samedi 2 janvier 2016

Saint ABEL, patriarche


Julius Schnorr von Carolsfeld, Caïn et Abel, Gravure en bois pour «Die Bibel in Bildern», 1860.


Saint Abel

Ancien Testament : Fils d'Adam et Eve (Livre de la Genèse)

qui, selon la lettre aux Hébreux, "offrit à Dieu un sacrifice de grande valeur". D'ailleurs la prière eucharistique I, ou canon romain, fait mention de lui dans la prière d'offrande et de consécration. La tradition en fait le premier des martyrs et la première figure du Christ.

SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/323/Saint-Abel.html


Caïn et Abel

Livre de la Genèse IV, 1-17

1 Adam connut Eve, sa femme; elle conçut et enfanta Caïn, et elle dit " j'ai acquis un homme avec le secours de Yahweh ! "

2 Elle enfanta encore Abel, son frère. Abel fut pasteur de brebis, et Caïn était laboureur.

3 Au bout de quelque temps, Caïn offrit des produits de la terre en oblation à Yahweh ;

4 Abel, de son côté, offrit des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse.

5 Yahweh regarda Abel et son offrande ; mais il ne regarda pas Caïn et son offrande.

6 Caïn en fut très irrité et son visage fut abattu.

7 Yahweh dit à Caïn : " Pourquoi es-tu irrité, et pourquoi ton visage est-il abattu? Si tu fais bien, ne seras-tu pas agréé? Et si tu ne fais pas bien, le péché ne se couche-t-il pas à ta porte? Son désir se tourne vers toi ; mais toi, tu dois dominer sur lui. "

8 Caïn dit à Abel, son frère : " Allons aux champs. " Et, comme ils étaient dans les champs, Caïn s'éleva contre Abel, son frère, et le tua.

9 Et Yahweh dit à Caïn: " Où est Abel, ton frère? " Il répondit : " Je ne sais pas ; suis-je le gardien de mon frère?"

10 Yahweh dit " Qu'as-tu fait? La voix du sang de ton frère crie de la terre jusqu'à moi.

11 Maintenant tu es maudit de la terre, qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère.

12 Quand tu cultiveras la terre, elle ne donnera plus ses fruits; tu seras errant et fugitif sur la terre. "

13 Caïn dit à Yahweh : " Ma peine est trop grande pour que je la puisse supporter.

14 Voici que vous me chassez aujourd'hui de cette terre, et je serai caché loin de votre face; je serai errant et fugitif sur la terre, et quiconque me trouvera me tuera. "

15 Yahweh lui dit " Eh bien, si quelqu'un tue Caïn, Caïn sera vengé sept fois. " Et Yahweh mit un signe sur Caïn, afin que quiconque le rencontrerait ne le tuât pas.

16 Puis Caïn s'éloigna de devant Yahweh, et il habita dans le pays de Nod, à l'orient d'Eden.

17 Caïn connut sa femme; elle conçut et enfanta Hénoch. Et il se mit à bâtir une ville qu'il appela Hénoch, du nom de son fils.





L'histoire de Caïn et Abel vient après la première préfigure du Christ et de l'Eglise. Leurs personnes préfigurent la diversité de deux peuples et par leurs noms et leurs activités mêmes ils offrent le type des mœurs et des désirs de l'un et de l'autre. Caïn, en effet, cultivait la terre et Abel paissait les brebis. Chacun fit à Dieu une offrande tirée des fruits de son labeur ; mais Dieu regarde les offrandes d'Abel sans porter ses regards sur celles de Caïn. Or, le jour et le lieu du sacrifice ne sont pas différents pour l'un et l'autre, et pour Dieu qui voit tout, comment une chose peut elle être sous son regard, une autre hors de son regard ? Mais par cette figure, il nous est enseigné que le regard de Dieu est la marque des objets qu'il a agréés et que, bien que toutes choses Lui soient soumises, son regard ne va qu'à celles qui en sont dignes. Rien n'avait été dit précédemment des mœurs de Caïn qui pût rendre son sacrifice désagréable à Dieu. Mais dans les événements qui suivirent, se découvre la prescience de Dieu qui ne reçoit pas le sacrifice de celui qui devait marcher contre son frère. En effet, c'est la science que Dieu a du futur qui confère aux faits leur crédit; celui qui devait tuer n'est pas digne du regard de Dieu comme s'il avait déjà tué. Or, la culture de la terre porte le signe des œuvres de la chair et tout fruit de la chair consiste en vices qui, dans l'horreur qu'en a Dieu, écartent d'eux son regard. Il n'y a pas de regard pour le sacrifice qui est tiré des œuvres de la terre, et seules parmi les graisses sont agréées les prémices des brebis, entendons que le sacrifice du fruit intérieur et de notre moi lui-même est agréable, toutes choses qui, parmi les prémices des brebis, attirent sur elles par leur agrément le regard de la volonté divine. Puisque en effet " les prémices c'est le Christ ", " premier-né des créatures, premier-né d'entre les morts ", prince des prêtres, " afin qu'il occupe en tout la première place ", brebis Lui-même et selon sa naissance corporelle une parmi les brebis, le sacrifice d'Abel est déjà agréable sous la figure de l'Église qui par la suite devait offrir, tiré des prémices des brebis, le sacrifice du saint Corps. Celui dont le sacrifice n'a pas été reçu en veut à celui dont le sacrifice a été reçu, et, contrairement au décret de Dieu qui l'avertissait de s'apaiser le réprouvé tue l'approuvé. Convaincu, l'interrogation divine le pousse à avouer pour se repentir; mais, aggravant son crime, il nie ; désespérant de la résurrection, il pense qu'il sera anéanti par la mort, mais gémissant et tremblant, il est réservé au jugement d'une septuple vengeance et est maudit par toute la terre qui recueille le sang de son frère. Or, le nom de Caïn signifie " éclat de rire " ; celui d'Abel " larmes ".


Est-ce que ces faits passés ne sont pas accomplis dans les peuples ? L'oblation du plus jeune a été agréée, le peuple juif en veut au peuple chrétien; vainement averti par les prophètes, il brûle de le massacrer. Il ne cherche même pas à obtenir le pardon par l'aveu qui mène au repentir, mais, impudent, il nie le crime commis contre Dieu. Sans espoir de relever sa gloire et tombé, après la prise de Jérusalem, au pouvoir de ses vainqueurs, gémissant et tremblant il est réservé, au jugement de la vengeance, séparé d'avec les saints par la signification même des noms puisque le Seigneur dit : " Malheur à ceux qui rient car ils pleureront! " Et encore "Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés " Et pour enseigner que tout s'accordait à la préfigure de l'un et l'autre peuple, le Seigneur a dit : " Voici que je vous envoie des prophètes, des sages et des scribes : vous tuerez les uns dans vos synagogues, vous persécuterez les autres de cité en cité, si bien que viendra sur vous tout le sang juste qui a été répandu sur la terre depuis le sang d'Abel le juste jusqu'au sang de Zacharie fils de Barrachiel que vous avez tué entre le temple et l'autel."... Le sang d'Abel ainsi est réclamé, à celui qui, d'après ce qui avait été préfiguré en Caïn, a persécuté les justes et a été maudit par la terre qui, ouvrant sa bouche, a recueilli le sang de son frère. Dans le corps du Christ, en effet, en qui sont les Apôtres et l'Église, c'est le sang de tous les justes que leur race et leur postérité tout entière a pris sur elle selon leurs propres cris : " Que son sang soit sur nous et sur nos fils "


Ainsi, les faits ont vérifié, par leur accomplissement ce qui avait été préfiguré dans l'histoire de Caïn, et ceux sur lesquels a été poursuivie la vengeance du même crime ne peuvent être séparés de l'exemplaire que nous offre cette préfigure. Or, dans cette parole: " N'est-il pas vrai que si tu offres droitement, mais que tu ne divises pas droitement, tu as péché ? ", outre la réalité présente, le type du futur est contenu ; ne plaisent en effet à Dieu que la communion, le partage et l'amitié. Ainsi donc, bien que le peuple qui attend par la Loi les promesses de Dieu, offre droitement ses sacrifices à Dieu en observant les préceptes, cependant, s'il ne met pas en commun avec l'ensemble des nations cette Loi même de Dieu, qui est " l'ombre des choses à venir", il a péché. Ne divisant pas droitement, il est convaincu de crime. Caïn de fait en jalousant son frère n'avait pas eu part à la grâce du sacrifice regardé, par Dieu et, parce qu'il ne divisait pas droitement, il fut constitué pécheur. En accord avec cet exemplaire, si ceux qui sont sous la Loi ne partagent pas les sacrifices agréables à Dieu des fidèles venus des nations, même s'ils observent droitement la Loi, ils sont coupables.
Saint Hilaire de Poitiers. Traité des Mystères


SOURCE : http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Hilaire/mystere.htm#CAÏN_ET_ABEL


Daniele Crespi (1590–1630). Abel assassiné par Caïn, vers 1618, 184 X 126, Collection particulière


Pourquoi Caïn a-t-il tué Abel ?

Le chapitre 4 du livre de la Genèse raconte le meurtre d'Abel par son frère Caïn, et c'est le premier meurtre de la Bible. Pourquoi Caïn a-t-il tué Abel ? 
La réponse de Antoine Nouis, pasteur de l'Eglise réformée de France, directeur de la rédaction de l'hebdomadaire Réforme.
Sophie de Villeneuve : La Genèse raconte que Dieu a refusé l'offrande de Caïn, tandis qu'il a accepté celle d'Abel, ce qui a rendu Caïn tellement furieux qu'il a tué son frère. Mais pourquoi a-t-il refusé son offrande ?
Antoine Nouis : C'est une question difficile, qui a suscité plusieurs hypothèses. La Bible dit que Caïn offre des produits du sol, et Abel un premier-né de son troupeau. C'est très différent. Les premiers-nés renvoient à la notion de prémices. Dans le Premier Testament, on apporte la première partie de son troupeau, ou de sa récolte, pour dire que tout ce que nous recevons vient de Dieu. Et, par reconnaissance, on offre à Dieu les premiers résultats de son travail. Quand j'étais pasteur en paroisse, on me demandait parfois : Que doit-on donner à l'Église ? Je répondais : Vous décidez en conscience, mais si vous décidez de lui donner 3% de vos revenus, faites en sorte que ce soient les 3 premiers pour cent de votre revenu, et non les derniers. Cela représente la même somme, mais donner les trois premiers manifeste un acte de foi, qui signifie que tout ce que nous avons appartient à Dieu. L'Épître aux Hébreux dit que c'est "par la foi" qu'Abel apporta son offrande, mais pas Caïn. L'auteur pensait qu'il y avait plus de foi dans l'offrande d'Abel que dans celle de Caïn qui, lui, n'offre qu'une partie quelconque de ses récoltes.
Mais je crois que ce n'est pas le cœur du texte. Ce qui est important, c'est qu'il dit que la différence existe dans notre monde. La grande question qu'il pose, c'est : Que faisons-nous de la différence ? Il y a autour de moi des gens plus doués, plus intelligents, plus riches que moi. Il y aura toujours des gens mieux dotés que moi de certaines qualités. Comment vais-je gérer cette différence, le sentiment de jalousie qui peut m'habiter ? Il me semble que c'est là le cœur du récit.
Le texte dit que Caïn est très irrité, que son visage est abattu. Il n'est clairement pas content, et Dieu le lui fait remarquer.
A. N. : Oui, Dieu lui demande : "Pourquoi es-tu abattu", et surtout il lui dit : "Le péché est tapi à ta porte comme une bête qui te convoite, mais toi, domine-le". Nous avons tous autour de nous des sujets de jalousie. Le texte nous dit que ce sentiment est une menace, et Dieu nous demande de le dominer. Ce sentiment est une bête prête à nous manger. La jalousie est quelque chose qui peut me ronger. Un verset des Proverbes dit que la jalousie est comme la carie des os. Dieu dit à Caïn que s'il s'abandonne à son sentiment de jalousie, il va se faire ronger de l'intérieur.
Jusqu'à tuer son frère ?
A. N. : Effectivement, dans l'histoire de Caïn et Abel, cela se termine dans le drame et le meurtre.
Pour la suite de l'histoire, en quoi est-ce important ?
A. N. : Bien sûr. En plaçant le meurtre d'Abel par Caïn au tout début de l'histoire de l'humanité, la Bible nous rappelle que la violence extrême, fratricide, et la relation à l'autre dans sa différence, sont au fondement de notre humanité, de notre civilisation. On peut dire qu'une civilisation se juge à la manière dont elle régule cette violence première qui est évidemment destructrice pour toute société.
Malgré l'exhortation divine, Caïn n'arrive pas à se dominer, et il tue Abel sans rien lui dire.
A. N. : Le texte hébreu dit exactement au verset 8 : "Caïn dit à son frère Abel. Et quand ils furent aux champs, il le tua." La phrase "Caïn dit à son frère Abel" est rompue. On attendrait qu'il lui dise quelque chose, qu'il est jaloux, mécontent… Les commentaires de ce texte disent que c'est une rupture qui fait sens, qu'il y a là un grand silence. Caïn dit quoi ? Rien du tout. Les commentaires disent qu'une des causes de la violence, c'est justement qu'entre les deux frères, il n'y a pas eu de parole. Quand il y a de la jalousie qui n'est pas exprimée par des mots, quand il n'y a pas d'explication entre les frères, cela débouche sur de la violence.
Donc c'est aussi une explication de la violence ?
A. N. : Oui. Et de temps en temps d'ailleurs, les commentaires rabbiniques sont sévères aussi pour Abel. Abel aussi aurait pu aller voir son frère, le sachant miné par la jalousie, et les deux frères auraient pu s'expliquer. Caïn a tué Abel, mais la responsabilité de la violence est portée par les deux, parce que tous deux ont été incapables de parole pour tenter de surmonter leurs différends.
Dans la suite du texte, Caïn est banni par Dieu, mais il a une descendance, et devient le père d'une grande lignée : il n'est donc pas si maudit ?
A. N. : Certes, mais cette grande lignée périra dans le déluge. On cite dans la Genèse toute la descendance de Caïn, et cette généalogie se termine par une phrase énigmatique : l'un de ses descendant, Lamek, dit à ses deux femmes : "J'ai tué un homme pour une blessure, un enfant pour une meurtrissure. C'est que Caïn est vengé sept fois, mais Lamek soixante-dix sept fois." Cela évoque une sorte de multiplication de la violence. La civilisation créée par Caïn s'est construite dans la violence et a péri dans la violence.
Tout cela raconte des choses très anciennes. Est-ce que cela nous parle encore aujourd'hui ?
A. N. : Bien sûr : c'est le grand thème du rapport à la différence. Comment est-ce que j'accueille et accepte la différence de mon frère ? C'est une question de tous les jours, c'est le fondement de l'éthique, et cela concerne aussi bien les relations entre les personnes qu'entre les communautés ou les peuples. Si le texte de Caïn et Abel est situé au tout début de la Bible, c'est pour montrer que cette relation au frère dans la différence est la question fondatrice posée à notre humanité, et donc à nous aujourd'hui.
N'est-ce pas aussi une question d'amour ? Caïn n'a-t-il pas souffert de s'être senti mal aimé ?
A. N. : Certaines lectures de ce texte disent en effet que Caïn, à l'origine, aurait été mal accueilli. Mais je dirais que ce qui est important, c'est ce qu'on est aujourd'hui. Nous avons une histoire, nous avons plus ou moins été aimés par nos parents, plus ou moins gâtés par la vie… Que faisons-nous, aujourd'hui, avec cette réalité ? Et comment accueillons-nous la différence d'autrui ? C'est l'essentiel de ce texte.
Propos recueillis par Sophie de Villeneuve - 2013

SOURCE : http://croire.la-croix.com/Definitions/Bible/Ancien-Testament/Pourquoi-Cain-a-t-il-tue-Abel


Caïn tue Abel avec une massue, mosaïque, cathédrale de Monreale, XIIe siècle


Bacchiacca (1494–1557), Ève avec Abel et Caïn, 1520, 40 X 23,5, Metropolitan Museum of Art 
ABEL
Selon le Livre de la Genèse, Abel, le berger, était le second fils d'Adam et d'Ève. Il fut tué par son aîné, Caïn, l'agriculteur, son sacrifice ayant été agréé par Dieu et celui de son frère refusé (iv, 1-9). Il semble qu'il ne faille plus retenir l'explication courante selon laquelle cette histoire se référerait à un conflit récurrent entre sédentaires et nomades, avec une préférence pour les seconds. La tradition biblique la plus ancienne met l'accent, en effet, sur le travail de la terre et sur ses qualités (Gen., ii, 15, etc.). En fait, le récit est tronqué et incomplet ; il faut voir sa signification dans le mouvement qui l'intègre dans un ensemble littéraire plus vaste.
L'étymologie du nom d'Abel est peu certaine. Il peut y avoir un lien avec hevel, « souffle », « vapeur », « vanité », ce qui soulignerait une symbolisation de la vie particulièrement brève et tragique du personnage (cf. « Vanité — hevel — des vanités... », Éccl., i, 2). On peut établir aussi une relation avec l'akkadien aplu ou ablu, « fils », en parallèle avec l'emploi des mots Adam (« humanité ») et Enoch (« homme »).
La haggadah (ensemble de traditions populaires juives) exploite largement l'histoire de Caïn et Abel à l'intérieur de récits parénétiques nombreux et significatifs (voir le midrash Bereshit Rabbah 22 ; Philon, De Virtutibus, et jusqu'à la traduction grecque des Septante dans ses éléments interprétatifs). Le Nouveau Testament mentionne Abel plusieurs fois : l'Évangile selon saint Matthieu (xxiii, 25) le place comme type du juste persécuté en tête de la lignée des prophètes exécutés ; l'Épître aux Hébreux (xii, 24) oppose son sang versé au sacrifice bien supérieur de Jésus. Les Pères de l'Église verront dans la mort d'Abel une préfiguration de celle du Christ et un prototype des persécutions et du martyre chrétiens. Le canon de la messe romaine place le sacrifice d'Abel à côté de ceux d'Abraham et de Melkisédeq.
André PAUL, « ABEL  », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 2 janvier 2017. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/abel/




Caïn et Abel, panneau en ivoire provenant de la cathédrale de Salerne, v. 1084.


La "fraternité" dans la Bible commence mal ! Mais cet échec a justement quelque chose à nous dire. Qu'il apparaisse dès le début de l'histoire humaine significatif : les relations fraternelles n'iront jamais de soi, mais Dieu y est à l'oeuvre.
Avant les frères, les parents.
La relation fraternelle se greffe sur une relation parental, d'emblée problématique. Ève "enfanta Caïn , et elle dit : "J'ai acquis un homme avec AdonaÏ" Triple problème : elle acquiert (jeu de mots hébreu avec le nom de Caïn), elle possède son fils ; elle désigne celui-ci non comme un bébé mais comme un homme ; elle évoque le don de Dieu, ce qui n'est pas mauvais, mais du coup, elle évacue Adam, le prive de sa paternité. Ce pauvre Caïn débute mal dans la vie, sans un père pour couper un cordon ombilical maintenu serré ! "Puis elle continua à enfanter son frère Abel.". De lui, elle ne dit rien : d'ailleurs son nom signifie "buée...brouillard...", quelque chose d'inconsistant, bien incapable de briser la relation fusionnelle entre Ève et Caïn.
Le sacrifice
Il existe des milliers de commentaires, dans le christianisme comme dans le judaïsme, pour justifier l'attitude de Dieu qui "considéra Abel et son offrande, tandis que Caïn et son offrande, il ne considéra pas." Dieu ne peut être injuste, il doit y avoir une faute cachée chez Caïn, un vice de forme dans l'offrande. Ou bien le Seigneur veut-il réparer l'injustice en se préoccupant du méprisé, du "brouillard" ? Mais on peut comprendre aussi autre chose. Qui dit à Caïn que Dieu ne "considère pas " son offrande ? A quoi l'a-t-il vu ? Rien n'est dit, comme si en fait, tout se passait à l'intérieur de Caïn, dans son regard jaloux. Rien objectivement ne peut justifier cette jalousie : c'est lui le "chouchou" de sa mère ! Ne serait-ce pas une façon de suggérer que tout enfant est en relation de rivalité envers ses frères et sœurs, et qu'il va falloir faire avec.
Dialogue avec Dieu
Dieu se préoccupe de Caïn, ce n'est pas avec Abel qu'il dialogue. Il lui propose un une décision à prendre : dominer l'animalité qui est en lui, "tapie" à l'entrée de son cœur. Le texte est ici difficile à comprendre, mais il semble qu'il y ait derrière un référence au serpent du chap.3, qui a insufflé en Ève la "convoitise", le désir de ce qu'elle n'a pas. Dieu offre le dialogue, la parole comme antidote à cette animalité, mais Caïn s'y refuse. Il ne parle pas non plus à son frère, dans le texte original. il passe aux actes, et à la violence.

Après le fratricide, Dieu n'abandonne pas Caïn. Celui-ci parle pour la première fois, pour nier, et même refuser toute responsabilité envers son frère. Illusion, car Dieu, lui, est le "gardien" d'Abel, et il pousse Caïn à sortir de lui-même et à "écouter" le sang de son frère. Dieu ne maudit pas Caïn, mais constate qu'il est "maudit", marqué par la mort, du fait de la mort donnée. Le "signe" qu'il met sur lui a pour rôle de le protéger d'éventuelles vengeances (de qui ? on ne voit pas bien, mais l'important est que ce premier meurtre ouvre la porte à d'autres, et que Dieu veut la vie). Caïn sera "errant et fugitif" : celui qui a éliminé l'autre, son frère, pour occuper toute la place, ne peut se trouver lui-même ; il a refusé sa place dans la fratrie, il n'a plus de place nulle part.
Que tirer de ce rapide survol pour nous-mêmes ?
Quelle que soit la situation familiale, le texte dénonce un chemin de mort, celui qui consiste à laisser dominer en soi l'envie, la jalousie, l'esprit de concurrence, profondément ancré en chacun, mais "maitrisable". Ce que Dieu veut nous faire comprendre, c'est que c'est la relation à l'autre - et d'abord au premier "autre" semblable et différent, qu'est le frère ou la sœur -, qui permet à l'être humain de dépasser le rêve de la toute -puissance, et devenir ce qu'il est, en acceptant que l'autre soit "autre", et en cherchant la complémentarité.
SOURCE : https://abbaye-veniere.fr/8a-fraternite-cain-abel.php


Le personnage d'Abel dans le Nouveau Testament
Deux discours de Jésus dans les Evangiles présentent Abel, l'un comme le premier juste assassiné, l'autre comme le premier prophète assassiné :
Matthieu 23,34-36 

C'est pourquoi, voici que moi, j'envoie vers vous des prophètes, des sages et des scribes. Vous en tuerez et mettrez en croix, vous en flagellerez dans vos synagogues et vous les pourchasserez de ville en ville, pour que retombe sur vous tout le sang des justes répandu sur la terre, depuis le sang d'Abel le juste jusqu'au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez assassiné entre le sanctuaire et l'autel. En vérité, je vous le déclare, tout cela va retomber sur cette génération.
Luc 11,49-51 

C'est pourquoi la Sagesse de Dieu elle-même a dit : je leur enverrai des prophètes et des apôtres ; ils en tueront et persécuteront, afin qu'il soit demandé compte à cette génération du sang de tous les prophètes qui a été versé depuis la fondation du monde, depuis le sang d'Abel jusqu'au sang de Zacharie qui a péri entre l'autel et le sanctuaire. Oui, je vous le déclare, il en sera demandé compte à cette génération.
Ces textes sont au point de départ d'une interprétation de la figure d'Abel comme une préfiguration de Jésus-Christ.
Pour sa part l'épître aux Hébreux cite deux fois Abel :
Hébreux 11,4 

Par la foi, Abel offrit à Dieu un sacrifice meilleur que celui de Caïn. Grâce à elle, il reçut le témoignage qu'il était juste, et Dieu rendit témoignage à ses dons.
Grâce à elle, bien que mort, il parle encore.
Ce verset interprète le regard favorable de Dieu sur Abel par la foi et la justice de ce dernier. Il fait allusion à la voix d'Abel qui parle après sa mort (Genèse 4/10). Plus loin dans la même épître, le sang d'Abel est surpassé par le sang de l'aspersion qui renvoie sans doute à la mort de Jésus.
Hébreux 12,22-24 

Mais vous vous êtes approchés de la montagne de Sion et de la ville du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, et des myriades d'anges en réunion de fête, et de l'assemblée des premiers-nés, dont les noms sont inscrits dans les cieux, et de Dieu, le juge de tous, et des esprits des justes parvenus à l'accomplissement, et de Jésus, médiateur d'une alliance neuve, et du sang de l'aspersion qui parle mieux encore que celui d'Abel.






Abel, Patriach (AC)

Abel, the second son of Adam, was killed by his brother Cain who was jealous that God preferred gentle Adam's offering to his own (Genesis 4). Cain's legacy was descendants and the record of brute masculine strength. Abel, however, left far more. Unwittingly, Abel bequeathed a spirit that has proven invaluable in tempering the cruelties of the sons of Cain. He left the conviction that the worth of a sacrifice depends not upon the nature of the offering, but upon the disposition of the offer. Faint faith receives but faint reward, while he who has much gets more. Even Jesus mentions Abel, calling him the first martyr (Matt. 23:35). Abel is invoked in the litany for the dying, and there is a reference to his sacrifice in the Canon of the Mass (Benedictines, Mead).



SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0102.shtml

Abel

(From the Hebrew word for Vanity, "probably so called from the shortness of his life"--Gesenius; Greek Abel, whence English form).

Abel was the second son of Adam. Vigouroux and Hummelauer contend that the Assyrian aplu or ablu, const. Abal, i.e. "son," is the same word, not a case of orthographic coincidence, especially as Hebrew and Assyrian are closely related tongues. Some, with Josephus (Ant., I, ii), think it means "Sorrow" or "Lamentation". Cheyne holds that "a right view of the story favours the meaning shepherd, or more generally herdsman"; Assyrian ibilu (Ency. Bib., s.v.) "ram, camel, ass, or wild sheep."

Cain, the first-born, was a farmer. Abel owned the flocks that lived upon the soil. The two were, therefore, doubly brothers, by birth and by calling.

Abel is not mentioned in the Old Testament except in Genesis 4. St. Augustine makes him a type of the regenerate, and Cain of the natural, man. "Cain founded a city on earth, but Abel as a stranger and pilgrim looked forward to the city of the saints which is in heaven" (City of God XV.1). The descendants of Cain were wicked, but, as nothing is said about those of Abel, it is supposed that he had none; or at least that no son was alive at the birth of Seth, "whom God has given me for Abel", as Eve expressed it (Genesis 4:25).

The Abelians, or Abelites, a sect in northern Africa mentioned by St. Augustine (de Haer., lxxxvii), pretended that they imitated Abel by marrying, yet condemned the use of marriage. They adopted children who also married and lived in the same manner as their foster-parents. The biblical account of the sacrifices of the brothers and of the murder of Abel states that Cain offered "of the fruits of the earth", Abel "of the firstlings of his flock, and of their fat". Cain's offerings are not qualified, Abel's show that he gave with generosity and love, and therefore found favour with God. Josephus says (Ant., I, ii), "God was more delighted with the latter (Abel's) oblation, when He was honoured with what grew naturally of its own accord than He was with what was the invention of a covetous man, and gotten by forcing the ground." St. John gives the true reason why God rejected Cain's sacrifice and accepted that of Abel: "his own works were wicked; and his brother's just" (1 John 3:12). God said later, "I will not receive a gift of your hand" (Malachi 1:10). The love of the heart must sanctify the lifting of the hands. Cain offered dans Deo aliquid suum, sibi autem seipsum (de Civ. Dei, XV, vii), but God says to all what St. Paul wrote to the Corinthians, "I seek not the things that are yours, but you" (2 Corinthians 12:14).

In Hebrew, Christian, and Arabic traditions and legends it is said that God showed his acceptance of Abel's sacrifice by sending fire to consume it, as in 1 Kings 18:38. Cain thereupon resolved to kill his brother, thinking the latter would supplant him as Jacob did Esau later; or because he thought the seed of Abel would have the honour of crushing the serpent's head (Genesis 3:16), following Jewish tradition, makes the plain of Damascus the scene of the murder, and interprets the name of the city sanguinem bibens (blood-drinking). A traveller quoted with approval by the Rev. S. Baring-Gould (Legends of the Old-Testament Characters) places the scene half a mile from Hebron; but there is no such local tradition in the neighbourhood of Hebron. The Damascus referred to is certainly the Syrian city. The Koran (Sura v, 30, etc.) agrees with the Bible in the main facts about the sacrifices and murder, but adds the legend that God sent a raven which by scratching in the earth showed Cain how to bury his brother. According to Jewish tradition, Adam and Eve were taught by the raven how to bury their son, and God rewarded the raven by granting three things: (1) his young were to be inviolable, (2) abundance of food, (3) his prayer for rain should be granted (Pirke Rab: Eliezer, XXI).
In the New Testament Abel is often mentioned. His pastoral life, his sacrifice, his holiness, his tragic death made him a striking type of Our Divine Saviour. His just works are referred to in 1 John 3:12; he is canonized by Christ himself (Matthew 23:34-35) as the first of the long line of prophets martyred for justice' sake. He prophesied not by word, but by his sacrifice, of which he knew by revelation the typical meaning (Vigouroux); and also by his death (City of God XV.18). In Hebrews 12:24, his death is mentioned, and the contrast between his blood and that of Christ is shown. The latter calls not for vengeance, but for mercy and pardon. Abel, though dead, speaketh (Hebrews 11:4), Deo per merita, hominibus per exemplum (Piconio), i.e. to God by his merits, to men by his example. For a rabbinic interpretation of the plural Hebrew meaning "bloods", in Genesis 4:10, see Mishna San., IV, 5, where it is said to refer to Abel and to his seed. The Fathers place him among the martyrs. Martyrium dedicavit (St. Aug., op. cit., VI, xxvii); he is associated with St. John the Baptist by St. Chrysostom (Adv. Judaeos, viii, 8); others speak in similar terms. In the Western Church, however, he is not found in the martyrologies before the tenth century (Encycl. théol., s.v.).

In the canon of the Mass his sacrifice is mentioned with those of Melchisedech and Abraham, and his name is placed at the head of the list of saints invoked to aid the dying. The views of radical higher criticism may be summed up in the words of Cheyne: "The story of Cain and Abel is an early Israelitish legend retained by J as having a profitable tendency" (Encycl. bib., s.v.). The conservative interpretation of the narrative differs from that of the radical school of critics, because it accepts the story as history or as having at least a historic basis, while they regard it as only one of the legends of Genesis.

Sources

Patristic references in P.G. and P.L.; GEIKIE, Hours with the Bible; ID., The Descendants of Adam; ID., Creation to Patriarchs (New York, 1890); HUMMELAUER, Cursus Scrip. Sac. (Paris 1895); PALIS in VIG., Dict. de la Bible. FOR LEGENDS SEE: The Bible, the Koran, and the Talmud, tr. from the Germ by WEIL (London, 1846), 23-27; STANLEY, Sinai and Palestine; Id., Legends about Cain and Abel, 404, sqq.; BARING-GOULD, Legends of the Old Testament Characters (London 1871) I, 6; GUNKEL, The Legends of Genesis (tr., Chicago, 1901). For a strong presentation of the HISTORICITY of the Old Test., against the claims of the critical school, consult ORR, The Problems of the Old Testament (New York, 1906); DRIVER, Genesis (1904).

Tierney, John. "Abel." The Catholic Encyclopedia. Vol. 1. New York: Robert Appleton Company, 1907. 2 Jan. 2017 <http://www.newadvent.org/cathen/01035c.htm>.

Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. March 1, 1907. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.




How Abel Represents Christ




The Bible didn’t mention a lot of information about Abel. He was a righteous man who was martyred for God’s sake before having any offspring. His name was not kept alive, but his sound was not stopped as St. Paul says, “... through it he being dead still speaks” (Hebrew 11:4). In spite of the little information we have about him, we are able to see him representing Christ.

Similarities between him and Christ:

He was known to be righteous, “By faith Abel offered to God a more excellent sacrifice than Cain, through which he obtained witness that he was righteous, God testifying of his gifts” (Hebrew 11:4).
Christ himself is perfectly righteous, most holy, Giver of holiness, who is alone sinless, “For Christ also suffered once for sins, the just for the unjust, that He might bring us to God, being put to death in the flesh but made alive by the Spirit” (1Peter 3:18), “And if anyone sins, we have an Advocate with the Father, Jesus Christ the righteous… If you know that He is righteous, you know that everyone who practices righteousness is born of Him” (1John 2:1, 29). St. Peter rebuked the Jews by saying, “But you denied the Holy One and the Just, and asked for a murderer to be granted to you, and killed the Prince of life, whom God raised from the dead, of which we are witnesses” (Acts 3:14). St. Stephen also did the same saying, “Which of the prophets did your fathers not persecute? And they killed those who foretold the coming of the Just One, of whom you now have become the betrayers and murderers” (Acts 7:52). Even His enemies testified for His righteousness, as Pilate’s wife, for example, who said to her husband, “Have nothing to do with that just Man, for I have suffered many things today in a dream because of Him” (Matthew 19:27). Pilate himself testified before the multitude saying, “Certainly this was a righteous Man” (Matthew 27:24), and the Centurion, after watching what had happened, glorified God, saying, “Certainly this was a righteous Man” (Luke 23:47).

Cain was the firstborn son of Adam and Eve, according to the flesh, but he lost this privilege because his wickedness to Abel, whom spiritual character appeared through the acceptance of his sacrifice, and also through his entire life which was like a blessed aroma smelled by God, to be the firstborn, according to the spirit. Abel, the younger brother, represents Christ, the second Adam, who replaced Adam, as the spiritual firstborn since Adam lost this privilege because of his disobedience and fall. Therefore Christ is called firstborn among many brethren, “For whom He foreknew, He also predestined to be conformed to the image of His Son, that He might be the firstborn among many brethren,” “When He again brings the firstborn into the world, He says: ‘Let all the angels of God worship Him’” (Roman 1:6). He also became the firstborn from the dead, “He is the head of the body, the church, who is the beginning, the firstborn from the dead” (Colossians 1:18), “Jesus Christ, the faithful witness, the firstborn from the dead, and the ruler over the kings of the earth” (Revelation 1:5). In addition, Jesus was the descendant of Abraham, who wasn’t the firstborn among his brothers according to the flesh; and He chose Isaac, who was younger than Ishmael, to come from his descendants, and Jacob the younger than his brother; and from Perez, who was born after his brother Zerah (Genesis 38:27-30)… All of them were firstborn according to the Spirit.

Abel was a shepherd, “Abel was a keeper of sheep, but Cain was a tiller of the ground” (Genesis 4:2). Shepherding represents care, responsibility, and dispensation to lead the body and its capabilities. 

Abel represents Christ, the good Shepherd who gives His life for His flock, which they may have life, and that they may have it more abundantly, “I am the good shepherd. The good shepherd gives His life for the sheep… I am the good shepherd; and I know My sheep, and am known by My own… My sheep hear My voice, and I know them, and they follow Me. And I give them eternal life, and they shall never perish; neither shall anyone snatch them out of My hand” (John 10:11, 14, 15, 27, 28). He is the Shepherd who cares about everyone to save him, and to restore he who was lost (Luke 15:1-7) not allowing any of His flock to be preyed.

Abel offered a bloody sacrifice from of the firstborn of his flock and of their fat (Genesis 4:3, 4). 

The sacrifice represents Christ who offered Himself as unblemished Lamb for our sake. He carried our sins and produced for us eternal salvation to be accepted to God the Father “Behold! The Lamb of God who takes away the sin of the world” (John 1:29, 36), “knowing that you were not redeemed with corruptible things, like silver or gold, from your aimless conduct received by tradition from your fathers, but with the precious blood of Christ, as of a lamb without blemish and without spot” (1Peter 1:18, 19). He is standing to intercede for us forever through His sacrifice, “Behold, in the midst of the throne and of the four living creatures, and in the midst of the elders, stood a Lamb as though it had been slain” (Revelation 5:6).

Abel died by his old brother’s hand unjustly, and he didn’t defend himself. 

Christ also died by His old brothers’ hand, i.e. the Jews. He died unjustly while He was sinless; and He didn’t defend Himself, as Isaiah prophesied, “He was oppressed and He was afflicted, Yet He opened not His mouth; He was led as a lamb to the slaughter, And as a sheep before its shearers is silent, So He opened not His mouth” (Isaiah 53:7).
 
Abel is dead, though speaks as if he is alive. The Lord said to Cain, “The voice of your brother's blood cries out to Me from the ground” (Genesis 4:10). It is a roaring sound, not conquered by death and locked up in the grave. It is the sound of the slain oppressed who abides with the crucified living One.

 Abel’s blood represents the blood of Christ, which is still crying out expressing the redeeming act and continuous intercession. St. Clement of Alexandria says, “It was impossible for the blood to cry out unless it is of the incarnate Word, for the righteous man of the Old, i.e. Abel, represented the Righteous of the New, i.e. Christ the Word of God. The interceding act of the old blood is fulfilled through the new blood. The blood, which is the Word, cries out to God declaring that the Word is suffering.” “... through it he being dead still speaks” (Hebrew 11:4), “you have come to Mount Zion and to the city of the living God, the heavenly Jerusalem, to an innumerable company of angels, to the general assembly and church of the firstborn who are registered in heaven, to God the Judge of all, to the spirits of just men made perfect, to Jesus the Mediator of the new covenant, and to the blood of sprinkling that speaks better things than that of Abel” (Hebrew 12:22-24).   

SOURCE : http://wiscopts.net/spiritual-library/273

ABEL WAS A TYPE OF JESUS CHRIST

  1. Abel was a shepherd.  (Genesis 4:2)
  2. It was as a shepherd that he presented his offering unto God.  (Genesis 4:4)
  3. Though giving no cause for it, Abel was hated by his brother.  (Genesis 4:8)
  4. Cain was jealous of his brother Abel and it was out of envy the Cain slew Abel.  (Genesis 4:7)
  5. Abel did not die a natural death.  (Genesis 4:8)
  6. Abel met a violent end at the hand of his brother.  (Genesis 4:8)
  7. Punishment was meted out upon his murderer.  (Genesis 4:11,12)
  8. The offering Abel presented was an offering ‘unto God.’  (Hebrews 11:4)
  9. The offering which Abel presented was ‘the firstlings of his flock’, a ‘lamb.’  (Genesis 4:4)
  10. In bringing his offering ‘by faith’ he demonstrated that he believed the Word of God.  (Hebrews 11:4)
  11. The offering which Abel presented is described as an ‘excellent’ one.  (Hebrews 11:4)
  12. God had ‘respect unto Abel and to his offering’. God accepted the offering of Abel.  (Hebrews 11:4)
  13. In the presentation of his offering, Abel ‘obtained witness that he was righteous.’  (Hebrews 11:4)  Abel was already saved and made righteous.
  14. After Abel’s presentation of his offering, God publicly ‘testified’ of His acceptance of it.  (Hebrews 11:4)
  15. Abel’s offering still ‘speaks’ to God. By it Abel ‘being dead yet speaketh.’  (Hebrews 11:4)

Christ was pictured by the life of Abel

  1. Our Lord is a Shepherd: ‘the Good Shepherd.’  (John 10:11)
  2. It was as a  Shepherd that Jesus Christ presented His offering to God.  (John 10:11)
  3. Jesus, though giving no cause for it, Jesus was hated by His brethren according to the flesh the Jews. (John 15:25)
  4. It was through ‘envy’ that Jesus was delivered up to be crucified.  (Matthew 27:18)
  5. Our Lord did not die a natural death. He was slain by ‘wicked hands.’  (Acts 2:23)
  6. Jesus was crucified by ‘the house of Israel’, His brethren according to the flesh.  (Romans 9:5)
  7. After His death, our Lord’s murderers were punished by God.  (Mark 12:9)
  8. The Lord Jesus was presented an offering ‘to God.’  (Ephesians 5:2)
  9. The offering He presented was Himself; a ‘lamb.’  (II Peter 1:19)
  10. In presenting Himself as an offering He was obedient to ‘the Word of God.’  (Hebrews 10:7-9)
  11. The offering Christ offered was an  ‘excellent’ one. It was ‘a sweet smelling savor.’  (Ephesians 5:2)
  12. God accepted His offering: the proof being that He is now ‘seated at the right hand of God.’ (Hebrews 10:12)
  13. While presenting Himself on the Cross as an offering to God, ‘He obtained witness that He was righteous’ The centurion saying, ’This is a righteous man.’  (Luke 23:47)
  14. God publicly testified His acceptance of the offering by raising Him from the dead.  (Acts 2:36)
  15. Christ’s offering now ‘speaks’ to God.  (Hebrews 12:24)





Sant' Abele Secondogenito di Adamo ed Eva


Etimologia: Abele = figlio, dal sumerico

Gesù nel Vangelo (Matteo 23, 35) cita esplicitamente Abele in una serie di invettive contro gli scribi e farisei, per i tanti che perirono e periranno con violenza senza colpa alcuna, “perché ricada su di voi tutto il sangue innocente versato sopra la terra, dal sangue del giusto Abele fino al sangue di Zaccaria, figlio di Barachia, che avete ucciso tra il santuario e l’altare…”.

Poche volte Abele è nominato lungo il racconto biblico e sempre come esempio di uomo innocente e giusto, cioè vissuto e operato al cospetto di Dio e osservante delle sue leggi.

Del resto il capitolo 4 della Genesi che riporta la sua vicenda, arriva fino al versetto 8, quindi abbastanza breve. Il capitolo inizia con i progenitori che da qui in poi saranno chiamati come Adamo ed Eva e non più come “l’uomo e la donna”; essi usciti dal paradiso terrestre generarono un figlio, Caino, del quale Eva disse: “Ho formato un uomo con il favore del Signore”; nacque poi un altro figlio Abele il cui nome in ebraico rimanda a qualcosa di fragile, inconsistente come il fumo.

I due fratelli cresciuti, incarneranno i due modelli sociali del tempo; Caino agricoltore era legato stabilmente alla terra che coltivava; Abele pastore era un nomade in movimento per la ricerca del pascolo per le sue bestie.

Ambedue offrivano in sacrificio a Dio il risultato del loro lavoro, Caino offriva i frutti del suolo e Abele i primogeniti senza macchia del suo gregge.

E Dio gradì i doni di Abele offerti con fede ma non gradì quelli di Caino; probabilmente lo scrittore sacro del testo, intendeva dire che il lavoro di Abele dava frutti abbondanti procurandogli benessere, mentre il lavoro di Caino, denso di difficoltà, dava minori risultati e benessere; quindi ciò suscitava l’invidia di Caino per il fratello.

Bisogna però dire che già in questo primo episodio che riguarda due fratelli, ricorre il tema caro alla Bibbia, quello della libera scelta di Dio nel suo operato.

È lui che preferisce Abele a Caino, Isacco a Ismaele, Giacobbe ad Esaù, Giuseppe a Ruben, Davide a Saul; quasi sempre non è il primogenito ad essere privilegiato, contrariamente alle regole sociali e familiari del tempo, “perciò Caino ne fu molto irritato e il suo volto fu abbattuto”.

Il Signore riprendendolo per la sua ira gli lanciò un monito; alla porta di ogni uomo è presente il peccato, cioè il serpente tentatore; ma l’uomo con la sua libertà lo può dominare.

Ma Caino non volle vincerlo, anzi cedette alla tentazione e in un alterco avuto nei campi con Abele, avvenne la tragedia (la prima nel mondo creato), che lo scrittore sacro condanna in una sola frase: “Caino si scagliò contro suo fratello Abele e lo uccise”.

Sull’esempio di quanto già successe con Adamo, anche con Caino s’instaurò con Dio una specie d’interrogatorio, nel quale Caino negò di sapere dov’era il fratello. Poi il Signore pronunciò la condanna: “Che cosa hai fatto? Sento la voce del sangue di tuo fratello che grida a me dal suolo! Sii tu dunque maledetto dalla terra, che per mano tua ha spalancato la bocca per bere il sangue di tuo fratello. Quando lavorerai il suolo, esso non ti darà più i suoi frutti; ramingo e fuggiasco sarai sulla terra”.

Seguì il pentimento di Caino, che ormai si sentiva solo e isolato, indifeso, senza la protezione della famiglia o della tribù e con la paura che chiunque lo incontrasse lo uccidesse, ma ancora una volta il Signore si mostra misericordioso con chi si pente e disse: “Chiunque ucciderà Caino, sarà punito sette volte tanto!”.

Il delitto di Caino spezzò l’armonia della famiglia e della società, arrecando nel contempo un grandissimo dolore ai suoi genitori Adamo ed Eva; ormai il peccato era entrato nel mondo e sarà compagno nefasto della vita di ogni singolo uomo, portandone tanti alla perdizione; ma con l’ultima misericordia usata da Dio verso Caino, Egli non abbandona il peccatore al suo destino, ma lo tutela accogliendolo sotto la sua suprema giurisdizione, a cui appartengono tutte le vite anche quelle dei criminali.

Il nome Abele non è solo un nome ebraico, ma anche cristiano, adottato sia dai cattolici sia dai protestanti; in quanto nel “Nuovo Testamento” lo stesso Gesù lo presenta come un ‘martire giusto’.
Il sacrificio di Abele per la ricchezza di motivi umani che lo contraddistinse, fu naturalmente ispiratore di poesia. Nella letteratura italiana ricordiamo l’oratorio di Pietro Metastasio “La morte di Abel” (1782) e l’ “Abele” di Vittorio Alfieri una fusione di tragedia e opera in musica.

Innumerevoli sono le opere figurative dei migliori artisti, che raffigurano la scena del fratricidio. Come spesso accade, l’uccisore è ricordato più della vittima e anche nel caso dei primi due fratelli del genere umano, di Caino si ha memoria più lunga di quella di Abele; sia pure come esempio negativo e volendo indicare con questo nome una persona, senza onore non legata da amore fraterno.

Autore:
Antonio Borrelli

SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/92478

Paul-Henri Michel. « L'iconographie de Caïn et Abel ». Cahiers de civilisation médiévale Année 1958 Volume 1 Numéro 2 pp. 194-199 : http://www.persee.fr/doc/ccmed_0007-9731_1958_num_1_2_1049

Maia Benidze. La lecture typologique de l’iconographie de Caïn et Abel : de la Bible aux images. DESE- Doctorat d’études supérieures européennes. Littératures de l’Europe Unie, Université d'État Ivané Javakhichvili de Tbilissi : http://www2.lingue.unibo.it/dese/didactique/travaux/benizde/art%20et%20litterature.pdf


Voir aussi : http://saint-joseph.tv/2015/05/pourquoi-dieu-prefere-t-il-abel-a-son-frere-cain/