dimanche 20 mars 2016

Sainte PHOTINE (FOTINAÏ, PHOTINA, PHOTINI, SVETLANA) la SAMARITAINE et ses compagnons, martyrs


Sainte Photine

Samaritaine qui rencontra Jésus au puits de Jacob (1er s.)

Ce sont les Grecs qui nous disent ainsi le nom de la Samaritaine qui rencontra Jésus au puits de Jacob et dont saint Jean (chapitre 4. versets 4 à 42) nous parle lorsqu'elle reçut la révélation de la grâce, "source jaillissante en vie éternelle." Selon une tradition, elle serait partie à Carthage où elle mourut, oubliée, dans une prison avec l'un de ses fils. 

Selon une autre tradition, elle serait restée en Galilée où l'un de ses fils officier romain, Victor, chargé de persécuter les chrétiens, multipliait au contraire les conversions. Beaucoup d'entre eux furent condamnés à mort et exécutés avec elle et lui.

Il peut être utile de rappeler l'étymologie grecque "photos", la lumière et de son équivalent latin, "lux, lucis", la lumière, comme Lucie.





Rembrandt (1606–1669), Jésus et la samaritaine, 1634, 
eau-forte, 12,3 X 10,6, Vienne, Künstlerhaus Wien


01 Les pharisiens avaient entendu dire que Jésus faisait plus de disciples que Jean et qu’il en baptisait davantage. Jésus lui-même en eut connaissance.

02 – À vrai dire, ce n’était pas Jésus en personne qui baptisait, mais ses disciples.

03 Dès lors, il quitta la Judée pour retourner en Galilée.

04 Or, il lui fallait traverser la Samarie.

05 Il arrive donc à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph.

06 Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source. C’était la sixième heure, environ midi.

07 Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. »
08 – En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter des provisions.

09 La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains.

10 Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. »

11 Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D'où as-tu donc cette eau vive ?

12 Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? »

13 Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ;

14 mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. »

15 La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. »

16 Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. »

17 La femme répliqua : « Je n’ai pas de mari. » Jésus reprit : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari :

18 des maris, tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ; là, tu dis vrai. »

19 La femme lui dit : « Seigneur, je vois que tu es un prophète !...

20 Eh bien ! Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. »

21 Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père.

22 Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs.

23 Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père.

24 Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. »

25 La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. »

26 Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle. »

27 À ce moment-là, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : « Que cherches-tu ? » ou bien : « Pourquoi parles-tu avec elle ? »

28 La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens :

29 « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? »

30 Ils sortirent de la ville, et ils se dirigeaient vers lui.

31 Entre-temps, les disciples l’appelaient : « Rabbi, viens manger. »

32 Mais il répondit : « Pour moi, j’ai de quoi manger : c’est une nourriture que vous ne connaissez pas. »

33 Les disciples se disaient entre eux : « Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? »

34 Jésus leur dit : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre.

35 Ne dites-vous pas : “Encore quatre mois et ce sera la moisson” ? Et moi, je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs déjà dorés pour la moisson. Dès maintenant,

36 le moissonneur reçoit son salaire : il récolte du fruit pour la vie éternelle, si bien que le semeur se réjouit en même temps que le moissonneur.

37 Il est bien vrai, le dicton : “L’un sème, l’autre moissonne.”

38 Je vous ai envoyés moissonner ce qui ne vous a coûté aucun effort ; d’autres ont fait l’effort, et vous en avez bénéficié. »

39 Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause de la parole de la femme qui rendait ce témoignage : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. »

40 Lorsqu’ils arrivèrent auprès de lui, ils l’invitèrent à demeurer chez eux. Il y demeura deux jours.
41 Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole à lui,

42 et ils disaient à la femme : « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons : nous-mêmes, nous l’avons entendu, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. »

43 Deux jours après, Jésus partit de là pour la Galilée.

44 – Lui-même avait témoigné qu’un prophète n’est pas considéré dans son propre pays.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean - Chapitre 4

SOURCE : http://www.aelf.org/bible-liturgie/Jn/Evangile+de+J%C3%A9sus-Christ+selon+saint+Jean/chapitre/4




Barthélemy Parrocel (1595–1660), La Samaritaine, 98 X 124, Musée du Pays Brignolais



Photine est le nom de baptême de la Samaritaine qui rencontra Jésus au puits de Jacob (Jean chap. 4), photos en grec signifiant la lumière !  
 
Les pharisiens avaient entendu dire que Jésus faisait plus de disciples que Jean et baptisait plus que lui. (A vrai dire, ce n'était pas Jésus lui-même, c'était ses disciples qui baptisaient.) Quand Jésus apprit cela, il quitta la Judée pour retourner en Galilée ; il devait donc traverser la Samarie. Il arrive ainsi à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph, et où se trouve le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s'était assis là, au bord du puits. Il était environ midi.
 
Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l'eau. Jésus lui dit : "Donne-moi à boire". (ses disciples étaient partis à la ville pour acheter de quoi manger.) La Samaritaine lui dit : "Comment ! Toi qui es Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ?" (En effet, les Juifs ne veulent rien avoir en commun avec les Samaritains.)
 
Jésus lui répondit : "Si tu savais le don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dit : 'Donne-moi à boire', c'est toi qui lui aurais demandé, et il t'aurait donné de l'eau vive". Elle lui dit : "Seigneur, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond ; avec quoi prendrais-tu l'eau vive ? Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ?"
 
Jésus lui répondit : " Tout homme qui boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de l'eau que moi je lui donnerai n'aura plus jamais soif ; et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle". La femme lui dit : "Seigneur, donne-la-moi, cette eau : que je n'aie plus soif, et que je n'aie plus à venir ici pour puiser."
 
Jésus lui dit : " Va, appelle ton mari, et reviens". La femme répliqua : "Je n'ai pas de mari". Jésus reprit : "Tu as raison de dire que tu n'as pas de mari, car tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari : là, tu dis vrai". La femme lui dit : "Seigneur, je le vois, tu es un prophète. Alors, explique-moi : nos pères ont adoré Dieu sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut l'adorer est à Jérusalem.
 
Jésus lui dit : " Femme, crois-moi : l'heure vient où vous n'irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous adorons, nous, celui que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l'heure vient - et c'est maintenant - où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l'adorent, c'est en esprit et vérité qu'ils doivent l'adorer." La femme lui dit : "Je sais qu'il vient, le Messie, celui qu'on appelle Christ. Quand il viendra, c'est lui qui nous fera connaître toutes choses." Jésus lui dit : "Moi qui te parle, je le suis."
 
Là-dessus, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : "Que demandes-tu ?" ou : "Pourquoi parles-tu avec elle ?" 
 
La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens : "Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait. Ne serait-il pas le Messie ?" Ils sortirent de la ville, et ils se dirigeaient vers Jésus.
 
Pendant ce temps, les disciples l'appelaient : "Rabbi, viens manger". Mais il répondit : "Pour moi, j'ai de quoi manger : c'est une nourriture que vous ne connaissez pas". Les disciples se demandaient : "Quelqu'un lui aurait-il apporté à manger ?"
 
Jésus leur dit : "Ma nourriture, c'est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son oeuvre. Ne dites-vous pas : 'Encore quatre mois et ce sera la moisson' ? Et moi je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs qui se dorent pour la moisson. Dès maintenant, le moissonneur reçoit son salaire : il récolte du fruit pour la vie éternelle, si bien que le semeur se réjouit avec le moissonneur. Il est bien vrai, le proverbe : 'L'un sème, l'autre moissonne.' Je vous ai envoyés moissonner là où vous n'avez pas pris de peine, d'autres ont pris de la peine, et vous, vous profitez de leurs travaux."
 
Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause des paroles de la femme qui avait rendu ce témoignage : "Il m'a dit tout ce que j'ai fait". Lorsqu'ils arrivèrent auprès de lui, ils l'invitèrent à demeurer chez eux. Il y resta deux jours. Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de ses propres paroles, et ils disaient à la femme : "Ce n'est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant ; nous l'avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c'est vraiment lui le Sauveur du monde."
 
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean Chapitre 4 






Soif de Jésus, soif de la Samaritaine


Au 3e dimanche de Carême A, l’Église propose un récit qui ne laisse personne indifférent, celui de la rencontre de Jésus avec la Samaritaine au puits de Jacob (Jn 4, 5-42). Jean est le seul à rapporter cette histoire aux multiples interprétations. J’y vois surtout un enseignement très construit sur la soif de Jésus, « Donne-moi à boire » (Jn 4, 7) et celle de la Samaritaine. La scène se développe en trois étapes : le puits, le mari de la Samaritaine et les croyances des Samaritains.

Ce récit est l’histoire d’une rencontre de deux désirs et de deux regards : celui de Jésus et celui de la Samaritaine. Il y a ici un contact qui va toucher le cœur des deux personnages, symbole de ce puits intérieur où nous sommes appelés à y boire l’eau vive. Jésus va révéler à cette femme, malgré les interdits, la vérité profonde qui l’habite. Son regard sur elle-même va changer; elle va se voir comme Jésus la voit. Cette révélation sera sa métamorphose.

Autour du puits


« Jésus arrive à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph, et où se trouve le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était assis là, au bord du puits. Il était environ midi. Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. » (En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter de quoi manger.) La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi qui es Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine? »(Jn 4, 5-9)

Un voyageur traverse donc la Samarie, région impure aux yeux des Juifs. Fatigué et assoiffé, il s’arrête à midi au puits de Jacob. Ce lieu n’est pas neutre. Dans les civilisations sémitiques, le puits est le lieu de la vie; les filles y vont puiser de l’eau (Gn 24, 13). Le chant de la poulie se mêle à leurs rires. C’est l’espace privilégié pour des rencontres amoureuses, comme celle de Jacob et Rachel (Gn 29).

Jésus a soif. Il transcende les préjugés et les fanatismes religieux en exposant à une femme son manque et sa fragilité; il lui demande à boire. Cette femme de Sychar vient seule au puits durant la journée; normalement les femmes puisent l’eau avec d’autres femmes tôt le matin, ou vers le soir, mais pas lorsque le soleil est à son zénith. Qu’importe, Jésus a besoin d’elle pour boire, car il n’a pas ce qu’il faut pour puiser. Ce désir, il l’a peut-être déjà formulé à son Père dans ses oraisons de nuit : « Donne-moi à boire ».

La femme ne répond pas à sa demande. Un homme qui demande de l’aide, c’est déstabilisant. Elle refuse de lui donner à boire car les Samaritains n’ont pas de rapport avec les Juifs, encore moins de manger dans les mêmes plats, ce qui les rendaient impurs. Les Samaritains avaient leur propre version du Pentateuque et rejetaient le reste. L’intolérance de la Samaritaine fait que Jésus restera assoiffé jusqu’à la fin du récit.

La Samaritaine se sent peut-être indigne, elle qui a eu cinq maris et qui vit avec quelqu’un d’autre. Elle s’était probablement faite traitée de tous les noms; sa marginalité ne lui attirait pas le respect. Mais Jésus va continuer de prendre l’initiative, au-delà de toute discrimination culturelle, religieuse, sexuelle. Son attitude d’ouverture brise les barrières, dénonce les structures rigides, surtout envers les femmes. Ce sera toute une leçon de vie pour ses disciples et ceux à venir. Comprendront-ils que nous sommes tous des enfants de Dieu et que nos gestes doivent donner la vie?

Le don de Dieu

Jésus change complètement le registre de la conversation : « Si tu savais le don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dit : ‘Donne-moi à boire’, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive » (Jn 4, 10). Cette phrase énigmatique laisse entendre qu’il y a un lien étroit entre le don de Dieu et cet homme qui lui parle. C’est lui qui peut combler sa soif, et pas d’une eau stagnante, mais d’une eau vive. On change de puits, ce Juif se définit comme une source nouvelle, le don de Dieu.

Le regard de la femme commence à changer. Sa méfiance et son arrogance tombent. Elle se laisse entraîner ailleurs, dans cet univers singulier de celui qu’elle appelle maintenant « Seigneur ». Elle lui fait remarquer que le puits est profond et qu’il n’a pas de récipient pour puiser de l’eau. Où prendra-t-il cette eau vive? Jésus lui répond en faisant le parallèle entre notre besoin physique d’eau et notre soif spirituelle. Sa réponse s’adresse à tous : « Tout homme qui boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle » (Jn 4, 13-14).

Le dialogue est d’une telle élévation que la femme est prête à recevoir cette eau qui va purifier son regard et la préparer à la connaissance d’elle-même. C’est que le puits du cœur humain est sans fin; notre « désir est sans remède », disait Thérèse d’Avila. Mais nous recevons à la mesure de notre soif. Thérèse de Lisieux aimait répéter, à la suite de Jean de la Croix, qu’on obtient de Dieu autant qu’on en espère. Notre désir est notre prière. Notre soif est notre quête. Ainsi, la demande de la Samaritaine sera reprise par les grands mystiques, : « Seigneur, donne-la-moi, cette eau : que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser » (Jn 4, 15).

Jésus est « le Maître du désir » (Françoise Dolto) qui éveille en l’autre son désir profond. « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi ! » (Jn 7, 37). Il veut tellement se donner, lui la source d’eau vive, qu’il ira jusqu’à partager son corps et son sang : « J’ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous » (Mt 20, 21).

Dans la Préface de la prière eucharistique du troisième dimanche de Carême, l’Église redit ce désir qu’a Jésus d’éveiller chacun à la foi et de le faire naître à l’amour, comme il l’a fait pour la Samaritaine : « En demandant à la Samaritaine de lui donner à boire, Jésus faisait à cette femme le don de la foi. Il avait un si grand désir d’éveiller la foi dans son cœur, qu’il fit naître en elle l’amour même de Dieu ».

Les adorateurs en esprit et en vérité

Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. » La femme répliqua : « Je n’ai pas de mari. » Jésus reprit : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari, car tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari : là, tu dis vrai. » La femme lui dit : « Seigneur, je le vois, tu es un prophète. Alors, explique-moi : nos pères ont adoré Dieu sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut l’adorer est à Jérusalem. » Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous adorons, nous, celui que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. » La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. » Jésus lui dit : « Moi qui te parle, je le suis » (Jn 4, 16-26).

Jésus est entré dans la vie de la Samaritaine en lui révélant la source intérieure. Cette révélation comporte un appel d’accueillir l’eau vive et un défi de conversion. Pour être transformée spirituellement, la femme doit changer sa manière de vivre. Jésus demande donc à la femme d’appeler son mari et de revenir au puits. Il ne lui fait pas la morale, mais il révèle ce qui est caché. Sa parole la rejoint au cœur même de sa vie, de son désir, de sa soif. L’eau vive a des exigences et suscite le désir de plénitude qui la tenaille en secret.

Peut-être que la Samaritaine, couverte de bijoux, a voulu ignorer Jésus, à cette heure si chaude du jour où on ne va pas seule au puits. Peut-être a-t-elle reconnu l’homme de sa vie, celui qui l’aimerait pour ce qu’elle est. En passant d’un homme à l’autre, sa soif d’amour n’est toujours pas comblée. Mais voici enfin quelqu’un qui la touche dans sa dignité; avec lui elle sent qu’elle existe par elle-même, au-delà de sa beauté et des jeux de la séduction.

Jésus confronte la Samaritaine avec ce qu’il y a de plus intime dans sa vie. Il lui demande d’amener un mari qu’elle n’a pas. Il veut qu’elle prenne conscience qu’elle est en violation avec la Loi de Dieu, qui est aussi un don de Dieu. Jésus a soif du salut de cette femme; il veut en faire une disciple. Déstabilisée de nouveau, elle reconnaît que Jésus est prophète. Elle accepte de regarder la situation et joue franc jeu avec Jésus en lui disant qu’elle n’a pas de mari. Sa vulnérabilité sert bien la vérité. La douceur de Jésus ébranle ses résistances. Elle avait vraiment besoin davantage que l’eau du puits.

La Samaritaine veut aller plus loin dans cette quête d’intériorité, car elle est en attente d’une plénitude. Sa soif est immense. Elle amène Jésus sur le terrain du culte. Du puits, on passe à la montagne. Mais les lieux ont peu d’importance s’ils ne mènent pas au cœur. Car pour Jésus l’heure vient où les vrais adorateurs ne se trouveront pas sur telle ou telle montagne, mais adoreront en esprit et en vérité. Cette adoration est l’œuvre de L’Esprit Saint qui vit en permanence en chaque croyant. Le vrai culte est celui que nous rendons au Père par l’Esprit. Le vrai sanctuaire est intérieur, l’Esprit y a fait sa demeure. Chaque croyant est une terre sainte.

Accueillir le Sauveur de monde

Un nouveau pas va être franchi par Jésus et la Samaritaine qui se sont écoutés avec beaucoup d’attention. Elle a partagé son secret à Jésus, celui-ci va lui livrer l’identité de son être de Messie, se révéler comme jamais dans l’Évangile de Jean : « Je le suis, moi qui te parle ». Cette formule reprend le titre même du Seigneur au Sinaï : JE SUIS. La femme était prête à entendre cette révélation, même si elle se sent si loin du Saint. Elle peut quitter le puits, laisser la cruche, s’éloigner de la montagne, puisque tout le reste lui est donné. « La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens : « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Messie ? » Ils sortirent de la ville, et ils se dirigeaient vers Jésus »[.] « Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause des paroles de la femme qui avait rendu ce témoignage : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait » (Jn 4, 28-30.39).

Au contact de Jésus, la Samaritaine a retrouvé la soif qui rassasie, a reconnu le désir d’un amour éternel qui se donne. Plus besoin de tirer l’eau du puits, la grâce a triomphé dans son âme, un peu comme Marie Madeleine. Elle fait maintenant l’expérience de la Bonne Nouvelle. Elle laisse sa cruche pour partager ce qu’elle a vécu. La rencontre de Jésus conduit toujours à la mission. Une vie nouvelle commence pour celle qui n’avait pas de prénom dans l’évangile, mais que la tradition grecque nomme Photine. Sainte Photine est d’ailleurs fêtée le 20 mars par l’Église catholique et le 26 février par l’Église orthodoxe. On pense qu’elle aurait donné ses biens aux pauvres et qu’elle serait partie évangéliser Carthage (Tunisie).

Qu’importe son nom, Jean nous la présente comme la Samaritaine. Elle a fait l’expérience de l’amour de Jésus qui abat les préjugés, elle n’a plus soif comme avant, elle ne vit plus en exclue, un homme a libéré son désir profond et creusé une source d’eau vive qui donne un sens à sa vie. Et cet homme, elle le reconnaît comme Messie. Elle est enfin libre. Grâce à elle, le récit va se terminer par cette audacieuse confession de foi : « Nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde » (Jn 4, 42).
En révélant sa soif de la Samaritaine, de son amour, Jésus révèle aussi sa soif de nous, de notre amour, de notre liberté. En révélant sa soif de nous, il espère réveiller notre foi, notre soif de lui. Il a soif de nos soifs, disait saint Augustin. Lorsque sa soif et notre soif se rencontrent, commence le travail de conversion, de transformation, de divinisation. Et nous faisons alors la joie de Dieu.

Pour aller plus loin, lire mon essai: J’ai soif. De la petite Thérèse à Mère Teresa (Parole et Silence).

Écouter mes deux conférences sur la Samaritaine lors de la retraite « J’ai soif », donnée au Foyer de Charité à Sutton. Voici le lien sur mon site: La Samaritaine: Donne-moi à boire.







Maître de Jésus à Bethanie, Jésus et la Samaritaine, vers 1470, 
The Minneapolis Institute of Arts, Minneapolis, Minnesota


Le 26 février, mémoire de la Sainte et Grande Martyre PHOTINIE la SAMARITAINE, et de ses compagnons : PHOTA, PHOTIDE, PARASCEVE et KYRIAQUIE, ses soeurs; JOSE et VICTOR (ou PHOTINOS), ses fils; le duc SEBASTIEN et l'officier ANATOLE1

Sainte Photine était la femme de Samarie, avec laquelle Notre Seigneur s'était entretenu au puits de Jacob (Jean 4) et à qui Il avait révélé tout ce qu'elle avait fait depuis son enfance. Changeant alors son genre de vie, elle alla proclamer la Bonne Nouvelle dans sa patrie et convertit au Christ ses quatre soeurs et ses deux fils.

Après le Martyre des Saints Apôtres Pierre et Paul, sous la persécution de Néron (vers 54), elle alla prêcher avec succès la foi à Carthage, en compagnie de son fils José (ou Joseph). Son autre fils Victor, après avoir combattu vaillamment contre les Avares, fut nommé général et envoyé par l'empereur en Galilée, avec l'ordre d'y mettre à mort les Chrétiens. Mais celui-ci, au lieu de châtier les disciples des Apôtres, passa son temps à proclamer lui-même la Foi et à exhorter les fidèles à la persévérance. Il fit si bien qu'il réussit à convertir le duc Sébastien, ainsi que de nombreux dignitaires de l'Etat. Lorsque l'empereur apprit cette nouvelle, il les fit arrêter et traduire sans retard devant son tribunal. Mais, réalisant qu'il ne parviendrait pas à vaincre leur résolution, il fit couper les bras de Victor et de son frère José, à la hauteur des épaules, puis les fit jeter en prison.

Sainte Photine fut elle aussi convoquée au tribunal et elle réussit à convertir par ses paroles la propre fille de l'empereur et ses servantes, ce qui provoqua la fureur du tyran qui fit jeter tous les Saints dans une fournaise ardente. Gardés indemnes par la Grâce de Dieu, ils furent ensuite soumis à toutes sortes de supplices, avant d'avoir les veux crevés. On les précipita alors dans un cachot rempli de serpents venimeux, où le Christ leur apparut au sein d'une gloire divine, accompagné des Saints Apôtres Pierre et Paul et d'une foule de Saints Anges, et Il les bénit en disant : « Paix à vous! Bienheureux ceux qui ont cru en Moi! » Ils reçurent ainsi la force d'endurer les peines de l'incarcération pendant trois ans, en entraînant la conversion de beaucoup de païens.

Quand on les tira de prison pour être soumis à de nouveaux supplices, ils furent protégés par un Ange. Finalement, le tyran ordonna d'arracher la peau de Sainte Photine et de jeter la Sainte dans un puits à sec. Il fit également écorcher ses deux fils ainsi que Sébastien et, après les avoir mutilés du membre viril, il les fit enfermer dans un bain désaffecté. Puis il ordonna de couper les seins des autres Saintes femmes et de les écorcher vives. Photide fut attachée à deux arbres inclinés de force, qui l'écartelèrent en reprenant leur position naturelle. C'est ainsi que, par ces horribles tourments, les âmes des Saints Martyrs s'envolèrent de concert pour gagner le Royaume des cieux.

1. Liste de nom corrigée d'après la Passion ancienne.




Michelangelo Anselmi. Le Christ et la femme de Samarie


Photina & Companions MM (RM)

Dates unknown. Greek legend identifies Photina as the Samaritan woman of Sychar--the woman at the well--with whom Jesus speaks in the Gospel of Saint John (chapter 4). After telling her neighbors about Jesus, she continued to preach the Gospel, was imprisoned for three years, and died for her faith at Carthage. According to another legend she and her sons, Joseph and Victor, as well as Sebastian, Anatolius, Photius, Photis, Parasceve, and Cyriaca, were all martyred in Rome under Nero. Photina also reputedly converted Emperor Nero's daughter Domnina and 100 of her servants to Christianity before suffering martyrdom. Baronius may have placed them in the Roman Martyrology because he believed that the head of Saint Photina was preserved at Saint Paul's-Outside-the Walls (Attwater2, Benedictines, Delaney, Encyclopedia). The monk Michael of Saint Athos Monastery created a picture of Saint Photini, as has Mario Sironi in Christ and the Samaritan Woman.




Martyr Photina (Svetlana), the Samaritan Woman, and Her Sons

Commemorated on March 20
The Holy Martyr Photina (Svetlana) the Samaritan Woman, her sons Victor (named Photinus) and Joses; and her sisters Anatola, Phota, Photis, Paraskeva, Kyriake; Nero’s daughter Domnina; and the Martyr Sebastian: The holy Martyr Photina was the Samaritan Woman, with whom the Savior conversed at Jacob’s Well (John. 4:5-42).

During the time of the emperor Nero (54-68), who displayed excessive cruelty against Christians, St Photina lived in Carthage with her younger son Joses and fearlessly preached the Gospel there. Her eldest son Victor fought bravely in the Roman army against barbarians, and was appointed military commander in the city of Attalia (Asia Minor). Later, Nero called him to Italy to arrest and punish Christians.

Sebastian, an official in Italy, said to St Victor, “I know that you, your mother and your brother, are followers of Christ. As a friend I advise you to submit to the will of the emperor. If you inform on any Christians, you will receive their wealth. I shall write to your mother and brother, asking them not to preach Christ in public. Let them practice their faith in secret.”

St Victor replied, “I want to be a preacher of Christianity like my mother and brother.” Sebastian said, “O Victor, we all know what woes await you, your mother and brother.” Then Sebastian suddenly felt a sharp pain in his eyes. He was dumbfounded, and his face was somber.

For three days he lay there blind, without uttering a word. On the fourth day he declared, “The God of the Christians is the only true God.” St Victor asked why Sebastian had suddenly changed his mind. Sebastian replied, “Because Christ is calling me.” Soon he was baptized, and immediately regained his sight. St Sebastian’s servants, after witnessing the miracle, were also baptized.

Reports of this reached Nero, and he commanded that the Christians be brought to him at Rome. Then the Lord Himself appeared to the confessors and said, “Fear not, for I am with you. Nero, and all who serve him, will be vanquished.” The Lord said to St Victor, “From this day forward, your name will be Photinus, because through you, many will be enlightened and will believe in Me.” The Lord then told the Christians to strengthen and encourage St Sebastian to peresevere until the end.

All these things, and even future events, were revealed to St Photina. She left Carthage in the company of several Christians and joined the confessors in Rome.

At Rome the emperor ordered the saints to be brought before him and he asked them whether they truly believed in Christ. All the confessors refused to renounce the Savior. Then the emperor gave orders to smash the martyrs’ finger joints. During the torments, the confessors felt no pain, and their hands remained unharmed.

Nero ordered that Sts Sebastian, Photinus and Joses be blinded and locked up in prison, and St Photina and her five sisters Anatola, Phota, Photis, Paraskeva and Kyriake were sent to the imperial court under the supervision of Nero’s daughter Domnina. St Photina converted both Domnina and all her servants to Christ. She also converted a sorcerer, who had brought her poisoned food to kill her.
Three years passed, and Nero sent to the prison for one of his servants, who had been locked up. The messengers reported to him that Sts Sebastian, Photinus and Joses, who had been blinded, had completely recovered, and that people were visiting them to hear their preaching, and indeed the whole prison had been transformed into a bright and fragrant place where God was glorified.

Nero then gave orders to crucify the saints, and to beat their naked bodies with straps. On the fourth day the emperor sent servants to see whether the martyrs were still alive. But, approaching the place of the tortures, the servants fell blind. An angel of the Lord freed the martyrs from their crosses and healed them. The saints took pity on the blinded servants, and restored their sight by their prayers to the Lord. Those who were healed came to believe in Christ and were soon baptized.

In an impotent rage Nero gave orders to flay the skin from St Photina and to throw the martyr down a well. Sebastian, Photinus and Joses had their legs cut off, and they were thrown to dogs, and then had their skin flayed off. The sisters of St Photina also suffered terrible torments. Nero gave orders to cut off their breasts and then to flay their skin. An expert in cruelty, the emperor readied the fiercest execution for St Photis: they tied her by the feet to the tops of two bent-over trees. When the ropes were cut the trees sprang upright and tore the martyr apart. The emperor ordered the others beheaded. St Photina was removed from the well and locked up in prison for twenty days.

After this Nero had her brought to him and asked if she would now relent and offer sacrifice to the idols. St Photina spit in the face of the emperor, and laughing at him, said, “O most impious of the blind, you profligate and stupid man! Do you think me so deluded that I would consent to renounce my Lord Christ and instead offer sacrifice to idols as blind as you?”

Hearing such words, Nero gave orders to again throw the martyr down the well, where she surrendered her soul to God (+ ca. 66).

On the Greek Calendar, St Photina is commemorated on February 26.



Duccio di Buoninsegna, Jésus et la Samaritaine, 1311, 
tempera et or sur panneau, 43,5 X 46, Madrid, Thyssen-Bornemisza Museum

St Photini, The Samaritan Woman

Commemorated February 26

The New Testament describes the familiar account of the "woman at the well" (John 4:5-42), who was a Samaritan. Up to that point she had led a sinful life, one which resulted in a rebuke from Jesus Christ. However, she responded to Christ's stern admonition with genuine repentance, was forgiven her sinful ways, and became a convert to the Christian Faith - taking the name 'Photini' at Baptism, which literally means "the enlightened one".

A significant figure in the Johannine community, the Samaritan Woman, like many other women, contributed to the spread of Christianity. She therefore occupies a place of honour among the apostles. In Greek sermons from the fourth to the fourteenth centuries she is called "apostle" and "evangelist." In these sermons the Samaritan Woman is often compared to the male disciples and apostles and found to surpass them.

Later, Byzantine hagiographers developed the story of the Samaritan Woman, beginning where Saint John left off. At Pentecost Saint Photini received baptism, along with her five sisters, Anatole, Photo, Photis, Paraskeve, Kyriake, and her two sons, Photeinos and Joseph. She then began a missionary career, traveling far and wide, preaching the good news of the Messiah's coming, His death and resurrection. When Nero, the emperor of Rome, began to persecute Christians, Photini and her son Joseph were in Carthage, in Africa, where she was preaching the Christian gospel. After Jesus appeared to Photini in a dream, she sailed to Rome. Her son and many Christians from Africa accompanied her. Photini's arrival and activity aroused curiosity in the capital city. Everyone talked about her, "Who is this woman?" they asked. "She came here with a crowd of followers and she preaches Christ with great boldness."

Soldiers were ordered to bring her to the emperor, but Photini anticipated them. Before they could arrest her, Photini, with her son Joseph and her Christian friends, went to Nero. When the emperor saw them, he asked why they had come. Photini answered, "We have come to teach you to believe in Christ." The half-mad ruler of the Roman Empire did not frighten her. She wanted to convert him! Nero asked the saints their names. Again Photini answered. By name she introduced herself, her five sisters and younger son. The emperor then demanded to know whether they had all agreed to die for the Nazarene. Photini spoke for them. "Yes, for the love of Him we rejoice and in His name we'll gladly die." Hearing their defiant words, Nero ordered their hands beaten with iron rods for three hours. At the end of each hour another persecutor took up the beating. The saints, however, felt no pain. Nothing happened to their hands. Photini joyfully quoted words of a psalm by David: "God is my help. No matter what anyone does to me, I shall not be afraid." Perplexed by the Christian's endurance and confidence, Nero ordered the men thrown into jail. Photini and her five sisters were brought to the golden reception hall in the imperial palace. There, the six women were seated on golden thrones, In front of them stood a large golden table covered with gold coins, jewels and dresses. Nero hoped to tempt the women by this display of wealth and luxury. Nero then ordered his daughter Domnina, with her slave girls, to go speak with the Christian women. Women, he thought, would succeed in persuading their Christian sisters to deny their God.

Domnina greeted Photini graciously, mentioning the name of Christ. On hearing the princess' greeting, the saint thanked God. She then embraced and kissed Domnina. The women talked. But the outcome of the women's talk was not what Nero wished.

Photini catechized Domnina and her hundred slave girls and baptized them all. She gave the name Anthousa to Nero's daughter. After her baptism, Anthousa immediately ordered all the gold and jewels on the golden table distributed to the poor of Rome.

When the emperor heard that his own daughter had been converted to Christianity, he condemned Photini and all her companions to death by fire. For seven days the furnace burned, But when the door of the furnace was opened, it was seen that the fire had not harmed the saints. Next the emperor tried to destroy the saints with poison, Photini offered to be the first to drink it. "O King," she said, "I will drink the poison first so that you might see the power of my Christ and God." All the saints then drank the poison after her. None suffered any ill effects from it. In vain Nero subjected Photini, her sisters, sons and friends to every known torture. The saints survived unscathed to taunt and ridicule their persecutor. For three years they were held in a Roman prison. Saint Photini transformed it into a "house of God." Many Romans came to the prison, were converted and baptized. Finally, the enraged tyrant had all the saints, except for Photini, beheaded. She was thrown first into a deep, dry well and then into prison again. Photini now grieved that she was alone, that she had not received the crown of martyrdom together with her five sisters, Anatole, Photo, Photis, Paraskeve and Kyriake and her two sons, Photeinos and Joseph. Night and day she prayed for release from this life. One night, God appeared to her, made the sign of the cross over her three times. The vision filled her with joy. Many days later, while she hymned and blessed God, Saint Photini gave her soul into God's hands. The Samaritan Woman conversed with Christ by the well of Jacob, near the city of Sychar. She drank of the "living water" and gained everlasting life and glory. For generation after generation, Orthodox Christians have addressed this prayer to the woman exalted by the Messiah when He sat by the well in Samaria and talked with her:

Illuminated by the Holy Spirit, All-Glorious One,
from Christ the Saviour you drank the water of salvation.
With open hand you give it to those who thirst.
Great-Martyr Photini, Equal-to-the-Apostles,
pray to Christ for the salvation of our souls.

Adapted from Saints and Sisterhood: The lives of forty-eight Holy Women

by Eva Catafygiotu Topping


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