LE BAPTÊME DE
NOTRE-SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST
1 En ces jours-là parut
Jean le Baptiste, prêchant dans le désert de Judée, et disant :
2 " Repentez-vous,
car le royaume des cieux est proche. "
3 C'est lui en effet dont
a parlé le prophète Isaïe, disant : Voix de celui qui crie dans le désert :
Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers.
4 Et lui, Jean, avait un
vêtement de poil de chameau, et autour de ses reins une ceinture de cuir, et il
se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.
5 Alors venaient à lui
Jérusalem, et toute la Judée, et toute la région du Jourdain.
6 Et, confessant leurs
péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain.
7 Voyant un grand nombre
de Pharisiens et de Sadducéens venir à son baptême, il leur dit : " Race
de vipères, qui vous a appris à fuir la colère qui vient?
8 Faites donc de dignes
fruits de repentir.
9 Et ne vous avisez pas
de dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père; car je vous dis que de
ces pierres mêmes Dieu peut faire naître des enfants à Abraham.
10 Déjà la cognée est à
la racine des arbres : tout arbre donc qui ne porte pas de bon fruit sera coupé
et jeté au feu.
11 Moi, je vous baptise
dans l'eau pour le repentir; mais celui qui vient après moi est plus puissant
que moi, et je ne suis pas digne de porter ses sandales; lui, il vous baptisera
dans l'Esprit-Saint et le feu.
12 Dans sa main est le
van : il nettoiera son aire, il amassera son froment dans le grenier, et il
brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint point. "
13 Alors parut Jésus,
venant de Galilée au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui.
14 Jean s'en défendait en
disant : " C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par vous, et vous venez
à moi! "
15 Jésus lui répondit :
" Laisse faire maintenant, car il convient que nous accomplissions ainsi
toute justice. " Alors Jean le laissa faire.
16 Jésus ayant été
baptisé sortit aussitôt de l'eau, et voilà que les cieux s'ouvrirent pour lui,
et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui.
17 Et voilà que des cieux
une voix disait : " Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis mes
complaisances. "
Évangile selon Saint
MATTHIEU, III : 1-17
SOURCE : http://jesusmarie.free.fr/bible_crampon_matthieu.html
Giotto (1266–1337),
Cycle of
the Life of the Christ - No. 23 Scenes from the Life of Christ: 7. Baptism of Jesus, circa 1304, 200 x 185, Scrovegni Chapel, Musei Civici di Padova.
1 Commencement de
l'évangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu :
2 — selon ce qui est
écrit dans le prophète Isaïe : Voici que j'envoie mon messager devant vous,
pour vous frayer le chemin.
3 Voix de celui qui crie
dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers —
4 Jean le Baptiste parut
dans le désert, prêchant un baptême de repentir pour la rémission des péchés.
5 Tout le pays de Judée
et tous les habitants de Jérusalem s'en venaient vers lui et, confessant leurs
péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain.
6 Et Jean avait un
vêtement de poils de chameau et, autour de ses reins, une ceinture de cuir; et
il mangeait des sauterelles et du miel sauvage. Et il prêchait ainsi :
7 " Il vient après
moi, celui qui est plus puissant que moi, dont je ne suis pas digne de délier,
en me baissant, la courroie de ses sandales.
8 Moi, je vous ai
baptisés avec l'eau, mais lui vous baptisera avec l'Esprit-Saint. "
9 Or, il arriva en ces
jours-là que Jésus vint de Nazareth de Galilée et se fit baptiser par Jean dans
le Jourdain.
10 Et, comme il remontait
de l'eau, il vit les cieux entr'ouverts et l'Esprit qui descendait sur lui,
comme une colombe.
11 Et il y eut une voix
des cieux : " Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j'ai mis mes complaisances.
"
12 Et aussitôt L'Esprit poussa Jésus au désert.
13 Et il y demeura quarante jours, tenté par Satan ; il était parmi les
bêtes sauvages, et les anges le servaient.
Évangile selon Saint MARC,
I : 1-11
SOURCE : http://jesusmarie.free.fr/bible_crampon_marc.html
Baptism
of Christ. Fresco in Cappadocia, 12th century
15 Comme le peuple s'y
attendait, et que tous se demandaient dans leurs cœurs, relativement à Jean,
s'il n'était pas le Christ,
16 Jean, s'adressant à
tous, dit : " Moi, je vous baptise avec l'eau; mais il vient, celui qui
est plus puissant que moi, et dont je ne suis pas digne de délier la courroie
de ses sandales; lui, il vous baptisera dans l'Esprit-Saint et le feu.
17 Dans sa main est le
van pour nettoyer son aire et amasser le froment dans son grenier, et il
brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint point. "
18 Par ces exhortations
donc, et beaucoup d'autres, il annonçait au peuple la bonne nouvelle.
19 Mais Hérode le
tétrarque, repris par lui au sujet d'Hérodiade, la femme de son frère, et au
sujet de tous les méfaits que lui, Hérode, avait commis,
20 en ajouta un à tous
les autres, en enfermant Jean en prison.
21 Or, quand tout le
peuple eut reçu le baptême, et que Jésus qui avait été baptisé priait, le ciel
s'ouvrit,
22 et L'Esprit-Saint
descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe, et du ciel il y
eut une voix : " Tu es mon Fils bien-aimé : en toi j'ai mes complaisances.
"
Évangile selon Saint LUC,
III : 15-22
SOURCE : http://jesusmarie.free.fr/bible_crampon_luc.html
19.Et voici le témoignage
que rendit Jean, lorsque les Juifs envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites
pour lui demander: "Qui êtes-vous?"
20.Il déclara, et ne le
nia point; il déclara: "Je ne suis point le Christ."
21.Et ils lui
demandèrent: "Quoi donc! Etes-vous Elie?" Il dit " Je ne le suis
point" " Etes-vous le prophète?" Il répondit " Non"
22."Qui êtes-vous
donc", lui dirent-ils, afin que nous donnions une réponse à ceux qui nous
ont envoyés. "Que dites-vous de vous-même?"
23.Il répondit: "Je
suis la voix de celui qui crie dans le désert: Aplanissez le chemin du
Seigneur, comme l'a dit le prophète Isaïe."
24.Or ceux qu'on lui
avait envoyés étaient des Pharisiens.
25.Et ils
l'interrogèrent, et lui dirent: "Pourquoi donc baptisez-vous, si vous
n'êtes ni le Christ, ni Elie, ni le Prophète?"
26.Jean leur répondit:
"Moi je baptise dans l'eau; mais au milieu de vous il y a quelqu'un que
vous ne connaissez pas,
27.C'est celui qui vient
après moi; je ne suis pas digne de délier la courroie de sa chaussure."
28.Cela se passait à
Béthanie, au delà du Jourdain, où Jean baptisait.
29.Le lendemain, Jean vit
Jésus qui venait vers lui, et il dit: "Voici l'agneau de Dieu, voici celui
qui ôte le péché du monde.
30.C'est de lui que j'ai
dit: un homme vient après moi, qui est passé devant moi, parce qu'il était
avant moi."
31.Et moi, je ne le connaissais
pas, mais c'est afin qu'il fût manifesté à Israël que je suis venu baptiser
dans l'eau."
32.Et Jean rendit
témoignage en disant: "J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une
colombe, et il s'est reposé sur lui.
33.Et moi je ne le
connaissais pas; mais celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau m'a dit: Celui
sur qui tu verras l'Esprit descendre et se reposer, c'est lui qui baptise dans
l'Esprit-Saint.
34.Et moi j'ai vu et j'ai
rendu témoignage que celui-là est le Fils de Dieu."
35.Le lendemain, Jean se
trouvait encore là, avec deux de ses disciples.
36.Et ayant regardé Jésus
qui passait, il dit: "Voici l'Agneau de Dieu."
37.Les deux disciples
l'entendirent parler, et ils suivirent Jésus.
Évangile selon Saint JEAN,
I : 19-37
SOURCE : http://jesusmarie.free.fr/bible_crampon_jean.html
BENOÎT XVI
ANGELUS
Fête du Baptême du
Seigneur
Place Saint-Pierre, le 8
janvier 2006
Chers frères et soeurs!
En ce dimanche après la solennité de l'Epiphanie, nous célébrons la fête du
Baptême du Seigneur, qui conclut le temps liturgique de Noël. Aujourd'hui, nous
portons notre regard sur Jésus qui, à l'âge de trente ans environ, se fit baptiser
par Jean dans le fleuve Jourdain. Il s'agissait d'un baptême de pénitence, qui
utilisait le symbole de l'eau pour exprimer la purification du coeur et de la
vie. Jean, appelé le "Baptiste", c'est-à-dire "celui qui
baptise", prêchait ce baptême à Israël pour préparer la venue imminente du
Messie; et il disait à tous qu'après lui serait venu un autre, plus grand que
lui, qui aurait baptisé non pas avec l'eau, mais avec l'Esprit Saint (cf. Mc 1,
7-8). Et voici que lorsque Jésus fut baptisé dans le Jourdain, l'Esprit Saint
descendit, se posa sur Lui sous l'apparence physique d'une colombe, et Jean le
Baptiste reconnut qu'Il était le Christ, l'"Agneau de Dieu" venu ôter
le péché du monde (cf. Jn 1, 29). C'est pourquoi le Baptême au Jourdain est lui
aussi une "épiphanie", une manifestation de l'identité messianique du
Seigneur et de son oeuvre rédemptrice qui culminera dans un autre
"baptême", celui de sa mort et de sa résurrection, pour laquelle le
monde entier sera purifié dans le feu de la divine miséricorde (cf. Lc 12,
49-50).
En cette fête, Jean-Paul II avait l'habitude d'administrer le sacrement du
Baptême à plusieurs enfants. Pour la première fois, ce matin, j'ai eu moi aussi
la joie de baptiser dix nouveau-nés dans la Chapelle Sixtine. A ces petits et à
leurs familles, ainsi qu'aux parrains et aux marraines, je renouvelle avec
affection mon salut. Le baptême des enfants exprime et accomplit le mystère de
la nouvelle naissance à la vie divine dans le Christ: les parents croyants
portent leurs enfants sur les fonts baptismaux, qui représentent le
"sein" de l'Eglise, dans les eaux bénies desquelles sont engendrés
les fils de Dieu. Le don reçu par les nouveau-nés exige qu'ils l'accueillent,
une fois devenus adultes, de façon libre et responsable: ce processus de
maturation les conduira ensuite à recevoir le sacrement de la Confirmation qui,
précisément, confirmera le Baptême et conférera à chacun le "sceau"
de l'Esprit Saint.
Chers frères et soeurs, que la solennité d'aujourd'hui soit une occasion
propice pour tous les chrétiens de redécouvrir avec joie la beauté de leur
Baptême, qui, s'il est vécu avec foi, est une réalité toujours actuelle: il
nous renouvelle continuellement, à l'image de l'homme nouveau, dans la sainteté
des pensées et des actions. En outre, le Baptême unit les chrétiens de toute
confession. En tant que baptisés, nous sommes tous fils de Dieu en Jésus
Christ, notre Maître et Seigneur. Que la Vierge Marie nous obtienne de
comprendre toujours plus la valeur de notre Baptême et d'en témoigner à travers
une conduite de vie digne.
Je souhaite à tous un bon dimanche.
A l'issue de l'Angelus:
Chers pèlerins francophones, au jour où nous célébrons le Baptême du Seigneur,
que chacun se souvienne de son Baptême, rendant grâce pour ce don de Dieu,
faisant de nous ses fils et nous appelant à vivre dans cette nouvelle dignité.
Avec mon affectueuse Bénédiction.
© Copyright 2006 -
Libreria Editrice Vaticana
Le Baptême de
Notre-Seigneur Jésus-Christ
Sa Majesté S'approcha
parmi les autres, et Il demanda à saint Jean de Le baptiser comme l'un d'eux.
Le Baptiste Le reconnut et prosterné à Ses pieds, confus il Lui dit: "Je
dois être baptisé par Vous, Seigneur, et Vous venez me demander le
Baptême?" Le Sauveur répondit: "Laissez-Moi faire maintenant ce que
Je désire, car il convient ainsi d'accomplir toute justice."
Saint Jean ayant achevé
de baptiser Notre-Seigneur Jésus-Christ, le ciel s'ouvrit et l'Esprit-Saint
descendit en forme visible de colombe sur Sa tête, et l'on entendit la voix du
Père qui disait: "Celui-ci est Mon Fils bien-aimé en qui J'ai mis Mes
délices et Mes complaisances." Plusieurs de ceux qui étaient présents
entendirent cette voix du Ciel, ceux qui n'étaient point indignes d'une faveur
si admirable, et en même temps ils virent l'Esprit-Saint dans la forme qu'Il
vint sur le Sauveur.
Ce témoignage fut le plus
grand qui peut être donné de la divinité de notre Rédempteur, puisqu'il était
manifesté par tout cela que Jésus-Christ était vrai Dieu, égal à Son Père
Éternel dans la substance et les perfections infinies. Le Père voulut être le premier
qui rendît du Ciel, témoignage à la divinité de Jésus-Christ, afin qu'en vertu
de Son propre témoignage, tous ceux qui devaient en être rendus ensuite dans le
monde demeurassent autorisés. Cette voix du Père eut aussi un autre mystère
revenant au crédit de Son Fils, car elle fut comme un dédommagement qu'Il fit
en Lui compensant l'acte de S'humilier à recevoir le Baptême qui servait de
remède au péché dont le Verbe fait chair était libre, puisqu'Il était
impeccable.
Notre Rédempteur
Jésus-Christ offrit au Père avec Son obéissance cet acte de S'humilier à
prendre la forme de pécheur, en recevant le Baptême avec ceux qui l'étaient, Se
reconnaissant, par cette obéissance, inférieur dans la nature humaine commune
aux autres enfants d'Adam et instituant de cette manière le sacrement de
Baptême qui devait laver les péchés du monde en vertu de Ses mérites; et le
même Seigneur S'humiliant le premier à recevoir le Baptême des péchés, demanda
et obtint du Père un pardon général pour tous ceux qui le recevraient et qui
sortiraient de la juridiction du démon et du péché et qui seraient régénérés
dans le nouvel être spirituel et surnaturel d'enfants adoptifs du Très-Haut.
La voix du Père et la
Personne de l'Esprit-Saint descendirent pour accréditer le Verbe fait homme,
récompenser Son humiliation, approuver le Baptême et les effets qu'il devait
avoir, confesser et manifester Jésus-Christ pour Fils de Dieu véritable et
faire connaître les trois Personnes au nom desquelles le Baptême devait être
donné.
Tiré de l'Évangile
de S. Matthieu, ch. 3, v. 13-17; et Marie d'Agreda, La Cité Mystique
de Dieu, Tome 5, p. 289-291
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/le_bapteme_de_notre-seigneur_jesus-christ.html
Kostel
svatého Jakuba Většího, Libušino náměstí, Libiš,
okr. Mělník. Fresky z 90. let 14. stol. na severní stěně lodi zobrazující
Christologický cyklus. Detail Křest Krista a Pokušení Krista.
Church
of James the Greater, Libušino square, Libiš,
Mělník District. Frescoes from the 90s of the 14th century on the north side of
the nave depicting Christological cycle. Detail of the Baptism of Christ and
the Temptation of Christ.
[HOMÉLIE] Le baptême de
Jésus, c’est sa Passion
Philippe Lissac/ GODONG
Dans la cathédrale
Notre-Dame de Chartres, sculptures du déambulatoire, XVIe siècle.
Clément Barré - publié
le 11/01/25
Prêtre coopérateur de la
paroisse Saint-Joseph-des-Jalles, dans le diocèse de Bordeaux, le père Clément
Barré commente les lectures de la fête du baptême du Seigneur. Le baptême de
Jésus, le baptême qu'il veut recevoir, c’est sa Passion qui nous arrachera au
pouvoir du péché et de la mort.
Peut-être nous faut-il ce
dimanche partir d’un étonnement : l’Évangile de la messe du baptême
du Seigneur ne raconte pas le baptême de Jésus. L’évangéliste ignore
totalement la matérialité de l’évènement : pas de description matérielle,
pas de récit du dialogue entre Jean et Jésus… Luc a même évacué Jean
rapidement, au détour d’un verset coupé par le découpage liturgique. Ne reste
au récit de Luc que deux éléments qui semblent beaucoup plus importants :
la profession par Jean de l’insuffisance de son baptême et la théophanie où la
voix du Père et l’onction de l’Esprit descendent sur Jésus le désignant comme
"Fils bien aimé".
L’insuffisance du baptême
de Jean
Si Luc consacre assez peu
de temps au récit du baptême de Jésus, c’est, peut-être, parce que Jean
lui-même semble en relativiser beaucoup l’importance, comme il relativise sa
propre importance par rapport à celui qu’il annonce. De même que Jean se met
toujours en retrait par rapport à Jésus dont il est le précurseur, de même il
sait bien que son baptême n’est que le précurseur du baptême véritable et qu’il
est donné en prévision de plus grand que lui. Si le baptême de Jean est
insuffisant c’est qu’il appartient à l’économie de l’ancienne alliance :
il prépare, il dispose, il annonce mais, en lui-même, il n’accomplit rien.
L’insuffisance du baptême de conversion que donne Jean consacre l’insuffisance
de la première alliance, c’est-à-dire l’insuffisance de la loi qui dénonce le
péché dans le cœur de l’homme mais est impuissante à le sauver.
En professant lui-même
l’insuffisance du baptême qu’il donne, Jean nous rappelle à cette
réalité : s’il n’y a pas de salut sans conversion, la conversion n’est pas
suffisante au salut. Autrement dit : le salut n’est pas une question
d’éthique et nous ne nous sauverons pas nous-même. Quelles que soient notre
valeur et nos vertus, nul baptême, nulle ablution, nul bain ne peut nous laver
de la tâche de notre péché si Jésus n’y est pas descendu avant. Jésus vient
abattre cette limite sur laquelle se heurtait l’ancienne alliance jusqu’au
baptême de Jean, il vient non pour abolir mais pour accomplir.
Le baptême de Jésus
La loi et l’ancienne
alliance avaient laissé l’homme implorant et soupirant vers Dieu :
« Ah ! Si tu déchirais les cieux et descendais » criait le
prophète Isaïe. Ici le ciel s’ouvre et il ne se fermera plus, Dieu est descendu
et il est avec nous tous les jours jusqu’à la fin. Il rend efficace les signes,
il rend salvifique la conversion, ce n’est plus le temps de la loi mais le
temps du mystère, c’est-à-dire le temps où Dieu vient récapituler toute chose
dans le Christ et nous unir à lui dans Sa plénitude.
C’est pour nous, et
uniquement pour nous, que Jésus est descendu dans les eaux du Jourdain. Non
seulement le baptême de Jean est insuffisant, mais en plus Jésus n’en avait
aucun besoin.
Car c’est pour nous, et
uniquement pour nous, que Jésus est descendu dans les eaux du Jourdain. Non
seulement le baptême de Jean est insuffisant, mais en plus Jésus n’en avait
aucun besoin. Si c’est un baptême de conversion qui aide l’homme pécheur à
faire pénitence, alors Jésus qui est l’Innocent par définition, est le seul de tous
les hommes à n’être en rien concerné par ce baptême. Lui, le pur, n’a rien à
purifier par ce bain mais c’est lui qui en purifie l’eau pour nous la donner
comme signe du baptême véritable. Ce baptême qu’il n’a pas encore reçu, ce
baptême dont il parlera quelques chapitres plus tard en disant :
« Il est un baptême dont je dois être baptisé, et combien il me tarde
qu'il soit accompli ! » (Lc
12, 50.)
En vue de sa Passion
Le baptême que Jésus veut
recevoir, c’est sa Passion. C’est en vue de sa Passion que Jésus entre dans les
eaux du Jourdain pour que l’eau morte devienne en lui source de vie
jaillissante qui coulera de son côté transpercé. C’est aussi en vue de sa
Passion que l’Esprit descend sur lui aujourd’hui pour que sur la croix, il
puisse le remettre entre les mains du Père avec tous ceux sur qui cet Esprit
aura été répandu.
Le Fils éternel né du
Père éternel, qui, par l’action de l’Esprit-Saint, a pris chair de notre chair,
inaugure son ministère public mais déjà, c’est sa Pâque qui est préparée. En
montrant d’où il vient, il nous montre aussi où il nous conduit, dans cette
communion d’amour avec le Père et l’Esprit. Car c’est bien pour cela que le
Fils est venu dans le monde : pour nous arracher aux ténèbres de
l’autosuffisance, du repli sur soi, de l’ignorance, de la division et de la
mort. Pour nous faire entrer dans la gloire du Père, et du Fils, et du
Saint-Esprit, communion bienheureuse, lumière sans déclin, vie éternelle.
Lectures de la fête du
baptême du Seigneur :
Is 40, 1-5.9-11, Ps
103 ; Tt 2, 11-14 ; 3, 4-7 ; Lc 3, 15-16.21-22
Lire aussi :Pourquoi
le baptême de Jésus a (vraisemblablement) eu lieu du côté est du Jourdain ?
Lire aussi :Terre
sainte : une nouvelle église sur le lieu de baptême du Seigneur
SOURCE : https://fr.aleteia.org/2025/01/11/homelie-le-bapteme-de-jesus-cest-sa-passion
Enquête sur le baptême du
Seigneur, de la crèche au crucifiement
Abbé
Gaëtan de Bodard - publié le 08/01/22
L’abbé Gaëtan de Bodard,
aumônier des sapeurs-pompiers de Paris, commente l’évangile du baptême du
Seigneur (Lc 3, 15-16.21-22) comme un enquêteur à la recherche des indices de
la Passion du Christ. De la crèche au crucifiement… tout est annoncé !
Avec la solennité du baptême
de Notre Seigneur, nous terminons ce temps de Noël. Temps de joie, tant par la
beauté de la liturgie — l’Enfant-Jésus déposé et encensé dans la crèche de
l’église paroissiale, les cierges qui brûlent, ces chants propres au temps de
la Nativité qui ravivent tant de souvenirs d’enfance, les belles oraisons de la
fête de la Sainte Famille ou de l’Épiphanie que nous redécouvrons dans leur
splendeur originelle grâce à la nouvelle traduction du missel romain — que par
les à-côtés de la naissance du Sauveur : le sapin, sa belle décoration
scintillante, les cadeaux, les retrouvailles familiales, les joyeuses, la
galette et les petits chocolats qui accompagnent le café. Oui, ce
temps de Noël que nous venons de vivre est un temps de grâces spécifiques, de
joies propres qui ne reviennent qu’une fois par an, et il faut les goûter, les
savourer.
Les indices de la Passion
D’autant plus qu’en fait,
derrière ces joies et grâces — qui sont vraiment là, qui nous soutiennent dans
notre vie de catholiques et qu’il ne faut pas laisser passer — il y a un
message discret mais bien présent qui annonce dès à présent, par-delà le côté festif,
la passion et la mort de Notre Seigneur. Mais il faut avoir l’œil, être
attentif… Le commentaire de l’évangile du baptême du Seigneur est un peu comme
une enquête de l’inspecteur Columbo ou comme ces jeux de société qui mobilisent
notre attention sur les détails, les petits faits qui nous permettent d’avancer
et de trouver la solution de l’énigme.
Lire aussi :Les
Rois Mages ont-ils suivi une étoile ou un ange ?
D’abord la crèche, scène
touchante, mais dépassons le côté émotionnel : rappelons-nous que Marie et
Joseph ne trouvent personne pour les accueillir et que l’Enfant-Dieu va naître
dans une simple étable. Déjà le rejet et le dédain… Ensuite, Jésus va reposer
dans une mangeoire dont le bois annonce celui de la croix, tout comme la paille
qui pique anticipe les coups de fouet et la couronne d’épines. Puis le dimanche
qui suivait Noël, nous avons fêté la Sainte Famille, avec un indice
supplémentaire… avec Jésus qui disparaît trois jours. Trois jours : le
temps qui sépare Sa mort au Golgotha de Sa résurrection du tombeau. Et dimanche
dernier, l’Épiphanie, avec le cadeau étonnant, prémonitoire, d’un des
mages : la myrrhe, ce baume qui sert à oindre le corps des défunts avant
leur ensevelissement. Voici donc un certain nombre d’indices en filigrane. Oh,
ils ne sont pas évidents et vous vous dites peut-être que les auteurs sacrés,
dans leur lecture spirituelle, allégorique, de ces événements poussent le
bouchon un peu loin.
Pourquoi Jésus veut-Il le
baptême ?
Eh bien, intéressons-nous
à la fête de ce dernier dimanche du temps de Noël, le baptême de Jésus. Avec
une question précise : pourquoi Jésus demande-t-Il le baptême et se
fait-Il si insistant auprès de Son cousin ? Nous savons qu’il ne s’agit
pas de notre baptême à nous.
J’ai baptisé la semaine
dernière un petit Augustin. L’eau du baptême a fait de lui un enfant de Dieu
pour toujours. Évidemment, Jésus n’a pas besoin de ce rite : Il est Dieu
et le Fils de Dieu depuis toute éternité. Augustin a été lavé du péché
originel, dont il n’est pas responsable mais qui marque néanmoins son âme d’une
tâche que seule l’eau baptismale peut laver. Là encore, ce n’est pas cela que
vient chercher le Seigneur : Il est sans faute, sans tache, pur de tout
péché.
Pourquoi cette démarche,
pourquoi Se glisser dans la foule des pénitents, pourquoi ce bain dans le
Jourdain ?
Augustin a reçu en cadeau
les vertus théologales — la foi, l’espérance et la charité. Jésus en vit depuis
toute éternité et au plus haut degré. Là encore, il ne s’agit pas de cela… Les
juifs qui s’approchent du Baptiste vivent une démarche de conversion, de
changement de vie, de renonciation à leurs mauvaises habitudes, à leurs péchés.
Ce plongeon dans l’eau, symboliquement, les lave, les purifie et leur permet de
repartir du bon pied. Mais pour Jésus, rien de tout cela, n’est-ce pas !
Lui n’a pas besoin de Se convertir, de changer de vie ; au contraire, en
tout, Il est un modèle à suivre et à imiter ! Alors ? Pourquoi cette
démarche, pourquoi Se glisser dans la foule des pénitents, pourquoi ce bain
dans le Jourdain ?
L’eau salie de nos péchés
Symboliquement, ces juifs
qui souhaitent se convertir et vivre davantage selon la Loi de Moïse, laissent
derrière eux leurs turpitudes, leurs fautes, leurs manquements, leur péchés. Et
pour eux, comme pour nous, ce n’est pas joli-joli tout cela… L’eau du fleuve
est comme salie, troublée, teintée par toutes ces fautes que les pénitents
laissent derrière eux. Adolescents, représentez-vous la couleur du bain et de
la baignoire après le passage d’un scout qui revient de trois semaines de camp…
Eh bien, c’est dans cette eau-là que Se laisse plonger Celui qui est pur, Celui
qui est sans péché. Les eaux du Jourdain, de façon subtile, annoncent le
Golgotha et la croix. Jésus a pris sur Lui tous ces péchés, toutes ces fautes.
Il les a comme assumés, endossés : Il les a pris sur Son dos. Ceux-là,
ceux du fleuve, mais aussi tous les autres, de tous les temps, depuis celui
d’Adam et Eve jusqu’au tout dernier péché qui sera posé avant la fin des temps.
Et ils sont lourds, pesants, au point de Le faire chuter sur le chemin qui mène
au calvaire. Mais Jésus Se relève et continue à avancer malgré la fatigue et la
douleur. Car tous ces péchés vont être suspendus, accrochés à la croix.
C’est la mort éternelle
qui meurt sur la croix car, désormais, le pardon est acquis à tous ceux qui
s’approchent avec un cœur contrit de la Miséricorde de Dieu.
Jésus les a pris sur Lui
pour les crucifier, les mettre à mort, les anéantir. C’est la mort éternelle
qui meurt sur la croix car, désormais, le pardon est acquis à tous ceux qui
s’approchent avec un cœur contrit de la Miséricorde de Dieu. Le bon larron nous
le montre, dans son cri de confiance : l’amour a tué le péché.
La joie de la
Résurrection
Notre enquête nous a fait
faire un saut dans le temps : de la crèche — que ce soit avec les bergers
ou les mages — de la présentation au temple, des bords du Jourdain, nous voici
transportés au pied de la Croix. Souvenons-nous que si nous aimons cette belle
fête de Noël et ces dimanches de festivité qui la prolongent, ils nous tournent
déjà vers le sommet de la vie du Christ : Sa passion, Sa mort et Sa
résurrection. Par-delà la joie qui transparaît dans ces beaux jours que nous
sommes en train de vivre, est déjà annoncée la joie, plus grande encore, de la
Résurrection, celle qui fait de nous des chrétiens authentiques, de ceux qui
croient que le Christ a donné Sa vie pour nous sauver et qu’Il est ressuscité
des morts : Il est plus fort, plus puissant que le Mal et le péché qu’Il a
crucifié sur le bois du Golgotha. Et c’est Lui, Jésus, que nous voulons suivre
tout au long de cette nouvelle année.
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Bible et ses symboles : le baptême, un véritable acte de conversion
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le lieu du baptême du Christ depuis votre canapé
Wolf Traut (1478–1520),
The Baptism of Christ with Donor Portrait of a Kneeling Cistercian Monk
/
Die Taufe Christi mit Stifterbild eines knieenden Zisterziensermönchs / Крещение
Христа с донорскими Портрет коленях монах цистерцианского, Saint
John's altarpiece, 1517, 147.5 x 114.5, Germanisches Nationalmuseum, Nuremberg
Pourquoi Jésus se soumet
au rite du baptême dont il n’a pas besoin ?
Fr.
Jean-Thomas de Beauregard, op - Publié le 09/01/21
Le baptême de Jésus est
une cristallisation de tout le mystère chrétien : la révélation de l’humilité
du fils de Dieu, dans l’intimité de la Trinité, le signe de notre association à
la mort et la résurrection du Christ.
Le baptême de Jésus est
relaté presque dans les mêmes termes par les quatre évangélistes. Cette
unanimité confère au récit une crédibilité d’autant plus grande qu’a
priori les évangélistes auraient dû être mal à l’aise avec l’idée que
Jésus, fils de Dieu et Dieu lui-même, Jésus qui est le Saint par excellence,
Jésus qui n’a pas connu le péché, ait pu vouloir recevoir le baptême. En effet,
le baptême a pour objectif premier de racheter du péché originel celui qui le
reçoit et de lui conférer l’adoption filiale par Dieu le Père dans
l’Esprit-Saint. Or Jésus n’est pas pécheur, et il est déjà fils de Dieu par
nature, il n’a donc aucun besoin du baptême, encore moins des mains de son
cousin Jean-Baptiste.
Un baptême pour
rien ?
Tout aurait dû
embarrasser les évangélistes dans cette histoire, et pourtant, ils la
rapportent tous, sans fausse note (cf. Mc
1, 7-11). Comme pour la trahison de Pierre ou tout autre récit qui montre
les apôtres en médiocre posture, le fait même que les Évangiles rapportent le
baptême de Jésus alors qu’il eût été si facile de jeter dessus un voile pudique
donne à ce récit un cachet de crédibilité incontestable. Il est donc absolument
certain que Jésus s’est soumis au baptême de Jean-Baptiste.
Rien ne pouvait faire de
Jésus plus et mieux que ce qu’il était déjà, depuis toujours en son éternité,
sans que son Incarnation ait rien diminué de cette perfection toute divine.
Pour autant qu’on le
sache, le baptême conféré par Jean-Baptiste était un rite de purification, avec
une exigence de conversion, en vue du Royaume à venir. Très inférieur, donc, au
baptême chrétien de rémission des péchés et d’entrée dans la vie divine par la
grâce d’adoption. Mais même ainsi, Jésus n’avait en lui rien à purifier ni à
convertir. L’important n’est donc pas tellement dans l’effet du baptême de
Jean-Baptiste sur Jésus. Rien ne pouvait faire de Jésus plus et mieux que ce
qu’il était déjà, depuis toujours en son éternité, sans que son Incarnation ait
rien diminué de cette perfection toute divine. Alors pourquoi Jésus a-t-il
voulu recevoir ce baptême qui ne lui apportait rien ?
Pour les hommes
Faut-il penser alors que
Jésus a été le premier bénéficiaire de la Révélation apportée par la voix
céleste lorsque les cieux se sont déchirés et que la colombe de l’Esprit-Saint
a reposé sur lui tandis qu’on entendait : « Celui-ci est mon Fils
bien-aimé, en qui j’ai mis toute ma joie » ? Certains hérétiques ont
cru cela : Jésus n’aurait été qu’un homme, adopté par Dieu lors de son
baptême. Jésus serait devenu Dieu, ou aurait pris conscience qu’il était Dieu,
à la faveur de cet événement spectaculaire. Mais Jésus était Dieu de toute
éternité et il n’a pas eu à apprendre qu’il l’était. Il suffit d’ailleurs
d’imaginer la scène pour en voir tout le ridicule : « Ça alors, je
suis Dieu ! Incroyable ! » Si vraiment les choses s’étaient
passées ainsi, à n’en pas douter Jésus serait sérieusement parti en vrille,
avant de se faire interner en hôpital psychiatrique…
Lire aussi :
Pourquoi
Jésus a-t-il décidé de se faire baptiser par saint Jean ?
S’il faut résumer, rien
dans cette affaire n’est arrivé pour le bénéfice de Jésus. Il n’en a rien
retiré pour lui-même. Ce constat vaut d’ailleurs pour la plupart des récits de
l’Évangile : Jésus expérimente vraiment cette vie humaine qu’il a voulue
assumer, il ne fait pas semblant, mais tout ce qu’il expérimente, tout ce qu’il
vit, c’est pour nous qu’il l’expérimente et le vit. Durant son pèlerinage
terrestre, Jésus est tout entier et toujours pour nous. Toute l’existence
humaine de Jésus n’a qu’un seul but : nous enseigner, nous sauver, nous
montrer son amour. C’est donc pour nous qu’il reçoit ce baptême et qu’il est
désigné comme le Fils de Dieu.
La révélation de son
humilité
D’ailleurs, si chez Marc
(1,
7-11) ou Luc (3,
16) on pourrait très bien imaginer que toute la scène est une expérience
intérieure à Jésus, du type du songe prophétique ou de la vision, la manière
dont Matthieu (3,
11) rapporte la scène exclut cette hypothèse : il semble bien que la voix
céleste s’adresse au spectateur de l’événement plutôt qu’à Jésus lui-même.
Chez Jean (1,
32), le cousin Jean-Baptiste témoigne d’ailleurs solennellement qu’il
n’a pas seulement baptisé Jésus, mais qu’il a vu la colombe de l’Esprit-Saint
et entendu la voix du Père. C’est donc que, dans le plan de Dieu, toute la
scène était destinée, au minimum, à Jean-Baptiste. Il fallait que Jean-Baptiste
voie et entende tout cela, pour qu’il puisse reconnaître Jésus comme le Messie,
le Fils de Dieu. Il fallait que Jean-Baptiste voie et entende tout cela pour
qu’il puisse en témoigner à la face du monde. Et par lui, c’est nous qui voyons
les cieux s’ouvrir et la colombe descendre, c’est nous qui entendons la voix du
Père proclamer : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. » Par
Jean-Baptiste, nous assistons à l’intronisation de Jésus. Au baptême, Jésus est
manifesté comme Dieu, comme Messie, comme Roi.
Le baptême de Jésus n’est
pas seulement l’exaltation de sa gloire, c’est aussi la révélation de son
humilité.
Cependant le baptême de
Jésus n’est pas seulement l’exaltation de sa gloire. C’est aussi la
révélation de son humilité. Il se soumet au rite du baptême dont il n’a
pas besoin. Il est baptisé par son cousin à l’écart des foules. Surtout, il est
plongé dans le Jourdain, qui est le fleuve le plus bas du monde, au-dessous
même du niveau de la mer, comme un symbole de ce qu’il assume en prenant
condition humaine et en portant notre péché : Lui qui est au-dessus de
tout, choisit d’être en-dessous de tout, pour être aux côtés des plus petits
parmi nous. Le Maître se révèle comme notre serviteur.
Dans l’intimité de la
Trinité
Mieux encore, le baptême
de Jésus n’est pas seulement une révélation sur son identité personnelle. En
plongeant dans les eaux du Jourdain, Jésus nous fait plonger dans
l’intimité de la Trinité. La voix du Père se fait entendre pour le proclamer
comme le Fils bien-aimé, la colombe de l’Esprit-Saint se pose sur lui. Les
cieux se déchirent un instant pour nous révéler que si le Verbe seul s’est
incarné, c’est toute la Trinité, Père, Fils et Esprit-Saint, qui est à l’œuvre
à chaque instant de la vie terrestre du Christ et de l’éternité. Le Dieu unique
se révèle comme une communion de trois Personnes dans l’amour.
Lire aussi :
Comment
par le baptême nous devenons enfant de Dieu…. et de Marie
Révélation
christologique, révélation trinitaire, le baptême de Jésus charrie déjà de
nombreuses significations. Mais à en rester là, la révélation nous demeure
extérieure. Elle nous concerne comme nous concerne tout ce qui a trait à Dieu,
mais elle ne nous engage pas encore personnellement. Pourtant, le
baptême de Jésus nous concerne, parce que Jésus a plongé dans les eaux du
baptême non pas pour être sanctifié lui-même, mais pour sanctifier l’eau
qui servirait à notre baptême. Jésus instituait le sacrement du baptême,
ce jour-là, en choisissant ce signe pauvre d’un bain d’eau qu’une parole
accompagne. Plus tard, juste avant l’Ascension, sa dernière recommandation aux
disciples sera : « Allez donc, de toutes les nations, faites des
disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. »
Une nouvelle création
Et puis, il faut regarder
précisément ce qui passe dans ce baptême : Jésus est englouti dans les
eaux de la mort avant d’en ressortir vivant et désigné par Dieu comme son Fils
bien-aimé. C’est un enseignement sur notre propre baptême. Lorsqu’un bébé ou un
adulte est plongé dans les eaux du baptême, il est associé à la mort et à
résurrection du Christ ; il meurt au péché et ressuscite à la vie divine.
Tout baptisé devient lui aussi le fils bien-aimé du Père, non pas par nature
comme le Christ, mais par adoption. Enfin, la colombe de l’Esprit-Saint planant
au-dessus des eaux du Jourdain rappelle la Genèse : le baptême est pour
chaque chrétien une nouvelle création, nous sommes tous des créatures
nouvelles faites pour vivre de l’Esprit du Christ avant de rejoindre le Père au
Ciel. Et l’Esprit-Saint ne s’est pas contenté de voler au-dessus de nos têtes à
notre baptême, il est là à chaque instant de notre vie, pour nous unir à Jésus
et nous amener au Père.
En ce temps de Noël qui
s’achève, contemplons donc dans le baptême de Jésus comme
une cristallisation de tout le mystère chrétien, depuis la révélation du
Dieu-Trinité jusqu’à notre salut et notre participation à la vie par les
sacrements que Jésus, fils unique de Dieu, nous a laissés après s’être fait
notre serviteur sur la Croix.
Lire aussi :
Le
baptême du Seigneur, mystère de solidarité avec les pécheurs
Maître
de la Trinité. Le Baptême de Jésus, miniature des Petites Heures de
Jean de Berry, XIVe siècle
Aujourd’hui, l’Eglise est unie à son Epoux : le Christ, au Jourdain, la purifie
de ses fautes, les mages apportent leurs présents aux noces royales, l’eau est
changée en vin, pour la joie des convives, Alléluia.
Antienne jour Ephipanie
du Seigneur, prière du matin
Le Baptême de Jésus
Le dimanche qui suit
l’Epiphanie, l’Eglise nous invite à célébrer le baptême de Jésus. C’est le
premier acte de sa vie publique, mais pourquoi Jésus a-t-il besoin d’être
baptisé par Jean-Baptiste ?
Mt 3, 13 « Alors Jésus,
arrivant de Galilée, paraît sur les bords du Jourdain, et il vient à Jean pour
se faire baptiser par lui. 14 Jean voulait l’en empêcher et disait : « C’est
moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi, et c’est toi qui viens à moi !
» 15 Mais Jésus lui répondit : « Pour le moment, laisse-moi faire ; c’est de
cette façon que nous devons accomplir parfaitement ce qui est juste. » Alors
Jean le laisse faire.
Jésus demande à Jean de
le baptiser dans les eaux du Jourdain. C’est une pratique courante au temps de
Jésus. Les baptistes accueillaient les juifs pieux, désireux d’être purifiés de
leurs péchés en vue des temps messianiques qu’ils estimaient imminents. Comme
tout juif pratiquant Jésus fréquente la synagogue, il écoute, lit la Bible,
prie avec. En demandant le baptême de pénitence, Jésus, lui qui est sans péché,
pose un geste de solidarité avec les pécheurs. Il exprime de cette manière un
choix concernant sa mission, son option préférentielle pour toutes formes de
pauvreté, y compris spirituelle, et inaugure ainsi son ministère de serviteur.
16 Dès que Jésus fut
baptisé, il sortit de l’eau ; voici que les cieux s’ouvrirent, et il vit
l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. 17 Et des cieux,
une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j’ai mis tout mon
amour. »
L’« abaissement » de
Jésus à son baptême aboutit à une « théophanie », à une manifestation de Dieu.
Au moment où Jésus s’assimile lui-même aux pécheurs, où il se veut un homme
comme les autres, il est manifesté comme Fils de Dieu. C’est ce que nous
rappelle l’antienne d’ouverture : « Au baptême de Jésus, les cieux s’ouvrirent
; l’Esprit, comme une colombe, reposa sur lui, la voix du Père se fit entendre
: « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j’ai mis tout mon amour ». La voix
du Père est parole de vie. En s’adressant aux témoins, elle révèle l’identité
de Jésus. Il est « le Fils bien-aimé ». La relation entre Jésus et son Père
situe le Christ comme Fils. Le Père est la source. Il ne s’agit pas de mettre
au jour une relation nouvelle entre le Père et Jésus, mais de faire connaître
ce qui est déjà là. Le baptême du Christ marque la révélation décisive de
l’habitation de l’Esprit en Jésus. C’est ainsi que, comme le baptiste l’avait
pressenti, le baptême d’eau deviendra, avec Jésus, le baptême dans l’Esprit
Saint. Jésus le Fils veut faire participer tous les hommes, sans distinction, à
ce que le Père lui a dit : « tu es mon Fils, moi aujourd’hui, je t’ai engendré.
» Par le baptême « au nom du Père, et du Fils et du Saint esprit, ». Les hommes
sont les heureux destinataires du message d’amour infini répandu dans les cœurs
par l’Esprit Saint. Ainsi nous pourrons reprendre la prière d’ouverture : «
Accorde à tes fils adoptifs, nés de l’eau et de l’Esprit, de se garer toujours
dans ta sainte volonté. »
Dominique Cadet
SOURCE : http://www.liturgiecatholique.fr/9-janvier-Le-Bapteme-du-Christ.html?artsuite=1
Jean
Colombe (1430–1493), Le Baptème du Christ, illustration de
l'office du dimanche / Die Taufe des Jesus von Nazareth durch Johannes den
Täufer, folio 109v, 29 x 21, Très Riches Heures du duc de
Berry, Ms.65, f.109v, Condé Museum
Où a vraiment eu lieu le baptême de Jésus ?
Site du baptême du Christ en Jordanie.
Valdemar de Vaux - publié le 11/01/25
Pour conclure le temps de Noël, l’Église catholique célèbre le baptême du Seigneur par Jean, son cousin. L’archéologie peine à dire à quel endroit l’épisode a eu lieu. En relisant l’Ancien testament, il apparaît vraisemblable que le Christ a été baptisé à l’est du Jourdain, pour inaugurer l’avènement définitif de la Terre promise.
L’archéologie est têtue. Depuis des siècles, elle cherche des traces et des preuves de l’épisode du baptême de Jésus. C’est bien l’objet de cette science, mais dans ce cas précis elle peine à identifier le Béthanie "au-delà-du-Jourdain" dont parle l’évangéliste Jean (Jn 1, 28), placé au sud-est de Jéricho par la tradition. Aujourd’hui, le lieu-dit Al-Maghtas ("immersion" en arabe), côté jordanien, est un sanctuaire et la destination de nombreux pèlerinages. Même si l’on ne sait pas concrètement où le Baptiste prêchait, il est difficile de mettre en doute qu’il a fait plonger son cousin Jésus dans les eaux, l’épisode étant l’un des rares de l’Évangile à être narré par les quatre évangélistes.
La foi et la tradition permettent cependant de compléter les tâtonnements archéologiques : il apparaît fort vraisemblable que le baptême du Seigneur s’est tenu du côté est du Jourdain comme le dit l’apôtre Jean. Quel est en effet le sens de l’événement ? Jésus inaugure son ministère public par un passage de témoin. Son cousin Jean-Baptiste pratique la purification rituelle et prophétise l’arrivée du Messie. Il annonce : "Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche" (Mt 3, 2), et quand quand arrive le Christ, il le désigne : "Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde" (Jn 1, 29) en expliquant : "Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit saint" (Mc 1, 8). Voici donc le Sauveur attendu et promis, qui accomplit les Écritures, "Dieu sauve".
Le passage du Jourdain par Josué
Or, le premier "Dieu sauve" de la Bible n’est autre que Josué, dont le nom a le même sens que celui de Jésus. Josué est le bras droit de Moïse. Ce dernier, et sa génération avec, n’a pas vu la Terre promise destination de leur long exode depuis la terre d’esclavage d’Égypte. Quarante ans, ils ont été conduits par Dieu au désert, mais leurs murmures, signes de leur manque de foi, les empêchent d’accéder au pays de lait et de miel donné par le Seigneur. Effectivement, accéder à la Terre n’est pas un dû, mais la réalisation d’un acte de foi qui se traduit dans les actes. "Vois ! prévient Dieu par la bouche de Moïse, Je mets aujourd’hui devant toi ou bien la vie et le bonheur, ou bien la mort et le malheur. Ce que je te commande aujourd’hui, c’est d’aimer le Seigneur ton Dieu, de marcher dans ses chemins, de garder ses commandements, ses décrets et ses ordonnances. Alors, tu vivras et te multiplieras ; le Seigneur ton Dieu te bénira dans le pays dont tu vas prendre possession." (Dt 30, 15-16)
Moïse étant mort à l’est du Jourdain, sur le mont Nebo, en contemplant la terre qu’il n’habitera pas, c’est à Josué de faire entrer le peuple de Dieu au pays de Canaan pour en "prendre possession". Ainsi passe-t-il le Jourdain, à pied sec comme la mer Rouge quarante ans plus tôt, en présence du Seigneur : "Les prêtres qui portaient l’arche de l’Alliance du Seigneur restèrent immobiles, sur la terre sèche, au milieu du Jourdain. Alors tout Israël traversa à pied sec, jusqu’à ce que toute la nation eût fini de passer le Jourdain" (Jos 3, 17). La suite est connue, longuement racontée dans l’Ancien testament. Au fil du temps, les Hébreux ne respectent pas l’Alliance, ne vivent pas de la loi, se reprennent, attendent le Messie qui les délivrera des oppresseurs…comprennent, peu à peu, que la Terre promise n’est peut-être pas celle attendue, mais bien plutôt la vie éternelle.
Jésus, nouveau Josué
Voilà ce que vient accomplir le Christ. Ce nouveau Josué inaugure le Royaume de Dieu qui s’approche des hommes mais qui n’est pas "de ce monde". Pour débuter sa prédication, qui le conduira à la mort et à la résurrection, qui ouvrira à tous les hommes le Ciel, pays ruisselant de la vie divine, il passe lui aussi le Jourdain. Mais ce passage, ce baptême de l’eau, n’est que le symbole de celui dans l’Esprit saint dans lequel les apôtres sont appelés, le jour de l’Ascension, à baptiser toutes les nations. Mais ce passage, au point le plus bas de la terre, est le signe de l’abaissement de Dieu qui prend chair humaine pour permettre à chacun de revêtir la divinité.
Lire aussi :Cet événement de la vie de Jésus raconté par les quatre évangélistes
Lire aussi :Pourquoi Jésus se soumet au rite du baptême dont il n’a pas besoin ?
Lire aussi :[HOMÉLIE] Le baptême de Jésus, c’est sa Passion
Pietro Perugino (1448–1523), The Baptism of Christ, fresco, circa 1482, 335 x 540, Sistine Chapel, first painting on the North Wall, from left/west to right/east. Cat. no. 13 in Vittoria Garibaldi: Perugino. Catalogo completo. Octavo, Firenze 2000, ISBN 88-8030-091-1
Baptême du Seigneur
A MATINES.
Invitatoire. Le Christ
nous est apparu, * Venez, adorons-le.
Au premier nocturne.
On lit les leçons de la
première Épître aux Corinthiens occurentes.
1er répons comme au 7
janvier, les autres répons comme à la fête de l’Epiphanie
Au deuxième nocturne.
Sermon de saint Grégoire
de Nazianze..
Quatrième leçon. Je ne
puis contenir les élans de ma joie, mais j’ai le cœur ému et transporté :
oublieux de ma propre faiblesse, je brûle d’envie de m’acquitter de la charge
du grand Jean-Baptiste ; et quoique je ne sois pas le précurseur, je viens
cependant du désert. Le Christ reçoit donc le sacrement de l’illumination ; ou
plutôt c’est lui qui nous illumine de son éclat. Le Christ est baptisé ;
descendons, nous aussi, avec lui, pour monter également avec lui.
Cinquième leçon. Jean
baptise, et Jésus vient à lui. Le Christ sanctifie assurément celui qui le
baptise ; mais son but est plutôt d’ensevelir le vieil Adam dans les eaux, et,
avant tout, de sanctifier par son baptême les eaux du Jourdain, afin que, comme
il était esprit et chair, de même ceux qui seraient baptisés dans la suite,
fussent sanctifiés par la vertu de l’Esprit et par l’élément de l’eau. Jean
refuse, Jésus insiste. « C’est moi qui dois être baptisé par vous, dit Jean ».
Le flambeau parle au Soleil, la voix au Verbe.
Sixième leçon. Jésus sort
de l’eau, tirant en quelque sorte à sa suite et élevant avec lui le monde,
(jusqu’alors) plongé dans l’abîme. Il voit le ciel, non se déchirer, mais
s’ouvrir. Le premier Adam l’avait autrefois fermé pour lui-même et pour nous,
comme il s’était vu fermer aussi le Paradis terrestre, dont un glaive de feu
défendit l’entrée. L’Esprit-Saint rend témoignage : les similitudes et les
rapprochements se trouvent en parfaite harmonie : le témoignage vient du Ciel,
car il est descendu du Ciel, celui auquel l’Esprit rend témoignage.
Au troisième nocturne.
Lecture du saint Évangile
selon saint Jean. Cap. 1, 29-34.
En ce temps-là : Jean vit
Jésus qui venait à lui, et il dit : voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui
enlève le péché du monde. Et le reste.
Homélie de saint
Augustin, Évêque.
Septième leçon. Avant que
le Sauveur vînt pour recevoir le baptême de Jean dans te Jourdain, le
Précurseur le connaissait, comme il le marque par ces paroles : « Vous venez à
moi pour être baptisé ; c’est moi qui dois être baptisé par vous. » Vous voyez
qu’il connaissait le Seigneur, qu’il connaissait le Fils de Dieu. Comment
prouvons-nous qu’il savait déjà que Jésus baptiserait dans le Saint-Esprit ?
Avant que le Christ vînt au fleuve, plusieurs accouraient auprès de Jean pour
être baptisés, et il leur dit : « Pour moi, je vous baptise dans l’eau ; mais
celui qui vient après moi est plus grand que moi, je ne suis pas digne de
délier la courroie de sa chaussure ; c’est lui qui vous baptisera dans le
Saint-Esprit et le feu. » Il savait déjà cela aussi.
Huitième leçon. Qu’est-ce
que le précurseur a appris au moyen de la colombe ? Examinons-le, afin que,
plus tard, il ne nous semble pas avoir été menteur [1], (ce que Dieu nous garde
de penser). N’est-ce pas une certaine propriété devant exister dans le Christ,
propriété en vertu de laquelle la sainteté du baptême, quoique beaucoup de
ministres justes ou injustes dussent le conférer, serait attribuée à
Jésus-Christ seul, sur qui est descendue la colombe et dont il a été dit à Jean
: « C’est celui-là qui baptise dans l’Esprit-Saint » ? Que Pierre baptise, «
c’est celui-là » qui baptise ; que Paul baptise, « c’est celui-là » qui baptise
; que Paul baptise, « c’est celui-là » qui baptise. Car si la sainteté du
baptême est en proportion des mérites de ceux qui le confèrent, il y aura
diversité de baptêmes comme il y a diversité de mérites, et chacun croira avoir
reçu un sacrement d’autant meilleur, que le ministre en semblera plus méritant.
Neuvième leçon. Les
saints eux-mêmes, (comprenez bien ceci, mes frères,) les bons appartenant à la
colombe, à cette cité qui est la vraie Jérusalem, ces bons qui font partie de
l’Église, et dont l’Apôtre a dit : « Le Seigneur connaît ceux qui sont à lui »,
ont reçu des grâces différentes : tous n’ont pas les même mérites. Les uns sont
plus saints que les autres, les uns meilleurs que les autres. Comment donc, par
exemple, si l’un est baptisé par un ministre juste et saint, l’autre par un
ministre inférieur en mérite devant Dieu, inférieur en élévation, en sainteté
de vie, comment tous deux cependant reçoivent-ils une même et pareille grâce,
une grâce égale, sinon parce que c’est « Celui-là qui baptise » ?
[1] La contradiction apparente renfermée dans les paroles de saint
Jean-Baptiste est celle-ci : après avoir répondu aux Juifs : « Il a été fait
avant moi », après s’être écrié : « Voici l’Agneau de Dieu », il ajoute le jour
suivant : « Et moi je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser
dans l’eau m’a dit : Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et se reposer,
c’est celui-là qui baptisera dans l’Esprit-Saint. » (Saint Jean, 1, 31).
Annibale Carracci (1560–1609), Baptism of Christ, 1584, 383 x 225, San
Gregorio, Bologna, https://www.wga.hu/html/c/carracci/annibale/1/baptism.html
Dom Guéranger, l’Année
Liturgique
Le second Mystère de
l’Épiphanie, le Mystère du Baptême du Christ dans le Jourdain, occupe
aujourd’hui tout spécialement l’attention de l’Église. L’Emmanuel s’est
manifesté aux Mages après s’être montré aux bergers ; mais cette manifestation
s’est passée dans l’enceinte étroite d’une étable à Bethléhem, et les hommes de
ce monde ne l’ont point connue. Dans le mystère du Jourdain, le Christ se
manifeste avec plus d’éclat. Sa venue est annoncée par le Précurseur ; la foule
qui s’empresse vers le Baptême du fleuve en est témoin ; Jésus prélude à sa vie
publique. Mais qui pourrait raconter la grandeur des traits qui accompagnent
cette seconde Épiphanie ?
Elle a pour objet, comme
la première, l’avantage et le salut du genre humain ; mais suivons la marche
des Mystères. L’étoile a conduit les Mages vers le Christ ; ils attendaient,
ils espéraient ; maintenant, ils croient. La foi dans le Messie venu commence
au sein de la Gentilité. Mais il ne suffit pas de croire pour être sauvé ; il
faut que la tache du péché soit lavée dans l’eau. « Celui qui a croira et qui
sera baptisé sera sauvé [2] » : il est donc temps qu’une nouvelle manifestation
du Fils de Dieu se fasse, pour inaugurer le grand remède qui doit donner à la
Foi la vertu de produire la vie éternelle.
Or, les décrets de la
divine Sagesse avaient choisi l’eau pour l’instrument de cette sublime
régénération de la race humaine. C’est pourquoi, à l’origine des choses,
l’Esprit de Dieu nous est montré planant sur les eaux, afin que, comme le
chante l’Église au Samedi saint, leur nature conçût déjà un principe de
sanctification. Mais les eaux devaient servir à la justice envers le monde
coupable, avant d’être appelées à remplir les desseins de la miséricorde. A
l’exception d’une famille, le genre humain, par un décret terrible, disparut
sous les flots du déluge.
Toutefois, un nouvel
indice de la fécondité future de cet élément prédestiné apparut à la fin de
cette terrible scène. La colombe, sortie un moment de l’arche du salut, y
rentra, ponant un rameau d’olivier, symbole de la paix rendue à la terre après
l’effusion de l’eau. Mais l’accomplissement du mystère annoncé était loin
encore.
En attendant le jour où
ce mystère serait manifesté, Dieu multiplia les figures destinées à soutenir
l’attente de son peuple. Ainsi, ce fut en traversant les flots de la Mer Rouge,
que ce peuple arriva à la Terre promise ; et durant ce trajet mystérieux, une
colonne de nuée couvrait à la fois la marche d’Israël, et ces flots bénis
auxquels il devait son salut.
Mais le contact des
membres humains d’un Dieu incarné pouvait seul donner aux eaux cette vertu
purifiante après laquelle soupirait l’homme coupable. Dieu avait donné son Fils
au monde, non seulement comme le Législateur, le Rédempteur, la Victime de
salut, mais pour être aussi le Sanctificateur des eaux ; et c’était au sein de
cet élément sacré qu’il devait lui rendre un témoignage divin, et le manifester
une seconde fois.
Jésus donc, âgé de trente
ans, s’avance vers le Jourdain, fleuve déjà fameux par les merveilles
prophétiques opérées dans ses eaux. Le peuple juif, réveillé par la prédication
de Jean-Baptiste, accourait en foule pour recevoir un Baptême, qui pouvait exciter
le regret du péché, mais qui ne l’enlevait pas. Notre divin Roi s’avance aussi
vers le fleuve, non pour y chercher la sanctification, car il est le principe
de toute justice, mais pour donner enfin aux eaux la vertu d’enfanter, comme
chante l’Église, une race nouvelle et sainte. Il descend dans le lit du
Jourdain, non plus comme Josué pour le traverser à pied sec, mais afin que le
Jourdain l’environne de ses flots, et reçoive de lui, pour la communiquera
l’élément tout entier, cette vertu sanctifiante que celui-ci ne perdra jamais.
Échauffées par les divines ardeurs du Soleil de justice, les eaux deviennent
fécondes, au moment où la tête sacrée du Rédempteur est plongée dans leur sein
parla main tremblante du Précurseur.
Mais, dans ce prélude
d’une création nouvelle, il est nécessaire que la Trinité tout entière
intervienne. Les cieux s’ouvrent ; la Colombe en descend, non plus symbolique
et figurative, mais annonçant la présence de l’Esprit d’amour qui donne la paix
et transforme les cœurs. Elle s’arrête et se repose sur la tête de l’Emmanuel,
planant à la fois sur l’humanité du Verbe et sur les eaux qui baignent ses
membres augustes.
Cependant le Dieu-Homme
n’était pas manifesté encore avec assez d’éclat ; il fallait que la parole du
Père tonnât sur les eaux, et les remuât jusque dans la profondeur de leurs
abîmes. Alors se fit entendre cette Voix qu’avait chantée David : Voix du
Seigneur qui retentit sur les eaux, tonnerre du Dieu de majesté qui brise les
cèdres du Liban, l’orgueil des démons, qui éteint le feu de la colère céleste,
qui ébranle le désert, qui annonce un nouveau déluge [3], un déluge de
miséricorde ; et cette voix disait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui f
ai mis toutes mes complaisances.
Ainsi fut manifestée la
Sainteté de l’Emmanuel par la présence de la divine Colombe et par la voix du
Père, comme sa Royauté avait été manifestée par le muet témoignage de l’Etoile.
Le mystère accompli, l’élément des eaux investi de la vertu qui purifie, Jésus
sort du Jourdain et remonte sur la rive, enlevant avec lui, selon la pensée des
Pères, régénéré et sanctifié, le monde dont il laissait sous les flots les
crimes et les souillures.
Elle est grande, cette
fête de l’Épiphanie, dont l’objet est d’honorer de si hauts mystères ; et nous
n’avons pas lieu de nous étonner que l’Église orientale ait fait de ce jour une
des époques de l’administration solennelle du Baptême. Les anciens monuments de
l’Église des Gaules nous apprennent que cet usage s’observa aussi chez nos
aïeux ; et plus d’une fois dans l’Orient, au rapport de Jean Mosch, on vit le
sacré baptistère se remplir d’une eau miraculeuse au jour de cette grande fête,
et se tarir de lui-même après l’administration du Baptême. L’Église Romaine,
dès le temps de saint Léon, insista pour faire réserver aux fêtes de Pâques et
de Pentecôte l’honneur d’être les seuls jours consacrés à la célébration
solennelle du premier des Sacrements ; mais l’usage se conserva et dure encore,
en plusieurs lieux de l’Occident, de bénir l’eau avec une solennité toute
particulière, au jour de l’Épiphanie.
L’Église d’Orient a gardé
inviolablement cette coutume. La fonction a lieu, pour l’ordinaire, dans
l’Église ; mais quelquefois, au milieu de la pompe la plus imposante, le
Pontife se rend sur les bords d’un fleuve, accompagné des prêtres et des
ministres revêtus des plus riches ornements, et suivi du peuple tout entier.
Après des prières d’une grande magnificence, que nous regrettons de ne pouvoir
insérer ici, le Pontife plonge dans les eaux une croix enrichie de pierreries
qui signifie le Christ, imitant ainsi l’action du Précurseur. A
Saint-Pétersbourg, la cérémonie a lieu sur la Neva ; et c’est à travers une
ouverture pratiquée dans la glace que le Métropolite fait descendre la croix
dans les eaux. Ce rite s’observe pareillement dans les Églises de l’Occident
qui ont retenu l’usage de bénir l’eau à la Fête de l’Épiphanie.
Les fidèles se hâtent de
puiser, dans le courant du fleuve, cette eau sanctifiée ; et saint Jean
Chrysostome, dans son Homélie vingt-quatrième, sur le Baptême du Christ,
atteste, en prenant à témoin son auditoire, que cette eau ne se corrompait pas.
Le même prodige a été reconnu plusieurs fois en Occident.
Glorifions donc le
Christ, pour cette seconde manifestation de son divin caractère, et rendons-lui
grâces, avec la sainte Église, de nous avoir donné, après l’Etoile de la foi
qui nous illumine, l’Eau puissante qui emporte nos souillures. Dans notre
reconnaissance, admirons l’humilité du Sauveur qui se courbe sous la main d’un
homme mortel, afin d’accomplir toute justice, comme il le dit lui-même ; car,
ayant pris la forme du péché, il était nécessaire qu’il en portât l’humiliation
pour nous relever de notre abaissement. Remercions-le pour cette grâce du
Baptême qui nous a ouvert les portes de l’Église de la terre et de l’Église du
ciel. Enfin, renouvelons les engagements que nous avons contractés sur la
fontaine sacrée, et qui ont été la condition de cette nouvelle naissance.
LA MESSE DE L’OCTAVE.
L’Introït, l’Épître, le
Graduel, le Verset alléluiatique, l’Offertoire, la Communion, sont les mêmes
qu’au jour de la Fête de l’Épiphanie.
Dans la Collecte,
l’Église demande pour ses enfants la grâce d’être rendus semblables à
Jésus-Christ qui a apparu dans le Jourdain, rempli de l’Esprit-Saint, l’objet
des complaisances du Père céleste, mais revêtu de notre nature, et fidèle dans
l’accomplissement de toute justice.
ÉVANGILE.
Céleste Agneau ! Vous
êtes descendu dans le fleuve pour le purifier ; la divine Colombe est venue des
hauteurs du ciel unir sa douceur à la vôtre, et vous êtes remonté sur la rive.
Mais, ô prodige de votre miséricorde ! Les loups sont descendus après vous dans
les eaux sanctifiées ; et voilà qu’ils reviennent vers vous transformés en
agneaux. Nous tous, immondes par le péché, nous devenons, au sortir de la
fontaine sacrée, ces blanches brebis de votre divin Cantique, qui remontent du
lavoir, toutes fécondes, pas une stérile ; ces pures colombes qui semblent
s’être baignées dans le lait, et qui ont fixé leurs demeures auprès des claires
fontaines : tant est puissante la vertu de purification que votre divin contact
a donnée à ces eaux ! Conservez en nous cette blancheur qui vient de vous, ô
Jésus ! et si nous l’avons perdue, rendez-nous-la par le baptême de la
Pénitence, qui seul peut nous restituer la candeur de notre premier vêtement.
Épanchez plus encore ce fleuve d’amour, ô Emmanuel ! Que ses flots aillent
chercher jusqu’au fond de leurs déserts sauvages ceux qu’ils n’ont pas touchés
jusqu’ici ; inondez la terre, ainsi que vous l’avez promis. Souvenez-vous de la
gloire dans laquelle vous fûtes manifesté au milieu du Jourdain ; oubliez les
crimes qui depuis trop longtemps retardent la prédication de votre Évangile sur
ces plages désolées ; le Père céleste ordonne à toute créature de vous écouter
: parlez à toute créature, ô Emmanuel !
Dans la Secrète, l’Église
proclame encore la divine Apparition, et supplie l’Agneau qui, par son
Sacrifice, nous a procuré de pouvoir offrir à Dieu une hostie pure, de vouloir
bien agréer cette hostie dans sa miséricordieuse clémence.
En rendant grâces pour la
nourriture céleste qu’elle vient de recevoir, la sainte Église implore le
secours continuel de cette Lumière divine qui a apparu sur elle, et qui la
rendra capable de contempler la pureté de l’Agneau, et de l’aimer comme sa tendresse
le mérite.
Chantons encore la divine
Théophanie, en réunissant dans un seul concert la voix de toutes les Églises.
Saint Hilaire de Poitiers ouvrira nos cantiques par l’Hymne où il célèbre à la
fois les trois Mystères de cette grande Octave.
HYMNE.
Le miséricordieux
Rédempteur des peuples, Jésus , brille aujourd’hui d’une triple splendeur. Que
la race entière des fidèles lui consacre ses louanges et ses cantiques.
Une étoile brillante, qui
scintille au ciel, annonce sa Naissance ; elle précède les Mages et les conduit
à son berceau.
Ils tombent aux pieds de
cet enfant ; ils l’adorent dans les langes, ils le confessent pour un Dieu, et
lui offrent de mystiques présents.
Ayant trente fois
parcouru le cycle de l’année, et avancé dans les jours de sa vie mortelle,
Jésus demande l’eau du baptême, lui qui est exempt de toute souillure.
L’heureux Jean frémit à
la pensée de plonger dans le fleuve Celui dont le sang a la vertu d’effacer les
péchés du monde.
La voix imposante du Père
proclame le Fils du haut des cieux, et la vertu de l’Esprit, source des dons
sacrés, descend visiblement.
Vous dont les ordres
tout-puissants font rougir l’eau dans les vases du festin, ô Christ, nous vous
en supplions, étendez sur nous tous votre protection.
A la souveraine Trinité,
louange, honneur, puissance et gloire, à jamais, dans tous les siècles des
siècles.
Amen.
L’Église Ambrosienne nous
prête ses mélodieux accents pour honorer le Baptême du Christ, dans cette belle
Préface de son Missel.
PRÉFACE.
Il est véritablement
digne, juste, équitable et salutaire, que nous vous rendions grâces partout et
toujours, Seigneur saint, Père tout-puissant, Dieu éternel, qui vous êtes
manifesté à nous du haut du ciel, dans une voix tonnante, sur les eaux du
Jourdain ; pour nous montrer le Sauveur céleste, et vous manifester à nous
comme le Père de la lumière éternelle, vous avez ouvert les cieux, sanctifié
les airs, purifié la fontaine, et désigné votre Fils unique par l’Esprit-Saint
apparaissant sous la forme d’une colombe. Aujourd’hui les eaux ont reçu votre
bénédiction et ont enlevé notre malédiction ; elles ont reçu la vertu de
produire dans les croyants la purification de tous les péchés, et d’opérer
l’adoption des enfants de Dieu pour la vie éternelle. Ceux que la naissance
charnelle avait produits pour la vie du temps, ceux que, par suite de leur
prévarication, la mort tenait en sa puissance, la vie éternelle les a reçus et
les a rappelés à la gloire du céleste royaume.
Les vénérables Antiennes
que nous donnons ci-après, restes précieux de l’antique Liturgie Gallicane, ont
une origine orientale, et sont encore conservées au Bréviaire de Cîteaux.
ANTIENNES Le Sauveur,
voulant renouveler l’homme ancien, vient au Baptême, afin de régénérer par
l’eau la nature corrompue ; il nous revêt d’un vêtement incorruptible.
Vous qui, dans l’Esprit
et dans le feu, purifiez l’humaine contagion, nous vous glorifions, notre Dieu
et Rédempteur !
Jean-Baptiste tremble et
n’ose toucher la tête sacrée de son Dieu. Dans sa frayeur, il s’écrie :
Sanctifiez-moi vous-même, ô Sauveur !
Le Sauveur a brisé, dans
le fleuve du Jourdain, la tête du dragon ; il nous a arrachés tous à sa
puissance.
Un grand Mystère est
déclaré aujourd’hui : le créateur de toutes choses lave nos crimes dans le
Jourdain.
Le soldat baptise son
Roi, l’esclave son maître, Jean son Sauveur ; l’eau du Jourdain s’est émue, la
Colombe a rendu témoignage, la voix du Père s’est fait entendre : Celui-ci est
mon Fils.
Les sources des eaux
furent sanctifiées au moment où le Christ apparaissait dans sa gloire. Toute la
terre, venez puiser les eaux dans la source du Sauveur ; car le Christ notre
Dieu sanctifie aujourd’hui toute créature.
Le moyen âge des Églises
d’Occident a produit cette Séquence, que nous empruntons aux anciens Missels de
Paris. Elle chante les trois Mystères de l’Épiphanie.
SÉQUENCE.
Un astre au lever
merveilleux, annoncé par les Prophètes, signale aujourd’hui le lever du divin
Soleil.
Cet astre vient éclairer
les Mages ; Hérode en est ébranlé ; la Gentilité aborde à Jésus, le port de la
paix.
L’étoile annonce l’Enfant
créateur des astres, vengeur des crimes, le Dieu fort.
Des présents mystiques le
proclament arbitre du monde, et notre Rédempteur par sa mort.
Il est plongé dans les
eaux, et dans les eaux il répand une vertu qui efface le péché d’Adam.
La Colombe paraît, la
voix du Père adopte le Fils, dont la gloire éclate par ces prodiges.
La parole de Jean rend
son témoignage, et la loi d’amour prend commencement.
Les conviés sont dans la
joie, quand l’eau des fontaines vient faire l’office d’un vin généreux.
Au sein d’une Vierge,
épouse sans tache, le Verbe du Père contracte une alliance d’amour.
Qu’il daigne laver nos
crimes, délier nos chaînes, nous protéger à jamais, par les prières de sa Mère.
Amen.
L’Église Grecque nous
fournit, dans ses Menées, ce magnifique ensemble de poésie, de doctrine et de
piété, en l’honneur du Baptême de l’Agneau dans le Jourdain :
VI DIE JANUARII, IN
THEOPHANIA.
Le Jourdain remonta un
jour vers sa source à l’attouchement de la melote d’Elisée, lorsqu’Elie fut
enlevé au ciel ; les ondes du fleuve se divisèrent, et une voie solide s’ouvrit
au Prophète, et cette voie était à travers les eaux en figure du Baptême par
lequel nous traversons le fleuve de la vie. Le Christ est apparu : il vient
renouveler toute créature.
Aujourd’hui la nature des
eaux est sanctifiée, le Jourdain est divisé ; il suspend le cours de ses
sources à l’aspect du Seigneur qui vient s’y baigner.
O Christ Roi ! tu es venu
au fleuve comme un homme, recevoir le Baptême des serviteurs ; tu t’empresses,
ô miséricordieux, de te placer sous la main du Précurseur, pour nos péchés, ô
ami des hommes !
A la voix de celui qui
crie dans le désert : Préparez la voie du Seigneur, tu es venu, Seigneur,
prenant la forme d’esclave, implorant le Baptême, toi qui ignores le péché.
Les eaux t’ont vu, et
elles ont tremblé. Le Précurseur a été saisi de crainte, et il s’est écrié,
disant : « Comment la faible lampe allumera-t-elle la Lumière ? Comment le
serviteur imposera-t-il la main sur le Maître ? Sanctifie-moi, et sanctifie les
eaux, ô Sauveur ! qui effaces le péché du monde. »
La main tremblait, la
main du Précurseur, du Baptiste, du Prophète, honoré plus que tous les
Prophètes ; car il contemplait l’Agneau de Dieu qui lave le péché du monde, et,
dans son trouble, il s’écriait : « O Verbe ! je n’ose mettre ma main sur ta
tête : sanctifie-moi et m’éclaire, ô miséricordieux ! car tu es la vie, la
lumière, et la paix du monde. »
C’était chose
merveilleuse de voirie Seigneur du ciel et de la terre, dépouillé, dans le
fleuve, recevant de sa créature le baptême pour notre salut, comme un serviteur
; et les chœurs des Anges étaient muets dans la crainte et l’allégresse : unis
à eux, nous t’adorons ; sauve-nous.
Lève vers lui pour nous,
ô Baptiste, lève ta main, comme ayant puissance, cette main qui toucha la tête
du Seigneur que personne n’avait touchée, cette main dont un doigt nous désigna
l’Agneau ; car par lui tu as été déclaré le plus grand des Prophètes.
Tourne aussi vers lui, ô
Baptiste, tes yeux qui ont vu l’Esprit très saint descendre en forme de colombe
; montre-toi miséricordieux envers nous, assiste-nous de ton concours dans nos
chants, et entonne le premier l’hymne de louange.
Le fleuve du Jourdain t’a
reçu dans ses eaux, ô Christ, fontaine de vie ! et le Paraclet est descendu en
forme de colombe. Il incline la tête, Celui qui a incliné les cieux ; la
créature, pétrie de terre, se plaint et crie à son auteur : « Pourquoi me
commander des choses au-dessus de moi ? c’est moi qui ai besoin de ton baptême,
ô impeccable ! »
Tu as incliné la tête
devant le Précurseur, ô Christ ! Tu as brisé la tête du dragon ; tu es descendu
dans le fleuve ; tu as illuminé toutes choses pour ta gloire, ô Sauveur, lumière
de nos âmes !
Celui qui se revêt de la
lumière comme d’un vêtement a daigné, pour l’amour de nous, se faire semblable
à nous ; il s’est couvert des eaux du Jourdain comme d’un vêtement, lui qui
n’avait pas besoin de ces eaux pour se purifier, et qui répand sur nous, de son
propre fonds, la grâce de la régénération, ô prodige !
Venez, imitons les
vierges sages ; venez, allons au-devant du Seigneur manifesté ; car, en sa
qualité d’Époux, il vient vers Jean, son ami. A ta vue, le Jourdain a remonté
vers sa source, il s’est replié sur lui-même et s’est arrêté. Jean s’écriait :
« Je n’ose toucher la tête immortelle. » L’Esprit descendait en forme de
colombe pour sanctifier les eaux, et la voix du ciel disait : « Celui-ci est
mon Fils venu dans le monde pour sauver le genre humain. » O Christ, gloire à
toi !
Le Christ est baptisé, il
remonte de l’eau, relevant ’avec lui le monde entier ; il voit ouverts les
cieux qu’Adam avait fermés pour lui-même et sa postérité. L’Esprit proclame la
divinité du baptisé, la voix du ciel se fait entendre : il est déclaré Sauveur
de nos âmes.
Seigneur, pour accomplir
ton décret éternel, tu as emprunté à toute créature son concours à
l’accomplissement de ton mystère. Aux Anges, tu as demandé Gabriel ; aux
hommes, la Vierge ; aux cieux, l’étoile ; aux eaux, le Jourdain. Tu as pris sur
toi le péché du monde : gloire à toi, notre Sauveur !
Fleuve du Jourdain,
pourquoi es-tu ému de voir sans voile Celui qui est invisible ? Tu réponds : «
Je l’ai vu, et j’en ai été saisi de crainte. Comment n’aurais-je pas tremblé ?
A cette vue, les Anges ont frémi, les cieux ont été ébranlés, la terre a
tremblé, la mer s’est soulevée,toutes les choses visibles et invisibles ont été
dans l’agitation. »
« — Qui a vu des taches
sur le soleil, sur le plus resplendissant des astres ? s’écriait le Précurseur.
Comment te laverais-je dans les eaux, splendeur de la gloire, image du Père
éternel, moi qui ne suis qu’une herbe faible et desséchée ! Comment
porterais-je mes mains sur les feux de ta divinité ? Car tu es le Christ,
Sagesse et Vertu de Dieu. »
La grande lumière, le
Christ, s’est levée sur la Galilée des nations, sur la région de Zabulon et sur
la terre de Nephtali ; une éclatante splendeur a lui en Bethlehem la lumineuse,
sur ceux qui étaient dans les ténèbres ; mais avec plus d’éclat encore, le
Seigneur, le Soleil de justice, sorti de Marie, a répandu ses rayons sur
l’univers entier.
Vous donc qui étiez nus
dans Adam, venez tous, revêtez-vous du Christ pour réchauffer vos membres. O
Christ ! tu es venu, vêtement de ceux qui sont nus, splendeur de ceux qui
étaient dans les ténèbres ; lumière inaccessible, tu t’es manifestée
aujourd’hui.
A la gloire de l’auguste
Mère de l’Agneau, consacrons cette ancienne Séquence de nos vieux Missels.
C’est l’imitation d’une des Proses de Notker pour la Pentecôte, longtemps
attribuée au pieux roi Robert, et que nous donnerons en son lieu :
SÉQUENCE.
Daigne nous assister la
grâce de l’Esprit-Saint,
Qui, pour la rendre Mère
d’un Dieu, féconda la Vierge Marie ;
Par qui l’auguste
Virginité a fleuri en Marie.
Esprit d’amour, qui
daignas remplir Marie,
Tu répandis la rosée
sacrée sur Marie.
Céleste amant, sans
l’offenser tu fécondas Marie.
Ton ombre sacrée, tes
caresses divines sanctifièrent Marie.
Tu veillas pour que la
faute originelle ne fût point transmise à Marie.
Tu consacras l’habitation
du sein béni de Marie,
Afin qu’elle devînt
enceinte et mère, Marie,
Et qu’elle enfantât sans
perdre sa fleur, Marie.
Tu inspiras les Prophètes
qui chantèrent qu’un Dieu serait conçu par Marie.
Tu donnas ta force aux
Apôtres, afin qu’ils prêchassent ce Dieu qu’a enfanté Marie.
Quand Dieu créa
l’ensemble de cet univers, il y figura Marie.
La terre, vierge encore,
fut appelée à produire le premier homme, qui était vierge et pur : ainsi elle a
produit le second, Marie.
Tu es l’espoir des âmes
affligées, ô douce Marie !
Délie les chaînes de tes
serviteurs, ô Marie !
Le monde tout brisé par
ses crimes, tu l’as rappelé à la vie, ô Marie !
Tu as triomphé des idoles
et des lois impies, ô Marie !
Donc, nous te supplions
de nous secourir de ta main bénigne, ô Marie !
Et de prier ton Fils pour
nous qui chantons à ta gloire : Salut, ô Marie !
Ta félicité surpasse
toute félicité, ô Marie !
Ton trône domine les
chœurs sublimes des Anges, ô Marie !
Tu as revêtu du vêtement
de la chair un homme, ô Marie !
Pour lui tu devins
féconde, sans le secours humain, ô Marie !
Il est Dieu ; apaise-le
pour nous, ô Marie !
El Greco (1541–1614), The Baptism of Christ, Altarpieces of the Sanctuary of Our Lady of Charity (Illescas), circa 1614, 329 x 209, Museo Fundación Lerma. La obra representa el momento en que Jesucristo fue bautizado en el Jordán por el profeta San Juan Bautista.
Bhx Cardinal
Schuster, Liber Sacramentorum
Les Sacramentaires
romains ignorent complètement cette messe, qui fut rédigée plus tard, en
utilisant les collectes de rechange notées dans le gélasien, et la lecture
évangélique attribuée originairement à la synaxe eucharistique de la IVe férie
après la Théophanie, depuis longtemps déjà tombée en désuétude. Tout le reste
est comme le jour de l’Épiphanie.
La collecte est splendide
et a toute la saveur de l’âge léonien. « Seigneur dont le Fils unique apparut
parmi nous revêtu de notre nature corporelle elle-même, faites que, au moyen de
Celui que nous reconnaissons semblable à nous extérieurement, nous soyons
renouvelés intérieurement. »
La lecture de saint Jean,
avec le récit de la théophanie au bord du Jourdain (I, 29-34), se relie à la
très ancienne et primitive signification de la fête opposée par les catholiques
aux gnostiques, qui vénéraient dans le baptême reçu au Jourdain la naissance de
Jésus moyennant l’infusion de la divinité. L’Église considère néanmoins le
baptême du Rédempteur dans les eaux de la pénitence comme l’une des plus
importantes théophanies. Jésus y prend la place de l’homme pécheur et s’humilie
sous le rite mystérieux du Baptiste ; en même temps cependant, le Père et le
Paraclet proclament sa Divinité, et toute l’auguste Trinité sanctifie le
baptême de la Nouvelle Alliance, lui donnant la vraie vertu pour régénérer ex
aqua et Spiritu sancto les fils adoptifs de Dieu. Ce n’est donc pas tant la
naissance de Jésus, que notre renaissance à la vie surnaturelle que nous fêtons
en ce jour, où nous nous écrions avec raison dans l’office nocturne : Christus
apparuit nobis, venite adoremus.
La collecte sur
l’oblation a une saveur antique et classique : « Nous vous présentons,
Seigneur, nos offrandes, en la fête de l’apparition de votre Fils incarné, vous
suppliant que, de même qu’il est l’instituteur de cette oblation, de même aussi
il l’accueille avec miséricorde. »
L’ « Eucharistie », ou
action de grâces après la réception des saints dons, s’inspire de l’ancien
titre que les Byzantins donnaient à la solennité de ce jour, la fête des
saintes Lumières : « Que nous prévienne, Seigneur, et nous accompagne partout
votre splendeur, afin que nous contemplions d’un regard limpide le mystère
auquel vous nous avez fait prendre part, et que nous le recevions avec la
dévotion convenable. »
Le chrétien est enfant de
lumière, aussi convient-il que dans ses actes il n’y ait jamais rien de
ténébreux, rien qui ne soit droit, rien qui ne soit vrai. Marcher en avant avec
vérité, au dire de saint Jean, signifie vivre selon la plénitude de l’idéal
chrétien, réalisant son contenu divin, et vivant de la vie de Jésus-Christ.
[2] Marc, XVI, 16.
[3] Psalm. XXVIII.
Juan Fernández Navarrete (1538–1579),
Bautismo de Cristo, circa 1567, 48.5 x 37, Museo del Prado
Dom Pius Parsch, le Guide
dans l’année liturgique
Le Roi purifie son Épouse
dans le Baptême.
1. Premières impressions.
— Aujourd’hui, l’Église célèbre le second mystère de la fête de l’Épiphanie, le
Baptême de Notre-Seigneur, un événement d’une importance capitale dans la vie
du Sauveur. Le Baptême du Christ est avant tout une phase marquante de son
activité rédemptrice. Nous avons déjà célébré toute une série de ces événements
rédempteurs : l’Incarnation (missa aurea), la Nativité, la Circoncision, la
majorité. Par le Baptême, Notre-Seigneur reçoit, au début de sa vie publique,
la consécration de sa mission et il annonce en même temps, dans l’action
symbolique du Baptême, la Rédemption de l’humanité par sa satisfaction offerte
à notre place. Lui qui est sans péché, se couvre des péchés du monde, descend
dans les flots purificateurs et conduit les hommes à la filiation divine.
N’oublions pas que le Baptême du Christ est un acte par lequel le Christ se
substitue à nous. Il vient au Jourdain pour nous. Il faut donc aussi que, dans
notre Rédemption subjective, cet événement se réalise en nous. Il se réalise
trois fois.
Il s’est réalisé dans
notre baptême : alors nous avons été plongés dans l’eau avec Notre-Seigneur,
nous sommes morts et nous avons été ensevelis avec lui ; puis nous nous sommes
relevés et pour la première fois le ciel s’est ouvert au-dessus de nous, le
Saint-Esprit est descendu dans notre âme et, pour la première fois, le Père
céleste nous a nommés enfants de Dieu.
Le Baptême de
Notre-Seigneur se réalise une seconde fois à la messe : la mort du Christ est
l’eau sacrée où je me plonge ; alors le ciel s’ouvre, l’Esprit du Christ
descend sur moi à la Communion et le Père céleste m’assure, par le gage de
l’Eucharistie, de ma filiation divine renouvelée et accrue.
Le Baptême du Christ se
réalisera en nous une dernière fois à notre mort : la mort aussi est un baptême
qui nous fait plonger dans les flots sombres. Quand nous nous relèverons, les
cieux s’ouvriront vraiment, nous verrons la Sainte Trinité non seulement par la
foi mais dans la vision claire.
Nous pouvons aujourd’hui
voir se dessiner les grandes lignes de l’édifice spirituel de la vie chrétienne
: la mort du Christ est le fondement sur lequel bâtissent le Baptême et
l’Eucharistie, le sommet est le retour du Christ dans la mort.
2. La messe (Ecce
advenit). — Dans sa disposition actuelle, elle manque d’unité, car la plupart
des textes, notamment les chants et la leçon, ont rapport au mystère des Mages,
alors que l’Évangile traite du Baptême de Notre Seigneur. Il est à remarquer
que l’Évangile ne renferme pas le récit détaillé du Baptême du Christ, d’après
les Synoptiques, mais est un extrait de saint Jean, qui fut disciple du
Précurseur. Saint Jean ne parle qu’incidemment de cette sublime manifestation.
Par contre, c’est précisément dans ce passage qu’est mise en lumière
l’importance du Précurseur. Saint Jean-Baptiste est en effet le paranymphe de
l’Église. Il a, pendant l’Avent, préparé l’Épouse à recevoir le divin Époux ;
aujourd’hui « il se tient là et se réjouit de tout cœur d’entendre la voix de
l’Époux » ; il dit : « cette joie m’a été accordée largement. Il faut qu’il
grandisse et que je diminue. » Le Christ en effet va maintenant grandir, comme
le soleil qui monte au zénith, jusqu’à la Pentecôte, mais nous n’entendrons
plus parler du Précurseur avant que le soleil ne s’incline à l’horizon. Le
Christ est l’Époux, l’Église est l’Épouse et Jean-Baptiste est l’humble et
chaste ami de l’Époux vers qui il conduit l’Épouse et tous les trois forment un
seul groupe. Les Oraisons propres sont très belles et riches de pensées. Elles
traitent toutes les trois de l’« apparition » de la divine « lumière » (elles
sont vraisemblablement les plus anciennes oraisons de la fête principale). La
Collecte demande que nous soyons transformés dans le Christ qui a pris notre
nature. La Secrète est une véritable oraison d’Offrande : le Christ, le Fils
unique de Dieu, est l’auteur de notre Offrande et c’est lui aussi dont la
miséricorde la reçoit. La Postcommunion présente elle aussi une grande richesse
de pensées : que Dieu nous prévienne avec la lumière céleste (de la grâce) afin
que par le mystère de l’Épiphanie, que nous avons célébré, nous puissions le
contempler avec des regards purs et le recevoir avec des dispositions dignes.
3. La prière des Heures.
— Saint Grégoire de Nazianze, en des termes d’une grande beauté et d’une grande
profondeur, nous parle du Baptême du Christ : « Le Christ est illuminé ou
plutôt il nous illumine de sa lumière. Le Christ est baptisé ; descendons dans
l’eau avec lui, afin que nous puissions remonter avec lui. Jean baptise ; Jésus
vient pour être baptisé, peut-être veut-il que le Baptiste lui-même soit
enseveli avec lui dans les flots, en tout cas, il veut y ensevelir toute la
postérité d’Adam. Mais avant tout, il veut par : son Baptême sanctifier les
eaux du Jourdain. Lui-même était chair et Esprit. Dans l’Esprit et dans l’eau,
-doivent désormais être sanctifiés ceux qui seront baptisés. Le Baptiste se
refuse à baptiser, mais Jésus insiste : « Il est nécessaire que je sois baptisé
par toi. » Ainsi la lueur parle au soleil, la voix (de celui qui crie dans le
désert) parle à la « Parole » de Dieu. Jésus sort de l’eau entraînant avec lui
le monde tombé et le relevant. »
SOURCE : http://www.introibo.fr/Bapteme-du-Seigneur-13-janvier
Michele Tosini, Battesimo di Cristo, Palazzo dei Diamanti, Ferrara. Religious paintings in the Pinacoteca Nazionale (Ferrara)
Feast of the Baptism
of the Lord
Also
known as
Baptism of Christ
Baptism of Jesus
1st Sunday after Epiphany (declared
by Pope Paul
VI)
formerly celebrated
on Epiphany
Profile
Commemorates the baptism of
Jesus in the River
Jordan by Saint John
the Baptist.
Additional
Information
At
the River Jordan, by Grace Keon
Sermon
on the Baptism of Jesus, by Saint Vincent
Ferrer
The
Ministry of Jesus Christ, by Father Richard
Clarke, SJ
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
Addresses and Homilies by
Pope Francis
Addresses and Homilies by
Pope Benedict XVI
Addresses and Homilies by
Pope Saint John Paul II
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Citation
“Feast of the Baptism of
the Lord“. CatholicSaints.Info. 11 September 2021. Web. 12 January 2025.
<https://catholicsaints.info/feast-of-the-baptism-of-the-lord/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/feast-of-the-baptism-of-the-lord/
El Greco (1541–1614),
The Baptism of Christ, Doña María de Aragón Altarpiece,
circa 1597, 350 x 144, Museo del Prado. La obra representa el momento
en que Jesucristo fue bautizado por el profeta San Juan Bautista.
The Feast of the Baptism
of Our Lord
“Christ is bathed in
light; let us also be bathed in light. Christ is baptized; let us also go down
with him, and rise with him.
John is baptizing when
Jesus draws near. Perhaps he comes to sanctify his baptiser; certainly he comes
to bury sinful humanity in the waters. He comes to sanctify the Jordan for our
sake and in readiness for us; he who is spirit and flesh comes to begin a new
creation through the Spirit and water.
The Baptist protests;
Jesus insists. Then John says: I ought to be baptised by you. He is the lamp in
the presence of the sun, the voice in the presence of the Word, the friend in
the presence of the Bridegroom, the greatest of all born of woman in the
presence of the firstborn of all creation, the one who leapt in his mother’s
womb in the presence of him who was adored in the womb, the forerunner and
future forerunner in the presence of him who has already come and is to come
again. I ought to be baptized by you: we should also add, “and for you”, for
John is to be baptized in blood, washed clean like Peter, not only by the
washing of his feet.
Jesus rises from the
waters; the world rises with him. The heavens like Paradise with its flaming
sword, closed by Adam for himself and his descendants, are rent open. The
Spirit comes to him as to an equal, bearing witness to his Godhead. A voice
bears witness to him from heaven, his place of origin. The Spirit descends in
bodily form like the dove that so long ago announced the ending of the flood
and so gives honor to the body that is one with God.
Today let us do honor to
Christ’s baptism and celebrate this feast in holiness. Be cleansed entirely and
continue to be cleansed. Nothing gives such pleasure to God as the conversion
and salvation of men, for whom his every word and every revelation exist. He
wants you to become a living force for all mankind, lights shining in the
world. You are to be radiant lights as you stand beside Christ, the great
light, bathed in the glory of him who is the light of heaven. You are to enjoy
more and more the pure and dazzling light of the Trinity, as now you have
received – though not in its fullness – a ray of its splendor, proceeding from
the one God, in Christ Jesus our Lord, to whom be glory and power for ever and
ever.
Amen.”
-from a sermon by Saint
Gregory of Nazianzus (Oratio 39 in Sancta Lumina, 14-16, 20: PG 36,
350-351, 354, 358-359)
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/feast-of-the-baptism/
Piero della Francesca (1415–1492),
Baptism of Jesus, circa 1450, tempera on panel, 167 x 116,
National Gallery
On the Baptism of Christ (Gregory of Nyssa)
A Sermon for the Day of the Lights.
Now I recognize my own flock: today I behold the wonted figure of the Church, when, turning with aversion from the occupation even of the cares of the flesh, you come together in your undiminished numbers for the service of God— when the people crowds the house, coming within the sacred sanctuary, and when the multitude that can find no place within fills the space outside in the precincts like bees. For of them some are at their labours within, while others outside hum around the hive. So do, my children: and never abandon this zeal. For I confess that I feel a shepherd's affections, and I wish, when I am set upon this watchtower, to see the flock gathered round about the mountain's foot: and when it so happens to me, I am filled with wonderful earnestness, and work with pleasure at my sermon, as the shepherds do at their rustic strains. But when things are otherwise, and you are straying in distant wanderings, as you did but lately, the last Lord's Day, I am much troubled, and glad to be silent; and I consider the question of flight from hence, and seek for the Carmel of the prophet Elijah, or for some rock without inhabitant; for men in depression naturally choose loneliness and solitude. But now, when I see you thronging here with all your families, I am reminded of the prophetic saying, which Isaiah proclaimed from afar off, addressing by anticipation the Church with her fair and numerous children:— Who are these that fly as a cloud, and as doves with their young to me ? Yes, and he adds moreover this also, The place is too strait for me; give place that I may dwell Isaiah 49:20 . For these predictions the power of the Spirit made with reference to the populous Church of God, which was afterwards to fill the whole world from end to end of the earth.
The time, then, has come, and bears in its course the remembrance of holy mysteries, purifying man—mysteries which purge out from soul and body even that sin which is hard to cleanse away, and which bring us back to that fairness of our first estate which God, the best of artificers, impressed upon us. Therefore it is that you, the initiated people, are gathered together; and you bring also that people who have not made trial of them, leading, like good fathers, by careful guidance, the uninitiated to the perfect reception of the faith. I for my part rejoice over both—over you that are initiated, because you are enriched with a great gift: over you that are uninitiated, because you have a fair expectation of hope— remission of what is to be accounted for, release from bondage, close relation to God, free boldness of speech, and in place of servile subjection equality with the angels. For these things, and all that follow from them, the grace of Baptism secures and conveys to us. Therefore let us leave the other matters of the Scriptures for other occasions, and abide by the topic set before us, offering, as far as we may, the gifts that are proper and fitting for the feast: for each festival demands its own treatment. So we welcome a marriage with wedding songs; for mourning we bring the due offering with funeral strains; in times of business we speak seriously, at times of festivity we relax the concentration and strain of our minds; but each time we keep free from disturbance by things that are alien to its character.
Christ, then, was born as it were a few days ago— He Whose generation was before all things, sensible and intellectual. Today He is baptized by John that He might cleanse him who was defiled, that He might bring the Spirit from above, and exalt man to heaven, that he who had fallen might be raised up and he who had cast him down might be put to shame. And marvel not if God showed so great earnestness in our cause: for it was with care on the part of him who did us wrong that the plot was laid against us; it is with forethought on the part of our Maker that we are saved. And he, that evil charmer, framing his new device of sin against our race, drew along his serpent train, a disguise worthy of his own intent, entering in his impurity into what was like himself—dwelling, earthly and mundane as he was in will, in that creeping thing. But Christ, the repairer of his evil-doing, assumes manhood in its fullness, and saves man, and becomes the type and figure of us all, to sanctify the first-fruits of every action, and leave to His servants no doubt in their zeal for the tradition. Baptism, then, is a purification from sins, a remission of trespasses, a cause of renovation and regeneration. By regeneration, understand regeneration conceived in thought, not discerned by bodily sight. For we shall not, according to the Jew Nicodemus and his somewhat dull intelligence, change the old man into a child, nor shall we form anew him who is wrinkled and gray-headed to tenderness and youth, if we bring back the man again into his mother's womb: but we do bring back, by royal grace, him who bears the scars of sin, and has grown old in evil habits, to the innocence of the babe. For as the child new-born is free from accusations and from penalties, so too the child of regeneration has nothing for which to answer, being released by royal bounty from accountability. And this gift it is not the water that bestows (for in that case it were a thing more exalted than all creation), but the command of God, and the visitation of the Spirit that comes sacramentally to set us free. But water serves to express the cleansing. For since we are wont by washing in water to render our body clean when it is soiled by dirt or mud, we therefore apply it also in the sacramental action, and display the spiritual brightness by that which is subject to our senses. Let us however, if it seems well, persevere in enquiring more fully and more minutely concerning Baptism, starting, as from the fountain-head, from the Scriptural declaration, Unless a man be born of water and of the Spirit, he cannot enter into the kingdom of God. Why are both named, and why is not the Spirit alone accounted sufficient for the completion of Baptism? Man, as we know full well, is compound, not simple: and therefore the cognate and similar medicines are assigned for healing to him who is twofold and conglomerate:— for his visible body, water, the sensible element—for his soul, which we cannot see, the Spirit invisible, invoked by faith, present unspeakably. For the Spirit breathes where He wills, and you hear His voice, but canst not tell whence He comes or whither He goes. He blesses the body that is baptized, and the water that baptizes. Despise not, therefore, the Divine laver, nor think lightly of it, as a common thing, on account of the use of water. For the power that operates is mighty, and wonderful are the things that are wrought thereby. For this holy altar, too, by which I stand, is stone, ordinary in its nature, nowise different from the other slabs of stone that build our houses and adorn our pavements; but seeing that it was consecrated to the service of God, and received the benediction, it is a holy table, an altar undefiled, no longer touched by the hands of all, but of the priests alone, and that with reverence. The bread again is at first common bread, but when the sacramental action consecrates it, it is called, and becomes, the Body of Christ. So with the sacramental oil; so with the wine: though before the benediction they are of little value, each of them, after the sanctification bestowed by the Spirit, has its several operation. The same power of the word, again, also makes the priest venerable and honourable, separated, by the new blessing bestowed upon him, from his community with the mass of men. While but yesterday he was one of the mass, one of the people, he is suddenly rendered a guide, a president, a teacher of righteousness, an instructor in hidden mysteries; and this he does without being at all changed in body or in form; but, while continuing to be in all appearance the man he was before, being, by some unseen power and grace, transformed in respect of his unseen soul to the higher condition. And so there are many things, which if you consider you will see that their appearance is contemptible, but the things they accomplish are mighty: and this is especially the case when you collect from the ancient history instances cognate and similar to the subject of our inquiry. The rod of Moses was a hazel wand. And what is that, but common wood that every hand cuts and carries, and fashions to what use it chooses, and casts as it will into the fire? But when God was pleased to accomplish by that rod those wonders, lofty, and passing the power of language to express, the wood was changed into a serpent. And again, at another time, he smote the waters, and now made the water blood, now made to issue forth a countless brood of frogs: and again he divided the sea, severed to its depths without flowing together again. Likewise the mantle of one of the prophets, though it was but a goat's skin, made Elisha renowned in the whole world. And the wood of the Cross is of saving efficacy for all men, though it is, as I am informed, a piece of a poor tree, less valuable than most trees are. So a bramble bush showed to Moses the manifestation of the presence of God: so the remains of Elisha raised a dead man to life; so clay gave sight to him that was blind from the womb. And all these things, though they were matter without soul or sense, were made the means for the performance of the great marvels wrought by them, when they received the power of God. Now by a similar train of reasoning, water also, though it is nothing else than water, renews the man to spiritual regeneration , when the grace from above hallows it. And if any one answers me again by raising a difficulty, with his questions and doubts, continually asking and inquiring how water and the sacramental act that is performed therein regenerate, I most justly reply to him, Show me the mode of that generation which is after the flesh, and I will explain to you the power of regeneration in the soul. You will say perhaps, by way of giving an account of the matter, It is the cause of the seed which makes the man. Learn then from us in return, that hallowed water cleanses and illuminates the man. And if you again object to me your How? I shall more vehemently cry in answer, How does the fluid and formless substance become a man? and so the argument as it advances will be exercised on everything through all creation. How does heaven exist? How earth? How sea? How every single thing? For everywhere men's reasoning, perplexed in the attempt at discovery, falls back upon this syllable how, as those who cannot walk fall back upon a seat. To speak concisely, everywhere the power of God and His operation are incomprehensible and incapable of being reduced to rule, easily producing whatever He wills, while concealing from us the minute knowledge of His operation. Hence also the blessed David, applying his mind to the magnificence of creation, and filled with perplexed wonder in his soul, spoke that verse which is sung by all, O Lord, how manifold are Your works: in wisdom have You made them all. The wisdom he perceived: but the art of the wisdom he could not discover. Let us then leave the task of searching into what is beyond human power, and seek rather that which shows signs of being partly within our comprehension:— what is the reason why the cleansing is effected by water? And to what purpose are the three immersions received? That which the fathers taught, and which our mind has received and assented to, is as follows:— We recognize four elements, of which the world is composed, which every one knows even if their names are not spoken; but if it is well, for the sake of the more simple, to tell you their names, they are fire and air, earth and water. Now our God and Saviour, in fulfilling the Dispensation for our sakes, went beneath the fourth of these, the earth, that He might raise up life from thence. And we in receiving Baptism, in imitation of our Lord and Teacher and Guide, are not indeed buried in the earth (for this is the shelter of the body that is entirely dead, covering the infirmity and decay of our nature), but coming to the element akin to earth, to water, we conceal ourselves in that as the Saviour did in the earth: and by doing this thrice we represent for ourselves that grace of the Resurrection which was wrought in three days: and this we do, not receiving the sacrament in silence, but while there are spoken over us the Names of the Three Sacred Persons on Whom we believed, in Whom we also hope, from Whom comes to us both the fact of our present and the fact of our future existence. It may be you are offended, thou who contendest boldly against the glory of the Spirit, and that you grudge to the Spirit that veneration wherewith He is reverenced by the godly. Leave off contending with me: resist, if you can, those words of the Lord which gave to men the rule of the Baptismal invocation. What says the Lord's command? Baptizing them in the Name of the Father and of the Son and of the Holy Ghost Matthew 28:19 . How in the Name of the Father? Because He is the primal cause of all things. How in the Name of the Son? Because He is the Maker of the Creation. How in the Name of the Holy Ghost? Because He is the power perfecting all. We bow ourselves therefore before the Father, that we may be sanctified: before the Son also we bow, that the same end may be fulfilled: we bow also before the Holy Ghost, that we may be made what He is in fact and in Name. There is not a distinction in the sanctification, in the sense that the Father sanctifies more, the Son less, the Holy Spirit in a less degree than the other Two. Why then do you divide the Three Persons into fragments of different natures, and make Three Gods, unlike one to another, while from all thou dost receive one and the same grace?
As, however, examples always render an argument more vivid to the hearers, I propose to instruct the mind of the blasphemers by an illustration, explaining, by means of earthly and lowly matters, those matters which are great, and invisible to the senses. If it befell you to be enduring the misfortune of captivity among enemies, to be in bondage and in misery, to be groaning for that ancient freedom which thou once had— and if all at once three men, who were notable men and citizens in the country of your tyrannical masters, set you free from the constraint that lay upon you, giving your ransom equally, and dividing the charges of the money in equal shares among themselves, would you not then, meeting with this favour, look upon the three alike as benefactors, and make repayment of the ransom to them in equal shares, as the trouble and the cost on your behalf was common to them all— if, that is, thou were a fair judge of the benefit done to you? This we may see, so far as illustration goes , for our aim at present is not to render a strict account of the Faith. Let us return to the present season, and to the subject it sets before us.
I find that not only do the Gospels,
written after the Crucifixion, proclaim the grace of Baptism,
but, even before the Incarnation of our Lord, the
ancient Scripture everywhere prefigured the likeness of our
regeneration; not clearly manifesting its form, but fore-showing, in dark
sayings, the love of God to
man. And as the Lamb was proclaimed by anticipation, and
the Cross was foretold by anticipation, so, too, was Baptism shown
forth by action and by word. Let us recall its types to
those who love good thoughts—
for the festival season of necessity demands their
recollection.
Hagar, the handmaid of Abraham (whom Paul treats allegorically in reasoning with the Galatians ), being sent forth from her master's house by the anger of Sarah— for a servant suspected in regard to her master is a hard thing for lawful wives to bear— was wandering in desolation to a desolate land with her babe Ishmael at her breast. And when she was in straits for the needs of life, and was herself near unto death, and her child yet more sore for the water in the skin was spent (since it was not possible that the Synagogue, she who once dwelt among the figures of the perennial Fountain, should have all that was needed to support life), an angel unexpectedly appears, and shows her a well of living water, and drawing thence, she saves Ishmael. Behold, then, a sacramental type: how from the very first it is by the means of living water that salvation comes to him that was perishing— water that was not before, but was given as a boon by an angel's means. Again, at a later time, Isaac— the same for whose sake Ishmael was driven with his mother from his father's home— was to be wedded. Abraham's servant is sent to make the match, so as to secure a bride for his master, and finds Rebekah at the well: and a marriage that was to produce the race of Christ had its beginning and its first covenant in water. Yes, and Isaac himself also, when he was ruling his flocks, dug wells at all parts of the desert, which the aliens stopped and filled up , for a type of all those impious men of later days who hindered the grace of Baptism, and talked loudly in their struggle against the truth. Yet the martyrs and the priests overcame them by digging the wells, and the gift of Baptism over-flowed the whole world. According to the same force of the text, Jacob also, hastening to seek a bride, met Rachel unexpectedly at the well. And a great stone lay upon the well, which a multitude of shepherds were wont to roll away when they came together, and then gave water to themselves and to their flocks. But Jacob alone rolls away the stone, and waters the flocks of his spouse. The thing is, I think, a dark saying, a shadow of what should come. For what is the stone that is laid but Christ Himself? For of Him Isaiah says, And I will lay in the foundations of Sion a costly stone, precious, elect : and Daniel likewise, A stone was cut out without hands , that is, Christ was born without a man. For as it is a new and marvellous thing that a stone should be cut out of the rock without a hewer or stone-cutting tools, so it is a thing beyond all wonder that an offspring should appear from an unwedded Virgin. There was lying, then, upon the well the spiritual stone, Christ, concealing in the deep and in mystery the laver of regeneration which needed much time— as it were a long rope— to bring it to light. And none rolled away the stone save Israel, who is mind seeing God. But he both draws up the water and gives drink to the sheep of Rachel; that is, he reveals the hidden mystery, and gives living water to the flock of the Church. Add to this also the history of the three rods of Jacob. For from the time when the three rods were laid by the well, Laban the polytheist thenceforth became poor, and Jacob became rich and wealthy in herds. Now let Laban be interpreted of the devil, and Jacob of Christ. For after the institution of Baptism Christ took away all the flock of Satan and Himself grew rich. Again, the great Moses, when he was a goodly child, and yet at the breast, falling under the general and cruel decree which the hard-hearted Pharaoh made against the men-children, was exposed on the banks of the river— not naked, but laid in an ark, for it was fitting that the Law should typically be enclosed in a coffer. And he was laid near the water; for the Law, and those daily sprinklings of the Hebrews which were a little later to be made plain in the perfect and marvellous Baptism, are near to grace. Again, according to the view of the inspired Paul , the people itself, by passing through the Red Sea, proclaimed the good tidings of salvation by water. The people passed over, and the Egyptian king with his host was engulfed, and by these actions this Sacrament was foretold. For even now, whenever the people is in the water of regeneration, fleeing from Egypt, from the burden of sin, it is set free and saved; but the devil with his own servants (I mean, of course, the spirits of evil), is choked with grief, and perishes, deeming the salvation of men to be his own misfortune.
Even these instances might be enough to confirm our present position; but the lover of good thoughts must yet not neglect what follows. The people of the Hebrews, as we learn, after many sufferings, and after accomplishing their weary course in the desert, did not enter the land of promise until it had first been brought, with Joshua for its guide and the pilot of its life, to the passage of the Jordan. But it is clear that Joshua also, who set up the twelve stones in the stream , was anticipating the coming of the twelve disciples, the ministers of Baptism. Again, that marvellous sacrifice of the old Tishbite , that passes all human understanding, what else does it do but prefigure in action the Faith in the Father, the Son, and the Holy Ghost, and redemption? For when all the people of the Hebrews had trodden underfoot the religion of their fathers, and fallen into the error of polytheism, and their king Ahab was deluded by idolatry, with Jezebel, of ill-omened name, as the wicked partner of his life, and the vile prompter of his impiety, the prophet, filled with the grace of the Spirit, coming to a meeting with Ahab, withstood the priests of Baal in a marvellous and wondrous contest in the sight of the king and all the people; and by proposing to them the task of sacrificing the bullock without fire, he displayed them in a ridiculous and wretched plight, vainly praying and crying aloud to gods that were not. At last, himself invoking his own and the true God, he accomplished the test proposed with further exaggerations and additions. For he did not simply by prayer bring down the fire from heaven upon the wood when it was dry, but exhorted and enjoined the attendants to bring abundance of water. And when he had thrice poured out the barrels upon the cleft wood, he kindled at his prayer the fire from out of the water, that by the contrariety of the elements, so concurring in friendly cooperation, he might show with superabundant force the power of his own God. Now herein, by that wondrous sacrifice, Elijah clearly proclaimed to us the sacramental rite of Baptism that should afterwards be instituted. For the fire was kindled by water thrice poured upon it, so that it is clearly shown that where the mystic water is, there is the kindling, warm, and fiery Spirit, that burns up the ungodly, and illuminates the faithful. Yes, and yet again his disciple Elisha, when Naaman the Syrian, who was diseased with leprosy, had come to him as a suppliant, cleanses the sick man by washing him in Jordan , clearly indicating what should come, both by the use of water generally, and by the dipping in the river in particular. For Jordan alone of rivers, receiving in itself the first-fruits of sanctification and benediction, conveyed in its channel to the whole world, as it were from some fount in the type afforded by itself, the grace of Baptism. These then are indications in deed and act of regeneration by Baptism. Let us for the rest consider the prophecies of it in words and language. Isaiah cried saying, Wash you, make you clean, put away evil from your souls ; and David, Draw near to Him and be enlightened, and your faces shall not be ashamed. And Ezekiel, writing more clearly and plainly than them both, says, And I will sprinkle clean water upon you, and you shall be cleansed: from all your filthiness, and from all your idols, will I cleanse you. A new heart also will I give you, and a new spirit will I give you: and I will take away the stony heart out of your flesh, and I will give you an heart of flesh, and my Spirit will I put within you. Most manifestly also does Zechariah prophesy of Joshua , who was clothed with the filthy garment (to wit, the flesh of a servant, even ours), and stripping him of his ill-favoured raiment adorns him with the clean and fair apparel; teaching us by the figurative illustration that verily in the Baptism of Jesus all we, putting off our sins like some poor and patched garment, are clothed in the holy and most fair garment of regeneration. And where shall we place that oracle of Isaiah, which cries to the wilderness, Be glad, O thirsty wilderness: let the desert rejoice and blossom as a lily: and the desolate places of Jordan shall blossom and shall rejoice ? For it is clear that it is not to places without soul or sense that he proclaims the good tidings of joy: but he speaks, by the figure of the desert, of the soul that is parched and unadorned, even as David also, when he says, My soul is unto You as a thirsty land , and, My soul is thirsty for the mighty, for the living God. So again the Lord says in the Gospels, If any man thirst, let him come unto Me and drink ; and to the woman of Samaria, Whosoever drinks of this water shall thirst again: but whosoever drinks of the water that I shall give him shall never thirst John 4:13-14 . And the excellency of Carmel Isaiah 35:2 is given to the soul that bears the likeness to the desert, that is, the grace bestowed through the Spirit. For since Elijah dwelt in Carmel, and the mountain became famous and renowned by the virtue of him who dwelt there, and since moreover John the Baptist, illustrious in the spirit of Elijah, sanctified the Jordan, therefore the prophet foretold that the excellency of Carmel should be given to the river. And the glory of Lebanon Isaiah 35:2, from the similitude of its lofty trees, he transfers to the river. For as great Lebanon presents a sufficient cause of wonder in the very trees which it brings forth and nourishes, so is the Jordan glorified by regenerating men and planting them in the Paradise of God: and of them, as the words of the Psalmist say, ever blooming and bearing the foliage of virtues, the leaf shall not wither , and God shall be glad, receiving their fruit in due season, rejoicing, like a good planter, in his own works. And the inspired David, foretelling also the voice which the Father uttered from heaven upon the Son at His Baptism, that He might lead the hearers, who till then had looked upon that low estate of His Humanity which was perceptible by their senses, to the dignity of nature that belongs to the Godhead, wrote in his book that passage, The voice of the Lord is upon the waters, the voice of the Lord in majesty. But here we must make an end of the testimonies from the Divine Scriptures: for the discourse would extend to an infinite length if one should seek to select every passage in detail, and set them forth in a single book.
But do ye all, as many as are made glad, by the gift of regeneration, and make your boast of that saving renewal, show me, after the sacramental grace, the change in your ways that should follow it, and make known by the purity of your conversation the difference effected by your transformation for the better. For of those things which are before our eyes nothing is altered: the characteristics of the body remain unchanged, and the mould of the visible nature is nowise different. But there is certainly need of some manifest proof, by which we may recognize the new-born man, discerning by clear tokens the new from the old. And these I think are to be found in the intentional motions of the soul, whereby it separates itself from its old customary life, and enters on a newer way of conversation, and will clearly teach those acquainted with it that it has become something different from its former self, bearing in it no token by which the old self was recognized. This, if you be persuaded by me, and keep my words as a law, is the mode of the transformation. The man that was before Baptism was wanton, covetous, grasping at the goods of others, a reviler, a liar, a slanderer, and all that is kindred with these things, and consequent from them. Let him now become orderly, sober, content with his own possessions, and imparting from them to those in poverty, truthful, courteous, affable— in a word, following every laudable course of conduct. For as darkness is dispelled by light, and black disappears as whiteness is spread over it, so the old man also disappears when adorned with the works of righteousness. You see how Zacchæus also by the change of his life slew the publican, making fourfold restitution to those whom he had unjustly damaged, and the rest he divided with the poor— the treasure which he had before got by ill means from the poor whom he oppressed. The Evangelist Matthew, another publican, of the same business with Zacchæus, at once after his call changed his life as if it had been a mask. Paul was a persecutor, but after the grace bestowed on him an Apostle, bearing the weight of his fetters for Christ's sake, as an act of amends and repentance for those unjust bonds which he once received from the Law, and bore for use against the Gospel. Such ought you to be in your regeneration: so ought you to blot out your habits that tend to sin; so ought the sons of God to have their conversation: for after the grace bestowed we are called His children. And therefore we ought narrowly to scrutinize our Father's characteristics, that by fashioning and framing ourselves to the likeness of our Father, we may appear true children of Him Who calls us to the adoption according to grace. For the bastard and the supposititious son, who belies his father's nobility in his deeds, is a sad reproach. Therefore also, methinks, it is that the Lord Himself, laying down for us in the Gospels the rules of our life, uses these words to His disciples, Do good to them that hate you, pray for them that despitefully use you and persecute you; that you may be the children of your Father which is in heaven: for He makes His sun to rise on the evil and on the good, and sends rain on the just and on the unjust. For then He says they are sons when in their own modes of thought they are fashioned in loving kindness towards their kindred, after the likeness of the Father's goodness.
Therefore, also, it is that after the dignity of adoption the devil plots
more vehemently against us, pining away with envious glance,
when he beholds the beauty of the new-born man, earnestly tending towards
that heavenly city, from which he fell: and he raises up
against us fiery temptations,
seeking earnestly to despoil us of that second adornment, as he did of our
former array. But when we are aware of his attacks, we ought to repeat to
ourselves the apostolic words, As many of us as were baptized into Christ were baptized into
His death Romans 6:3 .
Now if we have been conformed to His death, sin henceforth
in us is surely a corpse, pierced through by the javelin of Baptism, as
that fornicator was thrust through by the zealous Phinehas. Numbers 25:7-8 Flee
therefore from us, ill-omened one! For it is a corpse you seek to despoil, one
long ago joined to you, one who long since lost his senses for pleasures. A
corpse is not enamoured of bodies, a corpse is not captivated by wealth,
a corpse slanders not,
a corpse lies not, snatches not at what is not its own, reviles not
those who encounter it. My way of living is regulated for another life: I have
learned to despise the things that are in the world, to pass by the
things of earth, to hasten to the things of heaven, even as Paul expressly
testifies, that the world is crucified to him, and he to the world. These
are the words of a soul truly regenerated:
these are the utterances of the newly-baptized man,
who remembers his own profession, which he made to God when
the sacrament was administered to him, promising that he
would despise for the sake of love towards
Him all torment and all pleasure alike.
And now we have spoken sufficiently for the holy subject
of the day, which the circling year brings to us at appointed periods. We shall
do well in what remains to end our discourse by turning it to
the loving Giver of so great a boon, offering to Him a few
words as the requital of great things. For You verily, O Lord, are the
pure and eternal fount
of goodness, Who justly turned
away from us, and in loving kindness had mercy upon us. You hated,
and were reconciled; You cursed, and blessed; You banished us
from Paradise, and recalled us; You stripped off the fig-tree leaves, an
unseemly covering, and put upon us a costly garment; You opened the prison,
and released the condemned; You sprinkled us with clean water, and cleanse us
from our filthiness. No longer shall Adam be
confounded when called by You, nor hide himself, convicted by his conscience, cowering in
the thicket of Paradise. Nor shall the flaming sword
encircle Paradise around, and make the entrance inaccessible to those
that draw near; but all is turned to joy for
us that were the heirs of sin: Paradise,
yea, heaven itself may be trodden by man: and the creation, in
the world and above the world, that once was at variance with itself, is knit
together in friendship: and we men are made to join in the angels' song, offering the worship of
their praise to God.
For all these things then let us sing
to God that hymn of joy,
which lips touched by the Spirit long ago sang loudly: Let
my soul be joyful in
the Lord: for He has clothed me with a garment of salvation,
and has put upon me a robe of gladness:
as on a bridegroom He has set a mitre upon me, and as a bride has He
adorned me with fair array. And verily the Adorner of the bride
is Christ, Who is, and was, and shall be, blessed now and for
evermore. Amen.
Source. Translated by H.A. Wilson. From Nicene and Post-Nicene Fathers, Second Series, Vol. 5. Edited by Philip Schaff and Henry Wace. (Buffalo, NY: Christian Literature Publishing Co., 1893.) Revised and edited for New Advent by Kevin Knight.<http://www.newadvent.org/fathers/2910.htm>.
SOURCE : http://www.newadvent.org/fathers/2910.htm
Giovanni Bellini (circa 1430–1516), Baptism of Jesus, circa 1500, 410 x 265, Santa Corona, Vicenza
Sermon
on the Baptism of Jesus, by Saint Vincent Ferrer
Then comes Jesus from
Galilee to the Jordan, unto John, to be baptized by him. But John stayed him,
saying: I ought to be baptized by thee, and comest thou to me? And Jesus
answering, said to him: Suffer it to be so now. For so it becometh us to
fulfill all justice. Then he suffered him. And Jesus being baptized, forthwith
came out of the water: and lo, the heavens were opened to him: and he saw the
Spirit of God descending as a dove, and coming upon him. And behold a voice
from heaven, saying: This is my beloved Son, in whom I am well pleased. – Matthew
3:13-17
“I ought to be baptized
by you.” (Matthew 3:14) Holy Mother Church today celebrates this feast of the
Baptism of Christ, about which today’s gospel speaks, how Christ was baptized
by Saint John. And our sermon shall be about this. We have a number of good
speculative teachings to enlighten the intellect, and moral instructions for
the correction of life. But first let the Virgin Mary be hailed, etc.
In the present sermon I
have thought to follow the way of jurists, who in their schools, when they want
to read or dispute, first set forth the case of the law [casum legis]. Then ask
how the law applies [quid iuris]. So first I shall recite the case of divine
law, the story of the holy gospel. Then I shall posit some speculative and
moral questions.
The gospel story tells
how Christ came from the town of Nazareth to John at the Jordan that he might
be baptized by him. The Holy Spirit revealed to John that this man was the
savior of the world, true God and true man. On account of which John, in wonder,
spoke reverently the theme text: “I ought to be baptized by you, and you come
to me? ” (Mt 3:14). Christ said to him, “Suffer it to be so now. For so it
becomes us to fulfill all justice,” (v. 15). Christ did not speak pompously
[pompatice] as from the Lord, but he spoke personally, as himself to John
saying, “So, through humility it is fitting that we fulfill all justice.”
Christ, “Humbled himself, becoming obedient unto death,” (Phil 2:8). Behold
here the total fulfillment [impletio] of justice in human redemption. Gregory
the Great, [Easter Prayer]: “It would benefit us nothing, unless we had been
redeemed.” Behold, John also was humbled to fulfill the command of Christ that
he be baptized, and trembling all over, he baptized Christ. The Church, the Baptist,
trembled, and dared not touch the holy crown of the head of God. With a shudder
he cried out, “Sanctify me, Savior!” John used this form in baptizing Christ.
Morally, we are here
instructed by this, that John, so holy himself, about whom Christ said, “among
them that are born of women there has not risen one greater than John the
Baptist,” (Matthew 11:11), dared not touch Christ. Note here how great ought to
be the purity and good life of priests who have to touch Christ in the
sacrament of the altar. And so holy scripture says, “The priests that come to
the Lord, let them be sanctified, lest he strike them,” (Exodus 19:22). Also
the laity are not to approach the altars, cf. Numbers 1 and 3. One who is not
of the family of Aaron, i.e. not a priest, who comes forward, is to be killed.
If what is said in the old law is true, holier and more worthy is the altar of
the new law than the old. How much more dignified is Christ who is sacrificed
on the altar of the new testament, than a lamb which is sacrificed on the altar
of the old testament. So the altar of the new testament is of a greater
dignity. I argue now from the lesser to the greater. If then there was a
punishment of death for one who approached the altar by leaning on it … if it
is said, “Never can a man kiss the altar,” etc., I reply “always, reverently,”
but it would be better to kiss the ground next to the altar where the feet of
the priest stand. “Be you humbled therefore under the mighty hand of God, that
he may exalt you in the time of visitation,” (1 Peter 5:6). See how the hand of
the divine person or power humbles and brings low the proud and exalts the
humble. Now, having stated the case of the gospel law, some questions have to
be raised [quid iuris] – what law applies. And I raise five questions for
discussion.
Why Did Christ Come to be
Baptized?
First about this, where
the gospel says. “Jesus comes from Galilee to the Jordan, to John, to be
baptized by him,” (Matthew 3:13), it is asked: Why did Christ wish to be
baptized? The reason for this question is because baptism is given primarily
against original sin, and also against actual sins if there are any. But Christ
did not have any sin, neither original nor actual. “Who did no sin,” (1 Peter
2:22). Therefore it seems that he ought not to be baptized.
I reply that Christ
wished to be baptized, not that he might receive something from baptism – we
receive from baptism various spiritual gifts: the remission of sins,
sanctification, virtues and graces, the gifts of the Holy Spirit, and the infused
moral virtues. Christ received none of these from baptism. He wished rather to
receive baptism so that he might give to baptism regenerative power, as Bede
says in his homily for today. “The Son of God comes to be baptized by a man in
the water of the Jordan, he who was pure of all uncleanness, that washing the
filth of all our sins, he might sanctify the flowing of the waters.”
Recall the appropriate
legend about the unicorn which by the touch of his horn purifies water. Then
the awaiting animals can drink. This properly signifies the baptism of Christ.
And so in sacred scripture Christ is called a unicorn: “But my horn shall be
exalted like that of the unicorn: and my old age in plentiful mercy,” (Ps
91:11), and the prophet speaks in the person of the church saying, “shall be
exalted.” Christ is like a unicorn, because divinity and humanity in Christ
make up only one horn, i.e. one person. “And my old age.” Note, just as the
ages of a man are seven, so also are there seven ages of human nature: infancy
was from Adam to Noah; childhood from Noah to Abraham; adolescence from Abraham
to Moses; youth from Moses to David; adulthood [virilitas] from David to the
Babylonian captivity; old age from the Babylonian captivity to Christ;
decrepitude from Christ to the end of the world. See why he says, “My old age
in plentiful mercy,” i.e. abundant, because now the mercy of God abounds, for
all sins with respect to guilt are remitted in baptism and also with respect to
punishment. Another text authority, Luke 1:69 says: “And he has raised up a
horn of salvation to us.” “The horn of our salvation” is the body of Christ.
Today, this most pure unicorn touches the waters, so that by his touch he might
confer a regenerative force for all others. Tell how Christ terminated and
finished the purification of the old law, which took place through
circumcision, and begins the purification of the new law, which happens through
baptism. Christ is called the “Alpha and Omega; the beginning and the end,”
(Rev 21:), the beginning of the new law and the end of the old. For this reason
we Christians receive only baptism and not circumcision, because in Christ the
sacraments of the [old] law have their end and term. God said to Abraham, “Walk
before me, and be perfect. And I will make my covenant between me and you,”
(Genesis 17:1-2). Between these two terms or forces, Abraham and Christ, the
covenant of circumcision should endure for two thousand years. The Apostle
says: “Behold, I Paul tell you, that if you be circumcised, Christ shall profit
you nothing,” (Galatians 5:2). Whoever, therefore, wishes to be circumcised,
following the example of Christ, sins gravely.
Why Ought John Be
Baptized?
A second question is
about this, that the theme text has John saying to Christ, “I ought to be
baptized by you,” (Mt 3:14). We might ask: Why did Saint John say this since he
was sanctified in the womb of his mother? Luke 1;15: The angel said to Zachary,
John’s father, “He shall be filled with the Holy Ghost, even from his mother’s
womb.” Why then did John say to Christ, “I ought to be baptized by you?”
I reply, according to the
determinations of the holy doctors, that baptism places a character in the
soul, a certain beautiful sign, like a royal crown, which sign no one in
paradise can have unless he had been baptized. So neither Abraham, nor Isaac,
nor Jacob, nor David nor anyone of the old testament have this sign, nor also
those fifty philosophers [rhetores] of Saint Catherine [of Alexandria] who were
killed without the baptism of water, although they were saved by the baptism of
blood. Of this sign the Apostle says, “Believing, you were signed with the holy
Spirit of promise, who is the pledge of our inheritance,” (Eph 1:13-14). “The
pledge” is the down payment of the inheritance, like that which they give to
merchants. Therefore, although Saint John had been sanctified in the womb of
his mother, nevertheless he did not have the character. Because of this, so
that he might have it, he said to Christ, “I ought to be baptized by you,” to
receive this sign. And because he said “I ought,” we have for certain that
Christ baptized Saint John, and also the apostles and disciples. From apostolic
authority: “Jesus and his disciples came into the land of Judea: and there he
abode with them, and baptized,” (John 3:22). But it is said John 4, as if to
the contrary, “Though Jesus himself did not baptize, but his disciples,” (v.
2). Augustine and the Gloss agree on this point, when John says, “and he was
baptizing.” The Gloss says [he was baptizing] the disciples and apostles,
though Christ did not baptize others. The disciples baptized others. For the
same reason it is believed that Christ baptized the Virgin Mary, that she might
have that sign of the crown. You know the difference between a crown and a
tiara [crinale]. The sign of the character is like a crown, and on its front it
has a band [monile] with the name “Jesus.” “Lo a lamb stood upon mount Sion,
and with him an hundred forty-four thousand, having his name, and the name of
his Father, written on their foreheads.” (Revelations 14:1)
Morally. Because we
Christians bear the name of Jesus written on our foreheads, beware lest we
bring the name of the devil in our mouth, saying, “In the devil’s name why did
you do such and such.” Take note of the thief crying out “Jesus!” and the devil
crying out “Thieves! Thieves!” This is against those who don’t know how to say
anything without invoking the name of the devil. David, Psalm 39: “Blessed is
the man whose trust is in the name of the Lord,” (v. 5), and does not speak the
name of the devil.
Why Did The Dove Descend?
The third question is
about this. The Holy Spirit “descended like a dove,” (Matthew 3:16) on him.
Why? Because it is certain that Christ as man, from the instant of his
conception, received the Holy Spirit, who never left him: Isa 61:1 and Luke
4:18, “The Spirit of the Lord is upon me. Wherefore he hath anointed me,” by
grace at my conception.
Response: The Spirit
descended like a dove on him, not as if he had not had it before or he was not
in him, nor that he might confer at that moment a new grace, as he would coming
on the apostles on the day of Pentecost (Acts 2), and in Luke 1:35, he came
upon the Virgin Mary, but to show us that the Holy Spirit descends on one who
is baptized, and there he makes his dwelling as if in his own temple. When
someone before baptism, by habit at least, or by reality, or vow becomes the
dwelling place of demons, in being baptized he is exorcized to expel the
demons.
Morally, from the fact
that once the Holy Spirit takes up his dwelling place in a creature, he never
recedes from the creature unless he shows irreverence to him through mortal
sin. He does not leave for venial sin. But when a man sins mortally, then he
drives the Holy Spirit from himself and welcomes the devil. O what an injury!
To expel the king and to welcome a lecherous pimp [ribaldum lenonem]. So
scripture says, “For it had been better for them not to have known the way of
justice, than after they have known it, to turn back from that holy commandment
which was delivered to them. For, that of the true proverb has happened to
them: ‘The dog is returned to his vomit;’ and, ‘The sow that was washed, to her
wallowing in the mire,'” (2 Peter 2:21-22). So children should be taught and
nourished lest they hand over a mess to the Holy Spirit who dwells in them. See
what parents ought to teach their children..
Why Did The Voice Speak?
The fourth question is
about this, “A voice came from heaven: You are my beloved Son; in you I am well
pleased,” (Luke 2:22). It is asked why this voice has happened, because it is
certain that Christ did not begin then to be the Son of God, because Christ
eternally is the Son of God. Authority: “The Lord said to me: You are my son,
today have I begotten you,” (Psalm 2:7). Note when he says here “today,” many
days result from the interposition of night. If the sun hovered over us always,
there would be only one day. In heaven, there never is night, because God
always, invariably, illuminates. “The city has no need of the sun, nor of the moon,
to shine in it. For the glory of God has enlightened it, and the Lamb is the
lamp thereof,” (Rev. 21:23). When it is said, “Today have I begotten you,” i.e.
in eternity. Therefore why does that voice speak?
Response: Because that
voice does not come for Christ, but for us, to show that in baptism we are made
children of God. Just as a man with his wife begets legitimate sons and
daughters, so Christ [begets children] with the Church his spouse. “The seed is
the word of God.” (Luke 8:11) Therefore we Christians are all children of God,
of the king Christ and the queen, the Church. It is otherwise before baptism.
But after baptism parents ought to consider themselves as nurses of the child
of Christ the King. “[A woman] shall be saved through childbearing;” that is,
by nourishing, “if she continue in faith, and love, and sanctification,” (1
Timothy 2:15). “Behold what manner of charity the Father has bestowed upon us,
that we should be called, and should be the sons of God.” (1 John 3:1)
Morally, we are instructed
that just as the sons of the king do not go to the brothel, nor to taverns, nor
to the place where they play dice etc., so neither should Christians, otherwise
they would become unworthy and not gain the inheritance of paradise etc.
Why Did The Heavens Open?
The fifth question is
about this, “And the heavens were opened,” (Matthew 3:16). It is asked why
this, because the heavens were always opened to Christ. “All things are naked
and open to his eyes.” (Hebrews 4:13)
I reply that the heavens
were opened not for his sake, but to show that the heavens are opened to those
who are newly baptized. It was otherwise before the coming of Christ, because
for more than five thousand years the heavens had been closed to mankind. The
gates of paradise had been closed for all because of Eve, and through the
Virgin Mary they had been opened again, etc. And so children who died after
baptism before they had sinned mortally, immediately flew straightway to
paradise, and they found heaven open. About whom Christ said to the gatekeepers
of paradise, “Suffer the little children, and forbid them not to come to me:
for the kingdom of heaven is for such,” (Matthew 19:14). Some women err when
they say that they bypass purgatory because of [enduring] a mother’s pains.
“When [he] was in the midst of the captives by the river Chobar, the heavens
were opened,” (Ezekiel 1:1). “Chobar ” means baptism.
Morally, we are
instructed lest we grieve for such children when they die. You should rejoice
as if the king had taken your son into his court. Rather you should weep for
your lecherous adult children [adulti ribaldi]. The Apostle [Paul] writes, “And
we will not have you ignorant, brethren, concerning them that are asleep,”
innocently at rest, “that you be not sorrowful, even as others who have no
hope,” of resurrection. (1 Thessalonians 4:13)
SOURCE : https://catholicsaints.info/sermon-on-the-baptism-of-jesus-by-saint-vincent-ferrer/
Santa
Fiora (provincia di Grosseto, Toscana), chiesa del Suffragio - Terracotta
raffigurante il battesimo di Gesù
Santa
Fiora (province of Grosseto, Tuscany, Italy), chiesa del Suffragio - Terracotta
of the baptism of Jesus
Battesimo di Gesù
Festa: Domenica dopo l'Epifania (celebrazione mobile) - Festa
La festa del Battesimo di
Gesù, è da sempre l’occasione più propizia per riflettere sul Battesimo dei
cristiani; i Padri della Chiesa dicevano che Gesù scendendo nelle acque del
Giordano, ha idealmente santificato le acque di tutti i Battisteri; dal più
semplice e moderno, posto all’ingresso delle chiese, a quelli che si innalzano
a gloria imperitura del Sacramento e dell’arte, vicino alle grandi cattedrali
dei secoli scorsi.
Il Battesimo per i
cristiani può essere considerato come una "porta" che conduce alla
santità, perché rende partecipi della vita di Dio. Quell'immersione nell'acqua
del Giordano di Gesù è l'immagine dell'ingresso nel cuore di Dio, un Dio che
condivide il percorso dell'umanità. Così nel sacramento del Battesimo viene
resa evidente la possibilità data all'uomo di vincere il male e di scegliere la
via del bene, il cammino che porta alla vita piena. Un cammino che si è
realizzato pienamente in ognuno dei santi e dei beati ricordati dalla Chiesa:
facendo spazio a Dio essi diventati dei ponti di riconciliazione tra il Signore
e il mondo. La festa di oggi, quindi, può essere vista come un'altra delle
tante "lezioni" sulla santità che l'anno liturgico offre ai credenti.
Martirologio
Romano: Festa del Battesimo di nostro Signore Gesù Cristo, in cui egli
mirabilmente è dichiarato Figlio di Dio, l’amato, le acque sono santificate,
l’uomo è purificato e tutto il creato esulta.
Ci sono pagine
straordinarie e difficili nei vangeli: quella in cui si racconta il battesimo
di Gesù è una di esse. Le azioni si incrociano con le parole e le parole con la
Parola: è la testimonianza del Padre che rivela in Gesù il proprio Figlio (Mc
1,9-11)
Aprire i cuori al
"più forte"
Il racconto è appena
iniziato, o forse sta soltanto iniziando. La scena è dominata da Giovanni,
colui che precede Gesù e ne prepara la via. È il battezzatore nel deserto a
levare per primo la voce: coloro che lo ascoltano sono risvegliati al senso di
Dio e alla necessità di cambiare qualcosa nella propria vita. Che gli animi
siano preparati ad accogliere la radicale esortazione alla conversione che di
lì a poco Gesù avrebbe rivolto a molti (Mc 1,15). Un gran numero di persone
dalla Giudea e da Gerusalemme accorrono presso la valle intorno al Giordano per
vedere il Battista, ascoltarlo e farsi battezzare. Egli è retto, onesto: ha
coscienza di non essere il "più forte", il più importante; non osa
neppure paragonarsi ad uno schiavo, tra i cui compiti c'è quello di sciogliere
i lacci ai sandali del suo padrone. Egli sa altrettanto bene che cosa sta
facendo: il battesimo, quello vero, in Spirito Santo, non lo può dare lui, ma
il Messia che sta per arrivare.
Gesù, il "più
forte" che si fa debole
Viene da Nazaret di
Galilea: là era cresciuto e per molti anni aveva vissuto. La sua famiglia è
conosciuta: è il figlio di Maria e del falegname. Viene da là, ma il tempo di
essere rivelato al mondo si sta compiendo. Il suo è un arrivo improvviso, non
annunciato. Nessuno lo accompagna, nessuno lo introduce; non parla, non fa
discorsi. Come gli altri viene "battezzato nel Giordano da Giovanni".
Uno dei tanti, uno tra i tanti, eppure è "il più forte", colui che
avrebbe battezzato nello Spirito. La scena è talmente scarna da non lasciar
immaginare nulla. Ed è giusto che sia così: Gesù è Dio ed è uomo tra gli
uomini, povero tra i poveri, totalmente solidale con l'umanità. Egli non ha
bisogno né di perdono, né di conversione, ma è nella debolezza che vuole
mostrarsi. Ci colpisce che il momento stesso in cui Gesù entra nel racconto, vi
prenda parte da umile, si confonda coi peccatori e lo faccia veramente, intendo
dire con la volontà di assumere il nostro cuore per cambiarlo dal di dentro e
salvarci. È la scelta costante di Gesù che lo porterà a privilegiare tutto ciò
che è ultimo e tutti coloro che sono ultimi ed umili per farne luogo della
manifestazione dell'amore potente di Dio. La Croce ne sarà la prova più
esaustiva. In fondo la storia del battesimo di Gesù parla la stessa lingua
della passione e della morte di Gesù che fa propria la nostra povertà ed il
nostro peccato per redimerci con la debolezza più radicale del sacrificio della
vita.
La scelta del Figlio di
Dio
La scelta di Gesù di
Nazaret potrà sembrare strana quanto basta, eppure è vincente! Nel momento
stesso in cui egli esce dall'acqua dopo essere stato battezzato, è Dio stesso
che si rende infatti presente per attestarne il valore: lo squarcio nei cieli è
nel linguaggio biblico chiara indicazione simbolica della rottura di ogni forma
di separazione tra noi ed il Signore dell'universo. Nella persona di Cristo,
nella sua scelta per la debolezza, Dio ci incontra e ci riapre la strada verso
il Cielo. Lo Spirito scende su Gesù, rimane con lui ed attesta chi egli è.
Infine una voce dal cielo: azioni e parole ora tacciono perché si ascolti la
Parola in cui il Padre rivela che Gesù è suo Figlio, l'amato di cui il egli
suffraga il cammino e di cui compiace. Stupisce, ma proprio nella debolezza il
Padre sceglie di incontrare il Figlio e di manifestarlo. Non è una casualità
che a metà del Vangelo di Marco, dopo che Gesù ha annunciato la sua passione,
si faccia presente per la seconda volta il Padre per riconfermare che Gesù è
suo Figlio e che le sue parole sulla debolezza sono da ascoltare e da imitare
perché sono via di salvezza.
Autore: Marco Rossetti
sdb
Battistello Caracciolo (1578–1635). Le
Baptême de Jésus par Jean, 1610, Dipinto esposto nella quadreria dei
Girolamini a Napoli
Scrivere del Battesimo di
Gesù, è compito di teologi ed esegeti, perché nell’atto battesimale cui si
sottopose Gesù, c’è tutto il simbolismo della dottrina del cristianesimo, che
allacciandosi alla Tradizione del Vecchio Testamento, apre la strada della nuova
concezione di “figli di Dio” e quindi compartecipi con Cristo della gioia del
Padre, attraverso lo Spirito Santo.
Nell’anno XV del regno di
Tiberio (cioè tra il 28 e il 29, oppure tra il 27 e il 28 d.C.), Giovanni
Battista il Precursore, l’ultimo dei Profeti del Vecchio Testamento, giunse nel
deserto meridionale di Giuda, nei pressi del Mar Morto, dove confluisce il
fiume Giordano, a predicare l’avvento del Regno di Dio, esortando alla
conversione e amministrando un battesimo di pentimento per il perdono dei
peccati.
Ciò avveniva con
l’immersione nell’acqua del fiume, secondo quanto profetizzava Ezechiele: “Le
nazioni sapranno che io sono il Signore, quando mostrerò la mia santità in voi
davanti a loro. Vi prenderò dalle genti, vi radunerò da ogni terra e vi
condurrò sul vostro suolo. Vi aspergerò con acqua e sarete purificati; io vi
purificherò da tutte le vostre sozzure e da tutti i vostri idoli”.
Il profeta Ezechiele
spiegava ad Israele che se dopo il peccato verso Dio, che gli ha meritato
l’esilio, vuole rivivere in relazione di nuovo con il suo Dio e ricevere il suo
Spirito, deve essere totalmente rifatto, purificato, pronunciando il simbolismo
dell’acqua, “vi aspergerò con acqua e sarete purificati”.
E con questo spirito di
purificazione che Giovanni battezzava, quanti accorrevano a lui da Gerusalemme,
da tutta la Giudea e dalle regioni intorno al Giordano.
E duemila anni fa sulla
sponda del fiume comparve anche il giovane Gesù, di circa 30 anni, cittadino
della Galilea che era una provincia del vasto Impero Romano e osservava la
folla dei penitenti che si avviavano al rito di purificazione e di perdono;
mentre Giovanni diceva a tutti, perché si mormorava che fosse il Messia: “Io vi
battezzo con acqua; ma viene uno che è più forte di me, al quale io non sono
degno di sciogliere neppure il legaccio dei sandali; costui vi battezzerà in
Spirito Santo e fuoco…”.
Anche Gesù, innocente da
ogni colpa, volle avvicinarsi per ricevere il Battesimo, per solidarizzare con
quei penitenti alla ricerca della salvezza dell’anima e santificare con la sua
presenza l’atto, che non sarà più di sola purificazione, ma anche la venuta in
ognuno dello Spirito di Dio e rappresenterà la riconciliazione divina con il
genere umano, dopo il peccato originale.
Giovanni riconosciutolo,
si ritrasse dicendo: “Io ho bisogno di essere battezzato da te e tu vieni da
me?” e Gesù rispose: “Lascia fare per ora, poiché conviene che così adempiamo
ogni giustizia”. Allora Giovanni lo battezzò; appena uscito dall’acqua, si
aprirono i cieli ed egli vide lo Spirito di Dio scendere come una colomba e
venire su di lui. Ed una voce dal cielo disse: “Questo è il Figlio mio
prediletto, nel quale mi sono compiaciuto” (Mt 3, 13-17).
Gesù pieno di Spirito
Santo, si allontanò dal Giordano e si ritirò nel deserto per quaranta giorni in
meditazione, prima di iniziare la sua vita pubblica, in Galilea.
Completiamo queste brevi
note, che vanno comunque approfondite consultando le riflessioni dei competenti
studiosi, con il descrivere l’importanza assunta quale Sacramento nella Chiesa
Cattolica.
Istituito da Gesù Cristo
con il suo diretto Battesimo, il rito consiste in un’abluzione accompagnata
dalla formula trinitaria: “Io ti battezzo nel nome del Padre e del Figlio e
dello Spirito Santo”; la materia del Battesimo è l’acqua naturale e il suo uso
come già detto è simbolo della purificazione dell’anima; può essere applicata
in tre modi diversi “per immersione” in uso nelle Chiese Orientali e nella
liturgia ambrosiana; per “infusione” cioè acqua versata sulla testa del battezzato
(generalmente usata dal XV secolo nella Chiesa Occidentale); “per aspersione”
(acqua gettata sulla persona del battezzato, in casi particolari).
Il battesimo cancella il
peccato originale e le colpe commesse fino al giorno in cui si riceve, rimette
tutte le pene, rende il battezzato partecipe della grazia di Dio, capace della
fede, membro della Chiesa; imprimendogli il carattere indelebile di cristiano.
È il primo dei setti
Sacramenti; viene amministrato ai bambini fino all’età della ragione, con il
solo consenso dei genitori e alla presenza di almeno un padrino, con il quale
il battezzato contrae una parentela spirituale; gli adulti lo ricevono dietro
loro richiesta, dopo aver ricevuto un’opportuna istruzione religiosa.
Il Sacramento è
amministrato ordinariamente dai ministri del culto (vescovo, sacerdote,
diacono), ma in caso di pericolo di morte, qualsiasi persona anche non
cristiana, può battezzare, purché agisca secondo l’intendimento della Chiesa.
Aggiungiamo che la
teologia ufficiale riconosce anche il battesimo di desiderio, ossia la grazia
battesimale ottenuta col voto di ricevere il battesimo, anche se le circostanze
lo impedirono; poi il battesimo di sangue, cioè il martirio avvenuto prima che
lo si ricevesse.
Con la cerimonia del
battesimo si impone al battezzato il nome, per lo più cristiano, scelto dai
genitori se è minorenne.
Il Battesimo costituì,
per quanto riguarda l’Occidente, la registrazione ufficiale della nascita di un
bambino, negli archivi parrocchiali; attiva nei primi secoli, questa pratica fu
poi abbandonata per essere ripresa dal XV secolo, divenendo legge con il
Concilio di Trento. In Italia la registrazione negli uffici parrocchiali,
funzionò finché non venne istituito l’Ufficio dello ‘stato civile’ da parte del
Regno d’Italia.
Ritornando al Battesimo
di Gesù, esso fu soggetto privilegiato degli artisti di tutti i secoli
cristiani e la scena ruota normalmente intorno alle due figure di Gesù e di s.
Giovanni, e si svolge all’aria aperta; inizialmente Gesù era raffigurato immerso
nell’acqua e poi successivamente lo si è raffigurato seminudo, con il Battista
che gli versa l’acqua sulla testa.
In conclusione la festa
del Battesimo di Gesù, è da sempre l’occasione più propizia per riflettere sul
Battesimo dei cristiani; i Padri della Chiesa dicevano che Gesù scendendo nelle
acque del Giordano, ha idealmente santificato le acque di tutti i Battisteri;
dal più semplice e moderno, posto all’ingresso delle chiese, a quelli che si
innalzano a gloria imperitura del Sacramento e dell’arte, vicino alle grandi
cattedrali dei secoli scorsi.
Gesù stesso nel Vangelo
di s. Marco (16,16) dice: “Chi crederà e sarà battezzato, sarà salvo, ma chi
non crederà sarà condannato”.
Autore: Antonio
Borrelli