Sainte
Catherine Thomas
Vierge (✝ 1574)
Elle connut une
enfance douloureuse dans l'île de Majorque. Orpheline très tôt, elle fut
recueillie par un oncle brutal qui la fit devenir bergère. Il la battait pour
un rien, tournant sa piété en ridicule et la traitant d'hypocrite, laissant les
autres domestiques la brutaliser à l'exemple de leur maître. Quand elle put
enfin partir à l'âge de seize ans, elle entra chez les chanoinesses de Saint
Augustin. Elle y connut la joie de la vie conventuelle et de la vie
contemplative, mais, très tôt, une longue maladie la crucifia à nouveau. Malgré
ses infirmités, elle resta patiente et beaucoup venaient trouver auprès d'elle
réconfort et lumière.
À Palma de Majorque en Espagne, l’an 1574, sainte Catherine Tomas, vierge.
Entrée dans l’Ordre des chanoinesses régulières de Saint-Augustin, elle brilla
par le mépris qu’elle eut d’elle-même et le renoncement à sa volonté propre.
Martyrologe
romain
CATHERINE
THOMAS
religieuse, vierge, sainte
1531-1574
CETTE VIERGE
EST UNE GLOIRE DES CHANOINESSES RÉGULIÈRES
DE L’ORDRE DE SAINT AUGUSTIN.
Elle naquit le 1er mai
1531, à Valledemuza, dans l’île de Majorque, aux Baléares. Elle fut
l’avant-dernière dessept enfants de Jacques, modeste travailleur.
À l’âge de trois ans, Catherine avait déjà appris à réciter le
chapelet, ce qu’elle faisait régulièrement, cachée dans n’importe quel coin
tranquille de la maison. Quand elle ne disposait pas du chapelet, elle comptait
les Ave en se servant des feuilles d’une branche d’olivier. À quatre ans elle
connaissait déjà tout le catéchisme et était très heureuse de se faire appeler
par ses petites compagnes de jeu, de “petite vieille”.
L’enfance terminée, Catherine ressentit un grand attrait pour la
pénitence. Par amour pour Jésus, elle portait un cilice cranté, se flagellait
et, pieds nus, marchait sur les ronces et autres épineux des champs. Et le
Seigneur la récompensa lui accordant plusieurs visions du Paradis. La tradition
rapporte que sainte Catherine, vierge et martyre, lui serait apparue à
plusieurs reprises pour la consoler dans les peines et pour la défendre contre
les insidieuses suggestions du démon qui, sous des formes horribles, la tentait
à faire le mal et lui insufflait dans l’âme des sentiments de désespoir quant à
son salut éternel.
Elle n’avait que sept ans quand elle devint orpheline : ses
parents décédèrent à peu de temps d’intervalle.
Certains de ses oncles eurent compassion d’elle et l’accueillirent
pendant onze années dans leur ferme de “Son Gallard”, lui confiant la tâche de
faire paître leur troupeau. Et, comme l’église était loin de la ferme, elle a
dû se contenter de ne la fréquenter qu’aux moments des fêtes. En contrepartie,
dans la solitude des champs, elle trouvait la manière de donner libre cours à
sa piété, restant de longues heures en prière devant les petits autels qu’elle
se construisait elle-même au pied des oliviers. Ce fut pendant cette période de
sa vie qu’elle subit grand nombre d’épreuves et de terribles tentations. Bien
qu’elle fuissent les bales et les vanités féminines, il y en eut qui
s’évertuèrent à la faire changer et à la pousser à des actions malhonnêtes.
Mais son envie et sa décision de conserver sa candeur baptismale prirent toujours
le dessus. Elle répondit un jour, avec un accent mélangé de dédain et de piété,
à l’un de ceux qui cherchait à l’en détourner : “Sais-tu que je préfèrent
voir mon corps coupé en morceaux plutôt que de céder à tes propositions ?”
La rencontre avec le Père Antonio Castaneda fut pour Catherine
providentielle.
Ce prêtre s’était installé dans le collège voisin de Miramar,
après quarante-deux années de pénitence dans le couvent de la Très Sainte
Trinité de Majorque.
Il venait de temps à autre mendier son pain dans la ferme “Son
Gallard” et, lors des entretiens qu’il a pu avoir avec la fidèle bergère, il
comprit qu’elle n’était pas faite pour rester toute sa vie dans le monde.
Toutefois, lorsque Catherine manifesta à sa famille son désir d’entrer dans un
monastère, ils s’y opposèrent, lui rappelant qu’elle était analphabète et
qu’elle n’avait pas les moyens pour se constituer une dote ; ils ont même
tout fait pour lui trouver un mari. Mais elle leur dit avec fermeté :
“J’appartiens à Dieu à qui rien n’est impossible. Même au prix de ma vie je
maintiendrai la parole donnée”.
Le Père Castaneda se chargea d’aplanir toutes les difficultés. Il
la plaça à Palma de Majorque, comme domestique, au sein de la noble famille de
Matthieu Zaforteza, où elle apprit à lire, à écrire et à broder. Ses progrès
dans la vertu et dans la pénitence furent continuels. Suites aux veilles
régulières et au port d’un silice fait de la peau d’un porc e pique, et un
carême entier à ne vivre que de pain et d’eau, elle finit par détériorer gravement
sa santé. Lorsqu’elle en guérit, son directeur spirituel obtint qu’elle entre
comme choriste (1533), bien que privée de dote, dans le Monastère de Sainte
Marie-Madeleine, érigé à Palma sous le règle de saint Augustin, à la place de
l’hospice construit à cet endroit, aussitôt après le départ des maures (1229),
local appartenant alors à Jacques d’Aragon.
Nous ignorons pour quelle raison Catherine resta deux ans et sept
mois au noviciat. Il n’est pas impossible que les religieuses se soient méfiés
des phénomènes extraordinaires dont la jeune novice bénéficiait toujours. Il se
peut également que ce soit à cause de ses jeûnes fréquents au pain et à l’eau,
de l’utilisation des silices et des disciplines que celle-ci s’imposait et qui
la mirent dans un état cadavérique. Pour se donner un peu de “couleur”, il lui
arrivait de mâcher très lentement quelques poivrons très épicés. Il y avait,
probablement, un peu de tout cela, mais elle dût se soumettre aux ordres de sa
supérieure qui lui imposa l’obéissance : là encore elle fut
extraordinaire, en obéissant scrupuleusement aux ordres qui lui étaient donnés.
La maîtresse des novices, la voyant souvent concentrée sur
elle-même, l’envoyait tantôt à la roue, tantôt dans la cuisine, tantôt encore
dans l’infirmerie, pour la distraire. Catherine obéit toujours prestement, car
la voix de sa supérieure représentait pour elle la volonté même de Dieu.
Le démon naturellement fulminait et continuait de la tourmenter en
suscitant dans sa pensée des imaginations impures, en faisant apparaître sur
les murs de la cellule des figures obscènes, en lui apparaissant sous la forme
d’un beau jeune homme, ou alors des animaux qui la frappaient et l’attachaient
avec des chaînes, la traînant par terre, ou encore en jetant pas terre la vaisselle,
lorsqu’elle se trouvait dans la cuisine. Un jour, pour lui faire perdre
patience, le démon lui vola la clé du four et la jeta dans le puits du
monastère. Catherine sortit toujours triomphante de toutes ces attaques
diaboliques, car elle demandait avec ferveur et foi la protection et l’aide de
la Sainte Vierge. Un peu pour rassurer les autres sœurs, témoins de ces
attaques diaboliques, elle disait : “Ne craignez rien, mes sœurettes, le
Christ est avec nous !”
Sœur Catherine prononça ses trois vœux religieux le 24 août 1555.
Elle put alors s’exclamer comme l’épouse du Cantique des Cantiques : “J’ai
trouvé l’amour de mon âme ; je l’ai embrassé et plus jamais je ne le
quitterai !” (Ct. 3, 4). À compter de ce jour-là le désir de sa propre sanctification
grandit en elle encore davantage encore. Elle choisit pour elle la plus petite
et la plus misérable que toutes les cellules et les vêtements que ses soeurs ne
voulaient plus mettre. Jamais elle n’accepta de cadeaux car, comme sainte
Thérèse d’Avila, elle était convaincue que “qui
possède Dieu n’a besoin de rien d’autre”.
Elle ne s'exempta jamais des actes de communauté, même si pour
aller dans le chœur ou au réfectoire où l'appelait la cloche, elle devait
souvent s'appuyer, à cause de ses infirmités, à un bâton ou aux murs des
couloirs. Son obéissance était sans faille, même lorsqu’elle se trouvait
enlevée en extase. L'évêque de Majorque, Mgr. Jean-Baptiste Campegio, venait
lui demander conseil lorsqu’il la savait dans cet état. Un jour il lui ordonna
même de descendre avec lui au parloir tout en restant en extase, et elle lui
obéit toujours.
Sœur Catherine éprouvait une grande répugnance envers la grille
parce qu'elle craignait de perdre sa ferveur religieuse en la fréquentant.
Toutefois elle s’y rendait sans la moindre hésitation chaque fois que
l’obéissance le demandait, que l’urbanité l’exigeait ou la charité le
conseillait. Ses paroles étaient comme des flèches enflammées d’amour qui
atteignaient les cœurs tièdes et ceux des pécheurs pour lesquels elle priait et
se mortifiait. Pendant ses ravissements, Dieu lui donnait souvent la
connaissance des besoins spirituels de personnes vivant loin du monastère, afin
qu’elle prie pour elles. Son confesseur, le Père Salvador Abrines, avait raison
de dire du haut de sa chaire : “Vous,
pécheurs, vous oubliez Dieu et piétinez avec mépris la sainte loi ; mais
il y a une personne qui, quoiqu’innocente, pleure amèrement vos fautes et
souffre par d’indicibles douleurs les peines que vous auriez dû souffrir à
cause de vos péchés”.
Méditant la Passion du Seigneur, causée par l'iniquité des hommes,
Sœur Catherine ne pouvait contenir ses pleurs. Un jour Jésus crucifié lui
apparut tout ensanglanté et lui dit: « Regarde,
ma fille, ce que tu me coûtes. Ceci je l’ai supporté par amour pour
toi ! » Depuis lors
la sainte versant tant de larmes, que ce soit dans sa cellule, dans le chœur ou
au réfectoire, que ses sœurs craignirent qu’elle ne devienne aveugle.
Elle nourrissait une très grande dévotion envers Jésus
Eucharistique. Elle allait souvent le visiter, aussi souvent que lui permettait
le règlement et l’obéissance scrupuleuse aux règles de son Ordre. Quant elle
communiait, elle passait toute la journée en extase et priait pour tous les
besoins des hommes, pour le triomphe de l’Église sur les Turcs et pour les
erreurs des protestants, mais tout particulièrement pour le soulagement des
âmes du purgatoire. C’est pourquoi, certainement, Dieu permit que plusieurs
âmes lui apparaissent et lui demandent de prier pour elles ou de faire célébrer
des Messes par leurs familles.
D'ordinaire soeur Catherine se mettait en communication avec les
âmes des défunts pendant les extases. Dans les premiers temps de vie religieuse
elles duraient jusqu'à trois jours, mais les années s’écoulant, elles devinrent
de plus en plus longues et de plus en plus fréquentes. L’extase dont elle était
favorisée chaque année lors de la fête de sa patronne, sainte Catherine,
pouvait durer jusqu’à quinze jours.
Lors de certains ravissements Dieu lui montrait le triste sort des
pécheurs et des damnés et alors elle gémissait douloureusement. D’autres fois
Il la faisait participer aux joies éternelles et alors sa joie se manifestait
par des soupirs amoureux.
Lorsque l’extase terminée, elle revenait à elle, Catherine
embrassait les sœurs avec tendresse et les invitait à aimer chaque jour
davantage le Seigneur des Miséricordes.
Elle aurait aimer cacher ces états mystiques, mais elle ne
réussissait pas toujours à se réfugier à temps dans sa cellule.
Les extases ne l’empêchaient pas d’accomplir les tâches fixées par
sa Supérieure, tels que broder ou coudre. Pendant ces mêmes extases Dieu lui
montrait ce qui se passait dans le monastère, lui révélait les secrets des
cœurs, lui permettait d’entendre les sermons que son confesseur prononçait dans
la cathédrale et assister aux Messes qu’il célébrait.
La nouvelle des extases de Sœur Catherine ne resta pas longtemps
enfermée entre les mure du monastère. Beaucoup sont venus pour la voir, pour se
recommander à ses prières et pour lui demander des conseils. La sainte s'en
alarma, et pour conjurer le danger qu'il menaçait son humilité, elle résolut de
se montrer à tous un peu diminuée. Aux objections de ses sœurs elle
répondait : « Je fais ainsi pour que tous me prennent pour ce que je
suis : une idiote, une folle ». Elle ne souffrait pas de ne pas
recevoir de la part des gens des signes de gratitude. De temps en temps elle
disait : « Oh ! si vous pouviez comprendre combien est
méprisable et mesquine la créature que vous voulez honorer ! » Elle
croyait, en effet, avoir tous les défauts, et elle les mettait en-avant dans le
but de faire croire que ses extases n’étaient qu’imaginaires.
Comme prix de cette vertu d’humilité Dieu lui accorda le don de
prophétie et de faire des miracles. Deux fois on la trouva les habits
complètement trempés. Interrogée sur les causes de cet état, elle répondit
qu’elle venait de sauver l’architecte du monastère qui se noyait dans la mer.
La deuxième fois elle avoua être allée secourir des matelots qui étaient en
train de chavirer et qui l’avaient appelée à leur secours. Elle guérit instantanément
plusieurs personnes.
Sœur Catherine considéra toujours sa vie terrestre comme une
prison qui empêchait son âme de s’envoler au ciel. Souvent elle s’exclamait, en
pleurant : « Oh, vie
triste et affligée, quand finiras-tu ? Oh ! douloureuse captivité,
combien dureras-tu encore ? Quand arrivera pour moi l'instant bienheureux
et si anxieusement désiré dans lequel, les chaînes de la chair cassées, mon âme
s’envolera vers l’éternelle mansion de mon divin époux ? » Le don des larmes chez elle dura jusqu'à
la mort, mort dont elle fut informée bien longtemps à l’avance. Ses larmes
creusèrent deux sillons bien visibles sur son visage.
Elle rendit sa belle âme à Dieu le 5 avril 1574, après avoir
recommandé à ses sœurs d’être toujours très charitables. Quatre ans après sa
mort son corps fut retrouvé intacte, exempt de toute corruption.
Pie VI la béatifia le 3 août 1792 et Pie Xi la canonisa le 22 juin
1930.
Sa dépouille est vénérée dans le monastère des Chanoinesses
Régulières de saint Augustin à Palma de Majorque (Baléares).
Alphonse Rocha
Also
known as
- Catherine
Tomas
- Catherine
Thomas
- Catalina
Thomas
- Catalina
Tomas
- Katarina
Tomás av Palma
Profile
Born
Caterina Thomàs i Gallard was born in Valldemossa on 1 May
1531 and is the only saint from Mallorca. She was beatified in 1792 by Pope
Pius VI and canonised in 1930 by Pope Pius XI.
She is known in Mallorca as the “beata”
or the “beateta”. She was known as a
visionary, having seen visions of Saint Catherine of Alexandria, Saint Anthony
of Padua and angels, and of prophesying the future”.
She was the youngest of six siblings. Her parents died prematurely and
Catalina was taken under the care of her maternal uncle Juan Gallardo, who was
married to one of her mother´s sisters, María Tomas. He promised to look after
her for 5 years with the obligation to dress her, provide shoes for her, feed
her and pay her 5 pounds for her work at the Son Gallard estate, carrying out typical farming
work.
Thanks to the intervention of father Castañeda, a former soldier in the
armies of Charles I who had survived a sinking
and chosen to live as a hermit in Miramar, she was able to enter the historic convent of Santa Magdalena in Palma, at the age
of 21. It was a monastery of Regular Agustinian Canonesses, and thus, dedicated
to prayer. At the time that Catalina entered, the papacy had already imposed
severe closure for all convents. She
professed on 24 August 1555.
Saint Catalina Thomàs is a very beloved religious figure on the island.
Consequently, many patron saint festivals are held in her
honour, including Santa Margalida (first weekend of September), Palma (third
Saturday in October) and Vilafranca de Bonany (end of July). The patron
saint festival of Valldemossa in honour
of Saint Catalina Thomàs is held on 28 July.
Within the schedule of festivities, the Procession of the Relic and the
Cavalcade of the Triumphant Carriage of the Saint that travels through the
streets of the town, led by the “beateta”, “s´Hereva” and the ladies of honour,
followed by the imaged of the saint and, closing out the procession, the
authorities and several people dressed as payés (Mallorcan
country peasants).
In Valldemossa devotion
to her is also shown through the tiles found in almost all houses in the town
with depictions of moments from the life of the Saint with the inscription: “Santa Catalina Thomàs, pregau per nosaltres”
(“Saint Catalina Thomàs, pray for us”).
Saint Catalina Thomas
(1531 - 1574)
Memorial : 1 April
Formerly 5 April
27 July and 28 July in Valldemossa, Spain
Other Names : Catherine Tomas, Catherine
Thomas, Catalina Thomas, Catalina Tomas
Katarina Tomás av Palma
The saint who inspires the most devotion and
popularity in Mallorca: St. Catalina Thomàs, better known as the Beata or
Beateta.
Catalina Thomàs was born in Valldemossa (Mallorca) in
1531 and died in the odour of sanctity in Palma in 1574. Orphaned when young,
she displayed signs of religiosity and was determined to enter a convent at a
very early age. After overcoming her family’s reluctance and the lack of a
dowry, she entered the convent of St Maria Magdalena in Palma, which was run by
Augustinian nuns, in 1553.
Subjected to many strange phenomena and mystical
experiences including visits
from angels, Saint Anthony of Padua and Saint Catherine of Siena. Had the gifts of visions and
prophecy. Assaulted spiritually
and physically by dark powers, she sometimes went into ecstatic trances for
days at a time; her wounds from this abuse were treated by Saint Cosmas and
Saint Damian. During her last
years she was almost continually in ecstasy. Foretold the date of her death.
News of her exemplary life and the ecstasies she
experienced spread beyond the convent’s walls and her fame so penetrated the
town that she was already venerated it as a saint by her death, although
beatification did not take place until 1792. Cardinal Antoni Despuig, who took
part an active part in that process, also commissioned a sumptuous chapel to be
erected in the convent church of Santa Maria Magdalena where St. Catalina had
taken her vows and where her uncorrupted body can now be venerated. Catalina
Thomàs was canonised in 1930 by Pope Pius XI. The house in which she was born
in Valldemossa is open to visitors.
Several towns on the island hold major celebrations in
her honour every year, among them Valldemossa (late July), Santa Margalida (the
first week of September), Palma (on the third Saturday in October) and
Vilafranca de Bonany (late July).
Santa Caterina Thomas Vergine
Caterina (Catalina)
Thomas venne alla luce il 1° maggio 1531 nel piccolo paese di Valldemoza
dell’isola di Maiorca (Baleari). Era la penultima di sette figli di un modesto
contadino di nome Giacomo: in casa respirò, fin da piccolissima, una fede
semplice e profonda. Non avendo la corona del Rosario imparò a dire le Ave
Maria contando le foglie di un ramoscello d’ulivo. Era abituata a camminare a
piedi nudi, anche tra i cardi spinosi: le insegnarono che dalle piccole ferite
poteva comprendere il significato della sofferenza. Come speciale protettrice
prese la santa vergine e martire di cui portava il nome.
Rimase purtroppo orfana a soli sette anni e dovette quindi trasferirsi dagli
zii che avevano la tenuta Son Gallard, dove avrebbe condotto il bestiame al
pascolo. La piccola era abituata a lavorare, l’unico problema era la lontananza
della chiesa, vista la sua abitudine a seguire regolarmente le funzioni
religiose. Dovette accontentarsi di parteciparvi solo la domenica, per i giorni
feriali si ingegnò. Costruì dei piccoli altari ai piedi degli ulivi e così,
nella solitudine dei campi, le sue preghiere erano ugualmente intense. Poco
attratta dai divertimenti, maturò presto il desiderio di conservare la propria
verginità.
La svolta nella vita di Caterina avvenne con l’incontro di Padre Antonio
Castaneda (1507-1583), del vicino collegio di Miramar. Era un ottimo sacerdote,
vissuto per oltre quarant’anni nel Romitorio della SS. Trinità di Maiorca.
Conobbe la giovane pastorella durante le visite alla fattoria e subito ne intuì
le virtù non comuni. Con la sua direzione spirituale, Caterina prese la
difficile decisione che da tempo portava nel cuore: entrare in monastero. Lo
scontro con gli zii fu inevitabile, essi vedevano nella nipote solo
un’analfabeta, per di più senza dote. Fortunatamente il sacerdote ripianò tutte
le difficoltà. La collocò come domestica in una nobile famiglia di Palma di
Maiorca, i Zaforteza, dove imparò a leggere e a scrivere, e poté, quindi,
accostarsi da sola alle letture spirituali. Caterina inoltre si impose una
Quaresima austera, cibandosi solo con pane e acqua e mortificando il proprio
corpo con una pelle di porcospino, usata come cilicio. Queste penitenze però
compromisero la sua salute. Con l’aiuto di P. Castaneda, benché senza dote, fu
accolta, nel 1553, come corista nel Monastero delle Canonichesse Regolari di S.
Agostino di Palma, intitolato a Santa Maria Maddalena. Il noviziato durò ben
due anni e sette mesi, probabilmente a causa della salute cagionevole (per
farsi venire un po’ di colorito masticava grani di pepe). La sua preghiera
fervida suscitava l’ammirazione delle consorelle, ma nel suo animo dovette
contrastare prove interiori tremende: il demonio la provò duramente.
Professò i voti religiosi il 24 agosto 1555, all’età di ventiquattro anni.
Indossò la veste dimessa di una consorella e non accettò alcun regalo: le
bastava essere finalmente Sposa di Cristo. Le sue orazioni, intanto,
cominciarono a diventare estasi e la fama di questi fenomeni oltrepassò le mura
del monastero. Cominciarono le visite anche da parte del vescovo di Maiorca,
Mons. Giovanbattista Campeggio che, nonostante sapesse di essere in presenza di
una semplice suora, sovente le chiedeva consiglio. Straordinario era il fatto
che mai veniva meno all’obbedienza, anche in stato di estasi si recava dai
superiori.
Vista la popolarità che cominciava a circondarla, suor Caterina non amava
presentarsi alla grata, ma, se le era comandato, lo faceva. E così trasmetteva
l’amore che sentiva dentro di sé per Dio a quanti la cercavano per avere
consiglio, o per curiosità. Ebbe il dono di scrutare i cuori e per molti voleva
dire conversione a vita nuova. Il Signore le manifestò, durante i rapimenti
estatici, anche le necessità di persone che non frequentavano il monastero.
Grande devozione aveva per la Passione di Cristo e meditandola non poteva
trattenere le lacrime, ovunque si trovasse: in cella, in coro, in refettorio.
Grande amore provava per l’Eucaristia e si recava al tabernacolo più spesso che
poteva. A quei tempi non era permessa la Comunione quotidiana, Suor Caterina,
ogni volta che la riceveva, ne era trasformata. Pregava per tutti. Oltre che
per i peccatori e per i defunti, i suoi pensieri erano per la Chiesa, alle
prese con la scissione dei protestanti e col pericolo dei Turchi. Con il
passare degli anni i fenomeni estatici divennero più frequenti e, suo malgrado,
più appariscenti. Il più lungo, nel 1571, durò ventuno giorni. La fama della
sua santità si diffuse in tutta l’isola e anche in Spagna, perché suor Caterina
aveva pure il dono dei miracoli, improvvisi ed eclatanti. Lei, per umiltà,
preferiva far credere che era una tonta, ma le consorelle sapevano dei suoi
espedienti. Il suo confessore, in quegli anni, fu Padre Salvatore Abrines.
Caterina guardava ormai solo al cielo e il corpo era per la sua anima quasi una
prigione. L’ultima estasi durò dal lunedì di Passione (29 marzo) al giorno di
Pasqua (4 aprile) del 1574. Morì, come aveva predetto, il giorno successivo,
lasciando un esempio di amore incondizionato a Dio. Quaranta anni dopo, alla
prima ricognizione, il corpo fu trovato incorrotto. Il processo di
canonizzazione la vide proclamata beata nel 1792 e finalmente, da Papa Pio XI,
santa il 22 giugno 1930. Il corpo di Santa Rina, come è detta popolarmente, già
dal 1577, ebbe diverse traslazioni fino alla sistemazione definitiva nella
cappella del Monastero di Palma di Maiorca.