Saints Nabor et Félix,
Martyrs
Le même jour où
l’Église fête saint Jean Gualbert,
elle commémore deux martyrs Milanais (+304), très populaires à Milan au IVème
siècle. Saint Ambroise, l’évêque de Milan, en fut le panégyriste dans son
commentaire sur l’évangile de saint Luc. Ils étaient chrétiens de Milan, quand
ils furent arrêtés et, peu de jours après, décapités ne voulant pas renier le
Christ auquel ils avaient donné leur vie. Leur culte s’est étendu au point que
leur office pénétra dans le calendrier romain au XIIe siècle.
Fête simple dans la
réforme de St Pie V, réduite au rang de commémoraison lors de l’institution de
la fête de St Jean Gualbert en 1602.
Leçon des Matines avant 1602.
Il n’y avait pas de
leçon propre pour les Sts Nabor et Félix, le bréviaire reprenait la leçon du
Commun de plusieurs Martyrs.
Sermon de saint Augustin, Évêque.
Troisième leçon. Toutes les fois que nous célébrons, mes
très chers frères, les fêtes des saints Martyrs, espérons de telle sorte
obtenir du Seigneur, par leur intercession, des grâces temporelles, qu’en
imitant ces Martyrs, nous méritions de recevoir ensuite les biens éternels.
Ceux-là célèbrent en vérité les joyeuses solennités des saints Martyrs, qui
suivent les exemples des Martyrs. Les fêtes des Martyrs sont, en effet, des
exhortations au martyre, des invitations à imiter sans regret ce qu’on célèbre
avec joie.
Dom Guéranger, l’Année
Liturgique
Toute l’Église fait
écho en ce jour au solennel hommage que Milan continue de rendre, après seize
siècles, à deux vaillants témoins du Christ. « Nos martyrs Félix et Nabor,
dit saint Ambroise [1], sont le grain de sénevé de l’Évangile. Ils
possédaient la bonne odeur de la foi, mais sans qu’elle fût manifestée ;
vint la persécution, ils déposèrent leurs armes, inclinèrent la tête, et
frappés du glaive, ils répandirent jusqu’aux confins du monde entier la grâce
qui se cachait en eux, en sorte que maintenant on peut dire à bon droit que
leur voix a éclaté par toute la terre [2] ».
Honorons-les, et
méritons leurs suffrages par la prière que l’Église adresse aujourd’hui à Dieu
en mémoire de leurs glorieux combats.
Bhx cardinal Schuster,
Liber Sacramentorum
Le culte de ces
Martyrs était très populaire à Milan au IVe siècle. Paulin en parle dans la vie
de saint Ambroise — Sancti Martyres Nabor et Felix celeberrime
frequentabantur [3] —
et parfois le saint Docteur en parle aussi, lui qui retrouva les corps des
martyrs Gervais et Protais qui gisaient ignorés sous le pavement de la
basilique sépulcrale des saints Nabor et Félix : Granum sinapis Martyres
nostri sunt : Felix, Nabor et Victor. Habebant odorem Fidei, sed latebat.
Venit persecutio, arma posuerunt, colla flexerunt, contusi gladio, per totius
terminos mundi gratiam sui sparsere martyrii [4].
Le culte envers ces martyrs milanais s’était donc répandu dès lors dans toutes
les Églises ; c’est ainsi qu’au moyen âge leur office pénétra même dans le
Calendrier romain.
La messe est du Commun
Salus autem ;
cependant les collectes sont propres, tirées probablement du Léonien. Voici
celle qui, dans le concept primitif de la liturgie, met fin en ce jour à la
prière litanique de la Grande Doxologie. « Comme, Seigneur, ne nous
manquent jamais les fêtes des martyrs à célébrer, — la mention explicite de
Nabor et Félix semble une adjonction postérieure qui altère quelque peu le
sens, —qu’ainsi ne nous fasse jamais défaut leur intercession ».
Sur les
oblations : « Que les suffrages de vos martyrs Nabor et Félix vous
rendent agréables, Seigneur, nos oblations ; et puisque nous les offrons
en souvenir de leur triomphe, qu’ainsi leurs mérites vous les fassent
accepter ».
Après la Communion. —
Cette collecte se trouve dans le Sacramentaire Léonien à la fin du mois
d’avril, sous le n° XLIII. « Comme aujourd’hui nous réjouit,
Seigneur, l’anniversaire de vos saints et la grâce du divin Sacrement, ainsi
accordez-nous de jouir d’un si grand bien pour toute l’éternité ».
Cette phrase est un
peu obscure, mais il n’est pas difficile d’en pénétrer le sens. Ici le
Sacramentaire Léonien demande que la fête des saints et le don de l’Eucharistie,
qui, dans la vie mortelle, représentent le gage d’une félicité future qui nous
est promise, réalisent dans l’éternité le plein accomplissement de cette divine
promesse.
[3] Paulinus, Vit. S. Ambrosii, c. 14 ; P. L., XIV, col.
34 : ‘Il fréquentait (célébrait) très souvent les saints Martyrs Nabor et
Félix’.
[4] S. Ambrosii Exposit. in Luc. Lib. VII, 178 ; P. L., XV, col.
1836 : ‘Nos martyrs sont des grains de sénevé : Félix, Nabor et
Victor. Ils avaient le parfum de la Foi mais ils étaient cachés. Vint la
persécution, ils posèrent les armes et baissèrent leur cou devant le glaive qui
les frappa, pour répandre dans le monde entier la grâce de leur martyre’.
Dom Pius Parsch, Le Guide dans l’année liturgique
Les saints Nabor et Félix. — « A Milan, la mort des saints martyrs Nabor et Félix qui
souffrirent au cours de la persécution de Maximien. Les saints étaient deux
soldats chrétiens qui servaient dans les légions de l’empereur Maximien
Hercule ; accusés de professer la foi des chrétiens, ils furent traduits
devant les juges à Milan, et décapités à Lodi (Italie), en 303 ou 304. Les
restes des saints martyrs furent déposés à Milan » (Martyrologe). Au XIIe
siècle, lorsque l’empereur Frédéric Barberousse eut conquis Milan, il donna les
corps des saints Nabor et Félix à l’archevêque de Cologne, Reinald. Celui-ci
les fit aussitôt transporter à Cologne avec les corps des trois saints rois
mages. Ils y sont encore conservés dans une magnifique chapelle de la
cathédrale.
Sts.
Nabor and Felix
Martyrs
during the persecution of Diocletian (303). The relics of these holy witnesses to the faith rest in Milan, where a church
has been erected over their tomb. St.
Ambrose extolled
the virtues of these two martyrs.
In later times, legendary Acts of these saints have appeared, which are imitated
from the Acts of other martyrs
(Victor, Firmus, and Rusticus). According to these legends,
which are without historical value, Nabor and Felix were soldiers in the army
of the Maximian Herculeus, and were condemned
to death in Milan and beheaded in Lodi. Their feast is celebrated on 12 July.
Nabor and
Felix MM (RM)
Died c. 304. Two brothers who were martyred at Milan under Maximian Herculeus
during the reign of Diocletian. They owe their celebrity to the solemn
translation of their relics by Saint Ambrose, who moved them from their place
of interment outside the walls of Milan. Multitudes of pilgrims visited the
church, now called Saint Francis, built over their new tomb, as testified by
Saint Paulinus of Nola in his vita of Saint Ambrose (Attwater, Benedictines,
Encyclopedia, Husenbeth).