Sainte Marie l'Égyptienne
Née en Egypte vers 343, elle échappe à ses parents à l'âge de douze ans pour aller vivre une vie de débauche à Alexandrie. Partie avec un groupe de pèlerins à Jérusalem, elle s'employa à les pervertir, mais, arrivée au Saint-Sépulcre, elle resta clouée sur le seuil et, découvrant l'abîme de ses péchés, s'en remit à la Vierge. Après s'être approchée des sacrements, elle fut guidée par Notre-Dame au désert où elle vécut près de cinquante ans dans la pénitence la plus austère. Le moine Zozime qui venait lui apporter la communion chaque jeudi Saint aux dernières années de sa vie la trouva morte dans sa cellule en 421 ou 422.
Sainte Marie l'Egyptienne
Pénitente en
Egypte (Ve siècle)
Dans le désert proche de Jérusalem se trouvait le tombeau d'une ermite, une solitaire. Autour de ce fait historique s'est constituée une des légendes hagiographiques les plus populaires des premiers siècles. Marie aurait été une courtisane d'Alexandrie. Un groupe de pèlerins venant de Libye se rendait en Terre Sainte. Elle les accompagnait pour des motifs "professionnels". Arrivée devant le Saint Sépulcre du Christ, elle ne put y entrer. Bouleversée, elle va se prosterner devant une icône de la Mère de Dieu et la supplie de la faire admettre dans l'église pour y vénérer la croix. La Mère de Dieu obtient à la fois l'entrée de Marie au Saint Sépulcre et sa conversion. Marie gagne alors le désert où elle vivra, pénitente, quarante sept ans, dit-on, avec quelques petits pains seulement de temps à autre. Morte vers 421.
En Palestine, sainte Marie l'Égyptienne. Selon la tradition, Marie, célèbre
pécheresse d'Alexandrie, se repentit à Jérusalem, à la fête de l'Exaltation de
la Sainte Croix et mena, dès lors, au delà du Jourdain, une vie solitaire et
pénitente.
Martyrologe romain
Giotto (1266–1337), Scenes from the Life of Mary Magdalene: The Hermit Zosimus Giving a Cloak to Magdalene, circa 1320, fresco from Magdalene Chapel, Lower Basilica of San Francesco, Assisi.
Vie de Marie l'Egyptienne
d'après Sophrone de
Jérusalem (~550-638) et Jacques de Voragine (1228-1298)
Dans un couvent de
Palestine vivait un homme de moeurs irréprochables et d'une austérité sans
égale, nommé Zosime. Dès son enfance, il avait suivi sa sainte vocation et,
comme il entrait dans sa cinquante-quatrième année, il lui vint la pensée qu'il
était arrivé au suprême degré de la science et de la vertu et que, désormais,
il n'avait plus rien à apprendre sur cette terre. Mais une voix lui cria de
sortir aussitôt et de changer de pays car la perfection n'était pas de ce
monde, le combat décisif est toujours devant nous, même à notre insu. Zosime
obéit à cette inspiration et, Dieu l'aidant, il se dirigea vers un cloître
situé sur les bords du Jourdain. Là, il fut reçu comme un hôte de marque et on
lui apprit des exercices ascétiques plus sévères que tous ceux qu'il avait pu
imaginer. Jamais les portes du cloître ne s'ouvraient devant les moines si ce
n'est vers les premiers temps du carême, époque à laquelle chacun essayait, par
des macérations plus rigoureuses encore, de se préparer au triomphe spirituel
de Pâques. Aussi chaque pénitent quittait-il alors le cloître, allant prier et
jeûner dans le désert. Avant le dimanche des Rameaux, il fallait être de
retour, mais nul n'interrogeait son frère sur l'emploi qu'il avait fait de ce
temps de retraite ni sur les lieux qu'il avait parcourus. Zosime, vivant dans
la ferveur et la prière, demandait sans cesse au ciel la grâce de rencontrer
une âme qui lui apportât une édification plus haute et plus profonde. Il
chemina des jours entiers, dormait à même le sable, ne prenant aucun aliment,
buvant à peine et chantant : Le Seigneur est étoile et mon salut ; que puis-je
craindre ? Or, vers la sixième heure du vingtième jour, il vit apparaître tout
à coup, à sa droite, un fantôme d'apparence humaine et qui fuyait vers
l'Orient. Croyant à quelque illusion infernale, il fit un signe de croix mais
il découvrit alors la forme réelle de ce spectre. C'était une femme entièrement
nue, au corps noir, aux cheveux blancs et crépus qui lui formaient comme une
épaisse toison de laine sur la nuque. Alors Zosime cria : « que peux-tu
craindre d'un vieillard débile ? Pourquoi fuir ainsi ? Arrête et donne une
prière et ta bénédiction en Dieu qui ne rejette aucun pécheur ! »Alors ils
firent halte au bord d'une source tarie, le vieillard en deçà d'un puits sans
eau et la femme au-delà. « Zosime, dit-elle, pardonne-moi au nom du Seigneur,
mais jette-moi ton manteau afin que j'en couvre ma nudité et que je me rende à
ta prière.» Etonné de s'entendre appeler par son nom, le saint moine lui obéit.
« Que veux-tu d'une femme pécheresse ? » lui dit-elle. A ces mots, Zosime tomba
à genoux et lui répondit : « La grâce du Seigneur t'inspire, toi qui sait mon
nom sans m'avoir jamais vu; ainsi daigne me bénir ! » La femme s'agenouilla,
elle le bénit et tous deux se levèrent. Ensuite, elle se tourna vers l'Orient
et tendant les mains vers le ciel, elle pria, emportée par l'extase à une
coudée au dessus du sable. Et Zosime s'écria : « Seigneur, ayez pitié de nous !
» Car il pensait que c'était un esprit ou un ange et la crainte s'emparait de
son coeur. Alors la femme se tourna vers lui :« Je ne suis qu'une pécheresse
baptisée, un vase d'impureté qui doit au Seigneur seul le miracle que tu as vu.
Je suis née en Egypte. A douze ans, je quittai mes parents et vins à
Alexandrie. Je ne te dirais pas comment je perdis mon innocence ni comment, de
vice en vice, je tombai dans la plus noire débauche, en proie à d'insatiables
désirs. Pendant dix-sept ans, je menai cette vie infâme, ne me vendant pas même
pour de l'or, mais ne pensant qu'à augmenter sans cesse le nombre de mes
amants. J'étais pauvre; je me nourrissais que de quelques racines mais je me
trouvais riche et heureuse, dans la plénitude de la volupté.« Un jour, au
moment de la marée, je vis une foule de Lesbiens et d'Egyptiens rassemblés sur
le port. « Où vont ces hommes ? » Demandai-je au premier venu. « Ils se rendent
à Jérusalem, me répondit-il, pour assister aux fêtes de l'Elévation de la
Sainte Croix.» Et comme je m'informais sur les moyens de les accompagner, il me
dit qu'il fallait payer son passage. «Je me livrerai à eux, pensai-je, et ma
beauté sera ma seule monnaie.» M'élançant alors au milieu des jeunes gens, je
leur criai : « En quelque pays que vous alliez, prenez-moi avec vous et je ne
serai pas ingrate ! » Je tins encore d'autres paroles impudiques et tous
éclatèrent de rire et ils m'emmenèrent jusqu'au vaisseau qui ne tarda pas à
s'éloigner du rivage. Quelle langue pourrait dire, quelle oreille entendre ce
qui se passa pendant la traversée ? J'inventai des artifices pour séduire même
les passagers qui ne voulaient pas de moi et je leur enseignai les plus honteux
mystères. Ce fut ainsi que nous arrivâmes à Jérusalem où je vécus dans les
mêmes turpitudes, attirant dans mes pièges les pèlerins et les étrangers.«
Cependant, le saint jour de l'Elévation de la Croix était venu. Je me rendis au
temple, emportée par la curiosité; poussée par la foule, j'arrivai jusqu'au
vestibule. Mais là, tandis que les autres entraient, une force divine
m'interdisait de les suivre, et malgré mes efforts, un bras de fer me
repoussait chaque fois que j'essayais de franchir le seuil du sanctuaire.«
Alors, voyant ma solitude, je cherchai à comprendre pourquoi je ne pouvais
jouir du spectacle de cette croix qui donne la vie et pourquoi j'étais ainsi
rejetée loin de la lumière divine. Et je descendis dans les abîmes de mon coeur
et je pleurai sur ma misère. J'aperçus alors tout en haut, au fond de sa niche
une statue de la Mère de Dieu et je m'écriai : « Moi, je suis dans la fange du
péché et vous êtes la plus pure des vierges. Prenez pitié d'une malheureuse et
faites pour mon salut, que je puisse adorer la croix de votre divin fils. »
Aussitôt, mon coeur fut apaisé et, aucune force ne me retenant plus, j'entrai
dans le sanctuaire comme portée sur les flots.»« Et pendant que j'adorais
pieusement la sainte Croix, un inconnu me remit trois pièces de monnaie, avec
lesquelles j'achetai trois pains. Et j'entendis une voix qui me disait : «
Traverse le Jourdain, et tu sera sauvée ! » Je traversai donc le Jourdain et
vins dans ce désert, où, depuis quarante-six ans, je demeure sans jamais avoir
vu figure humaine, vivant des trois pains que j'ai emportés avec, et qui,
devenus maintenant durs comme des pierres, suffisent encore à ma nourriture.
Quant à mes vêtements, depuis longtemps déjà ils sont tombés en morceaux. Et,
pendant les dix-sept premières années de mon séjour au désert, j'ai été
tourmentée de tentations charnelles; mais à présent, par la grâce de Dieu, je
les ai toutes vaincues. Voilà mon histoire. Je l'ai racontée afin que tu
daignes prier Dieu pour moi ! »Alors le vieillard, se prosternant à terre,
bénit le Seigneur dans la personne de sa servante. Et celle-ci lui dit : « Écoute ce que je vais te demander ! C'est que, le jour de Pâques, tu passes de
nouveau le Jourdain, en apportant avec toi une hostie consacrée. Je t'attendrai
sur le rivage, et recevrai de ta main le corps du Seigneur, car je n'ai
communié depuis le jour de mon arrivée ici ! » Le vieillard s'en retourna donc
dans son monastère; et, l'année suivante, aux approches de la fête de Pâques,
il revint jusqu'à la rive du Jourdain, emportant avec lui une hostie consacrée.
Et voici qu'il aperçut la femme debout sur l'autre rive. Et voici que, ayant
fait le signe de croix sur les eaux, elle se mit à marcher sur elles et parvint
ainsi jusqu'au vieillard. Celui-ci, émerveillé de ce miracle, voulu se
prosterner humblement à ses pieds. Mais elle lui dit : « Mon père, garde-toi de
te prosterner devant moi, surtout maintenant que tu es porteur du corps du
christ; mais daigne seulement revenir encore vers moi l'année prochaine !»
Puis, ayant reçu le sacrement, elle fit de nouveau un signe de croix, et de
nouveau marcha sur les eaux jusqu'à l'autre rive. L'année suivante, Zosime ne
la trouva plus sur le rivage. Il passa le fleuve, se rendit à l'endroit où il
l'avait vue la première fois; et là il la vit, morte, étendue sur le sable.
Alors il fondit en larmes; et il n'osait point toucher aux restes, par crainte
de lui déplaire, car elle était nue. Mais tandis qu'il songeait aux moyens de
l'ensevelir, il lut une inscription tracée sur le sable « Zosime, ensevelis mon
corps, rends mes cendres à la terre, et prie pour moi le seigneur, sur l'ordre
de qui j'ai enfin été délivrée de ce monde le second jour d'avril ! » Ainsi le
vieillard découvrit qu'elle était morte presque aussitôt après avoir reçu la
sainte communion. Alors Zosime commença d'ensevelir Marie l'Egyptienne, mais la
terre était rude et le moine, affaibli par la vieillesse et par le chagrin,
sentait que ses forces allaient l'abandonner, lorsqu'il aperçut à ses côtés,
couché sur le sable, un lion qui le regardait. D'un signe de croix, le moine
conjura le fauve, et lui ordonnant de creuser la fosse avec ses griffes, il lui
fit ouvrir le tombeau de Marie la Noire. Leur tâche accomplie, le lion
s'éloigna dans le désert et le moine s'en revint au cloître où il raconta son
aventure à ses frères qui célébrèrent les miracles du Seigneur dans la paix
duquel, Zosime, âgé de cent ans, s'endormit enfin.
SOURCE : http://www.marie-madeleine.com/Personnages/marie_egyptienne.html
"Maria
Egipciaca". De aetatibus mundi imagines, De aetatibus mundi imagines (Livro
das Idades) (1545–1573). Image at: Francisco
d'Ollanda. De aetatibus mundi imagines - Edição fac-similada / com estudo de
Jorge Segurado (1983). Lisboa: Academia Nacional de Belas-Artes, between
1545 and 1573
SAINTE MARIE L'ÉGYPTIENNE
Marie Egyptienne* appelée
Pécheresse passa 47 ans au désert dans une austère pénitence. Elle y entra vers
l’an du Seigneur 270, du temps de Claude. Or, un abbé, nommé Zozime, ayant
passé le Jourdain et parcouru un grand désert pour trouver quelque saint père,
vit un personnage qui se promenait et dont le corps nu était noir et brûlé par
l’ardeur du soleil. C'était Marie Egyptienne. Aussitôt elle prit la fuite et
Zozime se mit à courir ail plus vite après elle. Alors Marie dit à Zozime : «
Abbé Zozime, pourquoi courez-vous après moi ? Excusez-moi, je ne puis tourner
mon visage vers vous, parce que je suis une femme ; et comme je suis nue,
donnez-moi votre manteau, pour que je puisse vous voir sans rougir. » En
s'entendant appeler par son nom, il fut saisi : ayant donné son manteau, il se
prosterna par terre et la pria de lui accorder sa bénédiction. « C'est bien
plutôt à vous, mon père, lui dit-elle, de me bénir, vous qui êtes orné de la
dignité sacerdotale. » Il n'eut pas plutôt entendu qu'elle savait son nom et
son ministère, que son admiration s'accrut, et il insistait pour être béni.
Mais Marie lui dit : « Béni soit le Dieu rédempteur de nos âmes. » Comme elle
priait les mains étendues, Zozime vit qu'elle était élevée de terre d'une
coudée. Alors le vieillard se prit à douter si ce n'était pas un esprit qui fît
semblant de prier. Marie lui dit: « Que Dieu vous pardonne d'avoir pris une
femme pécheresse pour un esprit immonde ! »Alors Zozime la conjura au nom du
Seigneur de se faire un devoir de lui raconter sa vie. Elle reprit: «
Pardonnez-moi, mon père, car si je vous raconte ma situation, vous vous
enfuirez de moi tout effrayé à la vue d'un serpent. Vos oreilles seront
souillées de mes paroles et l’air sali par des ordures. » Comme le vieillard
insistait avec force, elle dit: « Mon frère, je suis née en Egypte; à l’âge de
12 ans, je vins à Alexandrie, où, pendant 17 ans, je me suis livrée
publiquement au libertinage, et je ne me suis jamais refusée à qui que ce fût:
Or, comme les gens de ce pays s'embarquaient pour Jérusalem afin d'y aller
adorer la sainte Croix, je priai les matelots de me laisser partir avec eux.
Comme ils me demandaient le prix du passage, je dis: « Je n'ai d'autre argent à
vous donner que de vous livrer mon corps pour mon passage. » Ils me prirent
donc et ils eurent mon corps en paiement. Arrivée à Jérusalem, j'allai avec les
autres jusqu'aux portes de l’église pour adorer la croix; mais tout à coup, je
me sens repoussée par une main invisible qui m’empêche d'entrer. J'avançai
plusieurs fois jusqu'au seuil de la porte, et à l’instant j'éprouvais la honte
d'être repoussée; et cependant tout le monde entrait sans difficulté, et sans
rencontrer aucun obstacle. Rentrant alors eu moi-même, je pensai que ce que
j'endurais avait pour cause l’énormité de mes crimes. Je commençai à me frapper
la poitrine avec les mains, à répandre des larmes très amères, à pousser de
profonds soupirs du fond du coeur, et comme je levais la tête, j'aperçus une
image de la bienheureuse Vierge Marié. Alors je la priai avec larmes de
m’obtenir le pardon de mes péchés, et de me laisser, entrer pour adorer la
sainte Croix, promettant de renoncer au monde et de mener à l’avenir une vie
chaste. Après cette prière, éprouvant une certaine confiance au nom de la
bienheureuse Vierge, j'allai encore une fois à la porte de l’église, où je suis
entrée sans le moindre obstacle. Quand j'eus adoré la sainte Croix avec une
grande dévotion, quelqu'un me donna trois pièces d'argent avec lesquelles
j'achetai trois pains; et j'entendis une voix qui me disait: « Si tu passes le
Jourdain, tu seras sauvée. » Je passai donc le Jourdain, et vins en ce désert
où je suis restée quarante-sept ans sans avoir vu aucun homme. Or, les sept
pains que j'emportai avec moi devinrent à la longueur du temps durs comme les
pierres et suffirent à ma nourriture pendant quarante-sept ans ; mais depuis
bien du temps mes vêtements sont pourris. Pendant dix-sept ans que je passai
dans ce désert, je fus tourmentée par les tentations de la chair, mais à
présent je les ai toutes vaincues par la grâce de Dieu. Maintenant que je vous
ai raconté toutes mes actions, je vous prie d'offrir pour moi des prières à
Dieu. » Alors le vieillard se prosterna par terre, et bénit le Seigneur dans sa
servante. Elle lui dit : « Je vous conjure de revenir aux bords du Jourdain le
jour de la cène du Seigneur, et d'apporter avec, vous le corps de J.-C. : quant
à moi j'y viendrai à votre rencontre et je recevrai de votre main ce sacré
corps; car à partir du jour où je suis venue ici, je n'ai pas reçu la communion
du Seigneur. » Le vieillard revint donc à son monastère, et, l’année suivante,
à l’approche du jour de la cène (Le jeudi saint), il prit le corps glu
Seigneur, et vint jusqu'à la rive du Jourdain. Il vit à l’autre bord une femme
debout qui fit le signe de la croix sur les eaux, et vint joindre le vieillard
cette vue celui-ci fut frappé de surprise et se prosterna humblement à ses
pieds : « Gardez-vous, lui dit-elle, d'agir ainsi, puisque vous avez sur vous
les sacrements du Seigneur, et que vous êtes décoré de la dignité sacerdotale;
mais, mon père, je vous supplie de daigner revenir vers moi l’an prochain. »
Alors après avoir fait le signe de la croix, elle repassa sur les eaux du
Jourdain pour gagner la, solitude de son désert. Pour le vieillard il retourna
à son monastère et l’année suivante, il vint à l’endroit où. Marie lui avait
parlé la première fois, mais il la trouva morte. Il se' mit à verser des
larmes, et n'osa la toucher, mais il se dit en lui-même : « J'ensevelirais
volontiers le corps de cette sainte, je crains cependant que cela ne lui
déplaise. » Pendant qu'il y réfléchissait, il vit ces mots gravés sur la terre,
auprès de sa tête : «Zozime, enterrez le corps de Marie ; rendez à la terre sa
poussière, et priez pour moi le Seigneur par l’ordre duquel j'ai quitté ce
monde le deuxième jour d'avril. » Alors le vieillard acquit la certitude,
qu'aussitôt après avoir reçu le sacrement du Seigneur et être rentrée au
désert, elle termina sa vie. Ce désert que Zozime eut de la peine à parcourir
dans l’espace de trente jours, Marie le parcourut en une heure, après quoi elle
alla à Dieu. Comme le vieillard faisait une fosse, mais qu'il n'en pouvait
plus, il vit un lion venir à lui avec douceur, et il lui dit : « La sainte
femme a commandé d'ensevelir là son corps, mais je ne puis creuser la terre,
car je suis vieux et n'ai pas d'instruments : creuse-la donc, toi, afin que
nous puissions ensevelir son très saint corps. » Alors le lion commença à
creuser la terre et à disposer une fosse convenable: Après l’avoir (434)
terminée, le lion s'en retourna doux comme un agneau et le vieillard revint à
son désert en glorifiant Dieu.
* La vie de sainte Marie
Egyptienne se trouve in extenso dans les Vies des Pères du désert. Elle fut
écrite par Sophrone, évêque de Jérusalem. Jacques de Voragine l’a abrégée
considérablement.
La Légende dorée de
Jacques de Voragine nouvellement traduite en français avec introduction,
notices, notes et recherches sur les sources par l'abbé J.-B. M. Roze, chanoine
honoraire de la Cathédrale d'Amiens, Édouard Rouveyre, éditeur, 76, rue de
Seine, 76, Paris mdcccci
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome01/058.htm
Emil Nolde. Sainte Marie d’Égypte parmi les pécheurs,
vers 1910, Hambourg, Kunsthalle
Emil NOLDE (1867-1956). Légende de Sainte Marie l'Égyptienne : Sa
mort au désert,
vers 1910, 112, 86 x 100, Kunsthalle, Hambourg
Sainte Marie l’Égyptienne
Saint Zozime
Vers l’an 270, au temps de l’empereur Claude, un abbé nommé Zozime (animal ? -
vigoureux) entra dans un désert dans le but d’y trouver quelque Saint père. Il
tomba tout à coup devant une fille nue dont le corps était noir et brûlé par le
soleil. C’était Marie (amertume) l’Égyptienne.
Elle prit la fuite mais Zozime lui courut après. Comme il courait plus vite, il
la rattrapa. Marie lui demanda “pourquoi, Zozime, me courez-vous après ?” Comme
elle était nue, elle lui tournait le dos et lui demanda son manteau de manière
à ce qu’elle puisse le voir en face sans rougir
Alors, elle se tourna vers lui et se mit à prier en lui demandant sa
bénédiction. Zozime s’aperçut que Marie était montée à un mètre au dessus du
sol. Il se demanda s’il n’avait pas à faire à un démon. Mais Marie qui avait
deviné ses pensées lui dit “que Dieu vous pardonne d’avoir pris une pécheresse
pour un esprit immonde“.
Alors Zozime lui demanda de lui raconter sa vie.
Elle lui raconta : Je suis née en Égypte. A 12 ans, je suis venue à Alexandrie
où je me suis livré à la débauche pendant 17 ans. Je ne me suis jamais refusée
à qui que ce soit. Un jour, je suis partie à Jérusalem avec un groupe de gens.
Comme je n’avais pas de quoi payer, je leur ai proposé de les payer avec mon
corps. Ils ne s’en privèrent pas.
Arrivée à Jérusalem, voulant entrer dans l’église, une main invisible me
repoussa. J’ai recommencé plusieurs fois en vain. Puis, à force de regrets sur
ma vie passée, je finis par faire disparaître la main qui me repoussait.
Dans l’église, j’entendis une voix qui me disait “si tu vas au désert, tu seras
sauvée !”. J’y suis allée et j’y suis restée 47 ans sans voir un homme. J’avais
emporté sept pains avec moi. Ils devinrent durs comme de la pierre mais ils
suffirent à me nourrir pendant tout ce temps.
Elle demanda alors à Zozime de revenir sur les bords du Jourdain, à la limite
du désert, le jour de Pâques, afin de lui donner la communion.
L’année suivante, à Pâques, le vieillard Zozime revint donc en emportant avec
lui le pain consacré. Il vit une femme, de l’autre côté du Jourdain. Elle fit
le signe de croix sur les eaux et vint vers lui en marchant sur les eaux.
Zozime se prosterna mais la femme lui dit “gardez-vous de vous prosterner mais
daignez de revenir vers moi l’an prochain.” Zozime avait apporté un petit
panier avec des figues, des dattes et des lentilles. Marie prit trois lentilles
et le remercia pour le reste. Alors, elle regagna son désert.
L’année suivante, Zozime revint mais la trouva morte. Il voulut l’enterrer.
Comme il creusait, et n’en pouvait plus, il vit alors venir un lion et lui dit
: “Marie a commandé d’ensevelir son corps, mais je suis vieux et je n’ai pas
d’instruments : creuse-la donc toi !” Alors le lion creusa la fosse. Après
avoir terminé, il s’en retourna, doux comme un agneau.
Marie l’égyptienne est patronne des repenties. Sa vie est racontée sur les
vitraux des églises de Bourges et d’Auxerre.
SOURCE : http://carmina-carmina.com/carmina/Mytholosaintes/mariegyp.htm
Statue of Mary of Egypt in the Saint-Germain l'Auxerrois church in Paris, France
Statua di Maria Egiziaca nella Chiesa di Saint-Germain-l'Auxerrois a
Parigi
Introduction à Vie de
sainte Marie l’Égyptienne
par le hiéromoine Nicolas Molinier
Le don de l’Esprit ne
consiste pas seulement en cet accomplissement de sa personne. Cette perfection
ne serait rien si elle n’était mise au service de la vocation de tout homme à
entrer dans l’intimité divine. Tout ce travail solitaire de régénération trouve
sa perfection dans le mouvement apostolique de son cœur. Marie l’Égyptienne
mène une vie angélique, unissant étroitement le service de la liturgie céleste
et celui de la divine philanthropie. L’amour de Dieu ne saurait se diviser,
opposer le premier commandement au second. De fait, Marie l’Égyptienne a fait
siennes les pensées et les volontés divines. C’est pourquoi, rencontrant abba
Zosime, elle commence d’abord par s’inquiéter des affaires de l’Église, de
l’empire, de la vie des chrétiens. Il ne s’agit pas là d’une vaine curiosité
mondaine, mais du désir aimant de voir la paix divine s’étendre à toute
créature.
Habitée par
l’Esprit-Saint, elle a le cœur pur. Elle sonde les cœurs et les reins. Elle
connaît les pensées cachées et perçoit chacun dans la lumière de Dieu. Sans
l’avoir jamais rencontré, Marie l’Égyptienne connaît le nom et la dignité
sacerdotale d’abba Zosime. C’est dire qu’elle a une juste perception du mystère
de sa vocation personnelle. Elle peut contempler en lui le nom prononcé de
toute éternité par le Père dans le sein de la sainte Trinité et qui le
constitue. Elle voit la place assignée par Dieu à abba Zosime dans le corps du
Christ qu’est l’Église et lui transmet avec autorité, de la part de Dieu, des
recommandations et des directives. Cela ne l’empêche pas d’accepter de lui les
services voulus par Dieu, et de donner tous les signes de la soumission à son
autorité sacerdotale.
Mais ce qui constitue son
œuvre apostolique est bien moins ce qu’elle transmet de la part de Dieu, que
son être même transfiguré par le don de Dieu et le récit des merveilles
accomplies en sa faveur. Elle montre à abba Zosime qu’il est encore bien
éloigné de la perfection mais surtout avive en lui le désir d’avoir part à
l’Esprit qui confère un tel accomplissement et une telle beauté spirituelle.
Après la mort de la
sainte, et jusqu’à nos jours, beaucoup trouveront dans cette confession, mieux
qu’un exemple, une assistance. Et cette aide, ce renouvellement de leur courage
dans l’élan vers Dieu, les remplit d’étonnement et d’émotion de sorte qu’ils
gardent toutes ces choses et les méditent dans leur cœur. Tel est le stade qui
nous est ouvert maintenant ".
Extrait de l’introduction
du hiéromoine Nicolas Molinier à sa traduction de la Vie de sainte Marie
l’Égyptienne, éditée par le monastère Saint-Antoine-le-Grand (Font-de-Laval,
26190 St Laurent-en-Royans France).
SOURCE : http://www.pagesorthodoxes.net/saints/meres-spirituelles/marie-egyptienne.htm
Vie de Sainte Marie
l’Égyptienne
par saint SOPHRONE,
Patriarche de Jérusalem
La vie de sainte Marie
l'Égyptienne est un des plus remarquables exemples de conversion et de
pénitence de toute l'histoire chrétienne. La mémoire de cette sainte est
célébrée solennellement le cinquième dimanche du Grand Carême, ainsi que le 1er
avril. Sa vie, écrite par saint Sophrone de Jérusalem (550-638), est lue
pendant l’office du Grand Canon de saint André de Crête, le jeudi de la
quatrième semaine du grand Carême, et un tropaire en son honneur y est chanté à
la fin de chaque ode du Grand Canon.
La mémoire de saint
Sophrone, patriarche de Jérusalem et grand défenseur de la foi orthodoxe contre
les hérésies du VIIe siècle, est célébrée le 10 mars et celle de saint Zosime
le 4 avril.
LES MIRACLES DE DIEU
Sceller le secret du roi
est bien, révéler les faits de l’action divine est louable. Telles furent les
paroles de l’Ange à Tobie après le miracle de la guérison de sa cécité et après
tous les dangers qu’il traversa et dont il se libéra par sa piété.
Ne pas garder les secrets
du roi est chose dangereuse et effrayante ; taire les miracles de Dieu est
dangereux pour l’âme. C’est pourquoi, mû par la crainte de taire ce qui est
divin, et me remémorant le châtiment promis à l’esclave qui, ayant reçu de son
maître un talent, l’a enfoui dans la terre et a, sans aucun profit, caché ce
qui lui avait été donné pour le faire fructifier, – je ne tairai pas le saint
récit parvenu jusqu’à nous. Que nul n'hésite à me croire, moi qui ai écrit ce
que j’ai entendu ; que nul ne pense que j’invente des fables, subjugué par la
grandeur des miracles. Que Dieu me préserve de mentir et de falsifier un récit
dans lequel est cité son saint Nom. Il n’est pas raisonnable, à mon sens, de
nourrir des pensées peu élevées, indignes de la grandeur du Verbe fait homme et
de ne pas avoir foi en ce qui est dit ici. S’il se trouve des lecteurs qui,
surpris par cette merveilleuse parole, se refusent à y croire, que Dieu leur
soit miséricordieux ; car, songeant à la faiblesse de la nature humaine, ils
considèrent comme invraisemblables les miracles relatés sur les hommes. Mais
j’aborde le récit des faits survenus dans notre génération, tel que me l’a
conté un homme pieux qui, dès son enfance, a été habitué à la Sainte Parole. Et
que l’on ne dise pas, pour justifier l’incrédulité, qu’il est impossible de nos
jours d’observer de tels miracles. Car la grâce du Père, se déversant d’une
génération sur l’autre par le canal des âmes saintes, crée des amis de Dieu et
des prophètes, ainsi que l’enseigne Salomon. Mais il est temps de commencer ce
saint récit.
PÈRE ZOSIME
Il y avait dans les
monastères de Palestine un homme remarquable par sa vie et sa parole, élevé
depuis son plus jeune âge dans la pratique des exercices de la vie monacale et
du bien. Son nom était Zosime. Que nul ne pense qu’il s’agit là de ce Zosime
qui fut naguère convaincu de croyances contraires à l’orthodoxie. Non, c’était
un tout autre Zosime et, bien qu’ils portassent tous deux le même nom, il y
avait entre eux une grande différence. Le Zosime dont je parle était orthodoxe et
faisait dès le début son salut dans un des monastères de Palestine, où il
s’était entraîné dans toutes les pratiques de la vie monastique et exercé à
toutes les austérités. Il suivait en tout les règles léguées par les maîtres
sur la voie de cet athlétisme spirituel et en avait lui-même trouvé d’autres en
s’efforçant de soumettre sa chair à l’esprit. Ainsi n’a-t-il pas manqué son but
: la renommée de sa vie spirituelle devint telle que de nombreuses personnes
venaient le trouver des monastères proches ou éloignés pour puiser dans son
enseignement un exemple et une règle. Mais, ayant tant œuvré durant sa vie
active, le vieillard n’abandonnait cependant pas le souci de la parole divine,
qu’il cultivait tant en se couchant et en se levant qu’en tenant entre ses
mains le travail dont il vivait. Et si tu désires connaître quelle était la
nourriture qui le soutenait, – eh bien, sa seule et continuelle occupation
était de chanter à Dieu et de méditer sa Sainte Parole. On dit que ce
vieillard, inspiré par Dieu, fut souvent favorisé de visions divines, selon la
parole du Seigneur : « Ceux qui ont purifié leur chair et veillent
inlassablement sur leur âme, auront des visions, éclairés par le Très-Haut, et
y trouveront le gage de la béatitude qui les attend ».
Zosime racontait, qu’à
peine sevré du sein maternel, il fut amené dans ce monastère et s’y adonna aux
exercices ascétiques. Il fut ensuite tourmenté par l’idée de sa perfection en
tout et pensa qu’il n’avait nul besoin de l’enseignement de qui que ce soit. Il
commença à raisonner ainsi : « Y a-t-il au monde un moine susceptible de m’être
utile et de m’apprendre quelque chose de nouveau, un exercice ascétique que je
ne connaisse pas et que je n’aie déjà accompli ? Se trouvera-t-il parmi les
sages du désert un homme qui me soit supérieur par sa vie et ses méditations ?
» Telles étaient les pensées du vieillard, lorsqu’il lui fut dit : « Zosime, tu
t’es exercé honorablement dans la mesure des forces humaines, tu as suivi la
voie ascétique de manière louable, mais nul parmi les hommes n’a atteint la
perfection et la tâche qui attend l’homme est plus grande que celle qu’il a
déjà accomplie, bien que vous ne le sachiez pas. Pour que tu apprennes combien
nombreuses sont les autres voies de salut, quitte ton pays natal, la maison de
ton père – comme Abraham, illustre parmi les Patriarches — et rends-toi au
monastère près du Jourdain ! »
Obéissant à l’injonction,
le vieillard quitta immédiatement le monastère où il avait vécu depuis son
enfance et, arrivé sur les rives du Jourdain, — la sainte rivière, — il se
dirigea vers le monastère qui lui avait été désigné par Dieu. Ayant poussé de
la main la porte du monastère, il vit d’abord le frère-portier qui le conduisit
auprès du Supérieur. En le recevant, ce dernier remarqua son aspect et son
maintien pieux – il s’était prosterné en entrant selon l’usage et avait dit une
prière. Le Supérieur lui demanda : « D’où viens-tu, mon frère, et pourquoi
es-tu venu trouver d’humbles vieillards ? » Zosime répondit : « D’où suis-je,
il n’est nul besoin d’en parler. Je suis venu pour le profit de mon âme. J’ai
entendu sur vous bien des choses louables et remarquables, qui peuvent
rapprocher l’âme de Dieu ». Le Supérieur lui dit : « Dieu seul, qui guérit la
faiblesse humaine, nous ouvrira, mon frère, à toi et à nous sa volonté divine
et nous apprendra à faire ce qu’il convient. L’homme ne peut guère aider
l’homme, si chacun ne s’observe continuellement et ne fait ce qu’il doit d’un
esprit éclairé, ayant Dieu pour aide dans sa tâche. Mais si, comme tu le dis,
l’amour de Dieu t’a poussé à venir nous trouver, nous, humbles vieillards,
alors reste avec nous, et le Bon Pasteur, qui a donné sa vie pour nous sauver
et qui connaît le nom de ses brebis, nous accordera à tous la grâce du
Saint-Esprit. » Ainsi parla le Supérieur et Zosime, après s’être de nouveau
prosterné et s’être recommandé à ses prières, dit « Amen » et resta au
monastère.
Il y vit des vieillards
honorables par leur vie et leurs méditations, animés d'une foi ardente, œuvrant
pour le Seigneur. Leurs chants étaient inlassables, leurs prières duraient
toute la nuit. Ils avaient toujours du travail entre les mains, des psaumes aux
lèvres. Pas une parole inutile, pas une pensée pour les choses d'ici bas : les
bénéfices, calculés annuellement, et les soucis des besognes terrestres ne leur
étaient même pas connus de nom. Leur unique préoccupation était de parvenir à
rendre leur corps semblable à un cadavre, de se détacher complètement du monde
et de tout ce qu'il comprend. Leur aliment inépuisable était la Sainte Parole.
Ils n'accordaient au corps que la nourriture strictement indispensable : du
pain et de l'eau, car chacun d'eux brûlait d'une sainte ardeur. En voyant cela,
Zosime, comme il le disait lui-même, profitait grandement de cet enseignement
et accélérait sa course en avant, car il avait trouvé des compagnons qui
cultivaient avec zèle le jardin de Dieu.
Bien des jours passèrent
ainsi et vint enfin l'époque à laquelle il est recommandé aux chrétiens de
faire carême, afin de se préparer à saluer dignement la sainte Passion et la
Résurrection du Christ. Les portes du monastère demeuraient toujours fermées,
permettant ainsi aux moines de s'exercer dans le calme. Elles ne s'ouvraient
que lorsqu'une nécessité absolue obligeait un moine à sortir de l'enceinte.
Cette région était déserte et non seulement inaccessible aux moines des
alentours, mais même inconnue d'eux. Ce monastère avait une règle qui, je
pense, était la raison pour laquelle Dieu y fit venir Zosime. Quelle était
cette règle et comment était-elle observée ? – je vais vous le dire
immédiatement. Le premier Dimanche de Carême on célébrait à l'église comme à
l'accoutumé la Sainte Eucharistie et chacun communiait. Ensuite, comme
d'habitude, les moines prenaient quelque nourriture. Puis, tous se
rassemblaient à l'église et, après avoir prié avec ferveur, les vieillards se
prosternaient et s'embrassaient mutuellement, ils se prosternaient et
embrassaient également le Supérieur et chacun demandait aux autres de prier
pour lui et d'être son compagnon dans la lutte qui l'attendait.
Les portes du monastère
s'ouvraient alors et, au chant du psaume : « Le Seigneur est mon illumination
et mon Sauveur, qui craindrai-je ? Le Seigneur est le défenseur de ma vie, qui
redouterai-je ? » les moines sortaient du monastère. Un ou deux moines
demeuraient cependant au cloître, non pas pour garder leurs biens (ils ne
possédaient rien qui puisse tenter les voleurs), mais pour ne pas laisser le
monastère sans offices. Chaque moine emportait avec lui la nourriture qu'il
pouvait et voulait prendre. L'un prenait un peu de pain, l'autre des figues,
celui-ci des dattes, celui-là des graines macérées dans de l'eau. Le dernier,
enfin, n'avait rien d'autre que son corps et les pauvres vêtements qui le
couvraient et, lorsque celui-ci réclamait sa nourriture, il mangeait les
plantes qu'il trouvait dans le désert. Ils avaient en outre pour règle (qui
était strictement observée par tous) d'ignorer entre eux leur manière de vivre
et de pratiquer le jeûne. Traversant immédiatement le Jourdain, ils se
dispersaient dans le désert loin les uns des autres. Si, par hasard, l'un d'eux
apercevait de loin un frère s'avançant dans sa direction, il s'éloignait
immédiatement de lui. Chacun vivait seul en présence de Dieu, mangeant peu et
chantant inlassablement des psaumes.
Ayant ainsi passé tout le
Carême, ils revenaient au monastère une semaine avant la Résurrection du
Sauveur, lorsque l'Église a établi de fêter avec des rameaux la première
annonce de la grande fête. Chacun rentrait au monastère chargé des fruits de sa
conscience, qui savait comment il avait œuvré et de quel labeur il avait jeté
la semence en terre. Nul ne s'inquiétait de savoir comment l'autre s'était
acquitté de sa tâche. Telle était la règle du monastère, règle qui était
strictement observée. Chacun d'eux, durant son séjour dans le désert, luttait
contre lui-même face à l'Arbitre de ce combat – Dieu, sans chercher à plaire
aux hommes ni à pratiquer le jeûne devant leurs yeux. Car tout ce qui est fait
dans le but de plaire aux hommes, non seulement ne profite pas à son auteur,
mais se trouve parfois être pour lui la raison d'un grave châtiment.
Se conformant aux règles
du monastère, Zosime traversa également le Jourdain, emportant avec lui un peu
de nourriture et les humbles vêtements qui le couvraient. Il traversait le
désert en priant et mangeait lorsque sa nature l'exigeait. Il dormait la nuit,
s'arrêtant là, où le surprenait le crépuscule. Au matin, il reprenait sa route,
brûlant du désir d'aller de plus en plus loin. Il voulait, disait-il, pénétrer
jusqu'au cœur du désert, dans l'espoir d'y trouver un père qui y habitât et qui
serait susceptible d'apaiser sa faim spirituelle : Et il marchait
inlassablement, comme s'il se hâtait vers un gîte bien connu de tous. Il
marchait déjà depuis vingt jours, lorsque vers le soir il s'arrêta et, se
tournant vers l'Orient, il dit sa prière habituelle. Il interrompait toujours
sa route régulièrement et se reposait quelque peu de ses fatigues tantôt en
demeurant debout et en chantant des psaumes, tantôt en s'agenouillant pour la
prière.
LA RENCONTRE INATTENDUE
Et voici que, pendant
qu'il chantait les yeux fixés au ciel, il vit, à droite de l'éminence sur
laquelle il se trouvait, se profiler comme l'ombre d'un corps humain. D'abord,
il pensa être victime d'une vision démoniaque et sursauta même. Mais, s'étant
signé pour chasser sa frayeur (sa prière était déjà terminée), il tourna son
regard et vit, en effet, un être s'avancer en direction du sud. Cet être était
nu, noir de corps comme s'il avait été brûlé par l'ardeur du soleil ; ses
cheveux étaient blancs comme du lin et courts, ne descendant pas au-delà du
cou. L'ayant vu, Zosime, comme en proie à une forte joie, se mit à courir dans
la direction où s'éloignait la vision. Sa joie était immense. Pas une seule
fois, durant tous ces jours, il n'avait aperçu ni figure humaine, ni oiseau, ni
animal terrestre, ni même une ombre. Il cherchait à savoir qui était l'être qui
lui était apparu et d'où il venait, dans l'espoir que lui seraient révélés
quelques grands mystères.
Mais, lorsque le spectre
aperçut de loin Zosime, il se mit à fuir rapidement dans le désert. Et Zosime,
oubliant sa vieillesse, ne songeant même plus aux fatigues de la route,
s'efforçait de rejoindre le fugitif. Il le rattrapait, l'autre le fuyait. Mais
Zosime était plus rapide et bientôt la distance diminua entre eux. Lorsque
Zosime s'en approcha suffisamment pour que sa voix pût être entendue, il se mit
à crier en pleurant : « Pourquoi fuis-tu devant un vieillard pécheur ?
Serviteur de Dieu, attends-moi, qui que tu sois, je t'en conjure au nom de
Dieu, pour l'amour duquel tu vis dans ce désert. Attends l'homme faible et
indigne que je suis, je t'en conjure par la récompense que tu en espères.
Arrête-toi, prie pour moi et donne-moi ta bénédiction, au nom du Seigneur, qui
ne méprise personne ». Ainsi parlait Zosime et ils couraient tous deux dans une
région qui ressemblait au lit d'un torrent desséché. Mais je pense qu'il n'y a
jamais eu de torrent en ce lieu et que le sol avait naturellement cet aspect.
Lorsqu'ils atteignirent
cet endroit, l'être qui fuyait y descendit, puis remonta sur la rive opposée du
ravin, tandis que Zosime fatigué et incapable de poursuivre sa course, s'arrêta
de ce côté, accentuant ses larmes et ses supplications, qui pouvaient
maintenant être entendues de près. Alors le fugitif fit entendre sa voix : «
Père Zosime, pardonne-moi, pour l'amour de Dieu ; je ne puis me retourner et te
montrer ma face. Je suis femme et nue, comme tu la vois ; mon sexe n'est pas
voilé. Mais si tu veux exaucer la prière d'une pécheresse, lance-moi ton
vêtement pour que je puisse en couvrir ma faiblesse féminine et me tourner vers
toi pour recevoir ta bénédiction ». L'effroi et la stupeur confondirent Zosime
avouait-il, lorsqu'il s'entendit appeler par son nom. Mais, étant homme de vive
intelligence et habitué aux manifestations de la puissance de Dieu, il comprit
que la femme ne l'aurait pas appelé par son nom sans l'avoir jamais vu
auparavant, ni en avoir entendu parler, si elle ne possédait pas le don de
clairvoyance.
Il s'exécuta donc
immédiatement et, enlevant son vieux manteau monastique il le lança à la femme
qui en couvrit sa nudité. Se tournant alors vers Zosime elle dit : « Pourquoi
Zosime, as-tu désiré voir une pécheresse ? Que veux-tu voir ou apprendre de
moi, pour ne pas avoir craint d'assumer une telle fatigue ? »
Il s'agenouilla en
demandant la bénédiction d'usage ; elle se prosterna également. Ils restèrent
ainsi prosternés à terre, chacun implorant la bénédiction de l'autre et les
seuls mots que chacun d'eux prononçait étaient : « Donne-moi ta bénédiction ».
Au bout d'un long moment,
la femme dit à Zosime : « Père Zosime, c'est à toi qu'il appartient de bénir et
de prier. Tu es honoré de la dignité de prêtre, depuis de nombreuses années tu
officies devant l'autel et présentes à Dieu l'offrande des Saints Dons ». Ces
paroles augmentèrent encore l'effroi du vieillard ; il se mit à trembler, son
corps se couvrit de sueur, il gémit et sa voix se brisa. Enfin, reprenant son
souffle à grand peine, il dit à la femme : « Oh, mère habitée par le Divin
Esprit, il apparaît de ta façon de vivre que tu demeures près de Dieu et que tu
es déjà presque morte pour ce monde. Évidente est également la Grâce qui t'est
accordée par le Seigneur, puisque tu m'as appelé par mon nom et as reconnu ma
qualité de prêtre sans m'avoir jamais vu auparavant. La Grâce se reconnaît non
au rang, mais aux dons spirituels. Donne-moi donc ta bénédiction, pour l'amour
de Dieu, et prie pour moi, qui ai besoin de ton intercession ». Alors, cédant
au désir du vieillard, la femme dit : « Béni soit Dieu, qui veille au salut des
hommes et des âmes ». Zosime répondit « Amen » et tous deux se relevèrent. La
femme dit au vieillard : « Pourquoi es-tu venu, homme, trouver une pécheresse ?
Pour quelle raison as-tu voulu voir une femme dépourvue de toute vertu ? Du
reste, tu as été amené ici par la grâce du Saint-Esprit, afin d'assurer à mon
intention un service opportun. Dis-moi, comment vit maintenant le monde
chrétien ? Et les rois ? Comment est gouvernée l'Église ? » Zosime lui répondit
: « Par les saintes prières, ma mère, le Christ nous a donné à tous une paix
durable. Mais exauce l'humble requête d'un vieillard et prie pour le monde
entier et pour moi, pauvre pécheur, afin que mon séjour en ce désert ne reste
pas sans fruit pour moi ». Elle lui répondit : « Il t'appartient à toi, père
Zosime, au prêtre, de prier pour moi et pour tous. Car à cela tu as été appelé.
Mais, puisque nous devons faire preuve d'obéissance, je ferai volontiers ce que
tu me commandes ».
Ceci dit, elle se tourna
vers l'Orient, regarda vers le ciel et, en levant les bras, commença à prier.
Zosime ne distinguait pas les mots, de sorte qu'il ne pouvait comprendre sa
prière. Il demeurait là, disait-il, tout tremblant, les yeux au sol, sans dire
un mot.
Et il jura, invoquant
Dieu pour témoin, que lorsque la prière de la femme lui parut longue, il leva
les yeux et vit : la femme s'était élevée d'un coude au-dessus du sol et
demeurait ainsi debout dans les airs en priant. Son émoi devint encore plus
grand et, n'osant proférer une parole, il tomba à terre en répétant inlassablement
: « Seigneur, pardonne-moi ».
Pendant qu'il était
prosterné à terre, le vieillard fut assailli par le doute : « Ne serait ce pas
un esprit et cette prière ne serait-elle pas simulée ? » Cependant, la femme se
retourna et releva le vieillard en disant : « Pourquoi doutes-tu de moi, mon
Père, et pourquoi penses-tu que je simule la prière ? Sache, homme, que je suis
pécheresse, bien que je sois protégée par le saint baptême. Je ne suis pas un
esprit, mais de la terre et de la cendre – une simple chair. Je n'ai rien de
spirituel. » À ces mots, elle traça le signe de la croix sur son front et ses
yeux, sa bouche et sa poitrine en disant : « Mon Père, que Dieu nous préserve
du malin et de ses œuvres, car dur est le combat qu'il mène contre nous. »
Ayant entendu et vu cela,
le vieillard retomba à terre en pleurant et étreignit les jambes de la femme en
disant : « Je te conjure au nom du Christ notre Dieu, né de la Vierge Marie et
pour l'amour duquel tu t'es résignée à cette nudité, pour l'amour duquel tu as tant
mortifié ta chair, ne cache pas de ton esclave qui tu es, d'où tu viens, quand
et comment tu es venue dans ce désert ? Révèle-moi tout, afin que soit connue
l'action merveilleuse de Dieu. La sagesse cachée et les trésors enfouis – de
quelle utilité peuvent-ils être ? Dis-moi tout, je t'en conjure. Car, en
parlant, tu n'agiras pas par vanité, mais pour me faire voir la vérité, à moi,
pauvre et indigne pécheur. J'ai foi que Dieu, au service duquel tu vis, m'a
amené dans ce désert pour me montrer ses voies à ton égard. Il n'est pas en
notre pouvoir de nous opposer aux desseins de Dieu. S'il n'entrait pas dans la
volonté du Christ, notre Dieu, de te révéler, toi et ton ascèse, il n'aurait
permis à personne de te voir et ne m'aurait pas donné la force d'accomplir un
tel trajet, à moi qui n'ai jamais souhaité et n'ai jamais osé quitter ma
cellule ».
LE RÉCIT D’UNE PÉCHERESSE
Le père Zosime parla
longtemps ; enfin la femme lui dit en le relevant : « Je suis gênée, mon Père,
de te révéler la honte de mes actes, pardonne-moi pour l'amour de Dieu. Mais
puisque tu as déjà vu la nudité de mon corps, je te révélerai également mes
actes, afin que tu saches de quelle honte est remplie mon âme. Et si je me suis
refusée jusqu'à présent à te raconter ma vie, ce n'est pas pour fuir la vanité,
comme tu le supposes, car de quoi pourrais-je me glorifier, moi qui fus le vase
de prédilection de Satan ? Je sais également que lorsque je commencerai mon
récit, tu t'enfuiras comme on fuit un serpent, car tes oreilles ne pourront supporter
l'horreur de ma conduite. Mais je te dirai tout, sans rien celer, en te
suppliant de prier pour moi, afin que Dieu me soit miséricordieux lors du
Jugement dernier ». Le vieillard pleurait, la femme commença son récit :
« Mon pays natal, frère,
est l'Égypte. Du vivant de mes parents, alors que j'avais douze ans, j'ai renié
leur amour et suis venue à Alexandrie. J'ai honte de me remémorer comment j'ai
perdu ma chasteté et me suis ensuite adonnée avec une frénésie insatiable à la
luxure. Il est plus décent de noter cela brièvement, afin que tu connaisses mon
vice et mon indignité. J'ai vécu près de dix sept ans en étant, pour ainsi
dire, le bûcher du vice d'un peuple entier – mais ceci non par esprit de lucre,
je te dis bien toute la vérité. Souvent, lorsqu'on voulait me payer, je
refusais l'argent. J'agissais ainsi dans le but d'obliger le plus grand nombre
possible d'hommes à me rechercher ; j'accomplissais bénévolement ce qui m'était
agréable. Ne pense pas que j'étais riche et que je refusais l'argent pour cette
raison. Je vivais d'aumônes, parfois je gagnais un peu d'argent en filant du
lin ; mais j'étais possédée par un désir inassouvissable et une passion
indomptable de me rouler dans la fange. Pour moi, c'était la vie ; j'estimais
que toute souillure de la nature était la vie.
« Ainsi vivais-je. Puis,
un jour d'été, je vis une multitude de Libyens et d'Égyptiens courir en
direction de la mer. Je demandai à un passant : « Où courent ces gens ? » Il me
répondit : « Tout le monde part pour Jérusalem afin d'assister à l'Exaltation
de la Sainte Croix, qui, selon la coutume, doit avoir lieu dans quelques jours.
» Je lui dis : « Ne me prendraient-ils pas avec eux si j'en exprimais le désir
? » – « Personne ne s'y opposera, si tu as de l'argent pour payer ton voyage et
tes vivres ». Je lui dis : « En fait, je n'ai ni argent, ni vivres. Mais j'irai
moi aussi à Jérusalem en montant à bord d'un des bateaux. Ils me nourriront,
qu'ils le veuillent ou non. J'ai un corps ; ils le prendront en paiement de la
traversée. » L'envie me vint de partir (pardonne-moi, mon Père), afin de
trouver davantage d'amants pour assouvir mon vice. Je t'avais bien dit, Père
Zosime, de ne pas m'obliger à te révéler ma honte. Je crains – Dieu en est
témoin – de t'offenser et de souiller l'air par mes paroles ».
Zosime, dont les larmes
mouillaient abondamment le sol, répondit : « Parle, pour l'amour de Dieu, parle
et n'interromps pas le fil d'un récit à ce point édifiant ». Elle reprit donc
son récit : « Ce jeune homme rit en entendant mes paroles éhontées et partit.
Quant à moi, abandonnant là le rouet que je portais alors avec moi, je courus
vers la mer, où tout le monde allait en hâte. Apercevant des jeunes gens debout
sur le rivage – une dizaine environ, peut-être un peu plus, – pleins de force
et alertes, – je les estimais aptes à servir à mes desseins. Certains d'entre
eux semblaient encore attendre d'autres voyageurs, tandis que leurs compagnons
étaient déjà montés à bord. Sans vergogne, comme à l'ordinaire, je me mêlai à
leur groupe. « Prenez-moi avec vous, dis-je. Je ne serai pas de trop pour vous
». J'ajoutai quelques mots encore pires, provoquant le rire général. Quant à
eux, voyant mon consentement au vice, ils me prirent avec eux et m'emmenèrent
sur leur bateau. Bientôt arrivèrent ceux qu'on attendait et nous partîmes.
Ce qui se passa ensuite,
comment te le dire ? Quelle bouche décrira, quelles oreilles entendront ce qui
se passa à bord pendant la traversée ? Par surcroît, je contraignais les
malheureux même contre leur gré. Il n'y eut pas un aspect du vice, – qui puisse
ou non être exprimé par des mots, – que je n'aie enseigné à ces malheureux. Je
me demande, mon Père, comment les flots ont pu tolérer notre inconduite !
Comment la terre ne s'est-elle pas entrouverte, comment l'enfer n'a-t-il pas
englouti vivante celle qui a pris tant d'âmes dans ses filets ! Mais je pense
que Dieu cherchait mon repentir, car il ne souhaite pas la mort du pécheur,
mais attend généreusement son amendement. C'est ainsi que nous atteignîmes
Jérusalem. Je passai tous les jours qui nous séparaient de la fête en ville ;
mes occupations étaient les mêmes que sur le bateau, sinon pires. Je ne me
contentai pas des jeunes gens que j'avais connus durant la traversée et qui
m'avaient aidée à faire le voyage, mais je recrutai à ces œuvres de nombreux
hommes parmi les habitants et les étrangers.
Le jour de l'Exaltation
de la Sainte Croix s'était déjà levé que je courais encore après les jeunes
gens. À l'aube, je vis que tout le monde se hâtait vers l'église ; j'y courus
aussi. J'arrivai ainsi jusqu'au parvis. Lorsque survint l'heure de la
Cérémonie, je m'efforçai de pénétrer en même temps que le flot humain me
bousculait en se dirigeant vers l'entrée de l'église. À grand peine et très
pressée, je parvins finalement jusqu'à la porte par laquelle apparaissait aux
fidèles la Sainte-Croix. Lorsque je mis le pied sur le seuil de l'église que
tous franchissaient sans encombre, une force inconnue me retint, m'empêchant de
passer. Je fus de nouveau repoussée et me retrouvai seule, isolée sous le
porche.
LE VŒU ET LE REPENTIR
Trois fois, quatre fois,
je répétai la manœuvre, jusqu'à ce que, fatiguée, j'eus perdu la force de me
démener dans la foule et de supporter ses coups. Je m'écartai et restai debout
dans un angle du porche. À grand peine commençai-je entrevoir la raison qui
m'empêchait de pénétrer et d'apercevoir la Sainte et Vivifiante Croix. Mon cœur
s'ouvrit à la parole de salut et je compris que l'indignité de mes actes me
barrait l'entrée de l'église. Je commençai à pleurer et à me lamenter en me
frappant la poitrine. Tout en pleurant, j'aperçus au-dessus de moi une icône de
la Vierge. Je lui dis, en la fixant du regard : « Sainte Vierge, qui donna sa
chair à Dieu le Verbe, je sais, je sais qu'il est indécent qu'une femme aussi
impure et vicieuse contemple ton icône, Vierge très Sainte et pure, à toi, qui
a préservé ton corps et ton âme de toute impureté et de toute souillure.
Vicieuse comme je le suis, je dois à juste titre inspirer la colère et la
répulsion à ta pureté. Si, comme je l'ai entendu dire, Dieu, qui naquit de toi,
s'est fait homme pour amener les humains au repentir, viens en aide à une femme
solitaire, qui ne peut attendre d'aide de personne. Ordonne que l'entrée de
l'église me soit ouverte, ne me prive pas de la possibilité de contempler la
Croix sur laquelle fut cloué en chair Dieu que tu mis au monde et sur laquelle
il versa son Sang pour mon rachat. Ordonne que me soit rendue possible la
sainte prosternation devant la Croix. Je t'invoque comme sûre garante devant
Dieu, ton Fils, que je ne souillerai plus jamais ce corps par un accouplement
honteux, mais, sitôt que j'aurai vu la Sainte Croix de ton Fils, je renoncerai
au monde et à tout ce qu'il contient et me retirerai là où tu me l'ordonneras
et me conduiras, Sainte Garante de mon salut ».
« Ainsi parlai-je et,
ayant, semble-t-il, acquis quelque espoir dans une foi ardente, encouragée par
la miséricorde de la Sainte Mère de Dieu, je quittai la place où je priai. Je
me mêlai de nouveau à la foule qui entrait à l'église ; personne ne me
bousculait plus, ne me repoussait plus, personne ne m'empêchait de m'approcher
davantage des portes de l'église. En proie à la crainte et à l'agitation, je
tremblais. Arrivée près de la porte qui m'était demeurée fermée jusque là, je
sentis que la force qui m'empêchait d'entrer auparavant m'ouvrait à présent la
voie, j'entrai sans difficulté et me trouvai au milieu de l'enceinte sacrée. Je
fus admise à contempler la Sainte Croix et entrevis les voies de Dieu ; je vis
comment le Seigneur reçoit les repentants. Je me prosternai et, après avoir
embrassé cette sainte terre, je me précipitai, vers la sortie, me hâtant vers
ma Sainte Garante. Je retournai à la place où j'avais fait mon vœu et,
m'agenouillant devant la Très Sainte Vierge, je lui dis :
« Oh, Mère
miséricordieuse, tu as montré sur moi ton amour de genre humain. Tu n'as pas
repoussé la prière d'une femme indigne. J'ai vu la gloire que nous ne voyons
pas, nous, pauvres malheureux – et c'est justice. Gloire à Dieu, qui reçoit par
toi le repentir des pécheurs. De quoi pourrai-je me souvenir ou parler encore ?
Il est temps, Très Sainte Vierge, que j'accomplisse mon vœu. Et maintenant,
conduis-moi où tu le désires. Sois la Monitrice de mon salut, conduis-moi par
la main sur le sentier du repentir. « À ces mots, j'entendis une voix venant
d'en haut : « Si tu traverses le Jourdain, tu y trouveras un glorieux repos ».
Entendant cette voix et ne doutant pas qu'elle ait retenti pour moi, je me mis
à pleurer et m'écrirai en m'adressant à la Sainte Mère de Dieu : « Sainte
Vierge, ne m'abandonne pas ». Je sortis alors du porche et me mis en route.
Quelqu'un, à la sortie,
me donna trois pièces de monnaie en disant : « Prends cela, petite mère. »
J'achetai alors trois pains que j'emportai avec moi comme un don du ciel. Je
demandai au marchand de pain : « Où est le chemin pour le Jourdain ? » On
m'indiqua la porte de la ville qui y conduisait, je la franchis en courant et
commençai ma route en pleurant. Je demandai mon chemin aux passants et, ayant
marché le reste de la journée, (il était trois heures, je crois, lorsque
j'aperçus la Sainte Croix), j'atteignis enfin, au crépuscule, l'église de
Saint-Jean-Baptiste, non loin du Jourdain. Je fis une prière dans cette église
et je descendis immédiatement jusqu'au Jourdain ; je baignai mon visage et mes
mains dans ses saintes eaux. Je reçus la Sainte Communion à l'église du
Précurseur, mangeai la moitié d'un pain et bus un peu d'eau du Jourdain. Je
passai la nuit allongée sur le sol. Au matin, ayant découvert une petite
embarcation, je me rendis sur l'autre rive et priai de nouveau la Reine des
Cieux de me conduire où elle le désirait. Je me retrouvai donc dans ce désert
et, depuis lors et jusqu'à ce jour, je m'éloigne et fuis, vivant ici dans la
recherche constante de Dieu qui préserve ceux qui l'implorent du découragement
et des tempêtes. »
Zosime lui demanda : «
Depuis combien d'années, ma mère, demeures-tu dans ce désert ? » La femme
répondit : « Quarante sept ans se sont écoulés, me semble-t-il, depuis que j'ai
quitté la ville Sainte ». Zosime demanda : « Quelle nourriture trouves-tu ici ?
» La femme dit : « J'avais deux pains et demi lorsque je traversai le Jourdain.
Bientôt ils devinrent durs comme de la pierre. Petit à petit je les terminai. »
Zosime demanda : « Est-il possible que tu aies pu vivre tant d'années sans
souffrir d'un si brusque changement d'existence ? » La femme répondit : « Tu me
questionnes sur des choses, Zosime, dont je tremble de parler. S'il me fallait
revivre en mémoire tous les dangers que j'ai vaincus, toutes les mauvaises
visions qui ont troublé ma pensée, je crains qu'ils ne m'assaillent de nouveau
». Zosime dit : « Ne me cache rien ; je t'ai priée de tout me dire sans
réticence. »
Elle continua : «
Crois-moi, mon Père, j'ai vécu dix sept ans dans ce désert en luttant contre
les animaux sauvages – mes désirs forcenés. Dès que je m'apprêtais à prendre
quelque nourriture, j'aspirais à manger de la viande ou du poisson, si
abondants en Égypte. Je désirais boire du vin, que j'aimais tant – j'en buvais
beaucoup au temps où je vivais dans le monde. Ici, je n'avais même pas d'eau et
souffris horriblement de la soif. J'étais également torturée par un désir
ardent de chanter les chansons grivoises du démon que j'avais apprises naguère.
Je me frappais immédiatement la poitrine en pleurant et me remettais en mémoire
le serment que j'avais fait en me retirant dans le désert. Je revoyais en
pensée l'icône de la Vierge qui m'avait reçue, je l'implorais et la suppliais
de chasser les visions qui torturaient mon âme. Lorsque j'eus suffisamment
pleuré en me frappant la poitrine de toutes mes forces, je voyais une clarté
m'éclairer de toutes parts. Puis, après l'orage, survenait une longue période
d'accalmie.
« Et que puis-je te dire,
mon père, des pensées qui me poussaient vers la luxure ? Un feu s'allumait dans
mon pauvre cœur ; il me brûlait tout entière et réveillait en moi la soif des
enlacements. Dès que cette tentation s'emparait de moi, je me jetais à terre,
mouillais le sol de mes larmes comme si ma Sainte Garante eût apparu devant mes
yeux et me menaçât de châtier le crime. Je ne me relevais (cela durait parfois
un jour et une nuit) que lorsque la douce clarté m'illuminait et chassait les
visions qui me hantaient.
J'ai toujours dirigé ma pensée
vers ma Sainte Garante en implorant son secours pour celle qui se noyait dans
les flots du désert. Elle a été mon Aide et la Marraine de mon salut. Ainsi
ai-je vécu dix-sept ans au milieu de mille dangers. Depuis et jusqu'à ce jour,
ma Protectrice me soutient en toute circonstance et semble me conduire par la
main ».
Zosime demanda : « Est-il
possible que tu n'aies pas manqué de nourriture et de vêtements ? » Elle
répondit : « Ayant fini les pains dont je t'ai parlé, je me suis nourrie
pendant dix-sept ans des herbes et de tout ce que l'on peut trouver dans le
désert. Quant aux vêtements que je portais lorsque j'ai traversé le Jourdain,
ils se sont déchirés et usés. J'ai beaucoup souffert du froid, de même que de
la chaleur torride de l'été : tantôt j'étais brûlée par le soleil, tantôt je
tremblais de froid et, souvent, tombant sur le sol, j'y demeurais allongée sans
respiration ni mouvement. J'ai lutté contre de nombreuses adversités et de
terribles tentations. Mais, depuis cette époque et jusqu'à ce jour, la
Providence a protégé mon âme de pécheresse et mon pauvre corps par les voies
les plus variées. Lorsque je pense de quels maux m'a sauvé le Seigneur, j'y
trouve un aliment spirituel et un espoir de salut. Je me nourris et me vêtis de
la parole de Dieu, Maître de toutes choses… et, " à défaut de vêtements,
ceux qui auront rejeté les voiles du péché, se vêtiront de pierre ". »
Zosime constatant qu'elle
citait les saintes Écritures – Moïse et Job – lui demanda : « Tu as lu les
psaumes et autres livres ? » Elle sourit à ces mots et dit au vieillard : «
Crois-moi, je n'ai pas même vu figure humaine depuis le jour où j'ai traversé
le Jourdain, sauf toi aujourd'hui. Je n'ai vu ni bête, ni aucun être vivant
depuis que j'ai connu ce désert. Je n'ai jamais lu de livres. Je n'ai même
jamais entendu quelqu'un chanter ou lire un livre. Mais la Parole Divine,
vivante et agissante, donne elle-même à l'homme toutes les connaissances. Voici
la fin de mon récit. De même que je t'en ai prié au début, je te conjure encore
maintenant, au nom du Verbe, de prier le Seigneur pour moi, pauvre pécheresse
». Ceci dit et ayant mis fin à son récit elle se prosterna devant le vieillard,
qui s'écria avec des sanglots dans la voix : « Béni soit Dieu, qui a créé sans
compter ce qui est grand et merveilleux, admirable et surprenant ! Béni soit
Dieu qui m'a montré comment il comble ceux qui le craignent. En vérité,
Seigneur, tu n'abandonnes pas ceux qui te recherchent ».
LA SAINTE COMMUNION
Retenant le vieillard, la
femme ne lui permit pas de se prosterner devant elle, mais dit : « Je te
conjure au nom du Christ notre Seigneur et Dieu, de ne révéler à personne ce
que tu viens d'entendre, tant que Dieu ne m'aura pas délivrée de cette terre. Et
maintenant, pars en paix et, l'année prochaine, tu me reverras et je te verrai
de nouveau, si Dieu miséricordieux te conserve la vie. Serviteur de Dieu, fais
ce que je vais te demander maintenant : au Grand Carême de l'année prochaine,
ne traverse pas le Jourdain comme il est de coutume dans votre monastère ».
Zosime fut surpris de constater qu'elle connaissait même les règles de son
monastère, mais ne prononça pas d'autre parole que : « Gloire à Dieu, qui combe
ceux qui l'aiment ». La femme continua : « Demeure au monastère, mon Père ;
même si tu le voulais, il te sera impossible d'en sortit. Mais, au crépuscule
du jour où l'on commémore la Cène, prends à mon intention dans un vase sacré
digne d'un tel dépôt, une parcelle de la Chair et du Sang vivifiants du Christ,
apporte les ici et attends moi sur la rive du Jourdain la plus proche des lieux
habités, afin que je puisse recevoir la Sainte Communion. Depuis que j'ai
communié à l'église du Précurseur avant de traverser le Jourdain et jusqu'à ce
jour, je n'ai pas approché de la Sainte Table. Mais maintenant j'y aspire avec
un irrésistible amour. C'est pourquoi je te demande et te supplie d'accéder à
ma requête – apporte-moi les Saints et vivifiants Dons à l'aube du jour où le
Seigneur fit participer ses Disciples à la Sainte Cène. Et dis au Père Jean,
Supérieur du monastère où tu demeures : " Observe-toi et observe ton
troupeau, il se passe chez vous des choses qui demandent à être corrigées
" ». Mais je désire que tu lui dises cela non pas maintenant, mais lorsque
le Seigneur te le suggérera. Prie pour moi ! » À ces mots, la femme disparut
dans les profondeurs du désert. Zosime s'agenouilla, embrassa le sol sur lequel
s'étaient posés ses pieds et rendit gloire et grâce à Dieu. Traversant de
nouveau le désert, il revint au monastère le jour même où les autres moines y
faisaient leur rentrée.
Toute l'année il garda le
silence, n'osant révéler à personne ce qu'il avait vu. Mais, en lui-même, il
priait Dieu de lui montrer de nouveau le visage désiré. Il se tourmentait et
s'impatientait à l'idée du long délai que représente une année et souhaitait
que sa durée fût, si possible, ramenée à un jour. Lorsqu’arriva le Dimanche qui
commence le Carême, les moines sortirent du monastère après les prières d'usage
en chantant des psaumes. Quant à Zosime, il fut retenu par la maladie : il
brûlait de fièvre. Il se rappela alors les paroles de la sainte : « Même si tu
le voulais, il te sera impossible de quitter le monastère ».
Bien des jours passèrent
; puis, se relevant de maladie, il demeura au monastère. Mais, lorsque les
moines revinrent au cloître, le Jeudi Saint, il fit ce qui lui avait été
ordonné. Déposant dans un petit ciboire une parcelle de la Sainte Chair et du
Sang du Christ, notre Dieu, il mit dans un panier quelques figues, des dattes
ainsi qu'une faible quantité de lentilles trempées dans de l'eau, et sortit du
monastère tard dans la soirée. Arrivé sur les bords du Jourdain, il s'y assit
en attendant la venue de la sainte. Elle tardait à venir, mais Zosime ne dormait
pas et ne quittait pas le désert des yeux, attendant l'arrivée souhaitée. Assis
sur le sol, le vieillard pensait : « Mon indignité l'a-t-elle empêchée de venir
? Ou est-elle venue et, ne me trouvant pas, s'en est-elle retournée ? » En
parlant ainsi, il se mit à pleurer ; en pleurant, il gémit, leva les yeux au
ciel et commença à prier : « Seigneur, permets-moi de revoir encore ce que j'ai
été admis à contempler une fois. Ne me laisse pas repartir en emportant la
preuve de mes péchés ». Ayant prié et pleuré ainsi, il eut une autre pensée : «
Et qu'arrivera-t-il si elle vient ? Il n'y a pas de barque. Comment
traversera-t-elle le Jourdain pour venir me rejoindre moi, l'indigne ? Oh,
pauvre et malheureux que je suis ! Qui m'a privé – mais ce n'est que justice –
d'un tel bienfait ? »
Et pendant qu'il
réfléchissait ainsi, la sainte femme arriva et s'arrêta de l'autre côté du
Jourdain. Zosime se leva, se réjouissant et rendant grâce à Dieu. Et de nouveau
lui vint la pensée qu'elle ne pourrait pas traverser le Jourdain. Alors il la
vit tracer le signe de la Sainte Croix au-dessus du fleuve (il faisait clair de
lune, disait-il), s'avancer aussitôt sur l'eau et marcher sur les vagues dans
sa direction. Mais lorsqu'il voulut se prosterner devant elle, elle l'en
empêcha, en lui craint tout en marchant sur l'eau : « Que fais-tu, mon Père, tu
es prêtre et tu portes les Saints Dons ! » Il lui obéit et se releva. Sortant
sur le rivage, elle dit au vieillard : « Bénis-moi, mon Père, bénis-moi ». Il
lui répondit en tremblant (l'émotion s'était emparée de lui à la vue de la
vision miraculeuse) : « En vérité, Dieu est fidèle, lui qui a promis que lui
seront semblables tous ceux qui se purifieront dans la mesure de leurs forces.
Gloire au Christ notre Dieu, qui m'a montré, par sa servante, à quel point je
suis éloigné de la perfection ». La femme le pria de dire le Symbole des
apôtres et l'Oraison Dominicale. Il commença, elle termina la prière et, selon
la coutume, donna au vieillard le baiser de paix. Ayant communié, elle leva les
bras au ciel, soupira en pleurant et s'écria : « Maintenant, Seigneur laisse
ton serviteur s'en aller en paix, selon ta parole, car mes yeux ont vu ton
salut ».
LE DERNIER SOUHAIT
Puis elle dit au
vieillard : « Pardonne-moi, mon père, et exauce un autre de mes désirs. Rentre
au monastère à présent et que la grâce de Dieu te protège. Et l'année prochaine
retourne de nouveau au torrent où je t'ai rencontré pour la première fois.
Viens, pour l'amour de Dieu ; et tu me verras de nouveau, car telle est la
volonté de Dieu ». Il lui répondit : « À dater de ce jour, je voudrais te
suivre partout et toujours contempler ton saint visage. Exauce la seule prière
d'un vieillard et prends un peu de la nourriture que j'ai apportée avec moi ».
Ce disant, il lui montra son panier. Quant à elle, ayant effleuré les lentilles
du bout de ses doigts et en ayant pris trois grains elle les porta à sa bouche.
Elle dit que la Grâce de l'Esprit Saint suffit pour conserver la pureté de la
substance de l'âme. Puis elle dit de nouveau au vieillard : « Prie pour moi,
pour l'amour de Dieu, prie pour moi et souviens toi de la malheureuse que je
suis ». Quant à lui, ayant effleuré les pieds de la sainte et l'ayant suppliée
de prier pour l'Église, pour le monde et pour lui-même, il la laissa partir à
regret et reprit le chemin du retour en pleurant et gémissant. Car il
n'espérait guère vaincre l'invincible femme.
Quant à elle, ayant fait
le signe de la croix au-dessus du Jourdain, elle s'avança sur l'eau et traversa
la rivière comme précédemment. Le vieillard rentra au monastère rempli de joie
et de crainte, se reprochant de n'avoir pas pensé à s'enquérir du nom de la
sainte. Mais il espérait réparer cet oubli l'année suivante.
Un an après il retourna
au désert, ayant observé tous les usages du monastère et se hâtant vers la
vision miraculeuse.
Ayant traversé le désert
et apercevant déjà certains indices de l'endroit qu'il cherchait, il regarde à
droite, il regarde à gauche, fouillant partout des yeux comme un chasseur
désireux de capturer l'animal préféré. Mais ne voyant aucun mouvement, il
commença à verser des larmes. Dirigeant son regard vers le ciel, il pria : «
Seigneur, montre-moi le pur trésor que tu as caché dans ce désert. Montre-moi,
je t'en supplie, l'ange de chair dont le monde est indigne ». En priant ainsi,
il arriva à la région dont l'aspect était celui d'un torrent desséché et, sur
la rive opposée il vit la sainte étendue morte – tournée vers l'Orient – ses
mains étaient croisées comme il convient. S'approchant d'elle, il couvrit de
larmes les pieds de la bienheureuse ; il n'osa la toucher autrement.
Ayant pleuré longtemps et
ayant récité les psaumes de circonstance, il dit la prière des morts et pensa :
« Ne conviendrait-il pas d'inhumer le corps de la sainte ? À moins que cela ne
lui déplaise ? » À cet instant il aperçut près de la tête de la morte ces mots
tracés sur le sol : « Père Zosime, enterre à cet endroit le corps de l'humble
Marie, restitue la poussière à la poussière, après avoir prié le Seigneur pour
moi, morte au mois de Farmouphy égyptien, appelé avril en romain, le premier
jour, dans la nuit même de la Passion du Seigneur, après avoir reçu la sainte
Communion ». Ayant lu ces mots, le vieillard se réjouit d'avoir appris le nom
de la Sainte. Il comprit qu'aussitôt après avoir communié sur les bords du
Jourdain, la sainte s'était transportée à l'endroit où elle était morte. Cette
distance, que Zosime mit vingt jours à parcourir avec peine, Marie la couvrit
en une heure et rendit immédiatement son âme à Dieu.
Rendant gloire à Dieu et
couvrant le corps de la défunte de ses larmes, il dit : « Il est temps, Zosime,
de faire ce qui t'est ordonné. Mais comment pourras-tu creuser une tombe,
malheureux, sans rien avoir en main ? » À cet instant il aperçut non loin de là
un morceau de bois jeté dans le désert. Il le prit et commença à creuser. Mais
la terre était sèche et ne cédait pas aux efforts du vieillard. Il se fatigua,
transpirant abondamment. Soupirant du fond du cœur, il leva les yeux et vit un
grand lion debout près de la dépouille de la sainte, dont il léchait les pieds.
Apercevant le lion, le vieillard se mit à trembler de peur et ceci d'autant
plus qu'il se souvint des paroles de Marie, qui affirmait n'avoir jamais
rencontré de bêtes. Mais, se protégeant d'un signe de croix, il ne douta pas
que le pouvoir de celle qui gîsait en ce lieu le protégerait. Le lion
s'approcha de lui en témoignant de ses bonnes intentions par tous ses
mouvements. Zosime lui dit : « La Glorieuse a ordonné d'inhumer son corps, mais
je suis vieux et n'ai pas la force de creuser une tombe, je n'ai pas de pelle
et ne peux retourner si loin pour apporter un coutil convenable ; fais donc ce
travail avec tes griffes et rendons à la terre la dépouille mortelle de la
sainte ». Il parlait encore que le lion avait déjà creusé avec ses pattes un
trou suffisant pour enfouir le corps.
Le vieillard versa de
nouvelles larmes sur les pieds de la sainte et, l'implorant de prier pour tous,
il recouvrit son corps de terre en présence du lion. Le corps de la sainte
était nu, n'était protégé que du manteau déchiré que lui avait lancé Zosime et
dont Marie s'était couverte. Puis tous deux s'éloignèrent. Le lion, doux comme
un agneau, s'enfonça dans le désert, Zosime retourna chez lui rendant gloire et
grâce au Christ notre Dieu. Rentré au monastère, Zosime raconta tout aux
moines, sans rien taire de ce qu'il avait entendu et vu. Il leur raconta tout
en détail, depuis le commencement. Les moines témoignaient de leur étonnement
devant les miracles de Dieu et commémoraient avec respect et amour la mémoire
de la sainte. Quant au Supérieur, le Père Jean, il découvrit que quelques
moines avaient besoin de s'amender ; aucune parole de la sainte ne demeura par
conséquent inutile ou incomprise. Zosime mourut au monastère, ayant presque
atteint l'âge de cent ans.
Les moines conservèrent
la tradition de ces faits sans les inscrire et les proposaient en exemple
édifiant à tous ceux qui voulaient bien les écouter. On n'a pas entendu dire
jusqu'à ce jour que quelqu'un ait inscrit ces faits. Quant à moi, j'ai exposé
par écrit ce qui m'a été transmis verbalement. D'autres ont peut-être décrit la
vie de la sainte, – bien mieux et plus dignement que je ne l'ai fait – bien
qu'aucun renseignement ne me soit parvenu à ce sujet. Pour ma part, j'ai, selon
mes moyens, consigné par écrit cette relation en m'attachant à la vérité avant
toute chose. Que Dieu, qui accorde sa grâce à ceux qui L'implorent, permette à
ceux qui liront ce récit d'y trouver un profit spirituel en récompense pour la
peine de celui qui a fait ce travail ; que Dieu l'admette là où demeure à
présent la bienheureuse Marie (dont nous dépeignons ici la vie) avec tous ceux
qui ont su plaire au Seigneur, auquel est dû tout honneur, toute Gloire et
adoration avec son Père sans Commencement et le Saint, Bon et Vivifiant Esprit,
maintenant et toujours dans les siècles des siècles. Amen.
SOURCE : http://www.pagesorthodoxes.net/saints/marie-egyptienne.htm
Le Moine et la courtisane : Saint Zosime et Sainte Marie l’Égyptienne.
Réflexions sur la Vie de sainte Marie l’Égyptienne par saint Sophrone de
Jérusalem
Après des années de
prière assidue et de rude ascèse, le vieux moine Zosime se considéra comme
ayant atteint la perfection, n’ayant nul besoin de l’enseignement de qui que ce
soit. Il raisonna ainsi : « Y a-t-il au monde un moine susceptible de m’être utile
et de m’apprendre quelque chose de nouveau, un exercice ascétique que je ne
connaisse pas et que je n’aie déjà accompli ? Se trouvera-t-il parmi les sages
du désert un homme qui me soit supérieur par sa vie et ses méditations ? »
Sa recherche de la perfection
et la sainteté dans le désert de la Palestine l’amène face-à-face à une
ancienne courtisane, toute aussi vieille que lui, solitaire depuis des
décennies, nue, brûlée par le soleil, sans instruction, une simple femme qui
lui apprend la signification de la repentance et de la miséricorde, de l’ascèse
et de l’humilité, comme il ne les avait jamais expérimentés dans sa vie de
moine. Lui, moine et prêtre, devient le disciple de cette femme qui a atteint
la vraie perfection et la sainteté, seule du désert, mue par le repentir et
guidée et instruite par l’Esprit-Saint. Zosime reconnaît la sainteté de Marie
et il est attiré par sa beauté spirituelle et la vie de l’Esprit qui jaillit en
elle. Son respect et son amour pour elle lui permettent d’accueillir son enseignement,
qui pénètre sa sensibilité et son cœur. Après leur première rencontre, où elle
lui révèle sa vie, il doit apprendre l’humilité et la patience, en attendant
leur deuxième rencontre. Son chemin de repentir, sa nouvelle ascèse, est de
servir Marie en tant qu’enfant de l’Église – notamment en lui apportant la
Sainte Communion – et de recevoir et accepter la vie de Marie comme grande
leçon spirituelle, la faisant connaître à son entourage et au monde entier.
C’est son obédience, dont l’accomplissement doit attendre l’œuvre écrite d’un
autre grand disciple de Marie, le patriarche Sophrone de Jérusalem : Sceller le
secret du roi est bien, révéler les faits de l’action divine est louable (To
12,7).
L’histoire de Zosime et
de Marie est la réalisation d’une vision : il voit d’abord une ombre, puis une
femme nue, puis une sainte, manifestation de sa propre quête spirituelle. Il
lui donne sa propre robe monastique à porter, car elle est moniale sans
monastère, et il l’enterre à la manière des moines, dans sa robe monastique. La
guérison spirituelle de Zosime, à travers sa rencontre avec Marie, s’accomplit
par étapes, qu’il accepte de suivre sans savoir où elles le mèneront. Il suit
son cœur, qui lui dit que Marie est son maître et qu’il doit la servir s’il
veut avancer dans la vie spirituelle. Dieu est doux (cf. Ps 33,9 et Mt
11,29-30) et cette douceur se manifeste à Zosime à travers Marie, parmi la
sévérité et l’aridité du désert, et à Marie, qui de sa part reconnaît en Zosime
un homme de prière et de l’Église. Dieu est doux et nous pouvons marcher dans
cette douceur à la rencontre de la sainteté dans la vie de tous les jours, non
seulement au désert de Palestine. Avec Zosime et Marie, nous pouvons préparer
notre coeur pour la rencontre de l’Autre à travers l’autre qui se présente à
nous, par le désir, la prière, le jeûne, l’épreuve, oui, par la chute et
l’échec, dans lesquels nous reconnaissons notre propre faiblesse, et qui
deviennent la préparation à la communion spirituelle.
Le chemin de Zosime et de
Marie est abreuvé de larmes, larmes qui arrosent le désert des cœurs arides et
font jaillir les plus belles fleurs. Les larmes signalent le repentir, l’union
de la douleur, de l’amour et de l’espérance ; les larmes accompagnent les
mouvements du cœur, l’intrusion de la joie dans la souffrance, de la lumière
dans les ténèbres, de l’amour dans la solitude. Fruit de l’Esprit, les larmes
signe de faiblesse dans le monde, sont une source de puissance spirituelle. La
rencontre des deux solitudes du désert apporte à chacun la perfection de la
guérison, l’accomplissement de la vie de chacun. Zosime signifie la
reconnaissance de l’Église de la sainteté de Marie, scellée par la communion au
Corps et Sang du Christ, et Marie symbolise l’accomplissement du but de l’Église,
la sanctification de ses membres en Christ. Zosime et Marie donnent naissance
l’un à l’autre en Christ et en l’Église ; comme dans un mariage, chacun fait
l’offrande de soi à l’autre, et, ce faisant, à Dieu ; ils sont en véritable
communion l’un avec l’autre, et à travers l’autre, avec le Christ. Chacun
trouve dans l’autre ce qui lui manque pour atteindre à la perfection de l’amour
et de la communion : Zosime, le maître qu’il cherchait et qui lui apprend celui
qu’il est et ce qu’il lui manque ; et Marie, l’accomplissement du but de sa vie
et de son rôle dans l’Église. C’est ainsi que toute personne, comme Zosime,
apercevant la femme nue dans le désert – la nudité spirituelle du désert des
cœurs humains – cherche à la suivre et à l’atteindre afin d’apprendre d’elle ce
qu’il lui manque pour devenir véritable enfant de Dieu.
Paul Ladouceur et Mary
Marrocco
SOURCE : http://www.pagesorthodoxes.net/saints/meres-spirituelles/marie-egyptienne.htm
VIE DE SAINTE MARIE
L'EGYPTIENNE
Le péché
La racine du péché
«Du vivant de mes
parents, à douze ans accomplis, je rejetai toute tendresse à leur égard et me
rendis à Alexandrie...». Cette affirmation initiale n'est simple qu'en
apparence. La confession de sainte Marie l'Egyptienne nous introduit en fait au
cœur de cette énigme qu'est le péché en l'homme. La mention des «douze ans
accomplis» n'est pas fortuite. Cet âge est celui d'un changement de statut
social. L'enfant n'est plus considéré comme tel sans pour autant jouir de la
totalité des prérogatives de l'adulte. Comme tous les changements, tous les
passages de la vie sociale, l'acquisition d'une liberté neuve mais limitée est
l'occasion d'une crise qui affecte non seulement l'adolescent mais aussi son
milieu. Celui-ci doit désormais le reconnaître à la fois comme identique et
différent *.
Cette affirmation
d'autonomie de la part d'un adolescent qui assume sa vocation est uniquement
l'expression de sa volonté d'acquiescement au vouloir divin. Ce n'est en rien
une rupture violente par rapport au milieu familial. Jésus accomplit toute la
Loi, bien plus, en sa personne, il est la Loi. Il ne peut y avoir en Lui
d'opposition entre le premier commandement du Décalogue et le cinquième :
«honore ton père et ta mère» (Dt 5, 6-22 ; Ex 20, 1-17). Il est inséparablement
la Gloire du Père qui l'a engendré avant les siècles et la Gloire et la fierté
de tout Israël. Plus il est aux affaires de son Père et plus il est l'honneur
de sa mère et de toute la lignée de David : «bienheureuses les entrailles qui
t'ont porté et les seins que tu as sucés» (Lc 11, 27).
La péricope évangélique à
laquelle nous nous référons montre que la prise de distance de Jésus n'est pas
une rupture haineuse. C'est bien plutôt une conséquence de la mission confiée
par le Père : la soumission qu'il doit à ses parents se situe à l'intérieur du
cadre plus vaste de son acquiescement au vouloir divin. Elle en est l'icône.
Marie, ainsi éclairée sur la profondeur de la relation qui l'unissait à son
fils dans l'ordinaire de la vie quotidienne, gardait tout cela et le méditait
dans son cœur. Dès lors, il leur était soumis, et cette soumission était la
plus haute expression de sa liberté.
Marie l'Egyptienne a pris
un parti bien différent. «A douze ans accomplis, je rejetai, dit-elle, toute
tendresse à l'égard de mes parents». A la lumière du passage évangélique que
nous venons de citer, il est aisé de comprendre la nature réelle de cette révolte.
La racine de son péché est une rébellion profonde, non dite. Entrant dans l'âge
adulte, elle ne remet pas sa jeune liberté à l'Auteur de la liberté pour
acquérir une liberté plus grande. Elle ne veut pas comprendre qu'on ne possède
réellement que ce que l'on a offert et que le mystère de l'obéissance oblative
régit la vie trinitaire toute entière. Elle s'empare du privilège qui lui a été
accordé, s'en fait la propriétaire. Elle use contre le Créateur lui-même de
cette liberté qu'il lui a concédée et qui la constitue comme image de Dieu. Par
cet acte intérieur (il s'agit de la convoitise [« Nos pères ont tous été sous
la nuée... cependant ce n'est pas le plus grand nombre qui plut à Dieu... ces
faits se sont produits pour nous servir d'exemples, pour que nous n'ayons pas
de convoitises mauvaises, comme ils en eurent eux-mêmes» (1Cor. 10, 10)] au
sens biblique et patristique) elle s'interdit l'action de grâces et rejette de
fait le premier et le plus grand des commandements.
Elle se rend ainsi
incapable d'accomplir celui qui le suit immédiatement et qui commande d'honorer
son père et sa mère. Elle renie toute paternité divine, toute confession de la
divine Providence, elle apostasie et renonce à entendre l'appel à la sainteté.
Séparée de Dieu, elle perd logiquement toute tendresse pour ses parents : elle
se coupe de la communauté humaine en laquelle sa vie prend son sens. Elle veut
être l'unique artisan de sa propre aventure. Coupée de son histoire et de toute
solidarité, elle est désormais seule. Elle n'est plus une personne mais un
individu séparé. Elle a voulu ravir la liberté mais, dans cet effort illusoire
et ruineux, elle n'a acquis qu'une pernicieuse autonomie.
On comprend ainsi que le
péché de Marie l'Egyptienne n'est pas d'abord la violation de l'ordre moral ou
social, mais bien une rupture de la communion avec Dieu qui la livre à
elle-même, abandonnée à ses propres forces.
La révolte
Le péché en sa racine,
cet état pécheur intérieur, donne naissance au multiples rejetons que sont les
actes peccamineux. Ayant renoncé à rendre un culte au vrai Dieu, Marie
l'Egyptienne n'en reste pas moins une créature spirituelle destinée à
l'adoration, même si elle le refuse. La perversité de son intention l'amène
donc à s'adorer elle-même. Désormais elle rend un culte à sa chair ou plutôt,
par elle, recherche l'ivresse du plaisir, pauvre substitut à la béatitude
promise aux serviteurs de Dieu. Renonçant à la dépossession de l'amour, elle
s'abandonne à la possession du plaisir. «Satisfaire en tout temps le mouvement
passionné de la nature, voilà ce qui faisait ma vie et en réglait la conduite».
Marie l'Egyptienne menait
donc une lutte incessante. Car le plaisir voulu pour lui-même est, au moins
dans les commencements, à la fois violent et fugitif. Mais au fil du temps, il
perd de son intensité. La passion devient frustrante, elle requiert, pour
satisfaire une sensualité toujours plus exigeante, la réitération des actes et
une perversité croissante. C'est ainsi que Marie l'Egyptienne, dans son
expérience de l'athéisme, subit l'esclavage des sens et de la passion. Sous
prétexte de l'exercice de sa liberté, elle est dépossédée d'elle-même. Elle
perd toute pudeur, donne libre cours aux dépravations, et recherche un nombre
toujours croissant de partenaires.
On le voit, Marie
l'Egyptienne expérimente l'enfer. Elle s'épuise dans une course effrénée contre
la frustration que cette course même engendre. C'est ainsi que refusant le
culte en esprit et en vérité qu'elle devait à Dieu, elle s'est de fait éloignée
d'elle-même et est descendue par le péché au-dessous de sa nature. Dans son
idolâtrie du plaisir sensuel elle est retournée à l'animalité. «L'envie
insatiable, l'irrépressible amour de me rouler dans la fange me possédait».
Sans s'en rendre compte, à ce jeu, Marie l'Egyptienne s'est désagrégée. Son
corps n'est plus elle-même mais seulement l'instrument de son désir. Elle en
fait ce qu'elle veut. Elle le possède comme un objet: «J'ai un corps, dit-elle,
ils le prendront pour prix de la traversée».
Haine et envie
Mais les dommages qu'elle
subit sont plus graves encore. Saint Sophrone nous montre Marie l'Egyptienne
non seulement comme un animal, mais aussi comme un démon. Elle est devenue «le
vase d'élection du diable» et, comme son maître, elle «rôde cherchant qui dévorer»
(1Pierre 5, 8). Elle fait entrer en tentation, et ses procédés sont
rigoureusement identiques à ceux du Mauvais qui l'inspire.
Tout commence par une
sorte de liaison, Marie l'Egyptienne fait irruption, puis prononce des propos
indécents, et enfin, pousse à rire. Après avoir obtenu ce premier accord non
explicite, il est aisé de passer à l'acte. Cependant cette première victoire ne
saurait la satisfaire. Ayant acquis par elle quelque emprise, la voici qui
enseigne de nouvelles perversions, faisant expérimenter d'autres plaisirs. Ceux
qui ont été attirés sont désormais subjugués et c'est ainsi que ces malheureux
en viennent à se laisser contraindre à faire même ce qu'ils ne veulent pas. Ils
sont réduits à un véritable esclavage. La servante du démon leur apparaît
désormais comme un maître tyrannique.
Toute cette stratégie de
Marie l'Egyptienne est au service d'une haine et d'une envie dont les raisons
sont multiples, mais dont la première est sans doute, paradoxalement, son
impuissance. Les hommes lui sont nécessaires pour assouvir sa passion, mais
quel n'est pas son dépit de se voir dépendante du vouloir d'autrui, elle qui
revendique sa totale libération. La nécessité où elle est de devoir séduire est
le signe de sa faiblesse. Elle ne peut rien contre ceux qui ne lui cèdent pas
ou même qui ne lui prêtent pas attention. Elle en vient seulement à être
«offerte au peuple comme un combustible disponible à tous pour le feu de la
débauche».
Mais sa haine des hommes
s'accroît aussi, et peut-être surtout, parce qu'il subsiste en elle, et sans
qu'elle se l'avoue, la nostalgie de la beauté spirituelle à laquelle elle a
volontairement renoncé : elle veut «piéger l'âme des jeunes gens», comme si
cette capture lui fournissait un aliment nécessaire. Elle mène l'existence
misérable et pathétique d'un être déchiré entre l'attrait de la Beauté et
l'incapacité d'y consentir. Marie l'Egyptienne fait l'œuvre du diable, lui qui
«est homicide dès le commencement..., menteur et père du mensonge» (Jn 8,44).
La vie de pénitence
La conversion
«A ce qu'il me semble,
Dieu voulait mon repentir, il ne veut pas la mort du pécheur, il attend
patiemment et accueille de grand cœur la conversion». La conversion de sainte
Marie l'Egyptienne a pour cause première la volonté divine. Dieu agit avec elle
comme il a agi à l'égard de son peuple. Il a pour elle une patience qui est à
la fois pitié, fidélité, tendresse. Sa pitié à l'égard de Marie l'Egyptienne
est une bienveillance gratuite : il s'incline, consent, attend, se fait
discret. Mais cette pitié s'accompagne de son irrévocable fidélité : jamais
Dieu notre Père ne renonce à son dessein de salut. De cette manière se déploie
une mystérieuse tendresse que la Bible n'hésite pas à qualifier de maternelle.
Nul ne peut désespérer car son être même est inscrit dans la mémoire de Dieu :
«Une femme oublie-t-elle son petit enfant, est-elle sans pitié pour le fils de
ses entrailles ? Même si les femmes oubliaient, moi je ne t'oublierai pas» (Is
49, 15).
Mais il ne faudrait pas
se laisser leurrer par le terme de tendresse que nous venons d'employer. Il ne
s'agit en aucun cas d'un sentiment doucereux. La tendresse divine ne s'exerce
qu'en vue du repentir (Sag 11, 24). La Sagesse utilise au profit de l'homme
jusqu'à son péché. Dieu guérit du péché en le laissant agir (cette tactique est
mise en œuvre dans la passion du Fils. Les circonstances de sa mort furent
toutes déterminées par le péché des hommes. Jésus s'est librement livré aux
mains des pécheurs et des impies, et ceux-ci ont fait de Lui ce qu'ils ont
voulu. C'est ainsi que la mort a été prise au piège, que l'enfer a englouti
Celui qu'il ne pouvait retenir captif, et a été contraint par la Sagesse divine
de libérer ceux qu'il tenait enchaînés. Dieu a utilisé le péché, qu'il n'a
certes pas voulu, pour que son Fils bien-aimé aime comme personne n'a jamais
aimé) car il conduit inéluctablement le pécheur à la ruine. L'homme découvre
ainsi le tort qu'il se fait en ne suivant que son désir (toute l'histoire du
peuple d'Israël suit cette logique, elle est rythmée par la célébration de
l'alliance à laquelle succède l'infidélité du peuple de Dieu et l'effondrement
historique lié à ce péché. Le retour au Dieu sauveur est l'inéluctable
conséquence du désastre. La célébration du renouvellement de l'Alliance
inaugure une période de restauration).
C'est ainsi que Marie
l'Egyptienne par l'impossibilité où elle est d'entrer dans le temple pour
vénérer la divine et vivifiante Croix, instrument du salut universel, est mise
en face de son excommunication de fait. Elle seule est empêchée et repoussée
dans le parvis de l'église où elle ne peut que se réfugier dans un coin,
symbole de l'impasse où elle s'est fourvoyée. Il faut du temps à notre héroïne
pour comprendre que cette impossibilité ne vient pas de quelque faiblesse
physique qui l'affecterait. Elle ne saurait en dire plus, incapable de
connaître la cause de l'enfer qu'elle expérimente. Elle est une énigme pour
elle-même, accablée par son effondrement : «J'en étais découragée, je n'avais
plus de force, mon corps était brisé». C'est par pure grâce que lui seront
accordés les prémices du salut. «Le Verbe Sauveur toucha les yeux de mon cœur
me montrant que c'était la fange de mes actions qui me fermait l'entrée». Le
Christ vient briser les verrous qui la tenaient captive en les exposant en
pleine lumière. La voilà désormais libre.
La Lumière de
l'Esprit-Saint inaugure en elle un saint deuil. «Je commençais à pleurer, à me
lamenter, à me frapper la poitrine en gémissant du fond du cœur». Cette manière
de parler n'est pas un artifice littéraire tout oriental. C'est bien plutôt la
description d'un enchaînement spirituel logique dans le processus d'une
pénitence authentique. L'irruption de l'Esprit a provoqué le brisement du cœur
dont les larmes sont le signe. Les lamentations sont celles-là même d'Adam qui
se voit désormais soumis à une condition mortelle, mais bien plus encore celles
que l'on fait sur le cadavre que l'on est devenu.
Mais dans le même temps,
ces larmes de componction se mêlent aux eaux vives de l'Esprit qui jaillissent
en vie éternelle. C'est pourquoi lorsque Marie l'Egyptienne se frappe la
poitrine, elle confesse qu'elle est pleinement responsable.
Elle désigne son cœur,
non seulement comme la source véritable de ses iniquités, mais aussi comme le
lieu où s'accomplit l'œuvre de l'Esprit. Le gémissement qu'elle ne peut
s'empêcher de pousser est l'expression de son espérance contre toute espérance,
appel inarticulé à la miséricorde divine.
L'action bouleversante du
Sauveur qui envoie l'Esprit, l'Illuminateur, donne à Marie l'Egyptienne, dans
l'impasse de sa solitude, les larmes du repentir. Mais ce n'est qu'un don
préparatoire. A travers ces larmes qui lavent son regard, elle peut désormais
discerner dans l'icône de la Mère de Dieu le signe de sa présence compatissante.
Dès lors, (et c'est là le véritable bien spirituel), celle qui est maintenant
une pénitente peut confesser explicitement sa faute à la Toute Pure. Retrouvant
la parole, elle peut conclure avec elle un pacte, une alliance, où elle offre
son propos de conversion contre l'assurance d'être secourue.
Et la montée vers la
Lumière se poursuit. Tout lui est désormais montré puisqu'elle accueille «le
feu de la foi comme quelque chose de certain». Les portes de l'Eglise, lieu du
salut, lui sont ouvertes. Guidée par l'Esprit, elle peut voir le Bois
vivifiant, la Croix du Fils, et comprendre comment le Père attend le repentir
des pécheurs : «Celui qui n'avait pas connu le péché, Dieu l'a fait péché pour
nous, afin que nous devenions par Lui justice de Dieu» (2Cor 5, 21). Elle
contemple Jésus qu'elle persécute et comprend le mystère de la divine Economie.
On aurait tort de croire
qu'il s'agit là seulement d'une saisie purement intellectuelle. Les verbes
grecs employés désignent tous une connaissance impliquant une participation.
Marie l'Egyptienne communie de tout son être de pécheresse pardonnée à l'amour
qui la sauve.
Dans le mouvement même de
la charité retrouvée, elle s'incline devant tous. Son péché n'a pas seulement
été un refus du Ciel. Il fut tout autant une injure à la terre. De là provient
son étonnement : «Comment la terre n'a-t-elle pas ouvert la bouche et fait
descendre en enfer toute vivante celle qui prenait tant d'âmes dans ses pièges
? ». Elle comprend que tout a été créé pour elle et que, se détournant de sa
vocation, elle a privé la création de son sens. Elle est coupable de tout
devant tous. C'est pourquoi en signe de repentir, elle s'abaisse et vénère
cette terre sanctifiée par les pas du Sauveur et qu'elle a offensée.
Dès lors, remplie
d'action de grâces, elle retourne en hâte vers l'icône de la Mère de Dieu pour
apprendre d'elle ce qu'il lui convient désormais de faire. La vérité de la
conversion de sainte Marie l'Egyptienne se reconnaît à son obéissance
exemplaire. L'obéissance de sainte Marie l'Egyptienne est un sacrifice (dont le
prototype est celui qu'accomplit naguère Abraham (offrant à Dieu pour
l'holocauste l'objet même de la Promesse : Isaac, son fils) et dont la source
et l'accomplissement parfait se trouvent dans le sacrifice rédempteur du Fils
unique : Lui qui «de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui
l'égalait à Dieu, mais s'anéantit lui-même... obéissant jusqu'à la mort, et la
mort de la Croix» (Phil. 2, 68)) résolu de sa volonté propre sur l'autel de la
Foi. Elle consiste d'abord en une attitude intérieure d'écoute attentive de la
volonté divine, accompagnée d'une imploration sincère pour avoir la force de la
mettre en pratique. L'action en découle naturellement. L'obéissance s'accomplit
dans la foi, sans tergiversation inutile, et de façon décidée.
Le sacrifice de sainte
Marie l'Egyptienne est accepté par Dieu. Réconciliée, elle est réintégrée dans
la solidarité humaine : quelqu'un ayant vu son dénuement lui fit l'aumône de
trois pièces de monnaie. Elle fait partie désormais de ces pauvres que Dieu
aime et qui reçoivent tout de Lui. Elle comprend que ce qui est donné par
charité est icône du don permanent que Dieu fait de lui-même. «J'emportai
l'offrande qui m'était faite et j'achetai grâce à elle trois pains que je
considérais comme un viatique de bénédiction».
Une vie de pénitence
Parvenue au bord du
Jourdain, Marie l'Egyptienne inaugure son existence nouvelle par un acte
liturgique, une célébration de l'Alliance. Priant dans le sanctuaire de saint
Jean le Baptiste, elle communie à la Parole du prophète : «Préparez le chemin
du Seigneur... toute chair verra le salut de Dieu... produisez donc de dignes
fruits du repentir...» (Lc 3, 4-5 et 7). Puis elle accomplit la parole :
baignant ses mains dans l'eau du fleuve elle reconnaît que son péché n'est pas
une simple faute morale que l'on pourrait oublier mais bien une blessure qui
doit être purifiée et guérie.
Mais, elle ne baigne pas
seulement ses mains, elle plonge aussi son visage dans l'eau sanctifiée par
Celui qui, pur de tout péché, daigna y être baptisé. Elle laisse ainsi
s'exprimer son désir de recouvrer sa beauté spirituelle. Dès lors, elle peut
communier au corps très pur et au sang précieux du Seigneur Jésus. Elle
s'expose à l'action salvatrice du Fils de Dieu et redevient temple du
Saint-Esprit. Ainsi s'accomplit la prophétie que le prophète Malachie adressait
au peuple d'Israël : «Il entrera dans son sanctuaire le Seigneur que vous
cherchez; et l'ange de l'alliance que vous désirez, le voici qui vient! dit le
Seigneur Sabaot.. Il est comme le feu du fondeur et la lessive des
blanchisseurs. Il siégera comme fondeur et nettoyeur Il purifiera les fils de
Lévi et les affinera comme or et argent. Alors l'offrande de judas et de
Jérusalem sera agréée de Yahvé comme aux jours anciens» (Mal 3, 1-4).
Ayant fait de Dieu son
abri, elle demeure dans le monde comme n'en étant pas. Elle communie au Christ
Sauveur et l'Esprit la pousse au désert, lieu de l'union transformante. Elle
s'abandonne à l'action de Celui qui est seul à connaître et la profondeur de son
cœur et l'étendue de son mal. Elle comprend et accepte que l'œuvre de sa
régénération, déjà acquise en Dieu, ne s'accomplisse que progressivement
puisqu'elle est encore dans le temps. Dans son obéissant désir, franchissant le
Jourdain, elle fera l'expérience de la vie pénitente. Elle s'avance donc
hardiment dans le feu du désert.
Dépouillée de tout appui
humain, solitaire dans un milieu hostile, Marie l'Egyptienne voit
inexorablement diminuer le peu d'autosuffisance qu'elle possède encore : les
pains qu'on lui a offerts s'épuisent et le vêtement qu'elle porte s'use. La
voici réduite à ne devoir sa subsistance qu'aux herbes du désert et à vivre
nue. Sans abri, elle fait l'expérience de la vie de pauvre qui lui rappelle
sans cesse et sa fragilité et sa dépendance. Elle n'a d'espérance qu'en Dieu
seul. Elle comprend qu'Il élève les humbles. Elle grandit dans la Foi. Elle
accepte de demeurer volontairement immobile sous l'action divine. Faisant taire
tout raisonnement humain, elle a confiance. Sa vie présente en la chair, elle
la vit dans la foi au Fils de Dieu ( cf. Gal 2, 20). Son existence dans ce lieu
de mort et de désolation qu'est le désert est un miracle par lequel lui est
donnée la crainte de Dieu. Il n'est pas ici question de peur mais plutôt du sentiment
paradoxal de celui qui, tout en reconnaissant son néant, se sait aimé et garde
fidèlement l'espérance d'être sauvé. L'authenticité de cette sainte crainte est
vérifiée par l'obéissance (Dieu dit à Abraham :«je sais maintenant que tu
crains Dieu : tu ne m'as pas refusé ton fils unique» (Gen. 22,12)). Ainsi,
espérance, foi, crainte de Dieu et obéissance sont les multiples aspects d'une
attitude unique qui ne dit pas encore son nom et qui n'est rien d'autre que la
charité.
Dans cette synergie avec
Celui qui la conduit et la sauve, Marie l'Egyptienne est semblable à Israël au
désert. La purification de son cœur a pour condition les contraintes de la vie
risquée, mais elle ne s'accomplit que dans le combat contre les suggestions
diaboliques. C'est pour cette lutte qu'elle a été conduite au-delà du Jourdain
en ces contrées hostiles. Il faut que se révèlent au grand jour les puissances
ténébreuses qui, bien que terrées depuis sa conversion, l'habitent encore après
avoir régi sa vie. Elle les terrassera non par sa vigueur mais bien plutôt par
sa faiblesse. Elle sera vainqueur par l'appui qu'elle prendra sur le Roc du
Salut grâce à l'intercession de la Mère de Dieu. Prosternée à terre, elle
obtient d'échapper au filet de l'oiseleur. Bien plus, par cette victoire qu'un
Autre remporte pour elle, elle est transformée.
Quand l'assaut des
tentations met en demeure Marie l'Egyptienne de se jeter à terre, elle confesse
par son attitude sa condition de créature égarée. Telle est son humilité. Elle
s'offre ainsi, dans l'immobilité, à une mystérieuse Lumière qui vient d'en-haut
par grâce et qui est tout autant la réponse du Père à sa détresse que l'action
du Christ sauveur, Lumière du monde ou le don de l'Esprit, l'Illuminateur qui
purifie de toute souillure. Cette épiclèse accomplit le renouvellement de son
être.
C'est ainsi que
d'alliance en alliance, de hauteur en hauteur, Marie l'Egyptienne est guérie,
purifiée, installée dans des dispositions stables pour la vie de charité,
d'union à Dieu. Communiant au seul qui est Saint, elle n'a plus de vie, de
repos qu'en Lui. Il est l'objet unique de son attention. Rien n'a d'intérêt
qu'en Lui. Marie l'Egyptienne, pauvre de tout, riche de Dieu, recouvre sa
virginité spirituelle et redevient elle-même, telle que Dieu l'a désirée avant
la création du monde.
Le temps passé au désert
dans cette lutte spirituelle se compte en années. Dix-sept ans. Une durée égale
à celle où elle a vécu dans la débauche.
La vie en Dieu
Marie l'Egyptienne entre
dans ce que l'on peut considérer comme la troisième étape de sa vie spirituelle
(si l'on peut employer ce langage). Purifiée par la solitude, la nudité, les
dangers encourus, elle accepte de ne devoir son existence qu'à une grâce dont
elle se sait indigne. Accoutumée à devoir supplier pour tout, elle vit pour
Dieu et demeure en Lui. On n'insistera jamais trop sur le caractère concret de
cette communion à Dieu dans laquelle progressivement elle se détourne de la
préoccupation de soi et en vient à aimer Dieu pour Lui-même. Elle Lui parle dans
la chasteté d'une charité véritable. Objet de la grâce divine, initiée à la
communion avec Dieu, elle est le trésor que Dieu a caché au désert.
Dans cet acte apparemment
fou qui consiste à se renier soi-même aussi totalement (et qui devrait la
conduire à une mort certaine) Marie l'Egyptienne trouve la vraie vie. Elle fait
l'expérience de la foi et, par la foi, est introduite dans le mystère d'une
existence eucharistique. Elle voit et comprend de quelle façon mystérieuse
seule la bénédiction divine lui permet de subsister dans un monde si hostile.
Elle habite un permanent miracle. Elle est tout entière revêtue de l'Esprit. Le
Père qui la protège Le lui confère. I'Esprit l'inspire et la conduit à la
Vérité tout entière. Par Lui, elle est initiée à la Parole de salut. Elle est
introduite dans la connaissance des Ecritures sans qu'elle ait jamais appris
les lettres. Elle est théodidacte, enseignée par Dieu. Communiant à la Parole,
Marie l'Egyptienne devient compagne de vie du Verbe de Vérité. Dans cette union
mystique elle trouve désormais nourriture et protection. Dans la Présence du
Père, elle est conduite par l'Esprit au Sauveur crucifié et glorifié, et reçoit
de Lui, en retour, une participation accrue à la grâce de ce même Esprit-Saint.
Prise ainsi entre les deux mains du Père, elle est le lieu docile où peut
s'accomplir le désir divin exprimé dans le secret trinitaire: «Faisons l'homme
à notre image, comme notre ressemblance» (Gen 1, 26). C'est ainsi que Marie
l'Egyptienne vit dans la communion trinitaire dès ici-bas. En cette existence
eucharistique, elle devient ce qu'elle contemple. Encore sur terre, elle ne vit
que du Ciel. Elle confesse que la grâce de l'Esprit suffit à conserver dans son
intégrité l'être de sa personne. Cependant comme son passage sur l'autre rive
n'est pas encore accompli, elle reste affamée et assoiffée de la communion au
corps même et au sang même de son Seigneur et Sauveur.
Cet élan spirituel qui
conduit Marie l'Egyptienne de commencements en commencements ne lui confère en
rien l'assurance d'avoir gagné un havre de salut. Bien plutôt, malgré la
permanence des prévenances divines, Marie l'Egyptienne demeure consciente de sa
faiblesse. Elle sait que tout se joue dans le mouvement oblatif de sa liberté.
Elle confesse sa condition de créature, poussière et cendre, pécheresse
protégée par le rempart du Saint Baptême. Son identité profonde, même dans cet
état spirituel élevé n'est jamais que celle d'une pécheresse pardonnée. C'est
pourquoi elle se confie en tout à sa sainte protectrice, à Celle qui se porte
garant de la vérité de sa conversion devant le Christ Sauveur. La très pure et
toute bénie Mère de Dieu ne cesse de l'accompagner de sa sollicitude maternelle
et de la conduire par la main sur le chemin étroit de l'obéissance aimante.
Non contente d'implorer
encore le secours du Ciel, elle supplie aussi abba Zossima qu'elle a rencontré
par la volonté divine d'intercéder pour elle afin de trouver grâce au jour du
jugement. Même ornée des charismes les plus étonnants, elle ne se considère pas
comme spirituelle. Elle se tient devant Dieu et devant toute créature dans une
pieuse crainte. Amenée par Dieu à confesser ses errements passés, elle redoute
que cette évocation ne fasse resurgir malgré elle des tentations dont elle n'a
sûrement pas l'orgueil de croire qu'elle peut les vaincre à nouveau. Elle
craint parce qu'elle sait la Puissance du Malin, aussi habile à duper
l'intelligence qu'à utiliser la mémoire : le récit de sa confession pourrait
comporter des dangers tant pour elle que pour d'autres. Et sa délicatesse est
telle qu'elle craint même, en faisant le récit de ses turpitudes, de salir
l'air. Elle sait quel drame le péché des hommes constitue pour eux et quelle
catastrophe il entraîne pour le cosmos.
Qu'on n'aille pas
cependant croire que Marie l'Egyptienne, vivant en Dieu, est en proie à une
perpétuelle terreur. La crainte que nous venons d'évoquer s'exerce toujours
dans le cadre de la communion aimante. Car si Marie l'Egyptienne, comme les
trois jeunes gens dans la fournaise, vit consciemment au milieu des dangers,
elle sait aussi quelles sont ses armes de salut. Outre la protection de sa
Garante, elle est munie du signe de la divine et vivifiante Croix qu'elle a
vénérée à Jérusalem. Par le signe de la croix, elle foule les flots du Jourdain
pour aller communier à son Seigneur. Par le signe de la croix, elle scelle son
front, sa bouche et sa poitrine pour les fermer à l'Adversaire. Par le signe de
la croix elle connaît l'humble assurance de ceux qui sont sauvés par grâce.
Ainsi donc communiant à
Dieu, comme nous l'avons dit, elle a part à l'élan de l'Esprit vers le Père. Sa
synergie aux gémissements ineffables de l'Esprit est telle qu'elle est soulevée
de terre lorsqu'elle s'adresse à Dieu. L'ascèse du désert et la grâce divine ont
rendu à son corps sa légèreté spirituelle, c'est pourquoi elle peut traverser
le Jourdain en marchant sur les eaux. Sa douceur aux motions de l'Esprit, son
ardente obéissance lui font parcourir en une heure la distance qu'abba Zossima
mettra vingt jours à franchir.
Mais le don de l'Esprit
ne consiste pas seulement en cet accomplissement de sa personne. Cette
perfection ne serait rien si elle n'était mise au service de la vocation de
tout homme à entrer dans l'intimité divine. Tout ce travail solitaire de
régénération trouve sa perfection dans le mouvement apostolique de son cœur.
Marie l'Egyptienne mène une vie angélique, unissant étroitement le service de
la liturgie céleste et celui de la divine philanthropie. L'amour de Dieu ne
saurait se diviser, opposer le premier commandement au second. De fait, Marie
l'Egyptienne a fait siennes les pensées et les volontés divines. C'est
pourquoi, rencontrant abba Zossima, elle commence d'abord par s'inquiéter des
affaires de l'Eglise, de l'empire, de la vie des chrétiens. Il ne s'agit pas là
d'une vaine curiosité mondaine, mais du désir aimant de voir la paix divine
s'étendre à toute créature.
Habitée par
l'Esprit-Saint, elle a le cœur pur. Elle sonde les cœurs et les reins. Elle
connaît les pensées cachées et perçoit chacun dans la lumière de Dieu. Sans
l'avoir jamais rencontré, Marie l'Egyptienne connaît le nom et la dignité
sacerdotale d'abba Zossima. C'est dire qu'elle a une juste perception du
mystère de sa vocation personnelle. Elle peut contempler en lui le nom prononcé
de toute éternité par le Père dans le sein de la sainte Trinité et qui le
constitue. Elle voit la place assignée par Dieu à abba Zossima dans le corps du
Christ qu'est l'Eglise et lui transmet avec autorité, de la part de Dieu, des
recommandations et des directives. Cela ne l'empêche pas d'accepter de lui les
services voulus par Dieu, et de donner tous les signes de la soumission à son
autorité sacerdotale.
Mais ce qui constitue son
œuvre apostolique est bien moins ce qu'elle transmet de la part de Dieu, que
son être même transfiguré par le don de Dieu et le récit des merveilles
accomplies en sa faveur. Elle montre à abba Zossima qu'il est encore bien
éloigné de la perfection mais surtout avive en lui le désir d'avoir part à
l'Esprit qui confère un tel accomplissement et une telle beauté spirituelle.
Après la mort de la
sainte, et jusqu'à nos jours, beaucoup trouveront dans cette confession, mieux
qu'un exemple, une assistance. Et cette aide, ce renouvellement de leur courage
dans l'élan vers Dieu, les remplit d'étonnement et d'émotion de sorte qu'ils
gardent toutes ces choses et les méditent dans leur cœur. Tel est le stade qui
nous est ouvert maintenant.
*La mention de l'âge de
douze ans renvoie aussi le lecteur au passage évangélique ou Jésus, à douze ans
précisément, laisse s'éloigner ses parents sur le chemin de Nazareth, tandis
qu'il demeure dans le temple de Jérusalem assis au milieu des docteurs, les
écoutant et les interrogeant : il doit être aux affaires de son Père ( Lc 2,
41-52).
Extrait de l'introduction
écrite par le hiéromoine Nicolas Molinier pour sa traduction de la «Vie de
Sainte Marie l'Egyptienne composée par Sophrone archevêque de Jérusalem», et
éditée par le monastère Saint Antoine-le-Grand (Font-de-Laval 26190 St
Laurent-en-Royans France), métochion de Simonos Petra.
SOURCE : http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/synaxaire/SteMariel%27Egyptienne.htm
Vie de Sainte Marie
l’Égyptienne, par saint Sophrone, Patriarche de Jérusalem : http://www.pagesorthodoxes.net/saints/meres-spirituelles/marie-egyptienne.htm
Triodon grec
http://www.holy-trinity.org/liturgics/synaxarion/9-maryegypt.html
L'âme quitte une chair jusqu'à l'os amaigrie : couvre, ô terre, les os, ces
restes de Marie.
En ce jour, 5ème Dimanche du Grand Carême, nous avons été exhortés à commémorer
notre juste mère Marie l'Égyptienne. A l'âge de 12 ans, elle s'échappa de chez
ses parents et partit pour Alexandrie, où elle vécut 17 ans dans la débauche.
Ensuite, mue par la curiosité, elle s'embarqua avec de nombreux pèlerins pour
Jérusalem, afin d'assister à l'Exaltation de la vénérable Croix. Mais là, elle
s'adonna à toute sorte de licence et entraîna beaucoup d'hommes dans le gouffre
de perdition. Voulant entrer à l'église, le jour où l'on exaltait la Croix,
elle éprouva 3 ou 4 fois une puissance invisible qui l'empêchait d'entrer,
alors que la foule pouvait pénétrer sans obstacle. Elle en eut le cœur meurtri
et décida de changer de vie, afin de trouver grâce auprès de Dieu par la
pénitence. Alors, retournant vers l'église, elle y put entrer sans difficulté.
S'étant prosternée devant la vénérable Croix, le jour même elle quitta
Jérusalem, traversa le Jourdain et pénétra au cœur du désert. Pendant 47 ans,
elle y mena une vie très austère, une existence surhumaine, seule à seul avec
Dieu dans la prière. Au sujet de la fin de sa vie: elle rencontra un ermite du
nom de Zosime et, lui ayant raconté sa vie depuis le début, elle le pria de lui
porter les Saints Mystères pour y communier; ce qu'il fit l'année suivante, le
Jeudi Saint. Revenu l'année d'après, Zosime la trouva morte, étendue sur la
terre; près d'elle une inscription disait : "Abba Zosime, enterre ici le
corps de la pauvre Marie. Je suis morte le jour où j'ai communié aux Saints
Mystères. Prie pour moi." Sa mort advint en 378.La mémoire de la Sainte
Anachorète, qui est célébrée le 1er avril, a trouvé place également en ce
dimanche, à l'approche de la fin du Carême, pour inciter à la pénitence les
négligents et les pécheurs, grâce à l'exemple de la Sainte fêtée. Par ses
intercessions, Ô Dieu, aie pitié de nous et sauve nous. Amen.
Textes liturgiques de ce 5ème Dimanche du Grand Carême :
http://www.forum-orthodoxe.com/~forum/viewtopic.php?t=2273
Tropaire de sainte Marie
l'Égyptienne
Illuminée divinement par
la grâce de la Croix, tu devins un brillant flambeau de conversion en renonçant
aux ténèbres des passions. C’est pourquoi saint Zosime t’a vue, vénérable Mère
Marie, dans le désert comme un Ange de Dieu. Puisqu’avec lui tu habites les
Cieux, intercède auprès du Christ en faveur de nous tous !Tropaire de sainte
Marie l’Egyptienne, ton 8En toi, vénérable Mère, la divine image se reflète
exactement. Afin de lui ressembler, tu as pris ta croix et tu as suivi le
Christ; et par ta vie tu nous apprends à mépriser la chair, qui passe et
disparaît, pour nous occuper plutôt de l’âme, qui vit jusqu’en la mort et
au-delà. C’est ainsi que ton esprit se réjouit, sainte Marie, avec les Anges
dans le Ciel.Kondakion de sainte Marie l'ÉgyptienneFuyant les ténèbres du péché
et faisant briller sur ton cœur la lumière du repentir, tu t’avanças vers le
Christ, choisissant, pour intercéder auprès de Lui, Sa sainte Mère immaculée.
C’est pourquoi tu as trouvé la rémission de tes fautes, vénérable Marie, et sans
cesse avec les Anges tu exultes de joie. Et maintenant et toujours et dans les
siècles des siècles, Amen.Introduction écrite par le hiéromoine Nicolas
Molinier pour sa traduction de la "vie de Ste Marie l'Egyptienne composée
par Sophrone archevêque de Jérusalem", et éditée par le monastère St
Antoine-le-Grand (Font-de-Laval F-26190 St Laurent-en-Royans, France),
métochion de Simonos Petra.
http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/synaxaire/SteMariel
SOURCE : http://stmaterne.blogspot.ca/2008/04/dimanche-de-sainte-marie-lgyptienne.html
Nicola Vaccaro (–1709), Hl. Maria
Aegyptiaca, 45.5 x 59, Kunsthistorisches Museum
Also
known as
Maria Aegyptica
2 April on
some calendars
25 January (translation
of relics)
9 April (translation
of relics)
5 November (Syriac
Orthodox)
5th Sunday of Lent (some
Orthodox calendars)
Profile
Beautiful, spoiled,
cynical, disenchanted, rich child who
was the center of her family’s pride, and who repaid them by running
away at age 12. She ran to Alexandria, Egypt where
she worked as a dancer, singer,
and prostitute for
17 years. Around age 30, Mary took ship on a pilgrimage to Palestine,
hoping to ply her trade among the pilgrims,
and then in Jerusalem.
On the Feast
of the Exaltation of the Cross she moved with the crowds to the
church, looking for customers. At the church door she found herself invisibliy
repelled, unable to open the door; she was overcome with remorse for her life
and exclusion from the Church.
She repented, and asked for Our Lady‘s
guidance; a voice told that to find rest, she should cross the Jordan River.
The next day Mary crossed the river, wandered into the desert, and took up the
life of a hermit for
nearly 50 years as penance.
She lived on herbs,
berries, and whatever came to hand. She met Saint Zosimus
of Palestine. She once told him to come back exactly one year from that
day; when he did, he found she had died.
With the help of a lion, Zosimus dug
her grave;
he later wrote a
biography of her, and her life was a popular story in the Middle Ages.
Born
c.421 in
the desert near the River Jordan of natural causes
relics at Rome, Naples,
and Cremona in Italy,
and in Antwerp, Belgium
woman being
chased from a church by an angel with
a sword
woman holding
three loaves of bread
woman receiving Holy
Communion from Saint Zosimus
of Palestine
woman sitting
at a table with a skull and bread
woman sitting
under a palm tree
and looking across the Jordan
River
woman washing
her hair in
the Jordan
River
woman with Saint Mary
Magdalen
woman with
the lion who
dug her grave
naked woman clothed
with long hair
Additional
Information
A
Garner of Saints, by Allen Banks Hinds, M.A.
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
The
Life of our Holy Mother Mary of Egypt, by Saint Andrew
of Crete
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
Oxford Dictionary of Saints, by David Hugh Farmer
other
sites in english
Golden
Legend, by Jacobus de Voragine
Live
of Our Venerable Mother Mary of Egypt, by Saint Sophronius of Jerusalem
images
audio
Catholic Psyche Podcast: The Life of Our Holy Mother Mary
of Egypt
Padre Peregrino: The Recorded Life of Saint Mary of Egypt
video
webseiten
auf deutsch
Stadlers Bollstandiges Heiligenlexikon
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites
en français
situs
di indonesia
fonti
in italiano
websites
in nederlandse
nettsteder
i norsk
MLA
Citation
“Saint Mary of
Egypt“. CatholicSaints.Info. 10 March 2024. Web. 1 April 2024.
<https://catholicsaints.info/saint-mary-of-egypt/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-mary-of-egypt/
St. Mary of Egypt
Born probably about 344;
died about 421. At the early age of twelve Mary left her home and
came to Alexandria, where for upwards of seventeen years she led a life of
public prostitution. At the end of that time, on the occasion of a pilgrimage to Jerusalem for
the Feast of the Exaltation of the Holy Cross, she embarked for
Palestine, not however with the intention of making the pilgrimage,
but in the hope that life on board ship would afford her
new and abundant opportunities of gratifying an insatiable lust.
Arrived in Jerusalem she
persisted in her shameless life, and on the Feast of the
Exaltation of the Cross joined the crowds towards the church where
the sacred
relic was venerated, hoping to
meet in the gathering some new victims whom she might allure intosin.
And now came the turning-point in her career. When she reached
the church door, she suddenly felt herself repelled by some secret
force, and having vainly attempted three or four times to enter, she retired to
a corner of the churchyard, and was struck with remorse for
her wicked life, which she recognized as the cause of her
exclusion from the church. Bursting into bitter tears and beating her
breast, she began to bewail her sins. Justthen
her eyes fell upon a statue of
the Blessed
Virgin above the spot where she was standing, and in deep faithand humility of
heart she besought Our
Lady for help, and permission to enter
the church and venerate thesacred wood on which Jesus had
suffered, promising that if her request were granted, she would then renounce
forever the world and its ways, and forthwith depart whithersoever Our
Lady might lead her. Encouraged byprayer and
counting on the mercy of the Mother
of God, she once more approached the door of the church, and
this time succeeded in entering without the slightest difficulty.
Having adored the Holy Cross and kissed the
pavement of the church, she returned to Our
Lady's statue,
and while praying there
for guidance as to her future course, she seemed to hear a voice from afar
telling her that if she crossed the Jordan,
she would find rest. That same evening Mary reached the Jordan and
received Holy
Communion in a church dedicated to the Baptist,
and the day following crossed the river and wandered eastward into the desert that
stretches towards Arabia.
Here she had lived
absolutely alone for forty-seven years, subsisting apparently on herbs, when
a priest andmonk,
named Zosimus, who after the custom of his brethren had come out
from his monastery to
spend Lent in
the desert,
met her and learned from her own lips the strange and romantic story of her
life. As soon as they met, she called Zosimus by his name and
recognized him as a priest.
After they had conversed and prayedtogether,
she begged Zosimus to promise to meet her at the Jordan on Holy
Thursday evening of the following year and bring with him the Blessed
Sacrament. When the appointed evening arrived, Zosimus, we are told,
put into a small chalice a
portion of the undefiled Body and the precious Blood of Our
Lord Jesus Christ (P.L. LXXIII, 686; "Mittens
in modico calice intemerati corporis portionem et pretiosi
sanguinis D.N.J.C." But the reference to both species is
less clear in Acta SS., IX, 82: "Accipiens parvum
poculum intemerati corporis ac venerandi
sanguinis Christi Dei nostri"), and came to the spot that had
been indicated. After some time Mary appeared on the eastern bank of
the river, and having made the sign
of the cross, walked upon the waters to the western side. Having
received Holy
Communion, she raised her hands towards heaven,
and cried aloud in the words ofSimeon: "Now thou dost dismiss thy servant,
O Lord, according to thy word in peace, because my eyes have seen
thy salvation".
She then charged Zosimus to come in the course of a year to the spot
where he had first met her in the desert,
adding that he would find her then in what condition God might ordain.
He came, but only to find the poor saint's corpse, and written
beside it on the ground a request that he should bury her, and a
statement that she had died a year before, on the very night on which he had
given her Holy
Communion, far away by the Jordan's banks.
Aided, we are told, by a lion, he prepared her grave and buried her,
and having commended himself and the Church to
her prayers,
he returned to his monastery,
where now for the first time he recounted the wondrous story of her life.
The saint's life
was written not very long after her death by one who states that he learned the
details from themonks of
the monastery to
which Zosimus had belonged.
Many authorities mention St. Sophronius, who becamePatriarch of Jerusalem in
635, as the author; but as the Bollandists give
good reasons for believing that
the Lifewas written before 500, we may conclude that it is from some other
hand. The date of the saint is
somewhat uncertain. The Bollandists place
her death on 1 April, 421, while many other authorities put it a
century later. The Greek
Church celebrates her feast on
1 April, while the Roman Martyrology assigns it to 2 April, and
theRoman Calendar to
3 April. The Greek date is more likely to be correct; the others
may be due to the fact that on those days portions of her relics reached
the West. Relics of
the saint are venerated at Rome, Naples, Cremona,Antwerp,
and some other places.
MacRory,
Joseph. "St. Mary of Egypt." The Catholic Encyclopedia. Vol.
9. New York: Robert Appleton Company, 1910. 2 Apr.
2016 <http://www.newadvent.org/cathen/09763a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Elizabeth T. Knuth.
Ecclesiastical approbation. Nihil
Obstat. October 1, 1910. Remy Lafort, Censor. Imprimatur. +John
M. Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2023 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/09763a.htm
Katholische
Pfarrkirche Saint-Merry in Paris, Fresko von de:Théodore Chassériau (1819−1856) in
der dritten Kapelle im nördlichen Chorumgang, Darstellung: Maria die Ägypterin wird von dem
hl. Zosimas begraben, ein Löwe gräbt ihr
Grab
Mary of Egypt, Hermit (RM)
(also known as Maria Aegyptica)
Died c. 500; feast day is sometimes kept on April 9 or 10. The story of Mary
the penitent was known throughout Christendom in the Middle Ages. The story is
told in Cyril of Scythopolis's life of Saint Cyriacus, according to John
Moschus. He tells of a woman named Mary found by Cyriacus and his companions
living as a hermit in the desert beyond the Jordan. She told him that she had
been a famous singer and actress who had sinned and was doing penance in the
desert; when they returned, she was dead. Around this core, the following story
was elaborated and popularly retold in the Middle Ages:
Mary began her life in Egypt. Her parents adored her, which was already a bad
start! She was the center of her family's world. Everything revolved, or had to
revolve around her: papa, the sun, her cat.
Mary was not an unhappy child. On the contrary, everything was given to her,
everyone gave in to her. So much so that one day, annoyed because her parents
chanced to oppose one of her whims, she ran away from home--at age 12--to the
metropolis of Alexandria.
At that time, a girl of 12 was a woman. Mary was beautiful. She was not
adventurous or ambitious or she might not have hurled herself into the
wickedness of prostitution for 17 sad years. She had no center, nothing on
which to orient herself; she had no faith in anything, she hoped for nothing.
She was cynical and disenchanted, at once worshipping and detesting money.
There is only one explanation for her life: She loved nothing. Dignity is the
premise for any love.
When she first tried to find her way in the city, she thought of a friend of
her father's who lived there. He welcomed her, understood her, offered her
refuge, and amused her. He destroyed all modesty, all remorse, all childhood in
her. She went along with his debaucheries until she became attracted to another
man and his stables, so she dropped the former for the latter, without notice.
She was trapped. She lived like a glittering coin that is passed from pocket to
pocket; she made her morality consist in not having any, indeed in losing sight
of its very meaning. Nothing restrained her, nothing could.
Out of curiosity, not piety, Mary joined a group of pilgrims who were setting
out for Jerusalem. She paid for her passage by offering herself to the sailors.
In Jerusalem, an irresistible force prevented her from entering the church with
the other pilgrims. In front of an icon depicting the Blessed Virgin or,
according to another version, at the Holy Sepulchre, she was overcome by the
enormity of her sinfulness. Interiorly, she was told to cross the Jordan, where
she would find rest.
Immediately, Mary set out for the desert, unrecognizing and unrecognized,
afraid of the world. All that she took with her were three wretchedly small
loaves of bread to provide for her immediate needs, to provide her with time to
develop the strength to beg. Thus, completely worn out, she arrived at the bank
of the Jordan River. She had no desire to return to her parents' home.
She made her confession and took communion at the monastery of Saint John the
Baptist, but did not tarry there. She left the monks to their mortifications.
She had not seen any of them, because she had kept her eyes closed. She climbed
the sandy hills to where the desert begins. Her life continued to be marked by
excesses. Mary was to let herself dry out like a prune, for this was the remedy
that she herself devised against her moral rot and decay.
We can't conceive of all she endured, what she was seeking, what she
experienced during 47 years in an absolute solitude. During these years she
suffered from drought and cold. She lived on berries and dates. Her clothes
wore out. Sometimes she had been tempted to return to her life of sin, but
always she prayed to the Virgin Mary for strength to resist the temptation. She
could not read, but she was divinely instructed in the Christian faith.
There was a monk called Zosimus, who tells us certain things about Mary. He was
an old man. About 430, after having lived in a monastery in Palestine for 53
years decided to join a community with stricter rules near the River Jordan.
Thus, he came into a new area.
Like his companions, every year, on the first Sunday of Lent, he ate after
Mass; then with his head bowed in deep meditation, he set out by himself for
the desert. Each year he advanced further into the solitude of the sandy wastes
by adding an extra day's walking. This time he had to walk for 20 days before
coming to a rest. He sat on the ground and immediately began to pray. He knew
noon had arrived because his shadow contracted around him. Distractedly, he saw
someone walking in front of him. If it was the devil, he would protect himself
against it in the name of Jesus Christ.
You've guessed it--before him stood Mary the penitent, but only a truly sharp
person would have been able to distinguish her from a man in that state. She
was entirely naked but this did not make him uneasy for her skin, roasted by
the sun, was black and dry as an old scrap of wood. Her white hair fell down
her back. The monk went up to her, but she backed away, crying out, "Throw
me your mantle to cover me, for I have no clothes."
He pursued her up to a clump of bushes behind which she took cover.
"Answer me, for the love of God, what are you doing here? Why and for how
long?"
"Zosimus, please hand me your mantle, bless me, forgive my sins, and I
will come out. . . ."
It was thus that he learned about her life, and all that has been said and
written about her since then. Her temptations and penances Zosimus drew out of
her in great detail. Mary the Egyptian spoke only through the Bible whose
meaning she found again spontaneously at the end of her long spiritual quest.
Zosimus was impressed by her spiritual knowledge and wisdom.
Mary said to Zosimus, "Leave me your mantle; come to see me next year at
Easter, with the Eucharist, and don't breathe a word!"
As he promised, Zosimus returned the following Holy Thursday to give her Holy
Communion. He also brought figs, dates, and lentils with him. But after Mary
had received the sacrament, she would take from him only three lentils. She
thanked him and begged him to return the following year.
According to one rendition (no, legends are not always logical), Saint Mary
died suddenly in the night after having left a message for the monk, her
friend, which she traced out in the sand and which he was to read a year later:
"Father Zosimus, bury the body of lowly Mary the sinner here. Render unto
the earth what is the earth's, and pray for me."
This is how he learned her name. He had forgotten to ask her what it was.
Zosimus, with the help of a lion, buried her body. He took back his cloak,
which he cherished for the rest of his life, and then he reverently buried Mary
the Egyptian. She had lived for 78 years. Sixteen centuries later there are
perhaps no greater deserts than the hearts of great cities. Mary the Egyptian,
pray for us!
In actuality her body was found dead by two disciples of Saint Cyriacus, a
6th-century hermit, and became the center of these elaborate and popular
stories (Attwater, Attwater2, Benedictines, Bentley, Delaney, Encyclopedia,
Farmer, Gill).
In art, Saint Mary is generally portrayed clad only in her long hair with her
emblem, three loaves of bread. She may also be shown (1) with Mary Magdalene
(with whom she is often confused. The Magdalene often has a jar of ointment and
crucifix, while Aegyptica has three loaves); (2) sitting under a palm tree and
looking across the Jordan; (3) washing her hair in the Jordan; (4) chased from
the church by an angel with a sword; or (5) receiving Holy Communion from Saint
Zosimus (Roeder). Saint Mary was most popular in the East but also had a
Western cultus. Her image was used by artists from the 12th century on carved
capitals, in stained glass in the cathedrals of Chartres, Bourges, and Auxerre
(13th c.), and in paintings and sculptures of the later Middle Ages (Farmer).
Click here to see a 18th- century Russian icon and another anonymous icon of
Mary of Egypt.
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0402.shtml
Quinten Metsys (1456/1466–1530), De
H. Maria Egyptica, 1515, 31.1 x 21.3, Philadelphia Museum of Art
St. Mary of Egypt, and St.
Zozimus, a Holy Priest
From her life commended
in the seventh general council, and by St. Sophonius; but written one hundred
and fifty years before him, by a grave author of the same age in which the
saint lived. See Papebroke, ad diem 2. Apr. t. 1. p. 67. and Jos. Assemani
Comm. in Calend. ad 1. Apr. t. 6. p. 218.
Fifth Age
IN the reign of
Theodosius the Younger, there lived in Palestine a holy monk and priest named
Zosimus, famed for the reputation of his sanctity, and resorted to as an oracle
for the direction of souls in the most perfect rules of a religious life. He
had served God from his youth with great fervour, in the same house, for the
space of three-and-fifty years, when he was tempted to think that he had
attained to a state of perfection, and that no one could teach him anything
more in regard to a monastic life. God, to discover the delusion and danger of
this suggestion of the proud spirit, and to convince him that we may always
advance in perfection, directed him by revelation to quit his monastery for one
near the Jordan, where he might learn lessons of virtue he yet was unacquainted
with. Being admitted amongst them, it was not long before he was undeceived,
and convinced, from what he saw practised there, how much he had been mistaken
in the judgment he had formed of himself and of his advancement in virtue. The
members of this community had no more communication with the rest of mankind
than if they had belonged to another world. The whole employment of their lives
was manual labour, which they accompanied with prayer, the singing of psalms,
(in which heavenly exercise they spent the whole night, relieving each other by
turns), and their chief subsistence was on bread and water. It was their yearly
custom, after having assisted at the divine mysteries, and received the blessed
eucharist on the first Sunday in Lent, to cross the river and disperse
themselves over the vast deserts which lie towards Arabia, to pass in perfect
solitude the interval between that and Palm Sunday; against which time they all
returned again to the monastery to join in celebrating the passion and
resurrection of our Lord. Some subsisted during this time on a small parcel of
provisions they took with them, while others lived on the herbs which grew
wild; but when they came back they never communicated to each other what they
did during that time.
About the year 430, the
holy man Zosimus passed over the Jordan with the rest at the usual time,
endeavouring to penetrate as far as he could into the wilderness, in hopes of
meeting with some hermit of still greater perfection than he had hitherto seen
or conversed with, praying with great fervour as he travelled. Having advanced
thus for twenty days, as he one day stopped at noon to rest himself and recite
a certain number of psalms according to custom, he saw as it were the figure of
a human body. He was at first seized with fright and astonishment; and
imagining it might be an illusion of the enemy, he armed himself with the sign
of the cross and continued in prayer. Having finished his devotions he plainly
perceived, on turning his eyes that way, that it was somebody that appeared
naked, extremely sun-burned, and with short white hair, who walked very quick,
and fled from him. Zosimus, judging it was some holy anchoret, ran that way
with all his speed to overtake him. He drew nearer by degrees, and when he was
within hearing, he cried out to the person to stop and bless him; who answered:
“Abbot Zosimus, I am a woman; throw me your mantle to cover me, that you may
come near me.” He, surprised to hear her call him by his name, which he was
convinced she could have known only by revelation, readily complied with her
request. Having covered herself with his garment she approached him, and they
entered into conversation after mutual prayer: and on the holy man conjuring
her by Jesus Christ to tell him who she was, and how long, and in what manner
she had lived in that desert, she said: “I ought to die with confusion and
shame in telling you what I am; so horrible is the very mention of it, that you
will fly from me as from a serpent: your ears will not be able to bear the
recital of the crimes of which I have been guilty. I will, however, relate to
you my ignominy, begging of you to pray for me, that God may show me mercy in
the day of his terrible judgment.
My country is Egypt. When
my father and mother were still living, at twelve years of age I went without
their consent to Alexandria. I cannot think, without trembling, on the first
steps by which I fell into sin, nor my disorders which followed.” She then described
how she lived a public prostitute seventeen years, not for interest, but to
gratify an unbridled lust: she added: “I continued my wicked course till the
twenty-ninth year of my age, when, perceiving several persons making towards
the sea, I inquired whither they were going, and was told they were about to
embark for the holy land, to celebrate at Jerusalem the feast of the Exaltation
of the glorious Cross of our Saviour. I embarked with them, looking only for
fresh opportunities to continue my debauches, which I repeated both during the
voyage and after my arrival at Jerusalem. On the day appointed for the
festival, all going to church, I mixed with the crowd to get into the church
where the holy cross was shown and exposed to the veneration of the faithful;
but found myself withheld from entering the place by some secret but invisible
force. This happening to me three or four times, I retired into a corner of the
court and began to consider with myself what this might proceed from; and
seriously reflecting that my criminal life might be the cause, I melted into
tears. Beating, therefore, my sinful breast, with sighs and groans, I perceived
above me a picture of the mother of God. Fixing my eyes upon it, I addressed
myself to that holy virgin, begging of her by her incomparable purity, to
succour me, defiled with such a load of abominations, and to render my
repentance more acceptable to God. I besought her that I might be suffered to
enter the church doors to behold the sacred wood of my redemption; promising
from that moment to consecrate myself to God by a life of penance, taking her
for my surety in this change of my heart. After this ardent prayer I perceived
in my soul a secret consolation under my grief; and attempting again to enter
the church, I went up with ease into the very middle of it, and had the comfort
to venerate the precious wood of the glorious cross which brings life to man.
Considering, therefore, the incomprehensible mercy of God, and his readiness to
receive sinners to repentance, I cast myself on the ground, and after having
kissed the pavement with tears, I arose and went to the picture of the mother
of God, whom I had made the witness and surety of my engagements and
resolutions. Falling there on my knees before her image, I addressed my prayers
to her, begging her intercession, and that she would be my guide. After my
prayer, I seemed to hear this voice: ‘If thou goest beyond the Jordan, thou
shalt there find rest and comfort.’ Then weeping and looking on the image, I
begged of the holy queen of the world that she would never abandon me. After
these words I went out in haste, bought three loaves, and asking the baker
which was the gate of the city which led to the Jordan, I immediately took that
road, and walked all the rest of the day, and at night arrived at the church of
St. John Baptist on the banks of the river. There I paid my devotions to God,
and received the precious body of our Saviour Jesus Christ. Having eaten the
half of one of my loaves, I slept all night on the ground. Next morning,
recommending myself to the holy Virgin, I passed the Jordan; and from that time
I have carefully shunned the meeting of any human creature.”
Zosimus asked her how
long she had lived in that desert. “It is,” said she, “as near as I can judge,
forty-seven years.” “And what have you subsisted upon all that time?” replied
Zosimus. “The loaves I took with me,” answered she, “lasted me some time: since
that I have had no other food but what this wild and uncultivated solitude
afforded me. My clothes being worn out, I suffered severely from the heat and
the cold, with which I was often so afflicted that I was not able to stand.”
“And have you passed so many years,” said the holy man, “without suffering much
in your soul?” She answered: “Your question makes me tremble, by the very
remembrance of my past dangers and conflicts, through the perverseness of my
heart. Seventeen years I passed in most violent temptations, and almost
perpetual conflicts with my inordinate desires. I was tempted to regret the
flesh and fish of Egypt, and the wines which I drank in the world to excess;
whereas here I often could not come at a drop of water to quench my thirst.
Other desires made assaults on my mind, but, weeping and striking my breast on
those occasions, I called to mind the vows I had made under the protection of
the Blessed Virgin, and begged her to obtain my deliverance from the affliction
and danger of such thoughts. After long weeping and bruising my body with blows
I found myself suddenly enlightened, and my mind restored to a perfect calm.
Often the tyranny of my old passions seemed ready to drag me out of the desert:
at those times I threw myself on the ground and watered it with my tears,
raising my heart continually to the Blessed Virgin till she procured me
comfort: and she has never failed to show herself my faithful protectress.”
Zosimus taking notice that in her discourse with him she had from time to time
made use of scripture phrases, asked her if she had ever applied herself to the
study of the sacred books. Her answer was that she could not even read, neither
had she conversed with or seen any human creature since she came into the
desert till that day, that could teach her to read the holy scripture or to
read it to her; but “it is God,” said she, “that teacheth man knowledge. 1 Thus
have I given you a full account of myself: keep what I have told you as an
inviolable secret during my life, and allow me, the most miserable of sinners,
a share in your prayers.” She concluded with desiring him not to pass over the
Jordan next Lent, according to the custom of his monastery, but to bring with
him, on Maunday-Thursday, the body and blood of our Lord, and wait for her on
the banks of the river on the side which is inhabited. Having spoken thus, and
once more entreated him to pray for her, she left him. Zosimus hereupon fell on
his knees, thanked God for what he had seen and heard, kissed the ground
whereon she had stood, and returned by the usual time to his monastery.
The year following, on
the first Sunday in Lent, he was detained at home on account of sickness, as
indeed she had foretold him. On Maunday-Thursday, taking the sacred body and
blood of our Lord in a small chalice, and also a little basket of figs, dates,
and lentils, he went to the banks of the Jordan.—At night she appeared on the
other side, and making the sign of the cross over the river, she went forward,
walking upon the surface of the water, as if it had been dry land, till she
reached the opposite shore. Being now together, she craved his blessing, and
desired him to recite the Creed and the Lord’s prayer. After which she received
from his hands the holy sacrament.—Then lifting up her hands to heaven, she
said aloud with tears: “Now thou dost dismiss thy servant, O Lord,
according to thy word in peace; because my eyes have seen my Saviour.” She
begged Zosimus to pardon the trouble she had given him, and desired him to
return the following Lent, to the place where he first saw her. He begged of
her on his side to accept the sustenance he had brought her. But she took only
a few of the lentils; and conjuring him never to forget her miseries, left him,
and then went over the river as she came. Zosimus returned home, and at the
very time fixed by the saint, set out in quest of her, with the view of being
still further edified by her holy conversation, and of learning also her name,
which he had forgotten to ask. But on his arrival at the place where he had
first seen her, he found her corpse stretched out on the ground, with an
inscription declaring her name, Mary, and the time of her death. Zosimus being
miraculously assisted by a lion, dug a grave, and buried her. And having
recommended both himself and the whole church to the saint’s intercession, he
returned to his monastery, where he recounted all that he had seen and heard of
this holy, penitent, and continued there to serve God till his happy death,
which happened in the hundredth year of his age: and it is from a relation of
the monks of that community, that an author of the same century wrote her life
as above related: which history is mentioned soon after by many authors, both
of the Eastern and Western church. Papebroke places her conversion in 383,
and her death in 421.
In the example of
this holy woman, we admire the wonderful goodness and mercy of God, who raised
her from the sink of the most criminal habits and the most abandoned state to
the most sublime and heroic virtue. While we consider her severe penance, let
us blush at the manner in which we pretend to do penance. Let her example rouse
our sloth. The kingdom of heaven is only for those who do violence to
themselves. Let us tremble with her at the remembrance of our baseness and
sins, as often as we enter the sanctuary of the Lord, or venerate his holy
cross, the instrument of our redemption. We insult him, when we pretend
exteriorly to pay him our homages, and at the same time dishonour him by our
sloth and sinful life. God, by the miraculous visible repulse of this sinner,
shows us what he does invisibly with regard to all obstinate and wilful
sinners.—We join the crowd of adorers at the foot of his altar; but he abhors
our treacherous kisses like those of Judas. We honour his cross with our lips;
but he sees our heart, and condemns its irregularities and its opposition to
his holy spirit of perfect humility, meekness, self-denial, and charity. Shall
we then so much fear to provoke his indignation by our unworthiness, as to keep
at a distance from his holy places or mysteries? By no means. This would be
irrecoverably to perish by cutting off the most essential means of salvation.
Invited by the infinite goodness and mercy of God, and pressed by our own
necessities and dangers, the more grievous these are, with so much greater
earnestness and assiduity must we sue for pardon and grace, provided we do this
in the most profound sentiments of compunction, fear, and confidence. It will
be expedient often to pray with the publican at a distance from the altar, in a
feeling sentiment that we ought to be treated as persons excommunicate before
God and men. Sometimes we may in public prayers pronounce the words with a
lower voice, as unworthy to unite our praises with others, as base sinners,
whose homages ought rather to be offensive to God, who hates the sight of a
heart filled with iniquity and self-love. We must at least never present
ourselves before God without purifying our hearts by compunction, and,
trembling, to say to ourselves, that God ought to drive us out of his holy
presence with a voice of thunder: Let the wicked man be taken away, and
let him not see the glory of God.—But in these dispositions of fear and
humility, we must not fail assiduously to pour forth our supplications, and
sound the divine praises with our whole hearts.
Rev. Alban
Butler (1711–73). Volume IV: April. The Lives of the
Saints. 1866.
SOURCE : http://www.bartleby.com/210/4/091.html
Francesco Trevisani (1656–1746),
Saint Mary of Egypt, circa 1746, 98 x 132
Golden
Legend – Life of Saint Mary of Egypt
Here
beginneth the life of Mary of Egypt.
Mary the Egyptian, which
was called a sinner, led and lived the most straight life and sharp that might
be, forty-seven years in desert. In that time was a good, holy and religious
monk named Zosimus, and went through the desert which lieth beyond the flom
Jordan and much desired to find some holy fathers. And, when he came far and
deep in the desert, he found a creature which was all black over all her body,
of the great heat and burning of the sun, which went in that desert, and that
was this Mary Egyptiaca aforesaid. But as soon as she saw Zosimus come, she
fled, and Zosimus after. And she tarried and said: Abbot Zosimus, wherefore
followest thou me? Have pity and mercy on me, for I dare not turn my face
toward thee, because I am a woman and also naked, but cast thy mantle upon me,
by which I may then, without shame, look and speak with thee. And when Zosimus
heard himself named he was greatly amarvelled, and anon he cast to her his
mantle, and humbly prayed her that she would give to him her blessing; and she
answered: It appertaineth to thee fair father to give the benediction, and
nothing to me, for thou hast the dignity of priesthood.
When he heard that she knew his name and his office, he had yet more marvel,
and of that she asked so meekly his blessing. After, she said: Blessed be God
the Saviour of our souls. Then she lift up her hands unto heaven in making her
prayer, and Zosimus saw that in praying to God her body was lift up from the
earth well nigh a foot and a half, and began to think that it had been some
evil spirit. Then Zosimus conjured her by the virtue of God that she should
tell to him her estate and her condition, and she answered: Fair father, spare
me thereof, for if I should recount mine estate ye should flee away from me
like as from a venomous serpent, and thy holy ears should be made foul of my
words, and the air should be full and foul of corruption. And when she saw that
Zosimus would not be satisfied so, then she said: Fair father I was born in
Egypt, and when I was in the age of twelve years I went into Alexandria, and
there I gave my body openly to sin by the space of seventeen years, and
abandoned it to lechery and refused no man. After, it happed that men of that
country went for to adore and worship the holy cross in Jerusalem, and I prayed
to one of the mariners that he would suffer me to pass with the other people
the sea, and when he me demanded payment for my passage, I answered: Fair sirs,
I have nothing to pay you with, but I abandon my body to do withal your
pleasure for my passage, and they took me by that condition; and when I was
come into Jerusalem unto the entry of the church for to worship the holy cross
with the others, I was suddenly and invisibly put aback many times, in such
wise that I might not enter into the church. And then I returned and thought in
myself that this came to me for the great sins that I had committed in time
past, and began to smite my breast and weep tenderly and sigh grievously. And I
beheld there the image of our Lady, and I fell down and prayed her all weeping
that she would impetre and get me pardon of my sins of her sweet Son, and would
suffer me to enter into the church for to worship the holy cross, promising to
forsake the world, and and from then forthon to live chaste. When I had thus
prayed, and to our blessed Lady thus faithfully promised, I went again to the
doors of the church, and without any impediment I entered into the church. And
when I had devoutly worshipped and adored the holy cross, a man gave to me
three pence, of which I bought three loaves of bread. And after, I heard anon a
voice: If thou wilt pass and go over flom Jordan thou shalt be safe, and then I
passed Jordan, and came into this desert, where I never saw man by the space of
seventeen years. These three loaves, that I bare with me, became hard, by the
drought of the time, as a stone, of which I took my sustenance, and sufliced to
me seventeen years, and after, I ate herbs. My clothes be rotten long sith, and these seventeen first years I was
much tempted by the burning of the sun much asprely, and many delectations that
I have had in meat and drink, the good wines, and doing the desires of my body,
all these came in my thought. Then I bewailed them on the earth, and prayed for
help to our blessed Lady in whom I had set all my affiance, and I wept much tenderly.
And anon I saw coming about me a great light, by the which I was all
recomforted, and lost all the thoughts which oft and grievously tempted me.
And sith, I have been delivered of all
temptations and am nourished of spiritual meat of the word of our Lord. And
thus have I been all my life as I have told to thee, and I pray thee by the
incarnation of Jesu Christ that thou pray for me, sinful creature. Then the old
father Zosimus fell down unto ground, and thanked our Lord God that had thus
saved his servant. And she said: I pray thee fair father that thou wilt come
again on the next Shere-Thursday, and bring with thee the body of our Lord for
to housel me, for sith I entered into this desert I was
never houseled ne received the holy sacrament, and then I shall come to flom
Jordan against thee. Zozimus went to his abbey, and, after the year passed, on
ShereThursday he came again in to the place like as the holy woman had prayed
him. And when he was come to flom Jordan he saw on that other side the holy
woman, which made the sign of the cross upon the water and went on it, and came
over to him. When Zosimus saw this miracle, anon he fell down to the feet of
the holy woman for to do to her honour and reverence, but she forbade and
defended him and said: Thus oughtest thou not to do, for thou art a priest,
and bearest the holy sacrament. The which she received in right great devotion,
and said in weeping: Lord God please it to thee to receive me in peace for mine
eyes have seen my Saviour. How well that she had always wept and shed tears so
abundantly that it seemed that she had lost her sight. And after, she said to
Zosimus: I pray thee that at the end of this year thou wilt come hither again
to me and pray for me, sinful creature, and anon after, she made the sign of
the cross upon the river and passed over the water with dry feet as she tofore
came. And Zosimus went again to his abbey, but he repented much that he had not
demanded the name of the woman. And after the year passed he came again to the
desert, like as he had promised to this holy woman, and he found her dead, and
the body ordinately laid as it should be buried. Zosimus began then anon
tenderly to weep, and durst not approach ne touch the body, but said to
himself: I would gladly bury this holy body if I knew that I should not
displease her. And when he was in this thought he saw Iying by her head a
letter, that said in this manner: Zosimus, bury right here the body of the poor
Mary and render to the earth his right, and pray to God for me, at whose
commandment the second day after I received him, he called me from this world.
Then Zosimus was much glad that he knew the name of the saint, but he was
greatly dismayed how he might bury the body, for he had nothing for to delve
the earth with. And anon he saw the earth dolven, and a sepulchre made by a
lion that came thither. And then Zosimus buried her, and the lion departed
debonairly, and Zosimus returned to his abbey and recounted to his brethren the
conversation of this holy woman Mary. And Zosimus lived an hundred years in
holy life, and gave laud to God of all his gifts, and his goodness that he
receiveth sinners to mercy, which with good heart turn to him, and promiseth to
them the joy of heaven. Then let us pray to this holy Mary the Egyptian that we
may be here so penitent that we may come thither.
SOURCE : https://catholicsaints.info/golden-legend-life-of-saint-mary-of-egypt/
Raphael (1483–1520),
Saint Mary of Egypt, 37.8 x 14.3, The reverse marbling inscribed 'N.S.C VM PRO
LE PLA .' inside a circle, https://www.christies.com/lot/lot-1791128
Pictorial
Lives of the Saints – Saint Mary of Egypt
At the tender age of
twelve, Mary left her father’s house that she might sin without restraint, and
for seventeen years she lived in shame at Alexandria. Then she accompanied a
pilgrimage to Jerusalem, and entangled many in grievous sin. She was in that
city on the Feast of the Exaltation of the Holy Cross, and went with the crowd
to the church which contained the precious wood. The rest entered and adored;
but Mary was invisibly held back. In that instant her misery and pollution
burst upon her. Turning to the Immaculate Mother, whose picture faced her in
the porch, she vowed thenceforth to do penance if she might enter and stand
like Magdalen beside the Cross. Then she entered in. As she knelt before Our
Lady on leaving the church a voice came to her which said, “Pass over Jordan,
and thou shalt find rest.” She went into the wilderness, and there, in 420,
forty-seven years after, the Abbot Zosimus met her. She told him that for
seventeen years the old songs and scenes had haunted her; ever since, she had
had perfect peace. At her request he brought her on Holy Thursday the sacred
Body of Christ. She bade him return again after a year, and this time he found
her corpse upon the sand, with an inscription saying, “Bury here the body of
Mary the sinner.”
Reflection – Blessed John
Colombini was converted to God by reading Saint Mary’s life. Let us, too, learn
from her not to be content with confessing and lamenting our sins, but to fly
from what leads us to commit them.
MLA
Citation
John Dawson Gilmary Shea.
“Saint Mary of Egypt”. Pictorial Lives of the
Saints, 1889. CatholicSaints.Info.
6 March 2014. Web. 1 April 2024.
<https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-saint-mary-of-egypt/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-saint-mary-of-egypt/
The
Life of our Holy Mother Mary of Egypt, by Saint Andrew of Crete
It
is good to hide the secret of a king, but it is glorious to reveal and preach
the works of God (Tobit 12:7). So said the Archangel Raphael to Tobit when he
performed the wonderful healing of his blindness. Actually, not to keep the
secret of a king is perilous and a terrible risk, but to be silent about the
works of God is a great loss for the soul. And I (says Saint Sophronius), in
writing the life of Saint Mary of Egypt, am afraid to hide the works of God by
silence. Remembering the misfortune threatened to the servant who hid his
God-given talent in the earth (Matthew 25:18-25), I am bound to pass on the holy
account that has reached me. And let no one think (continues Saint Sophronius)
that I have had the audacity to write untruth or doubt this great marvel – may
I never lie about holy things! If there do happen to be people who, after
reading this record, do not believe it, may the Lord have mercy on them
because, reflecting on the weakness of human nature, they consider impossible
these wonderful things accomplished by holy people. But now we must begin to
tell this most amazing story, which has taken place in our generation.
There was a certain elder
in one of the monasteries of Palestine, a priest of holy life and speech, who
from childhood had been brought up in monastic ways and customs. This elder’s
name was Zosimas. He had been through the whole course of the ascetic life and
in everything he adhered to the rule once given to him by his tutors as regard
spiritual labours. He had also added a good deal himself whilst labouring to
subject his flesh to the will of the spirit. And he had not failed in his aim.
He was so renowned for his spiritual life that many came to him from
neighboring monasteries and some even from afar. While doing all this, he never
ceased to study the Divine Scriptures. Whether resting, standing, working or
eating food (if the scraps he nibbled could be called food), he incessantly and
constantly had a single aim: always to sing of God, and to practice the
teaching of the Divine Scriptures. Zosimas used to relate how, as soon as he
was taken from his mother’s breast, he was handed over to the monastery where
he went through his training as an ascetic till he reached the age of 53. After
that, he began to be tormented with the thought that he was perfect in
everything and needed no instruction from anyone, saying to himself mentally, “Is
there a monk on earth who can be of use to me and show me a kind of asceticism
that I have not accomplished? Is there a man to be found in the desert who has
surpassed me?”
Thus thought the elder,
when suddenly an angel appeared to him and said: “Zosimas, valiantly have you
struggled, as far as this is within the power of man, valiantly have you gone
through the ascetic course. But there is no man who has attained perfection.
Before you lie unknown struggles greater than those you have already accomplished.
That you may know how many other ways lead to salvation, leave your native land
like the renowned patriarch Abraham and go to the monastery by the River
Jordan.”
Zosimas did as he was
told. he left the monastery in which he had lived from childhood, and went to
the River Jordan. At last he reached the community to which God had sent him.
Having knocked at the door of the monastery, he told the monk who was the
porter who he was; and the porter told the abbot. On being admitted to the
abbot’s presence, Zosimas made the usual monastic prostration and prayer.
Seeing that he was a monk the abbot asked: “Where do you come from, brother,
and why have you come to us poor old men?”
Zosimas replied: “There
is no need to speak about where I have come from, but I have come, father,
seeking spiritual profit, for I have heard great things about your skill in
leading souls to God.”
“Brother,” the abbot said
to him, “Only God can heal the infirmity of the soul. May He teach you and us
His divine ways and guide us. But as it is the love of Christ that has moved
you to visit us poor old men, then stay with us, if that is why you have come.
May the Good Shepherd Who laid down His life for our salvation fill us all with
the grace of the Holy Spirit.”
After this, Zosimas bowed
to the abbot, asked for his prayers and blessing, and stayed in the monastery.
There he saw elders proficient both in action and the contemplation of God,
aflame in spirit, working for the Lord. They sang incessantly, they stood in
prayer all night, work was ever in their hands and psalms on their lips. Never
an idle word was heard among them, they knew nothing about acquiring temporal
goods or the cares of life. But they had one desire – to become in body like
corpses. Their constant food was the Word of God, and they sustained their
bodies on bread and water, as much as their love for God allowed them. Seeing
this, Zosimas was greatly edified and prepared for the struggle that lay before
him.
Many days passed and the
time drew near when all Christians fast and prepare themselves to worship the
Divine Passion and Ressurection of Christ. The monastery gates were kept always
locked and only opened when one of the community was sent out on some errand.
It was a desert place, not only unvisited by people of the world but even
unknown to them.
There was a rule in that
monastery which was the reason why God brought Zosimas there. At the beginning
of the Great Fast the priest celebrated the holy Liturgy and all partook of the
holy body and blood of Christ. After the Liturgy they went to the refectory and
would eat a little Lenten food.
Then all gathered in
church, and after praying earnestly with prostrations, the elders kissed one
another and asked forgiveness. And each made a prostration to the abbot and
asked his blessing and prayers for the struggle that lay before them. After
this, the gates of the monastery were thrown open, and singing, The Lord is my
light and my Savior; whom shall I fear? The Lord is the defender of my life; of
whom shall I be afraid? (Psalm 26:1) and the rest of that psalm, all went out
into the desert and crossed the River Jordan. Only one or two brothers were
left in the monastery, not to guard the property (for there was nothing to
rob), but so as not to leave the church without Divine Service. Each took with
him as much as he could or wanted in the way of food, according to the needs of
his body: one would take a little bread, another some figs, another dates or
wheat soaked in water. And some took nothing but their own body covered with rags
and fed when nature forced them to it on the plants that grew in the desert.
After crossing the
Jordan, they all scattered far and wide in different directions. And this was
the rule of life they had, and which they all observed – neither to talk to one
another, nor to know how each one lived and fasted. If they did happen to catch
sight of one another, they went to another part of the country, living alone
and always singing to God, and at a definite time eating a very small quantity
of food. In this way they spent the whole of the fast and used to return to the
monastery a week before the Resurrection of Christ, on Palm Sunday. Each one
returned having his own conscience as the witness of his labour, and no one
asked another how he had spent his time in the desert. Such were the rules of
the monastery. Everyone of them whilst in the desert struggled with himself
before the Judge of the struggle – God – not seeking to please men and fast
before the eyes of all. For what is done for the sake of men, to win praise and
honour, is not only useless to the one who does it but sometimes the cause of
great punishment.
Zosimas did the same as
all. And he went far, far into the desert with a secret hope of finding some
father who might be living there and who might be able to satisfy his thirst
and longing. And he wandered on tireless, as if hurrying on to some definite place.
He had already walked for twenty days and when the sixth hour came he stopped
and, turning to the East, he began to sing the Sixth Hour and recite the
customary prayers. He used to break his journey thus at fixed hours of the day
to rest a little, to chant psalms standing and to pray on bent knees.
And as he sang thus
without turning his eyes from the heavens, he suddenly saw to the right of the
hillock on which he stood the semblance of a human body. At first he was
confused thinking he beheld a vision of the devil, and even started with fear.
But, having guarded himself with the sign of the Cross and banished all fear,
he turned his gaze in that direction and in truth saw some form gliding
southwards. It was naked, the skin dark as if burned up by the heat of the sun;
the hair on its head was white as a fleece, and not long, falling just below
its neck. Zosimas was so overjoyed at beholding a human form that he ran after
it in pursuit, but the form fled from him. He followed. At length, when he was near
enough to be heard, he shouted: “Why do you run from an old man and a sinner?
Slave of the True God, wait for me, whoever you are, in God’s name I tell you,
for the love of God for Whose sake you are living in the desert.”
“Forgive me for God’s
sake, but I cannot turn towards you and show you my face, Abba Zosimas. For I
am a woman and naked as you see with the uncovered shame of my body. But if you
would like to fulfil one wish of a sinful woman, throw me your cloak so that I
can cover my body and can turn to you and ask for your blessing.”
Here terror seized
Zosimas, for he heard that she called him by name. But he realized that she
could not have done so without knowing anything of him if she had not had the
power of spiritual insight.
He at once did as he was
asked. He took off his old, tattered cloak and threw it to her, turning away as
he did so. she picked it up and was able to cover at least a part of her body.
The she turned to Zosimas and said: “Why did you wish, Abba Zosimas, to see a
sinful woman? What do you wish to hear or learn from me, you who have not
shrunk from such great struggles?”
Zosimas threw himself on
the ground and asked for her blessing. She likewise bowed down before him. And
thus they lay on the ground prostrate asking for each other’s blessing. And one
word alone could be heard from both: “Bless me!” After a long while the woman
said to Zosimas: “Abba Zosimas, it is you who must give blessing and pray. You
are dignified by the order of priesthood and for may years you have been
standing before the holy altar and offering the sacrifice of the Divine
Mysteries.”
This flung Zosimas into
even greater terror. At length with tears he said to her: “O mother, filled
with the Spirit, by your mode of life it is evident that you live with God and
have died to the world. The Grace granted to you is apparent – for you have
called me by name and recognized that I am a priest, though you have never seen
me before. Grace is recognized not by one’s orders, but by gifts of the Spirit,
so give me your blessing for God’s sake, for I need your prayers.”
Then giving way before
the wish of the elder the woman said: “Blessed is God Who cares for the
salvation of men and their souls.”
Zosimas answered: “Amen.”
And both rose to their feet.
Then the woman asked the
elder: “Why have you come, man of God, to me who am so sinful? Why do you wish
to see a woman naked and devoid of every virtue? Though I know one thing – the
Grace of the Holy Spirit has brought you to render me a service in time. Tell
me, father, how are the Christian peoples living? And the kings? How is the
Church guided?”
Zosimas said: “By your
prayers, mother, Christ has granted lasting peace to all. But fulfill the
unworthy petition of an old man and pray for the whole world and for me who am
a sinner, so that my wanderings in the desert may not be fruitless.”
She answered: “You who
are a priest, Abba Zosimas, it is you who must pray for me and for all – for
this is your calling. But as we must all be obedient, I will gladly do what you
ask.”
And with these words she
turned to the East, and raising her eyes to heaven and stretching out her
hands, she began to pray in a whisper. One could not hear separate words, so
that Zosimas could not understand anything that she said in her prayers. Meanwhile
he stood, according to his own word, all in a flutter, looking at the ground
without saying a word. And he swore, calling God to witness, that when at
length he thought that her prayer was very long, he took his eyes off the
ground and saw that she was raised about a forearm’s distance from the ground
and stood praying in the air. When he saw this, even greater terror seized him
and he fell on the ground weeping and repeating may times, “Lord have mercy.”
And whilst lying
prostrate on the ground he was tempted by a thought: Is it not a spirit, and
perhaps her prayer is hypocrisy. But at the very same moment the woman turned
round, raised the elder from the ground and said: “Why do thoughts confuse you,
Abba, and tempt you about me, as if I were a spirit and a dissembler in prayer?
Know, holy father, that I am only a sinful woman, though I am guarded by Holy
Baptism. And I am no spirit but earth and ashes, and flesh alone.” And with
these words she guarded herself with the sign of the Cross on her forehead,
eyes, mouth and breast, saying: “May God defend us from the evil one and from
his designs, for fierce is his struggle against us.”
Hearing and seeing this,
the elder fell to the ground and, embracing her feet, he said with tears: “I
beg you, by the Name of Christ our God, Who was born of a Virgin, for Whose
sake you have stripped yourself, for Whose sake you have exhausted your flesh,
do not hide from your slave, who you are and whence and how you came into this
desert. Tell me everything so that the marvellous works of God may become
known. A hidden wisdom and a secret treasure – what profit is there in them?
Tell me all, I implore you. for not out of vanity or for self-display will you
speak but to reveal the truth to me, an unworthy sinner. I believe in God, for
whom you live and whom you serve. I believe that He led me into this desert so
as to show me His ways in regard to you. It is not in our power to resist the
plans of God. If it were not the will of God that you and your life would be
known, He would not have allowed be to see you and would not have strengthened
me to undertake this journey, one like me who never before dared to leave his
cell.”
Much more said Abba
Zosimas. But the woman raised him and said: “I am ashamed, Abba, to speak to
you of my disgraceful life; forgive me for God’s sake! But as you have already
seen my naked body I shall likewise lay bare before you my work, so that you
may know with what shame and obscenity my soul is filled. I was not running
away out of vanity, as you thought, for what have I to be proud of – I who was
the chosen vessel of the devil? But when I start my story you will run from me,
as from a snake, for your ears will not be able to bear the vileness of my
actions. But I shall tell you all without hiding anything, only imploring you
first of all to pray incessantly for me, so that I may find mercy on the day of
Judgment.”
The elder wept and the
woman began her story.
“My native land, holy
father, was Egypt. Already during the lifetime of my parents, when I was twelve
years old, I renounced their love and went to Alexandria. I am ashamed to
recall how there I at first ruined my maidenhood and then unrestrainedly and
insatiably gave myself up to sensuality. It is more becoming to speak of this
briefly, so that you may just know my passion and my lechery. For about
seventeen years, forgive me, I lived like that. I was like a fire of public
debauch. And it was not for the sake of gain – here I speak the pure truth.
Often when they wished to pay me, I refused the money. I acted in this way so
as to make as many men as possible to try to obtain me, doing free of charge
what gave me pleasure. do not think that I was rich and that was the reason why
I did not take money. I lived by begging, often by spinning flax, but I had an
insatiable desire and an irrepressible passion for lying in filth. This was
life to me. Every kind of abuse of nature I regarded as life.
“That is how I lived.
Then one summer I saw a large crowd of Libyans and Egyptians running towards
the sea. I asked one of them, ‘Where are these men hurrying to?’ He replied,
‘They are all going to Jerusalem for the Exaltation of the Precious and
Lifegiving Cross, which takes place in a few days.’ I said to him, ‘Will they
take me with them if I wish to go?’ ‘No one will hinder you if you have money
to pay for the journey and for food.’ And I said to him, ‘To tell you truth, I
have no money, neither have I food. But I shall go with them and shall go
aboard. And they shall feed me, whether they want to or not. I have a body –
they shall take it instead of pay for the journey.’ I was suddenly filled with
a desire to go, Abba, to have more lovers who could satisfy my passion. I told
you, Abba Zosimas, not to force me to tell you of my disgrace. God is my
witness, I am afraid of defiling you and the very air with my words.”
Zosimas, weeping, replied
to her: “Speak on for God’s sake, mother, speak and do not break the thread of
such an edifying tale.”
And, resuming her story,
she went on:
“That youth, on hearing
my shameless words, laughed and went off. While I, throwing away my spinning
wheel, ran off towards the sea in the direction which everyone seemed to be
taking. and, seeing some young men standing on the shore, about ten or more of
them, full of vigour and alert in their movements, I decided that they would do
for my purpose (it seemed that some of them were waiting for more travellers
whilst others had gone ashore). Shamelessly, as usual, I mixed with the crowd,
saying, ‘Take me with you to the place you are going to; you will not find me
superfluous.’ I also added a few more words calling forth general laughter.
Seeing my readiness to be shameless, they readily took me aboard the boat.
Those who were expected came also, and we set sail at once.
“How shall I relate to
you what happened after this? Whose tongue can tell, whose ears can take in all
that took place on the boat during that voyage! And to all this I frequently
forced those miserable youths even against their own will. There is no
mentionable or unmentionable depravity of which I was not their teacher. I am
amazed, Abba, how the sea stood our licentiousness, how the earth did not open
its jaws, and how it was that hell did not swallow me alive, when I had
entangled in my net so many souls. But I think God was seeking my repentance.
For He does not desire the death of a sinner but magnanimously awaits his
return to Him. At last we arrived in Jerusalem. I spent the days before the
festival in the town, living the same kind of life, perhaps even worse. I was not
content with the youths I had seduced at sea and who had helped be to get to
Jerusalem; many others – citizens of the town and foreigners – I also seduced.
“The holy day of the
Exaltation of the Cross dawned while I was still flying about, hunting for youths.
At daybreak I saw that everyone was hurrying to the church, so I ran with the
rest. When the hour for the holy elevation approached, I was trying to make my
way in with the crowd which was struggling to get through the church doors. I
had at last squeezed through with great difficulty almost to the entrance of
the temple, from which the lifegiving Tree of the Cross was being shown to the
people. But when I trod on the doorstep which everyone passed, I was stopped by
some force which prevented my entering. Meanwhile I was brushed aside by the
crowd and found myself standing alone in the porch. Thinking that this had
happened because of my woman’s weakness, I again began to work my way into the
crowd, trying to elbow myself forward. But in vain I struggled. Again my feet
trod on the doorstep over which others were entering the church without
encountering any obstacle. I alone seemed to remain unaccepted by the church.
It was as if there was a detachment of soldiers standing there to oppose my
entrance. Once again I was excluded by the same mighty force and again I stood
in the porch.
“Having repeated my
attempt three or four times, at last I felt exhausted and had no more strength
to push and to be pushed, so I went aside and stood in a corner of the porch.
And only then with great difficulty it began to dawn on me, and I began to
understand the reason why I was prevented from being admitted to see the
life-giving Cross. The word of salvation gently touched the eyes of my heart
and revealed to me that it was my unclean life which barred the entrance to me.
I began to weep and lament and beat my breast, and to sigh from the depths of
my heart. And so I stood weeping when I saw above me the ikon of the most holy
Mother of God. And turning to her my bodily and spiritual eyes I said:
“‘O Lady, Mother of God,
who gave birth in the flesh to God the Word, I know, O how well I know, that it
is no honour or praise to thee when one so impure and depraved as I look up to
thy ikon, O Ever-Virgin, who didst keep thy body and soul in purity. Rightly do
I inspire hatred and disgust before thy virginal purity. But I have heard that
God Who was born of thee became man on purpose to call sinners to repentance.
Then help me, for I have no other help. Order the entrance of the church to be
opened to me. Allow me to see the venerable Tree on which He Who was born of
thee suffered in the flesh and on which He shed His holy Blood for the
redemption of sinners an for me, unworthy as I am. Be my faithful witness
before thy son that I will never again defile my body by the impurity of
fornication, but as soon as I have seen the Tree of the Cross I will renounce
the world and its temptations and will go wherever thou wilt lead me.’
“Thus I spoke and as if
acquiring some hope in firm faith and feeling some confidence in the mercy of
the Mother of God, I left the place where I stood praying. And I went again and
mingled with the crowd that was pushing its way into the temple. And no one
seemed to thwart me, no one hindered my entering the church. I was possessed
with trembling, and was almost in delirium. Having got as far as the doors
which I could not reach before – as if the same force which had hindered me
cleared the way for me – I now entered without difficulty and found myself
within the holy place. And so it was I saw the lifegiving Cross. I saw too the
Mysteries of God and how the Lord accepts repentance. Throwing myself on the
ground, I worshipped that holy earth and kissed it with trembling. The I came
out of the church and went to her who had promised to be my security, to the
place where I had sealed my vow. And bending my knees before the Virgin Mother
of God, I addressed to her such words as these:
“‘O loving Lady, thou
hast shown me thy great love for all men. glory to God Who receives the
repentance of sinners through thee. What more can I recollect or say, I who am
so sinful? It is time for me, O Lady to fulfil my vow, according to thy
witness. Now lead me by the hand along the path of repentance!’ And at these
words I heard a voice from on high:
“‘If you cross the Jordan
you will find glorious rest.’
“Hearing this voice and
having faith that it was for me, I cried to the Mother of God: ‘O Lady, Lady,
do not forsake me!’
“With these words I left
the porch of the church and set off on my journey. As I was leaving the church
a stranger glanced at me and gave me three coins, saying: ‘Sister, take these.’
And, taking the money, I bought three loaves and took them with me on my
journey, as a blessed gift. I asked the person who sold the bread: ‘Which is
the way to the Jordan?’ I was directed to the city gate which led that way.
Running on I passed the gates and still weeping went on my journey. Those I met
I asked the way, and after walking for the rest of that day (I think it was
nine o’clock when I saw the Cross), I at length reached at sunset the Church of
Saint John the Baptist which stood on the banks of the Jordan. After praying in
the temple, I went down to the Jordan and rinsed my face and hands in its holy
waters. I partook of the holy and life-giving Mysteries in the Church of the
Forerunner and ate half of one of my loaves. Then, after drinking some water
from Jordan, I lay down and passed the night on the ground. In the morning I
found a small boat and crossed to the opposite bank. I again prayed to Our Lady
to lead me whither she wished. Then I found myself in this desert and since
then up to this very day I am estranged from all, keeping away from people and
running away from everyone. And I live here clinging to my God Who saves all
who turn to Him from faintheartedness and storms.”
Zosimas asked her: “How
many years have gone by since you began to live in this desert?”
She replied: “Forty-seven
years have already gone by, I think, since I left the holy city.”
Zosimas asked: “But what
food do you find?”
The woman said: “I had
two and a half loaves when I crossed the Jordan. Soon they dried up and became
hard as rock. Eating a little I gradually finished them after a few years.”
Zosimas asked: “Can it be
that without getting ill you have lived so many years thus, without suffering
in any way from such a complete change?”
The woman answered: “You
remind me, Zosimas, of what I dare not speak of. For when I recall all the
dangers which I overcame, and all the violent thoughts which confused me, I am
again afraid that they will take possession of me.”
Zosimas said: “Do not
hide from me anything; speak to me without concealing anything.”
And she said to him:
“Believe me, Abba, seventeen years I passed in this desert fighting wild beasts
– mad desires and passions. When I was about to partake of food, I used to
begin to regret the meat and fish of which I had so much in Egypt. I regretted
also not having wine which I loved so much. for I drank a lot of wine when I
lived in the world, while here I had not even water. I used to burn and succumb
with thirst. The mad desire for profligate songs also entered me and confused
me greatly, edging me on to sing satanic songs which I had learned once. But
when such desires entered me I struck myself on the breast and reminded myself
of the vow which I had made, when going into the desert. In my thoughts I
returned to the ikon of the Mother of God which had received me and to her I
cried in prayer. I implored her to chase away the thoughts to which my
miserable soul was succumbing. And after weeping for long and beating my breast
I used to see light at last which seemed to shine on me from everywhere. And
after the violent storm, lasting calm descended.
“And how can I tell you
about the thoughts which urged me on to fornication, how can I express them to
you, Abba? A fire was kindled in my miserable heart which seemed to burn me up
completely and to awake in me a thirst for embraces. As soon as this craving
came to me, I flung myself on the earth and watered it with my tears, as if I
saw before me my witness, who had appeared to me in my disobedience, and who
seemed to threaten punishment for the crime. And I did not rise from the ground
(sometimes I lay thus prostrate for a day and a night) until a calm and sweet
light descended and enlightened me and chased away the thoughts that possessed
me. But always I turned the eyes of my mind to my Protectress, asking her to
extend help to one who was sinking fast in the waves of the desert. And I
always had her as my Helper and the Accepter of my repentance. And thus I lived
for seventeen years amid constant dangers. And since then even till now the
Mother of God helps me in everything and leads me as it were by the hand.”
Zosimas asked: “Can it be
that you did not need food and clothing?”
She answered: “After
finishing the loaves I had, of which I spoke, for seventeen years I have fed on
herbs and all that can be found in the desert. The clothes I had when I crossed
the Jordan became torn and worn out. I suffered greatly from the cold and
greatly from the extreme heat. At times the sun burned me up and at other times
I shivered from the frost, and frequently falling to the ground I lay without
breath and without motion. I struggled with many afflictions and with terrible
temptations. But from that time till now the power of God in numerous ways has
guarded my sinful soul and my humble body. When I only reflect on the evils
from which Our Lord has delivered me I have imperishable food for hope of
salvation. I am fed and clothed by the all-powerful Word of God, the Lord of
all. For it is not by bread alone that man lives. And those who have stripped
off the rags of sin have no refuge, hiding themselves in the clefts of the
rocks (Job 24; Hebrews 11:38).”
Hearing that she cited
words Scripture, from Moses and Job, Zosimas asked her: “And so you have read
the psalms and other books?”
She smiled at this and
said to the elder: “Believe be, I have not seen a human face ever since I
crossed the Jordan, except yours today. I have not seen a beast or a living
being ever since I came into the desert. I never learned from books. I have
never even heard anyone who sang and read from them. But the word of God which
is alive and active, by itself teaches a man knowledge. And so this is the end
of my tale. But, as I asked you in the beginning, so even now I implore you for
the sake of the Incarnate Word of God, to pray to the Lord for me who am such a
sinner.”
Thus concluding her tale
she bowed down before him. And with tears the elder exclaimed: “Blessed is God
Who creates the great and wondrous, the glorious and marvellous without end.
Blessed is God Who has shown me how He rewards those who fear Him. Truly, O
Lord, Thou dost not forsake those who seek Thee!”
And the woman, not
allowing the elder to bow down before her, said: “I beg you, holy father, for
the sake of Jesus Christ our God and Savior, tell no one what you have heard,
until God delivers me of this earth. And now depart in peace and again next
year you shall see me, and I you, if God will preserve us in His great mercy.
But for God’s sake, do as I ask you. Next year during Lent do not cross the
Jordan, as is your custom in the monastery.”
Zosimas was amazed to
hear that she know the rules of the monastery and could only say: “Glory to God
Who bestows great gifts on those who love Him.”
She continued: “Remain,
Abba, in the monastery. And even if you wish to depart, you will not be able to
do so. And at sunset of the holy day of the Last Supper, put some of the
lifegiving Body and Blood of Christ into a holy vessel worthy to hold such
Mysteries for me, and bring it. And wait for me on the banks of the Jordan
adjoining the inhabited parts of the land, so that I can come and partake of
the lifegiving Gifts. For, since the time I communicated in the temple of the
Forerunner before crossing the Jordan even to this day I have not approached
the Holy Mysteries. And I thirst for them with irrepressible love and longing.
and therefore I ask and implore you to grant me my wish, bring me the
lifegiving Mysteries at the very hour when Our Lord made His disciples partake
of His Divine Supper. Tell John the Abbot of the monastery where you live. Look
to yourself and to your brothers, for there is much that needs correction. Only
do not say this now, but when God guides you. Pray for me!”
With these words she
vanished in the depths of the desert. And Zosimas, falling down on his knees
and bowing down to the ground on which she had stood, sent up glory and thanks
to God. And, after wandering through the desert, he returned to the monastery
on the day all the brothers returned.
For the whole year he
kept silent, not daring to tell anyone of what he had seen. But in his soul he
prayed to God to give him another chance of seeing the ascetic’s dear face. and
when at length the first Sunday of the Great Fast came, all went out into the
desert with the customary prayers and the singing of psalms. Only Zosimas was
held back by illness – he lay in a fever. And then he remembered what the saint
had said to him: “and even if you wish to depart, you will not be able to do
so.”
Many days passed and at
last recovering from his illness he remained in the monastery. And when again
the monks returned and the day of the Last Supper dawned, he did as he had been
ordered. And placing some of the most pure Body and Blood into a small chalice
and putting some figs and dates and lentils soaked in water into a small
basket, he departed for the desert and reached the banks of the Jordan and sat
down to wait for the saint. He waited for a long while and then began to doubt.
Then raising his eyes to heaven, he began to pray: “Grant me O Lord, to behold
that which Thou hast allowed me to behold once. Do not let me depart in vain,
bearing the burden of my sins.”
And then another thought
struck him: “And what if she does come? There is no boat; how will she cross
the Jordan to come to me who am so unworthy?”
And as he was pondering
thus he saw the holy woman appear and stand on the other side of the river.
Zosimas got up rejoicing and glorifying and thanking God. And again the thought
came to him that she could not cross the Jordan. Then he saw that she made the
sign of the Cross over the waters of the Jordan (and the night was a moonlight
one, as he related afterwards) and then she at once stepped on to the waters
and began walking across the surface towards him. And when he wanted to
prostrate himself, she cried to him while still walking on the water: “What are
you doing, Abba, you are a priest and carrying the divine Gifts!”
He obeyed her and on
reaching the shore she said to the elder: “Bless, father, bless me!”
He answered her
trembling, for a state of confusion had overcome him at the sight of the
miracle: “Truly God did not lie when He promised that when we purify ourselves
we shall be like Him. Glory to Thee, Christ our God, Who has shown me through
this thy slave how far away I stand from perfection.”
Here the woman asked him
to say the Creed and Our Father. He began, she finished the prayer and
according to the custom of that time gave him the kiss of peace on the lips.
Having partaken of the Holy Mysteries, she raised her hands to heaven and
sighed with tears in her eyes, exclaiming:
“Now lettest Thou Thy
servant depart in peace, O Lord, according to Thy word; for my eyes have seen
Thy salvation.”
Then she said to the
elder: “Forgive me, Abba, for asking you, but fulfil another wish of mine. Go
now to the monastery and let God’s grace guard you. And next year come again to
the same place where I first met you. Come for God’s sake, for you shall again
see me, for such is the will of God.”
He said to her: “From this
day on I would like to follow you and always see your holy face. but now fulfil
the one and only wish of an old man and take a little of the food I have
brought for you.” And he showed her the basket, while she just touched the
lentils with the tips of her fingers, and taking three grains said that the
Holy spirit guards the substance of the soul unpolluted.
Then she said: “Pray, for
God’s sake pray for me and remember a miserable wretch.”
Touching the saint’s feet
and asking for her prayers for the Church, the kingdom and himself, he let her
depart with tears, while he went off sighing and sorrowful, for he could not
hope to vanquish the invincible. Meanwhile she again made the sign of the Cross
over the Jordan, and stepped on to the waters and crossed over as before. And
the elder returned filled with joy and terror, accusing himself of not having
asked the saint her name. But he decided to do so next year.
And when another year had
passed, he again went into the desert. he reached the same spot but could see
no sign of anyone. so raising his eyes to heaven as before, he prayed: “Show
me, O Lord, Thy pure treasure, which Thou hast concealed in the desert. Show
me, I pray Thee, the angel in the flesh, of which the world is not worthy.”
Then on the opposite bank
of the river, her face turned towards the rising sun, he saw the saint lying
dead. Her hands were crossed according to custom and her face was turned to the
East. Running up he shed tears over the saint’s feet and kissed them, not
daring to touch anything else.
For a long time he wept.
Then reciting the appointed psalms, he said the burial prayers and thought to
himself: “Must I bury the body of a saint? Or will this be contrary to her
wishes?” And then he saw words traced on the ground by her head:
“Abba Zosimas, bury on
this spot the body of humble Mary. Return to dust that which is dust and pray
to the Lord for me, who departed in the month of Fermoutin of Egypt, called
April by the Romans, on the first day, on the very night of our Lord’s Passion,
after having partaken of the Divine Mysteries.”
Reading this the elder
was glad to know the saint’s name. He understood too that as soon as she had
partaken of the Divine Mysteries on the shore of the Jordan she was at once
transported to the place where she died. The distance which Zosimas had taken
twenty days to cover, Mary had evidently traversed in an hour and had at once
surrendered her soul to God.
Then Zosimas thought: “It
is time to do as she wished. But how am I to dig a grave with nothing in my
hands?”
And then he saw nearby a
small piece of wood left by some traveller in the desert. Picking it up he
began to dig the ground. But the earth was hard and dry and did not yield to
the efforts of the elder. He grew tired and covered with sweat. he sighed from
the depths of his soul and lifting up his eyes he saw a big lion standing close
to the saint’s body and licking her feet. At the sight of the lion he trembled
with fear, especially when he called to mind Mary’s words that she had never
seen wild beasts in the desert. But guarding himself with the sign of the
Cross, the thought came to him that the power of the one lying there would
protect him and keep him unharmed. Meanwhile the lion drew nearer to him,
expressing affection by every movement.
Zosimas said to the lion:
“The Great One ordered that her body was to be buried. But I am old and have
not the strength to dig the grave (for I have no spade and it would take too
long to go and get one), so can you carry out the work with your claws? Then we
can commit to the earth the mortal temple of the saint.”
While he was still
speaking the lion with his front paws began to dig a hole deep enough to bury
the body.
Again the elder washed
the feet of the saint with his tears and calling on her to pray for all,
covered the body with earth in the presence of the lion. It was as it had been,
naked and uncovered by anything but the tattered cloak which had been given to
her by Zosimas and with which Mary, turning away, had managed to cover part of
her body. Then both departed. The lion went off into the depth of the desert
like a lamb, while Zosimas returned to the monastery glorifying and blessing
Christ our Lord. And on reaching the monastery he told all the brothers about
everything, and all marvelled on hearing of God’s miracles. And with fear and
love they kept the memory of the saint.
Abbot John, as Saint Mary
had previously told Abba Zosimas, found a number of things wrong in the
monastery and got rid of them with God’s help. And Saint Zosimas died in the same
monastery, almost attaining the age of a hundred, and passed to eternal life.
The monks kept this story without writing it down and passed it on by word of
mouth to one another. But I (adds Sophronius) as soon as I heard it, wrote it
down. Perhaps someone else, better informed, has already written the life of
the Saint, but as far as I could, I have recorded everything, putting truth
above all else. May God Who works amazing miracles and generously bestows gifts
on those who turn to Him with faith, reward those who seek light for themselves
in this story, who hear, read and are zealous to write it, and may He grant
them the lot of blessed Mary together with all who at different times have
pleased God by their pious thoughts and labours.
And let us also give
glory to God, the eternal King, that He may grant us too His mercy in the day
of judgment for the sake of Jesus Christ our Lord, to Whom belongs all glory,
honour, dominion and adoration with the Eternal Father and the Most Holy and
Life-giving Spirit, now and always, and throughout all ages. Amen.
SOURCE : https://catholicsaints.info/the-life-of-our-holy-mother-mary-of-egypt-by-saint-andrew-of-crete/
SAINT MARY OF EGYPT
Feast Day
Apr 02
Patronage
Chastity, Deliverance of
Demons, Fever, Skin Disease, Temptations of the Flesh
Saint Mary of Egypt is
also known as Maria Aegyptica, and was born in Egypt. Most of the
information we have about her is from the Vita, written of her by St.
Sophronius, the Patriarch of Jerusalem. At the age of twelve she ran away
to the city of Alexandria where she lived an extremely dissolute life,
prostituting herself. In her Vita, she states that she often refused the
money offered for her sexual favors, as she was driven by an insatiable and an
irrepressible passion. She mainly lived by begging.
After years of this
lifestyle, she traveled to Jerusalem for the Great Feasts of the Exaltation of
the Holy Cross. She decided to do this, not for a religious pilgrimage,
but to find even more partners in her lust. She paid for her passage by
offering sexual favors to other pilgrims, continuing her habitual lifestyle for
a short time in Jerusalem. Her Vita relates that when she tried to enter
the Church of the Holy Sepulchre for the celebration, she was barred from doing
so by an unseen force. Realizing that this was because of her impurity,
she was struck with remorse, and on seeing an icon of the Virgin Mary outside
the Church, she prayed for forgiveness and promised to give up the world.
She then attempted again, to enter the Church and this time she was permitted
in.
After venerating the
relic of the True Cross, she returned to the icon to give thanks and heard a
voice telling her, “If you cross the Jordan, you will find glorious rest and
true peace”. She immediately went to the Monastery of St. John the
Baptist on the bank of the River Jordan, where she received Absolution and Holy
Communion. The next morning, she crossed the Jordan and retired to the
desert to live the rest of her life as a hermit in penitence for her previous
sins. She took with her only three loaves of bread, and once they were
gone, she lived only on what she could find in the wilderness.
About one year before her
death, she recounted her life to St. Zosimas of Palestine, who encountered her
in the desert. She narrated her life’s story to him, manifesting
marvelous clairvoyance. She asked him to meet her at the banks of the
Jordan on Holy Thursday, the following year and bring Holy Communion.
When he fulfilled her wish, she crossed the river to get to him by walking on
the surface of the water and received Holy Communion, telling him to meet her
again in the desert the following Lent. He traveled to the same spot the
following Lent, and found her lying there dead. According to an
inscription written in the sand next to her head, she had died on the very
night that he had given her Holy Communion the previous year, and was
transported to the place that he had found her body in the desert, incorrupt.
Practical Take Away
St. Mary of Egypt ran
away from home at the age of 12, and moved to Alexandria. She became a
prostitute and a beggar, to sustain herself. She went on a pilgrimage to
the Church of the Holy Sepulchre and had a conversation after hearing the voice
of the Blessed Virgin Mary. She converted her life to Christ, and became
a hermit in the desert. She could perform many miracles, and even walked
on top of he water of the River Jordan, to receive Holy Communion from St.
Zosimas. Her life shows us that with repentance, forgiveness, and a firm
purpose of amendment, we too can experience the Divine Mercy of God and
sainthood.
SOURCE : https://www.newmanministry.com/saints/saint-mary-of-egypt
Scuola Grande di San Rocco, Venezia
Tintoretto: Maria von Ägypten, 1582 - 1587, Scuola di San Rocco in Venedig
Tintoretto:
Maria von Ägypten, 1582 - 1587, Scuola di San Rocco in Venedig
Santa Maria Egiziaca
Il racconto della sua
vita confina spesso con la leggenda. Di sicuro era nata nel IV secolo ad
Alessandria d'Egitto e si guadagnava da vivere facendo la prostituta. Fuggita
da casa a 12 anni, a 29 si imbarcò su una nave di pellegrini diretta in Terra
Santa. Arrivata a Gerusalemme, volle partecipare alla festa dell'Esaltazione
della croce al Santo Sepolcro. Prima di entrare però fu come trattenuta da una
forza invisibile mentre una voce dentro di lei diceva: «Tu non sei degna di
vedere la croce di colui che è morto per te tra dolori inenarrabili».
Convertitasi, andò a vivere solitaria nel deserto oltre il Giordano dove restò
per 47 anni. Là fu trovata dal monaco Zosimo che le porse la santa Comunione,
promettendole di tornare l'anno successivo. Quando fece ritorno la trovò però
morta. Era probabilmente il 430. Secondo la tradizione la tomba sarebbe stata
scavata da un leone con i suoi artigli. (Avvenire)
Patronato: Prostitute
pentite
Etimologia: Maria = amata
da Dio, dall'egiziano; signora, dall'ebraico
Emblema: Ampolla
d'unguento
Martirologio Romano: In
Palestina, santa Maria Egiziaca, che, famosa peccatrice di Alessandria, per
intercessione della beata Vergine nella Città Santa si convertì a Dio e
condusse in solitudine al di là del Giordano una vita di penitenza.
Cercare di riassumere la vita di Maria, che si presenta come una composizione di Sofronio, vescovo di Gerusalemme, attribuzione contro la quale non si è potuto portare alcun argomento decisivo, è farle perdere tutto il suo sapore, la qualità principale per cui questo racconto ha potuto avere qualche interesse; in effetti il suo carattere storico è quasi inesistente anche se, come si dirà piú oltre, è stato costruito intorno ad un iniziale nucleo reale: l'esistenza di una tomba di una santa solitaria palestinese, forse proprio di nome Maria.
Zosimo, ieromonaco di qualche laura palestinese, va, secondo l'abitudine, a trascorrere una parte della Quaresima nelle profondità del deserto. Credendo dapprima ad un'allucinazione si rende ben presto conto della realtà della sua visione: una forma femminile cui l'ardore del sole ha disseccato la pelle, senza altra veste che la sua capigliatura bianca come la lana. Vedendo in questo incontro la volontà della Provvidenza, Zosimo cerca di avvicinarla e vi riesce solo sulla riva di un torrente, ma la sua interlocutrice non consente ad iniziaré ia conversazione prima che il monaco le abbia lanciato il suo mantello per coprire la sua nudità. Dopo essersi reciprocamente benedetti si mettono a pregare e Zosimo vede Maria che levita nell'aria. Il monaco dubita allora di trovarsi di fronte ad una macchinazione diabolica, ma Maria lo tranquillizza chiamandolo per nome. Incitata da lui Maria comincia a raccontare la sua vita.
Egiziana di origine, a dodici anni era fuggita dalla casa paterna per condurre a suo agio ad Alessandria la vita di peccato che l'ardone dei suoi sensi reclamava. Per diciassette anni visse in questo stato. Un giorno, vedendo dei pellegrini che s'imbarcavano per Gerusalemme, spinta dalla curiorità ed in cerca di nuove avventure, si uní al gruppo, convinta che il suo fascino le avrebbe permesso facilmente di pagarsi il prezzo del viaggio. I suoi piaceri ebbero termine a Gerusalemme il giorno della festa della Croce: ella voleva infatti come gli altri, entrare nella basilica, ma ogni volta che tentava di varcarne la soglia una forza interiore glielo impediva.
A questo punto sentí il richiamo del Giordano.
Uscendo dalla città uno sconosciuto le diede tre pezzi d'argento che le sarebbero serviti. ad acquistare pani che dovevano essere il suo ultimo nutrimento terrestre duratole per almeno diciassette anni. Giunta a sera sulle rive del Giordano ed avendo scorto il santuario di S. Giovanni Battista, ella vi fece una visita per pregare e quindi si recò al fiume per purificarsi. In seguito ricevette la Comunione eucaristica e con questo viatico iniziò il suo lungo cammino nel deserto cammino che al momento dell'incontro con Zosimo durava già da quarantasette anni.
Giunta al termine del suo racconto autobiografico Maria pregò Zosimo di ritornare l'anno dopo, la sera del giovedí santo in un luogo che ella gli indicò sulle rive del Giordano, per portarle l'Eucarestia. Zosimo fu fedele all'appuntamento e Maria traversò miracolosamente il fiume per raggiungere il monaco. Dopo essersi comunicata ed avere rinnovato l'appuntamento per l'anno successivo nel luogo del primo incontro presso il torrente, Maria riprese la sua marcia nel deserto.
Tornando l'anno dopo sulla riva del torrente Zosimo si credette da principio solo, poi scorse a terra il corpo di Maria morta, rivestito ancora del vecchio mantello da lui datole due anni prima. Una scritta sulla terra gli rivelò alcuni aspetti del mistero: "padre Zosimo sotterra il corpo dell'umile Maria; restituisci alla terra ciò che è della terra, aggiungi polvere a polvere ed in nome di Dio prega per me; sono morta nel mese di pharmouti, secondo gli egiziani, che corrisponde all'aprile dei Romani, la notte della Passione del Salvatore, dopo aver partecipato al pasto mistico".
Zosimo capí che Maria era già morta da un anno, il giorno stesso in cui le aveva dato la s. Comunione. Si mise subito all'opera per seppellire il corpo di lei, ma non aveva altro utensile che un pezzo di legno; aveva appena cominciato a scavare che ebbe la sorpresa di trovarsi a lato un leone che si dimostrò subito in grande familiarità con lui e che in breve tempo, su richiesta del monaco, scavò una fossa sufficiente a deporre Maria. Dopo aver ricoperto di terra il corpo della santa, Zosimo ritornò al suo monastero, dove raccontò tutta la storia all'abbà Giovanni l'egumeno e ai suoi confratelli per loro edificazione.
Tutti sono concordi nel vedere in questa storia soltanto una pia leggenda, come ha scritto H. Delehave: "una creazione poetica, senza dubbio fra le piú belle di quante ci abbia lasciato l'antichità cristiana".
Questa creazione letteraria, tuttavia, non è tutta pura invenzione, essa non è che lo sviluppo di una tradizione palestinese che vide la luce intorno alla tomba di una solitaria locale esistita realmente. In effetti, nella Vita di Ciriaco, opera di Cirillo di Scitovoli, l'autore racconta di una sua passeggiata nel deserto in compagnia di un certo abbà Giovanni.
F. Delmas, dopo un accurato controllo tra la Vita di Maria opera di Sofronio e, contemporaneamente la Vita di Paolo di Tebe, scritta da s. Girolamo (in cui la parte di Zosimo è sostenuta da un Antonio), ed il racconto del monaco Giovanni nella l'ita di Ciriaco, cosí riassume le conclusioni del suo studio: "1) il quadro generale della vita di s. Maria Egiziaca mi sembra ricalcato sulla vita di s Paolo eremita. 2) la vita di s. Maria Egiziaca mi sembra non essere altro che uno sviluppo retorico della vita di Maria inserita negli Atti di s. Ciriaco".
Giovanni Mosco, cronologicamente posteriore a Cirillo, presenta uno svolgimento diverso della leggenda di Maria, ma malgrado le divergenze, le grandi linee dei due racconti sono abbastanza simili perché si possa concludere per l'unicità del fatto originario. al quale entrambi fanno riferimento. Sofronio, di cui abbiamo già sottolineata la dipendenza da Cirillo, ha anche preso in prestito qualche dettaglio da Giovanni Mosco, in particolare la localizzazione della scoperta di Maria nel deserto al di là del Giordano.
Non minore fu la popolarità di Maria in Occidente.
Culto liturgico.
I sinassari bizantini venerano Maria al 1° aprile, qualcuno al 3 o al 4 dello stesso mese. Questa data è in relazione con il supposto giorno della morte di Maria, un giovedí santo nel mese di pharmouthi. A1 1° aprile Maria figura anche nel Typikon della laura di S. Saba. I calendari palestino-georgiani fanno di lei menzione il 1°, il 4 o il 6 dello stesso mese. Il Sinaiticus 34 (X sec.) la nomina per la terza volta il 2 dicembre. Qualche calendario siriaco la menziona ancora il 1° aprile. Il Sinassario Alessandrino di Michele, vescovo di Atr?b e Mal?g le dedica una lunga notizia proveniente dalla Vita di Sofronio al 6 barmudah e la traduzione geez di questo Sinassario ha conservato la stessa notizia al giorno corrispondente del 6 miyaziya. Il Calendario marmoreo di Napoli menziona Maria al 9 aprile. I primi martirologi occidentali medievali la ignorano e, a quanto sembra, Usuardo fu il primo ad introdurla al 2 aprile nel suo Martirologio con lo stesso breve elogio di s. Pelagia all'8 ottobre Pietro de' Natalibus le ha dedicato un lungo capitolo de] suo Catalogus.
Il 2 aprile divenne quindi la data tradizionale della commemoraziohe di Maria in Occidente.
Autore: Joseph-Maria Sauget
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/48200
Stift
Altenburg ( Niederösterreich ). Krypta: Wandmalerei (1740-1745) - Der Mönch
Zosimas reicht der Eremitin Maria von Ägypten die Kommunion.
Altenburg
Abbey ( Lower Austria ). Crypt: Mural (1740-174 ) - The monk Zosimas gives
the chalice of Eucharist to the hermitess Mary of Egypt.
Den hellige Maria av
Egypt (~344-~421)
Minnedag: 2.
april
Skytshelgen for
botferdige kvinner, angrende synderinner; mot feber
Den hellige Maria av
Egypt (Egypterinnen, lat: Ægyptica) var ifølge de tidligste kildene en
skuespillerinne og kurtisane fra Egypt som reiste til Jerusalem i 383, ble
omvendt der og flyktet ut i ørkenen på den andre siden av Jordan for å gjøre
bot for sine synder. Johannes Moschus (ca 550-619) forteller om henne i Pratum
Spirituale, og hennes grav ble besøkt av Kyrillos av Skytopolis. I sin biografi
om den hellige Kyriakos (Cyriacus),
en eremitt på 400/500-tallet, forteller han at to av Kyriakos’ disipler hadde
møtt en kvinnelig eremitt øst for Jordan, og ved neste besøk fant de henne død
og gravla henne.
Rundt denne fortellingen
vokste det frem en detaljert legende som fikk enorm popularitet, særlig i øst,
og den ble en av de mest populære hagiografiske legendene i de første
århundrene. En senere gresk biografi ble feilaktig tilskrevet Sofronios av
Jerusalem (ca 560-638) i et forsøk på gi den en viss autentisitet. Men det er
sikkert at hun levde på 400-tallet i Palestina og at det ble valfartet til
hennes grav.
Hennes legende, som vi
kjenner den fra «Legenda Aurea», stammer fra 600-tallet. Der fortelles det om
den gamle abbeden Zosimus (Zosimas), som hadde levd i et kloster i Palestina i
53 år da han bestemte seg for å slutte seg til en kommunitet med strengere regler
nærmere elven Jordan. Da han rundt 420 dro gjennom ørkenen, fikk han plutselig
øye på et menneskelig vesen, naken og svartbrent av solen, bare dekket av et
langt, hvitt hår. Kvinnen flyktet da hun så ham. Men da han rakte henne kappen
sin, ropte hun hans navn og ba om hans velsignelse. Forbløffet ba han henne
fortelle hvem hun var. Da begynte hun å fortelle:
«Min bror, jeg er født i
Egypt av kristne foreldre. Da jeg var tolv år gammel, kom jeg til Alexandria og
levde der et usedelig liv i sytten år. Tøylesløs som jeg var, nektet jeg ingen
min kropp, og det fantes ingen større synderinne enn meg. Da jeg hørte en
gruppe fra Libya planlegge en valfart til Jerusalem for å ære Det hellige Kors,
spurte jeg om de kunne ta meg med, for jeg tenkte at jeg kunne utøve mitt
skjendige yrke også der. I stedet for penger til billett ga jeg meg hen til
skipperen.
Da jeg kom til Jerusalem,
ville jeg sammen med de andre pilegrimene gå inn i Gravkirken for å se Det
hellige Kors. Men ved døren ble jeg holdt tilbake av en usynlig makt, og kunne
med min beste vilje ikke komme inn. Men da jeg så at alle de andre uhindret kom
inn, forsto jeg at min egen syndighet måtte være årsaken. Jeg slo meg for
brystet og gråt bittert, fordi jeg så hele mitt forskrekkelige liv for mine øyne.
Mens jeg jamret og klaget, så jeg at det var malt et bilde av Jomfru Maria på
veggen. Jeg kastet meg ned foran det og ba henne gråtende om at hun måtte vise
meg barmhjertighet og bevirke tilgivelse for syndene mine. Jeg sverget at jeg
ville gi avkall på denne verden, gjøre bot og heretter føre et liv i renhet. Da
kjente jeg trøst i hjertet. Fortrøstningsfullt gikk jeg nå til kirken og kunne
nå uhindret gå inn. Da jeg gikk ut, vendte jeg meg igjen til Frelserens Mor og
hørte en stemme som sa: Gå over Jordan, der vil du finne fullkommen ro. Så gikk
jeg til en baker, kjøpte tre brød og bega meg på vei over Jordan til ørkenen.
Her har jeg nå levd i 47
år og har på denne tiden ikke sett ett menneske. De tre brødene er blitt harde
som stein, men har i alle disse årene vært tilstrekkelig næring for meg. Klærne
har falt av kroppen min, jeg har måttet tåle kulde og hete, sult og tørst har
plaget meg. I de første sytten årene, like lenge som mitt syndige liv hadde
vart, ble jeg pint av kjødelige anfektelser, men jeg har beseiret dem med Guds
hjelp. Se, nå har jeg fortalt deg alt, be til Gud for meg».
Da falt den gamle ned og
lovpriste Herren i hans tjenerinne. Da bønnfalt hun ham om å be for henne og neste
år på skjærtorsdag bringe henne Herrens legeme. Den gamle dro tilbake til sitt
kloster, og året etter dro han for å bringe henne Den hellige Hostie, som hun
hadde bedt om. Da han om kvelden kom til elven Jordan, så han henne stå på den
andre bredden. Han så hvordan hun gjorde korsets tegn over vannet, og så gikk
over det som om det var tørt land. Da ble han meget forskrekket og falt ydmykt
for hennes føtter, men hun hindret ham og sa: «Far, ikke gjør det, for du er
prest og bærer Herrens legeme». Så fikk hun Den hellige kommunion av hans hånd.
Da ba hun ham om å komme igjen neste år, gjorde igjen korsets tegn og forsvant
i ørkenen.
Da Zosimus i den neste
fastetiden igjen kom til det stedet hvor han hadde truffet henne første gang,
fant han henne liggende død. Ved siden av henne lå et papir, hvor det sto at
hun hette Maria, og hvor hun ba ham begrave henne og be for henne. Han forsøkte
å grave en grav, men han hadde ikke krefter til det. Da så han en løve som kom
til, og han ba den hjelpe ham. Og løven gravde villig graven for den hellige
botferdige synderinnen, og gikk deretter bort, mild som et lam. Etter at
Zosimus hadde gitt henne en verdig grav, dro han tilbake til sitt kloster og
priste Gud. Der fortalte han sine brødre om hva som hadde skjedd, og derfra
spredte historien seg.
Dateringen av Maria av
Egypt er noe usikker. Bollandistene legger hennes død til 1. april 421, mens
mange andre kilder legger den hundre år senere. Marias biografi ble skrevet
ikke lenge etter hennes død av en som hevder at han hørte detaljene fra munkene
i det klosteret som Zosimus hadde tilhørt. Mange kilder nevner den
hellige Sofronios,
som ble patriark av Jerusalem i 635, som forfatteren, men ettersom bollandisten
angir gode grunner for å tro at biografien ble skrevet før år 500, kan vi
slutte at forfatteren må være en annen. Allerede på 500-tallet var hennes grav
et valfartsmål. På begynnelsen av 600-tallet kom kulten også til Italia med
palestinske flyktninger.
Den ortodokse kirke
feirer hennes fast den 1. april, som er dødsdagen ifølge legenden, mens
Martyrologium Romanum har 2. april, men 9. og 10. april nevnes også. Andre
datoer som nevnes, er 28. mars, 29. mars eller 31. mars, trolig er det
translasjonsfester som feirer ankomst av noen av hennes relikvier. Det finnes
ingen spor av en offentlig kult. Noen av hennes relikvier æres angivelig i
Roma, Napoli, Cremona, Tournai, Antwerpen og andre steder. Hennes bevarte tunge
finnes i den store relikviesamlingen i Vodnjan i Kroatia.
Marias legende har
inspirert mange kunstnere. Oftest blir hun avbildet uten klær, bare dekket av
sitt hår, som en aldrende kvinne i øst, men som en ung kvinne i vest. Hun
holder tre brød i hånden, og det er disse brødene som viser at det er snakk om
henne og ikke den hellige Maria Magdalena.
Hun avbildes også sammen med løven som graver hennes grav eller knelende foran
en hodeskalle.
På et kuppelmaleri fra
1700-tallet på Athosfjellet avbildes de hellige som står i den gresk-ortodokse
kalenderen fra 1. til 13. april (se bildet). Vi starter med paret over hodet på
duen som symboliserer Den Hellige Ånd. Merk at «til høyre for» = mot klokken.
Til høyre den
hellige Maria
av Egypt (400-t), minnedag 1. april (øst) og 2. april (vest), og til
venstre hennes åndelige veileder Zosimus (400-t),
minnedag 4. april. Til høyre for Maria står den hellige Titus
Undergjøreren (800-t), minnedag 2. april. Til høyre for Titus
står Niketas
Bekjenneren (d. 824), minnedag 3. april. På den 4. april skulle
egentlig Zosimus stå, men han er allerede vist sammen med Maria av Egypt. Til
høyre for Niketas: martyren Theodulus og
Agathapodus (t.v. og t.h.) (d. 303), minnedag 5. april. Til høyre for
disse to: Eutykios
av Konstantinopel (d. 582), minnedag 6. april.
Til høre for Eutykios
(under duens føtter): Kalliopios av
Pompeiopolis (d. 303), minnedag 7. april. Til høyre for
Kalliopios: Herodion
av Patras (d. 1. årh), minnedag 8. april; til høyre for
Herodion: Eupsychius
av Caesarea (d. 362), minnedag 9 april. Til høyre for
Eupsychius: Terentius
av Kartago (d. 250), minnedag 10. april; til høyre for
Terentius: Antipas
av Pergamon (d. 90), minnedag 11. april. Til høyre for Antipas (til
venstre for Maria og Zosimas): Basilios av Parium (d.
750), minnedag 12. april.
I nedre venstre hjørne
under Maria og Zosimus: Maximus av Ozovia og
to brødre (d. 303), minnedag 13. april. I det andre hjørnet: nederst
til høyre: (sannsynligvis) martyrdøden til Simeon Barsabae av
Selevkia-Ktesifon (d. 341), minnedag 17. april. I hjørnet overfor over
diagonalen: til venstre Elisabeth
undergjøreren (d. 540), minnedag 24. april; og til høyre Pasikrates av
Durostorum og Valentinus (d. 228), minnedag 24. april. Bildet i det
fjerde hjørnet er ukjent. Videre under Titus Undergjøreren: den
korsfestede Maura
av Antinoë (d. 298), minnedag 3. mai.
Kilder:
Attwater/John, Attwater/Cumming, Farmer, Bentley, Butler (IV), Benedictines,
Delaney, Bunson, Engelhart, Schauber/Schindler, Melchers, Gorys, Dammer/Adam,
KIR, CE, CSO, Patron Saints SQPN, Infocatho, Bautz, Heiligenlexikon,
santiebeati.it, en.wikipedia.org, orthodoxwiki.org, zeno.org, oca.org,
heiligen-3s.nl, stmaryofegypt.org - Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden
Opprettet: 10.
desember 2000
SOURCE : https://www.katolsk.no/biografier/historisk/maregypt
Maria von Ägypten
koptischer Name: Ⲙⲁⲣⲓⲁ ϯⲕⲉⲡⲧⲓⲕⲏ
- Maria tiKeptikē = Maria die Koptin / die Ägypterin
Gedenktag katholisch: 1. April
2. April (Todestag)
Übertragung von Reliquien in die Jesuitenkirche São Roque nach Lissabon: 25. Januar
Übertragung der Gebeine: 9. April
Gedenktag orthodox: 1.
April, fünfter Sonntag der Fastenzeit
Gedenktag armenisch: 1.
April
Gedenktag koptisch: 1.
April
Gedenktag
äthiopisch-orthodox: 1. April
Gedenktag
syrisch-orthodox: 1. April, 5. November
Name bedeutet: die
Beleibte / die Schöne / die Bittere / die von Gott Geliebte (aramäisch)
Einsiedlerin
* in Alexandria in Ägypten
† 430 (?) in der Wüste östlich von Jericho in
Palästina
Maria lebte der Legende
nach 17 Jahre als Prostituierte in Alexandria.
Eines Tages entschloss sie sich, an einer Wallfahrt zum heiligen
Kreuz in Jerusalem teilzunehmen.
Auch um das Schiff zu bezahlen, das nach Jerusalem fuhr, bot sie der Mannschaft
ihre Dienste an. Drei Mal versuchte sie dann, am Gottesdienst in der
Grabeskirche in Jerusalem teilzunehmen, aber jedes Mal wurde sie an der Tür der
Kirche von einer unsichtbaren Macht zurückgehalten und eine Stimme sagte ihr,
sie sei nicht wert, das Kreuz des Schmerzensmannes zu
sehen. Schließlich sah sie an der Wand der Kirche ein Bild der Maria und
betete um deren Beistand, damit sie Gnade bei ihrem Sohn erwerbe und er ihr die
Sünden vergebe.
Ein Unbekannter schenkte
ihr drei Münzen, sie kaufte davon drei Brote und zog sich als Büßerin in die
Wüste jenseits des Jordans zurück.
Dort fand 46 Jahre später der Mönch == Zosimas die nackte, vollkommen mit
Haaren bedeckte Maria; sie bat ihn, am nächsten Osterfest wieder
zu ihr über den Jordan zu kommen und ihr die heilige Kommunion zu verabreichen.
Am Gründonnerstag machte
Zosimas sich mit den Abendmahlsgaben auf zum Jordan, aber der Fluss war aus
seinem Bett getreten, er konnte nicht hinüber. Da kam Maria ihm entgegen,
schlug das Kreuz, schritt über das Wasser, empfing das Abendmahl, machte
wiederum das Kreuzeszeichen, schritt zurück über das Wasser und verschwand. Als
Zosimas im Jahr darauf zurückkehrte, sah er sie tot liegen, in den Sand geritzt
die Bitte, sie zu begraben. Obwohl bereits ein Jahr tot, war ihr Körper nicht
verwest. Als Zosimas noch überlegte, erschien ein Löwe und grub mit seinen
Tatzen das Grab, in das Zosimas sie dann bettete.
Schon im 6. Jahrhundert
war Marias Grab Ziel von Wallfahrten.
Erste Berichte finden sich in der Lebensgeschichte von Judas
Cyriacus kurz nach der Mitte des 6. Jahrhunderts und bei Johannes
Moschos um 600, lateinische Übersetzungen Anfang des 7. Jahrhunderts. Eine
reich mit legendarischen Motiven aus den Erzählungen über Maria
Magdalena und solchen über die Wüstenväter wie Onuphrios ausgestattete
legendarische Lebensgeschichte enstand um 600, wohl durch Sophronius
von Jerusalem. Als Urtyp der Büßerin wurde Maria im Mittelalter weithin
hoch verehrt.
Angebliche Reliquien kamen
unter Papst Hormisdas nach
Rom und dort dann in die - heute entweihte - Kirche Santa
Maria Egiziaca; Hormisdas gab einige dieser Reliquien an Eleutherius für Tournai weiter;
andere Reliquien sind in der Kirche Santa
Maria Egiziaca a Forcella in Neapel, in Cremona und
in Antwerpen;
die unverdorbene Zunge ist in der großen Reliquiensammlung in Vodnjan in
Kroatien aufbewahrt. Um 872/873 weihte Papst Johannes VIII. einen um 100 v.
Chr. in Rom errichteten Tempel um in die Maria geweihte Kirche S.
Maria Egiziaca, 1924 wurde diese säkularisiert.
Attribute: nackt und
mit Haaren bedeckt; drei Brote, mit Kelch
Patronin der Büßerinnen und reumütigen Sünderinnen; gegen Fieber
Stadlers
Vollständiges Heiligenlexikon
Die Kathedrale in
Cremona ist täglich von 8 Uhr bis 12 Uhr und von 15.30 Uhr bis 19 Uhr geöffnet.
(2023)
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Autor: Joachim
Schäfer - zuletzt aktualisiert am 10.11.2023
Quellen:
• Vera Schauber, Hanns Michael Schindler: Heilige und Patrone im Jahreslauf.
Pattloch, München 2001
• Hiltgard L. Keller: Reclams Lexikon der Heiligen und der biblischen
Gestalten. Reclam, Ditzingen 1984
• Charlotte Bretscher-Gisinger, Thomas Meier (Hg.): Lexikon des Mittelalters. CD-ROM-Ausgabe. J.B. Metzler, Stuttgart / Weimar 2000
• Lexikon für Theologie und Kirche, begr. von Michael Buchberger. Hrsg. von Walter Kasper, 3., völlig neu bearb. Aufl., Bd. 6., Herder, Freiburg im Breisgau 1997
• https://it.wikipedia.org/wiki/Chiesa_di_Santa_Maria_Egiziaca - abgerufen am
31.03.2023
korrekt zitieren: Joachim Schäfer: Artikel Maria von Ägypten, aus dem Ökumenischen Heiligenlexikon - https://www.heiligenlexikon.de/BiographienM/Maria_von_Aegypten.htm, abgerufen am 1. 4. 2024
Die Deutsche Nationalbibliothek verzeichnet das Ökumenische
Heiligenlexikon in der Deutschen Nationalbibliografie; detaillierte
bibliografische Daten sind im Internet über https://d-nb.info/1175439177 und https://d-nb.info/969828497 abrufbar.
SOURCE : https://www.heiligenlexikon.de/BiographienM/Maria_von_Aegypten.htm
Maria (ook Jussienne) van
Egypte; boetvaardige zondares; † 5e eeuw(?).
Feest 1 (oosterse
kerk & ) 2 & 9 april.
In haar levensverhaal
zijn waarheid en legende zeer nauw met elkaar verweven. Zij was woonachtig in
de Egyptische stad Alexandrië en werkte daar als toneelspeelster en hoer.
Tijdens een pelgrimsreis naar het Heilige Land bood zij op het schip haar
diensten aan. Van oorsprong was zij christen; vandaar dat zij op het feest van
de kruisverheffing meeging naar de Heilige-Grafkerk voor het bijwonen van de
eredienst. Maar op de drempel was het alsof een onzichtbare hand haar
tegenhield en zij hoorde een stem tegen haar zeggen: "Jij bent het niet
waard ook maar een blik te slaan op het kruis van degene die voor jouw zonden
zo bitter geleden heeft."
Als door de bliksem
getroffen ging Maria door de knieën en begon op de vloer te huilen van spijt en
berouw. Een voorbijganger meende met een bedelares te doen te hebben en schonk
haar drie muntjes. Daar kocht ze drie broden van. Die moesten in haar
levensonderhoud voorzien, nu zij had besloten de rest van haar leven door te
brengen in de woestijn aan de overkant van de Jordaan. Ze bracht er
zevenenveertig jaren door in boete en berouw, zonder dat zij nog iemand
ontmoette. Maar na een halve eeuw werd zij bij toeval ontdekt door een monnik,
die Zosimus heette († 440; feest 4 april). Hij bracht haar de communie. Maria
smeekte hem over een jaar terug te komen. Toen het zover was, bleek zij
gestorven. Hij trof haar languit liggend aan. In het zand naast zich had Maria
de boodschap nagelaten dat ze graag begraven wilde worden. Terwijl Zosimus zich
over dit alles stond te verwonderen kwam er een leeuw die met zijn klauwen voor
de heilige vrouw een graf begon te graven.
Reeds honderd jaar later
was haar graf een druk bezocht pelgrimsoord.
Haar levensbeschrijving
zouden we te danken hebben aan de woestijnvader Zosimus, van wie later nog
verteld werd dat hij wellicht één van haar vroegere minnaars was geweest.
Zij patrones van boetvaardige vrouwen en rouwmoedige zondaressen. Haar
voorspraak wordt ingeroepen tegen koorts.
Afgebeeld
Ze wordt afgebeeld als naakte vrouw die bedekt wordt door haar lange haren;
soms met de drie broden bij zich; ook wel met de leeuw die volgens de legende
haar graf groef of met een doodskop (symbool van de vergankelijkheid).
[000»Zosimus; 100:04.09»praetermissi; 111p:157; 115a; 122; 132; 136; 141;
149/2p:28.41; 156nr89; 200; 204p:42; 282a:80; 293p:65; 300p:303; 305p:43;
329; Dries van den Akker s.j./2010.04.05]
© A. van den Akker
s.j.
SOURCE : https://heiligen-3s.nl/heiligen/04/02/04-02-0500-maria.php
Wallfahrtskirche
Mariae Geburt, Betenbrunn, Gemeinde Heiligenberg, Bodenseekreis
Beichtstuhl
der 1730er Jahre, Detail: Gemälde „Büßende Maria von Ägypten“ von Johann Jakob
Anton von Lenz, 1734/1735
Santa María Egipcíaca.
La
narración de su vida está muy mezclada con leyendas ajenas a la historia. Nació
en el siglo IV en Alejandría de Egipto, y se ganaba la vida ejerciendo la
prostitución. A los 29 años de edad se unió a un grupo de peregrinos que
marchaba a Tierra Santa. Ya en Jerusalén, quiso participar en la fiesta de la
Exaltación de la Santa Cruz, en el Santo Sepulcro. Pero una voz interior le
dijo que no era digna de ver la cruz de aquel que murió en medio de atroces
dolores. Por intercesión de la Virgen María se convirtió, y se marchó a vivir
en soledad al otro lado del Jordán, entregada a la oración y la penitencia.
SOURCE : https://www.franciscanos.org/agnofranciscano/m04/dia0401.html
A
fresco of the St Mary from Egypt and St Zosimus in the church of St Nicholas in
Mramorec, the municipality of Debarca, Republic of Macedonia
Св.
Марија Египетска и Св. Зосим, фреска во црквата Св. Никола во селото Мраморец,
Дебрца
Santa María de Egipto
Nació probablemente
alrededor del 344; murió alrededor del 421. A la tierna edad de doce años María
dejó su casa para irse a Alejandría, donde por más de diecisiete años llevó una
vida de prostitución pública. Al final de ese período, con motivo de un
peregrinaje a Jerusalén para la Fiesta de la Exaltación de la Santa Cruz, se
embarcó hacia Palestina, sin embargo no con la intención de hacer el
peregrinaje, sino con la esperanza de que la vida a bordo del barco le brindara
nuevas y abundantes oportunidades de gratificar su insaciable lujuria. Habiendo
llegado a Jerusalén persistió en su desvergonzada vida, y en la Fiesta de la
Exaltación de la Santa Cruz se unió a las multitudes que iban a la iglesia
donde se veneraba la sagrada reliquia, esperando encontrar en el grupo nuevas
victimas que pudiera inducir al pecado. Y ahora llega el punto de giro en su
carrera. Cuando alcanzó la puerta de la iglesia, se sintió repentinamente
repelida por alguna fuerza secreta, y habiendo intentado entrar tres o cuatro
veces, se retiró a un rincón del patio de la iglesia, y le sobrevino
remordimiento por su perversa vida, que reconoció como la causa de su exclusión
de la iglesia. Rompiendo en amargas lágrimas y golpeándose el pecho, empezó a
lamentarse por sus pecados. En ese momento posó sus ojos en una estatua de la
Santísima Virgen encima del lugar donde estaba de parada y en profunda fe y
humildad de corazón imploró encarecidamente a Nuestra Señora que la ayudara, y
que le permitiera entrar al templo a venerar la sagrada madera en que Jesús
había sufrido, prometiendo que si se le concedía su petición, renunciaría para
siempre al mundo y sus placeres, y en adelante iría a dondequiera que Nuestra
Señora la guiara. Animada por la oración y contando con la merced de la Madre
de Dios, se acercó de nuevo a la puerta de la iglesia, logrando esta vez entrar
sin la menor dificultad. Después de adorar la Santa Cruz y besar el pavimento
de la iglesia, regresó a la estatua de Nuestra Señora, y mientras oraba ahí
pidiendo guía para su futuro camino, le pareció escuchar una voz que desde
lejos le decía que si cruzaba el Jordán, encontraría reposo. Esa misma tarde
María alcanzó el Jordán y recibió la Sagrada Comunión en una iglesia dedicada
al Bautista, y el día siguiente cruzó el río y caminó hacia el este
internándose en el desierto que se prolonga hacia Arabia.
Ahí vivió absolutamente
sola durante cuarenta y siete años, subsistiendo aparentemente de hierbas,
cuando un sacerdote y monje llamado Zósimo, que siguiendo la costumbre de sus
hermanos había salido de su monasterio para pasar la Cuaresma en el desierto,
la encontró y oyó de sus propios labios la extraña y romántica historia de su
vida. Tan pronto se encontraron, llamó a Zósimo por su nombre y lo reconoció
como sacerdote. Después que hubieron conversado y orado juntos, le rogó a Zósimo
que le prometiera encontrarla en el Jordán la noche del Jueves Santo del
siguiente año y que trajera consigo el Sacratísimo Sacramento. Cuando llegó la
noche convenida, Zósimo, según cuentan, puso en un pequeño cáliz una porción
del intocado Cuerpo y la Preciosa Sangre de Nuestro Señor Jesucristo (P. L.
LXXIII, 686; "Mittens in modico calice intemerati corporis portionem et
pretioso sanguinis D.N.J.C." Pero la referencia a ambas especies es menos
clara en Acta SS., IX, 82: "Accipiens parvum poculum intemerati corporis
ac venerandi sanguinis Christi Dei nostri"), y llegó al lugar que había
sido indicado. Después de un rato apareció María en la rivera oriente del río,
y habiendo hecho la señal de la cruz, caminó sobre el agua hacia el lado
poniente. Ya que hubo recibido la Sagrada Comunión, levantó sus manos hacia el
cielo y gritó en alta voz las palabras de Simeón: "Ahora puedes disponer
de tu siervo en paz, oh Señor, según tu palabra, porque mis ojos han visto tu
salvación ". Entonces le encargó a Zósimo venir durante el año al lugar
donde primero la había encontrado en el desierto, añadiendo que la encontraría
entonces en la condición que Dios ordenara. Vino él, pero solo para encontrar
el cadáver de la pobre santa, y escrita a un lado en la tierra una petición de
que la enterrara y decía que había muerto un año antes en la misma noche en que
le había administrado la Sagrada Comunión, muy lejos de las márgenes del
Jordán. Auxiliado por un león, según cuentan, preparó la tumba y la enterró, y
habiéndose encomendado él mismo y la Iglesia a sus plegarias, regresó a su
monasterio, donde contó, ahora por primera vez, la maravillosa historia de la
vida de María.
La vida de la santa fue
escrita no mucho tiempo después de su muerte por alguien que asevera que
escuchó los detalles de los monjes del monasterio al que había pertenecido
Zósimo. Muchos eruditos mencionan como el autor a San Sofronio, que llegó a ser
Patriarca de Jerusalén en 635; pero puesto que los Bollandistas dan buenas razones
para creer que la historia fue escrita antes del año 500, podríamos concluir
que es de alguna otra mano. La fecha de la santa es un tanto incierta. Los
Bollandistas sitúan su muerte el 1 de Abril del 421, mientras que muchos otros
eruditos la sitúan un siglo después. La Iglesia Griega celebra su fiesta el 1
de Abril, mientras que el Martirologio Romano la asigna al 2 de Abril, y el
Calendario Romano al 3 de Abril. Es más probable que la fecha griega sea la
correcta; las otras pueden deberse a que en esas fechas llegaron al Occidente
porciones de sus reliquias. La reliquias de la santa son veneradas en Roma,
Nápoles, Cremona, Amberes, y algunos otros lugares.
J. MACRORY
Transcrito por Elizabeth T. Knuth
Traducido por Javier L. Ochoa Medina
The Catholic
Encyclopedia, Volume I
Copyright © 1907 by Robert Appleton Company
Online Edition Copyright © 1999 by Kevin Knight
Enciclopedia Católica Copyright © ACI-PRENSA
Nihil Obstat, March 1, 1907. Remy Lafort, S.T.D., Censor Imprimatur +John
Cardinal Farley, Archbishop of New York
SOURCE : https://web.archive.org/web/20081118015231/http://www.enciclopediacatolica.com/m/mariaegipto.htm
1 de abril de 2015
Santa
MARÍA EGIPCIACA. (354 - 421/2/31).
Martirologio Romano: En
Palestina, santa María Egipcíaca, célebre pecadora de Alejandría, que por la
intercesión de la Bienaventurada Virgen se convirtió a Dios en la Ciudad Santa,
y llevó una vida penitente y solitaria a la otra orilla del Jordán.
Según parece, la
biografía de santa María Egipciaca se basa en un corto relato, bastante
verosímil, que forma parte de la «Vida de San Ciriaco». El santo varón se había
retirado del mundo con sus seguidores y, según se dice, vivía en el desierto al
otro lado del Jordán. Un día, dos de sus discípulos divisaron a un hombre
escondido entre los arbustos y le siguieron hasta una cueva. El desconocido les
gritó que no se acercasen, pues era mujer y estaba desnuda; a sus preguntas,
respondió que se llamaba María, que era una gran pecadora y que había ido allí
a expiar su vida de cantante y actriz. Los dos discípulos fueron a decir a san
Ciriaco lo que había sucedido. Cuando volvieron a la cueva, encontraron a la
mujer muerta en el suelo y la enterraron allí mismo. Este relato dio origen a
una complicada leyenda muy popular en la Edad Media, que se halla representada
en los ventanales de las catedrales de Bourges y de Auxerre. Podemos resumirla
así:
Natural de Alejandría,
fue durante 17 años, prostituta en su ciudad "no por intereses, ni por
precio, ni dones que le diesen, sino sólo por gusto".
Un día, con 30 años,
quiso ir a Jerusalén con unos peregrinos, no por devoción sino por curiosidad,
pagó el pasaje con su cuerpo prostituyéndose con los marineros; una vez en la
ciudad se dispuso a entrar con la muchedumbre en la iglesia del Santo Sepulcro,
pero una fuerza sobrenatural la rechazó, mientras los demás entraban sin
obstáculos; era el día de la exaltación de la Santa Cruz. Se arrepintió de una
juventud hundida y prometió ante una imagen de María "dar mano a todas las
cosas del siglo y entrar por la senda de salvación más estrecha", entonces
pudo traspasar las puertas de la iglesia pero... de rodillas; escuchó una voz
interior que le decía: "Vete al otro lado del Jordán, y allí encontrarás
el descanso". Se dirigió al Jordán y con sólo tres panes, adquiridos con
tres monedas que le dieron de limosna, se adentró en el desierto para vivir la
penitencia en la soledad. Allí pasó el resto de sus días. Comía hierbas y
frutas silvestres. Estaba ennegrecida por las inclemencias del tiempo. Vivió
sola, sin haber visto el rostro de un ser humano en más de 40 años hasta que la
encontró el abad san Zósimo de Palestina, que fue quién le dio la comunión,
enterró su cuerpo y se le atribuye el relato de su fantástica vida.
Publicado por Cristina Huete García en 0:08
SOURCE : https://hagiopedia.blogspot.com/2013/04/santa-maria-egipciaca-354-421231.html
Detail
of a miniature of Mary of Egypt, covered in golden hair, being handed a cloak
by Zosimus, at the beginning of her suffrage. Origin: France, Central (Paris)
Yates Thompson 3 f. 287
Santa Maria dari Mesir
Maria Aegyptica, Mary of
Egypt
Diterbitkan :
15 Februari 2017
Diperbaharui :
22 Maret 2020
Santa Maria dari Mesir
(Maria Aegyptica) hidup pada abad ke-4. Awalnya ia adalah seorang pelacur yang
berasal dari Aleksandria Mesir. Pada hari pesta Salib Suci (Feast of
the Exaltation of the Holy Cross ) ia datang ke Yerusalem. Bukan untuk
berziarah, tapi dengan niat kotor hendak menjajakan diri kepada para peziarah
yang datang untuk menghormati Relikwi Salib Suci yang telah ditemukan kembali
oleh santa
Helena.
Ketika ia mencoba
memasuki Gereja Makam Kudus, tempat
Relikwi Salib Suci di Takhtahkan, sebuah kekuatan yang tidak kelihatan
menghalanginya dan membuat kedua kakinya terasa lumpuh. Menyadari bahwa ini
terjadi karena keadaan dirinya yang bergelimang dosa, Maria tersadarkan dan
segera menyesali cara hidupnya yang penuh noda. Dari luar Gereja Makam Suci, ia
melihat ikon Theotokos (Bunda Maria) yang menatapnya dengan penuh kasih.
Sambil memukul dada Maria berdoa memohon pengampunan. Ia bersumpah akan
menebus semua dosa-dosanya dengan meninggalkan kehidupan duniawi dan menjadi
pertapa di padang gurun.
Setelah mengucapkan kaul
ini, ia mencoba melangkah ke dalam Gereja Makam Suci. Kali ini kedua kakinya
dengan ringan membawanya kehadapan altar. Dengan bercucuran airmata Maria
berlutut dihadapan Relikwi Salib Suci; saat itulah ia mendengar sebuah suara
berbisik : "Jika engkau menyeberangi sungai Yordan, engkau akan
menjalani sisa hidupmu dalam kemuliaan." Maria segera menuju ke
sungai Yordan dan singgah sebentar di Biara Santo Yohanes Pembaptis yang berada
di tepi sungai itu. Disana ia menerima sakramen pengampunan dosa dan menjalani
laku silih yang berat. Selanjutnya, ia menyeberangi sungai Yordan menuju
padang gurun untuk menggenapi kaulnya dan menebus dosa-dosanya dengan menjadi
pertapa.
Maria Aegyptica kemudian
bertapa selama hampir 50 tahun di padang gurun di sisi Timur sungai Yordan. Dia
hidup keheningan dan doa yang khusuk, serta hanya makan daun-daun atau
buah-buahan yang jatuh ke tangannya.
Puluhan tahun pun
berlalu. Suatu hari, Maria Aegyptica yang sudah tua renta bertemu dengan
seorang biarawan bernama Santo
Zosimus (Zosimus dari Palestina) yang tinggal di biara kecil di tepi
sungai Yordan. Maria meminta Sozimus membawakannya Komuni kudus di tepi
sungai Yordan pada hari Paskah. Ketika Zosimus memenuhi keinginannya, Maria
menemuinya diseberang sungai dengan cara berjalan di atas permukaan air, demi
menerima Komuni Kudus. Setelah mengucapkan syukur dan terimakasih, Maria meminta
Zosimus untuk kembali membawakannya Sakramen Ekaristi pada hari Paskah tahun
selanjutnya.
Setahun kemudian Sozimus
kembali tapi ia menemukan tubuh Maria Aegyptica sudah tidak bernyawa lagi.
Tubuh pertapa wanita itu telah beberapa lama meninggal dunia, namun tetap utuh
dan memancarkan bau yang harum semerbak. Zosimus lalu memakamkannya dengan
bantuan seekor singa yang lewat, lalu kembali ke Biara.
Kisah hidup Maria
Aegyptica dikisahkan oleh Zosimus kepada saudara-saudaranya, dan kisah tersebut
dipelihara di antara komunitas mereka sebagai tradisi lisan. Tiga abad kemudian
kisah ini dituliskan oleh Patriark Yerusalem, Santo
Sophronius.(qq)
Arti nama
Maria = Versi
Latin untuk nama Yunani Μαριαμ (Mariam) dan Μαρια (Maria). Ejaan
Yunani ini adalah terjemahan yang digunakan dalam Kitab Perjanjian Baru untuk
nama Ibrani : מִרְיָם (Miryam).
Dalam Kitab Suci, nama ini pertama kali di temukan pada kitab Keluaran
15:20 (nama saudari Musa dan Harun).
Arti nama "Maria" tidak
diketahui secara pasti.
Ada beberapa teori yang menyebutkan nama ini berarti : "Pahit, Pedih,
Lautan kepedihan, Lautan Kesedihan", dan "pemberontakan".
Teori lain menyebutkan nama ini berasal dari kata Mesir Kuno : "mr"
(cinta) atau: "mry" (kekasih, yang dicintai).
Variasi Nama
Marie (German),
Mari, Marie (Swedish), Mari, Marie (Norwegian), Mari, Marie (Danish),
Marjo, Marja (Dutch), Maleah, Mariah, Marie, Mary (English), Maaria,
Marja, Marjo (Finnish), Miren (Basque), Mariya, Marya (Russian),
Mariya (Bulgarian), Mariya (Ukrainian), Mariam (Biblical Greek),
Mariella, Marietta, Mimi (Italian), Mariazinha (Portuguese), Mariona,
Ona (Catalan), Maja, Mareike, Mariele, Marita, Meike, Mia, Mitzi,
Ria (German), Maja, Majken, Mia, My (Swedish), Maiken, Maja,
Mia (Norwegian), Maiken, Maja, Majken, Mia (Danish), Jet, Jette,
Maaike, Marieke, Mariëlle, Mariëtte, Marijke, Marike, Mariska, Marita, Meike,
Mia, Mieke, Miep, Mies, Ria (Dutch), Maike, Mareike (Frisian), Marietta,
Marika (Greek), Maja, Marika, Maryla, Marzena (Polish), Mimi (English),
Malle, Molle (Medieval English), Maarika, Maija, Mari, Marika, Marita,
Maritta, Marjatta, Marjukka, Marjut (Finnish), Maia (Basque), Manya,
Masha (Russian), Marietjie (Afrikaans), Mariam, Maryam (Arabic),
Mariam (Armenian), Maryia (Belarusian), Mary, Miriam (Biblical),
Miriam (Biblical Hebrew), Mari (Breton), Marija, Maja, Mara, Mare, Marica,
Marijeta, Maša, Mojca (Croatian), Marie, Madlenka, Maja, Marika,
Máša (Czech), Maarja, Mari, Mirjam, Maarika, Mare, Marika (Estonian),
Marie, Myriam, Manon, Marianne, Marielle, Mariette, Marion, Marise (French),
María, Maruxa (Galician), Mariam, Mariami, Meri, Marika (Georgian),
Maryamu (Hausa), Malia, Mele (Hawaiian), Miriam (Hebrew), Mariamne (History),
Mária, Mara, Mari, Marica, Marietta, Marika, Mariska (Hungarian), María,
Mæja (Icelandic), Máire, Maura, Moira, Mairenn, Máirín, Mallaidh, Maureen,
Maurine, Moyra (Irish), Marija (Latvian), Marija (Lithuanian),
Marija, Maja, Mare (Macedonian), Moirrey, Voirrey (Manx), Mere (Maori),
Maryam (Persian), Márjá (Sami), Màiri, Maura, Moira, Moyra (Scottish),
Marija, Maja, Mara, Marica (Serbian), Mária, Maja, Marika (Slovak),
Marija, Mirjam, Maja, Mare, Marica, Maša, Mojca (Slovene), Marja (Sorbian),
María, Marita (Spanish), Maritza (Spanish (Latin American)),
Meryem (Turkish), Maryam (Urdu), Meryem (Uyghur), Mair, Mairwen,
Mari (Welsh), Mirele (Yiddish)
SOURCE : https://katakombe.org/para-kudus/item/maria-dari-mesir.html
Voir aussi : http://paris-anecdote.fr/La-Chapelle-de-Sainte-Marie-l.html
http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/trois-scenes-de-la-vie-de-sainte-marie-legyptienne
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6953248p