jeudi 18 avril 2013

Saint APOLLONIUS L'Apologiste, martyr



LES ACTES DE SAINT APOLLONIUS. À ROME, VERS 183

Apollonius, qui fut mis à mort sous Commode, appartenait à l’aristocratie romaine. Eusèbe raconte son martyre et saint Jérôme lui donne le titre de sénateur. La découverte récente des actes authentiques permet de compléter ces détails. Apollonius paraît avoir été dénoncé comme chrétien par un délateur, il fut traduit par Perennia, préfet du prétoire, devant le Sénat. Eusèbe avait induit saint Jérôme à penser qu’en cette circonstance Apollonius présenta au Sénat, pour sa défense, une apologie en règle du christianisme. Cette pièce n’a probablement jamais existé. Mais ce qui a pu donner lieu à cette imagination, c’est la longueur des discours d’Apollonius tels que nous les ont conservés les actes. Trois jours après la comparution devant le Sénat il fut interrogé par le préfet seul. Il persista dans sa confession et fut condamné à être décapité.

MARTYRE DU SAINT ASCÈTE APOLLONIUS


Le Christ, qui donne toutes choses, prépare une couronne de justice aux hommes de bonne volonté qui se tiennent attachés fermement à la foi en Dieu ; quant aux élus de Dieu, ils sont appelés à lui afin que, ayant livré le bon combat avec courage, ils obtiennent la réalisation des promesses qu’un Dieu, ennemi du mensonge, a faites à ceux qui l’aiment et qui croient en lui de toute leur âme.

L’un d’entre eux fut le saint martyr et vaillant champion du Christ, Apollonius. Il passa à Rome une existence remplie par les exercices de la piété et de l’ascèse, et, impatient de posséder le gage de sa vocation, il fut au nombre de ceux qui rendirent témoignage à Jésus-Christ ; ce qu’il fit en présence du Sénat et du préfet Terentius. Il s’exprima avec une grande hardiesse. Voici le procès-verbal de sa déposition.

Le préfet donna ordre d’introduire Apollonius devant le Sénat, il lui dit : « Apollonius, pourquoi résistes-tu aux lois invincibles et, aux décrets des empereurs et refuses-tu de sacrifier aux dieux ? »

Apollonius : « Parce que je suis chrétien, c’est pourquoi je crains Dieu qui a fait le ciel et la terre et je ne sacrifie pas aux faux dieux.

Le préfet : « Tu dois te repentir de ces pensées à cause des édits des empereurs, et prêter serment par la fortune de Commode. »

Apollonius : « Ecoutez maintenant l’exposé de ma conduite. Celui qui regrette ses actions justes et vertueuses est impie et n’a pas d’espérance ; celui au contraire qui se repent de ses actions contraires aux lois et de ses pensées coupables et n’y retombe plus, celui-là aime Dieu et s’essaye à faire passer son expérience dans la réalité. En ce qui me concerne, je suis absolument résolu d’observer le beau et glorieux commandement de Dieu que nous a enseigné Notre-Seigneur le Christ à qui la pensée de l’homme est révélée et qui voit tout ce qui se fait en secret comme à découvert. Sans doute, il est préférable de ne pas jurer du tout, mais de vivre en toutes choses dans la paix et dans la foi. La vérité n’est-elle pas en elle-même un grand serment ? et pour la même raison il est mauvais et répréhensible de jurer par le Christ, mais le mensonge a produit les mécréants à cause desquels on a employé le serment. Je veux jurer volontairement, par le vrai Dieu, que nous aussi nous aimons l’empereur et prions pour lui. »

Le préfet : « Approche alors, et sacrifie à Apollon, et aux autres dieux, et à l’image de l’empereur. »

Apollonius : « Quant à changer d’idées ou à prêter serment je m’en suis expliqué. En ce qui concerne le sacrifice, les chrétiens et moi nous offrons un sacrifice non sanglant à Dieu, Maître du ciel et de la terre, et de la mer et de tout ce qui a la vie, et nous offrons ce sacrifice non pas à l’image, mais pour les personnes douées d’intelligence et de raison qui ont été choisies de Dieu pour gouverner les hommes. Voilà pourquoi, conformément aux ordres du Dieu à qui il appartient de commander, nous offrons nos prières à celui qui habite dans le ciel, au seul Dieu qui puisse gouverner la terre avec justice, tenant pour assuré que l’empereur tient de Lui ce qu’il est, et d’aucun autre, si ce n’est du Roi, du Dieu, qui tient toutes choses dans sa main. »

Le préfet : « A coup sûr ce n’est pas pour philosopher qu’on t’a amené ici. Je te laisse un jour de répit, tu peux réfléchir sur tes intérêts et choisir la vie ou la mort. » — Et il le fit reconduire en prison. Trois jours après il le fit comparaître de nouveau et lui dit :

« Eh bien ! à quoi t’es-tu décidé ?

— A demeurer ferme dans ma religion, comme je te l’avais dit auparavant.

— Vu le décret du Sénat je te réitère de te repentir et de sacrifier aux dieux auxquels la terre entière rend hommage et offre des sacrifices ; il est préférable pour toi de vivre parmi nous plutôt que souffrir une mort avilissante. Il me semble que tu ne dois pas ignorer le décret du Sénat.

— Je sais le commandement du Dieu tout-puissant et je demeure ferme dans ma religion, je ne rends pas hommage aux idoles fabriquées de main d’homme, façonnées avec de l’or, de l’argent, ou du bois; qui ne peuvent ni voir, ni entendre, parce qu’elles sont l’ouvrage d’hommes qui ignorent le vrai service de Dieu. Mais j’ai appris à adorer le Dieu du ciel, à ne rendre hommage qu’à lui seul, qui a insufflé le souffle de la vie dans tous les hommes et qui ne cesse de départir la vie à chacun d’eux. Je n’entends pas m’avilir moi-même et me jeter dans l’abîme. Il est honteux de rendre hommage à de vils objets, c’est une action ignominieuse d’adorer en vain, et les hommes qui le font commettent le péché. Ceux qui ont inventé ces adorations étaient fous, plus fous encore que ceux qui adorent et rendent hommage. Dans leur folie, les Égyptiens adorent un oignon. Les Athéniens, jusqu’à nos jours, fabriquent et adorent une tête de boeuf en cuivre qu’ils nomment la fortune d’Athènes, et ils lui font une place en évidence près de la statue de Jupiter et d’Héraclès, à telle enseigne qu’ils lui adressent leurs prières. Et cependant cela ne vaut guère mieux que la boue séchée ou une poterie brisée. Ils ont des yeux et ils ne voient pas, ils ont des oreilles et ils n’entendent pas, ils ont des mains mais ils ne savent qu’en faire, ils ont des pieds et ils ne marchent pas ; c’est qu’apparence n’est pas substance, et je pense que Socrate lui aussi se moque des Athéniens quand il jure par l’arbre populaire, par le chien et par le bois sec.

« Les hommes, en adorant ces choses, pèchent d’abord contre eux-mêmes. De plus, ils sont coupables d’impiété envers Dieu parce qu’ils ignorent la vérité. Les Égyptiens, je reviens à eux, ont donné le nom de Dieu à l’oignon, à la truelle de bois, aux fruits des champs que nous mangeons, qui entrent dans l’estomac et que nous rejetons. Ils ont adoré cela; mais ce n’est pas tout, ils rendent hommage au poisson, à la colombe, au chien, à la pierre, au loup, dans lesquels ils adorent les fantaisies de leur imagination. Enfin, les hommes pèchent encore toutes les fois qu’ils adressent leurs hommages aux hommes, aux anges ou aux démons et les appellent leurs dieux. »

Le préfet : « Assez philosophé, nous sommes pleins d’admiration ; maintenant Apollonius, rappelle-toi ce décret du Sénat qui ne tolère nulle part de chrétiens. »

Apollonius : « Sans doute, mais un décret humain, fût-il du Sénat, ne prévaut pas contre un décret de Dieu. Il est bien vrai que les hommes inconséquents haïssent leurs bienfaiteurs et les font mourir, et de la sorte les hommes restent éloignés de Dieu. Mais tu n’ignores pas que Dieu a décrété la mort, après la mort le jugement pour tous les hommes, rois ou mendiants, potentats, esclaves ou hommes libres, philosophes ou ignorants. On peut mourir de deux manières. Les disciples du Christ meurent tous les jours en mortifiant leurs désirs et en se renonçant à eux-mêmes suivant ce qu’enseignent les saintes Écritures. Quant à nous, nous ne cédons pas aux mauvais désirs, nous ne jetons pas des regards impurs, pas de coups d’oeil furtifs, notre oreille se refuse à écouter le mal, de peur que nos âmes en soient souillées. Mais puisque nous observons une conduite si pure et que nous pratiquons de si saintes résolutions, nous ne trouvons rien de si ardu à mourir pour le vrai Dieu, de qui vient tout ce que nous avons, par qui nous sommes tout ce que . nous sommes, pour qui nous affrontons les tortures afin d’éviter la mort éternelle.

« Bien plus, nous ne nous offensons pas quand on confisque nos biens, parce que nous savons que, soit dans la vie, soit dans la mort, nous appartenons à Dieu. La fièvre, la jaunisse et toute autre maladie peut tuer un homme. Moi-même, je puis m’attendre à mourir de l’une d’elles. »

Le préfet : « Tu veux mourir ? »

Apollonius : « Mon désir est de vivre dans le Christ, mais je n’ai pas sujet de craindre la mort à cause de mon attachement à la vie. Il n’y a rien de plus désirable que la vie éternelle, source d’immortalité pour l’âme qui a mené une vie honnête. »

Le préfet : « Je n’y comprends plus rien du tout. »

Apollonius : « Et cependant que puis-je dire de plus ? C’est à la parole de Dieu d’illuminer le coeur comme la lumière naturelle luit devant les yeux. »

Un philosophe qui se trouvait là dit : « Apollonius, tu te fais tort à toi-même, tu es sorti du chemin de la vérité, ce qui ne t’empêche pas de croire que tu développes de hautes vérités. »

Apollonius : « J’ai appris à prier et non à outrager, mais la façon dont tu parles témoigne l’aveuglement du coeur, car la vérité ne semble une insulte qu’à ceux qui ont perdu le sens. »

Le préfet : « Explique-toi. »

Apollonius : « Le Verbe de Dieu, le Sauveur des âmes et des corps, s’est fait homme en Judée et il a pratiqué tout le bien possible; il était rempli de sagesse et enseignait une religion pure, digne des enfants des hommes et d’imposer silence au péché. Il enseignait à apaiser la colère, modérer les désirs, détruire ou contenir les appétits, chasser la mélancolie, être compatissant, accroître l’amour, repousser la vaine gloire, s’abstenir de la vengeance, n’être pas intraitable, mépriser la mort, non pas tant par mépris que par indulgence pour ceux qui ont perdu toute loi, obéir aux lois de Dieu, honorer les princes, adorer Dieu, garder notre volonté fidèle au Dieu immortel, prévoir le jugement qui suit la mort, attendre la récompense qui suit la résurrection et que Dieu accorde à ceux qui ont vécu dans la sainteté.

« Il enseignait tout ce que je viens de dire avec beaucoup de force par ses paroles et par ses actions, tous ceux à qui il avait accordé quelque bienfait lui rendaient gloire. Mais enfin il fut mis à mort, comme, avant lui, les sages et les justes l’ont été eux aussi; car il semble que les justes soient un reproche aux méchants.

« Nous lisons dans la divine Écriture : Saisissons-nous de l’homme juste, car il est un sujet de reproche pour nous ; et un philosophe [Socrate] dit de son côté : « Le juste sera torturé, on lui crachera au visage, enfin il sera crucifié. »

« De même que les Athéniens ont porté contre lui une injuste sentence de mort et l’ont accusé faussement pour obéir à la canaille, de même notre Sauveur fut condamné à mort par les méchants que l’envie et la malice dévoraient, suivant la parole prophétique : Il fera du bien à tous et les persuadera, par sa bonté, d’adorer Dieu le Père et Créateur de toutes choses, en qui nous aussi nous croyons et à qui nous rendons hommage, parce que nous avons été instruits de ses saints commandements que nous ignorions, ce qui rend notre erreur moins profonde ; aussi, après une vie sainte, comptons-nous recevoir la vie future. »

Le préfet : « J’espérais que la nuit te porterait conseil. »

Apollonius : « Et moi aussi j’espérais que la nuit te porterait conseil et que ma réponse t’ouvrirait les yeux, et que ton coeur porterait des fruits, que tu adorerais Dieu, le Créateur de toutes choses, et que tu lui offrirais tes prières sous forme de compassion, car la compassion réciproque est un sacrifice non sanglant qui ne laisse pas d’être agréable à Dieu. »

Le magistrat : « Je voudrais bien t’accorder ton pardon, mais c’est impossible, il y a ce décret du Sénat, mais c’est sans haine que je prononce ta sentence. » Et il ordonna qu’on lui coupât la tête.

Apollonius : « Dieu soit béni pour ta sentence ! »

Et aussitôt les bourreaux l’entraînèrent et lui coupèrent la tête. Lui n’avait pas cessé de rendre honneur au Père, au Fils et au Saint-Esprit, à qui soit la gloire pour toujours. Amen

F. C. C.(ONYBEARE), dans The Guardian, 18 juin 1893, contenant une traduction anglaise du texte arménien donné par les Méchitharistes (Venise, 1874). — F. C. CONYBEARE, The Armenian Apology and Acts of Apollonius and other monuments of early Christianity (1896). Apology and Acts of A., p. 29-49. — Une passion grecque a été découverte et donnée par les Bollandistes : Analecta Bollandiana, t. XIV (1895), p. 284. — HARNACK, dans Theolog. Literaturz., t. XX (1895), p. 590. — HARNACK, Sitzungsberichte der koen. preussischen Akademie der Wissenschaften zu Berlin (1893), p. 721-746. — MOMMSEN, même recueil (1894), p. 497-503. — R. SEERERG, Neue Kirchliche Zeitschrift, IV (1893), 836.872.— HARDY, Christianity and the Roman government (1894), 200-208. — P. ALLARD, Le Christianisme et l’Empire romain (1897), p. 63 et suiv. — HILGEEFELD, Apollonius von Rom, dans Zeitschrift f. wissensch. Theol. (1894), t. I, p. 55-91. — BARDENHEWER, Patrologie (éd. all. 1894), p. 99. — KRUGER, Grundriss der Wiss. Theol., p. 240. — BATIFFOL, La Littérature grecque, p. 52-53. — KLETTE, Der Process and die Acta S. Ap., dans les Texte und Unters., XV, a (1897). — Anal. Boll. (1898), p. 234. — HILGENFELD, Die Apol. d. Apoll. von Rom, dans Zt. f. wiss. Theolog., XLI (1898), p. 180-203.




St. Apollonius the Apologist

St. Apollonius was a Roman senator, a man of high social standing, and very erudite. He was particularly well read in the philosophy of the pagans. He also read the Old Testament and the writings of Christians. Under their influence Apollonius became a Christian during one of the periods of toleration. Emperor Commodus turned a blind eye on the Christians because his empress, Marcia favored them (though it is unknown whether she herself converted). 
Nevertheless, the edicts issued under Marcus Aurelius remained in force. One of Apollonius’s slaves, named Severus, publicly denounced Apollonius as a Christian to Perennis, the praetorian prefect. The saint was brought before Perennis and told he must renounce his faith or die.

When the senator refused to apostatize, the case was remanded to the Senate, where a remarkable dialogue took place between Perennis and Apollonius.

Because of his influence in society, those judging him paid close attention to his defense of Christianity, which is recorded in the Roman Martyrology.

“Are you bent on dying?” asked Perennis.

“No,” said Apollonius, “I enjoy life; but love of life does not make me afraid to die. There is waiting for me something better: eternal life, given to the person who has lived well on earth.”

Apollonius pointed out that everyone must die and that it was better to die for the sake of true belief and the true God than to die of some ordinary disease because a martyr becomes the seed of new Christians. He argued that Christianity is superior by its concepts of death and life: death is a natural necessity which has nothing frightening about it, while the true life is the life of the soul.

He explained that paganism is futile because idols are human artifacts without life, autonomy, reason, or virtue. Saint Apollonius then took the opportunity to give the whole court a reasoned apology of his Christian faith, which is a moving, direct summary of the entire Christian creed.

Above all, he reasoned, Christianity surpasses paganism through the salvific work of Jesus Christ, the revealing Word of God and teacher of moral life, who became man to destroy sin by his death. Apollonius continued that Christ’s death was prophesied both by Scripture and by Plato.

He remained steadfast in his refusal to renounce Christianity and in his belief in eternal life. Despite his eloquent defense, which remains one of the most priceless documents of Christian antiquity, Apollonius’s legs were crushed and then he was beheaded. An authentic account of his examination by the magistrate was discovered in 1874 in an Armenian text and more recently in Greek.

Saint Jerome, who had seen a copy of Apollonius’s defense of the faith, admired its eloquence and profound demonstration of sacred and profane learning.


Apollonius the Apologist

Died April 21, c. 185-190; feast is recorded as April 18 in the Martyrology of Jerome, but is kept in the East on July 23.

O Lord Jesus Christ,

give us a measure of Thy spirit

that we may be enabled to obey

Thy teaching to pacify anger,

to take part in pity,

to moderate desire,

to increase love,

to put away sorrow,

to cast away vain-glory,

not to be vindictive,

not to fear death,

ever entrusting our spirit to immortal God,

who with Thee and the Holy Ghost

liveth and reigneth world without end."

--Saint Apollonius (from part of his defense before Perennis)

Apollonius was a Roman senator, a man of high social standing, and a very erudite. He was particularly well read in the philosophy of the pagans. He also read the Old Testament and the writings of Christians. Under their influence Apollonius became a Christian during one of the periods of toleration. Emperor Commodus turned a blind eye on the Christians because his empress, Marcia favored them (though it is unknown whether she herself converted). Nevertheless, the edicts issued under Marcus Aurelius remained in force.

One of Apollonius's slaves, named Severus, publicly denounced Apollonius as a Christian to Perennis, the praetorian prefect. Though the slave's legs were broken and he was put to death as an informer, the saint was brought before Perennis and told he must renounce his faith or die.

When the senator refused to apostatize, the case was remanded to the Senate, where a remarkable dialogue took place between Perennis and Apollonius. Because of his influence in society, those judging him paid close attention to his defense of Christianity, which is recorded in the Roman Martyrology.

"Are you bent on dying?" asked Perennis.

"No," said Apollinius, "I enjoy life; but love of life does not make me afraid to die. There is waiting for me something better: eternal life, given to the person who has lived well on earth."

Apollinius pointed out that everyone must die and that it was better to die for the sake of true belief and the true God than to die of some ordinary disease because a martyr becomes the seed of new Christians. He argued that Christianity is superior by its concepts of death and life: death is a natural necessity which has nothing frightening about it, while the true life is the life of the soul.

He explained that paganism is futile because idols are human artefacts without life, automony, reason, or virtue. Saint Apollinius then took the opportunity to give the whole court a reasoned apology of his Christian faith, which is a moving, direct summary of the entire Christian creed. Above all, he reasoned, Christianity surpasses paganism through the salvific work of Jesus Christ, the revealing Word of God and teacher of moral life, who became man to destroy sin by his death. Apollonius continued that Christ's death was prophesied both by Scripture and by Plato.

He remained steadfast in his refusal to renounce Christianity and in his belief in eternal life. Despite his eloquent defense, which remains one of the most priceless documents of Christian antiquity, Apollonius's legs were crushed and then he was beheaded. An authentic account of his examination by the magistrate was discovered in 1874 in an Armenian text and more recently in Greek. Saint Jerome, who had seen a copy of Apollonius's defense of the faith, admired its eloquence and profound demonstration of sacred and profane learning. He is also mentioned in the History of the Church (v. 21, 1-5) by Eusebius (Attwater2, Benedictines, Bentley, Coulson, Delaney, Encyclopedia, Farmer, Husenbeth).



St. Apollonius the Apologist, Martyr

From Eusebius, Hist. b. 5, c. 21; St. Jerom. Cat. c. 42; Tertull. Apol.

A.D. 186.

MARCUS AURELIUS had persecuted the Christians from principle, being a bigoted Pagan: but his son, Commodus, who, in 180, succeeded him in the empire, after some time, though a vicious man, showed himself favourable to them out of regard to Marcia, a lady whom he had honoured with the title of empress, and who was an admirer of the faith. During this calm, the number of the faithful was exceedingly increased, and many persons of the first rank enlisted themselves under the banner of the cross, of which number was Apollonius, a Roman senator. He was a person very well versed both in philosophy and the holy scripture. In the midst of the peace which the church enjoyed, he was publicly accused of Christianity by one of his own slaves, named Severus, before Perennis, prefect of the Prætorium. The slave was immediately condemned by the prefect to have his legs broken, and to be put to death, in consequence of an edict of Marcus Aurelius, who, without repealing the former laws against convicted Christians, ordered by it that their accusers should be put to death. The slave being executed, pursuant to the sentence already mentioned, the same judge sent an order to his master, St. Apollonius, to renounce his religion as he valued his life and fortune. The saint courageously rejected such ignominious terms of safety, wherefore Perennis referred him to the judgment of the Roman senate, commanding him to give an account of his faith to that body. The martyr hereupon composed an excellent discourse, but which has not reached our times, in vindication of the Christian religion, and spoke it in a full senate. St. Jerom, who had perused it, did not know whether more to admire the eloquence, or the profound learning, both sacred and profane, of its illustrious author: who, persisting in his refusal to comply with the condition, was condemned by a decree of the senate, and beheaded, about the year 186, of Commodus the sixth. 1

It is the prerogative of the Christian religion to inspire men with such resolution, and form them to such heroism, that they rejoice to sacrifice their life to truth. This is not the bare force and exertion of nature, but the undoubted power of the Almighty, whose strength is thus made perfect in weakness. Every Christian ought to be an apologist for his religion by the sanctity of his manners. Such would be the force of universal good example, that no libertine or infidel could withstand it.—But by the scandal and irregularity of our manners, we fight against Christ, and draw a reproach upon his most holy religion. Thus, through us, are his name and faith blasphemed among the Gentiles. The primitive Christians converted the world by the sanctity of their example; and, by the spirit of every heroic and divine virtue which their actions breathed, spread the good odour of Christ on all sides; but we, by a monstrous inconsistency between our lives and our faith, scandalize the weak among the faithful, strengthen the obstinacy of infidels, and furnish them with arms against that very religion which we profess. “Either change thy faith, or change thy manners,” said an ancient father.

Note 1. It seems a strange inconsistency, that Marcus Aurelius should be the author of such an edict as was before mentioned. But no less glaringly absurd and unjust was the answer of Trajan to Pliny the Younger, that Christians ought not to be sought after, yet that they were to be condemned, if accused: which Tertullian justly confutes by a keen raillery, and this dilemma: “If they are criminal, why are they not sought after? if innocent, why are they punished?” (Apol. c. 2.) It is certain that Marcus Aurelius, with all his philosophical virtues and princely qualities, did not love the Christians; as is clear from unquestionable authority, even from his own book. And besides a tincture of superstition and philosophic phrenzy, a mixture of weakness was blended in his character, notwithstanding the boasted cry of his wisdom. And it was certainly to act out of character, and more like a pedant than a prince, for a Roman emperor, in his old age, to trudge with his book, like a schoolboy, to the house of Sextus the philosopher, to learn his lesson. After his miraculous victory in Germany, in 174, he published an edict in favour of the Christians: but his boon was not complete. Commodus did not persecute them, yet would not protect them against the senate, which, in general, was never favourable to Christianity; and some emperors who were mildly inclined, seemed to have oppressed the Christians only to gain the esteem of that respectable body. It is again objected by some to this history of St. Apollonius, that no slave would have exposed himself to certain death by accusing his master. But this the informer did not expect would be his fate. He might be ignorant of such an edict, or persuaded he had nothing to fear from it: and the hope of liberty, the encouragement of some powerful Pagan, and other such motives, might prompt him to perpetrate this villany. He doubtless hoped to make his court to some persons; for men in power are often fond of informers. The perjuries and villanies of those miscreants had rendered them odious at Rome. Tacitus, the historian, calls them, genus hominum publico exitio repertum, et pœnis nunquam satis coercitum. Titus, Nerva, and Trajan, had made severe edicts against that tribe. St. Cyprian, when asked at his trial the names of the priests at Carthage, answered, that the civil laws justly condemned delators. A slave that accused his master by the Roman laws was liable to be put to death. (See Cod. l. x. tit. xi. and the notes.) In the present case, the senate might condemn St. Apollonius by the rescript of Trajan to Pliny, or other former laws; yet punish the slave, not to encourage such base informers. [back]

Rev. Alban Butler (1711–73).  Volume IV: April. The Lives of the Saints.  1866.


SOURCE : http://www.bartleby.com/210/4/181.html

St. Apollonius is also known as Apollonius of Ephesus. He was a Roman senator who lived in the second century. He is thought to come from Ephesus because he was so well acquainted with the Christian history of that area. One early author stated that Apollonius was the bishop of Ephesus; however, since there are no other written accounts of this, it is doubtful that this is true. He certainly was known as a great defender of the faith, which earned him the name Apollonius the Apologist.

In the second century there was an apocalyptic and charismatic movement within the Church which was a threat to Tradition, the Holy Scriptures, and the office of the bishop. A man named Montanus claimed to be directly inspired by the Holy Spirit. He had many followers, including two prophetesses, Maximilla and Priscilla. They were prophesying the end of the world and the need to restore rigorous ascetic practices to Christianity. Although most of their writings have been lost or destroyed, written records of Eusebius and Epiphanius indicate that the Montanist doctrines were not readily susceptible to attack on matters of dogma. Therefore, the Church stressed traditional sources of authority and raised character issues in order to combat the Montanists. This is where the writings of Apollonius were so effective. Although many of his writings have been lost, according to others he showed the errors in the Montanist prophecies, and reported the unedifying lives of Montanus and his prophetesses. He also shed light on some of those in the sect, such as the apostate Themison and Alexander. Alexander was a notorious thief who was publicly condemned at Ephesus and had himself adored as a god.

Apollonius was denounced as a Christian by his slave to the Roman Prefect, Sextus Tigidius Perennis, who arrested him and had his slave put to death. Perennis then demanded that Apollonius denounce Christianity. When Apollonius refused to do so he had his case put before the Roman senate. A debate then took place in which Apollonius defended the faith eloquently, but he was still condemned and beheaded.

Lessons

Apollonius recalls in some of his writings the tradition that Jesus advised His Apostles not to go far from Jerusalem during the twelve years immediately following His Ascension. This is also a tradition known to Clement of Alexandria, as written in the apocryphal “Praedicatio Petri.” Apollonius also tells about a time when St. John the Apostle resurrected a dead man at Ephesus. Apollonius knew St. John’s Apocalypse and quoted from it often.

Prayer

Lord Jesus, may we, as Saint Peter advised, always be ready to give a defense to everyone who asks us for a reason for the hope that is in us. Help us to speak eloquently of our faith, as St. Apollonius did, remembering also to be charitable. We pray that through our words, many will come to know the truth. Amen.