mercredi 16 janvier 2013

Saint HONORAT d'ARLES, abbé, évêque et fondateur


Saint Honorat

Abbé de Lérins et évêque d'Arles (+ 430)

Originaires d'une noble famille gallo-romaine, Honorat et son frère Venance reçurent le baptême dès leur jeunesse. Saisis par le désir de perfection, ils cherchèrent à gagner l'Orient, patrie des moines. Ils s'embarquent alors pour la Grèce avec un troisième compagnon, épris lui aussi de vie monastique. En Grèce, Venance tombe malade et meurt. Honorat regagne l'Occident avec son compagnon, mais l'appel de la solitude ne les a pas fait se quitter. L'évêque de Fréjus, Léonce, leur fait don d'une île de l'archipel de Lérins au large de Cannes, alors déserte. Les deux solitaires en chassent démons et serpents et, grâce aux disciples venus du continent, l'île se peuple de moines organisés en une communauté cénobitique fort souple, sous la direction d'Honorat. Ce monastère deviendra l'un des grands centres spirituels de la région. Actuellement, le monastère est encore habité par des moines cisterciens (GoogleMaps). La Règle de saint Honorat, qui insiste sur la stabilité du moine, servira de modèle à d'autres et fera l'admiration de Jean Cassien. En 426, saint Honorat quitte son île pour devenir évêque d'Arles. Dans ce diocèse déchiré par les divisions, il rétablit la concorde et rend à l'Église d'Arles rigueur, vigueur et sainteté.

C'est au début du cinquième siècle que St Honorat trouve, en se fixant à Lérina, le désert qu'il désirait et qui va rapidement devenir l'un des centres les plus rayonnant du monachisme occidental à ses débuts...
En 425, Saint Honorat, fondateur de Lérins, est Évêque d'Arles. (Diocèse d'Aix et Arles - Histoire)

... La communauté que fonde Honorat est à l'image de l'Église naissante, forte d'une foi missionnaire qui bouleversera le monde romain. L'abbaye de Lérins est une source de saints et d'évêques. (Histoire des saints de Provence - diocèse de Fréjus-Toulon)

À Arles en Provence, l'an 429, saint Honorat, évêque, qui fonda sur l'île de Lérins un monastère très célèbre et reçut ensuite le gouvernement de l'Église d'Arles.

Martyrologe romain

Vivez de telle sorte que la fin de la vie, - on l'appelle la mort -, ne vous effraie pas. Le trépas serait-il une peine lorsqu'il ne conduit pas aux supplices de l'enfer ?

Saint Honorat à ses moines

SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/444/Saint-Honorat.html#:~:text=Originaires%20d'une%20noble%20famille,lui%20aussi%20de%20vie%20monastique.

Sant'Onorato di Arles

Saint Honorat, Statue in Basílica de la Mercè, Barcelona

Basílica de la Mercè, Barcelona. Imatge de Sant Honorat


Saint Honorat

Évêque d'Arles

(† 429)

Saint Honorat naquit dans les Gaules, d'une famille illustre, mais païenne. Dieu mit de bonne heure en cet enfant prédestiné le désir du baptême, et il s'y prépara par toutes les vertus qui font l'ornement de la jeunesse. Il dut tout à la grâce et à son heureux naturel, car il avait contre lui ses parents, ses amis et le milieu corrupteur dans lequel il lui fallait vivre. Jusqu'après son baptême, son père chercha par tous les moyens possibles à le détourner de la vie chrétienne; mais, au milieu de toutes les séductions, l'invincible jeune homme se disait: "Cette vie plaît, mais elle trompe." Dès lors, Honorat vit comme un moine, le jeûne amaigrit son visage, la prière occupe ses journées.

Après quelques années d'incertitudes sur sa vraie vocation, il aborde l'île de Lérins, sur les côtes de la Provence; les serpents la rendaient inhabitable, mais ils disparaissent sous ses pas, et cette île aride et déserte devient un jardin délicieux, embaumé des fleurs de la science et de la sainteté. Par Honorat, l'Occident a trouvé aussi en lui sa Thébaïde; Lérins devient une pépinière de savants, d'évêques et de saints.

A la mort de son évêque, l'église d'Arles réclame un vertueux Pontife, et la voix populaire appelle Honorat sur ce siège illustre. C'est là qu'il se surpasse lui-même et retrace en sa vie, toute de zèle et de saintes oeuvres, l'image du pasteur selon le Coeur de Dieu, dont la charité n'a d'égal que le courage inflexible à défendre les intérêts de Jésus-Christ. Saint Hilaire d'Arles, son disciple et son successeur, nous a laissé de lui un magnifique éloge. Retenons-en cette belle parole: "Si l'on voulait représenter la charité sous une figure humaine, il faudrait faire le portrait d'Honorat."

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950

SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_honorat.html

Sant'Onorato di Arles

Icon of Saint Honoratus of Arles, founder of Lérins Monastery.

Икона святителя Гонората Арелатского, основателя Леринского монастыря.

Icône de saint Honorat d'Arles, fondateur du monastère de Lérins.


Saint Honorat, fondateur de Lérins et évêque d'Arles

L'archipel de Lérins, au large de Cannes, est formé de deux îles. La plus grande est l'île de Sainte-Marguerite, celle que l'on découvre la première à l'horizon. Derrière elle se cache l'île plus petite de Saint-Honorat. Elle porte le nom du saint dont nous allons faire connaissance.

Incertitudes sur la vie de saint Honorat

C'est saint Hilaire d'Arles, successeur d'Honorat sur ce siège épiscopal, qui nous renseigne le mieux sur la vie d'Honorat. Les autres sources d'information sont peu nombreuses et très fragmentaires. Les repères chronologiques font défaut. La seule date qu'il soit possible de fixer, sans certitude absolue cependant, est celle de sa mort, en janvier 430. Mais comme on ignore son âge exact au moment de son décès, il est bien difficile de savoir à quelle date précise il est né. On suppose qu'Honorat a pu voir le jour vers 370 à Trèves (A l'époque romaine, cette ville de Rhénanie s'appelait Augusta Trevirorum. Centre des opérations militaires des Romains sur le Rhin, c'était une des villes les plus importantes de l'Empire. Elle fut la patrie non seulement de saint Honorat, mais aussi de saint Ambroise de Milan et de... Karl Marx ! Saint Athanase y fut envoyé en exil). Mais peu importe. Car bien plus passionnante et attachante est la sainteté d'Honorat, si l'on considère la noblesse de ses origines et les talents qui le destinaient à une brillante carrière civile.

La conversion d'Honorat

Honorat appartenait à l'aristocratie gallo-romaine pour qui le consulat apparaît encore, au cinquième siècle, comme le plus beau couronnement d'une carrière. Sa famille était aisée. Elle possédait des domaines dont Honorat hérita avec son frère à la mort de leur père. Ce dernier était probablement déjà avancé en âge au moment de la conversion de son fils. L'enfance d'Honorat fut choyée, sa jeunesse se passa dans la richesse et le luxe. Il reçut une éducation classique (sur ce que fut l'éducation classique dans l'Antiquité, en Grèce et à Rome, il faut lire le beau livre magistral d'H.I. Marrou. Histoire de l'éducation dans l'Antiquité. Coll. «Esprit». Ed. du Seuil, 1948). Hilaire parle avec admiration et vénération des lettres écrites par Honorat. Il nous dit aussi que, devenu évêque d'Arles, Honorat prêchait chaque jour avec perspicacité et clarté, surtout lorsqu'il dissertait sur la divine Trinité. La vocation religieuse d'Honorat se manifeste très tôt et le désir du baptême semble lié à l'attirance qu'il éprouve pour la vie monastique. Et c'est ce renoncement au monde qui va entraîner l'hostilité de sa famille, en particulier celle du père qui voyait s'effondrer tous les espoirs placés en son jeune et brillant fils. Doit-on déduire de cette attitude que sa famille était païenne ? Cela n'est pas évident. Car le milieu où grandit Honorat était sûrement imprégné de christianisme. Sinon, comment son désir du baptême aurait-il pu se manifester si tôt ? D'après Hilaire d'Arles, le jeune Honorat n'avait à cette époque pas plus de douze ans. Son père chercha donc par tous les moyens à le détourner du baptême et tenta de le distraire par toutes sortes de divertissements : chasse, jeu de balle, course, saut, natation ). Mais ce fut en vain : Honorat tint bon et patienta jusqu'à l'adolescence. Il entama alors un catéchuménat qui dura trois années. C'est bien un tout jeune homme qui s'élance alors vers la vie religieuse. Son frère aîné, Venantius, se convertit à son tour. Et tous deux se mirent à pratiquer l'ascèse dans leur patrie, à Trèves. Dans leur demeure, dont ils ont hérité, et qui avait connu le faste et les brillantes réceptions, ils accueillaient les voyageurs et offraient l'hospitalité aux pauvres sur leurs propres terres. Ils cherchaient en tous points à mettre en pratique les préceptes de l'Evangile. Et ils y réussirent si bien que leur renommée se répandit et déborda la ville et la contrée, au point que, effrayés par leur propre gloire, ils décidèrent de fuir en vendant tous leurs biens afin d'en distribuer aux pauvres les bénéfices

Le voyage en Orient

Voici donc nos deux frères escortés par leur ami Caprais, quittant leur patrie pour échapper avant tout à une renommée encombrante qu'ils jugent contraire à leur esprit d'humilité. Où songent-ils aller ? Nul ne le sait. Ils recherchent d'abord l'obscurité dans un pays étranger. Rien ne nous dit qu'ils aient eu l'intention de gagner des contrées lointaines comme l'Egypte ou la Palestine, pépinières du monachisme oriental. Ils s'embarquent à Marseille pour rejoindre la Grèce. Hélas, Venantius y meurt. Et Honorat, malade, après ce séjour malheureux, revient en Occident afin de poursuivre son ascèse sous des cieux plus cléments. Après un bref séjour en Italie, où il noue des liens d'amitié avec les communautés chrétiennes du pays, il rentre en Gaule du sud pour s'installer à Lérins.

L'installation à Lérins

C'est par la route et à pied que Caprais et Honorat, cheminant sur la voie Aurélienne (la via Aurelia longeait la côte de Toscane et menait en Gaule), empruntent le vallon de Laghet, se désaltérant peut-être à la source au pied de laquelle s'élèvera au XVIIème siècle le sanctuaire marial de N.-D. de Laghet. Ils passent la nuit à Cimiez, alors grande cité romaine. Puis, reprenant la belle route tracée sous les oliviers, les pins et les chênes-lièges, ils franchissent le Var au gué de Saint-Christophe, et continuent vers Saint-Jeannet et Vence. Délaissant Antibes, grand port romain à l'époque, ils cheminent le long de la mer, puis remontent jusqu'à Vallauris, pour atteindre enfin le castrum qui, de la colline du Pézou, domine l'actuelle rade de Cannes. Honorat et Caprais sont saisis par l'admirable paysage. Baignant dans les eaux bleues de la Méditerranée, deux îles s'étendent à quelques brasses du rivage : Léro et Lérina. Suivant sans peine la voie Aurélienne, ils s'enfoncent dans les massifs boisés de l'Estérel, puis empruntant une voie étroite qui s'élève vers un col, entre le pic d'Aurelle et le pic du Cap-Roux, ils s'y arrêtent pour y passer la nuit. Ils aperçoivent des châtaigniers sous l'ombre fraîche desquels coule une source limpide. On peut aisément imaginer qu'ils trempèrent dans l'eau vive leurs mains et leur visage brûlé par le soleil, et qu'ensuite ils mangèrent des châtaignes et les fruits rouges des arbousiers selon la saison durant laquelle eut lieu leur voyage. Caprais connaissait sans doute les lieux. Cherchant un refuge pour la nuit, les deux pèlerins escaladèrent le pic du Cap-Roux. Presqu'au sommet, une excavation du rocher forme une grotte profonde où ils s'installèrent. Ils se mirent à prier. Lorsqu'ils achevèrent leur prière, la nuit était tombée, vivante de milliers d'astres. Elle leur faisait penser au désert. Ils s'endormirent dans la paix. Le lendemain, ils reprirent leur route, abandonnant avec regret ce lieu privilégié de parfaite solitude. Après une étape à Agay, ils atteignirent Fréjus, grande cité romaine militaire où ils s'arrêtèrent. Ils avaient une lettre de recommandation pour Léonce, le nouvel évêque qui dirigeait la petite communauté chrétienne. Hilaire d'Arles ne nous dit pas combien de temps Honorat et Caprais demeurèrent à Fréjus. Peut-être fût-ce plusieurs années, car Léonce avait besoin de missionnaires pour évangéliser la région. Par contre, nous savons qu'Honorat devint célèbre et que les foules accouraient de loin pour entendre sa parole. Mais cette célébrité lui devint pesante et pour finir intolérable. L'appel de la solitude retentissait en lui de façon de plus en plus impérieuse. Il fallut donc partir. La grotte du Cap-Roux, perdue dans le désert odorant du massif de l'Estérel, avec sa source au pied de la montagne, l'appelait. C'est là qu'avec Caprais il tentera de mettre en pratique les enseignements des Pères du désert. Honorat descendait parfois de la montagne pour exercer son apostolat auprès des pêcheurs du petit port d'Agay. Mais bientôt la grotte reçut la visite des quémandeurs. Il fallut donc partir à nouveau ! Mais où ? A Lérins, bien sûr, sur la petite île qui ressemblait à un désert. Honorat demanda à un pêcheur d'Agay de les conduire sur l'île. Ce fut la stupeur et un concert de lamentations : l'île était petite, inhabitable, sans eau, remplie de serpents. Mais rien de tout cela ne fit peur à Honorat ni à Caprais. Finalement, il se trouva un pêcheur assez courageux, -- ou assez inconscient ! -- pour accepter de les conduire à Lérina. Personne ne croyait qu'ils y resteraient plus d'une journée. La légende raconte que, lorsque Honorat posa le pied sur Lérina, celle-ci trembla ! Les serpents grouillaient partout. Honorat étendit les mains et invoqua le Christ. Aussitôt tous les serpents expirèrent en provoquant une odeur pestilentielle. Honorat se remit alors à prier. Le vent se leva et un raz de marée balaya l'île. Honorat et Caprais s'étaient réfugiés en haut d'un palmier. Quand la mer se retira, l'île était purifiée, le soleil brillait et dans les buissons chantaient les premiers oiseaux venus du continent. Mais passons de la légende à la réalité. Honorat et Caprais arrachèrent petit à petit les ronces, les salsepareilles, et bientôt abondèrent lentisques, cistes, genévriers et genêts. Honorat et Caprais bâtirent deux abris sommaires avec des pierres plates et des branchages, et ils reprirent la vie érémitique commencée au pic du Cap-Roux. Ainsi, peu à peu, dans l'absolue solitude de Lérins à peine troublée par le passage, de temps en temps, d'un pécheur qui apportait l'eau et quelques galettes de pain, offrande du petit peuple fidèle d'Agay, Honorat se préparait à la plus haute perfection, en compagnie de Caprais. Mais, comme il fallait s'y attendre, l'installation d'Honorat et de Caprais à Lérins provoqua un grand mouvement de curiosité sur tout le littoral. Et au grand désappointement des deux solitaires, se produisit le contraire de ce qu'ils avaient espéré : de plus en plus nombreuse la foule réapparut devant leur ermitage. Certains, parmi cette foule, touchés par l'exemple des deux moines, se construisaient un abri sur le rocher, quémandant humblement chaque jour un conseil pour se livrer à leur tour aux mortifications corporelles et à la purification de l'esprit, prélude au grand voyage vers les immensités intérieures où les happait l'irrésistible appel de Dieu. Peu à peu se constituait sur l'île, contre le désir des deux moines, ce type intermédiaire entre l'érémitisme et le monastère organisé : la laure, où chacun vivait seul dans son abri pour se retrouver le dimanche à la célébration de la synaxe eucharistique. L'évêque Léonce avait ordonné prêtre Honorat qui s'en était défendu en vain. Après avoir longuement prié, Honorat demanda conseil à l'évêque Léonce, et il se décida, à l'heure même où Cassien songeait à fonder à Marseille le grand monastère de Saint-Victor, à faire à son tour acte solennel de cénobitisme. Il grouperait autour d'une règle monastique commune inspirée des Pères, les hommes épris de Dieu et prêts à tout quitter pour son seul amour. Peu d'éléments permettent de fixer la date de la fondation du monastère de Lérins. La première mention remonte à Paulin de Nole, dans une lettre adressée à Eucher de Lyon entre 412 et 420. Aux environs de 427, Cassien parle à propos de Lérins d'une immense communauté de frères, ce qui laisse entendre que le monastère existait depuis plusieurs années. On situe généralement dans la deuxième décennie du Vème siècle l'installation d'Honorat sur l'île, donc vers 410. Les débuts de la vie monastique à Lérins. Pour désigner l'île d'Honorat, Hilaire d'Arles utilise à plusieurs reprises le mot désert selon une tradition qui remonte aux premiers moines d'Orient qui, dès le troisième siècle avaient choisi de vivre en solitaires dans les déserts égyptiens notamment. Ce mode d'existence fut révélé à l'Occident grâce à la Vie de saint Antoine composée par saint Athanase vers 357 et traduite du grec en latin vers 370-374 par Evagre d'Antioche. Mais si les déserts se peuplent de moines, vivant chacun dans sa cellule et se regroupant de temps à autre auprès d'un père spirituel, on sait qu'il existe aussi, dans tout l'Orient chrétien antique - Egypte, Syrie, Asie Mineure -- un autre type d'organisation monastique qui privilégie la vie en communauté et dont saint Pacôme fut le fondateur. De 358 à 379, Basile de Césarée, par exemple, fonde et gouverne des monastères auxquels il donne des Règles monastiques. Or, depuis 397, circule une traduction en latin de la rédaction primitive de l'oeuvre de saint Basile, le Petit Asceticon. Il est possible qu'Honorat ait connu cette version lors de son passage en Italie. Au moment où Honorat décida de s'installer dans l'île de Lérins, le mouvement monastique a atteint l'Occident. Saint Athanase exilé à Trèves en 336, puis à Rome en 341 l'a certainement fait connaître. Vers 360, saint Martin s'établit dans la solitude à Ligugé, près de Poitiers. Devenu évêque de Tours, il fonda un monastère à Marmoutier. En 382, Jérôme venu vivre à Rome auprès du pape Damase avait propagé l'idéal ascétique. En 386, un monastère naît à Milan. Enfin, Augustin lui-même, évêque d'Hippone, établit un monastère épiscopal où il vivait en communauté avec tout son clergé sous une règle stricte : ascèse faite d'obéissance, de continence, de pauvreté, d'humilité. Parmi tous les modèles de vie monastique il n'est pas facile de dire quel est celui que choisit Honorat. Au départ, c'est vers une forme de vie cénobitique que tous les indices nous orientent. Et nous avons vu qu'en 427 Cassien parle d'une immense communauté de frères. Le mot utilisé par Cassien est coenobium, qui désigne précisément un monastère où l'on vit en communauté, selon une règle. Honorat n'a jamais eu comme saint Antoine le désir de vivre dans un isolement complet. Il brûle, c'est vrai, d'être retranché du monde. Mais dès lors que d'autres hommes éprouvent ce même besoin, il ne les rejette pas. Et ce nombre devint suffisamment important pour justifier la construction d'une église et de bâtiments adaptés à l'habitat des moines. Le récit de saint Hilaire d'Arles, qui suit l'ordre chronologique, permet de penser que ces installations ont été réalisées très tôt. S'il y a eu une expérience de la vie érémitique pour Honorat, celle-ci n'a pas duré longtemps. Car le témoignage d'Hilaire montre bien qu'Honorat est toujours resté en contact avec les communautés chrétiennes auprès desquelles il s'était installé. Les liens noués en Italie avec le clergé, l'affection qui l'attache à l'évêque de Fréjus, sont autant de preuves de l'importance que Honorat a toujours accordée aux relations humaines. Et l'évêque Fauste de Riez, dans un passage de son sermon dédié à Honorat, nous dit : En vérité, ils ont été comblés de joie ceux qui ont eu le bonheur de vivre aux côtés d'Honorat, de manger avec lui et d'être soldats de Dieu sous sa discipline

Une structure verticale et hiérarchisée

Le renom du fondateur de Lérins a dépassé très vite les limites de la Provence et du sud de la Gaule. Le retentissement de Lérins, son rayonnement da pas tardé à susciter des vocations illustres : Hilaire d'Arles, Loup de Troyes, Hucher de Lyon, Vincent de Lérins, Fauste de Riez, Salvien de Marseille. Tous ont vécu dans l'île avant l'an 430 et parmi ces hommes qui venaient rejoindre Honorat, beaucoup étaient originaires du nord de la Gaule. Les textes d'Hilaire d'Arles et de Fauste de Riez parlent de la vie harmonieuse des membres du monastère regroupés autour de son fondateur. Les deux auteurs insistent sur le rôle essentiel que joue Honorat à la tête de sa communauté. Fauste de Riez insiste tout particulièrement sur sa fonction de pasteur attentif qui veille, en gardien vigilant de son troupeau, et qui lui montre le chemin de la vie éternelle. Chef spirituel, guide infatigable, tel Moïse il ouvre le chemin du désert et délivre ses frères de la servitude. Avec Caprais qui n'a jamais quitté Honorat, ils étaient comme les deux colonnes qui précédaient les fils d'Israël pour leur montrer la route. Mais Honorat, pasteur qui guide et protège son troupeau, évoque aussi le Christ lui-même : Je suis le bon pasteur, dit Jésus, je connais mes brebis et mes brebis me connaissent (Jean 10, 14). Par la perfection de ses vertus, Honorat est l'image même du Christ. Ce rapprochement suggéré par Fauste de Riez est manifeste dans le sermon d'Hilaire d'Arles : Il a cherché à rejoindre Honorat celui qui a désiré le Christ, et vraiment c'est le Christ qu'il a trouvé, celui qui a cherché à rejoindre Honorat. Par sa douceur, c'est à l'amour du Christ qu'il invite tous ses frères. En aimant ses frères, il fait naître l'amour du Christ dans leurs cœurs. Inversement, ces hommes partagent un même amour pour Honorat. Il est le médiateur qui leur permet d'accéder à l'amour de Dieu. Ainsi Honorat, aimé de tous, n'occupe pas seulement une place centrale au milieu de ses frères. L'amour qui l'unit à chaque membre de la communauté s'exerce aussi selon une ligne verticale à l'intérieur d'une structure hiérarchique dans laquelle il occupe une place intermédiaire entre Dieu et les frères de la communauté monastique. Et cette structure se retrouve dans l'organisation de toute la vie communautaire. Honorat est appelé maître et père par les frères qui lui doivent obéissance. Cependant, Honorat dirige son monastère avec une autorité bienveillante. Pour changer ce qui avait besoin d'être corrigé, le plus souvent il changeait sa façon même de corriger, si bien qu'il suscitait autant d'amour que de crainte. Et les frères qui l'aimaient tant essayaient de ne point commettre de fautes. Et la crainte qu'il provoquait faisait naître l'amour de la discipline.

Discipline et Règle

Les moines étaient donc soumis à une discipline qu'Honorat se réservait le droit d'adapter à chacun. La première des exigences était l'obéissance, première vertu du vrai moine. L'autorité d'Honorat s'exerçait dans tous les domaines de la vie quotidienne : travail, sommeil, nourriture étaient selon Hilaire d'Arles, adaptés à la constitution physique de chacun. Honorat avait le souci d'apaiser les querelles qui pouvaient naître entre les frères, et de maintenir la cohésion de sa communauté. La soumission des moines à ses exhortations s'accompagnait en retour d'une sollicitude constante à l'égard de chacun. Honorat s'efforçait ainsi de rendre plus léger le joug du Christ, et de faire naître la joie dans le cœur des frères. Cette joie de vivre sous la discipline d'Honorat est mentionnée par Fauste de Riez dans un passage où il évoque la sainte Règle qui permet au monastère d'assurer sa solidité. L'emploi du mot règle ne suffit pas à attester l'existence, à Lérins, d'une règle monastique rigoureusement définie. Il peut s'agir simplement d'un ensemble de préceptes qu'Honorat a appliqués à Lérins. Cette règle ou ces préceptes tirés de l'enseignement des moines d'Egypte, semblent n'avoir jamais été formulés par écrit. Ce qui ne signifie pas que la Règle n'ait jamais existé. De toute manière, nous savons par Hilaire d'Arles et par Fauste de Riez, les principaux témoins de saint Honorat, que l'obéissance, l'humilité, l'égalité d'humeur, l'amour fraternel, le silence, les jeûnes et les mortifications, la célébration liturgique et la prière personnelle, la méditation et le travail manuel étaient de rigueur à Lérins, et que tout cela faisait office de Règle. Honorat fuyait la renommée, mais plus il la fuyait plus elle s'attachait à lui, et qu'il le voulût ou non, partout où il allait, la renommée l'accompagnait. Car, par l'exemple de ses vertus il régénérait tous les lieux où il séjournait. Partout, nous dit Hilaire d'Arles, il répand la manne et exhale le doux parfum du Christ. Son monastère était un phare, dont la réputation s'étendra très tôt à toute la Gaule. Il attirait une multitude de visiteurs, de pèlerins, et surtout des pauvres venus des régions les plus diverses. Honorat distribuait sans compter et parfois son trésor se trouva épuisé. Sa foi ne le fut jamais. Et Hilaire nous raconte qu'un jour le coffre ne contenait plus qu'une seule pièce d'or. Un pauvre se présenta, Honorat la lui donna et à Hilaire inquiet il dit : Puisque nous n'avons plus rien à donner, il est bien certain que quelqu'un est en route pour nous apporter de quoi pouvoir le faire encore. Effectivement, à la tombée du jour, un donateur se présenta. Avec la charité, le secret de la réussite d'Honorat était la joie. Tel fut Honorat, fondateur de l'abbaye de Lérins en Provence. Mais sa réputation allait lui jouer, une fois encore, un drôle de tour. A la mort de l'évêque d'Arles, il allait devoir quitter son île bienheureuse pour être, contre son gré, placé sur le siège épiscopal d'Arles.

Saint Honorat, évêque d'Arles

Honorat avait été ordonné prêtre malgré lui par l'évêque Léonce de Fréjus. Et lui qui avait toujours fait preuve d'une humilité exemplaire et souhaitait finir sa vie dans la solitude, la paix et même l'oubli, devait donc recevoir la consécration épiscopale pour siéger à la tête de l'une des plus importantes métropoles chrétiennes. Car, après qu'ils furent chassés de Trèves - ville natale de notre saint -, les empereurs constantiniens s'étaient installés en Arles, devenue, en 395, capitale des Gaules et de l'Empire. De ce fait, l'évêque d'Arles était le primat des Gaules. Plus tard cette fonction sera transférée à Lyon (encore aujourd'hui l'archevêque catholique de Lyon a le titre de primat des Gaules). Ce siège épiscopal était donc très important. C'est ce qui explique les luttes partisanes socio-politico-religieuses qui, hélas, entourèrent souvent l'élection de l'évêque métropolitain d'Arles. L'élection d'Honorat eut lieu par surprise et derrière son dos. Il n'avait même pas été consulté ! Aussi ne voulut-il pas de ce siège épiscopal. De plus, l'abbaye de Lérins n'était pas du tout décidée à laisser partir son Abbé. Hilaire déclara aux Arlésiens, sans y mettre de formes «Qui vous a donné le désir de posséder pour vous cet homme, au détriment de ceux à qui Dieu l'avait accordé en son désert» ? Bien entendu, ce désir provenait de la haute réputation d'Honorat, déjà considéré comme un saint et comme un organisateur de premier ordre. On savait aussi que c'était un homme de paix. Il ne réunit pourtant pas sur son nom l'unanimité des suffrages. Mais l'affaire fit grand bruit. Alerté, le pape, Célestin ler, qui n'avait aucun grief contre Honorat, écrivit en 428 à tous les évêques du sud-est de la Gaule pour leur demander qu'à l'avenir «un prêtre ne soit élu, venant d'une autre Eglise, que dans le cas où aucun clerc de l'Eglise à pourvoir ne serait jugé digne, ce que nous croyons, ne pouvoir se produire. Il faut réprouver le fait de préférer ceux des Eglises étrangères, ne pas faire appel à des étrangers de peur que l'on ne paraisse avoir établi une sorte de nouveau collège d'où seraient tirés les évêques». Or, c'est exactement ce qui allait se produire avec l'abbaye de Lérins, qui deviendra, aux Vème et Vlème siècles, la pépinière des évêques du sud de la Gaule. Honorat ne se rendit pas immédiatement aux Arlésiens. Il lui fallait réfléchir et prier. Et ce n'est qu'après de longs mois de tractations et de supplications qu'il accepta. Il savait que son œuvre de Lérins était solide. Mais il se savait aussi malade et en sursis. Il renonça à finir sa vie dans la paix de son île, et se jeta dans ce guêpier politico-socio-religieux de la métropole d'Arles, car il y aperçut finalement la volonté de Dieu de l'y voir rétablir la concorde et l'amour fraternel. Après avoir dit un adieu, (qu'il savait n'être pas un au revoir) à ses moines, il prit la route d'Arles. Mais Arles lui paraissait tellement redoutable qu'il emmena avec lui deux moines, Jacques d'Assyrie et Hilaire qui, lui, ne supporta pas la ville et s'en retourna promptement à Lérins. Quand Honorat s'assit sur le siège épiscopal d'Arles, il trouva les caisses du trésor pleines de richesses amassées par ses prédécesseurs. Le dernier, Helladius, était pourtant un moine. Honorat n'hésita pas et, nous dit Hilaire, «il exclut tout amas d'injustes richesses, et tout ce qui avait été accumulé sans but fut enfin affecté à des usages légitimes. Ceux qui étaient morts commencèrent à bénéficier de leurs trésors et les donateurs purent enfin éprouver les soulagements qu'ils avaient voulus en faisant leurs offrandes. Il ne réserva, pour l'évêché, que ce qui devait suffire aux nécessités du ministère». Alors la ville commença à respirer, et la concorde revint dans les cœurs. Honorat fit rapidement l'unanimité dans son diocèse. Mais l'effort fut énorme. Le 6 janvier 430, bien que faible, il voulut prêcher dans sa cathédrale. A son retour, il dut s'aliter.

La mort d'Honorat

A cette nouvelle, ses amis du diocèse d'Arles et de l'île de Lérins accoururent à son chevet, Hilaire en tête, qui nous dit «Leur douleur lui était plus pénible que la sienne propre». Et s'adressant à Hilaire lui-même il demanda «Pourquoi pleures-tu ? Est-ce pour cette loi commune à l'espèce humaine Faut-il que mon départ te trouve mal préparé, alors qu'il n'a pas pu me surprendre ?» Lorsqu'il entra en agonie, les corps constitués affluèrent, ainsi que le préfet en exercice et les anciens préfets, selon l'usage de l'époque. Le Saint ne manqua pas une si belle occasion de les chapitrer. Et, toujours grâce à Hilaire, nous possédons l'unique sermon qui ait été conservé d'Honorat : «voyez quelle fragile demeure nous habitons ! Si haut que nous montions, la mort nous en fera descendre. Vivez donc votre vie de telle façon que vous ne redoutiez pas le terme, et ce que nous appelons la mort, attendez-le comme un simple passage». Puis, après les avoir menacés de l'enfer, il rappela ce que fut sa règle monastique. «Il faut que l'esprit reconnaisse sa nature supérieure et livre combat aux vices charnels. Ce n'est qu'à ce prix qu'il conservera l'une et l'autre substance sans tache pour la paix éternelle». Enfin, il lança un suprême avertissement concernant tous les moines de l'avenir : «Que nul parmi vous ne soit prisonnier de l'amour excessif dit monde. Que personne ne s'abandonne aux richesses». Et il répétera avant de s'endormir dans la paix de la mort : «Que nul ne soit l'esclave de l'argent, que nul ne se laisse corrompre par la vaine apparence des biens terrestres. C'est un crime de faire un instrument de perdition de ce qui pourrait vous servir à acheter le salut, et de rendre esclave au moyen de ce qui pourrait vous reconquérir la liberté». Il se mit alors à parler de tous ceux qu'il avait aimés et chargea ses amis de leur faire parvenir un dernier message. Et à la demande du clergé, il désigna son successeur : Hilaire. Mais le moine ne rêvait que de retourner à Lérins, ne souhaitant rien moins que cette charge épiscopale. Honorat reposait maintenant, calme et détendu. Il se laissa envahir par une sorte de sommeil. Croyant qu'il allait mourir, ses amis le secouèrent. Il ouvrit un œil et leur dit malicieusement : «Je m'étonne que, me voyant si bas et sachant combien j'ai été longtemps privé de sommeil, vous ne puissiez seulement me laisser dormir !». Il se moqua d'eux avec tendresse, puis il se tut et entra dans le sommeil de la mort. Hilaire a ce mot étonnant : Alors sa vie s'éteignit presqu'avant sa bonté. La mort d'Honorat, très douce, sans combat, fut accompagnée de phénomènes étranges. A l'instant même où son esprit quittait son corps, au milieu de la nuit, de nombreux arlésiens réveillés furent frappés, par la vision du Saint que recevait une cohorte céleste. Tous se levèrent puis coururent jusqu'à l'évêché. «On aurait dit, note Hilaire, que tout le monde avait été réveillé par un avertissement des anges».

Les obsèques d'Honorat

Accompagné du peuple, le corps fut conduit à la cathédrale. Honorat était revêtu de ses riches habits épiscopaux qu'il n'avait jamais portés de son vivant ! En effet, épris de simplicité et d'humilité, il avait toujours préféré la bure du moine. Après la célébration dans la cathédrale, le corps fut transporté solennellement jusqu'au cimetière extérieur des Alyscamps. Alors une dispute éclata entre les prêtres de Saint-Etienne ( c'est-à-dire la cathédrale ) et les moines de Lérins, chacun revendiquant âprement l'honneur de porter le corps. Avant que ce dernier ne disparaisse dans le sarcophage de pierre taillée, la foule se précipita et lui arracha ses vêtements pour en faire des reliques. Quant aux reliques proprement dites, les ossements, elles eurent une longue histoire. Les moines de Lérins ne reçurent qu'un os. Plus tard, le corps du Saint fut déposé dans la chapelle de Saint-Genès des Alyscamps, puis dans l'église Saint-Honorat dès qu'elle fut construite. Il y demeura presque un millénaire. En 1390, des pillages firent craindre pour les biens d'Arles. L'Abbé de Ganagobie, dans le département actuel des Alpes de Haute Provence, qui en avait la garde, transporta les reliques du Saint chez lui. Mais, à cette époque médiévale, les reliques représentaient un tel trésor qu'il offrit à l'abbaye de Lérins de les récupérer, pensant qu'elles y seraient mieux en sécurité qu'à Ganagobie. Il ne posa qu'une condition, aussitôt acceptée, d'être admis comme moine à Lérins. Lorsque le 20 janvier 1391, les reliques arrivèrent à Lérins, l'abbé, Jean de Tournefort fit ouvrir le reliquaire. Au milieu des ossements un certificat en attestait l'authenticité. L'Abbé fit apporter l'os que possédait son abbaye, lequel, remis à sa place, s'adapta parfaitement. En 1788, les reliques furent distribuées au diocèse de Grasse. Comme on vient de le voir, le corps de St Honorat demeura longtemps en Arles, ce qui contristait beaucoup les moines de Lérins. Mais Fauste de Riez, un autre témoin de la vie d'Honorat, les en consola : «Ne croyons pas avoir quelque chose de moins du fait que la cité d'Arles revendique comme sa propriété les restes de ce corps. Qu'ils détiennent le réceptacle de l'esprit, le Corps, nous, nous conservons l'âme elle-même, en ses effets merveilleux. Qu'ils détiennent les os, nous les mérites. Honorat se souviendra de l'un et de l'autre lieu, mais il se doit à Lérins à un titre spécial. Car, s'il cultiva avec soin Arles, cette vigne du Seigneur, il a cependant planté le premier cette vigne, Lérins».

Les miracles de saint Honorat

Écoutons le sermon d'Hilaire devenu évêque d'Arles, pour l'anniversaire de la mort de saint Honorat : «Que ta gloire est grande et illustre, Honorat ! Tes mérites n'ont pas eu besoin d'être illustrés par des miracles. Ta vie elle-même pleine de vertus, et exaltée par une admiration renouvelée, a servi en quelque sorte de miracle perpétuel. Nous savons tous, nous qui vivions auprès de toi, que les dons nombreux que Dieu t'a accordés ont tenu lieu de miracles. Mais, pour ta part, tu en faisais bien peu de cas, et tu te réjouissais bien plus de savoir tes mérites et tes vertus consignés par Dieu que de voir les hommes relever tes miracles. Et pourtant, quel plus grand miracle de la vertu peut-il exister que de fuir les miracles et de cacher ses vertus ? Et en vérité, ta prière était, pour ainsi dire, si familière aux oreilles du Christ, que tu as obtenu, je crois, par les supplications si ferventes, de ne pas voir des miracles proclamer ta vertu. La paix a aussi ses martyrs ; car aussi longtemps que tu as habité ton corps, tu as toujours été le témoin (rappelons que martyr vient d'un mot grec signifiant témoin) du Christ... Il n'y eut jamais sur tes lèvres que la paix, la chasteté, la piété, la charité. Il n'y eut jamais dans ton cœur que le Christ.. Ceux qui désiraient Dieu ont trouvé en toi un secours commun à tous». St Honorat avait l'habitude de rapporter à ses moines ses songes. Hilaire écrit à ce propos : «ils n'étaient pas prophétiques, ils n'étaient pas provoqués par quelque inquiétude pour l'avenir, mais ils étaient suscités par les aspirations d'une âme qui ne connaît pas le repos. C'est le martyre, sur lequel portait sans cesse ta méditation, que tu subissais, tandis que le Seigneur prenait plaisir, je crois, à faire naître en toi le désir, et c'était comme une persécution menée contre ta foi. En vérité, personne, je pense, ne peut nier que, pour subir le martyre, c'est l'occasion et non pas le courage qui t'a manqué». St Hilaire attribue sa conversion à St Honorat. Il n'en parle pas comme d'un miracle, et pourtant, nous pourrions y voir un miracle. Honorat, en effet, avait été averti par des amis venant de Trèves et de passage dans son monastère, qu'Hilaire et d'autres jeunes gens vivant encore à Trèves, menaient une vie de débauche. Hilaire était apparenté à Honorat. Dès qu'il entend cela, il ne rejette pas, malgré ses ennuis de santé, la perspective d'un long voyage. Il revient dans sa patrie, afin de sauver Hilaire. Mais, en ces années-là, Hilaire était attaché au monde et rebelle à Dieu. Honorat l'exhorte avec tout son talent à ouvrir son cœur à Dieu. Mais, nous dit Hilaire lui-même, «ses paroles pleines de piété ne pénétraient pas dans mes oreilles ... je résistais.. et faisais le serment de ne pas céder». Et cependant, par une vision presque prophétique Honorat lui prédit : «Ce que tu me refuse Dieu me l'accorde». Et Hilaire conclut : «C'est ainsi, oui, c'est ainsi que la prière d'un saint ramène les fugitifs, c'est ainsi qu'elle dompte les obstinés, c'est ainsi qu'elle soumet les rebelles». Fauste de Riez, lui aussi, a bien connu Honorat, en tant que moine à Lérins. Il en fait aussi l'éloge, non point en Arles, mais à Lérins. «En vérité, mes frères très chers, dit-il aux moines de cette abbaye, ils ont été comblés de joie ceux qui ont eu le bonheur de se trouver face à face avec cet homme angélique... Et celui qui se sera efforcé d'être l'héritier de ses mérites ici-bas, aura le bonheur d'être aussi un jour le cohéritier des faveurs qu'il a reçues... Or, alors qu'il s'était élevé au faîte de ses vertus, il n'a jamais pensé qu'il fallait mettre sa confiance en lui seul. Mais il avait pris comme assistant et collègue le bienheureux Caprais, et il s'en remit, pour tout ce quel avait à régler ou à exécuter, à l'examen et à la décision de celui-ci, comme à la plus juste balance du jugement. En sa compagnie, il a introduit dans ce désert la gloire du Christ et, tel Moïse en compagnie d'Aaron, il a établi un camp pour tous ceux qui sont destinés à marcher vers la terre promise... En effet, aussi longtemps que celui-ci, tel Moïse, a élevé ses mains saintes, ici, il a toujours sauvegardé l'invincibilité de son peuple contre Amaleq, c'est-à-dire contre le diable. Aussi, mes très chers frères ... gardons surtout l'orthodoxie de la foi ; croyons que le Père et le Fils et le saint Esprit sont un seul Dieu... Gardons l'esprit d'obéissance qu'il conseillait toujours plus particulièrement et avec plus d'empressement, car si un moine ne le possède pas, il est vraiment pauvre et nu. En effet, quand le premier homme eut manqué au devoir d'obéissance, il sut qu'il était nu... Gardons aussi l'humilité, la vraie». Fauste de Riez considère comme des miracles réalisés par Honorat le fait qu'il a, par sa foi, écarté le poison des bêtes venimeuses : l'île de Lérins était alors infestée de serpents. Et, non seulement, affirme Fauste, «il a marché sur l'aspic et le basilic, mais il a restauré chez beaucoup d'hommes l'image, peut-être déjà perdue, du Christ. Tantôt il changeait des bêtes sauvages en hommes, tantôt il changeait des hommes, pour ainsi dire, en anges». Car Honorat a mené un combat spirituel pour tuer les vices qui existent en l'homme. Et Fauste de poursuivre. «Celui dont je dois faire l'éloge mettait en fuite des esprit malins qui se tenaient cachés, non pas dans le corps, mais dans l'esprit et le cœur ... Il a ramené à la vie des cadavres qui ne possédaient plus ni esprit, ni âme ... S'il n'a pas redonné la vie fragile d'ici-bas, il a fait davantage en montrant le chemin de la vie éternelle. Fauste compare une fois de plus Honorat à Moïse. Car, tel Moïse dans le désert, Honorat sur son île désertique n'avait pas d'eau. Etant un bon sourcier, «il a fait jaillir du rocher aride une source d'eau douce, non seulement au milieu du désert, mais au milieu de la mer». En effet, sans eau, toute vie humaine eût été impossible à Lérins. Au début, les pêcheurs apportaient à Caprais et à Honorat l'eau du continent. Mais comment vivre nombreux sur cette île sans le miracle accordé par Dieu à St Honorat ? L'image de St Honorat que nous conserverons dans nos mémoires, est celle d'un pasteur doux et bienveillant, priant sans cesse pour son troupeau afin qu'aucune des brebis qui lui avaient été confiées par le Seigneur ne se perde ou ne s'égare. Si Honorat était tant aimé par tous ses moines, s'ils lui obéissaient si bien, c'est parce que lui-même savait être tout pour tous. Aussi rare était la discorde dans ce troupeau. Et pourquoi ne pas lui adresser cette belle prière composée par Hilaire ? «Souviens-toi donc, toi qui es l'ami de Dieu, souviens-toi sans cesse de nous, toi qui te trouves si pur auprès de Dieu, chantant le "cantique nouveau" et suivant l'Agneau partout où il va. Toi qui marches à sa suite, toi notre saint protecteur, l'interprète agréé de nos prières et notre solide défenseur, transmets-lui les supplications répandues auprès de ton tombeau par le troupeau de tes disciples. Obtiens que, dans une aspiration commune, nous méritions de respecter tes ordres et tes enseignements».

Marie Borrély (tiré de la revue "Orthodoxes à Marseille" N° 66 et 67)

SOURCE : http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/synaxaire/stHonorat.htm et https://www.eoc.ee/fr/orthodoxie/saint-honorat/

Sant'Onorato di Arles

Estàtua de sant Honorat de l'altar major, església de sant Honorat de Vinalesa.


Saint Honoratus of Arles

Also known as

Honorat

Honore

Memorial

16 January

Profile

Son of a Roman consul, and raised as a paganConverted to Christianity as a young man. Friend of Saint Caprasius; brother of Saint Venantius. Lived and studied monasticism in GreeceEgypt and Palestine. When he returned to France, he founded the abbey of Lérins on the isle of the same name off the coast of Provence, FranceAbbot of the house. In 426 he was ordered to accept the archbishopric of ArlesGaul (modern France). Teacher of Saint Hilary of Arles, who served as secretary of Honoratus, and of Saint Honoratus of Marseilles, who wrote a biography of him. Worked against the Arian and Manichaean heresies, and re-established orthodoxy.

Born

c.350 in northern Gaul

Died

January 429 of natural causes

relics at Lérins

Canonized

Pre-Congregation

Patronage

against drought

against misfortune

against rain

for rain

ArlesFrance

Representation

bishop drawing water from a rock with his mitre nearby

bishop on Lérins with a phoenix nearby

driving snakes from Lérins

overseeing the construction of the abbey at Lérins

Additional Information

Book of Saints, by the Monks of Ramsgate

Catholic Encyclopedia, by Léon Clugnet

Lives of the Saints, by Father Alban Butler

New Catholic Dictionary

Pictorial Lives of the Saints

Roman Martyrology1914 edition

Saints of the Day, by Katherine Rabenstein

Short Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly

books

Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints

Saints and Their Attributes, by Helen Roeder

other sites in english

Catholic Lane

Catholic Online

Celtic Saints

images

Wikimedia Commons

sitios en español

Martirologio Romano2001 edición

sites en français

Diocese de Frejus-Toulon

La fête des prénoms

fonti in italiano

Cathopedia

Santi e Beati

nettsteder i norsk

Den katolske kirke

spletne strani v slovenšcini

Svetniki

MLA Citation

“Saint Honoratus of Arles“. CatholicSaints.Info. 8 December 2023. Web. 22 December 2024. <https://catholicsaints.info/saint-honoratus-of-arles/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-honoratus-of-arles/

Sant'Onorato di Arles

Cathédrale Notre-Dame-du-Puy de Grasse

Sant'Onorato di Arles

Cathédrale Notre-Dame-du-Puy de Grasse


Book of Saints – Honoratus of Arles

Article

(Saint) Bishop (January 16) (5th century) Born probably in the actual Lorraine of a Roman Consular family, he renounced Paganism in his youth and travelled with Saint Caprasius to Greece. There he passed some years. Returning to France, he founded on the Mediterranean islet of Lerins the famous Abbey of that name (A.D. 400 about). In A.D. 426 he was forced to accept the Archbishopric of Aries, in which dignity, on his death, three years later, he was succeeded by his disciple Saint Hilary.

MLA Citation

Monks of Ramsgate. “Honoratus of Arles”. Book of Saints1921. CatholicSaints.Info. 11 May 2016. Web. 23 December 2024. <https://catholicsaints.info/book-of-saints-honoratus-of-arles/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/book-of-saints-honoratus-of-arles/

Sant'Onorato di Arles


St. Honoratus of Aries

 January 16

Patron: against drought; against misfortune; against rain; for rain

Birth: 350

Death: 429

Archbishop of Aries, France. He was born in Lorraine to a Roman consular family. After becoming a Christian, Honoratus studied monasticism in Greece with his brother Venantius and St. Caprosius. Returning to France, he founded Lerins Abbey about 400, and in 426 was forced to become archbishop of Arles.

SOURCE : https://www.catholic.org/saints/saint.php?saint_id=3791

Sant'Onorato di Arles


St. Honoratus

Archbishop of Arles; b. about 350; d. 6 (or, according to certain authors, 14 or 15) January, 429. There is some disagreement concerning his place of birth, and, as already seen, the date of his death is also contested. It is believed that he was born in the north of Gaul and that he belonged to an illustrious pagan family. Converted toChristianity with his brother Venantius, he embarked with him from Marseilles about 368, under the guidance of a holy person named Caprasius, to visit the holy places of Palestine and the lauræ of Syria and Egypt. But the death of Venantius, occurring suddenly at Methone, Achaia, prevented the pious travellers from going farther. They returned to Gaul through Italy, and, after having stopped at Rome, Honoratus went on into Provence and, encouraged by Leontius, Bishop of Fréjus, took up his abode in the wild island of Lérins with the intention of living there in solitude. Numerous disciples soon gathered around him and thus was founded the monastery, which has enjoyed so great a celebrity and which was during the fifth and sixth centuries a nursery for illustrious bishops and remarkable ecclesiastical writers. Honoratus's reputation for sanctity throughout the south-eastern portion of Gaul was such that in 426 after the assassination of Patroclus, Archbishop of Arles, he was summoned from his solitude to succeed to the government of the diocese, which the Arian and Manichaean heresies had greatly disturbed. He appears to have succeeded in re-establishing order and orthodoxy, while still continuing to direct from afar the monks of Lérins. However, the acts of his brief pontificate are not known. He died in the arms of Hilary, one of his disciples and probably a relative, who was to succeed him in the See of Arles. His various writings have not been preserved, nor has the rule which he gave to the solitaries of Lérins. Cassian, who had visited his monastery, dedicated to him several of his "Conferences".

Sources

PIERRUGUES, Vie de S. Honorat, fondateur de Lérins et éveque d'Arles (Grasse, 1874); GALBERT, Saint Honorat et son monastère in Bullet. de l'Acad. delphin., Doc. X (Grenoble, 1896-97), 97-110; ALBANES AND CHEVALIER, Gallia Christ. noviss. (Arles, 1900), 25-29.

Clugnet, Léon. "St. Honoratus." The Catholic Encyclopedia. Vol. 7. New York: Robert Appleton Company, 1910. 16 Jan. 2016 <http://www.newadvent.org/cathen/07451a.htm>.

Transcription. This article was transcribed for New Advent by Herman F. Holbrook. O Saint Honoratus, and all ye holy Monks and Hermits, pray for us.

Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. June 1, 1910. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.

Copyright © 2023 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.

SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/07451a.htm



Honoratus of Arles B (RM)

(also known as Honore)

Born in Trèves (Trier), Germany, (or Lorraine, France), c. 350; died at Arles, France, 429.

Saint Honoratus was born into a Gallo-Roman family of consular rank. He was well-versed in the liberal arts. He converted from paganism to Christianity in his youth and won his older brother, Venantius, to Christ. The two brothers desired to forsake the world entirely; but their father put continual temptations in their way. Finally, they secured the services of Saint Caprasius, a holy hermit, who acted as their instructor in the ways of holiness.

The three sailed from Marseilles to Greece, intending to live there in some unknown desert and learn more about monasticism. Venantius died at Modon; Honoratus was also ill. He and his mentor were forced to return home via Rome. He intended to live the life of a hermit, but God had other plans for him. At first he lived as one near Fréjus. Two small islands were just off the coast near Cannes: a larger one called Lero (now St. Margaret's); the other, smaller and further out called Lérins (now Saint- Honorat).

Around 410 (400?), he established himself on this smaller desert island, where he was joined by SS. Lupus of Troyes, Eucherius of Lyons, and Hilary of Arles, as well as others. This was the beginning of the celebrated monastery of Lérins, whose history lasted for nearly 1,400 years. Some of the monks lived in community; others were anchorites. The Rule was that of Saint Pachomius.

About 426-427, he was forced to become archbishop of the important see of Arles. However, he labors in the field he did not want lasted less than three years. Honoratus died exhausted by his austerities and apostolic labors in 429.

His relative Hilary, who succeeded him as bishop of Arles, wrote a panegyric of Saint Honoratus that speaks of the trouble taken by the saint to ensure that no one in this island community should be dispirited, overworked, or idle; and 'it is astonishing how much work he got through himself, of poor health as he was.' Many visitors found their way to the island (including Saint John Cassian), and no one left it 'without a perfectly carefree mind.' Honoratus is one of those blessedly joyful saints (Attwater, Benedictines, Encyclopedia, Hoare, Walsh).

Saint Honoratus is generally portrayed as driving serpents from the island of Lérins, whose monastery he founded. He is shown at times (1) as a bishop over the island of Lérins with a phoenix below, or (2) drawing water from a rock with his mitre near him (Roeder).

SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0116.shtml

Sant'Onorato di Arles

Reliquaire de Saint Honorat, Cathédrale Notre-Dame-du-Puy de Grasse

In the showcases are sacred objects among them is Saint Honorat's reliquary and polychrome wood from the 15th century. Saint Honorat - (350 – January 6, 429) was an early Archbishop of Arles, who was also the Abbot of Lérins Abbey. He is honored as a saint in the Catholic Church.

Sant'Onorato di Arles

Reliquaire de Saint Honorat, Cathédrale Notre-Dame-du-Puy de Grasse

In the showcases are sacred objects among them is Saint Honorat's reliquary and polychrome wood from the 15th century. Saint Honorat - (350 – January 6, 429) was an early Archbishop of Arles, who was also the Abbot of Lérins Abbey. He is honored as a saint in the Catholic Church.


January 16

St. Honoratus, Archbishop of Arles, Abbot

HE was of a consular Roman family, then settled in Gaul, and was well versed in the liberal arts. In his youth he renounced the worship of idols, and gained his elder brother Venantius to Christ, whom he also inspired with a contempt of the world. They desired to renounce it entirely, but a fond Pagan father put continual obstacles in their way: at length they took with them St. Caprais, a holy hermit, for their director, and sailed from Marseilles to Greece, with the design to live there unknown, in some desert. Venantius soon died happily at Methone; and Honoratus, being also sick, was obliged to return with his conductor. He first led an eremitical life in the mountains near Frejus. Two small islands lie in the sea near that coast: one larger, at a nearer distance from the continent, called Lero, now St. Margaret’s; the other smaller and more remote, two leagues from Antibes, named Lerins, at present St. Honoré, from our saint, where he settled; and being followed by others, he there founded the famous monastery of Lerins, about the year 400. Some he appointed to live in community; others, who seemed more perfect, in separate cells, as anchorets. His rule was chiefly borrowed from that of St. Pachomius. Nothing can he more amiable than the description St. Hilary has given of the excellent virtues of this company of saints, especially of the charity, concord, humility, compunction, and devotion which reigned amongst them, under the conduct of our holy abbot. He was by compulsion consecrated archbishop of Arles in 426, and died exhausted with austerities and apostolical labours in 429. The style of his letters was clear and affecting: they were penned with an admirable delicacy, elegance, and sweetness, as St. Hilary assures. The loss of all these precious monuments is much regretted. His tomb is shown empty under the high altar of the church which bears his name at Arles; his body having been translated to Lerins in 1391, where the greater part remains. See his panegyric by his disciple, kinsman and successor, St. Hilary of Arles; one of the most finished pieces extant of this kind. Don Rivet, Hist. Lit. t. 2. p. 156.

Rev. Alban Butler (1711–73).  Volume I: January. The Lives of the Saints.  1866.

SOURCE : http://www.bartleby.com/210/1/163.html

Sant'Onorato di Arles

Église Saint-Honorat, érigée sur la nécropole des Alyscamps, ArlesBouches-du-RhôneFrance.


New Catholic Dictionary – Saint Honoratus

Article

ConfessorArchbishop of Arles; born probably Toul, Gaul, 350; died Mondon, Greece, 429. He was born of pagan parents in northern Gaul, and after his conversion to Christianity, embarked, c.368, to visit Palestine and Egypt. Returning to Gaul through Italy, he founded the celebrated monastery of Lérins, and in 426 was appointed Archbishop of Arles. Relics at Lerins. Feast16 January.

MLA Citation

“Saint Honoratus”. People of the Faith. CatholicSaints.Info. 18 October 2010. Web. 23 December 2024. <http://catholicsaints.info/new-catholic-dictionary-saint-honoratus/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/new-catholic-dictionary-saint-honoratus/

Sant'Onorato di Arles

Reliquaire de Saint Honorat, Cathédrale Notre-Dame-du-Puy de Grasse

Relics of saint Honoratus in Grasse Cathedral

Мощи святого Гонората Арелатского в кафедральном соборе Граса


Pictorial Lives of the Saints – Saint Honoratus, Archbishop

Saint Honoratus was of a consular Roman family, settled in Gaul. In his youth he renounced the worship of idols, and gained his elder brother, Venantius, to Christ. Convinced of the hollowness of the things of this world, they wished to renounce it with all its pleasures, but a fond, pagan father put continual obstacles in their way. At length, taking with them Saint Caprais, a holy hermit, for their director, they sailed from Marseilles to Greece, with the intention to live there unknown, in some desert. Venantius soon died happily at Methone, and Honoratus, being also sick, was obliged to return with his conductor. He first led an ermetical life in the mountains, near Frejus. Two small islands lie in the sea near that coast; on the smaller, now known as Saint Honore, our saint settled; and being followed by others, he there founded the famous monastery of Lerins, about the year 400. Some of his followers he appointed to live in community; others, who seemed more perfect, in separate cells as anchorets. His rule was chiefly borrowed from that of Saint Pachomius. Nothing can be more amiable than the description Saint Hilary has given of the excellent virtues of this company of saints, especially of the charity, concord, humility, compunction, and devotion which reigned among them, under the conduct of our holy abbot. He was, by compulsion, consecrated Archbishop of Aries in 426, and died, exhausted with austerities and apostolical labors, in 429.

Reflection – The soul cannot truly serve God while it is involved in the distractions and pleasures of the world. Saint Honoratus knew this, and chose to be a servant of Christ his Lord. Resolve, in whatever state you are, to live absolutely detached from the world, and to separate yourself as much as possible from it.

SOURCE : https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-saint-honoratus-archbishop/

Sant'Onorato di Arles

Chiesa di Sant'Onorato di Arles, complesso, Torriglia, Liguria, Italia

Sant'Onorato di Arles

Chiesa di Sant'Onorato di Arles, complesso, Torriglia, Liguria, Italia

Sant'Onorato di Arles

Chiesa di Sant'Onorato di Arles, complesso, Torriglia, Liguria, Italia

Sant'Onorato di Arles

Navata centrale della Chiesa di Sant'Onorato di Arles, Torriglia, Liguria, Italia


Sant' Onorato di Arles Vescovo

Festa: 16 gennaio

Trèves, Francia, 370 circa - Arles, Francia, 16 gennaio 429

Fondatore del monastero di Lérins, fu un uomo di fede profonda e di grande carità. Nato in una famiglia aristocratica romana, si convertì al cristianesimo in giovane età insieme al fratello Venanzio. I due fratelli furono influenzati dalla figura di San Caprasio, eremita sull'isola di Lérins, e tentarono di emulare il suo stile di vita, ma furono ostacolati dal padre. Abbandonata la terra natia, salparono per la Grecia alla ricerca di un deserto adatto alla vita ascetica, ma l'impresa si rivelò disastrosa. Giunti in Gallia, si ritirarono a vita eremitica tra le colline sopra Fréjus, dove Onorato venne a conoscenza della Regola di San Pacomio, fondatore del monachesimo cenobitico.

Martirologio Romano: Ad Arles nella Provenza in Francia, sant’Onorato, vescovo, che fondò il celebre monastero sull’isola di Lérins e accettò il governo della Chiesa di Arles.

Le origini di Sant’Onorato affondano in una famiglia consolare romana, poi stabilitasi nelle Gallie. Ricevuta una solida educazione pagana, si convertì comunque al cristianesimo con suo fratello maggiore Venanzio. I due subirono l’influenza di San Caprasio, eremita presso l’isola di Lérins, al largo della Costa Azzurra, dirimpetto all’odierna Cannes, e tentarono di emulare il suo stile di vita, ma furono ostacolati dal padre con ogni mezzo. Ai santi fratelli non rimase allora che abbandonare la terra natia e, preso con sé Caprasio, salparono per la Grecia alla ricerca di un deserto adatto lalla vita ascetica. L’ardua impresa si rivelò disastrosa: Venanziò morì ben presto e gli altri due, ammalatisi, furono costretti a tornare sui loro passi. Giunti finalmente in Gallia, si ritirarono a vita eremitica tra le colline sopra Fréjus, nell’entroterra provenzale. Grazie ad alcuni discepoli di San Martino di Tours, Onorato venne a conoscenza della Regola di San Pacomio, fondatore in Oriente del monachesimo cenobitico.

Verso l’anno 405 tornò allora sulla costa, sempre in compagnia di Caprasio, scelse l’isola più distante dalla terraferma tra quelle dell’arcipelago di Lérins, e vi fondò una comunità che nel giro di soli vent’anni si sviluppò sino a divenire il grande e celebre monastero di Lérins. L’isola assunse poi in suo onore il nome di Saint-Honorat. La nuova comunità si basò fortemente sulla regola pacomiana: alcuni monaci preferirono la vita comunitaria, mentre altri optarono per divenire anacoreti, vivendo in celle disposte attorno agli edifici principali. Ebbe così inizio la seconda e più importante fase del monachesimo in terra gallica. Presto Onorato ricevette l’ordinazione presbiterale e rimase quale padre spirituale presso il monastero da lui fondato, sino a quando nel 426 ricevette la nomina a vescovo di Arles.

Nella sua nuova sede decise di portare con sé alcuni discepoli tra i quali Ilario, suo parente e monaco a Lérins, venerato come santo al 5 maggio. Onorato morì dopo soli tre anni di episcopato il 16 gennaio 429, stremato dalla fatica del ministero pastorale. Con lui in quel giorno spirò anche un suo discepolo, San Giacomo, che lui aveva inviato quale apostolo della Tarantasia, grande vallata della Savoia. Entrambi sono infatti commemorati ancora oggi in tale anniversario dal Martyrologium Romanum.

Sant’Ilario gli succedette quale vescovo in Arles e ne scrisse un panegirico originale nel suo genere, perché inaugurò uno stile agiografico incentrato più sulle virtù personali e sulla morte del personaggio in questione, che sugli aspetti miracolosi e fantastici della sua esistenza. Un passo significativo di tale panegirico afferma: “Se si volesse rappresentare la carità con una figura umana, bisognerebbe dipingere il ritraotto di Onorato”. Le reliquie del santo vescovo vennero traslate a Lérins 1391, ma sotto l’altar maggiore di una chiesa di Arles che porta il suo nome è ancora visibile la sua tomba rimasta ormai vuota.

Il monastero fondato dal santo nell’arcipelago mediterraneo iniziò a costituire un modello per altri numerosi nuovi centri di spiritualità che iniziarono a sorgere in Francia ed in Europa, che non esitarono ad ispirarsi alla Regola di Sant’Onorato, ma è ancora oggi più che mai famoso ed attivo.

Attuali risultano ancora gli elogi formulati nel V secolo dal santo vescovo Eucherio di Lione alla grande abazzia di Lérins: “J’aime et honore entre tous les lieux ma chère Lérins, qui reçoit dans son sein plein de miséricorde ceux qui viennent au sortir des naufrages de ce monde. Elle introduit affectueusement sous ses ombrages tous ceux qu’a dévoré l’ardente chaleur du siècle, pour qu’ils puissent reprendre haleine, en cet abri intime. Elle abonde en eaux vives, en ombrages verdoyants, en fleurs parfumées… elle s’offre à ceux qui l’habitent comme un vrai paradis. Oh qu’elle est agréable, pour ceux qui ont soif de Dieu, cette solitude! Qu’elles sont douces, à ceux qui cherchent le Christ, ces vastes étendues où tout plonge dans le silence! Alors l’âme joyeuse monte doucement vers son Dieu”. (Traduzione: “Io amo ed onoro fra tutti i luoghi la mia cara Lérins, che riceve nel pieno della sua misericordia coloro che vi si recano per uscire dai naufragi di questo mondo. Essa accoglie affettuosamente sotto la sua ombra tutti coloro l’ardente calore del secolo ha divorato, perché essi possano trovare respiro in questo intimo rifugio. Essa abbonda in acque vive, in ombre verdeggianti, in fiori profumati… e si offre a coloro che la abitano come un vero paradiso. Oh com’è piacevole per chi la abita questa solitudine! Come sono dolci per chi cerca il Cristo queste vaste distese ove tutto si immerge nel silenzio! Allora l’anima gioiosa s’innalza dolcemente verso Dio”.

Autore: Fabio Arduino

SOURCE : https://www.santiebeati.it/dettaglio/92664

Sant'Onorato di Arles

Saint Honorat et Saint Genesius, Vitrail, basilique Saint-Trophime, Arles.

St.Trophime Church: Stained glass depicting Saint Genesius of Arles (right)/Saint Honoratus (left)


Den hellige Honoratus av Arles (~350-~429)

Minnedag:

16. januar

Den hellige Honoratus (fr: Honorat) ble født rundt år 350 i Gallia, trolig i Lorraine eller muligens i Trier i dagens Tyskland. Han kom fra en gallo-romansk konsulfamilie som hadde slått seg ned i Gallia og fikk en god hedensk utdannelse. Men han konverterte til kristendommen og omvendte også sin eldre bror Venantius. Han kom under innflytelse av den hellige Caprasius (fr. Caprais), en from eremitt som, muligens inspirert av den hellige Martin av Tours' ry, levde på Iles de Lérins, De lerinske øyer, utenfor dagens Cannes. Brødrene forsøkte å forsake verden fullstendig, men deres far gjorde alt for å hindre det.

Da tok de med seg Caprasius som veileder og seilte rundt 368 fra Marseille til Hellas på jakt etter en ørken der de kunne leve i ensomhet. Men Venantius døde snart i Modon i Morea i Hellas, og Honoratus ble også syk, så han ble tvunget til å vende tilbake sammen med sin rådgiver. Etter alt å dømme besøkte han også Roma og Egypt.

Etter hjemkomsten til Frankrike flyttet han i en hule høyt oppe i Estérel-fjellene ved Fréjus nær Saint-Raphael på dagens Côte d'Azur med utsikt til De lerinske øyer. Det er to små øyer, en større som lå nærmere fastlandet, den het Lero, nå Sainte-Marguerite. Den mindre øya, som ligger lengre fra land, het Lérins, i dag Saint-Honorat. Honoratus ble presteviet av biskop Leontinus (fr: Leonce) av Fréjus, og snart byttet han tilværelsen i fjellene med en mer ekstrem og bokstavelig form for isolasjon, livet på en øy. Det skjedde rundt 405.

Rundt år 410 flyttet han sammen med noen likesinnede, sannsynligvis flyktninger nordfra, ut til den minste øya. Sammen med Caprasius grunnla han en kommunitet med en regel som hovedsakelig var basert på den hellige Pakhomios' regel, men den er ikke bevart. Pakhomios var grunnleggeren til monastisk fellesliv (cenobittisk) i motsetning til eneboerliv. Honoratus fikk muligens kjennskap til hans regel gjennom disipler av Martin av Tours.

Blant dem som sluttet seg til Honoratus, var de hellige Lupus av TroyesEucherius av Lyon og Honoratus' slektning (nevø?) Hilarius av Arles. Det var begynnelsen på det berømte klosteret Lerinum (Lérins), som ligger der den dag i dag, det eldste eksisterende kloster i Europa, i dag bebodd av cisterciensere. Mange besøkende fant også veien til Lérins, blant dem den hellige Johannes Kassian. Han kalte grunnleggelsen på Lérins en ingens fratrum coenobium, en«stor kommunitet av brødre».

I de neste hundre år dro galliske adelsmenn i stort antall ut til dette øyklosteret, som snart ble utgangspunkt for tallrike nye klostergrunnleggelser over store deler av Gallia. Hilarius grunnla et lignende kloster i Arles og Johannes Kassian grunnla et lignende kloster med utgangspunkt i kirken Saint-Victor i Marseille. Fra et annet datterkloster i Lyon spredte innflytelsen fra Lérins seg til Jura, hvor munkene i det store klosteret Condat under den hellige Eugendus leste «hva de hellige fedre i Lérins» hadde skrevet, sammen med verkene til de hellige Basilios den Store, Pakhomios og Johannes Kassian.

Grunnleggelsen av Lérins innledet den andre og mest innflytelsesrike fasen i gallisk munkevesen, vesentlig forskjellig fra Martins munkevesen med sin større vektleggelse på apostolisk fattigdom. Dens dominerende innflytelse på den galliske kirken på 400-tallet skyldtes hovedsakelig det faktum at mange av dens munker ble utnevnt til biskoper i Gallia. Kanskje var de naturlige ledere på grunn av sin familiebakgrunn, eller kanskje fulgte de den østlige trenden med å utnevne klosterledere til biskoper.

Hilarius av Arles forteller i en lovtale hvordan Honoratus sørget for at ingen i det lille øysamfunnet skulle bli motløs, overarbeidet eller uvirksom. Han pekte ut noen til et liv i fellesskap, mens andre fikk bo i separate celler som anakoreter.

Honoratus ble snart viet til prest og forble den åndelige far for kommuniteten helt til 426. Da ble erkebiskop Patroclus av det viktige bispesetet i Arles myrdet, og Honoratus ble valgt til hans etterfølger, et embete han motvillig påtok seg. Bispedømmet Arles var svært plaget av de arianske og manikeiske kjetterier. Siden han var en gammel mann, insisterte han på at Hilarius skulle bli med ham som hans personlige assistent. Han ser ut til å ha gjenopprettet orden og ortodoksi, og han fortsatte å lede munkene på Lérins. Han pekte også ut Hilarius som sin etterfølger som biskop før han døde den 16. januar rundt 429.

I følge Hilarius var Honoratus da helt utslitt av sitt apostoliske arbeid. Hilarius' lovtale satte mønster for en hagiografisk periode som forkastet de mirakuløse elementene som irrelevante, og i stedet konsentrerte seg om personlige dyder og gripende dødsscener.

Honoratus' relikvier ble i 1391 overført til Lérins, og hans grav står nå tom under høyalteret i kirken som er oppkalt etter ham i Arles. Relikvier av ham har siden 1788 befunnet seg i kirken Notre-Dame i Grasse i Sør-Frankrike, nordvest for Cannes. Der har han senere vært æret som «St. Transitus» (lat. transitus = den flyttede). De to berømte gatene i Paris, Rue Saint-Honoré og Faubourg Saint-Honoré, er ikke oppkalt etter ham – de har fått navn etter den hellige Honorius (eller Honoratus) av Amiens. Hans minnedag er 16. januar.

Kilder: Attwater/John, Attwater/Cumming, Butler, Butler (I), Benedictines, Bunson, Schauber/Schindler, Gorys, KIR, CE, CSO, Patron Saints SQPN, Infocatho, Bautz, santiebeati.it - Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden - Opprettet: 2000-02-01 21:34 - Sist oppdatert: 2006-08-18 16:42

Linken er kopiert til utklippstavlen!

SOURCE : https://www.katolsk.no/biografier/historisk/honarles

Voir aussi http://www.e-stoire.net/article-saint-honorat-52826642.html