samedi 13 juillet 2013

Saint NABOR et saint FÉLIX (12 juillet), martyrs

Saints Nabor et Félix, Martyrs

Le même jour où l’Église fête saint Jean Gualbert, elle commémore deux martyrs Milanais (+304), très populaires à Milan au IVème siècle. Saint Ambroise, l’évêque de Milan, en fut le panégyriste dans son commentaire sur l’évangile de saint Luc. Ils étaient chrétiens de Milan, quand ils furent arrêtés et, peu de jours après, décapités ne voulant pas renier le Christ auquel ils avaient donné leur vie. Leur culte s’est étendu au point que leur office pénétra dans le calendrier romain au XIIe siècle.

Fête simple dans la réforme de St Pie V, réduite au rang de commémoraison lors de l’institution de la fête de St Jean Gualbert en 1602.

Leçon des Matines avant 1602.

Il n’y avait pas de leçon propre pour les Sts Nabor et Félix, le bréviaire reprenait la leçon du Commun de plusieurs Martyrs.

Sermon de saint Augustin, Évêque.

Troisième leçon. Toutes les fois que nous célébrons, mes très chers frères, les fêtes des saints Martyrs, espérons de telle sorte obtenir du Seigneur, par leur intercession, des grâces temporelles, qu’en imitant ces Martyrs, nous méritions de recevoir ensuite les biens éternels. Ceux-là célèbrent en vérité les joyeuses solennités des saints Martyrs, qui suivent les exemples des Martyrs. Les fêtes des Martyrs sont, en effet, des exhortations au martyre, des invitations à imiter sans regret ce qu’on célèbre avec joie.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Toute l’Église fait écho en ce jour au solennel hommage que Milan continue de rendre, après seize siècles, à deux vaillants témoins du Christ. « Nos martyrs Félix et Nabor, dit saint Ambroise [1], sont le grain de sénevé de l’Évangile. Ils possédaient la bonne odeur de la foi, mais sans qu’elle fût manifestée ; vint la persécution, ils déposèrent leurs armes, inclinèrent la tête, et frappés du glaive, ils répandirent jusqu’aux confins du monde entier la grâce qui se cachait en eux, en sorte que maintenant on peut dire à bon droit que leur voix a éclaté par toute la terre [2] ».

Honorons-les, et méritons leurs suffrages par la prière que l’Église adresse aujourd’hui à Dieu en mémoire de leurs glorieux combats.

[1] In Luc. XIII, 19.
[2] Psalm. XVIII, 5.

Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Le culte de ces Martyrs était très populaire à Milan au IVe siècle. Paulin en parle dans la vie de saint Ambroise — Sancti Martyres Nabor et Felix celeberrime frequentabantur [3] — et parfois le saint Docteur en parle aussi, lui qui retrouva les corps des martyrs Gervais et Protais qui gisaient ignorés sous le pavement de la basilique sépulcrale des saints Nabor et Félix : Granum sinapis Martyres nostri sunt : Felix, Nabor et Victor. Habebant odorem Fidei, sed latebat. Venit persecutio, arma posuerunt, colla flexerunt, contusi gladio, per totius terminos mundi gratiam sui sparsere martyrii [4]. Le culte envers ces martyrs milanais s’était donc répandu dès lors dans toutes les Églises ; c’est ainsi qu’au moyen âge leur office pénétra même dans le Calendrier romain.

La messe est du Commun Salus autem ; cependant les collectes sont propres, tirées probablement du Léonien. Voici celle qui, dans le concept primitif de la liturgie, met fin en ce jour à la prière litanique de la Grande Doxologie. « Comme, Seigneur, ne nous manquent jamais les fêtes des martyrs à célébrer, — la mention explicite de Nabor et Félix semble une adjonction postérieure qui altère quelque peu le sens, —qu’ainsi ne nous fasse jamais défaut leur intercession ».

Sur les oblations : « Que les suffrages de vos martyrs Nabor et Félix vous rendent agréables, Seigneur, nos oblations ; et puisque nous les offrons en souvenir de leur triomphe, qu’ainsi leurs mérites vous les fassent accepter ».

Après la Communion. — Cette collecte se trouve dans le Sacramentaire Léonien à la fin du mois d’avril, sous le n° XLIII. « Comme aujourd’hui nous réjouit, Seigneur, l’anniversaire de vos saints et la grâce du divin Sacrement, ainsi accordez-nous de jouir d’un si grand bien pour toute l’éternité ».

Cette phrase est un peu obscure, mais il n’est pas difficile d’en pénétrer le sens. Ici le Sacramentaire Léonien demande que la fête des saints et le don de l’Eucharistie, qui, dans la vie mortelle, représentent le gage d’une félicité future qui nous est promise, réalisent dans l’éternité le plein accomplissement de cette divine promesse.

[3] Paulinus, Vit. S. Ambrosii, c. 14 ; P. L., XIV, col. 34 : ‘Il fréquentait (célébrait) très souvent les saints Martyrs Nabor et Félix’.
[4] S. Ambrosii Exposit. in Luc. Lib. VII, 178 ; P. L., XV, col. 1836 : ‘Nos martyrs sont des grains de sénevé : Félix, Nabor et Victor. Ils avaient le parfum de la Foi mais ils étaient cachés. Vint la persécution, ils posèrent les armes et baissèrent leur cou devant le glaive qui les frappa, pour répandre dans le monde entier la grâce de leur martyre’.

Dom Pius Parsch, Le Guide dans l’année liturgique

Les saints Nabor et Félix. — « A Milan, la mort des saints martyrs Nabor et Félix qui souffrirent au cours de la persécution de Maximien. Les saints étaient deux soldats chrétiens qui servaient dans les légions de l’empereur Maximien Hercule ; accusés de professer la foi des chrétiens, ils furent traduits devant les juges à Milan, et décapités à Lodi (Italie), en 303 ou 304. Les restes des saints martyrs furent déposés à Milan » (Martyrologe). Au XIIe siècle, lorsque l’empereur Frédéric Barberousse eut conquis Milan, il donna les corps des saints Nabor et Félix à l’archevêque de Cologne, Reinald. Celui-ci les fit aussitôt transporter à Cologne avec les corps des trois saints rois mages. Ils y sont encore conservés dans une magnifique chapelle de la cathédrale.

Sts. Nabor and Felix

Martyrs during the persecution of Diocletian (303). The relics of these holy witnesses to the faith rest in Milan, where a church has been erected over their tomb. St. Ambrose extolled the virtues of these two martyrs. In later times, legendary Acts of these saints have appeared, which are imitated from the Acts of other martyrs (Victor, Firmus, and Rusticus). According to these legends, which are without historical value, Nabor and Felix were soldiers in the army of the Maximian Herculeus, and were condemned to death in Milan and beheaded in Lodi. Their feast is celebrated on 12 July.


Nabor and Felix MM (RM)


Died c. 304. Two brothers who were martyred at Milan under Maximian Herculeus during the reign of Diocletian. They owe their celebrity to the solemn translation of their relics by Saint Ambrose, who moved them from their place of interment outside the walls of Milan. Multitudes of pilgrims visited the church, now called Saint Francis, built over their new tomb, as testified by Saint Paulinus of Nola in his vita of Saint Ambrose (Attwater, Benedictines, Encyclopedia, Husenbeth).