Saint Prétextat
Évêque de Rouen,
martyr (+ 586)
Comme évêque de Rouen, il
défend vigoureusement les droits de l'Église et dénonce les agissements de la
cour royale, en particulier ceux de la reine Frédégonde. Il est violemment
persécuté et, compromis avec la cour, le synode des évêques le condamne à sept
ans d'exil. De retour sur son siège épiscopal, il adjure de nouveau Frédégonde
de changer de vie. Celle-ci, furieuse de son retour et de son ascendant, le
fait assassiner pendant qu'il prie au pied de l'autel.
Il vivait à une époque
trouble et cruelle marquée par Brunehaut et Frédégonde qui n'hésitaient pas à
assassiner qui ne leur convenait pas. Il fut souvent accusé, mais la vérité eut
toujours raison des calomnies. Son rôle épiscopal fut des plus importants et
les fidèles avaient grande confiance en lui.
À Rouen, en 586, saint
Prétextat, évêque, qui fut frappé à mort par un sicaire de la reine Frédégonde
dans sa cathédrale, le dimanche de la Résurrection.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/697/Saint-Pretextat.html
Saint-Godard,
Rouen, baie 9 représentant Saint-Prétextat, évêque de Rouen, assassiné par
Frédégonde en 560.
Détail
de la baie 9 représentant Saint-Prétextat, évêque de Rouen, assassiné par
Frédégonde en 560.
Saint Prétextat, évêque
de Rouen, martyr. 588.
Pape : Benoît Ier ; Pélage II.
Roi de France : Sigebert Ier ;
Chilpéric Ier ; Clotaire II.
" La souffrance n'a de prix qu'autant qu'elle est supportée saintement ;
et c'est de celle-ci que Jésus-Christ a dit " Bienheureux ceux qui
pleurent, parce qu'ils seront consolés "."
Matth. V, 5.
Le roi d'Austrasie,
Sigebert Ier, venait de succomber sous les coups des sicaires de Frédégonde,
l'épouse de Chilpéric Ier, roi de Neustrie et roi de Paris ; il laissait une
jeune veuve, la reine Brunehaut, qui eut le malheur de plaire au fils de sa
rivale, le jeune Mérovée. Le mariage de Brunehaut avec Mérovée fut béni en 576,
à Rouen, par saint Prétextat, qui était évêque de cette ville depuis l'année
549. Un pareil mariage était contraire aux Canons ; mais Prétextat, juge de la
cause, accorda dispense et passa outre de là, grande colère à la cour de
Chilpéric, où l'on fit entendre que le saint Evêque trempait dans la révolte de
Mérovée. On ne tarda pas à lui faire son procès.
Le roi avait appris que cet évêque distribuait des présents au peuple ; il le
manda à sa cour, et ayant découvert que la reine Brunehaut lui avait laissé ses
trésors en dépôt, il les lui enleva et le fit garder en exil, jusqu'à ce qu'il
eut fait terminer cette affaire par un jugement canonique. Il convoqua donc à
ce sujet à Paris un concile de quarante-cinq évêques dans la basilique de Saint-Pierre,
en 579.
Le roi parut lui-même au
milieu de l'assemblée, et, adressant la parole à Prétextat qui avait eu ordre
de se rendre au Concile, il lui dit :
" A quoi avez-vous
pensé, évêque, de marier Mérovée, qui aurait dû être mon fils, et qui est mon
ennemi, avec sa tante, c'est-à-dire avec la femme de son oncle ? Ignorez-vous
les dispositions des saints Canons à ce sujet ? Mais vous n'en êtes pas demeuré
là : vous avez conspiré avec lui et donné des présents pour me faire assassiner
; vous m'avez fait un ennemi de mon fils, vous avez séduit mon peuple par
argent, afin que personne ne me gardât la fidélité promise, et vous avez voulu
m'enlever ma couronne."
Les Francs, qui étaient
présents en grand nombre, frémirent à ce discours et voulaient ouvrir les
portes de l'église pour en tirer Prétextat et le lapider ; mais le roi les en
empêcha.
Ce saint Evêque nia avec fermeté tous les faits avancés contre lui, malgré les
dépositions de faux témoins, qui montrèrent divers présents
qu'il leur avait faits pour les engager à être fidèles à Mérovée. Il répondit :
" Vous dites vrai je
vous ai fait divers présents, mais ce n'a pas été en vue de tenter votre
fidélité au roi. Vous m'aviez donné des chevaux de prix et plusieurs autres
choses ; que pouvais-je faire de mieux que de témoigner ma reconnaissance par
des présents mutuels ?"
On parut se contenter de
cette réponse, et le roi, ayant ainsi terminé la première séance, se retira
dans son palais pour y mieux concerter ses accusations. Après le départ de
Chilpéric, les évêques demeurèrent dans la sacristie, et, comme ils conféraient
ensemble, Aétius, archidiacre de l'Eglise de Paris, les y vint trouver et leur
dit :
" Évêques du
Seigneur, qui êtes assemblés, écoutez-moi, c'est maintenant que vous allez
rendre votre nom illustre ou vous déshonorer à jamais. Personne ne vous
regardera plus comme des évêques si vous manquez de fermeté et si vous laissez
périr votre frère."
La crainte de Frédégonde avait fermé la bouche aux évêques ; ils demeurèrent
dans le silence et se mirent le doigt sur les lèvres, comme pour faire entendre
qu'ils ne voulaient point parler.
Alors Grégoire, évêque de
Tours, prenant la parole, dit :
" Très-saints
évêques, et vous surtout qui avez plus de part à la confiance du roi,
écoutez-moi. Donnez à ce prince un conseil salutaire et digne des évêques, de
peur qu'il ne perde son royaume et ne flétrisse sa gloire en suivant les
mouvements de sa colère contre un ministre du Seigneur."
Les évêques gardèrent
encore le silence.
Le Concile s'étant assemblé pour la seconde séance, le roi y vint dès le matin
et dit :
" Les Canons
ordonnent de déposer un évêque convaincu de larcin."
Les Prélats demandèrent
quel était l'évêque accusé de ce crime. Le roi répondit :
" Vous avez vu ce
qu'il nous a volé."
Il avait montré, en
effet, trois jours auparavant, deux coffres pleins de meubles et de bijoux
précieux, estimés plus de trois mille sous d'or, et un sac qui en contenait
environ deux mille en espèces, prétendant que Prétextatles lui avait dérobés.
Prétextat répondit :
" Je crois, prince,
que vous vous souvenez qu'après que la reine Brunehaut eut quitté Rouen,
j'allai vous trouver et que je vous dis qu'elle m'avait laissé en dépôt cinq
coffres et qu'elle envoyait souvent ses gens me les demander ; mais que je ne
voulais pas m'en dessaisir sans votre agrément. Vous me dites : "
Défaites-vous de cela, rendez à cette femme ce qui lui appartient, de peur que
ce ne soit une semence d'inimitié entre mon neveu Childebert et moi. Ainsi
étant retourné à Rouen, je délivrai aux gens de Brunehaut un coffre ; car ils
ne purent en emporter davantage. Etant revenus, ils demandèrent les autres. Je
voulus encore avoir votre consentement, et vous répondîtes : "
Défaites-vous de tout cela, Ô évêque, de peur que ce ne soit un sujet de
scandale ". Je leur donnai encore deux coffres ainsi, deux sont demeurés
chez moi. Pourquoi donc me calomniez-vous et nommez-vous larcin ce qui est un
dépôt ?"
Le roi répliqua :
" Si c'était un
dépôt, pourquoi avez-vous ouvert un de ces coffres, et partagé un drap d'or à
des gens que vous vouliez engager à me chasser de mon royaume ?"
L'évêque reprit :
" Je vous ai déjà
dit que j'avais reçu des présents de ces personnes, et que, n'ayant rien alors
à leur donner, je pris quelque chose de ce dépôt : je regardais comme à moi
tout ce qui appartenait à mon fils Mérovée, que j'ai tenu sur les fonts du
baptême."
Le roi demeura confus, et
la simple vérité triompha cette fois de tous les artifices de la calomnie.
Chilpéric, étant sorti du Concile, dit à quelques prélats qui étaient ses
flatteurs :
" J'avoue que les
réponses de l'évêque m'ont confondu, et je sais dans ma conscience qu'il dit
vrai. Que ferai-je donc maintenant pour contenter la reine à son sujet ?"
Après y avoir pensé un
moment, il ajouta :
" Allez et dites-lui
comme de vous-mêmes et par manière de conseil Vous savez que le roi Chilpéric
est plein de bonté et se laisse aisément uéchir humiliez-vous devant lui et
dites que vous avez fait ce dont il vous accuse. Alors nous nous jetterons tous
à ses pieds pour lui demander votre grâce."
Prétextat, que son
innocence ne rassurait pas contre les intrigues de ses ennemis, donna dans le
piége qui lui était tendu.
Le lendemain matin, le roi, s'étant rendu à la troisième séance du Concile, dit
à Prétextat :
" Si vous ne faisiez
des présents à ces personnes que parce que vous en aviez reçu, pourquoi les
engagiez-vous à prêter serment d'être fidèles à Mérovée ?"
L'évêque répondit :
" J'ai demandé, je
l'avoue, leur amitié pour lui ; j'aurais appelé à son secours non seulement les
hommes, mais les anges du ciel si je l'avais pu, parce qu'il était mon fils
spirituel par le baptême, ainsi que je l'ai dit."
Comme sur cette réponse la contestation s'échauffait, Prétextat, suivant le
conseil perfide qu'on lui avait donné, se prosterna tout à coup en disant :
" J'ai péché contre le ciel et contre vous, Ô prince très miséricordieux :
je suis un infâme homicide, j'ai voulu attenter à votre vie et mettre votre
fils sur votre trône."
Le roi, ravi de voir que
son artifice avait réussi, se jeta de son côté aux pieds des prélats, et leur
dit :
" Très pieux
évêques, écoutez un criminel qui confesse un attentat exécrable."
Les évêques, les yeux baignés de larmes, relevèrent le roi, qui s'en retourna au palais après avoir donné ordre qu'on fît sortir Prétextat de l'église. Chilpéric envoya au Concile une collection de Canons, à laquelle on avait ajouté un nouveau recueil d'autres Canons qu'on disait être des Apôtres. On en lut cet article : " Que l'évêque convaincu d'homicide, d'adultère et de parjure soit déposé ". Prétextat, qui reconnut alors trop tard qu'on l'avait joué, demeurait interdit. Bertram, évêque de Bordeaux, lui dit en très-bon courtisan :
" Mon frère, puisque vous êtes dans la disgrâce du roi, vous n'aurez pas
notre communion avant qu'il ne vous ait rendu sa bienveillance."
Chilpéric ne voulait pas en rester là il demanda qu'on déchirât la robe de
Prétextat, ce qui était une marque ignominieuse de déposition ; ou bien qu'on
récitât sur sa tête le Psaume CVIII contenant les malédictions lancées contre
Judas ; ou du moins qu'on prononçât contre cet évëque une excommunication
perpétuelle. Grégoire de Tours s'opposa avec courage à ces propositions et
somma le roi de tenir la parole qu'il avait donnée de ne rien faire contre les
Canons ; mais Prétextat fut enlevé du Concile et jeté dans une prison, d'où il
tenta de s'évader pendant la nuit. On lui fit subir à cette occasion les plus
rudes traitements, puis il fut relégué dans une île près de Coutances,
apparemment dans l'île de Jersey. Mélantius, créature de Frédégonde, fut mis
sur le siège de Rouen.
Telle fut l'issue du cinquième Concile de Paris, où l'innocence fut enfin
opprimée par la puissance du roi, par la lâcheté de quelques évêques et par la
simplicité même de Prétextat, qui, durant son exil, expia à l'aide de la
pénitence, la faiblesse qu'il avait eue de confesser des crimes dont il était
innocent. Il fit un saint usage de ses souffrances et donna le spectacle des
plus héroïques vertus.
Dès que les habitants de
Rouen eurent appris la mort de Chilpéric, assassiné à son tour à Chelles en
584, ils rappelèrent de son exil leur évêque et le rétablirent sur son siége.
Frédégonde s'y opposa de tout son crédit, et Prétextat crut devoir venir à
Paris prier Gontran de faire examiner sa cause. Ce prince voulait convoquer un
Concile pour ce sujet ; mais Ragnemsode, évêque de Paris, lui présenta, au nom
de tous les autres évêques, que cela n'était nullement nécessaire, que le
Concile de Paris avait à la vérité imposé une pénitence à Prétextat, mais qu'il
ne l'avait pas déposé de l'épiscopat. Ainsi le roi le reçut à sa table et le
renvoya à son Eglise.
Mélantius, qui avait été
mis à sa place sur le siège de Rouen, en fut chassé, et il alla s'en consoler
auprès de Frédégonde, que Gontran relégua au Vau-de-Reuil, à quatre lieues de
Rouen.
Mais cette nouvelle Jézabel ne se tint pas tranquille du lieu où elle avait été
reléguée, elle fit menacer Prétextat de le faire exiler une seconde fois. Il
répondit avec fermeté :
" J'ai toujours été
évêque jusque dans mon bannissement, et vous, vous ne serez pas toujours reine.
L'exil me servira de degré pour m'élever au royaume céleste mais vous, de votre
trône, vous serez précipitée dans l'abîme, si vous ne renoncez à vos péchés
pour faire une salutaire pénitence."
On ne disait pas
impunément de telles vérités à une reine du caractère de Frédégonde. Des avis
si salutaires allumèrent toutes ses fureurs, et l'on en vit bientôt les
funestes effets.
Le dimanche suivant, le
saint Evêque étant allé à l'église le matin plus tôt qu'à l'ordinaire, y
chantait les louanges de Dieu, lorsqu'il se sentit frappé d'un coup de poignard
par un assassin. Il jeta un cri pour appeler ses clercs mais, personne ne
venant à son secours, il se traîna péniblement jusqu'à l'autel et y fit à Dieu
par une courte et fervente prière le sacrifice de sa vie. Pendant ce temps-là,
le peuple fidèle qui était dans l'église étant accouru à lui, on l'emporta dans
sa maison et on le mit dans son lit.
L'artificieuse Frédégonde alla aussitôt lui rendre visite pour lui témoigner la
part de douleur qu'elle prenait à ce funeste accident.
" Saint évêque, lui
dit-elle, nous n'avions pas besoin, ni nous ni le reste de votre peuple, que ce
malheur vous arrivât ; mais plût à Dieu qu'on pût découvrir l'assassin pour lui
faire expier son crime dans les supplices."
Prétextat, qui n'était pas la dupe de ces indignes artifices, lui répondit avec une sainte liberté :
" Eh ! Quelle autre main a porté le coup que celle qui a tué les rois, qui
a versé tant de sang innocent, qui a fait tant de maux à ce royaume ?"
Frédégonde, faisant
semblant de ne pas l'entendre, lui répliqua :
" Nous avons
d'habiles médecins, qui pourront vous guérir ; souffrez qu'on vous les envoie.
Je sens, repartit l'évoque, que le Seigneur m'appelle ; mais vous, qui êtes
l'auteur de tous ces crimes, vous serez chargée de malédiction en ce monde, et
Dieu vengera mon sang sur votre tête."
Frédégonde s'étant retirée couverte de confusion, saint Prétextat expira après
avoir réglé quelques affaires de sa maison, et Romachaire, éveque de Coutances,
se rendit à Rouen pour faire la cérémonie des funérailles car c'était un devoir
que les évoques voisins se rendaient les uns aux autres. Les citoyens de Rouen,
et surtout les Francs qui étaient établis dans cette ville, furent consternés
d'un meurtre si atroce.
Un seigneur franc eut le courage d'aller au palais de Frédégonde lui en faire de vifs reproches :
" Vous avez, lui dit-il, commis déjà bien des crimes, mais vous n'en avez
pas commis de plus grand que de faire ainsi assassiner un si saint évêque. Que
le Seigneur venge au plus tôt le sang innocent !
Pour nous, nous prendrons
de si bonnes mesures, que vous ne serez plus en état de commettre de pareils
attentats."
Après ce discours, il voulut se retirer ; mais Frédégonde, qui ne se possédait
jamais mieux que quand elle méditait une plus cruelle vengeance, l'invita à
dîner. Sur le refus qu'il en fit, elle le pressa de prendre un
rafraîchissement, afin qu'il ne fût pas dit qu'il était sorti à jeun d'une
maison royale. Il se rendit à ses instances et on lui présenta, selon l'usage
des anciens Francs, du vin d'absinthe assaisonné de miel. Il s'aperçut aussitôt
qu'il avait pris du poison et, après avoir averti ses gens de n'en point boire,
il monta à cheval pour s'enfuir, mais le poison était si violent qu'il mourut
avant d'arriver à sa maison.
Leudevalde (ou
Leudovalde), évêque de Bayeux (et précédemment de Coutances), premier
suffragant de Rouen, écrivit une lettre circulaire à tous les évêques sur le
scandale causé par l'assassinat de Prétextat, et, ayant pris conseil
probablement des prélats de sa province, il fit fermer toutes les églises de
Rouen et défendit d'y faire l'office jusqu'à ce qu'on eût découvert l'auteur du
crime.
Cet exemple d'un interdit
général sur toute une ville, est remarquable, et c'est le premier qu'on trouve
dans l'histoire de l'Eglise en France. Leudovalde fit plus : il fit arrêter
quelques personnes suspectes qui accusèrent Frédégonde, et peu s'en fallut que
ce zèle ne lui coûtât la vie à lui-même, mais la fidélité de son peuple le
défendit contre les embûches qu'on lui dressa.
Cependant, Frédégonde,
pour se justifier, s'avisa d'un stratagème qui ne tourna qu'à sa honte. Elle
fit prendre un de ses esclaves qu'elle savait être l'assassin et le fit
cruellement fouetter. Ensuite elle le livra au neveu de Prétextat, croyant
qu'il n'avouerait rien, comme sans doute il le lui avait promis. Mais la
torture et sa mauvaise conscience lui arrachèrent la vérité. Il confessa qu'il
avait reçu cent sous d'or de Frédégonde pour commettre le crime, cinquante de
l'évêque Mélantius et cinquante autres de l'archidiacre de Rouen, et que de plus,
on lui avait accordé la liberté.
Mais cette femme
artificieuse, qui d'ailleurs disposait de toutes les faveurs, malgré des faits
si atroces, maintint toujours son autorité ; et, ce qui est encore plus
surprenant, elle fit rétablir Mélantius sur le siège de Rouen, encore teint
d'un sang que cet indigne prélat avait contribué à faire verser.
Saint Prétextat est honoré par l'Eglise comme martyr le 24 février ; mais on
croit qu'il mourut le 14 avril de l'année 588.
Vitrail
de la basilique de Bonsecours représentant Saint-Prétextat.
Saint Prétextat
Fête saint : 14 Avril
Titre : Évêque et Martyr
de Rouen
Date : 588
Pape : Pélage II
Le roi parut lui-même au
milieu de l’assemblée, et, adressant la parole à Prétextat qui avait eu ordre
de se rendre au Concile, il lui dit : « À quoi avez-vous pensé, évêque, de marier
Mérovée, qui aurait dû être mon fils, et qui est mon ennemi, avec sa tante,
c’est-à-dire avec la femme de son oncle ? Ignorez-vous les dispositions des
saints Canons à ce sujet ? Mais vous n’en êtes pas demeuré là : vous avez
conspiré avec lui et donné des présents pour me faire assassiner ; vous m’avez
fait un ennemi de mon fils, vous avez séduit mon peuple par argent, afin que
personne ne me gardât la fidélité promise, et vous avez voulu m’enlever ma
couronne ».
La Vie des Saints : Saint
Prétextat
Auteur
Mgr Paul Guérin. Les
Petits Bollandistes - Vies des Saints - Septième édition - Bloud et Barral -
1876 -
Saint Prétextat
Hagiographie
Le roi d’Austrasie,
Sigebert, venait de succomber sous les coups des sicaires de Frédégonde ; il
laissait une jeune veuve, la reine Brunehaut, qui eut le malheur de plaire au
fils de sa rivale, le jeune Mérovée. Le mariage de Brunehaut avec Mérovée fut
béni en 576, à Rouen, par saint Prétextat, qui était évêque de cette ville
depuis l’année 549. Un pareil mariage était contraire aux Canons ; mais
Prétextat, juge de la cause, accorda dispense et passa outre : de là, grande
colère à la cour de Chilpéric, où l’on fit entendre que le saint Évêque
trempait dans la révolte de Mérovée. On ne tarda pas à lui faire son procès.
Le roi avait appris que
cet évêque distribuait des présents au peuple ; il le manda à sa cour, et ayant
découvert que la reine Brunehaut lui avait laissé ses trésors en dépôt, il les
lui enleva et le fit garder en exil, jusqu’à ce qu’il eut fait terminer cette
affaire par un jugement canonique. Il convoqua donc à ce sujet à Paris un
concile de quarante-cinq évêques dans la basilique de Saint-Pierre, en 579.
Le roi parut lui-même au
milieu de l’assemblée, et, adressant la parole à Prétextat qui avait eu ordre
de se rendre au Concile, il lui dit :
« À quoi avez-vous pensé,
évêque, de marier Mérovée, qui aurait dû être mon fils, et qui est mon ennemi,
avec sa tante, c’est-à-dire avec la femme de son oncle ? Ignorez-vous les
dispositions des saints Canons à ce sujet ? Mais vous n’en êtes pas demeuré là
: vous avez conspiré avec lui et donné des présents pour me faire assassiner ;
vous m’avez fait un ennemi de mon fils, vous avez séduit mon peuple par argent,
afin que personne ne me gardât la fidélité promise, et vous avez voulu
m’enlever ma couronne ».
Les Francs, qui étaient
présents en grand nombre, frémirent à ce discours et voulaient ouvrir les
portes de l’église pour en tirer Prétextat et le lapider ; mais le roi les en
empêcha.
Ce saint Évêque nia avec
fermeté tous les faits avancés contre lui, malgré les dépositions à de faux
témoins, qui montrèrent divers présents qu’il leur avait faits pour les engager
à être fidèles à Mérovée. Il répondit :
« Vous dites vrai : je
vous ai fait divers présents, mais ce n’a pas été en vue de tenter votre
fidélité au roi. Vous m’aviez donné des chevaux de prix et plusieurs autres
choses ; que pouvais-je faire de mieux que de témoigner ma reconnaissance par
des présents mutuels ? ».
On parut se contenter de
cette réponse, et le roi, ayant ainsi terminé la première séance, se retira
dans son palais pour y mieux concerter ses accusations. Après le départ de
Chilpéric, les évêques demeurèrent dans la sacristie, et, comme ils conféraient
ensemble, Aétius, archidiacre de l’Église de Paris, les y vint trouver et leur
dit :
« Évêques du Seigneur,
qui êtes assemblés, écoutez-moi, c’est maintenant que vous allez rendre votre
nom illustre ou vous déshonorer à jamais. Personne ne vous regardera plus comme
des évêques si vous manquez de fermeté et si vous laissez périr votre frère ».
La crainte de Frédégonde avait fermé la bouche aux évêques ; ils demeurèrent dans le silence et se mirent le doigt sur les lèvres, comme pour faire entendre qu’ils ne voulaient point parler.
Alors Grégoire, évêque de
Tours, prenant la parole, dit :
« Très-saints évêques, et
vous surtout qui avez plus de part à la confiance du roi, écoutez-moi. Donnez à
ce prince un conseil salutaire et digne des évêques, de peur qu’il ne perde son
royaume et ne flétrisse sa gloire en suivant les mouvements de sa colère contre
un ministre du Seigneur ».
Les évêques gardèrent
encore le silence.
Le Concile s’étant
assemblé pour la seconde séance, le roi y vint dès le matin et dit :
« Les Canons ordonnent de
déposer un évêque convaincu de larcin ».
Les Prélats demandèrent
quel était l’évêque accusé de ce crime. Le roi répondit :
« Vous avez vu ce qu’il
nous a volé ».
Il avait montré, en
effet, trois jours auparavant, deux coffres pleins de meubles et de bijoux
précieux, estimés plus de trois mille sous d’or, et un sac qui en contenait
environ deux mille en espèces, prétendant que Prétextat les lui avait dérobés.
Prétextat répondit :
« Je crois, prince, que
vous vous souvenez qu’après que la reine Brunehaut eut quitté Rouen, j’allai
vous trouver et que je vous dis qu’elle m’avait laissé en dépôt cinq coffres et
qu’elle envoyait souvent ses gens me les demander ; mais que je ne voulais pas
m’en dessaisir sans votre agrément ». Vous me dites : « Défaites-vous de cela,
rendez à cette femme ce qui lui appartient, de peur que ce ne soit une semence
d’inimitié entre mon neveu Childebert et moi. Ainsi étant retourné à Rouen, je
délivrai aux gens de Brunehaut un coffre ; car ils ne purent en emporter
davantage. Étant revenus, ils demandèrent les autres. Je voulus encore avoir
votre consentement, et vous me répondîtes : – Défaites-vous de tout cela, ô
évêque ! De peur que ce ne soit un sujet de scandale. Je leur donnai encore
deux coffres : ainsi, deux sont demeurés chez moi. Pourquoi donc me
calomniez-vous et nommez-vous larcin ce qui est un dépôt ? ».
Le roi répliqua :
« Si c’était un dépôt,
pourquoi avez-vous ouvert un de ces coffres, et partagé un drap d’or à des gens
que vous vouliez engager à me chasser de mon royaume ? »
L’évêque reprit :
« Je vous ai déjà dit que
j’avais reçu des présents de ces personnes, et que, n’ayant rien alors à leur
donner, je pris quelque chose de ce dépôt : je regardais comme à moi tout ce
qui appartenait à mon fils Mérovée, que j’ai tenu sur les fonts du baptême ».
Le roi demeura confus, et
la simple vérité triompha cette fois de tous les artifices de la calomnie.
Chilpéric, étant sorti du Concile, dit à quelques prélats qui étaient ses
flatteurs :
« J’avoue que les
réponses de l’évêque m’ont confondu, et je sais dans ma conscience qu’il dit
vrai. Que ferai-je donc maintenant pour contenter la reine à son sujet ? »
Après y avoir pensé un
moment, il ajouta :
« Allez et dites-lui
comme de vous-mêmes et par manière de conseil : Vous savez que le roi
Chilpéric est plein de bonté et se laisse aisément fléchir : humiliez-vous
devant lui et dites que vous avez fait ce dont il vous accuse. Alors nous nous
jetterons-tous à ses pieds pour lui demander votre grâce ».
Prétextat, que son
innocence ne rassurait pas contre les intrigues de ses ennemis, donna dans le
piège qui lui était tendu.
Le lendemain matin, le
roi, s’étant rendu à la troisième séance du Concile, dit à Prétextat :
« Si vous ne faisiez des
présents à ces personnes que parce que vous en aviez reçu, pourquoi les
engagiez-vous à prêter serment d’être fidèles à Mérovée ? »
L’évêque répondit :
« J’ai demandé, je l’avoue,
leur amitié pour lui ; j’aurais appelé à son secours non-seulement les hommes,
mais les anges du ciel si je l’avais pu, parce qu’il était mon fils spirituel
par le baptême, ainsi que je l’ai dit ».
Comme sur cette réponse
la contestation s’échauffait, Prétextat, suivant le conseil perfide qu’on lui
avait donné, se prosterna tout à coup en disant :
« J’ai péché contre le
ciel et contre vous, ô prince très-miséricordieux : je suis un infâme homicide,
j’ai voulu attenter à votre vie et mettre votre fils sur votre trône ».
Le roi, ravi de voir que
son artifice avait réussi, se jeta de son côté aux pieds des prélats, et leur
dit :
« Très-pieux évêques,
écoutez un criminel qui confesse un attentat exécrable».
Les évêques, les yeux
baignés de larmes, relevèrent le roi, qui s’en retourna au palais après avoir
donné ordre qu’on fît sortir Prétextat de l’église. Chilpéric envoya au Concile
une collection de Canons, à laquelle on avait ajouté un nouveau recueil
d’autres Canons qu’on disait être des Apôtres. On en lut cet article : Que
l’évêque convaincu d’homicide, d’adultère et de parjure soit déposé. Prétextat,
qui reconnut alors trop tard qu’on l’avait joué, demeurait interdit. Bertram,
évêque de Bordeaux, lui dit en très-bon courtisan :
« Mon frère, puisque vous
êtes dans la disgrâce du roi, vous n’aurez pas notre communion avant qu’il ne
vous ait rendu sa bienveillance ».
Chilpéric ne voulait pas
en rester là : il demanda qu’on déchirât la robe de Prétextat, ce qui était une
marque ignominieuse de déposition ; ou bien qu’on récitât sur sa tête le Psaume
CVIII contenant les malédictions lancées contre Judas ; ou du moins qu’on
prononçât contre cet évêque une excommunication perpétuelle. Grégoire de Tours
s’opposa avec courage à ces propositions et somma le roi de tenir la parole
qu’il avait donnée de ne rien faire contre les Canons ; mais Prétextat fut
enlevé du Concile et jeté dans une prison, d’où il tenta de s’évader pendant la
nuit. On lui fit subir à cette occasion les plus rudes traitements, puis il fut
relégué dans une île près de Coutances, apparemment dans l’île de Jersey.
Mélantius, créature de Frédégonde, fut mis sur le siège de Rouen.
Telle fut l’issue du
cinquième Concile de Paris, où l’innocence fut enfin opprimée par la puissance
du roi, par la lâcheté de quelques évêques et par la simplicité même de
Prétextat, qui, durant son exil, expia à l’aide de la pénitence, la faiblesse
qu’il avait eue de confesser des crimes dont il était innocent. Il fit un saint
usage de ses souffrances et donna le spectacle des plus héroïques vertus.
Dès que les habitants de
Rouen eurent appris la mort de Chilpéric, assassiné à son tour à Chelles en
584, ils rappelèrent son exil leur évêque et le rétablirent sur son siège.
Frédégonde s’y opposa de tout son crédit, et Prétextat crut devoir venir à
Paris prier Gontran de faire examiner sa cause. Ce prince voulait convoquer un
Concile pour ce sujet ; mais Ragnemsode, évêque de Paris, lui présenta, au nom
de tous les autres évêques, que cela n’était nullement nécessaire, que le
Concile de Paris avait à la vérité imposée une pénitence à Prétextat, mais
qu’il ne l’avait pas déposé de l’épiscopat. Ainsi le roi le reçut à sa table et
le renvoya à son Église. Mélantius, qui avait été mis à sa place sur le siège
de Rouen, en fut chassé, et il alla s’en consoler auprès de Frédégonde, que
Gontran relégua au Vau-de-Reuil, à quatre lieues de Rouen.
Mais cette nouvelle Jézabel
ne se tint pas tranquille : du lieu où elle avait été reléguée, elle fit
menacer Prétextat de le faire exiler une seconde fois. Il répondit avec fermeté
:
« J’ai toujours été
évêque jusque dans mon bannissement, et vous, vous ne serez pas toujours reine.
L’exil me servira de degré pour m’élever au royaume céleste ; mais vous, de
votre trône, vous serez précipitée dans l’abîme, si vous ne renoncez à vos
péchés pour faire une salutaire pénitence ».
On ne disait pas
impunément de telles vérités à une reine du caractère de Frédégonde. Des avis
si salutaires allumèrent toutes ses fureurs, et l’on en vit bientôt les
funestes effets.
Le dimanche suivant, le
saint Évêque étant allé à l’église le matin plus tôt qu’à l’ordinaire, y
chantait les louanges de Dieu, lorsqu’il se sentit frappé d’un coup de poignard
par un assassin. Il jeta un cri pour appeler ses clercs ; mais, personne ne
venant à son secours, il se traîna péniblement jusqu’à l’autel et y fit à Dieu
par une courte et fervente prière le sacrifice de sa vie. Pendant ce temps-là,
le peuple fidèle qui était dans l’église étant accouru à lui, on l’emporta dans
sa maison et on le mit dans son lit.
L’artificieuse Frédégonde
alla aussitôt lui rendre visite pour lui témoigner la part de douleur qu’elle
prenait à ce funeste accident.
« Saint évêque, lui
dit-elle, nous n’avions pas besoin, ni nous ni le reste de votre peuple, que ce
malheur vous arrivât ; mais plût à Dieu qu’on pût découvrir l’assassin pour lui
faire expier son crime dans les supplices ».
Prétextat, qui n’était
pas la dupe de ces indignes artifices, lui répondit avec une sainte liberté :
« Eh ! Quelle autre main
a porté le coup que celle qui a tué les rois, qui a versé tant de sang
innocent, qui a fait tant de maux à ce royaume ? »
Frédégonde, faisant
semblant de ne pas l’entendre, lui répliqua :
« Nous avons d’habiles
médecins, qui pourront vous guérir ; souffrez qu’on vous les envoie. – Je sens,
repartit l’évêque, que le Seigneur m’appelle ; mais vous, qui êtes l’auteur de
tous ces crimes, vous serez chargée de malédiction en ce monde, et Dieu vengera
mon sang sur votre tête ».
Frédégonde s’étant
retirée couverte de confusion, saint Prétextat expira après avoir réglé
quelques affaires de sa maison, et Romachaire, évêque de Coutances, se rendit à
Rouen pour faire la cérémonie des funérailles ; car c’était un devoir que les
évêques voisins se rendaient les uns aux autres. Les citoyens de Rouen, et
surtout les Francs qui étaient établis dans cette ville, furent consternés d’un
meurtre si atroce.
Un seigneur franc eut le
courage d’aller au palais de Frédégonde lui en faire de vifs reproches :
« Vous avez, lui dit-il,
commis déjà bien des crimes, mais vous n’en avez pas commis de plus grand que
de faire ainsi assassiner un si saint évêque. Que le Seigneur venge au plus tôt
le sang innocent ! Pour nous, nous prendrons de si bonnes mesures, que vous ne
serez plus en état de commettre de pareils attentats ».
Après ce discours, il
voulut se retirer ; mais Frédégonde, qui ne se possédait jamais mieux que quand
elle méditait une plus cruelle vengeance, l’invita à dîner. Sur le refus qu’il
en fit, elle le pressa de prendre un rafraîchissement, afin qu’il ne fût pas
dit qu’il était sorti à jeun d’une maison royale. Il se rendit à ses instances
et on lui présenta, selon l’usage des anciens Francs, du vin d’absinthe
assaisonné de miel. Il s’aperçut aussitôt qu’il avait pris du poison et, après
avoir averti ses gens de n’en point boire, il monta à cheval pour s’enfuir,
mais le poison était si violent qu’il mourut avant d’arriver à sa maison.
Leudovalde, évêque de
Bayeux, premier suffragant de Rouen, écrivit une lettre circulaire.à tous les
évêques sur le scandale causé par l’assassinat de Prétextat, et, ayant pris
conseil probablement des prélats de sa province, il fit fermer toutes les
églises de Rouen et défendit d’y faire l’office jusqu’à ce qu’on eût découvert
l’auteur du crime. Cet exemple, d’un interdit général sur toute une ville, est
remarquable, et c’est le premier qu’on trouve dans l’histoire de l’Église en
France. Leudovalde fit plus : il fit arrêter quelques personnes suspectes qui
accusèrent Frédégonde, et peu s’en fallut que ce zèle ne lui coûtât la vie à
lui-même ; mais la fidélité de son peuple le défendit contre les embûches qu’on
lui dressa.
Cependant, Frédégonde,
pour se justifier, s’avisa d’un stratagème qui ne tourna qu’à sa honte. Elle
fit prendre un de ses esclaves qu’elle savait être l’assassin et le fit
cruellement fouetter. Ensuite elle le livra au neveu de Prétextat, croyant qu’il
n’avouerait rien, comme sans doute il le lui avait promis. Mais la torture et
sa mauvaise conscience lui arrachèrent la vérité. Il confessa qu’il avait reçu
cent sous d’or de Frédégonde pour commettre le crime, cinquante de l’évêque
Mélantius et cinquante autres de l’archidiacre de Rouen, et que de plus, on lui
avait accordé la liberté. Mais cette femme artificieuse, qui d’ailleurs
disposait de toutes les faveurs, malgré des faits si atroces, maintint toujours
son autorité ; et, ce qui est encore plus surprenant, elle fit rétablir
Mélantius sur le siège de Rouen, encore teint d’un sang que cet indigne prélat
avait contribué à faire verser. Saint Prétextat est honoré par l’Église comme
martyr le 24 février ; mais on croit qu’il mourut le 14 avril de l’année
588.
SOURCE : https://www.laviedessaints.com/saint-pretextat/
Lawrence Alma-Tadema (1836–1912).
Frédégonde devant le lit de mort de l'évêque de Rouen Prétextat / / Fredegund visits Prætextatus on
his deathbed / : Fredegund by Praetextatus death bed. / Koningin
Frédegonde aan het doodsbed van de heilige Praetextus, bisschop / Fredegonda en
el lecho de muerte de Praetextatus /« Фредегунда
приходит навещать умирающего Претекстата ». 99 x 136, Collection of
Pushkin museum, Moscow, Fries Museum
Also
known as
Pretextat
Pretextatus
Prix
Profile
Bishop of Rouen, France from 549,
a position he held for 35 years. Because of his involvement in political
intrigue, the French king had
him brought before a court of bishops on
a charge of fomenting rebellion. Praetextatus denied the charges, but agreed
to exile for
several years instead of execution. He was formally reinstalled as bishop by
the Council of Macon. Praetextatus continued correcting the queen and preaching against
the evil practices of her regime, encouraging the monarch to set a holy
example. Instead, she had him assassinated.
murdered in 586 during
morning prayers
Additional
Information
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
fonti
in italiano
MLA
Citation
“Saint Praetexatus of
Rouen“. CatholicSaints.Info. 22 May 2020. Web. 14 April 2023.
<https://catholicsaints.info/saint-praetexatus-of-rouen/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-praetexatus-of-rouen/
(Saint) Bishop, Martyr (February
24) (6th
century) A Bishop of Rouen (France)
who, for his courage in denouncing the crimes of the notorious Queen Fredegonda,
was sent into banishment and, after his recall, put
to death by her orders on the steps of the Altar in
his own church (A.D. 586).
MLA
Citation
Monks of Ramsgate.
“Praetextatis”. Book of Saints, 1921. CatholicSaints.Info.
9 December 2016. Web. 14 April 2023.
<https://catholicsaints.info/book-of-saints-praetextatis/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/book-of-saints-praetextatis/
Édouard Cibot, Un trait de la vie de Frédégonde : Prétextat sur son lit en présence de Frédégonde, 1832
Praetextatus of Rouen BM
(RM)
(also known as Prix)
Died February 25, 586.
Saint Prix was chosen archbishop of Rouen in 549, and in 557 he assisted at the
third council of Paris, which was held to abolish incestuous marriages and
remove other abuses. He also attended the second council of Tours in 566.
King Clotaire I, divided
his kingdom among his four sons-- Chilperic's share was that of Soissons,
France. He married Galsvinda, but after her death married his mistress,
Fredegonda, who was strongly suspected of poisoning her predecessor. (If you
like soap operas, be sure to read a complete history of Clotaire's little
family--intrigue, murder, incest--any vice you can think of was fair game.)
Fredegonda then arranged the assassination of Chilperic's brother King Sigebert
in 575, Saint Prix incurred the wrath of Fredegonda by zealously reproving her
injustices and cruelties.
Chilperic threw Brunhilda
(Brunehault), sister of his poisoned wife and wife of Sigebert, into prison at
Rouen. She appealed for help to Meroveus, Chilperic's son by his first wife. Meroveus
dreaded the wrath Fredegonda and was unwilling to plead her cause with his
father. But he fell in love with his aunt and wanted to marry her.
In the events that
followed, Saint Prix was induced to witness the marriage of Brunhilda and her
blood nephew (and Saint Prix' godson) to prevent further scandal, and was
accused of high treason by Chilperic for doing this and for supposedly
fomenting a rebellion by giving aid to the prince. His actions were strongly
defended by Saint Gregory of Tours before a council at Paris in 577. Prix was
condemned by the council and banished to a small island near Coutances.
His sufferings there
further sanctified his soul by penance and the exercise of all heroic Christian
virtues. Slander by his enemies cost him many friends, but Saint Gregory
remained a staunch ally.
Fredegonda arranged the
assassination of her stepsons Meroveus and Clovis, and was suspected of
contriving her husband's death also to clear the way to the throne for her own
son, Clotaire II. After a six-year exile, Prix was restored to his see by King
Gontran of Orléans after the death of Chilperic.
In 585, Saint Prix
participated in the framing of canons at the council of Mâcon. He continued his
pastoral labors and, in vain, often endeavored to bring Queen Fredegonda, who
resided in Rouen, to repentance. Fredegonda grew increasingly more wicked. In
586, she said to him, "The time is coming when you shall revisit the place
of your exile." Saint Prix responded, "I was bishop always, whether
in exile or out of exile, and a bishop I shall remain; but you will not always
enjoy your crown."
By her order, Saint Prix
was assassinated (stabbed under his armpit) while praying Matins in his church
in the midst of his clergy on Sunday, February 25, or according to other
sources on Easter Sunday (April 14). Saint Prix is honored in the Roman and
Gallician Martyrologies (Benedictines, Husenbeth, Walsh).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0224.shtml
February 24
St. Pretextatus, or Prix,
Archbishop of Rouen, Martyr
HE was chosen archbishop
of Rouen in 549, and in 557 assisted at the third council of Paris held to
abolish incestuous marriages, and remove other crying abuses: also at the
second council of Tours in 566. By his zeal in reproving Fredegonda for her
injustices and cruelties, he had incurred her indignation. King Clotaire I. in
562, had left the French monarchy divided among his four sons. Charibert was
king of Paris, Gontran of Orleans and Burgandy, Sigebert I. of Austrasia, and
Chilperic I. of Soissons. Sigebert married Brunehault, younger daughter of
Athanagilde, king of the Visigoths in Spain, and Chilperic her elder sister
Galsvinda; but after her death he took to wife Fredegonda, who had been his
mistress, and was strongly suspected to have contrived the death of the queen
by poison. Hence Brunehault stirred up Sigebert against her and her husband.
But Fredegonda contrived the assassination of King Sigebert in 575, and
Chilperic secured Brunehault his wife, her three daughters, and her son
Childebert. This latter soon made his escape, and fled to Metz, where he was
received by his subjects, and crowned king of Austrasia. The city of Paris,
after the death of Charibert in 566, by the agreement of the three surviving
brothers, remained common to them all, till Chilperic seized it. He sent
Meroveus, his son by his first wife, to reduce the country about Poitiers,
which belonged to the young prince Childebert. But Meroveus, at Rouen, fell in
love with his aunt Brunehault, then a prisoner in that city; and Bishop Prix,
in order to prevent a grievous scandal, judging circumstances to be
sufficiently cogent to require a dispensation, married them: for which he was
accused of high treason by King Chilperic before a council at Paris, in 577, in
the church of St. Peter, since called St. Genevieve. St. Gregory of Tours there
warmly defended his innocence, and Prix confessed the marriages, but denied
that he had been privy to the prince’s revolt; but was afterwards prevailed
upon, through the insidious persuasion of certain emissaries of Chilperic, to
plead guilty, and confess that out of affection he had been drawn in to favour
the young prince, who was his godson. Whereupon he was condemned by the
council, and banished by the king into a small island upon the coast of Lower
Neustria, near Coutances. His sufferings he improved to the sanctification of
his soul by penance and the exercise of all heroic Christian virtues. The rage
and clamour with which his powerful enemies spread their slanders to beat down
his reputation, staggered many of his friends: but St. Gregory of Tours never
forsook him. Meroveus was assassinated near Terouanne, by an order of his step-mother
Fredegonda, who was also suspected to have contrived the death of her husband
Chilperic, who was murdered at Chelles, in 584. She had three years before
procured Clovis, his younger son by a former wife, to be assassinated, so that
the crown of Soissons devolved upon her own son Clotaire II.: but for his and
her own protection, she had recourse to Gontran, the religious king of Orleans
and Burgundy. By his order, Prix, after a banishment of six years, was restored
with honour to his see; Ragnemond, the bishop of Paris, who had been a
principal flatterer of Chilperic, in the persecution of this prelate, having
assured this prince that the council had not deposed him, but only enjoined him
penance. St. Prix assisted at the council of Macon, in 585, where he harangued
several times, and exerted his zeal in framing many wise regulations for the
reformation of discipline. He continued his pastoral labours in the care of his
flock, and by just remonstrances often endeavoured to reclaim the wicked queen
Fredegonda, who frequently resided at Rouen, and filled the kingdom with
scandals, tyrannical oppressions, and murders. This Jezabel grew daily more and
more hardened in iniquity, and by her secret order St. Prix was assassinated
whilst he assisted at matins in his church in the midst of his clergy on Sunday
the 25th of February. Happy should we be if under all afflictions, with this
holy penitent, we considered that sin is the original fountain from whence all
those waters of bitterness flow, and by labouring effectually to cut off this
evil, convert its punishment into its remedy and a source of benedictions. St.
Prix of Rouen is honoured in the Roman and Gallican Martyrologies. Those who
with Chatelain, &c. place his death on the 14th of April, suppose him to have
been murdered on Easter day; but the day of our Lord’s Resurrection in this
passage of our historian, means no more than Sunday. See St. Gregory of Tours,
Hist. Franc. l. 5. c. 10. 15. Fleury, l. 34. n. 52. Gallia Christiana
Nova, t. 11. p. 11. and 638. Mons. Levesque de la Ravaliere in his Nouvelle Vie
de S. Gregoire, Evêque de Tours, published in the Mémoires de l’Académie des
Inscriptions et Belles Lettres, An. 1760, t. 26. p. 609. 60. F. Daniel, Hist.
de France, t. 1. p. 242.
Rev. Alban
Butler (1711–73). Volume II: February. The Lives of the
Saints. 1866.