Bienheureuse Hanna Chrzanowska
Infirmière polonaise (✝ 1973)
Anna
Chrzanowska (1902 - 1973), oblate ursuline polonaise.
Promulgation du décret relatif aux vertus héroïques, décret du 1er octobre 2015 (en italien).
Fille d'un professeur d'université née le 7 octobre 1902 dans une famille industrielle charitable et religieuse (catholique et protestante), elle fait ses études dans une école des Ursulines et aide à prendre soin des blessés lors de la révolution bolchévique. Elle fait ensuite des études d'infirmière à Varsovie et en France.
Instructrice à l'Université des infirmières puis éditrice de la revue Infirmière de Pologne, elle aide à la création de l'Association des infirmières polonaises. Elle devient membre des oblates bénédictines.
Pendant la deuxième guerre mondiale, son père meurt en camp de concentration et elle organise les infirmières de Varsovie pour les soins à domicile et pour accueillir les réfugiés.
Directrice de l'Ecole pour les soins infirmiers psychiatriques à Kobierzyn jusqu'à sa fermeture par les communistes, elle se tourne alors vers les soins aux pauvres et nécessiteux de sa paroisse.
Elle a lutté contre le cancer durant les sept dernières années de sa vie et est morte le 29 avril 1973 à Cracovie.
En polonais:
- Hanna Chrzanowska, Święci i błogosławieni, (Saints et bienheureux de l'archidiocèse de Cracovie)
- Hanna Chrzanowska - (précurseur des soins infirmiers de famille), Alexander Jędrysik, thèse écrite sous la direction de Grazyna Franek, (document pdf)
- Hanna Chrzanowska - sumienie pielęgniarek, (Hanna Chrzanowska - infirmière de conscience), Niedziela, tygodnik katolicki, (Dimanche, hebdomadaire catholique)
- Hanna Helena Chrzanowska 1902 - 1973, Musée virtuel de l'histoire de l'Association des infirmières polonaises.
"je ne suis pas venu pour être servi mais pour
servir"
Pologne: le cardinal Amato préside la
béatification d’Hanna Chrzanowska, infirmière
La béatitude des miséricordieux
AVRIL 28, 2018 18:00
JEAN-PAUL II, SAINTS, BIENHEUREUX
Les infirmières, les infirmiers,
les malades aussi ont une nouvelle amie « au ciel »: le cardinal
Amato a en effet présidé la béatification de l’infirmière polonaise, amie de
Karol Wojtyla, Hanna Helena Chrzanowska(1902-1973), laïque, oblate
bénédictine, ce samedi 28 avril 2018, à Carcovie (Pologne). Il a salué en elle
un modèle du rapport avec le malade.
Le cardinal Angelo Amato, préfet
de la Congrégation pour les causes des saints a en effet présidé la messe, au
cours de laquelle il a souligné comment la nouvelle bienheureuse se
« penchait sur les malades », et combien on apprend d’elle « à
se pencher sur les pauvres, à prendre soin de ceux qui ont besoin de
réconfort, de soutien, d’encouragement, car ils sont nombreux, sont petits,
abandonnés, exilés , faibles, marginalisés », rapporte L’Osservatore
Romano du 29 avril.
La
charité envers tous
On en voit certains « tous
les jours sur nos routes, mais beaucoup sont cachés dans leurs misérables
maisons, malades, pauvres, seuls, sans soutien », a fait remarquer le
cardinal italien dans son homélie.
« Par le travail de ses
enfants, l’Eglise, a-t-il dit, va à la rencontre » des personnes dans le
besoin, « donnant aide et protection avec sacrifice et
générosité ». Il a exhorté les Polonais à « continuer à manifester de
la charité envers tous, spécialement envers nos malades » afin que
« chaque jour, ils reçoivent un signe d’attention, un signe
d’encouragement et un geste de soutien ».
A travers la bienheureuse
Hanna, « l’Eglise célèbre la créativité de la charité chrétienne qui
ouvre ses bras, comme Jésus le Bon Samaritain, pour accueillir, protéger, et
les soigner les malades, les souffrants, les faibles », a insisté le
cardinal Amato.
La
béatitude des miséricordieux
Il a rappelé qu’à l’occasion des
obsèques de la bienheureuse, en 1973, le cardinal Karol Wojtyla a prononcé son
éloge funèbre en disant, ému: « Je te remercie, Hanna, toi qui as vécu
parmi nous, et qui as été pour nous tous l’incarnation des Béatitudes du
Christ, en particulier de celle qui dit « heureux les
miséricordieux ». »
Elle était devenue infirmière par
motivation « philanthropique, à partir de sa conversion, en 1932 ». Elle
a vécu cette profession « comme un véritable apostolat chrétien, de
présence salvifique de la croix du Christ auprès des malades ».
Elle nourrissait sa vie de foi
« par la prière, la communion et l’adoration eucharistique, des retraites,
la prière du chapelet ». Et, entant qu’oblate bénédictine, elle a
« vécu avec enthousiasme et joie le charisme de la prière liturgique et du
travail professionnel auprès des malades ».
« Son service était à côté
des malades, en qui elle reconnaissait la présence du Christ », a fait
observer le cardinal Amato: « Et même aux infirmières elle a proposé une
formation à la fois professionnelle et spirituelle ».
Elle rappelait à tous
« l’espérance du bonheur éternel au paradis et sa foi dans la providence
divine réveillait à la vie et à l’enthousiasme », si bien que, même
« dans une atmosphère de douleur et de souffrance, elle réussissait
toujours à apporter un rayon de lumière et de joie ».
Même
pas peur
Pour elle, le patient était
« le bien suprême » à approcher « comme un frère et une
sœur » et sa profession d’infirmière « était une véritable vocation,
un appel d’en haut pour le bien des pauvres » et elle donnait « généreusement
aux autres son temps, son intelligence, sa culture, collaborant activement avec
ceux qui étaient soucieux de soulager et d’améliorer les conditions des
malades ».
Elle en est même arrivée à
« vendre ses bijoux pour acheter des médicaments pour les pauvres ».
Et elle « ne voulait ni remerciements ni reconnaissance ».
Elle montrait une attention et une
compréhensions spéciale pour les familles de malades chroniques, avec le souci
aussi de leur vie spirituelle et sacramentelle », leur procurant aussi
l’aide d’un prêtre.
Même sous l’occupation communiste,
elle « n’a pas caché sa foi » et « elle ne s’est pas plainte des
moqueries et des injustices » subies, et aucune menace n’a réussi à
l’empêcher de s’approcher des sacrement régulièrement.
Mais c’est en raison de ses
convictions religieuses qu’elle « a été privée du poste de directrice de
l’école d’infirmières ». Mais elle n’avait pas peur « des pressions
du parti » et elle « défendait courageusement sa foi, organisant
régulièrement des séminaires pour les malades », en dépit des interdictions.
Et surtout, a conclu le cardinal,
« elle n’avait honte d’aucun service rendu aux malades: elle se
retroussait les manches et travaillait avec humilité ».
Reconnaissance
du miracle
Un miracle obtenu par son
intercession a été reconnu par le pape François le 7 juillet 2017, ce qui
ouvrait la voie à sa béatification.
Les funérailles d’Hanna
Chrzanowska ont été célébrées à Cracovie par le cardinal Karol Wojtyła, futur
pape Jean-Paul II, qui a dit notamment : « Nous remercions Dieu pour cette
vie qui avait un tel sens, qui nous a laissé un témoignage si clair, si clair …
Que ta récompense soit le Seigneur Lui-même, que ton service rayonne parmi nous
et nous apprenne à tous, sans cesse, comment servir le Christ et le
prochain. »
Hanna Chrzanowska,
la fille du professeur Ignacy Chrzanowski, était née le 7 octobre 1902, à
Varsovie. Ses grands-parents maternels étaient des protestants évangéliques,
tandis que les grands-parents paternels étaient catholiques. La famille était
connue pour sa charité et une grande implication religieuse.
Ecole
universitaire
Hanna obtint son diplôme d’études
secondaires chez les Sœurs ursulines de Cracovie. En 1922, elle entreprit des
études à l’École des sciences infirmières nouvellement ouverte à Varsovie et
elle utilisa sa bourse pour compléter ses études en France.
De 1926 à 1929, elle travailla
comme instructrice à l’École universitaire des infirmières de Cracovie. De
1929 à 1939, elle publia le mensuel « L’Infirmière polonaise » et elle
participa aux travaux de l’organisation de l’Union catholique polonaise des
infirmières et infirmiers en 1937.
Après le déclenchement de la
guerre en 1939, Hanna arriva à Cracovie. Son père fut déporté avec les autres
professeurs dans un camp de concentration où il mourut. Son frère, Bogdan
Chrzanowski, mobilisé en 1939, fut assassiné à Kozelsk.
Hanna se dévoua à des activités de
bienfaisance au sein du Comité d’assistance civique, présidée par l’archevêque
Adam Stefan Sapieha (qui ordonna prêtre Karol Wojtyla), puis elle travailla en
soignant des réfugiés et des personnes déplacées. Elle organisa pour eux
l’hébergement, les repas, s’occupa particulièrement des enfants et des juifs.
Hanna essayait de placer les orphelins dans les familles.
Après
la guerre
Pendant ce temps, sa vie
spirituelle s’approfondissait. Elle était principalement centrée
sur l’Eucharistie et l’aide du prochain dans l’esprit de l’Évangile.
Avec la fin de la guerre et
l’ouverture de l’École universitaire des sciences infirmières à Cracovie, elle
travailla comme directrice des soins infirmiers et sociaux en mettant l’accent
sur les cours de préparation des étudiants pour soigner les malades chez eux.
Pendant une courte période, elle
travailla comme directrice de l’école des soins infirmiers psychiatriques à
Kobierzyn. Après la fermeture de cette école par les autorités communistes,
Hanna, dont l’attitude religieuse était un obstacle pour eux, fut forcée de
prendre sa retraite anticipée.
Encore pleine de force et
connaissant bien la situation des patients qui restaient chez eux, Hanna
organisa les soins pour les malades chroniques et dans les zones abandonnées de
la paroisse de Cracovie, avec la pleine approbation des autorités de l’Église.
Les infirmières, les amis, les étudiants et les religieuses l’aidaient dans son
activité.
On la voyait souvent plongée dans
la prière dans l’église des Carmes, située à proximité de son appartement. Avec
beaucoup de tact, elle essayait d’aider les patients souffrant de maladies
spirituelles : elle appelait des prêtres pour célébrer la messe dans la
maison du patient qui le désirait.
Depuis 1966, Hanna souffrait d’un
cancer, et elle s’est éteinte le 29 avril 1973: ce sera demain, dimanche 29
avril l’anniversaire de sa « naissance au Ciel ».
Le
pape polonais pour ami
Les funérailles d’Hanna ont donc
été célébrées par le cardinal Karol Wojtyła, futur saint pape Jean-Paul II. Il
est revenu à Cracovie spécialement pour cela, alors qu’il participait à
une réunion de la Conférence des évêques polonais. Un grand nombre de
patients en fauteuil roulant ont voulu accompagner leur protectrice jusqu’au
cimetière. Le cardinal Wojtyła l’a remerciée en disant: « Nous te
remercions, Hanna, d’avoir été parmi nous, d’avoir été comme tu as été, avec ta
grande simplicité, cette chaleur intérieure ».
Un premier décret, concernant
les vertus héroïques d’Hanna, avait été promulgué par le pape François le 1er
octobre 2015.
Avec
Marina Droujinina
Pologne: Hanna Chrzanowska, infirmière
et apôtre des malades
La béatitude des miséricordieux
AVRIL 29, 2018 12:39
ANGÉLUS ET REGINA CAELI, PAPE FRANÇOIS, SAINTS, BIENHEUREUX
Le pape François a
évoqué, après le Regina Caeli, de ce dimanche 29 avril 2018, place
Saint-Pierre, en présence de quelque 30 000 visiteurs, la béatification de Hanna
Chrzanowska: « une fidèle laïque » qui « a été proclamée
bienheureuse hier, à Cracovie »
« Elle a consacré sa vie à
guérir les malades en qui elle voyait le visage de Jésus souffrant. Rendons
grâce à Dieu pour le témoignage de cet apôtre des malades et essayons d’imiter
son exemple », a dit le pape.
Un miracle obtenu par son
intercession a été reconnu par le pape François le 7 juillet 2017, ce qui
ouvrait la voie à sa béatification.
Les funérailles d’Hanna
Chrzanowska ont été célébrées à Cracovie par le cardinal Karol Wojtyła, futur
pape Jean-Paul II, qui a dit notamment : « Nous remercions Dieu pour cette
vie qui avait un tel sens, qui nous a laissé un témoignage si clair, si clair …
Que ta récompense soit le Seigneur Lui-même, que ton service rayonne parmi nous
et nous apprenne à tous, sans cesse, comment servir le Christ et le
prochain. » Il a salué en elle la béatitude vécue des
« miséricordieux ».
Hanna Chrzanowska, fille du professeur
Ignacy Chrzanowski, était née le 7 octobre 1902, à Varsovie. Ses grands-parents
maternels étaient des protestants évangéliques, tandis que les grands-parents
paternels étaient catholiques. La famille était connue pour sa charité et une
grande implication religieuse.
Ecole
universitaire
Hanna obtint son diplôme d’études
secondaires chez les Sœurs ursulines de Cracovie. En 1922, elle entreprit des
études à l’École des sciences infirmières nouvellement ouverte à Varsovie et
elle utilisa sa bourse pour compléter ses études en France.
De 1926 à 1929, elle travailla
comme instructrice à l’École universitaire des infirmières de Cracovie. De
1929 à 1939, elle publia le mensuel « L’Infirmière polonaise » et elle
participa aux travaux de l’organisation de l’Union catholique polonaise des
infirmières et infirmiers en 1937.
Après le déclenchement de la
guerre en 1939, Hanna arriva à Cracovie. Son père fut déporté avec les autres
professeurs dans un camp de concentration où il mourut. Son frère, Bogdan
Chrzanowski, mobilisé en 1939, fut assassiné à Kozelsk.
Hanna se dévoua à des activités de
bienfaisance au sein du Comité d’assistance civique, présidée par l’archevêque
Adam Stefan Sapieha (qui ordonna prêtre Karol Wojtyla), puis elle travailla en
soignant des réfugiés et des personnes déplacées. Elle organisa pour eux
l’hébergement, les repas, s’occupa particulièrement des enfants et des juifs.
Hanna essayait de placer les orphelins dans les familles.
Après
la guerre
Pendant ce temps, sa vie
spirituelle s’approfondissait. Elle était principalement centrée
sur l’Eucharistie et l’aide du prochain dans l’esprit de l’Évangile.
Avec la fin de la guerre et
l’ouverture de l’École universitaire des sciences infirmières à Cracovie, elle
travailla comme directrice des soins infirmiers et sociaux en mettant l’accent
sur les cours de préparation des étudiants pour soigner les malades chez eux.
Pendant une courte période, elle
travailla comme directrice de l’école des soins infirmiers psychiatriques à
Kobierzyn. Après la fermeture de cette école par les autorités communistes,
Hanna, dont l’attitude religieuse était un obstacle pour eux, fut forcée de
prendre sa retraite anticipée.
Encore pleine de force et
connaissant bien la situation des patients qui restaient chez eux, Hanna
organisa les soins pour les malades chroniques et dans les zones abandonnées de
la paroisse de Cracovie, avec la pleine approbation des autorités de l’Église.
Les infirmières, les amis, les étudiants et les religieuses l’aidaient dans son
activité.
On la voyait souvent plongée dans
la prière dans l’église des Carmes, située à proximité de son appartement. Avec
beaucoup de tact, elle essayait d’aider les patients souffrant de maladies
spirituelles : elle appelait des prêtres pour célébrer la messe dans la
maison du patient qui le désirait.
Depuis 1966, Hanna souffrait d’un
cancer, et elle s’est éteinte le 29 avril 1973: ce sera demain, dimanche 29
avril l’anniversaire de sa « naissance au Ciel ».
Le
pape polonais pour ami
Les funérailles d’Hanna ont donc
été célébrées par le cardinal Karol Wojtyła, futur saint pape Jean-Paul II. Il
est revenu à Cracovie spécialement pour cela, alors qu’il participait à
une réunion de la Conférence des évêques polonais. Un grand nombre de
patients en fauteuil roulant ont voulu accompagner leur protectrice jusqu’au
cimetière. Le cardinal Wojtyła l’a remerciée en disant: « Nous te remercions,
Hanna, d’avoir été parmi nous, d’avoir été comme tu as été, avec ta grande
simplicité, cette chaleur intérieure ».
Un premier décret, concernant
les vertus héroïques d’Hanna, avait été promulgué par le pape François le 1er
octobre 2015.
Avec
Marina Droujinina
SOURCE : https://fr.zenit.org/articles/pologne-hanna-chrzanowska-une-infirmiere-et-un-apotre-des-malades/
Hanna Chrzanowska, de l’écoute à la sainteté dans le monde
hospitalier
/
Cette infirmière récemment
déclarée bienheureuse a changé le monde de la santé en Pologne. A
l’occasion de la journée Mondiale des Pauvres, qui a lieu ce dimanche 18
novembre, le Pape François écrivait : « Pour reconnaître leur voix, nous avons
besoin du silence de l’écoute 1) ». A n’en pas douter, la vie
d’Hanna Chrzanowska illustre ce propos de manière magistrale : l’écoute
de la souffrance et un regard constant sur les personnes soignées ont dilaté sa
vie pour lui donner une grande fécondité. Entretien avec Kamila Róg, infirmière
et future volontaire de Points-Cœur au Brésil.
La réponse à cette question n'est pas facile du tout. Le
contexte historique et culturel de la Pologne du XX° siècles dans lequel elle a
grandi et vécu peuvent nous aider à découvrir les multiples visages de la
bienheureuse Hanna Chrzanowska (1902-1973), première infirmière laïque béatifiée
en avril par le pape François.
Hanna Chrzanowska est née le 7 octobre 1902 à Varsovie. Elle
vient d'une famille riche, son père Ignace Chrzanowski, est un célèbre
professeur de littérature. Quand Hanna a 8 ans, la famille déménage à Cracovie,
où le professeur Chrzanowski reprend la chair de l'Université Jagellon. Elevée
dans une maison où l'on attachait beaucoup d'importance à la charité, elle
suit, après l'obtention de son baccalauréat, un bref cours d'infirmière pour
aider les victimes de la guerre. Mais c’est sans toute sa tante Zofia qui lui
transmit son amour pour ce métier. Fondatrice d’un hôpital pour enfants à
Varsovie, elle l’emmène tôt sur le chantier de construction, où, plus tard, à
l'âge de 12 ans, elle est traitée pour dysenterie. Comme nous l'apprennent ses
notes personnelles, cet événement aura un fort impact sur l'enfant, en
particulier les soins prodigués par une infirmière Madame Aniela.
En 1920, elle commence ses études de philologie polonaise,
qu'elle interrompt lorsqu'elle apprend l'ouverture de l'école d'infirmières à
Varsovie, première du pays. A partir de ce moment, Hanna Chrzanowska se
consacre aux soins infirmiers. A la fin de ses études, elle obtient des bourses
en France et en Belgique, où elle approfondit ses connaissances, notamment dans
le domaine des soins sociaux. En tant qu'infirmière, elle travaille comme
institutrice à l'École universitaire des infirmières et hygiénistes de
Cracovie. Elle édite le premier magazine professionnel infirmier en Pologne
"Pielęgniarka Polska". Elle publiera par la suite de nombreux
ouvrages dans le domaine des soins infirmiers. Elle participe activement à la
préparation de la "Loi sur les soins infirmiers" adoptée par le
parlement. Elle prend part à la création de l'Union catholique des infirmières
polonaises. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, elle se porte volontaire
au sein du Comité de tutelle polonais à Cracovie où elle s'implique fortement
dans les soins aux réfugiés, aux prisonniers et aux personnes déplacées. Elle
accorde une attention toute spéciale aux enfants orphelins, dont beaucoup de
juifs, pour qui elle trouve des familles d'accueil. Cette expérience de la
guerre et de la souffrance sont un moment privilégié qui rapproche Chrzanowska
de Dieu, auprès de qui elle cherche soutien, découvrant la puissance de la
prière et de l'Eucharistie. Après la guerre, Hanna enseigne les soins
infirmiers sociaux à l'École universitaire de sciences infirmières et
d'obstétrique. Elle obtient une bourse d'études aux États-Unis, où elle a
approfondi ses connaissances.
En 1957, elle devient
directrice de l'école des soins infirmiers psychiatriques de Kobierzyn. Devant
les problèmes de nombreuses personnes malades – seules, abandonnées et
handicapées, privées de tout type de soins, elle décide d'organiser une
assistance infirmière professionnelle, basée sur les structures de l'Eglise et
indépendante du service de santé de l'Etat, alors inefficace. Elle publie un
article dans le Tygodnik Powszechny intitulé
« Le monde n'est pas vide », présentant le sort des
patients anonymes couchés à la maison sans soins élémentaires. La réponse est
immédiate. Les bénévoles se portent volontaires pour travailler et l'argent
afflue, ce qui permet d'acheter les ressources médicales de première
nécessité.
C'est ainsi que s’organisent les premiers soins infirmiers
paroissiaux, avec l’aide, notamment, du Père Karol Wojtyła et du recteur de la
Basilique sainte Marie, le Père Ferdinand Machay. Avec le soutien des autorités
ecclésiastiques, ainsi que de nombreux collaborateurs et bénévoles
(infirmières, religieuses, religieux, prêtres, médecins, professeurs et
étudiants), elle fonde des centres de soins infirmiers paroissiaux à Cracovie
et dans tout l'archidiocèse. Elle organise ainsi des retraites pour ses
patients, qui leur redonnent la joie de vivre et la force dont ils ont besoin
pour porter la croix quotidienne.
Grâce à ses efforts, la
coutume de célébrer la messe au domicile du malade et les visites des malades
lors des visites pastorales se répandent peu à peu. A la demande du Cardinal
Karol Wojtyła, Paul VI lui rend hommage avec la médaille Pro Ecclesia et Pontifice. Oblate
de l'abbaye de Tyniec depuis 1956, sa vie spirituelle est imprégnée de l’esprit
bénédictin. En servant les malades et les souffrants tout au long de sa vie,
elle réalise de plus en plus clairement que c’est le Christ lui-même qu’elle
sert en eux. Elle meurt à Cracovie le 29 avril 1973 et sera béatifiée 45
ans plus tard à Cracovie.
Quel est son enseignement pour les hommes d’aujourd’hui ?
L'église a élevé Hanna Chrzanowska au rang de Bienheureuse.
Par sa vie, elle montre de façon très concrète que la sainteté commence ici et
maintenant, pour tout le monde, quel que soit son l’âge et l’état de vie. Elle
n’est pas née avec un don spécial lui permettant de reconnaître le Christ dans
la personne souffrante. Elle a commencé à comprendre ce mystère au fil du
temps, cherchant des réponses au sens de la souffrance, qui ne manquait pas
dans sa vie et dans son entourage. Elle ne s'est pas arrêtée à la surface, elle
a cherché un sens toujours plus profond. "Cherchez et vous trouverez"
(Mt7,7).
Sa conversion a eu lieu vers 30 ans. A partir de là, Dieu est
vraiment devenu la source de ses activités quotidiennes. En Pologne, Hanna
Chrzanowska est considérée comme la deuxième « Mère Teresa de Calcutta ».
On pourrait même penser qu’il était plus facile à Mère Teresa d’être sainte,
tant étant grande la misère à Calcutta. Quelques décennies plus tard, la
Bienheureuse Hanna montre que l’essentiel est d’épouser les circonstances. La
souffrance est vraiment partout si nous y sommes sensibles et si nous voulons
la voir.
Lors de ses funérailles, le
Cardinal Karol Wojtyła a dit : « Nous te remercions, Madame Hanna, d'avoir été parmi nous… d'avoir
été parmi nous une incarnation des Béatitudes du Sermon sur la montagne,
surtout de celle-ci: « Heureux les miséricordieux ».
« C'est un chemin exigeant, mais à la portée de
tous, disait le pape François. Pour accomplir les œuvres de miséricorde, il n'est pas
nécessaire d'aller à l'université et d'obtenir un diplôme. Nous pouvons tous
faire des œuvres de miséricorde. Il suffit que chacun d'entre nous commence à
se poser la question : que puis-je faire aujourd'hui pour aider mon voisin dans
le besoin ? »
Pendant la guerre, elle aide les victimes. Après la guerre,
il n'y a plus de victimes, mais des réfugiés, des personnes déplacées, des
orphelins et des veuves. Lorsqu'elle enseigne à l'université, elle n'est pas
seulement une professeure pour les étudiants, mais aussi une éducatrice et une
mère. Puis elle constate la solitude des personnes âgées. Elle voit les besoins
immédiats et ne passe pas son chemin (Lc 10,31-32). La souffrance, en soi une
épreuve pour l'être humain, on ne peut pas l’affronter seul. Mais dans la
découverte que la souffrance est un mystère et que le visage de Jésus du
Calvaire est en chaque personne souffrante, nous pouvons persévérer avec amour
et joie dans le service et la présence auprès des personnes souffrantes.
Compatir, et non se lamenter.
Comment son exemple illumine-t-il votre expérience d’infirmière
?
Souvent quand je dis que je suis infirmière, la réaction est
la suivante: « Ça doit être un dur labeur ». Ce à quoi je réponds sans
hésiter: « Oui, c'est vrai, mais en ce qui me concerne, je ne peux pas
imaginer ce travail sans la foi en Dieu et la possibilité de le rejoindre dans
mon prochain. Hanna Chrzanowska est la première infirmière laïque béatifiée.
C'est un modèle dans la vocation d’infirmière. C'est pourquoi je suis
personnellement reconnaissante à Dieu pour le don de sa vie, elle est pour moi
une confirmation, très concrète que dans mon travail, j'aide Celui qui souffre
par excellence, qu'il y a quelque chose de plus qu’aller et revenir du travail.
C'est comme si elle montrait vers quoi s’orienter dans les soins infirmiers, ce
qui est le plus important. On l’appelait « sœur de notre Dieu », à
l'exemple de saint Frère Albert – « frère de notre Dieu ». Hanna est
pour nous un modèle, mais aussi, comme le disait le cardinal Marcharski,
« la conscience du corps infirmier ». Il existe un grand risque, et
c'est malheureusement plus qu’un risque, de s’habituer à la
souffrance. Avec le roulement des infirmières, les gardes de 12 heures, le
stress, la confrontation difficile avec les familles, les problèmes de
tempérament, la tentation est grande de devenir insensible.
La Bienheureuse posait souvent
cette question: « Le malade est-il le premier ? ». « Sommes-nous satisfaits du niveau de service
offert aux malades par les infirmières ? Pourquoi (…) les malades ont-ils peur
des hôpitaux ? Pourquoi les malades quittent l'hôpital négligés ? Pourquoi (…)
la vieille dame malade n'a-t-elle pas été lavée une seule fois à l'hôpital et
s’est elle-même frottée pour ne pas attraper d’escarres? Pourquoi est-ce que ça
arrive ? Est-ce simplement parce qu'il y a peu d'infirmières ? N'y a-t-il pas
d'infirmières assises en service qui pensent à autre chose qu’aux malades ?
(….) Je suis bien consciente du fait que les circonstances sont parfois
difficiles à ce moment-là. Nous savons tous très bien qu'il existe une sorte d’anesthésie
sociale ».
Les gens qui ont connu personnellement la Bienheureuse parlent
souvent d'elle en utilisant le terme à la fois affectueux et respectueux en
polonais de "tante". D'où vient-il ?
Hanna Chrzanowska a consacré son temps non seulement aux
malades et à la souffrance, mais aussi comme formatrice et éducatrice et a
passé beaucoup de temps avec des jeunes auxquels elle n’est pas restée
indifférente. Elle a compris que l'enseignement d’une matière seule ne suffit
pas, mais qu'il est tout aussi important de parler du « sujet » des
soins, qu’il s’agit du service authentique à un autre être humain ; que
doivent être pris en compte non seulement les besoins de santé, mais aussi les
besoins spirituels ; que le souci doit être constant du respect de la dignité
humaine.
Sans jugement, elle enseigna pas à pas aux étudiants à faire
face aux situations les plus difficiles, celles qui humainement nous dépassent,
surtout lorsque l’on est jeune et inexpérimenté. C'est précisément pour cette
raison – une façon d’entrer en relation chaleureuse et pleine d’humour- qu'elle
a pu les rassembler autour d'elle dans différentes activités. Comme le père
Karol Wojtyla se faisait appeler « oncle », Hanna Chrzanowska est
devenue la « tante » de ces jeunes.
Peu à peu, elle est devenue une autorité pour eux. Elle
savait que pour servir pleinement son prochain, il fallait susciter une
nouvelle attitude, former le cœur. Voilà une chose qui fait probablement défaut
dans le monde d'aujourd'hui, y compris dans le domaine des soins infirmiers,
tant au niveau de la formation qu'après, sur le lieu de travail. Il nous manque
de véritables »autorités ». Hanna fut la première à organiser des
retraites pour ses élèves et les personnes impliquées dans le travail avec les
malades. Elle faisait aussi des conférences. Non seulement elle enseignait,
mais surtout elle éduquait. Sans cesse, elle redonnait le sens.
Pour illustrer cette
implication, voici un extrait des Mémoires d'Helena Matoga, l'une de ses élèves
: « La veille de Noël (…), pour une
jeune fille de seize ans, qui pour la première fois était loin de chez elle,
cela devait être l'un des moments les plus difficiles. La maison et la famille
lui manquaient terriblement. La discipline stricte de l'école d'infirmières de
Cracovie renforçait encore le sentiment de manque de chaleur familiale (…). Helena
descendit. Elle ouvrit la porte de la salle à manger et resta stupéfaite. Dans
le coin était dressé un sapin de Noël étincelant de lumières. Sur le seuil Mme
Chrzanowska, en tenue de fête, lui prit la main (…). Mme Chrzanowska s'est
approchée de chacune de nous, s'est assise et a parlé avec chacune d'entre
nous. Il n'y avait pas d'autre enseignant présents, juste elle (…) ».
Propos recueillis et traduits
par Clément Imbert
Blessed Hanna Helena Chrzanowska
Profile
Lay woman in the diocese of Kraków, Poland. She was the daughter of Ignacy
Chrzanowski, a university professor, and Wanda Szlenkier, and while
their industrialist and land-owning families had a tradition of charity,
religious involvement at home was low since one side of the family was
Catholic, the other Protestant. She attended an Ursuline high school. Helped care for soldiers wounded and injured in the
Bolshevik revolution, then began studiesat the School of Nursing in Warsaw, Poland in 1920; studied in France on a scholarship, and worked with
members of the American Red Cross.
She became a nurse in a time when the profession was
not as respected as today, and became a leading light in the field in her
region. Instructor of the University
School of Nurses and Hygienists in Kraków from 1926 to 1929. Editor of the monthly publication Nurse
Poland from 1929 to 1939. Worked to help form the Catholic
Association of Polish Nurses in 1937. Member of the Oblates of the
Order of Saint Benedict. During World War II, where she lost her father to the concentration camps, Hanna
organized nurses for home care in Warsaw, and helped feed and resettle war
refugees. Following the war she became head of a nursing home where, in
addition to the administrative duties, she cared for the residents and worked
with nursingstudents. Director of the School of
Psychiatric Nursing in
Kobierzyn, Poland until the Communists closed it.
She then moved into nursing the poor and neglected in her own parish. Fought with cancer the final seven years of her life.
Born
- 30 September 2015 by Pope Francis (decree of heroic
virtues)
- 28 April 2018 by Pope Francis
- beatification recognition celebrated
in the Sanktuarium Bożego Miłosierdzia, Kraków-Łagiewniki, Poland, presided by Cardinal Angelo Amato
Venerable
Hanna Chrzanowska – 1902-1973
Hanna Chrzanowska was
born October 7th 1902 in Warsaw, into a family who had rendered great services
to the academic, cultural and nursing life of Poland. Her father Ignacy
Chrzanowski, a renowned professor of Polish literature, came from a family of
landowners. Her mother Wanda, neé Szlenker, came from a wealthy Lutheran family
of Warsaw industrialists. Her mother’s sister, Zofia Szlenkier founded a
children’s hospital in Warsaw and became a director of the Warsaw School of Nursing.
Both families were renowned for their extensive charity and philanthropic work.
In 1910, Hanna
Chrzanowska’s parents moved to Kraków where Professor Chrzanowski took the
chair of Polish Literature at the Jagiellonian University. In Kraków Hanna
attended a high school run by Ursuline sisters where she graduated with
distinction. Having left school she enrolled onto a Red Cross course in order
to help nurse victims of the Polish-Bolshevik war. In December 1920 she commenced
studies at the Jagiellonian University. Upon hearing about the establishment of
a new school of nursing in Warsaw, she abandoned her university course and
immediately enrolled in the school of nursing, in order to fulfil her dream of
becoming a nurse.
Having graduated from
the school in 1924, she was awarded scholarships to France and Belgium, where
she became acquainted with community nursing. During the years 1926-1929, she
worked as an instructor at the University School of Nursing in Kraków. From
1929 to 1939 she also edited a nursing monthly – Polish Nurse – the first such
professional nursing journal in Poland. At this time she was living in Warsaw.
She published numerous professional articles and also made successful attempts
at literary works, some of which were semi-autobiographical. She took keen
interest in the activities of the Polish Association of Professional Nurses and
was its Vice-chair for many years. She also actively participated in preparing
the first Nursing Act of 1935. She also contributed to the formation of the
Catholic Union of Polish Nurses, in 1937.
The outbreak of the
Second World War brought numerous painful experiences for Hanna. On October 2nd
1939, her aunt Zofia Szlenkier died in the battle for Warsaw. On November 6th
her father was arrested as part of Sonderaktion Krakau, and along with other
professors, he was deported to Sachsenhausen concentration camp, where he died
shortly afterwards in January 1940. In the spring of 1940 Hanna’s only brother
Bohdan, a Soviet POW, was murdered in the Katyń woods by Soviet troops. In
spite of these tragic experiences, she did not lose hope. Already at the
beginning of the war she went back to Kraków and volunteered to work with the
Polish Welfare Committee, dedicating all of her skills and powers to taking
care of refugees, prisoners and displaced persons. She took special care of
orphans, including Jewish children, trying to find them foster families and
safe shelters. She even organised summer-camps outside of Kraków for youngsters
and established food and milk banks for starving children. She worked
tirelessly, frequently risking her health and life. The experiences of the
atrocities of the war had a significant influence on the development of her
spiritual life. It became a time of seeking God’s support; a time of
discovering the need for deep personal prayer and appreciating the meaning of
the Eucharist. This time of intense spiritual growth was accompanied by the
formation of a truly gospel inspired heroic love of her neighbour.
After the war, Hanna
Chrzanowska resumed work in the Kraków School of Nursing as the head of the
department of community nursing. Meanwhile she was offered a scholarship to the
USA to broaden her knowledge and understanding of community and home nursing. For
several years she lectured on community nursing and gave lectures on community
health to nursing teachers in Warsaw. As an instructor and tutor she always put
a strong emphasis on educating young nurses in a spirit of authentic service to
the sick, treating patients with dignity and paying attention not only to their
physical health, but also to their spiritual needs. In 1957, she was fired from
her post and given the position of director of the Psychiatric School of
Nursing in Kobierzyn, outside of Kraków. One year later the school was closed
down and she took early retirement.
During all of her
professional life Hanna did not conceal her religious beliefs or her attachment
to Christian values, even during the darkest days of Stalinist communism. On
the contrary, she manifested clear and credible testimony to her vibrant faith.
Such an attitude prompted respect and recognition, especially among her
students and colleagues but provoked aversion and repressive measures on the
part of communist authorities.
Retirement did not
mean rest for Hanna. She knew from personal experience the numerous healthcare
needs of the people in Kraków – some of whom were friends and relations – but
many more who were lonely, abandoned, elderly, or disabled and chronically sick,
who were deprived of any kind of care. Following God’s inspiration, she decided
to organise for them professional nursing care, based on church structures and
independent of the inefficient socialist health care system. Having developed
the idea, she turned to Father Karol Wojtyła, later bishop of Kraków (now St
Pope John Paul II), for advice. He in turn pointed her in the direction of
Father Machay from the Basilica of the BVM, in the old town square, who gave
his full approval of her plan to be implemented in his parish. Parish nursing
in Kraków was established. Having received the moral support of the church
authorities, Hanna proceeded to organise parish nursing not only in Kraków but
within the whole archdiocese.
Endowed with a
charismatic personality, she gathered around her a wide group of associates and
volunteers including nurses, religious sisters, priests, seminarians,
physicians, professors and students. With the help of her volunteers she
organised holidays and retreats for her house-bound patients, which helped them
rediscover the joys of life and gave them strength to bear their daily cross.
Thanks to her efforts, the custom of celebrating the Holy Mass in the home of
the sick became popularised, as well as the custom of pastoral visits to the
homes of the sick and housebound. For her nurses and volunteers she also
organised retreats and delivered regular conferences at which she would explain
her nursing philosophy of spiritual care. She worked closely with Cardinal
Karol Wojtyła, in all areas of work concerning the sick. As a result of his
recommendation she was awarded the medal ‘Pro Ecclesia et Pontifice’ by Pope
Paul VI.
Hanna’s interior
prayer life and practical nursing spirituality was profoundly influenced by
Benedictine spirituality – and in 1956 she became an oblate of Tyniec Abbey.
While caring for the sick and those who suffered, she gradually came to realise
that she was serving Jesus Christ himself.
After suffering from
a recurrance of cancer, Hanna died in Kraków on Sunday morning the 29th April
1973. The funeral Mass and ceremony in Rakowiecki Cemetery was conducted by
Cardinal Karol Wojtyła. In the homily he said: We thank you Miss Hanna that you
were among us… an embodiment of Christ’s beatitudes from the sermon on the
Mount, especially the one saying – ‘Blessed are the merciful’. Those who knew
Hanna well all testify that she heroically obeyed the Greatest Commandment of
all – to love God with all her heart and her neighbour.
In 1995 nurses from
the Catholic Association of Nurses and Midwives submitted a request to Cardinal
Franciszek Macharski to open Hanna’s canonisation cause. The Cardinal who once
said of Hanna that she was the conscience of the nursing profession, responded
positively to their request and Hanna’s cause was formally opened November 3rd
1998. It was the first time that a professional group had petitioned the Church
to canonise one of its members! On 7th July 2017, Pope Francis I declared that
a miracle attributed to the Venerable Servant of God had prepared the way for
her beatification.
Prayer
God, who in a special way called your
servant Hanna Chrzanowska to the service of the sick, poor and abandoned, grant
that she who answered your call with all her heart, should be counted among the
saints while encouraging us with her example to bring help to our neighbours.
Through her intercession grant us the grace… for which we pray in faith and
hope. Through Jesus Christ our Lord. Amen. Our Father… Hail Mary… Glory be…
Please keep us
informed about graces obtained through the intercession of Blessed Hanna
Chrzanowska at the Postulator’s Office: Parafia Sw Mikolaja, 31-034 Krakow,
Kopernica 9
Colours of Fire: The Life of Hanna
Chrzanowska
Geraldine Bereziuk Lowrey
Who was
Hanna Chrzanowska? She was a nurse. But this statement is to miss the point.
She was a nurse who lived her life to the fullest, becoming Director of Nursing
at the Warsaw School of Nursing in 1929. Hanna is also the first registered
nurse to be considered for sainthood in the Roman Catholic Church.
“Colours of Fire, The Life of Hanna Chrzanowska” by Gosia Brykczynska
(Wparkspublishing @aol.com) is the biography of a Polish woman who was born
into privilege, yet used those privileges to help the sick, infirm, and needy
often at considerable risk to herself and her livelihood.
Hanna’s parents, Ignacy Chrzanowski and Wanda Szlenkier, had ties to Poland’s
upper crust. On her father’s side she was related to Henryk Sienkiewicz, the
Polish writer famously known for winning the Nobel literary prize for Quo
Vadis, the fictional portrayal of early Christendom.
Her mother’s family was Lutheran and known as wealthy Warsaw entrepreneurs and
philanthropists. Hanna, an exuberant, inquisitive child learned about charity
work and service to one’s neighbor through the examples set by her relatives.
Her maternal grandfather established a technical school for young artisans. Her
maternal grandmother helped set up a health center for the poor children of
Warsaw; her maternal aunt, Zofia Szlenkier, was known for her philanthropy. In
1913 she founded and endowed a children’s hospital in Warsaw named after
Hanna’s grandparents, Szpital Imienia Marii i Karola (The Mary and Charles
Hospital).
Although Hanna’s childhood was spent sheltered from the more troublesome
aspects of life she was quick to notice the wants and needs of others. Hanna suffered
from poor health most of her life, mainly respiratory and immune system
deficiencies. For these reasons she spent a lot of time in and out of hospitals
and sanatoria throughout Europe. As a child, she noticed a boy in the hospital
with her. His clothes were so shabby they were thrown away. The boy had no
clothes to wear home. Hanna arranged to present the boy with a new set of
clothes. She did not do this anonymously, but rather chose to take part in this
work from start to finish. This would characterize Hanna’s approach to nursing.
Brykczynska, the author, serves up tidbits of Hanna’s experiences before,
during, and after World War II. Hanna enjoyed almost everything associated with
nursing. Before admittance to nursing school, she volunteered at a clinic for
six months. She was assigned bookkeeping duties, which did not appeal to her.
She preferred working directly with people. As such, Hanna was instrumental in
creating community nursing. Rather than just serving the needs of hospital
patients, nursing would be extended to meet the needs of the homebound,
elderly, and infirm.
During the years prior to WWII, Hanna became more spiritual and committed to
her Christian faith. The war saw many avenues to educational pursuit closed.
Hanna merely threw herself into work with the Polish Welfare Committee as a
liaison between the Krakow branch and the German authorities.
Hanna had to be careful of her every step which was monitored by the occupying
Germans. All Polish religious and cultural observances were prohibited.
Christmas, with its beautiful traditions of the oplatek and the Nativity
display were not allowed. Nursing students, saddened, made their way into the
lifeless, hospital dining room – only to find Hanna smiling and greeting
everyone warmly, dressed in traditional Polish garb.
The tables were set and a lighted tree and Nativity scene were placed in an
alcove. Hanna encouraged her students to quickly change out of uniform and
begin celebrating the traditional Wigilia feast. Had her actions been
discovered, she, her students, and even the school might have suffered greatly.
But these were the risks Hanna took.
Hanna was also on friendly terms with Cardinal Karol Wojtyla, now St. John Paul
II. He was the main celebrant at Hanna’s funeral in
1973.
The biography’s title is taken from Hanna’s own words: “Let us not just think
about fighting evil…can’t we also shout about goodness?…what I have observed
are not just shades of a phantom. I see it all so clearly in the vivid colours
of fire!”
Hanna described herself as a nurse, an ordinary person. Perhaps this better
describes Hanna Chrzanowska; “A saint is an ordinary person who does
extraordinary things.”
Blessed Hanna Chrzanowska – a Lay Nurse
Raised to the Altars
The First Person from the Circle
of Karol Wojtyła Was Beatified
For the first time in history, a
lay nurse was beatified. A Polish woman, Hanna Chrzanowska, who died in 1973,
was announced blessed this Saturday, April 28, at the World Sanctuary of Divine
Mercy in Krakow.
Hanna Chrzanowska organized a
unique system of parish home care over chronically ill, which covered hundreds
of people living in a communist country in conditions extremely degrading human
dignity. The care system was based on professional nurses supported by nuns,
students, the family and neighbors of the sick. In this way, Chrzanowska also
became a pioneer of hospices in Poland. Clerics and priests were also involved
in the help, which allowed them to have a close contact with poor, sick and
needy people.
Hanna Chrzanowska, in her youth
distant from the Catholic faith, experienced a deep conversion before the
Second World War. A home-based care over chronically ill began in 1957.
Organizing this system of care, she worked closely with the priest, and later
Bishop, Archbishop and Cardinal, Karol Wojtyła, a future Pope, Saint John Paul
II. She was under his strong spiritual influence, as evidenced by the preserved
correspondence between them. During the funeral of Chrzanowska, Cardinal
Wojtyła emphasized that she was the incarnation of Christ’s blessings,
“especially the one which says Blessed are the merciful.” As a pope, he already
told the postulator of the process of beatification of Chrzanowska: “This is a
very important matter. Watch it.”
Sister
of our God
The
first person from the circle of Karol Wojtyła was beatified.
“She was always very close to my
heart”, said St. John Paul II during the meeting with the Szlenkier family –
relatives of Hanna Chrzanowska, a lay nurse who was beatified this Saturday,
April 28, in Cracow.
She worked closely with Karol
Wojtyła in the years 1957-1973, and with their unique personalities, they had
positive impacts each upon the other.
For Wojtyła, Chrzanowska was a
living incarnation of the content of the Second Vatican Council: a lay person,
a high-class professional, who draws from the depths of Christian spirituality,
living in close relationship with Christ and practically realizing this
relationship through her service to the sick. Thanks to Chrzanowska, the
Archdiocese of Cracow had a well-developed system of the service of active love
through parish care over the sick. It included hundreds of people confined to
beds, abandoned, poor and neglected. Hanna Chrzanowska introduced Wojtyła into
this world by contacting him with the whole depth of human misery, while at the
same time teaching a practical approach to the sick people so that they felt
real care and help.
In turn, Wojtyła became a
spiritual authority for Hanna Chrzanowska, before whom she discovered the
greatest secrets of her soul, as evidenced by the preserved correspondence
between them.
There are several ongoing
processes of beatification of people related to the Pope, who made the
proclamation of a universal vocation to holiness one of the priorities of his
pontificate. Two candidates for altars come from Poland: Jan Tyranowski, a
tailor, who introduced young Wojtyła into the secrets of interior life, and
Jerzy Ciesielski, husband and father of the family, one of the members of the
youth milieu around Wojtyła, so-called Uncle Karol’s Family. In France, the
trial of prof. Jérôme Lejeune, genetics and defenders of life, who worked
closely with John Paul II in 1978-1994. Hanna Chrzanowska is the first
beatified from the circle of the people close to St. John Paul II.
Courtesy
of BP KEP
***
Pope Francis on April 29, 2018,
recognized Hanna Chrzanowski, declared blessed on April 28, 2018, in Krakow.
“Yesterday Hanna Chrzanowska, lay
faithful who dedicated her life to the care of the sick, in whom she saw the
face of suffering Jesus, was proclaimed Blessed in Krakow,” the Pope said after
praying the Regina Coeli with the crowds in St. Peter’s Square. “We thank God
for the witness of this apostle of the sick and let us make an effort to
imitate her example.”
Hanna Chrzanowska’s ‘Blessed’
Witness to Charity
A look at the holy life of an upcoming beata.
Filip Mazurczak
Hanna
Chrzanowska, a Polish nurse who will be beatified April 28, was devoted to her
vocation attending to the sick and suffering.
Like St.
Francis of Assisi, Chrzanowska came from a privileged aristocratic family but
decided to devote her life to the suffering souls in her midst. Her father,
Ignacy, was a professor of Polish literature at the Jagiellonian University in
Krakow, while her mother founded a children’s hospital and was the director of
the Warsaw School of Nursing.
Her
parents were known for their charitable work, as Pawel Zuchniewicz’s
Polish-language biography Siostra naszego Boga (“Our
God’s Sister”) relates. The prominent Catholic journalist’s memoir details a
life of Christian charity.
Chrzanowska
decided to become a nurse in 1920 during the Polish-Bolshevik War, when she
helped war invalids and attended a nursing course offered by the American Red
Cross. In 1939, Poland was invaded by Nazi Germany and the Soviet Union. Along
with other professors from the Jagiellonian University, Ignacy Chrzanowski was
deported to the Sachsenhausen Nazi concentration camp. Meanwhile, Hanna’s
brother Bogdan was among the Polish reserve officers shot by the Soviets in
Katyn.
After the
invasion of Poland, Archbishop Adam Stefan Sapieha of Krakow formed the Civic
Committee for Social Aid. Undeterred by her family’s losses, Hanna became an active member,
according to the World Federation of the Catholic Medical Associations, helping
to organize hiding places for Jewish orphans fleeing the Krakow Ghetto and
secure new homes for Polish refugees coming from Warsaw after the city’s nearly
complete destruction in 1944. After the war, Chrzanowska went to New York on a
one-year stipend to study nursing. Upon returning, she published books and
articles on family nursing and taught in nursing schools. She also started to
organize annual retreats for health care professionals to the Marian Shrine of
Jasna Gora in Czestochowa, much to the chagrin of Poland’s postwar communist
government.
By the
1950s, Chrzanowska had settled in Krakow. Although before the war the Catholic
Church in Poland played a leading role in charitable work (as it does today),
under communism the atheistic regime sought to curb that role. Yet she defied
the authorities and established a system of “parish nursing” in Krakow. Later,
her friend Teresa Strzembosz would develop a similar system in Warsaw. By the
1970s, most parishes in Krakow participated in this system.
Parish
nursing was a response to the fact that there were many sick, suffering people
within a parish’s borders requiring medical attention, but their plight was
invisible to most. Chrzanowska’s collaborators would come to the homes of these
people and not only attend to their medical needs, but also clean their homes
(many such patients were greatly neglected) and offer them company and
friendship.
Initially,
Chrzanowska worked alone. Eventually, nuns would help her, and, later, she
succeeded in encouraging a growing army of university students from the student
ministry at St. Anne’s Collegiate Church to volunteer and come to sick
parishioners’ homes.
Chrzanowska
stressed that volunteers would be obliged to form a close bond with those under
their care and see them regularly. Her work and Christian charity has been
detailed in Tygodnik Powszechny, a Polish Roman Catholic weekly
magazine, by Father Adam Boniecki,
who cooperated with her when he was in charge of
the student ministry at St. Anne’s Collegiate Church.
Chrzanowska responded to all with love,
even in the most difficult cases, according to the Polish version of the
Aleteia website. Once, for example, she was called to attend to a paralyzed
93-year-old woman with a hole in her forehead, which was the result of cancer.
In
developing parish nursing in Krakow, Chrzanowska was motivated, above all, by
her faith. She was particularly drawn to the Benedictine charism of work and
prayer, becoming a Benedictine oblate.
Reading
the Vatican II document Lumen Gentium, which
speaks of the role of the laity in the Church, greatly inspired Chrzanowska in
engaging laypeople to actively seek out the sick and suffering.
She found
a kindred spirit in Cardinal Karol Wojtyła, the future Pope John Paul II, who
was then the archbishop of Krakow, who asked her to give a speech on the role
of the laity in the Church during the synod he held to implement the Council’s
teaching in his archdiocese.
With
Chrzanowska’s help, Cardinal Wojtyła would visit dozens of sick Cracovians,
preferably those in the most desperate conditions, in their homes each year.
Chrzanowska
reached out to all the sick, Catholic and non-Catholic alike, exhibiting
charity to all while not proselytizing. However, the loving Christian witness
of Chrzanowska and her helpers led to many conversions.
For
example, Sister Serafina, a nun who closely worked with her, attended to an
atheist mathematics professor suffering from rheumatism, according to
Zuchniewicz’s book.
“When
will you start converting me?” he would ask sarcastically.
Over
time, however, he became so impressed with her love and kindness that he had a
conversion and asked to confess to a priest before his death. “There’s Kant’s
philosophy, and there’s the philosophy of the Gospel,” he proclaimed.
Eventually,
the nurse’s helpers and the sick they attended to formed a community. An annual
retreat was held for the sick in Trzebinia; its participants looked forward to
it all year.
When
Hanna Chrzanowska died in 1973, the Carmelite basilica was crowded with
mourners for her funeral Mass. The church was filled with wheelchairs with the
many sick people to whom Chrzanowska gave hope, as well as the students and nuns
who cared for them.
The
funeral Mass was celebrated by Cardinal Wojtyła, who also gave the homily. In it, the
future pope said: “Thank you, Hanna, for being with us. You are the embodiment
of the Sermon on the Mount, especially the blessing that says: ‘Blessed are the
merciful.’”
Although
when most Catholics hear the word “vocation” they think of priests and members
of religious orders, Hanna Chrzanowska shows that laypeople also have a
vocation and that it can be no less heroic or saintly.
SOURC
Beata Anna Chrzanowska Oblata
benedettina
Varsavia, Polonia, 7 ottobre 1902 –
Cracovia, Polonia, 29 aprile 1973
Hanna
Helena Chrzanowska, nata a Varsavia in Polonia il 7 ottobre 1902, era di
famiglia in parte cattolica, in parte protestante. Durante la guerra tra
Polonia e Russia, si prese cura dei soldati feriti e comprese che quella doveva
essere la sua missione: nel 1929 iniziò gli studi da infermiera, approfonditi
in Francia e Belgio. Nel 1937 contribuì a fondare l'Associazione delle Infermiere
Cattoliche Polacche, consolidata vent’anni più tardi. Nel corso della seconda
guerra mondiale aiutò in vario modo i rifugiati e gli sfollati, con particolare
attenzione ai bambini orfani. Terminato il conflitto, studiò negli Stati Uniti.
In seguito, anche con la collaborazione di don Karol Wojtyla, poi papa Giovanni
Paolo II, istituì un servizio parrocchiale infermieristico a domicilio. Nel
1957 divenne Oblata benedettina del monastero di Tymiec, impegnandosi ancora di
più a cercare il volto di Gesù nei malati. Colpita a sua volta da un tumore,
morì il 29 aprile 1973 a Cracovia. È stata beatificata il 28 aprile 2018 a
Cracovia, sotto il pontificato di papa Francesco. I suoi resti mortali sono
venerati nella chiesa di San Nicola a Cracovia, mentre la sua memoria liturgica
cade il 28 aprile, giorno anniversario della beatificazione e vigilia di quello
della sua nascita al Cielo.
I primi anni
Hanna Helena Chrzanowska nacque il 7 ottobre 1902 a Varsavia, in Polonia. Suo
padre, Ignacy Chrzanowski, professore di Letteratura polacca, proveniva da una
famiglia di proprietari terrieri. Sua madre, Wanda Szlenker, era invece figlia
di industriali e di confessione protestante. Una sorella della madre, Zofia
Szlenker, aveva fondato un ospedale pediatrico a Varsavia ed era stata
direttrice della Scuola Infermieristica di Varsavia.
Hanna fu battezzata nella chiesa parrocchiale di Sant’Adalberto a Wązownia,
residenza estiva dei suoi nonni materni. Prima di lei, i genitori avevano avuto
un altro figlio, Bohdan.
Nel 1910 la famiglia si trasferì a Cracovia perché il padre aveva ottenuto la
cattedra di Storia della letteratura presso l’Università Jagellonica. Hanna
cominciò a studiare in una piccola scuola privata, tenuta dalla signorina
Stanisława Okołowiczowa, in via Pańska. Dal 1917 al 1920 fu allieva del liceo
delle Orsoline: si diplomò col massimo dei voti.
Il sogno di diventare infermiera
Appena terminati gli studi, s’iscrisse a un corso della Croce Rossa, per curare
le vittime della guerra tra Polonia e Russia. Lì incontrò per la prima volta
Stella Tylska, un’infermiera americana. Contribuì allo sforzo bellico anche
raccogliendo vestiti e cibo dai cittadini di Cracovia. L’impegno
infermieristico divenne più concreto quando venne destinata a un’unità di
chirurgia.
Nel dicembre 1920 s’iscrisse alla facoltà di Filosofia dell’Università
Jagellonica. Tuttavia, lasciò l’università non appena seppe che, a Varsavia,
era stata fondata una nuova scuola per infermiere, guidata dall’americana Helen
Bridge. Conseguì il diploma nel giugno 1924: subito dopo, ottenne delle borse
di studio che la portarono in Francia e in Belgio.
Impegno sul campo e sulla stampa
Dal 1926 al 1929 fu istruttrice nell’Istituto Universitario d’Infermieristica a
Cracovia. Dal 1929 al 1939, tornata a Varsavia, collaborò al mensile
«Pielȩgniarka Polska» («L’Infermiera Polacca»), la prima rivista professionale
per infermiere in Polonia. Traduceva articoli dalla stampa straniera, ma ne
produceva anche di propri, da sola o in collaborazione.
Dal 1931 al 1933 fu vicedirettrice della Scuola Infermieristica di Varsavia.
Nel 1935 collaborò a preparare la legge che regolava l’attività delle infermiere
in Polonia. Tre anni più tardi, insieme a Teresa Kulczyńska, scrisse il manuale
«Zabiegi Pielȩgniarskie» («Tecniche Infermieristiche»), che fu ristampato più
volte.
Oltre a quest’attività, portava avanti anche quella più propriamente
letteraria. Sotto lo pseudonimo di Agnieszka Osiecka, nel 1934 diede alle
stampe il romanzo «Niebieski Klucz» («La Chiave del Paradiso»), mentre nel 1938
pubblicò un altro romanzo, «Krzyż na piasku» («Una croce nella sabbia»). Sempre
nel 1938, vide pubblicate alcune sue poesie sulla rivista letteraria «Myśl
Narodowa».
Durante la seconda guerra mondiale
Lo scoppio della seconda guerra mondiale causò ad Hanna numerose sofferenze. Il
2 ottobre 1939, durante la battaglia di Varsavia, sua zia Zofia morì. Il 6
novembre, suo padre fu arrestato nell’ambito della Sonderaktion Krakau, ovvero
un’operazione con cui l’esercito tedesco intendeva sterminare gli intellettuali
polacchi. Insieme ad altri professori della Jagellonica e di altre università,
fu deportato nel campo di concentramento di Sachsenhausen, dove morì poco dopo,
nel gennaio 1940. Nella primavera del 1940, infine, suo fratello Bohdan, fatto
prigioniero di guerra dalle truppe sovietiche, fu ucciso nei boschi di Katyń.
Pur in mezzo a quelle prove, Hanna non perse la speranza e non si chiuse in sé.
All’inizio della guerra era già tornata a Cracovia e si era offerta volontaria
per dedicare tutte le sue competenze all’assistenza di rifugiati, prigionieri e
persone senza casa.
Si prese particolarmente cura dei bambini orfani, anche di quelli ebrei: cercò
di trovare loro delle famiglie che li accogliessero e dei rifugi sicuri. Per
risollevare i giovanissimi, organizzò dei campi estivi fuori Cracovia e
promosse banche alimentari per i bambini che morivano di fame. Il suo impegno era
instancabile, a rischio della propria vita e della propria salute.
Per Hanna il tempo della guerra fu necessario per scoprire nella sua vita la
presenza di Dio. Intensificò la preghiera personale e riconobbe il significato
dell’Eucaristia. In quel modo, la sua attività filantropica divenne ancora più
pervasa da una genuina carità cristiana.
Insegnante per le giovani infermiere
Terminato il conflitto, riprese a lavorare presso la Scuola Infermieristica di
Cracovia, come responsabile del dipartimento d’infermieristica di comunità. Nel
1946 fu inviata negli Stati Uniti: grazie a una borsa di studio promossa
dall’UNRRA (Amministrazione delle Nazioni Unite per l’assistenza e la
riabilitazione), si dedicò all’approfondimento dell’infermieristica a domicilio.
Tramite il Ministero della Salute, dal 1947 al 1949 tenne lezioni
sull’infermieristica di comunità, nell’ambito della formazione permanente per
le infermiere qualificate. Di pari passo e fino al 1950, insegnava tecniche per
l’infermieristica comunitaria a Varsavia.
Nelle sue lezioni, metteva sempre un forte accento sull’educare le giovani
infermiere in spirito di autentico servizio ai malati. Le invitava a trattare i
pazienti con dignità e le avvertiva di stare attente non solo alla loro salute
fisica, ma anche ai loro bisogni spirituali.
Un esame di coscienza per le infermiere
Tra gli scritti di Hanna è stato trovato uno schema per l’esame di coscienza,
destinato alle infermiere. Diviso in cinque sezioni, presenta una serie di
domande che spaziano dal rapporto con le colleghe e con i medici a quello con i
cappellani ospedalieri, dal modo con cui considerare una vita nascente a
rischio, a quello con cui trattare gli scarti della società. Tutto questo senza
trascurare la preghiera, la frequenza ai Sacramenti e l’unione con Dio anche
sul posto di lavoro.
L’articolo 2 della sezione I costituisce il programma di vita che Hanna si era
sempre data: «Il mio lavoro non è solo la mia professione, ma anche la mia
vocazione. Comprenderò questa vocazione se penetrerò e assimilerò le parole di
Cristo: “Non sono venuto per essere servito, ma per servire”».
Oblata bendedettina e conferenziera
A partire dal 1951, Hanna cominciò a frequentare l’abbazia benedettina di
Tyniec, fuori dalla città di Cracovia. Diventata vicedirettrice della Scuola
Infermieristica di Cracovia nel 1951, quattro anni più tardi cominciò una serie
di conferenze religiose e di ritiri spirituali dedicati alle infermiere.
Nel 1957, dopo vent’anni di lavoro, diede vita all’Associazione delle
Infermiere Polacche. Prese attivamente parte all’associazione in quanto
direttrice della sezione di Storia dell’Infermieristica a Cracovia. Nello
stesso anno, divenne Oblata benedettina dell’abbazia di Tyniec.
Sempre nel 1957, Hanna fu licenziata dalla Scuola Infermieristica. Le fu
offerto il posto di direttrice della Scuola Psichiatrica d’Infermieristica di
Kobierzyn, ma un anno dopo l’istituto fu chiuso. Dovette quindi andare in
pensione anticipata, con la paga di un’insegnante.
Un aiuto da don Wojtyła
Incapace di restare a riposo, cercò un nuovo modo per spendere le sue doti a
servizio dei malati. La sua esperienza l’aveva portata, anche con l’apporto
della spiritualità benedettina, a cercare in ciascuno di essi il volto di Gesù
sofferente. Inoltre, era consapevole che molte persone, a Cracovia, fossero
sole, abbandonate, anziane, disabili o affette da malattie croniche. Il sistema
sanitario del regime socialista le sembrava inefficiente per tutti quei malati.
Di conseguenza, decise di organizzare un sistema di assistenza domiciliare
professionale, appoggiandosi alle strutture della Chiesa. Si rivolse quindi a
don Karol Wojtyła, viceparroco della parrocchia di San Floriano, per un
consiglio.
Il servizio infermieristico parrocchiale
Il futuro arcivescovo di Cracovia, poi cardinale, Papa col nome di Giovanni
Paolo II e Santo, la indirizzò a sua volta a don Ferdynand Machay, arciprete
della basilica dell’Assunzione della Beata Vergine Maria, nella città vecchia.
Lui le diede piena approvazione affinché nella sua parrocchia venisse
impiantato quel servizio. Ottenuto il sostegno delle autorità ecclesiastiche,
Hanna organizzò il servizio infermieristico parrocchiale non solo nella città
di Cracovia, ma in tutta la diocesi.
I volontari appartenevano a ogni ceto sociale e stato di vita: infermiere,
suore, sacerdoti, seminaristi, medici, professori e studenti. Col loro aiuto,
Hanna organizzò vacanze e ritiri per i pazienti, in modo da aiutarli a
riscoprire le gioie della vita e dare loro la forza di portare ogni giorno la
propria croce.
Andava a Messa tutti i giorni, perciò riteneva che anche le persone costrette a
letto dovessero ricevere quel beneficio. Grazie a lei, divenne usuale la
celebrazione della Messa nelle case dei malati, insieme alla visita da parte
dei parroci. Continuò poi a formare i volontari con le sue conferenze, nelle
quali spiegava i principi della cura anche dal punto di vista spirituale.
Riconoscimenti pubblici
Fu anche insignita di molte onorificenze. Nel 1957 le fu conferito un premio
dal governo polacco per il suo lavoro nel Servizio Sanitario. Il 21 dicembre
1965, poi, ottenne la croce «Pro Ecclesia et Pontifice», che le fu assegnata
dal Beato papa Paolo VI grazie alla mediazione di monsignor Wojtyła. Il 17
dicembre 1971, infine, ricevette dal governo la Croce degli Ufficiali
dell’Ordine della Polonia Restituta.
La malattia e la morte
Nel 1963, però, ad Hanna era stato diagnosticato un tumore. Tre anni più tardi,
si sottopose a un’operazione chirurgica e al trattamento coi raggi X, presso il
dipartimento di Ginecologia nell’Ospedale dell’Università di Cracovia. Morì a
Cracovia, il 29 aprile 1973: quell’anno era la seconda domenica dopo Pasqua.
Il cardinal Wojtyła celebrò i suoi funerali. Nell’omelia affermò: «Hanna, ti
ringraziamo perché tra noi sei stata,con la tua grande semplicità, con questa
pace interiore, e con questo calore interiore, un’incarnazione delle
beatitudini di Cristo dal discorso della Montagna, specialmente di quella che
dice: “Beati i misericordiosi”».
I suoi resti mortali furono sepolti nel cimitero di Rakowiecki. Il 6 aprile
2016 sono stati riesumati e, dopo la ricognizione canonica, traslati nella
cripta della chiesa di San Nicola a Cracovia. Il 4 aprile 2018 sono stati
prelevati dalla cripta: la cassetta di rame che li conteneva è stata sistemata
in un sarcofago di alabastro, dono dell’Associazione Cattolica delle Infermiere
e delle Ostetriche polacche. Il sarcofago è stato quindi collocato nella chiesa
di San Nicola, sotto l’altare su cui è esposto un quadro dell’incoronazione
della Vergine.
La causa di beatificazione fino al decreto sulle virtù eroiche
Nel 1995 le socie dell’Associazione Cattolica delle Infermiere e delle
Ostetriche polacche trasmisero una richiesta all’arcivescovo di Cracovia, il
cardinal Franciszek Macharski, per aprire la causa di beatificazione di Hanna.
Il cardinale, che aveva dichiarato che Hanna era la coscienza della professione
dell’infermiera, rispose positivamente alla richiesta. Era la prima volta che
un gruppo professionale si rendeva attore di un procedimento canonico.
Il 28 aprile 1997 la Santa Sede rilasciò il nulla osta per l’avvio della causa
per l’accertamento dell’eroicità delle virtù cristiane da parte di Hanna.
L’inchiesta diocesana, aperta il 3 novembre 1998, si concluse nel 2003 e fu
convalidata l’11 gennaio 2008.
La “Positio super virtutibus”, consegnata nel 2011, è stata esaminata dai
Consultori teologi della Congregazione delle Cause dei Santi il 27 novembre
2012. Anche i cardinali e i vescovi della stessa Congregazione hanno emesso a
loro volta parere positivo.
Il 30 settembre 2015, ricevendo in udienza il cardinal Angelo Amato, Prefetto
della Congregazione delle Cause dei Santi, papa Francesco ha autorizzato la
promulgazione del decreto con cui Hanna Chrzanowska poteva essere dichiarata
Venerabile.
Il miracolo per la beatificazione
Come possibile miracolo per ottenere la sua beatificazione è stato preso in
esame un caso avvenuto nel 2001 a Cracovia. Una donna sessantaseienne, Zofia
Szlędy-Cholewińska, aveva avuto un’emorragia cerebrale unita a un lieve infarto
del miocardio, che produssero una paralisi a entrambe le gambe e a una mano. Le
sue condizioni erano così compromesse da impedire un intervento chirurgico,
quindi la donna fu portata in terapia intensiva.
A quel punto, perse conoscenza, mentre i medici mantenevano le sue attività
vegetative sotto controllo. Se anche si fosse ripresa, il suo corpo avrebbe
mantenuto i segni della paralisi e lei sarebbe andata incontro a continui
ricoveri.
All’improvviso, la paziente riaprì gli occhi: non solo parlava normalmente, ma
riusciva anche a muovere gli arti che erano stati paralizzati. Fu tenuta sotto
osservazione ancora per qualche tempo, ma alla fine fu dimessa completamente
guarita.
Il giorno in cui la donna aveva avuto l’attacco cardiaco, una sua amica
infermiera, membro dell’Associazione Cattolica delle Infermiere e delle
Ostetriche, aveva partecipato alla Messa mensile nella quale si pregava per
chiedere la beatificazione di Hanna Chrzanowska. L’infermiera chiese alle sue
consocie e colleghe d’iniziare una novena di preghiera per la guarigione della
sua amica. Zofia raccontò in seguito che, durante il coma, aveva visto proprio
Hanna sorriderle e dirle che sarebbe andato tutto bene.
L’inchiesta sul miracolo e la beatificazione
Gli atti dell’inchiesta diocesana sull’asserito miracolo sono stati convalidati
il 21 maggio 2010. In seguito ai pareri positivi della Consulta medica, dei
Consultori teologi e dei cardinali e dei vescovi della Congregazione delle
Cause dei Santi, papa Francesco ha autorizzato la promulgazione del decreto con
cui la guarigione di Zofia Szlędy-Cholewińska era da considerare inspiegabile,
completa, duratura e ottenuta per intercessione della Venerabile Hanna
Chrzanowska.
Il rito della beatificazione è stato celebrato il 28 aprile 2018 presso il
Santuario della Divina Misericordia a Cracovia-Łagiewniki. A presiederlo, in
qualità d’inviato del Santo Padre, il cardinal Angelo Amato. La sua memoria
liturgica, per la diocesi di Cracovia, è stata fissata al 28 aprile, giorno
anniversario della beatificazione e vigilia di quello della sua nascita al
Cielo.
Autore: Emilia Flocchini