Niklaus
von der Flüe. Abenteuer Schweiz, Hrsg. Migros Genossenschaftsbund, Zürich 1991
Hermano Klaus, pintura al temple, mediados del siglo XVI
Saint Nicolas de Flue
Cet herbager du canton
d'Unterwald, en Suisse, eut une grande influence dans les cantons de langue
germanique qui ont été à la naissance de la Confédération helvétique. Malgré
son penchant pour la méditation solitaire, il épousa Dorothée Wiss qui lui
donna cinq filles et cinq fils. Il tenait sa place dans la vie politique du
canton comme conseiller, mais aussi comme officier dans l'armée. Mais ce bon
père de famille, cet homme d'un grand civisme, se retirait dans un lieu
solitaire pour prier chaque fois qu'il le peut. A cinquante ans, il demande à
sa femme et à ses grands enfants l'autorisation de se consacrer entièrement à
Dieu. Permission accordée qui devrait mériter à Dorothée aussi la
reconnaissance de l'Eglise pour l'héroïcité de ses vertus. Les visions
mystiques deviennent de plus en plus nombreuses chez Nicolas. Son jeûne est
absolu, scrupuleusement vérifié par des espions de l'évêque du lieu.
Curieusement, plus il s'isole, plus il influence la politique de son pays. On
vient lui demander conseil, il dicte ses recommandations, toujours en faveur de
la paix et de la concorde. Et c'est ainsi qu'il sauva sa patrie en 1471, lors
de l'invasion de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne qui voulait l'annexer
et, en 1481, quand il rédigea en une nuit une constitution qui empêcha
Unterwald de quitter les autres cantons, au risque de la désagrégation de la
confédération. Il mourut en 1487. Il est le saint patron de la Suisse.
Ausschnitt
aus einem Bild des Bruder-Klausen-Zyklus von Louis Niederberger aus dem 19.
Jahrhundert in der Grabkapelle Sachseln.
Saint Nicolas de Flüe
Ermite en Suisse (+ 1487)
Cet herbager du centre de
la Suisse, du canton d'Unterwald, eut une grande influence dans les cantons de
langue germanique qui ont été à la naissance de la Confédération helvétique.
Malgré son penchant pour la méditation solitaire, il ne suivit pas immédiatement
ce qui était sa vocation première. Il épousa une femme courageuse, Dorothée
Wiss, qui lui donna cinq filles et cinq fils. Il tenait sa place dans la vie
politique du canton comme conseiller, mais aussi comme officier dans l'armée.
Mais ce bon père de famille, cet homme d'un grand civisme, se retire dans un
lieu solitaire pour prier chaque fois qu'il le peut. A cinquante ans, n'y
tenant plus, il se laisse happer par la contemplation. Il demande à sa femme et
à ses grands enfants l'autorisation de se consacrer entièrement à Dieu.
Permission accordée qui devrait mériter à Dorothée aussi la reconnaissance de
l'Église pour l'héroïcité de ses vertus. Nicolas s'enfonce dans la prière. Les
visions mystiques deviennent de plus en plus nombreuses. Son jeûne est absolu,
scrupuleusement vérifié par des espions de l'évêque du lieu. Curieusement, plus
il s'isole, plus il influence la politique de son pays. On vient lui demander
conseil, il dicte ses recommandations, toujours en faveur de la paix et de la
concorde. Et c'est ainsi qu'il sauva sa patrie en 1471, lors de l'invasion de
Charles le Téméraire, duc de Bourgogne qui voulait l'annexer et, en 1481, quand
il rédigea en une nuit une constitution qui empêcha Unterwald de quitter les
autres cantons, au risque de la désagrégation de la confédération.
Canonisé le 15 mai 1947,
il est patron principal de la Confédération helvétique.
En Suisse, le 25
septembre, Solennité de saint Nicolas de Flüe, célébrée le 21 mars dans
l'Église universelle.
À Ranft, près de Sachsen
en Suisse, l’an 1487, saint Nicolas de Flüe, qui, vers l’âge de quarante ans,
se sépara de sa femme et de ses dix enfants pour répondre à un appel d’en-haut
à une vie plus parfaite et, s’écartant dans la montagne, vécut en ermite sur un
escarpement, dans une pénitence très âpre et un mépris du monde qui le
rendirent célèbre. Il ne sortit qu’une seule fois de sa cellule, quand menaçait
la guerre civile, pour mettre la paix entre les adversaires par une brève
exhortation.
Martyrologe romain
Seigneur Dieu,
enlevez-moi tout ce qui m’éloigne de vous. Seigneur Dieu, donnez-moi tout ce
qui me rapproche de vous. Prenez-moi à moi et donnez-moi tout à vous
Prière de saint Nicolas
de Flue
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/840/Saint-Nicolas-de-Fl%FCe.html
Illustration de l'Amtliche Luzerner Chronik of 1513 de Diebold Schilling the Younger , illustrant les événements de la Diète de Stans en 1481. En haut: Un prêtre nommé Heini am Grund visite Nicolas de Flüe pour lui demander ses conseils pour sauver la Diète de Stans des menaces de guerre civile, car les délégués des cantons ruraux et urbains de la Confédération suisse n'ont pas pu s'entendre. En bas: Grund retourne à la Diète et expose les conseils de Nicolas, après quoi les délégués établissent un compromis. Grund est représenté retenant un huissier qui veut aller répandre les bonnes nouvelles : les conseils Nicolas restent encore secrets jusqu'à ce jour.
A plate from the Amtliche Luzerner Chronik of 1513 of Diebold Schilling the Younger, illustrating the events of the Tagsatzung at Stans in 1481. Top: A priest named Heini am Grund visits Niklaus von Flüe to ask him for his advice to save the failing Tagsatzung at Stans, where the delegates of the rural and urban cantons of the Old Swiss Confederacy could not agree and threatened civil war. Bottom: Am Grund returned to the Tagsatzung and related Niklaus' advice, whereupon the delegates compromised. Am Grund is shown holding back a bailiff who wants to go and spread the good news already: Niklaus' advice remains secret to this day.
Grabado del Amtliche Luzerner Chronik de 1513 de Diebold Schilling el Joven, ilustrando los acontecimientos de la Tagsatzung de Stans en 1481. Arriba: un sacerdote llamado Heini am Grund visita a Niklaus von Flüe para solicitarle su consejo con el fin de salvar la fallida reunión de la Dieta Federal en Stans, donde los delegados de los cantones rurales y urbanos de la Antigua Confederación Suiza no podían ponerse de acuerdo y amenazaban con una guerra civil. Abajo: Am Grund regresa a la Dieta Federal y transmite el consejo de Nicolás, aceptado por los delegados. Am Grund aparece conteniendo a un alguacil que quiere ir a comunicar las noticias ya.
Saint Nicolas de Flüe
Ermite en Suisse
(1417-1487)
Saint Nicolas de Flüe
naquit en Suisse, de parents pieux. Un jour, à la vue d'une flèche élancée, sur
une montagne voisine, il fut épris du désir du Ciel et de l'amour de la
solitude. Il se maria pour obéir à la volonté formelle de ses parents et eut
dix enfants. Son mérite et sa vertu le firent choisir par ses concitoyens pour
exercer des fonctions publiques fort honorables.
Sa prière habituelle
était celle-ci: "Mon Seigneur et mon Dieu, enlevez de moi tout ce qui
m'empêche d'aller à Vous. Mon Seigneur et mon Dieu, donnez-moi tout ce qui peut
m'attirer à Vous."
Il avait cinquante ans,
quand une voix intérieure lui dit: "Quitte tout ce que tu aimes, et Dieu
prendra soin de toi." Il eut à soutenir un pénible combat, mais se décida
en effet à tout quitter, femme, enfants, maison, domaine, pour servir Dieu. Il
s'éloigna, pieds nus, vêtu d'une longue robe de bure, un chapelet à la main,
sans argent, sans provision, en jetant un dernier regard tendre et prolongé
vers les siens.
Une nuit, Dieu le pénétra
d'une lumière éclatante, et depuis ce temps, il n'éprouva jamais ni la faim, ni
la soif, ni le froid. Ayant trouvé un lieu sauvage et solitaire, il s'y logea
dans une hutte de feuillage, puis dans une cabane de pierre. La nouvelle de sa
présence s'était répandue bientôt, et il se fit près de lui une grande
affluence. Chose incroyable, le saint ermite ne vécut, pendant dix-neuf ans,
que de la Sainte Eucharistie; les autorités civiles et ecclésiastiques, saisies
du fait, firent surveiller sa cabane et constatèrent la merveille d'une manière
indubitable.
La Suisse, un moment
divisée, était menacée dans son indépendance par l'Allemagne. Nicolas de Flüe,
vénéré de tous, fut choisi pour arbitre et parla si sagement, que l'union se
fit, à la joie commune, et la Suisse fut sauvée. On mit les cloches en branle
dans tout le pays, et le concert de jubilation se répercuta à travers les lacs,
les montagnes et les vallées, depuis le plus humble hameau jusqu'aux plus
grandes villes.
Nicolas fut atteint, à
l'âge de soixante-dix ans, d'une maladie très aiguë qui le tourmenta huit jours
et huit nuits sans vaincre sa patience.
Abbé L. Jaud, Vie
des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_nicolas_de_flue.html
Saint
Nicholas of Flue. Engraving by Carel van Boechel.
Prière de Saint Nicolas
de Flüe
Voici la Prière « Seigneur
Dieu, enlevez-moi tout ce qui m’éloigne de Vous » de Saint Nicolas de Flüe
(1417-1487), Saint Patron de la Suisse, Époux, Père de 10 enfants et Ermite à
50 ans.
La Prière de Saint
Nicolas de Flüe « Seigneur Dieu, enlevez-moi tout ce qui m’éloigne de
Vous » :
« Seigneur Dieu, enlevez-moi tout ce qui m’éloigne de Vous. Seigneur Dieu,
donnez-moi tout ce qui me rapproche de Vous. Prenez-moi à moi et donnez-moi
tout à Vous. Ainsi soit-il ! »
Autre traduction avec le tutoiement : « Mon Seigneur et mon
Dieu, enlève-moi tout ce qui m'empêche d'aller à Toi ; donne-moi tout ce
qui me conduira jusqu'à Toi ; prends-moi à moi et donne-moi tout à Toi
pour que je T'appartienne totalement. Ainsi soit-il. »
Saint Nicolas de Flüe (1417-1487)
« Il y a un temps pour tout » énonce Qohélet l’Écclésiaste.
- « Tout ! Vraiment ? »
Un temps pour être époux et un temps pour être ermite ? Cela, le sage ne
le dit pas, mais le saint patron de la Suisse l'a vécu. Répondant à l'appel de
Dieu : « Quitte tout ce que tu aimes, et Dieu prendra soin de toi »,
le conseiller et juge du canton d'Obwalden laisse, avec son accord, Dorothée,
sa femme – future sainte - et ses dix enfants, pour mener une vie de solitude.
Saint Nicolas de Flüe s’éloigna, pieds nus, vêtu d’une longue robe de bure, un
chapelet à la main, sans argent, sans provision, en jetant un dernier regard
tendre et prolongé vers les siens. Une nuit, Dieu le pénétra d’une lumière
éclatante, et depuis 1467 à l’age de 50 ans, il n’éprouva jamais ni la faim, ni
la soif, ni le froid. Ayant trouvé un lieu sauvage et solitaire, Saint Nicolas
de Flüe s’y logea dans une hutte de feuillage, puis dans une cabane de pierre.
Le Saint ermite ne vécut, pendant dix-neuf ans, que de la Sainte
Eucharistie ; les autorités civiles et ecclésiastiques, saisies du fait,
firent surveiller sa cabane et constatèrent la merveille d’une manière
indubitable. Saint Nicolas de Flüe ne quittera son ermitage que le jour de sa
mort.
Voir également de Saint Nicolas de Flüe :
La Prière de Saint Nicolas de Flüe « Seigneur Dieu, enlevez-moi tout ce qui m’éloigne de Vous »
La Prière de Saint Nicolas de Flüe « Ô Père, que Ta Volonté soit faite et non la mienne »
La « Prière
pour la Suisse » à Saint Nicolas de Flüe de Mgr Marius Besson
SOURCE : http://site-catholique.fr/index.php?post/Priere-de-Saint-Nicolas-de-Flue
NICOLAS DE FLUE
Patron de la Suisse, Saint
(1417-1487)
Nicolas de Flue est né à
Flüeli, près de Sachseln, au bord du lac de Sarnen, au pays d’Obwald en
Suisse. C'est un saint de l'Église catholique, patron de la Suisse.
Remarque préliminaire.
D'une manière générale on connaît peu saint Nicolas de Flue, et souvent,
lorsqu'on entend parler de lui et de sa vie dont on ignore à peu près tout, on
pense immédiatement à son épouse: Dorothée Wyss. Et l'on se dit: "Voyons! Qui
est le plus saint: Nicolas ou son épouse Dorothée qu'il abandonna alors qu'elle
venait de mettre au monde son dernier enfant? Pourtant, dès que l'on pénètre un
peu dans le cœur de Nicolas, on comprend que c'est à Dieu qu'il obéissait. Et
l'on découvre encore mieux la sainteté de son épouse qui, actuellement, est
proposée à l'Église en vue d'une béatification puis d'une
canonisation.
L'éducation de Nicolas se
fit à la maison à travers des entretiens dans famille et avec les voisins qui
lui inculquèrent d'abord l’amour de la patrie. Dès sa jeunesse, il se montra un
jeune homme chaste, bon et vertueux, cherchant à vivre en paix avec tous.
Souvent il se retirait dans la solitude des champs pour s’entretenir avec Dieu.
Illettré mais doté d'une grande sagesse, il était très apprécié par le
peuple; malgré son illettrisme, il devint juge et conseiller cantonal, missions
qu'il accomplit avec un grand sens de la justice, et beaucoup de charité.
Quand il eut trente ans,
en 1447, Nicolas de Flue se maria avec Dorothée Wyss, âgée de 16 ans. De cette
union, dix enfants naquirent: 5 garçons et 5 filles. Avec amour, Dorothée
accompagnait Nicolas dans sa quête spirituelle, et c'est elle qui le soutint
dans la mise en œuvre de sa vocation très particulière. En effet, en 1467, Nicolas
"doit" quitter sa famille et devenir ermite. Que se
passe-t-il? Nicolas n’est pas un exalté, il s'entend très bien avec sa
femme et il aime beaucoup ses enfants. Nicolas est un rude campagnard doublé
d'un solide montagnard, rompu aux dures tâches de cultivateur et d'éleveur. Il
a un sens aigu de ses responsabilités. Alors, que se passe-t-il? Qu'est-ce qui
motive son départ précipité ?
Nous savons que Nicolas
avait toujours été très pieux. Très jeune encore, il avait été
attiré par la solitude et la prière. Pendant des années, il avait
veillé, prié et jeûné, mais toujours dans la plus grande discrétion.
Alors qu'est-ce qui soudain motive une telle décision, apparemment bien
déroutante? Nous savons que lorsqu'il eut atteint l'âge de 50 ans, Nicolas
entendit une voix intérieure lui dire: "Quitte tout ce que tu aimes,
et Dieu prendra soin de toi." Nicolas soutint alors un terrible combat,
mais enfin il se décida effet à tout quitter, femme, enfants, maison, domaine,
pour servir Dieu… mais après avoir demandé la permission à sa femme et à
ses grands enfants. Puis, il s’éloigna, pieds nus, vêtu d’une longue robe de
bure, un chapelet à la main, sans argent, sans provision, en jetant un dernier
regard tendre et prolongé vers les siens. Mais pour aller où? Incontestablement
sa douleur dut être atroce, mais Dieu le voulait.
Comme tous les citoyens
suisses très patriotes, Nicolas avait été à trois reprises, appelé à participer
à des guerres. Chez lui il vivait près de Dieu et un peu comme un ascète, mais
c'était un père très attentif. Et voici qu'à l’âge de cinquante ans, après la
naissance de son dixième enfant, âgé seulement de treize semaines et "avec
le consentement de son épouse, il quitte sa famille, laissant à son fils aîné,
qui y consent avec ses frères et ses sœurs, le soin de subvenir à tous les
besoins." Ici, nous ne pouvons pas ne pas remarquer la grandeur de la
foi qui anime Nicolas et son épouse, ainsi que ses enfants.
Nicolas erra pendant
plusieurs jours. Craignant, en effet de devenir un de scandale pour ses
compatriotes, Nicolas ne voulait pas rester dans son pays et s'était dirigé
vers l'Alsace. Mais une nuit, alors qu'il s'était endormi dans un champ, il
entrevit une vive clarté partant du Hauenstein et se dirigeant vers les
montagnes d’Unterwald; une secrète impulsion le ramena vers sa patrie. "Cette
clarté surnaturelle pénétra tout son intérieur … et le fit souffrir comme s’il
avait senti le tranchant d’un glaive dans ses entrailles. Depuis ce jour
jusqu’à sa mort, il ne prit plus aucune nourriture." Il se retira
enfin dans un endroit proche de chez lui, le Ranft. Seule sa femme connut ce
lieu, et Nicolas lui permit, ainsi qu'à ses enfants, de venir le voir de temps
en temps pour recevoir ses conseils. Son départ avait causé une grande souffrance,
mais la famille resta unie.
Les habitants du village
de Flue furent d'abord très divisés sur le choix de Nicolas. Pourtant, ils lui
construisirent un ermitage au Ranft, et Nicolas s’adonna à un jeûne très
strict. Sa réputation de sainteté se répandit rapidement; aussi l’évêque de
Constance envoya-t-il son auxiliaire, Mgr Thomas, visiter l’ermite et
s’enquérir discrètement sur l’authenticité de sa démarche spirituelle. L’évêque
fut rapidement convaincu de l’obéissance à l’Église et de l’humilité de Nicolas,
signes manifestes de l’authenticité de toute vie sainte et mystique. Nicolas ne
savait ni lire ni écrire: d'où lui venait donc sa compétence? De ses nombreuses
visions, car Dieu lui parlait en songes et le conseillait. Voici un
exemple:
Le soir du 21 décembre
1481, une guerre civile menaçait la Suisse. Un grave conflit s'était
installé entre les zones rurales et urbaines, entre les villes de Lucerne,
Zurich et Berne, et les cantons d'Uri, de Schwyz, Unterwald, et Glaris.
Toutes les négociations avaient échoué, et ce conflit menaçait gravement
l'unité de la Confédération. Aussi, dans la nuit du 22 Décembre, le curé de
Stans, Heimo Amgrund partit-il consulter Nicolas de Flue dans son Ranft; il
revint avec un inconnu, Bruder Klaus. Le lendemain matin, le
pieux curé parvint à rassembler tous les délégués leur apportant le message,
non divulgué, de Nicolas et que portait Bruder Klaus. Après la lecture de ce
message la guerre civile fut évitée. Un nouveau pacte, le "Covenant de
Stans" fut signé, qui renouvelait l'alliance grâce à l'inclusion
des cantons de Fribourg et de Soleure dans la Confédération. Ce fut
la première charte constitutionnelle de la Suisse, dont frère Nicolas devint le
fondateur au moyen de la paix.
Les Suisses sont toujours
très étonnés quand ils découvrent l’influence sociale qu’exerça cet ermite
ayant renoncé au monde. Veilleur, mystique il s’exposait aux mystères divins
pour en rayonner. Beaucoup de personnes recherchèrent auprès de lui des
conseils pour leur vie. Nicolas n’était pas homme de science mais tout
simplement un homme de prière dont le cœur brûlant attirait les âmes pour
les conduire vers notre Maître et Seigneur.
Dieu avait prédit à Frère
Nicolas qu’il mourrait à soixante dix ans. Le 21 mars 1487, après une longue et
douloureuse maladie, il demanda le saint viatique que le curé de Stans lui
apporta. Après avoir communié et rendu grâces, Frère Nicolas prit les mains de
sa femme et de ses enfants et s’endormit. Nicolas de Flue fut déclaré
bienheureux en 1672. Le pape Pie XII le canonisa le 15 mai 1947. Tous les
Suisses vénèrent en lui le père de leur patrie. Saint Nicolas de flue est fêté
le 25 septembre et non pas le 21 mars, jour de sa mort. Son épouse, femme d’une
foi ferme et inébranlable, est actuellement proposée pour rejoindre le
calendrier des saints.
Conclusion
Les principales
caractéristiques de la pensée de Nicolas de Flue résident dans son esprit de
paix, et son désir de non-intervention dans les affaires étrangères; cette
modération a, aujourd'hui encore, des répercussions sur la manière dont
certains Suisses perçoivent leur pays et entendent faire de la politique.
Saint Nicolas de Flue est
le saint-patron mondial de la paix. Il est également, de même que Saint Martin
et Saint Sébastien, le saint-patron de la Garde Suisse Pontificale au Vatican.
Paulette Leblanc
SOURCE : http://nouvl.evangelisation.free.fr/leblanc_nicolas_de_flue.htm
das
rechte hintere Seitenfenster der neuen Fatimakapelle in Langen bei Bregenz mit der Darstellung
des heiligen Niklaus von Flüe
Pape JEAN-PAUL II
Homélie à la messe pour
la paix à Flüeli (1984)
Nicolas de Flue
(1417-1487), conseiller de son village (Sachseln, canton d’Obwald), père de
famille nombreuse, se retira pendant les vingt dernières années de sa vie dans
un ermitage proche de sa maison, avec l’accord de sa femme Dorothée. En 1481,
sa médiation rétablit la paix entre les cantons et l’unité de la Confédération
dans laquelle entrèrent les cantons de Fribourg et de Soleure.
Après un déjeuner rapide à la nonciature de Berne, Jean-Paul II est allé en hélicoptère à Flüeli, village où vécut saint Nicolas de Flue, vénéré par les Suisses comme le « Père de la patrie » à cause de son influence pacificatrice. Le Pape a visité la maison du saint avant de célébrer la messe en plein air sur le pré attenant au lieu dit « Schiblochmatte ». Il a prononcé l’homélie suivante (1) :
Les exigences actuelles de fraternité
et de justice
CHERS FRÈRES ET SOEURS,
« Que le nom du Seigneur soit votre salut ! »
C’est par cette formule
de salutation du Père de votre patrie que je peux entrer en contact avec vous,
ici à Flüeli.
C’est ici que saint
Nicolas a vécu et agi. C’est en cet endroit qu’il a vécu vingt-trois ans d’heureuse
vie de famille avec sa femme Dorothée et qu’il a élevé ses dix enfants. C’est
ici qu’il a décidé, à l’issue d’un dur conflit intérieur, de faire la volonté
du Christ en quittant ses frères et soeurs, sa femme et ses enfants, ses champs
et sa maison (cf. Mt 19, 29) afin de servir Dieu seul. C’est ici, au Ranft,
qu’il a mené durant vingt ans une vie d’ermite, éloigné de tout et pourtant
ouvert aux détresses du monde et de sa patrie.
Au nom de Jésus, je salue
les citoyens suisses qui habitent aujourd’hui ces communes et préservent la
précieuse mémoire de ce saint hors du commun ; et aussi tous les fidèles qui,
de loin ou de près, sont venus jusqu’ici avec leurs évêques et leurs prêtres
pour cette messe. J’adresse un salut respectueux aux représentants des
autorités civiles, auxquelles est confié le souci du bien-être des citoyens
dans les cantons et pour qui l’action de saint Nicolas de Flue, au service de
la paix et de la justice, peut être aujourd’hui encore un exemple et un modèle
de grande signification.
1. « Le Règne de Dieu
n’est pas affaire de nourriture ou de boisson, il est justice, paix et joie
dans l’Esprit-Saint » (Rm 14, 17), c’est ce que nous venons d’entendre
dans la lecture tirée de l’Épître aux Romains. L’apôtre Paul adressait ces mots
à la communauté de Rome dans le contexte historique du moment. Nous voulons les
méditer aujourd’hui par rapport à ce pays et à ce saint qui est un symbole pour
le pays et son peuple : Nicolas de Flue et la Suisse.
Cette vérité sur la
nature du royaume de Dieu a atteint ses extrêmes conséquences dans la vie de
Nicolas, bien au-delà des limites humaines habituelles. Nicolas a été un homme
qui, durant de nombreuses années de son existence a renoncé à la nourriture et
à la boisson afin d’être témoin pour le royaume de Dieu. Dans la vie et
l’action de Frère Nicolas en Suisse, le
royaume de Dieu
s’est révélé comme « justice, paix et joie dans l’Esprit-Saint ». Voici plus de
cinq cents ans qu’est sorti du silence de la prière et de l’union du Ranft son
message de paix qui, à la Diète de Stans, restaura l’unité entre les Confédérés
divisés et en conflit, ouvrant une étape nouvelle de leur histoire. Ici à Flüeli,
où l’image de Frère Nicolas est encore vivante à nos yeux, nous croyons
entendre encore sa voix exhorter à la paix dans votre propre pays, à assumer
vos responsabilités envers la paix du monde, envers la paix dans vos coeurs.
Dans
l’amitié et dans la justice entre frères
2. Le Père de votre
patrie vous exhorte aujourd’hui à la paix dans votre pays. « Mon
conseil est aussi que vous soyez bienveillants en ces affaires, car un bien en
apporte un autre. Mais si cela ne peut se régler dans l’amitié, que la justice
fasse alors pour le mieux », écrivait le Frère Nicolas en 1482 au bourgmestre
et conseiller de Constance. Bonté et bienveillance constituent la condition
première et fondamentale pour la paix, dans la vie d’une communauté comme dans
la vie personnelle. « Revêtez des sentiments de tendre compassion, de
bienveillance, d’humilité, de douceur, de patience ; supportez-vous les uns les
autres et pardonnez-vous mutuellement, si l’un a contre l’autre quelque sujet
de plainte », ainsi saint Paul exhorte les baptisés (Col 3, 12-14). Pour qu’une
telle consigne ne demeure pas un pieux idéal face à l’âpre réalité politique et
sociale d’un pays, nous devons voir comment elle peut se traduire dans la vie
publique. L’histoire de l’événement de Stans peut nous l’enseigner : il s’agit
de s’accepter mutuellement dans la différence et, pour cela, d’être en mesure
de renoncer à satisfaire des exigences pourtant justifiées.
3. Aujourd’hui cette
acceptation mutuelle implique de nouveaux devoirs. Le fossé entre les
générations s’est élargi. Les jeunes doivent accepter les adultes, les adultes
doivent accepter les jeunes et les deux ensemble doivent accepter les
plus âgés. C’est précisément là qu’il faut aujourd’hui beaucoup de « bonté et
d’amitié » pour comprendre dans l’amitié les problèmes de l’autre génération,
pour reconnaître la justesse de leur point de vue, pour chercher ensemble de
nouvelles solutions. Ne vous laissez pas décourager dans vos efforts pour vous
entendre entre vous tous ! Jusqu’ici, en tant que confédérés de différentes
langues, cultures et confessions, vous avez su vous accepter mutuellement ;
aujourd’hui, cette acceptation mutuelle doit s’étendre à des gens qui ont
d’autres manières de penser et de vivre, voire une toute autre religion, qui
cherchent auprès de vous travail et protection tout en vous offrant leur
service — et leur humanité.
Tâche difficile, certes,
mais pas plus difficile que la croissance commune que vous avez connue de la
Confédération et de ses diverses ethnies. Dans les étrangers qui sont chez
vous, voyez avant tout des personnes humaines qui vous sont profondément
proches par les mêmes joies et soucis, par les mêmes souhaits et les mêmes
espoirs fondamentaux et qui partagent avec vous la même destinée humaine !
4. Pourtant il n’est pas
toujours possible que l’acceptation de l’autre se passe dans un simple climat
de « bonté et d’amitié » ; la compréhension fait souvent défaut, le contact
mutuel manque souvent. C’est là que l’autre partie du conseil du saint Frère
Nicolas prend sa valeur : « Si cela ne peut se régler à l’amiable, que la
justice fasse alors pour le mieux. » La paix repose sur l’amitié mais plus
fondamentalement encore sur la justice. La protection des droits de l’homme et
l’engagement pour la paix sont profondément liés. Votre État est fier
d’être un État de droit. Mais un État de droit ne peut s’en tenir au seul droit
formulé jusqu’à présent ; eu égard aux conditions qui changent si rapidement,
il faut établir aussi un droit renouvelé, un droit qui défende surtout ceux qui
ne sont pas protégés, ceux qui sont repoussés : la vie avant la naissance, les
jeunes et les vieux, les étrangers, la nature saccagée. Empoignez avec courage
ces tâches qui sont de première urgence et essayez de les résoudre avec cette
sagesse dont Frère Nicolas disait : « La sagesse est souverainement aimable
parce qu’elle arrange toutes choses au mieux. »
Toute acceptation de
l’autre, que ce soit dans l’amitié ou dans une sage justice, implique la
disposition au renoncement à ce qui nous appartient : renoncement à nos propres
droits, renoncement à la prétention d’en savoir plus que les autres,
renoncement à l’imposition violente de son propre point de vue. La paix est un
bien d’un tel prix qu’elle doit toujours
être obtenue au prix
de sacrifices, tant des individus que des communautés.
Prenez
garde à vos responsabilités internationales
5. Frères et soeurs !
Nicolas de Flue nous rappelle aussi notre responsabilité envers la paix dans le
monde. Il appartient déjà à la vocation première de l’Église d’annoncer le
Royaume de Dieu qui est un royaume « de justice, de paix et de joie ». Cet Évangile
de la paix, l’Église l’annonce aujourd’hui avec une particulière insistance en
raison des menaces
qui pèsent
aujourd’hui sur le monde. Des tensions politico-idéologiques, la faim et
la misère, l’endettement de nombreux États, les multiples violations des droits
de l’homme : ces sources d’une angoisse qui peut aller jusqu’au désespoir se
répandent aujourd’hui dans le monde et n’épargnent pas les peuples en meilleure
position. Tous les peuples doivent donc se mettre ensemble face à cette
situation et chercher ensemble des solutions équitables et conformes à la
dignité humaine. L’Église du Christ est disposée elle aussi à apporter sa
contribution. Par ses messages pour la Journée mondiale annuelle de la paix,
par ses multiples initiatives de paix, par ses rencontres avec les hommes
politiques, les diplomates et les savants, elle cherche infatigablement à
répandre l’idée qu’il n’y a, dans la situation actuelle, aucune autre solution
que le dialogue, l’équilibre des intérêts et des accords équitables.
6. En ce qui concerne la
Suisse et ses rapports avec les autres pays, Frère Nicolas a aussi, en son
temps, donné un conseil à ses concitoyens, ainsi formulé selon la tradition : «
Ne repoussez pas trop loin vos frontières… Ne vous mêlez pas des affaires des
étrangers. » Ce principe a finalement conduit à votre neutralité, reconnue et
très utile. Sous sa protection, la
petite Suisse est
devenue une puissance économique et financière.
En tant que société
démocratique, veillez attentivement à tout ce qui se passe dans ce puissant
monde de l’argent! Le monde de la finance est aussi un monde humain, notre
monde, soumis à la conscience de nous tous ; pour lui aussi il y a des
principes éthiques. Veillez surtout à ce que vous apportiez une contribution au
service de la paix du monde avec votre économie et vos banques et non une
contribution — peut-être indirecte — à la guerre et à l’injustice.
La neutralité suisse est
un grand bien ; employez à fond les possibilités qu’elle vous offre pour
assurer un asile aux réfugiés, pour développer les oeuvres d’entraide qui ne
peuvent agir qu’à partir d’un pays neutre. Ils sont nombreux mes compatriotes
qui, à différents moments de l’histoire, ont trouvé refuge dans votre pays —
par exemple dans un camp ici à Flüeli —, et l’on entend parler
constamment de l’aide rapide et généreuse des Suisses en cas de catastrophes.
Oui, « ne repoussez pas
trop loin vos frontières », mais n’hésitez pas à regarder par-dessus elles,
faites vôtres les soucis des autres peuples, tendez par-dessus vos frontières
une main secourable. Et cela, faites-le aussi au plan de vos organes d’État et
des moyens financiers. Les organisations internationales, dont le siège est à
Genève, constituent
une obligation
morale pour toute la Suisse, pour chaque Suisse en particulier.
La
paix de Dieu dans notre cœur
Chers frères et soeurs :
Nicolas de Flue nous exhorte à la paix dans le pays et à la paix dans le monde,
mais il nous appelle surtout à la paix dans notre propre coeur. Dans le Sermon
sur la Montagne, Jésus ne loue pas seulement les pacifiques mais aussi les
artisans de paix, ceux qui par l’engagement de tout leur être « font la paix ».
La paix doit être construite, élaborée, implorée.
Mais une personne qui
n’est pas en accord avec elle-même, qui vit un conflit en elle-même ne peut
construire aucune paix. Aussi Frère Nicolas alla-t-il jusqu’à la plus haute intime source
de paix lorsqu’il écrivit au Conseil bernois : « La paix est pleinement en Dieu
car Dieu est la paix. » Dieu dans l’unité des trois personnes est le modèle
premier et la source de toute paix ; il nous donne cette paix comme premier don
de la Rédemption, comme prémices de la Seigneurie de Dieu sur la Terre, comme
don de l’Esprit-Saint : « Le fruit de l’Esprit est charité, joie, paix…
fidélité » (Ga 5, 22). « Le royaume de Dieu est justice, paix et joie dans
le Saint-Esprit » (Rm 14,17). Nous devons remercier l’Esprit pour sa paix
et lui demander qu’il approfondisse en nous son action. Alors, la paix que Dieu
produit en nous pourra rayonner du plus intime de nous-mêmes et entraîner les
autres. Dans la paix de Jésus, que le monde ne peut donner (cf. Jn 14,
27), nous pouvons devenir nous-mêmes de vrais artisans de paix.
Dans cette méditation,
nous avons aujourd’hui rendu visite à Nicolas de Flue. Cette paix dans
l’Esprit-Saint, nous voulons la demander avec son intercession ! Les paroles de
la liturgie de ce jour se sont réalisées merveilleusement pour le Frère Nicolas
: « Décharge ton fardeau sur le Seigneur, et lui te subviendra, il ne peut à
jamais laisser chanceler le juste » (Ps 55, 23.) Et dans le psaume responsorial,
nous entendons précisément prier notre saint : « Fais-nous savoir comment
compter nos jours, que nous venions de coeur à la sagesse !… Paraisse ton
oeuvre pour tes serviteurs, ta splendeur soit sur leurs enfants ! » (Ps 90,
12-16). Oui, la splendeur de Dieu, le saint homme la contemple partout où la
paix est vraiment construite. C’est le message que les anges avaient déjà porté
la nuit de la naissance du Seigneur. Sur la terre suisse, Frère Nicolas l’a
recueilli. Son oeuvre de paix, il en a fait un impressionnant témoignage à la gloire
de Dieu qui, jusqu’en nos jours, brille aux yeux de ses compatriotes, de
génération en génération.
8. Dans l’Évangile de ce
jour, le Christ déclare à Pierre et aux autres apôtres : « Dans la
régénération, quand le Fils de l’homme siégera sur son trône de gloire, vous
siégerez vous aussi sur douze trônes, pour juger les douze tribus d’Israël. Et
quiconque aura laisse maison, frères, soeurs, père, mère, enfants ou champs à
cause de mon nom, recevra bien davantage et aura en héritage la vie éternelle (Mt
19, 28-29). Voyez, tel est Nicolas de Flue, votre compatriote ! Il y a 517 ans,
il a quitté par vocation sa femme, ses enfants, sa maison, ses champs : il a
pris à la lettre les mots de l’Évangile ! Dans les cantons suisses, son nom est
connu de tous : voilà un vrai témoin du Christ ! Un homme qui appliqua
l’Évangile jusqu’au dernier de ses mots. Rendons aussi hommage à son épouse
Dorothée : dans une décision qui lui a coûté elle a permis à son mari de s’en
aller. C’est avec raison que beaucoup l’associent au témoignage d’héroïsme de
Frère Nicolas.
C’est ainsi que les
personnes saintes demeurent dans le Peuple de Dieu comme un exemple vivant de
la voie, de la vérité et de la vie que le Christ est lui-même.
Mais les saints sont
aussi des juges : « Vous jugerez les douze tribus d’Israël », ainsi s’exprime
l’Évangile. Oui, ils jugent les coeurs, les consciences, nos actions. Ils
jugent les façons de vivre, les moeurs. Ils jugent les générations ; surtout
les générations du pays où le Christ les a autrefois appelés.
Fils et filles de Suisse
! Prenez exemple sur Frère Nicolas, soumettez-vous à son jugement. C’est à son
exemple et selon son jugement que l’histoire de votre pays devrait se
poursuivre. Depuis tant de générations, il y a eu parmi vous la présence spirituelle
d’un homme qui a confirmé la réalité de la vie éternelle par toute sa vie
terrestre. Regardez-le ! Et
voyez aussi cette
réalité de Dieu ! Donnez à cette réalité un espace nouveau dans votre esprit,
dans votre comportement, dans votre conscience, dans votre coeur.
« Fais-nous compter nos
jours, que nous venions de cœur à la sagesse ! … Paraisse ton oeuvre pour tes
serviteurs, ta splendeur soit sur leurs enfants » : que le Père céleste nous le
garantisse comme l’héritage particulier du saint Frère Nicolas, le patron de
votre patrie.
Texte allemand dans l’Osservatore Romano
du 16 juin. Traduction du service d’information des évêques suisses. Titre,
sous-titres et note de la DC.
SOURCE : https://web.archive.org/web/20160220014210/http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/nicolas/pape.htm
Statue
von Bruder Klaus in der Pfarrkirche St. Gallus in Amden.
Flue, Nicolas de
1417, 21.3.1487
au Ranft (comm. Sachseln), d'Unterwald. ∞ Dorothea Wyss ( ->
2). Dans les cinquante premières années de sa vie, le futur frère Nicolas
(Bruder Klaus) vécut en paysan et eut cinq fils et cinq filles. Il est
mentionné à trois reprises avant 1467. Il apparaît en 1462 comme représentant
d'Obwald à l'occasion d'un jugement rendu par les cantons avoués du couvent
d'Engelberg dans un conflit entre l'abbaye et la paroisse de Stans. Le document
permet d'induire que F. était membre du Conseil et tribunal d'Obwald, mais sans
fonction dirigeante. Il n'assuma un rôle politique important qu'après avoir
définitivement obéi à la voix intérieure qu'il percevait comme un appel de
Dieu.
Le 16 octobre 1467, F.
prit congé de sa famille pour entreprendre un pèlerinage qui le conduisit à
Liestal. La ville lui parut plongée dans un rouge ardent et il décida de faire
demi-tour. Il ne revint pas dans son foyer, mais passa la nuit dans une étable
proche de sa maison. Le lendemain, il se retira dans la forêt du Melchtal; des
chasseurs l'y retrouvèrent au bout de quelques jours. Guidé par une vision, il
construisit dans la gorge du Ranft, sur le domaine familial, une cabane où il
passa le reste de sa vie. Il vivait, disait-on, sans prendre de nourriture:
cette nouvelle se répandit rapidement, attirant des curieux et alarmant les
autorités laïques et religieuses. Le Conseil d'Obwald fit surveiller l'ermite
étroitement pendant un mois, mais on ne trouva rien "qui trahisse une
hypocrisie religieuse inspirée par l'orgueil ou la vanité" (selon Heinrich
Wölfli). Au moment de la consécration de la chapelle du Ranft, en 1469,
l'évêque de Constance fit examiner l'abstinence de F. et l'on ne put constater
ni tromperie ni sorcellerie.
Malgré la césure de 1467,
des liens existent entre les deux périodes de l'existence de F. qui, déjà avant
de devenir ermite, avait des visions et se livrait à des méditations qui le
rapprochent du mouvement médiéval des "Amis de Dieu" (Gottesfreunde) et
des mystiques rhénans; ses déclarations font apparaître des points de
convergence avec la langue et les idées de Heinrich Seuse dit Suso. Cependant,
l'ermite continua de s'intéresser aux choses du monde. Les gens simples
n'étaient pas les seuls à rechercher les conseils du "saint vivant",
puisque l'envoyé du duc de Milan, Bernardino Imperiali, lui rendit visite au
Ranft en juin 1483; il le trouva "informato del tutto", à savoir
informé au mieux des affaires qui motivaient son ambassade en Suisse centrale.
On considère comme un fait établi l'influence conciliatrice que F. exerça, sans
être personnellement présent, lors de la conclusion du convenant
de Stans en 1481. A la fin de sa vie, il confia à Erni Anderhalden, de
quatre ans son aîné, que Dieu lui avait fait "trois grandes grâces":
celles d'avoir pu quitter les siens en accord avec eux, de n'avoir jamais été
tenté de retourner dans sa famille et d'avoir pu vivre sans nourriture ni
boisson corporelles.
Les premiers éléments
d'une vie de frère Nicolas figurent dans le Pilgertraktat publié à
Augsbourg en 1487. On parle aussi de lui en 1488 dans le registre paroissial de
Sachseln. Heinrich von Gundelfingen et Heinrich Wölfli rédigèrent les premières
biographies en 1488 et 1501. Les sources éditées par Robert Durrer ont permis
de dégager nettement la figure historique des mythes et légendes postérieurs. A
Sachseln, le culte de l'homme de Dieu commença peu d'années après sa mort; dans
l'église paroissiale, son image se trouvait en 1492 sur le retable et dès 1513
une sculpture ornait l'ostensoir; une statue prit place en 1510 dans l'ossuaire
du cimetière. Des artistes de renom se laissèrent inspirer par la figure de
l'ermite, dont la spiritualité se fondait sur la prière. Son rayonnement était
tel que des manuscrits de son oraison habituelle furent diffusés jusqu'en
Allemagne du Nord; le pasteur luthérien Johann Heermann, puis des écrivains
comme Paul Gerhardt et Clemens Brentano en donneront des versions plus
littéraires. Dès le début du XVIe s., frère Nicolas fut l'objet de textes
en vers et en prose. Leurs auteurs, tant catholiques que protestants, évoquent
notamment une image pieuse sur laquelle l'ermite avait médité, exemplaire de la
peinture ancrée dans le symbolisme théologique, exécutée dans la région du
Haut-Rhin et représentant une roue à six rayons avec, à son moyeu, une tête
couronnée. Les récits de ses visions (pierre, huile, fontaine, tour, lis), dont
on a proposé aussi une interprétation psychanalytique, suscitèrent un vif
intérêt.
Après la mort de
l'ermite, de nombreux pèlerins commencèrent à visiter les lieux où il avait
vécu, à Sachseln et au Flüeli. Avant 1550, les gens de Sachseln firent vœu
d'organiser une procession annuelle au Ranft. Vers la même époque, Nidwald et
Obwald décidèrent d'entreprendre des pèlerinages cantonaux réguliers. Des
jubilés furent célébrés à Sachseln depuis 1787. Le tombeau de l'ermite fut
ouvert solennellement à plusieurs reprises (1518, 1600, 1625, 1654, 1679,
1732). Il fallut de longs efforts pour que l'Eglise place frère Nicolas sur ses
autels. Sa béatification, après plusieurs tentatives entre 1587 et 1647, fut
prononcée officiellement en 1669 (la béatification équipollente datant de
1649). La procédure de canonisation, relancée en 1865, aboutit finalement le 15
mai 1947, sous le pape Pie XII. Cela eut pour effet d'accroître, au-delà
des frontières, le rayonnement d'un homme que les Suisses des deux confessions
invoquaient déjà, notamment pendant les deux guerres mondiales, comme une
figure tutélaire et un messager de paix; cela donna en outre un nouvel essor à
un culte qui, encouragé aussi par la fondation de la Ligue Nicolas-de-Flue en
1927 et par l'édification d'un musée à Sachseln en 1976, attira dès lors des
milliers de pèlerins, provenant même de l'étranger. Le plus célèbre des
conseils politiques de l'ermite du Ranft, tel que l'a transmis le chroniqueur
Hans Salat en 1537, "machet den zun nit zu wit" ("n'élargissez
pas trop la barrière"), fut encore utilisé en 1986 et en 1992, lors des
campagnes sur l'adhésion de la Suisse aux Nations unies et à l'Espace
économique européen, comme appel à la prudence dans la politique d'ouverture de
la Suisse.
Sources imprimées
– R. Durrer éd., Bruder
Klaus: die ältesten Quellen über den seligen Nikolaus von Flüe, sein Leben und
seinen Einfluss, 2 vol., 1917-1921
– R. Amschwand, Bruder
Klaus, Ergänzungsband zum Quellenwerk von Robert Durrer, 1987
Bibliographie
– H. Stirnimann, Der
Gottesgelehrte Niklaus von Flüe, 1981 (22001)
– H. Stirnimann, «Niklaus
von Flüe, Identifikation und Inspiration», in NMAH, 35, 1984
– VL, 6
– R. Gröbli, Die
Sehnsucht nach dem "einig Wesen", 1990
– Ph. Baud, Nicolas
de Flue (1417-1487), un silence qui fonde la Suisse, 1993
– E. Walder, Das
Stanser Verkommnis, 1994
– A. Keel, Bruder
Klaus und Dorothea, 1995
Auteur(e): Ernst
Walder, Heinrich Stirnimann, Niklaus von Flüe / PM
SOURCE : http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F10224.php
Pfarr- und Wallfahrtskirche Sachseln, Schweiz, Mosaik unter dem Vorzeichen, rechts
NICOLAS DE FLÜE
NOTRE SAINT NATIONAL
Par O. Knecht, curé
Traduit par J. Morel,
chanoine.
Fribourg 1946
La vie de notre saint
national, Nicolas de Flue, ne saurait être trop connue, et quoique son souvenir
soit dans tous les coeurs suisses, on nous pardonnera volontiers de publier
encore cette petite biographie. Il est plus que jamais opportun de présenter
aux populations, surtout à la jeunesse, le récit d'une existence laborieuse,
austère et cachée, à qui Dieu donna pourtant un grand éclat public. Cette vie
est pleine d'enseignements pour nos contemporains et elle jette de la lumière,
non seulement sur le présent, mais encore sur l'avenir, qu'elle éclaire d'un
rayon d'espérance. Que ces pages fassent connaître et aimer le saint protecteur
de la Suisse ; qu'elles suscitent des imitateurs de sa foi, de sa sainteté et
de son patriotisme ! Qu'elles recrutent de nouveaux membres pour la Ligue
de prières en l'honneur du Bienheureux, à qui l'Eglise a décerné la couronne
glorieuse des « saints » ! Que notre Helvétie, suivant l'exhortation de
son saint pacificateur, conserve à jamais « sa vieille foi et ses vieilles
bannières » !
Un enfant est-il aimable
et vertueux ? Tout le monde en félicite ses parents. Est-il vicieux ? On s'en
prend à ses parents. Rien d'étonnant, dit-on : « le bon arbre porte de bons
fruits, le mauvais arbre de mauvais fruits. » Cette parole de l'Evangile est profondément
vraie et, à part de rares exceptions, on peut bien répéter le vieil adage : «
Tel père, tel fils. » Aussi, heureux l'enfant qui jouit en naissant, de l'amour
d'une sainte mère et de l'exemple vertueux d'un bon père. Nicolas de Flue eut
ce grand bonheur.
La famille de Flue, au
hameau de Flueli, dans la paroisse de Sachseln (Obwald),
s'appelait originairement Leoponti. Ce nom semble désigner une ascendance
italienne. Le langage populaire changea ce nom en celui de « von Flüe »,
dérivé de Flueli ou localité située sur un terrain ou rocher escarpé,
ce qui était le cas de la propriété que possédaient les ancêtres de Nicolas.
Le père de notre saint
s'appelait Henri de Flue et sa mère Hermanna Robrecht. Ces époux
vivaient simplement, partageant leur temps entre la prière et le travail.
D'anciens documents font mention du père de Nicolas, comme de l'un des citoyens
les plus distingués et les plus riches de Sachseln. Et cependant il
n'avait rien de l'orgueil et de la dureté hautaine qui accompagnent parfois la
richesse. Ses moeurs étaient simples et son coeur grand ouvert à la charité.
Pauvres et indigents trouvaient toujours porte et main ouvertes à la ferme
hospitalière des de Flue. C'est dans le sein de cette famille si chrétienne que
le petit Nicolas vit le jour, le 21 mars 1417, en la fête de saint Benoît.
Les registres paroissiaux
de Sachseln attestent que, dès son berceau, l'enfant fut prévenu de
bénédictions célestes. Avant sa naissance déjà, il vit, dit-on, au ciel une
grande étoile, qui éclairait toute la terre : image d'une âme appelée à
éclairer toute la terre par sa sainteté. L'église venait de vivre des jours
bien sombres. Déchirée par les hérésies de Jean Wiclef et de
Jean Huss, elle avait souffert beaucoup aussi du grand schisme d'Occident.
Pour calmer les esprits et panser les blessures, il faut, dans des
circonstances semblables, des hommes de paix comme devait l'être l'enfant qui
naquit le 21 mars 1417. Ses pieux parents s'empressèrent de le faire renaître à
la vie de la grâce et de la foi chrétienne. L'église paroissiale de Sachseln étant
fermée à la suite d'un meurtre et le curé étant mort, le nouveau-né fut baptisé
dans une église voisine, celle de Kerns et reçut le nom de Nicolas.
Aux fonts baptismaux, il eut, selon une tradition, connaissance de tous ceux
qui assistaient à la cérémonie, du prêtre, des parrain et marraine, et d'autres
personnes ... Dés le commencement, la vie de Nicolas de Flue nous apparaît donc
merveilleuse. Mais sans nous attarder à ces prévenances de la grâce divine,
voyons plutôt ce qu'il fit par sa propre volonté, aidée du secours de Dieu.
« Que va devenir cet enfant sur qui la
main de Dieu s'étend dès le berceau ? » Auprès de parents comme ceux qu'il a,
il ne peut devenir qu'une fleur incomparable dans le jardin du Seigneur.
Nicolas fut le plus charmant enfant qu'on pût voir, fidèle à observer
les avis et les exemples de ses parents. La paresse et les caprices lui étaient
inconnus. jamais on ne remarqua en lui rien de puéril. N'eût été son
âge encore bien tendre, on l'eût pris pour un homme fait, tant il y avait de
virilité dans son caractère. Alors que ses compagnons d'enfance ne rêvaient que
friandises, Nicolas jeûnait deux fois par semaine, et plus tard même quatre
fois. Son abstinence était bien plus rigoureuse encore pendant le carême. II ne
faisait alors usage d'aucun aliment cuit ou chaud, se contentant une fois le
jour de poires sèches ou d'un peu de pain sec. Grave leçon pour nos enfants et
nos jeunes gens ! Ne croyons pas que le bonheur pour eux consiste à faire tous
leurs caprices. Il y a longtemps déjà que le prophète Jérémie a dit :
« Heureux l'homme qui a porté le joug dès sa jeunesse ! » Tous les
vices sont en germe dans le cœur de l'enfant, et ce n'est que par l'esprit de
sacrifice qu'on les étouffe. Puisse en cela Nicolas de Flue servir d'exemple à
la jeunesse ! Se priver de friandises, jeûner un peu le vendredi,
s'abstenir de tabac, par exemple, durant le carême, et pratiquer, en un mot, la
mortification chrétienne par amour pour le divin Crucifié, voilà qui virilise
et aguerrit la volonté et assure la maîtrise sur les .passions. C'est par un
long apprentissage du maniement de son arme que le jeune soldat devient habile
: c'est par l'entraînement, les exercices et les tournois que les gymnastes,
les vélocemen, les lutteurs et tous les sportsmen se préparent à cueillir
des lauriers. Et cependant a tous ceux-là n'emporteront, comme dit
saint Paul, qu'une couronne périssable ». Que ne doit donc pas faire le
chrétien qui lutte pour la couronne immortelle du ciel ? Ah ! je comprends
bien maintenant le jeune Nicolas ! Il cultive son âme et lutte pour la
couronne céleste. Ses occupations se résument en deux mots: prière et travail.
Car si Dieu donne sa grâce aux petits sans leur concours, à l'homme fait il ne
l'accorde qu'à la prière. Ici encore, Nicolas est un modèle. A l'âge où
d'autres recherchent l'oisiveté et les amusements frivoles, lui cherche les
lieux écartés et solitaires pour se livrer à la prière, qu'il chérissait de
tout son cœur. Qui l'eût vu en ces moments, eût été frappé de sa ferveur. Son
maintien extérieur à l'église, comme à la maison durant la prière en famille,
trahissait les élans enflammés de son âme. Cependant sa dévotion fervente et
son amour de la solitude ne lui faisaient négliger aucun des devoirs de
l'obéissance et du travail. Seulement, pendant que ses bras étaient à l'œuvre,
son esprit s'élançait vers Dieu. Il réalisait ainsi l'avertissement du Maître :
« Il faut toujours prier. » Que d'hommes, hélas! ne sont que de pures
machines au travail ! Le matin, c'est la mise en marche, et le soir
l'arrêt du moteur ! Aucune pensée élevée, aucune intention surnaturelle ;
et dès lors aucun mérite, ni aucune récompense ! Leur vie n'est qu'une
vaine agitation ; ils font de grands pas, mais sur une fausse route et ils
n'arriveront pas à destination. Que n'imitent-ils Nicolas de Flue, en
sanctifiant leur travail par la prière et en se recueillant le soir au pied du
crucifix de famille ! « Je vous rends grâces, mon Dieu, pour tous les
bienfaits que j'ai reçus durant ce jour ; et si je vous ai offensé, je vous en
demande pardon ! » Belle et sainte vie du jeune homme qui marque toutes
ses actions du sceau de l'éternité ! Nicolas fut grandement récompensé de
Dieu pour sa profonde piété. Il connut cette paix et ce bonheur intérieurs
qu'ignorent les mondains. Passant un jour par la vallée pittoresque du
Melchtal, non loin de sa maison paternelle, il aperçut sur une hauteur une tour
élancée, qui montrait le ciel comme un indicateur ; longtemps, il la contempla
et son âme fut saisie d'un indicible attrait pour la solitude. Inutile
d'ajouter que le jeune Nicolas était un modèle de respect et d'obéissance
envers ses parents. Aussi chacun l'estimait et l'aimait, car il se montrait
doux et affable envers tout le monde. Les saints ne sont pas des
« repoussoirs » ; la religion, au contraire, éclaire les visages d'un
rayon lumineux, tandis que le péché et le vice dégradent corps et âme.
Au sortir de l'école
primaire, l'adolescent se pose la question : Que vais-je faire ? Pour Nicolas
de Flue, il n'y eut pas d'émancipation de l'école, car dans ces villages de
l'Obwald il n'y avait pas encore en ce temps-là d'école populaire. Les enfants
recevaient de leurs parents l'instruction nécessaire. Le soir, lorsque la nuit
avait ramené les laboureurs à la maison, après le repas de famille, voisins et
amis se groupaient dans la chambre de ménage pour parler politique et discuter
des intérêts du pays. Ce fut sans doute à cette école que le jeune Nicolas
apprit à chérir sa patrie et qu'il sentit naître en lui cet ardent amour de la
paix qui devait faire de lui plus tard le pacificateur de la Suisse.
Mais auparavant Dieu
devait le conduire par d'autres voies ; il était appelé à fonder un foyer. On
aurait pu croire qu'un homme aussi dévot et aussi mortifié allait devenir
religieux ou même prêtre. Et bien ! non ; la Providence voulait
faire de Nicolas le modèle du père de famille chrétien. L'état de mariage exige
une vraie vocation et les alliances bénies de Dieu se concluent dans le ciel.
C'est donc du ciel, par la prière, qu'il faut demander conseil et lumière pour
contracter un mariage heureux.
Beaucoup,
hélas ! oublient cette vérité. A peine émancipés de l'école, ils
s'abouchent avec la première jeune fille qu'ils rencontrent, jouent avec le feu
et perdent leur âme. La punition ne se fait pas attendre ... et voilà deux
malheureux de plus. Ce n'est pas ainsi qu'agira Nicolas, le brave et honnête
jeune homme. Tout d'abord, il consultera le bon Dieu dans la prière ; puis il
fera son choix. Mais ce ne sera pas dans les soirées et les fêtes mondaines
qu'il ira chercher sa compagne : de la religion, un bon caractère et la pureté
des moeurs, voilà ce qu'il veut. Il demandera donc conseil à ses parents et
commencera sa fréquentation, chose sérieuse et sacrée devant Dieu.
Parmi les jeunes filles
de son village, il en est une qui brille par sa modestie et sa piété ; elle se
nomme Dorothée Wyzling ; c'est elle que choisit Nicolas. Rien de
léger, rien de déréglé dans leurs fréquentations, car le souvenir de la
présence de Dieu les pénètre tous deux. Comme aux noces de Cana, Jésus et la
Sainte Vierge sont là pour les bénir. Ainsi se prépare le mariage des saints en
la compagnie des amis du ciel. Malheur à ceux qui se marient sans vocation, ou
en état de péché mortel !
« Le mariage est un grand sacrement», a dit
l'apôtre saint Paul. Des sept sacrements de l'Eglise, trois seulement se
donnent à l'autel, au foyer même du sanctuaire : l'eucharistie, l'ordre et le
mariage. Tous les trois donnent la vie de l'âme. De plus, par le mariage les
époux reçoivent une parcelle de la puissance créatrice de Dieu pour transmettre
la vie corporelle. Nicolas était profondément pénétré de la sainteté et de la
grandeur de ce sacrement. Aussi le plaisir des sens ou un amour déréglé ne vint
jamais flétrir les coeurs si purs de ces deux époux : ni l'un ni l'autre n'ont
jamais porté la moindre atteinte à la sainteté de leur union. Jamais mariage ne
fut plus heureux ; c'était à qui surpasserait l'autre en amour, en pureté, en
vertu. Nicolas ne perdit donc rien dans le mariage de la charité qu'il avait
pour son Dieu ; au contraire, son nouvel état semblait avoir acquis au Christ
deux coeurs pour l'aimer. « Nicolas eut même bientôt plusieurs autres coeurs
pour l'aider à aimer Dieu », car de nombreux enfants naquirent de son mariage
cinq garçons et cinq filles. Deux moururent en bas âge ; ce furent deux petits
anges, protecteurs de la famille près du trône de Dieu. Telle est la pensée
consolante des parents qui pleurent ces petits êtres ; les louanges que ceux-ci
adressent à Dieu dans le ciel sont comptées comme mérites pour leur père et
mère. Qu'on juge dès lors de la somme de mérites, de louanges, d'adoration et
de prières qui entourent le trône de Dieu, et descendent, par l'intermédiaire
de ces petits anges, sur les générations qui se suivent au cours des
siècles ! Aujourd'hui encore la famille du bienheureux Nicolas de Flue se
survit et compte des représentants dans les ordres, dans la magistrature, parmi
les travailleurs de la terre. Dans les saints Livres, le juste est comparé au
palmier planté au bord des eaux et dont la frondaison magnifique s'étend su
loin. De vrai, le bienheureux Nicolas de Flue est ce palmier toujours vert et
florissant dans les jardins du paradis. Voilà comment Dieu bénit les familles
nombreuses.
Oui, dira-t-on peut-être,
mais la famille de Flue était riche et le pain ne risquait pas de manquer un
jour au foyer domestique. C'est vrai, mais pour l'ouvrier, pour l'humble
travailleur, la Providence est bonne et Celui qui nourrit des petits oiseaux du
ciel ne laisse pas mourir de faim les enfants dans les berceaux. A famille
nombreuse, bénédictions nombreuses. Malheur par contre, trois fois malheur, à
qui exploite le pauvre chargé d'enfants en lui donnant un salaire dérisoire !
Malheur au propriétaire qui lui refuse un gîte dans sa maison sous le prétexte
sacrilège qu'il a trop d'enfants ! Marie et Joseph, eux aussi, frappèrent
à cent portes diverses à leur arrivée à Bethléem ; il n'y avait pas de place
pour eux ; ils étaient trop pauvres. Mais l'étable de Bethléem est devenue le
sanctuaire le plus sacré de la terre. C'est là qu'est né le Sauveur du monde.
Nicolas fut guidé
visiblement par la main de Dieu dans l'éducation de ses enfants. « Il a élevé
des enfants semblables à lui par leur vie, leurs moeurs et leurs vertus », nous
disent ses historiens. Travail et prière, telle était la consigne. Avec cela,
beaucoup de bonté, de douceur, de support mutuel. Les loisirs que laissait le
travail des champs étaient partagés entre d'honnêtes délassements et des entretiens
édifiants. Le père n'abandonna rien de ses pratiques de piété et de
mortification. Il donna toujours à sa famille l'exemple de la plus haute
perfection. Jean, son fils aîné, nous assure que son père se levait chaque nuit
pour prier ; que ses travaux à la campagne commençaient et finissaient par
l'oraison. Voici quelques-unes de ses prières favorites : « O Seigneur,
enlevez tout ce qui m'éloigne de vous ! — O Seigneur, faites-moi don de ce qui
mène à vous ! — O Seigneur, enlevez-moi à moi-même et donnez-moi tout à
fait à vous !»
Une vie aussi sainte que
celle de Nicolas ne devait pas faire le compte du démon, ce grand ennemi des
âmes. Aussi, nombreux furent les assauts et les tentations qu'eut à subir cet
homme de Dieu. Toujours il en triompha par la prière. Encore ici, une leçon
pour nous. Les saints ont été tentés comme nous le sommes. Saint Paul s'en
plaignait au bon Dieu. « Ma grâce te suffit », lui fut-il répondu. Un jour que
l'un des enfants de Nicolas accourait vers son père en disant que le démon
voulait le dévorer, il lui répondit tranquillement : « N'aie pas peur, mon
enfant ; le démon ne peut qu'aboyer, il ne peut pas mordre. Si son désir de
nous nuire est grand, son pouvoir est petit. » Ces paroles ne nous
rappellent-elles pas celles de saint Jean Chrysostome : « Le démon est un chien
enragé, mais il est enchaîné » ? Ne nous en approchons pas, et laissons-le
aboyer !
Le meilleur chrétien est
aussi le meilleur citoyen et le meilleur soldat. Nicolas de Flue fut appelé
sous les armes. Il fut soldat dans le sens chrétien du mot. A lui peuvent
s'appliquer les paroles de saint Paul, parlant des combats spirituels : «
Combats comme un bois soldat de Jésus-Christ ! » A ce moment-là, la Suisse
offrait le triste spectacle de discordes et de dissensions profondes. Fascinés
par l'or étranger, nos aïeux, volontiers, s'en allaient au dehors prendre du
service. Plus d'une fois, il leur arriva ainsi de combattre entre frères. Or,
la guerre excite dans l'homme les instincts cruels et les passions brutales.
Trois fois, le jeune Nicolas fut appelé sous les armes: une première fois, en
1436, dans la guerre de Zurich contre les petits cantons ; une seconde fois, en
1443, dans la guerre contre Zurich, alliée de l'Autriche ; et enfin, une
troisième fois, en 1460, dans la guerre de Thurgovie. De pareilles dissensions,
entre enfants d'un même pays, sont particulièrement odieuses et éveillent dans
le coeur du jeune soldat des sentiments douloureux. Nicolas fit son devoir par
obéissance, et le fit bravement, tantôt comme porte-enseigne, tantôt à la tête
d'une compagnie de cent hommes. Sous l'habit militaire, il eut garde de
souiller le vêtement précieux de la grâce sanctifiante. Il se battit comme il
priait, avec une ardeur qui tenait de d'enthousiasme, d'une main tenant son
épée, de l'autre son chapelet ; à cette époque, chacun portait un chapelet à la
ceinture. Pendant que ses compagnons d'armes passaient les moments de trêve en
amusements inutiles ou dangereux, Nicolas se retirait dans une église ou
quelque endroit solitaire ; là il passait de longues heures à prier, à méditer
sur les grandes vérités de la religion, et la retraite entretenait à souhait
l'intime paix de son âme.
Brave au combat, Nicolas
se montrait bon et compatissant envers les vaincus et il ne manqua jamais
l'occasion de recommander aux siens la modération dans la victoire. Dans la
guerre contre l'Autriche, lors de la prise de Diessenhofen, un grand
nombre de soldats autrichiens s'étaient réfugiés dans le couvent des
Dominicaines du Val de Sainte-Catherine (Katharinenthal). Les Suisses tinrent
conseil et décidèrent de mettre !e feu au couvent pour obliger les Autrichiens
à prendre la fuite. En cette circonstance, Nicolas se distingua par sa fermeté
et par sa douceur. Il alla trouver les chefs et plaida avec force la cause de
la communauté menacée, leur représentant l'impossibilité où se trouvaient les
ennemis de s'y maintenir encore longtemps, et leur présageant que de ce couvent
sortiraient un jour d'illustres modèles de vertu.
Ses prières et ses
supplications ébranlent la résolution des chefs. Il court alors sur le théâtre
de l'incendie déjà commencé et, au péril de sa vie, il s'oppose aux ravages du
feu, arrache les torches des mains des soldats et sauve d'une ruine imminente
cette maison de Dieu qui, plus tard, maintint sa haute réputation de sainteté
et conserva longtemps avec reconnaissance le religieux souvenir de son sauveur.
En 1873, après une longue existence, le célèbre couvent fut occupé par le
gouvernement de Thurgovie, qui en fit un asile de vieillards. Puissent les
prières du bienheureux ermite du Ranft obtenir un jour la restauration
de ce monastère !
Quelle belle leçon donne
ici à nos jeunes soldats ce noble guerrier ! Plein de bravoure, épris d'un
ardent amour pour son pays, il ne connut aucune bassesse et respecta toujours
les faibles. Chez lui, d'amour de la patrie était accompagné de l'amour de Dieu
et du prochain. Certains jeunes gens, hélas ! se croient tout permis
quand ils ont revêtu l'uniforme du soldat ! Plus de messe le dimanche,
plus de retenue dans les paroles, les chansons et les gestes; une conduite et
des propos à faire rougir leur mère. Comme il leur sied mal, à ceux-là, de
marcher derrière la blanche croix qui orne notre drapeau !
Un homme d'une telle
sagesse et d'une si grande équité ne pouvait rester ignoré en temps de paix.
Ses concitoyens lui donnèrent bien vite leur confiance et prirent conseil de
lui dans les affaires délicates. Nicolas n'ambitionna aucune charge publique ;
il désirait mener une vie cachée en Dieu et se consacrer à sa famille.
Toutefois, pour répondre aux voeux du peuple, il accepta la charge de juge et
de conseiller cantonal. Dans l'exercice de -ses fonctions, il ne rechercha que
le plus grand bien du peuple et l'honneur -de Dieu ; comme juge, il s'inspira
de la plus stricte justice, qu'il savait tempérer par une bonté toute
paternelle. Quand survenait quelque différend entre deux habitants du village,
il les appelait chez lui et jugeait séance tenante. A celui qui succombait, il
donnait ordinairement quelques beaux fruits de son jardin comme consolation. Le
curé Henri Imgrund, son ami et son directeur de conscience, a révélé après
sa mort ce qu'il lui avait dit un jour au sujet de sa carrière de magistrat : «
J'ai reçu de Dieu en partage un esprit droit ; j'ai été souvent consulté dans
les affaires de ma patrie ; j'ai aussi prononcé beaucoup de sentences ; mais,
grâce à Dieu, je ne me souviens pas d'avoir agi en quelque chose contre ma
conscience. je n'ai jamais fait acception de personnes et je ne me
suis jamais écarté des voies de la justice. » Heureux ceux qui peuvent se
rendre ce témoignage après un sérieux examen de conscience ! Et que l'on
n'aille pas croire que c'est là, chez Nicolas, de l'outrecuidance. Il confesse
bien humblement « qu'il a reçu de Dieu cet esprit droit ». La haute dignité
de landamann lui fut offerte par ses concitoyens à plusieurs
reprises; mais Il craignit cette grande responsabilité et la refusa toujours.
Les honneurs publics ne purent jamais le distraire du travail de sa
sanctification personnelle et du soin de sa famille. Bel exemple pour les
hommes politiques qui seraient portés à négliger leurs devoirs de chrétiens et
de pères de famille !
S'il faut en croire le
récit d'anciens biographes, un incident judiciaire aurait déterminé Nicolas à
se démettre de ses fonctions publiques. Dans une cause qui avait été portée
devant les juges, ceux-ci firent preuve d'une telle partialité que, malgré
l'intervention énergique de Nicolas, une sentence manifestement injuste fut
prononcée. Le saint homme se souvint alors des jugements de Dieu, par qui tous
les procès de la terre seront revisés en toute justice et en toute
équité. Sa décision fut aussitôt prise : il renonça à ses fonctions de juge.
Dieu possède sur nous un
droit absolu, et il nous conduit à notre destinée par les sentiers qu'il lui
plaît. Nicolas, époux et père de famille, sentait que Dieu lui avait réservé
quelque chose de plus grand que les honneurs de la terre. Dès sa plus tendre
jeunesse, il avait ressenti un attrait particulier pour la solitude, et à
mesure qu'il avança dans la vie, il médita de plus en plus ce genre de vie plus
parfait, vers lequel Dieu semblait lui frayer le chemin. Un jour qu'il faisait
paître son troupeau dans un vallon, il se mit à prier ; son esprit, ravi en
extase, eut plusieurs visions. Il vit sortir de sa bouche un lis éclatant de
beauté et répandant une suave odeur. Cette fleur s'éleva jusqu'au ciel. Tandis
qu'il prenait plaisir au parfum et à la beauté de la fleur, son troupeau
vint à lui en bondissant, avec, au milieu, un cheval superbe, qui,
s'approchant, lui tira le lis de la bouche. Nicolas reconnut par là que son
trésor était dans le ciel, mais que les biens et les joies célestes lui
seraient enlevés, si son cœur restait attaché aux choses de la terre. — Il
entendit une autre fois, au milieu d'un pâturage désert, un harmonieux concert
de voix, lorsque tout à coup parut un vénérable vieillard, chantant, qui lui
demanda l'aumône, puis disparut après l'avoir refusée en remerciant. Nicolas
étendit ses bras vers Dieu et, soupirant, il s'écria : « Tu ne veux donc pas
mon bien, tu me veux moi-même ! »
Une autre fois, il
aperçut un superbe palais avec une fontaine, d'où coulaient le vin, l'huile et
le miel. Il fut invité à boire, ce qu'il fit avec un indicible plaisir.
D'autres aussi reçurent la même invitation ; mais comme dans l'Evangile, ils
s'excusèrent prétextant leurs affaires ou leur négoce. Cette vision le fit
réfléchir ; il vit alors venir à lui trois hommes d'un extérieur pareil et
vénérable et dont les manières et les discours ne respiraient que la vertu.
L'un d'eux commença ainsi à l'interroger: «Dis-nous, Nicolas, veux-tu te
remettre corps et âme en notre pouvoir ? — je ne me donne à personne d'autre,
répondit-il, qu'au Dieu tout-puissant, que j'ai longtemps désiré servir de mon
âme et de mon corps. » A ces mots, les étrangers se tournèrent l'un vers
l'autre en souriant, et le premier reprit : « Puisque tu t'es donné tout entier
à Dieu et que tu t'es engagé à lui pour jamais, je te promets que, dans la
soixante-dixième année de ton âge, tu seras délivré de toutes les peines de ce
monde. Reste donc ferme dans ta résolution et tu porteras dans le ciel une
bannière victorieuse au milieu de la milice divine, si tu as porté avec
patience la croix que nous te laissons. » L'homme de Dieu était à se demander
comment il pourrait vaincre les difficultés qui s'opposaient à la réalisation
de son dessein, lorsque, dans le courant de l'été, il entendit une voix d'en-haut lui
dire : « Nicolas, tu cherches avec anxiété comment tu pourrais te donner
exclusivement au bon Dieu. Par tes seules forces, tu ne le peux pas ;
tourne-toi vers Dieu, car rien ne lui est plus agréable qu'une résignation
volontaire. Quitte tout ce qui t'est cher, et tu verras que Dieu aura
soin de toi. » Dès lors, sa résolution est prise ; il quittera le monde pour
s'ensevelir dans la solitude. Mais il est père de famille ; il aime ses enfants
et ceux-ci lui sont très attachés ; il est époux et les liens du mariage sont
indissolubles. Ce n'est donc pas sans une grande crainte qu'il communique son
pieux projet à son épouse. Celle-ci verse d'abord d'abondantes larmes et
demande quelques jours pour réfléchir à ce qu'elle vient d'apprendre.
Reconnaissant alors la volonté de Dieu, elle fait, avec l'héroïsme d'une femme
vraiment chrétienne et pour l'amour de Jésus-Christ, le sacrifice qu'on demande
d'elle ; elle donne son consentement avec une sainte résignation. Pour les
grands sacrifices, Dieu donne de grandes grâces.
Néanmoins la séparation
fut cruelle. Nicolas régla ses affaires. Libre alors de tous ses liens, le 16
octobre 1467, il réunit les siens et leur fit ses adieux. Il se présenta devant
eux la tête et les pieds nus, revêtu d'une longue robe de pèlerin, le bâton et
le chapelet à la main. II les exhorta à vivre toujours dans la crainte de Dieu,
dans l'amour et la concorde. Il leur demanda pardon et leur promit, en retour
du grand sacrifice qu'ils acceptaient, les plus abondantes bénédictions
célestes et un éternel revoir auprès de Dieu. La petite assemblée pleurait.
Nicolas embrassa son épouse, ses enfants, son vieux père septuagénaire et
quitta sa maison dans laquelle il ne devait plus jamais rentrer. « Quiconque,
dit le Sauveur, met la main à la charrue et regarde en arrière n'est pas digne
du royaume des cieux. »
9.
A la recherche d'un ermitage
Où dois-je aller ? Telle
est la question que se pose Nicolas, comme autrefois saint joseph partant pour
l'Egypte. A qui fait son devoir, Dieu ne fait jamais défaut. Nicolas se mit
paisiblement en route ; il ne voulait pas rester dans son pays, craignant de
devenir un sujet d'étonnement, de scandale même pour ses compatriotes. Il prit
donc la direction du jura et de l'Alsace, et arriva ainsi aux limites de la
Confédération, sur les hauteurs du Hauenstein, d'où il aperçut la ville de
Liestal. Il s'en détourna, car cette ville lui apparut comme en flammes. Dans
une localité voisine, il rencontra un paysan auquel il fit part de sa
résolution, en le priant de lui indiquer un lieu retiré où il pût la
mettre à exécution. Cet homme de bien trouva le projet bon et louable, mais lui
conseilla de rentrer dans sa patrie, pour ce motif que des Confédérés n'étaient
pas toujours bien accueillis partout ; on pourrait, ajouta-t-il, le voir de
mauvais oeil à Bâle ou ailleurs, et troubler sa retraite ; il y avait du reste
assez de déserts en Suisse, pour y servir Dieu en paix. Le frère Nicolas
remercia le bon paysan et reprit le même soir le chemin de son pays. Il passa
la nuit dans un champ, en plein air, et pria Dieu de l'éclairer sur le but de
son pèlerinage. S'étant endormi, il entrevit une vive clarté partant du Hauenstein et
se dirigeant vers les montagnes de l'Unterwald ; il lui semblait qu'une secrète
impulsion le ramenait vers sa patrie. Cette clarté surnaturelle pénétra tout
son intérieur, et le fit souffrir comme s'il avait senti le tranchant d'un
glaive dans ses entrailles. Depuis ce jour jusqu'à sa mort, il ne prit plus
aucune nourriture.
Le lendemain, Nicolas se
remit en route, guidé par la clarté surnaturelle qui lui était apparue en
songe, et se dirigea vers la vallée qu'il avait vue pendant son sommeil et où
il avait une propriété, prés de Klysteralp. II s'y arrêta et y séjourna
quelques jours, priant et méditant les choses divines, ayant pour lit quelques
branches de houx, et pour coussin un fragment de rocher. Mais voici que des
chasseurs découvrirent la demeure de l'ermite. Ils en parlèrent à son frère,
Pierre de Flue, qui vint le supplier de rentrer dans sa maison, où on lui
aménagerait une petite cellule afin qu'il pût suivre l'appel de Dieu.
Pour n'avoir pas d'air de tenter la Providence, Nicolas fit appeler secrètement
un prêtre vénérable, Oswald Isner, curé de Kerns, de qui il prit
conseil. Lorsque le prêtre vit sa mine de santé conservée malgré ces grandes
fatigues et l'abstention de toute nourriture, il comprit que le doigt de Dieu
était là et lui conseilla de persister ;dans cette épreuve aussi
longtemps qu'il pourrait la supporter sans danger de mort.
A quelque temps de là,
Dieu indiqua à nouveau à l'ermite, par un rayon de lumière surnaturelle, un
refuge moins accessible aux hommes, dans une gorge obscure appelée le Ranft.
Ce fut là que Nicolas se construisit une hutte de branchages qu'il entoura
d'épais taillis.
Mais le lieu de sa
nouvelle retraite ne tarda pas à être connu dans la contrée. On en parla; les
uns prirent la chose au sérieux ; d'autres parlèrent d'illusion ; quelques-uns
émirent des doutes sur les intentions de Nicolas ; en un mot, chacun y alla de
sa petite remarque... Peu à peu, le doute se changea en admiration pour le
saint homme de Dieu. Celui-ci ne demeura qu'une année dans sa cabane faite de
broussailles. Une assemblée générale du canton décida de lui bâtir une
habitation avec une chapelle. Cet ermitage subsiste encore ; petite et étroite,
la chambre ne mesure que six pieds de hauteur ; avec sa haute stature, Nicolas
ne pouvait pas s'y tenir debout. Trois fenêtres y étaient aménagées :
l'une donnant sur l'autel de la chapelle ; la seconde recevant la lumière du
jour, et la troisième permettant à l'ermite de s'entretenir avec les visiteurs.
C'est là, dans cette
solitude paisible du Ranft, à un quart d'heure de sa maison, que le
solitaire passa les vingt dernières années de sa vie, jeûnant et priant,
n'ayant pour lit qu'une planche nue et pour oreiller une pierre du torrent.
L'endroit qu'il aimait par-dessus tout, c'était la petite chapelle, son paradis
sur terre. Elle fut consacrée et dotée par l'évêque de Constance. Des princes
et des rois se plurent ensuite à l'enrichir de fondations, afin
d'y établir une chapellenie pour que le pieux ermite pût entendre
la sainte messe chaque jour. L'archiduc d'Autriche lui-même, Sigismond, fit un
don généreux au sanctuaire. En reconnaissance Nicolas lui accorda ses prières,
et, la même année, la paix fut conclue entre l'Autriche et la Suisse. En
l'année 1470, le pape Paul II accorda une indulgence plénière aux visiteurs de
la chapelle. Le premier chapelain fut Pierre Bachtaler, témoin et
admirateur de la sainteté de l'Ermite du Ranft.
Le monde, surtout notre
monde moderne, ne sait pas comprendre ce que Dieu réserve à ceux qui l'aiment.
Il est trop attiré par les music-halls et les dancings, par les matchs, les
records, par les spéculations et les coups de bourse : autant de vains fantômes
qui ne laissent dans les âmes que le vide et la faim ! Lorsque Nicolas eut
accompli le grand sacrifice qui le détachait de tous les biens de la terre, il
sentit naître dans son coeur une « paix ineffable que le monde ne peut pas
donner ».
Quel fut donc son genre
de vie dans la solitude ? Après un court repos sur la dure planche qui lui
servait de lit, peu après minuit, il quittait son oreiller de pierre et
commençait sa prière et son oraison qui se continuaient durant toute la
journée. Son âme si pure, tout illuminée des grâces d'en-haut, pénétrait bien
avant dans les mystères de la foi et jusque dans les profondeurs de la sainte
Trinité, mystère dont il eut une révélation particulière. Son coeur
s'attendrissait jusqu'aux larmes à la contemplation des plaies du divin
Crucifié. A lui qui savait à peine lire, la croix, comme un livre ouvert,
enseignait la pratique de la vertu et de la perfection. Il compatissait aux
souffrances du divin Sauveur et de sa très sainte Mère ; il se livrait à la
mortification, à la prière et au jeûne pour les pauvres pécheurs. Son oraison
était un acte perpétuel d'amour, d'amour confiant et pur, une sorte
d'extase. Rien d'étonnant dès lors que saint Pierre Canisius ait
recueilli ses colloques pour en faire profiter tous les fidèles.
« Regardez et faites
comme le modèle ! » ami lecteur. « Mais je n'ai pas le temps ! » Pour
tout, vous avez du temps. Faites comme cette pieuse mère de famille, dont les
fils et les filles occupent maintenant des places honorables dans le monde et
dans le cloître, et qui, jusqu'à l'âge de huitante ans, se leva chaque matin à
4 heures pour faire une heure de méditation ; et durant la journée, elle
accompagnait son travail d'un cantique à la Sainte Vierge. Et ce jeune ouvrier
boulanger, qui vécut quelque temps en Suisse, saint Clément Hofbauer,
l'apôtre de Vienne, lui aussi se levait à 2 heures du matin et chantait sa
prière en pétrissant son pain. Dès avant le lever du jour, Nicolas n'avait de
pensée que pour Dieu et pour son âme. Avant la fondation de la chapellenie, il
faisait chaque jour une heure de marche pour assister à la sainte messe dans
l'église paroissiale de Kerns ou de Sachseln. Il n'y a rien de
plus grand ici-bas que le sacrifice de la messe. Y assister, unir nos prières,
nos souffrances et nos peines à celles de la divine victime doit être notre
plus grand bonheur sur la terre.
L'après-midi, le pieux
ermite recevait la foule des visiteurs qui voulaient s'entretenir avec lui. La
renommée de sa sainteté s'était répandue au loin. Les biographes racontent que
les pèlerins se rendant à Einsiedeln passaient aussi au Ranft pour y
chercher conseil et réconfort. On vit venir dans cette mystérieuse retraite des
évêques et autres personnages illustres, de savants théologiens, tout comme des
gens du peuple, pour confier leurs peines au Frère Nicolas, se recommander à
ses prières et s'inspirer de ses conseils. I1 se montrait plein de bonté envers
chacun ; « de sa bouche coulaient des paroles plus douces que le miel
». Mais aussi, sa vie austère et mortifiée, comme celle
de Jean-Baptiste, prêchait éloquemment la pénitence. Avec une noble franchise
et une sainte indépendance, il rappelait à tous, même aux prêtres et aux
magistrats, leurs devoirs. A cette époque, de graves désordres sévissaient dans
la société, et même dans l'Eglise. Nicolas qui s'était toujours montré très
respectueux envers les prêtres et les magistrats, recommandait à ses visiteurs
le respect et l'obéissance envers l'autorité religieuse et civile. Lorsqu'il
avait à parler de certains prêtres indignes, il disait : « La plante qui
reçoit l'eau du rocher ne s'enquiert pas si l'eau coule par un tuyau de plomb
ou d'argent. De même, vous recevez des bons comme des mauvais prêtres la même
grâce de Dieu, pourvu que vous y soyez convenablement préparés. » Remarque
profondément vraie : en matière de foi, on ne doit pas confondre la personne
avec le ministère qu'elle remplit. Malheur, sans doute, aux prêtres indignes 1
Le sacrilège de judas mérite le châtiment de judas ! Ce que Nicolas disait aux
soldats, nous l'avons vu dans la guerre de Thurgovie, lorsque les Suisses
menaçaient d'incendier le couvent des Dominicaines du Val-Sainte-Catherine.
En un mot à tous il parlait avec franchise et charité. Seuls, les vulgaires
curieux ou les visiteurs mal intentionnés, (ce que le pieux ermite connaissait
par inspiration divine) ne recevaient pas audience ; il ne voulait pas perdre
son temps en de vains et inutiles entretiens. Ses paroles n'avaient pas d'autre
but que d'apporter lumière et conseil dans les âmes. Au moment de prendre congé
il disait toujours : « Que le nom de jésus soit votre salut ! » Telle doit
être aussi la raison et le sens de tous nos entretiens : Jésus, qui nous
demandera compte un jour de toute parole oiseuse.
Jamais l'ermite ne quitta
son étroite cellule pour se récréer ou se distraire ; seuls, l'amour de Dieu et
du prochain, ou bien les intérêts de son âme pouvaient le tirer de la solitude.
On le voyait, aux jours de grandes solennités, à Lucerne, à Einsiedeln, à la
chapelle de Notre-Dame à Sarnen, ou à l'église de Saint-Nicolas, son
patron, sur l'autre rive de la Melchaa. Quelle impression ne devait pas
faire sur la foule cet étrange pèlerin, à la haute stature, au front émacié,
portant les traces de ses dures mortifications ! Pourtant, il voyageait de
préférence la nuit, afin de ne pas attirer sur lui les regards des hommes, et
c'est encore la nuit qu'il regagnait sa retraite.
Un homme qui menait une
vie aussi sainte ne pouvait manquer d'exciter la rage du démon. Une seule fois,
celui-ci réussit à tromper le Frère Nicolas qui revenait de la messe
Nicolas de Flue en
récitant son chapelet. Passant devant sa maison, à Flueli, il entendit un
tel vacarme dans la chambre de famille qu'il crut que ses enfants se
disputaient. Il s'approcha des fenêtres et voulut recommander la paix ; mais il
s'aperçut alors que la chambre était déserte et que ses enfants n'étaient pas
même à la maison. Ce fut la seule fois qu'il s'approcha de son ancienne
demeure, qu'il avait quittée sur l'appel de Dieu.
Plus un homme est avancé
dans la vertu, plus il s'attire la haine du démon, ce grand jaloux à qui le
ciel est à jamais fermé. Par tous les moyens, il cherche à détourner l'homme de
sa destinée, depuis nos premiers parents jusqu'au dernier mortel à la fin des
temps ; il n’a pas même épargné le Christ au désert. Le Ranft fut
donc aussi pour Nicolas un champ de bataille. Le tentateur lui apparut sous les
formes les plus diverses, tantôt proférant des insultes et des menaces, tantôt
cherchant à le séduire. Mais l'homme de Dieu sut toujours le
démasquer, et c'est parfois avec une ironie cinglante qu'il l'apostropha. « Tu
dois être là depuis fort longtemps, lui dit-il un jour, puisque tu sais donner
de si bons conseils. Comment -se fait-il donc que tu n'aies pas su te diriger
toi-même et que tu aies échangé le ciel contre l'enfer? » Si un Nicolas de Flue
a dû subir de tels assauts, et si le démon s'est promis « de cribler les
apôtres eux-mêmes comme on crible le froment », nous ne devons pas nous étonner
d'être tentés, nous qui sommes si imprudents et qui nous exposons si souvent à
l'esprit du mal. Une seule chose nous rassure, c'est la parole que Jésus adressa
à l'apôtre saint Paul : « Ma grâce te suffit. »
Selon la remarque d'un auteur
spirituel, c'est la puissance de Dieu « qui porte les saints et leur fait faire
des couvres qui sont au-dessus des forces de la nature ». Saint Paul
l'affirme :
« je puis tout,
dit-il, en Celui qui me fortifie », c'est-à-dire le Christ dans la sainte
Eucharistie. Tel fut aussi pour Nicolas de Flue le principe surnaturel de sa
sanctification ; on peut dire que l'Eucharistie fut l'âme de sa vie. Dans les
premiers siècles de l'Eglise, alors que sévissaient les sanglantes
persécutions, c'est dans la messe et la communion que les chrétiens allaient
puiser la force du martyre. Plus tard, ce zèle empressé des fidèles pour
recevoir la sainte Eucharistie se refroidit malheureusement. Beaucoup se
tenaient à l'écart et les bons eux-mêmes ne communiaient que rarement, se
conformant à une coutume, contre laquelle S. S. Pie X allait réagir si
heureusement. Cette coutume nous fait comprendre pourquoi Nicolas de Flue ne
s'approchait qu'une fois par mois de la sainte table ; et pourtant son amour
pour la sainte Eucharistie était si grand qu'il en faisait le soutien même de
sa vie. Déjà comme enfant, Nicolas avait demandé au bon Dieu de pouvoir vivre
sans manger, pour se séparer d'autant mieux du monde. Pour les témoins de sa
vie d'anachorète, c'était un spectacle profondément édifiant que de le voir
assister au sacrifice de la messe ou s'approcher de la sainte table. Son
maintien extérieur révélait sa foi profonde au Saint Sacrement de l'autel. A
cette foi vive, répondaient un respect, une dévotion et un amour admirables.
Pour sûr, le Dieu de l'Eucharistie ne pouvait trouver un tabernacle qui lui fût
plus agréable que le coeur brûlant d'amour du Frère Nicolas. Mais aussi, quel
prodige de la divine bonté envers lui ! Vingt années durant, il ne prit
pas d'autre nourriture que la sainte communion.
L'Eucharistie est la
nourriture de notre âme et l'aliment de la vie surnaturelle en nous. Nicolas le
savait, et il en avait fait l'expérience dés sa jeunesse. Le divin Sauveur l'a
dit expressément : « Si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et si vous
ne buvez son sang vous n'aurez pas la vie en vous. — Ma chair est
vraiment une nourriture et mon sang un breuvage. — Je suis le pain
vivant descendu du ciel ; quiconque mangera de ce pain vivra éternellement. »
Voilà pourquoi l'Eucharistie fut- toujours le foyer ardent où vint s'alimenter
la vie spirituelle du saint ermite du Ranft ; toutes ses pensées,
tous ses désirs et toutes ses actions gravitaient autour de ce foyer d'amour.
Quel exemple pour nous tous !
Comprend-elle, notre
jeunesse, le bonheur qu'elle a d'appartenir à ce vingtième siècle qui a été
appelé avec raison le siècle de la communion fréquente ? Le saint Pontife Pie X
a convié à la sainte table les petits enfants, au cœur innocent et pur ; il a
exhorté à la communion fréquente les jeunes gens et les jeunes filles ; à l'âge
où les passions s'éveillent, c'est le moyen le plus efficace de conserver sa
vertu. De nos jours plus que jamais tant de dangers conspirent à perdre la
jeunesse. « Malheur à celui qui est seul ! » comme dit l'Esprit-Saint. Que
le jeune homme et la jeune fille restent donc toujours unis à leur Sauveur. Et
lorsqu'il s'agit de choisir un état de vie, c'est jésus, « la voie, la vérité
et la vie», qu'il faut consulter; lorsque surtout les fréquentations commencent
en vue du mariage, alors particulièrement la communion fréquente est de
rigueur, si on veut que Jésus et Marie bénissent le mariage, comme à Cana.
Aux noces de Cana, le
divin Sauveur a changé l'eau en vin, non pas seulement pour tirer d'embarras de
jeunes époux, mais aussi pour leur donner un profond enseignement. Par ce
miracle, jésus a voulu inspirer aux époux chrétiens la confiance en la divine
Providence et leur donner le courage de remplir toujours leur devoir. Lorsque
le soins des enfants et les soucis du pain quotidien assombrissent le front des
parents, que ceux-ci invitent le Sauveur à venir s'asseoir au foyer de famille
et leurs inquiétudes se dissiperont. N'est-ce pas Lui qui nous dit : « Venez à
moi, vous tous qui êtes fatigués et qui êtes chargés et je vous soulagerai » ?
Ainsi l'avait compris Nicolas de Flue; avec son épouse et ses enfants, il resta
toujours comme un sarment vigoureux et plein de vie, parce que greffé sur le
cep qui est Jésus-Christ.
Puissent les paroles et
les exemples des saints nous engager à communier souvent Redisons aussi la
belle prière que l'Eglise adresse à Dieu, à la messe du B. Nicolas de Flue : «
O Dieu, qui avez nourri miraculeusement le bienheureux Nicolas de Flue du Pain
des Anges, accordez-nous, par l'intercession de ce grand saint, de recevoir
dignement ici-bas le Corps et le Sang de Notre-Seigneur, afin que nous
méritions de jouir éternellement de sa vue au ciel. »
Si nous n'avons pas le
bonheur de recevoir chaque jour sacramentellement le Pain des Anges, faisons du
moins la communion spirituelle en nous unissant de près ou même de loin au
saint Sacrifice de la messe.
Après les guerres, les
chefs d'Etat et les diplomates se réunissent pour discuter de la paix et en
fixer les conditions. Mais au grand jour du jugement dernier, il apparaîtra que
les vrais négociateurs de la paix des peuples à travers l'histoire ne furent
pas les seuls hommes politiques, mais bien plutôt les âmes qui prièrent et qui,
comme Moïse, combattirent avec l'arme de la prière. Tel fut Nicolas de Flue, le
grand apôtre de la paix.
Après avoir héroïquement
résisté à toute la puissance de Charles le Téméraire et de ses alliés sur les
champs de bataille de Grandson, de Morat et de Nancy, les Suisses, jusqu'alors
si pleins de foi et de prudence, allaient malheureusement se diviser au milieu
des joies enivrantes de la victoire. Pendant et après les guerres de Bourgogne,
nos ancêtres avaient pris le goût des richesses, de la conquête et de la vie
facile ; l'antique simplicité avait disparu. Les bonnes moeurs avaient
grandement souffert un peu partout. Dans l'espace de trois mois, 1500 criminels
avaient été condamnés par les tribunaux, et une bande de plusieurs milliers
d'aventuriers semaient la terreur dans le pays. Des temps aussi tristes avaient
besoin d'un Nicolas de Flue, l'homme de la prière ; ils avaient besoin d'un
saint qui par ses mortifications et ses exemples de vertu fût une leçon
pour tous, une prédication continuelle qui forçât à la réflexion et au
retour sur soi-même.
Le Frère Nicolas faisait
de « l'action catholique » dans le plus noble sens du mot. Maintes fois, il
reçut dans son ermitage les premiers magistrats du pays qui venaient à lui pour
obtenir des avis ou des conseils. Il leur répondait avec une noble franchise :
« Confédérés, gardez-vous de la désunion ; bannissez tout esprit de parti;
c'est la perte d'un Etat. Ne cherchez pas à étendre vos frontières et à faire
de nouvelles conquêtes. Méfiez-vous de l'esprit de lucre, et ne vous laissez
pas aveugler par l'or étranger. Pas de guerre sans nécessité. Si l'on vous
attaque, levez-vous pour vous défendre et pour sauver votre patrie et votre
liberté » Profession de foi d'un vrai patriote !
Après les guerres de
Bourgogne, la Suisse, alors à l'apogée de sa renommée guerrière, se trouva tout
à coup à deux doigts de sa perte. te partage du butin et la question
de l'admission de Fribourg et de Soleure dans la Confédération faillirent
rompre l'ancienne amitié et jeter les confédérés dans la guerre civile. La
diète fédérale était réunie à Stans, mais l'accord ne pouvait s'établir entre
les députés. La diète allait donc se dissoudre et l'on ferait appel aux armes.
Alarmé de la situation, le curé de Stans, Henri Imgrund, se rend en toute
hâte à la cellule du saint ermite, et le supplie, au nom de Dieu, de sauver la
patrie.
Nous pouvons nous
représenter sans peine combien le Frère Nicolas dut souffrir en
apprenant que la discorde des Confédérés allait s'aggravant. Combien ces
querelles et ces disputes durent être douloureuses pour lui et avec quelle
ardeur il dut implorer de la grâce divine le salut de la
patrie ! Et le salut vint d'une manière inattendue ; le message du Ranft,
apporté par le curé Imgrund, fut comme une illumination d'en haut et
rétablit le calme et la paix ; le Convenant de Stans fut arrêté le 22 décembre
1481. Par un vote unanime, Fribourg et Soleure furent reçus au nombre des
cantons confédérés.
De toutes parts, le
Bienheureux reçut des remerciements. Récemment encore, en 1917, le Conseil
fédéral, en ordonnant la sonnerie des cloches dans toute la Suisse, fit
reconnaître en Nicolas de Flue, l'homme de la prière, comme. le sauveur
de la patrie. Son portrait a une place d'honneur au palais fédéral à Berne. Au
commencement de la première guerre mondiale, l'Abbé d'Einsiedeln fit le voeu
solennel de placer un ex-voto dans la Sainte Chapelle de son église en
l'honneur du Bienheureux, si la Suisse était épargnée. La Suisse fut épargnée
et la pieuse promesse accomplie. Après Dieu et la Sainte Vierge, c'est bien au
saint ermite du Ranft que notre patrie doit l'insigne faveur d'avoir
conservé la paix pendant les deux dernières guerres si meurtrières.
Ce grand ami de la paix
aurait encore voulu préserver sa chère patrie d'un autre malheur. Avec un
esprit vraiment prophétique, il entrevit ce qu'il en serait de l'avenir de la
religion en Suisse : la confusion des esprits en matière de foi et la
révolution religieuse du XVIe siècle. « Mes chers enfants, disait-il,
ne vous laissez pas tromper par la nouveauté et par les artifices des hommes
... ne vous laissez pas agiter comme le roseau par la violence -du vent. » Le
gouvernement de Berne lui-même, qui bientôt allait abandonner la foi des aïeux,
avait envoyé au Bienheureux, après la diète de Stans, une adresse de
remerciement ; et même après le schisme, les hauts magistrats de Berne
disaient: « Nous tenons le Frère Nicolas en si haute estime que, pour nous, il
n'y a pas le moindre doute qu'on doive le compter au nombre des saints. »
Que le saint pacificateur
de la Suisse soit aussi le gardien de notre foi et qu'il ramène bientôt nos
frères séparés au bercail de l'Eglise du Christ !
Dieu avait prédit à
Nicolas « qu'arrivé à l'âge de soixante-dix ans, il serait délivré de toutes
peines et introduit dans le ciel. » Riche en bonnes oeuvres devant Dieu et
devant les hommes, Frère Nicolas approchaient maintenant de sa soixante-dixième
année. Au printemps de 1487, le 21 mars, jour anniversaire de sa naissance,
après huit jours d'une cruelle maladie, en proie à d'horribles douleurs qu'il
supportait avec une patience surhumaine, Nicolas sentit sa fin s'approcher. Il demanda
avec la plus grande piété le Pain céleste de l'Eucharistie. Le curé de Stans
lui apporta le saint Viatique. A la vue de son Dieu, Nicolas tendit ses bras à
demi glacés, communia avec une indicible ferveur et s'abîma dans une muette
action de grâces. Il prit ensuite la main de sa femme et de ses enfants, qu'il
plaça sur son coeur ; celle du curé de Stans, qu'il approcha de ses lèvres ;
puis il s'affaissa, regarda le ciel et mourut.
A la nouvelle de cette
mort, une douleur profonde, un deuil général se répandirent dans la Suisse : on
eût dit des enfants qui venaient de perdre un père chéri. Le lendemain, tous
les prêtres des environs se réunirent pour célébrer les funérailles du défunt.
Plusieurs milliers de villageois accompagnèrent en grande pompe le corps, au
milieu des chants et des prières, à l'église de Sachseln, où il fut
enseveli dans le tombeau de ses aïeux. Tous les cantons organisèrent pour le
Père et le Pacificateur de la Patrie de solennels services funèbres. Sigismond,
archiduc d'Autriche, se distingua entre tous. Il fit aussi célébrer un Requiem
le plus solennel possible, accompagné -de cent messes pour les défunts.
« Son tombeau sera
glorieux », avait dit le prophète en parlant du Christ. On pourrait aussi dire
cette parole de la tombe de Nicolas de Flue à Sachseln. Le 21 mars 1518,
Benoît de Montferrand, évêque de Lausanne, fit placer les restes mortels du
Frère Nicolas dans un sépulcre de marbre, entouré d'une grille de fer.
Quand on procéda à
l'exhumation, un doux parfum s'exhala de ces restes vénérés. En 1600, l'église
paroissiale de Sachseln fut agrandie et remplacée, en 1672, par
l'église actuelle. Les restes vénérés du saint ermite y sont conservés
aujourd'hui dans un gisant ou statue-reliquaire en argent placé sur
l'autel principal. C'est là qu'ils attendent le jour triomphant de la
résurrection.
L'apôtre saint Paul dit,
dans une de ses lettres : « Peu m'importe que les hommes me louent ou
qu'ils me blâment ; c'est Dieu qui me jugera.» Le jugement de Dieu sur le saint
ermite du Ranft se manifeste par celui -de l'Eglise ; le voici :
Nicolas de Flue est dans la gloire et la béatitude du ciel. Les hommes
s'expriment avec des mots ; Dieu parle par la voix du miracle. De son vivant
déjà le Frère Nicolas a été glorifié par des miracles. Le plus grand, c'est son
jeûne absolu. Vingt années durant, l'Ermite ne prit aucune nourriture ni aucune
boisson, hormis la sainte Hostie qu'il recevait environ tous les mois. Le fait
fut constaté par l'évêque de Constance, et aussi par les magistrats d'Obwald
qui firent surveiller militairement, pendant un mois, la demeure du solitaire.
Parlant de ce miracle, un historien a pu écrire : « Rien n'est mieux prouvé que
ce fait; on refuse de le croire uniquement parce qu'il est catholique ! »
Un second miracle du
saint ermite c'est celui par lequel il éteignit l'incendie de la ville de
Sarnen. Du haut du rocher de Flueli, d'où il voyait la ville en feu, il
étendit sa main vers Sarnen et, par le signe puissant de la croix, il ordonna à
l'élément dévasteur de s'apaiser. A cet endroit s'élève maintenant la
petite chapelle de Flueli, où chaque année les habitants de Sarnen se
rendent en procession pour remercier Dieu de ce miracle.
Les livres et registres
paroissiaux de Sachseln relatent, en outre, nombre de faveurs et de
guérisons obtenues par la puissante intercession du Frère Nicolas. Ajoutons à
cela le don de prophétie et les visions (comme celle de la Sainte Trinité) dont
fut favorisé le saint ermite et nous pourrons conclure : Oui, Dieu l'a glorifié
par le miracle.
L'Eglise, elle aussi a
parlé. La renommée de sainteté de Nicolas s'était répandue jusque dans des
contrées très éloignées ; de toutes parts on accourut à son tombeau. En l'année
1672, le Souverain Pontife, après un examen minutieux de tous les actes du
procès d'information, décernait au Serviteur de Dieu, Nicolas de Flue, le titre
de Bienheureux. Depuis ce jour, on lui rendit un culte public. Chaque année, les
catholiques de la Suisse se rendent en grand nombre à Sachseln pour
implorer son secours et lui confier leurs besoins. Ces cinq siècles de
confiance et de vénération viennent d'être récompensés de nouveau par la
protection manifeste du bienheureux au cours de l'un et l'autre conflit
mondial.
Là-haut, dans le ciel de
gloire, le bienheureux Nicolas de Flue jouit auprès de Dieu d'un bonheur
incomparable. Ici-bas, le peuple suisse n'a qu'un désir depuis longtemps : que
le patron et le pacificateur de la patrie soit couronné de l'auréole du « Saint
». A plusieurs reprises ce voeu de tous a été exprimé publiquement et
solennellement, par exemple, en 1869 par l'Episcopat suisse, en 1929 et en
1935, lors des congrès de Lucerne et de Fribourg. La dévotion envers le saint
ermite du Ranft s'est développée beaucoup depuis une vingtaine
d'années, grâce aux exhortations des Evêques, et aux efforts de la « Ligue
Nicolas de Flue » fondée en 1927, et aussi en raison des événements des deux
dernières guerres. Les faveurs obtenues par l'intercession du bienheureux
Nicolas de Flue se sont multipliées. Le procès de canonisation a été ouvert à
Rome par ordre du Souverain Pontife. Mgr Krieg, postulateur principal de
la cause et les vice-postulateurs pour la Suisse, M. le
chapelain Durrer de Sachseln et M. le doyen Victor Schwaller ont été
chargés de recueillir et de présenter à la S. Congrégation des Rites les
renseignements nécessaires. Pour la canonisation d'un bienheureux déclaré tel
par voie extraordinaire, comme ce fut le cas en 1669 pour Nicolas de Flue,
trois miracles sont requis. S. S. Pie XII a daigné déclarer que deux miracles
suffisaient pour cette cause. C'est ainsi que la guérison de Mlle Ida Jecker,
en juin 1937, et celle de Mlle Berthe Schürmann, en mai 1939, guérisons
dûment certifiées et examinées par plusieurs médecins, ont été reconnues pour
miraculeuses et acceptées comme telles par le Pape dans une dernière séance de
la S. Congrégation des Rites, le 4 juin 1944. La cérémonie solennelle de la
canonisation, nécessaire pour que le nouveau saint puisse être fêté liturgiquement,
aura lieu en l'an de grâce prochain 1947. En attendant tout catholique invoque
dans l'intime de son cœur saint Nicolas de Flue, et tous les Suisses
continueront à honorer en lui le Père de la Patrie.
Quelques
ouvrages en français.
A. Andrey, LE SAINT
VIVANT, LA VIE ET LA MYSTIQUE DU BIENHEUREUX NICOLAS DE FLUE, Genève, 1939
M.- B. Lavaud, O.P. VIE
PROFONDE DE NICOLAS DE FLUE, Fribourg 1942
Chanoine Henri Chuard,
SAINT NICOLAS DE FLUE, NOTRE PATRON, Fribourg 1956
Charles JOURNET, SAINT
NICOLAS DE FLUE, Neuchâtel, Paris, 1947 et Fribourg, Paris, 1980
R. Küchler-Ming,
SAINT NICOLAS DE FLUE, Einsiedeln, 1981
Philippe BAUD, NICOLAS DE
FLUE, 1417-1487, UN SILENCE QUI FONDE LA SUISSE, Cerf 1993
Also
known as
Brother Klaus
Bruder Klaus
Nicholas von Flüe
Niklaus von Flüe
25
September (Switzerland and Germany)
Profile
Born to a family of
relatively wealthy peasants. Soldier who
distinguished himself in combat against the break-away canton of Zurich and
eventually reached the rank of captain; reported to have fought with a sword in
one hand, a rosary in
the other. At age 30 he married Dorothy
Wiss; they couple had ten children.
Cantonal judge and government advisor; declined to serve as cantonal governor.
Following a vision of a harnessed draft horse (representing
his worldly life as a farmer)
eating a lily (representing
his spiritual life of purity), Nicholas felt a desire withdraw from the world.
With the approval of his family, he became a hermit in
the Ranft valley, Switzerland in 1467;
he assisted daily at Mass and
spent most of the rest of his day in prayer.
Reported to have had the gifts of prophecy and of inedia,
surviving for 19 years solely on Holy
Communion. His reputation for sanctity spread, and he attracted spiritual
students. In 1481 he
was called on to mediate a dispute that threatened civil war in Switzerland.
He succeeded in averting the conflict, then retired to his hermitage.
He is considered by many to be the father of
this country, honoured by both Swiss Protestants
and Catholics for
his wisdom, holiness and work to unify Switzerland.
Born
21 March 1417 at
Sachseln, Canton Unterwalden, Lake Lucerne, Switzerland
21 March 1487 at
Ranft, Aargau, Switzerland of
natural causes; his wife and children were
at his side
relics in
the church of Sachseln, Switzerland
1 February 1649 by Pope Innocent
X (cultus
confirmation)
8 March 1669 by Pope Clement
IX
Additional
Information
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
Oxford Dictionary of Saints, by David Hugh Farmer
other
sites in english
images
video
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites
en français
fonti
in italiano
Dicastero delle Cause dei Santi
MLA
Citation
“Saint Nicholas of
Flüe“. CatholicSaints.Info. 20 November 2023. Web. 14 April 2024. <https://catholicsaints.info/saint-nicholas-of-flue/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-nicholas-of-flue/
Deckengemälde
im Altarraum der Pfarrkirche Hl. Drei Könige in Hittisau
St. Nicholas of Flue
Feastday: March 21
Patron: of Switzerland, Pontifical Swiss Guards
Birth: 1417
Death: 1487
Hermit and Swiss political figure. Born near Sachseln, Canton Obwalden,
Switzerland, he took his name from the Flueli river which flowed near his
birthplace. The son of a peasant couple, he married and had ten children by his
wife, Dorothea Wissling, and fought heroically in the forces of the canton
against Zurich in
1439. After serving as magistrate and highly respected councilor, he refused
the office of governor several times and, in 1467, at the age of fifty and with
the consent of his wife and family, he embraced the life of
a hermit, giving up all thought of political activity. Nicholas took up
residence in a small cell at Ranft, supposedly surviving for his final nineteen
years entirely without food except for the Holy Eucharist. Renowned for
his holiness and
wisdom, he was regularly visited by civic leaders, powerful personages, and
simple men and women with a variety of needs. Through Nicholas' labors, he
helped bring about the inclusion of Fribourg and Soleure in the Swiss
Confederation in 1481, thus preventing the eruption of a potentially bloody
civil war. One of the most famous religious figures in Swiss history, he was
known affectionately as "Bruder Klaus," and was much venerated in
Switzerland. He was formally canonized in 1947. He is considered the patron
saint of Switzerland.
SOURCE : https://www.catholic.org/saints/saint.php?saint_id=4858
Seite
aus der Schedelschen Weltchronik (lateinische
Ausgabe in Sao Paulo)
Page from the Nuremberg Chronicle (Latin edition in Sao Paulo) File:Liber Chronicarum f 256r.jpg (full page)
Holzschnitt
aus der Schedelschen Weltchronik (lateinische
Ausgabe in Sao Paulo), Blatt 256 recto
Woodcut from the Nuremberg Chronicle (Latin copy in Sao Paulo)
New
Catholic Dictionary – Saint Nicholas of Flüe
Confessor, hermit; born
near Sachseln, Switzerland, 1411; died 1481. He was a cantonal judge who, after
many years of married life, became a hermit and was noted for his prophetic
powers and his supernatural gift of abstinence from food. Represented as a
warrior, or as the champion of the Swiss. Beatified 1669; canonized 1947.
Relics in the church of Sachseln. Feast, 21
March.
MLA
Citation
“Saint Nicholas of
Flue”. New Catholic Dictionary. CatholicSaints.Info.
12 August 2018. Web. 14 April 2024.
<https://catholicsaints.info/new-catholic-dictionary-saint-nicholas-of-flue/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/new-catholic-dictionary-saint-nicholas-of-flue/
Flue Nikolaus Von Der
Flue Nikolaus Von Der,
also known under the name of Brother Klaus, was born at Flueli, in
the canton of Unterwalden, Switzerland, March 21, 1417. He was religiously
educated, and was early distinguished for his asceticism, while, at the same
time, he neglected none of his social duties. He served in the army with
distinction, and afterwards was nineteen years councillor of state and judge.
His countrymen would have appointed him to the highest offices, but he
declined, and, resigning even his function of judge, he left his family October
16, 1467, barefooted, bareheaded, and coarsely clad, to withdraw from the world
entirely, and live in the wilderness. He settled among the Alps, where he is
said to have lived for twenty years without touching any food except the
consecrated wafer brought to him by the priest. The people erected a chapel for
him, and he gained great renown. After 1477 he began preaching in the chapel.
In 1481 he suddenly appeared at a diet of the eight cantons, which at that time
composed the Swiss Confederation, held at Slanz, and by an effective address
averted the threatening disruption of the Confederation. He died March 21,
1487. He was canonized in 1669 by Clement IX. — Herzog, Real-Encyklop. 4:431;
Piper, Evang. Kalender, 1851; Goldlin von Tieffenau, Geist und
Leben des heil. Bruders Klaus (2d edit. Lucerne, 1808); Businger, Bruder
Klaus u. sein Zeitalter (Lucerne, 1827); Schneller, Ueber Nicolaus
von der Flue (Einsied. 1852). There are also biographies by Wysing,
Weissenbach, Herzog, Widmer, Geiger, and G. Gorres.
SOURCE : https://www.biblicalcyclopedia.com/F/flue-nikolaus-von-der.html
San Nicola di Flue, Chiesa di Sant'Andrea, Rio
di Pusteria
Pfarrkirche St. Andreas in Vals, Gemeinde Mühlbach, Südtirol
Nicholas of Flüe, Hermit (RM)
(also known as Bruder Klaus)
Born at Flüeli near Sachseln, Obwalden (Unterwalden), Switzerland, March 21,
1417; died at Ranft, Switzerland, March 21, 1487; cultus approved in 1669;
canonized 1947; feast day formerly March 21; feast day in Switzerland is
September 25.
"My Lord and my God, remove from me all that may keep me from you. My Lord
and my God, give me all that I need to bring me to you. My Lord and my God,
take me from myself and give me to yourself." --Nicholas von Flüe.
Nicholas was born into a family of prosperous farmers, who owned the Kluster
Alp and the estate of Flüeli on the Sachsterberg (near Lucerne), from which
their surname derives. At various times Saint Nicholas was a soldier, peasant,
patriot, and judge in Switzerland. His father held a civil post; his mother was
very devout and raised her sons to belong to the brotherhood of the Friends of
God (Gottesfreunde). The society sought to live a strict life, to meditate on
the passion of the Lord, and to seek a close relationship with God. They lived
with their families in small communities or as hermits. Thus, Nicholas was
pious from childhood. He was also illiterate.
In his youth Nicholas fought in defense of Swiss Confederation liberties,
especially against the Hapsburgs. After the siege of Zurich in 1439, he was commissioned
in the army. He defended women and children and the Church, fighting "with
a sword in one hand, and a rosary in the other!"
He loved solitude and prayer, but, by 1447, he married pious and comely
Dorothea Wysling, daughter of one of the chief families of Sachseln. In the 30
years of their marriage, he had 10 children: John, Rudolph, Walter, Henry,
Nicholas, Dorothea, Marguerite, Katherine, Veronica, and another girl who died
in infancy. John was elected Landmann of Unterwald. Nicholas (the youngest)
studied at the University of Basle and became a priest; another became a
governor of the province. Dorothea's piety led her to be called "the
consolation of the Church."
Nicholas would rise at dawn to tend the flocks, eat at 9:00 a.m. with his family
and servants at the same table, and again at the end of the day they would
gather for Vesperbrod and end the evening with family prayers. While working in
the fields, he was often rapt in ecstatic prayer, experiencing visions and
revelations. He continued the devout practices of his youth, fasted frequently,
and often spent the night in prayer.
In 1460, Thurgau was invaded by Austria and Nicholas commanded 100 men. During
this campaign at Katharinental the Swiss troops were faced with a situation
that anticipated in miniature that at Monte Cassino in 1944: When the Swiss
succeeded in capturing the village of Diesenhofer, many Austrian soldiers
sought refuge in the church of the Dominican Convent of Saint Catherine. The
Swiss command was going to burn the church, but Nicholas prayed for divine
guidance before the crucifix in the cloister, then he asked the command to
revoke its order stressing the moral gravity of the act. The order was
canceled. Nicholas was awarded a gold medal when peace was declared, in thanks
for his services.
Fellow-citizens wanted him to accept the office of Landmann (governor), but he
twice refused. He was appointed magistrate, served as judge for the canton, and
was sent as a deputy for Obwalden to councils. When, in 1465, a powerful family
appealed his fair decision and was rendered an unjust one against a humble
peasant, he resigned. "Later he testified that he could see and feel
flames of fire, of a disgusting odor, issuing from the mouths of the judges as
they pronounced their unjust sentence; and he knew that they already had a
foretaste of hell within themselves." Though the elite turned against him
and spoke calumnies of him, Nicholas was still sought out by his neighbors and
people from the adjoining cantons to settle disputes.
In 1467 (age 50), fourteen months after the birth of the tenth child, Nicholas
heard God's command to live as a hermit and told his wife immediately. He
resigned his offices and, with his devout wife's permission, left his family to
live for the next 20 years as a hermit in almost perpetual prayer. Dorothea was
overcome by the news but put no obstacles in his way because she recognized the
call. "She wept as she made the supreme sacrifice" of allowing her
husband to leave. His relatives and neighbors, however, were full of
indignation, which he disregarded. Nicholas and his wife drew up an agreement
and told the family and servants that Dorothea was thenceforth head of the
family.
He left barefoot and bareheaded, wearing a drab habit and carrying a rosary and
a staff. Thus clad as a pilgrim, Nicholas became known as Brother Klaus. He
appears to have been headed for Strasbourg, France, where the headquarters of
the Gottesfreunde lay, looking for a hermitage in which to spend his final
years. On his way, however, he wandered toward Basle, where he was put up by a
peasant who was a Friend of God, who told him that the Swiss were unpopular in
Alsace and that he might not find there the life that he sought.
That night during a violent thunderstorm, Nicholas looked at a little town
beyond the frontier and saw that lightning made it appear to be in flames. He
took this as a divine confirmation of the peasant's advice and turned back.
When Brother Klaus decided to follow the peasant's suggestion, he felt a violent
pain in his intestines and was surrounded by light. Thereafter, he "never
felt the need of human food or drink, and have never used them." Hunters
brought back to his family the news that they had seen him living on his
pastureland in a shelter of boughs. Family members went to beg him not to stay
there and fall prey to exposure.
So, he finally moved to Ranft, where the people of Obwalden built him a cell
and a small chapel. He lived many years in this lonely place above a narrow
gorge within earshot of the mountain stream spending most of his time in
prayer. He prayed and meditated from midnight to midday, attended Mass in
Sachseln every Sunday, and paid an annual visit to Lucerne for the Musegger
procession. He never ate or drank anything except the Blessed Sacrament.
Abbot Oswald Isner wrote:
"When Nicholas had abstained for 11 days from taking natural food, he sent
for me and asked me secretly whether he should take some food or continue to
fast. He had always desired to live without eating, the better to separate
himself from the world. I touched the parts of his body where little flesh was
left; all was dried up; his cheeks were hollow and his lips were very thin.
"When I had seen and understood that it could come only from divine love,
I advised brother Nicholas to continue to this test as long as he could stand
it without the danger of death. That is what brother Nicholas did; from that
moment until his death, that is for about twenty-one and a half years, he
continued to take no food for the body.
"Since the holy brother was more familiar with me than with anyone else, I
asked him many times how he managed to do it. One day in his cell he told me,
in great secrecy, that when the priest celebrated communion he received the
strength which alone permitted him to live without eating or drinking."
When those seeking his counsel asked him about eating nothing, Nicholas would
reply, "God knows." Cantonal magistrates had his cell watched for a
month to ensure themselves of the fact that no one brought him food.
Nevertheless, Nicholas held that "holy obedience is the highest
virtue." When Bishop Thomas visited him and commanded him to eat bread and
a little wine after 18 months of nothing, Nicholas hesitated to obey. When he
did try to eat a tiny fragment of a morsel, he almost choked to death and the
bishop finally believed.
Until he had a chaplain, he attended Sunday Mass and Holy Days at the parish
church of Sachseln. Nicholas founded a chantry for a priest with donations and
thus was enabled to assist at Mass daily. In 1470, Pope Paul II granted the
first indulgence to the sanctuary at Ranft and it became a place of pilgrimage.
Occasionally Klaus would make a pilgrimage to Engleburg or Einsiedeln.
He received the great (including Emperor Frederick III), the humble, and
children. Many pilgrims came for counsel. He could speak with authority to
married people and children. His wife and children also attended Mass in his
chapel and listened to his spiritual counsel.
In 1481, the Swiss Confederation had gained its independence from Charles the
Bold of Burgundy, the rulers of Europe sought its alliance, and it was on the
verge of breaking apart over how to divide the spoils gained during the
conquests. Internal disputes threatened its solidarity, but an agreement was
reached and put forth in the Compromise of Stans. Still unresolved, however,
was the issue of the inclusion of Fribourg and Soleure, and it caused such
controversy that in 1481 civil war was feared. A parish priest of Stans
recommended seeking a final opinion from the 64- year-old Nicholas. This was
agreed to, and he went to Nicholas, whose counsel had been sought at various
stages of the drafting of the edict, and it has even been said that it was
drawn up in his cell. After the priest's return to Stans, the council arrived
at a unanimous decision within an hour and maintained the unity of the land.
Despite his lack of education and experience with the world, his mediation led
to permanent national unity for Switzerland. He could not even write; he used a
special seal as a signature. Letters of thanks to him from Berne and Soleure
still survive.
Six years later, he became ill for the last time. He suffered greatly for eight
days, received Holy Viaticum, then died peacefully in his cell with his wife
and children by his bed. Nicholas was buried at Sachseln and the Flüe family
still survives in Switzerland.
His wife and children were probably none the worse for his becoming a hermit.
It may be that his prayers and spiritual counsel did more for his family than
his remaining with them would have. We do not blame explorers and soldiers for
leaving their families, why blame a saint?
His canonization was delayed because a fire destroyed the documents relating to
it. Nevertheless, he is the patron saint of Switzerland.
Several accounts survive of visitors' memories of Bruder Klaus: one described
him as tall, brown, and wrinkled with then grizzled locks and a short beard,
bright eyes, white teeth, and a shapely nose. This corresponds well with a
Fribourg portrait of him done in 1492 (Attwater, Attwater2, Benedictines,
Bentley, J. Delaney, S. Delany, Encyclopedia, Farmer, White).
Saint Nicholas is
portrayed as a hermit being thrown into a thorn bush by the devil. At other
times he may be shown praying in a mountainous landscape or entering a house
while carrying a staff tipped with a cross. Nicholas is greatly venerated
in Switzerland (Roeder).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0322.shtml
Saint Nicholas of Flüe
Had Nicholas not been a
saint, or had he eaten and drunk like other saints, Switzerland with all it has
meant for peace and humanity would probably not exist today. For Nicholas’s
entire life was ordained in view of his vocation to save his country.
Nicholas von Flue was
born on March 21st, 1417 in the Canton of Unterwalden on the lake of Lucerne, a
citizen of a peasant democracy and a farmer’s son. As he grew up he proved
himself a capable farmer, and the ability he displayed in the local parliament,
of which every male citizen was a member, led to his election at an early age
as councillor and judge. He also proved himself a capable commander of troops.
In the war against the duke of Tirol he persuaded his compatriots to respect a
convent of nuns. Though willing to perform his military service, Nicholas
condemned as immoral, wars of aggression and the slaughter of non-combatants
inevitable in any major modern war. About the age of thirty he married a
farmer’s daughter, Dorothy Wiss, and built a farmhouse to receive her. The
couple had ten children and descendants survive to this day.
Nicholas had thus
approved himself to his countrymen as a thoroughly capable man, as farmer,
military leader, member of the assembly, councillor, judge and father of a
family—also a man of complete moral integrity. All the while, however, he led a
life of contemplative prayer and rigorous fasting. He was the subject of
symbolic visions and a diabolic assault.
After some twenty years
of married life, in 1467 Nicholas received a compelling call to abandon his
home and the world and become a hermit. Though she had just borne his tenth
child his wife heroically consented. His neighbors, however, even his older children,
regarded his action as indefensible, unbalanced, immoral and irresponsible. He
set out for Alsace, where he intended to live. Had he carried out his intention
his vocation would have been missed. A storm, however, symbolically
interpreted, and friendly advice not to settle where the Swiss were detested
made him turn back from the border. At the same time he became incapable of
eating or drinking—a condition which continued for the rest of his life. As an
act of obedience to a bishop he once ate with acute agony a piece of soaked
bread. (The problem of prolonged fasting is more fully discussed in the account
of St. Lidwina of Schiedam.)
He resumed to his native
canton, passing the first night undiscovered in the cow-shed of his farm and
settled in a hermitage at Ranft within a few miles of his home. It was no
temptation to return home, as he never felt the least desire for his former
life. Symbolic visions continued to be a feature of his contemplation, and
when, after a month’s strict surveillance, his countrymen were convinced that
his fast was genuine, they recognised his sanctity and vocation, and he became
a spiritual guide whose advice was widely sought and followed. Pilgrims came
from distant parts to consult him. He acquired influence with Duke Sigismund of
the Tirol, whom he confirmed in his neutrality when the Swiss confederacy met
and defeated Charles of Burgundy. Everything was ready for the climax of
Nicholas’s life: the accomplishment of his unique vocation.
The victorious cantons
were at loggerheads. The rural cantons opposed inflexibly the demand of Zurich
and Lucerne that Freiburg and Soleure be admitted to the confederacy. A
conference held at Stans, December 1481, failed to reach agreement. Next day
the delegates would disperse and a civil war ensue which would presumably have
destroyed the confederacy. The parish priest, once Nicholas’s confessor,
hurried to Ranft and laid the matter before the hermit. During the night
Nicholas dictated suggested terms of agreement. The priest resumed in time to
persuade the delegates to give a hearing to the proposals of a man so widely
respected for his well tried practical abilities and so widely venerated for
his holiness. The terms suggested—the conditional admittance of Freiburg and
Soleure—were unanimously accepted and embodied in the agreement of Stans.
Switzerland had been saved.
Nicholas survived his
achievement almost six years, universally revered, visited and consulted. On
March 21st 1487, his seventieth birthday, he died, apparently of his first
illness. One is glad to know that his wife and children attended his deathbed.
After all, she had never lost her husband completely. Honored by Swiss
Protestants, venerated by Swiss Catholics, Nicholas’s cult, uninterrupted since
his death, was officially sanctioned by Clement IX (1667-9). In 1947 he was
canonized by Pope Pius XII.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/nicholas-of-flue/
Römisch-katholische
Kirche Bruder Klaus (Zürich-Unterstrass), Bruder-Klaus-Statue am Kirchturm
Blessed Nicholas of Flüe
(DE RUPE).
Born 21 March, 1417, on the Flüeli, a fertile plateau near Sachseln,
Canton Obwalden, Switzerland;
died 21 March, 1487, as a recluse in
a neighboring ravine, called Ranft. He was the oldest son of pious, well-to-do peasants
and from his earliest youth was fond of prayer,
practiced mortification,
and conscientiously performed the labor of a peasant boy.
At the age of 21 he entered the army and took part in the battle of Ragaz
in 1446. Probably he fought in the battles near the Etzel in 1439,
near Baar in the Canton of Zug in 1443, and assisted in the capture
of Zürich in 1444. He took up arms again in the so-called
Thurgau war against Archduke Sigismund of Austria in
1460. It was due to his influence that the Dominican Convent St.
Katharinental, whither many Austrians had fled after the capture
of Diessenhofen, was not destroyed by the Swiss confederates. Heeding
the advice of his parents he married,
about the age of twenty-five, a pious girl
from Sachseln, named Dorothy Wyssling, who bore him five sons and five
daughters. His youngest son, Nicholas, born in 1467, became a priest and
a doctor of theology.
Though averse to worldly dignities, he was elected cantonal
councillor and judge. The fact that in 1462 he was one of five arbiters
appointed to settle a dispute between the parish of
Stans and the monastery of Engelberg,
shows the esteem in which he was held. After living about twenty-five years
in wedlock he listened to an inspiration of God and
with the consent of his wife left his family on
16 October, 1467, to live as a hermit.
At first he intended to go to a foreign country, but when he came into the
neighborhood of Basle, a divine inspiration ordered him to take
up his abode in the Ranft, a valley along the Melcha, about an hour's walk
from Sachseln. Here, known as "Brother Klaus", he abode over
twenty years, without taking any bodily food or drink, as was established
through a careful investigation, made by the civil as well as the ecclesiastical
authorities of his times. He wore neither shoes nor cap, and even in
winter was clad merely in a hermit's gown.
In 1468 he saved the town of Sarnen from a conflagration by
his prayers and
the sign
of the cross. God also
favored him with numerous visions and the gift of prophecy.
Distinguished persons from
nearly every country of Europe came
to him for counsel in matters of the utmost importance. At first he lived in a
narrow hut, which he himself had built with branches and leaves, and came daily
to Mass either at Sachseln or at Kerns. Early in 1469
the civil
authorities built a cell and a chapel for
him, and on 29 April of the same year the chapel was dedicated by
the vicar-general of Constance, Thomas, Bishop of Ascalon.
In 1479 a chaplain was
put in charge of the chapel,
and thenceforth Nicholas always remained in the Ranft. When in
1480 delegates of the Swiss confederates
assembled at Stans to settle their differences, and civil war seemed
inevitable, Henry Imgrund, the pastor of
Stans, hastened to Nicholas, begging him to prevent the shedding of blood.
The priest returned
to the delegates with the hermit's counsels
and propositions, and civil war was
averted. Nicholas was beatified by Pope
Clement IX in 1669. Numerous pilgrims visit
the chapel near
the church of Sachseln, where his relics are
preserved. His feast is
celebrated on 21 March.
Sources
MING, Der selige
Nicolaus von Flüe, sein Leben und Wirken (4 vols., Lucerne, 1861-78); VON
AH, Des seligen Einsiedlers Nikolaus von Flue wunderbares Leben (Einsiedeln,
1887); BAUMBERGER, Der sel. Nikolaus von Flüe (Kempten and
Munich, 1906); Acta SS., III, March, 398-439 WETZEL, Der sel.
Nikolaus von Flüe (Einsiedeln, 1887; Ravensburg, 1896) tr. into Italian,
MONDADA (Turin, 1888); DE BELLOC, Le bienheureux Nicolas de Flüe et la
Suisse d'autrefois (Paris, 1889); BLAKE, A hero of the Swiss Republic
in The Catholic World, LXV (New York, 1897), 658-673.
Ott,
Michael. "Blessed Nicholas of Flüe." The Catholic
Encyclopedia. Vol. 11. New York: Robert Appleton
Company, 1911.22 Mar.
2016 <http://www.newadvent.org/cathen/11062a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Joseph E. O'Connor.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. February 1, 1911. Remy Lafort, S.T.D.,
Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2023 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/11062a.htm
Jacob Carl Stauder (1694–), Hl. Niklaus von Flüe (Bruder Klaus) vor der Dreifaltigkeit (Wandbild auf der Orgelempore, A 146), 1736, Kloster Sankt Katharinental (Diessenhofen), Klosterkirche
MARCH 20, 2015
Of Brother Klaus,
Asceticism, and Eating Disorders
“Let your fasts be moderate.”
Nicholas of Flüe
(1417-1487) is a puzzle. On the one hand, he’s a marvelous saint, the
patron of Switzerland, and an inspiration for husbands, fathers, soldiers,
farmers, magistrates, and many others. Brother Klaus, as he came
to be known, not only led an exemplary, even miraculous life, he was also
instrumental in preserving his country’s unique confederacy of cantons when it
was on the verge of war and splintering apart.
So, yes, a great saint
and a great role model, but also a problem – especially for anyone who has
wrestled with an eating disorder or has known someone who has. You see, St.
Nicholas stopped eating and drinking the last 20 years of his life – twenty
years, count ‘em, on nothing but the Eucharist. If you’re Catholic, and you
care about somebody with anorexia, what do you do with that? I mean, he was a
saint, right?
There’s the puzzle, and
it’s an urgent one today. Eating
disorders are rampant, and they’re notoriously difficult to treat.
What to do with the puzzle of a saint who abstained from food for so long? I
think a solution may involve considering how extremes – especially ascetical
extremes – impact our sanctification. In Nicholas’s case, extreme fasting was
foreshadowed by two other extremes that provide helpful context and contrast.
First, his family life.
After marrying around the
age thirty, Nicholas abandoned himself completely to the blessings of
fatherhood. He and his beloved wife Dorothy welcomed ten children in the course
of their quarter century together. Ten kids doesn’t make them the Duggars, but
that’s a huge family by today’s standards, and we might wonder how Nicholas and
Dorothy could’ve accomplished much of anything beyond providing for and raising
their brood – let alone becoming saints. Yet Nicholas, in line with his robust
peasant Catholic upbringing, would’ve recognized that marriage and paternity
were a path to heaven rather than a detour or a hindrance. In fact, Nicholas’
experience is an ideal illustration of Pope
Paul VI’s description of family life as a “long path toward
sanctification which is sustained by the daily joys and sacrifices, by the life
that is outwardly most ordinary.”
The question naturally
arises: If I’m called to marriage, do I have to have ten kids in order to
become a saint? The answer unequivocally is: No. There’s no magic number. The
only requirement is that we remain true to our vows and the teaching of the
Church. In other words, there’s nothing inherently good in having ten kids, yet
there is something inherently good in being generously open to life in our
marriages. In Nicholas’ case, that resulted in five sons and five daughters,
but I’m guessing he would’ve been become a saint no matter how many kids he
had.
The second extreme is Nicholas’
entanglement with worldly affairs, and this, too, can be seen from
different angles. To begin with, there’s no question that Brother Klaus made it
to the top of the social heap. He was prosperous farmer who went on to become a
highly effective arbitrator and administrator in his community. For many of us,
worldly success like that might lead to smug self-satisfaction and moral
torpor, and instead of advancing in holiness, we’d get only stunted growth. I
think that’s why Jesus so frequently and decisively warned against
riches and worldly success: Better to be a failure in temporal terms and yet
achieve heaven than score the American dream and wind up in Hell.
But then there’s Nicholas
of Flüe. For him, worldly success seemed to simply stoke the flames of his
goodness, justice, and piety. Like a Swiss Thomas More, Nicholas reluctantly
navigated the byways of secular power and wealth because be deemed it God’s
will, and yet he remained aloof from associated temptations – truly “in”
the world, but not “of” it. Klaus was well known for his moral integrity as
well as a strict neutrality when it came to arbitrating conflicts. Even in his
youthful service as a soldier – normally a serious drag on spiritual progress –
Nicholas found opportunities to grow in holiness. One of his comrades testified
that the young Klaus “did little harm to the enemy, but rather always went to
one side, prayed, and protected the defeated enemy as best he could.”
Then we come to the third
extreme in this saintly tale and the one most troubling for us moderns:
Nicholas’ absolute abstinence from food and drink. Before initiating this total
fast, Brother Klaus experienced intense interior promptings to abandon his
temporal and even domestic responsibilities in order to entirely withdraw from
the world. This he did in 1467 after providing for his family’s future livelihood
and with Dorothy’s explicit permission – husband and wife remained on amiable
terms for the rest of their lives. His affairs settled, Brother Klaus then set
out to wander the country and hillsides of his native land, settling in a
valley he had previously foreseen in a dream.
Nicholas adopted a
solitary life of a hermit, and systematically reduced his already limited
nutritional intake – from the single weekly fast day he had begun in his youth,
to four fast days a week as a married working man, to his final regimen of
avoiding food and water completely. This apparent miraculous regimen was
confirmed by the local bishop and other authorities at the time – hidden
observers kept watch for long periods of time in order to catch the saint
sneaking food – and the local community embraced as their own this holy,
abstemious saint.
Can such severe
self-denial be a good thing? If it leads to moral laxity, spiritual sloth, or
(as it would for most mortals) ill health, then certainly not. Once again,
however, the opposite of what we’d expect actually occurred in Nicholas’ case.
He remained vigorous in his prayer and engaged with those who sought his
counsel until he died on his seventieth birthday, March 21st, 1487.
Here’s the thing though: Whereas
Nicholas generous paternity can be held up as exemplary, as can his
disinterested engagement with worldly affairs, his extreme asceticism cannot.
Even if we can trust the historical record with regards to St. Nicholas’
decades long total fast, it wasn’t in itself virtuous. Moreover, given the
modern world’s obsession with body shape, thinness, and dieting, we should
clarify for our teens that they should not aspire to Nicholas’ brand of
asceticism or anything remotely resembling it. Nicholas of Flüe was a saint, to
be sure, and refusing food and drink could well have contributed to his
sanctification. Yet it would be a terrible mistake to draw the conclusion that
we, too, could become saints by adopting a similar discipline.
In his treatise on
beatification and canonization, Pope Benedict XIV addressed this very issue
when discussing various forms of excessive mortification:
All this was indeed very
happily accomplished by some saints, but doubtless it proceeded from a special
inspiration of God; and it has been committed to writing, not for our
imitation, but that we may show forth herein the infinite power and wisdom of
God, Who is wonderful in His saints, and Who sometimes commands things to be
fulfilled by some, while He would have it in the meantime kept secret with what
design He does so.
Prolonged fasting, in
other words, is the exception, not the rule. Sure, self-denial is a part of
saintliness, but so is self-care. “Life and physical health are precious gifts
entrusted to us by God,” the Catechism teaches
us. “We must take reasonable care of them” and “avoid every kind of excess.”
Now we’re talking finding
balance, and oddly enough, our extreme-prone Brother Klaus offers us
guidance here as well. Whether we apply it to the heights of saintly excess or
to the ordinary humdrum of everyday life, this prayer of
St. Nicholas provides us an exquisitely proportioned path to heaven:
My Lord and my God, remove far from me whatever keeps me from you.
My Lord and my God, confer upon me whatever enables me to reach you.
My Lord and my God, free me from self and make me wholly yours.
Anorexia, bulimia, and
other eating disorders are serious and life-threatening. If you or someone you
care about requires help and support, you can find it here.
image: Pakeha / Wikimedia
Commons
Tagged as: Br Klaus, Nicholas of Flüe, saints, Switzerland
Rick Becker is a husband,
father of seven, nursing instructor, and religious educator. He serves on the
nursing faculty at Bethel College in Mishawaka, Indiana. You can find more of
Rick’s writing on his blog, God-Haunted Lunatic, and
his Facebook page.
SOURCE : https://catholicexchange.com/brother-klaus-asceticism-eating-disorders/
Statue
von Nikolaus v.d. Flüe in
Estatua
del Hermano Klaus en en
San Nicola di Flue Padre
di famiglia, eremita
Flueli, Svizzera, 1417 -
Sachseln, Svizzera, 21 marzo 1487
S. Nicola di Flue, meglio
noto col nome di Bruder Klaus (fratello Klaus), gode di larga popolarità nella
Svizzera, di cui è stato proclamato patrono da Pio XII e in cui viene festeggiato
il 25 settembre. Egli nacque nel 1417 a Fliieli, presso Sachseln, nel cantone
di Obwalden. Benchè si sentisse chiamato alla vita eremitica (a 16 anni ebbe la
cosiddetta "visione della torre"), dovette accettare alcune cariche
civili (fu podestà di Sachseln, consigliere e giudice cantonale e deputato alla
dieta) e militari. Nel 1445 si sposò con Dorothea Wyss: nacquero loro cinque
maschi e cinque femmine: uno di essi divenne parroco di Sachseln e un nipote,
Corrado Scheuber, morì in concetto di santità. Sollecitato da Mattia di
Bolsheim e Aimo Amgrund, entrò in contatto con i Gottesfreunde (amici di Dio),
un movimento religioso alsaziano. La moglie di Nicola però si oppose
costantemente ai suoi piani di solitudine. Solo dopo aver compiuto i 50 anni,
nel giugno 1467, egli potè partirsene per l'Alsazia. Ma il Signore lo voleva in
una località molto più prossima alle regioni abitate fino allora. D'altronde
egli si vergognava di questa specie di "fallimento" e si ritirò
dapprima presso Klisterli-Alp nel Melchtal. La sua santa vita e il suo rigoroso
digiuno (esistono inequivocabili testimonianze storiche che egli per un periodo
di 19 anni e mezzo si alimentò unicamente dell'Eucarestia) gli procurarono ben
presto la curiosità dei vicini. Egli decise allora di recarsi nel Ranft, un
burrone solitario presso Flueli. Ne usciva solo per recarsi alla Messa e quando
la patria ebbe bisogno di lui: nel 1473 di fronte alla minaccia austriaca, e
nel 1481 e 1482 quando ci fu grave pericolo di guerra civile: i buoni risultati
di questi interventi propiziarono a Bruder Klaus il titolo di "Padre della
Patria". La sua preghiera più frequente era: "0 mio Signore e mio
Dio, allontana da me tutto ciò che mi allontana da te. - 0 mio Signore e mio
Dio, elargiscimi tutto ciò che mi porta più vicino a te. - 0 mio Signore e mio
Dio, liberami da me stesso e concedimi di possedere soltanto te".
Edificati dalla sua testimonianza di preghiera e di penitenza (lo spiarono per
un mese intero), i suoi vicini costruirono per lui un eremitaggio e una
cappella, consacrata nel 1469. S. Nicola di Flue morì il giorno del suo 70'
compleanno, il 21 marzo 1487. Nel 1501 venne compilata da Enrico Wólflin una
sua biografia sulla base di "fatti accertati con giuramento da testimoni
oculari ed auricolari". Beatificato nel 1669, venne canonizzato da
Pio XII nel 1947.
Patronato: Svizzera
Etimologia: Nicola =
vincidore del popolo, dal greco
Martirologio Romano: Sul
dirupo montano di Ranft presso Sachseln in Svizzera, san Nicola di Flüe:
chiamato da divina ispirazione a più grandi opere, lasciati la moglie e dieci
figli, si ritirò tra i monti a condurre vita eremitica; celebre per lo stretto
rigore di penitenza e il disprezzo del mondo, una sola volta uscì dalla sua
piccola cella, sotto la minaccia di una guerra civile, per riconciliare con una
breve esortazione le parti avverse.
Nicola nacque nel marzo del 1417 nel piccolo abitato di Flùeli, sopra Sachseln, nella regione dell’Obwald. Nello stesso anno, l’11 novembre, il concilio che si svolgeva a Costanza, capoluogo della diocesi, poneva fine al grande scisma d’Occidente, suscitando speranze di riforma che sarebbero state però di breve durata.
Nella nuova costruzione europea che lentamente andava sostituendosi alla feudalità, la piccola Confederazione elvetica era alla ricerca di una propria identità e di un proprio ruolo all’incrocio delle grandi vie commerciali d’ Europa. Le comunità montane e le borghesie cittadine erano interessate alla prosperità derivante dallo sviluppo dei traffici commerciali, ma le loro divergenti ambizioni politiche creavano antagonismi che giungevano spesso al limite della rottura. La vocazione di Nicola e il suo cammino alla ricerca di Dio si collocano dunque in un’epoca e in una terra attraversate da gravi crisi. Con la sua preghiera, l’influenza della sua presenza, la pace interiore che irradiava come risultato del suo abbandono a Dio, Nicola ottenne che comunità rivali e divise da interessi economici e politici giungessero ad accettarsi e a convivere su un piano di solidarietà.
Il cammino di Nicola presenta qualcosa di sconcertante. Cinquantenne, laico, sposato da venti anni e padre di dieci figli, ex soldato, contadino rispettato che poteva ritenersi pago del suo stato, magistrato e giudice impegnato negli affari del suo Cantone (ma che aveva abbandonato la carica per non essere riuscito a ottenere l’abolizione di una sentenza da lui ritenuta ingiusta), Nicola si lasciò condurre dalla chiamata di Dio là dove non avrebbe mai pensato di arrivare. La decisione presa fu il risultato di una lotta interiore, circa la quale egli fu sempre molto discreto: essa dovette pero essere dura, poiché Nicola la paragonò alla «lima che purifica e al pungolo che stimola».
Un giorno, mentre pregava per chiedere a Dio la grazia di una fervida adorazione, vide una nuvola dalla quale uscì una voce che gli ordinò di abbandonarsi interamente alla volontà divina. Comprese allora che Dio, desiderando portare a termine in lui l’opera che aveva iniziato, lo invitava ad abbandonare la sua terra, i beni e la famiglia, per poter giungere fino a Lui. Egli chiese allora tre grazie: ottenere il consenso della moglie Dorotea e dei figli più grandi (il maggiore aveva allora 20 anni e poteva diventare capofamiglia, ma l’ultimo nato era di appena 13 settimane), non provare in seguito la tentazione di tornare indietro e infine, se Dio lo avesse voluto, poter vivere senza bere e mangiare. Tutte le sue richieste furono esaudite. Il 16 ottobre 1467, nella festa di S.Gallo, dopo aver salutato definitivamente Dorotea che egli avrebbe chiamato sempre «sua carissima sposa» e i figli, si pose in cammino, pellegrino dell’assoluto, «quasi volesse andare da solo nella miseria», come osservò Heini am Grund, un parroco delle vicinanze che sarebbe diventato suo confidente e amico. Voleva forse raggiungere una delle comunità degli «Amici di Dio» (Gottesfreunde) che fiorivano allora in Alsazia? È possibile, ma di fatto non arrivò oltre la piccola città di Liestal, nel cantone di Basilea: un contadino, al quale aveva parlato dei suoi progetti, lo persuase che in nessun luogo Dio lo voleva al suo servizio che non fosse in mezzo ai suoi. Umilmente Nicola accolse quel discorso come un segno. La notte successiva, mentre stava per addormentarsi, «vennero dal cielo una luce e un raggio che gli trafissero le viscere, come se un coltello lo avesse colpito». Sconvolto, ritornò con discrezione nei luoghi da cui era venuto, e decise di vivere in solitudine sullo scosceso prato del Ranft, all’estremità della foresta, in una valletta non lontana da casa sua. Dimorò in quel luogo per venti anni, abitando in una piccola cella fatta di assi, alla quale gli abitanti del villaggio aggiunsero ben presto una cappella.
Così, sorvegliato e protetto, Nicola si trovò a vivere nel deserto pur in mezzo ai suoi. Nulla lasciava allora immaginare il ruolo che avrebbe ben presto svolto a vantaggio del suo paese. Colpiti dalla fama della sua santità e anche dal suo digiuno assoluto (si nutriva solo dell’eucarestia, come fu verificato) ben presto molti ricorsero a lui per averlo come consigliere o arbitro. Fu grazie a questi incontri e a qualche breve lettera dettata alle autorità che lo avevano consultato, che Nicola trasmise il suo messaggio politico, che era quello di un operatore di pace secondo il vangelo. Per lui «in tutte le cose la misericordia vale più della giustizia», ed essa costituisce il miglior cemento per unire città e stati fra di loro. Nicola pone in guardia contro lo spirito di conquista, di guadagno e di possesso che genera solo risentimenti e conflitti. A lui, come ad estrema speranza, ricorse in tutta fretta Heini am Grund la notte fra il 21 e il 22 dicembre 1481 per cercare una parola di riconciliazione che potesse sia pure all’ultimo momento evitare una guerra fratricida fra i confederati. Senza l’intervento di Bruder Klaus la Confederazione elvetica non sarebbe sopravvissuta ai contrasti che allora la laceravano, e per questo Nicola è unanimemente venerato in Svizzera come «padre della patria», l’uomo che ne ha salvato le fondamenta nel momento più critico. «Sforzatevi di essere ubbidienti gli uni verso gli altri», scrisse alle autorità di Berna il 4 dicembre 1482, e aggiunse: «Custodite nel vostro cuore il ricordo della passione del Signore», rivelando così l’intima fonte della sua unione a Dio.
A un visitatore che gli chiedeva: «Come si deve meditare sulla passione del Signore?» Nicola rispose: «È buona qualunque via tu voglia scegliere», ma subito precisò: «Dio sa rendere la preghiera così dolce per l’uomo che questi vi si immerge come se andasse a ballare. Ma Dio sa anche far si che essa sia per lui come una lotta». E ripeté davanti al suo ascoltatore allibito: «Sì! Come se andasse a ballare!» Un altro eremita, venutosi a stabilire nelle vicinanze, avrebbe detto ammirato di Nicola: «Il mio compagno ha ormai varcato il Giordano. Io, miserabile peccatore, ne sono ancora al di qua».
Nicola è «passato in Dio». Autentico mistico, nella sua solitudine si ritrova nel cuore del mondo, testimone di quella presenza divina da cui è irradiato. Non stupisce allora che non abbia più avuto bisogno di nutrimento, che la sua mirabile sposa abbia, condividendone la fede, accettato la sua assenza come compimento di una vocazione; che i suoi compatrioti l’abbiano chiamato «fratello» e che forze politiche pronte ad affrontarsi abbiano trovato alla sua scuola un modo di vivere in comunione di intenti nel rispetto delle reciproche libertà. Quello di Nicola fu il cammino di un’avventura interiore senza ritorno. Egli non conosce spiegazioni o distinzioni erudite: la sua conoscenza di Dio è quella del cuore, intima, non trasmissibile. Egli sa tradurre la sua esperienza spirituale solo nel linguaggio dei «sogni» simbolici, i cui elementi sono tratti dalle fonti bibliche e dagli archetipi e dalle tradizioni delle sue montagne. Nicola li confida solo ad alcuni amici particolarmente discreti, che li riferiranno dopo la sua morte.
Nel suo ritiro del Ranft, in una data che si può collocare fra il 1474 e il 1478, l’eremita ricevette da Dio una visione così intensa da restarne come annientato. Da allora, come confermano alcune testimonianze, «tutti coloro che lo avvicinavano erano presi da timore. Egli affermava di aver visto una volta una luce che lo aveva trafitto e nella quale si mostrava un volto d’uomo. Di fronte a questa visione aveva pensato che il suo cuore sarebbe scoppiato. Preso da spavento, aveva distolto lo sguardo e si era gettato a terra».
Quando Nicola, che non sapeva leggere, voleva mostrare il suo libro di meditazione, presentava una figura disegnata al centro di una grande ruota, dalla quale partivano dei raggi che rappresentavano le vie di abbassamento e di misericordia scelte da Dio per venire fino a noi, i diversi cammini di umiltà - l’incarnazione, la passione, i sacramenti - che ci rivelano la grandezza e la tenerezza divina. «Nicola - annoterà un visitatore - deve aver appreso alla scuola dello Spirito Santo questa figura della ruota che egli fece dipingere nella sua cappella e nella quale brilla lo specchio risplendente di tutta la divinità».
Nicola di Flùe morì nel suo eremo il 21 marzo 1487, all’età di 70 anni.
Già mentre era ancora in vita Nicola fu considerato, dentro e fuori i confini della piccola nascente Svizzera, il santo della sua terra, un «profeta in patria». Per i suoi compatrioti, che non ebbero difficoltà a riconoscere in lui un saggio, un artefice di pace e un inviato di Dio, egli fu soprattutto uno di loro, un loro fratello: Bruder Klaus.
Nicola fu un montanaro dell’Unterwald e un attivo cittadino della giovane Confederazione degli otto Cantoni della Svizzera centrale, ma per la sua esperienza spirituale appartiene alla famiglia dei grandi mistici della Chiesa universale. I suoi contemporanei non si sbagliarono in questo e furono assai più colpiti da quanto emanava dalla sua persona che dal digiuno assoluto che egli osservò negli ultimi 20 anni della sua vita. Pur avendo conosciuto alcune delle opposizioni che inevitabilmente incontrano tutti coloro che prendono sul serio le parole del vangelo, la sua lotta fu sostanzialmente quella che tutti gli uomini alla ricerca di Dio conducono contro le oscurità, i dubbi e le contraddizioni che si manifestano dentro di loro. Così, rifiutandosi di circoscrivere la sua avventura umana nei limiti propri dell’uomo, Nicola si lasciò trascinare da Dio fino alla totale rinuncia di se stesso, con una progressione la cui originalità e austerità rimangono ancora oggi incomprensibili a molti. Un uomo che non sapeva né leggere né scrivere divenne così la più alta coscienza morale e spirituale del suo paese. Il suo radicale impegno in una vita di solitudine e di preghiera mise in evidenza come ogni alleanza umana, per essere solida, debba radicarsi nella pace che viene soltanto da Dio, poiché, come il santo amava ricordare, «Dio è la pace, e questa pace non potrà mai essere distrutta».
Il suo culto fu approvato da Clemente IX nel 1669. Venne canonizzato nel 1947 da Pio XII, che lo proclamò patrono della Svizzera. La più antica raffigurazione di Nicola è del 1492, cinque anni solamente dopo la sua morte. Il quadro fu commissionato per l’altare della chiesa di Sachseln, dove è sepolto. Nicola è raffigurato in piedi, scalzo, vestito del panno grezzo dei pellegrini e con il rosario in mano. La statua più antica, del 1504, oggi al municipio di Stans, conferma questa immagine del santo, ormai entrata nell’iconografia tradizionale.
La sua data di culto per la Chiesa Cattolica è il 21 marzo, mentre in Svizzera
viene ricordato il 25 settembre.
Fonte : www.abbaye-saint-benoit.ch
Die
grosse Statue Niklaus von der Flüh in Boncourt (JU)
Il santo patrono della Svizzera è l’uomo della pace e del dialogo che dice no alla guerra, no alle armi. Il “Padre della patria” o Bruder Klaus (“Fratello Nicola”), come lo chiamano gli Elvetici, non sa né leggere, né scrivere. Eppure, per i suoi meriti, la Svizzera, dal Medioevo in poi, martoriata da conflitti armati interni ed esterni, vivrà in pace, ripudiando la guerra.
Nicola nasce nel 1417 a Flüe, nell’Obwalden (Svizzera centrale), in una famiglia di agricoltori. Fin da bambino ha visioni celesti che lo accompagneranno per tutta la vita. Questo non gli impedisce di condurre un’esistenza in mezzo alla società del suo tempo, con saggezza e fame di giustizia. A ventitré anni è capitano dell’esercito svizzero e partecipa con valore a tante battaglie, dimostrando umanità verso il nemico e difendendo donne, bambini e anziani. Grazie al suo intervento salva da un incendio un gruppo di soldati nemici rifugiatisi in un monastero. Diventa magistrato e si attiva come politico per portare pace e per dissipare litigi e conflitti.
All’età di trent’anni si sposa con Dorothea che gli darà dieci figli. Nicola si sente, però, sempre più chiamato alla preghiera e alla solitudine. Quando compie cinquant’anni chiede alla sua “carissima sposa” (come la chiama affettuosamente) e ai figli maggiori il permesso di ritirarsi dalla vita sociale per diventare eremita. Come un dono di Dio arriva il consenso della famiglia. Nicola va ad abitare tra i monti, vicino alla sua casa, in una capanna, a Ranft. Indossa un saio, cammina a piedi scalzi, in mano tiene il Rosario e un bastone. Per vent’anni prega incessantemente per la pace e digiuna cibandosi esclusivamente di ostie consacrate. La sua fama si estende.
Contadini, politici, ricchi e potenti vanno a trovarlo per chiedere consigli, guarigioni e pregare con lui. Solo tre volte Nicola si allontana dalla sua capanna per difendere la pace della Svizzera: quando l’Austria minaccia l’invasione, durante il pericolo di una guerra civile tra cantoni e quando la Svizzera sta per attaccare la città di Costanza. La saggia mediazione di Nicola di Flüe, orientata verso il dialogo tra le parti, scongiura il ricorso alle armi e permette di stipulare accordi soddisfacenti per tutti. “Fratello Nicola” muore a Ranft, odierna meta di devoto pellegrinaggio, nel 1487, amato da tutto il popolo. Viene invocato da chi soffre di gastrite.
Autore: Mariella Lentini
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/34850
Pfarr-
und Wallfahrtskirche Sachseln, Schweiz, Mosaik unter dem Vorzeichen, links
IN SOLLEMNI CANONIZATIONE
HOMILIA SANCTISSIMI
DOMINI NOSTRI PIO PP. XII
Die XV mensis Maii, Anno Domini MDCCCCXXXXVII
[. . .] Ssm-us
Dominus Noster, omnibus aperto capite surgentibus, Ipse sedens in Cathedra
mitramque gestans, de plenitudine Apostolici ministerii solemniter sic
pronunciavit :
Ad honorem Sanctae et
Individuae Trinitatis, ad exaltationem Fidei Catholicae et Christianae
Religionis augmentum, auctoritate Domini Nostri Iesu Christi, Beatorum
Apostolorum Petri et Pauli ac Nostra; matura deliberatione praehabita et divina
ope saepius implorata, ac de Venerabilium Fratrum Nostrorum Sanctae Romanae
Ecclesiae Cardinalium, Patriarcharum, Archiepiscoporum et Episcoporum in Urbe
existentium consilio; Beatum Nicolaum de Flüe Sanctum esse decernimus et
definimus ac Sanctorum Catalogo adscribimus, statuentes ab Ecclesia Universali
illius memoriam quolibet anno die eius natali, nempe vicesima prima martii,
inter sanctos Confessores non Pontifices pia devotione recoli debere. In nomine
Patris, et Filii, et Spiritus Sancti. Amen.
Venerabiles Fratres,
dilecti Filii,
Hodie Christus, ex
triumphata morte victor ascendens, penetravit caelos, viam nobis suo exemplo
pandens, qua gradientes aeternam possimus omnes beatitatem assequi. Hoc iter,
ut nostis, antequam supernae lucis fulgorem attingat, laboriosum, arduum et
asperum est; at si praemium consideramus, quod nobis, excelsam adeptis metam,
aliquando tribuetur, si Redemptorem nostrum venerabundi suspicimus, unaque cum
eo innumeram eius sectatorum cohortem, qui nos ex terrestri hoc exsilio ad
patriam praecessere caelestem, tum facilior procul dubio ac vel laetus nobis
videtur ascensus, atque divinae illius sententiae experimur veritatem :« Iugum
. . . meum suave est, et onus meum leve » (Matth. 11, 30).
Hanc in sanctorum
caelitum cohortem adscitus est Nicolaus de Flüe, cuius qui multiplices ac
varias virtutum laudes existimet, qui altissimum praesertim asceseos verticem
respiciat, ad quem angelicam potius quam humanam vitam agens per postremum
aetatis suae cursum pervenit, facere non potest quin summa commoveatur
admiratione.
Civis integerrimus gentem
suam patria caritate adamavit; magistratus navus ac prudens agendarum rerum
dexteritate praeclare enituit; ac militari munere fungens, Nationis suae
libertati unitatique prospexit, non tamen odio, non simultati, sed gravissimi
sui officii conscientiae sereno animo obtemperans.
Casti connubii
sanctitatem coluit; ac pater frequentissimae subolis Deo donante constitutus,
prolem ad pietatem, ad sollertem laborem, itemque ad domestica, civica,
religiosa officia diligentissime obeunda non tam auctoritate, quam exemplo suo
excitavit.
Cum tamen, superno quodam
instinctu atque afflatu ad maiora vocaretur, illico, ut grandi ac prompto animo
erat, paternam domum, dilectam coniugem, filios sibi carissimos, omnia denique
dereliquit; ac rudi indutus sagulo, peregrinantisque baculo dumtaxat armatus,
omnibus vale dixit, ut divinae responderet hilarisque acquiesceret voluntati.
Tum in solitudinem
secedens, terrena omnia generose posthabuit ac neglexit, ut Deo uni adhaereret,
atque adeo angelus potius quam homo mirabundis omnibus videbatur. Commoditatum
non modo sed necessitatum etiam immemor, quibus dum mortalem vitam traducimus,
etsi renitentes obtemperare omnes cogimus, corpus suum voluntariis
castigationibus ac cruciatibus ita domuit in servitutemque redegit, ita
continuato ieiunio extenuavit, ut iam non animi pondus esset, sed quasi
translucidum velamen divino amore consumptum, ac veluti exile alarum
libramentum, quo facilius atque expeditius ad superna erigeretur. Per viginti
fere annorum spatium anachoretam agens, precibus, caelestium rerum
contemplatione flagrantique caritate vixit. Ita quidem ut grandem illam
Apostoli gentium sententiam iure meritoque usurpare posset :« Vivo autem, iam
non ego: vivit vero in me Christus » (Gal. 2, 20).
Nihilo secius cum ex
vicinia non pauci atque ex longinquis etiam berris ad eum vel singillatim, vel
turmatim commearent illius sanctimoniae fama permoti, eos — quamvis gravate
ferret a supernis abstrahi colloquiis a dilectaque solitudine — benigne tamen
excipiebat, ac consiliis, suasionibus exemplisque suis salutariter recreabat.
Quamobrem silvester eius recessus visus est quasi Helvetiae sacrarium, unde lux
obscuratis mentibus radiabatur, atque excelsum erigebatur hortamentum ad pacem,
ad concordiam ad christianamque virtutem.
Cum vero publica res apud
suos perniciosissime periclitaretur, atque hinc inde Helvetiae gentes iam in eo
essent ut in contrarias infensasque partes scinderentur, is unus fuit, qui,
pacatis animis opportunisque tantae calamitati indicatis remediis, patriae suae
unitatem miro quodam modo incolumem servavit. Quapropter Nicolaus de Flüe
luculentissima luce inter eos renidet catholicae religionis herois, qui non
modo suae sempiternae saluti optime consulunt, non modo singulis civibus, qui
ad eos confugerint, salutifera praebeunt consilia, sed universae etiam Nationi
suae, si, in adversis rerum adiunctis, eorum incitamentis ac praeceptis ultro
actuoseque responderit, summam utilitatem pariunt summumque praesidium.
Hodie autem, dum Nobis
licet, Divino adspirante Numine, Nicolaum de Flüe sanctitatis fulgoribus
decorare, fore confidimus ut in eum impensiore admiratione omnes intueantur,
imprimisque dilectissimae Nobis Helvetiae cives, qui eum Patronum ac Praestitem
venerantur. Ex qua quidem impensa admiratione ut salutares proficiscantur
fructus paterno animo ominamur, a Deoque supplici rogamus prece; quandoquidem
omnino oportet, non modo Sanctorum Caelitum efferre ac praedicare laudes, sed
eorum potissimum virtutes, prout peculiaribus uniuscuiusque vitae rationibus
respondeant, in cotidianum usum quam latissime diligentissimeque deducere.
Ac faxit utinam Deus ut,
quemadmodum sanctissimus ille anachoreta patriam suam, turbulentis motibus
factionibusque perturbatam ac paene collabentem, pacare, erigere ac confirmare
potuit, sic universa gentium populorumque communitas eius fulgentissimo exemplo
incensaque deprecatione fraternam illam queat redintegrare concordiam ac
solidare pacem, quae christianis dumtaxat principiis veluti tutissimo
fundamento innititur.
Faxit Deus ut omnes
cuiusvis ordinis cives ad eum venerabundi respiciant, ab eoque id sumant, ut ex
terrenis nempe caducisque rebus, quibus saepius acriter implicantur ac
praepediuntur, volenti generosoque animo quasi gradum faciant ad caelestia
adipiscenda perpetuoque mansura. Amen.
SOURCE : https://www.causesanti.va/it/santi-e-beati/nicola-di-fluee.html
Ein
Kirchenfenster "St. Niklaus von der Flüe" in der Kirche Saint-Etienne
in Grandfontaine.
Nicola di Flüe
(1417-1487)
BEATIFICAZIONE:
- 08 marzo 1669
- Papa Clemente IX
CANONIZZAZIONE:
- 15 maggio 1947
- Papa Pio XII
- Basilica Vaticana
RICORRENZA:
- 21 marzo
Padre di famiglia,
eremita: sul dirupo montano di Ranft presso Sachseln in Svizzera, chiamato da
divina ispirazione a più grandi opere, lasciati la moglie e dieci figli, si
ritirò tra i monti a condurre vita eremitica; celebre per lo stretto rigore di
penitenza e il disprezzo del mondo, una sola volta uscì dalla sua piccola
cella, sotto la minaccia di una guerra civile, per riconciliare con una breve
esortazione le parti avverse; Patrono della Svizzera
“Se ho umiltà e fede non
posso sbagliare rotta”
Nicola, al secolo Niklaus
von Flüe, nasce nel 1417 in una famiglia di contadini del piccolo abitato
di Flüe, nella regione di Obwalden in quella che allora è la Confederazione
degli otto cantoni della Svizzera centrale.
Pur rimanendo analfabeta
per tutta la vita, è considerato uno dei più grandi mistici della Chiesa
universale. Presto si fa strada in lui la vocazione, ma tra il 1440 e il 1444
parte come soldato prima e come ufficiale poi per le guerre che i confederati
dichiarano agli Asburgo; quindi torna, si sposa con Dorotea e con lei avrà
dieci figli.
Passano 20 anni e in
Nicola la voce di Dio non si è affatto spenta, tutt’altro. Lui la chiama “la
lima che purifica e il pungolo che stimola”. Alla fine il Signore lo ricolma
delle tre grazie che ha richiesto: il parere favorevole di moglie e figli alla
sua partenza, l’assenza di tentazione di tornare indietro, e la possibilità di
vivere senza bere e senza mangiare.
Nonostante il suo
ultimogenito abbia poche settimane, dunque, Nicola finalmente parte con
l’obiettivo di ritirarsi a vita monastica tra le comunità dell’Alsazia con cui
è entrato in contatto. Siamo nel 1467 e per la Confederazione Elvetica è un
periodo delicato, crocevia com’è delle strade commerciali d’Europa; è anche
l’anno in cui si pone fine allo Scisma d’Occidente. Nicola però non arriva
oltre Liestal, nel cantone di Basilea, per stabilirsi alla fine non lontano da
casa, in un luogo scosceso chiamato Ranft, dove si costruisce una misera cella
fatta di assi, che sarà poi arricchita dalla gente del luogo con una cappella.
Per 20 anni lo troveranno lì, vestito di panno grezzo, scalzo, con il rosario
in mano, a nutrirsi solo di Gesù Eucaristia. Ma non sarà sempre solo.
La sua scelta desta
curiosità nella gente del luogo. In molti vanno da lui a parlargli, a chiedere
consigli, spiegazioni delle cose religiose, a spiarlo. Lo chiamano Bruder
Klaus: è il fratello Klaus che parla in maniera semplice, senza riferimenti
eruditi, perché la sua conoscenza di Dio è quella che gli viene dal cuore.
Nonostante la sete di
solitudine, lui riceve tutti e diffonde il suo messaggio di pace che è quello
del Vangelo: “In tutte le cose la misericordia vale più della giustizia”, dice.
Nicola lascerà il suo rifugio pochissime volte, e sempre per una buona causa.
Nel 1481 ad esempio hanno bisogno di lui per sventare una guerra fratricida nel
Paese: per il suo contributo alla Dieta di Stans oggi è ricordato come “Padre
della Patria”.
Di nuovo, nel 1482 è
interpellato per la disputa tra Costanza e la Confederazione in merito
all’esercizio del diritto in Turgovia e anche stavolta è in grado di riportare
la pace. Muore nella sua cella il giorno del suo settantesimo compleanno, nel
1487. Sarà canonizzato da Pio XII nel 1947.
SOURCE : https://www.causesanti.va/it/santi-e-beati/nicola-di-fluee.html
Der
heilige Niklaus von Flüe aus Sachseln nach einem Stich von Martinus Martini aus
Trun (Orginal im Stiftsarchiv Einsiedeln) 1592
Saint
Nicholas of Flüe is the patron saint of Switzerland (cupperprint 1592 from
Martinus Martini in the monastery of Einsiedeln)
Hermano
Klaus, grabado de Martinus Martini, año 1592, original en la colección
monástica de Einsiedeln
Nikolaus von Flüe
auch: Niklaus, Bruder Klaus
auch: von der Flüe, de Rupe
Gedenktag katholisch: 21. März
nicht gebotener Gedenktag im deutschen Sprachgebiet: 25. September
Hochfest im Bistum Basel, Chur, St. Gallen, Sitten und Lausanne-Genf-Fribourg: 25. September
Fest im Bistum Lugano: 25. September
gebotener Gedenktag im Bistum Feldkirch: 25. September
in der Schweiz: Fest I. Klasse
Diözesankalender Freiburg i. Br.
nicht gebotener Gedenktag im Erzbistum Salzburg: 23. September
Gedenktag evangelisch:
21. März
Name bedeutet: der
Sieger über das / aus dem Volk (griech.)
Einsiedler, Mystiker, Friedensstifter
* 1417 in Flüeli, Ortsteil von Sachseln im Kanton Obwalden in der Schweiz
† 21. März 1487 in der Ranftschlucht bei
Flüeli im Kanton Obwalden in der Schweiz
Nikolaus, Sohn des
gemeinfreien Bauern Heini und seiner Frau Hemma, die 12 Hektar Grund besaßen
und damit reiche Bauern waren, wurde schon als Kind mit Visionen bedacht. Als
Jugendlicher hatte er einen ausgeprägten Hang zur Einsamkeit und zum stillen
Gebet. Im Alter von 16 Jahren sah er in einer Vision einen hohen Turm an der
Stelle im Ranft, an der er später seine Einsiedelei errichtete.
Berichtet wird auch vom Besuch dreier Männer - ähnlich dem Besuch der drei
göttlichen Männer bei Abraham -,
die ihm seligen Tod verhießen und ihm ein Kreuz als Zeichen übergaben.
Rolf Brem: Nikolaus' Frau
Dorothea mit drei Kindern bei seinem Abschied, 1991, hinter dem Turm der Kirche in
Sachseln
Nikolaus wurde Bauer und
nahm ab 1440 als Offizier am Krieg gegen Zürich teil,
in dem sich auch die Bluttat von Greifensee ereignete,
die Ermordung der schon besiegten Verteidiger. Wohl 1446 heiratete Nikolaus im
Alter von etwa 29 Jahren die vierzehnjährige Dorothea Wyss, baute dann auf dem
Flüeli ein neues Haus und
wurde Vater von fünf Knaben und fünf Mädchen. 1457 wandte er sich vor Gericht
gegen die vom Pfarrer von Sachseln geforderte
Erhöhung der Kirchensteuer, 1459 stieg er zum Ratsherrn in Obwalden und
Richter seiner Gemeinde auf. Man achtete ihn wegen seines Gerechtigkeitssinnes
und seiner Klugheit; gegen höhere politische Aufgaben wehrte er sich. 1460 war
er nochmals als Soldat am Feldzug gegen Thurgau beteiligt;
der Überlieferung zufolge verhinderte er dabei die Brandschatzung des
Klosters Katharinental in
Diessenhofen. Durch all die Jahre verließ ihn aber nie die heimliche Sehnsucht
nach dem Einsiedlerleben. Als er seine Frau das erste Mal um Entlassung bat,
lehnte sie entsetzt ab.
Im Alter von 50 Jahren
verschärfte sich seine Suche nach dem Lebenssinn: Schwer war ich
niedergedrückt. Lästig wurde mir meine liebste Frau und die Gesllschaft der
Kinder. Anfälle plagten ihn, manchmal stand er mit verdrehten Augen, offenem
Mund und verzerrtem Gesichtausdruck an die Wand gelehnt da und war nicht mehr
ansprechbar. Auf Anraten eines Priester widmete er sich verstärkt der
Betrachtung des Leidens Christi;
schließlich beschloss er - mit ausdrücklichem Einverständnis seiner Frau und
der Kinder, was er als große Gnade Gottes wertete -, ins Ausland zu
gehen. Am Gallustag
im Oktober 1467 verließ Nikolaus seine Familie - das jüngste Kind war gerade
ein Jahr alt - und legte alle politischen Ämter nieder. Er machte sich zunächst
den Weg zu einer mystischen Bruderschaft in Basel,
fühlte sich aber kurz vor dem Erreichen seines Ziels durch drei Visionen
in Waldenburg zurückgerufen:
mystische Gestalten versperrten ihm den Weg, dann sah er die ganze Stadt
blutrot eingetaucht und in der folgenden Nacht einen Lichtstrahl auf sich
herabkommen, der ihm Bauchschmerzen bereitete.
Nikolaus erkannte, dass
seine Flucht nach Basel nicht
Gottes Willen entsprach; er traute sich aber nicht, nach Hause zu kommen, und
ging zunächst auf die Alpe
Chlisterli im Melchtal in einiger Entfernung von seinem Heimatort.
Als er nach acht Tagen
von Jägern gefunden wurde, begab Nikolaus sich schließlich doch an den Ort, den
er seit Kindestagen in einer Vision als seine Einsiedelei gesehen hatte: in
die Ranftschlucht,
nur wenige Minuten vom Wohnhaus seiner
Familie auf dem Flüeli entfernt. In einer Hütte aus Ästen und Laub verbrachte
er dort den ersten Winter, im folgenden Sommer errichteten Bauern aus Flüeli in
Fronarbeit die Zelle und Kapelle für Nikolaus, die der Konstanzer Weihbischof
1469 - nach Prüfung der Ehrbarkeit von Nikolaus' Einsiedlerleben - zu Ehren
der Mutter
Gottes, der Büßerin Maria
Magdalena, des heiligen Kreuzes und der 10.000
Ritter konsekrierte.
1469 schloss sich der
aus Memmingen stammende
Priester Ulrich als Schüler Nikolaus an und errichtete eine Holzklause auf der
gegenüberliegenden Seite des Tales im Gebiet des heute St. Niklausen genannten
Ortes an der Stelle der dann 1448 gebauten Kapelle
im Mösli. Als auch er strengstens fastete und deshalb krank wurde, mahnte
Nikolaus ihn, davon abzulassen. Ulrich starb 1491.
Nikolaus führte ein
strenges Leben des Gebetes und der Buße; seit dem Erlebnis der Visionen
in Waldenburg nahm
er angeblich keine Speisen und Getränke mehr zu sich, sondern lebte während
fast 20 Jahren seines Einsiedlerlebens ausschließlich von der Eucharistie,
was auch eine vom zuständigen Bischof angeordnete Untersuchung bestätigte;
einem Abt erklärte er allerdings: Guter Vater, ich habe nie gesagt und
sage nicht, dass ich nichts esse; jedenfalls war er so abgemagert, dass er
arbeitsunfähig war. Geschlafen hat er auf einem Brett, als Kopfkissen benützte er
einen Stein. Zeitgenossen beschrieben ihn als leutselig, mitteilsam,
behaglich, fröhlich und vor allem freundlich. Erzählt wird, dass er der
Versuchung des Teufels, der ihn in einen Dornbusch warf, widerstand. Gefragt,
was er für die größte Gabe Gottes an die Menschen hält, antwortete er: die
Vernunft.
Von weither kamen
Menschen, um sich bei Bruder Klaus, wie er sich nun selbst nannte, Rat zu
holen, er galt als einer der ganz großen Berater und Seelsorger, auch für in-
und ausländische Politiker, vom Volk als der lebende Heilige verehrt.
1473 sandte Erzherzog Sigmund von Österreich seinen Leinarzt zu Nikolaus und
beschenkte ihn reich. Für die Tagsatzung in Stans vermittelte
er 1481 durch eine vom Pfarrer überbrachte Botschaft den Frieden unter den nach
ihrem überraschenden Sieg über Burgund uneins
gewordenen Eidgenossen, die sich nun untereinander zu bekriegen drohten; er
rettete so die damals aus acht Kantonen bestehende Eidgenossenschaft. Das
daraufhin geschlossene Vertragswerk war für mehr als drei Jahrhunderte
Grundlage der Eidgenossenschft; deshalb gilt Nikolaus als Friedensstifter
und Retter der Schweiz.
Heimo Amgrund, der Pfarrer von Stans, berichtete, festgehalten im Sachsler Kirchenbuch:
Bruder Klaus habe ihm erzählt, dass er im Mutterleib, ehe er geboren worden sei, einen Stern am Himmel gesehen habe, der die ganze Welt durchschien. Seit er im Ranft wohne, habe er stets einen Stern am Himmel gesehen, der ihm gleich sei, so dass er eigentlich meine, dass er es sei. Das bedeute, dass jedermann in der Welt wisse, dass er auch so in der Welt scheine.
Auch habe ihm Bruder Klaus erzählt, dass er einen großen Stein gesehen habe,
der die Stetigkeit und Festigkeit seines Wesens bedeute, in dem er beharren und
von seinem Vorhaben nicht abfallen solle.
Dabei habe er auch das heilige Öl gesehen.
1482 stiftete Nikolaus
aus Geschenken der Eidgenossen und Gaben der Pilger eine Kaplanei für seine
Kapelle, die dann 1619 an die neue Kapelle
St. Barromäus auf dem Flüeli überging. Im Kirchenbuch von Sachseln wurde
Nikolaus 1488 als anständig, gütig, fromm und aufrichtig beschrieben.
Nach acht Tagen
schmerzhaften Leidens mit Krämpfen starb Nikolaus in Anwesenheit seiner Frau.
Als diese am Tag nach seinem Tod zum Grab kam, begegnete ihr ein Bote und
erzählte, wie er Nikolaus in strahlendem Glanz auf dem Felsen stehen sah, der
heute die Kapelle
St. Borromäus trägt. Die Trauer über den Tod war weit verbreitet.
In Wien wurde
der Stephansdom schwarz ausgeschlagen, das Requiem wurde in Anwesenheit von
hundert Priestern gefeiert.
Blick auf den Weiler
Flüeli und die Karl
Borromäus geweihte Kapelle auf
der Fluo, d. h. auf dem
Seine Zeitgenossen
beobachteten Nikolaus' asketisches Leben neugierig und misstrauisch,
schließlich überwogen aber Faszination und Vertrauen, sie verehrten ihn
als lebendigen Heiligen, Friedensstifter und Pater
Patriae, Vater des Heimatlandes.
Nikolaus war einer der
letzten großen Mystiker des Mittelalters. Zentrum seiner Betrachtungen und
Gebete waren das Leiden Jesu,
die Eucharistie und
die Dreieinigkeit. Sein Meditationsbild zeigte in der Mitte Christus mit der
Dornenkrone und davon ausgehend sechs Speichen und sechs Medaillons mit Szenen
biblischer Heilsgeschichte. Als Radbild fand es bald weite
Verbreitung.
Das Grab von Bruder
Klaus neben der Pfarrkirche in
Sachseln und die Kapelle mit
seiner Klause in der Ranftschlucht gehörten schon bald zu den wichtigsten Wallfahrtsorten
der Schweiz; 1501 wurde wegen der großen Zahl der Pilger unweit der oberen
Kapelle im Ranft die untere
Kapelle gebaut, der Kanton Obwalden gab
die erste Lebensgeschichte in Auftrag. Schon zuvor wurde deshalb auch die
bislang Theodor
von Sitten geweihte Kirche an Nikolaus' Grab neu und größer gebaut und
1459 geweiht, ab 1672 erfolgte ein nochmaliger Neubau anlässlich von Nikolaus'
Seligsprechung. 1614 bis 1618 wurde auch in Nikolaus' Heimatort Flüeli
eine Kapelle errichtet
und Karl
Borromäus geweiht, der 1570 eine Wallfahrt hierher unternommen hatte.
Nikloaus'
Geburtshaus in Flüeli gilt als das älteste Haus der Schweiz mit Teilen
aus dem 14. Jahrhundert und der Substanz von 1460; es wurde mehrfach vergrößert
und umgebaut, schließlich 1925 mit alten Materialien restauriert; 1944/45 wurde
auch das von ihm gebaute Wohnhaus der
Familie erneuert; 1947 wurde anlässlich der Heiligsprechung unterhalb der Borromäus-Kapelle ein
Feierplatz eingerichtet. 1868 wurde im Hauptort des Melchtals ein Kloster für
arme Mägde nach der Benediktinerregel
gegründet, dessen Patron Bruder Klaus ist. Nikolaus ist der einzige in der
Schweiz geborene traditionelle Heilige.
Als die Schweiz den
Angriff durch Nazi-Deutschland befürchtete, ereignete sich am 13. Mai 1940
erneut ein Wunder von Waldenburg:
über dem Ort erschien eine grosse, hell leuchtende Hand am Himmel - die
schützende Hand des Landespatrons Bruder Klaus; die Schweiz blieb vom Krieg
verschont.
Kanonisation: 1649 erteilte Papst Innozenz X. die Erlaubnis zur liturgischen Verehrung, was einer Seligsprechung gleichkommt; Papst Clemens IX. bestätigte am 8. März 1669 diese Erlaubnis zur liturgischen Verehrung in der Pfarrkirche in Sachseln und hob ausdrücklich frühere Verbote durch die Bischöfe von Konstanz auf. Papst Clemens X. weitete die Erlaubnis am 26. September 1671 aus auf alle eidgenössischen Städte und die Gebiete im Bistum Konstanz. Nachdem Anläufe der Schweizer Bischöfe 1869, 1929 und 1935 scheiterten, wurde Nikolaus schließlich am 15. Mai 1947, dem Fest Christi Himmelfahrt, durch Papst Pius XII. heiliggesprochen.
Attribute: als Einsiedler, Stock, Rosenkranz
Patron der Schweiz und des Kantons Obwalden; der Katholischen Landvolkbewegung und der Katholische Landjugendbewegung
Bauernregel (für 25. September): Steigen Nikolaus die Nebel nieder, /
kommt der Winter mit Nässe wieder!
Worte des Heiligen
Dankbrief an den Rat von Bern anlässlich einer Geldgabe (1482):
Den Ehrwürdigen!
Der Name Jesus sei Euer Gruß, und wir wünschen Euch viel Gutes und danken Euch viel Gutes und der Heilige Geist sei Euer letzter Lohn. Ich danke Euch ernst und innig für eure freundliche Gabe, erkenne ich doch darin Eure väterliche Liebe, die mich mehr freute als die Gabe. Ihr sollt wissen, dass ich gar zufrieden bin, und wäre sie auch die Hälfte kleiner, so wäre ich gar wohl zufrieden. Und wenn ich es um Eure Liebe könnte verdienen, vor Gott oder der Welt, so wollt ich's tun mit gutem Willen. Der Bote, dem Ihr's aufgegeben, hat mir's fürderlich gebracht. Bitte, lasset ihn Euch auch empfohlen sein.
Von Liebe wegen schreibe ich Euch mehr. Gehorsam ist die größte Ehr, die es im Himmel und auf dem Erdreich gibt. Darum sollt Ihr schauen, dass Ihr einander gehorsam seid, und Weisheit ist das Allerliebst deswegen, weil sie alle Dinge zum Besten anfängt. Fried ist allweg in Gott, denn Gott ist der Fried, und Fried mag nicht zerstört werden, Unfried aber würde zerstören. Darum sollet Ihr schauen, dass Ihr auf Fried abstellt, Witwen und Waisen beschirmet, wie Ihr noch bisher getan. Und wes Glück sich auf dem Erdreich mehret, der soll Gott dankbar dafür sein, so mehret es sich auch im Himmel. Den offnen Sünden soll man wehren und der Gerechtigkeit allweg beistehn. Ihr sollt auch das Leiden Gottes in Euern Herzen tragen, denn es ist des Menschen größter Trost an seinem letzten End. Mancher Mensch zweifelt am Glauben, und der Teufel tut manchen Einfall durch den Glauben und allermeist durch den Glauben. Wir sollen aber nicht zweiflerisch darin sein, denn er ist so, wie er gesetzt ist, und ich schreibe Euch nicht darum, weil ich glaubte, Ihr glaubet nicht recht, mir zweifelt nicht daran, dass Ihr gute Christen seid; ich schreibe es Euch zu einer Vermahnung, dass, wenn der böse Geist jemanden darum ansucht, er desto ritterlicher widerstehe. Nicht mehr. Gott sei mit Euch.
Gegeben auf St. Barbaratag im 82. Jahr. Darum hab ich mein eigen Insiegel auf diesen Brief drucken lassen.
Ich Bruder Klaus von Flüe
Der Luzerner Hans Salat überliefert 1535 folgendes politisches Testament:
Und wenn die Eidgenossenschaft in schwere ernsthafte Sachen verstrickt war, dann suchten sie Rat bei ihrem treuen, lieben Landsmann, Eid- und Bundesgenossen Bruder Klaus und das zu manchem Mal. Sein Rat war stets zu Friede und Ruh des Vaterlandes, zu Einigkeit mit Umsassen und Anstößern, zur Ehre Gottes und voraus zu Gehorsam gegen die Obrigkeit. Namentlich gab er Rat und Warnung bei Annahme von Orten und Weiterung der Eidgenossenschaft:
O liebe Freunde, mahnte er da, machet den Zaun nicht zu weit, damit ihr
dester bas [sic!] in Friede, Ruh, Einigkeit und in eurer sauer erworbenen
löblichen Freiheit bleiben möget. Beladet euch nicht mit fremden
Angelegenheiten, bündet euch nicht mit fremder Herrschaft, seid auf der Hut vor
Zweiung und Eigennutz. Hütet euer Vaterland und haltet zu ihm. Pfleget nicht
vorsätzliche Kriegslust, wenn euch aber jemand überfällt, dann streitet tapfer für
Freiheit und Vaterland!
Quelle: Vokinger: Bruder
Klaus - Sein Leben, 2. Aufl. Zürich 1990, S. 120 - 123
Zitate von Bruder Klaus
(zugeschrieben):
Gott verleihe uns eine
selige Stund zu leben und zu sterben durch Jesus Christus, unseren Herren.
Amen.
(nach Petrus Canisius)
O Herr, nimm von mir,
was mich wendt von dir.
O Herr, gib auch mir,
was mich kehrt zu dir.
O Herr, nimm mich mir
und gib mich eigen dir.
(nach Witwyler und Petrus Canisius, 16. Jahrhundert)
O Herr, allmächtiger Gott, wie schwer ist der Tod.
O Herr, selig sind, die da nießen die Süßigkeit deiner Barmherzigkeit.
Aber o Herr, o weh, o weh, denen da erscheinet das Schwert der Gerechtigkeit.
Aber o Herr mein Gott, selig sind, die da nießen die Süßigkeit
Deiner großen unendlichen und unergründlichen Barmherzigkeit.
(nach Witwyler, 1597)
Quelle: Vokinger: Bruder
Klaus - Sein Leben, 2. Aufl. Zürich 1990, S. 152 f
zusammengestellt von Abt
em. Dr. Emmeram Kränkl OSB,
Benediktinerabtei Schäftlarn,
für die Katholische
SonntagsZeitung
Die Web-Site des Wallfahrtssekretariats in
Sachseln bietet umfassende Informationen über Bruder Klaus, die Orte
Sachseln und Flüeli sowie Hinweise zu Wallfahrten.
Die Visionen des Nikolaus
mit Erläuterungen gibt es hier zu lesen: Drei Visionen nach Caspar am Büel.
Das Meditationstuch des Nikolaus wird gezeigt und erläutert auf der
pdf-Seite Das Sachsler
Meditationstuch.
Nikolaus' Geburtshaus in Flüeli ist im April und Oktober täglich von 10 Uhr bis 11.30 Uhr und von 14 Uhr bis 16 Uhr und von Mai bis September täglich von 9.30 Uhr bis 11.30 Uhr und von 13.30 Uhr bis 17.30 Uhr - sonntags jeweils nur vormittags - zur Besichtigung geöffnet, der Eintritt ist frei. (2015)
Dieselben Konditionen gelten für sein Wohnhaus in Flüeli. (2015)
Das Bruder Klaus-Museum - www.museumbruderklaus.ch -
gegenüber der Kirche in
Sachseln mit 150 Portraits, Darstellung seiner Visionen, historischen
Zeugnissen, Vergegenwärtigung seiner Botschaften und wechselnden
Zusatzausstellungen ist von Palmsonntag bis Allerheiligen dienstags
bis samstags von 10 Uhr bis 12 Uhr und von 13.30 Uhr bis 17 Uhr - sonn- und
feiertags von 11 Uhr bis 17 Uhr - geöffnet, der Eintritt beträgt 10 CHF. (2015)
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Nikolaus von Flüe
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Autor: Joachim
Schäfer - zuletzt aktualisiert am 11.12.2021
Quellen:
• Vera Schauber, Hanns Michael Schindler: Heilige und Patrone im Jahreslauf. Pattloch, München 2001
• http://www.juraforum.de/jura/news/news/p/1/id/136473/f/109 nicht mehr erreichbar
• Lexikon für Theologie und Kirche, begr. von Michael Buchberger. Hrsg. von Walter Kasper, 3., völlig neu bearb. Aufl., Bd. 7., Herder, Freiburg im Breisgau 1998
• http://www.onz.ch/artikel/100708 nicht mehr erreichbar
• Lothar Emanuel Kaiser: Bruder Klaus und seine Heiligtümer, hg. von der Bruder-Klausen-Stiftung in Sachseln. 2. Aufl. Kunstverlag Josef Fink, Lindenberg 2007
• Karl Imfeld: Melchtaler Klostergeschichte, Faltblatt o. O. 2010
• Brigitte Moser: Kirche St. Oswald. Hg.: Zuger Stadtführungen, Zug 2015
• Jost Auf der Maur: Oh, Bruder Klaus! Schweizer Familie 15/2017
• https://de.wikipedia.org/wiki/Bruder-Klaus-Kirche - abgerufen am 20.07.2023
korrekt zitieren: Joachim Schäfer: Artikel Nikolaus von Flüe, aus dem Ökumenischen Heiligenlexikon - https://www.heiligenlexikon.de/BiographienN/Nikolaus_von_Fluee.htm, abgerufen am 14. 4. 2024
Die Deutsche Nationalbibliothek verzeichnet das Ökumenische
Heiligenlexikon in der Deutschen Nationalbibliografie; detaillierte
bibliografische Daten sind im Internet über https://d-nb.info/1175439177 und https://d-nb.info/969828497 abrufbar.
SOURCE : https://www.heiligenlexikon.de/BiographienN/Nikolaus_von_Fluee.htm
Kapelle
Kettersbach, Detail: Nikolaus von Flüe
San Nicolás de Flüe
En la región montañosa
vulgarmente llamada Ranft, junto a Sachseln, en Suiza, san Nicolás de Flüe, el
cual, por inspiración divina, deseoso de otro género de vida dejó a su esposa y
a sus diez hijos, retirándose al monte para abrazar la vida de anacoreta, donde
llegó a ser célebre por su dura penitencia y desprecio del mundo. De su celda
sólo salió una vez, y fue para apaciguar con una breve exhortación a quienes
estaban a punto de enfrentarse en una guerra civil.
Nombre
Nicolás (Masculino)
Celebran
Los Nicolás suelen
celebrar el 6-dic:
San Nicolás de
Bari
Otros santos
Otros santos con
nombre Nicolás
Falleció
en Ranft, en el
actual Suiza
Proceso
Canonizado el 1947
por Pío XII
Celebración
Vida de San Nicolás de
Flüe
Suiza en los siglos XIV y
XV está empapada de corrientes espirituales que son propicias para la ascesis y
para las visiones. Y no solamente se dan entre los clérigos o en los claustros
de los monasterios; han trascendido también al laicado y en cualquier esquina o
iglesia puede uno toparse con gente que transmita experiencias sobrenaturales
habidas en la intimidad de la oración.
Nicolás de Flue es un
santo suizo y de esta época. Soporta sobre su figura, no legendaria sino bien
probada por la historia, la dignidad nacional tanto por parte de los
protestantes como de los católicos, dada la curiosa complejidad que desde
siglos lleva consigo el pueblo suizo, aunque ciertamente unos y otros lo tienen
como personaje emblemático por distintos motivos; los que se llaman
reformadores lo miran desde la cara política y los católicos añaden el matiz
espiritual.
Nació en el 1417, justo
el año en que termina el Cisma de Occidente con la elección de Martín V como
Papa por el concilio de Constanza. En familia de católicos campesinos, se ocupa
de los trabajos del campo, pero es asiduo a la oración y practica el ayuno como
cosa habitual cuatro días por semana. Se casa cuando tiene treinta años con
Dorotea Wyss. La unidad familiar dura veinte años, tienen 10 hijos, uno de
ellos llega a frecuentar la universidad y el mayor consigue ser presidente de
la Confederación. Siendo Nicolás un hombre de paz, tuvo que intervenir en tres
guerra, en la de liberación de Nüremberg, en la vieja de Zurich y en la de
Turgovia contra Segismundo.
En el año 1467 da
comienzo la parte de su vida que, aunque llena de contradicciones, es la forja
de su santidad y de su fecundidad política. Veámosla. Tiene cincuenta años y
con el permiso de su esposa y de sus hijos se retira a vivir como eremita en la
garganta de Ranft. Vive entregado a la meditación preferentemente de la Pasión
del Señor que contempla siguiendo los distintos episodios, como hicieron Juan
Ruysbroeck y Enrique Suso. Obtiene un alto y profundo conocimiento de la
Santísima Trinidad. Hace notable penitencia y practica riguroso ayuno. La celda
que le han construido los paisanos solo dispone de una ventana para ver los oficios
del sacerdote y otra para contemplar la naturaleza de Unterwald. El obispo de
Constanza va a bendecir el lugar que se convierte en centro de peregrinación.
El contenido será el culto a la Eucaristía y el motivo el hecho milagroso del
ayuno absoluto y prolongado de Nicolás. No prueba bocado en veinte años; sólo
ingiere la Eucaristía y una vez come porque lo manda su obispo para probar su
obediencia, humildad y el carácter sobrenatural del ayuno. Aquí tiene visiones
sobrenaturales y de aquí arranca su energía y acierto para enfocar los asuntos
políticos que darán a Suiza estabilidad y forma de gobierno peculiar.
El místico pacificador y
salvador de la patria suiza fue juez y consejero en su cantón; también Diputado
en la Dieta federal en 1462 y rechazó la jefatura del Estado. En 1473 propicia
y consigue se firme el tratado de paz perpetua con Austria. En la Dieta de
Stans del 1478 evita la guerra civil, consiguiendo el milagro de la
reconciliación. Su obra política no fue sólo coyuntural, sino que hizo técnicamente
posible la realidad de la patria común suiza.
Se cierra su vida con una
enfermedad cargada de dolor y de sufrimiento que lleva con paciencia tan grande
como su pobreza. Después de recibir el Cuerpo y la Sangre de Cristo, muere el
21 de marzo de 1487.
Desde el siglo XVI tanto
los protestantes como los católicos requieren su patronazgo; unos por sus
recomendaciones de mantenerse dentro de las fronteras, por los razonamientos
que les ayudan a lo mezclarse en políticas extranjeras y por la cuasi prohibición
de mostrar interés por la política europea; los otros, por ser un gran político
que saca su genio de la condición de santo y fiel.
Sea como sea, Nicolás
supo articular, unir y compaginar de un modo asombrosamente original lo que a
la mayoría de los mortales nos parece un imposible contradictorio: Cuidó con
esmero las cosas de la tierra y amó intensamente las del cielo; fue un hombre
con una actividad incansablemente eficaz, sin dejar de ser contemplativo; es a
la vez casado y eremita; resulta al mismo tiempo el primer político y el más
grande santo; tiene la extraña sabiduría que valora lo poco nuestro y la
inmensidad de lo divino.
Los católicos comenzaron
en el 1591 el proceso de canonización que no llega a promulgarse -un dato
contradictorio más- hasta el 1947 por el papa Pío XII, el mismo día de la
Ascensión. Han pasado más de 350 años y es que la santidad, antes de ser
oficialmente reconocida, está supeditada a las contingencias históricas.
SOURCE : https://www.santopedia.com/santos/san-nicolas-de-flue
Blanke, Fritz, « Bruder
Klaus von Flüe : seine innere Geschichte während seines Einsiedlerlebens (1467-1487)
», Neue Schweizer Rundschau
https://www.e-periodica.ch/cntmng?pid=alp-004%3A1946%3A14%3A%3A889
Voir aussi : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/nicolas/nicolas.htm
https://www.revue-sources.org/nicolas-de-flue-maitre-spirituel/
https://viechretienne.catholique.org/saints/937-saint-nicolas-de-flue
http://www.bruderklaus.com/?id=215
https://ssl24.webland.ch/www48/rad1.asp
https://ssl24.webland.ch/www48/lilie.asp
https://web.archive.org/web/20070103064323/http://www.helmut-zenz.de/hzflue.htm
https://www.traditioninaction.org/SOD/j066sdNicholasofFlue3-21.htm
https://bruderklaus.com/orte-informationen/sachseln/grabkapelle/
https://www.riial.org/evangelizacion/013%20San%20Nicolas%20de%20Flue.pdf