Saint André
Apôtre et
martyr (+ 62)
Il était de Bethsaïde en Galilée, sur les bords du lac de Tibériade. Avec son frère Pierre, il vivait de la pêche. C'était un assoiffé de Dieu. Il avait entendu la prédication de Jean le Baptiste, avait sans doute reçu son baptême de pénitence et était devenu l'un de ses disciples. Il avait su discerner l'exacte mission de Jean. Aussi, quand il l'entendit désigner Jésus: " Voici l'agneau de Dieu ", il le suivit pour ne plus le quitter. Dès cet appel, André devient apôtre, avant même d'en avoir reçu le titre. Il rencontre son frère Pierre et l'amène à Jésus. Il est l'homme qui sait nouer des contacts. Lors de la multiplication des pains, c'est André qui amène le jeune garçon portant ses cinq pains et ses deux poissons. Quand des Grecs veulent rencontrer Jésus, c'est à lui qu'ils s'adressent tout naturellement. Des sources tardives font état de son supplice à Patras en Grèce. Au IVe siècle, ses reliques furent transférées à Constantinople. Une importante relique, qui avait été déposée au XVe siècle au Vatican, fut restituée en 1966 aux Orientaux en signe de la volonté de communion entre l'Église de Rome et les patriarcats orientaux. L'Ukraine voudrait qu'il ait été le premier évangélisateur de Kiev et l'Écosse l'a choisi comme patron national.
Le 30 novembre 2009, comme chaque année, le Saint-Père a adressé un message au Patriarche œcuménique de Constantinople à l'occasion de la fête de saint André, remis à SS Barthélémy I par le Cardinal Kasper, qui conduit la délégation romaine à Istanbul. Il y rappelle que la commémoration du patron de ce patriarcat, frère de saint Pierre, "doit encourager tous les chrétiens à répondre aux grands enjeux du moment, aux problèmes de plus en plus complexes qui se posent à la chrétienté". Nos Eglises, écrit Benoît XVI, "se sont engagées depuis plusieurs décades dans la voie du rétablissement de la pleine communion. Et même si l'objectif n'est pas atteint, de grands pas en avant ont été faits, qui ont permis un approfondissement de nos liens". Cette ouverture guide les travaux de la Commission mixte pour le dialogue qui s'est récemment réunie à Chypre, consacrés "à la mission de l'Evêque de Rome dans la communion ecclésiale du premier millénaire", un thème reconnaît le Pape, "qui mérite une étude approfondie et un dialogue prudent dans la perspective de rapprocher les traditions ecclésiales orientales et occidentales pour les intégrer... L'Eglise catholique voit dans le ministère pétrinien un don du Seigneur fait à son Eglise, qui ne peut être interprété comme pouvoir mais comme communion au service de la vérité et de la charité. L'Evêque de Rome, qui préside cette charité...est le Serviteur des Serviteurs de Dieu... A la lumière du modèle du premier millénaire, il convient de trouver ensemble les formes permettant au Successeur de Pierre d'accomplir un service d'amour envers tous et reconnu de tous". Au long de ce chemin vers la pleine communion, "il faut offrir un témoignage commun en œuvrant ensemble au bien de l'humanité, en défendant la dignité de la personne, en affirmant les valeurs fondamentales, en favorisant la justice et la paix. Les Eglises orthodoxe et catholiques peuvent collaborer aussi dans la sensibilisation des gens aux responsabilités de l'humanité et à la défense de la création". (source: VIS 091130 350)
Né à Bethsaïde en Galilée, frère de Simon Pierre et pêcheur avec lui, disciple
de Jean-Baptiste, il fut le premier appelé par Jésus sur les bords du Jourdain
; il le suivit et lui amena son frère. La tradition rapporte qu'après la
Pentecôte, il annonça l'Évangile en Achaïe et mourut en croix à Patras.
L'Église de Constantinople le vénère comme son illustre patron.
Martyrologe romain
Rien n'a été promis à
Pierre et à André par le Maître. Ils quittent leurs biens. Il nous faut
considérer plutôt la volonté que la valeur des biens. Il quitte beaucoup celui
qui ne garde rien pour lui. Il quitte beaucoup celui qui abandonne tout ce
qu'il possède. Pierre et André abandonnèrent l'essentiel : l'un et l'autre
renoncèrent au désir de posséder.
Saint Grégoire le Grand -
Homélie sur l'Évangile
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/25/Saint-Andr%C3%A9.html
Saint André
Apôtre
(vers l'an 62)
Saint André, frère de
saint Pierre, est le premier des Apôtres qui ait connu Jésus-Christ, aussitôt
après Son Baptême sur les bords du Jourdain. Toutefois son appel définitif ne
date que du moment où Jésus le rencontra avec son frère Simon, jetant les
filets pour pêcher, dans le lac de Tibériade, et leur dit à tous deux : «
Suivez-Moi, Je vous ferai pécheurs d’hommes ».
Après la Pentecôte, saint
André prêcha dans Jérusalem, la Judée, la Galilée, puis alla évangéliser les
Scythes, les Éthiopiens, les Galates et divers autres peuples jusqu’au
Pont-Euxin.
Nous saurions très peu de
choses sur lui, si les prêtres de l’Achaïe n’avaient pris soin d’envoyer aux
Églises du monde entier la relation de son martyre, dont ils avaient été les
témoins oculaires. Son interrogatoire fut très long, mais ne servit qu’à faire
éclater, en même temps que l’intrépidité de l’Apôtre, la beauté de la religion
chrétienne.
Menacé du supplice de la
croix, qu’il glorifiait devant son juge : « Si je craignais le supplice de la
croix, dit-il, je ne prêcherais point la grandeur de la croix ». Le peuple
accourt en foule, de tous les coins de la province, à la défense de son Apôtre
et menace de mort le proconsul. Mais saint André se montre, calme la foule des
Chrétiens ameutés, les encourage à la résignation et leur recommande d’être prêts
eux-mêmes au combat.
Le lendemain, de nouveau
menacé du supplice de la croix : « Ce supplice, dit-il au juge, est l’objet de
mes désirs ; mes souffrances dureront peu, les vôtres dureront éternellement,
si vous ne croyez en Jésus-Christ ». Le juge, irrité, donna des ordres, et
saint André fut conduit au lieu où il devait subir la mort. Chemin faisant,
l’Apôtre consolait les fidèles, apaisait leur colère et leur faisait part de
son bonheur.
D’aussi loin qu’il
aperçut la croix, il s’écria d’une voix forte : « Je vous salue, ô croix
consacrée par le sacrifice du Sauveur ; vos perles précieuses sont les gouttes
de Son sang. Je viens à vous avec joie, recevez le disciple du Crucifié. Ô
bonne croix, si longtemps désirée, si ardemment aimée, recherchée sans relâche,
je vous vois prête à satisfaire les élans de mon âme ; rendez-moi à mon divin
Maître. Que par vous je sois admis à la gloire de Celui qui par vous m’a sauvé.
»
Il se dépouilla lui-même
de ses vêtements, les distribua aux bourreaux, puis fut lié à une croix d’une
forme particulière, appelée depuis croix de Saint-André. Le Saint, du haut de
sa croix, exhortait les fidèles, prêchait les païens, attendris eux-mêmes, et
s’unissait à son divin Maître. Une demi-heure avant son dernier soupir, son
corps fut inondé d’une lumière toute céleste, qui disparut au moment où il
rendit son âme.
C’était à Patras, en
Achaïe, l’an 62, saint Pierre étant pape et Néron empereur.
Jusepe
de Ribera, Saint André, v.1610, 136 x 112. Quadreria dei Girolamini,
Napoli
Évangile selon Saint Jean (1:35-51)
Le lendemain, Jean était
encore là, avec deux de ses disciples; et, ayant regardé Jésus qui passait, il
dit: Voilà l'Agneau de Dieu.
Les deux disciples
l'entendirent prononcer ces paroles, et ils suivirent Jésus.
Jésus se retourna, et
voyant qu'ils le suivaient, il leur dit: Que cherchez-vous? Ils lui
répondirent: Rabbi (ce qui signifie Maître), où demeures-tu?
Venez, leur dit-il, et
voyez. Ils allèrent, et ils virent où il demeurait; et ils restèrent auprès de
lui ce jour-là. C'était environ la dixième heure.
André, frère de Simon
Pierre, était l'un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean, et qui
avaient suivi Jésus.
Ce fut lui qui rencontra
le premier son frère Simon, et il lui dit: Nous avons trouvé le Messie (ce qui
signifie Christ).
Et il le conduisit vers
Jésus. Jésus, l'ayant regardé, dit: Tu es Simon, fils de Jonas; tu seras appelé
Céphas (ce qui signifie Pierre).
Le lendemain, Jésus
voulut se rendre en Galilée, et il rencontra Philippe. Il lui dit: Suis-moi.
Philippe était de
Bethsaïda, de la ville d'André et de Pierre.
Philippe rencontra
Nathanaël, et lui dit: Nous avons trouvé celui de qui Moïse a écrit dans la loi
et dont les prophètes ont parlé, Jésus de Nazareth, fils de Joseph.
Nathanaël lui dit:
Peut-il venir de Nazareth quelque chose de bon? Philippe lui répondit: Viens,
et vois.
Jésus, voyant venir à lui
Nathanaël, dit de lui: Voici vraiment un Israélite, dans lequel il n'y a point
de fraude.
D'où me connais-tu? lui
dit Nathanaël. Jésus lui répondit: Avant que Philippe t'appelât, quand tu étais
sous le figuier, je t'ai vu.
Nathanaël répondit et lui
dit: Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d'Israël.
Jésus lui répondit: Parce
que je t'ai dit que je t'ai vu sous le figuier, tu crois; tu verras de plus
grandes choses que celles-ci.
Et il lui dit: En vérité,
en vérité, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et
descendre sur le Fils de l'homme.
"Petite Vie" de
Saint André
Frère de Pierre et comme
lui pêcheur de son état, il avait d'abord été disciple de saint Jean-Baptiste
(Jean 1, 35-42). Pierre et lui pêchaient avec leur père dans le lac de
Tibériade quand Jésus leur dit : « Suivez-moi, je ferai de vous des pêcheurs
d'hommes. » Ils abandonnèrent aussitôt leur père et leur barque, et le
suivirent (Mt 4, 20). André est cité trois autres fois dans l'Évangile. La
première : quand il donne à Jésus les cinq pains et les deux poissons qui lui
permirent de nourrir cinq mille personnes (Jean 6, 8-9); la seconde : quand il
lui présenta les pèlerins grecs qui désiraient lui parler (Jean 12, 20-22);
enfin, lorsqu'il tâcha de savoir de Jésus quand aurait lieu la destruction du
Temple et de Jérusalem (Mc 13 3).
On ignore où il porta
l'Évangile, après la Pentecôte. Eusèbe l'envoie en Scythie; Grégoire de
Nazianze en Épire; saint Jérôme en Achaïe.
Certains pensent qu'il
mourut à Patras (Achaïe, Grèce), attaché par des cordes, bras et jambes
écartés, à une croix en forme d'X majuscule - la "croix de saint
André".
Deux pays se sont donné
saint André comme patron national : la Russie, où l'Église de Kiev (Ukraine) se
flatte de l'avoir eu pour fondateur et l'Écosse, où l'on s'honore de posséder
la moitié de son corps, et où des centaines d'églises lui sont dédiées.
Texte extrait du livre
"La Fleur des Saints"d'Omer Englebert (Albin Michel)
SOURCE : http://ndjasg.perso.neuf.fr/textes/vieStAndreApotre.html
Master of Messkirch (fl. 1520–1540),
Falkensteiner Retabel rechter Drehflügel, innen, Hl. Andreas, circa 1530.
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 14 juin 2006
André, le Protoclet
Chers frères et soeurs,
Dans les deux dernières
catéchèses, nous avons parlé de la figure de saint Pierre. A présent, nous
voulons, dans la mesure où les sources nous le permettent, connaître d'un peu
plus près également les onze autres Apôtres. C'est pourquoi nous parlons
aujourd'hui du frère de Simon Pierre, saint André, qui était lui aussi l'un des
Douze. La première caractéristique qui frappe chez André est son nom: il n'est pas
juif, comme on pouvait s'y attendre, mais grec, signe non négligeable d'une
certaine ouverture culturelle de sa famille. Nous sommes en Galilée, où la
langue et la culture grecques sont assez présentes. Dans les listes des Douze,
André occupe la deuxième place, comme dans Matthieu (10, 1-4) et dans Luc (6,
13-16), ou bien la quatrième place comme dans Marc (3, 13-18) et dans les Actes
(1, 13-14). Quoi qu'il en soit, il jouissait certainement d'un grand prestige
au sein des premières communautés chrétiennes.
Le lien de sang entre
Pierre et André, ainsi que l'appel commun qui leur est adressé par Jésus,
apparaissent explicitement dans les Evangiles. On y lit: "Comme il [Jésus]
marchait au bord du lac de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et
son frère André, qui jetaient leurs filets dans le lac: c'était des pêcheurs.
Jésus leur dit: "Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs
d'hommes"" (Mt 4, 18-19; Mc 1, 16-17). Dans le quatrième Evangile,
nous trouvons un autre détail important: dans un premier temps, André était le
disciple de Jean Baptiste; et cela nous montre que c'était un homme qui
cherchait, qui partageait l'espérance d'Israël, qui voulait connaître de plus
près la parole du Seigneur, la réalité du Seigneur présent. C'était vraiment un
homme de foi et d'espérance; et il entendit Jean Baptiste un jour proclamer que
Jésus était l'"agneau de Dieu" (Jn 1, 36); il se mit alors en marche
et, avec un autre disciple qui n'est pas nommé, il suivit Jésus, Celui qui
était appelé par Jean "Agneau de Dieu". L'évangéliste rapporte: ils
"virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là"
(Jn 1, 37-39). André put donc profiter de précieux moments d'intimité avec
Jésus. Le récit se poursuit par une annotation significative: "André, le
frère de Simon-Pierre, était l'un des deux disciples qui avaient entendu Jean
Baptiste et qui avaient suivi Jésus. Il trouve d'abord son frère Simon et lui
dit: "Nous avons trouvé le Messie (autrement dit: le Christ)". André
amena son frère à Jésus" (Jn 1, 40-43), démontrant immédiatement un esprit
apostolique peu commun. André fut donc le premier des Apôtres à être appelé à
suivre Jésus. C'est précisément sur cette base que la liturgie de l'Eglise
byzantine l'honore par l'appellation de Protóklitos, qui signifie précisément
"premier appelé". Et il est certain que c'est également en raison du
rapport fraternel entre Pierre et André que l'Eglise de Rome et l'Eglise de
Constantinople se sentent de manière particulière des Eglises-soeurs. Pour souligner
cette relation, mon Prédécesseur, le Pape Paul VI, restitua en 1964 les nobles
reliques de saint André, conservées jusqu'alors dans la Basilique vaticane, à
l'Evêque métropolite orthodoxe de la ville de Patras en Grèce, où selon la
tradition, l'Apôtre fut crucifié.
Les traditions
évangéliques rappellent particulièrement le nom d'André en trois autres
occasions, qui nous font connaître un peu plus cet homme. La première est celle
de la multiplication des pains en Galilée. En cette circonstance, ce fut André
qui signala à Jésus la présence d'un enfant avec cinq pains d'orge et deux
poissons, "bien peu de chose" - remarqua-t-il - pour toutes les
personnes réunies en ce lieu (cf. Jn 6, 8-9). Le réalisme d'André en cette
occasion mérite d'être souligné: il remarqua l'enfant - il avait donc déjà posé
la question: "Mais qu'est-ce que cela pour tant de monde!" (ibid.) -,
et il se rendit compte de l'insuffisance de ses maigres réserves. Jésus sut
toutefois les faire suffire pour la multitude de personnes venues l'écouter. La
deuxième occasion fut à Jérusalem. En sortant de la ville, un disciple fit
remarquer à Jésus le spectacle des murs puissants qui soutenaient le Temple. La
réponse du Maître fut surprenante: il lui dit que de ces murs, il ne serait pas
resté pierre sur pierre. André l'interrogea alors, avec Pierre, Jacques et
Jean: "Dis-nous quand cela arrivera, dis-nous quel sera le signe que tout
cela va finir" (Mc 13, 1-4). Pour répondre à cette question, Jésus
prononça un discours important sur la destruction de Jérusalem et sur la fin du
monde, en invitant ses disciples à lire avec attention les signes des temps et
à rester toujours vigilants. Nous pouvons déduire de l'épisode que nous ne
devons pas craindre de poser des questions à Jésus, mais que dans le même temps,
nous devons être prêts à accueillir les enseignements, même surprenants et
difficiles, qu'Il nous offre.
Dans les Evangiles,
enfin, une troisième initiative d'André est rapportée. Le cadre est encore
Jérusalem, peu avant la Passion. Pour la fête de Pâques - raconte Jean -
quelques Grecs étaient eux aussi venus dans la ville sainte, probablement des
prosélytes ou des hommes craignant Dieu, venus pour adorer le Dieu d'Israël en
la fête de la Pâque. André et Philippe, les deux Apôtres aux noms grecs,
servent d'interprètes et de médiateurs à ce petit groupe de Grecs auprès de
Jésus. La réponse du Seigneur à leur question apparaît - comme souvent dans
l'Evangile de Jean - énigmatique, mais précisément ainsi, elle se révèle riche
de signification. Jésus dit aux deux disciples et, par leur intermédiaire, au
monde grec: "L'heure est venue pour le Fils de l'homme d'être glorifié.
Amen, amen, je vous le dis: si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il
reste seul; mais s'il meurt, il donne beaucoup de fruit" (Jn 12, 23-24).
Que signifient ces paroles dans ce contexte? Jésus veut dire: Oui, ma rencontre
avec les Grecs aura lieu, mais pas comme un simple et bref entretien entre moi
et quelques personnes, poussées avant tout par la curiosité. Avec ma mort,
comparable à la chute en terre d'un grain de blé, viendra l'heure de ma
glorification. De ma mort sur la croix proviendra la grande fécondité: le
"grain de blé mort" - symbole de ma crucifixion - deviendra dans la
résurrection pain de vie pour le monde; elle sera lumière pour les peuples et
les cultures. Oui, la rencontre avec l'âme grecque, avec le monde grec, se réalisera
à ce niveau auquel fait allusion l'épisode du grain de blé qui attire à lui les
forces de la terre et du ciel et qui devient pain. En d'autres termes, Jésus
prophétise l'Eglise des Grecs, l'Eglise des païens, l'Eglise du monde comme
fruit de sa Pâque.
Des traditions très
antiques voient André, qui a transmis aux Grecs cette parole, non seulement
comme l'interprète de plusieurs Grecs lors de la rencontre avec Jésus que nous
venons de rappeler, mais elles le considèrent comme l'apôtre des Grecs dans les
années qui suivirent la Pentecôte; elles nous font savoir qu'au cours du reste
de sa vie il fut l'annonciateur et l'interprète de Jésus dans le monde grec.
Pierre, son frère, de Jérusalem en passant par Antioche, parvint à Rome pour y
exercer sa mission universelle; André fut en revanche l'Apôtre du monde grec:
ils apparaissent ainsi de véritables frères dans la vie comme dans la mort -
une fraternité qui s'exprime symboliquement dans la relation spéciale des
Sièges de Rome et de Constantinople, des Eglises véritablement soeurs.
Une tradition successive,
comme nous l'avons mentionné, raconte la mort d'André à Patras, où il subit lui
aussi le supplice de la crucifixion. Cependant, au moment suprême, de manière
semblable à son frère Pierre, il demanda à être placé sur une croix différente
de celle de Jésus. Dans son cas, il s'agit d'une croix décussée, c'est-à-dire
dont le croisement transversal est incliné, qui fut donc appelée "croix de
saint André". Voilà ce que l'Apôtre aurait dit à cette occasion, selon un
antique récit (début du VI siècle) intitulé Passion d'André: "Je te salue,
ô Croix, inaugurée au moyen du Corps du Christ et qui as été ornée de ses
membres, comme par des perles précieuses. Avant que le Seigneur ne monte sur
toi, tu inspirais une crainte terrestre. A présent, en revanche, dotée d'un
amour céleste, tu es reçue comme un don. Les croyants savent, à ton égard,
combien de joie tu possèdes, combien de présents tu prépares. Avec assurance et
rempli de joie, je viens donc à toi, pour que toi aussi, tu me reçoives
exultant comme le disciple de celui qui fut suspendu à toi... O croix
bienheureuse, qui reçus la majesté et la beauté des membres du Seigneur!...
Prends-moi et porte-moi loin des hommes et rends-moi à mon Maître, afin que par
ton intermédiaire me reçoive celui qui, par toi, m'a racheté. Je te salue, ô
Croix; oui, en vérité, je te salue!". Comme on le voit, il y a là une très
profonde spiritualité chrétienne, qui voit dans la croix non pas tant un
instrument de torture, mais plutôt le moyen incomparable d'une pleine
assimilation au Rédempteur, au grain de blé tombé en terre. Nous devons en
tirer une leçon très importante: nos croix acquièrent de la valeur si elles
sont considérées et accueillies comme une partie de la croix du Christ, si
elles sont touchées par l'éclat de sa lumière. Ce n'est que par cette Croix que
nos souffrances sont aussi ennoblies et acquièrent leur sens véritable.
Que l'Apôtre André nous
enseigne donc à suivre Jésus avec promptitude (cf. Mt 4, 20; Mc 1, 18), à parler
avec enthousiasme de Lui à ceux que nous rencontrons, et surtout à cultiver
avec Lui une relation véritablement familière, bien conscients que ce n'est
qu'en Lui que nous pouvons trouver le sens ultime de notre vie et de notre
mort.
* * *
J’accueille avec joie les
pèlerins de langue française, présents à cette audience, en particulier la
Fraternité de la Famille Missionnaire Donum Dei, de Nouvelle-Calédonie, et les
jeunes de Paris et de Saint Maur. Puissiez-vous, comme saint André, accueillir
l’appel du Christ et être toujours prêts à témoigner de lui !
© Copyright 2006 -
Libreria Editrice Vaticana
Saint André, le premier à
avoir cru en Jésus
Margot
Giraud | 29 novembre 2018
Si Pierre est considéré
comme le premier apôtre, son frère André est le "Protoclet", premier
à être appelé par Jésus.
Ce juif de Galilée,
pêcheur du lac de Tibériade, est un disciple de Jean le Baptiste, jusqu’à ce
que Jésus vienne recevoir le baptême des mains de ce dernier. André le suit
aussitôt pour devenir l’un de ses disciples, et se révèle être un précieux
intermédiaire.
Premier chrétien avant la
lettre ?
Il est délicat d’évaluer
la foi des disciples de Jésus : elle connaît une trajectoire sinueuse, vacille
parfois, s’affermit au cours des évènements relatés dans les Évangiles. Celle
d’André frappe par son immédiateté et sa spontanéité : « Voici l’Agneau de
Dieu », dit Jean le Baptiste en voyant Jésus (Jn
1, 41), et André quitte aussitôt le premier pour suivre le second jusque
chez lui. Accompagné d’un autre homme dont le nom est inconnu, il croise alors
son frère Simon — qui ne s’appelle pas encore Pierre — et lui déclare avec
assurance : « Nous avons trouvé le Messie ».
Lire aussi :
L’unique
phrase de Jude dans les Évangiles vaut vraiment qu’on s’y arrête
Dans l’Évangile de
Matthieu, Jésus voit les deux frères en train de jeter leurs filets dans la
mer, et leur dit : « Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs
d’hommes » (Mt
4, 19). André et Simon laissent là leur attirail de pêcheur pour endosser
leur rôle de disciple.
Un précieux intermédiaire
À plusieurs reprises,
l’entremise d’André s’avère fructueuse. Il présente à Jésus son frère, qui ne
sera pas le moindre des apôtres : « “Tu es Simon, fils de Jean ; tu
t’appelleras Kèphas“ — ce qui veut dire : Pierre » (Jn
1, 42). Simon-Pierre deviendra lui aussi un exemple de foi, déclarant
explicitement à Jésus sa conviction qu’il est le Christ, Fils de Dieu. La
réponse éclaire alors le mystère du surnom qui lui a été donné :
« Tu es Pierre, et
sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne
l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux :
tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu
auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. » (Mt
16, 18-19)
L’intermédiaire d’André a
également favorisé l’un des miracles les plus célèbre de Jésus. Alors qu’une
foule nombreuse entoure le Christ et les disciples, ces derniers sont
préoccupés : comment vont-ils nourrir ces 5.000 hommes qui sont déjà là depuis
longtemps ? Tandis que Philippe, peu optimiste, voit bien qu’ils n’ont pas
assez d’argent pour sustenter autant de monde, André désigne à Jésus un jeune
homme qui a cinq pains, et deux poissons. « Mais qu’est-ce que cela pour
tant de monde ! » (Jn
6, 9). Pourtant, le maître ordonne à ses disciples de les distribuer parmi
la foule, et chacun mange à faim. C’est donc sur l’indication d’André que se
produit le miracle de la multiplication des pains.
André et Pierre, une
fraternité fondamentale
Tandis que Pierre, premier
évêque de l’Église catholique, partit évangéliser Rome, André proclama
l’Évangile sur les côtes de la mer Noire, raison pour laquelle il est le saint
patron de la Russie et de la Grèce. Les deux apôtres connurent un martyre
similaire : Pierre fut crucifié à Rome sur une croix inversée, et André fut
aussi condamné à la crucifixion dans la ville grecque de Patras, sur une croix
en X.
Lire aussi :
Quel
saint est représenté avec un cerf portant une croix sur la tête ?
Pierre et André sont
devenus un symbole œcuménique de fraternité entre les Églises d’Orient et d’Occident.
Le crâne d’André, l’une des plus précieuses reliques conservées à la basilique
Saint-Pierre de Rome, fut offerte au patriarche Athénagoras par le pape
Paul VI en 1964. Lors de leur rencontre en Terre sainte la même année,
Athénagoras offrit au successeur de Pierre une icône représentant les deux
frères apôtres dans les bras l’un de l’autre, geste emblématique des liens qui
unissent Rome et Constantinople, sœurs malgré le schisme.
Jusepe de Ribera (1591–1652). Martirio de San Andrés.1628, 209 x 183, Museum of Fine Arts, Budapest (Szépmüvészeti Múzeum), 25 June 1647: inherited by Juan Gaspar Enríquez de Cabrera (1625-1691), Madrid, from Juan Alfonso Enríquez de Cabrera, (1599–1647), Madrid. 1871: purchased by Esterházy Collection from unknown
André est un prénom
d'origine grecque, qui signifie "viril" ou "courageux". Il
était le frère de Simon-Pierre et comme lui, était pêcheur sur le lac de
Tibériade. André fut le premier des douze futurs apôtres à rencontrer Jésus sur
les bords du Jourdain au lendemain de son Baptême. C'est André qui établit le
premier contact entre son frère Simon et le Christ, en attendant que le
Seigneur les appelle à le suivre définitivement pour devenir "pêcheurs
d'hommes". Avec Pierre, Jacques et Jean, les fils de Zébédée, André fait
partie du groupe des quatre premiers disciples. On retrouve André au moment de
la multiplication des pains. Avec Philippe, il introduira près de Jésus un
groupe de païens d'origine grecque, sympathisants du Judaïsme, montés en pèlerinage
à Jérusalem. Ces païens disaient (comment ne pas faire nôtre leur demande !) :
"Nous voudrions approcher Jésus". Dans l'évangile selon Marc, on
entend André demander à Jésus, avec Pierre, Jacques et Jean : "Dis-nous
quand cela arrivera-t-il ? ( à savoir, la destruction du Temple de Jérusalem)
et quel sera le signe que tout cela va finir ?".
Quant au ministère de
l'apôtre saint André après la Pentecôte, nous n'avons pas de renseignements
précis. On peut néanmoins s'autoriser d'une très ancienne tradition qui situe
la fin de son service de l'Évangile par le martyre à Patras, en Grèce, au
nord-ouest du Péloponnèse. La coutume de le représenter supplicié sur une croix
en forme de X n'a été associée à son culte que vers le XIVe siècle. André
aurait été crucifié en Grèce, en présence du peuple comme son frère Pierre le
fut à Rome au cirque de Néron. Le Patriarcat Oecuménique d'Istanbul
Constantinople a choisi comme patron saint André en qui on vénère "le
premier des appelés par Jésus". Aussi les deux Églises soeurs, d'Orient et
d'Occident ont-elles voulu faire de l'icône qui représente André et Pierre
s'embrassant fraternellement, le rappel de leur marche vers l'Unité voulue
expressément par le Seigneur, "venu rassembler les enfants de Dieu
dispersés".
Rédacteur : Frère Bernard
Pineau, OP
SOURCE : http://www.lejourduseigneur.com/Web-TV/Saints/Andre-apotre-frere-de-saint-Pierre
Jean Colombe. Le Martyre de saint André, Très Riches Heures du duc de
Berry, 1485,
folio
201r, 29 x 21, Musée Condé
Saint André
Apôtre du Seigneur
Fête le 30 novembre
Encore que cité par
Hérodote, André est un prénom grec assez rare qui, selon le Breviarum
Apostolorum, signifie viril, beau ou courageux. Frère de Simon-Pierre, saint
André né à Bethsaïde, au nord du lac de Tibériade, habitait avec saint Pierre à
Capharnaüm, et fut d'abord, comme saint Jean, un disciple de saint
Jean-Baptiste : Jean se tenait là avec deux de ses disciples ; et regardant
Jésus qui passait, il dit : " Voici l'Agneau de Dieu. " ; et les deux
disciples l'entendirent parler, et ils suivirent Jésus. Mais, se retournant et
voyant qu'ils le suivaient, Jésus leur dit : " Que cherchez-vous ? "
Ils lui dirent : " Maître, où demeures-tu ? " Il leur dit : "
Venez et vous verrez. " Ils vinrent donc et virent où il demeurait, et ils
demeurèrent chez lui ce jour-là ; c'était environ la dixième heure. André, le
frère de Simon-Pierre était l'un des deux qui avaient entendu Jean et suivi
Jésus. Il trouve d'abord son frère Simon et lui dit : " Nous avons trouvé
le Messie. " Il l'amena à Jésus. L'évangile selon saint Matthieu raconte
que, plus tard, Simon et André étaient en train de pêcher dans la mer de
Galilée lorsque Jésus leur dit : Venez à ma suite et je vous ferai pêcheurs
d'hommes.La tradition grecque appelle André le Protoclet, c'est-à-dire le
premier appelé des douze apôtres. Dans la hiérarchie des apôtres, il est classé
le quatrième par les Actes des Apôtres (I 13) comme par l'évangile selon saint
Marc (III 18), tandis que l’évangile selon saint Matthieu (X 2) et que
l’évangile selon saint Luc (VI 14), le mettent à la deuxième place. Lors de la
multiplication des pains et des poissons, c'est André qui repère le jeune
garçon avec ses cinq pains et ses deux poissons. C'est aussi André qui, avec
l'apôtre Philippe, introduit auprès de Jésus les païens de langue grecque.
André est encore avec Pierre, Jacques et Jean, lorsqu'ils interrogent Jésus sur
la destruction du Temple. Les traditions nous disent que, lors du partage du
monde, André reçut la Scythie, immense contrée entre le bas du Danube et le
bassin inférieur du Don. Ces mêmes traditions, dans la composition du Symbole
des apôtres, lui attribuent la rédaction de l'article Et en Jésus Christ, son
Fils unique, notre Seigneur.
Ayant rejoint les
territoires qui lui furent échus, affirment les traditions, saint André, apôtre
de la pénitence, fit de nombreuses conversions et fonda de nouvelles églises
qu'il pourvut d'évêques : l'Achaïe, l'Epire, la Thrace et la Grèce considèrent
André comme leur évangélisateur, au même titre que Byzance qui en fait
l'installateur de son premier patriarche ; d'autres ajoutent à son crédit la
Cappadoce, la Galatie, la Bithynie, les pays des Sogdiens et des Secces. De
retour dans la ville de Patras, capitale d'Achaïe, fit tant et si bien qu'on
envoya contre lui le proconsul Egée qui le fit emprisonner. Or,
l'emprisonnement de l'apôtre André provoqua une émeute populaire qu'il dut
lui-même calmer en disant : Le chrétien ne devient pas victorieux en se
défendant mais en mourant. Les supplices qui sont à craindre ne sont pas ceux
que l'on endure en cette vie, mais ceux qui sont préparés aux impies dans les
enfers. Vous devez avoir plutôt de la compassion du malheur d'Egée qui se rend
digne de ces tourments éternels, que de l'indignation pour sa fureur contre
nous. Il viendra bientôt un temps où nous serons récompensés de nos peines, et
où Egée sera rigoureusement puni pour sa cruauté. Le lendemain, Egée convoquait
saint André à son tribunal et après l'avoir condamné à être fouetté sur un
chevalet, le fit attacher sur une croix en forme de X. Comme Egée s'approchait
de la croix d'André, celui-ci lui dit : Que viens-tu faire ici, Egée ? Si c'est
pour croire en Jésus-Christ, à la bonne heure, je t'assure qu'il te fera
miséricorde ; mais si c'est pour me faire descendre de la croix, sache que tu
n'en viendra pas à bout et que j'aurai la consolation d'y mourir pour mon cher
maître. Je le vois déjà, je l'adore et sa présence me comble de joie. Je n'ai
point d'autre regret que celui de ta damnation qui est inévitable si tu ne te
converstis pas maintenant que tu le peux, car peut-être ne le pourras-tu pas
lorsque tu le voudras. Egée ordonna de détacher André, mais les bourreaux
étaient mystérieusement affaiblis lorsqu'ils en approchaient, tandis que
l'Apôtre priait d'une voix forte : Ne permettez pas, mon Seigneur, que votre
serviteur qui est attaché à cette croix pour la confession de votre Nom, en
soit délié ; ne souffrez pas que je reçoive cette humiliation de la part d'Egée
qui est un homme corruptible ; mais recevez-moi, s'il vous plaît , entre vos
mains, tout plein de connaissance de vos grandeurs que ce supplice m'a données.
Vous êtes mon cher maître que j'ai connu, que j'ai aimé et que je désire
uniquement contempler. C'est en vous que je suis ce que je suis et il est temps
que je me réunisse à vous, comme au centre de tous mes désirs et à l'objet de
toutes mes affections. C'était, croit-on, le 30 novembre 62. A la grande fureur
d'Egée, Maximille, femme d'un sénateur, recueillit le corps de saint André,
l'embauma et l'enterra. Lorsqu'Egée voulut envoyer une députation dénoncer
Maximille à l'Empereur, un démon se jeta sur lui, le traîna sur la place
publique et l'étrangla. Après saint Pierre et saint Paul, saint André est
l'apôtre qui a le plus d'églises en France où il est le patron d’Agde,
d’Avranches, de Bordeaux, d’Orange et de la Bourgogne dont le duc Philippe III
le Bon mit sous sa protection l’ordre de la Toison d’Or. A l’étranger, saint
André est le patron d’Amalfi, de Baeza (Andalousie) qui fut arrachée aux Maures
le 30 novembre 1227, du Brabant, de Brescia (Italie), du Brunswick, de
l’Ecosse, du Holstein, de Lunebourg (Hanovre), de la Hongrie, de Mantoue, de Minden
(Westphalie), de Pesaro (Italie), de Ravenne, de Rochester (comté de Kent), de
la Russie, de Santander (Espagne), du Sleswig, de Verceil (Italie) et de Wells
(comté de Somerset). Saint André qui est le patron des pêcheurs de poissons
d’eau douce, des poissonniers et des cordiers, est aussi invoqué par les femmes
qui cherchent un mari et celles veulent devenir mères.
Visions de la
Bienheureuse Anne Catherine Emmerich sur la vie de Saint André
J'ai vu la vie de
l'apôtre saint André et reconnu une relique provenant de lui. J'ai vu aussi une
fête de l'Église en son honneur, à laquelle assistaient tous les apôtres, ainsi
que la Mère de Dieu et Madeleine : Marthe n'y était pas. Je le vis après la mort
de Jésus parcourir la Grèce et l'Asie et aller continuellement d'un lieu à
l'autre en opérant partout des miracles. Il était plus âgé et moins grand que
Pierre : sa taille était ramassée : ses manières simples, franches et ouvertes
: ses qualités dominantes étaient la sincérité et la libéralité. Il avait la
tête chauve, sauf quelques mèches de cheveux blancs comme la neige sur les
côtés : son menton aussi était garni de deux mèches blanches assez courtes. Il
avait une femme et quatre enfants, deux garçons et deux filles. mais à dater du
moment où Jésus l'appela à sa suite il vécut dans la continence la plus
absolue. Il fut le premier des apôtres qui renonça à tout ce qu'il possédait et
aucun d'eux n'a si promptement et si scrupuleusement donné et distribué tout
son bien au profit de la communauté : cela eut lieu lorsque Jésus congédia ses
apôtres pour quelque temps, lors du voyage qu'il fit avant sa mort en Arabie et
en Egypte.
Lorsqu'André partit pour
ses voyages apostoliques, sa femme habita d'abord à Béthanie : ensuite elle
alla dans les environs d'Ephèse. mais cependant à une certaine distance de
l'habitation de la sainte Vierge. Plus tard j'ai vu presque toujours les
enfants des apôtres parmi les disciples et en général assistant les apôtres.
André n'était pas proprement un pécheur comme son frère, il était plutôt
l'administrateur d'une pêcherie qu'il tenait à ferme et sa maison était au
centre de Bethsaïde, tandis que celle de Pierre était à l'extrémité de la ville
tout au bord de l'eau.
Je vis André et un autre
encore (Saturnin), avec Jean-Baptiste : je vis Jean parler de Jésus qui passait
à une certaine distance, sur quoi André et l'autre disciple s'étant entretenus
quelques moments avec Jean, le quittèrent pour aller à Jésus qui venait vers
eux de l'autre côté du chemin. Il leur demanda qui ils cherchaient et leur
permit de le suivre.
Quant aux divers
événements de la vie de saint André et des miracles opérés par lui,
Anne-Catherine ne raconta que le peu qui suit : Je vis André en Achaie, en même
temps que Matthieu était prisonnier dans une ville éloignée avec des disciples
et une soixantaine d'autres personnes. On avait mis du poison dans les yeux de
Matthieu, ce qui le faisait beaucoup souffrir : ses yeux étaient très rouges et
très enflés et il n'y voyait plus : cependant on ne les avait pas crevés. Cette
ville était au sud-est de Jérusalem, de l'autre côté de la mer Rouge, en
Éthiopie : elle était située au bord d'une rivière qui était fort grande pour
un pays de montagnes. Les habitants de cette contrée sont tout noirs : mais il
y a pourtant une partie du pays ou ils sont blancs : cette partie est comme une
enclave. André reçut dans une vision l'ordre de se rendre auprès de Matthieu.
Il monta sans être connu sur un navire où se trouvaient beaucoup de passagers
et dont la marche fut très rapide : ensuite il voyagea par terre et je les vis
suivre alternativement les deux bords de la rivière près de laquelle la ville
était située. Quand il y fut arrivé, il guérit Matthieu, fit tomber ses chaînes
et celles de ses compagnons de captivité et prêcha l'Evangile. Au commencement
tout alla bien, mais ensuite les habitants excités par une méchante femme se
saisirent d'André et le traînèrent à travers la ville, après lui avoir lié les
pieds André pria pour ses bourreaux : ils furent touchés, lui demandèrent
pardon et se convertirent : il revînt ensuite en Achaïe. Je le vis guérir un
possédé aveugle et ressusciter un enfant égyptien. Un jeune homme que sa mère
dénaturée excitait à commettre un inceste avec elle et qu'elle avait accusé
devant le proconsul à cause de son refus de consentir a ce crime, se réfugia
auprès de lui André et le jeune homme prièrent : l'apôtre fit faire à celui-ci
le voeu le jeûner un certain temps et ils allèrent ensemble au tribunal. La
mère fut frappée de la foudre et le jeune homme, mis en liberté, jeûna pendant
plusieurs jours.
André alla aussi à Nicée
où il chassa des sépultures de la ville sept esprits impurs qui aboyaient comme
des chiens. Il établit là un évêque qui était des environs de Cédar. Il
ressuscita un enfant mort à Nicomédie : il apaisa une tempête sur l'Hellespont
: les sauvages habitants de la Thrace voulurent le faire périr, mais effrayes
par une éclatante lumière céleste qui l'environna, ils se prosternèrent la face
contre terre. Je vis encore l'histoire d'une pécheresse convertie appelée
Trophima, contre laquelle aucune force humaine ne pouvait rien lorsqu'elle
portait sur sa poitrine le livre des Evangiles. Je vis aussi une fois André
exposé aux bêtes, puis rendu à la liberté.
Quant au martyre qui
termina sa vie, je me souviens seulement que son juge s'appelait Egéas. La
croix à laquelle il fut attaché avait cette forme >I< . cependant ses
pieds n'étaient pas écartés l'un de l'autre, mais attachés au poteau du milieu
: l'usage de cette espèce de croix s'était répandu parce qu'elle était plus
commode et plus prompte à dresser à l'aide de trois pièces de bois. André resta
ainsi suspendu pendant deux jours et deux nuits et il prêcha du haut de sa
croix : " la fin, le peuple qui l'avait pris en grande affection se
souleva et demanda sa délivrance. Un envoyé d'Egéas étant venu, la foule se
pressa si nombreuse autour de la colline que plusieurs personnes furent
étouffées. Mais André pria pour obtenir la grâce de mourir : ils ne purent pas
le détacher de la croix parce que leurs mains furent frappées de paralysie. Ce
fut ainsi qu'il mourut.
Prière
Seigneur, Maître du
monde, nous Te supplions humblement: permets que l'Apôtre Saint André, après
avoir intercédé et guidé Ton Église, ne cesse d'intercéder pour nous. Par
Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
SOURCE : http://imagessaintes.canalblog.com/archives/2009/01/23/12192964.html
Saint André
La liturgie du jour de la
fête de Saint André est indissociable de celle de sa Vigile, malheureusement
supprimée en 1955 [1]. On se reportera donc aux commentaires liturgiques et aux
textes de l’Office et de la Messe de la Vigile, pour avoir une vue complète de
la manière dont Rome célébrait d’un culte spécial le frère de Pierre, celui qui
amena Pierre à Jésus.
[1] Voir Décret de
simplification des rubriques.
Alexander Andreyevich Ivanov (1806–1858), Tête
de saint André, étude, 1824
Dom
Guéranger, l’Année Liturgique
Cette fête est destinée,
chaque année, à clore majestueusement le Cycle catholique qui s’éteint, ou à
briller en tête du nouveau qui vient de s’ouvrir. Certes, il était juste que,
dans l’Année Chrétienne, tout commençât et finît par la Croix, qui nous a
mérité chacune des années qu’il plaît à la miséricorde divine de nous octroyer,
et qui doit paraître au dernier jour sur les nuées du ciel, comme un sceau mis
sur les temps.
Nous disons ceci, parce
que tout fidèle doit savoir que saint André est l’Apôtre de la Croix. A Pierre,
Jésus-Christ a donné la solidité de la Foi ; à Jean, la tendresse de l’Amour ;
André a reçu la mission de représenter la Croix du divin Maître. Or, c’est à
l’aide de ces trois choses, Foi, Amour et Croix, que l’Église se rend digne de
son Époux : tout en elle retrace ce triple caractère. C’est donc pour cela
qu’après les deux Apôtres que nous venons de nommer, saint André est l’objet
d’une religion toute particulière dans la Liturgie universelle.
Mais lisons les gestes de
l’héroïque pêcheur du lac de Génésareth, appelé à devenir plus tard le
successeur du Christ lui-même, et le compagnon de Pierre sur l’arbre de la
Croix. L’Église les a puisés dans les anciens Actes du Martyre du saint Apôtre,
dressés parles prêtres de l’Église de Patras, qu’il avait fondée.
L’authenticité de ce monument vénérable a été contestée par les Protestants,
qui y trouvent plusieurs choses qui les contrarient ; en quoi ils ont été
imités par plusieurs critiques des XVIIe et XVIIIe siècles, tant en France qu’à
l’étranger. Néanmoins, ces Actes ont pour eux un bien plus grand nombre
d’érudits catholiques, parmi lesquels nous nous plaisons à citer, à côté du
grand Baronius, Labbe, Noël Alexandre, Galland, Lumper, Morcelli, etc. Toutes
les Églises de l’Orient et de l’Occident, qui ont inséré ces Actes dans leurs
divers Offices de saint André, sont bien aussi de quelque poids, ainsi que
saint Bernard, qui a bâti sur eux ses trois beaux Sermons sur saint André.
C’est vous, ô bienheureux
André ! que nous rencontrons le premier aux abords de ce chemin mystique de
l’Avent où nous marcherons bientôt, cherchant notre divin Sauveur Jésus-Christ
; et nous remercions Dieu de ce qu’il a bien voulu nous ménager une telle
rencontre. Quand Jésus, notre Messie, se révéla au monde, vous aviez déjà prêté
une oreille docile au saint Précurseur qui annonçait son approche, et vous
fûtes des premiers parmi les mortels à confesser, dans le fils de Marie, le
Messie promis dans la Loi et les Prophètes. Mais vous ne voulûtes pas rester
seul confident d’un si merveilleux secret, et bientôt vous fîtes part de la
Bonne Nouvelle à Pierre votre frère, et vous l’amenâtes à Jésus.
Saint Apôtre, nous aussi
nous désirons le Messie, le Sauveur de nos âmes ; puisque vous l’avez trouvé,
daignez donc aussi nous amener à lui. Nous mettons sous votre protection cette
sainte carrière d’attente et de préparation qu’il nous reste à traverser,
jusqu’au jour où ce Sauveur si attendu paraîtra dans le mystère de sa
merveilleuse Naissance. Aidez-nous à nous rendre dignes de le voir au milieu de
cette nuit radieuse où il apparaîtra. Le baptême de la pénitence vous prépara à
recevoir la grâce insigne de connaître le Verbe de vie ; obtenez-nous d’être
vraiment pénitents et de purifier nos cœurs, durant ce saint temps, afin que
nous puissions contempler de nos yeux Celui qui a dit : Heureux ceux qui ont le
cœur pur, parce qu’ils verront Dieu.
Vous êtes puissant pour
introduire les âmes auprès du Seigneur Jésus, ô glorieux André ! Puisque
celui-là même que le Seigneur devait établir Chef de tout le troupeau, fut
présenté par vous à ce divin Messie. Nous ne doutons pas que le Seigneur n’ait
voulu, en vous appelant à lui en ce jour, assurer votre suffrage aux chrétiens
qui cherchant de nouveau, chaque année, Celui en lequel vous vivez à jamais,
viennent vous demander la voie qui conduit à lui.
Cette voie, vous nous
l’enseignez, est la voie de la fidélité, de la fidélité jusqu’à la Croix. Vous
y avez marché avec courage ; et parce que la Croix conduit à Jésus-Christ, vous
avez aimé la Croix avec passion. Priez, ô saint Apôtre ! Afin que nous
comprenions cet amour de la Croix ; afin que, l’ayant compris, nous le mettions
en pratique. Votre frère nous dit dans son Epître : Puisque le Christ a
souffert dans la chair, armez-vous, mes frères, de cette pensée. (I Petr. 4,
1.) Vous, ô bienheureux André ! Vous nous présentez aujourd’hui le commentaire
vivant de cette maxime. Parce que votre Maître a été crucifié, vous avez voulu
l’être aussi. Du haut de ce trône où vous vous êtes élevé par la Croix, priez
donc, afin que la Croix soit pour nous l’expiation des péchés qui nous
couvrent, l’extinction des flammes mondaines qui nous brûlent, enfin, le moyen
de nous unir par l’amour à Celui que son amour seul y a attaché.
Mais, quelque importantes
et précieuses que soient pour nous les leçons de la Croix, souvenez-vous, ô
grand Apôtre ! Que la Croix est la consommation, et non le principe. C’est le
Dieu enfant, c’est le Dieu de la crèche qu’il nous faut d’abord connaître et
goûter ; c’est l’Agneau de Dieu que vous désigna saint Jean, c’est cet Agneau
que nous avons soif de contempler. Le temps qui va s’ouvrir est celui de
l’Avent, et non celui de la dure Passion du Rédempteur. Fortifiez donc notre
cœur pour le jour du combat ; mais ouvrez-le en ce moment à la componction et à
la tendresse. Nous plaçons sous votre patronage le grand œuvre de notre
préparation à l’Avènement du Christ en nos cœurs.
Souvenez-vous aussi,
bienheureux André, de la sainte Église dont vous êtes une des colonnes, et que
vous avez arrosée de votre sang ; levez vos mains puissantes pour elle, en
présence de Celui pour lequel elle milite sans cesse. Demandez que la Croix
qu’elle porte en traversant ce monde soit allégée, et priez aussi afin qu’elle
aime cette Croix, et qu’elle y puise sa force et son véritable honneur.
Souvenez-vous en particulier de la sainte Église Romaine, Mère et Maîtresse de
toutes les autres, et lui obtenez la victoire et la paix par la Croix, à cause
du tendre amour qu’elle vous porte. Visitez de nouveau, dans votre Apostolat,
l’Église de Constantinople, qui a perdu la vraie lumière avec l’unité, parce
qu’elle n’a pas voulu rendre hommage à Pierre, votre frère, que vous avez
honoré comme votre Chef, pour l’amour de votre commun Maître. Enfin, priez pour
le royaume d’Écosse, qui depuis trois siècles a oublié votre douce tutelle ;
obtenez que les jours de l’erreur soient abrégés, et que cette moitié de l’Ile
des Saints rentre bientôt, avec l’autre, sous la houlette de l’unique Pasteur.
Bhx Cardinal
Schuster, Liber Sacramentorum
Nonobstant l’usage
médiéval de célébrer aujourd’hui la synaxe au Vatican, où la rotonde du pape
Symmaque dédiée au frère de saint Pierre était en grande vénération, nous
croyons pourtant que, primitivement, la station avait lieu dans la basilique de
Junius Bassus sur l’Esquilin, jadis consacrée à saint André par le pape
Simplice (468-483).
Les différentes messes en
l’honneur de saint André conservées dans le Sacramentaire Léonien semblent en
effet l’écho de la célébrité de cette consécration, célébrité qui, d’ailleurs,
nous est attestée aussi par l’épigraphe dédicatoire gravée dans l’abside de
l’édifice :
HAEC • TIBI • MENS •
VALILAE • DEVOVIT • PRAEDIA • CHRISTE
CVI • TESTATOR • OPES •
DETVLIT • IPSE • SVAS
SIMPLICIVSQVE • PAPA •
SACRIS • CAELESTIBVS • APTANS
EFFECIT • VERE • MVNERIS
• ESSE • TVI
ET • QVOD • APOSTOLICI •
DEESSENT • LIMINA • NOBIS
MARTYRIS • ANDREAE •
NOMINE • COMPOSVIT
VTITVR • HAC • HAERES •
TITVLIS • ECCLESIA • IVSTIS
SVCCEDENSQVE • DOMO -
MYSTICA • IVRA • LOCAT
PLEBS • DEVOTA • VENI •
PERQVE • HAEC • COMMERCIA • DISCE
TERRENO • CENSV • REGNA •
SVPERNA • PETI.
On voit par cette
inscription qu’un Goth nommé Valila (appelé en d’autres documents Flavius
Theodovius), devenu, on ne sait comment, possesseur de l’antique basilique
civile somptueusement bâtie par le consul Junius Bassus (+ 317), désigna pour
son héritier Jésus-Christ. Peut-être agit-il ainsi à l’instigation de son
épouse — d’où l’appellation de la basilique, kata Barbara Patricia. Le pape
Simplice adapta la basilique à sa nouvelle destination, et comme il n’y avait
alors à Rome aucun temple dédié à l’apôtre saint André, il voulut lui donner
son nom. Il faut tenir compte du fait que, le 3 mars 357, le corps de saint
André avait été transféré de Fatras à Constantinople, et, par les soins des
Byzantins, le culte du Protodite [2] eut immédiatement une rapide diffusion
dans tout l’Empire. A la différence de l’office (rédigé beaucoup plus
tardivement et peut-être à Rome) où les actes apocryphes de saint André ont été
exploités sans trop de scrupule, les deux messes de l’Apôtre, celle de la
vigile comme celle de la fête, se distinguent par une solennelle et élégante
noblesse. Apocrypha nescit Ecclesia, avait dit jadis saint Jérôme. Et, de fait,
ni les lectures, ni les antiennes, ni les collectes du Missel ne contiennent
aucune allusion à ces écrits sans autorité.
L’introït est tiré du
psaume 138, dont nous avons déjà parlé à propos du graduel de la nuit
précédente. Cette puissance des divins conseils s’est révélée particulièrement
dans la manière dont le Seigneur a agi pour la conversion du monde. Il a voulu
confondre toute la sagesse humaine, en donnant pour base à son Église, tour et
rempart de sagesse divine, douze pauvres pêcheurs.
Dans la collecte nous
faisons des vœux pour que l’Apôtre continue dans le ciel, par sa prière, ce
ministère qu’il commença ici-bas par sa prédication :
La lecture suivante,
tirée de l’Épître aux Romains, et assignée aussi à la fête de ce jour par le
Comes de Würzbourg, explique l’universalité de la vocation des Gentils à la
foi, et la sublimité de l’apostolat catholique, dont l’efficacité s’étend aux
confins du monde. Personne ne peut toutefois assumer de sa propre initiative
cette mission de paix et de salut. L’Apôtre est un envoyé, lequel, par
conséquent, vient de la part d’un autre et nous rapporte sa parole. Or Jésus a
confié l’apostolat exclusivement aux Douze et à leurs successeurs, qui seuls
ont le droit d’aller dans le monde entier pour enseigner et baptiser. Les
hérétiques ne peuvent prétendre à semblable liberté, car on devrait leur
répondre : « Comme champ d’apostolat, Jésus a assigné aux siens le monde
entier. Qui êtes-vous, vous qui venez en retard et qui lancez la faux sur la
moisson d’autrui ? Qui vous a envoyés ? De quel droit vous servez-vous des
divines Ecritures que Jésus a confiées à l’Église ? Ce droit de l’Église
catholique est, en outre, passé en prescription, puisqu’elle en usait avant que
ne fussent nés ni Cérinthe, ni Arius, ni Luther, ni Calvin. Il n’y a donc pas
de place pour vous. »
Le répons est tiré du psaume
44, qui décrit la fécondité virginale de l’Église et la gloire de sa lignée de
saints. Suit le verset alléluiatique en l’honneur de l’Apôtre : « Le Seigneur a
aimé André comme un parfum de suavité. Alléluia. » C’est là le Christi bonus
odor, mentionné aussi par saint Paul ; et cette « bonne odeur du Christ », qui,
dans le ciel, attire les complaisances de Dieu, amène sur la terre les âmes à
la foi chrétienne.
La lecture évangélique
(Matt., 4, 18-22) concernant la vocation de saint André à l’apostolat, enseigne
une vérité très importante pour la vie spirituelle. André, Pierre et Jean ne
possédaient qu’un pauvre filet et leurs familles étaient exemplaires. Toutefois
le Sauveur voulut que ses apôtres fussent entièrement dépouillés de tout,
entièrement libres, sans attaches de parenté ou d’affections purement humaines.
Voilà la vraie liberté évangélique, celle qui aligne dans le cœur de l’ouvrier
apostolique un seul amour, celui du Christ, et qui ne lui permet qu’un seul intérêt,
celui du bien des âmes.
Ce passage évangélique
fut expliqué au peuple par saint Grégoire le Grand dans une homélie prononcée
en ce jour in basilica sancti Andreae. Quelle est cette basilique ? Il n’est
pas probable qu’il s’agisse ici de la petite rotonde vaticane, incapable de contenir
beaucoup de monde. Ce serait donc la basilique kata Barbara Patricia, dans
laquelle nous savons avec certitude qu’il prêcha une fois, le 1er dimanche de
l’Avent ; peut-être celui-ci coïncidait-il avec la fête de saint André.
La secrète, avec l’allusion au Sacrifice solennel, rappelle très bien la première destination de cette messe, alors que c’était le Pape qui, entouré des évêques et des prêtres, célébrait la messe stationnale de saint André.
Dans le Sacramentaire
Léonien se trouve, entre autres, la préface suivante en l’honneur de saint
André :
Vere dignum...
in festivitate præsenti,
qua beati Andreae Apostoli tui venerandus sanguis effusus est
Qui gloriosi apostoli tui
Pétri,
pariter sorte nascendi,
consortio fidei,
apostolicae collegio dignitatis
et martyrii est claritate germanus,
ut quos in huius vitae
cursu gratia tua
tot vinculis pietatis obstrinxerat,
similis in regno caelorum necteret et corona,
per Christum...
Il est vraiment juste et
digne…
Et en ce jour de fête,
où il nous faut vénérer le sang répandu de ton bienheureux Apôtre André.
Lui qui fut le frère de
ton glorieux Apôtre Pierre,
né de la même famille,
compagnon dans la foi,
lié par la dignité apostolique,
et par la lumière du martyre,
car ceux que votre grâce
dans le cours de cette vie
avait liés par tant de liens de piété,
sont couronnés ensemble dans le royaume des cieux,
par le Christ…
L’insertion, dans le
texte du canon, de la louange du saint dont se célèbre la fête, nous est déjà
attestée comme un usage traditionnel par le pape Vigile dans sa célèbre lettre à
l’évêque Profuturus de Braga.
Le verset pour la
communion est tiré de la lecture évangélique de ce jour : « Suivez-moi, et je
vous ferez devenir pêcheurs d’hommes. Et eux aussitôt, laissant leurs filets,
le suivirent. » C’est surtout après la sainte Communion que le Seigneur parle
aux âmes et les invite à le suivre avec plus d’intimité et de fidélité. Il ne
s’agit pas de voies inaccessibles et jamais encore suivies : Venite post me.
Nous ne devons aller que là où nous savons que Jésus est passé le premier, et
où il a laissé ses traces sanglantes et bénies.
Dans la collecte après la
Communion, nous demandons à la divine clémence que le Sacrifice eucharistique,
qui cause de la joie dans le ciel, où il augmente la gloire des saints, soit
aussi un gage de grâce sur la terre, surtout en faveur des pécheurs.
Voilà la vie catholique
de l’Église, vraie image de la vie ineffable de la divine Triade, que
Tertullien appelle la première et la plus ancienne Église : l’unité dans la
pluralité. Pluralité d’âmes, mais unité de foi, de sacrements et du
Saint-Esprit, en un unique corps mystique de Jésus-Christ. Ainsi, tandis que le
même sacrement qui est offert sur l’autel répand la rosée du pardon, il réjouit
les bienheureux dans le triomphe de leur gloire et il est une source de grâce
pour l’Église souffrante et militante. C’est précisément là le sens intime et
profond de la prière de ce jour après la Communion.
[2] Le premier choisi.
Allusion à la vocation de saint André, le premier appelé du Collège
apostolique.
Dom Pius Parsch, le Guide
dans l’année liturgique
« Salut, ô Croix, reçois
le disciple de Celui qui fut suspendu à ton bois. »
C’est la première fête
d’Apôtre dans la nouvelle année liturgique. Une fête d’Apôtre est indépendante
du temps ecclésiastique. Aujourd’hui, particulièrement, il est assez difficile
d’harmoniser la fête de saint André avec le temps de l’Avent. Il faut cependant
s’habituer à cette dualité d’impression : nous attendons le Sauveur et nous
voulons, dans la ferveur de notre charité, porter la Croix avec saint André.
C’est qu’il s’agit de toute l’œuvre de notre salut dont nous devons, chaque
jour, recevoir les fruits en nous.
Saint André. — Jour de
mort : 30 novembre (année inconnue). Tombeau : église de Saint-André à Amalfi,
son chef est à Saint-Pierre de Rome. Image : on le représente avec une croix en
X, dite croix de Saint-André. Vie. André, frère de l’Apôtre Pierre, fut, avec
Jean, le premier disciple qui suivit le Seigneur. Sa première rencontre avec
Jésus est décrite avec une beauté touchante dans l’Évangile (Jean. 1, 35-42).
Il n’appartient sans doute pas au cercle plus intime, comme Pierre, Jacques et
Jean, et les évangiles ne racontent rien d’extraordinaire à son sujet, mais la
tradition vante son grand amour de la Croix et du Sauveur, et l’Église l’honore
particulièrement tant à la messe (son nom paraît en deux endroits : au Canon et
au Libera nos après le Pater) que dans le bréviaire. Son Office est un des plus
délicats de la liturgie. Son martyre (légendaire) est très touchant : Le juge
païen le somme de sacrifier aux idoles. Alors André dit ; Je sacrifie tous les
jours au Dieu tout-puissant, l’unique et le vrai, je ne lui offre pas la chair
des taureaux ou le sang des boucs, mais l’Agneau immaculé sur l’Autel. Ensuite,
tout le peuple des fidèles mange sa chair et cependant l’Agneau reste intact et
vivant. ” Enflammé de colère, Aegeas ordonna de le jeter en prison. Le peuple
l’aurait délivré sans peine, mais André calma lui-même la multitude en la
priant instamment de ne pas l’empêcher de courir vers la couronne du martyre.
Arrivé au lieu du martyre, André s’écria en apercevant la croix : “ O bonne
Croix qui as reçu ta parure et ta beauté des membres du Christ ! O Croix
longtemps désirée, fidèlement aimée, recherchée sans relâche et enfin accordée
à l’âme qui te demandait, enlève-moi du milieu des hommes et mène moi à mon
Maître afin qu’il me reçoive par toi comme il m’a racheté par toi. ” Il fut
alors attaché à la croix. Pendant deux jours, il y resta suspendu vivant, et ne
cessa d’annoncer la doctrine du Christ jusqu’à ce qu’il s’en allât vers celui
dont il avait tant désiré imiter la mort.
Pratique. — Cette fête
d’Apôtre est un jour d’amour du Christ et de la Croix. Que saint André, le
docteur de l’Église, nous obtienne particulièrement la grâce de voir dans les
croix que nous rencontrons, le Crucifié lui-même, de le saluer et de l’imiter.
La messe (Mihi autem). —
Le point central est constitué par la vocation définitive de l’Apôtre sur les
bords du lac de Génésareth (Évangile). C’est aussi l’action principale de la
fête comme le montre si bien la Communion : “ Suivez-moi ”. Le Seigneur ainsi
nous invite et nous laissons tout, pour le suivre à la Sainte Table. “ Je ferai
de vous des pêcheurs d’hommes. ” Cette parole du Maître s’adresse d’abord aux
prêtres. Ils sont envoyés par Dieu pour cette pêche, ce sont eux qui doivent
jeter le filet de l’Église. Ils sont aussi les prédicateurs de la foi. Tel est
aussi le contenu de l’Épître d’une interprétation un peu difficile : La foi est
nécessaire pour tous, Juifs ou païens ; cependant la foi doit d’abord être
annoncée par des messagers envoyés par Dieu. De ces messagers, saint André est
un des plus importants. Les autres parties de la messe sont empruntées au
commun. Dans l’Introït et l’Offertoire, nous louons les Apôtres comme des amis
du Christ et des princes du royaume de Dieu ; au Graduel, nous les louons comme
des princes, fils de l’Église Reine. — Les laïcs eux-mêmes peuvent écouter la
parole du Maître adressée aux pêcheurs d’hommes. Eux aussi doivent avoir le
zèle des âmes — par l’exemple, la charité, la fidélité au devoir et aussi par
la parole.
La prière des Heures. —
Dans ces chants, revient toujours l’idée de la Croix. “ Salut, Croix bien
aimée, consacrée par le corps du Christ, ornée par ses membres sacrés comme par
des pierres précieuses. ”
“Ne permets pas,
Seigneur, que moi, ton serviteur, je sois séparé de toi ; le temps est venu que
mon corps soit confié à la terre et que tu me fasses aller vers toi.”
Les nombreux chants
historiques utilisent les Actes apocryphes.
“Saint André priait, les
yeux levés vers le ciel, et il criait à haute voix : C’est toi, mon Dieu, que
j’ai vu, ne souffre pas qu’un juge impie m’enlève de. la Croix, car j’ai
reconnu la vertu de la sainte Croix. Tu es mon Maître, ô Christ : je t’ai aimé,
je t’ai reconnu, je t’ai confessé, écoute-moi seulement encore dans cette
dernière supplication”
Sans doute les saints
n’ont aucune relation avec l’Avent. Il nous est cependant certainement permis
d’intégrer la célébration de leur fête dans la préparation de l’Avent. Puisque,
dans l’esprit de la liturgie, nous devons nous identifier avec les saints du
jour, marchons avec eux et en eux au-devant du Roi qui va venir.
Leçons des Matines
AU PREMIER NOCTURNE.
Ant. 1 Le Seigneur vit *
Pierre et André, et il les appela.
Ant. 2 Suivez-moi, * dit
le Seigneur, et je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes.
Ant. 3 Quittant leurs
filets, * ils suivirent notre Seigneur et Rédempteur.
De l’Épître de l’Apôtre
saint Paul aux Romains.
Première leçon. La fin de
la loi est le Christ, pour justifier tout croyant [3]. Aussi Moïse a écrit que
l’homme qui accomplira la justice qui vient de la loi y trouvera la vie. Mais
pour la justice qui vient de la foi, il en parle ainsi : Ne dis point en ton
cœur [4] : Qui montera au ciel ? C’est-à-dire pour en faire descendre le Christ
: Ou qui descendra dans l’abîme ? C’est-à-dire pour rappeler le Christ d’entre
les morts. Mais que dit l’Écriture ? Près de toi est la parole, dans ta bouche
et dans ton cœur ; c’est la parole de la foi que nous annonçons. Parce que si
tu confesses de bouche le Seigneur Jésus, et si en ton cœur tu crois que Dieu
l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé [5].
R/. Marchant le long de
la mer, le Seigneur vit Pierre et André, qui jetaient leurs filets dans la mer,
et il les appela, disant : * Suivez-moi, et je vous ferai devenir pêcheurs
d’hommes. V/. Car ils étaient pêcheurs, et il leur dit : * Suivez.
Deuxième leçon. Car on
croit de cœur pour la justice, et on confesse de bouche pour le salut. En
effet, l’Écriture dit : Quiconque croit en lui ne sera point confondu. Attendu
qu’il n’y a point de distinction de Juif et de Grec, parce que c’est le même
Seigneur de tous, riche pour tous ceux qui l’invoquent. Car quiconque invoquera
le nom du Seigneur sera sauvé. Mais comment invoqueront-ils celui en qui ils
n’ont point cru ? Ou comment croiront-ils à celui qu’ils n’ont pas entendu ? Et
comment entendront-ils, si personne ne les prêche ? Et comment prêchera-t-on,
si on n’est pas envoyé ? Comme il est écrit : Qu’ils sont beaux, les pieds de
ceux qui annoncent la paix, qui annoncent le bonheur.
R/. Aussitôt que le
bienheureux André eut entendu la voix du Seigneur qui l’appelait, ayant quitté
les filets dont l’usage le faisait vivre, * Il suivit celui qui donne les
récompenses de la vie éternelle. V/. C’est cet Apôtre qui, pour l’amour du
Christ, fut attaché à la croix, et qui pour sa loi, endura le supplice. * Il.
Troisième leçon. Mais
tous n’obéissent pas à l’Évangile. C’est pourquoi Isaïe a dit : Seigneur, qui a
cru ce qu’il a ouï de nous ? La foi donc vient par l’audition, et l’audition
par la parole du Christ. Cependant, je le demande : Est-ce qu’ils n’ont pas
entendu ? Certes, leur voix a retenti par toute la terre, et leurs paroles
jusqu’aux extrémités de monde. Je demande encore : Est-ce qu’Israël ne l’a
point connu ? Moïse, le premier, a dit : Je vous rendrai jaloux d’un peuple qui
n’en est pas un ; je vous mettrai en colère contre une nation insensée. Mais
Isaïe ne craint pas de dire : J’ai été trouvé par ceux qui ne me cherchaient
pas, je me suis montré à ceux qui ne me demandaient pas. Et à Israël, il dit :
Tous les jours j’ai tendu les mains à ce peuple incrédule et contredisant.
R/. André, ce docteur
plein de bonté, cet ami de Dieu, fut mené à la croix ; la voyant de loin, il
dit : Salut, ô croix ! * Reçois le disciple de celui qui fut attaché à toi, le
Christ, mon Maître. V/. Salut, ô croix ! toi qui as été consacrée par le corps
du Christ, et ornée de ses membres comme de perles précieuses. * Reçois. Gloire
au Père. * Reçois.
AU DEUXIÈME NOCTURNE.
Ant. 4 Le Seigneur a
rendu digne * de souffrir pour lui le martyre, celui qu’il avait appelé à
l’apostolat, tandis qu’il était sur la mer, alléluia.
Ant. 5 Le Seigneur a aimé
André * comme un parfum d’agréable odeur.
Ant. 6 Il vécut deux
jours, * le bienheureux André, suspendu à la croix pour le nom du Christ, et il
enseignait le peuple.
Quatrième leçon. L’apôtre
André naquit à Bethsaïde, qui est un bourg de Galilée ; il était frère de
Pierre et disciple de Jean-Baptiste. Ayant entendu celui-ci dire du Christ : «
Voici l’Agneau de Dieu », il suivit Jésus et lui amena son frère. Dans la
suite, tandis qu’il péchait avec son frère dans la mer de Galilée, ils furent
tous deux appelés, avant les autres Apôtres, par le Seigneur qui, passant sur
le rivage, leur dit : « Suivez-moi, je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. »
Sans aucun retard, ils laissèrent leurs filets et le suivirent. Après la
passion et la résurrection de Jésus-Christ, André alla prêcher la foi
chrétienne dans la Scythie d’Europe, cette province lui étant échue en partage
; il parcourut ensuite l’Épire et la Thrace, et, par ses prédications et ses
miracles, il convertit à Jésus-Christ une multitude innombrable de personnes.
Parvenu à Patras, ville d’Achaïe, où il fit embrasser à beaucoup de monde la
vérité de l’Évangile, il s’adressa avec une courageuse liberté au proconsul
Égée, qui résistait à la prédication de l’Évangile, reprochant à cet homme, qui
voulait qu’on le reconnût comme juge de ses semblables, de se laisser tromper
par les démons au point de méconnaître le Christ Dieu, juge de tous les hommes.
R/. On emmenait l’homme
de Dieu pour le crucifier, mais le peuple criait à haute voix, disant : * Il
est innocent et il est condamné à mort sans raison. V/. Tandis qu’on l’emmenait
pour le crucifier, il se fit un grand concours de peuple, qui criait et disait.
* Il.
Cinquième leçon. Alors
Égée, irrité, lui dit : « Cesse de vanter le Christ, que des propos analogues
n’ont pu empêcher d’être crucifié par les Juifs. » Comme André continuait
néanmoins à prêcher généreusement Jésus-Christ, démontrant qu’il s’était offert
lui-même à la croix pour le salut du genre humain, Égée l’interrompit par un
discours impie et l’engagea à conserver sa vie en sacrifiant aux dieux. André
lui répondit : « Pour moi, il est un Dieu tout-puissant, seul et vrai Dieu,
auquel je sacrifie tous les jours sur l’autel, non les chairs des taureaux ni
le sang des boucs, mais l’Agneau sans tache. Quand tout le peuple des croyants
a participé à sa chair, l’Agneau qui a été immolé, n’en demeure pas moins
entier et plein de vie. » Égée, enflammé de colère, ordonna de jeter l’Apôtre
en prison. Le peuple en eût facilement délivré André, si lui-même n’eût apaisé
la foule, la suppliant avec instance de ne pas l’empêcher d’arriver à la couronne
tant désirée du martyre.
R/. O bonne croix, qui as
reçu par les membres du Seigneur l’éclat et la beauté, retire-moi d’entre les
hommes et rends-moi à mon Maître ; * Afin que par toi me reçoive, celui qui par
toi m’a racheté. V/. Le bienheureux André, les mains étendues vers le ciel, priait
en disant : Sauve-moi, ô bonne croix ! * Afin.
Sixième leçon. Peu de
temps après, étant amené devant le tribunal, comme il exaltait le mystère de la
croix et reprochait au proconsul son impiété, celui-ci, ne pouvant le supporter
plus longtemps, commanda qu’on le mit en croix et qu’on lui fît imiter ta mort
du Christ. Arrivé au lieu du martyre, et apercevant de loin la croix, André
s’écria : « O bonne croix, qui as tiré ta gloire des membres du Seigneur !
Croix, longtemps désirée, ardemment aimée, cherchée sans relâche, et enfin
préparée à mes ardents désirs, retire-moi d’entre les hommes, et rends-moi à
mon Maître, afin que par toi me reçoive celui qui par toi m’a racheté. » Il fut
donc attaché à la croix, et y resta suspendu vivant pendant deux jours, sans
cesser de prêcher la loi du Christ ; après quoi, il s’en alla à celui dont il
avait souhaité d’imiter la mort. Les Prêtres et les Diacres d’Achaïe, qui ont
écrit son supplice, attestent qu’ils ont entendu et vu toutes ces choses, ainsi
qu’ils les ont racontées. Ses ossements furent transportés, sous le règne de
l’empereur Constance, à Constantinople, et plus tard à Amalfi. Son chef fut
apporté à Rome, sous le pontificat de Pie II, et placé dans la basilique de
Saint-Pierre.
R/. J’ai étendu mes mains
tout le jour (sur la croix) à un peuple ne croyant pas, mais me contredisant ;
* Ils marchent dans des voies mauvaises, ils marchent selon leurs péchés. V/.
Le Seigneur est le Dieu des vengeances : le Dieu des vengeances a agi avec
liberté. Levez-vous, vous qui jugez la terre, rendez leur salaire aux superbes.
* Ils. Gloire au Père. * Ils.
AU TROISIÈME NOCTURNE.
Ant. 7 Ne permettez pas,
Seigneur, * que votre serviteur soit séparé de vous, il est temps que mon corps
soit confié à la terre et que vous ordonniez que je vienne à vous.
Ant. 8 Mais André priait
le peuple * de ne pas empêcher son supplice.
Ant. 9 Retire-moi d’entre
les hommes * et rends-moi à mon Maître ; afin que par toi me reçoive, celui qui
par toi m’a racheté, alléluia.
Lecture du saint Évangile
selon saint Matthieu.
En ce temps-là : Jésus,
marchant le long de la mer de Galilée, vit deux frères, Simon, appelé Pierre,
et André son frère, qui jetaient leurs filets dans la mer. Et le reste.
De l’Homélie de S.
Grégoire, Pape.
Septième leçon. Vous avez
entendu, mes très chers frères, qu’au premier appel de la voix, Pierre et André
laissèrent leurs filets et suivirent le Rédempteur. Ils ne lui avaient vu faire
encore aucun miracle, ils ne lui avaient rien ouï dire du bienfait d’une
récompense éternelle, et cependant, au premier ordre du Seigneur, ils oublient
et abandonnent ce qu’ils possèdent. Et nous, combien ne voyons-nous pas de ses
miracles, par combien d’épreuves ne sommes-nous pas instruits, par combien de
menaces ne sommes-nous pas détournés du péché ? Et cependant nous méprisons
l’appel du Seigneur.
R/. Saint André pria, les
yeux levés au ciel, et s’écria à haute voix : Vous qui êtes mon Dieu, vous que
j’ai vu, ne souffrez pas que je sois détaché (de la croix) par un juge impie ;
* Car j’ai éprouvé la vertu de la sainte croix. V/. Vous êtes le Christ, mon
Maître, que j’ai aimé, que j’ai connu, que j’ai confessé : exaucez seulement
cette demande que je vous fais. * Car.
Huitième leçon. Celui qui
nous exhorte à la conversion est déjà dans les cieux ; déjà il a courbé les
Gentils sous le joug de la foi, déjà il a confondu la gloire du monde, déjà il
nous annonce, par les ruines qui deviennent si fréquentes, l’approche du jour
de son rigoureux jugement ; et néanmoins, notre esprit superbe ne consent pas
encore à abandonner de plein gré ce qu’il perd tous les jours malgré lui. Que
dirons-nous, mes très chers frères, que dirons-nous, le jour où il nous jugera,
nous qui ne pouvons être détournés de l’amour du siècle présent par les
préceptes du Seigneur, ni corrigés par ses châtiments ?
R/. André s’écria : O
croix admirable ! ô croix désirable ! ô croix dont l’éclat se répand sur tout
l’univers ! * Reçois le disciple du Christ, et qu’il me reçoive par toi, celui
qui, en mourant sur toi, m’a racheté. V/. O bonne croix, qui as reçu des
membres du Seigneur l’éclat et la beauté. * Reçois. Gloire au Père. * Reçois.
Neuvième leçon. Mais
quelqu’un dira peut-être dans le secret de sa pensée : Qu’ont-ils quitté à la
voix du Seigneur, ces deux pêcheurs qui n’avaient presque rien ? En cela, mes
très chers frères, nous devons plutôt considérer l’affection de la volonté que
la valeur de la chose, il quitte beaucoup, celui qui ne garde rien pour lui ;
il quitte beaucoup, celui qui abandonne tout, quelque peu qu’il possède. Nous,
au contraire, nous possédons avec attachement les choses que nous avons, et
nous recherchons par nos désirs celles que nous n’avons pas. Pierre et André
ont donc abandonné beaucoup quand l’un et l’autre ont renoncé au désir même de
posséder.
[3] Tout, dans l’ancienne
loi, conduisait au Christ, qui seul justifiait les hommes avant comme depuis
l’Incarnation. La loi, qui avait pour but de sauver les hommes, devait les
conduire à Celui d’où émane toute grâce et toute rédemption, (Maunoury.)
[4] C’est-à-dire : Ne
t’avise pas d’hésiter et de dire en toi-même : Comment cela se peut-il ?
Voyez-vous comme c’est là surtout le propre de la foi de laisser toutes les
conséquences terrestres pour s’attacher à ce qui est au-dessus de la nature, de
rejeter tous les vains raisonnements, pour tout attendre de la puissance de
Dieu ? (S. Chrysostome.)
[5] Pour que les Juifs ne
disent pas : Comment ceux qui n’ont pas trouvé la moindre des deux justices
ont-ils trouvé la plus grande, S. Paul donne un argument irréfutable : c’est
que celle-ci est une voie plus facile que celle là. La justice de la loi exige
l’accomplissement de toutes les prescriptions : « Quand tu auras tout accompli,
c’est alors que tu vivras. » Mais la justice qui vient de la foi ne dit pas
cela. Que dit-elle donc ? « Si tu confesses de bouche le Seigneur Jésus, et si
en ton cœur tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé.
» (S. Chrysostome.)
SOURCE : http://www.introibo.fr/30-11-St-Andre-apotre
André, le glorieux apôtre
du Christ, était le frère du Saint Apôtre Pierre et était originaire du village
de Bethsaïde, sur la rive occidentale du lac de Gennésareth. A la différence de
son frère qui était marié, il avait préféré garder la virginité et habitait
dans la maison de Pierre. Les deux frères exerçaient ensemble la profession de
pêcheurs et observaient tous les préceptes de la Loi avec piété. Quand Saint
Jean Baptiste parcourut la Judée et les régions du Jourdain pour répandre son
message de pénitence, André accourut vers lui, abandonna tout ce qui le
retenait au monde et se fit son disciple. Or un jour, après avoir baptisé
Jésus, Jean Baptiste s'entretenait avec André et son autre disciple Jean
l'Evangéliste et, leur montrant Jésus qui passait non loin de là, il leur dit:
« Voici l'Agneau de Dieu!» . A cette parole de leur maître qui leur montrait
Celui dont il avait été établi le Précurseur par Dieu, Jean et André suivirent
Jésus pour en apprendre davantage sur son compte. Le Christ se retourna alors
vers eux et leur dit: «Que cherchez-vous?» Ils répondirent avec respect : «Maître,
où demeures-tu?» - « Venez voir» dit Jésus. Ils se rendirent donc avec Lui dans
la demeure où Il séjournait comme un étranger et L'interrogèrent tout le jour.
Ils ne concevaient pas encore que Celui-ci fût le Sauveur et le Fils de Dieu,
ni même ne voulaient devenir Ses disciples, mais ils ressentaient vers Lui une
indicible attirance.
De cet entretien, André
retira la conviction que ce Jésus était le Messie attendu depuis tant de
siècles par son peuple, le Sauveur du monde. Ne retenant pas sa joie, il se
précipita chez son frère Simon et lui dit: «Nous avons trouvé le Messie!» (Jn
1:41), puis il le conduisit auprès de Jésus. André fut le premier à reconnaître
le Christ et c'est lui qui l'annonça à celui qui devait devenir le coryphée du
choeur des Apôtres, c'est pourquoi il reçut le surnom de Premier-appelé1.
Par la suite, André
suivit le Seigneur partout où Il allait, par villes et villages, montagnes et
déserts, afin de s'abreuver au fleuve d'eaux vives de Ses paroles. Il était
présent lors de la multiplication des pains (Jn 6) et vint intercéder auprès du
Seigneur, pour qu'Il nourrisse aussi de nourriture terreste ces cinq mille
hommes. André entretenait une amitié particulière pour Saint Philippe, qui
était originaire comme lui de Bethsaïde. Lorsque certains Hellènes demandèrent
à Philippe à voir Jésus, Philippe alla le rapporter à André, qui avait une plus
grande familiarité auprès du Maître (Jn 12:20). Après les trois apôtres Pierre,
Jacques et Jean, témoins des révélations les plus sublimes sur la divinité du
Seigneur Jésus, venait Saint André pour excercer non pas une autorité, mais une
certaine priorité sur les autres disciples.
Il fut témoin des
événements redoutables qui accompagnèrent la Passion salutaire du Seigneur et
assista avec les autres à Ses apparitions après Sa Résurrection. Lors de la
Pentecôte, il reçut la plénitude de la Grâce du Saint-Esprit et se vit
attribuer par le sort l'évangélisation des côtes de la Mer Noire (le Pont
Euxin), de la Bithynie, de la Thrace et de la Grèce (Macédoine, Thessalie et
Achaïe). Fidèle aux recommandations du Seigneur, il ne prit avec lui ni bourse,
ni besace, ni bâton (Mat. 5) et s'en allait sur les chemins pour proclamer la
Bonne Nouvelle du Salut. Impossible de rapporter combien d'épreuves et de dangers
il affronta: privations de toute sorte, maladies, dangers des brigands, mauvais
traitements des juifs et des païens... Mais partout où il allait, le
Saint-Esprit l'accompagnait, parlait par sa bouche, accomplissait prodiges et
guérisons, lui donnait la patience et la joie dans les épreuves. Et c'était
cette puissance de Dieu habitant en lui qui attirait les foules à la foi.
Partout où il allait, après avoir illuminé les intelligences par sa
prédication, il faisait renaître les âmes par le bain du Saint Baptême,
ordonnait des Prêtres et consacrait des Evêques à leur tête, faisait construire
des Eglises et y organisait la louange de Dieu.
Il se rendit d'abord à
Amisos sur le littoral de la Mer Noire et y convertit un grand nombre de juifs,
puis guérit par la puissance de Dieu ceux qui souffraient de diverses maladies.
Puis après avoir poursuivi sa mission à Trébizonde et Lazique, il retourna pour
Pâques à Jérusalem. De là, il partit avec Saint Jean le Théologien pour Ephèse
et évangélisa quelque temps les régions occidentales de l'Asie Mineure. En
remontant vers la Propontide et en prêchant dans les villes de Nicée,
Nicomédie, Chalcédoine, Héraclée du Pont, Amastris il eut à affronter à de
nombreuses reprises les partisans fanatiques des cultes idolâtres et les
sophistes aux raisonnements trompeurs, mais il confondit les uns et les autres
par sa sagesse et par ses Miracles. Parvenu à Sinope, il délivra par sa prière
l'Apôtre Matthias de ses chaînes, mais il fut capturé à son tour par les païens
en furie et souffrit de nombreux tourments: jeté à terre, frappé de toutes
parts, il eut même un doigt arraché à coup de dents. Dans toutes ses épreuves,
Saint André ne cherchait ni à fuir ni à se défendre, mais il endurait tout avec
Patience en imitant son Maître, l'Agneau de Dieu, venu sur terre pour souffrir
et enlever les péchés du monde. Au spectacle de sa constance, de sa longanimité
pour ses bourreaux et devant les nombreux miracles qu'il accomplissait, les
habitants de Sinope se repentirent, lui demandèrent pardon et reçurent le Saint
Baptême.
André établit Evêque et
Prêtres à Sinope puis repartit pour les villes du Pont qu'il avait déjà
évangélisées, afin de les confirmer dans la foi. Il poursuivit sa prédication
et réfuta les sages païens dans les villes de Néocésarée et de Samosate, puis
se rendit à nouveau à Jérusalem pour le concile qui réunit les Apôtres au sujet
de la réception des païens dans l'Eglise (Actes 15:6).
Après la fête de Pâques,
il accompagna quelque temps Matthias et Thaddée vers les confins de la
Mésopotamie et partit évangéliser les régions barbares à l'Orient de la Mer
Noire, au Sud de la Russie actuelle (Crimée, Sud de l'Ukraine). Puis il
redescendit vers la Thrace et illumina les coeurs des habitants de la petite
ville de Byzance par sa prédication. Il y fonda une Eglise dédiée à la Mère de
Dieu et y laissa Stachys (cf. 31 octobre), un des Soixante-Dix Disciples, comme
Evêque. Par la suite, il poursuivit son infatigable périple en Thrace,
Macédoine et Thessalie, et il parvint jusqu'au Péloponnèse, dans la ville de
Patras.
A Patras, le Saint apôtre
convertit la propre épouse du proconsul romain, Maximilla, en la guérissant
d'une incurable maladie. Il répandit ses bienfaits sur les autres habitants et
constitua rapidement une large communauté de disciples du Christ. Pendant
l'absence du proconsul Egéatus, il convertit aussi son frère et remplaçant,
Stratoklès. A son retour, Egéatus rentra dans une grande colère en voyant les
progrès du Christianisme jusque dans sa propre maison, et il fit arrêter l'Apôtre.
De sa prison, André continuait sa prédication et il ordonna Stratoklès comme
Evêque des Patras. Quelques jours après, la sentence fut prononcée sans
jugement, et le Saint fut crucifié*. Quelle n'était pas sa joie d'imiter ainsi
le Christ jusque dans la manière de mourir pour Lui. Après avoir retenu ses
amis qui voulaient le délivrer, André bénit une dernière fois ses fidèles et
remit son âme à Dieu. Le proconsul subit bientôt une mort brutale en .châtiment
de son, iniquité; et le nouvel Evêque Stratoklès, après avoir distribué sa
fortune aux pauvres, édifia son Evêché sur les lieux mêmes du Martyre de
l'Apôtre.
De nombreuses années plus
tard, le 3 mars 357, les précieuses Reliques du Saint furent transférées de
Patras à Constantinople par Saint Artémios (cf. 20 octobre), sur l'ordre de
l'empereur Constance, fils de Saint Constantin. Elles furent déposées avec
celles de Saint Luc et de Saint Thaddée dans la récente église des
Saints-Apôtres. Cinq cents ans après, elles revinrent à Patras, envoyées par
l'empereur Basile ler le Macédonien (867-886); puis devant la menace de
l'invasion turque dans le Péloponnèse, elles furent offertes au Pape de Rome
Pie II par le despote de Morée Thomas Paléologue, en 1460. Le crâne du Saint
revint enfin à Patras le 26 septembre 1974 pour la joie et la consolation des
fidèles orthodoxes.
Selon une tradition
slave, Saint André aurait poussé sa mission jusqu'en Russie, et l'Eglise russe
aurait dès lors une lointaine origine apostolique, identique à celle de
Byzance. De toute manière, elle dépend bien du rameau de Saint André,
puisqu'après sa conversion elle dépendit pendant de nombreux siècles du
Patriarche de Constantinople.
Selon la tradition
occidentale, Saint André serait aussi le patron de l'Ecosse. Au Moyen-Age on y
comptait plus de 800 églises dédiées au Premier-appelé.
1. D'après le récit de St
Jean. Selon St Marc (1:14) et S. Matthieu (4:12). cet appel des premiers
disciples eut lieu quelque temps après la rencontre avec le Précurseur, quand
celui-ci ayant été arrêté, ses disciples reprirent leur profession et
rencontrèrent Jésus qui prêchait sur les rives du lac de Gennésareth.
* NOTE :
Selon la tradition c'est
sur une croix en forme de X que fut crucifié Saint André. Egéatus,afin de
rendre plus longues les souffrances, aurait ordonné de ne pas clouer le
suplicié sur la croix mais de l'y ligoter! Pendant sa lente agonie Saint André
a continué de prêcher devant le peuple qui s'était rassemblé autour de lui,
jusqu'à son dernier souffle. La croix nommée Saint André, bleue sur fond blanc
est l'emblème de la Marine Russe, avant la révolution et de nouveau
aujourd'hui.
SOURCE : http://www.histoire-russie.fr/icone/saints_fetes/textes/andre1.html
SAINT ANDRÉ, APÔTRE
André veut dire beau, ou
caution, ou viril, d'ander, homme; ou bien encore anthrôpos, homme, d'ana,
au-dessus, et tropos tourné, ce qui est la même chose que converti, comme s'il
eût été converti aux choses du ciel et élevé vers son créateur. Aussi, est-il
beau dans sa vie, caution d'une doctrine pleine de sagesse, homme fort dans son
supplice, et élevé en gloire. Son martyre fut écrit par les prêtres et les diacres
d'Achaïe ou d'Asie qui en ont été les témoins oculaires.
André et quelques autres
disciples furent appelés à trois reprises différentes par le Seigneur. La
première fois qu'il les appela à le connaître, ce fut un jour qu'André avec un
autre disciple ouït dire par Jean, son maître : « Voici l’agneau de Dieu, voici
celui qui efface les péchés du monde. » Et tout aussitôt, avec cet autre
disciple, il vint et vit où demeurait Jésus, et ils passèrent ce jour auprès de
lui. Et André ayant rencontré Simon, son frère, il l’amena à Jésus. Le
lendemain ils retournèrent à leur métier de pêcheurs. Plus tard il les appela
pour la seconde fois à vivre avec lui. Ce fut le jour où la foule se pressait
sur, les pas de Jésus auprès du lac de Génésareth aussi appelé mer de Galilée ;
le Sauveur entra dans la barque de Simon et d'André, et après une pêche
extraordinaire, il appela Jacques et Jean qui étaient dans une autre barque.
Ils le suivirent et revinrent ensuite chez eux. Jésus les appela la troisième
et dernière fois pour être ses disciples, lorsque se promenant sur le bord de
cette même mer où ils se livraient à la pêche : « Venez, leur dit-il, et je
vous ferai pêcheurs d'hommes. » Ils quittèrent tout à l’instant pour le suivre
toujours et ne plus retourner en leur maison. Toutefois il appela André et
d'autres de ses disciples à l’apostolat, selon que le rapporte saint Marc (III)
: « Il appela à lui ceux qu'il voulut lui-même et ils vinrent à lui au nombre,
de douze. »
Après l’ascension du
Seigneur, et la séparation des Apôtres, André prêcha en Scythie et Mathieu en
Myrmidonie (L'Ethiopie. Nicéphore appelle la ville Myrmenen, lib. I, c. XLI, il
ajoute que c'était le pays des anthropophages). Les habitants de ce dernier
pays refusèrent d'écouter Mathieu, lui arrachèrent les yeux, le mirent dans les
fers avec l’intention de le tuer quelques jours après. Sur ces entrefaites,
l’ange du Seigneur apparut à saint André et lui ordonna d'aller en Myrmidoaie
trouver saint Mathieu. Sur sa réponse qu'il n'en connaissait pas la route, il
lui fut ordonné d'aller au bord de la mer et de monter sur le premier navire
qu'il trouverait. Il exécuta tout de suite les ordres, qu'il recevait, et sous
la conduite d'un ange, il vint, à l’aide d'un vent favorable, à la ville qui
lui avait été désignée, trouva ouverte la prison de saint Mathieu et se mit à
pleurer beaucoup et à prier en le voyant. Alors le Seigneur rendit à Mathieu le
bon usage de ses deux yeux dont l’avait privé la malice des pécheurs. Mathieu
s'en alla ensuite et vint à Antioche. André resta dans la ville dont les
habitants, irrités de l’évasion de Mathieu, saisirent André et le traînèrent
sur les places après lui avoir lié les mains. Et comme son sang coulait, il
pria pour eux, et par sa prière les convertit à J.-C., de là il partit pour
l’Achaïe (S. Jérôme; Épître 148 à Marcelle; — Grégoire de Tours De Gloria
Martyr., lib. I, c. XXXI; — S. Paulin, Gaudence de Bresce, Pierre Chrysologue,
etc.
La lettre des prêtres
d'Achaïe, sur le martyre de saint André, est une pièce du 1er au IIe siècle,
qui a été démontrée authentique par le protestant Woog. Voyez sur cette épître
la préface de Galland Veter Patr. Biblioth., I, prol., p. 38). Ce qu'on
rapporte ici de la délivrance de Mathieu et de la guérison de ses deux yeux, je
ne le crois. pas digne de foi; car ce serait peu d'honneur porter à un si grand
évangéliste de croire qu'il n'a pu obtenir pour soi-même ce que André obtint si
facilement. Un jeune noble (Abdias, Saint André, c. XII) s'étant attaché à
l’apôtre malgré ses parents, ceux-ci mirent le feu à une maison où leur fils
demeurait avec André. Comme la flamme s'élevait déjà fort haut, ce jeune homme
prit un vase, en répandit l’eau sur le feu qui s'éteignit aussitôt. « Notre
fils, dirent alors ses parents, est déjà un grand magicien. » Et pendant qu'ils
voulaient monter au moyen des échelles, Dieu les aveugla au point qu'ils ne les
voyaient même pas. Alors quelqu'un s'écria : « A quoi vous sert de vous
consumer en vains efforts? Dieu combat pour eux et vous ne le voyez point!
Cessez donc, de crainte que la colère de Dieu ne descende sur vous. » Or
beaucoup de témoins de ce fait crurent au Seigneur; quant aux parents; ils
moururent et furent enterrés cinquante jours après.
Une femme mariée à un
assassin ne pouvait accoucher : « Allez, dit-elle à sa sueur, invoquer pour moi
Diane notre déesse. » Le diable dit à celle qui l’invoquait: « Pourquoi
t'adresser à moi qui ne saurais te secourir? Va plutôt trouver l’apôtre André
qui pourra aider ta sœur (Idem, Ibid., c. XXX) »
Elle y alla, et mena
l’apôtre chez sa soeur en danger de périr. Il lui dit: « Il est juste que tu
souffres, car tu es mal mariée ; tu as conçu dans le mal, et tu as consulté les
démons. Cependant repens-toi, crois en J.-C. et accouche. » Elle crut, et
accoucha d'un avorton; puis sa douleur cessa.
Un vieillard nommé
Nicolas alla trouver l’apôtre et lui dit (Abdias, Saint André, c. XXXIII): «
Seigneur, depuis soixante-dix ans je vis esclave de passions infâmes. J'ai
cependant reçu l’évangile, et ai prié pour que Dieu m’accordât la continence.
Mais accoutumé à ce péché, et séduit par la concupiscence, je suis retourné à
mes désordres habituels. Un jour que brûlant, de mauvais, désirs, j'avais
oublié que je portais l’évangile sur moi, j'entrai dans une maison de débauche
: et la courtisane me dit aussitôt : « Sors, vieillard, sors, car tu es un ange
de Dieu. Ne me touche pas et ne t'avise pas d'approcher; car je vois sur toi
des prodiges. » Effrayé des paroles de cette femme, je me suis rappelé que
j'avais apporté sur moi l’Évangile. Maintenant donc, saint de Dieu, obtenez mon
salut par vos saintes prières. » En l’entendant, le bienheureux André se mit à
pleurer, et depuis tierce jusqu'à none. il pria. Se levant de sa prière, il ne
voulut point manger, mais il dit : « Je ne mangerai point avant de savoir si le
Seigneur aura pitié de ce vieillard. » Après cinq jours de jeûne, une voix se
fit entendre à André et dit: « André, tu obtiens ce que tu sollicites pour ce
vieillard, mais de même que tu t'es macéré par le jeûne aussi faut-il que pour
être sauvé, lui aussi s'affaiblisse par les jeûnes. »
C'est ce que fit le
vieillard en jeûnant pendant six mois au pain et à l’eau; après quoi, plein de
bonnes oeuvres, il reposa en paix. Et une voix dit à André : « Par ta, prière,
j'ai recouvré Nicolas que j'avais perdu. »
Un jeune chrétien confia
ce qui suit sous le plus grand secret à saint André (Adias, Saint André, c.
VI). « Ma mère, éblouie de ma beauté, me tenta pour une oeuvre illicite : comme
je n'y consentais pas, elle alla trouver le juge, dans l’intention de faire
peser sur moi l’énormité d'un tel crime: mais priez pour moi de peur que je ne
meure injustement; car lors de l’accusation, je préférerai me taire et perdre
la vie plutôt que déshonorer ainsi ma mère. » Le jeune homme est donc mandé cri
justice : André l’y suit. La mère accusé positivement son fils d'avoir voulu la
violer. Interrogé plusieurs fois si la chose s'était ainsi passée, le jeune
homme ne répondit mot. André dit alors à cette mère « O la plus cruelle des
femmes, de vouloir la perte de ton fils unique pour satisfaire ta débauche ! »
La mère dit donc au juge : « Seigneur, voilà l’homme auquel s'est attaché pion
fils après qu'il eût tenté de consommer son crime, sans pouvoir le commettre. »
Alors le juge irrité condamna le jeune homme à être mis en un sac enduit de
poix et de bitume puis ensuite jeté dans la rivière ; et il ordonna de garder
en prison André, jusqu'à ce qu'il eût trouvé un supplice pour le faire périr.
Mais à la prière d'André,
un tonnerre horrible épouvanta les assistants, et un tremblement de terre les
renversa tous, en même temps que la; femme, frappée de la foudre, était
desséchée. Tous conjurèrent alors l’apôtre de ne pas les perdre. Il pria pour
eux et le calme se fit. Le juge crut ainsi que toute sa maison.
Comme l’apôtre était à
Nicée, les habitants lui dirent que sur le chemin qui menait à la ville, se
trouvaient sept démons qui tuaient les passants (Abdias, Saint André, c. VII).
L'apôtre les fit venir sous la forme de chiens devant le peuple et leur
commanda d'aller où ils ne pourraient nuire à personne. Aussitôt ils
disparurent. A cette vue, ces hommes reçurent la foi de J.-C. En arrivant à la
porte d'une autre ville, l’apôtre rencontra le convoi d'un jeune homme qu'on
portait en terre : et comme il s'informait de l’accident, il lui fut dit que
sept chiens étaient venus et l’avaient fait mourir dans son lit. André se mit à
pleurer et dit: « Je sais bien, Seigneur, que c'est le fait des démons que j'ai
chassés de Nicée. » Et s'adressant au père : « Que me donneras-tu, lui
demanda-t-il, si je ressuscite ton fils?» « C'est tout ce que je possédais de
plus cher au monde, répondit le père, je te le donnerai.» L'apôtre fit une
prière et ressuscita l’enfant qui s'attacha à lui.
Un, jour quarante hommes
vinrent par mer trouver l’apôtre afin de recevoir de lui la doctrine de la foi,
mais le diable excita une tempête, qui les engloutit tous. Leurs corps ayant
été rejetés sur le rivage, furent portés à l’apôtre et tout aussitôt
ressuscités. Ils racontèrent tout ce qui leur était arrivé.
De là vient qu'on lit
dans une des hymnes de son office : « Il rendit à la vie quarante: personnes
que les flots avaient englouties. » Maître Jean Beleth (Rationale, c. CLXIV)
dit en traitant de la fête de saint André, qu'il avait le teint brun, la barbe
épaisse et une petite taille.
Or saint André resta en
Achaïe, y fonda de nombreuses églises et convertit beaucoup de monde à la foi
du Christ. Il instruisit même la femme du proconsul Egée et la régénéra dans
les eaux sacrées du baptême. A cette nouvelle, Egée vient à Patras pour
contraindre les chrétiens à sacrifier aux idoles. André alla a sa rencontre et
lui dit : « Il fallait que toi qui as l’honneur d'être ici-bas le juge des
hommes, tu connusses et ensuite tu honorasses ton juge qui est dans le ciel,
après avoir renoncé en ton coeur aux faux dieux (Abdias, Saint André, c. XXVI).
» Égée lui répliqua : « C'est toi qui es André : tu enseignes les dogmes de
cette secte superstitieuse que les empereurs romains viennent de prescrire
d'exterminer. » « Les empereurs romains, dit André, n'ont pas encore appris que
le Fils de Dieu, en venant sur la terre, a enseigné que les idoles sont des
démons qui apprennent à offenser Dieu; en sorte qu'offensé par les hommes il
détourne d'eux son visage, qu'irrité contre eux, il ne les exauce point, et
qu'en ne les exauçant pas, ils sont les esclaves et le jouet du diable, jusqu'à
ce que dépouillés de tout en sortant de leur corps, ils n'emportent avec eux
rien autre que leurs péchés. » Egée : « Votre Jésus qui prêchait ces sottises a
été attaché au gibet de la croix. André répartit : « C'est pour nous racheter
et non pour des crimes qu'il a bien voulu souffrir le supplice de la croix. »
Égée : « Il a été livré par son disciple, pris par les Juifs et crucifié par
les soldats ; comment donc peux-tu dire qu'il a souffert de plein gré le
supplice de la croix! » Alors André démontra par cinq raisons que Jésus-Christ
avait souffert parce qu'il l’avait voulu. 1° Il a prévu et prédit sa passion à
ses disciples, lorsqu'il dit : « Voici que nous allons à Jérusalem, etc... » 2°
Quand saint Pierre voulut l’en détourner il s'indigna fortement et lui dit : «
Va-t-en derrière moi; Satan, etc... » 3° Il a clairement annoncé qu'il avait le
pouvoir et de souffrir et de ressusciter tout à la fois, lorsqu'il dit : « J'ai
la puissance de quitter la vie et de la reprendre. » 4° Il a connu d'avance
celui qui le trahissait, lorsqu'il lui donna du pain trempé, et cependant il ne
se garda pas de lui. 5- Il choisit l’endroit où il savait que devait venir le
traître. Lui-même assura avoir été témoin de chacun de ces 'faits ; il ajouta
que c'était un grand mystère que celui de la croix. Égée répondit : « On rie
saurait appeler mystère ce qui 'fut un supplice ; cependant si tu n'obtempères
pas à mes ordres, je te ferai passer par l’épreuve du même mystère. » André : «
Si j'étais épouvanté du supplice de la croix, je n'en proclamerais point la
gloire. Or je veux t'apprendre ce mystère de la croix, peut-être qu'en le
connaissant tu y croiras; tu l’adoreras et tu seras sauvé. » Alors il commença
à lui dévoiler le mystère de la Rédemption et lui en prouva par cinq arguments
la convenance et la nécessité. Le premier argument est que le premier homme
ayant donné naissance à la mort par le bois, il était convenable que le second
homme détruisît la mort en souffrant sur le bois. Le second, que le
prévaricateur ayant été formé d'une terre immaculée, il était juste que le
réconciliateur naquit d'une vierge immaculée.
Le troisième, que Adam
ayant étendu la main avec intempérance vers le fruit défendu, il seyait que le
second Adam étendît sur la croix ses mains immaculées. Le quatrième, que Adam
ayant goûté de l’arbre défendu un fruit agréable, il était convenable que le
Christ, lorsqu'il fut abreuvé de fiel, détruisît le contraire par son
contraire. Le cinquième est que, pour nous conférer son immortalité, il
importait que le Christ prît avec lui notre mortalité : car si Dieu ne s'était
fait mortel, l’homme ne fût pas devenu immortel. Alors Égée dit : « Va conter
aux tiens ces rêveries, et obéis-moi en sacrifiant aux dieux tout-puissants. »
« Chaque jour, répondit André, j'offre au Dieu tout-puissant l’agneau sans
tache, et quand il a été mangé par tout le peuple, cet agneau reste vivant et entier.
» Égée demandant comment cela pouvait-il se faire, André lui répondit de se
mettre au nombre des disciples. Égée répliqua: « Avec des tourments, je saurai
bien te faire expliquer la chose. » Et tout en colère, il le fit enfermer dans
une prison. Le matin étant venu, il s'assit sur son tribunal et de nouveau il
l’exhorta à sacrifier aux idoles. « Si tu ne m’obéis, lui dit-il, je te ferai
suspendre à cette croix que tu as glorifiée. » Et comme il le menaçait de
nombreux tourments, André répondit : « Invente tout ce qui te paraîtra de plus
cruel en fait de supplice. Plus je serai constant à souffrir dans les tourments
pour le nom de mon roi, plus je lui serai agréable. Alors Égée le fit fouetter
par vingt hommes, et le fit lier ensuite à une croix par les mains et par les
pieds afin qu'il souffrît plus longtemps. Et comme il était conduit à la croix,
il se fit un grand concours de peuple qui disait : « Il est innocent et
condamné sans, preuves à verser son sang. » Cependant, l’apôtre pria cette
foule de- ne point s'opposer, à son martyre. Et quand André aperçut la croix de
loin, il la salua en disant : « Salut, ô croix consacrée par le sang de J.-C.,
et décorée par chacun de ses membres comme avec dés pierres précieuses. Avant
que le seigneur eût été élevé sur toit tu étais un sujet d'effroi pour la
terre; maintenant en procurant l’amour du ciel, tu es l’objet de tous les
désirs. Plein de sincérité et dejoie, je viens à toi afin de te procurer la
joie de recevoir en moi un disciple de celui qui a été pendu sur toi. En effet
toujours je t'ai aimée et ai désiré t'embrasser. O bonne croix 1 qui as reçu
gloire et beauté des membres du Seigneur. Toi que j'ai longtemps désirée, que
j'ai aimée avec sollicitude, que j'ai recherchée sans relâche et qui enfin es
préparée à, mon âme désireuse, reçois-moi du milieu des hommes, et me rends à
mon maître afin qu'il me reçoive par toi, lui qui par toi m’a racheté. » En
disant ces mots, il se dépouilla de ses vêtements qu'il donna aux bourreaux.
Alors ceux-ci le suspendirent à la croix, comme il leur avait été prescrit.
Pendant deux jours qu'il y vécût, ii prêcha à vingt mille hommes qui
l’entouraient. Cette foule menaçait Égée de le faire mourir, en disant qu'un
saint doux et pieux ne devait pas ainsi périr; Egée vint pour le délivrer. A sa
vue André lui dit: « Pourquoi viens-tu vers nous? Si c'est pour demander
pardon, tu l’obtiendras; mais si c'est pour me détacher, sache que je ne
descendrai pas vivant de la croix. Déjà en effet je vois mon roi qui m’attend.
» Et comme on voulait le délier, on ne put y parvenir, parce que les bras de
ceux qui essayaient de le faire devenaient paralysés. Pour André, comme il
voyait que le peuple le voulait délivrer, il fit cette prière sur la croix,
comme la rapporte saint Augustin en son livre de la Pénitence. « Ne permettez
pas, Seigneur, que je descende vivant, il est temps que vous confiiez mon corps
à la terre, car tant que je l’ai porté, tant j'ai veillé à sa garde ; j'ai
travaillé à vouloir être délivré de ce soin, et à être dépouillé de ce très
épais vêtement. Je sais combien je l’ai trouvé lourd à porter, redoutable à
vaincre, paresseux à enflammer et prompt à faiblir. Vous savez, Seigneur,
combien il était ;porté à m’arracher aux pures contemplations ; combien il
s'efforçait de me tirer du sommeil devotre charmant repos. Toutes et quantes
fois il me fit souffrir de douleur. Chaque fois que je l’ai pu, Père
débonnaire, j'ai résisté en combattant et j'ai vaincu avec votre aide. C'est à
vous, juste et pieux rémunérateur, que je demande de ne plus me confier à ce
corps: mais, je vous rends ce dépôt. Confiez-le à un autre, et ne m’opposez
plus par lui d'obstacles. Qu'il soit conservé et rendu à la résurrection, afin
que vous retiriez honneur de ses oeuvres. Confiez-le à la terre afin de ne plus
veiller, afin qu'il ne m’empêche pas de tendre avec ardeur et librement vers
vous qui êtes la source d'une vie de joie intarissable. » (Saint Augustin, De
vexa et falsa poenit., c. VIII). Après ces paroles, une lumière éclatante venue
du ciel l’entoura pendant une demi-heure, en sorte que personne ne pouvait
fixer sur lui les yeux ; et cette lumière disparaissant, il rendit en même
temps l’esprit. Maximilla, l’épouse d'Egée, prit le corps du saint apôtre et
l’ensevelit avec honneur (Bréviaire romain). Quant à Egée, avant d'être rentré
dans sa maison, il fut saisi par le démon et à la vue de tous il expira sur le
chemin. On dit (Saint Grégoire de Tours, ubi supra) que du tombeau de saint
André découle une manne semblable à de la farine et une huile odoriférante. Les
habitants du pays en tirent un présage pour la récolte : car si ce qui coule
est en petite quantité, la récolte sera peu-considérable, s'il en coule
beaucoup, elle sera abondante. Peut-être qu'il en a été ainsi autrefois, mais
aujourd'hui on prétend que son corps a été transporté à Constantinople.
Un évêque, qui menait une
vie sainte, avait une vénération particulière pour saint André, en sorte qu'à
chacun de ses ouvrages, il mettait en tête : « A l’honneur de Dieu et de saint
André. » Or jaloux de la sainteté de ce personnage, l’antique ennemi, pour le
séduire, après avoir employé toutes sortes de ruses, prit la forme d'une femme,
merveilleusement belle. Elle vint au palais de l’évêque sous prétexte de
vouloir se confesser à lui. Sur l’ordre de l’évêque de l’adresser à son
pénitencier qui avait tous ses pouvoirs, elle répondit qu'elle ne révélera à
nul autre qu'à lui les secrets de sa conscience. Le Prélat touché la fait
entrer. « Je vous en conjure, Seigneur; lui dit-elle, ayez pitié de moi : car
jeune encore, ainsi que vous le voyez, élevée dans les délices dès mou enfance,
issue même de race royale, je suis venue seule ici sous l’habit des pèlerins.
Le roi mon père, prince très puis-, sont, voulant me marier à un grand
personnage; je lui ai répondu que j'avais en horreur le lien du mariage,
puisque j'ai consacré ma virginité pour toujours à J.-C. et qu'en conséquence
je ne pourrais jamais consentir à la perdre. Pressée d'obéir à ses ordres, ou
de subir sur la terre différents supplices, je pris secrètement la fuite,
préférant m’exiler que de violer la foi jurée à mon époux. La renommée de votre
sainteté étant parvenue à mes oreilles, je me suis réfugiée sous les ailes de
votre protection, dans l’espoir de trouver auprès de vous un lieu de repos où
je puisse jouir en secret des douceurs de la contemplation, me sauver des
naufrages de la vie présente, enfuir le bruit et les agitations du monde. »
Plein d'admiration pour la noblesse de sa race, la beauté de sa personne, sa
grande ferveur, et l’élégance remarquable de ses paroles, l’évêque lui répondit
avec bonté et douceur « Soyez tranquille, ma fille; ne craignez point, car
celui pour l’amour duquel vous avez méprisé avec tant de courage et vous-même,
et vos parents et vos biens, vous accordera, pour ce sacrifice, le comble de la
grâce en cette vie et la plénitude de la gloire en l’autre. Aussi moi qui suis
son serviteur, je m’offre à vous avec ce qui m’appartient: choisissez
l’appartement qu'il vous plaira, et je veux qu'aujourd'hui vous mangiez avec
moi. » « Veuillez, ah! veuillez, dit-elle, mon Père, ne pas exiger cela de moi,
de peur d'éveiller quelque mauvais soupçon et de porter quelque atteinte à
l’éclat de votre réputation. » « Nous serons plusieurs, lui répondit l’évêque,
nous ne serons pas seuls, et ainsi il n'y aura pas lieu de fournir eu quoi que
ce soit l’apparence à mauvais soupçon. » Les convives se mirent à table,
l’évêque se plaça en face de la dame et les autres de l’un et de l’autre côté.
L'évêque eut beaucoup d'attention pour cette femme ; il ne cessa de la regarder
et d'en admirer la beauté. Pendant qu'il a les yeux fixés ainsi, son âme est
atteinte, et tandis qu'il ne cesse de la regarder, l’antique ennemi lance
contre son coeur une flèche acérée. Le Diable, qui tenait compte de tout, se
mit à augmenter de plus en plus sa beauté. Déjà l’évêque était sur le point de.
donner son consentement à la tentation de commettre avec cette personne une
action criminelle dès que la possibilité s'en présenterait, quand tout à coup
un pèlerin vient heurter à la porte avec violence, demandant à grands cris
qu'on lui ouvre. Comme on s'y refusait et que le pèlerin devenait importun par
ses clameurs et ses coups répétés, l’évêque demande à la femme si elle voulait
recevoir ce pèlerin. « Qu'on lui propose, dit-elle, quelque question difficile
; s'il sait la résoudre, qu'on l’introduise; s'il ne le peut, qu'on l’éloigne,
comme un ignorant, et comme une personne indigne de paraître devant l’évêque. »
On applaudit à la proposition, et l’on se demande qui sera capable de poser la
question. Et comme on ne trouvait personne : «Quelle autre, madame, reprit
l’évêque, peut mieux poser la question que vous qui l’emportez sur nous autres
en éloquence et dont la sagesse brille au-dessus de la nôtre à tous? Proposez donc
vous-même une question. » « Qu'on lui demande, dit-elle, ce que Dieu a fait de
plus merveilleux dans une petite chose. » Le pèlerin auquel un messager porta
la question répondit: « C'est la variété et l’excellence du visage. Parmi tant
d'hommes qui ont existé depuis le commencement du monde, et qui existeront dans
l’avenir, on n'en saurait rencontrer deux dont les visages soient semblables en
tout point, et cependant, dans une si petite figure, Dieu a placé tous les sens
du corps. » En entendant cette réponse on s'écria avec admiration : « C'est
vraiment une excellente solution à la demande. » Alors la dame dit : « Qu'on
lui en propose une seconde plus difficile qui mette sa science à meilleure
épreuve : « Qu'on lui demande où la terre est plus, haute que le ciel tout
entier. » Le pèlerin interrogé répondit: « Dans le ciel empyrée, où réside le
corps de J.-C. Le corps du Christ en effet, qui est plus élevé que tout le
ciel, est formé de notre chair; or notre chair est une portion de la substance
de la terre: comme donc le corps du Christ est au dessus de tous les cieux, et
qu'il tire son origine de notre chair, que notre chair est formée de la terre,
il est donc constant que là où le corps de J.-C. réside, là certainement la
terre est plus élevée que le ciel. » L'envoyé rapporte la réponse du pèlerin,
et tous d'approuver cette solution merveilleuse et d'en louer hautement la
sagesse. Alors la femme dit encore : « Qu'on lui pose de nouveau une troisième
question très grave, compliquée, difficile à résoudre, obscure, afin que, pour
la troisième fois, il soit prouvé qu'il est digne à juste titre d'être admis à
la table de l’évêque. Demandez-lui quelle distance il y a de la terre au ciel.
» Le pèlerin répondit à l’envoyé qui lui portait la question: « Allez le demander
à celui-là même qui' a posé la demande. Il le sait certainement et il pourra
répondre mieux que je ne le ferais ; car lui-même a mesuré cette distance,
quand du ciel il est tombé dans l’abîme; pour moi je ne suis jamais tombé du
ciel et n'ai jamais mesuré cet espace. Car ce n'est pas une femme, mais le
diable qui s'est caché sous la ressemblance d'une femme. » A ces paroles le
messager fut pâmé, et répéta devant tous les convives ce qu'il avait entendu.
Tandis que l’étonnement et la stupeur ont saisi les convives, le vieil ennemi a
disparu. L'évêque, rentrant en lui-même, se reprochait amèrement sa conduite et
demandait avec lamentations le pardon de la faute qu'il avait commise. Il
envoya aussitôt pour qu'on introduisît le pèlerin, mais on ne lé trouva plus.
L'évêque convoqua le peuple, lui exposa de point en point ce qui s'était passé,
et commanda des jeûnes et des prières pour que le Seigneur daignât révéler quel
était ce pèlerin qui l’avait sauvé de si grand péril. Et cette nuit-là même, il
fut révélé à l’évêque que c'était saint André qui, pour le délivrer, avait pris
l’extérieur d'un pèlerin. L'évêque redoubla de dévotion envers le saint apôtre
et il ne cessa de donner des preuves de sa vénération pour lui.
Le prévôt d'une ville
(d’après saint Grégoire de Tours, De gloria martyrum, l. I, c. LXXIX, cet homme
était Gomacharus, comte de la ville d'Agde, vers la fin du VIe siècle) s'était
emparé d'un champ de saint André, et par les prières de l’évêque, il en fut
puni de très fortes fièvres. Il alla trouver le prélat, le conjurant
d'intercéder en sa faveur et lui promit de restituer le champ. Mais après sa
guérison obtenue par l’intercession du pontife, il reprit une seconde fois la:
terre. Alors l’évêque se mit en prières et brisa toutes les lampes de l’église,
eu disant: « Qu'on n'allume plus ces lumières, jusqu'à ce que le Seigneur se
venge lui-même de son ennemi, et que l’église recouvre ce qu'elle a perdu. » Et
voilà que le prévôt eut encore de très fortes fièvres; il envoya alors demander
à l’évêque de prier pour lui, l’assurant qu'il rendrait son champ, et en
surplus un autre de la même valeur. Comme l’évêque lui faisait répondre
toujours : « J'ai déjà prié, et Dieu m’a exaucé, » le prévôt se fit porter chez
le prélat et le força d'entrer dans l’église pour prier.
A l’instant où l’évêque
entre dans l’église, le prévôt meurt subitement et le champ est restitué à
l’église.
La Légende dorée de
Jacques de Voragine nouvellement traduite en français avec introduction,
notices, notes et recherches sur les sources par l'abbé J.-B. M. Roze, chanoine
honoraire de la Cathédrale d'Amiens, Édouard Rouveyre, éditeur, 76, rue de
Seine, 76, Paris mdccccii
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome01/005.ht
Artus Wolffort (1581–1641). Saint André
PANÉGYRIQUE DE SAINT ANDRÉ, APOTRE,
SUR LA VOCATION A LA FOI (a).
Venite post me, et faciam
vos fieri piscatores hominum.
Venez après moi, et je
vous ferai devenir des pécheurs d'hommes. Matth IV, 19.
Jésus va commencer ses
conquêtes; il a déjà prêché son Evangile, déjà les troupes se pressent pour
écouter sa parole. Personne ne s'est encore attaché à lui; et parmi tant
d'écoutants, il n'a pas encore gagné un seul disciple. Aussi ne reçoit-il pas
indifféremment tous ceux qui se présentent pour le suivre. Il y en a qu'il
rebute, il y en a qu'il éprouve, il y en a qu'il diffère. Il a ses temps
destinés, il a ses personnes choisies. Il jette ses filets; il tend ses rets
sur cette mer du siècle, mer immense, mer profonde, mer orageuse et
éternellement agitée. Il veut prendre des hommes dans le monde ; mais quoique
cette eau soit trouble, il n'y pêche pas à l'aveugle : il sait ceux qui sont à
lui; il regarde, il considère, il choisit. C'est aujourd'hui le choix
d'importance; car il va prendre ceux par qui il a résolu de prendre les autres
; enfin il va choisir ses apôtres.
Les hommes jettent leurs
filets de tous côtés ; ils amassent toutes sortes de poissons, bons et mauvais,
dans les filets de l'Eglise, selon la parole de l'Évangile. Jésus choisit ;
mais puisqu'il a le choix des personnes, peut-être commencera-t-il ses
conquêtes par quelque prince de la Synagogue, par quelque prêtre, par quelque
pontife, ou par quelque célèbre docteur de la loi, pour donner réputation à sa
mission et à sa conduite. Nullement. Ecoutez, mes Frères : « Jésus marchait le
long de la mer de Galilée. Il vit deux pêcheurs, Simon et André son frère, et
il leur dit : Venez après moi, et je vous ferai devenir des pêcheurs d'hommes.
»
Voilà ceux qui doivent
accomplir les prophéties, dispenser la grâce, annoncer la nouvelle alliance,
faire triompher la croix. Est-ce qu'il ne veut point des grands de la terre, ni
des riches, ni des nobles, ni des puissants, ni même des doctes, des orateurs
et des philosophes ? Il n'en est pas ainsi. Voyez les âges suivants. Les grands
viendront en foule se joindre à l'humble troupeau du Sauveur Jésus. Les
empereurs et les rois abaisseront leur tête superbe pour porter le joug.
On verra les faisceaux romains abattus devant la croix de Jésus. Les Juifs
feront la loi aux Romains : ils recevront dans leurs Etats des lois étrangères,
qui y seront plus fortes que les leurs propres : ils verront sans jalousie un
empire s'élever au milieu de leur empire, des lois au-dessus des leurs : un
empire s'élever au-dessus du leur, non pour le détruire, mais au contraire pour
l'affermir. Les orateurs viendront, et on leur verra préférer la simplicité de
l'Évangile et ce langage mystique à cette magnificence de leurs discours vainement
pompeux. Ces esprits polis de Rome et d'Athènes viendront apprendre à parler
dans les écrits des barbares. Les philosophes se rendront aussi ; et après
s'être longtemps débattus et tourmentés, ils donneront enfin dans les filets de
nos célestes pêcheurs, où étant pris heureusement, ils quitteront les rets de
leurs vaines et dangereuses subtilités où ils tâchaient de prendre les âmes
ignorantes et curieuses. Ils apprendront, non à raisonner, mais à croire et à
trouver la lumière dans une intelligence captivée.
PREMIER POINT.
Jésus ne rebute
donc point les grands, ni les puissants, ni les sages : « Il ne les rejette
pas, mais il les diffère : » Différantur isti superbi, aliquà soliditate
sanandi sunt (S. August., serm. LXXXVII, n. 12). Les grands veulent
que leur puissance donne le branle aux affaires ; les sages, que leurs
raisonnement gagnent les esprits. Dieu veut déraciner leur orgueil, Dieu veut
guérir leur enflure. Ils viendront en leur temps, quand tout sera accompli,
quand l'Eglise sera établie, quand l'univers aura vu et qu'il sera bien
constant que l'ouvrage aura été achevé sans eux ; quand ils auront appris à ne
plus partager la gloire de Dieu, à descendre de cette hauteur, à quitter dans
l'Eglise au pied de la croix cette primauté qu'ils affectent; quand ils se
réputeront les derniers de tous : les premiers partout, mais les derniers dans
l'Eglise : ceux que leur propre grandeur éloigne le plus du ciel, ceux que
leurs périls et leurs tentations approchent le plus près de l'abîme. Etes-vous ceux,
ô grands, ô doctes, que la religion estime les plus heureux, dont elle estime
l'état le meilleur ? Non ; mais au contraire ceux pour qui elle tremble, ceux
qu'elle doit d'autant plus humilier pour les guérir et les sauver que tout
contribue davantage à les élever et à les perdre. Ainsi votre besoin et la
gloire du Tout-Puissant exigent que vous soyez d'abord rebutés dans l'exécution
de ses hauts desseins, pour vous apprendre à concevoir de vous-mêmes le juste
mépris que vous méritez.
En attendant, venez, ô
pécheurs; venez, saint couple de frères, André et Simon; vous n'êtes rien, vous
n'avez rien : « Il n'y a rien en vous qui mérite d'être recherché, il y a
seulement une vaste capacité à remplir : » Nihil est quod in te expetatur,
sed est quod in te impleatur (Ibid.). Vous êtes vides de tout, et vous
êtes principalement vides de vous-mêmes : « Venez recevoir, venez vous remplir
à cette source infinie : » Tam largo fonti vas inane admovendum est. Les
autres se réjouissent d'avoir attiré à leur parti les grands et les doctes;
Jésus, d'y avoir attiré les petits et les simples : Confiteor tibi, Pater,
Domine cœli et terrae, quia abscondisti hœc à sapientibus et prudentibus,
et revelasti ea parvulis (Matth., XI, 25). « Je vous bénis, mon Père,
Seigneur du ciel et de la terre, de ce que vous avez caché ces choses aux sages
et aux prudents, et de ce que vous les avez révélées aux plus simples. »
Et quel a été le motif
d'une conduite qui blesse si fort nos idées? C'est afin que le faste des hommes
soit humilié, et que toute langue confesse que vraiment c'est Dieu seul qui a
fait l'ouvrage. Jésus considérant ce grand dessein de la sagesse de son Père,
tressaillit de joie par un mouvement du Saint-Esprit : In ipsà horà
exidtavit Spiritu sancto (Luc., X, 21). C'est quelque chose de grand
que ce qui a donné tant de joie au Seigneur Jésus. « Considérez, mes Frères,
qui sont ceux d'entre vous qui ont été appelés à la foi ; et voyez qu'il y en a
peu de sages selon la chair, peu de puissants et peu de nobles. Mais Dieu a
choisi ce qu'il y a d'insensé selon le monde, pour confondre ce qu'il y a de
fort. Il a choisi ce qu'il y a de vil et de méprisable selon le monde et qui
n'est rien , pour détruire ce qui est grand, afin que nul homme ne se glorifie
devant lui (I Cor., I, 26. — I II Cor., IV, 7). »
Rien sans doute n'était
plus propre à faire éclater la grandeur de Dieu et son indépendance qu'un
pareil choix. A lui seul il appartient de se choisir pour ses œuvres des
instruments qui, loin d'y paraître propres, semblent n'être capables que d'en
empêcher le succès, parce que c'est lui qui leur-donne toute la vertu qui peut
les rendre efficaces. Il est bon, pour qu'on ne puisse douter qu'il a fait tout
lui seul, qu'il s'associe des coopérateurs qui en eux-mêmes soient absolument
ineptes aux grands desseins qu'il veut accomplir par leur ministère. Et comme
autrefois, entre les mains des soldats de Gédéon, de faibles vases d'argile
cachaient la lumière qui devait jeter l'épouvante dans le camp des Madianites :
ici de même ces trésors de sagesse que Dieu a voulu faire éclater dans le monde
pour le salut des uns et la confusion des autres , sont portés dans des
vaisseaux très-fragiles (4), afin que la grandeur de la puissance qui est en
eux soit reconnue venir de Dieu, et non de ses faibles instruments , et
qu'ainsi tout concoure à démontrer la vérité de l'Évangile.
Et d'abord admirez, mes
Frères, les circonstances frappantes que Dieu choisit pour former son Eglise.
Comme il avait différé jusqu'à la dernière extrémité l'exécution du
commencement de sa promesse, de même ici il en prolonge le plein
accomplissement jusqu'au moment où tout doit paraître sans ressource. Abraham
et Sara se trouvent stériles, lorsque Dieu leur annonce qu'ils auront un fils :
il attend la vieillesse décrépite, devenue stérile par nature, épuisée par
l'âge, pour leur découvrir ses desseins. C'est alors qu'il envoie son ange, qui
les assure de sa part que dans un certain temps Sara concevra. Sara se prend à
rire, tant elle est merveilleusement surprise de la nouvelle qu'on lui déclare.
Dieu par cette conduite veut faire voir que cette race promise est son propre
ouvrage. Il a suivi le même plan dans l'établissement de son Eglise. Il laisse
tout tomber jusqu'à l'espérance : Sperabamus (Luc., XXIV, 21) :
« Nous espérions, » disent ses disciples depuis sa mort. Quand Dieu veut faire
voir qu'un ouvrage est tout de sa main, il réduit tout à l'impuissance et au
désespoir, puis il agit. Sperabamus : c'en est fait, notre espérance
est tombée et ensevelie avec lui dans le tombeau. Après la mort de
Jésus-Christ, ils retournent à la pèche : jamais ils ne s'y étaient livrés
durant sa vie ; ils espéraient toujours : Sperabamus. C'est Pierre qui en
fait la proposition : Vado piscari ; venimus et nos tecum (Joan., XX,
23) : Retournons aux poissons, laissons les hommes. Voilà le fondement qui
abandonne l'édifice, le capitaine qui quitte l'armée : Pierre, le chef des
apôtres, va reprendre son premier métier, et les filets, et le bateau qu'il
avait quittés. Évangile, que deviendrez-vous? Pêche spirituelle, vous ne serez
plus. Mais dans ce moment Jésus vient : il ranime la foi presque éteinte de ses
disciples abattus; il leur commande de reprendre le ministère qu'il leur a
confié, et les rappelle au soin de ses brebis dispersées : Pasce oves
meas. C'en est assez pour leur rendre la paix et relever leur courage. Rassurés
désormais par sa parole, fortifiés par son esprit, rien ne les étonnera, rien
ne sera capable de les troubler : ni le sentiment de leur faiblesse, ni la vue
des obstacles, ni la grandeur du projet, ni le défaut des ressources humaines,
rien ne saurait les ébranler dans la résolution d'exécuter tout ce que leur
Maître leur a prescrit. Armés d'une ferme confiance dans le secours qui leur
est promis, loin d'hésiter, ils s'affermissent parles oppositions mêmes qu'ils
éprouvent; loin de craindre, ils ressentent une joie indicible au milieu des
menaces et des mauvais traitements que la seule idée du dessein qu'ils ont
formé leur attire ; et déjà espérant contre toute espérance, ils se regardent
comme assurés de la révolution qu'ils méditent. Quel étrange changement dans
ces esprits grossiers ! Quelle folle présomption, ou quelle sublime et céleste
inspiration les anime !
En effet considérez, je
vous prie, l'entreprise de ces pêcheurs. Jamais prince, jamais empire, jamais
république n'a conçu un dessein si haut. Sans aucune apparence de secours
humain, ils partagent le monde entre eux pour le conquérir. Ils se sont mis
dans l'esprit de changer par tout l'univers les religions établies, et les
fausses et la véritable, et parmi les Gentils et parmi les Juifs. Ils veulent
établir urt nouveau culte, un nouveau sacrifice, une loi nouvelle, parce que,
disent-ils, un homme qu'on a crucifié en Jérusalem l'a enseigné de la sorte.
Cet homme est ressuscité, il est monté aux deux où il est le Tout-Puissant.
Nulle grâce que par ses mains, nul accès à Dieu qu'en son nom. En sa croix est
établie la gloire de Dieu; en sa mort, le salut et la vie des hommes.
Mais voyons par quels
artifices ils se concilieront les esprits. Venez, disent-ils, servir
Jésus-Christ : quiconque se donne à lui, sera heureux quand il sera mort : en
attendant, il faudra souffrir les dernières extrémités. Voilà leur doctrine et
voilà leurs preuves; voilà leur fin, voilà leurs moyens.
Dans une si étrange
entreprise, je ne dis pas avoir réussi comme ils ont fait, mais avoir osé
espérer, c'est une marque invincible de la vérité. Il n'y a que la vérité ou la
vraisemblance qui puisse faire espérer les hommes. Qu'un homme soit avisé,
qu'il soit téméraire, s'il espère, il n'y a point de milieu : ou la vérité le
presse, ou la vraisemblance le flatte ; ou la force de celle-là le convainc, ou
l'apparence de celle-ci le trompe. Ici tout ce qui se voit étonne, tout ce qui
se prévoit est contraire, tout ce qui est humain est impossible. Donc, où il
n'y a nulle vraisemblance, il faut conclure nécessairement que c'est la seule
vérité qui soutient l'ouvrage. Que le monde se moque tant qu'il voudra : encore
faut-il que la plus forte persuasion qui ait jamais paru sur la terre, et dans
la chose la plus incroyable, et parmi les épreuves les plus difficiles, et dans
les hommes les plus incrédules et les plus timides, dont le plus hardi a renié
lâchement son maître, ait une cause apparente. La feinte ne va pas si loin, la
surprise ne dure pas si longtemps, la folie n'est pas si réglée.
Car enfin poussons à bout
le raisonnement des incrédules et des libertins. Qu'est-ce qu'ils veulent
penser de nos saints pêcheurs? Quoi? qu'ils avoient inventé une belle fable
qu'ils se plai-soient d'annoncer au monde? mais ils l'auraient faite plus
vraisemblable. Que c'étaient des insensés et des imbéciles qui ne s'entendaient
pas eux-mêmes? mais leur vie, mais leurs écrits, mais leurs lois et la sainte
discipline qu'ils ont établie, et enfin l'événement même, prouvent le
contraire. C'est une chose inouïe, ou que la finesse invente si mal, ou que la
folie exécute si heureusement : ni le projet n'annonce des hommes rusés, ni le
succès des hommes dépourvus de sens. Ce ne sont pas ici des hommes prévenus,
qui meurent pour des sentiments qu'ils ont sucés avec le lait. Ce ne sont pas
ici des spéculatifs et des curieux, qui ayant rêvé dans leur cabinet sur des
choses imperceptibles, sur des mystères éloignés des sens, font leurs idoles de
leurs opinions et les défendent jusqu'à mourir. Ceux-ci ne nous disent pas :
Nous avons pensé, nous avons médité, nous avons conclu. Leurs pensées
pourraient être fausses, leurs méditations mal fondées, leurs conséquences mal
prises et défectueuses. Ils nous disent : Nous avons vu, nous avons ouï, nous
avons touché de nos mains, et souvent, et longtemps, et plusieurs ensemble, ce
Jésus-Christ ressuscité des morts. S'ils disent la vérité, que reste-t-il à
répondre ? S'ils inventent, que prétendent-ils ? Quel avantage, quelle
récompense, quel prix de tous leurs travaux? S'ils attendaient quelque chose,
c'était dans cette vie, ou après leur mort. D'espérer pendant cette vie, ni la
haine, ni la puissance, ni le nombre de leurs ennemis, ni leur propre faiblesse
ne le souffre pas. Les voilà donc réduits aux siècles futurs; et alors, ou ils
attendent de Dieu la félicité de leurs âmes, ou ils attendent des hommes la
gloire et l'immortalité de leur nom. S'ils attendent la félicité que promet le Dieu
véritable, il est clair qu'ils ne pensent pas à tromper le monde ; et si le
monde veut s'imaginer que le désir de se signaler dans l'histoire, ait été
flatter ces esprits grossiers jusque dans leurs bateaux de pécheurs, je dirai
seulement ce mot : Si un Pierre, si un André, si un Jean, parmi tant
d'opprobres et tant de persécutions, ont pu prévoir de si loin la gloire du
christianisme, et celle que nous leur donnons, je ne veux rien de plus fort
pour convaincre tous les esprits raisonnables que c'étaient des hommes divins,
auxquels et l'Esprit de Dieu, et la force toujours invincible de la vérité,
faisaient voir dans l'extrémité de l'oppression la victoire très-assurée de la
bonne cause.
Voilà ce que fait voir la
vocation des pêcheurs : elle montre que l'Eglise est un édifice tiré du néant,
une création, l'œuvre d'une main toute-puissante. Voyez la structure, rien de
plus grand : le fondement, c'est le néant même : Vocat ea quœ non
sunt (Rom., IV, 17). Si le néant y paraît, c'est donc une véritable création
: on y voit quelques parties brutes pour montrer ce que l'art a opéré. Si c'est
Dieu, bâtissons dessus, ne craignons pas. Laissons-nous prendre ; et tant de
fois pris par les vanités, laissons-nous prendre une fois à ces pêcheurs
d'hommes et aux filets de l'Evangile, « qui ne tuent point ce qu'ils prennent,
mais qui le conservent; qui font passer à la lumière ceux qu'ils tirent du fond
de l'abîme, et transportent de la terre au ciel ceux qui s'agitent dans cette
fange : » Apostolica instrumenta piscandi vetia sunt, quœ non captos
perimunt, sed reservant; et de profundo ad lumen extrahunt, fluctuantes de
infimis ad superna traducunt (S. Ambr., lib. IV, in Luc., n.
12).
Laissons-nous tirer de
cette mer dont la face est toujours changeante, qui cède à tout vent, et qui
est toujours agitée de quelque tempête. Ecoutez ce grand bruit du monde, ce
tumulte, ce trouble éternel ; voyez ce mouvement, cette agitation, ces flots
vainement émus qui crèvent tout à coup et ne laissent que de l'écume. Ces ondes
impétueuses qui se roulent les unes contre les autres, qui s'entrechoquent avec
grand éclat et s'effacent mutuellement, sont une vive image du monde et des
passions qui causent toutes les agitations de la vie humaine, « où les hommes
comme des poissons se dévorent mutuellement : » Ubi se invicem homines
quasi pisces devorant (August., serm. CCLII, n. 2). Voyez encore ces
grands poissons, ces monstres marins, qui fendent les eaux avec grand tumulte,
et il ne reste à la fin aucun vestige de leur passage. Ainsi passent dans le
monde ces grandes puissances, qui font si grand bruit, qui paraissent avec tant
d'ostentation. Ont-elles passé, il n'y paraît plus; tout est effacé, et il n'en
reste aucune apparence.
Il vaut donc beaucoup
mieux être enfermé dans ces rets qui nous conduiront au rivage, que de nager et
se perdre dans une eau si vaste, en se flattant d'une fausse image de liberté.
La parole est le rets qui prend les âmes. Mais on travaille vainement, si
Jésus-Christ ne parle pas : In verbo tuo laxabo rete : « Sur votre
parole, Seigneur, je jetterai le filet. » C'est ce qui donne efficace.
Saintes Filles, vous êtes renfermées dans ce filet : la parole qui vous a prises, c'est cet oracle si touchant de la vérité : Quid prodest homini si mundum universum lucretur, animœ verô suce detrimentum patiatur (Matth., XVI, 26) ? « Que sert à l'homme de gagner le monde entier, s'il perd son âme? » Dès lors pénétrées par l'efficace de cette parole du néant et des dangers d'un monde trompeur, vous avez voulu donner toutes vos affections à ces biens véritables, seuls dignes d'attirer vos cœurs; et pour vous mettre plus en état de les acquérir, vous vous êtes empressées de vous séparer de tous les objets qui auraient pu par des illusions funestes égarer vos désirs et détourner votre application de cet unique nécessaire. Persévérez dans ces bienheureux filets qui vous ont mises à couvert des périls de cette mer orageuse, et gardez-vous d'imiter ceux qui, par les différentes ouvertures qu'ils ont cherché dans leur inquiétude à faire aux rets salutaires qui les enserraient, n'ont travaillé qu'à se procurer une liberté plus déplorable que le plus honteux esclavage.
SECOND POINT.
Saint André est un
des plus illustres de ces divins pêcheurs, et l'un de ceux à qui Dieu a donné
le plus grand succès dans cette pèche mystérieuse. C'est lui qui a pris son
frère Simon, le prince de tous les pêcheurs spirituels : Veni et
vide (Joan., I, 16). C'est ce qui donne lieu à Hésychius, prêtre de
Jérusalem, de lui donner cet éloge (Bibl. Phot., cod. 269) : André, le premier
né des apôtres, la colonne premièrement établie, Pierre devant Pierre,
fondement du fondement même, qui a appelé avant qu'on l'appelât, qui amène des
disciples à Jésus avant que d'y avoir été amené lui-même. « Il rend ainsi au
Verbe ceux qu'il prend par sa parole : » Quos in verbo capit Verbo
reddit (S. Ambr., in Luc., lib. IV, n. 78). Car toute la gloire
des conquêtes des apôtres est due à Jésus-Christ : c'est en s'appuyant sur ses
promesses qu'ils les entreprennent : In verbo tuo laxabo
rete (Luc., V, 5) « Aussi ne sommes-nous pas appelés Pétriens, mais
Chrétiens, » Non petrianos, sed christianos : « et ce n'est pas Paul
qui a été crucifié pour nous : » Numquid Paulus crucifixus est pro
vobis (I Cor., I, 13)?
Bientôt André rempli de
ces sentiments, soumettra à son Maître avec un zèle infatigable et un courage
invincible l'Epire, l'Achaïe, la Thrace, la Scythie, peuples barbares et
presque sauvages, « libres par leur indocile fierté, par leur humeur rustique
et farouche : » Omnes illœ ferocià liberœ gentes. Tous ces succès sont
l'effet de l'ordre que Jésus-Christ leur a donné à tous : Laxate retia: « Jetez
vos filets. » Dès que les apôtres se sont mis en devoir de l'exécuter, la foule
des peuples et des nations convertis se trouve prise dans la parole.
Si nous voulons
considérer avec attention toutes les circonstances de la pêche miraculeuse des
apôtres, nous y verrons toute l'histoire.de l'Eglise figurée avec les traits
les plus frappants. Il y entre des esprits inquiets et impatiens; ils ne
peuvent se donner de bornes, ni renfermer leur esprit dans l'obéissance
: Rumpebatur autem rete eorum (Luc., V, 6). La curiosité les
agite, l'inquiétude les pousse, l'orgueil les emporte : ils rompent les rets,
ils échappent, ils font des schismes et des hérésies : ils s'égarent dans des
questions infinies, ils se perdent dans l'abîme des opinions humaines. Toutes
les hérésies, pour mettre la raison un peu plus au large, se font des
ouvertures par des interprétations violentes : elles ne veulent rien qui
captive. Dans les mystères, il faut souvent dire qu'on n'entend pas, il faut
renoncer à la raison et au sens. L'esprit libre et curieux ne peut s'y
résoudre; il veut tout entendre, l'Eucharistie, les paroles de l'Evangile.
C'est un filet où l'esprit est arrêté. On force un passage, on cherche à
s'échapper à travers les mauvaises défaites que suggère une orgueilleuse
raison. Pour nous, demeurons dans l'Eglise, heureusement captivés dans ses
liens. Il y en demeure des mauvais, mais il n'en sort aucun des bons.
Mais voici un autre
inconvénient. « La multitude est si grande, que la nacelle surchargée est prête
a couler à fond : » Impleverunt ambas naviculas, ita ut penè
mergerentur (Luc., V 7) : figure bien sensible de ce qui devait se passer
dans l'Eglise, où le grand nombre de ceux qui entraient dans la nacelle a tant
de fois fait craindre qu'elle ne fût submergée par son propre poids : Sed
mihi cumulus iste suspectus est, ne plenitudine sut naves penè
mergantur (S. Ambr., in Luc., lib. IV, n. 77). Mais ce n'est pas
encore tout, et ici le danger n’est pas moins redoutable que tous les périls
déjà courus : « Pierre est agité d'une nouvelle sollicitude; sa proie même,
qu'il a tirée à terre avec tant d'efforts, lui devient suspecte; et il a besoin
d'un sage discernement pour n'être pas trompé dans son abondance : » Ecce
alia sollicitude Pétri, cui jam suaprœda suspecta est (Ibid., n. 78).
Image vive de la conduite que les pêcheurs spirituels ont dû tenir à l'égard de
tous ces poissons mystérieux qui tombaient dans leurs filets. Faute de cette
sage défiance et de ces précautions salutaires, l'Eglise s'est accrue, et la
discipline s'est relâchée; le nombre des fidèles s'est augmenté, et l'ardeur de
la foi s'est ralentie : Nescio quomodò pugnante contra temetipsam tuà
felicitate, quantum tibi auctum est populorum, tantùm penè vitiorum; quantum
tibi copiœ accessit, tantùm disciplinœ recessit ;.....factaque es, Ecclesia,
profectu tuœ fœcunditatis infirmior et quasi minus valida (Salvian., adv. Avar.,
lib. I).
Elle est déchue par son
progrès et abattue par ses propres forces.
L'Eglise n'est faite que
pour les saints. Aussi les enfants de Dieu y sont appelés, et y accourent de
toutes parts. Tous ceux qui sont du nombre y sont entrés; « mais combien en
est-il entré par-dessus le nombre? » Multiplicati sunt super
numerum (Psal. XXXIX, 6). Combien parmi nous, qui néanmoins ne sont
point des nôtres? Les enfants d'iniquité qui l'accablent, la foule des médians
qui l'opprime, ne sont dans l'Eglise que pour l'exercer. Les vices ont pénétré
jusque dans le cœur de l'Eglise, et ceux qui ne devaient pas même y être nommés
y paraissent hautement la tête levée : Maledictum, et mendacium, et
adulterium inundaverunt (Osée, IV, 2). Les scandales se sont élevés; et
l'iniquité étant entrée comme un torrent, elle a renversé la discipline. Il n'y
a plus de correction, il n'y a plus de censure. On ne peut plus, dit saint
Bernard (In Cant., serm. XXXIII, n. 16), noter les médians, tant le nombre en
est immense; on ne peut plus les éviter, tant leurs emplois sont nécessaires ;
on ne peut plus les réprimer ni les corriger, tant leur crédit et leur autorité
est redoutable.
Dans cette foule, les
bons sont cachés; souvent ils habitent dans quelque coin écarté, dans quelque
vallée déserte : ils soupirent en secret et se livrent aux saints gémissements
de la pénitence. Combien de saints pénitents? Hélas! « à peine dans un si grand
amas de pailles aperçoit-on quelques grains de froment : » Vix ibi
apparent grana frumenti in tam multo numero palearum (S. August, serm.
CCLII, n. 4). Les uns paraissent, les autres sont cachés, selon qu'il plaît au
Père céleste, ou de les sanctifier par l'obscurité, ou de les produire pour le
bon exemple.
Mais dans cette étrange
confusion et au milieu de tant de désordres, souvent la foi chancelle, les
faibles se scandalisent, l'impiété triomphe; et l'on est tenté de croire que la
piété n'est qu'un nom, et la vertu chrétienne qu'une feinte de l'hypocrisie.
Rassurez-vous cependant, et ne vous laissez pas ébranler par la multitude des
mauvais exemples. Voulez-vous trouver des hommes sincèrement vertueux et
vraiment chrétiens, qui vous consolent dans ce dérèglement presque universel, «
soyez vous-mêmes ce que vous désireriez voir dans les autres; et vous en
trouverez sûrement, ou qui vous ressembleront, ou qui vous imiteront :
» Estote tales, et invenietis tales.
TROISIÈME POINT.
L'Église parle à
ses enfants : ils doivent l'écouter avec un respect qui prouve leur soumission,
et lui obéir avec une promptitude qui témoigne leur fidélité et leur confiance.
Dieu parle aussi, et à sa parole tout se fait dans la nature comme il
l'ordonne. Si les créatures inanimées ou sans raison lui obéissent avec tant de
dépendance, nous qui sommes doués d'intelligence, lui devons-nous moins de docilité
quand il parle? Et en effet la liberté ne nous est pas donnée pour hésiter, ni
pour disputer contre lui : elle nous donne le volontaire pour distinguer notre
obéissance de celle des créatures inanimées ou sans raison : mais quel que soit
notre avantage sur elles, ce n'est pas pour nous dispenser de rendre à Dieu la
déférence qui lui est due. Le même droit qu'il a sur les autres êtres subsiste
à notre égard, et il nous impose la même obligation de lui obéir ponctuellement
et dans l'instant même. S'il nous laisse notre choix, c'est non pour affaiblir
son empire, mais pour rendre notre sujétion plus honorable.
Ceux qui sont accoutumés
au commandement, sentent mieux que les autres combien cette obéissance est
juste et légitime, combien elle est douce et aimable. Que sert donc de la
refuser ou de la contester? Les hommes peuvent bien trouver moyen de se
soustraire à l'empire de leurs semblables; mais Dieu a cela par nature, que
rien ne lui résiste. Si la volonté rebelle prétend échapper à sa domination, en
se retirant d'un côté, elle y retombe d'un autre avec toute l'impétuosité des
efforts qu'elle avait faits pour s'en affranchir. Ainsi tout invite, tout
presse l'homme de se soumettre à son Dieu et de lui obéir sans contradiction et
sans délai.
Quand on hésite ou qu'on
diffère, il se tient pour méprisé et refusé tout à fait. Lorsque la vocation
est claire et certaine, qui est capable d'hésiter un moment est capable de
manquer tout à fait; qui peut retarder un jour peut passer toute sa vie : nos
passions et nos affaires ne nous demandent jamais qu'un délai. C'est pour Dieu
une insupportable lenteur que d'aller seulement dire adieu aux siens, que
d'aller rendre à son propre père les honneurs de la sépulture. Il faudra voir
le testament, l'exécuter, le contester : d'une affaire il en naît une autre, et
un moment de remise attire quelquefois la vie toute entière; c'est pourquoi il
faut tout quitter en entrant au service de Dieu (S. Chrysost., in Matth.,
homil. XXVII). Puisqu'il faudra nécessairement couper quelque part, coupez
dès l'abord, tranchez au commencement, afin d'être plutôt à celui à qui vous
voulez être pour toujours.
Et combien n'est-on pas
dédommagé de ces sacrifices; et quelle confiance ne donnent-ils pas aux âmes,
pour oser tout espérer de la bonté d'un Dieu si généreux et si magnifique?
Voyez les apôtres, ils n'ont quitté qu'un art méprisable : Pierre en dit-il
avec moins de force : « Nous avons tout quitté? » Reliquimus
omnia (Matth., XIX, 27). Des filets : voilà le présent qu'ils suspendent à
ses autels; voilà les armes, voilà le trophée qu'ils érigent à sa victoire.
Qu'il y a plaisir de servir celui qui fait justice au cœur et qui pèse
l'affection; qui veut à la vérité nous faire acheter son royaume, mais aussi
qui a la bonté de se contenter de ce que nous avons entre les mains! Car il met
son royaume à tout prix, et il le donne pour tout ce que nous pouvons lui
offrir : Tantùm valet quantum habes. « Rien qui soit à plus vil prix quand
on l'achète, rien qui soit plus précieux quand on le possède : » Quid,
vilius cùm emitur, quid charius cùm possidetur (S. Gregor., in Ev.,
hom. V, n. 2, 3)?
Mais ce n'est pas assez
de tout quitter, parons, amis, biens, repos, liberté : il faut encore suivre
Jésus-Christ, porter sa croix après lui en marchant sur ses traces, en imitant
ses exemples et se renoncer ainsi soi-même tous les jours de sa vie. Cependant
qu'il est difficile, quand tout est heureux, quand tout nous favorise, de
résister à ces attraits séduisants d'un monde qui nous amollit et nous corrompt
en nous flattant! A qui persuadera-t-on de fuir la gloire, de mépriser les
honneurs, de redouter les richesses, lorsqu'ils semblent se présenter comme
d'eux-mêmes, et venir pour ainsi dire nous chercher dans notre obscurité? Qui
peut comprendre qu'il faille se mortifier dans le sein de l'abondance ; faire
violence à ses désirs, lorsque tout concourt à les satisfaire; devenir à
soi-même son propre bourreau, si les contradictions du dehors ne nous en
tiennent lieu; et savoir se-livrer à tous les genres de souffrances, pour mener
une vie vraiment pénitente et crucifiée ! Et toutefois y a-t-il une autre
manière de se rendre semblable à Jésus-Christ, et de porter fidèlement sa croix
avec lui?
« O croix aimable, ô
croix si ardemment désirée et enfin trouvée si heureusement, puissé-je ne
jamais te quitter, te demeurer tendrement et constamment attaché, afin que
celui qui en mourant entre tes bras par toi m'a racheté, par toi aussi me
reçoive et me possède éternellement dans son amour! » Ut per te me
recipiat, qui per te moriens me redemit. Tels sont les sentiments dont doivent
être animés tous ceux qui veulent sincèrement appartenir à Jésus-Christ : point
d'autre moyen de se montrer ses véritables disciples.
Quand est-ce que l'Église
a vu des chrétiens dignes de ce nom? C'est lorsqu'elle était persécutée,
lorsqu'elle lisait à tous les poteaux des sentences épouvantables contre ses
enfants, et qu'elle les voyait à tous les gibets et dans toutes les places
publiques immolés pour la gloire de l'Évangile. Durant ce temps, mes Sœurs, il
y avait des chrétiens sur la terre; il y avait de ces hommes forts, qui nourris
dans les proscriptions et dans les alarmes continuelles, s'étaient fait une
glorieuse habitude de souffrir pour l'amour de Dieu. Ils croyaient que c'était
trop de délicatesse à des disciples de la croix, que de rechercher le plaisir
en ce monde et en l'autre. Comme la terre leur était un exil, ils n'estimaient
rien de meilleur pour eux que d'en sortir au plus tôt. Alors la piété était
sincère, parce qu'elle n'était pas encore devenue un art : elle n'avait pas
encore appris le secret de s'accommoder au monde, ni de servir au négoce des
ténèbres. Simple et innocente qu'elle était, elle ne regardait que le Ciel,
auquel elle prouvait sa fidélité par une longue patience. Tels étaient les
chrétiens de ces premiers temps : les voilà dans leur pureté, tels que les
engendrait le sang des martyrs, tels que les formaient les persécutions.
Maintenant une longue
paix a corrompu ces courages mâles, et on les a vus ramollis depuis qu'ils
n'ont plus été exercés. Le monde est entré dans l'Eglise. On a voulu joindre
Jésus-Christ avec Déliai, et de cet indigne mélange quelle race enfin nous est
née? Une race mêlée et corrompue, des demi-chrétiens, des chrétiens mondains et
séculiers, une piété bâtarde et falsifiée, qui est toute dans les discours et
dans un extérieur contrefait. O piété à la mode, que je me ris de tes vanteries
et des discours étudiés que tu débites à ton aise pendant que le monde te rit!
Viens que je te mette à l'épreuve. Voici une tempête qui s'élève; voici une
perte de biens, une insulte, une disgrâce, une maladie. Quoi ! tu te laisses
aller au murmure, ô vertu contrefaite et déconcertée! Tu ne peux plus te
soutenir, piété sans force et sans fondement! Vas, tu n'étais qu'un vain
simulacre de la piété chrétienne ; tu n'étais qu'un faux or qui brille au
soleil, mais qui ne dure pas dans le feu, mais qui s'évanouit dans le creuset.
La piété chrétienne n'est pas faite de la sorte : le feu l'épure et l'affermit.
Ah! s'il est ainsi, chrétiens, si les souffrances sont nécessaires pour
soutenir l'esprit du christianisme, Seigneur, rendez-nous les tyrans; rendez-nous
les Domitiens et les Nérons.
Mais modérons notre zèle
et ne faisons point de vœux indiscrets : n'envions pas à nos princes le bonheur
d'être chrétiens, et ne demandons pas des persécutions que notre lâcheté ne
pourrait souffrir. Sans ramener les roues et les chevalets sur lesquels on
étendait nos ancêtres, la matière ne manquera pas à la patience. La nature a
assez d'infirmités, les affaires assez d'épines, les hommes assez d'injustice,
leurs jugements assez de bizarreries, leurs humeurs assez d'importunes
inégalités, le monde assez d'embarras, ses faveurs assez d'inconstance, ses
engagements les plus doux assez de captivités. Que si tout nous prospère, si
tout nous rit, c'est à nous à nous rendre nous-mêmes nos persécuteurs, à nous
contrarier nous-mêmes.
Pour mener une vie
chrétienne, il faut sans cesse combattre son cœur, craindre ce qui nous attire,
pardonner ce qui nous irrite, rejeter souvent ce qui nous avance, et nous
opposer nous-mêmes aux accroissements de notre fortune. Oh! qu'il est
difficile, pendant que le monde nous accorde tout, de se refuser quelque
chose ! Qui ayant en sa possession une personne très-accomplie qu’il
aurait aimée, vivrait avec elle comme avec sa sœur, s'élèverait au-dessus de
tous les sentiments de l'humanité : c'est une aussi forte résolution, dit saint
Chrysostome (In Matth., hom. XL, n. 4), de ne pas laisser corrompre son cœur
par les grandeurs et les biens qu'on possède. Ah! qu'il faut alors de courage
pour renoncer à ses inclinations, et s'empêcher de goûter et d'aimer ce que la
nature trouve si doux et si aimable. Sans cesse obligé d'être aux prises avec
soi-même, pour s'arracher de vive force à des objets auxquels tout le poids du
cœur nous entraîne, combien ne s'y sent-on pas plus fortement incliné, lorsque
tout ce qui nous environne nous invite et nous presse de satisfaire à nos
désirs? C'est dans une si critique situation qu'il faut vraiment, pour se
conserver pur, se rendre en quelque sorte cruel à soi-même, en se privant
d'autant plus des vains plaisirs que la chair recherche, qu'on a plus de moyen
de se les procurer. Si l'esprit veut alors acquérir une noble liberté, qu'il
tienne les sens dans une sage contrainte, de peur d'en être bientôt maîtrisé;
et que saintement sévère à lui-même, sévère à son corps, il tende par une
bienheureuse mortification de tous les retours de l'amour-propre et toutes les
affections charnelles, à se dégager de plus en plus de tout ce qui l'empêche de
retourner à son principe. Peu à peu il trouvera dans les austérités de la
pénitence, dans les humiliations de la croix, plus de délices et de
consolations, que les amateurs du monde ne sauraient en goûter dans toutes les
folles joies qu'il leur procure et dans tous les contente-mens de leur orgueil.
C'est ainsi que par les différents progrès du détachement et de la pénitence,
nous parvenons à être réellement martyrs de nous-mêmes, nous devenons des
victimes d'autant plus propres à être consommées en Jésus-Christ, qu'elles sont
plus volontaires. Nouveau genre de martyre, où le persécuteur et le patient
sont également agréables, où Dieu d'une même main anime celui qui souffre et
couronne celui qui persécute.
Saintes Filles, vous
connaissez ce genre de martyre, et depuis longtemps vous l'exercez sur
vous-mêmes avec un zèle digne de la foi qui vous anime. Peu contentes de vous
être dépouillées par un généreux renoncement que la grâce vous a inspiré, de
tous les objets capables de vous affadir, vous avez encore voulu déclarer une
guerre continuelle à toutes les affections, à tous les sentiments d'une nature
toujours ingénieuse à rechercher ce qui peut la satisfaire; et dans la crainte
de céder à ses empressements, vous avez mieux aimé lui refuser sans danger ce
qui pourrait lui être permis que de vous exposer à vous laisser entraîner au
delà des bornes, en lui donnant tout ce que vous pouviez absolument lui
accorder. Persévérez, mes Sœurs, dans cette glorieuse milice, qui vous
apprendra à mourir chaque jour à ce que vous avez de plus intime, et qui vous
détachant de plus en plus de la chair, vous élèvera par une sainte
mortification de l'esprit jusqu'à Dieu, pour trouver en lui cette paix que le
monde ne connaît pas, ces délices que les sens ne sauraient goûter, et ce
parfait bonheur réservé aux âmes vraiment chrétiennes, que je vous souhaite.
(a) Prêché le 30 novembre
1608, aux Carmélites de la rue Saint-Jacques devant Turenne, le P. Toussaints
des Mares, Condé, la duchesse de Longueville la princesse de Conti, la duchesse
de Montausier, la duchesse de Guise, etc.
Le panégyrique a bien été
prononcé le 30 et non le 18 novembre, comme on la dit; car nous lisons dans
les Mémoires de l'abbé Ledieu : « Le sermon du plus grand éclat fut
celui de la vocation, qu'il y prononça faux Carmélites) un vendredi, fête
de saint André, pour confirmer le vicomte de Turenne dans sa réunion à
l'Eglise. »
Turenne avait abjuré le
calvinisme un mois auparavant, le 28 octobre. C'est Bossuet qui, par la force
de sa parole, l'avait ramené dans le sein de l'Eglise ; il ne dit pas
moins du haut-de la chaire : « La parole est le rets qui prend les âmes. Mais
on travaille vainement, si Jésus-Christ ne parle pas : In verbo tuo laxabo
rete : « Sur votre parole, Seigneur. » C'est ce qui donne l'efficace »
Plus loin, faisant allusion aux ancêtres de l'illustre néophyte, pour le
retenir dans les filets du Pécheur des âmes : « Gardez-vous d'imiter, dit-il,
ceux qui par les différentes ouvertures qu'ils ont. cherché dans leur
inquiétude à faire aux rets salutaires qui les enserraient, n'ont travaillé
qu'à se procurer une liberté plus déplorable que le plus honteux esclavage. »
On trouvera, pareillement dans le Panégyrique de saint André, ce mot qu'on
a si fort admiré, cité si souvent : « Quand Dieu veut faire voir qu'un
ouvrage est tout de sa main, il réduit tout à l'impuissance et an désespoir,
puis il agit. » Au reste on remarquera que ce discours est, dans sa forme, une
homélie plutôt qu'un sermon.
Turenne fut si content
des enseignements de l'orateur, qu'il résolut de le suivre partout dans sa
carrière évangélique, et tout d'abord dans l'Avent qu'il allait prêcher à
Saint-Thomas du Louvre cette année-là. Les Carmélites qui appartenaient aux
plus grandes maisons du royaume, écrivirent dans leurs Mémoires, en
parlant du Panégyrique de saint André : « Ce fut un sermon d'une
exquise beauté. » Le P. des Mares, célèbre prédicateur de l'Oratoire, le loua
pendant toute sa vie.
Nous avons rapporté les
réflexions d'un critique sur sa composition (vol. VIII, p. XXVIII). Le
manuscrit, qui a été pendant quelque temps à la disposition de M. Valery-Hadot,
appartenait à M. Solar, rédacteur du journal la Presse, associé de M. Mirés
dans la banque de la caisse des chemins de fer. Il fut vendu avec la
bibliothèque de cet amateur, et de ce moment nous n'avons pu en retrouver les
traces.
Maintenant, trois
remarques générales. Plusieurs panégyriques composés par Bossuet ne sont point
parvenus jusqu'à nous : ainsi le panégyrique de saint Thomas d'Aquin, prêché en
1657 ; le panégyrique de saint Thomas de Villeneuve, prêché en 1659; le second
panégyrique de saint Paul, prêché vers 1660; le panégyrique de saint Gaétan,
prêché en 1663 ; le second panégyrique de saint Thomas d'Aquin, prêché en 1660;
le panégyrique de sainte Madeleine, prêché en 1665 ; le panégyrique de
saint Etienne, prêché en 1668, etc.
On ne trouve, à la
bibliothèque impériale, aucun manuscrit des panégyriques; et malgré toutes nos
recherches qui se sont étendues hors de cette immense collection d'autographes
à toute l'Europe, nous n'en avons découvert que trois. Ces trois manuscrits
renferment les panégyriques suivants : le panégyrique de saint Pierre Nolasque,
celui de saint benoît et le premier de saint Gorgon.
Il est vrai que Déforis mêle moins souvent dans les panégyriques que dans les sermons, les exordes, les points, les péroraisons; il s'était lassé d'ajouter péniblement des passages, d'aligner avec un immense labeur des phrases disparates, pour faire un seul ouvrage de deux ouvrages différents. Cependant il ne s'est pas refusé le plaisir de corriger Bossuet; connue dans les sermons, comme partout, il met souvent dans les panégyriques sa prose rampante au milieu des sublimes développements de l'auteur. Alors même que le manuscrit nous faisait défaut, nous avons retranché ce qui était de son crû, et cela sans aucune crainte d'erreur ; car le style et les crochets fout reconnaître au premier coup d'œil les produits de son éloquence. Mais si les explications de Déforis, si ses tirades, si ses longues exhortations portent avec elles leur certificat d'origine, les traductions n'ont pas toujours une physionomie aussi nettement accentuée; quand elles sont courtes, faciles, calquées mol à mot sur l'original, on ne pourrait toujours sans péril les admettre ou les repousser sur les simples signes de leur provenance. Ici nous avons été plus sobres de ratures, préférant laisser vingt traductions de Déforis plutôt que d'en retrancher une de Bossuet. Le lecteur est prévenu ; il fera lui-même le discernement.
BOSSUET. « PANÉGYRIQUE DE SAINT ANDRÉ, APÔTRE, SUR LA VOCATION A LA FOI »
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/bossuet/volume012/001.htm
Also
known as
Andrew the Protoclete
Andreas….
Endres….
Profile
The first Apostle. Fisherman by
trade. Brother of Simon Peter.
Follower of John
the Baptist. Andrew went through life leading people to Jesus, both before
and after the Crucifixion. Missionary in Asia
Minor and Greece,
and possibly areas in modern Russia and Poland. Martyred on
an saltire (x-shaped) cross, he
is said to have preached for
two days from it.
Some peculiar marriage-related
superstitions have attached themselves to Saint Andrew’s feast day.
An old German tradition
says that single women who
wish to marry should
ask for Saint Andrew’s
help on the eve of his feast,
then sleep naked that night; they will see their future husbands in their
dreams.
Another says that
young women should
note the location of barking dogs on Saint Andrew’s
Eve: their future husbands will come from that direction.
On the day after
Andrew’s feast, young
people float cups in a tub; if a boy‘s
and a girl‘s
cup drift together and are intercepted by a cup inscribed “priest”, it
indicates marriage.
There are several
explanations for why Andrew became the patron of Scotland.
In 345,
Emperor Constantine
the Great decided to translate Andrew’s bones from Patras, Greece to Constantinople. Saint Regulus
of Scotland was instructed by an angel to
take many of these relics to
the far northwest. He was eventally told to stop on the Fife coast of Scotland,
where he founded the settlement of Saint Andrew.
In the 7th
century, Saint Wilfrid
of York brought some of the saint‘s relics with
him after a pilgrimage to Rome, Italy.
The Scots king,
Angus MacFergus, installed them at Saint Andrew’s to enhance the prestige of
the new diocese.
When the Pictish King Angus
faced a large invading army,
he prayed for
guidance. A white cloud in the form of a saltire
cross floated across the blue sky above him. Angus won a decisive
victory, and decreed that Andrew would be the patron
saint of his country. Following Robert Bruce’s victory at
the Battle of Bannockburn in 1314,
the Declaration of Arbroath officially named Saint Andrew
the patron
saint of Scotland.
The Saltire became the national flag of Scotland in 1385.
Born
at Bethsaida,
Galilee
crucified on
a saltire (x-shaped) cross in
Patras Greece
relics destroyed
c.1559 by
Protestants
against
neck pain, stiff neck or torticollis
women
who wish to become mothers
Worshipful
Company of Glaziers and Painters of Glass
Worshipful
Company of Makers of Playing Cards
Amalfi-Cava
de ‘Tirreni, Italy
Montepulciano-Chiusi-Pienza, Italy
Victoria,
British Columbia
Bithynia,
Asia Minor
Lower
Austria, province of
in Belgium
in England
in France
in Germany
in Greece
in Italy
Salvarosa, Castelfranco
Veneto
Sant’Andrea
Apostolo dello Ionio
Sant’Andrea
oltre il Muson, Castelfranco
Veneto
fishing net
man bound to a cross
man preaching from
a cross
old man
with long white hair and a beard,
holding the Gospel in his right hand, and leaning on a transverse
cross
saltire (x-shaped) cross;
some stories say it was may that way, others that it was a Latin cross, but
fell over, and his killers just left it propped up on one of the cross-arms
hand painted medals
– page 1, page 2
Additional
Information
A
Garner of Saints, by Allen Banks Hinds, M.A.
All
The Year Round, by Sister Mary Emmanuel, O.S.B.
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Golden
Legend, by Jacobus
de Voragine
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Lives
of the Saints, by Father Francis
Xavier Weninger
Meditations
on the Gospels for Every Day in the Year, by Father Médaille
Patron
Saint of Scotland, by Thomas L Tullock
Pope
Benedict XVI: General Audience
Roman
Martyrology, 1914 edition
Saints
and Festivals of the Christian Church
Saints
and Saintly Dominicans, by Blessed Hyacinthe-Marie
Cormier, O.P.
Saints
and Their Symbols, by E A Greene
Saints
in Art, by Margaret Tabor
Saints
of the Canon, by Monsignor John T. McMahon
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
Short
Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly
The
Liturgical Year, by Father Prosper
Guerengar
books
Favourite Patron Saints, by Paul Burns
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
Oxford Dictionary of Saints, by David Hugh Farmer
Sacred
and Legendary Art, by Anna Jameson
Saints
and Their Attributes, by Helen Roeder
other
sites in english
Britannia Biographies, by Peter Williams
Catholic Cuisine: Andrew Cupcakes
Patron Saints and Their Feast Days, by the Australian Catholic
Truth Society
Religious Information Service of Ukraine
Saint
Charles Borromeo Church, Picayune, Mississippi
The Mirror: Google Doodle celebrates the patron saint of
Scotland
The Week: Who was the patron saint of Scotland?
The Week: The Strange Tale of Scotland’s Patron Saint
images
e-books
Directions
for Floral Decoration of Churches, by William Barrett
videos
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites
en français
Abbé
Christian-Philippe Chanut
fonti
in italiano
Martirologio Romano, 2005 edition
websites
in nederlandse
nettsteder
i norsk
Readings
After Andrew had stayed
with Jesus and had learned much from him, he did not keep this treasure to
himself, but hastened to share it with his brother Peter. Notice what Andrew
said to him: “We have found the Messiah, that is to say, the Christ.” Notice
how his words reveal what he has learned in so short a time. They show the
power of the master who has convinced them of this truth. Andrew’s words reveal
a soul waiting with the utmost longing for the coming of the Messiah, looking
forward to his appearing from heaven, rejoicing when he does appear, and
hastening to announce to great an event to others. To support one another in
the things of the spirit is the true sign of good will between brothers, loving
kinship and sincere affection. – from a homily on the Gospel of John
by Saint John
Chrysostom
MLA
Citation
“Saint Andrew the
Apostle“. CatholicSaints.Info. 20 November 2023. Web. 30 November 2023.
<https://catholicsaints.info/saint-andrew-the-apostle/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-andrew-the-apostle/
Juan Correa de Vivar. Martirio de San
Andrés, 1545,
98.5 x 70.5, Madrid, Prado Museum
BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
Wednesday, 14 June 2006
Andrew, the Protoclete
Dear Brothers and
Sisters,
In the last two catecheses
we spoke about the figure of St Peter. Now, in the measure that sources allow
us, we want to know the other 11 Apostles a bit better. Therefore, today we
shall speak of Simon Peter's brother, St Andrew, who was also one of the
Twelve.
The first striking
characteristic of Andrew is his name: it is not Hebrew, as might have
been expected, but Greek, indicative of a certain cultural openness in his
family that cannot be ignored. We are in Galilee, where the Greek
language and culture are quite present. Andrew comes second in the list of the
Twelve, as in Matthew (10: 1-4) and in Luke (6: 13-16); or fourth, as
in Mark (3: 13-18) and in the Acts (1: 13-14). In any case, he
certainly enjoyed great prestige within the early Christian communities.
The kinship between Peter
and Andrew, as well as the joint call that Jesus addressed to them, are
explicitly mentioned in the Gospels. We read: "As he walked by the
Sea of Galilee, he saw two brothers, Simon who is called Peter and Andrew his
brother, casting a net into the sea; for they were fishermen. And he said to
them, "Follow me, and I will make you fishers of men'" (Mt
4: 18-19; Mk 1: 16-17).
From the Fourth Gospel we
know another important detail: Andrew had previously been a disciple of
John the Baptist: and this shows us that he was a man who was searching,
who shared in Israel's hope, who wanted to know better the word of the Lord,
the presence of the Lord.
He was truly a man of
faith and hope; and one day he heard John the Baptist proclaiming Jesus
as: "the Lamb of God" (Jn 1: 36); so he was stirred, and
with another unnamed disciple followed Jesus, the one whom John had called
"the Lamb of God". The Evangelist says that "they saw where he
was staying; and they stayed with him that day..." (Jn 1: 37-39).
Thus, Andrew enjoyed
precious moments of intimacy with Jesus. The account continues with one
important annotation: "One of the two who heard John speak, and
followed him, was Andrew, Simon Peter's brother. He first found his brother
Simon, and said to him, "We have found the Messiah' (which means Christ).
He brought him to Jesus" (Jn 1: 40-43), straightaway showing an
unusual apostolic spirit.
Andrew, then, was the
first of the Apostles to be called to follow Jesus. Exactly for this reason the
liturgy of the Byzantine Church honours him with the
nickname: "Protokletos", [protoclete]
which means, precisely, "the first called".
And it is certain that it
is partly because of the family tie between Peter and Andrew that the Church of
Rome and the Church of Constantinople feel one another in a special way to be
Sister Churches. To emphasize this relationship, my Predecessor Pope Paul VI,
in 1964, returned the important relic of St Andrew, which until then had been
kept in the Vatican Basilica, to the Orthodox Metropolitan Bishop of the city
of Patras in Greece, where tradition has it that the Apostle was crucified.
The Gospel traditions
mention Andrew's name in particular on another three occasions that tell us
something more about this man. The first is that of
the multiplication of the loaves in Galilee. On that
occasion, it was Andrew who pointed out to Jesus the presence of a young boy
who had with him five barley loaves and two fish: not much, he remarked,
for the multitudes who had gathered in that place (cf. Jn 6: 8-9).
In this case, it is worth
highlighting Andrew's realism. He noticed the boy, that is, he had already
asked the question: "but what good is that for so many?"
(ibid.), and recognized the insufficiency of his minimal resources. Jesus, however,
knew how to make them sufficient for the multitude of people who had come to
hear him.
The second occasion was
at Jerusalem. As he left the city, a disciple drew Jesus' attention to the
sight of the massive walls that supported the Temple. The Teacher's response
was surprising: he said that of those walls not one stone would be left
upon another. Then Andrew, together with Peter, James and John, questioned
him: "Tell us, when will this be, and what will be the sign when
these things are all to be accomplished?" (Mk 13: 1-4).
In answer to this
question Jesus gave an important discourse on the destruction of Jerusalem and
on the end of the world, in which he asked his disciples to be wise in
interpreting the signs of the times and to be constantly on their guard.
From this event we can
deduce that we should not be afraid to ask Jesus questions but at the same time
that we must be ready to accept even the surprising and difficult teachings
that he offers us.
Lastly, a third
initiative of Andrew is recorded in the Gospels: the scene is still
Jerusalem, shortly before the Passion. For the Feast of the Passover, John
recounts, some Greeks had come to the city, probably proselytes or God-fearing
men who had come up to worship the God of Israel at the Passover Feast. Andrew
and Philip, the two Apostles with Greek names, served as interpreters and
mediators of this small group of Greeks with Jesus.
The Lord's answer to
their question - as so often in John's Gospel - appears enigmatic, but
precisely in this way proves full of meaning. Jesus said to the two disciples
and, through them, to the Greek world: "The hour has come for the
Son of man to be glorified. I solemnly assure you, unless a grain of wheat
falls to the earth and dies, it remains just a grain of wheat; but if it dies,
it produces much fruit" (12: 23-24).
Jesus wants to say:
Yes, my meeting with the Greeks will take place, but not as a simple, brief
conversation between myself and a few others, motivated above all by curiosity.
The hour of my glorification will come with my death, which can be compared
with the falling into the earth of a grain of wheat. My death on the Cross will
bring forth great fruitfulness: in the Resurrection the "dead grain
of wheat" - a symbol of myself crucified - will become the bread of life
for the world; it will be a light for the peoples and cultures.
Yes, the encounter with
the Greek soul, with the Greek world, will be achieved in that profundity to
which the grain of wheat refers, which attracts to itself the forces of heaven
and earth and becomes bread.
In other words, Jesus was
prophesying about the Church of the Greeks, the Church of the pagans, the
Church of the world, as a fruit of his Pasch.
Some very ancient
traditions not only see Andrew, who communicated these words to the Greeks, as
the interpreter of some Greeks at the meeting with Jesus recalled here, but
consider him the Apostle to the Greeks in the years subsequent to Pentecost.
They enable us to know that for the rest of his life he was the preacher and interpreter
of Jesus for the Greek world.
Peter, his brother,
travelled from Jerusalem through Antioch and reached Rome to exercise his
universal mission; Andrew, instead, was the Apostle of the Greek world. So it
is that in life and in death they appear as true brothers - a brotherhood that
is symbolically expressed in the special reciprocal relations of the
See of Rome and of Constantinople, which are truly Sister Churches.
A later tradition, as has
been mentioned, tells of Andrew's death at Patras, where he too suffered the
torture of crucifixion. At that supreme moment, however, like his brother
Peter, he asked to be nailed to a cross different from the Cross of Jesus. In
his case it was a diagonal or X-shaped cross, which has thus come to be known
as "St Andrew's cross".
This is what the Apostle
is claimed to have said on that occasion, according to an ancient story (which
dates back to the beginning of the sixth century), entitled The Passion of
Andrew:
"Hail, O Cross,
inaugurated by the Body of Christ and adorned with his limbs as though they
were precious pearls. Before the Lord mounted you, you inspired an earthly
fear. Now, instead, endowed with heavenly love, you are accepted as a gift.
"Believers know of
the great joy that you possess, and of the multitude of gifts you have
prepared. I come to you, therefore, confident and joyful, so that you too may
receive me exultant as a disciple of the One who was hung upon you.... O
blessed Cross, clothed in the majesty and beauty of the Lord's limbs!... Take
me, carry me far from men, and restore me to my Teacher, so that, through you,
the one who redeemed me by you, may receive me. Hail, O Cross; yes, hail
indeed!".
Here, as can be seen, is
a very profound Christian spirituality. It does not view the Cross as an
instrument of torture but rather as the incomparable means for perfect
configuration to the Redeemer, to the grain of wheat that fell into the earth.
Here we have a very
important lesson to learn: our own crosses acquire value if we consider
them and accept them as a part of the Cross of Christ, if a reflection of his
light illuminates them.
It is by that Cross alone
that our sufferings too are ennobled and acquire their true meaning.
The Apostle Andrew,
therefore, teaches us to follow Jesus with promptness (cf. Mt 4: 20; Mk
1: 18), to speak enthusiastically about him to those we meet, and
especially, to cultivate a relationship of true familiarity with him, acutely
aware that in him alone can we find the ultimate meaning of our life and death.
* * * * *
To special groups
I welcome all the
English-speaking visitors present, including groups from England, Ireland,
Japan, Malaysia, Taiwan, South Africa and the United States. I greet in
particular the Felician Sisters gathered in Rome for their General Chapter.
Upon all of you and your families, I invoke God's abundant Blessing of peace
and joy!
Lastly, I address a
cordial greeting to the young people, the sick and
the newly-weds. The Feast of Corpus Christi is a favourable
opportunity for deepening faith and love for the Eucharist. Dear young
people, nourish yourselves frequently with the Body and Blood of Christ,
our spiritual food, and you will advance
on the path of holiness. May the Eucharist be for you,
dear sick people, support, light and comfort, in trials and in
suffering. And may you, dear newly-weds, be able to draw from this
Sacrament the spiritual energy to live the great love of which Christ gave us
proof in offering us his Body and his Blood.
Tomorrow, the Feast
of Corpus Christi, we will celebrate Holy Mass at 7: 00 p.m., as
we do every year, in the Square of St John Lateran. It will be followed by the
solemn procession along Via Merulana to St Mary Major. I ask the Christian
Community to gather in this act of profound faith in the Eucharist which is the
most precious treasure of the Church and of humanity.
© Copyright 2006 -
Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/en/audiences/2006/documents/hf_ben-xvi_aud_20060614.html
Andrew the Apostle (RM)
(also known as Andreas, Endres)
1st century; feast day formerly on November 3; feast of his translation, May 9.
Andrew was a worrier, or so it seems, who concentrated on details. He wanted to
know where Jesus lived (John 1:38), how they were going to feed a crowd (John
6:9), and when Jerusalem would be destroyed (Mark 13:4).
Born at Bethsaida on the
Sea of Galilee, Andrew was a fisherman, the son of the fisherman John, and the
brother of the fisherman Simon Peter. It's no wonder then that Jesus called
Andrew to be a fisher of men (Mark 1:16-18). Jesus stayed with the brothers at
their second home in Caparnaum (Mark 1:29), so they must have been prosperous
fishermen, which makes their commitment even more amazing.
It's appropriate that we
celebrate Saint Andrew's feast at the beginning of Advent because he was first
a disciple of John the Baptist, and, when he met the Lord of Creation at Jesus'
baptism in the Jordan, he became Jesus' first disciple (John 1:29-40). Let's
ask Saint Andrew to bring us anew to the Lord as he also brought his brother
Peter (John 1:41-42). For a time Andrew and Simon followed Jesus
intermittently, but when the Savior returned to Galilee, he called them from
fishing into ministry and they "dropped their nets immediately and
followed Him (Matt. 4:20) (may we, too, as quickly drop our work to follow when
the Lord calls). They left their families, their business, and their
possessions.
With Philip, he presented
the Gentiles to Christ (John 12:20-22) and pointed out the boy with the loaves
and fishes (John 6:8). After the Pentecost he is said to have preached the
gospel in many regions, including Scythia (according to Eusebius), Epirus
(according to Saint Gregory Nazianzen), or Achaia (per Saint Jerome). An
ancient legend preserved in the Old English poem Andreas (once attributed to
Cynewulf) has him preaching in Ethiopia. A later dubious tradition has him
going to Byzantium, where he appointed Saint Stachys bishop.
Andrew is one of the few
early disciples of Jesus about whom there are few legends. Rather than
miraculous legends the story of Saint Andrew is the story of the Apostles. We
always want extraordinary saints, and we are surprised to find that even among
the Apostles there was one whose life was without miracles. Most saints have
lived a simple, everyday life, sometimes miraculous, but only sometimes. Saint
Andrew is just another indication that we, too, can live a simple, everyday
life and still be saints. We, too, can live a life that is hidden in God and in
His Church.
It's uncertain where and
how he died except that it was somewhere near the Black Sea, but an ancient
tradition (4th century Acta) says he was crucified at Patras in Achaia on an X-
shaped cross (now known as a Saint Andrew's Cross). This tradition tells us
that the proconsul tied him to the cross where he remained for several days
preaching to all who came to watch the execution. And the tradition of his
martyrdom at Patras was based on an early medieval forgery, strengthened by the
translation of his alleged relics from Patras. The forgery was intended to
provide a counterweight to Rome's more solid claim to the relics of Saints
Peter and Paul.
There is an unfounded
tradition that he preached in Russia, reaching as far as Kiev in the Ukraine,
from where the conversion of the country spread in the 11th century. He is also
considered to be a patron of Scotland, where another tradition says some of his
relics where brought in the 4th century in consequence of a dream of Saint Rule
(Regulus), who was custodian of Andrew's relics at Patras. Reportedly an angel
guided Rule to a place called Saint Andrew's, where Regulus built a church to
house the relics, became its first bishop, and evangelized the Scots in the
area for three decades. The church became a center of pilgrimage.
Crusaders stole Andrew's
alleged body in 1210 and took them to Amalfi, which still claims the relics.
The head, considered one of the treasures of Saint Peter's, was given to Pope
Pius II by the despot Thomas Palaeologus in 1461, but was returned to Constantinople
by Pope Paul VI.
Andrew's feast was
universal in the West from the 6th century. There are church dedications in his
honor from early times in France, Italy, and England (at Rochester as early as
637). (Attwater, Attwater 2, Benedictines, Bentley, Coulson, Delaney,
Encyclopedia, Farmer, White).
Saint Andrew is generally
pictured as an old man, generally with a book and transverse or saltire cross.
Sometimes the image may contain (1) fish or a fishing net; (2) rope; (3) Andrew
sitting in a boat (Roeder). In the most ancient images, he is depicted with a
normal Latin cross. The X-cross was associated with him from the 10th century
at Autun, but became common only in the 14th century (Farmer). There are
several images available on the Internet:
Anonymous Greek icon
Saint Andrew the First-Called (anonymous Russian icon)
Saint Andrew the First-Called (by Lionda)
He is the patron of
Avranches, Brabant, Brunswick, Burgundy, Holstein, Luxembourg, Minden, Pesaro,
Yetminster, Russia, Scotland, and Greece. He is the protector of fishermen,
fishmongers, and sailors. He is invoked against gout and stiff-neck (Delaney,
Roeder).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/1130.shtml
St. Andrew
The name
"Andrew" (Gr., andreia, manhood, or valour), like other Greek
names, appears to have been common among the Jews from
the second or third century B.C.
St. Andrew, the Apostle,
son of Jonah, or John (Matthew
16:17; John
1:42), was born in Bethsaida of Galilee(John
1:44). He was brother of Simon (Peter) (Matthew
10:2; John
1:40). Both were fishermen (Matthew
4:18;Mark
1:16), and at the beginning of Our
Lord's public life occupied the same house at Capharnaum (Mark
1:21, 29).
From the fourth
Gospel we learn that Andrew was a disciple of
the Baptist, whose testimony first led him and John
the Evangelist to follow Jesus (John
1:35-40). Andrew at once recognized Jesus as
the Messias,
and hastened to introduce Him to his brother, Peter, (John
1:41). Thenceforth the two brothers were disciples ofChrist.
On a subsequent occasion, prior to the final call to the apostolate,
they were called to a closer companionship, and then they left all things to
follow Jesus (Luke
5:11; Matthew
4:19-20; Mark
1:17-18).
Finally Andrew was chosen
to be one of the Twelve;
and in the various lists of Apostles given
in the New
Testament (Matthew
10:2-4); Mark
3:16-19; Luke
6:14-16; Acts
1:13) he is always numbered among the first four. The only other explicit
reference to him in the Synoptists occurs
in Mark
13:3, where we are told he joined
with Peter, James and John in putting the question
that led to Our
Lord's great eschatological discourse.
In addition to this scanty information, we learn from the fourth
Gospel that on the occasion of the miraculous feeding
of the five thousand, it was Andrew who said: "There is a boy here who has
five barley loaves and two fishes: but what are these among so many?" (John
6:8-9); and when, a few days before Our
Lord's death, certain Greeks asked Philip that they
might see Jesus, Philip referred
the matter to Andrew as to one of greater authority, and then both told Christ (John
12:20-22). Like the majority of the Twelve,
Andrew is not named in the Acts except
in the list of the Apostles,
where the order of the first four is Peter, John, James,Andrew;
nor have the Epistles or the Apocalypse any
mention of him.
From what we know of
the Apostles generally,
we can, of course, supplement somewhat these few details. As one of the Twelve,
Andrew was admitted to the closest familiarity with Our
Lord during His public life; he was present at the Last
Supper; beheld the risen
Lord; witnessed the Ascension;
shared in the graces and gifts of
the first Pentecost, and helped, amid threats and persecution,
to establish the Faith in
Palestine.
When the Apostles went
forth to preach to the Nations, Andrew seems to have taken an important
part, but unfortunately we have no certainty as
to the extent or place of his labours. Eusebius (Church
History III.1), relying, apparently, upon Origen,
assigns Scythia as his mission field: Andras de [eilechen] ten Skythian;
while St.
Gregory of Nazianzus (Oration
33) mentions Epirus; St.
Jerome (Ep. ad Marcell.) Achaia;
and Theodoret (on
Ps. cxvi) Hellas. Probably these various accounts are correct, for Nicephorus (H.E.
II:39), relying upon early writers, states that Andrew preached in Cappadocia,
Galatia, and Bithynia, then in the land of the anthropophagi and the
Scythian deserts,
afterwards in Byzantium itself,
where he appointed St. Stachys as its first bishop,
and finally in Thrace, Macedonia, Thessaly,
and Achaia.
It is generally agreed that he was crucified by order of the Roman Governor,
Aegeas or Aegeates, at Patrae in Achaia,
and that he was bound, not nailed, to the cross, in order to prolong his
sufferings. The cross on which he suffered is commonly held to have been the
decussate cross, now known as St. Andrew's, though the evidence for this view
seems to be no older than the fourteenth century. His martyrdom took
place during the reign of Nero,
on 30 November, A.D. 60); and both the Latin and Greek
Churches keep 30 November as his feast.
St. Andrew's relics were
translated from Patrae to Constantinople, and deposited in
the church of the Apostles there,
about A.D. 357. When Constantinople was taken by the French, in
the beginning of the thirteenth century, Cardinal Peter of Capua brought
the relics to Italy and
placed them in the cathedral of Amalfi,
where most of them still remain. St. Andrew is honoured as
their chief patron by Russia and Scotland.
MacRory,
Joseph. "St. Andrew." The Catholic Encyclopedia. Vol.
1. New York: Robert Appleton Company, 1907. 29 Nov.
2015 <http://www.newadvent.org/cathen/01471a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Christine J. Murray. Dedicated
to Andrew E. Murray.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. March 1, 1907. Remy Lafort, S.T.D.,
Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/01471a.htm
Statua
in argento di Sant'Andrea (custodita nel Duomo di Amalfi)
durante
la solenne processione del 30 novembre.
St. Andrew The Apostle
Saint Andrew was the first disciple of Jesus. He was the younger brother of
Saint Peter and was born in Bethsaida on the Sea of Galilee. The brothers were
fishermen by trade. Jesus called them to be his disciples by saying that he
would make them “fishers of men.”
The Gospel of John teaches us much about St. Andrew who was originally a
disciple of St. John the Baptist. When John pointed to Jesus and said, “Behold
the Lamb of God!” Andrew understood that Jesus was greater and immediately left
John to follow Jesus. He visited in Jesus’ home and later brought his brother
Simon Peter, who Jesus also called to be an apostle.
It is believed that Saint Andrew and Saint Peter continued their trade as
fishermen until Christ called them to a closer relationship, and they left all
things to follow Jesus. After Christ’s crucifixion and resurrection, St. Andrew
the Apostle preached the gospel in Asia Minor and in Scythia as far as Kiev.
Not much is mentioned in the Book of Acts regarding the life of Saint Andrew.
Saint Andrew was martyred by crucifixion at Patras in Achaea in Greece. Because
St. Andrew deemed himself unworthy to be crucified on the same type of cross on
which Christ had been crucified, he asked to be tied to a Crux decussata or an
X shaped cross. The Apostle Andrew did not die right away but instead he was
left to suffer for two days while he continued to preach the gospel of Jesus
Christ until he finally died.
Although little is mentioned in the Book of Acts regarding the life of St.
Andrew, much can be learned through St. Andrew’s life. He and Saint Peter gave
up their lifelong careers and lifestyles, leaving everything behind, to follow
Jesus. Their undying faith in a difficult world is an inspiration to all
Christians.
His relics consist of a small finger, the top of his cranium and pieces of the
cross. These are kept in a shrine at the Church of St. Andrew in Patras. Saint
Andrew is the Patron Saint of Scotland, Russia and Greece. Scots celebrate
Saint Andrew’s Day around the world on the 30th of November. The flag of
Scotland is the Cross of St. Andrew.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/saint-andrew/
St. Andrew, Apostle
The acts of this
apostle’s martyrdom, though rejected by Tillemont, &c. are maintained to be
genuine by Nat. Alexander, Hist. t. 1, and by Mr. Woog, professor of history
and antiquities at Leipsic, in learned dissertations published in 1748 and
1751. The authority of this piece being contested, little stress is laid upon
it: and the following account is gathered from the sacred writings, and those
of the fathers.
ST. ANDREW was a native
of Bethsaida, a town in Galilee, upon the banks of the lake of Genesareth. He
was the son of Jonas or John, a fisherman of that town, and brother to Simon
Peter, but whether elder or younger the holy scriptures have not acquainted us.
They had afterwards a house at Capharnaum, where Jesus lodged when he preached
in that city. It is no small proof of the piety and good inclinations of St.
Andrew, that when St. John Baptist began to preach penance in the desert, he
was not content with going to hear him as others did, but became his disciple,
passed much of his time in hearing his instructions, and studied punctually to
practise all his lessons and copy his example; but he often returned home to
his fishing trade. He was with his master when St. John Baptist seeing Jesus
pass by the day after he had been baptized by him, said: Behold the Lamb
of God. 1 Andrew,
by the ardour and purity of his desires, and his fidelity in every religious
practice, deserved to be so far enlightened as to comprehend this mysterious
saying, and, without delay, he and another disciple of the Baptist went after
Jesus, who drew them secretly by the invisible bands of his grace, and saw them
with the eyes of his spirit before he beheld them with his corporal eyes.
Turning back as he walked, and seeing them follow him, he said: What seek
ye? They said, they desired to know where he dwelt: and he bade them come
and see. There remained but two hours of that day, which they spent with him,
and, according to several fathers, the whole night following. “O how happy a
day, how happy a night did they pass!” cries out St. Austin. 2 “Who
will tell us what things they then learned from the mouth of their Saviour. Let
us build ourselves a dwelling for him in our hearts, to which he may come, and
where he may converse with us.” For this happiness is enjoyed by a soul which
opens her affections to God, and receives the rays of his divine light in
heavenly contemplation. The joy and comfort which St. Andrew felt in that
conversation are not to be expressed by words. By it he clearly learned that
Jesus was the Messias and the Redeemer of the world, and resolved from that
moment to follow him: he was the first of his disciples, and therefore is
styled by the Greeks the Protoclet, or First Called.
Andrew, who loved
affectionately his brother Simon, called afterwards Peter, could not rest till
he had imparted to him the infinite treasure which he had discovered, and
brought him to Christ, that he might also know him. Simon was no sooner come to
Jesus, but the Saviour of the world admitted him as a disciple, and gave him
the name of Peter. The brothers tarried one day with him to hear his divine
doctrine, and the next day returned home again. From this time they became
Jesus’s disciples, not constantly attending upon him, as they afterwards did,
but hearing him frequently, as their business would permit, and returning to
their trade and family affairs again. Jesus, in order to prove the truth of his
divine doctrine by his works, wrought his first miracle at the marriage at Cana
in Galilee, and was pleased that these two brothers should be present at it
with his holy mother. Jesus, going up to Jerusalem to celebrate the Passover,
stayed some days in Judæa, and baptized in the Jordan. Peter and Andrew also baptized
by his authority, and in his name. Our Saviour being come back into Lower
Galilee in autumn, and meeting one day Peter and Andrew fishing in the lake,
before the end of the same year, he called them to a constant attendance upon
the ministry of the gospel, saying, that he would make them fishers of men.
Whereupon, they immediately left their nets to follow him, and never went from
him again. The year following the Son of God formed the college of his
apostles, in which our two brothers are named by the evangelists at the head of
the rest. Not long after, Jesus went down to Capharnaum, and lodged at the
house of Peter and Andrew, and, at the request of them both, cured Peter’s
wife’s mother of a fever, by taking her by the hand, and rebuking the fever, by
which it left her. When Christ would not send away the multitude of five
thousand persons, who had followed him into the desert, till they were
refreshed with some food, St. Philip said two hundred penny worth of bread
would not suffice. But Andrew seemed to express a stronger faith, saying, there
was a boy who had five barley loaves and two small fishes: which, indeed, were
nothing among so many: but Christ could, if he pleased, exert his power, seeing
he was greater than Eliseus who, with twenty loaves, fed a hundred men. 3 When
Christ was at Bethania, at the house of Lazarus, a little before his Sacred
Passion, certain Greeks who came to worship God at the festival, addressed
themselves to Philip, begging him to introduce them to Jesus. Philip did not
undertake to do it alone; but spoke to St. Andrew, and they both together spoke
to their divine master, and procured these strangers that happiness. This shows
the great credit St. Andrew had with Christ; on which account St. Bede calls
him the Introductor to Christ, and says he had this honour, because he brought
St. Peter to him. Christ having foretold the destruction of the temple, Peter,
John, James, and Andrew, asked him privately when that should come to pass,
that they might forewarn their brethren to escape the danger.
After
Christ’s resurrection and the descent of the Holy Ghost, St. Andrew preached
the gospel in Scythia, as Origen testifies. 4 Sophronius,
who wrote soon after St. Jerom, and translated his catalogue of illustrious
men, and some other works into Greek, adds Sogdiana and Colchis. Theodoret
tells us, 5 that
he passed into Greece; St. Gregory Nazianzen mentions particularly Epirus, 6 and
St. Jerom Achaia. 7 St.
Paulinus says, 8 this
divine fisherman, preaching at Argos, put all the philosophers there to
silence. St. Philastrius tells us, 9 that
he came out of Pontus into Greece, and that in his time people at Sinope were
persuaded that they had his true picture, and the pulpit in which he had
preached in that city. The Muscovites have long gloried that St. Andrew carried
the gospel into their country as far as the mouth of the Borysthenes, and to
the mountains where the city of Kiow now stands, and to the frontiers of
Poland. 10 If
the ancients mean European Scythia, when they speak of the theatre of his
labours, this authority is favourable to the pretensions of the Muscovites. The
Greeks 11 understand
it of Scythia, beyond Sebastopolis in Colchis, and perhaps also of the
European; for they say he planted the faith, in Thrace, and particularly at
Byzantium, afterwards called Constantinople. But of this we meet with no traces
in antiquity. Several Calendars commemorate the feast of the chair of St.
Andrew at Patræ in Achaia. It is agreed that he laid down his life there for
Christ. St. Paulinus says, 12 that
having taken many people in the nets of Christ, he confirmed the faith which he
had preached, by his blood at Patræ. SS. Sophronius, Gaudentius, and Austin
assure us, that he was crucified; St. Peter Chrysologus says, 13 on
a tree; Pseudo-Hippolytus adds, on an olive-tree. In the hymn of Pope Damasus
it is barely mentioned that he was crucified. When the apostle saw his cross at
a distance, he is said to have cried out: 14 “Hail
precious cross, that hast been consecrated by the body of my Lord, and adorned
with his limbs as with rich jewels. I come to thee exulting and glad; receive
me with joy into thy arms. O good cross, that hast received beauty from our
Lord’s limbs: I have ardently loved thee; long have I desired and sought thee:
now thou art found by me, and art made ready for my longing soul: receive me
into thy arms taking me from among men, and present me to my master; that he
who redeemed me on thee, may receive me by thee.” Upon these ardent breathings
St. Bernard writes: 15 “When
he saw at a distance the cross prepared for him, his countenance did not
change, nor did his blood freeze in his veins, nor did his hair stand on end,
nor did he lose his voice, nor did his body tremble, nor was his soul troubled,
nor did his senses fail him, as it happens to human frailty: but the flame of
charity which burned in his breast, cast forth sparks through his mouth.” The
saint goes on, showing that fervour and love will make penance and labour
sweet, seeing it can sweeten death itself, and, by the unction of the Holy
Ghost, make even its torments desirable. The body of St. Andrew was translated
from Patræ to Constantinople in 357, together with those of SS. Luke and
Timothy, and deposited in the church of the apostles, which Constantine the
Great had built a little before. SS. Paulinus and Jerom mention miracles
wrought on that occasion. The churches of Milan, Nola, Brescia, and some other
places were, at the same time, enriched with small portions of these relics, as
we are informed by SS. Ambrose, Gaudentius, Paulinus, &c.
When the city of
Constantinople was taken by the French, Cardinal Peter of Capua brought the
relics of St. Andrew thence into Italy in 1210, and deposited them in the
cathedral of Amalphi, where they still remain. 16 Thomas
the Despot, when the Turks had made themselves masters of Constantinople, going
from Greece into Italy, and carrying with him the head of St. Andrew, presented
it to Pope Pius II., in the year 1461, who allotted him a monastery for his
dwelling, with a competent revenue, as is related by George Phranza, the last
of the Byzantine historians, who wrote in four books the history of the Greek
emperors after the Latins had lost Constantinople, with a curious account of
the siege and plunder of that city by the Turks, in which tragical scene he had
a great share, being Protovestiarius, one of the chief officers in the
emperor’s court and army. 17 It
is the common opinion that the cross of St. Andrew was in the form of the letter
X, styled a cross decussate, composed of two pieces of timber crossing each
other obliquely in the middle. That such crosses were sometimes used is
certain: 18 yet
no clear proofs are produced as to the form of St. Andrew’s cross. It is
mentioned in the records of the duchy of Burgundy, that the cross of St. Andrew
was brought out of Achaia, and placed in the nunnery of Weaune near Marseilles.
It was thence removed into the abbey of St. Victor in Marseilles, before the
year 1250, and is still shown there. A part thereof inclosed in a silver case
gilt, was carried to Brussels by Philip the Good, duke of Burgundy and Brabant,
who, in honour of it, instituted the Knights of the Golden Fleece, who, for the
badge of their Order, wear a figure of this cross, called St. Andrew’s cross,
or the cross of Burgundy. 19 The
Scots honour St. Andrew as principal patron of their country, and their historians
tell us, that a certain abbot called Regulus, brought thither from Patræ, in
369, or rather from Constantinople some years later, certain relics of this
apostle which he reposited in a church which he built in his honour, with a
monastery called Abernethy, where now the city of St. Andrew’s stands. 20 Usher
proves that many pilgrims resorted to this church from foreign countries, and
that the Scottish monks of that place were the first who were called Culdees. 21 Hungus,
king of the Picts, soon after the year 800, in thanksgiving for a great victory
which he had gained over the Northumbrians, gave to this church the tenth part of
all the land of his dominions. Kenneth II., king of the Scots, having overcome
the Picts, and entirely extinguished their kingdom in North Britain in 845,
repaired and richly endowed the church of St. Regulus or Rueil, in which the
arm of St. Andrew was reverently kept. 22 The
Muscovites say he preached the faith amongst them, and honour him as the
principal titular saint of their empire. Peter the Great instituted under his
name the first and most noble Order of knighthood, or of the blue ribbon:
leaving the project of a second Order of St. Alexander Newski, or of the red
ribbon, to be carried into execution by his widow.
St. Andrew, by conversing
with Christ, extinguished in his breast all earthly passions and desires, and
attained to the happiness of his pure divine love. We often say to ourselves,
that we also desire to purchase holy love, the most valuable of all treasures,
and the summit of dignity and happiness. But these desires are fruitless and
mere mockery, unless we earnestly set about the means. In the first place, we
must be at the expense (if that can be called an expense, which is the first
step to true liberty and happiness) of laying a deep foundation of humility,
meekness and self-denial. We must first, with the apostle, leave all things;
that is to say, we must sincerely and in spirit forsake the world, (though we
live in it,) and must also renounce and die to ourselves before we can be
admitted to the familiar converse of our Redeemer and God, or before he
receives us to his chaste spiritual embraces, and opens to us the treasure of
his choicest graces. This preparation and disposition of soul, it must be our
constant care always to improve; for, in the same proportion that the world and
self-love are banished from our hearts, shall we advance in divine love. But
this great virtue, the queen, the form, and the soul of all perfect virtue is
learned, exercised, and improved, by conversing much with God in holy
meditation, reading, and assiduous fervent prayer and recollection: also by its
external acts, in all manner of good works, especially those of fraternal
charity and spiritual mercy. 23
Note 2. S. Aug. Tr.
7, in Joan. n. 9, t. 3, p 345. [back]
Note 3. 4 or 2 Kings
iv. 43. [back]
Note 4. Ap.
Eus. [back]
Note 5. In Ps.
cxvi. [back]
Note 6. Or.
35. [back]
Note 7. S. Hier. ep.
148. [back]
Note 8. S. Paulin.
Car. 24. [back]
Note 9. C.
88. [back]
Note 10. See Sigism.
Herbersteinius; also Culcinius ad 30 Novemb. [back]
Note 11. In
Synaxario et Menæis. [back]
Note 12. Carm. 24,
25. [back]
Note 13. Serm.
133. [back]
Note 14. See his acts,
St. Peter Damian, St. Bernard, &c. [back]
Note 15. Serm. 2, de
S. Andrea, n. 3. [back]
Note 16. See
Ughelli, Italia Sacra, t. 7. [back]
Note 17. Georgius
Phranza Protovestiarius in chronico, l. 3, c. 26, p. 122, in Supplemento
hist. Byzant Venetiis, 1723. [back]
Note 18. See Gaspar
Sagittarius, c. 8, p. 85, et Gretser, de Cruce, l. 1, c. 2. Oper. t. 1. [back]
Note 19. See F.
Honoré sur la Chevalerie, and principally Mr. Woog, the learned Lutheran
professor, who has subjoined to his edition of St. Andrew’s acts, an accurate
account of the orders, and guilds of fraternities instituted in honour of St.
Andrew. [back]
Note 20. See
Combefis, Notat. ad Hippolyt. p. 32, t. 1, ed. Fabricii. [back]
Note 21. See Fordun,
Scoti-Chr. l. 2, c. 46, et Usher, Antiq. c. 15, p. 345. [back]
Note 22. The city of St. Andrew’s, situate in the county of Fife, rose from the abbey, and was in a very flourishing condition when the university was erected, in 1441, by Bishop Henry Wardlow, and confirmed by the pope. This university was much augmented by James Kennedy, the succeeding bishop, who was regent of the kingdom during the minority of James III. The next bishop, called Patrick Graham, gained a sentence at Rome, declaring that the Archbishop of York had no jurisdiction over the see of St. Andrew’s, and likewise obtained that this latter should be erected into an archbishopric. (See Sir James Balfour; also Mr. Robert Keith’s catalogue of the several bishops of Scotland, at Edinburgh, 1755, p. 20.) The Abbot of St. Andrew’s of canon-regulars, (who succeeded the Culdees in this place, and were a filiation of the abbey of Scone,) in parliament had the precedence of all the abbots in Scotland. (See Mr. Robert Keith’s account of the religious houses in Scotland, p. 237.) But the abbeys of Scone, upon the river Tay, a mile above Perth, in which the kings were crowned, and where the royal marble chair, now at Westminster, was kept; and Holy-Rood-House, dedicated in honour of the holy cross, both of this Order, were more famous. The regular canons were most flourishing, and succeeded in most of the houses of the Culdees in Scotland. The chief monasteries of the Benedictin Order in Scotland, were Dunfermline, in Pertshire, begun by Malcolm III. surnamed Canmore, where several kings were buried, and the shrine of St. Margaret was kept, and Coldingham in the shire of Berwick, which monastery was re-founded by King Edgar, for monks, the ancient nunnery having been destroyed by the Danes. See Keith, ib.
The institution of the Order of knighthood in honour of St. Andrew
is ascribed by the Scots to King Achaius in the eighth century, which seemed in
a manner obliterated, when King James VII. revived it. The collar is made up of
thistles and rue, the one not being to be touched without hurt; and the other
being an antidote against poison. [back]
Note 23. On the
panegyrists on St. Andrew, see Fabricius in Biblioth Græcâ, t. 9, p. 54, and in
Codice Apocrypho Novi Testamenti, p. 707. [back]
Rev. Alban
Butler (1711–73). Volume XI: November. The Lives of the
Saints. 1866.
SOURCE : http://www.bartleby.com/210/11/301.html
The Feast of
the Holy Apostle Andrew the First Called is November 30th. Our
Community chose Saint Andrew as its patron saint because the first organizational
meeting of our Parish was held on his Feast Day, November 30, 1979. The Patron
Icon of St. Andrew, enshrined in the narthex of the Church, is a unique
composition that exists nowhere else in sacred art. Iconographer Xenia
Pokrovsky designed and wrote this sacred icon in egg-tempera. It depicts St.
Andrew’s missionary work in the cities of Syria, from which the ancestors of
many of our parishioners emigrated.
Saint Andrew was the son of Jonah and brother of Peter, born in Bethsaida, and
a fisherman by profession. He was first a disciple of St. John the Baptist,
but, when John pointed to the Lord Jesus and said:”Behold, the Lamb of God”
(John 1:36), St. Andrew left his first teacher and followed Christ. After that,
Andrew brought his brother Peter to the Lord.
After the descent of the Holy Spirit, it fell to the lot of the First-called of
Christ’s Apostles, St. Andrew, to preach the Gospel in Byzantium and Thrace,
then in the lands along the Danube, in Russia, and around the Black Sea, and
finally in Epirus, Greece, and the Peloponnese, where he suffered persecution.
In Byzantium, he installed St. Stachys as its first bishop; in Kiev he raised
the Cross on high and prophesied a Christian future for the Russian people; in
Thrace, Epirus, Greece, and the Peloponnese, he brought many people to the
Faith and gave them bishops and priests. In the city of Patras he performed
many wonders in the name of Christ and brought many to the Lord, among whom
were the brother and wife of the imperial governor, Aegeatus.
Aegeatus, infuriated by this, put Andrew to torture and then crucified him.
While he was still alive on the cross, the Apostle of Christ taught the
Christians who were gathered round him. The people wanted to take him down from
the cross, but he would not let them. Finally, the Apostle prayed to God, and a
strange radiance surrounded him. This light lasted for half an hour and, when
it disappeared, the Apostle gave his holy soul into God’s hands. Thus the
first-called Apostle, who first of the twelve Great Apostles came to know the
Lord and follow Him, finished his earthly course. St. Andrew suffered for the
Lord in the year 62 A.D. His relics were translated to Constantinople, but his
head was later taken to Rome and one hand to Moscow.
Taken from the Prologue from Ochrid by Bishop Nicholai Velmirovich and
translated by Mother Maria. S
St. Andrew is the Patron Saint of Greece, Russia, Romania, Scotland and
Luxembourg.
“O ANDREW, THE FIRST-CALLED OF THE APOSTLES AND BROTHER OF THE FOREMOST
DISCIPLE, ENTREAT THE MASTER OF ALL TO GRANT PEACE TO THE WORLD AND TO OUR
SOULS GREAT MERCY” -TROPARION OF ST. ANDREW
SOURCE : http://standrewlexington.org/patron-saint/
Sant' Andrea Apostolo
Bethsaida di Galilea -
Patrasso (Grecia), ca. 60 dopo Cristo
All’apostolo Andrea
spetta il titolo di 'Primo chiamato'. Ed è commovente il fatto che, nel
Vangelo, sia perfino annotata l’ora («le quattro del pomeriggio») del suo primo
incontro e primo appuntamento con Gesù. Fu poi Andrea a comunicare al fratello
Pietro la scoperta del Messia e a condurlo in fretta da Lui. La sua presenza è
sottolineata in modo particolare nell’episodio della moltiplicazione dei pani.
Sappiamo inoltre che, proprio ad Andrea, si rivolsero dei greci che volevano
conoscere Gesù, ed egli li condusse al Divino Maestro. Su di lui non abbiamo
altre notizie certe, anche se, nei secoli successivi, vennero divulgati degli
Atti che lo riguardano, ma che hanno scarsa attendibilità. Secondo gli antichi
scrittori cristiani, l’apostolo Andrea avrebbe evangelizzato l’Asia minore e le
regioni lungo il mar Nero, giungendo fino al Volga. È perciò onorato come
patrono in Romania, Ucraina e Russia. Commovente è la 'passione' – anch’essa
tardiva – che racconta la morte dell’apostolo, che sarebbe avvenuta a Patrasso,
in Acaia: condannato al supplizio della croce, egli stesso avrebbe chiesto
d’essere appeso a una croce particolare fatta ad X (croce che da allora porta
il suo nome) e che evoca, nella sua stessa forma, l’iniziale greca del nome di
Cristo. La Legenda aurea riferisce che Andrea andò incontro alla sua croce
con questa splendida invocazione sulle labbra: «Salve Croce, santificata dal
corpo di Gesù e impreziosita dalle gemme del suo sangue… Vengo a te pieno di
sicurezza e di gioia, affinché tu riceva il discepolo di Colui che su di te è
morto. Croce buona, a lungo desiderata, che le membra del Signore hanno
rivestito di tanta bellezza! Da sempre io ti ho amata e ho desiderato di
abbracciarti… Accoglimi e portami dal mio Maestro».
Patronato: Pescatori
Etimologia: Andrea =
virile, gagliardo, dal greco
Emblema: Croce decussata,
Rete da pescatore
Martirologio Romano:
Festa di sant’Andrea, Apostolo: nato a Betsaida, fratello di Simon Pietro e
pescatore insieme a lui, fu il primo tra i discepoli di Giovanni Battista ad
essere chiamato dal Signore Gesù presso il Giordano, lo seguì e condusse da lui
anche suo fratello. Dopo la Pentecoste si dice abbia predicato il Vangelo nella
regione dell’Acaia in Grecia e subíto la crocifissione a Patrasso. La
Chiesa di Costantinopoli lo venera come suo insigne patrono.
Tra gli apostoli è il primo che incontriamo nei Vangeli: il pescatore Andrea, nato a Bethsaida di Galilea, fratello di Simon Pietro. Il Vangelo di Giovanni (cap. 1) ce lo mostra con un amico mentre segue la predicazione del Battista; il quale, vedendo passare Gesù da lui battezzato il giorno prima, esclama: "Ecco l’agnello di Dio!". Parole che immediatamente spingono Andrea e il suo amico verso Gesù: lo raggiungono, gli parlano e Andrea corre poi a informare il fratello: "Abbiamo trovato il Messia!". Poco dopo, ecco pure Simone davanti a Gesù; il quale "fissando lo sguardo su di lui, disse: “Tu sei Simone, figlio di Giovanni: ti chiamerai Cefa”". Questa è la presentazione. Poi viene la chiamata. I due fratelli sono tornati al loro lavoro di pescatori sul “mare di Galilea”: ma lasciano tutto di colpo quando arriva Gesù e dice: "Seguitemi, vi farò pescatori di uomini" (Matteo 4,18-20).
Troviamo poi Andrea nel gruppetto – con Pietro, Giacomo e Giovanni – che sul monte degli Ulivi, “in disparte”, interroga Gesù sui segni degli ultimi tempi: e la risposta è nota come il “discorso escatologico” del Signore, che insegna come ci si deve preparare alla venuta del Figlio dell’Uomo "con grande potenza e gloria" (Marco 13). Infine, il nome di Andrea compare nel primo capitolo degli Atti con quelli degli altri apostoli diretti a Gerusalemme dopo l’Ascensione.
E poi la Scrittura non dice altro di lui, mentre ne parlano alcuni testi
apocrifi, ossia non canonici. Uno di questi, del II secolo, pubblicato nel 1740
da L.A. Muratori, afferma che Andrea ha incoraggiato Giovanni a scrivere il suo
Vangelo. E un testo copto contiene questa benedizione di Gesù ad Andrea:
"Tu sarai una colonna di luce nel mio regno, in Gerusalemme, la mia città
prediletta. Amen". Lo storico Eusebio di Cesarea (ca. 265-340) scrive che
Andrea predica il Vangelo in Asia Minore e nella Russia meridionale. Poi,
passato in Grecia, guida i cristiani di Patrasso. E qui subisce il martirio per
crocifissione: appeso con funi a testa in giù, secondo una tradizione, a una
croce in forma di X; quella detta poi “croce di Sant’Andrea”. Questo accade
intorno all’anno 60, un 30 novembre.
Nel 357 i suoi resti vengono portati a Costantinopoli; ma il capo, tranne un
frammento, resta a Patrasso. Nel 1206, durante l’occupazione di Costantinopoli
(quarta crociata) il legato pontificio cardinale Capuano, di Amalfi,
trasferisce quelle reliquie in Italia. E nel 1208 gli amalfitani le accolgono
solennemente nella cripta del loro Duomo. Quando nel 1460 i Turchi invadono la
Grecia, il capo dell’Apostolo viene portato da Patrasso a Roma, dove sarà
custodito in San Pietro per cinque secoli. Ossia fino a quando il papa Paolo
VI, nel 1964, farà restituire la reliquia alla Chiesa di Patrasso.
Autore: Domenico Agasso
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/22000
Sant'
Andrea Apostolo
Bethsaida di Galilea -
Patrasso (Grecia), ca. 60 dopo Cristo
Tra gli apostoli è il
primo che incontriamo nei Vangeli: il pescatore Andrea, nato a Bethsaida di
Galilea, fratello di Simon Pietro. Il Vangelo di Giovanni (cap. 1) ce lo mostra
con un amico mentre segue la predicazione del Battista; il quale, vedendo
passare Gesù da lui battezzato il giorno prima, esclama: "Ecco l’agnello
di Dio!". Parole che immediatamente spingono Andrea e il suo amico verso
Gesù: lo raggiungono, gli parlano e Andrea corre poi a informare il fratello:
"Abbiamo trovato il Messia!". Poco dopo, ecco pure Simone davanti a
Gesù; il quale "fissando lo sguardo su di lui, disse: “Tu sei Simone,
figlio di Giovanni: ti chiamerai Cefa”". Questa è la presentazione. Poi
viene la chiamata. I due fratelli sono tornati al loro lavoro di pescatori sul
“mare di Galilea”: ma lasciano tutto di colpo quando arriva Gesù e dice:
"Seguitemi, vi farò pescatori di uomini" (Matteo 4,18-20).
Troviamo poi Andrea nel
gruppetto – con Pietro, Giacomo e Giovanni – che sul monte degli Ulivi, “in
disparte”, interroga Gesù sui segni degli ultimi tempi: e la risposta è nota
come il “discorso escatologico” del Signore, che insegna come ci si deve
preparare alla venuta del Figlio dell’Uomo "con grande potenza e
gloria" (Marco 13). Infine, il nome di Andrea compare nel primo capitolo
degli Atti con quelli degli altri apostoli diretti a Gerusalemme dopo
l’Ascensione.
E poi la Scrittura non
dice altro di lui, mentre ne parlano alcuni testi apocrifi, ossia non canonici.
Uno di questi, del II secolo, pubblicato nel 1740 da L.A. Muratori, afferma che
Andrea ha incoraggiato Giovanni a scrivere il suo Vangelo. E un testo copto
contiene questa benedizione di Gesù ad Andrea: "Tu sarai una colonna di
luce nel mio regno, in Gerusalemme, la mia città prediletta. Amen". Lo
storico Eusebio di Cesarea (ca. 265-340) scrive che Andrea predica il Vangelo
in Asia Minore e nella Russia meridionale. Poi, passato in Grecia, guida i
cristiani di Patrasso. E qui subisce il martirio per crocifissione: appeso con
funi a testa in giù, secondo una tradizione, a una croce in forma di X; quella
detta poi “croce di Sant’Andrea”. Questo accade intorno all’anno 60, un 30
novembre.
Nel 357 i suoi resti
vengono portati a Costantinopoli; ma il capo, tranne un frammento, resta a
Patrasso. Nel 1206, durante l’occupazione di Costantinopoli (quarta crociata)
il legato pontificio cardinale Capuano, di Amalfi, trasferisce quelle reliquie
in Italia. E nel 1208 gli amalfitani le accolgono solennemente nella cripta del
loro Duomo. Quando nel 1460 i Turchi invadono la Grecia, il capo dell’Apostolo
viene portato da Patrasso a Roma, dove sarà custodito in San Pietro per cinque
secoli. Ossia fino a quando il papa Paolo VI, nel 1964, farà restituire la
reliquia alla Chiesa di Patrasso.
Patronato: Pescatori
Etimologia: Andrea =
virile, gagliardo, dal greco
Emblema: Croce
decussata, Rete da pescatore
Martirologio
Romano: Festa di sant’Andrea, Apostolo: nato a Betsaida, fratello di Simon
Pietro e pescatore insieme a lui, fu il primo tra i discepoli di Giovanni
Battista ad essere chiamato dal Signore Gesù presso il Giordano, lo seguì e
condusse da lui anche suo fratello. Dopo la Pentecoste si dice abbia predicato
il Vangelo nella regione dell’Acaia in Grecia e subíto la crocifissione a
Patrasso. La Chiesa di Costantinopoli lo venera come suo insigne patrono.
Andrea, fratello di
Simon Pietro è il Protocletos, infatti a lui spetta il titolo di
‘Primo chiamato, e in oriente tale aspetto viene grandemente valorizzato in
ambito ecclesiologico, punto imprescindibile di una corretta lettura ecumenica.
Risulta significativo e commovente il fatto che, nel Vangelo di Giovanni , sia
perfino annotata l’ora («le quattro del pomeriggio») del suo primo incontro e
primo appuntamento con Gesù. Fu poi Andrea a comunicare al fratello Pietro la
scoperta del Messia e a condurlo in fretta da Lui.
La sua presenza è
sottolineata in modo particolare nell’episodio della moltiplicazione dei pani.
Sappiamo inoltre che, proprio ad Andrea, si rivolsero dei greci che volevano conoscere
Gesù, ed egli li condusse al Divino Maestro. Tra gli apostoli è il primo che
incontriamo nei Vangeli: il pescatore Andrea, nato a Betsaida di Galilea,
fratello di Simon Pietro.
La sua figura delineata nel Vangelo di Giovanni
Il Vangelo di Giovanni
(cap. 1) ce lo mostra con un amico mentre segue la predicazione del Battista;
il quale, vedendo passare Gesù da lui battezzato il giorno prima, esclama:
“Ecco l’agnello di Dio!” Parole che immediatamente spingono Andrea e il suo
amico verso Gesù: lo raggiungono, gli parlano e Andrea corre poi a informare il
fratello: “Abbiamo trovato il Messia!”. Poco dopo, ecco pure Simone davanti a
Gesù; il quale “fissando lo sguardo su di lui, disse: “Tu sei Simone, figlio di
Giovanni: ti chiamerai Cefa””. Questa è la presentazione.
Poi viene la chiamata. I
due fratelli sono tornati al loro lavoro di pescatori sul “mare di Galilea”: ma
lasciano tutto di colpo quando arriva Gesù e dice: “Seguitemi, vi farò
pescatori di uomini” (Matteo 4,18-20). Nel corso dei secoli attorno alla figura
di Sant’Andrea sono nate molte leggende e tradizioni poco conosciute ma ricche
di significato. Della sua vita, recependo i dati desumibili dai Vangeli,
si può collocare il luogo di nascita a Betsaida, figlio di Giona e fratello di
Simone, Andrea viveva di pesca a Cafarnao, sul lago di Tiberiade, il suo
mestiere tuttavia non gli impedì di seguire la predicazione del Battista.
La storia della sua
vocazione ci è tramandata da San Giovanni nel suo Vangelo, quando il Battista
indicò Gesù che passava come l’Agnello di Dio, Andrea e Giovanni seguirono Gesù
e quell’incontro fu decisivo tanto che Andrea dopo che con tanta gioia ebbe
annunziato al fratello Simon Pietro, l’incontro con Gesù, lasciò le reti
mettendosi completamente al suo servizio. Gli episodi evangelici che fanno
esplicita menzione di Andrea non sono molti, tuttavia il suo nome appare sempre
nel primo gruppo nell’elenco dei nomi degli apostoli; l’ultima apparizione
nella Sacra Scrittura, si trova negli Atti degli Apostoli, dove è menzionato
tra gli apostoli nel cenacolo dopo l’Ascensione.
Attività apostolica dopo l’Ascensione
Sul prosieguo della sua
vita non si hanno certezze ma solo alcune testimonianze letterarie dell’epoca
patristica in cui emerge come Sant’Andrea svolse il suo apostolato nella
Scizia, una regione tra il Danubio e il Don, nel Ponto, nella Cappadocia, nella
Galazia e nella Bitinia, quindi passato in Acaia, l’attuale Grecia, sarebbe
stato eletto vescovo di Patrasso e ivi avrebbe subito il martirio il 30
Novembre, legato secondo la tradizione ad una croce decussata, cioè una croce a
braccia uguali come una X ,che da lui prese il nome di croce di Sant’Andrea,
legato appunto e non inchiodato per soffrire una più lunga agonia.
Il martirio a Patrasso
Il Martirologio Romano ci
riferisce inoltre come Sant’Andrea venne arrestato a Patrasso, fu
prima rinchiuso in prigione, quindi gravissimamente flagellato, e da ultimo
appeso in croce, sulla quale sopravvisse due giorni, istruendo il popolo e,
avendo pregato il Signore di non permettere che egli fosse deposto dalla croce,
fu circondato da un grande splendore celeste e quindi cessato tale splendore,
rese lo spirito. Giunto infatti a Patrasso, città dell'Acaia, fece
abbracciare a molti la verità del Vangelo e non esitò a riprendere
coraggiosamente il proconsole Egea, che resisteva alla predicazione evangelica,
rimproverandogli di voler essere il giudice degli uomini, mentre i demoni lo
ingannavano fino a fargli misconoscere il Cristo Dio, Giudice di tutti gli
uomini. Egea adirato gli disse di smettere di esaltare il Cristo che,
nonostante i buoni propositi dei sui atti non riuscì ad evitare la
crocifissione dei Giudei.
Andrea non curante delle
parole di Egea continuava a predicare che Gesù Cristo si era Lui stesso offerto
alla Croce, per la salvezza del genere umano, Egea lo interrompe con un
discorso empio e lo avverte di pensare alla sua salvezza, invitandolo a
riconoscere gli dei offrendo loro dei sacrifici. Andrea gli disse: “Per me, c'è
un Dio onnipotente, solo e vero Dio, al quale sacrifico tutti i giorni, non già
le carni dei tori né il sangue dei capri, ma l'Agnello senza macchia immolato
sull'altare; e tutto il popolo partecipa alla sua carne e l'Agnello che è
sacrificato rimane integro e pieno di vita”. Egea, fuori di sé dalla
collera, lo fece gettare in prigione. Il popolo ne avrebbe facilmente tratto
fuori il suo Apostolo se quest'ultimo non avesse calmato la folla,
scongiurandola di non impedirgli di giungere alla corona del
martirio.
Poco dopo, condotto
davanti al tribunale, Andrea continuava ad esaltare il mistero della Croce e
rimproverava ancora al Proconsole la sua empietà, Egea esasperato ordinò che lo
si mettesse in croce, per fargli imitare la morte di Cristo. Fu allora che,
giunto sul luogo del martirio e vedendo la croce, Andrea esclamò da lontano: “O
buona Croce che hai tratto la tua gloria dalle membra del Signore, Croce
lungamente bramata, ardentemente amata, cercata senza posa e finalmente
preparata ai miei ardenti desideri, toglimi di mezzo agli uomini e restituiscimi
al mio Signore affinché per te mi riceva Colui che per te mi ha riscattato”. Fu
dunque infisso alla croce, sulla quale rimase vivo per tre giorni, senza cessar
di predicare la fede di Gesù Cristo e passò così a Colui del quale si era
augurato di imitare la morte. Andrea morì il 30 Novembre del 64 D.C.
Culto e devozione
Il suo corpo venne
trasferito a Costantinopoli dall’imperatore Costanzo desideroso di avere nella
città imperiale le reliquie dell’apostolo per vantare su Roma un titolo di
onore, la liturgia bizantina infatti attribuì all’apostolo l’appellativo di
“Protocleto” cioè chiamato per primo, e facendo leva su una leggenda lo indicò
come primo vescovo di Bisanzio. Nel sec.XIII le reliquie di Sant’Andrea furono
trasferite ad Amalfi mentre la testa fu portata a Roma in San Pietro dove
rimase sino a quando Paolo VI la riconsegnò al patriarca ortodosso di Atene,
come gesto di buona volontà sulla strada dell’ecumenismo.
Il culto di Sant’Andrea,
forte in ambito bizantino, si diffuse da subito anche in ambiente latino. Ad
esso si accompagnarono molte narrazioni leggendarie fra cui le gesta narrate
nella passio di Andrea del secolo IV. Numerosissime furono le chiese sorte in
suo onore e specialmente presso i Francesi vi fu nel Medioevo una fervidissima
devozione per Sant’Andrea, invocato nelle battaglie, tanto che il grido
di guerra di Goffredo di Buglione, durante la prima Crociata era: “ Sant’Andrea
di Patrasso !”, la casa di Borgogna si mise sotto la protezione del Santo e
molte decorazioni militari e cavalleresche furono formate dalla Croce di
Sant’Andrea. Il pescatore di Galilea che facendosi sopravanzare dal fratello
era rimasto nell’ombra, ora appariva sugli stendardi e nelle insegne come un
condottiero, forse proprio perché era stato il primo a seguire animosamente
Gesù.
Una curiosità,
Sant’Andrea è considerato il patrono dei macellai, dei cordai, dei pescatori e
dei pescivendoli, nonché della Scozia, della Grecia e della Russia. Un’altra
curiosissima leggenda narra come le ragazze in cerca di marito debbano dopo
aver mangiato metà mela, riporre l’altra metà sotto il cuscino e rivolgendo una
preghiera a Sant’Andrea, in sogno quest’ultimo comunicherà loro un segreto tale
da permetter loro di sposarsi.
Autore: Don Luca
Roveda
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/22000
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
Piazza San Pietro
Mercoledì, 14 giugno 2006
Andrea, il Protoclito
Cari fratelli e sorelle,
nelle ultime due
catechesi abbiamo parlato della figura di san Pietro. Adesso vogliamo, per
quanto le fonti permettono, conoscere un po’ più da vicino anche gli altri
undici Apostoli. Pertanto parliamo oggi del fratello di Simon Pietro,
sant’Andrea, anch'egli uno dei Dodici. La prima caratteristica che colpisce in
Andrea è il nome: non è ebraico, come ci si sarebbe aspettato, ma greco, segno
non trascurabile di una certa apertura culturale della sua famiglia. Siamo in
Galilea, dove la lingua e la cultura greche sono abbastanza presenti. Nelle
liste dei Dodici, Andrea occupa il secondo posto, come in Matteo (10,1-4) e in
Luca (6,13-16), oppure il quarto posto come in Marco (3,13-18) e negli Atti
(1,13-14). In ogni caso, egli godeva sicuramente di grande prestigio all'interno
delle prime comunità cristiane.
Il legame di sangue tra
Pietro e Andrea, come anche la comune chiamata rivolta loro da Gesù, emergono
esplicitamente nei Vangeli. Vi si legge: “Mentre Gesù camminava lungo il mare
di Galilea vide due fratelli, Simone chiamato Pietro e Andrea suo fratello, che
gettavano la rete in mare, perché erano pescatori. E disse loro: «Seguitemi, vi
farò pescatori di uomini»” (Mt 4,18-19; Mc 1,16-17). Dal Quarto
Vangelo raccogliamo un altro particolare importante: in un primo momento,
Andrea era discepolo di Giovanni Battista; e questo ci mostra che era un uomo
che cercava, che condivideva la speranza d’Israele, che voleva conoscere più da
vicino la parola del Signore, la realtà del Signore presente. Era veramente un
uomo di fede e di speranza; e da Giovanni Battista un giorno sentì proclamare
Gesù come “l’agnello di Dio” (Gv 1,36); egli allora si mosse e, insieme a
un altro discepolo innominato, seguì Gesù, Colui che era chiamato da Giovanni
“agnello di Dio”. L’evangelista riferisce: essi “videro dove dimorava e quel
giorno dimorarono presso di lui” (Gv 1,37-39). Andrea quindi godette di
preziosi momenti d’intimità con Gesù. Il racconto prosegue con un’annotazione
significativa: “Uno dei due che avevano udito le parole di Giovanni e lo
avevano seguito era Andrea, fratello di Simon Pietro. Egli incontrò per primo
suo fratello Simone e gli disse: «Abbiamo trovato il Messia, che significa il
Cristo», e lo condusse a Gesù” (Gv 1,40-43), dimostrando subito un non
comune spirito apostolico. Andrea, dunque, fu il primo degli Apostoli ad essere
chiamato a seguire Gesù. Proprio su questa base la liturgia della Chiesa
Bizantina lo onora con l'appellativo di Protóklitos, che significa
appunto “primo chiamato”. Ed è certo che anche per il rapporto fraterno tra
Pietro e Andrea la Chiesa di Roma e la Chiesa di Costantinopoli si sentono tra
loro in modo speciale Chiese sorelle. Per sottolineare questo rapporto, il mio
predecessore Papa Paolo VI, nel 1964, restituì l’insigne reliquia di sant’Andrea,
fino ad allora custodita nella Basilica Vaticana, al Vescovo metropolita
ortodosso della città di Patrasso in Grecia, dove secondo la tradizione
l'Apostolo fu crocifisso.
Le tradizioni evangeliche
rammentano particolarmente il nome di Andrea in altre tre occasioni che ci
fanno conoscere un po’ di più quest’uomo. La prima è quella della
moltiplicazione dei pani in Galilea. In quel frangente, fu Andrea a segnalare a
Gesù la presenza di un ragazzo che aveva con sé cinque pani d'orzo e due pesci:
ben poca cosa - egli rilevò - per tutta la gente convenuta in quel luogo
(cfr Gv 6,8-9). Merita di essere sottolineato, nel caso, il realismo
di Andrea: egli notò il ragazzo – quindi aveva già posto la domanda: “Ma che
cos’è questo per tanta gente?” (ivi) - e si rese conto della insufficienza
delle sue poche risorse. Gesù tuttavia seppe farle bastare per la moltitudine
di persone venute ad ascoltarlo. La seconda occasione fu a Gerusalemme. Uscendo
dalla città, un discepolo fece notare a Gesù lo spettacolo delle poderose mura
che sorreggevano il Tempio. La risposta del Maestro fu sorprendente: disse che
di quelle mura non sarebbe rimasta pietra su pietra. Andrea allora, insieme a
Pietro, Giacomo e Giovanni, lo interrogò: “Dicci quando accadrà questo e quale
sarà il segno che tutte queste cose staranno per compiersi” (Mc 13,1-4).
Per rispondere a questa domanda Gesù pronunciò un importante discorso sulla
distruzione di Gerusalemme e sulla fine del mondo, invitando i suoi discepoli a
leggere con accortezza i segni del tempo e a restare sempre vigilanti. Dalla
vicenda possiamo dedurre che non dobbiamo temere di porre domande a Gesù, ma al
tempo stesso dobbiamo essere pronti ad accogliere gli insegnamenti, anche
sorprendenti e difficili, che Egli ci offre.
Nei Vangeli è, infine,
registrata una terza iniziativa di Andrea. Lo scenario è ancora Gerusalemme,
poco prima della Passione. Per la festa di Pasqua - racconta Giovanni - erano
venuti nella città santa anche alcuni Greci, probabilmente proseliti o timorati
di Dio, venuti per adorare il Dio di Israele nella festa della Pasqua. Andrea e
Filippo, i due apostoli con nomi greci, servono come interpreti e mediatori di
questo piccolo gruppo di Greci presso Gesù. La risposta del Signore alla loro
domanda appare – come spesso nel Vangelo di Giovanni – enigmatica, ma proprio
così si rivela ricca di significato. Gesù dice ai due discepoli e, per loro
tramite, al mondo greco: “E’ giunta l’ora che sia glorificato il Figlio
dell’uomo. In verità, in verità vi dico: se il chicco di grano caduto in terra
non muore, rimane solo; se invece muore, produce molto frutto” (12,23-24). Che
cosa significano queste parole in questo contesto? Gesù vuole dire: Sì,
l’incontro tra me ed i Greci avrà luogo, ma non come semplice e breve colloquio
tra me ed alcune persone, spinte soprattutto dalla curiosità. Con la mia morte,
paragonabile alla caduta in terra di un chicco di grano, giungerà l’ora della
mia glorificazione. Dalla mia morte sulla croce verrà la grande fecondità: il
“chicco di grano morto” – simbolo di me crocifisso – diventerà nella
risurrezione pane di vita per il mondo; sarà luce per i popoli e le culture.
Sì, l’incontro con l’anima greca, col mondo greco, si realizzerà a quella
profondità a cui allude la vicenda del chicco di grano che attira a sé le forze
della terra e del cielo e diventa pane. In altre parole, Gesù profetizza la
Chiesa dei greci, la Chiesa dei pagani, la Chiesa del mondo come frutto della
sua Pasqua.
Tradizioni molto antiche
vedono in Andrea, il quale ha trasmesso ai greci questa parola, non solo
l’interprete di alcuni Greci nell’incontro con Gesù ora ricordato, ma lo
considerano come apostolo dei Greci negli anni che succedettero alla
Pentecoste; ci fanno sapere che nel resto della sua vita egli fu annunciatore e
interprete di Gesù per il mondo greco. Pietro, suo fratello, da
Gerusalemme attraverso Antiochia giunse a Roma per esercitarvi la sua missione
universale; Andrea fu invece l’apostolo del mondo greco: essi appaiono così in
vita e in morte come veri fratelli – una fratellanza che si esprime
simbolicamente nello speciale rapporto delle Sedi di Roma e di Costantinopoli,
Chiese veramente sorelle.
Una tradizione
successiva, come si è accennato, racconta della morte di Andrea a Patrasso, ove
anch’egli subì il supplizio della crocifissione. In quel momento supremo, però,
in modo analogo al fratello Pietro, egli chiese di essere posto sopra una croce
diversa da quella di Gesù. Nel suo caso si trattò di una croce decussata, cioè
a incrocio trasversale inclinato, che perciò venne detta “croce di
sant'Andrea”. Ecco ciò che l’Apostolo avrebbe detto in quell’occasione, secondo
un antico racconto (inizi del secolo VI) intitolato Passione di Andrea:
“Salve, o Croce, inaugurata per mezzo del corpo di Cristo e divenuta adorna
delle sue membra, come fossero perle preziose. Prima che il Signore salisse su
di te, tu incutevi un timore terreno. Ora invece, dotata di un amore celeste,
sei ricevuta come un dono. I credenti sanno, a tuo riguardo, quanta gioia tu
possiedi, quanti regali tu tieni preparati. Sicuro dunque e pieno di gioia io
vengo a te, perché anche tu mi riceva esultante come discepolo di colui che fu
sospeso a te ... O Croce beata, che ricevesti la maestà e la bellezza delle
membra del Signore! ... Prendimi e portami lontano dagli uomini e rendimi al
mio Maestro, affinché per mezzo tuo mi riceva chi per te mi ha redento. Salve,
o Croce; sì, salve davvero!”. Come si vede, c'è qui una profondissima
spiritualità cristiana, che vede nella Croce non tanto uno strumento di tortura
quanto piuttosto il mezzo incomparabile di una piena assimilazione al
Redentore, al Chicco di grano caduto in terra. Noi dobbiamo imparare di qui una
lezione molto importante: le nostre croci acquistano valore se considerate e
accolte come parte della croce di Cristo, se raggiunte dal riverbero della sua
luce. Soltanto da quella Croce anche le nostre sofferenze vengono nobilitate e
acquistano il loro vero senso.
L'apostolo Andrea,
dunque, ci insegni a seguire Gesù con prontezza
(cfr Mt 4,20; Mc 1,18), a parlare con entusiasmo di Lui a
quanti incontriamo, e soprattutto a coltivare con Lui un rapporto di vera
familiarità, ben coscienti che solo in Lui possiamo trovare il senso ultimo
della nostra vita e della nostra morte.
Saluti:
J’accueille avec joie les
pèlerins de langue française, présents à cette audience, en particulier la
Fraternité de la Famille Missionnaire Donum Dei, de Nouvelle-Calédonie, et
les jeunes de Paris et de Saint Maur. Puissiez-vous, comme saint André,
accueillir l’appel du Christ et être toujours prêts à témoigner de lui !
I welcome all the
English-speaking visitors present, including groups from England, Ireland,
Japan, Malaysia, Taiwan, South Africa and the United States. I greet in
particular the Felician Sisters gathered in Rome for their General Chapter.
Upon all of you and your families, I invoke God’s abundant blessing of peace
and joy!
Mit diesen Gedanken grüße
ich die Pilger und Besucher aus den deutschsprachigen Ländern. Das Beispiel des
Apostels Andreas möge euch allen zum Ansporn für ein wahrhaft christliches
Leben werden. Laßt euch von Christus rufen, folgt ihm nach und werdet zu Zeugen
seiner göttlichen Erlöserliebe. Dazu erbitte ich euch von Herzen Gottes reichen
Segen. - Einen frohen und gesegneten Tag!
Saludo a los peregrinos
de España y América Latina, especialmente a los feligreses de las parroquias de
San José de Utrera, San Miguel Arcángel de Lima y Emmanuel de Santiago de
Chile. Como el Apóstol Andrés, seguid a Cristo con prontitud, anunciadlo con
entusiasmo, cultivad con Él una relación de verdadera familiaridad, conscientes
de que las cruces y los sufrimientos adquieren su verdadero sentido si se
acogen como parte de la Cruz de Cristo.
Ao recorrer à intercessão
deste grande apóstolo, peço a todos os peregrinos presentes de língua
portuguesa, especialmente os grupos vindos de Portugal e do Brasil, que rezem
pela unidade da Igreja e pela comunhão de todos os cristãos. Com a minha bênção
Apostólica.
Saluto in lingua ceca:
Vítám poutníky z farnosti
Klatovy! V tomto měsíci červnu prosme Ježíše, který je tichý a pokorný srdcem,
aby přetvořil naše srdce podle srdce svého. Všem vám žehnám. Chvála Kristu!
Traduzione italiana del
saluto in lingua ceca:
Un benvenuto ai
pellegrini della Parrocchia di Klatovy! In questo mese di giugno chiediamo a
Gesù, che è mite e umile di cuore, di trasformare i nostri cuori secondo il Suo
Cuore. Vi benedico tutti. Sia lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua croata:
Upućujem srdačan pozdrav
svim hodočasnicima iz Hrvatske! Predragi, svjedočite svoju vjeru čestim pohodom
Gospodinu Isusu, otajstveno prisutnom u Svetohraništima crkava, kako bi
ispunjeni mirom i ljubavlju napredovali u svetosti. Hvaljen Isus i Marija!
Traduzione italiana del
saluto in lingua croata:
Rivolgo un cordiale
saluto ai pellegrini dalla Croazia! Carissimi, testimoniate la vostra fede con
la frequente visita al Signore Gesù, presente nel Mistero nei tabernacoli delle
chiese, affinché, riempiti di pace e di amore, progrediate nella santità. Siano
lodati Gesù e Maria!
Saluto in lingua lituana:
Širdingai sveikinu čia
atvykusius lietuvius! Linkiu, kad šioje maldingoje kelionėje rastumėte
tvirtybės būti ištikimais tiesos ir meilės Dvasios liudytojais. Iš Dievo, mūsų
Išganytojo, meldžiu palaiminimo jums ir jūsų šeimoms. Garbė Jėzui Kristui!
Traduzione italiana del
saluto in lingua lituana:
Il mio saluto caloroso ai
lituani qui presenti! Che possiate trovare nel vostro pellegrinaggio la forza
per essere testimoni fedeli dello Spirito di verità e d’amore. Da Dio, nostro
Salvatore, invoco la benedizione per voi tutti e per le vostre famiglie. Sia
lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua polacca:
Serdecznie pozdrawiam
wszystkich pielgrzymów. W przededniu Uroczystości Najświętszego Ciała i Krwi
Pańskiej zwracamy nasze serca ku Chrystusowi obecnemu w tajemnicy Eucharystii.
Z wiarą w Jego słowa: „To jest Ciało moje... To jest Krew moja...” przystępujemy
do tego źródła łaski, dziękując Bogu za tak wielki znak Jego miłości. Komunia
św. i adoracja eucharystyczna niech wszystkich nas uświęca.
Traduzione italiana del
saluto in lingua polacca:
Saluto cordialmente tutti
i pellegrini. Alla vigilia della solennità del Sacratissimo Corpo e Sangue del
Signore rivolgiamo i nostri cuori a Cristo presente nel mistero
dell’Eucaristia. Con la fede nelle sue parole: “Ecco il mio Corpo... Ecco il
mio Sangue” accostiamoci a questa fonte di grazia, ringraziando Dio per il così
grande segno del suo amore. La Comunione e l’adorazione eucaristica ci
santifichino tutti.
Saluto in lingua
ungherese:
Szeretettel köszöntöm a
magyar híveket, akik Miskolcról érkeztek! A héten van Úrnapja, az
Oltáriszentség nagy ünnepe. A gyakori és méltó szentáldozás legyen lelki
életünk forrása. Szívből adom Rátok és családjaitokra Apostoli Áldásomat.
Dicsértessék a Jézus Krisztus!
Traduzione italiana del
saluto in lingua ungherese:
Saluto cordialmente i
fedeli ungheresi venuti da Miskolc. Questa settimana celebriamo la festa di
Corpus Domini. La frequente e degna partecipazione alla Comunione sia per tutti
fonte della vita spirituale. Di cuore imparto a tutti voi ed alle vostre
famiglie la Benedizione Apostolica. Sia lodato Gesù Cristo!
* * *
Rivolgo un cordiale
benvenuto ai pellegrini di lingua italiana. In particolare saluto voi, cari
soci dell'Azione Cattolica di Aversa, accompagnati dal vostro Pastore Mons.
Mario Milano, e mentre vi ringrazio per la vostra presenza, vi incoraggio a
perseverare nei vostri buoni propositi, auspicando per ciascuno copiosi doni di
serenità e di pace. Saluto inoltre voi, cari bambini della Diocesi di
Castellaneta, che siete venuti col vostro Vescovo Mons. Pietro Fragnelli. Vi
assicuro il mio ricordo nella preghiera e vi auguro di essere sempre testimoni
di Gesù, suoi piccoli missionari nell'odierna società.
Rivolgo, infine, un
cordiale saluto ai giovani, ai malati e agli sposi novelli.
La festa del Corpus Domini è occasione propizia per approfondire la
fede e l'amore verso l'Eucaristia. Cari giovani, nutritevi spesso del
Corpo e del Sangue di Cristo, nostro cibo spirituale, e progredirete sulla via
della santità. L'Eucaristia sia per voi, cari malati, il sostegno, la luce
e il conforto nella prova e nella sofferenza. E voi, cari sposi novelli,
sappiate trarre da questo Sacramento l'energia spirituale per vivere il grande
amore di cui Cristo ci ha dato la prova, donandoci il suo Corpo ed il suo
Sangue.
Domani, festa
del Corpus Domini, come ogni anno, celebreremo alle ore 19 la Santa Messa
nella Piazza di San Giovanni in Laterano. Al termine, seguirà la solenne
processione che, percorrendo Via Merulana, si concluderà a Santa Maria
Maggiore. Invito la Comunità cristiana a unirsi in questo atto di profonda fede
verso l'Eucaristia, che costituisce il più prezioso tesoro della Chiesa e
dell'umanità.
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Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2006/documents/hf_ben-xvi_aud_20060614.html
Voir aussi : http://www.aug.edu/augusta/iconography/andrew.html