samedi 21 janvier 2012

Troisième mystère glorieux : LA DESCENTE DE L'ESPRIT-SAINT


Charles Le Brun  (1619–1690), La descente du Saint Esprit, 1654, 317 x 165, Louvre Museum, Department of Paintings of the Louvre


01 Quand arriva le jour de la Pentecôte, au terme des cinquante jours, ils se trouvaient réunis tous ensemble.

02 Soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent : la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière.

03 Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux.

04 Tous furent remplis d’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit.

05 Or, il y avait, résidant à Jérusalem, des Juifs religieux, venant de toutes les nations sous le ciel.

06 Lorsque ceux-ci entendirent la voix qui retentissait, ils se rassemblèrent en foule. Ils étaient en pleine confusion parce que chacun d’eux entendait dans son propre dialecte ceux qui parlaient.

07 Dans la stupéfaction et l’émerveillement, ils disaient : « Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ?

08 Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans son propre dialecte, sa langue maternelle ?

09 Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, de la province du Pont et de celle d’Asie,

10 de la Phrygie et de la Pamphylie, de l’Égypte et des contrées de Libye proches de Cyrène, Romains de passage,

11 Juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes, tous nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu. »

12 Ils étaient tous dans la stupéfaction et la perplexité, se disant l’un à l’autre : « Qu’est-ce que cela signifie ? »

13 D’autres se moquaient et disaient : « Ils sont pleins de vin doux ! »

14 Alors Pierre, debout avec les onze autres Apôtres, éleva la voix et leur fit cette déclaration : « Vous, Juifs, et vous tous qui résidez à Jérusalem, sachez bien ceci, prêtez l’oreille à mes paroles.

15 Non, ces gens-là ne sont pas ivres comme vous le supposez, car c’est seulement la troisième heure du jour.

16 Mais ce qui arrive a été annoncé par le prophète Joël :

17 Il arrivera dans les derniers jours, dit Dieu, que je répandrai mon Esprit sur toute créature : vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions, et vos anciens auront des songes.

18 Même sur mes serviteurs et sur mes servantes, je répandrai mon Esprit en ces jours-là, et ils prophétiseront.

19 Je ferai des prodiges en haut dans le ciel, et des signes en bas sur la terre : du sang, du feu, un nuage de fumée.

20 Le soleil sera changé en ténèbres, et la lune sera changée en sang, avant que vienne le jour du Seigneur, jour grand et manifeste.

21 Alors, quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.

22 Hommes d’Israël, écoutez les paroles que voici. Il s’agit de Jésus le Nazaréen, homme que Dieu a accrédité auprès de vous en accomplissant par lui des miracles, des prodiges et des signes au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes.

23 Cet homme, livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu, vous l’avez supprimé en le clouant sur le bois par la main des impies.

24 Mais Dieu l’a ressuscité en le délivrant des douleurs de la mort, car il n’était pas possible qu’elle le retienne en son pouvoir.

25 En effet, c’est de lui que parle David dans le psaume : Je voyais le Seigneur devant moi sans relâche : il est à ma droite, je suis inébranlable.

26 C’est pourquoi mon cœur est en fête, et ma langue exulte de joie ; ma chair elle-même reposera dans l’espérance :

27 tu ne peux m’abandonner au séjour des morts ni laisser ton fidèle voir la corruption.

28 Tu m’as appris des chemins de vie, tu me rempliras d’allégresse par ta présence.

29 Frères, il est permis de vous dire avec assurance, au sujet du patriarche David, qu’il est mort, qu’il a été enseveli, et que son tombeau est encore aujourd’hui chez nous.

30 Comme il était prophète, il savait que Dieu lui avait juré de faire asseoir sur son trône un homme issu de lui.

31 Il a vu d’avance la résurrection du Christ, dont il a parlé ainsi : Il n’a pas été abandonné à la mort, et sa chair n’a pas vu la corruption.

32 Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité ; nous tous, nous en sommes témoins.

33 Élevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père l’Esprit Saint qui était promis, et il l’a répandu sur nous, ainsi que vous le voyez et l’entendez.

34 David, en effet, n’est pas monté au ciel, bien qu’il dise lui-même : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : “Siège à ma droite,

35 jusqu’à ce que j’aie placé tes ennemis comme un escabeau sous tes pieds.”

36 Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous aviez crucifié. »

37 Les auditeurs furent touchés au cœur ; ils dirent à Pierre et aux autres Apôtres : « Frères, que devons-nous faire ? »

38 Pierre leur répondit : « Convertissez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés ; vous recevrez alors le don du Saint-Esprit.

39 Car la promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont loin, aussi nombreux que le Seigneur notre Dieu les appellera. »

40 Par bien d’autres paroles encore, Pierre les adjurait et les exhortait en disant : « Détournez-vous de cette génération tortueuse, et vous serez sauvés. »

41 Alors, ceux qui avaient accueilli la parole de Pierre furent baptisés. Ce jour-là, environ trois mille personnes se joignirent à eux.

42 Ils étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières.

43 La crainte de Dieu était dans tous les cœurs à la vue des nombreux prodiges et signes accomplis par les Apôtres.

44 Tous les croyants vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun ;

45 ils vendaient leurs biens et leurs possessions, et ils en partageaient le produit entre tous en fonction des besoins de chacun.

46 Chaque jour, d’un même cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple, ils rompaient le pain dans les maisons, ils prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité de cœur ;

47 ils louaient Dieu et avaient la faveur du peuple tout entier. Chaque jour, le Seigneur leur adjoignait ceux qui allaient être sauvés.

Saint LUC, ACTES DES APÔTRES, chapitre II

Psaume 103 (104)

Bénis le Seigneur, ô mon âme ;

Seigneur mon Dieu, tu es si grand !

Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur !

La terre s’emplit de tes biens. R

Tu reprends leur souffle, ils expirent

et retournent à leur poussière.

Tu envoies ton souffle : ils sont créés ;

tu renouvelles la face de la terre. R

Gloire au Seigneur à tout jamais !

Que Dieu se réjouisse en ses œuvres !

Que mon poème lui soit agréable ;

moi, je me réjouis dans le Seigneur. R


©AELF

SOURCE : http://www.prionseneglise.fr/Les-textes-du-jour/Psaume/Psaume-103-1042

Pierre Reymond (1522) La Pentecôte, émail sur cuivre, musée d'art de Saint-Louis.


Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains - Chapitre 8

01 Ainsi, pour ceux qui sont dans le Christ Jésus, il n’y a plus de condamnation.

02 Car la loi de l’Esprit qui donne la vie dans le Christ Jésus t’a libéré de la loi du péché et de la mort.

03 En effet, quand Dieu a envoyé son propre Fils dans une condition charnelle semblable à celle des pécheurs pour vaincre le péché, il a fait ce que la loi de Moïse ne pouvait pas faire à cause de la faiblesse humaine : il a condamné le péché dans l’homme charnel.

04 Il voulait ainsi que l’exigence de la Loi s’accomplisse en nous, dont la conduite n’est pas selon la chair mais selon l’Esprit.

05 En effet, ceux qui se conforment à la chair tendent vers ce qui est charnel ; ceux qui se conforment à l’Esprit tendent vers ce qui est spirituel ;

06 et la chair tend vers la mort, mais l’Esprit tend vers la vie et la paix.

07 Car la tendance de la chair est ennemie de Dieu, elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, elle n’en est même pas capable.

08 Ceux qui sont sous l’emprise de la chair ne peuvent pas plaire à Dieu.

09 Or, vous, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas.

10 Mais si le Christ est en vous, le corps, il est vrai, reste marqué par la mort à cause du péché, mais l’Esprit vous fait vivre, puisque vous êtes devenus des justes.

11 Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.

12 Ainsi donc, frères, nous avons une dette, mais elle n’est pas envers la chair pour devoir vivre selon la chair.

13 Car si vous vivez selon la chair, vous allez mourir ; mais si, par l’Esprit, vous tuez les agissements de l’homme pécheur, vous vivrez.

14 En effet, tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu.

15 Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions « Abba ! », c’est-à-dire : Père !

16 C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.

17 Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers : héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ, si du moins nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire.

18 J’estime, en effet, qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire qui va être révélée pour nous.

19 En effet, la création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu.

20 Car la création a été soumise au pouvoir du néant, non pas de son plein gré, mais à cause de celui qui l’a livrée à ce pouvoir. Pourtant, elle a gardé l’espérance

21 d’être, elle aussi, libérée de l’esclavage de la dégradation, pour connaître la liberté de la gloire donnée aux enfants de Dieu.

22 Nous le savons bien, la création tout entière gémit, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore.

23 Et elle n’est pas seule. Nous aussi, en nous-mêmes, nous gémissons ; nous avons commencé à recevoir l’Esprit Saint, mais nous attendons notre adoption et la rédemption de notre corps.

24 Car nous avons été sauvés, mais c’est en espérance ; voir ce qu’on espère, ce n’est plus espérer : ce que l’on voit, comment peut-on l’espérer encore ?

25 Mais nous, qui espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance.

26 Bien plus, l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit lui-même intercède pour nous par des gémissements inexprimables.

27 Et Dieu, qui scrute les cœurs, connaît les intentions de l’Esprit puisque c’est selon Dieu que l’Esprit intercède pour les fidèles.

28 Nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu'ils sont appelés selon le dessein de son amour.

29 Ceux que, d’avance, il connaissait, il les a aussi destinés d’avance à être configurés à l’image de son Fils, pour que ce Fils soit le premier-né d’une multitude de frères.

30 Ceux qu’il avait destinés d’avance, il les a aussi appelés ; ceux qu’il a appelés, il en a fait des justes ; et ceux qu’il a rendus justes, il leur a donné sa gloire.

31 Que dire de plus ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?

32 Il n’a pas épargné son propre Fils, mais il l’a livré pour nous tous : comment pourrait-il, avec lui, ne pas nous donner tout ?

33 Qui accusera ceux que Dieu a choisis ? Dieu est celui qui rend juste :

34 alors, qui pourra condamner ? Le Christ Jésus est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, il intercède pour nous :

35 alors, qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le glaive ?

36 En effet, il est écrit : C’est pour toi qu’on nous massacre sans arrêt, qu’on nous traite en brebis d’abattoir.

37 Mais, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés.

38 J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes, ni le présent ni l’avenir, ni les Puissances,

39 ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur.

SOURCE : http://www.aelf.org/bible-liturgie/Rm/Lettre+de+saint+Paul+Ap%C3%B4tre+aux+Romains/chapitre/8


SÉQUENCE

Viens, Esprit Saint en nos coeurs

et envoie du haut du ciel

un rayon de ta lumière.

Viens en nous, Père des pauvres,

viens, dispensateur des dons,

viens, lumière de nos coeurs.

Consolateur souverain,

hôte très doux de nos âmes,

adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, le repos ;

dans la fièvre, la fraîcheur ;

dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse,

viens remplir jusqu’à l’intime

le coeur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine,

il n’est rien en aucun homme,

rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé,

baigne ce qui est aride,

guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide,

réchauffe ce qui est froid,

rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi,

et qui en toi se confient,

donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu,

donne le salut final,

donne la joie éternelle.

Amen !

SOURCE : http://www.mavocation.org/vocation/suivre-jesus-christ/prieres/1860-sequence-pentecote.html



Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean - Chapitre 14

15 Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements.

16 Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous :

17 l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous.

18 Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous.

19 D’ici peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi.

20 En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous.

21 Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. »

22 Jude – non pas Judas l’Iscariote – lui demanda : « Seigneur, que se passe-t-il ? Est-ce à nous que tu vas te manifester, et non pas au monde ? »

23 Jésus lui répondit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure.

24 Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé.

25 Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ;

26 mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.

27 Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé.

28 Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi.

29 Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez.

30 Désormais, je ne parlerai plus beaucoup avec vous, car il vient, le prince du monde. Certes, sur moi il n’a aucune prise,

31 mais il faut que le monde sache que j’aime le Père, et que je fais comme le Père me l’a commandé. Levez-vous, partons d’ici.



Qu’est-ce que l’Esprit Saint ?

Homélie de Benoît XVI lors de la Veillée de la Pentecôte 2006, avec les mouvements ecclésiaux (24/5/2015)

Lorsque nous récitons le Credo, nous disons:

Je crois en l'Esprit Saint qui est Seigneur et qui donne la vie

Il procède du Père et du Fils.

Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire.

Il a parlé par les prophètes.

Mais qu'est-ce que cela signifie? Et cet Esprit, dont se réclament abondamment en ce moment ceux qui veulent changer la Doctrine de l'Eglise, qu'est-Il, au juste?

C'est une question à laquelle il est difficile trouver une réponse qui satisfasse à la fois la raison et la foi.

Et c'est la réponse de Benoît XVI que nous trouvons ici. Cette homélie, inhabituellement longue, a été prononcée le samedi 3 juin 2006, lors de la veillée de la Pentecôte, alors que le saint Père rencontrait les mouvements ecclésiaux et les communautés nouvelles. Elle est particulièrement sublime, et elle doit être relue plusieurs fois pour être longuement méditée.

[On trouvera toutes les homélies de Pentecôte de Benoît XVI, sur le site du Vatican, ICI]

L'HOMÉLIE DE BENOÎT XVI

www.vatican.va/liturgical_year/pentecost/2006/pentecoste_fr.html#4 juin 2006

[après les salutations d'usage]

A présent, en cette Veillée de Pentecôte, nous nous demandons: qui est ou qu'est-ce que l'Esprit Saint? Comment pouvons-nous le reconnaître? De quelle façon allons-nous à Lui et Lui vient-il à nous? Qu'est-ce qu'il fait?

Une première réponse nous est donnée par le grand hymne de Pentecôte de l'Eglise, par lequel nous avons commencé les Vêpres: "Veni, Creator Spiritus... - Viens, Esprit Créateur..." (cf Annexe).

L'hymne fait ici référence aux premiers versets de la Bible qui évoquent, en ayant recours à des images, la création de l'univers.

Il y est tout d'abord dit qu'au-dessus du chaos, sur les eaux des abîmes, l'Esprit de Dieu planait. Le monde dans lequel nous vivons est l'oeuvre de l'Esprit Créateur. La Pentecôte n'est pas seulement l'origine de l'Eglise et donc, de manière particulière, sa fête; la Pentecôte est aussi une fête de la création. Le monde n'existe pas tout seul; il provient de l'Esprit créateur de Dieu, de la Parole créatrice de Dieu. C'est pourquoi il reflète également la sagesse de Dieu. Celle-ci, dans son ampleur et dans la logique qui embrasse ses lois sous tous leurs aspects, laisse entrevoir quelque chose de l'Esprit Créateur de Dieu. Celle-ci nous appelle à la crainte révérentielle. Précisément celui qui, en tant que chrétien, croit dans l'Esprit Créateur, prend conscience du fait que nous ne pouvons pas user et abuser du monde et de la matière comme d'un simple matériau au service de notre action et de notre volonté; que nous devons considérer la création comme un don qui nous est confié non pour qu'il soit détruit, mais pour qu'il devienne le jardin de Dieu et, ainsi, un jardin de l'homme. Face aux multiples formes d'abus de la terre que nous voyons aujourd'hui, nous entendons presque le gémissement de la création dont parle saint Paul (Rm 8, 22); nous commençons à comprendre les paroles de l'Apôtre, c'est-à-dire que la création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu, pour être libérée et atteindre sa splendeur.

Chers amis, nous voulons être ces fils de Dieu que la création attend, et nous pouvons l'être, car dans le baptême, le Seigneur nous a rendus tels. Oui, la création et l'histoire - celles-ci nous attendent, elles attendent des hommes et des femmes qui soient réellement des fils de Dieu et qui se comportent en conséquence.

Si nous regardons l'histoire, nous voyons de quelle manière, autour des monastères, la création a pu prospérer, tout comme avec le réveil de l'Esprit de Dieu dans le coeur des hommes, le rayonnement de l'Esprit Créateur est revenu également sur la terre - un rayonnement qui avait été obscurci par la barbarie de la soif de pouvoir de l'homme et parfois presque éteinte. Et à nouveau, autour de François d'Assise, la même chose se produit - cela se produit partout où l'Esprit de Dieu pénètre dans les âmes, cet Esprit que notre hymne qualifie de lumière, d'amour et de vigueur.

Nous avons ainsi trouvé une première réponse à la question sur ce qu'est l'Esprit Saint, ce qu'il accomplit et comment nous pouvons le reconnaître. Il vient à notre rencontre à travers la création et sa beauté. Toutefois, la bonne création de Dieu, au cours de l'histoire des hommes, a été recouverte par une épaisse couche de saleté qui rend, sinon impossible, du moins difficile de reconnaître en elle le reflet du Créateur - même si face à un coucher de soleil sur la mer, au cours d'une excursion en montagne ou devant une fleur à peine éclose se réveille toujours à nouveau en nous, presque spontanément, la conscience de l'existence du Créateur.

Mais l'Esprit Créateur vient à notre aide. Il est entré dans l'histoire et ainsi, il nous parle d'une manière nouvelle. En Jésus Christ, Dieu lui-même s'est fait homme et nous a accordé la possibilité, pour ainsi dire, de jeter un regard dans l'intimité de Dieu lui-même. Et nous voyons là une chose tout à fait inattendue: en Dieu existent un Moi et un Tu. Le Dieu mystérieux n'est pas une infinie solitude, Il est un événement d'amour.

Si, à partir du regard sur la création, nous pensons pouvoir entrevoir l'Esprit Créateur, Dieu lui-même, presque comme des mathématiques créatives, comme un pouvoir qui modèle les lois du monde et leur ordre, mais également, comme la beauté - à présent nous le savons: l'Esprit Créateur a un coeur. Il est Amour. Il existe le Fils, qui parle avec le Père. Et tous les deux sont une seule chose dans l'Esprit qui est, pour ainsi dire, l'atmosphère du don et de l'amour qui fait d'eux un Dieu unique. Cette unité d'amour, qui est Dieu, est une unité beaucoup plus sublime que ne pourrait l'être l'unité d'une dernière particule indivisible. Le Dieu trine est précisément le seul et unique Dieu.

Au moyen de Jésus, nous jetons, pour ainsi dire, un regard dans l'intimité de Dieu.

Jean, dans son Evangile, l'a exprimé ainsi: "Dieu, personne ne l'a jamais vu; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, c'est lui qui a conduit à le connaître" (Jn 1, 18).

Mais Jésus ne nous a pas seulement laissé regarder dans l'intimité de Dieu; avec Lui Dieu est également comme sorti de son intimité et il est venu à notre rencontre. Cela a tout d'abord lieu dans sa vie, sa passion, sa mort et sa résurrection; dans sa parole. Mais Jésus ne se contente pas de venir à notre rencontre. Il veut davantage. Il veut l'unification. Telle est la signification des images du banquet et des noces. Nous ne devons pas seulement savoir quelque chose sur Lui, mais à travers Lui, nous devons être attirés en Dieu. C'est pourquoi Il doit mourir et ressusciter. Car à présent, il ne se trouve plus dans un lieu déterminé, mais désormais son Esprit, l'Esprit Saint, émane de Lui et entre dans nos coeurs, nous mettant ainsi en liaison avec Jésus lui-même et avec le Père - avec le Dieu Un et Trine.

La Pentecôte est cela: Jésus, et à travers Lui Dieu lui-même, vient à nous et nous attire en Lui. "Il envoie l'Esprit Saint" - ainsi s'exprime l'Ecriture.

Quel effet cela a-t-il?

Je voudrais tout d'abord noter deux aspects: l'Esprit Saint, à travers lequel Dieu vient à nous, nous apporte la vie et la liberté.

Regardons ces deux choses d'un peu plus près.

"Moi je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu'ils l'aient en abondance", dit Jésus dans l'Evangile de Jean (10, 10).

Vie et liberté - ce sont les choses auxquelles nous aspirons tous. Mais qu'est-ce que cela veut dire? - où et comment trouvons-nous la "vie"?

Je pense que, spontanément, la très grande majorité des hommes a la même conception de la vie que le fils prodigue de l'Evangile. Il s'était fait donner sa part d'héritage, et à présent, il se sentait libre, il voulait finalement vivre en n'ayant plus le poids des devoirs de la maison, il voulait seulement vivre. Avoir de la vie tout ce qu'elle peut offrir. En profiter pleinement - vivre, seulement vivre, s'abreuver à l'abondance de la vie et ne rien perdre de ce qu'elle peut offrir de précieux. A la fin, il se retrouva gardien de porcs, enviant même ces animaux - sa vie était devenue vide à ce point, vaine à ce point. Et sa liberté aussi se révélait vaine.

N'est-ce pas ce qui se passe aujourd'hui aussi? Lorsqu'on veut uniquement devenir le maître de sa vie, celle-ci devient toujours plus vide, plus pauvre; on finit facilement par se réfugier dans la drogue, dans la grande illusion. Et le doute apparaît de savoir si vivre, en fin de compte, est vraiment un bien.

Non, de cette façon nous ne trouvons pas la vie.

La parole de Jésus sur la vie en abondance se trouve dans le discours du bon Pasteur. C'est une parole qui se place dans un double contexte. A propos du Pasteur, Jésus nous dit qu'il donne sa vie. "Personne ne me l'enlève, mais je la donne de moi-même" (cf. Jn 10, 18). On ne trouve la vie qu'en la donnant; on ne la trouve pas en voulant en prendre possession. C'est ce que nous devons apprendre du Christ; et c'est ce que nous enseigne l'Esprit Saint, qui est pur don, qui est Dieu qui se donne. Plus quelqu'un donne sa vie pour les autres, pour le bien même, plus le fleuve de la vie coule en abondance.

En deuxième lieu, le Seigneur nous dit que la vie naît en allant avec le Pasteur qui connaît le pâturage - les lieux où jaillissent les sources de la vie. Nous trouvons la vie dans la communion avec Celui qui est la vie en personne - dans la communion avec le Dieu vivant, une communion dans laquelle l'Esprit Saint nous introduit, appelé par l'hymne des Vêpres "fons vivus", source vivante. Le pâturage, où coulent les sources de la vie, est la Parole de Dieu telle que nous la trouvons dans l'Ecriture, dans la foi de l'Eglise. Le pâturage est Dieu lui-même, que, dans la communion de la foi, nous apprenons à connaître à travers la puissance de l'Esprit Saint.

Chers amis, les Mouvements sont nés précisément de la soif de la vraie vie; ce sont des Mouvements pour la vie sous tous les aspects.

Là où ne s'écoule plus la source véritable de la vie, là où on s'approprie seulement de la vie au lieu de la donner, la vie des autres se trouve également en danger; on est disposé à exclure la vie sans défense qui n'est pas encore née, car elle semble ôter de l'espace à sa propre vie. Si nous voulons protéger la vie, nous devons alors surtout retrouver la source de la vie; la vie elle-même doit alors réapparaître dans toute sa beauté et son caractère sublime; nous devons alors nous laisser vivifier par l'Esprit Saint, source créatrice de la vie.

Le thème de la liberté a déjà été évoqué il y a peu.

Dans le départ du fils prodigue se rejoignent justement les thèmes de la vie et de la liberté. Il veut la vie, et c'est pourquoi il veut être totalement libre.

Etre libre signifie, de ce point de vue, pouvoir faire tout ce que l'on veut; ne devoir accepter aucun critère en dehors ou au-dessus de moi-même. Suivre seulement mon désir et ma volonté. Qui vit ainsi s'opposera très vite à l'autre qui veut vivre de la même manière. La conséquence nécessaire de cette conception égoïste de la liberté est la violence, la destruction réciproque de la liberté et de la vie.

L'Ecriture Sainte relie en revanche le concept de liberté à celui de filiation, dit saint Paul: "Aussi bien n'avez-vous pas reçu un esprit d'esclave pour retomber dans la crainte; vous avez reçu un esprit de fils adoptifs qui nous fait nous écrier "Abba! Père"" (Rm 8, 15).

Qu'est-ce que cela signifie?

Saint Paul se réfère ici au système social du monde antique, dans lequel existaient les esclaves, qui ne possédaient rien et qui ne pouvaient donc pas être intéressés à un juste déroulement des choses. De manière correspondante, il y avait les fils qui étaient également les héritiers et qui par conséquent se préoccupaient de la préservation et de la bonne administration de leur propriété ou de la conservation de l'Etat. Puisqu'ils étaient libres, ils avaient également une responsabilité. En faisant abstraction de l'arrière-fond sociologique de cette époque, le principe est toujours valable: liberté et responsabilité vont de pair. La véritable liberté se démontre dans la responsabilité, dans une manière d'agir qui prend sur soi la coresponsabilité pour le monde, pour soi-même et pour les autres. Libre est le fils auquel appartient quelque chose et qui ne permet donc pas qu'elle soit détruite. Toutes les responsabilités de ce monde, dont nous avons parlé, ne sont que des responsabilités partielles, dans un domaine déterminé, un Etat déterminé, etc. L'Esprit Saint en revanche fait de nous des fils et des filles de Dieu. Il nous fait participer à la responsabilité de Dieu lui-même pour son monde, pour l'humanité tout entière. Il nous enseigne à regarder le monde, l'autre et nous-mêmes avec les yeux de Dieu. Nous faisons le bien non comme des esclaves qui ne sont pas libres de faire autrement, mais nous le faisons parce que nous portons personnellement la responsabilité pour le monde; parce que nous aimons la vérité et le bien, parce que nous aimons Dieu lui-même et donc ses créatures également. Telle est la liberté véritable, à laquelle l'Esprit Saint veut nous conduire.

Les Mouvements ecclésiaux veulent et doivent être des écoles de liberté, de cette liberté véritable. Là nous voulons apprendre cette liberté véritable, non celle d'esclaves qui visent à couper pour eux-mêmes une part du gâteau qui appartient à tous, même si cette part doit ensuite manquer à l'autre. Nous souhaitons la véritable et grande liberté, celle des héritiers, la liberté des fils de Dieu. Dans ce monde, débordant de fausses libertés qui détruisent l'environnement et l'homme, nous voulons, avec la force de l'Esprit Saint, apprendre ensemble la liberté véritable; construire des écoles de liberté; démontrer aux autres par notre vie que nous sommes libres et comme il est beau de vivre véritablement libres dans la liberté véritable des enfants de Dieu.

L'Esprit Saint, en donnant la vie et la liberté, donne également l'unité. Il s'agit ici de trois dons inséparables les uns des autres. J'ai déjà parlé trop longuement; permettez-moi toutefois de dire encore un mot sur l'unité. Pour la comprendre, une phrase peut se révéler utile même si, au premier abord, elle semble plutôt nous éloigner de celle-ci.

A Nicodème qui, dans sa recherche de la vérité, vient une nuit poser des questions à Jésus, celui-ci répond: "L'Esprit souffle où il veut" (cf. Jn 3, 8).

Mais la volonté de l'Esprit n'est pas arbitraire. C'est la volonté de la vérité et du bien. C'est pourquoi il ne souffle pas n'importe où, se tournant une fois de ce côté-ci, et une autre de ce côté-là; son souffle ne nous disperse pas mais nous réunit, parce que la vérité unit et l'amour unit. L'Esprit Saint est l'Esprit de Jésus Christ, l'Esprit qui unit le Père avec le Fils dans l'Amour qui, dans l'unique Dieu, donne et accueille. Il nous unit à ce point que saint Paul a pu dire: "Vous ne faites qu'un dans le Christ Jésus" (Ga 3, 28). L'Esprit Saint, par son souffle, nous pousse vers le Christ. L'Esprit Saint oeuvre de façon corporelle; il n'oeuvre pas seulement subjectivement, "spirituellement". Aux disciples qui voyaient en lui simplement un "esprit", le Christ ressuscité dit: "C'est bien moi! touchez-moi et rendez-vous compte qu'un esprit - un fantôme - n'a ni chair ni os, comme vous voyez que j'en ai" (cf. Lc 24, 39). Cela vaut pour le Christ ressuscité à toutes les époques de l'histoire. Le Christ ressuscité n'est pas un fantôme, il n'est pas simplement un esprit, une pensée, une idée seulement. Il est demeuré l'Incarné - celui qui a assumé notre chair - et il continue toujours à édifier son Corps, il fait de nous son Corps. L'Esprit souffle où il veut, et sa sainteté est l'unité faite corps, l'unité qui rencontre le monde et le transforme.

Dans la Lettre aux Ephésiens, saint Paul nous dit que ce Corps du Christ qui est l'Eglise, possède des jointures (cf. 4, 16), il les nomme également: ce sont les apôtres, les prophètes, les évangélistes, les pasteurs et les docteurs (cf. 4, 11).

L'Esprit dans ses dons prend de multiples formes - nous le voyons ici. Si nous regardons l'histoire, si nous regardons cette assemblée ici sur la Place Saint-Pierre - alors nous nous rendons compte qu'il suscite toujours de nouveaux dons, nous voyons combien il crée d'organes différents, et comment, de manière toujours nouvelle, il oeuvre corporellement. Mais en Lui la multiplicité et l'unité vont de pair. Il souffle où il veut. Il le fait de manière inattendue, dans des lieux inattendus et sous des formes qu'on ne peut jamais imaginer à l'avance. Et avec quelle multiplicité de forme et quelle corporéité il le fait! Et c'est précisément ici que la multiplicité des formes et l'unité sont inséparables entre elles. Il veut que vous preniez de multiples formes et il vous veut pour l'unique corps, dans l'union avec les ordres durables - les jointures - de l'Eglise, avec les successeurs des apôtres et avec le Successeur de saint Pierre. Il ne nous enlève pas la difficulté d'apprendre comment nous rapporter les uns aux autres; il nous démontre également qu'il oeuvre en vue de l'unique corps et dans l'unité de l'unique corps. C'est vraiment uniquement de cette manière que l'unité trouve sa force et sa beauté. Prendre part à l'édification de l'unique corps! Les pasteurs seront attentifs à ne pas éteindre l'Esprit (cf. 1 Th 5, 19) et vous, vous ne cesserez d'apporter vos dons à la communauté tout entière. Une fois de plus: l'Esprit Saint souffle où il veut. Mais sa volonté est l'unité. Il nous conduit vers le Christ, dans son Corps. "[du Christ] le Corps tout entier - nous dit saint Paul - reçoit concorde et cohésion par toutes sortes de jointures qui le nourrissent et l'actionnent selon le rôle de chaque partie, opérant ainsi sa croissance et se construisant lui-même, dans la charité" (Ep 4, 16).

L'Esprit veut l'unité, il veut la totalité. C'est pourquoi sa présence se démontre aussi surtout dans l'élan missionnaire. Qui a rencontré quelque chose de vrai, de beau et de bon dans sa propre vie - le seul vrai trésor, la perle précieuse! -, court le partager partout, dans sa famille et au travail, dans tous les domaines de son existence. Il le fait sans aucune crainte, parce qu'il sait qu'il a été adopté comme un fils; sans aucune présomption, parce que tout est don; sans découragement, parce que l'Esprit de Dieu précède son action dans le "coeur" des hommes et il est comme une semence dans les cultures et les religions les plus diverses. Il le fait sans frontières, parce qu'il est porteur d'une bonne nouvelle qui est pour tous les hommes, pour tous les peuples. Chers amis, je vous demande d'être, plus encore, beaucoup plus, des collaborateurs dans le ministère apostolique universel du Pape, en ouvrant les portes au Christ. C'est le meilleur service que l'Eglise rend aux hommes et en particulier aux pauvres, afin que la vie de la personne, un ordre plus juste dans la société et la coexistence pacifique entre les nations trouvent dans le Christ la "pierre angulaire" sur laquelle construire l'authentique civilisation, la civilisation de l'amour. L'Esprit Saint donne aux croyants une vision supérieure du monde, de la vie, de l'histoire et il fait d'eux des gardiens de l'espérance qui ne déçoit pas.

Prions donc Dieu le Père, à travers notre Seigneur Jésus Christ, dans la grâce de l'Esprit Saint, afin que la célébration de la solennité de la Pentecôte soit comme un feu ardent et un vent impétueux pour la vie chrétienne et pour la mission de toute l'Eglise. Je dépose les intentions de vos Mouvements et Communautés dans le coeur de la Très Sainte Vierge Marie, présente au Cénacle avec les Apôtres; puisse-t-elle obtenir par la prière leur réalisation concrète. J'invoque sur vous tous l'effusion des dons de l'Esprit, afin qu'à notre époque également, l'on puisse faire l'expérience d'une Pentecôte renouvelée.

Amen!

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SOURCE : https://benoit-et-moi.fr/2015-I/benoit-xvi/quest-ce-que-lesprit-saint.php

Jacques Blanchard  (1600–1638), La Descente du Saint-Esprit, 1634, 340 x 245, Notre-Dame de Paris

LE SAINT-ESPRIT

Ainsi que l’atteste l’histoire sacrée des Actes, aujourd'hui le Saint-Esprit fut envoyé sur les Apôtres sons la forme de langues de feu. Au sujet de cette mission ou venue, il y a huit considérations à faire : 1° par qui il fut envoyé; 2° de combien de manières il est ou il fut envoyé 3° en quel temps; 4° combien de fois; 5° de quelle manière; 6° sur qui; 7° pourquoi; 8° par quel moyen il fut envoyé:

I. Par qui, le Saint-Esprit fut-il envoyé? C'est le Père qui envoya ce Saint-Esprit, c'est le fils aussi, et le Saint-Esprit se donna lui-même et s'envoya. Ce fut le Père, d'après ces paroles. de J.-C. en saint Jean (XIV) : « Le Paraclet qui est le Saint-Esprit, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses. » Ce fut le fils : on lit au XVIe chap. de saint Jean : « Mais si je  m’en vais, je vous l’enverrai. » En prenant un point de comparaison avec les choses d'ici-bas, l’envoyé a trois sortes de rapports avec celui qui l’envoie ; il lui donne l’être, comme le rayon est envoyé par le soleil : il lui donne sa force, comme la flèche envoyée par l’archer; il lui donne juridiction ou autorité, comme un messager envoyé par son supérieur. Sous ce triple point de vue, la mission peut convenir au Saint-Esprit : car il est envoyé par le Père et le Fils, en qui résident l’être, la forcé et l’autorité dans leurs opérations. Néanmoins, l’Esprit-Saint lui-même s'est aussi donné et envoyé : ce qui est insinué dans ces paroles de saint Jean (XVI) : « Quand d'Esprit de vérité sera venu.» En effet selon que le dit saint Léon, pape, en son sermon de la Pentecôte : La bienheureuse Trinité, l’incommutable divinité est une en substance, ses opérations sont indivises, elle est unie dans sa volonté, pareille en toute puissance, égale en gloire : mais elle s'est partagée l’oeuvre de notre rédemption, cette miséricordieuse Trinité, de sorte que le Père se laissa fléchir; le Fils se fit propitiation et le Saint-Esprit nous embrasa de son amour. » Or, puisque le Saint-Esprit est Dieu, on peut donc dire avec vérité qu'il se donne lui-même. Saint Ambroise prouve ainsi la divinité du Saint-Esprit dans son livre Du Saint-Esprit: « La gloire de sa divinité est manifestement prouvée. par. ces quatre moyens. On connaît qu'il est Dieu, an bien parce qu'il est sans péché, ou bien parce qu'il pardonne le péché, ou bien parce que ce n'est pas une créature, mais qu'il est créateur, ou bien enfin parce qu'il n'adore pas, mais qu'il est adoré. » Il est évident par là que la Trinité se donna toute à nous : « parce que, dit saint Augustin, le Père nous. a donné tout ce qu'il a ; il nous a donné son Fils pour prix de notre rédemption, le Saint-Esprit comme privilège de notre adoption, et il se réserve lui-même tout entier comme l’héritage de notre adoption. » De même aussi, le Fils s'est donné entièrement à nous, selon ce mot de saint Bernard : « Il est pasteur, il est pâture, il est rédemption. Il nous a donné son âme pour rançon, son sang pour breuvage, sa chair pour aliment et sa divinité pour récompense. » De même encore le Saint-Esprit nous a gratifiés et nous gratifie de tous ses dons, parce qu'il est dit dans la Ière épître aux Corinthiens (XII) : « L'un reçoit du Saint-Esprit le don de parler avec sagesse, lui autre reçoit du même Esprit le don de parler avec science ; un autre reçoit le don de la foi par le même Esprit. ». Saint Léon, pape, ajoute : « C'est le Saint-Esprit, qui inspire la foi, qui enseigne la science : il est la source, de l’amour, le cachet de la chasteté et le principe de tout salut. »

II. De combien de manières le Saint-Esprit est ou fut envoyé. Il faut savoir que le Saint-Esprit est envoyé d'une manière visible et d'une manière invisible. Elle est invisible quand il pénètre dans les coeurs saints : elle est visible quand il se montre sous un signe visible. Saint Jean parle de sa mission invisible quand il dit (III) : « L'Esprit souffle où il veut et vous entendez sa voix, mais vous ne savez ni d'où il vient; ni où il va. » Cela n'a rien d'étonnant, parce que, selon le mot de saint Bernard en parlant du Verbe invisible : « Il n'est pas entré parles yeux, puisqu'il n'a pas de couleur ; ni par les oreilles, parce qu'il n'a pas rendu de son; ni par les narines, parce qu'il n'est. pas mêlé avec l’air, mais avec l’esprit, qu'il n'infecte pas l’air mais qu'il le fait : il n'est pas entré par la bouche, puisqu'il n'est ni mangé ni bu; ni par le toucher du corps, puisqu'il n'est pas palpable. Vous demandez donc, puisque ses voies sont si impénétrables, comment je connais sa présence : je l’ai reconnue par la crainte que j'éprouve en mon cœur : c'est par la fuite du vice que j'ai remarqué la puissance de sa force : je n'ai qu'à ouvrir les yeux et à examiner ; alors j'admire la profondeur de sa sagesse : c'est par le plus petit amendement dans mes moeurs que j'ai ressenti la bonté de sa douceur; c'est par la réformation et le renouvellement intérieur de mon âme que j'ai aperçu, autant qu'il  m’a été possible, l’éclat de sa beauté ; c'est en voyant toutes ces merveilles à la fois que j'ai été saisi devant son infinie grandeur. » Une mission est visible quand elle est indiquée par un signe visible. Or, le Saint-Esprit s'est montré sous cinq formes visibles: 1° sous la forme d'une colombe au-dessus de J.-C. qui venait d'être baptisé. Saint Luc dit (III) que le Saint-Esprit descendit sur lui sous une forme corporelle semblable à une colombe; 2° sous la forme d'une nuée lumineuse au moment de la transfiguration. Saint Mathieu dit (XVI) : « Lorsqu'il partait encore, une nuée lumineuse vint le couvrir. » La glose ajoute : « Dans le baptême de N.-S., comme dans sa transfiguration glorieuse, le Saint-Esprit a manifesté le mystère de la sainte Trinité, là dans une colombe, ici dans une nuée lumineuse » ; 3° sous la forme d'un souffle. On lit dans saint Jean (XX): « Il souffla et leur dit : « Recevez le Saint« Esprit »; 4° sous la forme de feu; 5° sous la forme de langue: et c'est sous cette double forme qu'il a apparu en ce jour. Or, s'il s'est montré sous ces cinq formes, c'est pour donner à comprendre qu'il en opère les propriétés dans les coeurs où il vient. 1° Il s'est montré sous la forme d'une colombe. La colombe gémit au lieu de chanter, elle n'a pas de fiel, elle se cache dans les fentes des rochers. De même le Saint-Esprit fait gémir sur leurs péchés ceux qu'il remplit. «Nous rugissons tous comme des ours, dit Isaïe (LIX), nous gémissons et nous soupirons comme des colombes. » « Le Saint-Esprit lui-même, dit saint Paul (Rom., VIII), prie pour nous, par des gémissements ineffables, » c'est-à-dire qu'il nous fait prier et gémir. 2° Il n'y a en lui ni fiel ni amertume. Et la Sagesse dit (XII) :  « Seigneur, oh! que votre Esprit est bon, et qu'il est doux en toute sa conduite ! ». (VII) « Il est humain, doux, bon; parce qu'il rend doux, bon et humain; doux dans les discours, bon de coeur et humain en action. » 3° Il habite dans les fentes du rocher, c'est-à-dire dans les plaies de J.-C. «Levez-vous, est-il dit dans le Cantique (II), ma bien-aimée,-mon épouse, et venez, vous qui êtes ma colombe (la glose ajoute : vous qui réchauffez rues poussins, par l’infusion du Saint-Esprit),qui habitez les creux de la pierre (la glose dans les blessures de J.-C.). » Jérémie parle ainsi au chap. IV des Lamentations : « Le Christ, le Seigneur, l’esprit de notre bouche a été pris à cause de nos péchés. » Nous lui avons dit : « Nous vivrons sous votre ambre parmi les nations. » C'est comme s'il disait : « L'Esprit-Saint, qui est de notre bouche,: et cette bouche, c'est celle de N.-S. J.-C., parce qu'il est notre bouche et notre chair, nous fait dire à J.-C. : « Nous vivrons en ayant toujours à la mémoire votre ombre, c'est-à-dire votre passion, dans laquelle le Christ fut environné de ténèbres et méprisé. » — La nuée est élevée au-dessus de la terre, elle procure le rafraîchissement et engendre la pluie : ainsi fait le Saint-Esprit, de ceux qu'il remplit, il les élève au-dessus de la terre et leur inspire le mépris des choses terrestres. Selon ces . paroles d'Ezéchiel : (VIII) « L'Esprit  m’a élevé entre le ciel et la terre. » (I) « Partout où allait l’Esprit, et où l’Esprit s'élevait, les roues s'élevaient aussi, et le suivaient, parce que l’Esprit de vie était dans les roues. » Saint Grégoire dit de son côté : « Quand on a goûté de l’Esprit, à l’instant toute chair devient insipide. » L'Esprit-Saint refroidit contre les ardeurs du vice. Aussi a-t-il été dit à Marie (saint Luc, I) : « Le Saint-Esprit surviendra en vous, et la vertu du Très-, Haut vous couvrira de son ombre, » c'est-à-dire, elle vous refroidira contre toutes les ardeurs du vice. C'est pour cela que l’Esprit-Saint est appelé eau, parce qu'il a une vertu régénérative. « Si quelqu'un croit en moi, dit J.-C. (saint Jean, VII), il sortira de son coeur des fleuves d'eau vive » — ce qu'il entendait de l’Esprit-Saint que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui. Enfin l’Esprit-Saint engendre -une pluie dé, larmes. Le psaume (CXLVII) dit : « Son Esprit soufflera et les eaux couleront », c'est-à-dire les larmes. 3° Il s'est montré, sous la forme d'un souffle. Le souffle est agile, chaud, doux et nécessaire pour la respiration: de même aussi l’Esprit-Saint est agile, c'est-à-dire prompt à se répandre ; il est plus actif que toutes les substances agissantes. La glose explique ainsi ces paroles des Actes : « On entendit tout d'un coup un grand bruit, comme d'un vent impétueux, qui venait du ciel », la grâce du Saint-Esprit, dit-elle, ne connaît pas les obstacles d'un retard. En second lieu, il est chaud pour embraser : « Je suis venu, est-il dit en saint Luc (XII), apporter le feu sur la terre, et que veux-je, sinon qu'il brûle. » Ce qui l’a fait. comparer dans le Cantique (XV) à l’auster qui est un vent chaud : « Retirez-vous, aquilon, venez, vent du midi, soufflez de toutes parts dans mon jardin et que les parfums en découlent. » En troisième lieus il est doux pour adoucir. Aussi pour indiquer sa douceur, on donne le nom d'onction ; comme dans  la Ière épître canonique de saint Jean (II) : « Son onction vous enseigne toutes choses » ; 2° le nom de rosée. L'Eglise chante en effet (I) : « Que l’Esprit-Saint répande sa rosée céleste pour rendre nos coeurs féconds en bonnes pauvres. Et, sui roris intima aspersione fecundet.» 3° Le nom de souffle léger: On lit au IIIe livre des Rois (XIX) : « Après le feu, on entendit le souffle d'un petit vent doux» et le Seigneur y était. En quatrième lieu, il est nécessaire pour la. respiration. Le souffle est tellement nécessaire pour respirer, que s'il cessait pendant une heure, l’homme mourrait aussitôt. Il faut l’entendre aussi en ce sens du Saint-Esprit. D'où rient que le psaume dit : « Vous leur ôterez l’esprit, et ils tomberont dans la défaillance et retourneront dans leur poussière. Envoyez votre Esprit et ils seront créés de nouveau, et vous renouvellerez la face de la terre. » Saint Jean dit aussi (VI) : «C'est l’Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont elles-mêmes esprit et vie. » 4° Il s'est montré sous la forme de feu. 5° Sous la forme de langue, d'après es paroles des Actes (II) : « En même. temps. ils (les disciples) virent paraître comme des langues de feu qui se partagèrent et qui s'arrêtèrent sur chacun d'eux. » Plus bas se trouvera l’explication de ces deux formes.

III. En quel temps fut-il envoyé? Ce fut le cinquantième jour après Pâques, pour faire comprendre que la perfection de la loi vient du Saint-Esprit, ainsi que la récompense éternelle et la rémission des péchés. 1° Il est la perfection de la loi, en ce que, d'après la glose, à dater du cinquantième jour où l’agneau avait été immolé d'avance, la loi fut donnée au milieu du feu; dans le Nouveau-Testament aussi, cinquante jours après la Pâque de J.-C., le Saint-Esprit descendit au milieu du feu. La loi, c'était sur le mont Sinaï, le Saint-Esprit, sur le mont Sion. La loi fut donnée au sommet d'une montagne, le Saint-Esprit dans le cénacle; d'où il paraît clairement que l’Esprit-Saint lui-même est la perfection de la loi, parce que l’accomplissement de la loi, c'est l’amour. 2° C'est la récompense éternelle. La glose dit en effet « De même que les quarante jours pendant lesquels J.-C. conversa avec ses disciples, désignent l’Eglise actuelle, de même le cinquantième jour auquel est donné le Saint-Esprit veut dire le denier de la récompense éternelle. » 3° C'est la rémission des péchés. La glose ajoute au même endroit : « De même que dans la cinquantième année arrivait l’indulgence du Jubilé, de même par le Saint-Esprit, les péchés sont remis. » Ce qui suit se trouve encore dans la Glose : « Dans ce jubilé spirituel, les accusés sont relâchés, les dettes remises, les exilés rappelés dans leur patrie, l’héritage perdu est restitué, c'est-à-dire que les hommes vendus au péché sont délivrés du joug de la servitude. » Les condamnés à mort sont relâchés et délivrés : c'est pour cela qu'il est dit dans l’épître aux Romains (VIII) : « La loi de l’esprit de vie qui est en J.-C.  m’a délivré de la loi du péché et de la mort. » Les dettes des péchés sont remises ; parce que (saint Pierre, II, 4) « la charité couvre la multitude des péchés. » Les exilés sont rappelés dans la patrie : Il est dit, dans le Psaume (CXLII) :  « Votre esprit, qui est bon, me conduira dans une terre unie. » L'héritage perdu est restitué : « L'Esprit, est-il dit dans l’épître aux Romains (VIII), rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers. » Les esclaves sont délivrés du péché. Aux Corinthiens on trouve (II, 4) : « Où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. »

IV. Combien de fois fut-il envoyé aux apôtres : Il faut savoir, que, d'après la glose, il leur a été donné trois fois : 1° avant la Passion, 2° après la Résurrection, 3° et après l’Ascension : la première fois pour faire des miracles, la seconde pour remettre les péchés, la troisième pour affermir leurs coeurs. La première fois, ce fut quand J.-C. les envoya prêcher, et leur donna la puissance de chasser tous les démons et de guérir les infirmités. Tous ces miracles sont l’oeuvre du saint-Esprit selon ces paroles de saint Mathieu (XII) : « Si c'est par l’Esprit de Dieu que je chasse les démons, le royaume de Dieu est donc venu jusqu'à vous. » Cependant, opérer. des miracles n'est pas une conséquence de la possession du Saint-Esprit, parce que selon la parole de saint Grégoire : « Les miracles ne font pas l’homme saint, mais ils le montrent. » Et parce que l’on fait des miracles ce n'est pas une raison, pour avoir l’Esprit-Saint, puisque les méchants eux-mêmes allèguent qu'ils ont fait des miracles. (Saint Mathieu, VII) : « Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé en votre nom ? N'avons-nous pas chassé les démons en votre nom ? et n'avons-nous pas fait plusieurs miracles en votre nom? » Car Dieu fait des miracles par son autorité, les anges par l’infériorité de la matière, les démons, par des vertus naturelles qui résident dans les choses, les magiciens. par des contrats secrets avec les démons, les bons chrétiens par une justice manifeste,. les mauvais chrétiens par les apparences d'une justice reconnue. La seconde fois que J.-C. donna le, Saint-Esprit aux apôtres, ce fut quand il souffla sur eux en disant : « Recevez le Saint-Esprit, les péchés seront remis à ceux auxquels vous les remettrez, et ils seront retenus à ceux auxquels vous les retiendrez. » Cependant nul ne saurait remettre le péché quant à la souillure qu'il produit et qui réside dans l’âme, ni quant à la culpabilité qui engage à la peine éternelle; ni quant à l’offense faite à Dieu, toutes misères qui sont remises seulement par l’infusion de la grâce et en vertu de la contrition. On dit cependant que le prêtre absout, tant parce qu'il déclare le pénitent absous de la faute que parce qu'il change la peine du purgatoire en une peine temporelle et qu'il remet une partie elle-même de la peine temporelle. La troisième fois qu'il donna le Saint-Esprit à ses apôtres, ce fut aujourd'hui, alors que leurs cœurs étaient tellement fortifiés qu'ils ne craignaient en rien les tourments : selon le mot du Psalmiste (XXXII) : « C'est l’esprit ( le souffle) de sa bouche qui a produit toute leur force.» Et selon ces paroles de saint Augustin: «Telle est la grâce du Saint-Esprit, que s'il trouve la tristesse, il la dissipe, s'il trouve des désirs mauvais, il les consume; s'il trouve la crainte, il la chasse. » Saint Léon, pape, dit de son côté : « Si l’Esprit-Saint était l’objet de l’espoir des apôtres, ce n'était pas tout d'abord pour habiter dans des cœurs sanctifiés, mais pour les enflammer davantage après leur sanctification, pour verser en eux une plus grande abondance de grâces. Il les comblait de ses dons, il ne commençait pas leur conversion. Et cependant son oeuvre n'était pas nouvelle, parce qu'il était plus riche en largesses. »

V. De quelle manière fut-il envoyé? Il fut envoyé avec bruit; en forme de langues de feu, et ces langues apparurent en se posant. Le bruit fut subit, venant du ciel, véhément et remplissant. Il fut subit parce que le Saint-Esprit ne connaît pas les obstacles d'un retard il venait du ciel, parce qu'il rendit les apôtres célestes; il fut véhément; mot qui signifie : détruisant le malheur (vae adimens) ; soit parce qu'il détruit tout l’amour charnel dans l’esprit, d'où vient véhément (vehens mentem) : Il fut remplissant, parce que l’Esprit-Saint remplit tous les apôtres d'après ce texte des Actes : « Ils furent tous remplis du Saint-Esprit. » Il y a trois signes auxquels on reconnaît la plénitude, et ces trois signes se trouvent dans les apôtres. Le premier c'est de ne pas rendre de son; par exemple le tonneau plein ne rend aucun son. Quand Job dit (VI) : « Le boeuf fait-il entendre ses mugissements  lorsqu'il est devant une crèche pleine? c'est coin s'il disait : « Lorsque la crèche du coeur contient la plénitude de la grâce, il ne saurait jeter des murmures d'impatience. Les apôtres possédèrent ce signe, parce qu'au milieu de leurs tribulations, ils ne rendirent aucun son d'impatience ; il y a mieux : « Ils sortaient du conseil tout remplis de joie de ce qu'ils avaient été jugés dignes de souffrir des opprobres pour le nom de Jésus (Act., V). » Le second signe, c'est de ne pas pouvoir en contenir plus, et d'en posséder assez. En effet quand un vase est plein, il ne peut contenir autre chose ; comme aussi quand un homme est rassasié, il n'a plus d'appétit ; de même les saints qui ont la plénitude de la grâce, ne peuvent recevoir aucun goût pour, les amours terrestres. « Tout cela  m’est à dégoût, est-il dit dans Isaïe (I). Je n'aime point les holocaustes de vos béliers:» De même ceux qui ont goûté des douceurs divines n'ont pas soif des vanités terrestres. « Celui, dit saint Augustin, qui aura bu du fleuve du paradis dont une goutte est plus grande que l’océan, peut être assuré que la soif de ce monde sera étanchée, en lui. » Les apôtres possédèrent ce signe, car ils ne voulurent avoir rien en propre, mais ils partagèrent tout en commun. Le troisième signe c'est de déborder, comme,ce fleuve dont il est parlé dans l’Ecclésiastique (XXIV) : « Il répand la sagesse comme le Phison répand ses eaux. » Ce qui signifie à la lettre Le propre de ce fleuve, c'est de: déborder et d'arroser tout ce qui l’entoure. Ainsi les apôtres commencèrent. à déborder, parce qu'ils se mirent à parler différentes langues. C'est ici que la glose dit : « Voici le signe de la plénitude : le vase plein se répand : le feu ne peut rester caché en lui-même. » Ils commencèrent donc à arroser ce qui les entourait : de là vient que saint Pierre se mit à prêcher et convertit trois mille personnes. » Secondement, il fut envoyé en forme de langues de feu. Il y a là-dessus trois points à examiner : 1° pourquoi en langues et en langues de feu tout à la fois, 2° pourquoi en forme de feu plutôt qu'en un autre élément; 3° pourquoi en forme de langue plutôt que d'un autre membre. En premier lieu, il faut savoir que c'est pour trois raisons qu'il apparut en langues de feu : a) afin que les apôtres proférassent des paroles de feu ; b) afin qu'ils. prêchassent une loi de feus c'est-à-dire une loi d'amour. Voici les paroles de saint Bernard sur ces deux premières raisons: « Le Saint-Esprit est venu en langues de feu afin de dire des paroles de feu dans les langues de toutes les nations ; en sorte que ce furent des langues de feu qui prêchaient une loi de feu; » c) afin que: les apôtres connussent que c'était par eux que parlait l’Esprit-Saint qui est feu; afin qu'ils n'eussent aucune défiance là-dessus ; afin qu'ils ne s'attribuassent pas les conversions des autres, et que tous écoutassent leurs paroles comme celles de Dieu.

En second lieu, il fut envoyé sous la forme du feu pour beaucoup de raisons. La 1re se tire des sept espèces de grâce qu'il donne : car l’Esprit, comme le feu, abaisse les hauteurs par le don de crainte ; il amollit les duretés par le don de piété; il illumine les lieux obscurs par la science; il resserre les fluides par le conseil ; il consolide les choses sans consistance par la force ; il clarifie les métaux dont- il ôte la rouille par le don d'intelligence, il se dirige en haut par le don de sagesse. La 2e se tire de sa dignité et de son excellence : en effet le feu l’emporte sur tous les éléments par son apparence, par son rang. et par sa force : par son apparence, en raison de la beauté qu'il présente dans sa lumière; par son rang, en raison de la sublimité de sa position. L'Esprit-Saint aussi l’emporte sur tout en ces différents cas. Quant à l’apparence l’Esprit-Saint est appelé sans tache. Quant à son rang, il renferme toutes les intelligences; quant à sa force, il la possède en toute manière. La 3e se tire de ses différentes propriétés. Raban expose ainsi cette raison: « Le feu, de sa nature, contient quatre propriétés : il brûle, il purge, il échauffe et il éclaire. Pareillement le Saint-Esprit brûle les péchés, purge ,les coeurs, chasse la tiédeur et éclaire l’ignorance. Il brûle les péchés, selon cette parole du prophète Zacharie (XIII) : « Je les ferai passer par le feu où je les épurerai comme on épure l’argent. » C'était encore par ce feu que le prophète demandait à être brûlé quand il disait (Ps. XXV) : « Brûlez mes reins et mon coeur. » Il purge les coeurs, selon ce mot d'Isaïe (IV) : « Ils seront appelés saints quand le Seigneur aura lavé Jérusalem du sang qui est au milieu d'elle, par un esprit de justice et un esprit d'ardeur. » Il chasse la tiédeur : c'est pour cela qu'il est dit (Rom., XII) de ceux qui sont remplis du Saint-Esprit : « Conservez-vous dans la ferveur de l’esprit. » Saint Grégoire dit aussi : « Le Saint-Esprit est apparu en forme de feu parce qu'il dissipe l’engourdissement de la froideur de tout coeur qu'il remplit, et qu'il l’enflamme du désir de son éternité. » Il éclaire l’ignorance, d'après ces paroles du livre de la Sagesse (IX) : « Et qui pourra connaître votre pensée, si vous ne donnez vous-même la sagesse, et si vous n'envoyez votre Esprit-Saint du plus haut des cieux ? » Comme aussi dans la Ire épître aux Corinthiens (II), on lit : « Or, Dieu nous a révélé par l’Esprit-Saint. » La 4e se prend de la nature de son amour car, l’amour a trois points de ressemblance avec le feu. 1° Le feu est toujours en mouvement, de même aussi l’amour du Saint-Esprit fait que ceux qui en sont remplis sont toujours, occupés à faire de bonnes oeuvres ; et c'est la raison pour laquelle saint Grégoire dit : « Jamais l’amour de Dieu n'est oisif. S'il existe, il opère des merveilles ; mais s'il néglige les bonnes oeuvres, l’amour n'existe pas. » 2° De tous les éléments le feu est celui qui consiste le plus dans la forme et qui tient le moins de, la matière. Il en est ainsi de l’amour du Saint-Esprit celui qui en est rempli est peu épris de l’amour des choses terrestres et a beaucoup d'attachement pour les choses célestes et spirituelles, de sorte qu'il n'aime plus les choses charnelles d'une manière charnelle, mais qu'il aime de préférence les choses spirituelles d'une façon spirituelle. Saint Bernard distingue quatre sortes d'amours : l’amour de la chair pour la chair, l’amour de l’esprit pour la chair, l’amour de la chair pour l’esprit, et l’amour de l’esprit pour l’esprit lui-même. 3° Le feu abaisse ce qui s'élève, il tend à s'élever, il resserre et unit les, fluides. Ces trois propriétés font connaître les trois sortes de forces qui sont dans l’amour, comme le dit saint Denys dans son livre des Noms divins : « Il a une force inclinative, une force élévative et une force coordinative. Il abaisse les choses supérieures- au-dessous des inférieures, il élève les inférieures au-dessus des supérieures, il coordonne ensemble. les choses semblables. » On trouve ces trois effets dans ceux que l’Esprit-Saint remplit : il les abaisse par l’humilité et le mépris d'eux-mêmes; il les élève par le désir des choses supérieures, et il établit entre eux l’uniformité de mœurs. 3° Pourquoi le Saint-Esprit apparaît-il sous la forme de langues,, plutôt que sous la forme d'un autre membre? On en donne trois raisons. En effet la langue est un membre enflammé du feu de l’enfer, difficile à gouverner, et utile quand on en fait un bon usage. Or, si la langue était enflammée du feu de l’enfer, elle avait donc besoin du feu du Saint-Esprit (saint Jacques, III) : « La langue est un feu », car elle se gouverne avec difficulté : c'est pour cela qu'elle a plus que les autres membres, besoin de la grâce du Saint-Esprit. Saint Jacques ajoute que la nature de l’homme est capable de dompter et a dompté en effet toutes sortes d'animaux. Si donc la langue est d'une telle utilité quand elle est bien dirigée, il fut donc nécessaire qu'elle eût le Saint-Esprit pour guide. Il apparut encore en forme de langue, pour signifier qu'il est d'une grande nécessité à ceux qui prêchent. Il les fait parler avec chaleur et intrépidité ; c'est pour cela qu'il fuit envoyé en forme de feu. « Le Saint-Esprit, dit saint Bernard, est venu sur les apôtres en forme de langues de feu, afin qu'ils parlassent avec feu, et que les langues de feu prêchassent une loi de feu. » Ils parlèrent avec confiance et intrépidité : « Ils furent tous, disent les Actes (IV), remplis du Saint-Esprit et se mirent à annoncer avec confiance la parole de Dieu. » Ils parlèrent plusieurs langues, selon que l’exigeait l’intelligence de leurs auditeurs. Aussi lisons-nous dans les Actes (Ii) qu'ils se mirent à parler différentes langues. Leur prédication fut utile selon le besoin et pour l’édification de tous. « L'Esprit du Seigneur est sur moi, dit Isaïe (LXI) : car le Seigneur  m’a rempli de son onction, il  m’a envoyé pour annoncer sa parole à ceux qui sont doux, pour guérir ceux qui ont le cœur brisé. » Troisièmement, ces langues apparurent en se posant pour donner à entendre que le Saint-Esprit était nécessaire et à ceux qui président et à ceux qui jugent, parce qu'il confère l’autorité de remettre les péchés. « Recevez le Saint-Esprit, est-il dit dans l’évangile de saint Jean (XX) : les péchés seront remis à ceux auxquels vous les remettrez. » Il confère la science pour juger, selon ces paroles d'Isaïe : « Je répandrai mon esprit sur lui et il rendra la, justice aux nations » (XLII). Il confère la douceur pour supporter : « Je prendrai, dit le Seigneur à Moïse (Nombres, XI, 17), de l’Esprit qui est en vous et je leur en donnerai (aux anciens d'Israël) afin qu'ils soutiennent avec vous le fardeau de ce peuple. » L'Esprit de Moïse était un esprit de douceur, selon que le témoigne le livre des Nombres (XII) : « Moïse était de tous les hommes le plus doux qui fût sur la terre. » — Il confère l’ornement de la sainteté pour embellir. Job dit (XXVI) : « L'Esprit du Seigneur a orné les cieux. »

VI. Sur qui fut-il envoyé? Sur les disciples qui étaient des réceptacles purs et préparés à recevoir le Saint-Esprit, pour sept qualités qui se trouvèrent en eux. — 1° Ils furent calmes d'esprit ; on le voit par ces mots: « Quand les jours de la Pentecôte furent accomplis », c'est-à-dire les jours de repos. En effet cette fête était consacrée au repos. « Sur qui reposera mon esprit, dit Isaïe (LXVI), si ce n'est sur celui qui est humble ? » 2° Ils étaient unis par les liens de l’amour, ce qui est indiqué par ces paroles : « Ils étaient tous ensemble. » Il n'y avait en effet parmi eux qu'un seul coeur et une seule âme : car de même que l’esprit de l’homme ne vivifie les membres du corps qu'autant qu'ils sont unis dans la vie, de même le Saint-Esprit ne vivifie que les membres spirituels. Et comme le feu s'éteint dès lors qu'on éloigne les morceaux de bois, de même aussi l’Esprit-Saint disparaît où n'habite pas la concorde. O'est pour cela que l’on chante dans l’office des Apôtres * : « La divinité les a trouvés unis par la charité, elle les a inondés de lumière. » 3° Ils étaient renfermés dans un lieu. C'est pour cela qu'il est dit aux Actes : « Ils étaient dans un même local », c'est-à-dire, dans le cénacle. « Je la conduirai, est-il dit dans Osée (II), dans la solitude et je lui parlerai au coeur. » 4° Ils étaient assidus dans la prière, d'après ces paroles des Actes (I) : « Ils persévéraient tous unanimement en prière. Et nous chantons ** : « Les apôtres étaient en prière, alors qu'un bruit subit annonce la venue de Dieu. » Or, pour recevoir le Saint-Esprit, l’oraison est nécessaire, comme le dit- le livre de la Sagesse (VII) : « J'ai prié et l’esprit de sagesse est venu en moi » ; et dans saint Jean (XIV) : « Je prierai mon Père, et il vous donnera un autre Paraclet. » 5° Ils étaient doués d'humilité, ce que veut dire ce mot, ils étaient assis. Le Psaume dit: « Vous envoyez les fontaines dans les vallées », c'est-à-dire, vous donnez aux humbles la grâce du Saint-Esprit : ce qui est encore confirmé par ce texte : « Sur qui reposera mon esprit, si ce n'est sur celui qui est humble ? » 6° Ils étaient en paix comme l’indiquent ces mots : « Ils étaient dans Jérusalem », qui signifie Vision de Paix. Saint Jean montre que la paix est nécessaire pour recevoir le Saint-Esprit (saint Jean, XX). Aussitôt qu'il leur eut souhaité la paix en disant : « La paix soit avec vous », il souffla aussitôt sur eux et dit : « Recevez le Saint-Esprit. » 7° Ils étaient élevés en contemplation : ceci est marqué en ce qu'ils reçurent le Saint-Esprit alors qu'ils se trouvaient dans la partie supérieure du cénacle. La glose dit en cet endroit: « Celui qui désire le Saint-Esprit s'élève au-dessus de la demeure de sa chair, qu'il fouie par la contemplation de son esprit. »

VII. Pourquoi fut-il envoyé ? Le Saint-Esprit fut envoyé pour six causes. Le texte suivant est l’autorité sur laquelle on s'appuie: « Mais le consolateur qui est l’Esprit-Saint que mon Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses. » 1° Il fut envoyé pour consoler les affligés. Paraclet veut dire consolateur. Isaïe dit « L'Esprit du Seigneur est sur moi, et il ajoute, pour apporter de la consolation à ceux qui pleurent dans Sion» (Isaïe, LXI). « L'Esprit-Saint, dit saint Grégoire, est appelé consolateur, parce que ceux qui gémissent d'avoir commis le péché sont préparés par lui à l’espoir du pardon. La tristesse qui s'était emparée de leur esprit affligé disparaît ». 2° Pour ressusciter les morts. Selon cette parole d'Ezéchiel (XXXVII) : « C'est l’Esprit qui vivifie : os arides, écoutez la parole du Seigneur. Je ferai entrer en vous l’Esprit et vous vivrez. » 3° Pour sanctifier ceux qui sont immondes. Aussi on dit l’Esprit, parce qu'il vivifie, et saint parce qu'il sanctifie et rend pur. Saint et pur, c'est une même chose. Le Psaume (XLV) porte : « Un fleuve tranquille réjouit la cité de Dieu » ; ce fleuve c'est la grâce du Saint-Esprit qui purifie et qui ne tarit pas : la cité de Dieu, c'est l’Eglise de Dieu, et par ce fleuve, le Très-Haut a sanctifié son tabernacle. 4° Pour affermir l’amour au milieu de ceux qui sont désunis par la haine. « Mon Père lui-même vous aime » (saint Jean, XIII). Le Père, c'est celui qui nous aime tout naturellement. S'il est notre Père, et que nous sommes ses enfants, et si nous sommes tous frères à l’égard les uns des autres, qu'une amitié parfaite règne entre les frères. 5° Pour sauver les justes: Quand J.-C. dit : « Mon Père vous l’enverra en mon nom », il rappelle l’idée de Sauveur renfermée dans ce nom de Jésus. Donc c'est au nom de Jésus, c'est-à-dire de Sauveur que le Père a envoyé le Saint-Esprit afin de montrer qu'il est venu pour sauver les nations. 6° Pour instruire les ignorants : « Il vous enseignera toutes choses, dit J.-C. »

VIII. Par quel moyen a-t-il été donné ? Ce fut 1° par l’oraison. Ainsi nous avons vu plus haut que, c'était alors que les apôtres priaient, et en saint Luc : « Alors que Jésus priait, le Saint-Esprit descendit. » 2° En écoutant avec dévotion et attention la parole de Dieu.« Pierre parlait encore que l’Esprit-Saint tomba sur eux » (Actes, X). 3° Par l’assiduité aux bonnes œuvres, signifiée dans l’imposition des mains. « Alors ils imposaient les mains sur eux... » (Actes, VIII). L'imposition des mains signifie encore l’absolution que l’on donne à confesse.

* Nous n’avons pas trouvé ce texte dans la liturgie romaine.

** Hymne des Matines de la Pentecôte.

Hora diei tertia,
Apostolisorantibus,
Repente de cœlo sonus
Deum venire nuntiat.

Version antérieure à la correction des hymnes romaines.

La Légende dorée de Jacques de Voragine nouvellement traduite en français avec introduction, notices, notes et recherches sur les sources par l'abbé J.-B. M. Roze, chanoine honoraire de la Cathédrale d'Amiens, Édouard Rouveyre, éditeur, 76, rue de Seine, 76, Paris mdcccci

Hans MultscherLa Pentecôte, 1437, 148 x 140, Gemäldegalerie, Berlin


(RV – Radio Vatican) « Viens Esprit Saint en nos cœurs, et envoie du haut du Ciel un rayon de ta lumière », chante la traditionnelle séquence de ce dimanche de Pentecôte. Cinquante jours après Pâques, l’Eglise célèbre donc la venue du Saint-Esprit sur la Vierge Marie et les Apôtres réunis au Cénacle, à Jérusalem.

Lors de la messe solennelle qu’il a présidée à cette occasion en la Basilique Saint-Pierre, le Pape François a rappelé que le don du Paraclet avait un but essentiel : « rétablir notre relation avec le Père,  nous arracher à la condition d’orphelins et nous rendre celle de fils ».

La « solitude intérieure », « une prétendue autonomie par rapport à Dieu », « l’analphabétisme spirituel » qui nous empêche de prier, la difficulté à concevoir l’Eternité et la plénitude de la communion avec Dieu : voilà, pour le Pape, autant de signes révélateurs de notre condition d’orphelins, qui s’oppose à celle de Fils. Cette vocation originelle de l’homme avait été abimée, mais a été restaurée par le sacrifice du Fils unique de Dieu. L’Histoire du Salut est ainsi une œuvre de régénération, a expliqué François, et celui qui plonge « avec foi dans (ce) mystère, renaît à la plénitude de la vie filiale ».

Cette appartenance au Christ, signifiée par l’Esprit, nous fait entrer « dans une nouvelle dynamique », a encore affirmé le Pape. Nous ne sommes plus orphelins, « mais fils du même Père », et « cela change tout ! », car désormais « nous pouvons nous regarder comme des frères, et nos différences ne font que multiplier la joie et l’émerveillement d’appartenir à cette unique paternité et fraternité ». 

Et le Pape de conclure en évoquant la présence maternelle de la Vierge Marie, Mère de l’Eglise, au Cénacle : « à son intercession nous confions de manière particulière tous les chrétiens et les communautés qui en ce moment ont le plus besoin de la force de l’Esprit Paraclet, Défenseur et Consolateur, Esprit de vérité, de liberté et de paix ».

(MA)

Ci-dessous, en intégralité, l'homélie prononcée par le Pape François : 

« Je ne vous laisserai pas orphelins » (Jn 14, 18).

La mission de Jésus, culminant dans le don de l’Esprit Saint, avait ce but essentiel : rétablir notre relation avec le Père, abîmée par le péché ; nous arracher à la condition d’orphelins et nous rendre celle de fils.

L’apôtre Paul, écrivant aux chrétiens de Rome, dit : « Tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions “Abba ! ”, c’est-à-dire : Père ! » (Rm 8, 14-15). Voilà la relation renouée : la paternité de Dieu se rétablit en nous grâce à l’œuvre rédemptrice du Christ et au don de l’Esprit Saint.

L’Esprit est donné par le Père et nous conduit au Père. Toute l’œuvre du salut est une œuvre de ré-génération, dans laquelle la paternité de Dieu, au moyen du don du Fils et de l’Esprit, nous libère de l’état d’orphelins dans lequel nous sommes tombés. À notre époque aussi nous rencontrons différents signes de notre condition d’orphelins :  cette solitude intérieure que nous éprouvons même au milieu de la foule et qui parfois peut devenir tristesse existentielle ; cette prétendue autonomie par rapport à Dieu qui s’accompagne d’une certaine nostalgie de sa proximité ; cet analphabétisme spirituel diffus à cause duquel nous nous retrouvons dans l’incapacité de prier ; cette difficulté à percevoir comme vraie et réelle la vie éternelle, comme plénitude de communion qui germe ici-bas et s’épanouit au-delà de la mort ; cette difficulté pour reconnaître l’autre comme frère, en tant que fils du même Père ; et d’autres signes semblables.

À tout cela s’oppose la condition de fils, qui est notre vocation originaire, elle est ce pour quoi nous sommes faits, notre plus profond ADN, mais qui a été abimé et qui, pour être restauré, a demandé le sacrifice du Fils Unique. Du don immense d’amour qu’est la mort de Jésus sur la croix, a jailli pour toute l’humanité, comme une immense cascade de grâce, l’effusion de l’Esprit saint. Celui qui s’immerge avec foi dans ce mystère de régénération renaît à la plénitude de la vie filiale.

« Je ne vous laisserai pas orphelins ». Aujourd’hui, fête de Pentecôte, ces paroles de Jésus nous font penser aussi à la présence maternelle de Marie au Cénacle. La Mère de Jésus est au milieu de la communauté des disciples rassemblés en prière : elle est mémoire vivante du Fils et invocation vivante de l’Esprit Saint. Elle est la Mère de l’Église. À son intercession nous confions de manière particulière tous les chrétiens et les communautés qui en ce moment ont le plus besoin de la force de l’Esprit Paraclet, Défenseur et Consolateur, Esprit de vérité, de liberté et de paix.

L’Esprit, comme affirme encore saint Paul, fait que nous appartenons au Christ. « Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas » (Rm 8, 9). Et en consolidant notre relation d’appartenance au Seigneur Jésus, l’Esprit nous fait entrer dans une nouvelle dynamique de fraternité. Par le Frère universel qui est Jésus, nous pouvons nous mettre en relation avec les autres d’une manière nouvelle, non plus comme des orphelins, mais comme des fils du même Père, bon et miséricordieux. Et cela change tout ! Nous pouvons nous regarder comme des frères, et nos différences ne font que multiplier la joie et l’émerveillement d’appartenir à cette unique paternité et fraternité.  

15 mai 2016

SOURCE : http://fr.radiovaticana.va/news/2016/05/15/pentecôte__le_chrétien_nest_pas_orphelin/1229976<

Le Consolateur

Le mot grec Paraclet se traduit « Consolateur ». Ce nom est nouveau : la nuit même où le Christ fut livré, il promit cet Esprit et l’appela pour la première fois de ce nom, disant : « Si je ne m’en vais pas, le Consolateur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai. »

Les Apôtres reçurent ce Paraclet, c’est-à-dire le don de l’Esprit en rémission des péchés, le jour même de la résurrection du Seigneur, lorsque celui-ci souffla sur eux et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis » (Jn 20, 22-23), mais ils n’obtinrent la seconde grâce de ce même Esprit que cinquante jours plus tard, qui les rendit forts et pleins de ferveur et de zèle, savants et sages, éloquents et puissants en miracles. Nul doute qu’ils n’auraient eu lieu de se réjouir si la Passion du Christ ne leur avait fait recevoir en outre la première et la principale consolation, le don premier et principal du Paraclet : la rémission des péchés.

Rupert de Deutz

Moine et théologien né à Liège, Rupert († 1129) deviendra abbé de l’abbaye Notre-Dame de Deutz, en Allemagne. Il est connu pour ses écrits sur la Trinité et sur le Saint-Esprit. / Les Œuvres du Saint-Esprit, III, 10, trad. E. de Solms, Paris, Cerf, 1970, Sources Chrétiennes 165, p. 53-55.

SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/mardi-7-mai-2/meditation-de-ce-jour-1/

[HOMÉLIE] Ce jour de Pentecôte, coup de foudre à Jérusalem Hill

Martin Charcosset - publié le 18/05/24

Le père Martin Charcosset, curé de la paroisse d’Écully dans le diocèse de Lyon, commente l’évangile de la solennité de la Pentecôte. Le Paraclet, "celui qui nous protège quand on l’appelle", est tombé sur les apôtres comme une boule de foudre qui ne s’éteint pas.

La météo de ces derniers jours est capricieuse. Entre deux furtives apparitions du soleil, c’est la pluie qui domine, et même, bien souvent, l’orage. Tantôt celui qui se trouve sous l’orage en est quitte pour une bonne douche, tantôt les intempéries laissent des traces funestes sur leur passage. Quand gronde le tonnerre, vous le savez, c’est une très mauvaise idée que de se protéger sous un parapluie à pointe métallique, qui risque d’attirer la foudre et de ne laisser de vous qu’un petit tas de cendres fumantes. En revanche, si cette même pointe de métal, au plus haut du clocher local, est reliée directement à la terre, elle concentrera sur elle la foudre, protégeant ainsi l’espace et les personnes tout autour. C’est le principe du paratonnerre, inventé en 1752 par Benjamin Franklin. 

L’autre Paraclet

Para-tonnerre, “qui protège du tonnerre” ; para-pluie, “qui protège de la pluie”, et cætera. Il est dommage que la traduction de l’évangile de saint Jean (Jn 15, 26-27.16, 12-15) ne nous présente l’Esprit saint que comme “l’autre défenseur”, et non pas, selon la lettre du texte, comme “l’autre Paraclet”. Certes, le terme est plus inhabituel, mais il est riche de sens. Le para-clet, c’est donc, littéralement, “Celui qui nous protège”… mais de quoi, au juste ? Le suffixe “clet” vient du verbe grec kaléo, “appeler”. Le Paraclet, mot inventé par saint Jérôme dans sa traduction en latin de l’évangile, au début du Ve siècle, c’est donc “Celui qui nous protège quand on l’appelle”. Et s’il est “l’autre Paraclet”, c’est que Jésus était le premier. Le point commun entre Jésus-Christ et l’Esprit saint, en dépit de tout ce qui peut les différencier, c’est que le Père les envoie à notre secours, si nous le désirons. Ils sont un don qui se propose, sans jamais s’imposer. 

Pour nous décrire le Paraclet, saint Luc, au début des Actes des Apôtres, le compare précisément à un paratonnerre. Après l’Ascension de Jésus, les apôtres s’étaient à leur habitude rassemblés dans la “chambre haute” du Cénacle, à Jérusalem : un lieu familier, rassurant, aux portes solides et à la discrétion garantie. Là au moins, ils seraient à l’abri des dangers et de la violence. Une vraie cage de Faraday ! Or, l’Esprit saint pénètre dans la pièce comme une boule de foudre, semblable à celle qui, dans les Sept Boules de cristal, envoie tourbillonner Tryphon Tournesol au milieu de la maison du Professeur Bergamotte. Vous me direz : il s’agit donc d’un paratonnerre qui ne marche pas. Au lieu de les protéger de la foudre, il l’a attirée sur eux ! Je vous répondrai : précisément, c’est un paratonnerre qui marche : leur prière, “d’un même cœur”, a joué le rôle de la tige métallique et a attiré la foudre de l’Esprit, et la terre jusqu’où elle est allée, c’est leur cœur, cette “bonne terre” pour la semence de la Parole de Dieu. Un parfait paratonnerre ! Ainsi, les apôtres n’en sortent pas calcinés, mais transformés par ce Paraclet qui leur donne une vie et une langue nouvelles. 

L’Inspiration des Écritures

Alors, si le Paraclet ne nous protège pas du coup de foudre spirituel, de quoi nous protège-t-il ? Peut-être est-ce de l’amnésie et de l’ingratitude. Depuis deux semaines, les évangiles que nous lisons quotidiennement, sous la plume de saint Jean, peuvent sembler difficiles à saisir : Jésus répète dans un sens et dans un autre le même propos, sur l’unité, sur l’amour mutuel, sur le lien du Père au Fils. Comment saint Jean a-t-il pu retenir dans sa mémoire ces paroles de Jésus si précisément, avant de les coucher sur le papier, quarante ans plus tard, alors que nous avons toutes les peines du monde à nous les rappeler juste après les avoir entendues ? Nous touchons là à ce que l’Église appelle l’Inspiration des Écritures : les textes de la Bible ont pour auteur à la fois les écrivains humains qui les ont rédigés, avec leur style et leur génie propres, et Dieu en personne, l’Esprit saint.

Le Paraclet agit pour nous, avec nous : il nous protège si nous l’appelons.

Affirmer cela, c’est marcher sur une ligne de crête. L’inspiration des Écritures ne signifie pas que les auteurs sacrés ont été des marionnettes en transe, écrivant sous la dictée de Dieu. Et cela ne veut pas non plus dire, à l’inverse, qu’ils ont prié un petit coup et décidé ensuite que Dieu validait leurs œuvres. Le Paraclet agit pour nous, avec nous : il nous protège si nous l’appelons. Il nous protège de l’oubli, de la réécriture de l’histoire à notre profit, de l’infidélité au Christ : “Le Défenseur, l’Esprit saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit…”

Une vie du tonnerre

L’évangile de saint Jean est le meilleur témoignage de ce Paraclet que l’évangéliste a reçu à la Pentecôte, tout jeune homme, dans la chambre haute, avec les autres apôtres. De même que les paroles de grâce qui sont sorties de sa bouche ce jour-là ne l’ont pas empêché de devenir lui-même, de même le texte lumineux qu’il a écrit, devenu vieux, a été le fruit de sa longue fréquentation de l’Esprit de vérité. Un coup de foudre qui dure toute une vie, c’est possible ! Que cette Pentecôte sous l’orage nous donne le désir d’appeler à l’aide le Paraclet et de lui demander de vivre — pour ainsi dire — une vie du tonnerre de Dieu.

Lectures de la solennité de la Pentecôte :

Ac 2, 1-11

Ps 103

Gal 5, 16-25 :

01 C’est pour que nous soyons libres que le Christ nous a libérés. Alors tenez bon, ne vous mettez pas de nouveau sous le joug de l’esclavage.

02 Moi, Paul, je vous le déclare : si vous vous faites circoncire, le Christ ne vous sera plus d’aucun secours.

03 Je l’atteste encore une fois : tout homme qui se fait circoncire est dans l’obligation de pratiquer la loi de Moïse tout entière.

04 Vous qui cherchez la justification par la Loi, vous vous êtes séparés du Christ, vous êtes déchus de la grâce.

05 Nous, c’est par l’Esprit, en effet, que de la foi nous attendons la justice espérée.

06 Car, dans le Christ Jésus, ce qui a de la valeur, ce n’est pas que l’on soit circoncis ou non, mais c’est la foi, qui agit par la charité.

07 Votre course partait bien. Qui vous a empêchés d’obéir à la vérité ?

08 Cette influence-là ne vient pas de Celui qui vous appelle.

09 Un peu de levain suffit pour que toute la pâte fermente.

10 Moi, j’ai dans le Seigneur la conviction que vous, vous n’adopterez pas une autre façon de penser. Quant à celui qui met le trouble chez vous, il en subira la sanction, quel qu’il soit.

11 Et moi, frères, si, comme certains le prétendent, je prêche encore la circoncision, pourquoi suis-je encore persécuté ? Car alors cette prédication abolirait le scandale de la Croix.

12 Qu’ils aillent donc jusqu’à se mutiler, ceux qui sèment le désordre chez vous.

13 Vous, frères, vous avez été appelés à la liberté. Mais que cette liberté ne soit pas un prétexte pour votre égoïsme ; au contraire, mettez-vous, par amour, au service les uns des autres.

14 Car toute la Loi est accomplie dans l’unique parole que voici : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

15 Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde : vous allez vous détruire les uns les autres.

16 Je vous le dis : marchez sous la conduite de l’Esprit Saint, et vous ne risquerez pas de satisfaire les convoitises de la chair.

17 Car les tendances de la chair s’opposent à l’Esprit, et les tendances de l’Esprit s’opposent à la chair. En effet, il y a là un affrontement qui vous empêche de faire tout ce que vous voudriez.

18 Mais si vous vous laissez conduire par l’Esprit, vous n’êtes pas soumis à la Loi.

19 On sait bien à quelles actions mène la chair : inconduite, impureté, débauche,

20 idolâtrie, sorcellerie, haines, rivalité, jalousie, emportements, intrigues, divisions, sectarisme,

21 envie, beuveries, orgies et autres choses du même genre. Je vous préviens, comme je l’ai déjà fait : ceux qui commettent de telles actions ne recevront pas en héritage le royaume de Dieu.

22 Mais voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité,

23 douceur et maîtrise de soi. En ces domaines, la Loi n’intervient pas.

24 Ceux qui sont au Christ Jésus ont crucifié en eux la chair, avec ses passions et ses convoitises.

25 Puisque l’Esprit nous fait vivre, marchons sous la conduite de l’Esprit.

26 Ne cherchons pas la vaine gloire ; entre nous, pas de provocation, pas d’envie les uns à l’égard des autres.

LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX GALATES

SOURCE : https://www.aelf.org/bible/Ga/5

Jn 15, 26-27.16, 12-15 

26 Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur.

27 Et vous aussi, vous allez rendre témoignage, car vous êtes avec moi depuis le commencement.

01 Je vous parle ainsi, pour que vous ne soyez pas scandalisés.

02 On vous exclura des assemblées. Bien plus, l’heure vient où tous ceux qui vous tueront s’imagineront qu’ils rendent un culte à Dieu.

03 Ils feront cela, parce qu’ils n’ont connu ni le Père ni moi.

04 Eh bien, voici pourquoi je vous dis cela : quand l’heure sera venue, vous vous souviendrez que je vous l’avais dit. Je ne vous l’ai pas dit dès le commencement, parce que j’étais avec vous.

05 Je m’en vais maintenant auprès de Celui qui m’a envoyé, et aucun de vous ne me demande : “Où vas-tu ?”

06 Mais, parce que je vous dis cela, la tristesse remplit votre cœur.

07 Pourtant, je vous dis la vérité : il vaut mieux pour vous que je m’en aille, car, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai.

08 Quand il viendra, il établira la culpabilité du monde en matière de péché, de justice et de jugement.

09 En matière de péché, puisqu’on ne croit pas en moi.

10 En matière de justice, puisque je m’en vais auprès du Père, et que vous ne me verrez plus.

11 En matière de jugement, puisque déjà le prince de ce monde est jugé.

12 J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.

13 Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître.

14 Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.

15 Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.

16 Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus ; encore un peu de temps, et vous me reverrez. »

17 Alors, certains de ses disciples se dirent entre eux : « Que veut-il nous dire par là : “Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus ; encore un peu de temps, et vous me reverrez”. Et puis : “Je m’en vais auprès du Père” ? »

18 Ils disaient donc : « Que veut dire : un peu de temps ? Nous ne savons pas de quoi il parle. »

19 Jésus comprit qu’ils voulaient l’interroger, et il leur dit : « Vous discutez entre vous parce que j’ai dit : “Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus ; encore un peu de temps, et vous me reverrez.”

20 Amen, amen, je vous le dis : vous allez pleurer et vous lamenter, tandis que le monde se réjouira ; vous serez dans la peine, mais votre peine se changera en joie.

21 La femme qui enfante est dans la peine parce que son heure est arrivée. Mais, quand l’enfant est né, elle ne se souvient plus de sa souffrance, tout heureuse qu’un être humain soit venu au monde.

22 Vous aussi, maintenant, vous êtes dans la peine, mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l’enlèvera.

23 En ce jour-là, vous ne me poserez plus de questions. Amen, amen, je vous le dis : ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera.

24 Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom ; demandez, et vous recevrez : ainsi votre joie sera parfaite.

25 En disant cela, je vous ai parlé en images. L’heure vient où je vous parlerai sans images, et vous annoncerai ouvertement ce qui concerne le Père.

26 Ce jour-là, vous demanderez en mon nom ; or, je ne vous dis pas que moi, je prierai le Père pour vous,

27 car le Père lui-même vous aime, parce que vous m’avez aimé et vous avez cru que c’est de Dieu que je suis sorti.

28 Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde ; maintenant, je quitte le monde, et je pars vers le Père. »

29 Ses disciples lui disent : « Voici que tu parles ouvertement et non plus en images.

30 Maintenant nous savons que tu sais toutes choses, et tu n’as pas besoin qu’on t’interroge : voilà pourquoi nous croyons que tu es sorti de Dieu. »

31 Jésus leur répondit : « Maintenant vous croyez !

32 Voici que l’heure vient – déjà elle est venue – où vous serez dispersés chacun de son côté, et vous me laisserez seul ; mais je ne suis pas seul, puisque le Père est avec moi.

33 Je vous ai parlé ainsi, afin qu’en moi vous ayez la paix. Dans le monde, vous avez à souffrir, mais courage ! Moi, je suis vainqueur du monde. »

EVANGILE DE JÉSUS-CHRIST SELON SAINT JEAN

SOURCE : https://www.aelf.org/bible/Jn/15

 https://www.aelf.org/bible/Jn/16

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SOURCE : https://fr.aleteia.org/2024/05/18/homelie-ce-jour-de-pentecote-coup-de-foudre-a-jerusalem-hill/?utm_campaign=Web_Notifications&utm_medium=notifications&utm_source=onesignal


Fernando Yáñez de la Almedina  (1459–), Pentecostés, óleo sobre tabla, 194 x 227, circa 1507, Retablo mayor de la catedral de Valencia.


L’Esprit saint, ou le mystère de l’amour

Chapelle Notre-Dame de-la-Médaille-Miraculeuse. Le Saint-Esprit plane dans une lumière rayonnante entre deux anges adorants.

Jean-Michel Castaing - publié le 30/05/20

Fête de l'effusion de l'Esprit saint sur le monde, la Pentecôte est l'occasion de mieux connaître la troisième et la plus mystérieuse personne de la Trinité. Car le secret de l'Esprit consiste dans son effacement au profit du Père et du Fils.

Une des causes du mystère qui entoure l’Esprit saint réside dans son anonymat. En effet, l’Esprit ne possède pas de nom propre, contrairement aux deux autres Personnes divines. “Saint” et “Esprit” peuvent être dits également du Père et du Fils. Dieu est esprit et, de surcroît, il est saint. L’Esprit recueille donc en lui, condense dans sa personne, toute la nature divine, tout ce qui fait que Dieu est Dieu. Son nom désignant ce qui est commun à Dieu, il est logique qu’il soit Celui qui scelle l’unité du Père et du Fils, comme il est Celui qui consolide l’unité de l’Église.

À cet anonymat s’ajoute sa discrétion. L’Esprit saint se cache dans ses manifestations. Il s’efface derrière les charismes et les dons qu’il prodigue à l’Église. D’ailleurs, les images qui le symbolisent sont évanescentes et nous glissent entre les mains : le souffle, le feu, l’eau, le parfum, l’onction, la colombe. Ces symboles signifient qu’il est impossible de saisir l’Esprit saint, de mettre la main sur lui. Mais n’en va-t-il pas pareillement pour Dieu ? C’est la raison pour laquelle il est pertinent d’affirmer que la troisième Personne de la Trinité représente la personnification de la nature divine.

L’Esprit saint n’ajoute rien à la Parole de Dieu

Ce qui rend l’Esprit encore plus mystérieux, ce sont les rapports qu’il entretient avec la Parole de Dieu — Parole qui s’est incarnée en Jésus de Nazareth. On pourrait penser que la venue de l’Esprit allait ajouter un “plus” à la révélation divine réalisée en Jésus-Christ. Or, ce n’est pas ce que l’Écriture nous apprend. Jésus dit de l’Esprit “ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même […] L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître” (Jn 16, 13-14). L’Esprit ne nous amène pas au-delà de la Parole. Il s’en constitue au contraire à la fois le gardien, l’approfondissement et l’intériorisation en nous. Il ne situe pas à côté d’elle, mais en elle. N’ajoutant rien à la Parole divine, il en déploie toutes les implications pratiques et théoriques dans le temps et l’espace. Il porte le Verbe à toutes les nations. À cette fin, il aiguillonne l’inventivité des hommes.

L’Esprit du Père

De plus, comme il est également l’Esprit du Père (Jn 16, 7 ; Jn 14, 16) de qui il procède éternellement, et dont il opère avec le Fils l’œuvre de salut, il est au service des deux premières personnes de la Trinité. Ici encore, l’Esprit semble s’effacer afin de révéler aux croyants la paternité essentielle de Dieu en répandant dans nos cœur l’amour filial « qui nous fait nous écrier : “Abba, Père !” » (Rm 8, 15). Paul insiste sur ce point : « C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu » (Rm 8, 16). Ne désirant pas retenir l’attention des disciples sur lui-même, l’Esprit conduit au Père, de la même façon qu’il glorifie le Fils et fait fructifier son œuvre de salut dans l’Église.

L’Esprit Saint est oubli de soi

Ainsi, que ce soit avec la Parole ou avec la source de la Trinité, le Père, chaque fois l’Esprit saint se donne à nous afin de nous faire entrer dans le mystère des deux autres personnes divines. Il est comme le milieu spirituel où nous rendons gloire au Père par le Fils. L’Esprit est oubli de soi à leur profit et à celui des croyants. À son école, nous apprenons que vivre selon les mœurs de Dieu, cela consiste à se donner soi-même. Le Père ne donne-t-Il pas la divinité à son Fils en l’engendrant ? Et de son côté, le Fils ne se donne-t-il pas en retour à son Père dans l’éternité, comme il le fera dans le temps par le sacrifice du Calvaire ? Personnification de la nature intime du Dieu-Amour, l’Esprit s’efface devant le Père et le Fils en œuvrant à leur gloire, tout en poussant les hommes à louer le Dieu trois fois saint.

Le mystère de l’amour

Nous avons résolu en partie l’énigme de l’Esprit. Son mystère tient dans son effacement. Voilà pourquoi il est Celui qui rend Jésus présent dans l’Église, les charismes et les sacrements. L’amour est oubli de soi au bénéfice de l’aimé. C’est la raison pour laquelle l’Esprit est aussi indicible que l’amour que nous portons à celui, ou celle, qui est l’objet de notre dilection.

SOURCE : https://fr.aleteia.org/2020/05/30/lesprit-saint-ou-le-mystere-de-lamour/

L’Esprit saint “ne peut pas être enfermé dans une bouteille”, lance le Pape

Philippine Renaudin - avec I.Media - publié le 05/06/24

L’Esprit saint est un “souffle” qui ne peut pas être enfermé dans des concepts ou institutions, a rappelé le pape François ce mercredi 5 juin lors de l’audience générale.

“L’Esprit saint est “souffle, vent, respiration”, et “le vent est la seule chose que l’on ne peut pas brider, que l’on ne peut pas ‘mettre en bouteille’ ou ‘en boîte’”. Le pape François n’a pas mâché ses mots lors de l’audience générale de ce mercredi 5 juin 2024 sur la Place Saint-Pierre. L’évêque de Rome a récemment démarré un cycle de catéchèse sur l’Esprit saint. Devant les quelque milliers de personnes venues l’écouter, il a réaffirmé des vérités trop oubliées, alors que l’on connaît aujourd’hui si mal la troisième personne de la Trinité. Après avoir entamé sa réflexion par une rapide étude étymologique, le Pape s’attaque à un développement en deux points.

Depuis le bouleversement qu’a opéré la philosophie cartésienne, nos cultures ont une forte tendance à vouloir tout rationaliser, au dépit des vérités de la foi. Cela s’incarne notamment par une volonté de tout nommer selon des concepts. Lorsqu’il s’agit de l’Esprit saint, le Pape avertit: “Prétendre enfermer l’Esprit saint dans des concepts, des définitions, des thèses ou des traités, comme le rationalisme moderne a parfois tenté de le faire, c’est le perdre, l’annuler ou le réduire à l’esprit humain pur et simple”. 

Le discours rationnel ne peut expliquer un tel mystère de la foi, car nous nous situons sur deux niveaux différents: la raison et la foi. Il ne s’agit en aucun cas de tomber dans un fidéisme, mais seulement de faire la part des choses entre ce qui se trouve dans tel ou tel domaine. Le seul discours que l’on peut tenir sur Lui pour Le comprendre ? L’Esprit saint est “souffle, vent, respiration”, et “le vent est la seule chose que l’on ne peut pas brider, que l’on ne peut pas ‘mettre en bouteille’ ou ‘en boîte’”, a encore martelé le pape François.

Là où l’Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté.

Si l’Esprit saint peut être une brise, il est surtout un vent, “une force impétueuse et indomptable”, qui est “capable de déplacer les océans”. En effet, l’omnipotence divine s’exprime dans une toute puissance de l’Esprit saint, “l’expression ‘Esprit et puissance’, ou ‘puissance de l’Esprit’ est une combinaison récurrente dans la Bible” or “l’image du vent sert avant tout à exprimer lapuissance de l’Esprit divin” rappelle François. 

Cependant, le Christ vient donner une nouvelle dimension à ce qu’est l’Esprit saint. S’Il est puissance, Il est aussi liberté. En effet, “là où l’Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté”. Il ne s’agit non pas de la liberté telle que nos sociétés contemporaines la comprennent, c’est-à-dire le fait de faire ce que l’on veut tant que l’on ne gène pas les autres. Cette conception individualiste n’est pas celle que le Christ nous invite à suivre. Par ailleurs, il ne s’agit pas non plus d’être libre de faire le bien ou le mal, et d’être indifférent face au Bien qui nous finalise, mais “la liberté de faire le bien et de le faire librement, c’est-à-dire par attraction et non par contrainte”. Le Pape met d’ailleurs en valeur “la liberté des enfants, et non des esclaves”. 

Revivez en images l’audience générale du 5 juin 2024 :

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SOURCE : https://fr.aleteia.org/2024/06/05/lesprit-saint-ne-peut-pas-etre-enferme-dans-une-bouteille-lance-le-pape/?utm_campaign=Web_Notifications&utm_medium=notifications&utm_source=onesignal

Petit mode d’emploi pour nourrir son amitié avec l’Esprit saint 

Sept conseils pour se lier d'amitié avec l'Esprit saint

Anne-Sophie Retailleau - publié le 21/05/24

Souffle de vie, consolateur et avocat, l'Esprit saint est essentiel à l'existence du chrétien. Alors que la fête de la Pentecôte est derrière nous, voici quelques conseils pour entretenir une véritable relation d'amitié avec Celui qui nous fait vivre.

Si la fête de la Pentecôte est désormais derrière nous, ce n’est pas pour autant le moment de mettre au placard les prières adressées au Saint-Esprit. Troisième Personne de la Trinité, il est encore souvent perçu à tort comme abstrait, voire inaccessible. Pourtant, entretenir une relation avec l’Esprit saint est une nécessité pour tout chrétien qui veut avancer sur le chemin de la sainteté. C’est ce qu’affirme Thomas Belleil dans son dernier livre, Présence d’Esprit. Petit guide pour vivre l’amitié avec le Saint-Esprit.

Au-delà d’être un enjeu “de vie ou de mort spirituelle”, se lier d’amitié avec le Saint-Esprit transforme profondément chaque pan de sa vie, y compris dans la banalité du quotidien, pour se rapprocher de Dieu. Voici quelques conseils pour nouer et entretenir une solide relation d’amitié avec le Saint-Esprit.

LE RECONNAÎTRE COMME UNE PERSONNE

Pour aimer quelqu’un, encore faut-il savoir qui il est. Le premier pas à faire lorsque l’on veut rencontrer le Saint-Esprit, c’est de “prendre conscience que c’est une personne”, assure Thomas Belleil. Il est plus aisé de se représenter le Père et le Fils que l’Esprit saint, dont l’identité comprend peut-être une plus grande part encore de mystère. L’Esprit, c’est le souffle, de l’hébreu ruah. Loin d’être abstrait, Il est le souffle qui “donne vie à la matière, à ce qui est sans relief”. “La Bible nous aide à comprendre que le Saint-Esprit est bien une Personne, assure l’auteur. Il a des émotions, une pensée, une intelligence et une volonté. Il est dit qu’Il nous guide, qu’Il nous enseigne, qu’Il nous console.”

RÉALISER QUE L’ESPRIT SAINT HABITE EN NOUS

Dieu nous a fait don de son Esprit. C’est ce que célèbre l’Église le jour de la Pentecôte, mais c’est aussi une réalité pour chaque chrétien dans les sacrements, en particulier celui de la confirmation. “Je n’ai pas besoin d’aller le chercher dans les étoiles, explique Thomas Belleil. Il est présent en moi, dans mon sanctuaire intérieur ; chaque seconde de mon existence et partout où je suis, le Saint-Esprit s’y trouve.” La clé est donc de se connecter à cette présence intérieure, de se “rendre présent à sa présence”. “Cela passe essentiellement par le désir, il faut avoir soif du Saint-Esprit”, ajoute-t-il.

LUI DEMANDER DE SE RÉVÉLER À NOUS

Souffle de vie, avocat et consolateur, le Saint-Esprit est une véritable personne, à qui il faut s’adresser comme telle. “Si l’on a un blocage avec le Saint-Esprit, le mieux est de lui demander directement qui il est ! explique Thomas Belleil. Il faut lui demander de venir se révéler à nous, cela crée une ouverture.” La première chose peut donc simplement être de lui poser cette question : qui es-Tu ?

ÊTRE ATTENTIF À SA PRÉSENCE

Cette présence du Saint-Esprit est discrète, elle est comme une “brise légère”. Si nous voulons l’entendre, encore faut-il nous mettre à l’écoute, guetter sa voix. “Le Saint-Esprit est nous, mais si on ne le laisse pas se déployer dans toutes les dimensions de notre vie, il va rester très discret !” Pour être attentif à sa présence, il faut apprendre à reconnaître le son de sa voix. “Il parle par différents canaux : la Bible, l’Église mais aussi dans nos désirs, ou encore par des émotions intérieures”, détaille Thomas Belleil.

PRENDRE DES MOMENTS DE QUALITÉ AVEC LUI

Comme avec chaque personne, une relation d’amitié se nourrit par des moments de qualité passés ensemble. Il en est de même avec le Saint-Esprit. “Cela passe par la lecture de la Bible, mais aussi les temps de prière, précise Thomas Belleil. C’est essentiel pour entendre sa voix, comprendre comment Il se fait présent et comment Il nous parle.” Il s’agit de moments privilégiés, bien choisis et organisés pour entrer en relation avec Lui. Ce peut être des temps de prière longs et des retraites. Mais chaque soir, on peut aussi commencer par relire sa journée.

L’EMMENER PARTOUT AVEC SOI

Le Saint-Esprit s’intéresse à chaque détail de notre quotidien, avance Thomas Belleil. On a parfois l’impression qu’on ne peut le solliciter que pour les grands enjeux de notre vie… Mais le Saint-Esprit est la présence de Dieu pour nous sanctifier et nous diviniser, ce sont donc les petites choses de notre vie qui l’intéressent. Il faut lui ouvrir notre temps : vivre un instant après l’autre ouvert à la présence du Saint-Esprit.” Ainsi, n’importe où, n’importe quand, on peut s’adresser à l’Esprit comme à un ami, attentif à ce que nous vivons. “Puisqu’Il est en moi, quel que soit le lieu où je vais, je l’emmène avec moi, sourit Thomas Belleil. Quand je lui ouvre la réalité que je suis en train de vivre, le Saint-Esprit vient la transformer, même si c’est une chose très simple.”

LE SOLLICITER À L’ENVIE

Pour vivre une belle amitié avec l’Esprit saint, il faut savoir changer profondément son regard et ses habitudes. “Tout ce que j’ai l’habitude de faire sans le Saint-Esprit, je vais commencer à le faire avec Lui.” Pour Thomas Belleil, cela revient à entrer dans une dépendance positive avec l’Esprit saint “qui nous connaît et nous aime”. “Plus on va vivre en relation avec lui, plus on va se déployer nous-même, et plus Il va transformer notre quotidien”, ajoute-t-il. De manière concrète, avant une décision et une action de la vie quotidienne, comme une réunion au travail, on peut opérer un temps de recul pour demander à l’Esprit saint de nous guider.

Pratique

Présence d’Esprit. Petit guide pour vivre l’amitié avec le Saint-Esprit,par Thomas Belleil, Éditions des Béatitudes, 2024.

SOURCE : https://fr.aleteia.org/2024/05/21/petit-mode-demploi-pour-nourrir-son-amitie-avec-lesprit-saint/


Pentecost

Pentecost Sunday is one of the most ancient feasts of the Church, celebrated early enough to be mentioned in the Acts of the Apostles (20:16) and St. Paul’s First Letter to the Corinthians (16:8). It is the 50th day after Easter (if we count both Easter and Pentecost), and it supplants the Jewish feast of Pentecost, which took place 50 days after the Passover and which celebrated the sealing of the Old Covenant on Mount Sinai.

The Acts of the Apostles recounts the story of the original Pentecost as well (Acts 2). Jews from all over were gathered in Jerusalem to celebrate the Jewish feast. On that Sunday, ten days after our Lord’s Ascension, the Apostles and the Blessed Virgin Mary were gathered in the Upper Room, where they had seen Christ after His Resurrection:

And suddenly there came a sound from heaven, as of a mighty wind coming, and it filled the whole house where they were sitting. And there appeared to them parted tongues as it were of fire, and it sat upon every one of them: And they were all filled with the Holy Ghost, and they began to speak with divers tongues, according as the Holy Ghost gave them to speak. [Acts 2:2-4]

Christ had promised His Apostles that He would sent His Holy Spirit, and, on Pentecost, they were granted the gifts of the Spirit. The Apostles began to preach the Gospel in all of the languages that the Jews who were gathered there spoke, and about 3,000 people were converted and baptized that day.

That is why Pentecost is often called “the birthday of the Church.” On this day, with the descent of the Holy Spirit, Christ’s mission is completed, and the New Covenant is inaugurated. It’s interesting to note that St. Peter, the first pope, was already the leader and spokesman for the Apostles on Pentecost Sunday (see Acts 2:14ff).

In years past, Pentecost was celebrated with greater solemnity than it is today. In fact, the entire period between Easter and Pentecost Sunday was known as Pentecost (and it still is called Pentecost in the Eastern churches, both Catholic and Orthodox). During those 50 days, both fasting and kneeling were strictly forbidden, because this period was supposed to give us a foretaste of the life of Heaven. In more recent times, parishes celebrated the approach of Pentecost with the public recitation of the Novena to the Holy Ghost.

SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/pentecost-sunday/


Pentecost (Whitsunday)

feast of the universal Church which commemorates the Descent of the Holy Ghost upon the Apostles, fifty days after the Resurrection of Christ, on the ancient Jewish festival called the "feast of weeks" or Pentecost (Exodus 34:22Deuteronomy 16:10). Whitsunday is so called from the white garments which were worn by those who were baptised during the vigil; Pentecost ("Pfingsten" in German), is the Greek for "the fiftieth" (day after Easter).

Whitsunday, as a Christian feast, dates back to the first century, although there is no evidence that it was observed, as there is in the case of Easter; the passage in 1 Corinthians 16:8 probably refers to the Jewish feast. This is not surprising, for the feast, originally of only one day's duration, fell on a Sunday; besides it was so closely bound up with Easter that it appears to be not much more than the termination of Paschal tide.

That Whitsunday belongs to the Apostolic times is stated in the seventh of the (interpolated) fragments attributed to St. Irenæus. In Tertullian (On Baptism 19) the festival appears as already well established. The Gallic pilgrim gives a detailed account of the solemn manner in which it was observed at Jerusalem ("Peregrin. Silviæ", ed. Geyer, iv). The Apostolic Constitutions (Book V, Part 20) say that Pentecost lasts one week, but in the West it was not kept with an octave until at quite a late date. It appears from Berno of Reichenau (d. 1048) that it was a debatable point in his time whether Whitsunday ought to have an octave. At present it is of equal rank with Easter Sunday. During the vigil formerly the catechumens who remained from Easter were baptized, consequently the ceremonies on Saturday are similar to those on Holy Saturday.

The office of Pentecost has only one Nocturn during the entire week. At Terce the "Veni Creator" is sung instead of the usual hymn, because at the third hour the Holy Ghost descended. The Mass has a Sequence"Veni Sancte Spiritus" the authorship of which by some is ascribed to King Robert of France. The colour of the vestments is red, symbolic of the love of the Holy Ghost or of the tongues of fire. Formerly the law courts did not sit during the entire week, and servile work was forbidden. A Council of Constance (1094) limited this prohibition to the first three days of the week. The Sabbath rest of Tuesday was abolished in 1771, and in many missionary territories also that of Monday; the latter was abrogated for the entire Church by Pius X in 1911. Still, as at Easter, the liturgical rank of Monday and Tuesday of Pentecost week is a Double of the First Class.

In Italy it was customary to scatter rose leaves from the ceiling of the churches to recall the miracle of the fiery tongues; hence in Sicily and elsewhere in Italy Whitsunday is called Pascha rosatum. The Italian name Pascha rossa comes from the red colours of the vestments used on Whitsunday. In France it was customary to blow trumpets during Divine service, to recall the sound of the mighty wind which accompanied the Descent of the Holy Ghost. In England the gentry amused themselves with horse races. The Whitsun Ales or merrymakings are almost wholly obsolete in England. At these ales the Whitsun plays were performed. At Vespers of Pentecost in the Oriental Churches the extraordinary service of genuflexion, accompanied by long poetical prayers and psalms, takes place. (Cf. Maltzew, "Fasten-und Blumen Triodion", p. 898 where the entire Greco-Russian service is given; cf. also Baumstark, "Jacobit. Fest brevier", p. 255.) On Pentecost the Russians carry flowers and green branches in their hands.

Sources

KELNEER, Heortology (St. Louis, 1908); HAMPSON, Medii viæ kalendarium, I (London, 1841) 280 sqq.; BRAND-ELLIS, Popular Antiquities, I (London, 1813), 26 sqq.; NILLES, Kalendarium Manuale, II (Innsbruck, 1897), 370 sqq.

Holweck, Frederick. "Pentecost (Whitsunday)." The Catholic Encyclopedia. Vol. 15. New York: Robert Appleton Company, 1912. 15 May 2016 <http://www.newadvent.org/cathen/15614b.htm>.

Transcription. This article was transcribed for New Advent by Wm Stuart French, Jr. Dedicated to Brenda Eileen Metcalfe French.

Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. October 1, 1912. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.

Copyright © 2023 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.

SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/15614b.htm

Holy Ghost

Synopsis of the dogma

The doctrine of the Catholic Church concerning the Holy Ghost forms an integral part of her teaching on the mystery of the Holy Trinity, of which St. Augustine (On the Holy Trinity I.3.5), speaking with diffidence, says: "In no other subject is the danger of erring so great, or the progress so difficult, or the fruit of a careful study so appreciable". The essential points of the dogma may be resumed in the following propositions:

The Holy Ghost is the Third Person of the Blessed Trinity.

Though really distinct, as a Person, from the Father and the Son, He is consubstantial with Them; being God like Them, He possesses with Them one and the same Divine Essence or Nature.

He proceeds, not by way of generation, but by way of spiration, from the Father and the Son together, as from a single principle.

Such is the belief the Catholic faith demands.

Chief errors

All the theories and all the Christian sects that have contradicted or impugned, in any way, the dogma of the Trinity, have, as a logical consequence, threatened likewise the faith in the Holy Ghost. Among these, history mentions the following:

In the second and third centuries, the dynamic or modalistic Monarchians (certain Ebionites, it is said, Theodotus of Byzantium, Paul of SamosataPraxeas, Noëtus, Sabellius, and the Patripassians generally) held that the same Divine Person, according to His different operations or manifestations, is in turn called the Father, the Son, and the Holy Ghost; so they recognized a purely nominal Trinity.

In the fourth century and later, the Arians and their numerous heretical offspring: Anomans or EunomiansSemi-AriansAcacians, etc., while admitting the triple personality, denied the consubstantialityArianism had been preceded by the Subordination theory of some ante-Nicene writers, who affirmed a difference and a gradation between the Divine Persons other than those that arise from their relations in point of origin.

In the sixteenth century, the Socinians explicitly rejected, in the name of reason, along with all the mysteries of Christianity, the doctrine of Three Persons in One God.

Mention may also be made of the teachings of Johannes Philoponus (sixth century), RoscellinusGilbert de la PorréeJoachim of Flora (eleventh and twelfth centuries), and, in modern times, Günther, who, by denying or obscuring the doctrine of the numerical unity of the Divine Nature, in reality set up a triple deity.

In addition to these systems and these writers, who came in conflict with the true doctrine about the Holy Ghost only indirectly and as a logical result of previous errors, there were others who attacked the truth directly:

Towards the middle of the fourth century, MacedoniusBishop of Constantinople, and, after him a number of Semi-Arians, while apparently admitting the Divinity of the Word, denied that of the Holy Ghost. They placed Him among the spirits, inferior ministers of God, but higher than the angels. They were, under the name of Pneumatomachians, condemned by the Council of Constantinople, in 381 (Mansi, III, col. 560).

Since the days of Photius, the schismatic Greeks maintain that the Holy Ghost, true God like the Father and the Son, proceeds from the former alone.

The Third Person of the Blessed Trinity

This heading implies two truths:

The Holy Ghost is a Person really distinct as such from the Father and the Son;

He is God and consubstantial with the Father and the Son.

The first statement is directly opposed to Monarchianism and to Socinianism; the second to Subordinationism, to the different forms of Arianism, and to Macedonianism in particular. The same arguments drawn from Scripture and Tradition may be used generally to prove either assertion. We will, therefore, bring forward the proofs of the two truths together, but first call particular attention to some passages that demonstrate more explicitly the distinction of personality.

Scripture

In the New Testament the word spirit and, perhaps, even the expression spirit of God signify at times the soul or man himself, inasmuch as he is under the influence of God and aspires to things above; more frequently, especially in St. Paul, they signify God acting in man; but they are used, besides, to designate not only a working of God in general, but a Divine Person, Who is neither the Father nor the Son, Who is named together with the Father, or the Son, or with Both, without the context allowing them to be identified. A few instances are given here. We read in John 14:16-17: "And I will ask the Father, and he shall give you another Paraclete, that he may abide with, you for ever. The spirit of truth, whom the world cannot receive"; and in John 15:26: "But when the Paraclete cometh, whom I will send you from the Father, the Spirit of truth, who proceedeth from the Father, he shall give testimony of me." St. Peter addresses his first epistle, 1:1-2, "to the strangers dispersed . . . elect, according to the foreknowledge of God the Father, unto the sanctification of the Spirit, unto obedience and sprinkling of the blood of Jesus Christ". The Spirit of consolation and of truth is also clearly distinguished in John 16:7, 13-15, from the Son, from Whom He receives all He is to teach the Apostles, and from the Father, who has nothing that the Son also does not possess. Both send Him, but He is not separated from Them, for the Father and the Son come with Him when He descends into our souls (John 14:23).

Many other texts declare quite as clearly that the Holy Ghost is a Person, a Person distinct from the Father and the Son, and yet One God with Them. In several places St. Paul speaks of Him as if speaking of God. In Acts 28:25, he says to the Jews: "Well did the Holy Ghost speak to our fathers by Isaias the prophet"; now the prophecy contained in the next two verses is taken from Isaiah 6:9-10, where it is put in the mouth of the "King the Lord of hosts". In other places he uses the words God and Holy Ghost as plainly synonymous. Thus he writes (1 Corinthians 3:16): "Know you not, that you are the temple of God, and that the Spirit of God dwelleth in you?" and in 6:19: "Or know you not, that your members are the temple of the Holy Ghost, who is in you . . . ?" St. Peter asserts the same identity when he thus remonstrates with Ananias (Acts 5:3-4): "Why hath Satan tempted thy heart, that thou shouldst lie to the Holy Ghost . . . ? Thou hast not lied to men, but to God." The sacred writers attribute to the Holy Ghost all the works characteristic of Divine power. It is in His name, as in the name of the Father and of the Son, that baptism is to be given (Matthew 28:19). It is by His operation that the greatest of Divine mysteries, the Incarnation of the Word, is accomplished (Matthew 1:18, 20Luke 1:35). It is also in His name and by His power that sins are forgiven and souls sanctified: "Receive ye the Holy Ghost. Whose sins you shall forgive, they are forgiven them" (John 20:22-23); "But you are washed, but you are sanctified, but you are justified in the name of our Lord Jesus Christ, and the Spirit of our God" (1 Corinthians 6:11); "The charity of God is poured forth in our hearts, by the Holy Ghost, who is given to us" (Romans 5:5). He is essentially the Spirit of truth (John 14:16-1715:26), Whose office it is to strengthen faith (Acts 6:5), to bestow wisdom (Acts 6:3), to give testimony of Christ, that is to say, to confirm His teaching inwardly (John 15:26), and to teach the Apostles the full meaning of it (John 14:2616:13). With these Apostles He will abide for ever (John 14:16). Having descended on them at Pentecost, He will guide them in their work (Acts 8:29), for He will inspire the new prophets (Acts 11:2813:9), as He inspired the Prophets of the Old Law (Acts 7:51). He is the source of graces and gifts (1 Corinthians 12:3-11); He, in particular, grants the gift of tongues (Acts 2:410:44-47). And as he dwells in our bodies sanctifies them (1 Corinthians 3:166:19), so will and them he raise them again, one day, from the dead (Romans 8:11). But he operates especially in the soul, giving it a new life (Romans 8:9 sq.), being the pledge that God has given us that we are his children (Romans 8:14-162 Corinthians 1:225:5Galatians 4:6). He is the Spirit of God, and at the same time the Spirit of Christ (Romans 8:9); because He is in God, He knows the deepest mysteries of God (1 Corinthians 2:10-11), and He possesses all knowledgeSt. Paul ends his Second Epistle to the Corinthians (13:13) with this formula of benediction, which might be called a blessing of the Trinity: "The grace of our Lord Jesus Christ, and the charity of God, and the communication of the Holy Ghost be with you all." — Cf. Tixeront, "Hist. des dogmes", Paris, 1905, I, 80, 89, 90, 100, 101.

Tradition

While corroborating and explaining the testimony of ScriptureTradition brings more clearly before us the various stages of the evolution of this doctrine.

As early as the first century, St. Clement of Rome gives us important teaching about the Holy Ghost. His "Epistle to the Corinthians" not only tells us that the Spirit inspired and guided the holy writers (8.145.2); that He is the voice of Jesus Christ speaking to us in the Old Testament (22.1 sq.); but it contains further, two very explicit statements about the Trinity. In 46.6 (Funk, "Patres apostolici", 2nd ed., I,158), we read that "we have only one God, one Christ, one only Spirit of grace within us, one same vocation in Christ". In 58.2 (Funk, ibid., 172), the author makes this solemn affirmation; zo gar ho theos, kai zo ho kyrios Iesous Christos kai to pneuma to hagion, he te pistis kai he elpis ton eklekton, oti . . . which we may compare with the formula so frequently met with in the Old Testament: zo kyrios. From this it follows that, in Clement's view, kyrios was equally applicable to ho theos (the Father), ho kyrios Iesous Christos, and to pneuma to hagion; and that we have three witnesses of equal authority, whose Trinity, moreover, is the foundation of Christian faith and hope.

The same doctrine is declared, in the second and third centuries, by the lips of the martyrs, and is found in the writings of the Fathers. St. Polycarp (d. 155), in his torments, thus professed his faith in the Three Adorable Persons ("Martyrium sancti Polycarpi" in Funk, op. cit., I, 330): "Lord God Almighty, Father of Thy blessed and well beloved Son, Jesus Christ . . . in everything I praise Thee, I bless Thee, I glorify Thee by the eternal and celestial pontiff Jesus Christ, Thy well beloved Son, by whom, to Thee, with Him and with the Holy Ghost, glory now and for ever!"

St. Epipodius spoke more distinctly still (Ruinart, "Acta mart.", Verona edition, p. 65): "I confess that Christ is God with the Father and the Holy Ghost, and it is fitting that I should give back my soul to Him Who is my Creator and my Redeemer."

Among the apologistsAthenagoras mentions the Holy Ghost along with, and on the same plane as, the Father and the Son. "Who would not be astonished", says he (A Plea for the Christians 10), "to hear us called atheists, us who confess God the FatherGod the Son and the Holy Ghost, and hold them one in power and distinct in order [. . . ten en te henosei dynamin, kai ten en te taxei diairesin]?"

Theophilus of Antioch, who sometimes gives to the Holy Ghost, as to the Son, the name of Wisdom (sophia), mentions besides (To Autolycus I.7 and II.18) the three terms theos, logos, sophia and, being the first to apply the characteristic word that was afterwards adopted, says expressly (II.15) that they form a trinity (trias).

Irenæus looks upon the Holy Ghost as eternal (Against Heresies V.12.2), existing in God ante omnem constitutionem, and produced by him at the beginning of His ways (IV.20.3). Considered with regard to the Father, the Holy Ghost is his wisdom (IV.20.3); the Son and He are the "two hands" by which God created man (IV.Preface.4IV.20.20 and V.6.1). Considered with regard to the Church, the same Spirit is truth, grace, a pledge of immortality, a principle of union with God; intimately united to the Church, He gives the sacraments their efficacy and virtue (III.17.2III.24.1IV.33.7 and V.8.1).

St. Hippolytus, though he does not speak at all clearly of the Holy Ghost regarded as a distinct person, supposes him, however, to be God, as well as the Father and the Son (Against Noetus 8, 12).

Tertullian is one of the writers of this age whose tendency to Subordinationism is most apparent, and that in spite of his being the author of the definitive formula: "Three persons, one substance". And yet his teaching on the Holy Ghost is in every way remarkable. He seems to have been the first among the Fathers to affirm His Divinity in a clear and absolutely precise manner. In his work "Adversus Praxean" he dwells at length on the greatness of the Paraclete. The Holy Ghost, he says, is God (13); of the substance of the Father (3 and 4); one and the same God with the Father and the Son (2); proceeding from the Father through the Son (48); teaching all truth (2).

St. Gregory Thaumaturgus, or at least the Ekthesis tes pisteos, which is commonly attributed to him, and which dates from the period 260-270, gives us this remarkable passage (P.G., X, 933 sqq.): "One is God, Father of the living Word, of the subsisting Wisdom. . . . One the Lord, one of one, God of God, invisible of invisible. . .One the Holy Ghost, having His subsistence from God. . . . Perfect Trinity, which in eternityglory, and power, is neither divided, nor separated. . . . Unchanging and immutable Trinity."

In 304, the martyr St. Vincent said (Ruinart, op. cit., 325): "I confess the Lord Jesus Christ, Son of the Father most High, one of one; I recognize Him as one God with the Father and the Holy Ghost."

But we must come down towards the year 360 to find the doctrine on the Holy Ghost explained both fully and clearly. It is St. Athanasius who does so in his "Letters to Serapion" (P.G., XXVI, col. 525 sq.). He had been informed that certain Christians held that the Third Person of the Blessed Trinity was a creature. To refute them he questions the Scriptures, and they furnish him with arguments as solid as they are numerous. They tell him, in particular, that the Holy Ghost is united to the Son by relations just like those existing between the Son and the Father; that He is sent by the Son; that He is His mouth-piece and glorifies Him; that, unlike creatures, He has not been made out of nothing, but comes forth from God; that He performs a sanctifying work among men, of which no creature is capable; that in possessing Him we possess God; that the Father created everything by Him; that, in fine, He is immutable, has the attributes of immensity, oneness, and has a right to all the appellations that are used to express the dignity of the Son. Most of these conclusions he supports by means of Scriptural texts, a few from amongst which are given above. But the writer lays special stress on what is read in Matthew 28:19. "The Lord", he writes (Ad Serap., III, n. 6, in P.G., XXVI, 633 sq.), "founded the Faith of the Church on the Trinity, when He said to His Apostles: 'Going therefore, teach ye all nations; baptizing them in the name of the Father, and of the Son, and of the Holy Ghost.' If the Holy Ghost were a creature, Christ would not have associated Him with the Father; He would have avoided making a heterogeneous Trinity, composed of unlike elements. What did God stand in need of? Did He need to join to Himself a being of different nature? . . . No, the Trinity is not composed of the Creator and the creature."

A little later, St. BasilDidymus of AlexandriaSt. EpiphaniusSt. Gregory of NazianzusSt. Ambrose, and St. Gregory of Nyssa took up the same thesis ex professo, supporting it for the most part with the same proofs. All these writings had prepared the way for the Council of Constantinople which, in 381, condemned the Pneumatomachians and solemnly proclaimed the true doctrine. This teaching forms part of the Creed of Constantinople, as it is called, where the symbol refers to the Holy Ghost, "Who is also our Lord and Who gives life; Who proceeds from the Father, Who is adored and glorified together with the Father and the Son; Who spoke by the prophets". Was this creed, with these particular words, approved by the council of 381? Formerly that was the common opinion, and even in recent times it has been held by authorities like HefeleHergenröther, and Funk; other historians, amongst whom are Harnack and Duchesne, are of the contrary opinion; but all agree in admitting that the creed of which we are speaking was received and approved by the Council of Chalcedon, in 451, and that, at least from that time, it became the official formula of Catholic orthodoxy.

Procession of the Holy Ghost

We need not dwell at length on the precise meaning of the Procession in God. (See TRINITY.) It will suffice here to remark that by this word we mean the relation of origin that exists between one Divine Person and another, or between one and the two others as its principle of origin. The Son proceeds from the Father; the Holy Ghost proceeds from the Father and the Son. The latter truth will be specially treated here.

A

That the Holy Ghost proceeds from the Father has always been admitted by all Christians; the truth is expressly stated in John 15:26. But the Greeks, after Photius, deny that He proceeds from the Son. And yet such is manifestly the teaching of Holy Scripture and the Fathers.

In the New Testament

(a) The Holy Ghost is called the Spirit of Christ (Romans 8:9), the Spirit of the Son (Galatians 4:6), the Spirit of Jesus (Acts 16:7). These terms imply a relation of the Spirit to the Son, which can only be a relation of origin. This conclusion is so much the more indisputable as all admit the similar argument to explain why the Holy Ghost is called the Spirit of the Father. Thus St. Augustine argues (Tractate 99 on the Gospel of John, nos. 6-7): "You hear the Lord himself declare: 'It is not you that speak, but the Spirit of your Father that speaketh in you'. Likewise you hear the Apostle declare: 'God hath sent the Spirit of His Son into your hearts. Could there then be two spirits, one the spirit of the Father, the other the spirit of the Son? Certainly not. Just as there is only one Father, just as there is only one Lord or one Son, so there is only one Spirit, Who is, consequently, the Spirit of both. . . Why then should you refuse to believe that He proceeds also from the Son, since He is also the Spirit of the Son? If He did not proceed from Him, Jesus, when He appeared to His disciples after His Resurrection, would not have breathed on them, saying: 'Receive ye the Holy Ghost'. What, indeed, does this breathing signify, but that the Spirit proceeds also from Him?" St. Athanasius had argued in exactly the same way (De Trinit. et Spir. S., n. 19, in P.G., XXVI, 1212), and concluded: "We say that the Son of God is also the source of the Spirit."

(b) The Holy Ghost receives from the Son, according to John 16:13-15: "When he, the Spirit of truth, is come he will teach you all truth. For he shall not speak of himself; but what things soever he shall hear, he shall speak; and the things that are to come, he shall shew you. He shall glorify me; because he shall receive of mine, and shall shew it to you. All things whatsoever the Father hath, are mine. Therefore I said, that he shall receive of mine, and shew it to you." Now, one Divine Person can receive from another only by Procession, being related to that other as to a principle. What the Paraclete will receive from the Son is immanent knowledge, which He will afterwards manifest exteriorly. But this immanent knowledge is the very essence of the Holy Ghost. The latter, therefore, has His origin in the Son, the Holy Ghost proceeds from the Son. "He shall not speak of Himself", says St. Augustine (Tractate 99 on the Gospel of John, no. 4), "because He is not from Himself, but He shall tell you all He shall have heard. He shall hear from him from whom He proceeds. In His case, to hear is to know, and to know is to be. He derives His knowledge from Him from Whom He derives His essence." St. Cyril of Alexandria remarks that the words: "He shall receive of mine" signify "the nature" which the Holy Ghost has from the Son, as the Son has His from the Father (De Trinit., dialog. vi, in P.G., LXXV, 1011). Besides, Jesus gives this reason of His assertion: "He shall receive of mine": "All things whatsoever the Father hath, are mine Now, since the Father has with regard to the Holy Ghost the relation we term Active Spiration, the Son has it also; and in the Holy Ghost there exists, consequently, with regard to both, Passive Spiration or Procession.

The same truth has been constantly held by the Fathers

This fact is undisputed as far as the Western Fathers are concerned; but the Greeks deny it in the case of the Easterns. We will cite, therefore, a few witnesses from among the latter. The testimony of St. Athanasius has been quoted above, to the effect that "the Son is the source of the Spirit", and the statement of Cyril of Alexandria that the Holy Ghost has His "nature" from the Son. The latter saint further asserts (Thesaur., assert. xxxiv in P.G., LXXV, 585); "When the Holy Ghost comes into our hearts, He makes us like to God, because He proceeds from the Father and the Son"; and again (Epist., xvii, Ad Nestorium, De excommunicatione in P.G., LXXVII, 117): "The Holy Ghost is not unconnected with the Son, for He is called the Spirit of Truth, and Christ is the Truth; so He proceeds from Him as well as from God the Father." St. Basil (On the Holy Spirit 18) wishes us not to depart from the traditional order in mentioning the Three Divine Persons, because "as the Son is to the Father, so is the Spirit to the Son, in accordance with the ancient order of the names in the formula of baptism". St. Epiphanius writes (Ancor., viii, in P.G., XLIII, 29, 30) that the Paraclete "is not to be considered as unconnected with the Father and the Son, for He is with Them one in substance and divinity", and states that "He is from the Father and the Son"; a little further, he adds (op. cit., xi, in P.G., XLIII, 35): "No one knows the Spirit, besides the Father, except the Son, from Whom He proceeds and of Whom He receives." Lastly, a council held at Seleucia in 410 proclaims its faith "in the Holy Living Spirit, the Holy Living Paraclete, Who proceeds from the Father and the Son" (Lamy, "Concilium Seleuciæ", Louvain, 1868).

However, when we compare the Latin writers, as a body, with the Eastern writers, we notice a difference in language: while the former almost unanimously affirm that the Holy Ghost proceeds from the Father and from the Son, the latter generally say that He proceeds from the Father through the Son. In reality the thought expressed by both Greeks and Latins is one and the same, only the manner of expressing it is slightly different: the Greek formula ek tou patros dia tou ouiou expresses directly the order according to which the Father and the Son are the principle of the Holy Ghost, and implies their equality as principle; the Latin formula expresses directly this equality, and implies the order. As the Son Himself proceeds from the Father, it is from the Father that He receives, with everything else, the virtue that makes Him the principle of the Holy Ghost. Thus, the Father alone is principium absque principio, aitia anarchos prokatarktike, and, comparatively, the Son is an intermediate principle. The distinct use of the two prepositions, ek (from) and dia (through), implies nothing else. In the thirteenth and fourteenth centuries, the Greek theologians BlemmidusBeccus, Calecas, and Bessarion called attention to this, explaining that the two particles have the same signification, but that from is better suited to the First Person, Who is the source of the others, and through to the Second Person, Who comes from the Father. Long before their time St. Basil had written (On the Holy Spirit 8.21): "The expression di ou expresses acknowledgment of the primordial principle [ tes prokatarktikes aitias]"; and St. Chrysostom (Homily 5 on the Gospel of John, no. 2): "If it be said through Him, it is said solely in order that no one may imagine that the Son is not generated": It may be added that the terminology used by the Eastern and Western writers, respectively, to express the idea is far from being invariable. Just as Cyril, Epiphanius, and other Greeks affirm the Procession ex utroque, so several Latin writers did not consider they were departing from the teaching of their Church in expressing themselves like the Greeks. Thus Tertullian (Against Praxeas 4): "Spiritum non aliunde puto quam a Patre per Filium"; and St. Hilary (On the Holy Trinity XII.57), addressing himself to the Father, protests that he wishes to adore, with Him and the Son "Thy Holy Spirit, Who comes from Thee through thy only Son". And yet the same writer had said, a little higher (op. cit., lib. II, 29, in P.L., X, 69), "that we must confess the Holy Ghost coming from the Father and the Son", a clear proof that the two formulæ were regarded as substantially equivalent.

B

Proceeding both from the Father and the Son, the Holy Ghost, nevertheless, proceeds from Them as from a single principle. This truth is, at the very least insinuated in the passage of John 16:15 (cited above), where Christ establishes a necessary connection between His own sharing in all the Father has and the Procession of the Holy Ghost. Hence it follows, indeed, that the Holy Ghost proceeds from the two other Persons, not in so far as They are distinct, but inasmuch as Their Divine perfection is numerically one. Besides, such is the explicit teaching of ecclesiastical tradition, which is concisely put by St. Augustine (On the Holy Trinity V.14): "As the Father and the Son are only one God and, relatively to the creature, only one Creator and one Lord, so, relatively to the Holy Ghost, They are only one principle." This doctrine was defined in the following words by the Second Ecumenical Council of Lyons [Denzinger, "Enchiridion" (1908), n. 460]: "We confess that the Holy Ghost proceeds eternally from the Father and the Son, not as from two principles, but as from one principle, not by two spirations, but by one single spiration." The teaching was again laid down by the Council of Florence (ibid., n. 691), and by Eugene IV in his Bull "Cantate Domino" (ibid., n. 703 sq.).

C

It is likewise an article of faith that the Holy Ghost does not proceed, like the Second Person of the Trinity, by way of generation. Not only is the Second Person alone called Son in the Scriptures, not only is He alone said to be begotten, but He is also called the only Son of God; the ancient symbol that bears the name of Saint Athanasius states expressly that "the Holy Ghost comes from the Father and from the Son not made, not created, not generated, but proceeding". As we are utterly incapable of otherwise fixing the meaning of the mysterious mode affecting this relation of origin, we apply to it the name spiration, the signification of which is principally negative and by way of contrast, in the sense that it affirms a Procession peculiar to the Holy Ghost and exclusive of filiation. But though we distinguish absolutely and essentially between generation and spiration, it is a very delicate and difficult task to say what the difference is. St. Thomas (I.27), following St. Augustine (On the Holy Trinity XV.27), finds the explanation and, as it the were, the epitome, of the doctrine in principle that, in God, the Son proceeds through the Intellect and the Holy Ghost through the Will. The Son is, in the language of Scripture, the image of the Invisible God, His Word, His uncreated wisdom. God contemplates Himself and knows Himself from all eternity, and, knowing Himself, He forms within Himself a substantial idea of Himself, and this substantial thought is His Word. Now every act of knowledge is accomplished by the production in the intellect of a representation of the object known; from this head, then the process offers a certain analogy with generation, which is the production by a living being of a being partaking of the same nature; and the analogy is only so much the more striking when there is question of this act of Divine knowledge, the eternal term of which is a substantial being, consubstantial within the knowing subject. As to the Holy Ghost, according to the common doctrine of theologians, He proceeds through the will. The Holy Spirit, as His name indicates, is Holy in virtue of His origin, His spiration; He comes therefore from a holy principle; now holiness resides in the will, as wisdom is in the intellect. That is also the reason why He is so often called par excellence, in the writings of the Fathers, Love and Charity. The Father and the Son love one another from all eternity, with a perfect ineffable love; the term of this infinite fruitful mutual love is Their Spirit Who is co-eternal and con-substantial with Them. Only, the Holy Ghost is not indebted to the manner of His Procession precisely for this perfect resemblance to His principle, in other words for His consubstantiality; for to will or love an object does not formally imply the production of its immanent image in the soul that loves, but rather a tendency, a movement of the will towards the thing loved, to be united to it and enjoy it. So, making every allowance for the feebleness of our intellects in knowing, and the unsuitability of our words for expressing the mysteries of the Divine life, if we can grasp how the word generation, freed from all the imperfections of the material order may be applied by analogy to the Procession of the Word, so we may see that the term can in no way befittingly applied to the Procession of the Holy Ghost.

Filioque

Having treated of the part taken by the Son in the Procession of the Holy Ghost, we come next to consider the introduction of the expression Filioque into the Creed of Constantinople. The author of the addition is unknown, but the first trace of it is found in Spain. The Filioque was successively introduced into the Symbol of the Council of Toledo in 447, then, in pursuance of an order of another synod held in the same place (589), it was inserted in the Niceno-Constantinopolitan Creed. Admitted likewise into the Symbol Quicumque, it began to appear in France in the eighth century. It was chanted in 767, in Charlemagne's chapel at Gentilly, where it was heard by ambassadors from Constantine Copronymnus. The Greeks were astonished and protested, explanations were given by the Latins, and many discussions followed. The Archbishop of AquileiaPaulinus, defended the addition at the Council of Friuli, in 796. It was afterwards accepted by a council held at Aachen, in 809. However, as it proved a stumbling-block to the Greeks Pope Leo III disapproved of it; and, though he entirely agreed with the Franks on the question of the doctrine, he advised them to omit the new word. He himself caused two large silver tablets, on which the creed with the disputed expression omitted was engraved to be erected in St. Peter's. His advice was unheeded by the Franks; and, as the conduct and schism of Photius seemed to justify the Westerns in paying no more regard to the feelings of the Greeks, the addition of the words was accepted by the Roman Church under Benedict VIII (cf. Funk, "Kirchengeschichte", Paderborn, 1902, p. 243).

The Greeks have always blamed the Latins for making the addition. They considered that, quite apart from the question of doctrine involved by the expression, the insertion was made in violation of a decree of the Council of Ephesus, forbidding anyone "to produce, write, or compose a confession of faith other than the one defined by the Fathers of Nicæa". Such a reason will not bear examination. Supposing the truth of the dogma (established above), it is inadmissible that the Church could or would have deprived herself of the right to mention it in the symbol. If the opinion be adhered to, and it has strong arguments to support it, which considers that the developments of the Creed in what concerns the Holy Ghost were approved by the Council of Constantinople (381), at once it might be laid down that the bishops at Ephesus (431) certainly did not think of condemning or blaming those of Constantinople. But, from the fact that the disputed expression was authorized by the Council of Chalcedon, in 451, we conclude that the prohibition of the Council of Ephesus was never understood, and ought not to be understood, in an absolute sense. It may be considered either as a doctrinal, or as a merely disciplinary pronouncement. In the first case it would exclude any addition or modification opposed to, or at variance with, the deposit of Revelation; and such seems to be its historic import, for it was proposed and accepted by the Fathers to oppose a formula tainted with Nestorianism. In the second case considered as a disciplinary measure, it can bind only those who are not the depositaries of the supreme power in the Church. The latter, as it is their duty to teach the revealed truth and to preserve it from error, possess, by Divine authority, the power and right to draw up and propose to the faithful such confessions of faith as circumstances may demand. This right is as unconfinable as it is inalienable.

Gifts of the Holy Ghost

This title and the theory connected with it, like the theory of the fruits of the Holy Ghost and that of the sins against the Holy Ghost, imply what theologians call appropriation. By this term is meant attributing especially to one Divine Person perfections and exterior works which seem to us more clearly or more immediately to be connected with Him, when we consider His personal characteristics, but which in reality are common to the Three Persons. It is in this sense that we attribute to the Father the perfection of omnipotence, with its most striking manifestations, e.g. the Creation, because He is the principle of the two other Persons; to the Son we attribute wisdom and the works of wisdom, because He proceeds from the Father by the Intellect; to the Holy Ghost we attribute the operations of grace and the sanctification of souls, and in particular spiritual gifts and fruits, because He proceeds from the Father and the Son as Their mutual love and is called in Holy Writ the goodness and the charity of God.

The gifts of the Holy Ghost are of two kinds: the first are specially intended for the sanctification of the person who receives them; the second, more properly called charismata, are extraordinary favours granted for the help of another, favours, too, which do not sanctify by themselves, and may even be separated from sanctifying grace. Those of the first class are accounted seven in number, as enumerated by Isaias (11:2-3), where the prophet sees and describes them in the Messias. They are the gifts of wisdom, understanding, counsel, fortitudeknowledgepiety (godliness), and fear of the Lord.

The gift of wisdom, by detaching us from the world, makes us relish and love only the things of heaven.

The gift of understanding helps us to grasp the truths of religion as far as is necessary.

The gift of counsel springs from supernatural prudence, and enables us to see and choose correctly what will help most to the glory of God and our own salvation.

By the gift of fortitude we receive courage to overcome the obstacles and difficulties that arise in the practice of our religious duties.

The gift of knowledge points out to us the path to follow and the dangers to avoid in order to reach heaven.

The gift of piety, by inspiring us with a tender and filial confidence in God, makes us joyfully embrace all that pertains to His service.

Lastly, the gift of fear fills us with a sovereign respect for God, and makes us dread, above all things, to offend Him.

As to the inner nature of these giftstheologians consider them to be supernatural and permanent qualities, which make us attentive to the voice of God, which render us susceptible to the workings of actual grace, which make us love the things of God, and, consequently, render us more obedient and docile to the inspirations of the Holy Ghost.

But how do they differ from the virtues? Some writers think they are not really distinct from them, that they are the virtues inasmuch as the latter are free gifts of God, and that they are identified essentially with grace, charity, and the virtues. That opinion has the particular merit of avoiding a multiplication of the entities infused into the soul. Other writers look upon the gifts as perfections of a higher order than the virtues; the latter, they say, dispose us to follow the impulse and guidance of reason; the former are functionally intended to render the will obedient and docile to the inspirations of the Holy Ghost. For the former opinion, see Bellevüe, "L'uvre du Saint-Esprit" (Paris, 1902), 99 sq.; and for the latter, see St. ThomasI-II.68.1, and Froget, "De l'habitation du Saint-Esprit dans les âmes justes" (Paris, 1900), 378 sq.

The gifts of the second class, or charismata, are known to us partly from St. Paul, and partly from the history of the primitive Church, in the bosom of which God plentifully bestowed them. Of these "manifestations of the Spirit", "all these things [that] one and the same Spirit worketh, dividing to every one according as he will", the Apostle speaks to us, particularly in 1 Corinthians 12:6-11 and 12:28-31; and Romans 12:6-8.

In the first of these three passages we find nine charismata mentioned: the gift of speaking with wisdom, the gift of speaking with knowledgefaith, the grace of healing, the gift of miracles, the gift of prophecy, the gift of discerning spirits, the gift of tongues, the gift of interpreting speeches. To this list we must at least add, as being found in the other two passages indicated, the gift of government, the gift of helps, and perhaps what Paul calls distributio and misericordia. However, exegetes are not all agreed as to the number of the charismata, or the nature of each one of them; long ago, St. Chrysostom and St. Augustine had pointed out the obscurity of the question. Adhering to the most probable views on the subject, we may at once classify the charismata and explain the meaning of most of them as follows. They form four natural groups:

Two charismata which regard the teaching of Divine things: sermo sapientiæ, sermo scientiæ, the former relating to the exposition of the higher mysteries, the latter to the body of Christian truths.

Three charismata that lend support to this teaching: fides, gratia sanitatum, operatio virtutum. The faith here spoken of is faith in the sense used by Matthew 17:19: that which works wonders; so it is, as it were, a condition and a part of the two gifts mentioned with it.

Four charismata that served to edify, exhort, and encourage the faithful, and to confound the unbelievers: prophetia, discretio spirituum, genera linguarum, interpretatio sermonum. These four seem to fall logically into two groups; for prophecy, which is essentially inspired pronouncement on different religious subjects, the declaration of the future being only of secondary import, finds its complement and, as it were, its check in the gift of discerning spirits; and what, as a rule, would be the use of glossololia — the gift of speaking with tongues — if the gift of interpreting them were wanting?

Lastly there remain the charismata that seem to have as object the administration of temporal affairs, amid works of charity: gubernationes, opitulationes, distributiones. Judging by the context, these gifts, though conferred and useful for the direction and comfort of one's neighbour, were in no way necessarily found in all ecclesiastical superiors.

The charismata, being extraordinary favours and not requisite for the sanctification of the individual, were not bestowed indiscriminately on all Christians. However, in the Apostolic Age, they were comparatively common, especially in the communities of JerusalemRome, and Corinth. The reason of this is apparent: in the infant Churches the charismata were extremely useful, and even morally necessary, to strengthen the faith of believers, to confound the infidels, to make them reflect, and to counterbalance the false miracles with which they sometimes prevailed. St. Paul was careful (1 Corinthians 12-14) to restrict authoritatively the use of these charismata within the ends for which they were bestowed, and thus insist upon their subordination to the power of the hierarchy. Cf. Batiffol, "L'Église naissante et le catholicisme" (Paris, 1909), 36. (See CHARISMATA.)

Fruits of the Holy Ghost

Some writers extend this term to all the supernatural virtues, or rather to the acts of all these virtues, inasmuch as they are the results of the mysterious workings of the Holy Ghost in our souls by means of His grace. But, with St. ThomasI-II.70.2, the word is ordinarily restricted to mean only those supernatural works that are done joyfully and with peace of soul. This is the sense in which most authorities apply the term to the list mentioned by St. Paul (Galatians 5:22-23): "But the fruit of the Spirit is, charity, joy, peace, patience, benignity, goodness, longanimity, mildness, faith, modesty, continency, chastity." Moreover, there is no doubt that this list of twelve — three of the twelve are omitted in several Greek and Latin manuscripts — is not to be taken in a strictly limited sense, but, according to the rules of Scriptural language, as capable of being extended to include all acts of a similar character. That is why the Angelic Doctor says: "Every virtuous act which man performs with pleasure is a fruit." The fruits of the Holy Ghost are not habits, permanent qualities, but acts. They cannot, therefore, be confounded with the virtues and the gifts, from which they are distinguished as the effect is from its cause, or the stream from its source. The charity, patience, mildness, etc., of which the Apostle speaks in this passage, are not then the virtues themselves, but rather their acts or operations; for, however perfect the virtues may be, they cannot be considered as the ultimate effects of grace, being themselves intended, inasmuch as they are active principles, to produce something else, i.e. their acts. Further, in order that these acts may fully justify their metaphorical name of fruits, they must belong to that class which are performed with ease and pleasure; in other words, the difficulty involved in performing them must disappear in presence of the delight and satisfaction resulting from the good accomplished.

Sins against the Holy Ghost

The sin or blasphemy against the Holy Ghost is mentioned in Matthew 12:22-32Mark 3:22-30Luke 12:10 (cf. 11:14-23); and Christ everywhere declares that it shall not be pardoned. In what does it consist? If we examine all the passages alluded to, there can be little doubt as to the reply.

Let us take, for instance, the account given by St. Matthew which is more complete than that of the other Synoptics. There had been brought to Christ "one possessed with a devil, blind and dumb: and he healed him, so that he spoke and saw". While the crowd is wondering, and asking: "Is not this the Son of David?", the Pharisees, yielding to their wonted jealousy, and shutting their eyes to the light of evidence, say: "This man casteth not out devils but by Beelzebub the prince of the devils." Jesus then proves to them this absurdity, and, consequently, the malice of their explanation; He shows them that it is by "the Spirit of God" that He casts out devils, and then He concludes: "therefore I say to you: Every sin and blasphemy shall be forgiven men, but the blasphemy of the Spirit shall not be forgiven. And whosoever shall speak a word against the Son of man, it shall be forgiven him: but he that shall speak against the Holy Ghost, it shall not he forgiven him, neither in this world, nor in the world to come."

So, to sin against the Holy Ghost is to confound Him with the spirit of evil, it is to deny, from pure malice, the Divine character of works manifestly Divine. This is the sense in which St. Mark also defines the sin question; for, after reciting the words of the Master: "But he that shall blaspheme against the Holy Ghost shall never have forgiveness", he adds at once: "Because they said: He hath an unclean spirit." With this sin of pure downright maliceJesus contrasts the sin "against the Son of man", that is the sin committed against Himself as man, the wrong done to His humanity in judging Him by His humble and lowly appearance. This fault, unlike the former, might he excused as the result of man's ignorance and misunderstanding.

But the Fathers of the Church, commenting on the Gospel texts we are treating of, did not confine themselves to the meaning given above. Whether it be that they wished to group together all objectively analogous cases, or whether they hesitated and wavered when confronted with this point of doctrine, which St. Augustine declares (Serm. ii de verbis Domini, c. v) one of the most difficult in Scripture, they have proposed different interpretations or explanations.

St. Thomas, whom we may safely follow, gives a very good summary of opinions in II-II.14. He says that blasphemy against the Holy Ghost was and may be explained in three ways.

Sometimes, and in its most literal signification, it has been taken to mean the uttering of an insult against the Divine Spirit, applying the appellation either to the Holy Ghost or to all three Divine persons. This was the sin of the Pharisees, who spoke at first against "the Son of Man", criticizing the works and human ways of Jesus, accusing Him of loving good cheer and wine, of associating with the publicans, and who, later on, with undoubted bad faith, traduced His Divine works, the miracles which He wrought by virtue of His own Divinity.

On the other hand, St. Augustine frequently explains blasphemy against the Holy Ghost to be final impenitence, perseverance till death in mortal sin. This impenitence is against the Holy Ghost, in the sense that it frustrates and is absolutely opposed to the remission of sins, and this remission is appropriated to the Holy Ghost, the mutual love of the Father and the Son. In this view, Jesus, in Matthew 12 and Mark 3 did not really accuse the Pharisees of blaspheming the Holy Ghost, He only warned them against the danger they were in of doing so.

Finally, several Fathers, and after them, many scholastic theologians, apply the expression to all sins directly opposed to that quality which is, by appropriation, the characteristic quality of the Third Divine Person. Charity and goodness are especially attributed to the Holy Ghost, as power is to the Father and wisdom to the Son. Just, then, as they termed sins against the Father those that resulted from frailty, and sins against the Son those that sprang from ignorance, so the sins against the Holy Ghost are those that are committed from downright malice, either by despising or rejecting the inspirations and impulses which, having been stirred in man's soul by the Holy Ghost, would turn him away or deliver him from evil.

It is easy to see how this wide explanation suits all the circumstances of the case where Christ addresses the words to the Pharisees. These sins are commonly reckoned six: despairpresumption, impenitence or a fixed determination not to repent, obstinacy, resisting the known truth, and envy of another's spiritual welfare.

The sins against the Holy Ghost are said to be unpardonable, but the meaning of this assertion will vary very much according to which of the three explanations given above is accepted. As to final impenitence it is absolute; and this is easily understood, for even God cannot pardon where there is no repentance, and the moment of death is the fatal instant after which no mortal sin is remitted. It was because St. Augustine considered Christ's words to imply absolute unpardonableness that he held the sin against the Holy Ghost to be solely final impenitence. In the other two explanations, according to St. Thomas, the sin against the Holy Ghost is remissable — not absolutely and always, but inasmuch as (considered in itself) it has not the claims and extenuating circumstance, inclining towards a pardon, that might be alleged in the case of sins of weakness and ignorance. He who, from pure and deliberate malice, refuses to recognize the manifest work of God, or rejects the necessary means of salvation, acts exactly like a sick man who not only refuses all medicine and all food, but who does all in his power to increase his illness, and whose malady becomes incurable, due to his own action. It is true, that in either case, God could, by a miracle, overcome the evil; He could, by His omnipotent intervention, either nullify the natural causes of bodily death, or radically change the will of the stubborn sinner; but such intervention is not in accordance with His ordinary providence; and if he allows the secondary causes to act, if He offers the free human will of ordinary but sufficient grace, who shall seek cause of complaint? In a word, the irremissableness of the sins against the Holy Ghost is exclusively on the part of the sinner, on account of the sinner's act.

Sources

On the dogma see: ST. THOMAS, Summa Theol., I, Q. xxxvi-xliii; FRANZELIN, De Deo Trino (Rome, 1881); C. PESCH, Pælectiones dogmaticæ, II (Freiburg im Br., 1895) POHLE, Lehrbuch der Dogmatik, I (Paderborn, 1902); TANQUEREY, Synop. Theol. dogm. spec., I, II (Rome, 1907-8). Concerning the Scriptural arguments for the dogma: WINSTANLEY, Spirit in the New Testament (Cambridge, 1908); LEMONNYER, Epitres de S. Paul, I (Paris, 1905). Concerning tradition: PETAVIUS, De Deo Trino in his Dogmata theologica; SCHWANE, Dogmengeschichte, I (Freiburg im Br., 1892); DE REGNON, Etudes théologiques sur la Sainte Trinité (Paris, 1892); TIXERONT, Hist. Des dogmes, I (Paris, 1905); TURMEL, Hist. de la théol. positive (Paris, 1904).

Forget, Jacques. "Holy Ghost." The Catholic Encyclopedia. Vol. 7. New York: Robert Appleton Company, 1910. <http://www.newadvent.org/cathen/07409a.htm>.

Transcription. This article was transcribed for New Advent by W.S. French, Jr.

Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. June 1, 1910. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.

Copyright © 2023 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.

SOURCE : https://www.newadvent.org/cathen/07409a.htm

Question 36. The person of the Holy Ghost

Is this name, "Holy Ghost," the proper name of one divine Person?

Does that divine person Who is called the Holy Ghost, proceed from the Father and the Son?

Does He proceed from the Father through the Son?

Are the Father and the Son one principle of the Holy Ghost?

Article 1. Whether this name "Holy Ghost" is the proper name of one divine person?

Objection 1. It would seem that this name, "Holy Ghost," is not the proper name of one divine person. For no name which is common to the three persons is the proper name of any one person. But this name of 'Holy Ghost' [It should be borne in mind that the word "ghost" is the old English equivalent for the Latin "spiritus," whether in the sense of "breath" or "blast," or in the sense of "spirit," as an immaterial substance. Thus, we read in the former sense (Hampole, Psalter x, 7), "The Gost of Storms" (spiritus procellarum), and in the latter "Trubled gost is sacrifice of God" (Prose Psalter, A.D. 1325), and "Oure wrestlynge is . . . against the spiritual wicked gostes of the ayre" (More, "Comfort against Tribulation"); and in our modern expression of "giving up the ghost." As applied to God, and not specially to the third Holy Person, we have an example from Maunder, "Jhesu Criste was the worde and the goste of Good." (See Oxford Dictionary).] is common to the three persons; for Hilary (De Trin. viii) shows that the "Spirit of God" sometimes means the Father, as in the words of Isaiah 61:1: "The Spirit of the Lord is upon me;" and sometimes the Son, as when the Son says: "In the Spirit of God I cast out devils" (Matthew 12:28), showing that He cast out devils by His own natural power; and that sometimes it means the Holy Ghost, as in the words of Joel 2:28: "I will pour out of My Spirit over all flesh." Therefore this name 'Holy Ghost' is not the proper name of a divine person.

Objection 2. Further, the names of the divine persons are relative terms, as Boethius says (De Trin.). But this name "Holy Ghost" is not a relative term. Therefore this name is not the proper name of a divine Person.

Objection 3. Further, because the Son is the name of a divine Person He cannot be called the Son of this or of that. But the spirit is spoken of as of this or that man, as appears in the words, "The Lord said to Moses, I will take of thy spirit and will give to them" (Numbers 11:17) and also "The Spirit of Elias rested upon Eliseus" (2 Kings 2:15). Therefore "Holy Ghost" does not seem to be the proper name of a divine Person.

On the contrary, It is said (1 John 5:7): "There are three who bear witness in heaven, the Father, the Word, and the Holy Ghost." As Augustine says (De Trin. vii, 4): "When we ask, Three what? we say, Three persons." Therefore the Holy Ghost is the name of a divine person.

I answer that, While there are two processions in God, one of these, the procession of love, has no proper name of its own, as stated above (I:27:4 ad 3). Hence the relations also which follow from this procession are without a name (I:28:4: for which reason the Person proceeding in that manner has not a proper name. But as some names are accommodated by the usual mode of speaking to signify the aforesaid relations, as when we use the names of procession and spiration, which in the strict sense more fittingly signify the notional acts than the relations; so to signify the divine Person, Who proceeds by way of love, this name "Holy Ghost" is by the use of scriptural speech accommodated to Him. The appropriateness of this name may be shown in two ways.

Firstly, from the fact that the person who is called "Holy Ghost" has something in common with the other Persons. For, as Augustine says (De Trin. xv, 17; v, 11), "Because the Holy Ghost is common to both, He Himself is called that properly which both are called in common. For the Father also is a spirit, and the Son is a spirit; and the Father is holy, and the Son is holy."

Secondly, from the proper signification of the name. For the name spirit in things corporeal seems to signify impulse and motion; for we call the breath and the wind by the term spirit. Now it is a property of love to move and impel the will of the lover towards the object loved. Further, holiness is attributed to whatever is ordered to God. Therefore because the divine person proceeds by way of the love whereby God is loved, that person is most properly named "The Holy Ghost."

Reply to Objection 1. The expression Holy Spirit, if taken as two words, is applicable to the whole Trinity: because by 'spirit' the immateriality of the divine substance is signified; for corporeal spirit is invisible, and has but little matter; hence we apply this term to all immaterial and invisible substances. And by adding the word "holy" we signify the purity of divine goodness. But if Holy Spirit be taken as one word, it is thus that the expression, in the usage of the Church, is accommodated to signify one of the three persons, the one who proceeds by way of love, for the reason above explained.

Reply to Objection 2. Although this name "Holy Ghost" does not indicate a relation, still it takes the place of a relative term, inasmuch as it is accommodated to signify a Person distinct from the others by relation only. Yet this name may be understood as including a relation, if we understand the Holy Spirit as being breathed [spiratus].

Reply to Objection 3. In the name Son we understand that relation only which is of something from a principle, in regard to that principle: but in the name "Father" we understand the relation of principle; and likewise in the name of Spirit inasmuch as it implies a moving power. But to no creature does it belong to be a principle as regards a divine person; but rather the reverse. Therefore we can say "our Father," and "our Spirit"; but we cannot say "our Son."

Article 2. Whether the Holy Ghost proceeds from the Son?

Objection 1. It would seem that the Holy Ghost does not proceed from the Son. For as Dionysius says (Div. Nom. i): "We must not dare to say anything concerning the substantial Divinity except what has been divinely expressed to us by the sacred oracles." But in the Sacred Scripture we are not told that the Holy Ghost proceeds from the Son; but only that He proceeds from the Father, as appears from John 15:26: "The Spirit of truth, Who proceeds from the Father." Therefore the Holy Ghost does not proceed from the Son.

Objection 2. Further, in the creed of the council of Constantinople (Can. vii) we read: "We believe in the Holy Ghost, the Lord and Life-giver, who proceeds from the Father; with the Father and the Son to be adored and glorified." Therefore it should not be added in our Creed that the Holy Ghost proceeds from the Son; and those who added such a thing appear to be worthy of anathema.

Objection 3. Further, Damascene says (De Fide Orth. i): "We say that the Holy Ghost is from the Father, and we name Him the spirit of the Father; but we do not say that the Holy Ghost is from the Son, yet we name Him the Spirit of the Son." Therefore the Holy Ghost does not proceed from the Son.

Objection 4. Further, nothing proceeds from that wherein it rests. But the Holy Ghost rests in the Son; for it is said in the legend of St. Andrew: "Peace be to you and to all who believe in the one God the Father, and in His only Son our Lord Jesus Christ, and in the one Holy Ghost proceeding from the Father, and abiding in the Son." Therefore the Holy Ghost does not proceed from the Son.

Objection 5. Further, the Son proceeds as the Word. But our breath [spiritus] does not seem to proceed in ourselves from our word. Therefore the Holy Ghost does not proceed from the Son.

Objection 6. Further, the Holy Ghost proceeds perfectly from the Father. Therefore it is superfluous to say that He proceeds from the Son.

Objection 7. Further "the actual and the possible do not differ in things perpetual" (Phys. iii, text 32), and much less so in God. But it is possible for the Holy Ghost to be distinguished from the Son, even if He did not proceed from Him. For Anselm says (De Process. Spir. Sancti, ii): "The Son and the Holy Ghost have their Being from the Father; but each in a different way; one by Birth, the other by Procession, so that they are thus distinct from one another." And further on he says: "For even if for no other reason were the Son and the Holy Ghost distinct, this alone would suffice." Therefore the Holy Spirit is distinct from the Son, without proceeding from Him.

On the contrary, Athanasius says: "The Holy Ghost is from the Father and the Son; not made, nor created, nor begotten, but proceeding."

I answer that, It must be said that the Holy Ghost is from the Son. For if He were not from Him, He could in no wise be personally distinguished from Him; as appears from what has been said above (I:28:3I:30:2). For it cannot be said that the divine Persons are distinguished from each other in any absolute sense; for it would follow that there would not be one essence of the three persons: since everything that is spoken of God in an absolute sense, belongs to the unity of essence. Therefore it must be said that the divine persons are distinguished from each other only by the relations. Now the relations cannot distinguish the persons except forasmuch as they are opposite relations; which appears from the fact that the Father has two relations, by one of which He is related to the Son, and by the other to the Holy Ghost; but these are not opposite relations, and therefore they do not make two persons, but belong only to the one person of the Father. If therefore in the Son and the Holy Ghost there were two relations only, whereby each of them were related to the Father, these relations would not be opposite to each other, as neither would be the two relations whereby the Father is related to them. Hence, as the person of the Father is one, it would follow that the person of the Son and of the Holy Ghost would be one, having two relations opposed to the two relations of the Father. But this is heretical since it destroys the Faith in the Trinity. Therefore the Son and the Holy Ghost must be related to each other by opposite relations. Now there cannot be in God any relations opposed to each other, except relations of origin, as proved above (I:28:44). And opposite relations of origin are to be understood as of a "principle," and of what is "from the principle." Therefore we must conclude that it is necessary to say that either the Son is from the Holy Ghost; which no one says; or that the Holy Ghost is from the Son, as we confess.

Furthermore, the order of the procession of each one agrees with this conclusion. For it was said above (I:27:4I:28:4), that the Son proceeds by the way of the intellect as Word, and the Holy Ghost by way of the will as Love. Now love must proceed from a word. For we do not love anything unless we apprehend it by a mental conception. Hence also in this way it is manifest that the Holy Ghost proceeds from the Son.

We derive a knowledge of the same truth from the very order of nature itself. For we nowhere find that several things proceed from one without order except in those which differ only by their matter; as for instance one smith produces many knives distinct from each other materially, with no order to each other; whereas in things in which there is not only a material distinction we always find that some order exists in the multitude produced. Hence also in the order of creatures produced, the beauty of the divine wisdom is displayed. So if from the one Person of the Father, two persons proceed, the Son and the Holy Ghost, there must be some order between them. Nor can any other be assigned except the order of their nature, whereby one is from the other. Therefore it cannot be said that the Son and the Holy Ghost proceed from the Father in such a way as that neither of them proceeds from the other, unless we admit in them a material distinction; which is impossible.

Hence also the Greeks themselves recognize that the procession of the Holy Ghost has some order to the Son. For they grant that the Holy Ghost is the Spirit "of the Son"; and that He is from the Father "through the Son." Some of them are said also to concede that "He is from the Son"; or that "He flows from the Son," but not that He proceeds; which seems to come from ignorance or obstinacy. For a just consideration of the truth will convince anyone that the word procession is the one most commonly applied to all that denotes origin of any kind. For we use the term to describe any kind of origin; as when we say that a line proceeds from a point, a ray from the sun, a stream from a source, and likewise in everything else. Hence, granted that the Holy Ghost originates in any way from the Son, we can conclude that the Holy Ghost proceeds from the Son.

Reply to Objection 1. We ought not to say about God anything which is not found in Holy Scripture either explicitly or implicitly. But although we do not find it verbally expressed in Holy Scripture that the Holy Ghost proceeds from the Son, still we do find it in the sense of Scripture, especially where the Son says, speaking of the Holy Ghost, "He will glorify Me, because He shall receive of Mine" (John 16:14). It is also a rule of Holy Scripture that whatever is said of the Father, applies to the Son, although there be added an exclusive term; except only as regards what belongs to the opposite relations, whereby the Father and the Son are distinguished from each other. For when the Lord says, "No one knoweth the Son, but the Father," the idea of the Son knowing Himself is not excluded. So therefore when we say that the Holy Ghost proceeds from the Father, even though it be added that He proceeds from the Father alone, the Son would not thereby be at all excluded; because as regards being the principle of the Holy Ghost, the Father and the Son are not opposed to each other, but only as regards the fact that one is the Father, and the other is the Son.

Reply to Objection 2. In every council of the Church a symbol of faith has been drawn up to meet some prevalent error condemned in the council at that time. Hence subsequent councils are not to be described as making a new symbol of faith; but what was implicitly contained in the first symbol was explained by some addition directed against rising heresies. Hence in the decision of the council of Chalcedon it is declared that those who were congregated together in the council of Constantinople, handed down the doctrine about the Holy Ghost, not implying that there was anything wanting in the doctrine of their predecessors who had gathered together at Nicaea, but explaining what those fathers had understood of the matter. Therefore, because at the time of the ancient councils the error of those who said that the Holy Ghost did not proceed from the Son had not arisen, it was not necessary to make any explicit declaration on that point; whereas, later on, when certain errors rose up, another council [Council of Rome, under Pope Damasus] assembled in the west, the matter was explicitly defined by the authority of the Roman Pontiff, by whose authority also the ancient councils were summoned and confirmed. Nevertheless the truth was contained implicitly in the belief that the Holy Ghost proceeds from the Father.

Reply to Objection 3. The Nestorians were the first to introduce the error that the Holy Ghost did not proceed from the Son, as appears in a Nestorian creed condemned in the council of Ephesus. This error was embraced by Theodoric the Nestorian, and several others after him, among whom was also Damascene. Hence, in that point his opinion is not to be held. Although, too, it has been asserted by some that while Damascene did not confess that the Holy Ghost was from the Son, neither do those words of his express a denial thereof.

Reply to Objection 4. When the Holy Ghost is said to rest or abide in the Son, it does not mean that He does not proceed from Him; for the Son also is said to abide in the Father, although He proceeds from the Father. Also the Holy Ghost is said to rest in the Son as the love of the lover abides in the beloved; or in reference to the human nature of Christ, by reason of what is written: "On whom thou shalt see the Spirit descending and remaining upon Him, He it is who baptizes" (John 1:33).

Reply to Objection 5. The Word in God is not taken after the similitude of the vocal word, whence the breath [spiritus] does not proceed; for it would then be only metaphorical; but after the similitude of the mental word, whence proceeds love.

Reply to Objection 6. For the reason that the Holy Ghost proceeds from the Father perfectly, not only is it not superfluous to say He proceeds from the Son, but rather it is absolutely necessary. Forasmuch as one power belongs to the Father and the Son; and because whatever is from the Father, must be from the Son unless it be opposed to the property of filiation; for the Son is not from Himself, although He is from the Father.

Reply to Objection 7. The Holy Ghost is distinguished from the Son, inasmuch as the origin of one is distinguished from the origin of the other; but the difference itself of origin comes from the fact that the Son is only from the Father, whereas the Holy Ghost is from the Father and the Son; for otherwise the processions would not be distinguished from each other, as explained above, and in I:27.

Article 3. Whether the Holy Ghost proceeds from the Father through the Son?

Objection 1. It would seem that the Holy Ghost does not proceed from the Father through the Son. For whatever proceeds from one through another, does not proceed immediately. Therefore, if the Holy Ghost proceeds from the Father through the Son, He does not proceed immediately; which seems to be unfitting.

Objection 2. Further, if the Holy Ghost proceeds from the Father through the Son, He does not proceed from the Son, except on account of the Father. But "whatever causes a thing to be such is yet more so." Therefore He proceeds more from the Father than from the Son.

Objection 3. Further, the Son has His being by generation. Therefore if the Holy Ghost is from the Father through the Son, it follows that the Son is first generated and afterwards the Holy Ghost proceeds; and thus the procession of the Holy Ghost is not eternal, which is heretical.

Objection 4. Further, when anyone acts through another, the same may be said conversely. For as we say that the king acts through the bailiff, so it can be said conversely that the bailiff acts through the king. But we can never say that the Son spirates the Holy Ghost through the Father. Therefore it can never be said that the Father spirates the Holy Ghost through the Son.

On the contrary, Hilary says (De Trin. xii): "Keep me, I pray, in this expression of my faith, that I may ever possess the Father—namely Thyself: that I may adore Thy Son together with Thee: and that I may deserve Thy Holy Spirit, who is through Thy Only Begotten."

I answer that, Whenever one is said to act through another, this preposition "through" points out, in what is covered by it, some cause or principle of that act. But since action is a mean between the agent and the thing done, sometimes that which is covered by the preposition "through" is the cause of the action, as proceeding from the agent; and in that case it is the cause of why the agent acts, whether it be a final cause or a formal cause, whether it be effective or motive. It is a final cause when we say, for instance, that the artisan works through love of gain. It is a formal cause when we say that he works through his art. It is a motive cause when we say that he works through the command of another. Sometimes, however, that which is covered by this preposition "through" is the cause of the action regarded as terminated in the thing done; as, for instance, when we say, the artisan acts through the mallet, for this does not mean that the mallet is the cause why the artisan acts, but that it is the cause why the thing made proceeds from the artisan, and that it has even this effect from the artisan. This is why it is sometimes said that this preposition "through" sometimes denotes direct authority, as when we say, the king works through the bailiff; and sometimes indirect authority, as when we say, the bailiff works through the king.

Therefore, because the Son receives from the Father that the Holy Ghost proceeds from Him, it can be said that the Father spirates the Holy Ghost through the Son, or that the Holy Ghost proceeds from the Father through the Son, which has the same meaning.

Reply to Objection 1. In every action two things are to be considered, the "suppositum" acting, and the power whereby it acts; as, for instance, fire heats through heat. So if we consider in the Father and the Son the power whereby they spirate the Holy Ghost, there is no mean, for this is one and the same power. But if we consider the persons themselves spirating, then, as the Holy Ghost proceeds both from the Father and from the Son, the Holy Ghost proceeds from the Father immediately, as from Him, and mediately, as from the Son; and thus He is said to proceed from the Father through the Son. So also did Abel proceed immediately from Adam, inasmuch as Adam was his father; and mediately, as Eve was his mother, who proceeded from Adam; although, indeed, this example of a material procession is inept to signify the immaterial procession of the divine persons.

Reply to Objection 2. If the Son received from the Father a numerically distinct power for the spiration of the Holy Ghost, it would follow that He would be a secondary and instrumental cause; and thus the Holy Ghost would proceed more from the Father than from the Son; whereas, on the contrary, the same spirative power belongs to the Father and to the Son; and therefore the Holy Ghost proceeds equally from both, although sometimes He is said to proceed principally or properly from the Father, because the Son has this power from the Father.

Reply to Objection 3. As the begetting of the Son is co-eternal with the begetter (and hence the Father does not exist before begetting the Son), so the procession of the Holy Ghost is co-eternal with His principle. Hence, the Son was not begotten before the Holy Ghost proceeded; but each of the operations is eternal.

Reply to Objection 4. When anyone is said to work through anything, the converse proposition is not always true. For we do not say that the mallet works through the carpenter; whereas we can say that the bailiff acts through the king, because it is the bailiff's place to act, since he is master of his own act, but it is not the mallet's place to act, but only to be made to act, and hence it is used only as an instrument. The bailiff is, however, said to act through the king, although this preposition "through" denotes a medium, for the more a "suppositum" is prior in action, so much the more is its power immediate as regards the effect, inasmuch as the power of the first cause joins the second cause to its effect. Hence also first principles are said to be immediate in the demonstrative sciences. Therefore, so far as the bailiff is a medium according to the order of the subject's acting, the king is said to work through the bailiff; but according to the order of powers, the bailiff is said to act through the king, forasmuch as the power of the king gives the bailiff's action its effect. Now there is no order of power between Father and Son, but only order of 'supposita'; and hence we say that the Father spirates through the Son; and not conversely.

Article 4. Whether the Father and the Son are one principle of the Holy Ghost?

Objection 1. It would seem that the Father and the Son are not one principle of the Holy Ghost. For the Holy Ghost does not proceed from the Father and the Son as they are one; not as they are one in nature, for the Holy Ghost would in that way proceed from Himself, as He is one in nature with Them; nor again inasmuch as they are united in any one property, for it is clear that one property cannot belong to two subjects. Therefore the Holy Ghost proceeds from the Father and the Son as distinct from one another. Therefore the Father and the Son are not one principle of the Holy Ghost.

Objection 2. Further, in this proposition "the Father and the Son are one principle of the Holy Ghost," we do not designate personal unity, because in that case the Father and the Son would be one person; nor again do we designate the unity of property, because if one property were the reason of the Father and the Son being one principle of the Holy Ghost, similarly, on account of His two properties, the Father would be two principles of the Son and of the Holy Ghost, which cannot be admitted. Therefore the Father and the Son are not one principle of the Holy Ghost.

Objection 3. Further, the Son is not one with the Father more than is the Holy Ghost. But the Holy Ghost and the Father are not one principle as regards any other divine person. Therefore neither are the Father and the Son.

Objection 4. Further, if the Father and the Son are one principle of the Holy Ghost, this one is either the Father or it is not the Father. But we cannot assert either of these positions because if the one is the Father, it follows that the Son is the Father; and if the one is not the Father, it follows that the Father is not the Father. Therefore we cannot say that the Father and the Son are one principle of the Holy Ghost.

Objection 5. Further, if the Father and the Son are one principle of the Holy Ghost, it seems necessary to say, conversely, that the one principle of the Holy Ghost is the Father and the Son. But this seems to be false; for this word "principle" stands either for the person of the Father, or for the person of the Son; and in either sense it is false. Therefore this proposition also is false, that the Father and the Son are one principle of the Holy Ghost.

Objection 6. Further, unity in substance makes identity. So if the Father and the Son are the one principle of the Holy Ghost, it follows that they are the same principle; which is denied by many. Therefore we cannot grant that the Father and the Son are one principle of the Holy Ghost.

Objection 7. Further, the Father, Son and Holy Ghost are called one Creator, because they are the one principle of the creature. But the Father and the Son are not one, but two Spirators, as many assert; and this agrees also with what Hilary says (De Trin. ii) that "the Holy Ghost is to be confessed as proceeding from Father and Son as authors." Therefore the Father and the Son are not one principle of the Holy Ghost.

On the contrary, Augustine says (De Trin. v, 14) that the Father and the Son are not two principles, but one principle of the Holy Ghost.

I answer that, The Father and the Son are in everything one, wherever there is no distinction between them of opposite relation. Hence since there is no relative opposition between them as the principle of the Holy Ghost it follows that the Father and the Son are one principle of the Holy Ghost.

Some, however, assert that this proposition is incorrect: "The Father and the Son are one principle of the Holy Ghost," because, they declare, since the word "principle" in the singular number does not signify "person," but "property," it must be taken as an adjective; and forasmuch as an adjective cannot be modified by another adjective, it cannot properly be said that the Father and the Son are one principle of the Holy Ghost unless one be taken as an adverb, so that the meaning should be: They are one principle—that is, in one and the same way. But then it might be equally right to say that the Father is two principles of the Son and of the Holy Ghost—namely, in two ways. Therefore, we must say that, although this word "principle" signifies a property, it does so after the manner of a substantive, as do the words "father" and "son" even in things created. Hence it takes its number from the form it signifies, like other substantives. Therefore, as the Father and the Son are one God, by reason of the unity of the form that is signified by this word "God"; so they are one principle of the Holy Ghost by reason of the unity of the property that is signified in this word "principle."

Reply to Objection 1. If we consider the spirative power, the Holy Ghost proceeds from the Father and the Son as they are one in the spirative power, which in a certain way signifies the nature with the property, as we shall see later (Reply to Objection 7). Nor is there any reason against one property being in two "supposita" that possess one common nature. But if we consider the "supposita" of the spiration, then we may say that the Holy Ghost proceeds from the Father and the Son, as distinct; for He proceeds from them as the unitive love of both.

Reply to Objection 2. In the proposition "the Father and the Son are one principle of the Holy Ghost," one property is designated which is the form signified by the term. It does not thence follow that by reason of the several properties the Father can be called several principles, for this would imply in Him a plurality of subjects.

Reply to Objection 3. It is not by reason of relative properties that we speak of similitude or dissimilitude in God, but by reason of the essence. Hence, as the Father is not more like to Himself than He is to the Son; so likewise neither is the Son more like to the Father than is the Holy Ghost.

Reply to Objection 4. These two propositions, "The Father and the Son are one principle which is the Father," or, "one principle which is not the Father," are not mutually contradictory; and hence it is not necessary to assert one or other of them. For when we say the Father and the Son are one principle, this word "principle" has not determinate supposition but rather it stands indeterminately for two persons together. Hence there is a fallacy of "figure of speech" as the argument concludes from the indeterminate to the determinate.

Reply to Objection 5. This proposition is also true:—The one principle of the Holy Ghost is the Father and the Son; because the word "principle" does not stand for one person only, but indistinctly for the two persons as above explained.

Reply to Objection 6. There is no reason against saying that the Father and the Son are the same principle, because the word "principle" stands confusedly and indistinctly for the two Persons together.

Reply to Objection 7. Some say that although the Father and the Son are one principle of the Holy Ghost, there are two spirators, by reason of the distinction of "supposita," as also there are two spirating, because acts refer to subjects. Yet this does not hold good as to the name "Creator"; because the Holy Ghost proceeds from the Father and the Son as from two distinct persons, as above explained; whereas the creature proceeds from the three persons not as distinct persons, but as united in essence. It seems, however, better to say that because spirating is an adjective, and spirator a substantive, we can say that the Father and the Son are two spirating, by reason of the plurality of the "supposita" but not two spirators by reason of the one spiration. For adjectival words derive their number from the "supposita" but substantives from themselves, according to the form signified. As to what Hilary says, that "the Holy ghost is from the Father and the Son as His authors," this is to be explained in the sense that the substantive here stands for the adjective.

The Summa Theologiæ of St. Thomas Aquinas

Second and Revised Edition, 1920

Literally translated by Fathers of the English Dominican Province

Online Edition Copyright © 2017 by Kevin Knight

Nihil Obstat. F. Innocentius Apap, O.P., S.T.M., Censor. Theol.

Imprimatur. Edus. Canonicus Surmont, Vicarius Generalis. Westmonasterii.

APPROBATIO ORDINIS

Nihil Obstat. F. Raphael Moss, O.P., S.T.L. and F. Leo Moore, O.P., S.T.L.

Imprimatur. F. Beda Jarrett, O.P., S.T.L., A.M., Prior Provincialis Angliæ

MARIÆ IMMACULATÆ - SEDI SAPIENTIÆ

Copyright © 2023 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.

SOURCE : https://www.newadvent.org/summa/1036.htm


Pentecoste

4 giugno (celebrazione mobile)

Per gli Ebrei è la festa che ricorda il giorno in cui sul Monte Sinai, Dio diede a Mosè le tavole della Legge.  Per la Chiesa Cattolica è la festa che ricorda la discesa dello Spirito Santo sugli Apostoli.

Martirologio Romano: Giorno di Pentecoste, in cui si conclude il tempo sacro dei cinquanta giorni di Pasqua e, con l’effusione dello Spirito Santo sui discepoli a Gerusalemme, si fa memoria dei primordi della Chiesa e dell’inizio della missione degli Apostoli fra tutte le tribù, lingue, popoli e nazioni.

Origini della festa

Presso gli Ebrei la festa era inizialmente denominata “festa della mietitura” e “festa dei primi frutti”; si celebrava il 50° giorno dopo la Pasqua ebraica e segnava l’inizio della mietitura del grano; nei testi biblici è sempre una gioiosa festa agricola.

È chiamata anche “festa delle Settimane”, per la sua ricorrenza di sette settimane dopo la Pasqua; nel greco ‘Pentecoste’ significa 50ª giornata. Il termine Pentecoste, riferendosi alla “festa delle Settimane”, è citato in Tobia 2,1 e 2 Maccabei, 12, 31-32..

Quindi lo scopo primitivo di questa festa, era il ringraziamento a Dio per i frutti della terra, cui si aggiunse più tardi, il ricordo del più grande dono fatto da Dio al popolo ebraico, cioè la promulgazione della Legge mosaica sul Monte Sinai.

Secondo il rituale ebraico, la festa comportava il pellegrinaggio di tutti gli uomini a Gerusalemme, l’astensione totale da qualsiasi lavoro, un’adunanza sacra e particolari sacrifici; ed era una delle tre feste di pellegrinaggio (Pasqua, Capanne, Pentecoste), che ogni devoto ebreo era invitato a celebrare a Gerusalemme.

La discesa dello Spirito Santo

L’episodio della discesa dello Spirito Santo è narrato negli Atti degli Apostoli, cap. 2; gli apostoli insieme a Maria, la madre di Gesù, erano riuniti a Gerusalemme nel Cenacolo, probabilmente della casa della vedova Maria, madre del giovane Marco, il futuro evangelista, dove presero poi a radunarsi abitualmente quando erano in città; e come da tradizione, erano affluiti a Gerusalemme gli ebrei in gran numero, per festeggiare la Pentecoste con il prescritto pellegrinaggio.

“Mentre stava per compiersi il giorno di Pentecoste, si trovavano tutti insieme nello stesso luogo. Venne all’improvviso dal cielo un rombo, come di vento che si abbatte gagliardo e riempì tutta la casa dove si trovavano.

Apparvero loro lingue di fuoco, che si dividevano e si posarono su ciascuno di loro; ed essi furono tutti pieni di Spirito Santo e cominciarono a parlare in altre lingue, come lo Spirito dava loro di esprimersi. 

Si trovavano allora in Gerusalemme giudei osservanti, di ogni Nazione che è sotto il cielo. Venuto quel fragore, la folla si radunò e rimase sbigottita, perché ciascuno li sentiva parlare nella propria lingua.

Erano stupefatti e, fuori di sé per lo stupore, dicevano: ‘Costoro che parlano non sono forse tutti Galilei? E com’è che li sentiamo ciascuno parlare la nostra lingua nativa?…”.

Il passo degli Atti degli Apostoli, scritti dall’evangelista Luca in un greco accurato, prosegue con la prima predicazione dell’apostolo Pietro, che unitamente a Paolo, narrato nei capitoli successivi, aprono il cristianesimo all’orizzonte universale, sottolineando l’unità e la cattolicità della fede cristiana, dono dello Spirito Santo.

Lo Spirito Santo

È il nome della terza persona della SS. Trinità, principio di santificazione dei fedeli, di unificazione della Chiesa, di ispirazione negli autori della Sacra Scrittura. È colui che assiste il magistero della Chiesa e tutti i fedeli nella conoscenza della verità (è detto anche ‘Paraclito’, cioè ‘Consolatore’).

L’Antico Testamento, non contiene una vera e propria indicazione sullo Spirito Santo come persona divina. Lo “spirito di Dio”, vi appare come forza divina che produce la vita naturale cosmica, i doni profetici e gli altri carismi, la capacità morale di obbedire ai comandamenti.

Nel Nuovo Testamento, lo Spirito appare talora ancora come forza impersonale carismatica. Insieme però, avviene la rivelazione della ‘personalità’ e della ‘divinità’ dello Spirito Santo, specialmente nel Vangelo di san Giovanni, dove Gesù afferma di pregare il Padre perché mandi il Paraclito, che rimanga sempre con i suoi discepoli e li ammaestri nella verità (Giov. 14-16) e in san Paolo, dove la dottrina dello Spirito Santo è congiunta con quella della divina redenzione.

Il magistero della Chiesa insegna che la terza Persona procede dalla prima e dalla seconda, come da un solo principio e come loro reciproco amore; che lo Spirito Santo è inviato per via di ‘missione’ nel mondo, e che esso ‘inabita’ nell’anima di chi possiede la Grazia santificante.

Concesso a tutti i battezzati (1 Corinzi, 12, 13), lo Spirito fonda l’uguale dignità di tutti i credenti. Ma nello stesso tempo, in quanto conferisce carismi e ministeri diversi, l’unico Spirito, costruisce la Chiesa con l’apporto di una molteplicità di doni.

L’insegnamento tradizionale, seguendo un testo di Isaia (11, 1 sgg.) enumera sette doni particolari, sapienza, intelletto, consiglio, fortezza, scienza, pietà e timore di Dio. Essi sono donati inizialmente con la grazia del Battesimo e confermati dal Sacramento della Cresima.

Simbologia

Lo Spirito Santo, rarissimamente è stato rappresentato sotto forma umana; mentre nell’Annunciazione e nel Battesimo di Gesù è sotto forma di colomba, e nella Trasfigurazione è come una nube luminosa.

Ma nel Nuovo Testamento, lo Spirito divino è esplicitamente indicato, come lingue di fuoco nella Pentecoste e come soffio nel Vangelo di Giovanni (20, 22); “Gesù disse loro di nuovo: Pace a voi! Come il Padre ha mandato me, anch’io mando voi. Dopo aver detto questo, soffiò su di loro e disse: Ricevete lo Spirito Santo; a chi rimetterete i peccati, saranno rimessi e a chi non li rimetterete, resteranno non rimessi”. 

Lo Spirito Santo, più volte preannunciato nei Vangeli da Gesù, è stato soprattutto assimilato al fuoco che come l’acqua è simbolo paradossale di vita e di morte.

In tutte le religiosità, il fuoco ha un posto fondamentale nel culto ed è spesso simbolo della divinità e come tale adorato. Il dio sumerico del fuoco, Gibil, era considerato portatore di luce e di purificazione; a Roma c’era una fiamma sempre accesa custodita dalle Vestali, simbolo di vita e di forza.

Nell’Antico Testamento, Dio si rivela a Mosè sotto forma di fuoco nel roveto ardente che non si consuma; nella colonna di fuoco Dio Illumina e guida il popolo ebraico nelle notti dell’Esodo; durante la consegna delle Tavole della Legge a Mosè, per la presenza di Dio il Monte Sinai era tutto avvolto da fuoco.

Nelle visioni profetiche dell’Antico Testamento, il fuoco è sempre presente e Dio apparirà alla fine dei tempi con il fuoco e farà giustizia su tutta la terra; anche nel Nuovo Testamento, Giovanni Battista annuncia Gesù come colui che battezza in Spirito Santo e fuoco (Matteo, 3, 11).

La Pentecoste nel cristianesimo

I cristiani inizialmente chiamarono Pentecoste, il periodo di cinquanta giorni dopo la Pasqua. A quanto sembra, fu Tertulliano, apologista cristiano (155-220), il primo a parlarne come di una festa particolare in onore dello Spirito Santo. Alla fine del IV secolo, la Pentecoste era una festa solenne, durante la quale era conferito il Battesimo a chi non aveva potuto riceverlo durante la veglia pasquale.

Le costituzioni apostoliche testimoniano l’Ottava di Pentecoste per l’Oriente, mentre in Occidente compare in età carolingia. L’Ottava liturgica si conservò fino al 1969; mentre i giorni festivi di Pentecoste furono invece ridotti nel 1094, ai primi tre giorni della settimana; ridotti a due dalle riforme del Settecento.

All’inizio del XX secolo, fu eliminato anche il lunedì di Pentecoste, che tuttavia è conservato come festa in Francia e nei Paesi protestanti.

La Chiesa, nella festa di Pentecoste, vede il suo vero atto di nascita d’inizio missionario, considerandola insieme alla Pasqua, la festa più solenne di tutto il calendario cristiano.

La Pentecoste nell’arte

Il tema della Pentecoste, ha una vasta iconografia, particolarmente nell’arte medioevale, che fissò l’uso di raffigurare lo Spirito Santo che discende sulla Vergine e sugli apostoli nel Cenacolo, sotto la forma simbolica di lingue di fuoco e non di colomba.

Lo schema compositivo richiama spesso quello dell’Ultima Cena, trovandosi nello stesso luogo, cioè il Cenacolo, e lo stesso gruppo di persone: Gesù è sostituito da Maria e il posto lasciato vuoto da Giuda viene occupato da Mattia.

Viene così a comunicarsi il valore dell’unità dell’aggregazione e successione apostolica, oltre che la sua disposizione a raggiungere i confini del mondo.

Nella Liturgia

Lo Spirito Santo viene invocato nel conferimento dei Sacramenti e da vero protagonista nel Battesimo e nella Cresima e con liturgia solenne nell’Ordine Sacro; e in ogni cerimonia liturgica, ove s’implora l’aiuto divino, con il magnifico e suggestivo inno del “Veni Creator”, il cui testo in latino è incomparabile.

Nella solennità di Pentecoste si recita la Sequenza, il cui testo della più alta innologia liturgica, si riporta a conclusione di questa scheda come preghiera, meditazione, invocazione allo Spirito Santo.

Veni creator

Veni, creator Spiritus,

mentes tuorum visita,

imple superna gratia

quae tu creasti pectora.

Qui diceris Paraclitus,

donum Dei altissimi,

fons vivus, ignis, caritas

et spiritalis unctio.

Tu semptiformis munere,

dextrae Dei tu digitus,

tu rite promissum Patris

sermone ditans guttura.

Accende lumen sensibus,

infunde amorem cordibus,

infirma nostri corporis

virtute firmans perpeti.

Hostem repellas longius

pacemque dones protinus;

ductore sic te praevio

vitemus omne noxium.

Per te sciamus da Patrem,

noscamus atque Filium,

te utriusque Spiritum

credamus omni tempore.

Amen.

Vieni Santo Spirito (Sequenza) 

Vieni, Santo Spirito,

manda a noi dal cielo

un raggio della tua luce.

Vieni padre dei poveri,

vieni datore dei doni,

vieni, luce dei cuori.

Consolatore perfetto,

ospite dolce dell’anima,

dolcissimo sollievo.

Nella fatica, riposo,

nella calura, riparo,

nel pianto conforto.

O luce beatissima,

invadi nell’intimo

il cuore dei tuoi fedeli.

Senza la tua forza,

nulla è nell’uomo,

nulla senza colpa.

Lava ciò che è sordido,

bagna ciò che è arido,

sana ciò che sanguina.

Piega ciò che è rigido,

scalda ciò che è gelido,

sana ciò ch’è sviato.

Dona ai tuoi fedeli

che solo in te confidano

i tuoi santi doni.

Dona virtù e premio,

dona morte santa,

dona gioia eterna.

Amen.

Autore: Antonio Borrelli 

SOURCE : https://www.santiebeati.it/dettaglio/20266

... SUR L'ESPRIT SAINT

Catéchisme de l'Eglise Catholique

Jean Paul II

Paul VI

Pie XII

Benoît XV

Léon XIII

Concile Vatican II

CATÉCHISME DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE:

Je crois en l'Esprit Saint

L'Eglise, Temple de l'Esprit Saint

L'Esprit et l'Eglise à la fin des temps

BENOÎT XVI

JEAN PAUL II

Dominum et Vivificantem (18 mai 1986)
[AnglaisEspagnolFrançaisItalienPolonaisPortugais]

Redemptoris Missio (7 décembre 1990)
[AllemandAnglaisEspagnolFrançaisItalienPolonaisPortugais]

Lettre aux Artistes, (4 avril 1999)
[AllemandAnglaisArabeEspagnolFrançaisItalienPolonaisPortugais]

Christifideles Laici (30 décembre 1988)
[AllemandAnglaisEspagnolFrançaisItalienPolonaisPortugais]

Catéchèse sur les dons de l'Esprit Saint
"Regina Coeli" et "Angelus" prononcé par le Saint Père en 1989:

Réflexion sur les sept dons de l'Esprit Saint (2 avril 1989)
[AnglaisItalien]

Don de la Sagesse (9 avril 1989)
[AnglaisItalien]

Don de l'Intelligence (16 avril 1989) 
[AnglaisItalien]

Don de la Science (23 avril 1989) 
[AnglaisItalien]

Don du Conseil (7 mai 1989)
[AnglaisItalien]

Don de la Force (14 mai 1989) 
[AnglaisItalien]

Don de la Piété (28 mai 1989) 
[AnglaisItalien]

Don de la Crainte de Dieu (11 juin 1989)
[AnglaisItalien]

PAUL VI

Ecclesiam Suam (6 août 1964)
[AnglaisEspagnolFrançaisItalienPortugais]

Mysterium Fidei (3 septembre 1965)
[AnglaisFrançaisItalienPortugais]

Catéchèses du Pape Paul VI sur l'Esprit Saint
(Italien)

Perenne la presenza e l'azione dello Spirito Santo (12/10/1966)

Perenni e vitali doni della Pentecoste (17/05/1967)

Lo Spirito Santo "Fons vivus ignis caritas..." (26/05/1971)

Lo Spirito Santo animatore e santificatore della Chiesa (29/11/1972)

Un'esperienza spirituale che è un invito alla fede (10/05/1975)

Andare all'incontro con il Dio vivo (18/05/1975)

Dall'Ascensione alla Pentecoste (22/05/1977)

Ai ragazzi dell'Azione Cattolica (20/05/1978)

PIE XII

Message radio de Pentecôte (1er juin 1941)

BENOÎT XV

Spiritus Paraclitus (15 septembre 1920)
[AnglaisEspagnol

LÉON XIII

Divinum Illud Munus (9 mai 1897)
[AnglaisEspagnol]

CONCILE VATICAN II

Décret "Ad Gentes" (7 décembre 1965)
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SOURCE : https://www.vatican.va/liturgical_year/pentecost/2006/pentecoste_fr.html#LEONE%20XIII