas, nous ne devrions pas en être accablés, car je suis sûre que Notre Seigneur
nous fait attendre ou bien un temps plus propice ou une grâce plus élevée.
Il veut que nous ayons une véritable connaissance de ce qu'il est l'Être par
excellence et que nous nous efforcions de maintenir cette connaissance, de nous
y enfermer comme dans une demeure pour que la lumière qu'il répand lui-même
éclaire pour nous tout le reste. »
« La prière unit l'âme à Dieu. Elle se trouve parfois dans un état où elle lui
ressemble peu par suite du péché. Dans ce cas, la prière soulage la conscience
et rend le pécheur capable de recevoir la grâce. »
« Lorsque notre aimable Seigneur se montre lui-même, par sa grâce à notre âme,
nous possédons ce que nous désirons; toute notre attention est fixée sur lui. Tout
ce qui fait l'objet de nos prières est compris dans la contemplation; on
trouve en lui tant de douceur et de délices. Plus Dieu se montre à l'âme, plus
elle le désire. »
« Nous prions quand nous en sentons le besoin; alors notre bon Seigneur nous
suit. Lorsque, par grâce, nous le voyons très bien, ne sentant plus alors le
besoin de quoi que ce soit, alors nous le suivons. »
Éclaircissements sur la miséricorde divine
« La miséricorde et le pardon sont toujours dans cette vie le chemin qui nous
conduit à la grâce. L'état troublé et la douleur où nous tombons font que selon
le jugement de l'homme, nous sommes souvent morts ici-bas; mais aux yeux
de Dieu, l'âme qui sera sauvée n'a jamais été et ne sera jamais morte. »
« Je pus voir très distinctement que là où Notre Seigneur se montre, il porte
la paix et ne laisse plus place à la colère; il n'y a jamais aucune sorte
de courroux en Dieu. Si Dieu pouvait être irrité, ne fût-ce que pendant un seul
instant, nous n'aurions plus ni vie, ni place, ni existence. »
Compréhension spirituelle
Jésus est notre vraie Mère
« Dieu est notre Mère aussi véritablement qu'il est notre Père. » – «
Jésus est notre vraie Mère quant à la nature, en vertu de notre création, et
notre vraie Mère par la grâce, en conséquence de son Incarnation. »
« Je compris qu'on peut voit trois sortes de Maternité en Dieu :
-- la première, quand il créa notre nature
-- la seconde, quand il prit cette nature
-- la troisième consiste à étendre de plus en plus les bienfaits de son
Incarnation. »
« L'office de la mère est le plus intime car il est le plus conforme à la
nature. Notre vraie Mère, Jésus, qui est tout amour, nous enfante à la joie et
à la vie éternelles. Il ne peut plus mourir, mais il voudrait ne pas
cesser d'opérer; alors, il nous nourrit de sa chair dans la sainte
Eucharistie, le plus précieux aliment de notre vie.
Une mère peut appuyer tendrement son enfant sur son sein; Jésus peut nous
introduire dans le sien par la plaie de son côté et nous révéler en partie sa
divinité et les joies du ciel. »
– « Notre enfantement corporel est bien peu de chose en comparaison de notre
enfantement spirituel. » « Durant notre enfantement spirituel, Jésus veille sur
nous avec une tendresse incomparable. Il éveille notre intelligence, dirige nos
voies, met notre conscience à l'aise, réconforte notre âme, éclaire notre
cœur... »
– « Il permet parfois que nous fassions quelques chutes, plus graves
qu'auparavant à ce qu'il nous semble. Si nous ne faisions aucune chute,
nous ne saurions pas à quel point nous sommes faibles par nous-mêmes; puis
nous ne connaîtrions pas aussi bien l'amour extraordinaire que notre Créateur a
pour nous. Jamais, à aucun moment, nous n'aurions eu moins de valeur à ses
yeux. »
Suite des éclaircissements
« Lorsque nous constatons nos chutes et notre misère, il nous arrive souvent
d'en être si effrayés que nous ne voyons plus sur quoi nous appuyer. Jésus
ne veut pas que nous prenions la fuite, car rien ne le rebute. Il désire que
nous fassions comme le petit enfant qui court en toute hâte vers sa maman ou
l'appelle à son secours. »
– « Et si, après cela, nous ne nous sentons pas aussitôt à l'aise, c'est
que Jésus agit comme une mère sage et prudente; s'il voit qu'il est plus
avantageux de nous affliger et de pleurer, il le souffre avec pitié, par amour
pour nous, aussi longtemps qu'il convient. Dans ce cas, il veut que nous
nous conduisions encore comme un enfant qui a toujours confiance en l'amour de
sa mère, dans la joie comme dans la peine. »
– « Je compris que cette enfance spirituelle, avec sa faiblesse, son manque de
force et de raison, doit durer toute notre vie. »
Que nous l'attendions patiemment, que nous portions nos peines aussi gaiement
que possible et que nous en fassions peu de cas.
Quinzième révélation : compréhension spirituelle
« J'avais depuis longtemps un ardent désir d'être délivrée de ce monde et de la
vie présente. Je considérais souvent les misères de tout genre qu'on y
rencontre et le bonheur qui nous attend là-haut. »
« À tout ceci notre aimable Seigneur répondit : ''Tu seras délivrée
soudain de toute souffrance, de toute maladie, de tout malaise et de toute la
peine que tu ressens. Tu viendras là-haut et je serai moi-même ta récompense;
tu seras remplie d'amour et de bonheur.''
« Dieu veut que nous prenions ses promesses aussi largement et pleinement que
possible, mais il demande, d'autre part, que nous l'attendions patiemment,
que nous portions nos peines aussi gaiement que possible et que nous en
fassions peu de cas. Moins nous nous en plaignons, par amour, moins nous les
sentons; plus nous les méprisons, plus nous en serons récompensés dans la vie
future. »
« Ainsi je compris que quiconque, en cette vie, choisit Dieu de son plein gré,
doit se croire l'objet d'un amour éternel. Dieu veut que je me sente aussi liée
à lui par l'amour que s'il avait fait pour moi seule tout ce qu'il a fait;
voilà ce que chaque âme devrait se dire intérieurement. »
Je la vis si grande qu'elle me parut un monde des plus
vastes, quasi sans limites
Seizième révélation : compréhension spirituelle
« La nuit suivante, notre bon Seigneur me fit la
seizième révélation; elle fut comme la conclusion et la confirmation des quinze
visions qui l'ont précédée. »
« Notre Seigneur ouvrit mes yeux spirituels et me
montra mon âme au milieu de mon cœur. Je la vis si grande qu'elle me parut
un monde des plus vastes, quasi sans limites.
Et au centre se trouvait Notre Seigneur, vrai
Dieu et vrai Homme. Jésus prend dans notre âme une place qu'il ne quittera
jamais; nous sommes à la fois pour lui la plus intime des demeures et
celle où il résidera pour toujours. »
« Quand l'âme entre en elle-même, elle ne peut se
considérer longtemps; toute sa contemplation se fixe avec bonheur sur Dieu, son
Créateur habitant en elle, car l'âme est la véritable demeure du Très-
Haut et la lumière la plus brillante est le glorieux amour de Notre
Seigneur. »
« L'âme qui voit ainsi Dieu en elle acquiert, par sa
grâce, plus de ressemblance avec lui; et il se l'unit dans le repos et la paix.
»
« Bientôt après tout fut fini; je ne vis rien de plus.
»
SOURCE : http://vincent.detarle.perso.sfr.fr/catho/julienne_de_norwich.html
BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
Paul VI Hall
Wednesday, 1st December 2010
Julian of Norwich
Dear Brothers and Sisters,
I still remember with great joy the Apostolic
Journey I made in the United Kingdom last September. England is a land
that has given birth to a great many distinguished figures who enhanced Church
history with their testimony and their teaching. One of them, venerated both in the Catholic Church and
in the Anglican Communion, is the mystic Julian of Norwich, of whom I wish to
speak this morning.
The — very scant —
information on her life in our possession comes mainly from her Revelations
of Divine Love in Sixteen Showings, the book in which this kindly and
devout woman set down the content of her visions.
It is known that she lived from 1342 until about 1430,
turbulent years both for the Church, torn by the schism that followed the
Pope’s return to Rome from Avignon, and for the life of the people who were
suffering the consequences of a long drawn-out war between the Kingdoms of
England and of France. God,
however, even in periods of tribulation, does not cease to inspire figures such
as Julian of Norwich, to recall people to peace, love and joy.
As Julian herself recounts, in May 1373, most likely
on the 13th of that month, she was suddenly stricken with a very serious
illness that in three days seemed to be carrying her to the grave. After the priest, who hastened to her bedside, had shown
her the Crucified One not only did Julian rapidly recover her health but she
received the 16 revelations that she subsequently wrote down and commented on
in her book, Revelations of Divine Love.
And it was the
Lord himself, 15 years after these extraordinary events, who revealed to her
the meaning of those visions.
“‘Would you learn to see clearly your Lord’s meaning
in this thing? Learn it well: Love was his meaning. Who showed it to you?
Love.... Why did he show it to you? For Love’.... Thus I was taught that Love was our Lord’s meaning”
(Julian of Norwich, Revelations of Divine Love, Chapter 86).
Inspired by divine love, Julian made a radical
decision. Like an ancient
anchoress, she decided to live in a cell located near the church called after
St Julian, in the city of Norwich — in her time an important urban centre not
far from London.
She may have taken
the name of Julian precisely from that Saint to whom was dedicated the church
in whose vicinity she lived for so many years, until her death.
This decision to live as a “recluse”, the term in her
day, might surprise or even perplex us. But she was not the only one to make
such a choice. In those
centuries a considerable number of women opted for this form of life, adopting
rules specially drawn up, for them, such as the rule compiled by St Aelred of
Rievaulx.
The anchoresses or “recluses”, in their cells, devoted
themselves to prayer, meditation and study. In this way they developed a highly
refined human and religious sensitivity which earned them the veneration of the
people. Men and women of every age and condition in need of advice and comfort,
would devoutly seek them. It
was not, therefore, an individualistic choice; precisely with this closeness to
the Lord, Julian developed the ability to be a counsellor to a great many
people and to help those who were going through difficulties in this life.
We also know that Julian too received frequent
visitors, as is attested by the autobiography of another fervent Christian of
her time, Margery Kempe, who went to Norwich in 1413 to receive advice on her
spiritual life. This is why, in her lifetime, Julian was called “Dame Julian”,
as is engraved on the funeral monument that contains her remains. She had
become a mother to many.
Men and women who withdraw to live in God’s company
acquire by making this decision a great sense of compassion for the suffering
and weakness of others. As
friends of God, they have at their disposal a wisdom that the world — from
which they have distanced themselves — does not possess and they amiably share
it with those who knock at their door.
I therefore recall with admiration and gratitude the
women and men's cloistered monasteries. Today more than ever they are oases of peace and hope,
a precious treasure for the whole Church, especially since they recall the
primacy of God and the importance, for the journey of faith, of constant and
intense prayer.
It was precisely in the solitude infused with God that
Julian of Norwich wrote her Revelations of Divine Love. Two versions
have come down to us, one that is shorter, probably the older, and one that is
longer. This book contains
a message of optimism based on the certainty of being loved by God and of being
protected by his Providence.
In this book we read the following wonderful words:
“And I saw full surely that ere God made us he loved us; which love was never
lacking nor ever shall be. And in this love he has made all his works; and in
this love he has made all things profitable to us; and in this love our life is
everlasting... in which love we have our beginning. And all this shall we see in God, without end” (Revelations
of Divine Love, Chapter 86).
The theme of divine love recurs frequently in the
visions of Julian of Norwich who, with a certain daring, did not hesitate to
compare them also to motherly love. This is one of the most characteristic messages of her mystical
theology.
The tenderness, concern and gentleness of God’s
kindness to us are so great that they remind us, pilgrims on earth, of a
mother’s love for her children. In
fact the biblical prophets also sometimes used this language that calls to mind
the tenderness, intensity and totality of God’s love, which is manifested in
creation and in the whole history of salvation that is crowned by the
Incarnation of the Son.
God, however, always excels all human love, as the
Prophet Isaiah says: “Can a woman forget her sucking child, that she should
have no compassion on the son of her womb? Even these may forget, yet I will never forget you”
(Is 49:15).
Julian of Norwich
understood the central message for spiritual life: God is love and it is only
if one opens oneself to this love, totally and with total trust, and lets it
become one's sole guide in life, that all things are transfigured, true peace
and true joy found and one is able to radiate it.
I would like to emphasize another point. The Catechism of the Catholic Church cites
the words of Julian of Norwich when it explains the viewpoint of the Catholic
faith on an argument that never ceases to be a provocation to all believers (cf.
nn. 304-313, 314).
If God is supremely good and wise, why do evil and the
suffering of innocents exist? And the Saints themselves asked this very
question. Illumined by faith, they give an answer that opens our hearts to
trust and hope: in the mysterious designs of Providence, God can draw a greater
good even from evil, as Julian of Norwich wrote: “Here I was taught by the
grace of God that I should steadfastly hold me in the Faith ... and that ... I should take my stand on and earnestly believe in ...
that ‘all manner of thing shall be well”’ (The Revelations of Divine
Love, Chapter 32).
Yes, dear brothers and sisters, God’s promises are
ever greater than our expectations. If we present to God, to his immense love,
the purest and deepest desires of our heart, we shall never be disappointed.
“And all will be well”, “all manner of things shall be well”: this is the final
message that Julian of Norwich transmits to us and that I am also proposing to
you today. Many thanks.
To special groups
I extend a warm
welcome to the many student groups present at today’s Audience, upon all the
English-speaking visitors, especially those from Malaysia, Australia and the
United States of America, I cordially invoke an abundance of joy and peace in
our Lord Jesus Christ.
Lastly I greet the young people, the sick and
the newlyweds. The Season of Advent, which has just begun, presents
to us in these days the luminous example of the Virgin Immaculate. May she spur you, dear young people, on your
way of constant adherence to Christ; may Mary be for you, dear sick
people, a support for fresh hope; and for you, dear newlyweds, may
the Mother of Jesus be your guide in building your family on the sound rock of
faith.
* * *
Appeal for the
Church in China
I commend to your prayers and to those of Catholics
throughout the world the Church in China, which, as you know, is going through
a particularly difficult time. We ask the Blessed Virgin Mary, Help of
Christians, to sustain all the Chinese Bishops, who are so dear to me, so that
they may courageously bear witness to their faith, placing all their hope in
the Saviour whom we are awaiting. We also entrust to the Virgin Mary all the Catholics of that beloved
country, that, through her intercession, they may be able to live an authentic
Christian life in communion with the universal Church, contributing in this way
also to the harmony and common good of their noble people.
© Copyright 2010 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/en/audiences/2010/documents/hf_ben-xvi_aud_20101201.html
Juliana of Norwich
English mystic of the fourteenth century, author or recipient
of the vision contained in the book known as the "Sixteen Revelations of
Divine Love".
The original form of her name appears to have been
Julian. She was probably
a Benedictine nun, living as a recluse in an anchorage of which traces still remain in
the east part of the churchyard of St. Julian in Norwich, which belonged to Carrow Priory.
According to her book, this revelation was
"shewed" to her on 8 or 14 May (the readings differ), 1373, when she
was thirty years and a half old. This would refer her birth to the end of 1342.
Her statement, that "for twenty years after the time of
this shewing,
save three months, I had teaching inwardly", proves that
the book was not written before 1393. An early fifteenth-century manuscript,
recently purchased for the British Museum from the Amherst Library, states that
she "yet is on life,
Anno Domini 1413". It
is probable that this is the manuscript cited by Francis Blomefield, the
eigtheenth-century historian of Norfolk, and that a misreading of the date led to the statement that she was still living
in 1442.
Attempts have been made to identify her with Lady
Julian Lampet, the anchoress of
Carrow, references concerning legacies to
whom occur in documents from 1426 to 1478; but this is manifestly impossible.
The newly-discovered manuscript differs
considerably from the complete version hitherto known, of which it is a kind of
condensation, lacking the beginning and the end. Only three, much later, manuscripts of
the fuller text are known to exist. The earliest, in the Bibliothèque Nationale
at Paris (from
which the book was first edited by Serenus
de Cressy in 1670), dates from the sixteenth century; the other two,
both in the British Museum and not independent of each other, belong to the
seventeenth. The better of the
latter is evidently a copy of a much earlier original.
Whatever be their precise date,
these "Revelations", or "Shewings", are the most perfect
fruit of later medieval mysticism in England.
Juliana described herself as a "simple creature unlettered" when she
received them; but, in the years that intervened between the vision and the
composition of the book, she evidently acquired some knowledge of theological phraseology,
and her work appears to show the influence of Walter
Hilton, as well as neo-Platonic analogies,
the latter probably derived from the anonymous author of the "Divine Cloud
of Unknowing". There is one passage, concerning the place in Christ's side
for all mankind that
shall be saved,
which argues an acquaintance with the letters of St.
Catherine of Siena. The psychological insight
with which she describes her condition, distinguishing the manner of her vision
and recognizing when she has to deal with a mere delusion, is worthy of St.
Teresa. When seemingly at
the point of death, in the bodily sickness for which she had prayed in order to renew her spiritual life, she passes
into a trance while contemplating the crucifix, and has the vision of Christ's suffering "in which all the shewings that follow be grounded and joined".
The book is the record of twenty years' meditation
upon that one experience; for, "when the shewing,
which is given for a time, is passed and hid, then faith keepeth
it by grace of the Holy
Ghost unto our lives end". More than fifteen years later, she
received "in ghostly understanding" the explanation, the key to all
religious experience: "What? wouldest thou wit thy Lord's meaning in this
thing? Wit it well: Love was
His meaning. Who sheweth it thee? Love.
Wherefore sheweth He it thee? For love.
Hold thee therein, thou shalt wit more in the same. But thou shalt never wit
therein other without end." With this illumination, the whole mystery of Redemption and
the purpose of human life became
clear to her, and even the possibility of sin and
the existence of evil does
not trouble her, but is made "a bliss by love".
This is the great deed,
transcending our reason, that the Blessed Trinity shall do at the last day: "Thou shalt see
thyself that all manner of thing shall be well."
Like St. Catherine, Juliana has little of the dualism of
body and soul that
is frequent in the mystics. God is
in our "sensuality" as well as in our "substance", and the
body and the soul render
mutual aid: "Either of them take help of other till we be brought up into
stature, as kind worketh." Knowledge of God and knowledge of
self are inseparable: we may never come to the knowing of one without the
knowing of the other. "God is more nearer to us than our own soul",
and "in falling and rising we are ever preciously kept in one love."
She lays special stress upon the "homeliness" and
"courtesy" of God's dealings
with us, "for love maketh
might and wisdom full meek to us." With this we must correspond by a happy confidence;
"failing of comfort" is the "most mischief" into which
the soul can
fall. In the Blessed
Virgin the Lord would
have all mankind see
how they are loved.
Throughout her revelation Juliana submits herself to the authority of
the Church: "I yield me to our mother Holy Church, as a simple child oweth."
Gardner, Edmund. "Juliana of
Norwich." The Catholic Encyclopedia. Vol. 8. New York:
Robert Appleton Company, 1910. 13 May
2015 <http://www.newadvent.org/cathen/08557a.htm>.
Transcription. This article
was transcribed for New Advent by John Mark Ockerbloom.
Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. October
1, 1910. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal
Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/08557a.htm
Blessed Juliana of
Norwich, OSB Hermit (PC)
Born c. 1342; died
in Norwich, England, c. 1423; she has never actually been beatified.
Among the English mystics none is greater than the
Lady Julian, who lived near Norwich, England, in a three-roomed hermitage in
the churchyard of Conisford. Absolutely nothing is known of her life before
becoming an anchorite. In fact, we do not even know her name; she has been
given the name of the church where she had her cell. An old English historian
writes: "In 1393, Lady Julian, the anchoress here was a strict recluse,
and had two servants to attend her in her old age. This woman was in these days esteemed one of the
greatest holiness."
She lived in an age of startling and confusing
contrasts. It was the time of the Black Death, the Peasants' Revolt, Piers
Plowman and Wat Tyler, when the old social patterns were breaking down. But
none of this is reflected in her quiet and retired life or in the pages of her
spiritual autobiography, Revelations of Divine Love, which is the most sublime
of all expositions of its kind in English. Her masterpiece encompasses the love of God, the
Incarnation, redemption, sin, penance, and divine consolation.
"These revelations," she writes, "were
shown to a simple creature unlettered, the year of our Lord 1373, the eighth
day of May." She desired above all to know the suffering of our Lord--what
she called "the mind of His Passion"--and that nothing might stand
between herself and God. She
tells us that when at the age of 30 she was at the point of death and the
curate was sent for to administer the last rites, "he set the Cross before
my face and said: 'I have brought you the Image of thy Maker and Savior: Look
thereupon and comfort yourself with it.'"
She spent the next 20 years meditating upon the 16
revelations that followed in a state of ecstasy, of Christ's Passion and the
Trinity. She saw the red blood flow from under the Crown of Thorns; she saw the
Virgin, a young and simple maid; she saw our Lord a 'homely loving.' Then God
showed her a little thing--a hazel nut in the palm of her hand. She thought:
what may this be? and was answered: "It is all that is made. God shaped
it. God gave it life. God maintains it."
Thus, she learned the goodness of God, in which is our
highest prayer and which "comes down to our lowest need." And still
regarding the Crucifix, she saw the stream of God's mercy falling like showers
of rain, and looked upon the tokens of His Passion. She saw our Lord dying and
underwent the torments and agony of His suffering. "And thus I saw Him,
and sought Him; I had Him and I wanted Him." It seemed, she said, as if He
were seven nights dying, so outdrawn was His anguish, suffering the last pain,
seven nights dead, continually dying, in a cold dry wind. "Thus was I
taught to choose Jesus for my Heaven, whom I saw only in pain at that time . .
. to choose only Jesus in good times and bad. . . . He shall make all well that
is not well. . . . Prayer unites the soul to God."
In this way, this remarkable book pursues its course,
full of deep insight and feeling: "In Christ our two natures are
united." "Our soul can never have rest in things that are beneath
itself." "God can do all that we need." "I knew well that
while I beheld in the Cross I was surely safe." And its last word is:
"Love was our Lord's meaning." At the time of her death she had a
far-spread reputation for sanctity, which attracted visitors from all over
England to her cell (Benedictines, Delaney, Gill).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0513.shtml
The exact dates of the life of Juliana, or Julian, are unknown.[1]
Little is known of her lineage or family history. She spent most of her
life as an anchoret in Norwich, a city in East Anglia, in the modern county of
Norfolk. During the Middle Ages, Norwich was an important center of
religious life. As an anchoret, Juliana lived a life of extreme
contemplation, cloistered in a small cell and isolated from society.
Research indicates that she did have a certain amount of necessary interaction
with the outside community, however, such as receiving gifts and dispensing
wisdom.[2]
Around 1373, at
the age of 30, while gravely ill, she had a series of visions of a suffering
Christ and the Blessed Mother. She wrote, or dictated to
a scribe, two accounts of these visions; the second, longer version, containing
meditations on the visions, was written about twenty years after they
occurred. Scholars usually refer to the works as the ”Short Text” and the
”Long Text.”[3]
In the interim, Juliana, who had earlier described herself as a “simple
creature unlettered,” apparently acquired a sophisticated knowledge of
theology.[4] Revelations (or Showings) of Divine
Love is believed to be the first book written in English by a woman.
In her Revelations, Juliana pondered the deepest
mysteries of the Christian faith: both the knowledge of God and the
knowledge of self, which she believed were inseparable. She summed up her
doctrine of God in these words: ‘And I saw full surely that ere God made us He
loved us; which love was never slacked, nor ever shall be. And in this love He hath done all His works; and in
this love He hath made all things profitable to us; and in this love our life
is everlasting.’[5]
Juliana was also a
counselor and advisor to the community and was known as a spiritual authority.
She is honored in the Christian religion as a most important
mystic, though she has never been canonized by the Roman Catholic Church.
[1] Michelle
Sauer, “Juliana,” Mary Hays, Female Biography; or, Memoirs of Illustrious
and Celebrated Women, of All Ages and Countries (1803). Chawton House
Library Series: Women’s Memoirs, ed. Gina Luria Walker, Memoirs of Women Writers Part
II (Pickering & Chatto: London, 2013), vol. 8, 477-78, editorial
notes, 624-25, on 624.
[2] Sauer, “Juliana,” vol. 8, 477-78, editorial
notes, 624-25, on 624.
[3] Sauer, “Juliana,” vol. 8, 477-78, editorial
notes, 624-25, on 624.
[4] Julian,
of Norwich, The Writings of Julian of Norwich: A Vision Showed to a
Devout Woman and A Revelation of Love, Eds. Nicholas Watson and Jacqueline Jenkins (University
Park, PA: Pennsylvania State University Press, 2005), 9.
[5] Julian, of Norwich, Revelations of Divine
Love (London: Methuen, 1901), 203.
Bibliography
Hays, Mary. “Juliana,” Female Biography; or Memoirs of Illustrious and
Celebrated Women of all Ages and Countries (6 volumes) (London: R.
Phillips, 1803), vol. 4, 475-76.
Julian, of Norwich. Revelations of Divine Love.
London: Methuen, 1901.
Julian, of Norwich. The Writings of Julian of
Norwich: A Vision Showed to a Devout Woman and A Revelation of Love. Eds.
Nicholas Watson and Jacqueline Jenkins. University Park, PA: Pennsylvania State
University Press, 2005.
Sauer, Michelle. “Juliana.” Mary Hays, Female
Biography; or, Memoirs of Illustrious and Celebrated Women, of All Ages and
Countries (1803). Chawton House Library Series: Women’s
Memoirs, ed. Gina Luria Walker, Memoirs of
Women Writers Part II. Pickering & Chatto: London, 2013, vol. 8, 477-78,
editorial notes, 624-25.
Resources:
Brooklyn Museum
Elizabeth A. Sackler Center for Feminist Art: The Dinner Party: Heritage Floor:
Juliana of Norwich
https://www.brooklynmuseum.org/eascfa/dinner_party/heritage_floor/juliana_of_norwich.php
Page citation:
Eliana Greenberg, and Koren Whipp. “Juliana of Norwich.” Project Continua (February 22, 2015): Ver. 2, [date
accessed], http://www.projectcontinua.org/juliana-of-norwich/
SOURCE : http://www.projectcontinua.org/juliana-of-norwich/
Beata Giuliana di Norwich
m. 1423 c.
Di questa beata si ignorano il nome di Battesimo e quello della sua famiglia. Oltre al libro delle Rivelazioni, sulla sua esistenza ci è giunta solo un'altra testimonianza coeva, che è stata recentemente scoperta nella singolare autobiografia di Margery Kempe, altra santa donna del tempo. Ella, nel 1413, si era recata, nel romitaggio di Norwich, a visitare "Madonna Giuliana" per averne consigli e direttive spirituali. "Madonna Giuliana" o "signora Giuliana", è il nome sotto il quale la beata era conosciuta in vita e che poi le è rimasto; potrebbe averlo adottato in onore di s. Giuliano, patrono della chiesa presso cui trascorse gran parte della sua vita, chiesa che apparteneva al monastero di Benedettine dei SS. Maria e Giovanni a Carrow, dentro la città di Norwich. Si è avanzata l'ipotesi, ma senza prove valide, che Giuliana fosse una monaca di quel priorato.
Tutto ciò che realmente è noto su Giuliana, che si
dice "una semplice creatura che non conosce le lettere", simile in
ciò a s. Caterina da Siena, pure illetterata, sono le notizie che si possono
trarre dal suo notevole libro, pervenuto in due distinte versioni: "testo
lungo" e "testo breve". Attualmente si concorda generalmente nel
considerare la versione "breve" come la piú antica, sebbene sia stata
la "lunga" ad essere edita per prima, nel 1670, a cura del benedettino
Serenus Cressy, dal ms. di Parigi. Tra le numerose riedizioni, seguiamo
qui quella del 1901, annotata da Grace Warrack. Il "testo breve" è
stato edito per la prima volta da D. Harford nel 1911, da un ms. del British
Museum, ed è stato riedito da A. M. Reynolds nel 1958. In questo secolo sono stati scoperti altri due mss.,
uno per ogni versione.
In tempi recenti sono stati pubblicati molti studi
sulle Rivelazioni di Giuliana, alla quale si riconosce universalmente una
personalità fuori del comune.
Ella è la prima scrittrice che usi il volgare, cosa
questa che aggiunge uno speciale interesse linguistico al suo libro e, come
mistica, Giuliana occupa davvero un posto eminente. Preliminarmente meritano di
essere ricordate le sue continue dichiarazioni di lealtà verso l'insegnamento
della Chiesa. Per misurare adeguatamente ]a sua statura, è fondamentale la
conoscenza degli autori che hanno scritto di lei in questi ultimi tempi,
soprattutto il gesuita Paolo Molinari (1958).
La data cruciale nella vita di Giuliana fu l'8 o il 13
maggio 1373: i mss. non concordano sul giorno del mese. Della sua vita
precedente, sappiamo solo che ella era teneramente devota alla madre e che era
una donna molto pia. Questa seconda caratteristica si delinea in rapporto alle
affermazioni della beata secondo cui, in un tempo non specificato, ma anteriore
alle sue "visioni", ella aveva chiesto a Dio tre doni e cioè: una
"veduta materiale" della Passione di Cristo, cosí da partecipare alle
sue sofferenze come Maria e l'esperienza di una "malattia del corpo",
perché fosse purificata da ogni amore per le cose terrene. La terza grazia
concerneva tre "ferite" (wounds): di dolore per il peccato, di
sofferenza con Cristo e di brama di Dio. Le prime due grazie erano chieste con
la condizione "se questa è la volontà di Dio", ma la terza senza
alcuna riserva. Tutto ciò presuppone una insolita disposizione dell'anima,
preparata a ricevere straordinarie grazie mistiche.
La malattia che aveva chiesta la colpí quasi
all'improvviso nel giorno cui si è già accennato. Non è detta l'esatta natura
del male, ma che fosse molto grave lo prova il fatto che giunse in punto di
morte. "Io giacqui tre giorni e tre notti e la quarta presi tutti i
sacramenti della Santa Chiesa e pensai che non avrei vissuto fino all'alba. E
dopo ciò, io languii per due giorni e due notti e la terza notte pensai di
essere per morire e cosí pensarono quelli che erano con me...E essendo ancora
giovane, pensai esser molto doloroso morire...ma consentii in pieno, con tutta
la volontà del mio cuore ad essere alla mercè di Dio...Si mandò a cercare il
mio curato perché assistesse alla mia fine. Egli mise la croce dinanzi al mio
volto e disse: "Ti ho portato l'immagine del tuo Creatore e Salvatore;
guardala e siine confortata"". Giuliana si sforzò di assecondarlo e
vi riuscí, ma "non seppe come". L'immagine sembrò diventare viva, col
sangue che gocciava giú dal volto del Salvatore. Poco dopo, quando ella pensava
di essere proprio morta "tutto ad un tratto la mia pena fu rimossa da me e
io fui cosí come ero prima". Quindi Giuliana ricordò il desiderio di
sperimentare sul suo corpo le sofferenze della Passione di Nostro Signore (cap.
XVII) "la quale visione delle pene di Cristo mi empí di pena. Perché io
sapevo bene che Egli aveva sofferto una sola volta, ma era come se Egli volesse
mostrarmelo e riempirmi col pensiero, come avevo prima richiesto. Cosí pensai:
io sapevo ben poco che pene fossero quelle che io chiesi, e, come una
disgraziata, mi pentii, pensando: se io avessi saputo ciò che era stato, ci
avrei pensato a chiederlo. Perché mi parve che le mie pene avessero
oltrepassata la pena corporea. Io pensai: c'è qualche pena come questa? E mi
risposi nella mia ragione: l'Inferno è un'altra pena, perché non c'è speranza.
Ma di tutte le pene che guidano alla salvezza, questa
è la maggiore, vedere il tuo Amore soffrire...".
Questa fu la prima delle quindici Rivelazioni,
riferita quella mattina dopo la sua mi steriosa malattia e improvvisa
guarigione. "La prima cominaò la mattina presto, circa le quattro, e
continuò la visione con processo pieno, chiaro e netto, una di seguito
all'altra fino a oltre le nove del giorno". L'ultima manifestazione ebbe
luogo la notte successiva, e quando finí le tornarono i sintomi della malattia,
e Giuliana cominciò a nutrire dubbi sulla realtà della sua esperienza e spesso
desiderò "di conoscere che significato desse il Nostro Signore a tutto
quello". Ella dovette aspettare quindici anni e piú prima di ricevere una
risposta diretta: "Volevi conoscere il disegno del tuo Signore in questa
cosa? Amore. Imparalo bene: Amore era il Suo disegno. Cosa ti
mostrò? Amore. Perché te lo mostrò? Per Amore. Tienilo dentro e imparerai
e conoscerai di piú insieme...Cosí fu che pensai che Amore era il disegno di
Nostro Signore".
Queste visioni dovevano essere per Giuliana come semi
celesti piantati da Nostro Signore stesso nella sua anima e essi si
svilupparono interiormente nel corso della vita. Tutto il libro non è altro che
un commentario su ciò che le fu mostrato durante quelle poche ore nel suo letto
di malata, nel trentunesimo anno della vita. Ella visse a lungo, chiusa nel suo
romitorio presso la chiesa di S. Giuliano a Norwich, curata negli ultimi anni
da due donne che provvedevano alle sue necessità. Là Giuliana fu visitata da
molte persone di ogni rango e grado, che venivano a lei per aver un consiglio
nelle loro pene. Il
suo amore per Nostro Signore ispirò quello per i suoi evenchristians, come li
chiamava.
Il libro deve essere stato dettato a qualche chierico
competente che, nel frattempo, deve averle reso familiari i migliori scritti
spirituali dei santi Padri e Dottori cattolici. Ci sono anche ragioni per
pensare che le lettere della sua piú giovane contemporanea, s. Caterina da
Siena, debbano esserle state portate a conoscenza, ma nessuna influenza esterna
adulterò l'originalità della sua sapienza "data da Dio" (God-given):
il libro che alla fine ella scrisse, rimane la piú dolce esposizione clel.
l'amore divino che sia mai stata scritta nella lingua inglese. Alcuni dei suoi
capitoli possono essere descritti solo come "sublimi", con un
messaggio per ogni generazione di devoti cristiani, in tutto il mondo.
Non c'è alcuna traccia cdi una eventuale
beatificazione di Giuliana, e nemmeno di culto pubblico: tuttavia ella è
talvolta chiamata beata e ricordata il 13 o il 14 maggio.
Autore: John
Stéphan
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/53040
Voir aussi : http://www.umilta.net/julian.html