Bienheureuse Colombe de
Rieti
Religieuse du Tiers-Ordre
de Saint Dominique (+ 1501)
ou Angèle.
Elle apprit à lire
l'alphabet et aussi les signes de Dieu chez les dominicaines de Rieti. Aussi,
dès l'âge de douze ans, elle voulut les rejoindre. Ses parents malgré leur
désir de la voir mariée, acceptèrent sa vocation, mais la gardèrent près d'eux
pour le travail qu'elle accomplissait et qui les faisait vivre. Elle put enfin
réaliser ce qu'elle attendait. Grande fut sa réputation de sainteté
qu'augmentait celle de ses extases. Le Pape Alexandre VI et bien des évêques et
des grands de son temps lui témoignèrent un vif intérêt.
À Pérouse en Ombrie, l’an
1501, la bienheureuse Colombe ou Angèle, vierge, sœur de la Pénitence de
Saint-Dominique, qui s’appliqua à promouvoir la paix dans la cité divisée par
les factions.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/7004/Bienheureuse-Colombe-de-Rieti.html
Bienheureuse Colomba da
Rieti
Religieuse du Tiers-Ordre
de Saint Dominique
Fête le 20 mai
O.P.
Rieti, Ombrie, 2 février
1467 – † 20 mai 1501
Béatifiée en 1627
Autre mention : 21
mai
Autre graphie :
Angelella Guardagnoli
Colombe de Rieti (†
1501), ouvrière de la paix à Pérouse.
Elle apprit à lire
l’alphabet et aussi les signes de Dieu chez les dominicaines de Rieti. Aussi,
dès l’âge de douze ans, elle voulut les rejoindre. Ses parents malgré leur
désir de la voir mariée, acceptèrent sa vocation, mais la gardèrent près d’eux
pour le travail qu’elle accomplissait et qui les faisait vivre. Elle put enfin
réaliser ce qu’elle attendait. Grande fut sa réputation de sainteté
qu’augmentait celle de ses extases. Le Pape Alexandre VI, comme bien des
évêques et des grands de son temps lui témoignèrent un vif intérêt.
SOURCE : http://www.martyretsaint.com/colomba-da-rieti/
The
blessed Columba de Rieti. Engraving by C. Klauber
Bienheureuse Colomba da
Rieti
Religieuse dominicaine,
Bienheureuse
1477-1501
Dans le pays des Sabins,
au pied des Apennins, du côté du midi, on trouve une vallée charmante qui est
comme le cœur de toute l'Italie. Là s'élève la cité de Rieti, au milieu d'une
campagne fertile, parsemée de riches collines et arrosée de très belles eaux.
C'est dans cette ville, où l'on conserve religieusement le corps de sainte
Barbe, où saint Dominique fut canonisé par le pape Grégoire IX, que naquit,
d'une famille honnête et de parents très chrétiens, la bienheureuse Colombe.
Elle vint au monde en 1477, le jour même de la Purification de la très sainte
Vierge, un peu avant le lever du soleil. Son père s'appelait Ange Antonio, et
sa mère n'est connue que par son nom de baptême qui était Jeanne. Mariée de
très bonne heure, Jeanne n'avait encore que quinze ans lorsqu'elle reçut pour
elle et son époux ce précieux don du ciel. Du reste, ils méritaient tous deux
d'avoir une telle fille car ils semblaient ne vivre que pour faire du bien.
Leur charité était si ardente, qu'après avoir épuisé leurs propres ressources,
ils allaient mendier pour subvenir aux besoins des malheureux. L'enfant reçut
au baptême le nom d'Angolella, petit ange, parce que des anges, tenant un
cercle d'or surmonté de sept flambeaux lumineux, avaient apparu à sa naissance
mais comme une colombe s'était reposée sur sa tête pendant la cérémonie sacrée,
on la nommait plus familièrement Colombe. Le père et la mère eurent beau s'y
opposer le peuple témoin de ce prodige lui conserva ce nom, qui lui en
rappelait le souvenir.
Dès sa première enfance
elle mena une vie mortifiée, couchant sur la dure, se faisant de petits cilices
des morceaux de crins qu'elle trouvait, fréquentant les églises, où elle
récitait les prières avec une piété si tendre, et si extraordinaire à cet âge,
qu'elle arrachait des larmes à ceux qui en étaient témoins. Elle apprit à lire
avec les Dominicaines de la ville, et s'étant procurée le petit office de la
très sainte Vierge, elle le récitait chaque jour.
La bienheureuse Colombe
observait très exactement les jeûnes de l'Église, encore qu'elle n'eût guère
plus de huit à dix ans. Elle jeûnait pendant l'Avent, le Carême, les
Quatre-Temps, aux vigiles des têtes. Ell portait constamment une chemise de
laine avec une ceinture de corde parsemée de gros nœuds. Où avait-elle pris cet
amour précoce des austérités ? Dans la vie de sainte Catherine de Sienne,
qu'elle lisait chez les Dominicaines, et qui faisait ses délices. Elle aimait
cette grande sainte, dont le souvenir n'était pas éloigné de plus d'un
siècle ; elle voulait l'imiter, et comme aucun obstacle ne venait
s'opposer à ces inspirations de la grâce, elle parvenait à retracer en elle
quelques-unes de ses vertus.
Les parents de Colombe,
quoique issus de familles opulentes, n'étaient pas riches; c'est pourquoi ils
faisaient un petit commerce pour vivre, ou du moins pour se procurer les moyens
d'élever et d'établir leurs enfants. Mais, à défaut de biens temporels, ils en
avaient de beaucoup plus estimables ; nous voulons dire qu'ils avaient de
bonnes mœurs, une religion pratique, et même de la piété ce qui ne contribua
pas peu à la sainteté de leur chère enfant car ce sont d’ordinaire les parents
qui, par leurs façons et leurs exemples, font naître les vertueuses
inclinations ensuite vient la grâce qui perfectionne les heureux penchants de
la nature. Jeanne, en bonne mère, eut soin d'inspirer de très bonne heure à sa
fille l'amour du travail et de lui apprendre les divers genres d'industries
qu!il importe aux femmes de connaître. Dès l'âge de huit à dix ans, les soins
du ménage lui étaient familiers elle savait remplir tous les offices
domestiques, et faire plusieurs travaux manuels, comme coudre, filer, et
confectionner tout ce qui était nécessaire à sa parure. Ses talents précoces
étaient accompagnés des plus charmantes qualités elle était belle, sage et
modeste nous ne savons quel air de sainteté reluisait sur son visage, dans sa
démarche et tout son maintien ce qui la rendait extrêmement agréable, et
inclinait vers elle tous les cœurs. On eût difficilement trouvé un caractère
aussi doux et une humeur aussi égale elle ne savait dire que des choses
aimables, et ne se permit jamais la moindre parole qui pût blesser ou
contrister qui que ce fût. Parfaitement obéissante à ses parents, elle
s'acquittait de tout ce qui lui était enjoint avec autant de promptitude que de
prudence, ce qui ne contribuait pas peu à les rendre joyeux et contents. Aussi
l'aimaient-ils de l'amour le plus tendre, et ne cessaient-ils de remercier la
divine Providence du don qu'elle leur avait fait de cette incomparable enfant.
Lorsqu'on l'envoyait à la
campagne avec les jeunes filles du voisinage, soit pour travailler à la
vendange, soit pour cueillir des herbes de teinture dont on faisait un assez
grand commerce dans ce pays, sa tenue n'avait rien de commun avec celle de ses
compagnes. Au lieu de prendre part à leurs chants et à leurs vains propos, elle
gardait le silence, s'occupant intérieurement à converser avec Dieu, ce qui,
sans nuire à son travail, contribuait singulièrement à son avancement spirituel
et mettait à couvert la pureté de son âme. C'est ainsi qu'ennemie de
l'oisiveté, la jeune Colombe imitait la femme forte, que l'Esprit-Saint dépeint
au livre des Proverbes, enchérissant sa maison des fruits de son travail. Elle
faisait, en effet, le métier de journalière pour secourir sa famille; il est
vrai que ses parents n'exigeaient aucun salaire de ceux j~ni l'employaient à
travailler pour eux; mais ils recevaient ce que ceux-ci leur offraient par
reconnaissance et ces petits présents valaient plus que le salaire accoutumé,
parce que sa bonne conduite ~t sa rare dextérité la faisaient rechercher de
tout le monde. Du reste, ces bonnes gens n'étaient pas dominés par la cupidité
leur vêtement était simple, leur nourriture frugale, et, contents de pourvoir
aux besoins du jour, ils laissaient à Dieu le soin du lendemain. De cette
manière, ils pouvaient venir encore au secours de l'indigence et ce qu'ils
mettaient en réserve, ils le versaient de bien bon cœur dans le sein des
malheureux. Non contents de donner leur argent, ils employaient volontiers leur
temps aux œuvres de la piété et de la miséricorde ainsi Colombe et sa mère
lavaient, cousaient et restauraient par charité les vêtements des religieuses
et des novices de la communauté de Saint-Dominique. Les pauvres religieux ne se
présentaient point dans leur maison sans en emporter quelques aumônes plus ou
moins abondantes. Elles prirent surtout un soin particulier du Père Jacques de
Tiferne, qui fut leur confesseur, ou du moins celui de la pieuse Colombe,
pendant les treize ans qu'il passa à,Rieti, chargé du gouvernement spirituel du
couvent de Saint-Dominique le Père Ange de Pérouse eut aussi beaucoup de part à
leurs bienfaits. Mais leur charité ne se bornait pas à faire du bien à ceux qui
venaient leur demander l'aumône, elles allaient à la recherche des vieillards,
des infirmes et des malades, portant avec elles du pain, des œufs, de la
viande, du bouillon et du vin et lorsque leurs ressources étaient épuisées,
elles réclamaient à leur tour la charité d'autrui, pour continuer leurs bonnes
œuvres. A force de donner, il arrivait quelquefois qu'elles se trouvaient
elles-mêmes réduites à la misère et alors la pieuse mère disait à sa sainte
fille, les larmes aux yeux « Colombe, il faut nous résoudre à jeûner
aujourd'hui, car il n'y a plus de pain à la maison ». Colombe à cette nouvelle
allait faire oraison au pied d'un autel qu'elle avait dans sa chambre; et
bientôt arrivaient ou quelques aumônes envoyées par des femmes riches, ou
quelques pièces de monnaie qui leur étaient dues pour leur travail en sorte
qu'elles pouvaient pourvoir à leurs propres besoins et continuer à secourir
ceux des autres.
La Bienheureuse avait à
peine douze ans, et déjà elle brûlait du désir de consacrer à Dieu sa
virginité. Une nuit qu'elle priait au pied d'un petit autel élevé dans sa
chambre, Notre-Seigneur lui apparut, assis sur un trône magnifique il avait à
ses côtés les apôtres saint Pierre et saint Paul, saint Jérôme, tenant un livre
en main, et saint Dominique. A cette vue, la Bienheureuse, transportée de joie
et d'admiration, s'écria « Donnez-moi, Seigneur, votre bénédiction ». Et
après que le Seigneur l'eut bénie, elle le pria d'agréer le voeu qu'elle
faisait entre ses mains de garder une virginité perpétuelle.
Notre-Seigneur accepta
l'offrande de sa servante avec la bonté d'un père il lui remit le livre que
tenait saint Jérôme, et qu'elle garda toute la nuit en la quittant, il laissa
sa chambre embaumée d'un parfum du ciel. La Bienheureuse avait un jeune frère
qu'elle aimait particulièrement et qui tout petit disait d'elle et de lui «
Colombe sera religieuse et moi je serai religieux ». Il fut reçu, en effet, à
l'âge de dix ans, chez les Dominicains. Peu de temps' après, la Bienheureuse
obtint la faveur de pouvoir prononcer au pied des autels, chez les bonnes
religieuses de Saint-Dominique, le vœu d'entrer en religion. Quelques jours
après, elle eut une vision elle fut conduite en esprit dans l'église de
Sainte-Scholastique, où deux anges lui remirent, à son frère et à elle, devant
l'autel de la très sainte Vierge, une ceinture d'une blancheur éclatante que
chacun d'eux tenait à la main. C'était une marque de la pureté qu'ils avaient
promis de garder et un secours contre les assauts du démon. A deux mois de là,
le frère de la Bienheureuse mourut, allant recevoir au ciel la couronne qu'il
avait si promptement acquise.
Cependant la beauté de la
Bienheureuse l'avait fait demander en mariage par un jeune homme fort riche de
Rieti ses parents, éblouis par la grandeur de cette alliance, y consentirent facilement
et essayèrent d'y gagner leur fille. Ils lui parlèrent de la nécessité de
s'établir dans le monde, sans toutefois lui parler ouvertement de l'engagement
qu'ils avaient pris. Ils prirent jour avec le jeune homme pour la remise des
cadeaux de fiançailles, et le fixèrent au lendemain. Pendant la nuit, deux
religieux de l'Ordre de Saint-Dominique apparurent à la Bienheureuse et lui
dirent « Aussitôt qu'il fera jour, hâtez-vous d'aller à la montagne de
Saint-Maron, vous y trouverez une religieuse qui vous avertira d'un danger qui
vous menace. Le matin, la Bienheureuse pria sa mère de l'accompagner à l'église
de Saint-Maron sur la montagne. Comme elle la précédait de quelques pas, elle
aperçut une religieuse qui lui dit « Vos parents vous ont promis en mariage, et
vos fiançailles doivent se faire aujourd'hui. Si vous voulez être fidèle à
l'Époux éternel, armez-vous de courage et coupez vos cheveux ». Après ces
paroles, la religieuse disparut.
La Bienheureuse entra
dans l'église, et, s'y étant confessée, elle demanda conseil à son directeur
sur l'avertissement qui lui avait été donné. Cet homme de Dieu, qui connaissait
sa vocation, approuva le moyen qu'on lui avait suggéré. « Sainte Catherine
de Sienne, lui dit-il, s'est coupé les cheveux dans une occasion semblable;
faites de même et recourez à la prière ».
Le soir, le jeune homme
se présenta, apportant une riche ceinture pour sa fiancée, selon l'usage du
pays. La Bienheureuse demanda quelques instants pour réfléchir à l'alliance
qu'on lui proposait elle monta sur la terrasse de la maison, où elle coupa ses
cheveux, qu'elle remit ensuite à sa famille, en disant qu'elle ne voulait point
avoir d'autre époux que Jésus-Christ. On conçoit assez la confusion du jeune
homme et la colère de ses parents. Ils accablèrent la Bienheureuse de reproches
et d'injures, mais pendant la nuit Notre-Seigneur lui apparut et la' consola.
Il était accompagné de sainte Catherine de Sienne, qui soutint sur son bras la
tête fatiguée de la jeune fille. « Ne crains rien, lui dit-elle, tu seras
religieuse de mon Ordre, ainsi que tu le désires ».
Cette nuit-là même, le
jeune homme qui la recherchait eut une vision. Il la vit entrer dans sa
chambre, magnifiquement parée et couronnée, comme on l'est au jour de ses noces
mais au moment où elle s'approchait, sa couronne tomba et il la vit défaillir
en sorte qu'elle lui semblait morte. Il alla le matin consulter un théologien
célèbre. Cette jeune fille est promise à Jésus-Christ, lui répondit le
théologien, et Notre-Seigneur n'agrée pas que vous soyez son rival. 11 a voulu
vous prévenir par cette vision que si Colombe manquait à sa promesse, elle
mourrait bientôt ». Le jeune homme alla donc retirer la parole qu'il avait
donnée aux parents de la Bienheureuse. Peu après il mourut lui-même au retour d'un
voyage qu'il avait, fait à Rome.
Cependant les parents de
la Bienheureuse rentrèrent en eux-mêmes et curent honte de disputer leur fille
à Notre-Seigneur; son père lui donna même une petite chambre où elle pouvait se
livrer en paix à ses exercices religieux. Elle commença donc à mener une vie
plus retirée, plus austère encore qu'elle n'avait fait jusque-là. Elle ne
mangeait guère que des fruits, peu de pain, et encore finit-elle par s'en
abstenir entièrement. La sainte Eucharistie était presque sa seule nourriture;
mais ce Pain divin soutenait ses forces et son courage.
Toutes les nuits elle se
flagellait trois fois avec une discipline formée de cinq chaînettes de fer la
première fois pour l'expiation de ses péchés, la seconde pour la conversion des
pécheurs, la troisième pour les pauvres âmes du purgatoire. Elle passait ses
nuits presque tout entières en oraison. Les anges alors venaient la visiter et
s'entretenir avec elle. Dieu la favorisa en ce temps de plusieurs extases dont
le souvenir nous a été conservé par le Père Sébastien do Pérouse, son
confesseur.
« Un jour qu'elle
était en oraison, Notre-Seigneur lui représenta toutes les souffrances qu'il
avait endurées dans sa passion. Elle le vit an jardin des Oliviers, chez Anne
et Caïphe, puis au tribunal de Pilate mais quand les bourreaux lui lièrent les
mains pour la flagellation, qu'elle entendit les coups de fouet et vit couler
ce sang adorable, sa douleur devint si vive, qu'elle commença à se flageller
elle-même cruellement pour prendre part au supplice du divin Époux. Sa mère;
qui couchait dans une chambre voisine, réveillée par le bruit des coups qu'elle
se donnait; se leva en pleurant, et, accourant à la porte de sa chambre; elle
lui cria « Ma fille, que faites-vous ? Pourquoi voulez-vous vous détruire ? »
Mais la bienheureuse ravie en extase, ne pouvait entendre sa voix.
« Une autre fois,
pendant qu'elle assistait au saint sacrifice, ayant aperçu au-dessus du calice
son Jésus attaché à la croix, pâte et défiguré, le côté ouvert et la tête
couronnée d'épines, la compassion qu'elle en eut la fit tomber par terre et la
réduisit à une sorte d'agonie. Cette défaillance se prolongeant, on avertit son
confesseur, qui vint auprès d'elle. Alors la Bienheureuse lui dit Priez pour
moi, mon père, afin que je ne voie plus ce déchirant spectacle car je suis
persuadée que si je le vois encore, je mourrai de douleur.
Cette sainte fille avait
aussi de fréquentes extases pendant lesquelles son corps, privé de l'action de
son âme, demeurait comme dans un état de mort. Il y avait déjà longtemps que
cela lui arrivait à l'insu de sa mère, lorsqu'un jour celle-ci, étant entrée
dans sa chambre, la trouva en cet état surnaturel qui lui était ~.out à fait
inconnu. Colombe était couchée sur son autel, comme une personne endormie. Sa
mère l'ayant soulevée, pour la réveiller, elle roula par terre et y resta
étendue sans donner aucun signe de vie. Sa mère la croyant morte, poussa des
cris déchirants qui firent accourir les voisines. Ces femmes, persuadées, à
leur tour qu'elle avait cessé de vivre, crièrent vengeance contre son
confesseur qu'elles accusaient de de l'avoir tuée à force d'abstinences et
d'austérités. L'irritation devint si vive, qu'elles parlaient d'aller lui faire
un mauvais parti, lorsque Colombe revint fort heureusement à elle-même.
Depuis ce jour-là, ses
extases ne furent plus secrètes, et les parents et les voisins né tardèrent pas
à s'apercevoir que le confesseur n'était pour rien dans ces états
extraordinaires, qui ne pouvaient venir que d'un principe surnaturel. Le
travail assidu auquel cette sainte &Me se livrait, ne mettait aucun
obstacle à sa contemplation habituelle. Souvent, en tissant sa toile, ses mains
tombaient sur le métier, et elle demeurait immobile pendant plusieurs heures
dans un état extatique. Les femmes du voisinage, prévenues par sa mère,
accouraient à ce spectacle, et ne pouvaient revenir de leur étonnement, en la
voyant aussi dépourvue de mouvement que si elle eût été changée en pierre. La
même chose lui arrivait encore, lorsque, occupée à coudre ou à filer, quelqu'un
venait à parler ou à la faire parler des choses de Dieu.
Une femme; qui avait
chargé Colombe de lui fabriquer une pièce de toile, venait méchamment se
plaindre à sa mère de la lenteur qu'elle y mettait, et faisait grand bruit tout
exprès pour attirer des reproches à cette sainte fille. La mère, qui
n'apercevait pas le mauvais dessein de cette femme, pressait la pauvre Colombe,
exigeait d'elle un travail impossible, et, mécontente de ne pas l'obtenir,
l'accablait de reproches, en disant : « Je vous ai offert un époux,
et vous l'avez méprisé. Je vous charge de procurer quelque profit à la maison,
et vous aimez mieux demeurer à ne rien faire. Je vous dis, ma fille, que vous
devez travailler. Faites en sorte de m'obéir.
Ces reproches étaient on
ne peut plus injustes; car elle était continuellement en action, autant que
Dieu lui en laissait le pouvoir. Cependant, elle ne disait pas un seul mot pour
sa défense. Dieu, content de sa patience, voulut l'en récompenser. Un jour
qu'elle venait d'être ainsi grondée par sa mère, Jésus lui apparut à la fenêtre
de sa chambre qui donnait sur la rue, et lui dit Colombe, suivez-moi.
Transportée de joie et comprenant parfaitement ce que son Bien-aimé voulait
d'elle, Colombe dit à sa mère avec autant de douceur que d'humilité.
« Ma bonne mère, il
est indubitable que Jésus-Christ a droit d'être obéi de préférence à mes
parents. Je le suivrai donc toutes les fois qu'il m'appellera, sans m'inquiéter
du travail que vous m'aurez chargée de faire. Je vous conjure, ma mère, de
prendre en patience ces résistances apparentes à vos volontés, et de ne point
être hostile à ce Dieu tout aimable. A quoi bon tant de sollicitude pour les
choses de la vie ? Ne vaut-il pas mieux travailler pour le
ciel ? » Du reste, il était fort rare que cette sainte fille se
permît de donner des avis à sa mère. Mais, en revanche, elle le faisait souvent
aux voisins qu'attirait auprès d'elle le charme de ses pieuses conversations et
peut-être plus encore celui de ses bons exemples.
Voici maintenant une
autre merveille que Dieu fit en sa faveur. Après avoir longtemps désiré de
contempler les Lieux-Saints et conjuré le Seigneur de lui faire cette grâce,
elle eut un ravissement qui dura cinq jours, pendant lesquels elle fut conduite
à Jérusalem et dans le reste de la Palestine, où Notre-Seigneur lui montra tous
les lieux consacrés par sa vie et par sa mort. Elle voyait aussi aux jours de
ses fêtes les mystères dont l'Église célébrait la mémoire ainsi la nuit de
Noël, Notre-Seigneur lui apparaissait couché dans sa crèche entre l'âne et le
bœuf, pendant que la très sainte Vierge et saint Joseph se tenaient à genoux
devant lui, et que les anges chantaient le Gloria in excelsis. A
l'Epiphanie elle vit l'étoile qui guidait les Mages; son confesseur étonné
aperçut un globe de feu sur sa maison et lui en demanda la cause Ce matin,
dit-elle, j'ai prié mon doux Maître de me faire voir l'étoile qui conduisait
les Mages de leur pays jusqu'à Bethléem tout aussitôt elle m'est apparue,
répandant dans ma chambre une splendeur extraordinaire et en disparaissant,
elle l'a laissée embaumée du parfum le plus délicieux.
Le dimanche de la Passion
de l'an 1486, la Bienheureuse obtint enfin de ses parents la permission
d'entrer dans le Tiers Ordre de Saint-Dominique. Un oncle, qui, à cause de ses
richesses, avait une grande autorité sur sa famille, avait encore essayé ce
jour-là de lui persuader de rester dans le monde mais, vaincu par ses raisons
et par ses prières, il s'offrit de faire lui-même la dépense de sa prise d'habit.
Le dimanche suivant, qui était le jour des Rameaux, elle prit donc ce saint
habit de pénitence, avec une joie toute céleste d'appartenir désormais
entièrement à son Époux. Dieu commença en ce temps à la glorifier par plusieurs
miracles. Elle rencontre un jour dans les rues de Rieti une pauvre femme qui
pleurait de n'avoir pu trouver du pain pour nourrir les vignerons qui
travaillaient à sa vigne; nul n'avait voulu lui en prêter. « Ayez bon
courage, lui dit la Bienheureuse, retournez chez vous et Dieu vous
secourra ». Cette femme, en effet, trouva, en rentrant, sur la table,
douze grands et beaux pains que Dieu lui avait envoyés à l'intercession de la
Bienheureuse.
Un soir qu'elle faisait
oraison, elle vit en esprit une troupe de Gibelins qui mettaient le feu à une
porte de la basse ville elle court aussitôt dans la rue, en criant que les
ennemis brûlaient la porte des Arcis. Les habitants ne la voulurent point
croire mais les flammes qui s'élevèrent bientôt du faubourg leur firent
regretter d'avoir méprisé ses avertissements. Dans un pèlerinage qu'elle fit au
célèbre sanctuaire de Notre-Dame du Chêne, du della Quercia, près de Viterbe,
elle délivra une femme qui était possédée du démon. Les magistrats de la ville,
qui avaient déjà entendu parler de sa sainteté, ayant appris ce miracle,
résolurent de conserver pour eux un si rare trésor; ils donnèrent donc l'ordre
de placer partout des gardes pour l'empocher de quitter leur territoire mais la
Bienheureuse, avertie par une inspiration du ciel, dit à ses compagnes «
Retirons-nous bien vite, il n'y a pas de temps à perdre a. Elles purent
s'échapper, en effet, avant que l'ordre des magistrats n'eût été exécuté.
Au retour, la
Bienheureuse s'embarqua sur le lac de Piédtluco comme on était au milieu de la
traversée, le démon essaya de la faire périr en suscitant une tempête. Elle en
avertit ses compagnes « Nous sommes menacées d'un grand danger, leur
dit-elle, mais ne craignez rien, Dieu est avec nous ». Cependant les
vagues venaient se briser contre la barque avec fureur, et les passagers
tremblaient déjà pour leur vie, lorsque la Bienheureuse, se levant, d'un regard
rendit au lac sa tranquillité.
Un habitant de Rieti
avait fait assassiner un riche marchand par deux paysans à ses gages il fut
condamné à mort. Sa femme et sa mère vinrent tout en larmes supplier la
Bienheureuse d'obtenir sa grâce par ses prières, Touchée de pitié, elle alla
voir cet homme et l'engagea à se réconcilier avec Dieu. Quand il se fut
confessé, elle lui dit Ayez bon courage, vous .ne mourrez pas de cette fois.
Cependant l'ordre de l'exécution arriva le soir même et le juge décida qu'elle
aurait lieu le lendemain. La famille désolée revint supplier la Bienheureuse.
Soyez tranquilles, leur répondit-elle, je vous ai dit qu'il ne mourrait pas.
Quelques heures après, un nouveau courrier apportait la grâce.
Elle reçut plusieurs fois
la sainte communion de la main de Notre-Seigneur et de ses anges. Un jour que
son confesseur disait la messe dans une autre église que celle où elle
l'attendait, elle pria la très sainte Vierge de satisfaire le désir ardent
qu'elle éprouvait de s'unir son divin fils. Au bout de quelques instants, un
prêtre vint à elle tenant entre ses doigts le corps sacré de Jésus-Christ, et
le lui donna. « Pendant ce temps là, son confesseur, qui célébrait les saints
mystères, éprouvait une peine très vive de ne pas retrouver dans le calice, au
moment de la communion, le fragment de l'hostie qu'il y avait déposé. Colombe
revint à cette église pendant qu'il achevait la messe, et le Père, après avoir
déposé ses habits sacerdotaux, lui fit part de son chagrin. Ne vous affligez
point, mon Père, lui répondit-elle, ce fragment de !a sainte hostie m'a été
apporté dans la cathédrale, par un ange, et il repose en ce moment dans mon
cœur. En ce cas, reprit le confesseur, je me réjouis de la perte qui m'a causé
tant d'inquiétude, et remercie Dieu de vous avoir fait participante de ma
communion ».
Un jour qu'elle était en
oraison, saint Dominique et sainte Catherine de Sienne lui apparurent. Ils lui
parlèrent d'abord du bonheur du ciel, puis ils lui montrèrent une route large
et droite, qui conduisait à une belle église de Saint-Dominique. Sortez de
Rieti, lui dirent-ils, et venez à cette église, où vous trouverez tout ce qui
est nécessaire à votre perfection. La Bienheureuse, troublée de cet ordre de
quitter sa patrie pour s'en aller dans une terre lointaine, n'osait répondre.
Soyez sans crainte, ma fille, reprit saint Dominique, c'est au nom de Jésus,
votre Epoux bien-aimé, que je vous donne cet ordre. Il vous attend lui-même
dans l'église que vous voyez ne tardez pas à vous y rendre. Du reste, nous
serons avec vous l'un et l'autre pour vous secourir dans tous vos dangers. Elle
prévint donc ses parents et ses amies de ce prochain voyage, dont elle ignorait
le but. Une grande tristesse s'empara de sa famille et se répandit dans la
ville de Rieti. Tout le monde lui en parlait en pleurant; mais elle répondait
Il faut qu'il en soit ainsi. Un jour, on aperçut au-dessus de sa maison une
comète étincelante qui se dirigeait vers Pérouse, et on la regarda comme un
présage de la perte dont Rieti était menacée.
La veille de son départ,
qui était un jeudi du mois de septembre, elle réunit douze de ses compagnes
pour manger avec elle un agneau qu'elle leur avait accommodé. Après le souper,
elle voulut leur laver les pieds en méditant les paroles du divin Maître après
la Cène; puis elle leur fit ses adieux en se recommandant à leurs prières. Le
lendemain vendredi, sa mère, ne la voyant pas paraître, fit briser la porte de
sa chambre, où elle ne trouva plus que ses habits couchés par terre en forme de
croix. Ses cris de douleur apprirent bientôt la funeste nouvelle à tous les
habitants de Rieti. La maison se remplit en un moment de personnes qui
pleuraient avec ses parents le départ mystérieux de la Bienheureuse. Nul ne
savait où elle était allée. On avait couru aux portes et on s'était assuré
qu'aucune n'avait été ouverte pendant la nuit.
En ce moment, un
étranger, qui paraissait un mendiant, s'approcha de la pauvre mère Femme, lui
dit-il, votre cœur est en proie à une affliction bien profonde. Comment le
savez-vous, répondit-elle ? Je le sais ; mais croyez-moi, ce qui est
arrivé a été fait par Dieu. Sachez que votre fille, appuyée comme elle l'est
sur ce bâton, ne saurait tomber. Si vous voulez vous y appuyer à son exemple,
votre foi cessera dé chanceler, comme elle l'a fait jusqu'à présent, et vous
verrez la main de Dieu dans tous ces événements extraordinaires.
Après ces paroles, ajoute
le confesseur de la Bienheureuse, cet homme disparut, et je soupçonne qu'il
n'était rien moins que le Seigneur Jésus, qui, dans sa compassion, avait voulu
fortifier et consoler cette pauvre mère. Culte conversation adoucit en effet
son chagrin et lui communiqua une force qu'elle n'avait pas auparavant. Aussi
n'oublia-t-elle jamais ce que ce bon Maître avait daigné lui dire.
Qu'était cependant
devenue la Bienheureuse ? Écoutons-la raconter elle-même à son confesseur
les détails de cet événement mystérieux. « Ce soir-là, lui dit-elle, je
m'étais mise en oraison comme à mon ordinaire, lorsque je me sentis dépouiller
de mes vêtements accoutumés, qui furent tout aussitôt remplacés par d'autres;
mais par qui fut faite cette double opération, c'est ce que j'ignore
entièrement. Je fus ensuite tirée hors de ma chambre, de la maison et de la
ville, mais par qui et de quelle manière, c'est ce que je ne puis dire
davantage, car je ne vis personne, et il ne me reste aucun souvenir de ce qui
se passa dans cet enlèvement. Je me rappelle seulement que me trouvant tout à
coup en vue d'une ville (c'était Spolète), un homme vint à moi et m'invita à le
suivre dans une maison où sa femme et ses filles me donneraient volontiers
l'hospitalité M. M Ne sachant dans quel pays j'étais, j'acceptai son offre avec
reconnaissance. L'ayant donc suivi, il me mena dans une maison éloignée de la
route où je me trouvai seule avec lui. Un peu inquiète de cet isolement, je lui
demandai où étaient donc sa femme et ses filles ? Attendez un peu, me
dit-il, elles ne tarderont pas à revenir. Mon inquiétude augmenta, mais que
faire ? Cet homme ne me perdait pas de vue, et il m'était impossible de lui
échapper. D'ailleurs j'espérais encore un peu voir paraître sa femme et ses
filles. C'était du moins pour moi l'objet d'un désir bien vif, mais qui, hélas!
ne devait pas être satisfait. Il n'y avait dans cette triste maison ni femmes
ni filles; c'était un repaire de monstres plus redoutables que des voleurs et
des assassins. Que faisaient-ils là, c'est ce qu'il est à propos de vous
apprendre. Dans ce temps-là, une fille unique d'un seigneur napolitain, qui
avait une charge dans la province, s'était laissé enlever par un séducteur son
père en ut prévenir tous les magistrats des villes circonvoisines, leur
envoyant son signalement, et promettant à ceux qui l'arrêteraient une forte
récompense. Cette nouvelle étant venue à la connaissance de quelques jeunes
gens, ils résolurent de chercher cette fugitive, dans l'intention de gagner
l'argent promis par son père; et c'était dans ce dessein qu'ils étaient venus
occuper cette maison solitaire. Jugez, mon Père, de ma triste situation entre
les mains de pareils scélérats. Ils étaient alors à battre la campagne ;
mais le misérable qui avait abusé de ma confiance, fut à leur recherche, après
avoir pris la précaution de m'enfermer.
Si les conseils de Dieu
ont quelque chose qui étonne, c'est surtout lorsqu'on le voit exposer à de
semblables périls des vierges angéliques, objets de toutes ses complaisances.
La situation de Colombe, en cette circonstance, rappelle les épreuves
semblables auxquelles furent exposées une sainte Lucie, une sainte Agnès et
tant d'autres, que Dieu n'engagea dans ces tristes combats que pour faire
éclater sa puissance, et les rendre, par leur glorieuse victoire, plus vierges
qu'elles n'étaient auparavant. Que le lecteur soit sans crainte pour
l'innocence de notre Colombe. Ce n'est pas elle qui s'est jetée dans le danger c'est
Dieu lui-même qui l'y a mise. II saura bien la défendre et lui conserver son
innocence.
Cependant les jeunes
insensés arrivèrent, et en la voyant se persuadèrent qu'elle était cette jeune
personne que l'on cherchait de tous côtés. Elle avait effectivement cette
élégance, cet air de noblesse que le signalement avait attribué à la fugitive,
et paraissait avoir l'âge indiqué. Après l'avoir saluée, avec toutes les
recherches de la politesse, ils s'assirent auprès d'elle, et s'enquirent
honnêtement de son nom, de sa patrie et du lieu où elle allait. Colombe, voyant
bien le danger qu'elle courait, priait Dieu dans son cœur, et gardait le
silence. Alors commencèrent les propositions les plus criminelles qui furent
rejetées avec une sainte indignation. Les promesses de riches présents vinrent
ensuite et furent méprisées. Ce fut alors que, soumise aux mêmes épreuves que
les Lucie, les Agnès et les Marguerite, comme la première elle devint si
pesante, qu'on essaya en vain de la faire changer de place, tandis qu'elle les
étonnait par la force de ses discours sur la mort, les jugements de Dieu et
l'enfer. Saisis d'effroi à ce spectacle, ses persécuteurs prirent la fuite.
De là elle vint à
Foligno, ville peu éloignée de Spolète, où elle reçut l'hospitalité chez les religieuses
de Sainte-Claire. Comme tout le pays était en émoi au sujet de la jeune
Napolitaine enlevée, là encore elle fut exposée à de nouvelles épreuves les
magistrats l'interrogèrent, et lorsqu'ils surent qu'elle était de Rieti,
écrivirent en cette ville pour s'informer de sa vie passée. C'est ainsi que ses
parents apprirent le lieu de sa retraite. Son père vint la voir avec un
religieux de Saint-Dominique ils essayèrent de la ramener à Rieti, mais les
ordres que la Bienheureuse avait reçus du ciel ne lui permettaient pas de se
rendre à leurs désirs.
Cependant sa sainteté
avait ému la ville de Foligno les habitants accouraient pour la voir, et les
magistrats prenaient déjà des mesures pour la garder de force au milieu d'eux,
lorsqu'elle sortit un matin de Foligno, accompagnée de son père et de ce
Dominicain, qui était le prieur du couvent de Rieti.' Ils se dirigèrent vers
Pérouse, et s'arrêtèrent un instant à l'église de Notre-Dame-des-Anges ou de la
Portioncule. Le lendemain ils entrèrent dans les murs de Pérouse, où
Notre-Seigneur avait fixé la demeure de sa servante. Quand on sut qu'elle
arrivait, toute la population vint au-devant d'elle. On entendait crier dans
les rues « Voici la Sainte qui vient, allons à sa rencontre ».
On la conduisit d'abord
dans une maison où vivaient quelques sœurs du Tiers Ordre, puis, les habitants
résolurent de lui construire un couvent dont elle posa la première pierre, le
22 février de l'année 1493. Pendant la cérémonie, elle tomba en extase et parut
s'entretenir avec sainte Catherine de Sienne et saint Jérôme, auxquels elle
recommandait instamment la ville de Pérouse. En attendant que le couvent fût
achevé, un jurisconsulte fort célèbre et sa femme, que ses grandes qualités
rendaient digne de lui, la reçurent en leur maison, où ils la traitèrent moins
comme une étrangère que comme une fille tendrement aimée.
« En ce temps-là,
dit le confesseur de la Bienheureuse, il plut au Seigneur d'illustrer sa
servante par de nouveaux miracles. César Borgia, depuis duc de Valentinois, faisait
alors, étant encore enfant, ses études au collège de Pérouse. Un jour qu'il
était venu se récréer avec nous, dans le jardin du couvent, il nous suivit
après la récréation dans notre église, où nous trouvâmes, au pied de l'autel de
Sainte-Catherine de Sienne, un groupe nombreux de personnes des deux sexes,
dont la pieuse Colombe était entourée. Un noble citoyen, ayant aperçu le
prince, lui dit à haute voix -Seigneur, venez voir un enfant que la sœur
Colombe vient de ressusciter par ses prières. Le prince, à ces mots, se
tournant vers moi, me dit Eh bien Père Sébastien, nous allons sonner les
cloches, afin que tout le monde vienne voir ce miracle évident. Gardons-nous-en
bien, Seigneur, répondis-je; car cela pourrait nous attirer quelque confusion.
Comment ? reprit-il. Cette sœur, ajoutai-je, n'est encore qu'une novice,
et il y a si peu de temps qu'elle demeure dans cette ville, que nous ne pouvons
la connaître suffisamment. Lorsque nous l'aurons éprouvée au moins pendant dix
ans, nous saurons si elle est une femme de vraie vertu et de solide sainteté,
et alors nous pourrons croire aux merveilles qu'elle opérera et les proclamer
avec assurance ».
Ces miracles de la
Bienheureuse engagèrent plusieurs personnes de la ville à se réunir à elle dans
le couvent qui venait d'être achevé. Colombe leur donna une Règle semblable à
celle qu'observait sainte Catherine de Sienne, sous le patronage de laquelle
elle mit cette maison. Elle recommanda à ses filles de ne jamais souffrir qu'on
les condamnât à une clôture exacte, que la Règle du Tiers Ordre ne prescrivait
pas et que sainte Catherine n'avait jamais observée. Colombe, qui avait à cette
époque vingt-trois ans, ne se réserva du reste aucune autorité, voulant obéir
comme les autres à la supérieure. Elle choisit pour cellule une pauvre chambre
sous le toit, et dont les murs crevassés laissaient passer la fumée de la
cuisine, qui était voisine cette chambre n'avait point de fenêtre et
ressemblait plus à un tombeau qu'à un lieu d'habitation.
Pérouse, qui avait
accueilli la Bienheureuse avec tant de joie et qui pourvoyait généreusement à
tous les besoins de son couvent, ne tarda pas à ressentir les effets de sa
présence. En l'année 1494, la peste ravagea toute la contrée par le conseil de
la Bienheureuse, on fit de grandes processions qui arrêtèrent ses ravages tous
les villages qui l'invoquèrent en furent préservés. Elle guérit le sous-prieur
des Dominicains, qui en était atteint. Elle demandait instamment à Dieu de la
prendre pour victime et d'épargner son peuple. Notre-Seigneur agréa sa prière
il permit aux démons de la frapper, et ils le firent avec une rage qui montrait
leur haine contre elle. Toutefois, après sept jours de cruelles souffrances,
saint Dominique et sainte Catherine de Sienne lui apparurent et la guérirent
entièrement. Elle prévint une fois les magistrats d'un grand danger qui
menaçait la ville « J'ai vu », leur fit-elle dire par son confesseur, « un roi
d'une admirable beauté et d'une majesté incomparable. Il était assis sur un
trône éclatant, qu'entourait une brillante cour. Son aspect était imposant et
sévère il tenait dans sa main gauche trois glaives tranchants, et ses gestes
annonçaient qu'il allait s'en servir pour immoler les habitants de Pérouse,
dont les péchés sollicitaient sa vengeance. J'étais toute tremblante et toute
désolée, lorsque j'ai vu paraître la reine, éblouissante de beauté et parée
d'habits tissus d'or. Elle s'est prosternée trois fois le visage contre terre,
en approchant du trône. Parvenue au pied des degrés, elle est tombée à genoux,
implorant la clémence du roi, qui d'abord a résisté dans l'intérêt de sa
justice mais la reine insistant, il s'est laissé fléchir et lufa remis deux
glaives sur les trois qu'il tenait à la main. La reine alors s'est retirée,
sans faire aucune instance pour avoir le troisième ».
On sut bientôt quel était
ce troisième glaive dont Pérouse était menacée. Ses ennemis y pénétrèrent une
nuit par trahison, et sans le courage que la Bienheureuse inspira aux
habitants, sans la protection de sainte Catherine de Sienne qui les assistait
dans le combat, la ville eût été saccagée.
Le pape Alexandre VI,
dans un voyage qu'il fit à Pérouse, et ses cardinaux lui témoignèrent un vif
intérêt. Le secrétaire de Sa Sainteté et celui du roi de France vinrent aussi
la consulter, dans l'oratoire de son couvent, sur des affaires d'État.
Le trésorier apostolique
fut chargé de la consulter sur un dessein du pape Alexandre VI, qui se sentait
intérieurement pressé d'abdiquer le souverain Pontificat. Elle eut à ce sujet
une vision terrible, qui épouvanta le trésorier, mais ne put vaincre les
irrésolutions du Pape aussi vit-on se réaliser les malheurs qu'elle lui avait
annoncés. D'abord, ses États furent envahis par les Vénitiens, qui, pendant
plusieurs années, lui firent une guerre désastreuse. Ensuite sa vie fut exposée
au danger le plus imminent. Le jour d& la fête de saint Pierre de l'année
1500, une violente tempête, suscitée par un orage extraordinaire, ayant
renversé la cheminée de la chambre où ce Pontife se trouvait, la toiture fut
enfoncée le plancher croula sur sa tête, et sans une poutre qui tomba de
manière à le protéger, il eût été infailliblement écrasé sous les débris. Il en
fut quitte pour une blessure légère et une frayeur extrême, parce que le temps
de la miséricorde n'était pas épuisé.
L'archevêque de
Carthagène lui demanda deux scapulaires blancs pour le roi Ferdinand et la
reine Isabelle. On ne saurait énumérer les personnes religieuses et séculières
qui recherchèrent la faveur de lui parler à l'époque dont il s'agit mais cette
sainte fille était si humble, qu'elle ne voulait recevoir aucune visite hors de
la présence de son confesseur, craignant toujours de laisser échapper quelque
parole indiscrète. Bien loin de là, tout était admirable et vraiment divin dans
ses conversations. Avec les personnes les plus qualifiées, son langage était uni
et sans aucune recherche. Avec celles qui exerçaient sa patience, il ne lui
arrivait jamais de laisser paraître aucune vivacité, aucun ennui. Sa douceur ne
se démentait pas avec ceux qui venaient lui tendre des pièges. Aussi tous se
retiraient contents d'elle, enchantés de sa simplicité, de son humilité, de sa
modestie, et fort édifiés de sa dévotion. Toutes les paroles qui sortaient de
sa bouche avaient quelque chose d'angélique, et respiraient le doux parfum de
la paix et de la charité. Faut-il s'étonner après cela de l'autorité qu'elle
exerçait sur tous ceux qui avaient le bonheur de la connaître ? L'opinion de sa
sainteté était universelle. Aussi attachait-on le plus grand prix à posséder
quelque chose qui lui eût appartenu, quand ce n'eût été qu'un fil de son
fuseau. Lorsqu'elle n'avait plus rien à donner, on coupait de petits morceaux
de ses vêtements, sans qu'elle résistât plus qu'une brebis qui se laisse
tondre. Ses petits présents les plus ordinaires étaient des grains de chapelet
qu'elle donnait toujours en nombre mystérieux. Tantôt elle en donnait trois en
l'honneur de la sainte Trinité, tantôt cinq en l'honneur des cinq plaies de
Jésus-Christ, tantôt sept en mémoire des douleurs de la divine Marie, tantôt
neuf en mémoire des neuf chœurs des anges ; ajoutant toujours une pieuse
explication du mystère représenté par sa petite offrande. Beaucoup de personnes
la priaient de toucher les pieux objets qu'ils avaient achetés, et l'aimable
vierge, tout en rougissant, ne savait point refuser de tels actes de
complaisance. Enfin, sans s'écarter jamais des règles de la prudence, elle se
prêtait à tous les désirs avec la plus touchante simplicité. Si elle aimait à
donner, elle recevait aussi sans difficulté les aumônes qui lui étaient faites,
non pour elle-même, mais pour sa communauté. Il lui arrivait même quelquefois
de demander à certaines personnes, dont elle connaissait la pieuse générosité,
des parures d'autel, des ornements sacerdotaux et des vases sacrés pour la
chapelle du monastère. On lui donnait assez fréquemment des robes, des voiles
et des manteaux. Elle s'en servait pendant quelques jours, pour faire plaisir
aux personnes qui lui faisaient ces sortes d'aumônes; ensuite elle les passait
à ses sœurs. Élie ne refusait rien, pas même les friandises qu'on lui apportait
en abondance mais ensuite, au lieu de les manger, elle les distribuait aux
prêtres qui rendaient service à la communauté, aux religieuses infirmes et aux
jeunes filles qu'on lui amenait, les portant elle-même à la bouche de ces
dernières avec une aimable familiarité. « Je m'avisai un jour, rapporte
son confesseur, de l'engager à refuser ces sortes de délicatesses, de peur
qu'on la soupçonnât d'être sensuelle mais elle me répondit respectueusement Je
ne puis refuser ces petits présents, sans contrister ceux qui me les offrent.
Laissez-leur cette satisfaction et à moi celle de les contenter. Je ne crois
pas que la gloire de Jésus-Christ soit étrangère à ce petit commerce de charité.
Oh ! qu'il soit loué ce divin Sauveur dans ces bagatelles comme dans tout
le reste.
Nommée prieure, on
s'aperçut qu'elle n'avait pas tout ce qu'il fallait pour remplir parfaitement
les obligations attachées à cette charge. Elle savait à merveille exciter les
autres au bien par ses exhortations, les avertir avec douceur, les encourager
par ses exemples, les soutenir par ses prières mais elle était incapable de
reprendre avec rigueur, de corriger avec autorité. Elle le sentait si bien
qu'elle chargea le confesseur de ce dernier ministère. Celui-ci fut assez
simple pour accepter cette mission peu agréable ; mais il ne fut pas
longtemps sans reconnaître qu'un pareil rôle ne pouvait s'allier avec l'emploi
dont le ciel l'avait chargé. Les femmes surtout, quand elles sont jeunes
encore, ne reçoivent pas volontiers les reproches et les corrections, de
quelque part qu'elles leur viennent. Cependant cette sévérité leur déplaît
moins de la part de leur mère que de la part du confesseur. Il peut être sûr
qu'une semblable commission ne servira qu'à leur resserrer le cœur et diminuer
singulièrement leur confiance. Nous ne voulons pourtant pas dire qu'il doit
approuver leurs erreurs, excuser leurs travers d'esprit et se taire sur les
fautes dont elles se rendent coupables. Dieu veut qu'il les corrige, mais au
saint tribunal et non a l'extérieur. Encore faut-il qu'il le fasse avec
ménagement et mesure autrement elles se dépitent sans oser lui en faire l'aveu,
et leur conscience troublée ne s'ouvre plus ou du moins ne s'ouvre que d'une
manière fort imparfaite. II. peut même arriver que ce défaut d'ouverture
compromette la validité de leurs confessions. Il est vrai qu'on peut remédier à
cet inconvénient en donnant aux religieuses plusieurs confesseurs habituels;
mais cette multiplication elle-même n'est pas sans inconvénient dans les
monastères.
Le confesseur comprit
tout cela, quoiqu'un peu tard, et s'empressa de remettre cette commission de
gronder et de punir à la mère prieure, en lui disant qu'elle aurait grâce pour
cela comme pour ses autres emplois. Cette bonne mère prit donc sur elle pour tâcher
d'être sévère au besoin, afin de faire en cela, comme dans tout le reste, la
sainte volonté de Dieu. Or, ce bon Maître se plaisant d'ordinaire à éprouver
ses saints, il arriva que le premier usage qu'elle voulut faire de cette juste
sévérité lui valut une affliction extraordinaire. Ayant cru devoir un jour
reprendre en public une jeune religieuse, présomptueuse opiniâtre, celle-ci
prit fort mal la correction, et répondit « Quand on a l'humeur triste, on
trouve facilement à redire à la conduite des autres ». Elle fut ensuite se
plaindre au confesseur à qui elle raconta la chose de manière à donner tort à
sa mère. Le père, trompé par ce faux rapport, crut que la correction n'avait
pas été suffisamment discrète. U fut en conséquence trouver la servante de
Dieu, lui lit une longue instruction sur la charité fraternelle, dans laquelle
il lui échappa de dire qu'une supérieure, en reprenant ses filles, pouvait
excéder dans la mesure jusqu'à se rendre coupable de péché mortel.
A ce nom effrayant de
péché mortel, la Bienheureuse se mit à pleurer si amèrement que le confesseur
eut pitié d'elle. Il sentit le besoin de la rassurer sur la sentence qu'il
venait de prononcer et qui l'avait si fort effrayée. Mais il eut toutes les
peines du monde à tarir la source de ses larmes. La douleur de cette sainte
fille, qui n'avait fait que son devoir dans la circonstance, et sans sortir des
bornes de la discrétion', nous fournit du moins un bel exemple de l'horreur que
nous devrions avoir de tout ce qui peut offenser grièvement la Majesté divine.
Le reste de la vie de la
Bienheureuse ne fut pas exempt de douloureuses épreuves; elle fut calomniée par
ses envieux, soupçonnée par ses supérieurs, soumise à des tribulations qui ne
Unirent guère qu'avec sa vie. Le confesseur de cette sainte fille ne fut pas
épargné dans leurs accusations. Il était, disait-on, de connivence avec elle
pour tromper le public, et la servait merveilleusement par ses connaissances
physiques. Ces calomnies trouvèrent créance, au point que ce religieux crut devoir
entreprendre leur commune justification.
Dans ce même temps,
quelques-uns des protecteurs du couvent affligèrent la servante de Dieu d'une
manière beaucoup plus sensible. Accoutumés à juger des choses selon le sens
humain, le régime de la maison leur semblait fort défectueux; et, dans leur
zèle mal entendu, ils se croyaient appelés à remédier aux prétendus abus par
une salutaire réforme. Après en avoir conféré longuement entre eux, ils firent
part de leurs idées à la Bienheureuse, mais sans pouvoir les lui faire goûter.
Cependant ils passèrent outre, et entreprirent, contre sa volonté, de
bouleverser sa Règle.. Le vêtement des religieuses leur semblait trop simple,
leur pauvreté trop rigoureuse, le cérémonial de leurs professions trop peu
solennel ils voulaient que les plus jeunes apprissent à chanter et fussent
instruites dans les lettres. Ils prétendaient aussi introduire dans le
coutumier quelques dangereuses innovations; et leur folle présomption appelait
tout cela une réforme salutaire. Colombe, profondément affligée d'une
entreprise dont elle prévoyait les fâcheux résultats, s'y opposait de toute sa
force.
Mais Colombe ne trouva
pas dans toutes ses filles la docilité qu'elle avait droit d'en attendre, et
qui aurait dû être la récompense de son gouvernement si doux et si maternel.
Quelques-unes se rangèrent du côté des imprudents réformateurs, et poussèrent
l'ingratitude jusqu'à se plaindre aux supérieurs d'une si sainte et si bonne
mère. Malheureusement, leurs plaintes furent écoutées et produisirent les plus
fâcheux résultats. Le jour de la fête de saint Vincent, au retour de l'église,
Colombe trouva dans le monastère un religieux envoyé par le supérieur pour
donner gain de cause à ses ennemis. Elle reçut, en effet, de ce religieux une
lettre qui lui signifiait sa déposition, et lui faisait défense d'avoir
désormais aucun rapport avec les frères de l'Ordre, à l'exception d'un seul
qu'on lui désignait, et qu'elle devait accepter pour son confesseur. La
Bienheureuse, munie de cette lettre, fut à l'église, toute tremblante, et la
flt lire à son père spirituel. Pendant que celui-ci la lisait tout haut, la
sainte fille ayant entendu cette clause pénale sous peine de privation de
grâces, dit en gémissant Hélas! me priver de la grâce que vais-je donc devenir,
dans cet état d'abandon? u et là-dessus elle se mit à fondre en larmes.
Telle est la faiblesse
humaine, que les plus grandes âmes se laissent quelquefois troubler par de
graves adversités, et ne peuvent se défendre d'un certain sentiment de
tristesse. Or, on ne peut pas nier qu'à parler naturellement, Colombe se
trouvât alors dans une triste position, condamnée par ses supérieurs sans avoir
pu se défendre, déposée de sa charge sans l'avoir mérité, et obligée à recevoir
un confesseur qu'elle ne connaissait pas, à la place de celui qui avait sa
confiance. Etait-elle moins à plaindre en cet état qu'un enfant privé de sa
mère, qu'une brebis sans pasteur, qu'un pauvre vieillard impotent à qui l'on
ôte son dernier appui ? La veille de cette désolation, elle en avait eu comme
un pressentiment, car ces paroles de Jésus mourant l'occupèrent d'une manière
tout extraordinaire «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-vous abandonné? ') La
divine Providence a coutume d'avertir ceux qu'elle veut éprouver, afin qu'ils
se préparent à porter saintement les croix qu'elle leur destine.
Une lettre que la
servante de Dieu reçut alors de Rieti, lui apprit des choses qui ajoutèrent
beaucoup à son affliction. Elle avait dans cette ville une ancienne amie nommée
Cécile, à qui elle avait donné, avant son départ, plusieurs objets qu'elle
conservait comme des reliques précieuses. Parmi ces objets était une image de
la divine Marie sur laquelle cette pieuse femme portait fréquemment ses
regards. S'étant un jour aperçue que cette image versait des larmes, elle crut
que cette merveille était un signe évident de quelque calamité qui menaçait
Colombe et peut-être aussi la ville de Rieti. Le pronostic, d'après ce que nous
venons de dire, n'était que trop vrai, pour ce qui concernait la Bienheureuse.
Quant a la ville, il ne tarda pas aussi à obtenir son accomplissement. Pour en
revenir à Cécile, elle fut épouvantée de ce miracle, et, dans son trouble, elle
porta au monastère de Saint-Dominique l'image et tout ce qui avait appartenu à
la servante de Dieu. Cependant une grave sédition ayant éclaté dans la ville,
cette pieuse femme fut raconter aux magistrats la merveille dont nous venons de
parler, et leur conseilla de demander, sur ce qui se passait, l'avis de la
Bienheureuse. Jamais conseil ne fut peut-être plus mal adressé que celui-là. Ce
n'étaient plus ces anciens magistrats qui, témoins des vertus de Colombe,
l'écoutaient comme un Ange du ciel. Ceux-ci, déjà peu croyants de leur naturel,
étaient en outre imbus de toutes les calomnies que l'on publiait contre cette
sainte fille. Aussi se moquèrent-ils de la vision, du conseil de Cécile, des
révélations et des miracles de la servante de Dieu, traitant tout cela de
momeries, de songes creux, de superstitions et d'extravagances. Or, voilà ce
que Cécile racontait naïvement dans sa lettre à la servante de Dieu.
Cet état de choses dura
plusieurs années. A la fin, son ancien confesseur parvint à lui faire rendre sa
liberté d'action.
Quand le jour approcha où
Dieu avait résolu de récompenser sa servante de tous les travaux qu'elle avait
endurés pour lui, il permit que saint Dominique lui annonçât cette bonne
nouvelle. Le saint Patriarche lui apparut donc d'un air joyeux et lui dit ces
consolantes paroles « Réjouissez-vous, ma fille, car le temps approche où
vous serez appelée à célébrer vos noces .avec votre Époux bien-aimé ».
Le jour de l'Épiphanie,
elle eut une extase pendant laquelle on la crut morte ; en reprenant ses
sens elle dit : « Seigneur, puisqu'il plaît à Votre Majesté de
différer mon départ, jusqu'à l'Ascension, que votre sainte volonté s'accomplisse.
Elle se préparait
cependant à quitter ce monde; elle fit ses adieux à ses chères sœurs, en les
suppliant de lui pardonner les mauvais exemples qu'elle leur avait donnés. Elle
réunit aussi les principaux citoyens de Pérouse, pour leur parler une dernière
fois des joies du royaume des cieux, où elle espérait les revoir. Pendant le
Carême, elle redoubla ses austérités, s'offrant en holocauste pour cette ville
de Pérouse qu'elle aimait tant et que de grands malheurs menaçaient alors. On
l'entendit une fois s'écrier au pied de l'autel de sainte Catherine de
Sienne ; « Ô mon bon maître, ô mon Seigneur Jésus-Christ, exaucez les
prières que nous vous adressons pour votre peuple de Pérouse, faites-nous
grâce, faites-nous miséricorde. Soyez-nous propice, 6 Jésus S'il vous faut une victime,
je m'offre à votre justice, mais de grâce épargnez les pauvres pécheurs ».
Dans la nuit du samedi
saint au jour de Pâques, elle eut un vomissement de sang si considérable, que
l'on ne pouvait comprendre qu'il y en eût autant dans un corps si maigre et si
exténué. La fièvre la prit ensuite avec de violentes douleurs de tête, dont
elle souffrit pendant trente-trois jours. Elle n'avait d'autre soulagement que
la vue de son crucifix, qu'elle baisait amoureusement en lui disant :
« Ô mon Jésus ! mon doux Maître ! Ô mon refuge salutaire !
mon Époux bien-aimé ! »
Elle eut encore plusieurs
visions qui la consolèrent dans ses souffrances. Notre-Seigneur lui apparut au
milieu de ses anges et lui dit : « Préparez-vous, ô ma Colombe, car
je veux que vous veniez bientôt demeurer avec moi. Sainte Catherine de Sienne,
entourée d'un brillant cortège de vierges, saint Pierre de Vérone, avec une
glorieuse escorte de martyrs, lui apportèrent également de douces paroles de
paix et de bonheur.
La vigile de l'Ascension,
à l'issue des Vêpres, le Père Sébastien lui donna l'Extrême Onction et récita
les prières de la recommandation de l'âme, au milieu des larmes et des sanglots
des sœurs et des autres personnes qui étaient présentes. On lui lut ensuite la
Passion de Notre-Seigneur. Les démons essayèrent de lui livrer un dernier
assaut, mais elle les vainquit en leur montrant le crucifix et en répétant sans
cesse Je crois en Dieu! On lui lut une seconde et une troisième fois la Passion
de notre Sauveur. Peu après, elle s'écria, les yeux fixés au ciel « 0 Reine des
Anges, très douce Mère de Dieu, ô mon Père saint Dominique, ô ma Mère sainte
Catherine ; je vous recommande mon âme je vous recommande tous les
chrétiens, la sainte Église de Dieu, mon Ordre, mes sœurs, les amis et les
bienfaiteurs de ce monastère.
« Vers le milieu de
la nuit, dit le Père Sébastien, tandis que le confesseur et les religieuses
priaient pour elle, l'Époux vint. Colombe, s’en aperçut et s'écria tout hors
d'elle-même : « Ô mon Époux, ô mon Époux, soyez le bienvenu !
Oui le temps est venu ; recevez votre humble servante ». En disant
recevez, son âme bénie s'envola et suivit Jésus-Christ dans les cieux, laissant
son corps les yeux ouverts et le visage vermeil. Elle avait vécu trente-trois
ans, trois mois et dix-huit jours: Ce fut le 20 mai de l'année 1501, que le
ciel ravit cet ange à la terre ».
La bienheureuse Osanna de
Mantoue la vit, au lever de l'aurore, s'approcher d'elle, la tête ornée de deux
couronnes resplendissantes elle la salua d'un air angélique et plein de
bonté ; puis elle lui dit : « Disposez-vous, ma très chère
soeur, et tenez-vous prête. Vous ne tarderez pas à me suivre, et viendrez
recevoir la couronne, immortelle que vous a préparée Jésus-Christ, notre très
fidèle Époux ».
Il y avait en ce temps-là,
à Ferrare, une autre religieuse de Saint-Dominique, qui était la bienheureuse
Lucie de Narni. Le duc de Ferrare, étant venu entendre la messe dans son
monastère, ce même jour de l'Ascension, voulut la voir après l'office. La
trouvant plus joyeuse que de coutume, il désira savoir d'où lui venait cette
grande joie. « Sachez, prince, lui répondit la bienheureuse Lucie, que
notre illustre sœur Colombe est montée au ciel aujourd'hui même avec
Jésus-Christ ». Le duc fit aussitôt partir un courrier pour Pérouse et
acquit la preuve que la Bienheureuse était morte en effet le jour de
l'Ascension.
Les anges qui apparurent
à sa naissance, la colombe qui se reposa sur sa tête au moment du baptême,
Notre-Seigneur qui se montra à elle tel qu'il était après sa flagellation,
l'étoile qui brilla au-dessus d'elle en plusieurs circonstances, et notamment
le jour de l'Épiphanie, tels sont les faits qui servent à caractériser sainte
Colombe dans les arts on a pu les lire dans la vie de la Sainte. On place
encore près d'elle un ciboire ou une hostie, parce que souvent la sainte
communion lui tint lieu de toute nourriture. On l'invoque contre les maléfices;
elle est particulièrement secourable dans les tentations.
Le culte de la
bienheureuse Colombe de Rieti, approuvé d'abord en 1571, par saint Pie V, l'a
été de nouveau en 1627, par Urbain VIII.
SOURCE : P. Giry : Les
petits Bollandistes : vies des saints. T. VI. Source : http://gallica.bnf.fr/ Bibliothèque
nationale de France.
SOURCE : http://alexandrina.balasar.free.fr/colombe_de_rieti.htm
Cosimo
Ulivelli. Beata Colomba da Rieti, Florence, San Marco
Also
known as
Angelella Guardagnoli
Colomba of Rieti
Profile
Legend says that at her
birth, angels gathered
around Columba’s house to sing.
During her Baptism,
a dove suddenly
flew down to the font.
From that point on, no one used her by her given name (Angelella = little
angel), but called her Columba (= dove).
She was raised in a poor but
pious family; her parents gave away nearly everything thing they had to people
even poorer than
themselves. As a small girl Columba
learned to spin and sew;
she and her mother repaired
the clothes of the local Dominicans. Educated by Dominican nuns.
Columba quickly developed
a strong devotion to Saint Catherine
of Siena and to the Blessed Virgin
Mary. While still in her teens she prayed about
her vocation in life, and received a vision of
Christ on a throne surrounded by saints.
She took this as instruction to dedicate herself to God, and so
she cut herself off from the world, made a private vow of chastity,
and spent her time in prayer.
Unbeknownst to Columba, her parents had arranged a marriage for
her, but she cut off her hair and sent it to her would-be suitor, an accepted
way at that time of telling him that she was devoting her life to God,
not marriage.
She had the gifts of
prophecy, healing, exorcism,
raising the dead,
and miracles.
Given to ecstacies during
one of which her spirit toured the Holy Lands. Dominican tertiary at
age 19. Her reputation for wisdom and holiness spread throughout the region,
and she was a much sought after counsellor. Some people from the city of Narni, Italy tried
to kidnap her
so she could be their miracle worker,
but she escaped.
Following a revelation
that she should leave Rieti, Italy,
she walked away with no destination in mind. Along the way she was arrested in Foligno, Italy as
a vagrant,
but she eventually stopped and stayed in Perugia, Italy.
On 1
January 1490 she
and several other women took
vows as a community of Dominican teritary nuns.
Noted spiritual counselor to any who sought her advice. During an epidemic she
worked among the sick, healing many
by praying for
them. She offered her own health in exchange for the city; when the general
epidemic ended, she became ill,
eventually recovering through the intercession of Saint Catherine
of Siena. Her sanctity caused her to be persecuted by Lucrezia Borgia for
years; at one point Borgia had a decree issued accusing Columba of
practicing magic.
Born
2
February 1467 at Rieti, Umbria, Italy as Angelella
Guardagnoli
20 May 1501 at Perguia, Italy of
natural causes
at the moment of
her death,
her friend, Blessed Osanna
Andreasi, saw Columba’s soul as a radiance rising to heaven
the whole city turned out
for her funeral, which was paid for by the city fathers
25
February 1625 by Pope Urban
VIII
in Italy
Dominican tertiary receiving
the Eucharist from a hand reaching down from heaven
Dominican tertiary receiving
the Eucharist from an angel
Dominican tertiary with
a dove, lily,
and book
Dominican tertiary with
a wreath of roses, cross, lily,
and rosary
Additional
Information
Saints
and Saintly Dominicans, by Blessed Hyacinthe-Marie
Cormier, O.P.
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
Saints
and Their Attributes, by Helen Roeder
other
sites in english
images
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
fonti
in italiano
nettsteder
i norsk
MLA
Citation
“Blessed Columba of
Rieti“. CatholicSaints.Info. 13 February 2024. Web. 20 May 2024.
<https://catholicsaints.info/blessed-columba-of-rieti/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/blessed-columba-of-rieti/
Blessed Columba of Rieti,
OP Tert. V (AC)
Born in Rieti, Umbria,
Italy, in 1467; died in Perugia, Italy, in 1501; beatified in 1697 (or 1627).
Columba of Rieti is one
of many pious mystics of the third order of Saint Dominic. According to legend,
angels sang around the house when Columba was born. She was originally to be
called Angelica, but a white dove appeared over the baptismal font, and it was
decided to change the name to Columba (another source says that her name was
Angelella Guardagnoli). Her parents were too charitable to save any money, and
the little girl learned to be hungry gracefully with them. Early in life, she
learned to spin and sew, and she and her mother took upon themselves the task
of doing the mending for the Dominican fathers in her Rieti.
Columba soon picked up
the art of reading from the sisters at Rieti, and learned the Little Office from
hearing it chanted. She was especially devoted to Our Lady, and, as soon as she
had read a life of Saint Catherine of Siena, she began to model her life on
that of the great Dominican tertiary. Columba's parents seem to have had a very
casual attitude towards the goods of this world, and, apparently, she and they
worked only at odd times, when it was absolutely necessary. They devoted the
rest of their time to prayer and good works among the poor.
At 12, Columba was
self-supporting and, furthermore, she had learned that charming truth: "It
is better to need less than to have more." Earnestly praying to know her
vocation, she was favored with a vision in which she saw Our Lord on a golden
throne, attended by SS Dominic, Jerome, and Peter Martyr of Verona. Columba
interpreted the vision to mean that she was to dedicate herself to God, and she
pronounced a private vow of virginity and made plans to live a solitary life.
Unfortunately, she did
not think to mention this to her parents, who were busy arranging a marriage
for her. The night before the engagement was to be publicly announced, they
suddenly told her that the young man they had arranged for her to marry was
waiting in the parlor to see her. Forewarned by a vision, Columba had made up
her mind what to do. She quickly cut off her hair and sent it in to him, which
seems to be the accepted Dominican way of declining a suitor. He took the hint
and departed, to the fury of Columba's brothers, who perhaps had felt that the
family finances were about to be put on a solid basis.
Columba, following Saint
Catherine's example, settled down to live the life of a recluse in her father's
house. She worked skillfully at whatever her mother suggested, which softened
the good lady's annoyance at her daughter's peculiar choice of life. An uncle
and one of her brothers persecuted her continually, and one time her brother
tried to kill her.
All in all, one would
hardly say that these were comfortable surroundings for a mystic. In the midst
of all this, Columba set sturdily about her program of spirituality: she kept
five Lents a year, fasted on bread and water, and went to Mass and to Communion
as often as she was allowed in those days of infrequent Communion.
Columba had a special
devotion to the Holy Infancy, and she longed to visit the Holy Land and see the
places sanctified by the Incarnate Christ. Never able to make the trip in
actuality, she made it spiritually, and once, in an ecstasy that lasted five
days, she was conducted to all the holy places in Palestine.
On one occasion, her
confessor, who was something of an artist, had promised to make her a set of
crib figures to use at Christmas time. He forgot to do so, and she was desolate
until the Christ- Child himself appeared to her. Then she had no need of wooden
figures. Once, when she was meditating on the Passion, she was so affected by
what she saw that she begged our Lord never to let her see such suffering
again, for fear she would die of its intensity.
At age 19, Columba was
received into the third order of Saint Dominic. She had been favored with a
vision telling her that she should join this group, and, as soon as she was
clothed with the habit, she led a pilgrimage to the Dominican shrine of Our
Lady of the Oak in Viterbo.
Her fame had already
begun to spread; as they went along the road, people crowded to get close to
her and hailed her as a saint. Columba was embarrassed by such attention, but
she proceeded to Viterbo. Here she prayed that a devil might be cast out of a
young woman who had been possessed for 18 years. When the woman was healed, the
word spread all over the region that Columba was a real saint.
The citizens of Narni
determined to trap her and keep her as she passed through that city on her
return home. Warned of their intention, Columba and her little party crept out
by night and fled from those overly enthusiastic citizens, who would one day
wage a bloody battle to gain custody of another saintly Dominican--Lucy of
Narni.
It is unknown why Columba
moved to Foligno; perhaps the fame of her miracles--including the raising of a
dead child to life--was beginning to press down upon her. In 1488, she moved to
the convent of the Poor Clares.
The bishop soon heard
about her, and, unexpectedly, Columba found herself in the role of foundress
for a community of Dominican tertiaries that the bishop wished to establish in
Perugia. The bishop sent word for her to go to Perugia, and at the same time
the master general told her to return to Rieti.
The good people of
Foligno blocked all the roads, and said quite plainly that Columba was going
nowhere. When the master general's envoy came to get her, she was in ecstasy,
and he had to shake her awake to give her the message. She went along very
obediently. Eventually, however, the master general changed his mind, and she
was sent to Perugia.
Columba took her solemn
vows in the convent of Perugia on Pentecost in 1490. She lived there happily,
frequently lost in prayer, until her death 11 years later. Bishops, priests,
and magistrates came to consult her about their various problems, and to ask
her prayers. When the plague was decimating the peninsula in 1494, she told the
people to dedicate the city to Saint Dominic and Saint Catherine. Her request
was executed and the plague immediately ceased. She is said to have been
ruthlessly persecuted by Lucrezia Borgia, but no details are available.
Despite all this heavenly
activity, Columba was a very kind superior, who never expected any of her
charges to imitate her extreme penances. She claimed, "No sister dead to
grace can remain in a convent; for either she will repent of her sins, or she
will be cast out on the cold shores of the world, or, of her own free will, she
will leave the blessed retreat of the cloister."
Columba of Rieti died on
the eve of the Feast of the Ascension at the age of 34. At the moment of her
death, her soul appeared radiant in glory, to her spiritual friend, Blessed
Osanna of Mantua (Benedictines, Dorcy).
In art, Columba is a
Dominican tertiary to whom an angel brings the Eucharist. At times a hand may
reach down from heaven to give her the Host, with a wreath of roses, cross,
lily, and rosary; or with a dove, lily, and book (Roeder).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0520.shtml
En Perugia, de la Umbría, beata Columba (Ángela), virgen de la Penitencia de Santo Domingo, que trabajó por la pacificación de la ciudad, la cual estaba dividida en bandos (1501).
Compendio histórico de las vidas de los santos canonizados y
beatificados, 1829
Blessed Columba of Rieti,
V.O.P.
Memorial Day: May 20th
Profile
Blessed Colomba of Rieti
is always called after her birthplace, though she actually spent the greater
part of her life away from it. Her celebrity is based -- as it was even in her
lifetime -- mainly on two things: the highly miraculous nature of her career
from its very beginning, and her intense devotion to the Blessed Sacrament. She
was one amongst a number of saintly Dominican women who seem to have been
expressly raised up by God in protest against, and as a sharp contrast to, the
irreligion and immorality prevalent in Italy during the fifteenth and sixteenth
centuries. These women, nearly all of the Third Order, had an intense devotion
to St. Catherine of Siena, and made it their aim to imitate her as nearly as
possible. Many seculars, men as well as women, shared this devotion, amongst
these being Ercole I, Duke of Ferrara, who had a deep admiration for Colomba
and for some other holy Dominican religious, her contemp oraries, the most
notable of whom were Blessed Osanna of Mantua and Blessed Lucy of Narni.
For the latter Ercole's
veneration was so great that he never rested until he had got her to come with
some of her nuns to live in Ferrara, where he built her a convent and where she
died after many troubles. She began when quite a girl to practice austere
penances and to subsist almost entirely on the supernatural food of the Holy
Eucharist, and continued this for the greater part of her life. At nineteen she
joined the Dominican Tertiaries, of whom there were many in town, though still
living at home; and she soon won the veneration of her fellow townspeople by
her personal holiness as well as by some miracles that she worked. But Colomba
was not destined to remain in Rieti. In 1488 she left home and went to Perugia,
where the inhabitants received her as a saint, and in the course of time built
her the convent of St. Catherine, in which she assembled all the Third Order
Dominicanesses, who desired her as superior in spite of her youth. In 1494,
when a terrible plague was raging in Perugia, she offered herself as victim for
the city. The plague was stayed, but Colomba herself was struck down by the
scourge. She recovered only to save her sanctity severely tried by widely
spread calumnies, which reached Rome, whence a commission was sent to examine
into her life. She was treated for some time as an imposter, and deposed from
her office of prioress; but finally her innocence triumphed.
In 1495 Alexander VI,
having heard of Colomba's holiness and miracles from his son the Cardinal
Caesar Borgia, who had been living in Perugia, went himself to the city and saw
her. She is said to have gone into ecstasy at his feet, and also to have boldy
told him of all personal sins. The pope was fully satisfied of her great
sanctity, and set the seal of approval on her mode of life. In the year of 1499
she was consulted, by authorities who were examining into the manner,
concerning the stigmata of Blessed Lucy of Narni, and spoke warmly in favor of
their being genuine, and of her admiration for Blessed Lucy's holiness. Her
relics are still venerated at Perugia, and her feast is kept by her order on 20
May.
Born: February 2,
1467 at Rieti, Umbria, Italy as Angelella Guardagnoli
Died: May 20, 1501
at Perguia, Italy of natural causes; at the moment of her death, her friend,
Blessed Osanna Andreasi, saw Columba's soul as a radiance rising to heaven; the
whole city turned out for her funeral, which was paid for by the city fathers
Beatified: February
25, 1625 by Pope Urban VIII
Patronage: against sorcery;
against temptation and Perugia, Italy
Representation: Dominican
tertiary receiving the Eucharist from a hand reaching down from heaven;
Dominican tertiary receiving the Eucharist from an angel; Dominican tertiary
with a dove, lily, and book; Dominican tertiary with a wreath of roses, cross,
lily, and rosary
Prayers/Commemorations
First Vespers:
Ant. This is a wise
Virgin whom the Lord found watching, who took her lamp and oil, and when the
Lord came she entered with Him into the marriage feast, alleluia.
V. Pray for us Blessed
Columba, alleluia.
R. That we may be made
worthy of the promises of Christ, alleluia.
Lauds:
Ant. Come, O my chosen
one, and I will place my throne in thee, for the King hath exceedingly desired
thy beauty, alleluia.
V. Virgins shall be led to
the King after her, alleluia.
R. Her companions shall be
presented to Thee, alleluia.
Second Vespers:
Ant. She has girded her
loins with courage and hath strengthened her arm; therefore shall her lamp not
be put out forever, alleluia
V. Pray for us Blessed
Columba, alleluia
R. That we may be made
worthy of the promises of Christ, alleluia
Prayer:
Let us Pray: O God,
who wast pleased that Blessed Columba, Thy Virgin, graced with the spotless
white of purity and innocence, should shine with heavenly radiance, grant, we
beseech Thee that through her intercession serving Thee here with pure minds,
we may deserve to enjoy the brightness of Thy glory in heaven. Through Christ
our Lord. Amen.
SOURCE :
http://www.willingshepherds.org/Dominican%20Saints%20May.html#Columba of Rieti
Blessed Colomba of Rieti
Born at Rieti in
Umbria, Italy,
1467; died at Perugia,
1501. Blessed Colomba of Rieti is always called after her birthplace, though
she actually spent the greater part of her life away from it. Her celebrity is
based — as it was even in her lifetime — mainly on two things: the highly miraculous nature
of her career from its very beginning, and her intense devotion to the Blessed
Sacrament. She was one amongst a number of saintly Dominican women who
seem to have been expressly raised up by God in
protest against, and as a sharp contrast to, the irreligion and immorality
prevalent in Italy during
the fifteenth and sixteenth centuries. These women,
nearly all of the Third
Order, had an intense devotion to St.
Catherine of Siena, and made it their aim to imitate her as nearly as
possible. Many seculars, men as well as women,
shared this devotion, amongst these being Ercole I, Duke of Ferrara,
who had a deep admiration for Colomba and for some other holy Dominican religious,
her contemporaries, the most notable of whom were Blessed Osanna of Mantua and
Blessed Lucy of Narni.
For the latter Ercole's veneration was so great that he never rested until he
had got her to come with some of her nuns to
live in Ferrara,
where he built her a convent and
where she died after many troubles. She began when quite a girl to practise
austere penances and to subsist almost entirely on the supernatural food
of the Holy
Eucharist, and continued this for the greater part of her life. At nineteen
she joined the Dominican Tertiaries,
of whom there were many in town, though still living at home; and she soon won
the veneration of her fellow townspeople by her personal holiness as
well as by some miracles that
she worked. But Colomba was not destined to remain in Rieti.
In 1488 she left home and went to Perugia,
where the inhabitants received her as a saint,
and in the course of time built
her the convent of
St. Catherine, in which she assembled all the Third
Order Dominicanesses, who desired her as superior in spite of her
youth. In 1494, when a terrible plague was raging in Perugia,
she offered herself as victim for the city. The plague was stayed, but Colomba
herself was struck down by the scourge. She recovered only to save her sanctity severely
tried by widely spread calumnies,
which reached Rome,
whence a commission was sent to examine into her life. She was treated for some
time as an imposter, and deposed from
her office of prioress;
but finally her innocence triumphed. In 1495 Alexander
VI, having heard of Colomba's holiness and miracles from
his son the Cardinal Caesar Borgia, who had been living in Perugia,
went himself to the city and saw her. She is said to have gone into ecstasy at
his feet, and also to have boldly told him of all personal sins.
The pope was
fully satisfied of her great sanctity,
and set the seal of approval on her mode of life. In the year of 1499 she was
consulted, by authorities who were examining into the manner, concerning
the stigmata of
Blessed Lucy of Narni,
and spoke warmly in favour of their being genuine, and of her admiration for
Blessed Lucy's holiness.
Her relics are
still venerated at Perugia,
and her feast is
kept by her order on 20 May.
Capes, Florence.
"Blessed Colomba of Rieti." The Catholic Encyclopedia. Vol. 4. New
York: Robert Appleton Company, 1908. 20 May 2015
<http://www.newadvent.org/cathen/04121a.htm>.
Capes, Florence. "Blessed
Colomba of Rieti." The Catholic Encyclopedia. Vol. 4. New
York: Robert Appleton
Company, 1908. <http://www.newadvent.org/cathen/04121a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Kristen M. Zebro. Dedicated to
the memory of Aunt Helen and Uncle Earl Adams.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. Remy Lafort, Censor. Imprimatur. +John
M. Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2023 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : https://www.newadvent.org/cathen/04121a.htm
Saints and
Saintly Dominicans – 20 May
Blessed Columba
of Rieti, Virgin, O.P.
Blessed Columba was born
on the feast of the Purification and was named Angelo. But, as during the
ceremony of her baptism a dove was seen to alight on her head, she was usually
called Columba and by this name she is best known and it truly expresses the
purity of her life. At the age of ten she consecrated herself to God by a vow
of virginity and kept it in spite of the most terrible assaults of the demon,
by applying herself continually to prayer and penance. Her bed consisted of a
plank or a heap of thorns. She founded a monastery of the Order at Perugia
which she dedicated to Saint Catherine of Sienna. It was intended to carry on
there the education of young girls of noble family, because Blessed Columba
understood well that these, being once raised above their little vanities and
luxuries and imbued with a truly Christian spirit, would exercise a wide and
happy influence amidst their social surroundings. Blessed Columba was see to
fall into an ecstasy through respect on merely touching the border of the
vestment of Pope Alexander
VI, although at another time she had dared to administer to him such a
severe but well-merited rebuke that he had been unable to eat anything for a
whole day. Blessed Columba died saying: “Lord my sweet Lord, receive me.”
(1501)
Prayer
Blessed Columba, obtain
for me the gift of simplicity.
Practice
Thank God for the good
education you have received, a benefit you will not be able entirely to
appreciate till the judgment day.
– taken from the
book Saints
and Saintly Dominicans, by Blessed Hyacinthe-Marie
Cormier, O.P.
SOURCE : https://catholicsaints.info/saints-and-saintly-dominicans-20-may/
Storie
della Beata Colomba (1626-1635), ciclo pittorico composto da lunette
affrescate, realizzate da Giovanni Altobelli, Lattanzio Niccoli e Vincenzo
Manenti sulle pareti del chiostro della Beata Colomba (nel convento della
chiesa di San Domenico in Rieti), che
raffigurano episodi della vita della Beata Colomba da Rieti (1467-1501).
Storie della Beata Colomba (1626-1635), pictorial cycle composed of frescoed lunettes, by Giovanni Altobelli, Lattanzio Niccoli and Vincenzo Manenti on the walls of the "Beata Colomba cloister" (in the convent of the church of Saint Domenico in Rieti), which depicts episodes from the life of Blessed Colomba from Rieti (1467-1501).
Storie
della Beata Colomba (1626-1635), ciclo pittorico composto da lunette
affrescate, realizzate da Giovanni Altobelli, Lattanzio Niccoli e Vincenzo
Manenti sulle pareti del chiostro della Beata Colomba (nel convento della
chiesa di San Domenico in Rieti), che
raffigurano episodi della vita della Beata Colomba da Rieti (1467-1501).
Storie della Beata Colomba (1626-1635), pictorial cycle composed of frescoed lunettes, by Giovanni Altobelli, Lattanzio Niccoli and Vincenzo Manenti on the walls of the "Beata Colomba cloister" (in the convent of the church of Saint Domenico in Rieti), which depicts episodes from the life of Blessed Colomba from Rieti (1467-1501).
Storie
della Beata Colomba (1626-1635), ciclo pittorico composto da lunette
affrescate, realizzate da Giovanni Altobelli, Lattanzio Niccoli e Vincenzo
Manenti sulle pareti del chiostro della Beata Colomba (nel convento della
chiesa di San Domenico in Rieti), che
raffigurano episodi della vita della Beata Colomba da Rieti (1467-1501).
Storie
della Beata Colomba (1626-1635), pictorial cycle composed of frescoed
lunettes, by Giovanni Altobelli, Lattanzio Niccoli and Vincenzo Manenti on the
walls of the "Beata Colomba cloister" (in the convent of the church
of Saint Domenico in Rieti), which depicts episodes from the life of Blessed Colomba
from Rieti (1467-1501).
Beata Colomba da
Rieti Vergine
Rieti, 2 febbraio 1467 -
Perugia, 20 maggio 1501
Nata a Rieti nel 1467,
Angiolella Guadagnoli fu da subito chiamata Colomba, perché al fonte
battesimale le si avvicinò proprio una colomba e ciò fu interpretato come segno
di predilezione divina. Fin dall'infanzia, viste le severe penitenze che si
infliggeva e la vita di preghiera che conduceva, fu considerata una piccola
santa. Promessa in sposa a un nobile quando aveva appena 12 anni, rifiutò
risolutamente il matrimonio d'alto lignaggio e sette anni dopo, nonostante
l'opposizione della famiglia, vestì l'abito di terziaria domenicana. Si mise,
poi, in cammino verso Siena, la patria del suo modello di vita, santa Caterina.
Una serie di avversità la bloccò, però, a Perugia, dove rimase e fondò un
monastero dedito all'educazione delle fanciulle nobili, chiamato delle "Colombe".
Dal 1488 al 1501, data della morte, si adoperò per sanare le discordie della
città (fu ascoltata consigliera dei potenti Baglioni, i signori di Perugia). E
la salvò dalla peste nel 1494. Il culto è stato riconosciuto da Urbano VIII nel
1627. (Avvenire)
Martirologio
Romano: A Perugia, beata Colomba (Angela), vergine della Penitenza di San
Domenico, che si adoperò per pacificare la città divisa tra fazioni.
Angiolella Guadagnoli, fu chiamata Colomba, perché al fonte battesimale si vide una misteriosa colomba scendere sul suo capo, simbolo, forse, di quella profusione di grazie che lo Spirito Santo avrebbe versato nella sua anima. Come il glorioso Padre Domenico, essa, fin dalla culla, rivolse il cuore a Dio, e iniziò, con passo deciso, l’ascesa verso la santità. Ancora in fasce si privava del latte materno. A tre, a sette, a dieci anni le sue penitenze uguagliarono quelle dei più rigidi anacoreti. Il cielo non solo la favori di altissima contemplazione, ma l’arricchì di doni straordinari, come la profezia, la scrutazione dei cuori e i miracoli. A dieci anni consacrò a Dio la sua verginità, e, per perseverare nel suo proposito e vincere le opposizioni dei genitori, si recise la bella chioma. Nella domenica delle Palme del 1486 vestì l’Abito del Terz’Ordine. Quindi per divina ispirazione lasciò la nativa Rieti, e si recò a Perugia dove fondò un Monastero Domenicano del Terz’Ordine, per l’educazione delle fanciulle nobili che fu detto delle “Colombe". Anche fuori del Chiostro svolse un fecondissimo apostolato. Soccorse tutte le miserie dell’anima e del corpo, pacificò gli animi dei cittadini divisi da partiti e da lotte fratricide, stornò con le sue preghiere e con le sue suppliche i divini castighi, pronti a scagliarsi sulla città colpevole. Essa fu per i perugini l’Angelo inviato da Dio, troppo presto, però, tolto a loro, perché volò al premio, il 20 maggio 1501, a soli 33 anni. Papa Urbano VIII il 25 febbraio 1627 ha riconosciuto il culto.
Autore: Franco Mariani
Colomba da Rieti, appartenente al Terz’Ordine della Penitenza di San Domenico, vive nella seconda metà del XV secolo, nel periodo che gli storici definiscono di fine Medioevo e di inizio dell’Età moderna. L’Italia è lacerata dai confliltti che segnano il passaggio dall’età comunale all’epoca delle grandi Signorie, ma è abbellita dalle opere dei più grandi artisti rinascimentali e onorata per le imprese di audaci navigatori che si apprestano ad attraversare lo sconosciuto Oceano Atlantico. A Firenze la predicazione vibrante del domenicano Fra Gerolamo Savonarola scuote le coscienze, opponendosi alla corruzione dei tempi, ma si conclude con la tragica morte del re1igioso.
La vicenda terrena di Colomba si svolge tra la città natale di Rieti, ancora legata al mondo medioevale, e la città elettiva di Perugia, dove si va imponendo il governo di una «mala Signoria»: la giovane mistica interviene assiduamente come mediatrice e paciera nelle tensioni sociali e politiche del suo ambiente, rendendosi fedele interprete del messaggio cateriniano.
Colomba nasce, dunque, a Rieti il 2 febbraio 1467. Suo padre, Angelo Antonio, è un mercante di panni di lana e di lino, già vedovo con un figlio piccolo; sua madre, Vanna Guadagnoli, sposa quindicenne, appartiene ad una famiglia che esercita una certa influenza nella vita pubblica.
Sogni e premonizioni rendono la giovanissima madre consapevole del destino straordinario che attende quella sua prima figlia. Al momento del parto, una visione stupefacente di angeli danzanti intorno ad una statua di cera attira l’attenzione della levatrice e delle altre donne presenti, e la neonata viene momentaneamente abbandonata sul freddo pavimento senza riportare alcun danno e senza emettere alcun vagito. Tre giorni più tardi al fonte battesimale le impongono il nome di Angiolella, ma per tre volte appare una bianca colomba che vola sul suo capo e le pone il becco sulle labbra, come per nutrirla. Da ciò trae il nome di Colomba, col quale verrà sempre chiamata, come augurio e segno di santa purezza.
La bimba cresce buona e innocente, manifestando inclinazioni precoci alla povertà e alla penitenza: rifiuta di essere allattata di venerdì, accetta di essere lavata solo in catini di legno; verso i quattro anni comincia a digiunare a pane ed acqua di venerdì e durante la quaresima; a cinque anni si ingegna a fabbricarsi un cilicio con corde e stracci. Impara presto le preghiere, ma non trascura di aiutare la mamma nei lavori domestici.
A sette anni, presso la terziarie della Penitenza di San Domenico, impara a leggere esercitandosi sul testo stampato da poco della Vita di Santa Caterina da Siena. Frequenta assiduamente questo gruppo di terziarie che si riuniscono nella Casa Santa presso il convento dei Padri Predicatori, in prossimità della sua abitazione, e si impegna in un cammino di perfezione, individuando nella Santa senese il riferimento costante per l’ascesi personale e per l’apostolato. Trova così la forza, a dodici anni, di rifiutare le nozze che i genitori hanno deciso per lei in vista di un vantaggioso consolidamento della potenza familiare nell’ambito cittadino. Colomba, secondo l’uso dei tempi, conosce le intenzioni dei genitori quando il contratto è ormai stipulato e si deve festeggiare il fidanzamento con un banchetto: come far accettare ai suoi che lei ha scelto come sposo il Cristo e a Lui si è già segretamente promessa, e che mai tradirà il Suo amore? La reazione dei familiari è durissima e Colomba cerca rifugio nella preghiera. Come altre volte, una visione dal cielo viene a confortarla e a suggerirle il da farsi... Si reca nella chiesa del Colle San Mauro, a oriente della città, dove incontra una terziaria a lei sconosciuta che le ricorda come Santa Caterina aveva superato l’ostilità dei familiari in una situazione analoga: si era tagliata i capelli. Colomba torna a casa consolata e rassicurata nel suo proposito: al momento dell’incontro con il giovane destinatole come futuro sposo, si presenta con i capelli recisi, manifestando chiaramente la sua volontà di obbedienza a Dio piuttosto che agli uomini. Lo sdegno dei familiari le fa trascorrere giorni amari e penosi, né la loro ostilità si placa facilmente. Per sei anni Colomba continua a vivere in famiglia, coltivando la sua vocazione e soffrendo incomprensioni ed umiliazioni. Solo il padre mitiga un po’ le sue durezze e le consente di allestire nella sua stanza un altarino al cui cospetto avverranno molti episodi miracolosi. La giovane rende più dure le sue veglie e i suoi digiuni... si flagella con la disciplina e ottiene il permesso di accostarsi ogni giorno alla Santa Comunione. Si occupa dell’attività produttiva familiare, filando e tessendo, anche se spesso è interrotta da lunghi momenti estatici che a volte sembrano mettere a repentaglio la sua stessa incolumità. Durante uno di questi episodi di rapimento fuori dai sensi, durato più giorni, Colomba visita in spirito i luoghi santi di Gerusalemme e può descriverli nei più minuti particolari. Altri eventi straordinari si susseguono in quegli anni, contribuendo a creare intorno a lei un’aura di santità sempre più indiscussa.
Durante la quaresima del l485 Colomba si prepara ad emettere, nella domenica delle Palme, i santi voti, vestendo l’abito delle Terziarie di San Domenico e facendo proprio il modello cateriniano: si impegna ad intervenire in maniera attiva nella vita sociale e politica del suo tempo, traendo luce e forza dalla sua esperienza contemplativa.
Durante l’estate dei suoi vent’anni, Sr. Colomba compie un pellegrinaggio al santuario domenicano di Santa Maria della Quercia, presso Viterbo, in compagnia di dodici persone, uomini e donne, e quando ritorna a Rieti ha piena coscienza che è giunto il momento di un totale distacco dalla sua città natale, per portare a compimento la sua vocazione secondo la volontà di Dio: ciò avviene nell’agosto del 1488, con una fuga notturna che lascia tutti interdetti. Il viaggio è lungo e penoso, pieno di insidie e di rischi, di difficoltà e di travagli, con numerose soste forzate, ma finalmente la giovane domenicana, dopo un mese, giunge là dove lo Spirito la chiama: a Perugia. Viene accolta quale «santa viva» dalla folla festante e dagli stessi magistrati cittadini, che intuiscono quale prezioso aiuto potrà venire dalla sua presenza carismatica alla città lacerata dalle lotte per la supremazia tra le casate degli Oddi e dei Baglioni.
Ben presto Sr.Colomba manifesta il desiderio di fondare una comunità religiosa autonoma e i perugini concorrono generosamente alla costruzione del monastero, situato nei pressi del convento dei Padri Predicatori. Ella vuole seguire il modo di vita apostolica praticato da Santa Caterina da Siena, secondo la Regola della Penitenza di San Domenico, perciò esclude il vincolo della clausura, ma contemporaneamente vuole sottrarre le sue seguaci alla vita secolare nella propria famiglia, perciò instaura la vita comunitaria perché nella condivisione e nello scambio ciascuna sorella trovi il sostegno necessario a perseverare nella propria vocazione. Al monastero, intitolato a Santa Caterina, ma denominato e conosciuto come «Monastero delle Colombe», verrà poi imposta la clausura in seguito ai decreti del Concilio di Trento. Un’assoluta novità risulta anche il fatto che Sr. Colomba dedica grande attenzione alle giovani che accoglie come novizie, mentre l’ambito tradizionale di provenienza delle terziarie domenicane era sempre stata l’età matura e la condizione vedovile. Per loro prevede un vero cammino formativo umano e spirituale: la storia ci dice che Vanna Guadagnoli, dopo la morte del marito, raggiunge la figlia a Perugia, professa i voti religiosi e riceverà alcuni anni dopo l’incarico di Maestra delle Novizie. Nella Pentecoste del 1490 Sr. Colomba conferma i suoi voti religiosi nella chiesa di San Domenico, insieme a numerose giovani. Quel piccolo nucleo, fiorito intorno alla sua figura carismatica, anticipa la nascita, che avverrà in epoche posteriori, dei nuovi Ordini religiosi femminili dediti alla vita attiva, e costituirà per secoli un fervente centro di spiritualità.
Vivendo nella povertà e nella carità, le religiose attuano la loro missione evangelizzatrice con la testimonianza di vita, mentre Sr. Colomba interviene attivamente nella vita politica cittadina, invitando alla concordia e al perdono gli uomini di opposte fazioni, rivelando ottime capacità di mediazione nella ricerca del bene comune ed esercitando il ruolo di coscienza critica della società.
Durante la primavera del 1494 si diffonde un’epidemia di peste in città e i magistrati si rivolgono alla terziaria domenicana per avere consiglio, oltre alla sua intercessione presso Dio. Sr. Colomba propone di impedire il diffondersi del contagio isolando la città ed intanto provvede ad organizzare la cura dei malati e l’assistenza ai moribondi aprendo le porte del suo monastero. Nel contempo indica una serie di pratiche religiose per sollecitare l’intervento di Dio. Poi offre se stessa: scongiura Dio di prendere lei come vittima sacrificale, liberando Perugia dalla peste, e viene esaudita. Si salva solo per il miracoloso intervento di San Domenico e Santa Caterina, che le spiegano che il suo cammino terreno non è ancora compiuto.
Nel 1495 il papa Alessandro VI, per evitare l’incontro a Roma con il re francese Carlo VIII, si trasferisce con la corte pontificia a Perugia. Egli ha sentito parlare della «monaca santa», della sua esperienza mistica e dello spirito profetico che la anima e in occasione della festività del Corpus Domini la convoca nella chiesa di San Domenico per interrogarla. Sr. Colomba cade in estasi tenendo stretto nella mano un lembo della bianca veste del Pontefice, il quale è costretto ad attendere che ritorni in sé per continuare il dialogo. Apprezza la candida sincerità della mistica che esprime il proprio pensiero con accorata determinazione circa la riforma della Santa Chiesa e la politica spregiudicata dello stesso Pontefice che mira unicamente a consolidare il suo potere terreno: ella discerne con raro equilibrio il filo sottile chc separa la dignità del Vicario di Cristo dalle miserie dell’uomo che le sta davanti.
Sr. Colomba trascorre gli ultimi cinque anni della sua vita terrena affaticandosi per la pace cittadina, scongiurando scontri armati e violenze tra la famiglia dei Baglioni e i loro avversari per proteggere il popolo dalle nefaste conseguenze di una guerra civile. Tutto ciò senza venir meno alla sua vita di penitenza e di preghiera.
Durante le cerimonie che chiudono l’Anno Santo del 1500 la terziaria trentatreenne manifesta ciò che ha conosciuto per rivelazione: la sua prossima morte. Trascorre i primi mesi dell’anno seguente in estrema sofferenza, quasi ripercorrendo le tappe della passione e morte di Gesù; offre tutta se stessa per la conversione dei cuori induriti dai rancori e dagli odi; con maggior rigore pratica le mortificazioni di sempre in preparazione alla Pasqua. Per trentatré giorni patisce le sofferenze dell’agonia, rimanendo sul suo giaciglio e rifiutando ogni forma di sollievo fisico. Le visioni si intensificano, prefigurando la gloria eterna che presto Sr. Colomba potrà condividere.
Il 20 maggio 1501, giorno dell’Ascensione, all’ora del vespro, la Beata muore e la madre Sr. Vanna con la Priora del monastero ricompongono le povere spoglie di un corpo martoriato dai cilici e consumato dai digiuni.
La notizia della sua morte giunge rapidamente a Rieti, dove la sua casa natale è già stata trasformata in monastero e donata alle monache domenicane di Sant’Agnese. Subito la devozione popolare si rivolge all’intercessione di Sr. Colomba e ne invoca il potere taumaturgico: tanto Perugia che Rieti la considerano propria protettrice.
Viene beatificata da papa Urbano VIII nel 1627; le sue reliquie sono venerate
nel monastero delle Domenicane di Perugia, chiamato ancora oggi «Monastero
della Beata Colomba».
Fonte : www.domenicani.net
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/90257
GUADAGNOLI, Angelella
Dizionario Biografico
degli Italiani - Volume 60 (2003)
GUADAGNOLI, Angelella
(Colomba da Rieti)
Silvia Mostaccio
GUADAGNOLI, Angelella (Colomba
da Rieti). - Nacque il 2 febbr. 1467 a Rieti. Per lungo tempo la G. è stata
ritenuta figlia di Angelo Antonio Guadagnoli e di Vanna; recenti indagini
(Baglioni, Cianini Pierotti) hanno attribuito invece la paternità della G. ad
Angelo Antonio Petrozzi, sposato da Vanna in seconde nozze, allora proprietario
di una casa e un fondaco nel sestiere di Porta Cintia.
Secondo la tradizione
agiografica il giorno del battesimo una colomba si posò sul petto e sulla bocca
della G., che da quel momento venne chiamata, appunto, Colomba. Il fatto viene
narrato nelle prime pagine della Vita del domenicano Sebastiano
Bontempi, che resta la fonte primaria e generalmente affidabile per la
ricostruzione delle sue vicende. Composta in latino tra l'ottobre del 1501 e il
1506, venne tradotta in italiano dall'autore tra il 1507 e il 1521.
Animata da un'innata
tensione spirituale, la G. frequentò sin dall'infanzia la chiesa di S. Domenico
e la casa delle terziarie domenicane di Rieti: qui, ascoltando la lettura della
vita di Caterina da Siena (pubblicata nel 1477 e destinata a enorme fortuna),
trovò una risposta alle sue aspirazioni interiori facendo della santa senese il
proprio modello. Ormai adolescente, si dedicò con sempre maggior rigore alle
pratiche ascetiche, destinate a condurla ancor giovane alla morte.
Del tutto inutili si
dimostrarono i tentativi dei genitori di farla sposare con un nobile: il giorno
stabilito per il suo fidanzamento la G. si presentò con i capelli tagliati,
segno irrevocabile della sua rinuncia al mondo. Preso atto della situazione, il
padre decise di non opporsi oltre e concedere alla giovane una stanza a suo uso
esclusivo dove si potesse ritirare per le proprie devozioni. Intanto la G.
insistette anche con i frati predicatori perché le fosse concesso l'abito del
Terz'ordine della penitenza di S. Domenico, da lei ottenuto la domenica delle
Palme del 1486, quando venne accolta nella famiglia domenicana per mezzo di fra
Tommaso da Foligno, allora priore di S. Domenico.
A questo punto
l'influenza di Caterina da Siena incominciò a manifestarsi nell'attenzione
della G. per il pellegrinaggio: nell'estate del 1487, ormai circondata da una
certa fama di santità, si recò a piedi al santuario domenicano di S. Maria
della Quercia, presso Viterbo, seguita da dodici compagni, per lo più frati e
suore del Terz'ordine. Proprio qui, di fronte all'immagine della Madonna, compì
il suo primo esorcismo su una donna portatale dai padri domenicani del
santuario.
Rientrata a Rieti, la G.
maturò la decisione di un nuovo, più impegnativo pellegrinaggio che la leggenda
presenta come ispirato da una visione in cui s. Caterina e s. Domenico chiedono
alla giovane di partire per una meta ancora sconosciuta. Così, dopo aver
consumato una vera e propria ultima cena con le dodici persone a lei più care e
spiritualmente affini, alle quali la G. (in un ripercorrere puntuale le gesta
di Gesù) volle anche lavare i piedi, scappò in segreto durante la notte.
Giunse, nel settembre del 1488, nei pressi di Spoleto, quindi a Foligno, dove
chiese ospitalità presso il monastero clariano di S. Caterina che pensava
erroneamente essere una comunità domenicana, e poi presso le monache dell'Ordo
praedicatorum di S. Maria del Popolo. Qui, dopo che la sua totale
astensione dai cibi e il suo girovagare avevano attirato i sospetti delle
magistrature cittadine, fu raggiunta dal padre e dal priore di S. Domenico di
Rieti, scortata dai quali proseguì il suo cammino sino a S. Maria degli Angeli.
Raccolta in preghiera, quando tutti pensavano che si volesse dirigere verso
Siena, città della sua santa ispiratrice, la G. realizzò che il termine del suo
viaggio doveva essere Perugia.
La città, sede di una
piccola e poco significativa comunità di terziarie domenicane, era travagliata
da violentissime lotte intestine che vedevano scontrarsi anche entro le mura i
rappresentanti della potente famiglia Baglioni contro gli Oddi e i loro
sostenitori.
Non è facile chiarire le
motivazioni che spinsero la G. a questa scelta. Sicuramente dalle fonti emerge
la sua attenzione alla città come luogo di intensi rapporti umani spesso
segnati dalla sopraffazione e dalla sete di potere. Dopo la morte di Braccio Baglioni
(1479) e il periodo di anarchia che ne seguì, l'estate del 1488 fu
caratterizzata dalla definitiva affermazione del potere dei fratelli di
quest'ultimo, Rodolfo e Guido, sino alla cacciata degli Oddi da Perugia il 30
ottobre. La G. scelse dunque di dirigersi verso una città in piena guerra
civile, dove la stessa debolezza istituzionale delle terziarie domenicane può
esserle sembrata occasione per qualcosa di nuovo: la creazione di un monastero
aperto, dal quale le religiose potessero uscire quotidianamente per recarsi in
chiesa e ammaestrare silenziosamente i propri concittadini.
Assecondando i suoi
desideri, il padre e il priore di S. Domenico si recarono in città per ottenere
un salvacondotto per la G.: i domenicani di Perugia infatti si rifiutarono di
accoglierla, temendo che dietro il suo carisma si nascondesse una finzione di
santità che sarebbe potuta tornare a discredito di tutto l'Ordine.
Straziata dalle
quotidiane violenze che ne insanguinavano le strade e il contado, la
cittadinanza dovette accogliere con favore l'arrivo della Guadagnoli. Il
cronista perugino Maturanzio narra infatti della festosa accoglienza che una
piccola folla riservò alla G. che, accompagnata dai genitori, entrava in
Perugia per porta S. Pietro e veniva condotta presso la casa di due terziarie
domenicane nei pressi della chiesa di S. Domenico. Proprio qui, nella cappella
di S. Caterina frequentata quotidianamente la G. si svelò come la santa della
città: con le sue prolungate estasi pubbliche, spesso seguite da guarigioni miracolose
e severi ammonimenti ai potenti che si recavano a consultarla (in particolare
proprio Rodolfo e Guido Baglioni), la donna divenne un nuovo ponte fra Dio e i
suoi concittadini di adozione, che da questo momento, nonostante il parere
contrario dei domenicani, si opposero risolutamente a qualsiasi tentativo dei
Reatini per riaverla.
Intanto la piccola e
informale comunità si stava trasformando in qualcosa di nuovo: l'arrivo della
G. aveva fatto decidere alcune nobili terziarie, che erano vissute sino a quel
momento nelle proprie case, a ritrovarsi presso la casa di porta S. Pietro.
Se tra il 1488 e il 1489
cinque sorelle presero l'abito, nel 1492 la comunità contava ormai tredici
membri per arrivare a quaranta nel 1497. Il carisma della G. si era dunque
incontrato con un'effettiva esigenza della città che - nonostante i dubbi
persistenti dei domenicani, soprattutto in relazione all'accettazione di donne
giovani - non si oppose all'ingresso di sue nobili figlie presso una struttura
poverissima e priva della dignità tipica dei monasteri di clausura.
Quanto alla G., aveva
scelto per sé un'angusta stanzetta priva di luce e confinante con le latrine,
dove sotto una stuoia nascondeva gli strumenti delle sue discipline. Una
dimensione privata che non impedì alla G. di elaborare un percorso
istituzionale nuovo e chiaro per tutte quelle che vollero seguirla: così,
quando il 1° genn. 1490, nella chiesa di S. Domenico, pronunciò la sua
professione solenne nelle mani del priore Stefano da Gaeta, lo fece secondo la
regola delle terziarie di S. Domenico, cui si aggiunsero le esplicite promesse
di povertà, castità e obbedienza, secondo la nuova formula "de la
istituzione della vita collegiale" come recita la Cronaca, conservata
presso il monastero delle Colombe (come viene comunemente chiamato) di Perugia.
Gli elementi essenziali di questo nuovo stato di vita si definirono
progressivamente sino a raggiungere la forma scritta
di Consuetudini in 21 capitoli, i cui tratti essenziali consistono
nel coniugare la vita comunitaria scandita dalla recita obbligatoria
dell'officio tipico dei monasteri con il rifiuto della clausura.
Nel 1490 l'impegno della
città a sostegno della nascente comunità divenne più esplicito: si decisero
infatti le prime sistematiche elargizioni in denaro per sostenere i lavori di
restauro e ampliamento del complesso conventuale. Quando nel febbraio del 1493
la G., circondata da diverse nobildonne perugine, pose la prima pietra del
dormitorio e del refettorio, i lavori per l'oratorio e altre parti erano già a
buon punto. È questo l'anno di un'eccezionale donazione da parte della più
importante magistratura cittadina direttamente governata dai Baglioni:
attingendo ai propri fondi discrezionali i Dieci dell'arbitrio deliberarono
infatti lo stanziamento di ben 1000 fiorini a favore delle religiose. In
effetti fu tra il 1492 e il 1494 che si concentrarono le più alte donazioni,
sia pubbliche sia private, in favore della Guadagnoli.
Il suo intervento
intercessorio si rivelò in occasione della grave pestilenza che si abbatté
sulla città nella primavera del 1494.
Si trattava in realtà di
una prima ondata di sifilide portata dalle truppe di Carlo VIII discese nella
penisola italiana: interpellata, la G. suggerì la realizzazione di un prezioso
gonfalone rappresentante la città di Perugia protetta dai manti di s. Domenico
e s. Caterina. Realizzato in tutta fretta da Giannicola di Paolo o da
Ludovico d'Angelo Mattioli, pittori di scuola perugina, il gonfalone venne
portato in solenne processione per tre giorni a partire dal 4 maggio, festa di
S. Caterina. Il successo dell'iniziativa consacrò definitivamente la fama
di santità della G., la quale nel corso del contagio si era prodigata nella
cura degli ammalati sino a contrarre la malattia dalla quale, secondo le fonti,
fu liberata miracolosamente.
Senza dubbio fu questo il
momento di massima influenza della G., che in seguito sperimentò le conseguenze
negative di una troppo stretta identificazione con il potere. Nel Natale del
1494 la G. si vide assegnare un nuovo confessore: si trattava del teologo,
matematico e astrologo Sebastiano Bontempi, professore di teologia e morale,
più volte priore di S. Domenico e confessore dello stesso Giampaolo Baglioni.
Quest'ultimo e il
fratello intensificarono le visite alla G., la quale non lesinò loro consigli e
visioni che anticipavano le vittorie sugli avversari. In particolare nel 1495
si verificarono scontri tra i Baglioni e gli Oddi che tentavano di volgere a
loro favore l'instabilità creata dalle truppe di Carlo VIII: le battaglie si
svolsero nel contado in primavera per culminare poi in un sanguinosissimo
scontro entro le mura cittadine nel settembre. In entrambe le occasioni la G.
sostenne i Baglioni, pregando a fianco delle donne di famiglia: in molti
iniziarono allora a dubitare della sua imparzialità, accusandola di sostenere i
tiranni a danno di altri cittadini.
Nel giugno dello stesso
anno un nuovo avvenimento aveva fomentato queste impressioni: di passaggio da
Perugia per sfuggire alle truppe francesi, papa Alessandro VI aveva avuto modo
di conoscere la religiosa e se in un primo momento era rimasto infastidito
dalle sue estasi inopportune nel corso di una pubblica udienza, un lungo
interrogatorio gli aveva permesso di saggiarne la santità e ortodossia. Il
tutto si era concluso con la concessione di una speciale indulgenza all'altare
di S. Caterina per la fabbrica del monastero.
I favori del pontefice
non giovarono alla G.; estasi, predizioni, digiuni e rigori ascetici, insomma
quegli stessi elementi che avevano per anni costituito una prova della sua
perfezione, divennero altrettanti possibili indizi della sua presunzione, forse
anche della sua affettazione di santità, che nascondeva una possibile
stregoneria.
Così le indagini
ecclesiastiche che non l'avevano risparmiata negli anni precedenti si
intensificarono divenendo al contempo più accurate: se già le autorità di
Foligno avevano condotto al tempo del suo passaggio qualche indagine, la G. era
da poco arrivata a Perugia quando i domenicani avviarono un'inchiesta
coinvolgendo anche alcuni magistrati cittadini tra cui il giudice perugino
Crispoldo de' Crispoldi, destinato a divenire suo discepolo. Intorno al 1494 fu
la volta di un nuovo inquisitore domenicano francese e se anch'egli si arrese
di fronte alla G., meno netti furono i risultati di diverse commissioni di
inchiesta, domenicane e pontificie, nel periodo successivo. Mai dichiarata
colpevole, la G. non risultò neanche del tutto innocente.
Intanto, nonostante i
sospetti, la fama di taumaturga della G. continuò a crescere, mentre nella sua
comunità, morta nel 1497 la priora, le si riconobbe anche formalmente il ruolo
di guida sempre esercitato nominandola al posto di suor Angelina.
In questo stesso anno
tuttavia, soprattutto nei territori sottoposti all'autorità pontificia, il
cerchio si stringeva intorno ai molti seguaci di Savonarola e Bontempi era fra
questi: le autorità ecclesiastiche lo accusarono di magia e di plagio nei
confronti della G., alla quale avrebbe suggerito il contenuto di alcune
visioni.
Dal 1497 a Bontempi fu
tolta la guida spirituale della G., che venne affidata a un nuovo confessore,
frate Andrea da Perugia: un buon uomo assolutamente inadatto alla guida di un
personaggio della levatura della Guadagnoli.
Non stupisce d'altronde
che le autorità domenicane non si fossero lasciate sfuggire l'occasione di
ridimensionare l'immagine e l'influenza di una religiosa che con la sua azione
proponeva qualcosa di ben diverso dalla controllata e controllabile santità di
altre terziarie da tempo proposte come modello anche dalla produzione
agiografica dell'Ordine (si pensi al caso esemplare di Maria da Venezia).
La G. era sempre più
costretta nei limiti del suo convento, dal quale richiamava i Baglioni - e in
particolare Giampaolo - ai castighi che li avrebbero colpiti per il loro
malgoverno.
Sono anni di solitudine
in cui l'aiuto, piuttosto che dai frati predicatori o dalla cittadinanza,
sembra arrivare da Alessandro VI per mezzo dei legati pontifici: prima Giovanni
Borgia, quindi Raimondo Perauld divennero devoti della G., impegnandosi a
ottenere in suo favore diverse indulgenze destinate a integrare gli scarsi
introiti della comunità, che ormai risentiva della diminuzione delle donazioni
pubbliche. In particolare nel 1500, alla concessione del privilegio del
giubileo da lucrarsi per la G. e l'intera comunità, si accompagnavano altri
aiuti economici sotto forma di indulgenze e, soprattutto, l'assegnazione alla
G. di un nuovo padre spirituale nella persona di fra Michele da Genova, per
diretto interessamento del legato pontificio.
Fu questo dotto teologo
ad accompagnare la beata negli ultimi mesi della sua vita, conclusasi nel 1501
nel giorno dell'Ascensione.
Il corpo venne esposto
alla venerazione dei fedeli per due giorni nella chiesa di S. Domenico prima
che si procedesse ai solenni funerali a spese del Comune, conclusisi con la
sepoltura nella cappella di S. Caterina. Il culto della G. venne
definitivamente riconosciuto solo nel 1725 da Benedetto XIII, sebbene sin dal
1566 Pio V avesse concesso al monastero delle Colombe (questo il nome della
comunità dopo la morte della sua fondatrice) la possibilità di celebrarne
liturgicamente la memoria nel giorno della morte.
Fonti e Bibl.: Perugia,
Biblioteca comunale Augusta, Mss., 244 (D.62): S. Angeli
[Bontempi], Vita della beata Colomba da Rieti (prossima l'edizione a
cura di G. Casagrande - F. Santucci); Ibid., Arch. del monastero della Beata
Colomba, Cronaca del monastero di S. Caterina da Siena; Arch. segreto
Vaticano, Congr. dei Riti, Processus, 2269; L. Alberti, Vita
della beata Colomba da Rieto dil Terzo Ordine di S. Domenego, sepolta a
Perugia, Bologna 1521; Sacra Rituum Congregatione eminentiss. et
reverendiss. D. card. Ottobono Perusina, seu Reatina elevationis ritus sive
extensionis, aut concessionis officii, et missae in honorem b. Columbae
virginis, Romae 1714; S. Angeli [Bontempi], De beata Columba Reatina
virgine tertii ordinis S. Dominici, in Acta sanctorum, Maii, IV, Venetiis
1740, coll. 781-856; F. Maturanzio, Cronaca della città di Perugia dal
1492 al 1503, in Arch. stor. italiano, XVI (1851), 2, pp. 5 s.,
180; Cronaca di S. Domenico di Perugia, a cura di A. Maiarelli, Spoleto
1995, s.v.; L. Iacobilli, Vite de' santi e beati dell'Umbria, I,
Foligno 1647, pp. 527-537; G. Balestra, Vita della b. Colomba da Rieti,
Perugia 1652; D.C. Cacagnadoro, Della devozione dei Reatini alla
concittadina beata Colomba mostrata nel culto delle sue immagini, Rieti 1901;
E. Ricci, Storia della beata Colomba da Rieti, Perugia 1901; F.
Santi, Gonfaloni umbri del Rinascimento, Perugia 1963, p. 31; A.
Baglioni, Colomba da Rieti. "La seconda Caterina da Siena"
1467-1501, Roma 1967; A. Alberti, Pittura in Umbria tra il 1480 e il
1540. Premesse e sviluppi nei tempi di Perugino e Raffaello, Milano 1983,
pp. 56 s.; R. Bell, La santa anoressia. Digiuno e misticismo dal Medioevo
a oggi, Roma-Bari 1987, ad ind.; R. Rusconi, Colomba da
Rieti. La signoria dei Baglioni e la "seconda Caterina", in E.
Menestò - R. Rusconi, Umbria sacra e civile, Torino 1989, pp. 211-226; A.
Terranova, Colomba da Rieti: mistica, pellegrina, ausiliatrice,
in Quaderni medievali, XXIX (1990), pp. 83-101; G. Zarri, Le sante
vive, in Id., Le sante vive. Cultura e religiosità femminile nella prima
età moderna, Torino 1990, pp. 87-163; Una santa, una città. Atti del
Convegno storico nel V centenario della venuta a Perugia di Colomba da Rieti.
Perugia… 1989, a cura di G. Casagrande - E. Menestò, Spoleto 1991; A.
Baglioni, Precisazioni storico critiche sulla beata Colomba da Rieti
(scoperto il cognome della beata Colomba-Petrozzi), in Il Territorio, VIII
(1992), pp. 105-107; I. Tozzi, Beata Colomba da Rieti: una scelta di vita
religiosa nella prima età moderna, Bologna 1996; G. Zarri, Colomba da
Rieti, in Il grande libro dei santi, I, Cinisello Balsamo 1998, pp.
467-470; M. Lehmijoki Gardner, Wordly saints. Social interaction of
dominican penitent women in Italy, 1200-1500, Helsinki 1999, s.v.; P.
Monacchia, Anno 1500. Il giubileo particolare di Colomba da Rieti,
in Arch. perugino-pievese, III (2000), pp. 49-51; A. Butler, Beata
Colomba da Rieti, in Il primo grande dizionario dei santi secondo il
calendario, Casale Monferrato 2001, pp. 510 s.; G. Casagrande - P.
Monacchia, Colomba da Rieti di fronte ad Alessandro VI, in Roma di
fronte all'Europa al tempo di Alessandro VI. Atti del Convegno… 1999, a cura di
M. Chiabò et al., Roma 2001, ad ind.; M.L. Cianini
Pierotti, Colomba da Rieti a Perugia. "Ecco la santa. Ecco la
santa che viene", Bologna 2001; I. Tozzi, Il chiostro della beata
Colomba a Rieti, Roma 2001; Dict. d'hist. et de géogr. ecclésiastiques,
XIII, coll. 322 s.; Bibliotheca sanctorum, IV, coll. 101-103.
SOURCE : http://www.treccani.it/enciclopedia/angelella-guadagnoli_(Dizionario-Biografico)
Den salige Kolumba av
Rieti (1467-1501)
Minnedag: 20.
mai
Den salige Kolumba (it:
Colomba) ble født som Angiolella Guadagnoli den 2. februar 1467 i Rieti i
regionen Umbria i Midt-Italia. Legenden forteller at engler sang rundt huset da
hun ble født og at hennes opprinnelige navn skulle være Angelica, men en hvit due
kom til syne over døpefonten og det ble bestemt å forandre det til Kolumba (it:
colomba = due). Foreldrene drev med tøyhandel, men var alt for velgjørende til
å legge seg opp noen penger, og den lille jenta lærte å være sulten i yndighet.
Tidlig i livet lærte hun å spinne og sy, og hun og hennes mor tok på seg
oppgaven å reparere klærne til dominikanerfedrene i Rieti.
Kolumba plukket snart opp
kunsten å lese fra søstrene i Rieti, og hun lærte seg Det lille officiet ved å
høre det sunget. Hun var spesielt hengiven til Jomfru Maria, og så
snart hun hadde lest biografien om den hellige Katarina av Siena,
begynte hun å bygge livet sitt som en modell av denne store
dominikanertertiaren. Hennes foreldre ser ut til å ha hatt en svært avslappet
holdning til denne verdens goder, og det virker som om hun og de arbeidet bare
på uvanlige tidspunkt når det var absolutt nødvendig. De viet resten av tiden
til å lese og velgjørende arbeid for de fattige.
Som 12-åring var Kolumba
selvforsørgende og hun hadde også lært sannheten i uttrykket: «Det er bedre å
mangle mindre enn å ha mer». Hun ba oppriktig for å få vite sitt kall, og da
ble hun benådet med en visjon hvor hun så Jomfru Maria på en gulltrone sammen
med de hellige Dominikus, Hieronymus og Peter Martyr av
Verona. Hun tolket visjonen til å bety at hun skulle vie seg til Gud, og
hun avla et privat kyskhetsløfte og planla å leve et liv i ensomhet.
Dessverre tenkte hun ikke
på å nevne dette for sine foreldre, som var travelt opptatt med å arrangere et
ekteskap for henne. Kvelden før forlovelsen skulle forkynnes offentlig fortalte
de henne plutselig at den unge mannen som de hadde arrangert at hun skulle
gifte seg med, ventet i stuen for å treffe henne. Hun var advart på forhånd i
en visjon, så hun visste hva hun skulle gjøre. Hun skar raskt av seg håret og
sendte det inn til ham, noe som synes å være en akseptert dominikansk måte å
avfeie en frier på. Han tok hintet og dro sin vei, til hennes brødres raseri,
som kanskje hadde følt at familiens økonomi nå skulle bli solid.
Kolumba fulgte Katarinas
eksempel og bestemte seg for å leve et eneboerliv i farens hus. Hun arbeidet
dyktig med alt som moren foreslo, noe som mildnet hennes irritasjon over
datterens spesielle valg av livsform. En onkel og en av hennes brødre forfulgte
henne konstant, og en gang prøvde broren å drepe henne. Man kan neppe si at
dette var behagelige omgivelser for en mystiker. Men oppi alt dette
gjennomførte hun med besluttsomhet sitt åndelige program. Hun holdt fem faster
i året, fastet på brød og vann og gikk til messe og kommunion så ofte som hun
kunne i de dager hvor kommunionen ble mottatt sjelden.
Hun hadde en spesiell
hengivenhet til Jesusbarnet, og hun lengtet etter å besøke Det hellige Land for
å se stedene som var helliggjort av den inkarnerte Kristus. Hun ble aldri i
stand til å foreta reisen i virkeligheten, så hun reiste åndelig. I en ekstase
som varte i fem dager, ble hun ført til alle de hellige stedene i Palestina.
Ved en anledning hadde hennes skriftefar, som var litt av en kunstner, lovt å
lage et sett krybbefigurer til henne for å bruke i julen. Men han glemte det,
og hun var fortvilet inntil Jesusbarnet selv viste seg for henne. Da hadde hun
ikke bruk for noen trefigurer. En gang hun mediterte over lidelsen ble hun så
beveget at hun tryglet Vårherre om aldri å la henne se slik lidelse igjen, av
frykt for at hun ville dø av dens intensitet.
Som 19-åring ble hun
opptatt som dominikanertertiar (Tertius Ordo Sancti Dominici – TOSD)
i Rieti med ordensnavnet Kolumba. Hun hadde fått en visjon som sa at hun skulle
slutte seg til denne gruppen og at hun så snart hun var ikledd drakten, skulle
lede en valfart til den dominikanske helligdommen «Vår Frue av Eika» i Viterbo.
Hennes ry hadde allerede begynt å spre seg, og mens de gikk langs veien, samlet
folk seg rundt henne for å komme nærmere og hyllet henne som en helgen. Kolumba
ble brydd over en slik oppmerksomhet, men hun fortsatte til Viterbo. Her ba hun
om at en djevel måtte fare ut av en ung kvinne som hadde vært besatt i 18 år.
Da kvinnen ble helbredet, spredte ryktet om at hun var en helgen seg til hele
området. Hun besøkte en morder i fengselet og fikk ham til å angre og gjøre
bot, og han ble løslatt kort før han skulle henrettes. Hun hadde også ry for å
ta til seg svært lite næring.
Innbyggerne i Narni
bestemte seg for å fange Kolumba og beholde henne når hun passerte gjennom byen
på vei hjem. Kolumba og hennes lille følge var advart om deres intensjon, så de
krøp ut om natten og flyktet fra de overentusiastiske innbyggerne, som en dag
skulle komme til å kjempe et blodig slag for å få en annen hellig dominikaner i
sin varetekt – den salige Lucia av Narni.
I 1488 flyttet Kolumba
til klarisseklosteret i Foligno. Det er ukjent hvorfor hun flyttet dit, kanskje
hennes berømmelse for mirakler, inkludert å bringe et dødt barn tilbake til
livet, begynte å bli et for stort press for henne. Men biskopen hørte snart om
dette, og uventet fant Kolumba seg i rollen som grunnlegger for en kommunitet
av dominikanertertiarer som biskopen ønsket å etablere i Perugia. Biskopen
sendte henne beskjed om å reise til Perugia, men samtidig ga ordenens
generalmagister henne ordre om å vende tilbake til Rieti. Men folket i Foligno
blokkerte alle veier og sa rett ut at Kolumba ikke skulle reise noen steder. Da
generalmagisterens utsending kom for å hente henne, var hun i ekstase, og han
måtte riste henne våken for å gi henne beskjeden. Hun ble lydig med, men senere
endret generalmagisteren mening og hun ble sendt til Perugia.
Kolumba avla sine
høytidelige løfter i klosteret i Perugia på pinsedag i 1490. Der levde hun
lykkelig, ofte hensunket i bønn, inntil sin død elleve år senere. Hun vant
alles tillit i byen og biskoper, prester og øvrighetspersoner kom for å
konsultere henne om forskjellige problemer og for å be om hennes bønner. Hun
ble støttet av den rike og innflytelsesrike familien Baglioni. Noen
dominikanere og fransiskanere var imidlertid temmelig reservert til hennes
eksistens på bær og ekstaser. En av dem, Sebastian degli Angeli, som senere
skulle bli hennes skriftefar og biograf, anbefalte forsiktighet og en
venteperiode på ti år før hun ble anerkjent som helgen. Men folket hadde ikke
noen slike reservasjoner, og hennes hellighet og åndelige gaver gjorde at hun
ble sett på som en slags vernehelgen for byen Perugia allerede mens hun levde.
Da pesten herjet Italia i
1494, ba Kolumba folket om å vie byen til de hellige Dominikus og Katarina og
gjennomføre botsprosesjoner. Hennes ønske ble fulgt, og pesten stanset straks.
Mange syke ble helbredet ved at hun berørte dem, men hun ble selv smittet av
pesten og tilskrev Katarina av Sienas forbønn at hun kom seg igjen. Perugia var
på den tiden en av de mest urolige byene i Italia, og i de bitre stridene
opptrådte hun som fredsmaker, og en gang advarte hun dem korrekt mot snarlige
angrep utenfra, som derfor ble slått tilbake. Da den beryktede Borgia-paven
Alexander VI (1492-1503) besøkte Perugia, ble han imponert, selv om hun senere
ga advarsler, som aldri ble publisert. Pavens mektige datter Lucrezia Borgia
ble imidlertid irettesatt av Kolumba og ble hennes bitre fiende. Senere
forfølgelser av Kolumba og anklager om magi ble antatt å skyldes Lucrezias
innflytelse.
Til tross for all sin
himmelske aktivitet var Kolumba en svært snill superior, som aldri forventet
noen som var i hennes varetekt å imitere hennes ekstreme botsøvelser. Hun måtte
tåle mye fysisk smerte, og hennes råd på dødsleiet til herskerne i Perugia var
å praktisere nestekjærlighet og å øve rettferdighet mot de fattige. Hun døde
den 20. mai 1501 i Perugia, kvelden før Kristi Himmelfartsdag. I dødsøyeblikket
viste hennes sjel seg omgitt av stråleglans for hennes åndelige venn, den
salige Hosanna
av Mantova. Hun fikk en offentlig begravelse, og nesten hele byen var til
stede.
Hun ble saligkåret den
25. februar 1625 ved at hennes kult ble stadfestet av pave Urban VIII
(1623-44). Hennes minnedag er dødsdagen 20. mai. I kunsten fremstilles hun som
dominikanertertiar som får eukaristien av en engel. Noen ganger kan en hånd
komme ned fra himmelen for å gi henne hostien, med en krans av roser, kors,
lilje og rosenkrans, eller med en due, lilje og bok.
Kilder:
Attwater/Cumming, Butler (V), Benedictines, Index99, KIR, Infocatho, Bautz,
Heiligenlexikon, santiebeati.it - Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden -
Opprettet: 2000-06-04 21:05 - Sist oppdatert: 2006-01-06 21:20
SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/crieti