Enluninure de la Weißenauer Passionale. Fondation Bodmer, Coligny, Suisse ; Cod. Bodmer 127, fol. 191r
Leone
IX respinge il demonio. Passionario di Weissenau (XII secolo ca.)
Saint Léon IX, Pape
De la famille des comtes d'Alsace, Brunon, né en 1002, devient prêtre de la cathédrale de Toul. Nommé évêque de la même ville, il sait décliner les honneurs inutiles et garder sa liberté vis-à-vis des puissants. Dans son diocèse, qu'il sillonne, il gagne les cœurs et favorise l'implantation de l'Ordre de Cluny. Il défend les biens d'Eglise contre les usurpateurs, mais vend les vases sacrés pour aider les malheureux, qu'il sert lui-même. Il prie longuement la nuit, fait chaque année un pèlerinage à Rome. En 1048, devant les luttes entre plusieurs candidats à la papauté, l'empereur convoque une diète à Worms. Brunon y assiste. Très estimé de tous, il est choisi comme pape. Il s'attaque alors avec fermeté aux abus qui minent le clergé, parcourt la chrétienté pour promouvoir la réforme, convoque des conciles locaux pour inviter les prêtres à réfléchir à leur conduite. Il préfère utiliser la bonté et l'indulgence, mais n'hésite pas à prendre des sanctions nécessaires. Il fait reconnaître l'indépendance de la Hongrie et tente de s'opposer aux exactions des Normands en Italie du Sud. Il meurt en 1054 ; de nombreux miracles ont lieu à son tombeau placé aujourd'hui sous un autel de la basilique Saint-Pierre.
Après la période la plus sombre de l'histoire de l'Eglise, c'est lui qui fut à l'initiative de la belle réforme qu'on nommera « Grégorienne » du nom d'un de ses successeurs, et qui assurera l'Eglise médiévale sur des bases résolument évangéliques.
SOURCE : http://www.paroisse-saint-aygulf.fr/index.php/prieres-et-liturgie/saints-par-mois/icalrepeat.detail/2015/04/19/6255/-/saint-leon-ix-papePortait of en:Pope Leo IX in the en:Basilica of Saint Paul Outside the Walls, Rome
Medaillon,
um 1848, in der Basilika San
Paolo fuori le Mura in Rom
Saint Léon IX
Pape (150 ème) de 1049 à 1054 (+ 1054)
Le premier pape de la réforme grégorienne est né à Eguisheim dans le Haut-Rhin. Élève de l'école épiscopale de Toul, puis chanoine de sa cathédrale et enfin évêque, il se préoccupera de la vie régulière des monastères de son diocèse. Nommé pape par l'empereur, il n'accepta cette charge qu'après son élection par le peuple de Rome. Il parcourut l'Occident pour éviter les pratiques de la simonie qui achetait les charges épiscopales et monastiques.
Vis-à-vis de l'Orient chrétien, il tente la conciliation par une ambassade de cardinaux, mais elle échoua devant l'intransigeance du patriarche Michel Cérulaire. La rupture qui s'en suivit ne peut lui être imputée.
La fin de son pontificat fut assombrie par l'expansion normande dans le sud de l'Italie. Il fut d'ailleurs fait prisonnier après que les armées pontificales aient été battues en juin 1053. Il peut rentrer à Rome 8 mois plus tard, en mars. Mais, épuisé par les épreuves, il meurt quelques semaines après.
Les historiens retiennent de lui qu'il sut choisir de grands collaborateurs dont l'un deviendra le pape Grégoire VII. Ils retiennent aussi son abnégation, sa patience et son souci de la vie spirituelle du peuple chrétien.
Les anathèmes réciproques lancés entre le patriarche de Constantinople et le Pape de Rome ont été levés le 7 décembre 1965 par le pape Paul VI et le patriarche Athénagoras pour en effacer la mémoire et ouvrir la voie vers l'unité.
- Brunon de Dagsbourg naît le 21 juin 1002 dans une famille de haute noblesse.
Grand prévôt de la Collégiale de Saint-Dié, en 1026, il devient évêque de Toul par le choix unanime de la cité. Le 22 août 1048, il devient pape sous le nom de Léon IX.
Il parcourt l’Europe, préside 9 conciles, consacre les églises de Remiremont et de Saint Maurice d’Épinal et canonise les Saints du 'Saint-Mont'. Il ne peut empêcher la rupture de 1054 entre Rome et Constantinople. Il meurt le 19 avril de la même année. La basilique vaticane garde son corps. (diocèse de Saint-Dié)
- Fils du comte de Dagsbourg, Bruno de Dagsbourg ou d’Eguisheim est né le 21 juin 1002. Dès 1026, il fut désigné comme évêque de Toul. En 1048, il fut élu pape sous le nom de Léon IX. Il prépara la réforme grégorienne. Ses efforts pour rapprocher l’Eglise latine de l’Eglise grecque échouèrent. En qualité de pape, il visita plusieurs fois son pays natal et consacra, à ces occasions, plusieurs églises du diocèse de Metz: Saint-Arnoul à Metz, l’église abbatiale de Hesse. Il mourut le 19 avril 1054. Son corps est gardé à la basilique vaticane. (diocèse de Metz)
-C’est au IVe siècle que nous trouvons les premiers indices sûrs de l’existence d’une communauté chrétienne avec la mention de St Amand, communauté probablement entièrement détruite lors de l’invasion des Alamans (Ve siècle). C’est le royaume franc (au VIe siècle) qui permit l’expansion de la foi et la christianisation, sous l’impulsion d’évêques (St Arbogast, VIe siècle) ainsi que de missionnaires, notamment des moines irlandais (St Gall, St Colomban...). De grands noms, de saints, d’évêques, d’hommes de Dieu, jalonnent l’histoire de notre diocèse et l’ont marquée: qu’il suffise de citer sainte Odile, Herrade, le pape saint Léon IX, fils des Seigneurs d’Eguisheim... (Historique - diocèse de Strasbourg)
À Rome, près de saint Pierre, en 1054, saint Léon IX, pape, qui d’abord évêque de Toul, défendit fermement son Église pendant vingt-cinq ans puis, élu au siège de Rome, pendant cinq ans il convoqua plusieurs synodes pour réformer la vie du clergé et extirper la simonie.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1004/Saint-Leon-IX.html
Miniature
of Leo IX contained in an illuminated manuscript of the 11th
century
Pope Leon
IX, unknown XIth century manuscript
Saint Léon IX, Pape
Brunon de Dabo naquit à
la frontière de l’Alsace et de la Lorraine en 1002, dans une famille de la plus
haute noblesse. A cinq ans seulement, sa mère, l’envoya à Toul pour y suivre
l’enseignement de l’école épiscopale. Vers l’âge de quinze ans, il entra au
chapitre en qualité de chanoine et fut, quelques années plus tard, ordonné
diacre. Brunon dirigeait en Italie le contingent fourni à l’armée impériale par
l’évêque de Toul, quand, celui-ci venant à mourir, il fut élu pour lui succéder,
en avril 1026. Il avait vingt-quatre ans.
Brunon de Dabo gouverna
le diocèse de Toul pendant près d’un quart de siècle avec tant de sagesse qu’à
la fin de l’année 1048, il fut choisi par l’empereur Henri III pour occuper la
chaire de saint Pierre. Pape sous le nom de Léon IX, il apporta à la réforme de
l’Église qui sombrait alors dans les plus graves désordres, une énergie peu
commune en même temps que de grandes qualités psychologiques. Il parcourut
l’Italie, la France, l’Allemagne, tenant en tous lieux des réunions d’évêques
pour réformer les mœurs, restaurer la discipline. Son activité prépara le
brillant pontificat de saint Grégoire VII, le moine Hildebrand, que saint Léon
IX avait eu comme conseiller. Cependant, s’il connut des succès, il eut aussi
la tristesse de voir s’achever le schisme entre la papauté et l’Église d’Orient
; il eut également beaucoup à souffrir d’une guerre contre les Normands de
l’Italie du Sud dans laquelle il fut entraîné et qui lui valut une captivité de
huit mois. Il mourut à Rome le 19 avril 1054 et fut inhumé à Saint-Pierre.
Son attachement au
diocèse de Toul le fit conserver pendant 3 années le titre d’évêque de Toul. Le
20 mai 1050, de retour à Toul, il canonisa solennellement saint Gérard mort en
994, et le 22 octobre suivant, lui consacra un autel dans la cathédrale, après
avoir procédé à l’élévation de ses reliques.
SOURCE : http://www.introibo.fr/Saint-Leon-IX-Pape
Remiremont,
Musée Charles Friry : statue en chêne (fin du XVIe siècle) représentant
Brunon de Dagsbourg, évêque de Toul et futur pape Léon IX.
Léon IX
1049-1054
Léon IX fut le cent
cinquante-deuxième pape, successeur de Damase II. Le très agité 11e siècle
vit se succéder sur le siège de Pierre vingt-deux papes et quatre anti-papes.
Baptisé Bruno au baptême
- certains disent Brunon, les deux sont possibles - il était né le 21
juin 1002 au château d’Egisheim en Alsace, de Hugo et Hedwige, qui étaient de
l’aristocratie.
Bruno fut confié à cinq
ans à l’école épiscopale de Toul, où il se montra extrêmement doué pour les
études, qu’il accomplit avec rapidité.
Durant son adolescence,
Bruno fut un jour durant son sommeil agressé au côté droit du visage par
quelque bête venimeuse : réveillé par la douleur, Bruno put se débarrasser de
la bête, mais resta longtemps blessé. Une nuit, il vit un saint moine lui faire
le signe de la croix sur les lèvres et les parties tuméfiées, après quoi la
guérison complète se fit en quelques jours : Bruno fut toujours convaincu qu’il
s’était agi de saint Benoît, en récompense pour l’action bienfaitrice de ses
parents en faveur des monastères.
Bruno entra dans la
cléricature, il était diacre à vingt-trois ans (et probablement prêtre à
vingt-quatre), quand on le proposa pour succéder à l’évêque défunt de Toul.
L’empereur Conrad voulut le faire sacrer à Rome par le pape, mais Bruno refusa
humblement, par égard pour son métropolite, l’archevêque de Trêves qui le sacra
à Trèves. C’était en 1027, Bruno avait vingt-cinq ans.
Une des priorités du
nouvel évêque, fut l’attention aux monastères, surtout bénédictins. Il agrégea
à Cluny les deux abbayes de Saint-Mansuy et Moyenmoutier, où il nomma des abbés
choisis parmi les moines en remplacement des abbés laïcs indignes ; il acheva
l’abbaye de moniales de Poussay.
Lors d’une malheureuse
guerre entre Eudes de Champagne et Conrad de Bourgogne, il vendit les vases
sacrés pour venir en aide aux populations malheureuses.
Chaque jour, Brunon
priait beaucoup, veillait la nuit, il priait particulièrement saint Pierre, et
fit chaque année le pèlerinage à Rome. Une année que sa suite avait été frappée
par une contagion, il trempa une relique de saint Epvre dans du vin, qu’il
distribua aux malades : la contagion disparut. Une année où il fut
particulièrement éprouvé intérieurement, il se fit une nuit porter devant
l’autel de saint Blaise, où il fut ravi en extase : saint Blaise vint le
soigner ; sortant de l’extase, il sentit ses forces revenir et put chanter tout
l’office de nuit avant de revenir chez lui à pied.
Ces épreuves avaient été
plusieurs deuils de sa famille : deux frères, ses parents, l’empereur Conrad
moururent, et son beau-frère subit une condamnation et une excommunication.
Le pape Damase II mourut
en 1048. A cette époque, le choix du pape devait avoir l’agrément de
l’empereur, et ce fut Bruno qui fut désigné à l’unanimité. Il prit le temps de
célébrer Noël dans son diocèse, et arriva à Rome le 2 février 1049, où il fut
acclamé.
Avec le nom de Léon IX,
Bruno commença alors une campagne en règle contre deux abus qui sévissaient
dans le clergé : la simonie et l’incontinence des clercs. Un premier synode
romain ne réunit que peu d’évêques ; il le compléta par d’autres synodes tenus
en diverses localités, dans l’ordre : Pavie, Reims, Mayence, Salerne, Siponto,
Rome, Mantoue (où ses ennemis pénétrèrent dans l’église-même pour en empêcher
les débats.
En dehors de ces synodes,
le pape s’arrêta aussi en diverses localités : entre autres à Toul, dont il
conserva l’administration, mais il parcourut les diocèses d’Italie, la
Bourgogne et l’Alsace, les villes d’Allemagne. L’archevêque Berthald de
Besançon fut déposé ; le duc de Basse-Lorraine fut excommunié jusqu’à ce qu’il
fît pénitence ; l’abbé de Pothières fut déposé ; l’évêque de Langres excommunié
; l’hérésiarque Bérenger fut excommunié. Le schisme de Michel Cérulaire s’étant
accentué, les légats du pape durent l’excommunier au nom de Léon IX.
Une expédition
malheureuse contre les Normands de basse Italie tourna finalement en faveur du
pape : les Normands se soumirent à lui et se constituèrent ses vassaux.
En février 1054, il
sentit que son heure approchait. Il revint à Rome et se fit porter devant
l’autel de saint Pierre. Le 17 avril, il annonça sa mort pour le 19. Le 18 il
se fit porter encore une fois devant l’autel de la Confession, où il s’endormit
pour son dernier sommeil.
Selon une autre version,
Léon IX avait fait venir tout le clergé romain en la basilique Saint-Pierre le
19 avril ; il leur adressa la parole une dernière fois et, s’étant retourné
vers l’autel, il se signa et s’écroula, mort.
Il s’éteignit au matin du
19 avril 1054, après un pontificat de cinq années, deux mois et sept jours.
On grava sur sa tombe le
distique suivant :
Victrix Roma dolet, nono
viduata Leone Rome victorieuse souffre, devenue veuve de Léon IX,
Ex multis talem non
habitura Patrem. Parmi tant d’autres, elle n’aura plus un tel Père.
Dans les quarante jours
qui suivirent les funérailles de Léon IX, on put attribuer au défunt
soixante-dix guérisons extraordinaires. En 1087, la canonisation populaire fut
officiellement ratifiée, selon l’usage de l’époque. Lors d’une exhumation des
restes en 1606, le corps fut trouvé en parfaite conservation.
Le successeur de Léon IX
fut Victor II.
SOURCE : http://www.samuelephrem.eu/article-04-19-116073703.html
Statue
du pape Saint Léon IX à Eguisheim
LÉON IX, un GRAND PAPE
D'importantes cérémonies
célèbrent déjà et célébreront encore le deuxième millénaire d'une naissance,
celle du pape Léon IX. Cette commémoration solennelle est pleinement justifiée,
mais peut-être n'est-il pas inutile d'en évoquer brièvement les raisons. Disons
le d'emblée, ce souverain pontife, qui ne régna que quatre ans, de 1049 à 1054,
fut l'un de ceux dont l'action contribua le plus à faire de la papauté le
centre moteur de l'Eglise latine. Naquit-il le 22 juin 1002 au château
d'Eguisheim? Les historiens ne sont pas tous d'accord ; certains d'entre eux
estiment plus probable qu'il vint au monde tout près de Dabo, sur le
Durrenberg. Ce qui ne fait pas de doute en revanche c'est que son père
appartenait à la famille des comtes du Nordgau, seigneurs d'Eguisheim, et que
Brunon -tel était le nom de baptême du futur pape- séjourna fréquemment en
Alsace, la province à laquelle il prodigua bien souvent les marques d'une
profonde affection. La mère de Brunon, elle, était incontestablement lorraine.
Que ce fût du côté paternel ou du côté maternel, l'ascendance de Brunon en
faisait un membre de la très haute aristocratie, dont les alliances et les
possessions s'inscrivaient dans un cadre beaucoup plus large qu'une région,
fût-elle aussi riche et plaisante que la nôtre. Dans la parenté de Brunon
figuraient aussi bien des comtes de Reims que des évêques de Langres et de Metz
; il était le cousin des empereurs Conrad II et Henri III.
Il n'avait que cinq ans
lorsqu'il devint l'un des élèves de l'école cathédrale de Toul. Il y acquit une
bonne formation que compléta très heureusement un séjour de deux ans à la
chapelle royale qui était alors la pépinière des principaux dignitaires
ecclésiastiques de l'Empire. Brunon retint l'attention du souverain qui en 1026
lui confia le soin de diriger le diocèse où il avait déjà passé quinze ans de
son existence. Au cours de cet épiscopat, qui dura une vingtaine d'années, Brunon
s'efforça de porter remède aux maux dont souffrait l'Église à cette époque. Les
fonctions y étaient trop souvent considérées comme des sources de profit et,
s'il en était besoin, on s'en assurait la possession en achetant les personnes
qui en désignaient le titulaire. Cela s'appelait la simonie. Des hommes qui
voyaient dans le service de 1'autel avant tout une carrière se souciaient peu
du célibat ; leurs enfants prenaient leur succession et suivaient leur exemple.
Ces pratiques, qualifiées de nicolaïsme, créaient des lignages de prêtres voire
de prélats, dont tous les membres, tant s'en fallait, n'avaient pas les
qualités requises pour leur ministère. Le laxisme avait pénétré jusque dans les
monastères. Mais c'était également au sein du monde des moines qu'était apparu
dès le Xe siècle un mouvement de réforme, en particulier à Cluny et à Gorze.
Brunon trouva parmi les représentants de ce courant ses collaborateurs les plus
sûrs et dans les abbayes de son évêché son action obtint les succès les plus
évidents. Il fit preuve de tant de discernement et d'énergie qu'en 1048 Henri
III voulut qu'il occupât le siège de saint Pierre.
L'empereur se considérait
comme le lieutenant de Dieu sur terre ; sa mission était temporelle et
spirituelle à la fois. Or la tête de l'Église n'était guère plus saine que son
corps. Les clans de 1'aristocratie romaine se disputaient le Saint Siège. En 1046,
Henri III décida de mettre fin à ce désordre. Il fit déposer par un synode les
trois papes qui prétendaient détenir le souverain pontificat et fit élire à
leur place l'évêque de Bamberg, qui ne tarda pas à mourir dans des
circonstances suspectes, puis celui de Brixen, qui subit le même sort. La
robuste nature de Brunon et le riche ensemble de ses dons le désignaient pour
prendre le relais de ses prédécesseurs. Il se rendit donc à Rome, y fit
confirmer le choix du souverain par le clergé de la ville et prit le même nom
que Léon le Grand qui avait exalté jadis la gloire de la Ville éternelle. Mais
il prit soin de se constituer un état-major dont les membres avaient gagné sa
confiance à Toul, en particulier le moine Humbert de Moyenmoûtier, dont
l'intelligence était pénétrante mais qu'un caractère abrupt ne prédisposait pas
à la diplomatie. Les organes de gouvernement furent réorganisés ; les services
de la chancellerie, désormais très actifs, suivirent le modèle impérial et le
rôle des cardinaux, auxquels furent confiés des postes clés de
l'administration, s'accrut très sensiblement ; ces fonctions, naguère réservées
aux représentants des familles romaines étaient ouvertes aux
"étrangers", ce qui ne laissait pas de souligner le caractère
universel du Saint Siège.
A Rome comme à Toul, Léon
IX entendait combattre le nicolaïsme et la simonie. Quelques semaines après
avoir pris possession de son trône, en avril 1049, aux prélats réunis en
synode, il rappela que ces pratiques étaient interdites. Mais de France et
d'Allemagne aucun prélat n'était venu. Le pape décida donc d'aller sur place.
Puisque maintenant il était responsable de toute la chrétienté, il la
parcourerait de la même manière qu'il avait parcouru son diocèse. Quatre
voyages, de juillet 1050 jusqu'au printemps 1051, de juin 1052 à mars 1053, il
traversa l'Europe ; on le vit à Bénévent au sud, à Cologne au nord, à Reims à
l'ouest, à Bratislava à l'est. Tous ces trajets étaient accomplis à cheval ;
pour couvrir une distance de quelque cinquante kilomètres, il fallait un jour
entier. Au terme de ces chevauchées épuisantes, le travail le plus rude
commençait, la présidence des assemblées qui n'étaient pas toujours dociles,
les célébrations solennelles aux rites nombreux et complexes. A deux reprises
certainement, trois peut-être Léon IX vint en Alsace. Il fit halte pour y
procéder à des bénédictions et des consécrations à Andlau, Altdorf, Eguisheim,
Ottmarsheim et Sainte-Croix-en-plaine. Jamais un pape n'avait voyagé comme
celui-là. Pour la réforme, sa présence, sa parole, le rayonnement de sa ferveur
firent plus que n'auraient obtenu des oukases proclamés au loin. On attend de
nos jours qu'un chef soit "sur le terrain". Léon IX comprit cette
nécessité bien avant que les moyens de communication modernes n'eussent permis
d'en tenir compte plus aisément.
Un échec pénible marqua
la fin du pontificat. Des aventuriers normands avaient entrepris la conquête de
l'Italie du sud. Ils menaçaient Bénévent, la pointe méridionale des États du
pape. Léon IX voulut les arrêter ; des hommes qu'il avait recrutés dans
1'Empire furent battus par ces guerriers qui avaient 1'audace des Vikings,
leurs lointains aïeux. Quand le souverain pontife, après de longs mois de
captivité, revint à Rome, il n'était plus que l'ombre de lui-même. Il
s'éteignit le 19 avril 1054. Le légat qu'il avait envoyé à Constantinople pour
y explorer la possibilité d'une réconciliation avec l'Église orthodoxe, Humbert
de Moyenmoûtier, ne savait pas qu'avec la mort de son mandant son mandat avait
pris fin, lorsque, le 16 juillet, il excommunia le patriarche de
Constantinople, ouvrant ainsi le schisme entre l'Occident et l'Orient.
Ne restons pas sur cette
note sombre. Après la mort de Léon IX, l'équipe de ses collaborateurs
approfondit et prolongea le sillon qu'il avait entrepris de tracer. Sans lui,
la réforme dite grégorienne, qui modifia complètement les structures de
l'Eglise et sa position dans la société, n'aurait pas pu prendre corps. Il fut
le premier qui oeuvra pour que la papauté ne restât pas un pouvoir lointain et
de médiocre prestige, mais devînt le coeur et le cerveau de la chrétienté
d'Occident.
Francis Rapp.
Francis Rapp est né en
1926. Agrégé d'histoire, docteur d’État, il a enseigné pendant de nombreuses
années à l'université de Strasbourg. Membre de l'Institut (Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres) depuis 1993, il est l'auteur, entre autres, de
l’ouvrage “Le Saint Empire Romain Germanique, d’Otton le Grand à Charles
Quint” aux Editions Tallandier (2000).
On pourra consulter l'excellent
ouvrage de Ch. Munier, Le pape Léon IX et la réforme de l'Église, Éditions
du Signe, Strasbourg, 2002.
SOURCE : http://www.heimetsproch.org/St-LEON-IX.html
Alsace,
Bas-Rhin, Rosheim, Église Saint-Étienne dite "Oberkirche"
(XIIIe-XVIIIe)
Un pape alsacien: LÉON IX
d'Eguisheim
Prosper ALFARIC
Professeur d'histoire des
religions à la Faculté des Lettres de Strasbourg1
Annuaire de la Société
Historique, Littéraire et Scientifique du Club Vosgien
(1933)
Entre tous les Alsaciens
de marque, le pape Léon IX occupe une place d'honneur. Il compte parmi les plus
grands que le Moyen Âge ait connus, et l'Église l'a inscrit au catalogue de ses
saints. Il a joué en divers pays un rôle de premier plan. Avec lui c'est une
période importante de l'histoire du christianisme que nous voyons revivre.
Par une chance assez rare
pour les hommes de son temps, nous sommes assez bien documentés sur lui. Un de
ses familiers, le lorrain Wibert, nous a laissé une narration détaillée de sa
vie, dont un premier livre fut rédigé, du moins en partie, avant sa mort, un
second quelques années après 2. Divers autres contemporains, chroniqueurs,
moralistes ou polémistes, nous fournissent sur lui des renseignements
complémentaires assez précis et abondants 3. De lui-même, d'ailleurs, nous
possédons un grand nombre de pièces, lettres, bulles ou chartes, dont la
plupart ont un caractère officiel, mais dont certaines portent sa marque
personnelle 4. Grâce à ces documents, si nous savons en faire un usage
judicieux, nous pouvons arriver à reconstituer assez bien, tout au moins en
substance, la carrière du pontife, et les événements qui en forment le cadre.
Divers essais ont été
tentés en ce sens 5. Mais ils témoignent, en général, d'un parti-pris
d'admiration qui suffit à les vicier. Ils tendent à glorifier le saint, à le présenter
comme un parfait modèle, qu'on ne saurait trop imiter.
Autre est la tâche de
l'historien. Aussi opposé à tout panégyrique qu'à tout dénigrement, il n'a
qu'un seul souci, celui de voir les hommes tels qu'ils furent, de les
comprendre et de rendre à chacun sa vraie physionomie. C'est de cette unique
préoccupation que sont inspirées les pages qu'on va lire.
I
Celui qui devait être le
pape Léon IX naquit, nous dit Wibert, le 21 juin de l'an 1002, «sur les terres
de la douce Alsace»6. Le même biographe donne à entendre que ses parents
habitaient le château d'Eguisheim 7, celui sans doute dont trois grandes tours
se voient sur un piton des Vosges, au sud-ouest de Colmar 8. Son père, Hugues,
appartenait à la puissante famille des comtes d'Alsace. Il était cousin du duc
Conrad de Franconie, qui allait bientôt devenir empereur d'Allemagne. «Teuton
de nationalité, dit Wibert, il maniait fort bien la langue de son pays, en même
temps que le latin»9, c'est-à-dire le roman 10.
Sa mère, Helwige, était
une «latine». Entendons par là qu'elle était d'un pays où l'on parlait le
roman, non l'allemand. Mais elle pratiquait le même bilinguisme 11. Elle aussi
appartenait à la plus haute noblesse. Wibert lui attribue même une ascendance
royale 12, ce qui permet de supposer qu'elle était apparentée aux rois de
France 13.
L'union de cette «latine»
avec ce « teuton» est un symbole de la complexité qu'offrait déjà l'Alsace,
point de rencontre entre deux races et deux cultures. Trois fils en naquirent,
Hugues, Gérard, et le futur Léon IX, qui reçut au baptême le nom de Brunon,
ainsi que plusieurs filles 14.
La destinée de ces
enfants était tracée d'avance. Elle devait se modeler sur celle de leurs
parents. De père en fils les châtelains d'Eguisheim étaient des batailleurs et
des dévots. Possesseurs, comme tous leurs proches, d'immenses domaines
qu'exploitait à leur profit une population de serfs attachés à la glèbe, ils
étaient prêts à foncer sur quiconque leur en disputait, à eux ou à leur clan,
la moindre parcelle. Par contre, ils montraient la plus grande déférence et un
dévouement exemplaire à l'égard du clergé, soit séculier, soit régulier, qui
prêchait le respect de l'ordre établi, et qui, après avoir assuré de son mieux
leur tranquillité sur la terre, leur promettait un bonheur éternel dans le
ciel.
«Dès leur premier âge,
dit Wibert (I,1), ils repoussèrent vigoureusement par les armes, avec un
courage supérieur, les troupes ennemies, afin de se défendre ainsi que leur
parti. Puis, devenus vieux, ils rejetèrent toute la superbe de leur race et le
luxe du monde, pour revêtir l'humilité et la pauvreté du Christ, en
construisant des monastères à l'intérieur et aux dépens de leurs domaines.»
Les moines passaient,
plus encore que les prêtres séculiers, pour être en bons termes avec le ciel.
Travailler pour eux paraissait le moyen le plus sûr de se garantir l'accès du
paradis. Les dons qu'on leur faisait constituaient un placement idéal.
Aussi les aïeux de Brunon
se montrèrent-ils très généreux à leur égard. Ils fondèrent, notamment, deux
monastères, l'un à Hessen, près de Sarrebourg, en l'honneur de saint Martin15,
l'autre à Altorf, près de Molsheim, dédié à saint Cyriace 16.
Les parents du futur pape
continuèrent cette tradition. Ils construisirent à Woffenheim, non loin de leur
château, un couvent, «très propre, dit Wibert, à la vie de retraite», qui fut
dédié à la «Sainte Croix» et largement doté avec les dîmes de certains domaines
17.
Détail curieux, qui doit
se rattacher à cette fondation, et qui montre combien l'atmosphère familiale
était imprégnée de mysticisme, quand Brunon naquit, on crut remarquer sur tout
son corps des stigmates en forme de petites croix 18. Déjà sa mère, au cours de
sa grossesse, avait eu, nous dit-on, une «vision», au cours de laquelle un
religieux lui était apparu et lui avait dit qu'elle donnerait le jour à un fils
qui serait grand devant Dieu et qui devait être appelé Brunon 19.
Le fait, s'il est exact,
s'explique assez bien par le respect que les châtelains d'Eguisheim
témoignaient aux moines, et par le souci qu'ils avaient de bien assurer
l'avenir de ce troisième fils. Les deux aînés, Hugues et Gérard, étaient, selon
la coutume, destinés à batailler et à continuer la lignée. Il convenait que le
plus jeune entrât dans le clergé. En ce cas ses parents pouvaient rêver pour
lui la destinée du grand Brunon, duc de Lorraine et archevêque de Cologne, mort
37 ans auparavant et vénéré depuis lors comme un saint, à qui Helvige était
sans doute apparentée, ou celle d'un autre Brunon, cousin par alliance du comte
d'Eguisheim, qui était devenu pape en 996 et venait de mourir en 99920.
La mère était d'une
grande piété. Elle fut si frappée, nous est-il dit, par ce présage, confirmé à
ses yeux, par les stigmates cruciaux du nouveau-né qu'elle voulut, contre son
habitude, allaiter elle-même cet enfant du miracle 21.
Pourtant, les parents de
Brunon l'éloignèrent d'eux, dès sa 5° année, dans l'intérêt de son avenir.
Brunon fut envoyé à l'école épiscopale de Toul, dirigée par l'évêque Bertold,
que fréquentaient beaucoup de jeunes nobles, appelés à faire leur carrière dans
l'Église 22. Il devait y trouver deux cousins, à peine plus âgés que lui, qui
allaient être ses condisciples et ses amis, puis ses collègues dans
l'épiscopat. Tous deux s'appelaient Adalbert. L'un était fils du duc de
Lorraine Thierry. L'autre avait pour père le duc de Luxembourg Frédéric, un
cousin de ce même Thierry. Le premier venait d'être nommé par l'empereur,
malgré son jeune âge, évêque de Metz. Mais il allait mourir sans avoir pu
prendre possession de son siège, en 100923. Le second devait obtenir un jour le
même titre. À cette époque, il se faisait remarquer par ses succès dans les
études. «Comme il passait déjà pour un petit savant, il fut, sous la direction
du maître des études, établi précepteur de son jeune parent». Il se lia d'une
étroite amitié avec lui et fut pour lui comme un grand frère24.
Brunon parcourut, à ses
côtés, et sous sa conduite, la série des sept arts libéraux, ceux du «trivium»,
grammaire, rhétorique, logique, et ceux du «quadrivium», arithmétique, musique,
géométrie, astronomie. Dans tous il fit, nous dit-on, de rapides progrès 25.
Sa mère suivait avec
intérêt le cours de ses études. Une fois, rapporte un chroniqueur, elle lui
avait fait cadeau d'un magnifique psautier, écrit en lettres d'or, portant au
frontispice l'image de Louis le Pieux, à qui il avait appartenu. Elle l'avait
acquis pour lui à Toul. Mais elle apprit ensuite que le précieux manuscrit
avait été volé aux moines de Saint Hubert d'Audain, au diocèse de Liège. Elle
le leur restitua, et le fit d'autant plus volontiers, que le jeune étudiant
n'en retirait qu'un médiocre profit et apprenait avec lui plus difficilement
ses leçons 26.
Helwige semble avoir rêvé
pour lui, dès cette époque, la succession de l'évêque Bertold, qui allait
bientôt mourir, et dont la santé donnait sans doute des signes de déclin. Une
nuit, pendant son sommeil, elle se vit entrant par le palais épiscopal dans la
basilique Saint-Etienne, où un des prédécesseurs de Bertold, saint Gérard, mort
en 994, s'approchait d'elle et lui remettait sa propre étole 27. Elle n'eût
vraisemblablement pas songé à cet insigne si elle ne l'avait désiré pour son
fils.
Un accident faillit
briser tous ces espoirs. Brunon était «au début de sa puberté». Ses études
s'achevaient. Il avait maintenant plus de vacances et faisait des stations
fréquentes à Eguisheim 28. Une nuit de samedi, comme il dormait «dans une
chambre très agréable», un crapaud ou une grenouille grimpa sur le côté droit
de son visage et s'y cramponna de ses quatre pattes. Eveillé en sursaut, le
jeune homme sauta au bas du lit et d'un coup brusque de sa main fit tomber la
hideuse bête, qu'il vit ensuite, au clair de lune, remonter sur l'oreiller,
mais que les domestiques, alertés aussitôt, ne purent découvrir. Son visage
enfla, ainsi que sa gorge et sa poitrine. Il faillit mourir. Au bout de deux
mois, l'abcès creva soudain, derrière l'oreille droite, et son ami Adalbéron,
qui se trouvait à son chevet, se hâta d'en prévenir la famille. Brunon aimait
plus tard à rappeler le fait, et il expliquait que sa guérison était due à
saint Benoît, qu'il avait vu descendre vers lui, comme sur une échelle
lumineuse, et attirer le pus au point d'échappement29.
À quelque temps de là, le
25 août 919, l'évêque Bertold mourait. Un chanoine de Cologne du nom d'Hermann
fut appelé par l'empereur Henri II à lui succéder. Ce dut être une grosse
déception pour Helwige, qui avait ambitionné ce siège pour son fils. Brunon
lui-même ne paraît pas avoir nourri une tendresse particulière pour le nouvel
élu. Son biographe se contente de dire qu'il «ne refusa pas» de lui obéir.
Encore donne-t-il à entendre que cette obéissance avait des limites. Il le
montre, en effet, défendant les moines de Saint Epvre contre l'évêque et se
dressant devant eux, pour les protéger, «comme un mur». Il ajoute que ce fut à l'autorité
montrée par lui en même temps qu'à son habileté que les chanoines de Toul
durent de conserver intacte leur règle et leur prébende 30.
Ce dernier détail donne à
penser que Brunon avait été agrégé à leur corporation. Ainsi peut s'expliquer
en partie l'intérêt qu'il montrera plus tard pour de nombreux chapitres. La
règle canoniale d'ailleurs, dont l'auteur était un ancien évêque de Metz, saint
Chrodegang, s'inspirait dans une large mesure de celle de saint Benoît. En
prenant sa défense, Brunon obéissait aux mêmes préoccupations qu'en se faisant
l'avocat des moines de Saint-Epvre. Il voulait sauvegarder l'idéal religieux
qu'il tenait de sa famille et particulièrement de sa mère.
Un événement imprévu
donna, pour quelque temps, un autre cours à son activité.
Le 14 juillet 1024,
l'empereur Henri II mourut. Le duc de Franconie Conrad fut appelé à recueillir
sa succession. C'était une bonne aubaine pour les châtelains d'Eguisheim. Ils
lui recommandèrent son jeune cousin. Plusieurs de ses proches intervinrent dans
le même sens. Brunon fut donc appelé peu après, à la cour, pour y parfaire son
éducation et s'y préparer aux hautes fonctions qu'il aurait certainement à
remplir dans l'Église 31.
Il s'y fit bientôt
remarquer par l'aménité de son caractère. Au bout de quelques jours, dit
Wibert, il avait gagné toutes les sympathies. Comme son nom était porté par
d'autres, on le distingua d'eux en l'appelant «le bon Brunon». Conrad lui-même
et son épouse, Gisèle, le prirent en affection et l'admirent dans leur intimité
32.
Une occasion s'offrit
bientôt à lui de leur témoigner sa reconnaissance. Au début de 1026, le chef du
saint Empire faisait la guerre en Italie contre les villes lombardes révoltées,
plus particulièrement contre Milan. Il enjoignit à ses feudataires de lui
envoyer des renforts. L'évêque de Toul était atteint par cet ordre. Jeune et
valide, il n'eût pas hésité à marcher en tête de ses hommes. En ce temps, les
chefs d'Eglises n'éprouvaient aucun scrupule à se muer en capitaines. Mais il
était vieux et malade. D'accord avec son suzerain, il se fit remplacer par
Brunon 33.
Le jeune homme avait
alors 23 ans. Il était engagé dans les ordres et venait de recevoir le
diaconat. Cela ne l'empêcha pas d'accepter la mission qui lui était confiée. Il
s'en acquitta, nous dit-on, à la perfection. II fixa les campements, disposa
les postes avec les sentinelles, régla les approvisionnements et les soldes,
comme eût fait un vieux capitaine 34. Si le fait est exact, il montre que
Brunon joignait à l'esprit religieux de sa mère l'entraînement guerrier de sa
lignée paternelle 35.
Pendant qu'il exerçait
ses talents militaires, une nouvelle lui vint de Toul. L'évêque Hermann venait
de mourir, le ler avril 1026, près de Cologne, dans un de ses domaines, où il
était allé passer le carême 36. Le clergé et le peuple demandaient que sa
succession lui fut attribuée. Le moine Norbert qui avait été chanoine de la
cathédrale, et un membre du chapitre, nommé Liéthard, avaient été envoyés
auprès de lui et de Conrad, pour faire agréer ce choix par l'un comme par
l'autre. Ils portaient deux lettres officielles. L'une, adressée à Conrad, lui
faisait remarquer que la ville de Toul, située à l'extrémité de l'Empire, était
réclamée par les rois de France et avait grand besoin, pour se défendre contre
eux, d'un évêque de haute naissance, énergique et habile, que, d'autre part,
Brunon y avait fait preuve de ces qualités, au cours de ses études, et qu'il
lui appartenait, ayant reçu là tous les ordres jusqu'au diaconat. L'autre
missive, destinée à l'élu éventuel, le pressait de ne pas dédaigner la cité où
il avait été élevé quoiqu'elle fut bien pauvre et indigne de lui, en souvenir
du Christ, qui s'est fait indigent et s'est humilié jusqu'à la mort 37.
Ces remarques sont
suggestives, car elles attestent, sans le vouloir, combien les considérations
pécuniaires avaient coutume d'intervenir en pareille occurrence. Comme les
évêchés avaient des dotations très inégales, c'étaient les candidats du plus
haut rang qui obtenaient les plus riches, et on craignait de leur faire affront
en leur proposant des sièges plus modestes 38.
Conrad en jugeait bien
ainsi. Comme il tenait à son cousin, il eût voulu lui donner une situation plus
haute et plus lucrative. Il lui conseilla de se réserver pour une occurrence
meilleure. Puis, le voyant touché par la démarche des habitants de Toul et disposé
à accepter leur offre, il finit par donner son consentement 39.
Brunon partit donc,
accompagné d'une assez forte troupe. Le retour fut pénible. Les Lombards
tenaient tous les chemins. Informés de son prochain passage, ils étaient aux
aguets. Par précaution Brunon devança le gros de ses troupes avec cinq hommes.
Bien lui en prit, car à Ivrée, dans le Piémont, quelques heures après son
passage, les reste de l'escorte fut arrêté. Ayant franchi le Mont Cenis, il
laissa, pour quelques heures, à La Chambre, dans la vallée de Maurienne, quatre
de ses compagnons, harassés de fatigue, et partit en avant-garde avec le
cinquième. Peu après les retardataires étaient, à leur tour, capturés. Parvenu
enfin dans le Jura, il poursuivit son chemin sans encombre et obtint la
libération des captifs, par l'entremise de sa belle-soeur Pétronille, épouse de
son frère Gérard, qui était la nièce du roi de Bourgogne Rodolphe III40.
Le 19 mai 1026, il
faisait son entrée dans sa bonne ville de Toul et il était solennellement intrônisé
dans la cathédrale par son cousin Thierry de Luxembourg, évêque de Metz 41.
Mais il ne pouvait encore être sacré, n'ayant pas l'âge de la prêtrise.
L'ordination devait se
faire l'année suivante. Conrad voulait qu'elle eut lieu dans la ville des
papes. Vainqueur des Lombards, il avait décidé de se faire donner la couronne
impériale à Rome par Jean XIX, le jour de Pâques de 1027. Dans sa pensée,
l'ordination de son cousin devait servir d'introduction à son propre sacre.
Mais Brunon comprit que cette distinction exceptionnelle lui attirerait
beaucoup de jalousies et le ferait voir de mauvais oeil par un certain nombre
de ses collègues plus âgés. Son métropolitain Poppon, archevêque de Trêves, fit
d'ailleurs savoir que c'était lui, lui seul, qui devait faire et qui ferait
l'ordination. Il alla donc trouver Conrad, pour décliner l'invitation 42.
Dès son retour, il pria
le chatouilleux prélat de l'ordonner et s'entendit avec lui sur la date de la
cérémonie. Au temps fixé, il se rendit à Trèves. Mais aussitôt une difficulté
nouvelle se présenta. Poppon invoqua un privilège qui obligeait les suffragants
venant se faire sacrer par lui à prendre devant Dieu l'engagement formel de ne
rien entreprendre sans son avis ni contre son ordre. C'en était trop. Brunon
protesta et à son insistance il opposa un refus énergique. Finalement il quitta
Trèves sans résultat 43.
L'empereur, instruit de
l'incident, convoqua les deux parties à Worms. Sous sa pression, l'archevêque
transigea. Il demanda qu'on lui promît, non plus de ne rien faire contre son
ordre, mais de ne rien projeter d'important sans lui demander conseil. Brunon
s'y engagea et fut enfin sacré le 9 septembre 1026. Dans la suite, il entretint
avec le prélat consécrateur des rapports très cordiaux. Il mit un point
d'honneur à solliciter fréquemment ses avis. Mais il fit à sa tête44.
Son administration
épiscopale fut telle qu'on pouvait l'attendre du fils de la comtesse Helvige.
Son principal souci fut pouvait travailler à la prospérité des instituts
religieux de son diocèse. C'est Wibert qui le dit et il s'en édifie: «Ses soins
sagaces, explique-t-il, tendirent par-dessus tout à développer la vie
monastique» 45.
À vrai dire, le besoin
s'en faisait grandement sentir. Les abbés, choisis parmi les cadets de la haute
noblesse, menaient la vie large des grands seigneurs. Préposés à d'immenses
domaines, ils étaient plus préoccupés d'en tirer profit que de réaliser la
perfection évangélique. Celui de Moyenmoutier dans les Vosges et celui de
Saint-Mansuy, dans un faubourg de Toul, avaient à cet égard mauvaise
réputation. Dès le temps qui suivit son intronisation, Brunon les déposa. Il
rattacha les deux communautés à la congrégation de Cluny et confia leur
administration à Widric, prieur du monastère de Saint-Epvre, le seul de son
diocèse où la règle bénédictine fut bien observée46.
Il poussa aussi ou aida
quelquefois à fonder de nouvelles maison qu'il dota de son mieux. De tous
côtés, sous sa direction, leur nombre s'accrût et leurs possessions
s'étendirent.
Dans le préambule d'une
charte confirmant les privilèges de l'une d'entre elles, Brunon expose
ingénument la raison profonde qui l'inspirait: «Nous croyons, dit-il, qu'un
grand profit nous adviendra, au moment critique où nous serons jugés, d'avoir
accru les ressources alimentaires des serviteurs de Dieu»47. En d'autres
termes, il compte s'assurer un bon capital de mérites dans le ciel en servant
sur terre la cause des moines.
Beaucoup de grands
prélats et de riches seigneurs calculaient de même à son époque. Mais il se
distingua d'eux par la continuité avec laquelle il poursuivit ses placements
mystiques.
Il se fit remarquer aussi
par le sérieux avec lequel il conforma sa vie à ses convictions. Convaincu que
les moines sont les amis de Dieu, il régla sa conduite sur eux, dans la mesure
où il le pouvait sans sacrifier son rang. Il imita leur esprit de pauvreté en
faisant d'abondantes aumônes. Il mena, comme eux, une vie chaste, qui
contrastait avec la liberté qu'étalaient dans leurs moeurs beaucoup de ses collègues48.
Il montra un goût très prononcé pour les offices liturgiques, et passe même
pour avoir composé des chants d'église49. Cet évêque fut, à beaucoup d'égards,
un vrai bénédictin.
Ses tendances monacales
ne l'empêchèrent pas de prendre une part active aux affaires séculières.
Mystique comme sa mère, il restait, comme son père, un grand féodal. Il était
très attaché à son suzerain et il le servit avec la fidélité d'un vassal.
On le vit bien dans une
affaire de territoire qui déchaîna une guerre terrible et qui mit son diocèse à
feu et à sang. Le dernier roi de Bourgogne, Rodolphe III, était mort sans
enfant. Il avait légué son héritage à Conrad, l'empereur d'Allemagne, époux de
sa nièce Gisèle. Mais Eudes, comte de Champagne, qui était son neveu, se réclamait
d'un droit de priorité. Il prit les armes pour les faire valoir. Quelque temps
auparavant, Brunon avait été envoyé en mission par Conrad auprès du roi de
France Robert le Pieux, pour tâcher de prévenir le conflit. Il avait pris fait
et cause pour l'empereur. Mais il s'était fait, jusque dans sa ville
épiscopale, des ennemis puissants, qui travaillèrent contre lui et soutinrent
la cause du comte de Champagne. Encouragé par eux, Eudes vint mettre le siège
devant Toul et faillit s'en emparer. Il ravagea tout le pays voisin, jusqu'au
jour où il fut tué par le duc de Lorraine50.
L'attachement que Brunon
avait montré à l'empereur devait lui concilier plus que jamais les faveurs de
la cour. Conrad mourut en 1039. Mais son fils Henri III lui succéda. Il avait
la même gratitude et la même affection pour l'évêque de Toul. Il le montra, au
moment opportun, en faisant de lui le chef suprême de l'Église.
II
Pour comprendre la suite
des événements, il faut se rappeler quelle était la situation de la papauté.
Depuis la fondation du
Saint Empire Romain Germanique, l'empereur était le maître de Rome, dont les
habitants devaient lui jurer fidélité. C'était à lui que revenait, quand le
siège pontifical était vacant, le droit de choisir un nouveau titulaire. Une
convention avait été passée en ce sens, le 13 février 962, entre le pape Jean XII
et le fondateur du nouveau régime, Othon Ier, qui n'avait pas tardé à user de
son privilège pour donner à son partenaire un successeur en la personne de Léon
VIII51. Mais les Romains supportaient à contre-coeur la domination étrangère.
Tant que l'empereur fut fort ils restèrent soumis. Au moindre signe de
faiblesse, ils reprirent autant qu'ils purent, leur liberté.
Le mouvement
d'indépendance était dirigé par une grande famille, celle de Théophylacte, qui
le fit servir à son propre profit, et qui, ayant acquis pratiquement la
maîtrise de Rome, rêvait d'établir son hégémonie sur toute l'Italie. Ce fut
elle qui, pendant longtemps, fit et défit les papes. Naturellement elle les
choisissait parmi ses propres membres. Cherchant plus son intérêt que celui de l'Église,
elle se préoccupait fort peu de leur valeur morale. L'on vit ainsi sur le siège
de Pierre des gens fort peu recommandables52.
Déjà le consécrateur
d'Othon Ier, Jean XII, qui était de cette famille, avait donné à la chrétienté
un scandale énorme et permanent. Elu à 16 ans, en 955, il avait bientôt donné
libre cours à ses penchants vicieux. Voici le tableau que trace de lui Mgr
Duchesne, d'après un évêque du temps:
«Le jeune pape ne se
plaisait guère aux choses d'Eglise. On ne le voyait jamais à matines. Ses nuits
et ses jours se passaient en compagnie de femmes, de jeunes gens, au milieu des
plaisirs de la chasse et de la table. Ses amours sacrilèges s'affichaient
publiquement. Elles n'étaient arrêtées ni par la considération des personnels
qu'il désirait, ni par les liens du sang. Le Latran était devenu un mauvais
lieu. Une honnête femme n'était pas en sûreté à Rome. Ces débauches étaient
payées avec le trésor de l'Eglise, que la simonie alimentait et que l'on
n'avait garde d'employer aux usages légitimes. On parle d'un évêque consacré à
Rome à l'âge de 10 ans, d'un diacre ordonné dans une écurie, de dignitaires
aveuglés ou transformés en eunuques. La cruauté complétait l'orgie. Pour, que
rien n'y manquât, l'impiété s'en mêlait, et l'on racontait que, dans les
festins du Latran, il arrivait au pape de boire à la santé du diable »53.
C'était un spectacle
analogue qui s'offrait à la chrétienté sous l'épiscopat de Brunon. Une branche
de la même famille, celle des comtes de Tusculum, était alors maîtresse de
Rome. Un de ses membres unit en sa personne l'autorité civile et religieuse.
Préfet de la Ville, «Sénateur des Romains», comme il s'appelait, il devint, en
1024, de simple laïque, le chef suprême de l'Eglise, sous le nom de Jean XIX,
sans renoncer à ses anciennes fonctions, ni à son genre de vie, qui n'avait
rien d'ascétique. Sous son gouvernement, constate Mgr Duchesne, « les vieux
abus reprirent de plus belle»54.
À sa mort, survenue en
1032, la situation devint encore pire.
Ce fut un de ses neveux,
Théophylacte, qui recueillit sa succession, sous le nom de Benoît IX: «C'était,
raconte encore Mgr Duchesne, un enfant de 12 ans..., un gamin, qui ne demeura
pas longtemps inoffensif. En effet, l'âge venu..., il fit refleurir au Latran
le régime de cocagne auquel son parent Jean XII avait présidé 80 ans
auparavant. Il y eut un scandale énorme sur lequel tout ce qu'il y avait dans
la chrétienté de personnes sérieuses fut réduit à gémir »55.
Un contemporain, Didier,
abbé du Mont Cassin, qui plus tard devint le pape Victor III, écrit dans ses
Dialogues: «À quelles turpitudes, à quelles ignominies, à quelles abominations
ce Pontife se livra, je frémis à le rappeler... Ses rapines, ses meurtres, ses
autres crimes à l'égard du peuple romain se succédèrent longtemps sans
interruption»56.
Un beau jour les gens se
fâchèrent et le chassèrent. Puis ils élurent à sa place, sans se soucier
autrement des droits impériaux, un évêque du voisinage, qui avait acheté fort
cher les suffrages des principaux d'entre eux et qui prit le nom de Silvestre
III. Mais Benoît IX avait réussi à se maintenir dans le faubourg du
Transtévère. Il assiégea sa Cité. Au bout de 49 jours, il y rentrait en
vainqueur, tandis que son concurrent se hâtait d'en déguerpir 57.
Ce succès ne fit que le
confirmer en sa vie désordonnée. Il avait alors 23 ans. Tout faisait prévoir
une longue suite de scandales. Au bout d'une année, le ler mai 1045, il se
démit de sa charge. Un écrivain du temps, Bonizon, évêque de Sutri, en donne la
raison: «Après un grand nombre de honteux adultères et d'homicides accomplis de
ses mains, il voulut épouser une cousine, fille de Gérard de La Roche, lequel
ne voulut la lui donner que s'il renonçait au pontificat. Il alla trouver un
prêtre du nom de Jean qui passait alors pour un homme de grand mérite, et, sur
son conseil, il renonça au pontificat»58.
Son conseiller ne se
borna pas à le faire démettre de sa charge. Il le décida, moyennant une forte
somme, à la lui céder et lui fit signer une charte en ce sens. Il acheta de
même les suffrages des Romains, et leur fit jurer que, de son vivant, leurs
voix n'iraient à aucun autre. Après quoi, il prit la place de Benoît IX, qui se
retira dans sa forteresse de Tusculum. Le nouveau pape se fit appeler Grégoire
VI 59.
Mais Silvestre III, que
les Romains avaient élu un an auparavant, et qui ne s'était retiré que parce
qu'il avait dû céder à la force brutale, rentra alors en scène pour faire
valoir ses droits. Il était soutenu par ce même Gérard de La Roche, dont Benoît
IX avait voulu épouser la fille. Le pape démissionnaire fut déçu dans ses
espérances matrimoniales. Son futur beau-père ne lui avait fait abandonner la
chaire de Pierre que pour y installer son concurrent.
Se voyant joué, il revint
sur sa parole. Il avait deux frères influents, dont l'un portait le titre de
«Patrice des Romains». Tous deux s'entremirent et usèrent de leur influence
pour le remettre en possession de l'autorité pontificale 60.
Rome avait donc trois
papes. La confusion était extrême. Un archidiacre, du nom de Pierre, prit le
seul parti qui s'offrait d'en sortir. S'étant abouché avec un grand nombre
d'évêques, de cardinaux, de moines, de clercs et de laïques, il alla trouver le
chef du Saint Empire, pour le prier d'intervenir 61.
Henri III ne demandait
pas mieux. En 1046 il descendit en Italie avec une forte armée. Par ses soins,
un grand Concile fut tenu, le 20 décembre, à Sutri. Grégoire VI, qui, sur sa
demande, s'y était rendu, fut forcé d'avouer qu'il avait acheté le pontificat,
et, en conséquence, il dût y renoncer. Silvestre III fut aussi écarté comme
illégitimement promu. Quant à Benoît IX, de qui venait tout le mal, on prit
acte de son abdication volontaire 62.
Un nouveau pape devait
donc être élu. Les canons prescrivaient de le choisir parmi les prêtres ou les
diacres de Rome. Mais on fit remarquer, dans l'entourage d'Henri III, qu'aucun
d'eux ne réalisait les conditions requises. Selon l'évêque de Sutri, Bonizon,
qui nous a laissé sur cette affaire un rapport détaillé, «la maladie de la tête
avait rendu les autres membres tellement malades qu'on pouvait à peine, dans
une si grande église, trouver un seul clerc qui ne fût illettré, simoniaque ou
concubinaire»63.
À défaut d'un Romain, on
choisit un Allemand, Luidger, évêque de Bamberg, qui fut ordonné à la Noël et
prit le nom de Clément II. Henri III, sacré par lui empereur, se retira bientôt
pour repasser les Alpes. Moins d'une année après, il apprenait sa mort 64.
D'après un chroniqueur, Clément II avait été empoisonné et c'était son
prédécesseur Benoît IX qui lui avait fait servir un mauvais breuvage 65. En
tout cas, Benoît mit sa mort à profit pour revenir à Rome. Il y était déjà le 9
novembre 1047 et s'y maintint jusqu'au 17 juillet de l'année suivante 66.
Dans l'intervalle, une
délégation était allée, de Rome, prier l'empereur de nommer un autre pape.
Henri III porta son choix sur un autre Allemand, Poppo, évêque de Brixen, qui
prit le nom de Damase II 67. II le fit conduire auprès du marquis de Toscane,
Boniface, qui fut prié de l'accompagner à Rome. Cet intermédiaire était peu
sûr. II avait déjà pris parti pour Benoît IX. Aussi déclina-t-il la commission.
Devant l'insistance, puis les menaces de l'empereur, il finit par céder. Damase
II put enfin gagner Rome. Il y fut intronisé par ordre le 17 juillet 1048.
Mais, 20 jours plus tard, il allait rejoindre son prédécesseur dans la tombe68
: «En apprenant une mort si rapide, dit l'Italien Bonizon, les évêques
d'outre-mont craignirent de venir désormais dans ce pays»69.
C'est dans ces lourdes
conjonctures que l'évêque de Toul fut appelé à monter sur le siège de Pierre.
Pour lui, comme pour son prédécesseur, l'affaire fut décidée en Allemagne. Une
nouvelle délégation romaine était allée prier l'empereur de donner un
successeur à Damase70. Henri III en avait pris occasion pour convoquer une
diète à Worms. Il y avait mandé Brunon et fit porter sur lui tous les
suffrages. L'élu protesta de son indignité. Mais ce fut en vain. Il demanda un
répit de trois jours. Puis, devant l'insistance de l'assemblée, qui ne faisait
que se conformer aux directives impériales, il finit par céder 71.
On raconte qu'il se
l'entendit amèrement reprocher, un peu plus tard, par le toscan Hildebrand,
ancien familier de Grégoire VI, qui restait très attaché à la mémoire de son
patron, mort depuis peu, et qui devait, au bout de quelques années, être
lui-même pape sous le nom de Grégoire VII. Cet Italien n'aimait pas les
Allemands.
Il avait été très irrité
de voir l'empereur destituer un pape que lui-même jugeait très légitime. Il ne
l'était pas moins de constater que, depuis lors, les élections pontificales se
réglaient au delà des Alpes. Il déclara donc tout net au nouvel élu que rien
n'était fait, que les suffrages de la Diète étaient sans valeur, et que, s'il osait
s'en prévaloir, il ne serait pas un vrai pape, ou comme on disait alors, un
«Apostolique», mais un apostat 72.
Est-ce pour cette raison?
Est-ce par suite d'autres interventions, ou de son propre gré? En tout cas,
Brunon eut soin de ne pas trop mettre en avant la décision de Worms. Il
s'efforça de se concilier la faveur des Romains. Son prédécesseur Damase II les
avait choqués, nous dit-on, par sa morgue. Il résolut de les gagner par ses
prévenances.
Il se présenta donc dans
la ville des papes sans aucun faste, sous l'appareil modeste d'un pèlerin 73.
Il expliqua au peuple et au clergé que l'empereur avait voulu faire de lui,
bien malgré lui, un pape, mais que la décision dépendait d'eux seuls et qu'il
s'en remettait à leur jugement. Cette attitude plut. Les électeurs lui
donnèrent leur voix. La cérémonie du sacre eut lieu peu après, le 12 février
1049, ler dimanche de carême 74.
Brunon changea son nom
contre celui de Léon IX. Il se rattachait ainsi à Léon VIII, qui avait été le
1er pape élu par un empereur germanique, qui avait succédé lui aussi-il à un
débauché, et qui avait pris cette succession du vivant même de son
prédécesseur.
Mais ce rapprochement
donnait à réfléchir. Il était singulièrement inquiétant. Léon VIII avait eu
beaucoup de peine à se maintenir sur le siège de Pierre, par suite des
difficultés que lui créait son devancier, et il était mort au bout de deux ans,
sans doute assassiné. Léon IX n'avait pas à se dissimuler que pareille aventure
pouvait lui advenir. Des trois papes italiens qui s'étaient disputé avant lui
la possession de Rome, deux n'étaient plus à craindre. Grégoire VI avait été
emmené par l'empereur au delà des Alpes et il venait de mourir en Rhénanie 75.
Silvestre III avait pris l'habit religieux et s'était fait oublier en un
monastère 76. Mais Benoît IX résistait toujours en sa place forte de Tusculum.
Il avait tout un clan dévoué à ses intérêts et soumis à ses ordres. C'était
sans doute lui qui avait fait disparaître les deux premiers papes allemands,
Clément II et Damase II. Il pouvait, à tout moment, fomenter dans Rome une
révolte, armer la main d'un sicaire contre son successeur ou lui faire servir
insidieusement un breuvage mortel 77. La ville était peu sûre et Léon IX dut
s'en rendre compte et on peut conjecturer que ce fut, pour lui, une raison de
n'y point trop rester.
Une autre raison le
pressait d'en sortir. La caisse pontificale était vide. De nombreux et riches
cadeaux avaient dû être faits par lui, selon l'usage, à toutes sortes de gens.
L'argent qu'il avait emporté de Toul n'y avait point suffi. D'opulents
personnages l'avaient accompagné, porteurs de fortes sommes qu'ils mirent à sa
disposition. Mais, en voulant l'aider, ils se ruinèrent vite. Les derniers
fonds allaient s'évanouir. Nul ne savait à quel saint se vouer. Tous parlaient
de rentrer au plus vite chez eux. Heureusement vint, sur ces entrefaites, de
Bénévent, une délégation qui demandait au pape de prendre la ville sous sa
protection et qui, pour l'y décider, lui apportait d'importantes offrandes. On
était sauvé. Mais l'embarras avait été grand 78. La crise risquait de se
renouveler. Le pape trouva un moyen élégant d'y parer, en quittant son palais
de Latran, pour faire la tournée des églises et des abbayes. Chacune d'elles
devait, selon une coutume déjà vieille, héberger à son passage la cour
pontificale. Chacune allait être invitée, par la même occasion, à l'aider de
ses fonds. En retour lui serait accordée quelqu'une de ces dispenses,
exemptions ou faveurs, dont tout le monde alors était friand. Ce serait comme
un vaste échange de services.
À ces considérations très
matérielles s'en ajoutaient d'autres, d'un caractère plus religieux, qui
tendaient au même résultat et qui le renforçaient. Brunon avait apporté à Rome
un programme très net de réformes. levé dans le respect et l'amour des moines,
conseillé, stimulé par certains d'entre eux, il rêvait de voir leurs principes
et leur genre de vie imposés à tous les prêtres, à ceux des villes et à ceux
des campagnes. Il aimait à se figurer le clergé séculier comme une grande
congrégation dont le pape serait l'abbé. Les circonstances qui l'avaient élevé
sur le siège de Pierre n'avaient fait qu'accentuer en lui cette tendance.
Pourquoi Benoît IX, Silvestre III, Grégoire VI avaient-ils été écartés du trône
pontifical, auquel chacun d'eux s'était accroché avec une vigueur si âpre?
C'est parce qu'on avait jugé qu'ils s'en étaient rendus indignes, l'un en le
déshonorant par ses moeurs dépravées, les deux autres en voulant l'acheter à
prix d'argent. La cour impériale motivait son intervention dans les affaires de
Rome par son souci de mettre fin à ces scandales, qui mettaient la vie de
l'glise en danger. Elle justifiait la préférence donnée à des candidats
allemands, par la corruption et la vénalité dont les Italiens faisaient preuve
79. Tous ces ultramontains, disait-on en pays germanique, trahissaient la cause
de l'vangile. Les uns imitaient les anciens Nicolaïtes, qui, à l'exemple de
leur maître Nicolas, mis en cause dans l'Apocalypse (II, 14-15), s'étaient
adonnés à une luxure éhontée. Les autres continuaient la tradition des
simoniaques, des disciples de Simon le magicien, maudit dans le livre des Actes
(VIII, 18-21) pour avoir voulu acheter les dons du Saint-Esprit. Ce double mal
était très contagieux. Il s'était répandu de la ville des papes dans toute la
chrétienté. Il fallait à tout prix y mettre fin. C'est en faisant valoir de
tels arguments et l'urgence d'une grande réforme que l'empereur avait élevé au
Siège apostolique, après l'évêque de Bamberg et celui de Brixen, celui de Toul.
Le nouvel élu se devait de réaliser l'espérance qu'on avait mise en lui et de
faire cesser les deux fléaux dont souffrait la chrétienté. Pour cela il lui
fallait aller partout, faire le tour des Eglises, afin de rétablir l'ordre en
chacune, d'y détruire le mal en sa racine.
Comme le scandale était
parti de Rome, c'était de là que devait venir le bon exemple. Aussi Léon IX
n'eut-il rien de plus pressé que d'y convoquer un grand Concile où seraient
affirmées les lignes essentielles de son programme. L'assemblée s'ouvrit le ler
dimanche après Pâques de 104980. L'assistance n'y fut pas aussi nombreuse qu'il
eut souhaité. Beaucoup d'évêques se méfiaient. Ils craignaient que l'aventure
ne leur fût dommageable 81. Leur inquiétude se comprend. Le pape commença par
déclarer qu'il fallait considérer comme nuls les ordres soit reçus soit même
conférés par des simoniaques. Non seulement les évêques qui avaient acheté leur
titre, mais les prêtres institués par eux se trouvaient du coup dépourvus de
pouvoir. À ce compte, la plupart des glises devaient être fermées, en attendant
qu'on pût leur donner de nouveaux titulaires. C'est ce qu'on fit remarquer avec
insistance à Léon IX. Il ne céda qu'avec peine. Il finit cependant par
comprendre qu'une attitude trop intransigeante constituait un très grave
danger. Une transaction intervint. L'on convint que les gens d'Eglise qui
auraient été institués par un évêque simoniaque sans lui avoir versé le moindre
argent, auraient simplement à subir, comme Clément II l'avait ordonné
récemment, une pénitence de 40 jours, après laquelle ils seraient rétablis dans
leurs fonctions, mais que tous ceux qui auraient acheté leur titre seraient,
pour ce motif, impitoyablement destitués82. La mesure fut appliquée sans retard
à quelques-uns d'entre eux 83.
Le Concile s'occupa aussi
des prêtres mariés ou concubinaires. Il fut stipulé que tous devraient rompre
sans retard avec leurs femmes 84. Pour éviter que l'ordre fût éludé par eux, ou
que certains revinssent, plus tard à leurs anciennes habitudes, une disposition
extraordinaire fut adoptée. L'assemblée statua que celles de ces femmes qui se
trouvaient à Rome seraient attachées comme serves au Palais du Latran 85.
C'était une mesure bien imprudente. Elle risquait de porter la révolution dans
la maison du pape.
Léon IX en imposa une
autre qui était de nature à relever les finances papales. Tous les chrétiens, à
l'avenir, devaient être astreints au paiement de la dîme. Beaucoup, même en
Italie, n'avaient jamais entendu parler d'une telle loi. Il leur fut expliqué
que c'était par suite d'un abus fâcheux, et qu'il ne s'agissait pas là d'une
innovation, mais d'une simple restitution à opérer en faveur des Églises 86.
Une fois clos le Concile
de Rome, Léon IX se hâta de porter ailleurs ces décisions. La série de ses
voyages commençait.
À la Pentecôte de 1049,
le pape présidait une nouvelle assemblée à Pavie, où il avait fort à faire pour
imposer la loi du célibat, car la plupart des évêques, des prêtres et des
diacres de la région lombarde étaient mariés87. Peu après il passait les Alpes
et allait trouver l'empereur, pour qui était sa première visite hors du sol
italien. Il se trouvait avec lui, le 14 juin, à Cologne88. Le 14 septembre il
était dans sa ville épiscopale de Toul, dont il restait toujours le chef
direct, car il avait évité, pour des raisons où l'intérêt se joignait au sentiment,
de se donner un successeur89. De là il convoqua les évêques français à un
Concile que lui-même présiderait à Reims, dès le début d'octobre. Le roi de
France Henri Ier avait promis de se trouver dans cette ville, pour la
consécration préliminaire de l'église abbatiale. A la réflexion, il se ravisa,
fit savoir qu'une rébellion fâcheuse l'empêchait de s'y rendre et mobilisa même
les prélats qui dépendaient de lui pour les empêcher d'y paraître. Il tenait à
être maître chez lui et ne voulait pas d'une intervention étrangère. Le pape
n'en fut pas moins exact au rendez-vous, ni moins catégorique dans
l'affirmation de son programme et la condamnation des pratiques contraires90.
Une quinzaine de jours plus tard, il était à Mayence où l'attendait l'empereur
et il y présidait un nouveau Concile, auquel prit part une grande partie de
l'épiscopat germanique 91. Puis il passa en Alsace.
Ses parents n'étaient
plus là pour le recevoir. Sa mère était morte sans avoir eu la satisfaction de
le voir élevé sur le siège de Pierre 92. Elle avait pris, nous dit Wibert, un
tel embonpoint qu'elle pouvait à peine se mouvoir. La pauvre femme demandait à
Dieu de la faire maigrir, Elle fut si bien exaucée qu'elle n'avait plus à sa
mort que les os et la peau 93. Son mari l'avait suivie dans la tombe peu de
temps avant l'intronisation de Brunon 94. Leurs deux autres fils avaient aussi
trépassé. L'un, Gérard, époux de la nièce du dernier roi de Bourgogne 95 avait
été tué, en 1038, au cours d'une guerre contre un seigneur de Ribeaupierre 96,
sans laisser, semble-t-il, d'héritier direct. L'autre, Hugues, particulièrement
aimé de Brunon 97, avait dû mourir peu avant l'élection de 104998. De son
mariage avec la comtesse Mathilde, il laissait un fils, Henri, qui tenait alors
le château d'Eguisheim 99, et qui ne devait pas tarder à être lui-même emporté
par la mort 100.
Le pape alla revoir ce
qui lui restait de parents et d'amis. Il s'attacha surtout à la visite des
monastères fondés ou soutenus par sa famille, en ayant soin de confirmer et d'étendre
leurs possessions et privilèges. C'est par les bulles rédigées en leur faveur
que nous pouvons reconstituer quelques étapes de son itinéraire.
Le 10 novembre, il
consacrait dans les Vosges l'église abbatiale d'Andlau, à la prière de
l'abbesse Mathilde, sa cousine, soeur de Conrad II, et il mettait le couvent
sous la protection du Saint Siège, contre une redevance annuelle de trois
pièces de lin101.
Le 17 novembre il faisait
une halte au monastère de Sainte-Croix de Woffenheim, qui avait été particulièrement
cher à ses parents. Il consacrait l'abbesse Kuenza. Puis dans une charte
solennelle, qui tranche parmi toutes les autres par son lyrisme, il mettait
aussi cet établissement sous la protection spéciale du Siège apostolique, en
retour de l'offrande annuelle d'une rose d'or, qui devait être faite à Rome au
3° dimanche de Carême102.
Le 23 novembre, il était
près du lac de Constance, dans la célèbre abbaye de Reichenau103 , dont un
moine Hermann, surnommé «contractus» ou «le perclus», enregistrait son passage
dans une «Chronique» appelée à devenir célèbre104.
Le 3 décembre, il se
trouvait à Donauwerth, pour y dédier un monastère, à la demande d'un de ses
proches qui l'avait fait construire et dont une fille fut consacrée abbesse
105.
De là il gagnait le nord
de l'Italie. Il célébrait la Noël à Vérone. Enfin, au début de 1050, il faisait
sa rentrée à Rome 106.
La ville des papes ne le
retint pas longtemps. Il passa une partie de l'hiver à parcourir le sud de
l'Italie. Presque aussitôt après son intronisation, Léon IX, fidèle à son idéal
religieux, était allé visiter les moines du Mont Gargan et ceux du Mont Cassin
107. Il les vit à nouveau. Mais cette fois, il fit aussi une halte dans la
ville de Bénévent, qui s'était mise, un an auparavant, sous sa protection, et
dont les offrandes, lui avaient été si utiles 108. Il tint un peu plus loin, à
Siponte, un Concile, auquel avaient été convoqués les évêques de la Pouille et
de la Calabre, et où il ne craignit pas de déposer deux archevêques 109.
Ses préoccupations se
tournaient de là vers la Sicile, où dominaient alors les Musulmans. Il rêvait
de les en chasser et confia par avance l'administration religieuse de l'île,
avec le titre d'archevêque, à un ancien moine de Moyenmoutier, Humbert, qu'il a
amené à sa suite et investi de sa confiance 110. Mais ses plans échouèrent et
Humbert ne réussit pas à prendre possession de l'archevêché 111.
Comme les Musulmans
venaient de s'installer aussi en Sardaigne, Léon IX envoya vers le même temps
un légat aux Pisans pour leur faire savoir que, s'ils recouvraient ce pays, «Sa
Sainteté le leur donnait et concédait à perpétuité, sons condition qu'ils
reconnaîtraient le tenir du Siège Apostolique, en lui payant un tribut
annuel»112. Sans doute se considérait-il comme le légitime propriétaire en
vertu de la fameuse «donation de Constantin», pièce apocryphe du VIII° siècle,
qui était alors regardée comme authentique et persévéramment exploitée par les
papes113. Les Pisans répondirent à son appel, équipèrent une flotte et
réussirent à prendre l'île. Chemin faisant ils s'emparèrent même de la
Corse114.
Ces soucis ne
détournaient pas Léon IX de sa tâche initiale. Revenu à Rome avant les fêtes de
Pâques de 1050, il y rappela, en nouveau Concile, les ordonnances de celui qui
avait été tenu un an auparavant. Il y fit exclure de la communion chrétienne
les membres du clergé qui ne s'y soumettraient pas, ceux qui continuent de
forniquer. Défense était faite à tout prêtre ou laïque d'avoir aucun commerce
avec eux. Les moines et les puritains triomphaient. Aussi se firent-ils les
propagandistes ardents de la réforme 115.
Le pape leur donnait
l'exemple. Il «se remist à la voie, dit un chroniqueur, por corrigier les
autres cités »116 . On le vit ainsi, dans l'été de 1050, en divers points de
l'Italie.
Le 1er septembre, il
présidait à Verceil, en Lombardie, une assemblée nouvelle destinée à confirmer
et à compléter celle qui avait eu lieu l'année précédente à Pavie 117.
Le besoin s'en faisait
tellement sentir que l'évêque même de la ville, chez qui Léon IX s'arrêta,
donnait lui-même l'exemple du dérèglement118.
Le pape l'ignorait sans
doute. Mais quelqu'un devait bientôt l'apprendre et en tirer parti contre
lui119. C'était Bérenger, écolâtre de Tours et archidiacre d'Angers qui venait
d'être condamné à Rome, et qui le fut de nouveau à Verceil. On lui reprochait
d'avoir soutenu que le Christ ne se trouve pas en chair et en os, mais
seulement en figure, dans le pain et le vin eucharistiques, après les paroles
de la consécration. Il eût voulu aller se défendre à Verceil, comme il y avait
été invité. Mais il en avait été empêché par le roi de France qui l'avait fait
emprisonner. Il prit sa revanche en diverses lettres et en un grand traité De
la sainte Cène, où il malmena fort tous ses contradicteurs 120.
Une autre condamnation
prononcée en ce Concile au début de septembre 1050 allait susciter des
difficultés plus graves. Un parent des comtes d'Eguisheim, Humfroy de
Wülflingen, jadis chanoine de Strasbourg, que la faveur impériale avait élevé,
quatre ans auparavant, à l'archevêché de Ravenne, refusait de se soumettre à la
juridiction romaine, en invoquant les droits anciens de son Église. Léon IX
lança contre lui l'anathème. Mais l'archevêque persista d'abord dans son refus.
Or il avait derrière lui un groupe compact de partisans, aussi puissants que
résolus, qui ne cachaient pas leur hostilité à l'égard du pape121.
Celui-ci ne s'attarda pas
à vider la querelle. À l'automne de 1050, il était déjà en France. Après
diverses haltes dans le Valais122, dans le pays de Vaud123, à Besançon124, il
regagnait sa ville épiscopale de Toul125. Là il canonisait, en grande
solennité, un de ses prédécesseurs, l'évêque Gérard, celui-la même que sa mère
Helwige avait vu, en songe, lui remettre une étole126.
Le 17 décembre, il
visitait au Hohenbourg, le monastère de Sainte-Odile, auquel sa famille était,
traditionnellement, très attachée et où plusieurs de ses proches étaient
inhumés. L'église se trouvait alors comme abandonnée. Il prit, pour la restaurer,
diverses mesures, lui reconnut des possessions nombreuses dans les localités
avoisinantes, et décida, sur le témoignage d'une «antique relation», que toute
la montagne, au-dessous du «mur des gentils», devait être sous la dépendance
directe de l'abbesse127.
En janvier 1051, il
s'abouchait à Trèves avec l'empereur, qui fêtait alors la naissance d'un fils,
du futur Henri IV 128. Il se trouvait avec lui à Augsbourg au début de février
129.
En mars, il avait
traversé les Alpes, et s'occupait du Chapître de la Cathédrale de Lucques, où
l'on voyait, dit-il, des prêtres mariés vivant dans la luxure 130. Après quoi
il arrivait à Rome pour les fêtes de Pâques 131.
Léon IX repartait à l'été
pour une nouvelle tournée. Mais son voyage avait, cette fois, un autre
caractère. Il ne s'agissait plus d'aller à travers les diocèses faire la chasse
aux évêques et aux prêtres nicolaïtes ou simoniaques et prêcher partout l'idéal
monastique. À partir de cette époque, le souci de la réforme ecclésiastique
s'atténue, dans la pensée du pape, devant un autre, d'un caractère plus
politique, qui va l'absorber de plus en plus.
Pour bien comprendre cet
aspect nouveau de non activité, il faut se rappeler quelques faits historiques.
L'Italie méridionale avait été longtemps disputée entre les Lombards, qui
auraient voulu étendre leur autorité du nord au sud sur toute la péninsule, et
les empereurs de Byzance, qui s'efforçaient péniblement d'y conserver les
derniers restes de leur occupation. Un troisième larron était survenu avec
l'invasion musulmane, qui était passée d'Afrique en Sicile, puis s'était fixée
sur divers points de l'Apulie et avait même poussé des pointes jusqu'à Rome.
Des aventuriers, venus de Normandie, s'étaient mis au service d'une des
principautés lombardes qui avaient pu se maintenir au sud des États
pontificaux, et ils l'avaient aidée à se défendre contre les Sarrasins et
contre les Byzantins. Puis ils s'étaient établis pour leur compte et ils
s'efforçaient depuis lors d'arrondir leurs domaines 132. C'est pour résister à
leurs entreprises envahissantes que les gens de Bénévent, dès le début du
pontificat de Léon IX, lui avaient demandé de les prendre sous sa protection.
Le pape ne demandait pas mieux. Mais il avait à compter avec l'opposition des
princes lombards, qui avaient dominé jusque là sur la ville, et avec celle des
Normands, qui cherchaient à s'installer. L'année précédente, à la suite de son
passage, le prince Landolf, qui lui était hostile, s'était vu expulser, pour ce
motif par ses propres sujets 133.
Léon IX se dit que les
circonstances lui étaient favorables. Le 5 juillet 1051, il prit possession de
Bénévent134. Pour se garantir contre les risques éventuels, il fit venir le
chef des Normands, Drognon, et lui fit promettre de respecter et de défendre ce
territoire pontifical. Peu de temps après, Drogon était assassiné, ainsi qu'un
certain nombre de ses partisans135. Un de ses frères, Humfroy, prit sa
succession et se chargea de le venger. Une véritable chasse fut alors
organisée, à travers l'Apulie, contre les adversaires de l'occupation normande.
Beaucoup de gens furent arrêtés, torturés, massacrés136 . L e pape fit entendre
maintes protestations contre le frère de Drogon137 .
Il ne fit par là
qu'accroître sa fureur: «Hélas! Seigneur Pape, qu'avez vous fait? s'écriait un
Bénéventin. Voici que les Normands, devenus pires que jamais, saccagent tout,
brisent tout. La désolation nous envahit. Les murailles ne suffisent plus à
protéger nos villes. Prenez pitié, prenez pitié de nous, et si vous êtes un
pasteur, protégez vos brebis»138.
Léon IX fit appel au chef
des troupes byzantines établies en Calabre, qui intervint en effe, mais se fit
battre honteusement et à plusieurs reprises 139. Dans sa détresse, il se tourna
vers l'Allemagne, et durant l'été de 1092, il s'en alla trouver l'empereur, qui
était alors en guerre avec la Hongrie et faisait le siège de Presbourg 140. Il
réussit à conclure la paix entre les belligérants et à faire convoquer une
diète qui discuterait l'éventualité d'une intervention armée en Apulie.
L'assemblée se réunit à
Worms, à la Noël de 1052141. Le pape vit se dresser contre lui une forte
opposition. Sa réforme ecclésiastique avait été tentée par lui non seulement en
Italie et en France, mais encore en Allemagne. Elle y avait suscité en divers
milieux, et même à la cour, un mécontentement très vif, qui trouvait maintenant
une occasion excellente de s'affirmer 142. L'on reprocha au projet papal de
compromettre gravement l'Empire sans le moindre profit. Léon IX offrit des
dédommagements. Il rétrocéda au chef du Saint Empire l'évêché de Bamberg, qui
avait été, sous Clément II, octroyé au Saint Siège 143. II renonça pareillement
aux droits qu'il prétendait avoir sur l'abbaye de Fulda et d'autres possessions
allemandes 144. En retour, des troupes lui furent promises par Henri III.
Elles s'organisèrent
aussitôt et se concentrèrent à Augsbourg. Léon IX alla se mettre à leur tête,
au début de février 1053 et il les dirigea sur l'Italie. Mais presque aussitôt
un ordre de rappel arriva. L'empereur s'était ravisé. Il alléguait la nécessité
de les garder auprès de lui en prévision de troubles intérieurs145.
Dans les mois précédents,
le pape s'était fait lui-même recruteur. Mais il n'avait réussi à lever que 500
volontaires en Alsace et en Lorraine, plus 200 autres en Rhénanie. C'était bien
peu. Encore cette troupe n'était-elle formée, pour une large part, que de gens
sans aveu, de véritables bandits, attirés dans cette aventure par l'appât du
gain146.
C'est ainsi escorté que
le chef de la chrétienté revint en Italie. Un incident qui se produisit à
Mantoue fit sur lui une impression fâcheuse. II s'était arrêté dans cette ville
pour y tenir un Concile régional147. Quelques mois auparavant il avait
excommunié l'archiprêtre et l'archidiacre du diocèse, qui, mariés l'un et
l'autre, s'étaient permis de conférer des bénéfices ecclésiastiques à leurs
propres fils148. II voulait reprendre là son oeuvre réformatrice. Au cours d'une
session conciliaire, une rixe se produisit entre ses gens et ceux de l'évêque.
II intervint pour y mettre fin, mais sans succès. Plusieurs de ses partisans
tombèrent devant lui et leur sang rejaillit sur ses vêtements149. Des
difficultés plus graves l'attendaient plus loin. Arrivé à Rome pour les fêtes
de Pâques, il en repartit, au bout de quelques semaines, avec sa petite armée,
pour gagner Bénévent, où il avait convoqué le ban et l'arrière-ban de ses
vassaux150. Il comptait rejoindre de là les troupes byzantines151, forcer
l'adversaire à la retraite et organiser ensuite sa principauté, dont le chef
délégué serait l'alsacien Rodolphe d'Ottmarsheim152.
Les Normands n'étaient
pas sans inquiétude. Étrangers en ce pays, où ils ne s'imposaient que par la
force, ils craignaient que le spectacle d'une guerre soutenue par eux contre la
papauté n'achevait de leur aliéner les populations et n'amenât une révolte
générale. Ils envoyèrent une délégation au pape, pour lui offrir de reconnaître
sa suzeraineté et de lui payer chaque année un tribut, s'il voulait bien les
admettre parmi ses vassaux et leur donner l'investiture des terres tenues par
eux. Léon IX commit la faute de rejeter cette offre. Il ne vit dans leur
démarche qu'un aveu d'impuissance et les somma de quitter le pays. Sur leur
refus il les excommunia153.
Ainsi rebutés, les
Normands réagirent vivement. Ils se portèrent en hâte au devant de ses hommes,
pour les empêcher de faire leur jonction avec l'armée byzantine, et le 18 juin
1053, ils les attaquèrent avec vigueur. Au premier choc, les Italiens, peu
aguerris, se débandèrent. Les Alsaciens, Lorrains et Rhénans se défendirent
mieux, mais bientôt ils furent écrasés154. Le pape put les voir tomber, l'un
après l'autre, du haut de la ville voisine de Civitella, où il se tenait, avec
son clergé, durant la bataille. Au bout de quelques heures, il s'y trouva
cerné. À la demande des habitants, terrifiés par un premier assaut, il dut se
constituer prisonnier155.
Les vainqueurs
l'obligèrent à lever sans retard les censures ecclésiastiques dont ils avaient
été chargés par lui avant la lutte. Ils se firent ouvrir les portes de Bénévent
et s'y installèrent avec lui. Humfroy eut l'élégance et l'habileté de montrer à
son égard une grande déférence156. Il ne l'en retint pas moins en captivité
pendant plus de huit mois.157
Léon IX utilisa ses
loisirs forcés pour correspondre avec l'empereur de Constantinople. Se voyant
insuffisamment soutenu par l'Allemagne, il cherchait un appui à Byzance158. Il
se mit, sur le tard, à apprendre le grec159. Mais ces efforts, dictés par
l'intérêt du moment, devaient rester sans résultats. L'Orient et l'Occident se
connaissaient trop peu. Leurs intérêts étaient trop divergents. Entre ces deux
parties de la chrétienté, la rupture, depuis longtemps latente, allait être
bientôt définitive.
Léon IX contribua même,
sans le vouloir, à la précipiter. Convaincu que, l'accord entre Rome et
Byzance, pour se traduire sur le terrain de la politique, devait s'affirmer
d'abord sur le plan religieux, il adressa au patriarche de Constantinople
Michel Cérulaire une longue missive destinée à montrer que toute la chrétienté
devait se grouper autour du successeur de Pierre160. Mais Michel, qui s'était
proclamé patriarche universel, n'était pas d'humeur à s'incliner devant son
concurrent, et le ton tranchant de l'invite ne fit que l'irriter.
Le pape lui fit porter
son message par l'ancien moine de Moyenmoutier devenu un de ses principaux
collaborateurs, le Cardinal Humbert. Le légat se montra encore plus impérieux.
Dans un traité en 66 chapitres, il fit une critique très vive du patriarche161.
Finalement il prononça l'anathème contre lui et tous ses partisans. Mais,
devant la réaction violente qui s'en suivit, il dut s'enfuir précipitamment.
Léon IX comptait le
retrouver à Rome. Comme les fêtes pascales approchaient, il obtint enfin la
permission de regagner sa capitale. Conduit par Humfroy jusqu'à Capoue,
dernière limite des possessions normandes, il y passa douze jours, après
lesquels il franchit la frontière et rentra enfin au Palais de Latran à la fin
de mars 1054162.
La défaite l'avait
moralement diminué au regard des Romains. La plupart avaient toujours tenu fort
peu à lui163. C'était pour eux un étranger, un représentant de cette Allemagne
en laquelle ils voyaient la grande ennemie. Ses tentatives de réforme,
l'avaient rendu particulièrement antipathique, et l'austérité de sa vie, au
lieu de lui attirer le respect, n'avait fait que susciter des critiques
acerbes. Tout cela, peut-être, lui eût été pardonné, s'il eût pu agrandir,
comme il le souhaitait, le patrimoine de Pierre. L'insuccès de sa tentative
achevait de lui aliéner l'opinion.
D'autre part, les bonnes
âmes, celles qui avaient eu pour lui le plus de sympathie, qui avaient salué
avec le plus d'enthousiasme son programme réformateur, avaient été ensuite
profondément déçues en le voyant recruter des troupes et se mettre à la tête de
mercenaires fort peu recommandables, pour des questions de pure politique et
d'acquisitions territoriales que leur mysticisme réprouvait. Le Cardinal Pierre
Damien, un autre saint de ce temps, ne se gênait pas pour écrire à un de ses
collègues que les entreprises guerrières ne convenaient pas à un successeur de
Pierre164. Un annaliste de la même époque, dit crûment que si le Pape avait été
battu, il l'avait bien mérité165.
La situation de Léon IX
était donc fort difficile. Sa santé laissait encore plus à désirer. Une maladie
grave, dont la nature ne nous est pas connue, s'était déclarée pendant son
séjour à Bénévent. C'est en litière qu'il était rentré à Rome 166. Dans les
jours qui suivirent, il se tint sans bouger au Latran. Après Pâques, sa maladie
empira. Sentant sa fin approcher, il se fit porter à la Basilique Saint-Pierre,
où il voulait mourir 167.
Détail macabre, la foule,
ayant vu passer la litière qui, était comme un cercueil anticipé, se précipita
sur le palais du Latran pour le piller 168. C'était, paraît-il, la coutume à la
mort de chaque pape. Léon IX avait jadis protesté contre cet, usage barbare
169. Il ne pouvait maintenant que le subir.
À sa demande, les fidèles
furent introduits auprès de lui, pour recevoir ses dernières instructions. Il
leur recommanda de ne s'approprier jamais aucun bien ecclésiastique, de ne
point jurer, de ne pas créer d'embarras aux pèlerins, de ne point manquer
d'offrir à Dieu les prémices de leurs récoltes170.
Le clergé fut ensuite
mandé. Léon IX lui fit entendre aussi divers conseils. Après quoi il se mit en
prière 171.
Le souvenir de tous les
pays à travers lesquels il avait voyagé lui revenait à l'esprit. «Seigneur
Jésus, dit-il, je prie ta bonté d'accorder, en toute cité ou province où je
suis allé, la paix et la concorde à tous ceux qui m'ont reçu... À toutes ces
provinces ou cités par lesquelles est allé ton serviteur, donne une plénitude
de blé, de vin et d'huile, pour que tous sachent que c'est en ton nom que
j'allais»172.
Sur son lit de mort il
pensa aussi à son prédécesseur indigne, à ce Benoît IX qui allait lui survivre,
et dont l'image le hantait comme un cauchemar «Grand Dieu, ajouta-t-il,
Rédempteur du genre humain, qui, par tes Apôtres Pierre et Paul, as fait tomber
de haut le perfide Simon, comme tu a daigné les écouter, daigne écouter
maintenant ton serviteur, fais tourner vers toi Théophylacte et (ses frères),
qui ont renforcé presque dans tout le monde l'hérésie simoniaque, pour qu'ils
abandonnent leur erreur et reviennent à toi»173.
Dans ces heures suprêmes
où la vie allait lui échapper, il se mettait à parler la langue de son enfance,
celle qu'il avait apprise en Alsace dans son château d'Eguisheim et qui était,
d'ailleurs, familière à son entourage, car il avait autour de lui de nombreux
compatriotes 174.
Le 19 avril au matin,
évêques, prêtres, diacres, clercs de tout ordre et fidèles de tout rang
vinrent, au point du jour, assister à sa fin, dont l'échéance s'annonçait
imminente. Il entendit la messe et communia. Puis, comme tout ce monde faisait
grand bruit, à un moment il dit : « Écoutez, pour Dieu, taisez-vous; peut-être
pourrai-je prendre un peu de sommeil». Il inclina la tête et dormit pendant une
demi-heure. Puis il cessa de respirer. Il était mort 175.
Né en 1002, il avait dépassé
de peu la cinquantaine. Il fournissait par sa disparition prématurée un exemple
de plus au traité que saint Pierre Damien allait bientôt publier sur la
brièveté de la vie des papes 176.
Avec lui l'Église perdait
un chef qui lui était vraiment dévoué, qui ne cherchait point son intérêt
personnel, comme un trop grand nombre de ses prédécesseurs, mais qui voulait
sincèrement le bien. À neuf cent cinquante ans d'intervalle, on peut ne point
partager ses idées et ses aspirations. Mais, si loin qu'on se sente de lui à
cet égard, on se plaît à saluer en lui un homme droit qui portait un idéal et
qui travailla toute sa vie à le réaliser.
Prosper Alfaric
Annuaire de la Société
Historique, Littéraire et Scientifique du Club Vosgien. Édité sous les
auspices de la Société par Fr. Ritter. Nouvelle série volume I (1-2) 1933.
Strasbourg Imprimerie Alsacienne
1) Le présent article
reproduit, en la complétant, une «Conférence d'Extension universitaire» donnée
en divers centres d'Alsace et de Lorraine dans l'hiver de 1932-1933.
2) Publiée par Migne dans
la Patrologie latine, t. CXLIII, c. 465-504, et par J. M. Watterich dans les
Pontificum romanorum Vitae, t. I, p. 127-170.
3) Les textes principaux
ont été réunis par Watterich, Pontif. roman. Vit., t. I, p.93-177 et 731-738
4) Presque toutes se
trouvent chez Migne, Patr, Fat., CXLIII, 583-794. Elles sont décrites et
analysées par Jaffé. Regesta Pontificum romanorum, 2° éd., t. I, p.529-539.
5) Les principaux sont
ceux de l'abbé O. Delarc, du clergé de Paris., Un pape alsacien, essai
historique sur saint Léon IX et son temps, Paris, 1876, in-8°, 525 p., du Père
P. P. Brucker, de la Compagnie de Jésus, L'Alsace et l'Eglise au temps du pape
saint Léon IX (Bruno d'Eguisheim), Strasbourg - Paris, 1889, in-8°, 2 vol, de
446 et 402 p.; de l'abbé Eug. Martin, professeur à Nancy. Saint Léon IX, dans
la Collection «Les Saints», Paris, 1904, in-12, 208 p.
6)Vita s. Leonis, I, 1
(P. L, CXLIII, 467 et Watterich, Pontif, roman. Vit., I, 128).
7) Ibid. I, 1 vers.fin.:
«... parentes Brunonis... coenobium... construxerunt Woffenheim penes nobile
castrum suum Egisheim dictum,» Un chroniqueur du XII° siècle, l'annaliste Saxon
édité par Waitz dans les Monuments Germanise historica (Script., t. VI, 687)
dit explicitement: «Bruno, qui et Leo, ... fuit oriundus de Alsatia ex castello
quod dicitur Egenesheim». Autres textes chez Delarc (op, cit., p. 372-382).
En 1675, le Bollandiste
Henschenius s'appuyant sur un passage mal compris de la chronique du monastère
de Senones, fit naître Léon IX sur les confins de la Lorraine, au château de
Dagsbourg, aujourd'hui Dabo (Act. Sanctor, April., t. II, p. 649 F). Cette
opinion, reprise dans la 2° partie du XVIII° siècle, par Schoepflin (Als,
illustr, I, 529) et par Grandidier (Hist. d'Als., p. 103), a été plusieurs fois
soutenue depuis lors. Mais on ne peut invoquer en sa faveur aucun texte
antérieur au XVII° siècle. (Voir ., P. Dexen, Où est né le pape saint Léon IX?,
Strasbourg, 1884, in-8°, 47 p., et P. P. Brucker, Le château d' Eguisheim,
berceau du pape saint Léon IX, Strasbourg-Paris, 1893, in-8°, 91 p. Dexen est
un pseudonyme du Père Brucker, originaire d'Eguisheim, en dialecte alsacien
Exen).
8) De ces trois tours
(Drei Exen), la plus basse s'appelle Weckmund, la 2° Wahlenbourg, la plus haute
Tagesbourg ou Dagsbourg (Brucker, op, cit., I, 358-359). Le P. Brucker
conjecture que ce dernier nom a beaucoup contribué à faire croire que Brunon
est né à Dabo, anciennement Dagsbourg (ibid. 383). D'après lui, pourtant, ce
n'est pas sur la hauteur qu'est né Brunon, mais dans le château d'Eguisheim
le-bas, de dimensions plus modestes, qui ne domine la plaine que de quelques
mètres. Seulement il est peu vraisemblable que, dans ce temps de guerres
incessantes, la demeure seigneuriale d'une puissante famille ne fût point
située sur une éminence.
["Trois localités
revendiquent ce privilège : Eguisheim (Haut-Rhin), Dabo (Moselle) et Walscheid
(Moselle). Le professeur MUNIER se prononce pour Walscheid. Il a exposé son
point de vue dans un article paru dans la Revue des sciences religieuses, avril
2002, « À propos du millénaire de la naissance du pape Léon IX (1002-1054) »,
p. 131-160 et dans une plaquette Léon IX et Walscheid, 2002, « Un lieu de
mémoire : Saint-Léon, près de Walscheid », p. 25-70."]
NDE, texte extrait de la
page web : http://www.esprit-et-vie.com/article.php3?id_article=158
9) Wibert I, 1: «Pater
ejus, natione Teutonicus, imperatoris Conradi consobrinus, in patria lingua
atque latins disertissimus». La mère de Conrad, Adélaïde, était soeur du père
de Hugues. Le Père Brucker a recueilli et commenté dans l'Alsace et
l'Église..., (p. 295-349) les textes concernant la généalogie paternelle de
Brunon. Mais les filiations qu'il établit sont parfois contestables, comme l'a
montré R Parisot (De prima domo quae Superioris Lotharingiae ducatum... tenuit,
Nancy, 1898, ad calcem).
10) Brucker, op, cit., I,
12.
11) Wibert I, 1: «Mater
quoque latins, aeque utriusque linguae perita.»
12) Wibert I, 1, init.
13) La chronique du
monastère de Senones, écrite au XIII° siècle, lui donne pour père un certain
«comte Louis», qu'elle associe à la duchesse Béatrix de Lorraine dans la
restauration de l'Église de Saint-Dié en 1005. Ceci donne à penser que le père
d'Helwige était apparenté à la duchesse. Or Béatrix était soeur du roi Hugues
Capet (v. Brucker, op, cit., I, 115, et Le chât. d'Eguish., p, 21-22).
14) Les documents
concernant les frères et les soeurs de Brunon se trouvent chez Brucker (op.
cit., I, 338-341).
15) Wibert, I, 1 vers.
fin. cf. Bulle de Léon IX, en 1094, à l'abbaye de Hesse, rappelant les
fondations ancestrales (P. L., CXLIII, 740) et Nécrologe de l'abbaye cité par
Mabillon (Act. ord. S. Bened, saec. XI, p. II, 49, reproduit dans P. L.,
CXLIII, 459).
16) Wibert, I, 1 vers.
fin. cf. Bulle de Léon IX, en 1092, à l'abbaye d'Altorf, «ecclesiam a nostris
progenitoribus constructam» (P, L., CXLIII, 689).
17) Wibert, I, 1, in fin.
cf. Bulle de Léon IX en 1049, concernant le couvent de Woffenheim «ecclesiam
patrie mei Hugonis et matris meae Heilwigdis... ab eisdem meis parentibus
fundatam» (P, L., CXLIII, 635). D'après Schoepflin (Alsatia illustrata II,
474), la première abbesse de Woffenheim aurait été une soeur de Brunon, du nom
d'Odile. Mais l'existence de cette soeur paraît due à une confusion (Brucker,
op, cit., I. 341). L'église a survécu jusqu'à la fin du XVIII° siècle. Mais il
n'en reste plus aujourd'hui aucune trace (Brucker, op. cit., p. 89.)
18) Wibert, I, 2, circ.
med.
19) Wibert, I, 2, circ,
med.
20) Brucker, op. cit., I,
17-18.
21) Wibert, I, 2, circ.
med.
22) Wibert, I, 2, in fin.
23) Wibert, I, 3, circ.
med. cf. Brucker, op, cit., p. I, 24-25 et 364.
24) Wibert, I, 3, fin.,
I, 4 init.
25) Wibert, I, 4 init.
26) Chron. S. Huberti
Andagin., 3 et 19.
27) Wibert, I, 4 circ.
med.
28) Wibert, I, 4 fin., 5
init.
29) Wibert, I, 5.
30) Wibert, I, 6 init.
31) Wibert, I, 6 circ.
med.
32) Wibert, I, 6 circ.
med.
33) Wibert, I, 7 init.
34) Wibert, I, 7.
35) Wibert a eu soin de
dire plus haut (I. 5, init.) que Brunon se plaisait, pendant ses vacances, à
Eguisheim, «non tant à cause de l'affection sincère de ses parents que de leur
conduite religieuse et de l'excellente ordonnance de leur maison militaire et
civile (in militibus et familia)».
36) Wibert, I, 8 init.
37) Wibert, I, 8.
38) Wibert lui-même a dit
plus haut (I, 6, circ. med.) : «L'empereur et l'impératrice, s'occupant tous
les jours de son avenir, songeaient incessamment à l'élever au plus haut rang
possible, et, pour parler sans ambages, à lui conférer un évêché qui serait
surabondamment pourvu de biens temporels.»
39) Wibert, I, 9.
40) Wibert, I, 10.
41) Wibert, I, 11 init.
Ce Thierry, de la famille de Luxembourg avait d'abord administré l'évêché de
Metz au nom du jeune Adalbér, fils du duc de Lorraine (supra), puis, mettant à
profit la jeunesse de l'évêque nommé il avait pris sa place et s'y était
maintenu envers et contre tous; après quoi, ayant fait tomber dans une
embuscade le père de son concurrent évincé, il l'avait retenu prisonnier. Ces
événements avaient déchaîné une série de guerres, auxquelles avait pris part le
père de Bruno, et au cours desquelles sa mère s'était réfugiée au couvent de
Moyenmoutier dans la région de Saint-Dié (Belhomme, Hist. Med. Mon, c. 56).
42) Wibert, I, 12, init.
43) Wibert, I, 12. Ce
Poppon, fils de Léopold d'Autriche, était une forte tête. C'était de haute
lutte qu'il avait conquis son diocèse, dont un frère de Thierry de Metz,
Adalbéron de Luxembourg, lui disputait la possession. (Brucker, op, cit., I,
91-92).
44) Wibert, I, 12.
45) Wibert, I, 11 circ.
med.
46) Wibert, I, 11, fin.
et 13 circ. init.
47) Charte de 1034, en
faveur du monastère de Saint-Epvre. (Patr, lat., CXLIII, 584).
48) Wibert, I, 13, circ.
med.
49) Wibert, I, 13, vers.
fin.: «Il était particulièrement versé dans l'art délectable de la musique, où
il égalait les anciens auteurs et en surpassait quelques-uns par la suavité de
la mélodie. II releva merveilleusement la beauté du culte divin, en composant
des répons en l'honneur du glorieux martyr Cyriaque, de saint Hidulphe,
archevêque de Trèves, de la bienheureuse Odile, Vierge, et du vénérable
Grégoire, apôtre des Anglais et docteur». On remarquera que les trois saints
étaient vénérés dans les monastères de Moyenmoutier, d'Altorf, de Munster, et
sainte Odile au couvent de Hohenbourg. Le chroniqueur de Moyenmoutier, Jean de
Bayou, confirme ce témoignage. II attribue pareillement à Brunon des hymnes en
l'honneur de saint Dié et de saint Colomban. Mais il ajouta que la musique
seule venait de Brunon, et que le texte était l'oeuvre du futur cardinal
Humbert, alors simple moine à Moyenmoutier (Chron. Med. Mon., c. 50).
50) Wibert, I, 14.
51) L. Duchesne, Les
premiers temps de l'Etat pontifical, p. 336-346.
52) L. Duchesne, op,
cit., p. 305-324: «La maison de Théophylacte».
53) L. Duchesne, op,
cit., p. 335-336, d'après Luitprand, évêque de Crémone (De relus gestis
Ottonis, 10, dans Patr. let., CXXXVI, 903-904).
54) L. Duchesne, op.
cit., p. 373,
55) L. Duchesne, op.
cit., p. 373-374.
56) Dial., 1. III, circ.
init. (Patr. lat. CXLIX, 1003).
57) L. Duchesne, op.
cit., p. 374-375.
58) Liber Ad amicum, 1. V
(Patr. lat., CL, 817).
59) Bonizon, ibid. ;
Victor III, Dial., loc, cit.
60) Bonizon, loc. cit.
(P. L., CL, 817 D).
61) Bonizon, loc. cit.
(P. L. CL, 817 D - 818 A).
62) Récit détaillé chez
Bonizon, loc. cit. (P. L., CL, 818 A-819 C).
63) Bonizon, loc. cit.,
P. L., CL, 819 C.
64) Bonizon,loc. cit., P.
L., CL, 819 C-820 C. Une chronique anonyme citée par Watterich (Rom. Pontif.
Vit. I, 716) dit de lui, à propos de sa mort: «Qui etiam ab allie potins Demens
quam Clemens dici dignus judicatur, cum utique per violentiam Gratiano amoto,
eum intrusum aaserant».
65) Lupus «
protospatarius» Chron. ad. ann. 1047 : « In mense junii supradictus Papa
Benedictus (IX) per poculum veneni occidit Papam Clementem» (P. L., CLV, 135)
66) Léon d'Ostie,
Chronicon Casinense, II, 79 (P. L., CLXXIII, 685 A).
67) Bonizon, Ad amicum,
1. V (P. L. CL, 820 C).
68) Hermann Contract,
Chron., ann. 1048 (P. L., CXLIII, 250-C).
69) Ad amicum, I. V (P.
L. CL, 820 D). Bonizon, très hostile aux Allemands, dit de lui, au cours de la
même phrase: « Is, postquam sedem pontificiam invasit, antequam bis deni dies
volverentur, corpore et anima mortuus est»
70) Bonizon, loc. cit.,
71) Wibert, II, 2, circ.
init.
72) Bonizon, Ad amic., I.
V (P, L., CL, 821). L'expression vient de Tertullien: «Facilius Apoetaticum
invenies quam Apostolicum (Adv. Marc., IV, 5).
73) Wibert, II, 2, circ.
med, : «Contra omnium Apostolicorum morem, sumpto peregrino habitu, Romanum
arripuit iter» Selon le même, biographe, étant évêque de Toul, (il avait
coutume de faire chaque année le même pèlerinage (II, 1, circ. init.). II
avait, en cela, des émules. L'archevêque de Lyon, Halinard, était arrivé,
dit-on, par ses fréquentes visites, à se rendre si populaire à Rome qu'on y
souhaitait de l'avoir pour pape. Mais il s'abstint d'y paraître, lors de cette
vacance, pour ne pas contrecarrer le plan de l'empereur (Chronicon Divionensis
monaterii, dans Monum. Germ. histor., Scriptor., IX, 237).
74) Wibert, I, 2, circ.
med,
75) Bonizon, Ad amicum,
1. V (P. L. CL, 820 C).
76) Bonizon, loc. cit.
(P, L., C. L. 818 C).
77) Les inquiétudes
qu'inspirait à Léon IX le voisinage de Benoît IX ont leur écho dans la prière
angoissée par laquelle, en son dernier jour, il demandait à Dieu d'en finir
avec ce patron des simoniaques, comme jadis avec son premier modèle, Simon le
magicien (v. infra).
78) Wibert, I, 3 circ.
med.
79) Voir plus haut,
80) v. chez Héfelé,
Histoire des Conciles, trad, et augm.. par Dom H. Leclercq, t. IV, 2° part., p.
1002-1009.
81) Dom H. Leclercq, chez
Héfelé, loc. cit., p. 1004, not, 1 : «Le seul Halinard de Lyon représentait la
Bourgogne; la France et l'Allemagne n'avaient pas envoyé un seul évêque. Une
dizaine d'évêques italiens se présentèrent... »
82) Cardinal saint Pierre
Damien, Liber qui dicitur gratissimus, c. 35 (Patr. let., CXLV, c. 150). Le
pape ne tarda pas d'ailleurs, à oublier la concession qui lui avait été
arrachée, à déclarer nulles et à faire, en conséquence, réitérer les
ordinations faites par des évêques simoniaques (Patr, let., CLVIII, 648 et
CLXV, 93). Cette attitude intransigeante ne devait pas prévaloir et a été,
depuis lors, officiellement réprouvée (v. L. Saltet, Les réordinations...,
Paris, 1907, in-8°, p. 173-179 ; cf. Dom H. Leclercq, chez Héfelé, op, cit., p.
1005, note 1).
83) W Wibert, I, 4, circ,
med. ; Bonizon, Ad amicum, 1. V (P. L., CL, 822 A)
84) Bonizon, Ad amicum,
1, V (P. L., CL, 821 D). L'évêque de Sutri constate que ses collègues n'osèrent
pas protester, mais qu'ils firent les morts: «Quod audientes episcopi, primo
quidem, veritati non violentes resistere, tacuere; postes vero, suadente humani
generis inimico, inobedientes, celavere».
85) S. Pierre Damien,
Contra intemperantes clericos, 7 (P. L., CXLV, 411 B-C), Ce saint homme estime
que le décret conciliaire s'applique à toutes les Eglises et que chaque évêque
a le droit de revendiquer pour son compte les femmes de ses prêtres: «
unusquisque episcopus Ecclesiae suas vindicet famulas quas in sua parochia
deprehenderit sacrilega presbyteris admistione substratas.» Dans un autre de
ses écrite, le «Livre de Gomorrhe» (Liber Gomorrhianus (P. L., CXLV, 169-190),
dédié à Léon IX (op, cit, 161) et honoré d'une lettre laudative (op, cit.,
159-60), il trace un tableau précis et répugnant des moeurs déréglées du clergé
de son temps.
86) W Wibert, II, 4,
circ. med,
87) Hermann Contract,
Chron., ann. 1049 (P: L., CXLIII, 252 A). Déjà trente ans auparavant, un
Concile tenu dans la même ville avait fulminé contre la luxure des clercs,
accusés de vivre avec des femmes, et de doter leurs enfants, avec des biens
d'Eglise (Héfelé, Hist, des Conc., éd. Leclercq, t. IV, 28 part. p. 919)
88) Wibert, II, 4, circ,
med, ; Hermann Contract, loc. cit.: Anselme, moine de Reims, Hist. dedic. Eccl.
S. Remig., 8 (Patr. lat., CXLII, 1422.
89) Anselme de Reims,
loc. cit.
90) Un récit très
détaillé de ce Concile nous est donné par Anselme de Reims, op. cit., 10-18.
91) Voir un exposé
officiel, de Léon IX lui-même, dans une Bulle du 19 octobre (P. L., CXLIII,
626-628).
92) En 1037, d'après un
chroniqueur anonyme de Bénévent; en 1043, d'après Jean de Bayon, le chroniqueur
de Moyenmoutier.
93) Wibert, I, 15.
94) La comtesse Mathilde,
femme de son arrière-petit-fils Hugues VI, dit de lui, dans une charte en
faveur de Woffenheim, publiée par Grandidier, Histoire d'Alsace, p. 502: «Domnus
Hugo, atavus meus, dum construeret hunc locum, surreptus morte, reliquit filin
suo glorioso haeredi Leoni ad perficiendum. Ille vero statim cathedram B. Petri
obsedit».
95) v supra,
96) Jean de Bayon, Chron.
Mediani Monasterii, c. 48.
97) Cordis nostri, dum
vixit, dolce solamen fratrem nostrum Hugonem (Bulle de Léon IX, P. L., CXLIII,
740 D).
98) On peut le conclure
d'un passage curieux du récit de Wibert (II, 2): Comme Brunon allait à Rome
pour y faire confirmer son élection, le dit Hugues apparut à un clerc de
l'escorte papale. II était assis sur un siège élevé mais sans aucun appui pour
ses pieds, et il le pria d'engager «l'Apostolique» à intercéder pour lui, en
franchissant le seuil de Saint-Pierre, pour le tirer de cette position incommode.
II en fut fait ainsi, et une nouvelle apparition vint apprendre bientôt
l'heureux effet de cette intercession.
99) Bulle de 1049 :
«Nepoti meo Henrico castrum Hegeneheim habenti» (P. L., CXLIII, 635 C). cf.
autre Bulle: «Data per manne Mathildis dilectae. uxoris fratrie nostri Hugonis
et filii ejus Henrici» (ibid., 741 C).
100) Ibid., 741 A: «
justis precibus domnae Mathildis et filii ejus Henrici, nostri quondam nepotis»
101) Ibid., 633-635.
102) Ibid., 635-637.
103) Wibert, II, 5.
104) Patr. lat., CXLIII,
252 D.
105) Bulle de fondation
dans P. L., CXLIII, 637-639.
106) Clément Contract,
Chron., a. 1049 (P. L., CXLIII, 252-253).
107) Léon d'Ostie, Chron.
Casin., II, 79 (P. L., CLXXIII, 685).
108) Léon d'Ostie, op.
cit., II, 81 (P. L CLXXIII, 687 B); Annales de Bénévent, ann. 1050 (chez
Watterich, I, 110 et 112).
109) Wibert, II, b : Aymé
du Mont Cassin, L'ystoire de li Normant, Ed. Champollion Figeac, III, 14.
110) Patr. lat. CXLII.
646 D. .
111) Hist. Medium.
Monument. p. 236 Patr. lat., CXLIII, 987 -988.
112)Tronci, Annoli
Pisani, cité par Brucker (op, cit., p. 111).
113) Léon IX s'en réclame
expressément das ses lettres au patriarche et à l'Empereur de Constantinople
(P. L., CXLIII, 753 et 779 D)
114) Tronci, Annoli
Pisani, (plus haut) cf. Muratori, Rer. italic. scriptor, VI. 167
115) Bonizon Ad amicum.
1. v, (P.L. CL. 822 B).
116) Aymé du Mont Cassin,
L'Ystoire de Li Normont, Ed, Champollion Figeac, III 44.
117) Hermann Contract,
Chron. ann. 1050 (P.L. CL. CXLIII, 293 C-254 A).
118) Hermann Contract,
Chron. ann. 1051 (P.L. CL. CXLIII, 254 C).
119) Bérenger, De sacra
Coena, éd. Visher, p. 40.
120) Il appelait le pape
«non pontificem sed pompificem et pulpificem» et dénonçait le Saint-Siège comme
le «Siège de Satan», l'Eglise romaine comme «l'assemblée des méchants», le
Concile de Verceil comme une réunion de «niais», (cf. Dict. de Th. Cath., art.
Bérenger, t. II. c. 727).
121) Hermann Contract,
loc. cit.. 1050 ;Wibert, II, 7.
122) P. L., CXLIII, 665.
123) P. L., CXLIII, 653.
124) P. L., CXLIII, 668.
125) Hermann Contract,
loc. cit.. 1051 (P.L. CL. CXLIII, 254 A).
126) La bulle de
canonisation se lit chez Migne (P. L. CXLIII, 644-647). Le pape s'y réfère
gravement à une autre vision d'un saint moine qui, à la demande du prévôt de la
cathédrale, s'est enquis auprès de Dieu des mérites de Gérard et qui a été
gratifié d'une apparition du saint. Une autre bulle rédigée dans la même
circonstance parle de la «grande multitude» des gens venus à Toul pour cette
fête (ibid., 656-657).
127) Texte de la bulle
dans P. L., CXLIII, 663-664.
128) A cette rencontre se
rattache une bulle concernantle couvent Saint-Maximin de Trèves (P. L., CXLIII,
669-67I).
129) Wibert, II, 7 ;
Hermann Contract, Chron., a. 1051.
130) Bulle du début de
mars 1051 (P. L., CXLIII, 6T1-672).
131) Wibert, I, 8 init.
132) L. Duchesne, Les
premiers temps de l'État pontifical, p. 382-385
133) Ann. Benev., a.
1050, chez Watterich, op. cit., I, 112.
134) Annales de Bénévent,
a. 1051, chez Watterich I, 112.
135) Aymé du Mont Cassin,
L'Ystoire de Li Normant, III, 15-17. cf. Guillaume Malaterra, Historia Sicula, I,
13 (Patr. lat. CXLIX,1108, cf. 1084) Guillaume de Jumièges, Hist. Northmann,
VII, 30.
136) Chron, de Robert
Wiscart, I, 10 (suite de l'Ystoire de li Normant).
137) Wibert, II, 10.
138) Ann. Benevent., chez
Watterich I, Introd., p, XCVI.
139) Aymé du Mont Cassin,
III, 21.
140) Hermann Contract,
Chron., a. 1052 ; cf. Léon d'Ostie, Chron. Casin., II, 81 (P, L? CLXXIII,
687-688).
141) Hermann Contract,
Chron., loc. cit, (P. L., CL, 259 A).
142) On a très justement
fait remarquer que lors de la naissance du fils de l'empereur, du futur Henri
IV ce ne fut pas le pape Léon IX, de passage en Rhénanie, qui fut invité à lui
servir de parrain, mais l'abbé de Cluny (Brucker, op. cit., II, p. 341).
143) Léon d'Ostie, Chron.
Casin., II, 81 fin (P. L., CLXXIII, 688 A).
144) Hermann Contract,
Chron., a. 1053 (P. L., CL, 259-260),
145) Léon d'Ostie, Chron.
Casin., II, 81 fin (P. L., CLXXIII, 688 A).
146) Hermann Contract,
Chron., a. 1053 (P. L., CXLIII, 259 C).
147) Hermann Contract,
loc. cit. (P. L., CXLIII, 259 C).
148) Bulle du 27 juillet
1052, chez Pflugk-Hartung, Acta Pontificum romanorum inedita, 1881-1884, t, II,
112.
149) Wibert, II, 8, circ,
med.
150) Wibert, II, 10,
init.; Hermann Contract, loc. cit. (P. L, CXLIII, 260 A).
151) Wibert, II, 10,
circ, med. cf. Ann, Benev., ann. 1053, chez Watterich, I, 112.
152) Léon d'Ostie, Chron.
Casin., II, 84 (P. L., CLXXIII, 690 A).
153) Aymé du Mont Cassin,
III, 36-38 et Guillaume d' Apulie, Gesta Roberti Wiscardi (chez Watterich , I,
(4, not. 1). Cf. Bonizon, Ad amicum, 1. V (P. L., CL, 822 CD).
154) Récit fait par Léon
IX lui-même à l'empereur de Constantinople, chez Wibert, II, 10, circ. fin. cf.
Aymé du Mont Cassin, III, 37 (chez Watterich,, I, 111 not. 1); Guillaume
d'Apulie, De rebus gestis Normannorum, 1. II. (P. L., CXLIX, 1042-1044);
Biographe anonyme de Bénévent, chez Watterich, I, CXVIII.
155) Biographe anonyme de
Bénévent, chez Watterich, I, XCVIII-XCIX.
156) Godefroy Malaterre
Historia Sicula, I, 14 fin (P. L., CXLIX, 1109).
157) Hermann Contract
Chron., ann. 1053 fin (P. L., CXLIII, 261 B).
158) Texte chez Wibert,
II. 10 ; autre texte chez Migne, P.L., CXLIII, 777-781.
159) Wibert, II, 12,
circ. med.
160) Patr, lat., CXLIII,
744-769 et 773-777.
161) Patr. lat., CXLIII,
929-974.
162) Léon du Mont Cassin,
Chron. Casin., II, 84, vers. fin. (P. L. CLXXIII 690 B); Aymé du Mont Cassin,
III, 39 (Watterich, I, III) : Ann. Benev.ans. 1093 (Watterich, I, 112 ) .
163) Libuin, De obitu s.
Leonis, 1. : «Romanorum perfidia contra eum murmur et bella suscitabat» (P. L.,
CXLIII, 525 B).
164) Epist., VIII, 9,
vers. fin.(P. L,., CXLIV, 316 CD).
165) Hermann Contract,
Chron., ann., 1053 (P. L., CXLIII, 260 BC).
166) Hermann Contract,
Chron., ann. 1054 init. (P. L., CXLIII, 262 B) ; Léon d'Ostie, Chron. Casin.,
II, 84 (P. L., CLXXIII, 690 B).
167) Libuin, De obitu, s.
Leonis, 2 (P. L., CXLIII, 526 C).
168) Libuin, op. cit. 3,
init. (P. L., CXLIII, 527 A).
169) Inter Epist. Petri
Damiani, VIII, 6 (P. L., CXLIV, 347).
170) Libuin, op, cit., 3
(P. L., CXLIII, 527 D-528 A).
171) Libuin, op. cit., 4
(P. L., CXLIII, 528).
172) Libuin, op. cit., 5
(P.L., CXLIII, 529 CD).op, ciT., 4 (t'. L., CX1,Ill. 529 A).
173) Libuin, op. cit., 5
(P. 1.., CXLI1T, 529 CD).
174) Wibert, II, 14, cir.
med.: «...teutonica lingua, ut testati sunt qui adfuerunt, tali cum Deo locutus
est oratione...».
175) Libuin, op. cit., 7,
circ, med. cf. Wibert, II, 14 in fine.
176) De brevitate vitae
pontificum romanorum (P. L., CXLIV, 471-480). Wibert explique dévotement le
fait par une disposition préméditée de la Providence, qui avait été annoncée à
Brunon avant son élection pontificale (II, 1, circ. med.). Il est pourtant,
difficile de penser que Dieu ait voulu faire mourir prématurément tous les
papes du temps. Nous savons par ailleurs que plusieurs d'entre eux furent
certainement assassinés. Les personnages en vue couraient alors de grands
risques. Moins de deux ans avant Léon IX, le 19 juillet 1052, un de ses plus
fidèles compagnon, l'archevêque de Lyon Halinard (v. plus haut ), qu'il avait
laissé à Rome, pendant son dernier voyage en Allemagne, pour l'y représenter,
avait été empoisonné par un mauvais poisson que lui avait servi un faux ami
(Chronique de St-Bénigne de Dijon, in fine).
SOURCE : http://www.encyclopedie-universelle.com/LeonIX-biographie.html
Fontaine
de Saint-Léon IX (Pope Leo IX), Eguisheim, Alsace
Fontaine
de Saint-Léon IX (Pope Leo IX), Eguisheim, Alsace
Fontaine
de Saint-Léon IX (Pope Leo IX), Eguisheim, Alsace
CHARLES MUNIER
Le Pape LÉON IX et la
Réforme de l'Église 1002-1054
P. RENÉ EPP
Strasbourg, Éd. du Signe,
2002. - 314 p., 22 €.
Esprit & Vie n°67
/ octobre 2002 - 1e quinzaine, p. 22-23.
Le millénaire de la
naissance du pape alsacien saint Léon IX (1048-1054) a donné lieu dans son pays
natal à de nombreuses fêtes, aussi bien civiles et populaires que religieuses,
et a été l'occasion de colloques universitaires, ainsi que de la publication de
plusieurs ouvrages. Parmi ceux-ci, le plus remarquable est sans conteste celui
de Charles MUNIER, professeur émérite à la Faculté de théologie catholique de
l'Université Marc-Bloch de Strasbourg, spécialiste de l'histoire de l'Antiquité
chrétienne et de l'époque médiévale. Situant Léon IX dans l'histoire générale
de l'Église, ce beau livre nous décrit son œuvre réformatrice au cœur du XIe siècle,
qui prépare la voie à la réforme grégorienne et ouvre une ère nouvelle dans
l'histoire de la papauté.
Né le 21 juin 1002, comme
fils de Hugues, comte d'Eguisheim et Helwide de Dabo, s'inscrivant dans la
descendance de la haute noblesse franque mérovingienne, Brunon, après des
études à l'école-cathédrale de Toul, était devenu évêque de cette ville en
1026, à l'âge de vingt-quatre ans. C'est lui que l'empereur d'Allemagne, Henri
III, en parenté avec lui, choisit comme pape à la diète de Worms en décembre
1048, à la mort de Damase II. Mais voulant obtenir le consentement du clergé et
du peuple de Rome, Brunon se rendit en pèlerin dans la ville sainte, où il fut
intronisé en février 1049 et prit le nom de Léon IX. Le nouveau pape combattit
énergiquement la simonie (achat ou vente de charges ecclésiastiques) et le
nicolaïsme (concubinage des prêtres), il excommunia et déposa les évêques
reconnus coupables et imposa aux prêtres infidèles à leur vocation de sévères
pénitences.
Grand voyageur, homme de
terrain, il était davantage sur les routes qu'à Rome ; de son pontificat d'un
peu plus de cinq ans, il ne passa que neuf mois dans la capitale de la
chrétienté. Partout où il se rendait, il s'efforçait de rétablir la discipline
ecclésiastique dans l'esprit de Cluny. Sur son passage, il consacra des
églises, bénit des autels et fonda des monastères. Il n'oublia pas pour autant
« les pauvres et les petits ».
La fin de sa vie fut
assombrie par la malheureuse expédition au sud de l'Italie contre les Normands
qui le retinrent prisonnier durant neuf mois à Bénévent, et par le schisme
orthodoxe qui se préparait (mais qu'il ne verra pas) à la suite de
l'excommunication du patriarche Michel Cérulaire par les légats du pape (1054).
Le grand mérite de Léon
IX est d'avoir engagé l'Église dans la voie de la réforme. Il n'a pu la mener à
bien. Les maux qui la rongeaient étaient la conséquence inéluctable de
l'intervention abusive du pouvoir temporel dans la désignation des titulaires
des évêchés et des abbayes. Il reviendra à Grégoire VII de rendre l'Église
indépendante du pouvoir civil, en s'en prenant à « l'investiture laïque par la
crosse et l'anneau », ce qui donnera lieu à la « querelle des investitures » et
ne sera réglé que par le Concordat de Worms de 1122.
Sur le plan local, se
pose la question du lieu de naissance de Léon IX. Trois localités revendiquent
ce privilège : Eguisheim (Haut-Rhin), Dabo (Moselle) et Walscheid (Moselle). Le
professeur MUNIER se prononce pour Walscheid. Il a exposé son point de vue dans
un article paru dans la Revue des sciences religieuses, avril 2002, « À propos
du millénaire de la naissance du pape Léon IX (1002-1054) », p. 131-160 et dans
une plaquette Léon IX et Walscheid, 2002, « Un lieu de mémoire : Saint-Léon,
près de Walscheid », p. 25-70.
Sachons gré à l'auteur
d'avoir bien mis en relief et mieux fait connaître dans le grand public la
figure de ce grand pape réformateur du Moyen Âge, si moderne déjà, et en bien
des points si proche des papes de l'époque contemporaine.
SOURCE : http://www.esprit-et-vie.com/article.php3?id_article=158
Alsace,
Bas-Rhin, Sélestat, Église Sainte-Foy (PA00084981, IA00124586).
Verrière "Saint-Léon" du chœur (Ott Frères, 1892)
Saint Léon IX
(1002-1054)
Brunon, de la grande
famille des comtes d'Alsace, apparenté aux empereurs Conrad II le Salique et
Henri III, naquit le 21 juin 1002, au château d'Eguisheim ou à celui de de
Dagsburg. Parmi ses ancêtres, selon la tradition, il y aurait eu
Ethico/Adalric, le père de sainte Odile, le même Ethico qui mit à mort nos deux
martyrs régionaux, saint Germain et saint Randoald.
Cadet de sa famille, il
fut, selon l'usage du temps, destiné à l'Église. En compagnie de deux de ses
cousins prénommés Aldalbéron, dont l'un devint plus tard évêque de Metz, il
parcourut les sept arts libéraux à Toul, sous l'autorité de l'évêque Berthold,
puis sous celle de son successeur Hermann.
Durant sa jeunesse, alors
qu'il dormait, un accident survint. Il fut mordu par une bête venimeuse au
visage. Il tomba malade au point qu'on désespéra de le voir jamais récupérer la
santé. Mais, nous dit le chroniqueur de sa vie, Wibert, "le doux Jésus,
qui toujours vient au secours des situations désespérées, donna bientôt à ses
parents l'assurance de sa pleine guérison et se souvint de l'Église qu'il devait
restaurer grâce à lui." (La vie du pape Léon IX (Brunon évêque de Toul),
p.19). En effet, Brunon eût une vision deux mois après son accident lorsqu'il
était au plus mal. Laissons parler le chroniqueur. "Un jour enfin, alors
qu'il reposait sur le dos tout éveillé, il lui sembla voir une échelle
lumineuse s'élever de son lit, traverser la fenêtre qui lui faisait face, et
atteindre le ciel. Un vieillard en habit monastique, d'un éclat éblouissant et
d'une blancheur de cheveux vénérable, en descendit, portant dans la main droite
une croix resplendissante au bout d'une longue hampe. Lorsqu'il vint près du
malade, il tint l'échelle de la main gauche et, de la main droite, apposa
d'abord la croix sur ses lèvres, puis en marqua ses plaies et ramena derrière
l'oreille tout le pus que le venin avait produit; s'en retournant bientôt comme
il était venu, il le laissa sur la voie de la guérison" (op cit. p.19).
Quelques temps après, l'abcès creva et il guérit de l'empoisonnement.
Aujourd'hui encore, ajoute Wibert, "il affirme qu'au cours de cette
extase, il avait immédiatement identifié à son visage et à son habit, le
bienheureux Père des moines, Benoît, dont l'éclat dépasse celui de la
lumière." (ibid.)
Pour cette raison, par la
suite, il veilla particulièrement sur l'institution monastique. Brunon devint
chanoine et diacre de Toul. A la mort d'Hermann, en 1026, il avait donc 24 ans,
il fut désigné comme évêque de Toul. Ayant refusé l'honneur d'être ordonné par
le pape par respect pour son métropolitain, Poppon, archevêque de Trêves.
Celui-ci, exigeant de lui le serment de ne rien faire sans en référer à son
autorité, il refusa de se soumettre pour sauvegarder sa légitime indépendance.
Un accord finit par survenir et il fut consacré le 9 septembre 1027.
Il rétablit aussitôt la
discipline dans les abbayes bénédictines touloises et donna son appui à
certaines fondations et tenta de réformer son clergé. Il eût également à
s'occuper de la défense militaire de sa région et une tâche d'ambassade auprès
du roi de France. Malade durant toute une année, il dut cette fois sa guérison
à saint Blaise. Il perdit ses deux frères et en 1039 mourut l'empereur Conrad
II. Les parents de Brunon le suivirent peu après.
La papauté.
L'empereur Henri III,
venant chercher la couronne impériale à Rome avait du intervenir dans une
période très troublée pour la papauté. Il fit désigner Clément II qui le
couronna empereur au début de 1047. Il mourut neuf mois plus tard. Son
successeur, désigné par l'empereur disparut un mois après avoir accepté sa charge.
Le choix de l'empereur se porta alors sur Brunon qui devint donc Léon IX. Il
fut accueilli à Rome le 12 février 1049.
Dès Pâques 1049, il
réunit son premier concile romain après un pèlerinage au Mont-Gargan pour
implorer la protection de l'archange Saint-Michel et au Mont-Cassin pour se
recommander à saint Benoît.
Il entreprit alors son
premier voyage en Allemagne et dans le nord-est actuel de la France. Il
dédicaça certaines églises à cette occasion et tint un concile à Mayence. Il
était de retour à Rome, à la fin avril 1050. La même année, il repartit vers le
nord s'arrêtant notamment à Saint Maurice d'Agaune. Il eût à régler diverses
affaires avant de retourner à Rome. Il entreprit encore un troisième voyage
vers le nord en juillet 1052. Il obtint notamment qu'Henri III épargne la
Hongrie et la ville de Bratislava. Après un voyage à Aix-la-Chapelle et dans le
pays de sa jeunesse, il fut de retour à Rome pour le Carême 1053.
La fin de son règne fût
assombrie par deux graves événements. Son armée fut d'abord défaite par les
normands à Civitate le 18 juin 1053 et il connut l'emprisonnement, n'étant
libéré qu'en février 1054.
Les conséquences de la
querelle avec les grecs, ensuite, laissèrent hélas une profonde blessure dans
l'histoire de son règne et de l'Église, avec la tristement célèbre ambassade du
Cardinal Humbert. Le Cardinal déposa la fameuse bulle qui déclencha le schisme
sur l'autel de Ste-Sophie à Constantinople le 16 juillet 1054, alors que ses
pouvoirs avaient pris fin depuis 3 mois. Lorsque survinrent ces événements, le
pape Léon IX, avait déjà rendu son âme à Dieu.
Une vision lui ayant
dévoilé que sa mort devait avoir lieu à Saint-Pierre, il s'y prépara et mourut
au milieu de l'après-midi du 19 avril 1054, après avoir pris ses dispositions
et fait préparer son cercueil.
Relevons que le
bienheureux Léon IX avait entrepris la réforme que nécessitait l'état de
l'Église, luttant contre ces fléaux du clergé qu'étaient la simonie et le
concubinage, ainsi que l'investiture laïque. Il faut encore reconnaître à son
actif d'avoir discerné et distingué celui qui serait un de ses successeurs, le
moine Hildebrand, futur Grégoire VII qui libéra l'Eglise de son asservissement
au pouvoir laïque.
Le bienheureux Léon IX
est fêté le 19 avril.
Quelques sources:
RR. PP. Bénédictins de
Paris, Vie des saints et des bienheureux, tome IV Avril, pp. 478-490,
Paris 1946.
Michel Parisse, Monique
Goullet, La vie du pape Léon IX (Brunon, évêque de Toul), Les Belles
Lettres, Paris 1997.
Histoire du Christianisme,
tome IV, Évêques, moines et empereurs (610-1054), Desclée 1993.
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/leonix/
Le Pape
Leon IX et Sainte Eugenie. Abbaye du Mont Sainte-Odile, Alsace, France
Papa Leone IX e santa Eugenia nel mosaico ottocentesco dell'abbazia di Mont Sainte Odile, in Alsazia
Bruno
d'Eguisheim-Dagsbourg (1002-1054)
Pape sous le nom de LÉON
IX de 1049 à 1054
Bruno
d'Eguisheim-Dagsbourg est né vers 1002 à Eguisheim, près de Colmar. Il est issu
d'une famille noble qui donna plusieurs saints à l'Église ainsi que plusieurs
seigneurs dans l'empire Germanique. Son père, Hugues était un cousin direct de
l'empereur Konrad(1).
Dès sa plus tendre
enfance, il donna les signes d'un esprit brillant. A peine âgé de 5 ans, il fut
confié à Berthold, évêque de Toul(2) qui dirigeait une école pour les enfants
de la noblesse.
Un jour, alors qu'il
était encore enfant et qu'il séjournait dans sa famille, il fut attaqué par un
animal sauvage qui le blessa gravement et le laissa longtemps entre la vie et
la mort. Il raconta par la suite qu'il eut une vision de Saint Benoit et que celui-ci
le guérit en touchant ses blessures avec une croix. Cette anecdote est
rapportée par le moine Wibert, qui fut son biographe lorsqu'il occupa le siège
épiscopal de Toul.
En 1017, il devint
chanoine de la cathédrale Saint-Etienne de Toul et bien qu'il fut encore très
jeune, il exerça une influence apaisante sur le caractère colérique et emporté
de l'évêque Hermann(3), successeur de Berthold. En 1024, lorsque Konrad succéda
à l'empereur Henri Ier, ses parents l'envoyèrent à la cour du roi pour servir
dans sa chapelle. Rapidement sa vertu le fit remarquer et ses compagnons lui
attribuèrent le surnom de de "Bruno le Bon".
En 1026, Konrad entama
une campagne militaire en Italie et c'est Bruno, qui était alors diacre, qui
commanda le contingent venant de Toul à la place d'Hermann, trop vieux pour
participer à cette campagne. Alors qu'il était engagé dans cette campagne, il
fut élu au siège épiscopal pour succéder à Hermann qui venait de mourir. Mais
Konrad, qui avait pour lui des ambitions plus importantes hésita longtemps
avant d'accepter cette nomination. Consacré en 1027, Bruno dirigea le diocèse
de Toul pendant une vingtaine d'années, à une période très troublée. Il dut
lutter non seulement contre la famine, mais également faire face à la guerre
qui menaçait continuellement Toul, ville frontière de l'Empire.
Envoyé par Konrad auprès
de Robert le Pieux, il parvint à établir la paix de façon tellement forte entre
le jeune royaume de France et l'Empire Germanique que celle-ci n'en fut pas
troublée pendant plusieurs dizaines d'années.
En 1048, à la mort du
pape Damase II(4), les romains demandèrent à l'empereur Henri III de leur
donner comme pape Halinard, Archevêque de Lyon ou Bruno de Toul. Les romains
avaient pour ces deux personnages une haute estime due à leurs actions et leur
comportement lorsqu'ils s'étaient rendus en Pèlerinage à Rome.
Henri se décida pour
Bruno qui faisait tout ce qu'il pouvait pour éviter l'honneur que son souverain
voulait lui imposer. Mais à la longue, il s'inclina devant l'insistance de
l'empereur et des Romains. Lorsqu'il arriva à Rome, accompagné d'Hildebrand il
fut acclamé à l'unisson par le peuple. Prenant le nom de Léon, il fut
solennellement intronisé le 12 février 1049. Avant de pouvoir faire quoi que ce
soit pour la réforme de l'Église, il dut d'abord se défendre contre Benoit
IX(5) qui tentait de remonter sur le trône pontifical et ensuite il dut
remettre en ordre les finances du Vatican qui furent mises à mal par ce même
Benoit IX. Il confia cette dernière tâche à Hildebrand.
Une fois ces choses
réglées, il entama ses travaux de réforme de l'Église qui marqueront les
siècles à venir. En avril 1049, il convoqua un synode au cours duquel il
condamna sollennelement les deux grands maux du moment : la simonie et le nicolaïsme.
Il entama alors une série
de voyages au travers de l'Europe pour promouvoir cette réforme qui se mettait
en marche. Il quitta Rome au mois de mai et tint son premier concile à Pavie.
Il se rendit ensuite en terre germanique et s'installa à Cologne où il
rejoignit l'empereur Henry III. Malgré la réticence du roi de France Henri 1er
de le voir arriver dans son domaine, Léon IX se rendit à Reims où il tint à
nouveau un synode important auquel furent même conviés les évêques et abbés
d'Angleterre. Sur la route de retour vers Rome, il tint un dernier synode à
Mainz (Mayence) et rencontra Adalbert, archevêque de Brême pour discuter du
rassemblement des églises des pays scandinaves en un patriarcat unique dont le
siège se trouverait à Brême.
En janvier 1050, Léon
retourna à Rome pour repartir presque immédiatement vers l'Italie du sud où les
souffrances de son peuple, oppressé par les Normands, l'appelaient. Après avoir
subi les remontrances sévères du Pape, les Normands promirent de se retirer.
Après un dernier concile tenu à Spoleto, le pape rentra à Rome, mais les
Normands en profitèrent pour recommencer leurs exactions comme auparavant. De
retour à Rome après un nouveau voyage transalpin qui le mena à Toul et en
Allemagne, Léon IX prit possession des terres de Benevent, que ses habitants,
fatigués des incessantes incursions ennemies, remirent entre ses mains. Alors
qu'il se trouvait dans cette ville, en avril 1051, Léon dut à nouveau prodiguer
d'énormes efforts pour contenir les excès des Normands dont un grand nombre fut
massacré par les Lombards. Réalisant alors que plus rien ne pouvait calmer la
fureur des Normands survivants, Léon rentra se réfugier à Rome.
La question normande fut
désormais constamment présente dans l'esprit du pape. Sans cesse persécutés et
oppressés par les Normands, les habitants du sud de la péninsule ne cessèrent
pas d'implorer l'aide du pape. Les Grecs, menacés d'être expulsés de la
péninsule par ces mêmes Normands demandèrent à Léon IX de coopérer avec eux
contre ce fléau commun. Bien qu'il ait demandé en vain de l'aide de tous les
côtés, il essaya encore une fois en 1052 de servir de médiateur pour que la
paix revienne au plus vite, mais là encore sans succès.
Il commença à penser que
la seule solution serait la voie des armes. A ce moment, une ambassade
hongroise arriva à Rome pour demander au pape de servir d'intermédiaire pour
que la paix soit signée entre eux et l'empereur. Mais celui-ci, certain de sa
victoire, n'accepta aucune des propositions du pape. Et bien qu'il ait promit
au pape de lui donner un contingent pour sa lutte contre les Normands, Henry
III retira cette promesse et laissa le pape rentrer en Italie avec les quelques
soldats que sa famille lui avait envoyé. En mars 1053, Léon IX est de retour à
Rome. Voyant que la situation des états du Sud est pire que jamais, il décida
de lever un maximum de troupes auprès des princes italiens, et, déclarant la
guerre aux Normands, il tenta de faire la jonction avec l'armée byzantine. Les
normands réussirent à défaire d'abord les grecs avant leur jonction avec le
pape et ensuite ce dernier à Civitella en juin de la même année. Après sa
défaite, Léon se livra à ses ennemis, mais ceux-ci le traitèrent avec respect
et considération et se déclarèrent eux-mêmes les soldats du pape.
Bien qu'il ait gagné plus
dans la défaite que dans une éventuelle victoire, Léon IX se retira à Bénévent,
le coeur brisé. Les morts de Civitella hantèrent pour toujours son esprit. Il
fut aussi profondément troublé par l'attitude de Michael 1er Cerularius(6). Cet
ambitieux prélat était déterminé à n'avoir aucun supérieur hiérarchique, ni
dans l'Eglise ni parmi les Etats. Dès 1042, il fit biffer le nom du pape des
diptyques sacrés et commença bientôt à attaquer l'Église Catholique à cause de
l'utilisation de pain azyme pour le sacrifice de la messe. Par la suite, il fit
fermer de la manière la plus barbare possible les églises romaines de
Constantinople.
Au début de l'année 1054,
Léon IX envoya à Constantinople deux importants prélats, Humbert de
Moyenmoûtier et Frederik de Lorraine, porteurs de lettres pour le patriarche et
aussi pour l'empereur byzantin. Sa mort survenue au printemps 1054 l'empêcha de
connaître les résultats de cette ambassade qui conduisit les deux prélats à
excommunier Michael Cerularius et acheva de consommer la fracture entre les
deux églises.
Après la bataille de
Civitella, Léon IX ne retrouva jamais entièrement ses esprits. Son état empira
jusqu'à provoquer une maladie mortelle. En mars 1054, il fut ramené à Rome où
il rendit l'âme et fut enseveli dans l'Église Saint-Pierre.
Notes :
(1) Conrad II le Salique,
né vers 990 et mort le 4 juin 1039 à Utrecht. Roi des Romains en 1024, il est
couronné empereur romain germanique le 26 mars 1027
(2) Evêque de Toul de
995/996 à 1019.
(3) Evêque de Toul de
1016 à 1027.
(4) Poppon de Brixen,
pape sous le nom de Damase II ne régna que pendant 23 jours, du 17 juillet au 9
août 1048.
(5) Théophylacte de
Tusculum, pape sous le nom de Benoit IX, montera sur le siège pontifical à
trois reprises : du 21 octobre 1032 à septembre 1044 ; du 10 mars 1045 au 1er
mai 1045 et du 8 novembre 1047 au 16 juillet 1048.
(6) Michel Ier Cérulaire
(en grec : Μιχαήλ Α' Κηρουλάριος, né à Constantinople vers 1000, mort le 21
janvier 1059), fut patriarche de Constantinople du 25 mars 1043 au 2 novembre
1058. Il est un des acteurs de la rupture entre les Églises de Constantinople
et de Rome en 1054 (Grand Schisme d'Orient).
Bibliographie
1. "Histoire des
Papes - de Saint Pierre à Jean Paul II", Éditions Tallandier - Historia
2000
Also known as
Apostolic Pilgrim
Bruno of Egisheim
Bruno of
Eguisheim-Dagsburg
Pilgrim Pope
Profile
Son of Count Hugh
of Egisheim. Cousin of Emperor Conrad II. Chapter canon of Saint Stephen’s, Toul, France. Deacon. Soldier and officer in the imperial army. In 1021, while still in the military, he was chosen bishop of Toul, France, a position he held for 20 years. Commanded troops under emperor Conrad II in the invasion of Italy in 1026. Very disciplined himself, he brought order to
the monasteries in his diocese, discipline to the clergy, and the Cluniac reform to many of his houses.
Mediator between France and the Holy Roman Empire. Chosen 151st pope with the support of the Roman citizens and Henry III of Germany.
Leo brought his
reforming, disciplinary ways to the Church as a whole, reforming houses and parishes, fighting simony, enforcing clerical celibacy, encouraging liturgical development and the use
of chant. He brought Hildebrand, later Pope Saint Gregory VII, to Rome as his spiritual advisor. Fought the
coming Great Schism between the Eastern and Western churches. He received the nickname
of Pilgrim Pope due to his travels through Europe, enforcing his reforms, insisting that his bishops, clergy, and councils follow suit. Held synods at Pavia, Italy, in Rheims, France, in Mainz, Germany, and in Vercelli, Italy where he condemned the heresy of Berengarius of Tours. Authorized the consecration of the first
native bishop of Iceland. Peacemaker in Hungary. Proposed that Popes be elected only by cardinals.
Leo’s papacy was marred by his military action. He added
new Italian regions to the papal states, and when Normans invaded these areas
in 1053, he personally led an army to throw them out. This resulted in wide-spread criticism,
defeat in the field, his capture at Civitella, and several months imprisonment at Benevento, Italy. He spent his time there well, learning Greek to better understand the writings of the Eastern Church, but his health suffered badly, and he died soon after his release.
Born
21 June 1002 at Eguisheim, Alsace, France as Bruno of Eguisheim-Dagsburg
Papal Ascension
19 April 1054 in Saint Peter’s Basilica, Rome, Italy of natural causes
1082 by Pope Saint Gregory VII
1887 by Pope Blessed Victor III
Additional Information
Book of Saints, by the Monks of Ramsgate
Lives of the Saints, by Father Alban Butler
Saints of the Day, by Katherine Rabenstein
Short Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly
books
Our Sunday
Visitor’s Encyclopedia of Saints
other sites in english
images
sitios en español
Martirologio Romano, 2001 edición
fonti in italiano
notitia in latin
nettsteder i norsk
MLA Citation
“Pope Saint Leo
IX“. CatholicSaints.Info. 14 April 2021. Web. 19 April 2021.
<https://catholicsaints.info/pope-saint-leo-ix/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/pope-saint-leo-ix/
Bleiglasfenster
in der Kirche Saint-Hippolyte in Paris (13. Arrondissement), Darstellung:
hl. Leo IX., Ausführung: Lux Fournier (Tours)
Pope St. Leo IX
Pope St. Leo IX was the
first pope who worked for reform in the Church. He was born in 1002 and given
the name Bruno at Baptism. He was educated at a school for the children of
Germany’s royal families and taught by the bishop of his diocese. As a priest,
Fr. Bruno served at the cathedral before being named bishop of Toul.
Twenty years later, Bruno
was appointed pope, but he would not accept leadership over the Church until
being approved by the priests, bishops, and people of Rome. After the long
journey, Bishop Bruno arrived in the holy city dressed as a simple traveler. He
was greeted by cheers at his humble manner and was immediately accepted by
everyone as the new Holy Father. Bruno took the name Pope Leo IX.
Leo quickly called
attention to two issues badly in need of reform: simony, the buying and selling
of sacred offices and things; and the practice of priestly celibacy. Some men
had actually paid money to be appointed bishops. Leo quickly removed these
false successors to the Apostles and appointed men who truly had the gifts
necessary to lead a diocese.
Other men simply ignored
the Church’s tradition of priestly celibacy. They married and had families.
Their family responsibilities made it difficult for them to serve their parish
or diocese with all their hearts.
Pope Leo did not just
write letters or give sermons to announce his reforms. He traveled to major
dioceses to conduct meetings and discuss why the reforms were necessary. He
traveled so much that he was nicknamed the “Apostolic Pilgrim.” Leo also
appointed men who believed in the reforms to important Church positions. Leo
knew that the changes he wanted would not be accomplished in his lifetime. He
trusted the men he appointed to carry out the needed reforms and they did.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/pope-saint-leo-ix/
SOURCE : http://www.bartleby.com/210/4/191.html
Leo IX, Pope (RM)
Born in Alsace, France, in 1002; died in Rome, April 19, 1054; canonized in
1087.
Pope Leo, baptized Bruno, curiously combined the life of a holy man with that
of an army officer. He was a deacon when Emperor Conrad II, his cousin, invaded
Italy. In spite of his holy orders, Bruno readily joined the emperor's army and
fought valiantly. While still a deacon and a soldier, Bruno was chosen to be
bishop of Toul in 1026 when he was visiting there.
During his 20 years as prelate of Toul, he was known as a stern bishop, who
disciplined lax priests and brought order into the monasteries of his diocese.
Then in 1048 he was elected pope. He took his spiritual advisor, Hildebrand
(later Pope Saint Gregory VII), with him to Rome.
What he had done formerly on a small scale he attempted to apply to the whole
Church. First he began in earnest to reform the curia. Leo combatted simony,
enforced celibacy among the clergy, encouraged development of the chant and the
liturgy, condemned Berengarius, and strove to prevent the schism between the
Eastern and Western churches that was being engineered by Emperor Michael
Coerularius. Then, he tirelessly travelled throughout western Europe to enforce
his reforms, and became known as the pilgrim pope. Wherever he went he called
together the bishops and clergy in councils, inspiring them to follow his lead.
Leo IX decided to consolidate the material position of the papacy by adding
parts of southern Italy to his territories, but this proved to be his undoing.
The Normans invaded these new territories; the warrior pope himself led an army
in their defense- -an action that caused even Saint Peter Damian to criticize
him. Unfortunately, too, the Normans defeated him. Pope Leo IX was captured at
Civitella and imprisoned at Benevento. Although his captors declared themselves
to be the pope's loyal subjects, they did not release Leo for several months.
In prison Leo began to
learn Greek, in an attempt to understand better the teachings of the Eastern
Church, which was now split from Rome. But his health was failing. On his
release, the pope ordered his bed to be placed in Saint Peter's Basilica next
to a coffin. There he died (Benedictines, Bentley, Encyclopedia).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0419.shtml
Statue
du pape Léon IX à Dabo (Moselle, France)
Saint Leo IX, Pope
by Editor Staff
April 19
Today is the feast day of
Saint Leo IX. Ora pro nobis.
Pope St. Leo IX was born
at Egisheim, near Colmar, Germany, on the borders of Alsace, 21 June, 1002, and
died on 19 April, 1054. He belonged to a noble family which had given and was
to give many saints to the Church and rulers to the German (Roman) Empire. His
baptismal name was Bruno. His father, Hugh, was first cousin to the Holy Roman
Emperor Konrad, and both Hugh and his wife Heileweid were remarkable for their
piety and learning.
As a sign of the tender
conscience which soon began to manifest itself in the saintly child, we are
told that, although he had given abundant proofs of a bright mind, on one
occasion he could not study out of an exceptionally beautiful book which his
mother had purchased and given to him. At length it was discovered that, unknown
to his pious mother, the book had been stolen from the Abbey of St. Hubert in
the Ardennes. After Heileweid had restored the volume to its rightful owners,
little Bruno’s studies proceeded unchecked. When five years of age, he was
committed to the care of the energetic Berthold, Bishop of Toul, who had a
school for the sons of the nobility. Intelligent, graceful in body, and
gracious in disposition, Bruno was a favorite with his schoolfellows. Whilst
still a youth and at home for a visit, he was attacked when asleep by some
animal, and so much injured that for days he lay between life and death. In
that condition he saw, as he used afterwards to tell his friends, a vision of
St. Benedict, who cured him by touching his wounds with a cross. This miraculous
event is recounted by St. Leo’s principal biographer, Wibert, who was his
intimate friend when the saint was Bishop of Toul.
Bruno became a canon of
St. Stephen’s at Toul (1017), and although still quite young became a trusted
assistant to Herimann, the successor of Bishop Berthold in the See of Toul, a
Rhineland diocese that was a center of the Northern reform movement. When, in
1024, Konrad, Bruno’s cousin, succeeded Heinrich
II as Holy Roman Emperor, the saint was called to the court to serve
in the Emperor’s chapel. His virtue soon made itself felt, and his companions,
to distinguish him from others who bore the same name, always spoke of him as
“the good Bruno.” In 1026, Konrad set out for Italy to make his imperial
authority respected in that troubled portion of his dominions, and as Herimann,
Bishop of Toul, was too elderly to lead his contingent of clergy into the
peninsula, he entrusted the command of it to Bruno, then a Deacon. While he was
thus in the midst of this embassy, Bishop Herimann died and the twenty-four
year old Bruno was at once elected to succeed him.
The German Emperor
Konrad, who destined him for higher things, was reluctant to allow him to
accept the relatively minor See of Toul. But Bruno, who was wholly disinclined
to accept honors and privileges, and wished to live in as much obscurity as
possible, induced his sovereign to permit him to take the See. Consecrated in
1027, Bruno administered the Diocese of Toul for over twenty years in an era of
distress and trouble of all kinds. He had to contend not merely with famine,
but also with war, to which, as a frontier town, Toul was much exposed. Bruno,
however, was equal to his position. He knew how to make peace, and, if
necessary, to wield the sword in defense of his Church. Sent by the Emperor to
Robert the Pious, King of France, he established so firm a peace between France
and the Empire that it remained unbroken for two generations. On the other
hand, he defended his Episcopal city against Eudes, Count of Blois, a rebel
against Konrad, and by his wisdom and exertions added Burgundy to the Empire.
It was whilst he was
Bishop that he was saddened by the death not only of his father and mother, but
also of two of his brothers. Amid his trials Bruno found some consolation in
music, in which he proved himself very efficient.
The German Pope Damasus
II died in 1048, poisoned by members of jealous “papal families,” who coveted
the Chair of Peter to satisfy their own worldly ambitions. Mindful of his
sacred obligation to preserve the integrity of the Roman See, the pious Emperor
Heinrich III, Konrad’s son and successor, at once fixed upon Bruno as his
choice for the new Pope. The unworldly Bishop of Toul did all he could to avoid
the honor which his sovereign wished him to accept. When he was at length
overcome by the combined importunities of the Emperor, the German people, and
the populace of Rome (sickened by the corruption and scandals of Italian “papal
families”), Bruno agreed to go to Rome, and to canonically accept the Papacy.
When he reached Rome with his monastic companion, Hildebrand, and presented
himself to its people clad in the guise of a Pilgrim and barefooted, but still
tall and fair to behold, the Roman people cried out with one voice that him and
no other would they have as Pope. Assuming the name of Leo, the ninth of that
name, he was solemnly enthroned 12 February 1049.
Before Leo could do
anything in the matter of the reform of the Church, on which his heart was set,
he had first to put down another attempt on the part of the anti-Pope Benedict
IX to seize the papal throne. He had then to attend to money matters, as the
papal finances were in a deplorable condition. To set affairs in order, he put
them in the hands of Hildebrand, a man of tremendous capabilities and zeal for
the Church, and a future Pope–St. Gregory VII.
He then began the work of
reform which was to give the next hundred years a character of their own, and
which his successors were to carry forward. One of his most important new
policies was to appoint experienced reformers from the German dioceses as
cardinals. This was a radical innovation that changed the whole institutional
structure of the Roman church. There had been cardinals at Rome before, but
their functions were merely ceremonial. Leo transformed the nature of the
office by conferring it on the chosen men whom he gathered together to serve as
his principal counselors and administrators. In April, 1049, he held a Synod at
which he condemned the two notorious evils of the day–simony (the buying and
selling of Church offices), and violation of the laws of clerical celibacy.
Then he commenced those journeys throughout Europe in the cause of a
reformation of manners which gave him the pre-eminent right to be
styled Peregrinus Apostolicus–Apostolic Pilgrim.
Leaving Rome in May, he
held a council of reform at Pavia, and pushed on through Germany to Cologne,
joined by the Emperor Heinrich III. Working with the Emperor, he brought about
peace in Germany by excommunicating the rebel Godfrey Barbarossa. Despite the
scheming of King Henry I to prevent him from coming to France, Pope Leo next
proceeded to Rheims, where he held an important synod, at which both Bishops
and Abbots from England assisted. There were also assembled in the city a
number of enthusiastic people to see their vigorous reforming Pope, “Spaniards,
Britons, Franks, Irish, and English.” On his way back to Rome, Leo held another
synod at Mainz, everywhere rousing public opinion against the great evils of
the time as he went along, and everywhere being received with unbounded
enthusiasm. In these councils the general reform decrees were promulgated
afresh, and individual prelates who had offended against the canons of the
Church were judged and, if necessary, deposed. The effect of the pope’s travels
appears to have been electrifying. Clergy to whom the Roman Pontiff had seemed
a remote and shadowy potentate at the other end of the world now saw him laying
down the law and settling the affairs of their own churches as a formidable
judge and ruler.
It was upon his return
journey that we have the first mention of the Golden Rose. The Abbess of
Woffenheim, in return for certain privileges bestowed by the Pope, each year
sent to Rome a golden rose before Laetare Sunday, on which day, says Leo, the
popes are wont to carry it. Also before he returned to Rome, he discussed with
Adalbert, Archbishop of Bremen, the establishment of the Church in the
Scandinavian countries, including Iceland and Greenland, and authorized the
consecration by Adalbert of the first native bishop for Iceland.
In January, 1050, Leo
returned to Rome, only to leave it again almost immediately for Southern Italy,
whither the sufferings of its people called him. They were being heavily
oppressed by the Norman invaders. To Leo’s remonstrances, the wily Normans
replied with promises, and when the Pope, after holding a council at Siponto,
returned to Rome, they continued their oppressions as before. At the usual
Paschal Synod which Leo was in the habit of holding at Rome, the heresy of
Berengarius of Tours was condemned. This condemnation against one of the
earliest heresies against the Holy Eucharist was repeated by the Pope a few
months later at Vercelli.
Before the year 1050 had
come to a close, Leo had begun his second transalpine journey. He went first to
Toul, in order to solemnly translate the relics of St. Gerard, bishop of that
city, whom he had just canonized, and thence to the German imperial court to
confer with the Emperor. Returning to Rome, Leo held another of his Paschal
Synods in April, 1051, and in July went to take possession of Benevento.
Harassed by their enemies, the Beneventans concluded that their only hope of
peace was to submit themselves to the temporal authority of the Pope. This they
did and received Leo into their city with the greatest honor. While in this
vicinity, he made further efforts to lessen the excesses of the Normans, but
had to retrace his steps to Rome (1051) without success.
The problem with the
Normans was henceforth ever present to the compassionate Pope’s mind.
Constantly oppressed by the invaders, the people of Southern Italy ceased not
to implore the Pope to come and help them. The Greeks, fearful of being expelled
from the peninsula altogether, begged Leo to cooperate with them against the
common foe. Thus urged, Leo sought assistance on all sides. Failing to obtain
it, he again tried the effect of personal mediation (1052). But again failure
attended his efforts. He began to be convinced that recourse would have to be
made to the sword.
At this juncture, Leo
again was called to cross the Alps to try to mediate peace between Germany and
the Hungarians, who repeatedly attacked the frontiers of the Empire. But in
March 1053, Leo was back in Rome. Finding the state of affairs in Southern
Italy worse than ever, he raised what forces he could among the Italian
princes, and, declaring war on the Normans, tried to consolidate forces with
the Byzantine general. But the shrewd Normans first defeated the Greeks, and
then fell upon the Pope’s forces at Civitella (June, 1053), completely routing
them. After the battle, Leo gave himself up to his conquerors who, impressed by
his courage and holiness, treated him with the utmost respect and
consideration, and professed themselves his soldiers.
Though he gained more by
defeat than he could have gained by military victory, Leo betook himself to
Benevento, broken-hearted. The slaughter of his faithful troops at Civitella
was a profound sorrow to his pastoral heart. Moreover, he was deeply concerned
by the growing rift in the Church caused by the prideful attitude of the Greek
Patriarch of Constantinople.
Michael Cerularius was
determined, if possible, to have no Superior in either Church or
State. As early as 1042, he had struck the Pope’s name off the sacred diptychs
read in the liturgy, and soon proceeded, first in private, and then in public,
to attack the Latin Church on the specious pretext that it used unfermented
bread (azymes) in the Holy Sacrifice of the Mass. Finally, he abruptly closed
the Latin churches in Constantinople, not without violence. In reply to this
outrage, Leo addressed a strong letter to Michael in September, 1053, and then
he began to study Greek in order the better to understand the matters in
dispute. Meanwhile, the Byzantine Emperor, seeing that his hold on Southern
Italy was endangered by the Norman victory, put pressure on the Patriarch to
make him more respectful to the Pope. To the conciliatory letters which
Constantine and Cerularius now dispatched to Rome, Leo sent suitable replies
(January, 1054) with two envoys, Cardinals Humbert and Frederick, but the Holy
Pope departed this life before the momentous issue of his embassy was known in
Rome. On 16 July, 1054, the two cardinals excommunicated Cerularius, and the
great Eastern Schism tragically severed the most ancient churches in
Christendom from the Mystical Body of Christ.
The annals of England
show that Pope Leo had many communications with the saintly King Edward the
Confessor. Leo also intervened in Britain by forbidding the consecration of the
unworthy Abbot of Abingdon as Bishop of London. Throughout the troubles which
Robert of Jumiges, Archbishop of Canterbury, had with the family of Earl Godwin,
he received the support of Pope Leo, who sent him the pallium, and condemned
Stigand, the usurper of his See (1053). King Macbeth, the alleged murderer of
Duncan whom Shakespeare immortalized in his play, is believed to have visited
Rome during Leo’s pontificate, and to have exposed the pressing needs of his
soul to that tender Father in Christ.
After the battle of
Civitella, Leo never recovered his former vigor. Seized at length with a mortal
illness, he caused himself to be carried to Rome (March, 1054), where he died a
most edifying death. He was buried in St. Peter’s Basilica. Revered as a worker
of miracles both in life and in death, Pope Leo IX was duly enrolled in the
Roman Martyrology as a Saint. His Feast is observed on April 19th. (1,4,5)
Research by REGINA Staff
http://www.salvemariaregina.info/SalveMariaRegina/SMR-122.html#Pope%20St.%20Leo%20IX
https://www.catholicireland.net/saintoftheday/pope-st-leo-ix-1002-54/
http://www.traditioninaction.org/SOD/j018sdSt.LeoIX_4-19.htm
http://www.nobility.org/2014/04/17/leo-ix-nobility/
http://www.newadvent.org/cathen/09160c.htm
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Leo_IX._Leone_IX,_papa.jpg
SOURCE : https://www.reginamag.com/saint-leo-ix-pope/
Alsace, Bas-Rhin, Sessenheim, Église de la Nativité-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie (IA00123779): Verrière "Saint Louis et Saint Léon" (XXe, Ott Frères)
Pope St. Leo IX
(1049-54), b.
at Egisheim, near Colmar, on the borders of Alsace, 21 June,
1002; d. 19 April, 1054. He belonged to a noble family which
had given or was to give saints to
the Church and
rulers to the Empire. He was namedBruno. His father Hugh was
first cousin to Emperor Conrad, and both Hugh and his
wife Heilewide were remarkable for their piety and
learning. As a sign of the tender conscience which
soon began to manifest itself in the saintly child, we are told that,
though he had given abundant proofs of
a bright mind, on one occasion he could not study out of an exceptionally
beautiful book which his mother had bought and given to him. At length it
transpired that the book had been stolen from
the Abbey of St.
Hubert in the Ardennes. When Heilewide had restored the
volume to its rightful owners, the little Bruno's studies proceeded
unchecked. When five years of age, he was committed to the care of the
energetic Berthold, Bishop of
Toul, who had a school for
the sons of the nobility. Intelligent, graceful in body, and
gracious in disposition, Bruno was a favourite with his schoolfellows.
Whilst still a youth and at home for his holidays, he was attacked when
asleep by some animal, and so much injured that for some time he lay
between life and death. In that condition he saw, as he
used afterwards to tell his friends, a vision of St. Benedict,
who cured him by touching his wounds with a cross. This we are told
by Leo'sprincipal biographer, Wibert, who was his intimate friend when
the saint was Bishop of
Toul.
Bruno became
a canon of St. Stephen's at Toul (1017), and though still
quite young exerted a soothing influence on Herimann, the choleric successor of Bishop Berthold.
When, in 1024, Conrad, Bruno's cousin, succeeded
the Emperor Henry I, the saint's relatives
sent him to the new king's court "to serve in his chapel".
His virtue soon made itself felt, and his companions, to distinguish
him from others who bore the same name, always spoke of him as
"the good Bruno". In 1026 Conrad set out
for Italy to
make his authority respected in that portion of his dominions, and
as Herimann, Bishop of
Toul, was too old to lead his contingent into the peninsula, he
entrusted the command of it to Bruno, then a deacon.
There is reason to believe that this novel occupation was
not altogether uncongenial to him, for soldiers seem always to have had an
attraction for him. While he was thus in the midst of
arms, Bishop Herimann died and Bruno was at once elected to succeed him. Conrad,
who destinedhim for higher things, was loath to allow him to accept that
insignificant see. But Bruno, who was wholly disinclined for the
higher things, and wished to live in as much obscurity as possible, induced his
sovereign to permit him to take the see. Consecrated in
1027, Bruno administered the Diocese of Toul for over
twenty years, in a season of stress and trouble of all kinds. He had to contend
not merely with famine, but also with war,
to which as a frontier town Toul was much exposed. Bruno, however, was
equal to his position. He knew how
to make peace, and, if necessary,
to wield the sword in self-defence. Sent by Conrad to Robert
the Pious, he established so firm a peace between France and
the empire that it was not again broken even during the reigns of the sons of
both Conrad and Robert. On the other hand, he held
his episcopal city against Eudes, Count of Blois,
a rebel against Conrad, and "by his wisdom and exertions"
added Burgundy to
the empire. It was whilst he was bishop that
he was saddened by the death not merely of his father
and mother, but also of two of his brothers. Amid his
trials Bruno found some consolation in music, in which he proved
himself very efficient.
The German Pope
Damasus II died in 1048, and the Romans sent to
ask Henry III, Conrad's successor, to let them have as the
new pope either Halinard, Archbishop of Lyons,
or Bruno. Both of them were favourably known to the Romans by
what they had seen of them when they came to Rome on pilgrimage. Henry at
once fixed uponBruno, who did all he could to avoid the honour which
his sovereign wished to impose upon him. When at length he was overcome by the
combined importunities of the emperor, the Germans,
and the Romans, he agreed to go to Rome,
and to accept the papacy if
freely elected thereto by the Roman people. He wished, at
least, to rescue the See of Peter from its servitude to
the German emperors. When, in company with Hildebrand he
reachedRome,
and presented himself to its people clad in pilgrim's guise and
barefooted, but still tall, and fair to look upon, they cried out with one
voice that him and no other would they have as pope.
Assuming the name of Leo, he was solemnly enthroned 12
February, 1049. Before Leo could do anything in
the matter of the reform of the Church on
which his heart was set, he had first to put down another attempt on the part
of the ex-Pope Benedict
IX to seize the papal throne.
He had then to attend to money matters, as the papal finances
were in a deplorablecondition. To better them he put them in the hands of Hildebrand,
a man capable of improving anything.
He then began the work of
reform which was to give the next hundred years a character of their
own, and which his great successor Gregory
VII was to carry so far forward. In April, 1049, he held
a synod at which he condemned the two notorious evils of
the day, simony and clerical incontinence.
Then he commenced those journeys throughout Europe in
the cause of a reformation of manners which gave him a pre- eminent right to
be styled Peregrinus Apostolicus. Leaving Rome in
May, he held a council of reform at Pavia,
and pushed on through Germany to Cologne,
where he joined the Emperor
Henry III. In union with him he brought about peace inLorraine by excommunicating the
rebel Godfrey the Bearded. Despite the jealous efforts
of King Henry I to prevent him from coming to France, Leo next
proceeded to Reims,
where he held an important synod, at which both bishops and abbots from England assisted.
There also assembled in the city to see the famous pope an
enormous number of enthusiastic people, "Spaniards, Bretons, Franks, Irish,
and English". Besides excommunicating the Archbishop of Compostela (because
he had ventured to assume the title of Apostolicus,reserved to
the pope alone),
and forbidding marriage between William (afterwards called
the Conqueror) andMatilda of Flanders,
the assembly issued many decrees of reform. On his way back to Rome Leo held
anothersynod at Mainz,
everywhere rousing public opinion against the great evils of the time
as he went along, and everywhere being received with unbounded enthusiasm. It
is apparently in connexion with this return journey that we have the first
mention of the Golden
Rose. The Abbess of
Woffenheim, in return for certain privilegesbestowed by the pope,
had to send to Rome "a
golden rose" before Lætare Sunday, on which day, says Leo,
the popes are
wont to carry it. Also before he returned to Rome,
he discussed with Adalbert, Archbishop of Bremen,
the formation of all the Scandinavian countries,
including Iceland and Greenland, into a patriarchate,
of which thesee was
to be Bremen. The scheme was never accomplished, but
meanwhile Leo authorized the consecration byAdalbert of
the first native bishop for Iceland.
In January,
1050, Leo returned to Rome,
only to leave it again almost immediately for Southern Italy,
whither the sufferings of its people called him. They were being heavily
oppressed by the Normans. To the expostulations of Leo the
wily Normans replied with promises, and when the pope,
after holding a council at Spoleto,
returned toRome,
they continued their oppressions as before. At the
usual paschal synod which Leo was in
the habit of holding at Rome,
the heresy of Berengarius
of Tours was condemned—a condemnation repeated by the pope a
few months later at Vercelli.
Before the year 1050 had come to a close, Leo had begun his second
transalpine journey. He went first to Toul, in order solemnly to
translate the relics of Gerard, bishop of
that city, whom he had just canonized,
and then to Germany to
interview the Emperor Henry the Black. One of the results of
this meeting was that Hunfrid, Archbishop of Ravenna,
was compelled by the emperor to cease acting as though he were the
independent ruler of Ravenna and
its district, and to submit to the pope.
Returning to Rome, Leo held
another of his paschal synods in
April, 1051, and in July went to take possession of Benevento. Harassed by
their enemies, the Beneventans concluded that their
only hope of peace was to submit themselves to the authority of
the pope.
This they did, and received Leo into their city with the
greatest honour.
While in this vicinity, Leo again made further efforts to lessen the
excesses of the Normans, but they were crippled by the
native Lombards, who with as much folly as wickedness massacred
a number of the Normans in Apulia. Realizing that nothing could then
be done with the irate Norman survivors, Leo retraced his
steps to Rome (1051).
The Norman question
was henceforth ever present to the pope's mind.
Constantly oppressed by the Normans, the people of Southern Italy ceased
not to implore the pope to
come and help them. The Greeks, fearful of being expelled from
the peninsula altogether, begged Leo to co-operate with them against
the common foe. Thus urged, Leo sought assistance on all sides.
Failing to obtain it, he again tried the effect of
personal mediation(1052). But again failure attended his efforts. He began
to be convinced that appeal would have to be made to the sword. At
this juncture an embassy arrived from the Hungarians, entreating him to
come and make peace between them and the emperor. Again Leo crossed
the Alps, but, thinking he was sure of success, Henry would not
accept the terms proposed by the pope,
with the result that his expedition against the Hungarians proved a
failure. And though he at first undertook to let Leo have
a German force to act against the Normans, he
afterwards withdrew his promise, and the pope had
to return to Italy with
only a few German troops raised by his relatives (1053). In March,
1053, Leo was back in Rome.
Finding the state of affairs in Southern Italy worse
than ever, he raised what forces he could among the Italian princes,
and, declaring war on
the Normans, tried to effect a junction with the Greek general.
But the Normans defeated first the Greeks and then the pope at Civitella(June,
1053). After the battle Leo gave himself up to his conquerors, who
treated him with the utmost respect and consideration, and professed themselves
his soldiers.
Though he gained more by
defeat than he could have gained by victory, Leo betook himself
to Benevento,
a broken-hearted man. The slain at Civitella were ever
before him, and he was profoundly troubled by the attitude of Michael
Cærularius, Patriarch of Constantinople.
That ambitious prelate was
determined, if possible, to have no superior in either Church or
State. As early as 1042, he had struck the pope's name
off the sacred diptychs,
and soon proceeded, first in private and then in public, to attack the Latin
Church because it used unfermented bread (azymes) in the Sacrifice
of the Mass. At length, and that, too, in a most barbarous manner, he
closed the Latin churches in Constantinople. In reply to
this violence, Leo addressed
a strong letter to Michael (Sept., 1053), and began to study Greek in
order the better to understand the matters in dispute. However,
if Michael had taken advantage of the pope's difficulties
with the Normans to push his plans, the Greek Emperor,
seeing that his hold on Southern Italy was
endangered by the Norman success, put pressure on
the patriarch to make him more respectful to the pope.
To the conciliatory letters which Constantine and Cærularius now
dispatched to Rome, Leosent
suitable replies (Jan., 1054), blaming the arrogance of
the patriarch. His letters were conveyed by two distinguished cardinals, Humbert and Frederick,
but he had departed this life before the momentous issue of his embassy
was known in Rome.
On 16 July, 1054, the two cardinals excommunicated Cærularius,
and the East was finally cut off from the body of the Church.
The annals of England show
that Leo had many relations with that country, and
its saintly King Edward. Hedispensed the king from a vow which
he had taken to make a pilgrimage to Rome,
on condition that he give almsto
the poor,
and endow a monastery in honour of St.
Peter. Leo also authorized the translation of the See of
Crediton to Exeter,
and forbade the consecration of
the unworthy Abbot of Abingdon (Spearhafor)
as Bishop ofLondon.
Throughout the troubles which Robert of Jumièges, Archbishop of Canterbury,
had with the family of
Earl Godwin, he received the support of the pope,
who sent him the pallium and
condemned Stigand, the usurper of his see (1053?).
King Macbeth, the supposed murderer of Duncan, whom Shakespeare has
immortalized, isbelieved to have visited Rome during Leo's pontificate,
and may be thought to have exposed the needs of hissoul to
that tender father. After the battle of Civitella Leo never
recovered his spirits. Seized at length with a mortal illness,
he caused himself to be carried to Rome (March,
1054), where he died a most edifying death. He was buried in St.
Peter's, was a worker of miracles both
in life and in death, and found a place in the RomanMartyrology.
Sources
WIBERT and other
contemporary biographers of the saint in WATTERICH, Pont. Rom. Vitæ, I
(Leipzig, 1862); P.L., CXLIII, etc.; ANSELM OF REIMS, ibid., CXLII; LIBUIN in
WATTERICH and in P.L., CXLIII; see also BONIZO OF SUTRI; ST. PETER DAMIAN,
LANFRANC, and other contemporaries of the saint. His letters are to be found
in P.L., CXLIII; cf. DELARC, Un pape Alsacien (Paris, 1876);
BRUCKER, L'Alsace et l'église au temps du pape S. Léon (Paris, 1889);
MARTIN, S. Léon IX (Paris, 1904); BRÉHIER, Le Schisme Oriental
au XIe Siecle (Paris, 1899); FORTESCUE, The Orthodox Eastern Church (London,
1907), v; MANN, Lives of the Popes, VI (London, 1910).
Mann, Horace. "Pope St. Leo IX." The Catholic Encyclopedia. Vol.
9. New York: Robert Appleton Company, 1910. 12 Apr.
2015 <http://www.newadvent.org/cathen/09160c.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by WGKofron. In memory of Fr. John
Hilkert, Akron, Ohio — Fidelis servus et prudens, quem constituit Dominus super
familiam suam.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. October 1, 1910. Remy Lafort,
Censor. Imprimatur. +John M. Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/09160c.htm
Statue du pape Léon IX, abbaye d'Altorf
April 19
St. Leo IX. Pope and
Confessor
From the councils, and
his life, written with great accuracy by Wibert his archdeacon, at Toul,
published by F. Sirmond at Paris, 1615, by Henschenius, 19 Apr. Mabillon, Act.
Ben, t. 9, et Muratori Script. Ital. t. 3, p. 278, ad p. 299; another life by
the Cardinal of Arragon, who nourished in 1356, apud Muratori, ib. p. 276. Also
from a history of his death by an anonymous contemporary writer, ib.; and from
the history of the dedication of the church of St. Remigius at Rheims, by
Anselm, a monk of that house, entitled, Itinerarium Leonis IX. in Mabillon, t.
8. See Hist. Litér. Fr. t. 7, p. 458. Mabillon, Annal. l. 59, n. 61, 62.
Calmet, Hist. de Lorr. t. 4, p. 176.
A.D. 1054.
THIS great pope received in baptism the name of Bruno. He was born in Alsace,
in 1002, with his body marked all over with little red crosses: which was
attributed to the intense meditation of his pious mother on the passion of
Christ. 1 He
was of the illustrious house of Dapsbourgh, or Asbourgh, in that province,
being the son of Hugh, cousin-german to the mother of the pious Emperor Conrad
the Salic. He had his education under Berthold, the virtuous and learned bishop
of Toul; and, after his first studies, was made a canon in that cathedral. 2 His
time was principally divided between prayer, pious reading, and his studies:
and the hours of recreation he employed in visiting the hospitals and
instructing the poor. When he was deacon, he was called to the court of the
Emperor Conrad, and was much honoured by that prince. The young clergyman
displayed an extraordinary talent for business; but never omitted his long
exercises of devotion, or his usual fasts and other austere mortifications. In
1026, he was chosen bishop of Toul. The emperor endeavoured to persuade him to
defer his consecration till the year following: but the saint hastened to the
care of the church, of which he was to give an account to God, and was
consecrated by his metropolitan, the archbishop of Triers; but refused to take
an unjust and dangerous oath which he exacted of his suffragans, that they
would do nothing but by his advice. Bruno began to discharge his pastoral
office by the reformation of the clergy and monks, whom he considered as the
most illustrious portion of the flock of Christ, and the salt of the earth. By
his care the monastic discipline and spirit were revived in the great
monasteries of Senones, Jointures, Estival, Bodonminster, Middle-Moutier, and
St. Mansu or Mansuet. He reformed the manner of celebrating the divine office,
and performing the church music, in which he took great delight. A soul that
truly loves God, makes the divine praises the comfort of her present exile. The
saint was indefatigable in his labours to advance the service of God and the
salvation of souls. Amidst his great actions, it was most admirable to see how
little he was in his own eyes. He every day served and washed the feet of
several poor persons. His life was an uninterrupted severe course of penance,
by the practice of secret austerities, and a constant spirit of compunction.
Patience and meekness were the arms by which he triumphed over envy and
resentment, when many strove to bring him into disgrace with the emperor and
others. Out of devotion to St. Peter, he visited once a year the tombs of the
apostles at Rome. After the death of Pope Damasus II. in 1048, in a diet of
prelates and noblemen, with legates and deputies of the church of Rome, held at
Worms, and honoured with the presence of the pious Emperor, Henry III. surnamed
the Black, Bruno, who had then governed the see of Toul twenty-two years, was
pitched upon as the most worthy person to be exalted to the papacy. He being
present, used all his endeavours to avert the storm from falling on his head;
and at length begged three days to deliberate upon the matter. This term he
spent in tears and prayers, and in so rigorous a fast, that he neither ate nor
drank during all that time. The term being expired, he returned to the
assembly, and, hoping to convince his electors of his unworthiness, made a
public general confession before them of the sins of his whole life, with
abundance of tears, which drew also tears from all that were present: yet no
man changed his opinion. He yielded at last only on condition that the whole
clergy and people of Rome should agree to his promotion. After this
declaration, he returned to Toul, and soon after Easter set out for Rome in the
habit of a pilgrim; and alighting from his horse, some miles before he arrived
at the city, walked to it, and entered it barefoot. He was received with
universal acclamations, and his election ratified. He took possession of the
see on the 12th of February, 1049, under the name of Leo IX. being about
forty-seven years old. He held it only five years, but they were filled with good
works. He laboured strenuously in extirpating simony, and the incestuous
marriages which many noblemen had presumed to contract. In a journey which he
made into Germany, he signalized all his steps with religious actions, held a
council at Rheims, and consecrated the new church of St. Remigius, belonging to
the abbey, in 1049: and returned from Mentz, by mount Vosge and Richenow, to
Rome. In 1050, in a council at Rome, 3 he
condemned the new heresy of Berengarius, archdeacon of Angers, a man full of
self-conceit, and a lover of novelty, who preached against the mystery of
transubstantiation in the holy eucharist. 4
St. Leo held another council at Vercelli the same year, composed of prelates
from several countries, who unanimously confirmed the censure passed at Rome on
Berengarius and his tenets, and condemned a book of John Scotus Erigena to be
cast into the fire. 5 In
1051 the pope made a second visit to his ancient see of Toul, and favoured the
abbey of St. Mansu with great presents and exemptions. In 1052 he went again
into Germany to reconcile, the Emperor Henry III. and Andrew, king of Hungary.
In 1053 Michael Cerularius, patriarch of Constantinople, began to renew the
schism of the Greek church, which had been formerly commenced by Photius, but
again healed. Cerularius and Leo, bishop of Acrida, wrote a joint letter to
John bishop of Trani, in Apulia, in which they objected to the Latins, that
they celebrated the holy eucharist in unleavened bread, fasted on the Saturdays
in Lent, refrained not from eating blood, omitted to sing halleluia in Lent,
and other such like points of discipline. 6 Malice
must be to the last degree extravagant, which could pretend to ground a schism
upon such exceptions. St. Leo answered him by an exhortation to peace, alleging
for these practices of discipline the ancient law and tradition from St. Peter,
especially for the use of unleavened bread in the holy eucharist. He sent
cardinal Humbert, his legate, to Constantinople, to vindicate the Latin Church
against the exceptions of the Greeks, and preserve them in union with the
Latins. He composed a learned and ample apology for this purpose; 7 but
was not able to overcome the obstinacy of Cerularius, whose artifices drew the
greater part of the Oriental churches into his schism. By his factious spirit
he also embroiled the state: for which Isaac Comnenus himself, whom he had
raised to the throne the year before, was preparing to chastise him, when his
death prevented his punishment, in 1058. 8
The Normans, in the eleventh century, expelled the Saracens and Greeks out of
the kingdom of Naples, but became themselves troublesome and enterprising
neighbours to the holy see. Pope Leo implored against them the succours of the
Emperor Henry III. to whom he made over Fuld, Bamberg, and other lands, which
the popes then possessed in Germany, receiving in exchange Benevento and its
territory in Italy. With these succours his holiness hoped to check the
Normans, but his army was defeated by them, and himself taken prisoner in a
certain village, and detained near a year, though always treated with great
honour and respect. He spent his time in fasting and prayer, wore a hair-cloth
next his skin, lay on a mat on the floor with a stone for his pillow, slept
little, and gave large alms. Falling sick, he was honourably sent back to Rome,
as he desired. Perceiving his end to draw nigh, he made moving exhortations to
his prelates; then caused himself to be carried into the Vatican church, where
he prayed long, and discoursed on the resurrection on the side of his grave.
Having received extreme unction, he desired to be carried to the altar of St.
Peter and set down before it: where he prayed an hour prostrate: then being
lifted up again upon his couch he heard mass, received the viaticum, and soon
after calmly expired, on the 19th of April, 1054, being fifty years old, and
having held the pontificate five years and two months. 9 Miracles
which followed his death, proclaimed his glory with God. His name is inserted
in the Roman Martyrology.
The devil has ever laboured with so much the greater fury to rob the church and
each particular Christian soul of the most holy sacrament of the altar, or at
least of its fruits, as in this adorable mystery Christ has displayed in our
favour all the riches of his mercy and love, and has bestowed on us the most
powerful means of grace and spiritual strength. It therefore behoves every
Christian to exert his zeal in maintaining the honour of this divine sacrament,
and ensuring to himself and others such incomparable advantages. Besides the
general sacred deposit of faith, here love and gratitude lay us under a
particular obligation. St. John, the disciple of love, lays open the true
characteristics of this adorable mystery of love by a short introduction to his
account of the last supper, soaring above the other Evangelists, and
penetrating into the divine sanctuary of our Lord’s breast to discover the
infinite charity with which he was inflamed for us, and which prompted him to
invent and institute it, saying, that Jesus, knowing the moment was come for
his leaving us and returning to his Father, out of that love which he always
bore us, and which he continued to bear us to the end, when it exerted itself
in such a wonderful manner as to seem to cast forth all its flames, he
bequeathed us this truly divine legacy. Love called him to heaven for our sake,
that he might prepare us places there, and send us the holy Paraclete to
perfect the great work of our sanctification. And the same boundless love
engaged him to exhaust, as it were, his infinite wisdom and power to remain
always corporally among us, and most intimately unite himself with us, to be
our comfort and strength, and that we may most perfectly be animated by his spirit,
and live by him. Shall we receive such a present with coldness and
indifference? Shall we be so basely ungrateful to such a lover, as not to burn
with zeal for the honour of this mystery of his love and grace, and unite
ourselves to him in it by the most devout and frequent communion; and by our
continual desire, and most frequent daily adoration of Jesus in this holy
sacrament, endeavour to make him all the amends we are able for the insults he
receives in it, and to appropriate to ourselves a greater share of its
treasures, by a perpetual communion as it were with his Holy Spirit, and a
participation of all his merits, graces, treasures, satisfaction, love, and
other virtues?
Note 1. By what means the imagination, under the violent impression of
some strong image or passion, in pregnant mothers, should impress visible marks
on the organs of the child in the womb, whilst the circulation of fluids is the
same through the body of the child and that of the mother; and the former is so
tender in its frame, that if blown upon by wind, it would retain the mark; is a
problem which we can no more account for than we can understand the general
laws of the union between the soul and body in ourselves. But whatever some
late physicians have said to the contrary, innumerable incontestible facts
might be gathered to evince the truth of the thing. Probably the spirits or
sinews of the mother receive a power of conveying a sensible image, and
strongly impressing it on the inward parts of the tender embryo: of the fact
Dr. Mead is an unexceptionable voucher. [back]
Note 2. Wibert, in Vita Leonis IX. l. 1, n. 10. [back]
Note 3. Herm. Contract. Chron. ad an. 1050. Lanfranc. in Bereng. c.
4. [back]
Note 4. Berengarius, a native of Tours, studied first in the school of St.
Martin’s in that city, afterwards at Chartres, under the famous Fulbert, its
bishop. Returning to Tours with great reputation for his skill in grammar and
dialectic, about the year 1030, he commenced Scholasticus in that city, by
which title we are to understand master of the school, not, as Baillet
mistakes, (Jugements des Sçavants,) the Ecolatra, or Scholasticus among the
canons of the cathedral, (which seems not then to have been erected into a
dignity in chapters,) much less the Theologal, certainty of a more modern
institution. (See Menage. Anti-Baill. t. 1, c. 39, p. 134.) Many eminent men
were formed in his school; among others Eusebius Bruno, who, in 1047, succeeded
Hubert of Vendome in the bishopric of Angers, and the learned Hildebert, who
became bishop of Mans, and afterwards archbishop of Tours. Berengarius was
honoured with the priesthood, and, about the year 1039, nominated by Hubert of
Vendome, archdeacon of Angers, though he continued to govern the school of
Tours, and often resided there till his retreat, eight years before his death.
He enjoyed the esteem of many learned and holy men, till jealousy and ambition
blasted many great qualities with which he seemed endowed, and transformed him
into another man. Guitmund, from the testimony of those who best knew him, says
that the confusion he felt for having been worsted in a disputation which he
had with Lanfranc, and the envy which he bore him when he saw his school at Bec
daily more and more crowded, and his own almost deserted, first made him seek
to distinguish himself by advancing novelties. (Guitm. de Euch. l. 1, p. 441,
t. 4, Bibl. Patr.) Eusebius Bruno, formerly his scholar, entreated him to examine
his own heart, whether it was not owing to a desire of distinguishing himself
that he had begun to dispute against the holy eucharist, (Ap. De Roye, p. 48,)
and Lanfranc ascribes his fall to vain-glory (in Bereng. c. 4.) About the year
1047 he first broached errors against marriage, and against the baptism of
infants; but soon corrected himself. He immediately after fell into others
concerning the blessed eucharist, in which he made use of the erroneous book of
John Scotus Erigena. Hugh, bishop of Langres, who had formerly been his
schoolfellow at Chartres, in a conference with Berengarius, discovered that he
denied the mystery of the real presence, and transubstantiation, and wrote him
a beautiful dogmatical letter on that subject before October, in 1049. (in
Append. Op. Lanfr. p. 68.) Adelman, who had been also his schoolfellow in the
same place, and was afterwards bishop of Brescia, wrote to him an excellent
letter before the year 1050, in which he says that two years before, the
churches of Germany and Italy had been exceedingly disturbed and scandalized
upon the rumour that so impious an error was advanced by him. (Ap. Martenne,
Anecdot. t. 1, p. 196.) Berengarius openly declared his erroneous doctrine in
certain letters which he wrote to Lanfranc about that time, in which he
espoused the errors of John. Scotus Erigena, and condemned the doctrine of
Paschasius Radbertus, which was that of the church, (in vitâ Lanfr. c. 3, et
Lanfr. in Bereng. c. 4, p. 22.) The news of this new heresy no sooner reached
Rome, but St. Leo IX. condemned it in a council which he held in that city
after Easter, in 1050. But as Berengarius could not be heard in person, the
pope ordered another council to meet at Verceli three months after, at which
the heresiarch was summoned to appear. He was soon informed of the condemnation
of his error at Rome, and immediately repaired into Normandy to the young Duke
William the Bastard. In a conference before that prince at Brione, he and a
cleric who was his scholar, and on whom he much relied in disputation, were
reduced to silence by the Catholic theologians, and revoked their errors. But
Berengarius insolently renewed them at Chartres, whither he withdrew, as we are
informed by Durand, abbot of Troarn. (L. de Corpore Domini, p. 437; see also
Mabillon, Acta Bened. n. 16, et Annal. l. 59, n. 74.) St. Leo IX. opened the
council at Vercelli in September, at which Berengarius did not appear, but only
two ecclesiastics in his name, who were silenced in the disputation: the
doctrine which they maintained was condemned, and the book of John Scotus
Erigena thrown into the flames. In October the same year, 1050, a council at
Paris, in the presence of King Henry, unanimously condemned Berengarius and his
accomplices, and the king deprived him of the revenue of his benefice. In 1054,
Victor II. having succeeded the holy Pope Leo IX. held immediately a council at
Florence, in which he confirmed all the decrees of his predecessor. He caused
another to be assembled the same year at Tours by his legates, Hildebrand and
Cardinal Gerard, in which Berengarius made his appearance according to summons.
He at first began to vindicate his error, but at length solemnly retracted it,
and bound himself by oath to maintain with the Catholic Church the faith of the
real presence in the blessed eucharist. This retractation he signed with his
own hand, and thereupon was received by the legates to the communion of the
church. (Lanfr. p. 234, Anonym. de Multiplic. Condemn. Bereng. p. 361. Guitm.
l. 3, t. 18. Bibl. Patr. p. 462. Mabillon, &c.) Yet the perfidious wretch,
soon after he was come from the council, made a jest of his oath, and continued
secretly to teach his heresy. To shut every door against it, Maurillus,
archbishop of Rouen, made an excellent confession of the Catholic faith, which
he obliged all to subscribe: in which many other prelates imitated him. (See
Mabillon, Act. t. 9, p. 226, and Annal. t. 2, p. 460, &c.) Eusebius Bruno,
bishop of Angers, in his letter to Berengarius, mentions a second council held
at Tours against him. After the death of Pope Stephen, who had succeeded
Victor, Nicholas II. assembled at Rome, in 1059, a council of one hundred and
thirteen bishops, at which Berengarius was present, signed the Catholic
confession of faith on this mystery, presented him by the council, and having
kindled himself a fire in the midst of the assembly, threw into it the books
which contained his heresy. The pope sent copies of his recantation to all
places where his errors had raised a disturbance, and admitted him to
communion. Nevertheless the author being returned into France, relapsed into
his error, and spoke injuriously of the see of Rome, and the holy Pope Leo IX.
Alexander II. wrote him a tender letter, exhorting him to enter into himself,
and no longer to scandalize the church. Eusebius Bruno, bishop of Angers,
formerly his scholar, and afterwards his friend and protector, did the same. In
1076, Gerard, cardinal bishop of Ostia, presided in a council at Poitiers
against his errors. Maurillus, archbishop of Rouen, had condemned them in a
council at Rouen, in 1063. (Mabillon, Analect. pp. 224, 227, and 514.)
Hildebrand having succeeded Alexander II. under the name of Gregory VII. called
Berengarius to Rome in 1078, and in a council there obliged him to give in a
Catholic confession of faith. The bishops of Pisa and Padua thinking afterwards
that he had not sufficiently expressed the mystery of Transubstantiation, and
his former relapses having given reason to suspect his sincerity, the pope
detained him a year at Rome, till another council should be held. This met in
February, 1079, and was composed of one hundred and fifty bishops. In it
Berengarius declared his firm faith that the bread and wine are substantially
changed into the Body and Blood of Christ, and prostrating himself, confessed
that he had till then erred on the mystery of the eucharist. (See Martenne,
Anecdot. t. 1, p. 109.) After so solemn a declaration of his repentance he
returned to the vomit when he arrived in France. Then it was that Lanfranc, who
had been nine years bishop of Canterbury, in 1079, wrote his excellent
confutation of this heresy, in which he mentions the pontificate of Gregory
VII. and the last council at Rome, in 1079. From which, and other
circumstances, Dom. Clemencez demonstrates, that he could not have published
this work whilst he was abbot at Caen, as Mabillon and Fleury imagined. About
the same time Guitmund, afterwards bishop of Aversa, near Naples, a scholar of
Lanfranc, published also a learned book on the Body of Christ, against
Berengarius. Alger, a priest and scholastic at Liege, afterwards a monk of
Cluni, who died in 1130, wrote also an incomparable book on the same subject,
by the reading of which Erasmus says his faith of the truth of that great
mystery, of which he never doubted, was much confirmed, and he strongly
recommends to all modern Sacramentarians the perusal of these three treatises
preferably to all the polemic writers of his age. Durand, monk of Fecam,
afterwards abbot of Troarn, about the year 1060, likewise wrote on the Body of
our Lord, against Berengarius, which book is published by D’Achery in an
Appendix to the works of Lanfranc.
These treatises of Lanfranc and Guitmund doubtless contributed to
open the eyes of Berengarius, who never pretended to make any reply to either
of them, and whose sincere repentance for the eight last years of his life is
attested by irrefragable authorities of the same age, as by Clarius the monk,
who died ten years after him, and almost in his neighbourhood, (Spicileg. t. 2,
p. 747.) Richard of Poitiers, a monk of Cluni, (Ap. Martenne, Ampl. Collect. t.
5, p. 1168,) the chronicle of Tours, (Ap. Martenne, Anecd. t. 3,) and others.
These eight years he spent in prayer, alms-deeds, and manual labour, in the
isle of St. Cosmas, below the city, then belonging to the abbey of Marmoutier,
where he died in 1088. William of Malmesbury writes, that he died trembling,
after making the following declaration: “This day will my Lord Jesus Christ
appear to me either to glory, by his mercy, through my repentance; or, as I
fear, on the account of others, to my punishment.” Oudin, the apostate, betrays
a blind passion in favour of the heresy, which he had embraced, when he
pretends to call in question his repentance, (De Script. Eccles. t. 2, p. 635.)
Cave carries his prejudices yet further, by exaggerating, beyond all bounds,
the number of his followers. If it amounted to three hundred, this might seem
considerable to Malmesbury and others, who complain that he seduced many. Not a
single person of note is mentioned among them. Cave says, his adversaries were
only the monks. But Hugh, bishop of Langres, Theoduin of Liege, Eusebius Bruno
of Angers, the two scholastics of Liege, Gossechin and Adelman, many of the
bishops who condemned him, and others who confuted his error were not of the
monastic order. Never was any heresy more universally condemned over the whole
church. The unhappy author is convicted from his writings of notorious
falsifications, (Martenne, loc. cit. p. 111, &c.,) and of perfidy from his
three solemn retractations falsified by him, viz. in the Roman council of Pope
Nicholas II., (Conc. t. 9, p. 1101,) and in those of St. Gregory VII., in 1078
and 1079; not to mention that which he made before William the Bastard, duke of
Normandy. From the fragments and letters of this heresiarch which have reached
us, it appears that his style was dry, harsh, full of obscure laconisms, no
ways equal to the reputation which he bore of an able grammarian, or to that of
the good writers of the same age, Lanfranc, Adelman, St. Anselm, &c. His
manner of writing is altogether sophistical, very opposite to the simplicity
with which the Christian religion was preached by the apostles. We have extant
the excellent writings of many who entered the lists against him; Hugh, bishop
of Langres, Theoduin, bishop of Liege, Eusebius Bruno, bishop of Angers, (who
had been some time his protector,) Lanfranc, Adelman, scholastic of Liege,
afterwards bishop of Brescia, Guitmund, monk of the Cross of St. Leufroi,
afterwards bishop of Aversa, B. Maurillus, archbishop of Rouen, Bruno,
afterwards bishop of Segni, Durand, abbot of Troarn in Normandy, B. Wholphelm,
abbot of Brunvilliers, near Cologn, Ruthard, monk of Corwei, afterwards abbot
of Hersfield, Geoffrey of Vendome, whose first writing was a treatise on the
Body of our Lord; St. Anastasius, monk of St. Michael, afterwards of Cluni,
Jotsald, monk of Cluni, Albert, monk of Mount Cassino, Ascelin, monk of Bec,
Gozechin, scholastic of Liege, an anonymous author published by Chifflet,
&c. See the history of Berengarius, written by Francis le Roye, professor
in laws at Angers, in 4to. 1656; and by Mabillon in his Analecta, t. 2, p. 477,
and again in his Acta Bened. t. 9. Fleury, Histor. Eccles. and Ceillier, t. 20,
p. 280, have followed this latter in their accounts of this famous heresiarch.
But his history is most accurately given by FF. Clemencez and Ursin Durand, in
their continuation of the Histoire Litérarie de la France, t. 8, p. 197, who
have pointed out and demonstrated several gross mistakes and misrepresentations
of Oudin and Cave, the former in his Bibl. Scriptor. Eccles. t. 2, the latter
in his Hist. Liter. [back]
Note 5. Lanfr. in Bereng. c. 4. [back]
Note 6. Cerular. ep. et Sigeb. de Script, c. 349. [back]
Note 7. T. 9, Conc. p. 949, and Sigebert de Script. Eccl. c. 349, Baron.
Annal. t. 9; Leo Allat. l. de Lib. Eccles. Græc. [back]
Note 8. Cedrenus, Zonaras, Curopal, &c. See Baronius, &c. [back]
Note 9. That Leo IX. had taken the monastic habit before he was chosen
bishop, Mabillon proves from these words of this pope in his last moments: “The
cell in which I lived when a monk, I have seen changed into a spacious palace.
Now I must enter a narrow tomb.” Mabill. t. 4, Annal. [back]
Rev. Alban Butler (1711–73). Volume IV: April. The Lives
of the Saints. 1866
SOURCE : https://www.bartleby.com/lit-hub/lives-of-the-saints/volume-iv-april/st-leo-ix-pope-and-confessor
Pope Leon IX. Stained-glass window in Saint-Étienne
church in Château-Renard, set in collateral chapel of north transept, east
side. This side has two windows, this is the one on the left. Some writing
underneath it says : "St Leo J.C. ex Virgine natum et nobis similem
in terris apparentem mirabiliter praedicavit".
Pape Léon IX. Vitrail de l'église Saint-Étienne de
Château-Renard, dans la chapelle collatérale du transept nord, côté est. Cette
façade est a deux vitraux, ce vitrail est celui de gauche. Une inscription
en-dessous indique : "St Leo J.C. ex Virgine natum et nobis similem
in terris apparentem mirabiliter praedicavit".
Short
Lives of the Saints – Saint Leo IX, Pope
Entry
Bruno, bishop of Toul, belonged to the illustrious
family of the Counts of Apsburg, and he was elected Pope at the Diet of Worms
in 1049, taking the name of Leo IX. He was noted for his virtue and wisdom, and
possessed great patience, courage, and strength of soul; but his humility was
so deep that he deemed himself unworthy to ascend the papal throne. He entered
his protest to that effect before the Assembly; but when they refused to grant
him a release, he appealed to the people of Rome, barefoot, and in the garb of
a pilgrim. The general voice declared for his election, and he was forced to
accept the great responsibility. Never could choice have been more fortunate.
The pontiff tenderly loved the poor, and made himself one of them. After a
useful pontificate of five years, Saint Leo slept in the Lord in the year 1054.
His name a great example stands to show
How strangely high endeavors may be blest
Where piety and valor jointly go.
– John Dryden
Favorite Practice – If honors are forced upon us,
to accept them with purity of intention.
MLA Citation
Eleanor Cecilia Donnelly. “Saint Leo IX, Pope”. Short
Lives of the Saints, 1910. CatholicSaints.Info.
14 April 2021. Web. 21 April 2021.
<https://catholicsaints.info/short-lives-of-the-saints-saint-leo-ix-pope/
SOURCE : https://catholicsaints.info/short-lives-of-the-saints-saint-leo-ix-pope/
Papa
Leone IX, Cromolitografia in L. Tripepi, Ritratti e biografie dei romani
pontefici: da S. Pietro a Leone 13, Roma, Vaglimigli Davide, 1879. Municipal
Library of Trento
San Leone IX Papa
Alsazia, 1002 - Roma, 19
aprile 1054
(Papa dal 12/02/1049 al
19/04/1054)
Il suo nome da laico era
Brunone di Dagsburg e nacque in Alsazia nel 1002. Brunone discendeva con i suoi
genitori da grandi vassalli. A diciotto anni divenne canonico di Saint Etienne
e a 22 anni diacono. Nel 1026 fu eletto vescovo di Toul. Salì al soglio pontificio
nel 1049, prendendo il nome di Leone. Combatterà durante il suo pontificato
fenomeni come la simonia e scomunicherà Michele Cerulario per lo scisma della
Chiesa greca. Morì a Roma il 19 aprile del 1054. La città di Benevento nel 1762
l'ha eletto a suo patrono.
Martirologio
Romano: A Roma presso San Pietro, san Leone IX, papa, che dapprima come
vescovo di Toul difese strenuamente per venticinque anni la sua Chiesa; eletto
poi alla sede di Roma, in cinque anni di pontificato convocò molti sinodi per
la riforma della vita del clero e l’estirpazione della simonia.
Il suo nome da laico era Brunone di Dagsburg e nacque in Alsazia nel 1002, terra altalenante nei secoli fra la Francia e la Germania.
Brunone discendeva con i suoi genitori da grandi vassalli, che da molte generazioni avevano avuto funzioni di governo. Fu affidato sui cinque anni, al vescovo di Toul, Bertoldo, promotore di fiorenti scuole, frequentate in quell’epoca da allievi appartenenti alla nobiltà.
Studiò con impegno, in compagnia del cugino Adalberone, futuro vescovo di Metz e già da così giovane si poteva intuire che sarebbe diventato un buon scrittore, teologo, canonista, musicista. A diciotto anni divenne canonico di Saint-Étienne e a 22 anni divenne diacono.
Nel 1024 morì l’imperatore Enrico II, e al suo posto ascese al trono un altro cugino di Brunone, Corrado II, presso il quale fu inviato per introdursi nella pratica degli affari pubblici, ricoprendo la carica di cappellano.
Arrivò una delle solite guerre che vedevano impegnato l’Impero in quel tempo, questa volta in Italia; il vecchio vescovo di Toul, vassallo dell’imperatore, dovette fornire un contingente di armati e data la sua tarda età, il comando fu dato a Brunone.
E così in quegli anni 1025 - 1026 il giovane canonico si trovò a servire il suo vescovo e il suo imperatore alla testa dei cavalieri germanici, che operavano nelle pianure lombarde. Ciò costituiva sicuro merito per accedere ad un episcopato (la lotta per le investiture, comparirà una 40ª di anni dopo); nell’aprile del 1026 morì il vescovo di Toul e il clero della diocesi procedette, come consueto, all’elezione del successore designando il giovane diacono; magari anche per ingraziarsi l’imperatore suo parente; Corrado II approvò e la consacrazione avvenne il 9 settembre 1027.
Il suo episcopato durò circa 25 anni, della sua opera vescovile non vi sono molti resoconti, al contrario si sa che diede forte impulso alla vita monastica, riformando, approvando e incoraggiando la fondazione di monasteri in varie località della diocesi.
Come vescovo-vassallo, dovette difendersi dai saccheggi che operava un vicino
signore, organizzò una spedizione punitiva che però si risolse negativamente,
per i rinforzi affluiti a favore del signorotto.
Fu consigliere ascoltato dagli imperatori Corrado II ed Enrico III, ebbe
fermezza in svariate situazioni, affermando al di là della fedeltà
all’imperatore, la propria indipendenza come vescovo e sacerdote.
Nel 1048, a Roma morì il papa Damaso II e l’imperatore Enrico III, per la terza volta dovette nominare il successore, come da tempo si faceva; la sua scelta cadde sul vescovo di Toul, Brunone, il quale restio, cercò in tutti i modi di evitarlo, ma l’insistenza di Enrico III ebbe la meglio, Brunone alla fine accettò ma con la condizione che il clero e il popolo romano, approvassero questa scelta venuta da fuori; volendo così trasformare questa elezione diciamo arbitraria, in una elezione quasi regolare.
Dopo aver trascorso il Natale celebrato a Toul, prese la via per Roma in abito da pellegrino e così a piedi nudi, entrò nella Città Eterna, accolto favorevolmente da tutti, fu intronizzato il 12 febbraio 1049 prendendo il nome di Leone IX, aveva 47 anni.
Con lui a Roma si trasferirono un gruppo di collaboratori lorenesi, accuratamente scelti e che già lavoravano con lui alla diocesi di Toul. Energicamente si mise ad amministrare i compiti che la carica gli conferiva, convocò dopo appena due mesi un Sinodo a Roma, senza consultare l’imperatore, per affrontare problemi generali come la simonia, fu intransigente con i vescovi colpevoli di ciò, sostituendone parecchi.
Ma l’idea più geniale che papa Leone IX ebbe, fu quella d’intraprendere una serie di viaggi, attraverso l’Europa per tenere oltre che a Roma, concili, sinodi e assemblee, le cui decisioni, prese alla presenza degli interessati, avevano un’importanza maggiore di quelle della lontana Roma.
Dal maggio 1049 fu a Pavia, poi attraversando le Alpi, andò in Sassonia, Germania, Belgio, Francia; stette a Toul e Reims dove consacrò la basilica di s. Remigio e tenne un altro Concilio contro la simonia, derivante dalla vendita delle cariche ecclesiastiche; dopo quindici giorni tenne un altro Concilio a Magonza in Germania, presente l’imperatore Enrico III e 40 vescovi delle diocesi, qui oltre che a condannare la simonia, dovette affrontare la questione del concubinato o addirittura del matrimonio dei preti e dei chierici maggiori.
Ritornò a Roma attraverso l’Alsazia e la Svizzera, per ripartire nel 1050, verso l’Italia Meridionale con Concilio a Siponto nel Gargano. Tenne altri Concilii a Roma, Firenze e Vercelli, con argomento principale la simonia, vera piaga della Chiesa di quel tempo e inoltre l’esame della dottrina del teologo francese Berengario; in ottobre sempre del 1050, ritorna in Lorena a Toul dove procede alla traslazione del corpo di s. Gerardo; visita l’Alsazia, la Renania, la Svezia.
Negli anni che seguono, 1051 e 1052 è occupato da viaggi in Italia, specie verso il Sud per motivi politici, Salerno, Benevento lo vedono ogni estate. Nel 1052 è in Ungheria per riportare la pace fra il re Andrea e l’imperatore; visitò altre città della Germania, di ritorno si fermò a Mantova dove riunì un Concilio contro la simonia e il concubinato, ma finì male, scoppiarono incidenti con molti feriti; il papa rientrò a Roma con un completo insuccesso.
Scomunicò Michele Cerulario che creò lo scisma della Chiesa Greca dalla Latina; nel maggio 1053 dovette affrontare, in uno scontro militare, i Normanni che pur essendo cristiani volevano ampliare il loro dominio tra Napoli e Capua, Leone IX come sovrano di Benevento, città concessagli dall’imperatore, dovette affrontarli con poche truppe, fu una disfatta e alla sera fu fatto prigioniero e condotto a Benevento, dove fu trattenuto per oltre otto mesi; alla fine ricevute tutte le soddisfazioni richieste, i Normanni lo lasciarono libero; ma ormai era solo un uomo molto malato, quasi moribondo affrontò il viaggio, giunse a Roma senza riprendersi e il 19 aprile 1054, morì in una casa vicino S. Pietro; aveva governato 5 intensi anni sul soglio pontificio.
Nel 1087, visto le molte guarigioni che avvenivano sulla sua tomba, papa Vittore III fece trasferire il suo corpo all’interno della basilica di S. Pietro. Roma e il ‘Martirologio Romano’ lo festeggiano il 19 aprile.
La città di Benevento nel 1762, elesse s. Leone IX suo speciale patrono, come pure è venerato in Francia in molte diocesi.
Autore: Antonio Borrelli
Pope
Leo IX and his coat of arms. http://www.araldicavaticana.com/Pontefici.htm
LEONE IX, santo
di Michel Parisse - Enciclopedia dei Papi (2000)
Leone IX, santo
Brunone nacque il 21 giugno 1002, dal conte Ugo
d'Eguisheim e da sua moglie Helvide (di Dabo?), in Alsazia, dunque in un
territorio di lingua germanica.
I genitori parlavano principalmente il teutone, pur essendo, secondo
l'agiografo, bilingui poiché si esprimevano anche in lingua romanza. Se la data
di nascita di Brunone è nota con tanta precisione, ciò si spiega in quanto il
racconto della vita del futuro papa fu iniziato quand'era ancora vivente e
dunque egli stesso fornì quest'indicazione al suo biografo. Il caso non è
eccezionale: molti sovrani hanno menzionato, talvolta, il giorno e
mese della loro nascita pur ignorandone l'anno.
Brunone era il terzogenito della coppia, dopo un Ugo e
un Gerardo: gli fu dato il nome di alcuni brillanti chierici, come
l'arcivescovo di Colonia, fratello di Ottone I, e papa Gregorio
V. Si trattava di un nome portato dal clero: il bambino, in
qualità di terzogenito, era destinato alla carriera ecclesiastica. Ricevette
dunque il tipo di formazione che questa scelta imponeva; abbandonò presto
l'entourage femminile della madre e a cinque anni venne mandato al Capitolo
della cattedrale di Toul. La scelta di questa città per l'educazione del figlio
da parte dei conti d'Eguisheim (la preferirono a Basilea e Strasburgo,
entrambe in Alsazia, o a Metz, che era posta al di
là dei Vosgi come
Toul) non era originale, infatti anche altri membri dell'alta nobiltà della
Lotaringia, in questo periodo, avevano optato per la scuola di Toul. Il vescovo
Berthold, nel 1007, governava con fermezza la diocesi: era di origine sveva o
alemanna, e a questo titolo aveva potuto conoscere la famiglia comitale
alsaziana. Brunone ritrovò in questa scuola lontani cugini, che si chiamavano
entrambi Adalberone ed erano destinati come lui ad entrare nel clero: il primo
era figlio del duca dell'Alta Lotaringia Thierry, e lo si voleva a quanto pare
destinare alla sede di Metz; l'altro era figlio del conte di Lussemburgo e
di quella stessa diocesi sarebbe stato effettivamente titolare nel 1047, un
anno prima dell'ascesa al soglio di Brunone. Tutte queste notizie, fornite
dalla Vita di L. attribuita a Wiberto di Toul, sono confermate dalle fonti
lorenesi contemporanee. Brunone rimase all'ombra del Capitolo fino ad oltre
vent'anni: qui percorse le prime tappe della carriera ecclesiastica e divenne
diacono. Fece il suo ingresso nella vita pubblica solo dopo la morte
dell'imperatore Enrico II, quando il lontano cugino Corrado fu eletto re dei
Romani nel 1024. Brunone era già conosciuto: il vescovo di Toul lo aveva
nominato suo rappresentante presso la corte reale, e lì aveva saputo farsi
apprezzare tanto da essere inserito nella cappella, ossia nel gruppo di
chierici che circondavano il sovrano, ai quali veniva impartita un'educazione
di impronta fortemente ecclesiastica e politica, essendo destinati a diventare
i futuri occupanti delle sedi episcopali dell'Impero. Brunone aveva appreso il
tedesco dai genitori e a Toul il romanzo insieme al latino. Dunque poteva
essere impiegato nel servizio diplomatico.
Le sue qualità erano dunque già riconosciute quando,
il 1° aprile 1026, morì il vescovo di Toul Hermann. A detta della Vita, unica
fonte d'informazione su quest'evento, il clero della città, anche a nome della
popolazione, inviò immediatamente in Italia due
corrieri muniti di lettere destinate l'una a re Corrado e l'altra a Brunone.
Nelle missive venivano sviluppate le seguenti
argomentazioni: Toul, modesta città situata sul confine occidentale
dell'Impero, era minacciata dalle ambizioni dei vicini della Champagne, e di
conseguenza aveva bisogno di un vescovo capace. Brunone rispondeva a questo
requisito. Certo, Brunone avrebbe potuto adoperarsi per ottenere una sede più
importante (o sperare che ciò accadesse), ma poteva anche essere per lui
opportuno dar prova di umiltà e accettare il compito di difendere la sua patria
d'adozione. A lui il
popolo di Toul - che aveva chiesto al sovrano di non frapporre
ostacoli alla richiesta - chiese di rinunciare ad una carica più
prestigiosa. Le
lettere furono recapitate mentre i loro destinatari erano occupati in
operazioni militari. Il re, poco propenso ad acconsentire alla richiesta
proveniente da Toul, dapprima si mostrò reticente, poi cedette, consentendo
così a Brunone di abbandonare il comando del contingente militare di Toul per
prendere possesso della sua sede episcopale. E Brunone partì
senza indugio: per ragioni sconosciute fu inseguito da nemici, riuscendo a
stento a salvarsi, e finì per raggiungere Toul. Il cugino Thierry II
(1006-1047), arcivescovo di Metz, lo attendeva per introdurlo solennemente
nella cattedrale: ciò accadde giovedì 19 maggio, nel giorno dell'Ascensione. Brunone
si mise allora in contatto con l'arcivescovo di Treviri per
ottenere la consacrazione. Questo prelato manifestò però delle pretese
eccessive, chiedendo che il futuro vescovo non prendesse alcuna decisione senza
riferirgliela. Brunone rifiutò la condizione e la consacrazione episcopale fu
rinviata finché l'imperatore Corrado non fu in grado di intervenire
personalmente.
Il sovrano, che aveva manifestato il desiderio di
veder consacrare Brunone a Roma, nello stesso giorno
in cui lui avrebbe ricevuto la corona imperiale (l'evento ebbe luogo il 26 marzo
1027), convocò entrambe le parti a Worms nel settembre
del 1027 e dispose affinché Brunone fosse consacrato senza alcuna condizione.
Le fonti non rivelano se la cerimonia si svolse a Worms o a Toul, ma la
consacrazione si fa risalire in genere al 9 settembre 1027.
Il resoconto di quest'elezione, nei termini in cui è
proposto dalla Vita, non può essere accettato senza riserve. Il lasso di tempo
che intercorre fra il 1° aprile, data di morte di Hermann, e il 19 maggio,
giorno in cui Brunone entrò a Toul, è troppo breve se commisurato a tutte le
operazioni che furono messe in atto. Hermann era morto lontano dalla sua città,
a Colonia, e bisogna considerare il tempo di trasmissione dalla metropoli renana
a Toul e quello necessario per effettuare un'elezione, inviare le lettere in
Italia, rintracciare i destinatari, compiere il viaggio di ritorno. Le distanze
sono lunghe e le scadenze molto brevi. La Vita si preoccupa di far apparire la
scelta di Brunone rispettosa delle regole canoniche, "clero et
populo". In realtà sembra che sia stato il sovrano a decidere senza
indugio, designando il cugino Brunone alla sede episcopale di Toul non appena
ebbe notizia della sua vacanza. A quest'epoca un chierico locale redigeva la
Vita di Gerardo, vescovo di Toul, e riferisce in quali condizioni i canonici
della città si fossero recati a Colonia per chiedere all'arcivescovo Brunone,
allora duca di Lotaringia e reggente dell'Impero, di assegnare alla loro sede
un vescovo. Quando Brunone d'Eguis-heim fu nominato vescovo, la prassi della
Chiesa imperiale lasciava al sovrano un'assoluta libertà d'azione nella scelta
dei vescovi. Corrado conosceva la difficile situazione di Toul e aveva bisogno
di un uomo forte. Brunone fu designato malgrado la giovane età, ventiquattro
anni, ed è opinabile che il clero e il popolo abbiano avuto voce in capitolo
nella decisione. Ma quando fu avviata la stesura della Vita di L., il papa non
poteva consentire che la sua elezione apparisse di natura simoniaca e fece
redigere una versione che poneva l'accento sull'elezione canonica.
L'attività diocesana di Brunone è poco nota: ha
lasciato poche carte, alcune delle quali sono inficiate di falsità. Riguardano
soprattutto la fondazione di
priorati, come quello di Deuilly, nel sud della diocesi, affidato all'abbazia
di St-Evre di Toul. A Brunone viene attribuito inevitabilmente un ruolo
decisivo nella restaurazione della Regola benedettina. Il vescovo in effetti,
al momento della sua elezione, fece appello all'abate di St-Benigne di Digione, Guglielmo
di Volpiano, già
attivo in Normandia,
a Metz (St-Arnoul) e a Gorze. Assegnò a Volpiano la carica abbaziale delle due
abbazie di St-Evre e di St-Mansuy, che si trovavano a Toul, e lo mise a capo
del monastero di Moyenmoutier nei Vosgi. Dopo qualche tempo la carica fu
trasmessa da Guglielmo ai suoi discepoli. Il rilancio della vita monastica fu
comunque fortemente rallentato dalla minaccia che gravava su Toul a causa delle
ambizioni politiche del conte di Blois, Eudes, il quale
rivendicava la successione del Regno di Borgogna. Un'incursione di Eudes
procurò gravi danni a Toul e ai suoi dintorni, e in particolare fu bruciata
l'abbazia di St-Evre. Brunone dovette occuparsi della difesa militare della
città, del rafforzamento dei bastioni, e in seguito della ricostruzione
dell'abbazia. Durante questo periodo, a causa dei rapporti costantemente
intrattenuti dal Regno di Francia e
dall'Impero, Brunone nel 1031 fu inviato con un'ambasceria presso il re di
Francia.
Non è possibile avere notizie più consistenti sul
ruolo episcopale svolto da Brunone e sui suoi venticinque anni di governo
(1026-1051). Il solo fatto significativo da sottolineare fu lo stretto legame
fra Brunone e un monaco di Moyenmoutier, di nome Umberto, che lo accompagnò a
Roma ove intraprese una brillante carriera come cardinale di Silvacandida.
Brunone frequentava regolarmente la corte imperiale e fu durante un soggiorno
nel dicembre 1048 che si vide designare da Enrico III per divenire papa. Per la
terza volta un membro della Chiesa imperiale veniva scelto per occupare la
cattedra di s. Pietro; ogni volta i prelati avevano conservato la loro sede
episcopale e anche Brunone la mantenne fino al febbraio del 1051. Dopo aver
protestato la propria incompetenza e indegnità, il futuro papa si mise in
viaggio alla volta dell'Italia, passando per Besançon, in
compagnia dell'amico arcivescovo Ugo de Salins. In questa città sembra aver
incontrato l'abate di Cluny e
il diacono della Chiesa romana Ildebrando. Quest'ultimo mise in guardia il
neoeletto dai misfatti della simonia e lo esortò a farsi eleggere regolarmente
dal clero e dal popolo di Roma. Brunone gli diede ascolto, si spogliò delle sue
vesti sfarzose e si recò nella città come un pellegrino. Fu eletto regolarmente,
o se si preferisce confermato, il 2 febbraio 1049 e consacrato il 12 febbraio
successivo. La scelta del nome faceva indubbiamente riferimento a Leone
I, il cui lungo pontificato aveva lasciato un vivido ricordo.
L. giunse a Roma con una cerchia di compatrioti che
influenzò senz'altro i suoi orientamenti politici: prelati come Helinard e Ugo,
arcivescovi di Lione e di Besançon, canonici come l'arcidiacono Federico
di Liegi, il
primicerio Udone di Toul, Ugo Candide de Remiremont, monaci come Umberto di
Moyenmoutier. L'esistenza di un gruppo di ecclesiastici provenienti dalla
Lotaringia non è irrilevante per gli sviluppi futuri del pontificato, perché
spiega l'equilibrio che L. riuscì a mantenere fra la Chiesa della quale era a
capo e l'Impero di cui faceva parte. Un costante spirito di riforma e un
accentuato pragmatismo animavano il paese d'origine
del papa: queste caratteristiche furono all'origine dei viaggi intrapresi da L.
e dell'attenzione con cui vigilò sull'applicazione delle decisioni sinodali.
Divenuto papa, L. celebrò la Pasqua a Roma e riunì un
sinodo, una consuetudine che manterrà negli anni seguenti. Si scagliò contro
l'eresia ed emanò le sue prime bolle, di cui la Chiesa di Treviri fu una delle
principali destinatarie. Dopo due mesi lasciò la Città Eterna per mettersi in
cammino: convocò un sinodo a Pavia (14-20
maggio), poi proseguì verso nord, valicò le Alpi al Gran San Bernardo, percorse
senz'altro la valle del Reno e forse discese
il fiume per raggiungere Enrico III a Colonia. Da qui si recò ad Aquisgrana, Liegi,
Treviri e infine Toul. Il pontefice lanciò un ampio appello per il sinodo da
riunire a Reims in
occasione della consacrazione della nuova chiesa abbaziale di St-Remi. Questo
sinodo, di cui il monaco Anselmo diede un circostanziato resoconto, segnò
fortemente gli spiriti per il vigore dimostrato dal papa nella sua azione
contro i vescovi simoniaci (3-5 ottobre 1049). Numerose bolle furono
indirizzate a destinatari francesi e lotaringi. L. passò da Verdun e Metz per
raggiungere Magonza,
e il 19 riunì un sinodo cui parteciparono quasi quaranta vescovi; presiedendo
l'assemblea al fianco dell'imperatore, il comportamento del papa fu analogo a
quello tenuto a Reims. L'autunno lo vide spostarsi in Alsazia, ad Altdorf e
Andlau. In dicembre raggiunse la valle del Danubio, per poi
proseguire verso sud e sostare a Verona in
occasione del Natale. All'inizio del 1050, dopo essere disceso lungo la costa
italiana giunse a Capua e Salerno, poi in aprile
toccò Melfi, Benevento, il Gargano e,
infine, Siponto,
dove fu riunito un grande concilio contro i simoniaci. In aprile, a Roma, venne
celebrata la Pasqua e si tenne un altro sinodo. Il primo anno di pontificato di
L. fu dunque contrassegnato da un'intensa attività e dalla novità rappresentata
dal lungo spostamento del papa e della Curia verso due importanti paesi della
cristianità, la Francia e la Germania.
Il secondo anno di pontificato non fu molto dissimile
dal primo, perché L. si mise nuovamente in viaggio verso il Nord, diretto alla
regione fra la Mosa e
il Reno; in settembre riunì un concilio a Vercelli, attraversò
il Giura per recarsi a Besançon e Langres, poi a Toul.
Soggiornò a lungo nella città di cui continuava ad essere vescovo titolare e di
cui proclamò santo il vescovo Gerardo, suo predecessore. Qui celebrò anche il
Natale e in seguito rientrò rapidamente a Roma. Il terzo anno di pontificato fu
consacrato interamente all'Italia centro-meridionale, soprattutto a Benevento e
a Salerno, Subiaco, Narni. L. riprese le sue
visite in questa parte della penisola nel 1052, prima di essere richiamato al
Nord. In ottobre si riunì di nuovo con Enrico III a Presburgo, in Slovacchia, lo
seguì a Ratisbona, Bamberga e nei
paesi renani; celebrò il Natale a Worms, poi raggiunse Roma all'inizio del
1053. La lotta contro i Normanni e la prigionia del papa occuparono interamente
il periodo compreso tra la fine del 1053 e l'inizio del 1054.
L. rientrò a Roma solo per morirvi, il 19 aprile del
1054. Dall'esame dei viaggi del pontefice si possono ricavare due osservazioni:
da un lato, ha risieduto poco a Roma, sia che abbia ritenuto suo dovere essere
presente in altri luoghi della cristianità, sia che non abbia amato soggiornare
in una città in cui era straniero; trascorse complessivamente a Roma circa nove
mesi su sessantuno di pontificato, non sostandovi mai per oltre tre mesi. Non
si mostrò generoso di bolle nei confronti dell'Italia centrale: in altre
parole, non si sentiva certamente romano e neppure italiano. Quanto ai suoi
viaggi, si limitarono principalmente a due regioni, la Lotaringia, suo paese
d'origine, con visite in Lorena e Alsazia, a due riprese, e soggiorni
abbastanza lunghi, e l'Italia centrale, ma soprattutto meridionale, con una
predilezione per Benevento dove si sviluppò un culto particolare in suo onore.
L'attività di cancelleria di L. fu nettamente
superiore a quella dei suoi predecessori e immediati successori. Si contano
circa centoventiquattro bolle a suo nome, tra cui sono compresi alcuni falsi,
ma alle quali si devono aggiungere i "deperdita". Con una media di
tre bolle mensili, la produzione di L. appare ragguardevole, seppur distribuita
in modo diseguale nel tempo. Quasi una cinquantina di bolle risale al primo
anno di pontificato, mentre gli ultimi dodici mesi sono improduttivi. Si può
già constatare che un terzo delle bolle è destinato alla Francia e alla
Lotaringia, seguite dall'Italia, beneficiaria di un quarto, mentre il resto è
disperso. Vi sono comprese poche abbazie dell'Impero (Fulda, Lorsch, Gernrode) e
alcune città (Treviri, Colonia, Magonza, Bamberga, Amburgo), mentre la
Spagna ne è esclusa. Il territorio francese è il più favorito: non stupisce
constatare che le regioni visitate dal papa siano state dotate di bolle, com'è
il caso dell'Alsazia e dell'Italia meridionale. Oggetto degli atti era
soprattutto la conferma dettagliata di beni e privilegi, che fino a quel
momento era stata sporadica. Al di fuori delle chiese, i destinatari
particolari furono pochi: re Edoardo d'Inghilterra, il re di Francia, i conti
di Nevers,
d'Angiò, di Bretagna. È indubbio che l'imperatore Enrico III sia stato in
costante rapporto epistolare con il papa che lui stesso aveva scelto, ma in
questo campo, vista la mancanza di documenti, la curiosità deve restare
insoddisfatta.
Dall'analisi minuziosa del contenuto delle bolle si
possono ricavare indicazioni sulle prese di posizione del pontefice. Esaminando
con attenzione i testi destinati all'Alsazia e alla Lorena, emerge ad esempio
un forte attaccamento per le antiche usanze ancora in vigore. L. non si perita
di mantenere la pratica della confessione imposta ai monaci, della scelta dei
prelati nella ristretta cerchia della famiglia fondatrice a discapito della
"libertas ecclesiae". Si nota nel papa il rispetto per le situazioni
consolidate e non sembra che egli abbia concepito l'idea di mettere in
discussione certi aspetti della Chiesa imperiale. Aveva potuto constatare che
la salda alleanza della Chiesa con lo Stato germanico contribuiva a garantire
ai chierici e ai monaci un fondamento più solido, ad assicurare una protezione
più efficace, sebbene questo incentivasse apparentemente i vantaggi acquisiti
dai laici. Le peculiarità delle Chiese regionali, francesi, germaniche e
italiane, non erano d'ostacolo al loro corretto funzionamento. L. preferì
impegnarsi a fondo nella lotta contro tare quali la simonia, il nicolaismo,
l'eresia. Per quanto riguarda i primi due abusi, denunciati da sempre dai papi,
e con rinnovato vigore a partire dall'inizio dell'XI secolo, L. agì avvalendosi
della mediazione dei sinodi. Le iniziative prese a Reims appaiono indicative:
convocazione dei prelati sospetti, interrogazione, richiesta di confessioni,
condanna risoluta e immediata nel caso di errori accertati, eventuale
deposizione o perdono. L'abitudine del pontefice di spostarsi e di agire in
loco dovette destare un profondo stupore tra i fedeli e i prelati: rappresentò
la vera novità nell'azione di Leone IX. Nell'ambito dell'eresia Berengario di
Tours fu naturalmente condannato con fermezza.
Il pontificato del vescovo di Toul promosso alla Sede
romana costituì, sotto un certo aspetto, un'intrusione della Chiesa imperiale
al vertice della cristianità. Avendo fatto parte della cappella di Corrado II
prima di occupare la sede di Toul, Brunone d'Eguisheim aveva acquistato
dimestichezza con le pratiche della redazione di diplomi ed è verosimile che
questi contatti abbiano avuto un'influenza sulle modifiche apportate alle bolle
per sua iniziativa. Nell'incipit il nome del papa viene messo in risalto, a
grandi lettere, e la prima riga è sempre più spesso in lettere capitali. La
fine dell'atto include il "Benevalete", ma vi aggiunge il "comma",
a forma di punto e virgola; a sinistra dell'atto e su un diametro di solito
corrispondente all'altezza del "Benevalete" comparirà, da questo
momento, un disegno a forma di ruota ("rota"): lungo il bordo esterno
figura il motto pontificio, ed è stato senz'altro L. a comporre il suo di
proprio pugno con abbreviazioni stereotipate: "Misericordia Domini plena
est terra". Il cerchio interno è suddiviso in quattro parti da una croce e
in ogni quarto compare una lettera del nome L-E-O-P. In basso nel testo della
bolla è tracciata la lunga riga che riporta il luogo e la data di redazione
dell'atto, con la menzione del nome del diacono bibliotecario.
Durante il pontificato di L. tre uomini si
susseguirono nella funzione di bibliotecario: Pietro (26 febbraio 1049-7 settembre
1050), Udone, primicerio di Toul (22 ottobre 1050-16 gennaio 1051), Federico
(12 marzo 1051-21 dicembre 1053). Pietro aveva continuato a svolgere un compito
già iniziato sotto i predecessori di L.; dopo la sua morte a Langres, fu subito
sostituito da Udone, canonico di Toul, originario del paese renano, a capo del
Capitolo della cattedrale di L., del quale era stato il braccio destro - ruolo
che mantenne in seguito anche a Roma - finché ottenne la sede vescovile di Toul
(febbraio 1051). Una falsa bolla datata 25 gennaio 1051 e destinata a Udone in
qualità di vescovo di Toul precede di poco il momento in cui L. ritenne
opportuno abbandonare definitivamente la sede lorenese, che affidò al suo
bibliotecario. Essendosi dunque resa vacante la carica di bibliotecario, la
occupò Federico delle Ardenne, fratello del
duca Goffredo il Barbuto e arcidiacono di Liegi, di cui L. conosceva bene la
famiglia, perché aveva lontani legami di parentela con la sua. Essendo Goffredo
in conflitto con Enrico III, L. interpose i suoi buoni uffici per ottenere la
sottomissione del duca. L'ingresso di Federico nella cerchia dei consiglieri
del papa si riallaccia al trasferimento in Italia di Goffredo, divenuto nel 1054
marito di Beatrice, marchesa di Toscana e vedova di Bonifacio: veniva così a
rafforzarsi intorno al papa il clan lotaringio. Al di sopra del bibliotecario e
cancelliere Federico comparve anche un arcicancelliere nella persona
dell'arcivescovo di Colonia Hermann. In ogni caso la cancelleria di L. da
questo momento apparve più sicura e lasciò in eredità ai suoi successori
pratiche più definite. Questo rigore avrebbe dovuto scoraggiare i numerosi
falsari che ritennero opportuno ricondurre all'autorità del pontefice le loro
produzioni, laddove smascherarne l'invenzione risulta tanto più facile in
quanto i loro artefici non erano in grado di rispettare le nuove regole.
La fine del pontificato di L. fu profondamente segnata
da due questioni che lasciarono tracce durature: lo scisma con Bisanzio e la
lotta contro i Normanni. Da lungo tempo i dibattiti sul dogma e le pratiche di
culto contrapponevano le Chiese romana e bizantina. Il patriarca Fozio aveva denunciato
gli errori di Roma: digiuno del sabato, proibizione del matrimonio dei preti,
conferma del battesimo, introduzione del Filioque nel
Credo di Nicea.
Per due secoli la querelle era stata soffocata, ma un'iniziativa di Michele
Cerulario, patriarca di Costantinopoli,
la fece nuovamente divampare. Leone di Ocrida, su disposizione
del patriarca, inviò al vescovo italiano Giovanni da Trani una lettera da
diffondere tra l'episcopato latino e a Roma, nella quale si invitavano i Latini
ad abbandonare pratiche qualificate come giudaiche, in particolare la comunione
con il pane
azzimo; le Chiese latine che avessero mantenuto l'uso del pane non
lievitato in territorio bizantino sarebbero state chiuse. Il papa preparò una
risposta con l'aiuto dell'amico cardinale Umberto, che seppur ellenista non era
un traduttore eccelso. La lettera risoluta di L., che è datata all'inizio del 1053,
fu seguita da altre due missive indirizzate rispettivamente all'imperatore
Costantino Monomaco e a Michele Cerulario. Se il papa si mostra severo nei
confronti del patriarca, assume invece un tono conciliante quando si rivolge
all'imperatore, rammaricandosi della persecuzione di cui sono oggetto i Latini
e denunciando l'atteggiamento di Michele. Il papa è
ansioso di conservare ai patriarchi di Alessandria e
di Antiochia il loro posto nella gerarchia della Chiesa cristiana. Questa
lettera fu redatta dopo la grave disfatta subita dalle truppe latine ad opera
dei Normanni, accusati degli eccessi più efferati (giugno 1053). L. preannunciò
l'invio di legati; nel gennaio 1054 partirono il cardinale Umberto, il
cancelliere Federico e l'arcivescovo di Amalfi Pietro. I
tre ambasciatori furono accolti amabilmente dall'imperatore, ma entrarono in
conflitto con Cerulario; in particolare, Umberto si mostrò intransigente e del
tutto sprovvisto di senso diplomatico. Rispose con estrema durezza al trattato
dai toni sfumati di Niceta Stetato e
il patriarca, a sua volta, rifiutò qualsiasi accordo. Il 16 luglio, quando la
morte di L. aveva tolto validità all'ambasceria, i legati disposero sull'altare
maggiore di S. Sofia una bolla di scomunica contro Cerulario e lasciarono il
paese sotto la protezione dell'imperatore. Dopo la loro partenza il patriarca
sobillò la popolazione contro i Romani e fu così che si consumò lo scisma delle
due Chiese. Quest'evento è rimasto legato al nome di L., la cui volontà
tuttavia fu certamente scavalcata dal comportamento dell'amico e legato
Umberto.
La separazione da Bisanzio era tanto più deplorevole
in quanto il papa si trovava contemporaneamente ad affrontare una difficile
situazione con i Normanni dell'Italia meridionale. Costoro avevano ricevuto in
un primo tempo il sostegno del papato, che li considerava alleati nella lotta
contro i musulmani e i Bizantini; a queste forze si aggiungeva un quarto
partito costituito dai principi longobardi. Per il loro dinamismo e le qualità
guerriere i Normanni si erano imposti sempre più e avevano conquistato titoli
(conti di Puglia), finendo col diventare un pericolo per i loro antichi
alleati. Fu così che L., ben presto presente in Italia meridionale e vicino ai
principi longobardi fin dall'ascesa al soglio, accettò l'idea di sottomettere i
Normanni con le armi. Quando si incontrò con l'imperatore Enrico III, alla fine
del 1052, si adoperò per convincerlo a scendere in Italia con le sue truppe, ma
questi, memore degli insuccessi dei suoi predecessori, rifiutò di seguire L. e
si limitò ad inviare soldati. L'operazione militare avviata a metà del 1053
doveva riunire i conti latini e i tedeschi alle truppe bizantine. L'estrema
rapidità dei Normanni impedì che gli alleati si ricongiungessero a Civitate, il
16 giugno 1053: questi ultimi andarono così incontro ad una grave disfatta, con
pesanti perdite fra i Tedeschi e i Latini. L. si ritirò a Benevento,
"prigioniero" dei Normanni, che si mantennero tuttavia deferenti nei
confronti del papato.
Questa bruciante sconfitta, aggiunta al fallimento di
Umberto a Costantinopoli, inquinò la fine del suo pontificato. L. ottenne
comunque unanimi consensi e non trascorse molto tempo prima che fosse ritenuto
un santo; si parlò di miracoli avvenuti sulla sua tomba.
Una notevole quantità di fonti di origine diversa
riferisce in modi difformi della sua politica e del suo comportamento. Quelle
normanne sono ovviamente severe nei confronti del papa, mentre le romane, sia
dell'XI che del XII secolo, ne giustificano l'azione trasformando la disfatta
di Civitate in un atto meritorio che preludeva alla santità. L'importanza di L.
è comunque largamente riconducibile alla sua fama di papa riformatore, che
preannuncia l'azione di Gregorio
VII: tale reputazione, dovuta notoriamente a storici come A. Fliche, fa
riferimento ai rapporti che egli intrattenne con Umberto di Moyenmoutier,
strenuo avversario dell'"eresia simoniaca", e con Ildebrando, futuro
Gregorio VII, e ad alcune fonti agiografiche, in particolare la Vita attribuita
a Wiberto di Toul, che rappresenta la sola fonte biografica completa
riguardante questo papa.
Il culto di L., sviluppatosi soprattutto a Benevento, fu riconosciuto da Vittore III nel 1087, quando furono traslate le reliquie del papa, al quale nel 1091 venne consacrata una chiesa a Toul. La sua memoria liturgica è celebrata il 19 aprile.
Dossier agiografico di L.: v. Bibliotheca
Hagiographica Latina [...], Novum Supplementum, a cura di H. Fros,
Bruxellis 1986, pp. 523-27; A. Poncelet, Vie et miracles du pape
saint Léon IX,
"Analecta Bollandiana", 25, 1906, pp. 258-74; pp. 275-97.
Vita anonima, attribuita a Wiberto di Toul o Umberto
di Moyenmoutier in Bibliotheca Hagiographica Latina [...], Novum
Supplementum, nr. 4818.
Acta Sanctorum
Ordini Sancti Benedicti, a cura di J. Mabillon, II,
Lutetiae Parisiorum 1669, pp. 53-80.
Acta Sanctorum [...], Aprilis, II, Bruxellis
1675, pp. 648-65.
P.L., CXLIII, coll. 465-504.
Pontificum romanorum [...] vitae ab
aequalibus conscriptae, a cura di I.M.B. Watterich, I, Lipsiae 1862, pp. 126-70
(traduzione francese di M. Goullet: La vie du pape Léon IX [Brunon,
évêque de Toul], Paris 1997).
A. Poncelet, Vie et miracles, pp. 275-97 (Vita,
in Bibliotheca Hagiographica Latina [...], Novum Supplementum,
nr. 4818g; Obitus et miracula, auctore episcopo Cerviensi, nr. 4818m).
Vie et Miracles, a cura di S. Borgia, in Id., Memorie
istoriche di Benevento, II, Roma 1764, pp. 299-348 (Bibliotheca Hagiographica
Latina [...], Novum Supplementum, nr. 4827).
Libuino, Mort et Miracles, in Acta
Sanctorum [...], Aprilis, II, Bruxellis 1675, pp. 665-73 (Bibliotheca
Hagiographica Latina [...], Novum Supplementum, nrr. 4819-23).
P.L., CXLIII, coll. 525-46.
Bibliotheca Hagiographica Latina [...], Novum
Supplementum, nr. 4819: ultimi giorni e morte del papa (Acta Sanctorum [...], Aprilis,
II, cc. 1-7).
Bibliotheca Hagiographica Latina [...], Novum
Supplementum, nr. 4820: miracoli avvenuti a Roma il 20 e 21 aprile 1054 (Acta
Sanctorum [...], Aprilis, II, cc. 8-11).
Bibliotheca Hagiographica Latina [...], Novum
Supplementum, nr. 4821: miracoli avvenuti a Roma il 22 aprile 1054 e nei giorni
seguenti (Acta Sanctorum [...], Aprilis, II, cc. 12-26).
Bibliotheca Hagiographica Latina [...], II,
Bruxellis 1900-01, nr. 4822: miracoli avvenuti a Benevento (Acta
Sanctorum [...], Aprilis, II, cc. 28-9), tratti da Bibliotheca
Hagiographica Latina [...], Novum Supplementum, nr. 4824
(epitome, Acta Sanctorum Ordini Sancti Benedicti, II, pp. 81-4; P.L.,
CXLIII, coll. 505-10).
Bibliotheca Hagiographica Latina [...], Novum
Supplementum, nr. 4823: miracoli avvenuti a Benevento (Acta Sanctorum [...], Aprilis,
II, cc. 30-4).
Brunone di Segni, Libellus de symoniacis II, a
cura di E. Sackur, in M.G.H., Libelli de lite imperatorum et pontificum
saec. XI et XII conscripti, II, a cura di E. Dümmler-F. Thaner-E. Sackur, 1892,
pp. 546-65 (Bibliotheca Hagiographica Latina [...], Novum
Supplementum, nr. 4826).
Bosone, Vies des papes, in Liber Censuum,
in Le Liber
pontificalis, a cura di L.
Duchesne, II, Paris 1892, pp. 354-56 (Bibliotheca Hagiographica
Latina [...], Novum Supplementum, nr. 4828).
Poema (Bibliotheca Hagiographica Latina [...], Novum
Supplementum, nr. 4829), "Analecta Bollandiana", 17, 1898, pp.
167-68.
P.-P. Brucker, L'Alsace et l'Église au temps
du pape saint Léon IX (Brunon d'Eguisheim), 1002-1054, I-II, Strasbourg-Paris
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G. Tellenbach, Die westliche Kirche vom 10.
zum frühen 12. Jahrhundert, Göttingen 1988, pp. 124 ss., 154 ss.
Histoire du christianisme des origines à nos jours, a
cura di J.M. Mayeur et al., IV, Paris 1993, pp. 862-66 (Le pontificat de Léon
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M. Parisse, Le Peuple, l'Évêque et le Roi. À
propos de l'élection épiscopale de Léon IX, in Cl. Carozzi-H. Taviani-Carozzi, Peuples
du Moyen Âge. Problèmes d'identification, Aix-en-Provence 1996, pp. 77-96.
H. Taviani-Carozzi, Une bataille franco-allemande
en Italie: Civitate (1053), ibid., pp. 181-211.
P. Riche, Histoire des Saints et de la
sainteté chrétienne, V, Paris 1986, s.v., pp. 182-91.
(Traduzione di Maria Paola Arena)
SOURCE : https://www.treccani.it/enciclopedia/santo-leone-ix_(Enciclopedia-dei-Papi)
Église Saint-Léon de Nancy
LEONE IX, papa, santo
di Michel Parisse - Dizionario Biografico degli
Italiani - Volume 64 (2005)
LEONE IX, papa, santo. - Brunone nacque il 21 giugno
1002 dal conte Ugo d'Egisheim e da Helvide (di Dabo?), in Alsazia. I genitori
parlavano principalmente il tedesco pur essendo, secondo l'agiografo, bilingui
poiché si esprimevano anche in lingua romanza. La data di nascita di Brunone è
nota con tanta precisione in quanto una sua biografia fu iniziata quand'era
ancora in vita: egli stesso dovette fornire quest'indicazione all'autore
della Vita, attribuita all'arcivescovo di Toul, Wiberto (Guiberto;
cfr. Bibliotheca hagiographica Latina, Novum supplementum, n. 4818).
Brunone era il terzogenito della coppia, dopo Ugo e
Gerardo: gli fu dato il nome di alcuni brillanti chierici, come l'arcivescovo
di Colonia, fratello di Ottone I, e papa Gregorio V. Si trattava di un nome
portato dal clero: in qualità di terzogenito, infatti, era destinato alla
carriera ecclesiastica. Ricevette dunque il tipo di formazione che questa
scelta imponeva; abbandonò presto l'ambiente femminile della madre e a cinque
anni venne mandato al capitolo della cattedrale di Toul, città per cui avevano
optato, in questo periodo, anche altri membri dell'alta nobiltà della
Lotaringia per l'educazione dei propri figli.
Brunone rimase all'ombra del capitolo fino a oltre
vent'anni: qui percorse le prime tappe della carriera ecclesiastica e divenne
diacono. Fece il suo ingresso nella vita pubblica solo dopo la morte
dell'imperatore Enrico II, quando nel 1024 fu eletto re dei Romani Corrado II
il Salico, suo lontano cugino. Brunone era già conosciuto: il vescovo di Toul lo
aveva nominato suo rappresentante presso la corte reale ed egli aveva saputo
farsi apprezzare tanto da essere inserito nella cappella, ossia nel gruppo di
chierici che circondavano il sovrano, dove veniva loro impartita un'educazione
di impronta fortemente ecclesiastica e politica, essendo destinati a occupare
le sedi episcopali dell'Impero.
Le sue qualità erano dunque già riconosciute quando,
il 1° apr. 1026, morì il vescovo di Toul Hermann. A detta della Vita,
unica fonte su questo avvenimento, il clero della città, anche a nome della
popolazione, inviò immediatamente in Italia due corrieri muniti di lettere
destinate l'una a re Corrado II e l'altra a Brunone.
Nelle missive venivano sviluppate le seguenti
argomentazioni: Toul, modesta città situata sul confine occidentale
dell'Impero, era minacciata dalle ambizioni dei conti di Champagne; di
conseguenza aveva bisogno di un vescovo capace e Brunone rispondeva a questi
requisiti. A lui il popolo di Toul - che aveva chiesto al sovrano di non
frapporre ostacoli alla richiesta - chiedeva di rinunciare a una carica più
prestigiosa. Le lettere furono recapitate mentre i loro destinatari erano
occupati in operazioni militari. Il re dapprima si mostrò reticente, poi
cedette, consentendo così a Brunone di abbandonare il comando del contingente
militare per prendere possesso della sua sede episcopale. Brunone partì quindi
senza indugio; per ragioni sconosciute fu inseguito da nemici, riuscendo a
stento a salvarsi. Una volta raggiunta Toul, giovedì 19 maggio, giorno dell'Ascensione,
fu accolto da suo cugino, Thierry (II), arcivescovo di Metz, che lo introdusse
solennemente nella cattedrale. Brunone si mise allora in contatto con
l'arcivescovo di Treviri per ottenere la consacrazione. Questo prelato
manifestò però delle pretese eccessive, chiedendo che il futuro vescovo non
prendesse alcuna decisione senza riferirgliela. Brunone rifiutò la condizione e
la consacrazione episcopale fu rinviata finché l'imperatore Corrado II non fu
in condizione di intervenire personalmente.
Il sovrano convocò entrambe le parti a Worms nel
settembre del 1027 e dispose che Brunone fosse consacrato senza alcuna
condizione. Le fonti non rivelano se la cerimonia si svolse a Worms o a Toul,
ma la consacrazione si fa risalire in genere al 9 sett. 1027.
Il resoconto di questa elezione, nei termini in cui è
proposto dalla Vita, non può essere accettato senza riserve. Il lasso di
tempo che intercorre fra il 1° aprile, data di morte di Hermann, e il 19
maggio, giorno in cui Brunone entrò a Toul, è troppo breve se commisurato a
tutte le operazioni che furono messe in atto. Hermann era morto lontano dalla
sua città, a Colonia, e bisogna considerare il tempo di trasmissione della
notizia dalla metropoli renana a Toul e quello necessario per effettuare un'elezione,
inviare le lettere in Italia, rintracciare i destinatari, compiere il viaggio
di ritorno. Le distanze sono lunghe e le date molto ravvicinate. La Vita si
preoccupa di far apparire la scelta di Brunone rispettosa delle regole
canoniche, "clero et populo". In realtà sembra che sia stato il
sovrano a decidere senza indugio, designando il cugino Brunone alla sede
episcopale di Toul non appena ebbe notizia della sua vacanza. Quando Brunone fu
nominato vescovo, infatti, la prassi della Chiesa imperiale lasciava al sovrano
un'assoluta libertà d'azione nella scelta dei vescovi. Corrado II conosceva la
difficile situazione di Toul e aveva bisogno di un uomo forte: Brunone fu
designato malgrado la giovane età, ventiquattro anni, ed è opinabile che il
clero e il popolo abbiano avuto voce in capitolo nella decisione. Ma quando fu
avviata la stesura della Vita di L. IX, il papa non poteva consentire
che la sua elezione apparisse di natura simoniaca e fece redigere una versione
che poneva l'accento sull'elezione canonica.
L'attività diocesana di Brunone è poco nota: ha
lasciato poche carte, alcune delle quali sono inficiate di falsità. Riguardano
soprattutto la fondazione di priorati, come quello di Deuilly, nel sud della
diocesi, affidato all'abbazia di St-Evre di Toul. A Brunone viene attribuito
inevitabilmente un ruolo decisivo nella restaurazione della regola benedettina.
Il vescovo in effetti, al momento della sua elezione, fece appello all'abate di
St-Bénigne di Digione, Guglielmo da Volpiano, e gli assegnò la carica abbaziale
di St-Evre e di St-Mansuy, entrambe a Toul, e lo mise a capo del monastero di
Moyenmoutier nei Vosgi. Dopo qualche tempo la carica fu trasmessa da Guglielmo
ai suoi discepoli. Il rilancio della vita monastica fu comunque fortemente
rallentato dalla minaccia che gravava su Toul a causa delle ambizioni politiche
del conte di Blois, Eudes (Ottone), il quale rivendicava la successione del
Regno di Borgogna. Un'incursione di Eudes procurò gravi danni a Toul e
dintorni, in particolare fu bruciata l'abbazia di St-Evre. Brunone dovette
occuparsi della difesa militare della città, del rafforzamento dei bastioni, e
in seguito della ricostruzione dell'abbazia. Durante questo periodo, Brunone
nel 1031 fu inviato con un'ambasceria presso il re di Francia.
Non è possibile avere notizie più dettagliate
sull'attività episcopale di Brunone nel corso dei suoi 25 anni di governo
(1026-51). Il solo fatto significativo da sottolineare fu lo stretto legame fra
Brunone e un monaco di Moyenmoutier, di nome Umberto, che lo accompagnò a Roma
ove intraprese una brillante carriera come cardinale di Silva Candida. Brunone
frequentava regolarmente la corte imperiale e fu appunto durante un suo
soggiorno a corte nel dicembre 1048 che si vide designare da Enrico III di Franconia
alla dignità pontificia.
Per la terza volta un membro della Chiesa imperiale
veniva scelto per occupare la cattedra di S. Pietro; come i prelati che lo
avevano preceduto anche L. IX mantenne la sede episcopale di Toul fino al
febbraio del 1051. Dopo aver protestato la propria incompetenza e indegnità, L.
IX si mise in viaggio alla volta dell'Italia, passando per Besançon, in
compagnia dell'amico arcivescovo Ugo di Salins. In questa città sembra aver
incontrato Ildebrando, diacono della Chiesa romana e futuro papa con il nome di
Gregorio VII. Ildebrando mise in guardia il neoeletto dai misfatti della
simonia e lo esortò a farsi eleggere regolarmente dal clero e dal popolo di
Roma. Brunone gli diede ascolto, si spogliò delle sue vesti sfarzose e si recò
nella città come un pellegrino. Fu eletto regolarmente, o se si preferisce
confermato, il 2 febbr. 1049 e consacrato il 12 febbraio successivo. La scelta
del nome faceva indubbiamente riferimento a Leone I, il cui lungo pontificato
aveva lasciato un vivido ricordo.
L. IX era giunto a Roma con una cerchia di compatrioti
che influenzò i suoi orientamenti politici: prelati come Helinard e Ugo,
arcivescovi di Lione e di Besançon, canonici come l'arcidiacono Federico di
Liegi, Udone primicerio di Toul, Ugo Candido di Remiremont, monaci come Umberto
di Moyenmoutier. L'esistenza di un gruppo di ecclesiastici provenienti dalla
Lotaringia non è irrilevante per gli sviluppi futuri del pontificato, perché
spiega l'equilibrio che L. IX riuscì a mantenere fra la Chiesa della quale era
a capo e l'Impero di cui faceva parte. Un costante spirito di riforma e un
accentuato pragmatismo animavano il Paese d'origine del papa: queste
caratteristiche furono all'origine dei viaggi intrapresi da L. IX e
dell'attenzione con cui vigilò sull'applicazione delle decisioni sinodali.
Divenuto papa, L. IX celebrò la Pasqua a Roma e riunì
un sinodo, una consuetudine che mantenne negli anni seguenti. Si scagliò contro
l'eresia ed emanò le sue prime bolle, di cui la Chiesa di Treviri fu una delle
principali destinatarie. Dopo due mesi lasciò Roma: convocò un sinodo a Pavia
(14-20 maggio), poi proseguì verso Nord, valicò le Alpi al Gran San Bernardo,
percorse la valle del Reno e forse discese il fiume per raggiungere Enrico III
a Colonia. Da qui si recò ad Aquisgrana, Liegi, Treviri e infine a Toul. Il
pontefice lanciò un ampio appello per il sinodo da riunire a Reims in occasione
della consacrazione della nuova chiesa abbaziale di St-Rémi.
Questo sinodo, di cui Anselmo di Reims, monaco di
St-Rémi, diede un circostanziato resoconto (cfr. Bibliotheca hagiographica
Latina, II, p. 717 n. 4825), segnò fortemente gli spiriti per il vigore
dimostrato dal papa nella sua azione contro i vescovi simoniaci (3-5 ott.
1049). Numerose bolle furono indirizzate a destinatari francesi e lotaringi.
L. IX passò da Verdun e Metz per raggiungere Magonza e
il 19 riunì un sinodo cui parteciparono quasi quaranta vescovi; presiedendo
l'assemblea al fianco dell'imperatore, il comportamento del papa fu analogo a
quello tenuto a Reims. L'autunno lo vide spostarsi in Alsazia, ad Altdorf e
Andlau. In dicembre raggiunse la valle del Danubio, per poi proseguire verso
Sud e sostare a Verona in occasione del Natale. All'inizio del 1050, dopo
essere disceso lungo la costa italiana, giunse a Capua e Salerno, poi in aprile
toccò Melfi, Benevento, il Gargano e, infine, Siponto, dove fu riunito un
grande concilio contro i simoniaci. In aprile, a Roma, venne celebrata la
Pasqua e si tenne un altro sinodo. Il primo anno di pontificato di L. IX fu
dunque contrassegnato da un'intensa attività e dalla novità rappresentata dal
lungo spostamento del papa e della Curia verso due importanti paesi della
Cristianità, la Francia e la Germania.
Il secondo anno di pontificato non fu molto dissimile
dal primo, perché L. IX si mise nuovamente in viaggio verso il Nord, diretto
nella regione fra la Mosa e il Reno; in settembre riunì un concilio a Vercelli,
attraversò il Giura per recarsi a Besançon e Langres, poi a Toul. Soggiornò a
lungo nella città di cui continuava a essere vescovo titolare e di cui proclamò
santo il vescovo Gerardo, suo predecessore. Qui celebrò anche il Natale e in
seguito rientrò rapidamente a Roma. Il terzo anno di pontificato fu consacrato
interamente all'Italia centromeridionale, soprattutto a Benevento e a Salerno,
Subiaco, Narni. L. IX riprese le sue visite in questa parte della penisola nel
1052, prima di essere richiamato al Nord. In ottobre si riunì di nuovo con
Enrico III a Bratislava, in Slovacchia, lo seguì a Ratisbona, Bamberga e nei
paesi renani; celebrò il Natale a Worms, poi raggiunse Roma all'inizio del
1053. La lotta contro i Normanni e la prigionia del papa occuparono interamente
il periodo compreso tra la metà del 1053 e il marzo del 1054. L. IX rientrò a
Roma solo per morirvi.
Dall'esame dei viaggi del pontefice si possono
ricavare due osservazioni: da un lato, egli risiedette raramente a Roma, sia
che ritenesse suo dovere essere presente in altri luoghi della Cristianità sia
che non amasse soggiornare in una città in cui era straniero: complessivamente
trascorse a Roma circa nove mesi dei sessantuno di pontificato, non sostandovi
mai per oltre tre mesi. Non si mostrò generoso di bolle nei confronti
dell'Italia centrale: non si sentiva certamente romano e neppure italiano.
Quanto ai suoi viaggi, si limitarono principalmente a due regioni, la
Lotaringia, suo paese d'origine, con visite in Lorena e Alsazia, a due riprese,
e soggiorni abbastanza lunghi, e l'Italia centrale, ma soprattutto meridionale,
con una predilezione per Benevento, dove si sviluppò un culto particolare in
suo onore.
L'attività della Cancelleria di L. IX fu nettamente
superiore a quella dei suoi predecessori e immediati successori. Si contano
circa 124 bolle a suo nome, tra cui alcuni falsi, ma alle quali si devono
aggiungere i "deperdita". Con una media di tre bolle mensili, la
produzione di L. IX appare ragguardevole, seppur distribuita in modo diseguale
nel tempo. Quasi una cinquantina di bolle risalgono al primo anno di
pontificato, mentre gli ultimi dodici mesi furono improduttivi. Si può già
constatare che le bolle erano per la maggior parte destinate alla Francia e
alla Lotaringia, e poi all'Italia e al resto della Cristianità. Vi sono
comprese poche abbazie dell'Impero (Fulda, Lorsch, Gernrode) e alcune città
(Treviri, Colonia, Magonza, Bamberga, Amburgo), mentre la Spagna ne è esclusa.
Il territorio francese è il più favorito: non stupisce constatare che le
regioni visitate dal papa siano state dotate di bolle, come nel caso
dell'Alsazia e dell'Italia meridionale. Oggetto degli atti era soprattutto la
conferma dettagliata di beni e privilegi, che fino a quel momento era stata
sporadica. Al di fuori delle Chiese, i destinatari specifici furono pochi:
Edoardo III re d'Inghilterra, il re di Francia Enrico I, i conti di Nevers,
d'Angiò e di Bretagna. È indubbio che l'imperatore Enrico III sia stato in
costante rapporto epistolare con il papa che lui stesso aveva scelto, ma in
questo campo, vista la mancanza di documenti, la curiosità riguardante il loro rapporto
deve restare insoddisfatta.
Dall'analisi del contenuto delle bolle si possono
ricavare indicazioni sulle prese di posizione del pontefice. Esaminando con
attenzione i testi destinati all'Alsazia e alla Lorena, emerge per esempio un
forte attaccamento per le antiche usanze ancora in vigore. L. IX non esita in
particolare a mantenere la pratica della confessione imposta ai monaci, nonché
la scelta dei prelati nella ristretta cerchia della famiglia fondatrice a
discapito della "libertas Ecclesiae". Si nota nel papa il rispetto
per le situazioni consolidate, e non sembra che egli abbia concepito l'idea di
mettere in discussione certi aspetti della Chiesa imperiale, anche perché L. IX
riteneva che la salda alleanza della Chiesa con lo Stato germanico contribuisse
a garantire ai chierici e ai monaci una protezione più efficace. Le peculiarità
delle Chiese regionali francesi, germaniche e italiane non erano d'ostacolo al
loro corretto funzionamento. L. IX preferì impegnarsi a fondo nella lotta
contro tare quali la simonia, il nicolaismo, l'eresia. Per quanto riguarda i
primi due abusi, denunciati da sempre dai papi e con rinnovato vigore a partire
dall'inizio dell'XI secolo, L. IX agì avvalendosi della mediazione dei sinodi.
Le iniziative prese a Reims appaiono indicative: convocazione dei prelati
sospetti, interrogazione, richiesta di confessioni, condanna risoluta e
immediata nel caso di errori accertati, eventuale deposizione o perdono.
L'abitudine del pontefice di spostarsi e di agire in loco dovette
destare un profondo stupore tra i fedeli e i prelati e rappresentò la vera
novità nell'azione di Leone IX. Nell'ambito della repressione dell'eresia, le
tesi sostenute da Berengario di Tours furono condannate con fermezza.
Il pontificato di L. IX costituì, sotto un certo
aspetto, un'intrusione della Chiesa imperiale al vertice della Cristianità.
Avendo fatto parte della cappella di Corrado II prima di occupare la sede di
Toul, Brunone aveva acquistato dimestichezza con le pratiche della redazione di
diplomi, ed è verosimile che questi contatti abbiano avuto un'influenza sulle
modifiche apportate alle bolle per sua iniziativa.
Nell'incipit il nome del papa viene messo in
risalto, a grandi lettere, e la prima riga è sempre più spesso in lettere
capitali. La fine dell'atto include il "Benevalete", ma vi aggiunge
il "comma", a forma di punto e virgola; a sinistra dell'atto e su un
diametro di solito corrispondente all'altezza del "Benevalete"
comparirà, da questo momento, un disegno a forma di ruota ("rota"):
lungo il bordo esterno figura il motto pontificio, e fu L. IX a comporre il suo
di proprio pugno con abbreviazioni stereotipate: "Misericordia Domini
plena est terra". Il cerchio interno è suddiviso in quattro parti da una
croce e in ogni quarto compare una lettera del nome L-E-O-IX. In basso nel
testo della bolla è tracciata la lunga riga che riporta il luogo e la data di
redazione dell'atto, con la menzione del nome del diacono bibliotecario.
Nel corso del suo pontificato tre uomini si
susseguirono nella funzione di bibliotecario: Pietro (26 febbr. 1049 - 7 sett.
1050), Udone, primicerio di Toul (22 ott. 1050 - 16 genn. 1051), Federico (12
marzo 1051 - 21 dic. 1053). Pietro continuò a svolgere un compito già iniziato
sotto i predecessori di L. IX; dopo la sua morte fu subito sostituito da Udone,
decano della cattedrale di Toul, nonché braccio destro di L. IX, ruolo che
mantenne in seguito anche a Roma finché ottenne la sede vescovile di Toul
(febbraio 1051). Una falsa bolla datata 25 genn. 1051 e destinata a Udone in
qualità di vescovo di Toul precede di poco il momento in cui L. IX ritenne
opportuno abbandonare definitivamente la sede lorenese - mantenuta, come già
ricordato, al momento della sua ascesa al soglio pontificio - che affidò al suo
bibliotecario. Essendosi dunque resa vacante, la carica di bibliotecario fu
occupata da Federico delle Ardenne, fratello del duca di Lotaringia Goffredo il
Barbuto e arcidiacono di Liegi, di cui L. IX conosceva bene la famiglia, con la
quale aveva lontani legami di parentela. L'ingresso di Federico nella cerchia
dei consiglieri del papa è legato al trasferimento in Italia di Goffredo,
divenuto nel 1054 marito di Beatrice di Lorena, marchesa di Toscana: veniva
così a rafforzarsi intorno al papa il "clan" lotaringio. Al di sopra
del bibliotecario e cancelliere Federico, futuro papa con il nome di Stefano
IX, comparve anche un arcicancelliere nella persona dell'arcivescovo di Colonia
Hermann. Da questo momento la Cancelleria di L. IX apparve più sicura e lasciò
in eredità ai suoi successori pratiche più definite. Questo rigore avrebbe
dovuto scoraggiare i numerosi falsari che riconducevano all'autorità del
pontefice le loro produzioni, e smascherarne l'invenzione risulta tanto più
facile in quanto i loro artefici non erano in grado di rispettare le nuove
regole.
La fine del pontificato di L. IX fu profondamente
segnata da due questioni che lasciarono tracce durature: lo scisma con Bisanzio
e la lotta, già ricordata, contro i Normanni. Da lungo tempo i dibattiti sul
dogma e le pratiche di culto contrapponevano le Chiese romana e bizantina. Il
patriarca Fozio aveva denunciato gli errori di Roma: digiuno del sabato,
proibizione del matrimonio dei preti, conferma del battesimo, introduzione
del Filioque nel Credo di Nicea. Per due secoli la disputa
era stata soffocata, ma un'iniziativa di Michele Cerulario, patriarca di
Costantinopoli, la fece nuovamente divampare.
Leone di Ocrida, su disposizione del patriarca, inviò
al vescovo italiano Giovanni da Trani una lettera, da diffondere tra l'episcopato
latino e a Roma, nella quale si invitavano i Latini ad abbandonare pratiche
qualificate come giudaiche, in particolare la comunione con il pane azzimo: le
Chiese latine che avessero mantenuto l'uso del pane non lievitato in territorio
bizantino sarebbero state chiuse. Il papa preparò una risposta con l'aiuto
dell'amico cardinale Umberto, che seppur ellenista non era un eccelso
traduttore. La lettera risoluta di L. IX, che è datata all'inizio del 1053, fu
seguita da altre due missive indirizzate rispettivamente all'imperatore
Costantino Monomaco e a Michele Cerulario: il papa, pur mostrandosi severo nei
confronti del patriarca, assumeva invece un tono conciliante nei confronti
dell'imperatore, rammaricandosi della persecuzione di cui erano oggetto i Latini
e denunciando l'atteggiamento di Michele. L. IX preannunciava inoltre l'invio
di legati; nel gennaio 1054 partirono infatti il cardinale Umberto, il
cancelliere Federico e l'arcivescovo di Amalfi Pietro. I tre ambasciatori
furono accolti benevolmente dall'imperatore, ma entrarono in conflitto con
Cerulario; in particolare, Umberto si mostrò intransigente e del tutto
sprovvisto di senso diplomatico, rispose con estrema durezza al trattato dai
toni sfumati di Niceta Stetato e il patriarca, a sua volta, rifiutò qualsiasi
accordo. Il 16 luglio, quando la morte di L. IX aveva tolto validità
all'ambasceria, i legati disposero sull'altare maggiore di S. Sofia una bolla
di scomunica contro Cerulario e lasciarono il Paese sotto la protezione
dell'imperatore. Dopo la loro partenza il patriarca sobillò la popolazione
contro i Romani, consumando così lo scisma delle due Chiese. Questo evento è
rimasto legato al nome di L. IX, la cui volontà tuttavia fu certamente
scavalcata dal comportamento dell'amico e legato Umberto.
La separazione da Bisanzio era tanto più deplorevole
in quanto il papa si trovava contemporaneamente ad affrontare una difficile
situazione con i Normanni dell'Italia meridionale. Costoro avevano ricevuto in
un primo tempo il sostegno del Papato, che li considerava alleati nella lotta
contro i musulmani e i Bizantini; a queste forze si aggiungeva anche l'apporto
recato dai principi longobardi dell'Italia meridionale. Per il loro dinamismo e
le qualità guerriere i Normanni si erano imposti sempre più e avevano
conquistato titoli (conti di Puglia), finendo col diventare un pericolo per i
loro antichi alleati. L. IX, vicino ai principi longobardi fin dalla sua ascesa
al soglio, accettò dunque l'idea di sottomettere i Normanni con le armi. Quando
si incontrò con l'imperatore Enrico III alla fine del 1052, si adoperò per
convincerlo a scendere in Italia con le sue truppe, ma questi, memore degli
insuccessi dei suoi predecessori, rifiutò di seguire L. IX e si limitò a
inviare soldati. L'operazione militare, avviata a metà del 1053, doveva riunire
i conti latini e i tedeschi alle truppe bizantine. L'estrema rapidità dei
Normanni impedì però che gli alleati si ricongiungessero a Civitate, il 16
giugno 1053: questi ultimi andarono così incontro a una grave disfatta, con
pesanti perdite per l'armata voluta da Leone IX. Il pontefice fu fatto
prigioniero e condotto a Benevento (23 giugno) dai Normanni, che si
comportarono tuttavia in modo deferente nei confronti di Leone IX. Fu liberato
il 12 marzo 1054; ritornato a Roma poco tempo dopo, L. IX vi morì il 19 apr.
1054.
La bruciante sconfitta contro i Normanni, aggiunta al
fallimento di Umberto a Costantinopoli, offuscò la fine del pontificato di L.
IX la cui importanza risiede nella sua fama di papa riformatore, che preannuncia
l'azione di Gregorio VII: tale reputazione è dovuta ai rapporti intrattenuti
con Umberto di Moyenmoutier, strenuo avversario dell'eresia
"simoniaca", e con Ildebrando, futuro Gregorio VII, nonché alla
memoria della sua figura diffusa dalle fonti agiografiche, in particolare dalla
già ricordata Vita attribuita a Wiberto di Toul. Il culto di L. IX,
sviluppatosi soprattutto a Benevento, fu riconosciuto da Vittore III nel 1087,
quando ne furono traslate le reliquie; a L. IX nel 1091 venne infine consacrata
una chiesa a Toul. La sua memoria liturgica è celebrata il 19 aprile.
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Funktionen, in Römische Quartalschrift, XCVI (2001), pp. 65-85; Lexikon
des Mittelalters, V, coll. 1880 s.
SOURCE : https://www.treccani.it/enciclopedia/leone-ix-papa-santo_(Dizionario-Biografico)
Alsace, Bas-Rhin, Pfaffenhoffen, Église
catholique Saints-Pierre-et-Paul (IA67010131).
Maître-autel néo-gothique (XIXe): Statue de Léon IX et relief "Rencontre
de Jésus avec des bergers".
Den hellige pave Leo IX (1002 - 1054)
Minnedag: 19.
april
Den hellige Leo IX het opprinnelig Bruno og var født i
Egisheim i Alsace av tospråklige foreldre, men regnes som tysk. Han var sønn av
grev Hugo av Egisheim og Dagsburg og i slekt med keiserhuset; keiser Konrad II
var hans fars fetter. Han fikk sin utdannelse i den franske byen Toul,
hovedsakelig av Adalbert, den senere biskop av Metz. Allerede i 1017 var han
kannik ved katedralen i Toul og tjente noen år ved hoffet hos keiser Konrad II
(1024-39). Som diakon hjalp han Konrad med å slå ned en oppstand i Lombardia i
1025/26, der han hadde kommandoen over tropper som var skaffet av hans
skrantende biskop. Da biskopen døde, utnevnte keiseren sin 24-årige slektning
til ny biskop i Toul. Den 9. september 1027 ble Bruno bispeviet.
I løpet av Brunos mer enn 20 år i embetet arbeidet han
hardt for å reformere sitt bispedømme. Han ledet mange synoder, foretok mange
visitasjonsreiser og innførte reformene fra Cluny i mange klostre. Blant andre
reformerte han kannikene ved domkirken og klostrene Moyenmoutier, Remiremont og
Saint-Dié. Hele tiden og i alle spørsmål holdt Bruno trofast seg til keiser
Konrad II og deretter til sin tremenning Henrik III (1039-1056). Hans
diplomatiske dyktighet viste seg i forhandlinger han førte i 1032 mellom Konrad
og kong Henrik I av Frankrike (1031-60).
Etter at Damasus II døde den 9. august 1048, ba de
romerske utsendingene keiser Henrik III om å utnevne erkebiskop Halinard av
Lyon til pave, men keiseren avviste dette. På riksdagen i Worms i desember 1048
utnevnte han i stedet Bruno, fordi han satte stor pris på hans reformiver. Det
blir sagt at Bruno viste sin uavhengighet ved å sette som betingelse at valget
skulle skje gjennom tilslutning fra presteskap og folk i Roma. Bruno var den
tredje og største av de fire tyske pavene Henrik III fikk innsatt. Han beholdt
bispesetet i Toul til 1051.
Da Bruno ankom Roma, gikk han etter eget ønske inn i
byen barføtt og kledt i pilegrimsdrakt som et tegn på ydmykhet. Han ble mottatt
med akklamasjon av presteskap og folk, og etter at valget på denne måten var
blitt kanonisk, ble den 46-årige Bruno den 12. februar 1049 kronet i Lateranet
under navnet Leo IX. Han tok et navn som var ment å gjenkalle minnet om den
gamle, ennå rene kirken.
Leos pontifikat skulle bli av avgjørende betydning.
Han er en av de mest bemerkelsesverdige personer i pavehistorien, og definitivt
den mest betydelige av middelalderens tyske paver. Lenge hadde man snakket om
reformer i kirken uten å gjøre noe gjennomgripende, men med ham kom et
vendepunkt i pavedømmets og vestens historie.
Leo demonstrerte sin reformvilje på sin første synode
i Roma fra 9. til 15. april 1049. Der tordnet han mot simoni og ekteskap og
konkubinat blant geistligheten. Flere simonistiske biskoper ble avsatt, og
boten som Klemens II hadde lagt på geistlige som med vitende ble ordinert av
simonistiske biskoper, ble gjentatt. Leo ønsket først å degradere dem, men de
var for mange til at det lot seg gjennomføre. Simoni har navn etter trollmannen
Simon, som omtales i Apostlenes Gjerninger. Han ville kjøpe seg Åndens
nådegaver for penger.
I prinsippet var sølibatet innført allerede på
400-tallet, men det var stort sett ikke blitt gjennomført for andre enn
biskoper og klosterfolk. At det dreide seg om en gammel regel, gjorde likevel
at kravet fikk en særlig drastisk form. Det ble til og med forlangt at prester
som allerede var gift, skulle la seg skille. Reaksjonene var voldsomme. Mange
biskoper ble nesten drept av sine prester når de fremsatte kravet på
prestemøter. Men de sto også under sterkt press ovenfra. Paver truet med
bannlysning og avsettelse for biskoper som ikke søkte å gjennomføre kravet, og
det «vakte» legfolket (som patariaen i Milano) satte i gang en regelrett
forfølgelse av gifte prester og deres hustruer og av biskoper som støttet dem.
Kampen for sølibatet ble lang og vanskelig og
resulterte bare i en halv seier. Det ble i høyere grad enn før gjennomført for
biskoper, den høyere geistlighet og ordensgeistligheten. Hos vanlige prester
nådde man ofte ikke lenger enn til at deres samliv med kvinner ikke ble regnet
som formelt ekteskap og at deres barn dermed ikke kunne gjøre krav på å overta
deres embeter etter dem, slik det ofte skjedde før investiturstriden.
Med Leo IX holdt klosteridealene fra Cluny sitt inntog
på pavestolen. Hans hovedmål var å gjenreise det gamle preste- og munkeidealet
og å gjennomføre pavens forrang i universalkirken. Som pave hadde han nære
forbindelser til lederne for den kirkelige reform, blant andre abbed Hugo den Store av
Cluny (død 1109), erkebiskop Halinard av Lyon (død 1052) og den senere
kardinal Peter
Damian (1007-72), som da ennå levde i sitt kloster Fonte Avellana. Leo
kalte mange ledende personligheter i den cluniacensiske reformbevegelsen til
pavens hoff som rådgivere; dyktige, likesinnede menn, mange av dem fra
Lorraine. Hugo Candidus (ca 1020-ca 1098) fra det lorrainske kloster Remiremont
ble kardinalprest av S. Clemente; Lièges erkediakon Fredrik av Lorraine (død
1058), den senere pave Stefan IX (X), en bror av hertug Gottfried av Lorraine,
utnevnte han til sin kansler; den burgundiske munken Humbert av Moyenmoutier
(død 1061), som han senere gjorde til kardinalbiskop av Silva Candida, ble hans
nærmeste fortrolige og i realiteten statssekretær;
Sist, men ikke minst, må vi nevne Hildebrand (den
senere pave Gregor
VII), som etter Gregor VIs død i eksil i Köln var klar for nye oppgaver.
Til ham overlot Leo forvaltningen av St. Paulus-klosteret som prior, viet ham
til subdiakon og ga ham embetet som skattmester for den romerske kirke, for å
ordne de fullstendig ødelagte finansene.
Gjennom å kalle disse fremtredende personlighetene til
viktige verv fikk kardinalkollegiet et internasjonalt preg som stemte overens
med den romerske kirkens stilling. Ved å bruke dem som et rådgivende senat,
startet han også en radikal omforming av kurien. Den skulle stå ved pavens side
i regjeringen av hele Kirken.
Det lyktes Leo å gjennomføre kirkereformen i mange
europeiske land gjennom tolv reformsynoder i viktige sentra: Pavia, Reims og
Mainz (1049), Roma (1050, 1051, 1053), Siponto, Salerno og Vercelli (1050),
Mantova og Bari (1053). Faktisk oppholdt han seg bare noen måneder av sitt
pontifikat i Roma; det meste av tiden brukte han på synodene. Han holdt årlige
påskesynoder der det ble gjennomført en rekke reformer i den kirkelig disiplin.
Fra begynnelsen av sitt pontifikat talte han skarpt mot leginvestitur, ukyskhet
blant geistlige og særlig mot simoni (kjøp og salg av embeter). Hans avsky mot
simoni var så stor at han ved flere anledninger ordinerte på nytt menn som var
ordinert av simonistiske biskoper.
I 1049 besøkte Leo Frankrike, hvor han på synoden i
Reims insisterte på at abbeder og biskoper måtte velges av presteskap og folk.
Han benyttet også anledningen til å avgi en kraftig erklæring om pavens unike
primat. Paven alene ble forbeholdt tittelen Økumenisk patriark, som også
Konstantinopel gjorde krav på. Samme år holdt han en synode i tyske Mainz. På
disse synodene hadde han evnen til å vekke begeistring blant de troende gjennom
praktfulle kirkefester som kirkevigsler, skrinlegging av relikvier og
kanoniseringer, samt i prekener. På en synode i Roma i 1050 og på påskesynoden
i Vercelli samme år ble for første gang eukaristilæren til Berengar av Tours
(ca 1010-88) fordømt. Han hevdet at brødet og vinen i eukaristien ble Kristi
legeme og blod bare symbolsk; de fortsatte å være substansielt (materielt,
virkelig) det samme.
Leo IX startet prosessen med å effektivisere den
pavelige forvaltning etter forbilde av det keiserlige kanselli og satte mange
klostre under pavelig beskyttelse. Likevel kunne han fortsette sitt harmoniske
samarbeid med det tyske kongedømmet, og han sto i nær forbindelse med keiser
Henrik III. Men allerede nå ble det tydelig at den romerske kirken i fremtiden
ikke lenger kunne være like avhengig av det tyske kongedømmet som før hvis den
ville fylle sin universelle oppgave. Det er paradoksalt at Leo IX, som
vanligvis regnes som den som startet de gregorianske reformene som befridde
Kirken fra både keiser og den romerske adel, kunne takke begge for sin
utnevnelse. Men idealet om uavhengighet fra de verdslige myndigheter utviklet
seg senere, i begynnelsen var reformpavene villige til å arbeide med og gjennom
konger.
I år 1050 ga pave Leo IX relikviene av helgenen Quirinius til
sin søster Gepa, som var abbedisse i Neuss ved Rhinen. Over relikviene ble på
1200-tallet den nåværende domkirken St. Quirin bygd.
Edvard Bekjenneren hadde
avlagt løfte om å dra på pilegrimstur til Roma, men var ikke i stand til å
holde løftet. Leo aksepterte at han i stedet gjenreiste Westminster Abbey.
Dessuten bannlyste han Vilhelm Erobreren på grunn av hans påtenkte ekteskap med
Mathilde av Flandern, fordi de var for nært beslektet.
Leos siste år var overskygget av fiasko og skuffelse.
Siden begynnelsen av 1000-tallet hadde normannerne satt seg fast i Sør-Italia
og stadig utvidet sitt herredømme i kamper med grekerne og sarasenerne.
Normannerhøvdingen Rainulf giftet seg i 1029 med hertugen av Napolis datter og
fikk en forlening på kjøpet og en grevetittel i medgift. Hensynsløst utvidet
han sine områder.
Robert Guiscard - navnet betyr «den
listige» - gjorde like stor rett for navnet som sitt tilnavn «den
dristige». Ved sluhet og kraft underla han seg den ene etter den andre av de
langobardiske småstatene og de østromerske besittelsene i Sør-Italia og skapte
et rike som omfattet det meste av Calabria og Apulia. En landsmann, Richard,
erobret Capua og landet omkring.
Ved normannernes fremrykning ble mange kirker og
klostre ødelagt og eiendommer som tilhørte den romerske kirke plyndret. Da den
tyske besittelsen Benevento for å verge seg mot trusselen fra normannerne,
søkte beskyttelse hos paven i 1052, forsøkte Leo ført - og det viser hvor
selvstendig hans politikk var - i forbindelse med grekerne å gå mot
normannerne.
Først da dette mislyktes, vendte han seg til keiser
Henrik III for hjelp. I 1052 byttet keiseren bort Benevento mot de pavelige
rettighetene i bispedømmet Bamberg og abbediet Fulda og lovte våpenhjelp. Men
etter innvendinger fra flere biskoper under ledelse av Gebhard av Eichstätt
(den senere pave Viktor III), måtte størstedelen av de tyske hjelpetroppene
trekkes tilbake.
Likevel besluttet paven å personlig lede en liten,
dårlig utrustet hær mot normannerne i mai 1053. Han håpet å slutte seg til
bysantinerne, ledet av Argyros, guvernøren før Sør-Italia. Men før han kunne
gjøre det, ble hans hær overmannet ved Civitella (Cività-al-mare) i Apulia og
han selv ble den 18. juni 1053 tatt til fange av normannerne under Robert
Guiscard, og satt fengslet i Benevento i ni måneder. Men han ble standsmessig
og respektfullt behandlet i fangenskapet, og normannerne tillot ham å
opprettholde kontakten med utenverdenen. De løslot ham først etter at han
sannsynligvis hadde gjort ydmykende innrømmelser.
Peter Damian og andre i reformkretsen kritiserte
sterkt dette militære engasjementet; slag skulle utkjempes av keisere, ikke
paver. Men hans militære eventyr skulle lede til det som historisk skulle vise
seg å være den viktigste hendelsen i hans pontifikat: bruddet med østkirken.
Leos arbeid for fred med Bysants var uten resultater.
Han forsøkte å samarbeide med den bysantinske keiser Konstantin IX Monomakhos
(1042-55), som hadde kommet på tronen ved å ekte den 62-årige enkekeiserinne
Zoë, i kampen mot normannerne i Sør-Italia. Men på patriarkstolen i
Konstantinopel satt fra 1043 Mikael Kerularios (1043-58), som strebet etter
full kirkelig overhøyhet over de østlige kirkene og ikke la skjul på sin
fanatiske motvilje mot latinerne. Han betonte sterkt de rituelle forskjellene
mellom øst- og vestkirken, og slynget ut et voldsomt angrep på vestlig religiøs
praksis, slik som bruk av usyret brød i eukaristien og presteskapets sølibat. I
prekener vendte han seg mot latinernes tro (Filioque-striden). Irritert
over pavens innblanding i Sør-Italia i områder som Bysants gjorde krav på, ikke
minst ved å holde en synode i Siponto, og pavens utnevnelse av Humbert som
erkebiskop av Sicilia, stengte patriarken de latinske kirkene i Konstantinopel
i 1053. På Leos vegne forberedte hans kansler, kardinal Humbert av Silva
Candida, et rasende svar, og forsvarte den romerske primat med omfattende
sitater fra (den forfalskede) konstantinske gave.
Men en politisk allianse ble tvingende nødvendig, for
keiseren trengte støtte i kampen mot normannerne, og et forsøk på forsoning ble
gjort av både keiser og pave. I januar 1054, mens han forsatt var fange, sendte
Leo en pavelig delegasjon til Konstantinopel etter invitasjon fra keiser
Konstantin IX. Leder av delegasjonen var Humbert, pavens kansler, de andre
medlemmene var Fredrik av Lorraine (den senere pave Stefan IX [X]) og
erkebiskop Peter av Amalfi.
Gjennom den uforsonlige oppførselen fra de ansvarlige
på begge sider viste prosjektet seg å bli en katastrofal fiasko. Patriark
Kerularios nektet de svært selvbevisste pavelige legatene å feire messe i
Konstantinopel. Disse svarte med en bannbulle mot Mikael Kerularios og hans
meningsfeller, forfattet av Humbert, som de den 16. juli 1054 la ned på
høyalteret i St. Sofia-kirken (Hagia Sofia) i Konstantinopel foran det samlede
presteskap og folk. (Denne triste dato regnes som det endelige brudd mellom
kirkene). Deretter forlot de Konstantinopel. Selv om Leo var død allerede den
19. april, må denne katastrofen bli tillagt hans pontifikat, siden de romerske
legatene opptrådte i hans navn og hadde forutsatt pavens tilslutning.
Håpet om at patriarken skulle bøye av etter å ha fått
forkynt bannet, slo ikke til. Et siste fredsforsøk fra keiseren var
resultatløst. Innbyggerne i hovedstaden reiste seg til forsvar for sine
kirkelige ledere, og legatene ble nødt til å flykte over hals og hode og ta
fatt på hjemturen. Patriark Mikael Kerularios fornyet på en synode det
lidenskapelige manifestet fra patriark Fotios fra 867, og ekskommuniserte på
sin side latinerne. Alle forsøk på å gjenskape enigheten har vært mislykket, og
bruddet står fortsatt ved lag. Også russerne, bulgarerne, serberne og rumenerne
ble i tillegg til grekerne dratt inn i skismaet.
Den 12. mars 1054 kunne pave Leo igjen vende tilbake
til Roma, båret tilbake fra Benevento.
Blant de interessante gjestene Leo mottok, var
Shakespeares berømte Macbeth av Skottland. Leo sørget for en utnevnelse av en
biskop til det fjerntliggende Island. I tillegg til å være en stor leder og
administrator, var Leo en habil musiker. Han komponerte musikk til festene for
den hellige Gregor og den hellige Kolumban. Men
fremfor alt var han snill, tålmodig og ydmyk. Leo var en virkelig, om enn
begrenset, forløper for de gregorianske reformene, som gjenskapte pavedømmets
prestisje etter tiår med ydmykelser.
I løpet av tiden i fangenskap hadde Leo blitt alvorlig
syk og nedbrutt, og hadde bare knapt seks uker igjen å leve. Da han følte at
hans dødsstund nærmet seg, lot han sin seng og sin kiste bære til St. Peters
grav for at han kunne dø der. Sine siste bønner hvisket han på sitt tyske
morsmål.
Utslitt etter et pontifikat på bare fem år døde pave
Leo IX den 19. april 1054. Han ble gravlagt i St. Peterskirken; graven befinner
seg i venstre sideskip ved siden av St. Josef-alteret.
Til tross for fiaskoen med normannerne og skismaet med
østkirken regnes Leo IX som en av de mest fremstående paver som har levd.
I løpet av 40 år skjedde 70 mirakuløse helbredelser
ved hans grav, og Leo ble snart holdt for å være en helgen. Det blir sagt at
Viktor III i 1087 fikk hans relikvier gravd opp og skrinlagt over et alter i
St. Peterskirken. Leo har minnedag den 19. april. Han fremstilles ofte med en
kirkemodell som attributt.
Paverekken - Kildehenvisninger -
Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden -
Sist oppdatert: 1998-02-11 22:21
SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/leo9
Leo IX, Heilig-Blut-Tafel Weingarten 1489. Landesmuseum Württemberg, Stuttgart.Tafel 12: Der Kaiser teilt die Kunde dem Papst und dem Herzog Bonifaz von Mantua mit (ahistorisch, nach der Legende im Jahr 1048)
Leo
IX, Heilig-Blut-Tafel Weingarten 1489. Landesmuseum Württemberg, Stuttgart.Tafel
12: Der Kaiser teilt die Kunde dem Papst und dem Herzog Bonifaz von Mantua mit
(ahistorisch, nach der Legende im Jahr 1048)
Leo IX.
Taufname: Bruno
Gedenktag katholisch: 19. April
nicht gebotener Gedenktag im deutschen Sprachgebiet
gebotener Gedenktag im Bistum Basel
Diözesankalender Trier
Name bedeutet: der
Löwe (latein.)
Papst
* 21. Juni 1002 in Egisheim, heute Eguisheim im Elsass in Frankreich
† 19. April 1054 in Rom
Bruno war der Sohn des
einflussreichen elsässischen Grafen Hugo IV. von Egisheim,
einem Verwandten des deutschen Königshauses, und der Gräfin Heilwig von Dagsburg -
dem heutigen Dabo bei Saverne -, einer Nachfahrin Karls
„des Großen” 1. In
Toul wurde Bruno von Bischof Berthold an der Domschule erzogen,
wurde dort Priester und Kanoniker am
Dom, dann als Hofkaplan in
die Kanzlei des deutschen Kaisers Konrad II., berufen.
1026 leitete Bruno den
Feldzug von Toul gegen
die Lombardei.
Auf Wunsch des Klerus übernahm
er noch im selben Jahr das Bischofsamt in Toul. 1027 wurde er vom Trierer Erzbischof
Poppo von Babenberg geweiht, wobei ihn der König von den damals üblichen
Geldzahlungen aus Anlass der Verleihung der weltlichen Bischofsrechte befreite.
Schon am Hof des Kaisers
hatte Bruno den Investiturstreit miterlebt.
Als Bischof wurde er ein entschiedener Verfechter der Reformen von
Cluny; so förderte er deren Einführung in den Klöstern St-Evre in Toul, Moyenmoutier und Remiremont.
Er verteidigte die Selbständigkeit seines Bistums gegenüber dem Erzbistum Trier und
stärkte sein Bistum nach innen durch viele Visitationen. Er leitete
zahlreiche Synoden und
hielt sich dabei immer an die Partei des Kaisers.
Im Auftrag des salischen
Kaisers Konrad II. verhandelte Bruno erfolgreich mit König Heinrich I. von
Frankreich und sicherte 1033 Konrad die Herrschaft über Burgund;
dass Konrad dadurch einen erfolgreichen Feldzug gegen Graf Odo II. von Blois führte,
half Bruno, denn jener hatte öfters sein Bistum bedroht. 1048 vermittelte Bruno
auch beim Aufstand des Herzogs Gottfried III. des Bärtigen von Lothringen gegen
Kaiser Heinrich III. und verhinderte damit die Ausbreitung des Einflusses des
französischen Königs Heinrich I.
1048 starb nach nur ganz
kurzer Regierungszeit Papst Damasus II. Auf Wunsch von Kaiser Heinrich III.,
der Fürsten und der Bischöfe sollte nun Bruno Papst werden; Heinrich ernannte
ihn auf dem Reichstag in Worms.
Die Vertreter aus Rom hatten
den Erzbischof Halinard von Lyon bevorzug,
den aber der Kaiser ablehnte und der dann selbst auf die Kandidatur
verzichtete. Bruno knüpfte dann seine Zusage zur Amtsübernahme an die
Zustimmung durch das Volk und die Kleriker von
Rom. Nach seinem Amtsantritt als Leo IX. Ende Februar 1049 - bis 1051 behielt
er gleichzeitig das Amt des Bischofs von Toul -
führte er die seitherige Kirchenpolitik weiter, trat gegen die Priesterehe und
für den Zölibat ein,
bekämpfte Simonie und
die Laieninvestitur. Er organisierte die päpstliche Verwaltung neu, berief
zahlreiche Reformer nach Rom - so Humbert von Silva
Candida, Friedrich von Lothringen,
den späteren Papst Stephan IX., oder Hildebrand, den späteren Papst Gregor VII.,
Abt Hugo von Remiremont und Petrus
Damiani. Damit minderte Leo den Einfluss des römischen Klerus.
Leo hielt eine Vielzahl
von Versammlungen und Synoden ab,
so - wohl jedes Jahr nach Ostern - am
Sitz des Papstes, San
Giovanni in Laterano in Rom, dazu 1046 in Pavia,
1049 in Reims und Mainz,
in Salerno, Siponto -
dem heutigen Stadtteil von Manfredonia -, 1050 in Vercelli mit
dem Urteil gegen Berengar von Tours und
1053 in Mantua.
Leo leitete die später
nach Papst Gregor VII. benannte gregorianische
Reform der Kirche ein und war der Begründer des Kardinalskollegiums in
seiner bis heute praktizierten Form; die Verwaltung des Bistums Rom wurde
damit zur Kurie der Weltkirche. Auf langen Visitationsreisen durch ganz Europa,
für die er zwei Dritel seiner Amtszeit aufwandte, restaurierte er Klöster und
stattete sie mit Privilegien aus, weihte viele Kirchen - so 1049 das neue Kloster
Heilig Kreuz in Donauwörth und 1051 bei seiner Teilnahme an der Reichssynode in Augsburg und
in Regensburg.
1049 besuchte Leo seinen
Neffen Graf Adalbert in Calw und
motivierte ihn zur Wiedererrichtung des verfallenen Klosters in
Hirsau im Schwarzwald. Dem Erzbischof von Köln überreichte
er das Pallium,
das Metropolitankreuz und den Titel eines Kanzlers des Vatikan sowie
das Recht der freien Bischofswahl für Köln. Als Förderer des Ordenslebens
gewährte Leo mehr als 160 Klöstern besondere Privilegien; so wurde die
Verbindung zwischen der reformierten Kurie und
den Klöstern geschaffen, die später im Investiturstreit große
Bedeutung gewinnen sollte. Leo stärkte den unmittelbaren Einfluss des Papsttums
auf von Rom ferne Gemeinden. Er wollte beim Volk präsent sein; eine Legende
erzählt, wie er einen aussätzigen Bettler in sein eigenes Bett legte. Die
Aufnahme des Allerseelenfestes in
den Festkalender geht auf Leo zurück.
Leo blieb auch als Papst
ein treuer Gefolgsmann von Kaiser Heinrich III. 1053 zog er gegen die Normannen
in Süditalien und deren angeblich drohenden Angriff auf Rom in
den militärischem Kampf, unterwarf Benevent,
musste aber bei Civitate bei Foggia - dem heutigen San Paolo di Civitate,
das Schlachtfeld lag
südöstlich des Ortes - eine Niederlage hinnehmen, auch weil das versprochene
Reichsheer durch Kanzler Gebhard von Eichstätt -
dem späteren Papst Viktor III. - zurückgehalten wurde. Leo wurde in
ehrenhafte Gefangenschaft genommen und nach Benevent gebracht.
Aus Benevent sandte
Leo auf Veranlassung des byzantinischen Kaisers Konstantin IX. Monomachos, der
an einem Bündnis gegen die Normannen interessiert war, seine Kardinäle Humbert
von Silva
Candida und Friedrich von Lothringen nach Konstantinopel,
um Auswege im langen Dogmenstreit zwischen West- und Ostkirche zu suchen. Die
Verhandlungen scheiterten an der Unnachgiebigkeit in liturgischen und
dogmatischen Fragen. Daraufhin exkommunizierte Humbert im Namen Leos die
Anhänger der Orthodoxen
Kirchen durch Niederlegung einer Bannbulle auf dem Altar der Hagia
Sophia, woraufhin sich die Orthodoxe Kirche endgültig von der Römischen Kirche
lossagte. Unterdessen war Leo freigelassen worden und nach Rom zurückgekehrt;
dort starb er sechs Wochen später, erschöpft und ausgelaugt, nachdem er sich
ans Grab des Petrus hatte
tragen lassen, um dort seine letzten Stunden zu verbringen; die Rückkehr seiner
Gesandten aus Byzanz und die vollzogene Kirchenspaltung erlebte er nicht mehr.
Leo IX. wurde in
der Peterskirche in
Rom bestattet. Er war der bedeutendste der fünf deutschen Päpste der Jahre 1046
bis 1058. Reliquien liegen
auch in Eguisheim,
Buchsweiler / Bouxwiller im
Département Haut-Rhin und in der 1828 zu Ehren Leos errichteten großen Kapelle auf
der ehemaligen Dagsburg beim heutigen Dabo nahe Saverne.
Attribute: mit Kirchenmodell, mit Aussätzigem
Patron der Musiker und Organisten
1 Auf dem steilen
Felsen, auf dem einst die Dagsburg stand,
steht heute nur noch eine große, Leo geweihte Kapelle.
Worte des Heiligen
In seinem Büchlein Über den Kampf der Laster gegen die Tugenden stellt Leo die Frage, wie das Wort des Apostels (angeblich Paulus) zu verstehen ist. Alle, die fromm in Christus Jesus leben wollen, werden Verfolgung erleiden (1. Timotheusbrief 3), da doch zu seiner Zeit niemand mehr wegen des Glaubens eingesperrt, geprügelt und gefoltert und gekreuzigt wird. Nach Leos Ansicht ist nach Ende der Verfolgungszeit Verfolgung im übertragenen Sinn zu verstehen:
Darunter ist eine andere Art von Verfolgung zu verstehen, die noch
unmenschlicher und noch schädlicher ist, die nicht eine handfeste Grausamkeit
verursacht, die die Gegnerschaft der Laster hervorbringt: Wenn nämlich der
Hochmut gegen die Demut, die eitle Ruhmsucht gegen die Gottesfurcht, die
Heuchelei gegen die wahre Frömmigkeit, die Haltung der Verachtung gegen die
Bereitschaft, sich unterzuordnen, kämpft, wenn sich der Neid gegen die
brüderliche Mitfreude, der Hass gegen die Liebe, die Ablehnung gerechtfertigter
Zurechtweisung gegen die Freimütigkeit, der Zorn gegen die Geduld,
aufgeblasener Stolz gegen die Bereitschaft zur Genugtuung, weltliches Leben
gegen die geistliche Freude, Lethargie oder Trägheit gegen die Übung der
Tugend, gegen feste Beständigkeit zügelloses Umherschweifen, gegen die zuversichtliche
Hoffnung die Verzweiflung, gegen die Verachtung der Welt die Begierlichkeit,
gegen die Barmherzigkeit die Verhärtung, gegen die Uneigennützigkeit Betrug und
Diebstahl, gegen die Wahrheitsliebe Lug und Trug, gegen die Enthaltsamkeit
gegenüber den Speisen die Gefräßigkeit des Magens, gegen maßvolle Trauer
unpassende Fröhlichkeit, gegen die diskrete Schweigsamkeit die Geschwätzigkeit,
gegen die die Keuschheit des Fleisches Unreinheit und Ausschweifung, gegen die
Reinheit des Herzens die Unzucht des Geistes, gegen die Liebe zum himmlischen
Vaterland das gierige Verlangen zur gegenwärtigen Welt richtet und mit sich
ziehen will, was ist das anderes als eine grausame Verfolgung der in
Frömmigkeit Lebenden, die sich gegen die vereinten Schlachtreihen der Tugenden
richtet? O wie hart, wie bitter ist der Aufmarsch des Hochmuts, der die Engel
aus dem Himmel und die Menschen aus dem Paradies ausgeschlossen hat; deren
Heere und Waffengänge sind die Laster, die wir kurz gestreift haben.
Quelle: Leo IX.: De
conflictu vitiorum atque virtutum. In: Patrologia Latina 143, Sp. 559 - 561;
eigene Übersetzung
Zitat von Leo:
Beispiel eines Dialogs zwischen Laster und Tugend:
Die Traurigkeit sagt: Was hast du für einen Grund, dich zu freuen, wenn du so große Übel von deinen Nächsten tragen musst? Erwäge doch, mit welcher Trauer alle anzuschauen sind, die sich mit bitterer Galle gegen dich wenden!
Die geistliche Freude antwortet: Ich kenne eine zweifache Trauer, vielmehr ich
weiß, dass es zwei Arten von Traurigkeiten gibt: nämlich eine, die das Heil,
eine andere, die das Verderben wirkt, eine, die zur Reue hinzieht, eine andere,
die zur Verzweiflung führt. Du freilich wirst als die eine von ihnen entlarvt,
als die, die du gänzlich den Tod wirkst. Man darf also nicht über das trauern,
was du anrätst, sondern im Gegenteil soll man sich eher freuen, bei dem, was du
noch nicht kennst, da der Geber der ewigen Freude gesagt hat: Wenn euch
die Menschen verfolgen, wenn sie in Lüge Schlechtes gegen euch reden wegen
meines Namens, dann freut euch und jubelt an jenem Tag, denn siehe, ihr werdet
im Himmel belohnt werden. (Matthäusevangelium 5, 11f). … Trauer darf also
da nicht Platz haben, wo so große Freude folgt.
Quelle: Leo IX.: De
conflictu vitiorum atque virtutum. In: Patrologia Latina 143, Sp. 567; .567;
eigene Übersetzung
zusammengestellt von Abt
em. Dr. Emmeram Kränkl OSB,
Benediktinerabtei Schäftlarn,
für die Katholische
SonntagsZeitung
Dokumente
von Leo und seine Lebensgeschichte gibt es online zu lesen in den
Documenta Catholica Omnia.
Die Kathedrale in Toul ist täglich von 9.30 Uhr bis 18.30 Uhr geöffnet. (2021)
Die Basilika San Giovanni in Laterano in Rom ist täglich von 7 Uhr bis 18.30 Uhr geöffnet; der Kreuzgang ist täglich von 9 Uhr bis 18 Uhr geöffnet, hierfür beträgt der Eintritt 5 €; das kleine Museum ist täglich von 10 Uhr bis 17.30 Uhr geöffnet, hierfür beträgt der Eintritt 1 €. (2017)
Der Petersdom -
die Basilika Sancti
Petri in Vaticano - in Rom ist täglich von 7 Uhr bis 19 Uhr, mittwochs
erst ab 13 Uhr geöffnet, der Eintritt ist wie in alle Kirchen Roms frei. Die
Vatikanischen Grotten unter der Peterskirche mit dem Petrusgrab
sind vom linken vorderen Vierungspfeiler des Petersdoms aus zugänglich und
können von 8 Uhr bis 18 Uhr kostenfrei besucht werden. Der Besuch der darunter
liegenden Nekropole ist nur nach Anmeldung unter scavi@fsp.va und mit Führung möglich, diese
kostet 13 €. Der Besuch des Museums in der Sakristei ist von 8.30 Uhr bis 18.30
Uhr möglich, der Eintritt beträgt 5 €; der Besuch des Daches des Petersdoms,
von dem man auch die Kuppel besteigen kann, kostet 6 €, bei der Fahrt mit dem
Aufzug 8 €. (2017)
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Autor: Joachim
Schäfer - zuletzt aktualisiert am 19.05.2023
Quellen:
• Vera Schauber, Hanns Michael Schindler: Heilige und Patrone im Jahreslauf. Pattloch, München 2001
• Hiltgard L. Keller: Reclams Lexikon der Heiligen und der biblischen Gestalten. Reclam, Ditzingen 1984
• Karl Heussi: Kompendium der Kirchengeschichte. J.C.B. Mohr (Paul Siebeck), Tübingen 1976
• Lexikon für Theologie und Kirche, begr. von Michael Buchberger. Hrsg. von Walter Kasper, 3., völlig neu bearb. Aufl., Bd. 6. Herder, Freiburg im Breisgau 1997
• Ekkart Sauser. In: Friedrich-Wilhelm Bautz †, Traugott Bautz † (Hg.): Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon, Bd. IV, Herzberg 1992
• Richard Mayer (Hg.): Die Heiligen in Deutschland. Verlag Neue Stadt, München
1987
korrekt zitieren: Joachim Schäfer: Artikel Leo IX., aus dem Ökumenischen Heiligenlexikon - https://www.heiligenlexikon.de//BiographienL/Leo_IX_.html, abgerufen am 24. 6. 2024
Die Deutsche Nationalbibliothek verzeichnet das Ökumenische
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bibliografische Daten sind im Internet über https://d-nb.info/1175439177 und https://d-nb.info/969828497 abrufbar.
SOURCE : https://www.heiligenlexikon.de//BiographienL/Leo_IX_.html