mercredi 24 février 2016

Saint PRÉTEXTAT de ROUEN, évêque et martyr


Vitrail de Saint Prétextat dans la chapelle de la Vierge de la cathédrale de Rouen, réalisé en 1463 par Guillaume Barbe.

Saint Prétextat

Évêque de Rouen, martyr (+ 586)

Comme évêque de Rouen, il défend vigoureusement les droits de l'Église et dénonce les agissements de la cour royale, en particulier ceux de la reine Frédégonde. Il est violemment persécuté et, compromis avec la cour, le synode des évêques le condamne à sept ans d'exil. De retour sur son siège épiscopal, il adjure de nouveau Frédégonde de changer de vie. Celle-ci, furieuse de son retour et de son ascendant, le fait assassiner pendant qu'il prie au pied de l'autel.

Il vivait à une époque trouble et cruelle marquée par Brunehaut et Frédégonde qui n'hésitaient pas à assassiner qui ne leur convenait pas. Il fut souvent accusé, mais la vérité eut toujours raison des calomnies. Son rôle épiscopal fut des plus importants et les fidèles avaient grande confiance en lui.

À Rouen, en 586, saint Prétextat, évêque, qui fut frappé à mort par un sicaire de la reine Frédégonde dans sa cathédrale, le dimanche de la Résurrection.

Martyrologe romain

SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/697/Saint-Pretextat.html

Saint-Godard, Rouen, baie 9 représentant Saint-Prétextat, évêque de Rouen, assassiné par Frédégonde en 560.

Détail de la baie 9 représentant Saint-Prétextat, évêque de Rouen, assassiné par Frédégonde en 560.


Saint Prétextat, évêque de Rouen, martyr. 588.

Pape : Benoît Ier ; Pélage II. 

Roi de France : Sigebert Ier ; Chilpéric Ier ; Clotaire II.

" La souffrance n'a de prix qu'autant qu'elle est supportée saintement ; et c'est de celle-ci que Jésus-Christ a dit " Bienheureux ceux qui pleurent, parce qu'ils seront consolés "."
Matth. V, 5.

Le roi d'Austrasie, Sigebert Ier, venait de succomber sous les coups des sicaires de Frédégonde, l'épouse de Chilpéric Ier, roi de Neustrie et roi de Paris ; il laissait une jeune veuve, la reine Brunehaut, qui eut le malheur de plaire au fils de sa rivale, le jeune Mérovée. Le mariage de Brunehaut avec Mérovée fut béni en 576, à Rouen, par saint Prétextat, qui était évêque de cette ville depuis l'année 549. Un pareil mariage était contraire aux Canons ; mais Prétextat, juge de la cause, accorda dispense et passa outre de là, grande colère à la cour de Chilpéric, où l'on fit entendre que le saint Evêque trempait dans la révolte de Mérovée. On ne tarda pas à lui faire son procès.

Le roi avait appris que cet évêque distribuait des présents au peuple ; il le manda à sa cour, et ayant découvert que la reine Brunehaut lui avait laissé ses trésors en dépôt, il les lui enleva et le fit garder en exil, jusqu'à ce qu'il eut fait terminer cette affaire par un jugement canonique. Il convoqua donc à ce sujet à Paris un concile de quarante-cinq évêques dans la basilique de Saint-Pierre, en 579.

Le roi parut lui-même au milieu de l'assemblée, et, adressant la parole à Prétextat qui avait eu ordre de se rendre au Concile, il lui dit :

" A quoi avez-vous pensé, évêque, de marier Mérovée, qui aurait dû être mon fils, et qui est mon ennemi, avec sa tante, c'est-à-dire avec la femme de son oncle ? Ignorez-vous les dispositions des saints Canons à ce sujet ? Mais vous n'en êtes pas demeuré là : vous avez conspiré avec lui et donné des présents pour me faire assassiner ; vous m'avez fait un ennemi de mon fils, vous avez séduit mon peuple par argent, afin que personne ne me gardât la fidélité promise, et vous avez voulu m'enlever ma couronne."

Les Francs, qui étaient présents en grand nombre, frémirent à ce discours et voulaient ouvrir les portes de l'église pour en tirer Prétextat et le lapider ; mais le roi les en empêcha.

Ce saint Evêque nia avec fermeté tous les faits avancés contre lui, malgré les dépositions de faux témoins, qui montrèrent divers présents
qu'il leur avait faits pour les engager à être fidèles à Mérovée. Il répondit :

" Vous dites vrai je vous ai fait divers présents, mais ce n'a pas été en vue de tenter votre fidélité au roi. Vous m'aviez donné des chevaux de prix et plusieurs autres choses ; que pouvais-je faire de mieux que de témoigner ma reconnaissance par des présents mutuels ?"

On parut se contenter de cette réponse, et le roi, ayant ainsi terminé la première séance, se retira dans son palais pour y mieux concerter ses accusations. Après le départ de Chilpéric, les évêques demeurèrent dans la sacristie, et, comme ils conféraient ensemble, Aétius, archidiacre de l'Eglise de Paris, les y vint trouver et leur dit :

" Évêques du Seigneur, qui êtes assemblés, écoutez-moi, c'est maintenant que vous allez rendre votre nom illustre ou vous déshonorer à jamais. Personne ne vous regardera plus comme des évêques si vous manquez de fermeté et si vous laissez périr votre frère."

La crainte de Frédégonde avait fermé la bouche aux évêques ; ils demeurèrent dans le silence et se mirent le doigt sur les lèvres, comme pour faire entendre qu'ils ne voulaient point parler.

Alors Grégoire, évêque de Tours, prenant la parole, dit :

" Très-saints évêques, et vous surtout qui avez plus de part à la confiance du roi, écoutez-moi. Donnez à ce prince un conseil salutaire et digne des évêques, de peur qu'il ne perde son royaume et ne flétrisse sa gloire en suivant les mouvements de sa colère contre un ministre du Seigneur."

Les évêques gardèrent encore le silence.

Le Concile s'étant assemblé pour la seconde séance, le roi y vint dès le matin et dit :

" Les Canons ordonnent de déposer un évêque convaincu de larcin."

Les Prélats demandèrent quel était l'évêque accusé de ce crime. Le roi répondit :

" Vous avez vu ce qu'il nous a volé."

Il avait montré, en effet, trois jours auparavant, deux coffres pleins de meubles et de bijoux précieux, estimés plus de trois mille sous d'or, et un sac qui en contenait environ deux mille en espèces, prétendant que Prétextatles lui avait dérobés.

Prétextat répondit :

" Je crois, prince, que vous vous souvenez qu'après que la reine Brunehaut eut quitté Rouen, j'allai vous trouver et que je vous dis qu'elle m'avait laissé en dépôt cinq coffres et qu'elle envoyait souvent ses gens me les demander ; mais que je ne voulais pas m'en dessaisir sans votre agrément. Vous me dites : " Défaites-vous de cela, rendez à cette femme ce qui lui appartient, de peur que ce ne soit une semence d'inimitié entre mon neveu Childebert et moi. Ainsi étant retourné à Rouen, je délivrai aux gens de Brunehaut un coffre ; car ils ne purent en emporter davantage. Etant revenus, ils demandèrent les autres. Je voulus encore avoir votre consentement, et vous répondîtes : " Défaites-vous de tout cela, Ô évêque, de peur que ce ne soit un sujet de scandale ". Je leur donnai encore deux coffres ainsi, deux sont demeurés chez moi. Pourquoi donc me calomniez-vous et nommez-vous larcin ce qui est un dépôt ?"

Le roi répliqua :

" Si c'était un dépôt, pourquoi avez-vous ouvert un de ces coffres, et partagé un drap d'or à des gens que vous vouliez engager à me chasser de mon royaume ?"

L'évêque reprit :

" Je vous ai déjà dit que j'avais reçu des présents de ces personnes, et que, n'ayant rien alors à leur donner, je pris quelque chose de ce dépôt : je regardais comme à moi tout ce qui appartenait à mon fils Mérovée, que j'ai tenu sur les fonts du baptême."

Le roi demeura confus, et la simple vérité triompha cette fois de tous les artifices de la calomnie. Chilpéric, étant sorti du Concile, dit à quelques prélats qui étaient ses flatteurs :

" J'avoue que les réponses de l'évêque m'ont confondu, et je sais dans ma conscience qu'il dit vrai. Que ferai-je donc maintenant pour contenter la reine à son sujet ?"

Après y avoir pensé un moment, il ajouta :

" Allez et dites-lui comme de vous-mêmes et par manière de conseil Vous savez que le roi Chilpéric est plein de bonté et se laisse aisément uéchir humiliez-vous devant lui et dites que vous avez fait ce dont il vous accuse. Alors nous nous jetterons tous à ses pieds pour lui demander votre grâce."

Prétextat, que son innocence ne rassurait pas contre les intrigues de ses ennemis, donna dans le piége qui lui était tendu.

Le lendemain matin, le roi, s'étant rendu à la troisième séance du Concile, dit à Prétextat :

" Si vous ne faisiez des présents à ces personnes que parce que vous en aviez reçu, pourquoi les engagiez-vous à prêter serment d'être fidèles à Mérovée ?"

L'évêque répondit :

" J'ai demandé, je l'avoue, leur amitié pour lui ; j'aurais appelé à son secours non seulement les hommes, mais les anges du ciel si je l'avais pu, parce qu'il était mon fils spirituel par le baptême, ainsi que je l'ai dit."
Comme sur cette réponse la contestation s'échauffait, Prétextat, suivant le conseil perfide qu'on lui avait donné, se prosterna tout à coup en disant :

" J'ai péché contre le ciel et contre vous, Ô prince très miséricordieux : je suis un infâme homicide, j'ai voulu attenter à votre vie et mettre votre fils sur votre trône."

Le roi, ravi de voir que son artifice avait réussi, se jeta de son côté aux pieds des prélats, et leur dit :

" Très pieux évêques, écoutez un criminel qui confesse un attentat exécrable."

Les évêques, les yeux baignés de larmes, relevèrent le roi, qui s'en retourna au palais après avoir donné ordre qu'on fît sortir Prétextat de l'église. Chilpéric envoya au Concile une collection de Canons, à laquelle on avait ajouté un nouveau recueil d'autres Canons qu'on disait être des Apôtres. On en lut cet article : " Que l'évêque convaincu d'homicide, d'adultère et de parjure soit déposé ". Prétextat, qui reconnut alors trop tard qu'on l'avait joué, demeurait interdit. Bertram, évêque de Bordeaux, lui dit en très-bon courtisan :

" Mon frère, puisque vous êtes dans la disgrâce du roi, vous n'aurez pas notre communion avant qu'il ne vous ait rendu sa bienveillance."

Chilpéric ne voulait pas en rester là il demanda qu'on déchirât la robe de Prétextat, ce qui était une marque ignominieuse de déposition ; ou bien qu'on récitât sur sa tête le Psaume CVIII contenant les malédictions lancées contre Judas ; ou du moins qu'on prononçât contre cet évëque une excommunication perpétuelle. Grégoire de Tours s'opposa avec courage à ces propositions et somma le roi de tenir la parole qu'il avait donnée de ne rien faire contre les Canons ; mais Prétextat fut enlevé du Concile et jeté dans une prison, d'où il tenta de s'évader pendant la nuit. On lui fit subir à cette occasion les plus rudes traitements, puis il fut relégué dans une île près de Coutances, apparemment dans l'île de Jersey. Mélantius, créature de Frédégonde, fut mis sur le siège de Rouen.

Telle fut l'issue du cinquième Concile de Paris, où l'innocence fut enfin opprimée par la puissance du roi, par la lâcheté de quelques évêques et par la simplicité même de Prétextat, qui, durant son exil, expia à l'aide de la pénitence, la faiblesse qu'il avait eue de confesser des crimes dont il était innocent. Il fit un saint usage de ses souffrances et donna le spectacle des plus héroïques vertus.

Dès que les habitants de Rouen eurent appris la mort de Chilpéric, assassiné à son tour à Chelles en 584, ils rappelèrent de son exil leur évêque et le rétablirent sur son siége. Frédégonde s'y opposa de tout son crédit, et Prétextat crut devoir venir à Paris prier Gontran de faire examiner sa cause. Ce prince voulait convoquer un Concile pour ce sujet ; mais Ragnemsode, évêque de Paris, lui présenta, au nom de tous les autres évêques, que cela n'était nullement nécessaire, que le Concile de Paris avait à la vérité imposé une pénitence à Prétextat, mais qu'il ne l'avait pas déposé de l'épiscopat. Ainsi le roi le reçut à sa table et le renvoya à son Eglise.

Mélantius, qui avait été mis à sa place sur le siège de Rouen, en fut chassé, et il alla s'en consoler auprès de Frédégonde, que Gontran relégua au Vau-de-Reuil, à quatre lieues de Rouen.

Mais cette nouvelle Jézabel ne se tint pas tranquille du lieu où elle avait été reléguée, elle fit menacer Prétextat de le faire exiler une seconde fois. Il répondit avec fermeté :

" J'ai toujours été évêque jusque dans mon bannissement, et vous, vous ne serez pas toujours reine. L'exil me servira de degré pour m'élever au royaume céleste mais vous, de votre trône, vous serez précipitée dans l'abîme, si vous ne renoncez à vos péchés pour faire une salutaire pénitence."

On ne disait pas impunément de telles vérités à une reine du caractère de Frédégonde. Des avis si salutaires allumèrent toutes ses fureurs, et l'on en vit bientôt les funestes effets.

Le dimanche suivant, le saint Evêque étant allé à l'église le matin plus tôt qu'à l'ordinaire, y chantait les louanges de Dieu, lorsqu'il se sentit frappé d'un coup de poignard par un assassin. Il jeta un cri pour appeler ses clercs mais, personne ne venant à son secours, il se traîna péniblement jusqu'à l'autel et y fit à Dieu par une courte et fervente prière le sacrifice de sa vie. Pendant ce temps-là, le peuple fidèle qui était dans l'église étant accouru à lui, on l'emporta dans sa maison et on le mit dans son lit.

L'artificieuse Frédégonde alla aussitôt lui rendre visite pour lui témoigner la part de douleur qu'elle prenait à ce funeste accident.

" Saint évêque, lui dit-elle, nous n'avions pas besoin, ni nous ni le reste de votre peuple, que ce malheur vous arrivât ; mais plût à Dieu qu'on pût découvrir l'assassin pour lui faire expier son crime dans les supplices."

Prétextat, qui n'était pas la dupe de ces indignes artifices, lui répondit avec une sainte liberté :

" Eh ! Quelle autre main a porté le coup que celle qui a tué les rois, qui a versé tant de sang innocent, qui a fait tant de maux à ce royaume ?"

Frédégonde, faisant semblant de ne pas l'entendre, lui répliqua :

" Nous avons d'habiles médecins, qui pourront vous guérir ; souffrez qu'on vous les envoie. Je sens, repartit l'évoque, que le Seigneur m'appelle ; mais vous, qui êtes l'auteur de tous ces crimes, vous serez chargée de malédiction en ce monde, et Dieu vengera mon sang sur votre tête."

Frédégonde s'étant retirée couverte de confusion, saint Prétextat expira après avoir réglé quelques affaires de sa maison, et Romachaire, éveque de Coutances, se rendit à Rouen pour faire la cérémonie des funérailles car c'était un devoir que les évoques voisins se rendaient les uns aux autres. Les citoyens de Rouen, et surtout les Francs qui étaient établis dans cette ville, furent consternés d'un meurtre si atroce.

Un seigneur franc eut le courage d'aller au palais de Frédégonde lui en faire de vifs reproches :

" Vous avez, lui dit-il, commis déjà bien des crimes, mais vous n'en avez pas commis de plus grand que de faire ainsi assassiner un si saint évêque. Que le Seigneur venge au plus tôt le sang innocent !

Pour nous, nous prendrons de si bonnes mesures, que vous ne serez plus en état de commettre de pareils attentats."

Après ce discours, il voulut se retirer ; mais Frédégonde, qui ne se possédait jamais mieux que quand elle méditait une plus cruelle vengeance, l'invita à dîner. Sur le refus qu'il en fit, elle le pressa de prendre un rafraîchissement, afin qu'il ne fût pas dit qu'il était sorti à jeun d'une maison royale. Il se rendit à ses instances et on lui présenta, selon l'usage des anciens Francs, du vin d'absinthe assaisonné de miel. Il s'aperçut aussitôt qu'il avait pris du poison et, après avoir averti ses gens de n'en point boire, il monta à cheval pour s'enfuir, mais le poison était si violent qu'il mourut avant d'arriver à sa maison.

Leudevalde (ou Leudovalde),  évêque de Bayeux (et précédemment de Coutances), premier suffragant de Rouen, écrivit une lettre circulaire à tous les évêques sur le scandale causé par l'assassinat de Prétextat, et, ayant pris conseil probablement des prélats de sa province, il fit fermer toutes les églises de Rouen et défendit d'y faire l'office jusqu'à ce qu'on eût découvert l'auteur du crime.

Cet exemple d'un interdit général sur toute une ville, est remarquable, et c'est le premier qu'on trouve dans l'histoire de l'Eglise en France. Leudovalde fit plus : il fit arrêter quelques personnes suspectes qui accusèrent Frédégonde, et peu s'en fallut que ce zèle ne lui coûtât la vie à lui-même, mais la fidélité de son peuple le défendit contre les embûches qu'on lui dressa.

Cependant, Frédégonde, pour se justifier, s'avisa d'un stratagème qui ne tourna qu'à sa honte. Elle fit prendre un de ses esclaves qu'elle savait être l'assassin et le fit cruellement fouetter. Ensuite elle le livra au neveu de Prétextat, croyant qu'il n'avouerait rien, comme sans doute il le lui avait promis. Mais la torture et sa mauvaise conscience lui arrachèrent la vérité. Il confessa qu'il avait reçu cent sous d'or de Frédégonde pour commettre le crime, cinquante de l'évêque Mélantius et cinquante autres de l'archidiacre de Rouen, et que de plus, on lui avait accordé la liberté.

Mais cette femme artificieuse, qui d'ailleurs disposait de toutes les faveurs, malgré des faits si atroces, maintint toujours son autorité ; et, ce qui est encore plus surprenant, elle fit rétablir Mélantius sur le siège de Rouen, encore teint d'un sang que cet indigne prélat avait contribué à faire verser.

Saint Prétextat est honoré par l'Eglise comme martyr le 24 février ; mais on croit qu'il mourut le 14 avril de l'année 588.

SOURCE : http://hodiemecum.hautetfort.com/archive/2009/04/14/14-avril-saint-pretextat-eveque-de-rouen-martyr-588.html

Vitrail de la basilique de Bonsecours représentant Saint-Prétextat.


Saint Prétextat

Fête saint : 14 Avril

Titre : Évêque et Martyr de Rouen

Date : 588

Pape : Pélage II

Le roi parut lui-même au milieu de l’assemblée, et, adressant la parole à Prétextat qui avait eu ordre de se rendre au Concile, il lui dit : « À quoi avez-vous pensé, évêque, de marier Mérovée, qui aurait dû être mon fils, et qui est mon ennemi, avec sa tante, c’est-à-dire avec la femme de son oncle ? Ignorez-vous les dispositions des saints Canons à ce sujet ? Mais vous n’en êtes pas demeuré là : vous avez conspiré avec lui et donné des présents pour me faire assassiner ; vous m’avez fait un ennemi de mon fils, vous avez séduit mon peuple par argent, afin que personne ne me gardât la fidélité promise, et vous avez voulu m’enlever ma couronne ».

La Vie des Saints : Saint Prétextat

Auteur

Mgr Paul Guérin. Les Petits Bollandistes - Vies des Saints - Septième édition - Bloud et Barral - 1876 -

Saint Prétextat

Hagiographie

Le roi d’Austrasie, Sigebert, venait de succomber sous les coups des sicaires de Frédégonde ; il laissait une jeune veuve, la reine Brunehaut, qui eut le malheur de plaire au fils de sa rivale, le jeune Mérovée. Le mariage de Brunehaut avec Mérovée fut béni en 576, à Rouen, par saint Prétextat, qui était évêque de cette ville depuis l’année 549. Un pareil mariage était contraire aux Canons ; mais Prétextat, juge de la cause, accorda dispense et passa outre : de là, grande colère à la cour de Chilpéric, où l’on fit entendre que le saint Évêque trempait dans la révolte de Mérovée. On ne tarda pas à lui faire son procès.

Le roi avait appris que cet évêque distribuait des présents au peuple ; il le manda à sa cour, et ayant découvert que la reine Brunehaut lui avait laissé ses trésors en dépôt, il les lui enleva et le fit garder en exil, jusqu’à ce qu’il eut fait terminer cette affaire par un jugement canonique. Il convoqua donc à ce sujet à Paris un concile de quarante-cinq évêques dans la basilique de Saint-Pierre, en 579.

Le roi parut lui-même au milieu de l’assemblée, et, adressant la parole à Prétextat qui avait eu ordre de se rendre au Concile, il lui dit :

« À quoi avez-vous pensé, évêque, de marier Mérovée, qui aurait dû être mon fils, et qui est mon ennemi, avec sa tante, c’est-à-dire avec la femme de son oncle ? Ignorez-vous les dispositions des saints Canons à ce sujet ? Mais vous n’en êtes pas demeuré là : vous avez conspiré avec lui et donné des présents pour me faire assassiner ; vous m’avez fait un ennemi de mon fils, vous avez séduit mon peuple par argent, afin que personne ne me gardât la fidélité promise, et vous avez voulu m’enlever ma couronne ».

Les Francs, qui étaient présents en grand nombre, frémirent à ce discours et voulaient ouvrir les portes de l’église pour en tirer Prétextat et le lapider ; mais le roi les en empêcha.

Ce saint Évêque nia avec fermeté tous les faits avancés contre lui, malgré les dépositions à de faux témoins, qui montrèrent divers présents qu’il leur avait faits pour les engager à être fidèles à Mérovée. Il répondit :

« Vous dites vrai : je vous ai fait divers présents, mais ce n’a pas été en vue de tenter votre fidélité au roi. Vous m’aviez donné des chevaux de prix et plusieurs autres choses ; que pouvais-je faire de mieux que de témoigner ma reconnaissance par des présents mutuels ? ».

On parut se contenter de cette réponse, et le roi, ayant ainsi terminé la première séance, se retira dans son palais pour y mieux concerter ses accusations. Après le départ de Chilpéric, les évêques demeurèrent dans la sacristie, et, comme ils conféraient ensemble, Aétius, archidiacre de l’Église de Paris, les y vint trouver et leur dit :

« Évêques du Seigneur, qui êtes assemblés, écoutez-moi, c’est maintenant que vous allez rendre votre nom illustre ou vous déshonorer à jamais. Personne ne vous regardera plus comme des évêques si vous manquez de fermeté et si vous laissez périr votre frère ».

La crainte de Frédégonde avait fermé la bouche aux évêques ; ils demeurèrent dans le silence et se mirent le doigt sur les lèvres, comme pour faire entendre qu’ils ne voulaient point parler. 

Alors Grégoire, évêque de Tours, prenant la parole, dit :

« Très-saints évêques, et vous surtout qui avez plus de part à la confiance du roi, écoutez-moi. Donnez à ce prince un conseil salutaire et digne des évêques, de peur qu’il ne perde son royaume et ne flétrisse sa gloire en suivant les mouvements de sa colère contre un ministre du Seigneur ».

Les évêques gardèrent encore le silence.

Le Concile s’étant assemblé pour la seconde séance, le roi y vint dès le matin et dit :

« Les Canons ordonnent de déposer un évêque convaincu de larcin ».

Les Prélats demandèrent quel était l’évêque accusé de ce crime. Le roi répondit :

« Vous avez vu ce qu’il nous a volé ».

Il avait montré, en effet, trois jours auparavant, deux coffres pleins de meubles et de bijoux précieux, estimés plus de trois mille sous d’or, et un sac qui en contenait environ deux mille en espèces, prétendant que Prétextat les lui avait dérobés.

Prétextat répondit :

« Je crois, prince, que vous vous souvenez qu’après que la reine Brunehaut eut quitté Rouen, j’allai vous trouver et que je vous dis qu’elle m’avait laissé en dépôt cinq coffres et qu’elle envoyait souvent ses gens me les demander ; mais que je ne voulais pas m’en dessaisir sans votre agrément ». Vous me dites : « Défaites-vous de cela, rendez à cette femme ce qui lui appartient, de peur que ce ne soit une semence d’inimitié entre mon neveu Childebert et moi. Ainsi étant retourné à Rouen, je délivrai aux gens de Brunehaut un coffre ; car ils ne purent en emporter davantage. Étant revenus, ils demandèrent les autres. Je voulus encore avoir votre consentement, et vous me répondîtes : – Défaites-vous de tout cela, ô évêque ! De peur que ce ne soit un sujet de scandale. Je leur donnai encore deux coffres : ainsi, deux sont demeurés chez moi. Pourquoi donc me calomniez-vous et nommez-vous larcin ce qui est un dépôt ? ».

Le roi répliqua :

« Si c’était un dépôt, pourquoi avez-vous ouvert un de ces coffres, et partagé un drap d’or à des gens que vous vouliez engager à me chasser de mon royaume ? »

L’évêque reprit :

« Je vous ai déjà dit que j’avais reçu des présents de ces personnes, et que, n’ayant rien alors à leur donner, je pris quelque chose de ce dépôt : je regardais comme à moi tout ce qui appartenait à mon fils Mérovée, que j’ai tenu sur les fonts du baptême ».

Le roi demeura confus, et la simple vérité triompha cette fois de tous les artifices de la calomnie. Chilpéric, étant sorti du Concile, dit à quelques prélats qui étaient ses flatteurs :

« J’avoue que les réponses de l’évêque m’ont confondu, et je sais dans ma conscience qu’il dit vrai. Que ferai-je donc maintenant pour contenter la reine à son sujet ? »

Après y avoir pensé un moment, il ajouta :

« Allez et dites-lui comme de vous­-mêmes et par manière de conseil : Vous savez que le roi Chilpéric est plein de bonté et se laisse aisément fléchir : humiliez-vous devant lui et dites que vous avez fait ce dont il vous accuse. Alors nous nous jetterons-tous à ses pieds pour lui demander votre grâce ».

Prétextat, que son innocence ne rassurait pas contre les intrigues de ses ennemis, donna dans le piège qui lui était tendu. 

Le lendemain matin, le roi, s’étant rendu à la troisième séance du Concile, dit à Prétextat :

« Si vous ne faisiez des présents à ces personnes que parce que vous en aviez reçu, pourquoi les engagiez-vous à prêter serment d’être fidèles à Mérovée ? »

L’évêque répondit :

« J’ai demandé, je l’avoue, leur amitié pour lui ; j’aurais appelé à son secours non-seulement les hommes, mais les anges du ciel si je l’avais pu, parce qu’il était mon fils spirituel par le baptême, ainsi que je l’ai dit ».

Comme sur cette réponse la contestation s’échauffait, Prétextat, suivant le conseil perfide qu’on lui avait donné, se prosterna tout à coup en disant :

« J’ai péché contre le ciel et contre vous, ô prince très-miséricordieux : je suis un infâme homicide, j’ai voulu attenter à votre vie et mettre votre fils sur votre trône ».

Le roi, ravi de voir que son artifice avait réussi, se jeta de son côté aux pieds des prélats, et leur dit :

« Très-pieux évêques, écoutez un criminel qui confesse un attentat exécrable».

Les évêques, les yeux baignés de larmes, relevèrent le roi, qui s’en retourna au palais après avoir donné ordre qu’on fît sortir Prétextat de l’église. Chilpéric envoya au Concile une collection de Canons, à laquelle on avait ajouté un nouveau recueil d’autres Canons qu’on disait être des Apôtres. On en lut cet article : Que l’évêque convaincu d’homicide, d’adultère et de parjure soit déposé. Prétextat, qui reconnut alors trop tard qu’on l’avait joué, demeurait interdit. Bertram, évêque de Bordeaux, lui dit en très-bon courtisan :

« Mon frère, puisque vous êtes dans la disgrâce du roi, vous n’aurez pas notre communion avant qu’il ne vous ait rendu sa bienveillance ».

Chilpéric ne voulait pas en rester là : il demanda qu’on déchirât la robe de Prétextat, ce qui était une marque ignominieuse de déposition ; ou bien qu’on récitât sur sa tête le Psaume CVIII contenant les malédictions lancées contre Judas ; ou du moins qu’on prononçât contre cet évêque une excommunication perpétuelle. Grégoire de Tours s’opposa avec courage à ces propositions et somma le roi de tenir la parole qu’il avait donnée de ne rien faire contre les Canons ; mais Prétextat fut enlevé du Concile et jeté dans une prison, d’où il tenta de s’évader pendant la nuit. On lui fit subir à cette occasion les plus rudes traitements, puis il fut relégué dans une île près de Coutances, apparemment dans l’île de Jersey. Mélantius, créature de Frédégonde, fut mis sur le siège de Rouen.

Telle fut l’issue du cinquième Concile de Paris, où l’innocence fut enfin opprimée par la puissance du roi, par la lâcheté de quelques évêques et par la simplicité même de Prétextat, qui, durant son exil, expia à l’aide de la pénitence, la faiblesse qu’il avait eue de confesser des crimes dont il était innocent. Il fit un saint usage de ses souffrances et donna le spectacle des plus héroïques vertus.

Dès que les habitants de Rouen eurent appris la mort de Chilpéric, assassiné à son tour à Chelles en 584, ils rappelèrent son exil leur évêque et le rétablirent sur son siège. Frédégonde s’y opposa de tout son crédit, et Prétextat crut devoir venir à Paris prier Gontran de faire examiner sa cause. Ce prince voulait convoquer un Concile pour ce sujet ; mais Ra­gnemsode, évêque de Paris, lui présenta, au nom de tous les autres évêques, que cela n’était nullement nécessaire, que le Concile de Paris avait à la vérité imposée une pénitence à Prétextat, mais qu’il ne l’avait pas déposé de l’épiscopat. Ainsi le roi le reçut à sa table et le renvoya à son Église. Mélantius, qui avait été mis à sa place sur le siège de Rouen, en fut chassé, et il alla s’en consoler auprès de Frédégonde, que Gontran relégua au Vau-de-Reuil, à quatre lieues de Rouen.

Mais cette nouvelle Jézabel ne se tint pas tranquille : du lieu où elle avait été reléguée, elle fit menacer Prétextat de le faire exiler une seconde fois. Il répondit avec fermeté :

« J’ai toujours été évêque jusque dans mon bannissement, et vous, vous ne serez pas toujours reine. L’exil me servira de degré pour m’élever au royaume céleste ; mais vous, de votre trône, vous serez précipitée dans l’abîme, si vous ne renoncez à vos péchés pour faire une salutaire pénitence ».

On ne disait pas impunément de telles vérités à une reine du caractère de Frédégonde. Des avis si salutaires allumèrent toutes ses fureurs, et l’on en vit bientôt les funestes effets.

Le dimanche suivant, le saint Évêque étant allé à l’église le matin plus tôt qu’à l’ordinaire, y chantait les louanges de Dieu, lorsqu’il se sentit frappé d’un coup de poignard par un assassin. Il jeta un cri pour appeler ses clercs ; mais, personne ne venant à son secours, il se traîna péniblement jusqu’à l’autel et y fit à Dieu par une courte et fervente prière le sacrifice de sa vie. Pendant ce temps-là, le peuple fidèle qui était dans l’église étant accouru à lui, on l’emporta dans sa maison et on le mit dans son lit.

L’artificieuse Frédégonde alla aussitôt lui rendre visite pour lui témoigner la part de douleur qu’elle prenait à ce funeste accident.

« Saint évêque, lui dit-elle, nous n’avions pas besoin, ni nous ni le reste de votre peuple, que ce malheur vous arrivât ; mais plût à Dieu qu’on pût découvrir l’assassin pour lui faire expier son crime dans les supplices ».

Prétextat, qui n’était pas la dupe de ces indignes artifices, lui répondit avec une sainte liberté :

« Eh ! Quelle autre main a porté le coup que celle qui a tué les rois, qui a versé tant de sang innocent, qui a fait tant de maux à ce royaume ? »

Frédégonde, faisant semblant de ne pas l’entendre, lui répliqua :

« Nous avons d’habiles médecins, qui pourront vous guérir ; souffrez qu’on vous les envoie. – Je sens, repartit l’évêque, que le Seigneur m’appelle ; mais vous, qui êtes l’auteur de tous ces crimes, vous serez chargée de malédiction en ce monde, et Dieu vengera mon sang sur votre tête ».

Frédégonde s’étant retirée couverte de confusion, saint Prétextat expira après avoir réglé quelques affaires de sa maison, et Romachaire, évêque de Coutances, se rendit à Rouen pour faire la cérémonie des funérailles ; car c’était un devoir que les évêques voisins se rendaient les uns aux autres. Les citoyens de Rouen, et surtout les Francs qui étaient établis dans cette ville, furent consternés d’un meurtre si atroce.

Un seigneur franc eut le courage d’aller au palais de Frédégonde lui en faire de vifs reproches :

« Vous avez, lui dit-il, commis déjà bien des crimes, mais vous n’en avez pas commis de plus grand que de faire ainsi assassiner un si saint évêque. Que le Seigneur venge au plus tôt le sang innocent ! Pour nous, nous prendrons de si bonnes mesures, que vous ne serez plus en état de commettre de pareils attentats ».

Après ce discours, il voulut se retirer ; mais Frédégonde, qui ne se possédait jamais mieux que quand elle méditait une plus cruelle vengeance, l’invita à dîner. Sur le refus qu’il en fit, elle le pressa de prendre un rafraîchissement, afin qu’il ne fût pas dit qu’il était sorti à jeun d’une maison royale. Il se rendit à ses instances et on lui présenta, selon l’usage des anciens Francs, du vin d’absinthe assaisonné de miel. Il s’aperçut aussitôt qu’il avait pris du poison et, après avoir averti ses gens de n’en point boire, il monta à cheval pour s’enfuir, mais le poison était si violent qu’il mourut avant d’arriver à sa maison. 

Leudovalde, évêque de Bayeux, premier suffragant de Rouen, écrivit une lettre circulaire.à tous les évêques sur le scandale causé par l’assassinat de Prétextat, et, ayant pris conseil probablement des prélats de sa pro­vince, il fit fermer toutes les églises de Rouen et défendit d’y faire l’office jusqu’à ce qu’on eût découvert l’auteur du crime. Cet exemple, d’un interdit général sur toute une ville, est remarquable, et c’est le premier qu’on trouve dans l’histoire de l’Église en France. Leudovalde fit plus : il fit arrêter quelques personnes suspectes qui accusèrent Frédégonde, et peu s’en fallut que ce zèle ne lui coûtât la vie à lui-même ; mais la fidélité de son peuple le défendit contre les embûches qu’on lui dressa.

Cependant, Frédégonde, pour se justifier, s’avisa d’un stratagème qui ne tourna qu’à sa honte. Elle fit prendre un de ses esclaves qu’elle savait être l’assassin et le fit cruellement fouetter. Ensuite elle le livra au neveu de Prétextat, croyant qu’il n’avouerait rien, comme sans doute il le lui avait promis. Mais la torture et sa mauvaise conscience lui arrachèrent la vérité. Il confessa qu’il avait reçu cent sous d’or de Frédégonde pour commettre le crime, cinquante de l’évêque Mélantius et cinquante autres de l’archidiacre de Rouen, et que de plus, on lui avait accordé la liberté. Mais cette femme artificieuse, qui d’ailleurs disposait de toutes les faveurs, malgré des faits si atroces, maintint toujours son autorité ; et, ce qui est encore plus surprenant, elle fit rétablir Mélantius sur le siège de Rouen, encore teint d’un sang que cet indigne prélat avait contribué à faire verser. Saint Prétextat est honoré par l’Église comme martyr le 24 février ; mais on croit qu’il mourut le 14 avril de l’année 588. 

SOURCE : https://www.laviedessaints.com/saint-pretextat/

Lawrence Alma-Tadema  (1836–1912). Frédégonde devant le lit de mort de l'évêque de Rouen Prétextat / / Fredegund visits Prætextatus on his deathbed / : Fredegund by Praetextatus death bed. / Koningin Frédegonde aan het doodsbed van de heilige Praetextus, bisschop / Fredegonda en el lecho de muerte de Praetextatus  /« Фредегунда приходит навещать умирающего Претекстата ». 99 x 136, Collection of Pushkin museum, Moscow, Fries Museum


Saint Praetexatus of Rouen

Also known as

Pretextat

Pretextatus

Prix

Memorial

24 February

Profile

Bishop of RouenFrance from 549, a position he held for 35 years. Because of his involvement in political intrigue, the French king had him brought before a court of bishops on a charge of fomenting rebellion. Praetextatus denied the charges, but agreed to exile for several years instead of execution. He was formally reinstalled as bishop by the Council of Macon. Praetextatus continued correcting the queen and preaching against the evil practices of her regime, encouraging the monarch to set a holy example. Instead, she had him assassinated.

Died

murdered in 586 during morning prayers

Canonized

Pre-Congregation

Additional Information

Book of Saints, by the Monks of Ramsgate

Lives of the Saints, by Father Alban Butler

Saints of the Day, by Katherine Rabenstein

books

Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints

other sites in english

Wikipedia

fonti in italiano

Wikipedia

MLA Citation

“Saint Praetexatus of Rouen“. CatholicSaints.Info. 22 May 2020. Web. 14 April 2023. <https://catholicsaints.info/saint-praetexatus-of-rouen/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-praetexatus-of-rouen/

Book of Saints – Praetextatis

Article

(SaintBishopMartyr (February 24) (6th century) A Bishop of Rouen (France) who, for his courage in denouncing the crimes of the notorious Queen Fredegonda, was sent into banishment and, after his recall, put to death by her orders on the steps of the Altar in his own church (A.D. 586).

MLA Citation

Monks of Ramsgate. “Praetextatis”. Book of Saints1921. CatholicSaints.Info. 9 December 2016. Web. 14 April 2023. <https://catholicsaints.info/book-of-saints-praetextatis/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/book-of-saints-praetextatis/

Édouard Cibot, Un trait de la vie de Frédégonde : Prétextat sur son lit en présence de Frédégonde, 1832


Praetextatus of Rouen BM (RM)

(also known as Prix)

Died February 25, 586. Saint Prix was chosen archbishop of Rouen in 549, and in 557 he assisted at the third council of Paris, which was held to abolish incestuous marriages and remove other abuses. He also attended the second council of Tours in 566.

King Clotaire I, divided his kingdom among his four sons-- Chilperic's share was that of Soissons, France. He married Galsvinda, but after her death married his mistress, Fredegonda, who was strongly suspected of poisoning her predecessor. (If you like soap operas, be sure to read a complete history of Clotaire's little family--intrigue, murder, incest--any vice you can think of was fair game.) Fredegonda then arranged the assassination of Chilperic's brother King Sigebert in 575, Saint Prix incurred the wrath of Fredegonda by zealously reproving her injustices and cruelties.

Chilperic threw Brunhilda (Brunehault), sister of his poisoned wife and wife of Sigebert, into prison at Rouen. She appealed for help to Meroveus, Chilperic's son by his first wife. Meroveus dreaded the wrath Fredegonda and was unwilling to plead her cause with his father. But he fell in love with his aunt and wanted to marry her.

In the events that followed, Saint Prix was induced to witness the marriage of Brunhilda and her blood nephew (and Saint Prix' godson) to prevent further scandal, and was accused of high treason by Chilperic for doing this and for supposedly fomenting a rebellion by giving aid to the prince. His actions were strongly defended by Saint Gregory of Tours before a council at Paris in 577. Prix was condemned by the council and banished to a small island near Coutances.

His sufferings there further sanctified his soul by penance and the exercise of all heroic Christian virtues. Slander by his enemies cost him many friends, but Saint Gregory remained a staunch ally.

Fredegonda arranged the assassination of her stepsons Meroveus and Clovis, and was suspected of contriving her husband's death also to clear the way to the throne for her own son, Clotaire II. After a six-year exile, Prix was restored to his see by King Gontran of Orléans after the death of Chilperic.

In 585, Saint Prix participated in the framing of canons at the council of Mâcon. He continued his pastoral labors and, in vain, often endeavored to bring Queen Fredegonda, who resided in Rouen, to repentance. Fredegonda grew increasingly more wicked. In 586, she said to him, "The time is coming when you shall revisit the place of your exile." Saint Prix responded, "I was bishop always, whether in exile or out of exile, and a bishop I shall remain; but you will not always enjoy your crown."

By her order, Saint Prix was assassinated (stabbed under his armpit) while praying Matins in his church in the midst of his clergy on Sunday, February 25, or according to other sources on Easter Sunday (April 14). Saint Prix is honored in the Roman and Gallician Martyrologies (Benedictines, Husenbeth, Walsh).

SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0224.shtml

February 24

St. Pretextatus, or Prix, Archbishop of Rouen, Martyr

HE was chosen archbishop of Rouen in 549, and in 557 assisted at the third council of Paris held to abolish incestuous marriages, and remove other crying abuses: also at the second council of Tours in 566. By his zeal in reproving Fredegonda for her injustices and cruelties, he had incurred her indignation. King Clotaire I. in 562, had left the French monarchy divided among his four sons. Charibert was king of Paris, Gontran of Orleans and Burgandy, Sigebert I. of Austrasia, and Chilperic I. of Soissons. Sigebert married Brunehault, younger daughter of Athanagilde, king of the Visigoths in Spain, and Chilperic her elder sister Galsvinda; but after her death he took to wife Fredegonda, who had been his mistress, and was strongly suspected to have contrived the death of the queen by poison. Hence Brunehault stirred up Sigebert against her and her husband. But Fredegonda contrived the assassination of King Sigebert in 575, and Chilperic secured Brunehault his wife, her three daughters, and her son Childebert. This latter soon made his escape, and fled to Metz, where he was received by his subjects, and crowned king of Austrasia. The city of Paris, after the death of Charibert in 566, by the agreement of the three surviving brothers, remained common to them all, till Chilperic seized it. He sent Meroveus, his son by his first wife, to reduce the country about Poitiers, which belonged to the young prince Childebert. But Meroveus, at Rouen, fell in love with his aunt Brunehault, then a prisoner in that city; and Bishop Prix, in order to prevent a grievous scandal, judging circumstances to be sufficiently cogent to require a dispensation, married them: for which he was accused of high treason by King Chilperic before a council at Paris, in 577, in the church of St. Peter, since called St. Genevieve. St. Gregory of Tours there warmly defended his innocence, and Prix confessed the marriages, but denied that he had been privy to the prince’s revolt; but was afterwards prevailed upon, through the insidious persuasion of certain emissaries of Chilperic, to plead guilty, and confess that out of affection he had been drawn in to favour the young prince, who was his godson. Whereupon he was condemned by the council, and banished by the king into a small island upon the coast of Lower Neustria, near Coutances. His sufferings he improved to the sanctification of his soul by penance and the exercise of all heroic Christian virtues. The rage and clamour with which his powerful enemies spread their slanders to beat down his reputation, staggered many of his friends: but St. Gregory of Tours never forsook him. Meroveus was assassinated near Terouanne, by an order of his step-mother Fredegonda, who was also suspected to have contrived the death of her husband Chilperic, who was murdered at Chelles, in 584. She had three years before procured Clovis, his younger son by a former wife, to be assassinated, so that the crown of Soissons devolved upon her own son Clotaire II.: but for his and her own protection, she had recourse to Gontran, the religious king of Orleans and Burgundy. By his order, Prix, after a banishment of six years, was restored with honour to his see; Ragnemond, the bishop of Paris, who had been a principal flatterer of Chilperic, in the persecution of this prelate, having assured this prince that the council had not deposed him, but only enjoined him penance. St. Prix assisted at the council of Macon, in 585, where he harangued several times, and exerted his zeal in framing many wise regulations for the reformation of discipline. He continued his pastoral labours in the care of his flock, and by just remonstrances often endeavoured to reclaim the wicked queen Fredegonda, who frequently resided at Rouen, and filled the kingdom with scandals, tyrannical oppressions, and murders. This Jezabel grew daily more and more hardened in iniquity, and by her secret order St. Prix was assassinated whilst he assisted at matins in his church in the midst of his clergy on Sunday the 25th of February. Happy should we be if under all afflictions, with this holy penitent, we considered that sin is the original fountain from whence all those waters of bitterness flow, and by labouring effectually to cut off this evil, convert its punishment into its remedy and a source of benedictions. St. Prix of Rouen is honoured in the Roman and Gallican Martyrologies. Those who with Chatelain, &c. place his death on the 14th of April, suppose him to have been murdered on Easter day; but the day of our Lord’s Resurrection in this passage of our historian, means no more than Sunday. See St. Gregory of Tours, Hist. Franc. l. 5. c. 10. 15. Fleury, l. 34. n. 52. Gallia Christiana Nova, t. 11. p. 11. and 638. Mons. Levesque de la Ravaliere in his Nouvelle Vie de S. Gregoire, Evêque de Tours, published in the Mémoires de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, An. 1760, t. 26. p. 609. 60. F. Daniel, Hist. de France, t. 1. p. 242.

Rev. Alban Butler (1711–73).  Volume II: February. The Lives of the Saints.  1866.

SOURCE : http://www.bartleby.com/210/2/245.html