Bienheureux Lucien Botovasoa
Martyr à Madagascar (✝ 1947)
Cinq nouveaux bienheureux et sept
vénérables, 4 mai 2017, promulgation de plusieurs décrets (en italien) dont
celui concernant le martyre de Lucien Botovasoa, père de famille et franciscain
séculier, mort décapité le 14 avril 1947 pendant l'insurrection liée à
l'indépendance de Madagascar. Béatification le 15 avril 2018 à Vohipeno.
A Madagascar la figure de Lucien Botovasoa, père de famille malgache mort en donnant sa vie pour les autres à l'exemple du Christ qu'il a toujours voulu imiter reste un exemple pour toute la population de la grande île.
- le Père François Noiret, jésuite et anthropologue français travaillant à Madagascar, dresse son portrait. (Lucien Botovasoa martyr à Madagascar- P. François Noiret, sj)
- Chrétien convaincu, franciscain séculier ardent, mis à mort pour avoir gardé sa foi, document en pdf, introduction par Mgr Benjamin Ramaroson, c.m., évêque de Farafangana
Lucien Botovasoa, père de famille,
instituteur et bienheureux ?
Par Mgr Benjamin Ramaroson
Propos
recueillis par Anita Bourdin
ROME, mercredi 6 juin 2012
(ZENIT.org) – « Roi, tu mourras chrétien ; ce sera très dur pour toi, mais ne
crains pas, je serai là à côté de toi et tu seras baptisé » : une prophétie
faite au roi malgacheTsimihonopar Lucien Botovasoa (1908-1947), père de
famille, « martyr de la foi et de la charité » dont le procès diocésain
pourrait être clos à la fin de l’année. Il était Tertiaire franciscain.
Mgr Benjamin Ramaroson, évêque de
Farafangana, à Madagascar, que nous avions rencontré à Rome à l’occasion du
synode des évêques pour l’Afrique évoque pour les lecteurs de Zenitce fils de
sa terre.Voic la première partie de notre entretien avec l’évêque malgache.
Zenit
– Excellence, qui était Lucien Botovasoa?
Mgr Benjamin Ramaroson – Lucien
Botovasoa est né en 1908 d’un père baptisé en 1902, l’un des tout premiers
chrétiens, puisque les missionnaires catholiques n’étaient arrivés à Vohipeno
qu’en 1899. Elève de l’école publique, puis de l’école catholique, il sera
baptisé en 1922. Sa mère ne sera baptisée qu’après lui, en 1925. Il est l’aîné
de neuf enfants. Elève brillant, il est envoyé se former chez les jésuites de
Fianarantsoa ; il en revient comme instituteur paroissial en 1928. Il se marie
en 1930 avec Suzanne Soazana, illettrée, dont il aura huit enfants ; cinq
seulement vécurent (deux sont encore en vie).
Instituteur modèle, excellent pédagogue, sportif, musicien, chanteur, souriant
et enjoué – nul ne le vit jamais en colère – il est aussi un modèle de vie
chrétienne, dévoué à tous, soucieux de plus grand bien de ses élèves. Dès 1928,
les baptêmes se multiplient dans le bourg d’Ambohimanarivo d’où il est
originaire, qui s’étale en bas de la ville de Vohipeno, le long du fleuve
Matitanana
Il lit beaucoup ; il apprend, outre le malgache classique, le français et le
latin, l’allemand, le chinois (avec les commerçants du coin), l’anglais ; il
lit les textes arabo-malgaches. Musicien hors pair, il joue du clairon, tient
l’harmonium en virtuose et dirige le chant à l’église. Sa réussite personnelle
suscite de sourdes jalousies dans le milieu traditionnel qui l’entoure ; il
paraît intouchable cependant, revêtu d’une aura extraordinaire.
Lucien appartient aux associations de jeunes chrétiens de l’époque et les anime
; mais il veut davantage : il cherche une forme de vie où vivre la sainteté des
religieux dans le mariage. Il découvre le Manuel des Tertiaires franciscains et
forme une première fraternité avec quelques chrétiens convaincus, en
particulier une femme de fonctionnaire, de 18 ans son aînée, qui l’a amené au
baptême et a préparé son mariage : Marguerite Kembarakala. A partir de 1940, il
anime cette fraternité qu’il réunit chaque semaine ; il prend la vêture le 8
décembre 1944. Dès ce jour il devient d’une pauvreté et d’une piété
extraordinaire ; directeur de l’école, toujours tiré à quatre épingles, il
abandonne ses beaux vêtements et se contente désormais de sandales, de la chemisette
et du pantalon kaki, au grand dam de sa femme. Il a la corde aux reins, à même
la peau. Il jeûne tous les mercredis et vendredis, se lève chaque nuit à minuit
pour prier à genoux, puis se rend à l’église à 4 heures pour prier devant le
Saint Sacrement jusqu’à l’heure de la messe. Il devient franciscain dans l’âme,
soigne les oiseaux blessés, ne supporte pas qu’on coupe le cou à ses volailles
; son chapelet pendu à sa ceinture, il prie sans cesse, en chemin, aux champs,
en allant à l’école et il sait y entraîner les autres, toujours allégrement ;
il fait des tournées d’évangélisation dans les campagnes environnantes le
samedi ou le dimanche. A la fin de sa vie, il porte sous sa chemisette une
haire en toile de sac, sans ostentation, mais non plus sans le cacher à ses
élèves qui lui demandent pourquoi : « Pour se maîtriser et ne pas se laisser
aller à ses caprices », leur répond-il. Il a pour devise l’Ad Majorem Dei
Gloriam des jésuites et il l’explique à ses élèves.
Sa femme, qui a bien du mal à le suivre, ne l’entend pas de cette oreille, et
proteste avec véhémence contre ce qu’elle considère comme folie. D’un caractère
difficile, elle le houspille souvent et publiquement ; toujours il répond avec
douceur et sourire, et finit par la faire rire avec lui. Il l’encourage à
soigner le menu familial quand il jeûne ; il lui fait poser des dents en or ;
il fait des heures supplémentaires pour qu’elle soit un peu plus à l’aise ;
car, en réalité, la vie est dure, le salaire très maigre, le curé, exigeant (le
Père Garric, colérique, est alcoolique, et chaque soir, Lucien qui ne boit
jamais, le ramène du bistrot au presbytère, avec l’aide du chauffeur ; il
dirige parfois la prière du matin quand le curé est hors d’état de dire la
messe ; pourtant il lui voue une obéissance totale).
Lucien devient pour ses concitoyens un modèle de réussite humaine – de son
village d’Ambohimanarivo, il est le seul à avoir étudié – et chrétienne ; sa
parole et son exemple ont un poids considérable dans la vie sociale. Sa probité
est proverbiale ; jusqu’à ce jour, on dit à Vohipeno : « Faire comme Botovasoa
qui trouve de l’argent et le rend à son propriétaire ».
Comment
est-il mort ?
Après la seconde guerre mondiale, un vent d’indépendance souffle sur les
colonies françaises. Fin 1946, un des beaux-frères de Lucien, Joseph
Manjakafeno, dit Mbododo, devient l’un des acteurs du mouvement indépendantiste
sous la responsabilité de son frère aîné, Tsimihono : or Tsimihono est aussi le
« roi » ou chef clanique qui règne sur le bourg d’Ambohimanarivo. A ce titre il
a droit de vie ou de mort, et nul ne peut s’opposer à ses décisions. Très vite
les choses s’enveniment ; Lucien, devenu directeur de l’école, habite
maintenant à côté de l’église et du presbytère, au bourg du haut ; il est le
bras droit du curé, lequel a partie liée avec les colons et l’administration
coloniale. L’administrateur Dumont et le curé Garric favorisent ouvertement le
parti anti-indépendantiste. Lucien interdit à ses frères d’entrer en politique
: « Cela finira dans le sang » dit-il. De sordides histoires de jalousies se
cachent sous les rivalités politiques. De plus, Mbododo, revenu de France
glorieux ancien combattant et résistant, n’a pas daigné reprendre la vie
conjugale avec la sœur de Lucien et se conduit très mal. Pourtant Garric
ordonne à Lucien de rejoindre le parti pro-français sous peine de le renvoyer
de son poste d’instituteur ; Lucien obtempère, mais refuse de participer aux
réunions ; quand on veut le présenter pour les élections provinciales, il
refuse obstinément et se fait insulter et chasser publiquement par
l’administrateur ; Garric ne le protège pas ; Lucien est mis pourtant sur la
liste noire des ennemis du peuple par les indépendantistes. Depuis des mois, il
prédit sa mort à sa femme, à ses parents et amis et prépare les siens à tenir
bon dans la foi : il sent venir la persécution et le drame.
SOURCE : https://fr.zenit.org/articles/lucien-botovasoa-pere-de-famille-instituteur-et-bienheureux/
Lucien Botovasoa, instituteur et maître de la Réconciliation »
Lucien Botovasoa, instituteur et maître de la Réconciliation »
Par Mgr Benjamin Ramaroson
Propos
recueillis par Anita Bourdin
ROME, jeudi 7 juin 2012 (ZENIT.org) – Les
témoins qui ont connu Lucien Botovasoa (1908-1947), père de famille,
« martyr de la foi et de la charité », parlent très souvent de son
don de « réconciliation », jusqu’à l’appeler: « Ramosen’ny Fampihavanana, Maître de la
Réconciliation ».
Son procès diocésain en vue de la
béatification pourrait être clos à la fin de l’année. Il était Tertiaire
franciscain.
Mgr Benjamin Ramaroson, évêque de
Farafangana, à Madagascar, évoque pour les lecteurs de Zenit ce fils de sa
terre.
Voici la deuxième partie de notre
entretien avec l’évêque malgache. Le premier volet a été publié, hier, 6 juin,
et la troisième et dernière partie sera publiée demain, 8 juin.
Zenit
– Excellence, comment s’est consommé le martyre de Lucien
Botovasoa ?
Mgr
Benjamin Ramaroson – Le jour des Rameaux, 30 mars 1947, après la
messe, la nouvelle que l’Insurrection a éclaté à Manakara (à 40km) sème la
panique dans Vohipeno. Les gens fuient dans la forêt ; le père de Lucien
ordonne à son fils de les rejoindre sur une petite concession qu’ils ont, non
loin, dans un coin de forêt profonde ; Lucien obéit, à contre cœur. La
Semaine Sainte se passe dans les massacres ; colons et fonctionnaires
malgaches sont tués sans sommation ; ceux qui échappent s’enfuient sous
protection militaire avec le curé et les religieuses. Dans toute la région les
églises sont brûlées. A Vatomasina, la population, qui est catholique, limite
les dégâts : à la Mission, l’église est fermée, les portes sont clouées,
l’école est gardée, seul le presbytère est pillé. Lucien dans la forêt prie au
pied d’un arbre et fait prier sa famille. Il a échappé au massacre, mais sait
que les chrétiens sont abandonnés.
Le mercredi 9 avril, son frère
André Mahazo lui apporte la parole du roi Tsimihono : « Que le Maître
remonte ; nous lui donnerons la carte du parti ; mais si vous ne le
sortez pas, nous tuerons toute votre famille. » Le père de Lucien pleure,
et toute sa famille. Lucien, qui sait à quoi s’en tenir, leur dit :
« Restez ici et laissez-moi y aller seul ». Il remonte en ville avec
son frère. Un calme précaire y règne. Le dimanche de Quasimodo, il rassemble
les derniers chrétiens, catholiques et protestants, à l’école des sœurs et
dirige la prière : « Sa dernière messe », disent les gens. Ils
ont fleuri une table avec nappe blanche, croix et cierges. Il prêche :
« Nous vivons la Pâque du Seigneur ; préparez-vous, nos ennemis vont
venir ; tenez bon », et l’on chante.
Mais il tente encore quelque
chose ; sa famille revient de la forêt le mardi 15; le mercredi 16, le
catéchiste et lui envisagent de prendre la carte du parti pour pouvoir rouvrir
l’église et l’école. Or, le soir même, à la maison clanique, le roi décide sa
mise à mort, ainsi que celle de six autres petits fonctionnaires qui ont
survécu. Prévenu, il refuse de s’enfuir la nuit. Le lendemain matin, il appelle
son frère André et lui dit : « Je vais mourir ce soir ; c’est à
toi que je confie ma femme et mes enfants. » Sa femme alertée le presse de
se cacher ; il refuse, sachant que c’est elle et tous les siens qui
seraient tués. Il mange calmement ; il lui dit : « J’attends ce
moment depuis longtemps, je suis prêt ; je ne crains pas la mort, je la
désire même, c’est la béatitude ; mais tu ne peux comprendre cela ;
je crains seulement le moment où le coupe-coupe s’abat ; ma seule peine,
c’est de te laisser seule avec les enfants. » Puis il lève la main
au-dessus d’elle et lui promet de toujours veiller sur elle et ses enfants
; il lui fait ses recommandations, et se met en prière jusqu’au soir.
Vers 21heures, son frère André et
deux cousins, eux-mêmes envoyés sous peine de mort, viennent l’arrêter. Lucien
est prêt, il se vêt d’un grand drap noir et part en tête, à pas rapides, sans
un mot ; il traverse la foule pétrifiée; il entre dans la maison
clanique et prononce à voix forte : « Je sais que vous allez me
tuer ; si ma vie peut en sauver beaucoup d’autres, n’hésitez pas. Je vous
demande seulement d’épargner mes frères. » On le presse alors de devenir
leur secrétaire; il refuse : « Vous brûlez les églises, vous
tuez… » On l’envoie à la mort. Sur le seuil de la porte, il se retourne et
prophétise au roi : « Roi, tu mourras chrétien ; ce sera très
dur pour toi, mais ne crains pas, je serai là à côté de toi et tu seras
baptisé. »
En chemin, Lucien console les
gens : « Dites à ma famille de ne pas pleurer ; je suis
heureux ; c’est Dieu qui m’emporte. » Arrivé à l’abattoir, près du
fleuve, il demande à prier. A genoux, il répète : « Mon Dieu,
pardonne à mes frères : ils ont un dur devoir à remplir envers moi. Que
mon sang répandu à terre le soit pour le salut de ma patrie. » Il refuse
d’être attaché : « Ne me liez pas ; je me lie moi-même »,
puis croise ses mains devant lui. Celui qui va le décapiter tremble, le
coupe-coupe s’agite, puis lui échappe. Lucien se redresse et dit à ceux qui
vont le tuer : « Cessez d’agiter votre coupe-coupe, tâchez de me
couper le cou proprement, en une seule fois » et il mime le geste. Le
coupe-coupe s’abat ; on l’achève, et on jette son corps au fleuve avec son
chapelet. Il sera vu à l’embouchure avec plusieurs autres, quelques jours
après, toujours vêtu de sa tenue de tertiaire.
Quels
ont été les fruits de ce sacrifice ?
Le soir du
« sacrifice », dit-on, le ciel était rouge sang. Alors une voix
prononça, comme une accusation: « C’est la lumière et le flambeau de cette
ville qu’on vient d’éteindre! » Cette parole frappa tellement les esprits
qu’elle pesa longtemps sur Ambohimanarivo comme une malédiction. Mais très vite
les gens parlent d’apparitions de Lucien, et plusieurs guérisons lui sont
attribuées. Les anciens entretiennent le lieu du martyre de Lucien. En 1964,
mourant et abandonné de tous, le roi Tsimihono demande et reçoit le baptême,
comme Lucien le lui avait prédit juste avant qu’on ne l’emmène à la mort.
En mars 2006, en tant que nouvel
évêque du diocèse, je me suis attelé à sa cause. La première commémoration,
grave, est vécue comme une délivrance: c’est la réconciliation. La mort de
Lucien, qui a voulu épargner les autres, est ressentie maintenant comme une
bénédiction, et les anniversaires suivants sont joyeux, surtout le centenaire
de sa naissance en 2008.
En 2010, les chefs des maisons
claniques demandent qu’on bâtisse une chapelle sur le lieu du martyre. Les
jeunes n’hésitent pas à jouer l’histoire devant leurs propres parents et
grands-parents. Seul le bourreau refusera de venir, niant jusqu’à la fin avoir
tué Lucien, tout en confessant pourtant: « Si mon beau frire n’avait pas livré
sa vie, c’est toute la ville qui aurait disparu. Ce qu’il voulait, c’était être
le dernier à mourir pour empêcher les gens de s’entre-tuer ». Il a emporté
avec lui le secret car il est décédé l’année dernière.
D’après les merveilleux
« fioretti » que nous avons pu récolter jusqu’à maintenant, la
plupart sinon tous parlent surtout de « réconciliation ». Beaucoup
n’hésitent pas alors à appeler le Serviteur de Dieu : « Ramosen’ny Fampihavanana, Maître de la
Réconciliation ».
Lucien Botovasoa, père de famille,
instituteur et bienheureux ? (III et fin)
Du martyre à Africae Munus, par
Mgr Benjamin Ramaroson
Propos
recueillis par Anita Bourdin
ROME, vendredi 8 juin 2012 (ZENIT.org)
– « Roi, tu mourras chrétien ; ce sera très dur pour toi, mais
ne crains pas, je serai là à côté de toi et tu seras baptisé » : une
prophétie faite au roi malgache Tsimihono par Lucien Botovasoa (1908-1947),
père de famille, « martyr de la foi et de la charité » dont le procès
diocésain pourrait être clos à la fin de l’année. Il était Tertiaire
franciscain.
Mgr Benjamin Ramaroson, évêque de
Farafangana, à Madagascar, évoque pour les lecteurs de Zenit ce fils de sa
terre. Voici la troisième et dernière partie de notre entretien avec l’évêque
malgache.
Zenit
– Excellence, quel sont les témoins de la vie du futur bienheureux
encore en vie aujourd’hui?
Mgr
Benjamin Ramaroson – De sa famille, il y a encore son frère André
Mahazo et sa sœur qui sont encore vivant, de ses enfants également. Il y a
aussi ces anciens très nombreux qui ont voulu témoigner des vertus de leur
maître. En tout il y a plus de 40 personnes qui ont connu le Serviteur qui sont
encore vivantes mais comme elles étaient trop jeunes au moment des évènements,
elles se souviennent très peu du martyr mais de l’homme voici ce qu’on peut
retenir de leur déclaration : tous trouvent en lui à la fois un
témoin de la réconciliation et de ce fait toujours proche de ceux qui luttent
pour la justice et la paix, , et un maître qui fait entrer, par la foi, dans le
mystère de Dieu, et conduit à la sainteté dans la vie de famille à travers
l’oraison, la pénitence, l’apostolat, les mouvements catholiques…
Sa
figure ne cesse d’attirer de nouveaux fidèles : ce sont eux qui demandent
la béatification ?
Ayant su l’histoire édifiante de
Lucien Botovasoa qui tout de suite après son martyre a dépassé les frontières
du diocèse. Le Premier Evêque, Mgr Camille Chilouet a demandé au P. Louis
Deguise de commencer les études sur la brève vie du Serviteur de Dieu.
Malheureusement le décès rapide de Mgr Chilouet n’a pas permis au Père
d’approfondir ses investigations. Ensuite le contexte du martyre de Lucien
Botovasoa n’a pas poussé ses successeurs à continuer. En effet parler de la
rébellion de 1947 a été, pendant des années, un sujet « tabou ». Par
contre, sans que je le demande, beaucoup de circonstances se sont précipitées
et ont contribué pour ne pas dire m’ont poussé à reprendre le processus. En
tout cas tout cela est providentiel en cette année où le diocèse entre dans son
deuxième cinquantenaire. L’image de Lucien Botovasoa est vraiment édifiante,
pour chaque baptisé, prêtres, consacrés, laïcs…. C’est pour cela que le diocèse
n’a pas hésité de donner le nom du Centre de formation des catéchistes –
le Centre polyvalent Lucien Botovasoa – dans le but de donner aux
catéchistes un modèle dans leur vocation et dans leur mission de « sel et
lumière dans le monde »
Ce qui est merveilleux dans tout
cela c’est que le lieu de la mise à mort presque tout suite après le martyre de
Lucien fut acquis par sa famille, protégé et entretenu. Une procession
descendait de l’église chaque année au 1ernovembre pour y prier à sa mémoire,
jusqu’à ces dernières années. Ce lieu est unique en son genre : aucune
autre des 260 victimes de l’insurrection de Vohipeno ne reçoit cet honneur. Lui
seul fut tué à cet endroit et la mémoire collective a conservé la trace du lieu
exact de sa décapitation : à égale distance entre les deux arbres qui se
trouvaient là. Une petite croix de bois y fut plantée depuis les origines et a
été remplacée régulièrement. Elle était et est toujours entourée d’un enclos fait
d’une plante sacrée nommée hasina (littéralement :
sainteté), qui sert dans les rituels malgaches à donner les bénédictions.
Pourquoi
une chapelle ?
En 2010, les chefs des maisons
claniques demandent qu’on bâtisse une chapelle sur le lieu du martyre. Ils
souhaitent que le lieu devienne un lieu de réconciliation et de communion.
Beaucoup de pèlerins affluent et prient en ce lieu
Comment
avance la cause de béatification où en est-elle ? Quelles sont les
prochaines étapes ?
Pour nous ce qui nous fait rendre
grâce est que les vertus du Serviteur de Dieu sont connues partout à travers
l’île et maintenant à l’étranger. Beaucoup demandent des livres pour le
connaître un peu plus. C’est l’étape principale pour nous. La Conférence à
travers la lettre de son Président nous encourage à aller de l’avant.
Maintenant l’étape est presque finie. Comme l’Instruction Sanctorum Mater it de la Congrégation
pour les causes des saints rappelle, l’étape diocésaine est très importante
dans toutes les démarches, nous ne sommes pas pressés conclure. Ce sera vers la
fin de l’année. Nous profitons aussi de l’année de la foi car Lucien est martyr
de la foi et de la charité.
Comment
les bienheureux peuvent aider à célébrer cette année de la foi ?
Sans savoir que cette année débute
l’année de la foi avec la célébration du jubilé d’or du commencement du
Concile, avec l’ouverture du procès diocésain de la cause du Serviteur de Dieu,
nous cheminons vers un synode dont le thème est : « Je suis Chrétien…
Quel en est le sens dans la vie quotidienne » ? La vie de
Lucien Martyr de la Foi et de la Charité sera prise comme modèle. Ce sera aussi
alors l’occasion de mieux connaître les autres bienheureux notamment Victoire
Rasoamanrivo. Il ne faut pas oublier aussi Jacques Berthieu qui va être canonisé
le 21 octobre prochain pendant le synode sur la « nouvelle
évangélisation ».
Vous
avez participé au synode pour l’Afrique. Quel lien voyez vous entre la vie de
Lucien et l’exhortation apostolique de Benoît XVI, qui a recueilli les travaux
des évêques : « Africae Munus » ?
Vu la situation en Afrique et plus
particulièrement à Madagascar, Lucien Botovasoa peut être considéré comme parmi
les témoins et modèles dont relève deux fois le Pape aux n° 34 :
« Pour réussir une véritable réconciliation, et mettre en œuvre la
spiritualité de communion par la réconciliation, l’Église a besoin de témoins
qui soient profondément enracinés dans le Christ et qui se nourrissent de sa
Parole et des sacrements. Ainsi, tendus vers la sainteté, ces témoins sont
capables de s’investir dans l’œuvre de communion de la Famille de Dieu en
communiquant au monde, au besoin jusqu’au martyre, l’esprit de réconciliation,
de justice et de paix, à l’exemple du Christ » et au n° 158 : Pour de
telles célébrations, il sera utile de suivre le conseil des Pères
synodaux : « Que la mémoire des grands témoins qui ont donné leur vie
au service de l’Évangile et du bien commun ou pour la défense de la vérité et
des droits humains soit gardée et fidèlement rappelée ». À cet égard, les
saints sont les véritables étoiles de notre vie, eux « qui ont su vivre
dans la droiture. Ils sont des lumières d’espérance. Certes, Jésus-Christ est
la lumière par antonomase, le soleil qui se lève sur toutes les ténèbres de
l’histoire. Mais pour arriver jusqu’à lui nous avons besoin aussi de lumières
proches – de personnes qui donnent une lumière en la tirant de sa lumière et
qui offrent ainsi une orientation pour notre traversée »
Madagascar: le pape François salue la
béatification du martyr Lucien Botovasoa
Un père de famille, apôtre de la
réconciliation
Le pape François salue la
béatification à Madagascar, à Vohipeno, du martyr Lucien Botovasoa, « père
de famille, témoin cohérent du Christ jusqu’au don héroïque de sa vie ».
Après la prière du Regina Caeli,
place Saint-Pierre, ce dimanche 15 avril 2018, le pape a souligné que Ramose
Lucien Botovasoa a été « arrêté et tué pour avoir manifesté sa
volonté de rester fidèle au Seigneur et à l’Église, il représente pour nous
tous un exemple de charité et de force dans la foi ».
La béatification a été présidée
par cardinal Maurice Piat, Évêque du diocèse de Port-Louis de l’Île
Maurice, en remplacement du cardinal Angelo Amato SDB, préfet de la
Congrégation pour les causes des saints.
Lucien Botovasoa (1908-1947), laïc
et père de famille, tertiaire franciscain, tué en haine de la foi à Vohipeno
(Madagascar). Les témoins qui ont connu Lucien Botovasoa parlent
souvent de son don de « réconciliation », jusqu’à l’appeler:
« Maître de la Réconciliation ».
Lucien
Botovasoa est né en 1908. Baptisé en 1922, il est l’aîné de
neuf enfants. Élève brillant, il est envoyé se former chez les jésuites de
Fianarantsoa ; il en revient comme instituteur paroissial en 1928. Il se marie
en 1930 avec Suzanne Soazana. Ils auront huit enfants.
Excellent pédagogue, sportif et
musicien, il est aussi un modèle de vie chrétienne, dévoué à tous, soucieux de
ses élèves.
À partir de 1940, il anime la
fraternité des Tertiaires franciscains. « Il prend la vêture le 8 décembre
1944, a confié dans une
interview de 2012 à Zenit de Mgr Ramaroson. Dès ce jour il
devient d’une pauvreté et d’une piété extraordinaire, … il abandonne ses beaux
vêtements et se contente désormais de sandales, de la chemisette et du pantalon
kaki… Il a la corde aux reins, à même la peau. Il jeûne tous les mercredis et vendredis,
se lève chaque nuit à minuit pour prier à genoux, puis se rend à l’église à 4
heures pour prier devant le Saint Sacrement jusqu’à l’heure de la messe. Il
devient franciscain dans l’âme, soigne les oiseaux blessés, ne supporte pas
qu’on coupe le cou à ses volailles ; son chapelet pendu à sa ceinture, il prie
sans cesse…il fait des tournées d’évangélisation dans les campagnes
environnantes le samedi ou le dimanche. »
Après la Seconde Guerre mondiale,
la lutte pour l’indépendance commence à Madagascar. Les beaux-frères de Lucien
y participent, mais lui-même craint que « cela » finisse « dans
le sang ». Il est mis donc sur la liste noire des ennemis du peuple par les
indépendantistes. « Depuis des mois, raconte Mgr Benjamin Ramaroson, il
prédit sa mort à sa femme, à ses parents et amis et prépare les siens à tenir
bon dans la foi. »
En mars 1947, l’insurrection
éclate à Manakara (à 40km du village de Lucien). Plusieurs colons et
fonctionnaires malgaches sont tués, dans toute la région les églises sont brûlées.
Le 16 mars, le roi
Tsimihono, qui règne sur le bourg où vit Lucien, décide sa mise à mort
ainsi que celle de six autres personnes. Prévenu, Lucien refuse de s’enfuir.
Il meurt décapité, à l’abattoir du
village. Avant la mort il répète : « Mon Dieu, pardonne à mes frères…
Que mon sang répandu à terre soit pour le salut de ma patrie. »
SOURCE : https://fr.zenit.org/articles/madagascar-le-pape-francois-salue-la-beatification-du-martyr-lucien-botovasoa/
Madagascar : bienheureux Lucien Botovasoa, « un homme heureux qui rendait les autres heureux »
Lucien Botovasoa : Voici le
message du Pape Francois au peuple Malagasy
Qui est
Lucien Botovasoa ?
Un
martyr de la religion catholique
Une
éventuelle canonisation ?
Lucien Botovasoa
Madagascar : bienheureux Lucien Botovasoa, « un homme heureux qui rendait les autres heureux »
Homélie du cardinal Maurice E.
Piat à la béatification
MAI 02, 2018 14:59
ROME, SAINTS,
BIENHEUREUX
« Lucien a été un homme
heureux et qui rendait les autres heureux », a affirmé le cardinal Maurice
E. Piat, lors de la béatification de Lucien Botovasoa (1908-1947), le 15 avril
2018 à Madagascar. Le laïc et père de famille, tertiaire franciscain, a
été tué en haine de la foi à Vohipeno (Madagascar).
Homélie Béatification
Lucien Botovasoa
Introduction
a) Je suis très reconnaissant
envers l’Eglise de Madagascar de nous avoir donné un 3e Bienheureux
Lucien Botovasoa après Bienheureux Victoire Rasoamanarivo et Bienheureux
Raphaël Rafizinga. C’est le signe que l’Eglise de Madagascar est comme une
branche vivante de l’arbre de vie, comme un sarment bien attaché au tronc de la
vigne puisqu’il porte de si beaux fruits.
b) Comme vous savez le Pape François
a écrit récemment une belle lettre aux fidèles catholiques pour nous inviter à
vivre la sainteté. Plusieurs choses qu’il dit dans cette lettre s’éclairent
quand je lis et je médite le récit de la vie de Lucien. Et cela m’a beaucoup
touché personnellement, beaucoup éclairé, comme si j’avais besoin de Lucien
pour bien comprendre et bien réagir à la lettre du Pape François.
1. Par exemple, le Pape François
dit que la sainteté
a) N’est pas réservée aux
religieux, aux prêtres, aux moines ; mais que la sainteté peut se vivre
dans la vie ordinaire de chrétiens ordinaires qu’on rencontre au marché, dans
la rue, au travail. « La sainteté de la porte d’à côté ».
Voyez la simplicité de Jésus sur
la route d’Emmaüs, il marche avec les 2 disciples découragés, il les écoute,
les éclaire, il reste avec eux pour le repas.
b) Or, Lucien a vécu une belle,
une grande sainteté dans une vie ordinaire
·
dans
sa vie d’étudiant, en étant appliqué, régulier, en faisant de ses études non
pas un moyen de se glorifier socialement mais un moyen de servir ses
frères ;
·
dans
sa vie de fils – en allant régulièrement aider son père dans ses
plantations ;
·
dans
sa vie d’époux fidèle, attentionné ;
·
dans
sa vie de père de famille, très présent, qui transmet la foi à ses
enfants ;
·
dans
sa vie d’enseignant qui se donnait totalement à ses élèves ;
·
dans
sa vie de citoyen – intègre – refusant toute corruption, artisan de paix, –
refusant toute vengeance.
- Le Pape nous
dit aussi dans sa lettre : a) La sainteté c’est un bonheur, une joie qui
illumine notre vie. C’est pourquoi Jésus, dans son enseignement nous dit
Heureux les pauvres de cœur
Heureux les doux
Heureux les miséricordieux
Heureux les artisans de paix
La sainteté nous rend heureux
b) Lucien a été un homme heureux
et qui rendait les autres heureux
·
à
l’école
·
dans
sa famille avec son épouse/ses enfants
·
dans
son village
Il rayonnait d’un bonheur simple
·
il
n’avait pas besoin de grandes richesses pour être heureux
·
il
n’avait pas besoin d’honneur pour être heureux
·
il
n’avait pas besoin de pouvoir pour être heureux
mais il vivait un bonheur qui
s’exprimait dans une vie de service humble, une vie toute donnée à sa famille,
à ses élèves, à son village
3.
La
sainteté nous dit encore Pape François, c’est l’amour
·
C’est
se laisser aimer par Jésus qui nous aime malgré nos faiblesses, nos péchés.
C’est faire confiance à cet amour qui veut nous relever, nous guérir
·
La
sainteté c’est aussi aimer ce Jésus à son tour, lui donner notre vie.
·
Lucien
a découvert la bonne nouvelle de l’amour du Christ grâce à une dame catéchiste
Marguerite Kembarakala.
·
Lucien
a fait confiance à la miséricorde de Jésus, à ce Jésus qui lui disait dans le
silence de son cœur « Ne crains pas, je suis avec toi. Tu comptes pour
moi ».
·
Lucien
a découvert le bonheur d’aimer son prochain gratuitement, le bonheur de
pardonner, le bonheur de faire la paix, le bonheur d’aimer avec patience, sans
chercher de récompense, le bonheur d’aimer et de prier pour ses ennemis.
·
Lucien
a vécu la « Béatitude »
·
« Heureux
les miséricordieux »
·
« Heureux
les artisans de paix
·
« Heureux
les doux ».
4.
La
sainteté est aussi un combat spirituel nous dit Pape François.
Jésus lui-même a mené ce combat en
résistant aux tentations du diable au désert, et aussi à l’agonie lorsqu’il en
renonçait, à faire sa volonté pour faire la volonté du Père.
Lucien aussi a résisté aux
tentations de ceux qui voulaient l’utiliser à des fins politiques. Il a résisté
à ceux qui voulaient le corrompre, le faire agir contre sa conscience.
Lucien a vu que la volonté de Dieu
était qu’il donne sa vie pour sauver la vie de beaucoup de ses frères et Lucien
a renoncer à se sauver pour sauver ses frères, sa famille.
Lucien a suivi Jésus avec
confiance jusqu’au don de sa vie.
C’est pourquoi aujourd’hui nous
nous rappelons de lui et nous rendons grâce à Dieu pour le témoignage qu’il a
donné jusqu’au martyr.
5.
La
sainteté, c’est aussi une force d’attraction, quelque chose qui nous attire
Quand un homme nous aime jusqu’à
donner sa vie pour nous, nous sentons qu’il y a là une source de vie, un chemin
de vie.
Jésus a dit « Quand je serai
élevé de terre, j’attirerai tous les hommes à moi » et aujourd’hui encore
il nous attire, il nous rassemble, il nous donne du courage, de la joie.
Lucien, de par sa manière de vivre
et de parler de sa foi a attiré beaucoup de gens
·
Il
a attiré ses élèves à qui il enseignait le catéchisme
·
Il
a attiré ses propres enfants à qui il transmettait la foi, le bonheur de faire
confiance à Jésus
·
Il
a attiré ses voisins, ses concitoyens par son intégrité – son refus de voler de
l’argent, par sa manière de faire la paix – son refus de vengeance
·
Il
a même attiré ses ennemis à qui il a pardonné
·
Il
a attiré le roi qui l’avait condamné et qui s’est converti
Conclusion
Aujourd’hui la vie et le martyr de
Lucien sont comme une semence de vie qui va porter du fruit.
Jésus a dit « si le grain de
blé tombé en terre ne meurt pas il reste seul, s’il meurt, il porte beaucoup de
fruits ».
Rendons grâce à Dieu d’avoir
suscité à Vohipeno un si bel exemple de sainteté simple, joyeuse, humble,
patiente qui rayonne – qui attire.
Et demandons au Seigneur pour
chacun de nous la grâce de nous laisser attirer par Jésus et par son martyr
Lucien. Et cela portera beaucoup de fruits dans la vie de famille, dans la vie
sociale et politique.
Lucien nous a ouvert un chemin de
vérité et de vie, un chemin de lumière et de joie.
Laissons-nous entraîner nous aussi
à aimer nos frères et sœurs humblement, simplement. A aimer gratuitement, sans
chercher notre avantage, sans chercher des honneurs, mais simplement pour
servir et donner notre vie.
MAI 02, 2018 14:59 ROME, SAINTS,
BIENHEUREUX
LUCIEN BOTOVASOA, TERTIAIRE FRANCISCAIN : BIENHEUREUX
Le 2 mai 2017, la session ordinaire
des cardinaux et évêques de la Congrégation pour les causes des saints a
reconnu le martyr de Lucien Botovasoa (1908-1947), laïc et père de famille,
maître d’école. Avec une sérénité évangélique et après avoir rassuré sa femme
et ses enfants, alors qu’il priait pour ses persécuteurs, il se conforma au
Christ par l’effusion de son sang.
Deux jours plus tard, soit le 4 mai, le pape François, a autorisé la
signature du décret ouvrant les portes à la béatification qui pourrait être
célébrée à Madagascar en novembre 2017.
Lucien Botovasoa naquit en 1908 à
Vohipeno, une commune rurale du sud-est de Madagascar, dans la province de
Fianarantsoa.
En 1918, il commence à étudier à l’école publique pour entrer, en 1920, au
Collège Saint-Joseph d’Ambozontany dirigé par la Compagnie de Jésus. C’est en
l’an 1928, à la fin de ses études, qu’il obtient le diplôme d’enseignant et, en
octobre, débute l’enseignement à l’école paroissiale de Vohipeno. Il fait
sienne la devise de la Compagnie de Jésus : Ad maiorem Dei gloriam. Deux ans
plus tard, le 10 octobre 1930, il épouse Suzanne Soazana à l’église
paroissiale. Le 2 septembre de l’année suivante naît Vincent de Paul Hermann,
le premier de leurs huit enfants dont seulement cinq survivront. Le Serviteur
de Dieu est non seulement l’enseignant du village, mais il est aussi engagé
dans la paroisse. C’est un excellent éducateur connaissant, outre le malgache,
le français, le latin, l’anglais, l’allemand et le chinois. Musicien
exceptionnel et chanteur apprécié, il sera aussi le responsable de la chorale
paroissiale. De plus, cet athlète est décrit comme toujours souriant et joyeux,
généreux, disponible et répondant aux besoins des gens.
En 1940, le Serviteur de Dieu découvre la Règle du Tiers-Ordre franciscain
qui devient dès lors son texte d’étude et de méditation. Ce qui le pousse à
entreprendre ce chemin de sequela Christi, avec la vêture de l’habit du
Tiers-Ordre franciscain le 8 décembre 1944. Il commence ainsi à mener une vie
pauvre, dans la spiritualité franciscaine, caractérisée par une profonde piété
et d’un ardent désir de propager partout l’Évangile.
Après la Seconde Guerre mondiale, en 1946 et 1947, le désir d’indépendance
vis-à-vis de la France, grandit à Madagascar. Dans la région où vivait Lucien,
depuis 1946 était devenu roi (Mpanjaka) du Clan Ambohimanarivo Tsimihoño, lui
qui soutenait les groupes indépendantistes. Même à Vohipeno les deux factions
opposées posèrent des gestes de violence. En 1947 éclate l’insurrection à
Madagascar et, le 30 mars, le Dimanche des Rameaux de cette année-là, les
églises sont la proie des flammes et commence une chasse aux chrétiens
Le roi Tsimihoño, considérant le respect que les habitants de Vohipeno,
catholiques et non catholiques, portaient au « maître chrétien » Lucien
Botovasoa, projeta de le capturer en le faisant revenir au village. Pour ce
faire, il menaça, s’il n’obtempérait pas à son ordre, de massacrer sa famille.
Le Serviteur de Dieu, sachant bien ce qui allait se passer, confia sa femme et
ses enfants à un de ses frères et retourna à Vohipieno. Le 17 avril 1947, vers
21 heures, son frère, André, et deux cousins, sous la menace de mort, furent
chargés de l’arrêter. Il est conduit à la maison du roi Tsimihoño où, sans
aucune forme de procès, il fut condamné à mort. Parvenu au lieu de son
exécution, il s’agenouilla et fut décapité alors qu’il priait pour ses
meurtriers. Son corps fut jeté dans le fleuve.
Lucien Botovasoa : Voici le
message du Pape Francois au peuple Malagasy
La béatification de Lucien
Botovasoa a fait la Une des journaux malagasy ce week-end. Cette célébration a
réuni non seulement des milliers de fidèles, mais aussi plusieurs
fonctionnaires d’état. Mada-actus.info vous propose de découvrir la biographie
de ce nouveau bienheureux qui fait aujourd’hui la fierté des catholiques !
À noter que Lucien
Botovosoa est le troisième bienheureux malagasy après Victoire Rasoamanarivo et
Raphaël-Louis Rafiringa.
Le 15 avril 2017, le pape François a
salué la béatification du martyr Lucien Botovasoa à Vohipeno. Voici son
discours adressé au peuple Malagasy !
Qui est
Lucien Botovasoa ?
Lucien Botovasoa est un militant catholique, né en 1908 et décédé en 1947.
Originaire du sud-est de Madagascar, ce fidèle chrétien fut baptisé en 1922.
Aîné de 9 enfants, Lucien Botovasoa est un brillant étudiant qui parvient
à réussir dans la vie. Il poursuit ses études à l’institution jésuite de
Fianarantsoa et exerce par la suite le métier d’instituteur. Il se lance
également dans la musique, devient entraineur de sport et catéchiste. En 1940,
il devient directeur de l’école St Joseph, Vohipeno, d’où l’appellation «
Ramose Lucien Botovasoa ».
En 1930, il épouse Suzanne Soazanana avec laquelle il a eu 9 enfants. Bien
que sa femme ait souvent vu d’un mauvais œil son dévouement total à la
religion, cela n’a pas empêché Lucien Botovasoa d’avoir un dévouement absolu et
une foi sans limites en Dieu.
Cette personnalité est morte très jeune, à l’âge de 39 ans. En 1947, lors
de l’insurrection
de Madagascar, Lucien Botovasoa se fait décapiter par les
indépendantistes malagasy. Puisqu’il entretenait d’étroites relations avec les
clergés français, il fut accusé d’être un complice des colonisateurs. Quelques
mois avant sa mort, ce bienheureux avait déjà prophétisé à sa femme et à ses
amis son futur martyre. Le 4 mai 2017, le pape François signe le décret de
béatification.
Un
martyr de la religion catholique
En 1940, il décide de fonder une communauté franciscaine à Madagascar tout
en étant un exemple de la vie sainte dans le mariage et un père de famille
modèle. Malgré le fait qu’il soit directeur d’école, ce bienheureux s’est donné
pour objectif de vivre dans la piété et la pauvreté. Son principe était de
mourir en donnant la vie aux autres, à l’exemple du Christ.
Durant sa vie, Lucien Botovasoa a accordé une importance particulière à la
mortification et à la religiosité. Il a consacré une bonne partie de sa vie
dans les tournées d’évangélisation en milieu rural et en province. D’ailleurs,
il s’est engagé dans la vie paroissiale en aidant son curé.
Une
éventuelle canonisation ?
Dimanche dernier, le 15 avril, la béatification de Lucien Botovosoa a eu
lieu à Vohipeno sous la présidence du cardinal Maurice Piat, archevêque du
diocèse de Maurice.
La béatification est un acte de
l’autorité pontificale par lequel une personne défunte est mise au rang de
bienheureux. En principe, cette cérémonie est une des étapes à franchir avant
une canonisation, un processus défini par l’Église catholique amenant à la reconnaissance
officielle d’une personne comme « sainte ».
Lucien Botovasoa
Lucien
Botovasoa was born in Vohipeno (Madagascar) in 1908, the first of nine brothers
and sisters. He started studying at the public school, then he attended the
Fathers (Priests) School when it was opened. He was then baptized and received
First Communion when he was 14 years old. He completed his studies at the St.
Giuseppe (Joseph) di Fianaratsoa School and became an instructor at the
Fathers’ School.
His
teaching did not satisfy him if it did not coincide with the Christian
education of the children. Each day, after lessons, he read the Lives of Saints
to the pupils who wanted to hear about them. He added little comments and brief
encouragement. But it was the story of the martyrs that captured his heart and
moved the hearts of the students.
On
October 10, 1930, he married Suzanna Soazana, who was then 16 years old. They
had five children. Another child was on the way when Lucien was killed at the
age of 39. Thinking of the extraordinary Christian qualities that the teacher
had, a nun once told him: "Oh! Master/Teacher, you are so pious, you have
studied at the School of Fathers. If only you had gone to the seminary, you
would have become a priest. Do you not regret having married?” Lucien answered
without a shadow of hesitation: "I do not have the slightest regret at
all. On the contrary, I am very happy about my state because God called me for
this: to be a layman, married, a teacher. This way, I live with the people of
the village and to attract them, I can do what you, Fathers and Sisters, cannot
do because most of them are still pagan and I can show them a Christian
character that is accessible to them because I am not a stranger among them.”
Well before the Council's encouragement, Lucien Botovasoa understood perfectly
the rights and duties of lay people in the Church, and the complementarity role
they play between them and that of the priest.
So
the master's/teacher’s desire was to be a perfect layman. When the group of the
Crusaders of the Heart of Jesus was formed in Vihipeno, he was among the first
to enter. He was received on August 18, 1935. In 1936, he was elected secretary
and treasurer and fulfilled this task until his death. But this did not satisfy
his thirst and he continued to seek a path of superior perfection. He was
married and could not become a religious. So he went looking for a way of
perfection within marriage. He began searching in a book on the lives of the
saints who were married; but to no avail. But he, who wanted to be truly a
"lay religious", ended up finding what he was looking for. He found
the Handbook of the Third Order Franciscans. At that time, this public
association of the faithful was still unknown in the southern region. So,
married people could be consecrated to the service of the Kingdom like the
religious! There were in the Church associations especially for them!
This
was a great joy for Lucien Botovasoa! However, a tree does not a forest make.
How to become a Secular Franciscan without having a fraternity? Nothing is
impossible for a brave soul. The master/teacher then spoke discretely to men
and women who, from his point of view, should have understood the benefits of
the Third Order. Alas! All were already in one or another association. They
refused, saying that it was a novelty in the diocese and that too few people
would want it, and that it did not have a chance of succeeding. Besides, all of
them already had too much to do in the associations where they had already
entered and to help the parish...
Lucien
Botovasoa was not discouraged. He could not convince anyone, and so he began to
pray. Finally, a worthy mother agreed to become a Secular Franciscan. The
master/teacher and she found some companions and created a fraternity. What a
fervor by Lucien, who was discovering what it meant to be a Secular Franciscan
while teaching it to others! The zeal of the first associates is an authentic
"bubbling over." At each meeting on Wednesday, Lucien provided ardent
encouragement. His companions could not forget how their heart would beat when
he would talk about the happiness of the Christian who lives in self-sacrifice,
especially if this can lead to the death of the martyr!
The
wife of Botovasoa was Christian. With his help she also entered the Daughters
of Mary, but she did not understand what it meant to live by striving to serve
God according to the precepts of the Gospel. She did not understand much of her
husband's nightly prayers. She did not understand his fasting, his way of
dressing. She could not stand the sight of St. Francis's image, followed by his
wolf, which Lucien hung on the wall of the house. "He’s the one,” she
would say, “that makes you crazy!" She feared that the teacher would go to
become a religious and abandon his wife and children. When Lucien heard this,
he burst out laughing, then gently told his wife that he was far from thinking
of such things. Indeed, for him, who is married, it would be a grave sin to
abandon his wife and children. He would never do such a thing! He also
explained to her why he fasted… that it only had to do with him and not the
family members. They could eat whatever they wanted. In fact, he encouraged her
to cook well for herself and for the children.
As
for the clothing he wore, the master/teacher wanted to wear only a trouser and
a khaki shirt both on Sundays and weekdays. ("It's the color of the
clothes that tertiaries wear," he would say). His wife would often
reproach him because he should have been wearing black trousers, like all his
fellow teachers, at least on Sundays. Lucien would refuse gently, but
encouraged his wife to wear the clothes she wanted. "If I do extra hours
at school," he would say, "it's so that you can be comfortable."
But his wife would protest even more: "You force me to have an unbearable
life with your work that never ends. Never a moment of rest, and even at the
night, how many times you get up! With your skills you could become a
bookkeeper, have a good salary, and we would live comfortably, instead of
always being in discomfort like now." "Come on!” Lucien would say
with great sweetness. “even if we had enough money to fill this house, we would
not have the wealth we have now, the one that will never rust!"
His
heart rested on only one thing: the faith. He prayed incessantly. The rosary
never left his hand, so much so that they nicknamed him "pikopiko
grain" (pikopiko grains are like the rosary beads and they also
make some rosaries from them). When Lucien used to go to his father's land in
the countryside, far away from the city, he would invite those whom he found
along the way to pray the rosary with him. His way of doing this was so
captivating that even those who did not have any desire to pray were likely to
accept. And many remember the way the master/teacher had to explain the
mysteries of the Rosary with a heart so full of joy that he would cause people
to love the prayer.
Although
he was not a member of Madagascar's Disadvantaged Party (PADESM), because of
his cultural level and because he enjoyed the general trust of the population,
the party wanted to present him as a candidate for the election of the
Provincial Assembly in January 1947. He firmly refused and there was no way of
changing his mind. "Politics is totally strange to me,” he said. “You all
know that I just love religious matters and that I spend the whole day on that.
So I apologize to you, I ask you a thousand times for forgiveness, but I beg
you, look for someone else." Who was not heated up by politics across the
whole territory of Mattanana and Manakara in those days that preceded the Rebellion?
Long
before the outbreak of violence, the master/teacher used to repeat to his wife:
"It will not last long, but I do not care. I want to die and be happy. My
only pain will be to abandon you." Even to his father he said, "My
hour is near, it is probably a month." "You are in good health; There
is no rumor that they will put you to death. Why do you say this?” "The
only thing I'm sorry for, Father, is that I will not leave you anything."
And again to his brothers: "There will be some who will be killed in our
family, but we will not all die, maybe only one. So be courageous, go back to
God and have confidence."
When
the "tumult" of 1947 started, he said to his wife and children:
"Whatever happens, whatever comes, do not ever separate yourselves from
God." Lucien went toward death in a positive way. "I'm not afraid of
death," he said to his wife, "I will find bliss/heaven. What I'm
sorry about is abandoning you, but I'll be close to you." Everyone
witnessed it: he offered to die in the place of his family, so that none of
them would be killed. "If there is someone that should be killed," he
said to Sr. Marie-Joseph eight days before March 29, 1947, “I will be the
first." Why? "The teacher was too Christian,” many say, “he bothered
those who had bad intentions, those who wanted to take advantage of the
disorder to commit injustices." "Botovasoa was too well known for his
impartiality toward having justice reign. For him justice was justice,
periob,"said a pagan, a notable of the city.
When
the "tumult" began, Botovasoa could easily have survived either by
hiding or going to Manakara. He did exactly the opposite. He considered it a
sacred duty to face death. He was waiting for martyrdom and would not want to
miss the chance by fleeing. He accepted his father's invitation to follow him
to his country home, about 4 kilometers north of the city on March 30 (Palm
Sunday). But when he learned that there had been massacres in the city, he
returned. It was the Wednesday after Easter. In the city he no longer found priests
or nuns, because the authorities had taken them to Manakara. On the following
Sunday, Botovasoa gathered the Christians still in the city for prayer. He
assembled them in the nuns’ workroom because the church had been shut down.
On
Thursday, April 17, Botovasoa and his family were at home when a good Christian
woman came from Ambohimanarivo, Lucien's home district. "I heard
rumors," she said, "that the master/teacher is about to be summoned
tonight to the home of the clan." At that time and for that hour, it was a
process of condemning (someone) to death. Lucien's wife began to cry, and one
of the younger brothers had a bout of the fever. Only the master/teacher
remained unmoved. "Yes, I know that the Chief needs me. Do not be
afraid." It was lunch time and he wanted them to eat calmly. When they had
finished eating, he and his wife remained alone in the room. Lucien began to
speak to his wife with great sweetness: "Yes, yes, it is true, I was
summoned to be judged" which, in those days meant to be condemned to
death. His wife said, "Fortunately we found out about it beforehand. Go.
Hide yourself, for example under the roof of the bell tower. Nobody will find
you up there." The master/teacher smiled. "If they don’t find me,
they will persecute you. Let me go! ... "Then he gave his wife his last
recommendations for educating their children. After this conversation and until
the evening, Lucien never ceased praying, sometimes reading his TOF (Third
Order Franciscan) Manual, sometimes praying the rosary.
Around
9 o'clock, four young men sent by the clan chief knocked on the door. "The
Chief wants you," they said. "I'm ready," Lucien said, rising
immediately. He was brought to the clan's house and the Chief told him,
"You are a member of the PADESM and you have to be judged." According
to witnesses, Botovasoa answered in a clear voice without hesitating: "I
know you are to kill me and I cannot avoid it. If my life will save the lives
of many others, do not hesitate to kill me. What I ask you is not to touch my
brothers." This request was granted. Although the master/teacher offered
himself to death without complaints, they did not take him away immediately. He
was invited to sit next to the Chief of the clan, where he remained for about
half an hour before they took him away. It is difficult to know what happened
in that time because the testimonies of the attendees don’t agree. It is said
that the Chief of the clan wanted to hire Botovasoa to become the secretary of
the MDRM (Democratic Movement for Malagasy Renewal) in the neighborhood of
Ambohimanarivo, as he had done with other teachers in other villages, but he
refused, saying: "You of this party persecute religion, ripping off the
medals from the neck of the people, treading on the cross, closing the churches
to make them self-styled ballrooms, etc. You know how religion is precious for
me and it is impossible to help a party that opposes it." Despite all the
smooth-talking speeches to try to convince him, Botovasoa was impossible to
convince. Then the clan chief pronounced the sentence. The young delegates took
the master/teacher away. It was about 10 in the evening.
They
went to the slaughterhouse at the edge of the river Mattanana for the
executions. Along the way, Lucien asked to stop in order to pray. He kneeled
and prayed aloud. An eyewitness, who understood his prayer perfectly, reports
it as follows: "My God, forgive these my brothers. It is hard for them to
do the duty they now have to do against me. May my blood, scattered on the
earth, be for the redemption of my country." And he adds: "Very
moved, I turned to one of my companions and murmured to them, ‘You are about to
kill a man like this? Are you not afraid?’ We are designated for this task.
Everyone is afraid for their own lives."
When
they wanted to tie his hands, the master/teacher said, "Do not tie me to
kill me, I’ll tie myself," and put his hands in front of him, crossing
them. At the edge of the water, he knelt down and resumed his prayer, repeating
the words he had just said. See to what point this great Christian drew respect
from those who were about to kill him. No one dared disturb his prayer! He
remained kneeling down and leaned forward, continuing to pray while waiting to
be hit. Almost all the executioners were young people whom he had taught at
school. They were afraid and hesitated shaking the "cut-cut (sword)"
over the head of the condemned man. Finally Lucien turned to them and said,
"Please, do not pass your sword back and forth, do it in such a way so as
to cut my neck with only one blow."
The
chief executioner struck one great blow and beheaded Botovasoa. In succession,
each of the executioners struck a blow or wet the "sword" in his
blood, according to the rule. Then the body was thrown into the Mattanana
waters. He was dressed in his Secular Franciscan outfit, khaki jacket and
pants, and belted with the cord. The waters took his body away and they later
saw him dragged toward the sea.
Explanatory
note. The PADESM (more moderate and patient) and MDRM (more intransigent) were
the two parties that in 1947, at the time of the revolt against French colonial
domination, fought for power in Madagascar.
Blessed Lucien Botovasoa
Profile
Eldest of nine children, Lucien was baptized at age 10 in 1918, and made his First Communion at 14
in 1922. From 1922 to 1927, he studied at the Jesuit Saint Joseph College, and
became a school teacher, dedicated to both religious and
secular education of children; at the end of each class, he would
read about the lives of the saints to the students who wanted to stay and listen.
On 10 October 1930, in the dioceseof Farafangana, Madagascar, he was married to Suzanna Soazana; they were the
parents of five, including the child she was carrying when he died.
Lucien joined the Crusaders of the Heart of Jesus on 18 August1935, and served as its treasurer from 1936 to 1947. He leaned to speak Chinese, German and French, had a fine singing voice, was a musician and director of his parish choir. He was a pious man so drawn to
religious life that he searched for material on saints who were married in order to learn to combine the
two ways of life; his wifewas afraid for a while that he was going
to leave her for the monastery. He joined the Secular
Franciscans in 1940 and found his spiritual home. He was
enthusiastic about spreading devotion to Saint Francis of Assisi and the spiritual
benefits of being a Franciscan, often fasted, and wore a khaki shirt and tan
trousers instead of the traditional black ones of a teacher; the colour he chose was traditional
for tertiaries.
In 1947 some of the local people wanted him
to run for political office, but Lucien declined
saying that he knew nothing of politics and did not want to be part of
it. In the spring of 1947 a persecution of Christians broke out in his region
with priests and nuns at first being imprisoned, and then Christians killed at random and in groups for
their faith. On the afternoon of 14 April1947 he learned that the anti–Christian forces would be coming for him;
he refused to run and instead spent the rest of the day with his wife and children. He was arrested that night, judged and condemned
by the local chief, and executed; his guards and executioner were men
he had taught when they were school boys. Martyr.
Born
- 1908 in Vohipeno, Madagascar
- beheaded with a sword between 10pm
and midnight on 14 April 1947 on the banks of the Mattanana
River near Ambohimanarivo, Manakara, Madagascar
- he
was wearing his tertiary “uniform” – khaki shirt and
trousers with a black cord for a belt
- his
body was tossed into the river
- 10 April 2018 by Pope Francis
- beatification recognition
celebtrated in Vohipeno, Madagascar, presided by Cardinal Angelo Amato
Beato Luciano Botovasoa Padre di famiglia, Terziario francescano,
martire
Vohipeno, Madagascar, 1908 – Ambohimanarivo, Madagascar, 17 aprile 1947
Lucien Botovasoa, nato nel 1908 a
Vohipeno, nel Madagascar, ricevette il Battesimo nel 1922. Divenne
insegnante nella scuola del suo villaggio e catechista della missione di
Vohipeno. Nel 1930 sposò Suzanne Soazana, che gli diede otto figli. Nel 1940
conobbe il Terz’Ordine francescano e ne fondò una Fraternità nella sua
missione: da allora prese a vivere in maniera sobria e lieta, nel più puro
spirito francescano, tanto da far preoccupare sua moglie. Durante i disordini
che coinvolsero il Madagascar verso l’indipendenza, si rifiutò di entrare in
politica, ma i capi locali lo presero di mira per la sua vicinanza ai
missionari francesi. Il 16 aprile 1947 venne arrestato e ribadì di non voler
sostenere un partito che aveva atteggiamenti anticlericali: durante la notte,
dopo un processo sommario, fu decapitato. Il suo corpo fu gettato nel fiume
sulle cui rive era avvenuta la sua esecuzione. È stato beatificato il 15 aprile 2018 a
Vohipeno, sotto il pontificato di papa Francesco.
A portarlo lungo il fiume per sgozzarlo è una banda
di giovanissimi “rivoluzionari”, molti dei quali sono venuti a scuola da lui:
per questo, forse, hanno le mani che tremano, a cominciare da quello che tiene
il coltello. «Smettete di tremare, cercate di tagliare la gola con un colpo
netto», li incoraggia il martire, che non ha paura di perdere la vita, ma del
momento in cui verrà decapitato sì.
La morte cruenta di questo maestro non ha nulla a che fare con le beghe politiche
del momento; e lui non può essere considerato una delle tante vittime della
guerra indipendentista che ha insanguinato il Madagascar a metà degli anni
Quaranta: è stata soltanto la fede cristiana a decretare la sua fine e a
determinare la sua decapitazione. Questo, per la Chiesa, si chiama martirio, in
forza del quale è stato proclamato Beato il 15 aprile 2018.
Lucien Botovasoa nasce in un piccolo villaggio nel 1908, in una zona in cui i
missionari sono arrivati da poco. Lo mandano a studiare in città, dai Gesuiti,
perché si capisce a vista d’occhio che è destinato a sfondare nello studio e
nella vita. Torna nel 1928, diplomato maestro e con tanta voglia di fare, con
la sua prorompente vitalità, le sue doti di insegnante esperto e di musicista
eccezionale.
Oltre ad esibirsi con la tromba, il suo strumento preferito, canta, suona
l’armonium, dirige il canto in chiesa. Pratica sport ed è particolarmente
dotato per le lingue, tanto da destreggiarsi bene anche in francese, latino,
tedesco, cinese ed inglese. È un insaziabile divoratore di libri e un pozzo di
scienza che, insieme ad un carattere esuberante, gioviale e comunicativo, fanno
di lui un leader indiscusso.
Nel 1930 si sposa con Suzanne Soazana, che gli darà otto figli. Non si
accontenta di una vita cristiana all’acqua di rose: vent’anni prima che il
Concilio rivaluti il ruolo dei laici e “apra le porte” ad una santità diffusa
in tutto il popolo di Dio, Luciano si sente pienamente realizzato nel suo
ministero laicale. «Sono molto contento della mia condizione, perché mi ha
chiamato Dio ad essere laico, insegnante e sposato», risponde prontamente, a
chi rimpiange che con tutte le sue belle doti non sia diventato prete.
Cercando nei libri modelli di sposi santi da imitare, si imbatte casualmente
nella Regola dei Terziari Francescani, che gli offre la possibilità di vivere
una forma di consacrazione all’interno del matrimonio. Da quel momento la sua
vita spirituale riceve nuovo impulso e assume un ritmo quasi monacale: porta il
cilicio, digiuna il mercoledì e il venerdì, si alza ogni notte a mezzanotte per
pregare in ginocchio, poi va in chiesa alle 4 del mattino per una prolungata
preghiera fino al momento della messa.
La moglie, fatta evidentemente di tutt’altra pasta, comincia seriamente a
preoccuparsi che il marito un bel giorno abbandoni la famiglia per entrare in
convento, così lui arrotonda lo stipendio con lavori straordinari per
assicurarle un buon tenore di vita, mentre per sé sceglie la sobrietà assoluta
anche nel vestire.
Un cristiano così suscita gelosie ed invidie, anche perché ha un grande
ascendente nel paese, addirittura presso i protestanti. Lucien, che non si è
mai voluto interessare di politica, che ha vietato ai suoi fratelli di
schierarsi politicamente, che non appoggia le iniziative filo-francesi anche a
costo di urtarsi con il proprio parroco, finisce comunque nell’occhio del
ciclone perché la religione, di cui egli è in paese una chiara espressione, è
ritenuta connivente con il colonialismo francese da cui il Madagascar vuole affrancarsi
attraverso la lotta armata.
Nella settimana santa del 1947 inizia la caccia ai cristiani e si incendiano le
chiese. Lucien, fuggito insieme agli altri nella foresta, è costretto però a
ritornare al villaggio perché vigliaccamente ricattato dagli indipendentisti,
che minacciano, se non si lascia catturare, di sterminare la sua famiglia e
incendiare l’intero villaggio.
«Non temo la morte… la mia unica preoccupazione è quella di lasciare voi», dice
il 16 aprile, giorno dell’arresto, che trascorre con la moglie e i figli. Dopo
averli affidati al fratello (la moglie è in avanzato stato di gravidanza),
viene nella notte processato per direttissima.
«Anche voi riceverete il battesimo, ma in punto di morte», profetizza al capo
clan che lo condanna a morte, e la profezia si avvererà nel 1964. Poi, sulla
riva del fiume, una preghiera per i suoi assassini, prima che la corrente
trasporti il suo corpo così lontano da non essere mai ritrovato.
Autore: Gianpiero Pettiti
I primi anni
Lucien Botovasoa nasce nel 1908 ad Ambohimanarivo, frazione di Vohipeno, nel
sud-est del Madagascar. È il maggiore dei nove figli di Joseph Behandry e
Philomene Neviantsoa. La sua famiglia è stata tra le prime, del suo villaggio,
a convertirsi al cristianesimo: il padre era stato battezzato nel 1902, ma la
madre lo avrebbe seguito solo nel 1925.
Lucien compie i suoi primi studi nella scuola del suo villaggio. Domenica 15
aprile 1922, giorno di Pasqua, viene battezzato nella parrocchia di Nostra
Signora dell’Assunzione: ha quattordici anni. Il giorno successivo si accosta
per la prima volta all’Eucaristia. Il 2 aprile dell’anno dopo, Lunedì
dell’Angelo, riceve il sacramento della Cresima: da allora capisce di doversi
impegnare a testimoniare il Vangelo in maniera coerente e convinta.
Maestro alla scuola dei Gesuiti
Nel 1924 viene inviato al collegio San Giuseppe di Ambozontany, una scuola di
formazione per maestri retta dai padri della Compagnia di Gesù. Ne esce quattro
anni dopo col diploma di maestro e, ancora di più, con una formazione solida in
tutti i campi.
Già nell’ottobre del 1928 viene assegnato alla scuola parrocchiale di Vohipeno.
Le persone del suo villaggio lo apprezzavano da sempre: anche in questo nuovo
ruolo, gli riconoscono autorevolezza e lo ritengono un modello di credente.
Il matrimonio
Il 10 ottobre 1930, nella chiesa parrocchiale di Vohipeno, sposa Suzanne
Soazana, che gli darà otto figli. Il primo, Vincent de Paul Hermann, nasce nel
settembre successivo. Degli altri, solo cinque non moriranno in tenera età.
Una suora che conosce, suor Marie-Joseph, gli domanda: «Maestro, tu che sei
così pio, tu avresti potuto diventare sacerdote: non rimpiangi di esserti
sposato?», Lucien, senza esitazione, risponde: «Nessun rimpianto; al contrario,
sono felice del mio stato, perché Dio mi ha chiamato ad essere laico, sposato e
maestro di scuola. Così posso vivere in mezzo alla gente e fare quello che voi,
padri e suore, non potete fare, dal momento che qui sono ancora pagani. Io
posso infatti mostrare loro un aspetto del cristianesimo che riescono a
comprendere, poiché non sono straniero per loro».
La scoperta del Terz’Ordine Francescano
Nel metodo educativo attuato dal maestro Lucien hanno grande parte gli esempi
dei Santi: lui li legge agli allievi dopo le lezioni, ma anche per conto
proprio ne cerca di nuovi. Tuttavia, per lungo tempo non riesce a trovare
storie di Santi che avessero vissuto in modo esemplare il matrimonio.
Un giorno, però, trova un manuale del Terz’Ordine francescano (oggi Ordine
Francescano Secolare), arrivato chissà come nel suo villaggio. Per lui è una
folgorazione: la Regola lì descritta è una via per la santificazione adatta
anche alle persone sposate. Sorge un problema, però: per diventare terziario
deve avere una Fraternità di riferimento, ossia un insieme di fedeli guidati da
un responsabile. Inizia quindi a chiedere ad alcuni suoi conoscenti, che
frequentano la sua stessa parrocchia. Dopo la prima aderente, Marguerite
Kembarakaly (che era stata la sua catechista in preparazione al Battesimo), ne
seguono molti altri. L’8 dicembre 1944 Lucien compie la sua vestizione.
Sobrietà e umiltà
L’adesione al Terz’Ordine cambia in modo profondo la sua vita. Inizia a
vestirsi in maniera sobria e assume una sorta di divisa, composta da camicia e
pantaloni color kaki: dice che quel colore gli sembra adatto ai terziari. Sotto
gli abiti, intorno alla vita, porta il cordone, segno del suo impegno a seguire
la spiritualità di san Francesco d’Assisi.
Si alza prestissimo per pregare: alle quattro del mattino è già in chiesa. Non
perde occasione per recitare il Rosario, anche mentre è per strada: per questo
i suoi allievi lo soprannominano «seme di pikopiko», riferendosi a una pianta i
cui semi somigliano ai grani di una corona. Nel suo manuale del Terz’Ordine
tiene sempre una copia, scritta di sua mano, delle «Litanie dell’umiltà» rese
famose dal cardinal Rafael Merry del Val.
Contrasti con la moglie
Tuttavia, questo suo stile impensierisce la moglie: preoccupata che lui non
sappia dare il giusto tempo alla famiglia, glielo fa presente a più riprese.
Esasperata, la donna arriva ad accusare lo stesso san Francesco: «Lui ti ha
reso pazzo», grida, indicando un quadretto che lo raffigura insieme al lupo di
Gubbio. Lucien, invece, tace per dare gloria a Dio: il motto gesuita «Ad
maiorem Dei gloriam» è parte di lui sin dagli anni in cui studiava per diventare
maestro.
Anche Suzanne è cattolica, ma ha paura che prima o poi il marito la lascerà per
farsi religioso. Quando glielo fa presente, lui scoppia a ridere e le spiega
che, invece, ama moltissimo lei e i loro figli: se digiuna due volte alla
settimana, il mercoledì e il venerdì, non obbliga anche loro a fare lo stesso,
anzi, invita lei a cucinare pietanze migliori, oppure dà lui stesso ai figli la
propria razione di cibo.
Un’onestà proverbiale
In un’altra occasione, la donna lo rimprovera: «Sei così intelligente! Perché
non lavori come contabile, per guadagnare qualche soldo in più?». Con dolcezza,
le replica: «Se anche avessimo tanti soldi da riempire questa casa, non avremmo
mai la ricchezza che abbiamo ora. È una ricchezza che non sarà mai vinta dalla
ruggine».
Il suo distacco dai soldi diventa proverbiale, dopo che ha restituito un sacco
di denaro a un mercante di buoi, rifiutando la ricompensa che gli sarebbe
spettata. Ancora oggi, a Vohipeno, si dice in senso ironico:
«Come Botovasoa che ha trovato del denaro: invece di prenderselo, lo
restituisce al proprietario».
Colto e francescanamente lieto
Seppur con un regime di vita austero, Lucien mantiene il suo carattere allegro:
molti testimoni hanno affermato di non averlo mai visto arrabbiato. È un abile
suonatore di tromba e dell’armonium, con cui accompagna le funzioni nella
chiesa di Vohipeno.
È molto portato per le lingue: sa il malgascio classico, il francese, il
latino, un po’ di tedesco, l’inglese, perfino il cinese (imparato tramite i
commercianti del villaggio). Padroneggia infine i testi classici arabo-malgasci
del «Sorabè», ossia «Grande Scrittura», nei quali i vari clan familiari,
incluso il suo, si tramandavano i loro segreti.
Una situazione difficile
Alle prove in famiglia si aggiungono, ben presto, quelle derivanti dalla
situazione politica. Nel 1947, infatti, cominciano a sorgere fermenti
indipendentisti. I missionari e coloro che li seguono sono accusati, a volte a
torto, a volte a ragione, di sostenere i colonialisti francesi. Un uomo come il
maestro Botovasoa sembra la persona giusta per diventare una guida politica:
entrambe le parti in lotta se lo contendono.
Alla porta di casa di Lucien si presenta un giorno il segretario del Padesm
(sigla per “Parti des déshérités de Madagascar”, “Partito dei diseredati del
Madagascar”), per chiedergli di diventarne il presidente. Lui giustifica il
proprio diniego in questi termini: «La politica mi è totalmente estranea.
Sapete tutti che cosa amo, sono le questioni religiose ed esse occupano tutto
il mio tempo». Sempre per le sue doti intellettuali, i notabili del villaggio
lo vorrebbero segretario del MDRM (“Mouvement Démocratique de la Rénovation
Malgache”), il partito rivoluzionario anticoloniale.
L’ “ultima Messa”
Il pomeriggio della Domenica delle Palme, il 30 marzo, arriva la notizia che
stanno arrivando i ribelli. Lucien accetta di seguire suo padre e i suoi
fratelli nel bosco, in un terreno di loro proprietà. Qualche giorno dopo, viene
a sapere che a Vohipeno ci sono stati dei massacri. Rientra il mercoledì della
Settimana Santa, perché i rivoltosi hanno minacciato di uccidere la sua
famiglia.
Nel villaggio non ci sono più né le suore né i Padri Lazzaristi che tengono la
missione: il parroco, padre Pierre Garric, si è rifugiato nella città vicina,
sotto il controllo dei francesi. Per giunta, le porte della chiesa sono
sprangate.
La domenica dopo Pasqua, Lucien raduna nella sua scuola tutti i cristiani,
cattolici e protestanti, rimasti nel villaggio. Le suore portano il loro
armonium e lui suona e canta, poi commenta il Vangelo. Qualcuno dei presenti ha definito quella celebrazione come «l’ultima
Messa che ha celebrato il maestro». Tecnicamente è un’affermazione
impropria, ma di fatto aveva svolto una sorta di supplenza sacerdotale.
L’addio alla famiglia
Giovedì 15 aprile, insieme ai suoi familiari, è nell’abitazione riservata al
maestro, vicino alla chiesa, quando una donna, trafelata, lo raggiunge: il capo
del villaggio vuole convocarlo nella «Grande Casa», ossia la sua residenza. La
moglie, incinta di due mesi, inizia a piangere, mentre uno dei figli è colto
dalla febbre.
Lucien, invece, sembra calmo e afferma: «Ho sempre atteso questo momento, io
sono pronto. Non temo la morte, anzi la desidero, perché è beatitudine. La mia
unica preoccupazione è quella di lasciare voi». Affida quindi la moglie e i
bambini a suo fratello André e trascorre il resto del pomeriggio pregando.
Il processo
Tsihimoño, il re o capovillaggio, interroga il maestro accusandolo di essere
alleato degli stranieri e, per l’ultima volta, gli chiede di diventare
presidente del partito. Per tutta risposta, Lucien afferma: «Voi uccidete,
bruciate le chiese, impedite la preghiera, fate calpestare il crocifisso e
volete trasformare la chiesa in una sala da ballo. So bene che mi ucciderete, e io non mi sottraggo. Se la mia vita potrà
salvarne altre, non esitate a uccidermi. La sola cosa che vi domando è di non
far del male ai miei fratelli».
Queste parole gli valgono la condanna a morte. Prima di andare sul luogo
dell’esecuzione, ha ancora qualche parola per il capo: «Re, prima di morire, tu
sarai battezzato, tu dovrai morire cristiano. Sarà duro per te, ma non aver
paura: io sarà là, non lontano da te».
Il martirio
Viene quindi portato sulla riva del fiume Matitana da alcuni giovani, compreso
qualche suo ex-allievo. Un testimone oculare lo vede mentre chiede di poter
pregare e lo sente sussurrare: «O Dio, perdona questi miei fratelli che hanno
ora un difficile compito da assolvere nei miei confronti. Il mio sangue,
versato a terra, possa essere per la salvezza della terra dei miei Antenati».
Gli esecutori materiali esitano a colpirlo, ma lui li incoraggia: «Vi prego,
smettetela di giocare con le vostre mannaie, e cercate di tagliarmi bene la
testa, d’un sol colpo».
Il terzo boia lo colpisce, ma non gli stacca del tutto la testa. Infine, quando
tutti i carnefici hanno bagnato le loro armi nel suo sangue, spingono il suo
cadavere nel fiume: s’incastra, ma lo liberano e lo lasciano portare via dalla
corrente. È la notte tra il 16 e il 17 aprile 1947: Lucien ha 39 anni.
A quindici anni di distanza, nel 1964, Tsihimoño, in punto di morte, manda a
chiamare un sacerdote. Padre Vincent Carme, missionario lazzarista, riceve da
lui la rivelazione delle parole che aveva sentito: lo porta in ospedale, dove
riceve il Battesimo e, dopo una settimana, muore.
La causa di beatificazione
Già negli anni 1960-1965 si pensò di aprire la causa per indagare l’effettivo
martirio in odio alla fede di Lucien, ma senza esiti positivi. Solo negli
ultimi anni è effettivamente partita, a cura della diocesi di Farafangana
(sotto cui ricade Vohipeno) e in collaborazione con l’Ordine dei Frati Minori
Cappuccini. Aperta il 7 settembre 2011 (ma il nulla osta è arrivato l’11
ottobre 2011), si è conclusa il 17 aprile 2013. Gli atti dell’inchiesta sono
stati convalidati il 21 marzo 2014.
La “Positio super martyrio”, trasmessa nel 2015, è stata valutata positivamente
dai Consultori storici della Congregazione delle Cause dei Santi il 4 settembre
2015, dai Consultori Teologi l’8 novembre 2016 e dai cardinali e dai vescovi
membri della medesima Congregazione il 2 maggio 2017.
Il riconoscimento del martirio e la beatificazione
Il 4 maggio 2017, ricevendo in udienza il cardinal Angelo Amato, Prefetto della
Congregazione delle Cause dei Santi, papa Francesco ha autorizzato la
promulgazione del decreto con cui Lucien Botovasoa veniva ufficialmente
dichiarato martire.
La sua beatificazione è stata celebrata il 15 aprile 2018 a Vohipeno,
presieduta dal cardinal Maurice Piat, vescovo di Port-Louis, come delegato del
Santo Padre.
Autore: Emilia Flocchini