Sainte Agnès de Rome
Martyre (+ v. 304)
Il est certain qu'il y eut à Rome vers cette date, une fillette de treize ans qui mourut volontairement pour la foi en Jésus-Christ. La nouvelle s'en répandit très vite chez les chrétiens de l'Empire. On s'indigna de la cruauté des bourreaux, on s'apitoya sur la jeune victime, dont le nom se perdit au fur et mesure que la distance était lointaine de Rome. Et comme on ne savait pas exactement son nom, elle est devenue Agnès(*). Elle devint un personnage légendaire, chacun imaginant le comment de sa mort. En Occident, on transmit la tradition qu'elle eut la tête coupée; en Orient, on dit qu'elle aurait été enfermée dans un lupanar où personne n'osa la toucher avant d'être brûlée vive. Quoi qu'il en soit des détails de son martyre, gardons présent à notre mémoire comme un exemple, ce fait historique qu'une jeune romaine de treize ans n'hésita pas à sacrifier la vie terrestre qui s'ouvrait à elle, pour se donner à la vie du Dieu qu'elle adorait. Saint Ambroise, évêque de Milan, dira d'elle qu'elle sût donner au Christ un double témoignage : celui de sa chasteté et celui de sa foi. (de virginitate. II. 5 à 9)
(*) Agnë, est un adjectif grec, le latin a ajouté le s. En 300 après JC le peuple parlait encore grec à Rome, où vivaient bien des étrangers.
Agnê veut dire "pur", "net", "intègre" de corps et d'âme, donc pure, chaste. Saint Ambroise nous a transmis son martyre, 70 ans après, De Virginibus, Livre I, Chapitre 2, et il explique bien ce rapprochement: Agnès, pure de corps et d'âme a pu offrir à Dieu sa promesse de virginité et le sacrifice de sa vie qu'elle a accepté. (d'autres sources indiquent qui donne sa vie comme l'agneau de Dieu, d'où son nom d'Agnès)
Catacombes de Sainte-Agnès: la célèbre et très jeune martyre romaine, fut ensevelie dans cette catacombe, sur le versant gauche de la Via Nomentana...
Le catacombe di S. Agnese (site en italien)
Selon la tradition en la fête de sainte Agnès le Pape a béni ce matin, 21 janvier, les agneaux dont la laine servira à tisser les palliums, que les nouveaux Archevêques métropolitains recevront le 29 juin prochain, en la solennité des apôtres Pierre et Paul. Le pallium est un ornement porté par dessus la chasuble, qui symbolise l'union privilégiée d'un pasteur, à la tête d'une région ecclésiastique, avec le Souverain Pontife. Les agneaux, symbole de sainte Agnès, sont élevés par les trappistes de l'abbaye des Trois Fontaines, et les palliums tissés par les religieuses de Ste Cécile au Transtévère. (VIS)
Mémoire de sainte Agnès, vierge et martyre. Au début du IVe siècle, encore jeune fille, elle offrit à Rome le témoignage suprême de la foi et consacra par le martyre la marque de sa chasteté; car elle triompha tout ensemble et de son jeune âge et du tyran, elle acquit l’admiration générale des peuples et emporta une gloire encore plus grande auprès de Dieu. Elle fut mise au tombeau en ce jour sur la voie Nomentane.
Martyrologe romain
A moi aussi, Dieu veuille m’accorder de ne condamner personne et de ne pas prétendre que je suis seul à être sauvé. Je préfère mourir plutôt que de sentir ma conscience tourmentée pour avoir trahi ma foi en Dieu, en quelque façon que ce soit.
Saint Maxime le Confesseur, que les Eglises d’Orient fêtent aujourd’hui
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/471/Sainte-Agnes-de-Rome.html
Sainte Agnès, vierge
et martyre
Cette fillette de treize
ans mourut volontairement à Rome pour la foi en Jésus-Christ vers 304, lors de
la persécution de Dioclétien. La nouvelle s'en répandit très vite chez les
chrétiens de l'Empire. Le pape Damase chante son martyre dans une très belle inscription
au lieu de sa sépulture. Saint Ambroise dira d'elle qu'elle sût donner au
Christ un double témoignage : celui de sa chasteté et celui de sa foi. La
légende s’empara d’elle par la suite. Traditionnellement, le jour de la fête de
Sainte-Agnès, deux agneaux sont bénits dans l’église qui lui est dédiée sur la
via Nomentana. Les bêtes sont ensuite tondues et leur laine était utilisée pour
tisser les palliums offerts aux archevêques par le pape.
Sainte Agnès
Vierge et Martyre
(† 304)
La fête de ce jour nous
rappelle un des plus touchants et des plus beaux triomphes de la foi
chrétienne; elle nous montre une faible enfant sacrifiant, pour l'amour de
Jésus-Christ, tout ce que le monde a de plus séduisant: noblesse, fortune,
jeunesse, beauté, plaisirs, honneurs.
Agnès, enfant de l'une
des plus nobles familles de Rome, se consacra au Seigneur dès l'âge de dix ans.
Elle avait à peine treize ans quand un jeune homme païen, fils du préfet de
Rome, la demanda en mariage; mais Agnès lui fit cette belle réponse:
"Depuis longtemps je suis fiancée à un Époux céleste et invisible; mon
coeur est tout à Lui, je Lui serai fidèle jusqu'à la mort. En L'aimant, je suis
chaste; en L'approchant, je suis pure; en Le possédant, je suis vierge. Celui à
qui je suis fiancée, c'est le Christ que servent les Anges, le Christ dont la beauté
fait pâlir l'éclat des astres. C'est à Lui, à Lui seul, que je garde ma
foi."
Peu après, la noble
enfant est traduite comme chrétienne devant le préfet de Rome, dont elle avait
rebuté le fils; elle persévère dans son refus, disant: "Je n'aurai jamais
d'autre Époux que Jésus-Christ." Le tyran veut la contraindre d'offrir de
l'encens aux idoles, mais sa main ne se lève que pour faire le signe de la
Croix.
Supplice affreux pour
elle: on la renferme dans une maison de débauche. "Je ne crains rien, dit-elle;
mon Époux, Jésus-Christ, saura garder mon corps et mon âme." Et voici, ô
miracle, que ses cheveux, croissant soudain, servent de vêtement à son corps
virginal, une lumière éclatante l'environne, et un ange est à ses côtés. Le
seul fils du préfet ose s'approcher d'elle, mais il tombe foudroyé à ses pieds.
Agnès lui rend la vie, et nouveau prodige, le jeune homme, changé par la grâce,
se déclare chrétien.
Agnès est jetée sur un
bûcher ardent, mais les flammes la respectent et forment comme une tente autour
d'elle et au-dessus de sa tête. Pour en finir, le juge la condamne à avoir la
tête tranchée. Le bourreau tremble; Agnès l'encourage: "Frappez, dit-elle,
frappez sans crainte, pour me rendre plus tôt à Celui que j'aime; détruisez ce
corps qui, malgré moi, a plu à des yeux mortels." Le bourreau frappe
enfin, et l'âme d'Agnès s'envole au Ciel.
Abbé L. Jaud, Vie
des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/sainte_agnes.html
Zanobi Strozzi (1412–1468). Sainte Agnès, 1448-1449, 63 x 47, Museum of San Marco , Florence
Sainte Agnès
Le culte de Ste
Agnès remonte au IVe siècle. A partir du VIIe, lectionnaires et
sacramentaires donnent les formulaires de sa messe. Au XIIe siècle, l’Office
entier est propre à la fête.
AUX PREMIÈRES VÊPRES
Avant 1960
Ant. au Magnificat La
bienheureuse Agnès, * au milieu des flammes, les mains étendues, priait ainsi :
Je vous remercie, ô tout-puissant, adorable, digne d’honneur, Père redoutable,
de ce que, par votre saint Fils, j’ai échappé aux menaces d’un tyran sacrilège
et de ce que ma voie est restée pure de toute souillure de la chair. Voici que
je viens à vous, que j’ai aimé, que j’ai cherché, que j’ai toujours désiré.
A MATINES Avant 1960
Au premier nocturne
Ant. 1 Retirez-vous de
moi,* appât de mort, parce que j’ai été l’objet des prévenances d’un autre
amant.
Ant. 2 Il a orné ma main
droite* et entouré mon cou de pierres précieuses, et il a mis à mes oreilles
des perles d’un prix inestimable.
Ant. 3 Il a mis un signe*
sur ma face, pour que je n’admette point d’autre amant que lui.
Du livre de
l’Ecclésiastique. Leçons du Commun des Vierges, répons propres à la fête de Ste
Agnès
Première leçon. Je vous
glorifierai, Seigneur Roi, et je vous louerai, vous qui êtes Dieu, mon Sauveur.
Je glorifierai votre nom, parce que vous m’êtes devenu un aide et un
protecteur. Et vous avez délivré mon corps de la perdition, du piège de la
langue inique et des lèvres de ceux qui commettent le mensonge, et en présence
de ceux qui se tenaient debout (près de moi), vous m’êtes devenu un aide. Et
vous m’avez délivré, selon la multitude des miséricordes de votre nom, des
lions rugissants prêts à me dévorer ; des mains de ceux qui recherchaient mon
âme et des portes des tribulations qui m’ont environné ; de la violence de la flamme
qui m’a environné, et au milieu du feu, je n’en ai pas senti la chaleur ; de la
profondeur des entrailles de l’enfer, et de la langue souillée et de la parole
du mensonge ; d’un roi inique et de la langue injuste.
R/. Nous célébrons la
fête d’une très sainte Vierge ; rappelons à notre mémoire comment a souffert la
bienheureuse Agnès : dans sa treizième année, elle a perdu la mort et trouvé la
vie : * Parce qu’elle a aimé seul l’auteur de la vie. V/. Elle était encore
dans l’enfance selon le nombre des années, mais elle était d’une grande
maturité selon l’esprit. * Parce que.
Deuxième leçon. Jusqu’à
la la mort mon âme louera le Seigneur ; car ma vie s’approchait de l’enfer, en
bas. Ils m’ont environné de tous côtés, et il n’y avait personne qui me secourût.
Je tournais mes regards vers le secours des hommes, et il n’en était point. Je
me suis souvenu, Seigneur, de votre miséricorde et de votre œuvre, qui sont dès
le commencement du monde ; parce que vous délivrez, Seigneur, ceux qui vous
attendent avec patience et vous les sauvez des mains des nations.
R/. Il a orné ma main et
mon cou de pierres précieuses, il a mis à mes oreilles des perles d’un prix
inestimable : * Et il m’a toute parée de pierres précieuses d’un grand éclat.
V/. Il a mis un signe sur ma face, pour que je n’admette point d’autre amant
que lui. * Et.
Troisième leçon. Vous
avez élevé sur la terre mon habitation ; et à cause de la mort qui découlait
(sur moi), j’ai fait des supplications. J’ai invoqué le Seigneur, père de mon
Seigneur, afin qu’il ne me laisse point sans secours au jour de ma tribulation
et au temps des superbes. Je louerai votre nom sans cesse et je le glorifierai
dans mes louanges, car ma prière a été exaucée. Et vous m’avez délivré de la
perdition, et vous m’avez arraché au temps de l’iniquité. C’est pourquoi je
vous glorifierai, et je vous dirai une louange et je bénirai le nom du
Seigneur.
R/. ’aime le Christ, je
serai l’épouse de celui dont la mère est vierge, (Dieu) son Père l’a produit
sans mère, et lui-même fait retentir à mes oreilles d’harmonieux accords : *
Quand je l’aime, je suis chaste ; quant je le touche, je suis pure ; quand je
le possède, je suis vierge. V/. Il m’a donné un anneau pour gage de sa foi, et
il m’a parée d’un riche collier. * Quand. Gloire au Père. * Quand.
Au deuxième nocturne
Ant. 4 Le Seigneur m’a
revêtue * d’une robe tissue d’or, et il m’a ornée de colliers magnifiques.
Ant. 5 Le miel et le lait
* je les ai recueillis sur ses lèvres [1], et son sang colore mes joues [2].
Ant. 6 C’est à lui seul
que je garde ma foi, * c’est à lui que je me livre sans aucune réserve.
Du Livre de saint
Ambroise, Évêque : des Vierges.
Quatrième leçon. Nous
célébrons aujourd’hui la naissance au ciel d’une Vierge, recherchons la pureté.
C’est la fête d’une Martyre, immolons des victimes. C’est la fête de sainte
Agnès, que les hommes soient dans l’admiration, que les enfants ne perdent pas
courage, que les épouses s’étonnent, que les vierges imitent. Mais que
pouvons-nous dire qui soit digne de celle dont le nom même n’est pas vide
d’éloge [3] ? Son dévouement à Dieu était au dessus de son âge, sa vertu
surpasse la nature : en sorte que son nom me semble ne pas lui venir d’un choix
humain mais être une prédiction de martyre, une annonce de ce qu’elle devait
être. Le nom de cette Vierge indique la pureté. Je l’appellerai Martyre et je
l’aurai assez louée. La louange a de l’étendue quand on en est l’objet sans la
rechercher. Personne n’est plus digne d’éloges que celui qui peut être loué de
tous. Cette Martyre a autant de hérauts pour la louer qu’il y a d’hommes qui
prononcent son nom.
R/. Le Seigneur m’a
revêtue du vêtement du salut, et il m’a enveloppée du manteau de la joie, * Et
comme une épouse, il m’a parée d’une couronne. V/. Il a mis à mes oreilles
d’inestimables perles, et il m’a toute parée de pierres brillantes et
étincelantes. * Et.
Cinquième leçon. On
rapporte qu’elle avait treize ans quand elle souffrit le martyre. La cruauté du
tyran fut d’autant plus détestable qu’il n’épargna pas un âge si tendre ; mais
remarquons plutôt la grande puissance de la foi qui trouve des témoins de cet
âge. Y avait-il place en un si petit corps pour les blessures ? Et celle qui
n’avait pas de quoi recevoir le fer, avait de quoi vaincre le fer. Elle est
intrépide entre les mains sanglantes des bourreaux, elle ne s’émeut pas tandis
qu’on tire avec bruit de lourdes chaînes, elle offre tout son corps au glaive
du soldat furieux ; elle ignore encore ce que c’est que la mort, mais elle est
prête, si on la traîne malgré elle aux autels des idoles, à tendre les mains
vers le Christ, du sein des flammes, et à former jusque sur le brasier
sacrilège, ce signe qui est le trophée du Seigneur victorieux. Elle passe son
cou et ses mains dans les fers qu’on lui présente, mais aucun ne pouvait serrer
des membres si petits. Nouveau genre de martyre ! Cette Vierge n’est pas encore
apte au supplice, et déjà elle est mûre pour la victoire ; à peine peut-elle
combattre, et elle est capable de remporter la couronne ; elle avait contre
elle le préjugé de son âge, et elle pratiqua la vertu des maîtres.
R/. J’ai reçu de sa
bouche le miel et le lait, * Et son sang a orné mes joues. V/. Il m’a montré
des trésors incomparables, et il m’a promis qu’il me les donnerait. * Et.
Sixième leçon. L’épouse
n’irait pas aux noces avec autant de hâte que cette sainte Vierge en mettait à
se diriger d’un pas rapide vers le lieu de son supplice, joyeuse de son
approche. Tous versaient des larmes, elle seule ne pleurait pas. La plupart
admiraient avec quelle facilité, prodigue d’une vie à laquelle elle n’avait pas
encore puisé, elle la donnait comme si elle l’eût épuisée. Tous étaient surpris
qu’elle se montrât déjà témoin de la divinité, à un âge où elle ne pouvait
encore disposer d’elle-même. Combien de menaces n’employa pas le sanguinaire
tyran pour l’intimider ; combien de caresses pour la persuader ; et combien
d’hommes la souhaitèrent pour épouse ! Mais elle de répondre : « La fiancée
fait injure à l’époux si elle désire plaire à d’autres. Celui-là m’aura seul,
qui, le premier, m’a choisie. Que tardes-tu, bourreau ? Qu’il périsse ce corps
que peuvent aimer des yeux auxquels je ne veux pas plaire. » Elle se présenta,
elle pria, elle courba la tête. Vous eussiez vu le bourreau saisi de crainte, comme
si lui-même eût été Condamné ; sa main tremblait, son visage était pâte pour le
péril d’autrui, pendant qu’une jeune fille voyait sans crainte son propre
danger. Voici donc dans une seule victime un double martyre de pureté et de
religion. Agnès demeura vierge et elle obtint le martyre.
R/. Déjà, (par l’aliment
céleste), sa chair a été unie à ma chair, et son sang a orné mes joues : *
C’est lui dont la mère est vierge, et (Dieu) son Père l’a engendré sans mère.
V/. Je suis fiancée à celui que servent les Anges, à celui dont le soleil et la
lune admirent la beauté. * C’est. Gloire au Père. * C’est.
Au troisième nocturne
Ant. 7 De sa beauté * le
soleil et la lune sont dans l’admiration ; c’est à lui-même, à lui seul, que je
garde ma foi.
Ant. 8 Le Christ m’a
entièrement parée * de pierres précieuses, brillantes et étincelantes.
Ant. 9 Je suis fiancée *
à celui que les Anges servent, à celui dont le soleil et la lune admirent la
beauté.
Lecture du saint Évangile
selon saint Matthieu.
En ce temps-là : Jésus
dit à ses disciples cette parabole : Le royaume des cieux sera semblable à dix
vierges qui, ayant pris leurs lampes, allèrent au-devant de l’époux et de
l’épouse. Et le reste.
Homélie de saint
Grégoire, Pape. Leçons du Commun des Vierges, répons propres à la fête de Ste
Agnès
Septième leçon. Je vous
recommande souvent, mes très chers frères, de fuir le mal et de vous préserver
de la corruption du monde ; mais aujourd’hui la lecture du saint Évangile
m’oblige à vous dire de veiller avec beaucoup de soin à ne pas perdre le mérite
de vos bonnes actions. Prenez garde que vous ne recherchiez dans le bien que
vous faites, la faveur ou l’estime des hommes, qu’il ne s’y glisse un désir
d’être loué, et que ce qui paraît au dehors ne recouvre un fond vide de mérite
et peu digne de récompense. Voici que notre Rédempteur nous parle de dix
vierges, il les nomme toutes vierges et cependant toutes ne méritèrent pas
d’être admises an séjour de la béatitude, car tandis qu’elles espéraient
recueillir de leur virginité une gloire extérieure, elles négligèrent de mettre
de l’huile dans leurs vases.
R/. Je suis fiancée à
celui que les Anges servent, à celui dont le soleil et la lune admirent la
beauté : * C’est à lui seul que je garde ma foi, c’est à lui que je me livre
sans aucune réserve. V/. Il a entouré ma main et mon cou de pierres précieuses,
il a mis à mes oreilles d’inestimables perles. * C’est.
Huitième leçon. II nous
faut d’abord examiner ce qu’est le royaume des cieux, ou pourquoi il est comparé
à dix vierges, et encore quelles sont les vierges prudentes et les vierges
folles. Puisqu’il est certain qu’aucun réprouvé n’entrera dans le royaume des
cieux, pourquoi nous dit-on qu’il est semblable à des vierges parmi lesquelles
il y en a de folles ? Mais nous devons savoir que l’Église du temps présent est
souvent désignée dans le langage sacré sous le nom de royaume des cieux ; d’où
vient que le Seigneur dit en un autre endroit : « Le Fils de l’homme enverra
ses anges, et ils enlèveront de son royaume tous les scandales ». Certes, ils
ne pourraient trouver aucun scandale à enlever, dans ce royaume de la
béatitude, où se trouve la plénitude de la paix.
R/. Je vous bénis, ô
tout-puissant, adorable, digne d’être honoré et craint : * De ce que, par votre
Fils unique, j’ai échappé aux menaces d’hommes impies, et de ce que j’ai
franchi sans être souillée les pièges d’impureté du diable. V/. C’est vous que
louent mes lèvres et mon cœur, c’est vous que je désire du fond de mon âme. *
De. Gloire au Père. * De.
Neuvième leçon. L’âme il
humaine subsiste dans un corps doué de cinq sens. Le nombre cinq, multiplié par
deux, donne celui de dix. Et parce que la multitude des fidèles comprend l’un
et l’autre sexe, la sainte Église est comparée à dix vierges. Comme, dans cette
Église, les méchants se trouvent mêlés avec les bons et ceux qui seront
réprouvés avec les élus, ce n’est pas sans raison qu’on la dit semblable à des
vierges, dont les unes sont sages et les autres insensées. Il y a en effet,
beaucoup de personnes chastes qui veillent sur leurs passions quant aux choses
extérieures et sont portées par l’espérance vers les biens intérieurs ; elles
mortifient leur chair et aspirent de toute l’ardeur de leur désir vers la
patrie d’en haut ; elles recherchent les récompenses éternelles, et ne veulent
pas recevoir pour leurs travaux de louanges humaines : celles-ci ne mettent
assurément pas leur gloire dans les paroles des hommes, mais la cachent au fond
de leur conscience. Et il en est aussi plusieurs qui affligent leur corps par
l’abstinence, mais attendent de cette abstinence même des applaudissements
humains.
A LAUDES
Ant. 1 Agnès, introduite
* dans le lieu d’ignominie, y trouva un Ange du Seigneur prêt à la défendre.
Ant. 2 J’ai avec moi *
pour gardien de mon corps un Ange du Seigneur.
Ant. 3 Par son anneau, *
Jésus-Christ, mon Seigneur, m’a fiancée, et il m’a ornée d’une couronne comme
son épouse.
Ant. 4 Je vous bénis, *
Père de mon Seigneur Jésus-Christ, parce que le feu qui brûlait, autour de moi
a été éteint par votre Fils.
Ant. 5 Partagez mon
allégresse, * et félicitez-moi, car j’ai obtenu avec toutes ces (saintes
Vierges) un trône de lumière.
Capitule Je vous
glorifierai Seigneur mon Roi, et je vous louerai, vous qui êtes Dieu, mon
Sauveur. Je glorifierai votre nom, parce que vous m’êtes devenu un aide et un
protecteur, et vous avez délivré mon corps de la perdition.
Ant. au Bénédictus Voici
que ce que j’ai désiré avec ardeur, * je le vois maintenant ; déjà je possède
ce que j’ai espéré ; je suis unie dans les cieux à celui que, sur la terre,
j’ai aimé avec un dévouement sans réserve.
AUX DEUXIÈMES VÊPRES.
Ant. au Magnificat La
bienheureuse Agnès, * debout au milieu des flammes, les mains étendues, priait
ainsi le Seigneur : O tout-puissant, adorable, digne d’être honoré et craint,
je vous bénis, et je glorifie votre nom à jamais.
[1] En écoutant sa parole
divine, aliment et douceur.
[2] Car je me nourris de
son Eucharistie.
[3] « Le saint Docteur
fait ici allusion au mot agneau, dont on peut dériver le nom à Agnès. Il le
considère ensuite comme formé du mot grec agnoi, qui lignifie pure. (Dom
Guéranger).
El Greco, Vierge à l’Enfant avec Sainte Martin et Sainte Agnès, 1597-1599, 193.5 x 103, National Gallery of Art, Washington
Dom Guéranger, l’Année
Liturgique
Nous n’avons pas épuisé
encore la splendide constellation de Martyrs qui se rencontre en ces jours sur
le Cycle. Hier, Sébastien ; demain, Vincent, qui porte la victoire jusque dans
son nom. Entre ces deux fortes palmes apparaît aujourd’hui, tressée de lis et
de roses, la gracieuse couronne d’Agnès. C’est à une enfant de treize ans que
l’Emmanuel a donné ce mâle courage du martyre, qui l’a fait marcher dans
l’arène d’un pas aussi ferme que le vaillant chef de la cohorte prétorienne et
que l’intrépide Diacre de Sarragosse. S’ils sont les soldats du Christ, elle en
est la chaste amante. Tels sont les triomphes du Fils de Marie. A peine
s’est-il manifesté au monde, que tous les nobles cœurs volent vers lui, selon
la parole qu’il a dite : « Où sera le corps, les aigles se rassembleront. »
[4]. Fruit admirable de la virginité de sa Mère, qui a mis en honneur la
fécondité de l’âme, bien au-dessus de la fécondité des corps, et ouvert une
voie ineffable par laquelle les âmes choisies s’élancent rapidement jusqu’au
divin Soleil, dont leur regard épuré contemple, sans nuage, les rayons ; car il
a dit aussi : « Heureux ceux qui ont le cœur pur, parce qu’ils verront Dieu. »
[5].
Gloire immortelle de
l’Église catholique, qui, seule, possède en son sein le don de la virginité,
principe de tous les dévouements, parce que la virginité procède uniquement de
l’amour ! Honneur sublime pour Rome chrétienne d’avoir produit Agnès, cet ange
de la terre, devant laquelle pâlissent ces anciennes Vestales, dont la
virginité comblée de faveurs et de richesses ne fut jamais éprouvée par le fer
ni le feu !
Quelle gloire est
comparable à celle de cette enfant de treize ans, dont le nom retentira jusqu’à
la fin des siècles dans le Canon sacré du Sacrifice universel ! La trace de ses
pas innocents, après tant de siècles, est empreinte encore dans la ville
sainte. Ici, sur l’ancien Cirque Agonal, un temple somptueux s’élève avec sa
riche coupole, et donne entrée sous ces voûtes jadis souillées par la prostitution,
maintenant tout embaumées des parfums de la virginité d’Agnès. Plus loin, sur
la voie Nomentane, hors des remparts de Rome, une élégante Basilique, bâtie par
Constantin, garde, sous un autel revêtu de pierres précieuses, le chaste corps
de la vierge. Sous terre, autour de la Basilique, commencent et s’étendent de
vastes cryptes, au centre desquelles Agnès reposa jusqu’au jour de la paix, et
où dormirent, comme sa garde d’honneur, des milliers de Martyrs.
Nous ne devons pas taire
non plus le plus gracieux hommage que rend, chaque année, la sainte Église
Romaine à notre illustre Vierge, au jour de sa fête. Deux agneaux sont placés
sur l’autel de la Basilique Nomentane, rappelant à la fois la mansuétude du
divin Agneau et la douceur d’Agnès. Après qu’ils ont été bénis par l’Abbé des
Chanoines réguliers qui desservent cette église, ils sont conduits ensuite dans
un monastère de vierges consacrées au Seigneur, qui les élèvent avec soin ; et
leur laine sert à tisser les Pallium que le Pontife suprême doit envoyer, comme
signe essentiel de leur juridiction, à tous les Patriarches et Métropolitains
du monde catholique. Ainsi le simple ornement de laine que ces Prélats doivent
porter sur leurs épaules comme symbole de la brebis du bon Pasteur, et que le Pontife
Romain prend sur le tombeau même de saint Pierre pour le leur adresser, va
porter jusqu’aux extrémités de l’Église, dans une union sublime, le double
sentiment de la vigueur du Prince des Apôtres et de la douceur virginale
d’Agnès.
Nous donnerons maintenant
les admirables pages que saint Ambroise, dans son livre des Vierges, a
consacrées à la louange de sainte Agnès. L’Église en lit la plus grande partie
dans l’Office d’aujourd’hui ; et la vierge du Christ ne pouvait désirer un plus
aimable panégyriste que le grand évêque de Milan, le plus éloquent des Pères
sur la virginité, et le plus persuasif ; car l’histoire nous apprend que, dans
les villes où il prêchait, les mères renfermaient leurs filles, dans la crainte
que les attrayantes paroles du prélat n’allumassent en elles un si ardent amour
du Christ, qu’on les vît renoncer à tout hymen terrestre.
« Ayant à écrire un livre
de la Virginité, dit le grand évêque, je m’estime heureux de l’ouvrir par
l’éloge de la vierge dont la solennité nous réunit. C’est aujourd’hui la fête
d’une Vierge : recherchons la pureté. C’est aujourd’hui la fête d’une Martyre :
immolons des victimes. C’est aujourd’hui la fête de sainte Agnès : que les
hommes soient dans l’admiration, que les enfants ne perdent pas courage, que
les épouses considèrent avec étonnement, que les vierges imitent. Mais comment
pourrons-nous parler dignement de celle dont le nom même renferme l’éloge ? Son
zèle a été au-dessus de son âge, sa vertu au-dessus de la nature ; en sorte que
son nom ne semble pas un nom humain, mais plutôt un oracle qui présageait son
martyre. » Le saint Docteur fait ici allusion au mot agneau, dont on peut
dériver le nom d’Agnès. Il le considère ensuite comme formé du mot grec agnos,
qui signifie pur, et continue ainsi son discours :
« Le nom de cette vierge
est aussi un titre de pureté : j’ai donc à la célébrer et comme Martyre et
comme Vierge. C’est une louange abondante que celle que l’on n’a pas besoin de
chercher, et qui existe déjà par elle-même. Que le rhéteur se retire, que
l’éloquence se taise ; un seul mot, son nom seul, loue Agnès. Que les
vieillards, que les jeunes gens, que les enfants la chantent. Tous les hommes
célèbrent cette Martyre ; car ils ne peuvent dire son nom sans la louer.
« On rapporte qu’elle avait
treize ans quand elle souffrit le martyre. Cruauté détestable du tyran, qui
n’épargne pas un âge si tendre ; mais, plus encore, merveilleuse puissance de
la foi, qui trouve des témoins de cet âge ! Y avait-il place en un si petit
corps pour les blessures ? A peine le glaive trouvait-il sur cette enfant un
lieu où frapper ; et cependant Agnès avait en elle de quoi vaincre le glaive.
« A cet âge, la jeune
fille tremble au regard irrité de sa mère ; une piqûre d’aiguille lui arrache
des larmes, comme ferait une blessure. Intrépide entre les mains sanglantes des
bourreaux, Agnès se tient immobile sous le fracas des lourdes chaînes qui l’écrasent
; ignorante encore de la mort, mais prête à mourir, elle présente tout son
corps à la pointe du glaive d’un soldat furieux. La traîne-t-on, malgré elle,
aux autels : elle tend les bras au Christ, à travers les feux du sacrifice ; et
sa main forme, jusque sur les flammes sacrilèges, ce signe qui est le trophée
du Seigneur victorieux. Son cou, ses deux mains, elle les passe dans les fers
qu’on lui présente ; mais on n’en trouve pas qui puissent serrer des membres si
petits.
« Nouveau genre de martyre
! La Vierge n’a pas encore l’âge du supplice, et déjà elle est mûre pour la
victoire ; elle n’est pas mûre pour le combat, et déjà elle est capable de la
couronne ; elle avait contre elle le préjugé de son âge, et déjà elle est
maîtresse en fait de vertu. L’épouse ne marche pas vers le lit nuptial avec
autant de vitesse que cette Vierge qui s’avance, pleine de joie, d’un pas
dégagé, vers le lieu de son supplice ; parée, non d’une chevelure
artificieusement disposée, mais du Christ ; couronnée, non de fleurs, mais de
pureté.
« Tous étaient en larmes
; elle seule ne pleure pas ; on s’étonne qu’elle prodigue si facilement une vie
qu’elle n’a pas encore goûtée ; qu’elle la sacrifie , comme si elle l’eût
épuisée. Tous admirent qu’elle soit déjà le témoin de la divinité, à un âge où
elle ne pourrait encore disposer d’elle-même. Sa parole n’aurait pas valeur
dans la cause d’un mortel : on la croit aujourd’hui dans le témoignage qu’elle
rend à Dieu. En effet, une force qui est au-dessus de la nature ne saurait venir
que de l’auteur delà nature. Quelles terreurs n’employa pas le juge pour
l’intimider ! que de caresses pour la gagner ! Combien d’hommes la demandèrent
pour épouse ! Elle s’écrie : La fiancée fait injure à l’époux, si elle se fait
attendre. Celui-là m’aura seul, qui, le premier, m’a choisie. Que tardes-tu,
bourreau ? Périsse ce corps que peuvent aimer des yeux que je n’agrée pas.
« Elle se présente, elle
prie, elle courbe la tête. Vous eussiez vu trembler le bourreau, comme si
lui-même eût été condamné. Sa main était agitée, son visage était pâle sur le
danger d’un a autre, pendant que la jeune fille voyait, sans crainte, son
propre péril. Voici donc, dans une seule victime, un double martyre : l’un de
chasteté, l’autre de religion. Agnès demeura vierge, et elle obtint le martyre.
»
L’Église Romaine chante
aujourd’hui de mélodieux Répons, dans lesquels Agnès exprime avec tant de
charmes son naïf amour, et le bonheur qu’elle éprouve d’être fiancée au Christ.
Ils sont formés de paroles tirées des anciens Actes de la martyre, longtemps
attribués à saint Ambroise. Saint Ambroise a voulu chanter lui-même, dans cette
Hymne gracieuse et délicate, le martyre de notre incomparable Vierge :
HYMNE.
C’est la fête d’Agnès,
l’heureuse vierge, le jour où, sacrée par son sang, elle rendit au ciel son âme
faite pour le ciel.
Elle fut mûre pour le
martyre avant de l’être pour les noces, dans un temps où la foi chancelait au
cœur même des hommes, où le vieillard lassé cédait au tyran.
Ses parents, dans la
crainte de la perdre, la gardaient plus sévèrement encore que ne la retenait la
bienséance du sexe ; elle force les portes de sa retraite : sa foi ne saurait
demeurer captive.
On croirait voir
s’avancer une épouse, tant son visage est radieux ; elle apporte à l’Époux de
nouvelles richesses ; le prix de sa dot est dans son sang.
On veut la contraindre à
allumer la torche aux autels d’un dieu sacrilège ; elle répond : « Ce ne sont
pas là les flambeaux que portent les vierges du Christ.
« Votre feu éteint la foi,
votre flamme détruit la lumière ; frappez, frappez ici : mon sang versé
éteindra vos brasiers. »
Pour recevoir le coup,
comme elle dispose sa parure ! Soigneuse de la pudeur, elle se drape dans ses
vêtements, afin qu’aucun œil ne la contemple immodeste.
Cette pudeur la suit dans
la mort ; sa main voilait son visage, elle tombe à genoux sur Ta terre, et sa
chute encore est empreinte de modestie.
Gloire à vous, Seigneur,
gloire au Fils unique, avec le Saint-Esprit, dans les siècles éternels. Amen.
Notre admirable Prudence,
qui visita Rome dans les premières années du Ve siècle, témoin de la piété
romaine envers la glorieuse épouse du Christ, lui a consacré l’un de ses plus
gracieux poèmes. Ce beau chant qui, malgré sa longueur, forme l’Hymne de la fête
au Bréviaire Mozarabe.
(On en trouvera le texte
ici.)
Le concert ne serait fias
complet à la louange d’Agnès, si nous n’entendions pas notre mélodieux Adam de
Saint-Victor chanter en son honneur une de ses plus belles Séquences.
SEQUENCE.
Animons-nous à la lutte,
en célébrant la Passion d’une vierge glorieuse.
En touchant la fleur
sacrée, respirons les parfums de suavité qu’elle exhale.
Belle, prudente et
d’illustre race, déjà Agnès à deux premiers lustres avait ajouté trois ans.
Aimée du fils du Préfet,
la vierge à ses désirs résiste avec courage.
Merveilleuse force de la
foi ! Merveilleuse virginité ! Merveilleuse intégrité d’un cœur virginal !
Ainsi le Fils de Dieu,
par un conseil admirable, se montre plus admirable dans un instrument fragile.
L’amant languit sur sa
couche de souffrance ; la cause de cette langueur est connue du Préfet, qui
s’empresse d’y chercher remède.
Il offre beaucoup, promet
plus encore de choses périssables, périssable qu’il est ; mais tout cela est
vil aux yeux de la vierge.
Le Préfet la fait exposer
nue dans un lieu infâme ; mais le Christ la revêt du voile de sa chevelure et
d’un vêtement céleste.
Un messager d’en haut
veille à ses côtés ; l’antre du crime devient un séjour de lumière ; la terreur
s’empare des débauchés.
L’aveugle amant s’irrite
; il s’élance, et tombe étouffé par l’esprit malin.
Le père pleure, tout
pleure : Rome a pleuré aux funérailles du jeune mort.
Agnès le rend à la vie :
la foule frémit confusément, et cependant on prépare pour la vierge un bûcher.
Mais les flammes brûlent
les impies ; elles tourmentent les bourreaux furieux, et rendent hommage au
grand Dieu.
Agnès, au Seigneur
rendant grâces, présente son cou au licteur ; tranquille sur sa pureté, elle ne
craint pas de mourir sur l’heure.
Debout à la droite de
l’Agneau du salut, tu es glorieuse, Agnès ! tu viens consoler tes parents ; tu
les invites aux réjouissances.
Qu’ils cessent de pleurer
ta mort, maintenant que tu es unie à l’Époux céleste.
Apparaissant sous la
forme d’un agneau, il leur révèle sa gloire, et les honneurs de ta virginité.
Ne permets pas que jamais
nous soyons séparés de cet Agneau salutaire, à qui tu t’es consacrée tout
entière, et par la puissance duquel tu guéris la noble Constantia.
Vase élu, vase d’honneur,
fleur d’incorruptible parfum, bien-aimée des chœurs des Anges, tu donnes au
monde un exemple de noblesse et de pudeur.
Toi, ornée de la palme
triomphale, couronnée des fleurs de la virginité : nous, indignes d’une
récompense spéciale, fais-nous du moins inscrire sur les fastes communs des
saints. Amen.
Qu’il est doux et fort, ô
Agnès, l’amour de Jésus, votre Époux ! Comme il s’empare des cœurs innocents, pour
les transformer en cœurs intrépides ! Que vous importaient le monde et ses
joies, le supplice et ses tortures ? Qu’aviez-vous à craindre de l’affreuse
épreuve à laquelle la féroce dérision du persécuteur voulut vous soumettre ?
Sous ces voûtes impures, l’Ange du Seigneur attendait le téméraire. Vous
l’ignoriez, et cependant votre cœur ne tremblait pas, car l’amour de Jésus le
remplissait tout entier. Le lupanar, le bûcher, le glaive n’étaient rien pour
vous ; votre amour vous disait assez que nulle violence humaine ne vous
ravirait le cœur de l’Époux divin ; vous aviez sa parole, et vous saviez qu’il
est fidèle.
O enfant si pure au
milieu de la contagion de Rome, si libre au milieu d’un peuple esclave, combien
le caractère de notre Emmanuel paraît en vous ! Il est Agneau, et vous êtes
simple comme lui ; il est le Lion de la tribu de Juda, et, comme lui, vous êtes
invincible. Quelle est donc cette nouvelle race descendue du ciel qui vient
peupler la terre ? Oh ! Qu’elle vivra de longs siècles, cette famille
chrétienne issue des Martyrs, qui compte parmi ses ancêtres des héros si
magnanimes ! des vierges, des enfants, à côté des pontifes et des guerriers,
tous remplis d’un feu céleste, et n’aspirant qu’à sortir de ce monde, après y
avoir jeté la semence des vertus. Ainsi sont rapprochés de nous les exemples du
Christ par la noble chaîne de ses Martyrs. Par nature, ils étaient fragiles
comme nous ; ils avaient à triompher des mœurs païennes qui avaient corrompu le
sang de l’humanité ; et cependant ils étaient forts et purs.
Jetez les yeux sur nous,
ô Agnès, et secourez-nous. L’amour du Christ languit dans nos cœurs. Vos
combats nous émeuvent ; nous versons quelques larmes au récit de votre héroïsme
; mais nous sommes faibles contre le monde et les sens. Amollis par la
recherche continuelle de nos aises, par une folle dépense de ce que nous
appelons sensibilité, nous n’avons plus de courage en face des devoirs.
N’est-il pas vrai de dire que la sainteté n’est plus comprise ? Elle étonne,
elle scandalise ; nous la jugeons imprudente et exagérée. Et cependant, ô
Vierge du Christ, vous êtes là devant nous, avec vos renoncements, avec vos
ardeurs célestes, avec votre soif de la souffrance qui mène à Jésus. Priez pour
nous, indignes ; élevez-nous au sentiment d’un amour généreux, agissant, d’un
amour qui connaisse la jalousie à l’encontre de ce qui n’est pas Dieu. Épurez
cette religion tiède et contente d’elle-même, qui est venue prendre la place de
la piété des anciens jours. Il est quelques âmes fortes qui vous suivent ; mais
il en est peu ; accroissez-en le nombre par vos prières, afin que l’Agneau,
dans les deux, ait une suite nombreuse, entre les lis et les roses de ce séjour
du bonheur.
Vous nous apparaissez, ô
Vierge innocente, dans ces jours où nous nous pressons autour du berceau de
l’Enfant divin. Qui pourrait dire les caresses que vous lui prodiguez, et
celles dont il vous comble ? Laissez toutefois approcher les pécheurs près de cet
Agneau qui vient les racheter, et recommandez-les vous-même, au nom de votre
tendresse, à ce Jésus que vous avez toujours aimé. Conduisez-nous à Marie, la
tendre et pure brebis qui nous a donné ce Sauveur. Vous qui réfléchissez en
vous le doux éclat de sa virginité, obtenez-nous d’elle un de ces regards qui
purifient les cœurs.
Suppliez, ô Agnès, pour
la sainte Église qui est aussi l’Épouse de Jésus. C’est elle qui vous a
enfantée à son amour ; c’est d’elle que nous aussi tenons la vie et la lumière.
Obtenez qu’elle soit de plus en plus féconde en vierges fidèles. Protégez Rome,
où votre tombe est si glorieuse, où vos palmes sont si éclatantes. Bénissez les
Prélats de l’Église : obtenez pour eux la douceur de l’agneau, la fermeté du
rocher, le zèle du bon Pasteur pour la brebis égarée. Enfin, ô Épouse de
l’Emmanuel, soyez le secours de tous ceux qui vous invoquent ; et que votre
amour pour les hommes s’allume de plus en plus à celui qui brûle au Cœur de
Jésus.
[4] Matth. XXIV, 28.
[5] Matth. V, 8.
Bhx Cardinal
Schuster, Liber Sacramentorum
Station dans le «
coemeterium », ou « agellum » de sainte Agnès sur la voie Nomentane.
Aujourd’hui, dans
l’antiquité, la station était dans la basilique de la martyre sur la voie
Nomentane, où, à cette occasion, saint Grégoire prononça une de ses quarante
célèbres homélies sur l’Évangile. Les Pères de l’Église latine, Jérôme,
Ambroise, Damase, Prudence, forment comme un concert d’éloges de cette «
agnelle » virginale qui, prodigue de son propre sang envers Celui qui l’avait
consacrée avec le sien, affronte intrépide les bûchers et les glaives de la
Rome idolâtre. Omnium gentium litteris atque linguis, praecipue in Ecclesiis,
Agnes vita laudata est [6].
Son corps fut
primitivement déposé dans une petite propriété sur la voie Nomentane in agello
suo, à peu de distance du cimetière Majeur où d’anciennes traditions romaines
veulent que saint Pierre ait baptisé.
Quand la paix eut été
donnée à l’Église, Constance, fille de Constantine et sœur de l’empereur
Constantin, fit ériger sur cette tombe une somptueuse basilique, près de
laquelle furent ensevelis plusieurs membres de cette famille impériale. Il est
très probable que dès lors s’éleva un monastère de vierges qui serait de la
sorte le plus ancien de la Ville éternelle. Nous avons encore l’épigraphe
acrostiche de cette première construction constantinienne :
CONSTANTINA • DEVM •
VENERANS • CHRISTOQVE • DICATA
OMNIBVS • IMPENSIS •
DEVOTA • MENTE • PARATIS
NVMINE • DIVINO • MVLTVM
• CHRISTO • QVE • IVVANTE
SACRAVIT • TEMPLVM •
VICTRICIS • VIRGINIS • AGNES
TEMPLORVM • QVOD • VICIT
• OPVS • TERRENAQVE • CVNCTA
AVREA • QVAE • RVTILANT •
SVMMI • FASTIGIA • TECTI
NOMEN • ENIM • CHRISTI •
CELEBRATVR • SEDIBVS • ISTIS
TARTAREAM • SOLVS •
POTVIT • QUI • VINCERE • MORTEM
INVECTVS • CAELO • SOLVS
• QVE • INFERRE • TRIVMPHVM
NOMEN • ADAE • REFERENS •
ET • CORPVS • ET • OMNIA • MEMBRA
A • MORTIS • TENEBRIS •
ET • CAECA • NOCTE • LEVATA
DIGNVM • IGITVR • MVNVS •
MARTYR • DEVOTA • QVE • CHRISTO
EX • OPIBVS • NOSTRIS •
PER • SAECVLA • LONGA • TENEBIS
O • FELIX • VIRGO •
MEMORANDI • NOMINIS • AGNES.
« Constantine, vouée à
Dieu et consacrée au Christ, ayant préparé avec la grâce du Seigneur et l’aide
du même Christ les fonds nécessaires, dédia avec une âme pieuse ce temple à la
vierge victorieuse Agnès. L’édifice surpasse la splendeur de tous les temples
et de toutes les constructions terrestres, dont le faîte couvert de tuiles
dorées miroite aux rayons du soleil. En ce temple, en effet, on invoque le nom
du Christ, c’est-à-dire de Celui qui seul put vaincre le tartare et la mort, et
qui, au nom de l’entière descendance d’Adam, ayant revendiqué son corps et ses
membres contre les prétentions de la mort ténébreuse et de l’horrible nuit du
sépulcre, la fit pénétrer triomphante dans le ciel.
Toi donc tu posséderas
pour de longs siècles un monument élevé à nos frais, ô Martyre consacrée au
Christ, ô heureuse Vierge Agnès, dont le nom est dans toutes les mémoires. »
L’acrostiche initial de
ce poème de la décadence, à la fois obscur et peu élégant, est : Constantina
Deo.
Bien que la basilique ait
été restaurée plusieurs fois, elle conserve encore suffisamment le type
architectonique primitif des temps de Symmaque et d’Honorius Ier. Comme le
titre des Quatre-Couronnés au Cœlius, les nefs mineures sont divisées en deux
galeries superposées ; la plus élevée, ou matroneum, était réservée autrefois
aux femmes de la haute aristocratie et aux vierges consacrées. La basilique se trouve
à un niveau assez inférieur à celui de la route, et elle est parallèle au plan
du cimetière, parce que, à l’époque de Constantin, pour ne pas enlever la
martyre de son tombeau primitif, on creusa le terrain du temple, détruisant
ainsi les galeries cimitérales contiguës, précisément comme l’on fit dans un
cas semblable à Saint-Laurent et dans la basilique des martyrs Nérée et
Achillée sur la voie Ardéatine.
Outre l’hypogée de la
voie Nomentane, à Rome, durant le haut moyen âge beaucoup d’autres églises
s’élevaient en l’honneur de sainte Agnès ; rappelons seulement les plus
célèbres, celle in Agone sur les ruines du stade d’Alexandre-Sévère, où,
probablement, elle fut exposée dans le lupanar ; une autre près du Panthéon, et
une autre encore ad duo furna près de Sainte-Praxède.
La messe en l’honneur de
sainte Agnès a été le prototype de celle qui est devenue par la suite commune à
toutes les vierges. Elle a un caractère d’antiquité, solennel et fort sobre, à
la différence de l’office qui est d’une époque plus tardive, et se fonde sur
des textes apocryphes. A cet éloge liturgique fait un magnifique écho
l’épigraphe du pape Damase en l’honneur d’Agnès. Aujourd’hui encore, dans son
marbre originel, elle orne l’escalier monumental qui, de la voie Nomentane,
descend à la basilique de la martyre.
FAMA • REFERT • SANCTOS •
DVDVM • RETVLISSE • PARENTES
AGNEN • CVM • LVGVBRES •
CANTVS • TVBA • CONCREPVISSET
NVTRICIS • GREMIVM •
SVBITO • LIQVISSE • PVELLAM
SPONTE • TRVCIS •
CALCASSE • MINAS • RABIEM • QVE • TYRAMNI
VRERE • CVM • FLAMMIS •
VOLVISSET • NOBILE • CORPVS
VIRIBVS • IMMENSVM •
PARVIS • SVPERASSE • TIMOREM
NVDA • QVE • PROFVSVM •
CRINEM • PER • MEMBRA • DEDISSE
NE • DOMINI • TEMPLVM •
FACIES • PERITVRA • VIDERET
O • VENERANDA • MIHI •
SANCTVM • DECVS • ALMA • PVDORIS
VT • DAMASI • PRECIBVS •
FAVEAS - PRECOR • INCLITA • MARTYR
« La renommée rapporte ce
que les pieux parents d’Agnès ont narré, c’est-à-dire comment celle-ci, encore
enfant, dès que la trompette du héraut eut annoncé le funeste édit de
persécution, tout de suite s’arrache aux bras de sa nourrice pour affronter,
intrépide, la fureur du féroce tyran et en mépriser les menaces.
Alors que celui-ci tenta
de livrer aux flammes son corps délicat, Agnès, avec ses forces débiles
d’enfant, réussit à vaincre l’horrible crainte qu’inspirait ce supplice.
Découverte, pour qu’un œil humain ne se posât pas sur le temple consacré au
Seigneur, elle couvrit son corps de sa chevelure. O magnanime, ô digne de toute
ma vénération, ô splendeur de la pudeur chrétienne, je te supplie, illustre
martyre, d’accueillir avec bienveillance les prières de Damase. »
L’antienne pour l’introït
est la même que pour sainte Vibiane, le 1er décembre.
La prière fait relever
l’immense gloire du Christ, lequel a voulu triompher des tourments et de toute
la puissance de l’enfer au moyen des instruments les plus faibles, tels
précisément que peuvent être la virginité et la sainteté d’une tendre jeune
fille, afin que la louange de la victoire soit toute attribuée à Dieu. C’est
ici la force de l’Église, l’argument qui démontre le mieux la divinité de son
origine, de sa vie ; elle seule peut revendiquer une telle et si abondante race
de héros. « O Dieu éternel et tout-puissant, qui avez choisi les créatures les
plus faibles de ce monde pour confondre tous les puissants, accordez-nous cette
grâce, que célébrant la solennité de votre bienheureuse martyre, la Vierge
Agnès, nous éprouvions l’effet de son patronage auprès de vous. »
La lecture est tirée de
l’Ecclésiastique, et elle est identique à celle de la fête de sainte Barbe, le
4 décembre. Toutefois si nous en jugeons d’après le Comes de Würzbourg [7],
cette péricope devait probablement autrefois occuper la place de la première lecture
prophétique, puisqu’il y en avait ensuite une seconde, tirée de l’épître de
saint Paul aux Corinthiens, là où sont décrits les mérites de la virginité (II,
10-11). La première lecture, l’unique maintenant, s’adapte admirablement à
sainte Agnès, à ce point que les Actes de la sainte semblent même s’inspirer du
texte sacré qu’on lisait à la messe stationnale de son dies natalis.
Le répons que l’on
chantait sur les degrés de l’ambon est tiré du psaume 44 de virginitate, et,
adaptant à l’épouse ce qui y est dit de la fermeté de l’époux, il célèbre non
seulement la grâce extérieure de la courageuse jeune fille, mais aussi les
mérites plus intimes de ses vertus, sa foi, sa force, son amour de la vérité,
qui la poussèrent à se ceindre, elle aussi, des armes pour le combat, à sauter
en selle et à se battre avec Satan, montant finalement sur le bûcher, plutôt
que de dévier jamais de cette suprême vérité dans laquelle — pour employer un
mot de saint Jean — elle marchait. « La grâce est répandue sur vos lèvres,
c’est pourquoi Dieu vous a bénie dès l’éternité. Chevauchez pour la vérité et
la justice ; votre droite vous conduira à des choses merveilleuses. »
Le verset alléluiatique
suivant (Matth., XXV, 4-6) est propre à la fête de sainte Agnès. Il faut
toutefois remarquer que ces parties de la messe qui sont lues aujourd’hui par
le prêtre seul, étaient à l’origine chantées par d’habiles solistes, ou par de
nombreuses scholae de clercs chantres. C’est ainsi que lectures, chants,
musique, cérémonies, ministres, faisaient de la messe non pas simplement une
prière, mais une action sacrée, presque un drame liturgique qui éveillait une
impression profonde, surtout dans les niasses populaires. De plus, comme
l’élément mélodique occupe une place très importante dans la liturgie romaine,
l’on ne peut juger de la beauté de son inspiration artistique par le simple
texte d’un répons ou d’une antienne ; mais il convient de tenir compte
spécialement du vêtement mélodique dont elle est ornée. Nous en avons une
preuve dans le verset alléluiatique de la messe de sainte Agnès, qui est l’un
des plus délicats et des plus riches de sentiment du recueil grégorien. Il
semble qu’il ait même inspiré l’artiste de Ravenne, contemporain des Goths,
qui, dans la basilique de Saint-Apollinaire-le-Neuf représenta, sur la paroi de
la nef centrale, une théorie de vierges, parmi lesquelles sainte Agnès, qui,
avec les lampes allumées à la main, vont à la rencontre de la Mère du Sauveur.
« Les cinq vierges
prévoyantes prirent, avec leurs lampes, dé l’huile dans leurs vases. A minuit,
l’on entendit un cri : voici l’Époux ! Allez au-devant du Christ Seigneur. »
Les cinq vierges prudentes, comme saint Augustin l’explique, sont toutes ces
âmes catholiques qui, détournant leurs sens des objets illicites au moyen de la
mortification chrétienne, et par des progrès continuels dans la voie de la
vertu, vont au-devant du Christ Juge.
Après la Septuagésime,
l’on omet le précédent verset alléluiatique, et l’on dit le psaume-trait,
lequel, contrairement aux règles de la tradition classique, a un verset initial
étranger au Psautier : « Viens, ô Épouse du Christ, reçois la couronne que, de
toute éternité, t’a préparée le Seigneur pour l’amour duquel tu as été prodigue
de ton sang. » PS. 44 : « Tu as aimé la justice et haï l’iniquité ; c’est
pourquoi Yahweh ton Dieu t’a consacré entre tous tes compagnons avec un chrême
d’allégresse. Avance dans la splendeur et la beauté et règne. » La martyre a
épousé Jésus en s’étendant sur la croix comme sur un lit nuptial, et l’Époux
divin a décidé qu’il serait Lui-même la couronne de son Épouse.
C’est de cette pensée que
s’inspire la célèbre inscription composée par le pape Honorius Ier, et qui,
copiée sur le tombeau de sainte Agnès, entra dans les recueils épigraphiques du
moyen âge :
INCLITA • VOTA • SVIS •
ADQVIRVNT • PRAEMIA • LAVDIS
DVM • PERFECTA • MICANT •
MENTE • FIDE • MERITIS
VIRGINIS • HOC • AGNAE •
CLAVDVNTVR • MEMBRA • SEPVLCHRO
QVAE • INCORRVPTA • TAMEN
• VITA • SEPVLTA • TENET
HOC • OPVS • ARGENTO •
CONSTRVXIT • HONORIVS • AMPLO
MARTYRIS • ET • SANCTAE •
VIRGINIS • OB • MERITVM
L’Évangile rapporte la
parabole des vierges, qui, leurs lampes allumées à la main, vont au-devant du
couple nuptial (Matth., XXV, 1-13) ; il fut commenté par saint Grégoire le Grand
dans la basilique de Sainte-Agnès, précisément le jour de son natale. Par la
suite, tant le passage évangélique que l’homélie du saint Docteur firent partie
du Commun des vierges.
L’Époux et l’Épouse sont
le Christ et l’Église. Les dix vierges sont les fidèles qui, avec les stigmates
de la mortification chrétienne, s’abstiennent des joies illicites du monde pour
aller à la rencontre de Dieu qui vient pour le dernier jugement. L’huile dans
les lampes signifie la charité ardente et les bonnes œuvres qui procèdent de la
foi catholique quae per dilectionem operatur ; l’arrivée imprévue de l’Époux et
la clôture de la porte du banquet désignent l’heure de la mort, qui, pour
employer les derniers mots de l’Évangile de ce jour, vient avec le Christ,
quand l’homme s’y attend le moins.
Cette péricope de
l’Évangile qui se rapporte, comme nous l’avons dit, à toutes les âmes fidèles,
est, d’une façon particulière, appliquée aux saintes vierges, précisément parce
que celles-ci, en considération de la fugacité du temps et de la brièveté de la
vie humaine, ont par le saint propos de leur chasteté sans tache, anticipé dans
l’Église militante cet état privilégié qui deviendra général dans l’Église
triomphante, où même les mortels erunt sicut angeli Dei in coelo.
Le verset pour l’offrande
est tiré de l’habituel psaume de virginitate, c’est-à-dire le 44e, et il
s’adapte bien au moment liturgique auquel il est destiné, moment où, après
l’Époux divin qui, dans le Sacrifice de l’autel se présente et s’offre au Roi,
apparaît aussi l’Église Vierge accompagnée de l’armée vêtue de blanc de ses
saints, pour associer sa propre offrande à celle du Rédempteur : « Les vierges
ses amies seront présentées au Roi ; elles se présenteront dans l’allégresse et
dans la joie ; elles seront introduites dans le temple du Seigneur et Roi. »
La secrète est la
suivante : « Accueillez favorablement, Seigneur, les hosties que nous vous
présentons ; et, par l’intercession de votre bienheureuse martyre la vierge
Agnès, dégagez-nous des liens de nos péchés. »
Aujourd’hui le
Sacramentaire Grégorien nous offre une splendide préface :
... aeterne Deus ;
et diem beatae Agnetis
martyrio consecratam solemniter recensere ;
quae terrenae
generositatis oblectamenta despiciens, caelestem meruit dignitatem ;
societatis humanae vota
comtemnens,
aeterni Regis est sociata
consortio ;
et pretiosam mortem,
sexus fragilitate calcata,
pro Christi confessione
suscipiens,
simul est facta conformis
et sempiternitatis eius et gloriae.
Per Quem maiestatem tuam
etc.
Dieu éternel ;
Et de fêter
solennellement le jour consacré au martyre de la bienheureuse Agnès ;
qui, dédaignant les
charmes de la magnanimité terrestre, a mérité la dignité céleste ;
et méprisant les souhaits
de la société humaine,
elle fut associée à la
compagnie du Roi éternel ;
Et foulant au pied la
fragilité du sexe, recevant la mort précieuse
en confessant le Christ,
elle fut rendue en même
temps conforme à son éternité et à sa gloire.
Lui, par qui nous louons
ta majesté…
Dans ces préfaces
classiques, outre l’élégance de l’antique cursus on sent toute l’importance et
la célébrité dont jouissaient primitivement ces stations au natale des martyrs.
L’antienne pour la
communion est identique au verset qui suit l’alléluia. Aux premiers siècles de
l’Église, quand la foi populaire attendait encore comme imminente la parousie
du divin Juge, quel effet profond devaient faire au cœur de la nuit, dans le
cimetière, près du tombeau de la martyre, les paroles de l’Évangile sur lesquelles
insiste tant la liturgie de ce jour : Voici que le Seigneur vient ! C’est là le
désir suprême de tous les justes, et le vœu final de la sainte Bible, qui se
clôt précisément par les paroles du voyant de Patmos : Amen, veni, Domine lesu.
La collecte après la
communion était, à l’origine, propre au natale de sainte Agnès ; plus tard elle
fit partie du Commun des confesseurs : « Réconfortés par la nourriture et le
breuvage déifiques, nous vous conjurons humblement, Seigneur, de faire que nous
protège la prière de Celle en mémoire de qui nous avons participé à de si
grands dons ! »
L’Eucharistie célébrée en
mémoire des martyrs exprime notre solidarité non seulement avec leur foi pour
laquelle ils subirent jadis la mort corporelle, mais aussi avec leur charité,
qui les incorpora au Christ, hostie de propitiation pour les péchés du monde.
En somme, la messe et la communion offertes au natale d’un martyr, sont de
notre part comme une sorte de martyre de désir.
L’Église romaine fête
encore le natale de cette Agna très sainte par un rite fort émouvant. Le
chapitre du Latran offre en ce jour au Pape, comme à titre de cens, deux petits
agneaux dont la laine sert à tisser les palliums des archevêques. Mais avant
qu’ils soient présentés au Pontife, on les dépose sur l’autel de Sainte-Agnès
où, après la messe stationnale, les deux innocents animaux reçoivent une
bénédiction spéciale. Au moyen âge, cette présentation prenait des formes fort
solennelles, puisque les chanoines du Latran, avec la Croix dressée et en ordre
de procession, précédaient le cheval recouvert d’un caparaçon doré et de
coussins sur lesquels étaient les agneaux.
Aujourd’hui encore, après
que ces petits agneaux, symboles de l’innocence, ont été présentés au Souverain
Pontife, ils sont confiés aux soins des Bénédictines du monastère de
Sainte-Cécile au Transtévère, afin d’associer les deux célèbres martyres
romaines à ce rite si expressif de virginale candeur.
Nous terminerons avec
Prudence dans sa belle hymne sur sainte Agnès [8], (voir le texte complet ici).
O virgo felix, o nova
gloria,
caelestis arcis nobilis
incola,
intende nostris
conluvionibus
vultum gemello cum
diademate,
cui posse soli
cunctiparens dedit
castum vel ipsum reddere
fornicem !
O Vierge heureuse, ô
nouvelle gloire.
Noble habitante du séjour
céleste.
Jette un regard sur nos
souillures
Toi qui es couronnée d’un
double diadème.
Le Créateur du monde t’a
donné à toi seule
De rendre chaste le
lupanar même.
Je serai pur si, par la
splendeur de tes paroles bienveillantes,
Tu rassasies mon cœur.
Tout est pur quand tu
daignes le regarder, ô Sainte,
Ou le toucher de ton pied
virginal.
[6] HIERON. Epist. CXX ad
Demetriadem, P. L., XXII, col. 1123.
[7] 30 : IN NAT SCARUM
AGNAE ET AGATHAE lec epi beati pauli apost ad corinteos. II. FF qui gloriatur
in dno glorietur non enim qui seipsum commendat usq. uirginem castam exibere
xpo.
31 : IN NAT SCARUM
SUPRASCRIPTARUM lec lib sapi salo. In omnibus requiem quaesiui et in ereditate
dni morabo usq. quasi murra electa dedi odorem suauitatis.
32 : IN NAT UBI SUPRA lec
lib sapi salom. Confitebor tibi dne rex usq. et liberasti eos de manu gentium.
33 : IN NAT UNDE SUPRA
lec lib sapi salom. Dne ds meus exaltasti super terram habitationem meam usq.
laudem dicam nomine tuo dne ds noster.
[8] Peristephanon Hymn.
XIV, P. L.. LX, col. 589.
Dom Pius Parsch, le Guide
dans l’année liturgique
A Lui je suis fiancée...
à Lui seul je garde ma foi.
Dans la virginale et
héroïque fiancée de Dieu, Agnès, l’Église se représente aujourd’hui et c’est
pourquoi elle nous laisse contempler son âme brûlante d’amour de Dieu ; la
prière des Heures est aujourd’hui un cantique des cantiques, un chant nuptial
de l’Église à son divin Époux. Notre âme aussi, qui est une image de l’Église,
doit ressembler à sainte Agnès.
Sainte Agnès. — Jour de
mort : 21 janvier (à la fin du IIIe siècle). Tombeau : dans l’église du tombeau
à Rome. Image : On la représente comme une toute jeune fille, avec la couronne
du martyre, avec un agneau. Sa vie : Sainte Agnès est une des plus célèbres
figures de saints de l’Église romaine et les Pères de l’Église les plus
illustres chantent à l’envi sa gloire. Saint Jérôme écrit : « Toutes les
nations, et particulièrement les Églises chrétiennes, célèbrent, en paroles et
en écrits, la vie de sainte Agnès. Elle triompha de son âge tendre comme du
tyran sans cœur. En plus de : la couronne de l’innocence sans tache, elle
conquit — la gloire du martyre ».
Le nom de la sainte est
grec (Hagne = la pure), il ne vient pas du latin agna = agnelle. Cependant
l’interprétation latine a prévalu dans la primitive Église (Agnès apparut huit
jours après : sa mort à ses parents, environnée d’une troupe de vierges, avec un
agneau blanc auprès d’elle). Saint Augustin connaissait les deux
interprétations. « Agnès signifie en latin un agnelle et en grec la pure. »
C’est de l’interprétation latine que vient l’usage de bénir, tous les ans à
pareil jour, dans l’église Sainte-Agnès, à Rome, des agneaux dont la laine sert
ensuite à faire le pallium des archevêques. Le martyre de sainte Agnès ne tarda
pas à être célèbre dans toute l’Église. Dans l’église bâtie par Constantin,
au-dessus de son tombeau, le pape saint Grégoire le Grand a prononcé
quelques-unes de ses plus belles homélies. Au sujet de la vie de la sainte,
nous n’avons que peu de renseignements sûrs. Nous trouvons les plus anciens
dans l’ouvrage de saint Ambroise sur les vierges, dans un passage que nous
lisons aujourd’hui au bréviaire. Par contre, la Passion postérieure est pour
nous très importante, car c’est d’elle que, depuis l’antiquité, sont tirés les
chants de la prière des Heures.
Vie de la sainte d’après
les chants liturgiques :
Comme la jeune Agnès,
âgée de treize ans, revenait de l’école, elle rencontra le fils du préfet de
la. ville, Symphronius, qui s’éprit d’amour pour elle. Pour la gagner, il
voulut lui offrir des joyaux précieux, mais Agnès le repoussa : « Loin de moi,
nourriture de mort, car je possède déjà un autre fiancé » (2e A. I. N.). « Avec
son anneau, mon Seigneur Jésus-Christ m’a fiancée à lui et il m’a parée de la
couronne de fiancée » (3e A. Laud.). « Il a entouré ma main droite et mon cou
de pierres précieuses et m’a donné des boucles d’oreilles avec des perles sans
prix, il m’a parée de beaux brillants » (2e Rép.). « Il m’a donné une ceinture
brochée d’or, et m’a parée de bijoux inestimables » (4e A). « J’ai reçu du miel
et du lait de sa bouche et son sang a rougi mes joues » (5e A.). « J’aime le
Christ dans la chambre duquel j’entrerai, dont la Mère est vierge, dont le Père
ne connaît pas de femme, dont la musique me fait entendre d’aimables chants.
Quand je l’aime, je reste chaste, quand je le touche je reste pure, quand je le
reçois je reste vierge. Son corps est déjà uni à mon corps et son sang a rougi
mes joues. Je lui suis fiancée, à lui que les anges servent, dont le soleil et
la lune admirent la beauté. A lui seul je garde ma foi, à lui je me donne de
tout mon cœur. » Irrité de voir repousser ses avances, le fils du préfet de la
ville dénonça Agnès à son père. Celui-ci la menaça de l’envoyer dans une maison
de débauche, mais Agnès répondit : « J’ai à mon côté un ange qui me protège, un
ange de Dieu » ( 2e Ant. Laud.). « Quand Agnès entra dans la maison de
débauche, elle trouva l’ange du Seigneur prêt à la défendre » (1ère Ant.
Laud.). Une lumière l’environna et aveugla tous ceux qui voulurent s’approcher
d’elle. Un autre juge la condamna au bûcher, parce que les prêtres païens
l’accusaient de sorcellerie. Sainte Agnès pria au milieu des flammes : « Je te
supplie, Père tout-puissant, adorable et vénérable, par ton saint Fils j’ai
échappé aux menaces d’un tyran impie et j’ai foulé d’un pied sans souillure les
immondices du péché, voici maintenant que je viens vers toi que j’ai aimé, que
j’ai cherché, que j’ai toujours désiré. » Elle remercie : « Tout-Puissant,
adorable, vénérable, redoutable, je te loue, car par ton adorable Fils, j’ai
échappé aux menaces des hommes impies et j’ai passé, sans me souiller les
pieds, à travers les immondices de Satan. Je te confesse avec mes lèvres et je
te désire de tout mon cœur et de toutes mes forces. » Alors les flammes
s’éteignent :“Je te loue car, par ton Fils, le feu s’est éteint autour de moi »
(4e Ant. Laud.). Maintenant elle soupire après son union avec le Christ : «
Voici que ce que je désirais ardemment, je le contemple, ce que j’espérais, je
l’ai déjà reçu, je suis unie dans le ciel avec Celui que j’ai aimé de tout mon cœur.
» Son vœu fut exaucé, le juge la fit décapiter par l’épée.
La messe (Me
expectaverunt). Cette belle messe de fiançailles, qui était d’abord la messe
propre de la sainte, servit ensuite de modèle pour le commun des vierges. La
parabole des vierges sages domine toute la messe (Allél., Évang., Comm.) ; puis
vient le psaume 44, le chant nuptial de l’Église dont Agnès est aujourd’hui
l’image (Grad., Off., Com. dans son développement entier).
A l’Introït, nous sortons
avec Agnès du monde hostile qui nous guette pour nous perdre, et, avec la jeune
vierge, nous suivons le chemin immaculé.
A l’Offertoire, nous
voyons la virginale Épouse, l’Église, unir son offrande au sacrifice rédempteur
du Christ. Elle est accompagnée de la blanche troupe des fidèles, sous la
conduite d’Agnès (les anciens textes portent non pas « afferentur », mais «
offerentur », ce qui indique une offrande).
A la Communion, nous
entendons encore le leitmotiv de l’Évangile : Voici venir l’Époux, allez à sa
rencontre. Quelle impression devait faire ce chant, dans la primitive Église,
alors qu’on croyait encore au retour imminent du Seigneur, quand on le
chantait, en pleine nuit, dans les catacombes, près du tombeau de la sainte !
SOURCE : http://www.introibo.fr/21-01-Ste-Agnes-vierge-et-martyre
Jacopo Tintoretto (1519–1594), Miracolo di Sant'Agnese, 1577, Madonna dell'Orto
Sainte Agnès
A propos de sainte Agnès,
la tradition latine a pour fondement le De Virginibus de saint Ambroise.
Prononcé pour la fête de la sainte, en janvier 375 ou 376, le sermon donne la
plus ancienne représentation du martyre de date certaine :
A douze ans, Agnès
accomplit son martyre ; détestable cruauté qui n'épargna point cet âge si jeune
ou plutôt admirable puissance de la foi qui jusque dans cet âge sut trouver un
témoin.
En un si petit corps, y
eut-il place pour la blessure ? Et pourtant, n'ayant pas où recevoir le glaive,
elle eut de quoi vaincre le glaive.
Les filles de cet âge ne
peuvent soutenir le regard irrité de leurs parents, une piqûre d'aiguille les
fait pleurer, comme si c'était une blessure ; Agnès, intrépide entre les mains
sanglantes des bourreaux, immobile au milieu des lourdes chaînes qu'on tire
avec fracas, offre tout son corps à la pointe du glaive que le soldat brandit
contre elle avec fureur.
Sans savoir encore ce
qu'est la mort, elle est prête à la subir. Si, malgré elle, on la traîne aux
autels, à travers leurs feux elle tend les mains vers le Christ ; sur les
foyers sacrilèges, elle forme le signe victorieux de la croix du Seigneur. Au
carcan et aux menottes de fer, elle passe son cou et ses deux mains ; mais il
n'en était pas qui pussent serrer des membres si délicats.
Martyre d'un genre
inconnu, elle n'a point l'âge requis pour le supplice et elle est capable d'en
triompher. À grand'peine elle peut être admise à combattre et, sans peine, elle
ravit la couronne. Elle est maîtresse consommée en fait de courage, elle qui en
était dispensée par son âge. L'épousée n'irait pas aussi allègrement à la salle
nuptiale que la vierge alla, joyeuse de son succès, hâtant le pas vers le lieu
de son supplice, ayant pour orner sa tête non la coiffure bien tressée, mais le
Christ, ayant pour couronne non les fleurs, mais les vertus.
Tous pleuraient, elle
seule était sans larmes.
On s'étonnait qu'elle fût
si facilement prodigue de sa vie, qu'elle la donnât sitôt, non encore goûtée,
comme si elle en était rassasiée déjà. Chacun s'émerveillait de la voir se
présenter déjà en témoin de la divinité, à un âge où l'on ne peut encore disposer
de soi.
Elle fit tant qu'on
accepta, quand il s'agissait de Dieu, son témoignage qu'on n'aurait pu recevoir
s'il se fût agi d'un homme ; ce qui dépasse la nature ne dénote-t-il pas
l'auteur de la nature.
Quel appareil de terreur
employa le juge pour l'intimider, que de douces paroles pour la persuader !
Combien lui exprimèrent le vœu de l'obtenir pour épouse ! Mais c'est faire
injure à mon fiancé, dit-elle, que s'attendre à me plaire. Celui-là m'aura pour
sienne qui le premier m'a choisie. Pourquoi, bourreau, tant de retards ?
Périsse un corps qui peut être aimé par des yeux auxquels je me refuse !
Elle se tient droite,
elle prie, elle infléchit le cou. Le juge frémit comme s'il était le condamné.
Le bourreau sentit sa main trembler, son visage pâlir ; il redoutait pour Agnès
ce qu'Agnès ne redoutait pas pour elle-même.
Vous avez donc en une
seule victime un double martyre : celui de la pudeur et celui de la religion.
Agnès est restée vierge et elle a obtenu le martyre.
Ambroise aime ici à répandre
des fleurs sur son sujet ; il se soucie des antithèses beaucoup plus que des
faits ; il suppose que son auditoire connaît l'histoire ou la légende de son
héroïne ; il se réclame de la tradition dont les points essentiels se ramènent
aux suivants :
1. Agnès accomplit son
martyre à douze ans ; la naissance de la sainte a pu varier entre 240 et 290,
le martyre entre 254 et 304 ; les auteurs, ici, ne sont pas d'accord ;
2. Agnès était vierge et
elle a dû lutter pour rester vierge ;
3. Agnès a péri percée
par le glaive ; elle est allée spontanément au martyre.
D'autre part, dans la
composition de son hymne, Agnes beatæ virginis, le même saint Ambroise a mis en
lumière quelques traits laissés ici dans l'ombre ; ainsi, la modestie de la
vierge mourante : curam pudoris præstitit, de l'avant-dernière strophe ; mais
les différences ne portent que sur des particularités. Les données de la
tradition ambrosienne restent donc plausibles.
Christoffer Wilhelm Eckersberg (1783–1853). Sant' Agnese fuori le mura, 1815, Statens Museum for Kunst, Copenhagen
Les reliques et les églises de Rome en son honneur
Lorsque le martyre d'Agnès fut consommé, ses restes furent recueillis et portés dans une villa de la famille, non loin de la voie Nomentane ; on a cru retrouver cette villa dans le monastère de Sainte-Agnès-hors-les-Murs.
Quand la paix fut donnée à l'Église, les malades affluèrent au tombeau. Constance, qu'on a dite fille de Constantin le Grand fut guérie par l'intercession de sainte Agnès. Au tombeau de cette sainte, le pape Libère fit mettre des tables de marbre, sur l'une de ces tables, saint Damase inscrivit les louanges d'Agnès et y mentionna le nom de Constance. Cette princesse avait, en 321, résolu d'élever une basilique sur le tombeau : ce fut Sainte-Agnès-hors-les-Murs.
Vers 410, Innocent I° mit la basilique et son cimetière sous la juridiction du prêtre titulaire de Saint-Vital. Les récits du V° siècle font allusion à la conservation du corps sous l'autel majeur de Sainte-Agnès-hors-les-Murs. Il y eut des réparations, sous Symmaque, Honorius I° ; des dévastations par les Lombards en 755, puis des réparations sous Adrien I°, en 773.
Près de la basilique se trouvait un monastère de religieuses basiliennes grecques auxquelles Léon III fit des dons magnifiques pour l'ornementation de l'église. En somme, jusqu'au IX° siècle, les reliques de sainte Agnès restèrent intactes dans le tombeau où l'on avait placé aussi le corps de sainte Émérentienne (23 janvier) ; sous Pascal I° (817-824), les religieuses grecques furent remplacées par des bénédictines ; le corps de sainte Émérentienne fut tiré du tombeau, son chef resta à la basilique de la voie Nomentane, mais sans être placé sous l'autel. Le corps de sainte Agnès resta dans le tombeau, sous l'autel majeur ; le chef en fut détaché pour être porté dans la chapelle du palais pontifical du Latran, appelée Sancta sanctorum. En 877, Jean VIII pouvait emporter dans ses voyages le chef de sainte Agnès ; de là diverses translations et repositions pendant les XIV° et XVI° siècles. Il était dans un reliquaire donné par Honorius III, on en a fait une reconnaissance en 1903.
Quant au corps de sainte Agnès, la reconnaissance qui en fut faite l'an 1605 en constate la présence à Sainte-Agnès-hors-les-Murs.
Une pratique annuelle observée dans cette basilique a quelque rapport symbolique avec sainte Agnès elle-même. Chaque année, après la messe solennelle du 21 janvier, l'abbé de Saint-Pierre-ès-Liens bénit deux agneaux qui ont été donnés à titre de redevance au chapitre de Saint-Jean-de-Latran ; les chanoines de ce chapitre desservent maintenant la basilique de Sainte-Agnès-hors-les-Murs ; ils offrent au pape ces deux agneaux bénits dont le soin est confié aux religieuses du couvent de Saint-Laurent in Panisperna ; elles en recueillent et tissent la laine pour la confection des palliums.
Outre la basilique de Sainte-Agnès-hors-les-Murs, Rome possédait plusieurs églises construites en l'honneur de sainte Agnès dont deux ont disparu : celle du Transtevere et S. Agnese ad duo furna ; en revanche, il existe encore, place Navonne, S. Agnese in Agone, à l'endroit même où s'élevaient les arcades du stade de Domitien, là où la tradition latine place l'exposition et le supplice de sainte Agnès.
A Paris, au début du XIII° siècle, sainte Agnès possédait une chapelle, près des Halles, qui fut plus tard érigée en église paroissiale sous le vocable de Saint-Eustache où Augustin de Saint-Aubin a dessiné la châsse de sainte Agnès, telle qu'il la voyait, vers 1779, dans le recueil de Stockholm ; Lepautre sculpta une sainte Agnès sur le banc d'oeuvre.
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/01/21.php
De
Virginibus de saint Ambroise
« Un double martyre :
celui de la pureté et celui de la foi » (Saint Ambroise de Milan)
« C’est aujourd’hui
l’anniversaire d’une vierge, imitons sa pureté. C’est l’anniversaire d’une
martyre, offrons un sacrifice. C’est l’anniversaire de Sainte Agnès. Selon
la Tradition, elle a subi le martyre à douze ans. Qu’elle est détestable, la
cruauté qui n’a même pas épargné une si petite fille ! Mais combien la foi est
grande pour avoir reçu témoignage d’un âge aussi tendre ! Ce petit corps
offrait donc assez de place aux blessures ! Et celle qui n’avait presque rien à
leur offrir a eu de quoi les vaincre. Alors que les petites filles, à cet âge,
ne peuvent supporter les visages sévères de leurs parents et, lorsqu’elles se
sont piquées avec une aiguille, pleurent comme si elles s’étaient blessées !
Celle-ci n’éprouve aucune crainte entre les mains sanglantes des bourreaux,
elle ne bouge pas en entendant les grincements des lourdes chaînes que l’on
tire, et voici qu’elle présente son corps à l’épée d’un soldat furieux. Elle ne
sait pas encore ce que c’est que mourir, mais elle y est prête. Et si on
l’entraîne de force vers les autels, voilà qu’elle tend les mains vers le
Christ à travers les flammes; jusque dans ce foyer sacrilège, elle fait le
signe qui glorifie le Seigneur victorieux. Voici qu’on introduit son cou et ses
deux mains dans des liens de fer, mais aucune chaîne ne pouvait serrer des
membres aussi menus. Est-ce un nouveau genre de martyre ? Elle n’est pas encore
capable de souffrir et elle est déjà mûre pour vaincre; il lui est difficile de
combattre, et facile de triompher; alors qu’elle supportait le handicap de son
jeune âge, elle a réalisé un chef-d’œuvre de vaillance. Elle ne se serait pas
hâtée vers la chambre nuptiale le jour de son mariage, comme elle s’est avancée
d’un pas joyeux, étant vierge, au lieu de son supplice; c’est le Christ qui
était l’ornement de sa tête, et non pas une coiffure compliquée; elle n’était
pas couronnée de fleurs, mais de vertus. Tout le monde pleure, elle n’a pas une
larme. La plupart s’étonnent de lui voir si facilement répandre une vie à
laquelle elle n’avait pas encore goûté, et la donner comme si elle en avait
atteint le terme. Tous sont stupéfaits de ce qu’elle se montre témoin de la
divinité alors que, en raison de son âge, elle ne pouvait encore décider
d’elle-même. Bref, on l’a crue au sujet de Dieu, alors qu’on ne l’aurait pas
encore crue au sujet d’un homme. Car ce qui est au-delà de la nature vient du
Créateur de la nature. Quelles menaces son bourreau a-t-il employées pour lui
faire peur, quelles flatteries pour la fléchir, combien de promesses pour lui
faire accepter de l’épouser ! Mais elle : « C’est faire injure à mon époux
d’attendre celui qui doit me plaire. Celui qui le premier m’a choisie, c’est
lui qui me recevra. Pourquoi traînes-tu, exécuteur ? Qu’il périsse, le corps
qui peut être aimé pour avoir charmé les yeux, ce que je refuse ». Elle se
leva, pria, tendit le cou. Vous auriez vu le bourreau tressaillir comme s’il
était le condamné, la main de l’exécuteur trembler et son visage pâlir par la
crainte du coup infligé à un autre, alors que la jeune fille ne craignait rien
pour elle-même. Vous avez donc, avec une seule victime, un double martyre :
celui de la pureté et celui de la foi. Elle a gardé sa virginité et elle a
obtenu le martyre ».
Du traité Sur les
Vierges de Saint Ambroise, évêque (Livre 1, ch. 2.5.7-9: PL 16 [éd. 1845],
189-191)
SOURCE : http://notredamedesneiges.over-blog.com/article-5264693.html
21 janvier :
Sainte Agnès de Rome, patronne de la chasteté
Vierge et Martyre (290-303), Sainte Agnès est la patronne de la chasteté, des couples, de la pureté corporelle, des enfants de Marie, du Colegio Capranica de Rome, des récoltes, des scouts de filles, des filles, des victimes de viol, du diocèse de centre de Rockville dans l'État de New York et des vierges…
Agnès est née en 290
à Rome, À l'âge de douze ans, elle rejeta les avances du fils du préfet de Rome
qui la courtisait avec empressement, lui déclarant qu'elle était déjà fiancée à
quelqu'un de bien plus noble que lui. Le jeune homme tomba malade d'amour.
Lorsque son père en connut la raison, il convoqua Agnès qui lui confia qu'elle
était chrétienne et consacrée à Jésus-Christ depuis l’âge de dix ans : « Depuis
longtemps je suis fiancée à un Époux céleste et invisible; mon coeur est tout à
Lui, je Lui serai fidèle jusqu'à la mort. En L'aimant, je suis chaste; en
L'approchant, je suis pure; en Le possédant, je suis vierge. Celui à qui je
suis fiancée, c'est le Christ que servent les Anges, le Christ dont la beauté
fait pâlir l'éclat des astres. C'est à Lui, à Lui seul, que je garde ma foi ».
Refusant de lui céder, Agnès fut dépouillée de ses vêtements et conduite, nue,
à travers la ville, jusqu'au lieu de prostitution. « Je ne crains rien,
dit-elle; mon Époux, Jésus-Christ, saura garder mon corps et mon âme ». En
effet, ses cheveux se mirent à pousser miraculeusement recouvrant entièrement
son corps. Arrivée dans le lupanar, un ange apparut et l'enveloppa d'une
lumière éblouissante, et le lupanar devint un lieu de prière. Alors que le fils
du préfet lui rendait visite, bien décidé à la conquérir, un démon l'étrangla
et il mourut. Agnès lui rendit la vie, et nouveau prodige, le jeune homme,
changé par la grâce, se déclare chrétien. Fou de colère, le préfet ordonna
qu'Agnès soit brûlée en place publique comme une sorcière, mais le feu épargna
la jeune fille et détruisit ses bourreaux. Finalement, Sainte Agnès fut
égorgée. Le bourreau tremble. Agnès l'encourage : « Frappez, dit-elle, frappez
sans crainte, pour me rendre plus tôt à Celui que j'aime. Détruisez ce corps
qui, malgré moi, a plu à des yeux mortels ». Le bourreau frappe enfin, et l'âme
d'Agnès s'envole au Ciel. Sainte Agnès avait treize ans.
Ses principaux attributs
sont un agneau blanc, la palme du martyre, un rameau ou une couronne d'olivier,
une épée ou un poignard et un bûcher en flammes.
Liens : Encyclique de Pie XII sur la Sainte Virginité, 25 mars 1954
(PDF) : « Sacra Virginitas » + L’impureté, un des plus grands drames de notre temps + Agnes beátæ vírginis (Hymne des Laudes et Vêpres, 1971) + Igne divíni rádians amóris (Hymne de l’office des lectures,
1971) + « Un double martyre : celui de la pureté et celui de
la foi » (Saint Ambroise de Milan)
SOURCE : http://notredamedesneiges.over-blog.com/article-5264693.html
SAINTE AGNÈS, VIERGE
Agnès vient d'agneau,
parce qu'elle fut douce et humble comme un agneau. Agnos en grec veut dire
pieux, et Agnès fut remplie de piété et de miséricorde. Agnès viendrait encore
de agnoscendo, connaître, parce qu'elle connut la voie de la vérité. Or, la vérité,
d'après saint Augustin, est opposée à la vanité, à la fausseté et à
l’irrésolution, trois vices dont Agnès sut se préserver par son courage.
Agnès; vierge d'une très
haute prudence, au témoignage de saint Ambroise qui a écrit son martyre, à
l’âge de treize ans souffrit la mort et gagna la vie. A ne compter que ses
années elle était une enfant, mais par son esprit, elle était d'une vieillesse
avancée : jeune de corps, mais vieille de coeur, belle de visage, mais plus
belle encore par sa foi. Un jour qu'elle revenait des écoles, elle rencontra le
fils du préfet, qui en fut épris d'amour. Il lui promit des pierreries, des
richesses immenses, si elle consentait à devenir sa femme. Agnès lui répondit :
« Eloigne-toi de moi, foyer de péché, aliment de crime, pâture de mort; déjà un
autre amant s'est assuré de mon coeur. » Et elle commença à faire l’éloge de
cet amant, de cet époux par cinq qualités exigées principalement par les
épouses de leurs époux, savoir: noblesse de race, beauté éclatante, abondance de
richesses, courage et puissance réelle, enfin amour éminent. « J'en aime un,
dit-elle, qui est bien plus noble et de meilleure lignée que toi : sa mère est
vierge, son père l’a engendré sans femme ; il a des anges pour serviteurs; sa
beauté fait l’admiration du soleil et de la lune ; ses richesses sont
intarissables; elles ne diminuent jamais : Les émanations de sa personne
ressuscitent les morts, son toucher raffermit les infirmes ; quand je l’aime,
je suis chaste, quand je m’approche de lui, je suis pure; quand je l’embrasse,
je suis vierge.
« Sa noblesse est plus
éminente, sa puissance plus forte, son aspect plus beau, son amour phis suave
et plus délicat que toute grâce. »
Ensuite elle exposa cinq
avantages que son époux avait accordés à elle et à ses autres épouses. Il leur
donne des arrhes avec l’anneau de foi ; il les revêt et les orne d'une variété
infinie de vertus; il les marque du sang de sa passion; il se les attache par
le lien de l’amour, et les enrichit des trésors de la gloire céleste. « Celui,
ajouta-t-elle, qui s'est engagé à moi par l’anneau qu'il a mis à ma main
droite, et qui a entouré mon cou de pierres précieuses, m’a revêtue d'un
manteau tissu d'or, et m’a parée d'une prodigieuse quantité de bijoux : il a
imprimé un signe sur mon visage, afin que je ne prisse aucun autre amant que
lui ; et le sang de ses joues s'est imprimé sur les miennes. Ses chastes
embrassements m’ont déjà étreinte ; déjà son corps s'est uni au mien ; il m’a
montré des trésors incomparables qu'il m’a promis de me donner, si je lui suis
fidèle à toujours. » En entendant cela le jeune homme tout hors de lui se mit
au lit : ses profonds soupirs indiquent aux médecins qu'il est malade d'amour;
.son père en informe la jeune vierge; et sur ce qu'elle l’assure qu'il n'est
pas en son pouvoir de violer l’alliance jurée à son premier époux, le préfet
cherche à savoir quel est cet époux que se vantait de posséder Agnès. Quelqu'un
assura que l’époux dont elle parlait était J.-C., et alors le préfet voulut
l’ébranler d'abord par de douces paroles et enfin par la crainte. Agnès lui dit
: « Quoi que tu veuilles, fais-le ; tu ne pourras pas obtenir ce que tu
réclames. » Et elle se riait aussi bien de ses flatteries que de ses menaces.
Le préfet lui dit : « Choisis de deux choses l’une : ou bien sacrifie à la
déesse Vesta avec les vierges, si ta virginité t'est chère, ou bien tu seras
exposée dans un lieu de prostitution. » Or, comme elle était noble, il ne
pouvait la condamner ainsi; il allégua donc contre elle sa qualité de chrétienne.
Mais Agnès répondit : « Je ne sacrifierai pas plus à tes dieux que je ne serai
souillée par les actions infâmes de qui que ce soit, car j'ai pour gardien de
mon corps un ange du Seigneur: »
Le préfet ordonna alors
de la dépouiller et de la mener toute nue au lupanar; Mais le Seigneur rendit
sa chevelure si épaisse qu'elle était mieux couverte par ses cheveux que par
ses vêtements. Et quand elle entra dans le lieu infâme, elle trouva un ange, du
Seigneur qui l’attendait et qui remplit l’appartement d'une clarté
extraordinaire, en même temps qu'il lui préparait une robe resplendissante de
blancheur: Ainsi le lieu de, prostitution devint un lieu d'oraison; et l’on en
sortait plus pur que l’on y était entré, tant cette lumière immense vous
revêtait d'honneur. Or, le fils du préfet vint au lupanar avec d'autres jeunes
gens et il les engagea à entrer les premiers. Mais ils n'y eurent pas plutôt
mis les pieds que, effrayés du miracle, ils sortirent pleins de componction. Il
les traita de misérables, et entra comme un furieux : mais comme il voulait
arriver jusqu'à elle, la lumière se rua sur lui, et parce qu'il n'avait pas
rendu honneur à Dieu, il fut étranglé par le diable et expira. A cette
nouvelle, le préfet vient tout en pleurs trouver Agnès et prendre des
renseignements précis, sur la cause de la mort de son fils. Agnès lui dit : «
Celui dont il voulait exécuter les volontés, s'est emparé de lui et l’a tué ;
car ses compagnons, après avoir été témoins du miracle qui les avait effrayés,
sont sortis sans éprouver aucun malaise. » Le préfet dit : « On verra que tu
n'as pas usé d'arts magiques en cela, si tu peux obtenir qu'il ressuscite. »
Agnès se met en prière, le jeune homme ressuscite et prêche publiquement la
foi, en J.-C. Là-dessus, les prêtres des temples excitent une sédition parmi le
peuple et crient hautement ; « Enlevez cette magicienne, enlevez cette
malfaitrice, qui change les esprits et égare les coeurs. » Le préfet, à la vue
d'un pareil miracle, voulut la délivrer, mais craignant la proscription,;' il
la confia à son suppléant ; et il se retira tout triste de ne pouvoir pas la
sauver. Le suppléant, qui se nommait Aspasius, la fit jeter dans un grand feu,
mais la flamme, se partageant en deux, brûla le peuple séditieux qui était -à
l’entour, sans atteindre, Agnès. Aspasius lui fit alors plonger une épée dans
la gorge. Ce fut ainsi que le Christ, son époux éclatant de blancheur et de
rougeur, la sacra son épouse; et, sa martyre. On croit qu'elle souffrit du
temps de Constantin le Grand qui monta sur le trône l’an 309 de J.-C. Quand les
chrétiens et ses parents lui rendirent les derniers devoirs avec joie, c'est à
peine s'ils purent échapper aux païens qui les accablèrent de pierres.
Emérentienne, sa soeur de
lait, vierge remplie de sainteté, mais qui n'était encore que catéchumène, se
tenait debout auprès du sépulcre d'Agnès et argumentait avec force contre les
gentils qui la lapidèrent mais il se fit des éclairs et un tonnerre si violent
que plusieurs d'entre eux périrent, et dorénavant, on n'assaillit plus ceux qui
venaient au tombeau de la sainte. Le corps d'Emérentienne fut inhumé à côté de
celui de sainte Agnès. Huit jours après, comme ses parents veillaient auprès du
tombeau, ils virent un choeur de vierges tout brillant d'habits d'or; au milieu
d'elles ils reconnurent Agnès vêtue aussi richement et à sa droite se trouvait
un agneau plus éclatant encore. Elle leur dit : « Gardez-vous de pleurer ma
mort, réjouissez-vous au contraire avec moi et me félicitez de ce que j'occupe
un trône de lumière avec toutes celles qui sont ici. » C'est pour cela que l’on
célèbre une seconde fois la fête de sainte Agnès (Saint Ambroise, Bréviaire
romain). Constance, fille de Constantin, était couverte d'une lèpre affreuse et
quand elle eut connu cette apparition, elle alla au tombeau de sainte Agnès ;
et comme sa prière avait duré longtemps, elle s'endormit : elle vit alors la
sainte qui lui dit: « Constance, agissez avec constance; quand vous croirez en
J.-C., vous serez aussitôt guérie. » A ces mots elle se réveilla et se trouva
parfaitement saine; elle reçut le baptême et éleva une basilique sur le corps
de sainte Agnès.
Elle y vécut dans la
virginité et réunit autour d'elle une foule de vierges qui suivirent son
exemple.
Un homme appelé Paulin,
qui exerçait les fonctions du sacerdoce dans l’église de sainte Agnès, éprouva
de violentes tentations de la chair; toutefois comme il ne voulait pas offenser
Dieu, il demanda au souverain pontife la permission de se marier. Le pape
voyant sa bonté et sa simplicité: lui donna un anneau dans lequel était
enchâssée une émeraude et lui ordonna de commander de sa part à une image de
sainte Agnès, peinte en son église, de lui permettre de l’épouser. Comme le
prêtre adressait sa demande à l’image, celle-ci lui présenta aussitôt
l’annulaire, et après avoir reçu l’anneau, elle retira son doigt, et délivra le
prêtre de ses tentations. On prétend que l’on voit encore cet anneau à son
doigt. On lit cependant ailleurs que l’église de sainte Agnès tombant en
ruines, le pape dit à un prêtre qu'il voulait lui confier une épouse pour qu'il
en eût soin et la nourrît (et cette épouse, c'était l’église de sainte Agnès),
et lui remettant un anneau; ... il lui ordonna d'épouser ladite image, ce qui
eut lieu; car elle offrit son doigt et le retira. Voici ce que dit saint
Ambroise de sainte Agnès dans son Livre des Vierges : « Vieillards, jeunes
gens, enfants, tous chantent ses louanges : Personne n'est plus louable que
celui qui peut être loué par tous. Autant de personnes, autant de panégyristes.
On ne parle que pour exalter cette martyre. Admirez tous comment elle a pu
rendre témoignage à Dieu, alors qu'elle ne pouvait pas encore être maître
d'elle-même en raison de son âge. Elle se comporta de manière à recevoir de
Dieu ce qu'un homme ne lui durait pas confié; parce que ce qui est au-dessus de
la nature est l’oeuvre de l’auteur de la nature. Dans elle, c'est un nouveau
genre de martyre. Elle n'était pas préparée encore pour la souffrance, qu'elle
était mûre pour la victoire : elle peut à peine combattre, qu'elle est digne de
la couronne elle a été un maître consommé dans la vertu, elle dont l’âge
n'avait encore pu développer le jugement. Une épouse n'eût pas dirigé ses pas
vers le lit de l’époux comme cette vierge s'est présentée au supplice, joyeuse
dans son entreprise, prompte dans sa démarche. » Le même saint dit dans la
préface : « La bienheureuse Agnès, en foulant aux pieds les avantages d'une
illustre naissance, a mérité les splendeurs du ciel;: en méprisant ce qui fait
l’objet du désir des hommes, elle a été associée au partage de la puissance du
roi éternel en recevant une mort précieuse pour confesser J.-C : elle mérita en
même temps de lui être conforme. »
La Légende dorée de
Jacques de Voragine nouvellement traduite en français avec introduction,
notices, notes et recherches sur les sources par l'abbé J.-B. M. Roze, chanoine
honoraire de la Cathédrale d'Amiens, Édouard Rouveyre, éditeur, 76, rue de
Seine, 76, Paris mdccccii
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome01/027.htm
Francesco Guarino, Santa Inés, 1650.
Also
known as
Ines
Ines del Campo
Nesa
Ynez
for many years there was
a second feast on 28 January
22 January (Catalonia, Spain)
25 January (translation
of relics to
the Jesuit church of São Roque to
Lisbon, Portugal)
10 March (translation
of relics to
Catania
18 April (translation
of relics to Paris, France)
9 July (Armenian
Church)
31 August (translation
of relics to
Manresa, Spain)
2 September (translation
of relics to
Utrecht, Netherlands)
22
September (translation of relics to
Melun)
Profile
Foster-sister of Saint Emerentiana.
At age 12 or 13 Agnes was ordered to sacrifice to pagan gods
and lose her virginity by rape.
She was taken to a Roman temple to Minerva (Athena), and when led to the altar,
she made the Sign
of the Cross. She was threatened, then tortured when
she refused to turn against God.
Several young men
presented themselves, offering to marry her,
whether from lust or pity is not known. She said that to do so would be an
insult to her heavenly Spouse, that she would keep her consecrated virginity
intact, accept death,
and see Christ. Martyr.
Mentioned in first Eucharistic prayer. On
her feast day
two lambs are blessed at
her church in Rome, Italy and
then their wool is woven into the palliums (bands
of white wool) which the pope confers
on archbishops as
symbol of their jurisdiction.
beheaded
and burned, or tortured and stabbed
to death, or stabbed
in the throat (sources vary) on 21 January 254 or 304 (sources
vary) at Rome, Italy
buried beside
the Via Nomentana in Rome
Name
Meaning
chaste; lamb;
pure one
affianced,
betrothed or engaged couples
unmarried
girls and young women
—
Colegio
Capranica Seminary of Rome
—
Rockville
Centre, New
York, diocese of
woman with
long hair and
a lamb,
sometimes with a sword at her throat
woman with
a dove which
holds a ring in
its beak
woman using
her long hair as
a cloak
Additional
Information
A
Garner of Saints, by Allen Banks Hinds, M.A.
Acts
of the Early Martyrs, by Father James
A M Fastré, S.J.
All
the Year Round, by Sister Mary Emmanuel, O.S.B.
An
Old English Martyrology, by George Herzfeld
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Commemoration
of Saint Agnes, by Father Alban
Butler
Curiosities
of Popular Customs, by William Shepard Walsh
Golden
Legend, by Jacobus
de Voragine
Life
of Saint Agnes of Rome, Virgin and Martyr
Little
Lives of the Great Saints
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Roman
Martyrology, 1914 edition
Saints
and Saintly Dominicans, by Blessed Hyacinthe-Marie
Cormier, O.P.
Saints
and Their Symbols, by E A Greene
Saints
in Art, by Margaret E Tabor
Saints
of the Canon, by Monsignor John
T McMahon
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
Short
Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly
Stories
of the Saints for Church, by Mary Seymour
Virgin
Saints and Martyrs, by Sabine Baring-Gould
books
1001 Patron Saints and Their Feast Days, by Australian
Catholic Truth Society
Dictionary
of Saints, by John Delaney
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
Oxford Dictionary of Saints, by David Hugh Farmer
Sacred Symbols in Art, by
Elizabeth Edwards Goldsmith
Saints
and Their Attributes, by Helen Roeder
Symbolism of the Saints,
by Peter Hampson Ditchfield
Universal Dictionary of
Biography and Mythology, by Joseph Thomas, 1887
other
sites in english
Catholic Cuisine: Lamb Ragout over Potatoes
Catholic Cuisine: Lamb’s Wool Drinks
Catholic Cuisine: Marshmallow Lamb Cookies
Catholic Cuisine: Mini Ground Lamb Pot Pies
Catholic Cuisine: Agnesenplätzchen
Catholic Cuisine: Saint Agnes Lamb Snacks
Catholic Quotes: Saint Ambrose on Saint Agnes
Christian
Biographies, by James Kiefer
Domestic Church, by Catherine Fournier
Domestic Church, by Shonnie Scarola
New Liturgical Movement: Saint Agnes
New Liturgical Movement: Blessing of Lambs
New Liturgical Movement: The 2nd Feast
Patron
Saints and Their Feast Days, by the Australian Catholic
Truth Society
Saint Charles
Borromeo Church, Picayune, Mississippi
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Little
Saint Agnes, by Helen Walker Homan
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Martirologio Romano, 2001 edición
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Abbé
Christian-Philippe Chanut
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Martirologio Romano, 2005 edition
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Readings
Christ made my soul
beautiful with the jewels of grace and virtue. I belong to Him whom the angels serve. – Saint Agnes
Today is the birthday of
a virgin; let us imitate her purity. It is the birthday of a martyr;
let us offer ourselves in sacrifice. It is the birthday of Saint Agnes,
who is said to have suffered martyrdom at the age of twelve. There was little
or no room in that small body for a wound. Yet she shows no fear of the blood-stained
hands of her executioners. She offers her whole body to be put to the sword by
fierce soldiers. She is too young to know of death, yet is ready to face it.
Dragged against her will to the altars, she stretches out her hands to the Lord
in the midst of the flames, making the triumphant sign of Christ the victor on
the altars of sacrilege.
She puts her neck and hands in iron chains, but
no chain can
hold fast her tiny limbs. In the midst of tears, she sheds no tears herself.
She stood still, she prayed, she offered her neck. You could see fear in the
eyes of the executioner, as if he were the one condemned. His right hand
trembled, his face grew pale as he saw the girl’s peril, while she had no fear
for herself. One victim, but a twin martyrdom, to modesty and religion; Agnes
preserved her virginity and gained a martyr’s crown. – from an essay On Virgins by Saint Ambrose
of Milan
MLA
Citation
“Saint Agnes of
Rome“. CatholicSaints.Info. 17 May 2024. Web. 21 January 2025.
<https://catholicsaints.info/saint-agnes-of-rome/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-agnes-of-rome/
Girolamo
Campagna, Statue de sainte Agnès de Rome,
Bronze
de 1593 ornant le bénitier, partie droite de la nef de la Basilique Santa Maria
Gloriosa dei Frari., installée en 1609.
St. Agnes of Rome
Of all
the virgin martyrs of Rome none
was held in such high honour by the primitive church, since the
fourth century, as St. Agnes.
In the ancient Roman calendar of the feasts of
the martyrs (Depositio
Martyrum), incorporated into the collection of Furius Dionysius Philocalus,
dating from 354 and often reprinted, e.g. in Ruinart [Acta Sincera Martyrum (ed.
Ratisbon, 1859), 63 sqq.], her feast is
assigned to 21 January, to which is added a detail as to the name of the road
(Via Nomentana) near which her grave was located. The earliest sacramentaries give
the same date for her feast, and it is on this day that
the Latin
Church even now keeps her memory sacred.
Since the close of the fourth century the Fathers
of the Church and Christian poets
have sung her praises and extolled her virginity and heroism under
torture. It is clear, however, from the diversity in the earliest accounts that
there was extant at the end of the fourth century no accurate and reliable
narrative, at least in writing, concerning the details of her martyrdom.
On one point only is there mutual agreement, viz., the youth of the Christian heroine. St.
Ambrose gives her age as twelve (De Virginibus, I, 2; P.L., XVI,
200-202: Haec duodecim annorum martyrium fecisse traditur), St.
Augustine as thirteen (Agnes puella tredecim annorum; Sermo cclxxiii,
6, P.L., XXXVIII, 1251), which harmonizes well with the words
of Prudentius: Aiunt jugali vix habilem toro (Peristephanon, Hymn xiv, 10
in Ruinart, Act. Sinc., ed cit. 486). Damasus depicts her as
hastening to martyrdom from
the lap of her mother or nurse (Nutricis gremium subito liquisse puella; in St.
Agneten, 3, ed. Ihm, Damasi epigrammata, Leipzig, 1895, 43, n. 40). We have no
reason whatever for doubting this tradition. It indeed explains very
well the renown of the youthful martyr.
Sources
We have already cited the testimony of the three oldest witnesses to
the martyrdom of St.
Agnes:
St.
Ambrose, De Virginibus, I, 2;
the inscription of Pope
Damasus engraved on marble, the original of which may yet be seen at the
foot of the stairs leading to
the sepulchre and church of St. Agnes (Sant'
Agnese fuori le muri);
Prudentius, Peristephanon,
Hymn 14.
St. Ambrose
The rhetorical narrative
of St. Ambrose, in addition to the martyr's age,
gives nothing except her execution by the sword.
Pope Damasus
The metrical panegyric of Pope Damasus tells us that immediately
after the promulgation of
the imperial edict against the Christians,
Agnes voluntarily declared
herself a Christian,
and suffered very steadfastly the martyrdom of
fire, giving scarcely a thought to the frightful torments she had to endure,
and concerned only with veiling, by means of her flowing hair,
her chaste body which had been exposed to the gaze of the heathen multitude
(Nudaque profusum crinem per membra dedisse, Ne domini templum facies peritura
videret).
Prudentius
Prudentius, in his description of the martyrdom,
adheres rather to the account of St. Ambrose, but adds a new episode: The
judge threatened to give over her virginity to a house of
prostitution, and even executed this final threat; but when a young man turned
a lascivious look upon the virgin, he fell to the ground stricken with
blindness, and lay as one dead. Possibly this is
what Damasus and Ambrose refer to, in saying that the
purity of St. Agnes was endangered; the latter in particular says (loc.
cit.): Habetis igitur in una hostiâ duplex martyrium, pudoris et
religionis: et virgo permansit et martyrium obtinuit (Behold therefore in
the same victim a double martyrdom,
one of modesty, the other of religion. She remained a virgin, and
obtained the crown of martyrdom). Prudentius,
therefore, may have drawn at least the substance of this episode from a
trustworthy popular legend.
Agnes beatae virginis
Still another source of information, earlier than the Acts of
her martyrdom,
is the glorious hymn: Agnes
beatae virginis, which, though probably not from the pen of St.
Ambrose (since the poet's narrative clings more closely to the account
of Damasus), still betrays a certain use of the text of St. Ambrose,
and was composed not long after the latter work. (See the text in Dreves, Aur.
Ambrosius der Vater des Kirchengesanges, 135, Freiburg, 1893.)
The Acts of the Martyrdom of St. Agnes
The Acts of the Martyrdom of St. Agnes belong to a somewhat later period, and
are met with in three recensions, two Greek and one Latin. The oldest of
them is the shorter of the two Greeks texts, on which the Latin text
was based, though it was at the same time quite freely enlarged. The longer
Greek text is a translation of this Latin enlargement (Pio Franchi de
Cavalieri, St. Agnese nella tradizione e nella legenda, in Römische
Quartalschrift, Supplement X, Rome, 1899; cf. Acta SS., Jan. II, 350 sqq).
The Latin, and consequently, the shorter Greek text date back to the first
half of the fifth century, when St.
Maximus, Bishop of Turin (c. 450-470), evidently used
the Latin Acts in a sermon (P.L., LVII, 643 sqq.). In these
Acts the brothel episode is still further elaborated, and
the virgin is decapitated after remaining untouched by the flames.
After her martyrdom
We do not know with certainty in
which persecution the courageous virgin won
the martyr's crown.
Formerly it was customary to assign her death to the persecution of Diocletian (c.
304), but arguments are now brought forward, based on the inscription
of Damasus, to prove that
it occurred during one of the third-century persecutions subsequent
to that of Decius.
The body of the virgin martyr was
placed in a separate sepulchre on the Via Nomentana, and around
her tomb there
grew up a larger catacomb that
bore her name. The original slab which covered her remains, with
the inscriptions Agne sanctissima, is probably the same one which is
now preserved in the Museum at Naples.
During the reign of Constantine, through the efforts of his daughter
Constantina, a basilica was
erected over the grave of St. Agnes, which was later entirely
remodelled by Pope Honorius (625-638), and has since remained
unaltered. In the apse is
a mosaic showing
the martyr amid
flames, with a sword at her feet. A beautiful relief of
the saint is
found on a marble slab that dates from the fourth century and was originally a
part of the altar of her church.
Since the Middle
Ages St. Agnes has been represented with a lamb,
the symbol of her virginal innocence. On her feast two
lambs are solemnly blessed,
and from their wool are made the palliums sent
by the Pope to archbishops.
Kirsch, Johann Peter. "St. Agnes of Rome." The Catholic
Encyclopedia. Vol. 1. New York: Robert Appleton
Company, 1907. 21 Jan.
2017 <http://www.newadvent.org/cathen/01214a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Michael C. Tinkler.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. March 1, 1907. Remy Lafort, S.T.D.,
Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/01214a.htm
Alessandro Turchi. Saint Agnes Protected by an Angel, circa 1620, 33 x 42,5, Los Angeles County Museum of Art
ST. AGNES, Virgin,
Martyr.
ST. AGNES was but twelve
years old when she was led to the altar of Minerva at Rome and commanded to
obey the persecuting laws of Diocletian by offering incense. In the midst of
the idolatrous rites she raised her hands to Christ, her Spouse and made the
sign of the life-giving cross. She did not shrink when she was bound hand and
foot, though the gyves slipped from her young hands, and the heathens who stood
around were moved to tears. The bonds were not needed for her, and she hastened
gladly to the place of her torture. Next, when the judge saw that pain had no
terrors for her, he inflicted an insult worse than death: her clothes were
stripped off, and she had to stand in the street before a pagan crowd, yet even
this did not daunt her. "Christ," she said, "will guard His own."
So it was. Christ showed, by a miracle, the value which He sets upon the
custody of the eyes. Whilst the crowd turned away their eyes from the spouse of
Christ, as she stood exposed to view in the street, there was one young man who
dared to gaze at the innocent child with immodest eyes. A flash of light struck
him blind, and his companions bore him away half dead with pain and terror.
Lastly, her fidelity
Christ was proved by flatter and offers of marriage. But she answered,
"Christ is my Spouse: He chose me first, and His I will be." At
length the sentence of death was passed. For a moment she stood erect in
prayer, and then bowed her neck to the sword. At one stroke her head was
severed from her body, and the angels bore her pure soul to Paradise. Died-- c.
350?
Reflection.C-Her
innocence endeared St. Agnes to Christ, as it has endeared her to His Church
ever since. Even as penitents we may imitate this innocence of hers in our own
degree. Let us strictly guard our eyes, and Christ, when He sees that we keep
our hearts pure for love of Him, will renew our youth and give us back the
years which the canker-worm has wasted.
SOURCE : http://jesus-passion.com/St.Agnes.htm
Prayer to St. Agnes of
Rome :
Let us gain courage for
our own battle
by honoring the martyrdom
of the glorious virgin Agnes.
St. Agnes, vessel of
honor,
flower of unfading
fragrance,
beloved of the choirs of
Angels,
you are an example to the
worth of virtue and chastity.
O you who wear a Martyr’s
palm and a virgin’s wreath,
pray for us that, though
unworthy of a special crown,
we may have our names
written in the list of Saints. Alleluia.
SOURCE : http://churchartphotography.wordpress.com/2011/01/21/st-agnes-virgin-and-martyr/
Saint Agnes (Massimo Stanzione), 1635, Museu Nacional d'Art de Catalunya
Saint Agnes
St. Agnes († 304) was a Roman girl who was only thirteen years old when she
suffered martyrdom for her Faith. Agnes had made a promise, a promise to God
never to stain her purity. Her love for the Lord was very great and she hated
sin even more than death! Since she was very beautiful, many young men wished
to marry Agnes, but she would always say, “Jesus Christ is my only Spouse.”
Procop, the Governor’s son, became very angry when she refused him. He had
tried to win her for his wife with rich gifts and promises, but the beautiful
young girl kept saying, “I am already promised to the Lord of the Universe. He
is more splendid than the sun and the stars, and He has said He will never
leave me!” In great anger, Procop accused her of being a Christian and brought
her to his father, the Governor. The Governor promised Agnes wonderful gifts if
she would only deny God, but Agnes refused. He tried to change her mind by
putting her in chains, but her lovely face shone with joy.
He sent her to a house of prostitution to be tempted. The men who saw her there
were afraid to touch her because they saw her courage. It is said one man
looked at her with lust in his heart and he was struck blind. Agnes was said to
have prayed for him and he regained his sight.
At last, she was condemned to death. Even the pagans cried to see such a young
and beautiful girl going to death. Yet, Agnes was as happy as a bride on her
wedding day. She did not pay attention to those who begged her to save herself.
“I would offend my Spouse,” she said, “if I were to try to please you. He chose
me first and He shall have me!” Then she prayed and bowed her head for the
death-stroke of the sword.
The name Agnes means lamb. Often used as a sign of gentleness and innocence.
She died in 304 and is the Patroness of young girls.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/saint-agnes/
Agnes VM (RM)
Died c. 304. I think its a happy coincidence that St. Agnes (purity) is one of
seven women in the canon of the Mass with Cecilia (married but continent),
Felicity (happiness) (married), Perpetua (steadfastness) (married), Agatha
(goodness) (widowed), Lucy (light) (virgin), and Anastasia (resurrection)
(probably married). The canon thereby represents various vocations and three
important centers of Western Christianity: Carthage, Sicily and Rome. No saint
was more revered in the early Church than this young girl who suffered
persecution under the Emperor Diocletian and who, according to her 5th-century
acta, was only 13-years-old when she died. The name Agnes in Greek means 'chaste'
and in Latin signifies a 'lamb' (Saint Augustine, Sermon 274). Thus, she
represents all that is pure and virtuous in womanhood.
The feast of Saint Agnes
was formerly a special holiday for women, as evidenced in the Council of
Worcester in 1240. On the Eve of Saint Agnes, it was supposed that a maiden
might divine knowledge of her future by plucking pins, repeating an Our Father,
and then dreaming of her destiny. (Or, in the German-American tradition, if I
remember my grandmother correctly, there was a tradition of placing a bit of
wrapped fruitcake under a maiden's pillow on the eve of Saint Agnes in order to
dream of her future husband.)
On the feast day, 21
January, the Trappist fathers of the Monastery of Tre Fontane (near Saint
Paul's Basilica) provide two lambs from their sheepfold to the Benedictine nuns
of Saint Cecilia. They arrive at Saint Agnes' Basilica wearing crowns, lying in
"baskets decorated with red and white flowers and red and white
ribbons--red for martyrdom, white for purity."
For the festal Mass, the
church, titular cardinal, and concelebrants are decorated with red, white and
gold. During the Mass, there is a procession of little girls veiled and dressed
in white lace with pale blue ribbons, followed by four resplendent carabinieri
carrying the baby lambs. The lambs are blessed and incensed before being taken
to the Vatican for the Pope's blessing. Then they are delivered to the Convent
of Saint Cecilia to become the pets of the sisters until Holy Thursday (when
the are shorn) before being sacrificed on Good Friday.
The wool from these lambs
is woven into 12 archbishops' palliums. The pallium is an older symbol of the
papacy than the famed tiara. The elect becomes "Shepherd of Christ's
Flock" when the pallium touches his shoulder and symbolizes that the new
bishop is being 'yoked' with the bishop of Rome, who is visible head of the
Church. About 204, Saint Felician of Foligno is the first recorded recipient of
a pallium from a pope (Saint Victor I). (So, the concept of papal primacy was
very old indeed.)
Agnes was martyred at the
beginning of the Diocletian persecutions undertaken between 303 and 305 to wipe
out the scourge of Christian impiety. From a Roman viewpoint, Christians were
not killed for their faith but for treason, since they would not sacrifice to
the gods who protected the empire. Afterall, the Romans were able to
incorporate the gods of all other people they conquered--why were Christians so
obstinate? There were Jews who were considered good Romans, but they kept to themselves
for the most part (see R. L. Wilken, The Christians as the Romans saw them, New
Haven, Conn.: Yale University Press, 1984, which incorporates the writings of
Pliny, Celsus, Galen, Porphyry, and Julian the Apostate).
Unlike the Jews,
Christianity gained converts from among the nobility, even after earlier
persecutions. They became a threat to the world order. According to Markus, the
Roman Empire was based on racial distinctions, patriarchal authority, and
slavery--each of these patterns were threatened by the Gospel of Jesus Christ.
Christian military recruits could not be trusted to defend Rome (cf. Maximilian
in Numidia and Marcellus in Tangier).
The Christian rejection
of the Roman view of marriage was also a threat. It was a civic obligation for
each woman to have as many children as possible because Romans believed they
lived through their progeny. The Christians, believing in eternal life, did not
see marriage and family as absolutely necessary for everyone. And, in fact, the
Encratites, who highly prized perpetual virginity of both male and female,
strongly influenced Christianity during this period. With this background in
mind, we come to the story of Saint Agnes.
Agnes was born of a noble
Roman family--probably the Clodia Crescentiana. About age 10, Agnes consecrated
herself to Christ, probably with her parent's permission, otherwise she would
have been forced to marry the man of her father's choosing. It is likely that
her father was also a Christian. About age 12 or 13, she rejected the advances
of the son of a high official (the Prefect Maximum Herculeus?) with the words,
"The one to whom I am betrothed is Christ whom the angels serve. He was
the first to choose me. I shall be His alone." Thereupon she was denounced
as a Christian.
Gill reports another
version that says the prefect's son was attracted by her beauty and wealth,
sought her hand in marriage, and was rebuffed because she had given her life to
Christ 'to whom I keep my troth.' When he pressed her and she still refused his
suit, he complained to her father, who, greatly disturbed when he discovered
she was a Christian, considered her mad and treated her as such. She was urged
by her family to submit, and when she still refused, they planned to make her a
vestal virgin in a Roman temple. But young though she was, she showed great
maturity and a determined will, "Do you think that I shall dedicate myself
to gods of senseless stone!" "You are only a child," they
replied. "I may be a child," she answered, "but faith dwells not
in years, but in the heart" (Gill).
In Gill's version, when
it was realized that they could not prevail, they removed her clothes and
thrust her into the open street, where, in shame, she loosened her hair to
cover her nakedness.
Everyone thought that the
sight of the tools of torture would cause Agnes to waver; when these elicited
joy rather than terror in her, the governor became enraged and threatened to
send her to a house of prostitution. "You may," said Agnes,
"stain your sword with my blood; but you will never be able to profane my
body, consecrated to Christ."
In all versions she was
thrown into a brothel, but untouched because of her meekness and purity. She is
said to have had blonde hair that was long enough to cover her nakedness (or
spontaneously grew to do so) or that an angel brought her a robe, white as
snow, to cover her body. Because of her declaration that God would not allow
her body to be profaned, men were afraid to touch her. One man who was rude to
her was suddenly blinded, but she restored his sight by prayer.
The brothel was included
in the inscription of the scholarly Pope Damasus I, so it is probably true,
says Keyes (others would dispute his version of history). The brothel was that
under the arch in the Stadium Domitian, in what is now the Piazza Navona. It
forms the Crypt in the Church of Saint Agnes in Agone. Because the church is
near the palace of Pope Innocent X (formerly Prince Battista Pamphili), he
transformed it into an important church. On February 7, 1653, he bestowed on it
the patronage of his family and made it independent of all other jurisdiction,
except for that of the Cardinal Protector.
Finally, she was
sentenced to death. But first she was mocked and insulted, and they cried after
her in the streets. When the executioner hesitated, Agnes told him, "Do
not delay. This body draws from some a kind of admiration that I hate. Let it
perish."
Martyrdom may have been
by fire, sword, decapitation, or strangulation during the Diocletian
persecutions in the early 4th century. She could not be shackled because her
wrists were too small. Some stories use all three successively:
A fire was kindled, and
when she was placed on the pyre she prayed, "Thy Name I bless and glorify,
world without end. I confess Thee with my lips, and with my heart I altogether
desire Thee." When she had finished praying, it was found that the fire
had extinguished itself. Then they bound her with fetters, but the fetters fell
from her. She was killed in the end by a sword, and after her death crowds
followed her to her grave.
Because of the influence
of her family, her body was not thrown into the river (the usual), but was
buried in the family cemetery, which formed part of the catacombs that now bear
her name and that adjoin the church, also dedicated to her, on the Via Nomentana.
Her fame quickly spread.
When the Emperor
Constantine wished to have his daughter baptized, he did so near the spot where
Agnes was buried. And, in 324 (or 350?), just a few years after her death the
church of Sant'Agnese Fuori le Mura (which still stands today) was erected by
Constantine over her grave. In 382, Pope Damasus I, who first called Rome the
Apostolic See, restored the Church of Saint Agnes Outside-the-Walls. So, soon
after her martyrdom her cultus was recognized. During the reign of Pope Paul V
the relics of Saint Agnes and those of Saint Emerentiana, Agnes's martyred
foster sister, where found within the church.
Although her feast is
January 21, the octave of her feast (January 28) was her actual birthday.
"On that day her parents went to pray at her tomb. There they were granted
a vision in which they saw her surrounded by a bevy of virgins, resplendent
with light; and on her right hand was seen a lamb whiter than snow. The second
feast day is still celebrated some places according to Keyes.
"Every people,
whatever their tongue, praise the name of Saint Agnes," Saint Girolamus
declared in a letter written near the end of the 4th century.
Saint Ambrose wrote:
"At such a tender age a young girl has scarcely enough courage to bear the
angry looks of her father and a tiny puncture from a needle makes her cry as if
it were a wound. And still this little girl had enough courage to face the
sword. She was fearless in the bloody hands of the executioner. She prayed, she
bowed her head. Behold in one victim the twofold martyrdom of chastity and
faith."
The Hymn of Prudentius
says: "With a single stroke she was beheaded, death was faster than pain
and her resplendent soul, made free, flew to heaven where the angels met her as
she proceeded along the white path that leads to Paradise."
Though much of her story
is unreliable (it wasn't recorded until about 415), there is no doubt that
Agnes suffered martyrdom and was buried on the Via Nomentana. Her name and the
date of her feast was included in the calendar of martyrs (Depositio Martyrum)
drawn up in 354. Saint Martin of Tours was singularly devoted to Agnes. Thomas
a Kempis honored her as his special patroness, as his works declare in many
places. He relates many miracles wrought and graces received through her
intercession. There are no less than five ancient church dedications to her
honor in England (Attwater, Balsdon, Benedictines, Bentley, Butler, Cenci,
Cioran, Delaney, Encyclopedia, Farmer, Gill, Husenbeth, Keyes, Markus,
Martindale, White).
In art, Agnes is pictured
as a young maiden with long hair and a lamb (agnus), because of the resemblance
of her name with that of the animal, since the 6th century mosaics at San
Apollinare Nuovo in Ravenna (Farmer). Sometimes she may be shown: (1) with a
sword in her throat; (2) naked, covered by an angel or by her long hair; (3)
crowned and holding a scroll; (4) with a lamb (symbol of her purity and
sacrifice) and a palm; (5) with a dove having a ring in its beak (Roeder, White).
Many portrayals of Saint
Agnes survive from throughout the centuries. There are Renaissance paintings by
Duccio and Tintoretto; medieval stained glass windows; and a cycle of painting
of her on a gold and enamel cup which previously belonged to the Duke of Berry
and passed through the Duke of Bedford to King Henry VI of England and on to
the British Museum (Farmer).
Agnes is patroness of virginal innocence, betrothed couples, gardeners, and maidens. She is invoked for chastity (Roeder, White).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0121.shtml
Jusepe de Ribera (1591–1652). Sainte Agnès, 1641, 202 x 152, Gemäldegalerie Alte Meister, Dresden
January 21
St. Agnes, Virgin and
Martyr
The following relation is
taken from Prudentius, de Coron. hym. 14. St. Ambrose, l. 1. de Virgin. & Offic.
l. 1. c. 41. and other fathers. Her acts are as ancient as the seventh century;
but not sufficiently authentic: nor are those given us in Chaldaic by Stephen
Assemani of a better stamp. They contradict St. Ambrose and Prudentius in
supposing that she finished her martyrdom by fire. See Tillemont, T. 5.
A.D. 304, or 305.
ST. JEROM says, 1 that
the tongues and pens of all nations are employed in the praises of this saint,
who overcame both the cruelty of the tyrant and the tenderness of her age, and
crowned the glory of chastity with that of martyrdom. St. Austin
observes, 2 that
her name signifies chaste in Greek, and a lamb in Latin. She has been always
looked upon in the church as a special patroness of purity, with the immaculate
Mother of God and St. Thecla. Rome was the theatre of the triumph of St. Agnes;
and Prudentius says, that her tomb was shown within sight of that city. She
suffered not long after the beginning of the persecution of Dioclesian, whose
bloody edicts appeared in March in the year of our Lord 303. We learn from St.
Ambrose and St. Austin, that she was only thirteen years of age at the time of
her glorious death. Her riches and beauty excited the young noblemen of the
first families in Rome, to vie with one another in their addresses, who should
gain her in marriage. 3 Agnes
answered them all, that she had consecrated her virginity to a heavenly spouse,
who could not be beheld by mortal eyes. Her suitors finding her resolution
impregnable to all their
arts and importunities, accused her to the governor as a Christian; not
doubting but threats and torments would overcome her tender mind, on which
allurements could make no impression. The judge at first employed the mildest
expressions and most inviting promises; to which Agnes paid no regard,
repeating always, that she could have no other spouse than Jesus Christ. He
then made use of threats; but found her soul endowed with a masculine courage,
and even desirous of racks and death. At last, terrible fires were made, and
iron hooks, racks, and other instruments of torture displayed before her, with
threats of immediate execution. The young virgin surveyed them all with an
undaunted eye; and with a cheerful countenance beheld the fierce and cruel
executioners surrounding her, and ready to despatch her at the word of command.
She was so far from betraying the least symptom of fear, that she even
expressed her joy at the sight, and offered herself to the rack. She was then
dragged before the idols, and commanded to offer incense: “but could by no
means be compelled to move her hand, except to make the sign of the cross,”
says St. Ambrose.
The governor seeing his
measures ineffectual, said he would send her to a house of prostitution, where
what she prized so highly should be exposed to the insults of the
debauchees. 4 Agnes
answered that Jesus Christ was too jealous of the purity of his spouses, to
suffer it to be violated in such a manner; for he was their defender and
protector. “You may,” said she, “stain your sword with my blood, but will never
be able to profane my body, consecrated to Christ.” The governor was so
incensed at this, that he ordered her to be immediately led to the public
brothel, with liberty to all persons to abuse her person at pleasure. Many
young profligates ran thither, full of the wicked desire of gratifying their
lust; but were seized with such awe at the sight of the saint, that they durst
not approach her; one only excepted, who, attempting to be rude to her, was
that very instant, by a flash, as it were, of lightening from heaven, struck
blind, and fell trembling to the ground. His companions terrified, took him up
and carried him to Agnes, who was at a distance, singing hymns of praise to
Christ, her protector. The virgin by prayer restored him to his sight and
health. 5
The chief prosecutor of
the saint, who at first sought to gratify his lust and avarice, now laboured to
satiate his revenge, by incensing the judge against her; his passionate
fondness being changed into anger and rage. The governor wanted not others to
spur him on; for he was highly exasperated to see himself baffled, and set at
defiance by one of her tender age and sex. Therefore, resolved upon her death,
he condemned her to be beheaded. Agnes, transported with joy on hearing this
sentence, and still more at the sight of the executioner, “went to the place of
execution more cheerfully,” says St. Ambrose, “than others go to their
wedding.” The executioner had secret instructions to use all means to induce
her to a compliance: but Agnes always answered, she could never offer so great an
injury to her heavenly spouse; and having made a short prayer, bowed down her
neck to adore God, and receive the stroke of death. The spectators wept to see
so beautiful and tender a virgin loaded with fetters, and to behold her
fearless under the very sword of the executioner, who with a trembling hand cut
off her head at one stroke. Her body was buried at a small distance from Rome,
near the Nomentan road. A church was built on the spot in the time of
Constantine the Great, and was repaired by Pope Honorius in the seventh
century. It is now in the hands of Canons-Regular, standing without the walls
of Rome; and is honoured with her relics in a very rich silver shrine, the gift
of Pope Paul V. in whose time they were found in this church, together with those
of St. Emerentiana. 6 The
other beautiful rich church of St. Agnes within the city, built by Pope
Innocent X. (the right of patronage being vested in the family of Pamphili)
stands on the place where her chastity was exposed. The feast of St. Agnes is
mentioned in all Martyrologies, both of the East and West, though on different
days. It was formerly a holyday for the woman in England, as appears from the
council of Worcester, held in the year 1240. St. Ambrose, St. Austin, and other
fathers have wrote her penegyric. St. Martin of Tours was singularly devout to
her. Thomas à Kempis honoured her as his special patroness, as his works
declare in many places. He relates many miracles wrought, and graces received
through her intercession.
Marriage is a holy state,
instituted by God, and in the order of providence and nature the general or
most ordinary state of those who live in the world. Those, therefore, who upon motives
of virtue, and in a Christian and holy manner engage in this state, do well.
Those, nevertheless, who for the sake of practising more perfect virtue, by a
divine call, prefer a state of perpetual virginity, embrace that which is more
perfect and more excellent. Dr. Wells, a learned Protestant, confesses that
Christ 7 declares
voluntary chastity, for the kingdom of heaven’s sake, to be an excellency, and
an excellent state of life. 8This
is also the manifest inspired doctrine of St. Paul, 9 and
in the revelations of St. John, 10 spotless
virgins are called, in a particular manner, the companions of the Lamb, and are
said to enjoy the singular privilege of following him wherever he goes. The
tradition of the church has always been unanimous in this point; and among the
Romans, Greeks, Syrians, and Barbarians, many holy virgins joyfully preferred
torments and death to the violation of their integrity, which they bound
themselves by vow to preserve without defilement, in mind or body. The fathers,
from the very disciples of the apostles, are all profuse in extolling the
excellency of holy virginity, as a special fruit of the incarnation of Christ,
his divine institution, and a virtue which has particular charms in the eyes of
God, who delights in chaste minds, and chooses to dwell singularly in them.
They often repeat, that purity raises men, even in this mortal life, to the
dignity of angels; purifies the soul, fits it for a more perfect love of God,
and a closer application to heavenly things, and disengages the mind and heart
from worldly thoughts and affections. It produces in the soul the nearest
resemblance to God. Chastity is threefold, that of virgins, that of widows, and
that of married persons; in each state it will receive its crown, as St.
Ambrose observes, 11 but
in the first is most perfect, so that St. Austin calls its fruit a hundred
fold, and that of marriage sixty fold; but the more excellent this virtue is,
and the higher its glory and reward, the more heroic and the more difficult is
its victory; nor is it perfect unless it be embellished with all other virtues
in an heroic degree, especially divine charity and the most profound humility.
Note 1. Ep.
8. [back]
Note 2. Serm.
274. [back]
Note 3. S. Ambrose,
l. 1. Virgin. [back]
Note 4. Prudent. and
S. Ambros. [back]
Note 5. St. Basil
witnesses (l. de vera Virgin.) that when virgins were exposed by the
persecutors to the attempts of lewd men, Christ wonderfully interposed in
defence of their chastity. Tertullian reproached the heathens with this
impiety, in these words: Apolog. “By condemning the Christian maid rather to
the lewd youth than to the lion, you have acknowledged that a stain of purity
is more dreaded by us than any torments or death. Yet your crafty cruelty
avails you not: it rather serves to gain men over to our holy religion.” [back]
Note 6. This church
gives title to a cardinal, and every year on her feast the abbot of St. Peter’s
ad Vincula blesses in it, at high mass, two lambs, which are thence carried to
the pope, by whom they are again blessed. After which they are sent to the nuns
of St. Laurence’s in Panisperna, or sometimes to the Capucinesses, who make of
their wool palliums, which his holiness blesses, and sends to archbishops as an
emblem of meekness and spotless purity. [back]
Note 8. Wells,
Paraph. on S. Matt. p. 185. [back]
Note 9. 1 Cor. vii.
7, 8. 25. 27. 32. 38. [back]
Note 10. Apoc. xiv.
1. 3, 4, 5. [back]
Note 11. S. Ambr. l.
de Viduis, T. 5. p. 635. [back]
Rev. Alban
Butler (1711–73). Volume I: January. The Lives of the
Saints. 1866.
SOURCE : https://www.bartleby.com/210/1/211.html
And next followeth of
Saint Agnes, and first the interpretation of her name.
Agnes is said of agna a
lamb, for she was humble and debonair as a lamb, or of agnos in Greek, which is
to say debonair and piteous, for she was debonair and merciful. Or Agnes of
agnoscendo, for she knew the way of truth, and after this Saint Austin saith,
truth is opposed against vanity, falseness, and doubleness, for these three
things were taken from her for the truth that she had.
Of Saint Agnes.
The blessed virgin Saint
Agnes was much wise, and well taught, as Saint Ambrose witnesseth, and wrote
her passion. She was fair of visage, but much fairer in the christian faith,
she was young of age, and aged in wit, for in the thirteenth year of her age
she lost the death that the world giveth, and found life in Jesu Christ, which
when she came from school the son of the prefect of Rome, for the emperor,
loved her, and when his father and mother knew it, they offered to give much
riches with him if he might have her in marriage, and offered to Saint Agnes
precious gems and jewels, which she refused to take, whereof it happed that the
young man was ardently esprised in the love of Saint Agnes, and came again and
took with him more precious and richer adornments, made with all manner of
precious stones, and as well by his parents as by himself offered to Saint
Agnes rich gifts and possessions, and all the delights and deduits of the
world, and all to the end to have her in marriage. But Saint Agnes answered to
him in this matter: Go from me thou fardel of sin, nourishing of evils and
morsel of death, and depart, and know thou that I am prevented and am loved of
another lover, which hath given to me many better jewels, which hath fianced me
by his faith, and is much more noble of lineage than thou art, and of estate.
He hath clad me with precious stones and with jewels of gold, he hath set in my
visage a sign that I receive none other espouse but him, and hath showed me
over-great treasures which he must give me if I abide with him. I will have
none other spouse but him, I will seek none other, in no manner may I leave
him, with him am I firm and fastened in love, which is more noble, more
puissant and fairer than any other, whose love is much sweet and gracious, of
whom the chamber is now for to receive me where the virgins sing merrily. I am
now embraced of him of whom the mother is a virgin, and his father knew never
woman, to whom the angels serve. The sun and the moon marvel them of his
beauty, whose works never fail, whose riches never minish, by whose odour dead
men rise again to life, by whose touching the sick men be comforted, whose love
is chastity. To him I have given my faith, to him I have commanded my heart;
when I love him then am I chaste, and when I touch him then am I pure and
clean, and when I take him then am I a virgin, this is the love of my God. When
the young man had heard all this he was despaired, as he that was taken in
blind love, and was over sore tormented, in so much that he lay down sick in
his bed for the great sorrow that he had. Then came the physicians and anon
knew his malady, and said to his father that he languished of carnal love that
he had to some woman. Then the father enquired and knew that it was this woman,
and did do speak to Saint Agnes for his son, and said to her how his son
languished for her love. Saint Agnes answered that in no wise she would break
the faith of her first husband. Upon that the provost demanded who was her
first husband, of whom she so much avaunted, and in his power so much trusted.
Then one of her servants said she was christian, and that she was so enchanted
that she said Jesu Christ was her espouse. And when the provost heard that she
was christian the provost was much glad because to have power on her, for then
the christian people were in the will of the lord, and if they would not reny
their God and their belief all their goods should be forfeited. Wherefore then
the provost made Saint Agnes to come in justice and he examined her sweetly,
and after cruelly by menaces. Saint Agnes, well comforted, said to him: Do what
thou wilt, for my purpose shalt thou never change. And when she saw him now
flattering and now terribly angry she scorned him. And the provost said to her,
being all angry: One of two things thou shalt choose, either do sacrifice to
our gods with the virgins of the goddess Vesta, or go to the bordel to be
abandoned to all that thither come, to the great shame and blame of all thy
lineage. Saint Agnes answered: If thou knewest who is my God thou wouldst not
say to me such words,but for as much as I know the virtue of my God, I set
nothing by thy menaces, for I have his angel which is keeper of my body. Then
the judge all araged made to take off her clothes, and all naked to be led to
the bordel. And thus Saint Agnes that refused to do sacrifice to the idols, was
delivered naked to go to the bordel, but anon as she was unclothed God gave to
her such grace that the hairs of her head became so long that they covered all
her body to her feet, so that her body was not seen. And when Saint Agnes
entered into the bordel anon she found the angel of God ready for to defend
her, and environed Saint Agnes with a bright clearness in such wise that no man
might see her ne come to her. Then made she of the bordel her oratory, and in
making her prayers to God she saw tofore her a white vesture, and anon
therewith she clad her and said: I thank thee Jesu Christ which accountest me
with thy virgins and hast sent me this vesture. All they that entered made
honour and reverence to the great clearness that they saw about Saint Agnes,
and came out more devout and more clean than they entered. At last came the son
of the provost with a great company for to accomplish his foul desires and
lusts. And when he saw his fellows come out and issue all abashed, he mocked
them and called them cowards. And then he, all araged, entered for to
accomplish his evil will. And when he came to the clearness, he advanced him
for to take the virgin, and anon the devil took him by the throat and strangled
him that he fell down dead.
And when the provost
heard these tidings of his son he ran weeping to the bordel, and began crying,
to say to Saint Agnes: O thou cruel woman, why hast thou showed thy enchantment
on my son? and demanded of her how his son was dead, and by what cause. To whom
Saint Agnes answered: He took him into his power to whom he had abandoned his
will. Why be not all they dead, said he, that entered here tofore him? For his
fellows saw the miracle of the great clearness and were afeard and went their
way unhurt, for they did honour to my God which hath clad me with this vestment
and hath kept my body, but your villainous son, as soon as he entered into this
house began to bray and cry, and when he would have laid hand upon me, anon the
devil slew him as thou seest. If thou mayst raise him, said he, it may well
appear that thou hast not put him to death. And Saint Agnes answered: How well
that thy creance is not worthy to impetre ne get that of our Lord, nevertheless
because it is time that the virtue of God be showed, go ye all out that I may
make my prayer to God. And when she was on her prayers the angel came and
raised him to life, and anon he went out and began to cry, with a loud voice,
that the God of christian men was very God in heaven, and in earth, and in the
sea, and that the idols were vain that they worshipped, which might not help
them ne none other.
Then the bishops of the
idols made a great discord among the people, so that all they cried: Take away
this sorceress and witch that turned men’s minds and alieneth their wits. When
the provost saw these marvels he would gladly have delivered Saint Agnes
because she had raised his son, but he doubted to be banished, and set in his
place a lieutenant named Aspasius for to satisfy the people, and because he
could not deliver her he departed sorrowfully. This Aspasius did do make a
great fire among all the people and did do cast Saint Agnes therein. Anon as
this was done the flame departed in two parts, and burnt them that made the
discords, and she abode all whole without feeling the fire. The people weened
that she had done all by enchantment. Then made Saint Agnes her orison to God
thanking him that she was escaped from the peril to lose her virginity, and
also from the burning of the flame. And when she had made her orison the fire
lost all his heat, and quenched it. Aspasius, for the doubtance of the people,
commanded to put a sword in her body, and so she was martyred. Anon came the
christian men and the parents of Saint Agnes and buried the body, but the
heathen defended it, and cast so stones at them, that unnethe they escaped.
She suffered martyrdom in
the time of Constantine the great, which began to reign the year of our Lord
three hundred and nine.
Among them that buried
her body was one Emerentiana which had been fellow to Saint Agnes, how be it
she was not yet christened, but an holy virgin, she came also to the sepulchre
of Saint Agnes, which constantly reproved the gentiles, and of them she was
stoned to death and slain. Anon there came an earthquaver, lightning and
thunder, that many of the paynims perished, so that forthon the christian people
might surely come to the sepulchre unhurt, and the body of Emerentiana was
buried by the body of Saint Agnes. It happed that when the friends of Saint
Agnes watched at her sepulchre on a night, they saw a great multitude of
virgins clad in vestments of gold and silver, and a great light shone tofore
them, and on the right side was a lamb more white than snow, and saw also Saint
Agnes among the virgins which said to her parents: Take heed and see that ye
bewail me no more as dead, but be ye joyful with me, for with all these virgins
Jesu Christ hath given me most brightest habitation and dwelling, and am with
him joined in heaven whom in earth I loved with I my thought. And this was the
eighth day after her passion. And because of this vision holy church maketh
memory of her the eight days of the feast after, which is called Agnetis
secundo.
Of her we read an example
that in the church of Saint Agnes was a priest which
was named Paulus and always served in that church, and had right great
temptation of his flesh, but because he doubted to anger our Lord he kept him
from sin, and prayed to the pope that he would give him leave for to marry. The
pope considered his simpleness, and for his bounty he gave him a ring in which
was an emerald, and commanded that he should go to the image of Saint Agnes
which was in his church, and pray her that she would be his wife. This simple
man did so, and the image put forth her finger and he set the ring thereon, and
then she drew her finger again and kept the ring fast. And then anon all his
temptation carnal was quenched and taken away from him, and yet as it is said
the ring is on the finger of the image.
Constance the daughter of
Constantine was smitten with a sore and foul leprosy. When she had heard of the
vision of Saint Agnes, at her tomb showed to her friends, she came to the
sepulchre of Saint Agnes, and when she was in her prayers she fell asleep, and
she saw in her sleep, Saint Agnes saying to her: Constance, work constantly,
and if thou wilt believe in Christ, thou shalt anon be delivered of thy
sickness, wherewith she awoke and found herself perfectly whole, and anon she
received baptism, and founded a church upon the body of the virgin and there
abode in her virginity, and assembled there many virgins, because of her good
example. In another place it is read that when the church of Saint Agnes was
void, the pope said to a priest that
he would give to him a wife for to nourish and keep, and he meant to commit the
church of Saint Agnes to his cure. And he delivered to him a ring and bade him
to wed the image, and the image put forth her finger and he set on it a ring
and anon she closed the finger to her hand and kept the ring, and so he
espoused her. Of this virgin saith Saint Ambrose in the book of virgins: This
virgin, young men, old men and children praise, there is none more to be
praised than that may be praised of all. Saint Ambrose saith in his preface
that this blessed Saint Agnes despised the delights of noblesse, and deserved
heavenly dignity, she left the desires of man’s fellowship, and she found the
fellowship of the everlasting King. And she, receiving a precious death for the
confession of Jesu Christ, is made conformable to him everlastingly, to reign
in joy in heaven, to the which he bring us for whose glorious name and faith
this glorious virgin Saint Agnes suffered martyrdom of death.
SOURCE : https://catholicsaints.info/the-golden-legend-the-life-of-agnes/
Saints
and Their Symbols – Saint Agnes, Virgin and Martyr
Article
A.D. 304, January
21, was a Roman maiden of great beauty. When only thirteen years old she
was asked in marriage by the son of the prefect Sempronius, but she refused
him, saying she was already betrothed to One greater than any earthly suitor.
On hearing this the prefect’s son fell ill with disappointment and jealousy.
His father, much enraged against Agnes, whom he now found to be a Christian,
subjected her to cruel tortures and indignities. The young man, thinking she
must now be subdued to his will, entered her prison, but was at once struck
blind and apparently lifeless. The prayers of Agnes, however, restored him, and
Sempronius then would have saved her; but the people declared she was a sorceress,
and called for her death. Accordingly she was laid on a burning pile; but the
fire was miraculously extinguished, Agnes remaining safe, though the
executioners perished in the flames. Then by order of the prefect she was slain
with the sword, upon the pile. The Christians buried her in the Via Nomentana,
and her tomb became their place of assembly for devotion; and there one day she
appeared to them with a lamb by her side, and told them of her perfect
happiness and glory. Lamb. Olive branch. Palm.
MLA
Citation
E A Greene. “Saint
Agnes”. Saints and Their Symbols, 1909. CatholicSaints.Info.
16 August 2013. Web. 21 January 2021. <https://catholicsaints.info/saints-and-their-symbols-saint-agnes-virgin-and-martyr/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saints-and-their-symbols-saint-agnes-virgin-and-martyr/
Article
(Spanish Inez) (21st
January) One of the oldest Christian legends is that of Saint Agnes, the
Roman virgin martyr. From childhood she was distinguished for her purity and
sanctity. While still a girl, Sempronius, the son of the Prefect of Rome, fell
in love with her, but all his gifts and flattery availed him nothing. When the
Prefect saw his son sick, he added his persuasions, but she refused
absolutely,saying that Christ was her spouse. Then he grew angry, and ordered
all sorts of torments: she was stripped of clothing, but her hair suddenly grew
so long that it covered her entirely. When the onlookers, terrified, shut her
up, an angel appeared to her, bringing a shining garment. When Sempronius
approached her, he was smitten with blindness and convulsions, and the Prefect
ordered her to be burnt as a sorceress. But the flames refused to touch her,
burning the executioners instead. She was then killed with the sword,
preserving her purity to the end, and the legend says that she appeared
afterwards to people worshipping at her tomb, accompanied by a snow-white lamb.
She is represented as very young and fair, with a lamb.
MLA
Citation
Margaret E Tabor. “Saint
Agnes”. The Saints in Art, with Their Attributes
and Symbols. CatholicSaints.Info. 27 February 2014. Web. 21
January 2021. <https://catholicsaints.info/saints-in-art-saint-agnes/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saints-in-art-saint-agnes/
Sant' Agnese Vergine
e martire
Roma, fine sec. III, o
inizio IV
Agnese nacque a Roma da
genitori cristiani, di una illustre famiglia patrizia, nel III secolo. Quando
era ancora dodicenne, scoppiò una persecuzione e molti furono i fedeli che
s'abbandonavano alla defezione. Agnese, che aveva deciso di offrire al Signore
la sua verginità, fu denunciata come cristiana dal figlio del prefetto di Roma,
invaghitosi di lei ma respinto. Fu esposta nuda al Circo Agonale, nei pressi
dell'attuale piazza Navona. Un uomo che cercò di avvicinarla cadde morto prima
di poterla sfiorare e altrettanto miracolosamente risorse per intercessione
della santa. Gettata nel fuoco, questo si estinse per le sue orazioni, fu
allora trafitta con colpo di spada alla gola, nel modo con cui si uccidevano
gli agnelli. Per questo nell'iconografia è raffigurata spesso con una pecorella
o un agnello, simboli del candore e del sacrificio. La data della morte non è
certa, qualcuno la colloca tra il 249 e il 251 durante la persecuzione voluta
dall'imperatore Decio, altri nel 304 durante la persecuzione di
Diocleziano. (Avvenire)
Patronato: Ragazze
Etimologia: Agnese =
pura, casta, dal greco
Emblema: Agnello, Giglio,
Palma
Martirologio Romano:
Memoria di sant’Agnese, vergine e martire, che, ancora fanciulla, diede a Roma
la suprema testimonianza di fede e consacrò con il martirio la fama della sua
castità; vinse, così, sia la sua tenera età che il tiranno, acquisendo una vastissima
ammirazione presso le genti e ottenendo presso Dio una gloria ancor più grande;
in questo giorno si celebra la deposizione del suo corpo.
In data odierna, 21 gennaio, il Calendario liturgico romano fa memoria della santa vergine Agnese, la cui antichità del culto presso la Chiesa latina è attestata dalla presenza del suo nome nel Canone Romano (odierna Preghiere Eucaristica I), accanto a quelli di altre celebri martiri: Lucia, Cecilia, Agata, Anastasia, Perpetua e Felicita.
Nulla sappiamo della famiglia di origine di Sant’Agnese, popolare martire romana. La parola “Agnese”, traduzione dell’aggettivo greco “pura” o “casta”, fu usato forse simbolicamente come soprannome per esplicare le sue qualità. Visse in un periodo in cui era illecito professare pubblicamente la fede cristiana. Secondo il parere di alcuni storici Agnese avrebbe versato il sangue il 21 gennaio di un anno imprecisato, durante la persecuzione di Valeriano (258-260), ma secondo altri, con ogni probabilità ciò sarebbe avvenuto durante la persecuzione dioclezianea nel 304. Durante la persecuzione perpetrata dall’imperatore Diocleziano, infatti, i cristiani furono uccisi così in gran numero tanto da meritare a tale periodo l’appellativo di “era dei martiri” e subirono ogni sorta di tortura.
Anche alla piccola Agnese toccò subire subire una delle tante atroci pene escogitate dai persecutori. La sua leggendaria Passio, falsamente attribuita al milanese Sant’Ambrogio, essendo posteriore al secolo V ha perciò scarsa autorità storica. Della santa vergine si trovano notizie, seppure vaghe e discordanti, nella “Depositio Martyrum” del 336, più antico calendario della Chiesa romana, nel martirologio cartaginese del VI secolo, in “De Virginibus” di Sant’Ambrogio del 377, nell’ode 14 del “Peristefhanòn” del poeta spagnolo Prudenzio ed infine in un carme del papa San Damaso, ancora oggi conservato nella lapide originale murata nella basilica romana di Sant’Agnese fuori le mura. Dall’insieme di tutti questi numerosi dati si può ricavare che Agnese fu messa a morte per la sua forte fede ed il suo innato pudore all’età di tredici anni, forse per decapitazione come asseriscono Ambrogio e Prudenzio, oppure mediante fuoco, secondo San Damaso. L’inno ambrosiano “Agnes beatae virginia” pone in rilievo la cura prestata dalla santa nel coprire il suo verginale corpo con le vesti ed il candido viso con la mano mentre si accasciava al suolo, mentre invece la tradizione riportata da Damaso vuole che ella si sia coperta con le sue abbondanti chiome. Il martirio di Sant’Agnese è inoltre correlato al suo proposito di verginità. La Passione e Prudenzio soggiungono l’episodio dell’esposizione della ragazza per ordine del giudice in un postribolo, da cui uscì miracolosamente incontaminata.
Assai articolata è anche la storia delle reliquie della piccola martire: il suo corpo venne inumato nella galleria di un cimitero cristiano sulla sinistra della via Nomentana. In seguito sulla sua tomba Costantina, figlia di Costantino il Grande, fece edificare una piccola basilica in ringraziamento per la sua guarigione ed alla sua morte volle essere sepolta nei pressi della tomba. Accanto alla basilica sorse uno dei primi monasteri romani di vergini consacrate e fu ripetutamente rinnovata ed ampliata. L’adiacente cimitero fu scoperto ed esplorato metodicamente a partire dal 1865. Il cranio della santa martire fu posto dal secolo IX nel “Sancta Sanctorum”, la cappella papale del Laterano, per essere poi traslato da papa Leone XIII nella chiesa di Sant’Agnese in Agone, che sorge sul luogo presunto del postribolo ove fu esposta. Tutto il resto del suo corpo riposa invece nella basilica di Sant’Agnese fuori le mura in un’urna d’argento commissionata da Paolo V.
Sant’Ambrogio, vescovo di Milano, nella suddetta opera “De Virginibus” scrisse al riguardo della festa della santa: “Quest'oggi è il natale di una vergine, imitiamone la purezza. E’ il natale di una martire, immoliamo delle vittime. E’ il natale di Sant’Agnese, ammirino gli uomini, non disperino i piccoli, stupiscano le maritate, l'imitino le nubili... La sua consacrazione è superiore all’età, la sua virtù superiore alla natura: così che il suo nome mi sembra non esserle venuto da scelta umana, ma essere predizione del martirio, un annunzio di ciò ch'ella doveva essere. Il nome stesso di questa vergine indica purezza. La chiamerò martire: ho detto abbastanza... Si narra che avesse tredici anni allorché soffrì il martirio. La crudeltà fu tanto più detestabile in quanto che non si risparmiò neppure sì tenera età; o piuttosto fu grande la potenza della fede, che trova testimonianza anche in siffatta età. C’era forse posto a ferita in quel corpicciolo? Ma ella che non aveva dove ricevere il ferro, ebbe di che vincere il ferro. […] Eccola intrepida fra le mani sanguinarie dei carnefici, eccola immobile fra gli strappi violenti di catene stridenti, eccola offrire tutto il suo corpo alla spada del furibondo soldato, ancora ignara di ciò che sia morire, ma pronta, s’è trascinata contro voglia agli altari idolatri, a tendere, tra le fiamme, le mani a Cristo, e a formare sullo stesso rogo sacrilego il segno che è il trofeo del vittorioso Signore... Non così sollecita va a nozze una sposa, come questa vergine lieta della sua sorte, affrettò il passo al luogo del supplizio. Mentre tutti piangevano, lei sola non piangeva. Molti si meravigliavano che con tanta facilità donasse prodiga, come se già fosse morta, una vita che non aveva ancora gustata. Erano tutti stupiti che già rendesse testimonianza alla divinità lei che per l'età non poteva ancora disporre di sé... Quante domande la sollecitarono per sposa! Ma ella diceva: "È fare ingiuria allo sposo desiderare di piacere ad altri. Mi avrà chi per primo mi ha scelta: perché tardi, o carnefice? Perisca questo corpo che può essere bramato da occhi che non voglio". Si presentò, pregò, piegò la testa... Ecco pertanto in una sola vittima un doppio martirio, di purezza e di religione. Ed ella rimase vergine e ottenne il martirio”. (tratto da De Virginibus, 1. 1)
ORAZIONE DAL MESSALE
Dio onnipotente ed eterno,
che scegli le creature miti e deboli per confondere le potenze del mondo,
concedi a noi, che celebriamo la nascita al cielo di sant'Agnese vergine e
martire,
di imitare la sua eroica costanza nella fede.
Per il nostro Signore Gesù Cristo, tuo Figlio, che è Dio,
e vive e regna con Te, nell’unità dello Spirito Santo,
per tutti i secoli dei secoli. Amen.
TRIDUO A SANT’AGNESE
1. O singolare esempio di virtù, gloriosa Santa Agnese, per quella viva fede da cui fosti animata fin dalla più tenera età e che ti rese così accetta a Dio da meritare la corona del martirio, ottienici la grazia di conservare intatta la fede e di professarci sinceramente cristiani non a parole, ma con le opere, affinché confessando Gesù innanzi agli uomini, Gesù faccia di noi favorevole testimonianza innanzi all'eterno Padre.
- Gloria al Padre
2. O Santa Agnese, martire invitta, per quella ferma speranza che avesti nell'aiuto divino, quando condannata dall'empio preside romano a veder macchiato il giglio della tua purezza, non ti sgomentasti poiché eri fermamente abbandonata alla volontà di quel Dio che manda i suoi Angeli per proteggere quelli che in Lui confidano, con la tua intercessione ottienici da Dio la grazia di custodire gelosamente la purezza affinché ai peccati commessi non aggiungiamo quello abominevole della diffidenza nella Misericordia divina.
- Gloria al Padre
3. O Vergine forte, purissima Santa Agnese, per la carità ardente non offesa dalle fiamme della voluttà e del rogo con cui i nemici di Cristo cercavano di perderti, ottienici da Dio che si estingua in noi ogni fiamma non pura e arda soltanto il fuoco che Gesù Cristo venne ad accendere sopra la terra affinché, dopo aver vissuto con purezza, possiamo essere ammessi alla gloria che meritasti con la tua purezza e con il martirio.
- Gloria al Padre
PREGHIERA A SANT’AGNESE
O ammirabile Sant'Agnese,
quale grande esultanza provasti quando alla tenerissima età di tredici anni,
condannata da Aspasio ad essere bruciata viva,
vedesti le fiamme dividersi intorno a te,
lasciarti illesa ed avventarsi invece contro quelli che desideravano la tua
morte!
Per la grande gioia spirituale con cui ricevesti il colpo estremo,
esortando tu stessa il carnefice a conficcarti nel petto
la spada che doveva compiere il tuo sacrificio,
ottieni a tutti noi la grazia di sostenere con edificante serenità tutte le
persecuzioni
e le croci con cui il Signore volesse provarci
e di crescere sempre più nell'amore a Dio per suggellare con la morte dei
giusti
una vita di mortificazione e sacrificio.
Amen.
Autore: Fabio Arduino
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/22350
Voir aussi : http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/18/98/43/sacra-virginitas.pdf