Saint Honorat
Abbé de Lérins et évêque
d'Arles (+ 430)
Originaires d'une noble famille gallo-romaine, Honorat et son frère Venance reçurent le baptême dès leur jeunesse. Saisis par le désir de perfection, ils cherchèrent à gagner l'Orient, patrie des moines. Ils s'embarquent alors pour la Grèce avec un troisième compagnon, épris lui aussi de vie monastique. En Grèce, Venance tombe malade et meurt. Honorat regagne l'Occident avec son compagnon, mais l'appel de la solitude ne les a pas fait se quitter. L'évêque de Fréjus, Léonce, leur fait don d'une île de l'archipel de Lérins au large de Cannes, alors déserte. Les deux solitaires en chassent démons et serpents et, grâce aux disciples venus du continent, l'île se peuple de moines organisés en une communauté cénobitique fort souple, sous la direction d'Honorat. Ce monastère deviendra l'un des grands centres spirituels de la région. Actuellement, le monastère est encore habité par des moines cisterciens (GoogleMaps). La Règle de saint Honorat, qui insiste sur la stabilité du moine, servira de modèle à d'autres et fera l'admiration de Jean Cassien. En 426, saint Honorat quitte son île pour devenir évêque d'Arles. Dans ce diocèse déchiré par les divisions, il rétablit la concorde et rend à l'Église d'Arles rigueur, vigueur et sainteté.
C'est au
début du cinquième siècle que St Honorat trouve, en se fixant à Lérina, le
désert qu'il désirait et qui va rapidement devenir l'un des centres les plus
rayonnant du monachisme occidental à ses débuts...
En 425, Saint Honorat, fondateur de Lérins, est Évêque d'Arles. (Diocèse
d'Aix et Arles - Histoire)
... La communauté que fonde Honorat est à l'image de l'Église naissante, forte d'une foi missionnaire qui bouleversera le monde romain. L'abbaye de Lérins est une source de saints et d'évêques. (Histoire des saints de Provence - diocèse de Fréjus-Toulon)
À Arles en Provence, l'an 429, saint Honorat, évêque, qui fonda sur l'île de
Lérins un monastère très célèbre et reçut ensuite le gouvernement de l'Église
d'Arles.
Martyrologe romain
Vivez de telle sorte que
la fin de la vie, - on l'appelle la mort -, ne vous effraie pas. Le trépas
serait-il une peine lorsqu'il ne conduit pas aux supplices de l'enfer ?
Saint Honorat à ses
moines
Saint
Honorat, Statue in Basílica de la Mercè, Barcelona
Basílica de la Mercè, Barcelona. Imatge de Sant Honorat
Saint Honorat
Évêque d'Arles
(† 429)
Saint Honorat naquit dans
les Gaules, d'une famille illustre, mais païenne. Dieu mit de bonne heure en
cet enfant prédestiné le désir du baptême, et il s'y prépara par toutes les
vertus qui font l'ornement de la jeunesse. Il dut tout à la grâce et à son
heureux naturel, car il avait contre lui ses parents, ses amis et le milieu
corrupteur dans lequel il lui fallait vivre. Jusqu'après son baptême, son père
chercha par tous les moyens possibles à le détourner de la vie chrétienne;
mais, au milieu de toutes les séductions, l'invincible jeune homme se disait:
"Cette vie plaît, mais elle trompe." Dès lors, Honorat vit comme un
moine, le jeûne amaigrit son visage, la prière occupe ses journées.
Après quelques années
d'incertitudes sur sa vraie vocation, il aborde l'île de Lérins, sur les côtes
de la Provence; les serpents la rendaient inhabitable, mais ils disparaissent
sous ses pas, et cette île aride et déserte devient un jardin délicieux,
embaumé des fleurs de la science et de la sainteté. Par Honorat, l'Occident a
trouvé aussi en lui sa Thébaïde; Lérins devient une pépinière de savants,
d'évêques et de saints.
A la mort de son évêque,
l'église d'Arles réclame un vertueux Pontife, et la voix populaire appelle
Honorat sur ce siège illustre. C'est là qu'il se surpasse lui-même et retrace
en sa vie, toute de zèle et de saintes oeuvres, l'image du pasteur selon le
Coeur de Dieu, dont la charité n'a d'égal que le courage inflexible à défendre
les intérêts de Jésus-Christ. Saint Hilaire d'Arles, son disciple et son
successeur, nous a laissé de lui un magnifique éloge. Retenons-en cette belle
parole: "Si l'on voulait représenter la charité sous une figure humaine,
il faudrait faire le portrait d'Honorat."
Abbé L. Jaud, Vie
des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_honorat.html
Icon
of Saint Honoratus of Arles, founder of Lérins
Monastery.
Икона
святителя Гонората Арелатского, основателя Леринского монастыря.
Icône
de saint Honorat d'Arles, fondateur du monastère de Lérins.
Saint Honorat, fondateur
de Lérins et évêque d'Arles
L'archipel de Lérins, au
large de Cannes, est formé de deux îles. La plus grande est l'île de
Sainte-Marguerite, celle que l'on découvre la première à l'horizon. Derrière
elle se cache l'île plus petite de Saint-Honorat. Elle porte le nom du saint
dont nous allons faire connaissance.
Incertitudes sur la vie
de saint Honorat
C'est saint Hilaire
d'Arles, successeur d'Honorat sur ce siège épiscopal, qui nous renseigne le
mieux sur la vie d'Honorat. Les autres sources d'information sont peu
nombreuses et très fragmentaires. Les repères chronologiques font défaut. La
seule date qu'il soit possible de fixer, sans certitude absolue cependant, est
celle de sa mort, en janvier 430. Mais comme on ignore son âge exact au moment
de son décès, il est bien difficile de savoir à quelle date précise il est né.
On suppose qu'Honorat a pu voir le jour vers 370 à Trèves (A l'époque romaine,
cette ville de Rhénanie s'appelait Augusta Trevirorum. Centre des opérations
militaires des Romains sur le Rhin, c'était une des villes les plus importantes
de l'Empire. Elle fut la patrie non seulement de saint Honorat, mais aussi de
saint Ambroise de Milan et de... Karl Marx ! Saint Athanase y fut envoyé en
exil). Mais peu importe. Car bien plus passionnante et attachante est la
sainteté d'Honorat, si l'on considère la noblesse de ses origines et les
talents qui le destinaient à une brillante carrière civile.
La conversion d'Honorat
Honorat appartenait à
l'aristocratie gallo-romaine pour qui le consulat apparaît encore, au cinquième
siècle, comme le plus beau couronnement d'une carrière. Sa famille était aisée.
Elle possédait des domaines dont Honorat hérita avec son frère à la mort de
leur père. Ce dernier était probablement déjà avancé en âge au moment de la conversion
de son fils. L'enfance d'Honorat fut choyée, sa jeunesse se passa dans la
richesse et le luxe. Il reçut une éducation classique (sur ce que fut
l'éducation classique dans l'Antiquité, en Grèce et à Rome, il faut lire le
beau livre magistral d'H.I. Marrou. Histoire de l'éducation dans l'Antiquité.
Coll. «Esprit». Ed. du Seuil, 1948). Hilaire parle avec admiration et
vénération des lettres écrites par Honorat. Il nous dit aussi que, devenu
évêque d'Arles, Honorat prêchait chaque jour avec perspicacité et clarté,
surtout lorsqu'il dissertait sur la divine Trinité. La vocation religieuse
d'Honorat se manifeste très tôt et le désir du baptême semble lié à l'attirance
qu'il éprouve pour la vie monastique. Et c'est ce renoncement au monde qui va
entraîner l'hostilité de sa famille, en particulier celle du père qui voyait
s'effondrer tous les espoirs placés en son jeune et brillant fils. Doit-on
déduire de cette attitude que sa famille était païenne ? Cela n'est pas
évident. Car le milieu où grandit Honorat était sûrement imprégné de
christianisme. Sinon, comment son désir du baptême aurait-il pu se manifester
si tôt ? D'après Hilaire d'Arles, le jeune Honorat n'avait à cette époque pas
plus de douze ans. Son père chercha donc par tous les moyens à le détourner du
baptême et tenta de le distraire par toutes sortes de divertissements : chasse,
jeu de balle, course, saut, natation ). Mais ce fut en vain : Honorat tint bon
et patienta jusqu'à l'adolescence. Il entama alors un catéchuménat qui dura
trois années. C'est bien un tout jeune homme qui s'élance alors vers la vie
religieuse. Son frère aîné, Venantius, se convertit à son tour. Et tous deux se
mirent à pratiquer l'ascèse dans leur patrie, à Trèves. Dans leur demeure, dont
ils ont hérité, et qui avait connu le faste et les brillantes réceptions, ils
accueillaient les voyageurs et offraient l'hospitalité aux pauvres sur leurs
propres terres. Ils cherchaient en tous points à mettre en pratique les
préceptes de l'Evangile. Et ils y réussirent si bien que leur renommée se
répandit et déborda la ville et la contrée, au point que, effrayés par leur
propre gloire, ils décidèrent de fuir en vendant tous leurs biens afin d'en
distribuer aux pauvres les bénéfices
Le voyage en Orient
Voici donc nos deux
frères escortés par leur ami Caprais, quittant leur patrie pour échapper avant
tout à une renommée encombrante qu'ils jugent contraire à leur esprit
d'humilité. Où songent-ils aller ? Nul ne le sait. Ils recherchent d'abord
l'obscurité dans un pays étranger. Rien ne nous dit qu'ils aient eu l'intention
de gagner des contrées lointaines comme l'Egypte ou la Palestine, pépinières du
monachisme oriental. Ils s'embarquent à Marseille pour rejoindre la Grèce.
Hélas, Venantius y meurt. Et Honorat, malade, après ce séjour malheureux,
revient en Occident afin de poursuivre son ascèse sous des cieux plus cléments.
Après un bref séjour en Italie, où il noue des liens d'amitié avec les
communautés chrétiennes du pays, il rentre en Gaule du sud pour s'installer à
Lérins.
L'installation à Lérins
C'est par la route et à
pied que Caprais et Honorat, cheminant sur la voie Aurélienne (la via Aurelia
longeait la côte de Toscane et menait en Gaule), empruntent le vallon de
Laghet, se désaltérant peut-être à la source au pied de laquelle s'élèvera au
XVIIème siècle le sanctuaire marial de N.-D. de Laghet. Ils passent la nuit à
Cimiez, alors grande cité romaine. Puis, reprenant la belle route tracée sous
les oliviers, les pins et les chênes-lièges, ils franchissent le Var au gué de
Saint-Christophe, et continuent vers Saint-Jeannet et Vence. Délaissant
Antibes, grand port romain à l'époque, ils cheminent le long de la mer, puis
remontent jusqu'à Vallauris, pour atteindre enfin le castrum qui, de la colline
du Pézou, domine l'actuelle rade de Cannes. Honorat et Caprais sont saisis par
l'admirable paysage. Baignant dans les eaux bleues de la Méditerranée, deux
îles s'étendent à quelques brasses du rivage : Léro et Lérina. Suivant sans
peine la voie Aurélienne, ils s'enfoncent dans les massifs boisés de l'Estérel,
puis empruntant une voie étroite qui s'élève vers un col, entre le pic
d'Aurelle et le pic du Cap-Roux, ils s'y arrêtent pour y passer la nuit. Ils
aperçoivent des châtaigniers sous l'ombre fraîche desquels coule une source
limpide. On peut aisément imaginer qu'ils trempèrent dans l'eau vive leurs
mains et leur visage brûlé par le soleil, et qu'ensuite ils mangèrent des
châtaignes et les fruits rouges des arbousiers selon la saison durant laquelle
eut lieu leur voyage. Caprais connaissait sans doute les lieux. Cherchant un
refuge pour la nuit, les deux pèlerins escaladèrent le pic du Cap-Roux.
Presqu'au sommet, une excavation du rocher forme une grotte profonde où ils
s'installèrent. Ils se mirent à prier. Lorsqu'ils achevèrent leur prière, la nuit
était tombée, vivante de milliers d'astres. Elle leur faisait penser au désert.
Ils s'endormirent dans la paix. Le lendemain, ils reprirent leur route,
abandonnant avec regret ce lieu privilégié de parfaite solitude. Après une
étape à Agay, ils atteignirent Fréjus, grande cité romaine militaire où ils
s'arrêtèrent. Ils avaient une lettre de recommandation pour Léonce, le nouvel
évêque qui dirigeait la petite communauté chrétienne. Hilaire d'Arles ne nous
dit pas combien de temps Honorat et Caprais demeurèrent à Fréjus. Peut-être
fût-ce plusieurs années, car Léonce avait besoin de missionnaires pour
évangéliser la région. Par contre, nous savons qu'Honorat devint célèbre et que
les foules accouraient de loin pour entendre sa parole. Mais cette célébrité lui
devint pesante et pour finir intolérable. L'appel de la solitude retentissait
en lui de façon de plus en plus impérieuse. Il fallut donc partir. La grotte du
Cap-Roux, perdue dans le désert odorant du massif de l'Estérel, avec sa source
au pied de la montagne, l'appelait. C'est là qu'avec Caprais il tentera de
mettre en pratique les enseignements des Pères du désert. Honorat descendait
parfois de la montagne pour exercer son apostolat auprès des pêcheurs du petit
port d'Agay. Mais bientôt la grotte reçut la visite des quémandeurs. Il fallut
donc partir à nouveau ! Mais où ? A Lérins, bien sûr, sur la petite île qui
ressemblait à un désert. Honorat demanda à un pêcheur d'Agay de les conduire
sur l'île. Ce fut la stupeur et un concert de lamentations : l'île était
petite, inhabitable, sans eau, remplie de serpents. Mais rien de tout cela ne
fit peur à Honorat ni à Caprais. Finalement, il se trouva un pêcheur assez
courageux, -- ou assez inconscient ! -- pour accepter de les conduire à Lérina.
Personne ne croyait qu'ils y resteraient plus d'une journée. La légende raconte
que, lorsque Honorat posa le pied sur Lérina, celle-ci trembla ! Les serpents
grouillaient partout. Honorat étendit les mains et invoqua le Christ. Aussitôt
tous les serpents expirèrent en provoquant une odeur pestilentielle. Honorat se
remit alors à prier. Le vent se leva et un raz de marée balaya l'île. Honorat
et Caprais s'étaient réfugiés en haut d'un palmier. Quand la mer se retira,
l'île était purifiée, le soleil brillait et dans les buissons chantaient les
premiers oiseaux venus du continent. Mais passons de la légende à la réalité.
Honorat et Caprais arrachèrent petit à petit les ronces, les salsepareilles, et
bientôt abondèrent lentisques, cistes, genévriers et genêts. Honorat et Caprais
bâtirent deux abris sommaires avec des pierres plates et des branchages, et ils
reprirent la vie érémitique commencée au pic du Cap-Roux. Ainsi, peu à peu,
dans l'absolue solitude de Lérins à peine troublée par le passage, de temps en
temps, d'un pécheur qui apportait l'eau et quelques galettes de pain, offrande
du petit peuple fidèle d'Agay, Honorat se préparait à la plus haute perfection,
en compagnie de Caprais. Mais, comme il fallait s'y attendre, l'installation
d'Honorat et de Caprais à Lérins provoqua un grand mouvement de curiosité sur
tout le littoral. Et au grand désappointement des deux solitaires, se produisit
le contraire de ce qu'ils avaient espéré : de plus en plus nombreuse la foule
réapparut devant leur ermitage. Certains, parmi cette foule, touchés par
l'exemple des deux moines, se construisaient un abri sur le rocher, quémandant
humblement chaque jour un conseil pour se livrer à leur tour aux mortifications
corporelles et à la purification de l'esprit, prélude au grand voyage vers les
immensités intérieures où les happait l'irrésistible appel de Dieu. Peu à peu
se constituait sur l'île, contre le désir des deux moines, ce type
intermédiaire entre l'érémitisme et le monastère organisé : la laure, où chacun
vivait seul dans son abri pour se retrouver le dimanche à la célébration de la
synaxe eucharistique. L'évêque Léonce avait ordonné prêtre Honorat qui s'en
était défendu en vain. Après avoir longuement prié, Honorat demanda conseil à
l'évêque Léonce, et il se décida, à l'heure même où Cassien songeait à fonder à
Marseille le grand monastère de Saint-Victor, à faire à son tour acte solennel
de cénobitisme. Il grouperait autour d'une règle monastique commune inspirée
des Pères, les hommes épris de Dieu et prêts à tout quitter pour son seul amour.
Peu d'éléments permettent de fixer la date de la fondation du monastère de
Lérins. La première mention remonte à Paulin de Nole, dans une lettre adressée
à Eucher de Lyon entre 412 et 420. Aux environs de 427, Cassien parle à propos
de Lérins d'une immense communauté de frères, ce qui laisse entendre que le
monastère existait depuis plusieurs années. On situe généralement dans la
deuxième décennie du Vème siècle l'installation d'Honorat sur l'île, donc vers
410. Les débuts de la vie monastique à Lérins. Pour désigner l'île d'Honorat,
Hilaire d'Arles utilise à plusieurs reprises le mot désert selon une tradition
qui remonte aux premiers moines d'Orient qui, dès le troisième siècle avaient
choisi de vivre en solitaires dans les déserts égyptiens notamment. Ce mode
d'existence fut révélé à l'Occident grâce à la Vie de saint Antoine composée
par saint Athanase vers 357 et traduite du grec en latin vers 370-374 par
Evagre d'Antioche. Mais si les déserts se peuplent de moines, vivant chacun
dans sa cellule et se regroupant de temps à autre auprès d'un père spirituel,
on sait qu'il existe aussi, dans tout l'Orient chrétien antique - Egypte,
Syrie, Asie Mineure -- un autre type d'organisation monastique qui privilégie
la vie en communauté et dont saint Pacôme fut le fondateur. De 358 à 379,
Basile de Césarée, par exemple, fonde et gouverne des monastères auxquels il
donne des Règles monastiques. Or, depuis 397, circule une traduction en latin
de la rédaction primitive de l'oeuvre de saint Basile, le Petit Asceticon. Il
est possible qu'Honorat ait connu cette version lors de son passage en Italie.
Au moment où Honorat décida de s'installer dans l'île de Lérins, le mouvement
monastique a atteint l'Occident. Saint Athanase exilé à Trèves en 336, puis à
Rome en 341 l'a certainement fait connaître. Vers 360, saint Martin s'établit
dans la solitude à Ligugé, près de Poitiers. Devenu évêque de Tours, il fonda
un monastère à Marmoutier. En 382, Jérôme venu vivre à Rome auprès du pape
Damase avait propagé l'idéal ascétique. En 386, un monastère naît à Milan.
Enfin, Augustin lui-même, évêque d'Hippone, établit un monastère épiscopal où
il vivait en communauté avec tout son clergé sous une règle stricte : ascèse
faite d'obéissance, de continence, de pauvreté, d'humilité. Parmi tous les
modèles de vie monastique il n'est pas facile de dire quel est celui que
choisit Honorat. Au départ, c'est vers une forme de vie cénobitique que tous
les indices nous orientent. Et nous avons vu qu'en 427 Cassien parle d'une
immense communauté de frères. Le mot utilisé par Cassien est coenobium, qui
désigne précisément un monastère où l'on vit en communauté, selon une règle.
Honorat n'a jamais eu comme saint Antoine le désir de vivre dans un isolement
complet. Il brûle, c'est vrai, d'être retranché du monde. Mais dès lors que
d'autres hommes éprouvent ce même besoin, il ne les rejette pas. Et ce nombre
devint suffisamment important pour justifier la construction d'une église et de
bâtiments adaptés à l'habitat des moines. Le récit de saint Hilaire d'Arles,
qui suit l'ordre chronologique, permet de penser que ces installations ont été
réalisées très tôt. S'il y a eu une expérience de la vie érémitique pour
Honorat, celle-ci n'a pas duré longtemps. Car le témoignage d'Hilaire montre
bien qu'Honorat est toujours resté en contact avec les communautés chrétiennes
auprès desquelles il s'était installé. Les liens noués en Italie avec le
clergé, l'affection qui l'attache à l'évêque de Fréjus, sont autant de preuves
de l'importance que Honorat a toujours accordée aux relations humaines. Et
l'évêque Fauste de Riez, dans un passage de son sermon dédié à Honorat, nous
dit : En vérité, ils ont été comblés de joie ceux qui ont eu le bonheur de
vivre aux côtés d'Honorat, de manger avec lui et d'être soldats de Dieu sous sa
discipline
Une structure verticale
et hiérarchisée
Le renom du fondateur de
Lérins a dépassé très vite les limites de la Provence et du sud de la Gaule. Le
retentissement de Lérins, son rayonnement da pas tardé à susciter des vocations
illustres : Hilaire d'Arles, Loup de Troyes, Hucher de Lyon, Vincent de Lérins,
Fauste de Riez, Salvien de Marseille. Tous ont vécu dans l'île avant l'an 430
et parmi ces hommes qui venaient rejoindre Honorat, beaucoup étaient
originaires du nord de la Gaule. Les textes d'Hilaire d'Arles et de Fauste de
Riez parlent de la vie harmonieuse des membres du monastère regroupés autour de
son fondateur. Les deux auteurs insistent sur le rôle essentiel que joue
Honorat à la tête de sa communauté. Fauste de Riez insiste tout particulièrement
sur sa fonction de pasteur attentif qui veille, en gardien vigilant de son
troupeau, et qui lui montre le chemin de la vie éternelle. Chef spirituel,
guide infatigable, tel Moïse il ouvre le chemin du désert et délivre ses frères
de la servitude. Avec Caprais qui n'a jamais quitté Honorat, ils étaient comme
les deux colonnes qui précédaient les fils d'Israël pour leur montrer la route.
Mais Honorat, pasteur qui guide et protège son troupeau, évoque aussi le Christ
lui-même : Je suis le bon pasteur, dit Jésus, je connais mes brebis et mes
brebis me connaissent (Jean 10, 14). Par la perfection de ses vertus, Honorat
est l'image même du Christ. Ce rapprochement suggéré par Fauste de Riez est
manifeste dans le sermon d'Hilaire d'Arles : Il a cherché à rejoindre Honorat
celui qui a désiré le Christ, et vraiment c'est le Christ qu'il a trouvé, celui
qui a cherché à rejoindre Honorat. Par sa douceur, c'est à l'amour du Christ
qu'il invite tous ses frères. En aimant ses frères, il fait naître l'amour du Christ
dans leurs cœurs. Inversement, ces hommes partagent un même amour pour Honorat.
Il est le médiateur qui leur permet d'accéder à l'amour de Dieu. Ainsi Honorat,
aimé de tous, n'occupe pas seulement une place centrale au milieu de ses
frères. L'amour qui l'unit à chaque membre de la communauté s'exerce aussi
selon une ligne verticale à l'intérieur d'une structure hiérarchique dans
laquelle il occupe une place intermédiaire entre Dieu et les frères de la
communauté monastique. Et cette structure se retrouve dans l'organisation de
toute la vie communautaire. Honorat est appelé maître et père par les frères
qui lui doivent obéissance. Cependant, Honorat dirige son monastère avec une
autorité bienveillante. Pour changer ce qui avait besoin d'être corrigé, le
plus souvent il changeait sa façon même de corriger, si bien qu'il suscitait
autant d'amour que de crainte. Et les frères qui l'aimaient tant essayaient de
ne point commettre de fautes. Et la crainte qu'il provoquait faisait naître
l'amour de la discipline.
Discipline et Règle
Les moines étaient donc
soumis à une discipline qu'Honorat se réservait le droit d'adapter à chacun. La
première des exigences était l'obéissance, première vertu du vrai moine.
L'autorité d'Honorat s'exerçait dans tous les domaines de la vie quotidienne :
travail, sommeil, nourriture étaient selon Hilaire d'Arles, adaptés à la
constitution physique de chacun. Honorat avait le souci d'apaiser les querelles
qui pouvaient naître entre les frères, et de maintenir la cohésion de sa communauté.
La soumission des moines à ses exhortations s'accompagnait en retour d'une
sollicitude constante à l'égard de chacun. Honorat s'efforçait ainsi de rendre
plus léger le joug du Christ, et de faire naître la joie dans le cœur des
frères. Cette joie de vivre sous la discipline d'Honorat est mentionnée par
Fauste de Riez dans un passage où il évoque la sainte Règle qui permet au
monastère d'assurer sa solidité. L'emploi du mot règle ne suffit pas à attester
l'existence, à Lérins, d'une règle monastique rigoureusement définie. Il peut
s'agir simplement d'un ensemble de préceptes qu'Honorat a appliqués à Lérins.
Cette règle ou ces préceptes tirés de l'enseignement des moines d'Egypte,
semblent n'avoir jamais été formulés par écrit. Ce qui ne signifie pas que la
Règle n'ait jamais existé. De toute manière, nous savons par Hilaire d'Arles et
par Fauste de Riez, les principaux témoins de saint Honorat, que l'obéissance,
l'humilité, l'égalité d'humeur, l'amour fraternel, le silence, les jeûnes et
les mortifications, la célébration liturgique et la prière personnelle, la
méditation et le travail manuel étaient de rigueur à Lérins, et que tout cela
faisait office de Règle. Honorat fuyait la renommée, mais plus il la fuyait
plus elle s'attachait à lui, et qu'il le voulût ou non, partout où il allait,
la renommée l'accompagnait. Car, par l'exemple de ses vertus il régénérait tous
les lieux où il séjournait. Partout, nous dit Hilaire d'Arles, il répand la
manne et exhale le doux parfum du Christ. Son monastère était un phare, dont la
réputation s'étendra très tôt à toute la Gaule. Il attirait une multitude de
visiteurs, de pèlerins, et surtout des pauvres venus des régions les plus
diverses. Honorat distribuait sans compter et parfois son trésor se trouva
épuisé. Sa foi ne le fut jamais. Et Hilaire nous raconte qu'un jour le coffre
ne contenait plus qu'une seule pièce d'or. Un pauvre se présenta, Honorat la
lui donna et à Hilaire inquiet il dit : Puisque nous n'avons plus rien à
donner, il est bien certain que quelqu'un est en route pour nous apporter de
quoi pouvoir le faire encore. Effectivement, à la tombée du jour, un donateur
se présenta. Avec la charité, le secret de la réussite d'Honorat était la joie.
Tel fut Honorat, fondateur de l'abbaye de Lérins en Provence. Mais sa
réputation allait lui jouer, une fois encore, un drôle de tour. A la mort de
l'évêque d'Arles, il allait devoir quitter son île bienheureuse pour être,
contre son gré, placé sur le siège épiscopal d'Arles.
Saint Honorat, évêque
d'Arles
Honorat avait été ordonné
prêtre malgré lui par l'évêque Léonce de Fréjus. Et lui qui avait toujours fait
preuve d'une humilité exemplaire et souhaitait finir sa vie dans la solitude,
la paix et même l'oubli, devait donc recevoir la consécration épiscopale pour
siéger à la tête de l'une des plus importantes métropoles chrétiennes. Car,
après qu'ils furent chassés de Trèves - ville natale de notre saint -, les
empereurs constantiniens s'étaient installés en Arles, devenue, en 395,
capitale des Gaules et de l'Empire. De ce fait, l'évêque d'Arles était le
primat des Gaules. Plus tard cette fonction sera transférée à Lyon (encore
aujourd'hui l'archevêque catholique de Lyon a le titre de primat des Gaules).
Ce siège épiscopal était donc très important. C'est ce qui explique les luttes
partisanes socio-politico-religieuses qui, hélas, entourèrent souvent
l'élection de l'évêque métropolitain d'Arles. L'élection d'Honorat eut lieu par
surprise et derrière son dos. Il n'avait même pas été consulté ! Aussi ne
voulut-il pas de ce siège épiscopal. De plus, l'abbaye de Lérins n'était pas du
tout décidée à laisser partir son Abbé. Hilaire déclara aux Arlésiens, sans y
mettre de formes «Qui vous a donné le désir de posséder pour vous cet homme, au
détriment de ceux à qui Dieu l'avait accordé en son désert» ? Bien entendu, ce
désir provenait de la haute réputation d'Honorat, déjà considéré comme un saint
et comme un organisateur de premier ordre. On savait aussi que c'était un homme
de paix. Il ne réunit pourtant pas sur son nom l'unanimité des suffrages. Mais
l'affaire fit grand bruit. Alerté, le pape, Célestin ler, qui n'avait aucun
grief contre Honorat, écrivit en 428 à tous les évêques du sud-est de la Gaule
pour leur demander qu'à l'avenir «un prêtre ne soit élu, venant d'une autre Eglise,
que dans le cas où aucun clerc de l'Eglise à pourvoir ne serait jugé digne, ce
que nous croyons, ne pouvoir se produire. Il faut réprouver le fait de préférer
ceux des Eglises étrangères, ne pas faire appel à des étrangers de peur que
l'on ne paraisse avoir établi une sorte de nouveau collège d'où seraient tirés
les évêques». Or, c'est exactement ce qui allait se produire avec l'abbaye de
Lérins, qui deviendra, aux Vème et Vlème siècles, la pépinière des évêques du
sud de la Gaule. Honorat ne se rendit pas immédiatement aux Arlésiens. Il lui
fallait réfléchir et prier. Et ce n'est qu'après de longs mois de tractations
et de supplications qu'il accepta. Il savait que son œuvre de Lérins était
solide. Mais il se savait aussi malade et en sursis. Il renonça à finir sa vie
dans la paix de son île, et se jeta dans ce guêpier politico-socio-religieux de
la métropole d'Arles, car il y aperçut finalement la volonté de Dieu de l'y
voir rétablir la concorde et l'amour fraternel. Après avoir dit un adieu,
(qu'il savait n'être pas un au revoir) à ses moines, il prit la route d'Arles.
Mais Arles lui paraissait tellement redoutable qu'il emmena avec lui deux
moines, Jacques d'Assyrie et Hilaire qui, lui, ne supporta pas la ville et s'en
retourna promptement à Lérins. Quand Honorat s'assit sur le siège épiscopal
d'Arles, il trouva les caisses du trésor pleines de richesses amassées par ses
prédécesseurs. Le dernier, Helladius, était pourtant un moine. Honorat n'hésita
pas et, nous dit Hilaire, «il exclut tout amas d'injustes richesses, et tout ce
qui avait été accumulé sans but fut enfin affecté à des usages légitimes. Ceux
qui étaient morts commencèrent à bénéficier de leurs trésors et les donateurs
purent enfin éprouver les soulagements qu'ils avaient voulus en faisant leurs
offrandes. Il ne réserva, pour l'évêché, que ce qui devait suffire aux
nécessités du ministère». Alors la ville commença à respirer, et la concorde
revint dans les cœurs. Honorat fit rapidement l'unanimité dans son diocèse.
Mais l'effort fut énorme. Le 6 janvier 430, bien que faible, il voulut prêcher
dans sa cathédrale. A son retour, il dut s'aliter.
La mort d'Honorat
A cette nouvelle, ses
amis du diocèse d'Arles et de l'île de Lérins accoururent à son chevet, Hilaire
en tête, qui nous dit «Leur douleur lui était plus pénible que la sienne
propre». Et s'adressant à Hilaire lui-même il demanda «Pourquoi pleures-tu ?
Est-ce pour cette loi commune à l'espèce humaine Faut-il que mon départ te
trouve mal préparé, alors qu'il n'a pas pu me surprendre ?» Lorsqu'il entra en
agonie, les corps constitués affluèrent, ainsi que le préfet en exercice et les
anciens préfets, selon l'usage de l'époque. Le Saint ne manqua pas une si belle
occasion de les chapitrer. Et, toujours grâce à Hilaire, nous possédons l'unique
sermon qui ait été conservé d'Honorat : «voyez quelle fragile demeure nous
habitons ! Si haut que nous montions, la mort nous en fera descendre. Vivez
donc votre vie de telle façon que vous ne redoutiez pas le terme, et ce que
nous appelons la mort, attendez-le comme un simple passage». Puis, après les
avoir menacés de l'enfer, il rappela ce que fut sa règle monastique. «Il faut
que l'esprit reconnaisse sa nature supérieure et livre combat aux vices
charnels. Ce n'est qu'à ce prix qu'il conservera l'une et l'autre substance
sans tache pour la paix éternelle». Enfin, il lança un suprême avertissement
concernant tous les moines de l'avenir : «Que nul parmi vous ne soit prisonnier
de l'amour excessif dit monde. Que personne ne s'abandonne aux richesses». Et il
répétera avant de s'endormir dans la paix de la mort : «Que nul ne soit
l'esclave de l'argent, que nul ne se laisse corrompre par la vaine apparence
des biens terrestres. C'est un crime de faire un instrument de perdition de ce
qui pourrait vous servir à acheter le salut, et de rendre esclave au moyen de
ce qui pourrait vous reconquérir la liberté». Il se mit alors à parler de tous
ceux qu'il avait aimés et chargea ses amis de leur faire parvenir un dernier
message. Et à la demande du clergé, il désigna son successeur : Hilaire. Mais
le moine ne rêvait que de retourner à Lérins, ne souhaitant rien moins que
cette charge épiscopale. Honorat reposait maintenant, calme et détendu. Il se
laissa envahir par une sorte de sommeil. Croyant qu'il allait mourir, ses amis
le secouèrent. Il ouvrit un œil et leur dit malicieusement : «Je m'étonne que,
me voyant si bas et sachant combien j'ai été longtemps privé de sommeil, vous
ne puissiez seulement me laisser dormir !». Il se moqua d'eux avec tendresse,
puis il se tut et entra dans le sommeil de la mort. Hilaire a ce mot étonnant :
Alors sa vie s'éteignit presqu'avant sa bonté. La mort d'Honorat, très douce,
sans combat, fut accompagnée de phénomènes étranges. A l'instant même où son
esprit quittait son corps, au milieu de la nuit, de nombreux arlésiens
réveillés furent frappés, par la vision du Saint que recevait une cohorte
céleste. Tous se levèrent puis coururent jusqu'à l'évêché. «On aurait dit, note
Hilaire, que tout le monde avait été réveillé par un avertissement des anges».
Les obsèques d'Honorat
Accompagné du peuple, le
corps fut conduit à la cathédrale. Honorat était revêtu de ses riches habits
épiscopaux qu'il n'avait jamais portés de son vivant ! En effet, épris de
simplicité et d'humilité, il avait toujours préféré la bure du moine. Après la
célébration dans la cathédrale, le corps fut transporté solennellement jusqu'au
cimetière extérieur des Alyscamps. Alors une dispute éclata entre les prêtres
de Saint-Etienne ( c'est-à-dire la cathédrale ) et les moines de Lérins, chacun
revendiquant âprement l'honneur de porter le corps. Avant que ce dernier ne
disparaisse dans le sarcophage de pierre taillée, la foule se précipita et lui
arracha ses vêtements pour en faire des reliques. Quant aux reliques proprement
dites, les ossements, elles eurent une longue histoire. Les moines de Lérins ne
reçurent qu'un os. Plus tard, le corps du Saint fut déposé dans la chapelle de
Saint-Genès des Alyscamps, puis dans l'église Saint-Honorat dès qu'elle fut
construite. Il y demeura presque un millénaire. En 1390, des pillages firent
craindre pour les biens d'Arles. L'Abbé de Ganagobie, dans le département
actuel des Alpes de Haute Provence, qui en avait la garde, transporta les
reliques du Saint chez lui. Mais, à cette époque médiévale, les reliques
représentaient un tel trésor qu'il offrit à l'abbaye de Lérins de les
récupérer, pensant qu'elles y seraient mieux en sécurité qu'à Ganagobie. Il ne
posa qu'une condition, aussitôt acceptée, d'être admis comme moine à Lérins.
Lorsque le 20 janvier 1391, les reliques arrivèrent à Lérins, l'abbé, Jean de
Tournefort fit ouvrir le reliquaire. Au milieu des ossements un certificat en
attestait l'authenticité. L'Abbé fit apporter l'os que possédait son abbaye,
lequel, remis à sa place, s'adapta parfaitement. En 1788, les reliques furent
distribuées au diocèse de Grasse. Comme on vient de le voir, le corps de St
Honorat demeura longtemps en Arles, ce qui contristait beaucoup les moines de
Lérins. Mais Fauste de Riez, un autre témoin de la vie d'Honorat, les en
consola : «Ne croyons pas avoir quelque chose de moins du fait que la cité
d'Arles revendique comme sa propriété les restes de ce corps. Qu'ils détiennent
le réceptacle de l'esprit, le Corps, nous, nous conservons l'âme elle-même, en
ses effets merveilleux. Qu'ils détiennent les os, nous les mérites. Honorat se
souviendra de l'un et de l'autre lieu, mais il se doit à Lérins à un titre
spécial. Car, s'il cultiva avec soin Arles, cette vigne du Seigneur, il a
cependant planté le premier cette vigne, Lérins».
Les miracles de saint
Honorat
Écoutons le sermon
d'Hilaire devenu évêque d'Arles, pour l'anniversaire de la mort de saint
Honorat : «Que ta gloire est grande et illustre, Honorat ! Tes mérites n'ont
pas eu besoin d'être illustrés par des miracles. Ta vie elle-même pleine de
vertus, et exaltée par une admiration renouvelée, a servi en quelque sorte de
miracle perpétuel. Nous savons tous, nous qui vivions auprès de toi, que les
dons nombreux que Dieu t'a accordés ont tenu lieu de miracles. Mais, pour ta
part, tu en faisais bien peu de cas, et tu te réjouissais bien plus de savoir
tes mérites et tes vertus consignés par Dieu que de voir les hommes relever tes
miracles. Et pourtant, quel plus grand miracle de la vertu peut-il exister que
de fuir les miracles et de cacher ses vertus ? Et en vérité, ta prière était,
pour ainsi dire, si familière aux oreilles du Christ, que tu as obtenu, je
crois, par les supplications si ferventes, de ne pas voir des miracles
proclamer ta vertu. La paix a aussi ses martyrs ; car aussi longtemps que tu as
habité ton corps, tu as toujours été le témoin (rappelons que martyr vient d'un
mot grec signifiant témoin) du Christ... Il n'y eut jamais sur tes lèvres que
la paix, la chasteté, la piété, la charité. Il n'y eut jamais dans ton cœur que
le Christ.. Ceux qui désiraient Dieu ont trouvé en toi un secours commun à
tous». St Honorat avait l'habitude de rapporter à ses moines ses songes.
Hilaire écrit à ce propos : «ils n'étaient pas prophétiques, ils n'étaient pas
provoqués par quelque inquiétude pour l'avenir, mais ils étaient suscités par
les aspirations d'une âme qui ne connaît pas le repos. C'est le martyre, sur
lequel portait sans cesse ta méditation, que tu subissais, tandis que le
Seigneur prenait plaisir, je crois, à faire naître en toi le désir, et c'était
comme une persécution menée contre ta foi. En vérité, personne, je pense, ne
peut nier que, pour subir le martyre, c'est l'occasion et non pas le courage
qui t'a manqué». St Hilaire attribue sa conversion à St Honorat. Il n'en parle
pas comme d'un miracle, et pourtant, nous pourrions y voir un miracle. Honorat,
en effet, avait été averti par des amis venant de Trèves et de passage dans son
monastère, qu'Hilaire et d'autres jeunes gens vivant encore à Trèves, menaient
une vie de débauche. Hilaire était apparenté à Honorat. Dès qu'il entend cela,
il ne rejette pas, malgré ses ennuis de santé, la perspective d'un long voyage.
Il revient dans sa patrie, afin de sauver Hilaire. Mais, en ces années-là,
Hilaire était attaché au monde et rebelle à Dieu. Honorat l'exhorte avec tout
son talent à ouvrir son cœur à Dieu. Mais, nous dit Hilaire lui-même, «ses
paroles pleines de piété ne pénétraient pas dans mes oreilles ... je
résistais.. et faisais le serment de ne pas céder». Et cependant, par une
vision presque prophétique Honorat lui prédit : «Ce que tu me refuse Dieu me
l'accorde». Et Hilaire conclut : «C'est ainsi, oui, c'est ainsi que la prière
d'un saint ramène les fugitifs, c'est ainsi qu'elle dompte les obstinés, c'est
ainsi qu'elle soumet les rebelles». Fauste de Riez, lui aussi, a bien connu
Honorat, en tant que moine à Lérins. Il en fait aussi l'éloge, non point en
Arles, mais à Lérins. «En vérité, mes frères très chers, dit-il aux moines de
cette abbaye, ils ont été comblés de joie ceux qui ont eu le bonheur de se
trouver face à face avec cet homme angélique... Et celui qui se sera efforcé
d'être l'héritier de ses mérites ici-bas, aura le bonheur d'être aussi un jour
le cohéritier des faveurs qu'il a reçues... Or, alors qu'il s'était élevé au
faîte de ses vertus, il n'a jamais pensé qu'il fallait mettre sa confiance en
lui seul. Mais il avait pris comme assistant et collègue le bienheureux
Caprais, et il s'en remit, pour tout ce quel avait à régler ou à exécuter, à l'examen
et à la décision de celui-ci, comme à la plus juste balance du jugement. En sa
compagnie, il a introduit dans ce désert la gloire du Christ et, tel Moïse en
compagnie d'Aaron, il a établi un camp pour tous ceux qui sont destinés à
marcher vers la terre promise... En effet, aussi longtemps que celui-ci, tel
Moïse, a élevé ses mains saintes, ici, il a toujours sauvegardé l'invincibilité
de son peuple contre Amaleq, c'est-à-dire contre le diable. Aussi, mes très
chers frères ... gardons surtout l'orthodoxie de la foi ; croyons que le Père
et le Fils et le saint Esprit sont un seul Dieu... Gardons l'esprit
d'obéissance qu'il conseillait toujours plus particulièrement et avec plus
d'empressement, car si un moine ne le possède pas, il est vraiment pauvre et
nu. En effet, quand le premier homme eut manqué au devoir d'obéissance, il sut
qu'il était nu... Gardons aussi l'humilité, la vraie». Fauste de Riez considère
comme des miracles réalisés par Honorat le fait qu'il a, par sa foi, écarté le
poison des bêtes venimeuses : l'île de Lérins était alors infestée de serpents.
Et, non seulement, affirme Fauste, «il a marché sur l'aspic et le basilic, mais
il a restauré chez beaucoup d'hommes l'image, peut-être déjà perdue, du Christ.
Tantôt il changeait des bêtes sauvages en hommes, tantôt il changeait des
hommes, pour ainsi dire, en anges». Car Honorat a mené un combat spirituel pour
tuer les vices qui existent en l'homme. Et Fauste de poursuivre. «Celui dont je
dois faire l'éloge mettait en fuite des esprit malins qui se tenaient cachés,
non pas dans le corps, mais dans l'esprit et le cœur ... Il a ramené à la vie
des cadavres qui ne possédaient plus ni esprit, ni âme ... S'il n'a pas redonné
la vie fragile d'ici-bas, il a fait davantage en montrant le chemin de la vie
éternelle. Fauste compare une fois de plus Honorat à Moïse. Car, tel Moïse dans
le désert, Honorat sur son île désertique n'avait pas d'eau. Etant un bon
sourcier, «il a fait jaillir du rocher aride une source d'eau douce, non
seulement au milieu du désert, mais au milieu de la mer». En effet, sans eau,
toute vie humaine eût été impossible à Lérins. Au début, les pêcheurs
apportaient à Caprais et à Honorat l'eau du continent. Mais comment vivre
nombreux sur cette île sans le miracle accordé par Dieu à St Honorat ? L'image
de St Honorat que nous conserverons dans nos mémoires, est celle d'un pasteur
doux et bienveillant, priant sans cesse pour son troupeau afin qu'aucune des
brebis qui lui avaient été confiées par le Seigneur ne se perde ou ne s'égare.
Si Honorat était tant aimé par tous ses moines, s'ils lui obéissaient si bien,
c'est parce que lui-même savait être tout pour tous. Aussi rare était la
discorde dans ce troupeau. Et pourquoi ne pas lui adresser cette belle prière
composée par Hilaire ? «Souviens-toi donc, toi qui es l'ami de Dieu,
souviens-toi sans cesse de nous, toi qui te trouves si pur auprès de Dieu,
chantant le "cantique nouveau" et suivant l'Agneau partout où il va.
Toi qui marches à sa suite, toi notre saint protecteur, l'interprète agréé de
nos prières et notre solide défenseur, transmets-lui les supplications
répandues auprès de ton tombeau par le troupeau de tes disciples. Obtiens que,
dans une aspiration commune, nous méritions de respecter tes ordres et tes
enseignements».
Marie Borrély (tiré de la
revue "Orthodoxes à Marseille" N° 66 et 67)
SOURCE : http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/synaxaire/stHonorat.htm
et https://www.eoc.ee/fr/orthodoxie/saint-honorat/
Estàtua
de sant Honorat de l'altar major, església de sant Honorat de Vinalesa.
Also
known as
Honorat
Honore
Profile
Son of a Roman consul,
and raised as a pagan. Converted to Christianity as
a young man.
Friend of Saint Caprasius;
brother of Saint Venantius.
Lived and studied monasticism in Greece, Egypt and Palestine.
When he returned to France,
he founded the abbey of Lérins on
the isle of the same name off the coast of Provence, France. Abbot of
the house. In 426 he
was ordered to accept the archbishopric of Arles, Gaul (modern France).
Teacher of Saint Hilary
of Arles, who served as secretary of
Honoratus, and of Saint Honoratus
of Marseilles, who wrote a
biography of him. Worked against the Arian and Manichaean heresies,
and re-established orthodoxy.
Born
January 429 of
natural causes
–
bishop drawing
water from a rock with
his mitre nearby
bishop on Lérins with
a phoenix nearby
overseeing the
construction of the abbey at Lérins
Additional
Information
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Catholic
Encyclopedia, by Léon Clugnet
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Roman
Martyrology, 1914 edition
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
Short
Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
Saints
and Their Attributes, by Helen Roeder
other
sites in english
images
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites
en français
fonti
in italiano
nettsteder
i norsk
spletne
strani v slovenšcini
MLA
Citation
“Saint Honoratus of
Arles“. CatholicSaints.Info. 8 December 2023. Web. 22 December 2024.
<https://catholicsaints.info/saint-honoratus-of-arles/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-honoratus-of-arles/
Cathédrale
Notre-Dame-du-Puy de Grasse
Cathédrale Notre-Dame-du-Puy de Grasse
Book of Saints –
Honoratus of Arles
Article
(Saint) Bishop (January
16) (5th century) Born probably in the actual Lorraine of a Roman Consular
family, he renounced Paganism in his youth and travelled with Saint Caprasius
to Greece. There he passed some years. Returning to France, he founded on the
Mediterranean islet of Lerins the famous Abbey of that name (A.D. 400 about).
In A.D. 426 he was forced to accept the Archbishopric of Aries, in which
dignity, on his death, three years later, he was succeeded by his disciple
Saint Hilary.
MLA
Citation
Monks of Ramsgate.
“Honoratus of Arles”. Book of Saints, 1921. CatholicSaints.Info.
11 May 2016. Web. 23 December 2024.
<https://catholicsaints.info/book-of-saints-honoratus-of-arles/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/book-of-saints-honoratus-of-arles/
St. Honoratus of Aries
January 16
Patron: against drought; against misfortune; against rain; for rain
Birth: 350
Death: 429
Archbishop of Aries,
France. He was born in Lorraine to
a Roman consular family. After becoming a Christian, Honoratus studied monasticism in Greece with
his brother Venantius and St. Caprosius. Returning to France, he founded
Lerins Abbey about
400, and in 426 was forced to become archbishop of
Arles.
SOURCE : https://www.catholic.org/saints/saint.php?saint_id=3791
St. Honoratus
Archbishop of Arles;
b. about 350; d. 6 (or, according to certain authors, 14 or 15)
January, 429. There is some disagreement concerning his place of birth, and, as
already seen, the date of
his death is also contested. It is believed that he was born in the north
of Gaul and that he belonged to an illustrious pagan family. Converted toChristianity with
his brother Venantius, he embarked with him from Marseilles about
368, under the guidance of a holy person named
Caprasius, to visit the holy places of Palestine and the lauræ of Syria and Egypt.
But the death of Venantius, occurring suddenly at Methone, Achaia,
prevented the pious travellers
from going farther. They returned to Gaul through Italy,
and, after having stopped at Rome,
Honoratus went on into Provence and, encouraged by Leontius, Bishop of Fréjus,
took up his abode in the wild island of Lérins with the intention of
living there in solitude. Numerous disciples soon gathered around him
and thus was founded the monastery,
which has enjoyed so great a celebrity and which was during the fifth and sixth
centuries a nursery for illustrious bishops and
remarkable ecclesiastical writers. Honoratus's reputation for sanctity throughout
the south-eastern portion of Gaul was such that in 426 after
the assassination of Patroclus, Archbishop of Arles,
he was summoned from his solitude to succeed to the government of the diocese,
which the Arian and Manichaean heresies had
greatly disturbed. He appears to have succeeded in re-establishing order
and orthodoxy,
while still continuing to direct from afar the monks of Lérins.
However, the acts of his brief pontificate are
not known. He died in the arms of Hilary, one of
his disciples and probably a relative, who was
to succeed him in the See of Arles. His various writings
have not been preserved, nor has the rule which he gave to
the solitaries of Lérins. Cassian, who had visited
his monastery, dedicated to
him several of his "Conferences".
Sources
PIERRUGUES, Vie de
S. Honorat, fondateur de Lérins et éveque d'Arles (Grasse, 1874); GALBERT,
Saint Honorat et son monastère in Bullet. de l'Acad. delphin., Doc. X
(Grenoble, 1896-97), 97-110; ALBANES AND CHEVALIER, Gallia Christ. noviss. (Arles,
1900), 25-29.
Clugnet, Léon. "St. Honoratus." The Catholic Encyclopedia. Vol.
7. New York: Robert Appleton Company, 1910. 16 Jan.
2016 <http://www.newadvent.org/cathen/07451a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Herman F. Holbrook. O Saint
Honoratus, and all ye holy Monks and Hermits, pray for us.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. June 1, 1910. Remy Lafort, S.T.D.,
Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2023 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/07451a.htm
Honoratus of Arles B (RM)
(also known as Honore)
Born in Trèves (Trier), Germany, (or Lorraine, France), c. 350; died at Arles,
France, 429.
Saint Honoratus was born
into a Gallo-Roman family of consular rank. He was well-versed in the liberal
arts. He converted from paganism to Christianity in his youth and won his older
brother, Venantius, to Christ. The two brothers desired to forsake the world
entirely; but their father put continual temptations in their way. Finally,
they secured the services of Saint Caprasius, a holy hermit, who acted as their
instructor in the ways of holiness.
The three sailed from
Marseilles to Greece, intending to live there in some unknown desert and learn
more about monasticism. Venantius died at Modon; Honoratus was also ill. He and
his mentor were forced to return home via Rome. He intended to live the life of
a hermit, but God had other plans for him. At first he lived as one near
Fréjus. Two small islands were just off the coast near Cannes: a larger one
called Lero (now St. Margaret's); the other, smaller and further out called
Lérins (now Saint- Honorat).
Around 410 (400?), he
established himself on this smaller desert island, where he was joined by SS.
Lupus of Troyes, Eucherius of Lyons, and Hilary of Arles, as well as others.
This was the beginning of the celebrated monastery of Lérins, whose history
lasted for nearly 1,400 years. Some of the monks lived in community; others
were anchorites. The Rule was that of Saint Pachomius.
About 426-427, he was
forced to become archbishop of the important see of Arles. However, he labors
in the field he did not want lasted less than three years. Honoratus died exhausted
by his austerities and apostolic labors in 429.
His relative Hilary, who
succeeded him as bishop of Arles, wrote a panegyric of Saint Honoratus that
speaks of the trouble taken by the saint to ensure that no one in this island
community should be dispirited, overworked, or idle; and 'it is astonishing how
much work he got through himself, of poor health as he was.' Many visitors
found their way to the island (including Saint John Cassian), and no one left
it 'without a perfectly carefree mind.' Honoratus is one of those blessedly
joyful saints (Attwater, Benedictines, Encyclopedia, Hoare, Walsh).
Saint Honoratus is
generally portrayed as driving serpents from the island of Lérins, whose
monastery he founded. He is shown at times (1) as a bishop over the island of
Lérins with a phoenix below, or (2) drawing water from a rock with his mitre
near him (Roeder).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0116.shtml
Reliquaire
de Saint Honorat, Cathédrale Notre-Dame-du-Puy de Grasse
In the showcases are sacred objects among them is Saint Honorat's reliquary and polychrome wood from the 15th century. Saint Honorat - (350 – January 6, 429) was an early Archbishop of Arles, who was also the Abbot of Lérins Abbey. He is honored as a saint in the Catholic Church.
Reliquaire
de Saint Honorat, Cathédrale Notre-Dame-du-Puy de Grasse
In
the showcases are sacred objects among them is Saint Honorat's reliquary and
polychrome wood from the 15th century. Saint Honorat - (350 – January 6, 429)
was an early Archbishop of Arles, who was also the Abbot of Lérins Abbey. He is
honored as a saint in the Catholic Church.
January 16
St. Honoratus, Archbishop
of Arles, Abbot
HE was of a consular
Roman family, then settled in Gaul, and was well versed in the liberal arts. In
his youth he renounced the worship of idols, and gained his elder brother
Venantius to Christ, whom he also inspired with a contempt of the world. They desired
to renounce it entirely, but a fond Pagan father put continual obstacles in
their way: at length they took with them St. Caprais, a holy hermit, for their
director, and sailed from Marseilles to Greece, with the design to live there
unknown, in some desert. Venantius soon died happily at Methone; and Honoratus,
being also sick, was obliged to return with his conductor. He first led an
eremitical life in the mountains near Frejus. Two small islands lie in the sea
near that coast: one larger, at a nearer distance from the continent, called
Lero, now St. Margaret’s; the other smaller and more remote, two leagues from
Antibes, named Lerins, at present St. Honoré, from our saint, where he settled;
and being followed by others, he there founded the famous monastery of Lerins,
about the year 400. Some he appointed to live in community; others, who seemed
more perfect, in separate cells, as anchorets. His rule was chiefly borrowed
from that of St. Pachomius. Nothing can he more amiable than the description
St. Hilary has given of the excellent virtues of this company of saints,
especially of the charity, concord, humility, compunction, and devotion which
reigned amongst them, under the conduct of our holy abbot. He was by compulsion
consecrated archbishop of Arles in 426, and died exhausted with austerities and
apostolical labours in 429. The style of his letters was clear and affecting:
they were penned with an admirable delicacy, elegance, and sweetness, as St.
Hilary assures. The loss of all these precious monuments is much regretted. His
tomb is shown empty under the high altar of the church which bears his name at
Arles; his body having been translated to Lerins in 1391, where the greater
part remains. See his panegyric by his disciple, kinsman and successor, St.
Hilary of Arles; one of the most finished pieces extant of this kind. Don
Rivet, Hist. Lit. t. 2. p. 156.
Rev. Alban
Butler (1711–73). Volume I: January. The Lives of the
Saints. 1866.
SOURCE : http://www.bartleby.com/210/1/163.html
Église
Saint-Honorat, érigée sur la nécropole des Alyscamps, Arles, Bouches-du-Rhône, France.
New
Catholic Dictionary – Saint Honoratus
Article
Confessor, Archbishop of
Arles; born probably Toul, Gaul,
350; died Mondon, Greece,
429. He was born of pagan parents
in northern Gaul,
and after his conversion to Christianity,
embarked, c.368, to visit Palestine and Egypt.
Returning to Gaul through Italy,
he founded the celebrated monastery of
Lérins, and in 426 was appointed Archbishop of
Arles. Relics at Lerins. Feast, 16
January.
MLA
Citation
“Saint Honoratus”. People of the Faith. CatholicSaints.Info. 18
October 2010.
Web. 23 December 2024.
<http://catholicsaints.info/new-catholic-dictionary-saint-honoratus/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/new-catholic-dictionary-saint-honoratus/
Reliquaire
de Saint Honorat, Cathédrale Notre-Dame-du-Puy de Grasse
Relics
of saint Honoratus in Grasse Cathedral
Мощи
святого Гонората Арелатского в кафедральном соборе Граса
Pictorial
Lives of the Saints – Saint Honoratus, Archbishop
Saint Honoratus was of a
consular Roman family, settled in Gaul. In his youth he renounced the worship
of idols, and gained his elder brother, Venantius, to Christ. Convinced of the
hollowness of the things of this world, they wished to renounce it with all its
pleasures, but a fond, pagan father put continual obstacles in their way. At
length, taking with them Saint Caprais, a holy hermit, for their director, they
sailed from Marseilles to Greece, with the intention to live there unknown, in
some desert. Venantius soon died happily at Methone, and Honoratus, being also
sick, was obliged to return with his conductor. He first led an ermetical life
in the mountains, near Frejus. Two small islands lie in the sea near that
coast; on the smaller, now known as Saint Honore, our saint settled; and being
followed by others, he there founded the famous monastery of Lerins, about the
year 400. Some of his followers he appointed to live in community; others, who
seemed more perfect, in separate cells as anchorets. His rule was chiefly
borrowed from that of Saint Pachomius. Nothing can be more amiable than the
description Saint Hilary has given of the excellent virtues of this company of
saints, especially of the charity, concord, humility, compunction, and devotion
which reigned among them, under the conduct of our holy abbot. He was, by
compulsion, consecrated Archbishop of Aries in 426, and died, exhausted with
austerities and apostolical labors, in 429.
Reflection – The soul
cannot truly serve God while it is involved in the distractions and pleasures
of the world. Saint Honoratus knew this, and chose to be a servant of Christ
his Lord. Resolve, in whatever state you are, to live absolutely detached from
the world, and to separate yourself as much as possible from it.
SOURCE : https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-saint-honoratus-archbishop/
Chiesa di Sant'Onorato di Arles, complesso, Torriglia, Liguria, Italia
Chiesa di Sant'Onorato di Arles, complesso, Torriglia, Liguria, Italia
Chiesa di Sant'Onorato di Arles, complesso, Torriglia, Liguria, Italia
Navata
centrale della Chiesa di Sant'Onorato di Arles, Torriglia, Liguria, Italia
Sant' Onorato di
Arles Vescovo
Festa: 16 gennaio
Trèves, Francia, 370
circa - Arles, Francia, 16 gennaio 429
Fondatore del monastero
di Lérins, fu un uomo di fede profonda e di grande carità. Nato in una famiglia
aristocratica romana, si convertì al cristianesimo in giovane età insieme al
fratello Venanzio. I due fratelli furono influenzati dalla figura di San
Caprasio, eremita sull'isola di Lérins, e tentarono di emulare il suo stile di
vita, ma furono ostacolati dal padre. Abbandonata la terra natia, salparono per
la Grecia alla ricerca di un deserto adatto alla vita ascetica, ma l'impresa si
rivelò disastrosa. Giunti in Gallia, si ritirarono a vita eremitica tra le
colline sopra Fréjus, dove Onorato venne a conoscenza della Regola di San Pacomio,
fondatore del monachesimo cenobitico.
Martirologio
Romano: Ad Arles nella Provenza in Francia, sant’Onorato, vescovo, che
fondò il celebre monastero sull’isola di Lérins e accettò il governo della
Chiesa di Arles.
Le origini di Sant’Onorato affondano in una famiglia consolare romana, poi stabilitasi nelle Gallie. Ricevuta una solida educazione pagana, si convertì comunque al cristianesimo con suo fratello maggiore Venanzio. I due subirono l’influenza di San Caprasio, eremita presso l’isola di Lérins, al largo della Costa Azzurra, dirimpetto all’odierna Cannes, e tentarono di emulare il suo stile di vita, ma furono ostacolati dal padre con ogni mezzo. Ai santi fratelli non rimase allora che abbandonare la terra natia e, preso con sé Caprasio, salparono per la Grecia alla ricerca di un deserto adatto lalla vita ascetica. L’ardua impresa si rivelò disastrosa: Venanziò morì ben presto e gli altri due, ammalatisi, furono costretti a tornare sui loro passi. Giunti finalmente in Gallia, si ritirarono a vita eremitica tra le colline sopra Fréjus, nell’entroterra provenzale. Grazie ad alcuni discepoli di San Martino di Tours, Onorato venne a conoscenza della Regola di San Pacomio, fondatore in Oriente del monachesimo cenobitico.
Verso l’anno 405 tornò allora sulla costa, sempre in compagnia di Caprasio, scelse l’isola più distante dalla terraferma tra quelle dell’arcipelago di Lérins, e vi fondò una comunità che nel giro di soli vent’anni si sviluppò sino a divenire il grande e celebre monastero di Lérins. L’isola assunse poi in suo onore il nome di Saint-Honorat. La nuova comunità si basò fortemente sulla regola pacomiana: alcuni monaci preferirono la vita comunitaria, mentre altri optarono per divenire anacoreti, vivendo in celle disposte attorno agli edifici principali. Ebbe così inizio la seconda e più importante fase del monachesimo in terra gallica. Presto Onorato ricevette l’ordinazione presbiterale e rimase quale padre spirituale presso il monastero da lui fondato, sino a quando nel 426 ricevette la nomina a vescovo di Arles.
Nella sua nuova sede decise di portare con sé alcuni discepoli tra i quali Ilario, suo parente e monaco a Lérins, venerato come santo al 5 maggio. Onorato morì dopo soli tre anni di episcopato il 16 gennaio 429, stremato dalla fatica del ministero pastorale. Con lui in quel giorno spirò anche un suo discepolo, San Giacomo, che lui aveva inviato quale apostolo della Tarantasia, grande vallata della Savoia. Entrambi sono infatti commemorati ancora oggi in tale anniversario dal Martyrologium Romanum.
Sant’Ilario gli succedette quale vescovo in Arles e ne scrisse un panegirico originale nel suo genere, perché inaugurò uno stile agiografico incentrato più sulle virtù personali e sulla morte del personaggio in questione, che sugli aspetti miracolosi e fantastici della sua esistenza. Un passo significativo di tale panegirico afferma: “Se si volesse rappresentare la carità con una figura umana, bisognerebbe dipingere il ritraotto di Onorato”. Le reliquie del santo vescovo vennero traslate a Lérins 1391, ma sotto l’altar maggiore di una chiesa di Arles che porta il suo nome è ancora visibile la sua tomba rimasta ormai vuota.
Il monastero fondato dal santo nell’arcipelago mediterraneo iniziò a costituire un modello per altri numerosi nuovi centri di spiritualità che iniziarono a sorgere in Francia ed in Europa, che non esitarono ad ispirarsi alla Regola di Sant’Onorato, ma è ancora oggi più che mai famoso ed attivo.
Attuali risultano ancora gli elogi formulati nel V secolo dal santo vescovo Eucherio di Lione alla grande abazzia di Lérins: “J’aime et honore entre tous les lieux ma chère Lérins, qui reçoit dans son sein plein de miséricorde ceux qui viennent au sortir des naufrages de ce monde. Elle introduit affectueusement sous ses ombrages tous ceux qu’a dévoré l’ardente chaleur du siècle, pour qu’ils puissent reprendre haleine, en cet abri intime. Elle abonde en eaux vives, en ombrages verdoyants, en fleurs parfumées… elle s’offre à ceux qui l’habitent comme un vrai paradis. Oh qu’elle est agréable, pour ceux qui ont soif de Dieu, cette solitude! Qu’elles sont douces, à ceux qui cherchent le Christ, ces vastes étendues où tout plonge dans le silence! Alors l’âme joyeuse monte doucement vers son Dieu”. (Traduzione: “Io amo ed onoro fra tutti i luoghi la mia cara Lérins, che riceve nel pieno della sua misericordia coloro che vi si recano per uscire dai naufragi di questo mondo. Essa accoglie affettuosamente sotto la sua ombra tutti coloro l’ardente calore del secolo ha divorato, perché essi possano trovare respiro in questo intimo rifugio. Essa abbonda in acque vive, in ombre verdeggianti, in fiori profumati… e si offre a coloro che la abitano come un vero paradiso. Oh com’è piacevole per chi la abita questa solitudine! Come sono dolci per chi cerca il Cristo queste vaste distese ove tutto si immerge nel silenzio! Allora l’anima gioiosa s’innalza dolcemente verso Dio”.
Autore: Fabio Arduino
SOURCE : https://www.santiebeati.it/dettaglio/92664
Saint
Honorat et Saint Genesius, Vitrail, basilique Saint-Trophime, Arles.
St.Trophime
Church: Stained glass depicting Saint Genesius of Arles (right)/Saint Honoratus (left)
Den hellige Honoratus av
Arles (~350-~429)
Minnedag:
16. januar
Den hellige Honoratus
(fr: Honorat) ble født rundt år 350 i Gallia, trolig i Lorraine eller muligens
i Trier i dagens Tyskland. Han kom fra en gallo-romansk konsulfamilie som hadde
slått seg ned i Gallia og fikk en god hedensk utdannelse. Men han konverterte
til kristendommen og omvendte også sin eldre bror Venantius. Han kom under
innflytelse av den hellige Caprasius (fr.
Caprais), en from eremitt som, muligens inspirert av den hellige Martin av Tours'
ry, levde på Iles de Lérins, De lerinske øyer, utenfor dagens Cannes. Brødrene
forsøkte å forsake verden fullstendig, men deres far gjorde alt for å hindre
det.
Da tok de med seg
Caprasius som veileder og seilte rundt 368 fra Marseille til Hellas på jakt
etter en ørken der de kunne leve i ensomhet. Men Venantius døde snart i Modon i
Morea i Hellas, og Honoratus ble også syk, så han ble tvunget til å vende
tilbake sammen med sin rådgiver. Etter alt å dømme besøkte han også Roma og
Egypt.
Etter hjemkomsten til
Frankrike flyttet han i en hule høyt oppe i Estérel-fjellene ved Fréjus nær
Saint-Raphael på dagens Côte d'Azur med utsikt til De lerinske øyer. Det er to
små øyer, en større som lå nærmere fastlandet, den het Lero, nå
Sainte-Marguerite. Den mindre øya, som ligger lengre fra land, het Lérins, i
dag Saint-Honorat. Honoratus ble presteviet av biskop Leontinus (fr: Leonce) av
Fréjus, og snart byttet han tilværelsen i fjellene med en mer ekstrem og
bokstavelig form for isolasjon, livet på en øy. Det skjedde rundt 405.
Rundt år 410 flyttet han
sammen med noen likesinnede, sannsynligvis flyktninger nordfra, ut til den
minste øya. Sammen med Caprasius grunnla han en kommunitet med en regel som
hovedsakelig var basert på den hellige Pakhomios'
regel, men den er ikke bevart. Pakhomios var grunnleggeren til monastisk
fellesliv (cenobittisk) i motsetning til eneboerliv. Honoratus fikk muligens
kjennskap til hans regel gjennom disipler av Martin av Tours.
Blant dem som sluttet seg
til Honoratus, var de hellige Lupus av Troyes, Eucherius av Lyon og
Honoratus' slektning (nevø?) Hilarius av Arles.
Det var begynnelsen på det berømte klosteret Lerinum (Lérins), som ligger der
den dag i dag, det eldste eksisterende kloster i Europa, i dag bebodd av
cisterciensere. Mange besøkende fant også veien til Lérins, blant dem den
hellige Johannes
Kassian. Han kalte grunnleggelsen på Lérins en ingens fratrum
coenobium, en«stor kommunitet av brødre».
I de neste hundre år dro
galliske adelsmenn i stort antall ut til dette øyklosteret, som snart ble
utgangspunkt for tallrike nye klostergrunnleggelser over store deler av Gallia.
Hilarius grunnla et lignende kloster i Arles og Johannes Kassian grunnla et
lignende kloster med utgangspunkt i kirken Saint-Victor i Marseille. Fra et
annet datterkloster i Lyon spredte innflytelsen fra Lérins seg til Jura, hvor
munkene i det store klosteret Condat under den hellige Eugendus leste
«hva de hellige fedre i Lérins» hadde skrevet, sammen med verkene til de
hellige Basilios
den Store, Pakhomios og Johannes Kassian.
Grunnleggelsen av Lérins
innledet den andre og mest innflytelsesrike fasen i gallisk munkevesen,
vesentlig forskjellig fra Martins munkevesen med sin større vektleggelse på
apostolisk fattigdom. Dens dominerende innflytelse på den galliske kirken på
400-tallet skyldtes hovedsakelig det faktum at mange av dens munker ble utnevnt
til biskoper i Gallia. Kanskje var de naturlige ledere på grunn av sin
familiebakgrunn, eller kanskje fulgte de den østlige trenden med å utnevne
klosterledere til biskoper.
Hilarius av Arles
forteller i en lovtale hvordan Honoratus sørget for at ingen i det lille
øysamfunnet skulle bli motløs, overarbeidet eller uvirksom. Han pekte ut noen
til et liv i fellesskap, mens andre fikk bo i separate celler som anakoreter.
Honoratus ble snart viet
til prest og forble den åndelige far for kommuniteten helt til 426. Da ble
erkebiskop Patroclus av det viktige bispesetet i Arles myrdet, og Honoratus ble
valgt til hans etterfølger, et embete han motvillig påtok seg. Bispedømmet
Arles var svært plaget av de arianske og manikeiske kjetterier. Siden han var
en gammel mann, insisterte han på at Hilarius skulle bli med ham som hans
personlige assistent. Han ser ut til å ha gjenopprettet orden og ortodoksi, og
han fortsatte å lede munkene på Lérins. Han pekte også ut Hilarius som sin
etterfølger som biskop før han døde den 16. januar rundt 429.
I følge Hilarius var
Honoratus da helt utslitt av sitt apostoliske arbeid. Hilarius' lovtale satte
mønster for en hagiografisk periode som forkastet de mirakuløse elementene som
irrelevante, og i stedet konsentrerte seg om personlige dyder og gripende
dødsscener.
Honoratus' relikvier ble
i 1391 overført til Lérins, og hans grav står nå tom under høyalteret i kirken
som er oppkalt etter ham i Arles. Relikvier av ham har siden 1788 befunnet seg
i kirken Notre-Dame i Grasse i Sør-Frankrike, nordvest for Cannes. Der har han
senere vært æret som «St. Transitus» (lat. transitus = den flyttede). De to berømte
gatene i Paris, Rue Saint-Honoré og Faubourg Saint-Honoré, er ikke oppkalt
etter ham – de har fått navn etter den hellige Honorius (eller
Honoratus) av Amiens. Hans minnedag er 16. januar.
Kilder:
Attwater/John, Attwater/Cumming, Butler, Butler (I), Benedictines, Bunson,
Schauber/Schindler, Gorys, KIR, CE, CSO, Patron Saints SQPN, Infocatho, Bautz,
santiebeati.it - Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden -
Opprettet: 2000-02-01 21:34 - Sist oppdatert: 2006-08-18 16:42
Linken er kopiert til
utklippstavlen!
SOURCE : https://www.katolsk.no/biografier/historisk/honarles
Voir aussi : http://www.e-stoire.net/article-saint-honorat-52826642.html