Le Pérugin, Compianto sul Cristo morto (Descente de croix), 1495, Galerie Palatine du Palais Pitti à Florence.
Le Pérugin, Josef von Arimathia, détail de la Descente de croix, 1495, Palazzo Pitti
Saint Joseph d'Arimathie
Membre du Sanhédrin (1er s.)
Les Eglises d'Orient font mémoire de ce membre du Sanhédrin, disciple de Jésus, qui obtint de Pilate que lui soit remis le corps de Jésus et l'ensevelit dans le tombeau de son jardin, dans l'attente de la Résurrection du Seigneur. La légende en Occident le fait venir en Gaule avec Lazare, Marthe et Marie, puis, selon le cycle du Saint-Graal, il aurait apporté en Angleterre le vase qui avait servi à la Cène, puis au calvaire pour recevoir le sang du Christ.
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/824/Saint-Joseph-d-Arimathie.html
Saints Joseph d’Arimathie et Nicodème
recueillirent le corps de Jésus déposé de la
croix. (1er s.)
Ils recueillirent le corps de Jésus déposé de la croix, l’enveloppèrent d’un suaire et le déposèrent au tombeau.
Ils sont fêtés chacun séparément dans les synaxaires grecs (Joseph d'Arimathie, le 17 mars et Nicodème, le 3 août). Ils attendaient tous deux le royaume de Dieu et se déclarèrent publiquement disciples de Jésus-Christ au pied de la Croix, veillant à l'ensevelissement du Seigneur.
À Jérusalem, commémoraison des saints Joseph d’Arimathie et Nicodème, qui recueillirent le corps de Jésus déposé de la croix, l’enveloppèrent d’un suaire et le déposèrent au tombeau. Joseph, originaire d’Arimathie et membre du Sanhédrin, homme bon et juste, disciple de Jésus, mais en secret, attendait le royaume de Dieu. Nicodème, lui, pharisien, notable parmi les juifs, était venu trouver Jésus pendant la nuit pour l’interroger sur sa mission et avait défendu sa cause devant les prêtres et les pharisiens qui voulaient l’arrêter.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/8067/Saints-Joseph--d%92Arimathie-et-Nicodeme.html
50 Jésus poussa de nouveau un grand cri et rendit
l'esprit.
51 Et voilà que le voile du sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut
jusqu'en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent,
52 les sépulcres s'ouvrirent, et plusieurs saints, dont les corps y étaient
couchés, ressuscitèrent.
53 Étant sortis de leur tombeau, ils entrèrent, après la résurrection de Jésus,
dans la ville sainte et apparurent à plusieurs.
54 Le centurion et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus, voyant le
tremblement de terre et tout ce qui se passait, furent saisis d'une grande
frayeur, et dirent : " Cet homme était vraiment Fils de
Dieu. "
55 Il y avait là aussi plusieurs femmes qui regardaient de loin ; elles
avaient suivi Jésus depuis la Galilée, pour le servir.
56 Parmi elles étaient Marie-Madeleine, Marie mère de Jacques et de Joset, et
la mère des fils de Zébédée.
57 Sur le soir, arriva un homme riche d'Arimathie, nommé Joseph, qui était
aussi un disciple de Jésus.
58 Il alla trouver Pilate, et lui demanda le corps de Jésus. Et Pilate ordonna
qu'on le lui remît.
59 Joseph prit le corps, l'enveloppa d'un linceul blanc,
60 et le déposa dans le sépulcre neuf, qu'il avait fait tailler dans le roc
pour lui-même ; puis, ayant roulé une grosse pierre à l'entrée du
sépulcre, il s'en alla.
61 Or Marie-Madeleine et l'autre Marie étaient là, assises vis-à-vis du
sépulcre.
Évangile selon saint MATTHIEU, XXVII : 50-61
42 Le soir étant déjà venu, comme c'était la
Préparation, c'est-à-dire la veille du sabbat,
43 arriva Joseph d'Arimathie : c'était un membre du grand conseil fort
considéré, qui attendait, lui aussi, le royaume de Dieu. Il était allé
hardiment auprès de Pilate, demander le corps de Jésus.
44 Mais Pilate, surpris qu'il fût mort si tôt, fit venir le centurion, et lui
demanda s'il y avait longtemps que Jésus était mort.
45 Sur le rapport du centurion, il accorda le corps à Joseph.
46 Alors Joseph, ayant acheté un linceul, descendit Jésus, l'enveloppa du
linceul, et le déposa dans un sépulcre, taillé dans le roc ; puis il roula
une pierre à l'entrée du sépulcre.
47 Or Marie-Madeleine, et Marie, mère de Joset, observaient où on le déposait.
Évangile selon saint MARC, XV : 43-47
44 Il était environ la sixième heure, quand des
ténèbres couvrirent toute la terre jusqu'à la neuvième heure.
45 Le soleil s'obscurcit, et le voile du temple se déchira par le milieu.
46 Et Jésus s'écria d'une voix forte : " Père, je remets mon
esprit entre vos mains. " En disant ces mots, il expira.
47 Le centurion, voyant ce qui était arrivé, glorifia Dieu, et dit :
" Certainement, cet homme était juste. "
48 Et toutes la multitude qui s'était rassemblée pour ce spectacle, considérant
ce qui était arrivé, s'en retournait en se frappant la poitrine.
49 Mais tous les amis de Jésus se tenaient à distance, avec les femmes qui
l'avaient suivi de Galilée et contemplaient tout cela.
50 Or, il y avait un homme, appelé Joseph, membre du conseil, homme bon et
juste,
51 qui n'avait donné son assentiment ni au dessein des autres, ni à leurs
actes ; — il était d'Arimathie, ville de Judée, et attendait, lui
aussi, le royaume de Dieu.
52 Cet homme alla trouver Pilate, lui demanda le corps de Jésus,
53 et l'ayant descendu, il l'enveloppa d'un linceul, et le déposa dans un
sépulcre taillé dans le roc, où personne n'avait encore été mis.
54 C'était le jour de la Préparation, et le sabbat allait commencer.
55 Les femmes qui étaient venues de la Galilée avec Jésus, ayant accompagné
Joseph, considérèrent le sépulcre, et la manière dont le corps de Jésus y avait
été déposé.
56 S'en étant donc retournées, elles préparèrent des aromates et des
parfums ; et le jour du sabbat, elles demeurèrent en repos, selon le
précepte.
Évangile selon saint LUC, XXIII : 44-56
31 Or, comme c'était la Préparation, de peur que les
corps ne restassent sur la croix pendant le sabbat, — car le jour de ce
sabbat était très solennel, — les Juifs demandèrent à Pilate qu'on rompît
les jambes aux crucifiés et qu'on les détachât.
32 Les soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes du premier, puis de
l'autre qui avait été crucifié avec lui.
33 Mais quand ils vinrent à Jésus, le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent
pas les jambes ;
34 mais un des soldats lui transperça le côté avec sa lance, et aussitôt il en
sortit du sang et de l'eau.
35 Et celui qui l'a vu en rend témoignage, et son témoignage est vrai ; et
il sait qu'il dit vrai, afin que vous aussi, vous croyiez.
36 Car ces choses sont arrivées afin que l'Écriture fut accomplie :
" Aucun de ses os ne sera rompu. "
37 Et il est encore écrit ailleurs : " Ils regarderont celui
qu'ils ont transpercé. "
38 Après cela, Joseph d'Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret
par crainte des Juifs, demanda à Pilate d'enlever le corps de Jésus. Et Pilate
le permit. Il vint donc, et prit le corps de Jésus.
39 Nicodème, qui était venu la première fois trouver Jésus de nuit, vint aussi,
apportant un mélange de myrrhe et d'aloès, d'environ cent livres.
40 Ils prirent donc le corps de Jésus, et l'enveloppèrent dans des linges, avec
les aromates, selon la manière d'ensevelir en usage chez les Juifs.
41 Or, au lieu où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin, et dans le
jardin un sépulcre neuf, où personne n'avait encore été mis.
42 C'est là, à cause de la Préparation des Juifs, qu'ils déposèrent Jésus,
parce que le sépulcre était proche.
Évangile selon saint JEAN, XIX : 31-42
Statue
de Saint Joseph d’Arimathie, Glastonbury parish church
XLVII. JOSEPH D'ARIMATHIE
DEMANDE À PILATE LE CORPS DE JÉSUS
A peine s'était-il
rétabli un peu de tranquillité dans Jérusalem, que Pilate fut assailli de tous
les côtés par des rapports sur ce qui venait de se passer, et que le grand
conseil des Juifs, conformément à la résolution qu'il avait prise dès le matin,
envoya vers lui pour le prier de faire rompre les jambes aux crucifiés et de
les faire achever afin qu'ils ne restassent pas en croix le jour du Sabbat.
Pilate envoya des archers à cet effet. Je vis aussitôt après Joseph d'Arimathie
venir trouver Pilate. Il avait appris la mort de Jésus, et avait formé avec
Nicodème le projet de l'ensevelir dans un sépulcre neuf qu'il avait creusé dans
son jardin à peu de distance du Calvaire. Il me semble l'avoir déjà vu devant
la porte de la ville, où il observait tout ce qui se passait : du moins il y
avait déjà dans son jardin des gens à lui qui nettoyaient et achevaient
quelques arrangements dans l'intérieur du sépulcre. Nicodème, de son côté, alla
en divers endroits acheter des linges et des aromates pour la sépulture ; après
quoi il attendit Joseph. Celui-ci trouva Pilate très inquiet et très troublé :
il lui demanda nettement et sans hésitation la permission de faire détacher de
la croix le corps de Jésus, le roi des Juifs, qu'il voulait enterrer dans son
sépulcre. Pilate fut encore plus troublé en voyant un homme aussi considérable
demander si instamment la permission de rendre les derniers honneurs à celui
qu'il avait fait crucifier si ignominieusement. Sa conviction de l'innocence de
Jésus s'en accrut ainsi que ses remords : mais il dissimula et dit : “ est-il
donc déjà mort ? ” car il n'y avait que quelques minutes qu'il avait envoyé les
archers pour achever les crucifiés en leur rompant les jambes. Il fit appeler
le centurion Abénadar, qui était revenu après s'être entretenu avec les
disciples cachés dans les cavernes et lui demanda si le roi des Juifs était
déjà mort. Abénadar lui raconta la mort du Sauveur, ses dernières paroles et
son dernier cri, le tremblement de terre et la secousse qui avait fendu le
rocher. Pilate sembla s'étonner seulement de ce que Jésus était mort si tôt,
parce qu'ordinairement les crucifiés vivaient plus longtemps ; mais
intérieurement il était plein d'angoisse et de terreur, à cause de la
coïncidence de ces signes avec la mort de Jésus. Il voulut peut-être faire
pardonner à quelques égards sa cruauté en accordant à Joseph d'Arimathie un
ordre pour se faire délivrer le corps du Sauveur. Il fut bien aise aussi de se
jouer ainsi des Princes des Prêtres, qui auraient vu avec plaisir Jésus enterré
sans honneur entre les deux larrons. Il envoya quelqu'un au Calvaire pour faire
exécuter ses ordres. Je pense que ce fut Abénadar, car je le vis assister à la
descente de croix.
Joseph d'Arimathie, en
quittant Pilate, alla trouver Nicodème qui l'attendait chez une femme bien
intentionnée, dont la maison était située sur une large rue, près de cette
ruelle où Notre Seigneur avait été si cruellement outragé au commencement du
chemin de la croix. Cette femme vendait des herbes aromatiques, et Nicodème avait
acheté chez elle et fait acheter ailleurs par elle tout ce qui était nécessaire
pour embaumer le corps de Jésus. Elle fit de tout cela un paquet qu'on pût
porter commodément. Joseph alla de son côté acheter un beau linceul de coton
très fin, long de six aunes et plus large encore que long. Leurs serviteurs
prirent dans un hangar, près de la maison de Nicodème, des échelles, des
marteaux, des chevilles, des outres pleines d'eau, des vases et des éponges, et
placèrent les plus petits de ces objets sur une civière semblable à celle où
les disciples de Jean-Baptiste placèrent son corps lorsqu'ils l'enlevèrent de
la forteresse de Machérunte (1)
(1) Elle décrivit la
civière dont il est question ici comme un long coffre de cuir qu'on
transformait en une espèce de cercueil fermé en y passant trois bâtons larges
comme la main, faits d'un bois solide quoique léger. Ce coffre se portait
ensuite sur les épaules au moyen des bouts de ces mêmes bâtons qui dépassaient
de chaque côté. Elle raconta l'enlèvement du corps de Jean-Baptiste, comme
ayant eu lieu dans la nuit du mardi au mercredi, 4-5 du mois de Sebat (21-22
Janvier) de la deuxième année de la vie publique du Sauveur, environ quinze
Jours après la décollation du saint précurseur. Parmi ceux qui y prirent part,
elle mentionna les trois disciples de Jean. Jacob, Eliacim et Sadoch, fils de
Cléophas et de Marie d'Héli et frères de Marie de Cléophas en outre Saturnin,
Jude Barsabas, Aram et Théméni, neveux de Joseph d'Arimathie, un fils de Jeanne
Chusa, un fils de Véronique, un fils de Siméon et un cousin de Jean, qui était
d'Hébron. Le corps du précurseur, sans sa tête que l'on ne put avoir que plus
tard, fut porté à Juta dans le tombeau de sa famille.
La Douloureuse
Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ d'après
les méditations d'Anne Catherine EMMERICH. Publiées
en 1854. Traduction de l'Abbé DE CAZALES
XLVIII. OUVERTURE DU CÔTÉ
DE JÉSUS. MORT DES LARRONS
Pendant ce temps, le
silence et le deuil régnaient sur le Golgotha. Le peuple, saisi de frayeur,
s'était dispersé ; Marie, Jean, Madeleine, Marie, fille de Cléophas, et Salomé,
se tenaient debout ou assises en face de la croix, la tête voilée et pleurant.
Quelques soldats s'appuyaient au terrassement qui entourait la plate-forme,
Cassius, à cheval, allait de côté et d'autre. Les soldats avaient enfonce leurs
lances dans la terre, et, du haut de la roche du Calvaire, s'entretenaient avec
d'autres soldats qui se tenaient à quelque distance. Le ciel était sombre et la
nature semblait en deuil. Bientôt arrivèrent six archers avec des échelles, des
bêches, des cordes et de lourdes barres de fer pour rompre les jambes des
crucifiés. Lorsqu'ils s'approchèrent de la croix, les amis de Jésus s'en
éloignèrent un peu, et la sainte Vierge éprouva de nouvelles angoisses à la
pensée qu'ils allaient encore outrager le corps de son Fils. Car ils
appliquèrent leurs échelles sur la croix et secouèrent le corps sacré de Jésus,
assurant qu'il faisait semblant d'être mort : mais ils virent bien qu'il était
froid et raide, et sur la demande que Jean leur fit, à la prière des saintes
femmes, ils le laissèrent un moment, quoique ne paraissant pas bien convaincus
qu'il fût mort, et montèrent aux croix des larrons. Deux archers leur rompirent
les bras au-dessus et au-dessous des coudes, avec leurs massues tranchantes et
un troisième leur brisa aussi les cuisses et les jambes. Gesmas poussait des
cris horribles, et us lui assenèrent trois coups sur la poitrine pour
l'achever. Dismas, soumis à ce cruel supplice, gémit et mourut. Il fut le
premier parmi les mortels qui revit son Rédempteur. On détacha les cordes, on
laissa les deux corps tomber à terre, puis on les traîna dans l'enfoncement qui
se trouvait entre le Calvaire et les murs de la ville, et on les enterra là.
Les archers paraissaient
encore douter de la mort de Jésus, et l'horrible manière dont on avait brisé
les membres des larrons, avait encore augmenté chez les amis de Jésus la crainte
que les bourreaux ne revinssent à son corps ; cette crainte faisait trembler
les saintes femmes pour le corps du Sauveur. Mais l'officier inférieur Cassius,
appelé plus tard Longin, homme de vingt-cinq ans, très actif et très empressé.
dont la vue faible et les yeux louches lorsqu'il se donnait un air affairé et
important excitaient souvent les moqueries de ses subordonnés, reçut une
inspiration soudaine. La férocité ignoble des archers, les angoisses des
saintes femmes, l'ardeur subite qu'excita en lui la grâce divine, lui firent
accomplir une prophétie. Il saisit sa lance et dirigea vivement son cheval vers
la petite élévation où se trouvait la croix. Je le vis s'arrêter devant la
fente du rocher, entre la croix du bon larron et celle de Jésus. Alors, prenant
sa lance a deux mains, il l'enfonça avec tant de force dans le côté droit du
Sauveur, que la pointe alla traverser le coeur et ressortit un peu sous la
mamelle à gauche. Quand il la retira avec force, il sortit de la blessure du
côté droit une grande quantité de sang et d'eau, qui arrosa son visage comme un
fleuve de salut et de grâce. Il sauta à bas de son cheval, s'agenouilla frappa
sa poitrine et confessa hautement Jésus en présence de tous les assistants.
La sainte Vierge et ses
amies dont les regards étaient toujours fixés vers Jésus, virent avec angoisse
l'action inopinée de cet homme, et, lorsqu'il donna son coup de lance, se
précipitèrent vers la croix en poussant un cri. Marie tomba entre les bras des
saintes femmes, comme si la lance eût traversé son propre coeur, pendant que
Cassius louait Dieu à genoux, car les yeux de son corps comme ceux de son âme
étaient guéris et ouverts à la lumière. Mais en même temps tous furent
profondément émus à la vue du sang du Sauveur, qui avait coulé, mêlé d'eau,
dans un creux du rocher au pied de la croix. Cassius, Marie les saintes femmes
et Jean recueillirent le sang et l'eau dans des fioles et essuyèrent la place
avec des linges (1).
Cassius était comme
métamorphosé : il avait recouvré toute la plénitude de sa vue ; il était
profondément ému et s'humiliait intérieurement. Les soldats, frappés du miracle
qui s'était opéré en lui. se jetèrent à genoux, frappèrent leur poitrine et
confessèrent Jésus. L'eau et le sang coulèrent abondamment du côté du Sauveur
et s'arrêtèrent dans un creux du rocher, on les recueillit avec une émotion
indicible, et les larmes de Marie et de Madeleine s'y mêlèrent. Les archers,
qui, pendant ce temps, avaient reçu de Pilate l'ordre de ne pas toucher au
corps de Jésus, ne revinrent plus.
La lance de Cassius se
composait de plusieurs morceaux que l'on ajustait les uns aux autres : quand
ils n'étaient pas déployés, elle avait l'air d'un fort bâton d'une longueur
moyenne. Le fer qui traversa le coeur de Jésus était aplati et avait la forme
d'une poire. On fixait une pointe à un bout et au-dessous deux crochets
tranchants, quand on voulait se servir de la lance.
Tout ceci se passa près
de la croix, un peu après quatre heures, pendant que Joseph d'Arimathie et
Nicodème étaient occupés à se procurer ce qui était nécessaire pour la
sépulture du Christ. Mais les serviteurs de Joseph étant venus pour nettoyer le
tombeau, annoncèrent aux amis de Jésus que leur maître, avec la permission de
Pilate, allait enlever le corps et le déposer dans son sépulcre neuf.
Note : Elle dit encore :
“ Cassius baptisé sous le nom de Longin, prêcha la foi en qualité de diacre, et
il porta toujours de ce sang précieux avec lui. Il s'était desséché et on en
trouva dans a son tombeau en Italie, dans une ville peu éloignée de l'endroit
où a vécu sainte Claire. Il y a un lac avec une île prés de cette ville. Le
corps de Longin doit y avoir été porté ”. La Soeur semble désigner Mantoue par
ces paroles. Il existe une tradition analogue. Je ne sais pas quelle sainte
Claire a vécu dans le voisinage.
Alors Jean retourna à la
ville et se rendit à la montagne de Sion avec les saintes femmes pour que Marie
pût réparer un peu ses forces, et aussi afin de prendre quelques objets
nécessaires pour la mise au tombeau. La sainte Vierge avait un petit logement
dans les bâtiments dépendant du cénacle. Ils ne rentrèrent pas par la porte la
plus voisine du Calvaire parce qu'elle était fermée et gardée à l'intérieur par
des soldats que les Pharisiens y avaient fait placer, mais par la porte plus
méridionale, qui conduit à Bethléem.
XLIX. QUELQUES LOCALITÉS
DE L'ANCIENNE JÉRUSALEM
Souvent Anne Catherine,
lorsqu'elle décrivait la situation le certains lieux, entrait dans des détails
si minutieux qu'il était presque impossible de les bien saisir ; car, pendant
que ;es maladies la retenaient couchée sur son lit, elle se tournait en esprit
de côté et d'autre vers les objets qu'elle contemplait. et on était très exposé
à confondre les directions à droite et à gauche qu'elle indiquait de la main
tout en racontant. Nous plaçons ici quelques-unes de ces descriptions de lieux
que nous avons coordonnées d'après les détails donnés par la soeur à
différentes reprises et sans variation essentielle. Nous les faisons suivre de
celle du sépulcre et du jardin de Joseph d'Arimathie, afin de ne pas trop
interrompre le récit de la mise au tombeau de Notre-Seigneur.
La première porte située
à l'orient de Jérusalem, au midi de l'angle sud-est du Temple. est celle qui
conduit dans le faubourg d'Ophel. La porte des Brebis est celle qui, au nord,
est la plus rapprochée de l'angle nord-est du Temple. Entre ce, deux portes on
en a, assez récemment, pratiqué une autre qui conduit à quelques rues situées à
l'orient du Temple, et habitées, pour la plupart, par des tailleurs de pierre
et d'autres ouvriers. Les maisons dont elles se composent s'appuient aux
fondations du Temple, et appartiennent presque toutes à Nicodème, qui les a
fait bâtir. Les ouvriers lui payent un loyer, soit en argent, soit en
travaillant pour lui : car ils sont en rapport habituel avec lui et son ami
Joseph d'Arimathie, lequel possède dans son pays natal de grandes carrières de
pierres qu'il exploite. Nicodème a récemment fait faire une belle porte qui
conduit à ces rues, et qu'on appelle à présent porte de Moriah venait d'être
finie, et Jésus était entré par là le premier dans la ville, le dimanche des
Rameaux. Ainsi il entra par la porte neuve de Nicodème, où personne n'avait
passé, et fut enterré dans le sépulcre neuf de Joseph d'Arimathie, où personne
n'avait encore reposé. Cette porte fut murée postérieurement, et il y avait une
tradition portant que les chrétiens devaient uns autre fois entrer par là dans
la ville. Maintenant encore, il y a de ce côté uns porte murée que les Turcs
appellent la porte d'Or.
Le chemin qui irait
directement de la porte des Brebis au couchant, si l'on pouvait passer à
travers tous les murs, aboutirait à peu près entre le côté nord-ouest de la
montagne de Sion et le Calvaire. De cette porte au Calvaire il y a, en ligne
droite, à peu près trois quarts de lieue ; du palais de Pilate au Calvaire,
toujours en ligne droite, il y a environ cinq huitièmes de lieue. La forteresse
Antonia est située au nord-ouest de la montagne du Temple, sur un rocher qui
s'en détache. Quand on va au couchant, en sortant du palais de Pilate par
l'arcade de gauche, on a cette forteresse à gauche : il y a sur un de ses murs
une plate-forme qui domine le forum. C'est de là que Pilate fait des
proclamations au peuple, par exemple quand il promulgue de nouvelles lois. Sur
le chemin de la croix, dans l'intérieur de la ville, Jésus avait souvent la
montagne du Calvaire à sa droite. Ce chemin, qui, par conséquent, devait être
en partie dans la direction du sud-ouest, conduisait à une porte percée dans un
mur intérieur de la ville qui court vers Sion, quartier dont la situation est
très élevée. Hors de ce mur est au couchant une espèce de faubourg où il y a
plus de jardins que de maisons ; il y a aussi vers le mur extérieur de la ville
de beaux sépulcres avec des entrées en maçonnerie et taillées avec art dans le
roc, souvent ils sont entourés de jolis jardins. De ce côté est une maison
appartenant à Lazare, avec de beaux jardins s'étendant vers la ports de l'angle
qui est le lieu où le mur extérieur occidental de Jérusalem tourne au midi. Je
crois qu'à côté de la grande porte de la ville, une petite porte particulière,
percée dans le mur d'enceinte et où Jésus et les siens passaient souvent avec
l'autorisation de Lazare, conduit dans ces jardins. La porte située à l'angle
nord-ouest de la ville conduit à Bethsur, qui est plus au nord qu'Emmaus et
Joppé. Au nord de ce mur extérieur de la ville, il y a plusieurs tombeaux de
rois. Cette partie occidentale de Jérusalem est la moins habitée et la moins
élevée ; elle descend un peu vers le mur d'enceinte et se relève avant d'y
arriver : sur cette pente sont des jardins et des vignes derrière lesquels
circule en dedans des murs, une large chaussée, où des chariots peuvent passer
en certains endroits et d'où partent des sentiers pour monter aux murs et aux
tours ; ces dernières n'ont, comme les nôtres des escaliers intérieurs. De
l'autre côté, à l'extérieur de là ville, le terrain est en pente vers la
vallée, de sorte que les murailles qui entourent cette partie basse de la ville
semblent bâties sur un terrassement élevé. Sur la pente extérieure on trouve
encore des jardins et des vignes. Le chemin où Jésus porta sa croix ne passait
pas par cette partie de la ville où il y a tant de jardins : lorsqu'il approcha
du terme, il l'avait à sa droite, du côté du nord. C'était de là que venait
Simon le Cyrénéen. La porte par laquelle sortit Jésus ne regarde pas tout à
fait le couchant, mais sa direction est au sud-ouest. Le mur de la ville à
gauche en sortant de la porte court un peu au sud, revient à l'ouest et se
dirige de nouveau au sud pour entourer la montagne de Sion. De ce côté, à
gauche en sortant, se trouve dans la direction de Sion, une grosse tour
semblable à une forteresse. La porte par où Jésus sortit est voisine d'une
autre porte plus au midi ; ce sont, je crois, les deux portes de la ville les
plus rapprochées l'une de l'autre. Cette seconde porte conduit au couchant dans
la vallée, et le chemin tourne ensuite à gauche vers le midi dans la direction
de Bethléem. Peu après la porte où aboutit le chemin de la croix, la route
tourne à droite et se dirige au nord vers la montagne du Calvaire, qui est très
escarpée au levant, du côté de la ville, et en pente douce vers le couchant. De
ce côté, où l'on voit la route d'Emmaus, est- une prairie voisine du chemin,
dans laquelle je vis Luc cueillir diverses plantes lorsque Cléophas et lui
allèrent à Emmaus après la résurrection et rencontrèrent Jésus. Jésus sur la
croix avait la face tournée vers le nord-ouest. En tournant la tête à droite,
il pouvait voir quelque chose de la forteresse Antonia. Prés des murs, au
levant et au nord du Calvaire, il y a aussi des jardins, des tombeaux et des
vignobles. La croix fut enterrée au nord-est au pied du Calvaire. Au delà de
l'endroit où la croix fut retrouvée, il y a encore, au nord-est, de beaux
vignobles plantés en terrasse. Lorsque, du lieu où était érigée la croix, on
regarde vers le midi, en voit la maison de Caïphe au-dessous du château de
David.
Le jardin de Joseph
d'Arimathie (1) est situé près de la porte de Bethléhem, à sept minutes environ
du Calvaire ; c'est un beau jardin avec de grands arbres, des bancs, des
massifs qui donnent de l'ombre : il va en montant jusqu'aux murs de la ville.
Quand dans la vallée on vient de la farde septentrionale et qu'on entre dans le
jardin, le terrain monte à gauche vers le mur de la ville ; puis on voit, à sa
droite, au bout du jardin, un rocher séparé où est le tombeau. Apres être entré
dans le jardin, on tourne à droite pour arriver à la grotte sépulcrale qui
s'ouvre vers le levant, du côté où le terrain monte vers le mur de la ville. Au
sud-ouest et au nord-ouest du même rocher sont deux sépulcres plus petits,
également neufs, avec des entrées surbaissées. A l'ouest de ce rocher passe un
sentier qui eu lait le tour. Le terrain devant l'entrée du sépulcre est plus
élevé que cette entrée, et il y a des marches pour y descendre.
Note : Nous devons dire
ici que, pendant les quatre années dans le cours desquelles la soeur Emmerich
eut ses visions, elle raconta ce qui advint des saints lieux de Jérusalem
depuis les premiers temps jusqu'à nos jours. Elle les vit plus d'une fois
dévastés et profanes, mais toujours l'objet d'un culte public ou secret. Elle
vit beaucoup de pierres et de fragments de rochers, témoins de la Passion et de
;a Résurrection de Notre Seigneur, rassemblés par sainte Hélène dans l'église
du Saint Sépulcre, à l'époque de la construction de cet édifice. Lorsqu'elle
s'y transportait en esprit. elle y révérait le lieu de la croix, le saint tombeau,
et plusieurs parties de la grotte sépulcrale de Notre-Seigneur au-dessus
desquelles on a bâti des chapelles. Toutefois, elle semblait voir quelquefois
un peu plus de distance entre la place réelle de ce tombeau et celle où la
croix était plantée qu'il n'y en a entre les chapelles qui les désignent dans
l'église de Jérusalem.
On se trouve alors comme
dans un petit fossé devant la paroi orientale du rocher. Cet abord extérieur
est fermé par une barrière en clayonnage. Le caveau est assez spacieux pour que
quatre hommes à droite et quatre hommes à gauche puissent se tenir adossés aux
parois, sans gêner les mouvements de ceux qui déposent le corps. Vis-à-vis
l'entrée se trouve une espèce de niche formée par la paroi du rocher qui
s'arrondit en voûte au-dessus de la couche sépulcrale, laquelle est élevée
d'environ deux pieds au-dessus du sol avec une excavation destinée à recevoir
un corps enveloppé dans ses linceuls. Le tombeau ne tient au rocher que par un
côté, comme un autel : deux personnes peuvent se tenir à la tête et aux pieds,
et il y a encore place pour une personne en avant, quand même la porte de la
niche où est le tombeau serait fermée. Cette porte est en métal, peut-être en
cuivre ; elle s'ouvre à deux battants qui ont leur point d'attache aux parois
latérales ; elle n'est pas tout à fait perpendiculaire, mais un peu inclinée en
avant de la niche, et elle descend assez prés du sol pour qu'une pierre mise
devant puisse l'empêcher de s'ouvrir. La pierre destinée à cet usage est encore
devant l'entrée du caveau : aussitôt après la mise au tombeau du Sauveur, on la
placera devant la porte. Cette pierre est fort grosse et un peu arrondie du
côté de la porte de la niche. parce que la paroi de rocher où celle-ci s'ouvre
n'est point coupée à angle droit. Pour rouvrir les deux battants, il n'est pas
nécessaire de rouler la pierre hors du caveau, ce qui serait très difficile, à
cause du peu d'espace ; mais on fait passer une chaîne, qui descend de la
voûte, dans quelques anneaux fixés à la pierre ; on la soulève par ce moyen,
quoique toujours à force de bras, et on la met de côté contre la paroi du
caveau. Vis-à-vis l'entrée de la grotte, est un banc de pierre ; on peut monter
de là sur le rocher qui est couvert de gazon et d'où l'on voit par-dessus lei murs
de la ville les points les plus élevés de Sion et quelques tours. On voit aussi
de là la porte de Bethléem et la fontaine de Gihon. Le rocher à l'intérieur est
blanc avec des veines rouges et bleues. Tout le travail de la grotte est fait
avec beaucoup de soin.
La Douloureuse Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ d'après les méditations d'Anne Catherine EMMERICH. Publiées en 1854. Traduction de l'Abbé DE CAZALES
L. DESCENTE DE CROIX
Pendant que la croix
était délaissée, entourés seulement de quelques gardes, je vis cinq personnes
qui étaient venues de Béthanie par la vallée, s'approcher du Calvaire, lever
les yeux vers la croix et s'éloigner à pas furtifs : Je pense que c'étaient des
disciples. Je rencontrai trois fois, dans les environs, deux hommes examinant
et délibérant ; c'étaient Joseph 1 d'Arimathie et Nicodème. Une fois, c'était
dans le voisinage et pendant le crucifiement (peut-être quand ils firent
racheter des soldats les habits de Jésus) ; une autre fois, ils étaient là,
regardant si le peuple s'écoulait, et ils allèrent au tombeau pour préparer
quelque chose : puis ils revinrent du tombeau à la croix, regardant de tous
côtés comme s'ils attendaient une occasion favorable. Ils firent ensuite leur
plan pour descendre de la croix le corps du Sauveur, et ils s'en retournèrent à
la ville.
Ils s'occupèrent là de
transporter les objets nécessaires pour embaumer le corps ; leurs valets
prirent avec eux quelques outils pour le détacher de la croix, et en outre deux
échelles qu'ils trouvèrent dans une grange attenant à la maison de Nicodème.
Chacune de ces échelles consistait simplement en une perche traversée de
distance en distance par des morceaux de bois formant des échelons. Il y avait
des crochets que l'on pouvait suspendre plus haut ou plus bas et qui servaient
à fixer la position des échelles, et peut-être aussi à suspendre ce dont on
pouvait avoir besoin pendant le travail.
La pieuse femme chez
laquelle ils avaient acheté leurs aromates avait empaqueté proprement le tout
ensemble. Nicodème en avait acheté cent livres équivalant à trente-sept livres
de notre poids, comme cela m'a été clairement expliqué plusieurs fois. Ils
portaient une partie de ces aromates dans de petits barils d'écorce, suspendus
au cou et tombant sur la poitrine. Dans un de ces barils était une poudre. Ils
avaient quelques paquets d'herbes dans des sacs en parchemin ou en cuir. Joseph
portait aussi une boite d'onguent, de je ne sais quelle substance, elle était
rouge et entourée d'un cercle bleu ; enfin les valets devaient transporter sur
un brancard des vases, des outres, des éponges, des outils. Ils prirent avec
eux du feu dans une lanterne fermée. Les serviteurs sortiront de la ville avant
leur maître, et par une autre porte, peut-être celle de Béthanie : puis ils se
dirigèrent vers le Calvaire. En traversant la ville, ils passèrent devant la
maison où la sainte Vierge et les autres femmes étaient revenues avec Jean afin
d'y prendre différentes choses pour embaumer le corps de Jésus et d'où elles
sortirent pour suivre les serviteurs à quelque distance. Il y avait environ
cinq femmes, dont quelques-unes portaient, sous leurs manteaux. de gros paquets
de toile. C'était la coutume parmi les femmes juives, quand elles sortaient le
soir, ou pour vaquer en secret à quelque pieux devoir, de s'envelopper
soigneusement dans un long drap d'une bonne aune de largeur. Elles commençaient
par un bras et s'entortillaient le reste du corps si étroitement qu'à peine si
elles pouvaient marcher. Je les ai vues ainsi enveloppées : ce drap revenait
d'un bras à l'autre, et de plus il voilait la tête : aujourd'hui il avait pour
moi quelque chose de frappant ; c'était un vêtement de deuil, Joseph et
Nicodème avaient aussi des habits de deuil, des manches noires et une large
ceinture. Leurs manteaux, qu'ils avaient tirés sur leurs têtes, étaient larges
longs et d'un gris commun : ils leur servaient à cacher tout ce qu'ils
emportaient avec eux. Ils se dirigèrent ainsi vers la porte qui conduisait au
Calvaire.
Les rues étaient désertes
et tranquilles : la terreur générale tenait chacun renfermé dans sa maison ; la
plupart commençaient à se repentir, un petit nombre seulement observait les
règles de la fête. Quand Joseph et Nicodème furent à la porte, ils la
trouvèrent fermée, et tout autour le chemin et les rues garnis de soldats.
C'étaient les mêmes que les Pharisiens avaient demandés vers deux heures,
lorsqu'ils avaient craint une émeute, et qu'on n'avait pas encore relevés.
Joseph exhiba un ordre
signé de Pilate de le laisser passer librement : les soldats ne demandaient pas
mieux, mais ils expliquèrent qu'ils avaient déjà essayé plusieurs fois d'ouvrir
la porte sans pouvoir en venir à bout ; que vraisemblablement pendant le
tremblement de terre, la porte avait reçu une secousse et s'était forcée
quelque part, et qu'à cause de cela, les archers charges de briser les jambes
des crucifiés avaient été obligés de rentrer par une autre porte. Mais quand Joseph
et Nicodème saisirent le verrou, la porte s'ouvrit comme d'elle-même, au grand
étonnement de tous ceux qui étaient là.
Le temps était encore
sombre et nébuleux quand ils arrivèrent au Calvaire : ils y trouvèrent les
serviteurs qu'ils avaient envoyés devant eux, et les saintes femmes, qui
pleuraient, assises vis-à-vis la croix. Cassius et plusieurs soldats, qui
s'étaient convertis, se tenaient à une certaine distance, timides et
respectueux. Joseph et Nicodème racontèrent à la sainte Vierge et à Jean tout
ce qu'ils avaient fait pour sauver Jésus d'une mort ignominieuse, et ils
apprirent d'eux comment ils étaient parvenus non sans peine, à empêcher que les
os du Seigneur ne fussent rompus, et comment la prophétie s'était ainsi
accomplie. Ils parlèrent aussi du coup de lance de Cassius. Aussitôt que le
centurion Abénadar fut arrivé, ils commencèrent, dans la tristesse et le
recueillement l'oeuvre pieuse de la descente de croix et de l'embaumement du
corps sacré du Sauveur.
La sainte Vierge et
Madeleine étaient assises au pied de la croix, à droite, entre la croix de
Dismas et celle de Jésus : les autres femmes étaient occupées à préparer le
linge, les aromates, eau, les éponges et les vases. Cassius s'approcha aussi et
raconta à Abénadar le miracle de la guérison de ses yeux. Tous étaient émus,
pleins de douleur et d'amour, mais en même temps silencieux et d'une gravité
solennelle. Seulement, autant que la promptitude, et l'attention qu'exigeaient
ces soins pieux pouvaient le permettre, on entendait çà et là des plaintes
étouffées, de sourds gémissements. Madeleine surtout s'abandonnait tout entière
à sa douleur, et rien ne pouvait l'en distraire, ni la présence des assistants,
ni aucune autre considération.
Nicodème et Joseph
placèrent les échelles derrière la croix, et montèrent avec un grand drap
auquel étaient attachées trois longues courroies. Ils lièrent le corps de Jésus
au-dessous des bras et des genoux, à l'arbre de la croix, et ils attachèrent
ses bras aux branches transversales avec des linges placés au-dessous des
mains. Alors ils détachèrent les clous, en les chassant par derrière avec des
goupilles appuyées sur les pointes. Les mains de Jésus ne furent pas trop
ébranlées par les secousses, et les clous tombèrent facilement des plaies, car celles-ci
s'étaient agrandies par le poids du corps, et le corps, maintenant suspendu au
moyen des draps, cessait de peser sur les clous. La partie inférieure du corps,
qui, à la mort du Sauveur, s'était affaissée sur les genoux, reposait alors
dans sa situation naturelle, soutenue par un drap qui était attache, par en
haut, aux bras de la croix. Tandis que Joseph enlevait le clou gauche et
laissait le bras gauche entouré de son lien tomber doucement sur le corps,
Nicodème lia le bras droit de Jésus à celui de la croix, et aussi sa tête
couronnée d'épines. qui s'était affaissée sur l'épaule droite : alors il enleva
le clou droit, et, après avoir entouré de son lien le bras détaché, il le
laissa tomber doucement sur le corps. En même temps le centurion Abénadar
détachait avec effort le grand clou qui traversait les pieds. Cassius
recueillit religieusement les clous et les déposa aux pieds de la sainte
Vierge.
Alors Joseph et Nicodème
placèrent des échelles sur le devant de la croix, presque droites et très près
du corps : ils délièrent la courroie d'en haut, et la suspendirent à l'un des
crochets qui étaient aux échelles : ils firent de même avec les deux courroies,
et, les faisant passer de crochet en crochet, descendirent doucement le saint
corps Jusque vis-à-vis le centurion, qui, monté sur un escabeau, le reçut dans
ses bras, au-dessous des genoux, et le descendit avec lui, tandis que Joseph et
Nicodème, soutenant le haut du corps, descendaient doucement l'échelle,
s'arrêtant à chaque échelon, et prenant toute sorte de précautions, comme quand
on porte le corps d'un ami chéri, grièvement blesse. C'est ainsi que le corps
meurtri du Sauveur arriva jusqu'à terre.
C'était un spectacle
singulièrement touchant : ils prenaient les mêmes ménagements, les mêmes
précautions, que s'ils avaient craint de causer quelque douleur à Jésus. Ils
reportaient sur ce corps tout l'amour, toute la vénération qu'ils avaient eux
pour le saint des saints durant sa vie. Tous les assistants avaient les yeux
fixés sur le corps du Seigneur et en suivaient tous les mouvements ; à chaque
instant ils levaient les bras au ciel, versaient des larmes, et montraient par
leurs gestes leur douleur et leur sollicitude. Cependant tous restaient dans le
plus grand calme, et ceux qui travaillaient, saisis d'un respect involontaire,
comme des gens qui prennent part à une sainte cérémonie, ne rompaient le
silence que rarement et à demi voix pour s'avertir et s'entraider. Pendant que
les coups .te marteau retentissaient, Marie, Madeleine et tous ceux qui avaient
été présents au crucifiement, se sentaient le coeur déchiré. Le bruit de ces
coups leur rappelait les souffrances de Jésus : ils tremblaient d'entendre
encore le cri pénétrant de sa douleur, et, en même temps, ils s'affligeaient du
silence de sa bouche divine, preuve trop certaine de sa mort. Quand le corps
fut descendu, on l'enveloppa, depuis les genoux jusqu'aux hanches, et on le
déposa dans les bras de sa mère, qu'elle tendait vers lut pleine de douleur et
d'amour.
La Douloureuse
Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ d'après
les méditations d'Anne Catherine EMMERICH. Publiées
en 1854. Traduction de l'Abbé DE CAZALES
LI- LE CORPS DE JÉSUS EST
EMBAUMÉ
La sainte Vierge s'assit
sur une couverture étendue par terre : son genou droit, un peu relevé, et son
des étaient appuyés contre des manteaux roulés ensemble. On avait tout disposé
pour rendre plus facile à cette mère épuisée de douleur les tristes devoirs
qu'elle allait rendre au corps de son fils. La tête sacrée de Jésus était
appuyée sur le genou de Marie : son corps était étendu sur un drap. La sainte Vierge
était pénétrée de douleur et d'amour : elle tenait une dernière fois dans ses
bras le corps de ce fils bien-aimé, auquel elle n'avait pu donner aucun
témoignage d'amour pendant son long martyre : elle voyait l'horrible manière
dont on avait défiguré ce très saint corps ; elle contemplait de prés ses
blessure, elle couvrait de baisers ses joues sanglantes, pendant que Madeleine
reposait son visage sur les pieds de Jésus.
Les hommes se retirèrent
dans un petit enfoncement situé au sud-ouest du Calvaire, pour y préparer les
objets nécessaires à l'embaumement. Cassius, avec quelques soldats qui
s'étaient convertis au Seigneur, se tenait à une distance respectueuse. Tous
les gens malintentionnés étaient retournes à la ville, et les soldats présents
formaient seulement urne Barde de sûreté pour empêcher qu'on ne vint troubler
les derniers honneurs rendus à Jésus. Quelques-uns même prêtaient humblement et
respectueusement leur assistance lorsqu'on la leur demandait. Les saintes
femmes donnaient les vases, les éponges, les linges, les onguents et les
aromates, là où il était nécessaire : et, le reste du temps, se tenaient
attentives à quelque distance. Parmi elles se trouvaient Marie de Cléophas,
Salomé et Véronique. Madeleine était toujours occupée près du corps de Jésus :
Quant à Marie d'Héli, soeur aînée de la sainte Vierge, femme d'un âge avancé,
elle était assise sur le rebord de la plate-forme circulaire et regardait. Jean
aidait continuellement la sainte Vierge, il servait de messager entre les
hommes et les femmes, et prêtait assistance aux uns et aux autres. On avait
pourvu à tout. Les femmes avaient prés d'elles des outres de cuir et un vase
plein d'eau, placé sur un feu de charbon. Elles présentaient à Marie et à
Madeleine, selon que celles-ci en avaient besoin, des vases pleins d'eau pure
et des éponges, qu'elles exprimaient ensuite dans les outres de cuir. Je crois
du moins que les objets ronds que je les vis ainsi presser dans leurs mains
étaient des éponges.
(1) Le vendredi saint, 30
mars 1820, comme la Soeur contemplait la descente de croix, elle tomba tout à
coup en défaillance an présence de celui qui écrit ces lignes, au point qu'elle
semblait morte. Revenue à elle, elle s'expliqua ainsi, quoique ses souffrances
n'eussent point cessé : “ Comme je contemplais le corps de Jésus étendu sur les
genoux de la sainte Vierge, je disais en moi-même : voyez comme elle est forte,
elle n'a pas même une défaillance ! Mon conducteur m'a reproché cette pensée,
où il y avait plus d'étonnement que de compassion, et il m'a dit : Souffre donc
ce qu'elle a souffert, et au même moment une douleur poignante m'a traversée
comme une épée, à tel point que j'ai cru en mourir et que je continue à la
ressentir ” Elle conserva longtemps cette douleur, et il en résulta une maladie
qui la mit presque à l'agonie.
La sainte Vierge
conservait un courage admirable dans son inexprimable douleur (1). Elle ne
pouvait pas laisser le corps son fils dans l'horrible état où l'avait mis son
supplice, et c'est pourquoi elle commença avec une activité infatigable à le
laver et à effacer la trace des outrages qu'il avait soufferts Elle retira avec
les plus grandes précautions la couronne d'épines, en l'ouvrant par derrière et
en coupant une à une les épines enfoncées dans la tête de Jésus, afin de ne pas
élargir les plaies par le mouvement. On posa la couronne prés des clous ; alors
Marie retira les épines restées dans les blessures avec un espèce de tenailles
arrondies de couleur jaune (t), et les montra à ses amis avec tristesse. On plaça
ces épines avec la couronne : toutefois quelques-unes peuvent avoir été
conservées à part. On pouvait à peine reconnaître je visage du Seigneur tant il
était défiguré par les plaies et le sang dont il était couvert. La barbe et les
cheveux étaient collés ensemble. Marie lava la tête et je visage, et passa des
éponges mouillées sur la chevelure pour enlever le sang desséché. A mesure
qu'elle lavait, les horribles cruautés exercées sur Jésus se montraient plus
distinctement, et il en naissait une compassion et une tendresse qui
croissaient d'une blessure à l'autre. Elle lava les plaies de la tête, le sang
qui remplissait les yeux, les narines et les oreilles avec une éponge et un
petit linge étendu sur les doigts de sa main droite ; elle nettoya, de la même
manière, sa bouche entrouverte, sa langue, ses dents et ses lèvres. Elle
partagea ce qui restait de la chevelure du Sauveur en trois parties (1), une
partie sur chaque temps, et l'autre sur le derrière de la tête, et lorsqu'elle
eut démêlé les cheveux de devant, et qu'elle leur eut rendu leur poli, elle les
fit passer derrière les oreilles.
(1) La soeur Emmerich dit
que ces tenailles lui rappelèrent par leur forme les ciseaux avec lesquels on
avait coupé la chevelure de Samson. Elle avait antérieurement décrit ces
ciseaux comme il suit : “ Dalila avait dans la main une singulière paire de
ciseaux. Ils étaient de forme arrondie, grands comme la tranche d'une grosse
pomme, et ils se rouvraient d'eux-mêmes. C'étaient comme une espèce de pince ou
de tenaille faite d'un morceau de métal mince et arrondi, dont les extrémités
tranchantes ce rapprochaient pour couper et se séparaient lorsque la pression
cessait. ” Dans ses visions de la troisième année de la prédication de Jésus,
elle avait vu le Sauveur faire le sabbat à Misael, ville de Lévites, dans la
tribu d'Aser ; et, comme on lut dans la synagogue une partie du livre des
Juges, la Soeur vit à cette occasion la vie de Samson.
Quand la tête fut
nettoyée, la sainte Vierge la voila, après avoir baisé les joues de son fils.
Elle s'occupa ensuite du cou, des épaules, de la poitrine, du des, des bras et
des mains déchirées. Ce fut alors seulement qu'on put voir dans toute leur
horreur les ravages opérés par tant d'affreux supplices. Tous les os de la
poitrine, toutes les jointures des membres étaient disloqués et ne pouvaient
plus se plier. L'épaule sur laquelle avait porté le poids de la croix avait été
entamée par une affreuse blessure ; toute la partie supérieure du corps était
couverte de meurtrissures et labourées par les coups de fouet. Prés de la
mamelle gauche était une petite plaie par où était ressortie la pointe de la
lance de Cassius, et dans le côté droit s'ouvrait la large blessure où était
entrée cette lance qui avait traversé le coeur de part en part.
(1) La soeur Emmerich
avait coutume, lorsqu'elle parlait de personnages historiques importants,
d'indiquer en combien de parties ils divisaient leur chevelure : “ Elle,
disait-elle, partageait sa chevelure en deux, Marie la partageait en trois ”.
et elle paraissait attacher une certaine Importance à ces paroles. L'occasion
ne se rencontra pas de donner à ce sujet des explications qui auraient
probablement jeté quelque lumière sur le rôle que jouaient les cheveux dans les
sacrifices, les voeux, les funérailles les consécrations, etc. Elle dit une
fois de Samson : “ ses blonds cheveux, longs et épais, étaient relevés autour
de sa tête en sept tresses, comme un casque, l'extrémité de ces tresses était
réunie dans des espèces de bourses sur son front et ses tempes. Ses cheveux
n'étaient pas par eux-mêmes la source de sa force, ils l'étaient seulement
comme témoins du voeu qu'il avait tait de les laisser croître en l'honneur de
Dieu. Les forces qui reposaient sur les sept tresses étaient les sept dons du
Saint Esprit. Il devait avoir déjà fait des infractions notables à ses voeux et
perdu beaucoup de grâces lorsqu'il laissa couper cette marque de sa qualité de
Nazaréen. Je ne vis pas toutefois Dalila lui couper toute sa chevelure ; Je
crois qu'il lui resta une touffe sur le front. Il lui resta aussi la grâce de
la pénitence et du repentir par laquelle il recouvra la force de détruire ses
ennemis. La vie de Samson est une vie figurative et prophétique ”.
Marie lava et nettoya
toutes ces plaies, et Madeleine, à genoux, l'aidait de temps en temps, mais
sans quitter les pieds de Jésus qu'elle baignait, pour la dernière fois, de
larmes abondantes et qu'elle essuyait avec sa chevelure.
La tête, la poitrine et
les pieds du Sauveur étaient lavés : le saint corps, d'un blanc bleuâtre, comme
de la chair où il n'y a plus de sang, parsemé de taches brunes et de places
rouges aux endroits où la peau avait été enlevée, reposait sur les genoux de
Marie, qui couvrit d'un voile les parties lavées, et s'occupa d'embaumer toutes
les blessures en commençant de nouveau par la tête. Les saintes femmes
s'agenouillant vis-à-vis d'elle, lui présentaient tour à tour une boite où elle
prenait entre le pouce et l'index de je ne sais quel baume ou onguent précieux
dont elles remplissait et enduisait les blessures. Elle oignit aussi la
chevelure : elle prit dans sa main gauche les mains de Jésus, les baisa avec
respect, puis remplit de cet onguent ou de ces aromates les larges trous faits
par les clous. Elle en remplit aussi les oreilles, les narines et la plaie du
côté. Madeleine essuyait et embaumait les pieds du Seigneur : puis elle les
arrosait encore de ses larmes et y appuyait souvent son visage.
On ne jetait pas l'eau
dont on s'était servi, mais on la versait dans les outres de cuir où l'on
exprimait les éponges. Je vis plusieurs fois Cassius ou d'autres soldats aller
puiser de nouvelle eau à la fontaine de Gihon, qui était assez rapprochée pour
qu'on pût la voir du jardin ou était le tombeau. Lorsque la sainte Vierge eut
enduit d'onguent toutes les blessures, elle enveloppa la tête dans des linges,
mais elle ne couvrit pas encore je visage. Elle ferma les yeux entrouverts de
Jésus, et y laissa reposer quelque temps sa main. Elle ferma aussi la bouche,
puis embrassa le saint corps de son fils, et laissa tomber son visage sur celui
de Jésus. Madeleine, par respect, ne toucha pas de son visage la face de Jésus
: elle se contenta de le faire reposer sur les pieds du Sauveur. Joseph et
Nicodème attendaient depuis quelque temps, lorsque Jean s'approcha de la sainte
Vierge, pour la prier de se séparer du corps de son fils, afin qu'on pût
achever de l'embaumer, parce que le sabbat était proche. Marie embrassa encore
une fois le corps et lui dit adieu dans les termes les plus touchants. Alors les
hommes l'enlevèrent du sein de sa mère sur le drap où il était placé, et le
portèrent à quelque distance. Marie, rendue à sa douleur que ses soins pieux
avaient un instant soulagée, tomba, la tête voilée, dans les bras des saintes
femmes. Madeleine comme si on eût voulu lui dérober son bien-aimé, se précipita
quelques pas en avant, les bras étendus, puis revint vers la sainte Vierge. On
porte le corps en un lieu plus bas que la cime du Golgotha ; il s'y trouvait
dans un enfoncement une belle pierre unie. Les hommes avaient disposé cet
endroit pour y embaumer le corps. Je vis d'abord un linge à mailles d'un
travail assez semblable à celui de la dentelle. et qui me rappela le grand
rideau brodé qu'on suspend entre le choeur et la nef pendant le carême (1). Lorsque
dans mon enfance, je voyais suspendre ce rideau, je croyais toujours que
c'était le drap que j'avais vu servir à l'ensevelissement du Sauveur. Il était
probablement ainsi travaille à jour afin de laisser couler l'eau. Je vis encore
un autre grand drap déployé. On plaça le corps du Sauveur sur la pièce d'étoffe
à jour, et quelques-uns des hommes tinrent l'autre drap étendu au-dessus de
lui. Nicodème et Joseph s'agenouillèrent, et sous cette couverture, enlevèrent
le linge dont ils avaient entouré les reins du Sauveur lors de la descente de
croix ; après quoi ils ôtèrent la ceinture que Jonadab, neveu de saint Joseph,
avait apportée à Jésus avant le crucifiement. Ils passèrent ensuite des éponges
sous ce drap, et lavèrent la partie inférieure du corps ainsi cachée à leurs
regards : après quoi ils le soulevèrent à l'aide des linges placés en travers
sous les reins et sous les genoux, et le lavèrent par derrière sans le
retourner et en ne laissant toujours couvert du même drap. Ils le lavèrent
ainsi jusqu'au moment où les éponges pressées ne rendirent plus qu'une eau
claire et limpide.
(1) Ceci se rapporte à un
usage du diocèse de Munster. On suspend dans les églises, entre la nef et le
choeur ou devant le maître autel, pendant le carême, un rideau avec des
broderies en points a Jour, représentant les cinq plaies les instruments de la
Passion, etc., etc. Ce rideau fait, sur les âmes bien disposées, une grande et
sérieuse impression qui les encourage au renoncement, à la mortification, à
l'abstinence et à la prière.
Ensuite, ils versèrent de
l'eau de myrrhe sur tout le corps, et, le maniant avec respect, lui firent
reprendre toute sa longueur, car il était resté dans la position où il était
mort sur la croix, les reins et les genoux courbés. Ils placèrent ensuite sous
ses hanches un drap d'une aune de large sur trois aunes de long, remplirent son
giron de paquets d'herbes telles que j'en vois souvent sur les tables célestes,
posées sur de petits plats d'or aux rebords bleus (1), et ils répandirent sur
le tout une poudre que Nicodème avait apportée. Alors ils enveloppèrent la
partie inférieure du corps et attachèrent fortement autour le drap qu'ils
avaient placé au-dessus. Cela fait, ils oignirent les blessures des hanches,
les couvrirent d'aromates, placèrent des paquets d'encens entre les jambes dans
toute leur longueur, et les enveloppèrent de bas en haut dans ces aromates.
Alors Jean ramena près du
corps la sainte Vierge et les autres saintes femmes. Marie s'agenouilla près de
la tête de Jésus. posa au-dessous un linge très fin qu'elle avait reçu de la
femme de Pilate, et quelle portait autour de son cou, sous son manteau ; puis,
aidée des saintes femmes, elle plaça, des épaules aux joues, des paquets
d'herbes, des aromates et de la poudre odoriférante ; puis elle attacha
fortement ce linge autour de la tête et des épaules. Madeleine versa en outre
un flacon de baume dans la plaie du côté, et les saintes femmes placèrent
encore des herbes dans les mains et autour des pieds.
(1) La soeur Emmerich,
lorsqu'elle recevait certaines consolations intérieures qui lui arrivaient par
des symboles, se sentait souvent ravie jusqu'à des festins célestes dont elle
décrivait l'ordonnance avec une joie enfantine Elle décrivait aussi. dans tous
leurs détails la forme et l'espèce des végétaux qui y étaient apportes. Elle
parlait d'assiettes d'or avec un rebord bleu où on lui présentait des herbes
semblables à du cresson ou à de la myrrhe et aussi des fruits de plusieurs
sortes qui la fortifiaient dans les grandes souffrances de l'âme ou du corps.
Dans ces consolations symboliques. les victoires sur elle-même, les actes de
renoncement et de pénitence de sa vie terrestre lui étaient donnés là comme
récompense et comme réfection sous il forme d'herbes ou de fruits dont la
figure ou la substance représentait ces mortifications. La forme. la matière et
la couleur des vases avaient aussi leur signification symbolique. .. On ne
mange point ces mets comme sur la terre, disait-elle. et pourtant on se sent
nourri et rassasié bien plus complètement : car on est rempli de la grâce et de
la force de Dieu dont le fruit qui vous est présenté est la parfaite expression.
La vue des herbes aromatiques employées à embaumer le corps de Jésus lui
rappela ces végétaux célestes.
Alors les hommes
remplirent encore d'aromates les aisselles et le creux de l'estomac : ils
entourèrent tout le reste du corps, croisèrent sur son sein ses bras raidis, et
serrèrent le grand drap blanc autour du corps jusqu'à la poitrine, de même
qu'on emmaillote un enfant. Puis, ayant assujetti sous l'aisselle l'extrémité
d'une large bandelette, ils la roulèrent autour de la tête et autour de tout le
corps qui prit ainsi l'aspect d'une poupée emmaillotée. Enfin, ils placèrent le
Sauveur sur le grand drap de six aunes qu'avait acheté Joseph d'Arimathie, et
l'y enveloppèrent : il y était couché en diagonale ; un coin du drap était
relevé des pieds à la poitrine l'autre revenait sur la tête et las épaules ;
les deux antres étaient repliés autour du corps.
Comme tous entouraient le
corps de Jésus et s'agenouillaient autour de lui pour lui faire leurs adieux,
un touchant miracle s'opéra à leurs yeux ; le corps sacré de Jésus, avec toutes
ses blessures, apparut, représenté par une empreinte de couleur rouge et brune,
sur le drap qui le couvrait, comme s'il avait voulu récompenser leurs soins et
leur amour, et leur laisser son portrait à travers tous les voiles dont il
était enveloppé. Ils embrassèrent le corps en pleurant et baisèrent avec
respect sa merveilleuse empreinte. Leur étonnement fut si grand qu'ils
ouvrirent le drap, et il s'accrut encore lorsqu'ils virent toutes les
bandelettes qui liaient le corps blanches comme auparavant, et le drap
supérieur ayant seul reçu cette miraculeuse image. Le côté du drap sur lequel
le corps était couché avait reçu l'empreinte de la partie postérieure, le côté
qui le recouvrait celle de la partie antérieure ; mais pour avoir cette
dernière dans son ensemble, il fallait réunir deux coins du drap qui avaient
été ramenés par-dessus le corps. Ce n'était pas l'empreinte de blessures
saignantes, puisque tout le corps était enveloppé et couvert d'aromates ;
c'était un portrait surnaturel, un témoignage de la divinité créatrice résidant
toujours dans le corps de Jésus. J'ai vu beaucoup de choses relatives à
l'histoire postérieure de ce linge, mais je ne saurais pas les mettre en ordre.
Après la résurrection il resta avec les autres linges au pouvoir des amis de
Jésus. Une fois je vis qu'on l'arrachait à quelqu'un qui le portait sous le
bras ; il tomba deux fois aussi entre les mains des Juifs et fut honoré plus
tard en divers lieux. Il y eut une fois une contestation à son sujet : pour y
mettre fin, on le jeta dans le feu ; mais il s'envola miraculeusement hors des
flammes, et alla tomber dans les mains d'un chrétien. Grâce à la prière de
quelques saints personnages, on a obtenu trois empreintes tant de la partie
postérieure que de la partie antérieure par la simple application d'autres
linges. Ces répétitions, avant reçu de ce contact une consécration que l'Eglise
entendait leur donner par là, ont opéré de grands miracles. J'ai vu l'original,
un peu endommagé et déchiré en quelques endroits, honoré en Asie chez des
chrétiens non catholiques. J'ai oublié le nom de la ville. qui est située dans
un pays voisin de la patrie des trois rois. J'ai vu aussi, dans ces visions,
des choses concernant Turin, la France, le pape Clément 1er l'empereur Tibère,
qui mourut cinq ans après la mort du Sauveur : mais j'ai oublié tout cela.
La Douloureuse Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ d'après les méditations d'Anne Catherine EMMERICH. Publiées en 1854. Traduction de l'Abbé DE CAZALES
Mise
au tombeau, église abbatiale de Moissac (fin
du xve siècle). Oeuvre exécutée entre 1449 et 1503 par
Pierre de Carmaing, abbé, ou Antoine de Carmaing, abbé (sculpteur). Photo
personnelle Bertrand Bouret http://profburp.com
LII. LA MISE AU TOMBEAU
Les hommes placèrent le
corps sur une civière de cuir qu'ils recouvrirent d'une couverture brune et à
laquelle ils adaptèrent deux longs bâtons. Cela me rappela l'arche d'alliance.
Nicodème et Joseph portaient sur leurs épaules les brancards antérieurs ;
Abénadar et Jean, ceux de derrière. Ensuite venaient la sainte Vierge, Marie
d'Héli, sa soeur aînée, Madeleine et Marie de Cléophas, puis les femmes qui
s'étaient tenues assises à quelque distance, Véronique, Jeanne Chusa, Marie
mère de Marc, Salomé, femme de Zébédée Marie Salomé, Salomé de Jérusalem,
Suzanne et Anne, nièces de saint Joseph. Cassius et les soldats fermaient la
marche. Les autres femmes, telles que Maroni de Naïm. Dina la Samaritaine et
Mara la Suphanite étaient à Béthanie, auprès de Marthe et de Lazare. Deux
soldats, avec des flambeaux, marchaient en avant ; car il fallait éclairer
l'intérieur de la grotte du sépulcre. Ils marchèrent ainsi prés de sept
minutes, se dirigeant à travers la vallée vers le jardin de Joseph d'Arimathie
et chantant des psaumes sur un air doux et mélancolique. Je vis sur une
hauteur, de l'autre côté, Jacques le Majeur, frère de Jean, qui les regardait
passer, et qui retourna annoncer ce qu'il avait vu aux autres disciples cachés
dans les cavernes.
Le jardin est de forme
irrégulière. Le rocher où le sépulcre est taillé est couvert de gazon et
entouré d'une haie vive ; il y a encore devant l'entrée une barrière de perches
transversales attachées à des pieux au moyen de chevilles de fer. Quelques
palmiers s'élèvent devant l'entrée du jardin et devant celle du tombeau, qui
est située dans l'angle à droite. La plupart des autres plantations consistent
en buissons, en fleurs et en arbustes aromatiques. Le cortège s'arrêta à
l'entrée du jardin ; on l'ouvrit en enlevant quelques pieux qui servirent
ensuite de leviers pour rouler dans le caveau la pierre destinée à fermer le
tombeau. Quand on fut devant le rocher, on ouvrit la civière, et on enleva le
saint corps sur une longue planche, sous laquelle un drap était étendu
transversalement. Nicodème et Joseph portaient les deux bouts de la planche,
Jean et Abénadar ceux du drap. La grotte, qui était nouvellement creusée, avait
été récemment nettoyée par les serviteurs de Nicodème qui y avaient brûlé des
parfums ; l'intérieur en était propre et élégant ; il y avait même un ornement
sculpte au haut des parois. La couche destinée à recevoir le corps était un peu
plus large du côté de la tête que du côté opposé ; on y avait tracé en creux la
forme d'un cadavre enveloppé de ses linceuls en laissant une petite élévation à
la tête et aux pieds. Les saintes femmes s'assirent vis-à-vis l'entrée du
caveau. Les quatre hommes y portèrent le corps du Seigneur, remplirent encore
d'aromates une partie de la couche creusée pour le recevoir, et y étendirent un
drap qui dépassait des deux côtés la couche sépulcrale, et sur lequel ils
placèrent le corps. Ils lui témoignèrent encore leur amour par leurs larmes et
leurs embrassements. et sortirent du caveau. Alors la sainte Vierge y entra ;
elle s'assit du coté de la tète, et se pencha en pleurant sur le corps de son
fils. Quand elle quitta la grotte, Madeleine s'y précipita ; elle avait cueilli
dans le jardin des fleurs et des branches qu'elle jeta sur Jésus ; elle joignit
les mains et embrassa en sanglotant les pieds de Jésus ; mais les hommes
l'ayant avertie qu'ils voulaient fermer le tombeau. elle revint auprès des
femmes. Ils relevèrent au-dessus du saint corps les bords du drap où il
reposait, placèrent sur le tout la couverture de couleur brune, et fermèrent
les battants de la porte, qui était d'un métal brunâtre, vraisemblablement en
cuivre ou en bronze ; il y avait devant deux bâtons, l'un vertical, l'autre
horizontal ce qui faisait l'effet d'une croix (1).
La grosse pierre destinée
à fermer le tombeau, qui se trouvait encore devant l'entrée du caveau, avait à
peu près la forme d'un coffre (2) ou d'une pierre tombale ; elle était assez
grande pour qu'un homme pût s'y étendre dans toute sa longueur ; elle était
très pesante, et ce ne fut qu'avec les pieux enlevés à l'entrée du jardin que
les hommes purent la rouler devant la porte du tombeau. La première entrée du
caveau était fermée avec une porte faite de branches entrelacées. Tout ce qui
fut fait dans l'intérieur de la grotte se fit à la lueur des flambeaux, parce
que la lumière du jour n'y pénétrait pas. Pendant la mise au tombeau, je vis,
dans le voisinage du jardin et du Calvaire errer plusieurs hommes à l'air
triste et craintif. Je crois que c'étaient des disciples qui, sur le récit
d'Abénadar, étaient venus des cavernes par la vallée et qui y retournèrent
ensuite.
(1) La soeur n'explique
pas si ces bâtons étaient des pièces détachées, placées devant la porte, ou si
c'étaient des bandes en relief faisant partie de cette porte.
(2) Vraisemblablement la
soeur Emmerich voulait parler ici de ces caisses antiques où les paysans de son
pays renferment leurs vêtements, le fond en est moins large que le couvercle,
ce qui leur donne en effet une certaine ressemblance avec une tombe. Elle avait
prés d'elle une de ces caisses qu'elle appelait son coffre. C'est en ces termes
qu'elle a souvent décrit la pierre en question, dont la forme toutefois n'est
pas représentée très clairement.
LIII. LE RETOUR DU
TOMBEAU. — JOSEPH d'ARIMATHIE MIS EN PRISON.
Le sabbat allait
commencer ; Nicodème et Joseph rentrèrent à Jérusalem par une petite porte
voisine du jardin, et qui était percée dans le mur de la ville : c'était, je
crois, par suite d'une faveur spéciale accordée à Joseph. Ils dirent à la
sainte Vierge, à Madeleine, à Jean et à quelques-unes des femmes qui
retournaient au Calvaire pour y prier, que cette porte leur serait ouverte lorsqu'ils
y frapperaient, aussi bien que celle du Cénacle. La soeur aînée de la sainte
Vierge, Marie, fille d'Héli, revint à la ville avec Marie, mère de Marc, et
quelques autres femmes. Les serviteurs de Nicodème et de Joseph se rendirent au
Calvaire pour y prendre les objets qui y avaient été laissés.
Les soldats se joignirent
à ceux qui gardaient la porte de la ville et Cassius se rendit auprès de Pilate
portant avec lui la lance ; il lui raconta ce qu'il avait vu, et lui promit un
rapport exact sur tout ce qui arriverait ultérieurement, si on voulait lui
confier le commandement des gardes que les Juifs ne manqueraient pas de
demander pour le tombeau. Pilate écouta ses discours avec une terreur secrète,
cependant il le traita de rêveur fanatique, et moitié par dégoût, moitié par
superstition, il lui ordonna de laisser devant la porte la lance qu'il avait
apportée avec lui.
Comme la sainte Vierge et
ses amies revenaient du Calvaire où elles avaient encore pleuré et prié, elles
virent venir à elles une troupe de soldats avec une torche et se retirèrent des
deux côtés du chemin jusqu'à ce qu'ils fussent passés. Ces hommes allaient au
Calvaire, vraisemblablement pour enlever les croix avant le sabbat et pour les
enfouir. Quand ils furent passés, les saintes femmes continuèrent leur chemin
vers la petite porte du jardin.
Joseph et Nicodème
rencontrèrent dans la ville Pierre, Jacques le Majeur et Jacques le Mineur.
Tous pleuraient ; Pierre surtout était en proie à une violente douleur ; il les
embrassa, s'accusa de n'avoir pas été présent à la mort du Sauveur, et les
remercia de lui avoir donné la sépulture. Il fut convenu qu'on leur ouvrirait
la porte du Cénacle lorsqu'ils y frapperaient, et ils s'en allèrent chercher
d'autres disciples dispersés en divers lieux. Je vis plus tard la sainte Vierge
et ses compagnes frapper au Cénacle et y entrer, Abénadar y fut aussi
introduit, et peu à peu la plus grande partie des apôtres et des disciples s'y
réunirent. Les saintes femmes se retirèrent de leur côté dans la partie où
habitait la sainte Vierge. On prit un peu de nourriture et on passa encore
quelques minutes à pleurer ensemble et à raconter ce qu'on avait vu. Les hommes
mirent d'autres habits, et je les vis se tenant sous une lampe et observant le
sabbat. Ensuite ils mangèrent encore des agneaux dans le Cénacle, mais sans
joindre à leur repas aucune cérémonie, car ils avaient mangé, la veille,
l'agneau pascal ; tous étaient pleins d'abattement et de tristesse. Les saintes
femmes prièrent aussi avec Marie sous une lampe. Plus tard, lorsqu'il fit tout
à fait nuit, Lazare, la veuve de Naim, Dina la Samaritaine et Mara la Suphanite
(1), vinrent de Béthanie : on raconta de nouveau ce qui s'était passé, et on
pleura encore.
(1) D'après les visions
de la Soeur Emmerich, les trois femmes nommées ici demeuraient depuis quelque
temps à Béthanie, dans une sorte de communauté établie par Marthe, afin de
pourvoir a l'entretien des disciples lors des voyages du Seigneur et à la répartition
des aumônes. La veuve de Naim, dont le fils Martial fut ressuscité par Jésus,
selon la Soeur le 23 Marcheswan (13 Novembre), dans la seconde année de la vie
publique du Sauveur, et appelait Maroni. Elle était fille d'un oncle paternel
de saint Pierre Son premier mari était fils d'une soeur d'Elisabeth. appelée
Rhode, qu'elle-même était fille d'une soeur de la mère de sainte Anne. Ce
premier mari de Maroni étant mort sans enfants, elle avait épouse Eliud, proche
parent de sainte Anne, et avait quitté Chasaluth, prés du Thabor, où résidait
la famille de Rhode pour s'établir à Naim, qui était à peu de distance et où
elle avait perdu bientôt son second mari.
Dina la Samaritaine est
celle qui, suivant les visions de la Soeur, s'entretint avec Jésus près du
puits de Jacob, le 7 du mois d'Ab (31 Juillet) de la seconde année de la
prédication du Sauveur. Elle était née prés de Damas, de parents moitié Juifs,
moitié paiens. Les ayant perdus de bonne heure, elle avait pris, chez une
nourrice débauchée, le germe des passions les plus coupables. Elle avait eu
plusieurs maris, supplantés tour à tour les uns par les autres ; le dernier,
parent des précédents, habitait Sichar où elle l'avait suivi et changé son nom
de Dina contre celui de Salomé. Elle avait, de ses liaisons antérieures, trois
grandes filles et deux fils qui se réunirent aux disciples par la suite. Ces
enfants ne demeuraient pas avec elle à Sichar. mais chez les parents de leurs
pères, près de Damas. La soeur Emmerich disait que la vie de la Samaritaine
était une vie prophétique, que Jésus avait parlé en sa personne à toute la
secte des Samaritains, et qu'ils étaient attachés à l'erreur par autant de
liens qu'elle avait commis d'adultères. Dans la plénitude des temps, tous ceux
qui rencontrèrent dans la personne de Jésus la voie et la vérité, eurent
également l'honneur d'être des types prophétiques.
Mara la Suphanite était
une Moabite des environs de Suphan elle descendait d'Orpha, veuve de Chélion,
le fils de Noëmi, car Orpha s'était remariée dans Moab. Mara avait par Orpha,
belle-soeur de Ruth, une alliance avec David, ancêtre de Jésus. La soeur
Emmerich vit, à Ainon, Jésus délivrer Mara de quatre démons et lui remettre ses
péchés, le 17 Elul (9 septembre) de la seconde année de la prédication. Elle
vivait à Ainon, chassée par son mari, riche Juif qui avait gardé avec lui les
enfants qu'il avait eux d'elle. Elle en avait près d'elle trois autres fruits
de l'adultère. Je vis, disait la Soeur, comment ce rejeton égaré de la souche
de David se purifiait en sa personne par la grâce de Jésus et entrait dans le
sein de l'Eglise. Je ne saurais exprimer combien Je vois de ces racines et de
ces filaments se croiser, se perdre, puis revenir un jour. ”
Joseph d'Arimathie revint
tard du Cénacle chez lui ; il suivait tristement les rues de Sion, accompagné
de quelques disciples et de quelques femmes, lorsque tout à coup une troupe
d'hommes armés, embusqués dans le voisinage du tribunal de Caiphe, fondit sur
eux et s'empara de Joseph, pendant que ses compagnons s'enfuyaient en poussant
des cris d'effroi. Je vis qu'ils renfermèrent le bon Joseph dans une tour
attenante au mur de la ville, à peu de distance du tribunal. Caïphe avait
chargé de cette expédition des soldats paiens qui n'avaient pas de sabbat à
observer. On avait, je crois, le projet de le laisser mourir de faim et de ne
rien dire de sa disparition.
Ici se terminant les
récits du jour de la Passion du Sauveur ; nous ajouterons divers suppléments
qui s'y rattachent, puis viendront les visions relatives au Samedi saint, la
descente aux enfers, à la Résurrection et à quelques apparitions du Seigneur.
La Douloureuse
Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ d'après
les méditations d'Anne Catherine EMMERICH. Publiées
en 1854. Traduction de l'Abbé DE CAZALES
http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/CatherineEm/LaPassion/table.html
Statue de Joseph
d'Arimathie, datant de 1506-1510 provenant de Gisors,
exposé au cloître
dans le cadre du musée, Ancienne abbaye Saint-Corneille, Compiègne
Homélie de monsieur l'abbé Jean-Bernard Hayet, curé de la paroisse saint Joseph des Falaises-Bidart.
Joseph d'Arimathie fut un
disciple "secret" du Seigneur Jésus.
La mort du Christ sur le
Golgotha lui donna la grâce du courage : il demanda au gouverneur romain,
Pilate, le Corps du Crucifié, afin de l'ensevelir dans le tombeau neuf qu'il s'
était préparé pour lui-même (Saint Marc 15, 45-47).
Joseph d'Arimathie rendit
au Corps Sacré de Jésus les honneurs qui lui étaient dûs.
Ce Corps qui fut
atrocement martyrisé, il l'enveloppa dans un linceul et le déposa délicatement
sur la pierre tombale, tel le grain de blé ensemencé dans l'obscurité de la
terre avant de revenir à la lumière!
Oui, mes frères, notre
Seigneur Jésus Christ, est mort, comme tous les humains nés de la femme, mais Sa
mort est "la seule à être l'Acte extrême de l'Eternel Amour Divin"
comme le dit Hans Urs von Balthasar.
"Moi -disait saint
Josemaria Escriva de Balaguer-, j'étreindrai le Corps froid, le cadavre du
Christ, avec le feu de mon Amour... je le déclouerai par mes actes de
réparation et mes mortifications... je l'envelopperai dans le linge neuf de ma
vie limpide, et je l'enterrerai dans le roc vivant de ma poitrine, d'où
personne ne pourra me l' arracher, et là, Seigneur,
Tu te reposeras! Même si
le monde entier l'abandonnait et Te méprisait... Serviam! Je Te servirai,
Seigneur!" (Chemin de Croix, XIV).
En faisant mémoire de
Joseph d'Arimathie et du geste de Compassion dont il a témoigné envers le Corps
Sacré de notre Seigneur Jésus Christ, ne sommes-nous pas tous invités à prendre
le même chemin? Comprenons qu'il nous faut, nous aussi, prendre
"soin" du Corps de Jésus dans Sa réalité Eucharisique, mystique et
corporelle :
Dans Sa réalité
Eucharistique : il faut bien préparer notre Communion Eucharistique et éviter
de la "banaliser" par une certaine routine ou désinvolture : l'
Eucharistie est le Saint-Sacrement, le Trésor qui est sorti du Coeur de Jésus;
elle est l' Invention de Son Amour qui accompagnera tous les Baptisés jusqu' à
Son Retour en Gloire; c' est pourquoi nous devons toujours communier avec un
esprit d' adoration, émerveillés de la Grandeur du Don qui nous est fait sous
le voile de la Sainte Hostie! Oui, mes frères, nous devrions toujours recevoir
le Corps Eucharistique de Jésus avec grande crainte : crainte, au sens biblique
de ce terme, crainte de manquer de respect, crainte de ne pas être assez
reconnaissants, crainte d'offenser Celui qui, sans mérite de notre part et
malgré notre indignité, nous reçoit à Sa Table!
"La Foi en
cette Présence du Seigneur -disait le Pape Jean-Paul II-, implique une marque
extérieure de respect envers l' église, lieu saint où Dieu Se manifeste dans
Son Mystère (Exode 3, 5), mais surtout au cours des célébrations des Sacrements
:
QUE LES CHOSES SAINTES
SOIENT TOUJOURS TRAITÉES SAINTEMENT!".
(Lettre apostolique pour
le 25 ème anniversaire de "Sacrosantum concilium" sur la Sainte
Liturgie, datée du 4 décembre 1988).
En second lieu, nous
devons prendre soin du Corps mystique du Christ, de Son Eglise : elle est
"le lieu naturel" qui nous greffe réellement à Jésus, à Sa Parole et
qui, depuis le jour de notre Baptême, nous a tous consacrés pour suivre et
imiter le Christ, Prêtre, Prophète et Roi; c'est cette Eglise qui, à la suite
de tous les Saints, nous apprend encore aujourd'hui à "discerner la
Volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable, parfait" (Romains 12, 2).
"Demeurer dans le Christ disait le Pape Benoit XVI-, signifie demeurer
dans l'Eglise... Dans cette Communauté Il nous soutient et, en même temps, tous
les membres se soutiennent mutuellement. Nous résistons ensemble aux tempêtes
et nous nous protégeons les uns les autres. Nous ne croyons pas seuls, mais
nous croyons avec toute l'Eglise de tout lieu et de tout temps, avec l'Eglise
qui est au Ciel et sur la terre.
Avec l'Eglise et dans l'Eglise,
nous pouvons annoncer à tous les hommes que le Christ est la Source de la Vie,
qu' Il est Présent, qu' Il est la grande Réalité après laquelle nous
soupirons... Celui qui croit au Christ a un Avenir".
(Pape Benoit XVI. Homélie
du jeudi 22 septembre 2011 au stade olympique de Berlin).
Enfin, en troisième lieu,
nous devons prendre soin du Corps "physique" de Jésus, Présent en
tout homme, et tout particulièrement, sous le visage de l' homme en détresse,
démuni et dépossédé de pain, de dignité, de reconnaissance, de soutien, d'
affection..., cet homme que nous pouvons, selon nos moyens, assister et aider
et non pas abandonner comme un mort-vivant sur la route de notre indifférence
et de notre dureté de coeur : Jésus nous le fait très bien comprendre en
nous racontant deux paraboles : le Bon samaritain et le Jugement dernier
( Saint Luc 10, 25-37 et saint Matthieu 25, 31-46).
Puisse, frères et soeurs,
l'intercession de Joseph d'Arimathie, nous conduire donc à aimer, à vénérer et
à servir le Corps du Christ dans Sa dimension Eucharistique, Mystique et Fraternelle!
Par l intercession de
saint Joseph d'Arimathie, confions aussi à la Miséricorde du Seigneur
qui, un Jour de notre Histoire a voulu "mourir de notre mort", tous
nos chers défunts et ceux qui s' apprêtent à vivre le grand Passage!
Confions également
ceux qui travaillent dans le monde de la santé afin qu'ils oeuvrent avec
respect, douceur, compassion, auprès de ceux qui souffrent dans leur corps ou
dans leur coeur!
Saint Joseph d'Arimathie,
Prie pour nous tous,
prêtres et fidèles du
Christ,
afin que se fortifie
notre Foi à Jésus, mort et Ressuscité,
que nous reconnaissons
Présent sous le voile de l' Hostie Consacrée
Présent dans Son Corps
mystique qu'est l' Eglise,
Présent sous le Visage de
notre prochain.
Prie pour nous,
saint Joseph d'
Arimathie,
toi qui déposas avec tant
d' Amour le Maître de la Vie
dans le sépulcre qui t'
appartenait,
afin que nous enracinions
durablement notre Espérance
en Jésus, le Vainqueur de
Pâques,
Lui, par qui nous savons
désormais que
le tombeau n' est pas la
fin de l' homme
et que notre existence ne
s' achèvera pas
dans une poignée de
poussière!
Avec Toi, Joseph d'
Arimathie,
nous disons, en ce jour :
Credo!
Je crois en Jésus le
Vivant!
Je crois en la
Résurrection de la Chair!
Je crois que ma dernière
demeure ne sera pas un cercueil
mais le Coeur de Dieu!
Credo! Je crois!
Amen.
Déploration
du Christ de la cathédrale de Moulins, sculpture de saint Joseph d'Arimathie.
Also
known as
Joseph of Glastonbury
16
October (translation of relics to
Jerusalem)
31 July (Lutheran
calendar)
25
October (Armenian calendar)
17 March on
some calendars
Profile
Wealthy Israelite owner
of tin mines
in Cornwall.
May have been related to Jesus, and certainly was a disciple and student. He is
the noble counselor mentioned in the Gospel of Mark.
Provided the tomb for
Christ, and with the help of Saint Nicodemus,
interred Jesus. Tradition says he brought the Faith and the Holy Grail to England.
When he planted his traveller‘s
staff in Glastonbury, it took root and became a thorn tree which flowered
each Christmas
Day.
Born
Arimathea, Palestine
Catholic
Cemeteries of the Archdiocese of Vancouver
Merciful God, whose
servant Joseph of Arimathaea with reverence and godly fear, prepared the body
of our Lord and Savior for burial, and laid it in his own tomb: Grant to us,
your faithful people, grace and courage to love and serve Jesus with sincere
devotion all the days of our life; through Jesus Christ our Lord, who lives and
reigns with you and the Holy
Spirit, one God, for ever and ever.
very old man carrying a
pot of ointment
very old man carrying a
flowering staff
very old man carrying a
pair of altar cruets
flowering staff
Additional
Information
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Catholic
Encyclopedia, by Francis E Gigot
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Narrative
of Joseph of Arimathaea
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
The
Pilgrim of Our Lady of Martyrs
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
1001 Patron Saints and Their Feast Days, Australian
Catholic Truth Society
Christian
Biographies, by James Keifer
Daily Mail: 2,000-year-old Holy Thorn Tree of Glastonbury
is cut down
Glastonbury
Legend, by Brian Haughton
images
video
webseiten
auf deutsch
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
fonti
in italiano
websites
in nederlandse
nettsteder
i norsk
MLA
Citation
“Saint Joseph of
Arimathea“. CatholicSaints.Info. 9 February 2022. Web. 31 August 2022.
<https://catholicsaints.info/saint-joseph-of-arimathea/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-joseph-of-arimathea/
Altar
of the crucifixion ( 1857 ) by Gaston Lenthe ( paintings ). Right wing:
Longinus, Joseph of Arimathea and Nicodemus. Dobbertin ( Mecklenburg ). Monastery
church
Joseph of Arimathea (RM)
1st century. We read
about Joseph of Arimathea, the "noble counsellor," in all four
Gospels (Matthew 27:57-61; Mark 15:43-46; Luke 23:50-56; and John 19:38-42). As
with many of the Biblical figures, numerous legends accrued around his name in
later years.
Saint Joseph was a
wealthy member of the temple council and a secret follower of Jesus because he
was afraid of persecution from Jewish officials. He attended the Crucifixion,
and legend has it that he caught Jesus's blood as he hung upon the cross. (What
is said to be the Sacro Catino in which Joseph caught the blood of Christ at
the Crucifixion is at San Lorenzo, Genoa, Italy.) Joseph persuaded Pontius
Pilate to let him have Jesus's body, wrapped it in linen and herbs, and laid it
in a tomb carved in a rock in the side of a hill, a tomb that he had prepared
for himself.
Later tradition has
embellished this account to add that Joseph was a distant relative of Jesus,
who derived his wealth from tin mines in Cornwall, which he visited from time
to time. One version tells the story of the teenaged Jesus accompanying Joseph
on one such visit. This is the background of the poem "Jerusalem," by
William Blake (1757-1827):
And did those feet in
ancient time
Walk upon England's
mountains green?
And was the holy Lamb of
God
On England's pleasant
pastures seen?
And did the countenance
divine
Shine forth upon our
clouded hills?
And was Jerusalem builded
here
Among those dark satanic
mills?
Bring me my bow of
burning gold!
Bring me my arrows of
desire!
Bring me my spear!
O clouds, unfold!
Bring me my chariot of
fire!
I will not cease from
mental fight,
Nor shall my sword sleep
in my hand,
Till we have built
Jerusalem
In England's green and
pleasant land.
This version continues to
say that, after the Crucifixion, Saint Joseph returned to Cornwall, bringing
with him the chalice of the Last Supper, known as the Holy Grail. The Holy
Grail was hidden and played an important part in the folk history of England in
the great national epic about King Arthur and his knights who unsuccessful seek
to find it.
Upon reaching
Glastonbury, he planted his staff, which took root and blossomed into a thorn
tree. This is the Holy Thorn, which flowers at Christmas. King Charles I baited
his wife's Roman Catholic chaplain by observing that, although Pope Gregory had
proclaimed a reform of the calendar, the Glastonbury Thorn ignored the Pope's
decree and continued to blossom on Christmas Day according to the Old Calendar.
One of Cromwell's soldiers cut down the Thorn because it was a relic of
superstition. We are told that he was blinded by one of the thorns as it fell.
A tree allegedly grown from a cutting of the original Thorn survives today in
Glastonbury (and trees propagated from it stand on the grounds of the Cathedral
in Washington, DC, and presumably elsewhere) and leaves from it are sold in all
the tourist shops in Glastonbury.
It was not until about
the middle of the 13th century that the legend appears saying Joseph accompanied
Saint Philip to Gaul to preach and was sent by him to England as the leader of
12 missionaries. It is said that the company, inspired by Gabriel the
archangel, built a church made of wattles in honor of the Virgin Mary on an
island called Yniswitrin, given to them by the king of England. The church
eventually evolved into Glastonbury Abbey in Somerset. Supposedly Joseph died
there, was buried on the island, and miraculous cures worked at his grave. This
burial site is unlikely though.
Is there any merit to the
legends of Saint Joseph? Perhaps. Tin, an essential ingredient of bronze, was
highly valued in ancient times, and Phoenician ships imported tin from
Cornwall. It is not unreasonable to believe that some first-century, Jewish
Christians might have been investors in the Cornwall tin trade. Christianity
gained a foothold in Britain very early, perhaps, in part, because of the
commerce in tin. If so, then the early British Christians would have a
tradition that they had been evangelized by a wealthy Jewish Christian. Having
forgotten his name, they might have consulted the Scriptures and found that
Joseph and Saint Barnabas fit the description. Because much of the life of
Barnabas was already described by the Acts of the Apostles making him an unlikely
candidate, only Joseph was left. Thus, Christians seeking an immediate
connection with their Lord, grasped on to Joseph as their evangelizer
(Attwater, Benedictines, Bentley, Delaney, Encyclopedia, Robinson, White).
In art, Saint Joseph is
portrayed as a very old man, carrying a pot of ointment or a flowering staff or
a pair of altar cruets (containing the blood and sweat of Jesus) (White). He
may be shown taking the crown of thorns from the dead Christ. At other times he
is shown with the shroud and crown of thorns, a thorn tree by him, or a box of
spices (Roeder). Click here to see William Blake's Joseph of Arimathea among
the Rocks of Albion. He is venerated at Glastonbury and patron of grave-diggers
and undertakers (Roeder, White).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0317.shtml
Joseph of Arimathea
All that is known
for certain concerning him is derived from the canonical Gospels.
He was born at Arimathea — hence his surname — "a city of Judea"
(Luke
23:51), which is very likely identical with Ramatha, the birthplace of
the Prophet Samuel, although several scholars prefer to identify it
with the town of Ramleh. He was a wealthy Israelite (Matthew
27:57), "a good and a just man" (Luke
23:50), "who was also himself looking for the kingdom
of God" (Mark
15:43). He is also called by St. Mark and by St. Luke a bouleutes,
literally, "a senator", whereby is meant a member of the Sanhedrin or
supreme council of the Jews.
He was a disciple of Jesus,
probably ever since Christ's first
preaching in Judea (John
2:23), but he did not declare himself as such "for fear of
the Jews"
(John
19:38). On account of this secret allegiance to Jesus,
he did not consent to His condemnation by the Sanhedrin (Luke
23:51), and was most likely absent from the meeting
which sentenced Jesus to
death (cf. Mark
14:64).
The Crucifixion of
the Master quickened Joseph's faith and love,
and suggested to him that he should provide for Christ's burial before
the Sabbath began. Unmindful therefore
of all personal danger, a danger which was indeed considerable under the
circumstances, he boldly requested from Pilate the
Body of Jesus,
and was successful in his request (Mark
15:43-45). Once in possession of this sacred treasure, he — together
with Nicodemus,
whom his courage had
likewise emboldened, and who brought abundant spices — wrapped up Christ's Body
in fine linen and grave bands, laid it in his own tomb,
new and yet unused, and hewn out of a rock in a neighbouring garden, and
withdrew after rolling a great stone to the opening of
the sepulchre (Matthew
27:59, 60; Mark
15:46; Luke
23:53; John
19:38-42). Thus was fulfilled Isaiah's prediction that the grave of
the Messias would
be with a rich man (Isaiah
53:9). The Greek
Church celebrates the feast of Joseph of Arimathea on
31 July, and the Roman
Church on 17 March. The additional details which are found concerning
him in the apocryphal "Acta
Pilati", are unworthy of credence. Likewise fabulous is
the legend which tells of his coming to Gaul A.D. 63, and
thence to Great Britain, where he is supposed to have founded the
earliest Christian oratory at Glastonbury.
Finally, the story of the translation of the body of Joseph of Arimathea
from Jerusalem to
Moyenmonstre (Diocese of Toul) originated late and is unreliable.
Gigot,
Francis. "Joseph of Arimathea." The Catholic
Encyclopedia. Vol. 8. New York: Robert Appleton
Company, 1910. 17 Mar.
2015 <http://www.newadvent.org/cathen/08520a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Mike McLeod.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. October 1, 1910. Remy Lafort, S.T.D.,
Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/08520a.htm
Pieter Coecke van Aelst (1502–1550).
Triptych (right wing) Mary Magdalene (left wing), Joseph of
Arimathaea. Vers 1530, Fine Arts Museums of San
Francisco
The
Pilgrim of Our Lady of Martyrs – Saint Joseph of Arimathea
Last month we spoke of
Saint Veronica and of the generous service she rendered her Lord in one of the
bitterest moments of His Sacred Passion. She at least did her part to redeem
our human nature from the stigma of utter ingratitude and cowardice.
This month, on March 17,
the Church makes a commemoration of another soul cast in the same heroic mould,
Saint Joseph of Arimathea. The meagre details we have of his life are found in
the Gospels. They are edifying indeed and full of instruction and of
encouragement, especially when we contrast what he was and what he did, with
the account the Evangelists give us of the other disciples of our Lord.
We all remember the brave
words of Saint Thomas, when our Lord signified His intention of returning into
Judea, to raise Lazarus to life. He knew and so did the other Apostles know,
that Jesus was exposing Himself to serious danger by this step; but he found it
in his heart to say: Let us also go that we may die with Him. (John
11:16) At the Last Supper, too, Saint Peter said, and he meant what he
said: Yea, though I should die with Thee, I will not deny Thee. And in
like manner said all the disciples. (Matthew 26:35) All this time, Joseph
of Arimathea was a disciple of Jesus, but secretly for fear of the Jews.
(John 19:38)
And now mark what
followed. When the hour came in which the powers of darkness were given full
sway, when Jesus was seized in the Garden, then, says the Gospel, the
disciples all leaving Him fled. (Matthew 26:56) The disciples who had been
openly such fled, while Joseph of Arimathea who had been afraid before, went in
boldly to Pilate on Good Friday evening and begged the body of Jesus. So true
are the words of the Imitation: “We often know not what we can do, but
temptation discovers what we are.”
Joseph of Arimathea was,
according to the Gospel, a noble decurion, a counsellor, a man of position and
of influence. He was more than this, for mere worldly wealth and position are
very far from being valid titles to God’s favor. And so the Evangelist adds: He
was a good and just man, and he also looked for the Kingdom of God. (Luke
23:50,51)
The first decided step he
took as a disciple was when, in the Council assembled by Caiaphas, he opposed
the measures the High Priest proposed to take against our Lord. He did not
consent to their counsels and doings. This action drew on him the
suspicions and the anger of his own caste. Then the heroic act of veneration
and respect for the Crucified Lord, which has made him known wherever the
Gospel has been preached, brought him still more into disfavor with the faction
in power. We can well believe, then, the story Anne Catharine Emmerich tells in
her revelations, that Joseph was seized on the evening of the Crucifixion and
hurried away to prison, and that the intention of his captors was to put him
out of the way. But an Angel opened his prison as he did later for Saint Peter,
and he came forth to receive from his Risen Master a foretaste of the great
reward awaiting him in heaven. For every one that shall confess Me before
men, said our Lord, I will also confess him before My Father Who is in
heaven. (Matthew 10:32)
After this, nothing is known
with any certainty. There are however several legends current about him. One of
these makes him the first Apostle of England and the founder of Glastonbury
Abbey on an island or peninsula of the river Brue, in the heart of
Somersetshire. Having been set adrift on a vessel without oars or sails, with
Lazarus and his sisters Mary Magdalen and Martha, he was miraculously guided,
according to this legend, to Marseilles in France, and finally reached England.
The story of the
Glastonbury thorn, which flowered only once a year on Christmas Day is well
known, and how pilgrims used to flock to the Abbey every year to see the
miracle. We have an account of one of these pilgrimages which took place as
late as 1753. The parent tree was cut down during the Civil Wars toward the end
of the preceding century by a Puritan soldier, who boasted that he had thus, at
a single blow, brought to an end the age of miracles.
The story of the parent
tree runs thus. When Saint Joseph and his companions reached Weary-all Hill on the
lands which a native prince had given him, he drove his staff into the ground
and all knelt down to pray. This was on a Christmas Day. When they rose from
their knees, lo! the staff had taken root, had put forth branches and leaves
and was even then blossoming into bud and flower. And so every Christmas Day
ever after it bloomed in the same way.
When Joseph of Arimathea
and Nicodemus were preparing the sacred Body of our Lord for burial, they very
carefully preserved, says another legend, the water tinged with blood with
which they had washed it. This water was carefully treasured by the Church of
Jerusalem, until the year 1248, when a solemn embassy was sent by the Patriarch
of Jerusalem to Henry III. of England, to carry this precious deposit to him for
safe keeping, as Jerusalem was soon to fall once again into the power of the
Turk. This story is related by Matthew of Paris. The Bollandists notice it but
give very little credit to it.
Here is one of the
stories told of Saint Joseph of Arimathea by the Bollandists. Once it happened
that a very important paper was found missing from the archives of a certain
Dominican Convent in Spain, and a very heavy calamity threatened the poor nuns,
unless this paper were recovered. Each of the good Sisters had recourse to her
favorite patron, and one, Sister Maria Vasquez de Mello, invoked the aid of
Joseph of Arimathea. Hardly was her prayer ended when a nobleman rode up to the
monastery gate, and jumping from his horse, asked for Sister Maria. No one had
ever seen the cavalier before, and great was the curiosity of the inmates of
the monastery to know who he was and what errand had brought him. When the good
Sister appeared, the gentleman handed her a paper and remounting his horse rode
off. The paper was the missing document.
– text taken from the
March 1891 issue
of “The Pilgrim of Our Lady of Martyrs”, author not listed
SOURCE : https://catholicsaints.info/the-pilgrim-of-our-lady-of-martyrs-saint-joseph-of-arimathea/
William Blake, "Joseph of Arimathea Among the
Rocks of Albion",
second
état de l’original de 1773, gravure de1809
March
17
St. Joseph, of Arimathea
HE was a member of the Jewish Sanhedrim, but a faithful disciple of Jesus. It
was no small proof of his great piety, that, though he had riches and honours
to lose, he feared not the malice of men, but at a time when the apostles
trembled, boldly declared himself a follower of Jesus who was crucified; and
with the greatest devotion embalmed and buried his sacred body. This saint was
the patron of Glastenbury, where a church and hermitage, very famous in the
times of the ancient Britons, 1 were
built by the first apostles of this island: among whom some moderns have placed
St. Joseph himself, and Aristobulus
Note 1. See Matthew of Westminster, and John of Glastenbury, in their
histories of that famous abbey, published by Hearne; also Tanner’s Notitia
Monastica. [back]
Rev. Alban Butler (1711–73). Volume III: March. The Lives
of the Saints. 1866.
SOURCE : http://www.bartleby.com/210/3/173.html
James Tissot (1836–1902). Joseph of Arimathaea, vers 1886-1894, gouache sur graphite sur papier vélin gris, Brooklyn Museum
San Giuseppe d'Arimatea
sec. I
La sua figura emerge con
forza nei Vangeli in occasione della sepoltura di Gesù. È un uomo ricco e
onorato, un proprietario terriero che fa parte del Sinedrio. Secondo Marco,
«anche lui aspettava il regno di Dio». È cioè un ebreo credente la cui fede nella
speranza di Israele si traduce nella simpatia verso Gesù e nel dissenso da
coloro che hanno favorito la sua condanna. Matteo va oltre, affermando che era
un discepolo del rabbi di Nazaret, Giovanni specifica «di nascosto per timore
dei Giudei». Con questo commento l’evangelista vuole evidenziare che egli,
primo tra i giudei, dopo la morte di Gesù ha abbandonato ogni precedente,
pusillanime esitazione ed è venuto alla luce. Ricorre difatti alla sua
posizione altolocata per ottenere da Pilato il corpo di Gesù che, secondo le
abitudini dei romani, doveva essere seppellito in una fossa comune. Un gesto di
coraggio e di generosità, perché la simpatia per un condannato poteva esporlo
al rischio di essere considerato complice del giustiziato e passibile del medesimo
supplizio. Inoltre il contatto con un cadavere gli impediva di celebrare la
Pasqua giudaica ormai imminente. Aiutato da Nicodemo, che porta aromi in grande
quantità, Giuseppe si distacca così dal sistema cultuale degli ebrei e si
prepara alla celebrazione della gloriosa vittoria del crocifisso sulla morte in
quello stesso giardino dove Gesù apparirà risorto alla Maddalena. Dopo la
Pasqua, non abbiamo più sue notizie dai Vangeli canonici, ma solo dagli scritti
apocrifi. La sua figura è familiare all’immaginario dei credenti per la
presenza nelle innumerevoli rappresentazioni della deposizione e sepoltura di
Gesù.
Patronato: Funerali
Etimologia: Giuseppe
= aggiunto (in famiglia), dall'ebraico
Emblema: Chiodi,
Ampolla
Martirologio
Romano: A Gerusalemme, commemorazione dei santi Giuseppe d’Arimatea e
Nicodemo, che raccolsero il corpo di Gesù sotto la croce, lo avvolsero nella
sindone e lo deposero nel sepolcro. Giuseppe, nobile decurione e discepolo del
Signore, aspettava il regno di Dio; Nicodemo, fariseo e principe dei Giudei,
era andato di notte da Gesù per interrogarlo sulla sua missione e, davanti ai
sommi sacerdoti e ai Farisei che volevano arrestare il Signore, difese la sua
causa.
I pochi riferimenti storici si desumono dai quattro Evangelisti allorquando narrano la deposizione e la sepoltura di Gesú. Originario di Arimatea, di condizione assai agiata, era un discepolo di Gesú, ma come Nicodemo non aveva dimostrato la propria fede per paura dei Giudei, fino al periodo della Passione. Tuttavia durante il processo di Gesú, partecipando alle sedute del sinedrio, per il senso di giustizia che l'animava e per l'aspettativa del regno di Dio, aveva osato dissentire dai suoi colleghi non approvando le risoluzioni e gli atti di quell'assemblea. Anzi maggior coraggio dimostrò dopo la morte del Maestro, quando arditamente, come si esprime Marco, si presentò a Pilato per ottenere la sua salma e darle degna sepoltura, impedendo così che fosse gettata in una fossa comune, con quella dei due ladroni. Nel pietoso intento, Giuseppe trovò collaborazione, oltre che nelle pie donne, anche in Nicodemo, accorso portando con sé aromi (mirra ed aloè). Giuseppe, secondo quando detto in Mt. 27,59, aveva comprato una bianca sindone. I due coraggiosi discepoli, preso il corpo di Gesú, lo avvolsero in bende profumate e lo deposero nel sepolcro nuovo, scavato nella roccia, che Giuseppe si era fatto costruire nelle vicinanze del Calvario. Era il tramonto quando Giuseppe "rotolata una grande pietra alla porta del sepolcro andò via".
La storia ha qui termine, ma il personaggio non fu trascurato dalla leggenda ed in primo luogo dagli anonimi autori degli apocrifi. Nello pseudo-Vangelo di Pietro (sec. II) la narrazione non si distacca da quella del Vangelo; l'unica differenza sta nel fatto che Giuseppe chiese a Pilato il corpo di Cristo ancora prima della Crocifissione. Ricchi di nuovi fantastici racconti sono inveci gli Atti di Pilato o Vangelo di Nicodemo (sec. V), in cui si narra che i Giudei rimproverarono a Nicodemo e a Giuseppe il loro comportamento in favore di Gesú e che proprio per questo, Giuseppe venne imprigionato, ma, miracolosamente liberato, fu ritrovato poi ad Arimatea. Riportato a Gerusalemme narrò la prodigiosa liberazione. Ancora piú singolare è una narrazione denominata Vindicia Salvatoris (sec. IV?), che ebbe poi larghissima diffusione in Inghilterra ed Aquitania. Anzi, a questo opuscoletto si è voluto dare un intento polemico contro Roma, giacchè il Vangelo sarebbe stato diffuso in quelle zone non da missionari romani, ma da discepoli di Gesú. Il racconto si dilunga nel descrivere l'impresa di Tito, figlio dell'imperatore Vespasiano, che partì da Bordeaux con un grande esercito per recarsi in Palestina a vendicare la morte di Gesú, voluta ingiustamente dai Giudei. Occupata la città, trovò Giuseppe in una torre dove era stato rinchiuso dai Giudei perché morisse di fame e di stenti; egli era invece sopravvissuto per nutrimento celeste. Già Gregorio di Tours faceva menzione di questa prigionia di Giuseppe. Altre leggende di origine orientale riferiscono che Giuseppe fu il fondatore della Chiesa di Lydda, la cui cattedrale fu consacrata da s Pietro.
Ma nell'ambiente francese ed inglese dei secc. XI-XIII la leggenda si colorì di nuovi particolari inserendosi e confondendosi nel ciclo del Santo Graal e del re Artù. Secondo una di queste narrazioni Giuseppe, prima di seppellire Gesú, ne lavò accuratamente il corpo tutto cosparso di sangue, preoccupandosi di conservare quest'acqua e sangue in un vaso, il cui contenuto fu poi diviso fra Giuseppe e Nicodemo. Il prezioso recipiente si tramandò da Giuseppe ai suoi figli e cosí per varie generazioni fino a quando venne in possesso del patriarca di Gerusalemme. Questi nel 1257, temendo cadesse in mano degli infedeli, su consiglio dei suffraganei, lo consegnò ad Enrico III d'Inghilterra, perchè lo tutelasse.
Altre leggende, pur collegandosi alla precedente, riferiscono che Giuseppe, con il prezioso reliquiario, peregrinò accompagnato da vari cavalieri per evangelizzare la Francia (alcuni racconti dicono che sarebbe sbarcato a Marsiglia con Lazzaro e le sue sorelle Marta e Maria), la Spagna (dove sarebbe andato con s. Giacomo, che lo avrebbe creato vescovo!), il Portogallo ed infine l'Inghilterra. Quivi il vaso (il Santo Graal) andò smarrito e solo un cavaliere senza macchia e senza paura l'avrebbe ritrovato. Questa leggenda del Santo Graal fa parte del ciclo di Lancillotto e specialmente della 'Estoire du Graal', che non è altro che una versione in prosa del poema di Roberto di Boron.
Forse questa diffusione della leggenda in Francia si collega anche alla narrazione riguardante le ossa di Giuseppe. Un racconto del sec. IX riferisce che il patriarca Fortunato di Gerusalemme per non essere catturato dai pagani, fuggí in Occidente al tempo di Carlo Magno portando con sé le ossa di Giuseppe d'Arimatea; nel suo peregrinare si fermò per ultimo nel monastero di Moyenmoutier, di cui divenne abate. Le reliquie del santo furono poi trafugate dai canonici.
Il culto più antico sembra però stabilito in Oriente. In alcuni calendari georgiani del sec. X la festa è menzionata il 30, 31 agosto o anche la terza domenica dopo Pasqua. Per i Greci invece la commemorazione era il 31 luglio. In Occidente fu particolarmente venerato a Glastonbury in Inghilterra, ove, secondo una tradizione, avrebbe fondato il primo oratorio. Nel Martirologio Romano fu inserito al 17 marzo dal Baronio. Al compilatore degli Annali l'inserimento fu suggerito dalla venerazione che i canonici della basilica vaticana davano ad un braccio del santo, proprio il 17 marzo. Al tempo del Baronio la più antica documentazione della reliquia era uno scritto del 1454. Tuttavia nessun martirologio occidentale prima di tale data faceva menzione di culto a s. Giuseppe d'Arimatea.
Autore: Gian Domenico Gordini
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/45850
James Tissot. Giuseppe d'Arimatea va a trovare Pilato per persuaderlo a concedergli il corpo di Cristo, entre 1886 et 1894, 22.7 X 30.8, Brooklyn Museum
Voir aussi : http://www.maria-valtorta.org/Personnages/JosephArimathie.htm
http://opusdei.ci/fr-ci/article/joseph-darimathie/
http://catholicus.pagesperso-orange.fr/Apocryphes/Apocryphe7.html
Narrative
of Joseph of Arimathaea, That Begged the Lord’s Body; In Which Also He Brings
In the Cases of the Two Robbers. text from The
Twelve Patriarchs, Excerpts and Epistles, The Clementia, Apocrypha, Decretals,
Memoirs of Edessa and Syriac Documents, Remains of the First by
Philip Schaff : https://catholicsaints.info/narrative-of-joseph-of-arimathaea-that-begged-the-lords-body-in-which-also-he-brings-in-the-cases-of-the-two-robbers/