Créée en 1925, par
le pape Pie
XI dans le but d’affirmer la royauté du Christ, la fête du Christ-Roi a
pris un sens différent avec le renouveau conciliaire.
Elle est désormais
située, non plus le dernier dimanche d’octobre, mais le dernier dimanche de
l’année liturgique, comme son couronnement.
Elle porte le titre de
fête du Christ Roi de l’Univers.
Elle se trouve enrichie
de lectures qui
explicitent le sens et l’objet de la célébration, et nous font, chaque année,
célébrer une facette de ce mystère du Christ Roi de l’Univers.
En cette fête du Christ
Roi de l’Univers, nous contemplons Jésus en croix excerçant
sa royauté au profit du bon larron qui l’implore. Jésus, fils de David, est
venu apporter la paix. "Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né de
toute créature et le premier-né d’entre les morts. Il a en tout la primauté, car
il a voulu tout réconcilier en faisant la paix par
le sang de la croix.
Le Seigneur est Roi,
chante le psalmiste. Il donne son pouvoir à un Fils d’homme, dit le prophète
Daniel. Jésus Christ est le souverain de la terre, proclame le visionnaire de
l’Apocalypse. Ma royauté ne vient pas de ce monde, dit Jésus dans l’Évangile de
Jean. Avec la fête du Christ Roi, terminons le cycle liturgique
en acclamant le Christ, Roi de l’Univers, venu rendre témoignage à la vérité.
Puisse toute la création,
libérer de la servitude, reconnaître sa puissance et le glorifier sans fin.
SOURCE : http://www.liturgiecatholique.fr/Solennite-du-Christ-roi-de-l.html
Igreja São Sebastião, Porto Alegre :
Vitral : Cristo Rei
La fête du
Christ Roi de l’Univers, est une solennité du
Seigneur qui clôt la série des dimanches ordinaires : elle tombe donc le
trente-quatrième et dernier dimanche du temps ordinaire. C’est, à la fin de
l’année liturgique, l’évocation du règne éternel de l’Agneau immolé :
« Lorsque toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même se
soumettra à Celui qui lui a tout soumis, afin que Dieu soit tout en tous »
(1 Co 15, 28).
Fête tardive, instituée
par le Pape Pie
XI en 1925 par l’encyclique Quas
Primas : toute l’année liturgique célèbre la royauté du Christ, mais
spécialement l’Épiphanie, le Vendredi
saint et l’Ascension.
Dom Robert Le Gall
– Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés
SOURCE : http://www.liturgiecatholique.fr/Qu-est-ce-que-la-fete-du-Christ.html
QUAS PRIMAS
Aux Patriarches, Primats,
Archevêques, Évêques et autres ordinaires de lieu, en paix et communion avec le
Siège apostolique.
1. Dans (1) la première
Encyclique qu'au début de Notre Pontificat Nous adressions aux évêques du monde
entier (2), Nous recherchions la cause intime des calamités contre lesquelles,
sous Nos yeux, se débat, accablé, le genre humain.
Or, il Nous en souvient,
Nous proclamions ouvertement deux choses: l'une, que ce débordement de maux sur
l'univers provenait de ce que la plupart des hommes avaient écarté Jésus-Christ
et sa loi très sainte des habitudes de leur vie individuelle aussi bien que de
leur vie familiale et de leur vie publique; l'autre, que jamais ne pourrait
luire une ferme espérance de paix durable entre les peuples tant que les
individus et les nations refuseraient de reconnaître et de proclamer la
souveraineté de Notre Sauveur. C'est pourquoi, après avoir affirmé qu'il
fallait chercher la paix du Christ par le règne du Christ, Nous avons
déclaré Notre intention d'y travailler dans toute la mesure de Nos
forces ; par le règne du Christ, disions-Nous, car, pour ramener et
consolider la paix, Nous ne voyions pas de moyen plus efficace que de restaurer
la souveraineté de Notre Seigneur.
2. Depuis, Nous avons
clairement pressenti l'approche de temps meilleurs en voyant l'empressement des
peuples à se tourner - les uns pour la première fois, les autres avec une
ardeur singulièrement accrue - vers le Christ et vers son Eglise, unique
dispensatrice du salut: preuve évidente que beaucoup d'hommes, jusque-là
exilés, peut-on dire, du royaume du Rédempteur pour avoir méprisé son autorité,
préparent heureusement et mènent à son terme leur retour au devoir de
l'obéissance.
Tout ce qui est survenu,
tout ce qui s'est fait au cours de l'Année sainte, digne vraiment d'une
éternelle mémoire, n'a-t-il pas contribué puissamment à l'honneur et à la
gloire du Fondateur de l'Eglise, de sa souveraineté et de sa royauté suprême?
Voici d'abord
l'Exposition des Missions, qui a produit sur l'esprit et sur le cœur des hommes
une si profonde impression. On y a vu les travaux entrepris sans relâche par
l'Eglise pour étendre le royaume de son Epoux chaque jour davantage sur tous
les continents, dans toutes les îles, même celles qui sont perdues au milieu de
l'océan; on y a vu les nombreux pays que de vaillants et invincibles
missionnaires ont conquis au catholicisme au prix de leurs sueurs et de leur
sang; on y a vu enfin les immenses territoires qui sont encore à soumettre à la
douce et salutaire domination de notre Roi.
Voici les pèlerins
accourus, de partout, à Rome, durant l'Année sainte, conduits par leurs évêques
ou par leurs prêtres. Quel motif les inspirait donc, sinon de purifier leurs
âmes et de proclamer, au tombeau des Apôtres et devant Nous, qu'ils sont et
qu'ils resteront sous l'autorité du Christ?
Voici les canonisations,
où Nous avons décerné, après la preuve éclatante de leurs admirables vertus,
les honneurs réservés aux saints, à six confesseurs ou vierges. Le règne de
notre Sauveur n'a-t-il pas, en ce jour, brillé d'un nouvel éclat? Ah! quelle
joie, quelle consolation ce fut pour Notre âme, après avoir prononcé les
décrets de canonisation, d'entendre, dans la majestueuse basilique de Saint
Pierre, la foule immense des fidèles, au milieu du chant de l'action de grâces,
acclamer d'une seule voix la royauté glorieuse du Christ: Tu Rex gloriae
Christe!
A l'heure où les hommes
et les Etats sans Dieu, devenus la proie des guerres qu'allument la haine et
des discordes intestines, se précipitent à la ruine et à la mort, l'Eglise de
Dieu, continuant à donner au genre humain l'aliment de la vie spirituelle,
engendre et élève pour le Christ des générations successives de saints et de
saintes; le Christ, à son tour, ne cesse d'appeler à l'éternelle béatitude de
son royaume céleste ceux en qui il a reconnu de très fidèles et obéissants
sujets de son royaume terrestre.
Voici encore le XVIe centenaire
du Concile de Nicée qui coïncida avec le grand Jubilé. Nous avons ordonné de
célébrer cet anniversaire séculaire; Nous l'avons Nous-même commémoré dans la
basilique vaticane, d'autant plus volontiers que c'est ce Concile qui définit
et proclama comme dogme de foi catholique la consubstantialité du Fils unique
de Dieu avec son Père; c'est lui qui, en insérant dans sa formule de foi
ou Credo les mots cuius regni non erit finis, affirma du même
coup la dignité royale du Christ.
Ainsi donc, puisque cette
Année sainte a contribué en plus d'une occasion à mettre en lumière la royauté
du Christ, Nous croyons accomplir un acte des plus conformes à Notre charge
apostolique en accédant aux suppliques individuelles ou collectives de nombreux
cardinaux, évêques ou fidèles; Nous clôturerons donc cette année par
l'introduction dans la liturgie de l'Eglise d'une fête spéciale en l'honneur de
Notre Seigneur Jésus-Christ Roi.
Ce sujet, Vénérables
Frères, Nous tient à ce point à cœur que Nous désirons vous en entretenir
quelques instants; il vous appartiendra ensuite de rendre accessible à
l'intelligence et aux sentiments de votre peuple tout ce que Nous dirons sur le
culte du Christ-Roi, afin d'assurer, dès le début et pour plus tard, des fruits
nombreux à la célébration annuelle de cette solennité.
4. Depuis longtemps, dans
le langage courant, on donne au Christ le titre de Roi au sens métaphorique; il
l'est, en effet, par l'éminente et suprême perfection dont il surpasse toutes
les créatures. Ainsi, on dit qu'il règne sur les intelligences humaines, à
cause de la pénétration de son esprit et de l'étendue de sa science, mais
surtout parce qu'il est la Vérité et que c'est de lui que les hommes doivent
recevoir la vérité et l'accepter docilement. On dit qu'il règne sur les
volontés humaines, parce qu'en lui, à la sainteté de la volonté divine
correspond une parfaite rectitude et soumission de la volonté humaine, mais
aussi parce que sous ses inspirations et ses impulsions notre volonté libre
s'enthousiasme pour les plus nobles causes. On dit enfin qu'il est le Roi
des cœurs, à cause de son inconcevable charité qui surpasse toute
compréhension humaine (3) et à cause de sa douceur et de sa bonté qui
attirent à lui tous les cœurs: car dans tout le genre humain il n'y a jamais eu
et il n'y aura jamais personne pour être aimé comme le Christ Jésus.
5. Mais, pour entrer plus
à fond dans Notre sujet, il est de toute évidence que le nom et la puissance de
roi doivent être attribués, au sens propre du mot, au Christ dans son humanité;
car c'est seulement du Christ en tant qu'homme qu'on peut dire: Il a reçu du
Père la puissance, l'honneur et la royauté (4); comme Verbe de Dieu,
consubstantiel au Père, il ne peut pas ne pas avoir tout en commun avec le Père
et, par suite, la souveraineté suprême et absolue sur toutes les créatures.
6. Que le Christ soit
Roi, ne le lisons-nous pas dans maints passages des Ecritures ! C'est lui
le Dominateur issu de Jacob (5), le Roi établi par le Père sur Sion, sa
montagne sainte, pour recevoir en héritage les nations et étendre son domaine
jusqu'aux confins de la terre (6), le véritable Roi futur d'Israël, figuré,
dans le cantique nuptial, sous les traits d'un roi très riche et très puissant,
auquel s'adressent ces paroles: Votre trône, ô Dieu, est dressé pour
l'éternité; le sceptre de votre royauté est un sceptre de droiture (7).
Passons sur beaucoup de
passages analogues; mais, dans un autre endroit, comme pour dessiner avec plus
de précision les traits du Christ, on nous prédit que son royaume ignorera les
frontières et sera enrichi des trésors de la justice et de la paix: En ses
jours se lèvera la justice avec l'abondance de la paix... Il dominera, d'une
mer à l'autre, du fleuve jusqu'aux extrémités de la terre (8).
A ces témoignages
s'ajoutent encore plus nombreux les oracles des prophètes et notamment celui,
bien connu, d'Isaïe: Un petit enfant... nous est né, un fils nous a été
donné. La charge du commandement a été posée sur ses épaules. On l'appellera
l'Admirable, le Conseiller, Dieu, le Fort, le Père du siècle futur, le Prince
de la paix. Son empire s'étendra et jouira d'une paix sans fin; il s'assoira
sur le trône de David et dominera sur son royaume, pour l'établir et l'affermir
dans la justice et l'équité, maintenant et à jamais (9).
Les autres prophètes ne
s'expriment pas différemment.
Tel Jérémie, annonçant
dans la race de David un germe de justice, ce fils de David qui régnera
en roi, sera sage et établira la justice sur la terre (10). Tel Daniel,
prédisant la constitution par le Dieu du ciel d'un royaume qui ne sera
jamais renversé... et qui durera éternellement (11) ; et, peu après,
il ajoute: Je regardais durant une vision nocturne, et voilà que, sur les
nuées du ciel, quelqu'un s'avançait semblable au Fils de l'homme; il parvint
jusqu'auprès de l'Ancien des jours et on le présenta devant lui. Et celui-ci
lui donna la puissance, l'honneur et la royauté; tous les peuples, de toutes
races et de toutes langues, le serviront; sa puissance est une puissance
éternelle, qui ne lui sera pas retirée, et son royaume sera incorruptible (12).
Tel Zacharie, prophétisant l'entrée à Jérusalem, aux acclamations de la foule,
du juste et du sauveur, le Roi plein de mansuétude monté
sur une ânesse et sur son poulain (13): les saints évangélistes n'ont-ils
pas constaté et prouvé la réalisation de cette prophétie?
Cette doctrine du
Christ-Roi, Nous venons de l'esquisser d'après les livres de l'Ancien
Testament; mais tant s'en faut qu'elle disparaisse dans les pages du Nouveau;
elle y est, au contraire, confirmée d'une manière magnifique et en termes
splendides.
Rappelons seulement le
message de l'archange apprenant à la Vierge qu'elle engendrera un fils; qu'à ce
fils le Seigneur Dieu donnera le trône de David, son père; qu'il régnera
éternellement sur la maison de Jacob et que son règne n'aura point de fin (14).
Ecoutons maintenant les témoignages du Christ lui-même sur sa souveraineté. Dès
que l'occasion se présente - dans son dernier discours au peuple sur les
récompenses ou les châtiments réservés dans la vie éternelle aux justes ou aux
coupables ; dans sa réponse au gouverneur romain, lui demandant
publiquement s'il était roi; après sa résurrection, quand il confie aux Apôtres
la charge d'enseigner et de baptiser toutes les nations - il revendique le
titre de roi (15), il proclame publiquement qu'il est roi (16), il déclare
solennellement que toute puissance lui a été donnée au ciel et
sur la terre (17). Qu'entend-il par là, sinon affirmer l'étendue de sa
puissance et l'immensité de son royaume?
Dès lors, faut-il
s'étonner qu'il soit appelé par saint Jean le Prince des rois de la terre (18)
ou que, apparaissant à l'Apôtre dans des visions prophétiques, il porte
écrit sur son vêtement et sur sa cuisse: Roi des rois et Seigneur des seigneurs (19).
Le Père a, en effet, constitué le Christ héritier de toutes
choses (20); il faut qu'il règne jusqu'à la fin des temps, quand il
mettra tous ses ennemis sous les pieds de Dieu et du Père (21).
7. De cette doctrine,
commune à tous les Livres Saints, dérive naturellement cette conséquence :
étant le royaume du Christ sur la terre, qui doit s'étendre à tous les hommes
et tous les pays de l'univers, l'Eglise catholique se devait, au cours du cycle
annuel de la liturgie, de saluer par des manifestations multiples de
vénération, en son Auteur et Fondateur, le Roi, le Seigneur, le Roi des rois.
Sous une admirable variété de formules, ces hommages expriment une seule et
même pensée; l'Eglise les employait jadis dans sa psalmodie et dans les anciens
sacramentaires; elle en fait le même usage à présent dans les prières publiques
de l'Office qu'elle adresse chaque jour à la majesté divine et, à la sainte
messe, dans l'immolation de l'hostie sans tache. En cette louange perpétuelle
du Christ-Roi, il est facile de saisir le merveilleux accord de nos rites avec
ceux des Orientaux, en sorte que se vérifie, ici encore, l'exactitude de la
maxime: " Les lois de la prière établissent les lois de la
croyance. "
8. Quant au fondement de
cette dignité et de cette puissance de Notre-Seigneur, saint Cyrille
d'Alexandrie l'indique très bien: " Pour le dire en un mot, dit-il,
la souveraineté que Jésus possède sur toutes les créatures, il ne l'a point
ravie par la force, il ne l'a point reçue d'une main étrangère, mais c'est le
privilège de son essence et de sa nature " (22). En d'autres termes,
son pouvoir royal repose sur cette admirable union qu'on nomme l'union
hypostatique.
Il en résulte que les
anges et les hommes ne doivent pas seulement adorer le Christ comme Dieu, mais
aussi obéir et être soumis à l'autorité qu'il possède comme homme; car, au seul
titre de l'union hypostatique, le Christ a pouvoir sur toutes les créatures.
9. Mais quoi de plus
délectable, de plus suave que de penser que le Christ, en outre, règne sur nous
non seulement par droit de nature, mais encore par droit acquis, puisqu'il nous
a rachetés? Ah! puissent tous les hommes qui l'oublient se souvenir du prix que
nous avons coûté à notre Sauveur : Vous n'avez pas été rachetés avec
de l'or ou de l'argent corruptibles, mais par le sang précieux du Christ, le
sang d'un agneau sans tache et sans défaut (23). Le Christ nous a
achetés à grand prix (24) ; nous ne nous appartenons plus. Nos
corps eux-mêmes sont des membres du Christ (25).
Nous voulons maintenant
expliquer brièvement la nature et l'importance de cette royauté.
10. II est presque
inutile de rappeler qu'elle comporte les trois pouvoirs, sans lesquels on
saurait à peine concevoir l'autorité royale. Les textes des Saintes Lettres que
Nous avons apportés en témoignage de la souveraineté universelle de notre
Rédempteur le prouvent surabondamment. C'est, d'ailleurs, un dogme de foi
catholique que le Christ Jésus a été donné aux hommes à la fois comme
Rédempteur, de qui ils doivent attendre leur salut, et comme Législateur, à qui
ils sont tenus d'obéir (26). Les évangélistes ne se bornent pas à affirmer que
le Christ a légiféré, mais ils nous le montrent dans l'exercice même de son
pouvoir législatif.
A tous ceux qui observent
ses préceptes, le divin Maître déclare, en diverses occasions et de diverses
manières, qu'ils prouveront ainsi leur amour envers lui et qu'ils demeureront
en son amour (27).
Quant au pouvoir
judiciaire, Jésus en personne affirme l'avoir reçu du Père, dans une réponse
aux Juifs qui l'accusaient d'avoir violé le Sabbat en guérissant
miraculeusement un malade durant ce jour de repos: " Le Père, leur
dit-il, ne juge personne, mais il a donné au Fils tout jugement (28).
Dans ce pouvoir judiciaire est également compris - car il en est inséparable -
le droit de récompenser ou de châtier les hommes, même durant leur vie.
Il faut encore attribuer
au Christ le pouvoir exécutif : car tous inéluctablement doivent être
soumis à son empire; personne ne pourra éviter, s'il est rebelle, la
condamnation et les supplices que Jésus a annoncés.
11. Toutefois, ce royaume
est avant tout spirituel et concerne avant tout l'ordre spirituel: les paroles
de la Bible que Nous avons rapportées plus haut en sont une preuve évidente,
que vient confirmer, à maintes reprises, l'attitude du Christ-Seigneur.
Quand les Juifs, et même
les Apôtres, s'imaginent à tort que le Messie affranchira son peuple et
restaurera le royaume d'Israël, il détruit cette illusion et leur enlève ce
vain espoir; lorsque la foule qui l'entoure veut, dans son enthousiasme, le
proclamer roi, il se dérobe à ce titre et à ces honneurs par la fuite et en se
tenant caché; devant le gouverneur romain, encore, il déclare que son royaume
n'est pas de ce monde. Dans ce royaume, tel que nous le dépeignent les
Evangiles, les hommes se préparent à entrer en faisant pénitence. Personne ne
peut y entrer sans la foi et sans le baptême; mais le baptême, tout en étant un
rite extérieur, figure et réalise une régénération intime. Ce royaume s'oppose
uniquement au royaume de Satan et à la puissance des ténèbres; à ses adeptes il
demande non seulement de détacher leur cœur des richesses et des biens
terrestres, de pratiquer la douceur et d'avoir faim et soif de la justice, mais
encore de se renoncer eux-mêmes et de porter leur croix. C'est pour l'Eglise
que le Christ, comme Rédempteur, a versé le prix de son sang; c'est pour expier
nos péchés que, comme Prêtre, il s'est offert lui-même et s'offre
perpétuellement comme victime: qui ne voit que sa charge royale doit revêtir le
caractère spirituel et participer à la nature supraterrestre de cette double
fonction?
12. D'autre part, ce
serait une erreur grossière de refuser au Christ-Homme la souveraineté sur les
choses temporelles, quelles qu'elles soient: il tient du Père sur les créatures
un droit absolu, lui permettant de disposer à son gré de toutes ces créatures.
Néanmoins, tant qu'il
vécut sur terre, il s'est totalement abstenu d'exercer cette domination
terrestre, il a dédaigné la possession et l'administration des choses humaines,
abandonnant ce soin à leurs possesseurs. Ce qu'il a fait alors, il le continue
aujourd'hui. Pensée exprimée d'une manière fort heureuse dans la liturgie:
" Il ne ravit point les diadèmes éphémères, celui qui distribue les
couronnes du ciel (29). "
13. Ainsi donc, le
souverain domaine de notre Rédempteur embrasse la totalité des hommes. Sur ce
sujet, Nous faisons Volontiers Nôtres les paroles de Notre Prédécesseur Léon
XIII, d'immortelle mémoire: " Son empire ne s'étend pas exclusivement
aux nations catholiques ni seulement aux chrétiens baptisés, qui appartiennent
juridiquement à l'Eglise même s'ils sont égarés loin d'elle par des opinions
erronées ou séparés de sa communion par le schisme; il embrasse également et
sans exception tous les hommes, même étrangers à la foi chrétienne, de sorte
que l'empire du Christ Jésus, c'est, en stricte vérité, l'universalité du genre
humain (30). "
Et, à cet égard, il n'y a
lieu de faire aucune différence entre les individus, les familles et les Etats;
car les hommes ne sont pas moins soumis à l'autorité du Christ dans leur vie
collective que dans leur vie privée. Il est l'unique source du salut, de celui
des sociétés comme de celui des individus: Il n'existe de salut en aucun
autre; aucun autre nom ici-bas n'a été donné aux hommes qu'il leur faille
invoquer pour être sauvés (31).
Il est l'unique auteur,
pour l'Etat comme pour chaque citoyen, de la prospérité et du vrai bonheur:
" La cité ne tient pas son bonheur d'une autre source que les
particuliers, vu qu'une cité n'est pas autre chose qu'un ensemble de
particuliers unis en société (32). " Les chefs d'Etat ne sauraient
donc refuser de rendre - en leur nom personnel, et avec tout leur peuple - des
hommages publics, de respect et de soumission à la souveraineté du Christ; tout
en sauvegardant leur autorité, ils travailleront ainsi à promouvoir et à
développer la prospérité nationale.
14. Au début de Notre
Pontificat, Nous déplorions combien sérieusement avaient diminué le prestige du
droit et le respect dû à l'autorité; ce que Nous écrivions alors n'a perdu dans
le temps présent ni de son actualité ni de son à-propos: " Dieu et
Jésus-Christ ayant été exclus de la législation et des affaires publiques, et
l'autorité ne tenant plus son origine de Dieu mais des hommes, il arriva que...
les bases mêmes de l'autorité furent renversées dès lors qu'on supprimait la raison
fondamentale du droit de commander pour les uns, du devoir d'obéir pour les
autres. Inéluctablement, il s'en est suivi un ébranlement de la société humaine
tout entière, désormais privée de soutien et d'appui solides (33). "
Si les hommes venaient à
reconnaître l'autorité royale du Christ dans leur vie privée et dans leur vie
publique, des bienfaits incroyables - une juste liberté, l'ordre et la
tranquillité, la concorde et la paix -- se répandraient infailliblement sur la
société tout entière.
En imprimant à l'autorité
des princes et des chefs d'Etat un caractère sacré, la dignité royale de Notre
Seigneur ennoblit du même coup les devoirs et la soumission des citoyens. Au
point que l'Apôtre saint Paul, après avoir ordonné aux femmes mariées et aux esclaves
de révérer le Christ dans la personne de leur mari et dans celle de leur
maître, leur recommandait néanmoins de leur obéir non servilement comme à des
hommes, mais uniquement en esprit de foi comme à des représentants du Christ;
car il est honteux, quand on a été racheté par le Christ, d'être soumis
servilement à un homme: Vous avez été rachetés un grand prix, ne soyez
plus soumis servilement à des hommes. (34).
Si les princes et les
gouvernants légitimement choisis étaient persuadés qu'ils commandent bien moins
en leur propre nom qu'au nom et à la place du divin Roi, il est évident qu'ils
useraient de leur autorité avec toute la vertu et la sagesse possibles. Dans
l'élaboration et l'application des lois, quelle attention ne donneraient-ils
pas au bien commun et à la dignité humaine de leurs subordonnés!
15. Alors on verrait
l'ordre et la tranquillité s'épanouir et se consolider; toute cause de révolte
se trouverait écartée; tout en reconnaissant dans le prince et les autres
dignitaires de l'Etat des hommes comme les autres, ses égaux par la nature
humaine, en les voyant même, pour une raison ou pour une autre, incapables ou
indignes, le citoyen ne refuserait point pour autant de leur obéir quand il
observerait qu'en leurs personnes s'offrent à lui l'image et l'autorité du
Christ Dieu et Homme.
Alors les peuples
goûteraient les bienfaits de la concorde et de la paix. Plus loin s'étend un
royaume, plus il embrasse l'universalité du genre humain, plus aussi - c'est
incontestable - les hommes prennent conscience du lien mutuel qui les unit.
Cette conscience préviendrait et empêcherait la plupart des conflits; en tout
cas, elle adoucirait et atténuerait leur violence. Pourquoi donc, si le royaume
du Christ s'étendait de fait comme il s'étend en droit à tous les hommes,
pourquoi désespérer de cette paix que le Roi pacifique est venu apporter sur la
terre? Il est venu tout réconcilier (35); il n'est pas venu pour
être servi, mais pour servir (36); maître de toutes créatures, il a
donné lui-même l'exemple de l'humilité et a fait de l'humilité, jointe au
précepte de la charité, sa loi principale; il a dit encore: Mon joug est
doux à porter et le poids de mon autorité léger (37).
16. Oh! qui dira le
bonheur de l'humanité si tous, individus, familles, Etats, se laissaient
gouverner par le Christ! " Alors enfin - pour reprendre les paroles
que Notre Prédécesseur Léon XIII adressait, il y a vingt-cinq ans, aux évêques
de l'univers - il serait possible de guérir tant de blessures; tout droit
retrouverait, avec sa vigueur native, son ancienne autorité; la paix
réapparaîtrait avec tous ses bienfaits; les glaives tomberaient et les armes
glisseraient des mains, le jour où tous les hommes accepteraient de bon cœur la
souveraineté du Christ, obéiraient à ses commandements, et où toute langue
confesserait que " le Seigneur Jésus-Christ est dans la gloire de
Dieu le Père " (38) ".
17. Pour que la société
chrétienne bénéficie de tous ces précieux avantages et qu'elle les conserve, il
faut faire connaître le plus possible la doctrine de la dignité royale de notre
Sauveur. Or, aucun moyen ne semble mieux assurer ce résultat que l'institution
d'une fête propre et spéciale en l'honneur du Christ-Roi.
Car, pour pénétrer le
peuple des vérités de la foi et l'élever ainsi aux joies de la vie intérieure,
les solennités annuelles des fêtes liturgiques sont bien plus efficaces que
tous les documents, même les plus graves, du magistère ecclésiastique. Ceux-ci
n'atteignent, habituellement, que le petit nombre et les plus cultivés, celles-là
touchent et instruisent tous les fidèles; les uns, si l'on peut dire, ne
parlent qu'une fois; les autres le font chaque année et à perpétuité; et, si
les derniers s'adressent surtout à l'intelligence, les premières étendent leur
influence salutaire au cœur et à l'intelligence, donc à l'homme tout entier.
Composé d'un corps et
d'une âme, l'homme a besoin des manifestations solennelles des jours de fête
pour être saisi et impressionné; la variété et la splendeur des cérémonies
liturgiques l'imprègnent abondamment des enseignements divins; il les
transforme en sève et en sang, et les fait servir au progrès de sa vie
spirituelle.
Du reste, l'histoire nous
apprend que ces solennités liturgiques furent introduites, au cours des
siècles, les unes après les autres, pour répondre à des nécessités ou des
avantages spirituels du peuple chrétien. Il fallait, par exemple, raffermir les
courages en face d'un péril commun, prémunir les esprits contre les pièges de
l'hérésie, exciter et enflammer les cœurs à célébrer avec une piété plus
ardente quelque mystère de notre foi ou quelque bienfait de la bonté divine.
C'est ainsi que, dès les
premiers temps de l'ère chrétienne, alors qu'ils étaient en butte aux plus
cruelles persécutions, les chrétiens introduisirent l'usage de commémorer les
martyrs par des rites sacrés, afin, selon le témoignage de saint Augustin, que
" les solennités des martyrs " fussent " des
exhortations au martyre " (39).
Les honneurs liturgiques
qu'on décerna plus tard aux saints confesseurs, aux vierges et aux veuves
contribuèrent merveilleusement à stimuler chez les chrétiens le zèle pour la
vertu, indispensable même en temps de paix.
Les fêtes instituées en
l'honneur de la bienheureuse Vierge eurent encore plus de fruit: non seulement
le peuple chrétien entoura d'un culte plus assidu la Mère de Dieu, sa
Protectrice la plus secourable, mais il conçut un amour plus filial pour la
Mère que le Rédempteur lui avait laissée par une sorte de testament.
Parmi les bienfaits dont
l'Eglise est redevable au culte public et légitime rendu à la Mère de Dieu et
aux saints du ciel, le moindre n'est pas la victoire constante qu'elle a
remportée en repoussant loin d'elle la peste de l'hérésie et de l'erreur.
Admirons, ici encore, les desseins de la Providence divine qui, selon son
habitude, tire le bien du mal.
Elle a permis, de temps à
autre, que la foi et la piété du peuple fléchissent, que de fausses doctrines
dressent des embûches à la vérité catholique; mais toujours avec le dessein
que, pour finir, la vérité resplendisse d'un nouvel éclat, que, tirés de leur
torpeur, les fidèles s'efforcent d'atteindre à plus de perfection et de
sainteté.
Les solennités récemment
introduites dans le calendrier liturgique ont eu la même origine et ont porté
les mêmes fruits. Telle la Fête-Dieu, établie quand se relâchèrent le respect
et la dévotion envers le Très Saint Sacrement; célébrée avec une pompe
magnifique, se prolongeant pendant huit jours de prières collectives, la
nouvelle fête devait ramener les peuples à l'adoration publique du Seigneur.
Telle encore la fête du
Sacré Cœur de Jésus, instituée à l'époque où, abattus et découragés par les
tristes doctrines et le sombre rigorisme du jansénisme, les fidèles sentaient
leurs cœurs glacés et en bannissaient tout sentiment d'amour désintéressé de
Dieu ou de confiance dans le Rédempteur.
18. C'est ici Notre tour
de pourvoir aux nécessités des temps présents, d'apporter un remède efficace à
la peste qui a corrompu la société humaine. Nous le faisons en prescrivant à
l'univers catholique le culte du Christ-Roi. La peste de notre époque, c'est le
laïcisme, ainsi qu'on l'appelle, avec ses erreurs et ses entreprises
criminelles.
Comme vous le savez,
Vénérables Frères, ce fléau n'est pas apparu brusquement; depuis longtemps, il
couvait au sein des Etats. On commença, en effet, par nier la souveraineté du
Christ sur toutes les nations; on refusa à l'Eglise le droit - conséquence du
droit même du Christ - d'enseigner le genre humain, de porter des lois, de
gouverner les peuples en vue de leur béatitude éternelle. Puis, peu à peu, on
assimila la religion du Christ aux fausses religions et, sans la moindre honte,
on la plaça au même niveau. On la soumit, ensuite, à l'autorité civile et on la
livra pour ainsi dire au bon plaisir des princes et des gouvernants. Certains
allèrent jusqu'à vouloir substituer à la religion divine une religion naturelle
ou un simple sentiment de religiosité. Il se trouva même des Etats qui crurent
pouvoir se passer de Dieu et firent consister leur religion dans l'irréligion
et l'oubli conscient et volontaire de Dieu.
Les fruits très amers
qu'a portés, si souvent et d'une manière si persistante, cette apostasie des
individus et des Etats désertant le Christ, Nous les avons déplorés dans
l'Encyclique Ubi arcano (40). Nous les déplorons de nouveau
aujourd'hui. Fruits de cette apostasie, les germes de haine, semés de tous
côtés; les jalousies et les rivalités entre peuples, qui entretiennent les
querelles internationales et retardent, actuellement encore, l'avènement d'une
paix de réconciliation; les ambitions effrénées, qui se couvrent bien souvent
du masque de l'intérêt public et de l'amour de la patrie, avec leurs tristes
conséquences: les discordes civiles, un égoïsme aveugle et démesuré qui, ne
poursuivant que les satisfactions et les avantages personnels, apprécie toute
chose à la mesure de son propre intérêt. Fruits encore de cette apostasie, la
paix domestique bouleversée par l'oubli des devoirs et l'insouciance de la
conscience; l'union et la stabilité des familles chancelantes; toute la
société, enfin, ébranlée et menacée de ruine.
19. La fête, désormais
annuelle, du Christ-Roi Nous donne le plus vif espoir de hâter le retour si
désirable de l'humanité à son très affectueux Sauveur. Ce serait assurément le
devoir des catholiques de préparer et de hâter ce retour par une action
diligente; mais il se fait que beaucoup d'entre eux ne possèdent pas dans la
société le rang ou l'autorité qui siérait aux apologistes de la vérité.
Peut-être faut-il attribuer ce désavantage à l'indolence ou à la timidité des
bons; ils s'abstiennent de résister ou ne le font que mollement; les
adversaires de l'Eglise en retirent fatalement un surcroît de prétentions et
d'audace. Mais du jour où l'ensemble des fidèles comprendront qu'il leur faut
combattre, vaillamment et sans relâche, sous les étendards du Christ-Roi, le
feu de l'apostolat enflammera les cœurs, tous travailleront à réconcilier avec
leur Seigneur les âmes qui l'ignorent ou qui l'ont abandonné, tous
s'efforceront de maintenir inviolés ses droits.
Mais il y a plus. Une
fête célébrée chaque année chez tous les peuples en l'honneur du Christ-Roi
sera souverainement efficace pour incriminer et réparer en quelque manière
cette apostasie publique, si désastreuse pour la société, qu'a engendrée le
laïcisme. Dans les conférences internationales et dans les Parlements, on
couvre d'un lourd silence le nom très doux de notre Rédempteur; plus cette
conduite est indigne et plus haut doivent monter nos acclamations, plus doit
être propagée la déclaration des droits que confèrent au Christ sa dignité et
son autorité royales.
Ajoutons que, depuis les
dernières années du siècle écoulé, les voies furent merveilleusement préparées
à l'institution de cette fête.
Chacun connaît les
arguments savants, les considérations lumineuses, apportés en faveur de cette
dévotion par une foule d'ouvrages édités dans les langues les plus diverses et
sur tous les points de l'univers. Chacun sait que l'autorité et la souveraineté
du Christ ont déjà été reconnues par la pieuse coutume de familles, presque
innombrables, se vouant et se consacrant au Sacré Cœur de Jésus. Et non
seulement des familles, mais des Etats et des royaumes ont observé cette
pratique. Bien plus, sur l'initiative et sous la direction de Léon XIII, le
genre humain tout entier fut consacré à ce divin Cœur, au cours de l'Année
sainte 1900.
Nous ne saurions passer
sous silence les Congrès eucharistiques, que notre époque a vus se multiplier
en si grand nombre. Ils ont servi merveilleusement la cause de la proclamation
solennelle de la royauté du Christ sur la société humaine. Par des conférences
tenues dans leurs assemblées, par des sermons prononcés dans les églises, par
des expositions publiques et des adorations en commun du Saint Sacrement, par des
processions grandioses, ces Congrès, réunis dans le but d'offrir à la
vénération et aux hommages des populations d'un diocèse, d'une province, d'une
nation, ou même du monde entier, le Christ-Roi se cachant sous les voiles
eucharistiques, célèbrent le Christ comme le Roi que les hommes ont reçu de
Dieu. Ce Jésus, que les impies ont refusé de recevoir quand il vint en son
royaume, on peut dire, en toute vérité, que le peuple chrétien, mû par une
inspiration divine, va l'arracher au silence et, pour ainsi dire, à l'obscurité
des temples, pour le conduire, tel un triomphateur, par les rues des grandes
villes et le rétablir dans tous les droits de sa royauté.
Pour l'exécution de Notre
dessein, dont Nous venons de vous entretenir, l'Année sainte qui s'achève offre
une occasion favorable entre toutes. Elle vient de rappeler à l'esprit et au
cœur des fidèles ces biens célestes qui dépassent tout sentiment naturel; dans
son infinie bonté, Dieu a enrichi les uns, à nouveau, du don de sa grâce ;
il a affermi les autres dans la bonne voie, en leur accordant une ardeur
nouvelle pour rechercher des dons plus parfaits. Que Nous prêtions donc
attention aux nombreuses suppliques qui Nous ont été adressées, ou que Nous
considérions les événements qui marquèrent l'année du grand Jubilé, Nous avons
certes bien des raisons de penser que le jour est venu pour Nous de prononcer
la sentence si attendue de tous: le Christ sera honoré par une fête propre et
spéciale comme Roi de tout le genre humain.
Durant cette année, en
effet, comme Nous l'avons remarqué au début de cette Lettre, ce Roi divin,
vraiment " admirable en ses Saints ", a été
" magnifiquement glorifié " par l'élévation aux honneurs de
la sainteté d'un nouveau groupe de ses soldats; durant cette année, une
exposition extraordinaire a, en quelque sorte, montré à tout le monde les
travaux des hérauts de l'Evangile, et tous ont pu admirer les victoires
remportées par ces champions du Christ pour l'extension de son royaume; durant
cette année, enfin, Nous avons commémoré, avec le centenaire du Concile de
Nicée, la glorification, contre ses négateurs, de la consubstantialité du Verbe
Incarné avec le Père, dogme sur lequel s'appuie, comme sur son fondement, la
royauté universelle du Christ.
En conséquence, en vertu
de Notre autorité apostolique, Nous instituons la fête de Notre-Seigneur
Jésus-Christ-Roi.
Nous ordonnons qu'elle
soit célébrée dans le monde entier, chaque année, le dernier dimanche
d'octobre, c'est-à-dire celui qui précède immédiatement la solennité de la
Toussaint. Nous prescrivons également que chaque année, en ce même jour, on
renouvelle la consécration du genre humain au Sacré Cœur de Jésus, consécration
dont Notre Prédécesseur Pie X, de sainte mémoire, avait déjà ordonné le
renouvellement annuel. Toutefois, pour cette année, Nous voulons que cette
rénovation soit faite le 31 de ce mois.
En ce jour, Nous
célébrerons la messe pontificale en l'honneur du Christ-Roi et Nous ferons
prononcer en Notre présence cette consécration. Nous ne croyons pas pouvoir
mieux et plus heureusement terminer l'Année sainte ni témoigner plus
éloquemment au Christ, " Roi immortel des siècles ", Notre
reconnaissance - comme celle de tout l'univers catholique, dont Nous Nous
faisons aussi l'interprète - pour les bienfaits accordés en cette période de
grâce à Nous-même, à l'Église et à toute la catholicité.
Il est inutile,
Vénérables Frères, de vous expliquer longuement pourquoi Nous avons institué
une fête du Christ-Roi distincte des autres solennités qui font ressortir et
glorifient, dans une certaine mesure, sa dignité royale. Il suffit pourtant
d'observer que, si toutes les fêtes de Notre-Seigneur ont le Christ comme objet
matériel, suivant l'expression consacrée par les théologiens, cependant leur
objet formel n'est d'aucune façon, soit en fait, soit dans les termes, la
royauté du Christ.
En fixant la fête un
dimanche, Nous avons voulu que le clergé ne fût pas seul à rendre ses hommages
au divin Roi par la célébration du Saint Sacrifice et la récitation de
l'Office, mais que le peuple, dégagé de ses occupations habituelles et animé
d'une joie sainte, pût donner un témoignage éclatant de son obéissance au
Christ comme à son Maître et à son Souverain. Enfin, plus que tout autre, le
dernier dimanche d'octobre Nous a paru désigné pour cette solennité: il clôt à
peu près le cycle de l'année liturgique; de la sorte, les mystères de la vie de
Jésus-Christ commémorés au cours de l'année trouveront dans la solennité du
Christ-Roi comme leur achèvement et leur couronnement et, avant de célébrer la gloire
de tous les Saints, la Liturgie proclamera et exaltera la gloire de Celui qui
triomphe, en tous les Saints et tous les élus.
Il est de votre devoir,
Vénérables Frères, comme de votre ressort, de faire précéder la fête annuelle
par une série d'instructions données, en des jours déterminés, dans chaque
paroisse. Le peuple sera instruit et renseigné exactement sur la nature, la
signification et l'importance de cette fête; les fidèles régleront dès lors et
organiseront leur vie de manière à la rendre digne de sujets loyalement et
amoureusement soumis à la souveraineté du divin Roi.
20. Au terme de cette
Lettre, Nous voudrions encore, Vénérables Frères, vous exposer brièvement les
fruits que Nous Nous promettons et que Nous espérons fermement, tant pour l'Eglise
et la société civile que pour chacun des fidèles, de ce culte public rendu au
Christ-Roi.
L'obligation d'offrir les
hommages que Nous venons de dire à l'autorité souveraine de Notre Maître ne
peut manquer de rappeler aux hommes les droits de l'Eglise. Instituée par le
Christ sous la forme organique d'une société parfaite, en vertu de ce droit
originel, elle ne peut abdiquer la pleine liberté et l'indépendance complète à
l'égard du pouvoir civil. Elle ne peut dépendre d'une volonté étrangère dans
l'accomplissement de sa mission divine d'enseigner, de gouverner et de conduire
au bonheur éternel tous les membres du royaume du Christ.
Bien plus, l'Etat doit
procurer une liberté semblable aux Ordres et aux Congrégations de religieux des
deux sexes. Ce sont les auxiliaires les plus fermes des pasteurs de l'Eglise;
ceux qui travaillent le plus efficacement à étendre et à affermir le royaume du
Christ, d'abord, en engageant la lutte par la profession des trois vœux de
religion contre le monde et ses trois concupiscences; ensuite, du fait d'avoir
embrassé un état de vie plus parfait, en faisant resplendir aux yeux de tous,
avec un éclat continu et chaque jour grandissant, cette sainteté dont le divin
Fondateur a voulu faire une note distinctive de la véritable Eglise.
21. Les Etats, à leur
tour, apprendront par la célébration annuelle de cette fête que les gouvernants
et les magistrats ont l'obligation, aussi bien que les particuliers, de rendre
au Christ un culte public et d'obéir à ses lois. Les chefs de la société civile
se rappelleront, de leur côté, le dernier jugement, où le Christ accusera ceux
qui l'ont expulsé de la vie publique, mais aussi ceux qui l'ont dédaigneusement
mis de côté ou ignoré, et punira de pareils outrages par les châtiments les
plus terribles; car sa dignité royale exige que l'État tout entier se règle sur
les commandements de Dieu et les principes chrétiens dans l'établissement des
lois, dans l'administration de la justice, dans la formation intellectuelle et
morale de la jeunesse, qui doit respecter la saine doctrine et la pureté des
mœurs.
22. Quelle énergie
encore, quelle vertu pourront puiser les fidèles dans la méditation de ces
vérités pour modeler leurs esprits suivant les véritables principes de la vie
chrétienne! Si tout pouvoir a été donné au Christ Seigneur dans le ciel et sur
la terre; si les hommes, rachetés par son sang très précieux, deviennent à un
nouveau titre les sujets de son empire; si enfin cette puissance embrasse la
nature humaine tout entière, on doit évidemment conclure qu'aucune de nos
facultés ne peut se soustraire à cette souveraineté.
Il faut donc qu'il règne
sur nos intelligences : nous devons croire, avec une complète soumission,
d'une adhésion ferme et constante, les vérités révélées et les enseignements du
Christ. Il faut qu'il règne sur nos volontés: nous devons observer les lois et
les commandements de Dieu.
Il faut qu'il règne sur
nos cœurs: nous devons sacrifier nos affections naturelles et aimer Dieu
par-dessus toutes choses et nous attacher à lui seul. Il faut qu'il règne sur
nos corps et sur nos membres : nous devons les faire servir d'instruments
ou, pour emprunter le langage de l'Apôtre saint Paul, d'armes de justice
offertes à Dieu (41) pour entretenir la sainteté intérieure de nos âmes.
Voilà des pensées qui, proposées à la réflexion des fidèles et considérées
attentivement, les entraîneront aisément vers la perfection la plus élevée.
Plaise à Dieu, Vénérables
Frères, que les hommes qui vivent hors de l'Eglise recherchent et acceptent
pour leur salut le joug suave du Christ! Quant à nous tous, qui, par un dessein
de la divine miséricorde, habitons sa maison, fasse le ciel que nous portions
ce joug non pas à contrecœur, mais ardemment, amoureusement, saintement! Ainsi
nous récolterons les heureux fruits d'une vie conforme aux lois du royaume
divin. Reconnus par le Christ pour de bons et fidèles serviteurs de son royaume
terrestre, nous participerons ensuite, avec lui, à la félicité et à la gloire
sans fin de son royaume céleste.
Agréez, Vénérables Frères,
à l'approche de la fête de Noël, ce présage et ce vœu comme un témoignage de
Notre paternelle affection ; et recevez la Bénédiction apostolique, gage
des faveurs divines, que Nous vous accordons de grand cœur, à vous, Vénérables
Frères, à votre clergé et à votre peuple.
Donné à Rome, près
Saint-Pierre, le 11 décembre de l'Année sainte 1925, la quatrième de Notre
Pontificat.
NOTES
1. AAS XVII
(1925) 593-610.
2. Pie XI, Lettre
encyclique Ubi arcano, 23 décembre 1922, AAS, XIV (1922) 673-700, CH
pp. 602-629.
3. S. PAUL, Ephés. III
19.
4. DANIEL, VII 13-14.
5. Nombres XXXIV
19.
6. Ps. II.
7. Ps. XLIV
(XLV) 7.
8. Ps. LXXI
(LXXII) 7-8.
9. ISAÏE, IX 6-7.
10. JÉRÉMIE, XXIII 5.
11. DANIEL XX 44.
12. DANIEL, VII 13-14.
13. ZACHARIE, IX 9.
14. S. LUC, I 32-33.
15. S. MATTHIEU, XXV
31-40.
16. S. JEAN, XVIII 37.
17. S. MATTHIEU, XXVIII
18.
18. Apocalypse I
5.
19. Apocalypse XIX
16.
20. S. PAUL, Hébr. I
1.
21. S. PAUL, I Cor. XV
25.
22. S. CYRILLE D'ALEXANDRIE, In
Lucam X, PG LXXII 666.
23. S. PIERRE, I
Epître I 18-19.
24. S. PAUL, I Cor. VI
20.
25. S. PAUL, I Cor. VI
15.
26. Concile de
Trente sess. VI c. 21, Denzinger n. 831.
27. Cf. S. JEAN, XIV
15 ; XV 10.
28. S. JEAN, V 22.
29. Non eripit
mortalia, qui regna dat coelestia, Office de la fête de l'Epiphanie,
hymne Crudelis Herodes.
30. LÉON XIII, Lettre
encyclique Annum sacrum, 25 mai 1899 AAS XXXI (1898-1899) 647.
31. Actes IV
12.
32. S. AUGUSTIN, Epist.
CLIII ad Macedonium ch. III, PL XXXIII, 656.
33. PIE XI, Lettre
encyclique Ubi arcano, 23 décembre 1922, AAS XIV (1922), 683, CH
n. 936.
34. S. PAUL, I Cor. VII
25.
35. S. PAUL, Coloss. I
20.
36. S. MATTHIEU, XX 28.
37. S. MATTHIEU, XI 30.
38. LÉON XIII, Lettre
encyclique Annum sacrum, 25 mai 1899, AAS XXXI (1898-1899) 647.
39. S. AUGUSTIN, Sermo XLVII de
sanctis, PL XXXVIII, 295.
40. PIE XI, Lettre
encyclique Ubi arcano, 23 décembre 1922, AAS XIV (1922) 673-700,
CH pp. 602-629.
41. S. PAUL, Rom. VI
13.
AUDIENCE GÉNÉRALE DE
JEAN-PAUL II
Mercredi 18 septembre
2002
1. "Dites chez
les païens: "Yahvé règne!"". Cette exhortation du Psaume 95 (v.
10), qui vient d'être proclamé, nous donne presque le ton sur lequel se déroule
tout l'hymne. En effet, il se situe parmi les psaumes qui sont intitulés les
"Psaumes du Seigneur roi", qui comprennent les Psaumes 95-98, en plus
du 46 et du 92.
Par le passé, nous avons
déjà eu l'occasion d'étudier et de commenter le Psaume 92, et nous savons que
ces cantiques sont centrés sur la figure grandiose de Dieu, qui dirige
l'univers tout entier et qui gouverne l'histoire de l'humanité.
Le Psaume 95 exalte lui
aussi le Créateur des êtres, ainsi que le Sauveur des peuples: grâce à Dieu
"le monde est stable, point ne bronchera, sur les peuples il prononce avec
droiture" (v. 10). Dans l'original hébreu, le verbe traduit par
"juger" signifie, en réalité, "gouverner": nous avons ainsi
la certitude que nous ne sommes pas abandonnés aux forces obscures du chaos ou
du hasard, mais que nous sommes toujours entre les mains d'un Souverain juste
et miséricordieux.
2. Le Psaume
commence par une invitation festive à louer Dieu, une invitation qui ouvre
immédiatement une perspective universelle: "Chantez à Yahvé, toute la
terre!" (v. 1). Les fidèles sont invités à "raconter aux païens sa
gloire", pour s'adresser ensuite "à tous les peuples" afin de
raconter "ses merveilles" (v. 3). Le Psalmiste interpelle même
directement les "familles des peuples" (v. 7), pour inviter à
glorifier le Seigneur. Enfin, il demande aux fidèles de dire "chez les
païens: "Yahvé règne"" (v. 10), et il précise que le Seigneur
vient pour "juger la terre" (v. 10), "les peuples" (v. 13).
Cette ouverture à la dimension universelle, de la part d'un petit peuple écrasé
entre deux grands empires, est significative. Ce peuple sait que son Seigneur
est le Dieu de l'univers et que "[sont] néant, tous les dieux des
nations" (v. 5).
Le Psaume est
substantiellement composé de deux tableaux. La première partie (cf. vv. 1-9)
comprend une épiphanie solennelle du Seigneur "dans son sanctuaire"
(v. 6), c'est-à-dire dans le temple de Sion. Elle est précédée et suivie par
les chants et les rites sacrificiels de l'assemblée des fidèles. Le flux de
louanges, face à la majesté divine, s'écoule de façon incessante: "Chantez
à Yahvé un chant nouveau... chantez... chantez... bénissez... proclamez son
salut... racontez sa gloire... ses merveilles... rapportez à Yahvé gloire et
puissance... présentez l'oblation... tremblez devant lui" (vv. 1-3.7-9).
Le geste fondamental face
au Seigneur roi, qui manifeste sa gloire dans l'histoire du salut, est donc le
chant d'adoration, de louange, de bénédiction. Ces attitudes devraient être
présentes également au sein de notre liturgie quotidienne et de notre prière
personnelle.
3. Au coeur de ce
chant choral, nous trouvons une déclaration contre l'idolâtrie. La prière se
révèle ainsi comme une voie pour atteindre la pureté de la foi, selon la
célèbre affirmation lex orandi, lex credendi: la norme de la véritable
prière est également la norme de la foi, elles est une leçon sur la vérité
divine. En effet, celle-ci peut précisément être découverte à travers la
communion intime avec Dieu, réalisée dans la prière.
Le Psalmiste proclame:
"Grand, Yahvé, et louable hautement, redoutable, lui, par-dessus tous les
dieux! Néant, tous les dieux des nations. C'est Yahvé qui fit les cieux"
(vv. 4-5). A travers la liturgie et la prière, la foi est purifiée de toute
dégénérescence, les idoles auxquelles on sacrifiait facilement quelque chose de
soi-même au cours de la vie quotidienne sont abandonnées, on passe de la peur
face à la justice transcendante de Dieu à l'expérience vivante de son amour.
4. Mais nous voilà
au deuxième tableau, celui qui s'ouvre par la proclamation de la royauté du
Seigneur (cf. vv. 10-13). A présent, c'est l'univers qui chante, également à
travers ses éléments les plus mystérieux et obscurs, comme la mer, selon
l'antique conception biblique: "Joie au ciel! exulte la terre! Que gronde
la mer, et sa plénitude! Que jubile la campagne, et tout son fruit, que tous
les arbres des forêts crient de joie, à la face de Yahvé, car il vient, car il
vient pour juger la terre" (vv. 11-13).
Comme le dira saint Paul,
la nature, avec l'homme, est "en attente... d'être elle aussi libérée de la
servitude de la corruption pour entrer dans la liberté de la gloire des enfants
de Dieu" (Rm 8, 19.21).
Arrivés à ce point, nous
voudrions faire place à une relecture chrétienne de ce Psaume, effectuée par
les Pères de l'Eglise, qui y ont vu une préfiguration de l'Incarnation et de la
Crucifixion, signe de la royauté paradoxale du Christ.
5. Ainsi, au début
du discours prononcé à Constantinople, à Noël de l'an 379 ou 380, saint
Grégoire de Nazianze reprend certaines expressions du Psaume 95: "Le
Christ naît, glorifiez-le! Le Christ descend du ciel: allez à sa rencontre! Le
Christ est sur la terre: levez-vous! "Chantez à Yahvé, toute la
terre" (v. 1), et, pour réunir les deux concepts, "Joie au ciel!
exulte la terre!" (v. 11) en raison de celui qui est céleste mais qui est
ensuite devenu terrestre" (Homélies sur la nativité, Discours 38, 1, Rome
1983, p. 44).
C'est de cette façon que
le mystère de la royauté divine se manifeste dans l'Incarnation. Celui qui
règne en "devenant terrestre", règne même précisément dans
l'humiliation sur la Croix. Il est significatif que beaucoup d'anciens pères
aient lu le verset n. 10 de ce Psaume comme un complément christologique
suggestif: "Le Seigneur régna sur le bois".
C'est pourquoi, la Lettre
de Barnaba enseignait que "le royaume de Jésus se trouve sur le
bois" (VIII, 5: Les Pères apostoliques, Rome 1984, p. 198) et le
martyr saint Justin, en citant presque intégralement le Psaume dans sa Première
Apologie, concluait en invitant tous les peuples à se réjouir car "le
Seigneur régna sur le bois" de la Croix (Les apologistes grecs, Rome 1986,
p. 121).
C'est sur ce terrain qu'a
fleuri l'hymne du poète chrétien Venanzio Fortunato, Vexilla regis, dans
lequel est exalté le Christ qui règne du haut de la Croix, trône d'amour et non
de domination: Regnavit a ligno Deus. En effet, au cours de son existence
terrestre, Jésus avait averti: "Celui qui voudra devenir grand parmi vous,
sera votre serviteur, et celui qui voudra être le premier parmi vous, sera
l'esclave de tous. Aussi bien, le Fils de l'homme n'est pas venu pour être
servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude" (Mc
10, 43-45).
***
Je suis heureux de saluer
les pèlerins de langue française présents à cette audience. Soyez des hommes et
des femmes de louange, rendant grâce au Seigneur pour tous ses dons ! Je vous
bénis de grand cœur.
La prière du Pape pour la paix au Moyen-Orient
A l'issue de l'Audience
générale, le Saint-Père prononçait les paroles suivantes:
Ces jours derniers, après les rumeurs de guerre qui menaçaient de bouleverser toute la région du Moyen-Orient, nous est parvenue la bonne nouvelle de la possibilité d'une reprise de la collaboration de l'Irak avec la Communauté internationale. Je vous exhorte à poursuivre votre prière, afin que le Seigneur illumine les responsables des nations, qu'il suscite et soutienne les initiatives de bonne volonté et qu'il conduise l'humanité, déjà affligée par tant de maux, vers une coexistence exempte de la guerre et du joug de la violence.
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SOURCE : http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/audiences/2002/documents/hf_jp-ii_aud_20020918.html
Jésus, un roi qui est
aussi un ami
Jean-Michel
Castaing | 22 novembre 2019
La royauté du Christ ne
consiste pas à se soumettre les hommes, mais plutôt à les inviter à vivre en sa
compagnie éternelle. Jésus conçoit son règne comme une vie partagée avec ses
amis.
Le christianisme n’est
pas avare de paradoxes. Il en fait encore la démonstration en cette fin de
l’année liturgique où nous célébrons leChrist,
Roi de l’univers. En effet, c’est avec les dernières paroles d’un supplicié
que l’Église illustre la royauté de ce dernier sur le monde ! Curieux
moment pour proclamer le règne du Christ ! Mais au fait, comment se
manifeste ce règne ? En domination sur ses sujets ? En coercition ?
En revanche sur ses bourreaux ? N’est-ce pas plutôt en amour et en
service des autres ?
Une royauté paradoxale
proclamée du haut de la Croix
Le Christ est Roi en tant
qu’il a été le serviteur de tous durant son existence terrestre, et qu’il le
reste, après sa Résurrection, comme grand prêtre céleste qui nous conduit à
Dieu son Père.
Mais il est une autre
caractéristique du règne du Christ qu’il nous faut souligner, et que l’évangile
de la solennité du Christ-Roi de cette année met particulièrement en lumière.
Il s’agit de l’amitié que les citoyens de ce royaume sont appelés à nouer avec
ce roi paradoxal. Car ce n’est pas tous les jours qu’un souverain désire
traiter ses sujets en amis ! Telle est pourtant la volonté du Christ. L’amitié
recherche la compagnie de l’ami. Aussi Jésus, établi dans son royaume,
désire-t-il partager sa vie avec nous ! Ce n’est pas là une spéculation
hasardeuse, mais la révélation inouïe de l’évangile de ce dimanche, celui
du bon
larron.
Le Paradis comme une
amitié partagée
En effet, sur la croix
Jésus ne s’est pas borné pas à gracier son compagnon d’infortune, celui que
nous appelons le bon larron. Il lui a ouvert dans le même temps les portes du
Paradis. Mieux, il lui a révélé en quoi consiste ce séjour bienheureux : être
en sa compagnie. Dans le récit de la crucifixion que nous lisons ce dimanche,
le bon larron lui demande, tandis qu’ils ne vont pas tarder à mourir tous les
trois : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. »
Jésus lui déclara : « Amen, je te le dis : aujourd’hui tu seras avec moi dans
le Paradis » (Lc
23, 42-43).
« La vie
bienheureuse équivaut à être en relation les uns avec les autres. »
Ainsi, le Paradis n’est
pas d’abord un lieu fabuleux, quelque peu mythique, mais une réalité
interpersonnelle ! La vie bienheureuse équivaut à être en relation les uns avec
les autres. L’Église du Ciel, la Jérusalem céleste, au lieu d’être un jardin
comme le paradis primitif, est une ville, c’est-à-dire un rassemblement. Et au
milieu de cette cité éternelle, de la Jérusalem d’en-haut, l’Agneau
(c’est-à-dire Jésus) est présent comme une lumière « qui lui tient lieu de
flambeau », ainsi que le révèle l’Apocalypse (Ap
21, 23). La lumière de l’amour et de l’amitié.
Lire aussi : On
ira tous au Paradis ? Ce qu’en disent les grands saints
« Avec moi tu seras en
Paradis » : désormais, les élus trouvent leur joie éternelle à contempler la
gloire divine qui brille sur le visage du Christ, cette face en laquelle
l’Amour transparaît. Le psalmiste demandait déjà : « C’est ta face, Seigneur,
que je cherche » (Ps
26, 9). Le Paradis, tel que nous le révèle Jésus, exaucera sa prière. Les
témoignages des saints de tous les temps sont particulièrement éloquents sur ce
sujet. Eux aussi se sont entendus dire : « Aujourd’hui tu seras avec moi au
Paradis. » Les vies des saints témoignent que le Christ partage sa royauté avec
ceux qui ont mené le bon combat de l’amour et du service de leurs frères.
N’attendons pas l’heure
de notre mort pour entrer en Paradis !
Cependant la plupart des
saints venus après le bon larron n’ont pas attendu l’heure de leur mort pour
recueillir cette promesse de la part de Jésus. C’est « aujourd’hui » qu’ils ont
entendu cette parole, dans l’aujourd’hui des temps ordinaires. Dès lors, la
compagnie de Celui qui la prononça sur la Croix ne les a plus quittés. Son
visage, la méditation et la contemplation de sa Passion ont occupé chaque jour
leurs esprits et leurs cœurs. Le Paradis, l’amitié de Jésus, ne souffrent plus
de délais !
The Feast of Christ the
King
Pope Pius XI universally
instituted The Feast of Christ the King in 1925 in his encyclical Quas Primas.
Pope Pius XI connected the denial of Christ as king to the rise of secularism.
At the time of Quas Primas, secularism was on the rise, and many Christians,
even Catholics, were doubting Christ’s authority, as well as the Church’s, and
even doubting Christ’s existence.
Pope Pius XI, and the
rest of the Christian world, witnessed the rise of dictatorships in Europe, and
saw Catholics being taken in by these earthly leaders. Just as the Feast of
Corpus Christi was instituted when devotion to the Eucharist was at a low
point, the Feast of Christ the King was instituted during a time when respect
for Christ and the Church was waning, when the feast was most needed. In fact,
it is still needed today, as these problems have not vanished, but instead have
worsened.
Pius hoped the
institution of the feast would have various effects.
1.) That nations would
see that the Church has the right to freedom, and immunity from the state (Quas
Primas, 32).
2.) That leaders and
nations would see that they are bound to give respect to Christ (Quas Primas,
31).
3). That the faithful
would gain strength and courage from the celebration of the feast, as we are
reminded that Christ must reign in our hearts, minds, wills, and bodies (Quas
Primas, 33).
Today, the same distrust
of authority exists, although the problem has gotten worse. Individualism has
been embraced to such an extreme, that for many, the only authority is the
individual self. The idea of Christ as ruler is rejected in such a strongly
individualistic system. Also, many balk at the idea of kings and queens,
believing them to be oppressive. Some even reject the titles of “lord” and
“king” for Christ because they believe that such titles are borrowed from
oppressive systems of government. However true these statements might be (some
kings have been oppressive), these individuals miss the point: Christ’s
kingship is one of humility and service.
Jesus said:
“You know that those who
are recognized as rulers over the Gentiles lord it over them, and their great
ones make their authority over them felt. But it shall not be so among you.
Rather, whoever wishes to become great among you will be your servant; whoever
wishes to be first among you will be the slave of all. For the Son of Man did
not come to be served, but to serve, and to give his life as a ransom for
many.” (Mark 10:42-45, NAB).and Pilate said to Jesus, “Are you the King of the
Jews?”… Jesus answered, “My kingdom does not belong to this world. If my
kingdom did belong to this world, my attendants would be fighting to keep me
from being handed over to the Jews. But as it is, my kingdom is not here.” So
Pilate said to him, “Then you are a king?” Jesus answered, “You say I am a
king. For this I was born and for this I came into the world,to testify to the
truth (John 18:33b, 36-37).
Thus, Jesus knew the
oppressive nature of secular kings, and in contrast to them, he connected his role
as king to humble service, and commanded his followers to be servants as well.
In other passages of Scripture, his kingdom is tied to his suffering and death.
While Christ is coming to judge the nations, his teachings spell out a kingdom
of justice and judgment balanced with radical love, mercy, peace, and
forgiveness. When we celebrate Christ as King, we are not celebrating an
oppressive ruler, but one willing to die for humanity and whose
“loving-kindness endures forever.” Christ is the king that gives us true
freedom, freedom in Him. Thus we must never forget that Christ radically
redefined and transformed the concept of kingship.
Christ the King Sunday
used to be celebrated on the last Sunday of October, but since the calendar
reforms of 1969, the feast falls on the last Sunday of Ordinary Time, which is
the Sunday before Advent. It is fitting that the feast celebrating Christ’s
kingship is observed right before Advent, when we liturgically wait for the
promised Messiah (King).
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/christ-the-king/
Syrie - Maaloula : le couvent de Mar Sarkis ( Saint-Serge).
Une icône présentant Jésus Christ en majesté, Roi des rois.
Oeuvre de Michel de Crête (18e et 19e siècles)
His Holiness Pope Pius XI
December 11, 1925
To Our Venerable Brethren
the Patriarchs, Primates, Archbishops, Bishops, and other Ordinaries in Peace
and Communion with the Apostolic See.
Venerable Brethren,
Greeting and the Apostolic Benediction.
IN THE FIRST ENCYCLICAL
LETTER which We addressed at the beginning of Our Pontificate to the Bishops of
the universal Church, We referred to the chief causes of the difficulties under
which mankind was laboring. And We remember saying that these manifold evils in
the world were due to the fact that the majority of men had thrust Jesus Christ
and his holy law out of their lives; that these had no place either in private
affairs or in politics: and we said further, that as long as individuals and
states refused to submit to the rule of our Savior, there would be no really
hopeful prospect of a lasting peace among nations. Men must look for the peace
of Christ in the Kingdom of Christ; and that We promised to do as far as lay in
Our power. In the Kingdom of Christ, that is, it seemed to Us that peace could
not be more effectually restored nor fixed upon a firmer basis than through the
restoration of the Empire of Our Lord. We were led in the meantime to indulge
the hope of a brighter future at the sight of a more widespread and keener
interest evinced in Christ and his Church, the one Source of Salvation, a sign
that men who had formerly spurned the rule of our Redeemer and had exiled
themselves from his kingdom were preparing, and even hastening, to return to
the duty of obedience.
2. The many notable and
memorable events which have occurred during this Holy Year have given great
honor and glory to Our Lord and King, the Founder of the Church.
3. At the Missionary
Exhibition men have been deeply impressed in seeing the increasing zeal of the
Church for the spread of the kingdom of her Spouse to the most far distant
regions of the earth. They have seen how many countries have been won to the
Catholic name through the unremitting labor and self-sacrifice of missionaries,
and the vastness of the regions which have yet to be subjected to the sweet and
saving yoke of our King. All those who in the course of the Holy Year have
thronged to this city under the leadership of their Bishops or priests had but
one aim--namely, to expiate their sins--and at the tombs of the Apostles and in
Our Presence to promise loyalty to the rule of Christ.
4. A still further light
of glory was shed upon his kingdom, when after due proof of their heroic
virtue, We raised to the honors of the altar six confessors and virgins. It was
a great joy, a great consolation, that filled Our heart when in the majestic
basilica of St. Peter Our decree was acclaimed by an immense multitude with the
hymn of thanksgiving, Tu Rex gloriae Christe. We saw men and nations cut off
from God, stirring up strife and discord and hurrying along the road to ruin
and death, while the Church of God carries on her work of providing food for
the spiritual life of men, nurturing and fostering generation after generation
of men and women dedicated to Christ, faithful and subject to him in his
earthly kingdom, called by him to eternal bliss in the kingdom of heaven.
5. Moreover, since this
jubilee Year marks the sixteenth centenary of the Council of Nicaea, We
commanded that event to be celebrated, and We have done so in the Vatican
basilica. There is a special reason for this in that the Nicene Synod defined
and proposed for Catholic belief the dogma of the Consubstantiality of the
Only-begotten with the Father, and added to the Creed the words "of whose
kingdom there shall be no end," thereby affirming the kingly dignity of
Christ.
6. Since this Holy Year
therefore has provided more than one opportunity to enhance the glory of the
kingdom of Christ, we deem it in keeping with our Apostolic office to accede to
the desire of many of the Cardinals, Bishops, and faithful, made known to Us
both individually and collectively, by closing this Holy Year with the
insertion into the Sacred Liturgy of a special feast of the Kingship of Our
Lord Jesus Christ. This matter is so dear to Our heart, Venerable Brethren, that
I would wish to address to you a few words concerning it. It will be for you
later to explain in a manner suited to the understanding of the faithful what
We are about to say concerning the Kingship of Christ, so that the annual feast
which We shall decree may be attended with much fruit and produce beneficial
results in the future.
7. It has long been a
common custom to give to Christ the metaphorical title of "King,"
because of the high degree of perfection whereby he excels all creatures. So he
is said to reign "in the hearts of men," both by reason of the
keenness of his intellect and the extent of his knowledge, and also because he
is very truth, and it is from him that truth must be obediently received by all
mankind. He reigns, too, in the wills of men, for in him the human will was
perfectly and entirely obedient to the Holy Will of God, and further by his
grace and inspiration he so subjects our free-will as to incite us to the most
noble endeavors. He is King of hearts, too, by reason of his "charity
which exceedeth all knowledge." And his mercy and kindness[1] which draw
all men to him, for never has it been known, nor will it ever be, that man be
loved so much and so universally as Jesus Christ. But if we ponder this matter
more deeply, we cannot but see that the title and the power of King belongs to
Christ as man in the strict and proper sense too. For it is only as man that he
may be said to have received from the Father "power and glory and a
kingdom,"[2] since the Word of God, as consubstantial with the Father, has
all things in common with him, and therefore has necessarily supreme and
absolute dominion over all things created.
8. Do we not read
throughout the Scriptures that Christ is the King? He it is that shall come out
of Jacob to rule,[3] who has been set by the Father as king over Sion, his holy
mount, and shall have the Gentiles for his inheritance, and the utmost parts of
the earth for his possession.[4] In the nuptial hymn, where the future King of
Israel is hailed as a most rich and powerful monarch, we read: "Thy
throne, O God, is for ever and ever; the scepter of thy kingdom is a scepter of
righteousness."[5] There are many similar passages, but there is one in
which Christ is even more clearly indicated. Here it is foretold that his
kingdom will have no limits, and will be enriched with justice and peace:
"in his days shall justice spring up, and abundance of peace...And he
shall rule from sea to sea, and from the river unto the ends of the
earth."[6]
9. The testimony of the
Prophets is even more abundant. That of Isaias is well known: "For a child
is born to us and a son is given to us, and the government is upon his
shoulder, and his name shall be called Wonderful, Counselor, God the mighty,
the Father of the world to come, the Prince of Peace. His empire shall be
multiplied, and there shall be no end of peace. He shall sit upon the throne of
David and upon his kingdom; to establish it and strengthen it with judgment and
with justice, from henceforth and for ever."[7] With Isaias the other
Prophets are in agreement. So Jeremias foretells the "just seed" that
shall rest from the house of David--the Son of David that shall reign as king,
"and shall be wise, and shall execute judgment and justice in the
earth."[8] So, too, Daniel, who announces the kingdom that the God of
heaven shall found, "that shall never be destroyed, and shall stand for
ever."[9] And again he says: "I beheld, therefore, in the vision of
the night, and, lo! one like the son of man came with the clouds of heaven. And
he came even to the Ancient of days: and they presented him before him. And he
gave him power and glory and a kingdom: and all peoples, tribes, and tongues
shall serve him. His power is an everlasting power that shall not be taken
away, and his kingdom shall not be destroyed."[10] The prophecy of Zachary
concerning the merciful King "riding upon an ass and upon a colt the foal
of an ass" entering Jerusalem as "the just and savior," amid the
acclamations of the multitude,[11] was recognized as fulfilled by the holy
evangelists themselves.
10. This same doctrine of
the Kingship of Christ which we have found in the Old Testament is even more
clearly taught and confirmed in the New. The Archangel, announcing to the
Virgin that she should bear a Son, says that "the Lord God shall give unto
him the throne of David his father, and he shall reign in the house of Jacob
for ever; and of his kingdom there shall be no end."[12]
11. Moreover, Christ
himself speaks of his own kingly authority: in his last discourse, speaking of
the rewards and punishments that will be the eternal lot of the just and the
damned; in his reply to the Roman magistrate, who asked him publicly whether he
were a king or not; after his resurrection, when giving to his Apostles the
mission of teaching and baptizing all nations, he took the opportunity to call
himself king,[13] confirming the title publicly,[14] and solemnly proclaimed
that all power was given him in heaven and on earth.[15] These words can only
be taken to indicate the greatness of his power, the infinite extent of his
kingdom. What wonder, then, that he whom St. John calls the "prince of the
kings of the earth"[16] appears in the Apostle's vision of the future as
he who "hath on his garment and on his thigh written 'King of kings and
Lord of lords!'."[17] It is Christ whom the Father "hath appointed
heir of all things";[18] "for he must reign until at the end of the
world he hath put all his enemies under the feet of God and the
Father."[19]
12. It was surely right,
then, in view of the common teaching of the sacred books, that the Catholic
Church, which is the kingdom of Christ on earth, destined to be spread among
all men and all nations, should with every token of veneration salute her
Author and Founder in her annual liturgy as King and Lord, and as King of
Kings. And, in fact, she used these titles, giving expression with wonderful
variety of language to one and the same concept, both in ancient psalmody and
in the Sacramentaries. She uses them daily now in the prayers publicly offered
to God, and in offering the Immaculate Victim. The perfect harmony of the
Eastern liturgies with our own in this continual praise of Christ the King
shows once more the truth of the axiom: Legem credendi lex statuit supplicandi.
The rule of faith is indicated by the law of our worship.
13. The foundation of
this power and dignity of Our Lord is rightly indicated by Cyril of Alexandria.
"Christ," he says, "has dominion over all creatures, a dominion
not seized by violence nor usurped, but his by essence and by nature."[20]
His kingship is founded upon the ineffable hypostatic union. From this it
follows not only that Christ is to be adored by angels and men, but that to him
as man angels and men are subject, and must recognize his empire; by reason of
the hypostatic union Christ has power over all creatures. But a thought that
must give us even greater joy and consolation is this that Christ is our King
by acquired, as well as by natural right, for he is our Redeemer. Would that
they who forget what they have cost their Savior might recall the words:
"You were not redeemed with corruptible things, but with the precious
blood of Christ, as of a lamb unspotted and undefiled."[21] We are no
longer our own property, for Christ has purchased us "with a great price";[22]
our very bodies are the "members of Christ."[23]
14. Let Us explain
briefly the nature and meaning of this lordship of Christ. It consists, We need
scarcely say, in a threefold power which is essential to lordship. This is
sufficiently clear from the scriptural testimony already adduced concerning the
universal dominion of our Redeemer, and moreover it is a dogma of faith that
Jesus Christ was given to man, not only as our Redeemer, but also as a
law-giver, to whom obedience is due.[24] Not only do the gospels tell us that
he made laws, but they present him to us in the act of making them. Those who
keep them show their love for their Divine Master, and he promises that they
shall remain in his love.[25] He claimed judicial power as received from his
Father, when the Jews accused him of breaking the Sabbath by the miraculous
cure of a sick man. "For neither doth the Father judge any man; but hath
given all judgment to the Son."[26] In this power is included the right of
rewarding and punishing all men living, for this right is inseparable from that
of judging. Executive power, too, belongs to Christ, for all must obey his
commands; none may escape them, nor the sanctions he has imposed.
15. This kingdom is
spiritual and is concerned with spiritual things. That this is so the above
quotations from Scripture amply prove, and Christ by his own action confirms
it. On many occasions, when the Jews and even the Apostles wrongly supposed
that the Messiah would restore the liberties and the kingdom of Israel, he
repelled and denied such a suggestion. When the populace thronged around him in
admiration and would have acclaimed him King, he shrank from the honor and
sought safety in flight. Before the Roman magistrate he declared that his
kingdom was not of this world. The gospels present this kingdom as one which
men prepare to enter by penance, and cannot actually enter except by faith and
by baptism, which, though an external rite, signifies and produces an interior
regeneration. This kingdom is opposed to none other than to that of Satan and
to the power of darkness. It demands of its subjects a spirit of detachment
from riches and earthly things, and a spirit of gentleness. They must hunger
and thirst after justice, and more than this, they must deny themselves and
carry the cross.
16. Christ as our
Redeemer purchased the Church at the price of his own blood; as priest he
offered himself, and continues to offer himself as a victim for our sins. Is it
not evident, then, that his kingly dignity partakes in a manner of both these
offices?
17. It would be a grave
error, on the other hand, to say that Christ has no authority whatever in civil
affairs, since, by virtue of the absolute empire over all creatures committed
to him by the Father, all things are in his power. Nevertheless, during his
life on earth he refrained from the exercise of such authority, and although he
himself disdained to possess or to care for earthly goods, he did not, nor does
he today, interfere with those who possess them. Non eripit mortalia qui regna
dat caelestia.[27]
18. Thus the empire of
our Redeemer embraces all men. To use the words of Our immortal predecessor,
Pope Leo XIII: "His empire includes not only Catholic nations, not only
baptized persons who, though of right belonging to the Church, have been led
astray by error, or have been cut off from her by schism, but also all those
who are outside the Christian faith; so that truly the whole of mankind is
subject to the power of Jesus Christ."[28] Nor is there any difference in
this matter between the individual and the family or the State; for all men,
whether collectively or individually, are under the dominion of Christ. In him
is the salvation of the individual, in him is the salvation of society.
"Neither is there salvation in any other, for there is no other name under
heaven given to men whereby we must be saved."[29] He is the author of
happiness and true prosperity for every man and for every nation. "For a
nation is happy when its citizens are happy. What else is a nation but a number
of men living in concord?"[30] If, therefore, the rulers of nations wish
to preserve their authority, to promote and increase the prosperity of their
countries, they will not neglect the public duty of reverence and obedience to
the rule of Christ. What We said at the beginning of Our Pontificate concerning
the decline of public authority, and the lack of respect for the same, is
equally true at the present day. "With God and Jesus Christ," we
said, "excluded from political life, with authority derived not from God
but from man, the very basis of that authority has been taken away, because the
chief reason of the distinction between ruler and subject has been eliminated.
The result is that human society is tottering to its fall, because it has no longer
a secure and solid foundation."[31]
19. When once men
recognize, both in private and in public life, that Christ is King, society
will at last receive the great blessings of real liberty, well-ordered
discipline, peace and harmony. Our Lord's regal office invests the human
authority of princes and rulers with a religious significance; it ennobles the
citizen's duty of obedience. It is for this reason that St. Paul, while bidding
wives revere Christ in their husbands, and slaves respect Christ in their
masters, warns them to give obedience to them not as men, but as the
vicegerents of Christ; for it is not meet that men redeemed by Christ should
serve their fellow-men. "You are bought with a price; be not made the
bond-slaves of men."[32] If princes and magistrates duly elected are
filled with the persuasion that they rule, not by their own right, but by the
mandate and in the place of the Divine King, they will exercise their authority
piously and wisely, and they will make laws and administer them, having in view
the common good and also the human dignity of their subjects. The result will
be a stable peace and tranquillity, for there will be no longer any cause of
discontent. Men will see in their king or in their rulers men like themselves,
perhaps unworthy or open to criticism, but they will not on that account refuse
obedience if they see reflected in them the authority of Christ God and Man.
Peace and harmony, too, will result; for with the spread and the universal
extent of the kingdom of Christ men will become more and more conscious of the
link that binds them together, and thus many conflicts will be either prevented
entirely or at least their bitterness will be diminished.
20. If the kingdom of
Christ, then, receives, as it should, all nations under its way, there seems no
reason why we should despair of seeing that peace which the King of Peace came
to bring on earth--he who came to reconcile all things, who came not to be
ministered unto but to minister, who, though Lord of all, gave himself to us as
a model of humility, and with his principal law united the precept of charity;
who said also: "My yoke is sweet and my burden light." Oh, what
happiness would be Ours if all men, individuals, families, and nations, would
but let themselves be governed by Christ! "Then at length," to use
the words addressed by our predecessor, Pope Leo XIII, twenty-five years ago to
the bishops of the Universal Church, "then at length will many evils be
cured; then will the law regain its former authority; peace with all its
blessings be restored. Men will sheathe their swords and lay down their arms
when all freely acknowledge and obey the authority of Christ, and every tongue
confesses that the Lord Jesus Christ is in the glory of God the
Father."[33]
21. That these blessings
may be abundant and lasting in Christian society, it is necessary that the
kingship of our Savior should be as widely as possible recognized and
understood, and to the end nothing would serve better than the institution of a
special feast in honor of the Kingship of Christ. For people are instructed in
the truths of faith, and brought to appreciate the inner joys of religion far
more effectually by the annual celebration of our sacred mysteries than by any
official pronouncement of the teaching of the Church. Such pronouncements
usually reach only a few and the more learned among the faithful; feasts reach
them all; the former speak but once, the latter speak every year--in fact,
forever. The Church's teaching affects the mind primarily; her feasts affect
both mind and heart, and have a salutary effect upon the whole of man's nature.
Man is composed of body and soul, and he needs these external festivities so
that the sacred rites, in all their beauty and variety, may stimulate him to
drink more deeply of the fountain of God's teaching, that he may make it a part
of himself, and use it with profit for his spiritual life.
22. History, in fact,
tells us that in the course of ages these festivals have been instituted one
after another according as the needs or the advantage of the people of Christ
seemed to demand: as when they needed strength to face a common danger, when
they were attacked by insidious heresies, when they needed to be urged to the
pious consideration of some mystery of faith or of some divine blessing. Thus
in the earliest days of the Christian era, when the people of Christ were
suffering cruel persecution, the cult of the martyrs was begun in order, says
St. Augustine, "that the feasts of the martyrs might incite men to martyrdom."[34]
The liturgical honors paid to confessors, virgins and widows produced wonderful
results in an increased zest for virtue, necessary even in times of peace. But
more fruitful still were the feasts instituted in honor of the Blessed Virgin.
As a result of these men grew not only in their devotion to the Mother of God
as an ever-present advocate, but also in their love of her as a mother
bequeathed to them by their Redeemer. Not least among the blessings which have
resulted from the public and legitimate honor paid to the Blessed Virgin and
the saints is the perfect and perpetual immunity of the Church from error and
heresy. We may well admire in this the admirable wisdom of the Providence of
God, who, ever bringing good out of evil, has from time to time suffered the
faith and piety of men to grow weak, and allowed Catholic truth to be attacked
by false doctrines, but always with the result that truth has afterwards shone
out with greater splendor, and that men's faith, aroused from its lethargy, has
shown itself more vigorous than before.
23. The festivals that
have been introduced into the liturgy in more recent years have had a similar
origin, and have been attended with similar results. When reverence and
devotion to the Blessed Sacrament had grown cold, the feast of Corpus Christi
was instituted, so that by means of solemn processions and prayer of eight
days' duration, men might be brought once more to render public homage to
Christ. So, too, the feast of the Sacred Heart of Jesus was instituted at a time
when men were oppressed by the sad and gloomy severity of Jansenism,
which had made their hearts grow cold, and shut them out from the love of God
and the hope of salvation.
24. If We ordain that the
whole Catholic world shall revere Christ as King, We shall minister to the need
of the present day, and at the same time provide an excellent remedy for the
plague which now infects society. We refer to the plague of anti-clericalism,
its errors and impious activities. This evil spirit, as you are well aware,
Venerable Brethren, has not come into being in one day; it has long lurked
beneath the surface. The empire of Christ over all nations was rejected. The
right which the Church has from Christ himself, to teach mankind, to make laws,
to govern peoples in all that pertains to their eternal salvation, that right
was denied. Then gradually the religion of Christ came to be likened to false
religions and to be placed ignominiously on the same level with them. It was
then put under the power of the state and tolerated more or less at the whim of
princes and rulers. Some men went even further, and wished to set up in the
place of God's religion a natural religion consisting in some instinctive
affection of the heart. There were even some nations who thought they could
dispense with God, and that their religion should consist in impiety and the
neglect of God. The rebellion of individuals and states against the authority
of Christ has produced deplorable consequences. We lamented these in the
Encyclical Ubi
arcano; we lament them today: the seeds of discord sown far and wide; those
bitter enmities and rivalries between nations, which still hinder so much the
cause of peace; that insatiable greed which is so often hidden under a pretense
of public spirit and patriotism, and gives rise to so many private quarrels; a
blind and immoderate selfishness, making men seek nothing but their own comfort
and advantage, and measure everything by these; no peace in the home, because
men have forgotten or neglect their duty; the unity and stability of the family
undermined; society in a word, shaken to its foundations and on the way to
ruin. We firmly hope, however, that the feast of the Kingship of Christ, which
in future will be yearly observed, may hasten the return of society to our
loving Savior. It would be the duty of Catholics to do all they can to bring
about this happy result. Many of these, however, have neither the station in
society nor the authority which should belong to those who bear the torch of
truth. This state of things may perhaps be attributed to a certain slowness and
timidity in good people, who are reluctant to engage in conflict or oppose but
a weak resistance; thus the enemies of the Church become bolder in their
attacks. But if the faithful were generally to understand that it behooves them
ever to fight courageously under the banner of Christ their King, then, fired
with apostolic zeal, they would strive to win over to their Lord those hearts
that are bitter and estranged from him, and would valiantly defend his rights.
25. Moreover, the annual
and universal celebration of the feast of the Kingship of Christ will draw
attention to the evils which anticlericalism has brought upon society in
drawing men away from Christ, and will also do much to remedy them. While
nations insult the beloved name of our Redeemer by suppressing all mention of
it in their conferences and parliaments, we must all the more loudly proclaim
his kingly dignity and power, all the more universally affirm his rights.
26. The way has been
happily and providentially prepared for the celebration of this feast ever
since the end of the last century. It is well known that this cult has been the
subject of learned disquisitions in many books published in every part of the
world, written in many different languages. The kingship and empire of Christ
have been recognized in the pious custom, practiced by many families, of
dedicating themselves to the Sacred Heart of Jesus; not only families have
performed this act of dedication, but nations, too, and kingdoms. In fact, the
whole of the human race was at the instance of Pope Leo XIII, in the Holy Year
1900, consecrated to the Divine Heart. It should be remarked also that much has
been done for the recognition of Christ's authority over society by the
frequent Eucharistic Congresses which are held in our age. These give an
opportunity to the people of each diocese, district or nation, and to the whole
world of coming together to venerate and adore Christ the King hidden under the
Sacramental species. Thus by sermons preached at meetings and in churches, by
public adoration of the Blessed Sacrament exposed and by solemn processions,
men unite in paying homage to Christ, whom God has given them for their King.
It is by a divine inspiration that the people of Christ bring forth Jesus from
his silent hiding-place in the church, and carry him in triumph through the
streets of the city, so that he whom men refused to receive when he came unto
his own, may now receive in full his kingly rights.
27. For the fulfillment
of the plan of which We have spoken, the Holy Year, which is now speeding to
its close, offers the best possible opportunity. For during this year the God
of mercy has raised the minds and hearts of the faithful to the consideration
of heavenly blessings which are above all understanding, has either restored
them once more to his grace, or inciting them anew to strive for higher gifts,
has set their feet more firmly in the path of righteousness. Whether,
therefore, We consider the many prayers that have been addressed to Us, or look
to the events of the Jubilee Year, just past, We have every reason to think
that the desired moment has at length arrived for enjoining that Christ be
venerated by a special feast as King of all mankind. In this year, as We said
at the beginning of this Letter, the Divine King, truly wonderful in all his
works, has been gloriously magnified, for another company of his soldiers has
been added to the list of saints. In this year men have looked upon strange
things and strange labors, from which they have understood and admired the
victories won by missionaries in the work of spreading his kingdom. In this
year, by solemnly celebrating the centenary of the Council of Nicaea. We have
commemorated the definition of the divinity of the word Incarnate, the
foundation of Christ's empire over all men.
28. Therefore by Our
Apostolic Authority We institute the Feast of the Kingship of Our Lord Jesus
Christ to be observed yearly throughout the whole world on the last Sunday of
the month of October--the Sunday, that is, which immediately precedes the Feast
of All Saints. We further ordain that the dedication of mankind to the Sacred
Heart of Jesus, which Our predecessor of saintly memory, Pope Pius X, commanded
to be renewed yearly, be made annually on that day. This year, however, We
desire that it be observed on the thirty-first day of the month on which day We
Ourselves shall celebrate pontifically in honor of the kingship of Christ, and
shall command that the same dedication be performed in Our presence. It seems
to Us that We cannot in a more fitting manner close this Holy Year, nor better
signify Our gratitude and that of the whole of the Catholic world to Christ the
immortal King of ages, for the blessings showered upon Us, upon the Church, and
upon the Catholic world during this holy period.
29. It is not necessary,
Venerable Brethren, that We should explain to you at any length why We have
decreed that this feast of the Kingship of Christ should be observed in
addition to those other feasts in which his kingly dignity is already signified
and celebrated. It will suffice to remark that although in all the feasts of
our Lord the material object of worship is Christ, nevertheless their formal
object is something quite distinct from his royal title and dignity. We have
commanded its observance on a Sunday in order that not only the clergy may
perform their duty by saying Mass and reciting the Office, but that the laity
too, free from their daily tasks, may in a spirit of holy joy give ample
testimony of their obedience and subjection to Christ. The last Sunday of
October seemed the most convenient of all for this purpose, because it is at
the end of the liturgical year, and thus the feast of the Kingship of Christ
sets the crowning glory upon the mysteries of the life of Christ already
commemorated during the year, and, before celebrating the triumph of all the
Saints, we proclaim and extol the glory of him who triumphs in all the Saints
and in all the Elect. Make it your duty and your task, Venerable Brethren, to
see that sermons are preached to the people in every parish to teach them the
meaning and the importance of this feast, that they may so order their lives as
to be worthy of faithful and obedient subjects of the Divine King.
30. We would now,
Venerable Brethren, in closing this letter, briefly enumerate the blessings
which We hope and pray may accrue to the Church, to society, and to each one of
the faithful, as a result of the public veneration of the Kingship of Christ.
31. When we pay honor to
the princely dignity of Christ, men will doubtless be reminded that the Church,
founded by Christ as a perfect society, has a natural and inalienable right to
perfect freedom and immunity from the power of the state; and that in
fulfilling the task committed to her by God of teaching, ruling, and guiding to
eternal bliss those who belong to the kingdom of Christ, she cannot be subject
to any external power. The State is bound to extend similar freedom to the
orders and communities of religious of either sex, who give most valuable help
to the Bishops of the Church by laboring for the extension and the
establishment of the kingdom of Christ. By their sacred vows they fight against
the threefold concupiscence of the world; by making profession of a more
perfect life they render the holiness which her divine Founder willed should be
a mark and characteristic of his Church more striking and more conspicuous in
the eyes of all.
32. Nations will be
reminded by the annual celebration of this feast that not only private
individuals but also rulers and princes are bound to give public honor and
obedience to Christ. It will call to their minds the thought of the last
judgment, wherein Christ, who has been cast out of public life, despised,
neglected and ignored, will most severely avenge these insults; for his kingly
dignity demands that the State should take account of the commandments of God
and of Christian principles, both in making laws and in administering justice,
and also in providing for the young a sound moral education.
33. The faithful,
moreover, by meditating upon these truths, will gain much strength and courage,
enabling them to form their lives after the true Christian ideal. If to Christ
our Lord is given all power in heaven and on earth; if all men, purchased by
his precious blood, are by a new right subjected to his dominion; if this power
embraces all men, it must be clear that not one of our faculties is exempt from
his empire. He must reign in our minds, which should assent with perfect
submission and firm belief to revealed truths and to the doctrines of Christ.
He must reign in our wills, which should obey the laws and precepts of God. He
must reign in our hearts, which should spurn natural desires and love God above
all things, and cleave to him alone. He must reign in our bodies and in our
members, which should serve as instruments for the interior sanctification of
our souls, or to use the words of the Apostle Paul, as instruments of justice
unto God.[35] If all these truths are presented to the faithful for their
consideration, they will prove a powerful incentive to perfection. It is Our
fervent desire, Venerable Brethren, that those who are without the fold may
seek after and accept the sweet yoke of Christ, and that we, who by the mercy
of God are of the household of the faith, may bear that yoke, not as a burden
but with joy, with love, with devotion; that having lived our lives in
accordance with the laws of God's kingdom, we may receive full measure of good
fruit, and counted by Christ good and faithful servants, we may be rendered
partakers of eternal bliss and glory with him in his heavenly kingdom.
34. Let this letter,
Venerable Brethren, be a token to you of Our fatherly love as the Feast of the
Nativity of Our Lord Jesus Christ draws near; and receive the Apostolic
Benediction as a pledge of divine blessings, which with loving heart, We impart
to you, Venerable Brethren, to your clergy, and to your people.
Given at St. Peter's
Rome, on the eleventh day of the month of December, in the Holy Year 1925, the
fourth of Our Pontificate.
REFERENCES
1. Eph. iii, 9.
2. Dan. vii, 13-14.
3. Num. xxiv, 19.
4. Ps. ii.
5. Ps. xliv.
6. Ps. Ixxi.
7. Isa. ix, 6-7.
8. Jer. xxiii, 5.
9. Dan. ii, 44.
10. Dan. vii,
13-14.
11. Zach. ix, 9.
12. Luc. i, 32-33.
13. Matt. xxv,
31-40.
14. Joan. xviii,
37.
15. Matt. xxviii,
18.
16. Apoc. 1, 5.
17. Apoc. xix, 16.
18. Heb. 1, 2.
19. Cf. 1 Cor. xv,
25.
20. In huc. x.
21. I Pet. i,
18-19.
22. 1 Cor. vi, 20.
23. I Cor. vi, 15.
24. Conc. Trid. Sess. Vl,
can. 21.
25. Joan. xiv, 15; xv,
10.
26. Joan. v, 22.
27. Hymn for the
Epiphany.
28. Enc. Annum Sacrum,
May 25, 1899.
29. Acts iv, 12.
30. S. Aug. Ep. ad
Macedonium, c. iii.
31. Enc. Ubi
Arcano.
32. I Cor.vii,23.
33. Enc. Annum Sanctum,
May 25, 1899.
34. Sermo 47 de
Sanctis.
35. Rom. vi, 13.
Transcribed by Paul
Halsall
SOURCE : http://www.newadvent.org/library/docs_pi11qp.htm
Christ
pantocrator milieu du XIIe siècle Cefalù, Sicile
Nostro Signore Gesù
Cristo Re dell'universo
25
novembre (celebrazione mobile)
Martrologio Romano :
Solennità di nostro Signore Gesù cristo, Re dell’universo : a Lui solo il
potere, la gloria e la maestà negli infiniti secoli dei secoli.
Per rispondere al
dilagante laicismo degli Stati occidentali, iniziato con il pensiero
illuminista e messo in pratica con la Rivoluzione francese, Pio XI istituì la
festa di Cristo Re con l’enciclica Quas Primas dell’11 dicembre 1925. Tale
scelta si poneva come perno dottrinale fra la beatificazione dei «Martiri di
settembre» (17 ottobre 1926) e la formale condanna dell’Action française, con
l’allocuzione concistoriale del 20 dicembre 1926, dove il Pontefice (ponendosi
in linea con il Ralliement di Leone XIII) non cedeva alle pressioni del
pensiero controrivoluzionario, ma a quelle di chi pensava che era bene tenere
buoni rapporti con la Repubblica francese, Repubblica che continuò, nonostante
la mano tesa dalla Santa Sede, a perseguitare clero, episcopati e Chiesa
intera.
Ma chi erano i «Martiri
di settembre»? Dal 2 al 5 settembre 1792 vennero massacrati oltre mille
detenuti delle carceri parigine. In un tribunale allestito all’interno del
convento dei Carmelitani scalzi furono giudicati e condannati molti consacrati
a Cristo che si erano rifiutati di prestare giuramento alla Costituzione civile
del clero. Perirono in odium fidei o furono ostaggi politici, giustiziati come
traditori della nazione? Una lunga e difficile indagine venne svolta dalla
Congregazione dei Riti e il 17 ottobre 1926, riconosciuto il martirio, Pio XI
beatificò 191 persone, per lo più religiosi e sacerdoti, compresi tre vescovi,
che diedero la vita per la loro pubblica appartenenza a Cristo.
La Quas Primas proclama
la festa della «realtà sociale permanente e universale di Gesù Cristo» contro
lo Stato ateo e secolarizzato, «peste del nostro tempo». La preoccupazione del
Papa era quella di chiarire che i mali del mondo venivano dall’aver allontanato
sempre più Cristo «e la sua santa legge» dalla pratica della loro vita, dalla
famiglia e dalla società, «ma altresì che mai poteva esservi speranza di pace
duratura fra i popoli, finché gli individui e le nazioni avessero negato e da
loro rigettato l’impero di Cristo Salvatore». Necessaria ed indispensabile per
il magistero della Chiesa era pertanto la Restaurazione del Regno di Nostro
Signore e la proclamazione di Cristo quale Re dell’Universo. Di grande
attualità risulta l’analisi di Papa Ratti di un mondo moderno che decise e
decide volontariamente di fare a meno di Dio:
«Ora, se comandiamo che
Cristo Re venga venerato da tutti i cattolici del mondo, con ciò Noi
provvederemo alle necessità dei tempi presenti, apportando un rimedio
efficacissimo a quella peste che pervade l’umana società. La peste della età
nostra è il così detto laicismo coi suoi errori e i suoi empi incentivi; […]
tale empietà non maturò in un solo giorno ma da gran tempo covava nelle viscere
della società. Infatti si cominciò a negare l’impero di Cristo su tutte le
genti; si negò alla Chiesa il diritto — che scaturisce dal diritto di Gesù
Cristo — di ammaestrare, cioè, le genti, di far leggi, di governare i popoli
per condurli alla eterna felicità. E a poco a poco la religione cristiana fu
uguagliata con altre religioni false e indecorosamente abbassata al livello di
queste; quindi la si sottomise al potere civile e fu lasciata quasi
all’arbitrio dei principi e dei magistrati. Si andò più innanzi ancora: vi
furono di quelli che pensarono di sostituire alla religione di Cristo un certo sentimento
religioso naturale. Né mancarono Stati i quali opinarono di poter fare a meno
di Dio, riposero la loro religione nell’irreligione e nel disprezzo di Dio
stesso».
Il Sommo Pontefice, già
nell’enclicla Ubi arcano Dei lamentava che i semi della discordia accendevano
«odii e quelle rivalità tra i popoli, che tanto indugio ancora frappongono al
ristabilimento della pace; l’intemperanza delle passioni che così spesso si
nascondono sotto le apparenze del pubblico bene e dell’amor patrio; le
discordie civili che ne derivarono, insieme a quel cieco e smoderato egoismo sì
largamente diffuso, il quale, tendendo solo al bene privato ed al proprio
comodo, tutto misura alla stregua di questo; la pace domestica profondamente
turbata dalla dimenticanza e dalla trascuratezza dei doveri familiari; l’unione
e la stabilità delle famiglie infrante, infine la stessa società scossa e
spinta verso la rovina».
Togliere al Figlio di Dio
(Creatore di «tutte le cose visibili ed invisibili», come recita il Credo) il
potere sulle cose temporali è tragico per tutti gli uomini. «Non toglie il
trono terreno Colui che dona il regno eterno dei cieli», sta scritto nel
Breviario Romano («Inno del Mattutino dell’Epifania») e Pio XI, nella Quas
Primas, afferma che non c’è differenza fra gli individui e «il consorzio
domestico e civile» e soltanto Cristo è «la fonte della salute privata e
pubblica: è lui solo l’autore della prosperità e della vera felicità sia per i
singoli sia per gli Stati». Tutto ciò corrispondeva al voto espresso nell’assemblea
dei Cardinali e degli Arcivescovi francesi del 10 marzo 1925 in una riunione
sul tema Sur les lois dites de laicité et sur les misure à prendre pour les
combattre (Sulle leggi dette di laicità e sulle misure da prendersi per
combatterle).
Nel giorno della
beatificazione dei «Martiri di settembre», alla Semaine religieuse di Lille,
venne auspicato che si realizzasse la profezia del visconte
Louis-Gabriel-Ambroise de Bonald (1754-1840): la «rivoluzione ha avuto inizio
con la Dichiarazione dei diritti dell’uomo, […] essa non finirà che con la
dichiarazione dei diritti di Dio».
Autore: Cristina Siccardi
Hans
Memling (circa 1433 –1494). Polyptyque de la Vanité
terrestre et de la Rédemption céleste, circa 1485
Al termine dell’Anno
liturgico si celebra la 34a domenica del cosiddetto «Tempo ordinario». La
solennità, che cade di norma negli ultimi dieci giorni di novembre, è dedicata
a Gesù Cristo Re dell’universo. In tal modo si vuole sottolineare che Cristo
redentore è il Signore della storia, l’inizio e la fine del tempo.
L’istituzione della festa
fu decisa da papa Pio XI, l’11 dicembre 1925, a conclusione del Giubileo che si
celebrava in quell’anno. Come ha scritto lo studioso padre Francesco Maria
Avidano, la relativa devozione si pone in riparazione del grido blasfemo contro
Gesù, riportato dai Vangeli: «Non abbiamo altro re che Cesare».
Nei tre giorni precedenti
la solennità di Cristo Re i devoti recitano uno specifico Triduo. Le
invocazioni domandano in particolare che il Cuore di Gesù trionfi su tutti gli
ostacoli al regno del suo amore. Mediante l’intervento della Madonna, poi, si
auspica che tutti i popoli – disuniti dalla ferita del peccato – si
sottomettano all’amore di Cristo.
Papa Leone XIII, l’11
giugno 1899, consacrò la Chiesa, il mondo e tutto il genere umano a Cristo. La
formula dell’orazione, se viene recitata pubblicamente nella solennità di Gesù
Cristo Re dell’universo, fa acquisire l’indulgenza plenaria.
L’atto di consacrazione è
ricco di richiami all’amore di Cristo per l’intera umanità. Un amore che si è
reso visibile proprio nella totale donazione di se stesso sulla croce. La
preghiera è anche una richiesta di perdono collettivo e recita fra l’altro:
«Molti, purtroppo, non ti conobbero mai; molti, disprezzando i tuoi
comandamenti, ti ripudiarono. O benignissimo Gesù, abbi misericordia e degli
uni e degli altri e tutti quanti attira al tuo sacratissimo Cuore. O Signore,
sii il re non solo dei fedeli che non si allontanarono mai da te, ma anche di
quei figli prodighi che ti abbandonarono».
Autore: Saverio Gaeta
Piero di Cosimo (1462–1522). Christ King of the Universe. / Распятый Христос. 160 x 120,5, Budapest, Hungary, Museum of Fine
Arts, Крест, изображенный на доске, находился в «tempietto» церкви Сан-Мартино в
Лукке. На заднем плане изображен художник, который, сидя на подвешенной доске, готовит
уличную фреску
Questa festa fu
introdotta da papa Pio XI, con l’enciclica “Quas primas” dell’11 dicembre 1925,
a coronamento del Giubileo che si celebrava in quell’anno.
È poco noto e, forse, un
po’ dimenticato. Non appena elevato al soglio pontificio, nel 1922, Pio XI
condannò in primo luogo esplicitamente il liberalismo “cattolico” nella sua
enciclica “Ubi arcano Dei”. Egli comprese, però, che una disapprovazione in
un’enciclica non sarebbe valsa a molto, visto che il popolo cristiano non
leggeva i messaggi papali. Quel saggio pontefice pensò allora che il miglior
modo di istruirlo fosse quello di utilizzare la liturgia. Di qui l’origine
della “Quas primas”, nella quale egli dimostrava che la regalità di Cristo
implicava (ed implica) necessariamente il dovere per i cattolici di fare quanto
in loro potere per tendere verso l’ideale dello Stato cattolico: “Accelerare e
affrettare questo ritorno [alla regalità sociale di Cristo] coll’azione e
coll’opera loro, sarebbe dovere dei cattolici”. Dichiarava, quindi, di
istituire la festa di Cristo Re, spiegando la sua intenzione di opporre così
“un rimedio efficacissimo a quella peste, che pervade l'umana società. La peste
della età nostra è il così detto laicismo, coi suoi errori e i suoi empi
incentivi”.
Tale festività coincide
con l’ultima domenica dell’anno liturgico, con ciò indicandosi che Cristo
Redentore è Signore della storia e del tempo, a cui tutti gli uomini e le altre
creature sono soggetti. Egli è l’Alfa e l’Omega, come canta l’Apocalisse (Ap
21, 6). Gesù stesso, dinanzi a Pilato, ha affermato categoricamente la sua
regalità. Alla domanda di Pilato: “Allora tu sei re?”, il Divino Redentore
rispose: “Tu lo dici, io sono re” (Gv 18, 37).
Pio XI insegnava che
Cristo è veramente Re. Egli solo, infatti, Dio e uomo – scriveva il successore
Pio XII, nell’enciclica “Ad caeli Reginam” dell’11 ottobre 1954 – “in senso
pieno, proprio e assoluto, … è re”.
Il suo regno, spiegava
ancora Pio XI, “principalmente spirituale e (che) attiene alle cose
spirituali”, è contrapposto unicamente a quello di Satana e delle potenze delle
tenebre. Il Regno di cui parla Gesù nel Vangelo non è, dunque, di questo mondo,
cioè, non ha la sua provenienza nel mondo degli uomini, ma in Dio solo; Cristo
ha in mente un regno imposto non con la forza delle armi (non a caso dice a
Pilato che se il suo Regno fosse una realtà mondana la sua gente “avrebbe
combattuto perché non fosse consegnato ai giudei”), ma tramite la forza della
Verità e dell'Amore.
Gli uomini vi entrano,
preparandosi con la penitenza, per la fede e per il battesimo, il quale produce
un’autentica rigenerazione interiore. Ai suoi sudditi questo Re richiede,
prosegue Pio XI, “non solo l’animo distaccato dalle ricchezze e dalle cose
terrene, la mitezza dei costumi, la fame e sete di giustizia, ma anche che essi
rinneghino se stessi e prendano la loro croce”.
Tale Regno, peraltro, già
mistericamente presente, troverà pieno compimento alla fine dei tempi, alla
seconda venuta di Cristo, quando, quale Sommo Giudice e Re, verrà a giudicare i
vivi ed i morti, separando, come il pastore, “le pecore dai capri” (Mt 25, 31
ss.). Si tratta di una realtà rivelata da Dio e da sempre professata dalla
Chiesa e, da ultimo, dal Concilio Vaticano II, il quale insegnava a tal
riguardo che “qui sulla terra il Regno è già presente, in mistero; ma con la
venuta del Signore, giungerà a perfezione” (costituzione “Gaudium et
spes”).
Con la sua seconda
venuta, Cristo ricapitolerà tutte le cose, facendo “cieli nuovi e terra nuova”
(Ap 21, 1), tergendo e consolando ogni lacrima di dolore e bandendo per sempre
il peccato, la morte ed ogni ingiustizia dalla faccia della terra. Sempre il
Concilio scriveva che “in questo regno anche la stessa creazione sarà liberata
dalla schiavitù della corruzione per partecipare alla gloriosa libertà dei
figli di Dio” (costituzione dogmatica “Lumen Gentium”).
Per questo i cristiani di
ogni tempo invocano, già con la preghiera del Padre nostro, la venuta del Suo
Regno (“Venga il tuo Regno”) ed, in modo particolare durante l’Avvento, cantano
nella liturgia “Maranà tha”, cioè “Vieni Signore”, per esprimere così l’attesa
impaziente della parusia (cfr. 1 Cor 16, 22).
Aggiunge ancora Pio XI
che nondimeno sbaglierebbe colui il quale negasse al Cristo-uomo il potere su
tutte le cose temporali, “dato che Egli ha ricevuto dal Padre un diritto
assoluto su tutte le cose create”. Tuttavia – precisa – Cristo, quando era
sulla terra, si astenne dall’esercitare completamente questo suo dominio,
permettendo – come anche oggi – che “i possessori debitamente se ne
servano”.
Questo potere abbraccia
tutti gli uomini. Ciò lo aveva anche chiaramente espresso Leone XIII,
nell’enciclica “Annum sacrum” del 25 maggio 1899, con cui preparava la
consacrazione dell’umanità al Sacratissimo Cuore di Gesù nell’anno santo del
1900. Papa Pecci aveva scritto in effetti che “il dominio di Cristo non si
estende soltanto sui popoli cattolici, o a coloro che, rigenerati nel fonte
battesimale, appartengono, a rigore di diritto, alla Chiesa, sebbene le errate
opinioni li allontanino da essa o il dissenso li divida dalla carità; ma
abbraccia anche quanti sono privi di fede cristiana, di modo che tutto il
genere umano è sotto la potestà di Gesù Cristo”.
L’uomo, misconoscendo la
regalità di Cristo nella storia e rifiutando di sottomettersi a questo suo
giogo che è “dolce” ed a questo carico “leggero”, non potrà trovare alcuna
salvezza né troverà autentica pace, rimanendo vittima delle sue passioni,
inimicizie ed inquietudini. È Cristo soltanto la “fonte della salute privata e
pubblica”, diceva Pio XI. “Né in alcun altro vi è salvezza, né sotto il cielo
altro nome è stato dato agli uomini, mediante il quale dobbiamo essere salvati”
(At 4, 12).
Lontano da Lui l’uomo ha
dinanzi chimere e sistemi ideologici totalizzanti e fuorvianti; non cercando il
suo Regno e la sua Giustizia, il genere umano ha di fronte a sé i vari “-ismi”
della storia che, diabolicamente, in nome di un falso progresso sociale,
economico e culturale, degradano ogni uomo, negandone la dignità.
Ed il XX secolo non ha
mancato di fornirne dei tragici esempi con i vari regimi autoritari, comunisti
e nazista (che la Chiesa ha condannato vigorosamente), riproponendo, per
l’ennesima volta, il duro scontro tra Regno di Cristo e regno di Satana, che
durerà sino alla fine dei tempi.
Basti qui far
riferimento, a titolo esemplificativo, giusto al solo travagliato periodo del
pontificato di papa Ratti per averne una pallida idea.
Con l’enciclica “Mit
brennender Sorge”, del 14 marzo 1937 – tra i cui estensori vi era pure il
cardinale segretario di Stato e futuro papa Pio XII, Eugenio Pacelli – il
Pontefice romano disapprovava il provocante neopaganesimo imperante in Germania
(il nazismo), il quale rinnegava la Sapienza Divina e la sua Provvidenza, che
“con forza e dolcezza domina da un'estremità all’altra del mondo” (Sap. 8, 1),
e tutto dirige a buon fine; deplorava anche certi banditori moderni che
perseguono il falso mito della razza e del sangue; biasimava, infine, le
liturgie del Terzo Reich tedesco, veri riti paganeggianti, qualificate come
“false monete”.
In Messico, “totalmente
infeudato dalla massoneria”, dove gli Stati Uniti avevano favorito – in nome
dei loro interessi economici – la nascita di uno Stato dichiaratamente
anticlericale ed anticristiano, furono promulgate pesanti leggi restrittive
della libertà della Chiesa cattolica, stabilendo l’espulsione dei sacerdoti non
sposati, la distruzione delle chiese e la soppressione persino della parola
“adios”. Il fanatico anticlericale governatore dello Stato messicano di
Tabasco, Tomás Garrido Canabal, autore di queste misure repressive, nella sua
fattoria, “La Florida”, giunse a chiamare, in segno di dispregio, un toro
“Dio”, ad un asino diede nome “Cristo”, una mucca “Vergine di Guadalupe”, un
bue ed un maiale “Papa”. Suo figlio lo chiamò “Lenin” e sua figlia “Zoila
Libertad”. Un nipote fu chiamato “Luzbel” [Lucifer], un altro figlio
“Satan”.
Si costituì allora un
esercito di popolo, i “cristeros”, i quali combattevano al grido di “Viva
Cristo Re! Viva la Vergine di Guadalupe! Viva il Messico!”. Con le stesse
parole sulle labbra versavano il loro sangue in quella terra anche numerose
schiere di martiri, mentre i loro carnefici esclamavano, riempiendo ceste di
vimini con le teste mozzate dei cattolici, “Viva Satana nostro padre”. Si
trattò di un vero “olocausto” passato sotto silenzio ed ignorato. Alcuni dei
valorosi martiri cristiani messicani, sotto il pontificato di Giovanni Paolo
II, hanno raggiunto la gloria degli altari, come il gesuita Miguel Agustin Pro,
fucilato senza processo. Le sue ultime parole furono giusto “Viva Cristo
Re!”.
Questa grave situazione
di persecuzione religiosa fu riprovata da Pio XI con le encicliche “Nos Es Muy
Conocida” del 28 Marzo 1937 ed “Iniquis Afflictisque” del 18 novembre
1926.
Una netta opposizione fu,
infine, manifestata nei confronti della Russia sovietica, contro il comunismo ateo,
condannato dall'enciclica “Divini Redemptoris” del 19 marzo 1937, e nei
riguardi della Spagna repubblicana, dichiaratamente antireligiosa.
Qui, il governo
repubblicano socialista di Manuel Azaña Y Díaz proclamò che “da oggi la Spagna
non è più cristiana”, mirando a “laicizzare” lo Stato. La nuova costituzione
vanificava ogni potere della Chiesa, la religione cattolica era ridotta al
rango d’associazione, senza sostegno finanziario da parte statale, senza
scuole, esposta agli espropri; con il decreto 24 gennaio 1932 era dichiarata
l’estinzione della compagnia di Gesù e se ne confiscavano i beni; era
introdotto, nel 1932, il divorzio e il matrimonio civile ed abolito il reato di
bestemmia; circa seimila religiosi furono massacrati. Pio XI reagì duramente
con l’enciclica “Dilectissima Nobis” del 3 giugno 1933.
Questi esempi dimostrano
lo scontro plurisecolare, sin dalla fondazione del Cristianesimo, tra il Regno
di Cristo e quello di Satana, e come, anche in epoca contemporanea, la regalità
di Cristo sia contestata, preferendo ad essa degli “idoli” politici, economici,
sociali e pseudo-religiosi.
Autore: Francesco
Patruno
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/20580
Voir aussi : http://seletlumieretv.org/blogue/divers/vive-le-roi