Jérôme Bosch. Le Couronnement d'épines, 1495-1500, huile sur panneau, 73 x 59, National Gallery, Londres
Suiveur
de Jérôme Bosch. Le Couronnement d'épines, circa 1530, huile sur panneau de bois, 157 x 194, L'Escurial, San Lorenzo de El Escorial
27 Alors les soldats du
gouverneur prirent Jésus avec eux dans le prétoire, et ils assemblèrent autour
de lui toute la cohorte.
28 L'ayant dévêtu, ils
jetèrent sur lui un manteau écarlate.
29 Ils tressèrent une
couronne avec des épines, qu'ils posèrent sur sa tête, avec un roseau dans sa
main droite; et, fléchissant le genou devant lui, ils lui disaient par dérision
: " Salut, roi des Juifs ! "
30 Ils lui crachaient
aussi dessus et, prenant le roseau, ils en frappaient sa tête.
31 Après s'être moqués de
lui, ils lui retirèrent le manteau, lui remirent ses vêtements et l'emmenèrent
pour le crucifier.
ÉVANGILE SELON SAINT
MATTHIEU, XXVII : 27-31
Le Caravage, Le Couronnement d'épines, 1602-1603 ou 1607, huile sur toile, 127 x 165, Kunsthistorisches Museum, Vienne en Autriche
Le Caravage. Le Couronnement d'épines, 1604-1605, huile sur toile, 125 x 178, Palais des
Alberti, Prato
16 Les soldats
l'emmenèrent à l'intérieur du palais, c'est-à-dire au prétoire, et ils
convoquèrent toute la cohorte.
17 Ils le revêtirent de
pourpre et le ceignirent d'une couronne d'épines qu'ils avaient tressée.
18 Et ils se mirent à le
saluer : " Salut, roi des Juifs ! "
19 Et ils lui frappaient
la tête avec un roseau, et ils lui crachaient dessus et, se mettant à genoux,
ils se prosternaient devant lui.
20 Après s'être moqués de
lui, ils lui retirèrent la pourpre, lui remirent ses vêtements et le firent
sortir pour qu'on le crucifiât.
ÉVANGILE SELON SAINT MARC,
XV : 16-20
Antoine van Dyck. Le Couronnement d'épines, 1619-1620, 223 x 196, Musée du Prado, Madrid
1. Alors Pilate prit
Jésus et le fit flageller.
2. Et les soldats ayant
tressé une couronne d'épines, la mirent sur sa tête, et le revêtirent d'un
manteau de pourpre;
3. Puis s'approchant de
lui, ils disaient: "Salut, roi des Juifs!" et ils le souffletaient.
4. Pilate sortit encore
une fois et dit aux Juifs: "Voici que je vous l'amène dehors, afin que
vous sachiez que je ne trouve en lui aucun crime."
5. Jésus sortit donc,
portant la couronne d'épines et le manteau d'écarlate, et Pilate leur dit:
"Voici l'homme."
ÉVANGILE SELON SAINT JEAN,
XIX : 1-5
Titian (1490–1576), Le
Couronnement d'épines / Crowning with Thorns, 1542-1543, 303 x 180, musée du Louvre / Louvre
Museum, Paris
XXVI. COURONNEMENT
D'EPINES
Lorsque la Soeur rentra
dans ses visions sur la Passion, elle ressentit une fièvre très forte et une
soif tellement brûlante que sa langue était contractée convulsivement et comme
desséchée. Elle était si épuisée et si souffrante, le lundi d'après le dimanche
de Laetare, qu'elle ne fit les récits qui suivent qu'avec beaucoup de peine et
sans beaucoup d'ordre. Elle ajouta qu'il lui était impossible, dans l'état où
elle se trouvait, de raconter tous les mauvais traitements qui avaient
accompagné le couronnement d'épines de Jésus, parce que cela faisait revenir
sous ses yeux toutes ces scènes, etc.
Pendant la flagellation
de Jésus, Pilate parla encore plusieurs fois au peuple, qui une fois fit
entendre ce cri : “ il faut qu'il meure, quand nous devrions tous mourir aussi
” ! Quand Jésus fut conduit au corps de garde, ils crièrent encore : “ Qu'on le
tue ! qu'on le tue ” ! Car il arrivait sans cesse de nouvelles troupes de Juifs
que les Commissaires des Princes des Prêtres excitaient à crier ainsi. Il y eut
ensuite une pause. Pilate donna des ordres à ses soldats ; les Princes des
Princes et leurs conseillers, qui se tenaient sous des arbres et sous des
toiles tendues, assis sur des bancs placés des deux côtés de la rue devant la
terrasse de Pilate, se firent apporter a manger et à boire par leurs
serviteurs. Pilate, l'esprit troublé par ses superstitions, se retira quelques
instants pour consulter ses dieux et Leur offrir de l'encens.
La sainte Vierge et ses
amis se retirèrent du forum après avoir recueilli le sang de Jésus. Je les vis
entrer avec Leurs linges sanglants dans une petite maison peu éloignée bâtie
contre un mur. Je ne sais plus à qui elle appartenait. Je ne me souviens pas
d'avoir vu Jean pendant la flagellation.
Le couronnement d'épines
eut lieu dans la cour intérieure du corps de Barde situé contre le forum,
au-dessus des prisons. Elle était entourée de colonnes et les portes étaient
ouvertes. Il y avait là environ cinquante misérables, valets de geôliers,
archers, esclaves et autres gens de même espèce qui prirent une part active aux
mauvais traitements qu'eut à subir Jésus. La foule se pressait d'abord autour
de l'édifice ; mais il fut bientôt entouré d'un millier de soldats romains,
rangés en bon ordre, dont les rires et les plaisanteries excitaient l'ardeur
des bourreaux de Jésus comme les applaudissements du public excitent les
comédiens.
Au milieu de la cour ils
roulèrent la base d'une colonne où se trouvait un trou qui avait dû servir pour
assujettir le fût. Ils placèrent dessus un escabeau très bas, qu'ils couvrirent
par méchanceté de cailloux pointus et de tessons de pot. Ils arrachèrent les
vêtements de Jésus de dessus son corps couvert de plaies, et lui mirent un
vieux manteau rouge de soldat qui ne lui allait pas aux genoux et où pendaient
des restes de houppes jaunes. Ce manteau se trouvait dans un coin de la chambre
: on en revêtait ordinairement les criminels après leur flagellation, soit pour
étancher leur sang, soit pour les tourner en dérision. Ils traînèrent ensuite
Jésus au siège qu'ils lui avaient préparé et l'y firent asseoir brutalement.
C'est alors qu'ils lui mirent la couronne d'épines. Elle était haute de deux
largeurs de main, très épaisse et artistement tressée. Le bord supérieur était
saillant. Ils la lui placèrent autour du front en manière de bandeau, et la
lièrent fortement par derrière. Elle était faite de trois branches d'épines
d'un doigt d'épaisseur, artistement entrelacées, et la plupart des pointes
étaient à dessein tournées en dedans. Elles appartenaient à trois espèces
d'arbustes épineux, ayant quelques rapports avec ce que sont chez nous le
nerprun, le prunellier et l'épine blanche. Ils avaient ajouté un bord supérieur
saillant d'une épine semblable à nos ronces : c'était par là qu'ils
saisissaient la couronne et la secouaient violemment. J'ai vu l'endroit où us
avaient été chercher ces épines. Quand ils l'eurent attachée sur la tête de
Jésus, ils lui mirent un épais roseau dans la main. Ils firent tout cela avec
une gravité dérisoire, comme s'ils l'eussent réellement couronné Toi. Ils lui
prirent le roseau des mains, et frappèrent si violemment sur la couronne
d'épines que les yeux du Sauveur étaient inondés de sang. Ils s'agenouillèrent
devant lui, lui firent des grimaces, lui crachèrent au visage et le souffletèrent
en criant : “ Salut, Roi des Juifs ! ” Puis ils le renversèrent avec son siège
en riant aux éclats, et l'y replacèrent de nouveau avec violence.
Je ne saurais répéter
tous les outrages qu'imaginaient ces hommes. Jésus souffrait horriblement de la
soif ; car les blessures faites par sa barbare flagellation lui avaient donné
la fièvre (1), et il frissonnait ; sa chair était déchirée jusqu'aux os, sa
langue était retirée, et le sang sacré qui coulait de sa tête rafraîchissait
seul sa bouche brûlante et entrouverte. Jésus fut ainsi maltraité pendant
environ une demi heure, aux rires et aux cris de joie de la cohorte rangée
autour du prétoire.
LA DOULOUREUSE
PASSION DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST d'après les méditations d'ANNE
CATHERINE EMMERICH. Publiées en 1854. Traduction de l'Abbé DE CAZALES
SOURCE : http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/CatherineEm/LaPassion/26courro.html
Voir aussi : http://www.narthex.fr/reflexions/la-symbolique-des-formes/decryptage-mais-a-quoi-jouent-ils