vendredi 8 juin 2012

Saint MÉDARD de NOYON, évêque et confesseur


Saint Médard de Noyon

Évêque (+ 560)

ou Mars.

Disciple de saint Remi, il devint évêque de Vermand, près de Saint-Quentin. Son siège épiscopal ayant été détruit par les invasions barbares, il le transféra à Noyon. En 531, il accueille la reine sainte Radegonde qu'il consacre à Dieu. Il évangélisa la Flandre. Tous les traits qu'on rapporte à son sujet sont des actes de bonté. Il donnait de larges aumônes à tous les indigents, y compris les paresseux. Il ne se décida jamais à punir les chapardeurs qui venaient voler le miel de ses ruches, les oeufs de ses poules et les fruits de son verger.

En France, plus de 33 localités se rangent sous sa protection.

Saint Médard est né vers 456 à Salency en Vermandois d’une famille franque de Picardie. Il étudie à Vermand et à Tournai. Remarqué par Alomer, l’évêque de Vermand, ce dernier l’élève au sacerdoce en 489.

Médard devient évêque de Noyon en 530. C’est dans cette ville qu’il accueille la reine Sainte Radegonde et la consacre à Dieu dans des vœux perpétuels. (Diocèse de Beauvais)

Saint Médard manifeste une grande compassion pour les plus démunis dès sa plus tendre enfance. On raconte qu'il donna un jour ses habits neufs à un mendiant aveugle presque nu et que lorsqu'on lui demanda ce qu'il avait fait de ses habits, il répondit qu'il avait été touché par la misère de ce pauvre homme et n'avait pu s'empêcher de lui donner ses habits... (diocèse de Soissons, Laon et Saint-Quentin)

Près de Soissons, en 564, saint Médard, évêque du Vermandois. Quand la cité de Saint-Quentin fut ruinée, il transféra son siège dans la ville fortifiée de Noyon, d’où il mit tout son soin à détourner le peuple des superstitions païennes pour le tourner vers la doctrine du Christ.

Martyrologe romain

SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1293/Saint-Medard-de-Noyon.html

Statue de Saint Médard à Saint Médard d'Eyrans


Saint Médard de Noyon : même les paresseux attiraient sa bonté

La rédaction d'Aleteia - Publié le 07/06/19

Les saints n'ont pas fini de nous étonner. Figure chrétienne importante de l'Église de l'Oise, saint Médard de Noyon, célébré le 8 juin, a porté l'Évangile à tous, y compris aux plus pauvres, aux voleurs... et aux paresseux.

La bonté de saint Médard de Noyon semblait n’avoir pas de limites. Même les flemmards ne le rebutaient pas ! La tradition raconte que ce saint du VIe siècle donnait son aumône à tous, y compris aux plus paresseux, et qu’il ne s’était jamais décidé à punir « les chapardeurs qui venaient voler le miel de ses ruches, les œufs de ses poules et les fruits de son verger ». Enfant, déjà, il aurait donné à un cheval appartenant à son père à un voyageur dont le sien était mort et offert des habits tout neufs confectionnés par sa mère à un aveugle qui avait attiré sa compassion. Nul ne rapporte à quel point ses parents ont apprécié sa générosité…

Fêté le 8 juin dans l’Église, saint Médard de Noyon était un disciple de saint Rémi. Né en 456 dans une famille chrétienne, il a très tôt attiré l’attention par sa sagesse et son attention aux autres. Les villageois n’hésitaient d’ailleurs pas à venir lui demander conseil. Une fois prêtre, il a eu à cœur d’évangéliser les pécheurs et de les arracher à leur ignorance et à leur péché, puis il a été nommé évêque de Vermand (Aisne) en 530. Quelque temps plus tard, il a transféré sa résidence épiscopale à Noyon (Oise).

Saint patron des agriculteurs (un de plus)

En France, de nombreuses communes portent son nom (Saint-Médard-en-Jalles, Saint-Médard-de-Guizières, Saint-Médard-de-Mussidan). Véritable guide touristique à lui tout seul, Médard figure parmi les nombreux saint patron des agriculteurs au côté de saint Éloi et saint Isidore le Laboureur. On l’invoque traditionnellement pour avoir du beau temps ou de la pluie. Voici une courte prière que vous pouvez réciter si vous souhaitez être inspiré par son exemple :

Seigneur notre Dieu,
Par la vie et la prière de nos pères dans la foi,
Tu nous encourages à être
De vrais témoins de l’Évangile ;
Que l’exemple de saint Médard,
Qui inspira jadis les peuples de Noyon et de Tournai,
Continue à stimuler l’Église d’aujourd’hui.

SOURCE : https://fr.aleteia.org/2019/06/07/saint-medard-de-noyon-meme-les-paresseux-attiraient-sa-bonte/?utm_campaign=NL_fr&utm_content=NL_fr&utm_medium=mail&utm_source=daily_newsletter


Saint Médard

Né à Salency (Aisne). Il fut longtemps évêque de Noyon où il mourut vers l'an 560. Très populaire de son vivant, il le resta après sa mort. Tous les traits qu'on rapporte à son sujet sont des actes de bonté. Il donnait de larges aumônes à tous les indigents, y compris les paresseux. Il ne se décida jamais à punir les chapardeurs qui venaient voler le miel de ses ruches, les oeufs de ses poules, les fruits de son verger.

Il avait dix ans quand, rencontrant un pauvre paysan qui se lamentait d'avoir perdu son cheval, il courut en chercher un à l'écurie du château paternel. Lorsque son père, le seigneur Nector, s'aperçut qu'un cheval manquait, il partit à sa recherche mais une pluie si dense se mit à tomber qu'il dut rentrer à la maison. Quant au petit Médard, il était resté dehors sans être mouillé. Ce que voyant, ses parents comprirent que le ciel approuvait leur enfant. C'est sans doute ce miracle qui fit croire que, dès son arrivée au paradis, Médard avait été chargé de s'occuper de la pluie.

SOURCE : http://www.paroisse-saint-aygulf.fr/index.php/prieres-et-liturgie/saints-par-mois/icalrepeat.detail/2015/06/08/271/-/saint-medard


Saint Médard

Évêque de Noyon

(457-545)

Saint Médard, l'un des plus célèbres pontifes de l'Église de France au VIer siècle, naquit vers l'an 457, à Salency, en Picardie, de parents profondément chrétiens. Dieu les bénit en leur donnant pour fils deux futurs saints évêques, Médard et Gildard.

La jeunesse de Médard fut remarquable par sa grande compassion pour les pauvres et les malheureux; il s'assujettissait à des jeûnes rigoureux, afin de leur distribuer sa nourriture. Un jour, il rencontra un mendiant aveugle qui était presque nu; il se dépouilla de son habit pour l'en revêtir; et comme on lui demandait ce qu'il en avait fait, il dut répondre qu'il l'avait donné à un pauvre aveugle dont la misère l'avait touché.

Un autre jour, son père, revenant de la campagne avec un grand nombre de chevaux, le chargea de les conduire dans un pré et de les y garder en attendant l'arrivée de ses domestiques. Tout à coup Médard aperçut un villageois chargé de harnais qu'il portait à grand-peine: "Eh! mon ami, lui dit l'enfant, pourquoi vous chargez-vous d'un si pesant fardeau? -- C'est, répondit le paysan, que mon cheval vient de périr par accident; j'emporte ses harnais, mais sans espoir de pouvoir acquérir un autre cheval." L'enfant, ému de compassion, prit un des chevaux confiés à sa garde et le força de l'emmener. Le Ciel témoigna par un prodige combien cet acte de charité Lui était agréable; car, après que Médard eu rendu compte à son père de son action, on trouva le nombre des chevaux complet.

De plus, tous les gens de la maison virent un aigle couvrir Médard de ses ailes pendant une grosse pluie qui était tout à coup survenue. La vie de l'étudiant et du prêtre répondit à de si admirables commencements; toutes les oeuvres de zèle auxquelles peut se livrer un ministre des âmes lui étaient connues et familières.

En 530, il fut élu évêque et sacré par saint Rémi. La dignité épiscopale ne lui fit rien retrancher de ses pénitences. On vit ce saint vieillard, à l'âge de soixante-douze ans, parcourir les villages, les bourgs et les hameaux, prêchant, consolant son peuple, administrant les sacrements avec un zèle infatigable. Il étendit le règne de la foi en quelques parties de son diocèse demeurées païennes; et, par ses travaux comme par ses miracles, il eut la douce joie de sauver un grand nombre d'âmes. C'est de sa main que la reine Radegonde reçut le voile de religieuse.

Enfin Médard, âgé de quatre-vingt-sept ans, plus chargé encore de vertus et de mérites que d'années, rendit son âme au Créateur, en l'an 545.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950

SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_medard.html

Ercole Ramazzani  (1535–1598), Cristo crocifisso fra la Vergine e i santi Giovanni Evangelista, Medardo e Giacomo, 1587, 207 x 133, Collegiata di San Medardo. Scansione da "Daniela Matteucci (a cura di), Ercole Ramazzani de la Rocha: aspetti del manierismo nelle Marche della Controriforma, Venezia, Marsilio, 2002, ISBN 9788831781077", p.115


Saint Médard

Évêque de Noyon - (457-545)

Saint Médard, l’un des plus célèbres pontifes de l’Église de France au VIer siècle, naquit vers l’an 457, à Salency, en Picardie, de parents profondément chrétiens. Dieu les bénit en leur donnant pour fils deux futurs saints évêques, Médard et Gildard.

La jeunesse de Médard fut remarquable par sa grande compassion pour les pauvres et les malheureux ; il s’assujettissait à des jeûnes rigoureux, afin de leur distribuer sa nourriture. Un jour, il rencontra un mendiant aveugle qui était presque nu ; il se dépouilla de son habit pour l’en revêtir ; et comme on lui demandait ce qu’il en avait fait, il dut répondre qu’il l’avait donné à un pauvre aveugle dont la misère l’avait touché.

Un autre jour, son père, revenant de la campagne avec un grand nombre de chevaux, le chargea de les conduire dans un pré et de les y garder en attendant l’arrivée de ses domestiques. Tout à coup Médard aperçut un villageois chargé de harnais qu’il portait à grand-peine : "Eh ! mon ami, lui dit l’enfant, pourquoi vous chargez-vous d’un si pesant fardeau ? — C’est, répondit le paysan, que mon cheval vient de périr par accident ; j’emporte ses harnais, mais sans espoir de pouvoir acquérir un autre cheval." L’enfant, ému de compassion, prit un des chevaux confiés à sa garde et le força de l’emmener. Le Ciel témoigna par un prodige combien cet acte de charité Lui était agréable ; car, après que Médard eu rendu compte à son père de son action, on trouva le nombre des chevaux complet.

De plus, tous les gens de la maison virent un aigle couvrir Médard de ses ailes pendant une grosse pluie qui était tout à coup survenue. La vie de l’étudiant et du prêtre répondit à de si admirables commencements ; toutes les oeuvres de zèle auxquelles peut se livrer un ministre des âmes lui étaient connues et familières.

En 530, il fut élu évêque et sacré par saint Rémi. La dignité épiscopale ne lui fit rien retrancher de ses pénitences. On vit ce saint vieillard, à l’âge de soixante-douze ans, parcourir les villages, les bourgs et les hameaux, prêchant, consolant son peuple, administrant les sacrements avec un zèle infatigable. Il étendit le règne de la foi en quelques parties de son diocèse demeurées païennes ; et, par ses travaux comme par ses miracles, il eut la douce joie de sauver un grand nombre d’âmes. C’est de sa main que la reine Radegonde reçut le voile de religieuse.

Enfin Médard, âgé de quatre-vingt-sept ans, plus chargé encore de vertus et de mérites que d’années, rendit son âme au Créateur, en l’an 545.

SOURCE : http://viechretienne.catholique.org/saints/1923-saint-medard

Saint Médard

Évêque de Noyon et de Tournai (457–545).

Fête le 8 juin.

Vers le milieu du Ve siècle, dans un petit village de Picardie, à Salency, naissaient deux frères qui devaient être la gloire de leur patrie : Médard ou Mard, et Gildard ou Godard — tels étaient leurs noms, — nés le même jour, consacrés évêques le même jour, devaient, nous dit le Martyrologe romain, s’envoler au ciel ensemble. Quoique leur vie ait été étroitement liée, saint Médard est beaucoup plus connu dans la France, où son nom est resté très populaire.

Famille de saint Médard.

Nectard, son père, était un noble leude franc [1] de la cour de Childéric, qui fut le père de Clovis ; il était né dans les ténèbres du paganisme, mais les exemples et les prières de sa femme, Protagie, lui firent demander le baptême.

Devenu chrétien, Nectard, bannissant tout respect humain, résolut de mener une vie conforme au caractère qu’il venait de recevoir. Aussi, toute superstition fut chassée de cette maison chrétienne, et les deux époux brillèrent autant par leur piété et leur miséricorde envers les pauvres que par la noblesse de leur rang et l’éclat de leur fortune. Sans doute, ils ne laissèrent pas une longue suite de descendants sur la terre, mais ils eurent l’incomparable honneur de donner aux Eglises de Noyon et de Rouen deux évêques et plus encore deux Saints.

Premières études.

Le jeune Médard, placé sous la direction des moines, montre autant d’ardeur à l’étude que d’inclination vers la piété. Visiblement, l’Esprit de Dieu est en lui, et dès sa jeunesse apparaît le don de prophétie. Il dit un jour à un de ses condisciples, nommé Éleuthère, qu’il aimait tout particulièrement à cause de sa vertu :

— Vous serez d’abord comte franc : puis, à trente ans, vous deviendrez évêque.

Nous verrons plus loin cette prophétie se réaliser.

Dieu récompense par des miracles la charité de saint Médard.

Les leçons de ses maîtres, les exemples de ses pieux parents inspiraient à l’enfant des traits de générosité qui faisaient prévoir ses grandeurs futures.

Un jour, son père le chargea de veiller à la garde des chevaux dans un pré. Pendant qu’il s’acquitte de cette fonction, Médard voit passer un soldat franc portant sur ses épaules une selle et une bride.

— Pourquoi voyagez-vous ainsi ? demande l’enfant.

— Hélas ! répond le guerrier, mon cheval vient de tomber mort, et j’ai dû me charger des harnais, ne sachant comment je pourrais me procurer une autre monture.

— Au nom du Seigneur, répond le jeune gardien, prenez un de ces chevaux.

Le soldat hésite, mais, sur les instances de Médard, il se décide à obéir.

Il s’était à peine éloigné qu’un serviteur vint pour remplacer l’enfant. Sur ces entrefaites un violent orage éclata et Médard dut rester au milieu de la prairie sans pouvoir s’abriter ; or, un aigle aux ailes étendues apparut au-dessus de sa tête, le protégeant contre la pluie. Le serviteur, étonné de la merveille dont il vient d’être témoin, retourne en faire part à son maître, et celui-ci accourt avec tous ses gens. Le prodige les comble d’admiration ; mais on ne tarde pas à s’apercevoir aussi que le nombre des chevaux n’est pas complet.

On interroge l’enfant qui raconte naïvement ce qui lui est arrivé, et aussitôt, après avoir compté de nouveau, on constate que pas un cheval ne manque. Alors Nectard, saisi tout à coup d’un profond respect pour Médard que le ciel protégeait si visiblement, lui dit :

— Mon fils, tout ce que j’ai est à toi. Dispose de tous mes biens selon ta volonté et prie Dieu pour que ta mère et moi nous ayons part à la grâce et à la bénédiction du ciel.

Un autre jour, Médard avait reçu de sa mère un manteau de grand prix, afin qu’il parût avec honneur parmi les jeunes gens de son rang. Mais l’enfant rencontre un pauvre presque nu ; aussitôt, le manteau quitte les épaules du jeune seigneur pour aller revêtir le membre souffrant de Jésus-Christ.

Rien n’affligeait tant son cœur que les disputes entre chrétiens. Pendant qu’il était encore chez ses parents, plusieurs habitants de son village se querellèrent au sujet des bornes d’un champ. Comme les esprits s’échauffaient, Médard vint trouver les laboureurs. Apercevant une pierre au milieu du champ : « C’est ici, dit-il, que se trouve la véritable borne ; cessez donc vos disputes », et, en même temps, il la touche légèrement du pied. Or, s’il faut en croire un récit, la trace du pied de l’enfant reste empreinte sur la pierre dure, et les laboureurs, émerveillés par ce prodige, sont forcés de se rendre à la vérité.

Assidu à l’oraison, aux veilles, aux jeûnes, Médard progressait tous les jours dans la sainteté. Il était, nous disent ses biographes, un pèlerin sur la terre ; mais sa vie pure et obéissante le faisait passer pour un habitant du ciel.

Saint Médard consacré au service de Dieu.

A mesure qu’il avançait en âge, le jeune homme ne se sentait plus d’attrait que pour la piété ; Gildard suivait la même voie : les parents comprirent alors que Dieu appelait leurs fils au service des autels.

Médard et son frère furent donc placés sous la conduite d’Alomer, évêque de Vermand. Ensemble, les deux fils de Nectard reçurent la tonsure cléricale, et ensemble ils furent consacrés prêtres pour l’éternité. Leur sœur elle-même voua sa virginité au Seigneur.

Bientôt une grande douleur vint affliger le cœur des trois enfants ; Nectard et Protagie allèrent recevoir la récompense destinée aux parents chrétiens.

Saint Médard institue la fête de la Rosière.

Médard vint exercer à Salency les premières années de son ministère, et ce fut vers cette époque qu’il institua cette fête si populaire, connue sous le nom de fête de la Rosière. A cet effet, il détacha de ses terres patrimoniales un petit domaine qui porta jusqu’à la Révolution le titre de fief de la Rose, et dont les revenus, évalués à vingt-cinq livres, servaient à doter chaque année la fille la plus vertueuse du pays.

La sœur de Médard fut, dit-on, la première qui, à l’élection des habitants, reçut des mains de son frère « le chapel de roses ».

Le souvenir de cet événement a été commémoré par un tableau placé au-dessus de l’autel dédié au Saint dans la chapelle du village de Salency. Médard est représenté en habits pontificaux, plaçant une couronne de roses sur la tête de sa sœur agenouillée. Cette récompense fut très disputée parmi les filles de Salency. L’élue était choisie par le seigneur de l’endroit entre trois filles natives du village. On les lui présentait un mois à l’avance, et quand il avait fixé son choix, il était obligé de le faire annoncer au prône de la paroisse, afin que les autres jeunes filles, rivales de l’élue, eussent le temps de donner leur avis et d’élever leur opposition si le choix ne leur paraissait pas conforme à la justice la plus rigoureuse. L’examen se faisait impartialement et ce n’était qu’après cette épreuve que le choix du seigneur était confirmé.

De Salency, cette pratique se répandit en d’autres lieux ; elle y donna naissance à une fête populaire, sanctifiée par les bénédictions de l’Eglise, et qui produisit pendant de longs siècles les plus heureux résultats ; les troubles qui ont bouleversé la France n’ont pu détruire entièrement une institution si salutaire. Il est vrai que le démon, ce singe de Dieu, comme l’appelle Tertullien, a essayé de tourner à son profit une si louable coutume, en supprimant assez fréquemment dans cette cérémonie la bénédiction du prêtre. En vérité, c’est tenir bien peu compte des intentions du pieux fondateur.

Saint Médard et les voleurs.

Le prêtre de Salency édifiait tout le Vermandois par l’exemple de ses héroïques vertus. Ses nombreux miracles lui donnèrent bientôt une grande réputation de sainteté. Tout entier aux affaires du Père céleste, il abandonna le soin des choses terrestres pour retirer les âmes des mains du démon.

Dieu, cependant, veillait sur les biens de son serviteur. Pendant une nuit d’automne, un voleur s’introduisit dans une des vignes appartenant à Médard. Il coupa autant de raisins qu’il put, et, dès qu’il fut assez chargé, il se disposait à partir avec le fruit de son vol, pressé de disparaître avant l’aube ; mais ses efforts furent inutiles. Toute la nuit, il erra dans la vigne, ne pouvant en trouver l’issue, ni se débarrasser de son fardeau accusateur.

Arrêté dès le matin par les habitants, il avoua sa faute, et il allait subir la peine due à son larcin lorsque Médard apparut. Rempli de l’esprit de mansuétude et de miséricorde, le bon prêtre réprimanda le larron, et lorsqu’il le vit repentant, il lui donna, avec l’absolution de son vol, une abondante provision de raisins.

Un autre voleur avait dérobé les ruches de Médard ; mais, par une permission de Dieu, il fut si cruellement tourmenté par les abeilles que, poussé autant par l’aiguillon du remords que par celui des mouches volées, il fut contraint de venir se jeter aux pieds de l’homme de Dieu afin d’en obtenir à la fois le pardon et la délivrance.

Si Dieu défendait par des prodiges les propriétés de son serviteur, Médard se montrait le vaillant défenseur des droits de l’Église. L’armée des Francs, sous la conduite de Clotaire, après avoir pillé la forteresse, les églises et les monastères de Noyon, s’avançait vers Salency avec des chariots remplis de butin. Tout à coup, les chevaux s’arrêtèrent et demeurèrent dans une immobilité complète. Les soldats et les chefs vinrent se jeter aux genoux de Médard ; celui-ci leur parla avec tant de force et d’éloquence, qu’ils promirent de restituer tous les biens qu’ils s’étaient illicitement appropriés. Alors, à sa parole, les chevaux purent reprendre leur course interrompue.

Épiscopat de saint Médard.

Le moment choisi par Dieu pour faire briller cette belle lumière était arrivé. Alomer, évêque de Vermand, venait de mourir, et, d’une voix commune, clergé et peuple élurent pour lui succéder le prêtre de Salency. Ce fut en l’an 530 ; Médard était âgé de soixante-treize ans.

Se jugeant incapable de porter un tel fardeau, le prélat refusa longtemps. La multitude consternée éclata en gémissements. Enfin, la volonté de Dieu lui semblant manifeste, Médard consentit à accepter l’honneur que son humilité voulait éloigner, et, quelques jours plus tard, il reçut la consécration épiscopale des mains de saint Rémi, évêque de Reims.

Les temps étaient difficiles et troublés, la Gaule avait été dévastée par les Vandales et les Huns ; la cité de Vermand, détruite par eux, ne s’était pas relevée de ses ruines. Les Francs, désormais les maîtres du pays, commencent à prêter l’oreille aux doux enseignements de l’Eglise ; mais il faudra longtemps aux évêques et aux moines pour faire l’éducation chrétienne de ce peuple, à peine sorti de la barbarie et appelé à de si grandes destinées. En attendant, Médard dut transférer le siège de son évêché à Noyon, dont la situation et les remparts offraient plus de sécurité dans cette période de guerres et de ravages continuels.

A peine l’huile sainte avait-elle coulé sur le front de Médard, que le siège de Tournai vint à vaquer par la mort d’Éleuthère, pasteur de cette cité et ami de l’évêque de Noyon. C’était à lui que Médard, encore jeune, avait prédit la dignité épiscopale. Celui-ci voulut assister aux funérailles de son ancien condisciple, et, aussitôt après, un jeûne de trois jours fut prescrit pour préparer l’élection nouvelle. Plusieurs noms avaient déjà été proposés, lorsque, par une inspiration subite de l’Esprit-Saint, toutes les voix se réunirent dans une acclamation unanime : « Médard, évêque de Noyon et de Tournai ! » Le prélat, alléguant que les canons s’opposaient à une telle nomination, se hâta de refuser. Mais le roi, les évêques, saint Rémi et finalement le Pontife suprême de Rome, saint Hormisdas, considérant les besoins des deux Eglises, ratifièrent l’élection, et Médard dut accepter ce double fardeau.

Saint Godard.

Pendant que Médard montait sur le siège de Noyon, Godard ou Gildard, son frère, était sacré évêque de Rouen. Avec saint Rémi, saint Médard et saint Waast, il coopéra à l’entière conversion et au baptême de Clovis, premier roi chrétien des Francs, comme il est rapporté dans les anciennes leçons de l’église qui porte son nom à Rouen. Il assista, l’an 511, au premier Concile d’Orléans, un des plus célèbres de France. Godard termina son pontificat à peu près vers le même temps que son bienheureux frère.

Travaux apostoliques. — Sainte Radegonde.

L’évêque de Noyon et de Tournai se dévoua tout entier au salut des âmes. On ne saurait raconter ce qu’il eut à supporter de la part des infidèles : souvent il se vit menacé de la mort, et condamné par des furieux au dernier supplice : mais, comme il était inébranlable au milieu de ces persécutions et qu’il souffrait tous ces mauvais traitements avec une constance qui ne se démentit jamais, il dompta enfin la dureté des infidèles et des libertins, et, en peu de temps, il fît tant de conversions et régénéra tant d’idolâtres dans les eaux du baptême, que la contrée changea de face et qu’on y vit luire avec un grand éclat la lumière du christianisme.

Pendant que Médard occupait le siège de Noyon, une jeune reine, la propre femme de Clotaire, fuyait les délices et les dangers de la cour. Radegonde, c’était le nom de la fugitive, était venue se jeter aux pieds du saint évêque et le suppliait, munie du consentement de son mari, de la consacrer au Seigneur et de lui donner le voile. Les seigneurs francs, qui avaient envahi la basilique, arrachèrent violemment l’évêque de l’autel et lui enjoignirent avec menace de ne pas accéder aux désirs de leur reine. Médard restait perplexe.

Cependant, sainte Radegonde s’était retirée dans le sacrarium (sacristie). Là, elle coupa elle-même ses cheveux, puis elle vint, revêtue d’un habit de religieuse, se prosterner devant le Pontife :

— Si vous tardez plus longtemps à me consacrer au Seigneur, dit-elle, si vous craignez plus un homme que Dieu, le bon Pasteur vous demandera compte de lame de sa brebis.

Ces paroles furent prononcées avec une telle majesté que toute l’assemblée demeura comme interdite. Médard, voyant ses craintes se dissiper, brava les menaces des seigneurs francs et consacra Radegonde à Dieu.

Avant d’aller dans un couvent de Poitiers faire pénitence pour cette France dont elle avait été reine, Radegonde déposa sur l’autel ses riches parures, son diadème, et distribua son trésor aux pauvres.

Mort de saint Médard.

Une grave maladie vint arrêter l’apôtre au milieu de ses travaux et l’avertir que le jour des récompenses approchait. Il était alors à Noyon. A cette nouvelle, des milliers de fidèles accoururent pour recevoir une dernière bénédiction de leur Père. Clotaire vint incliner sa tête couronnée sous la main bénissante de l’évêque ; puis, se penchant à son oreille, il demanda à Médard si celui-ci avait des ordres à donner :

— Roi des Francs et vous tous qui m’entourez, dit le mourant, je vous prends à témoin que je veux être enterré ici au milieu de mes enfants.

Le roi le supplia de permettre que son corps fût enseveli à Soissons. Médard se rendit à ce pieux désir, puis commença une prière. Il devait la terminer au ciel.

Sa mort arriva le 8 juin 545. Le P. Giry la recule au-delà de 560, parce que, d’après lui, saint Médard donna à Clotaire l’absolution du crime que celui-ci avait commis en faisant brûler son fils Chramne pour le châtier de s’être révolté ; or, le fait n’eut lieu qu’à la date que nous venons d’indiquer.

Sa sépulture.

Une foule nombreuse, tant du peuple que de la noblesse, voulut assister aux obsèques du saint évêque. Les habitants de Noyon auraient bien voulu garder au milieu d’eux les restes de leur Père, mais le roi tint ferme et voulut que le corps fût déposé à Crouy, près Soissons. Clotaire, aidé des plus nobles seigneurs, porta le précieux fardeau. Ce fut un vrai triomphe, rehaussé par de nombreux miracles.

Quand on fut arrivé à Crouy, où le roi avait résolu d’élever une église, le cercueil devint immobile et nulle force humaine ne put le remuer. Sur-le-champ, Clotaire fit don à la nouvelle église de la moitié du domaine et le précieux fardeau redevint plus léger. L’église, commencée par Clotaire, fut achevée avec magnificence par son fils Sigebert et leurs successeurs. On y ajouta aussi un monastère qui fut donné aux religieux de l’Ordre de Saint-Benoît ; il a été si illustre que le Pape saint Grégoire le soumit immédiatement au Saint-Siège et l’orna d’autres grands privilèges ; on y a vu jusqu’à 400 religieux qui y chantaient jour et nuit, l’un après L’autre, les louanges de Dieu. En dernier lieu, il dépendait de la Congrégation de Saint-Maur.

Le culte.

Dès le xiie siècle, il existait à Paris une église Saint-Médard, qui a été reconstruite plus tard : ce sanctuaire était desservi autrefois par un chanoine de l’abbaye de Sainte-Geneviève. Selon l’abbé Lebeuf, célèbre historien des monuments de la capitale, le nom lui venait de quelques reliques du Saint, rapportées du Soissonnais par les anciens chanoines de Sainte-Geneviève dans le temps où les ravages des Normands les avaient contraints de se réfugier vers Paris. Le cimetière de la paroisse, aujourd’hui disparu, fut au xviiie siècle le théâtre des tristes exploits des « convulsionnaires ».

Le nom de saint Médard se trouve rappelé dans un certain nombre de dictons populaires, rapproché le plus souvent, quoiqu’en sens contraire, de celui de Barnabé.

On représente ordinairement saint Médard avec un aigle qui étend ses ailes au-dessus de sa tête et le garantit de la pluie.

L. M. Sources consultées. — Les Petits Bollandistes, t. VI. — Année Littéraire, an 1766. — M. Lequeux, ancien vicaire général de Soissons, Antiquités religieuses du diocèse de Soissons et Laon. — (V. S. B. P., nos 119.)

Source de l’article : Un Saint pour chaque jour du mois, Juin, 1re série, 1932, La Bonne Presse 

Notes de bas de page

Les leudes étaient des membres de la haute aristocratie. Ils étaient liés au roi par un serment (le leudesanium).[]

SOURCE : https://laportelatine.org/spiritualite/vies-de-saints/8-juin-saint-medard

Antonio da FirenzeVierge à l’Enfant avec Saint Médard et saint Jean-Baptiste, circa 1430, 151 x 85, Hermitage Museum

Antonio da FirenzeVierge à l’Enfant avec Saint Médard et saint Jean-Baptiste, circa 1430, 151 x 85, Hermitage Museum


Saint Médard et saint Gildard, frères. Évêque de Noyon et archevêque de Rouen. 545.

Papes : Saint Léon Ier, le Grand ; Vigile.

Roi des Francs Saliens : Childéric Ier.

Roi des Francs : Clovis Ier ; Clotaire Ier.

" Sanguinis fraternitas similitudinem tantum corporis refert, Christi autem fraternitas unanimitatem cordis animaeque demonstrat."

" La fraternité du sang produit seulement une ressemblance corporelle, mais la fraternité de Jésus-Christ produit l'union de sentiments dans le coeur et dans l'âme."

Saint Augustin.

Puisque la divine Providence a joint si étroitement ces deux frères, nés et baptisés ensemble, ordonnés prêtres et sacrés évêques ensemble, et morts le même jour pour aller jouir ensemble de la couronne immortelle due à leurs mérites, il n'est pas raisonnable de les séparer. Ils naquirent en Picardie, au village de Salency, à une lieue de Noyon, à une époque où les Francs, conquérants d'une partie des Gaules, étaient encore idolâtres ; c'était vers le commencement du règne de Childéric, père de Clovis.

Leur père, Nectard, franc d'origine, était l'un des principaux seigneurs qui environnaient le roi ; et leur mère, qui se nommait Protagie, c'est-à-dire, selon l'étymologie grecque, première sainte, était gallo-romaine et de naissance aussi très-illustre. Nectard, quoique idolâtre, avait toutes les vertus morales capables de faire un honnête homme. Protagie était chrétienne, et avait même résolu de demeurer vierge et de n'avoir jamais d'autre époux que Jésus-Christ ; mais Dieu, qui la voulait rendre mère de deux grands saints, lui fit connaître, par un Ange, qu'il se contentait de sa bonne volonté et qu'elle devait épouser Nectard, selon le désir et l'engagement de ses parents.

Ce mariage eut pour premier effet la conversion de Nectard ; il ne put résister aux puissantes raisons de Protagie : elle le fit renoncer au culte des idoles pour adorer le Dieu souverain, créateur de toutes choses. La ressemblance de leur foi fut suivie d'une parfaite ressemblance dans les moeurs, et la superstition ayant été bannie de leur maison, on y vit régner la piété, la dévotion, la miséricorde envers les pauvres, la continence, la frugalité, la modestie et toutes les autres vertus chrétiennes.

D'après saint Ouen et plusieurs autres auteurs, Médard et Gildard étaient jumeaux. Les tables de l'Église de Rouen ajoutent qu'on ne différa point leur baptême, comme on le faisait souvent en ce temps-là ; mais qu'aussitôt après leur naissance, ils furent régénérés en Jésus-Christ. Leur enfance fut toute sainte, et leurs actes en rapportent des exemples admirables, qui ne doivent pas être passés sous silence. Ce qui brilla le plus en ce jeune saint, ce fut sa grande compassion envers les pauvres et les malheureux.

Il s'assujétissait à des jeûnes rigoureux, afin de leur distribuer le pain qu'il devait manger, et se privait de toutes les douceurs dont on le gratifiait pour leur en faire largesse. Il se dépouillait lui-même pour les revêtir ; et, un jour qu'on lui avait fait faire un manteau de grand prix, pour paraître avec honneur parmi les jeunes gens de son rang, ayant rencontré un aveugle qui n'avait pas de quoi se couvrir, il lui en fit présent : ce qui causa plus d'admiration que de peine à sa pieuse mère qui, heureuse de lui voir de si excellentes qualités, s'efforçait de les développer dans son jeune coeur.

Un autre jour, son père étant revenu de la campagne avec beaucoup de chevaux, le chargea de les conduire dans le pré et de les y garder quelque temps, parce que tous ses gens étaient occupés à divers ministères. Comma il s'acquittait de cet humble emploi, il aperçut un homme qui, ayant perdu son cheval par quelque accident, emportait sur sa tête, avec beaucoup de peine, la selle, la bride, les étriers et les sangles. Il lui demanda pourquoi il se chargeait tant, puisque même sans charge il avait beaucoup de peine à marcher. Le passant lui répondit que son cheval venait de mourir, et que c'était pour lui un grand malheur, parce qu'il n'avait pas de quoi s'en procurer un autre. Alors le coeur du Saint fut touché de compassion, et, considérant que son père avait plusieurs chevaux, et qu'il lui était aisé d'en avoir encore d'autres, il prit un des chevaux confiés à sa garde et le lui donna. Dieu lui fit connaître aussitôt que cette action lui était agréable ; car une grosse pluie étant survenue, un aigle vint au-dessus de la tète de Médard et le mit à l'abri de ses ailes: ce qui fut vu, non-seulement d'un valet qui alla le chercher pour diner, mais aussi de son père, de sa mère et de toutes les personnes de la maison, qui accoururent pour admirer cette merveille. L'écuyer de Nectard se plaignit qu'il manquait un de ses chevaux; mais, dès que Médard eut déclaré son action, le nombre des chevaux fut rempli : il se trouva qu'il n'en manquait plus, sans qu'on pût dire comment cela s'était fait.

Après un miracle si éclatant, Nectard et Protagie donnèrent à leur fils toute liberté de faire l'aumône, ne doutant pas que, faite d'une si bonne main, elle n'attirât la bénédiction du Ciel sur leur personne et sur leur famille.

Médard apaisa aussi un grand différend qui était survenu entre des paysans pour le bornage de leurs héritages ; car, s'étant transporté sur le lieu, il mit le pied sur un caillou qui était en terre, leur assurant que c'était là la vraie borne ; pour les en convaincre entièrement, il imprima le vestige de son pied sur ce caillou, aussi facilement que si c'eût été de la cire molle.

Durant toute son enfance, notre Saint mena une vie pieuse, mortifiée, charitable. Quoiqu'il ait passé peu d'années au lieu de sa naissance, il y a laissé des souvenirs édifiants que le temps n'a pas effacés. Bientôt, il quitta Salency et se rendit aux écoles littéraires de Vermand et de Tournai. Son père habitait souvent cette dernière ville que Childéric, roi des Francs, avait choisie pour sa résidence.

Sous des maîtres recommandables par leur science et par leur piété, Médard avança rapidement dans la connaissance des lettres profanes, et surtout dans celle des divines Écritures. Il fit des progrès plus merveilleux encore dans la pratique des vertus chrétiennes. Evitant la fréquentation des grands et les divertissements de la cour, il mettait tout son bonheur à étudier, à prier, à visiter et à soulager les pauvres. Au don des miracles qu'il possédait déjà, Dieu daigna ajouter le don de prophétie: ce fut alors qu'il prédit à Eleuthère, son condisciple et son ami, la future élévation de ce saint jeune homme au siège de Tournai.

Pour saint Gildard, les tables de l'église de Rouen témoignent que, dans l'enfance même, il était extrêmement assidu à l'église, et qu'il y trouvait toutes ses délices ; qu'ayant la gravité d'un vieillard, il fuyait tous les jeux et les divertissements qui sont l'amusement de ce premier âge, qu'après ses devoirs envers Dieu, il se faisait un devoir capital d'obéir en toutes choses à ses parents, et qu'il ne cédait en rien à son frère pour la charité envers les pauvres, jeûnant aussi pour les nourrir et se dépouillant pour les revêtir.

Nos deux Saints, offrant dans leur vie toutes les marques de la vocation ecclésiastique, furent tonsurés dans une église dédiée sous le nom de saint Etienne, où l'on a longtemps conservé les ciseaux qui avaient servi à leur couper les cheveux. On croit que cette église était aux portes de Soissons, et que c'est celle-là même qui, ayant été beaucoup augmentée par les rois Clotaire et Sigebert, a pris le nom de Saint-Médard. Ce que nous pouvons savoir de leurs études, c'est qu'ils furent mis sous la conduite des évêques de Tournai et de Vermand, qui eurent soin de leur apprendre la doctrine sacrée, afin qu'ils devinssent capables d'enseigner le peuple chrétien, de travailler à la conversion des infidèles et de confondre les hérétiques. La docilité de leur esprit, la beauté de leur mémoire et la solidité de leur jugement, firent qu'ils acquirent en peu de temps ce que d'autres n'eussent acquis qu'en beaucoup d'années, et qu'ils furent jugés dignes, dans un âge peu avancé, d'être promus aux Ordres de l'Église.

Ils reçurent même la prêtrise des mains de Sophrone, évêque de Vermand. Ce fut dans cet Ordre que parut admirablement le concert précieux de toutes les vertus dont leur âme était douée. Leurs jeûnes étaient fréquents et leur oraison continuelle ; ils passaient les nuits entières dans la méditation des nos mystères, et ils y trouvaient tant de délices, qu'ils ne la quittaient qu'avec une sainte impatience de la reprendre.

Modestes et humbles, ils portaient beaucoup d'honneur à leurs supérieurs ; mais ils n'en voulaient pas recevoir de leurs égaux ni de leurs inférieurs, qu'ils traitaient comme leurs frères. Leur douceur et leur affabilité les faisaient aimer de tout le monde, et on ne parlait de tous côtés que de ces 2 frères, qui, comme 2 beaux soleils, éclairaient les églises de Picardie.

L'archevêché de Rouen étant venu à vaquer vers la fin du Ve siècle, par la mort de Crescence, l'un de ses plus dignes prélats, le clergé et le peuple élurent saint Gildard en sa place. Ce saint Prêtre n'apprit qu'avec douleur cette élection ; mais, comme il était évident qu'elle s'était faite par l'inspiration de Dieu, et sans nulle faveur humaine, il fut obligé de s'y soumettre. Étant arrivé à Rouen, où il y avait encore beaucoup d'idolâtres, il travailla avec un zèle infatigable à les gagner à Jésus-Christ, et il eut la consolation de voir la synagogue de Satan diminuer de jour en jour, et son troupeau prendre à tous moments un accroissement nouveau par la conversion de ces infidèles : la douceur, l'honnêteté et la tendresse paternelle avec lesquelles il les visitait et leur parlait, contribuèrent extrêmement à cet heureux résultat. Mais ce qui y aida davantage, ce furent les prières continuelles qu'il adressait à Dieu pour ce peuple qui lui était confié, et la célébration continuelle du Sacrifice de nos autels. Il assistait les pauvres, il rachetait les captifs, il visitait et secourait les malades dont il avait toujours les noms imprimés dans sa mémoire; il consolait les affligés, et, pour dire tout en un mot, avec les Actes de sa vie, qui se trouvent dans les archives de Rouen, il pourvut en toutes choses à l'utilité de tout le monde.

Il y a surtout 3 événements qui l'ont rendu célèbre dans l'histoire ecclésiastique :

- il coopéra, avec saint Remi, saint Médard, son frère, saint Waast et saint Solène à l'entière conversion et au baptême de Clovis, notre premier roi chrétien, comme il est rapporté dans les anciennes Leçons de l'église qui porte son nom à Rouen ;

- il assista, l'an 511, au premier Concile d'Orléans, un des plus célèbres de France ; il y souscrivit en ces termes :

" Gilderadus, episcopus ecclesiae Rothomagensis metropolis, subscripsi." " Gildard, évêque de l'église métropolitaine de Rouen, j'ai souscrit."

- enfin, il consacra saint Lô, pour évêque de Coutances. Ce n'était qu'un enfant de douze ans et qui n'avait pa même la première tonsure ; mais Possesseur, évêque de ce siège, étant décédé, Dieu fit connaître, par des signes manifestes, qu'il l'avait choisi pour pasteur de son troupeau. L'Ange, qui avait révélé ce choix à deux prètres de sainte vie de la même Église, le révéla aussi au roi Childebert, qui donna son consentement.

Cependant saint Gildard, à qui, comme métropolitain, il appartenait de confirmer l'élection du clergé, et de donner l'imposition des mains, y trouva de grandes difficultés. Il avait devant les yeux la défense que fait saint Paul d'élever trop tôt aux dignités ecclésiastiques ; il connaissait aussi les Canons de l'Église qui ne permettaient pas de consacrer prêtre et évêque avant l'âge de 30 ans. On lui disait que Dieu pouvait dispenser de ces lois, et que la déclaration que l'Ange avait faite de sa divine volonté en était une dispense suffisante ; mais il savait qu'il ne fallait pas croire à tout esprit, et que le meilleur moyen de reconnaître la vérité d'une révélation était d'en douter d'abord et de l'avoir pour suspecte. Il vint donc trouver le roi pour lui exposer son embarras, et lui dire que c'était une chose si inouïe de faire un évêque à 12 ans, qu'il n'osait s'attirer le reproche d'avoir donné un exemple si dangereux. Mais le roi l'ayant assuré de la vision qu'il avait eue ci-dessus, il eut recours à la prière, et alors Dieu lui fit connaître qu'étant au-dessus de toutes les lois, il avait des coups privilégiés, et que, comme il voulait donner à cet enfant la prudence et la maturité d'un vieillard, il voulait aussi qu'il fit, par un choix extraordinaire, l'évêque de la ville de Coutance. Ainsi, notre Saint l'embrassa comme son confrère, et le consacra par l'imposition des mains, qui, en lui donnant la Saint-Esprit, lui donna en même temps la sagesse et la vigueur épiscopales.

Peu d'années après, ce bienheureux archevêque, consumé de travaux et de pénitences, tomba dans une maladie mortelle qui lui fit connaître que l'heure de son départ et de sa récompense approchait ; il s'y prépara par la réception des Sacrements et par un renouvellement de ferveur, et rendit enfin son esprit à Dieu au milieu d'une grande lumière et sous la forme d'une colombe, comme le dit une leçon de son office. Son corps fut enterré dans sa cathédrale, qui porte son nom, et, depuis, il a été transporté à Soissons et déposé dans l'abbaye de Saint-Médard, comme nous le dirons bientôt. Le jour de sa mort est marqué au 8 juin et vers l'année 545.

Revenons maintenant à saint Médard : ce saint Prêtre, jusqu'au temps de sa promotion à l'épiscopat, assista son père, son évêque et nos rois de ses sages conseils, et édifia merveilleusement tout le Vermandois par la sainteté de sa vie et par la force de ses discours et de ses exhortations.

Sa charité envers les pauvres ne se bornait pas à leur distribuer du pain, des vêtements, toutes les choses nécessaires à la vie ; dans son zèle pour leur salut, il en arracha un grand nombre à l'ignorance, au péché, à des habitudes criminelles.

Pour accomplir une tâche souvent si difficile et si rude, il ne recula devant aucun péril, devant aucun sacrifice. Cependant, notre Saint n'oubliait pas de visiter souvent ses chers Salenciens. Ce fut, dit-on, dans une de ces courses apostoliques aux environs de Noyon, qu'il les dota de la belle et touchante institution connue sous le nom de fête de la Rosière. Si aucun document positif ne vient appuyer cette opinion, elle trouve un argument assez puissant en sa faveur dans la tradition ancienne et constante du pays.

Saint Médard fit aussi de grands miracles, qui lui donnèrent une si haute réputation, qu'on le regardait lui-même comme un prodige de grâce et comme l'un des plus saints personnages de son siècle. Dieu prit sa défense et sa protection en toutes choses. Un voleur étant entré le soir dans sa vigne, et y ayant fait un grand dégât, il n'en put trouver l'issue durant toute la nuit, ni se décharger de son butin ; on le trouva, le lendemain matin, son vol entre ses mains, et dans un effroi merveilleux à cause de l'étrange nuit qu'il avait passée. On voulait le punir comme larron ; mais le Saint lui pardonna et lui donna même, par grâce, ce qu'il avait voulu enlever contre la justice. Un autre, lui ayant dérobé ses ruches, fut tellement poursuivi par les abeilles, qu'il fut contraint de se jeter à ses pieds et de lui demander pardon pour en être délivré, ce qu'il obtint sans difficulté. Un troisième, qui avait emmené un taureau de son troupeau, fut obligé de le ramener, parce que la clochette, qui était pendue au cou de cet animal, en quelque lieu qu'il la mit, sonnait continuellement d'elle-même, et rendait témoignage de son larcin.

L'armée du roi Clotaire Ier ayant fait de grands ravages dans le Vermandois, les chariots sur lesquels les soldats avaient chargé leur butin, demeurèrent immobiles, et ne purent jamais avancer jusqu'à ce qu'ils eussent fait restitution et que le saint Prêtre leur eut donné sa bénédiction. Il délivra aussi un nommé Tosion d'un démon très-cruel qui le tourmentait, en faisant seulement sur lui le signe de la Croix.

Ses travaux, ses vertus et ses miracles avaient rendu son nom célèbre, même dans des contrées éloignées ; mais sa mission n'était pas remplie, et il ne lui fut pas encore permis de se préparer dans la retraite au voyage de l'éternité : il dut combattre les combats du Seigneur jusqu'à son dernier soupir. Appelé à gouverner l'église de Vermand, devenue veuve de son pasteur par la mort d'Abuser, il essaya de se soustraire à cet honneur, alléguant son âge avancé et la diminution de ses forces. Toutes ses résistances échouèrent devant les efforts réunis du roi, du clergé, du peuple et du saint pontife Remi : la volonté de Dieu était manifeste ; il fallut qu'il se résignat à recevoir l'onction épiscopale. Il fut sacré évêque de Vermand par saint Remi, qui était alors à la fin de sa glorieuse carrière.

Vermand, qui n'est plus aujourd'hui qu'un chef-lieu de canton du département de l'Aisne, n'a jamais pu recouvrer son ancienne importance. Il possède actuellement environ 1280 habitants [en 1876].

A peine élevé sur la chaire épiscopale, il fit paraître plus que jamais sa charité envers les pauvres, son soin pour la conversion des pécheurs, sa compassion pour tous les misérables, et sa véritable dévotion envers Dieu. Mais comme, un peu avant son élection, tout le pays autour de l'Oise, et de la Somme avait été misérablement pillé et dévasté par les Huns, les Vandales et d'autres barbares, et que sa ville épiscopale était continuellement exposée à de semblables insultes, il prit la résolution de transférer son siège et de faire venir la plupart de son peuple à Noyon, forteresse considérable, où il aurait moins sujet de craindre les courses des ennemis. Dieu bénit admirablement ce dessein, et Noyon devint une grande ville et un des beaux évêchés de France, auquel la comté-pairie était attachée.

Quelques années après, saint Eleuthère, à qui saint Médard avait prédit, étant écolier avec, lui, qu'il serait évêque, laissa l'évêché de Tournai vacant par sa mort; tous les catholiques de cette ville demandèrent instamment notre Saint pour prélat. Cette proposition lui parut inadmissible, n'étant permis à personne, selon les Canons, de posséder ensemble deux évêchés. Mais le roi, les évêques de la province, saint Rémi même, le métropolitain, et enfin le bienheureux pape Hormisdas, considérant les besoins du diocèse de Tournai, qui était encore plongé, partie dans l'idolâtrie et partie dans les vices infâmes que le mélange des barbares y avait attirés, jugèrent nécessaire de lui accorder cet excellent pasteur. Il unit donc ensemble ces deux diocèses, mais sans ôter, ni à Noyon, ni à Tournai, la qualité de ville épiscopale, et il se consacra à travailler en l'une et en l'autre au salut des âmes et à la ruine de la puissance du démon qui y exerçait sa tyrannie.

Il eut surtout des maux incroyables à souffrir dans Tournai ; il y fut chargé d'injures et couvert d'opprobres ; il se vit souvent menacé de la mort, et condamné par des furieux aux derniers supplices ; mais comme il était inébranlable au milieu de ces tempêtes, et qu'il souffrait tous ces mauvais traitements avec une constance qui ne put jamais être altérée ; il dompta enfin la dureté des infidèles et des libertins, et, en peu de temps, il fit tant de conversions et régénéra tant d'idolâtres dans les fonts sacrés du Baptême, que tout le diocèse changea de face, et qu'on y vit reluire, avec grand éclat, la lumière du Christianisme.

Fortunat remarque, en sa vie, qu'il y fit spirituellement tout ce que Notre-Seigneur promet dans l'Evangile aux prédicateurs apostoliques : il chassa les démons au nom de Jésus-Christ, parce qu'il les bannit de l'âme de ceux qui se convertirent et reçurent la foi ; il parla des langues nouvelles, parce qu'il annonça aux infidèles des vérités qui leur étaient inconnues, dont ils n'avalent jamais ouï parler ; il extermina les serpents, parce qu'il munit les chrétiens contre toutes les tentations du grand dragon et du serpent infernal ; il but du poison sans en être offensé, parce que, recevant la confession de tous les pécheurs, il se remplit, pour ainsi dire, du venin de leur crime, sans que la pureté de son âme en fût altérée ; il guérit enfin les malades en leur imposant les mains, parce qu'ayant trouvé presque tous ses diocésains spirituellement malades par la violence de leurs mauvaises habitudes et de leurs passions, il les fit revenir en santé en leur imprimant la haine du vice et l'amour de la vertu.

De retour dans le diocèse de Noyon, saint Médard consacra le reste de ses forces à cette portion si chère de son troupeau. Un des plus remarquables événements de son épiscopat fut l'arrivée à Noyon de sainte Radegonde, qui se retirait, avec l'assentiment du roi, des honneurs de la cour, et venait demander au saint évêque le voile qui devait la consacrer à la vie religieuse. Saint Médard fit d'abord quelques difficultés, dans la crainte que Clotaire, se repentant plus tard de la liberté laissée à la vertueuse princesse, ne fit retomber sur la religion une séparation qu'elle eût rendue irrévocable.

Mais la sainte éloquence de Radegonde, l'inspiration qui brillait dans ses instances triomphèrent enfin de cette louable prudence. Le prélat imposa les mains à la jeune reine, et ajouta une gloire de plus à toutes celles de son illustre épiscopat. Les traditions du Moyen-âge ont conservé le souvenir de ce fait dans les peintures murales de l'ancienne collégiale poitevine, où saint Médard figure sur la voûte du sanctuaire parmi les évêques dont Radegonde avait eu l'estime et l'amitié.

Sur ces entrefaites, une grave maladie, jointe à une grande vieillesse, lui donna des gages comme assurés de sa prochaine délivrance. Le roi Clotaire, l'ayant appris, vint trouver le saint prélat pour recevoir sa bénédiction. Ce prince, repentant de la cruauté qu'il avait exercée envers Chramne et la famille de ce fils rebelle, confessa publiquement son crime. Son aveu, ses regrets, la pénitence à laquelle il se soumit, lui en méritèrent l'absolution. Puis il lui demanda où il voulait être enterré ; Médard dit que ce devait être dans sa cathédrale, selon l'usage des autres évêques ; mais le roi insista fortement pour que son corps fût transporté à Soissons, où il ferait une basilique magnifique pour lui servir de tombeau : le Saint fut obligé de céder. Peu de temps après, il exhala son âme toute pure ; quelques-uns de ceux qui étaient présents la virent monter dans le ciel ; il parut aussi, durant deux heures, des lumières célestes auprès de son corps, qui firent assez voir qu'il était sorti des ténèbres de cette vie mortelle pour entrer dans la lumière de la vie immortelle.

Dès le lendemain, les évêques qui étaient à Noyon ayant célébré la messe des morts en présence du saint corps, on vit arriver une foule nombreuse, tant du peuple que de la noblesse, pour assister à ses obsèques. Ils demandaient tous qu'on ne leur arrachât pas un si précieux trésor pour le transporter en un autre diocèse ; mais le roi demeura ferme dans sa résolution, et chargea lui-même ce précieux fardeau sur ses épaules royales ; les évêques et les premiers de la cour l'aidèrent en cet office de piété; et, se relevant ainsi les uns et les autres, ils passèrent la rivière d'Aisne à Attichy, et vinrent jusqu'au bourg de Crouy, à deux cents pas de Soissons, lieu où le roi avait résolu de bâtir sa nouvelle église.

Quand on fut en ce lieu, le cercueil devint entièrement immobile, sans qu'on le pût lever ni de côté ni d'autre, jusqu'à ce que le roi eut fait don de la moitié de ce bourg de son domaine, qui était de la mense royale, pour l'entretien de ceux qui y célébreraient les divins Offices.

Mais comme après cette donation le cercueil se laissait lever d'un côté et restait si pesant de l'autre, qu'il était impossible de le remuer, il fit le don tout entier, et en fit expédier sur-le-champ des lettres patentes, scellées de son sceau ; alors, le saint corps se hissa aisément transporter où on voulut. Avant qu'on fermât entièrement son tombeau, on vit deux belles colombes descendre du ciel, et une troisième, plus blanche que la neige, sortir de sa bouche : signe manifeste que les Anges étaient venus au-devant de son âme, et qu'elle était sortie de son corps avec une innocence et une pureté angéliques.

Tant de merveilles portèrent encore le roi à presser la construction de la basilique. Il en prépara donc tous les matériaux ; mais, étant mort bientôt après dans son château de Compiègne, il laissa ce soin à son fils, Sigebert, qui s'en acquitta très-dignement. Les rois qui le suivirent, comme Clotaire, père de Dagobert, Louis le Débonnaire et Charles le Chauve, rendirent encore cette église plus magnifique. On y ajouta aussi un monastère qui fut donné aux religieux de Saint-Benoit, et qui a été si illustre, que saint Grégoire, pape, l'ayant soumis immédiatement au Saint-Siège, et l'ayant doté d'autres grands privilèges, le fit chef de tous les monastères de France. On y a vu jusqu'à 400 religieux qui y chantaient jour et nuit, l'un après l'autre, les louanges de Dieu, comme faisaient ces religieux d'Orient qu'on appelait les Acémètes. Grand nombre de bourgs, de fiefs, de prieurés et de prévôtés en dépendaient, et l'abbé avait même autrefois pouvoir de battre monnaie.

Saint Médard mourut vers l'an 543, le 8 juin. Le Père Giry est obligé de reculer sa mort au-delà de 560, parce que, d'après lui, saint Médard donna à Clotaire l'absolution du crime qu'il avait commis en faisant brûler son fils naturel Chramne, pour révolte, faits se rapportant à l'an 560.

On représente ordinairement saint Médard avec un aigle qui étend ses ailes au-dessus de sa tète, et le garantit de la pluie. Cela rappelle le fait qu'on a lu au commencement de sa vie. On le représente aussi avec un cheval à ses côtés.

CULTE ET RELIQUES - ABBAYE DE SAINT-MÉDARD

La célèbre abbaye de Saint-Médard, dit M. Lequeux, ancien vicaire général de Soissons, dans ses Antiquités religieuses du diocèse de Soissons et de Laon, fut fondée en 547, par Clotaire Ier, roi de Soissons. Si ce prince était très-vicieux, il appréciait la vertu : il prouva son estime pour le saint évêque Médard, en allant le visiter à Noyon, dans sa dernière maladie ; et, dès qu'il connut sa mort (545), il voulut qu'on le transportât dans le palais qu'il avait près de Soissons, au-delà de l'Aisne, sur le territoire de Crouy. C'est là que, peu d'années après, il jeta les fondements d'un grand monastère, où il appela des moines bénédictins qu'il tira de Glanfeuil. (C'était à Glanfeuil, en Anjou, que saint Maur, envoyé en France par saint Benoît lui-même, en 543, avait formé le premier établissement où fut suivie la Règle adoptée depuis par la plupart des monastères).

Après la mort de Clotaire, Sigebert, roi d'Austrasie, à qui appartenait Crouy, comme étant au-delà de l'Aisne, continua l'oeuvre de son père et acheva l'église. On rapporte à cette première époque la crypte ou église souterraine qui se voit encore à Saint-Médard, et qui est un des monuments les plus curieux de la contrée.

L'abbaye fut comblée de biens par les rois de la première et de la seconde race ; on compta dans la suite jusqu'à 220 fiefs qui en dépendaient ; les évêques de Soissons, et même ceux d'autres diocèses, lui confièrent un grand nombre d'autels ou de paroisses ; elle reçut de plusieurs papes tous les privilèges auxquels on attachait alors le plus d'importance, surtout celui de l'exemption de la juridiction épiscopale : elle arriva bientôt à un tel point de splendeur, que 400 moines, se partageant entre eux la nuit et le jour, et se succédant sans interruption, y accomplissaient une psalmodie perpétuelle, en même temps qu'ils tenaient les écoles publiques pour l'enseignement des sciences divines et humaines.

On est obligé de choisir parmi les traits les plus remarquables de l'histoire de ce lieu célèbre. Hilduin, qui en était abbé vers 826, et qui avait à la fois beaucoup de crédit à la cour des rois de Francs et à celle de Rome, obtint du pape Eugène II une portion considérable des reliques de l'illustre martyr saint Sébastien et de saint Grégoire le Grand, et d'autres saints très-célèbres dans toute l'Église.

On honore présentement à Rome les reliques de saint Grégoire le Grand dans l'église de Saint-Pierre, et celles de saint Sébastien dans l'église de ce nom ; ce qui prouve que les corps entiers ne furent pas donnés à Hilduin.

La dévotion des grands et du peuple fut tellement ranimée par cette précieuse acquisition, que l'abbé put facilement rebâtir, sur un plan plus vaste, la principale église du monastère : la consécration s'en fit en 841, avec la plus grande pompe ; le roi Charles le Chauve ne se contenta pas d'y assister, environné de 72 archevêques et évêques, et de presque tous les grands de son royaume ; mais, aidé des seigneurs les plus distingués, il transporta lui-même le corps de saint Médard de la crypte inférieure dans la nouvelle basilique.

Parmi les abbés qui gouvernèrent le monastère dans les siècles suivants, on doit surtout remarquer saint Arnould, qui fut élevé dans la suite sur le siège de Soissons en 1080, et saint Géraud.

L'église du monastère ayant été détruite par un désastre dont la cause est ignorée, elle fut rebâtie au commencement du XIIe siècle ; la consécration fut faite le 15 octobre 1131 par le pape de Rome Innocent II.

Outre l'église principale, le monastère renfermait dans son enceinte six autres églises ; la plus remarquable était celle de sainte Sophie, où Hilduin avait placé des chanoines ou ecclésiastiques vivant en communauté, en les chargeant d'administrer les Sacrements aux pèlerins et aux hôtes, afin de laisser plus de liberté aux moines. Les autres églises étaient vraisemblablement des chapelles extérieures pour les gens qui dépendaient du monastère, ou des oratoires intérieurs servant à quelques exercices de la communauté.

On compte jusqu'à dix conciles qui se sont tenus à Saint-Médard ; le premier eut lieu en l'an 744, et le cinquième, en l'an 862. Plusieurs roi, et plusieurs reines y furent couronnés. Il s'y passa aussi des scènes qui eurent une gravité déplorable : c'est à Saint-Médard que Louis le Débonnaire fut enfermé, après qu'il eut été déposé contrairement à toutes les règles et soumis à la pénitence publique ; mais il parvint bientôt à rentrer dans l'exercice des droits de la souveraineté.

Aux temps de prospérité succédèrent, pour l'abbaye de Saint-Médard, les jours de tribulations et d'angoisse. Plusieurs fois dévastée par les Normands, dans le cours du IXe siècle, dépouillée d'une partie de ses biens, durant ce siècle et le suivant, par de puissants seigneurs, elle avait triomphé de ces épreuves. Les guerres civiles du XVe siècle lui furent ensuite plus funestes : cependant elle parvint encore à se relever, et, dans le milieu du XVIe siècle, elle semblait avoir repris son éclat.

Ces jours d'une dernière magnificence furent bientôt suivis de la désolation. Ce que l'abbaye souffrit, en 1567, de la part des Calvinistes, surpassa toutes les calamités des âges précédents : les hérétiques y commirent d'horribles dévastations. Nous empruntons ici le récit de l'auteur de l'Histoire de Soissons, presque contemporain :

" Dès le dimanche 28 septembre, pendant que les soldats étaient occupés au pillage de la ville, quelques gentilhommes sortirent sans bruit et vinrent à cette abbaye pour en emporter ce qu'il y avait de plus précieux. Ils trouvèrent les châsses de saitn Sébastien, saint Grégoire et saint Médard, avec trois croix d'argent embellies d'or et de pierreries, et des chandeliers de même métal ; ils emportèrent les châsses et jetèrent les os dans les fossés. Dieu ne permit pas que ces saintes reliques fussent ensevelies sous les ondes : le tailleur des religieux les recueillit, avec le secours d'une veuve qui les porta à la princesse de Bourbon, abbesse de Notre-Dame de Soissons ; depuis, un vigneron de Crouy trouva dans une vigne un sac de damas blanc dans lequel étaient les os de saint Grégoire. (Plus tard ces reliques furent rendues à l'abbaye ; on peut voir dans Dormay les précautions qui furent prises pour les reconnaître).

Le mardi suivant, lorsque le butin commençait à faillir dans la ville, les soldats en sortirent et s'attaquèrent premièrement au monastère de Saint-Médard. Vous eussiez cru que c'était autant de démons emportés de fureur contre les choses les plus saintes. Les uns démolissaient les autels, en jetaient par terre les colonnes et les balustres ; d'autres s'employèrent à briser les images de l'église, du cloître et du chapitre, à renverser les orgues ou à remuer les tombes : on n'entendait que des voix confuses, des coups de marteau et de hache et un fracas épouvantable des pierres, du bois, du fer et autres métaux qui tombaient sur le pavé. On en vit monter au clocher pour briser les cloches qui étaient d'une grosseur extraordinaire. Les plus fins trouvèrent le lieu où avait été caché le reste des châsses et des ornements, et ils firent un grand feu dans lequel ils jetèrent toutes les reliques qu'ils trouvèrent. Ainsi, l'on perdit en une heure un grand nombre de corps saints que l'on gardait depuis des siècles. Après avoir déchargé leur haine sur les objets qu'ils pouvaient détruire avec moins de travail, ils se prirent à la galerie qui était au-dessus du portail, aux combles de l'église, aux dortoirs, au réfectoire et aux autres bâtiments qui étaient d'une ancienne sculpture, et la plupart d'une merveilleuse beauté."

Une partie des ruines qu'on voit encore à Saint-Médard se rapportent au temps de cette catastrophe. L'abbaye fut dès lors réduite à un état fort médiocre. L'église, ébranlée par tant de coups, tomba en 1621, et on fut obligé de recourir à la munificence de Louis XIII pour la relever.

Saint-Médard entra, en 1637, dans la congrégation de Saint-Maur, et cette union lui fut profitable. Toutefois, l'antique monastère n'avait plus que 12 à 13 religieux, lorsque la Révolution vint fermer cet asile vénérable.

Pour complèter cette notice sur l'abbaye Saint-Médard, M. Henri Congnet, doyen du Chapitre de Soissons, nous écrivait le 15 août 1866 :

Des constructions qui existaient au moment de la Révolution française, il reste :

1. le bâtiment assez moderne de l'abbatiale ;

2. une vaste crypte très-remarquable et parfaitement conservée ; elle date peut-être du règne de Clotaire 1er ou du moins de celui de son fils Sigebert. Dans le compartiment du fond on trouve le tombeau du charitable abbé Dupont, couvert d'une pierre funéraire ;

3. un cachot appelé " prison de Louis le Débonnaire " ; mais sa construction accuse l'époque ogivale, et l'inscription n'est pas du IXe siècle. La duchesse de Berry a visité cette prison en 1621.

4. la tour où Abélard fut renfermé après sa condamnation, prononcée dans un concile tenu à Saint-Médard en 1122. Sur cette tour on a récemment bâtit une chapelle à Notre-Dame de la Salette, qui en forme le couronnement.

L'abbaye tout entière a été vendue en 1763 à divers particuliers, et son enceinte partagée en plusieurs lots. En l'année 1840, un prêtre dévoué, M. l'abbé Dupont, alors curé de Saint-Germain-Villeneuve, après avoir fait, pendant quelque temps, de son presbytère une école de sourds-muets, eut l'heureuse pensée d'acheter de la famille Geslin la principale portion des bâtiments de Saint-Médard. Il l'obtint pour une somme de 40,000 francs. Son patrimoine personnel n'était que de 10,000 francs ; il le donna en accompte aux vendeurs et se voua à la Providence pour l'aider à payer le reste. Dès lors il transporta ses élèves dans l'ancienne abbaye de Saint-Médard et mit en oeuvre toute l'activité dont il était doué pour recueillir des secours dans tout le diocèse et achever ainsi l'admirable fondation que le Seigneur lui avait inspirée. Tant de soucis, de travaux, de démarches eurent bientôt usé les forces de ce nouvel Abbé de Lépée ; il mourut à la peine en 1843, n'étant âgé que de 43 ans. Etendu sur son lit de douleur, il fit prier Mgr de Simony de venir écouter l'expression de ses dernières volontés ; le pieux évêque se rendit aux désirs du mourant et accepta sans hésiter sa succession, c'est-à-dire ses chers sourds-muets, et la maison de Saint-Médard avec toutes ses charges. Les dettes étaient de 80.000 francs. Mgr de Simony vendit immédiatement des rentes qu'il avait sur l'état, et put ainsi satisfaire les créanciers les plus pressés. Ensuite par le moyen de quêtes, de loteries, et aussi par ses propres revenus, le pieux évêque parvint à libérer entièrement l'établissement ; il le légua en mourant à ses successeurs.

Longtemps, l'institut des sourds-muets et aveugles de Saint-Médard tint le premier rang, après celui de Paris, parmi tous les établissements de ce genre. Il fut dirigé, pour les filles, par les soeurs de la Sagesse, et pour les garçons, par les frères de Saint-Gabriel.

La maison contenait environ 200 enfants. Des bourses y furent fondées par le Conseil général de l'Aisne et par les départements limitrophes.

Le culte de Saint Médard s'est répandu rapidement ; les fidèles se rendaient de toutes parts au tombeau du saint, qu'ils invoquaient comme associé à la gloire des élus. Déjà, en l'année 563, on lui rendait un culte public. La célébration solennelle de sa fête fut fixée au 8 juin, jour anniversaire de sa mort. Des églises s'élevèrent en son honneur, non seulement dans les diocèses de Noyon, de Tournai et de Soissons, mais sur tous les points de la France. On l'invoqua même en Angleterre, jusqu'au moment où ce pays eut le malheur de se séparer de Rome.

Saint Géri, qui fut presque son contemporain, lui dédia le monastère qu'il bâtit sur le Mont-des-Boeufs à Cambrai. Il portait toujours sur lui des reliques de ce pontife. On en trouve plus tard dans un grand nombre d'églises. Jogoigne, dans le Brabant, possédait une mâchoire du Saint ; Douai, Tournai, et l'abbaye de Liessies, avaient également quelques parcelles de ses ossements, ainsi que les villes de Cologne, Trèves, Prague, de Noyon et de Dijon. On compte dans le diocèse de Cambrai 6 paroisses qui reconnaissent saint Médard pour leur patron. A Paris, dans le faubourg saint-Marceau, une église lui est dédiée. Elle n'était dans l'origine qu'une chapelle, dans laquelle les religieux de sainte Geneviève avaient placé des reliques de ce saint évêque après l'invasion des Normands.

Les reliques du Bienheureux ont subit aussi de tristes vicissitudes. Transportées en divers lieux, elles n'ont échappé à la fureur des Normands et des Hongrois que pour tomber au pouvoir des sectaires impies qui les ont livrées aux flammes. Par une faveur bienveillante de la Providence, de pieuses mains ont pu en recueillir les cendres et les ont déposées avec respect dans l'église de Saint-Médard. Heureusement aussi, des portions considérables en avaient été distraites à diverses époques, et distribuées à un grand nombre d'églises. La cathédrale de Noyon a le bonheur d'en posséder quelques-unes. En l'année 1852, Mgr Joseph-Armand Gignoux, évêque de Beauvais, Noyon et Senlis, les a solennellement reconnues et renfermées dans une magnifique châsse due à la libéralité d'un pieux noyonnais, M. Michaux Hannonet. Cette châsse en cuivre doré se trouve dans la chapelle de Saint-Médard. L'église paroissiale de Sainte-Vertu (Yonne), au diocèse de Sens, possède également, depuis le 11 octobre 1874, quelques reliques du saint évêque de Noyon.

On attribue à saint Médard l'institution de la fête de la Rosière. Ce bon évêque avait imaginé de donner tous les ans à celle des filles de sa terre de Salency qui jouirait de la plus grande réputation de vertu, une somme de 25 livres, et une couronne ou chapeau de roses. On dit qu'il donna lui-même ce prix glorieux à l'une de ses soeurs, que la voix publique avait nommée pour être Rosière.

On voyait au-dessus de l'autel de la chapelle de Saint-Médard, située à l'une des extrémités du village de Salency, un tableau où ce saint prélat est représenté en habits pontificaux, et mettant une couronne de roses sur la tête de sa soeur, qui est coiffée en cheveux et à genoux.

Cette récompense devint pour les filles de Salency un puissant motif de sagesse. Saint Médard, frappé de cet avantage, en perpétua l'établissement. Il détacha des domaines de sa terre 11 à 12 arpents, dont il affecta les revenus au paiement des 25 livres et des frais accessoires de la cérémonie de la Rosière.

Par le titre de la fondation, il faut non-seulement que la Rosière ait une conduite irréprochable, mais que son père, sa mère, ses frères, ses soeurs et autres parents, en remontant jusqu'à la quatrième génération, soient eux-mêmes irrépréhensibles ; la tache la plus légère, le moindre soupçon, le plus petit nuage dans la famille serait un titre d'exclusion.

Le seigneur de Salency a toujours été en possession du droit de choisir la Rosière entre trois filles natives du village de Salency, qu'on lui présente un mois d'avance. Lorsqu'il l'a nommée, il est obligé de la faire annoncer au prône de sa paroisse, afin que les autres filles, ses rivales, aient le temps d'examiner ce choix et de le contredire, s'il n'était pas conforme à la justice la plus rigoureuse. Cet examen se fait avec l'impartialité la plus sévère, et ce n'est que d'après cette épreuve que le choix du seigneur est confirmé.

Le 8 juin, jour de la fête de saint Médard, ou bien le dimanche le plus rapproché de ce jour, vers les 2 heures de l'après-midi, la Rosière, vêtue de blanc, frisée, poudrée, les cheveux flottants en boucles sur ses épaules, accompagnée de sa famille et de douze filles aussi vêtues de blanc, avec un large ruban bleu en baudrier, se rend au château de Salency au son de divers instruments. Le seigneur ou son préposé et son bailli, précédés des mêmes instruments, et suivis d'un nombreux cortège, la mènent à la paroisse, où elle entend les Vêpres sur un prie-Dieu placé au milieu du choeur.

Les Vêpres finies, le clergé sort processionnellement avec le peuple pour aller à la chapelle de Saint-Médard. C'est là que le curé ou l'officiant bénit la couronne ou le chapeau de roses qui est sur l'autel. Ce chapeau est entouré d'un ruban bleu et garni sur le devant d'un anneau d'argent. Après la bénédiction et un discours analogue au sujet, le célébrant pose la couronne sur la tête de la Rosière, qui est à genoux, et lui remet en même temps les 25 livres, en présence du seigneur et des officiers de sa justice. La Rosière ainsi couronnée, est reconduite à la paroisse, où l'on chante le Te Deum et une antienne à saint Médard.

Cette touchante cérémonie, interrompue pendant la révolution, a été rétablie en 1812, et depuis cette époque elle se renouvelle chaque année ; mais le temps y a apporté quelques modifications. La Rosière reçoit actuellement une somme de 300 francs [français de 1866], dont le conseil municipal fournit la moitié. On voit dans la chapelle de Saint-Médard, située à l'entrée du village et dans le llieu même où le Saint était né, un tableau qui contient les noms des Rosières ; un ou deux de ces noms ont été effaçés, parce que celles qui les portaient se sont rendues indignes du titre honorable qu'elles avaient reçu.

On ne saurait croire combien cet établissement a excité à Salency l'émulation des moeurs et de la sagesse. Quoique les habitants de ce village soient au nombre d'environ 500, on assure qu'il n'y a pas un seul exemple de crime commis par un naturel du lieu, pas même d'un vice grossier, encore moins d'une faiblesse de la part du sexe.

SOURCE : http://hodiemecum.hautetfort.com/archive/2008/06/08/8-juin-saint-medard-et-saint-gildard-freres-eveque-de-noyon.html

Alsace, Bas-Rhin, Boersch, Fortification d'agglomération (1328-1340), Tour Haute, Fresque "Saint Médard" (XXe).


Saint Medard of Noyon

Also known as

Medardo

Medardus

Memorial

8 June

Profile

Son of Nectardus, a Frankish noble, and Protagia, Gallo-Roman nobility. Brother of Saint Gildardus, Bishop of RouenFrance. Pious youth and excellent student, educated at Saint-Quentin. Often accompanied his father on business to Vermand, France and to TournaiBelgium, and frequented the schools there. Ordained at age 33.

Reluctant bishop of Vermand in 530; in 531, he moved his see to NoyonFrance, which was further from border clashes. Bishop of Tournai in 532; the union of the two dioceses lasted until 1146. Gave the veil to Queen Saint Radegunde. Medardus was one of the most honoured bishops of his time, his memory has always been venerated in northern France, and he soon became the hero of numerous legends.

Each year on his memorial the Rosiere is awarded to the young girl who has been judged the most virtuous and exemplary in the region of Salency, France; she is escorted by 12 boys and 12 girls to the church, where she is crowned with roses and given a gift of money. This is a continuation of a yearly stipend or “scholarship” he apparently instituted when bishop.

Legend says that when he was a child, Medard was once sheltered from the rain by a hovering eagle. This is his most common depiction in art, and led to his patronage of good weatheragainst bad weather, for people who work the fields, etc. Legend has it that if it rains on his feast day, the next 40 days will be wet; if the weather is good, the next 40 will be fine as well. He was also depicted as laughing aloud with his mouth wide open; this led to his patronage against toothache.

Born

c.456 at Salency, Picardy, France

Died

8 June 545 at NoyonFrance of natural causes

relics at the royal manor of Crouy at the gates of Soissons, France

Benedictine abbey was built over his tomb

Canonized

Pre-Congregation

Patronage

against bad weather

against imprisonment

against sterility

against toothache

brewers

captives

for good harvests

for good weather

for rain

imprisoned people

mentally ill people

peasants

prisoners

vineyards

 

ArceviaItaly

Representation

being sheltered from rain by an eagle or other large bird

holding a citadel

laughing aloud with his mouth wide open

leaving footprints in stone

with two horses at his feet

Additional Information

Book of Saints, by the Monks of Ramsgate

Catholic Encyclopedia

Lives of the Saints, by Father Alban Butler

New Catholic Dictionary

Pictorial Lives of the Saints

Roman Martyrology1914

Saints of the Day, by Katherine Rabenstein

Short Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly

books

Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints

other sites in english

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L’Eglise catholique dans l’Aisne

La fête des prénoms

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fonti in italiano

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Santi e Beati

Wikipedia

MLA Citation

“Saint Medard of Noyon“. CatholicSaints.Info. 17 April 2021. Web. 7 June 2021. <https://catholicsaints.info/saint-medard-of-noyon/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-medard-of-noyon/

Saint Médard de Noyon, Vitrail de 1881 de Charles Henry Hippolyte de Lagaye église de Saint-Merd-la-Breuille, Creuse, France.


St. Medardus

Bishop of Noyon, b. at Salency (Oise) about 456; d. in his episcopal city 8 June, about 545. His father, Nectardus, was of Frankish origin, while his mother, named Protagia, was Gallo-Roman. It is believed that St. Gildardus, Bishop of Rouen, was his brother. His youth was entirely consecrated to the practise of Christian virtues and to the study of sacred and profane letters. He often accompanied his father on business to Vermand and to Tournai, and frequented the schools, carefully avoiding all worldly dissipation. His exemplary piety and his knowledge, considerable for that time, decided the Bishop of Vermand (d. 530) to confer on him Holy Orders, and caused him to be chosen as his successor. Forced, in spite of his objections, to accept this heavy charge, he devoted himself zealously to his new duties, and to accomplish them in greater security, since Vermand and the northern part of France in general were then generally troubled by wars and exposed to the incursions of the barbarians, he removed his episcopal see in 531 from Vermand, a little city without defence, to Noyon, the strongest place in that region. The year following, St. EleutheriusBishop of Tournai, having died, St. Medardus was invited to assume the direction of that diocese also. He refused at first, but being urged by Clotaire himself he at last accepted. This union of the two dioceses lasted until 1146, when they were again separated. Clotaire, who had paid him a last visit at Noyon, had his body transferred to the royal manor of Crouy at the gates of the city of Soissons. Over the tomb of St. Medardus was erected the celebrated Benedictine abbey which bears his name. St. Medardus was one of the most honoured bishops of his time, his memory has always been popularly venerated in the north of France, and he soon became the hero of numerous legends. The Church celebrates his feast on 8 June.

Sources

Baronius, Ann. (1957), 527, 80; 564, 31-4; Bécu, Dissert. sur quelques dates et quelques faits contestés de la vie de St. Médard in Com. Arch. de Noyon, compt. rend. et mém., II (1867), 307-20; Chiffletius in Acta SS., June, II, 95-105; Corblet, Notice historique sur le culte de St. Médard in Bull. de la Soc. des ant. de Picardie (Amiens, 1856); Corblet, Hagiogr. du diocèse d'Amiens, IV (1874), 524-31; Guénebault in Rev. archéol., XIII (Paris, 1857), 557-62; Lefébure, Saint Médard (Paris, 1864); Maitre, Le culte de S. Médard dans le diocèse de Nantes in Ann. de Bretagne (1900), XV, 292-8; Surius, De vit. SS., III (Venice, 1551), 177-181.

Clugnet, Léon. "St. Medardus." The Catholic Encyclopedia. Vol. 10. New York: Robert Appleton Company, 1911. 7 Jun. 2021 <http://www.newadvent.org/cathen/10115b.htm>.

Transcription. This article was transcribed for New Advent by Fr. Paul-Dominique Masiclat, O.P.

Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. October 1, 1911. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.

Copyright © 2020 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.

SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/10115b.htm

Statue représentant saint Médard, collatéral sud de l'église, Saint-Merd-la-Breuille, Creuse, France


Medard of Noyon B (RM)

Born c. 470 in Salency, Picardy, France; died c. 558. Born of a Frankish noble father and a Gallo-Roman mother, Saint Medard was educated at Saint-Quentin. He is also the brother of Saint Gildard, archbishop of Rouen. At 33, he was ordained to the priesthood and became so successful as a missioner that he was chosen to succeed Bishop Alomer in 530 in the see of Vermandois. Medard may have been consecrated by Saint Remigius of Rheims.

According to an unreliable tradition, Medard moved his see from Saint-Quentin to Noyon after a raid by the Huns, then united it with the diocese of Tournai. Allegedly Noyon and Tournai remained under one bishop for 500 years.

Medard is known to have given the veil to Queen Saint Radegund. He is credited with the institution of the old local custom of Rosiere. Each year where his feast is celebrated, the young girl who has been judged the most exemplary in the district is escorted by 12 boys and 12 girls to the church, where she is crowned with roses and given a gift of money (Benedictines, White).

In art, an eagle shelters Saint Medard from the rain, a reference to the legend that this happened when he was a child (Roeder). This may explain the origins of the superstition that if it rains on his feast day, the next 40 days will be wet; if the weather is good, the next 40 will be fine as well (White). He might also be portrayed with two horses at his feet, leaving footprints on stone, or holding a citadel (Roeder). In Medieval art, Medard may be laughing with his mouth wide open (le ris de Saint Medard), and for this reason he is invoked against toothache (White).

Saint Medard is the patron of brewers, peasants, prisoners (Roeder), corn harvests, and vintage (White). He is invoked on behalf of idiots and lunatics, as well as for fruitfulness, both in child-bearing and in the fields, for rains and vineyards, and against bad weather and toothache (Roeder).

SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0608.shtml

Bleiglasfenster in der romanischen Kirche Notre-Dame in Piégros-la-Clastre, Darstellung: hl. Medard


SAINT MEDARD, BISHOP

FEAST DAY: JUNE 8TH

ST. MEDARD, one of the most illustrious prelates of the Church of France in the sixth century, was born of a pious and noble family, at Salency, about the year 457. From his childhood, he evinced the most tender compassion for the poor. On one occasion, he gave his coat to a destitute blind man, and when asked why he had done so, he answered that the misery of a fellow-member in Christ so affected him that he could not help giving him part of his own clothes. Being promoted to the priesthood in the thirty-third year of his age, he became a bright ornament of that sacred order. He preached the word of God with an unction which touched the hearts of the most hardered and the influence of his example, by which he enforced the precepts which he delivered from the pulpit seemed irresistible. In 530, Alomer, the thirteenth Bishop of that country, dying, St. Medard was unanimously chosen to fill the see, and was consecrated by St. Remigius, who had baptized King Clovis in 496, and was then exceeding old. Our Saint's new dignity did not make him abate anything of his austerities, and, though at that time seventy-two years old, he thought himself obliged to redouble his labors. Though his diocese was very wide, it seemed not to suffice for his zeal, which could not be confined; wherever he saw the opportunity of advancing the honor of God, and of abolishing the remains of idolatry, he overcame all obstacles, and by his zealous labors and miracles the rays of the Gospel dispelled the mists of idolatry throughout the whole extent of his diocese. What rendered this task more difficult and perilous was the savage and fierce disposition of the ancient inhabitants of Flanders, who were the most barbarous of all the nations of the Gauls and Franks. Our Saint, having completed this great work in Flanders, returned to Noyon, where he shortly after fell sick, and soon rested from his labors at an advanced age, in 545. The whole kingdom lamented his death as the loss of their common father and protector. His body was buried in his own cathedral, but the many miracles wrought at his tomb so moved King Clotaire that he translated the precious remains to Soissons.

REFLECTION.—The Church takes delight in styling her founder "THE AMIABLE JESUS," and He likewise says of Himself, " I am meek and humble of heart."

SOURCE : http://jesus-passion.com/saint_medard_bishop.htm

Alsace, Bas-Rhin, Boersch, Place de l'Hôtel de Ville, Monument aux Morts avec la statue de St Médard (XIXe). Christ en croix (1852).


June 8

St. Medard, Bishop of Noyon, Confessor

From his life, written by Fortunatus, bishop of Poitiers, one in verse, another in prose, and from St. Gregory of Tours, L. de Glor. Conf. c. 95, and Hist. Franc. See also a life of St. Medard, though of less authority, compiled by a monk of St. Medard’s at Soissons, about the year 892, published by D’Achery, Spicil. t. 8, and the Bollandists. Henschenius and Papebroke, t. 2, Junij. p. 78, and another written by Radbod II. bishop of Noyon and Tournay, who died in 1082, ib. p. 87. Cointe, Annal. Franc. Gall. Christ. Nov. t. 9, p. 979.

Sixth Age.

ST. MEDARD, one of the most illustrious prelates of the church of France in the sixth century, was born at Salency, in Picardy, about the year 457. His father Nectard was a noble Frenchman, who made a figure in the king’s court; and his mother, Protogia, was descended of an ancient Roman family which was settled in Gaul. She brought to her husband several great estates, and among others that of Salency, situated about a league from Noyon. She was a lady of extraordinary piety, and the saintly education and early virtue of her son were the fruit of her attention and example, which was seconded by the authority and influence of her husband, whom she had gained to Christ from idolatry. She instilled into Medard from his infancy, the most tender compassion for the poor. At Salency he one day gave his coat to a blind beggar that was almost naked, and when he was asked what he had done with it, he answered that the sight of the distress and nakedness of a poor blind man, who was a fellow-member in Christ, had so strongly affected him that it was not in his power not to give him part of his own clothes. When he was employed in looking after the cattle in his father’s grounds, according to the custom of that age in France, even in good families, as among the ancient Hebrews, he often deprived himself of his dinner to divide it among the necessitous. Fasting was his delight in an age in which children seldom know what it is to curb their appetites. These virtues were supported by an uncommon spirit of prayer and retirement, and a great purity and innocence of manners. When he was old enough, he was sent abroad to be initiated in the higher studies: he went first to Augusta Verumanduorum, 1 the capital of the province, and afterwards to Tournay, where King Childeric I. is said to have kept his court. Pomp and splendour, which so much dazzle the eyes of worldly men, had no charms for the saint, whose soul loathed everything in which he did not find his God. His parents, delighted with his happy dispositions for virtue, called him back to the city of Vermand, and entreated the bishop to instruct him in the sacred science of the holy scriptures. The scholar astonished the master both by his rapid progress in learning, and still more by the fervour of his piety, his assiduity in prayer, his tears, with which he continually watered his cheeks at his devotions; the readiness of his obedience; his extraordinary humility, and the austerity of his mortifications: in concealing which he was most ingenious. Yet all his exercises appeared to him no better than sloth and imperfection; and it was his constant complaint that he was not allowed to do penance. Being promoted to the priesthood in the thirty-third year of his age, he became a bright ornament of that sacred Order. He preached the word of God to the people with an unction which touched the hearts of the most hardened; but the influence of his example, by which he enforced the precepts which he delivered from the pulpit, seemed irresistible. He employed in holy contemplation and prayer all the time which his exterior functions did not claim. His fasts were continual and severe; but the perfect mortification of his will and passions by meekness and humility, seemed that virtue by which he was rendered most admirable. No man seems ever to have been more perfectly master of himself, or to have possessed a more constant evenness of temper. He never appeared elated with joy, or dejected and sunk by sadness upon any vicissitude in human affairs; was always patient and silent in adversity; sweet, courteous, and humble in prosperity, affable and beneficent to all, especially to the poor. 1

In 530, Alomer, the thirteenth bishop of that country, dying, St. Medard was unanimously chosen to fill the see, and was consecrated by St. Remigius, who had baptized King Clovis in 496, and was then exceedingly old. Our saint’s new dignity did not make him abate anything of his austerities, but added to them the solicitude of his pastoral charge; and though at that time seventy-two years old, he thought himself obliged to redouble his labours. Though his diocess was very wide, it seemed not to suffice for his zeal, which could not be confined wherever he saw an opportunity of advancing the honour of God, and of abolishing the remains of idolatry. He rejoiced in calumnies and persecutions, and always triumphed over them by silence and patience. He had the affliction to see his diocess cruelly ravaged by the Huns and Vandals; but this calamity was to him a great spiritual harvest, by the opportunities it afforded him of exerting his charity and courage. He was, under that deluge of miseries, the refuge, support, and comfort of all the distressed. The ancient city of Augusta Verumanduorum being, by the fury of wars and other misfortunes, brought to a ruinous condition, and lying open to the incursions of barbarians, St. Medard transferred his see to Noyon, a strong walled town. From that time the old capital, which had been so flourishing in the times of the Gauls, fell entirely to decay; and at present nothing of it remains except a borough with a Premonstratensian abbey, which still retains the name of Vermand. The neighbouring town of St. Quintin is now become the capital of that part of Picardy. 2

Other provinces envied the happiness of the Vermandois in possessing so great a pastor, and earnestly desired to share in the same. The clergy and people of Tournay, being supported by King Clotaire I., the son of Clovis the Great, after the death of St. Eleutherius in 532, would have no other person for their bishop. In compliance with their desire, St. Remigius, their metropolitan, thinking this necessary for the propagation of the gospel, with the approbation of the pope, commanded St. Medard to govern both those great diocesses, which from that time remained united under the same bishop for the space of five hundred years. Till then, some parts of the diocess of Tournay lay benighted under the shades of idolatry. St. Medard visited them all, and though he was often threatened, and sometimes seized by the Pagans with a view of taking away his life, he overcame all obstacles, and by his zealous labours and miracles, the rays of the gospel dispelled the mists of idolatry throughout the whole extent of his diocesses. What rendered this task more difficult and perilous, was the savage and fierce disposition of the ancient inhabitants of Flanders, who were the most barbarous of all the nations of the Gauls and Franks, as the original historians frequently take notice. The Greeks and Romans civilized the western part of the world, by teaching the barbarous nations to cultivate their minds with the useful and polite arts. But the most elegant ages of those empires themselves may, in many respects, be esteemed barbarous if compared with Christianity. The divine spirit of mildness, patience, humility, and charity which it inspires, and the purity, and sanctity of its morals, have refined the minds of men, corrected the ignorance, stupidity, and barbarism of the fiercest nations, and diffused a rational, virtuous, and holy temper throughout the countries where the gospel has been planted. St. Medard, with incredible pains, brought over the most rude and wild people from their barbarous manners, inspired them with the meek spirit of the gospel, and rendered them a civilized and Christian nation, abounding with examples of eminent virtue, as Miræus observes. Our saint having completed this great work in Flanders, returned to Noyon, where Radegondes, queen of France in 544, received the religious veil from his hands, with the consent of her husband, Clotaire, and was made a deaconess. 3 Shortly after, the saint fell sick. Upon the first news of his illness, King Clotaire, who always honoured him as a living saint, came to Noyon to pay him a visit, and to receive his blessing. Soon after his departure, the saint rested from his labours in a very advanced age, in the sixth century, according to Le Cointe in 545, according to Pagi in 561. The whole kingdom lamented his death as the loss of their common father and protector. His body was buried in his own cathedral; but King Clotaire was so moved by many miracles wrought at his tomb, that he desired to translate his precious remains to Soissons, where he then chiefly resided. 3

Clotaire was an able, valiant, and generous prince, but had tarnished his glory by actions of cruelty and ambition in his youth. He reigned first king of Soissons. By the death of his brother Clodomir in 524, he obtained a share in the kingdom of Orleans: by the death of Thierry in 544, he added Austrasia or Metz to his dominions; and by that of Childebert in 558 he became also king of Paris, and of all France. He endeavoured to expiate the crimes of his youth by works of penance, and listened to the advice of St. Medard. Having begun to build a stately church and abbey at Soissons, after the death of that holy man, he caused his relics to be translated, thither from Noyon in a shrine covered with most precious stuffs, seeded with diamonds, and adorned with plates of gold; the king himself, the princes, his children, and all the chief lords of the court attending the procession: the king thought himself honoured by sometimes putting his royal shoulders under the burden. The body was laid at Crouy or Croiac, a village eastward of Soissons, near the gates, and a small church or oratory of wood was raised over it, till the church in Soissons could be finished. Clotaire dying in 561 at Compiegne, the structure of this abbey was completed by King Sigebert, one of his younger sons. It has been sometimes styled by popes the chief of all the Benedictin abbeys in France. Fortunatus and St. Gregory of Tours, who lived before the close of the same century, testify, that in their time the festival of St. Medard was celebrated in France with great solemnity. A small portion of his relics was procured for the parish church which bears his name in Paris. 4

All holy pastors were eminently men of prayer. Besides the constant homage of public prayer, they retired frequently into their closets or into wildernesses to give themselves up entirely to this heavenly exercise. This Jesus teaches them by so often withdrawing into deserts and mountains to pray, and to spend whole nights in prayer. The most retired places, and the calmest and most silent seasons ought to be chosen, that our souls may most perfectly soar above all earthly things, and sequestering our minds and hearts from them, converse in heaven, and recommend to God both our own and others’ necessities. The sanctification both of the pastor and his flock requires this. To retire sometimes to speak to God for them is not to abandon them, but to serve them in the best manner by endeavouring to draw down the most abundant showers of divine grace upon them, and by purifying his own soul, and replenishing himself with God and his truths, learning the art of imparting them with their interior spirit. Without this, the salvation both of the pastor and his people is equally in danger. The apostles joined prayer with their ministry, as equally dividing their care and their time. Acts vi.

Note 1. The Latin of Vermand.

Note 2. The present Vermand is a small town or village, with an abbey of the Order of Premontrê, three leagues from St. Quintin’s, and four from Peronne. Nicholas Sanson has demonstrated this borough to have been built on the spot and from the ruins of the ancient Augusta Verumanduorum. Adrian Valois and the Abbé de Longuerue object, that according to the ancient life of St. Quintin, that martyr’s body was buried at Augusta Verumanduorum. But the author evidently gives that name to the new town of St. Quintin’s only because the inhabitants of Vermand had removed thither their households and city. For the old city having been destroyed by the barbarians about the year 531, St. Medard translated his see to Noyon, Cæsar’s Noviomagus. Part of the inhabitants retired to Noyon; but the greater part founded the new city of St. Quintin. See Nic. Sanson, In Pharum Galliæ Disquisitiones Geographicæ; Index Alphabeticus, et Exercitationes Geographometicæ ad utrumque Itinerarium Romanum per Gallias. Also Sanadon, Cluvier, &c.

Note 3. On the Deaconesses read the learned dissertation of Cuper the Bollandist, Augusti, t. 3, p. 51. Bingham, &c

Rev. Alban Butler (1711–73). Volume VI: June. The Lives of the Saints. 1866

SOURCE : http://www.bartleby.com/210/6/081.html

Église Saint-Médard, 141 rue MouffetardParis

Église Saint-Médard, 141 rue MouffetardParis

Eugène Atget. Chevet de l'église Saint Médard, Paris, vers 1900


Short Lives of the Saints – Saint Medard, Bishop and Confessor

Entry

This holy prelate was bishop of Noyon and Tournay, and his zeal was exercised in most successfully rooting out the remains of paganism in his two dioceses. He was so extremely good and gentle that his persuasive preaching won all hearts. It was he who instituted the “Feast of the Rose,” a touching and beautiful celebration at Salency, at which, year after year, a sum of money and a crown of roses were given to the most virtuous and deserving maiden in that district. During many centuries this custom caused great emulation among the modest young virgins of Salency, and so long as it remained a Christian festival was productive of the happiest results. Saint Medard died in 545.

He preached the joys of heaven and pains of hell,
And warned the sinner with becoming zeal,
But on eternal mercy loved to dwell.
    – John Dryden

Favorite Practice – To supply or increase the dowry of poor, deserving maidens.

MLA Citation

Eleanor Cecilia Donnelly. “Saint Medard, Bishop and Confessor”. Short Lives of the Saints1910. CatholicSaints.Info. 17 April 2021. Web. 7 June 2021. <https://catholicsaints.info/short-lives-of-the-saints-saint-medard-bishop-and-confessor/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/short-lives-of-the-saints-saint-medard-bishop-and-confessor/

Luca Signorelli. Polittico di San Medardo ad Arcevia, 1507, 393 x 305,

Arcevia, Collegiata di San Medardo,

San Medardo è raffigurato in abiti vescovili, secondo da sinistra, nella fila in basso

San Medardo Vescovo

8 giugno

Vermandois (Francia)? - Saint-Quentin (Francia), ca. 560

Suo padre è uno dei Franchi conquistatori della Gallia. Sua madre è di famiglia gallo-romana: appartiene ai nobili del popolo "conquistato". Medardo, fa parte della prima generazione "francese", nata dalla fusione delle due stirpi. Dopo gli studi a Viromandensium (attuale Saint-Quentin) viene ordinato sacerdote, e diventa famoso per alcuni miracoli attribuitigli. Intorno al 545 è vescovo dell'attuale Saint-Quentin, nel territorio sul quale regna Clotario I, uno dei quattro figli di Clodoveo, che alla morte del padre si sono spartiti il regno. E un giorno arriva nell'episcopio di Medardo Radegonda, figlia del re di Turingia, arrivata alla corte di Clotario I come "bottino di guerra", e infine sua moglie ma continuamente tradita e offesa da Clotario. Medardo l'accoglie, la consacra diaconessa: Radegonda fonderà poi un monastero e un ospedale a Poitiers. Quando muore Medardo, nel 560, il re Clotario I ordina che il corpo venga portato a Soissons. Qui sopra la sua tomba si costruirà poi la chiesa dell'abbazia di San Medardo.(Avvenire)

Patronato: Malattie dei denti

Etimologia: Medardo = onorato e ardito, dal tedesco

Emblema: Bastone pastorale

Martirologio Romano: A Soissons sempre in Francia, san Medardo, vescovo di Saint-Quentin, che dopo la distruzione di questa città trasferì la sua cattedra episcopale a Noyon, dove profuse ogni cura nel convertire il popolo dalle superstizioni pagane alla dottrina di Cristo. 

Suo padre è uno dei Franchi conquistatori della Gallia con re Clodoveo. Sua madre è di famiglia gallo-romana: appartiene alla classe nobile del popolo“conquistato”. Sicché lui, Medardo, fa parte della prima generazione “francese”, nata dalla fusione delle due stirpi. Dopo gli studi a Viromandensium (attuale Saint-Quentin) viene ordinato sacerdote, e diventa precocemente famoso per alcuni miracoli attribuitigli, minuscoli prodigi. Un giorno, la sua preghiera ha reso “muta” la campanella che segnalava il furto di una mucca; un’altra volta, ha placato e dirottato uno sciame di api, inferocite contro un uomo che rubava l’arnia col miele.

Miracoli a favore dei ladri, insomma. Ma quei ladri stavano derubando lui: sua era la mucca, suo il miele; sua anche una vigna depredata da uno che lui ha aiutato a fuggire. Narrazioni ingenue, probabilmente leggendarie: ma sono importanti come testimonianze della fama di generosità che lo ha circondato anche da semplice prete. Nel romanzo ottocentesco I miserabili, di Victor Hugo, troviamo la figura del vescovo Benvenuto Myriel, di Digne, che non solo perdona chi ha rubato la sua argenteria da tavola, ma gli regala ancora due candelabri preziosi. Forse Hugo, creando questo personaggio, si è ispirato ai racconti sulla generosità di Medardo.

Intorno al 545 lo troviamo vescovo dell’attuale Saint-Quentin, nel territorio sul quale regna Clotario I, uno dei quattro figli di Clodoveo, che alla morte del padre si sono spartiti il regno. Più tardi, morti i fratelli, Clotario I regnerà da solo sui Franchi.

E un giorno arriva nell’episcopio di Medardo in Saint-Quentin una donna disperata. È Radegonda, figlia del re di Turingia, arrivata alla corte di Clotario I come “bottino di guerra”, e infine sua moglie: ma sfortunatissima moglie, continuamente tradita e offesa da Clotario, che poi fa uccidere uno dei suoi fratelli. La donna non ne può più del re, della corte, vuole lasciare tutto e farsi monaca. Medardo l’accoglie, la consacra diaconessa e l’avvia verso la nuova vita: Radegonda fonderà poi un monastero  e un ospedale a Poitiers. Questo è l’avvenimento più importante che le cronache tramandano sull’episcopato di Medardo, che dura quindici anni. Quando muore, il re Clotario I ordina che il corpo venga portato a Soissons (all’epoca è la sua capitale). Qui lo si depone in una tomba, sopra la quale si costruirà poi la chiesa dell’abbazia di San Medardo. E dove sarà seppellito anche re Clotario I, morto nel 561. Così, il culto per il vescovo incomincia subito, si divulga per voce popolare, finché il suo nome sarà iscritto nel Martirologio Geronimiano e poi in quello Romano. Una biografia dell’XI secolo lo indica erroneamente come vescovo di Noyon.

Alcune raffigurazioni di san Medardo lo mostrano con la bocca aperta e sorridente, perché dopo la morte si cominciò a invocare la sua protezione contro il mal di denti. Per secoli, il suo nome è stato poi associato anche alla meteorologia, secondo un detto popolare: «Se piove nel giorno di san Medardo (8 giugno), pioverà ancora per altri quaranta giorni».

Autore: Domenico Agasso

SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/56400

Voir aussi http://oise.catholique.fr/rubriques/droite/art-culture-et-foi/notre-histoire/temoins-dhier/saint-medard/document_view

 http://homepage.mac.com/thm72/orthodoxievco/ecrits/vies/synaxair/juin/medard.pdf