samedi 28 juillet 2012

Saint NAZAIRE et saint CELSE, martyrs



SAINTS NAZAIRE ET CELSE


Nazaire vient de Nazaréen qui signifie consacré, pur; séparé, fleuri, ou gardant. Dans l’homme, on trouve cinq facultés : la pensée, l’affection, l’intention, l’action et la parole. (299) Or, la pensée doit être sainte, l’affection pure, l’intention droite, l’action juste, la parole modérée. Toutes ces qualités se sont rencontrées dans le bienheureux saint Nazaire ; sa pensée fut sainte, de là il est appelé consacré; son affection pure, et il est appelé pur ; son intention droite, de là le nom de séparé; car l’intention détermine les oeuvres. Avec un oeil simple et pur tout le corps est éclairé, et avec un oeil mauvais et obscurci tout le corps est ténébreux. Ses actions furent justes, c'est pour cela qu'il est nommé fleuri, car le juste fleurira comme le lys; sa parole fut modérée, de là le nom de gardant, parce qu'il garda ses voies afin de ne point pécher par la langue.

Celse, excelsus, élevé, parce qu'il s'éleva au-dessus de lui-même; par la force de son courage il s'éleva au-dessus de la faiblesse de son jeune âge. On dit que saint Ambroise trouva la vie et la relation du martyre de ces deux saints dans le livre des saints Gervais et Protais; maison lit dans quelques ouvrages qu'un philosophe plein de dévotion à saint Nazaire a écrit son martyre que Cératius plaça à leur chevet en ensevelissant les corps de ces saints (Bréviaire romain.)

Nazaire était,fils d'uni personnage très illustre, mais juif nommé Africanus et de la bienheureuse Perpétue, femme très chrétienne et d'une famille des plus distinguées de Rome. Elle avait été baptisée par l’apôtre saint Pierre. A l’âge de neuf ans, Nazaire était fort étonné de voir son père et sa mère apporter tant de divergence dans leurs pratiques religieuses ; puisque sa mère suivait la loi du baptême et son père la loi du sabbat. Il balançait beaucoup sur le parti auquel il se rattacherait, car l’un et l’autre de ses parents s'efforçaient de l’attirer à sa croyance. Enfin Dieu permit qu'il marchât sur les traces de sa mère, et il reçut le saint baptême du bienheureux Lin, pape. Son père, en ayant été instruit, tenta de le détourner de sa sainte résolution, en lui exposant, l’un après l’autre, les différents tourments qu'on infligeait aux chrétiens. Quant au fait de son baptême qu'on dit, lui avoir été conféré par le pape saint Lin, l’on veut dire sans doute que celui-ci devait être pape plus tard, car il ne l’était pas encore. Puisque, comme, il sera facile de s'en convaincre par la suite, saint Nazaire vécut nombre d'années après son baptême et fut martyrisé par Néron qui fit crucifier saint Pierre, la dernière année de son règne ; or, saint Lin fut pape après la mort de saint Pierre. Au lieu de céder aux instances de son père, Nazaire prêchait J.-C. avec la plus grande constance; alors ses parents, qui craignaient beaucoup qu'il ne fût tué, obtinrent par leurs prières qu'il sortirait de la ville de Rome; il prit donc sept sommiers chargés des richesses de ses parents, parcourut les villes d'Italie et donna tout aux pauvres. Dix ans après son départ, il vint à Plaisance et de là à Milan où il trouva détenus en prison saint Gervais et saint Protais. Or, quand on apprit que Nazaire encourageait ces martyrs, on le traîna aussitôt an préfet et comme il persistait à confesser J.-C., il fut battu de verges et chassé de la ville. Tandis qu'il allait d'un lieu à un autre, sa mère, qui était morte, lui apparut et après l’avoir encouragé, elle l’avertit de se diriger, vers les Gaules: Quand il arriva à une ville de la Gaule nommée Gemellus (Genève), il y convertit beaucoup de monde; et une damé lui offrit son fils nommé. Celse qui, était un charmant enfant, avec prière de le baptiser et de l’emmener avec lui. Quand le préfet des Gaules apprit cela, il le fit prendre avec Celse ; on lui lia les mains derrière le dos; on lui attacha une chaîne au cou et on le jeta en prison afin que le lendemain il fût tourmenté dans les supplices. Mais la femme du préfet envoya dire à son mari que c'était une injustice de condamner à mort des innocents ; et qu'il ne fallait pas se charger de la vengeance des dieux tout-puissants. Le président se rendit à ces paroles; il renvoya les saints absous, en leur recommandant expressément de ne pas prêcher dans la ville. Nazaire vint donc à Trèves où le premier il annonça J.-C. Après y avoir converti beaucoup de personnes à la foi, il s'y bâtit une église. Corneille, vicaire de Néron,.instruit de cela, le manda à cet empereur qui envoya cent hommes pour le prendre. Ils le trouvèrent à côté de l’oratoire qu'il s'était construit, lui lièrent les mains et lui dirent : « Le grand Néron t'appelle. » Nazaire leur répondit. « Un roi inconvenant a des soldats inconvenants ; car à votre arrivée pourquoi ne  m’avez-vous pas dit honnêtement : Néron t'appelle ? je serais venu. » Ils le conduisirent donc enchaîné à Néron. Quant au petit Celse qui pleurait, ils lui donnaient des soufflets pour le forcer de suivre. Néron, les ayant vus, les fit mettre en prison, jusqu'à ce qu'il eût réfléchi sur la manière de les faire périr. Dans cet intervalle, une fois que Néron avait envoyé des chasseurs pour prendre des bêtes sauvages, une troupe de ces animaux entra subitement dans le verger de ce prince, où elle blessa beaucoup de personnes et en tua nombre d'autres, au point que Néron effrayé prit la fuite et rentra dans son palais, après, s'être fait une blessure au pied. La douleur, le retint de longues journées couché ; enfin il se souvint de Nazaire et de Celse ; il pensa que les dieux étaient irrités contre lui pour avoir laissé vivre si longtemps ces prisonniers. Par l’ordre donc de l’empereur, des; soldats firent sortir Nazaire de la prison, en le chassant à coups de pied, et Celse en le frappant; et ils les amenèrent devant l’empereur. Néron, voyant la figure de Nazaire brillante comme le soleil, su crut le jouet d'une illusion et lui- ordonna de cesser ses sortilèges, puis de sacrifier aux dieux. Nazaire ayant été conduit au temple, pria tout le inonde de se retirer, et pendant qu'il y faisait sa prière, toutes les idoles furent brisées. A cette nouvelle, Néron ordonna de le précipiter dans lamer, avec ordre de le reprendre, s'il parvenait à s'échapper, de le faire mourir ensuite dans les flammes et de jeter ses cendrés dans la mer. Nazaire donc et le jeune Celse sont embarqués sur un navire, et quand ils eurent atteint la haute mer, ils furent précipités dans les flots. Mais aussitôt il s'éleva autour du bâtiment une tempête extraordinaire, quand le plus grand calme régnait autour des saints. Les matelots craignaient de périr et se repentaient des méchancetés qu'ils avaient commises contre les martyrs, mais voici que Nazaire : avec le petit Celse leur apparaît marchant d'un air gai sur les eaux, et monte sur le navire (Les matelots croyaient déjà en Dieu.) Nazaire par une prière calma les flots, et vint de là avec eux débarquer auprès de la ville de Gênes éloignée de six cents pas. Après y avoir, prêché longtemps, il vint enfin à Milan où il avait laissé saint Gervais et saint Prôtais. Lorsque le préfet Anolinus l’eut appris, il l’envoya en exil et Celse resta dans la maison d'une dame. Quant à Nazaire il revint à Rome où il trouva son père déjà parvenu à la vieillesse et chrétien. Il lui demanda comment il avait été converti. Son père lui dit que saint Pierre, apôtre,lui était apparu et lui avait donné le conseil de suivre sa femme et son fils qui l’avaient précédé dans la foi de J,-C. Ensuite Nazaire, après avoir éprouvé de mauvais traitements, à Milan, d'oie il avait été envoyé à Rome, est forcé par les prêtres des idoles de revenir et il y fut traduit devant le président avec l’enfant. On le conduisit hors de la porte de Rome dans un lieu appelé les Trois Murs, et il fut décapité avec le jeune Celse. Les chrétiens enlevèrent leurs corps et les placèrent dans leurs jardins; mais cette nuit-là, même, les martyrs apparurent à un saint homme nommé Cératius et lui recommandèrent d'ensevelir leurs corps dans un endroit retiré de sa maison, par rapport. à l’empereur. Cératius leur dit : « Je vous en prie, mes seigneurs, guérissez auparavant ma fille paralytique. » Et comme elle fut guérie à l’instant, il prit leurs corps et les ensevelit comme ils le lui avaient recommandé. Longemps après le Seigneur révéla à saint Ambroise ou se trouvaient. leurs restes. Celui-ci laissa Celse où il était. Le corps de Nazaire fut trouvé avec son sang frais comme s'il venait d'eue enseveli, et répandant, une merveilleuse odeur ; il était entier, sans corruption, avec ses cheveux et sa barbe. Il en fit la translation à l’église des apôtres et l’ensevelit avec honneur. Dans la suite il fit aussi l’élévation de saint Celse qu'il plaça dans la même église. Ils souffrirent sous Néron, qui commença, à régner vers l’an du Seigneur 57.

Au sujet de ce martyr, voici ce que saint Ambroise dit dans la Préface : « Le saint martyr Nazaire, illustre par le sang généreux qu'il a répandu, a mérité de monter au royaume du ciel. En souffrant tout ce que les tourments ont de plus cruel, il surmontait la ragé des tyrans par sa constance et il ne céda jamais devant les menaces des persécuteurs, car il avait pour le soutenir au milieu de ses combats N.-S. J-C. qui combattait avec lui. Alors il est conduit au temple pour immoler aux idoles profanes; mais fort du secours divin, il est à peine entré, que ces simulacres sont réduits par lui en poussière. Pour ce fait, il est conduit au milieu de la mer, et, soutenu par les anges, il marche à pied sec sur les flots. O heureux et noble :combattant du Seigneur qui en attaquant le prince du monde a rendu une multitude innombrable de peuple participante de la vie éternelle ! O grand et ineffable mystère, qu'il y ait plus de joie dans l’Église de ce qu'ils ont mérité le salut, qu'il n'y a d'allégresse dans le monde pour les avoir punis! O bienheureuse mère qui tire de la gloire des tourments de ses enfants qu'elle conduit au tombeau sans pleurs et sans gémissements, et sans cesser de célébrer leurs louanges quand ils sont passés aux royaumes célestes! O témoin merveilleux, resplendissant d'un éclat céleste, dont les vertus répandent une odeur plus pénétrante et plus suave que les aromates de Saba ! » — Saint Ambroise, lors de l’invention de ce saint, le proposa comme patron, et médecin, comme le défenseur de la foi, et le champion des combats sacrés.

Elle était cachée depuis longtemps dans la poussière cette dragme trouvée avec la lumière que te prête l’assistance merveilleuse du ciel : afin, ô Jésus que les récompenses que vous accordez à tous vos élus soient manifestées et que l’œil de l’homme puisse voir les visages des anges.

LA LÉGENDE DORÉE de Jacques de VORAGINE, nouvellement traduite en français avec introduction, notices, notes et recherches sur les sources par l'ABBÉ J.-B. M. ROZE, Chanoine Honoraire de la cathédrale d'Amiens. Édouard Rouveyre, Éditeur,   76, Rue de Seine, 76. PARIS MDCCCCII

SOURCE : https://www.bibliotheque-monastique.ch/bibliotheque/bibliotheque/voragine/tome02/103.htm


Titian. Nazarus et Celsus (à genoux, le donateur Altobello Averoldi)



SAINT NAZAIRE et SAINT CELSE

Martyrs

(Ier siècle)

Nazaire naquit à Rome, d'un père païen, nommé Africanus, et d'une pieuse mère nommée Perpétue, qui avait été baptisée par saint Pierre. L'enfant répondit admirablement aux leçons maternelles et brilla par ses vertus précoces et son innocence.

Parvenu à sa neuvième année, Nazaire fut sollicité par son père d'abandonner le christianisme; mais il préféra la vérité au mensonge, fut baptisé par saint Lin et devint un des plus fervents chrétiens de Rome. Son père, irrité, employa la violence pour vaincre sa fermeté; mais, enfin, plein d'admiration pour ce fils, il lui fournit lui-même les moyens d'accomplir le projet hardi qu'il avait formé d'aller prêcher la foi.

Nazaire parcourut l'Italie, semant l'Évangile parmi les populations païennes et les édifiant par ses vertus. A Milan, son premier soin fut d'aller visiter les martyrs Gervais et Protais dans leur prison et de les fortifier dans la lutte par ses paroles. Saisi lui-même comme chrétien, il est cruellement flagellé et chassé de la ville. Près de Nice, il s'attache comme disciple un enfant nommé Celse, après l'avoir instruit et baptisé. Nazaire et Celse ne se séparent plus. Les conversions se multiplient d'une manière étonnante; Nazaire est de nouveau soumis à de cruelles tortures, puis rendu à la liberté, à la condition de ne plus reparaître dans ce pays.

Les deux saints jeunes gens remontent alors les Alpes, traversant sans se décourager d'immenses et solitaires forêts, des rochers inaccessibles, de rares villages où vivaient de pauvres idolâtres, et arrivent à Embrun, où leur zèle opère des prodiges de conversions. Vienne, Genève, Trèves entendent tour à tour leur voix, rendue éloquente par l'amour de Jésus-Christ. Les contradictions et la persécution donnent à leur prédication une fécondité nouvelle.

Condamnés à être noyés, ils marchent sur les ondes comme sur une terre ferme. Après cet éclatant miracle, Nazaire et Celse reprennent la route de Milan, où ils sont bientôt arrêtés comme chrétiens et zélateurs de la foi. A la lecture de la sentence de mort, ils se jettent, joyeux, dans les bras l'un de l'autre: "Quel bonheur pour nous, s'écrie Nazaire, de recevoir aujourd'hui la palme du martyre! – Je Vous rends grâces, ô mon Dieu, dit Celse, de ce que Vous voulez bien me recevoir, si jeune encore, dans Votre gloire." Ils sont alors conduits sur une place publique de Rome, où ils ont la tête tranchée, vers l'an 56 de l'ère chrétienne.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.

SOURCE : https://sanctoral.com/fr/saints/saint_nazaire_et_saint_celse.html



Giovanni Antonio Merli (attribué à), Saint Nazaire, fresque, 1480. 



Le même jour, l’Église célèbre deux martyrs du Bas Empire ainsi que deux Papes, dont seul Saint Victor est martyr. La messe est celle de plusieurs Martyrs I, sauf les oraisons et la première lecture.

Les saints Nazaire et Celse sont deux martyrs milanais, dont le culte fut mis en honneur par saint Ambroise, mais il n’est pas certain que quelque lien ait existé entre eux leur vivant. Le martyrologe hiéronymien les mentionne au 28 juillet, qui est le jour de leur fête à Milan. Dès le Ve siècle, les reliques de saint Nazaire furent partagées entre de nombreuses églises. On en trouve à Brescia, à Ravenne, à Rome où une basilique avait été érigée sous le titre des saint Nabor et Nazaire, mais aussi à Nole, en Sardaigne, à Constantinople, en Afrique et même in vico quodam du territoire de Nantes, qui ne saurait être que l’actuel port de Saint-Nazaire. Bien que le nom de Nazaire soit inscrit au IXe siècle dans le calendrier de Naples et les noms de Nazaire et de Celse dans tous les martyrologes francs à partir de Florus, il faut attendre le XIe siècle pour voir la fête des deux martyrs milanais connaître une certaine extension. Celle-ci atteint surtout la France et l’Italie du nord, elle touche moins les Pays germaniques et n’atteint guère l’Angleterre. C’est précisément au XIe siècle que sa célébration est attestée à Rome. Elle s’y développe au XIIe, époque où elle est reçue au Latran et au Vatican.



Certains manuscrits du Hiéronymien, à la suite du Liber Pontificalis, inscrivent le natale du pape Victor Ier(189-199) au 28 juillet. C’est la date que devaient choisir les calendriers du Latran et du Vatican pour fêter ce pontife, mais ils ont eu tort de suivre le Liber Pontificalis pour lui conférer le titre de martyr, car il est peu probable que Victor Ier ait péri de mort violente. Fête au XIIe siècle.


Saint Innocent Ier, contemporain de St Augustin, de St Jérôme et de St Jean Chrysostome. Mort en 417. Fête au XIIIe siècle.



Leçons des Matines avant 1960.

Au deuxième nocturne.

Quatrième leçon. Nazaire, baptisé par le Pape saint Lin, passa en Gaule et y baptisa le jeune Celse, qu’il avait pieusement instruit des préceptes chrétiens : ils allèrent ensemble à Trêves, et pendant la persécution de Néron, ils furent jetés tous les deux à la mer, mais ils en sortirent miraculeusement. Ils vinrent ensuite à Milan ; comme ils répandaient la foi du Christ, et confessaient sa divinité avec la plus grande constance, le préfet Anolinus leur fit trancher la tête ; leurs corps, ensevelis en dehors de la porte Romaine, y restèrent longtemps, mais, sur une indication céleste, saint Ambroise les découvrit, portant les traces d’un sang aussi vermeil que s’ils avaient souffert le martyre tout récemment ; ils furent transportés à Rome et renfermés dans un sépulcre honorable.

Cinquième leçon. Victor, né en Afrique, gouverna l’Église sous l’empereur Sévère. Il confirma le décret de Pie Ier, réglant que Pâques serait célébrée le dimanche ; dans le but de faire passer cette loi dans la pratique, il se tint des conciles en beaucoup de lieux ; le premier synode de Nicée décréta enfin qu’on célébrerait la fête de Pâques après la quatorzième lune, afin que les Chrétiens ne parussent pas imiter les Juifs. Le Pape Victor décida qu’on pourrait baptiser en cas de nécessité avec n’importe quelle eau, pourvu qu’elle fût naturelle. Il rejeta du sein de l’Église le corroyeur byzantin Théodote, qui prétendait que le Christ n’avait été qu’un homme, écrivit un traité sur la solennité pascale et quelques autres opuscules. En deux ordinations faites au mois de décembre, il ordonna quatre Prêtres, sept Diacres et sacra douze Évêques pour divers lieux. Ayant reçu la couronne du martyre, il fut enseveli au Vatican, le cinq des calendes d’août, après avoir siégé neuf ans, un mois et vingt-huit jours.

Sixième leçon. Innocent, d’Albano, vécut au temps de saint Augustin et de saint Jérôme. Celui-ci, écrivant à la vierge Démétriade, disait de lui : « Gardez la foi de saint Innocent, qui siège sur la chaire apostolique, et qui est le successeur et le fils spirituel d’Anastase, d’heureuse mémoire ; ne recevez pas une autre doctrine, si sage et si séduisante qu’elle paraisse. » L’écrivain Orose, comparant Innocent au juste Lot que la divine Providence a préservé, dit que ce Pape fut amené à Ravenne pour qu’il eût la vie sauve et ne vît pas la ruine du peuple romain. Après la condamnation de Pelage et de Célestius, il porta ce décret au sujet de leurs hérésies : qu’il fallait régénérer par le baptême les petits enfants, fussent-ils nés d’une mère chrétienne, afin de purifier en eux au moyen de cette régénération spirituelle, la souillure contractée par la génération naturelle. Il approuva aussi le jeûne du samedi, en mémoire de la sépulture de notre Seigneur. Il siégea quinze ans, un mois et dix jours. En quatorze ordinations au mois de décembre, il ordonna trente Prêtres, quinze diacres, et sacra cinquante-quatre Évêques pour divers lieux. Il fut enseveli dans le cimetière nommé : Ad Ursum pileatum.

Au troisième nocturne.

Lecture du saint Évangile selon saint Luc. Cap. 21, 9-19.

En ce temps-là : Jésus dit à ses disciples : Lorsque vous entendrez parler de guerres et de séditions, ne soyez pas effrayés ; car il faut que ces choses arrivent d’abord, mais ce ne sera pas encore aussitôt la fin [1]. Et le reste.

Homélie de saint Grégoire, Pape. Homilia 35 in Evangelia

Septième leçon. Notre Seigneur et Rédempteur annonce les calamités qui doivent précéder la fin du monde, afin qu’au moment où elles viendront, elles causent d’autant moins de trouble qu’elles auront été connues à l’avance. Les traits dont on prévoit l’atteinte sont, en effet, moins dangereux ; et les maux de ce monde nous semblent plus supportables quand la prévoyance nous munit contre eux comme d’un bouclier. Voici donc ce que nous dit le Sauveur : « Quand vous entendrez parler de guerres et de séditions, n’en soyez point effrayés, il faut auparavant que ces choses arrivent ; mais ce n’est pas encore sitôt la fin ». Il faut peser ces paroles par lesquelles notre Rédempteur nous déclare ce que nous aurons à souffrir, soit au dedans soit au dehors. En effet, par guerres, on désigne des combats contre les ennemis extérieurs, et par séditions, des luttes entre concitoyens. Afin donc de nous faire entendre que nous rencontrerons des sujets de trouble au dedans comme au dehors, Jésus-Christ nous dit que nous aurons à souffrir des peines de la part de nos ennemis, et d’autres de la part de nos frères.

Huitième leçon. Mais parce que la fin ne suivra pas immédiatement ces maux qui auront lieu d’abord, le Seigneur ajoute : « Une nation se soulèvera contre une nation, un royaume contre un royaume. Il y aura de grands tremblements de terre en divers lieux, et des pestes et des famines, et des signes effrayants dans le ciel, et de grands prodiges ». Beaucoup de tribulations préviennent la dernière tribulation ; et les calamités qui se succèdent alors en si grand nombre sont l’indice des maux éternels, réservés aux méchants. Aussi, après les guerres et les séditions, n’est-ce pas encore la fin. Un grand nombre de malheurs doivent la précéder, afin qu’ils puissent faire présager le malheur qui n’aura pas de fin.

Neuvième leçon. Après avoir énuméré tant de signes de la perturbation finale, il nous faut maintenant considérer brièvement chacun d’eux en particulier, puisque nécessairement, nous subirons ces maux qui nous viennent les uns du ciel, les autres de la terre ; ceux-ci des éléments, ceux-là des hommes. Notre Seigneur dit : « Une nation se soulèvera contre une autre nation » : voilà la perturbation venant des hommes. « Il y aura de grands tremblements de terre en divers lieux », c’est la colère divine qui éclate d’en haut. « Il y aura des pestes », c’est la désorganisation se manifestant dans les corps ; « de la famine » : cela vient de la stérilité de la terre ; « des signes effrayants dans le ciel et des tempêtes » ; ce sont les troubles atmosphériques. Parce que toutes choses doivent être détruites, il se produira avant cette consommation des troubles universels et nous qui avons par le péché abusé de toutes les créatures, nous les verrons servir toutes à notre châtiment, afin que cette parole s’accomplisse : « Toute la terre combattra avec lui contre les insensés » [2].

[1] Le Sauveur nous engage à conserver pendant les guerres qui précéderont la fin des temps, la sérénité qui découle de la confiance en Dieu. Or, cette sérénité chrétienne a brillé de tout son éclat dans les martyrs et les confesseurs durant les persécutions qui furent une guerre sans merci livrée au christianisme.

[2] Sap. 5, 21.

Giovanni de Campo, San Celso, 1461, Caltignaga, Chiesa dei Santi Nazzaro e Celso, Sologno



Dom Guéranger, l’Année Liturgique

La gloire de l’Église de Milan, Nazaire et Celse apparaissent au Cycle en ce jour. Oubliés trois siècles dans l’obscurité de la tombe qui, au temps de Néron, avait caché leurs dépouilles sacrées, ils reçoivent maintenant les hommages de l’Orient et de l’Occident réunis dans leur culte. Neuf ans s’étaient écoulés depuis la journée triomphale où, non moins ignorés de la ville témoin jadis de leurs combats, Gervais et Protais étaient venus, comme d’eux-mêmes, se ranger près d’un illustre Pontife attaqué pour la divine consubstantialité du même Christ qui avait eu leur amour et leur foi. Ambroise, que le martyre fuyait, mais qu’aimaient les Martyrs, était près de recevoir la blanche couronne réservée à ses œuvres saintes, quand le ciel lui révéla le nouveau trésor dont la découverte allait, une fois de plus, « illustrer les temps de son épiscopat » [3]. Théodose n’était plus ; Ambroise allait mourir ; partout déjà les Barbares se montraient. Mais comme si, avec la menace de la destruction imminente de l’ancien monde, l’heure de la première résurrection dont parle saint Jean eût sonné, les Martyrs se levaient de leurs tombes, et ils allaient régner mille ans avec le Christ sur un monde renouvelé [4].

Elle est tombée, elle est tombée la grande Babylone qui abreuvait tous les peuples du vin de sa fornication, et dans laquelle s’est trouvé tout le sang des saints qui furent tués sur la terre [5]. Le grand Pape saint Innocent Ier, dont la mémoire semble venir aujourd’hui compléter tout exprès celle des Martyrs, n’est-il pas là pour rendre en effet témoignage du cataclysme dans lequel, aux jours de son pontificat, Rome païenne périt enfin et fit place entière à la Jérusalem nouvelle descendue des cieux [6] ? Pas plus que l’antique Sion, la Rome des Césars ne s’était rendue aux avances du Dieu qui pouvait seul répondre à ses espérances d’immortalité. Depuis même le triomphe de la Croix sous Constantin, aucune ville de l’empire n’était restée si opiniâtrement éprise des idoles aux pieds desquelles avait coulé par sa criminelle folie, tant qu’elle était demeurée libre, le sang généreux qui aurait pu renouveler sa jeunesse. Après pourtant la défaite de ses vains simulacres, la patience divine s’était résolue de l’attendre un siècle entier, dont les dix dernières années ne furent qu’une suite de menaces salutaires et d’interventions miséricordieuses, où se montrait ce Christ qu’elle s’obstinait à repousser. Or les marches et contremarches des Goths, alliés la veille, ennemis le lendemain, promenant l’anarchie, furent l’occasion pour elle de revenir aux superstitions que les empereurs chrétiens ne toléraient plus ; et l’on vit sa sénile démence sourire à la liberté que le siège mis par Alaric devant ses murs rendait aux aruspices toscans, venus à son secours, d’y rétablir le culte des dieux. Le réveil fut terrible, lorsqu’au matin du 24 août 410, le vrai Dieu des armées prit sa revanche enfin, et qu’on vit la foudre, tandis que les Barbares massacraient et pillaient, mettre en feu la ville et pulvériser les statues dans lesquelles si longtemps elle avait mis sa confiance et sa gloire.

Les justiciers de Dieu, renversant Babylone, avaient respecté la tombe des deux fondateurs de la Rome éternelle. Sur ces fondements apostoliques, Innocent reprit en sous-œuvre l’édification de la cité sainte. Bientôt, sur les sept collines purifiées par le feu, elle reparaissait plus éclatante que jamais comme le foyer prédestiné du monde des intelligences. C’est en l’année 417, dernière du pontificat d’Innocent, que retentissait dans l’Église l’acclamation d’Augustin à la condamnation portée contre l’hérésie pélagienne : « Des lettres de Rome sont arrivées ; la cause est finie » [7].

Les conciles de Carthage et de Milève qui, dans la circonstance, avaient sollicité du Siège apostolique la confirmation de leurs décrets, ne faisaient en cela, du reste, que reprendre la tradition ininterrompue des Églises à l’égard de la suréminente principauté [8] reconnue par toutes à leur Maîtresse et Mère. C’est ce qu’atteste éloquemment le saint Pape Victor, associé aux Martyrs dans la Liturgie de ce jour. Son grand nom nous rappelle en effet les conciles qui, par son ordre, se tinrent au second siècle dans l’Église entière au sujet de la Pâque ; la condamnation exécutée ou projetée par lui contre les Églises d’Asie, sans que personne méconnût le droit qu’il avait de la prononcer ; enfin les anathèmes incontestés dont il frappa Montan et les précurseurs d’Arius.

Glorieux élus qui, soit par l’effusion de votre sang dans l’arène, soit par les décrets rendus sur le Siège apostolique, avez exalté la foi du Seigneur, bénissez nos prières. Donnez-nous de comprendre l’enseignement qui résulte pour nous de votre rencontre au Cycle sacré. Ni martyrs, ni pontifes, nous pouvons mériter pourtant d’être associés à votre gloire ; car le motif qui explique votre commun rendez-vous dans la béatitude en ce jour, doit être aussi pour chacun de nous, à des degrés divers, la raison du salut : dans le Christ Jésus, rien ne vaut, dit l’Apôtre, que la foi qui opère parla charité [9] ; c’est uniquement de cette foi, pour laquelle vous avez travaillé ou souffert, que nous aussi espérons la justice [10] et attendons la couronne [11].

Nazaire, qui aviez tout quitté pour annoncer le Christ aux contrées qui ne le connaissaient pas ; Celse qui, tout enfant, ne craignîtes point de sacrifier comme lui au Seigneur Jésus votre famille, votre pays, votre vie même : obtenez-nous l’estime du trésor que tout fidèle est appelé à faire valoir par la confession des œuvres et de la louange. Victor, gardien jaloux des traditions de cette divine louange en ce qui regarde le jour de la solennité des solennités, vengeur de l’Homme-Dieu dans sa nature divine ; Innocent, oracle incorruptible de la grâce du Christ Sauveur, témoin aussi de ses inexorables justices : apprenez-nous et la confiance et la crainte, et la rectitude de la croyance et la susceptibilité qui sied au chrétien en ce qui touche cette foi, fondement unique pour lui de la justice et de l’amour. Martyrs et Pontifes, ensemble attirez-nous parla voie droite qui mène au ciel.

[3] Ambr. Ep. XXII.

[4] Apoc. XX, 1-7.

[5] Ibid. XIV, 8 ; XVIII, 2, 24.

[6] Ibid. XXI.

[7] Aug. Sermo CXXXI, De verbis Apost. II.

[8] Iren. Adv. haeres. III, III.

[9] Gal. V, 6.

[10] Ibid. 5.

[11] II Tim. IV, 8.



Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Les saints Nazaire et Celse, martyrs.

Les corps des martyrs Nazaire et Celse étaient ensevelis dans un jardin hors de Milan, quand, en 395, ils furent retrouvés par saint Ambroise. On découvrit d’abord le cadavre de Nazaire, parfaitement conservé ; la tête était détachée du buste et le sang était vermeil et frais comme s’il venait d’être versé.

Après avoir déposé les restes du martyr sur une litière, saint Ambroise alla prier dans une autre partie du jardin où l’on creusa immédiatement. Le corps du petit Celse apparut ; plus tard les Actes le mirent en relation avec Nazaire et en firent même son disciple.

Le corps de saint Nazaire fut transféré par Ambroise dans la nouvelle basilique des Apôtres, appelée aussi Romaine, et Dieu l’y honora immédiatement par la délivrance instantanée d’un énergumène.

Ambroise composa, en l’honneur du saint martyr, une célèbre inscription métrique, qui fut transcrite par les anciens compilateurs de recueils d’épigraphie et que nous avons déjà citée le 12 juin, date à laquelle l’Église mentionne l’invention des saintes Reliques.

Il semble que le corps de saint Celse ait été laissé par Ambroise au lieu où il fut retrouvé ; il est certain qu’il ne fut pas transporté à la basilique Romaine. Cependant en son honneur on éleva plus tard une basilique in campo à côté de laquelle, au XIe siècle, l’archevêque Landolphe fonda aussi un monastère.

De Milan, le culte des deux martyrs se répandit vite dans tout le monde romain du Bas-Empire. Pour abriter convenablement une parcelle de leurs reliques, Constantinople, peut-être dès le temps d’Honorius et d’Arcadius, éleva un temple dédié à saint Nazaire.

Comme il le chante lui-même dans son XXIVe poème, saint Paulin de Nole déposa les reliques de saint Nazaire dans la basilique de Saint-Félix.

Hic et Nazarius Martyr, quem munere fido

Nobilis Ambrosii, substrata mente recepi,

Culmina Felicis dignatur et ipse cohospes

Fraternisque domos privatis sedibus addit.

Saint Gaudence fit de même à Brescia ; Galla Placidia érigea aux saints Nazaire et Celse une chapelle à Ravenne, et enfin le pape Symmaque envoya aussi des reliques de Nazaire aux évêques africains relégués en Sardaigne.

Nous tirons du Canon grec, en l’honneur de saint Nazaire, ces odes rapportées par les Bollandistes [12] :

Antiqua Roma tua predicat certamina, o multarum palmarum victor, Nazari ; at nova Roma (Cpolis) canit tua prodigia per sacras Reliquias tuas quas possidet, inter fideles perpetrata.

Ritu fontis, unguenta gratiæ profundens, divinus ille Nazarius invitat omnes qui ad eum religiose confugiunt, ut hauriant ex se lucem atque munditiam mentis.

Le même jour. Saint Victor, pape (189-198-199).

Le pape Victor — le treizième depuis saint Pierre — est célèbre dans l’histoire ecclésiastique des trois premiers siècles par ses encycliques adressées à toutes les Églises, et dans lesquelles il convoquait des synodes pour régler la question de la date de Pâques. Même les évêques des contrées les plus éloignées de l’Asie Mineure obéirent à l’ordre papal et envoyèrent leur vote à Rome, vote qui cependant différait de l’usage romain. Il s’en fallut de peu que cela ne provoquât un schisme. Pour étendre, en effet, à tout le monde, l’unité liturgique romaine relativement au jour de la célébration de la fête de Pâques, le pape Victor voulait que les Asiatiques renonçassent à leur tradition qui remontait à saint Jean l’Évangéliste ; et comme ils avaient de la répugnance à obéir, le Pontife les menaça de les séparer de sa Communion. Irénée de Lyon s’interposa à propos comme pacificateur, et pour le moment l’affaire n’eut pas de suite.

Dans cet épisode de la vie du pape Victor, les historiens reconnaissent un acte propre de la primauté pontificale, que tous les Orientaux à cette époque tenaient pour indiscutable.

Victor était né en Afrique, ce qui explique sa nature ardente. Saint Jérôme lui attribue mediocria de religione volumina, et pour cette raison lui reconnaît le mérite d’avoir été le plus ancien auteur ecclésiastique latin.

Victor fut enseveli au Vatican près de saint Pierre, et son nom est mentionné dans le martyrologe d’Adon, qui lui attribue la gloire du martyre, dont ne dit rien le Liber Pontificalis.

Le même jour (28 juillet). Saint Innocent, pape et confesseur.

Saint Innocent Ier (402-417), qui prit une part si énergique à la défense de saint Jean Chrysostome persécuté, fut chargé du pontificat romain en des temps très calamiteux, alors qu’Alaric assiégeait et saccageait cette Ville éternelle qui s’était jadis assujetti le monde.

Pour sauver son peuple romain fatigué du long siège, le Pape accepta d’aller comme ambassadeur à Ravenne où résidait alors l’empereur Honorius. Par cet éloignement de la capitale, le Seigneur voulut certainement épargner au saint Pontife les horreurs du massacre ; car tandis qu’Innocent était à Ravenne, envoyé par le Sénat romain pour amener l’empereur Honorius à se mettre d’accord avec le roi des Goths, la capitale du monde fut prise et dévastée par les barbares. Orose a comparé Innocent au juste Lot que Dieu fit sortir de Sodome avant que la ville fût enveloppée d’un déluge de feu. Dans l’histoire de la liturgie, une lettre d’Innocent Ier à Decentius, évêque de Gubbio, est restée célèbre. Ce dernier l’avait interrogé sur différentes questions relatives aux diptyques, au baiser de paix et au sacrum fermentum, qu’en ce temps les évêques faisaient distribuer dans les paroisses de leurs cités épiscopales.

Saint Innocent mourut le 12 mars 417 et fut enseveli près de son prédécesseur Anastase, dans le cimetière de Pontien, ad ursum pileatum. Les itinéraires le mentionnent tous en ce lieu, d’où Serge II transporta ses reliques au Titre d’Equitius.

Dans le musée du Latran est conservée l’inscription suivante, qui mentionne Innocent Ier :

TEMPORIBVS • SANCTI

INNOCENTI • EPISCOPI

PROCLINVS • ET • VRSVS • PRÆSBB

TITVLI • BYZANTI

SANCTO•MARTYRI

SEBASTIANO • EX • VOTO • FECERVNT

Nous devons aussi mentionner le gracieux poème consacré par la moniale Rosvita aux reliques des papes Anastase et Innocent, qui avaient été demandées à Serge II par Landulphe, duc de Saxe. Le Pape répond :

Hic duo rectores fuerant aliquando patentes.

Præsul Anastasius sedis sanctissimus huius,

Et coapostolicus sacer Innocentius eius,

Qui post pastorem Petrum Paulumque magistrum

Ecclesiæ, mentis celebres fulsere supremis.

Quorum tam magna servantur corpora cura,

Hactenus a cunctis huius rectoribus urbis,

Ut nec particulam quisquam subtraxerit unquam,

Pleno membrorum numero remanente sacrorum.

Une seule messe réunit aujourd’hui les quatre saints dont nous venons de parler. Elle ne se trouve pas dans les anciens Sacramentaires, et pour ce qui regarde spécialement le martyr Nazaire de Milan, la commémoration de ce jour est une simple répétition de sa fête déjà célébrée le 12 juin.

La Messe.

La messe est du Commun, sauf les collectes et la première lecture.

Prière. — « Que la sainteté de Nazaire, Celse, Victor et Innocent couronnée par vous, Seigneur, nous défende, et implore votre secours pour notre faiblesse ». Nous avons traduit par sainteté couronnée au ciel les mots du Missel : confessio beata. Durant la vie présente, nous devons tous confesser notre foi à travers les mille croix, contradictions et peines qui composent notre vie. Si cette confession n’est pas sanglante, elle n’en est pas moins douloureuse et elle est, en son temps, glorifiée par Dieu dans le ciel.

La lecture est tirée de la Sagesse (X, 17-20). Le Seigneur fait passer par la mer Rouge les Hébreux et les Égyptiens, c’est-à-dire les bons comme les méchants. Pour les bons, l’épreuve est l’occasion du mérite et de la gloire ; pour les méchants au contraire, à cause de leur répulsion à l’endroit de la grâce divine, l’épreuve est, le plus souvent, une nouvelle occasion d’une obstination plus impie dans leur haine du Seigneur et de sa Providence.

Sur les oblations. — « Faites, Seigneur, que ces dons offerts en l’honneur de vos saints Nazaire, Celse, Victor et Innocent vous soient agréables, et que leur réception nous procure la vie éternelle ». Que d’intentions, quel trésor de richesse spirituelle dans l’unique sacrifice de la Loi nouvelle ! Tandis qu’il rend à Dieu tout l’honneur et l’action de grâces dont Il est digne, il célèbre aussi les gloires et les mérites des saints, soulage dans ses peines l’Église souffrante, expie les fautes des mortels et, réunissant les membres de l’Église de la terre à leur Chef mystique qui les précède dans la Patrie, il leur imprime le sceau de la Divinité.

Après la Communion. — « Apaisez-vous, Seigneur, grâce à la médiation de vos saints Nazaire, Celse, Victor et Innocent, afin que le sacrement célébré dans le temps ait son accomplissement dans l’éternité ». Ici bas, l’Eucharistie est le gage de notre future résurrection dans la gloire, parce que l’union du Christ à l’âme au moyen de la grâce est la figure de cette autre union définitive et parfaite, qui se réalisera quand Deus cum eis erit eorum Deus [13], comme le dit saint Jean en parlant des saints.

[12] Act. SS. lulii, t. VI, 512.

[13] Apoc. 21, 3 : Et Dieu avec eux sera leur Dieu.

Statue de Saint Celse martyr, Cathedral in Milan

Photographie : Giovanni Dall'Orto, January 16 2007.




Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique

Les martyrs traversent la Mer Rouge.

Nous avons ici un des rares cas où l’on fête ensemble des saints de conditions diverses.

1. Saints Nazaire et Celse, Victor 1er et Innocent 1er. — Jour de mort : 28 juillet, mais non la même année. Tombeaux : celui des deux premiers à Milan ; les deux autres à Rome (Saint-Pierre). Leur vie : Ces quatre saints appartinrent à des situations et des temps différents.

Nazaire reçut le baptême de saint Lin. Il instruisit et baptisa lui-même le jeune Celse. Ensemble ils allèrent à Trèves et à Milan où ils périrent, décapités, pour leur foi (vers 68). Les restes de saint Nazaire furent solennellement déposés dans un riche tombeau par les soins de saint Ambroise, en 395.

Victor 1er, pape (189-198), né en Afrique, statua, entre autres choses, qu’en cas de nécessité on pourrait baptiser avec n’importe quelle eau, pourvu qu’elle fût naturelle. Il rendit uniforme la fixation de la fête de Pâques dans l’Église.

Innocent 1er (401-417) compte parmi les plus grands papes des premiers siècles ; ses décrétales restent des documents extrêmement précieux. En souvenir de la sépulture de Notre Seigneur, il institua le jeûne du samedi. La lettre qu’il adressa à l’évêque Decentius de Gubbio est d’un très grand intérêt pour l’histoire de la liturgie (diptyques, baiser de paix, sacrum fermentum). Pendant son pontificat, Rome subit le siège d’Alaric, roi des Goths. Le pape alla alors se mettre sous la protection de l’empereur Honorius, à Ravenne. Pendant son absence, Rome fut prise et saccagée. On a comparé Innocent 1er au juste Loth que Dieu fit sortir de Sodome avant de l’anéantir. (Il y a une autre fête de saint Nazaire le 12 juin).

2. La Messe est en majeure partie tirée du commun des Martyrs (Intret). Seule, la Leçon est propre : elle établit une comparaison heureuse entre le martyre et le passage de la Mer Rouge par les Israélites. C’est bien, en effet, à travers une mer rouge de sang qu’ils parvinrent sains et saufs au rivage de l’éternité, protégés par la nuée pendant le jour et la colonne de feu pendant la nuit.

Remarquons la belle formule de la Secrète : « Puissions-nous, en présentant nos offrandes, être agréables à Dieu ; puissions-nous, en les recevant (consacrées), recevoir une nouvelle vie ». (Scène touchante de la primitive Église ; à la Communion, nos offrandes nous sont rendues consacrées).



Statue de Saint Celsus, Église d'Ingeldorf

SAINT NAZAIRE ET SAINT CELSE, DEUX MARTYRS ROMAINS

11 janvier 2017

 
L’ancienne cathédrale de la Cité de Carcassonne, aujourd’hui basilique, est vouée au culte de deux martyrs romains, saint Nazaire et saint Celse. Qui étaient ces premiers chrétiens et comment se sont-ils vu dédier une église dans cette région de France?
Nazaire, un prêcheur de la toute jeune Eglise chrétienne
Les premières communautés chrétiennes naissent au Ier siècle en Judée et se développent dans tout l’empire romain. Ici et là, des individus se distinguent, se convertissant à la nouvelle religion et se consacrant à l’évangélisation des populations. C’est le cas de Nazaire, converti au christianisme par l’intermédiaire de sa mère, sainte Perpétue, qui aurait été elle-même une disciple de saint Pierre. Né à Rome au Ier siècle, ce fils d’un haut-fonctionnaire de l’armée romaine a  tout abandonné, biens comme position sociale, pour aller prêcher en Gaule.

La rencontre avec Celse
Ayant franchi les Alpes, Nazaire parcourt la région pour finalement arriver à Cimiez, une préfecture romaine qui est aujourd’hui un quartier de Nice. Il y rencontre Celse, qu’il convertit au christianisme, mais les deux hommes sont jetés en prison par le gouverneur. Ce dernier, appliquant les décisions de l’empereur, persécute les adeptes du christianisme. En effet, la nouvelle religion est perçue comme un danger. Chassés de la ville, les deux hommes reprennent la route qui les amène, en passant par Genève, jusqu’à Trèves, siège du prétoire de la Gaule belge.

Le miracle puis le martyre
Encore une fois arrêtés, Nazaire et Celse sont condamnés à la noyade par le gouverneur de la ville. La légende raconte que le bateau qui les conduit au supplice essuie une violente tempête que les deux hommes apaisent miraculeusement. Les gardes les libèrent et ils décident de retourner à Milan. C’est là qu’il sont à nouveau condamnés à mort par le juge Anolin et ont la tête tranchée. Nous sommes le 28 Juillet 56 de notre ère et Néron règne sur l’Empire.

La cathédrale Saint-Nazaire et Saint-Celse
C’est donc à ces deux figures mythiques de l’évangélisation de la Gaule qu’est consacrée l’église de la Cité. Des sculptures de saint Nazaire et saint Celse ornent l’un des douze piliers du choeur .  On trouve naturellement dans l’évangéliaire de Saint-Nazaire une enluminure représentant leur martyre. Un des vitraux du chœur leur est également consacré. Les deux hommes ont d’ailleurs provoqué un autre miracle, posthume celui-là, puisqu’en 395, leurs dépouilles ont été retrouvées parfaitement préservées et leurs reliques transportées dans l’église Saint-Ambroise de Milan.

Il est en Languedoc une autre cathédrale dédiée à saint Nazaire, celle de Béziers. Rappelez-vous que les Trencavel étaient vicomtes de Carcassonne et de Béziers…


Genova Multedo, la chiesa di S. Maria e dei Santi Nazario e Celso di Monte Oliveto

Saint Nazarius of Rome


Also known as
  • Nazaire
Profile

His father was a pagan imperial Roman army officer, his mother Saint Perpetua of Rome. Raised a Christian and taught religion by Saint Peter the Apostle. Friend of and co-worker with Saint CelsusEvangelized in MilanMartyred in the first persecution of Nero.

Born

SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-nazarius-of-rome/



Facciata della chiesa dei santi Nazario e Celso a Varazze (SV)

Sts. Nazarius and Celsus

The only historical information which we possess regarding these two martyrs is the discovery of their bodies by St. Ambrose. Paulinus relates (Vita Ambrosii, xxxii-xxxiii) that Ambrose, at some time within the last three years of his life, after the death of the Emperor Theodosius (d. 395), discovered in a garden outside the walls of Milan the body of St. Nazarius, with severed head and still stained with blood, and that he caused it to be carried to the Basilica of the Apostles. In the same garden Ambrose likewise discovered the body of St. Celsus, which he caused to be transported to the same basilica. Obviously a tradition regarding these martyrs was extant in the Christian community of Milan which led to the finding of the two bodies. A later legend, without historical foundation, places the martyrdom of these witnesses to the faith during the persecution of Nero, and describes with many details the supposed journeyings of St. Nazarius through Gaul and Italy. He is also brought into relation with the two martyrs Gervasius and Protasius. Paulinus says distinctly (l.c.) that the date on which Nazarius suffered martyrdom is unknown. The discourse eulogizing the two saints, attributed to St. Ambrose (Sermo lv, in P.L., XVII, 715 sqq.), is not genuine. St. Paulinus of Nola speaks in praise of St. Nazarius in his Poema xxvii (P.L., LXI, 658). A magnificent silver reliquary with interesting figures, dating from the fourth century, was found in the church of San Nazaro in Milan (Venturi, "Storia dell' arte italiana", I, Milan, 1901, fig. 445-49). The feast of the two martyrs, with that of Sts. Victor and Innocent, is on 28 July.

Sources

Mombritius, Sanctuarium, II, fol. 179 v-184 v; Acta SS., Julii, VI, 503-533; Analecta Bollandiana, II (1883), 302-307; Bibliotheca hagiographica latina, II, 881-882; Dufourcq, Étude sur les 'Gesta Martyrum' romains, II (Paris, 1907), 61 sqq.; Savio, in Ambrosiana (Milan, 1897); Puricelli, De ss. martyribus Nazario et Celso, ac Protasio et Gervasio, Mediolani sub Nerone coesis, deque basilicis in quibus eorum corpora quiescunt (Milan, 1656).
Kirsch, Johann Peter. "Sts. Nazarius and Celsus." The Catholic Encyclopedia. Vol. 10. New York: Robert Appleton Company, 1911. 29 Jul. 2020 <http://www.newadvent.org/cathen/10728a.htm>.
Transcription. This article was transcribed for New Advent by Gary Rosys.
Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. October 1, 1911. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.


La chiesa dei Santi Nazario e Celso. Corneola, località del comune di Cinto Euganeo 

Saints of the Day – Nazarius and Celsus


Article

Born in Rome; died c.68. Unreliable legend reports that Saint Nazarius was the son of a pagan Roman officer and his Christian wife Perpetua. Nazarius was taught the faith by Saint Peter. When Emperor Nero was persecuting Christians in Rome, Nazarius began to preach the Christian faith so powerfully that his friends begged him to leave the city to avoid punishment. He went to Milan. There he found two other Christians, Gervase and Protase, already in prison. In spite of the danger, Nazarius rushed to comfort them, for which the city rulers beat him and threw him outside their walls.

Undeterred, Nazarius went to Gaul. He was asked to look after a child called Celsus, baptized him, and travelled further, reaching Trier, Germany, always preaching the Gospel. Celsus went with him, supporting Nazarius in every way he could.

At Trier, they were tried by Nero who found them guilty of being Christians, and ordered that they be drowned. Both Christians were taken in a ship and thrown overboard, but a storm that suddenly arose frightened the sailors. Imagining that the storm was a punishment for their treatment of the two Christians, the sailors pulled Nazarius and Celsus back on board.

They landed at Genoa, and Nazarius decided that they ought to try once more to convert the people of Milan. But the magistrates of Milan again caught Nazarius and Celsus with him. This time they were beheaded.

The two saints were buried outside the walls of the city, close by the graves of Gervase and Protase. The only undisputed fact is that Saint Ambrose, bishop of Milan, discovered the four bodies in a garden outside Milan and reverently enshrined them inside his great new church of the Apostles in 395. Reputedly, Nazarius’s blood was still liquid and red when his body was exhumed by Saint Ambrose (Attwater, Benedictines, Bentley, Delaney, Encyclopedia).

In art, they are depicted as a man and boy walking on the sea (Roeder).

MLA Citation

  • Katherine I Rabenstein. Saints of the Day1998CatholicSaints.Info. 21 July 2020. Web. 29 July 2020. <https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-nazarius-and-celsus/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-nazarius-and-celsus/



Chiesa romanica dei Santi Nazario e Celso di Montechiaro d'Asti.

Butler’s Lives of the Saints – Saints Nazarius and Celsus, Martyrs


Article

About the Year 68.

Saint Nazarius’s father was a heathen, and enjoyed a considerable post in the Roman army. His mother Perpetua was a zealous Christian, and was instructed by Saint Peter, or his disciples, in the most perfect maxims of our holy faith. Nazarius embraced it with so much ardour that he copied in his life all the great virtues he saw in his teachers; and out of zeal for the salvation of others left Rome, his native city, and preached the faith in many places with a fervour and disinterestedness becoming a disciple of the apostles. Arriving at Milan he was there beheaded for the faith, together with Celsus, a youth whom he carried with him to assist him in his travels. These martyrs suffered soon after Nero had raised the first persecution. Their bodies were buried separately in a garden without the city, where they were discovered and taken up by Saint Ambrose in 395. In the tomb of Saint Nazarius a vial of the saint’s blood was found as fresh and red as if it had been spilt that day. The faithful stained handkerchiefs with some drops, and also formed a certain paste with it; a portion of which Saint Ambrose sent to Saint Gaudentius, bishop of Brescia. Saint Ambrose conveyed the bodies of the two martyrs into the new church of the apostles, which he had just built. A woman was delivered of an evil spirit in their presence. Saint Ambrose sent some of these relics of Saint Paulinus of Nola, who received them with great respect, as a most valuable present, as he testifies.

The martyrs died as the outcasts of the world, but are crowned by God with immortal honour. The glory of the world is false and transitory, and an empty bubble or shadow; but that of virtue is true, solid, and permanent, even in the eyes of men; for, to use the comparison of Saint Basil, as the more we look upon the sun the more we admire it, and by reviewing it never find it less bright or less beautiful; so the memory of the martyrs which we celebrate, after so many years, is only more fresh in our minds, and will be more flourishing in all ages to come.

MLA Citation

  • Father Alban Butler. “Saints Nazarius and Celsus, Martyrs”. Lives of the Fathers, Martyrs, and Principal Saints1866CatholicSaints.Info. 3 July 2014. Web. 29 July 2020. <https://catholicsaints.info/butlers-lives-of-the-saints-saints-nazarius-and-celsus-martyrs/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/butlers-lives-of-the-saints-saints-nazarius-and-celsus-martyrs/



Chiesa di Nostra Signora dell'Assunta e di San Nazario e Celso, Voltaggio, Piemonte, Italia

JULY 28th.—SS. NAZARIUS AND CELSUS, MARTYRS.

SAINT NAZARIUS'S father was a heathen, and held a considerable post in the Roman army. His mother, Perpetua, was a zealous Christian, and was instructed by St. Peter, or his disciples, in the most perfect maxims of our holy faith. Nazarius  embraced it with so much ardor that he copied in his life all the great virtues he saw in his teachers; and out of zeal for the salvation of others, he left Rome, his native city, and preached the faith in many places with a fervor and disinterestedness becoming a  disciple of the Apostles. Arriving at Milan, he was there beheaded for the faith, together with Celsus, a youth whom he carried with him to assist him in his travels. These martyrs suffered soon after Nero had raised the first persecution. Their bodies were buried separately in a garden without the city, where they were discovered and taken up by St. Ambrose, in 395.  In the tomb of St. Nazarius, a vial of the Saint's blood was found as fresh and red as if it had been spilt that day. The faithful stained handkerchiefs with some drops, and also formed a certain paste with it, a portion of which St. Ambrose sent to St. Gaudentius, Bishop of Brescia. St. Ambrose conveyed the bodies of the two martyrs into the new church of the apostles, which he had just built. A woman was delivered of an evil spirit in their presence. St. Ambrose sent some of these relics to St. Paulinus of Nola, who received them, with great respect, as a most valuable present, as he testifies.


REFLECTION.—The martyrs died as the outcasts of the world, but are crowned by God with immortal honor. The glory of the world is false and transitory, and an empty bubble or shadow, but that of virtue is true, solid, and permanent, even in the eyes of men.

SOURCE : https://jesus-passion.com/saints_nazarius_and_celsus.htm



Chiesa dei Santi Nazaro e Celso a Verona

Pictorial Lives of the Saints – Saints Nazarius and Celsus, Martyr


Article

Saint Nazarius’s father was a heathen, and held a considerable post in the Roman army. His mother, Perpetua, was a zealous Christian, and was instructed by Saint Peter, or his disciples, in the most perfect maxims of our holy faith. Nazarius embraced it with so much ardor that he copied in his life all the great virtues he saw in his teachers; and out of zeal for the salvation of others, he left Rome, his native city, and preached the faith in many places with a fervor and disinterestedness becoming a disciple of the Apostles. Arriving at Milan, he was there beheaded for the faith, together with Celsus, a youth whom he carried with him to assist him in his travels. These martyrs suffered soon after Nero had raised the first persecution. Their bodies were buried separately in a garden without the city, where they were discovered and taken up by Saint Ambrose, in 395. In the tomb of Saint Nazarius, a vial of the Saint’s blood was found as fresh and red as if it had been spilled that day. The faithful stained handkerchiefs with some drops, and also formed a certain paste with it, a portion of which Saint Ambrose sent to Saint Gaudentius, Bishop of Brescia. Saint Ambrose conveyed the bodies of the two martyrs into the new church of the apostles, which he had just built. A woman was delivered of an evil spirit in their presence. Saint Ambrose sent some of these relics to Saint Paulinus of Nola, who received them, with great respect, as a most valuable present, as he testifies.

Reflection – The martyrs died as the outcasts of the world, but are crowned by God with immortal honor. The glory of the world is false and transitory, and an empty bubble or shadow, but that of virtue is true, solid, and permanent, even in the eyes of men.

MLA Citation
  • John Dawson Gilmary Shea. “Saints Nazarius and Celsus, Martyr”. Pictorial Lives of the Saints1922CatholicSaints.Info. 13 December 2018. Web. 29 July 2020. <https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-saints-nazarius-and-celsus-martyr/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-saints-nazarius-and-celsus-martyr/

Église Saint-Nazaire-Saint-Celse de Gambsheim

Saint Nazarius and Celsus

Martyrs
(First century)

Saint Nazarius, born in Rome, was the son of a pagan military man who held an important post in the Roman army. His mother, honored by the Church as Saint Perpetua, was a zealous Christian, instructed by Saint Peter or his disciples in the most perfect maxims of Christianity. Nazarius at the age of nine embraced the Faith with so much ardor that he copied in his own young life all the great virtues he saw in his teachers. He was baptized by Saint Linus, who would later become Pope. His pagan father was touched by his son’s virtue and seconded his project to go elsewhere to preach the Gospel. Out of zeal for the salvation of others, Nazarius therefore left Rome, his native city, and preached the Faith in many places with a fervor and disinterestedness fitting for a disciple of the Apostles.
Ten years later he is known to have been in Milan. He was driven from the city by the prefect after being whipped, and he left Italy to go to eastern Gaul or France. There a young boy by the name of Celsus was brought to him; his mother asked him to teach and baptize her son, and to take him for his disciple. The child was docile, and Nazarius did so; and they were never separated. When conversions multiplied, the local governor was alarmed and the apostle was again arrested, beaten and tortured. The wife of this governor was a Christian, however, and succeeded in obtaining liberty for the two young innocents. They were freed on condition they would not preach at this place any longer.
The two fervent Christians went to the Alpine villages where only a few solitary settlers braved the rigors of the climate and the altitude. They were not rebuffed and went as far as Embrun. There they built a chapel to the true God, and then continued on to Geneva, and to Treves where Saint Nazarius was arrested and imprisoned. Celsus followed him in tears, longing to share his captivity. When after a few days the prefect ordered them brought before him, they were treated cruelly but appeared before the magistrate, their faces shining with glory. The prodigies which followed caused fear in the pagans, and they were released and told to leave the region.
They returned to Milan, but were soon arrested there also. When they would not sacrifice to the gods of the empire, after several tortures in which God again preserved them, they were sentenced to be beheaded. They embraced one another in transports of joy and praise to God for this grace. It was during the reign of Nero, in about the year 56, that these generous Martyrs added their blood to the treasure of the Christians.
Their bodies were buried separately in a garden outside the city, where they were discovered and taken up by Saint Ambrose in 395. In the tomb of Saint Nazarius, whose decapitated body and head were perfectly conserved, a vial of the Saint’s blood was found as fresh and red as if it had been spilt that same day. Saint Ambrose conveyed the bodies of the two martyrs into the new church of the Apostles which he had just built. A woman was delivered of an evil spirit in their presence. Saint Ambrose sent some of these relics to Saint Paulinus of Nola, who received them with great respect as a most valuable gift, as he himself testifies, and placed them in honor at Nola.
Reflection: The martyrs died as the outcasts of the world, but are crowned by God with immortal honor. The glory of the world is false and transitory, an empty bubble or shadow, but that of virtue is true, solid, and permanent, even in the eyes of men.
Sources: Little Pictorial Lives of the Saints, a compilation based on Butler’s Lives of the Saints, and other sources by John Gilmary Shea (Benziger Brothers: New York, 1894); Les Petits Bollandistes: Vies des Saints, by Msgr. Paul Guérin (Bloud et Barral: Paris, 1882), Vol. 9.

SOURCE : https://sanctoral.com/en/saints/nazarius_celsus.html


Chiesa Parrocchiale dei Ss. Nazario e Celso, Urgano 




Santi Nazario e Celso Martiri


Paolino, biografo di sant’Ambrogio riferisce che il vescovo di Milano ebbe un’ispirazione che lo guidò sulla tomba sconosciuta di due martiri negli orti fuori città. Erano Nazario e Celso. Il corpo del primo era intatto e fu trasportato in una chiesa davanti a Porta Romana, dove sorse una basilica a suo nome. Sulle reliquie di Celso, le ossa, sorse una nuova basilica. Nazario aveva predicato in Italia, a Treviri e in Gallia. Qui battezzò Celso che aveva nove anni. Furono martirizzati a Milano nel 304, durante la persecuzione di Diocleziano.


Etimologia: Nazario = consacrato a Dio, dall'ebraico

Celso = alto, elevato, eccelso, dal


Emblema: Palma

Martirologio Romano: A Milano, santi Nazario e Celso, martiri, i cui corpi furono rinvenuti da sant’Ambrogio.

" ... San Nazaro, cittadino romano, discepolo di San Pietro, fu battezzato da S. Lino non ancora Papa, incontrò per questo, la disgrazia del di lui padre, di religione Ebreo, e dell’imperatore Nerone persecutore dei Cristiani, per esimersi dalla malignità dell’uno e dell’altro, uscì Nazaro da Roma, e, predicando Gesù Cristo, traversate alcune città lombarde, entrò in Piacenza, portossi indi a Milano: ivi trovò, per fede carcerati i santi fratelli Gervasio e Protasio, ed amorosamente confortatali, li animò a soffrire coraggiosamente il martirio. Di questo fatto informato, il Prefetto Romano condannò Nazaro alla frusta e all’esilio. Volse allora Nazaro alla Francia seguitando a predicare in ogni luogo la fede in Gesù Cristo".

Arrivato in Francia, da una cospicua Matrona gli fu presentato un assai grazioso fanciullo di nove anni. E fu pregato a volerlo avviare nella legge e religione da lui predicata. Con lieta cortesia accettò Nazaro il presentato infante, e dopo la conveniente istruzione, lo battezzò imponendogli il nome di Celso. E trovata angelica la indole del suo allievo, lo dichiarò compagno del suo apostolato, sebbene ancora non fosse uscito da puerizia. Non furono li Santi senza incontri in quella città. Infieriva in quel tempo in Roma e nelle province dell’impero, la dichiarata persecuzione di Nerone ed i Ss. Nazaro e Celso, stretti di catene il collo, furono imprigionati. Atterrita da tristo sogno, la moglie di Prefetto romano, ne ottenne la liberazione. Simile avventura provarono in Treviri dove molto fruttuosa riusciva la loro predicazione. Gran numero di quelli cittadini ricevevano il Battesimo, per tale motivo irritato quel prefetto fece arrestare li due Santi. Imprigionò Nazaro e consegno Celso ad una donna pagana, acciò lo conducesse all’idolatria; ma non riuscì essa all’intento. Non si mosse Celso per carezze, né per schiaffi, né per sferzate dal santo proposito. Invocando Gesù Cristo, mai cessò da piangere fin che fu riunito a Nazaro suo maestro. Nazaro intanto fu indarno tentato a rinunciare alla religione cristiana dal quel prefetto; ma perché cittadino Romano non fu tormentato nella persona, stretto in catene, fu con il suo allievo spedito a Nerone a Roma.

Ivi, come era successo in Treviri, Celso fu separato dal suo maestro e tentato di rinunziare a Gesù Cristo restò sempre fermo nella fede, e con animo virile sopportò ogni tormento e minacciò al prefetto: "Dio a cui servo ti giudicherà" né mai potè acquietarsi privo del suo maestro. Per comando di Nerone fu Nazaro strascinato nel tempio di Giove con la intenzione di sacrificare a quel falso nume sotto pena di morte. Non si sgomentò per questo, entrato egli nel tempio caddero tosto a terra infranti quegli idoli tutti. Si vide Nazaro tutto splendente di luce celeste e comparve vero apostolo di Gesù Cristo. Conosciuta Nerone la ferma risoluzione delli Santi ordinò che fossero ambidue gittati in mare. Scortati perciò a Civitavecchia, rinchiusi furono in una appostata barca ed avviata questa in alto, li nostri Santi furono sommersi in mare. Non erano ancora in allora compiuti i disegni di Dio, a questi la Divina Provvidenza, (a noi genovesi mai sempre propizia, e benefica) li riservava, fu quindi risparmiata la corona del martirio tanto desiderata. Una subita tempesta di mare minacciava di assorbire la barca colla quale erano stati precipitati i Santi, mentre essi andavano a piedi asciutti passeggiando sulle onde del mare in placida calma. Spaventati del temuto naufragio li marinari esecutori del tirrenico decreto di Nerone, ed illuminati dalla prodigiosa situazione dei Santi conobbero il loro fallo risolvettero di riceverli di nuovo in barca e dopo breve preghiera delli medesimi videro il mare in subita bonaccia. Da tali prodigi persuasi quei marinari della santità delle persone da loro oltraggiate, e della religione da essi predicata, chiesero ed ottennero dai Santi istruzione e Battesimo. Dopo tali avvenimenti quei novelli cristiani non si azzardavano ritornare a Nerone, e pieni della speranza in Dio, confortati della compagnia dei Santi abbandonarono le vele alla direzione della Provvidenza. Prosperamente navigando entrato nel nostro mare il fortunato naviglio volse la prora verso Genova città allora libera e alleata col Romano Impero. Distanti ancora da quelle mura 600 incirca passi videro sopra una delle colline di Albaro un tempio e una torre con intorno un’area circondata da macerie. Qui per ispirazione divina approdarono i Santi ed atterrati gli idoli che ritrovarono in quel tempio, consacrato alla falsa deità delli loro morti, cominciarono a predicare la fede in Gesù Cristo con felice riuscimento e senza veruno incontro, battezzarono quanti si convertirono; vi celebrarono il Divino Sacrificio e diedero così ad Albaro il vanto di essere la prima terra, non solo del Genovesato, ma di tutta la Italia, dove si è palesemente predicata e ricevuta la fede di Cristo, e dove è stata celebrata la prima Messa quietamente. Da Albaro passarono a predicare in Genova, dove in pochi giorni videro ricevuta e radicata la santa nostra religione, che per grazia particolare dell’Altissimo da poco meno di secoli diciotto conserviamo purissima, mai turbata dalla eresia, né mai amareggiata per sangue sparso da’ martiri della nostra terra. Compiuto con tanta felicità e frutto il loro apostolato in Genova, passarono i nostri Santi a Milano, premuroso Nazaro delli sovra lodati Gervasio e Protasio ivi tutt’ora in catene, di vieppiù fortificarli a soffrire per la fede di Gesù Cristo. Reggeva in allora quella Provincia a nome del crudele Nerone, il crudelissimo Antolino nella qualità di Prefetto. Inteso questo dell’operare dei Santi (che mai cessarono di predicare Gesù Cristo) li fece imprigionare, e trovati inutili quanti seppe trovare, li tentativi, e tormenti, li condannò l’uno e l’altro ad essere decapitati. Fregente e glorioso retaggio dell’Apostolato; e fuori della porta Romana fu eseguita l’empia condanna nel luogo allora detto "le tre muraglie" nell’anno di nostra salute 76. … Informati del glorioso martirio delli suddetti loro Santi Apostoli seguito in Milano, sul terminare del primo secolo, memori de’ benefici da loro ricevuti eressero a loro nome un tempio in distanza dalla prememorata torre di passi circa 60, luogo dove approdato avevano li Santi".


Fonte : Sito Convento e Parrocchia San Francesco d'Albaro - Genova



http://honau.free.fr/Nazaire-Celse.html