mercredi 13 juin 2012

Saint ANTOINE de PADOUE, prêtre franciscain, confesseur et Docteur de l'Église (« Le docteur évangélique »)


Statue de St Antoine de Padoue avec l’enfant Jésus. Ermitage de Saint Antoine de Lac-Bouchette
Un des plus beau Sanctuaire du Québec, un site de Pèlerinage dédié à St Antoine de Padoue, 
là où la nature et la spiritualité se rencontrent : Accueillir, servir, Aimer.


Saint Antoine de Padoue, prêtre et docteur de l'Église

Antoine naquit à Lisbonne (vers 1195). En 1221, il était à Assise près de Saint François, dont le projet de vie évangélique l'avait séduit. Ses dons exceptionnels de prédicateur le firent envoyer en France, où se répandaient les doctrines cathares. Il fonda un couvent à Brive-la-Gaillarde. De retour en Italie, il mourut à Padoue après y avoir prêché le carême (1231).

SOURCE : http://www.paroisse-saint-aygulf.fr/index.php/prieres-et-liturgie/saints-par-mois/icalrepeat.detail/2015/06/13/331/-/saint-antoine-de-padoue-pretre-et-docteur-de-l-eglise


Saint Antoine de Padoue

Frère Mineur, Docteur de l'Église (+ 1231)

Né à Lisbonne, ce contemporain de saint François d'Assise s'appelait en réalité Fernando. De famille noble aux traditions militaires, il entra tout jeune chez les Chanoines Réguliers de Saint Augustin à Coïmbra où il fut ordonné Prêtre.

En 1220, quand les restes des premiers martyrs franciscains furent ramenés du Maroc au Portugal, il entra chez les Frères Mineurs et prit le prénom d'Antoine.

Il désirait lui aussi aller au Maroc afin d'y mourir martyr. Tombé malade pendant le voyage, il dut rentrer en Europe.

En 1221, il est à Assise au chapitre de l'Ordre et ses Frères découvrent alors ses talents de prédicateur et de théologien.

Ayant remplacé "au pied levé" un prédicateur empêché, il étonne ses Frères qui, désormais, l'envoient prêcher plutôt que de balayer.

Avec la permission de Saint François, il enseigne à Bologne, Toulouse, Montpellier et Limoges.

A Brive-la-Gaillarde, on conserve même le souvenir des grottes où il se retira quelque temps dans la Prière solitaire.

C'est aussi dans cette ville qu'il retrouva miraculeusement un manuscrit dérobé, y gagnant du même coup sa spécialité posthume pour lui faire retrouver les objets perdus. En 1229, il est élu provincial de l'Italie du Nord.

La fin de sa vie est dominée par la prédication où il excelle. Il se trouve à Padoue pour prêcher le Carême en 1231.

C'est là qu'il meurt d'épuisement à 36 ans, dans cette ville qui le vénère et qui lui donne son deuxième nom, saint Antoine de Padoue. Il est "Docteur de l'Église", mais la piété populaire préfère en lui l'intercesseur efficace.

Il a été nommé Saint patron du Portugal en 1934 par le pape Pie XI.

Site officiel de saint Antoine de Padoue.

Les Franciscains s’installent aussi à Limoges... très modestement. Saint Antoine de Padoue vient et réside quelque temps à Limoges. Il prêche en Limousin et va fonder le Couvent des Frères Mineurs à Brive. (Les ordres mendiants et militaires - diocèse de Limoges)

Antoine dit de Padoue (1195-1231) Natif du Portugal, il fut un très grand prédicateur Franciscain, Canonisé dès 1232 mais déclaré Docteur de l'Église seulement en 1946. Son culte, qui se développe largement à partir du XVIe siècle, se répand plus tardivement dans le Poitou, à la fin du XIXe, sous l'impulsion notamment des prédicateurs Capucins: la célébration solennelle à Saint-Porchaire de Poitiers, en 1893, en est une date clé.

Il est généralement représenté tenant un livre sur lequel repose l'Enfant Jésus. Vêtu de la bure, les reins ceints d'une corde - de là le nom des Cordeliers autrefois donné aux Franciscains - il est couvert du manteau brun à capuchon. (diocèse de Poitiers- quelques saints)

La catéchèse de l'audience générale du 10 février 2010 a été consacrée à "l'un des Saints les plus populaires de l'Église Catholique", Canonisé en 1232 par Grégoire IX.

Saint Antoine "a fortement contribué au développement de la spiritualité franciscaine grâce à sa grande intelligence, à son sens de l'équilibre, à son zèle apostolique et à sa ferveur mystique...

Il fut l'un des premiers grands théologiens des Frères Mineurs pour ne pas dire le premier". Saint Antoine a composé un cycle de sermons pour le Dimanche, un autre consacré aux Saints, proposant ainsi un parcours spirituel tellement riche que Pie XII le proclama en 1946 Docteur de l'Église, en lui attribuant le titre de Docteur évangélique car ses semons reprenaient toute la fraîcheur et la beauté de l'Évangile".

Dit de Padoue ou de Lisbonne, Antoine définit la Prière "comme une relation d'amitié où l'homme dialogue avec Le Seigneur", l'articulant en quatre dispositions indispensables: ouvrir avec confiance son cœur à Dieu, lui parler avec affection, lui confier nos attentes, le louer et le remercier.

Cet enseignement résume la théologie Franciscaine, "la centralité de l'Amour Divin qui s'ouvre à la sphère affective et à la volonté cordiale, qui est aussi source d'un connaissance spirituelle qui dépasse toutes les connaissances".

Le Docteur évangélique, a ajouté Benoît XVI, connaissait bien les défauts de la nature humaine, et "la tendance à tomber dans le péché.

Il exhortait sans cesse à combattre l'inclination à l'avidité, à l'orgueil et à l'impureté... Au début du XIII siècle, dans un contexte de renaissance des villes et du commerce, le nombre des personnes insensibles aux pauvres s'accroissait.

Ainsi invitait-il les fidèles à rechercher l'amitié des pauvres et la véritable richesse, celle du cœur".

Cet enseignement "est tout aussi valable aujourd'hui, face à la crise économique, aux inégalités qui appauvrissent tant de personnes et accroissent la pauvreté.

Puis le Pape a souligné un autre des aspects saillants de la théologie Franciscaine, le Christocentrisme, qui "invite à réfléchir aux mystères de l'Humanité du Seigneur, principalement la Nativité et la Crucifixion.

"La vue du Crucifié inspirait à Antoine une immense gratitude envers Dieu, mais aussi de l'estime pour la dignité de la personne humaine, grâce à laquelle croyant comme incroyant peut trouver un sens enrichissant à sa vie".

Le Saint-Père a rappelé "l'importance du Crucifix pour notre culture et pour l'humanisme découlant de la Foi Chrétienne...

C'est parce que Dieu nous considère importants que nous devons être dignes des souffrances du Christ".

Le Pape a conclu en sollicitant l'intercession de Saint Antoine en faveur de l'Église, et en particulier des prédicateurs. "Suivant son exemple, puissent-ils unir ensemble une saine doctrine, une piété sincère et rigueur de discours.

En cette Année Sacerdotale, prions afin que prêtres et diacres accomplissent leur Ministère avec conscience, annonçant en l'actualisation la Parole de Dieu auprès des fidèles, surtout dans les homélies liturgiques". (source: VIS 100210 540)

Mémoire de Saint Antoine, Prêtre et Docteur de l’Église. Né à Lisbonne, il était chanoine régulier lorsqu’il entra dans l’Ordre des Mineurs, récemment fondé.

Il pensait aller chez les peuples d’Afrique pour propager la Foi, mais c’est en Italie et dans le midi de la France qu’il exerça avec beaucoup de fruits le Ministère de la prédication, en attirant un grand nombre à la vraie doctrine.

Il écrivit des sermons pénétrés de doctrine et de douceur et, sur l’ordre de Saint François, enseigna à ses Frères la théologie à Padoue, où il mourut en 1231.

Martyrologe romain.

SOURCE ` http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1313/Saint-Antoine-de-Padoue.html

Artus Quellinus II  (1625–1700). Ontwerp voor een beeld van de heilige Antonius van Padua / Ébauche d'une statue de saint Antoine de Padoue / Design for a statue of St. Anthony of Padua / Entwurf für ein Standbild des heiligen Antonius von Padua, between circa 1625 and circa 1700, terracotta, 56 x 27, Royal Museum of Fine Arts Antwerp



SAINT ANTOINE de PADOUE

Religieux de Saint-François

(1195-1231)

Saint Antoine était né à Lisbonne, en 1195, de la famille glorieuse de Godefroy de Bouillon premier roi de Jérusalem, dont une branche s'était implantée en Portugal.

A quinze ans, il entra dans l'Ordre des Chanoines réguliers de Saint-Augustin. Un jour qu'il était retenu à l'infirmerie du couvent par les devoirs de sa charge, il eut, au moment de l'élévation de la Messe, un ardent désir de voir le Sauveur, et il se mit à genoux: ô merveille! Les murs de l'église s'entr'ouvrent et lui laissent voir l'autel, où il adore ravi, la sainte Victime.

Cependant Antoine était appelé de Dieu à devenir disciple de saint François; il sentit le premier appel à la vue de cinq religieux franciscains s'embarquant pour les missions d'Afrique; l'appel fut définitif, quand, quelques mois plus tard, les reliques de ces cinq religieux, devenus martyrs de la foi, furent apportées providentiellement au monastère où il vivait. Antoine se sentit dès lors irrésistiblement entraîné vers un Ordre où il pourrait donner son sang pour Jésus-Christ. Il arriva en Italie avant la mort de saint François.

Placé à la cuisine d'un couvent, il fut un jour appelé par son supérieur pour prêcher, sans préparation, à la communauté. Il commença simplement; mais bientôt il s'éleva à une telle hauteur de doctrine et d'éloquence, qu'il émerveilla toute l'assemblée. L'Esprit-Saint, qui transforma les Apôtres, avait rempli l'humble Antoine. Dès lors il occupe les grandes charges de l'Ordre, il évangélise les villes et les campagnes, enseigne dans les universités de Montpellier, de Toulouse, de Bologne et de Padoue. Par ses prédications accompagnées de prodiges, il mérite le surnom de Marteau des hérétiques. Parmi les innombrables miracles de ce grand Thaumaturge, remarquons ceux qui suivent.

Son père avait été injustement condamné à mort, à Lisbonne, pour un meurtre qu'il n'avait pas commis. L'esprit de Dieu transporta Antoine en son pays natal; il alla tirer le mort de sa tombe et lui fit proclamer l'innocence de l'accusé. A la même heure, Antoine, de retour à Padoue, se rendait à l'office où la cloche appelait les religieux.

Une autre fois, prêchant sur le bord de la mer, il vit venir une multitude de poissons pour l'entendre, et donner une leçon aux hérétiques qui se bouchaient les oreilles; ils ne partirent qu'après s'être inclinés sous sa bénédiction.

Saint Antoine est célèbre par l'apparition de l'Enfant Jésus, qui vint un jour Se mettre entre ses bras. On l'invoque avec succès pour retrouver les objets perdus.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.

SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_antoine_de_padoue.html


Raphael, Saint Antoine de Padoue, 1503, Dulwich Picture Gallery


BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 10 février 2010

Antoine de Padoue


Chers frères et sœurs,

Il y a deux semaines, j'ai présenté la figure de saint François d'Assise. Ce matin, je voudrais parler d'un autre saint, appartenant à la première génération des Frères mineurs: Antoine de Padoue ou, comme il est également appelé, de Lisbonne, en référence à sa ville natale. Il s'agit de l'un des saints les plus populaires de toute l'Eglise catholique, vénéré non seulement à Padoue, où s'élève une splendide basilique qui conserve sa dépouille mortelle, mais dans le monde entier. Les images et les statues qui le représentent avec le lys, symbole de sa pureté, ou avec l'Enfant Jésus dans les bras, en souvenir d'une apparition miraculeuse mentionnée par certaines sources littéraires, sont chères aux fidèles.

Antoine a contribué de façon significative au développement de la spiritualité franciscaine, avec ses dons marqués d'intelligence, d'équilibre, de zèle apostolique et principalement de ferveur mystique.

Il naquit à Lisbonne dans une famille noble, aux alentours de 1195, et fut baptisé sous le nom de Fernando. Il entra chez les chanoines qui suivaient la Règle monastique de saint Augustin, d'abord dans le monastère Saint-Vincent à Lisbonne, et successivement dans celui de la Sainte-Croix à Coïmbra, centre culturel de grande renommée au Portugal. Il se consacra avec intérêt et sollicitude à l'étude de la Bible et des Pères de l'Eglise, acquérant une science théologique qu'il mit à profit dans son activité d'enseignement et de prédication. A Coïmbra eut lieu l'épisode qui marqua un tournant décisif dans sa vie: c'est là qu'en 1220, furent exposés les reliques des cinq premiers missionnaires franciscains, qui s'étaient rendus au Maroc, où ils avaient subi le martyre. Leur vie suscita chez le jeune Fernando le désir de les imiter et d'avancer sur le chemin de la perfection chrétienne: il demanda alors de quitter les chanoines augustins et de devenir Frère mineur. Sa requête fut acceptée et, ayant pris le nom d'Antoine, il partit lui aussi pour le Maroc, mais la Providence divine en décida autrement. A la suite d'une maladie, il fut contraint de rentrer en Italie et, en 1221, participa au célèbre « Chapitre des nattes » à Assise, où il rencontra également saint François. Par la suite, il vécut pendant quelques temps caché de la manière la plus totale dans un couvent près de Forlì, au nord de l'Italie, où le Seigneur l'appela à une autre mission. Invité, dans des conditions fortuites, à prêcher à l'occasion d'une ordination sacerdotale, il se révéla être doté d'une telle science et éloquence que ses supérieurs le destinèrent à la prédication. C'est ainsi que commença en Italie et en France une activité apostolique si intense et efficace qu'elle conduisit de nombreuses personnes qui s'étaient détachées de l'Eglise à revenir sur leurs pas. Antoine fut également parmi les premiers maîtres de théologie des Frères mineurs, sinon le premier. Il commença son enseignement à Bologne, avec la bénédiction de saint François, qui, reconnaissant les vertus d'Antoine, lui envoya une brève lettre qui commençait par ces paroles: « Il me plaît que tu enseignes la théologie aux frères ». Antoine posa les bases de la théologie franciscaine qui, cultivée par d'autres éminentes figures de penseurs, devait connaître son apogée avec saint Bonaventure de Bagnoregio et le bienheureux Duns Scot.

Devenu supérieur provincial des Frères mineurs du nord de l'Italie, il poursuivit son ministère de la prédication, l'alternant avec des charges de gouvernement. Ayant conclu la charge de provincial, il se retira près de Padoue, où il s'était déjà rendu trois fois. A peine un an après, il mourut aux portes de la Ville, le 13 juin 1231. Padoue, qui l'avait accueilli avec affection et vénération pendant sa vie, lui rendit pour toujours honneur et dévotion. Le Pape Grégoire IX lui-même, qui, après l'avoir écouté prêcher, l'avait défini « Arche du Testament », le canonisa un an seulement après sa mort, en 1232, notamment à la suite de miracles survenus par son intercession.

Au cours de la dernière période de sa vie, Antoine écrivit deux cycles de « Sermons », intitulés respectivement « Sermons du dimanche » et « Sermons sur les saints », destinés aux prêcheurs et aux enseignants des études théologiques de l'Ordre franciscain. Dans ces Sermons, il commente les textes de l'Ecriture présentés par la Liturgie, en utilisant l'interprétation patristique et médiévale des quatre sens, le sens littéral ou historique, le sens allégorique ou christologique, le sens tropologique ou moral, et le sens anagogique, qui conduit vers la vie éternelle. Aujourd'hui, on redécouvre que ces sens sont des dimensions de l'unique sens de l'Ecriture Sainte et qu'il est juste d'interpréter l'Ecriture Sainte en recherchant les quatre dimensions de sa parole. Ces Sermons de saint Antoine sont des textes théologiques et homilétiques, qui rappellent la prédication vivante, dans lesquels Antoine propose un véritable itinéraire de vie chrétienne. La richesse d'enseignements spirituels contenue dans les « Sermons » est telle que le vénérable Pape Pie XII, en 1946, proclama Antoine Docteur de l'Eglise, lui attribuant le titre de « Docteur évangélique », car de ces écrits émanent la fraîcheur et la beauté de l'Evangile; aujourd'hui encore, nous pouvons les lire avec un grand bénéfice spirituel.

Dans ces Sermons, saint Antoine parle de la prière comme d'une relation d'amour, qui pousse l'homme à un dialogue affectueux avec le Seigneur, créant une joie ineffable, qui enveloppe doucement l'âme en prière. Antoine nous rappelle que la prière a besoin d'une atmosphère de silence, qui ne coïncide pas avec le détachement du bruit extérieur, mais qui est une expérience intérieure, qui vise à éliminer les distractions provoquées par les préoccupations de l'âme, en créant le silence dans l'âme elle-même. Selon l'enseignement de cet éminent Docteur franciscain, la prière s'articule autour de quatre attitudes indispensables, qui, dans le latin d'Antoine, sont définies ainsi: obsecratio, oratio, postulatio, gratiarum actio. Nous pourrions les traduire de la façon suivante: ouvrir avec confiance son cœur à Dieu; tel est le premier pas de la prière: pas simplement saisir une parole, mais ouvrir son cœur à la présence de Dieu; puis s'entretenir affectueusement avec Lui, en le voyant présent avec moi; et – chose très naturelle – lui présenter nos besoins; enfin, le louer et lui rendre grâce.

Dans cet enseignement de saint Antoine sur la prière, nous saisissons l'un des traits spécifiques de la théologie franciscaine, dont il a été l'initiateur, c'est-à-dire le rôle assigné à l'amour divin, qui entre dans la sphère affective, de la volonté, du cœur et qui est également la source d'où jaillit une connaissance spirituelle, qui dépasse toute connaissance. En effet, lorsque nous aimons, nous connaissons.

Antoine écrit encore: « La charité est l'âme de la foi, elle la rend vivante; sans l'amour, la foi meurt » (Sermones, Dominicales et Festivi, II, Messaggero, Padoue 1979, p. 37).

Seule une âme qui prie peut accomplir des progrès dans la vie spirituelle: tel est l'objet privilégié de la prédication de saint Antoine. Il connaît bien les défauts de la nature humaine, notre tendance à tomber dans le péché, c'est pourquoi il exhorte continuellement à combattre la tendance à l'avidité, à l'orgueil, à l'impureté, et à pratiquer au contraire les vertus de la pauvreté et de la générosité, de l'humilité et de l'obéissance, de la chasteté et de la pureté. Aux débuts du XIIIe siècle, dans le cadre de la renaissance des villes et du développement du commerce, le nombre de personnes insensibles aux besoins des pauvres augmentait. Pour cette raison, Antoine invite à plusieurs reprises les fidèles à penser à la véritable richesse, celle du cœur, qui rend bons et miséricordieux, fait accumuler des trésors pour le Ciel. « O riches – telle est son exhortation – prenez pour amis... les pauvres, accueillez-les dans vos maisons: ce seront eux, les pauvres, qui vous accueilleront par la suite dans les tabernacles éternels, où résident la beauté de la paix, la confiance de la sécurité, et le calme opulent de l'éternelle satiété » (ibid., n. 29).

N'est-ce pas là, chers amis, un enseignement très important aujourd'hui également, alors que la crise financière et les graves déséquilibres économiques appauvrissent de nombreuses personnes et créent des conditions de pauvreté? Dans mon encyclique Caritas in veritate, je rappelle: « Pour fonctionner correctement, l'économie a besoin de l'éthique; non pas d'une éthique quelconque, mais d'une éthique amie de la personne » (n. 45).

Antoine, à l'école de François, place toujours le Christ au centre de la vie et de la pensée, de l'action et de la prédication. Il s'agit d'un autre trait typique de la théologie franciscaine: le christocentrisme. Celle-ci contemple volontiers, et invite à contempler les mystères de l'humanité du Seigneur, l'homme Jésus, de manière particulière le mystère de la Nativité, Dieu qui s'est fait Enfant, qui s'est remis entre nos mains: un mystère qui suscite des sentiments d'amour et de gratitude envers la bonté divine.

D'une part la Nativité, un point central de l'amour du Christ pour l'humanité, mais également la vision du Crucifié inspire à Antoine des pensées de reconnaissance envers Dieu et d'estime pour la dignité de la personne humaine, de sorte que tous, croyants et non croyants, peuvent trouver dans le crucifié et dans son image une signification qui enrichit la vie. Saint Antoine écrit: « Le Christ, qui est ta vie, est accroché devant toi, pour que tu regardes dans la croix comme dans un miroir. Là tu pourras voir combien tes blessures furent mortelles, aucune médecine n'aurait pu les guérir, si ce n'est celle du sang du Fils de Dieu. Si tu regardes bien, tu pourras te rendre compte à quel point sont grandes ta dignité humaine et ta valeur... En aucun autre lieu l'homme ne peut mieux se rendre compte de ce qu'il vaut, qu'en se regardant dans le miroir de la croix » (Sermones Dominicales et Festivi III, pp. 213-214).

En méditant ces paroles nous pouvons mieux comprendre l'importance de l'image du Crucifix pour notre culture, pour notre humanisme né de la foi chrétienne. C'est précisément en regardant le Crucifié que nous voyons, comme le dit saint Antoine, à quel point est grande la dignité humaine et la valeur de l'homme. En aucun autre lieu on ne peut comprendre combien vaut l'homme, pourquoi précisément Dieu nous rend aussi importants, nous voit aussi importants, au point d'être, pour Lui, dignes de sa souffrance; ainsi toute la dignité humaine apparaît dans le miroir du Crucifié et le regard vers Lui est toujours une source de reconnaissance de la dignité humaine.

Chers amis, puisse Antoine de Padoue, si vénéré par les fidèles, intercéder pour l'Eglise entière, et surtout pour ceux qui se consacrent à la prédication; prions le Seigneur afin qu'il nous aide à apprendre un peu de cet art de saint Antoine. Que les prédicateurs, en tirant leur inspiration de son exemple, aient soin d'unir une solide et saine doctrine, une piété sincère et fervente, une communication incisive. En cette année sacerdotale, prions afin que les prêtres et les diacres exercent avec sollicitude ce ministère d'annonce et d'actualisation de la Parole de Dieu aux fidèles, en particulier à travers les homélies liturgiques. Que celles-ci soient une présentation efficace de l'éternelle beauté du Christ, précisément comme Antoine le recommandait: « Si tu prêches Jésus, il libère les cœurs durs; si tu l'invoques, il adoucit les tentations amères; si tu penses à lui, il illumine ton cœur; si tu le lis, il comble ton esprit » (Sermones Dominicales et Festivi, p. 59).

* * *

Je suis heureux d’accueillir les pèlerins francophones, en particulier les élèves et les professeurs de différents collèges de Montaigu, Séverac-le Château et Paris, ainsi que les paroissiens venus en pèlerinage à Rome. Puisse le Seigneur Jésus vous accompagner dans votre vie! Que Dieu vous bénisse!

© Copyright 2010 - Libreria Editrice Vaticana



SAINT ANTOINE DE PADOUE

Chaque grande famille religieuse porte la marque d’une certaine unité que ne portent pas, surtout de nos jours, les familles humaines. La contradiction et l’hostilité des frères, déjà célèbres dans l’antiquité, est évidente dans les temps modernes. Mais cette famille d’élection surnaturelle, qui s’appelle un ordre religieux, exige une certaine ressemblance spirituelle et une homogénéité véritable. La famille de saint François semble avoir pour caractère la simplicité.

Saint Antoine de Padoue n’entra dans cette famille qu’après une épreuve faite ailleurs, et après la conquête d’une certitude spéciale relative á sa vocation.

Dix ans après la mort du roi Alphonse Ier, et treize ans après la venue de saint François d’Assise, en 1195, naissait á Lisbonne un enfant qui s’appela Ferdinand. Les fonts baptismaux sur lesquels il reçut le sacrement régénérateur subsistent encore. Son père se nommait Martin de Bouillon ; son aïeul, Vincent de Bouillon, était au nombre des généraux d’Alphonse Ier , et joua son rôle dans la reprise de Lisbonne, quand Alphonse Ier arracha aux Maures cette place si importante et si disputée. Enfin le chef de sa race fut très probablement Godefroy de Bouillon, ce premier conquérant du tombeau de Jésus-Christ.

Voilà sa famille naturelle. Sa famille spirituelle fut d’abord celle de saint Augustin. Mais il reconnut que sa place n’était pas là. Une visite de saint François d’Assise détermina sa vocation et le décida à entrer chez les frères mineurs. Parmi les religieux qu’il quitta, il trouva le mécontentement et l’ironie. « Allez, allez, lui dit un chanoine qui se moquait de lui, vous deviendrez un saint. — Mais pourquoi pas, répondit Ferdinand? Le jour où vous apprendrez ma canonisation, ce jour-là vous louerez le Seigneur. » Ferdinand changea de nom et désormais s’appela Antoine. Cette façon d’annoncer sa canonisation future caractérise assez bien saint Antoine de Padoue. Il n'a ni timidité, ni audace, ni présomption, ni embarras. Il sait qu’il sera canonisé; il le dit comme il le pense, et la chose arrive comme il le dit.

Le désir du martyre le poussait vers le pays des Sarrasins; mais sa destinée n’était pas là. Il tomba malade en route, revint en Portugal, visita saint François, étudia la théologie, et commença la prédication.

Il ne faut pas que ce mot nous trompe. La prédication d’alors, la prédication religieuse était un événement. On parle beaucoup en ce siècle de la parole, comme si sa puissance naissait d’hier. Mais autrefois la parole retentissait dans les âmes et dans les foules á une bien autre profondeur. Quand saint Antoine prêchait, tous les travaux étaient momentanément suspendus, comme aux jours de fêtes. Les juges, les avocats, les négociants, quittaient leurs affaires, et couraient là où il était. Les habitants des villes se mêlaient à ceux des campagnes, On se levait la nuit pour arriver de grand matin et prendre place près de l’orateur. Les dames venaient á la lueur des torches. L’admiration et la conversion étaient éclatantes, ardentes, bruyantes, On libérait les débiteurs, on ouvrait les prisons ; les ennemis s’embrassaient. On se pressait autour du saint pour toucher son vêtement.

Grégoire IX l'entendit prêcher. Émerveillé de la façon dont il possédait, maniait, savourait l’Ancien et le Nouveau Testament, il dit, en parlant du prédicateur : « Celui-ci est l’arche d’alliance, car l’arche d’alliance contenait les deux tables de la sainte loi. »

Un jour, pendant le sermon, le cadavre d’un jeune homme fut introduit dans le lieu saint. Des parents et des amis faisaient retentir l’église de sanglots. Antoine s’arrête, se recueille, lève les yeux. Puis, cessant de parler aux vivants, il parle au mort. Cessant d’exhorter il commande. « Au nom de Jésus-Christ, dit-il, lève toi ! » et le mort sortit du cercueil.

Un jour il prêchait en plein air, l’orage éclate ; la foule s’enfuit. « Arrêtez, dit Antoine, personne ne sera mouillé. » La pluie noya la terre partout dans les environs, mais aucun de ceux qui, fidèles à la parole du saint, restèrent immobiles, ne reçut une goutte d’eau.

Le don des miracles paraît accompagner plus spécialement la simplicité que toute autre grâce ou toute autre vertu. Saint Antoine de Padoue appartenait á cette classe de saints qui ne s’étonnent de rien, et parlent aux animaux comme aux hommes, donnant des ordres aux choses comme si elles étaient des personnes. Il eut le don de bilocation, qui assurément, ne lui semblait pas plus surprenant que tout autre. Plusieurs personnes ont déposé l’avoir vu en songe, et il leur révélait leurs fautes secrètes, leur ordonnait de les confesser.

Un jour il prêchait á Montpellier. Tout á coup il se souvient qu’il devait chanter à l’office de son couvent un graduel solennel et qu’il n’avait prié personne de le remplacer; le regret le frappe profondément : tout à coup il s’arrête et penche la tête. A l’heure même on le voit, à son couvent, chantant le graduel parmi ses frères.

Un jour Antoine rencontre dans la rue un homme fort débauché. Antoine se découvre et fait une génuflexion ; quelques jours après, il le rencontre encore, et le salue de la même façon. Quelques jours après nouvelle rencontre, nouveau prosternement. Antoine ne pouvait pas rencontrer ce débauché sans lui témoigner des respects extraordinaires. Le débauché, croyant á une moquerie, entra en fureur. La persévérance de ce respect exagéré l’irritait au dernier point; enfin il l’apostropha. « Si vous vous mettez encore à genoux devant moi je vous passe mon épée, lui dit-il, à travers le corps.

— Glorieux martyr de Jésus-Christ, répondit saint Antoine, souvenez-vous de moi lorsque vous serez dans les tourments. »

Le débauché éclata de rire. Mais quelques années après, une circonstance particulière l’appela en Palestine; il se convertit avec éclat, prêcha les Sarrasins, fut tourmenté par eux pendant trois jours et mourut á la fin du troisième.

Il se souvint de saint Antoine au dernier moment, suivant l’étonnante recommandation qu’ií avait reçue, et vérifia la prédiction dont il s’était tant moqué.

Mais voici quelque chose d’assez rare dans la vie des saints.

Un homme riche avait immensément augmenté sa fortune par l’usure. Sa famille pria saint Antoine de prononcer l’oraison funèbre du mort. « Je veux bien » dit le saint, et il prononça un sermon sur ce mot de l’Évangile : Là où est ton trésor, là est ton coeur.

Puis, le sermon fini, adressant la parole aux parents du mort : « Allez, dit-il, fouillez maintenant dans Ies coffres de cet homme qui vient de mourir, je vais vous dire ce que vous trouverez au milieu des monceaux d'or et d’argent; vous trouverez son coeur. »

Ils y allèrent, ils fouillèrent, et, au milieu des écus, ils virent un coeur humain, un coeur de chair et de sang. Ils le touchèrent de leurs mains, et le coeur était chaud.

Le père d’Antoine fut accusé d’assassinat et emprisonné, parce que le corps d’un jeune homme avait été trouvé dans son jardin. Ceci se passait à Lisbonne, et pendant ce temps-là , Antoine était à Venise.

Antoine, toujours á Venise, demanda simplement au supérieur du couvent la permission de sortir. Puis, l’ayant obtenue, il fut transporté la nuit à Lisbonne, par le ministère d’un ange. Là il commanda au mort de dire si son père, à lui Antoine, était coupable du meurtre. Le mort se leva, rendit témoignage de l’innocence du vieillard, puis se recoucha et se rendormit. Martin de Buglione fut remis en liberté.

Un jour á Toulouse, un hérétique lui déclara qu’un prodige seul le déterminerait á croire à la présence réelle. « Je vais, ajouta cet homme, laisser ma mule trois jours sans nourriture. Après ce jeûne, je lui offrirai du foin et de l’avoine; si elle quitte le foin et l’avoine pour adorer l’hostie consacrée, je croirai à la présence réelle. » Le Saint accepta. Les trois jours révolus, il prit l’hostie dans ses mains, l’hérétique présenta avoine et foin à sa mule affamée; mais elle le refusa et alla vers le Saint Sacrement, L’hérétique se convertit.

Les animaux jouent un rôle énorme dans les annales des premiers Franciscains. Cette familiarité intime de saint François et de la nature entière jette son rayonnement naïf et chaud sur toute la phalange dont il était le chef et le père. Toutes les créatures étaient pour saint François des soeurs. L’eau, sa soeur, et le soleil, son frère, étaíent, comme les animaux et les végétaux, l’objet de sa tendresse, de ses caresses et de ses entretiens. On dit cependant qu’il faisait aux fourmis des reproches amers, relatifs à leur trop grande prévoyance. « Comment, disait-il, des provisions ! des greniers ! Mais vous ne savez donc pas, mes soeurs, que cela est contraire à l’esprit de l’Évangile : à chaque jour suffit sa peine ! »

Un jour Antoine prêchait à Rimini devant un auditoire hérétique et obstiné. Il s’aperçut que sa parole rencontrait des coeurs durs et des oreilles fermées. Il s’arrêta : « Levez-vous, dit-il tout à coup, suivez-moi sur le bord de la mer. » La rivière Marechia se jette dans la mer tout près de Rimini. — L’auditoire, curieux de l’aventure, suivit le saint sur le rivage. Alors Antoine se tourna vers l’Océan, et parlant aux poissons :

« Les hommes, dit-il, refusent de m’entendre, Venez, vous, venez, poissons, écoutez-moi a leur place. »

Tout á coup voici une multitude de poissons qui approchent du rivage. Ils mettent la tête hors de l’eau, et chacun se tient à son rang, dans un ordre parfait. On en voit de toutes les formes et de toutes les dimensions. Les écailles s’étalent au soleil avec une variété immense de formes et de couleurs. Aucun d’eux n’hésitait, aucun n’avait peur. Personne ne troublait l’ordre dans ce brillant auditoire, dont les couleurs chatoyantes éclataient en pleine lumière, au-dessus des flots. Les plus petits approchèrent du bord, les poissons de moyenne grosseur se tenaient à distance moyenne, les plus gros venaient les derniers. Aucun sergent de ville ne fut nécessaire pour établir l’ordre, le silence et l’immobilité.

Quand l’auditoire fut complet et toutes ces petites oreilles aussi ouvertes que celles des hommes étaient fermées, Antoine commença :

« Poissons, mes petits frères, rendez grâces au Créateur, qui vous a donné pour demeure un si noble élément. C’est Lui qui, selon vos besoins, vous fournit des eaux douces ou salées. C’est à Lui que vous devez ces retraites où vous vous réfugiez pendant la tempête. C’est Lui qui vous a bénis, au commencement du monde. C’est Lui qui, au moment du déluge, vous a préservés de la mort et de la condamnation universelle. Vous n’avez pas eu besoin de l’Arche, petits poissons, mes frères; vous étiez en sûreté Quelle liberté vos nageoires vous donnent ! vous allez où il vous plaît ! Poissons, Dieu a confié á l’un de vous pendant trois jours la garde de Jonas ! Vous avez eu l’honneur de fournir à Jésus-Christ ce qu’il fallait pour payer le cens. Vous lui avez servi de nourriture avant et après la résurrection. Petits poissons, privilégiés entre les créatures, louez et remerciez le Seigneur. »

Pendant ce discours, les poissons s’agitaient ; ils ouvraient la bouche et inclinaient la tête. —

« Béni soit le Dieu Éternel, s’écrie saint Antoine ! Les animaux lui rendent l’hommage que les hérétiques lui refusent ! »

Cependant les poissons accouraient de tous côtés : comme si le bruit s’était répandu dans la mer qu’un saint parlait, la foule mouvante venait écouter, pour la première fois, la parole qui lui expliquait ses privilèges méconnus. On eût dit que les poissons, s’accusant de leur longue ingratitude, éprouvaient le besoin de connaître enfin leurs titres à la reconnaissance. Mais les poissons qui arrivaient n’obtenaient pas des poissons déjà placés la moindre complaisance. Les premiers arrivés gardaient les bonnes places, les nouveaux venus restaient derrière.

Cette parenté singulière des Franciscains et de la nature rappelle ces paroles d’un oratorien, qui appartient à une autre classe d’esprits, mais dont la philosophie profonde rencontre la simplicité de François, de Junipère et d’Antoine. Thomassin dit quelque part : « Je ne désespère pas tout à fait des animaux brutes. Il ne me paraît pas impossible que je les voie quelque jour penchés et adorant. »

Il faudrait peut-être plus de profondeur que l’esprit humain n’en possède pour voir clairement ce qu’il y a dans cette chose inconnue, qui s’appelle la simplicité, qui échappe aux investigations, qui échappe à elle-même, qui généralement ne se connaît pas, qui ne doute pas, qui ne s’analyse pas, qui est un don, et qui semble d’une relation directe et spéciale avec cette autre chose si différente pourtant, et qu’on appelle la puissance. Simplicité et puissance ! ces deux choses ne se ressemblent pas aux yeux des hommes. Ces deux mots, dans le langage humain, n’ont pas la même consonnance, et, par une disposition mystérieuse que je recommande aux méditations des âmes qui méditent, le caractère des thaumaturges est particulièrement la simplicité »

Le souvenir du miracle des poissons est très célèbre en Italie. Le père Papebrock nous dit qu’en 1660, le 26 novembre, il avait vu lui-même une chapelle en mémoire du prodige, au lieu même où il s’accomplit. La peinture s'est emparée plusieurs fois de l’événement.

Saint François parlait aux oiseaux exactement le rnême langage que saint Antoine aux poissons. Une vue plus perçante que la nôtre apercevrait probablement, dans le monde des types, la raison profonde de ces profondes analogies et de ces mystérieuses préférences.

Saint Antoine vit avant de mourir la canonisation de saint François.

Un jour, sentant approcher sa fin bienheureuse, il écrivit au ministre de la province pour lui demander la permission de se retirer dans la solitude. Ayant écrit sa lettre, il quitta un instant sa chambre; quand il rentra, sa lettre avait disparu, mais la réponse arriva. Sa lettre était parvenue. Aucun homme ne l’avait portée.

Le vendredi 13 juin 1231, un peu avant le coucher du soleil, saint Antoine de Padoue venait de prononcer ces paroles : « Je vois mon Seigneur Jésus-Christ. »

Antoine parut s’endormir. II était mort.

Mort à trente-six ans, quatre mois et treize jours. Trente-six ans ! — A ce moment-là, l’abbé de Vireul vit s’ouvrir la porte de son cabinet et saint Antoine entrer : « Je viens, dit Antoine, de laisser ma monture auprès de Padoue , et je pars pour ma patrie . » Au même moment l’abbé, qui avait mal á la gorge, fut guéri. Il ne comprit que plus tard pour quelle patrie saint Antoine venait de partir.

Ernest HELLO. Physionomie de saints.

SOURCE : https://archive.org/stream/PhysionomiesDeSaintsParErnestHello/physionomies%20de%20saints_djvu.txt


Sebastiano Ricci. Saint Antoine de Padoue guérissant un malade, vers 1690, 98 X 124, Paris, Louvre


Fernando Martins de Bulhões connu comme Saint Antoine de Padoue ou Saint Antoine de Lisbonne, né en 1195 à Lisbonne et mort le 13 Juin 1231 près de Padoue (Italie) est un Prêtre Franciscain, maître de doctrine spirituelle, prédicateur de renom et thaumaturge, qui fut Canonisé en 1232, moins d’un an après sa mort, et déclaré Docteur de l’Église en 1946.
Liturgiquement, il est commémoré le 13 Juin.

L'enthousiasme des peuples a fait de saint Antoine de Padoue, surnommé le Thaumaturge, presque l'égal du fondateur de l'Ordre des mineurs auquel il appartient. Le nom de la ville de Padoue a été joint à son nom de religieux parce qu'il y est mort et que ses reliques y sont conservées.
Fernando Martins de Bulhões naquit en 1195 à Lisbonne, dans une famille noble et militaire.
Descendant de Charlemagne, il est apparenté à la famille de Godefroy de Bouillon, duc de Basse-Lotharingie, premier roi de Jérusalem, avoué du Saint Sépulcre, de qui sont issus les rois de Jérusalem, dont une branche s'est implantée au Portugal.
Fils de Martin de Bouillon et de Maria Tavera, il naquit à Lisbonne, en Portugal, le 15 août 1195, et reçut au Baptême le prénom de Fernando.
A dix ans, il entra à l'école de la Cathédrale pour étudier le latin, l'histoire ecclésiastique, la liturgie et le chant sacré.
A quinze ans, il fut admis chez les chanoines réguliers de Saint-Augustin, à Saint-Vincent de Fora, et deux ans plus tard, passa au Monastère de Sainte-Croix de Coïmbe où, pendant huit ans, il fit, sous d'habiles maîtres, des études de philosophie, de théologie, d'Écriture Sainte et de patristique, étonnant ses confrères par ses progrès dans la science et la sainteté.
Dès cette époque, il fut l'objet de plusieurs faveurs miraculeuses : ce fut probablement pendant ce laps de temps qu'il fut ordonné Prêtre.
Un jour qu'il était retenu à l'infirmerie du couvent par les devoirs de sa charge, il eut, au moment de l'élévation de la Messe, un ardent désir de voir le Sauveur, et il se mit à genoux : ô merveille ! Les murs de l'église s'entrouvrent et lui laissent voir l'autel, où il adore ravi, la Sainte Victime.

Cependant Antoine était appelé de Dieu à devenir disciple de Saint François ; il sentit le premier appel à la vue de cinq Religieux Franciscains s'embarquant pour les Missions d'Afrique ; l'appel fut définitif, quand, quelques mois plus tard, les reliques de ces cinq Religieux, devenus martyrs de la Foi, furent apportées providentiellement au Monastère où il vivait.
En 1220, la translation des reliques de cinq Frères Mineurs récemment martyrisés, orienta définitivement sa vie, vers l'Ordre Franciscain. 
Antoine se sentit dès lors irrésistiblement entraîné vers un Ordre où il pourrait donner son sang pour Jésus-Christ. Il arriva en Italie avant la mort de Saint François.

Il voulut lui aussi devenir Franciscain pour aller prêcher la Foi aux infidèles. Admis dans l'ordre sous le nom de Frère Antoine d'Olivarès, il obtint de passer en Afrique, quelques semaines plus tard, mais à peine débarqué au Maroc, il fut saisi d'une fièvre violente : les remèdes demeurant sans effet, il lui fut ordonné de rentrer en Espagne.
Le vaisseau qui le ramenait, assailli par une violente tempête, fut jeté sur les côtes de Sicile. Apprenant que Saint François avait convoqué à Assise un chapitre général pour la Pentecôte 1221, Antoine s'y rendit. Il participe aux côtés de François d'Assise au Chapitre général du 30 mai 1221.
Quand tout fut terminé et que l'on procéda à la distribution des charges, comme personne n'avait réclamé cet étranger inconnu, Gratien, provincial de Romagne, consentit à le prendre au couvent de Montepaolo, près de Forli.
Antoine passa environ dix mois dans cette retraite, inconnu du monde, ignoré même de ses Frères : il partageait son temps entre la Contemplation et les humbles emplois du Couvent.

Placé à la cuisine d'un couvent, il fut un jour appelé par son supérieur pour prêcher, sans préparation, à la Communauté.
En 1222, lors de l'Ordination de plusieurs Franciscains, il dut prendre la parole à la place d'un frère et montra un grand talent d'orateur et d'érudit.
Il commença simplement ; mais bientôt il s'éleva à une telle hauteur de doctrine et d'éloquence, qu'il émerveilla toute l'assemblée.
En effet, il accompagna son supérieur à Forli, où quelques Franciscains et Dominicains devaient recevoir les saints ordres.
Comme chacun se récusait pour adresser quelques mots d'édification aux ordinands, Antoine dut, par obéissance, prendre la parole, et manifesta tant de science et d'éloquence que François d'Assise en fut informé et l'envoya prêcher aux peuples d’Italie et de France.

L'Esprit-Saint, qui transforma les Apôtres, avait rempli l'humble Antoine. Dès lors il occupe les grandes charges de l'Ordre, il évangélise les villes et les campagnes, prêche et enseigne la théologie dans les universités de Montpellier, de Toulouse, de Bologne et de Padoue.

Ainsi, à vingt-sept ans, l'humble Religieux inaugura un Ministère de neuf années où il obtint un succès vraiment prodigieux : il parcourut les villes et les campagnes pour y détruire le désordre et l'erreur, pour ranimer la Foi et faire fleurir la vertu ; les nombreux et éclatants prodiges qui accompagnèrent sa prédication lui firent décerner le titre d'Apôtre et de Thaumaturge.
Partout où il parut, les foules se pressaient pour le voir et l'entendre, si bien que les églises étaient trop étroites et qu'il dut souvent prêcher en pleine campagne. Les pécheurs se convertirent, les hérétiques eux-mêmes abjurèrent leurs erreurs, ce qui valut à Antoine le surnom de Marteau infatigable des hérétiques.
Antoine connaissait très bien la théologie et ses prédications rencontrèrent un succès important, favorisant la conversion de nombreux cathares.
Il fonda un Monastère à Brive, où il fit de nombreuses conversions. Il fut d'ailleurs, comme Vincent Ferrier et Torquemada, surnommé le marteau des hérétiques.
Sa connaissance remarquable des Saintes Écritures lui acquièrent le titre de Trésor vivant de la Bible, que lui donne le Pape Grégoire IX lui-même qui l'admirait beaucoup.
Plus tard, le Pape Grégoire IX, émerveillé de sa connaissance profonde des Écritures, lui donnera le titre d'Arche du Testament.

Après avoir prêché en Lombardie et en Romagne, il passa les Alpes (1224), évangélisa Montpellier, où l'on constata un phénomène de bilocation, puis le silence imposé aux grenouilles d'un étang (le lac de Saint-Antoine).
Pour la Fête de l'Assomption, il était à Toulouse où il resta jusqu'à la fin de 1225, époque où il fut nommé gardien au Couvent du Puy. Durant son séjour dans cette ville, il fit deux prophéties.
En 1226, il était à Bourges où il fit le miracle de la mule : soutenant un jour une dispute avec une hérétique sur la présente réelle de Jésus-Christ dans l'Eucharistie, il obtint qu'une mule, privée de nourriture depuis trois jours, se prosternât à deux genoux devant l'Hostie Consacrée au lieu de manger l'avoine qu'on lui présentait ; à ce spectacle, l'hérétique se convertit et se déclara sur-le-champ Catholique.
De Châteauroux où il était allé en quittant Bourges, Antoine descendit en Arles pour assister au chapitre de Provence (septembre 1226) qui le nomma custode de Limoges où il opéra d'autres prodiges… remarquons ceux qui suivent :

Son père avait été injustement condamné à mort, à Lisbonne, pour un meurtre qu'il n'avait pas commis. L'Esprit de Dieu transporta Antoine en son pays natal ; il alla tirer le mort de sa tombe et lui fit proclamer l'innocence de l'accusé.
À la même heure, Antoine, de retour à Padoue, se rendait à l'office où la cloche appelait les Religieux.
Une autre fois, prêchant sur le bord de la mer, il vit venir une multitude de poissons pour l'entendre, et donner une leçon aux hérétiques qui se bouchaient les oreilles ; ils ne partirent qu'après s'être inclinés sous sa Bénédiction.
En 1227, à la nouvelle de la mort de Saint François, Fondateur de son Ordre, Antoine repartit pour l'Italie.
Il est nommé provincial d'Italie du Nord, tout en continuant ses prêches et ses controverses face aux albigeois.
La tradition rapporte qu'il édifia en 1227, au moment de son retour de France, un Sanctuaire dédié à la Bienheureuse Vierge des Grâces, au sein de la ville de Gemona del Friuli située dans le Frioul (Italie).
Gemona abritait à l'époque une importante communauté constituée par les membres d'une secte hérétique de patarins à l'encontre de laquelle Antoine prêchait.
Ce Sanctuaire qui existe toujours sera le premier Sanctuaire consacré à Saint Antoine dans le monde.

A Rome, d'innombrables pèlerins de toutes langues et de toutes nations entendirent les paroles d'Antoine aussi nettement que s'il eut parlé la langue de chacun d'eux.
A Rimini, il convoqua au bord de la mer les hérétiques insensibles à ses exhortations et, en leur présence, parla aux poissons.
Il prêcha ensuite à Aquilée, Goritz, Udine, Gemona, Trévise et Venise. Il donna le carême à Padoue, puis visita Vérone, Florence, Milan, Verceil ...

En 1230, il était à Assise pour la translation du corps de Saint François. En 1230, au chapitre, il renonce à sa charge de ministre provincial. Il fut envoyé à Rome où il fut un des conseillers du Pape Grégoire IX qui s'interrogeait sur la validité du Testament de François d'Assise.

Après le chapitre général, en 1231, il fut envoyé à Padoue (Vénétie) où il poursuivit ses prêches durant le Carême. Ce fut l'apogée de son apostolat et de sa popularité.
Épuisé de fatigue, il se retira au début de Juin, avec deux compagnons, dans l'ermitage de Campo Sanpietro.
Sentant ses forces l'abandonner, il demanda à être transporté au Couvent de Padoue, pour y mourir ; mais quand on arriva à l'entrée de la ville, on dut le déposer au Monastère des Clarisses à Arcelle, près de Padoue, près duquel les Frères Mineurs avaient une modeste habitation.

Le vendredi 13 Juin 1231, Antoine se Confessa et Communia ; dans le transport de sa joie, il chanta d'une voix affaiblie : O Gloriosa Domina, son hymne favorite.


Puis il expira doucement, ce 13 Juin 1231. Il n'était âgé que de trente-six ans. Il meurt d'hydropisie et d'épuisement.
Si son apostolat a duré moins de 10 ans, le rayonnement de ses paroles et de ses actes a eu une portée internationale jusqu'à nos jours.

Il fut Canonisé moins d’un an plus tard, dès le 30 Mai 1232 par le Pape Grégoire IX, en raison d'une quarantaine de guérisons. Les foules vinrent nombreuses. Aujourd'hui encore elles se pressent dans la magnifique Basilique de Padoue, en Italie.
Le culte de Saint Antoine de Padoue se répandit surtout aux XVe et XVIe siècles. Il devint le Saint national du Portugal, dont les explorateurs le firent connaître au monde entier. Il est ainsi le patron des marins, des naufragés et des prisonniers.
À partir du XVIIe siècle, Saint Antoine de Padoue fut également invoqué pour retrouver les objets perdus, puis pour recouvrer la santé, et enfin pour exaucer un vœu.
L'idée d'invoquer Saint Antoine pour retrouver les objets perdus vient du fait qu'un voleur (qui deviendra un pieux novice) qui lui avait dérobé ses commentaires sur les Psaumes se sentit obligé de les lui rendre.
SOURCE : http://reflexionchretienne.e-monsite.com/pages/vie-des-saints/juin/fete-de-saint-antoine-de-padoue-religieux-de-saint-francois-docteur-de-l-eglise-1195-1231-fete-le-13-juin.html



St Antoine de Padoue
confesseur et docteur
Né à Lisbonne en 1195, franciscain en 1220, mort à Padoue en 1231. Canonisé en 1232, fête immédiate. Proclamé Docteur de l’Église en 1946.


Leçons des Matines avant 1960

Quatrième leçon. Antoine naquit à Lisbonne en Portugal, de parents nobles qui l’élevèrent pieusement. Jeune homme, il embrassa la vie des Chanoines réguliers. Comme on transportait à Coïmbre les corps de cinq bienheureux Martyrs, Frères mineurs qui avaient récemment souffert pour la foi au Maroc, leur vue embrasa Antoine du désir d’être aussi martyrisé, et il passa dans l’Ordre des Franciscains. Sous l’impulsion de ce désir, il se dirigea vers le pays des Sarrasins ; mais une maladie le réduisit à l’impuissance et le força de revenir. Or, bien que le navire qui le portait fît voile pour l’Espagne, les vents le poussèrent en Sicile.

Cinquième leçon. De la Sicile, il se rendit au chapitre général qui se tenait à Assise. Puis, retiré dans l’ermitage du mont Saint-Paul en Toscane, il y vaqua longtemps à la divine contemplation, aux jeûnes et aux veilles. Élevé plus tard aux saints Ordres, il reçut la mission de prêcher l’Évangile. La sagesse et la facilité de sa parole lui obtinrent tant de succès et excitèrent une telle admiration que, prêchant un jour devant le souverain Pontife, il fut appelé par lui l’arche du Testament. Il poursuivit les hérésies avec une extrême rigueur, et les coups qu’il leur porta lui valurent le nom de perpétuel marteau des hérétiques.

Sixième leçon. Le premier de son ordre, à cause de l’éclat de sa science, il expliqua les saintes lettres à Bologne et ailleurs, et dirigea les études de ses frères. Après avoir parcouru nombre de provinces, il vint, un an avant sa mort, à Padoue, où il laissa d’insignes monuments de sa sainteté. Enfin, ayant accompli de grands travaux pour la gloire de Dieu, chargé de mérites, illustré par ses miracles, il s’endormit dans le Seigneur aux ides de juin, l’an du salut mil deux cent trente et un. Le souverain Pontife Grégoire IX l’a inscrit au nombre des saints Confesseurs. Il fut déclaré Docteur de l’Église Universelle par le Pape Pie XII.


Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Réjouis-toi, heureuse Padoue, riche d’un trésor sans prix [1] ! Antoine, en te léguant son corps, a plus fait pour ta gloire que les héros qui te fondèrent en ton site fortuné, que les docteurs de ton université fameuse. Cité chérie du Fils de Dieu, dans le siècle même qui le vit prendre chair au sein de la Vierge bénie, il envoyait Prosdocime t’annoncer sa venue ; et tout aussitôt, répondant aux soins de ce disciple de Pierre, ton sol fertile offrait au Seigneur Jésus la plus belle fleur de l’Italie dans ces premiers jours, la noble Justine, joignant aux parfums de sa virginité la pourpre du martyre : mère illustre, à qui tu devras de voir se reformer dans tes murs les phalanges monastiques présentement dispersées ; nouvelle Debbora, qui bientôt étendra sur Venise ta rivale son patronage glorieux, et, unissant sa force suppliante à la puissance du lion de saint Marc, obtiendra du Dieu des armées le salut de la chrétienté dans les eaux de Lépante. Aujourd’hui, comme si, ô Padoue, tes gloires natives ne suffisaient pas aux ambitions pour toi de l’éternelle Sagesse, voici que du fond de l’antique Ibérie, Lisbonne est contrainte de te céder sa perle la plus précieuse. Au milieu des troubles qui agitent l’Église et l’empire, dans la confusion qu’amène l’anarchie au sein des villes italiennes, Antoine et Justine partageront le soin de ta défense contre les tyrans ; l’Occident tout entier bénéficiera de cette alliance redoutable sur terre et sur mer aux ennemis de la paix et du nom chrétien. Combats nouveaux, qu’aime le Seigneur [2] ! Quand cessent de se montrer les forts en Israël, Dieu se lève et triomphe par les petits et les faibles. L’Église alors en paraît plus divine.

Le temps de Charlemagne n’est plus. L’œuvre de saint Léon III subsiste toujours ; mais les césars allemands ont trahi Rome, dont ils tenaient l’empire. L’homme ennemi, laissé libre, a semé l’ivraie dans le champ du Père de famille ; l’hérésie germe en divers lieux, le vice pullule ; et si les papes, aidés des moines, sont parvenus, en d’héroïques combats, à rejeter le désordre en dehors du sanctuaire, les peuples, exploités trop longtemps par des pasteurs vendus, restent sur la défiance, et se détachent maintenant de l’Église. Qui les ramènera ? Qui fera sur Satan cette nouvelle conquête du monde ? C’est alors que, toujours présent et vivant dans l’Église, l’Esprit de la Pentecôte suscite les fils de Dominique et de François. Milice nouvelle organisée pour des besoins nouveaux, ils se jettent dans l’arène, poursuivant l’hérésie dans ses repaires les plus secrets comme au grand jour, tonnant contre les vices des petits et des grands, combattant l’ignorance ; partout dans les campagnes et les villes ils se font écouter, déconcertant les faux docteurs tout à la fois par les arguments de la science et du miracle, se mêlant au peuple qu’ils subjuguent par la vue de leur héroïque détachement donné en spectacle au monde, et qu’ils rendent au Seigneur repentant et affermi, en l’enrôlant par foules compactes dans leurs tiers-ordres devenus en ces temps le refuge assuré de la vie chrétienne. Or, de tous les fils du patriarche d’Assise, le plus connu, le plus puissant devant les hommes et devant Dieu, est Antoine, que nous fêtons en ce jour.

Sa vie fut courte : à trente-cinq ans, il s’envolait au ciel. Mais ce petit nombre d’années n’avait pas empêché le Seigneur de préparer longuement son élu au ministère merveilleux qu’il devait remplir : tant il est vrai que, dans les hommes apostoliques, ce qui importe pour Dieu et doit faire d’eux l’instrument du salut d’un plus grand nombre d’âmes, est moins la durée du temps qu’ils pourront consacrer aux œuvres extérieures, que le degré de leur sanctification personnelle et leur docile abandon aux voies de la Providence. On dirait, pour Antoine, que l’éternelle Sagesse se plaît, jusqu’aux derniers temps de son existence, à déconcerter ses pensées. De ses vingt années de vie religieuse, il en passe dix chez les Chanoines réguliers, où, à quinze ans, l’appel divin a convié sa gracieuse innocence ; où, tout entière captivée par les splendeurs de la Liturgie, l’étude des saintes Lettres et le silence du cloître, son âme séraphique s’élève à des hauteurs qui le retiennent, pour jamais, semble-t-il, dans le secret de la face de Dieu. Soudain l’Esprit divin l’invite au martyre : et nous le voyons, laissant son cloître aimé, suivre les Frères Mineurs aux rivages où plusieurs d’entre eux ont déjà conquis la palme glorieuse. Mais le martyre qui l’attend est celui de l’amour ; malade, réduit à l’impuissance avant que son zèle ait pu rien tenter sur le sol africain, l’obéissance le rappelle en Espagne, et voici qu’une tempête le jette sur les côtes d’Italie.

On était dans les jours où, pour la troisième fois depuis la fondation de l’Ordre des Mineurs, François d’Assise réunissait autour de lui son admirable famille. Antoine, inconnu, perdu dans l’immense assemblée, vit les Frères à la fin du Chapitre recevoir chacun leur destination, sans que personne songeât à lui ; le descendant de l’illustre famille de Bouillon et des rois d’Asturies restait oublié dans ces assises de la sainte pauvreté. Au moment du départ, le ministre de la province de Bologne, remarquant l’isolement du jeune religieux dont personne ne semblait vouloir, l’admit par charité dans sa compagnie. A l’ermitage du Mont Saint-Paul, devenu sa résidence, on lui confia le soin d’aider à la cuisine et de balayer la maison, comme l’emploi qui semblait répondre le mieux à ses aptitudes. Durant ce temps, les chanoines de Saint-Augustin pleuraient toujours celui dont la noblesse, la science et la sainteté faisaient naguère la gloire de leur Ordre.

L’heure arriva pourtant, où la Providence s’était réservé de manifester Antoine au monde ; aussitôt, comme on l’avait dit du Sauveur lui-même, le monde entier se précipita sur ses pas [3]. Autour des chaires où prêchait l’humble Frère, ce ne furent que prodiges dans l’ordre de la nature et dans l’ordre de la grâce. A Rome il méritait le noble titre d’arche du Testament, en France celui de marteau des hérétiques. Il nous est impossible de suivre en tout sa trace lumineuse ; mais nous ne devons pas oublier qu’en effet, une part principale revient à notre patrie dans les quelques années de son puissant ministère.

Saint François avait grandement désiré évangéliser lui-même le beau pays de France, ravagé par l’odieuse hérésie ; il lui envoya du moins le plus cher de ses fils, sa vivante image. Ce que saint Dominique avait été dans la première croisade contre les Albigeois, Antoine le fut dans la seconde. C’est à Toulouse qu’a lieu le miracle de la mule affamée, qui laisse sa nourriture pour se prosterner devant l’Hostie sainte. De la Provence au Berry, les diverses provinces entendent sa parole ardente ; tandis que le ciel réconforte par de délicieuses faveurs son âme restée celle d’un enfant, au milieu de ses triomphes et de l’enivrement des multitudes. Dans une maison solitaire du Limousin, sous le regard de son hôte, c’est le saint Enfant Jésus, rayonnant d’une admirable beauté, qui descend dans ses bras et lui prodigue ses caresses en réclamant les siennes. Un jour d’Assomption qu’il était tout triste, au sujet de certain passage de l’Office d’alors peu favorable à l’entrée de la divine Mère au ciel en corps et en âme, Notre-Dame vient le consoler dans sa pauvre cellule, l’assure de la véritable doctrine, et le laisse ravi des charmes de son doux visage et de sa voix mélodieuse. A Montpellier, comme il prêchait dans une église de la ville au milieu d’un immense concours, il se rappelle qu’il est désigné pour chanter à l’heure même dans son couvent l’Alléluia de la Messe conventuelle ; il avait oublié de se faire remplacer ; profondément chagrin de cette omission involontaire, il incline la tête ; or, tandis que, penché sur le bord de la chaire, il semble dormir, ses Frères le voient paraître au chœur, et remplir son office ; après quoi, reprenant vie devant son auditoire, il achève avec éloquence le sermon commencé.

C’est dans cette même ville de Montpellier où il enseignait la théologie aux Frères, que son Commentaire des Psaumes ayant disparu, le voleur fut contraint par Satan lui-même à rapporter l’objet dont la perte causait au Saint les plus vifs regrets. Plusieurs voient dans ce fait l’origine de la dévotion qui reconnaît Antoine comme le patron des choses perdues : dévotion appuyée dès l’origine sur les miracles les plus éclatants, et que des grâces incessantes ont confirmée jusqu’à nos jours.

(…)

Glorieux Antoine, la simplicité de votre âme innocente a fait de vous le docile instrument de l’Esprit d’amour. L’enfance évangélique est le thème du premier des discours que le Docteur séraphique consacre à votre louange ; la sagesse, qui fut en vous le fruit de cette enfance bénie, forme le sujet du second. Vous étiez sage, ô Antoine ; car dès vos jeunes années vous aviez poursuivi l’éternelle Sagesse, et, ne voulant qu’elle en partage, vous aviez en grande hâte enfermé votre amour dans le secret du cloître et de la face de Dieu, pour savourer ses délices. Vous n’ambitionniez que le silence et l’obscurité dans son divin commerce ; et, dès ici-bas, ses mains se sont plues à vous orner d’une incomparable splendeur. Elle marchait devant vous ; vous la suiviez joyeux pour elle seule, et sans savoir que tous les biens devaient se rencontrer pour vous dans sa compagnie [4].Heureuse enfance, à qui, maintenant comme de vos jours, sont réservés la Sagesse et l’amour ! Mais qui, dans le monde, est enfant aujourd’hui ? s’écrie votre illustre et saint panégyriste. Plus d’humble petitesse ; aussi, plus d’amour.

On ne voit que vallées s’arrondir en collines, et collines s’enfler en montagnes. Mais qu’est-il écrit ? Vous les avez renversés, dans le temps qu’ils s’élevaient [5]. Et Dieu dit à ces hauteurs usurpées : Je t’ai ramené à la petitesse de l’enfance, mais d’une enfance profondément méprisable au milieu des nations [6]. Pourquoi, ô hommes, cette puérilité remplissant vos jours d’inconstance, d’ambition tapageuse, d’efforts qui ne récoltent que le vent ? Autre est l’enfance dont il est dit qu’elle est la plus grande dans la patrie des vraies grandeurs [7]. Elle fut la vôtre, glorieux Antoine, et vous livra tout entier aux divines influences [8].

En retour de votre soumission toute d’amour au Père qui est dans les cieux, les peuples vous obéirent, les plus féroces tyrans tremblèrent à votre voix [9]. L’hérésie seule, un jour, refusa d’écouter vos accents ; mais les poissons vous vengèrent : ils vinrent par multitudes, aux yeux de toute une ville, écouter votre parole dédaignée des sectaires. L’erreur, hélas ! qui se dérobait devant vous, ne se contente plus maintenant de refuser d’entendre ; elle veut parler seule. Après s’être relevée depuis longtemps des défaites que vous lui aviez infligées, la fille de Manès, restée la même sous le nom nouveau de franc-maçonnerie, gouverne à son gré la France ; le Portugal, où vous naquîtes, la voit chercher presque au grand jour à pénétrer jusqu’à l’autel ; le monde entier s’abreuve à ses poisons. O vous qui, chaque jour, subvenez à vos dévots clients dans leurs nécessités privées, vous dont la puissance est la même au ciel qu’autrefois sur la terre, secourez l’Église, le peuple de Dieu, la société plus universellement et plus profondément menacée que jamais. Arche du Testament, ramenez à l’étude fortifiante des Lettres sacrées nos générations sans amour et sans foi ; marteau des hérétiques, frappez de ces coups qui fassent encore trembler l’enfer et réjouissent les anges.



Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Cet illustre Saint, canonisé par Grégoire IX moins d’un an après sa mort, a acquis une immense popularité grâce à ses nombreux miracles et au zèle des Frères Mineurs, qui, dès le XIVe siècle, ont répandu son culte de toutes parts.

Rien ne manque à la gloire d’Antoine. Il eut le désir du martyre et voulut, dans ce but, entrer dans l’Ordre des Mineurs et faire voile vers la Mauritanie. Il fut apôtre, et remplit de la renommée de sa prédication enflammée l’Italie et Rome, où il annonça la parole de Dieu en 1227. Il eut la célébrité d’un docteur, et fut appelé par Grégoire IX l’Arche du Testament. De son vivant et après sa mort (+ 1231), il fut entouré de l’auréole de thaumaturge et il est bien peu de villes où une église ou un autel, tout recouvert d’ex-voto, ne soit dédié à saint Antoine.

Par ordre de Nicolas IV, — un pape franciscain, — l’image du Saint fut introduite, avec celle de saint François, dans l’antique mosaïque de l’abside du Latran, pour rappeler que, comme le Poverello d’Assise avait apparu, en songe, soutenant l’édifice branlant de la Basilique du Sauveur, ainsi le Saint de Padoue, par sa prédication, avait efficacement aidé à consolider le symbolique édifice de la Foi catholique.

La fête de saint Antoine entra d’abord dans le Calendrier romain avec le rite semidouble, puis Clément X l’éleva au rite double.

Le Bhx Schuster décrit ici la messe de St Antoine avant sa proclamation comme Docteur de l’Église en 1946.

L’introït est le même que pour la fête de saint Antoine, abbé, le 17 janvier. Lingua eius loquetur iudicium [10]. Cette langue bénie qui a proféré tant d’oracles de sagesse et a converti tant d’âmes à Dieu, Dieu l’a glorifiée, car depuis six siècles déjà, elle est toujours intacte et préservée de la corruption de la tombe.

Voici la première collecte : « Que la pieuse fête de votre bienheureux confesseur Antoine réjouisse, Seigneur, votre Église, en sorte qu’elle obtienne toujours l’aide de la grâce d’en haut et arrive ensuite à la joie éternelle ».

Les jours de fête sont des jours de joie, parce que Dieu, pour honorer ses saints, a coutume de s’y montrer plus généreux dans le don de ses faveurs aux fidèles et plus enclin à la miséricorde. C’est pour ce motif qu’il se plaît à opérer en ces circonstances certains prodiges qu’il n’accorde pas en d’autres jours ; ainsi, le jour de la fête de saint Pantaléon et de saint Janvier, il fait liquéfier leur sang à Ravello et à Naples. La première lecture est celle du 31 janvier ; le répons est le même que pour la fête de saint François Xavier, le 3 décembre et le verset alléluiatique est emprunté à la messe des Docteurs, comme le 29 janvier, fête de saint François de Sales.

La lecture évangélique et les deux antiennes pour l’offertoire et pour la Communion sont du Commun des Confesseurs, comme le 23 janvier pour saint Raymond de Peñafort. Au contraire, les deux collectes sont propres. Avant l’anaphore consécratoire : « Que cette oblation soit salutaire, Seigneur, à votre peuple, pour qui vous avez daigné vous offrir vous-même, en Hostie vivante, à votre divin Père ».

De même que dans la dernière Cène Jésus entra dans les dispositions de victime, et, au moyen de l’Eucharistie, anticipa mystiquement de dix-huit heures le sacrifice sanglant du Calvaire, maintenant qu’il est ressuscité et qu’il est glorieux dans le ciel il continue dans le divin Sacrement son immolation, prolongeant à travers les siècles ce sacrifice qui fut jadis commencé au cénacle l’avant-veille de Pâques.

Après la Communion, on récite la prière suivante d’action de grâces : « Rassasiés, Seigneur, des dons célestes, nous vous supplions par les mérites et l’intercession de votre bienheureux confesseur Antoine, de nous faire expérimenter les fruits du sacrifice de notre salut ».

Ces fruits sont de mourir chaque jour davantage à nous-mêmes, — c’est là le mystère de la mort du Christ que nous devons reproduire dans notre cœur, — pour ensuite vivre à Dieu dans le Christ Jésus ressuscité des morts. C’est là le mystère de vie.

Nous reproduisons, en l’honneur du grand Thaumaturge, ces vers du moyen âge formant ce qu’on appelle le « répons » qui lui est consacré :

Si quæris miracula : mors, error, calamitas,

Dæmon, lepra fugiunt ; ægri surgunt sani :

Cedunt mare, vincula ; membra resque perditas

Petunt et accipiunt iuvenes et cani.

Pereunt pericula, cessat et necessitas ;

Narrent hi qui sentiunt ; dicant Paduani.

Gloria Patri et Filio, et Spiritui Sancto.

Cedunt mare etc... [11]

[1] Ant. festi ad Benedictus, ap. Minores.

[2] Judic. V, 8.

[3] Johan. XII, 19.

[4] Sap. VII.

[5] Psalm. LXXII, 18.

[6] Abd. 2.

[7] Matth. XVIII, 4.

[8] Bonav. Sermo 1 de S. Ant. Patav.

[9] Sap. VIII, 14, 15.

[10] Sa langue proférera l’équité : Ps 36, 30.

[11] Voir la traduction plus haut, au commentaire de Dom Guéranger.


Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

1. Saint Antoine. — Il s’appelait d’abord Fernando ; il prit comme nom de religion : Antoine, et fut surnommé de Padoue, du nom de la ville où il mourut et fut enseveli. C’est un des saints les plus populaires, et l’on apprécie beaucoup la puissance de son intercession dans les besoins les plus divers. Il naquit à Lisbonne (1195). Il fut d’abord chanoine de Saint Augustin. En 1220, il entra chez les Franciscains à Coimbra. Dans son désir de recevoir la couronne du martyre, il s’embarqua pour l’Afrique ; mais il fut jeté sur les côtes de Sicile. Il se rendit en Italie et se livra désormais au ministère de la prédication populaire. Il eut un grand succès. Le Seigneur soutenait la puissance de sa parole par de nombreux miracles. Il dut souvent prêcher en pleine campagne car on se pressait par milliers pour l’entendre. La nature et la grâce s’étaient unies pour en faire un prédicateur remarquable. Il était lui-même un Évangile vivant. Le saint mourut le 13 juin 1231 à Padoue où ses reliques sont très vénérées. Dès un an après sa mort il fut déclaré saint. — Saint Antoine est actuellement un des saints les plus honorés. On a recours à lui dans tous les besoins. Il y a, dans ce culte rempli d’une confiance enfantine, quelque chose de beau. Ce désir et cette espérance d’être exaucé même dans les plus petites choses est un hommage à la bonté de Dieu et à la puissance de ses saints. Cependant cette dévotion est parfois trop intéressée et superstitieuse. Elle a besoin d’être purifiée et ennoblie. Ce sera précisément le rôle de la renaissance liturgique de nous amener à un culte des saints plus noble, à un culte christocentrique. Honorons Dieu dans ses saints.

2. La messe est formée en partie de textes du commun (Os justi) (avant 1946 et en partie de textes propres. Nous voyons de nouveau devant nous le serviteur vigilant qui, pendant toute la nuit, les reins ceints et une lampe allumée à la main, attend le retour de son Maître. Aujourd’hui celui-ci lui a ouvert et lui a donné le droit de s’asseoir à la table L’intercesseur dans tous nos besoins. e du banquet céleste.

A l’Épître, nous entendons saint Antoine lui-même nous parler. Il nous expose comment pendant sa vie il fut méprisé, et comment nous-mêmes nous sommes vains et remplis d’amour propre.


Saint Antoine de Padoue

L'enthousiasme des peuples a fait de saint Antoine de Padoue, surnommé le Thaumaturge, presque l'égal du fondateur de l'Ordre des mineurs auquel il appartient. Le nom de la ville de Padoue a été joint à son nom de religieux parce qu'il y est mort et que ses reliques y sont conservées.

Fils de Martin de Bouillon et de Maria Tavera, il naquit à Lisbonne, en Portugal, le 15 août 1195, et reçut au baptême le prénom de Fernando. A dix ans, il entra à l'école de la cathédrale pour étudier le latin, l'histoire ecclésiastique, la liturgie et le chant sacré. A quinze ans, il fut admis chez les chanoines réguliers de Saint-Augustin, à Saint-Vincent de Fora, et deux ans plus tard, passa au monastère de Sainte-Croix de Coïmbe où, pendant huit ans, il fit, sous d'habiles maîtres, des études de philosophie, de théologie, d'Écriture Sainte et de patristique, étonnant ses confrères par ses progrès dans la science et la sainteté. Dès cette époque, il fut l'objet de plusieurs faveurs miraculeuses : ce fut probablement pendant ce laps de temps qu'il fut ordonné prêtre.

En 1220, la translation des reliques de cinq frères mineurs récemment martyrisés, orienta définitivement sa vie, vers l'Ordre franciscain. Il voulut lui aussi devenir franciscain pour aller prêcher la foi aux infidèles. Admis dans l'ordre sous le nom de frère Antoine d'Olivarès, il obtint de passer en Afrique, quelques semaines plus tard, mais à peine débarqué au Maroc, il fut saisi d'une fièvre violente : les remèdes demeurant sans effet, il lui fut ordonné de rentrer en Espagne. Le vaisseau qui le ramenait, assailli par une violente tempête, fut jeté sur les côtes de Sicile. Apprenant que saint François avait convoqué à Assise un chapitre général pour la Pentecôte 1221, Antoine s'y rendit. Quand tout fut terminé et que l'on procéda à la distribution des charges, comme personne n'avait réclamé cet étranger inconnu, Gratien, provincial de Romagne, consentit à le prendre au couvent de Montepaolo, près de Forli. Antoine passa environ dix mois dans cette retraite, inconnu du monde, ignoré même de ses frères : il partageait son temps entre la contemplation et les humbles emplois du couvent.

En 1222, il accompagna son supérieur à Forli, où quelques Franciscains et Dominicains devaient recevoir les saints ordres. Comme chacun se récusait pour adresser quelques mots d'édification aux ordinands, Antoine dut, par obéissance, prendre la parole, et manifesta tant de science et d'éloquence que François d'Assise en fut informé et l'envoya prêcher aux peuples. Ainsi, à vingt-sept ans, l'humble religieux inaugura un ministère de neuf années où il obtint un succès vraiment prodigieux : il parcourut les villes et les campagnes pour y détruire le désordre et l'erreur, pour ranimer la foi et faire fleurir la vertu ; les nombreux et éclatants prodiges qui accompagnèrent sa prédication lui firent décerner le titre d'Apôtre et de Thaumaturge. Partout où il parut, les foules se pressaient pour le voir et l'entendre, si bien que les églises étaient trop étroites et qu'il dut souvent prêcher en pleine campagne. Les pécheurs se convertirent, les hérétiques eux-mêmes abjurèrent leurs erreurs, ce qui valut à Antoine le surnom de Marteau infatigable des hérétiques. Plus tard, le pape Grégoire IX, émerveillé de sa connaissance profonde des Écritures, lui donnera le titre d'Arche du Testament.

Après avoir prêché en Lombardie et en Romagne, il passa les Alpes (1224), évangélisa Montpellier, où l'on constata un phénomène de bilocation, puis le silence imposé aux grenouilles d'un étang (le lac de Saint-Antoine). Pour la fête de l'Assomption, il était à Toulouse où il resta jusqu'à la fin de 1225, époque où il fut nommé gardien au couvent du Puy. Durant son séjour dans cette ville, il fit deux prophéties. En 1226, il était à Bourges où il fit le miracle de la mule : soutenant un jour une dispute avec une hérétique sur la présente réelle de Jésus-Christ dans l'eucharistie, il obtint qu'une mule, privée de nourriture depuis trois jours, se prosternât à deux genoux devant l'hostie consacrée au lieu de manger l'avoine qu'on lui présentait ; à ce spectacle, l'hérétique se convertit et se déclara sur-le-champ catholique. De Châteauroux où il était allé en quittant Bourges, Antoine descendit en Arles pour assister au chapitre de Provence (septembre 1226) qui le nomma custode de Limoges où il opéra d'autres prodiges.

En 1227, à la nouvelle de la mort de saint François, Antoine repartit pour l'Italie. A Rome, d'innombrables pèlerins de toutes langues et de toutes nations entendirent les paroles d'Antoine aussi nettement que s'il eut parlé la langue de chacun d'eux. A Rimini, il convoqua au bord de la mer les hérétiques insensibles à ses exhortations et, en leur présence, parla aux poissons. Il prêcha ensuite à Aquilée, Goritz, Udine, Gemona, Trévise et Venise. Il donna le carême à Padoue, puis visita Vérone, Florence, Milan, Verceil ... En 1230, il était à Assise pour la translation du corps de saint François. Après le chapitre général, il reparut à Padoue pour le carême de 1231. Ce fut l'apogée de son apostolat et de sa popularité. Épuisé de fatigue, il se retira au début de juin, avec deux compagnons, dans l'ermitage de Campo Sanpietro. Sentant ses forces l'abandonner, il demanda à être transporté au couvent de Padoue, pour y mourir ; mais quand on arriva à l'entrée de la ville, on dut le déposer au monastère des clarisses de l'Arcela, près duquel les frères mineurs avaient une modeste habitation. Le vendredi 13 juin, Antoine se confessa et communia ; dans le transport de sa joie, il chanta d'une voix affaiblie : O Gloriosa Domina, son hymne favorite. Puis il expira doucement, le 13 juin 1231. Il n'était âgé que de trente-six ans.



Litanies de St Antoine de Padoue


Seigneur, ayez pitié de nous Seigneur, ayez pitié de nous

O Christ, ayez pitié de nous O Christ, ayez pitié de nous

Seigneur, ayez pitié de nous Seigneur, ayez pitié de nous

Père du Ciel qui êtes Dieu, ayez pitié de nous

Fils, Rédempteur du monde qui êtes Dieu, ayez pitié de nous

Saint-Esprit qui êtes Dieu, ayez pitié de nous

Sainte Trinité qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous

Sainte Marie, priez pour nous

Sainte Mère de Dieu, priez pour nous

Sainte Vierge des vierges, priez pour nous


Saint Antoine de Padoue priez pour nous

Saint Antoine, homme apostolique, priez pour nous

Saint Antoine, rempli de l'esprit des prophètes priez pour nous

Saint Antoine, docteur sublime priez pour nous

Saint Antoine, lumière de l'Église priez pour nous

Saint Antoine, prédicateur de 1a grâce priez pour nous

Saint Antoine, trompette de l'Évangile priez pour nous

Saint Antoine, miroir de la discipline régulière priez pour nous

Saint Antoine, prodige d'austérité priez pour nous

Saint Antoine, vase resplendissant de pureté priez pour nous

Saint Antoine, modèle de pénitence priez pour nous

Saint Antoine, exemplaire d'obéissance priez pour nous

Saint Antoine, amateur insigne de la pauvreté priez pour nous

Saint Antoine, lys de chasteté priez pour nous

Saint Antoine, rose de patience priez pour nous

Saint Antoine, violette d’humilité priez pour nous

Saint Antoine, perle de sainteté priez pour nous

Saint Antoine, marteau des hérétiques priez pour nous

Saint Antoine, arche du Testament priez pour nous

Saint Antoine, zélateur embrasé du culte divin priez pour nous

Saint Antoine, haletant après le salut des âmes priez pour nous

Saint Antoine, dévoré du désir du martyre priez pour nous

Saint Antoine, ami et imitateur assidu de Jésus priez pour nous

Saint Antoine, serviteur dévoué de la Vierge-Mère priez pour nous

Saint Antoine, émule très saint du séraphique François priez pour nous

Saint Antoine, célèbre entre les thaumaturges priez pour nous

Saint Antoine, fidèle protecteur de tous ceux qui espèrent en vous priez pour nous

Saint Antoine, qui faites retrouver les choses perdues priez pour nous

Saint Antoine, qui nourrissez les pauvres priez pour nous


Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde,

pardonnez-nous, Seigneur

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde,

exaucez-nous, Seigneur


Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde,

ayez pitié de nous, Seigneur

Qu’il intervienne pour nous, ô Dieu tout-puissant, votre confesseur Antoine, lui que vous avez enrichi du don des miracles et des prodiges. Par Jésus-Christ, notre Seigneur. - Amen.



Benozzo GozzoliSaint Antoine de Padoue, fresque, 1450,
 église Santa Maria in Aracoeli, Rome

VIE DE SAINT ANTOINE DE PADOUE

CHAPITRE PREMIER

 RADIEUSE ENFANCE

Saint François d'Assise, ce grand initiateur monastique du moyen âge, a laissé une postérité plus nombreuse que les étoiles du firmament, une famille spirituelle qui s'attache à reproduire ses vertus et continue, à travers les âges, une mission toujours identique, populaire, pacifique et civilisatrice au premier chef. Il nous apparaît, dans l'histoire, entouré d'une pléiade de grands hommes et de saints qui lui font cortège sans l'éclipser. Mais, de tous ses fils, celui qui a le plus hérité de son zèle apostolique comme de sa douceur, est l'aimable Saint dont Montalembert a dit : " A peine le Séraphin d'Assise a-t-il été prendre son rang devant le trône de Dieu, que sa place dans la vénération et l'enthousiasme des peuples est occupée par celui que tous proclamaient son premier né, saint Antoine de Padoue, célèbre comme son père spirituel par cet empire sur la nature qui lui valut le surnom de thaumaturge . "

Saint Antoine de Padoue, le contemporain et l'émule du patriarche des pauvres, la perle de l'Ordre séraphique, telle est la belle et ravissante figure que nous voulons dessiner dans ces pages.

Padoue eut l'honneur de l'enfanter à la vie de l'éternité, mais non à la vie du temps. C'est loin de là, sous un ciel non moins fortuné, en face de l'Océan, dans un royaume de formation alors toute récente, le Portugal, qu'il vint au monde, sur le déclin du xiie siècle.


Les climats et les milieux ont leurs influences. Aussi nous semble-t-il nécessaire, pour expliquer la trempe de caractère de notre Bienheureux et faire connaître le point de départ d'une existence toute merveilleuse d'un bout à l'autre de dire un mot de la situation politique du pays où s'écoulèrent ses premières années.

Il est peu d'histoires aussi tourmentées que celle du, Portugal. Tour à tour ravagé par les Vandales, les, Suèves, les Alains, les Visigoths, il était tombé au viiie siècle au pouvoir des Arabes et avait gémi pendant quatre siècles sous leur domination. Enfin vint un chevalier de race franque, Henri de Bourgogne, allié aux rois de France et neveu d'Henri Ier, qui aida les souverains d'Espagne à refouler les hordes musulmanes au delà des mers. Admirateur et émule du Cid, il livra aux Almohades dix-sept batailles qui furent pour lui autant de victoires, et mourut, couvert de lauriers, au siège d'Astorga (1112). Son fils, Alphonse Ier, acheva l'œuvre de la libération, abattit l'empire mauresque dans les champs de Castro-Verde, fut acclamé roi par ses troupes et fit hommage de ses Etats au pape Innocent II, qui lui confirma le titre et les droits de souverain, malgré les réclamations de l'Espagne (1142). Il ne laissait aux sectateurs du Prophète que la pointe de la péninsule ibérique, la province des Algarves. Il effaça peu à peu, par une administration aussi ferme que sage, les traces d'une invasion à jamais abhorrée, remplaça les mosquées par des églises et, pour perpétuer le souvenir d'une délivrance inespérée, fit bâtir plusieurs monastères, entr'autres celui de Sainte-Croix de Coïmbre (1184) et sa filiale, Saint-Vincent de Lisbonne (1147), qu'occupèrent les chanoines réguliers de Saint-Augustin.

Coïmbre était la résidence de la cour. Une autre ville, " la reine des mers ". comme, l'appellent ses habitants, Lisbonne, cité antique, gracieusement assise sur la rive droite du Tage, port de mer où commençaient à affluer les richesses de l'Orient et de l'Occident, s'apprêtait à lui ravir son titre de capitale du royaume. Le peuple avait le génie des conquêtes ; ce petit royaume était déjà florissant, et une fois affermi dans son indépendance, il allait lancer sur toutes les mers ses flottes ombragées par la croix.

Ainsi le Portugal est né d'un acte de foi sur un champ de bataille ; ainsi il grandit sous l'auguste protection du Pontife romain, dont il se déclare hautement le tributaire et le vassal. Nation fière, jeune et pleine de vie, " dont l'éternel honneur, selon le mot de Léon XIII, est de s'être constamment laissé guider par une politique profondément chrétienne et d'avoir toujours eu pour mobile principal, dans ses expéditions lointaines, l'extension du règne de l'Évangile parmi les infidèles ". Toutes les qualités de la race vont resplendir au front d'un héros, qui est la plus noble et la plus haute personnification de l'âme de sa patrie. Ce héros, nous l'avons nommé. C'est lui qui nous occupe d'un bout à l'autre de cet ouvrage ; il est temps de le faire connaître.

Il naquit à Lisbonne, en 1195 , de parents, dont les chroniques contemporaines parlent avec beaucoup d'éloges, mais sans jamais les désigner par leur nom. " Ils appartenaient à la classe des nobles et des puissants ", atteste le padovanais Rolandino. " C'étaient des personnages vénérables" , ajoute l'auteur anonyme de la "Legenda secundo", ; " justes devant le Seigneur et scrupuleux observateurs de ses commandements ", déclare de son côté l'hagiographe limousin Jean Rigaud.

Là s'arrêtent les documents de la première heure, du moins ceux que nous connaissons aujourd'hui, et le lecteur peut constater avec nous combien les premiers historiens se préoccupent peu de répondre à nos interrogations sur les ascendants et le nom patronymique du Saint. Les écrivains des âges postérieurs ont tenté de combler cette lacune ; et c'est à ce sentiment qu'a obéi l'auteur d'une légende anonyme du xive siècle récemment découverte, la légende Benignitas, où nous lisons : " Le père du Bienheureux, chevalier du roi Alphonse II , se nommait Martin, et sa mère, dona Maria, issus l'un et l'autre de familles nobles." Dans l'impossibilité où nous sommes de contrôler ces détails mentionnés pour la première fois par l'ouvrage en question, nous ne pouvons les accepter que " sous bénéfice d'inventaire ".

On remarquera que nulle part, jusque-là, il n'est fait la moindre allusion à Godefroy de Bouillon, ni à la maison de Lorraine. C'est Marc de Lisbonne, en effet, évêque de Porto et chroniqueur du xvie siècle, qui le premier, parmi les hagiographes, a lancé l'affirmation suivante, sans nous dire à quelles sources il en avait puisé les éléments. " Le père du Bienheureux s'appelait Martin de Bouillon, et sa mère, Thérèse Tavéra, tous deux de lignées antiques, tous deux recommandables pour l'éminence de leurs vertus. " Assertion vite enregistrée et développée avec plus de complaisance que de critique par Michel Pachéco et par Emmanuel Azévédo, qui assignent pour chef, à cette branche des Bouillon, un des chevaliers francs accourus, lors de la seconde croisade, au secours d'Alphonse Ier et présents à la bataille de Zalaka. A leur suite, la plupart des historiens français avaient embrassé de confiance une opinion si flatteuse pour notre amour-propre national ; mais aujourd'hui, en l'absence de tout fondement sérieux, la critique, une critique impartiale et sévère, la relègue parmi les inventions postérieures à la Renaissance. Ce serait, du reste, se méprendre étrangement sur le caractère des saints que de chercher à les grandir, en leur dressant des généalogies purement fantaisistes. Leur mérite intrinsèque se puise ailleurs et plus haut ; ils n'ont besoin que de la vérité, et voilà pourquoi nous avons hâte de retourner aux documents contemporains, les plus aptes, sinon les seuls, à nous renseigner d'une manière certaine sur la famille du héros portugais, La légende primitive se borne à nous peindre d'un mot la haute situation qu'occupaient ses parents. " Ils habitaient, nous dit-elle, un somptueux palais, proche de la cathédrale de Lisbonne. " Elle se tait absolument sur leur nom, leurs origines et leurs illustrations ancestrales. C'est qu'aux yeux de l'auteur anonyme qui l'a composée, homme de grand sens, après tout, leur gloire la plus pure ne leur vient pas de leurs aïeux, mais de leur fils, cette fleur de la chevalerie monastique, comme Godefroy de Bouillon est la fleur de la chevalerie militaire. Un autre biographe, Jean Rigaud, insinue en passant qu'ils n'étaient pas indignes de cette gloire. " On reconnaît les parents à leur postérité, remarque-t-il, comme on connaît l'arbre à ses fruits, la plante à sa racine. " L'éloge est suggestif dans son laconisme, et il nous permet d'accepter plus facilement les conclusions des écrivains postérieurs, Marc de Lisbonne, Surius, Wadding, lorsqu'ils nous dépeignent la physionomie des deux époux : don Martin comme un vaillant chevalier, alliant le courage des preux et la foi des croisés à la noblesse du sang; et dona Maria comme une femme de caractère, joignant aux charmes de la jeunesse et aux grâces de l'esprit ces qualités morales qui sont l'arôme et la joie des foyers, un cœur généreux, une âme ouverte à tous les dévouements, une piété tendre et sincère, " Oh ! l'heureux couple ! Oh ! les heureux époux ! " répéterons-nous avec les chroniques médiévales. Heureux, parce que le ciel les avait choisis pour être les instruments de ses miséricordieux desseins sur le xiiie siècle ; heureux surtout, parce qu'ils se sentaient assez de courage pour remplir leur mission.

Tous deux étaient rayonnants de jeunesse, tous deux pleins de confiance dans l'avenir. Le ciel bénit leur union, dont notre Bienheureux fut le premier fruit. C'est du moins ce qui ressort des textes comparés de la légende primitive et de la biographie de Jean Rigaud. " Ses parents étaient à la fleur de l'âge ", lisons-nous dans la première. — " Ils n'avaient pas encore eu de fils y, ajoute la seconde. Notre Saint fut donc au moins l'aîné des fils.

Le nouveau-né fut porté en grande pompe sur les fonts sacrés de la cathédrale, où il reçut le nom de Fernando. Enfant de bénédiction, mais sans aucun de ces présages ni de ces prodiges qu'on remarque dans la vie des saint Basile, des saint Dominique, des saint François. Les abeilles ne déposèrent pas leur miel sur ses lèvres ; sa mère ne fut pas troublée par des songes ; l'aile des chérubins n'effleura pas son berceau. Seulement, dans la famille, l'allégresse était débordante; gentilshommes et bourgeois s'associaient à une joie si légitime, et la demeure du preux " chevalier d'Alphonse II " retentissait de vœux qui pouvaient paraître hyperboliques et que la réalité devait pourtant dépasser. 

Bientôt, s'il faut en croire certains légendaires de basse époque, le foyer s'agrandit de trois autres berceaux, un frère et deux sœurs : Pedro, Maria et Féliciana. Nous nous bornons à transcrire ces détails dont la justification nous échappe ; et poursuivant notre marche, nous allons pénétrer dans l'intérieur de la maison prédestinée qui nous attire, pour essayer d'y surprendre le mode d'éducation qu'employèrent les parents du Bienheureux.

On aime à se figurer dona Maria accomplissant en chrétienne les obligations de sa tâche maternelle, façonnant peu à peu son fils à cette droiture de caractère et à cette estime des grandes choses qui étaient alors considérées comme le plus bel apanage de la noblesse ; ouvrant son intelligence à tout ce qui est beau, récompensée dans ses efforts et souriant avec bonheur à l'éclosion d'un talent qui, plus tard, étonnera l'Europe entière. Au fait, dans cette formation première qui est l'œuvre et aussi le mérite de la mère, tout nous échappe, sauf une note prédominante, et combien harmonieuse, dont les Frères-Mineurs nous renvoient l'écho lointain : c'est la dévotion à la Vierge immaculée, cette dévotion innée dans le cœur de tout catholique, mais plus intense chez les saints.

Le culte de la Reine du ciel, éclos au doux sourire de dona Maria, éclate en effet du berceau à la tombe, à travers les différentes phases de l'existence de notre Bienheureux. " L'auguste Mère de Dieu a veillé sur ses premiers pas dans la vertu, nous dit Jean Rigaud ; et, tout le long de ses jours, elle étend sur lui sa main bénissante, " Et lui s'éprend de bonne heure, pour son aimable protectrice, " d'une filiale tendresse et d'une confiance qui ne se démentiront pas. "

Enfant, il grandit à l'ombre d'un des sanctuaires privilégiés de Marie, la basilique de Notre-Dame , où il a été baptisé. Religieux, il prend la Reine des anges pour sa protectrice spéciale. Apôtre, il sera le chantre de ses grandeurs, l'intrépide défenseur de ses privilèges, et tiendra à redire que tout ce qu'il a, il le tient des mains de Marie.

Tout des mains de Marie ! Cette pensée trouve sa traduction dans une des statues, la plus ravissante peut-être, de la basilique patriarcale. Le Saint y est représenté en habit de clerc, soutanelle rouge et cotta plissée, aux pieds d'une majestueuse image de la Reine des anges, à laquelle il semble dire : " C'est à vous, aimable Souveraine, que je dois tout, ma vocation, l'auréole de l'apostolat et ma couronne du ciel ! "

Radieux de grâce et d'innocence, prévenu des bénédictions du ciel, nature vive, intelligence précoce, imagination ardente, vers l'âge de huit à neuf ans, Fernando faisait déjà pressentir ce qu'il serait un jour. Ses parents, heureux et fiers, n'eurent garde de laisser en friche un sol si riche et si fécond.

A cette époque, les monastères et les églises ne manquaient jamais d'ouvrir des écoles où les grandes familles envoyaient de préférence leurs enfants. L'église patriarcale de Lisbonne possédait un de ces établissements d'instruction dirigés par des ecclésiastiques, où les exercices de piété s'alliaient à l'étude des lettres. Fernand y fut envoyé.

Quelle était alors la matière de l'enseignement donné à la jeunesse portugaise ? Les chroniques médiévales n'y font aucune allusion ; mais nous ne croyons pas dépasser les limites de la vraisemblance, en avançant que l'école épiscopale de Lisbonne était fondée sur le même type que celle des pays voisins, et qu'en Portugal, comme en France et en Angleterre, le programme comprenait la grammaire, la rhétorique, la dialectique et le plain-chant.

Pendant un laps de temps que les légendes primitives ne déterminent pas, l'enfant prédestiné suivit assidûment les cours de cette maîtrise. Alerte et vif, comme on l'est à cet âge, gracieux sous le costume des clercs, heureux lui-même de mêler sa voix fraîche et pure à celle de ses condisciples, plus heureux encore de servir le prêtre au sacrifice auguste de nos autels, il étonnait tout le monde par l'harmonique et précoce développement de toutes ses facultés.

Mais l'homme est un être libre et il faut pour que sa liberté s'affirme, qu'elle soit soumise à l'épreuve. Nul n'échappe à cette loi de la Providence, le fils de don Martin pas plus que les autres. C'est vers la fin de sa vie écolière qu'il fut aux prises, selon Surius, avec la tentation délicate qui est recueil de la jeunesse. " Il eut à subir, nous dit l'austère hagiographe, les sollicitations importunes d'une servante légère ; il résista victorieusement. "

SOURCE : http://avancezaularge.free.fr/antoine_padoue_vie_01.htm




Antonio de Pereda, Saint Antoine de Padoue et l’EnfantJesus, XVIIe siècle, détail et ensemble 



HOMÉLIE DE SAINT ANTOINE DE PADOUE
Celui qui est rempli du Saint-Esprit parle diverses langues.

Celui qui est rempli du Saint-Esprit parle diverses langues. Ces diverses langues sont les divers témoignages rendus au Christ, comme l'humilité, la pauvreté, la patience et l'obéissance. Nous les parlons quand, en les pratiquant nous-mêmes, nous les montrons aux autres.

La parole est vivante, lorsque ce sont les actions qui parlent. Je vous en prie, que les paroles se taisent, et que les actions parlent.
Nous sommes pleins de paroles mais vides d'actions ; à cause de cela, le Seigneur nous maudit, lui qui a maudit le figuier où il n'a pas trouvé de fruits mais seulement des feuilles. « La loi, dit Saint Grégoire, a été présentée au prédicateur pour qu'il pratique ce qu'il prêche. »
Il perd son temps à répandre la connaissance de la loi, celui qui détruit son enseignement par ses actions.
Mais les Apôtres parlaient selon le Don de L'Esprit. Heureux celui qui parle selon le Don de L'Esprit, et non selon son propre sentiment.
Car il y en a qui parlent selon leur propre esprit, dérobent les paroles d'autrui, les proposent comme si elles étaient à eux et se les attribuent.
C'est de ces gens-là et de leurs pareils que le Seigneur dit en Jérémie : Je vais m'en prendre aux prophètes — Parole du Seigneur — qui se dérobent mutuellement mes paroles.
Je vais m'en prendre aux prophètes — Parole du Seigneur — qui mettent leur langue en mouvement pour dire : Parole du Seigneur.
Je vais m'en prendre aux prophètes qui ont des songes fallacieux — Parole du Seigneur —, qui les racontent et qui égarent mon peuple par leurs mensonges et leurs prodiges.
Moi, je ne les ai ni envoyés, ni chargés de mes ordres, et ils ne sont d'aucune utilité à ce peuple, Parole du Seigneur.
Parlons donc selon ce que L'Esprit-Saint nous donnera de dire.
Demandons-lui humblement et pieusement de répandre en vous sa Grâce, pour que nous atteignions le chiffre de la Pentecôte (cinquante) en multipliant la connaissance naturelle des cinq sens par l'observation des Dix Commandements ; pour que nous soyons remplis d'un violent esprit de Contrition, que nous soyons embrasés par les langues de feu de la profession de notre Foi ; pour qu'enfin, ainsi embrasés et illuminés, nous puissions, dans les splendeurs des saints, voir Le Dieu unique en trois Personnes.


Franciszek Lekszycki OFM, Saint Antoine de Padoue, 1649, Przeworsk, Pologne


Antoine est un nom d'origine latine qui signifie "inestimable".

Si on nomme Antoine ainsi, il ne faut pas oublier son nom de baptême, Fernand, et son pays natal, le Portugal. Né à Lisbonne en 1195, frappé par le courage des premiers frères envoyés par saint François au Maroc où ils furent martyrs, il se fait franciscain. On le nomme frère Antoine. Prédicateur réputé, il parcourt les régions gagnées par l'hérésie des Cathares. Saint François le désignera comme théologien, en service d'abord en Italie, à Bologne et à Milan, puis en France dans le Limousin. Il fonde un couvent à Brive. Il suscite un vaste mouvement de conversion parmi les Cathares répandus dans le midi de la France, qu'on nommait les "Albigeois". 

Nommé responsable des Franciscains de l'Italie du nord, frère Antoine est remarqué par le Pape Grégoire IX qui l'appelle "Arche du testament" à cause de sa connaissance profonde et vivante des Saintes Écritures. Il se fixera au couvent Sainte-Marie de Padoue. Prédicateur rayonnant de la vie selon l'Évangile, il rejoint son Seigneur le 13 juin 1231.

Sa réputation d'intercesseur efficace s'étendra partout, presque trop. On en a fait le saint recouvreur des objets perdus car il aurait un jour récupéré un manuscrit dérobé. Or c'était plutôt le contraire ! Il exhortait vivement ses auditeurs à se défaire de l'argent accumulé, afin de secourir les démunis. Il rappelait souvent au nom de l'Évangile : "Celui qui ne partage pas, alors qu'il a le nécessaire, c'est un voleur". Il n'a que trente-six ans quand il achève sa vie qu'il brûla comme une flamme. Prédicateur et théologien, proclamé Docteur de l'Église, saint Antoine fut d'abord un intime du Christ et de son Evangile manifesté en actes. Il rappelait : "Que les paroles se taisent et que les actions parlent... Le Seigneur a maudit le figuier où il n'a pas trouvé de fruits mais seulement des feuilles".

Rédacteur: Frère Bernard Pineau, OP



Église Santo Antônio , Teresópolis, Brazil


Ferdinand de Bullones est né près de Lisbonne au Portugal en 1195. II connaît la vie facile d'un jeune noble et fréquente l'école cathédrale de Lisbonne. A quinze ans il entre chez les chanoines réguliers de Saint-Vincent-da-Fora puis achève ses études cléricales à Sainte-Croix de Coïmbre. A cette époque, en 1220, l'infant de Portugal rapporte du Maroc les restes de cinq frères franciscains martyrisés. Le jeune Fernando, conquis par l'héroïsme apostolique de ces moines, demande à être admis chez les Frères Mineurs où il reçoit le nom d'Antoine. II est envoyé au Maroc mais y tombe malade et doit rembarquer. Une tempête jette son navire sur les côtes de Sicile. II rejoint les frères franciscains de Messine qui s'apprêtaient à partir pour Assise où devait se tenir le chapitre général de l'ordre et les y accompagne. Au chapitre, nul ne se soucie de lui et on l'affecte finalement à l'ermitage. II y mène une vie cachée, dans une grotte qu'il ne quitte presque pas. Un jour, ses supérieurs lui demandent de remplacer au pied levé le prédicateur. Le talent oratoire et la science d'Antoine se révèlent alors aux yeux des auditeurs éblouis. Aussitôt Antoine est envoyé pour prêcher dans toute l'Italie du Nord et en France. II combat l'hérésie cathare à force d'érudition théologique et suscite un grand mouvement de conversion dans toutes les villes où il prêche: Arles, Montpellier, Toulouse, Le Puy, Limoges. On rapporte que les boutiques fermaient et que la ville se vidait pour l'écouter dès son arrivée. De retour en Italie en 1227, il est nommé provincial d'Italie pour son ordre. Sa carrière oratoire dure 9 ans sans un moment de répit. Épuisé, il meurt à Padoue, en pleine gloire, le 13 juin 1231, à l'âge de 36 ans. Moins d'un an plus tard, le 30 mai 1232, le pape Grégoire IX, qui l'avait entendu prêcher, le canonise; le 16 janvier 1946, Pie XII le déclare Docteur de l'Église. En 1982, lors de son premier voyage apostolique au Portugal, Jean-Paul II célébra le 750e anniversaire de cette canonisation et se rendit à pied de la cathédrale de Lisbonne à l'église Saint-Antoine élevée à l'emplacement de la maison natale du saint. En France saint Antoine est surtout vénéré à Brive dans une grotte, lieu de pèlerinage toujours très fréquenté. II est représenté portant l'habit franciscain et la cordelière. De la main droite il tient un crucifix, ou un lys. Parfois il porte l'enfant Jésus dans les bras, ou bien l'Enfant Jésus est assis sur ce livre. Ses miracles sont nombreux et délicieux. Des images les racontent : le blessé qui retrouve son pied coupé, le mort qui sort de son tombeau pour venir témoigner devant le juge, les poissons à qui saint Antoine prêche et qui sortent à moitié la tête hors de l'eau pour écouter, les grenouilles qui, sur son ordre et pendant son sermon, cessent de coasser. II y a beaucoup d'analogie entre ce grand saint et saint François d'Assise.



Giacomo Farelli. Saint Antoine de  Padoue, XVIIe siècle, 208 X 145,8,


Saint Antoine né à Lisbonne le 15 août 1195 et il meurt le 13 juin 1231 à Arcelle prés de Padoue .

Fils aîné d'une famille noble, ses parents auraient voulu qu'il devienne magistrat ou évêque. Mais l'enfant, qui au baptême avait reçu le prénom de Fernando Martins de Bulhões, commença très tôt à décevoir leur ambition. Dieu l'attirait et il se laissait attirer par Lui. Il aimait par dessus tout la prière. Une légende pittoresque raconte qu'un jour, tandis qu'il priait dans la cathédrale de Lisbonne, il mit en fuite un démon en traçant un signe de croix sur le sol.

A mesure que Fernando grandit, les appréhensions de sa famille se confirment devant cet adolescent qui ne partage pas leurs projets de carrière mondaine mais qui, au contraire, semble les éluder. Fernando aura une vite courte, peut-être le pressent-il. Au lieu des cent ans de son homonyme Antoine le Grand, il n'aura à disposition que 36 ans. Il est précoce et semble pressé. A l'âge de 15 ans, éclairé par la prière, et après mûre réflexion, il quitte sa belle maison et sa famille pour aller vivre à l'abbaye de Saint-Vincent, près de Lisbonne, parmi les chanoines Réguliers de saint Augustin, auxquels il restera toute sa vie très attaché. C'est à ces religieux qu'il doit la formation intellectuelle qui fera de lui l'un des clercs les plus cultivés de l'Europe de son époque. Mais le monde qu'il a brusquement abandonné le poursuit jusqu'au couvent. Parents et amis viennent le distraire, le tenter. Ils lui rendent la vie impossible, perturbent la paix de son âme, lui font perdre du temps. Il décide de couper net. Avec l'accord de ses supérieurs, le jeune Fernando abandonne pour toujours sa ville natale pour Coimbra, à l'époque capitale du royaume du Portugal, où s'élève une autre abbaye d'Augustiniens. Il y trouve enfin la tranquillité qui lui permet d'intensifier ses études de théologie jusqu'au jour où, à vingt-cinq ans, il est ordonné prêtre.

Vers de nouveaux horizons. En février 1220, le bruit court à Coimbra que cinq missionnaires franciscains ont été sauvagement martyrisés au Maroc. Leurs reliques ont été pieusement recueillies par des chrétiens et rapportées par le frère du roi en l'église Sainte-Croix de Coimbra, près de l'abbaye où vit Fernando. Il avait connu les cinq frères quelques mois auparavant. Arrivant de la lointaine Ombrie, misérablement vêtus, ils semblaient épuisés par les privations de leur long voyage; et pourtant, Fernando avait été touché par leur simplicité, leur courtoisie, leur joie, leur foi ardente. Cet épisode lui permet de prendre conscience de la médiocrité de sa vie: l'atmosphère de l'abbaye lui semble tout à coup opaque de conformisme et de compromis. Il commence à aspirer à une nouvelle vie, où la foi ne serait pas enfoncée dans la routine quotidienne mais où elle serait plénitude de l'esprit, un don riche et fécond. Un jour, des franciscains qui s'étaient établis dans un ermitage voisin, à Olivaïs, frappèrent à la porte de l'abbaye pour demander l'aumône. Fernando en profita pour leur révéler sa décision: il avait l'intention de quitter l'ordre des Augustiniens pour se joindre à eux et partir en mission au Maroc où il espérait, lui-aussi, verser son sang pour le Christ. Après avoir, avec quelque difficulté, obtenu les permis nécessaires, il quitte pour toujours l'abbaye de Sainte-Croix, revêt la bure franciscaine et, pour couper définitivement avec le passé, décide de s'appeler Antoine. Quelques mois plus tard, il s'embarque pour l'Afrique.

De l’Afrique à Assise. La mission au Maroc est une cruelle déception. A peine a t il débarqué qu'il tombe gravement malade: au lieu de prêcher le Christ aux infidèles, il doit rester couché, fiévreux, luttant contre le paludisme. C'est la fin de son généreux rêve d'apostolat et de martyre. Il ne lui reste plus qu'à s'en remettre, en vrai croyant, à la volonté de Dieu. Antoine avait un caractère fort et cet acte de foi doit lui avoir beaucoup coûté. Il ne l'a peut-être pas compris immédiatement mais plus tard, sûrement, dans la méditation et la prière. Même si les Sarrasins ne l'avaient pas tué, il avait tout de même subi le martyre en Afrique: il s'était immolé lui-même en renonçant à son noble projet pour suivre humblement la volonté du Seigneur. Antoine embarque donc pour rentrer dans son pays. Mais une fois de plus, Dieu en décide autrement. Le bateau, poussé par des vents contraires, dérive jusqu'aux côtes de Sicile. Affaibli, abattu, Antoine se rend jusqu'à Assise, où doit avoir lieu, à la Pentecôte 1221, le Chapitre des Nattes en présence de saint François. La sainteté innée du Poverello trouble profondément son nouveau disciple et lui redonne la paix et la lumière intérieure qu'il avait perdues. D'Assise, Antoine est envoyé à l'ermitage de Monte Paolo, près de Forli. Pour quoi faire? Pour devenir l'homme qui parle avec le Seigneur comme avec un ami. Pour devenir un saint de Dieu.

Le printemps de l’Église. Dieu a fixé ses temps et ses desseins, mais ils coïncident rarement avec les horloges et les desseins des hommes. En quelques mois, Antoine a fait le tour du monde connu de son époque: de Coïmbre au Maroc, de la Sicile à l'Ombrie, et à l'ermitage de Monte Paolo. Là haut, il semble qu'on l'ait oublié et surtout, il est heureux de s'être oublié lui-même. Ce qui est la plus belle des libérations. Avant de l'envoyer prêcher aux autres, le Seigneur a voulu qu'il se convertisse lui-même jusqu'au plus profond de son être: la vie n'est rien sans la sainteté; ou du moins sans l'ardent désir de s'en approcher. Un jour, Antoine doit se rendre à Forli pour assister à une ordination sacerdotale. Comme le prédicateur est absent, c'est à lui qu'on demande de prononcer le sermon. Il ne peut se soustraire au désir de son supérieur et prend la parole. C'est la révélation de son tempérament exceptionnel et de son talent de prédicateur. A partir de ce jour, on l'envoie sur les routes d'Italie et de France annoncer aux chrétiens la bonne nouvelle de l'Évangile. C'est une époque controversée pour la chrétienté qui lutte contre l'hérésie, la décadence morale, l'indifférence, les abus de l'Église... Antoine, armé de sa solide culture théologique et de son infatigable bonté, affrontera toutes sortes de situations et apportera une énorme contribution à l'élévation et à la sanctification des chrétiens. En 1224, à Arles, pendant un de ses sermons, saint François apparaît pour bénir l'action apostolique de son disciple.

Une lumière dans les ténèbres. Si dans le récit de la vie de saint François il y a un sermon aux oiseaux, dans celle de saint Antoine il y a, aussi poétique et original, un sermon aux poissons. Il aura lieu à Rimini, sur l'Adriatique.

La ville est aux mains des hérétiques. A l'arrivée du missionnaire, les ordres des autorités sont de l'entourer d'un mur de silence. Antoine ne trouve personne à qui s'adresser. Les églises sont vides, les rues et les places aussi. Personne ne semble s'apercevoir de sa présence. Il parcourt la ville en priant et en pensant. Lorsqu'il arrive au bord de la mer, il se penche vers les eaux et commence à appeler son auditoire : " Venez à moi, poissons de la mer, venez entendre la parole de Dieu à la place de ces hommes qui la refusent ! " Et les poissons arrivent, par centaines, par milliers, en rangs serrés, pour écouter la parole d'exhortation et de louange. Et pour les hérétiques, la curiosité est plus forte que la consigne des autorités. La stupeur et l'enthousiasme précèdent bientôt le repentir et le retour à l'Église. Peut-être ne s'agit-il que d'une légende, mais c'est une légende symbolique qui nous illustre combien Antoine, avec sa patience pleine de confiance, sa foi à déplacer des montagnes, son indifférence pour les succès tangibles, les ressources de son imagination et de son amour, parvenait à conquérir les cœurs les moins bien disposés, même ceux tourmentés par les préjudices et la rancune.

Un homme actif. D'après certains témoins, il s'agissait d'un juif moqueur ; pour d'autres, d' un hérétique invétéré. Le fait est qu'au cours d'un sermon sur l'Eucharistie, quelqu'un provoqua 
Antoine : " Je croirai que le Christ est vraiment présent dans l'Ostie consacrée le jour où je verrai ma mule s'agenouiller devant l'ostensoir ! " Le Saint accepta le défi. La pauvre bête fut laissée à jeun pendant trois jours. Au moment et au lieu convenus, Antoine s'avança avec l'ostensoir vers la mule affamée; celle-ci, ignorant l'appétissante meule d'avoine que lui présentait son maître, s'agenouilla devant le Saint Sacrement. Mais il ne faut pas penser que le Saint ne convertissait les gens qu'à force de miracles. En bon disciple et apôtre du Christ, il gagnait les âmes par le bon exemple, la prière, et par de patientes et d'éclairantes discussions. Grâce à ses efforts et à ceux de nombreux autres missionnaires franciscains et dominicains, l'Europe chrétienne changea, se rénova dans la foi et la bonne volonté. Sa tâche ne se limitait d'ailleurs pas à la prédication, car il avait aussi la charge de supérieur de l'Ordre franciscain pour l'Italie du Nord. Il fut également le fondateur des études théologiques pour les membres de son Ordre ; il enseigna à Montpellier et Toulouse, outre Bologne et Padoue. Et pendant les heures qui lui restaient à disposition, il rédigea les œuvres qui lui ont valu, par leur profondeur, le titre de Docteur de l'Église.

Ministre de la réconciliation. Pour avoir une idée des journées de saint Antoine, il suffit de lire les paroles d'un de ses contemporains : " Pris par la prédication, l'enseignement, les confessions, il lui arrivait souvent d'arriver à la fin de la journée sans avoir eu le temps de manger quoi que ce soit. " Les foules accouraient de toutes parts pour entendre ses sermons, et naturellement, tous désiraient se faire confesser par lui. Son christianisme n'était ni mièvre ni débonnaire, mais rigide et austère. Cela ne décourageait pas les pénitents car un héros peut inciter à la vertu sans que personne ne trouve rien à redire. Il passait des heures dans le confessionnal, négligeant sa santé affaiblie par le paludisme attrapé au Maroc. Des épisodes impressionnants circulaient de bouche à oreille. Comme celui de ce pénitent qui, rendu muet par l'émotion, avait écrit la liste de ses péchés ; au fur et à mesure qu'Antoine les lisait, ils s'effaçaient tout seuls du papier. Ou celui d'un jeune Padouan qui avait donné un coup de pied à sa mère. Saint Antoine le lui avait reproché amèrement en lui disant : " Le pied qui frappe les parents mériterait d'être taillé. " Et le jeune homme, en rentrant chez lui, avait pris une hache et s'était coupé le pied. Lorsque sa mère, désespérée, rameuta le voisinage, Antoine accourut et, suppliant Dieu, rattacha le pied à la jambe du jeune homme.

Apôtre de paix et de bonté. " Paix et bonté ", était le salut des premiers franciscains. Paix et bonté entre pouvoir civil et autorités religieuses ; paix et bonté entre les classes déchirées par les factions et les luttes ; paix et bonté entre les diverses " communes " que les intérêts et l'orgueil déchiraient sans cesse ; paix et bonté dans les foyers où la discorde et la méchanceté rendent parfois l'air étouffant et la vie un tourment. Antoine jouissait d'un grand prestige par sa sainteté, par l'aura de miracles qui accompagnait sa personne, par ses qualités d'amabilité, de perspicacité et d'équilibre dans toute ce qu'il entreprenait. Il est donc naturel que toutes les personnes en difficulté désiraient avoir recours à son intervention, par la prière ou la persuasion, pour surmonter leur crise. Nous ne saurons jamais dans combien de foyers il a rapporté la confiance, la patience, l'harmonie ; combien de drames il a évités ou atténués ; combien de cas douloureux il a calmés par des paroles de foi, par son invitation à sortir du tunnel de l'égoïsme, de la vengeance, de la rancune, de l'incompatibilité. Des traditions parvenues jusqu'à nous sous forme de légendes nous informent de mémorables intervention du Saint. Par exemple, il fit un jour parler un nouveau-né pour qu'il témoignage publiquement de l'innocence de sa mère, injustement suspectée par son mari ; une autre fois, il guérit miraculeusement une femme que son mari, dans un accès de jalousie furieuse, avait blessée à mort.

Nous ne saurons jamais dans combien de foyers il a rapporté la confiance, la patience, l'harmonie ; combien de drames il a évités ou atténués ; combien de cas douloureux il a calmés par des paroles de foi, par son invitation à sortir du tunnel de l'égoïsme, de la vengeance, de la rancune, de l'incompatibilité. Des traditions parvenues jusqu'à nous sous forme de légendes nous informent de mémorables intervention du Saint. Par exemple, il fit un jour parler un nouveau-né pour qu'il témoignage publiquement de l'innocence de sa mère, injustement suspectée par son mari ; une autre fois, il guérit miraculeusement une femme que son mari, dans un accès de jalousie furieuse, avait blessée à mort.

Contre la tyrannie de l’argent. Il nous est difficile aujourd'hui, dans une société tellement différente, d'imaginer ce que pouvait être le rayon d'action d'un missionnaire populaire du Moyen Age. Dès qu'il arrivait dans une ville, on s'adressait à lui pour résoudre toutes sortes de problèmes : des mésententes entre les partis aux discordes au sein du clergé ; des disputes en famille aux doutes de l'intellectuel ; des conditions des prisons aux statuts administratifs... Tout se concentrait sur lui et Antoine dut s'adapter à toutes ces situations, pour l'intérêt de la communauté et pour que l'Évangile puisse pénétrer les âmes et transformer personnes et structures. A l'époque, la majorité de la population vivait de l'agriculture, de l'élevage, de la pêche ; seule une minorité se dédiait aux activités artisanales et, par le commerce, ouvrait la voie au progrès économique de l'Europe. Dans certaines régions d'Italie, il commençait à se former une économie d'échanges qui prendra une remarquable expansion au cours des siècles successifs. Les affaires allaient bon train, l'argent circulait, les premières banques se créaient et en même temps la concentration de capitaux et l'activité des usuriers. Ce fut contre ces derniers, puissants et redoutés, que notre Saint livra une de ses batailles d'homme de l'Évangile. Un célèbre miracle est celui qu'il accomplit lorsque, appelé à prêcher lors des funérailles de l'un d'entre eux, il démontra que le cœur du malheureux n'était pas dans sa poitrine mais dans son coffre-fort, au milieu de son argent tant aimé.

Le défenseur des opprimés. Défenseur des pauvres, toujours et partout, bravant, le front haut, le courroux des oppresseurs. Voici le témoignage d'un de ses contemporains : " Antoine, qui avait si ardemment désiré le martyre, ne cédait devant personne; au risque même de sa vie, avec son admirable courage, il savait résister à la tyrannie des grands. Il attaquait certains personnages importants avec une telle dureté que les autres prédicateurs, même célèbres, effrayés des conséquences de son courage, ne pensaient plus qu'à s'échapper le plus loin possible. " Tel était saint Antoine. Non pas un saint enfermé dans la paix tranquille de sa cellule, ni un homme de culture se contentant de partager son temps entre la chaire et la bibliothèque ; mais un homme qui avait le culte de la vérité, et qui alternait, selon les situations, la douceur à l'inflexibilité. Un homme qui n'avait peur de rien ni de personne, surtout quand il s'agissait de défendre les opprimés. Il suffit de rappeler un épisode : sa rencontre avec le fameux tyran Ezzelino da Romano. Il s'agit d'un fait historiquement véridique. Ezzelino, seigneur de Vérone, gendre de l'empereur Frédéric II et gouverneur de la région, se comportait comme un véritable tyran. Antoine l'affronta, lui parla durement, lui reprochant ses faits et gestes. Le tyran fut quelque peu secoué par cette audace mais les intérêts politiques reprirent le dessus et le tyran ses méfaits. La bonté et la justice n'arrivèrent pas à suffoquer l'agressivité.

Il contemple la gloire du Christ. Épuisé par les privations et la maladie, Antoine sentait venir la fin de sa vie terrestre. Fort comme en toutes circonstances, il garda pour lui son pressentiment. Bien que le voyant affaibli, ses frères ne se doutaient de rien, convaincus qu'une période de repos suffirait pour le remettre en forme. Plus on est saint, plus on est conscient de ses faiblesses. Avant de se présenter au Seigneur, Antoine désirait se purifier, dans la prière et dans la douleur, des taches de sa fragilité humaine. Il désira se rendre à Camposampiero, à quelque distance de Padoue, dans l'ermitage que le seigneur du lieu, le comte Tiso, avait donné aux franciscains, près de son château. Au cours d'une promenade dans le bois, Antoine remarqua un robuste noyer. Il lui vint une idée toute franciscaine : se faire construire une cabane entre les solides branches de l'arbre. Le comte la lui fabriqua de ses mains et le Saint y passait ses journées dans la contemplation. En fin de journée, il rentrait à l'ermitage. Un soir, le comte allait rendre visite à son ami lorsque, du seuil de la porte entrouverte, il vit s'échapper une intense clarté. Craignant un incendie, il poussa la porte, et il resta paralysé devant la scène prodigieuse qui se présentait à ses yeux : Antoine serrait l'Enfant Jésus dans ses bras. Quand le Saint se reprit de son extase et qu'il vit son ami Tiso tout ému, il lui demanda de ne parler à personne de cette apparition céleste. Ce n'est qu'après la mort d'Antoine que le comte raconta ce qu'il avait vu.

 Le moment arriva pour lui, attendu et accueilli avec foi, de passer de ce monde à celui du Père. Un vendredi - c'était le 13 juin 1231 - à midi, Antoine descendit de sa cellule nichée dans le noyer. Il venait de s'asseoir à table lorsqu'il se sentit mal ; il serait tombé si ses confrères ne l'avaient soutenu. D'une voix affaiblie, il leur demanda de le raccompagner à Padoue : il voulait mourir dans son couvent, près de l'église Sainte-Marie qu'il aimait tant. Les frères allongèrent Antoine sur un char mis à sa disposition par un paysan. Le char se mit en route, suivi par frère Luc, l'ami dévoué du Saint. Ils arrivèrent aux portes de Padoue à la tombée du jour. Antoine était épuisé et les frères le persuadèrent de s'arrêter à l'Arcella, dans la demeure du chapelain des Clarisses. C'est là, dans une modeste cellule - que l'on conserve encore religieusement - du monastère des Pauvres Dames de l'Arcella, qu'il allait rejoindre le Père. Épuisé mais lucide, il voulut recevoir le sacrement de la Réconciliation, celui de l'Eucharistie, puis celui des malades. Enfin, avec un dernier filet de voix, il se mit à chanter l'hymne à la Vierge : " O glorieuse Maîtresse, élevée au-dessus des étoiles ! " Puis son regard sembla fixer quelque chose : " Que vois-tu ? " lui demanda frère Luc. " Je vois mon Seigneur ", murmura le mourant. L'agonie fut très brève, le trépas doux et serein. Ainsi s'éteignait, à l'âge de 36 ans, l'un des plus grands apôtres du Christ et de l'Évangile.

 Le corps de notre Saint fut transporté, comme il l'avait demandé, à la petite église Sainte-Marie. Toute la ville participa à ses funérailles. Le soir même, sur la tombe d'Antoine, commencèrent les miracles. Sa renommée se diffusa immédiatement, attirant vers Padoue des pèlerins de contrées de plus en plus lointaines. Les miracles se multipliant, les autorités de l'Église s'intéressèrent au phénomène, à commencer par l'évêque de Padoue et jusqu'au Pape de l'époque, Grégoire IX, tous deux amis personnels et admirateurs d'Antoine. Les procès diocésain et apostolique se conclurent rapidement, avec l'adhésion unanime de tous les participants. Et, le 30 mai 1232, à Spolète, moins d'un an après sa mort, le grand apôtre du Christ, Antoine de Padoue, fut élevé par le pape Grégoire aux honneurs des autels. Les confrères du Saint, soutenus par les Padouans et les pèlerins, mirent tout de suite en chantier la majestueuse basilique qui devait dignement abriter la dépouille mortelle du Saint des miracles. En 1263, la nouvelle église était prête à recevoir son cercueil. A cette occasion, en présence de saint Bonaventure, eut lieu une reconnaissance du corps du Saint. C'est alors que fut retrouvée sa langue prodigieusement intacte. Le culte pour saint Antoine continua à se développer jusqu'à devenir mondial, dépassant même les frontières de l'Église catholique. Aujourd'hui, le monde entier le connaît, tous les croyants le vénèrent.



San Antonio en El Peñón, Bolívar, Colombia


Une femme du Portugal, en butte aux vexations du démon, ne savait plus où donner de la tête. Même qu’un jour son mari la traita de possédée du démon. N’y tenant plus, elle décida de mettre fin à ses jours en se jetant dans un fleuve. En cours de route, elle passe devant l’église des Franciscains et s’y arrête pour une dernière prière. C’était un 13 juin. Pendant sa prière, elle s’endort, et soudain Antoine lui apparaît, un papier à la main: «Prends ce billet, il te délivrera». Or le billet portait cette citation de l’apocalypse: « Voici que le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu de manière à pouvoir ouvrir le livre et d’en ouvrir les sceaux». À son réveil, toute surprise de se retrouver avec un billet en main, elle reprend confiance et retourne chez elle, et guérit complètement. Le billet circula et opéra des miracles divers dont des guérisons. C’était une formule brève – d’où le nom de BREF – mais efficace entre les mains de tous ceux qui croient.


Marco Antonio Bassetti, Saint Antoine lisant, vers 1615, Castelvecchio Museum


Le "Bref" de Saint Antoine est donc un bout de papier, un billet sur lequel on inscrit le texte suivant:

Voici la croix du Seigneur !
Fuyez, puissances ennemies !
Le lion de la tribu de Juda,
le rejeton de David, a vaincu ! Alleluia !

On peut aussi trouver le Bref sur une médaille en forme de croix sur laquelle est gravée une image du Saint et où le verset est trancrit à l'endos.



Ambrosius Benson, Triptyque de Saint Antoine de Padoue, v,1535, 


Treizaine à Saint Antoine pour demander l'intercession du Saint; certains désigne la treizaine comme la prière des miracles. Dans la Treizaine, on prie sucessivement les diverses "spécialités" du saint: protecteur des enfants, des mourants, des malades, artisan de paix, etc.

1. Le Docteur évangélique

Saint Antoine, tu as été proclamé Docteur de l'Église pour ta profonde sagesse de théologien, pour ton exemple de vie évangélique et pour ton zèle incomparable d'apôtre de l'Évangile. Obtiens-nous du Seigneur une foi forte, une vie droite, et rends nous attentifs à l'enseignement de l'Église, notre mère. Fais que notre vie soit conséquente avec la foi que nous professons.
Pater, Ave, Gloria.

2. Le secours des mourants

Saint Antoine, tu es allé vers la mort en chantant un hymne à la Vierge et en disant: " Je vois mon Seigneur. " Nous te prions de nous assister au dernier jour, de secourir ceux qui sont à l'agonie, et d'intercéder en faveur des âmes de nos parents et amis défunts.
Pater, Ave, Gloria.

3. L'artisan de paix

Saint Antoine, tu as été toute ta vie un artisan de paix. Viens au secours des victimes de la violence, du terrorisme et de la guerre. Dans un monde comme le nôtre, si plein de haine et de sang, fais que nous soyons toujours des témoins de la non-violence, de la paix et de la promotion humaine.
Pater, Ave, Gloria.

4. L'ami du Christ

Saint Antoine, toi qui as vaincu les tentations du démon par la puissance de la Croix, rends-nous forts et généreux pour résister au mal. Avec toi, puissions-nous être de vrais annonciateurs de l'Évangile.
Pater, Ave, Gloria.

5. Le secours des malheureux

Saint Antoine, toi qui as guéri tant de malades et tant de plaies, donne-nous le salut de l'âme et du corps. Intercède auprès du Seigneur pour la guérison et la santé de tous ceux qui ont demandé l'aide de nos prières, et rends-nous disponibles au service des malades, des personnes âgées et des handicapés.
Pater, Ave, Gloria.

6. Le marcheur de Dieu

Saint Antoine, tu as longtemps marché dur les routes de France et d'Italie pour annoncer à tous le Royaume de Dieu. Sois le compagnon de notre pèlerinage terrestre. Protège les voyageurs, les routiers, les conducteurs, de tous les dangers de ce monde, pour que, d'étapes en étapes, ils parviennent au chemin du salut.
Pater, Ave, Gloria.

7. Le compagnon fidèle

Saint Antoine, nous avons recours à toi quand nous perdons de petites choses et tu nous aides à les retrouver, pour notre paix et notre joie. Aide-nous surtout à demeurer fidèles dans les grandes choses. Fais que nous ne perdions rien de l'essentiel et que nous cherchions d'abord ce que Dieu veut de meilleur pour chacun de nous.
Pater, Ave, Gloria.

8. Le maître spirituel

Saint Antoine, grand maître de vie spirituelle, délivre-nous de la présomption de pouvoir vivre sans Dieu. Aide-nous à renouveler notre vie selon l'esprit de l'Évangile et des Béatitudes, à donner le bon exemple, et à faire grandir spirituellement ceux qui vivent auprès de nous.
Pater, Ave, Gloria.

9. Le protecteur des enfants

Saint Antoine, dont le coeur était rempli d'amour et de tendresse pour l'Enfant Jésus que tu portais dans tes bras, bénis toutes nos familles et bénis nos enfants. Aide-les à grandir en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.
Pater, Ave, Gloria.

10. Le réconciliateur

Saint Antoine, toi qui, pendant ton ministère, as guidé et soutenu ceux qui venaient écouter ta parole, tu es devenu pour eux le serviteur de la miséricorde de Dieu. Aide-nous à reconnaître nos fautes, et. à .recevoir humblement le Sacrement de Pénitence qui nous réconcilie avec Dieu et avec nos frères, dans un même amour.
Pater, Ave, Gloria.

11. L'auteur sacré

Saint Antoine, tu nous as laissé comme œuvre écrite deux recueils de " sermons ", pour l'instruction et l'édification du peuple chrétien. Nous te prions pour ceux qui ont reçu vocation d'enseigner. Nous te prions aussi pour les responsables de presse et ceux qui ont la charge de l'information. Conscients de leur responsabilité, qu'ils recherchent sincèrement la vérité et la communiquent en toute charité.
Pater, Ave, Gloria.

12. Le défenseur des pauvres

Saint Antoine, toi qui, durant ta vie, t'es toujours prodigué pour la libération des prisonniers et la défense du pauvre, fait que nous soyons attentifs au message de libération de l'Évangile, et que nous en vivions, pour nous-mêmes et pour les autres. Donne-nous le courage de protéger les faibles, les petits et les pauvres devant les injustices des puissants de ce monde.
Pater, Ave, Gloria.

13. Le serviteur de Marie

Saint Antoine, puisque tu as si bien servi et glorifié sur terre la Vierge Marie, intercède auprès de son coeur de Mère.



Alonso Cano. Visión de San Antonio de Padua, 1660-1662, 
óleo sobre lienzo, 136 X 111. 
Escena de las pinturas de la vida de la Virgen para el convento del Ángel Custodio en Granada.



Saint Antoine est connu dans le monde comme le Saint qui aide à retrouver les objets perdus. Des objets de la vie quotidienne aux documents importants, avec la la même foi. La prière qui suit invoque justement l'aide de saint Antoine dans la recherche de ce qui a disparu.

Glorieux saint Antoine, tu as exercé le divin pouvoir de retrouver ce qui était perdu. Aides-moi à retrouver la Grâce de Dieu, et rends-moi dévoué au service de Dieu et de la vertu. Fais-moi retrouver ce que j'ai perdu et montres-moi ainsi la présence de ta bonté.

Saint Antoine, glorieux servant de Dieu, célèbre pour tes mérites et puissants miracles, aides-nous à retrouver les choses perdues; concèdes-nous ton aide dans l'épreuve; et illumines notre âme dans la quête de la volonté de Dieu. Aides-nous à retrouver la grâce que notre péché détruit et conduis-nous à la gloire promise par le Sauveur. Nous te prions, par le Christ notre Seigneur. Amen.

Notre Père, Je Vous Salue Marie, Gloire à Dieu




La bête de somme (la mule)

 Dans la région de Toulouse, le béat Antoine ayant discuté avec véhémence du sacrement salvateur de l'Eucharistie avec un hérétique endurci, et l'avait presque convaincu et attiré à la foi catholique, si ce n'est que ce dernier, après de nombreux arguments pour s'efforcer de se soustraire, ajouta ces mots :

"Laissons les bavardages et venons-en aux faits. Si toi, Antoine, tu réussis à prouver à l'aide d'un miracle que dans la Communion des croyants se trouve, pour autant qu'il soit voilé, le vrai corps du Christ, toute hérésie étant absolument abjurée, je soumettrai sans hésitation ma tête à la foi catholique". D'une grande foi, le serviteur du Seigneur lui répondit : "Je confie en mon sauveur Jésus-Christ que, pour ta conversion et celle des autres, j'obtiendrai de sa miséricorde ce que tu demandes". Puis l'hérétique se leva et, invitant de la main à faire silence, il parla : "Je garderai enfermé ma bête de somme pendant trois jours et je lui ferai éprouver les tourments de la faim. Les trois jours passés, je le sortirai en présence des gens et je lui montrerai l'avoine prête. Pendant ce temps, tu resteras face à lui avec ce que tu affirmes être le corps du Christ. Si l'animal aussi affamé, et négligeant l'avoine, se dépêchera d'adorer son Dieu, je croirai sincèrement en la foi de l'Eglise". Le saint père donna aussitôt son approbation. Alors l'hérétique s'exclama : "Ecoutez bien, tous les peuples".

Pourquoi s'attarder en de nombreuses paroles? Arrive le jour établi pour le défi. Les gens accourent de toutes parts et envahissent la grande place. Antoine, le serviteur du Christ, est présent et entouré d'une dense foule de fidèles. Se trouve également l'hérétique avec le tas de complices. Revêtu des ornements sacrés, le serviteur de Dieu entra dans une chapelle voisine avec une grande dévotion pour célébrer le rite de la Messe. Une fois terminé, il sortit vers le peuple qui attendait, en amenant d'une grande révérence le corps du Seigneur. La mule affamée est amenée hors de l'étable et on lui montre des aliments très appétissants.

A la fin, en imposant le silence, l'homme de Dieu, avec une grande foi, ordonna à l'animal: "En vertu et au nom du Créateur que moi, pour autant que j'en sois indigne, je tiens vraiment entre les mains, je te dis, ô animal, et je t'ordonne de t'approcher prestement avec humilité et de lui prêter la vénération due, afin que les mauvais hérétiques apprennent clairement de ce geste que chaque créature est sujette de son Créateur, tenu entre les mains de la dignité sacerdotale sur l'autel". Le serviteur de Dieu eut à peine fini de prononcer ces mots que la bête, négligeant le fourrage, s'inclinant et abaissant la tête jusqu'aux jarrets, s'approcha en s'agenouillant, devant le sacrement vivifiant, du corps du Christ.

Une joie immense envahit les fidèles et les catholiques, alors que les hérétiques et les mécréants éprouvèrent tristesse et avilissement. Dieu est loué et béni, la foi catholique exaltée et honorée ; la méchanceté hérétique est impudente et condamnée avec déshonneur sempiternel. Le sujet hérétique, ayant abjuré la vieille doctrine en présence de tous, prêta depuis une obéissance loyale aux préceptes de la sainte Eglise (Benignitas 16,6-17)


José Benlliure. San Antonio de Padua predicando a los peces

 La prêche aux poissons

 Si parfois les hommes, pourtant dotés d'intellect, méprisaient sa prédication, Dieu intervenait en la montrant digne de vénération, réalisant des signes et des prodiges au moyen d'animaux privés de raison. Une fois, alors que certains hérétiques, près de Padoue, dépréciaient et se moquaient de ses prêches, le Saint se rendit sur les bords d'une rivière coulant près de là et dit aux hérétiques de façon à ce que toute la foule présente entende :

"Etant donné que vous démontrez être indignes de la parole de Dieu, voilà, je m'adresse aux poissons pour confondre plus ouvertement votre incrédulité".

Et avec ferveur d'esprit, il commença à prêcher aux poissons en énumérant leurs dons accordés par Dieu : comment il les avait créés, comment il leur avait assigné la pureté des eaux, combien de liberté il leur avait concédée, et comment il les nourrissait sans qu'ils aient à travailler.

Sur ces mots, les poissons commencèrent à s'unir et à se rapprocher de lui, en élevant au-dessus de la surface de l'eau la partie supérieure de leur corps et en le regardant attentivement la bouche ouverte. Tant qu'il plut au Saint de leur parler, ils l'écoutèrent, attentifs, tels des êtres dotés de raison. Ils ne s'éloignèrent pas de l'endroit sinon après avoir reçu sa bénédiction.

Celui qui avait rendu les oiseaux attentifs à la prédication du très saint père François, réunit les oiseaux et les rendit attentifs à la prédication de son fils Antoine (Rigaldina 9,24-28).

Le pied rattaché

Un grand miracle incroyable fut réalisé grâce à une confession. Un homme de Padoue, nommé Leonardo, rapporta un jour à l'homme de Dieu, parmi les péchés dont il s'était accusé, d'avoir donné à sa propre mère un coup de pied d'une telle violence qu'elle était mal tombée par terre. Le béat père Antoine, qui détestait terriblement toute méchanceté, en ferveur d'esprit et de déploration, commenta : "Le pied qui frappe la mère ou le père mériterait d'être coupé à l'instant".

N'ayant pas compris le sens d'une telle phrase, et plein de remords pour la faute commise et pour les dures paroles du Saint, ce simplet retourna rapidement chez lui et se trancha aussitôt le pied. La nouvelle d'une punition aussi cruelle se diffusa en un clin d'œil dans toute la ville et fut rapportée au serviteur de Dieu. Lequel se rendit tout de suite chez lui et, après une oraison dévote angoissée, réunit le pied coupé et la jambe en y faisant le signe de la croix.

Chose admirable! Dès que le Saint eut approché le pied de la jambe en y traçant le signe du Crucifix, passant doucement ses mains sacrées dessus pendant un petit moment, le pied de l'homme se rattacha à la jambe tellement rapidement que celui-ci se leva aussitôt, joyeux et indemne, et se mit a marcher et à sauter, louant et glorifiant Dieu et rendant des grâces infinies au béat Antoine qui l'avait guéri de façon aussi admirable (Benignitas 17,36-40).

La conversion d'Ezzelino

Ce despote arrogant et perfide, le cruel tyran Ezzelino da Romano, avait réalisé, au début de sa tyrannie, un énorme massacre d'hommes de Vérone.

Dès qu'il apprit l'événement, le père intrépide prit le risque d'aller en personne chez celui qui siégeait dans cette ville.

Et il l'apostropha avec ces mots :

"Ô ennemi de Dieu, tyran impitoyable, chien enragé, jusqu'à quand continueras-tu à verser le sang innocent des chrétiens? Voilà, la sentence du Seigneur, terrible et très dure, te pend au-dessus de la tête !"

E il lui dit en face d'autres expressions véhémentes et acerbes. Les gardes du corps étaient sur le point de partir, attendant qu'Ezzelino donne, comme d'habitude, l'ordre de le trucider. Mais il en fut autrement, par disposition du Seigneur.

En effet, touché par les paroles de l'homme de Dieu, le tyran abandonna toute férocité et devint comme un agneau. Puis, après avoir mis le ceinturon autour de son cou, il se prostra devant l'homme de Dieu et confessa humblement ses propres méfaits, assurant que, selon sa volonté, il réparerait le mal réalisé.

Et il ajouta: "Compagnons d'armes, ne vous étonnez pas de ceci. En vérité, je vous dis que j'ai vu émaner du visage de ce père une sorte d'éclat divin qui m'a terrifié à tel point que, face à une vision aussi effrayante, j'avais la sensation de précipiter aussitôt en enfer".

Depuis ce jour, Ezzelino eut toujours une très grande dévotion envers le Saint et, tant que ce dernier vécut, il évita de nombreuses atrocités qu'il aurait voulu commettre et que lui-même confiait au Saint (Benignitas 17,42-47).

La vision

Se trouvant un jour dans une ville pour prêcher, le béat Antoine fut invité par un habitant du lieu. Celui-ci lui assigna une chambre isolée afin qu'il puisse vaquer sans être dérangé aux études et à la contemplation. Alors qu'il priait, seul dans sa chambre, le patron multipliait ses allées et venues entre ses maisons.

Tandis qu'il observait avec sollicitude et dévotion la chambre où Saint Antoine priait seul, et lorgnant en cachette à travers une fenêtre, il vit apparaître dans les bras du béat Antoine un enfant très beau et joyeux. Le Saint l'étreignait et l'embrassait, contemplant son visage d'un enthousiasme incessant. Stupéfait et extasié par la beauté de cet enfant, le citadin s'en alla en pensant d'où était venu un enfant aussi gracieux.

Cet enfant était le Seigneur Jésus. Il révéla au béat Antoine que l'hôte était en train de l'observer. Après une longue prière la vision disparut, le Saint appela le citadin et lui interdit de manifester à quiconque, tant qu'il serait vivant, ce qu'il avait vu. Après la mort du saint homme, l'homme raconta en larmes l'épisode, jurant sur la Bible qu'il disait la vérité (Liber miraculorum 22,1-8).

Le cœur de l'avare

En Toscane, grande région d'Italie, on était en train de célébrer solennellement, comme cela arrive dans ce cas, les obsèques d'un richissime. A l'enterrement était présent notre saint Antoine lequel, troublé par une inspiration soudaine, se mit à crier que le mort ne serait pas enseveli dans un lieu consacré mais le long des murs de la ville, comme un chien.

Ceci parce que son âme était damnée à l'enfer et ce cadavre était privé de cœur, selon les dires du Seigneur rapporté par le saint évangéliste Lucas : Là où est ton trésor se trouve également ton cœur.

Naturellement, suite à cette déclaration, tout le monde fut bouleversé et il y eut un échange d'avis animé. A la fin furent appelés des chirurgiens qui ouvrirent la poitrine du défunt. Mais ils ne trouvèrent pas de cœur lequel, d'après la prédication du Saint, fut trouvé dans le coffre-fort où était conservé l'argent.

Pour cette raison, la population loua avec enthousiasme Dieu et son Saint. Et le mort ne fut pas déposé dans le mausolée préparé pour lui mais tiré comme un âne sur le terre-plein et enterré là-bas (SICCO POLENTONE, Vie de saint Antoine, n° 35).

Le nouveau-né qui parle

Cette femme fut libérée de la mort. Une autre, à Ferrara, fut en revanche sauvée d'un atroce soupçon. En effet, le Saint réconcilia l'épouse et son mari, personnage illustre parmi les plus grands de la ville. Et chose encore plus grande, un vrai miracle, il fit parler un enfant né quelques jours avant, lequel répondit à la question que lui posa l'homme de Dieu.

Ainsi donc, cet homme était rongé par une jalousie tellement soupçonneuse à l'égard de sa femme qu'il ne voulut même pas toucher son bébé né quelques jours avant, convaincu qu'il était le fruit d'un adultère. Saint Antoine prit alors le nouveau-né dans les bras et lui parla : "Je te conjure, au nom de Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, né de la vierge Marie, de me dire clairement, afin que tout le monde t'entende, qui est ton père".

Sans bafouiller comme le font les petits mais d'une voix très compréhensible comme si c'était un garçon de dix ans, et fixant son géniteur du regard car il ne pouvait pas bouger les mains attachées avec des bandes, l'enfant dit : "C'est lui mon père !". Se retournant vers l'homme, le Saint ajouta : "Prends ton fils et aime ta femme qui est pure et mérite toute ta reconnaissance" (SICCO POLENTONE, Vie de saint Antoine, n° 37).

Le jeune ressuscité

Dans la ville de Lisbonne d'où saint Antoine était originaire - alors que la famille du Saint vivait encore, à savoir son père, sa mère et ses frères -, deux citadins étaient ennemis et se haïssaient à mort. Il arriva que le fils de l'un d'eux dut rencontrer l'ennemi de la famille qui habitait près de chez les parents du bienheureux Antoine.

Celui-ci, impitoyable, saisit le garçon, l'amena chez lui et le tua. Puis dans la nuit profonde, il creusa une fosse dans le jardin des parents du Saint, y enterra le cadavre et s'enfuit

Etant donné que le jeune était le fils de personnes notables, on enquêta sur sa mort et on sut qu'il était passé par la rue où habitait l'ennemi. La demeure et le potager de ce dernier furent alors perquisitionnés mais on ne découvrit aucun indice. Suite à une descente dans le jardin des parents du béat Antoine, on retrouva le garçon enseveli dans le potager. Le justicier du roi fit donc arrêter, comme assassins du jeune, le père et tous les habitants de la maison.

Bien qu'il soit à Padoue, le béat Antoine vint à connaissance du fait par inspiration divine. Le soir, après avoir demandé l'autorisation au gardien, il sortit du couvent. Et tandis qu'il marchait dans la nuit, il fut, par un prodige divin, transporté jusqu'à Lisbonne. En entrant le matin dans la ville, il se rendit chez le justicier et le pria d'acquitter ces innocents et de les relâcher. Mais ce dernier ne voulant le faire pour aucune raison, le béat Antoine ordonna que lui soit amené le garçon assassiné.

Une fois le corps amené, il lui ordonna de se lever et de dire si c'étaient ses parents qui l'avaient tué. Le garçon se réveilla de la mort et affirma que la famille du béat Antoine étaient totalement étraugère au délit. Par conséquent, ceux-ci furent acquittés et libérés de prison. Le béat Antoine demeura en leur compagnie toute la journée. Puis le soir, il sortit de Lisbonne et le matin suivant se retrouva à Padoue (Bartholomé de Pise 4,19-32).




Quelques miracles…
Une pieuse femme apprenant que saint Antoine venait prêcher dans son village, devint presque folle de joie, et dans son empressement d’arriver à temps pour l’entendre, au lieu de coucher son enfant dans son petit berceau, elle déposa sans y prendre garde dans une chaudière pleine d’eau bouillante.
La sermon terminé, pressentant un malheur, elle court à la maison ; le berceau était vide, mais quel n’est pas son étonnement en voyant le pauvre petit être jouer en souriant dans l’eau de la chaudière, et lui tendre les bras.

Une pieuse femme, qui faisait les commissions des Frères Mineurs, rentra assez tard à la maison ; Son mari homme grossier et mal élevé, la reçut avec des outrages et des coups, et la traita si cruellement qu’elle en perdit connaissance ; le misérable en profita pour lui couper ses cheveux, qu’elle avait très beaux et auxquels elle tenait beaucoup.
Le lendemain, Antoine, miraculeusement averti par le Seigneur, vint voir la pauvre femme qui pleurait et regrettait la perte de sa chevelure ; il la consola, l’exhorta à la résignation et lui promit d’intercéder pour elle auprès de Dieu.
En effet, rentré au couvent, il fit assembler les frères à la chapelle et se mit en prières avec eux ; au même instant les cheveux de la malade renaissaient aussi beaux et aussi longs que jamais.

Un jour qu’il était occupé, près de l’église, à quelque humble besogne, il entendit tout à coup retentir la cloche qui annonce l’élévation.
Il se mit à genoux, et il vit les murs de pierre s’ouvrir devant lui, et le Prêtre lui apparaître debout sur les marches de l’autel, accomplissant le saint sacrifice.

Un jour tandis qu’il soignait un frère malade qui poussait des cris affreux ou des éclats de rire nerveux plus effrayants encore l’idée lui vint que le malheureux devait être sous la puissance du démon, et, en effet, il le délivra du démon en le couvrant de son manteau.

Une autre fois encore, tandis qu’il assistait le prêtre à l’autel, en qualité de diacre, il aperçut l’âme d’un religieux franciscain, venu de Rome avec saint Zacharie, qui s’élevait dans les airs sous la forme d’un oiseau blanc, traversait le purgatoire et pénétrait dans le royaume des élus.



Saint Antoine de Padoue et la mule
Un jour, Saint Antoine de Padoue (1195-1231) fait un sermon sur l'Eucharistie. Il se trouvait à Bourges, en 1225, prêchant contre les hérésies des Albigeois. Le débat portait donc sur la Présence Réelle de Jésus dans l'Hostie Consacrée.
Un Juif nommé Zacharie le Gaillard l'interrompt en s'écriant :
-"Je n'y crois pas ! Je voudrais voir !"
Saint Antoine de Padoue le regarde alors calmement et lui demande la chose suivante :
-"Si ta mule se prosterne devant l'Eucharistie, croiras-tu ?"
Zacharie lui répond :
-"Pour sûr !"
Avec malice, il ajoute même ceci :
-"Pendant deux jours, je ne donnerai rien à manger à ma mule. Le troisième, je l'amènerai ici sur le champ de foire.
On mettra d'un côté de l'avoine fraîche, et de l'autre tu lui présenteras l'Hostie. Si elle refuse son avoine et s'agenouille devant l'Hostie, je croirai.”
Saint Antoine lui répond alors :
-"Marché conclu. Toutefois, que l'on sache ceci : si la mule ne s'agenouille pas, ce sera à cause de mes péchés".

Ce défit surprenant fait très vite le tour de la ville, et dès lors qu'ils sont mis au courant, les gens attendent avec beaucoup d'impatience de voir ce qui va se passer.
Le jour en question, tous les magasins de la ville sont fermés et les rues sont désertes.
Tout le monde s'est donné rendez-vous au champ de foire. Zacharie apparaît alors, tirant sa mule qui a jeûné.
Un valet prépare l'avoine et, tout à coup, une procession venue de l'église s'avance vers Zacharie.
Saint Antoine marche à l'arrière en portant le Saint-Sacrement. Saint Antoine sortit de l'église avec la Sainte Eucharistie et s'exclama :
« Au moins et par la vertu de ton Créateur, que, malgré mon indignité, je tiens réellement présent ici dans mes mains, je t'ordonne de venir sans tarder t'incliner humblement devant Lui».
En même temps, on présenta l'avoine à l'animal affamé.
Mais l'animal, devant la foule rassemblée pour l'occasion allait-il s’incliner devant l'Hostie, pliant les jarrets comme agenouillé?
Lorsque le célèbre Saint arrive à la hauteur de Zacharie, ce dernier place sa mule exactement entre l'avoine et l'Hostie, et la lâche.
On n'entend pas une mouche voler. Tous les regards sont braqués sur l'animal. Que va-t-il se passer ? Que va faire la mule?

Et bien figurez-vous que la bête n'hésite pas. Sans même regarder l'avoine, elle s'avance vers l'Hostie, s'arrête à distance respectueuse, s'agenouille devant l'ostensoir et s'immobilise dans une sorte d'adoration, ses grands yeux noirs fixés sur l'Hostie !
Zacharie tombe alors à genoux auprès d'elle et se frappe à grands coups sa poitrine tandis que la foule, avec une très grande ferveur, entonne le Magnificat.

Signalons qu'à l'église Saint Pierre le Guillard (à Bourges), on peut voir un bloc de pierre et un tableau du XIVème siècle qui conservent l'image d'une mule agenouillée.
Située place Clamecy, cette église fut consacrée en 1230 (très peu de temps après le miracle) par l'Archevêque Simon de Seuly.

Une légende du 16ème siècle rapporte que cette église  fut bâtie aux frais du juif Zacharie Guillard dont la mule s’était agenouillée devant Saint Antoine.
Outre une conversion, ce Zacharie fut donc particulièrement reconnaissant. Bien entendu, la Foi compte beaucoup, dans ce domaine, et on ne peut forcer personne à croire. Toutefois, on peut remarquer que si une simple mule s’est s’inclinée devant la présence de Dieu dans le Saint-Sacrement, alors tout homme devrait pouvoir en faire autant !
Jean Marc Lopez.

Anonimo Padovano XVI secolo. Effigie di sant'Antonio da Padova circondata da dieci riquadri con le storie di alcuni miracoli del santo, 1515, British Museum


PROLOGUE

        De l’or très pur fut fourni par David, pour qu’on en fit une représentation du quadrige des Chérubins, qui étendent leurs ailes et abritent l’Arche d’alliance (Paral. XXVIII, 18).

        … Ainsi, à l’honneur de Dieu, pour l’édification des âmes, pour la consolation du lecteur et de l’auditeur, la méditation de la Sainte Ecriture, en des textes pris à l’un et à l’autre Testament, nous a fourni la matière d’un quadrige, où l’âme pourra prendre place avec Elie (4 Rois, II, 11), pour s’élever au dessus des choses temporelles, se laisser emporter vers le ciel, mener une vie digne du ciel.

        Un quadrige a quatre roues. Ainsi le présent ouvrage touche à quatre objets : l’évangile du dimanche, l’histoire de l’Ancien Testament qui se lit à l’office, l’introït et l’épître de la messe dominicale. J’ai essayé de lier et d’accorder ensemble ces quatre objets, autant que la grâce divine me l’a permis et que la maigre veine de ma modeste science a répondu. Avec Ruth la Mohabite, dans le champ de Booz, derrière les moissonneurs, j’ai glané, timide et honteux. (Ruth, II, 3). Un ouvrage tel qu’il le faudrait est au dessus de mes forces. Seules les prières et la charité de mes frères, qui me poussaient, ont eu raison de moi.

        L’esprit du lecteur pourrait être dérouté et se perdre, tant la matière est abondante, et diverse la concordance des textes. C’est pourquoi, suivant ce que Dieu nous a inspiré, nous avons divisé les évangiles en sections ; à chaque section nous avons rattaché les passages correspondants de l’Ancien Testament et des épîtres. Nous avons expliqué assez longuement les évangiles et l’Ancien Testament, plus sommairement et en abrégé l’introït et l’épître ; car des développements exagérés fatiguent. Mais il est très difficile d’enfermer dans un discours bref et utile une matière si étendue.

        L’insipide sagesse des lecteurs et des auditeurs de notre temps en est venue à ce point qu’il leur faut trouver et entendre des phrases soignées, du nouveau qui fasse du bruit ; sinon ils se dégoûtent de lire, ils ne prennent pas la peine d’écouter. Nous n’avons pas voulu que la parole de Dieu, au péril de leurs âmes, leur fût un objet de dégoût ou de mépris. C’est pourquoi au début de chaque évangile nous avons placé un prologue en accord avec le texte. Pour la même raison nous avons inséré dans notre ouvrage certaines observations sur les propriétés des choses et des animaux, ainsi que les étymologies des noms, avec des applications morales.

        … A toi, Jésus-Christ, Fils bien-aimé de Dieu le Père ; à toi, qui opères tout le bien qui est en nous ; à toi toute louange, toute gloire, tout honneur, tout respect ; à toi qui es A et W, principe et fin ; à toi qui dans ta bonté et par ta grâce, m’a accordé de parvenir à la fin, longtemps souhaitée, de cet ouvrage.

        Très chers frères, moi le plus petit de vous tous, moi votre frère et votre serviteur, pour votre consolation, pour l’édification des fidèles, pour la rémission de mes péchés, j’ai composé de mon mieux ce travail sur les évangiles de l’année. Je vous en prie et vous en supplie, quand vous lirez quelques passages de ce livre, offrez un souvenir pour moi, votre frère, au Fils de Dieu, Dieu lui-même, qui s’est offert à son Père sur le gibet de la croix. Je vous le demande aussi : quand vous trouverez dans cet ouvrage, quelque chose d’édifiant, de consolant, de bien dit, ou de bien composé, n’en reportez toute louange, toute gloire et tout honneur qu’à Jésus-Christ, le bienheureux et béni Fils de Dieu ; mais ce que vous trouverez de mal ordonné, d’insipide, de mal dit, imputez le à ma misère, à mon aveuglement, à mon ignorance. Enfin, tous les endroits de ce volume qui appellent suppression ou correction, je les soumets aux savants de notre Ordre, afin que, selon leur discrétion, ils les éclaircissent et les corrigent.

PREMIER DIMANCHE DE L’AVENT

LES SIGNES DE LA LUNE ET LE SECOND AVENEMENT

        Il y aura des signes dans la lune… Saint Jean dit dans l’apocalypse (VI, 12) : la lune devint toute de sang. Et Joël (II, 31) : la lune se changera en sang.

        Dieu fit deux luminaires, un grand et un petit (Gn., I, 16). Ces deux luminaires représentent les deux créatures raisonnables : le grand luminaire est l’esprit angélique, le petit luminaire est l’âme humaine…, créée pour goûter les choses du ciel, pour louer le créateur parmi les esprits bienheureux, pour tressaillir de joie avec les fils de Dieu. Mais au voisinage de la terre où elle vit, l’âme s’est obscurcie, elle a perdu de son éclat. Si elle veut recouvrer cet éclat, il faut que d’abord elle se change toute en sang.

        Le sang, c’est la contribution du cœur. L’Apôtre dit aux Hébreux ( IX, 19-22) : Moïse prit le sang avec de l’eau, de la laine pourpre et de l’hysope ; il en aspergea le livre et tout le peuple en disant : C’est le sang du testament que Dieu nous a donné. Il aspergea de même le tabernacle et tous les vases sacrés. Tout est purifié dans le sang, et sans effusion de sang il n’y a pas de pardon. Voilà comment la lune se change en sang. Voyons ce que signifient moralement Moïse, le sang, l’eau, la laine pourpre, l’hysope, le livre, le peuple, le tabernacle et les vases.

        Quand Jésus-Christ, qui est miséricorde et pitié (Ps. CX, 4), vient dans l’âme du pécheur, alors Moïse prend le sang… Moïse est le pécheur converti sauvé des eaux de l’Egypte. Le pécheur doit prendre le sang de la contrition douloureuse ; l’eau de la confession baignée de larmes ; la laine de l’innocence, mais empourprée par la charité fraternelle ; enfin, l’hysope de la véritable humilité. Il doit asperger le livre, le secret de son coeur ; tout le peuple de ses pensées ; le tabernacle qui est son cœur ; les vases du tabernacle qui sont ses cinq sens. Dans le sang de la contrition, tout est purifié, tout est pardonné, si toutefois on a la volonté de se confesser. Sans la contrition, il n’y a pas de rémission du pécher.

        Donc il y aura des signes dans la lune. Les signes intérieurs de la contrition sont manifestés par les signes extérieurs de la pénitence. Quand la chasteté resplendit dans le corps, l’humilité dans les actions, l’abstinence dans la nourriture, la pauvreté dans le vêtement, alors s’annonce la sanctification intérieure… Ces quatre vertus ornent le sanctuaire du seigneur (Is., LX, 13), L’âme du pénitent, en laquelle Dieu se repose. “Nous viendrons à lui, dit il, et nous ferons en lui notre demeure”. (Jean, XIV, 23).

        C’est le second avènement du Seigneur. Il en est aussi question dans la seconde partie de l’épître de ce dimanche : la nuit est passée, le jour est venu. Comme le dit Isaïe (XXVI, 3), l’erreur ancienne s’en est allée ; tu nous garderas la paix : la paix, car en toi, Seigneur, nous espérons. La nuit et l’erreur signifient l’aveuglement du péché ; le jour et la paix signifient l’illumination de la grâce. Le mot “paix” est répété, pour marquer le repos intérieur et extérieur que possède l’homme, quand Dieu siège sur son trône haut et élevé (Is., VI, 1).

        Rejetons donc les œuvres des ténèbres. Dans le même sens, Isaïe nous dit (II, 20) : en ce jour, l’homme rejettera les idoles d’or et d’argent, qu’il s’était faites quand il adorait les taupes et les chauves-souris.

        L’argent c’est l’éloquence ; l’or, la sagesse ; les taupes, l’avarice ; les chauves souris, la vaine gloire. La taupe, aveugle, creuse la terre. La chauve souris ne voit pas en plein jour, car son œil manque de l’humeur cristalline ; elle a les ailes liées aux pieds. L’homme charnel, qui a le goût de la terre, se fait des idoles de l’argent et de l’or, de son éloquence et de sa sagesse. Ces idoles sont les taupes et les chauves souris, l’avarice et la vaine gloire. Telles sont les œuvres des ténèbres. L’avarice en effet, n’a pas la lumière de la sainte pauvreté ; elle creuse la terre, elle aime les biens terrestres. La vaine gloire, qui se complaît dans le jour humain, ne voit pas le jour divin ; elle a les ailes qui pourraient l’emporter vers le ciel, mais ces ailes sont liées aux pieds, aux affections charnelles ; elle n’a d’autre désir que d’être vue, et louée par les hommes… Mais au jour où la grâce l’éclaire, au jour qui est arrivé, l’homme rejette taupes et chauves souris, ces animaux qui ne voient pas les œuvres des ténèbres.

        Alors on en vient à ce que dit l’Apôtre ensuite : Revêtez vous des armes de la lumière ; et à ce que dit Isaïe (LII, 1) : lève-toi, lève-toi ; revêts-toi de ta force, ô Sion ; prends les vêtements de ta gloire, ô Jérusalem, cité du Saint ! Sion et Jérusalem signifient l’âme : quand elle pêche, elle est captive du diable ; quand elle fait pénitence, elle se redresse et se lève. Levez-vous par la contrition ; levez-vous par la confession ; revêtez-vous de force par la persévérance ; prenez vos vêtements de gloire, la double charité ; alors vous serez la cité du Saint Esprit.

DEUXIEME DIMANCHE DE L’AVENT

“LES AVEUGLES VOIENT”

        Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres sont évangélisés.

        Voyons le sens moral de ces mots. Les aveugles, ce sont les orgueilleux ; les boiteux, les hypocrites ; les lépreux, les luxurieux ; les sourds, les avares ; les morts, les gourmands ; les pauvres, les humbles.

        Les aveugles voient. Ainsi parle Isaïe (XIX, 18) : Délivrés des ténèbres et de l’obscurité, les yeux des aveugles verront la lumière. Et ailleurs (IIL, 19,20) : Qui est aveugle sinon celui qui été vendu ? Qui est aveugle sinon le serviteur du seigneur ? Toi qui vois beaucoup de choses, n’observeras tu pas ? De nos jours, aveugles et orgueilleux sont ceux qui sont appelés serviteurs du seigneur, ceux qui paraissent servir le seigneur. Orgueilleux, ils voient beaucoup de choses dans les saintes écritures, ils enseignent et prêchent beaucoup de choses ; mais ils n’observent pas les commandements qu’ils prêchent. Ils voient beaucoup pour les autres, rien pour eux. Pourquoi, dit Isaïe (XXII, 1, 2) es tu montée sur les toits, pleine de clameurs, ville remplie de peuple, cité exultante ? On supporterait, veut-il nous dire, que les séculiers aient de l’ambition ; mais vous, qui êtes religieux et instruits, vous qui voyez beaucoup de choses, qu’avez-vous donc vu, pour vouloir vous élever, pour monter sur les toits ? La ville est pleine de clameurs ; car l’orgueil aime les cris. Malheur, dit Isaïe (XXII, 1, 2), à la multitude des peuples nombreux, bruyante comme la mer. De l’humble, au contraire, il nous dit (XIIL, 2) : Il ne criera point, on n’entendra point sa voix au dehors. Il dit ailleurs (XXXII, 13 ; XXXIII, 20), au sujet de la ville remplie de peuple, de la cité orgueilleuse : Sur la terre de mon peuple – c'est-à-dire sur l’âme des humbles, – monteront les épines et les ronces, – c'est-à-dire les tribulations et les peines : – combien d’avantage sur toutes les maisons joyeuses de la cité orgueilleuse, – c'est-à-dire sur l’orgueil, qui aveugle les yeux de l’âme, et l’empêche de voir la cité de l’éternelle joie ! Regarde ô Sion, la ville de notre solennité : tes yeux verrons Jérusalem, la demeure opulente. Pour la voir, oins tes yeux du collyre de l’humilité. Alors Jésus te dira : regarde, ton humilité t’a éclairé…

        Les boiteux marchent… L’hypocrite marche difficilement sur la route de la vie. Car celui qui fait le mal hait la lumière et craint que ses œuvres soient condamnées par la lumière (Jean, III, 20). Malheur à vous qui dans le fond de votre cœur cachez votre iniquité, pour que le seigneur ne voit pas vos desseins ; vos œuvres se font dans les ténèbres et vous dites : qui nous verra, qui nous connaîtra ? (Is., XXIX, 15). L’hypocrite cloche d’un pied : il a un pied en l’air et l’autre sur le sol. Le pied en l’air, c’est la pauvreté qui paraît en son vêtement, l’humilité dans sa voix, la pâleur sur son visage. Mais par là il cherche la louange, il veut paraître saint : c’est l’autre pied posé sur le sol. Il y a une autre explication tirée du second livre des rois (IV, 4) : Méphiboseth clochait des deux pieds… Ces deux pieds sont le désir et l’action. Ceux qui clochent ainsi sont dignes de l’éternelle confusion : car tel est le sens du nom de Méphiboseth… Pour échapper à cette confusion, il faut marcher droit, par la bonne volonté dans le désir, et par l’humilité dans l’action. Alors les boiteux marcheront.

        Les lépreux sont purifiés. On voit, au quatrième livre des Rois (V, 1) que Naaman était un homme puissant et riche, mais lépreux. Car là où se trouvent les richesses et l’abondance des délices, là règne la lèpre de la luxure. Isaïe, après avoir dit (II, 7) : leur terre est remplie d’argent et d’or et de trésors sans fin, ajoute aussitôt : et leur terre est remplie de chevaux, c'est-à-dire de luxurieux. On voit dans l’Exode que l’or servit à fabriquer le veau de la luxure déchaînée… Job dit de la luxure (XXXI, 12) : c’est un feu qui consume tout et extermine les rejetons. O lépreux, lavez vous, soyez purs ; éloignez des regards du seigneur le mal de vos pensées impures ; cessez de faire le mal (Is., I, 16) dans vos corps afin que l’on puisse dire : les lépreux sont purifiés.

        Les sourds entendent. En ce jour dit Isaïe (XXIX, 18), les sourds entendrons les paroles du livre. Les sourds sont les avares et les usuriers, qui ont les oreilles bouchées par l’amas de leur vilain argent. Ils sont, dit le psaume (LVII, 5), comme des serpents irrités, qui se bouchent les oreilles. On dit que le serpent, pour ne pas entendre la voix du charmeur, applique contre le sol une de ses oreilles et ferme l’autre avec sa queue.

SERMONS SUR LA VIERGE MARIE

Nativité - Annonciation - Purification - Assomption

(Si 50, 6-10). 
« Comme l'étoile du matin au milieu des nuages, 
comme la lune en son plein, 
comme le soleil rayonnant sur le Temple du Très-Haut, 
comme l'arc-en-ciel brillant dans les nuages de gloire, 
comme la rosée au printemps, comme un lis près de la source, 
comme un rameau de l'arbre à encens en été, 
comme le feu et l'encens dans l'encensoir, 
comme un vase d'or massif, orné de toutes sortes de pierres précieuses, 
comme un olivier chargé de fruits, comme un cyprès s'élevant jusqu'aux nuages »

Voici les douze pierres précieuses enchâssées dans le diadème du chef d'Aaron. Voici les douze étoiles dans la couronne de la Vierge. En son honneur, et selon que Notre Dame elle-même nous l'accordera, nous commentons ce passage du Siracide en quatre sermons, d'après ses quatre fêtes : 

Nativité, Annonciation, Purification et Assomption.

Francisco de Zurbarán, Saint Antoine de Padoue, 1627-1630, 

SERMON POUR LA NATIVITÉ DE LA VIERGE

Comme l'étoile du matin au milieu des nuages

L'étoile du matin s'appelle Lucifer, parce qu'elle brille plus claire que toutes les étoiles. Ce Lucifer qui précède le soleil, annonce le matin et arrose par l'éclat de sa lumière les ténèbres de la nuit, désigne la Vierge Marie qui a annoncé au matin de la grâce le soleil de justice à ceux qui étaient dans les ténèbres.

Comme la lune en son plein

La Vierge Marie est appelée « lune pleine », car elle est parfaite sous tous ses aspects. La lune est imparfaite et semi-pleine quand elle a des taches et des formes en croissant. La Vierge Marie n'eut pas de tache à sa naissance puisqu'elle fut sanctifiée dans le sein de sa mère. Elle n'en eut jamais durant sa vie ; c'est pourquoi elle brille pleine et parfaite et comme la lumière, elle dissout les ténèbres.

Nous te prions, ô Notre Dame, Toi, qui es l'étoile du matin, chasse par ta splendeur le nuage de la tentation du diable qui recouvre la terre de notre esprit.

Toi, qui es la lune en son plein, remplis le vide de notre coeur, dissous les ténèbres de nos péchés, afin que nous méritions de parvenir à la plénitude de la vie éternelle et à la lumière de la gloire infinie.

SERMON POUR L'ANNONCIATION DE LA VIERGE MARIE

Comme le soleil resplendissant sur le Temple du Très-Haut

Le soleil possède trois propriétés : la splendeur, la blancheur et la chaleur. Ces trois propriétés répondent aux trois paroles de l'Ange : Ave, pleine de grâce ; Ne crains pas ; L'Esprit Saint surviendra sur toi.

- La splendeur

« Ave, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi ; tu es bénie entre les femmes ». 

Voilà la splendeur du soleil, voilà les vertus dont elle a brillé. 

- Elle eut la tempérance, la modestie dans les paroles, l'humilité dans le coeur. 

- Elle fut prudente lorsque, troublée, elle se tut, comprit ce qu'on lui avait dit, répondit à ce qui lui fut proposé. 

- Elle fut juste lorsqu'elle donna a chacun son dû. 

- Elle fut forte dans ses fiançailles, lors de la circoncision de son Fils et de la purification légale. 

- Elle fut compatissante envers les affligés, lorsqu'elle dit : « Ils n'ont plus de vin » (Jn 2, 3). 

- Elle fut en communion avec les saints lorsqu'elle était assidue dans la prière, au cénacle, avec les apôtres et quelques femmes (cf. Ac 1, 14).

- La blancheur

« Voici que tu concevras et tu enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus. » 
Voici la blancheur du soleil. 

Comment aurait-elle pu concevoir la lumière éternelle et le miroir sans tache, si elle n'avait été elle-même toute blanche ? 

De cette blancheur, son Fils dit dans le Cantique : « Ton ventre est une masse d'ivoire, couverte de saphirs » (Ct 5, 14). L'ivoire, blanc et froid, désigne la double pureté de l'esprit et du corps. La pierre du saphir, de couleur céleste, désigne la contemplation.

Le ventre de la Vierge Marie fut d'ivoire et couvert de saphirs parce qu'elle avait la blancheur de la virginité dans son corps et la beauté de la contemplation dans son âme.

- La chaleur

Le Saint-Esprit surviendra sur toi. Voici la chaleur. 

La chaleur est l'aliment et la nourriture de tous les vivants ; lorsqu'elle manque, c'est la chute et la mort. 

La chaleur est la grâce du Saint-Esprit. Si elle se retire du coeur de l'homme, la sève de la componction vient à manquer et l'âme malheureuse tombe dans la mort du péché. Mais si la chaleur revient, si le Saint-Esprit survient, Marie conçoit et enfante le fruit béni qui ôte toute malédiction.

Comme l'arc-en-ciel brillant dans un nuage de gloire

L'arc-en-ciel se forme lorsque le soleil entre dans un nuage. 

Il a quatre couleurs : fuligineux, azur, doré et de feu. Ainsi, lorsque le soleil de justice, le Fils de Dieu, est entré dans la glorieuse Vierge, elle est devenue comme un arc-en-ciel brillant, un signe d'alliance, de paix et de réconciliation, entre « nuages de gloire » c'est-à-dire entre Dieu et le pécheur. 

Remarquez encore que la couleur fuligineuse de l'arc désigne la pauvreté de Marie ; l'azur, son humilité ; le doré, sa charité ; le feu, dont la flamme ne peut ni être partagée ni endommagée par l'épée, sa virginité intacte.

Viens donc, notre Dame, unique espérance ! 

Eclaire, nous t'en supplions, notre esprit par la splendeur de ta grâce, purifie-le par la candeur de ta pureté, réchauffe-le par la chaleur de ta présence. 

Réconcilie-nous tous avec ton Fils, afin que nous puissions parvenir à la splendeur de sa gloire. 

Que nous l'accorde celui qui, aujourd'hui, à l'annonce de l'ange, a voulu prendre de toi sa chair glorieuse et rester enfermé pendant neuf mois dans ton sein. 

A lui, honneur et gloire pour les siècles éternels ! Amen !

Comme la rose au printemps

L'enfantement de Marie est comparé à la rose et au lis. De même que ces fleurs, tout en répandant un parfum très agréable, ne se détériorent jamais, Marie a gardé intacte sa virginité lorsqu'elle a donné le jour au Fils de Dieu.

« Comme la rose au printemps ». 

Le printemps (en latin ver) est ainsi appelé parce il verdoie. Au printemps, la terre se revêt d'herbe et se colore de fleurs bariolées, la température s'adoucit, les oiseaux jouent de la cithare et tout semble sourire.

Nous te rendons grâce, Père saint, parce qu'au milieu des grands froids, tu nous as donné un temps printanier dans la naissance de ton Fils Jésus. Aujourd'hui la Vierge, terre bénie et remplie des bénédictions du Seigneur, a enfanté l'herbe verdoyante, le Fils de Dieu, pâturage des pénitents. Aujourd'hui les anges chantent : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux. » Aujourd'hui sont rétablies sur terre la tranquillité et la paix.

Que cherches-tu encore ? Tout sourit, tout se réjouit. « Je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple, dit l'ange aux bergers : aujourd'hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur. Et ceci vous servira de signe : vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une crèche" (Lc 2, 10-12).

Comme un lis près d'une source

De même que les lis le long d'un cours d'eau conservent leur fraîcheur, leur beauté et leur parfum, la Vierge Marie garda la fraîcheur et la beauté de sa virginité, lorsqu'elle donna le jour à son Fils.

Nous te prions donc, ô Notre Dame, Mère nourricière de Dieu : 

Dans la Nativité de ton Fils, que tu as engendré en demeurant vierge, que tu as enveloppé de langes et déposé dans une crèche, obtiens-nous son pardon, guéris les brûlures de notre âme, que nous avons provoquées par le feu du péché ; guéris-les avec le baume de ta miséricorde, par laquelle nous méritions de parvenir au bonheur du festin éternel. 

Que nous l'accorde celui qui, aujourd'hui, a daigné naître de toi, O Vierge glorieuse, et à qui soit honneur et gloire pour tous les siècles des siècles. Amen !

SERMON POUR LA PURIFICATION DE MARIE

Comme un rameau de l'arbre à encens en été

Le mot encens vient du grec Theos qui signifie "Dieu", en l'honneur de qui il est brûlé.

L'arbre à encens s'appelle « liban ». "Comme le liban non entaillé, dit la Vierge dans le Siracide, j'ai rempli de parfum mon habitation " (cf. Si 24, 12). L'arbre de l'encens est une plante d'Arabie, très haute, d'où est extraite une gomme-résine aromatique. L'encens est cueilli deux fois par an, en automne et au printemps.

Cet arbre est la figure de Marie. Elle ne fut incise par aucun fer de concupiscence. Elle parfume de vertus et d'amour l'âme dans laquelle elle habite. Elle émane d'elle l'encens parfumé, l'humanité de Jésus Christ, dont le parfum a rempli le monde entier.

- La double offrande du Christ

La double cueillette de l'encens représente la double offrande du Christ. Dans la première, la Mère l'offrit dans le temple selon la prescription de la loi de Moïse ; dans la seconde, le Christ s'offrit lui-même en sacrifice à Dieu le Père, pour la réconciliation du genre humain.

- L'offrande de Marie

Dans sa pauvreté, Marie offrit son Fils et l'offrande des pauvres, une paire de tourterelles et deux jeunes colombes. Voici ce que prescrivait la loi : « Si une femme est enceinte et enfante un garçon, elle sera impure pendant sept jours. Quand sera achevée la période de sa purification, après quarante jours, elle apportera un agneau à l'entrée de la Tente. Si elle ne le trouve pas ou si elle n'a pas la possibilité d'offrir un agneau, elle offrira deux tourterelles ou deux jeunes colombes » (cf. Lv 12, 2.6.8). L'offrande de Marie fut donc l'offrande des pauvres qui n'avaient pas la possibilité de se procurer un agneau. Tout cela manifeste l'humilité et la pauvreté du Seigneur et de sa Mère. C'est cette offrande que font au Seigneur ceux qui sont pauvres.

« Comme feu resplendissant et encens qui brûle dans le feu ».

Jésus Christ a resplendi comme un feu devant les bergers lors de sa Nativité, devant les mages lors de sa Manifestation, devant Syméon et Anne lors de la Purification de sa Mère. Dans sa Passion, en revanche, il a brûlé comme encens au feu, et de son parfum furent remplis les cieux, la terre et les enfers. Les anges du ciel se réjouissent de la rédemption du genre humain ; sur terre les hommes qui étaient morts furent ressuscités ; dans les enfers, les prisonniers furent libérés.

Nous te prions, ô Notre Dame, Mère choisie de Dieu, purifie-nous du sang de nos péchés 
afin que nous puissions parvenir à la gloire de la Jérusalem céleste. 

Que nous l'accorde celui qu'aujourd'hui tu as offert dans le temple : 

A lui soit honneur et gloire dans les siècles des siècles. Amen !

SERMON POUR L'ASSOMPTION DE MARIE

« Il posa sur sa tête le diadème royal ».

« Venez, dit le Cantique, contemplez, filles de Sion, le roi Salomon, avec le diadème dont sa mère l'a couronné, au jour de ses épousailles >, (Ct 3, 11).

La Vierge Marie a couronné le Fils de Dieu avec le diadème de la chair humaine, le jour de ses épousailles, lorsque la nature divine fut unie, comme un époux, à la nature humaine, dans la chambre nuptiale de la Vierge Marie. Aujourd'hui, le Fils a couronné sa Mère du diadème de la gloire céleste.

Venez, admirez la Mère avec le diadème dont son Fils l'a couronnée, aujourd'hui, jour de son Assomption.

Vase d'or

L'humilité se conserve par la pauvreté. La pauvreté est dite « d'or » parce qu'elle rend riches ceux qui la possèdent.

Où il y a la vraie pauvreté, il y a le nécessaire. Où il y a l'abondance, il y a l'indigence.

Or éclatant de la pauvreté ! Celui qui ne te possède pas , même s'il possède tout le reste, n'a rien ! Les biens temporels enflent et s'évanouissent. Dans la pauvreté, il y a la joie ; dans les richesses, la tristesse et le tourment. 

« Mieux vaut une bouchée de pain sec avec la tranquillité, dit Salomon, qu'un veau engraissé avec la discorde ou une maison pleine de victimes, Mieux vaut peu de biens avec la crainte du Seigneur que de grands trésors qui ne rassasient pas, Mieux vaut habiter un pays désert qu'avec une femme querelleuse et chagrine.

Mieux vaut une habitation à l'angle d'un toit  que faire maison commune avec les autres » 
(cf. Pr 17, 1 ; 15, 15-16 ; 21, 19 et 21, 9).

Vase d'or massif

L'humilité et la pauvreté de la Vierge Marie furent ornées de la pureté ; c'est pourquoi on ajoute : Vase d'or massif. 

Ce vase a été orné de toutes sortes de pierres précieuses , privilèges et dons célestes. Celle qui engendra le Créateur et le Rédempteur réunit en elle-même les mérites de tous les saints.

O incomparable dignité de Marie, abîme insondable de miséricorde. Jamais à un ange ni à un homme ne fut ou ne sera donné une telle grâce et autant de miséricorde que celles qui furent données à la Vierge que Dieu le Père a voulu comme Mère de son Fils. Ce serait une grâce et une dignité très grande pour une simple femme que d'avoir un fils avec un empereur. Vraiment supérieure à toute grâce fut celle de Marie qui eut un Fils en commun avec le Père Eternel. A cause de cela, elle a mérité aujourd'hui d'être couronnée au ciel.

Olivier chargé de fruits

L'olivier est la plante ; l'olive, le fruit ; l'huile, le suc. L'olivier produit une fleur parfumée, d'où se forme l'olive qui est d'abord verte, puis rouge et enfin mûre.

Sainte Anne fut l'olivier d'où germa la fleur au parfum incomparable de la Vierge Marie. Celle-ci fut verte, demeura vierge dans la conception et la nativité du Sauveur, avant l'enfantement et dans l'enfantement ; elle fut rouge dans la passion de son Fils, lorsque l'épée transperça son âme ; elle fut mûre dans l'Assomption d'aujourd'hui, car elle est épanouie et possède le bonheur de la gloire céleste.

Prenant part à sa joie, nous chantons dans l'introït de la messe de ce jour : « Réjouissons-nous tous dans le Seigneur »

Cyprès s'élevant jusqu'aux nuages

Comme un cyprès, la Vierge Marie s'élève aujourd'hui plus haut que tous les anges.

A ce sujet, nous lisons dans Ezéchiel : « Au-dessus du firmament qui était sur la tête des quatre animaux, apparut quelque chose qui avait l'aspect d'une pierre de saphir en forme de trône, et sur cette forme de trône, tout en haut, un être ayant apparence humaine » (Ez 1, 26).

Dans les quatre animaux sont représentés tous les saints, décorés de vertus et instruits de l'enseignement des quatre évangiles ; dans le firmament, les choeurs des anges ; dans le trône, la Vierge Marie, dans laquelle le Seigneur s'humilia lorsqu'il prit chair en elle. Dans le fils d'homme, Jésus Christ, Fils de Dieu et de l'homme. Dans la gloire du ciel, il y a donc tous les saints, les anges, la Vierge Marie et Jésus Christ.

Nous te prions, ô Notre Dame, Mère de Dieu, 
exaltée au dessus des choeurs des anges. 
Remplis le vase de notre coeur de la grâce céleste ; 
fais-nous resplendir de l'or de la sagesse; 
soutiens-nous avec la puissance de ton intercession ; 
orne-nous des pierres précieuses de tes vertus ; 
répands sur nous l'huile de ta miséricorde, 
par laquelle tu couvres la multitude de nos péchés. 
Que nous soyons trouvés dignes d'être élevés à la hauteur de la gloire céleste 
et de vivre heureux pour l'éternité avec tous les bienheureux. 
Nous demandons cela à Jésus Christ, 
ton Fils qui en ce jour t'a exaltée au-dessus des choeurs des anges, 
t'a couronnée de la couronne du royaume et t'a placée sur le trône de la lumière éternelle. 
A lui soit honneur et gloire pour les siècles éternels.
Et que toute l'Eglise chante : Amen. Alleluia !

SOURCE : www.JesusMarie.com

SOURCE : http://avancezaularge.free.fr/antoine_padoue_sermons.htm


Girolamo Tassari, 1335-1337. La predica di Sant?Antonio ai pesci,, Eremo del Noce, Camposampiero, between 1335 and 1337. Source/Photographer : Camillo Semenzato, Sant'Antonio in settecentocinquant'anni di storia dell'arte, Padova, Banca Antoniana di Pad ova e Trieste, 1981


BENEDICT XVI

GENERAL AUDIENCE

Paul VI Audience Hall
Wednesday, 10 February 2010

Saint Anthony of Padua


Dear Brothers and Sisters,

Two weeks ago I presented St Francis of Assisi. This morning I would like to speak of another saint who belonged to the first generation of the Friars Minor: Anthony of Padua, or of Lisbon, as he is also called with reference to his native town. He is one of the most popular Saints in the whole Catholic Church, venerated not only in Padua, where a splendid Basilica has been built that contains his mortal remains, but also throughout the world. Dear to the faithful are the images and statues that portray him with the lily a symbol of his purity or with the Child Jesus in his arms, in memory of a miraculous apparition mentioned in several literary sources.

With his outstanding gifts of intelligence, balance, apostolic zeal and, primarily, mystic fervour, Anthony contributed significantly to the development of Franciscan spirituality.

He was born into a noble family in Lisbon in about 1195 and was baptized with the name of Fernando. He entered the Canons who followed the monastic Rule of St Augustine, first at St Vincent's Monastery in Lisbon and later at that of the Holy Cross in Coimbra, a renowned cultural centre in Portugal. He dedicated himself with interest and solicitude to the study of the Bible and of the Church Fathers, acquiring the theological knowledge that was to bear fruit in his teaching and preaching activities. The event that represented a decisive turning point on his life happened in Coimbra. It was there, in 1220, that the relics were exposed of the first five Franciscan missionaries who had gone to Morocco, where they had met with martyrdom. Their story inspired in young Fernando the desire to imitate them and to advance on the path of Christian perfection. Thus he asked to leave the Augustinian Canons to become a Friar Minor. His request was granted and, having taken the name of Anthony, he too set out for Morocco, but divine Providence disposed otherwise. After an illness he was obliged to return to Italy and, in 1221, participated in the famous "Chapter of the Mats" in Assisi, where he also met St Francis. He then lived for a period in complete concealment in a convent at Forlì in northern Italy, where the Lord called him to another mission. Invited, in somewhat casual circumstances, to preach on the occasion of a priestly ordination, he showed himself to be endowed with such knowledge and eloquence that the Superiors assigned him to preaching. Thus he embarked on apostolic work in Italy and France that was so intense and effective that it induced many people who had left the Church to retrace their footsteps. Anthony was also one of the first if not the first theology teachers of the Friars Minor. He began his teaching in Bologna with the blessing of St Francis who, recognizing Anthony's virtues, sent him a short letter that began with these words: "I would like you to teach the brethren theology". Anthony laid the foundations of Franciscan theology which, cultivated by other outstanding thinkers, was to reach its apex with St Bonaventure of Bagnoregio and Bl. Duns Scotus.

Having become Provincial Superior of the Friars Minor in northern Italy, he continued his ministry of preaching, alternating it with his office of governance. When his term as Provincial came to an end, he withdrew to a place near Padua where he had stayed on various other occasions. Barely a year later, he died at the city gates on 13 June 1231. Padua, which had welcomed him with affection and veneration in his lifetime, has always accorded him honour and devotion. Pope Gregory IX himself, having heard him preach, described him as the "Ark of the Testament" and subsequent to miracles brought about through his intercession canonized him in 1232, only a year after his death.

In the last period of his life, Anthony put in writing two cycles of "Sermons", entitled respectively "Sunday Sermons" and "Sermons on the Saints" destined for the Franciscan Order's preachers and teachers of theological studies. In these Sermons he commented on the texts of Scripture presented by the Liturgy, using the patristic and medieval interpretation of the four senses: the literal or historical, the allegorical or Christological, the tropological or moral, and the anagogical, which orients a person to eternal life. Today it has been rediscovered that these senses are dimensions of the one meaning of Sacred Scripture and that it is right to interpret Sacred Scripture by seeking the four dimensions of its words. St Anthony's sermons are theological and homiletical texts that echo the live preaching in which Anthony proposes a true and proper itinerary of Christian life. The richness of spiritual teaching contained in the "Sermons" was so great that in 1946 Venerable Pope Pius XII proclaimed Anthony a Doctor of the Church, attributing to him the title "Doctor Evangelicus", since the freshness and beauty of the Gospel emerge from these writings. We can still read them today with great spiritual profit.

In these Sermons St Anthony speaks of prayer as of a loving relationship that impels man to speak gently with the Lord, creating an ineffable joy that sweetly enfolds the soul in prayer. Anthony reminds us that prayer requires an atmosphere of silence, which does not mean distance from external noise but rather is an interior experience that aims to remove the distractions caused by a soul's anxieties, thereby creating silence in the soul itself. According to this prominent Franciscan Doctor's teaching, prayer is structured in four indispensable attitudes which in Anthony's Latin are defined as obsecratio, oratio, postulatio, gratiarum actio. We might translate them in the following manner. The first step in prayer is confidently opening one's heart to God; this is not merely accepting a word but opening one's heart to God's presence. Next, is speaking with him affectionately, seeing him present with oneself; then a very natural thing presenting our needs to him; and lastly, praising and thanking him.

In St Anthony's teaching on prayer we perceive one of the specific traits of the Franciscan theology that he founded: namely the role assigned to divine love which enters into the sphere of the affections, of the will and of the heart, and which is also the source from which flows a spiritual knowledge that surpasses all other knowledge. In fact, it is in loving that we come to know.

Anthony writes further: "Charity is the soul of faith, it gives it life; without love, faith dies" (Sermones Dominicales et Festivi II, Messagero, Padua 1979, p. 37).

It is only the prayerful soul that can progress in spiritual life: this is the privileged object of St Anthony's preaching. He is thoroughly familiar with the shortcomings of human nature, with our tendency to lapse into sin, which is why he continuously urges us to fight the inclination to avidity, pride and impurity; instead of practising the virtues of poverty and generosity, of humility and obedience, of chastity and of purity. At the beginning of the 13th century, in the context of the rebirth of the city and the flourishing of trade, the number of people who were insensitive to the needs of the poor increased. This is why on various occasions Anthony invites the faithful to think of the true riches, those of the heart, which make people good and merciful and permit them to lay up treasure in Heaven. "O rich people", he urged them, "befriend... the poor, welcome them into your homes: it will subsequently be they who receive you in the eternal tabernacles in which is the beauty of peace, the confidence of security and the opulent tranquillity of eternal satiety" (ibid., p. 29).

Is not this, dear friends, perhaps a very important teaching today too, when the financial crisis and serious economic inequalities impoverish many people and create conditions of poverty? In my Encyclical Caritas in Veritate I recall: "The economy needs ethics in order to function correctly not any ethics whatsoever, but an ethics which is people-centred" (n. 45).

Anthony, in the school of Francis, always put Christ at the centre of his life and thinking, of his action and of his preaching. This is another characteristic feature of Franciscan theology: Christocentrism. Franciscan theology willingly contemplates and invites others to contemplate the mysteries of the Lord's humanity, the man Jesus, and in a special way the mystery of the Nativity: God who made himself a Child and gave himself into our hands, a mystery that gives rise to sentiments of love and gratitude for divine goodness.

Not only the Nativity, a central point of Christ's love for humanity, but also the vision of the Crucified One inspired in Anthony thoughts of gratitude to God and esteem for the dignity of the human person, so that all believers and non-believers might find in the Crucified One and in his image a life-enriching meaning. St Anthony writes: "Christ who is your life is hanging before you, so that you may look at the Cross as in a mirror. There you will be able to know how mortal were your wounds, that no medicine other than the Blood of the Son of God could heal. If you look closely, you will be able to realize how great your human dignity and your value are.... Nowhere other than looking at himself in the mirror of the Cross can man better understand how much he is worth" (Sermones Dominicales et Festivi III, pp. 213-214).

In meditating on these words we are better able to understand the importance of the image of the Crucified One for our culture, for our humanity that is born from the Christian faith. Precisely by looking at the Crucified One we see, as St Anthony says, how great are the dignity and worth of the human being. At no other point can we understand how much the human person is worth, precisely because God makes us so important, considers us so important that, in his opinion, we are worthy of his suffering; thus all human dignity appears in the mirror of the Crucified One and our gazing upon him is ever a source of acknowledgement of human dignity.

Dear friends, may Anthony of Padua, so widely venerated by the faithful, intercede for the whole Church and especially for those who are dedicated to preaching; let us pray the Lord that he will help us learn a little of this art from St Anthony. May preachers, drawing inspiration from his example, be effective in their communication by taking pains to combine solid and sound doctrine with sincere and fervent devotion. In this Year for Priests, let us pray that priests and deacons will carry out with concern this ministry of the proclamation of the word of God, making it timely for the faithful, especially through liturgical homilies. May they effectively present the eternal beauty of Christ, just as Anthony recommended: "If you preach Jesus, he will melt hardened hearts; if you invoke him he will soften harsh temptations; if you think of him he will enlighten your mind; if you read of him he will satifsfy your intellect" (Sermones Dominicales et Festivi III, p. 59).

* * *

I am pleased to offer a warm welcome to the Delegation of the Evangelical Lutheran Church in America here with us today. I also greet all the English-speaking visitors present at this Audience, especially those from England, Denmark and the United States. Upon all of you I invoke God’s blessings of joy and peace!

© Copyright 2010 - Libreria Editrice Vaticana

SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/en/audiences/2010/documents/hf_ben-xvi_aud_20100210.html


Saint Anthony of Padua

Also known as

Antonio da Padova

António de Lisboa

Evangelical Doctor

Memorial

13 June

Profile

Anthony’s wealthy family wanted him to be a great nobleman, but for the sake of Christ he became a poor FranciscanPriest.

When the remains of Saint Berard and his companions, the first Franciscan martyrs, were brought to be buried in his church, Anthony was moved to leave his order, enter the Friars Minor, and go to Morocco to evangelizeShipwrecked at Sicily, he joined some other brothers who were going to the church in Portiuncula. Lived in a cave at San Paolo leaving only to attend Mass and sweep the nearby monastery. One day when a scheduled speaker failed to appear, the brothers pressed him into speaking. He impressed them so that he was thereafter constantly travellingevangelizingpreaching, and teaching theology through Italy and France.

A gifted speaker, he attracted crowds everywhere he went, speaking in multiple tongues; legend says that even the fish loved to listen. Miracle worker. One of the most beloved of saints, his images and statues are found everywhere – though none of them portray him as a heavy-set man, which some reports claim he was. Proclaimed a Doctor of the Church on 16 January 1946.

One source of the well-known patronage for the recovery of lost objects comes from a legend that, long after Anthony’s death, his old prayer book was kept as a treasured relic, and one day it disappeared. People prayed for help in finding the lost item, a novice found it and returned it; he later admitted that he had “borrowed” the book and returned it after receiving a vision of an angry Anthony.

Born

1195 at LisbonPortugal

Died

13 June 1231 of natural causes

buried on the Tuesday following his death in the church of Santa Maria Maggiore, PaduaItaly

legend says that all the sick who visited his new grave were healed

Canonized

30 May 1232 by Pope Gregory IX at SpoletoItaly

Patronage

against barrenness

against shipwreck

against starvation

against starving

against sterility

American Indians

amputees

animals

asses

boatmen

domestic animals

elderly people

expectant mothers

faith in the Blessed Sacrament

fishermen

harvests

horses

lost articles

lower animals

mail

mariners

oppressed people

paupers

poor people

pregnant women

sailors

seekers of lost articles

starving people

swineherds

travel hostesses

travellers

watermen

Brazil

Portugal

Tigua Indians

 

San AntonioTexasarchdiocese of

 

BeaumontTexasdiocese of

MasbatePhilippinesdiocese of

Timmins, Ontario, diocese of

 

Partido de San Antonio de ArecoArgentina

 

in Brazil

Alvorada de Minas

Araçuaí

Astolfo Dutra

Bicas

Caetanópolis

Cajuri

Campanha

Canãa

Caparaó

Chiador

Coluna

Cristiano Otoni

Curvelo

Diamantina

Ewbank da Câmara

Fortuna de Minas

Goianá

Gouveia

Governador Valadares

Grão Mogol

Ibertioga

Ibiracatu

Igarapé

Igaratinga

Inimutaba

Ipanema

Itacambira

Itamonte

Itapagipe

Itaverava

Itinga

Itutinga

Jacinto

Jacutinga

Jampruca

José Raydan

Juiz de Fora

Lagoa Dourada

Luislândia

Mamonas

Mantena

Maravilhas

Mateus Leme

Mato Verde

Mesquita

Miraí

Naque

Olaria

Olle

Ouro Branco

Paracatu

Passa Vinte

Patos de Minas

Peçanha

Pequi

Piranguçu

Planura

Pratinha

Presidente Bernardes

Prudente de Morais

Riacho dos Machados

Rio Acima

Rio Doce

Salinas

Santa Bárbara

Santo Antônio do Amparo

Santo Antônio do Aventureiro

Santo Antônio do Grama

Santo Antônio do Itambé

Santo Antônio do Jacinto

Santo Antônio do Monte

Santo Antônio do Retiro

Santo Antônio do Rio Abaixo

São Romão

Sardoá

Sete Lagoas

Silveirânia

Teixeiras

Tiradentes

Tiros

 

in Italy

Afragola

Amantea

Andretta

Anzio

Bisaccia

Castello-Molina di Fiemme

Ceglie

Cianciana, Agrigento

Favara

Ferrazzano

Giano Vetusto

Moncalvo

Nicolosi

Padua

Terranuova Bracciolini

Venice

 

in Mexico

San Antonio Tlayacapan

 

in Portugal

Lisbon

 

DoradoPuerto Rico

 

San FulgencioSpain

 

Sandia Indian Pueblo

Representation

Infant Jesus (referring to his vision)

book

bread

Christ-child in his arms

Christ-child on a book

fire in his hand

fire on his breast

Franciscan habit

kneeling mule

lily

Prayers

Antiphons of Saint Anthony in the Form of Prayer

Chaplet of Saint Anthony

Efficacius Prayer to Saint Anthony

Litany to Saint Anthony of Padua

Litany of Saint Anthony of Padua

Little Office of Saint Anthony

Novena to Saint Anthony of Padua

Novena to Saint Anthony of Padua

O Gloriosa Domina

O Lingua Benedicta

Petition to Saint Anthony

Prayer for One Who Would Devoutly Honour Saint Anthony

Prayer to Find Lost Things

Prayer to Obtain a Good Death

Prayer to Recover Lost of Stolen Things

Prayers for Every Day of the Nine Tuesday in Honour of Saint Anthony

Responsory to Saint Anthony

Three Prayers to be Said in Affliction or Anxiety of Any Kind

Storefront

books

tiny saints clips and pins

hand painted medals

Little Drops of Water statuettes

Additional Information

A Garner of Saints, by Allen Banks Hinds, M.A.

Alphabet of Saints

Book of Saints, by Father Lawrence George Lovasik, S.V.D.

Book of Saints, by the Monks of Ramsgate

Catholic Encyclopedia

Encyclopedia Britannica

Handbook of Christian Feasts and Customs, by Francis X Weiser, SJ

Learn from Saint Anthony, by Celestine Regnier, O.F.M.Conv.

Life of Saint Anthony

Life of Saint Anthony, by Father Ambrose Ryan, O.F.M.

Lives of the Saints, by Father Alban Butler

New Catholic Dictionary

Pictorial Lives of the Saints

Pope Benedict XVI, General Audience, 10 February 2010

Roman Martyrology1914 edition

Saint Anthony in Art, by Mary F Nixon-Roulet

Saint Anthony of Padua, by Mary F Nixon-Roulet

Saint Antony of Padua, by C. Kegan Paul

Saint Anthony the Wonder Worker

Saints and Their Symbols, by E A Greene

Saints of the Day, by Katherine Rabenstein

Short Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly

Sketch of the Life of Saint Anthony of Padua, by Father Clementinus Deymann

Stories of the Saints for Children, by Mary Seymour

The Picture of Saint Anthony of Padua, by Father Clementinus Deymann

Life of Saint Anthony of Padua, by Father Ubaldus da Rieti

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Life of Saint Anthony of Padua of the Order of Friars-Minor, by Father Servais Dirks

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Miracles of Saint Anthony of Padua, by Father Joseph Anton Keller

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Saint Anthony – The Saint of the Whole World, by Father Thomas F Ward

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The Ways of Saint Anthony, by Sister M. Josephine

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Santi e Beati

Santi e Beati

Wikipedia: Antonio di Padova

Wikipedia: Santi patroni della città di Venezia

Readings

The saints are like the stars. In his providence Christ conceals them in a hidden place that they may not shine before others when they might wish to do so. Yet they are always ready to exchange the quiet of contemplation for the works of mercy as soon as they perceive intheir heart the invitation of Christ. – Saint Anthony of Padua

Actions speak louder than words; let your words teach and your actions speak. We are full of words but empty of actions, and therefore are cursed by the Lord, since he himself cursed the fig tree when he found no fruit but only leaves. It is useless for a man to flaunt his knowledge of the law if he undermines its teaching by his actions.

But the apostles “spoke as the Spirit gave them the gift of speech.” Happy the man whose words issue from the Holy Spirit and not from himself!

We should speak, then, as the Holy Spirit gives us the gift of speech. Our humble and sincere request to the Spirit for ourselves should be that we may bring the day of Pentecost to fulfillment, insofar as he infuses us with his grace, by using our bodily senses in a perfect manner by keeping the commandments. Likewise we shall request that we may be filled with a keen sense of sorrow and with fiery tongues for confessing the faith so our deserved reward may be to stand in the blazing splendor of the saints and to look upon the triune God. – from a sermon by Saint Anthony of Padua

Not without a long procession does the devil wish the sinner to be carried to his grave, and therefore he arranges the file after the usual maimer: Ambition carries the cross, Detraction the incense, Oppression the holy – or rather the cursed – water, Hypocrisy bears the lights. There are two chanters: one is the Fallacious Confidence of living a long time, and he sings, Requiem aeternam – you still have abundant time; the other is Presumption as to the Divine Mercy, and he sings, In Paradisnm le ducant angeli. Pride celebrates the office. Then follow Vain-Glory on the right, Envy on the left, and, walking after, Anger, Impatience, Insolence, Blasphemy, Contumely, Arrogance, Lasciviousness, Gluttony, Idle Talk, Boasting, Injury, Curiosity, and Uneasiness. Lo! what a crowd in the conscience following him who is dead in trespasses and sin. – from a sermon by Saint Anthony of Padua

MLA Citation

“Saint Anthony of Padua“. CatholicSaints.Info. 17 April 2021. Web. 19 June 2021. <https://catholicsaints.info/saint-anthony-of-padua/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-anthony-of-padua/


St. Anthony of Padua

Franciscan Thaumaturgist, born at Lisbon, 1195; died at Vercelli [actually Arcella --Ed.], 13 June, 1231. He received in baptism the name of Ferdinand.

Later writers of the fifteenth century asserted that his father was Martin Bouillon, descendant of the renownedGodfrey de Bouillon, commander of the First Crusade, and his mother, Theresa Tavejra, descendant of Froila I, fourth king of Asturia. Unfortunately, however, his genealogy is uncertain; all that we know of his parents is that they were noble, powerful, and God-fearing people, and at the time of Ferdinand's birth were both still young, and living near the Cathedral of Lisbon.

Having been educated in the Cathedral school, Ferdinand, at the age of fifteen, joined the Canons Regular of St. Augustine, in the convent of St. Vincent, just outside the city walls (1210). Two years later to avoid being distracted by relatives and friends, who frequently came to visit him, he betook himself with permission of his superior to the Convent of Santa Croce in Cóimbra (1212), where he remained for eight years, occupying histime mainly with study and prayer. Gifted with an excellent understanding and a prodigious memory, he soon gathered from the Sacred Scriptures and the writings of the Holy Fathers a treasure of theological knowledge.

In the year 1220, having seen conveyed into the Church of Santa Croce the bodies of the first Franciscanmartyrs, who had suffered death at Morocco, 16 January of the same year, he too was inflamed with the desire of martyrdom, and resolved to become a Friar Minor, that he might preach the Faith to the Saracens and suffer for Christ's sake. Having confided his intention to some of the brethren of the convent of Olivares (nearCóimbra), who came to beg alms at the Abbey of the Canons Regular, he received from their hands theFranciscan habit in the same Convent of Santa Croce. Thus Ferdinand left the Canons Regular of St. Augustineto join the Order of Friars Minor, taking at the same time the new name of Anthony, a name which later on the Convent of Olivares also adopted.

A short time after his entry into the order, Anthony started for Morocco, but, stricken down by a severe illness, which affected him the entire winter, he was compelled to sail for Portugal the following spring, 1221. His ship, however, was overtaken by a violent storm and driven upon the coast of Sicily, where Anthony then remained for some time, till he had regained his health. Having heard meanwhile from the brethren of Messinathat a general chapter was to be held at Assisi, 30 May, he journeyed thither, arriving in time to take part in it. The chapter over, Anthony remained entirely unnoticed.

"He said not a word of his studies", writes his earliest biographer, "nor of the services he had performed; his only desire was to follow Jesus Christ and Him crucified". Accordingly, he applied to Father Graziano, Provincialof Cóimbra, for a place where he could live in solitude and penance, and enter more fully into the spirit and discipline of Franciscan life. Father Graziano, being just at that time in need of a priest for the hermitage of Montepaolo (near Forli), sent him thither, that he might celebrate Mass for the lay-brethren.

While Anthony lived retired at Montepaolo it happened, one day, that a number of Franciscan and Dominicanfriars were sent together to Forli for ordination. Anthony was also present, but simply as companion of theProvincial. When the time for ordination had arrived, it was found that no one had been appointed to preach. The superior turned first to the Dominicans, and asked that one of their number should address a few words to the assembled brethren; but everyone declined, saying he was not prepared. In their emergency they then chose Anthony, whom they thought only able to read the Missal and Breviary, and commanded him to speak whatever the spirit of God might put into his mouth. Anthony, compelled by obedience, spoke at first slowly and timidly, but soon enkindled with fervour, he began to explain the most hidden sense of Holy Scripture with such profound erudition and sublime doctrine that all were struck with astonishment. With that moment began Anthony's public career.

St. Francis, informed of his learning, directed him by the following letter to teach theology to the brethren:

To Brother Anthony, my bishop (i.e. teacher of sacred sciences), Brother Francis sends his greetings. It is my pleasure that thou teach theology to the brethren, provided, however, that as the Rule prescribes, the spirit of prayer and devotion may not be extinguished. Farewell. (1224)

Before undertaking the instruction, Anthony went for some time to Vercelli, to confer with the famous Abbot, Thomas Gallo; thence he taught successively in Bologna and Montpellier in 1224, and later at Toulouse. Nothing whatever is left of his instruction; the primitive documents, as well as the legendary ones, maintain complete silence on this point. Nevertheless, by studying his works, we can form for ourselves a sufficientidea of the character of his doctrine; a doctrine, namely, which, leaving aside all arid speculation, prefers an entirely seraphic character, corresponding to the spirit and ideal of St. Francis.

It was as an orator, however, rather than as professor, that Anthony reaped his richest harvest. He possessed in an eminent degree all the good qualities that characterize an eloquent preacher: a loud and clear voice, a winning countenance, wonderful memory, and profound learning, to which were added from on high the spirit of prophecy and an extraordinary gift of miracles. With the zeal of an apostle he undertook to reform themorality of his time by combating in an especial manner the vices of luxury, avarice, and tyranny. The fruit of his sermons was, therefore, as admirable as his eloquence itself. No less fervent was he in the extinction ofheresy, notably that of the Cathares and the Patarines, which infested the centre and north of Italy, and probably also that of the Albigenses in the south of France, though we have no authorized documents to that effect. Among the many miracles St. Anthony wrought in the conversion of heretics; the three most noted recorded by his biographers are the following:

The first is that of a horse, which, kept fasting for three days, refused the oats placed before him, till he had knelt down and adored the Blessed Sacrament, which St. Anthony held in his hands. Legendary narratives of the fourteenth century say this miracle took place at Toulouse, at Wadding, at Bruges; the real place, however, was Rimini.

The second most important miracle is that of the poisoned food offered him by some Italian heretics, which he rendered innoxious by the sign of the cross.

The third miracle worthy of mention is that of the famous sermon to the fishes on the bank of the river Brenta in the neighbourhood of Padua; not at Padua, as is generally supposed.

The zeal with which St. Anthony fought against heresy, and the great and numerous conversions he made rendered him worthy of the glorious title of Malleus hereticorum (Hammer of the Heretics). Though his preaching was always seasoned with the salt of discretion, nevertheless he spoke openly to all, to the rich as to the poor, to the people as well as those in authority. In a synod at Bourges in the presence of manyprelates, he reproved the Archbishop, Simon de Sully, so severely, that he induced him to sincere amendment.

After having been Guardian at Le-Puy (1224), we find Anthony in the year 1226, Custos Provincial in the province of Limousin. The most authentic miracles of that period are the following:

Preaching one night on Holy Thursday in the Church of St. Pierre du Queriox at Limoges, he remembered he had to sing a Lesson of the Divine Office. Interrupting suddenly his discourse, he appeared at the same moment among the friars in choir to sing his Lesson, after which he continued his sermon.

Another day preaching in the square des creux des Arenes at Limoges, he miraculously preserved his audience from the rain.

At St. Junien during the sermon, he predicted that by an artifice of the devil the pulpit would break down, but that all should remain safe and sound. And so it occurred; for while he was preaching, the pulpit was overthrown, but no one hurt; not even the saint himself.

In a monastery of Benedictines, where he had fallen ill, he delivered by means of his tunic one of themonks from great temptations.

Likewise, by breathing on the face of a novice (whom he had himself received into the order), he confirmed him in his vocation.

At Brive, where he had founded a convent, he preserved from the rain the maid-servant of a benefactress who was bringing some vegetables to the brethren for their meagre repast.

This is all that is historically certain of the sojourn of St. Anthony in Limousin.

Regarding the celebrated apparition of the Infant Jesus to our saint, French writers maintain it took place in the province of Limousin at the Castle of Chateauneuf-la-Forêt, between Limoges and Eymoutiers, whereas the Italian hagiographers fix the place at Camposanpiero, near Padua. The existing documents, however, do not decide the question. We have more certainty regarding the apparition of St. Francis to St. Anthony at the Provincial Chapter of Arles, whilst the latter was preaching about the mysteries of the Cross.

After the death of St. Francis, 3 October, 1226, Anthony returned to Italy. His way led him through La Provence on which occasion he wrought the following miracle: Fatigued by the journey, he and his companion entered the house of a poor woman, who placed bread and wine before them. She had forgotten, however, to shut off the tap of the wine-barrel, and to add to this misfortune, the Saint's companion broke his glass. Anthony began to pray, and suddenly the glass was made whole, and the barrel filled anew with wine.

Shortly after his return to Italy, Anthony was elected Minister Provincial of Emilia. But in order to devote more time to preaching, he resigned this office at the General Chapter of Assisi, 30 May, 1230, and retired to theConvent of Padua, which he had himself founded. The last Lent he preached was that of 1231; the crowd of people which came from all parts to hear him, frequently numbered 30,000 and more. His last sermons were principally directed against hatred and enmity, and his efforts were crowned with wonderful success. Permanent reconciliations were effected, peace and concord re-established, liberty given to debtors and otherprisoners, restitutions made, and enormous scandals repaired; in fact, the priests of Padua were no longer sufficient for the number of penitents, and many of these declared they had been warned by celestial visions, and sent to St. Anthony, to be guided by his counsel. Others after his death said that he appeared to them in their slumbers, admonishing them to go to confession.

At Padua also took place the famous miracle of the amputated foot, which Franciscan writers attribute to St. Anthony. A young man, Leonardo by name, in a fit of anger kicked his own mother. Repentant, he confessedhis fault to St. Anthony who said to him: "The foot of him who kicks his mother deserves to be cut off." Leonardo ran home and cut off his foot. Learning of this, St. Anthony took the amputated member of the unfortunate youth and miraculously rejoined it.

Through the exertions of St. Anthony, the Municipality of Padua, 15 March, 1231, passed a law in favour of debtors who could not pay their debts. A copy of this law is still preserved in the museum of Padua. From this, as well as the following occurrence, the civil and religious importance of the Saint's influence in the thirteenth century is easily understood. In 1230, while war raged in Lombardy, St. Anthony betook himself to Verona to solicit from the ferocious Ezzelino the liberty of the Guelph prisoners. An apocryphal legend relates that the tyrant humbled himself before the Saint and granted his request. This is not the case, but what does it matter, even if he failed in his attempt; he nevertheless jeopardized his own life for the sake of those oppressed by tyranny, and thereby showed his love and sympathy for the people. Invited to preach at the funeral of a usurer, he took for his text the words of the Gospel: "Where thy treasure is, there also is thy heart." In the course of the sermon he said: "That rich man is dead and buried in hell; but go to his treasures and there you will find his heart." The relatives and friends of the deceased, led by curiosity, followed this injunction, and found the heart, still warm, among the coins. Thus the triumph of St. Anthony's missionary career manifests itself not only in his holiness and his numerous miracles, but also in the popularity and subject matter of his sermons, since he had to fight against the three most obstinate vices of luxury, avarice and tyranny.

At the end of Lent, 1231, Anthony retired to Camposanpiero, in the neighbourhood of Padua, where, after a short time he was taken with a severe illness. Transferred to Vercelli, and strengthened by the apparition ofOur Lord, he died at the age of thirty-six years, on 13 June, 1231. He had lived fifteen years with his parents, ten years as a Canon Regular of St. Augustine, and eleven years in the Order of Friars Minor.

Immediately after his death he appeared at Vercelli to the Abbot, Thomas Gallo, and his death was also announced to the citizens of Padua by a troop of children, crying: "The holy Father is dead; St. Anthony is dead!" Gregory IX, firmly persuaded of his sanctity by the numerous miracles he had wrought, inscribed him within a year of his death (Pentecost, 30 May, 1232), in the calendar of saints of the Cathedral of Spoleto. In the Bull of canonization he declared he had personally known the saint, and we know that the same pontiff, having heard one of his sermons at Rome, and astonished at his profound knowledge of the Holy Scripturecalled him: "Ark of the Covenant". That this title is well-founded is also shown by his several works: "Expositio in Psalmos", written at Montpellier, 1224; the "Sermones de tempore", and the "Sermones de Sanctis", written at Padua, 1229-30.

The name of Anthony became celebrated throughout the world, and with it the name of Padua. The inhabitants of that city erected to his memory a magnificent temple, whither his precious relics were transferred in 1263, in presence of St. Bonaventure, Minister General at the time. When the vault in which for thirty years hissacred body had reposed was opened, the flesh was found reduced to dust but the tongue uninjured, fresh, and of a lively red colour. St. Bonaventure, beholding this wonder, took the tongue affectionately in his hands and kissed it, exclaiming: "O Blessed Tongue that always praised the Lord, and made others bless Him, now it is evident what great merit thou hast before God."

The fame of St. Anthony's miracles has never diminished, and even at the present day he is acknowledged as the greatest thaumaturgist of the times. He is especially invoked for the recovery of things lost, as is also expressed in the celebrated responsory of Friar Julian of Spires:

Si quaeris miracula . . . 
. . . resque perditas.

Indeed his very popularity has to a certain extent obscured his personality. If we may believe the conclusions of recent critics, some of the Saint's biographers, in order to meet the ever-increasing demand for the marvellous displayed by his devout clients, and comparatively oblivious of the historical features of his life, have devoted themselves to the task of handing down to posterity the posthumous miracles wrought by hisintercession. We need not be surprised, therefore, to find accounts of his miracles that may seem to the modern mind trivial or incredible occupying so large a space in the earlier biographies of St. Anthony. It may be true that some of the miracles attributed to St. Anthony are legendary, but others come to us on such high authority that it is impossible either to eliminate them or explain them away a priori without doing violence to the facts of history.

Dal-Gal, Niccolò. "St. Anthony of Padua." The Catholic Encyclopedia. Vol. 1. New York: Robert Appleton Company, 1907.13 Jun. 2015 <http://www.newadvent.org/cathen/01556a.htm>.

Transcription. This article was transcribed for New Advent by Frank O'Leary.

Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. March 1, 1907. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.

Copyright © 2020 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.

SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/01556a.htm

José Benlliure. Capítulo de las esteras



June 13. ST. ANTONY OF PADUA. (c.1193-1231)

In 1221 St. Francis held a general chapter at Assisi; when the others dispersed, there lingered behind, unknown and neglected, a poor Portuguese friar, resolved to ask for and to refuse nothing. Nine months later, Fra Antony rose under obedience to preach to the religious assembled at Forli, when, as the discourse proceeded, "the Hammer of Heretics," "the Ark of the Testament," "the eldest son of St. Francis," stood revealed in all his sanctity, learning, and eloquence before his rapt and astonished brethren. Devoted from earliest youth to prayer and study among the Canons Regular, Ferdinand de Bullloens, as his name was in the world, had been stirred, by the spirit and example of the first five Franciscan martyrs, to put on their habit and preach the Faith to the Moors in Africa. Denied a martyr's palm, and enfeebled by sickness, at the age of twenty-seven he was taking silent but merciless revenge upon himself in the humblest offices of his community. From this obscurity he was now called forth, and for nine years France, Italy, and Sicily heard his voice, saw his miracles, and men's hearts turned to God. One night, when St. Antony was staying with a friend in the city of Padua, his host saw brilliant rays streaming under the door of the Saint's room, and on looking through the keyhole he beheld a little Child of marvelous beauty standing upon a book which lay open upon tile table, and clinging with both arms round Antony's neck. With an ineffable sweetness he watched the tender caresses of the Saint and his wondrous Visitor. At last the Child vanished, and Fra Antonio, opening the door, charged his friend, by the love of Him Whom he has seen, to "tell the vision to no man" as long as he was alive. Suddenly, in 1231, our Saint's brief apostolate was closed, and the voices of children were heard crying along the streets of Padua, "Our father, St. Antony, is dead." The following year, the church-bells of Lisbon rang without ringers, while at Rome one of its sons was inscribed among the Saints of God.

Reflection.--Let us love to pray and labor unseen, and cherish in the secret of our hearts the graces of God and the growth of our immortal souls. Like St. Antony, let us attend to this, and leave the rest to God.


LITANY OF SAINT ANTONY OF PADUA

Lord, have mercy on us.

Christ, have mercy on us.

Lord, have mercy on us. Christ, hear us.

Christ, graciously hear us.

God the Father of Heaven,

Have mercy on us.

God the Son, Redeemer of the world,

Have mercy on us.

God the Holy Spirit,

Have mercy on us.

Holy Trinity, One God,

Have mercy on us.


Holy Mary, pray for us.

Saint Anthony of Padua, pray for us.

Saint Anthony, glory of the Friars Minor, pray for us.

Saint Anthony, ark of the Testament, pray for us.

Saint Anthony, sanctuary of heavenly wisdom, pray for us.

Saint Anthony, destroyer of worldly wisdom, pray for us.

Saint Anthony, destroyer of worldly vanity, pray for us.

Saint Anthony, conqueror of impurity, pray for us.

Saint Anthony, example of humility, pray for us.

Saint Anthony, lover of the Cross, pray for us.

Saint Anthony, martyr of desire, pray for us.

Saint Anthony, generator of charity, pray for us.

Saint Anthony, zealous for justice, pray for us.

Saint Anthony, terror of infidels, pray for us.

Saint Anthony, model of perfection, pray for us.

Saint Anthony, consoler of the afflicted, pray for us.

Saint Anthony, restorer of lost things, pray for us.

Saint Anthony, defender of innocence, pray for us.

Saint Anthony, liberator of prisoners, pray for us.

Saint Anthony, guide of pilgrims, pray for us.

Saint Anthony, restorer of health, pray for us.

Saint Anthony, performer of miracles, pray for us.

Saint Anthony, restorer of speech to the mute, pray for us.

Saint Anthony, restorer of hearing to the deaf, pray for us.

Saint Anthony, restorer of sight to the blind, pray for us.

Saint Anthony, disperser of devils, pray for us.

Saint Anthony, reviver of the dead, pray for us.

Saint Anthony, tamer of tyrants, pray for us.

From the snares of the devil, Saint Anthony, deliver us.

From thunder, lightning and storms, Saint Anthony, deliver us.

From all evil of body and soul, Saint Anthony, deliver us.

Through thine intercession, Saint Anthony, protect us.

Throughout the course of life, Saint Anthony, protect us.



Lamb of God, Who takest away the sins of the world,

Spare us, O Lord.

Lamb of God, Who takest away the sins of the world,

Graciously hear us, O Lord.

Lamb of God, Who takest away the sins of the world,

Have mercy on us.

V. Saint Anthony, pray for us,

R. That we may be made worthy of the promises of Christ.

Let Us Pray

O my God, may the pious commemoration of Saint Anthony, Thy confessor and doctor, give joy to Thy Church, that she may ever be strengthened with Thy spiritual assistance, and merit to attain everlasting joy.

Through Christ Our Lord. R.

Amen.


Azulejo de San Antonio de Padua con dos oraciones. Iglesia del convento de San Antonio de Padua. Sevilla, Andalucía, España.


Sketch of the Life of Saint Anthony of Padua, by Father Clementinus Deymann

Saint Anthony was born in Lisbon, the Capital of Portugal, August 15, 1195, thirteen years after the birth of Saint Francis of Assisi. His parents being of noble extraction and virtuous, sent their loving son, Fernando, as he was called in baptism, to the Canons of Saint Augustine to receive an education suitable to their rank in society. Under the tutelage of the holy Canons his progress in science and virtue was remarkable, and when of proper age he entered amongst them to be beloved and revered by all. He loved prayer, silence and meditation, and with a zeal that was more than earthly; he delighted in the study of the Sacred Scriptures, and the writings of the Fathers and Doctors of the Church.

In his convent at Lisbon, being frequently disturbed by visits of his friends and relations, and preferring a life of complete retirement, he asked his superior to remove him to another one far away from friends. This petition was granted, and he was consequently transferred to the monastery of the Holy Cross near the city of Coimbra. Here he continued his religious and holy life, to the edification of all who had the happiness to come near him. Here, too, he was directed by God to leave the Augustinians, and become a follower of Saint Francis of Assisi.

The Franciscans went frequently from their convent at Coimbra, to the Augustinians for alms. On these occasions Saint Anthony had ample opportunity to study their mode of life. Their modesty and humility pleased him very much, and he desired to join them. In addition to this, an event took place which decided his choice. The bodies of the first martyrs of the Franciscan Order were brought back from Morocco, where they had been martyred, to Spain for interment. On seeing them, Anthony became more and more enflamed with an ardent desire to die for Christ. He thought the best opportunity to accomplish his wish would be to become a Franciscan himself, and then go amongst the Mussulmans. Permission was granted him, though reluctantly, to leave the Augustinians and join the Franciscans. When leaving his beloved brethren in religion, one of them said to him: “Go, they will soon canonize you.”

“Should you ever hear of this, do not forget to return thanks to God,” was Anthony’s reply.

Anthony received the Franciscan habit in 1221, and changed his name, Fernando, into Anthony in honor of the Patron Saint of the convent wherein he was admitted. Shortly after he obtained permission to go to Africa, and set sail for the chosen field of his labors. On the voyage he was taken seriously ill, and compelled thereby to return. Contrary winds, however, dashed his vessel on the shores of Sicily instead of Portugal. But in these winds was the direction of Providence; for, no sooner had he landed than some friars of Saint Francis met him, and he was told that a general chapter was celebrated at Assisi, presided over by Saint Francis himself. He instantly resolved to go thither, and see the renowned saint of whom he had heard so much. The chapter being finished, Anthony with his companion was left alone, and when others had dispersed to their various missions, they remained almost forgotten: in truth, no one was eager to take in these sickly and emaciated friars from a distant country and only Brother Gratian had compassion for them. Brother Philip, the companion of Anthony, was sent to Castello and afterwards to Tuscany; Anthony was permitted to accompany Brother Gratian to Bologna. Here he occupied his time principally in prayer, meditation and humble work until it pleased Divine Providence to elevate him to a place among the most illustrious of men.

About this time Anthony, with some friars from his convent, and a party of Dominicans, were sent to be ordained, and on their journey, they stopped at a Franciscan monastery. When taking their repast, the superior of the convent requested that one of the Dominicans would address the community, but every one excused himself as not being prepared. The superior then told Saint Anthony to do so. Anthony at first hesitated, excusing himself, saying that he knew better how to wash dishes than to preach. The superior, however, insisted on having his address. Anthony obeyed, and having conquered his humility and modesty, delivered an address that surprised everyone present. It was full of fervor and unction, and judiciously interwoven with sentences from the Bible and from the writings of the Fathers of the Church. Everyone rejoiced at the discovery of this mine of eloquence. Saint Francis, who was notified of this happy event, gave orders that Anthony should, immediately after his ordination, devote himself to the study of Scholastic Theology, before starting to preach to the people. Anthony did so, and in a very short time, made such wonderful progress as to be considered competent to teach theology himself, and only waited for his appointment which subsequently came from Saint Francis in the following letter:

“Brother Francis to his beloved Brother Anthony, health in the Lord:

“I am willing that thou shouldst interpret holy theology to the brethren, in such manner, that the spirit of prayer (as I most ardently desire) be not extinguished in thyself or others, according to the rule which we follow. Farewell.”

Saint Anthony obeyed Saint Francis, and taught theology, to the admiration of all who attended his lectures, at Bologna, Montpellier, Tolouse and Padua.

Saint Anthony, however, is more renowned as a preacher of the word of God and a worker of mira cles, than as a doctor of theology. He went all over Italy, into Sicily and the southern part of France. Whenever and wheresoever he appeared to preach in public, his fame had traveled before him. Whole towns and counties were on foot to hear hiin. Stores were shut up, work-shops deserted: everyone ran to see and hear the servant of God. The crowds of people were so large, that the largest churches could not contain them, and he was frequently obliged to preach from pulpits erected in the open plazas and churchyards.

Many were the miracles that accompanied his sermons. Once it happened that a certain town would not listen to his words. The inhabitants were heretics. Anthony went to the seashore, by which the city was situated, and called upon the fishes of the water to come and hear the words of the Almighty, as the people refused to do it. And, wonderful to relate! the fishes, large and small, came swimming to his feet, the little ones forming the first line, followed by the rest according to their sizes, and all listened attentively to his discourse.

The saint told them what God had done for them – how he had preserved them in the deluge – and how thankful they ought to be for this and all other benefits of their Creator. He then blessed them, and they left when he bade them return to the depths of the waters. The heretics seeing this miracle were moved to contrition and penance.

Not far from Verona, there was a cruel tyrant, called Ezzelino, who put to death many an innocent victim. Anthony sought an interview with him, and on entering the palace was admitted to his presence. Anthony addressed him thus: “Cruel monster! enemy of God! when will thy rage be satisfied, and when wilt thou cease to shed the blood of the faithful and the innocent? Know that for these things, the judgments of God will assuredly visit thee, and thine end will be terrible.” Ezzelino listened, was moved, promised amendment, kept his promise for a time, but fell back and died most miserably, as the Saint had foretold.

All kinds of sickness fled at the bidding of Saint Anthony. The lame walked, the blind saw, broken limbs were made whole, the dead came to life again, lost things were found, and even in distant lands his power was felt. He rescued from a disgraceful death his own father, who had been unjustly accused of killing a man. Anthony recalled the murdered man to life to bear witness to his father’s innocence, and then dismissed him back into the grave.

But Saint Anthony did not work alone for the outside world. His mission within the Order was great, as he most earnestly resisted the efforts of Brother Elias to make relaxations in the strict observance of the rule of Saint Francis.

Padua was the principal seat of his labors. Here he died June 13th, 1231, at the age of 36 years, in a little convent outside the city, and here a magnificent church was afterwards erected for his final resting place. He was canonized the following year by Pope Gregory IX, and ever since through all these centuries, his shrine has been a great attraction to pious pilgrims. At his death the children of Padua cried out in the streets – before his death had been made known: “Saint Anthony is dead. The Beloved Father has gone from us.”

– text taken from Devotion to Saint Anthony of Padua, by Father Clementinus Deymann O.S.F., 1887

SOURCE : https://catholicsaints.info/sketch-of-the-life-of-saint-anthony-of-padua-by-father-clementinus-deymann/

Saint Antony of Padua. Colour lithograph, 1873, by L. Gruner after E. Kaiser after Titian.



June 13

St. Antony of Padua, Confessor

His genuine life has received several interpolations from popular reports of no authority. But Wadding’s Annals of his Order furnish us with good memoirs relating to his life and actions. See the judicious notes of the Bollandists, Acta Sanctorum Junii, t. 2, p. 706. Ragnaud, t. 8, Mic. Ant. Bibl. Hisp. and Andreich.

A.D. 1231.

ST. ANTONY, though a native of Lisbon in Portugal, received his surname from his long residence at Padua, which city is possessed of the treasure of his relics. He was born in 1195, and christened by the name of Ferdinand, which he changed for that of Antony when he entered the Order of St. Francis, out of devotion to the great patriarch of monks, who was the titular saint of the little chapel of his Order in which he took the habit. His father was Martin de Bullones, an officer in the army of Alphonsus I., surnamed el Consultador, who, having defeated five kings of the Moors in the battle of Orique, in 1139, was crowned king of Portugal, and died in 1185. This prince’s father, Henry of Burgundy, grandson of Robert, king of France, had begun the conquest of that country; but never took the title of king. The mother of our saint was Mary of Tevera, one of the most accomplished of women. Both his parents were equally distinguished by their nobility and virtue. They placed their son very young in the community of the canons of the cathedral of Lisbon, where his rising genius was carefully cultivated, and from his tender years he always advanced both in knowledge and devotion. At fifteen years of age he entered among the regular canons of St. Austin, near Lisbon; but not bearing the interruption and distraction which the visits of his friends there gave him, he desired, two years after, to be sent to the convent of the Holy Cross of the same Order at Coïmbra, a hundred miles from the former city. The close retirement and the austerity in which he there lived astonished his brethren, whilst he pursued his studies, and read assiduously the holy scriptures and fathers. By his regular method and application, and by his sound and piercing judgment, he made a quick progress, and together with a profound knowledge of theology, acquired a perfect habit of nervous and convincing eloquence. In the meantime he inflamed his devotion by assiduous prayer and holy meditation, and nourished daily in his soul the strongest sentiments and affections of piety, without which means the heart is left spiritually dry, the usual consequence of studies whether sacred or profane, unless prayer imparts to them its unction. But the saint was called by God to serve him with greater fervour, and to be the ornament and support of another illustrious rising Order of religious men.

He had lived at Coïmbra near eight years, when Don Pedro, infant of Portugal, brought over from Morocco the relics of the five Franciscans, who had been lately there crowned with martyrdom. Ferdinand was strongly affected at the sight, and conceived an ardent desire to lay down his life for Christ. Shortly after, certain Franciscan friars came to his monastery of the Holy Cross to beg an alms for their community. Ferdinand discovered to them his inclination to embrace their institute, and was by them encouraged to put it in execution. No sooner was this known among the canons, but they endeavoured to dissuade him from such a resolution, and he suffered much from their railleries and bitter reproaches. But he rejoiced in humiliations, and he began by them to learn to overcome himself, and to root out of his heart all lurking poison of pride. Whilst he examined his vocation, and begged the direction of the Holy Ghost, he found his resolution every day gain new strength from the esteem he conceived for an Order which inspired an eminent spirit of martyrdom, and still enjoyed the direction and living example of its holy founder. Its poverty and austerities had also charms for him. Having therefore obtained the consent of his prior, he received this new habit in 1221, in the little Franciscan convent, dedicated to the great St. Antony, patriarch of the monks, near Coïmbra. After some time spent in solitude, prayer, and penitential austerities, burning with a desire of martyrdom, he obtained leave to go into Africa to preach the gospel to the Moors. He was scarcely arrived there, when God, satisfied with the sacrifice of his heart, visited him with a severe fit of illness, which obliged him to return to Spain for the re-establishment of his health. But by contrary winds, the vessel on which he was embarked, was driven to Sicily, and touched at Messina; where he was informed that St. Francis was then holding a general chapter at Assisium. Sick and weak as he was, the desire of seeing the holy founder of his Order carried him to Assisium. When he had seen St. Francis he desired to cultivate the happiness which he enjoyed in the company of the saint; and in order to stay nearer his person, offered himself to the provincials and guardians of Italy. St. Francis approved his inclination to renounce his friends and country; but not one of the superiors there assembled would be troubled with him, so unpromising and sickly was his aspect; for he took care to conceal his learning and talents, and presented himself only to serve in the kitchen. At last a guardian in the province of Romagna named Gratiani, took pity on him, and sent him to the hermitage of Mount-Paul, a little solitary convent near Bologna. Antony thought of nothing but of burying himself here in obscurity unknown to the world, joining the sweets of heavenly contemplation with the austerities of a penitential life, and the humiliations of such a state. He never let fall one word which might show his learning, much less anything of the sublime communications of his soul with God; but listened to everybody, and only spoke when obliged, till an accident made him known to the world. An assembly of the neighbouring Dominican and Franciscan friars was held at Forli, in which the Dominicans, as strangers, were desired to make an exhortation to the company. They all excused themselves, every one saying that he was not prepared. Then Antony’s guardian ordered him to speak, and to say whatever the Holy Ghost should put in his mouth. The saint begged to be excused, alleging that he had been only used to wash the dishes in the kitchen, and to sweep the house. But the superior insisting upon his compliance, he spoke with such eloquence, erudition, and unction as astonished the whole company. He was at that time about twenty-six years old.

St. Francis was informed of the discovery of this hidden treasure in his Order, and sent him to Vercelli, there to apply himself to the study of theology, and after a short time to teach the sacred sciences; yet recommending to him to make the assiduous exercise of contemplation and prayer his principal employment, lest his studies should otherwise extinguish in him the spirit of devotion and piety. St. Francis’s letter was couched in the following terms: “To my most dear brother Antony, friar Francis wishes health in Jesus Christ. It seemeth good to me, that you should read sacred theology to the friars; yet so, that you do not prejudice yourself by too great earnestness in studies; and be careful that they do not extinguish in yourself or in them the spirit of holy prayer.” St. Antony taught divinity some years with great applause at Bologna, Toulouse, Montpellier, and Padua, and was appointed guardian at Limoges. In all these employments he never made use of the general dispensation allowed to professors, of an exemption from any of the regular duties of his community, and he found time to preach assiduously to the people. He at length forsook the schools to apply himself wholly to the functions of a missionary preacher; for he thought the conversion of souls from vice, and the reformation of manners, called for his whole attention and zeal. He seemed formed both by nature and grace for this most important office. He had a polite address, an easy carriage, and a very pleasing countenance. His voice was strong, clear, and agreeable; he was endowed with a happy memory, and was a complete master of all the arts of persuasion. To his other advantages he added that of the most graceful action and accent, by which he knew how to get into the very souls of his hearers by seizing on their senses, having learned that man has as much of a sensible as of a rational creature. He was perfectly versed in the holy scriptures, had an excellent talent of applying them to the purpose on all occasions, and displayed in a clear light, and with inexpressible energy the genuine sense, and the spirit and marrow of the sacred text. But what made his eloquence most prevailing, and rendered it like a torrent of fire which bore down all before it, was the unction with which he spoke. For his heart being filled with the warmest and most feeling sentiments of every virtue, he poured these forth with an energy and zeal that seemed irresistible. His words were so many darts which pierced the hearts of his hearers. For he had long treasured up by the exercises of humility, silence, mortification, contemplation, and prayer what he afterwards communicated to his hearers; and his soul was itself all flame before he endeavoured to kindle the fire of divine love in others. Full of a sovereign contempt of the world and himself, and burning with a desire to die for Jesus Christ, and to see his pure love reign in all hearts, he was above the reach of all temptations which could warp his integrity, or make him weaken or disguise the maxims of the gospel, which he announced with equal dignity and zeal to the great ones and the small. The learned admired the loftiness of his thoughts, and the strong images with which he painted the most sublime mysteries, and added an unspeakable dignity to the most obvious and common truths of religion and morality; yet a natural simplicity rendered all his discourses no less intelligible and easy to the most vulgar understandings. Charity and prudence took off the edge of harshness from his reprehensions, and his very reproofs were not bitter or austere, but amiable and insinuating. Whilst he beat down presumptuous sinners by the terrors of the divine judgments, he at the same time took care to raise and encourage their sinking souls by confidence in the divine goodness and mercy. He opposed the fashionable vices and growing heresies of those times with equal vigour and success. The most obstinate heretics and the most hardened sinners threw themselves at his feet, declaring themselves conquered. Pope Gregory IX. hearing him preach at Rome in 1227, in his surprise, figuratively called him, The Ark of the Covenant, or rich spiritual treasure. The sanctity and severity of his life gave also great weight to his words. Such was the gravity of his countenance and the edifying modesty of his deportment, that he seemed to preach by every action. Having once invited a brother to go out with him to preach, he returned to his convent without making any sermon to the people. His companion asked him why he had not preached? “We have done it,” said the saint, “by our modest looks, and by the gravity of our behaviour.” The frequent miracles which were performed by him much enhanced the reputation of his eminent sanctity wherever he came. The crowds were every where so great at his sermons that he was often obliged to preach in market-places or fields. He travelled through cities, towns, and villages with an unwearied zeal, and preached in France, Spain, and Italy. When he was one day going to begin his sermon to a most numerous assembly in the fields in France, the sky was on a sudden covered with thick clouds, and violent claps of thunder presaged a dreadful storm. The people began to disperse, and run to the neighbouring city. But the saint encouraged them to stay, and by his prayers obtained that the audience, as if they had been covered with an invisible canopy, felt nothing of the dreadful shower of rain and hail, whilst the neighbouring fields and highways were covered with a deluge.

The saint was no less admirable in the confessional and in the private direction of souls than in the pulpit. Wherever he came, dissensions and animosities were extinguished, usurers restored their unjust gains, sinners melted into tears at his discourses, and by their sobs often interrupted his sermons, and every one sought his particular advice for the direction of his own conscience and conduct. In Lombardy, for the protection of the oppressed people, he put his life in the hands of one of the most furious of tyrants. Ezzelino, a native of the marquisate of Treviso, but of German extraction, having put himself at the head of a party of the Gibellins or Imperialists, made himself master of Verona, Padua, and several other cities in Lombardy, and exercised in them the most horrible tyranny during forty years. He contemned the anathemas of Gregory IX. Innocent IV. and Alexander IV. Hearing that the citizens of Padua had revolted from him, he put to death in one day twelve thousand persons of that country. The city of Verona, which was the place of his residence, had lost most of its inhabitants, and was filled with his guards, whose terrible armour added fierceness to their savage countenances. The saint, who feared no danger in the cause of God and his neighbour, went boldly to Verona: he found the streets solitary and mournful, and advancing to the palace, desired an audience of the prince. Being introduced into his chamber, he saw him seated on a throne, surrounded by his troop of murderers, who stood armed, ready to execute his bloody orders the instant they were issued. Antony, no way dismayed, told the tyrant, that his murders, sacrileges, and plunders called to heaven for vengeance upon his head, and that those whom he had slain or oppressed were witnesses before God against him. The saint said many things to the same purpose, and the guards waited every moment to hear the tyrant command him to be cut to pieces. But to their great astonishment, he descended from his throne pale and trembling, and putting his girdle round his neck for a halter, cast himself at the feet of the humble servant of God, and with many tears begged him to intercede with God for the pardon of his sins. The saint lifted him up, and gave him suitable advice to do penance. Some time afterwards he sent a great present to St. Antony, which the holy man refused to accept, saying, the only agreeable present the prince could make him would be to restore to the poor what he had unjustly taken from them. Ezzelino seemed for some time to change his conduct, but after the death of the saint, relapsed into his former disorders. At length being taken prisoner by the confederate princes of Lombardy in 1259, he died distracted in close confinement.

St. Antony, when invested with several dignities in his Order, was watchful to maintain the primitive spirit and regularity in the houses under his inspection. He saw it almost in its birth exposed to imminent danger, and saved it by his zeal and prudence. St. Francis dying in 1226, brother Elias, a man of a worldly spirit, was chosen general; who, abusing his authority, began to introduce several relaxations of the rule, which tended to the ruin of its fundamental constitutions and spirit. He built a church too magnificent for the poverty which the rule required and professed, applied money to his own private use, bought himself a horse, kept servants, ate in his own chamber, and had better fare than the community prepared for him. Most of the provincials and guardians, out of human respects, were gained to his way of thinking; and the rest, who saw that the tendency of such an innovation was to open a door to relaxations which must necessarily extinguish the spirit and glory of the order, had not courage to speak against it. Only St. Antony and an Englishman named Adam, boldly opposed and condemned these abuses; but were loaded with injuries and ill treatment, and only by flight escaped perpetual imprisonment in their cells, which the general with several provincials decreed against them as turbulent and seditious men. They addressed themselves to Pope Gregory IX. by whom they were graciously received and heard. His holiness summoned Elias to appear before him at Rome, and having examined into the abuses by him introduced, deposed him from the generalship. Antony was at that time provincial of Romagna; but took this occasion to extort by importunities license from the pope to resign that post, and also to leave the court where his holiness earnestly desired to detain him. He retired first to Mount Alverno; thence returned to his convent at Padua, which he had pitched upon for his abode some time before he was provincial of Romagna, and where he had formerly taught divinity and preached. After his return he again preached the Lent there with such fruit, that the whole city seemed changed by his sermons. Then it was that he put the last hand to the Latin sermons which we have, though not as he preached them; for he diversified them according to circumstances, and spoke as the ardour of his soul directed him. 1 They are no more than general heads or common places, destitute of the ornaments and flowers which he added in speaking.

When Lent was over, St. Antony being much spent with labour and his penitential life, finding also his health and strength declining very fast under an inward decay, he desired to give himself some interval between business and eternity. He therefore retired out of town, to a solitary place called Campietro, or Field of Peter, there to attend solely to himself and God, and by fervent prayer to dispose his soul for the enjoyment of God; for he knew that his earthly pilgrimage was drawing to an end, and that he was then called to receive the reward of his labours. He took with him into his solitude two companions, men of great virtue. His distemper increasing very much upon him he desired to be carried back to his convent in Padua; but the crowds of people pressing to kiss the hem of his habit were so great and so troublesome, that he stopt in the suburbs, and was laid in the chamber of the director of the nuns of Arcela, where having received the rites of the Church with many tears, he recited the seven penitential psalms, and a hymn in honour of the Blessed Virgin, 2 till he gave up his happy soul to him who had created it for his own great glory, on the 13th of June, 1231, being only thirty-six years old, of which he had lived ten in the Order of St. Francis. At the first news of his departure the children ran about the streets crying out: “The saint is dead!” Innumerable miracles testified his sanctity, and he was immediately canonized by Pope Gregory IX. in 1232, whose bull was dated at Spoletto. That pope had been personally acquainted with the saint, and was a great admirer of his virtues. Thirty-two years after his death, a stately church was built in Padua for his Order, and his remains were translated into it. The flesh was all consumed except the tongue, which was found incorrupt, red, and as fresh as it was whilst he was living. St. Bonaventure, who was then general of the Order, and present at this ceremony, took it into his hands, and bathing it with his tears, and kissing it with great devotion said: “O blessed tongue, that didst always praise God, and hast been the cause that an infinite number learned to praise him: now it appears how precious thou art before Him who framed thee to be employed in so excellent and high a function.” The tongue is kept in the same church in a most costly case. This is at present a great and famous house of conventual Franciscan friars, which often furnishes the university, which is certainly to be ranked among the best in Europe, with able professors. The sepulchral monument of the saint in the church is exceeding rich and magnificent, and the basso-relievo with which it is adorned, a master-piece of art. The costly lamps which hang before it are the several presents of many cities. The Portuguese likewise honour him with singular veneration. On his miracles, Papebroke the Bollandist may be consulted. 3 Pope Gregory IX. in the bull of his canonization says: “We therefore commanded the said bishop, (of Padua,) brother Jordan, prior of St. Bennet’s, and brother John, prior of St. Austin’s, a monastery of the Dominicans in Padua, to make diligent scrutiny into the miracles wrought at his sepulchre, and into the merits of his life. Having seen the authentic proofs of the miracles of the aforesaid venerable man, besides what we know ourselves of his holy life and conversation, of which we have had experience, we, by the advice of our brethren, together with all the prelates with us, have enrolled him in the number of the saints.” He had said before in the same bull: “St. Antony, residing now in heaven, is honoured on earth by many miracles daily seen at his tomb, of which we are certified by authentic writings.”

Whilst we admire the graces and extraordinary gifts with which God was pleased to glorify his servant, we must not forget that he was raised so high, only because, by divine grace, through the paths of self-denial and humility, he had learned perfectly to die to himself, and to be nothing in his own eyes. Pride makes our hearts an abomination to God, and puts him at the greatest distance from us. This is the deep wound of our souls, the main-spring of all our passions, the deadly poison of virtue, the fortress of the devil, and the source of all disorders. If we perfectly root out this evil, then will divine grace begin to establish its reign, and display its treasures in our souls.

Note 1. His Latin sermons with his excellent moral Concordance of the Bible, were printed at Paris in one volume, folio, in 1641. F. Antony Pagi published some other Latin sermons of our saint’s, at Avignon, in 1684. See S. Antonii Paduani, et S. Francisci Assisiatis Opera omnia folio 2, tom. Pedeponti. Anno 1739.

Note 2. O Gloriosa Domina,

Note 3. T. 2, Junij, p. 718.

Rev. Alban Butler (1711–73). Volume VI: June. The Lives of the Saints. 1866.

SOURCE : http://aol.bartleby.com/210/6/131.html


Image de la page 434 de la "Vie des Saints" en langue bretonne. Écrit par Yann-Vari Perrot et publié en 1912.


St. Anthony of Padua

There is perhaps no more loved and admired saint in the Catholic Church than Saint Anthony of Padua, a Doctor of the Church. Though his work was in Italy, he was born in Portugal. He first joined the Augustinian Order and then left it and joined the Franciscan Order in 1221, when he was 26 years old. The reason he became a Franciscan was because of the death of the five Franciscan protomartyrs — St. Bernard, St. Peter, St. Otho, St. Accursius, and St. Adjutus — who shed their blood for the Catholic Faith in the year 1220, in Morocco, in North Africa, and whose headless and mutilated bodies had been brought to St. Anthony’s monastery on their way back for burial. St. Anthony became a Franciscan in the hope of shedding his own blood and becoming a martyr. He lived only ten years after joining the Franciscan Order.

So simple and resounding was his teaching of the Catholic Faith, so that the most unlettered and innocent might understand it, that he was made a Doctor of the Church by Pope Pius XII in 1946. Saint Anthony was only 36 years old when he died. He is called the “hammer of the Heretics” His great protection against their lies and deceits in the matter of Christian doctrine was to utter, simply and innocently, the Holy Name of Mary. When St. Anthony of Padua found he was preaching the true Gospel of the Catholic Church to heretics who would not listen to him, he then went out and preached it to the fishes. This was not, as liberals and naturalists are trying to say, for the instruction of the fishes, but rather for the glory of God, the delight of the angels, and the easing of his own heart. St. Anthony wanted to profess the Catholic Faith with his mind and his heart, at every moment.

He is typically depicted with a book and the Infant Child Jesus, to whom He miraculously appeared, and is commonly referred to today as the “finder of lost articles.” Upon exhumation, some 336 years after his death, his body was found to be corrupted, yet his tongue was totally incorrupt, so perfect were the teachings that had been formed upon it. Saint Anthony was canonized (declared a saint) less than one year after his death.

SOURCE : http://www.ucatholic.com/?p=15078



Antony (Anthony) of Padua, OFM Doctor, Priest (RM)

Born in Lisbon, Portugal, 1195; died in Padua, Italy, June 13, 1231; canonized 1232 by Pope Gregory IX; declared a Doctor of the Church by Pope Pius XII in 1946.


"Consider every day that you are then for the first time--as it were--beginning; and always act with the same fervour as on the first day you began."--Saint Antony of Padua.

At the age of 15, Ferdinand de Bulhoes, son of a knight at the court of King Alfonso II, became an Augustinian monk at San Vincente just outside Lisbon. He had studied under the priests of the Lisbon cathedral, who had inspired him. In 1212, Ferdinand migrated to the priory of Santa Cruz at Coîmbra because he found the visits of friends too disturbing. At Coîmbra Ferdinand was well-educated by teachers from Montpellier, Toulouse, and Paris in Scripture, which was presented in a way intended to refute the Moors and heretics. He was ordained in 1219 or 1220.

He had lived a quiet life as a canon in Coîmbra for eight years when Don Pedro of Portugal brought from Morocco in 1220 the relics of recent Franciscan martyrs. On hearing of their glorious end, Antony was fired with missionary zeal, which he had little hope of fulfilling as a canon regular. He laid his heart bare before some Franciscans who had come to Holy Cross Monastery to beg. With their encouragement, Ferdinand transferred to the Franciscan Order at Olivares in 1221 and took the name Antony, in honor of the great patriarch of monks, Antony the Abbot.

Thus, at the age of 26, inspired by the memory of the five Franciscans whom he had met before their martyrdom, he sailed for Ceuta in Morocco. It was his ambition to convert the Islamics to Christianity, but sometimes even saints mistake their will for God's will. God, however, always arranges things so that we realize our mistake. For Antony, God's intervention took the form of allowing the saint's body to betray him upon arrival in Morocco- -he fell so ill that he had no choice but to return home.

On the return to Portugal, his ship was driven by storm upon the coast of Sicily and he landed at Messina. From Sicily he made his way to Assisi and found himself at the general chapter of Assisi in 1221, the last chapter open to all members of the order. Brother Elias, vicar general, presided over the gathering, with Saint Francis seated at his feet. At the conclusion of the chapter, the brothers returned to their respective posts, but poor Antony belonged nowhere.

But when he sought admission into a monastery in Italy, he met with difficulty on account of his sickly appearance. He was assigned at last, out of pure compassion, to the rural hospice of San Paolo near Forli outside Bologna, a choice made after considering his poor health. There he appears to have lived as a hermit and was put to work in the kitchen. Here he toiled with great humility, none suspecting his talents or learning, among a group of simple and untutored monks. One day, however, on the occasion of an ordination, when a great many visiting Dominican monks were present, there was some misunderstanding over who should preach. The Franciscans naturally expected that one of the Dominicans would occupy the pulpit, for they were renowned for their preaching; the Dominicans, on the other hand, had come unprepared, thinking that a Franciscan would be the homilist.

In this quandary, the head of the hermitage, who had no one among his own humble friars suitable for the occasion, called upon Antony, whom he suspected was most fitted, and told to speak whatever the Holy Spirit should put into his mouth. "But," replied Antony, "my task is washing dishes and scrubbing floors!" His objections, however, were overruled, and his sermon created a deep impression. Not only his rich voice and arresting manner, but the entire theme and substance of his discourse and his moving eloquence held the attention of his hearers.

Antony was commissioned by Brother Gratian, the minister provincial, to preach the Gospel throughout Lombardy. From then on his skills were used to the utmost by the Church. Although Antony had been denied a martyr's death at the hands of the Islamics, he was a martyr of the Word, a martyr of the road, a martyr of the crowds. News of his ability reached Saint Francis who at once gave Antony license to expound theology in all the monasteries of the order by appointing him the first lector in theology to his brethren. Occasionally he took another post, as a teacher, for instance, at the universities of Montpellier and Toulouse, but it was as a preacher that Antony revealed his supreme gift.

In 1226, after attending the chapter at Arles, France, and preaching in Provence, Antony returned to Italy and served as envoy from the general chapter to Pope Gregory IX. At the papal court, his preaching was hailed as a 'jewel case of the Bible,' and he was commissioned to produce "Sermons for Feast Days."

He was elected minister provincial of Emilia or Romagna on May 30, 1227, which required much travel to supervise the friaries under his charge. During these three years he wrote his "Sermons for Sundays." In June 1230, he secured from the pope a release from his duties of office so that he could preach exclusively. From that time Antony resided at the monastery of Santa Maria in Padua. The following winter he composed his sermons on the saints.

He had a remarkable knowledge of the Bible, and his sermons impressed the erudite no less than the simple, whether he was speaking on behalf of Christian living or against false doctrine. He was strong and fearless, merciless towards oppressors of the defenseless and towards venal clergy. At Bourges, France, after delivering his sermon to the faithful, Antony turned towards the archbishop and openly reprimanded him for his vices. He worked to abolish debtors' prisons and usury, and for justice. (His last public act was a journey to Verona to procure the release of prisoners.)

In his lifetime he was called "hammer of heretics." Though small of stature and even chubby, Antony was one of the most powerful preachers of the 13th century. It seems he could by his brilliant personality overwhelm the sinful and convert them to God. He preached to crowded congregations; the shops were shut, people waited all night to hear him, and church buildings were too small to hold the numbers who flocked to listen; and wherever he came, his words broke down the barriers of apathy and impenitence.

Antony radiated holiness; sometimes the mere sight of him brought sinners to their knees. He had a wonderful memory, great energy, and a remarkable voice. One woman, forbidden by her husband to attend his preaching, flung open her bedroom window, so that his sermon, though at a distance, filled the room, and her husband, astonished by what he thought was a miracle, was moved to the heart by Antony's words.

After the death of Saint Francis, he and Adam, an English friar, held out against the relaxation of Franciscan austerities. He became ill with dropsy and, in 1231, went to the woodland retreat at Camposanpiero with two other friars for a respite. There he lived in a cell that was built for him under the branches of a walnut tree. Saint Antony died at the Poor Clare convent at Arcella on the way back to Padua at the age of 36.

The texts of many of his sermons have survived, and because of these and his reputation as a biblical scholar the Church has honored him with the title "Doctor."

The Poor Clare sisters claimed Antony's body, but it was enshrined in Our Lady's Church at Padua. A great basilican church was begun the year after his death. Fittingly for one who had hoped to work in Morocco, the building has domes and a bell-tower like an Arab minaret. Antony's tomb lies behind the altar of his chapel in the north transept of this Basilica di Sant'Antonio, with nine superb reliefs lining the walls. He was translated to this site in 1263, at which time his incorrupt tongue and two bones were detached from his body. At this famous pilgrimage site, many miracles occurred at his intercession. Many legends gathered around his name and he is among the most popular of the medieval saints (Attwater, Benedictines, Bentley, Delaney, Encyclopedia, Farmer, Gill, Gilliat-Smith, Walsh, White).

In art, Saint Antony is portrayed as a young Franciscan holding the child Jesus, which is a representation of an episode in which his spying host is said to seen him holding and talking to the Infant Jesus (White). While Antony is usually depicted as a rosy-cheeked youth with wavy hair, a contemporary described him thusly: "Like most Spaniards his coloring was swarthy. He was less than the average height and was corpulent. His skin was dark and rough as a result of the great austerities of his life and the sickness from which he suffered." In 1981, his tomb was reopened and the relics were scientifically examined to verify his physical characteristics. It can be said that Antony had a long, thin face, deep-set eyes, and long, delicate hands. The state of his bones indicated a poor diet (through frequent, long fasts) and fatigue caused by journeys on foot.

He may sometimes be shown (1) with a lily (symbol for his knowledge of scripture according to White) and book; (2) with a flame in his left hand or on his breast and book; (3) with a cross and the child on a book (Roeder); or (4) holding corn, which recognizes miracles he is reputed to have performed. He once saved a field of grain from foraging birds, and on another occasion restored an abundant harvest to a field trampled by people who had come to hear him (White).

Older pictures may show Antony preaching to the fish at Rimini (a story told in the Fioretti similar to the tale of Francis with the birds) or with him showing a consecrated Host to a mule who immediately venerated it, rejecting a bundle of hay. The point of these stories is that sometimes animals were more receptive to the living Word of God than certain people. Some medieval artists preferred to portray Antony in a nut-tree in memory of his solitude and the esteem Saint Bonaventure had for him. The Limbourg brothers painted an image of Saint Anthony Attacked by Devils.

Antony is the patron of the poor and oppressed; alms given for his intercession are called "Saint Antony's Bread" [see Devotions to Saint Anthony for a further explanation of this and other customs surrounding the saint]. This charity, devoted to the relief of the starving still flourishes, especially in the Third World. In Sicily huge loaves in the shape of a crown are still baked on his feast day (Farmer).

He is also patron of barren women, harvests, Brazil, Padua, and Flemish men (White). He is often invoked to help find lost objects ("Saint Antony, Saint Antony, please come around. Something is lost and needs to be found."). This was probably spawned by the story that a novice ran away with a psalter Antony had been using and was forced by an apparition to return it (White).

St. Anthony interecede for us is a page with many prayers, meditations, and images about the life of Anthony. Another biography can be found at The Life of St. Anthony of Padua. 

Paolo Veronese  (1528–1588). SaintAnthony Preaching to the Fish, circa 1580, 104 x 150, Roma, Galleria Borghese  


Saint Anthony in Art, by Mary F Nixon-Roulet

In the great city of Lisbon, in the year 1195, there was born Ferdinand Martin de Bulleons, the son of very noble people of high rank. The father was descended from Godfrey de Bouillon, famous in the Crusades, while the boy’s mother, Dona Maria Tavera, traced her lineage from a sovereign of the Asturias.

Brought up by an uncle who was a priest of great sanctity, Ferdinand early showed the piety of a saintly nature. When he was only fifteen, he determined to give up the world, retiring to a monastery near Lisbon, and thence he was transferred to Santa Cruz, near Coimbra, where he met the Franciscan friars whose influence on his life was to prove so strong.

These friars were guests at Coimbra on their way to preach to the Moors in Africa. They were very holy men, and Ferdinand was much impressed with their sanctity and devotion. When they met martyrdom at the hands of Miramolen, the Moorish king, and their relics were brought to Coimbra, the young priest’s desire was aroused for a more austere life than that which his order demanded, and his wish to preach the gospel to the heathen led him to seek entrance into the Franciscan order.

“I wish to be as poor as Our Lord,” he said.

“Go, then, if you will become a saint,” said one of the Community, in sorrow at losing so beloved a brother as the young Portuguese.

“When you hear of my being one, you will praise God,” said Ferdinand, prophetically; and twelve years later he was canonized by Pope Gregory IX.

Ferdinand took the Franciscan habit in 1220, becoming Brother Anthony, and living a retired life for some years.

His desire to go to Africa was ungratified because of his poor health, and Italy was the scene of his greatest labors.

There were at that time many wrong doctrines springing up in various provinces and threatening to undermine the unity of the Church; and the “silver tongue” of the young Franciscan seemed to strike a heavenly music into the discord of men’s souls. Wherever he spoke they listened and wondered. With words of loving exhortation he brought to penitence the most wicked of men, and especially was this true of the Paduans, for, whereas the people of Padua had been noted for turbulence, shortly after Saint Anthony’s death Pope Gregory addressed to the city a Bull in which he praised the piety and zeal of the people.

In the confessional an angel of patience and sweetness, Saint Anthony’s questions were so pertinent, his insight so almost inspired, that penitents came to him from miles around, and even the most hardened bandits made restitution for their crimes at the Saint’s commands.

Marvelous were the answers received to Saint Anthony’s prayers, but such was his sweetness and humility that he always told the people it was their faith and not his merits which had obtained the favor of Heaven.

The Saint was

A lily in his spotless purity;
In grace and perfume like the budding rose
That, blushing, dew-kissed in my garden glows;
A woman in his tender sympathy;
In mighty, sheltering strength a stalwart tree
All sorrowful amidst poor human woes,
A gentle river whence sweet pity flows,
A little child in quaint simplicity.

Only six-and-thirty when he died, Saint Anthony was singularly young-looking, small and slight, with an olive complexion, deep, dark eyes, and an expression of exquisite sweetness and purity. His piety by no means interfered with his cheerfulness, for he was always so bright that children and animals adored him. Indeed, every one who came under the sway of his gracious personality loved him devotedly. Always a great sufferer, austere in his life, untiring in his efforts for others, he had a worn face, a slight, emaciated frame; but a well nigh heavenly light irradiated his countenance.

In art Saint Anthony is represented in many ways. Legends anent him are numerous; Italy teems with pretty conceits about him, and in many pictures the surroundings are indigenous to the soil of Padua, of which city he is the patron saint. The people of this part of Italy never tire of sounding his praises, and legends beyond number testify to his love for the Paduans.

It was in Padua, in the house of Tiso, one of the Camposampieri, that the Christ Child is said to have appeared to Saint Anthony in the lovely vision so often reproduced in art, and in the same city was held the famous interview with the tyrant Ezzelino. This man was so impressed with Saint Anthony’s words of rebuke for his cruelties that he made no reply, saying to his astonished courtiers, haughty, unprincipled man though he was, “I tell you that while that friar was speaking, I saw his face shining with such a glory that it filled me with awe and terror, and I could only kneel at his feet like a criminal.” This famous interview has been made the subject of a great picture by one of the old masters.

“I see my God,” said Saint Anthony, as he lay dying in a little cell at Arcella, tenderly watched over by the Franciscan friars; then, with a smile of ineffable joy upon his pallid face, he passed tranquilly away, and his life of sweetness and devotion to God closed June 13, 1231.

The Flower of the Annunciation given to the stainless virgin, Saint Joseph’s flower for a blameless life, the lily, is the symbol of spotlessness; and so great was Saint Anthony’s purity that he is usually represented with a stalk of lilies. He always is garbed in the habit of Saint Francis and wears the cord of the order; sometimes he carries a book (emblem of learning), sometimes a flaming heart (for fervent piety), and sometimes has a flame of fire in his hand or on his breast. In several quaint and very old pictures of Saint Anthony, he is represented with the mule, famous in the story, oft repeated, of the mule and his unbelieving master.

Saint Anthony has long been a favorite subject with artists, and among the earliest known paintings of him is one by Giotto. It is one of the famous series of frescos in the Bardi Chapel, Santa Croce, Florence, which paintings were covered over with whitewash, a century after the artist’s death, and were not completely uncovered till 1863. The series represented scenes in the life of Saint Francis of Assisi, and he appears to Saint Anthony and a crowd of monks, seated in listening attitudes. Saint Anthony’s face is thin, but not ascetic looking. He is wrapped in his Franciscan garb, and gazes in rapt attention at Saint Francis, who holds up his hands, palms outward, to show the stigmata. Saint Anthony is rather primly drawn; according to Giotto’s style, short and sturdy of figure, the peasant-artist’s blood showing in that he seldom made his figures refined. The draperies, however, are truly Giotto-like, flowing and graceful, those of Saint Francis peculiarly so. Giotto was especially great in his grouping and originality, and there is something remarkable in the group of monks, each in a different attitude, yet each listening intently, awed and interested.

Sodoma’s picture of Saint Anthony is very different. The saint, very youthful-looking, stands in an attitude of rare grace, his head upon one side, an expression of exceeding sweetness upon his boyish face. In one hand he holds the flaming heart; a view of the other is obscured by his habit. Above him in the clouds the Blessed Virgin holds the Christ-Child, both smiling down upon the saint who loved them both, while dainty, shadowy, cherubic forms hover overhead. Sodoma’s characteristics are nowhere shown more plainly than in this picture. His figures are always as long-limbed and slender as Giotto’s are thick, and his draperies are almost serpentine in their sinuous folds. The picture is now in the church of San Bernardino in Siena, and is so defaced as to render aught but the general outlines and the saint’s face scarcely distinguishable.

In the church of Saint Sebastian in beautiful Venice, there is a picture of Saint Anthony which sets at naught all one’s preconceived ideas as to the gentle saint.

Paolo Cagliari — born in Verona, and hence, after the Italian fashion of nicknaming a man from his city, called “Veronese” — had a magnificence of painting peculiarly his own. In his paintings one always sees gorgeous costuming, pomp and splendor, minuteness of detail and rich ornamentation wedded to his careful drawing and transparence of coloring. The simplest pictures show this element of the ostentatious magnificence of Venetian life, and his painting of Saint Anthony has this peculiarity in no small degree. Beneath a superb velvet canopy the Blessed Virgin is enthroned, the Christ in her arms, at one side a gorgeously attired Venetian damsel who is offering a snow-white dove to the Queen of Heaven. And she is a queen indeed! Her face is of the most beautiful type of Italian noblewoman; chaste, serene, sweet, and lovely with the gentle yet high-bred loveliness of one who is accustomed to the dignity which rank and station unconsciously give. The bambino nestling to her breast has none of the godlike qualities of Raphael’s Christ. It is but an Italian baby, chubby and sweet, as all babies are, but earthly. Paolo’s Saint Anthony is clad in his brown habit, but there is a rich look to even this simple garb, as if the Veronese could not bring himself to paint in other than his wonted splendor. In his hand Saint Anthony carries a book and a stalk of lilies, and his figure is lithe and graceful. But the face is a disappointment. The head is round, the hair dark and curly, the complexion almost swarthy, the eyes and eyebrows set aslant, the mouth unprepossessing, the whole type rather Moorish than Portuguese.

Bartolomé Esteban Murillo  (1617–1682). The vision of Saint Anthony of Padua : Esta obra, que preside el retablo de la capilla de San Antonio de la catedral de Sevilla, (España), fue pintada en 1656 por el célebre pintor Bartolomé Esteban Murillo, 1656, 56 x 33, Catedral de Sevilla, Capilla de San Antonio de la catedral de Sevilla


Perhaps the most noted of the many who have painted Saint Anthony is the Spaniard Murillo, for after the Immaculate Conception of the Blessed Virgin and his beloved “ninos” the great master best loved to picture the Paduan Saint. The Sevillian School of Painting was an uncommon one in many ways, and especially so from a moral point of view. The painters were obliged to be pure in morals and life; any one detected in using an improper expression was expelled from the Academy, and the painter of an immoral picture was fined heavily and imprisoned. Old chroniclers relate that the artists regarded their work as entirely devotional, and it is not to be wondered at that the sweet spirit and transcendent genius of Murillo, fostered by such influences as these, felt closely allied to the spotless Portuguese youth, to whom race and clime as well as faith bound him in brotherly allegiance.

Perhaps the best known of all Murillo’s Saint Anthonys is the large canvas in the Berlin Museum. The background of the picture is indicated rather than defined, and consists of a landscape in Murillo’s best style, the vaporoso or cloudy. The turquoise sky is filled with cherubs, those ineffably lovely babies which only Murillo could paint so perfectly, one little fellow holding a book, a second with a lily branch, others in charming attitudes, graceful and natural.

The central figures, however, are those of the Saint in his friar’s dark robe, kneeling upon the ground, with the Baby Christ clasped close to his breast. The child is a chubby, healthy baby, very sweet and lovable, charming from its curly head to its little pink toes, and its baby hand is raised to Saint Anthony’s face, patting it with perfect naturalness, as would any mere human baby, for it is by no means a Child God, a Divinity in human form. The Saint holds it close in a rapture of love, but more as if it were a dear, familiar friend than a wonder of majesty come down from heaven. In this picture Murillo has departed from the accepted ideal taken from the old portraits, of Saint Anthony, and made him appear more robust than the frail, ascetic young friar, worn with penance and illness. The face has an expression of mingled strength, purity, and sweetness, such as one occasionally sees to-day in a Spanish cathedral in fair Andalusia, where piety is not yet dead and faith is still a vitalizing force.

Very different from this picture is the equally famous one painted by Murillo for the Seville Cathedral. It hangs in the Baptistery, where a softly shaded light falls upon the wonderful picture, bringing out its exquisite tones in perfect loveliness. Saint Anthony is represented kneeling upon the stone-flagged floor of the chapel, and near by is the simple table which holds his breviary and some lilies. Through an open doorway, with a graceful Moresque arch, the white walls of the convent may be seen across a sunny corner of the court, while the foreground is dark, throwing into high relief the slender figure of the Saint, kneeling with arms outstretched, looking upward with a face full of an awed expectancy. Above him, surrounded by angels and cherubs, with flowers and sunbeams, light and glory, stands the Child God, His little arms reaching out to the Saint who loved Him, every curve of His body, every line of His face replete with dignity and sweetness. The picture is a triumph of heartfelt devotion and true genius. It was of this picture that Antonio Castello, nephew of Murillo’s master, said: “It is all over with Castello! Is it possible that Murillo, my uncle’s servile imitator, can be the author of all this grace and beauty of coloring?”

Murillo received ten thousand reals (about five hundred dollars) for this painting, — a large price in those days, although seeming pitifully small to-day as one gazes upon the almost priceless canvas for which the Duke of Wellington once offered the Cathedral canons two hundred and forty thousand dollars. In November, 1874, the figure of Saint Anthony was cut out of the foreground and stolen by a worse than vandal. All Spain was in an uproar, and art-lovers all over the world looked for traces of the lost saint. The picture was at last offered for two hundred and fifty dollars to Mr. Schaus, an art-dealer of New York, who, recognizing it at once, bought it and returned it to Seville. It was restored to its place in the painting so carefully that no one would ever be able to tell that it had been disturbed.

Murillo painted no less than nine pictures of Saint Anthony, and his work is always noted for tenderness and beauty of coloring combined with a marked religious feeling. His flesh tints are remarkably clear and soft, and in his best style he is surpassed by few of the old masters.

The Saint Anthony now in the Seville Museum is a wonderful piece of work — artistically considered — though the Saint himself is less pleasing than other of Murillo’s representations of him. In his dark habit, his sharp-featured face thrown into bold relief, a spray of lilies in his hand, he stands with both arms about the Baby Christ, a charming little figure, standing upon a book, one hand in the Saint’s dark hair, an expression of childish roguery upon His dainty little face, surrounded with a halo of soft brown curls.

Jusepe de Ribera  (1591–1652). El lienzo representa la aparición del Niño Jesús a San Antonio de Padua / Aparición del Niño Jesús a San Antonio de Padua, 1629, 262 x 200, Real Academia de Bellas Artes de San Fernando  


Another great Spaniard, somewhat akin to “The Painter of Conceptions,” as Murillo is often called, is Ribera, a very different personality from the charming Sevillian.

Jose Ribera was born at Jativa, near Valencia, in 1588, and died in Naples in 1656. He was a pupil of Ribalta (founder of the Yalencian school), and studied in Italy, copying Caravaggio and others of the naturalist painters, himself

“A painter of eclectic school, Taking his dicers, candle-lights, and grins From Caravaggio, and in holier groups Combining Flemish flesh with martyrdom, Knowing all tricks of style at thirty-one.”

The best of Ribera’s work was done in his later days, when he painted with much originality. His knowledge of anatomy was great, and many of his paintings, especially those of the martyrdom of the saints, are horrible in the intensity of suffering displayed. His finest work is in the church of San Martino, in Venice, — a lovely “Pieta,” – but he is represented in nearly all the great galleries of Europe.

His Saint Anthony, in the Academy of Saint Ferdinand at Madrid, is one of the finest examples of his best style. In a dark, stone-flagged cell, with no furniture save a rough table upon which lies a missal, kneels the Saint in an attitude of worship. The background is obscure, the shadows deep; there is an air of mystery truly Ribera-like in the simple picture. There are no lilies, no heavenly roses; none of Murillo’s light and brightness. The only light in the picture radiates from the figure of the Christ-Child, which is poised above with indescribable grace, pointing heavenward. The Saint kneels below, a dark figure, but with a face of exquisite loveliness, a boyish face of the purest Spanish type, fervent and exalted, with an expression of mingled love, awe, and sweetness. There is little color in the picture, but a wonderful blending of quiet tones, and an effect of great simplicity and religious devotion in the masterly handling of the shadowy and mystic effects. Ribera centres every thought upon the Child Christ and Saint Anthony’s devotion to it, and it seems as if the Saint were saying, or, rather, thinking,

“Thou, like a cloud, my soul,
Dost in thyself of beauty naught possess;
Devoid of light of heaven, a vapor foul,
The veil of nothingness.”

Ribera has been called “Lo Spagnoletto” (the Little Spaniard), and is highly esteemed by art critics. In looking at his wonderfully devotional pictures it seems impossible that he could have been the jovial, artistic, careless fellow he is said to have been, full of youthful foibles and follies, yet an artist to his fingertips.

A century before the gay Spanish cavalier there lived in Florence, where the Arno flows along in purple loveliness through the quaint city of Romola, Luca Signorelli, called “Lo Cortona” from the city of Cortona.

He was a gentle, kindly, simple soul about whom little is known, painting because he could not help it, loving art for art’s sake. His subjects were nearly always religious ones, and his frescoes were noted even at that day, when the art of frescoing was brought so nearly to perfection.

He was one who struggled and toiled through untold difficulties to attain perfection, yet he never wearied, and his joy in his work was unbounded.

“The Ideal has discoveries which ask
No test, no faith, save that we joy in them,
A new-found continent with spreading lands
Where pleasure charters all, where virtue, rank,
Use, right, and truth have but one name, Delight.
Thus Art’s creations, when etherealized.
To least admixture of the grosser facts,
Delight may stamp as highest.”

Signorelli was born and bred in the loveliest region of all lovely Italy, where green valleys stretch away towards the mountains, and mighty cathedral spires reach heavenward. There,

“Pealing on high from the quaint convent towers,
Still ring the Catholic signals, summoning
To grave remembrance of the larger life
That bears our own, like perishable fruit.
Upon its heaven-wide branches.”

The simplicity of Nature came to the painter from his early life among the hills, and there is in his works a taste and understanding rare even among the men of his own school.

In the Museum at Berlin is the famous picture of Saint Anthony which Signorelli wrought with so much art and care. The young saint is grouped with Saint Augustine, wise Father of the Church, and lovely, gracious Saint Catherine, and her figure is perhaps Signorelli’s finest piece of work. Saint Anthony is kneeling in a position of adoration, with folded hands, and his dark eyes are turned upward. Though the face is not beautiful, it is wonderfully lifelike, and the coloring of the whole picture is a work of unquestioned genius. It is strange to see Saint Anthony without his lilies or his beloved Baby Our Lord, yet the group is a fitting one, for the young Saint had much of the wisdom and learning of the great doctor of the Church, and of the purity of Saint Catherine, so that the painting has an intense significance to the genuine art-lover or one of the religious temperament.

Very different from this is a picture in the Brera at Milan, where Saint Anthony kneels in loving adoration before the Infant Christ held in the arms of His Blessed Mother. Her face is one of the most lovely ever painted, with a dignity, a graciousness, a tender mother-love truly divine. Her floating robes of sapphire hue conceal the form as she clasps in her arms the Holy Child, who reaches out His little hands lovingly to His Saint. The figure of Saint Anthony is in shadow and the profile only may be seen, but his expression is one of eager devotion, of angelic purity, a perfect reflex of his character. The artist has entered truly into the spirit of the scene. He must have loved Our Blessed Mother to have made her so lovely, and he must have been capable of appreciating the character of the Saint of Padua. It seems as if the painter must have painted lovingly, with devotion in each stroke of the brush as if he must have been one who had

“An eye
That winces at false work and loves the true,
With hand and arm that play upon the tool
As willingly as any singing bird
Sets him to sing his morning roundelay
Because he likes to sing and likes the song.”

Anthony van Dyck  (1599–1641). Il miracolo della mula / Le Miracle de la mule / The Miracle of the mule, between 1627 and 1632, 326 x 191, Musée des Augustins  

Anthony van Dyck  (1599–1641). Saint Anthony of Padua, Royal Museums of Fine Arts of Belgium


Such a workman was the artist, for Sir Anthony Van Dyck — whatever may have been his faults of character — was an artist to the core. Not a stroke of his brush was slighted, and in the pictures of his patron Saint he has shown bis best skill.

One of his most remarkable portrayals of the “Padovani patron” was painted for the Recollets at Malines. This represents Saint Anthony and the mule, and the same subject appears in nearly every edifice of the Franciscan Order, and in the famous chapel of “Sant’ Antonio di Padova,” in Padua. The legend goes that as Saint Anthony was bearing the Blessed Sacrament to the dying, he met a mule-driver who scoffed at Our Lord and denied that he was present. Saint Anthony eyed the peasant reproachfully, and turning to the mule, commanded him to kneel before the Blessed Sacrament, as a token of reverence for the presence of God. The beast fell to his knees, and no commands could induce him to rise until the Saint had passed, by, his master even tempting him with a bundle of oats to no avail. Van Dyck’s painting of this legend is very fine, and—probably because studied from the only original portrait of the Saint, that in the Paduan chapel — it is very like what one would suppose Saint Anthony to have been.

One of the most perfect paintings of Saint Anthony now in existence is by Johann von Schraudolph, a German of the Munich school. He has painted several pictures of the Saint, all with the same attributes — a wonderful devotion and religious feeling blended with finish and clever execution. In this, the best of his works, the Saint kneels before the infant Saviour, who stands upon an open book, His tiny hands outstretched to the Saint. The composition of the painting is much the same as a Murillo or a Ribera. There is the same stone-flagged cell, the pure white lilies, the Child God appearing in the clouds to the kneeling monk; but the beauty lies in the wonderful expression in the whole picture.

Upon the floor rest the “Sweet Lilies of Eternal Peace,” almost fragrant, so perfect are they. The little Our Lord is not a mere chubby baby, but so divinely loving in His condescension that one could not wonder at the adoration of the Saint. Rays of light radiate from the perfect little figure and reach to the face of the kneeling man, lighting it up in heavenly loveliness. Saint Anthony’s expression seems to say, ” Can it be possible that my God whom I have so loved condescends to come to me?” He has one hand outstretched, the other laid deprecatingly upon his breast. It is a marvelous picture, and one to remember always — a picture that lifts the soul above the sordid realms of earth and makes one long for purity and gentleness and all the lovely virtues which Saint Anthony had; to

“Keep the thought of life, like Mary,
Virgin to a virgin’s heart.”

Looking at such a picture, one seems to hear

“Hints of heavenly voices,
Tone for silvery tone,
Move in rarer measures
Than to us are known,
Still wooing us to worlds
Beyond the shadowy zone.”

Surely this is the aim of art, to elevate and uplift

“Taste, beauty, what are they
But the soul’s choice towards perfect bias wrought
By finer balance of a fuller growth.”

The Old Masters, dead for centuries, live forever in the hearts of those who love high thoughts and noble deeds and strong endeavor.

The artists who have painted Saint Anthony have left a perpetual legacy of good, a sweet remembrance of virtues, for to see his pictures is to recall his almost perfect life and to long for such virtues as were his. Even such a wish is an impulse toward heaven, for

“Whoever shall discern true ends here,
Shall grow pure enough to long for them,
Brave enough to strive for them,
And strong enough to reach them
Though the way be rough.”

– text taken from Saint Anthony in Art and Other Sketches, by Mary F Nixon-Roulet, Marlier and Company, Boston, Massachusetts, 1901

SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-anthony-in-art-by-mary-f-nixon-roulet/

Domenico BeccafumiSant'Antonio e il miracolo della mula1537, 30 x 50.5, Museo del Louvre.


Sant' Antonio di Padova Sacerdote e dottore della Chiesa


Lisbona, Portogallo, c. 1195 - Padova, 13 giugno 1231

Fernando di Buglione nasce a Lisbona. A 15 anni è novizio nel monastero di San Vincenzo, tra i Canonici Regolari di Sant'Agostino. Nel 1219, a 24 anni, viene ordinato prete. Nel 1220 giungono a Coimbra i corpi di cinque frati francescani decapitati in Marocco, dove si erano recati a predicare per ordine di Francesco d'Assisi. Ottenuto il permesso dal provinciale francescano di Spagna e dal priore agostiniano, Fernando entra nel romitorio dei Minori mutando il nome in Antonio. Invitato al Capitolo generale di Assisi, arriva con altri francescani a Santa Maria degli Angeli dove ha modo di ascoltare Francesco, ma non di conoscerlo personalmente. Per circa un anno e mezzo vive nell'eremo di Montepaolo. Su mandato dello stesso Francesco, inizierà poi a predicare in Romagna e poi nell'Italia settentrionale e in Francia. Nel 1227 diventa provinciale dell'Italia settentrionale proseguendo nell'opera di predicazione. Il 13 giugno 1231 si trova a Camposampiero e, sentondosi male, chiede di rientrare a Padova, dove vuole morire: spirerà nel convento dell'Arcella. (Avvenire)

Patronato: Affamati, oggetti smarriti, Poveri

Etimologia: Antonio = nato prima, o che fa fronte ai suoi avversari, dal greco

Emblema: Giglio, Pesce

Martirologio Romano: Memoria di sant’Antonio, sacerdote e dottore della Chiesa, che, nato in Portogallo, già canonico regolare, entrò nell’Ordine dei Minori da poco fondato, per attendere alla diffusione della fede tra le popolazioni dell’Africa, ma esercitò con molto frutto il ministero della predicazione in Italia e in Francia, attirando molti alla vera dottrina; scrisse sermoni imbevuti di dottrina e di finezza di stile e su mandato di san Francesco insegnò la teologia ai suoi confratelli, finché a Padova fece ritorno al Signore.

È uno dei Santi più amati e venerati della cristianità. La Basilica di Padova, dove si trovano le sue spoglie mortali, è meta ogni anno di milioni di pellegrini provenienti da ogni parte del mondo. Nel 1946 Pio XII lo ha proclamato Dottore della Chiesa. È patrono di poveri e affamati. Il suo emblema è il giglio bianco con il quale viene raffigurato. I suoi miracoli in vita e dopo la morte hanno ispirato molti artisti fra cui Tiziano, che ha dipinto il ciclo dei Miracoli di sant'Antonio da Padova nella Scuola del Santo a Padova, e Donatello. Antonio fu canonizzato l'anno seguente la sua morte dal papa Gregorio IX.

La grande Basilica a lui dedicata sorge vicino al convento di Santa Maria Mater Domini. Trentadue anni dopo la sua morte, durante la traslazione delle sue spoglie, San Bonaventura da Bagnoregio trovò la lingua del Santo incorrotta, ed è conservata nella cappella del Tesoro presso la basilica della città veneta di cui è patrono. Sant'Antonio è anche patrono del Portogallo, del Brasile, della Custodia di Terra Santa e di numerose città in Italia, Spagna e Stati Uniti.

Le origini e l'ingresso nell'ordine agostiniano

Fernando di Buglione nasce a Lisbona il 15 agosto 1195 da nobile famiglia portoghese discendente dal crociato Goffredo di Buglione. A quindici anni è novizio nel monastero di San Vincenzo a Lisbona, poi si trasferisce nel monastero di Santa Croce di Coimbra, il maggior centro culturale del Portogallo appartenente all'Ordine dei Canonici regolari di Sant'Agostino, dove studia scienze e teologia con ottimi maestri, preparandosi all'ordinazione sacerdotale che riceverà nel 1219, a 24 anni. Quando sembrava dover percorrere la carriera del teologo e del filosofo, decide di lasciare l'ordine dei Canonici Regolari di Sant'Agostino perché mal sopportava i maneggi politici tra i canonici regolari agostiniani e re Alfonso II, anelando ad una vita religiosamente più severa.

La scelta dei francescani e la missione in Marocco

Il suo desiderio si realizza allorché, nel 1220, giungono a Coimbra i corpi di cinque frati francescani decapitati in Marocco, dove si erano recati a predicare per ordine di Francesco d'Assisi. Quando i frati del convento di monte Olivares arrivano per accogliere le spoglie dei martiri, Fernando confida loro la sua aspirazione di vivere nello spirito del Vangelo. Ottenuto il permesso dal provinciale francescano di Spagna e dal priore agostiniano, Fernando entra nel romitorio dei Minori e fa subito professione religiosa, mutando il nome in Antonio in onore dell'abate, eremita egiziano.
Anelando al martirio, subito chiede ed ottiene di partire missionario in Marocco. È verso la fine del 1220 che s'imbarca su un veliero diretto in Africa, ma durante il viaggio è colpito da febbre malarica e costretto a letto. La malattia si protrae e in primavera i compagni lo convincono a rientrare in patria per curarsi. Secondo altre versioni, Antonio non si fermò mai in Marocco: ammalatosi appena partito da Lisbona, la nave fu spinta da una tempesta direttamente a Messina, in Sicilia. Curato dai francescani della città, in due mesi guarisce.

L'incontro con san Francesco

A Pentecoste è invitato al Capitolo generale di Assisi, arriva con altri francescani a Santa Maria degli Angeli dove ha modo di ascoltare Francesco, ma non di conoscerlo personalmente. Il ministro provinciale dell'ordine per l'Italia settentrionale gli propone di trasferirsi a Montepaolo, presso Forlì, dove serve un sacerdote che dica la messa per i sei frati residenti nell'eremo composto da una chiesolina, qualche cella e un orto. Per circa un anno e mezzo vive in contemplazione e penitenza, svolgendo per desiderio personale le mansioni più umili, finché deve scendere con i confratelli in città, per assistere nella chiesa di San Mercuriale all'ordinazione di nuovi sacerdoti dell'ordine e dove predica alla presenza di una vasta platea composta anche dai notabili.

Predicatore contro le eresie

Ad Antonio è assegnato il ruolo di predicatore e insegnante dallo stesso Francesco, che gli scrive una lettera raccomandandogli, però, di non perdere lo spirito di preghiera. Comincia a predicare nella Romagna, prosegue nell'Italia settentrionale, usa la sua parola per combattere l'eresia (è chiamato anche il martello degli eretici), catara in Italia e albigese in Francia, dove arriverà nel 1225. Tra il 1223 e quest'ultima data pone le basi della scuola teologica francescana, insegnando nel convento bolognese di Santa Maria della Pugliola. Quando è in Francia, tra il 1225 e il 1227, assume un incarico di governo come custode di Limoges. Mentre si trova in visita ad Arles, si racconta gli sia apparso Francesco che aveva appena ricevuto le stigmate. Come custode partecipa nel 1227 al Capitolo generale di Assisi dove il nuovo ministro dell'Ordine, Francesco nel frattempo è morto, è Giovanni Parenti, quel provinciale di Spagna che lo accolse anni prima fra i Minori e che lo nomina provinciale dell'Italia settentrionale.

Fautore della “riforma” per i debitori insolventi

Antonio apre nuove case, visita i conventi per conoscere personalmente tutti i frati, controlla le Clarisse e il Terz'ordine, va a Firenze, finché fissa la residenza a Padova e in due mesi scrive i Sermoni domenicali.

A Padova ottiene la riforma del Codice statutario repubblicano grazie alla quale un debitore insolvente ma senza colpa, dopo aver ceduto tutti i beni non può essere anche incarcerato. Non solo, tiene testa ad Ezzelino da Romano, che era soprannominato il Feroce e che in un solo giorno fece massacrare undicimila padovani che gli erano ostili, perché liberi i capi guelfi incarcerati. Intanto scrive i Sermoni per le feste dei Santi, i suoi temi preferiti sono i precetti della fede, della morale e della virtù, l'amore di Dio e la pietà verso i poveri, la preghiera e l'umiltà, la mortificazione e si scaglia contro l'orgoglio e la lussuria, l'avarizia e l'usura di cui è acerrimo nemico.

Predicatore papale e le visioni mistiche

Convinto assertore del dogma dell’assunzione della Vergine, su richiesta di papa Gregorio IX nel 1228 tiene le prediche della settimana di Quaresima e da questo papa è definito "arca del Testamento". Si racconta che le prediche furono tenute davanti ad una folla cosmopolita e che ognuno lo sentì parlare nella propria lingua. Per tre anni viaggia senza risparmio, è stanco, soffre d'asma ed è gonfio per l'idropisia, torna a Padova e memorabili sono le sue prediche per la quaresima del 1231. Per riposarsi si ritira a Camposampiero, vicino Padova, dove il conte Tiso, che aveva regalato un eremo ai frati, gli fa allestire una stanzetta tra i rami di un grande albero di noce. Da qui Antonio predica, ma scende anche a confessare e la sera torna alla sua cella. Una notte che si era recato a controllare come stesse Antonio, il conte Tiso è attirato da una grande luce che esce dal suo rifugio e assiste alla visita che Gesù Bambino fa al Santo.

La morte e la disputa delle spoglie

A mezzogiorno del 13 giugno, era un venerdì, Antonio si sente mancare e prega i confratelli di portarlo a Padova, dove vuole morire. Caricato su un carro trainato da buoi, alla periferia della città le sue condizioni si aggravano al punto che si decide di ricoverarlo nel vicino convento dell'Arcella dove muore in serata. Si racconta che mentre stava per spirare ebbe la visione del Signore e che al momento della sua morte, nella città di Padova frotte di bambini presero a correre e a gridare che il Santo era morto. Nei giorni seguenti la sua morte, si scatenano "guerre intestine" tra il convento dove era morto che voleva conservarne le spoglie e quello di Santa Maria Mater Domini, il suo convento, dove avrebbe voluto morire. Durante la disputa si verificano persino disordini popolari, infine il padre provinciale decide che la salma sia portata a Mater Domini. Non appena il corpo giunge a destinazione iniziano i miracoli, alcuni documentati da testimoni.

I miracoli operati da vivo

Anche in vita Antonio aveva operato miracoli quali esorcismi, profezie, guarigioni, compreso il riattaccare una gamba, o un piede, recisa, fece ritrovare il cuore di un avaro in uno scrigno, ad una donna riattaccò i capelli che il marito geloso le aveva strappato, rese innocui cibi avvelenati, predicò ai pesci, costrinse una mula ad inginocchiarsi davanti all'Ostia, fu visto in più luoghi contemporaneamente, da qualcuno anche con Gesù Bambino in braccio.

Autore:
Maurizio Valeriani


Simone Martini  (1284–1344). Freskenzyklus mit Szenen aus dem Leben des Hl. Martin von Tours, Kapelle in Unterkirche San Francesco in Assisi, Szene: Heilige, v.l.: Hl. Antonius von Padua und Hl. Franziskus, 1322-1326, Assisi, Lower Basilica of San Francesco


BENEDETTO XVI

UDIENZA GENERALE

Aula Paolo VI
Mercoledì, 10 febbraio 2010  

Sant'Antonio di Padova


Cari fratelli e sorelle,

due settimane fa ho presentato la figura di san Francesco di Assisi. Questa mattina vorrei parlare di un altro santo appartenente alla prima generazione dei Frati Minori: Antonio di Padova o, come viene anche chiamato, da Lisbona, riferendosi alla sua città natale. Si tratta di uno dei santi più popolari in tutta la Chiesa Cattolica, venerato non solo a Padova, dove è stata innalzata una splendida Basilica che raccoglie le sue spoglie mortali, ma in tutto il mondo. Sono care ai fedeli le immagini e le statue che lo rappresentano con il giglio, simbolo della sua purezza, o con il Bambino Gesù tra le braccia, a ricordo di una miracolosa apparizione menzionata da alcune fonti letterarie.

Antonio ha contribuito in modo significativo allo sviluppo della spiritualità francescana, con le sue spiccate doti di intelligenza, di equilibrio, di zelo apostolico e, principalmente, di fervore mistico.

Nacque a Lisbona da una nobile famiglia, intorno al 1195, e fu battezzato con il nome di Fernando. Entrò fra i Canonici che seguivano la regola monastica di sant’Agostino, dapprima nel monastero di San Vincenzo a Lisbona e, successivamente, in quello della Santa Croce a Coimbra, rinomato centro culturale del Portogallo. Si dedicò con interesse e sollecitudine allo studio della Bibbia e dei Padri della Chiesa, acquisendo quella scienza teologica che mise a frutto nell’attività di insegnamento e di predicazione. A Coimbra avvenne l’episodio che impresse una svolta decisiva nella sua vita: qui, nel 1220 furono esposte le reliquie dei primi cinque missionari francescani, che si erano recati in Marocco, dove avevano incontrato il martirio. La loro vicenda fece nascere nel giovane Fernando il desiderio di imitarli e di avanzare nel cammino della perfezione cristiana: egli chiese allora di lasciare i Canonici agostiniani e di diventare Frate Minore. La sua domanda fu accolta e, preso il nome di Antonio, anch’egli partì per il Marocco, ma la Provvidenza divina dispose altrimenti. In seguito a una malattia, fu costretto a rientrare in Italia e, nel 1221, partecipò al famoso “Capitolo delle stuoie” ad Assisi, dove incontrò anche san Francesco. Successivamente, visse per qualche tempo nel totale nascondimento in un convento presso Forlì, nel nord dell’Italia, dove il Signore lo chiamò a un’altra missione. Invitato, per circostanze del tutto casuali, a predicare in occasione di un’ordinazione sacerdotale, mostrò di essere dotato di tale scienza ed eloquenza, che i Superiori lo destinarono alla predicazione. Iniziò così in Italia e in Francia, un’attività apostolica tanto intensa ed efficace da indurre non poche persone che si erano staccate dalla Chiesa a ritornare sui propri passi. Antonio fu anche tra i primi maestri di teologia dei Frati Minori, se non proprio il primo. Iniziò il suo insegnamento a Bologna, con la benedizione di san Francesco, il quale, riconoscendo le virtù di Antonio, gli inviò una breve lettera, che si apriva con queste parole: “Mi piace che insegni teologia ai frati”. Antonio pose le basi della teologia francescana che, coltivata da altre insigni figure di pensatori, avrebbe conosciuto il suo apice con san Bonaventura da Bagnoregio e il beato Duns Scoto.

Diventato Superiore provinciale dei Frati Minori dell’Italia settentrionale, continuò il ministero della predicazione, alternandolo con le mansioni di governo. Concluso l’incarico di Provinciale, si ritirò vicino a Padova, dove già altre volte si era recato. Dopo appena un anno, morì alle porte della Città, il 13 giugno 1231. Padova, che lo aveva accolto con affetto e venerazione in vita, gli tributò per sempre onore e devozione. Lo stesso Papa Gregorio IX, che dopo averlo ascoltato predicare lo aveva definito “Arca del Testamento”, lo canonizzò solo un anno dopo la morte nel 1232, anche in seguito ai miracoli avvenuti per la sua intercessione.

Nell’ultimo periodo di vita, Antonio mise per iscritto due cicli di “Sermoni”, intitolati rispettivamente “Sermoni domenicali” e “Sermoni sui Santi”, destinati ai predicatori e agli insegnanti degli studi teologici dell’Ordine francescano. In questi Sermoni egli commenta i testi della Scrittura presentati dalla Liturgia, utilizzando l’interpretazione patristico-medievale dei quattro sensi, quello letterale o storico, quello allegorico o cristologico, quello tropologico o morale, e quello anagogico, che orienta verso la vita eterna. Oggi si riscopre che questi sensi sono dimensioni dell’unico senso della Sacra Scrittura e che è giusto interpretare la Sacra Scrittura cercando le quattro dimensioni della sua parola. Questi Sermoni di sant’Antonio sono testi teologico-omiletici, che riecheggiano la predicazione viva, in cui Antonio propone un vero e proprio itinerario di vita cristiana. È tanta la ricchezza di insegnamenti spirituali contenuta nei “Sermoni”, che il Venerabile Papa Pio XII, nel 1946, proclamò Antonio Dottore della Chiesa, attribuendogli il titolo di “Dottore evangelico”, perché da tali scritti emerge la freschezza e la bellezza del Vangelo; ancora oggi li possiamo leggere con grande profitto spirituale.

In questi Sermoni sant’Antonio parla della preghiera come di un rapporto di amore, che spinge l’uomo a colloquiare dolcemente con il Signore, creando una gioia ineffabile, che soavemente avvolge l’anima in orazione. Antonio ci ricorda che la preghiera ha bisogno di un’atmosfera di silenzio che non coincide con il distacco dal rumore esterno, ma è esperienza interiore, che mira a rimuovere le distrazioni provocate dalle preoccupazioni dell’anima, creando il silenzio nell’anima stessa. Secondo l’insegnamento di questo insigne Dottore francescano, la preghiera è articolata in quattro atteggiamenti, indispensabili, che, nel latino di Antonio, sono definiti così: obsecratio, oratio, postulatio, gratiarum actio. Potremmo tradurli nel modo seguente: aprire fiduciosamente il proprio cuore a Dio; questo è il primo passo del pregare, non semplicemente cogliere una parola, ma aprire il cuore alla presenza di Dio; poi colloquiare affettuosamente con Lui, vedendolo presente con me; e poi – cosa molto naturale - presentargli i nostri bisogni; infine lodarlo e ringraziarlo.

In questo insegnamento di sant’Antonio sulla preghiera cogliamo uno dei tratti specifici della teologia francescana, di cui egli è stato l’iniziatore, cioè il ruolo assegnato all’amore divino, che entra nella sfera degli affetti, della volontà, del cuore, e che è anche la sorgente da cui sgorga una conoscenza spirituale, che sorpassa ogni conoscenza. Infatti, amando, conosciamo.

Scrive ancora Antonio: “La carità è l’anima della fede, la rende viva; senza l’amore, la fede muore” (Sermones Dominicales et Festivi II, Messaggero, Padova 1979, p. 37).

Soltanto un’anima che prega può compiere progressi nella vita spirituale: è questo l’oggetto privilegiato della predicazione di sant’Antonio. Egli conosce bene i difetti della natura umana, la nostra tendenza a cadere nel peccato, per cui esorta continuamente a combattere l’inclinazione all’avidità, all’orgoglio, all’impurità, e a praticare invece le virtù della povertà e della generosità, dell’umiltà e dell’obbedienza, della castità e della purezza. Agli inizi del XIII secolo, nel contesto della rinascita delle città e del fiorire del commercio, cresceva il numero di persone insensibili alle necessità dei poveri. Per tale motivo, Antonio più volte invita i fedeli a pensare alla vera ricchezza, quella del cuore, che rendendo buoni e misericordiosi, fa accumulare tesori per il Cielo. “O ricchi - così egli esorta - fatevi amici… i poveri, accoglieteli nelle vostre case: saranno poi essi, i poveri, ad accogliervi negli eterni tabernacoli, dove c’è la bellezza della pace, la fiducia della sicurezza, e l’opulenta quiete dell’eterna sazietà” (Ibid., p. 29).

Non è forse questo, cari amici, un insegnamento molto importante anche oggi, quando la crisi finanziaria e i gravi squilibri economici impoveriscono non poche persone, e creano condizioni di miseria? Nella mia Enciclica Caritas in veritate ricordo: “L’economia ha bisogno dell’etica per il suo corretto funzionamento, non di un’etica qualsiasi, bensì di un’etica amica della persona” (n. 45).

Antonio, alla scuola di Francesco, mette sempre Cristo al centro della vita e del pensiero, dell’azione e della predicazione. È questo un altro tratto tipico della teologia francescana: il cristocentrismo. Volentieri essa contempla, e invita a contemplare, i misteri dell’umanità del Signore, l’uomo Gesù, in modo particolare, il mistero della Natività, Dio che si è fatto Bambino, si è dato nelle nostre mani: un mistero che suscita sentimenti di amore e di gratitudine verso la bontà divina.

Da una parte la Natività, un punto centrale dell’amore di Cristo per l’umanità, ma anche la visione del Crocifisso ispira ad Antonio pensieri di riconoscenza verso Dio e di stima per la dignità della persona umana, così che tutti, credenti e non credenti, possano trovare nel Crocifisso e nella sua immagine un significato che arricchisce la vita. Scrive sant’Antonio: “Cristo, che è la tua vita, sta appeso davanti a te, perché tu guardi nella croce come in uno specchio. Lì potrai conoscere quanto mortali furono le tue ferite, che nessuna medicina avrebbe potuto sanare, se non quella del sangue del Figlio di Dio. Se guarderai bene, potrai renderti conto di quanto grandi siano la tua dignità umana e il tuo valore... In nessun altro luogo l’uomo può meglio rendersi conto di quanto egli valga, che guardandosi nello specchio della croce” (Sermones Dominicales et Festivi III, pp. 213-214).

Meditando queste parole possiamo capire meglio l'importanza dell'immagine del Crocifisso per la nostra cultura, per il nostro umanesimo nato dalla fede cristiana. Proprio guardando il Crocifisso vediamo, come dice sant'Antonio, quanto grande è la dignità umana e il valore dell'uomo. In nessun altro punto si può capire quanto valga l'uomo, proprio perché Dio ci rende così importanti, ci vede così importanti, da essere, per Lui, degni della sua sofferenza; così tutta la dignità umana appare nello specchio del Crocifisso e lo sguardo verso di Lui è sempre fonte del riconoscimento della dignità umana.

Cari amici, possa Antonio di Padova, tanto venerato dai fedeli, intercedere per la Chiesa intera, e soprattutto per coloro che si dedicano alla predicazione; preghiamo il Signore affinché ci aiuti ad imparare un poco di questa arte da sant’Antonio. I predicatori, traendo ispirazione dal suo esempio, abbiano cura di unire solida e sana dottrina, pietà sincera e fervorosa, incisività nella comunicazione. In quest’anno sacerdotale, preghiamo perché i sacerdoti e i diaconi svolgano con sollecitudine questo ministero di annuncio e di attualizzazione della Parola di Dio ai fedeli, soprattutto attraverso le omelie liturgiche. Siano esse una presentazione efficace dell’eterna bellezza di Cristo, proprio come Antonio raccomandava: “Se predichi Gesù, egli scioglie i cuori duri; se lo invochi, addolcisci le amare tentazioni; se lo pensi, ti illumina il cuore; se lo leggi, egli ti sazia la mente” (Sermones Dominicales et Festivi III, p. 59).


Saluti:

Je suis heureux d’accueillir les pèlerins francophones, en particulier les élèves et les professeurs de différents collèges de Montaigu, Séverac-le Château et Paris, ainsi que les paroissiens venus en pèlerinage à Rome. Puisse le Seigneur Jésus vous accompagner dans votre vie! Que Dieu vous bénisse!

I am pleased to offer a warm welcome to the Delegation of the Evangelical Lutheran Church in America here with us today. I also greet all the English-speaking visitors present at this Audience, especially those from England, Denmark and the United States. Upon all of you I invoke God’s blessings of joy and peace!

Mit Freude grüße ich alle Pilger und Besucher deutscher Sprache. Der heilige Antonius helfe uns, in der Liebe zu Christus und zum Nächsten zu wachsen. Bitten wir ihn in diesem Priesterjahr um seine Fürsprache, daß es den Priestern und Diakonen heute gelingt, die Botschaft Christi freudig zu verkünden und die Herzen der Menschen für den Herrn zu öffnen. Gerne begleite ich euch alle mit meinem Segen.

Saludo cordialmente a los fieles de lengua española aquí presentes, en particular, a los peregrinos de España, México, Colombia y de otros países latinoamericanos. Invito a todos a seguir rezando con fervor, en este Año Sacerdotal, por los sacerdotes, para que sean fieles ministros de la Palabra de Dios, y sepan presentar la belleza del mensaje de Cristo con profundidad y competencia doctrinal. Muchas gracias.

Saúdo, com fraterna amizade, os grupos vindos de São Paulo, Rio de Janeiro, Ribeirão Preto e demais peregrinos de língua portuguesa, desejando que esta visita aos lugares santificados pela pregação e martírio dos Apóstolos Pedro e Paulo possa confirmar a todos na fé, esperança e caridade. A Virgem Mãe vos acompanhe e proteja!

Saluto in lingua polacca:

Niech będzie pochwalony Jezus Chrystus. Drodzy pielgrzymi polscy. Jutro, we wspomnienie liturgiczne Matki Bożej z Lourdes, będziemy obchodzili Światowy Dzień Chorego. Opiece Maryi polecamy wszystkich chorych i tych, którzy niosą im ulgę w cierpieniu. Niech nasi bracia obarczeni krzyżem choroby i niemocy znajdują otuchę w Krzyżu Chrystusa. Modląc się za nich, z serca im błogosławię, jak również wam tu obecnym i waszym bliskim.

Traduzione italiana:

Sia lodato Gesù Cristo. Cari pellegrini polacchi, domani, memoria della Beata Maria Vergine di Lourdes, celebreremo la Giornata Mondiale del Malato. Alla protezione della Madonna affidiamo tutti i malati e quanti recano loro sollievo nella sofferenza. I nostri fratelli che portano la croce dell’infermità e della sofferenza trovino il conforto nella Croce di Cristo. Pregando per loro, li benedico di cuore, come anche voi qui presenti e i vostri cari.

Saluto in lingua croata:

Srdačno pozdravljam sve hrvatske hodočasnike, a na poseban način vas, svećenike, redovnike, redovnice, bogoslove i sve vjernike iz Gospićko-senjske biskupije, predvođene vašim biskupom monsinjorom Milom Bogovićem. Došli ste očitovati svoju zahvalnost i vjernost Apostolskoj Stolici prigodom desete obljetnice vaše biskupije. Ujedno danas slavimo i spomendan Blaženoga Alojzija kardinala Stepinca, biskupa i mučenika, koji je prije pedeset godina dao svoj život za svjedočanstvo vjere. Čuvajte uspomenu na svoje mučenike, i na njihovom hrabrom primjeru budite danas „sol zemlje i svjetlo svijeta“ (usp. Mt 5,13.14.). Stoga vas potičem da, s još većim žarom, molite u vašim obiteljima i u vašim zajednicama za prijeko potrebna duhovna zvanja, a osobito u vašoj biskupiji. Dok vam jamčim svoju duhovnu blizinu, vama i vašim obiteljima udjeljujem poseban apostolski blagoslov. Hvaljen Isus i Marija!

Traduzione italiana:

Saluto di cuore i pellegrini croati, e in modo particolare voi, sacerdoti, religiosi, religiose e seminaristi e fedeli tutti della Diocesi di Gospić-Senj, guidati dal vostro Vescovo Mons. Mile Bogović. Siete venuti a manifestare la vostra gratitudine e fedeltà alla Sede Apostolica in occasione del decimo anniversario di fondazione della vostra Diocesi. Oggi celebriamo la memoria del Beato Luigi cardinale Stepinac, vescovo e martire, che ha sacrificato la sua vita cinquanta anni fa in testimonianza della fede. Custodite la memoria dei vostri martiri, e sul loro eroico esempio nell oggi della Chiesa siate “il sale della terra e la luce del mondo” (cf. Mt 5,13.14.). Vi esorto a pregare con rinnovato fervore nelle vostre famiglie e nelle vostre comunità, per le vocazioni al Sacerdozio ed alla Vita Consacrata tento necessarie specialmente nella vostra Diocesi. Mentre vi assicuro la mia spirituale vicinanza imparto a voi e alle vostre famiglie una speciale Benedizione Apostolica. Siano lodati Gesù e Maria!

Saluto in lingua slovacca:

Srdečne pozdravujem spoločenstvo Kňazského seminára svätého Františka Xaverského z Banskej Bystrice - Badína.

Milí seminaristi, prajem vám nech púť k hrobom Apoštolov počas Roka kňazov posilní vašu vernosť Krístovi, ktorý vás volá, aby ste mu veľkodušne slúžili v bratoch a sestrách.

S láskou žehnám vás i vašich drahých. Pochválený buď Ježiš Kristus!

Traduzione italiana

Saluto cordialmente la comunità del Seminario diocesano di San Francesco Saverio di Banská Bystrica – Badín.

Cari seminaristi, vi auguro che il vostro pellegrinaggio alle tombe degli Apostoli nell’Anno sacerdotale rafforzi la vostrafedeltà a Cristo, che vi chiama a servirlo generosamente nei fratelli.

Con affetto benedico voi ed i vostri cari. Sia lodato Gesù Cristo!

Saluto in lingua romena:

Salut cu afecţiune studenţii teologi de la Seminarul Mare din Iaşi, însoţiţi de educatorii lor. Iubiţi prieteni, redescoperiţi darul urmării lui Cristos, aderând mereu, cu ajutorul său, la voinţa Tatălui şi pregătiţi-vă sub aspect spiritual, teologic şi pastoral să îndepliniţi în mod temeinic viitorul vostru minister în contextul societăţii de astăzi în mare parte secularizată. Vă însoţesc cu rugăciunea mea şi vă binecuvântez din inimă.

Traduzione italiana:

Saluto con affetto gli alunni del Seminario Maggiore di Iaşi, accompagnati dai loro educatori. Cari amici, riscoprite il dono della sequela di Cristo, aderendo sempre, con il suo aiuto, alla volontà del Padre e preparatevi spiritualmente, teologicamente e pastoralmente ad esercitare con solidità il vostro futuro ministero nel contesto dell’odierna società in gran parte secolarizzata. Vi accompagno con la mia preghiera e di cuore vi benedico.

Saluto in lingua ceca:

Srdečně vítám poutníky z Prahy - Chodova!

Nechť tato pouť do Říma k hrobům apoštolů Petra a Pavla ve vás rozhojní lásku k Církvi a touhu po duchovní dokonalosti.

K tomu vám rád žehnám. Chvála Kristu!

Traduzione italiana

Un cordiale benvenuto ai pellegrini di Praha - Chodov.

Possa questo vostro pellegrinaggio alle tombe degli Apostoli Pietro e Paolo accrescere in voi l'amore per la Chiesa e il desiderio di perfezione spirituale. Con questi voti, volentieri vi benedico.
Sia lodato Gesù Cristo!

* * *

Rivolgo un cordiale benvenuto ai pellegrini di lingua italiana. In particolare saluto con affetto i giovani dell’Arcidiocesi di Brindisi-Ostuni, guidati dal loro Arcivescovo Mons. Rocco Talucci, ed auspico che ciascuno possa essere per i coetanei testimone di fede ed esempio di onestà e di bontà. Ricordo molto volentieri la festosa accoglienza che mi avete riservato in occasione della mia Visita Pastorale a Brindisi. Fu un momento il cui gioioso ricordo resta inciso nella memoria di noi tutti. Grazie per aver voluto oggi ricambiare quella Visita! Saluto i rappresentanti del Comitato Regionale Lazio della Federazione Italiana Gioco Calcio, che ricorda il centenario di fondazione e li esorto a vivere l’attività sportiva, con serenità e gioia, promuovendo così un sano agonismo. Sono lieto di accogliere i Membri della Giunta e il Consiglio della Provincia di Barletta-Andria-Trani, recentemente istituita nella Regione Puglia ed assicuro la mia preghiera per il loro servizio in favore del bene comune.

Mi rivolgo, infine, ai giovani ai malati ed agli sposi novelli. Domani celebreremo la festa della Beata Vergine di Lourdes e la Giornata Mondiale del Malato. Maria Immacolata vi aiuti, cari giovani, a conservarvi sempre fedeli nell'impegno di seguire Cristo; rivolga il suo sguardo pieno di amore e di tenerezza su voi, cari malati, e vi sostenga nel portare con serenità la vostra croce, in unione a quella di Cristo; illumini voi, cari sposi novelli, nel cammino familiare che avete da poco iniziato, e lo renda ricco di bene e aperto alla vita, dono del Signore.

© Copyright 2010 - Libreria Editrice Vaticana

SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2010/documents/hf_ben-xvi_aud_20100210.html

Processione di Sant'Antonio di Padova patrono di Ceglie Messapica (BR).



Tredicina a Sant’Antonio di Padova



Quando si dice semplicemente «il santo», il pensiero di molti fedeli corre spontaneamente a sant’Antonio di Padova, il taumaturgo per antonomasia, la cui festa si celebra il 13 giugno. La basilica a lui intitolata vede ogni anno l’afflusso di oltre cinque milioni di pellegrini, che affollano la sua tomba e chiedono la sua prodigiosa intercessione. Una specifica ricerca ha messo in luce che fra le invocazioni dei devoti prevalgono statisticamente quelle relative alla salute e al lavoro (rispettivamente al primo e al terzo posto per frequenza), mentre al secondo posto ci sono i ringraziamenti per la protezione sperimentata in occasione di un incidente.

La più antica devozione relativa a sant’Antonio è il cosiddetto Breve. La tradizione narra che una donna che intendeva suicidarsi si addormentò nella chiesa francescana di Santarem, in Portogallo, e sognò il santo che le diceva: «Alzati, figlia, tieni questo foglio e sarai libera dalle incursioni del maligno». Al risveglio ella si ritrovò fra le mani un foglietto con un testo in latino, che il Papa francescano Sisto V fece incidere  nel 1590 sull’obelisco in piazza San Pietro. In italiano dice così: «Ecco la croce del Signore! Fuggite, o nemici. Il leone della tribù di Giuda, il germoglio di Davide, ha vinto. Alleluia».

Tuttora molto diffusa è la novena cosiddetta «Tredicina», perché si svolge normalmente nell’arco di tredici martedì, il giorno in cui vennero celebrati i funerali del santo. Probabilmente però la preghiera più nota in onore di sant’Antonio è il Si quaeris, composto da fra’ Giuliano da Spira nel 1233. Una traduzione italiana recita: «Se cerchi i miracoli, fuggono la morte, l’errore, le calamità, il demonio e la lebbra; gli ammalati si alzano risanati. Mare e catene si aprono, i giovani e i vecchi chiedono e ritrovano le forze e le cose perdute. Scompaiono i pericoli, terminano le difficoltà: racconti chi lo ha sperimentato, lo dicano i padovani».

Autore: Saverio Gaeta

Antònio da Padova, santo

Enciclopedia on line

Francescano (Lisbona 1195 circa - ArcellaPadova, 1231), prima di entrare nell'ordine studiò teologia a Lisbona e Coimbra; in seguito fu predicatore, soprattutto in Italia settentrionale. Scrisse opere di edificazione morale (i Sermones) in cui l'ascesi e l'amore costituiscono l'unico coronamento possibile della vita.

VITA

Battezzato col nome di Fernando, entrò (1210 circa) fra i canonici regolari di s. Agostino e studiò teologia nel monastero di S. Vincenzo presso Lisbona e quindi, per nove anni, in quello di Santa Croce a Coimbra. Entrato poi nell'ordine minoritico, prendendo il nome di A., partì per il Marocco (1220). Nel 1221 era al capitolo generale dell'ordine ad Assisi; destinato all'eremo di Montepaolo (Forlì), iniziò la sua attività di predicatore, che svolse dapprima nell'Italia settentrionale e poi per due anni (1225-27) nella Francia meridionale combattendo gli Albigesi della Provenza e della Linguadoca; fu guardiano a Limoges e insegnò a Montpellier e Tolosa. Dal 1227 al 1230, fu ministro provinciale dell'Emilia e Lombardia. Fu canonizzato nel maggio 1232; considerato sempre nel suo ordine dottore della Chiesa, e da tutta la Chiesa dal 1946; festa, 13 giugno.

OPERE

Degli scritti attribuitigli sono autentici solo i Sermones dominicales per annum, i Sermones in laudem beatissimae Mariae Virginis e i Sermones in solemnitatibus Sanctorum, opere di edificazione morale in cui si avverte l'orientamento comune della prima predicazione francescana; nella prevalente prospettiva etico-religiosa si accentua l'interesse per alcuni temi teologici come l'umanità e la passione di Cristo, l'eucaristia, la Vergine. Ed è un insegnamento morale che trova il suo coronamento nella vita ascetica fondata sull'amore: ascesi e mistica schiettamente affettiva, nutrita dalla lettura di s. Agostino e di s. Bernardo. Nella tradizione popolare la venerazione per lui si accentra soprattutto sulla sua figura di taumaturgo; per impetrare la protezione sui bambini, i genitori facevano voto di offrire grano e pane ai poveri per un peso uguale a quello della creatura (onde una speciale benedictio ad pondus pueri): origine prima dell'Opera del pane di s. A. che però, in forma d'elargizione in denaro, risale soltanto al sec. 19º. Manifestazione principale della devozione è il pellegrinaggio alla basilica "del Santo", di Padova.

SOURCE : https://www.treccani.it/enciclopedia/antonio-da-padova-santo

ANTONIO da Padova

di Lucio Grossato - Dizionario Biografico degli Italiani - Volume 3 (1961)

Pittore padovano operante agli inizi del sec. XV. Gli si attribuivano un tempo gli affreschi del battistero del duomo di Padova (in collaborazione con un Giovanni) e quelli della cappella del beato Luca Belludi nella basilica del Santo. Tali attribuzioni, in contrasto con la più antica tradizione che assegnava quelle opere a Giusto de' Menabuoi, si basavano sullo scritto dell'Anonimo Morelliano (M. A. Michiel, 1521-1543 circa), che, a convalida del suo asserto, riferiva che sopra la porta che dal battistero conduceva al chiostro stava la scritta: "Opus Ioannis et Antonii de Padua".

Ma della scritta notava la scomparsa già il Moschini (1817). In seguito il Gonzati (1852) e, con maggior autorità, il Cavalcaselle, restituivano quegli affreschi a Giusto de' Menabuoi. Tuttavia la letteratura artistica padovana restava in parte ancora sotto la suggestione delle affermazioni del Michiel (Selvatico, 1869), non del tutto superata neanche dal Moschetti (19o8, in Thieme-Becker), il quale però si poneva il problema della identificazione dell'Antonio citato dal Michiel con uno dei pittori di tal nome ricordati a Padova nei documenti della prima metà del Quattrocento scoperti dal Gennari, dal Gloria, dal Moschini e dal Moschetti (v. Thieme-Becker).

La soluzione globale del problema pare ormai acquisita dopo i contributi del Meneghesso (1934) e soprattutto del Bettini (1944), che sono giunti alla conclusione che la scritta riportata dal Michiel (da non mettersi in dubbio) scomparve nel 1806, quando fu sostituita con quella visibile ancor oggi che ricorda il restauro degli affreschi condotto in quell'anno. Essa stava quindi sotto l'affresco a figura intera di S. Giovanni Battista, opera mediocre, diversa dall'intero ciclo e per stile e per qualità, e quindi non attribuibile a Giusto ed è a detto affresco che essa va riferita (e non all'intero ciclo); affresco che fu eseguito nel luogo in cui fino al 1405 si trovava la tomba di Fina Buzzacarini, rimossa in quell'anno per ordine della Serenissima. Il S. Giovanni Battista, dipinto subito dopo quella rimozione, è quindi posteriore di qualche decennio al ciclo di Giusto ed è probabilmente opera di quel Giovanni di Bartolomeo e di quell'Antonio di Bonaventura nominati in un documento del 1406 di cui dà notizia il Moschini (1826).

Bibl.: [M. A. Michiel], Notizia d'opere di disegno... pubbl. da I. Morelli, a cura di G. Frizzoni, Bologna 1884, pp. 14,17; G. A. Moschini, Guida per la città di Padova, Venezia 1817, p. 81; Id., Delle origini e vicende della pitt. in Padova, Padova 1826, pp. 11, 20-21; B. Gonzati, La Basilica di S. Antonio da Padova, I, Padova 1852, p. 235; P. Selvatico, Guida di Padova, Padova 1869, p. 128; G. B. Cavalcaselle e J. A. Crowe, Storia della pitt. in Italia, IV, Firenze 1885, pp. 181-188; A. Venturi, Storia dell'arte it., V, Milano 1907, p. 922; A. Meneghesso, Il Battistero di Padova e l'arte di Giusto de' Menabuoi, Padova 1934, pp. 71 s.; S. Bettini, Giusto de' Menabuoi e l'arte del Trecento, Padova 1944, pp. 89-91; U. Thieme-F. Becker, Allgem. Lexikon der bildenden Künstler, II, pp. 3-5.

SOURCE : https://www.treccani.it/enciclopedia/antonio-da-padova_(Dizionario-Biografico)