Bienheureux Joachim de Flore.
Né en Calabre, Joachim fut d'abord page à la cour de Roger de Sicile.
Après un voyage en Terre Sainte, il se fit prédicateur ambulant.
Il entra chez les Cisterciens de Sambucina, puis devint abbé de Corazzo en
1177. Il quitta sa charge et devint solitaire non loin de l'abbaye.
En 1183, il s'installa à Flore avec quelques compagnons. La règle de vie qu'il
rédigea était plus rigoureuse que celle des cisterciens, et en 1194 il se
sépara pour créer un l'Ordre de Flore. Les Constitutions furent approuvées par
le pape Célestin III en 1196. On estime qu'il initia ainsi le premier mouvement
de réforme que connut l'Ordre Cistercien dans sa longue existence.
Après sa mort en 1202, l'Ordre continua à prospérer et à fonder de nouvelles maisons,
mais uniquement dans la péninsule italienne. Cette vitalité extraordinaire fit
que l'ordre compta jusqu'à 40 maisons et quelques monastères féminins vers
1250.
Malheureusement, suite à l'instabilité politique consécutive à la mort de
Frédéric II en 1250, suite à l'apparition des ordres mendiants comme les
Franciscains, suite à la commende qui fut introduite dans certains
monastères... nombre de monastères vécurent une lente agonie avant leur
extinction définitive.
Les quelques communautés qui survécurent se rattachèrent à l'Ordre de Cîteaux
en 1570, avec l'approbation du pape Saint Pie V.
Seules Flore et Fonte Laureato subsistèrent à la fin du XVIIIème
siècle. Elles disparurent à leur tour sous le régime napoléonien d'Italie
(1806-1809).
Joachim naquit à Celico, en
Calabre, vers 1130. À 30 ans environ, il quitta sa profession pour se rendre en
Terre Sainte, où il se mit à approfondir ce goût des Écritures qu’il n’abandonna
plus jamais. De retour dans sa patrie, après un temps passé en ermitage, il
entra chez les cisterciens de Corazzo, où il devint abbé en 1177. Mais bien
vite, Joachim se convainquit du fait que le monachisme traditionnel n’était
plus en mesure de faire face à la crise que traversait alors la société civile
autant que le monde ecclésiastique. C’est la raison qui le poussa à créer, avec
quelques compagnons et la protection des empereurs normands de Sicile, un Ordre
nouveau, dépendant du monastère de San Giovanni in Fiore. Attaqué par les
cisterciens, qui se sentaient trahis par leur abbé calabrais, mais défendu par
des papes et des empereurs, Joachim mourut dans l’ermitage où il avait décidé
de vivre ses derniers jours : il laissait un trésor inestimable et
particulièrement original de commentaires bibliques. Témoin d’une radicale
pauvreté évangélique, prédicateur d’une Église humble et « servante du Seigneur
» au milieu de la violence des Croisades, Joachim entra dans l’histoire pour sa
théologie animée d’un grand souffle trinitaire, et surtout pour ses prophéties
sur l’imminence de « l’époque de l’Esprit », qui inspireront bien des
mouvements de réforme religieuse au XIII è siècle.
Les Temps de l'Histoire, Liber Figurarum
Bienheureux Joachim de Flore Abbé (env.1130-1202)
Le 30 mars 1202 meurt dans l’ermitage calabrais de Saint Martin à Pietrafitta Joachim de Flore, moine cistercien, puis fondateur d’un Ordre qui porta son nom.
Joachim naquit à Celico, en Calabre, vers 1130. À 30 ans environ, il quitta sa profession pour se rendre en Terre Sainte, où il se mit à approfondir ce goût des Écritures qu’il n’abandonna plus jamais.
De retour dans sa patrie, après un temps passé en ermitage, il entra chez les cisterciens de Corazzo, où il devint abbé en 1177. Mais bien vite, Joachim se convainquit du fait que le monachisme traditionnel n’était plus en mesure de faire face à la crise que traversait alors la société civile autant que le monde ecclésiastique. C’est la raison qui le poussa à créer, avec quelques compagnons et la protection des empereurs normands de Sicile, un Ordre nouveau, dépendant du monastère de San Giovanni in Fiore. Attaqué par les cisterciens, qui se sentaient trahis par leur abbé calabrais, mais défendu par des papes et des empereurs, Joachim mourut dans l’ermitage où il avait décidé de vivre ses derniers jours : il laissait un trésor inestimable et particulièrement original de commentaires bibliques.
Témoin d’une radicale pauvreté évangélique, prédicateur d’une Église humble et « servante du Seigneur » au milieu de la violence des Croisades, Joachim entra dans l’histoire pour sa théologie animée d’un grand souffle trinitaire, et surtout pour ses prophéties sur l’imminence de « l’époque de l’Esprit », qui inspireront bien des mouvements de réforme religieuse au XIII è siècle.
Lecture
Mais nous qui sommes les derniers quant aux mérites et dans le temps, que pouvons-nous offrir de plus quand la grande abondance des dons de celui qui nous a précédés est déjà anticipée ? Rien à dire à cet égard, aucun besoin ne nous menace ; il reste, toutefois, une sorte de poids que nous aussi, les derniers, nous avons à porter. Il nous revient la charge d’exhorter l’Église à l’écoute ; de l’exhorter à ouvrir les yeux ; de l’exhorter à faire retour sur elle-même, pour chercher l’unité puisque, absorbée par de multiples distractions, elle a perdu de son élan. Il faut l’exhorter, dis-je, à faire retour sur soi, à être vigilante et à demeurer en son sein, pour qu’elle tourne son oreille vers les épithalames.
Car il est proche le temps des noces : qu’elle oublie son peuple et la maison de son père ! Ses lampes allumées, qu’elle ouvre la cérémonie nuptiale !
(Joachim de Flore, Prologue du Manuel sur l’Apocalypse)
SOURCE : http://jubilatedeo.centerblog.net/6573255-Les-saints-du-jour-29-Mai
L'Arbre de l'Humanité, Liber Figurarum
Joachim de Flore
Joachim de Flore (Gioacchino da Fiore), né à Celico
(Calabre) vers 1132/1135, du notaire Mauro et de son épouse Gemma, est page du
roi Roger II de Sicile, avant d'être, à son tour, notaire à Palerme (1156).
Vers 1159, au cours d'un pèlerinage en Terre Sainte, il guérit miraculeusement
d'une maladie épidémique et reçoit une révélation sur le mont Thabor ou sur le
Mont des Oliviers, ce qui le décide à se faire prédicateur ambulant. En 1168,
après une retraite dans divers ermitages, il devient prêtre cistercien à la
Sambucina au nord de Cosenza.
En 1177, il est abbé du monastère de Corazzo qu’il fait passer sous la règle de
Cîteaux.
En 1186, il se trouve avec le pape Urbain
III dans Vérone assiégée par l’empereur Frédéric Barberousse.
En 1188, Clément III le relève de sa charge, à sa demande, pour qu'il puisse
se consacrer à ses études.
Devenu ermite à Pietralata, Joachim est rejoint par des disciples avec lesquels
il fondera l'abbaye de San Giovanni in Fiore (Saint-Jean-de-Flore) en 1189,
puis l'ordre de Flore en 1191 dont les constitutions seront approuvées par Célestin
III en 1196. L'ordre, protégé par l’empereur Frédéric II (1220-1250),
comptera 40 maisons et quelques monastères féminins vers 1250.
En 1198, le pape Innocent
III nomme le vieil abbé "prêcheur de la croisade (4e) pour le Sud de
l’Italie".
En 1200, Joachim soumet publiquement tous ses écrits à Innocent III.
La vision prophétique de Joachim de Flore se fonde sur la correspondance entre
les trois personnes de la Trinité, trois périodes historiques et trois types d’hommes :
- l’âge du Père (de la création à la naissance du Christ) correspond au règne
des laïcs mariés, de la Loi, de la matière ;
- l’âge du Fils correspond à celui des clercs et de la Foi ;
- bientôt viendra l’âge de l’Esprit, où régnera sur terre un nouvel ordre
monacal (règne des saints). Libérés de la lettre (Loi) et de la doctrine (Foi)
et convertis à la pauvreté évangélique (Joachim de Flore dénonce la simonie des
clercs et l’invasion du Temple par les marchands), les hommes vivront selon
l’Esprit. L’Eglise charnelle "dite de Pierre" (Ecclesia carnalis) se
convertira en Eglise spirituelle "dite de Jean" (Ecclesia
spiritualis). Joachim, qui croit au symbolisme des nombres et des figures
géométriques, fixe à 1260 le début de cet âge : 1260 = 42 générations de 30 ans
depuis la naissance de Jésus. Il prend au pied de la lettre les signes des
temps dont il est question dans l'Apocalypse de saint Jean. Au douzième
chapitre de la Révélation, il est question d'un dragon à sept têtes ; Joachim
voit en Saladin qui enlève Jérusalem aux Croisés en 1187, la sixième tête du
dragon (la septième devant être l'antéchrist,
le dernier persécuteur de l'âge du Fils). 1
Joachim de Flore meurt à San Martino di Giove (Canale) le 30 mars 1202.
L’influence de Joachim de Flore est immense dès le XIIIe siècle.
En 1215, le concile
de Latran IV condamne son Livre sur la Trinité mais ne
censure pas sa pensée dans son ensemble.
La doctrine de ses disciples (appelés joachimites), formulée notamment dans l’Introduction à l’Évangile éternel (1254) du franciscain Gherardo
(Gérard) de Borgo San Donnino (une compilation des oeuvres de Joachim), est
interdite.
La commission d’Anagni, en 1255, ne condamne pas les œuvres de Joachim de
Flore, mais seulement l’interprétation de San Donnino qui effraie l’institution
ecclésiastique et jette le discrédit sur la pensée de Joachim suspecté d'être
un juif converti.
Les ordres mendiants nouvellement constitués, et surtout les franciscains,
croient se reconnaître dans les moines de l’âge annoncé et, à l’approche de
1260, un mouvement apocalyptique secoue l’Europe.
En cette année 1260, donnée par Joachim de Flore comme début du règne des
Saints, Gherardo Segarelli fonde à Parme le groupe des apostoliques convaincu
d’être le véritable ordre mendiant qui ouvrira les portes du troisième âge. Une
partie des spirituels franciscains, que la papauté condamnera sous le nom de "fraticelles"
3, leur est acquise.
En 1263, le concile d'Arles, présidé par Florentin, archevêque d'Arles,
condamne la doctrine de l'Evangile éternel de Joachim de Flore.
En 1286, Honorius IV ordonne de poursuivre la secte des apostoliques de Parme
et interdit de leur accorder l’aumône.
En 1287, le concile de Würzburg condamne les apostoliques et les bégards.
Vers 1295, le franciscain languedocien, Pierre de Jean Olivi (ou Olieu),
reprend les conceptions de Joachim dans "Lectura super
Apocalypsim".
Le 18 juillet 1300, Gherardo Segarelli, fondateur du groupe des apostoliques de
Parme, est conduit sur le bûcher.
Un de ses partisans, Dolcino Tornielli de Novare, radicalise le mouvement
apostolique. Il reprend la prophétie joachimite et la rectifie. Trois périodes
se sont partagé le passé :
- la première comprend tout l’Ancien Testament ;
- la deuxième, qui va de la venue du Christ jusqu’au pape Sylvestre
Ier, est marquée par la pénitence ;
- la troisième s’étend de Sylvestre à Segarelli : c’est la phase de décadence
de l’Église.
Une quatrième période verra la chute de l’Église corrompue, la destruction des
prêtres et des moines et le triomphe des humbles qui ont en eux l’Esprit saint.
En 1307, les apostolici (apostoliques), retranchés dans le Valsesia depuis
1304, sont finalement capturés par l'armée conduite par les évêques de Novare
et de Verceil : le 23 mars, Fra Dolcino (Dulcin) Tornielli est pris ; condamné
comme hérétique, il sera brûlé le 1er juin.
Adversaire des vaudois [groupe des Pauvres du Christ ou Pauvres de Lyon fondé
par Pierre Valdo (ou Valdès ou Vaudès) dit Pierre de Vaux] qu'il trouvait aussi
dangereux que les patarins
(cathares d'Italie), Joachim n’aurait certainement pas approuvé les fraticelles
(moines franciscains hérétiques et schismatiques), les béguins de Provence et
les compagnons de Fra Dolcino (dulcinistes ou dolciniens) qui fondèrent sur ses
écrits une véritable révolte contre la Babylone romaine. Ses moines du
troisième âge ne sont ni les frères prêcheurs de Dominique
ni les frères mineurs de François,
mais de purs contemplatifs.
Quand l’ordre de Flore s’éteint au XVIe siècle, la tentation millénariste
resurgit chez les anabaptistes.
Les communautés sont rattachées à l'Ordre de Cîteaux en 1570, avec
l'approbation du pape Pie V.
Seules celles de Fiore et de Fonte Laureato subsistent à la fin du XVIIIème
siècle avant de disparaître sous le régime napoléonien d'Italie (1806-1809).
Il nous reste de l'abbé Joachim un certain nombre d'écrits :
- Ceux qui ont été imprimés ont pour titre : Concordia Novi et
Veteris Testamenti (Concordance de l'Ancien et du Nouveau Testament),"Expositio in Apocalypsim (Commentaire sur l'Apocalypse), Psalterium decem cordarum (Psautier décacorde) et Tractatus
supra quatuor Evangelia (Le traité sur les quatre Evangiles) laissé
inachevé ; les Commentaires sur Isaïe et sur Jérémie qui lui
ont été attribuées à tort au Moyen Âge, sont postérieurs et donc apocryphes.
- Parmi ses opuscules manuscrits, citons : Genealogia [une
note, datée "1176", dans laquelle Joachim présente l’une de ses idées
maîtresses en philosophie de l’histoire : celle de la concordance (concordia).
L’histoire y est conçue comme un arbre double : un figuier, représentant
l’Ancien Testament, est greffé sur une vigne, représentant le Nouveau
Testament. Le figuier pousse durant quarante-deux générations, d’Abraham à Azarias.
La vigne greffée se prolonge, à son tour, en se superposant au figuier le long
de vingt et une générations qui correspondent au segment de l’histoire qui
court d’Azarias à Jésus Christ. Ensuite, elle monte seule durant quarante-deux
autres générations, de la première venue du Christ jusqu’à son retour à la fin
des temps 2], Prophetiae et expositiones sibyllarum,
Excerptiones e libris Joachimi de mundi fine, Epistolae
Joachimi de suis prophetiis et Revelationes.
L'écrivain italien, Dante Alighieri (1265-1321), situe au "ciel du
Soleil" dans la "deuxième couronne de lumière, la flamme de l'abbé
calabrais Joachim en qui souffla l'esprit de prophétie". (La
Divine Comédie, Paradis, XII, 139-141)
Joachim de Flore, dont le culte, à un rang équivalent à celui de bienheureux, a
été autorisé, au sein des ordres de Cîteaux et de Flore, le 2 mars 1223, par le
pape Honorius III, est fêté le 29 mai.
Citations
L'argument fondamental de sa doctrine (la doctrine de Joachim de Flore, ndlr),
était que l'ère chrétienne devait finir vers l'année 1260 et qu'une ère
nouvelle devait alors commencer, sous les auspices d'un autre révélateur, qui
viendrait apportant aux peuples un autre Evangile. Ainsi, disait-il, les trois
personnes divines se sont partagé le gouvernement des siècles : à l'empire du
Père appartiennent les temps qui ont précédé la venue du Christ ; l'empire du
Fils comprend les douze siècles et demi que doit clore l'année 1260, et à cette
date les peuples passeront sous l'empire de l'Esprit. Il ajoutait qu'on verrait
alors s'opérer dans les consciences, et simultanément dans les institutions
religieuses et civiles, un changement, un progrès semblable à celui qui avait
signalé la substitution du nouveau Testament à l'Ancien. Ainsi l'homme avait eu
trois états : sous l'empire du Père, il avait été charnel ; spirituel et
charnel à la fois sous l'empire du Fils, et devait être. entièrement spirituel
sous l'empire de l'Esprit. De là trois sociétés diverses ou la prépondérance
devait tour à tour appartenir aux guerriers, aux clercs séculiers et aux
moines. (Jean-Barthélemy Hauréau 1812-1896)
Le moine bénédictin Joachim de Flore donne ses lettres de noblesse au
millénarisme. On a dit de ses prédictions qu’elles constituaient le système
prophétique le plus influent que l’Occident ait connu avant Marx. Fervent
lecteur de l’Apocalypse, Joachim eut une vision telle que, non seulement il
mieux le passé de l’humanité, mais s’estima en mesure de prédire son avenir. Le
paradis
se trouvait au terme de cet avenir, et non plus hors du temps, dans une autre
dimension. Dans sa marche vers ce paradis, l’humanité devait franchir trois
stades correspondant aux trois personnes de la trinité. Le premier stade, celui
de Père, il l’appela ordo conjugatorium. Il était caractérisé par la famille et
l’état conjugal. Le second stade, celui du Fils, était appelé ordo monachorum.
Il avait été inauguré par saint Benoît, fondateur du premier monastère. Le
troisième stade, correspondant à l’Esprit, était celui des viri spirituales,
une petite élite de mâles, apparentée aux Parfaits cathares, constituant la
sainte avant-garde de l’humanité rachetée. Joachim croyait que l’humanité était
déjà entrée dans le troisième stade et il situait la fin du monde, c’est-à-dire
l’entrée dans le millénaire bienheureux, en l’an 1260. À ses yeux, le
développement des arts mécaniques était un excellent moyen de préparer
l’humanité aux lendemains qui chantent. (Jacques Dufresne, Après
l'homme, le cyborg ?, Multimonde, Québec, 1999)
Pour Joachim, l'histoire constituait une véritable énigme qu'il s'agissait de
déchiffrer à l'aide de clefs, lesquelles ne pouvaient être trouvées que dans
les textes sacrés. Ceux-ci, en effet, étaient réputés issus de la main de Dieu
lui-même dont il s'agissait justement de comprendre le plan secret puisque
l'histoire passée et à venir ne pouvait qu'en découler. Dans la tradition
chrétienne, ces textes sacrés étaient répartis en deux grandes composantes qui
divisaient elles-mêmes l'histoire en deux grandes époques, soit l'Ancien
Testament dominé par les interventions d'un Dieu représenté sous la figure du
Père Éternel et le Nouveau Testament qui correspond essentiellement à la
période chrétienne dominée par la figure du Christ, le Fils du Père. Or, l'un
des dogmes centraux du christianisme est celui de la Trinité qui affirme qu'il
y a trois personnes en Dieu, soit le Père et le Fils, bien sûr, mais aussi
l'Esprit-Saint. Dès lors, puisqu'un premier « état » de l'humanité, évoqué par
l'Ancien Testament, se présente comme celui du Père et qu'un autre associé au
Nouveau Testament peut être placé sous l'égide du Fils, pourquoi n'y aurait-il
pas place pour un troisième état dans l'histoire de l'humanité qui serait celui
de l'Esprit-Saint ? Bien que Joachim se soit défendu d'associer trop
directement chacun de ces états à telle ou telle personne de la Trinité, l'idée
de faire ainsi appel à la troisième personne de cette Trinité ouvrait pour lui
la possibilité d'aller au-delà du message chrétien ou, plus précisément, de le
dépasser sans le renier pour autant. En cela, il n'était que l'un de ceux qui
furent ou qui devaient être séduits par les perspectives spirituelles
inépuisables offertes par l'Esprit-Saint dont le rôle dans l'économie du salut
avait, en quelque sorte, l'avantage d'être encore à définir. Joachim, qui
mettra d'ailleurs ce nouvel état de l'humanité sous le patronage des moines, y
verra l'occasion d'un dépassement spirituel qui peut paraître bien inoffensif,
mais l’idée d’un légitime dépassement du message chrétien devait faire son
chemin au sein de la théologie puis de la philosophie de l’histoire. (Maurice
Lagueux, Actualité de la philosophie de l'histoire, p 62,
Presses de l'Université Laval, Québec 2001)
Notes
1 http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Joachim_de_Flore
2 http://oliviana.revues.org/document39.html
3 Dans sa bulle Sancta Romana du 7
octobre 1317, Jean XXII désigne les "spirituels"
franciscains, apostoliques, bégards et tenants du Libre-Esprit, sous la
dénomination officielle de "Fraticelles" : les
"fraticelles" (de l’italien "fraticelli" = petits frères)
sont les membres des ordres religieux fondés en Italie au cours du XIIIe
siècle, et tout particulièrement les franciscains ; ce nom est aussi porté par
les groupes qui se sont séparés des franciscains aux XIVe et XVe siècles,
accusant ces derniers d’avoir des vues erronées sur la notion de pauvreté. Les
spirituels (ou célestins) franciscains, qui ont été les premiers à faire
dissidence, pratiquaient un ascétisme rigoureux. De petits groupes de
fraticelles poursuivirent leurs activités pendant plus d’un siècle mais la
répression que l’Eglise exerça à leur encontre au cours du XVe siècle et la
baisse de leur popularité les firent disparaître à jamais.
Auteur
: Jean-Paul Coudeyrette
Date de mise à jour : 23/03/2017
L'Ordre du Troisième Âge, Liber Figurarum
Deux erreurs de Joachim de Flore (†1202)
Première erreur : l'idée d'un rythme trinitaire de l'histoire. Cette erreur a été corrigée par saint Bonaventure (†1274).
« A l'époque de saint Bonaventure, un courant de Frères mineurs, dits "spirituels", soutenait qu'avec saint François avait été inaugurée une phase entièrement nouvelle de l'histoire, et que serait apparu l'"Evangile éternel", dont parle l'Apocalypse, qui remplaçait le Nouveau Testament. [...]
A la base des idées de ce groupe, il y avait les écrits d'un abbé cistercien, Joachim de Flore, mort en 1202. Dans ses œuvres, il affirmait l'existence d'un rythme trinitaire de l'histoire. Il considérait l'Ancien Testament comme l'ère du Père, suivie par le temps du Fils et le temps de l'Eglise. Il fallait encore attendre la troisième ère, celle de l'Esprit Saint. [...] Joachim de Flore avait suscité l'espérance que le début du temps nouveau aurait dérivé d'un nouveau monachisme.
Il est donc compréhensible qu'un groupe de franciscains pensait reconnaître chez saint François d'Assise l'initiateur du temps nouveau et dans son Ordre la communauté de la période nouvelle - la communauté du temps de l'Esprit Saint, qui laissait derrière elle l'Eglise hiérarchique, pour commencer la nouvelle Eglise de l'Esprit, qui n'était plus liée aux anciennes structures.
Il existait donc le risque d'un très grave malentendu sur le message de saint François, de son humble fidélité à l'Evangile et à l'Eglise, et cette équivoque comportait une vision erronée du christianisme dans son ensemble.
Saint Bonaventure, qui, en 1257, devint ministre général de l'Ordre franciscain, se trouva face à une grave tension au sein de son Ordre même, précisément en raison de ceux qui soutenaient le courant mentionné des "Franciscains spirituels", qui se référait à Joachim de Flore. [...]
Saint Bonaventure repousse l'idée du rythme trinitaire de l'histoire. Dieu est un pour toute l'histoire et il ne se divise pas en trois divinités. En conséquence, l'histoire est une, même si elle est un chemin et - selon saint Bonaventure - un chemin de progrès.
Jésus Christ est la dernière parole de Dieu - en Lui Dieu a tout dit, se donnant et se disant lui-même. Plus que lui-même, Dieu ne peut pas dire, ni donner. L'Esprit Saint est l'Esprit du Père et du Fils. Le Seigneur dit de l'Esprit Saint: "...il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit" (Jn 14, 26); "il reprend ce qui vient de moi pour vous le faire connaître" (Jn 16, 15). Il n'y a donc pas un autre Evangile, il n'y a pas une autre Eglise à attendre. L'Ordre de saint François doit donc lui aussi s'insérer dans cette Eglise, dans sa foi, dans son organisation hiérarchique.
Cela ne signifie pas que l'Eglise soit immobile, fixée dans le passé et qu'il ne puisse pas y avoir de nouveauté dans celle-ci. "Opera Christi non deficiunt, sed proficiunt", les œuvres du Christ ne reculent pas, ne disparaissent pas, mais elles progressent", dit le saint dans la lettre De tribus quaestionibus. »[1]
Deuxième erreur : l'usage de ce qui est commun aux trois personnes divines (par exemple l'essence) pour désigner en particulier une de ces personnes. Cette erreur a été corrigée par saint Thomas d'Aquin (†1274).
« L'abbé Joachim est tombé dans l'erreur; il affirmait que, si l'on dit: "Dieu engendre Dieu", on peut tout aussi bien dire "L'Essence engendre l'essence". Il considérait, en effet, qu'en raison de la simplicité divine, Dieu n'est pas autre chose que l'essence divine. En cela, il s'abusait [...] Ce qui est propre aux personnes peut ainsi s'attribuer au sujet "Dieu", et l'on peut dire: "Dieu est engendré ou engendre", comme on l'a vu précédemment. Mais le terme d'essence ne possède pas, par son mode de signifier, d'aptitude à désigner la personne, car il signifie l'essence comme une forme abstraite. »[2]
« Pour exprimer l'unité entre l'essence et la personne, les saints Docteurs ont parfois forcé leurs expressions au-delà des limites requises pour la propriété du langage. De pareilles formules ne sont pas à généraliser, mais plutôt à expliquer; c'est-à-dire qu'on expliquera les termes abstraits par des termes concrets, ou même par des noms personnels.»[3]
Extraits présentés par F. Breynaert
Joachim of Flora
Cistercian abbot and mystic; b. at Celico, near Cosenza, Italy, c. 1132; d. at San Giovanni in Fiore, in Calabria, 30 March, 1202.
His father, Maurus de Celico (whose family name is said to have been Tabellione), a notary holding high office under the Norman kings of Sicily, placed him at an early age in the royal Court. While on a pilgrimage to the Holy Land, Joachim was converted from the world by the sight of some great calamity (perhaps an outbreak of pestilence). He passed the whole of Lent in contemplation on Mount Thabor, where he is said to have received celestial illumination for the work of his life. Returning to Italy, he retired to the Cistercian Abbey of Sambucina, probably in 1159, and for some years devoted himself to lay preaching, without taking the religious habit or receiving any orders. The ecclesiastical authorities raising objections to his mode of life, he took the Cistercian habit in the Abbey of Corazzo, and was ordained priest, apparently in 1168. He now applied himself entirely to Biblical study, with a special view to the interpretation of the hidden meaning of the Scriptures. A few years later, much against his will, he was elected abbot. Finding the duties of his office an intolerable hindrance to what he deemed his higher calling, he appealed, in 1182, to Pope Lucius III, who relieved him of the temporal care of his abbey, and warmly approved of his work, bidding him continue it in whatever monastery he thought best. He spent the following year and a half at the Abbey of Casamari, engaged upon his three great books, and there a young monk, Lucas (afterwards Archbishop of Cosenza), who acted as his secretary, tells us of his amazement at seeing so famous and eloquent a man wearing such rags, and of the wonderful devotion with which he preached and said Mass.
The papal approbation was confirmed by Urban III, in 1185, and again, more conditionally, by Clement III, in 1187, the latter exhorting him to make no delay in completing his work and submitting it to the judgment of the Holy See. Joachim now retired to the hermitage of Pietralata, and finally founded the Abbey of Fiore (or Flora) among the Calabrian mountains, which became the center of a new and stricter branch of the Cistercian Order approved by Celestine III in 1198. In 1200 Joachim publicly submitted all his writings to the examination of Innocent III, but died before any judgment was passed. It was held to be in answer to his prayers that he died on Holy Saturday, "the Saturday on which Sitivit is sung, attaining the true Sabbath, even as the hart panteth after the fountains of waters." The holiness of his life is unquestionable; miracles were said to have been wrought at his tomb, and, though never officially beatified, he is still venerated as a beatus on 29 May.
Dante voiced the general opinion of his age in declaring Joachim one "endowed with prophetic spirit." But he himself always disclaimed the title of prophet. The interpretation of Scriptural prophecy, with reference to the history and the future of the Church, is the main theme of his three chief works: "Liber Concordiae Novi ac Veteris Testamenti," "Expositio in Apocalipsim," and "Psalterium Decem Cordarum." The mystical basis of his teaching is the doctrine of the "Eternal Gospel," founded on a strained interpretation of the text in the Apocalypse (14:6). There are three states of the world, corresponding to the three Persons of the Blessed Trinity. In the first age the Father ruled, representing power and inspiring fear, to which the Old Testament dispensation corresponds; then the wisdom hidden through the ages was revealed in the Son, and we have the Catholic Church of the New Testament; a third period will come, the Kingdom of the Holy Spirit, a new dispensation of universal love, which will proceed from the Gospel of Christ, but transcend the letter of it, and in which there will be no need for disciplinary institutions. Joachim held that the second period was drawing to a close, and that the third epoch (already in part anticipated by St. Benedict) would actually begin after some great cataclysm which he tentatively calculated would befall in 1260. After this Latins and Greeks would be united in the new spiritual kingdom, freed alike from the fetters of the letter; the Jews would be converted, and the "Eternal Gospel" abide until the end of the world.
Although certain doctrines of Joachim concerning the Blessed Trinity were condemned by the Lateran Council in 1215, his main teaching does not seem to have excited suspicion until the middle of the century. Many works had meanwhile come into being which were wrongly attributed to Joachim. Among these the "De Oneribus Prophetarum," the "Expositio Sybillae et Merlini," and the commentaries on Jeremias and Isaias are the most famous. The sect of the "Joachists" or "Joachimists" arose among the "spiritual" party among the Franciscans, many of whom saw Antichrist already in the world in the person of Frederick II, nor was their faith shaken by his death in 1250. One of their number, Fra Gherardo of Borgo San Donnino, wrote a treatise entitled "Introductorium in Evangelium Aeternum", of which the contents are now known only from the extracts made by the commission of three cardinals who examined it in 1255. From these it is clear that the Joachists went far beyond what the abbot himself had taught. They held that, about the year 1200, the spirit of life had gone out of the two Testaments and that Joachim's three books themselves constituted this "Eternal Gospel," which was not simply to transcend but to supersede, the Gospel of Christ. The Catholic priesthood and the whole teaching of the New Testament was to be rendered void in a few years.
This work was solemnly condemned by Alexander IV, in 1256, and the condemnation involved the teaching of Joachim himself. His central doctrine was confuted by St. Thomas in the Summa Theologica (I-II, Q. cvi, a. 4), and its Franciscan exponents were sternly repressed by St. Bonaventure. Another blow was given to the movement when the fatal year 1260 came, and nothing happened. "After Frederick II died who was Emperor," writes Fra Salimbene of Parma, "and the year 1260 passed, I entirely laid aside this doctrine, and I am disposed henceforth to believe nothing save what I see." It was revived in a modified form by the later leader of the spiritual Franciscans, Pier Giovanni Olivi (d. 1297), and his follower, Ubertino da Casale, who left the order in 1317. We hear a last echo of these theories in the letters of Blessed Giovanni dalle Celle and the prophecies of Telesphorus of Cosenza during the Great Schism, but they were no longer taken seriously.
Sources
Divini vatis Abbatis Joachim Liber Concordiae novi ac veteris Testatmenti (Venice, 1519); Expositio magni prophetae Abbatis Joachim in Apocalipsim: Eiusdem Psalterium Decem Cordarum opus prope divinum (Venice, 1527); REUTER, Geschichte der religiösen Aufklärung im Mittelalter, II (Berlin, 1877); TOCCO, L'Eresia nel Medio Evo (Florence, 1884); DENIFLE, Das Evangelium aeternum und die Commission zu Anagni in Archiv fur Litteratur- und Kirchen-Geschichte, I (Berlin, 1885): HOLDER-EGGER, Cronica Fratris Salimbene de Adam Ordinis Minorum (Hanover, 1905-08); WICKSTEED, The Everlasting Gospel in The Inquirer (London, 1909); FOURNIER, Études sur Joachim de Flore et ses doctrines (Paris, 1909). The only contemporary account is the sketch, Virtutum B. Joachimi synopsis, by LUCAS OF COSENZA, his secretary: but the fuller Vita by JACOBUS GRAECUS SYLLANAEUS, written in 1612, is professedly drawn from an ancient manuscript then preserved at Fiore. Both are printed by the Bollandists, Acta SS., May, VII.
Gardner, Edmund. "Joachim of Flora." The Catholic Encyclopedia. Vol. 8. New York: Robert Appleton Company, 1910. 30 Mar. 2015 <http://www.newadvent.org/cathen/08406c.htm>.
Transcription. This article was transcribed for
New Advent by Alison S. Britton. For the Triumph of the Immaculate Heart of Mary.
Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. October 1, 1910. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of
New York.
Blessed Joachim of Fiore, OSB Cist. Abbot (PC)
(also known as Joachim de Floris)
Born at Celico, Calabria, Italy, c. 1130; died 1202. Joachim was a visionary and prophet who, early in life, adopted an ascetic life. After a pilgrimage to Palestine, he entered the Cistercian abbey at Sambucina. In 1176, he became abbot of Corazzo, and about 1190, founded his own monastery at Fiore--a new Cistercian Congregation. His life was marked with great piety and simplicity. He looked for a new age of the Spirit, when the papal Church would be superseded by a spiritual Church in which popes, priests, and ceremonies would disappear, and the Holy Spirit would fill the hearts of all Christ's followers.
Thus, his heart was Franciscan and, in a way, he anticipated the reforming zeal and simple faith of the Quakers. It is not surprising that doubts were sometimes thrown upon his orthodoxy and that many were disturbed by his original and even startling views.
Nevertheless, he opened the way for others to follow, and kindled a hope that ran through the medieval world and stirred the intellect of the Church. Reformation was in the air, and many things which he foresaw or foretold came to birth in the century that followed, in the great days of Dominic, Francis of Assisi, and Ignatius Loyola.
A new emphasis was placed on the work of the Holy Spirit, and after the gloom which preceded, there burst upon the world fresh and radiant visions of saintliness and virtue, and with them a new warmth and glow of religious life. A wave of exhilaration swept across Europe, and in that golden age of art and genius men looked beyond the outward forms and found in their own hearts a living and personal experience of God.
Joachim helped to give birth to this new mood of feeling and spontaneity, which later found song in such words as "O Jesus, King Most Wonderful" and "Jesu, the very thought of Thee." It was Pentecost set to music:
When once Thou visitest the heart,
Then truth begins to shine,
Then earthly vanities depart,
Then kindles love divine.
O Jesus, Light of all below!
Thou Fount of living fire,
Surpassing all the joys we know,
And all we can desire.
With this inner fire went a consuming love that burned in the heart of Saint Francis and his friars, that sent Dominic and his preachers out of their churches into the hills and highways, and that in a thousand monasteries set up Christian communities to care for the welfare of the people.
He was a prolific ascetical writer. His commentary on the Book of Revelation gave his the title "the Prophet" by which he was described by Dante: "the Calabrian abbot Joachim, endowed with prophetic spirit" (Paradiso, XII). Thus Joachim was among the enthusiasts, who turned for inspiration to the Bible. Unfortunately, after his death the Franciscan Spirituals used his books to uphold their heretical tendencies. Nevertheless, Joachim has always been given the title of beatus, because, as a mystic and a prophet, he refreshed the life of the Church (Benedictines, Encyclopedia, Gill).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0330.shtml
Gioacchino da Fiore può essere definito monaco, abate, teologo, esegeta, apologeta, pensatore, riformatore, mistico, filosofo, veggente, asceta, profeta. Da un lato scriveva e predicava, dall'altro si macerava in incredibili penitenze. Nel 1215 il Concilio Lateranense IV condannò una sua opinione relativa al teologo Pietro Lombardo, ma salvaguardò la persona di Gioacchino, perché egli aveva ribadito più volte la sua adesione alla dottrina cattolica e aveva chiesto d'essere corretto dai suoi confratelli o dalla Chiesa stessa, ordinando che tutti i suoi scritti venissero sottoposti al vaglio della S. Sede e dichiarando di ritenere validi solo quelli che la Chiesa stessa avrebbe approvato. Fra le sue opere è molto importante il Liber figurarum, in cui egli spiega la dottrina cattolica per mezzo di figure simboliche (due delle quali -- quella del drago a sette teste e quella dei tre cerchi trinitari -- sono presentate in questo sito, accanto alla miniatura di Gioacchino con l'aureola di santo presente nel manoscritto Chigi A.VIII.231 della biblioteca vaticana). Tale Liber è notevole anche dal punto di vista artistico: lo stesso Gioacchino, infatti, fu ritenuto bravo pittore, tanto che sono attribuite a lui l'ideazione e la realizzazione dei mosaici della basilica veneziana di S. Marco. Subito dopo la sua morte, la vox populi lo proclamò santo e i seguaci inviarono alla S. Sede la documentazione dei numerosi miracoli, ora ripubblicati da Antonio Maria Adorisio. Ciò al fine d'avviare il processo di canonizzazione.
Se da una parte la memoria della santità di Gioacchino fu inquinata da errate interpretazioni della sua dottrina, dovute sia ad avversari sia a seguaci troppo zelanti, nonché dall'attribuzione a lui di false profezie ed opinioni teologiche, dall'altra il papa Onorio III con una bolla del 1220 lo dichiarò perfettamente cattolico e ordinò che questa sentenza fosse divulgata nelle chiese. Il fervido culto popolare di Gioacchino da Fiore si diffuse presto a largo raggio. Dante Alighieri lo collocò fra i beati sapienti con queste parole: "E lucemi da lato / il calabrese abate Gioacchino / di spirito profetico dotato" (Par. XII). Inoltre Gioacchino è presentato col titolo di beato negli Acta Sanctorum compilati e pubblicati dai gesuiti bollandisti nel 1688, nonché in dizionari ed enciclopedie varie. E nel rituale dei monaci florensi esisteva la messa in onore del beato Gioacchino che veniva celebrata il 30 marzo (giorno della sua morte), il 29 maggio e in altre occasioni, come pure esisteva un'antifona dei vespri in cui si esaltava il suo spirito profetico (frase poi tradotta da Dante nella Divina Commedia). Ciò ha fatto sì che -- a quanto scrivono Emidio De Felice e Orietta Sala nei loro dizionari d'onomastica -- si deve al suo carisma la diffusione in Italia del nome personale Gioacchino.
Le sue spoglie -- di cui recentemente è stata fatta una ricognizione -- si trovano nella cripta dell'abbazia di S. Giovanni in Fiore, comune che ha preso il nome proprio da tale abbazia. Nel 2001 l'arcivescovo di Cosenza-Bisignano mons. Giuseppe Agostino ha riaperto il processo di canonizzazione per portare presto Gioacchino da Fiore alla piena gloria degli altari e -- si ritiene -- anche al titolo di "dottore della Chiesa".
Scritti di Carmelo Ciccia su Gioacchino da Fiore:
· Dante e Gioachino da Fiore, in "La sonda", Roma, dic. 1970, poi incluso nel libro: C. Ciccia, Impressioni e commenti, Virgilio, Milano, 1974
· Attualità di Gioacchino da Fiore, in "Silarus", Battipaglia (SA), genn.-febbr. 1995
· Dante e le figure di Gioacchino da Fiore, in Atti della "Dante Alighieri" a Treviso, vol. II, Ediven, Venezia-Mestre 1996
· Dante e Gioacchino da Fiore, Pellegrini Editore, Cosenza, 1997, pagg. 160
· Gioacchino da Fiore, "Avvenire", Roma, 22.XI.1997
· Un'opera di giustizia storica da parte della Chiesa ! L'auspicata beatificazione di Gioacchino da Fiore, "Parallelo 38", Reggio Calabria, genn. 1998
· Dalla parte degli studiosi / Il veltro di Dante e Gioacchino da Fiore, "Parallelo 38", Reggio Calabria, mag. 1998
· Padre Pio e l'abate Gioacchino, "Il corriere di Roma", 30.I.1999
· Recensione a Gioacchino da Fiore, invito alla lettura di Gian Luca Potestà, "La voce del CNADSI", Milano, 1.I.2000
· Pio IX e Gioacchino da Fiore, "Il corriere di Roma", 29.II.2000
· Utinam Ioachimus de Flore quam primum beatus declaretur, "Latinitas", Città del Vaticano, sett. 2000
· È ingiusto emarginare Gioacchino da Fiore, "Il gazzettino", Venezia, 29.XI.2000
· La santità di Gioacchino da Fiore, "Talento", Torino, apr.-giu. 2001, poi incluso nel libro: C. Ciccia, Allegorie e simboli nel Purgatorio e altri studi su Dante
Autore: Carmelo Ciccia
Pierre DEGHAYE. «Henri de Lubac et Joachim de Flore » :
Joachim in
seinem Studierzimmer,
Holzschnitt aus: Joachim von Fiore: Expositio
in librum Cirilli de magnis tribulationibus & statu sancte matris ecclesie
cum compilatione Theolosphori de Cusentia (u. a. Schriften), Venedig, B.
Benali, (1516)
Beato Gioacchino da Fiore
Abate cistercense
Celico, Cosenza, 1130 c. - Fiore, Cosenza, 30 marzo
1202
Gioacchino
da Fiore nacque a Célico (Cosenza) intorno al 1130, da un'umile famiglia
d'agricoltori o, secondo altri, da un notaio. Dopo aver visitato la Palestina,
si fece frate cistercense e in seguito fu nominato abate. Tra i vari monasteri
di cui fu ospite si ricorda l'abbazia di Casamari. In seguito ad una crisi
spirituale, abbandonò l'ordine e dopo un periodo di eremitaggio fondò la
congregazione florense, che prende titolo dal monastero di san Giovanni in
Fiore, sulla Sila, dove ebbe sede, e che nel 1570 confluì nell'ordine dei
cistercensi. Gioacchino morì intorno al 1202, secondo alcuni a Pietralta o
Petrafitta, secondo altri a Corazzo o S. Martino di Canale o S. Giovanni in
Fiore. La sua
morte avvenne quando san Francesco, nella malattia della prigionia a Perugia,
concepiva i primi germi della conversione tutta basata sul principio di
povertà. A Gioacchino è attribuita la predizione degli ordini francescano e
domenicano, nonché dei colori dei relativi abiti. Nell'ordine francescano si
videro praticamente realizzate le aspettative di Gioacchino; e i francescani
rigorosi (veri e propri gioachimiti) si dissero "spirituali" con
tipico termine gioachimita dedotto dalla profezia relativa alla Terza Età, da
lui detta "dello Spirito Santo", un'Età di rigenerazione della Chiesa
e della società, col ritorno alla primigenia povertà e umiltà.
Gioacchino da Fiore può essere definito monaco, abate, teologo, esegeta, apologeta, pensatore, riformatore, mistico, filosofo, veggente, asceta, profeta. Da un lato scriveva e predicava, dall'altro si macerava in incredibili penitenze. Nel 1215 il Concilio Lateranense IV condannò una sua opinione relativa al teologo Pietro Lombardo, ma salvaguardò la persona di Gioacchino, perché egli aveva ribadito più volte la sua adesione alla dottrina cattolica e aveva chiesto d'essere corretto dai suoi confratelli o dalla Chiesa stessa, ordinando che tutti i suoi scritti venissero sottoposti al vaglio della S. Sede e dichiarando di ritenere validi solo quelli che la Chiesa stessa avrebbe approvato. Fra le sue opere è molto importante il Liber figurarum, in cui egli spiega la dottrina cattolica per mezzo di figure simboliche (due delle quali -- quella del drago a sette teste e quella dei tre cerchi trinitari -- sono presentate in questo sito, accanto alla miniatura di Gioacchino con l'aureola di santo presente nel manoscritto Chigi A.VIII.231 della biblioteca vaticana). Tale Liber è notevole anche dal punto di vista artistico: lo stesso Gioacchino, infatti, fu ritenuto bravo pittore, tanto che sono attribuite a lui l'ideazione e la realizzazione dei mosaici della basilica veneziana di S. Marco. Subito dopo la sua morte, la vox populi lo proclamò santo e i seguaci inviarono alla S. Sede la documentazione dei numerosi miracoli, ora ripubblicati da Antonio Maria Adorisio. Ciò al fine d'avviare il processo di canonizzazione.
Se da una parte la memoria della santità di Gioacchino fu inquinata da errate interpretazioni della sua dottrina, dovute sia ad avversari sia a seguaci troppo zelanti, nonché dall'attribuzione a lui di false profezie ed opinioni teologiche, dall'altra il papa Onorio III con una bolla del 1220 lo dichiarò perfettamente cattolico e ordinò che questa sentenza fosse divulgata nelle chiese. Il fervido culto popolare di Gioacchino da Fiore si diffuse presto a largo raggio. Dante Alighieri lo collocò fra i beati sapienti con queste parole: "E lucemi da lato / il calabrese abate Gioacchino / di spirito profetico dotato" (Par. XII). Inoltre Gioacchino è presentato col titolo di beato negli Acta Sanctorum compilati e pubblicati dai gesuiti bollandisti nel 1688, nonché in dizionari ed enciclopedie varie. E nel rituale dei monaci florensi esisteva la messa in onore del beato Gioacchino che veniva celebrata il 30 marzo (giorno della sua morte), il 29 maggio e in altre occasioni, come pure esisteva un'antifona dei vespri in cui si esaltava il suo spirito profetico (frase poi tradotta da Dante nella Divina Commedia). Ciò ha fatto sì che -- a quanto scrivono Emidio De Felice e Orietta Sala nei loro dizionari d'onomastica -- si deve al suo carisma la diffusione in Italia del nome personale Gioacchino.
Le sue spoglie -- di cui recentemente è stata fatta una ricognizione -- si trovano nella cripta dell'abbazia di S. Giovanni in Fiore, comune che ha preso il nome proprio da tale abbazia. Nel 2001 l'arcivescovo di Cosenza-Bisignano mons. Giuseppe Agostino ha riaperto il processo di canonizzazione per portare presto Gioacchino da Fiore alla piena gloria degli altari e -- si ritiene -- anche al titolo di "dottore della Chiesa".
Scritti di Carmelo Ciccia su Gioacchino da Fiore:
· Dante e Gioachino da Fiore, in "La sonda", Roma, dic. 1970, poi incluso nel libro: C. Ciccia, Impressioni e commenti, Virgilio, Milano, 1974
· Attualità di Gioacchino da Fiore, in "Silarus", Battipaglia (SA), genn.-febbr. 1995
· Dante e le figure di Gioacchino da Fiore, in Atti della "Dante Alighieri" a Treviso, vol. II, Ediven, Venezia-Mestre 1996
· Dante e Gioacchino da Fiore, Pellegrini Editore, Cosenza, 1997, pagg. 160
· Gioacchino da Fiore, "Avvenire", Roma, 22.XI.1997
· Un'opera di giustizia storica da parte della Chiesa ! L'auspicata beatificazione di Gioacchino da Fiore, "Parallelo 38", Reggio Calabria, genn. 1998
· Dalla parte degli studiosi / Il veltro di Dante e Gioacchino da Fiore, "Parallelo 38", Reggio Calabria, mag. 1998
· Padre Pio e l'abate Gioacchino, "Il corriere di Roma", 30.I.1999
· Recensione a Gioacchino da Fiore, invito alla lettura di Gian Luca Potestà, "La voce del CNADSI", Milano, 1.I.2000
· Pio IX e Gioacchino da Fiore, "Il corriere di Roma", 29.II.2000
· Utinam Ioachimus de Flore quam primum beatus declaretur, "Latinitas", Città del Vaticano, sett. 2000
· È ingiusto emarginare Gioacchino da Fiore, "Il gazzettino", Venezia, 29.XI.2000
· La santità di Gioacchino da Fiore, "Talento", Torino, apr.-giu. 2001, poi incluso nel libro: C. Ciccia, Allegorie e simboli nel Purgatorio e altri studi su Dante
Autore: Carmelo Ciccia
http://www.esswe.org/uploads/user-files/A03-03-Deghayte-Henri-de-Lubac-et-Joachim-de-Flore.pdf
Barbara OBRIST. » Image et prophétie au XIIe siècle : Hugues de Saint-Victor et Joachim de Flore », Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes Année 1986 Volume 98 Numéro 1 pp. 35-63 : http://www.persee.fr/doc/mefr_0223-5110_1986_num_98_1_2850
Voir aussi : http://www.revistamirabilia.com/sites/default/files/pdfs/2012_01_03.pdf
http://www.liv.ac.uk/~spmr02/rings/trinity.html
http://www.centrostudigioachimiti.it/Gioacchino/GF_luoghieng.asp