Dédicace de la Basilique du Latran
basilique saint Jean de Latran, à Rome
Eglise cathédrale de l'évêque de Rome, elle est à ce titre, "mère et tête de toutes les églises" du monde chrétien. Elle fut édifiée par l'empereur Constantin, vers 324, peu après la fin des grandes persécutions, à côté du palais des "Laterani" une grande famille romaine. Cinq conciles y tinrent leurs assises.
A découvrir: la Basilique saint Jean de Latran, en 3D sur le site du Vatican.
- vidéo sur la webTV de la CEF: La dédicace d'une église.
Martyrologe romain
Saint-Jean-de-Latran, la « mère de toutes les
églises » du monde
Isabelle Cousturié - published on 08/11/18 - updated
on 03/11/21
Le 9 novembre, le calendrier liturgique célèbre la
consécration de la basilique Saint-Jean-de-Latran, la "mère et
chef de toutes les églises" du monde.
La basilique Saint-Jean-de-Latran est
l’église cathédrale de l’évêque de Rome, première en date et en
dignité de toutes les églises d’Occident. Son titre inscrit sur le
fronton — omnium urbis et orbis ecclesiarum mater et caput — le
rappelle : elle est la « mère et chef de toutes les églises de la
ville et du monde ». Fêter sa « dédicace », ce 9 novembre,
équivaut à pérenniser la valeur, le symbole et le modèle qu’elle représente
depuis sa consécration par le pape Sylvestre Ier, en 324, sous le titre de
basilique du Très-Saint-Sauveur et des saints Jean Baptiste et Jean
l’Évangéliste. Dans ses murs, se réunirent plus de 250 conciles dont les cinq
conciles œcuméniques dits « du Latran ».
Lire aussi :Saint-Jean de Latran, la cathédrale du Pape
La basilique Saint-Jean-de-Latran est l’une des quatre
basiliques majeures de Rome, édifiée sur la colline du Latran, à l’initiative
de l’empereur Constantin 1er qui, après sa victoire contre Maxence et sa
conversion au christianisme, fit don du site à l’évêque de Rome. Comme pour
Saint-Pierre du Vatican et Saint-Paul-hors-les-Murs, le calendrier liturgique
fête sa dédicace en novembre, alors que celle de la quatrième basilique romaine
– Sainte Marie Majeure – est fêtée le 5 août.
Les croyants, pierres vivantes de l’édifice
La célébration de la dédicace d’une église est peut-être « la plus complète et la plus significative des cérémonies liturgiques », nous dit le Service national de la pastorale liturgique et sacramentelle de l’Église de France. Et celle d’une basilique intéresse la communauté ecclésiale de tout le diocèse. Ainsi, à Rome, le 9 novembre, comme le veut la tradition, tous les fidèles de la ville ont rendez-vous à l’églie pour lui rendre grâce. Comme pour un baptême, l’évêque bénit l’eau destinée à l’aspersion du peuple présent, des murs intérieurs et de l’autel et prononce le vœu solennel : « Que toujours résonne en cette demeure la Parole de Dieu ; qu’elle vous révèle le Mystère du Christ et opère votre salut dans l’Église ». Une manière de faire comprendre aux fidèles qu’ils ne doivent pas oublier qu’ils ont une grande responsabilité à l’égard de leur « précieux patrimoine religieux et historique ».
Lire aussi :
Pénétrez dans les plus incroyables catacombes de Rome
Cet héritage sacré, chaque communauté a le devoir de
le « protéger » et de « l’entretenir » pour « célébrer
les louanges de Dieu » et respecter Sa volonté de « nous édifier dans
le monde en temple spirituel, en communauté qui l’adore en esprit et vérité (Jn 4, 23-24) ».
Saint Paul a dit aux Corinthiens : « N’oubliez pas que vous êtes le temple
de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous… ; car le temple de Dieu est
sacré, et ce temple, c’est vous ». Le Pape, chaque année, fait sienne
cette exhortation, invitant les fidèles à demander au Seigneur de les
« libérer de tout égoïsme et de toute hypocrisie », de « les
ouvrir à plus de charité envers autrui », et de les « rendre capables
de Lui offrir un culte comme Il le veut Lui ».
Dedicazione della Basilica
Lateranense
Basilica di San Giovanni in
Laterano
BENOÎT XVI
ANGELUS
Place Saint-Pierre
Chers frères et sœurs,
La liturgie nous fait
célébrer aujourd'hui la Dédicace de la basilique du Latran, appelée "Mère
et tête de toutes les églises de la ville et du monde ". En effet, cette
basilique a été la première à être construite après l'édit de l'empereur Constantin
qui, en 313, a accordé aux chrétiens la liberté de pratiquer leur religion. Le
même empereur donna au pape Miltiade l'ancien domaine de la famille des
Laterani et il y fit édifier la basilique, le baptistère et le "patriarcat
", c'est-à-dire la résidence de l'évêque de Rome, où les papes habitèrent
jusqu'à la période d'Avignon. La dédicace de la Basilique fut célébrée par le
pape Sylvestre vers 324 et l'église fut dédiée au Très Saint Sauveur; c'est
seulement après le vi siècle que furent ajoutés les titres des saints Jean
Baptiste et Jean l'Evangéliste, d'où son appellation habituelle. Cette fête
concerna d'abord uniquement la ville de Rome, puis à partir de 1565, elle
s'étendit à toutes les Eglises de rite romain. Ainsi, en honorant l'édifice
sacré, on entend exprimer amour et vénération pour l'Eglise romaine qui, comme
l'affirme saint Ignace d'Antioche, "préside à la charité " de toute
la communion catholique (Aux Romains, 1, 1).
En cette solennité, la
Parole de Dieu rappelle une vérité essentielle: le temple de pierres est
le symbole de l'Eglise vivante, de la communauté chrétienne, que déjà les
apôtres Pierre et Paul considéraient, dans leurs lettres, comme un
"édifice spirituel ", construit par Dieu avec les "pierres
vivantes " que sont les chrétiens, sur le fondement unique qu'est Jésus
Christ, comparé à son tour à une "pierre angulaire " (cf. 1 Co 3,
9-11.16-17; 1 P 2, 4-8; Ep 2, 20-22). "Frères, vous
êtes le temple de Dieu ", écrit saint Paul qui ajoute: "le
temple de Dieu est sacré, et ce temple, c'est vous " (1 Co 3, 9
c.17). La beauté et l'harmonie des églises, destinées à rendre louange à Dieu,
nous invite nous aussi, les êtres humains, limités et pécheurs, à nous
convertir pour former un "univers", une construction bien ordonnée,
en étroite communion avec Jésus qui est le vrai Saint des Saints. Cela culmine
dans la célébration eucharistique dans laquelle "l'ecclesia ",
c'est-à-dire la communion des baptisés, se retrouve unie pour écouter la Parole
de Dieu et pour se nourrir du corps et du sang du Christ. Autour de cette
double table, l'Eglise de pierres vivantes s'édifie dans la vérité et dans la
charité, et elle est façonnée intérieurement par l'Esprit Saint: elle se
transforme en ce qu'elle reçoit, et elle se conforme toujours davantage à son
Seigneur Jésus Christ. Elle-même, si elle vit dans une unité sincère et
fraternelle, devient ainsi un sacrifice spirituel agréable à Dieu.
Chers amis, la fête
d'aujourd'hui célèbre un mystère toujours actuel: Dieu veut édifier dans
le monde un temple spirituel, une communauté qui l'adore en esprit et vérité
(cf. Jn 4, 23-24). Mais cette fête nous rappelle aussi l'importance
des édifices matériels, dans lesquels les communautés se rassemblent pour
célébrer les louanges de Dieu. Chaque communauté a donc le devoir de garder
avec soin ses édifices sacrés, qui constituent un précieux patrimoine religieux
et historique. Invoquons pour cela l'intercession de la Très Sainte Vierge
Marie, pour qu'elle nous aide à devenir, comme elle, la "maison de Dieu
", le temple vivant de son amour.
A l'issue de l'Angelus
Je vous accueille avec
joie, chers pèlerins francophones. Aujourd'hui, nous célébrons la Dédicace de
la Basilique du Latran, Mère et Tête de toutes les églises de Rome et du monde.
Nous demandons au Seigneur par l'intercession de Notre-Dame de nous aider à
aimer et servir l'Eglise. Prions aussi Dieu, en ces jours de commémoration du
90 anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale, pour la paix dans le
monde et pour tous ceux qui œuvrent pour la justice et la fraternité entre les
hommes. Avec ma Bénédiction apostolique.
C'est aujourd'hui le 70
anniversaire de ce triste événement qui a eu lieu dans la nuit du 9 au 10
novembre 1938, lorsque s'est déchaînée en Allemagne la furie nazie contre les
juifs. Les commerces, les bureaux, les habitations, et les synagogues furent
attaqués et détruits, et de nombreuses personnes furent également tuées, ce qui
fut le début de la persécution violente et systématique des juifs allemands qui
déboucha sur la Shoah. Aujourd'hui encore, je ressens avec douleur ce qui
est arrivé en cette tragique circonstance, dont le souvenir doit servir à faire
en sorte que des horreurs semblables ne se répètent plus jamais et que l'on
s'engage, à tous les niveaux, contre toute forme d'antisémitisme et de discrimination,
en éduquant surtout les jeunes générations au respect et à l'accueil
réciproques. J'invite en outre à prier pour les victimes d'alors et à vous unir
à moi en manifestant une profonde solidarité avec le monde juif.
Des nouvelles
inquiétantes continuent de nous parvenir de la région du Nord-Kivu, dans la
République démocratique du Congo. Des affrontements armés sanglants et des
atrocités systématiques ont fait et continuent de faire de nombreuses victimes
parmi les civils innocents; destructions, saccages, violences de toutes sortes
qui ont contraint d'autres dizaines de milliers de personnes à abandonner le
peu qu'elles avaient pour survivre. On peut dire qu'actuellement le nombre des
réfugiés s'élève à plus d'un million et demi. A tous et à chacun, je désire
exprimer ma proximité particulière, et j'encourage et je bénis ceux qui
agissent pour soulager leurs souffrances, en particulier les agents pastoraux
de cette Eglise locale. Que mes condoléances et l'assurance de ma prière
d'intention parviennent aux familles privées de ceux qui leurs sont chers. Je
renouvelle enfin mon appel fervent pour que tous collaborent au retour à la
paix sur cette terre martyrisée depuis trop longtemps, dans le respect du droit
et surtout de la dignité de toute personne.
© Copyright 2008 -
Libreria Editrice Vaticana
Dedicazione della Basilica
Lateranense
Basilica di San Giovanni in
Laterano
DÉDICACE DE LA BASILIQUE
DU SAINT-SAUVEUR / DÉDICACE DE LA BASILIQUE DU LATRAN
En l'an 324
L'usage d'avoir des lieux
spécialement destinés à la prière et au culte remonte à l'origine du monde.
Toutefois, le premier temple consacré au vrai Dieu ne fut bâti que vers l'an
3000 après la création, à Jérusalem, par le roi Salomon. Ce prince en fit la dédicace
l'an 3004; la cérémonie dura huit jours, et les Juifs en renouvelèrent chaque
année la mémoire. Aux premiers siècles du christianisme, l'Église persécutée ne
put bâtir de temples et dut célébrer les divins mystères dans des maisons
particulières ou dans les catacombes, sur les tombeaux des martyrs. Mais quand
la paix fut donnée aux chrétiens, on vit bientôt surgir de toutes parts des
temples magnifiques en l'honneur du seul vrai Dieu, sur les ruines des temples
du paganisme.
Le Christ et Sa Croix
rendirent Constantin victorieux de son rival Maxence. Ne marchandant pas sa
reconnaissance, le grand empereur mit fin aux persécutions sanglantes, donna la
liberté à l'Église et promulgua une loi par laquelle il permettait aux
chrétiens de bâtir des églises dans tout son empire. Donnant lui-même
l'exemple, Constantin fit construire un baptistère en 334, à l'endroit où le
pape saint Sylvestre l'avait baptisé. Il fit aussi édifier les somptueuses
basiliques de Ste-Croix-de-Jérusalem, réplique de celle du St-Sépulcre, et la
basilique St-Pierre qu'il érigea sur le tombeau du prince des apôtres. Le pieux
empereur fit également bâtir sur l'emplacement du palais des Laterani, pour
servir d'église patriarcale et pontificale, la basilique du Saint-Sauveur,
appelé aussi St-Jean de Latran.
Le Pape saint Sylvestre
fit, en 324, la dédicace de l'église de Saint-Sauveur, aujourd'hui
Saint-Jean-de-Latran, à Rome. En France, l'usage s'est généralisé de célébrer,
dans les premiers jours de ce même mois, l'anniversaire de la dédicace de
toutes les églises. Cette fête mérite de notre part un respect tout spécial:
après la fête de l'Église du Ciel et de l'Église du purgatoire, c'est, en
quelque sorte, la fête de l'Église de la terre. L'office de ce jour est d'une
beauté remarquable et nous montre dans nos temples, d'après la Sainte Écriture,
la maison de la prière, la maison de Dieu, un lieu saint et terrible, une image
de la céleste Jérusalem, la porte du Ciel.
Tout, en effet, dans ces
saints lieux, est fait pour nous inspirer la plus profonde vénération: les
Fonts sacrés du baptême, où nous avons été régénérés; le saint Tribunal, où le
pardon divin descend sur nos âmes, à la parole du prêtre; la Chaire de vérité,
du haut de laquelle la parole de Dieu se fait entendre; la Table Sainte, où
nous recevons le pain des anges; l'Autel, où S'immole l'Agneau qui efface les
péchés du monde; le Tabernacle, où réside le Roi immortel des siècles; enfin
les croix, les tableaux, les images, les emblèmes religieux qui ornent les
murailles. Il n'est pas jusqu'aux pierres de ces édifices vénérables qui ne
parlent à nos âmes et ne nous rappellent que nous sommes les pierres vivantes
du Temple mystique qui l'Esprit-Saint Lui-même.
Comment se fait-il donc
que nos temples soient si déserts, qu'on y entre avec un esprit si mondain,
qu'on s'y tienne d'une manière si vulgaire ou si dissipée, qu'on y prie si
machinalement, qu'on néglige tant de moyens de salut offerts par Dieu dans ces
asiles sacrés? Faisons réparation au Seigneur, et n'oublions jamais la sainteté
de nos églises.
Résumé O.D.M.
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/dedicace_de_la_basilique_du_saint-sauveur.html
Dédicace de la Basilique du Latran
Parmi les riches et
grandioses basiliques romaines où se célébrèrent, en grande pompe, après l’ère
des persécutions, les cérémonies du culte chrétien, il en est une qui occupe le
premier rang et dont on fête en ce jour l’anniversaire de la Dédicace.
Placé sur le mont Cœlius,
le palais des Laterani appartenait alors à Fausta, femme de Constantin. Cet
empereur, après sa conversion, le donna au Pape pour sa demeure privée et y
fonda l’église du Latran qui devint la mère et maîtresse de toutes les églises
de Rome et du monde.
Le 9 novembre 324, le
pape saint Sylvestre la consacra sous le nom de basilique du Saint-Sauveur.
C’était la première consécration publique d’une église.
Longtemps après, sous
Lucius II (XIIe siècle), elle fut dédiée à saint Jean-Baptiste, dont le nom
avait été donné au baptistère qui y était adjoint. Aussi la désigne-t-on de nos
jours sous le titre de Saint-Jean de Latran.
C’est dans cette
basilique et le palais attenant que se sont tenus, du IVe au XVIe siècle, plus
de vingt-cinq conciles, dont cinq œcuméniques. C’est là que se faisait la
Station aux jours les plus solennels. On y célébrait les ordinations, on y
réconciliait les pénitents, on y donnait le baptême aux catéchumènes le jour de
Pâques ; et, néophytes, ils y venaient en procession pendant toute l’octave.
C’est à Saint-Jean de
Latran que s’ouvre, le premier Dimanche de Carême, la grande saison liturgique
consacrée à la pénitence, c’est là que se fait la réunion du Dimanche des
Rameaux et celle du Mardi des Rogations, c’est là qu’on procède aux cérémonies
du Jeudi-Saint et du Samedi-Saint et que l’on célèbre la Messe le Samedi in
Albis et la veille de la Pentecôte.
Cette église, ayant été
détruite, fut reconstruite et consacrée de nouveau par Benoît XIII, en 1726, et
la mémoire de cette consécration fut fixée, comme celle de la première, au 9
novembre.
Trois Basiliques de Rome
appartiennent à l’État du Vatican : Saint-Jean-de-Latran,
Saint-Paul-hors-les-murs et Sainte-Marie-Majeure.
La Basilique de
Saint-Jean-de-Latran est la cathédrale de Rome. Elle doit son nom au palais
voisin des Laterani qui fut le siège de la papauté.
Construite au début du
IVe siècle, dévastée par les Vandales au Ve, incendiée en 1308, puis en 1360,
elle fut reconstruite et remaniée au cours des siècles suivants.
La façade actuelle est du
XVIIIe siècle, dans le style de la Basilique Saint-Pierre, avec loges
superposées et portique (œuvre de Galilei).
L'interno
dell'attuale basilica, frutto dei radicali lavori del Borromini
L’intérieur à cinq nefs
est l’œuvre de Borromini (1650).
C’est pour cette
cérémonie solennelle, qui termine la Messe Papale, que, sous le pontificat de
Clément XII, en 1735, Galilei composa cette grandiose façade, large de 60
mètres, une des plus belles du monde, heureusement conçue à l’échelle humaine,
tout en la voulant digne de la majesté de la Basilique mère des églises.
Elle met en exceptionnelle valeur la Loggia des Bénédictions qu’elle encadre magnifiquement. Au centre, au-dessus de l’entrée principale, le balcon du portique supérieur s’avance entre quatre gigantesques colonnes, qui d’un seul élan se dressent sur des bases sculptées pour soutenir le couronnement du tympan triangulaire, tandis que les portes latérales ont leur portique et leur ordre de pilastres mis en retrait, ainsi que la cimaise baroque, sur laquelle s’appuient les Docteurs de l’Église, que domine, à plus de 50 mètres de haut, une colossale statue du Sauveur. Aucun cadre ne peut mieux mettre en gloire la souveraineté pontificale.
La Dédicace de la
Basilique du Latran
Évangile de Jésus Christ
selon saint Jean 2, 13-22
Comme la Pâque des Juifs
approchait, Jésus monta à Jérusalem. Il trouva installés dans le Temple les
marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet
avec des cordes, et les chassa tous du Temple ainsi que leurs brebis et leurs
bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs,
et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d’ici. Ne faites pas de la
maison de mon Père une maison de trafic. » Ses disciples se rappelèrent cette
parole de l’Ecriture : l’amour de ta maison fera mon tourment. Les Juifs
l’interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu
fais là ? » Jésus leur répondit : « Détruisez ce Temple, et en trois jours je
le relèverai. » Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour
bâtir ce Temple et toi, en trois jours, tu le relèverais ! » Mais le Temple
dont il parlait, c’était son corps. Aussi, quand il ressuscita d’entre les
morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ; ils crurent aux
prophéties de l’Ecriture et à la parole que Jésus avait dite.
La plus vieille église
Ce n’est pas tous les
ans, mais seulement tous les cinq ou six ans, lorsque le 9 novembre tombe un dimanche,
que nous célébrons la fête de la Dédicace de la basilique du Latran. De quoi
s’agit-il, en fait ? La basilique saint Jean du Latran à Rome est la plus
vieille église chrétienne du monde. Elle a été construite à la fin des
persécutions par l’empereur Constantin, qui avait fait don à la jeune Eglise,
du palais du Latran, vers 320, et c’est en 324 qu’elle fut dédicacée par le
pape saint Sylvestre. Elle est la cathédrale de Rome, et les papes ont vécu au
palais du Latran pendant plus d’un millénaire. On appelle cette basilique « la
Mère de toutes les églises. » Et l’anniversaire de sa dédicace est pour nous
l’occasion de faire quelques mises au point, en apportant les précisions
nécessaires.
Des mots profanes
En premier lieu, il nous
faut définir les mots employés : basilique, cathédrale, église, dédicace. Ces
mots, originellement, sont tous des mots du langage profane. Une basilique,
dans l’antiquité, est un bâtiment couvert, un hall, si vous voulez, qui sert à
la fois de marché couvert et de bâtiment administratif. Le mot latin cathedra
désigne une chaise avec un dossier. Quant au mot grec ekklesia, il signifie
l’assemblée du peuple. L’Eglise, c’est d’abord cela : l’assemblée que nous
formons, et c’est seulement en un sens second qu’on parle de l’église comme du
bâtiment capable de réunir l’assemblée. Enfin, le mot dédicace signifie
primitivement inauguration. Quand les chrétiens du IVe siècle ont eu enfin le
droit de sortir de la clandestinité, ils ont pensé à construire des bâtiments
suffisamment fonctionnels pour accueillir l’Ecclesia, l’Eglise, l’assemblée
nombreuse des chrétiens, et ils ont bâti ces locaux sur le modèle des
basiliques, des bâtiments publics de l’époque. Et l’église-mère, l’église de
l’évêque, abritait la cathèdre, la chaise, qui deviendra bien vite une espèce
de trône, d’où l’évêque exerçait sa fonction de présidence : on l’appela la
cathédrale. On ne parlait pas alors de « consécration », mais de dédicace :
l’église était dédiée à un saint : à Rome, saint Jean-Baptiste. .
La différence
Si j’apporte ces
précisions d’ordre linguistique et historique, c’est pour bien marquer
l’originalité des églises chrétiennes et la différence qu’il y a entre elles et
tous les autres lieux de cultes des autres religions, temples ou mosquées par
exemple. (Je ne parle pas des temples protestants, qui, pour beaucoup de nos
amis, luthériens particulièrement, ne devraient pas s’appeler des « temples »,
mais des « églises », tout simplement)
La plupart des temples,
dans l’hindouisme ou le bouddhisme par exemple, sont essentiellement la
résidence d’un dieu ou d’un bouddha, dont les statues tiennent la place
centrale et même parfois toute la place. Il en était de même des temples de
l’antiquité grecque ou latine. Quant au Temple de Jérusalem, si les diverses
esplanades pouvaient accueillir des foules considérables, le seul endroit
couvert (le saint et le saint des saints), qui avait abrité avant sa
destruction par Nabuchodonosor l’arche d’alliance, symbole de la présence de
Dieu au milieu de son peuple, lors de sa reconstruction au temps de Jésus, cet
endroit couvert était entièrement vide. Dieu est Esprit, et c’était son Esprit
qui habitait le lieu sacré.
Détruisez ce temple
Lorsque Jésus chasse les
vendeurs du Temple, il fait un geste hautement significatif : on vient dans le
temple essentiellement pour prier. Il cite Isaïe : « Ma maison sera appelée
maison de prière pour tous les peuples. » , puis répondant à ses
contradicteurs, il prononce des paroles étranges, que les disciples comprendront
seulement après sa résurrection : c’est lui, Jésus, qui, en sa propre personne,
est le vrai temple de Dieu. Quant au Temple de Jérusalem, tout sacré et
respectable qu’il soit, Jésus annoncera sa destruction. Avec lui, tout change
de sens et prend une autre valeur.
Vous êtes le temple de
Dieu
Il faut croire que les
disciples ont bien vite compris le sens et la portée de ce geste et de ces
déclarations, puisque, dès la première génération chrétienne, aussi bien Pierre
que Paul annoncent que le transfert est accompli. Pierre écrit aux chrétiens
qu’ils sont les « pierres vivantes » de l’Eglise, et Paul déclare aux
Corinthiens qu’ils sont « la maison que Dieu construit » et il ajoute : « vous
êtes le temple de Dieu. »
Maison du Peuple
Comprenez-vous maintenant
pourquoi on utilise le même mot, « Eglise », pour désigner le peuple de Dieu et
le bâtiment qui lui permet de se rassembler ? Il faut éviter de trop sacraliser
les bâtiments. Quand on me dit, par exemple, que « l’église, c’est la maison de
Dieu », je réponds : « Oui, mais c’est parce qu’elle est, d’abord, la maison du
peuple de Dieu. Et, par extension, la maison de la Rencontre. » Quand le pape
saint Sylvestre a fait la « dédicace » de la basilique de saint Jean de Latran,
il a, certes, dédié cette église au culte divin, mais il l’a d’abord offerte au
peuple chrétien de Rome, pour qu’il puisse y « faire Eglise ».
Notre fête à tous
C’est pourquoi
l’anniversaire de cette dédicace est non seulement la fête qui célèbre la
naissance de la première église chrétienne, mais aussi et surtout notre fête à
tous. Nous pouvons nous réjouir au souvenir du bonheur des chrétiens qui,
sortant de près de trois siècles de persécutions, pouvaient enfin, sans se
cacher, se rassembler au vu et au su de tout le monde pour proclamer la louange
divine. Oh je sais bien – et l’histoire nous le rappelle - la suite ne fut pas
toujours très glorieuse. Et aujourd’hui encore, alors que nos basiliques et nos
cathédrales d’Occident sont loin d’être bien remplies, alors que tant d’églises
de campagne restent fermées le dimanche, il nous faut regarder lucidement notre
présent et envisager notre avenir avec confiance. Lucidité et confiance ? Je
pense d’abord à saint Bernard, chez qui c’était presque devenu un refrain que
rappeler aux gens que ce sont eux, petit troupeau ou grandes masses, qui sont
l’Eglise. Je le cite : « Dieu n’a cure des pierres ! En effet ce ne sont pas
les murs mais les hommes qui disent : « Il prend soin de nous. » et encore : «
Quelle sainteté peuvent avoir ces pierres pour que nous en fassions une fête ?
N’oubliez pas que si elles sont sanctifiées, ce n’est qu’à cause de vous… Cette
fête est vôtre, tout à fait vôtre. »
Nous qui faisons Eglise
aujourd’hui, célébrons cette eucharistie – ce merci à Dieu – dans la joie, que
nous soyons très nombreux ou seulement un petit nombre. « Quand deux ou trois
sont rassemblés en mon nous, nous redit Jésus, je suis au milieu d’eux ». Bonne
fête.
SOURCE : http://leon.paillot.pagesperso-orange.fr/AAA56dedicace.htm
Fête de la Dédicace de la
Basilique du Latran
Le 9 novembre, l’Église
célèbre « La Dédicace de la Basilique du Latran ». Cette fête a rang de
Solennité dans le calendrier liturgique ; nous célébrons le Christ, le vrai
Temple de Dieu, dont toutes nos églises ou cathédrales sont des signes.
La Basilique du Latran
En 312, l’empereur romain
Constantin, qui venait de se convertir au christianisme, donna au pape Miltiade
le palais des Laterani sur le mont Coelius, à Rome, et y fit construire peu
après une église, la basilique du Latran. Celle-ci fut consacrée en 324, et
devint l’église du pape en tant qu’il est l’évêque de Rome. Elle l’est restée
jusqu’à aujourd’hui. Car la cathédrale de l’évêque de Rome, le pape, n’est pas
Saint-Pierre, comme beaucoup le croient, mais la basilique du Latran. Et en
tant que l’évêque de Rome est aussi le pasteur suprême de l’Eglise catholique,
son église est en quelque sorte la « Mère et tête de toutes les églises »,
comme le dit l’inscription au-dessus du portail de la basilique. Célébrer la
dédicace du Latran, c’est-à-dire sa consécration officielle, est donc une
manière de célébrer l’unité de l’Eglise catholique dont elle est le symbole.
Le vrai Temple de Dieu
Les textes liturgiques de
la fête nous rappellent aussi que nous ne devons pas nous tromper de temple.
Quels que soient l’amour et le respect que nous portons aux églises bâties par
nos pères, elles ne sont toutes que des édifices de pierre. Le vrai temple est
le Christ car « en lui habite la plénitude de la divinité ». C’est lui que le
prophète Ezékiel avait annoncé après la destruction du premier temple de
Jérusalem, et Jésus lui-même, annonçant la destruction du deuxième temple,
annoncera le relèvement d’un édifice que nul ne pourra détruire : son propre
corps de Gloire. Quant à la seconde lecture, elle nous redit qu’en ayant été
greffés sur le Christ par le baptême, nous avons été intégrés à la construction
du seul temple où Dieu trouve sa gloire : le Christ total, Tête et membres.
Notre dignité est d’être, par la sainteté de nos vies, des « pierres vivantes »,
et non vermoulues, de l’Eglise.
SOURCE : http://notredamedeparis.fr/spip.php?article1450
9 novembre
Fête de la dédicace de la
Basilique Saint-Jean du Latran
A. Corsini, Monument
en l'honneur de Louis XV, chapelle Sainte Anne, sacristie,
Saint-Jean-de-Latran, Rome, (stuc, marbre et lapis-lazuli). En 1729, Louis XV
offrit au chapitre de Saint-Jean-de-Latran les revenus de deux prieurés
dépendant de l'abbaye de Clairac. En remerciement, les chanoines décidèrent de
lui élever un monument: l'œuvre en stuc, marbre, lapis-lazuli et bronze doré
est toujours conservée dans la sacristie au-dessus d'une porte de la chapelle
Sainte Anne.
Des documents retrouvés
aux archives du chapitre du Latran permettent de retracer l'élaboration de ce
monument resté jusqu'à présent totalement méconnu des historiens d'art. Le grand
relief, qui s'inscrit dans la tradition des imposants monuments de la Rome
baroque, fut sculpté par l'artiste bolonais Agostino Corsini de 1730 à 1733.
Si le monument fut connu
à Versailles par l'envoi d'estampes gravées par Miguel Sorello, son érection
semble avoir été ignorée à Rome. La correspondance de l'ambassadeur de France
en Italie évoque à cette période divers problèmes diplomatiques soulevés à l'occasion
de la construction de la façade orientale du Latran, et montre combien ce
contexte historique très particulier était peu favorable à la célébration du
monument en l'honneur de Louis XV.
Servant des servants de Dieu: le Pape Innocent XIII officie au Latran
Extrait des Souvenirs de la Marquise de Créquy de 1710 à 1803, (Paris, Garnier Frères, s.d. - vers 1839), Tome II, pp133-135:
Au moment où le pape
Innocent XIII faisait son entrée dans la Basilique de Saint-Jean de Latran qui
est l'église cathédrale de Rome, car celle de Saint-Pierre n'est, à proprement
parler, qu'un grand oratoire et que la chapelle palatine du Vatican, ceci dans
la hiérarchie sacerdotale, au moins, et suivant les traditions presbytérales de
la ville sainte, je vous dirais que je m'y trouvais placée dans une tribune, à
côté de la Duchesse d'Anticoli, belle-soeur du Pape, et qu'on y vit s'exécuter
subitement, au milieu de la nef et du cortège, un temps d'arrêt, précédé par
une sorte de mouvement tumultueux dont il était impossible de s'expliquer la
cause. Nous vîmes ensuite que toute cette foule empourprée, solennelle et
surdorée des Princes de l'Eglise et des Princes du Soglio, s'éloigna du
Saint-Père en laissant un grand cercle vide autour de lui. Les douze
caudataires du Pape avaient laissé tomber son immense robe de moire blanche qui
couvrait, derrière lui, peut-être bien soixante palmes de ce beau pavé de Saint-Jean
de Latran. (Je me rappelle que ces caudataires étaient revêtus de vastes
simarres en étoffe d'or avec des bordures en velours cramoisi.) Cependant, le
Pape était resté debout, tout seul au milieu de la nef, la tiare en tête et la
crosse d'or à la main. — Chi sa? Chi non sa? Che sarà dunque? —
C'était un transtevère, un villanelle, un soldat peut-être, et c'était dans
tous les cas un homme du peuple avec un air sauvage et la figure d'un bandit,
qui avait demandé à se confesser au Souverain Pontife, afin d'en obtenir
l'absolution d'un caso particolar e pericoloso. Le Saint-Père n'avait pas
voulu se refuser à cette demande, qu'il aurait pu trouver téméraire, en bonne
conscience, et sans manquer à la charité pontificale ; il se
fit spontanément, comme on a dit pour la première fois à l'assemblée
nationale, un profond silence, et pendant cette confession, qui dura huit ou
dix minutes, notre Saint Père eut constamment son oreille inclinée jusqu'à la
bouche de ce villageois qui était agenouillé à ses pieds. Je remarquai que tout
de suite après avoir entendu les premiers mots de cet aveu, la figure du Pape
était devenue d'une pâleur extrême: il avait eu l'air d'éprouver un
saisissement douloureux, un sentiment d'effroi compatissant et de
consternation. Après avoir proféré quelques paroles à voix très basse, il
imposa une de ses mains sur la tête du pénitent auquel il fit baiser l'anneau
du Pêcheur, et Sa Sainteté (c'est un mot qui n'est pas ici de simple formule)
éleva pour lors sa tête et ses yeux vers le ciel, avec un air de simplicité, de
miséricorde et de majesté surhumaine! — Les Cardinaux chefs d'ordres, les
Princes romains, les Patriarches latins et grecs, avec les autres Assistants du
Soglio, reprirent leurs places auprès du Souverain Pontife: la magnifique
procession se remit en marche, et cet homme alla se perdre dans la foule.
Sermon
sur la dédicace de l’Eglise
La dédicace que nous
commémorons aujourd'hui concerne, en réalité, trois maisons. La première, à
savoir le sanctuaire matériel, est établie soit dans une maison réservée jadis
à des usages profanes et convertie en église soit dans une construction neuve
destinée au culte divin et à la dispensation des biens nécessaires à notre
salut (...) Il faut certes prier en tout lieu et il n'y a vraiment aucun lieu
où l'on ne puisse prier. C'est une chose pourtant très convenable que d'avoir
consacré à Dieu un lieu particulier où nous tous, chrétiens qui formons cette
communauté puissions nous réunir, louer et prier Dieu ensemble, et obtenir
ainsi plus facilement ce que nous demandons, grâce à cette prière commune,
selon la parole : « Si deux ou trois d’entre vous sur la terre se
mettent d'accord pour demander quelque chose, ils l'obtiendront de mon Père.1 »
(...) La deuxième maison
de Dieu, c'est le peuple, la sainte communauté qui trouve son unité dans cette
église, c'est-à-dire vous qui êtes guidés, instruits et nourris par un seul
pasteur ou évêque. C'est la demeure sprituelle de Dieu dont notre église, cette
maison de Dieu matérielle, est le signe. Le Christ s'est construit ce temple
spirituel pour lui-même, il l’a unifié et l’a consacré en adoptant toute les
âmes qu’il fallait sauver et en les sanctifiant. Cette demeure est formée des
élus de Dieu passés, présents et futurs, rassemblés par l'unité de la foi et de
la charité, en cette Eglise une, fille de l’Eglise universelle, et qui ne fait
d'ailleurs qu'un avec l’Eglise universelle. Considérée à part des autres
Eglises particulières, elle n'est qu'une partie de l’Eglise, comme le sont
toutes les autres Eglises. Ces Églises forment cependant toutes ensemble
l'unique Eglise universelle, mère de toutes les Eglises. Si donc on la compare
avec l'Eglise tout entière, cette Eglise-ci, notre communauté, est une partie
ou une fille de toute l'Église et, en tant que sa fille, elle lui est soumise,
puisqu'elle est sanctifiée et conduite par le même Esprit.
En célébrant la dédicace
de notre église, nous ne faisons rien d'autre que de nous souvenir, au milieu
des actions de grâce, des hymnes et des louanges, de la bonté que Dieu a
manifestée en appelant ce petit peuple à le connaître. Nous nous rappelons
qu'il nous a aussi accordé la grâce non seulement de croire en lui, mais encore
de l’aimer, lui, Dieu, de devenir son peuple, de garder ses commandements, de
travailler et de souffrir par amour pour lui.
(...) La troisième maison
de Dieu est toute âme sainte vouée à Dieu, consacrée à lui par le baptême,
devenue le temple de l'Esprit Saint et la demeure de Dieu. (...) Lorsque tu
célèbres la dédicace de cette troisième maison, tu te souviens simplement de la
faveur que tu as reçue de Dieu quand il t’a choisi pour venir habiter en toi
par sa grâce.
Lanspergius le Chartreux 2
1 Evangile
selon saint Matthieu, XVIII 19.
2 Johannes-Justus
Grecht est dit Lanspergius, du nom de sa ville natale, Landsberg
(Lanspergius, en latin), qui est située sur le Lech, en haute Bavière. Né vers
1490, il étudia la philosophie à la faculté des arts de Cologne. Bachelier ès
arts, il entra à la chartreuse Sainte-Barbe de Cologne où il fit profession en
1509. Après des études théologie, il fut ordonné prêtre. Selon ce qu’il écrivit
dans une lettre de direction, il estimait beaucoup le silence cartusien et la
curiosité excessive lui pesait ; « en dix ans, il ne rompit jamais le
silence consciemment et de son propre mouvement. » Son confrère Bruno
Loher, auteur de sa Vita, loue son ascèse rigoureuse, sa piété et ses
vertus ; il mentionne notamment le témoignage de parfaite obéissance aux
supérieurs exprimé peu avant sa mort. De 1523 à 1530, il fut vicaire et maître
des novices. De 1530 à 1535, il fut prieur de la chartreuse de Vogelsang ;
il était en même temps prédicateur à la cour de Jean III, duc de Juliers,
Clèves et Berg, et confesseur de la duchesse Marie. Entre temps, il fut aussi
co-visiteur de la province rhénane de son ordre. Malade, il revint comme
vicaire à la chartreuse de Cologne. Il mourut le 11 août 1539, « après
avoir mené pendant trente ans une vie sainte et digne de louanges dans le saint
ordre des chartreux. » La chartreuse de Cologne étant un centre spirituel très
actif, Lanspergius eut une grande influence jusqu’au XVIII° siècle où saint
Alphonse-Marie de Ligori le tient pour un grand maître spirituel.
Saint Augustin (sermon pour une dédicace)
La solennité qui nous
réunit est la dédicace d'une maison de prière. La maison de nos prières, nous y
sommes ; la maison de Dieu, c'est nous-mêmes. Si la maison de Dieu, c'est
nous-mêmes, nous sommes construits en ce monde, pour être consacrés à la fin du
monde. L'édifice, ou plutôt sa construction, se fait dans la peine ; la
dédicace se fait dans la joie.
Ce qui se passait, quand
s'élevait cet édifice, c'est ce qui se passe maintenant quand se réunissent
ceux qui croient au Christ. Lorsque l'on croit, c'est comme lorsque l'on coupe
du bois dans la forêt et que l'on taille des pierres dans la montagne ; lorsque
les croyants sont catéchisés, baptisés, formés, c'est comme s'ils étaient
sciés, ajustés, rabotés par le travail des charpentiers et des bâtisseurs.
Cependant, on ne fait la
maison de Dieu que lorsque la charité vient tout assembler. Si ce bois et cette
pierre n'étaient pas réunis selon un certain plan, s'ils ne s'entrelaçaient pas
de façon pacifique, s'ils ne s'aimaient pas, en quelque sorte, par cet
assemblage, personne ne pourrait entrer ici. Enfin, quand tu vois dans un
édifice les pierres et le bois bien assemblés, tu entres sans crainte, tu ne
redoutes pas qu'il s'écroule.
Le Christ Seigneur, parce
qu'il voulait entrer et habiter en nous, disait, comme pour former son édifice
: « Je vous donne un commandement nouveau, c'est que vous vous aimiez les
uns les autres.3 C'est
un commandement, dit-il, que je vous donne. » Vous étiez vieux, vous
n'étiez pas une maison pour moi, vous étiez gisants, écroulés. Donc, pour
sortir de votre ancien état, de votre ruine, aimez-vous les uns les autres.
Que votre charité
considère encore ceci : cette maison est édifiée, comme il a été prédit et
promis, dans le monde entier. En effet, quand on construisait la maison de Dieu
après la captivité, on disait dans un psaume : « Chantez au Seigneur un
chant nouveau ; chantez au Seigneur terre entière.4 » On
disait alors : « un chant nouveau » ; le Seigneur a dit : « un
commandement nouveau. » Qu'est-ce qui caractérise un chant nouveau, sinon
un amour nouveau ? Chanter est le fait de celui qui aime. Ce qui permet de
chanter c'est la ferveur d'un saint amour.
Ce que nous voyons
réalisé ici physiquement avec les murs doit se réaliser spirituellement avec
les âmes ; ce que nous regardons ici accompli avec des pierres et du bois, doit
s'accomplir dans vos corps, avec la grâce de Dieu.
Rendons grâce avant tout au Seigneur notre Dieu : les dons les meilleurs, les présents merveilleux viennent de lui. Célébrons sa bonté de tout l'élan de notre coeur. Pour que soit construite cette maison de prière, il a éclairé les âmes de ses fidèles, il a éveillé leur ardeur, il leur a procuré de l'aide ; à ceux qui n'étaient pas encore décidés, il a inspiré la décision ; il a secondé les efforts de bonne volonté pour les faire aboutir. Et ainsi Dieu, « qui produit, chez les siens, la volonté et l'achèvement parce qu'il veut notre bien », c'est lui qui a commencé tout cela, et c'est lui qui l'a achevé.
3 Evangile
selon saint Jean, XIII 34.
4 Psaume XCVI
(XCV) 1.
La liturgie de la
dédicace vise essentiellement à préparer un lieu pour la célébration
eucharistique, une demeure de Dieu parmi les hommes. « C'est, a écrit
le R.P Louis Bouyer, la sacralisation du lieu où s'accomplit l'Eucharistie dans
l'Eglise, mais on pourrait aussi bien dire du lieu où l'Eglise s'accomplit dans
l'Eucharistie. »
La dédicace utilise
largement le quadruple symbolisme de l'eau de l'huile, du feu et de la lumière.
Certains de ses rites, de caractère apotropaïque remontent à la nuit
des temps : toutes les religions, en effet, ont délimité des espaces
sacrés en commençant par en détourner (c'est le sens du mot apotropaïque)
les puissances maléfiques.
Il y a donc, dans la
liturgie de la dédicace, une bénédiction de l'eau suivie d'une aspersion des
fidèles et de l'autel : « O Dieu, cette eau, sanctifiez-la donc par
votre bénédiction ; répandue sur nous, qu'elle devienne le signe de ce
bain salutaire où, purifiés dans le Christ, nous sommes devenus le temple de
votre Esprit. Nous vous en supplions, faites qu'elle soit délivrée de la
maligne influence des esprits impurs et que tous les maux s'en éloignent par
la vertu de votre bienveillante protection. Quant à nous qui, avec tous nos
frères, allons célébrer les divins mystères, accordez-nous de parvenir à la
Jérusalem céleste. »
Déjà apparaît dans cette
oraison de bénédiction ce qui est sous-jacent à toute la liturgie de la
dédicace son aspect eschatologique ; l'église de pierres est l'image et
la préfiguration de l'Eglise du Ciel. Cette Eglise du Ciel, on n'y arrive que
par le passage obligé de la Croix du Christ. Le mystère chrétien est mystère de
mort et de résurrection ; cela est éclatant dans la liturgie baptismale.
Le monde entier doit être reconquis par la Croix, cette Croix sur laquelle le Christ
s'est offert à son Père dans le sacrifice par lequel il a racheté le monde.
C'est pourquoi, dans le rite de la dédicace, douze croix sont tracées sur les
murs de l'église et chacune d'elle est ointe de saint chrême par l'évêque après
qu'il en ait largement répandu sur l'autel. En cette consécration de l'autel
culmine d'ailleurs toute la liturgie de la dédicace.
Dans l’autel du sacrifice
eucharistique on place solennellement des reliques de martyrs et de saints
apportées en procession. Elles associent en quelque sorte, à l'unique sacrifice
du Christ offert une fois pour toutes, les martyrs qui ont donné leur vie pour
Lui et les autres saints qui ont vécu pour Lui, complétant, comme le dit saint
Paul, ce qui manque à la Passion du Christ.
Après ce rite qui se
déroule au chant de psaumes et d'antiennes, l'évêque embrase l'encens qu'il a
répandu sur l'autel : au rite et au symbole de l'eau, puis de l'huile,
s'ajoute celui du feu qui se complétera par l'illumination des cierges lorsque
l'autel aura été recouvert de nappes neuves et blanches, tout comme les
nouveaux baptisés sont revêtus de vêtements blancs. Des psaumes, des répons et
des antiennes accompagnent ces rites significatifs par eux-mêmes mais dont les
textes bibliques chantés accentuent encore le sens profond.
La prière consécratoire
chantée par l'évêque, et la Préface qui introduit le canon de la messe qui
suit, font percevoir « comment dans l'Eglise de la terre nous participons
déjà à l'Eucharistie perpétuelle, à l'action de grâce perpétuelle des chœurs
angéliques, et au culte éternel du Père par son Fils incarné. » L'une et
l'autre formulent de la manière la plus expressive l'assomption et la
rénovation, dans l'unique consécration du sacrifice chrétien, de toutes les
formes de consécration antérieures, soit naturelles, soit de l'Ancien
Testament.
« Nous vous
supplions instamment, Seigneur, de daigner répandre votre grâce sanctificatrice
sur cette église et sur cet autel, afin que ce.lieu soit toujours saint et
cette table toujours prête pour le sacrifice du Christ. Qu'en ce lieu, l'onde
de la grâce divine engloutisse les péchés des hommes afin que, morts au péché,
vos fils renaissent à la vie céleste. »
« Qu'en ce lieu
retentisse un sacrifice de louange qui vous soit agréable ; que monte sans
cesse vers vous la voix des hommes unie aux chœurs des anges et la supplication
pour le salut du monde. »
« Père Saint, vous
qui avez fait du monde entier le temple de votre Gloire, afin que votre nom fût
glorifié en tous lieux, vous ne refusez pas cependant que vous soient dédiés
des lieux propres à la célébration des divins mystères : dans l'allégresse
nous consacrons donc à votre majesté cette maison de prière que nous avons
construite. »
« En ce lieu est
abrité le mystère du vrai Temple et l'image de la Jérusalem céleste y est
figurée d'avance : en effet, du Corps de votre Fils, né de la Vierge
Marie, vous avez fait un temple qui vous est consacré et en qui habite la
plénitude de la divinité. Vous avez établi l'Eglise comme la cité sainte,
fondée sur les Apôtres. Elle a pour pierre d'angle le Christ Jésus et doit être
construite de pierres choisies, vivifiées par l'Esprit et cimentées par la
charité; Cité où vous serez tout en tous, à travers les siècles et où brillera
éternellement la lumière du Christ. »
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/11/09.php
LA DÉDICACE DE L'ÉGLISE
La dédicace de l’Église est célébrée comme les autres fêtes solennelles ; et parce qu'il y a deux sortes d'églises ou de temples, le matériel et le spirituel, c'est pour cela qu'il convient de dire ici un mot de la dédicace de ces deux temples. Par rapport à la dédicace du temple matériel, il y a trois considérations à établir: I° Pourquoi il est dédié ou consacré ; II° comment il est consacré; III° par qui il est profané. Et parce qu'il y a deux objets consacrés, savoir : l’autel et le temple lui-même ; il faut d'abord expliquer pourquoi on consacre l’autel et ensuite le temple. L'autel est consacré pour trois raisons : 1° pour offrir le sacrement du Seigneur. Il est dit dans la Genèse (c. VIII) : « Noë dressa un autel au Seigneur; et prenant de tous les animaux et de tous les oiseaux purs, il les offrit à Dieu sur cet autel. » Or, ce sacrement, c'est le corps et le sang de J.-C. que nous immolons en souvenir de la passion du Seigneur, d'après l’ordre qu'il nous en a donné, en disant: « Faites ceci en mémoire de moi. » Trois souvenirs nous rappellent la passion du Seigneur : 1° l’écriture, c'est-à-dire la passion de J.-C. représentée par des images; c'est pour les yeux. L'image du crucifix et les autres images placées dans l’église servent à réveiller le souvenir, la dévotion et l’instruction: ce sont, en quelque sorte, les livres des laïques ; 2° la parole; c'est-à-dire la passion de J.-C. qui est prêchée ; c'est pour les oreilles ; 3° le sacrement, c'est-à-dire la passion de J.-C. ; elle est reproduite d'une manière bien remarquable dans le sacrement, qui contient réellement et où l’on offre pour nous le corps et le sang de J.-C. ; et c'est pour le goût. Si donc notre amour est échauffé par la passion de J.-C. par les tableaux,'s'il est plus échauffé encore parla prédication, à combien plus forte raison doit-il être enflammé dans ce sacrement où elle est reproduite d'une manière si vive. 2° L'autel est consacré pour invoquer le nom du Seigneur. Il est écrit dans la Genèse (c. XII) : « Abraham dressa un autel à l’endroit où le Seigneur lui apparut, et il invoqua le nom du Seigneur: Or, cette invocation se fait, selon l’apôtre à (Timothée, I, 1I), ou parles supplications, qui s'opèrent par adjuration, pour écarter le mal, ou par les prières qui ont lien pour augmenter le bien, ou par les actions de grâces que l’on adresse pour conserver lesbien que l’on possède: Or, l’invocation qui se fait sur l’autel s'appelle, à proprement parler, messe, car le céleste messager. (missus), c'est-à-dire le Christ, est envoyé par le Père qui consacre l’hostie elle-même et il est envoyé par lui-même de nous au Père, afin qu'il intercède pour nous. Ce qui fait dire à Hugues : « La sainte hostie elle-même peut être appelée messe parce qu'elle est transmise : l° à nous par le Père dans l’incarnation ; 2° par nous au Père dans la passion. De même, dans le sacrement; elle est transmise : 1°. à nous par le Père pour notre sanctification, au moyen de laquelle il commence à résider avec nous ; 2° par nous au Père par l’oblation, au moyen de laquelle il intercède en notre faveur. » Remarquez encore que la messe se chante en trois langues: en grec, en hébreu et en latin, pour représenter le titre de l’inscription de la croix écrit en ces trois langues. On la chante encore en trois langues pour marquer que toute langue doit louer Dieu, puisque ces trois langues sont censées les renfermer toutes. On chante en latin les évangiles, les épîtres, les oraisons et les autres pièces de chant; en grec le Kyrie, eleison et le Christe eleison qu'on répète neuf fois, afin que nous parvenions à la société des neuf choeurs angéliques; et en hébreu l’alleluia, amen, sabaoth et hosanna. 3° L'autel est consacré pour chanter. Il est écrit dans l’Ecclesiastique (XLVII) : « Dieu rendit David fort contre ses ennemis; ce prince établit dès chantres pour rester devant l’autel ; et il a accompagné leurs chants de doux concerts d'instruments de musique. » Le mot concerts est au pluriel, car, d'après Hugues de Saint-Victor, il y a trois espèces de sons avec lesquels on fait des concerts. On obtient 1e son par le pincement, par le souffle et par le chant, A la harpe appartient le pincement, à l’orgue le souffle, à la voix le chant. Cette consonance des sons peut se rapporter à l’accord qui doit exister dans notre conduite; le travail des mains peut représenter le pincement de la harpe, la dévotion de l’esprit, le souffle de l’orgue, et les bonnes paroles, le chant de la voix. Hugues de Saint-Victor dit plus loin : « A quoi sert la douceur de la voix sans la douceur du coeur? Vous pliez votre voix, faites aussi plier votre volonté. Vous conservez l’accord dans les voix, conservez l’accord dans les moeurs, afin d'être en union avec le prochain par, l’exemple, avec le Seigneur, par la volonté, avec votre maître par l’obéissance. » Ces trois espèces de musique ont du rapport avec les trois parties principales qui composent, l’office de l’Eglise, comme il est dit dans le Mitrale (chapitre de l’office), savoir : les psaumes, le chant et les leçons. La première espèce de musique est celle qui s'obtient par le pincement des doigts, comme dans le psaltérion et autres instruments semblables; ce qui se rapporte à la psalmodie. « Louez le Seigneur avec le psaltérion et la harpe, dit le psaume CL. » La seconde est celle qui s'obtient parle chant avec la voix, et ceci se rapporte aux leçons : « Célébrez la gloire du Seigneur, dit David (Ps. XXXII), par un concert de voix. » La troisième s'obtient par le souffle, comme dans la trompette, ce qui se rapporte au chant : « Louez le Seigneur au son de la trompette » (Ps. CL).
Le temple ou église est consacré pour cinq raisons : I. Pour en expulser le diable et sa puissance. Saint Grégoire raconte, dans son Dialogue (Liv. III, c. XXX), qu'une église des Ariens rendue au fidèles ayant été consacrée, on y porta les reliques de saint Sébastien et de sainte Agathe; alors, le peuple rassemblé sentit tout à coup courir çà et là, entre les jambes, un porc qui s'enfuit par la porte et qu'on ne revit plus. Tout le monde en fut rempli d'admiration. Le Seigneur montra par là évidemment la sortie de l’esprit immonde qui habitait ce temple. Or, la nuit suivante, il se fit un grand vacarme sur les toits de la même église, comme si quelqu'un y courait de tous côtés. La secondé nuit, le bruit augmenta, et la troisième, le fracas fut si fort, qu'on crut l’église renversée de fond en comble. Mais aussitôt tout s'apaisa, et l’antique ennemi cessa ses désordres. Or, toute cette agitation prouva que le démon sortait forcément d'un lieu qu'il avait conservé longtemps en son pouvoir. (Saint Grégoire.) II. Il est consacré pour le salut de ceux auxquels il sert de refuge. De là, le privilège accordé par les princes à certaines églises; après leur consécration, de sauvegarder ceux qui s'y réfugient. De là encore, cette loi portée dans le droit canon : « L'Eglise protège ceux qui sont coupables d'avoir versé le sang, afin qu'ils ne perdent ni la vie, ni les membres. » Ce fut en vertu de ce privilège que Joas s'enfuit dans le tabernacle du Seigneur, et prit la corne de l’autel. (Rois, III, II.) III. Il est consacré, afin que nos prières y soient exaucées : ce qui est indiqué au IIIe Livre des Rois, c. VIII, quand Salomon dit, après la dédicace du temple : « Quiconque vous adressera des prières en ce lieu, exaucez-le du lieu de votre demeure dans 1e ciel, et l’ayant exaucé, faites-lui miséricorde. » Or, nous prions, dans les églises, la face tournée vers ('orient, ce qui s'observe pour trois raisons, d'après le Damascène, (l. IV, c. V) : 1° pour montrer que nous cherchons notre patrie ; 2° pour regarder du côté de Jésus-Christ crucifié ; 3° pour montrer que nous attendons la venue du Souverain Juge. Voici ses paroles : « Dieu plaça le paradis dans Eden, du côté de l’Orient, d’où il fit sortir l’homme pour l’en exiler, et il le fit habiter devant le paradis, du côté de l’Occident. Occupés à rechercher notre patrie et à regarder vers elle, nous adorons Dieu du côté de l’Orient. » Il y a plus : c'est que Notre-Seigneur, sur la croix, regardait l’Occident, et nous adorons en cette posture pour le regarder. Quand il monta au ciel, il fut emporté en l’air vers l’Orient ; les apôtres l’adorèrent, tournés aussi de ce côté, et il viendra de la même manière qu'ils l’ont vu allant au ciel. C'est donc pour montrer que nous l’attendons, si nous l’adorons tournés vers l’Orient. » (Saint Jean Damascène.) IV. Le temple est consacré pour y rendre à Dieu des actions de louange, ce qui se fait par les sept heures canoniales, qui sont: Matines, Prime, Tierce, Sexte, None, Vêpres et Complies. Or, bien que Dieu doive être loué à chaque heure du jour, cependant, comme notre infirmité ne nous le permet pas, il a été réglé que nous devions louer spécialement Dieu à ces heures, parce qu'elles sont privilégiées plutôt que les autres, et à plus d'un titre. Car, c'est à minuit, heure des matines, que J.-C. est né, fut pris et moqué par les juifs.
C'est encore à cette heure qu'il a dépouillé l’enfer. Le Mitrale dit (Liv. IV, c. I), dans un sens large, que ce fut à minuit qu'il a dépouillé l’enfer, car il est ressuscité le matin, avant le jour ; ce fut à cette première heure qu'il a fait son apparition. De là ces paroles, de saint Jérôme « Je pense que c'est une tradition des apôtres de ne pas laisser sortir, avant le milieu de la nuit, le peuple qui attend la venue de- J.-C. la veille de Pâques, et quand cette heure est arrivée, on peut en toute sécurité célébrer ce jour de fête. » Dans cette heure donc, nous chantons les louanges de Dieu, pour lui rendre grâce de sa naissance, de sa capturé et de la délivrance des patriarches, et pour attendre sa venue avec empressement. On ajoute les laudes aux matines, car ce fut le matin qu'il submergea les Egyptiens dans la mer, qu'il créa le monde et qu'il ressuscita. En cette heure donc, nous offrons des louanges à Dieu, afin de n'être point engloutis avec les Egyptiens dans la nier de ce monde, afin de le remercier de notre création et de sa résurrection. A l’heure de prime, principalement, J.-C. allait au temple, et le peuple l’y suivait de grand matin, comme il est dit dans saint Luc (XXI), il fut présenté à Pilate; à cette heure encore, il apparut ressuscité aux saintes femmes. C'est la première heure du jour. Si donc nous adressons des louanges à Dieu en cette heure, c'est pour imiter le Christ et pour le remercier de sa résurrection et de son apparition, puis pour offrir à Dieu, comme au principe de toutes choses, les prémices de la journée. A l’heure de tierce, J.-C. fut crucifié par les langues des juifs, flagellé à la colonne par les ordres de Pilate. Il est dit dans les histoires que cette colonne, à laquelle le Sauveur fut attaché, porte encore des restes de son sang; ce fut aussi à cette heure que l'Esprit-Saint fut envoyé. A sexte, il fut attaché à la croix avec des clous; les ténèbres se répandirent par toute la terre, afin que le soleil en deuil se couvrît de vêtements noirs à la mort de son maître, et afin qu'il ne fournît pas sa lumière à ceux qui avaient crucifié le Seigneur. A cette heure encore du jour de l’Ascension, il se mit à table avec ses disciples: A l’heure de none, J.-C. rendit l’esprit; un soldat ouvrit son côté; le collège des apôtres avait coutume de se réunir pour la prière, et J.-C. monta au ciel. C'est en raison de ces privilèges, que nous louons Dieu à ces différentes heures. A vêpres, J.-C., dans la. Cène, institua le sacrement de son corps et de son sang ; il lava les pieds de ses disciples; il fut descendu de la croix et placé dans le sépulcre ; il se manifesta à ses disciples sous l’habit d'un pèlerin, et c'est pour tous ces mystères que, dans cette heure, l’Eglise rend des actions de grâce à J.-C. A complies, Notre-Seigneur sua des gouttes de sang, une garde, fut, placée à son tombeau et il y reposa ; en ressuscitant, il annonça la paix aux disciples, et pour cela, nous rendons grâces à Dieu: Saint Bernard nous dit de quelle manière nous devons nous acquitter de ces louanges : « Mes frères, en immolant l’hostie de louange, joignons le sens aux paroles, l’affection aux sens, la joie à l’affection, la gravité à la joie ; à la gravité, l’humilité ; à l’humilité, la liberté. » V. Le temple est consacré, afin qu'on y administre les sacrements de l’Eglise. Alors il devient comme la maison de Dieu; où sont conservés et administrés les sacrements. On les donne et on les administre à ceux qui entrent; comme le Baptême ; à ceux qui sortent, comme l’Extrême-Onction ; à ceux qui demeurent : parmi ces derniers, les uns les administrent, et on leur confère l’Ordre ; les autres combattent et, s'ils succombent, on leur accorde la Pénitence; s'ils se soutiennent, on ajoute l’audace de l’âme à leur force, dans la Confirmation ; avec l’Eucharistie, ou leur donne la nourriture qui les soutiendra ; enfin, on les préserve des obstacles contre lesquels ils pourraient se briser, en les unissant par le Mariage. — II. Il reste à voir la forme de la consécration : 1° par rapport à l’autel, 2° par rapport à l’Eglise.
Plusieurs choses tendent au même but dans la consécration de l’autel. 1° D'abord on fait quatre croix avec de l’eau bénite aux quatre coins de l’autel ; 2° on en fait sept fois le tour; 3° on l’asperge sept fois d'eau bénite avec de l’hysope; 4° on brûle, dessus de l’encens; 5° on, l’oint avec le saint Chrême; 6° on le couvre avec des nappes propres. Tout ceci représente les vertus que doivent posséder ceux qui approchent de l’autel : 1° car ils doivent avoir les quatre sortes de charité. qui ont été acquises par la croix, savoir : l’amour de Dieu, de soi-même, des amis et des ennemis. Cela est signifié par les quatre croix faites aux quatre coins de l’autel. C'est à ce propos qu'il est dit dans la Genèse (XXIII) : « Vous vous étendrez à l’orient et à l’occident, au septentrion et au midi. » Ces quatre croix peuvent encore signifier le salut des quatre parties du monde opéré par J.-C., elles montrent encore que nous devons porter la croix du Seigneur de quatre manières, savoir: dans le coeur par la méditation, dans la bouche par la confession, dans le corps par la mortification, et sur la figure .en y imprimant souvent ce signe. 2° Ils doivent avoir le soin et la vigilance; ce qui est signifié par les sept circuits. Aussi chante-t-on alors : Invenerunt me vigiles, etc. ; car ils doivent veiller avec sain' sur leur troupeau. C'est ce qui fait mettre par Gilbert -au rang des choses ridicules, la- négligence du prélat, quand il dit : « Quel est le plus ridicule ou le plus dangereux, d'une sentinelle aveugle, d'un courrier boiteux, d'un prélat négligent, d'un docteur ignare, ou d'un héraut muet? » Les sept circuits autour de l’autel peuvent encore signifier les sept méditations et considérations sur les sept degrés d'humilité en. J.-C., sur lesquels nous devons faire souvent rouler nos entretiens. Le 1er c'est qu'étant riche, il s'est fait pauvre; le 2° qu'il fut mis dans une, crèche; le 3e qu'il fut soumis à ses parents; le 4e qu'il courba la tête sous la main d'un esclave; le 5e qu'il supporta un disciple voleur et traître; le 6e qu'il fut doux jusqu'à se taire devant un juge inique; le 7e qu'il daigna prier pour ceux qui le crucifiaient. Ou bien encore ces sept tours rappellent les sept chemins de J.-C. Le premier du ciel dans le sein de sa mère, le second de ce sein à la crèche, le troisième de la crèche dans le monde, le quatrième du monde au gibet, le cinquième du gibet au tombeau,. le sixième du tombeau aux limbes, le septième des' limbes en remontant dans le ciel. 3° Ils doivent avoir souvenance de la passion du Seigneur; ce qui est signifié par l’aspersion de l’eau. Les sept fois qu'on asperge avec l’eau, sont les sept fois que J.-C. — versa son, sang : 1° à la circoncision, 2°, dans l’oraison au jardin, 3° dans la flagellation,: 4° dans le couronnement d'épines; 5° par ses mains percées, 6° par ses pieds attachés, 7° par, son côté ouvert. Or, ce sang fut versé avec l’hysope de l’humilité et de l’inestimable charité : car l’hysope est une plante humble et chaude. On peut encore dire de ces sept aspersions qu'elles signifient les sept dons du Saint-Esprit dans le baptême. 4° Ils doivent faire leurs prières avec ferveur et dévotion, ce qui est indiqué par l’encens qu'on brûle. L'encens en effet a la propriété de s'élever en une fumée légère; de consolider par sa nature, de resserrer par sa viscosité, de fortifier par son arôme. De même l’oraison monte au souvenir de Dieu; consolide l’âme quant à la faute passée en demandant le pardon; resserre quant à la faute à venir en sollicitant la précaution, elle fortifie quant à la faute actuelle en demandant un appui. On peut encore dire qu'une dévote oraison est représentée par l’encens. Elle monte vers Dieu : «L'oraison de celui qui s'humilie (ce sont les paroles de l’Ecclésiastique, XXXV): pénètre les nuages. » Elle est d'une bonne odeur à Dieu : « Les vieillards (de l’Apocalypse V) avaient chacun des harpes et des coupes d'or pleines de parfums, qui sont les prières des Saints. » Elle doit partir d'un coeur enflammé. On donna à l’ange de l’Apocalypse (VIII) une quantité de parfums, afin qu'il offrit les prières de tous les saints. Il prit ensuite l’encensoir et l’ayant rempli du feu de l’autel, il le jeta sur la terre. 5° Ils doivent posséder la pureté de la conscience et le parfum de la bonne réputation; ce qui est signifié parle saint Chrême composé d'huile et de baume. Ils doivent avoir, une- conscience pure, afin de pouvoir dire avec l’apôtre (II Corinth., I) : « Nous avons cette gloire que notre conscience nous rend témoignage une bonne réputation : « Il faut, dit saint Paul (I, Timoth., III), qu'il ait bon témoignage de ceux qui sont hors de l’Eglise.» « Les clercs, ajoute saint Chrysostome, ne doivent avoir aucune tache, ni dans leur parole, ni dans leur pensée, ni dans leurs actions, ni dans l’opinion, parce qu'ils sont la beauté et la force de l’Eglise : et s'ils étaient mauvais, ils la souilleraient tout entière. » 6° Ils doivent avoir la pureté des bonnes oeuvres; ce qu'indiquent les parures blanches et nettes dont on couvre l’autel. On fait usage des vêtements pour se couvrir, pour se tenir chaudement et, pour s'orner. De même les bonnes oeuvres cachent la nudité de l’âme. « Je vous conseille, est-il dit dans l’Apocalypse (III), à l’ange de Laodicée, d'acheter des vêtements blancs pour vous habiller et pour cacher votre nudité honteuse. » Ils ornent l’âme d'honnêteté (Rom., XIII). « Revêtons-nous des armes de la lumière. » Ils tiennent chauds et enflamment de charité (Job, XXXVII). « Est-ce que vos vêtements ne sont pas chauds? etc. » Ce serait peu pour celui qui monte à--t'autel d'avoir' une haute dignité et une vie infinie. C'est chose monstrueuse, dit saint Bernard, qu'une place élevée. et une vie basse; un grade supérieur et une position infime, un visage grave et des actions légères, une éloquence abondante, et des fruits nuls, une grande autorité, et un esprit volage.
II. Il faut voir maintenant de quelle manière l’église est consacrée : or, plusieurs choses tendent à ce but: En effet l’évêque fait trois fois le tour de l’église, et à chaque fois. qu'il passe devant la porte, il la frappe de son bâton pastoral en disant : « Levez vos portes, ô princes (Ps. XXIII) ». A l’intérieur et à l’extérieur, l’église est arrosée d'eau bénite. Sur le pavé on fait une croix avec de la cendre et du sable; on y écrit l’alphabet grec et le latin en travers, depuis l’angle du côté de l’orient jusqu'à l’angle du côté de l’occident. Sur les murailles on peint des croix au-devant desquelles on place des flambeaux et on les oint de saint Chrême. I. Ce triple tour représente le triple circuit qu'a fait le Christ pour la sanctification de cette église. Le premier, ce fut quand il vint du ciel dans le monde ; le second, quand du monde il descendit aux limbes; le troisième quand revenant des limbes et ressuscitant; il monta au ciel. Ces trois tours peuvent encore montrer que cette église est consacrée en l’honneur de la, Trinité : ou bien aussi ces trois états différents des membres de l’Église qui doivent être sauvés; savoir les vierges, les continents et les personnes mariées. Ce qui est désigné par la disposition de l’église matérielle, ainsi que le montre Richard de Saint-Victor. «Le sanctuaire, c'est le choeur des vierges; le choeur, l’ordre des continents; et la nef, les mariés. Le sanctuaire est plus étroit que le chœur, et le choeur que la nef, parce qu'il y a moins de vierges que de continents, et moins de continents que de mariés. Le sanctuaire est plus saint que le choeur, et le choeur que la nef, parce que l’ordre des vierges est plus digne que celui des continents, et celui des continents plus que celui des maries (Richard). » II. Les trois coups frappés à la porte signifient le triple droit que possède J.-C. sur l’église pour qu'on la lui ouvre. Elle lui appartient par création, par rédemption et par promesse de glorification: Saint Anselme s'exprime ainsi au sujet de ce triple droit : « Certainement, Seigneur; puisque vous m’avez créé , je me dois tout entier à votre amour; puisque vous m’avez racheté, je me dois tout entier à votre amour; puisque vous m’avez tant promis, je me dois tout entier; il y a plus, c'est que je dois à votre amour plus que moi-même, d'autant que vous êtes plus grand que moi pour qui vous vous êtes donné vous-même et à qui vous avez promis de vous donner vous-même. ». Cette triple proclamation : « Ouvrez vos portes, ô princes », signifie sa triple puissance, dans le ciel, dans le monde et dans l’enfer. Trois fois à l’intérieur et à l’extérieur, elle est aspergée d'eau bénite pour trois motifs. 1° Pour chasser les démons; c'est la propriété particulière de l’eau bénite, et dans l'exorcisme de cet élément, il est dit : « Afin que, par cet exorcisme, tu puisses servir à chasser et à dissiper toutes les forces de l’ennemi, et à l’exterminer lui-même avec ses anges apostats: » Or, cette eau bénite se compose de quatre substances : d'eau, de vin; de sel et de cendre, parce qu'il y a principalement quatre choses qui chassent l’ennemi, savoir : les larmes représentées par l’eau, la joie spirituelle par le vin, la discrétion par le sel, et l’humiliation profonde par la cendre. 2° Pour l’expiation de l’église elle-même. Toutes ces substances terrestres ont été corrompues et viciées à cause du péché, c'est pour cela que ce liée est aspergé d'eau bénite; pour qu'il soit délivré, purgé et expié de toute saleté et impureté. De la vient encore que dans l’ancienne loi, presque tout était purifié par le moyen de l’eau. 3° Pour écarter toutes les malédictions. La terre avec ses fruits a reçu la malédiction dès le principe, parce que la déception arriva par son fruit; mais l’eau ne fut sujette à aucune malédiction. Aussi voit-on que N.-S. a mangé du poisson, mais on ne dit nulle part expressément qu'il ait mangé de la viande, si ce n'est peut-être de l’agneau pascal pour obéir à la loi; afin de donner l’exemple de s'abstenir quelquefois des choses licites et d'en user en d'autres fois. Donc pour écarter toute malédiction et pour appeler toute sorte de bénédiction, l’église est aspergée d'eau bénite. IV. On écrit sur le pavé l’alphabet, qui représente l’union des deux peuples, du juif et du gentil, ou bien le texte des deux Testaments, ou bien les articles de notre foi. Cet alphabet composé des lettres latines et des grecques formées sur la croix représente 1° l’union dans la foi du gentil et du juif, opérée par la croix de J.-C: Cette croix est faite en travers de l’angle oriental jusqu'à l’occidental; pour signifier que celui qui d'abord était à droite a passé à gauche, et que celui qui était à la tête est venu à la queue et réciproquement. 2° Il représente le texte des deux Testaments qui reçurent leur accomplissement par la croix de J.-C. Ainsi il a dit en mourant : « Tout est consommé. » Ensuite la croix est faite en travers, parce qu'un Testament est contenu dans l’autre, parce qu'une roue était dans une roue: 3° Il représente les articles de notre foi, parce que le pavé de l’église st le fondement de notre foi, et que les caractères qui y sont tracés sont les articles de foi enseignés dans l’église aux, gens grossiers. et aux néophytes de l’un et de l’autre peuple, qui doivent se regarder comme cendre et poussière, selon cette parole d'Abraham dans la Genèse (XVIII) : « Je parlerai à mon Seigneur, quand je ne suis que cendré et poussière » V. On peint des croix dans l’église, pour trois raisons : 1° Pour la terreur des démons, mous, c'est-à-dire afin que les démons qui en ont été expulsés, soient effrayés à la vue du signe de la croix et n'aient plus la présomption d'y rentrer. Les diables: en effet craignent beaucoup le signe de la croix. Ce qui fait dire à saint Chrysostome : «Partout où les démons voient le signe du Seigneur, ils fuient et redoutent ce bâton dent les coups leur ont fait tant de plaies. » 2° Comme marque de triomphe; car les croix sont les étendards de J.-C. et les insignes de son triomphe. Donc c'est pour montrer que ce lieu est sous la domination du Seigneur qu'on y peint des croix. En effet un usage observé par la majesté impériale quand une cité lui est livrée, c'est qu'on y arbore le drapeau impérial. C'est une figure de ce passage de la Genèse (XXVIII) que Jacob érigea la pierre, qu'il avait mise sous sa tête, comme un monument, c'est-à-dire, comme un monument public, digne de mémoire, et triomphal. 3° Pour représenter les apôtres. Car ces douze lumières placées devant les croix signifient les douze apôtres qui, par la foi du crucifié, ont éclairé l’univers. Ces croix sont illuminées et ointes du saint Chrême, parce que les apôtres aussi, par la foi de la passion de J. C., ont illuminé l’univers en l’instruisant, ils l’ont enflammé d'amour; et ils l’ont oint pour purifier sa conscience, ce qui est indiqué par l’huile, et pour lui donner l’odeur d'une bonne vie, ce qui est indiqué par le baume.
III. Par qui le temple est-il profané ? Nous lisons que la maison de Dieu fut profanée par trois personnes, par Jéroboam, par Nabuzardam et par Antiochus. On lit en effet, au IIIe livre des Rois (XII), que Jéroboam fit deux veaux qu'il plaça l’un à Dan, et l’autre à Béthel qui veut dire, maison: de Dieu. Or, il le fit par avarice, afin que le royaume ne revînt pas à Roboam. On veut dire par là que l’avarice des clercs souille singulièrement l’Eglise de Dieu ; car elle règne trop chez eux. Jérémie a dit (IV) : « Du plus petit au plus grand, tous suivent l’avarice. » Saint Bernard dit aussi : « Montrez-moi un prélat qui ne soit pas plutôt occupé à vider la bourse de ses sujets, qu'à extirper les vices ? » Les petits veaux, ce sont les tout petits neveux qu'ils mettent dans Béthel, c'est-à-dire dans la maison de Dieu. L'Eglise est aussi profanée par Jéroboam, quand elle est bâtie par l’avarice des usuriers et des ravisseurs. On lit, à ce propos, qu'on usurier ayant fait construire une église du fruit de ses rapines et de ses usures, invita l’évêque avec beaucoup d'instances à la dédier. Celui-ci faisait l’office de la consécration avec son clergé, quand il vit, derrière l’autel, le diable assis sur le trône en habit épiscopal: « Pourquoi, dit-il au prélat, consacres-tu mon église ? Cesse au plus vite, car la juridiction m’appartient ici, puisqu'elle a été bâtie avec des usures et des rapines.» Alors l’évêque effrayé s'enfuit dehors avec les clercs, et aussitôt le diable fit crouler cette église avec un grand fracas. Au IVe livre, des Rois (XXV), on lit que Nabuzardam brûla la maison de Dieu. Nabuzardam, qui était le premier des cuisiniers de Nabuchodonosor, représente ceux qui sont adonnés à la gourmandise et à la luxure et ont fait un dieu de leur ventre, selon l’apôtre. Hugues de Saint-Victor montré dans son Claustral comment le ventre est appelé dieu, quand il dit : « On a coutume de construire des temples aux dieux, de leur ériger des autels, d'ordonner des ministres pour les desservir, de leur immoler des animaux, et de brûler de l’encens en leur honneur: Le temple du dieu ventre, c'est la cuisine, l’autel, c'est l’a table, les ministres sont les cuisiniers, les animaux qu'on immole, les viandes cuites, la fumée de l’encens, c'est l’odeur des sauces. » Le roi Antiochus, qui fut le plus orgueilleux et le plus ambitieux des hommes, pollua et profana la maison de Dieu, comme on le voit au l- livre des Macchabées, I. Il est la figure de l’orgueil et de l’ambition qui règne dans le clergé; plus désireux de commander que d'être utile, et qui souille singulièrement l’Eglise de Dieu. Saint Bernard, en parlant de cet orgueil et de cette ambition, s'exprime; ainsi: « Ils s'avancent chargés d'honneurs avec les biens de Dieu; sans pourtant porter honneur: au Seigneur. Aussi leur voyez-vous l’éclat des femmes perdues, des habits d'histrions et un appareil de roi ; de là l’or sur les freins, les selles de leurs chevaux, sur leurs éperons, et ces éperons sont plus brillants que les autels. » Le temple fut profané par trois personnes, comme il fut dédié et consacré par tris personnes. Moïse fut le premier qui fit une dédicace; Salomon le second et Judas Machabée le troisième. Ce qui, semble nous indiquer que dans la dédicace de l’église, nous devons. avoir l’humilité de Moïse, la sagesse et le discernement de Salomon, et le soin de la défense de la vraie foi de Judas.
II. Il reste à considérer la consécration ou la dédicace du temple spirituel. Ce temple, c'est nous, c'est-à-dire l’assemblée de tous les fidèles qui est construite : 1° de pierres vivantes. Saint Pierre dit dans sa Ire épître (II) : «Nous sommes des pierres vivantes qui composent une maison spirituelle » ; 2° de pierres polies ; de là ces paroles de l’hymne de la Dédicace : « Les coups de marteaux ont poli ces pierres »; 3° de pierres carrées. Les quatre côtés de la pierre spirituelle sont la foi, l’espérance, la charité et les bonnes oeuvres, toutes quatre: égales entre elles : car, comme le dit saint Grégoire, autant vous croyez, autant vous espérez; autant vous croyez et espérez, autant vous aimez; autant vous croyez, espérez et aimez, autant vous opérez. » Dans ce temple, le cœur est l’autel sur lequel nous devons présenter trois offrandes. 1° le feu d'un amour sans fin; tel qu'il est dit au Lévitique (VI) « Le feu de l’amour sera perpétuel, et il n'aura jamais de fin sur l’autel », c'est-à-dire l’autel du coeur. 2° L'encens d'une oraison odoriférante : comme au Ier livre des Paralipomènes (VI) : « Aaron et ses fils offraient tout ce qui se brûlait sur l’autel des holocaustes et sur l’autel des parfums. » 3° Le sacrifice de la justice qui consiste dans l’offrande de la pénitence, dans l’holocauste d'un amour parfait et dans le veau d'une chair mortifiée. C'est le sens des paroles du psaume L : « Alors vous recevrez les sacrifices de justice, les offrandes et les holocaustes; alors on chargera vos autels de petits veaux.» Le temple spirituel, qui est nous-mêmes; est consacré comme le temple matériel. 1° Le pontife souverain, J-C., trouvant fermée là porte de notre coeur, en fait trois fois le tour, en rappelant à son souvenir les péchés de la bouche, dit cour et des oeuvres. Isaïe indique ces trois tours quand il dit (XXIII) en parlant à la ville de Tyr : «Prenez le luth », c'est le premier tour : « tournez autour de la ville », c'est-à-dire du coeur, c'est le second : « courtisane mise en oubli depuis longtemps », c'est le troisième. 2° Il frappe trois fois à la porte fermée de ce cour, afin qu'on lui ouvre : ces, trois coups sont les bienfaits, les conseils, les fléaux et ils sont signalés dans le livre des Proverbes (I). Quand la Sagesse dit en parlant des méchants: « J'ai étendu ma main, et il ne s'est trouvé personne qui m’ait regardée. » Voici les bienfaits accordés: « Vous avez méprisé tous mes conseils » ; voici les conseils suggérés: « Vous avez négligé mes réprimandes » ; voici les fléaux infligés. Ou bien il frappe trois fois, lorsqu'il excite l’intelligence à connaître le péché; l’affection à en concevoir de la douleur, et la volonté à le détester et à le punir. 3° Ce temple spirituel doit être arrosé trois fois d'eau à l’intérieur et à l’extérieur. Ce sont les larmes intérieures et les extérieures. « L'esprit d'un homme saint, dit saint Grégoire, est accablé de douleur, quand il considère où il fut, où il sera, où il est et où il n’est pas. Où il fut, dans le péché; où il sera, au jugement; où il est, dans la misère; où il n'est pas, dans la gloire. » Quand donc il répand des larmes intérieures ou extérieures en considérant qu'il a vécu dans le péché et qu'il en rendra compte au jugement, ce temple est alors arrosé d'eau une première fois. Quand il est ému jusqu'aux larmes en raison de la misère dans laquelle il se trouve, il est arrosé une seconde fois. Quand il verse des larmes par apport à la, gloire dont il est privé, alors il répand la troisième eau. A cette eau on mêle le vin, le sel et les cendres, parce qu'avec ces larmes nous devons avoir le vin de la joie spirituelle, le sel d'un mûr discernement et les cendres d'une profonde humiliation. Ou bien par ce vin tempéré d'eau,, on entend l’humilité de J.-C., quand il a pris une chair, car le vin mêlé d'eau c'est le Verbe fait homme. Par le sel, on entend la sainteté de sa vie qui est, pour tous l’assaisonnement de la religion: Par la cendre; on entend sa passion. Or, nous devons par ces trois qualités laver notre coeur : 1° par le bienfait de l’incarnation qui nous invite à l’humilité; 2° par l’exemple de sa vie qui nous enseigne la sainteté et 3° parle souvenir de la passion qui nous pousse à l’amour. 4° Dans ce temple du coeur est écrit un alphabet spirituel, c'est-à-dire une écriture spirituelle, qui contient trois parties: la règle de nos actions, les témoignages des bienfaits de Dieu et l’accusation de nos propres péchés. Ces trois parties sont énumérées par saint Paul aux Romains (II) : « Quand les gentils qui n'ont pas la loi font naturellement les choses que la loi commande, on peut dire alors que n'ayant point de loi extérieure, ils se tiennent à eux-mêmes lieu de loi: et ils font voir que ce qui est prescrit par la loi; est écrit dans leur coeur. » Voici le premier témoignage que leur rend leur conscience. Voici le second : « et par la diversité des réflexions et des pensées qui les accusent. » Et voici le troisième : « ou qui les défendent. » 5° On doit y peindre des croix, c'est-à-dire adopter les austérités de la pénitence, lesquelles doivent être ointes et éclairées par le feu, parce que non seulement elles doivent être supportées avec patience, mais encore de bon coeur; ce qui est marqué par l’onction, et avec ardeur, ce qui est marqué par le feu. Saint- Bernard s'exprime ainsi à ce propos : « Celui qui vit dans là crainte porte la croix de J.-C. en patience ; celui qui s'avance dans l’espérance, la porte de bon coeur, mais celui qui est parfait dans la charité, l’embrasse déjà avec ardeur. Il y en a beaucoup qui voient nos croix, sans voir l’onction qui les rend moins pesantes. » Celui qui possédera ces qualités en soi-même sera véritablement, un temple dédié en l’honneur de Dieu. Il est tout à fait digne que J.-C. habite en lui par sa grâce; jusqu'à ce qu'enfin il mérite d'habiter en lui par la gloire. Qu'il daigne nous l’accorder celui qui, étant Dieu, vit et règne dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
ICI FINIT LA LÉGENDE
DORÉE OU HISTOIRE LOMBARDIQUE DE JACQUES DE VORAGINE
De l’ordre des frères
Prêcheurs, évêque de Gênes.
La Légende dorée de Jacques de Voragine nouvellement traduite en
français avec introduction, notices, notes et recherches sur les sources par
l'abbé J.-B. M. Roze, chanoine honoraire de la Cathédrale d'Amiens, Édouard
Rouveyre, éditeur, 76, rue de Seine, 76, Paris mdccccii
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome03/183.htm
Dedicazione della Basilica
Lateranense
Basilica di San Giovanni in
Laterano
Introduction.
Trois autels sont
particulièrement chers à tout chrétien :
1. L’autel papal du
Souverain Pontife, chef de l’Église universelle ;
2. L’autel cathédral de
l’évêque, chef de l’Église particulière ;
3. L’autel paroissial du
curé.
Telle est la connexion
entre l’autel et l’église que les fêtes propres à celle-ci (dédicace,
titulaire) concernent aussi celui-là.
I. L’AUTEL PAPAL DE
L’ARCHIBASILIQUE DU LATRAN, ÉGLISE MÈRE ET MAÎTRESSE DE TOUTES LES ÉGLISES DE
ROME ET DE L’UNIVERS
HISTOIRE ET
SIGNIFICATION: L'AUTEL DU LATRAN, CENTRE DE LA LITURGIE CATHOLIQUE.
Lorsqu’en 313 Constantin
rendit la paix à l’Église, il dota celle-ci avec une munificence impériale.
Partout surgissaient de somptueuses basiliques : en Terre sainte, au Mont des
Oliviers, au Saint Sépulcre, à Bethléem, à Antioche, à Constantinople, etc.
Rome surtout bénéficia de
ses largesses : Sainte-Croix de Jérusalem, Sainte-Marie-Majeure, les Saints
Apôtres, Saint-Paul-hors-les-murs, Saint-Laurent-hors-les-murs, Saint-Pierre
les proclament à l’envi. Une pourtant émine, somptueuse entre toutes : la donation
du Latran au pape Miltiade (+ 314).
Édifié sur le plan des
luxueuses demeures patriciennes, le vaste palais des « Laterani » dominait de
ses constructions et de sa basilique les flancs du Cœlius à l’intérieur de la
cité.
Le jour où S. Sylvestre (+
337) dressa sa chaire, « le saint siège apostolique » au fond de l’abside de la
basilique constantinienne, il fit du Latran le centre de l’enseignement et du
gouvernement de l’Église. En y consacrant son autel (324) il en fit le foyer de
la liturgie catholique.
Comme l’enseignait le
Pape Pie XI lors du XVIème centenaire de cette dédicace (9 novembre 1924) : «
Basilicam... effectam esse Pontificis, ut Episcopi Romani et œcumenici, ut
heredis integrae apostolicae potestatis, Cathedralem Eccesiam » [1]. Elle est
la cathédrale de l’Évêque de Rome, l’église œcuménique de la catholicité.
Successivement, les
Pontifes Romains agrandirent et enrichirent leur résidence en y construisant
leurs oratoires, baptistères, cloîtres, bibliothèques, hospices et galeries.
N’entrons pas dans toutes
les vicissitudes que traversa l’Archibasilique, tour à tour détruite par les
Vandales de Genséric et reconstruite par S. Léon le Grand (+ 461) et Adrien I
(+ 795) ; ruinée par les Normands et rebâtie par Serge III (+ 911) ; incendiée
une première fois en 1308 et réédifiée par Clément V (+ 1314) ; incendiée à
nouveau en 1360 et reconstruite par Urbain V (+ 1370) et Grégoire XI (+ 1378).
Signalons du point de vue
liturgique les événements marquants de son histoire : la consécration de la
basilique au S, Sauveur en 324 ; la translation des chefs de S. Pierre et de S.
Paul dans le ciborium qui surmonte l’autel papal ; la nouvelle consécration de
l’église à S. Jean-Baptiste par Serge III (+ 911) et la dédicace complémentaire
à S. Jean l’Évangéliste par Lucius II (+ 1145).
Par une solennité
spéciale la liturgie a perpétué le souvenir de la première consécration de
l’Archibasilique. Chaque année, en effet, le 9 novembre, l’Église universelle
célèbre cet événement capital : « Dedicatio Archibasilicae S. Salvatoris »,
fête double de IIème classe.
Malgré tous les revers,
la première période de l’histoire du Latran est des plus glorieuses : du haut
de 1’« Episcopium Lateranense », de S. Sylvestre à Boniface VIII (+ 1303), cent
soixante papes gouvernèrent la chrétienté.
C’est de cette époque que
datent la plupart des vingt-cinq conciles, dont cinq œcuméniques (1123 - 1139 -
1179 - 1215 - 1512), qui se réunirent dans ses murs.
***
Le départ de Clément V
pour Avignon en 1307 arrête brusquement cette ère glorieuse.
Le long séjour des papes
en France (1307-1377) laissa leur palais désert.
Transportée dans des
cadres nouveaux, la liturgie pontificale dut s’adapter à leurs exigences.
Désormais, c’est dans les chapelles du palais avignonnais que Clément V et ses
successeurs [2] célèbrent les fonctions sacrées. Par une conséquence toute
naturelle, la liturgie papale évolue en liturgie de cour.
Le terme si
caractéristique de « chapelles pontificales palatines » désigna non seulement
les oratoires du palais construits par les papes, mais aussi, et surtout, les
fonctions liturgiques que les souverains pontifes y célébraient.
Ce cérémonial liturgique
finit par se cristalliser dans des formes traditionnelles.
De plus, à leur retour à
Rome (1377), les papes ne s’établissent plus au Latran. C’est le palais du
Vatican en hiver, celui du Quirinal en été, qui deviennent les résidences
pontificales habituelles.
Déjà, lors de son retour
éphémère, dans la ville, Urbain V (+ 1370) avait habité le Vatican.
De ce chef, l’importance
de la basilique de St-Pierre allait s’affirmer grandissante. Sans doute, la
sollicitude de Martin V (+ 1431) et d’Eugène IV (+ 1447) pour le Latran se
dépense en d’importants travaux de restauration. Mais l’attention des Papes se
concentre de plus en plus sur la basilique vaticane. Nicolas V (+ 1455) résolut
de reconstruire de fond en comble l’ancienne basilique.
En 1452, il donna ordre
d’attaquer les travaux. Brusquement, la mort du Pape arrêta l’entreprise.
Ce n’est que cinquante
ans plus tard que celle-ci fut reprise : en 1506, Jules II, en présence de
trente-cinq cardinaux, procéda à la pose de la première pierre.
Sous la vigoureuse
impulsion de ce pape (+ 1513), de son successeur Léon X (+ 1521), et plus tard
de Paul V (+ 1621), les efforts combinés du Bramante (+ 1514) et de Raphaël (+
1516) dressèrent la fameuse Basilique que Michel-Ange (+ 1564) recouvrit d’une
coupole, et qu’achevèrent Maderna (+ 1629) et le Bernin (+ 1680).
Entretemps, dans
l’enceinte de leur palais, les papes développaient les « chapelles palatines ».
Comme Sixte IV (+ 1484) avait construit « la Sixtine », Paul IV (+ 1559) au
Vatican, Paul V (+ 1621) au Quirinal, érigèrent leurs « chapelles paulines ».
***
Et pourtant, malgré tant
de travaux et d’embellissements qui firent de la basilique vaticane l’église la
plus vaste et la plus somptueuse du monde, l’Archibasilique du Latran garda
intangibles les droits de la primauté.
Celle-ci s’avère
spécialement dans une cérémonie solennelle entre toutes, inaugurale de chaque
règne et demeurée traditionnelle depuis le moyen âge jusqu’à Pie IX (+ 1878) :
la prise de possession du Latran par les papes.
Ce cérémonial mérite
qu’on le considère.
Immédiatement après leur
couronnement, c’est à leur cathédrale que les papes réservaient leur première
visite.
Quelle que soit
l’antiquité de cette cérémonie qui remonte à Etienne III (+ 757) selon les uns,
à Léon II (+ 816) selon les autres, il est certain que dès le XIIème siècle
elle ouvrait chaque nouveau pontificat.
Le faste déployé à cette
occasion par les papes du XIIIème siècle jusqu’à Boniface VIII (+ 1303) était
resté célèbre. Sans doute, le séjour à Avignon avait interrompu cette coutume
pendant soixante dix ans. Mais, en 1377, Grégoire XI, rentré à Rome, renoua
aussitôt les traditions.
Jusque là, la prise de
possession du Latran était le complément même du rite du couronnement.
Jules II, couronné le 26
novembre 1503, fut le premier pontife qui dissocia les deux cérémonies.
Léon X, en 1513, déploya
pour la prise de possession une magnificence sans précédent.
***
La sollicitude des Papes
pour le Latran se manifeste encore sous bien d’autres formes.
Pie IV (+ 1565)
transforma l’Archibasilique dans le style de la Renaissance.
Sixte V (+ 1590), par sa
Constitution apostolique « Egregia » du 13 février 1586, entreprit même de
restaurer la tradition antique et de rétablir la vénérable liturgie stationnale
dans les sept basiliques. Pour ramener ses successeurs à l’ancienne résidence
pontificale, il y exécuta d’admirables travaux. Son initiative, toutefois,
resta sans lendemain.
Clément XII (+ 1740)
rendit à la primauté latérane un éclatant témoignage en gravant au frontispice
de l’Archibasilique la célèbre inscription : « Omnium Ecclesiarum Urbis et
Orbis Mater et Caput », « Église-Mère et Maîtresse de toutes les Églises de
Rome et de l’Univers ».
Après Léon X le
cérémonial de la prise de possession du Latran avait été simplifié ; néanmoins,
la cérémonie restait toujours très imposante.
Pie IX, qui prit
possession du Latran en 1846, fut avant la prise de Rome, le dernier pape qui
accomplit cette cérémonie [3]
Lui aussi fit exécuter au
Latran d’importants travaux. Il restaura la confession, l’autel papal et le
baldaquin. Mais, depuis 1870, par suite de la situation violente créée au
Saint-Siège, le pape se trouvait relégué loin de son autel.
Léon XIII (+ 1903),
prisonnier au Vatican, ne put prendre possession de sa cathédrale : la
tradition liturgique plus de huit fois séculaire se trouvait interrompue. Pour
l’Archibasilique, il fit preuve d’une sollicitude spéciale. C’est lui qui
transforma le chœur du Latran en faisant reculer l’abside.
Pie X (+ 1914), son
successeur, compléta les restaurations.
***
Mais depuis la prise de
Rome, le siège pontifical dressé au fond de l’abside latérane demeurait vide,
l’autel papal restait désert.
Depuis 1870, la messe n’avait
plus été célébrée au maître-autel de l’Archibasilique, où seul le Pape a le
droit de monter.
Le XVIe centenaire de la
libération de l’Église par Constantin (313) fournit au Pape Pie X l’occasion de
concéder une dérogation à cette règle.
Par son autorisation
spéciale en date du 27 mars 1913, un Cardinal célébra la Messe jubilaire à
l’autel pontifical.
Le Pape Pie XI a rattaché
à jamais son nom à la vénérable Archibasilique.
Déjà lors du XVIe
centenaire de la Dédicace, en sa lettre du 4 mai 1924 au Cardinal Vicaire de
Rome, Pie XI avait célébré les grandeurs, du Latran et annoncé les solennelles
fonctions liturgiques et commémoratives qui s’y déroulaient au mois de
novembre.
Par sa lettre du 22
octobre, il autorisa le même Cardinal à célébrer en son nom à l’autel papal la
messe du centenaire le 9 novembre, et un autre Cardinal à célébrer au même
autel le jour octave.
Mais toutes ces
solennités liturgiques n’étaient que le prélude de l’événement capital qui a
rempli le monde chrétien d’allégresse, le traité qui unit indissolublement le
nom de Pie XI au Latran.
En assignant à l’échange
des signatures les cadres de l’antique palais pontifical, Pie XI souligna la
primauté latérane d’un geste hautement significatif.
C’est dans la résidence
du Latran qu’Adrien Ier reçut de Charlemagne confirmation de la donation de
Pépin : base territoriale de l’indépendance pontificale.
C’est dans le même palais
que Pie XI, Souverain reconnu de la Cité vaticane, recouvra sa liberté.
C’est en l’Archibasilique
du Latran qu’Achille Ratti, le 20 décembre 1879, reçut l’ordination
sacerdotale.
Cinquante ans plus tard,
pour célébrer ses noces d’or sacerdotales, il y rentra en Pape et Souverain
indépendant.
Après 59 ans
d’interruption, renouant les traditions séculaires, Pie XI reprit possession du
siège apostolique et célébra « sa première messe » pontificale à l’autel du
Latran.
Papal
altar, Basilica of St. John Lateran, Rome
CÉLÉBRATION LITURGIQUE.
En sa liturgie, l’Église
ramène périodiquement ses enfants au Latran, les groupe en esprit autour de
l’autel papal et renforce leur attachement au Père commun de la catholicité.
Vraiment, elle forme des catholiques romains.
1. l’anniversaire de la
Dédicace (9 novembre)
Chaque année, le 9
novembre, elle commémore la consécration solennelle de l’Archibasilique du
Latran et de l’autel papal (Dedicatio Archibasilicae S. Salvatoris) en une fête
double de IIe classe, célébrée dans l’univers.
2. la célébration du
Titulaire, S. Sauveur, le 6 août.
De même, le 6 août, elle
célèbre dans le monde entier, comme fête double de IIe classe, le Titulaire de
l’Archibasilique : le S. Sauveur (fête de la Transfiguration).
3. la célébration
stationnale pendant l’année liturgique.
A maintes reprises, au
cours de l’année liturgique, l’Église inscrit en tête de ses messes
stationnales : « Statio ad S. Joannem in Laterano ». Cet intitulé signifie qu’à
tel jour, le Pape, entouré du clergé et du peuple romain, célébrait
solennellement le Saint Sacrifice à son autel papal, hommage cultuel suprême de
l’Église romaine comme telle, une et indivise.
Cette mention se retrouve
:
a) au début et à la fin
du carême ancien : le premier dimanche de carême et le Jeudi-Saint ;
b) le dimanche des
Rameaux ;
c) en tête de la
célébration de la « grande nuit » pascale (du soir du samedi à l’aurore du
dimanche de Pâques) ;
d) le samedi in Albis qui
clôturait l’octave pascale ;
e) le mardi des Rogations
;
f) en la solennelle
vigile de Pentecôte.
ANNEXE : L’AUTEL PAPAL
DANS LES BASILIQUES MAJEURES.
En outre, à Rome, un
autel papal se dresse en chacune des Basiliques dites majeures (Basilicae
majores), c.-à-d. dans les basiliques de Saint-Pierre au Vatican, de
Saint-Paul-hors-les-murs et de Sainte-Marie-Majeure.
Seul, le Pape a le droit
de célébrer à ce maître-autel.
Chaque année, la liturgie
ramène ses enfants à ces vénérables basiliques dont la dédicace est célébrée
comme fête double majeure ’dans le monde entier.
La dédicace des
basiliques des SS. Pierre et Paul est commémorée le 18 novembre ; celle de
Sainte-Marie-Majeure le 5 août.
II. L'AUTEL CATHÉDRAL DE
L'ÉVÊQUE DANS L'ÉGLISE-MÈRE DU DIOCÈSE.
A. L'AUTEL CATHÉDRAL,
CENTRE DE LA LITURGIE PONTIFICALE.
Devant son autel
cathédral, l’évêque paraît dans tout l’éclat de sa plénitude sacerdotale.
Adorateur en titre à la
tête de son Église, sanctificateur premier de son troupeau, c’est ici qu’il
exerce sa puissance pontificale et fait monter, d’une part, la glorification
authentique vers la Trinité Sainte et, d’autre part, descendre la grâce dans
l’âme de ses ouailles.
C’est ici que, pour toute
son Église et selon l’ordre du Cérémonial des évêques, il célèbre la messe et
les divins offices, qu’il administre les Sacrements et les Sacramentaux. En effet,
c’est lui au premier chef qui est investi de la charge de baptiser, de
confirmer, de célébrer la messe, de dispenser l’Eucharistie, de réconcilier les
pécheurs, de bénir les unions, d’assister les mourants.
Cette primauté de
l’évêque et de son autel ressort en un saisissant relief dans deux fonctions
pontificales qu’il importe de signaler spécialement ici : les ordinations
sacerdotales et la consécration des saintes huiles.
1. les ordinations
sacerdotales.
L’Évêque siégeant à la
tête d’un peuple nombreux, ne peut multiplier partout sa présence et subvenir
seul à tous les besoins religieux et spirituels des ouailles qui lui sont
confiées.
C’est pourquoi, par le
sacrement de l’Ordre, il communique la puissance sacerdotale à quelques élus,
ses prêtres et ses coopérateurs.
Près de son autel
cathédral, dans une fonction pontificale incomparable, l’ordination
sacerdotale, il leur confère le pouvoir de célébrer la messe, de remettre les
fautes, d’administrer les sacrements, bref de glorifier la Trinité Sainte et de
répandre à profusion la vie du Christ dans les âmes.
S’il y a donc des prêtres
en mesure d’offrir le Saint Sacrifice et d’ouvrir toutes larges les sources
intarissables de la vie surnaturelle : d’absoudre les péchés, de dispenser le
Corps et le Sang du Christ, de bénir les unions, d’assister les mourants,
d’infuser de toutes manières la vie du Christ dans les âmes par cet ensemble
d’actes en lesquels se diversifie leur ministère sacré, c’est parce qu’ils en
ont reçu le pouvoir le jour où leur évêque les suscita au sacerdoce au pied de
son autel.
Mais considérons bien que
toutes ces énergies glorifiantes et sanctifiantes dont disposent ces nouveaux
ministres, tout ce qu’ils ont et tout ce qu’ils sont dans l’ordre sacerdotal,
jaillit un jour d’une source unique : des profondeurs de l’épiscopat du
Pasteur.
C’est l’évêque qui les a
élus, c’est lui qui les a instruits, c’est lui qui les a formés, c’est lui qui
les a appelés (vocation), c’est lui qui, près de son autel et par l’imposition
de ses mains, les a rendus participants du sacerdoce de Jésus-Christ.
Tout dérive de l’évêque
et de l’autel cathédral.
2. la consécration des
saintes huiles.
Une fois l’an, le
Jeudi-Saint, l’évêque [4] entouré de douze prêtres, de sept diacres, de sept
sous-diacres et de nombreux ministres, procède à la consécration solennelle de
l’huile des infirmes, de l’huile des catéchumènes et du saint chrême, au cours
de la messe pontificale qu’il célèbre à son autel cathédral.
Sauf empêchement
légitime, cette consécration doit avoir lieu à l’église-mère du diocèse, la
Cathédrale [5], et ce d’une manière publique.
Ce point de discipline
liturgique mérite de retenir l’attention et témoigne une fois de plus du souci
constant de notre Mère la Sainte Église de maintenir et d’accentuer ce
caractère hiérarchique de son culte, qui rattache et subordonne si étroitement
à la personne de l’évêque et à l’église-mère, la cathédrale, les coopérateurs
préposés aux (églises) filiales des paroisses. En effet, chaque année le
Jeudi-Saint les Doyens envoient un prêtre ou du moins un clerc pour recevoir
les saintes huiles à la Curie épiscopale.
Au doyenné, cette partie
des saintes huiles est subdivisée à son tour : par les délégués des Curés elles
sont transmises aux paroisses.
Enfin, par les prêtres
elles sont étendues sur les membres des baptisands [6] et des mourants.
Ainsi, d’un Jeudi-Saint à
l’autre, en toute l’étendue du diocèse et jusque dans les moindres villages,
sans distinction d’âge, de langue, de condition sociale, tous ceux qui
recevront les onctions saintes au baptême ou à la confirmation, tout les
ordinands qui ouvriront les mains pour la consécration sacerdotale, tous les
mourants qui présenteront leurs membres pour les extrêmes onctions, recevront
de la même huile puisée à la même ampoule consacrée par le même Pasteur.
Une fois de plus s’avère
toute l’importance didactique de la liturgie comme témoin du dogme, comme
méthode d’intuition, comme école de respect envers la hiérarchie. Ainsi donc,
l’autel cathédral apparaît comme la pierre angulaire de l’Église particulière,
le foyer de convergence et le centre de ralliement de la communauté chrétienne,
la symbole de l’unité du Pasteur et du troupeau.
B. CELEBRATION
LITURGIQUE.
1. l’anniversaire de la
Dédicace.
La consécration de
l’autel cathédral constitue un événement bien mémorable dont l’importance se
répercute non seulement dans l’église cathédrale même, mais dans la cité
épiscopale, dans toute l’étendue du diocèse et dans chacune de ses paroisses.
Aussi, l’anniversaire de la Dédicace (Dedicatio Ecclesiae cathedralis) est-elle
célébrée chaque année comme une fête double du Ière classe avec octave jusque
dans les paroisses les plus reculées du diocèse [7].
2. la célébration du
Titulaire.
De même, le Titulaire de
l’église cathédrale (Tilulus Ecclesiae Cathedralis) est célébré dans tout le
diocèse comme fête double de Ie classe avec octave [8].
Ainsi, chaque année,
pendant deux octaves, d’un bout du diocèse à l’autre, les fidèles sont mis en
contact étroit avec l’autel cathédral de leur pasteur.
C. CONCLUSION PRATIQUE:
LE PÈLERINAGE A L'ÉGLISE-MÈRE.
Le culte de l’église
cathédrale, si expressif aux âges de foi, tient à ce qu’il y a de plus intime à
la vraie mentalité d’un enfant de la Sainte Église.
« L’église cathédrale est
1’« ecclesia major » du diocèse, celle qui mérite le plus de respect, «
l’église première principale », l’« ecclesia senior », « l’église mère », en un
mot la « sedes » [9]. Du jour ou l’évêque fixait sa chaire dans une église,
celle-ci devenait aux yeux des fidèles le siège officiel d’une chrétienté,
d’une paroisse, d’un diocèse. La chaire épiscopale y est en vénération ; elle
donne à l’église sa dignité et l’église n’existe que pour elle. Telle était la
vénération qui s’attachait à ce sanctuaire, que l’abandonner semblait synonyme
de dissoudre l’unité ecclésiastique.
Ce n’est qu’à la dernière
extrémité au cours des invasions que l’on se décidait à abandonner la cathedra
pour la transporter ailleurs. De son côté, l’évêque doit avoir une prédilection
pour son église. Rappelant un concile d’Afrique, celui d’Aix-la-Chapelle de 789
demande à l’évêque « qu’il ne fréquente pas une autre église de préférence à sa
cathédrale ».
« L’église de St-Rombaut,
écrivait le Cardinal Mercier, fut la première église de la cité malinoise ; les
autres églises paroissiales dépendent d’elle comme les enfants dépendent de
leur mère. De même qu’à l’origine des temps chrétiens, à mesure que la foi
faisait des conquêtes, les successeurs de Pierre étendirent à des « titres »
nouveaux, c.-à-d. à des paroisses nouvelles, la juridiction de l’Église romaine,
de même les successeurs de S. Rombaut créèrent successivement à Malines
d’abord, sur des territoires plus distants ensuite, ces multiples foyers de vie
chrétienne ; qui forment nos églises paroissiales d’aujourd’hui. Mais, ni les
titres de la ville de Rome ne furent jamais, ni ne sont indépendants de leur
église centrale à telle enseigne que les Cardinaux, héritiers de ces titres,
s’appellent aujourd’hui encore Cardinaux-prêtres de la Sainte Église romaine ;
ni les paroisses secondaires d’une ville épiscopale ne sont séparées, ni
séparables de l’église primaire dont elles sont issues. L’unité de la
hiérarchie catholique réclame cette subordination. Les fidèles du monde entier
se plaisent à aller en pèlerinage à Rome ; les fidèles du diocèse et plus spécialement
la ville de Malines doivent avoir à cœur de faire de temps à autre, en leur
église métropolitaine, un pèlerinage pieux [10]. »
Dans son volume, la « Vie
Intérieure », (VIe entretien, 2e lecture), le Cardinal revient à la rescousse
et précise sa pensée :
« Pour fortifier les
liens de la famille diocésaine et faire renaître dans les âmes chrétiennes cet
attachement filial que les premiers chrétiens avaient pour leur évêque, ne
pourrait-on demander au Souverain Pontife une indulgence plénière pour tous
ceux qui feraient le pèlerinage de l’église-mère pendant l’octave de la
Dédicace On sait la place qu’ont toujours occupée les pèlerinages dans la vie
chrétienne du peuple. Peut-on souhaiter un but plus élevé et plus profondément
catholique ? Les pieux pèlerins trouveraient leur cathédrale en fête, parée
comme aux jours de ses noces ; les glorieuses reliques du saint Patron du
diocèse et des vieux saints locaux seraient exposées dans leurs riches châsses
; l’office choral, la Messe Capitulaire, tous ces actes essentiellement
diocésains, s’accompliraient devant eux, l’homélie faite par leur Père, dans la
foi, ferait revivre les temps des Augustin et des Ambroise ; ne serait-ce pas
un spectacle digne des grands siècles chrétiens ? »
Et si les docteurs en
sciences pratiques, condamnent ces « utopies », on conviendra du moins que
c’est dans ce sens profondément catholique qu’il faut orienter la formation
religieuse des nouvelles générations, surtout dans nos maisons d’éducation.
Nous ne sommes pas seulement chrétiens pour défendre notre foi contre les
adversaires, nous le sommes avant tout pour la vivre avec nos frères.
III. L'AUTEL PAROISSIAL.
A. CENTRE DU CULTE
LITURGIQUE DE LA COMMUNAUTÉ PAROISSIALE.
Pour soumettre à l’action
vivifiante de son sacerdoce jusqu’aux extrémités les plus reculées de sa part
d’héritage, l’évêque détache des prêtres de son sénat et les renvoie au milieu
de ses ouailles avec mandat « d’offrir, de bénir, de présider, d’instruire et
de baptiser » en dépendance de lui, chacun devant l’autel paroissial qu’il a
dressé et consacré lui-même [11] et qu’il a recouvert — tel un joyau dans son
écrin — d’une église dont il posa un jour, lui [12], la première pierre.
Fidèles à leur mission,
ces prêtres partent donc, pour prolonger et étendre comme coopérateurs l’action
de leur évêque.
Dépositaires du sacerdoce
du Christ, constitués à leur tour les adorateurs en titre à la tête de leur
communauté, ils montent donc à l’autel paroissial pour célébrer les saints
mystères eucharistiques à la gloire de la Trinité sainte et abreuver leurs
ouailles de la vie du Christ.
Comme les prêtres
dépendent de leur évêque, les églises paroissiales, ou « filiales », dépendent
de l’église-mère.
L’extension du royaume
surnaturel du Christ dans les âmes par le rayonnement de sa lumière et la
diffusion de sa vie constitue une œuvre de conquête conduite par la hiérarchie
sacerdotale de l’Église militante, qui, au fur et à mesure qu’elle enseigne les
nations, les baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, groupe ses
fidèles autour de ses autels comme autour d’autant de foyers où elle leur
départit sans mesure la vie surnaturelle, la vie divine, la grâce qui émane de
la plénitude du Christ.
Dans un diocèse, les
autels paroissiaux constituent les bornes milliaires de la prise de possession
du royaume des âmes par l’Église.
Vie paroissiale et vie
liturgique sont un.
A la lumière de ces
données, la paternité ; du curé se dégage et reprend son véritable relief.
La paroisse est bien la «
cellule de toute chrétienté », l’organisme normal créé par la Sainte Église
pour développer dans le corps mystique du Christ cette vie et cette unité qui
font sa force.
« Vous êtes dans le vrai,
écrivait le 14 avril 1917, le Pape Benoît XV à Monseigneur Landrieux, évêque de
Dijon, à propos de ses célèbres pastorales sur la vie paroissiale, vous êtes
dans le vrai quand vous écrivez que d’après l’histoire du passé, comme les
prévisions de l’avenir, l’Église de France, après tant et de si lamentables
bouleversements, ne saurait voir s’ouvrir devant elle qu’une seule voie de
prospérité : rendre aux paroisses leur constitution normale et, dès que surtout
il sera permis de jouir des bienfaits d’une paix si désirée, se préoccuper de
rappeler les fidèles à la discipline paroissiale, y mettre tous ses soins pour
ramener une restauration des beaux jours du christianisme et paralyser les
forces adverses. Nous sommes persuadés que leurs églises reviendront à leur
antique splendeur quand ils auront rendu aux paroisses leur forme première et
leur organisation d’autrefois » [13]
1. l’installation du
nouveau curé.
Au point de vue de la
conception vraie du ministère sacerdotal exercé par le prêtre dans sa paroisse,
rien n’est suggestif comme le cérémonial tel qu’il est organisé dans le diocèse
de Malines pour l’installation du nouveau curé : « Ordo servandus in
introductione parochorum » [14].
Après l’adoration du T.
S. Sacrement, le nouveau pasteur est conduit d’emblée « ad altare majus », au
maître-autel paroissial. C’est ici qu’on entonne le « Veni Creator » pour
solliciter les lumières et les grâces de l’Esprit-Saint sur le nouvel élu.
C’est ici que sont lues
devant toute la paroisse ses lettres de nomination.
Rite suggestif : c’est
ici que sont remis solennellement entre ses mains le missel, le rituel et les
clefs de l’église paroissiale.
C’est à cet autel que
désormais il montera pour offrir à la tête de sa communauté le sacrifice
eucharistique et ainsi déférer à la Trinité sainte l’hommage de la
glorification paroissiale et abreuver ses paroissiens de la vie même du Christ.
Ensuite, le nouveau
pasteur est conduit successivement aux endroits où il s’acquittera de son
ministère liturgique : au tabernacle, aux fonts baptismaux, au confessionnal :
« ducitur successive ad tabernaculum, fontem baptismalem, confessionale », etc.
Est-ce assez dire que vie
liturgique et vie paroissiale se confondent ?
Pour rendre aux fidèles
le sens de la vie paroissiale et renforcer leur attachement à leur autel, il
importe beaucoup de solenniser le plus possible cette cérémonie si suggestive
qui est pour eux d’un intérêt vital.
2. l’Autel, pierre
angulaire de la paroisse, témoin permanent et source de la vie religieuse des
fidèles.
A travers la succession
des générations, l’autel paroissial est le témoin permanent de tous les actes
marquants ou journaliers de la vie religieuse des fidèles.
C’est lui le témoin
fidèle de leur saint baptême, de leur première communion, de leur profession
solennelle de foi, de leur confirmation, de leur mariage, des relevailles, des
noces d’argent et d’or, de la première messe, des funérailles.
Chaque semaine, et même
chaque jour, les fidèles se groupent autour de l’autel paroissial pour assister
au saint sacrifice de la messe et recevoir la sainte communion.
C’est autour de l’autel
paroissial que gravitent, au cours des générations qui se succèdent, toutes les
joies et les épreuves du foyer ou de la patrie.
Vraiment, l’autel est la
pierre angulaire de la paroisse, le roc d’où jaillissent sans cesse et pour
tous les eaux salutaires de la grâce qui vivifient les ouailles du Christ.
B. CÉLÉBRATION
LITURGIQUE.
1. l’anniversaire de la
Dédicace.
La consécration de
l’église et de l’autel paroissiaux constitue un événement capital que les
fidèles commémorent avec splendeur chaque année, comme une fête double de Iere
classe avec octave [15].
Selon le Cérémonial des
évêques, l’autel est décoré de verdure et de fleurs ; des festons circulent le
long des murs et relient les colonnes [16].
Des guirlandes entourent
les douze croix de consécration.
Depuis les premières
Vêpres et pendant toute la journée anniversaire, on doit brûler les cierges
devant ces douze croix [17].
Là où existe la coutume,
ce jour-là, le célébrant peut encenser ces croix pendant les vêpres et le
diacre pendant la messe [18]. Le jour octave, on peut les orner de lumières
[19].
La liturgie de l’Église
informait si profondément la vie de nos ancêtres qu’elle retentissait jusque
dans maintes réjouissances populaires comme dans son prolongement.
C’est ainsi que la
dédicace de l’église et de son autel a donné lieu aux « ducasses », comme le
terme même l’indique.
2. la célébration du
Titulaire.
La fête « lu Titulaire de
l’église paroissiale (et d » son autel) est célébrée aussi comme double de Ière
classe avec octave [20].
Bien souvent, la
solennité (kerk-mis) a donné lieu à la « kermesse ».
C. CONCLUSION PRATIQUE.
« Le Pape, écrit
Monseigneur Landrieux, a sonné le ralliement. Il veut qu’on s’unisse, qu’on
serre les rangs : dans la chrétienté autour de lui ; dans les diocèses, autour
des évêques ; et par conséquent, dans les paroisses autour des curés. Telle est
la belle ordonnance de la hiérarchie catholique, par laquelle se fait l’œuvre
de rédemption sur la terre.
C’est un arbre vigoureux,
bien venu, bien planté.
Le Christ Jésus en est la
racine cachée, source de vie où la sève s’élabore et sur qui tout repose. Le
tronc qui émerge du sol, que l’on voit, qui ne fait qu’un avec la racine et qui
lui aussi porte tout, c’est la Papauté. Les branches maîtresses issues du
tronc, représentent les diocèses qui, eux-mêmes, se ramifient en paroisses. Et
la vie circule avec la sève dans tout l’organisme jusqu’aux extrémités des
moindres rameaux.
La paroisse ! Le diocèse
! Il y avait des réalités vivantes qui correspondaient à ces mots-là. Tout ce
tenait, tout concordait. On était incorporé à l’Église par la paroisse et par le
diocèse, comme le grain de raisin est incorporé à la vigne parce qu’il est
soudé à la grappe et que la grappe pend au serment qui est branché sur le cep.
Les mots sont restés : la
paroisse, le diocèse. Mais, sous les mots, l’ombre seulement des réalités
d’autrefois. Le rattachement ne se fait plus que mollement et partiellement des
baptisés à la hiérarchie. » [21]
La hiérarchie des autels
est le symbole palpable de la hiérarchie ecclésiastique.
Nos ancêtres étaient
profondément attachés à leurs autels comme à leurs foyers, « pro aris et focis
» [22].
Collectivement, ils se
sanctifiaient dans leur paroisse et par leur paroisse, c.-à-d. par le saint
sacrifice de la messe, les divins offices, les fonctions sacramentelles
célébrés à l’autel paroissial.
Puissent nos
contemporains se pénétrer de l’importance hors de pair de la vie liturgique qui
n’est autre que la vie de l’Église, la vie paroissiale, et, à l’exemple de
leurs ancêtres, se grouper autour de leur autel pour participer aussi
activement que possible par le chant collectif et les mêmes prières au saint
sacrifice de la messe, qui est vraiment « le leur ».
IV. COUP D'ŒIL
RÉTROSPECTIF.
En résumé, s’il fallait
évoquer la vision de la liturgie de l’Église, il faudrait se représenter :
1) au ciel : le Christ,
le Grand Prêtre, le Glorificateur en titre et le Vivificateur universel devant
le sublime autel [23] de sa Personne, magnifiant la majesté de son Père,
associant à ses hommages ses anges et ses membres glorifiés : c’est là la
Liturgie par excellence, la seule définitive, universelle, sans délégation,
éternelle, à laquelle tous nous sommes appelés ;
2) et sur terre : la
Hiérarchie participant du sacerdoce du Christ, l’Église militante, associée à
cette œuvre de glorification :
a) le Pape, hiérarque
suprême à la tête de l’Église universelle, devant son autel papal ;
b) puis, les seize cents
Evêques [24] à la tête des ouailles de leurs Églises particulières, chacun
devant leur autel cathédral ;
c) ensuite, les prêtres
chacun devant leur autel paroissial.
Par le Christ, avec Lui
et en Lui : le Pape, les évêques, les prêtres accomplissent dans une même
unité, devant leurs autels respectifs, le leiton ergon, « l’œuvre publique »,
la sainte Liturgie.
C’est sur ces autels que
chacun d’eux offre le saint sacrifice de la messe.
C’est devant ces autels
qu’ils chantent l’office.
C’est devant ces autels
qu’ils célèbrent les mystères du Christ.
C’est au pied de ces
autels qu’ils dispensent les sacrements et les sacramentaux.
C’est à ces autels
répartis sur toute la surface de la terre que monte sans cesse vers Dieu par
les actes liturgiques, la glorification de l’Église universelle. C’est par les
mêmes actes liturgiques posés à ces mêmes autels, que les mêmes ministres du
sacerdoce font rayonner la vie du Christ dans les âmes.
Il serait grand,
assurément, ce spectacle de millions de fidèles de toute race, de toute tribu,
de tout peuple et de toute langue, groupés comme les premiers chrétiens autour
des autels de leurs Pasteurs, activement et étroitement associés à la
célébration des Saints Mystères, confondant leurs voix avec celles de la
Hiérarchie dans une même hymne de glorification en l’honneur de la Trinité
Sainte et puisant à ces mêmes sources sans cesse jaillissantes cette vie qui
émane de l’âme sacerdotale et glorifiée du Christ.
[1] Lettre apost. Card.
Pmpili, 5 mai 1924. AAS 1924, p. 233
[2] Jusqu’à Grégoire XI
(+ l378).
[3] Avant les accords du
Latran en 1929 (note du Webmestre).
[4] Rituale Rom. T. II c.
1 n° 47 et 48 ; T. V. c. l n° 3. Pont. Rom. De Officio in Fer. V Cœnæ Domini,
Cod. can. (1917) 734, par. I ; 735.
[5] Decr. 2178 ad I.
[6] Pas de faute
d’orthographe : le baptisand est celui qui doit être baptisé par le baptisant,
de même l’odinand, le confirmand…
[7] Octave supprimé par
le décret de simplification des rubriques de 1955 (note du Webmestre).
[8] Cf. note précédente
(note du Webmestre)].
[9] sedes : siège, on
n’emploie plus ce terme aujourd’hui en dehors de l’expression sedes apostolica
: le siège apostolique, pour désigner le Saint-Siège, Rome (note du Webmestre).
[10] « N’oubliez pas
voire église St. Rombaut ». Lettre du 5 mars 1913.
[11] Ou l’un de ces
prédécesseurs, unité temporel des évêques qui se suivent sur la même cathèdre.
[12] Voir note
précédente.
[13] M. Landrieux. La
Paroisse (renfermant les quatre pastorales 1917, 1920, 1921, 1922) préface de
Benoît XV. (Edit .Notre-Dame du Roc, Marseille).
[14] Anciens Statuta
diœcesis Mechlinensis : Appendix XII.
[15] Octave supprimé par
le décret de simplification des rubriques de 1955.
[16] Cærem. Episc. L. I.
c. XII. n. 3. : « Lors des fêtes particulières et des solennités de l’église
locale, on commence par décorer l’extérieur de ses portes, en y suspendant ou
en y attachant des fleurs, des rameaux et des feuillages verts, des guirlandes
de teintes variées, dont le faste s’accorde aux coutumes des lieux et au
caractère des temps (liturgiques). Au-dessus du linteau de la porte principale,
on place l’image du Saint ou des Saints dont c’est le jour de la fête, décorée
de la même manière, sous laquelle on peut apposer les armoiries du Souverain
Pontife, du légat, de cardinaux, du nonce apostolique, de l’évêque, de l’État,
du prince ou de la cité, par ordre de dignité. On n’appose pas les armoiries
des personnes d’un ordre inférieur, surtout laïques. » (Trad. A.P.M. Mutel et
P. Freeman, in Le Cérémonial des Évêques du Concile de Trente à Vatican II,
edit. Hora Decima
[17] S. R. C. decr. 3876.
6.
[18] S. R. C. decr. 3175.
1 ; 3621. 1.
[19] S, R. C. decr. 3876.
7.
[20] Supprimé, voir notes
précédentes (note du Webmestre)
[21] Op. cit. pp. 17-18.
[22] Pour les autels et
les foyers (note du Webmestre)
[23] Sublime altare tuum,
canon Romain (note du Webmestre)
[24] Aujourd’hui plus de
4000 (note du Webmestre)
Extrait de « Les
rites et les prières du Saint Sacrifice de la Messe », livre I, chap. 4,
du Chan. Aug. Croegaert, non daté, probablement de l’immédiat après guerre
(1945-1950), sans éditeur.
Même si ces commentaires semblent datés, ils expriment le fond de la liturgie catholique.
SOURCE : http://www.introibo.fr/La-hierarchie-des-Autels
Giambattista Nolli (1701-1756). Mapa de
Roma, Rosa de los vientos, detalle del mapa, fotomontaje retocado
FÊTE DE LA DÉDICACE
C’est l’anniversaire de
la consécration d’une église. Ainsi le 9 Novembre est fêtée la dédicace de
l’Archibasilique du Très Saint Sauveur, par le Pape Saint Sylvestre en 324.
Au XIIème siècle, elle
fut dédiée à Saint Jean-Baptiste et fut désormais désignée sous le vocable de
Saint Jean de Latran. C’est la première église consacrée dans l’histoire, la «
mère » de toutes les églises et la cathédrale du pape, en tant qu’évêque de
Rome. Plus de 25 conciles y furent tenus dont 5 œcuméniques .Un lien très
ancien lie la fille ainée des églises à la Fille ainée de l’Église. Le chef de
l’état (Roi ou président) est, à titre honorifique, chanoine du Latran. Cette
basilique majeure appartient au Vatican et bénéficie de l’exterritorialité.
De tout temps, Dieu a
voulu qu'on lui érigeât des autels et qu'on lui consacrât des lieux de prière
où le peuple se réunirait, pour rendre à la majesté divine le culte qui lui est
dû et recevoir plus abondamment Ses grâces. Comme autrefois Salomon pour le
temple de Jérusalem, l'Église s'est toujours plu à mettre en œuvre toutes les
ressources du génie humain et toutes les richesses de la nature pour qu'elles
fissent retour à Dieu dans la construction de sanctuaires dignes de Lui.
La cérémonie de la
Dédicace du Temple de Jérusalem dura huit jours et les Juifs en renouvelaient
solennellement la mémoire chaque année. L’Église consacre de même ses temples
par une fête qui, autrefois, avait presque l'éclat de Pâques et de l'Épiphanie,
et dont les rites et les cérémonies sont parmi les plus grandioses de notre
liturgie romaine.
Sanctifiée par la
consécration de l'autel et de l'édifice lui-même, enrichie comme d'un trésor
spirituel par la présence des reliques des Saints, l'église est revêtue d'un
caractère sacré qui commande le respect. Elle est devenue le lieu saint et
terrible, la Demeure auguste du Très-Haut, le lieu où s'établissent les
relations officielles qui relient (d’où le mot religion) l'homme à son
Créateur, le peuple chrétien à son Dieu; car c'est là que s'administrent les
sacrements et que se déroulent les cérémonies du culte liturgique par
lesquelles l'Église chante les louanges des Trois Personnes Divines.
« Soyez ici présent, dit
l'Évêque au jour de la Consécration, ô Dieu éternel, Un en nature et trois en
Personnes: Père, Fils et Saint-Esprit »
A cette grandeur, que nos
églises tiennent de leur consécration comme Temples du Seigneur, s'ajoute celle
des valeurs spirituelles qu’elles représentent et symbolisent. — Le temple
matériel est effet l'image de la Sainte Église, l'édifice spirituel dont le
Christ est la pierre d'angle et dont tous les chrétiens sont les « pierres
vivantes, pierres choisies, taillées, polies par l'Artisan divin, pour être
enchâssées dans l'édifice sacré (Hymne). — Le Temple matériel est enfin le
symbole de la Jérusalem céleste où retentissent continuellement les chants
d'allégresse des élus. Un jour en effet, l'Église glorifiée entrera à tout
jamais dans le Sanctuaire du Ciel, qui est le vrai Temple de Dieu, la Cité
sainte des élus . »
Hymne « Caelestis Urbs »…
VIIème Siècle
L'Église, temple de
pierre, est l'image de la Cité des Cieux, nouvelle Jérusalem faite de pierres
vivantes, qui va se construisant, d’âge en âge, jusqu'à la fin du monde.
1- Jérusalem, Cité des
Cieux, bienheureuse vision de paix,
Qui, bâtie de pierres vivantes,
vous élevez jusqu'aux astres,
Entourée, comme une
épouse de milliers et de milliers d'Anges.
2. Ô Épouse d'une
destinée, glorieuse,
Dotée de la gloire du
Père, Vous êtes comblée de la grâce de l'Époux.
Ô la plus belle des
reines, unie au Christ Roi,
Vous brillez de l’'éclat
de la cité des Cieux.
3. Ici les portes
étincellent de joyaux, et elles sont ouvertes à tous;
Car tout mortel y a
accès, qui, pour l’amour du Christ,
Porte ses peines et
marche dans la vertu.
4. Taillées et polies par
le ciseau salutaire et les coups répétés de l'Artisan divin
Les pierres qui composent
l'édifice,
Solidement enchâssées,
s’élancent jusqu'au faîte.
5. Gloire soit à jamais
rendue au Père, le Très-Haut,
Au Fils unique, né du
Père et à l'Esprit Consolateur
Louange, puissance et
gloire
Dans les siècles
éternels.
Ainsi soit-il.
Visitons par la pensée et
la prière toutes les églises fermées, désacralisées, profanées, délaissées.
Invoquons les Saints Anges et les Saints Patrons de ces églises « Ce Lieu est
terrible ; c’est la Maison de Dieu et la Porte du Ciel » Parce Domine.
La Basilique Saint Jean
de Latran, dédiée au Saint Patron de SS Paul VI, Pape légitime et évêque de
Rome sera particulièrement chère aux « survivantistes ». Unissons nos prières
pour que la joie retentisse à nouveau dans ce sanctuaire merveilleux.
Prions pour les prêtres
de la Fraternité Saint Pie X qui, en ces jours, doivent prendre de graves
décisions. Il faut maintenir à tout prix la Tradition car un édifice sans
fondations s’écroule vite. C’est l’unité et la pureté de la doctrine qui font
la cohérence de l’édifice. C’est l’unité de doctrine qui maintient la vie, la
paix et l’ordre dans les pierres vivantes. C’est l’unité de doctrine qui permet
la pérennité des sacrements et le maintien du seul Sacrifice qui plait à Dieu.
Car c’est ce Sacrifice qui assure la vie de la grâce par la Présence réelle de
l’Agneau immolé au centre de la Cité, Lumière et nourriture unifiante, sanctifiante,
pour les membres du Corps. Tout se tient. L’unité engendre l’unité et « tout
ensemble fait corps »Mais la Vérité ne peut avoir aucune connivence avec
l’erreur. O Sagesse du Chef Sacré guidez les dans toutes leurs voies. O Amour
du Sacré-Cœur, consumez les par Votre Feu…Ad Majorem Dei Gloriam…
SOURCE : http://amdg.over-blog.fr/article-fete-de-la-dedicace-ce-lieu-est-terrible-88091009.html
Dedicazione della Basilica
Lateranense
Basilica di San Giovanni in
Laterano
Basilica of Saint John
Lateran
Article
The oldest and first in
rank of the four basilicas of Rome, Italy.
The name is derived from the Laterani family, on the site of whose palace
the basilica stands. Constantine presented
this palace to the Church. Its annual celebration throughout the Latin Church
is a sign of love and unity with the Papacy and Pope.
The original church
building, probably adapted from the hall of the palace, was dedicated to the
Saviour, and from its splendor was known as the Basilica Aurea. Though
several times destroyed and rebuilt, the basilica retained
its ancient form, being divided by rows of columns into aisles and having an
atrium with colonnades. The tasteless restoration of the 17th
century changed its appearance. A monastery was formerly between the
basilica and the city wall of which the cloister still remains. The original
apse survived until 1878,
when it was destroyed and a deeper apse built. The ancient mosaics have been
preserved. The high altar,
which is of wood and is believed to have been used by Saint Peter, is now
encased in marble. In the upper part of the baldachinum are
the heads of the Apostles, Peter and Paul. The baptistery is an octagonal
edifice with porphyry columns. The font is of green basalt. This basilica has
been the cathedral of Rome since
the 4th
century.
Additional
Information
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
other
sites in english
Catholic Cuisine: Cathedral Cake
images
video
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites
en français
Abbé
Christian-Philippe Chanut
fonti
in italiano
MLA
Citation
“Basilica of Saint John
Lateran“. CatholicSaints.Info. 30 January 2022. Web. 9 November 2024.
<https://catholicsaints.info/basilica-of-saint-john-lateran/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/basilica-of-saint-john-lateran/
Feast of the Dedication
of the Lateran Basilica
Most Catholics think of
St. Peter’s as the pope’s main church, but they are not quite right. St. John
Lateran is the pope’s church, the cathedral of the Diocese of Rome where the
Bishop of Rome presides.
The first basilica on the
site was built in the fourth century when the
Roman Emperor Constantine donated land he had received from the
wealthy Lateran family. That structure and its successors suffered fire,
earthquake and the ravages of war, but the Lateran remained the church where
popes were consecrated until the popes returned from Avignon in the 14th
century to find the church and the adjoining palace in ruins.
Pope Innocent X
commissioned the present structure in 1646. One of Rome’s most imposing
churches, the Lateran’s towering facade is crowned with 15 colossal statues of
Christ, John the Baptist, John the Evangelist and 12 doctors of the Church.
Beneath its high altar rest the remains of the small wooden table on which
tradition holds St. Peter himself celebrated Mass.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/the-dedication-of-the-lateran/
Basilica di San Giovanni in
Laterano
Facciata
settentrionale
Basilica di San Giovanni in
Laterano
Il Palazzo del Laterano e l'ingresso laterale della Basilica
BENEDICT XVI
ANGELUS
St Peter's Square
Sunday, 9 November 2008
Dear Brothers and
Sisters,
The liturgy today has us
celebrate the Dedication of the Lateran Basilica, called the "mother and
head of all the Churches of
the Urbe and Orbe". Actually, this Basilica was the
first to be built after the Edict of the Emperor Constantine who, in 313, conceded
to Christians the freedom to practice their religion. The same Emperor gave
Pope Miltiades the ancient estate of the Laterani family and had the Basilica,
the Baptistery and the Patriarchate built for him, the latter being the Bishop
of Rome's residence, where Popes resided until the Avignon era. The dedication
of the Basilica was celebrated by Pope Silvester in about 324 and the temple
was dedicated to the Most Holy Saviour; only after the 6th century were the
names of Sts John the Baptist and John the Evangelist added, from which came
its common name. This occasion initially only involved the city of Rome; then,
from 1565 onwards, it extended to the entire Church of the Roman rite. Hence,
honouring the holy building is meant as an expression of love and veneration
for the Roman Church "which", as St Ignatius of Antioch affirms,
"presides in charity" over the entire Catholic communion
(cf. Epistula ad Romanos, 1, 1).
The Word of God during
this Solemnity recalls an essential truth: the stone temple is the symbol of
the living Church, the Christian community, that the Apostles Peter and Paul
had, in their Letters, already understood as a "spiritual building",
constructed by God with the "living stones" that are the Christians,
upon the one foundation that is Jesus Christ, who is in turn compared to the
"cornerstone" cf. 1 Cor 3: 9-11, 16-17; 1 Pt 2: 4-8; Eph 2: 20-22).
"Brethren,... you are God's building", St Paul writes, and he adds,
"God's temple is holy, and you are that temple" (1 Cor 3: 9c, 17).
The beauty and the harmony of churches, destined to render praise to God,
invites us human beings too, though limited and sinful, to convert ourselves to
form a "cosmos", a well-ordered construction, in close communion with
Jesus, who is the true Holy of Holies. This reaches its culmination in the
Eucharistic liturgy, in which the "ecclesia" that is, the
community of baptized finds itself again united to listen to the Word of God
and nourish itself on the Body and Blood of Christ. Gathered around this
twofold table, the Church of living stones builds herself up in truth and in
love and is moulded interiorly by the Holy Spirit, transforming herself into
what she receives, conforming herself ever more to her Lord Jesus Christ. She
herself, if she lives in sincere and fraternal unity, thus becomes a spiritual
sacrifice pleasing to God.
Dear friends, today's
feast celebrates an ever current mystery: that God desires to build himself a
spiritual temple in the world, a community that adores him in spirit and truth
(cf. Jn 4: 23-24). But this occasion reminds us also of the importance of the
concrete buildings in which the community gathers together to celebrate God's
praises. Every community therefore has the duty to carefully guard their holy
structures, which constitute a precious religious and historical patrimony. For
this we invoke the intercession of Mary Most Holy, so that she might help us to
become, like her, a "house of God", living temple of his love.
After the Angelus:
Today is the 70th anniversary
of that sad event which happened during the night of 9-10 November 1938 when
the Nazi fury against the Jews broke out in Germany. Shops, offices, houses and
synagogues were attacked and destroyed, numerous people were also killed,
starting the systematic and violent persecution of the German Jews, which ended
in the Shoah. Still today I feel pain for what came to pass in that
tragic situation, the memory of which must serve to ensure that similar horrors
do not repeat themselves ever again and that we commit ourselves, at all
levels, to work against every form of anti-Semitism and discrimination,
educating above all the young generations in respect and reciprocal acceptance.
I invite you, moreover, to pray for the victims of those times and to unite
with me in a profound manifestation of solidarity with the Hebrew world.
Disturbing news continues
to reach us from the region of North Kivu, in the Democratic Republic of the
Congo. Bloody, armed conflicts and systematic atrocities have claimed and continue
to claim numerous victims among innocent civilians. Destruction, looting and
violence of every kind have forced other tens of thousands of people to abandon
even what little they had to survive. The number of refugees is currently
estimated at more than one and a half million. To each and every one of them I
wish to express my particular nearness, as I encourage and bless those who are
working to alleviate their suffering, among which I refer especially to the
local Church's pastoral workers. To the families deprived of their loved ones I
extend my condolences and the assurance of my prayers of suffrage. Lastly, I
renew my fervent appeal that all may collaborate to restore peace in that land,
too long a land of martyrdom, respect for the legal rights and above all the
dignity of every person.
To the English-speaking
visitors:
I greet the English-speaking visitors and pilgrims who are here today, especially the groups from Billingham in England, Heulen in The Netherlands and Los Angeles, California. Today we celebrate the dedication of the Lateran Basilica, the Mother Church of all the churches throughout the world. Let us rejoice in this great sign of our unity in faith and love, and let us resolve to become living stones, constantly growing into a holy Temple in the Lord. May God bless you all!
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/en/angelus/2008/documents/hf_ben-xvi_ang_20081109.html
Saint John Lateran
The basilica
This is the oldest, and ranks first among the four great "patriarchal" basilicas of Rome. The site was, in ancient times, occupied by the palace of the family of the Laterani. A member of this family, P. Sextius Lateranus, was the first plebian to attain the rank of consul. In the time of Nero, another member of the family, Plautius Lateranus, at the time consul designatus was accused of conspiracy against the emperor, and his goods were confiscated. Juvenal mentions the palace, and speaks of it as being of some magnificence, "regiæ ædes Lateranorum". Some few remains of the original buildings may still be traced in the city walls outside the Gate of St. John, and a large hall decorated with paintings was uncovered in the eighteenth century within the basilica itself, behind the Lancellotti Chapel. A few traces of older buildings also came to light during the excavations made in 1880, when the work of extending the apse was in progress, but nothing was then discovered of real value or importance. The palace came eventually into the hands of Constantine, the first Christian emperor, through his wife Fausta, and it is from her that it derived the name by which it was then sometimes called, "Domus Faustæ". Constantine must have given it to the Church in the time of Miltiades, not later than about 311, for we find a council against the Donatists meeting within its walls as early as 313. From that time onwards it was always the centre of Christian life within the city; the residence of the popes and the cathedral of Rome. The latter distinction it still holds, though it has long lost the former. Hence the proud title which may be read upon its walls, that it is "Omnium urbis et orbis ecclesiarum mater, et caput".
It seems probable, in spite of the tradition that Constantine helped in the work of building with his own hands, that there was not a new basilica erected at the Lateran, but that the work carried out at this period was limited to the adaptation, which perhaps involved the enlargement, of the already existing basilica or great hall of the palace. The words of St. Jerome "basilica quondam Laterani" (Ep. lxxiii, P.L., XXII, col. 692) seem to point in this direction, and it is also probable on other grounds. This original church was probably not of very large dimensions, but we have no reliable information on the subject. It was dedicated to the Saviour, "Basilica Salvatoris", the dedication to St. John being of later date, and due to a Benedictine monastery of St. John the Baptist and St. John the Evangelist which adjoined the basilica and where members were charged at one period with the duty of maintaining the services in the church. This later dedication to St. John has now in popular usage altogether superseded the original one. A great many donations from the popes and other benefactors to the basilica are recorded in the "Liber Pontificalis", and its splendour at an early period was such that it became known as the "Basilica Aurea", or Golden Church. This splendour drew upon it the attack of the Vandals, who stripped it of all its treasures. St. Leo the Great restored it about 460, and it was again restored by Hadrian I, but in 896 it was almost totally destroyed by an earthquake ("ab altari usque ad portas cecidit"). The damage was so extensive that it was difficult to trace in every case the lines of the old building, but these were in the main respected and the new building was of the same dimensions as the old. This second church lasted for four hundred years and was then burnt down. It was rebuilt by Clement V and John XXII, only to be burnt down once more in 1360, but again rebuilt by Urban V.
Through these various
vicissitudes the basilica retained its ancient form, being divided by
rows of columns into aisles,
and having in front an atrium surrounded by colonnades with
a fountain in the middle. The façade had three windows, and was
embellished with a mosaic representing Christ as
the Saviour of the world. The porticoes of the atrium were
decorated with frescoes, probably not dating further back than the
twelfth century, which commemorated the Roman fleet under Vespasian,
the taking of Jerusalem,
the Baptism of the Emperor
Constantine and his "Donation" to the Church. Inside the basilica the columns no doubt ran,
as in all other basilicas of
the same date,
the whole length of the church from east to west, but at one of
the rebuildings, probably that which was carried out by Clement
V, the feature of a transverse nave was
introduced, imitated no doubt from
the one which had been, long before this, added at S. Paolo fuori le Mura.
It was probably at this time also that the church was enlarged. When
the popes returned
to Rome from
their long absence at Avignon they
found the city deserted and the churches almost in ruins.
Great works were begun at the Lateran by Martin
V and his successors. The palace, however, was never again used
by them as a residence, the Vatican, which stands in a much drier and
healthier position, being chosen in its place. It was not until the latter part
of the seventeenth century that the church took its present
appearance, in the tasteless restoration carried out by Innocent
X, with Borromini for
his architect. The ancient columns were now enclosed in huge
pilasters, with gigantic statues in
front. In consequence of this the church has entirely lost the
appearance of an ancient basilica, and is completely altered
in character.
Some portions of the
older buildings still survive. Among these we may notice the pavement of medieval Cosmatesque work,
and the statues of St.
Peter and St.
Paul, now in the cloisters.
The graceful baldacchino over the high
altar, which looks so utterly out of place in its present surroundings,
dates from 1369. The stercoraria, or throne of red marble
on which the popes sat,
is now in the Vatican Museum. It owes its unsavoury name to the
anthem sung at the ceremony of
the papal enthronization,
"De stercore erigeus pauperem". From the fifth century there were
seven oratories surrounding
the basilica. These before long were thrown into the actual church.
The devotion of visiting these oratories,
which held its ground all through the medieval
period, gave rise to the similar devotion of the
seven altars, still common in many churches of Rome and
elsewhere. Between the basilica and the city wall there was in former
times the great monastery,
in which dwelt the community of monks whose duty it
was to provide the services in the basilica. The only part of it which
still survives is the cloister,
surrounded by graceful columns of inlaid marble. They are of a
style intermediate between the Romanesque proper and the Gothic, and are
the work of Vassellectus and the Cosmati. The date of these
beautiful cloisters is
the early part of the thirteenth century.
The ancient apse,
with mosaics of
the fourth century, survived all the many changes and dangers of the Middle
Ages, and was still to be seen very much in its
original condition as late as 1878, when it was destroyed in order to
provide a larger space for the ordinations and
other pontifical functions which take place in this cathedral
church of Rome.
The original mosaics were,
however, preserved with the greatest possible care and very great success, and
were re-erected at the end of the new and deeper apse which
had been provided. In these mosaics,
as they now appear, the centre of the upper portion is occupied by the figure
of Christ surrounded by nine angels.
This figure is extremely ancient, and dates from the fifth, or it may be even
the fourth century. It is possible even that it is the identical one which, as
is told in ancient tradition, was manifested to the eyes of the
worshippers on the occasion of the dedication of the church:
"Imago Salvatoris infixa parietibus primum visibilis omni populo
Romano apparuit" (Joan. Diac., "Lib. de Ecclesia Lat.", P.L.
CXCIV, 1543-1560). If it is so, however, it has certainly been
retouched. Below is seen the crux gammata, surmounted by
a dove which symbolizes the Holy Spirit, and standing
on a hill whence flow the four rivers of the Gospels, from whose waters
stags and sheep come to drink. On either side are saints,
looking towards the Cross. These last are thought to belong originally to
the sixth century, though they were repaired and altered in the thirteenth
by Nicholas
IV, whose effigy may be seen prostrate at the feet of the Blessed
Virgin. The river which runs below is more ancient still, and may be regarded
as going back to Constantine and the first days of the basilica.
The remaining mosaics of
the apse are
of the thirteenth century, and the signatures of the artists, Torriti
and Camerino,
may still be read upon them. Camerino was
a Franciscan friar;
perhaps Torriti was one also.
The pavement of
the basilica dates from Martin
V and the return of the popes to Rome from Avignon. Martin
V was of the Colonna family,
and the columns are their badge. The high
altar, which formerly occupied the position customary in all ancient basilicas,
in the centre of the chord of the apse,
has now beyond it, owing to the successive enlargements of the church, the
whole of the transverse nave and
of the new choir. It has no saint buried beneath it, since
it was not, as were almost all the other great churches of Rome,
erected over the tomb of
a martyr.
It stands alone among all the altars of the Catholic world
in being of wood and not of stone, and enclosing no relics of
any kind. The reason for this peculiarity is that it is itself a relic of
a most interesting kind, being the actual wooden altar upon
which St. Peter is believed to have celebrated Mass during
his residence in Rome.
It was carefully preserved through all the years of persecution,
and was brought by Constantine and Sylvester from St.
Pudentiana's, where it had been kept till then, to become the
principal altar of the cathedral
church of Rome.
It is now, of course, enclosed in a
larger altar of stone and cased with marble, but the original
wood can still be seen. A small portion was left at St.
Pudentiana's in memory of its long connection with that church, and
is still preserved there. Above the High
Altar is the canopy or baldacchino already
mentioned, a Gothic structure resting on four marble columns,
and decorated with paintings by
Barna of Siena.
In the upper part of the baldacchino are preserved the heads of
the Apostles Peter and Paul, the great treasure of
the basilica, which until this shrine was prepared to receive them had
always been kept in the "Sancta Sanctorum", the private chapel of
the Lateran Palace adjoining. Behind the apse there
formerly extended the "Leonine" portico; it is not known
which pontiff gave it this name. At the entrance there was
an inscription commemorating the dream of Innocent
III, when he saw the church of the Lateran upheld
by St.
Francis of Assisi. On the opposite wall was hung the tabula magna, or
catalogue of all the relics of
the basilica, and also of the different chapels and
the indulgences attached
to them respectively. It is now in the archives of the basilica.
The baptistery
The baptistery of
the church, following the invariable rule of the first centuries of Christianity,
was not an integral part of the church itself, but a separate and
detached building, joined to the church by a colonnade,
or at any rate in close proximity to it. The right to baptize was
the peculiar privilege of the cathedral
church, and here, as elsewhere, all were brought from all parts of the city
to receive the sacrament. There is no reason to doubt the tradition which
makes the existing baptistery,
which altogether conforms to these conditions, the original baptistery of
the church, and ascribes its foundation to Constantine. The whole
style and appearance of the edifice bear out the claim made on its behalf.
There is, however, much less ground for saying that it was here that the
emperor was baptized by St.
Sylvester. The building was originally entered from the opposite side from the
present doorway, through the portico of St. Venantius. This is a vestibule or atrium,
in which two large porphyry columns are still standing and was
formerly approached by a colonnade of
smaller porphyry columns leading from the church. The baptistery itself
is an octagonal edifice with eight immense
porphyry columns supporting an architrave on which are eight
smaller columns, likewise of porphyry, which in their turn support the
octagonal drums of the lantern. In the main the building has preserved its
ancient form and characteristics, though it has been added to and adorned by
many popes. Sixtus
III carried out the first of these restorations and adornments, and
his inscription recording the fact may still be seen on the
architrave. Pope St. Hilary (461-468) raised the height, and also
added the chapels round. Urban
VIII and Innocent
X repaired it in more recent times.
In the centre of the
building one descends by several steps to the basin of green basalt which forms
the actual baptismal
font. There is no foundation for the idea that
the Emperor
Constantine was himself actually baptized in
this font by Pope St. Sylvester. That is a confusion which has arisen from
the fact that he was founder of the baptistery.
But although he had embraced Christianity and
had done so much for the advancement of the Church,
the emperor, as a matter of fact, deferred the actual reception of
the sacrament of baptism until
the very end of his life, and was at last baptized,
not by Sylvester, but by Eusebius,
in whose diocese of Nicomedia he
was then, after the foundation of Constantinople, permanently
residing (Von Funk, "Manual of Church History", London, 1910, I,
118-119; Duchesne, "Liber
Pontificalis", Paris, 1887, I, cix-cxx). The mosaics in
the adjoining oratories are
both ancient and interesting. Those in the oratory of St.
John the Evangelist are of the fifth century, and are of the
conventional style of that period, consisting of flowers and birds on
a gold ground, also a Lamb with a cruciform nimbus on
the vault. The corresponding mosaics of
the chapel of
St. John the Baptist disappeared in the seventeenth century, but we have a
description of them in Panvinio.
The mosaics in
the chapel of
St. Venantius (the ancient vestibule)
are still extant, and are of considerable interest. They date from the
seventh century, and a comparison between the workmanship of these mosaics and
of those in the chapel of
St. John offers an instructive lesson on the extent to which the arts
had deteriorated between the fifth and the seventh centuries. The figures
represent, for the most part, Dalmatian saints,
and the whole decoration was originally designed as a memorial
to Dalmatian martyrs,
whose relics were
brought here at the conclusion of the Istrian schism.
The Lateran Palace
From the beginning of the
fourth century, when it was given to the pope by Constantine,
the palace of the Lateran was the principal residence of the popes,
and continued so for about a thousand years. In the tenth century Sergius
III restored it after a disastrous fire, and later on it was greatly
embellished by Innocent
III. This was the period of its greatest magnificence, when Dante speaks
of it as beyond all human achievements. At this time the centre of
the piazza in front, where now the obelisk stands, was occupied by the palace
and tower of the Annibaldeschi. Between this palace and
the basilica was the equestrian statue of Marcus
Aurelius, then believed to represent Constantine, which now
is at the Capitol. The whole of the front of the palace was taken up with the
"Aula Concilii", a magnificent hall with eleven apses,
in which were held the various Councils of
the Lateran during the medieval
period. The fall of the palace from this position of glory was
the result of the departure of the popes from Rome during
the Avignon period.
Two destructive fires, in 1307 and 1361 respectively, did irreparable harm, and
although vast sums were sent from Avignon for
the rebuilding, the palace never again attained its former splendour. When
the popes returned
to Rome they
resided first at Santa Maria in Trastevere, then at Santa Maria Maggiore, and
lastly fixed their residence at the Vatican. Sixtus
V then destroyed what still remained of the ancient palace of
the Lateran and erected the present much smaller edifice in its
place.
An apse lined
with mosaics and
open to the air still preserves the memory of one of the most famous
halls of the ancient palace, the "Triclinium" of Leo
III, which was the state banqueting hall. The existing structure
is not ancient, but it is possible that some portions of the original mosaics have
been preserved. The subject is threefold. In the centre Christ gives
their mission to the Apostles, on the left he gives
the keys to St. Sylvester and the Labarum to Constantine,
while on the right St. Peter gives the stole to Leo
III and the standard to Charlemagne.
The private rooms of the popes in
the old palace were situated between this "Triclinium" and the city
walls. The palace is now given up to
the Pontifical Museum of Christian Antiquities.
Sources
For the history of the
basilica, the student should consult primarily the two quarto volumes of
the Liber Pontificalis, edited by DUCHESNE (Paris, 1887 sqq.). Other
monographs are JOANNES DIACONUS, Liber de Ecclesia Lateranensi in P.L.;
ALEMANNI, De Lateranensibus parietinis (Rome, 1625); RASPONDI, De
basilica et patriarchio Lateranensi (Rome, 1656); CRESCIMBENI AND
BALDESCHI, Stato della S. Chiesa papale Lateranense nell' anno 1723 (Rome,
723); SEVERANO, Le sette chiese di Roma; UGONIO, Historia delle
Stazioni di Roma; PANVINIO, De Septem urbis ecclesiis; PIAZZA, Stazioni
di Roma. The latter four works were published in Rome in the sixteenth or
seventeenth century.
Among recent books the
best are: ARMELLINI, Le chiese di Roma (Rome, 1891); MARUCCHI, Basiliques
et Eglises de Rome (Rome, 1902); and in particular, DE FLEURY, Le
Latran au moyen âge (Paris, 1877). There is a large nubmer of plans
and manuscripts in the archives of the basilica. For special points
consult also DE ROSSI, Musaici della chiese di Roma anteriori al secolo XV (Rome,
1872); DE MONTAULT, La grande pancarte de la basilique de Latran in Revue
de l'art chrétien (Paris, 1886); GERSPACH, La Mosaïque apsidale des
Sancta Sanctorum du Latran in Gazette des beaux arts, 1880;
BARTOLINI, Sopra l'antichissimo altare di legno in Roma (1852).
Barnes, Arthur. "Saint John Lateran." The Catholic
Encyclopedia. Vol. 9. New York: Robert Appleton
Company, 1910. 7 Nov.
2015 <http://www.newadvent.org/cathen/09014b.htm>.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/09014b.htm
Ciborium
Today the Church
celebrates the feast of the Dedication of the Lateran Basilica in
Rome, the oldest and highest ranking of the four major basilicas in Rome. The
Basilica of St. John Lateran is the cathedral of the diocese of Rome, the
official ecclesiastical seat of the Holy Father, the Bishop of Rome, not St.
Peter's Basilica as so many mistakenly believe. The Basilica is also called the
Church of Holy Savior or the Church of St. John Baptist. In ancient Rome this
was the church where everyone was baptized. It the oldest church in the West,
built in the time of Constantine and was consecrated by Pope Sylvester in 324.
This feast became a universal celebration in honor of the archbasilica, the
ecclesiastical mother church, called "the mother and mistress of all
churches of Rome and the world" (omnium urbis et orbis ecclesiarum mater
et caput), as a sign of love for and union with the See of Peter.
According to the 1962
Missal of St. John XXIII the Extraordinary Form of the Roman Rite, today is the
commemoration of St. Theodore, a Christian soldier and martyr of Asia Minor.
The Temple of Stones is a
Symbol of the Living Church
Today the liturgy
celebrates the dedication of the Lateran Basilica, called “mother and head of
all the churches of the city and the world.” In fact, this basilica was the
first to be built after Emperor Constantine’s edict, in 313, granted Christians
freedom to practice their religion.
The emperor himself gave
Pope Miltiades the ancient palace of the Laterani family, and the basilica, the
baptistery, and the patriarchate, that is, the Bishop of Rome’s residence —
where the Popes lived until the Avignon period — were all built there. The
basilica’s dedication was celebrated by Pope Sylvester around 324 and was named
Most Holy Savior; only after the 6th century were the names of St. John the
Baptist and St. John the Evangelist added, and now is typically denominated by
these latter.
Initially the observance
of this feast was confined to the city of Rome; then, beginning in 1565, it was
extended to all the Churches of the Roman rite. The honoring of this sacred
edifice was a way of expressing love and veneration for the Roman Church,
which, as St. Ignatius of Antioch says, “presides in charity” over the whole
Catholic communion (Letter to the Romans, 1:1).
On this solemnity the
Word of God recalls an essential truth: the temple of stones is a symbol of the
living Church, the Christian community, which in their letters the Apostles
Peter and Paul already understood as a “spiritual edifice,” built by God with
“living stones,” namely, Christians themselves, upon the one foundation of
Jesus Christ, who is called the “cornerstone” (cf. 1 Corinthians 3:9-11, 16-17;
1 Peter 2:4-8; Ephesians 2:20-22). “Brothers, you are God’s building,” St. Paul
wrote, and added: “holy is God’s temple, which you are” (1 Corinthians 3:9c,
17).
The beauty and harmony of
the churches, destined to give praise to God, also draws us human beings,
limited and sinful, to convert to form a “cosmos,” a well-ordered structure, in
intimate communion with Jesus, who is the true Saint of saints. This happens in
a culminating way in the Eucharistic liturgy, in which the “ecclesia,” that is,
the community of the baptized, come together in a unified way to listen to the
Word of God and nourish themselves with the Body and Blood of Christ. From
these two tables the Church of living stones is built up in truth and charity
and is internally formed by the Holy Spirit transforming herself into what she
receives, conforming herself more and more to the Lord Jesus Christ. She
herself, if she lives in sincere and fraternal unity, in this way becomes the spiritual
sacrifice pleasing to God.
Dear friends, today’s
feast celebrates a mystery that is always relevant: God’s desire to build a
spiritual temple in the world, a community that worships him in spirit and
truth (cf. John 4:23-24). But this observance also reminds us of the importance
of the material buildings in which the community gathers to celebrate the
praises of God. Every community therefore has the duty to take special care of
its own sacred buildings, which are a precious religious and historical
patrimony. For this we call upon the intercession of Mary Most Holy, that she
help us to become, like her, the “house of God,” living temple of his love.
— Benedict XVI, Angelus
Address, November 9, 2008
Things to Do:
Learn more about St.
John Lateran;
This basilica represents
the place of baptism, so it would be a good time to renew your baptismal
promises;
It also represents
heaven, so we can meditate on the joys of heaven and God's generosity in giving
us sufficient graces to be saved;
Since St. John Lateran is
the Pope's church, say a prayer for our Holy Father;
From the Catholic Culture
Library: Mother
Church of the World.
SOURCE : http://www.catholicculture.org/culture/liturgicalyear/calendar/day.cfm?date=2014-11-09
Cloister
of Basilica of St. John Lateran, cathedral of the Bishop of Rome, Italy.
El
Claustro de la Basílica de San Juan de Letrán, catedral del Obispo de Roma, Italia.
Claustro
da Basílica de São João de Latrão, catedral do Bispo de Roma, Itália.
The Dedication of the
Church of Our Saviour, Called St. John Lateran
FROM the beginning of the
world altars were erected for offering sacrifices to God, and the places which
were deputed for this supreme act of religion were always looked upon as
sacred. Abel, Noë, Abraham, and the other patriarchs raised altars in retired
and sanctified places, where they sometimes assembled their families or tribes
to pay to God the most solemn religious worship. Abraham, to make the place
more awful and retired, planted a grove round his altar at Beersabe, 1 and
went thither religiously with his family to offer prayers and sacrifices. Jacob
erected an altar of stone at Bethel, pouring oil upon it, called the place the
house of God, and vowed to pay to him the tithes of all his possessions. 2 When
God gave to the Jews a complete law of religious rites and ceremonies, he
commanded a moveable tabernacle to be built and consecrated with oil, 3 and
a golden altar for offering incense, and another altar (of holocausts) to be
erected, and anointed with oil, by way of consecration. 4 By
the divine appointment, a temple was afterwards built with the utmost religious
respect. 5 Christians
had from the beginning chambers or oratories in private houses, set apart for
their religious assemblies and sacrifices, as appears from St. Paul, 6 and
from the Upper Room, in which the apostles are frequently mentioned in the Acts
of the Apostles to have assembled, 7 which
seems to have been in the house of John Mark. 8 In
the time of St. John the Evangelist, the place for the assembly of the faithful
with the bishop is called the church, or Ecclesia. 9 St.
Clement of Rome 10 says,
that God had appointed places to be appropriated to his worship. St. Ignatius
often mentions one altar in every church, and one bishop. 11 Tertullian
calls the place of the assembly in which the baptismal renunciations were made,
the Eucharist offered, &c. Ecclesia, or the church, and the house of God. 12 The
Heathen author of the dialogue called Philopatris, mentions the Christians’
place of religious assemblies. Lampridius, in the life of Alexander Severus,
reports that that emperor adjudged to the Christians a place for their
religious worship, which the victuallers claimed. St. Gregory Thaumaturgus
built many churches, as St. Gregory of Nyssa relates in his life. That ancient
doctor, in his canonical epistle, 13 and
St. Dionysius of Alexandria, 14 distinctly
mention the church. St. Cyprian often speaks of the church, which he sometimes
calls the Lord’s house, or Dominicum. Eusebius says 15 that
during the peace which the church enjoyed, from the persecution of Valerian to
that of Dioclesian, the ancient churches were not large enough to contain the
faithful, “and therefore they erected from the foundation new ones more ample and
spacious in every city.” Origen, indeed, 16 Minutius
Felix, and Lactantius 17 say,
Christians had no temples or altars; but evidently mean for idols and bloody
sacrifices, like those of the heathens. Lactantius himself 18 speaks
of a Christian church in Phrygia, which the heathens burnt with the whole
assembly in it. And he not only mentions the demolishing the stately church of
Nicomedia, 19 but
says that even in Gaul, where the mild Constantius ruled, the churches were
pulled down; 20 in
which he could not have been mistaken, who was in Gaul at that time with
Crispus Cæsar. So that when Eusebius says, “Constantius destroyed no churches,” 21 he
could only mean that he gave no positive orders to destroy any; but that prince
durst not oppose the other emperors, so far as not to allow officers or
magistrates, so disposed, to put in execution the edicts of Dioclesian. Gildas 22 and
Bede 23 testify
that the churches were demolished in Britain, in the persecution of Dioclesian,
and rebuilt when it was over. St. Optatus says, there were forty churches in
Rome before the last persecution, 24 which
were taken away, but restored to the Christians by Maxentius. 25 It
is a very ancient tradition at Rome that the house of the senator Pudens was
converted into a church by St. Peter, or rather that he established an oratory
in that palace. 26
Constantine the Great, by
his victory over Maxentius, gained on the 28th of October, in 312, became
master of Italy and Africa, and under his protection and the favour of
Licinius, who reigned in the East till the year 323, the Christians began to
build every where sumptuous churches. That of Tyre, begun by the citizens,
under the direction of Paulinus, their bishop, in 313, is minutely described by
Eusebius. The persecution which Licinius renewed in 319, put a stop to such
works in the East; but, after his defeat, and especially after the council of
Nice, Constantine built and adorned many churches at his own expense. Among
these Eusebius mentions a most magnificent one at Nicomedia, another at Antioch
in the form of an octagon, which, from its rich ornaments, was called the
golden church: others at Jerusalem, and in several other parts of Palestine,
and at Constantinople. The great church of Sancta Sophia there, dedicated to
Christ, the uncreated Wisdom, which was magnificently rebuilt by Justinian, was
first founded by Constantine, 27 and
finished by Constantius, in 360. Constantine built also at Constantinople the
beautiful church of the twelve apostles, which, as Eusebius 28 describes
it, “was vastly high; yet had all its walls covered with marble, its roof
overlaid with gold, and the outside covered with gilded brass instead of
tiles.” Among a great number of churches which this pious emperor built, the
principal is that of our Saviour, which he founded on Mount Cœlio in Rome. It
stood upon the spot, and was built in part with the materials of the palace of
Lateran, which gave name to that part of the hill, and which had been the house
of Plautius Lateranus, a rich Roman senator whom Nero put to death as an
accomplice in Piso’s conspiracy. Constantine inherited it by his wife Fausta;
whence it was called Faustina, and more frequently the Constantinian Basilic.
The founder built a chapel within the inclosed area of this church, and
dependent upon it, dedicated in honour of St. John Baptist, with a second altar
dedicated in honour of St. John Evangelist. This chapel was the Baptisterion, a
fine structure, and most richly ornamented. Upon the font was placed an image
of St. John Baptist. We find by the ancient memorials of the church of Rome,
that Constantine gave to this Baptisterion or chapel thirteen thousand nine
hundred and thirty-four golden pence yearly income, in houses and lands, not
only in Italy, but also in Sicily, Africa, and Greece, 29 which
amounts to about ten thousand four hundred and fifty pounds, for the golden
penny at that time was worth fifteen shillings of our money. But if we consider
the difference of the prices of things, the sum would be now of a much greater
value. This chapel having always been a place of great fame and devotion, from
it the whole church, though dedicated to our Saviour, has been generally called
the church of St. John Lateran. The popes usually resided at this church, till
Gregory IX. returning from Avignon, began to reside at St. Peter’s, or the
Vatican. This church nevertheless retains the pre-eminence, above all other
churches in Rome, or in Christendom, which has been confirmed to it by the
bulls of Gregory IX. and Pius V. when the precedence was contested by the
canons of St. Peter. The popes officiate here on certain great festivals of the
year; and their stately Lateran palace, contiguous to this church, was repaired
by Benedict XIII. though, on account of the remarkable unwholesomeness of the
air in this part, 30 the
popes usually reside either at the great Vatican palace, or more frequently at
that of Monte Cavallo. The Lateran church is styled the head, the mother, and
the mistress of all churches, as an inscription on its walls imports. It would
be too long to enumerate the precious relics of our divine Redeemer’s passion,
and of innumerable martyrs with which it is enriched. Pope Leo I. established
among the canons of the Lateran basilic the regular observance which St. Austin
had instituted in Africa. Alexander II. placed here reformed regular canons,
which he called from St. Frigidian’s at Lucca, in 1061, and declared this
church the head of that reformed congregation, which still bears the name of the
regular canons of St. John of Lateran; though these canons have been removed
hence to the church of our Lady della pace, and secular canons with
the title of prelates serve this basilic according to the constitutions of
Sixtus III. in 1456, and Sixtus IV. in 1483. 31
Solomon’s temple was
dedicated to the divine worship, by the most solemn religious rites and
prayers. The Christians who blessed their food, their houses, and whatever they
used, could not fail to consecrate, or bless oratories which they deputed for
divine service; though during the persecutions they celebrated the
sacred mysteries in houses, prisons, private places, &c. 32 It
was doubtless from apostolic tradition, that the consecration of churches was
performed with the utmost devotion and solemnity. To assist at this ceremony a
synod of the neighbouring and provincial bishops usually met. To perform the
dedication of the church of Tyre, and that of the holy sepulchre at Jerusalem,
in 335, bishops were convened by Constantine out of all the East. 33 St.
Ambrose relates a prayer used at the consecration of a church. 34 In
the writings of the fathers we have several sermons or discourses which they
made on the festivals of the dedication of churches. 35 It
was always severely forbidden by the canons under pain of deprivation, for any
priest to found a church or monastery without the approbation of the bishop. 36 The
Emperor Justinian orders, that the bishop fix a cross upon the spot, and pray
there. St. Cuthbert, St. Chad, and other English bishops used to spend whole
nights, or sometimes forty days in fasting, watching, and prayer upon the
place, before the church or monastery was there founded, as Bede recounts of
them. Nor can any church or altar be consecrated without the relics of martyrs. 37 Some
portion is deposited on the altar-stone, or under the altar. Churches are
properly dedicated only to God, though under the title and invocation, and in
honour and memory of the saints. 38 Altars
also are memorials of martyrs, but dedicated to God. The ancient councils order
them to be consecrated by the unction of chrism, and the blessing of priests. 39 This
was an imitation of the ancient holy patriarchs, and of what the Jews did by
divine appointment. The world is defiled, and is the seat of the devil, who is
become its ruler. 40 Creatures
in it groan under his empire, and are made the instruments of sinners and sin.
Hence the church orders every thing to be blessed before it is used in the
church for the divine service. God strictly forbade in the old law, sacrifice
to be offered to him in any place, except such as should be chosen by Him,
which were afterwards consecrated for that purpose. 41
Hence churches have been
usually consecrated by solemn rites and prayers: and it is a grievous sacrilege
to profane them, or do in them anything but what has an immediate relation to
the divine service: the church being the house of God. Though he be everywhere,
he is said to reside particularly in heaven, because he there displays his
presence by his glory and gifts. In like manner he honours the church with his
special presence, being there in a particular manner ready to receive our
public homages, listen to our petitions, and bestow on us his choicest graces.
How wonderful were the privileges which he annexed, how magnificent the
promises which he made to the Jewish temple! 42 With
what religious awe did his servants honour it! how severely were they punished,
who sacrilegiously profaned it or its sacred vessels! There was then but one
temple of the true God in the whole world; and his temple no infidel was ever
suffered to enter further than the outer inclosure, or court of the Gentiles.
Pompey’s boldness and presumption in viewing it all over when he had conquered
the country, was, in the opinion of the Jewish historians, the cause of all the
misfortunes with which he was afterwards overwhelmed. The Jews, that is, the
faithful, had an inner court allotted to them, where they beheld the offering
of the sacrifices, and performed their devotions at a distance from the holy
place: but were never permitted to go any further, nor even to enter this court
till they had been purified from all legal uncleannesses, by the ablutions and
other rites prescribed by the law, an emblem of the interior purity of the soul.
It is recorded by the Rabbins, 43 that
it was not lawful for any one to spit on any part of the mountain where the
temple stood, ever to go through it to another place, or ever to gaze about in
it: but entering it with trembling and gravity, they went to the place where
they performed their prayer. The Levites, though devoted to the divine service,
were not admitted beyond the part allotted for the bloody sacrifices. None but
priests could enter the sanctuary or holy place, and of these, but one a week,
by lot, could approach the golden altar to offer the daily sacrifice of
frankincense. As for the holy of holies, or innermost sanctuary, which God
sanctified by his more immediate presence, and where the ark, the tables of the
law, and Aaron’s rod were kept; this no one could ever enter on any account,
except the high-priest alone, and he only once a year, on the solemn feast of
expiation, carrying the blood of victims sacrificed. Neither was he to do this
without having been prepared by solemn purifications and expiations; and the
smoke of perfumes was to cover the ark, and the propitiatory or oracle, called
the Seat of God, before the blood was offered. Yet, the temple of Solomon and
the holy of holies were only types of our sacred tabernacles in
which is offered, not the blood of sheep and goats, but the adorable blood of
the immaculate Lamb of God. Verily, the Lord is in this place, and I knew
it not. 44 When
the Jewish temple was consecrated, to inspire the people with an awe for the
holy house, God filled it with a cloud; nor could the priests stand and
minister, by reason of the cloud; for the glory of the Lord had filled the
house of God. 45 This
miracle was repeated when the holocausts were first offered in it. 46 The
like wonder had often happened when Moses and Aaron entered the tabernacle.
When God came to give the law, Moses himself was affrighted and trembled, 47 and
the people, being terrified, stood afar off. 48 Yet
all these things were but shadows to our tremendous mysteries, in which we are
sprinkled with the precious blood of our Redeemer; and it is offered by our
hands, 49 and
we are thereby associated to the company of many thousands of angels, &c.
If Christians fill the
taverns and worldly assemblies with their impieties, let them at least spare
and respect God’s holy place, which he has commanded to be kept undefiled for
his own sake, and where Christ is daily offered, and presents his blood to his
Father in propitiation for our sins. If even infidels polluted these sacred
places, we should shudder with horror: but is it possible that Christians
themselves should be guilty of such sacrileges, by which they expose our most
holy mysteries to the blasphemies of these infidels? How astonishing is the
respect which the Mahometans and the most savage idolaters have for their
mosques and pagods! Is it only those who possess the truth, and know the divine
mysteries, that lose all sense of awe and respect for what is most sacred in
religion? Christ, who received meekly the greatest sinners, and bore all
injuries in silence, twice exerted his zeal and indignation in expelling the
buyers and sellers out of the temple, 50 once,
soon after he had entered upon his public ministry, and once before he closed
it. 51 And
let Christians, agreeably to the holy name they bear, exert their zeal to
defend the churches from profanations; if they have not authority to prevent
them, let them at least weep over such abuses, which tend to extirpate all
sense of religion. A ray of the divine presence ought to pierce our souls when
we approach the sanctuary, and we ought with trembling to say to
ourselves: How terrible is this place! this is no other than the house of
God, and the gate of heaven. 52 Do
we not enter the awful gates as we should have done the miraculous cloud? Do we
not seem to hear with Moses that voice from the bush: Approach not hither;
put off the shoes from thy feet, for the ground on which thou standest is holy. 53 Do
we not put away all earthly thoughts and affections? Do we not veil our faces
by the awe with which we are penetrated, and the strict guard we place upon our
senses when we appear before him in his holy place, before whose face the
heavens and the earth withdraw themselves, and their place is not found. 54 The
seraphim tremble in his presence, and veil their faces with their wings. 55 Cassian
mentions 56 that
the Egyptian monks put off their sandals whenever they went to celebrate or
receive the holy mysteries. As the Jews upon entering the temple bowed
themselves towards the mercy-seat, so it seems to have been derived from them
in the beginning of the church, as Mr. Mede and Mr. Bingham observe, that the
Greek and all the Oriential Christians took up the custom which they still
retain, of going into the middle of the church at their ingress, and bowing
towards the altar, repeating those words of the publican in the gospel: God,
be merciful to me a sinner; which all know who have visited any of their
churches at Rome, Ancona, or in the East. The custom of sprinkling the forehead
with holy-water in entering the church, is of primitive antiquity; and the use
of holy-water is recommended by tradition and miracles. 57 In
taking it as an emblem of interior purity, we pray in sincere compunction and
holy fear, that God in his mercy sprinkle us with hyssop dipped, not in the
blood of goats and calves, which could not take away sin, but in the adorable
blood of Christ, which may perfectly cleanse our souls, that we may present
ourselves spotless in his holy house, and divine presence. From the ancient
custom of celebrating the festival of the dedication of each parish church,
during an octave, with watching and great solemnity and devotion, are derived
our Wakes.
Note
2. Gen. xxviii. 18, 22, xxxv. 14. [back]
Note
6. 1 Cor. xi. 22. See S. Aug. S. Bas. S. Chrys. &c.
ib. [back]
Note
7. Acts i. 13. &c. [back]
Note
9. St. Joan. ap. Clem. Alex. et Eus. l. 3, c. 17. [back]
Note
10. Ep. 1, ad Cor. n. 40. [back]
Note
14. Ep. Canon. c. 2. [back]
Note
15. Hist. l. 8, c. 1. [back]
Note
16. L. 8, contr. Cels. [back]
Note
17. Instit. l. 2, c. 2. [back]
Note
18. Instit. l. 5, c. 11. [back]
Note
19. L. de Mort. Persec. c. 13. [back]
Note
21. Eus. l. 8, c. 13. [back]
Note
22. Gild. de Excid. Brit. initio. [back]
Note
23. Bede l. 1, c. 6 et 8. [back]
Note
24. Optat. l. 2, p. 49. [back]
Note
25. S. Aug. in Brevic. Collat 3. diei, c. 18, &c. [back]
Note
26. See the lives of SS. Pudentiana and Praxedes. [back]
Note
28. Eus. in vit. Constant. l. 4, c. 48. [back]
Note
29. Anast. in Sylvestr. [back]
Note
31. As the ancient Christians frequently turned their faces to the east at
prayers, as an emblem of their hope of a resurrection; so churches were usually
built with the high altar towards the east, and the front or great entrance to
the west, as the apostolic constitution direct. (l. 2, c. 57.) Yet this rule
admitted frequent exceptions, as conveniency or necessity required, as Bona
takes notice. (Liturg. l. 1, c. 20, n. 4.) Socrates observes, that in the great
church at Antioch, the altar did not look towards the east, as was customary,
but towards the west. (Socr. l. 5, c. 22.) The ancient churches had a court or
yard inclosed with a wall, frequently before the great door a fountain or
cistern, in which persons washed their face and hands before they entered the
church, as an emblem of the interior purification of the soul. (Tret. de Orat.
c. 11. S. Paulin. ep. 12, &c.) Before the entrance were a porch, an open
court, (where the first class of penitents stood in the open air,) and often on
each side, porches or cloisters, raised on pillars. The council of Nantes, in
658, allows the dead to be buried in the church-yard, porch or exedræ, that
is, out-buildings, but never in the church. (c. 6.) The inner parts of a church
were anciently distinguished as follows: The first was called Narthex, next
the door, in which the catechumens and the penitents, called Audientes, were
admitted: the name Narthex signifies a ferula, rod, or staff, which the oblong
figure of this part resembled. Next to this was the Naos or nave, or
body of the church, where the rest of the laity prayed; at the bottom of it was
placed the rank of the penitents called Substrati; in the middle
stood the Ambo or pulpit, large enough to contain several readers, or
singers. But bishops most frequently preached from the rising steps of the
altar, though St. Chrysostom preferred the Ambo. (See Vales in Socr. l. 6, c.
5.) Above the Ambo stood the fourth class of penitents called Consistentes: also
the laity: each sex in separate places; usually the women on each side behind
the men. (See Const. Apost. l. 2, c. 57. S. Cyril, Præf, Catech. c. 8. S.
Chrys. Hom. 74. in Mat. S. Aug. de Civ. l. 2, c. 28. et l. 22, c. 28.) Even St.
Helen submitted to this discipline, praying with the women. (Socr. l. 1, c.
17.) This custom St. Charles Borromeo restored at Milan. The emperor in the
East prayed within the chancel, till Theodosius was reproved for it by St.
Ambrose at Milan. From that time the emperors had their Solium or throne in
Sancta Sophia, in the upper end of the men’s apartment next to the chancel, and
the empress in the women’s apartment. (Sozom. l. 7, c. 25.) The Bema, sanctuary
or choir (called by us chancel, because separated from the rest by Cancelli or
rails, and a curtain that was drawn before the door) contained the altar, and
behind it the Bema, or throne of the bishop and priests, usually in
the semicircular upper end called Apsis. The curtain or veils before
the folding doors of the chancel hid the prospect of the altar from catechumens
and infidels, and covered the sacrifice of the eucharist, in the time of
consecration. Of this St. Chrysostom says, (Hom. 3, in Ephes.) “When the
sacrifice is brought forth, when Christ the Lamb of God is offered, when you
hear this signal given, let us all join in common prayer: when you see the veil
withdrawn, then think you see heaven opened, and the angels descending from
above.”
The word altar ([Greek], ara, and altare) is used by St.
Ignatius, (ep. ad Ephes. n. 1, ad Trallian. n. 7, ad Philad. n. 4, ad Magnes.
n. 7,) by St. Irenæus, (l. 4, c. 34,) Origen, (hom. 10, in Num.) Tertullian,
(de Orat. c. 14, ad Uxor. l. 1, c. 7. Exhort. Castit. c. 10,) St. Cyprian very
often: St. Optat, l. 6. St. Austin, St. Chrysostom, &c. though the latter
more frequently calls it the mystical, or the tremendous table. Altars were
first of wood, St. Optat, (l. 6,) St. Aug. (ep. 50, ad Bonif. p. 84.) St.
Athanasius, (Ep. ad solit. vitam agentes, t. 1, p. 847.) Some say St. Sylvester
decreed they should be always of stone. This at last was commanded by the
council of Epone in France, an. 506, (can. 26.) St. Gregory of Nyssa (de Bapt.
Christi, t. 3, p. 369,) describes them of stone. The Roman altar is open on all
sides, and of a single stone or slab. Ciborium, originally a Greek
word, was used anciently by the Greeks for a spiral magnificent canopy, hanging
over the altar upon four pillars, and at the top rising in the form of a
turret, as Du Cange demonstrates (Not. in Paul. Silent. p. 569,) against
Durandus and some others, who think it always signified the Pyxis, in
which the eucharist was kept, for which it has been long used. The blessed
sacrament was anciently kept in a silver dove hanging over the altar, called
from the Greek word Peristerion, or in a decent Armarium at
a distance from the high altar, as it is still in some abbeys, &c. The
second council of Tours, in 567, ordered it to be kept in an ark or Pyxis at
the bottom of the cross on the altar. Baptisteries were at first
spacious outer buildings, within the churchyard, as appears by Constantine’s
churches; also from Paulinus, (ep. 12, ad Sever.) St. Cyril, (Cat. Mystag. 1,
n. 2,) Sidonius, (l. 4, ep. 15,) St. Ambrose, (ep. 33,) &c. This continued
to the sixth century. See St. Greg. of Tours, (l. 2, Hist. c. 21.) Tertullian
says, the adult person who was to be baptized, made his renunciations before
the altar; then was led forth to the water, (de Cor. c. 3.) See Bona, Rer.
Liturg. Le Brun, S. Expos, des Cérém. de la Messe; Bingham, Antiquities of the
church, p. 8, vol. 3. Bocquillot. Tr. Historique de la Liturgie, l. 1. et
2. [back]Note 32. Eus. Hist. l. 7, c. 22. Ruinart, in Actis
Martyr. in S. Luciano, &c. [back]
Note
33. Eus. de Vit. Constant. l. 4, c. 43. Socrates, l. 1; c. 28.
Sozom. l. 2, c. 26. Theodor. et Hist. Eccl. l. 1. c. 30. [back]
Note
34. Exhort. ad Virgines, 15, n. 94, t. 3, p. 302, ed. Ben. [back]
Note
35. Eus. l. 10, Hist. c. 4. De Vit. Constant. l. 4, c. 45. S.
Gaudentius, Serm. 17, in Dedicatione Basilicæ. S. Ambrose, Serm.
89. [back]
Note
36. Conc. Bracar. 1, c. 37, an. 563. Conc. Hibern. S. Patricij,
can. 23. Conc. t. 1, p. 1480. Conc. Calced. can. 4. Justinian’s
Novels, novel 131, c. 7. [back]
Note
37. De Consecr. dist. 1, c. Altaria, and c. Placuit. See Azorius, l.
10, c. 27, Barbosa, &c. Also S. Hieron. adv. Vigilant, t. 4, p. 284, ed.
Ben. Codex can. Eccl. Afric. can. 83. S. Gaudent. Serm. 17. [back]
Note
38. Ambrosius, ep. 22, als. 54, vel. 84, ad Soror. n. 1. et 13. [back]
Note
39. Council of Agde in 506, can. 14. Council of Epone in 517,
can. 26. [back]
Note
40. Apoc. xviii. 2. [back]
Note
41. Deut. xii.
13. [back]
Note
42. 2 Chron. or Paralip. vii. 2, 14, 15, 16. [back]
Note
43. See Lamy, in Apparetu Biblico. [back]
Note
44. Gen. xxviii.
16. [back]
Note
45. 2 Chron. or Par. v. 14. [back]
Note
46. Ib. vii. 2. [back]Note
47. Heb. xi.
21. [back]
Note
52. Gen. xxviii.
17. [back]
Note
56. Instit. l. 1. c. 10. [back]
Note
57. Constit. Apost. l. 8, c. 29. S. Epiphan. hær. 30, in vitâ
Josephi Com. sub Constantino. S. Hieron. in vitâ S. Hilarion. Theodoret,
Hist. Eccl. l. 5, c. 2 et 12. Beda de S Germano Antis. Hist. l. 1. c.
17. [back]
Rev. Alban Butler (1711–73). Volume XI: November. The Lives of the Saints. 1866.
SOURCE : http://www.bartleby.com/210/11/091.html
Pompeo Molins (1827-1893) - Roma - Basilica di San Giovanni in Laterano (recto).
Numero di catalogo: 7.
Dedicazione della
Basilica Lateranense
All’inizio del IV secolo,
Roma cominciò a cambiare il suo tradizionale aspetto architettonico grazie
all’imperatore Costantino e all’attività edilizia da lui favorita. Egli fece
costruire la basilica di San Giovanni in Laterano con un battistero e un
palazzo che divenne la residenza dei vescovi di Roma.
Cattedrale di Roma, San
Giovanni in Laterano è la madre di tutte le chiese dell’urbe e dell’orbe. E’ il
simbolo della fede dei cristiani nei primi secoli, che sentivano la necessità
di riunirsi in un luogo comune e consacrato per celebrare la Parola di Dio e i
Sacri Misteri. La festa odierna, come ben evidenzia la liturgia, è la festa di
tutte le chiese del mondo.
Martirologio
Romano: Festa della dedicazione della basilica Lateranense, costruita
dall’imperatore Costantino in onore di Cristo Salvatore come sede dei vescovi
di Roma, la cui annuale celebrazione in tutta la Chiesa latina è segno
dell’amore e dell’unità con il Romano Pontefice.
Chiese ancora il prefetto
Rustico: "Dove vi riunite?". Giustino rispose: "Dove ciascuno
può e preferisce; tu credi che tutti noi ci riuniamo in uno stesso luogo, ma non
è cosi perchè il Dio dei cristiani, che è invisibile, non si può circoscrivere
in alcun luogo, ma riempie il cielo e la terra ed è venerato e glorificato
ovunque dai suoi fedeli" (Atti del Martirio di S. Giustino e Compagni).
Nella sua franca risposta, il grande apologeta S. Giustino ripeteva dinanzi al
giudice quel che Gesù aveva detto alla Samaritana: "Credimi, donna, è
giunto il momento in cui nè su questo monte nè in Gerusalemme adorerete il
Padre. Voi adorate quel che non conoscete, noi adoriamo quel che conosciamo,
perchè la salvezza viene dai Giudei. Ma e` giunto il momento, ed è questo, in
cui i veri adoratori adoreranno il Padre in spirito e verità; perchè il Padre
cerca tali adoratori. Dio è spirito, e quelli che lo adorano devono adorarlo
in spirito e verità" (Gv 4,21-24).
La festa di oggi, della
dedicazione della basilica del SS. Salvatore o di S. Giovanni in Laterano, non
è certamente in contrasto con la testimonianza di S. Giustino e con la parola
di Cristo. Salvi infatti il dovere e il diritto della preghiera sempre e
dovunque, è anche vero che fin dai tempi apostolici la Chiesa, in quanto gruppo
di persone, ha avuto bisogno di alcuni luoghi in cui riunirsi a pregare,
proclamando la Parola di Dio e rinnovando il sacrificio di morte e risurrezione
di Cristo, in attuazione delle Sue parole: "Prendete e mangiatene tutti;
Prendete e bevetene tutti; Fate questo in memoria di me". Inizialmente
queste riunioni venivano fatte nelle case private, anche perchè la Chiesa non
godeva ancora di alcun riconoscimento. Ma questo dovette venire abbastanza
presto: c'è un singolare episodio all'inizio del secolo III, quando Alessandro
Severo diede ragione alla comunità cristiana in un processo contro degli osti,
che reclamavano contro la trasformazione di un'osteria in luogo di culto
cristiano. La Basilica Lateranense venne fondata da papa Melchiade (311-314)
nelle proprietà donate a questo scopo da Costantino di fianco al Palazzo
Lateranense, fino allora residenza imperiale e poi residenza pontificia.
Sorgeva così la "chiesa-madre di tutte le chiese dell'Urbe e
dell'Orbe", distrutta e ricostruita molte volte. Vennero celebrati in essa
o nell'attiguo Palazzo Lateranense (ora sede del Vicariato di Roma) ben cinque
concili, negli anni 1123, 1139, 1179, 1215 e 1512. "Ma il tempio vivo e
vero di Dio dobbiamo esserlo noi", dice S. Cesario di Arles.
Autore: Piero
Bargellini
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/21950
San Giovanni in
Laterano
Piazza San Giovanni in
Laterano 0606698643
M San
Giovanni BUS 16 81 85 87
117 186 218 650 714 850
Ufficialmente "Mater
et Caput" di tutte le chiese di Roma e nel mondo. Per i cattolici è la
Basilica più importante da visitare dopo S. Pietro. Facciata di A. Galilei
(1691-1736). Le 15 statue barocche di Cristo e dei Santi sopra l’entrata
principale sono talmente grandi da apparire sproporzionate rispetto alla vecchia
Basilica. Alte come torri, sono visibili da lontano e simboleggiano la forza e
la potenza della Chiesa. All’epoca della costruzione, si diceva scherzando che
avrebbero schiacciato la facciata e la chiesa. Le porte centrali in bronzo (I
sec. a.C.), bellissime nel loro verde scolorito e decorate di stelle, sono le
porte originarie dell’edificio del Senato (Curia), situato nel Foro romano. Le
piccole porte all’estrema destra contrassegnate da una croce di bronzo vengono
aperte solo in occasione dell’Anno Santo. La colossale statua di Costantino (IV
sec. d.C.) abbelliva le terme imperiali sul colle del Quirinale.
Storia
Sorge sugli avanzi della
casa dei Laterani nella parte più meridionale del Celio. I Laterani
possedettero quel palazzo sino a Plauzio Laterano console designato, il quale
coinvolto nella congiura dei Pisone contro Nerone, fu ucciso e le
proprietà vennero espropriate. In seguito le case dei Laterani presero il nome
di Domus Faustae.
Nel 161 l’imperatore
Marco Aurelio costruisce un palazzo in parte sottostante all’attuale
Ospedale San Giovanni.
Nel 226 circa
l’imperatore Settimio Severo restituisce la terra ai Laterani.
La Basilica fu eretta da
Costantino sull'area dei Castra nova severiana, (Castra nova equitum
singularium) degli equites singulares, la guardia a cavallo dell’imperatore
Massenzio.
Costantino in seguito ne
fece donazione (pare soltanto orale), al Papa e fu così che ebbe inizio il
potere temporale dei papi. Fino dall' anno 313 la Domus Faustae risulta
ufficialmente ceduta in proprietà al Papa e sede del primo concilio
di Melchiade contro i Donatisti. .
Il complesso
monumentale comprendeva allora, oltre alla Basilica, eretta su modello di S.
Pietro, un Palazzo, (il Patriarchio), residenza estiva dei pontefici da
Costantino alla cattività avignonese, ricostruito da Domenico Fontana nel 1586
ed oggetto dell'attentato del luglio 1993.
La basilica sorgeva al centro dei palazzi lateranensi: Originariamente non era molto grande; a cinque navate sotenute da più file di colonne, venne dedicata a Cristo Salvatore. Alla fine del secolo IV al nome del Salvatore furono aggiunto quelli del Battista e dell' Evangelista, ai quali era stato dedicato presso il Laterano un convento di monaci benedettini. Arricchita di marmi pregiati e decorazioni dorate, la basilica fu chiamata “Aurea”.
Dopo il sacco di
Alarico, un ulteriore oltraggio fu subìto dalla
basilica con il saccheggio dei Vandali di
Genserico nel 455 : S. Leone Magno (440-461) reintegrò i danni e le
ruberie arricchendola di altre grandi opere. Il suo successore Ilario
(461-468) si concentrò principalmente sul Battistero con l’aggiunta
di tre oratori.
Un nuovo restauro della
basilica, che versava in uno stato di abbandono, fu fatto
sotto Adriano I (771-795), e apparve in tutto il
suo splendore nella Pasqua del 774 quando Carlo Magno vi si fece battezzare.
Tra l’anno 844-847 sotto il
pontificato di Sergio II vi furono nuovi interventi e sotto l’altare maggiore
fu ricavata una “confessio”.
Nell’anno 896 un
terremoto fece crollare il tetto nella navata centrale e la ridusse a poco più
di un cumulo di macerie; quel terremoto fu ritenuto un
castigo divino nei confronti di Papa Stefano VI che sottopose il suo
predecessore ad un macabro processo (di cui si dirà oltre);
La basilica venne
riedificata completamente Sergio III (904-911), che ne conservò però le
fondamenta e le dimensioni antiche. Egli fece ornare la tribuna di mosaici,
lasciando a ricordo di quei grandiosi lavori una lunga
epigrafe nell' abside e sulla porta maggiore della basilica. Ma
nella notte del 6 maggio dell' anno 1308 la basilica fu nuovamente distrutta da
uno spaventoso incendio e ben poco si salvò da quella catastrofe. Il
papa era allora Clemente V, egli provvide subito a fare riedificare il
tempio, che fu terminato sotto il pontificato che lo seguì.
Lesionata dal terremoto che fece tremare la città nel 1349; nuovamente danneggiata da un altro incendio nel 1361, Urbano V affidò l’opera di ricostruzione all’architetto senese Giovanni Stefani, che eliminò parzialmente le trabeazioni, sostituì le colonne costantiniane con 20 pilastri in laterizio e realizzò, con il contributo di Carlo V di Francia, il mastodontico tabernacolo sopra l’altare maggiore.
Al suo ritorno da
Avignone nel 1377, Gregorio IX, che spostò la sua dimora
nei palazzi di S. Pietro, fece un portale ornato da leoni , rifare il prospetto
settentrionale ed aprire un rosone .
Le truppe di Ladislao
d’Ungheria nel 1413 danneggiarono nuovamente la basilica, Martino V provvide a
fare grandiosi restauri, che proseguirono sotto Eugenio IV.
La chiesa venne
arricchita dal pavimento cosmatesco nel 1421, il soffitto fu
riparato e Gentile Da Fabriano ricevette l’incarico per
un ciclo di affreschi nella navata destra. Furono murate le colonne
ed i pilastri.
La facciata della
basilica manteneva ancora la struttura antica con tre finestre a sesto acuto,
l'immagine del Redentore ed un portico di sei colonne. Sulle
pareti si ammiravano scene del vecchio e nuovo
testamento. Davanti al patriarchio, s' ergeva la statua
equestre di M. Aurelio, collocata là da Sisto IV; presso il muro
della città, era stato edificato un nuovo convento da Eugenio IV.
Ogni pontefice seguente,
fino ad Innocenzo X, arricchì il Laterano di nuove opere;
cionnonostante il tempo faceva pesare il suo trascorrere, così Innocenzo X, la
riedificò interamente affidando l' opera al Borromini. Clemente XII compì l'
opera del Borromini, facendo innalzara la nuova facciata da
Alessandro Galilei che fu compiuta nell' anno 1734.
Della basilica medioevale
restano il pavimento d' opera cosmatesca, il tabernacolo ed il mosaico dell'
abside, restaurata nel 1292 dal papa Niccolò IV, per opera del francescano
Giacomo di Turrita, assieme a fra Giacomo da Camerino. Leone XIII, emulando i
suoi predecessori Sergio e Urbano, ha restituito al Laterano il suo splendore
primitivo con magnifiche opere d' arte.
Un campanile appartenente
alla cattedrale doveva già esistere al tempo d Pasquale III
poichè nel 1115 risulta in parte distrutto a causa di un fulmine;
ma probabilmente in precedenza ve n’era una altro fatto risalire a
papa Sergio III (904-911).
L’attuale campanile
ha la caratteristica di essere formato da due piccoli campanili
gemelli, risalenti all'età romanica,restaurati nel XIV secolo. Essi si
innalzano sopra la Loggia delle Benedizioni e sono costruiti in
pietra silice dal taglio simmetrico. Elevati su due piani,
tali costruzioni presentano la superficie aperta da
trifore con archetti poggianti su colonnine terminanti con capitelli a forma di
piramide tronca. La sommità è sormontata da una cuspide molto accentuata,
recinta alla base da una ringhiera a piccole colonne.
Se nel corso dei
tristi eventi di distruzione della basilica la struttura campanaria non sembra
aver subito danni, il fulmine che la colpì nel
1411 danneggiò gravemente uno dei due campanili, riparato poi
da Martino V nel 1420. Altri due fulmini colpirono la
struttura nell'età moderna (1537 e 1602). Una delle campane è datata al XIII
secolo, mentre quella del 1492 risulta fusa da un certo Pietro
"Teutonicus".
La
basilica come era
La prima basilica era
lunga 98 metri e larga 56. La facciata era preceduta da un portichetto e
da un atrio, adorna di mosaici con fondo in oro con al centro la
figura del Redentore, come si è già detto; nella fascia
sottostante erano raffigurati i quattro profeti.
L' atrio era
circondato da colonne con
fontane. Nel portico era ubicato l' oratorio di San
Tommaso, dedicato dal pontefice Giovanni XXII, e destinato ad essere
la sacrestia pontificia; sulla porta campeggiava un dipinto del secolo X che
rappresentava il Papa nell' atto della vestizione dei paramenti liturgici.
Nella biblioteca
Barberini si conservavano i disegni del
secolo XVII dei mosaici dell' antico portico che rappresentava la
flotta romana di Vespasiano, l' assedio di Gerusalemme, la donazione di S.
Silvestro e il battesimo di Costantino, fatti forse durante i restauri di
Alessandro III (1159-1181). Li probabilmente si trovava
la celebre sedia balneare chiamata “ stercoraria”, su cui sedeva il Pontefice
all’atto dell’intronizzazione. Nelle “curiosità” verrà spiegato il significato
delle singolare denominazione .
Nel portico v' erano
sepolcri di papi e di illustri personaggi poiché gli appartenenti ad
una certa levatura sociale d' essere sepolti proprio in quel sito. A fianco
della porta principale troneggiavano le statue dei santi Pietro e Paolo.
Si presentava al centro
con un ampio spazio absidale ed ai lati quattro piccole navate decrescenti
verso l’esterno. Il soffitto, costruito con capriate lignee prendeva luce da
ampie finestre. Nella navata le colonne reggevano lunghe
trabeazioni, mentre le piccole navate laterali erano formate
da quarantadue fusti che terminavano su due ordini di archi.
L’abside era ricoperta da
lamine d’oro; ed illuminata da lampade preziose.
L’altare centrare era
circondato da un recinto di marmo in cui si custodiva (ed ancor oggi è ivi
posta), la tavola di legno sulla quale la tradizione vuole che San Pietro
celebrasse.
Dietro l’altare correva
un portico esagonale sostenuto da colonne, detto “Leonino”su cui era riportata
la visione d’Innocenzo III e la”Tabula Magna” di Leone X chiamato
anche registro delle reliquie.
Il Papa Pamphili
(1644-1655) volle riportare la basilica all’antico fasto per
cui, imponendo condizioni pesanti e limitative, diede l’incarico a
Borromini , che doveva rispettarne la strutture , lasciare inalterato l’antico
impianto e rispettare il soffitto del ‘500.
Borromini, nella sua
rivisitazione rimosse in parte le colonne collocandone 24
ai lati delle nicchie centrali. Contravvenendo agli ordine del papa, cercò di
movimentare mura diritte e spigoli vivi con spazi con
ondulazioni sinuose come era nel suo stile.
Vennero aperti cinque
archi nella navata centrale e nei pilastri giganti che li scandivano, vennero
aperte delle nicchie per le statue.
La basilica com'è
L’ingresso della Basilica
è a cinque fornici e fu realizzato sotto Alessandro VII Chigi..
L’attuale
facciata è del fiorentino Alessandro Galilei (1691-1736). La
gara venne vinta dal nominato non tanto per i particolari meriti artistici, ma
per l’appoggio di Clemente XII anch’egli fiorentino, penalizzando
così Luigi Vanvitelli sicuramente più valente.
Le 15 statue
barocche di Cristo e dei Santi sopra l’entrata principale vennero
eseguite nel 1735; sono talmente grandi da apparire sproporzionate rispetto
alla vecchia Basilica. Troneggiano imponenti e sono
visibili da lontano a simboleggiare la forza e la potenza
della Chiesa. All’epoca della costruzione, si diceva scherzando che avrebbero
schiacciato la facciata e la chiesa.
Sul fregio del timpano sulla facciata principale si legge l’iscrizione con la quale si esplicitava la volontà del Papa e dell’Imperatore di consacrare la chiesa a madre di tutte le Chiese. Ai lati della porta d’ingresso si legge: “Sacrosanta chiesa lateranense, Madre e Capo di tutte le Chiese dell’Urbe e dell’Orbe”.
Sotto il portico di ingresso si aprono 5 porte: Le porte centrali in bronzo (I
sec. a.C.), bellissime nel loro verde scolorito e decorate di stelle che ne
ricordano la committenza dei Chigi, sono le porte originarie
dell’edificio del Senato (Curia), situato nel Foro romano.
Il Soffitto è su disegno
originario degli allievi di Michelangelo. Ornato e colorito, mostra lo stemma
araldico di Pio IV (1562).
Il pavimento è un bellissimo mosaico del XIII sec., opera del Vassalletto e di
suo figlio, pulito e ricollocato nel XVI sec.
Le piccole porte all’estrema destra contrassegnate da una croce di bronzo
vengono aperte solo in occasione dell’Anno Santo. La porta Santa è all’estrema
destra.
I bassorilievi sopra
gli architravi delle porte raffigurano episodi della vita di S.
Giovanni Battista.
La colossale statua di Costantino, sotto il portico, (IV sec. D.c.) era nelle
terme imperiali sul colle del Quirinale.
L’interno della basilica è costituito da 5 navate, così come fu riproposta da
Borromini che provvide anche al rifacimento delle navatelle.
Le statue degli Apostoli
attuali, in marmo grigio, nella navata centrale, vennero
realizzati sotto Clemente XI tra il 1700 e 1721 da insigni
scultori tra cui Rusconi, Legros, Monnot e Ottoni.
Anche le rappresentazione
dei profeti eseguiti ad olio , che si alternano ai finestroni, risalgono allo
stesso periodo
Il Tabernacolo dell'
altare maggiore è ornato dai busti degli Apostoli Pietro e Paolo.
Quelli attuali altro non sono che le copie rifatte nel 1804, fedeli
degli originali del 1434 che sul fine del secolo XVIII i repubblicani
francesi rubarono..
L’altare papale è posto
sotto il "Tabernacolo" ed il papa è l’unico che può officiarvi la
Messa. Nella parte superiore, eretta da Urbano V nel 1367, sono
visibili due reliquiari a forma di testa del Valadier;
contengono i teschi di S. Pietro e S. Paolo. I reliquiari
originali furono rubati durante l’invasione francese del 1799.
Sotto il piano
dell’altare sono ancora conservati i frammenti della tavola su cui, come si è
detto in precedenza, la tradizione vuole che San Pietro celebrasse messa.
L’abside fa
parte della Basilica di Costantino. E’ ornata dal mosaico
di Jacopo Torriti e Jacopo da Camerino, rielaborati nel
1884 come il progetto originale in cui è rappresentata l’esaltazione
della Croce e il trionfo di Cristo, la Madonna S. Giovanni Battista, S. Pietro
e S. Paolo.
In fondo all’abside si trova la "cattedra" del vescovo di Roma su cui il pontefice romano si siede nel momento in cui ,dopo la sua legittima elezione, giunge in S. Giovanni per prendere possesso della sua "diocesi".
Sulla sinistra vi è la cappella Corsini, chiusa da un elaborato cancello in ferro battuto,che conserva la tomba in porfido di Clemente XII, proveniente dal Pantheon, e frammenti di un affresco di Giotto che rappresenta Bonifacio VIII che annuncia il primo giubileo.
A destra trova posto la cappella Massimo; si può ammirare una riproduzione della Madonna Nera di Czestochowa, postavi nel 1978, anno dell’elezione al soglio pontificio di Giovanni Paolo II .
Del IX secolo è il recinto delle Confessioni nella quale dall’affaccio in una
cripta aperta si vede la tomba di Papa Martino V (1417-31). La statua venne
scolpita verso il 1440 dal fratello di Donatello.
Da visitare la tomba di
Riccardo degli Anniballi, commissionata ad Arnolfo di Cambio e rivisitata da
Borromini.
Il
chiostro del XIII secolo è anche opera del Vassalletto
e di suo figlio che vi hanno lavorato assieme; le colonne a spirale
erano ricoperte da piccoli mosaici che per farle brillare ma molti
sono stati staccati e distrutti forse da orde soldatesche o (peggio
ancora, da insani turisti), cosicché oggi le colonne, pur
non essendo più un tripudio di luci e colori, rimangono una
dimostrazione di come sono state costruite.
Sulla Loggia delle
Benedizioni troneggia un gigantesco Enrico IV di Francia in bronzo riprodotto
con la spada sguainata, doveroso tributo a questo regnante che era stato molto
prodigo col Laterano.
All'angolo con Piazza San
Giovanni, è la scala Santa proveniente, secondo la tradizione, dal palazzo di
Pilato, alla sommità della quale si accede alla Sancta Santorum, una piccola
cappella del papa, che contiene importantissime reliquie provenienti da
Gerusalemme e custoditi dai Padri Passionisti. E' sempre chiusa, ma dalla grata
è possibile scorgerne l'interno ed i bellissimi pavimenti cosmateschi.
Nel 1585-90, Sisto V fece
demolire i resti dell’enorme palazzo precedente, ma mantenne la scala; I fedeli
salgono i gradini sulle ginocchia, in ossequio alla tradizione secondo cui
Cristo stesso li avrebbe saliti per sottoposti a giudizio.
Sul lato destro esterno
dell'edificio della Scala Santa vi sono alcuni resti
dell’antico Patriarchio, il cosidetto Triclinio
lateranense, probabilmente la sala da pranzo pontificia, che era
adornata da preziosi mosaici, fatta costruire da Leone III (795-816) poi ricomposti
dal Fuga nel 1750 con l’aiuto di antichi disegni custoditi in Vaticano. Il
mosaico rappresenta il Papa nell’atto di rendere omaggio a Carlo Magno.
Dall'altro lato si trova
il Palazzo del Laterano, sorto sull'antico palazzo dei Laterani e sede in
epoca cristiana del
Patriarchio, di cui si è parlato sopra. Venne costruito per Papa Sisto V ed
ultimato frettolosamente tra il 1586 e il 1589 dall’architetto Domenico
Fontana; fu residenza pontificia fino all’esilio di Avignone: per la sua
costruzione vennero impiegati marmi e pietre di spoglio ricavate dai
ruderi della Roma antica, e la sua realizzazione costò pochissimo. Attualmente
ospita gli uffici del Vicariato della città di Roma. Nel 1993 il portone fu
danneggiato da una bomba.
A fianco dell'Ateneo lateranense, il battistero, S. Giovanni in Fonte, antico ninfeo dei Laterani, che la leggenda vuole fonte battesimale di Costantino, così chiamato dall'uso del battesimo per immersione, riedificato da Sisto III e Urbano VIII.
Il Battistero del IV secolo, fu costruito da Costantino; è un ambiente ottagonale dove nel IV secolo si battezzavano tutti i Cristiani. Sisto III lo ricostruì nel V secolo ed aggiunse le bellissime colonne di porfido. Papa Urbano VIII nel 1637 vi fece aggiungere degli affreschi.
Due delle quattro cappelle furono fatte edificare da Papa Ilario
(461-468) e precisamente le cappelle di S. Giovanni Battista e di S. Giovanni
Evangelista . Il portale di una lega di argento, oro e bronzo è originale. La
cappella di S. Venanzio è del VII secolo, mentre quella di S. Rufina e S.
Seconda è del XII secolo, ma i mosaici dell’abside sono del V
secolo. AL centro il recinto che contiene il fonte battesimale per
immersione e circondato da due ordini di colonne che sorreggono la cupola.
Fatti e personaggi e
leggende - Curiosità
Cola Di Renzo
Nel Laterano fu da
Innocenzo III (1198-1216) adunato il concilio in cui fu deposto
Ottone ed intimata la quarta crociata,
Ivi echeggiò nel XIV
secolo la voce del tribuno romano Cola di Rienzo che nel 1354
durante il restauro del potere papale, venne nominato dal Cardinale
Egidio di Albornoz senatore di Roma
Il primo giubileo
Nel 1300 dal loggiato
coperto della piazza settentrionale Bonifacio VIII annunciava
il primo celeberrimo giubileo.
”……. L'annuncio venne
dato dall'ambone della basilica Vaticana, così come lo
vediamo nell'affresco della basilica Lateranense, riprodotta
nei dettagli da Giotto, dapprima situato sulla loggia delle benedizioni (facciata
settentrionale del Patriarchio, ), poi trasferito all’interno della
basilica (navata destra); raffigura Bonifacio VIII con due
personaggi ai suoi fianchi; quello alla sua sinistra tiene in mano un
cartiglio, dove si legge l’incipit di una bolla, però non
è quella con la quale Bonifacio VIII indisse il Giubileo.
Bonifacio VIII, al secolo
Benedetto Caetani era nato ad Anagni nel 1235; era un uomo assetato di potere,
molto avido e senza scrupoli; dopo che Celestino V abdicò, egli
divenne papa (1294-1303). Nella Divina Commedia, Dante lo pone all’inferno
accusandolo di simonia (canto XIX 52-57).
Tempi di grandi torbidi
nella chiesa, poiché la curia papale era stata trasferita a Napoli. Bonifacio
VIII la riportò a Roma, catturò Celestino I che venne imprigionato fino alla
sua morte.
Indisse una campagna
contro i Colonna che chiesero poi l’appoggio di Filippo il Bello. Dante a
causa sua venne esiliato da Firenze.
Fu uno dei Papi più odiati ed ingiuriati.
Nel XII,
XIII e XIV secolo nel Laterano si tennero importanti Concili, in cui vennero
prese decisioni ecclesiastiche di rilievo, compresa la scomunica di sovrani
ribelli al Papato.
L’ultimo Concilio
Lateranense ebbe luogo nel 1929; esso definì i possedimenti temporali
della Chiesa, essenzialmente limitati alla Città del Vaticano, che diventa la
Santa Sede.
Mussolini firma i
"Patti Lateranensi" con la Chiesa, ponendo fine così allo stato di
guerra esistente dall’epoca dell’unità d’Italia.
Il parto di Nerone
Narra una leggenda che
Nerone, dopo aver fatto squarciare il ventre di sua madre per
vedere da dove era nato, concepì l’insano desiderio di divenire
gravido e partorire.
Dunque. Chiamò i suoi
medici ed ingiunse di provvedere affinché ciò si verificasse, pena:
la morte.Visti vani i tentativi di fare ragionare l’imperatore i medici diedero
da bere a Nerone un liquido con una piccola rana.
La rana continuava a
crescere nello stomaco del folle e ben presto Nerone ordinò ai medici di farlo
partorire. Perciò gli venne dato un potente lassativo, così la rana “nacque”con
grande gioia dell’imperatore che l’affidò ad una nutrice e le diede quali
compagni i figli dei principi.
Il padre
felice diede una grande festa e mandò in giro per Roma la
“figlioletta” per mostrarla al popolo; ma quando il carro giunse su di un ponte
la rana balzò nel Tevere scomparendo In acqua
Nerone furente, fece
uccidere la nutrice ed i principi suoi compagni.
Da ciò si fa risalire il nome Laterano che quale interpretazione latina di ”rana fuggita”: Latitan rana, Oppure il termine può significare “rana lata” ovvero rana portata in seno e partorita.
Il concilio sacrilego
Nell’896 un terremoto che
danneggiò gli edifici venne ritenuto un castigo divino nei confronti di Papa
Stefano VI, che, sottopose il suo predecessore Formoso a un macabro
processo, accusandolo dopo morto di essere venuto a patti con un Re barbaro;
furono tra i tempi più tenebrosi nella storia della Chiesa.
Il processo a papa
Formoso
Formoso
(891-896) salito al soglio pontificio, si dice, per le tresche della
fazione tedesca,era un uomo di grande rettitudine; egli
incoronò Guido di Spoleto imperatore. Poi, però spaventato da alcune minacce ,
chiese aiuto ad Arnolfo, re di Germania, che accorso in
Italia, venne a sua volta incoronato Imperatore.
La morte di Formoso, non fu chiara: infatti si mormorò che fosse stato
avvelenato.
Gli successe Bonifacio
VI, che durò in carica solo qualche mesi; rimosso con la forza gli
succedette appunto Stefano VI, sostenuto dagli spoletini.
Stefano considerò un’intollerabile empietà l’intervento del re di
Germania a favore di papa Formoso che fu accusato post mortem di
“tradimento”; per cui si doveva riparare in qualche modo. Ed il modo si trovò
approntando un macabro rito.
Venne citato in giudizio
Formoso, riesumato ormai in stato di avanzata decomposizione, rivestito e posto
a sedere su un trono nella sala del concilio in Laterano; così si
aprì il processo davanti ad un sinodo.
Al defunto fu
anche dato un avvocato: un giovane diacono che durante tutto il processo non
riuscì nemmeno ad aprire bocca per l’orrore.
Alla salma sdi chieserole
generalità e citati i capi d’accusa, tra cui l’usurpazione della
cattedra pontificia.
La sentenza dichiarò nulla l’elezione papale di Formoso; gli vennero
tagliate le tre dita con le quali benediceva e fu ordinato di
cancellare le sue immagini.
Dopo aver legato il
cadavere alla coda di un asino fu trascinato lungo la Via Lata
(attuale via del Corso);Poi il cadavere fu gettato nel Tevere.
Nonostante l’appesantimento, i poveri resti non
affondarono tra lo spavento superstizioso della popolazione romana.
Papa Stefano, caduto
ormai in disgrazia, venne rinchiuso in una cella del palazzo
lateranense da alcuni sconosciuti e colà venne strangolato..
Quando Stefano era già
morto fu rinvenuto il cadavere di Formoso; la leggenda narra che il suo corpo,
nonostante le vicissitudini, fosse intatto. Perciò, rivestito
religiosamente fu riportato in San Pietro e si narra che le immagini scolpite
dei santi lì esposte, al suo passaggio chinassero il capo reverenti.
In san Giovanni Laterano a metà della navata destra, si vede il cenotafio di Papa Silvestro II. In esso vi è un’antica iscrizione in cui si dice che trasudasse acqua e nell’imminenza della morte di un papa l’abbondanza dell’acqua espulsa diveniva una rigagnolo e si udiva uscire dal sepolcro uno scricchiolio d’ossa.
Questa leggenda prende
vita nel medioevo dalla fama di stregoneria di cui godette Silvestro II
La fama nasceva dal fatto
che Silvestro avesse un grande conoscenza oltre che di musica,
logica, matematica ed
astronomia anche di arti meccaniche; infatti a lui si attribuisce la
costruzione di un grande organo che funzionava ad acqua
bollente.Pare che in Spagna approfondì studi sulla magia e la filosofia.
Inoltre non si sapeva spiegare la sua grande carriera visto che da umile monaco
era divenuto Papa.
Così non trovando altra
spiegazione, attribuirono il suo successo ad un patto col diavolo;
inoltre aveva numerosi nemici che lo odiavano cordialmente, al pari
ricambiati.
Silvestro II
(Erberto di Aurillac) era nato nel 940; uomo assai colto ed estremamente
intelligente, venne eletto con l’appoggio dell'imperatore Ottone
III. A lui venne attribuita l'idea di riunire l'Occidente contro i
musulmani per la liberazione del S. Sepolcro.
Fece progetti di
rinnovamento politico e religioso, ma tali aspirazioni non vennero mai
realizzate per la crisi che portò all’allontanamento di Ottone III (1001).
Si racconta che morì
colto da un malore dopo la messa. Altri dicono che sia stato assassinato, ma la
leggenda s’impadronì anche della sua morte avvenuta dopo quattro anni di
pontificato.
Così si narra: Un diavolo
suo amico glia aveva predetto che sarebbe morto solo se avesse detto messa a
Gerusalemme, fatto quanto mai improbabile; ma Silvestro aveva mal interpretato
le parole. Così un giorno andò a dire messa a Santa croce in Gerusalemme
proprio sulla terra portata dalla città Santa; sentendo ormai che la sua
condanna era vicina, il papa si fece tagliare la lingua e le mani con le quali
aveva recato offesa a Dio legandosi al diavolo; chiese che le sue
spoglie mutilate fossero messe su di un carro e sepolte dove lo stesso si fosse
fermato. Gli animali senza guida, lo portarono a San Giovanni in Laterano,
segno che Dio l’aveva perdonato.
Ma la notizia storica
dice che nel 1648, il sepolcro fu aperto per dei restauri e la salma giaceva
intatta con il capo la tiara e le vesti pontificali. Come l’aria entro nel
sepolcro il suo corpo a contatto dell’aria si dissolse.
Il sogno di INNOCENZO III
Questo papa vide in sogno
San Francesco che con una spalla reggeva la basilica di
San Giovanni che stava crollando. Perciò papa Innocenzo III nel 1210 si decise
dopo tanto ad approvarne la regola. Nella Basilica di Assisi questo
episodio è immortalato in un dipinto di Giotto ed è anche per questo
motivo che proprio di fronte alla Basilica, è stasto innalzato un monumento a
San Francesco.
Innocenzo III (1198-1216)
(Giovanni Lotario dei conti di Segni) era nato a Gavignano, vicino a Roma. Si
narra che fin da bambino si fosse preparato ad essere Papa; si deve
a lui l’organizzazione dell’inquisizione. Uomo di grande cultura, viveva senza
sfarzi. Sostituì gli impiegati pontifici con i giudici ed abolì il
consolato romano; così si assicurò l’amministrazione di Roma. Seppe imporre
l’autorità della chiesa alle nazioni europee.
Nel 1210 indisse il IV
concilio Lateranense. E sotto la sua egida avvennero la quarta e la
quinta crociata. In Francia scatenò la campagna contro gli Albigesi in Francia
considerati cristiani eretici.
Il suo sepolcro si trova
a Perugia, dove morì in seguito ad un attacco di febbre.
La sedia stercoraria
Il caso prende avvio
dalla elezione al soglio pontificio (verità o leggenda?) della papessa
Giovanna. Che educata e a Roma vestiva con abiti maschili; pertanto, creduta un
uomo ebbe accesso alla carriera ecclesiastica. Nessuno si sarebbe accorto di
nulla sennonché percorrendo la via papale, che corrispondeva a via
di S. Giovanni Laterano, fu presa dalle doglie e, come natura comanda, partorì.
Da allora si prese
l’abitudine di controllare i papi eletti; perciò venne adattata la
“sedia stercoraria”, cosicché dall’apertura a lunetta si potesse da sotto
accertarne il sesso.
Il nome “stercoraria” è
acquisito dall’origine di tali sedili di pietra che in età romana avevano
funzioni di latrine.
In San Giovanni Laterano è ancora oggi visibile.
Il monumento alla guardia svizzera
In san Giovanni Laterano, nella terza cappella a sinistra, vi è un curioso monumento dedicato ai soldati del papa morti per difenderlo contro “L’infame invasore”, ovvero: gli Italiani.
Il sangue di Cristo
Sempre nella Basilica Laterana è
conservato il sangue di Cristo che si vuole tradizionalmente trasportato a Roma
da Longino: Per altri è sangue scaturito miracolosamente da un crocefisso
pugnalato da un ateo.
SOURCE : https://web.archive.org/web/20051219225609/http://www.romaspqr.it/ROMA/S-Giovanni-Laterano.htm#
Visita
virtuale alla Basilica lateranense - Sul sito ufficiale dello Stato della Città del Vaticano
https://www.vatican.va/various/basiliche/san_giovanni/vr_tour/index-it.html