Sainte Gemma Galgani
Laïque italienne (✝ 1903)
Vierge.
Jeune chrétienne morte à vingt-cinq ans; elle fut favorisée, chaque vendredi, pendant les dix-huit derniers mois de sa vie, des stigmates de la Passion.
Toute sa vie, Sainte Gemma Galgani servit humblement le Seigneur, attachée au mystère de la croix. Guidée par les pères passionistes, elle connut de lourdes épreuves, fut marquée des stigmates, et fit preuve d'une admirable patience jusqu'à sa mort en 1903.
Pie XI, le 14 mai 1933, la déclara bienheureuse. Elle fut canonisée par Pie XII le 2 mai 1940.
À Lucques en Toscane, l’an 1905, sainte Gemma Galgani, vierge. Remarquable par sa contemplation de la Passion du Seigneur et sa patience à supporter les douleurs, elle acheva une vie angélique le Samedi saint, à l’âge de vingt-cinq ans.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/954/Sainte-Gemma-Galgani.html
SAINTE GEMMA GALGANI
Vierge
(1878-1903)
Une vie d'holocauste, de
prodiges et de douleurs, tel est le résumé du court passage de cette vierge de
Lucques en Italie.
Gemma naquit le 12 mars 1878, à Camigliana, en Italie. Sa mère tuberculeuse
pressentant sa fin s'efforçait de diriger ses enfants vers Dieu. A peine âgée
de trois ans, la petite Gemma était demi-pensionnaire à l'école; aussi, dès
l'âge de cinq ans la fillette savait lire l'office de la Sainte Vierge et y
mettait tout son coeur. Dieu marqua cette enfant de prédilection du sceau de Sa
croix; dès ses huit ans, elle perdit sa chère mère.
A cet âge, son plus ardent désir était de communier, mais la coutume ne le
permettait pas. Voyant qu'elle dépérissait à vue d'oeil, son confesseur lui
donna une autorisation spéciale et c'est avec joie qu'elle put s'approcher de
la Sainte Table. A partir de ce moment, Gemma prit la résolution de se tenir
toujours en présence de Dieu.
La tuberculose dont moururent sa mère, son frère et son père avait déjà atteint
Gemma dès l'âge de vingt ans. Orpheline, elle fut placée dans une famille amie
où elle fut traitée comme une fille de la maison, et où elle pouvait mener dans
le monde une vie cachée dans le Christ. Un premier vendredi du mois de mars
1899, après plusieurs neuvaines à Saint Gabriel de l'Addolorata, ce Saint lui
apparut et la guérit miraculeusement. Délivrée de son mal, Gemma tient à
réaliser le grand désir de sa vie: devenir religieuse passioniste. Hélas! ses
démarches sont repoussées.
Le 8 juin 1899, Gemma Galgani reçoit les stigmates. La voie de sa
sanctification se dessine de plus en plus clairement. "Apprends à
souffrir, car la souffrance apprend à aimer," lui dit Jésus la veille de
la fête du Sacré-Coeur.
En même temps que les ravissements la faisaient vivre dans un état d'union
extatique, la souffrance ne la quittait pas. Gemma participait aux douleurs du
Christ; elle connut Sa sueur de Sang, Son couronnement d'épines et Ses
stigmates. Le démon la harcelait, la rouait de coups; Gemma souffrait tout en
esprit de réparation. Au cours de la dernière maladie qui la terrassa, elle
apprit d'une manière surnaturelle qu'avant de voir s'ouvrir le ciel, il lui
faudrait passer encore par un déchirant calvaire en expiation des péchés commis
dans le sacerdoce. Les tourments qu'elle endura pendant plusieurs mois furent
indicibles, mais sa patience ne faiblit point; elle s'offrait continuellement
en victime d'holocauste.
Tiré de la Vie des Saints, par Marteau de Langle de Cary, 1959, tome II,
p. 61-62; et de W. Schamoni, édition 1955, p. 305
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/sainte_gemma_galgani.html
Lucca.
Portrait and inscription on the house where Saint Gemma Galgani died.
Ritratto
e lapide fuori dalla camera ove morì Santa Gemma Galgani, a Lucca
AUTOBIOGRAPHIE DE SAINTE
GEMMA GALGANI
AVANT PROPOS
La vie de Gemma, telle qu’elle nous l’a révélée dans son autobiographie, semble
être remplie de frustrations. Tous ses désirs, ses buts et ses plans furent
contrariés et perdus. La frustration est cause de tellement de souffrance dans
nos vies également. En cet âge de surmenage, nous sommes toujours en train
d’aller quelque part, chargés de nos plans et de nos buts. Nous portons nos
propres projets qui semblent être voués à l’échec dès le début par la vie.
Pendant que nous tendons maladroitement de nous frayer un chemin à travers ces
frustrations avec beaucoup de peines, Gemma, elle, reçue la grâce d’être
enseignée par ses visiteurs célestes, comment utiliser ces contradictions comme
les échelons d’une échelle, l’élevant lentement et toujours d’avantage vers le
cœur de Jésus. Si nous lisons sa biographie avec un cœur attentif, nous aussi
nous apprendrons le secret de sa joie dans les frustrations.
La première locution qui fut donnée à Gemma à l’âge de sept ans, fut un message
du Seigneur l’encourageant à accepter la mort de sa mère comme une offrande au
Seigneur. La vie est une série de perte, et petit à petit, nous sommes délestés
de toutes les choses auxquelles nous nous accrochions. Notre façon habituelle
de composer avec de telles pertes consiste simplement à endurer la douleur avec
un brin d’apitoiement sur soi-même. Mais le message de Gemma est le suivant :
Ne laissons pas nos pertes nous être simplement arrachées, mais cédons-les
volontairement, et de bon cœur, avec amour au Seigneur.
Gemma a écrit : ’Je commence à ressentir un ardent désir, sans cesse
grandissant de beaucoup aimer Jésus Crucifié, et en même temps, le désir de
souffrir avec lui et l’aider dans ses souffrances.’[1] Gemma voyait ses
souffrances comme étant reliées à celles du Christ, et d’une certaine façon,
centrées sur Lui. Quand elle se laissait aller à l’apitoiement, elle se faisait
rappeler qu’elle pouvait choisir de prendre les choses d’un point de vue
spirituel beaucoup plus profond. Souffrir centré sur soi-même est une véritable
misère; mais centrer nos souffrances sur le Christ nous conduit à une union
avec Lui, rempli d’amour et de paix.
Quand Gemma s’est plainte de se sentir seule et abandonnée à cause de la mort
de ses parents, Jésus lui dit : ‘Ma fille, je serai toujours avec toi; et elle
(indiquant par là, sa Mère), sera toujours ta maman. Qui s’abandonne entre mes
mains ne manquera jamais de soins paternels. Tu ne manqueras jamais de rien…’
La vie dans notre monde moderne est compliquée et déroutante. Notre expérience
nous a enseigné à ne pas faire confiance à la technologie, aux politiciens, ni
même à nos voisins. Le message de Gemma nous encourage plus que jamais à nous
reposer avec confiance, entre les mains du Seigneur. Quand tout le reste nous
fait soudainement défaut, il nous a promis de nous garder ‘dans le creux de ses
mains.’
À travers la simple histoire de Gemma, nous racontant les mystérieuses
interventions de Dieu dans sa vie, nous sommes encouragés à découvrir ses mêmes
grâces dans notre propre vie.
Cette autobiographie nous montre à quel point le ciel est proche de la terre.
Les Saints et les Anges sont nos compagnons. Nous devons les écouter, leur
parler et marcher avec eux durant notre voyage vers le Seigneur.
Sœur Maria Grace, C.P.
PRÉFACE DU TRADUCTEUR
‘La vue de Jésus crucifié nous console et nous soutient dans les souffrances.’
(St-Alphonse de Liguori)
Quand l’opportunité de traduire en français la si édifiante biographie de
Sainte Gemma Galgani, ce fut avec le sentiment d’un grand honneur que Dieu me
faisait. J’y vis également un moyen de rendre à cette jeune sainte, un peu de
tout le bien qu’elle a faite à mon âme.
C’est dans un esprit de révérence et un grand soin de l’exactitude, que j’ai
choisis chaque mot de cette traduction; en me basant, bien sûr, sur la
traduction en anglais mais surtout au texte original Italien; ceci afin de
prévenir tout appauvrissement du texte. C’est donc avec une grande minutie, et
le sentiment d’une mission, que j’ai fait une traduction certaine de cette
sainte autobiographie.
S. Augustin a écrit : ‘Tout notre avenir est incertain hormis la mort.’ Et la
crainte de la mort est pire que la mort…
Mais comme les Saints savent mourir! Bien avant Gemma Galgani, la Bienheureuse
Claire Gambacorti, près de mourir, disait dans ses souffrances: ‘Seigneur me
voici en Croix avec Vous!’ [2]
Heureuse donc, l’âme qui a l’amour de Jésus pour ami, car telle est la beauté
de Dieu dans le ciel; telle est la beauté de cette âme sur la terre.
En lisant la biographie de Gemma pour la troisième fois, des choses
merveilleuses se sont produites en moi : j’ai réalisé l’excès de l’amour de
Dieu; et le goût de ressembler à Jésus en sa vie, en ses souffrances et en sa
mort. Le sens que Gemma a donné à ses propres souffrances durant la maladie et
aux souffrances de sa mort, m’a transmit une paix profonde face à ce qui nous
attend tous un jour. La mort n’est donc plus un passage effrayant mais une
porte bénie vers Celui qui est L’Amour Éternel. Celui qui comprend la Croix,
comprend tout. Amen
Jocelyn ‘AMADEUS’, (laïc)
(Le webmaster tient à
remercier chaleureusement Jocelyn 'Amadeus', (laïc) pour traduire Sainte
Gemma's Autobiography. Mai Dieu le récompense pour ses œuvres. -Glenn Dallaire
Webmaster)
AUTOBIOGRAPHIE
À mon cher Père, qui la brûlera immédiatement après.
Cher Père;
En premier j’avais l’intention de faire la confession générale de mes péchés
sans y ajouter quoi que ce soit mais mon Ange Gardien m’en a reproché et m’a
dit d’obéir et de faire le résumé de tout ce qui m’est arrivée dans la vie;
soit bon; soit mauvais.
Comme il me pèse, cher Père, d’obéir en cela! Cependant, écoutez-moi bien :
vous pouvez lire et relire ceci autant de fois que vous le désirez mais ne le
montrez à personne d’autre, et quand vous aurez terminé, brûlez-le
immédiatement. Vous me comprenez?
L’Ange m’a promit de m’aider à ramener chaque chose à mon souvenir. Je l’en ai
supplié et lui ai dit tout net que je ne voulais pas le faire. Je craignais à
l’idée de devoir me rappeler de tout mais l’Ange m’a assuré qu’il m’aiderait.
Cher Père, je pense que lorsque vous aurez découvert tous mes péchés, vous en
serez bien outré et ne voudrez plus être mon Directeur spirituel. Mais j’espère
que vous le voudrez toujours… Alors préparez-vous à découvrir en moi, des
péchés de tout genre.
Et vous, cher Père, êtes-vous d’accord avec l’Ange qui m’a dit que je devais
parler de ma vie entière? Telles ont été ses ordres et j’espère que vous serez
cordialement d’accord.
En écrivant tout; autant le mal que le bien, vous pourrez comprendre combien
j’ai été mauvaise et combien les autres ont été patients avec moi. Vous verrez
combien ingrate je me suis montrai envers Jésus, et n’ai pas voulu écouter les
bons conseils de mes parents et de mes maîtres.
Alors je me mets à l’œuvre, cher Père. Que Jésus soit glorifié!
PREMIERS SOUVENIRS - SA MÈRE
La première chose dont je me rappelle, lorsque j’étais une petite fille d’à
peine sept ans, ma mère avait l’habitude de me prendre dans ses bras, et souvent,
quand elle le faisait, elle pleurait en me disant : ‘J’ai tellement prié pour
que Jésus me donne une petite fille. Il m’a accordé cette consolation, il est
vrai, mais trop tardivement. Je suis malade’, me disait-elle, ‘et je dois
mourir. Je devrai te quitter. Oh, si je pouvais t’amener avec moi;
viendrais-tu?’
Je n’y comprenais pas grand-chose mais je pleurais parce que je voyais ma mère
pleurer. ‘Et où t’en vas-tu?’ Lui ai-je demandé. ‘En Paradis, avec Jésus et les
anges’, me répondit-elle. Ce fut ma mère, cher Père, la première à me faire
désirer d’aller au ciel quand je n’étais qu’une petite enfant. Et aujourd’hui
que je montre encore ce désir, je suis réprimandé et je reçois un ‘non’
catégorique pour réponse.[3]
Mais quand ma mère me l’a demandé je lui ai dit oui. Et je me souviens qu’elle
parlait si souvent de m’emmener au ciel avec elle que je ne voulais plus me
séparer d’elle. Je ne sortais plus de sa chambre (…..).
Le médecin me défendait de m’approcher même du lit de ma mère mais il était inutile
de me donner un tel ordre; je n’obéissais pas. Chaque soir, avant d’aller au
lit, je m’agenouillais à son chevet et nous disions nos prières.
Un soir elle me fit ajouter un ‘De Profundis’ pour les âmes du purgatoire et
cinq ‘Gloria’ aux Plaies de Jésus. Je disais les prières mais comme à
l’accoutumé, je les fis négligemment et sans attention. (Toute ma vie je n’ai
jamais prêté attention à mes prières.) Je faisais la capricieuse et me
plaignais à ma mère qu’il y avait beaucoup trop de prières à dire et que je
n’avais plus envi de les dire. Alors mon indulgente mère les fit plus brèves
les autres soirs.
CONFIRMATION, (1885), SA MÈRE AU PARADIS, (1886)
Durant cette période le temps arriva où je devais faire ma Confirmation. J’ai
voulu en connaître d’avantage car je ne savais rien à ce sujet; mais têtue
comme je l’étais, je ne voulais pas quitter la chambre de ma mère, alors un
Catéchumène dû venir à la maison chaque soir me donner instruction, toujours en
présence de ma mère.
Le 26 Mai 1885 je fis ma Confirmation mais en pleurant, car après la cérémonie
il y avait une Messe et j’avais toujours peur que ma mère parte (meurt) sans me
prendre avec elle.
J’ai écouté la Messe de mon mieux tout en priant pour elle. Tout à coup j’ai
entendu une voix dans mon cœur qui me disait : ‘Est-ce que tu veux me donner ta
maman?’ ‘Oui’ répondis-je, ‘si vous me prenez avec elle.’ ‘Non’, répliquât la
voix, ‘donne-moi ta maman volontairement. Tu dois, pour l’instant, demeurer
avec ton papa.’ ‘Je l’amènerai au ciel, tu sais? Est-ce que tu veux me la
donner?’ Je me suis senti forcée de répondre ‘oui.’ Quand la Messe fut
terminée, j’ai courue à la maison. Mon Dieu! Je regardais ma maman en pleurant
et je ne pouvais pas me retenir.[4]
Je n’ai pas quitté son chevet pendant deux autres mois. Finalement, mon père,
qui craignait me voir mourir avant ma mère, me força à aller demeurer chez le
frère de ma mère, qui vivait près de Lucca.
Mon cher Père, voilà ce qui m’est arrivée! Quel déchirement! Je ne vis plus
personne; ni mon père; ni mes frères. J’ai appris plus tard, que maman était
morte le 17 septembre de cette année.[5]
À SAINT-GENNARO AVEC SON ONCLE
Ma vie fut complètement changée quand je suis allée vivre avec mon oncle. Il y
avait aussi ma tante mais elle était tout à fait différente de ma mère. Elle
était bonne et pratiquante mais n’était intéressée aux choses de l’Église
seulement jusqu’à un certain point. Comme je regrettais le temps où ma mère me
faisait beaucoup ‘trop’ prier! Et tout le temps que j’ai passée chez elle, il ne
m’était pas possible d’aller me confesser (j’en avais tant le désir). Je
m’étais confessé seulement sept fois mais après la mort de ma mère, j’aurais
voulu y aller chaque jour. (Ma mère, après ma Confirmation, m’y envoyait chaque
semaine.)
Ma tante voulait me prendre et m’élever comme sa propre fille, mais quand mon
frère (qui est maintenant mort)[6] a su la chose, il ne le permit à aucun prix.
Le jour de Noël je suis donc revenue vivre dans ma famille avec mon père, mes
frères et deux petites sœurs[7] (je n’ai pas connu l’une d’entre elle car elle
est décédée peu après sa naissance), et deux serviteurs.
Quelle consolation j’ai éprouvée de revenir avec eux, et surtout d’être sortie
d’entre les mains de ma tante! Elle me voulait un bien infini mais moi, je n’en
voulais pas du tout. Alors mon père m’a envoyé à l’école, à l’institue ’Sainte
Zita’, qui était dirigée par des religieuses.[8]
Durant tout le temps que je fus avec ma tante, je fus mauvaise. Elle avait un
fils qui était toujours à me tourmenter, il mettait mes mains dans mon dos et
les tirait. Un jour qu’il était monté sur un cheval, ma tante me dit de lui
apporter; je ne me rappelle plus ce que c’était; une sorte de manteau pour se
couvrir. Je le lui ai apporté et quand je me suis approchée pour le lui donner,
il m’a pincé. Alors je lui ai donné une bonne poussée et il est tombé et il se
fit mal à la tête. Pour me punir, ma tante m’a attaché les mains dans le dos
pendant une journée entière. Cette punition me mit très en colère et je lui ai
dit des choses horribles. Je l’ai même menacé de me venger mais je ne le fis
pas.
À L’ÉCOLE DE SAINTE-ZITA - PREMIÈRE COMMUNION, (1887)
J’ai commencé à aller à l’école au couvent des religieuses : j’étais au
Paradis! J’ai immédiatement montré le désir de faire ma Première Communion,
mais elles me trouvaient si mauvaise et si ignorante de la chose, qu’elles m’en
découragèrent. Elles commencèrent toutefois à m'instruire et à beaucoup me
conseiller mais je devenais toujours plus mauvaise; j’avais seulement le désir de
faire rapidement ma Communion. Voyant la force de mon désir, elles me
l’accordèrent bien vite.
L’habitude de ce couvent était de faire faire la Première Communion aux enfants
durant le mois de juin. Le temps venu j’ai dû demander la permission à mon père
d’entrer au couvent pour quelque temps. Mon père en était indisposé et ne me
l’accordât pas. Mais je connaissais une bonne astuce pour l’amener à m’accorder
tout ce que je voulais. Je l’ai donc employé et j’obtins rapidement la
permission. (À chaque fois que mon papa me voyait pleurer, il m’accordait tout
ce que je voulais.) Oui j’ai pleuré, sinon je n’aurais jamais obtenu cette
permission. J’ai obtenu la permission le soir même, et tôt le matin je me suis
rendue au couvent où j’ai demeuré pendant 15 jours. Durant ce temps je ne vis
pas du tout ma famille. Mais comme j’étais heureuse! C’était le Paradis, mon
Père! (…..).
Dès que je fus en couvent, j’ai trouvé ça bien à mon goût et j’ai couru à la
chapelle pour remercier Jésus et je le priai avec ferveur de bien me préparer à
Sainte Communion.
Mais j'avais un autre désir outre celui-là : Quand j’étais petite, ma mère me
montrait le Crucifie et elle me disait comment Jésus était mort sur la Croix
pour les hommes. Plus tard mes professeurs m’enseignaient la même chose, mais
je ne l’ai jamais vraiment comprise. Maintenant je voulais tout savoir à propos
de la vie et de la Passion de Jésus. J’ai fait part de mon désir à ma maîtresse
et elle a commencé, jour après jour, à m’expliquer ces choses, choisissant un temps
où tous les autres enfants étaient au lit. Elle le faisait, je crois, sans que
la Mère Supérieure le sache.
Un soir qu'elle m'expliquait quelque chose concernant la crucifixion, le
couronnement d’épines et de toutes les souffrances de Jésus. Elle m’a si bien
expliqué tout cela et j’en éprouvai tant de douleur et de compassion que je fus
saisie sur le champ par une fièvre si forte qu’il me fallu demeurer au lit
toute la journée du lendemain. À partir de ce jour la maîtresse ne me parlait
de ces choses que très brièvement.[9]
Les religieuses me causaient de l’inquiétude en ce qu’elles voulaient informer
mon père de la fièvre que j’avais contractée. Ce fut une occasion de trouble,
non seulement pour moi mais aussi pour elles toutes et pour le couvent; spécialement
durant les 10 jours de la retraite.[10]
Avec les 11 autres enfants, j’ai commencé la retraite le 9 de juin. Elle fut
prêchée par le Père Raphael Cianetti. Tous les enfants se préparèrent de cœur
avec enthousiasme, à bien recevoir Jésus. Parmi tous, j’étais la seule à être
négligente et distraite. Je ne pensais à faire aucun changement dans ma vie.
J’ai écouté les sermons mais je les ai oubliés bien vite.
Souvent, même à chaque jour, ce bon Père disait : ‘Celui qui se nourrit de
Jésus, vivra de Sa vie.’ Ces paroles me remplissaient de tant de consolation,
et je me disais en moi-même : ‘Donc lorsque Jésus sera en moi, je ne vivrai
plus par moi-même, parce que c’est Jésus qui vivra en moi.’ Et je mourais du
désir d'arriver vite à pouvoir dire ces paroles : (Jésus vit en moi!).
Quelquefois je passais des nuits entières à méditer ces paroles. J’en étais
consumée de désire.
Finalement, le jour ardemment désiré arriva. Le jour d’avant j’avais écrit ces
quelques lignes à papa :
‘Cher papa.
Nous sommes à la veille du jour de ma première Communion; un grand jour de joie
pour moi. Je vous écris ces quelques lignes pour vous assurer de mon affection
et vous demander de prier Jésus pour qu’à sa première venue en moi, il me
trouve bien disposée à recevoir toutes les grâces qu’il a préparées pour moi.
Je vous demande pardon de tous les déplaisirs et pour tant de désobéissances
dont je me suis rendue coupable, Je vous prie ce soir même de tout oublier. Je
demande votre bénédiction.
Votre fille qui vous aime;
GEMMA’
Avec beaucoup d’aide de la part de ces bonnes religieuses, je me suis préparée
pour ma Confession générale. Je l’ai fait en trois sessions, à Msrg. Volpi.[11]
Je la terminai un samedi, la veille de l’heureux jour.
Vint enfin le Dimanche matin. Je me suis levée tôt et j’ai couru à Jésus pour
le recevoir la première. Mes soupirants désirs furent enfin satisfaits. Pour la
première fois, j’ai compris cette promesse de Jésus : ‘Celui qui se nourrit de
moi, vivra de ma vie.’
Cher Père, je ne saurais pas comment exprimer ce qui s’est passé entre moi et
Jésus à ce moment. Jésus se fit sentir très fort à ma pauvre âme. Je compris en
cet instant que les délices du Ciel ne sont pas comme ceux de la terre. Je me
suis sentie épris d’un grand désir de rendre cette union avec mon Dieu,
continuelle. Puis, je me suis sentie de plus en plus détachée de ce monde, et
de plus en plus disposée au recueillement. C’est ce matin-là que Jésus me donna
cette profonde aspiration de devenir religieuse.
PREMIÈRE COMMUNION ET RÉSOLUTIONS
Avant de quitter le couvent, j’ai pris certaines résolutions concernant la
juste direction de ma vie :
Je me confesserai et communierai, à chaque fois comme si c’était la dernière
fois.
Je visiterai souvent Jésus par la Sainte Communion; spécialement lorsque je
suis affligée.
Je me préparerai à chaque fête de notre Mère bénie par quelque mortification,
et chaque soir je demanderai la bénédiction à ma Mère céleste.
Je demeurerai toujours en la présence de Dieu.
Chaque fois que l’horloge sonnera je répéterai trois fois : Mon Jésus prend
pitié.
J’aurais aimé ajouter d’autres résolutions à celles-là mais ma directrice ne me
le permit pas. Et elle avait bien raison, car à peine une année après être
revenue dans ma famille, j’avais oublié ces résolutions aussi bien que les bons
conseils que j’avais reçues et je suis devenue pire qu’avant. J’ai continué
d’aller à l’école des religieuses, et elles furent assez satisfaites de moi. Je
prenais la Communion deux ou trois fois par semaine et Jésus se faisait sentir
à moi de plus en plus fortement. Plusieurs fois il me fit goûter de très
grandes consolations. Mais aussitôt que je m’en allais, je redevenais hautaine,
plus désobéissante qu’avant, un mauvais exemple pour mes compagnon et un
scandale pour tous.
À l'école il ne se passait pas une journée où je n'étais pas punie, car je ne
savais pas mes leçons et je fus presque renvoyée. À la maison, je ne laissais
personne en paix. Je voulais aller me promener à chaque jour, porter de
nouveaux vêtements, lesquels mon pauvre papa devait pourvoir. J’ai cessé de
dire mes prières habituelles du matin et du soir. Mais malgré tous ces péchés,
je n’oubliais jamais de réciter trois ‘Je vous salut Marie’, avec les mains
sous mes genoux. (Une pratique que ma mère m’avait enseignée afin que Jésus me
protège chaque jour des péchés contre la Sainte Pureté.[12]
CHARITÉ POUR LES PAUVRES – NOUVELLE CONVERSION
Durant cette période, qui dura presque une année entière, la seule chose que
j’avais conservée fut la charité pour les pauvres. À chaque fois que je
quittais la maison je demandais de l’argent à mon père. Si quelquefois il me le
refusait, je prenais du pain, de la farine ou autres choses semblables. Et Dieu
s’arrangeait pour que je rencontre quelques pauvres personnes, car à chaque
fois que je sortais de la maison j’en rencontrais trois ou quatre. À ceux qui
venaient à la porte, je donnais des vêtements ou ce que j’avais d’autres.
Mais mon Confesseur me défendit de continuer à faire cela, alors j’ai arrêté.
Mais par ces actes de charité, Jésus avait accompli en moi une nouvelle
conversion. Mon père ne me donnait plus d’argent. Je ne pouvais plus rien
prendre de la maison, et à chaque fois que je sortais, je ne rencontrais que
des pauvres qui venaient tous me voir en courant. Je ne pouvais rien leur
donner. J’en avais tellement de chagrin que je pleurais continuellement. Pour
cette raison j’ai cessé de sortir, sauf les fois où je le devais vraiment.
Comme résultat, je finie par ne plus avoir ces choses à cœur.
Je voulais faire une autre confession générale mais on ne me le permit pas.[13]
Je me suis quand même confessée de tout, et Jésus me donna une telle douleur de
mes péchés, que je l’ai toujours conservée depuis. J’ai demandé pardon aux
religieuses qui m’avaient enseignées, car c’est contre elles que j’avais le
plus péché.
Mais cette nouvelle conversion n’a pas plut à mon père et à mes frères. L’un de
mes frères, spécialement, me grondât parce que je voulais aller à la Messe
chaque matin. Mais à partir de ce moment, Jésus a commencé à m’aider plus que
jamais.
LA VIE AVEC SES TANTES
Durant cette période, comme mon grand-père et mon oncle étaient décédés, deux
de mes tantes, les sœurs de mon père, sont venues vivre avec nous.[14] Elles
étaient bonnes, pieuses et pleine d’affection, mais leur affection ne
remplaçait pas le tendre amour de maman. Elles nous amenaient à l’Église
presque chaque jour et nous instruisaient généreusement concernant les choses
de la religion.
Parmi nous, frères et sœurs, quelques uns étaient bons et les autres moins
bons. Le plus vieux des garçons, a été le quatrième dans la famille à mourir,
ainsi que la plus jeune des filles, Julia, étaient les plus calmes et dévots,
étaient les plus aimés par mes tantes. Mais les autres, qui suivaient mon
mauvais exemple, étaient beaucoup plus turbulents, donc, un peu plus négligés.
Néanmoins, aucun d’entre nous n’a jamais manqué du nécessaire.
Je fus toujours la pire de tous. Qui sait les stricts comptes que je devrai
rendre au Seigneur pour le mauvais exemple que j’ai donné à mes frères et amis!
Mes tantes me corrigeaient fidèlement de toutes mes fautes mais je leur
répondais avec arrogance et rouspétais.
Maintenant, comme je l’ai déjà dit, Jésus employait le moyen de cette tutelle
resserrée pour me faire faire des sacrifices afin de me changer. J’ai commencé
à penser combien mes péchés avaient pu offensés Jésus. J’ai également commencé
à étudier et travailler plus fort, et mes maîtresses continuèrent à
m’encourager. Le défaut pour lequel j’ai été le plus souvent reprise et punie,
était mon orgueil. L’enseignante m’appelait souvent ‘la hautaine’.
Oui, malheureusement, j’avais bien ce péché mais seul Jésus sait dans quelle
mesure j’en étais consciente ou non. Plusieurs fois je me suis jetée à genoux
devant mon institutrice, toute la classe, et même devant la Mère Supérieure,
afin de demander pardon pour ce péché. Et plusieurs fois le soir, j’en pleurais
quand j’étais toute seule. Je n’étais pas consciente de ce péché et chaque jour
j’y retombais plusieurs fois sans même m’en apercevoir.
UNE BONNE INSTITUTRICE
Au temps de ma retraite, la religieuse enseignante qui m’avait si bien expliqué
la Passion, me fit une correction un jour et m’expliquât de quoi il s’agissait
(peut-être parce qu’elle avait remarqué un changement en moi.) Elle me fit
cette correction très doucement. ‘Ma petite Gemma, tu appartiens à Jésus et tu
dois être toute à lui. Sois bonne. Jésus t’affectionne beaucoup, mais tu as
aussi besoin d’aide. Méditer la Passion doit devenir la chose la plus chère à
ton cœur. Oh, si je pouvais toujours t’avoir près de moi!’
Cette bonne religieuse avait deviné mon plus grand désir. Une autre fois elle
m’a dit : ‘Gemma, Jésus t’a donné tant de grâces!...’ Moi qui ne comprenais
jamais rien de tout ceci, je restais muette. Mais quelquefois j’éprouvais le
besoin d’avoir une petite discussion et (je n’hésite pas à le dire) aussi d’une
caresse de ma chère enseignante, alors j’accourais vers elle. Quelquefois elle
me semblait avoir une mine très sérieuse, et quand je la voyais comme cela, je
me mettais à pleurer et alors, (même si j’avais 11 ans), elle me prenait dans
ses bras et me caressait. J’en suis venue à être si attachée à elle que je
l’appelais ‘maman’.
RETRAITE DE 1891
À tous les deux ans les religieuses avaient l’habitude d’avoir une retraite qui
était ouverte également aux étudiants extérieurs au couvent. Dans ma joie,
j’avais peine à croire que je puisse m’unir si intimement à Jésus de nouveau.
Mais cette fois, j’allais être seule et sans aucune aide, car les religieuses
feraient leur propre retraite en même temps que les enfants.
Je compris bien que Jésus me donnait cette opportunité pour me connaître mieux
moi-même, pour me purifier davantage et lui plaire.[15]
Je me rappelle de ces paroles que ce bon prêtre répétait souvent :
‘Rappelons-nous que nous ne sommes rien et que Dieu est tout. Dieu est notre
Créateur et tout ce que nous avons, nous l'avons reçut de Dieu.’
Après quelques jours, je me rappelle que les prédicateurs de cette retraite nous
firent faire une Méditation sur le péché. C’est à ce moment, cher Père, que
j’ai vraiment prit conscience que j'étais digne d’être méprisée de tous. Je me
voyais si ingrate envers Dieu et couverte de tant de péchés.
Ensuite nous avons fait une méditation sur l’Enfer, que je reconnue bien
mériter. Durant cette méditation, je pris cette résolution : Je ferai, même le
jour, des Actes de contrition, spécialement quand j'aurai commis quelque
manquement.
Durant les derniers jours de la retraite, nous avons considéré les exemples
d’humilité, de douceur, d’obéissance et de patience (de Jésus). Et à partir de
cette méditation, j’ai formé deux résolutions :
1. Faire à chaque jour une visite à Jésus par le Saint Sacrement, et lui parler
davantage avec le cœur qu’avec la langue.
2. Je ferai plus d’efforts pour essayer d’éviter de parler de choses profanes,
et de parler plutôt des choses célestes.
À la fin de la retraite j’ai obtenu la permission de recevoir la Communion
trois fois par semaine, et d’aller me confesser, également trois fois par
semaine; ce que j’ai fait pendant 3 ou 4 ans, sois jusqu’en 1895.
MÉDITATION DE LA PASSION DE JÉSUS
Je continuais à aller à école chaque jour mais le désir de recevoir Jésus et
d’en savoir plus sur sa Passion croissait sans cesse. Tellement que j’obtins de
la religieuse enseignante qu’elle me l’explique pendant une heure entière à
chaque fois que j’avais un ‘10’ dans mes exercices. Comme je le désirais
ardemment, à chaque jour j’avais un ‘10’ et chaque jour j'avais une explication
sur un p quelconque de la Passion. À plusieurs reprises, en pensant à mes
péchés et à mon ingratitude envers mon Jésus, nous nous mettions à pleurer
ensemble.
Durant ces quatre années, cette bonne religieuse m’enseignât aussi quelque
petite pénitence à faire pour Jésus. La première fut de porter une petite corde
autour de mes reins, et plusieurs autres. Mais peu importe comment de fois je
le demandais, Je n’ai jamais obtenu la permission de mon Confesseur pour faire
ces choses. Alors elle m’enseignât plutôt à mortifier mes yeux et ma langue.
Elle réussit à m’aider à m’améliorer mais ce fut avec beaucoup de difficultés.
Cette bonne institutrice mourut après m’avoir dirigée pendant 6 années. Je
passai alors sous la direction d'une autre, aussi bonne que la première, mais
elle aussi eut à me reprendre souvent pour l’horrible péché d’orgueil.[16]
Sous sa direction je commençai à avoir un grand désir de prier plus. À chaque
soir, aussitôt que l’école était terminée, j’allais à la maison et je montais
m’enfermer dans ma chambre et réciter un Rosaire entier sur mes genoux. Et
souvent je me levais pendant la nuit, pendant environ un quart d’heure, pour
recommander ma pauvre âme à Jésus.
LE BENJAMIN DE SON PÈRE -- ET SON FRÈRE GINO
Mes tantes et mes frères s’occupaient peu de moi. Ils me laissaient faire tout
ce que je voulais parce qu’ils savaient déjà combien j'étais mauvaise. Mais mon
père m’a toujours chèrement aimé. Il disait souvent (et cela me faisait souvent
pleurer) : ‘J’ai seulement deux enfants; Gino et Gemma.’
Il parlait ainsi en la présence de tous les autres, mais à dire le vrai, nous
étions les deux plus malicieux de la maison.
J’aimais Gino plus que tous les autres. Nous étions toujours ensemble. Pendant
les jours de congé nous nous amusions à fabriquer de petits autels, pour
célébrer les fêtes, etc., nous étions toujours les seuls à le faire. Quand il
fut grand, il montrât le désir de devenir prêtre. Alors il fut envoyé au
Séminaire et portât la robe cléricale, mais quelques années après, il
mourut.[17]
Durant le temps où il fut au lit, il ne voulait pas que je m'éloigne de lui. Le
médecin avait abandonné tout espoir le concernant. Comme j’étais si désolée
qu’il meurt, que j’avais enfilé sa robe (cléricale) afin de mourir avec lui. Et
en effet, peu s’en ait fallu que je ne meurs vraiment aussi. Un mois après
qu’il fut mort, je tombai gravement malade moi aussi.
Je ne peux pas décrire tous les généreux soins que tous eurent pour moi;
surtout mon père. Plusieurs fois je l’ai vu pleurer et supplier Jésus de le
laisser mourir à ma place. Il employa tous les remèdes possibles, et après
trois mois je fus à nouveau en santé.
ELLE QUITTE L’ÉCOLE – LES BIJOUX D’UNE ÉPOUSE DU CRUCIFIÉ…
Le médecin m’interdit désormais d’étudier, alors j’ai quitté l’école. À
plusieurs reprises, la Mère Supérieure et les religieuses m’envoyèrent chercher
pour me ramener avec elles mais papa ne voulut plus m'envoyer. Chaque jour il
m’emmenait à l’extérieur avec lui et me donnait tout ce que je désirais; et je
commençais à nouveau à en abuser. Je continuais d’aller communier trois ou
quatre fois par semaine et même si j’étais si mauvaise, Jésus venait en moi et
me disait beaucoup de choses.
Une fois, je me rappelle très bien, on m'avait offert une montre en or avec la
chaîne. Audacieuse comme je l’étais, je pouvais à peine attendre pour la mettre
et sortir me montrer avec (une indication, cher Père, que je suivais maintenant
mes fantaisies). Je suis donc sortie en la portant, et quand je suis revenue et
que je commençai à l’enlever, j’ai vu un Ange (que je reconnais maintenant
comme étant mon Ange Gardien) qui m’a dit très gravement : ‘Rappelle-toi que
les précieux bijoux qui ornent et embellies l’épouse d’un Roi crucifié ne
peuvent être autres, que des épines et la Croix.’
Ces paroles, je ne les ai même jamais dites à mon Confesseur. En fait, je les
rapporte ici pour la première fois. Ces paroles me firent très peur, tout comme
me fit peur l’Ange lui-même. Mais peu après, en réfléchissant à ces paroles,
sans les comprendre le moindrement, je fis quand même cette résolution : ‘Je me
propose, par amour pour Jésus et pour lui plaire, de ne jamais plus porter
cette montre, ni même parler de chose qui ont saveur de vanité.’
J’avais aussi une bague à mon doigt. Je l’ai immédiatement enlevé, et à partir
de ce jour je n’ai plus jamais rien porté de semblable.
Je résolue alors (parce que Jésus m’avait donné la claire lumière, que je
devais devenir religieuse) de changer de vie. Il s’en offrit une belle occasion
pour moi car justement l’année 1896 allait commencée. J’ai donc écrit dans un
petit livret :
‘Durant cette nouvelle année, je prends la résolution de commencer une nouvelle
vie. Je ne sais pas ce qui m’arrivera durant cette nouvelle année. Mais je
m’abandonne entièrement à vous, mon Dieu. Toutes mes aspirations[18] et mes
affections, seront toutes pour vous. Je me sens si faible cher Jésus, mais avec
votre aide, j’espère et me propose de vivre une vie différente, c'est-à-dire
plus, plus près de vous.’
SON DÉSIR DU CIEL
Depuis l’instant où ma mère m’a inspiré le désir du Paradis, je l’ai toujours
(même au milieu de tant de péchés) désiré ardemment. Et si Dieu m’avait laissé
le choix, j’aurais choisi de me détacher de mon corps et m’envoler au Ciel.
Chaque fois que j’avais une fièvre et que je me sentais malade, c’était une
véritable consolation mais c’était une douloureuse déception de voir qu’après
quelque maladie, je regagnais mes forces. Un jour, après la Sainte Communion
j’ai demandé à Jésus pourquoi il ne m’avait pas prise pour aller au Paradis. Il
me répondit : ‘Ma fille, je ne te prends pas parce que durant ta vie je te
donnerai beaucoup d'occasions d’acquérir de grands mérites, en faisant croître
ton désir du Ciel en supportant avec patience les épreuves de la vie.’ Mais ces
paroles n’ont pas suffit à faire diminuer en moi ce désir. Au contraire, je
m’aperçois qu’il va toujours croissant à chaque jour.
AIMER JÉSUS ET SOUFFRIR AVEC LUI
Durant cette même année de 1896 un autre désir commença à grandir en moi. Je
sentais de plus en plus croître en moi le désire consumant d’aimer
Jésus-Crucifié, ardemment, et aussi, je me languissais du désir de souffrir
avec Lui et de l’aider dans ses douleurs.
Un jour je fus prise de tant de douleur à regarder et à fixer le crucifie des yeux
que je me suis évanouie par terre. Mon père était à la maison à ce moment-là et
il commença à me faire un sévère reproche en disant qu’il n’était pas bon pour
moi de toujours demeurer à la maison et me commandât de me lever tôt le
lendemain matin et de sortir. Il ne m’a pas laissé aller à la Messe les deux
matins suivant. Mécontente et troublée, je répondis : ‘Il n’est surtout pas bon
de me faire du mal en me tenant loin de Jésus dans le sacrement!’ Ma façon de
lui répondre l’inquiétât car avait remarqué que ma voix était faible. Je me
suis enfermée dans une chambre et là, pour la première fois, je me suis
déchargée de ma peine en me confiant à Jésus seul.
Cher Père, je ne me rappelle pas des paroles que j’ai dites, mais mon Ange est
ici près de moi et il me dicte lui-même ici, mot pour mot, ce que j’ai dit. Mes
paroles étaient les suivantes : ‘Je veux Vous suivre, peu m’importe ce qu’il
m’en coûtera en déchirements et difficultés; je veux Vous suivre avec une
résolue ferveur. Non Jésus, je ne veux plus vous ‘donner la nausée’ par ma vie
tiède et amollie, comme je l'ai fait jusqu'à maintenant! Et je ne veux pas vous
apporter chagrin et déplaisir! Je prends donc la résolution de rendre mes
prières plus ferventes et mes Communions plus fréquentes. Jésus, je veux
souffrir, et souffrir beaucoup pour Vous. La prière sera toujours sur mes
lèvres. Si celui qui fait de fréquentes résolutions tombe souvent, qu’en
sera-t-il de celui qui en prend rarement?’
Cher Père, voilà les paroles qui me sont venues au cœur en ce moment entremêlé
de blessure et d’espérance, alors que j’étais seule avec mon Jésus.
J’ai pris tellement de résolutions… et jamais je n’en ai gardé aucune! Chaque
jour, au milieu de beaucoup de péchés de toute espèce, je demandais à Jésus de
souffrir, et de souffrir beaucoup.
DOULEUR À UN PIED
Après un certain temps, Jésus m’envoyât une grande consolation : il m'envoya
une douleur dans un pied. Je n’en ai parlé à personne et différée la chose,
mais la douleur devint très sévère.[19] Les médecins vinrent et ont dit qu’une
opération devait être entreprit au plus vite, autrement, il faudrait peut-être
amputer le pied. Toute ma famille fut très inquiète. J’étais la seule à
demeurer indifférente. Je me rappelle que pendant l’opération, je pleurais et
hurlais de douleur mais ensuite, regardant à Jésus, je lui ai demandé pardon
pour avoir voulu me soulager en criant.[20] Jésus m’a aussi envoyé d’autres
douleurs et je peux le dire avec vérité, que depuis que ma maman est morte, je
n’ai jamais passé un seul jour sans souffrir quelque petite chose pour Jésus.
Pendant cette période, je n’ai jamais cessé de commettre des péchés. Chaque
jour je devenais pire. J’étais pleine de toutes sortes de défauts et je ne
comprends pas pourquoi Jésus ne s’est jamais mit en colère contre moi. Une fois
seulement j’ai vu Jésus sévère avec moi, et j’aimerais mieux souffrir mille
fois les peines de l’enfer en cette vie que de me retrouver devant un Jésus
aussi indigné et outré et d’avoir devant les yeux l’horrible portrait de mon âme,
comme je l’ai déjà expérimenté, et dont je vous parlerai plus tard.
SON PREMIER VŒU
Le jour de Noël 1896 il me fut permit d’aller à la messe et de recevoir la
Sainte Communion. J’avais environ 15 ans à ce moment-là, et j’avais déjà
demandé depuis longtemps à mon Confesseur de faire le vœu de Virginité.[21] (Je
lui avais demandé ceci depuis plusieurs années mais sans vraiment savoir ce que
c’était. Cependant, à mon idée, il me semblait que c’était le plus précieux
ornement que je pouvais offrir à Jésus) Il ne me fut pas possible d’obtenir
cette permission. Mais en échange du vœu de Virginité, il me permit de faire
celui de la Chasteté. Ainsi, la nuit de Noël, je fis mon premier vœu à Jésus.
Je me souviens que Jésus était très content et fut si ravi qu’il m’a demandé
après la Sainte Communion, de joindre à ce vœu l’offrande entière de moi-même,
de tous mes sentiments, et l’abandon total à sa sainte volonté. Je le fis avec
tant de joie, que je passai la nuit et la journée du lendemain comme si j’étais
en Paradis!
UNE ANNÉE TRÈS DOULOUREUSE (1897) : LA MORT DE PAPA.
Cette année prit fin, et nous entrâmes en celle de 1897; une année très
douloureuse pour toute la famille. Je fus la seule, sans cœur, qui demeura
indifférente devant tant de malheurs. La chose qui affligeât les autres le
plus, est que nous allions rester dépourvu de tout moyen de subsistance, et
ajouté à cela, mon père tomba gravement malade.
Un matin, après la Communion, je compris la grandeur du sacrifice que Jésus
nous demanderait bientôt. J’ai pleuré beaucoup mais durant ces jours
d’afflictions, la présence de Jésus se faisait ressentir plus abondamment dans
mon âme, et en voyant mon père si parfaitement résigné à mourir, que j’en
tirais une force, oui, une grande force, pour supporter cet âpre malheur avec
beaucoup de calme et de sérénité.[22] Le jour où il mourut Jésus me fit la
défense de m’abandonner à d’inutiles lamentations et pleures. Alors je la
passai en priant et dans une sainte résignation à la volonté de Dieu, qui, dès
ce moment, tînt la place de Père céleste et de père terrestre.
AVEC SA TANTE DE CAMAIORE — RETOUR À LUCCA, (1898)
Après la mort de mon père, nous nous sommes retrouvés destitués; ils ne nous
restaient que la vie. L’une de nos tantes appris la chose et nous aida beaucoup.
Elle ne voulait plus que je demeure dans ma famille, et le jour après la mort
de papa, elle m’envoya chercher pour demeurer avec elle pendant plusieurs mois.
(Celle-ci n’était pas la même tante chez laquelle j’ai demeuré après la mort de
ma mère, mais s’en était une autre.)[23]
Chaque matin elle m’amenait à la Messe, mais je recevais rarement la Communion
car je n’avais pas l’habitude de me confesser à quelqu’un d’autre qu’à
Monseigneur.[24] Durant cette période, j’ai graduellement oublié Jésus encore
une fois. J’ai commencé à négliger la prière et à chercher des divertissements
à nouveau.
Une autre nièce de ma tante, qui vivait également avec elle, est devenue mon
amie et nous étions très semblables dans nos dispositions au mal. Notre tante
nous faisait fréquemment sortir ensemble toutes les deux, et je m’aperçois bien
que si Jésus n’avait pas eu pitié de ma faiblesse, je serais tombée en de
graves péchés. L’amour du monde et de ses attraits commençaient lentement et
sournoisement à s’emparer de mon cœur. Mais une fois de plus, Jésus est venu
s’interposer pour me secourir. Tout à coup je me suis tordue le dos et due me
courber car j’avais de terribles douleurs aux reins. J’ai enduré le mal pour
quelques temps mais en voyant que ça allait en empirant, j’ai demandé à ma
tante de me ramener à Lucca. Nous ne perdîmes pas temps, et elle me fit
immédiatement raccompagner.
Mais, mon cher Père, la seule pensée d’avoir passé tous ces mois dans le péché
me faisait frémir d’effroi. J’ai commis des péchés de toutes sortes; même des
pensées impures m’avaient traversé l’esprit. J’ai écouté avec un certains
plaisir, de mauvaises conversations plutôt que de les fuir. J’ai trompé ma
tante en mentant pour couvrir mon amie; en bref, je voyais déjà l’enfer
s’ouvrir pour moi.[25]
UNE GRAVE MALADIE (1898-1899)
Arrivée à Lucca, je me sentais un peu mieux. Je ne voulais jamais obéir quand
on souhaitait me faire voir par un médecin. (Car je ne voulais jamais que
quelqu’un pose la main sur moi ou me voit.) Mais un soir tout à coup, vint un
médecin à la maison; il dût user de la force pour m’examiner. Il trouva un
abcès dans mon corps qu’il craignit être très grave car l’abcès communiquait et
affectait avec l’épine dorsale.
Pendant longtemps j’ai ressentie de la douleur dans cette partie de mon corps
mais je ne voulais ni le toucher, ni le regarder, car quand j’étais petite,
pendant un sermon, j’entendis ces paroles : ‘Notre corps est le Temple du
Saint-Esprit.’ Ces paroles me frappèrent énormément et s’imprimèrent dans mon
esprit. Elles m’ont apprise à garder mon corps aussi jalousement que possible.
Après m’avoir visité, le médecin fit appel à un consultant. Cher Père; quelle
humiliation pour moi de devoir me découvrir! À chaque fois que je sentais le
docteur me toucher, je pleurais. Après la consultation, la douleur allait
toujours en empirant. Je fus forcée de prendre le lit, et je n’tais plus
capable, même, de bouger. Ils employaient tous les médicaments possibles, mais
au lieu d’aller mieux, j’allais de pire en pire. J’étais mal à l’aise d’être
alitée, et affligée d’être une source d’ennuie pour tous.
Le second jour où je fus alitée, je ne trouvai pas la paix, alors j’ai écrit à
Monseigneur lui disant de venir me voir. Il est donc venu immédiatement et j’ai
fait une confession générale; non parce que ma maladie s’était à ce point
aggravée, mais simplement pour retrouver la tranquillité de conscience que
j’avais perdue. Après ma confession, je fus rétablie à nouveau dans la paix
avec Jésus, et comme preuve à cela, le soir même m’est à nouveau revenu, une
profonde douleur de mes péchés.
Ensuite, cher Père, la souffrance de mon mal était toujours plus forte, et les
médecins décidèrent de m’opérer (dans la partie de mon corps dont j’ai parlée).
Trois docteurs sont venus (et ce que je souffris du mal ne fut rien); ma plus
grande souffrance fut celle d’avoir été dévêtue presque entièrement, et d’être
touchée… Ô mon Père! Combien j’aurais préféré mourir!... Finalement les
médecins, voyant que tout soin me serait inutile, abandonnèrent mon cas tout à
fait. Ils revenaient quelquefois de temps à autres, par courtoisie, pourrais-je
dire.
Concernant la nature de ma maladie, ils furent presque tous d’accords pour dire
que c’était une maladie de la colonne vertébrale; un seul insistait pour dire
que c’était une ‘hystérie’. Dans mon lit j’étais toujours dans la même
position, et il m’était impossible de changer de position par moi-même. Pour
avoir quelquefois un peu de soulagement, je devais en prier l’un ou l’autre des
membres de la famille pour m’aider, tantôt à bouger un bras et tantôt une
jambe. Ils me donnaient tous les soins, mais moi au contraire, je les payais
uniquement en mauvaises manières ou en mauvaises paroles.[26]
LE RÉCONFORT DE SON ANGE GARDIEN
Un soir, inquiète de mon mal plus d'habitude, je me plaignais à Jésus, en
disant que je n’aurais pas prié tant si j’avais sue qu’il n’avait pas
l’intention de me guérir; et je lui ai demandé pourquoi il avait voulu que je
sois malade de cette façon?[27] Mon Ange me répondit de la façon suivante : ‘Si
Jésus t'afflige dans le corps, il le fait toujours dans le but de purifier ton
âme. Sois bonne.’ [28] Ô combien de fois dans ma longue maladie, il me faisait
sentir en mon cœur des paroles consolantes! Mais je les mettais rarement à
profit.
La chose qui m’affligeait le plus était de devoir demeurer au lit, parce que
j’aurais voulu faire ce que les autres faisaient. Chaque jour je serais allée
volontiers me confesser et assister à la Messe. Mais un matin où l’on m’avait
apporté la S. Communion à la maison, Jésus s’est fait sentir à moi plutôt
durement dans mon âme, et me fit un sévère reproche, en me disant que j’étais
une âme faible. ‘C’est ton mauvais amour-propre qui te fait souffrir de ne pas
pouvoir faire ce que les autres font.’ Il me dit : ‘…et cela te cause tellement
d’embarras humiliants pour ta fierté que d’avoir besoin d’être aidée par les
autres. (…..) Si tu étais morte à toi-même, tu n’en serais pas aussi
contrariée.’
Ces paroles de Jésus me firent beaucoup de bien, et pour quelque temps, j’avais
de la joie dans mon âme.
SAINT GABRIEL DE ‘NOTRE DAME DES DOULEURS’
Pendant ce temps ma famille faisait des Triddums et des neuvaines, et demandait
à d’autres de les faire aussi, afin que je sois guérie, mais ils n’ont rien
obtenu. Et j’en demeurais indifférente. Les paroles de Jésus m’avaient
fortifiées mais ne m’avaient pas réformées.
Un jour, une dame qui avait l’habitude de venir me visiter, m’apportât un livre
à lire (La Vie du Vénérable Gabriel).[29] Je le pris avec désintéressement et
le posai sur mon chevet. La dame me pria avec instance de me recommander
moi-même à Gabriel, mais je n’y pensais même pas. Ma famille cependant,
commençât à dire chaque jour, trois prières à son intention : (le Pater, l’Ave
et le Gloria).
Un jour je me trouvais seule. Il était midi passé quand j’ai été attaquée par
une forte tentation, et je me suis dit que j’étais fatiguée d’ennui par tout
cela, et demeurer alitée m’irritait. Le démon tira avantage de ces pensées et a
commencé à me tenter en disant que si je l’avais écouté, il m’aurait guérit et
m’aurait donné tout ce que j’aurais voulu. Cher Père, je fus presque sur le
point de céder ; j'étais nerveuse et si ébranlée que je me suis sentie vaincue.
Mais soudainement une idée m’est venue. Mon esprit s’est tourné vers le
Vénérable Gabriel, et j’ai haussé la voix disant : ‘D'abord l'âme et ensuite le
corps !’
Néanmoins, le démon continua par de plus forts assauts encore. Un millier de
pensées abjectes et laides se précipitaient dans mon esprit. Alors j’ai de
nouveau eue recours au V. Gabriel et avec son aide, j’ai vaincu! Entrant alors
en moi-même, je fis le signe de la Croix, et dans l’espace d’un quart d’heure
je me repentie et m’unie à nouveau avec mon Dieu; le Dieu que j’avais tant
méprisé. Je me rappelle que ce soir-là même, je commençai à lire la vie du
Confrère Gabriel. Je la lu plusieurs fois. Je ne me rassasiais jamais de la
relire et d’admirer ses vertus et ses exemples. Mes résolutions furent
nombreuses mais mes actions peux nombreuses.
À partir du jour où mon nouveau protecteur, le Vén. Gabriel avait sauvé mon âme
du danger, j’ai commencé à lui montrer une vénération toute spéciale. Par
exemple : le soir je ne trouvais pas le sommeil, si je n'avais pas son image sous
mon oreiller. Et à partir de ce jour j’ai commencé à le voir près de moi. (Ici
Père, je ne sais pas comment m’exprimer; je ressentais sa présence). En chaque
action; en chaque action mauvaise que je faisais, mes pensées se tournaient
vers le Frère Gabriel, et pouvais alors cesser l’action mauvaise. Je ne
manquais pas un jour sans me rappeler ses paroles : ‘Plutôt l’âme que le
corps!’
Un jour, la dame qui m’avait apportée ‘La Vie Du Vénérable Gabriel’, est venue
pour le reprendre. En le prenant de dessous mon oreiller et en lui tendant le
livre, je n’ai pas pu m’empêcher de pleurer. Voyant qu’il était si difficile
pour moi de le lui rendre, la dame me promit de venir le reprendre plus tard;
c’est-à-dire, pas avant que la personne qui le lui avait prêté ne le redemande.
Elle est donc revenue quelques jours plus tard et je dû le lui rendre en
pleurant parce que j’en éprouvais un grand chagrin.
Mais ce Saint de Dieu voulut bien vite récompenser ce petit sacrifice, car
cette nuit-là il m’apparu en rêve, revêtu de blanc. Je ne le reconnu pas, mon
Père. Quand il s’aperçu que je ne le reconnaissais pas, il ouvrit son vêtement
blanc et me laissât voir son habit de religieux Passioniste. Je l’ai alors
reconnu immédiatement. Je suis demeuré en silence devant lui. Il m’a demandé
pourquoi j’avais pleuré quand on m’avait enlevé ‘Sa Vie’[30] Je ne sais pas ce
que je lui ai répondu mais il me dit : ‘Vois combien ton sacrifice m’a fait
plaisir; il m’a été si agréable que je suis venu moi-même te voir. Est-ce que
cela te plaît?’ Je ne répondis rien. Alors il m’a réconforté plusieurs fois par
des caresses fraternelles, et me dit : ‘Sois bonne, car je vais revenir te
voir.’ Il m’a demandé de baiser sa tunique, et il s’en alla.
La fantaisie de la chose remplissait mon imagination de plus en plus et j’étais
toujours dans l’attente de recevoir une autre visite; mais il ne revint pas
avant plusieurs, plusieurs mois.
Et voici comment ceci arriva. La fête de l’Immaculée Conception était arrivée.
Durant cette période, les ‘Moniales Barbantines’ et les ‘Sœurs de la Charité’
venaient pour changer mes vêtements et pour m’assister. Parmi celles qui
vinrent, il y en avait une qui n’avait pas encore prit le voile, et n’allait
pas le prendre avant deux ans car elle était trop jeune. À l’aube de la fête,
les religieuses sont venues comme à l’habitude et pendant qu’elles étaient là,
j’ai eu une inspiration. Je me suis dis : ‘En ce jour de la fête de ma Mère du
ciel; si je lui ai promis de devenir ‘Sœur de la Charité’ si elle me
guérissait; que se passerait-il?’
Cette pensée me consola. Je l’ai donc partagé avec la sœur Leonilda et elle me
fit la promesse que si j’étais guérie, elle verrait à me faire prendre le voile
en même temps que la novice dont j’ai déjà parlé. Au matin suivant, il ne me
restait qu’à faire cette promesse à Jésus après la Sainte Communion. Vint
Monseigneur pour me confesser et qui me donna immédiatement sa permission. Il
me donna en plus, une autre permission consolante : celle de faire le ‘Vœux de
Virginité Perpétuelle’ ensemble, ce même soir. Un vœu qu’il ne m’avait jamais
permit de faire auparavant. Il renouvela le sien, et moi je le fis pour la
première et dernière fois. Que de grâces formidables auxquelles je n’ai jamais
correspondu! [31]
Ce soir-là j’étais pénétrée d’une parfaite paix. La nuit est venue et je me
suis endormie. Tout à coup, au pied de mon lit, je vois devant moi mon
Protecteur. Il m’a dit : ‘Gemma, fais librement le vœu de devenir une
religieuse volontiers, mais n’y ajoute rien d’autre.’ -‘Pourquoi?’ Ai-je
demandé. En me regardant, en me souriant aimablement, et en me faisant une
caresse sur le front, il me répondit : ‘Ma sœur!’ Je ne comprenais rien à tout
ceci. Je l’ai remercié et j’ai embrassé son habit. Il prit alors le cœur de
laine (que les Passionistes portent sur leur poitrine), il me le fit baiser et
il le plaça sur mon drap, juste au-dessus de mon cœur, et me dit encore : ‘Ma
sœur!’ …et il disparut. Au matin, il n’y avait rien sur le drap. Je suis allée
communier et j’ai fait mon vœu, en ayant soin de ne rien ajouter d’autres. [32]
(Pendant un certain temps – trad.) Je n’ai parlé de ceci ni à la Sœur, ou à mon
Confesseur. Mais plus tard, et encore maintenant, les Sœurs m’ont rappelé
plusieurs fois mon vœu parce qu’elles croyaient que j’avais fait le vœu de
devenir ‘Sœur de la Charité’, et me dirent encore que notre Bonne Mère pouvait
me guérir. Jésus acceptât gracieusement mon vœu et mon pauvre cœur s’en est
beaucoup réjouit.
MIRACULEUSE GUÉRISON - (3 MARS 1899)
Mais les mois passèrent et ma santé ne s’améliorait pas du tout. Le 4 janvier,
les médecins tentèrent un dernier traitement. Ils me cautérisèrent à 12
endroits le long de la colonne vertébrale. Voilà pour le traitement! Ma
condition à commencé à s’aggraver. Le 28 janvier, en plus de ces souffrances,
s’ajoutât un mal de tête insupportable. Le médecin qu’on a fait appeler a dit
que c’était un mal très grave (qu’il appelait une tumeur au cerveau). Ils ne
pouvaient pas m’opérer, car j’étais dans un état de faiblesse extrême. Mon mal
s’aggravait chaque jour, et le 2 février on me donna le Saint Viatique. J’ai
fait ma confession; ensuite j’ai attendu le moment de mon départ pour aller
rejoindre Jésus. Plus encore; les médecins, croyant que je n’étais plus
consciente, dirent entre eux que je n’arriverais pas jusqu’à minuit. Vive
Jésus!
L’une de mes maîtresses d’école (dont j’ai parlé plus haut),[33] vint pour me
voir et me dire adieu, disant que nous nous reverrions au Ciel. Néanmoins elle
m’implorât de faire une neuvaine à la B. M. M. A. (= B. Marguerite-Marie
Alacoque), m’assurant qu’elle m’obtiendrait sûrement la grâce d’être
parfaitement guérie ou celle d’entrer immédiatement au Ciel après ma mort.
Avant de quitter mon chevet, cette maîtresse me fit la promesse de commencer la
Neuvaine le soir même. C’était le 18 février, et j’ai commencé le soir même. Le
jour suivant je l’ai oublié.
Le 20, j’ai tout recommencé de nouveau mais une fois encore j’ai tout oublié.
Voilà ce qu’on appelle une pitoyable infidélité à la prière, n’est-ce pas mon
Père?
Le 23 j’ai recommencé pour la troisième fois (c’est-à-dire que j’en avais
l’intention). Mais peu de temps avant minuit, j’ai entendu le cliquetis d’un
rosaire et j’ai sentis une main se poser sur mon front et j’ai entendu
quelqu’un dire le Pater, l’Ave et le Gloria, et les répéter 9 fois. Je ne
pouvais presque pas répondre aux prières à cause de ma douleur qui était si
intense. Alors cette même voix qui avait dit les prières me demandât : ‘Veux-tu
être guéris?’ ‘L’un ou l’autre m’est égal’, répondis-je. La voix dit : ‘Oui tu
seras guéris. Prie avec foi ‘le Cœur de Jésus’ chaque soir, jusqu’à ce que la
Neuvaine soit terminée. Je viendrai ici avec toi, et nous prierons ensemble le
cœur de Jésus.’ ‘Et la B. M. M.?’ (=Bienheureuse Marguerite-Marie) Demandais-je.
– ‘Tu peux ajouter trois ‘Gloria Patri’ en son honneur.’
La même chose se reproduisit pendant 9 nuits consécutives : La même personne
venait chaque soir, plaçait sa main sur mon front et nous récitions les prières
au Cœur de Jésus, après lesquelles il me faisait ajouter 3 ‘Gloria’ en
l’honneur de la B. M.[34]
C’était le dernier jour de la Neuvaine et je voulais recevoir la Communion en
ce dernier jour, qui était le premier vendredi du mois de Mars. J’ai fait
appeler mon Confesseur et je me suis confessée. Le matin suivant, j’ai
communié. Quels heureux moments j’ai passées avec Jésus! Il me répétait :
‘Gemma, veux-tu être guérit?’ Mon bouleversement était si grand que je ne
pouvais pas répondre. Pauvre Jésus! Mais la grâce me fut accordée et j’étais guérit.
TENDRESSES DE JÉSUS
‘Ma fille’, m’a dit Jésus en m’embrassant, ‘Je me donne entièrement à toi, et
tu seras entièrement à moi.’ Je ressentais bien le vide, après que Jésus m’eut
enlevé mes parents, et cela m’affligeais car de temps à autres, je me sentais
abandonnée. Ce matin encore, je me lamentais à Jésus à cause de cela, et lui,
toujours plus bon et toujours plus tendrement, me répétait : ‘Ma fille, je
serai toujours avec toi. Je serai ton père, et ta maman, ce sera elle
(m’indiquant Marie, la Mère des Douleurs). ‘Celui qui est entre mes mains, ne
manquera donc jamais de réconfort paternel. Tu ne soupireras plus jamais après
rien, même si je t’ai enlevé chaque consolation et chaque appuie terrestre.
Alors viens, approche-toi… tu es ma fille… N’es-tu pas heureuse d’être la fille
de Jésus et de Marie?’ L’affection surabondante que Jésus venait de faire
naître en mon cœur m'empêchât de répondre.
Après deux heures à peine, je me suis redressée et me suis levée! Tous ceux qui
étaient dans la maison étaient en liesse et pleuraient de joie! Moi aussi
j’étais heureuse, non pour avoir été guérit, mais parce que Jésus m’avait élue
pour être sa fille. Avant de me laisser ce matin là, Jésus m’a dit : ‘Ma fille,
à la grâce que je t’ai faite, s’ensuivront encore de plus grandes.’ Et ceci a
été tellement vrai, car Jésus m’a toujours protégé par la suite, d’une façon
toute spéciale. Après n’avoir eu pour lui uniquement que froideur et
indifférence; lui ne m’a donné en échange, que des signes d’amour infini.
SA FAIM D’EUCHARISTIE
Depuis, je ne pouvais simplement plus m’empêcher de soupirer après Jésus pour
le recevoir à chaque matin. Mais je n’en avais pas la force. J’avais bien la
permission de mon Confesseur pour le faire mais j’étais si faible que je
pouvais à peine me tenir sur mes pieds.
Le second vendredi de Mars 1899, j’ai pu sortir pour la première fois et aller
recevoir la Sainte Communion mais plus tard on ne m’a plus laissé y aller, si
ce n’est quelquefois, parce que le nombre de mes péchés m’en rendait indigne ou
parce qu’un châtiment m’avait été imposé par mon Confesseur.
LES MONALES DE SALESIANE
Le matin même du second vendredi, les Moniales de Salesiane[35] voulurent me
voir, alors je suis allée chez elles. Elles me firent la promesse qu’au mois de
Mai, elles me prendraient avec elles pour faire une retraite spirituelle. En
plus elles me dirent que si mon désir se révélait être une véritable flamme
vocationnelle, elles me prendraient tout de bon avec elles au Couvent en Juin.
J’éprouvai un grand contentement devant leur décision; j’étais confiante parce
que je savais que Monseigneur était en parfait accord avec leur idée.
SEMAINE SAINTE DE 1899
Le mois de Mars s’est écoulé en recevant la S. Communion chaque matin; et Jésus
me remplissait d’ineffables consolations. Vint ensuite la Semaine Sainte.
J’avais tellement désiré assister aux Fonctions Sacrés, mais Jésus avait
disposé les choses bien différemment. Jésus a demandé de moi un grand
sacrifice.
Puis vint le Mercredi Saint et aucun signe spécial ne s'était encore manifesté
en moi; autre que lorsque je recevais la S. Communion, Jésus me donnait de le
connaître[36] d’une manière très profonde.
L'ANGE GARDIEN : ENSEIGNANT ET GUIDE
À partir du moment où j’ai été relevée (trad. de mon lit de maladie), mon Ange
Gardien a commencé à remplir le rôle de maître et de guide spirituel. Il me
corrigeait à chaque fois que je faisais quelque chose de mal, et à parler peu;
c’est-à-dire, uniquement quand j’étais questionnée. Un jour, quand ceux de la
maison parlaient de quelqu’un, et n’en parlaient pas en bien, j’ai voulu élever
la voix et prendre sa défense mais l’Ange me fit un sévère reproche. Il m’a
enseigné aussi à tenir mes yeux baissés. Et une fois, même à l’Église, il me
fit sévèrement le reproche suivant : ‘Est-ce une façon de ce conduire en
présence de Dieu?’ Une autre fois, il me grondât de cette façon : ‘Si tu ne te
conduis pas bien, je ne te laisserai plus me voir.’ Il m’enseignât plusieurs
fois comment je devais agir en la présence de Dieu; l’adorer dans son infinie
Bonté, dans son infinie Majesté, dans sa Miséricorde, et dans tous ses
attributs.
PREMIÈRE HEURE-SAINTE : JÉSUS CRUCIFIÉ
Comme je l’ai dit auparavant, nous étions dans la Semaine Sainte, et c’était
Mercredi. Comme j’en avais montré le désir depuis longtemps, mon Confesseur
décidât finalement qu’il serait bon pour moi de faire une confession générale.
Pour se faire, ce soir-là, il choisit une heure assez tardive. Jésus, dans son
infinie miséricorde, me donnât une profonde douleur de mes péchés. Voici
comment cela est arrivé. Le jeudi soir j’ai commencé à faire la ‘Sainte
Heure’.[37] (En effet, j’avais promit au Cœur Sacré de Jésus que si j’étais
guérie, je la ferais chaque jeudi, sans jamais y manquer.) C’était la première
fois que je la faisais hors de mon lit. Le jeudi précédant, je l’avais faite,
mais dans mon lit, car mon Confesseur ne me permit pas de la faire debout à
cause de mon extrême faiblesse. Mais après ma confession générale, il me le
permit.
Je me mis donc à faire l’Heure Sainte mais je me sentais si triste; si indigne
à cause de mes péchés, que je passai la journée dans un martyr continuel.
Cependant, au milieu de cette tristesse infinie, il me restait un réconfort;
celui de pleurer. Cela m’apportait du soulagement et de la consolation. J’ai
passé l’Heure entière en priant et en pleurant. Étant très fatiguée, je me suis
assise, mais cette douleur intérieure était encore là. Je senti peu après que
j’étais rétablie et restaurée. Mais tout à coup les forces me manquèrent.[38]
Je pu à peine me lever pour verrouiller la porte de ma chambre à clé.) Où
étais-je maintenant mon Père? Je me suis retrouvée devant Jésus crucifié! Il
saignait de partout. Je baissai rapidement les yeux par terre car cette vision
me troubla beaucoup. Je fis le signe de la Croix et à mon angoisse succédât
vite la tranquillité d’esprit.[39] (trad. -Mais devant cette vision) je
continuais à ressentir une douleur encore plus grande de mes péchés, et je
n’avais pas le courage de lever les yeux pour regarder Jésus. Je me suis
prosternée par terre, le front sur le planché et je suis demeurée comme ça
pendant plusieurs heures, ‘Ma fille’, me dit-il, ‘tu vois, ces plaies ont toute
été ouvertes pour tes péchés. Mais maintenant, sois consolée car elles ont
toutes été refermées par la douleur de ton repentir. Ne m’offense plus.
Aime-moi! Comme je t’ai toujours aimé; aime-moi!’, me répétât-il plusieurs
fois.
Cette vision disparue et je suis revenue à mes sens. À partir de ce moment,
j’ai commencé à avoir une grande horreur de mes péchés. (Ce qui est la plus
grande grâce que Jésus ne m’ait jamais faite.) Les plaies de Jésus restèrent si
vividement imprimées dans mon esprit qu’elles ne se sont jamais effacées.
VENDREDI SAINT, (31 MARS 1899)
Au matin du Vendredi Saint, j’ai reçu la Sainte Communion[40], comme j’aurais
aimé y aller et assister à la célébration de l’Agonie, mais ceux de ma famille
ne voulurent pas me le permettre, même si je pleurais. Ce fut le premier
sacrifice que je fis à Jésus; et Jésus, généreux comme toujours, trouva bon de
me récompenser même si j’avais fait ce sacrifice très difficilement. Alors je
me suis enfermé dans ma chambre et je l’ai célébré chez-moi. Mon Ange Gardien,
avons prié ensemble. Nous avons assisté Jésus dans toutes ses souffrances et
nous avons témoignés de la sympathie à notre Mère dans ses tristes douleurs.
Mais mon Ange ne manquât pas de me faire un doux reproche me disant que je ne
devrais pas pleurer quand j’ai à faire quelque sacrifice à Jésus, mais que je
devrais plutôt remercier ceux qui me donnaient l’occasion d’en faire.
C’était la première fois, et aussi le premier Vendredi du mois, que Jésus se
fit sentir aussi fort à mon âme; et bien que je n’aie pas reçu la communion des
mains d’un prêtre, parce que cela était impossible, Jésus vint néanmoins
lui-même se communiquer à moi. Mais cette union fut si merveilleusement
bouleversante que j’en restai comme confuse et désorientée.
Mais Jésus me dit alors très franchement : ‘Que fais-tu?’ me dit-il, ‘Qu’as-tu
à me dire? N’as-tu donc rien à dire après tout ceci?’ Alors n’étant plus
capable de résister plus longtemps, je lâchai mon trop plein de cœur et dit :
Comment se fait-il Jésus, vous qui êtes si parfait et si saint, choisissez
d’aimer quelqu’un si remplit de tiédeur et d’imperfections? Jésus me répondit :
‘Je brûle du désir de m’unir à toi. Hâte-toi d’aller me recevoir chaque matin,
et rappelle-toi que si je suis un Père, je suis aussi un Époux jaloux. Veux-tu
être ma fille et ma fidèle épouse?’
J’ai fait mille promesses à Jésus ce matin-là mais, mon Dieu que j’ai été
prompte à les bâcler et à les oublier! J’ai toujours éprouvé une vive horreur
du péché mais en même temps, j’ai toujours continuée de le commettre! Non,
Jésus n’était pas satisfait de moi, mais il n’a jamais manqué de me consoler et
de m’envoyer mon Ange Gardien pour me guider en tout.
Après que ces choses se soient passées j’ai senti que je devais en parler à mon
Confesseur. J’ai été me confesser mais je n’ai pas eu le courage… j’ai quitté
le confessionnal sans en avoir dit un seul mot.[41] Je suis retournée à la
maison, et en entrant dans ma chambre j’ai aperçu mon Ange qui était en train
de pleurer, mais je n’ai pas osé le lui demander. Alors lui-même m’a dit :
‘Veux-tu donc être privée de me voir, à jamais? Fille indigne! Tu caches des
choses à ton Confesseur. Considère ceci’, me dit-il. ‘Considère que je te le
dis pour la dernière fois : si tu caches quelque chose à ton Confesseur une
autre fois, je ne me laisserai plus voir de toi. Jamais! Jamais!’ Je suis alors
tombée à genoux et il me pressât de dire un Acte de Contrition. Il me fit
également promettre de tout révéler à mon Confesseur, et qu’alors, il me
pardonnera au nom de Jésus.
UN SÉVÈRE REPROCHE DE JÉSUS
Le mois d’Avril arriva enfin. J’étais impatiente en attendant le moment de
pouvoir aller chez ‘les Sœurs Visitandines’ pour faire la retraite qu’elles
m’avaient promise. Une fois, c’était après la Communion, Jésus me parlât de
quelque chose qui lui avait fort déplût. J’avais commis la faute le soir
d’avant.
Deux jeunes filles qui étaient amies d’une de mes sœurs, avaient l’habitude de
venir à la maison. Et même si leur conversation n’était pas mauvaise en sois;
elle était néanmoins mondaine. Cette fois j’ai pris part à la conversation et
j’ai dit mon mot comme les autres. Mais le lendemain matin, Jésus me fit un
reproche si sévère qu’il m’inspira une grande terreur et j’ai désiré ne plus
jamais parler ou voir qui que ce soit!
Néanmoins, Jésus continuait à se faire sentir à mon âme chaque jour; me
remplissant de consolation. Et moi, au contraire je continuais à lui tourner le
dos, à l’offenser sans aucun remord.
SOIF D’AMOUR ET DE SOUFFRANCES
Deux sentiments et deux pensées naquirent en moi après que Jésus se fit sentir
et me permit de le voir tout couvert de sang. Le premier fut de l’aimer; et
l’aimer même jusqu’au point du sacrifice. Mais jusque là, je ne savais pas
vraiment comment l’aimer à ce point. J’ai demandé à mon Confesseur de me
l’enseigner et il me fit la réponse suivante : ‘Comment apprenons-nous à lire
et à écrire? Nous pratiquons l’écriture et la lecture encore et encore, jusqu’à
ce que nous sachions comment.’ Cette réponse ne m’a pas satisfaite; je n’en
comprenais rien du tout. Je lui ai posé plusieurs fois la même question mais il
me donnait toujours la même réponse.
L’autre sentiment qui m’est venu au cœur après avoir vu Jésus fut un grand
désir de souffrir quelque chose pour lui, voyant qu’il avait tant souffert pour
moi. Je me suis alors trouvée une grosse corde que j’ai prise secrètement du
puits, j’y ai fait plusieurs nœuds et l’ai mise autour de mes reins. Mais je ne
l’avais pas sur moi plus d’un quart d’heure que mon Ange Gardien vint m’en
faire des reproches et me la fit enlever parce que je n’en avais pas demandée
et obtenue la permission de mon Confesseur. Ce qui m’affligeait était de ne pas
pouvoir aimer Jésus comme j’aurais voulu. Je me promettais de ne pas l’offenser
mais ma mauvaise inclination au mal était si forte que sans une grâce spéciale
de Dieu je serais sûrement tombée en enfer.
ELLE APPREND COMMENT AIMER
Ne pas savoir comment aimer Jésus me causa beaucoup de soucis mais dans son
infinie bonté, n’a jamais eu honte de s’abaisser jusqu’à venir être mon Maître.
Un soir, pour me rendre la quiétude à ce propos, au moment où je faisais les
prières du soir, je me sentis entièrement prise en extase et je me suis
retrouvée pour la deuxième fois devant Jésus crucifié. Il me dit ces paroles :
‘Regarde ma fille et apprend comment l’on aime’, et il me montrât ses cinq
plaies ouvertes. ‘Vois-tu cette croix[42], ces épines et ce sang? [43] Elles
sont toutes l’œuvre de l’amour; de l’Amour Infini. Vois-tu jusqu’à quel point
je t’ai aimé? Veux-tu vraiment m’aimer? Apprends d’abord à souffrir. C’est en
souffrant qu’on apprend à aimer.’
À cette vue j’ai reçu une toute nouvelle compréhension des douleurs de l’Amour
infinie de Jésus pour nous, et aux souffrances par lesquelles il a dû passer
pour notre salut. Alors je suis tombée évanouie sur le plancher, et ne suis
revenue à moi qu’après plusieurs heures. Tout ce qui m’était arrivé durant ce
temps de prières m’apportât une telle édification, que même si cette expérience
spirituelle aurait durée encore pendant plusieurs heures; jamais je ne m’en
serais fatiguée![44]
J’ai continué à observer ‘la Sainte Heure’ chaque Jeudi. Mais quelquefois il
arrivait qu’elle se prolonge jusqu’au alentour de deux heure du matin, parce
que j’étais avec Jésus et presque toujours, il me faisait partager une partie
de la tristesse qu’il éprouvât dans le Jardin[45], à la vue de tous mes péchés
et de ceux du monde entier. C’était une tristesse si profonde qu’elle pourrait
être comparée à l’agonie de la mort. Après cela, je demeurais dans un calme si
suave et dans un tel état céleste de contemplation, qui me faisait abonder en larmes;
et ces larmes me faisais goûter un incompréhensible Amour, et augmentait en moi
le désir d’aimer Jésus et de souffrir pour lui encore plus.
AU MONASTÈRE DES VISITANDINES
Le temps de la retraite que j’avais tant désiré approchait, et le premier Mai
1899 à trois heures, je me suis rendue au Couvent. J’ai cru entrée au Ciel
même! Quelle consolation! Pour la première fois j’interdis aux membres de ma
famille, de venir me voir durant cette période parce que ces jours-là étaient
tous à Jésus. Le soir du même jour où je suis entrée, Monseigneur est venu et
m’accordât la permission (comme le désirait également la M. Supérieure), non de
la faire en privé, mais à titre d’essaie plus révélateur, je devais la faire
avec les autres Sœurs, faisant en tout, les mêmes exercices qu’elles faisaient.
Évidemment, je n’allais pas pouvoir me recueillir autant, mais j’ai obéit sans
répliquer. La Mère Supérieure mit la Maîtresse des Novices en charge de moi.
Elle me donna un programme et un horaire à suivre durant les jours de la
retraite.[46]
Je devais me lever à 5 :00 heures; aller au chœur à cinq heures et demie pour
recevoir la Sainte Communion, et réciter l’office de ‘Prime’ et de ‘Sexte’[47]
avec les Sœurs. Ensuite je devais quitter le Chœur et aller prendre le petit
déjeuné, et une demie heure plus tard, rejoindre ma cellule.[48] À 9 :00 heures
je devais à nouveau me rendre au Chœur pour entendre la Messe Communautaire et
réciter l’office de ‘None’. Ensuite, à 9 :30 heures, lorsqu’il le pouvait,
venait nous faire une petite prédication. Mais s’il ne pouvait pas venir, je
devais faire la méditation d’un livre qu’il m’avait envoyé. Il venait alors
dans la soirée pour me faire quelque exhortation. À 10:15 heures, quand la
méditation était terminée, j’allais faire une visite à Jésus avec les autres
Sœurs. De 10 :30 heures à 11 :30 heures, c’était l’heure du déjeuné. De là
jusqu’à 12 :30, nous avions une récréation. (J'obtins de Monseigneur la
permission de faire une seule période de récréation par jour avec les Sœurs, parce
que le soir je voulais avoir le plaisir de passer la récréation du soir dans le
Chœur avec Jésus.) À 12 :30, je me rendais au Noviciat jusqu'à 3 :00 heures
pour faire du travail manuel. À 3 :00, nous allions de nouveau au Chœur pour
réciter les ‘Vêpres’, ensuite se réunissait toute la Communauté pour entendre
un enseignement de la Supérieure jusqu’à 5 :00 heures. À 5 :00 heures nous
allions encore à l’Église pour réciter ‘Compline’, qui était suivit d’une heure
de méditation, que nous faisions de la manière qui nous plaisait. Après la
méditation, nous allions encore au réfectoire et à la récréation. Cette période
de récréation, je la passais avec la Mère Supérieure dans sa chambre, ou bien
dans le Chœur. À 8 :30 heures, la Communauté se réunissait encore pendant
environ une demie heure pour réciter ‘Matines’, et à 9 :00 heures nous allions
au lit.
Mon Père, il me sembla que ce mode de vie était trop facile, ou trop
confortable pour des religieuses, et au lieu de l’affectionner, j’ai commencé
au contraire à prendre cette manière de vivre en aversion. Les Novices, qui
avaient toutes de la sollicitude pour moi, me conseillaient de temps à autre,
et me parlaient des autres choses de la vie commune, qui étaient plus
agréables, mais ces choses n’avaient pour moi aucun attrait qui soit. La chose
qui préoccupait mes pensées et qui m’affligeait, était que je doive retourner
dans le monde. J’aurais préféré demeurer là-bas, (bien que je ne me sente
aucunement ‘transportée’), que de retourner à nouveau en des lieux où il y
avait tant d’occasions d’offenser Jésus. J’ai supplié Monseigneur de bien
vouloir m’accorder la permission de ne plus sortir du Couvent mais d’y
demeurer.
Avec la permission de la Mère Supérieur et de toute la Communauté, j’ai demandé
la permission à l’Archevêque[49] d’y demeurer. Mais il ne le permit pas, disant
que ma santé était encore si fragile que je devais enfiler un support de fer
pour soutenir mon dos. (Je ne sais vraiment pas qui a pu rapporter ceci à
l’Archevêque!) Alors la M. Supérieur, au nom de l’obéissance, me commandât
d’enlever ce support de fer. Je me suis mise à pleurer en recevant cet ordre
parce que je savais très bien que je ne pouvais pas m’en passer. J’ai couru au
Noviciat et j’ai prié mon cher enfant Jésus, et ensuite je me suis précipitée
dans ma chambre et me le suis enlevé. Et maintenant, il s’est presque écoulé
deux années depuis, sans que je ne le remette, et je suis très bien.[50]
La Supérieure apprenant la chose, se hâtât de prévenir Monseigneur afin d’en
avertir l’Archevêque. Il ne restait qu’un jour avant que la retraite ne
s’achève. Monseigneur vint donc pour entendre ma confession et me demander si
je voudrais bien demeurer au Couvent 12 jours de plus, car le 21 Mai, quelques
unes des Sœurs allaient faire leur Profession, et il voulait que je sois
présente pour voir cela.
Je fus très contente de demeurer avec elles, mais une chose était clair dans ma
tête : Cette vie était beaucoup trop confortable pour moi. J’avais tellement
péché que je devais faire davantage pénitence. Je révélai mes craintes à Jésus,
après à Communion, et Jésus, étant toujours très sensible à mes misères, me
consolait et se faisait toujours sentir à mon âme, me rassura par des paroles
pleines de consolations. Comme Monseigneur le désirait, je fus présente à
l’occasion de la Profession de quatre Novices. Ce matin-là j’ai pleuré
beaucoup. La présence de Jésus m’émut plus que d’habitude, et quelques Sœurs
l’ayant remarqué, sont venues à moi et m’ont demandé si j’avais besoin de
quelque chose car j’étais sur le point de m’évanouir. (À vrai dire, les Sœurs
avaient oublié de me donner le petit déjeuné, et oublièrent aussi de me donner
le dîner, alors je n’ai mangé qu’après 1 :00).
J’ai cependant reçu un sévère reproche pour cela, tel que je le méritais, en
fait. J’aurais dû aller au réfectoire moi-même quand la cloche a sonné, mais
j’avais eu honte, ou plutôt, (regardez mon Père à quel point j’avais de malice
et à quel point j’étais conduite par le respect humain), habituellement la Mère
Supérieure me gardait toujours près d’elle, où que nous soyons. Mais le jour de
la Profession, les Novices qui professent prennent place auprès de la M.
Supérieure, alors je suis demeurée dehors; mon orgueil m’empêchais de prendre
la seconde place auprès d’elles, alors je restai sans manger.
Mon Dieu! Je méritais bien pire! Mais Jésus me supporta encore. Il m’a punit en
ne se faisant pas sentir pendant plusieurs jours. J’ai beaucoup pleuré à propos
de cette histoire, mais Jésus m'envoya de nouveau mon Ange Gardien me dire : ‘Bienheureuse
sois-tu, fille, d’avoir part à ce juste châtiment!’... Je ne compris pas ses
paroles[51] mais elles m’apportèrent de la consolation au cœur.
RETOUR DANS SA FAMILLE NOSTALGIE DU CLOÎTRE – ESPOIRS DÉÇUES
Mon Dieu! Encore une nouvelle déception : Le jour suivant je devais quitter le
Couvent et retourner à la maison. J’aurais tant voulu que ce jour n’arrive pas,
mais malheureusement il était là. À environ 5 :00 heures du soir, le 21 Mai
1899, je dû sortir. J’ai demandé en pleurant, la bénédiction de la M.
Supérieure; j’ai dit au revoir aux Sœurs, et je suis partie. Mon Dieu! Quel
déchirement!
Mais une bien plus grande douleur devait rapidement suivre celle-ci. Je suis
retournée dans ma famille mais je n’étais plus capable de m’adapter : mon cœur
et mes pensées étaient fixés sur l’idée de devenir une religieuse et personne
ne pouvait m’en décourager. Dans le but de quitter le monde, j’ai sérieusement
considéré de devenir une Sœur Visitandine immédiatement. Presque chaque jour je
courrais au Monastère où les Sœurs m’avaient promise qu’au mois de Juin, à la
fête du Sacré-Cœur de Jésus, elles me prendraient avec elles.
Je dois dire toutefois que mon cœur n’était pas pleinement enchanté, parce que
je savais que la Règle Visitandine était trop confortable. Plusieurs fois, en
différentes occasions, Jésus m’avait dit : ‘Ma fille, pour toi il faut une
règle plus austère.’ Mais j’ai rarement prêté attention à ces paroles et je
demeurais ferme dans mon intention.[52]
Nous entrions maintenant dans le mois de Juin, et je m'aperçus que les Sœurs
commençaient à avoir une attitude différente, mais je ne m’en inquiétais pas
vraiment. Chaque fois que j’allais voir la Mère Supérieure, elles me disaient
qu’elle ne pouvait pas venir, et elle m’envoyait sois l’une, soit une autre,
pour me répondre. À un certain moment, elles commencèrent à me parler
franchement et à me dire qu’à moins de leur produire au moins 4 certificats
médicaux, je ne serais pas acceptée. J’ai bien essayé de remplir cette
condition mais chaque tentative était vaine; les médecins s’y refusaient. Un
jour les religieuses me dirent que, lorsque j’aurais obtenue les certificats,
elles me prendraient immédiatement, mais pas autrement. Leur décision ne me
troublât pas le moins du monde parce que Jésus ne manquait jamais de me
consoler par tant de grâce.[53]
UNE GRÂCE TRES GRANDE : LES STIGMATES [54]
Le 8 Juin,[55] après la Communion, Jésus m’avertit que ce soir-là, il
m’accorderait une immense grâce. Ce même jour je suis allée me confesser et
j’en parlai à Monseigneur. Il me dit d’être très attentive afin d’être en
mesure de tout lui rapporter par la suite.
Arrivé au soir, et tout soudainement; plus tôt que d’habitude, j’ai ressentit
une douleur intérieure de mes péchés, plus profonde que toutes celles que
j’avais expérimentées auparavant.[56] En fait, cette émotion si intense
m’amenât très très près de la mort.[57] Après cela, mon âme fut toute envahie
d’Esprit Saint. Mon intelligence ne pouvait penser à rien sinon à mes péchés et
aux offenses faite à Dieu. La mémoire me les rappelait tous et me faisait voir
tous les tourments qui Jésus avaient souffert pour me sauver, et la volonté me
les faisait tous détester et promettre de vouloir tout souffrir pour les
expier. Une foule de pensées envahirent mon esprit; pensées de douleur;
d’amour, de crainte, d’espoir et de réconfort.
Suite à cet envahissement de l’âme, je fus rapidement ravie en esprit, hors de
mes sens terrestre, et me suis retrouvée devant ma Mère Céleste. À sa droite se
tenait mon Ange Gardien qui me demandât de faire un acte de contrition.
Quand je l'eus terminé, ma Mère me dit : ‘Fille, en le nom de Jésus, que tous
tes péchés te soient remis!’ Ensuite elle ajouta : ‘Mon Fils Jésus t'aime
énormément, et veut te faire une grâce; saura-tu t’en rendre digne?’ Dans ma
petitesse, je ne savais que répondre. Elle ajouta encore : ‘Je serai ta Mère;
saura-tu te montrer ma vraie fille?’ Elle ouvrit sa tunique et m’enveloppât
avec elle.
À ce moment, Jésus apparut avec ses blessures toutes ouvertes; mais il ne
sortait pas de sang de ces blessures; il en jaillissait des flammes de feu, et
en un instant, ces flammes vinrent toucher mes mains, mes pieds et mon cœur. Je
me sentais mourir et j’allais tomber par terre mais ma Mère me soutint,
enveloppée que j’étais de son manteau. J’ai dû demeurer plusieurs heures dans
cette position. Alors ma Mère me baisa au front et tout est disparu et je me
suis retrouvée à genoux sur le plancher; mais je ressentais encore une forte
douleur aux mains, aux pieds et au cœur.
Je me suis levée pour me mettre au lit et j’ai remarqué que le sang coulait des
endroits où je ressentais de la douleur. J’ai recouvert ces endroits du mieux
que je pouvais, et avec l’aide de mon Ange, je pu monter sur le lit. Ces
douleurs et souffrances, plutôt que de m’affliger, me remplissaient d’une paix
parfaite. Au matin, j’ai pu, mais avec peine, aller à la Communion. J’ai enfilé
une paire de gants pour me cacher les mains. Je pouvais à peine me tenir sur
mes pieds endoloris. À chaque pas, je croyais mourir. Ces douleurs durèrent
jusqu'au Vendredi, à 3 heures; fête solennelle du S. Cœur de Jésus.[58]
J’aurais dû aller raconter tout de suite ces choses à mon Confesseur mais je
suis allée me confesser plusieurs fois mais sans jamais lui en dire un mot. Il
me questionna souvent à ce sujet mais je ne voulais pas lui en parler.
LES STIGMATES SE RÉPÈTENT.
Il s’écoulât beaucoup de temps, et chaque Jeudi, environ à 8 :00 heures, je
ressentais les douleurs habituelles. À chaque fois, cela m’arrivait de la même façon
: Je sentais premièrement un profond et intense chagrin pour mes péchés. Ce
chagrin me causait plus de douleur que les douleurs des mains, des pieds, de la
tête et du cœur. Cette douleur de mes péchés me réduisait dans un état de
‘tristesse à la mort’.[59] Et Cependant, même avec cette grâce merveilleuse qui
m’était faite, je ne m’améliorais pas, mais je commettais chaque jour, un grand
nombre de manquements;[60] désobéissance et manque de sincérité envers mon
Confesseur, et lui cachant toujours quelque chose. L’Ange m’a plusieurs fois
averti qu’il ne se ferait plus voir de moi si je continuais dans cette voie. Je
ne lui obéis pas, alors il est parti; plus exactement, il ne se montrait plus
pendant un temps plus ou moins long.
ARDENT DÉSIR DU CLOÎTRE -- RÉCONFORTS ET REPROCHES DE JÉSUS
Durant ce temps, mon désir de devenir monial allait toujours en augmentant.
J’en parlai à mon Confesseur, mais il me donnait des réponses peu consolantes.
Un matin où je sentais ce désir plus fort que jamais, je m’en suis délesté à
Jésus, qui m’a dit : ‘Fille, quelle est cette crainte? Place donc ce désir dans
Mon cœur et personne ne pourra jamais l’en arracher.’ Jésus me parlât de cette
façon parce que mon désir d’aller au Couvent et m’unir à Lui était si grand; et
je craignais que certaines personnes puissent m’en empêcher. Mais Jésus me
consolât immédiatement avec ces paroles et beaucoup d’autres encore que j’ai
oubliées.
Jésus ne manquait jamais de se faire sentir et de se faire voir, spécialement
quand j’étais affligée. Un jour (qui mérite une remarque) j’ai été réprimandée
par mon frère comme je le méritais, parce que je sortais trop longtemps pour
aller à l’Église. Outre la réprimande, je reçue aussi une petite gifle, que je
méritais bien. Je m’en suis plainte à Jésus qui parut déplut, et il me fit un
reproche dont les paroles me blessèrent vraiment. Il m’a dit : ‘Fille’, me
dit-il, ‘concours-tu toi aussi à augmenter les peines de mon cœur? Je t’ai
exalté jusqu’à être ma fille et honorée du titre de ‘Servante’, et maintenant,
comment te comporte-tu? Fille arrogante, servante infidèle et mauvaise!’ [61]
Ces paroles firent tant d'impression sur mon cœur, que même si après cela Jésus
ajouta de nouvelles croix, il me donna toujours la force de le remercier sans
plus jamais me plaindre.
Une fois, Jésus me fit un reproche encore plus fort, que je ne compris pas
d’abord mais que plus tard je reconnu pour vrai. Il me dit : ‘Fille’, me
dit-il, ‘tu es trop plaintive dans les adversités, trop indécise dans les
tentations, et pas assez ferme à maîtriser tes inclinations. Je ne veux voir
chez toi que de l’amour; amour dans les adversités; dans la prière; dans les
affronts; l’amour en tout! Et dis-mois, ma fille, peux-tu me refuser cette
juste satisfaction et une si petite récompense?’ Je n'eus pas de mots pour
répondre à Jésus; le cœur m'éclatait de douleur. Après un moment je lui ai dite
ces paroles dont je me souviens très bien : ‘Mon cœur’, dis-je à Jésus, ‘est
prêt à faire n’importe quoi. Il est prêt même, à éclater de chagrin, si vous le
voulez, Mon Dieu!’
LES SAINTES MISSIONS À SAINT MARTIN
Le mois de Juin tirait déjà à sa fin et en cette période allait commencée une
S. Mission à S. Martin.[62] J’ai toujours préféré manquer la Mission que de
manquer les sermons à propos du Cœur de Jésus qui se donnaient à l’Église de la
Visitation. Mais ces dernières se sont terminées et j’ai commencé chaque soir à
assister aux sermons qui se donnaient à S. Martin. Je ne peux pas décrire la
profonde émotion que j’ai ressentie quand j’ai vu ces prêtres prêcher! Le
saisissement fut très grand parce que je reconnus que leur habit était de même
sorte que celui que portait le Confrère Gabriel la première fois qu’il
m’apparut. Je fus saisie d’une telle affection pour eux que je n’ai manqué
aucun sermon à partir de ce jour, jusqu’à la fin de leur Mission.
Le dernier jour de la Mission arriva et tout le peuple était réuni à l’Église
pour prendre la Communion générale. J’étais au milieu de cette grande foule, et
Jésus aimait ce qu’il voyait, et fit reposer une grande faveur sur la chose. Il
se fit fortement sentir à mon âme et m’a dit : ‘Gemma, est-ce qu’il te plaît
cet habit dont ce prêtre est revêtu?’ (Il m’indiquât un Passioniste qui se
trouvait à quelque distance de moi) Je n’ai pas eu besoin de répondre à Jésus
avec des mots car mon cœur parlait bien davantage par ses palpitations. Jésus
ajouta : ‘Est-ce qu’il te plairait d’être revêtue du même saint habit?’ ‘Mon
Dieu! Oui!’, m’exclamais-je… Jésus ajoutât : ‘Tu seras une fille de ma Passion,
et une Bien-aimée parmi elles toutes. L’un de ces fils (ces prêtres), deviendra
ton Père.[63] Va, et révèle-lui toute la chose.’ Et j’ai compris que Jésus
m’indiquait le Père Ignazio.
J’obéis en effet, mais le soir; attendant la fin de la Mission. Je suis allée à
l’Église, mais peu importait les efforts que j’y apportais, je n’ai pas réussi
à trouver le courage de parler de toutes les choses qui me concernent. Au lieu
d’aller au Père Ignazio, je suis allée voir le Père Gaetano, et avec grande
difficulté,[64] je lui ai fait part de toutes les choses qui me sont arrivées
dans le passé et dont j’ai fait mention ici. Il m'écouta avec une infinie
patience et il me promit que le Lundi suivant il reviendrait à Lucca et
pourrait alors avoir plus de temps à consacrer pour entendre mes déclarations.
La chose était réglée. Une semaine plus tard, je suis donc allée de nouveau lui
révéler mes choses, et j’ai continué d’aller le voir quelques autres fois
ensuite.
Jusqu’à aujourd’hui, par le moyen de ce prêtre, j’ai fait la connaissance d’une
Dame de qui je reçois encore l’amour d’une mère, et que je n’ai cessé de
considérer comme telle.[65]
LES TROIS VŒUX
La seule raison pour laquelle je suis allée faire mes confessions à ce prêtre
était celle-ci : Mon Confesseur ordinaire m’avait interdit plusieurs fois de
faire les trois vœux; de chasteté, d’obéissance et de pauvreté, parce que
ceux-ci me seraient impossible à observer tant que vivrais dans le monde. Moi
qui avais toujours eu le grand désir de les faire, je profitai de cette occasion,
et ce fut la première chose que je lui demandai. Ce qu’il me permit
immédiatement de les faire à partir du 5 Juillet jusqu’à la fête solennelle du
8 Septembre, pour les renouveler ensuite. Je fus très contente de cette
heureuse tournure des choses. Ce fut pour moi une consolation majeure.
Au prix d’une grande patience de la part de ce prêtre, et d’une grande gêne de
la mienne, je lui révélai tout. Je lui racontai toutes les grâces singulières
et personnelles que le Seigneur m’avait faite, des nombreuses visites de mon
Ange Gardien, des apparitions de Jésus en personne, et aussi de quelques
pénitences que je faisais chaque jour de mon propre chef et sans la permission
de personne. Il me commandât sur le champ de cesser de faire ces choses et il m’enlevât
quelques uns des instruments dont je me servais. Alors le prêtre me parlât
franchement et me dit clairement que si je trouvais qu’il ne me dirigeait pas
proprement, il fallait alors peut-être qu’il aille parler à mon Confesseur
habituel.
Je ne voulais pas faire cela car je prévoyais déjà la belle pétarade[66] que
cela ferait, et je craignais le danger d’être abandonnée par Monseigneur pour
mon manque de sincérité et de confiance en lui. Alors, à aucun prix je ne
voulais lui dire le nom de mon Confesseur, en disant que je ne le connaissais
pas. Et je ne rappelle pas bien si j’ai peut-être même inventé un faux nom…[67]
Mais ma petite ruse ne fit pas long feu. À ma grande honte, je fus découverte.
Le Père Cajetan savait que Monseigneur était mon Confesseur, mais ne pouvait
pas lui parler, si je ne lui donnais pas la permission. Enfin, après l’avoir
gardé en suspend pendant un bon moment, je lui ai finalement donné la
permission et il s’est révélé que les deux hommes étaient parfaitement
d’accord. Monseigneur me donna la permission de faire mes confidences à ce
prêtre, n’importe quand, et ne me fit aucunement les reproches que j’aurais
bien mérités. En passant, je lui ai parlé des trois vœux que j’avais faits. Il
les approuvât et en ajoutant un autre, qui fut celui d’être ‘sincère avec mon
Confesseur.’ De plus il me commandât de demeurer très secrète, et de ne parler
des affaires de mon âme qu’à lui seul.
FUTILE VISITE D’UN MÉDECIN ET DES REPROCHES QUE JÉSUS EN FIT
Entre temps les manifestations[68] du Vendredi continuaient, et Monseigneur
crut bon qu’un docteur vienne me visiter durant l’une d’elles sans que je le
sache, mais j’en fus avertis par Jésus en ces termes : ‘Dis à ton Confesseur
qu’en présence du médecin, je ne ferai aucune des choses qu’il désire.’ Alors
suivant les ordres de Jésus, j’ai transmis l’avertissement au Confesseur, mais
il fit quand même les choses à sa manière, et les choses se sont passées telles
que Jésus l’avait dit, comme vous le savez déjà.
Mon Père, à partir de ce jour, une vie nouvelle commença pour moi et j’aurais
tant à en dire ici, mais Jésus voulant, je vous les dirai quand nous serons
seuls (en confession).
Voilà la première et plus belle humiliation que mon cher Jésus fit. Mon amour
propre et mon grand orgueil s’en sont vraiment ressentis. Mais Jésus, dans son
infinie charité, continuât à me dispenser ses grâces et ses faveurs. Un jour
Jésus me dit affectueusement (cher Père, parce que Jésus n’a prononcé ces
paroles que pour moi, je rapporterai donc uniquement celle-ci, mais peut-être
les devinerez-vous sans que je ne vous les dise toutes) : ‘Fille, que dois-je
penser, quand dans tout tes doutes, tes afflictions et tes adversités, tu as
moins recours à moi, et qu’à la place, tu recoures davantage à tous pour
trouver du soulagement et du réconfort?’ Cher Père, comprenez-vous? Ce fut un
reproche de Jésus bien justifié et que je reconnus avoir bien mérité. Néanmoins
j’ai continué comme d’habitude et Jésus, de nouveau me réprimandât, disant :
‘Gemma, crois-tu que je ne sois pas offensé quand, dans tes plus grands
besoins, tu me préfères à des choses qui ne t’apporte pas de réelles
consolations? Je souffre ma fille’, me dit-il, ‘quand je te vois m’oublier.’ Ce
dernier reproche me fut suffisant, et me détacha entièrement de toute créature
dans le but de rechercher mon Créateur en toutes choses.
LE PÈRE GERMANUS
Je reçue alors une autre défense de mon Confesseur regardant toutes les choses
extraordinaires qui me survenaient le Jeudi et le Vendredi, et Jésus obéit
pendant un moment, mais ensuite, ces manifestations sont revenues plus
fortement que jamais. Maintenant je n’avais plus peur de révéler chaque chose
(à mon Confesseur), et il me dit rondement et nettement que si Jésus ne lui
avait pas fait voir ces choses si clairement, il n’aurait jamais cru à de
semblables fantaisies. Alors sans perdre de temps, je fis ce même jour, une
prière spéciale à Jésus à ce propos. Et voici, comme cela m’arrive souvent, je
me suis sentie remplie de l’Esprit et bien vite, ravis en extase. Je me suis
retrouvée devant Jésus, mais il n’était pas seul. Près de lui il y avait un
homme aux cheveux blancs et à ses habits, je reconnus que c’était un Prêtre
Passioniste. Il avait les mains jointes et il priait; il priait avec grande
ferveur. Comme je le regardais, Jésus prononça ces mots : ‘Ma fille, le
reconnais-tu?’ Je répondis non, comme c’était le cas. Il ajouta :’Regarde, ce
prêtre sera ton nouveau Directeur; celui-ci reconnaîtra en toi, pauvre
créature, l’œuvre infinie de ma miséricorde.’[69]
Après cet événement, je n’y pensai plus jusqu’au jour où, par chance, je vis un
petit portrait. Il s’agissait justement du prêtre que j’avais vu près de Jésus,
quoique la photographie lui ressemble peu. Cher Père, mon union avec vous dans
la prière débutât dès le moment où je vous ai vu pour la première fois avec
Jésus dans la vision. À partir de ce moment, j’ai toujours désiré vous avoir
aux alentours, mais plus je le voulais, plus la chose semblait impossible. Je
priais pour cela plusieurs fois par jour, et après plusieurs mois Jésus me fit
le plaisir que vous veniez me voir.[70]
Maintenant je cesse d’écrire, parce qu’à partir de ce temps jusqu’à maintenant,
vous m’avez toujours connu et vous savez tout ce qui me concerne.
GEMMA
The Autobiography of St Gemma is available in English here:
http://www.stgemmagalgani.com/2008/11/autobiography-of-saint-gemma-galgani.html
Aussi en Italien à cette adresse :
Monastero-Sanctuaire de Saint Gemma Galgani
Dehors Porte Elisa
Lucque, Italy 55100
Je téléphone : 0583 91724
http://www.santagemma.it/carrello/testi.asp?pn=3
NOTES:
[1] ‘Ce qui manque aux souffrances de Christ, je l’achève en ma chair.’ (Épît.
aux Col. 1:24)
[2] (1362-1419)
[3] Son Confesseur, Msgr. Volpi et le P. Germanus lui interdisaient de prier pour demander la mort.
[4] Ce fut le premier dialogue céleste mentionné par Gemma. Elle avait alors sept ans et deux mois.
[5] L’année 1886.
[6] Il s’agit de son frère Gino, prêtre, mort en 1894.
[7] Les frères Guido, Ettore, Gino, Antonio ; les sœurs Angela et Julie.
[8] Ces religieuses étaient des ‘Oblates du Saint-Esprit’, aussi appelées les sœurs de Sainte Zita. Cet Ordre fut fondé par la servante de Dieu : Elena Guerra.
[9] La pieuse religieuse qui savait si bien parler de la Passion était Sœur Camilla Vagliensi.
[10] Comme elle le mentionne plus haut, elle est demeurée 15 jours au couvent. Nous supposons donc qu’elle y demeura encore 5 jours après sa communion; ce qui est d’ailleurs confirmé ailleurs par Msrg. Volpi.
[11] Giovanni Volpi, promu évêque en 1897, fut le Confesseur ordinaire de notre Sainte jusqu'à sa mort. (Confesseur, mais non Directeur.)
[12] Dans ses écrits, Gemma parlait fréquemment de ses péchés au superlatif. Son horreur pour ce qu’elle appelait ‘ses péchés’, indique à quel point elle était éclairée par Dieu.
[13] Ces paroles sont la confirmation de la belle innocence de Gemma. Son Confesseur, qui la connaissait bien, jugea sagement qu’elle n’en avait pas besoin.
[14] Il s’agissait de Elisa et Elna Galgani; deux religieuses.
[15] Cette retraite eut lieu en 1891, durant laquelle Gemma allait connaître un grand changement et se donner entièrement à Jésus.
[16] Cette nouvelle institutrice était Sœur Julie Sistinie.
[17] Il mourut le 11 septembre 1894.
[18] Le mot que Gemma a utilisée est ‘inspirations’.
[19] Le mal consistait en une carie osseuse, on apprit qu’un banc lui était tombé sur le pied pendant qu'elle était au couvent de Ste-Zita.
[20] L'opération fut accomplie par trois docteurs, et consistait à enlever les restants d’une tumeur en raclant l’os du pied : opération très douloureuse mais que la jeune Sainte soutint avec une patience à éveiller l'admiration des personnes présentes, et mêmes des médecins. Plus tard la tante Elisa rendit ce témoignage : ‘Ma sœur Elena et moi, ainsi que Guido, qui restèrent là pour assister à l’intervention pouvons témoigner que jamais elle n’émit de plainte, ni durant, ni après l'opération. Et un des médecins, c'est-à-dire M. Gianni, lui dit après l'opération : Chère enfant! Tu as eu un grand courage!’ Gemma répondit au médecin par un simple sourire. Le lecteur comprendra que les larmes et les hurlements dont elle a parlés, ne durent pas être autre chose que quelques gémissements et larmes, qu'elle ne put pas freiner à cause de l'acerbité de la douleur.’
[21] À vrai dire, étant née le 12 mars 1878, Gemma avait 19 ans.
[22] Dans le registre des mortalités de la Paroisse de S. Frediano à Lucca, en l’année 1897, N. 39, il est dit : ‘’Le 11 Novembre 1897, Galgani Enrico fils de Carlo et fils de Margherita Orsini,… assisté du prêtre jusqu'à l'achèvement de la respiration, passa dans l'autre vie à 14.30 heures, à l’âge de 53 ans. Il ne fut pas possible de lui administrer le S. Viatique pour incapacité à le recevoir. Son corps,… fut enterré au cimetière de la ‘’Fraternité de la Miséricorde. ‘’
[23] Il s’agissait de tante Carolina Galgani.
[24] Monseigneur Volpi était son Confesseur habituel.
[25] Ici encore, Gemma exagère sa condition. Ceux qui ont témoignés de sa condition durant cette période, donnent une très différente description d’elle. (*) Note du traducteur : Pour Dieu, les péchés d’intentions et de délectations sont tout aussi graves que les péchés de commissions. Aussi, notre petite sainte les voyait-ils dans toute leur véritable laideur et en ressentait donc une vive culpabilité. Ce qui nous apparaît donc être des exagérations sont en réalité le signe d’une conscience très vivante et très pure.
[26] (*) Note du traducteur : Notre Sainte était toujours sévère à se juger elle-même, cependant, le jugement des autres à son égard était bien différend. Son ancienne institutrice, Suor Julie Sestini, qui, à maintes reprises lui rendit visite, à dit : ‘Elle souffrait beaucoup mais elle était résignée et tranquille. (…..) Je ne me rappelle pas que jamais elle se plaignait des soins de ses tantes ou de ses douleurs. Par contre j’ai entendu ses paroles de résignation à la volonté de Dieu et de son désir du ciel.’ («Summar. supère virtut.», n. 11, & 1) La sœur infirmière qui l'assistait souvent : Suor Maria Angela Ghiselli, des Barbantines, a dit elle aussi : ‘Durant tout le temps où j’ai eu à l’assister, je n'ai jamais entendu chez elle une seule parole d’apitoiement ou d’impatience. Cette maladie était pénible, vraiment pénibles, mais je n'ai jamais entendu une plainte venant d’elle. Telle elle était placée dans son lit, telle elle y demeurait. Je n’ai jamais assisté à rien d'extraordinaire; apparitions ou autres, mais ce que j'ai vu d'extraordinaire, était sa patience édifiante.’ (Ibid., & 7) La tante Elisa, quant à elle, rapporte qu’après un consciencieux examen de la malade, un médecin dit : ‘Il faudra appliquer un fer rouge sur cette tumeur.’ - Et Gemma, en souriant, dit : ‘Est-ce vous qui le ferai Docteur?’ - ‘En effet le docteur appliquât au bas du dos deux fers rouges. Ma sœur Elena était présente; mais je n'eus pas la force d'assister à ce spectacle. Gemma souffrit énormément, mais ma sœur m’a dit que jamais il ne sortit de sa bouche un seul mot de lamentation. Le Docteur Pfanner lui-même, en parlant de l'opération faite à Gemma, dit à ma sœur Elena : ‘Elle fut extrêmement courageuse et pratiquement indifférente à l'acte chirurgical.’ (Ibid., & 16)
[27] En effet, son alitement empêchait le ‘soulagement amoureux’ qu’elle trouvait d’habitude par sa rencontre avec ‘son Jésus’ à l’Église.
[28] I.e. vertueuse; débonnaire.
[29] Gabriel était un Passioniste. À ce moment là, il n’avait pas encore été canonisé mais l’Église lui accordât le titre de ‘Vénérable’.
[30] I.e. Le livre de sa biographie.
[31](*) Note du traducteur : Cette dernière phrase ne signifie pas que Gemma brisa ce vœu. Mais, expérimentant cette nouvelle et grande grâce qui l’enveloppait tout entière, elle ressentait à ce moment, toute la profondeur de son indignité, et exprime l’ampleur et sublime élévation des grâces reçues de Dieu en général, et dont elle réalise n’avoir jamais été à la hauteur d’y correspondre dans une telle mesure…
[32] (*) Note du traducteur : Dès sa jeunesse, Jésus lui avait déjà inspiré un ardent désir de devenir religieuse. Ce désir est toujours allé en grandissant, jusqu’à devenir une véritable flamme dans son cœur, mais elle en fut toujours frustrée dans la suite, les portes se fermèrent partout, jusqu’à sa mort. Certains y voient une contradiction inexplicable, mais la chose est toute simple. Son appel était bien réel. L’aspiration qu’elle éprouvait et qu’elle sentait grandir en elle, venait vraiment de l’Esprit de Jésus également. Cette ‘flamme’, la poussa à se consacrer totalement; ce qui était une excellente chose. Deuxièmement, rencontrant tant de portes s’entrouvrir puis se refermer brusquement, finit par lui briser réellement le cœur… Et selon l’Écriture, ‘Dieu est près de ceux qui ont le cœur brisé et de ceux qui ont l’esprit dans l’abattement.’ (Ps.) Ce brisement fut aussi cause d’un grand rapprochement d’Union mystique entre le cœur de Jésus et son propre cœur. Ce qui fut encore une excellente chose pour elle finalement. Son ‘Protecteur’ Gabriel tentât de l’éclairer sur cette apparente contradiction. Les paroles du Vén. Gabriel peuvent se résumées ainsi : ‘Tu seras une religieuse, non pas à la manière terrestre, mais à la manière céleste. Sois contentée de devenir une religieuse de cœur, et n’y ajoute rien d’autres; n’en recherche pas l’aboutissement temporel. Qu’il te suffise d’être déjà une religieuse aux regards de Dieu. Religieuse, tu l’es déjà dans le monde spirituel.’ C’est pourquoi Gabriel la quittât en l’appelant ‘Ma sœur!’ Gemma ne comprit pas l’essence des paroles de Gabriel et pour cette cause, elle rencontrât de nombreuses contradictions qui la fit souffrir beaucoup moralement. Mais le Dieu qui change l’eau en vin et les pierres en enfants d’Abraham, peut aussi changer la souffrance en or dans le Royaume des cieux…
[33] Sœur Julie Sestini, de l'Institut ‘S. Zita’.
[34] Le personnage céleste qui apparaissait à S. Gemma était son cher protecteur S. Gabriel. En effet, cela fut déposé par la Sœur Julie Sestini : ‘J’étais venue voir Gemma le dimanche suivant, et lui dit, je voudrais savoir avec qui vous disiez la Neuvaine? Avec les tantes? Avec les sœurs? - et elle répondait toujours avec un sourire : ‘Non, non’, et finalement elle ajouta : - Avec le Ven. Gabriel qui vient m'aider à dire le ‘Pater’. – Par une heureuse coïncidence, S. Gabriele et S. Marguerite Marie Alacoque furent ensemble canonisés par le Pape Benoît XV, le 13 mai 1920. Cette année-là, le 28 avril, fut aussi introduite la cause de la Béatification de S. Gemma Galgani.’
[35] Qu’on appelait aussi les ‘Sœurs Visitandine.’
[36] Trad. Elle décrit ici sans le savoir, les révélations spirituelles intérieures dont les très grands mystiques étaient favorisés, et qu’on appelle des ‘grâces séraphiques.’
[37] ‘L’Heure Sainte’, c'est-à-dire une heure d'oraison le jeudi soir, en compagnie de Jésus agonisant dans le jardin, tout comme son ancienne maîtresse, Sœur Julie Sestini, le suggéra auparavant à Gemma.
[38] (*) Note du traducteur : Quand l’Ennemi de notre foi ne réussit pas à nous vaincre dans un domaine, il nous attaque dans un autre. Gemma, par la persévérance de ses prières, avait vaincu cette première attaque morale. L’Ennemi l’attaquât donc sur le plan physique.
[39] Les écrivains Mystiques donnent ce signe comme l’un des critères pour juger si une dite apparition vient de Dieu. Le P. Germanus, dans son livre : ‘La Vie de Gemma Galgani’ dit : ‘Voici, au dire des théologiens, la différence entre les apparitions célestes et celles qui sont diaboliques. Les célestes, communiquent d’abord de la crainte mais qui s’enfuie vite, suivit ensuite par une grande paix d’esprit. Les autres, inspirent premièrement une fausse sûreté, après laquelle se changent en un grand trouble d'esprit et de véritable frayeur. Sachant cela, il est facile ensuite de distinguer les unes des autres.’
[40] Elle ne reçue pas la Communion des mains d’un prêtre, comme dit la Sainte un peu plus loin, mais comme par prodige. Ce ne fut pas la première fois qu’elle reçue le Seigneur de cette façon. Le P. Germanus a dit : ‘Nous avons eu connaissance que cela se produisit trois fois. Mais il y a des raisons de croire que cela est arrivé plusieurs fois.’
[41](*) Note du traducteur : Peut-être par humilité ou plus probablement par crainte que son expérience, si extraordinaire, ne soit mal comprise et mal jugée. On se rappellera que le jeune Joseph, fils du patriarche Jacob, avait coutume de raconter ses songes à ses frères. Un jour ses frères virent arriver le jeune Joseph; ils se dirent alors l’un à l’autre : ‘Voici le faiseur de songes qui arrive…’ Et le jeune Joseph se retrouva le même jour, au fond d’un puits…
[42] Trad. Comprenant évidemment toutes les autres blessures qui y sont rattachées; comme la plaie de côté fait par la lance; les clous, la meurtrissure de l’épaule et des coups au visage.
[43] I.e. La flagellation, qui fit des entailles profondes et rendit l’effusion de sang abondant.
[44] Trad. On se souviendra de cet épisode dans la vie de Moïse qui, sur la montagne du Sinaï, passa 40 jours dans la Gloire de Dieu, sans manger, sans boire et sans dormir. (v. Deut. 9:9) La présence puissante de la Gloire de Dieu suspend les besoins naturels du corps. C’est ce don Gemma rend témoignage sans le savoir.
[45] Gethsémani.
[46] La Supérieure était la Mère Marianna Giuseppina Vallini, et la Maîtresse du Noviciat : Sœur Maria Giuseppa Guerre. Toute deux de Lucca
[47] Les prières du matin.
[48] Chambre à coucher, qui servait également de lieu de prière, de méditation et d’exercices spirituels personnels.
[49] Monseigneur Nicolas Ghilardi, archevêque de Lucca, et dont Monseigneur Volpi était alors l’auxiliaire.
[50] Trad. Gemma a fait preuve ici d’une grande foi. Malgré sa crainte, elle obéit par la foi. Oser obéir par la foi peut nous obtenir de grandes choses de Dieu. Par exemple, on se rappellera d’un épisode de l’Évangile où l’apôtre Pierre, obéissant à la l’ordre de Jésus, reçut lui aussi une grande bénédiction. ‘Jésus dit à Pierre : ‘Avance en pleine eau, et jetez vos filets pour pêcher.’ Simon lui répondit : ‘Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre; mais, sur ta parole, je jetterai le filet.’ L'ayant jeté, ils prirent une grande quantité de poissons, et leur filet se rompait.’ (Év. S. Luc, 5 :4 à 6)
[51] Trad. La signification de la parole de l’Ange se trouve dans les Écritures Saintes; selon qu’il est écrit : «Mon fils, ne méprise pas les châtiments du Seigneur, et ne perd pas courage lorsqu’il te reprend… Dieu nous châtie pour notre bien, afin que nous participions à sa sainteté. Il est vrai que tout châtiment semble d'abord un sujet de tristesse, et non de joie; mais il produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice.» (Épître aux Héb. 12 :5 & 10-11)
[52] Trad. Ce ne sont pas vraiment les refus que Gemma essuyaient qui étaient la cause de ses chagrins, mais un trop grand entêtement à ce qu’elle croyait être la volonté de Dieu. Sa volonté propre y était trop mêlée et Dieu dû briser cet entêtement par des difficultés et des déceptions. Pour conformer notre volonté à celle de Dieu, il n’y a souvent qu’un seul moyen : passer du temps entre le marteau et l’enclume; jusqu’à ce que le fer ramollisse et se mette à ressembler à ce que le Forgeron Céleste désire former de lui.
[53] Trad. Au milieu de toutes ces déceptions, pour ne pas qu’elle s’écroule entièrement, Jésus la consolait pour lui marquer son amour, mais cela ne constituait toujours pas l’approbation de ses démarches.
[54] Suprême insigne de la faveur divine.
[55] 8 Juin 1899, veille de la fête du Sacré Cœur de Jésus.
[56] Plus les faveurs de Dieu sont grandes envers une âme, plus Il donne à cette âme de ressentir son indignité à les recevoir. C’est l’un des signes les plus sûrs pour discerner les vraies faveurs célestes des contrefaçons diaboliques.
[57] Trad. Ce phénomène n’est pas nouveau dans les anales de l’hagiographie. Le vieil apôtre S. Jean, décrit une sublime apparition de Jésus en ces termes : ‘…son visage était comme le soleil lorsqu'il brille dans sa force. Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort.’ (Rév. 1 :16-17)
[58] Cette réception des stigmates prit place à la maison de Gemma, 13 Via del Briscione. Cette rue est maintenant appelée Via S. Gemma Galgani.
[59] Trad. État dépressif caractérisé par la culpabilité de l’état humiliant où l’on se trouve quand toute notre propre justice a été anéantie et que l’on a à porter un fardeau trop lourd pour nous-mêmes. Le prophète Élie vécu une phase semblable dans sa vie; selon qu’il est écrit : ‘Pour lui, il alla dans le désert où, après une journée de marche, il s'assit sous un genêt, et demanda la mort, en disant: C'est assez! Maintenant, Éternel, prends mon âme, car je ne suis pas meilleur que mes pères.’ (I Roi 19.4)
[60](*) Note du traducteur: Les lecteurs auront déjà devinés que les nombreux et grands péchés dont s’est plainte souvent durant sa vie, se manifestaient plus au niveau des manquements à la Perfection qu’à des péchés de commissions.
[61] Trad. Je crois qu’il serait utile ici, de s’arrêter et d’expliquer pourquoi le Seigneur Jésus était quelquefois si sévère avec sa Servante. Gemma a souvent parlé de son orgueil difficile à mâter. L’apôtre Paul a écrit : 'Et pour que je ne sois pas enflé d'orgueil, à cause de l'excellence de mes révélations, il m'a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter et m'empêcher de m'enorgueillir.' (Épître de S. Paul; IICor. 12:7) Le Roi David exprime la même idée en disant : ‘Avant d'avoir été humilié, je m'égarais; maintenant j'observe ta parole.' (Psaume 119:67) Et encore : 'Il m'est bon d'être humilié, afin que j'apprenne tes ordonnances.' (Ps. 119:71) Considérons également les deux citations suivantes : ‘L’âme qui s'est imprégnée d'humilité possède la garantie de son union à Dieu.’ (Père Fernand Fortin) 'Les pluies de la grâce de Dieu coulent sur les humbles comme les eaux coulent sur les vallons; et comme l'abondance des eaux rend les vallons fertiles, ainsi l'abondance des dons de Dieu fait que les humbles produisent beaucoup plus de fruits que les autres.' (S. Augustin) Jésus réprimandait donc sa Servante par d’humiliantes réprimandes, afin de détruire en elle toute trace d’orgueil et lui permettre de s’élever encore plus en Perfection.
[62] Les saintes Missions se tinrent dans l'Église métropolitaine de S. Martino, du 25 Juin au 9 Juillet 1899, et furent prêchés par les Pères Passionistes suivants : Gaetano, Adalberto, Callisto et Ignazio. Ces Missions furent bénies de Dieu, et portèrent grands fruits.
[63] Père spirituel; c’est-à-dire, son Directeur.
[64] ‘Avec grande difficulté’, dans le sens ici, de se faire violence à soi-même.
[65] Cette Dame était Cecilia Giannini, chez laquelle Gemma vécue durant les dernières années de sa vie.
[66] I.e. Le brouhaha, le ‘free-for-all’.
[67] (*) Note du traducteur : Je ne soutiens pas, personnellement, la thèse qui veut que la Sainte ait dit ne pas se souvenir du nom de son Confesseur par ‘restriction mentale licite’ (comme le disent les théologiens). Je vois plutôt ici un passage très humoristique. Une jeune fille nerveuse et presque terrorisée par toutes ces figures d’autorité autour d’elle, qui essaie tant bien que mal, de se sortir d’un pétrin humiliant où ce bel enfant s’est mise les pieds elle-même. Quart d’heure très suant pour elle certainement, mais avec le recule, très drôle à imaginer pour nous. Pour ma part, j’y vois un ou deux petits mensonges blancs, fait sans malice. Notre Seigneur se servit simplement de cette mise en situation de honte pour l’humilier et la rendre plus humble encore.
[68] I.e. Les Saintes Stigmates.
[69] Trad. Il paraît évident que le manque de foi du premier Confesseur
offensât le Maître, et fut cause de son remplacement par un homme remplit de
piété et de foi; selon qu’il est écrit : ‘Jésus dit à Thomas : Parce que tu as
vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru!’ (Év. S. Jean, 20
:29)
[70] C’était le Père
Germanus, à qui Gemma écrivit sa première lettre le 29 Janvier 1900, lorsqu’il
vint à Lucca au début du mois de septembre de la même année.
SOURCE : http://www.stgemmagalgani.com/2009/11/autobiographie-de-sainte-gemma-galgani.html
SA VIE
Gemma Galgani naquit le
12 mars 1878 près de Lucques, en Toscane. Elle mourut à Lucques, à l’âge de 25
ans. Elle fut béatifiée en 1933 par Pie XI, et canonisée en 1940, par Pie XII.
Gemma est un témoin précieux [2] pour
tous ceux qui sont appelés à la sainteté, dans le monde, et quel que soit leur
état de vie.
Gemma Galgani, mystique
et stigmatisée, appartient à la lignée des âmes que le Seigneur se choisit, au
cours des siècles, pour achever sa Passion et son œuvre rédemptrice. On peut
citer, par exemple, St Ignace d’Antioche, Ste Agnès, au 4ème siècle, Ste
Catherine de Sienne, au 14ème siècle, Marthe Robin au 20ème siècle.
Gemma fut une mystique
comme le furent St Augustin, Thérèse d’Avila, St Jean de la Croix, et de
nombreux autres. Comme St Paul, Gemma pouvait dire: “J’achève en ma chair
ce qui manque aux souffrances du Christ.” Ou encore: “Je porte
visiblement les marques de la Passion du Christ.” Vraiment, en Gemma, c’était
le Christ qui vivait.
Gemma, fille de la
Passion du Christ, ne fut pas ce que l’on a coutume d’appeler une sainte de
l’Eucharistie. Mais, l’Eucharistie était toute sa vie et sa force. Même pendant
les périodes les plus douloureuses de sa courte existence, elle continua à
aller tous les jours à la Messe et à communier: Jésus présent dans
l’Eucharistie était vraiment le pôle de toute sa vie spirituelle. Gemma connut
aussi devant le Saint-Sacrement, des expériences spirituelles très fortes,
voire étonnantes.
Enfin, il convient
d’ajouter que lorsqu’Il institua l’Eucharistie Jésus vivait déjà le Sacrifice
de sa Croix. Chaque Eucharistie continue et renouvelle le Sacrifice de Jésus;
c’est pourquoi l’Eucharistie et la Passion sont inséparables. Tous ceux qui
vivent vraiment l’Eucharistie, vivent le chemin de la Passion, et
inversement.
1 - LES GRANDES
DATES DE LA VIE DE GEMMA GALGANI
12 mars
1878 - Naissance de Gemma Galgani, au Borgho Nuovo de Camigliano,
près de Lucques, en Toscane. Son père est pharmacien-chimiste. Gemma est la
cinquième de huit enfants, dont plusieurs moururent jeunes.
13 mars
1878 - Baptême de Gemma. Un mois plus tard, la famille s’installe à
Lucques.
26 mai
1885 - Confirmation. Gemma, âgée de sept ans, avait été préparée par
sa mère qui mourut de tuberculose, le 17 septembre suivant.
19 juin
1887 - Première communion. Après sa première communion, Gemma retrouva
le rythme de sa vie d’écolière à l’Institution Sainte Zita. Ses maîtresses
furent toujours frappées par son intelligence hors du commun. Sœur Julie
Sestini rapporte: “Par son intelligence, elle se tenait au-dessus des
autres... et elle aurait pu enseigner toutes ses compagnes.” Outre sa
langue maternelle, elle maîtrisait parfaitement le français et était douée en
mathématiques.
Dès l’âge de 13 ans Gemma
fut assoiffée de Dieu. Elle obtint de l’Abbé Volpi, qui deviendra et restera
son confesseur, l’autorisation de se confesser souvent et de communier trois
fois par semaine, privilège rare à cette époque.
11 septembre
1894 - Décès de son frère Gino, séminariste, emporté à l’âge de 18
ans par la tuberculose.
25 décembre
1896 - Vœu de chasteté.
1897 - Mort de
Henri Galgani, son père, atteint d’un cancer à la gorge. La famille, ruinée,
fut réduite à une grande misère. Gemma, âgée de 17 ans, fut accueillie par un
oncle et une tante qui tenaient une petite quincaillerie à Camaiore, et Gemma
fut chargée de servir les clients du magasin.
Gemma exceptionnellement
belle fut demandée en mariage à plusieurs reprises. Mais, déjà donnée à Dieu,
elle refusa ces offres et revint vivre à Lucques, dans une extrême
pauvreté.
En 1898, Gemma tomba très
malade: paralysie des jambes, mal de Pott (tuberculose osseuse), tumeur au
cerveau et otite purulente. Son état était désespéré quand elle fut
miraculeusement guérie, le vendredi 3 mars 1899, à la fin d’une neuvaine à Ste
Marguerite-Marie Alacoque et au Sacré-Cœur de Jésus. Le Vénérable Gabriel
Dell’Addolorata, jeune passionniste mort à 24 ans, que Gemma ne connaissait
pas, devint son protecteur. Gemma avait 21 ans.
Gemma put reprendre une
vie normale. Une véritable faim eucharistique la dévorait: Jésus présent dans
l’Eucharistie était le pôle de toute sa vie spirituelle. Un matin, alors que
Gemma était encore dans sa chambre, la voix de Gabriel se fit doucement
entendre: “Gemma, réjouis-toi, le Cœur de Jésus te veut toute entière à
Lui... Laisse-lui faire ce qui lui plaira le plus de faire en toi.” Après
la communion, c’est Jésus qui lui dit: “Viens, pauvre petite fille, viens
que je t’embrasse. Il y a si longtemps que je t’attends; j’ai eu tellement de
patience et j’ai tellement souffert pour toi... Moi seul, je veux être le
Maître de ton cœur et de ses affections.”
Du 1er au 21 mai
1899, Gemma fait une retraite chez les religieuses Visitandines. Elle
espérait être admise au postulat, mais son évêque s’y opposa. Le Seigneur avait
d‘autres projets pour elle. Gemma, déconcertée, retourna dans sa famille.
8 juin
1899 - Impression des stigmates, grâce redoutable. Gemma voit
s’imprimer dans son corps les marques sacrées de la Passion de Jésus. La
stigmatisation se reproduisit pendant deux ans, chaque semaine, du jeudi vers
20 heures, jusqu’au vendredi 15 heures où elle disparaissait. C’est vers cette
époque que Gemma rencontra Madame Cecilia Giannini. Mgr Volpi, son confesseur,
souhaitant que Gemma fut cachée et entourée le plus possible, la famille
Giannini, qui comptait déjà onze enfants, accueillit Gemma.
Juin
1899 - Gemma rencontre les religieux Passionnistes. Jésus lui
dit: “Tu seras une fille de ma Passion, et une fille préférée. Un de
ceux-ci sera ton Père.”
Début de l’année 1900,
Gemma est définitivement installée dans la demeure de la famille Giannini.
Septembre 1900-Rencontre
avec le Père Germano, qui deviendra son directeur spirituel.
1902-1903 - La
santé de Gemma se détériore rapidement. Tuberculeuse et devenue contagieuse,
elle dut être séparée des Giannini et logée dans une petite maison toute
proche, le 24 janvier 1903.
Semaine Sainte 1903 -
L’agonie.
11 avril 1903,
Samedi-Saint, Gemma meurt à 25 ans. On a dit qu’elle était morte d’amour.
14 mai
1933 - Béatification.
2 mai
1940 - Fête de l’Ascension-Gemma est canonisée par le pape Pie
XII.
2 - LES
STIGMATES
2-1-Les faits
C’est le 8 juin 1899, que
Gemma fut stigmatisée pour la première fois. La stigmatisation se renouvela
pendant deux ans, chaque semaine, du jeudi soir vers 20 heures, pour
disparaître le vendredi vers 15 heures.
Dans son autobiographie,
rédigée sur l’ordre de son directeur, religieux passionniste, le Père Germano
qu’elle rencontra en septembre 1900, Gemma raconte: “C’était le soir:
soudain, plus rapidement qu’à l’accoutumée, je ressentis intérieurement une
douleur de mes péchés plus vive que jamais. Cette douleur me rendit pour ainsi
dire comme morte.
Après cela, je sentis
toutes les puissances de mon âme se rassembler: mon intelligence ne connaissait
plus que mes péchés et l’offense faite à Dieu; ma mémoire me les rappelait tous
et me faisait voir tous les tourments que Jésus avait soufferts pour me sauver;
ma volonté me les faisait détester pour les expier. Une foule de pensées
m’assaillit l’esprit: pensées de douleur, d’amour, de crainte, d’espérance et
de réconfort.
À ce recueillement
intérieur succéda bientôt le ravissement des sens. Je me trouvai devant ma
Maman du ciel qui avait à sa droite mon ange gardien. Il m’ordonna tout d’abord
de réciter l’acte de contrition. Lorsque je l’eus terminé, ma Maman m’adressa
ces paroles:
— Ma fille, au nom
de Jésus tous tes péchés te sont remis. Puis elle ajouta:
— Jésus, mon fils,
t’aime tant et veut te faire une grâce; sauras-tu t’en rendre digne?
Ma misère ne savait que
répondre. Elle ajouta encore:
— Je serai pour toi
une mère, te montreras-tu ma vraie fille?
Elle ouvrit son manteau
et m’en recouvrit.
À cet instant Jésus
apparut avec toutes ses plaies ouvertes. De ces plaies ne sortait plus du sang,
mais comme des flammes de feu qui en un instant vinrent me toucher les mains,
les pieds et le cœur. Je me sentis mourir, je serais tombée par terre. Mais ma
Maman me souriait et me recouvrait toujours de son manteau. Je dus rester dans
cette position plusieurs heures. Puis ma Maman me baisa au front; tout
disparut, et je me retrouvai à genoux par terre. Mais je sentais encore une
forte douleur aux mains, aux pieds, au cœur.
Je me levai pour me
mettre au lit et m’aperçus qu’il sortait du sang aux endroits où j’avais mal.
Je les recouvris le mieux possible, puis, aidée par mon Ange, je pus
monter sur le lit. Ces souffrances et ces peines, au lieu de m’affliger,
m’apportaient une paix parfaite. Le matin, je pus aller communier avec peine et
je mis une paire de gants pour me cacher les mains. Je ne pouvais tenir debout,
à chaque instant je croyais mourir. Ces douleurs durèrent jusqu’à trois heures
le vendredi, fête solennelle du Sacré-Cœur de Jésus.”
Désormais, toutes les
semaines, du jeudi soir aux environs de vingt heures, jusqu’au vendredi quinze
heures, le même phénomène se reproduisait. Il faut ajouter à cela que Jésus
lui-même, le jeudi, enfonçait sa couronne d’épines sur la tête de Gemma, ce qui
lui causait de violentes douleurs de tête.
2-2-L’entourage
L’entourage familial
trouvait le comportement de Gemma quelque peu étrange. Elle quittait rarement
sa chambre et portait toujours des gants. Mais assez vite la vérité fut connue
et Gemma devint la proie de la curiosité des gens. Rapidement les médecins et les
neurologues voulurent examiner le cas Gemma Galgani... L’un deux, le docteur
Pfanner prétendit qu’il s’agissait d’hystérie. Toutefois, la plupart des
témoins étaient d’accord pour reconnaître la bonne santé physique et
psychologique de Gemma. Et le remarquable équilibre ainsi que le calme et la
paix qu’elle conservait malgré ces événements déconcertants.
Sur le plan spirituel,
Gemma continua à être suivie par son confesseur habituel: Mgr Volpi,
évêque auxiliaire de Lucques. Plus tard, Gemma correspondit très fréquemment
avec le Père Germano, prêtre passionniste, éloigné géographiquement. Jésus
exigeait que ces deux prêtres fussent tenus régulièrement informés de ce qui se
passait chez Gemma.
Mais la vie de Gemma dans
sa famille était devenue intolérable. Elle rencontra providentiellement la
famille Gianini qui l’accueillit avec amour. La famille Giannini comptait déjà
11 enfants. Gemma pourrait s’occuper d‘eux. La tante, Cécilia Giannini, qui
vivait également au sein de cette grande famille, sera non seulement la
confidente de Gemma, mais son appui le plus sûr. C’est à elle que le Père
Germano demandera de noter soigneusement chaque incident qui pourrait survenir
et de lui en faire part, afin qu’il puisse donner à Gemma les directives
indispensables pour suivre vraiment les appels du Seigneur.
3 - LA PASSION
DE GEMMA
La “Pauvre” Gemma, comme
elle se nommait elle-même, s’inquiétait beaucoup de son avenir. Voici quelques
paroles qu’elle adressa à Jésus pendant une de ses extases et qui ont été
relevées rapidement par ceux qui y assistaient:
“ô Seigneur, n’as-tu pas
dit que le paradis est pour ceux qui vivent dans le monde sans être du
monde?... Ne m’as-tu pas dit que le paradis est pour les innocents?... Et
moi?... Mais que vas-tu faire de moi, que feras-tu de moi, ô Seigneur?... Ô
Seigneur, peut-être es-tu le seul à savoir la raison pour laquelle tu me gardes
dans le monde?... Pourquoi ne daignes-tu le révéler à personne?...”
En fait la “pauvre” Gemma
fut “choisie” pour contempler et vivre la Passion de Jésus. Le problème de
la souffrance ne peut se comprendre que par rapport à la Passion de Jésus. L’on
peut s’étonner quand des saints demandent au Seigneur toujours davantage de
souffrances. Une telle attitude n’est pas du masochisme mais seulement la
réalisation d’un fait qui ne peut trouver d’explication que dans la
contemplation du Corps mystique du Christ douloureusement blessé par le péché
des hommes.
Quand un corps vivant est
gravement blessé, une opération est souvent indispensable. Cette opération est
douloureuse, et la cicatrisation l’est parfois encore davantage. Pourtant le
malade accepte cette souffrance de guérison avec joie, ainsi que les soins et
les pansements obligatoires, souvent éprouvants... Il en est de même pour le
Corps mystique.
Le Corps mystique du
Christ est gravement blessé et il faut souvent opérer. Le Christ a pris sur lui
la presque totalité des douleurs de l’opération en vue de la guérison. Mais,
les péchés se multiplient dans le temps, et il y a toujours des plaies à
panser. Alors Jésus se choisit des membres de son Corps sur lesquels les
opérations seront effectuées. Les soins et les cicatrisations sont pénibles,
mais les âmes qui acceptent de participer à la Passion de Jésus savent toute la
valeur de leurs peines et en demandent parfois davantage en vue d’accélérer la
guérison de tout le Corps. Dès lors on n’est plus étonné quand Jésus dit à
Gemma: “Vois, ma fille: le plus beau présent que je puisse faire à une âme
qui m’est bien chère, c’est de lui procurer la souffrance.”
C’est ce que Gemma
appelle les cadeaux du Seigneur, et il ne faut pas s’étonner à la vue de Gemma
suant du sang, subissant la flagellation, recevant la couronne d’épines ou
portant la Croix. Car Gemma allait tout connaître de la Passion du Christ. Elle
écrira: “Jésus connaît bien le désir que j’ai de tout soufrir et de tout
faire pour réparer les péchés commis contre Lui...”
Le 30 octobre 1900, Gemma
écrit au Père Germano: ”Depuis qu’il m’arrive ces histoires bêtes au cœur,
à tel point que j’ai l’impression de mourir à tout instant, je ne peux plus
rester une minute sans ma tante.” (Mme Cecilia) Il s’agissait, en fait,
d’étreintes amoureuses que ressentait son cœur et qui la faisait beaucoup
souffrir. À ce sujet, Mme Cecilia écrit au Père Germano: “Gemma souffre
d’une façon horrible, il lui semble que son âme se déchire à chaque instant.
Sous l’effet de ces étreintes, trois de ses côtes se sont déplacées... C’est
une vraie torture.”
Treize jours après la
mort de Gemma, on procéda à l’autopsie. Le cadavre commençait seulement à se
décomposer... Les poumons avaient été minés par la tuberculose, mais le cœur
apparut plein de vie et d’une forme anormale: plus large que haut. Trop à
l’étroit dans sa cavité, il avait soulevé les côtes en les incurvant. On fendit
le cœur et il en sortit du sang frais comme celui d’un être vivant.
3-1-La sueur de
sang
“On avait l’impression
dit l’un des membres de la famille Giannini (Mateo) que Gemma avait une goutte
de sang à chaque cheveu: elle était tout en sang. J’ai vu la tache sur le
mouchoir dont se servait ma sœur (Cecilia) pour l’essuyer... D’abord le sang
sortait abondamment de la peau près des cheveux. Ensuite, il se répandait sur
le front, formant comme une couronne de gouttelettes rouges qui s’écoulaient
sur le visage. Et cette sueur de sang, au front, je ne l’ai pas vue qu’une
seule fois!...”
Cecilia Giannini précise
qu’il coulait aussi du sang de la plaie gauche et des mains que Gemma
enveloppait d’un mouchoir. Joseph Giannini ajoute: “On avait vraiment
l’impression que les gouttes de sang suintaient de la peau.”
3-2-La flagellation
C’est le jeudi et le
vendredi que Gemma endurait les tourments de la flagellation, ce qu’elle
appelait les faveurs que lui fait Jésus. Certains des médecins
chargés d’examiner la stigmatisée prétendirent que ces faits relevaient de
l’hystérie. Matteo Giannini déclara: “Je ne crois pas que Gemma ait pu se
donner elle-même ces coups... Je considère comme absolument certain qu’ils ont
une origine surnaturelle...”
“Tante” Cecilia écrit au
Père Germano: “Elle a souffert comme d’habitude et même davantage. Comme à
l’ordinaire, c’est la flagellation. Si vous aviez vu les jambes, les genoux, en
un mot toute la personne. On peut dire qu’elle n’était plus qu’une plaie, et
ruisselante de sang. Tout cela a duré jusqu’au vendredi trois heures.” Euphémia
Giannini constate “que les jambes, jusqu’aux genoux, étaient entièrement
recouvertes de grandes raies rouges, larges de deux centimètres et longues de
cinq à vingt centimètres.’
Gemma vécut la Passion de
Jésus avec Lui. Pendant certaines extases, Gemma contemplait Jésus, le condamné
du Calvaire comme celui qui avait été transpercé à cause de nos fautes, broyé
par nos péchés, mais qui, par ses blessures, nous apporte la guérison.
Écoutons Gemma: ”Jésus
me fait voir ses plaies, ses mains ruisselantes du sang de la Rédemption, ainsi
que son Cœur embrasé du feu de la charité, et ses bras ouverts pour nous
étreindre. Alors il me dit qu’il est totalement victime de son immense amour pour
nous.”
3-3-Le couronnement
d’épines
C’est Gemma qui
écrit: “Comme les autres fois, au recueillement a succédé l’extase, et je
me suis retrouvée avec Jésus qui endurait des souffrances terribles...
J’éprouvai alors un intense désir de souffrir... Jésus me contenta aussitôt et
il fit comme il faisait les autres fois: il s’est approché de moi, il a retiré
de sa tête la couronne d’épines et l’a posée sur la mienne... de ses mains il
me l’enfonça dans les tempes.”
Tante Cecilia
raconte: “Jeudi soir, Jésus lui a donné la couronne d’épines, et, en
l’enfonçant un peu, le sang a jailli comme une fontaine. Il s’est répandu sur
tout le visage, tachant l’oreiller. elle a souffert ainsi pendant une heure;
ensuite, Jésus l’a bénie.” Les douleurs sont si fortes que durant tout le
temps de l’extase, Gemma laisse échapper des plaintes déchirantes.
Ceux qui assistaient à
ces scènes ne pouvaient plus douter. Joseph Giannini écrit: “Durant une
extase, le Vendredi-Saint, me semble-t-il, je l’ai vue avec le sang qui, de
toutes parts, lui coulait du front. Au front, elle avait des marques plutôt
longues d’où se répandait le sang. Je compris bien que tout cela ne venait pas
d’elle... Au matin, toutes ces marques avaient disparu sans laisser de
cicatrice.”
3-4-Les plaintes de Gemma
couronnée d’épines[3]
Ô Jésus, apaise un peu la
douleur de ma tête... Apaise-la, Jésus. Jésus... Jésus, bénis-moi encore une
fois. Ta bénédiction me fait tant de bien. C’est trop fort, Jésus... Jésus...
Oui, je souffre tant... J’ai souffert toute la journée... Aujourd’hui, Jésus,
j’ai peur. Jésus... Ma tête! C’est trop fort... Je n’en peux plus, je n’en peux
plus, Jésus... Aide-moi, Jésus... Jésus, que personne ne s’aperçoive de rien...
Mon Dieu! Ô Jésus, ma tête!... Ô Jésus!
C’est cela souffrir...
Jésus, je suis si heureuse... Je t’en supplie, soulage-moi un peu: je ne peux
plus... Je ne veux pas que quelqu’un s’en aperçoive. Je me trouve mal. Jésus,
que ce soit entre toi et moi seulement...
Ô Jésus, toutes ces
peines je les souffre bien volontiers... Mais celle de la tête, si tu ne
m’aides pas, m’est un supplice.
Aujourd’hui j’ai pensé
aux douleurs de ma tête. Je te le dis franchement: j’y pense tellement quand ce
jour arrive. L’esprit est prompt, c’est mon corps qui se plaint. Oui, mon
esprit est prompt, mais mon corps est épuisé.
Ô Jésus!... Ô mon
Jésus!... Jésus, toi seul peux comprendre cette peine... Ô Dieu!... Oui, Jésus,
toi seul... Toi seul, Jésus... Ô Dieu!... Jésus, ma tête!... Jésus, pardonne à
tous ceux qui t’ont couronné... Ô Dieu!... Jé...sus... Jésus, je meurs...
Jésus, je meurs... Mon Dieu!...
Mais souffrance et amour
sont inséparables. Le vendredi 17 août 1900, Gemma, stigmatisée, écrit dans son
journal: “Il est absolument impossible, oui, impossible de ne pas aimer
Jésus... Mon Dieu, comment faire pour me rendre digne de tant de grâces? Si je
n’y parviens pas, mon cher ange gardien y suppléera...”
Gemma souffre beaucoup,
mais Jésus est auprès d’elle. Il vient de retirer la couronne d’épines qui
était sur la tête de Gemma. Elle raconte: “Jésus la tenait (la
couronne) dans ses mains; toutes ses plaies étaient ouvertes, mais ne
saignaient pas comme à l’accoutumée; elles étaient belles... Il a levé sa main
droite, et alors, de cette main, j’ai vu sortir une lumière beaucoup plus forte
que la lumière d’une lampe... J’aurais aimé savoir ce que signifiait cette
lumière qui provenait des plaies, particulièrement de la main droite qui
m’avait bénie. Mon ange gardien me dit: Ma fille, en ce jour, la bénédiction de
Jésus a répandu sur toi une abondance de grâces.”
3-5-Pourquoi la
Croix?
Gemma pensait: “Oh!
Mon Jésus, je voudrais tant vous aimer, mais je ne sais pas!” La voix
habituelle lui répondit: “Tu veux aimer Jésus toujours? N’arrête pas un
instant de souffrir pour lui. La croix est le trône des vrais amants de Jésus.
La croix est l’héritage des élus en cette vie.”
Gemma confia un jour au
Père Germano: “La Croix de Jésus est l’arbre de l’amour qu’il a planté
dans mon cœur.” Les profondeurs de l’Amour divin sont joie et douleur.
Tous les grands mystiques l’ont dit.
Germma écrit aussi: “Jésus
m’a dit ensuite: “Sais-tu, ma fille, pourquoi je me plais à envoyer des croix
aux âmes qui me sont chères? Je désire posséder leur âme, mais entièrement.
C’est pourquoi je les entoure de croix et les enveloppe de tribulations afin
qu’elles ne m’échappent pas. C’est pour cela que je sème leur route d’épines
afin qu’elles ne s’attachent à personne et ne trouvent toute leur satisfaction
qu’en moi. Ma fille, me disait Jésus, si tu ne sentais pas la croix, on ne
pourrait pas l’appeler une croix. Sois donc sûre que sous la croix, tu ne
saurais te perdre. Le démon n’a aucun pouvoir contre les âmes qui, pour mon amour,
gémissent sous la croix. Ô ma fille, combien m’auraient abandonné, si je ne les
avais crucifiés! La croix est un don très précieux, c’est l’école de bien des
vertus.” (Lettre à Mg Volpi, du 12 septembre 1899)
“J’ai déclaré à Jésus que
je voulais l’aimer beaucoup, mais que j’avais le cœur trop petit et ne savais
comment faire. Alors, il s’est montré à moi tout couvert de plaies en disant:
‘Regarde-moi, ma fille, et apprends comment l’on aime: ne sais-tu pas que moi,
c’est l’amour qui m’a tué? Tu vois ces plaies, ce sang, ces contusions, cette
croix, tout cela est l’œuvre de l’amour. Regarde-moi, ma fille, et apprends
comment l’on aime...’ Le signe le plus évident qu’il puisse donner à une âme
qui lui est chère, c’est de la faire souffrir et marcher sur le chemin du
Calvaire... La croix est l’échelle du paradis, elle est l’héritage de tous les
élus en cette vie.” (Lettre à Mg Volpi, d’octobre 1899)
3-6-La Croix et l’amour[4]
“C’est bien l’amour qui
t’a tué! Jésus, moi aussi fais-moi mourir d’amour... La vie est une torture:
personne au monde que toi ne peut satisfaire mon amour. Les épines, la croix,
les clous, tout est œuvre d’amour.
La croix, Jésus, tu la
donnes à celui que tu aimes. Tu me traites comme le Père t’a traité. Jésus,
fais-moi boire ta Passion jusqu’à la dernière goutte.
Oui, Jésus, tu sais à
quel point l’on souffre lorsque l’on aime quelqu’un et qu’on ne peut rester
toujours ensemble. Là où je souffre le plus, c’est lorsque tu es loin de moi.
Mais, m’aimes-tu réellement, Jésus? J’ai tellement péché, j’ai tant de défauts:
dis-moi si je ne fais pas pitié.
Oh! Oui, Jésus! Celui qui
aime vraiment souffre de bon cœur.
3-7-Réponse de Gemma à la
Croix et à l’amour
3-7-1-Pour le salut
des pécheurs
Voici quelques paroles de
Gemma, relevées pendant ses extases:
“Jésus n’abandonne jamais
les pauvres pécheurs... Ils sont tous tes fils. S’ils sont tous tes fils, ne
les abandonne pas. Moi, Jésus, je veux les sauver tous. Si toi, Jésus, tu les
abandonnes, alors il n’y a plus d’espérance. Je veillerai jusqu’à ce que tu
m’aies dit que tu veux les sauver tous... N’est-ce pas moi qui dois souffrir
pour eux? Donc, prends-t’en à moi. Des pécheurs, tu en as beaucoup, mais des
victimes, bien peu. Des victimes, tu les veux innocentes, et moi je ne le suis
pas du tout. Sauve-les, Jésus, sauve-les!
Moi, Jésus, je veux être
victime pour tous ces pécheurs.
Ô sainte Croix, avec toi
je veux vivre, et avec toi je veux mourir. Oui, j’aime la croix, parce que je
sais que c’est Jésus qui la porte.
Ta croix, Jésus, oui je
la veux... Bien sûr que je la veux, Jésus... Oui Jésus, je te l’ai dit que
désormais tout mon amour est pour ta croix. Je l’aime parce que je sais que tu
l’as aimée le premier.”
3-7-2-Un acte d’offrande
sans cesse renouvelé
“Alors, Jésus, voici de
nouveau mes mains et mes pieds: tout ce que voudra mon confesseur... Fais donc
ce que tu veux, Jésus: je suis toute à toi. Pour toi, Jésus, je sacrifie
tout... Je te donne tout, ô Jésus... mon âme, mon corps, mon esprit, tout...
Jésus, je te donne mon cœur avec toutes ses affections... Jésus, je te donne
mon corps avec toute sa faiblesse... Je te donne mon âme, mais comment?... Elle
n’est plus à moi, elle est à toi.”
Elle écrira au Père
Germano: “...Ce que je désire, ce que je veux, je ne le sais pas moi-même... Je
cherche et ne trouve pas, mais je ne sais pas ce que je cherche... J’aime
Jésus, je voudrais aimer beaucoup plus mon...[5] Je
sens que j’aime, mais celui que j’aime, je ne le comprends pas et ne le saisis
pas... Malgré ma grande ignorance, je sens que c’est un Bien immense, un grand
Bien, c’est Jésus... Je ne sais rien lui dire, ni lui donner. Mais puisque je
ne sais rien faire, aujourd’hui même je me consacre à lui telle que je suis,
sans réserve aucune. (Lettre au Père Germano du 22 mai 1901)
4 - LES
RELATIONS PRIVILÉGIÉES DE GEMMA AVEC JÉSUS
4-1-Comment Gemma voit et
entend Jésus
Méditons ce que Gemma
écrit à son Père spirituel: “Je vois Jésus non point avec les yeux du
corps, mais je le connais clairement parce qu’il me fait tomber en un doux
abandon et je le reconnais dans cet abandon. Sa voix se fait entendre si fort
que, plusieurs fois, j’ai dit que la voix de Jésus me blesse plus qu’une épée à
plusieurs tranchants, tant ele me pénètre l’âme: ses paroles sont paroles de
vie éternelle.
Lorsque je vois Jésus, lorsque
je l’entends, il ne me semble pas voir la beauté du corps, ni du visage, ni
entendre un doux son, un chant suave. Mais lorsque je vois Jésus et que je
l’entends, je vois (jamais avec les yeux) une lumière, un bien immense, une
lumière infinie qu’aucun regard mortel ne saurait voir, une voix que personne
ne saurait entendre; ce n’est pas une voix articulée, mais mon esprit l’entend
mieux et plus fort que si l’on prononçait des paroles.”
4-2-Ce que Gemma ressent
lorsqu’elle est avec Jésus.
Gemma continue sa
relation au Père Germano: “Je me sens comme hors de moi, je ne distingue
pas où je me trouve, si je suis hors de mes sens ou bien... dans une paix, un
calme que je n’ai encore jamais connus. Je me sens comme attirée par une force;
non pas une force fatigante, mais douce. Puis, lorsque je me trouve dans la
plénitude de la douceur de posséder Jésus, j’oublie complètement le monde; je
sens mon esprit comblé, il ne peut rien désirer, mon cœur ne cherche plus rien,
il y a en lui un bien immense, un bien infini, incomparable, sans mesure,
parfait. C’est Jésus qui m’emplit. Ni avant, ni après, je ne saurais
volontairement rechercher ou désirer quoi que ce soit, si grande est la douceur
que Jésus me fait goûter dans sa bonté et sa charité infinies. Mais il ne
s’agit pas toujours d’un amour de douceur: je suis parfois saisie d’une telle
douleur de mes péchés qu’il me semble que je vais en mourir.”
Et devant le
Saint-Sacrement
Il y a une chose dont je
ne sais que penser: samedi, je me trouvais à l’église devant le Saint Sacrement
exposé. J’ai voulu m’en approcher le plus possible, Papa[6],
mais si je ne m’étais vivement échappée, je serais... Je me suis sentie brûler
entièrement, jusqu’à la tête, c’est-à-dire au visage... Papa, je ne comprends
pas comment tous ceux qui s’approchent de Jésus ne sont pas réduits en cendres.
Moi, j’ai l’impression que si je restais, ne serait-ce qu’un quart d’heure, je
ne serais plus qu’un tas de cendres. (10 mai 1991)
4-3-Demandes de Jésus
après la communion
“Viens pauvre petite
fille... Cela fait si longtemps que j’attendais, j’ai été si patient, j’ai tant
souffert pour toi. Tu es revenue, cela suffit. Comme je suis heureux! Je te
retrouve après si longtemps, mais désormais je deviens le Maître absolu de ton cœur.
Je veux moi-même en faire ce qu’il me plaira, ne me résiste pas comme par le
passé, sinon je t’en ferai repentir. Sois mienne. Moi seul veux être le Maître
de ton cœur et de ses affections. J’aime ton cœur, le sais-tu? Je l’ai toujours
aimé, je l’ai désiré, mais toi? Mais je te pardonne parce que tu ne me
connaissais pas.”
4-4-Les exigences de
Jésus
4-4-1-Le Cœur de Jésus
veut tout, ou rien [7]
Un jour, après l’Heure
Sainte du jeudi, Gemma entend la voix familière lui dire: “Dis-moi, de
quoi as-tu peur pour refuser le sacrifice de ton cœur à Jésus? N’est-ce donc
pas Jésus lui-même qui le veut? Allez, courage, oublie tout, abandonne-toi à
lui sans réserve. Aime beaucoup Jésus. N’oppose jamais aucun obstacle à ses
desseins et tu verras bientôt quel chemin il t’aura fait parcourir sans que tu
t‘en aperçoives. Ne crains rien, car le Cœur de Jésus est le trône de la
miséricorde où les misérables sont les mieux accueillis, pourvu que par amour,
ils se présentent dans l’abîme de leurs misères.
Mais souviens-toi que
Jésus veut l’amour pur et que l’amour pur veut tout ou rien. Ton cœur est si
petit qu’il ne pourrait contenir deux amours. Or comme il n’est fait que pour
l’amour divin, il n’aura pas de repos tant qu’un autre amour y est mêlé.”
Comme à Thérèse d’Avila,
Jésus reproche à Gemma ses bavardages. Elle raconte: Un jour que je
bavardais à la maison avec les autres... j’entendis la voix habituelle: “Plus
tu t’entretiens avec les tiens et plus Jésus s’éloigne de toi avec ses anges.”
Un autre jour, j’avais
beaucoup de peine. Je disais à Jésus que j’aurais voulu beaucoup l’aimer, mais
la voix dit: “Tu es une de ces âmes qui aiment Jésus tant qu’il leur apporte
des consolations. Mais lorsqu’elles rencontrent au contraire l’adversité, elles
ont vite fait de s’attrister! Toi, une chose t’est nécessaire: tu dois écarter
complètement l’amour-propre de ton cœur, parce que tu empêches Jésus de venir y
habiter.
Vaincs-toi toi-même et
deviens chaque jour plus forte.” (Ecrit par Gemma entre mars et décembre
1899)
4-5-Gemma et
l’Eucharistie
4-5-1-L’union à Dieu dans
la communion [8]
Ce matin, j’ai reçu
Jésus, et maintenant je le possède tout-à-fait dans mon âme misérable. À ces
moments-là, mon cœur et celui de Jésus ne font qu’un. Oh! Si je pouvais l’y
garder toujours! Il faudrait que je ne commette plus de péché. Oh! Combien ils
sont précieux ces moments de communion! Il me semble que la communion est un
bonheur qui ne peut être comparé qu’à la béatitude des saints et des anges. Ils
contemplent Jésus face à face, certains de ne pas pécher et de ne plus le
perdre. (22 avril 1901)
Jésus est un amant
bien-aimé auquel on ne peut résister!... Sa miséricorde me ravit entièrement!
Comment ne pas aimer Jésus de toute mon âme, de tout mon cœur? Comment ne pas
désirer me laisser absorber totalement par lui et consumer au feu de son saint
amour? (4 juillet 1901)
Laissez-moi vous parler
de la communion... Y aurait-il des âmes qui ne comprennent pas ce qu’est
l’Eucharistie? Il est absolument impossible qu’il se trouve des âmes
insensibles aux étreintes divines, à la mystérieuse et ardente effusion du Cœur
Sacré de mon Jésus! Ô Jésus! Comment ne pas vous consacrer tous les battements
de nos cœurs, tout le sang de nos veines? Cœur de Jésus, Cœur
d’Amour!” (18 juillet 1901) [9]
4-5-2-Grandeur de
Jésus
“Je voudrais vous dire
tant de choses sur Jésus. Je voudrais vous parler de sa bonté si grande qui
chaque jour m’invite à la fête de l’Amour et nourrit de sa chair très sainte la
vile créature que je suis... Je voudrais dire qu’il est si bon, si affectueux,
si aimable, si délicat qu’un seul mot de lui nous fait éclater le cœur, une
parole de lui suffit à captiver notre amour, un regard de lui met la douceur en
notre âme. (Lettre du 5 octobre 1901, à Mère Giuseppa du Sacré-Cœur)
[1] La
vie de Gemma Galgani est peu connue et elle est exceptionnelle. Pourtant sa
sainteté est réelle, et pour s’en convaincre, il peut être utile de rapporter
ici ce que Saint Maximilien Kolbe écrivait à sa mère, le 1er mars 1921: “Voilà
déjà trois fois que j’ai lu la vie de Gemma Galgani, et cela m’a plu
énormément: cette lecture m’a fait plus de bien qu’une série d’exercices
spirituels.”
[2] Le
prénom Gemma signifie Perle ou Pierre précieuse
[3] La
plupart des textes écrits en italique, sont extraits, soit de l’autobiographie,
soit des lettres de Gemma. Il y a aussi quelques paroles de Gemma qui ont été
relevées par des proches pendant les nombreuses extases de Gemma.
[4] Phrases
relevées par quelques témoins des extases de Gemma
[5] Phrase
inachevée
[6] C’est
ainsi que Gemma appelle son directeur, le Père Germano
[7] Tous
les textes écrits en italique, sont extraits, soit de l’Autobiographie, soit
des lettres de Gemma. Il y a aussi quelques paroles de Gemma qui ont été
relevées par des proches pendant les nombreuses extases de Gemma.
[8] Lettres
au Père Germano
[9] Il
est curieux de constater que Padre Pio, écrira presque la même chose
SOURCE : http://voiemystique.free.fr/eucharistie_3_04.htm
Les quatre choix de Gemma
Galgani
Anne Bernet - publié
le 10/04/23
C’était la plus jolie
fille de Toscane. Atteinte par la plus atroce des maladies, elle choisit de
souffrir davantage dans son âme que dans son corps. Sainte Gemma est fêtée le
11 avril.
Morte à 23 ans en 1905,
Gemma Galgani aura été, durant sa courte vie, confrontée par quatre fois à des
choix crucifiants ; elle les acceptera afin de mieux s’unir au Christ, l’Époux
qu’elle s’est choisi, pour le meilleur et pour le pire. La beauté n’est pas,
s’agissant des saints, un cadeau du Ciel mais une infortune. Or, à huit ans,
Gemma est déjà si belle que les gens se retournent sur elle dans les rues de
Lucques, s’extasiant sur ses yeux immenses, la finesse de ses traits à rendre
jalouse une madone de Raphaël. Son père en est excessivement fier et manifeste
à la fillette, au détriment de ses sept autres enfants, une tendresse
passionnée, injuste, ce dont la petite est gênée. Sa mère aussi… Aurelia
Galgani juge anormal cet amour paternel trop exclusif contre lequel elle lutte.
La plus jolie fille de
Toscane
Seulement, en cette année
1886, cette femme de trente-huit ans, rongée par la tuberculose, sait qu’elle
n’en a plus pour longtemps. D’ici quelques mois, elle sera morte, Gemma livrée
à ce père bizarre. L’enfant le sait, s’accroche désespérément à la mourante, se
précipitant à son chevet sitôt rentrée de l’école et refusant de la quitter,
inconsciente du risque de contagion. Un jour, Mme Galgani, rongée d’angoisse,
pose à sa fille cette question étrange qui traduit ses profondes
inquiétudes : « Si c’était possible, voudrais-tu venir avec moi
bientôt au paradis ? » Gemma assure que oui en sanglotant. Peu après, son
père décide de l’éloigner de ce foyer à l’atmosphère morbide et l’envoie chez
une tante. Gemma sanglote : « Qui me parlera de Jésus si je
quitte Maman ? » La réponse ne tardera pas : Jésus viendra s’en
charger.
Début novembre 1886, en
prière à l’église, Gemma entend le Christ lui demander : « Veux-tu me
donner ta Maman ? » Il ne peut y avoir pour elle acception plus
douloureuse mais elle répond oui. Le 11, Aurelia Galgani rend l’âme. Et la vie
mystique de sa fille commence. Neuf ans passent. En 1895, à 17 ans, la signorina
Galgani est la plus jolie fille de Toscane. Belle à se passer de dot, et cela
tombe bien car son père, au bord de la ruine, ne pourrait lui en donner. En
revanche, il espère trouver à Gemma un mari assez riche pour redresser ses
affaires. Dans ce but, on pare la jeune fille d’élégants atours et de bijoux,
dont une montre en or et une croix ornée de pierres semi-précieuses qui
enchantent l’adolescente. Plantée devant son miroir, parée de ses bijoux, Gemma
se trouve ravissante, et elle l’est ; elle a envie d’aller se promener pour que
tout le monde la voit si bien apprêtée. Et voilà que, dans le miroir, apparaît
derrière elle un jeune homme rayonnant qu’elle n’a pas vu entrer et qui la
dévisage tristement : son ange gardien. D’une voix sévère, il dit :
« Les seuls bijoux qui embellissent l’épouse d’un Roi crucifié sont les
épines et la croix. »
La visite du Tentateur
Gemma retire ses bijoux,
sa robe élégante, ses affiquets inutiles. Elle ne les remettra jamais, ne
portera plus que d’informes vêtements noirs et fuira le regard des hommes. Le
Christ l’a demandée en mariage. Elle a dit oui, elle est prête à en payer le prix,
si lourd soit-il, et il va l’être… En 1897, M. Galgani meurt, laissant ses
enfants dans une situation financière délicate. Une fois de plus, trouver un
riche mari à Gemma semble la seule chance de tirer sa famille du pétrin. On
s’emploie à le trouver, au grand dam de la jeune fille qui a choisi à jamais un
autre Époux. Désespérée, Gemma supplie son Bien-Aimé de la débarrasser de sa
beauté. Il l’exauce. La phtisie familiale l’atteint à son tour, sous sa pire
forme, le mal de Pott, la tuberculose osseuse. En quelques semaines, rongée de
tumeurs à la colonne vertébrale, cachectique, grabataire, Gemma n’est plus que
l’ombre d’elle-même et les prétendants s’envolent. Elle souffre atrocement, se
révolte contre cette croix, qu’elle a voulue mais qui lui semble maintenant
insupportable. Elle voudrait redevenir comme les autres, en bonne santé, avec
la vie devant elle !
Le veut-elle vraiment ?
Et à quel prix ? Ce soir-là, un homme apparaît à son chevet, d’une sombre et
inquiétante séduction, élégant, souriant, avec des manières de grand seigneur ;
il engage la conversation, la plaint de tant souffrir, « d’endurer
pareilles tortures »… Avec un sourire d’apitoiement, il dit :
Mais comment peut-Il dire
qu’Il t’aime ? Vois donc comment Il te traite ! Crois-moi : en fait, Il
est méchant et ne déteste personne autant que ceux qui L’aiment… Il n’y a qu’à
voir ce qu’Il fait à Ses amis… Moi, en revanche, je suis bon avec les miens.
Et le Tentateur continue,
du même ton de fausse compassion : pour le lui prouver, il va lui rendre
la santé, et cette beauté qu’elle a dédaignée. Elle sera guérie, plus belle
encore qu’avant. En échange, presque rien : elle renoncera à ces jeûnes,
macérations, pénitences absurdes, heures perdues en prière et vivra enfin sa
vie ! Elle aura tout ce que les autres désirent : amour, succès mondains,
argent. Gemma a reconnu l’indésirable visiteur ; se redressant, elle lui
jette : « Dehors, Satan ! Mon âme passe avant mon corps ! »
La croix de son Époux
Le visage défiguré de
haine et de rage, le démon disparaît, non sans lui promettre qu’il lui fera
payer ce choix insensé ; s’il sait être bon ami, elle doit savoir qu’il est un
ennemi redoutable. En quelques heures, l’état de la malade empire. À la
tuberculose osseuse qui s’aggrave et la prive de l’usage de ses jambes,
s’ajoutent une mastoïdite puis une méningite. Les médecins tentent de cureter,
à vif car, par esprit d’expiation, Gemma refuse les anesthésiques et les
antalgiques, les os atteints. En vain. Ils estiment qu’il ne lui reste pas
douze heures à vivre. Elle s’en réjouit : elle ne pourrait en endurer
davantage. En cette nuit d’agonie et d’insupportables douleurs, la jeune fille
ne dort pas. Et voilà que, pour la troisième fois, quelqu’un entre dans sa
chambre sans passer par la porte. Nimbé de lumière, c’est un très jeune homme
revêtu de l’austère habit, qui rayonne, des passionnistes. Avec un doux
sourire, il s’approche :
Gemma, ma chère petite
sœur… Je suis Gabriele de l’Addolorata, et je viens de la part de Dieu te
demander quelque chose. Veux-tu partir au Ciel avec moi maintenant ou
acceptes-tu de rester sur cette terre et d’y souffrir pour le salut des
pécheurs ?
Si elle accepte de
demeurer ici-bas, Gemma sera guérie de toutes ses misères physiques mais
connaîtra de très grandes souffrances spirituelles. Sa gloire éternelle
grandira en proportion des croix acceptées. Gemma choisit les épines et la
croix offertes par son Époux. À l’aube, le médecin venu constater le décès
trouve sa patiente debout, guérie. Et crie au miracle. Il reste cinq ans à
vivre à Gemma, parce qu’elle ne cessera d’offrir le temps dont elle dispose
pour la guérison de malades incurables, qu’elle sauvera, ou de pécheurs
endurcis, qu’elle convertira. Cinq ans d’épreuves, de signes incroyables, de
visites angéliques, de vexations diaboliques, de stigmates. Et elle en bénira
Dieu car elle a compris ce que le Christ lui a enseigné :
Si tu veux vraiment M’aimer,
apprends d’abord à souffrir car la souffrance apprend à aimer. La croix est le
trône des vrais amants.
Lire aussi :Le long chemin de croix d’Anne-Catherine Emmerich
Lire aussi :Madeleine de Canossa, quand un ange désarme un ogre
Lire aussi :Marie-Eugénie de Jésus, de Voltaire au Christ
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SOURCE : https://fr.aleteia.org/2023/04/10/les-quatre-choix-de-gemma-galgani/
Also
known as
Flower of Lucca
Gemma Galani
Maria Gemma Umberta Pia
Galgani
Virgin of Lucca
Profile
Eldest daughter of
a poor pharmacist;
her mother died when
Gemma was seven, her father when
the girl was eighteen, and she took over the care of her seven brothers
and sisters. Her health was always poor,
and between that and her home life she never finished school. Cured in her 20’s
of spinal meningitis by prayers to
the Sacred
Heart of Jesus, Saint Gabriel
of Our Lady of Sorrows, and Saint Marguerite
Marie Alacoque. Rejected by the religious orders to which she applied as
they were concerned about her health,
would not believe her cure, and were suspicious of the claims of a miracle.
She became a Passionist tertiary. Stigmatist,
receiving the wounds on her hands and feet each Thursday evening through Friday
afternoon starting in June 1899 and
continuing into 1901.
Visionary; she saw her guardian
angel daily, and had visits from Jesus, Mary, Saint Gabriel
of Our Lady of Sorrows, and the devil who
tempted her to spit on the cross and
break a rosary. Venerable Germanus
Ruoppolo was her spiritual director and wrote her
biography.
Born
12
March 1878 at
Borgo Nuovo di Camigliano, Lucca, Tuscany, Italy
Died
Holy
Saturday, 11
April 1903 at
Borgo Nuovo di Camigliano, Lucca, Italy of tuberculosis
relics interred
in the Passionist monastery, Lucca
29
November 1931 by Pope Pius
XI
her canonization faced
stiff opposition by those who either disbelieved or wished to avoid attention
to her visions and stigmata
recognition celebrated
at Saint
Peter’s Basilica, Rome, Italy
heavenly gaze
Passionist robe
Additional
Information
Autobiography of Saint Gemma
Galgani
Blessed
Gemma Galgani, by Father Amedeo
Book
of Saints, by Father Lawrence
George Lovasik, S.V.D.
Saint
Gemma Galgani, by the Servants of the Holy Family
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
The
Holiness of the Church in the 19th Century
books
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Our
Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
1001
Patron Saints and Their Feast Days, Australian Catholic Truth Society
Hermeneutic of Continuity
Saint
Gemma, scourge of the crypto-modernists
Saint
Gemma and the valiant “lions of Folgore”
Saint
Charles Borromeo Catholic Church, Picayune, Mississippi
Saint
Gemma Galgani: The Patron Saint of Paratroopers and Parachutists
images
video
The
Autobiography of Saint Gemma Galgani (audio book)
sitios
en español
Martirologio
Romano, 2001 edición
situs
di indonesia
fonti
in italiano
nettsteder
i norsk
Readings
If I saw the gates of
Hell open and I stood on the brink of the abyss,
I should not despair, I should not lose hope of mercy, because I should trust
in You, my God. – Saint Gemma
Galgani
O my soul, bless Jesus.
Never forget the many graces He has given thee. Love that God who so loves
thee. Lift thyself up to Him, who has lowered Himself for thee; show thyself as
He shows Himself with thee; be clean of heart, be pure. Love thy Jesus, who has
lifted thee out of so much misery. Love thy God, bless thy Lord – Saint Gemma
Galgani
She died with a smile
which remained upon her lips, so that I could not convince myself that she was
really dead. – priest who
gave the Last Rites to Saint Gemma
Galgani
Gemma Galgani from Lucca,
most pure virgin, being in her twenty-fifth year, died of consumption, but was
more consumed by the fire of divine love than by her wasting disease. On
the eleventh
of April, 1903,
the vigil of Easter,
her soul took its flight to the bosom of her heavenly Spouse. O beautiful soul,
in the company of the Angels!” – inscription on the marble tablet that
covers Saint Gemma Galgani’s remains in the chapel of
the Passionist Sisters
in Lucca
MLA
Citation
“Saint Gemma
Galgani“. CatholicSaints.Info. 3 June 2020. Web. 15 December 2020. <https://catholicsaints.info/saint-gemma-galgani/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-gemma-galgani/
Gemma Galgani V (RM)
Born at Borgo Nuovo di Camigliano near Lucca, Tuscany, Italy, 1878; died April
11, 1903; beatified in 1933; canonized in 1940.
Gemma's was the daughter of a poor pharmacist. Her mother died when she was
seven, and from then on her life was one of domestic trials and great physical
and spiritual pain. Through it all, however, she remained at peace and was the
subject of extraordinary supernatural phenomena--visions, ecstasies,
revelations, supernatural knowledge, visible conversations with her guardian
angel, prophecy, miracles, recurring periodic stigmata, and diabolic
assaults.
When she was 18, her father died, and Gemma joined the household of Matteo
Giannini at Lucca as a domestic servant. She wished to join the Passionist
congregation of which her spiritual director was a member, but she was
prevented from doing so by her physical frailties, which included a condition
of the spine (tuberculosis). Later Gemma believed herself to have been cured of
the tuberculosis by the intercession of Saint Gabriel Possenti, who had himself
died of consumption.
She was of a remarkably fervent religious disposition. Between 1899 and 1901,
she was subject to various supernatural phenomena, which were carefully
investigated by her confessor, Father Germano. For over 18 months she suffered
the stigmata of Christ's Crucifixion and marks of His scourging while she
prayed. She experienced visions of Christ, the Blessed Virgin, and her guardian
angel. When she spoke in ecstasies, the sound of her voice changed, and
listeners recorded her words.
At other times, however, she seemed to suffer possession and performed such
acts as spitting on a crucifix and breaking a rosary. Throughout her life she
patiently endured her spiritual and physical sufferings--which included the
scorn of unbelieving relatives and townspeople--and practiced severe
austerities.
She died an early death on Holy Saturday and shortly thereafter a popular cult
developed. Her popularity increased in 1943, when her correspondence with her
spiritual director was published. She was canonized, despite much opposition
because of some of the phenomena connected with her, based not on the
phenomenal nature of her religious experiences but on the holiness of her life
(Attwater, Benedictines, Delaney, Encyclopedia, White).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0411.shtml
The
Holiness of the Church in the Nineteenth Century – Gemma Galgani
A true jewel of the
Church, reflecting in splendid hues a fullness of supernatural gifts, was the
Servant of God, Gemma Galgani. She was a child of grace, a favorite of God and
His saints, an angel in the flesh. The only purpose of her life seems to have been
to demonstrate to the world the reality of supernatural power. At first for a
few years she was seemingly unnoticed, but now she enjoys in her native land
the fame of a popular saint for her virtues and miraculous gifts. The Church,
too, has taken the first steps to raise this simple maiden to the honors of the
altar.
Gemma Galgani was born on
12 March 1878 at Camigliano, near Lucca. Shortly after her birth the family
moved to Lucca, where her father had a pharmacy. The family was thoroughly
Catholic and its life a continual service of God. The mother, a daily
communicant, was particularly edifying in word and example. Unfortunately she
died in 1886. In the heart of none of her children had she implanted the spirit
of religion so deeply as in Gemma’s. A short time before her death she had
arranged to have Gemma receive Confirmation, and it was at this holy ceremony
the favored child was given her first extraordinary enlightenment. Gemma now
longed with the fervor of a saint to be admitted to Holy Communion, and nothing
was to be done but to yield to the impetuous urging that discovered so ardent a
love and so mature an understanding. From this time on – her ninth year – she
daily approached the table of the Lord and experienced from it such joy and
delight that she seemed in paradise. At the Institute of Saint Zita, the school
she attended, she was much looked up to for her remarkable modesty, her
interior piety, and deep knowledge of spiritual things.
In the family Gemma took
the place of a mother to the younger children and had the principal part in
managing the house. The year 1897 brought her heavy trials. Her father lost
nearly all his property and soon died. The poor children fell into extreme want
and Gemma herself fell into a serious illness, from which she recovered, by a
miracle it seems, only after a year. A kind-hearted lady, who had a numerous
family herself, offered to take care of Gemma and to treat her as one of her
own.
Very soon the Servant of
God was favored with extraordinary graces and communications. She saw her
guardian angel almost constantly at her side and could converse with him as
with any other person. Visions and ecstasies were frequent and she was endowed
with a knowledge of hidden and future things. On the eve of the Feast of the
Sacred Heart, 1899, she received the stigmata, and later the wound in the side
and those of the crown of thorns. Eye-witnesses tell us that the wounds were a
centimeter deep and that full streams of blood poured out from them. It was
also given her to share in the interior bitterness of Our Lord’s sufferings.
Her spiritual director was very distrustful of these extraordinary conditions,
and subjected her to severe proofs. But it served only to bring her virtue into
clearer light And she had to make her sacrifice, for though she ardently
desired to join the Sisters of the Passion, they would not receive her
precisely because of her extraordinary visitations, fearing that such a person
might cause too much unrest in the convent.
Still it was not merely
for herself that Gemma was favored with this superabundance of grace. She was
most zealous for the welfare of the Church and the salvation of immortal souls
and by her prayers she obtained a large number of remarkable conversions.
The life of the Servant
of God was completely absorbed in meditation of such works of divine love as
are manifested in the sufferings of Christ and in the Holy Eucharist. She
strove with never lessening zeal to live in accordance with what the Heart of
Our Saviour experienced during His life on earth and still experiences in the
tabernacle. By degrees she succeeded in ridding herself of all earthly
considerations. Sufferings and the cross were her delight. Desire of God
consumed her and Our Lord called His beloved bride to her eternal home on Holy
Saturday, 11 April 1903. She was twenty-five years of age.
When we read her life we
can hardly know whether we are more astonished at the profuse generosity of God
toward this innocent soul or at her heroic love for Him. Apart from the many
miracles worked through her intercession after her death, Gemma Galgani won so
many friends among all classes, from Pope and cardinals down to the poorest of
the people, that in her is united almost everything which made the great saints
of the past admirable and amiable. She was, as her name suggests, a jewel which
God and men are delighted to look upon.
MLA
Citation
Father Constantine Kempf,
SJ. “Gemma Galgani”. The Holiness of the Church in
the Nineteenth Century: Saintly Men and Women of Our Own Times, 1916. CatholicSaints.Info.
18 September 2018. Web. 11 April 2022.
<https://catholicsaints.info/the-holiness-of-the-church-in-the-nineteenth-century-gemma-galgani/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/the-holiness-of-the-church-in-the-nineteenth-century-gemma-galgani/
Ceramic panel of Saint Gemma Galgani in Chelva
Ceramic
panel of Saint Gemma Galgani in Chelva
Saint Gemma
Gemma cured by Miracle :
Gemma soon began to grow
ill. She developed a curvature of the spine. Also, meningitis set in and left
her deaf. Large abscesses formed on her head, her hair fell off, and finally
her limbs became paralyzed. A doctor was called in and tried many remedies
which all failed. She only grew worse.
Gemma began a devotion to
Venerable Gabriel Possenti of the Sorrowful Mother (Now St. Gabriel). On her
sickbed she read his life story. She later wrote regarding Venerable Gabriel:
“… I grew in admiration
of his virtues and his ways. My devotion to him increased. At night I did not
sleep without having his picture under my pillow, and after that I began to see
him near me. I don’t know how to explain this, but I felt his presence. At all
times and in every action Brother Gabriel came to mind.”
Gemma, now 20 years old,
was seemingly on her deathbed. A novena was suggested as the only chance for a
cure. At midnight on February 23rd, 1899, she heard the rattling of a rosary
and realized that Venerable Gabriel was appearing to her. He spoke to Gemma:
“Do you wish to recover?
Pray with faith every evening to the Sacred Heart of Jesus. I will come to you
until the Novena is ended, and will pray together to this Most Sacred Heart.”
On the first Friday of
March the Novena ended. The grace was granted; Gemma was cured.
As she got up, those
around her cried with joy. Yes, a miracle had taken place!
On the 8th of June 1899,
after receiving communion, Our Lord let His servant know that the same evening
He would give her a very great grace.
Gemma went home and
prayed. She went into ecstasy and felt a great remorse for sin. The Blessed
Mother, to whom St. Gemma was tremendously devoted, appeared to her and spoke:
“My son Jesus loves thee
beyond measure and wishes to give thee a grace. I will be a mother to thee.
Wilt thou be a true child?” The Most Blessed Virgin then opened her mantle and
covered Gemma in it.
Here is how St. Gemma
relates how she received the stigmata:
“At that moment Jesus
appeared with all his wounds open, but from these wounds there no longer came
forth blood, but flames of fire. In an instant these flames came to touch my
hands, my feet and my heart. I felt as if I were dying, and should have fallen
to the ground had not my mother held me up, while all the time I remained
beneath her mantle. I had to remain several hours in that position. Finally she
kissed my forehead, all vanished, and I found myself kneeling. But I still felt
great pain in my hands, feet and heart. I rose to go to bed, and became aware
that blood was flowing from those parts where I felt pain. I covered them as
well as I could, and then helped by my Angel, I was able to go to bed …”
During the remainder of
Gemma's life, several people, including respected ecclesiastics of the Church,
witnessed this recurring miracle of the holy stigmata to the pius maiden of
Lucca. One eyewitness stated:
“Blood came from her (St.
Gemma’s) wounds in great abundance. When she was standing, it flowed to the
ground, and when in bed it not only wet the sheets, but saturated the whole
mattress. I measured some streams or pools of this blood, and they were from
twenty to twenty-five inches long and about two inches wide.”
Like St. Francis of
Assisi and recently Padre Pio, Gemma can too say: Nemo mihi molestus sit. Ego
enim stigmata Domini Jesu in corpore meo porto: Let no man harm me, for I bear
the marks of the Lord Jesus in my body.
St. Gemma’s
Devotion to her Guardian Angel :
Gemma’s Guardian Angel
would frequently appear to her. They would carry on a conversation the same way
as if one were speaking to his best friend. Gemma’s purity and innocence must
have drawn this Glorious Angel from Heaven to her side. Gemma and her Angel
with his wings outstretched or kneeling beside her, would recite vocal prayers
or Psalms alternately. When meditating on the Passion of Our Lord, her Angel
would inspire her with the most sublime insights into this mystery. Her
Guardian Angel once spoke to her regarding Christ’s Agonies:
“Look at what Jesus has
suffered for man. Consider one by one these Wounds. It is Love that has opened
them all. See how execrable (horrible) sin is, since to expiate it, so much
pain and so much love have been necessary.”
St. Gemma’s Last
Illness and Heroic Death :
In 1902 Gemma in good
health since her miraculous cure, offered herself to God as a victim for the
salvation of souls. Jesus accepted her offer. She then fell dangerously ill.
She could not keep any food down. Though briefly recovering her health, through
Divine Providence, she quickly fell sick again. On September 21, 1902 she began
to throw up pure blood that came with the violent loving throbbings of her
heart. Meanwhile she went through a spiritual martyrdom as she experienced
aridity and no consolation in her spiritual exercises. To add to that her enemy
the devil multiplied his attacks on the young Virgin of Lucca.
Satan redoubled his war
on Gemma as he knew the end was near. He strove to persuade her that she was
entirely abandoned by God. He used hellish apparitions and even rained physical
blows on her fragile body.
An eyewitness who was
nursing Gemma said:
“That abominable beast
will be the end of our dear Gemma - deafening blows, forms of ferocious
animals, etc.- I came away from her with tears because the demon is wearing her
out.”
Gemma unceasingly called
on the Holy Names of Jesus and Mary, still the battle waged on. Her Spiritual
Director Fr. Germano regarding Gemma’s last struggle stated:
“The poor sufferer passed
days, weeks and months in this way, giving us an example of heroic patience and
motives for salutary fear of what may happen to us, who have not Gemma’s merits
at the terrible hour of death.”
Yet through all these
trials Gemma never complained, she only prayed. Gemma was at the end. She was
practically a living skeleton but still beautiful despite the ravages of her
sickness. She was administered Viaticum.
In her last words she
said:
“I seek for nothing more;
I have made the sacrifice of everything and of everyone to God; now I prepare
to die.” She gasped, “Now it is indeed true that nothing more remains to me,
Jesus. I recommend my poor soul to Thee … Jesus!"
Gemma then smiled a
heavenly smile and letting her head drop on one side, ceased to live.
One of the sisters present
at her death clothed Gemma’s body in the habit of the Passionists, which was
the order to which Gemma had always aspired.
This blessed death
happened on Holy Saturday April 11th, 1903 when Gemma Galgani was in her 25th
year.
SOURCE : https://catholicmystics.blogspot.com/2014/06/saint-gemma.html
South-east
façade of Saint Gemma's Shrine in Madrid (Spain).
Fachada
sureste del Santuario de Santa Gema de Madrid (España).
View
of Saint Gemma's Shrine in Madrid (Spain).
Vista
del Santuario de Santa Gema de Madrid (España).
Partial
view of the Chamartín district in Madrid (Spain). In the
foreground, Santa Gema church. In the background, AZCA business
park, and in it, Torre Picasso (white skyscraper).
Vista
parcial del distrito de Chamartín de Madrid (España).
En primer término, la Iglesia de Santa Gema. Al fondo, el complejo
empresarial AZCA, y en él, Torre Picasso (rascacielos blanco).
St. Gemma Galgani: Mystic, Stigmatist, Virgin, Visionary, and Victim Soul
On
April 11, the Church celebrates St. Gemma Galgani, virgin, mystic, stigmatist,
visionary, and victim soul. Saint Gemma is the patron saint of:
pharmacists, loss of parents, those suffering with back illnesses, back injury
or pain, those struggling with temptations and those seeking purity of heart.
Gemma Galgani was born in Lucca, Italy on March 12, 1878, the fourth of eight
children. Her mother, who had been a very caring woman, died at the age of
thirty - five when Gemma was only seven.
For the next eighteen years the family experienced much grief and misfortune.
Gemma looked after her brother who had tuberculosis and who died when he was
eighteen. Her father was a prosperous pharmacist but the prolonged illness of
others in the family was a drain on his resources and the family was reduced to
poverty. To add to this, Gemma's father developed cancer of the throat and
Gemma nursed him with great care until his death.
Gemma had an immense love for the poor, and helped them in any way she could.
After her father's death, the nineteen - year -old Gemma became the mother of
her seven brothers and sisters.
At age 20, Gemma, who from an early age had known loss and bereavement,
developed a curvature of the spine. Also, meningitis set in and left her deaf.
Large abscesses formed on her head, her hair fell off, and her limbs became
paralyzed. A doctor examined her and attempted many remedies which all failed.
She only grew worse. Her condition was such that she was helpless and dependent
on others. By praying a novena to St. Gabriel of the Sorrowful Mother (who was then
Venerable Gabriel) she was miraculously cured.
Gemma bore the stigmata, receiving the wounds of Christ on her hands and feet
each Thursday evening through Friday afternoon beginning in June 1889 and
continuing into 1901. As a visionary, she saw her guardian angel daily, who
protected and consoled her, and occasionally scolded her for her faults.
Gemma had a profound prayer life and a deep union with God. She attended Mass
twice a day, while receiving communion once. She faithfully said her rosary,
and in the evening, went to vespers. She never neglected any of her other
duties.
In 1902, Gemma, in good health since her miraculous cure, gave herself to God
as a victim soul, offering her suffering for the salvation of souls. Jesus
accepted her offer. In January of 1903, Gemma beacme seriously ill and
was diagnosed with tuberculosis. She died quietly in the company of her parish
priest, on Holy Saturday April 11 at the age of 25. He said, "She died
with a smile which remained upon her lips, so that I could not convince myself
that she was really dead." She was canonized by Pope Pius XII on May
2, 1940, just thirty-seven years after her death.
What are Her Famous Miracles?
While numerous miracles have been attributed to Gemma's intervention in prayer
after her death in 1903, the three most famous are those that the Catholic
Church investigated during the process of considering Gemma for sainthood.
One miracle involved an elderly woman who had been diagnosed by doctors as
terminally ill with stomach cancer. When people placed a relic of Gemma on the
woman's body and prayed for her healing, the woman fell asleep and woke up the
next morning cured. Doctors confirmed that the cancer had completely
disappeared from her body.
Believers say the second miracle happened when a 10-year-old girl who had
cancerous ulcers on her neck and left side of her jaw (which had not been
successfully treated with surgery and other medical interventions) placed a
photo of Gemma directly on her ulcers and prayed: "Gemma, look at me and
have pity on me; please cure me!". Immediately afterward, doctors
reported, the girl was cured of both the ulcers and the cancer.
The third miracle that the Catholic Church investigated before making Gemma a
saint involved a farmer who had an ulcerous tumor on his leg that had grown so
large that it prevented him from walking. The man's daughter used a relic of
Gemma to make the sign of the cross over her father's tumor and pray for his
healing. By the next day, the tumor had disappeared and the skin on the man's
leg had healed back to its normal state.
Information on miracles obtained from this website.
St. Gemma Galgani Quotes
“If you really want to love Jesus, first learn to suffer, because suffering
teaches you to love.”
"Fire! Fire in my heart! This morning it is burning...... Dear Jesus, I
love you so much! I shall endeavor always to love You; I shall live to love
You; I shall die to love You!" ....Give me wings oh Jesus, so I can fly to
Your throne! "
"I wish, oh Jesus, that my voice could reach to the ends of the world, to
call all sinners and tell them to enter into Thy Heart....Oh, if only all
sinners would come to Thy Heart!... Come! Come sinners, do not be afraid! The
sword of Justice cannot reach you Here!"
Prayer to St Gemma Galgani, invoking her intercession
Oh holy Gemma, I am near you, help me to pray. You who know what I and those
near me need; look after my urgent needs and my spiritual and material wants.
You take care of them! I confide in you and entrust all to your loving care.
Offer up to Jesus that tender and constant care that you bore Him here on
earth. Oh holy Gemma, you who physically suffered all the pains of the Passion
of Jesus, I beseech of you the grace to meditate on and live the Passion of
Jesus, and the sufferings of Holy Mary. Pray that I will be able to walk in the
path of humility, simplicity, love and sacrifice, fulfilling at all times and
in all ways, the holy will of God. Let me live united with Jesus, the Blessed
Virgin Mary, and you, for all eternity. Amen. (taken from a St. Gemma Holy
Card)
SOURCE : https://catholicfire.blogspot.com/2015/04/st-gemma-galgani-mystic-stigmatist.html
Roma,
chiesa di santa Gemma Galgani (quartiere Monte Sacro)
SEPTEMBER 20, 2021
St. Gemma Galgani & Her
Friendship With Her Guardian Angel
Angels are messengers
between God and men. But sometimes they are also messengers of their protégés.
St. Gemma Galgani, a young Italian woman who was born in 1878, began seeing her
guardian angel when she was seventeen. The first meeting took place when Gemma
was getting ready to go out. She was joyfully thinking about wearing the pretty
gold watch and chain that was given to her. “The heavenly spirit, looking at
her severely, slowly said these words: ‘The only jewelry that embellishes the
spouse of a crucified King are thorns and the cross.’ And he disappeared.”
Gemma removed the jewelry, fell on her knees, and, crying, made this promise:
“For Your love, O Jesus, and to please only You, I promise You that I will
never wear any object that feels vain, and I will never talk about it.” In
spite of her rich family’s criticism, Gemma never wore jewelry again and
dressed very simply.
Then she was sick for a
long time. The angel came to comfort her throughout her illness. She saw him as
a handsome adolescent. He looked at her severely when she spoke thoughtlessly
or misbehaved at Mass, but he gave her a big smile when she left the confessional.
One day, when she was feeling bad, the angel gave her a little cup of coffee.
She said in her autobiography that “the coffee was so good that I was instantly
healed.”
It was so natural for her
to see her angel that she had not thought about mentioning it to her spiritual
father, Fr. Germain. People saw her having conversations with her angel.
“Gemma saw him with her
physical eyes, touched him with her hands — like a human being. She conversed
with him, as with a friend. . . . She spoke with him in the same way that she
would with any friend. She gave him endless errands of all kinds to aid earthly
inhabitants and communicate with heavenly ones, with a respect that was very
humble but full of loving familiarity. . . . Most of the time, Gemma and the
angel prayed together or praised the Most High God.”
When she wanted to
confide in Fr. Germain but it was not possible for her to leave the house, or
if she did not have any stamps, she handed her letter to her guardian angel,
who brought it to the priest. She even wrote to Jesus and Mary! Her spiritual
father testified to this after her death:
“Gemma handed various
messages to [her guardian angel] for God, the Blessed Mother, and her holy
advocates. She even gave him sealed letters for them, along with the request to
bring back responses in their time. It is wonderful that these letters were
really carried off by an invisible being. After taking every precaution to
assure myself of a supernatural reason for their disappearance, I had to remain
convinced that, with regard to this point, as with many others that were less
phenomenal, those in Heaven liked to play, so to speak, with a child whose
simplicity was so endearing to them.”
In the evening, when
Gemma went to bed, she asked her angel to trace a cross on her forehead and
watch over her. Then she peacefully went to sleep. In the morning, she woke up
to go to Mass and declared to her angel, whom she still found at her bedside
table: “I have something much better than you. I am going to Jesus.”
When her angel left her,
he always very gracefully said goodbye to her, and Gemma responded: “Farewell,
dear angel. Greet Jesus for me.”
Fr. Germain reported that
she often had this dialogue with her angel:
“Dear angel,” she said,
“how much I love you!”
“And why?” He asked.
“Because you teach me to
be good, to stay humble, and to please Jesus.”
Finally, let us keep the
good Fr. Germain’s advice in mind: “Do not envy her. For we also have received
an angel to look after us from the same Heavenly Father. And if, like Gemma, we
are very pure, humble, simple-hearted, and full of faith and holy desires to be
perfect, we will be surrounded by as much concern and love.”
“Send Me Your Angel”
Sometimes Padre Pio seemed very busy while he was alone: he was
receiving the guardian angels of his spiritual children who were coming to
bring him their messages!
Padre Pio often advised
those who lived far from the monastery: “Do not move if you have something to
tell me, but send me your angel! He does not pay for any train tickets.”
When one of his penitents
skeptically asked him if he had received her guardian angel’s message, he
replied sharply, “What do you think? When you send him, he comes. He is more
obedient than you!” And he repeated, word for word, the message she wished to
send him.
One of his friends asked
him, “Do you really hear what I tell you through the intervention of my
guardian angel?” The holy priest responded, “So, you think I am deaf?”
At times, he complained
because the angels bothered him at all times of the day. “You are rascals! Even
at night, you do not leave me alone!”
One day, he even advised
someone, “Do not send him to me to tell me foolish things!”
A busload of pilgrims was
traveling by night to go and meet Padre Pio. Suddenly, while they were still
far from their destination, the vehicle was caught in a frightening storm.
Recalling the priest’s advice, the pilgrims started praying to Padre Pio’s guardian
angel. Soon the storm let up. When they arrived at San Giovanni Rotondo, before
they could say anything, Padre Pio, who was waiting for them, cried out to
them, “My children, you woke me up last night. I had to pray for you.”
Another time, when Padre
Pio heard it said of someone, “Alas, she is alone,” he declared, “Nobody is
alone! There is a guardian angel for every person.”
Editor’s note: This
article is adapted from a chapter in the book, Encounters
with Angels: The Invisible Companions of Our Spiritual Life. It is
available as an ebook or paperback from your favorite bookseller or online
through Sophia
Institute Press.
image: Statue of Saint
Gemma Maria Humberta Pia Galgani (Colombo, Paraná, Brazil), photo by Luiz
Hybiak / Shutterstock.com
Tagged as: angels, Best of Week, Gemma Galgani, guardian angels, saints, Sophia Excerpts
Odile Haumonté is the
mother of five children. She works as a Catholic publisher and is the
editor-in-chief of the magazine Patapon, which is designed to enable
people to grow as a family with Jesus. She is the author of about fifty books,
including biographies and novels. Her book on angels has been translated
into English as Encounters
with Angels: The Invisible Companions of Our Spiritual Life.
SOURCE : https://catholicexchange.com/st-gemma-galgani-her-friendship-with-her-guardian-angel/
Gemma Galgani was
born on March 12, 1878, in a small Italian town near Lucca. At a very young
age, Gemma developed a love for prayer. She made her First Communion on June
17, 1887. As a pupil at the school run by the Sisters of St. Zita, Gemma was
loved by her teachers and her fellow pupils. Although quiet and reserved, she
always had a smile for everyone. Although a good student, she had to quit
school due to chronic ill health before completing the course of study.
Throughout her life, Gemma was to be favored with many mystical experiences and
special graces. These were often misunderstood by others, causing ridicule.
Gemma suffered these heartaches in reparation, remembering that Our Lord
Himself had been misunderstood and ridiculed.
Gemma had an immense love for the poor, and helped them in any way she could.
After her father's death, the nineteen year old Gemma became the mother of her
seven brothers and sisters. When some were old enough to share this
responsibility, she lived briefly with a married aunt. At this time, two young
men proposed marriage to her. Gemma however, wanted silence and retirement, and
more that ever, she desired to pray and speak only to God.
Gemma returned home and almost immediately became very ill with meningitis.
Throughout this illness, her one regret was the trouble she caused her
relatives who took care of her. Feeling herself tempted by the devil, Gemma
prayed for help to the Venerable Passionist, Gabriel Possenti. (Gabriel was
later canonized) Through his intercession, Gemma was miraculously cured.
Gemma wished to become a nun, but her poor health prevented her from being
accepted. She offered this disappointment to God as a sacrifice.
Gemma predicted that the Passionists would establish a monastery at Lucca; this
came to pass two years after her death. Today, Gemma's mortal remains are still
treasured at the Passionist monastery in Lucca.
On June 8, 1899, Gemma had an interior warning that some unusual grace was to
be granted to her. She had pain in her hands, feet and heart and blood was
coming from the places where she had pain. These were the marks of the
stigmata. Each Thursday evening, Gemma would fall into rapture and the marks
would appear. The stigmata remained until Friday afternoon or Saturday morning
when the bleeding would stop, the wounds would close, and only white marks
would remain in place of the deep gashes. Gemma's stigmata would continue to
appear until the last three years of her life, when her confessor forbade her
to accept them. Through her prayers, this phenomenon ceased, but the whitish
marks remained on her skin until her death.
Through the help of her confessor, Gemma went to live with a family named
Giannini, where she was allowed more freedom than at home for her spiritual
life. She had many ecstacies and her words spoken during these raptures, were
recorded by her confessor and a relative of her adoptive family. At the end of
her ecstacies, she returned to normal and went quietly and serenely about the
family life. Gemma often saw her guardian angel, with whom she was on familiar
terms. She often sent her guardian angel on errands, usually to deliver a
letter or oral message to her confessor in Rome.
During the apostolic investigations into her life, all witnesses testified that
there was no artfulness in Gemma's manner. Most of her severe penances and
sacrifices were hidden from most who knew her.
In January of 1903, Gemma was diagnosed as having tuberculosis. She died
quietly in the company of the parish priest, on April 11 at age twenty-five. He
said, "She died with a smile which remained upon her lips, so that I could
not convince myself that she was really dead." She was beatified in 1933
and canonized on May 2, 1940, only thirty-seven years after her death.
from Wikipedia
Maria Gemma Umberta Pia Galgani (March 12, 1878 – April 11, 1903) was an
Italian mystic, venerated as a saint in the Roman Catholic Church since
1940.[1] She has been called the "Daughter of Passion" because of her
profound imitation of the Passion of Christ.[2]
Early life
Maria Gemma Umberta Pia Galgani (or Gemma Galgani as she became commonly known)
was born on March 12, 1878, in the hamlet of Borgo Nuovo in the provincial town
of Capannori. Gemma was the fifth of eight children; her father, Enrico
Galgani, was a prosperous pharmacist.
Soon after Gemma's birth, the family relocated north from Borgo Nuovo to a
large new home in the Tuscan city of Lucca in a move which was undertaken to
facilitate an improvement in the children's education. Gemma's mother, Aurelia
Galgani, contracted tuberculosis. Because of this hardship, Gemma was placed in
a private nursery school run by Elena and Ersilia Vallini when she was
two-and-a-half years old, and was regarded as a highly intelligent child.[1]
Several members of the Galgani family died during this period. Their firstborn
child, Carlo, died at an early age. On September 17, 1885, Aurelia Galgani died
from tuberculosis, which she had for five years. Gemma's beloved brother Gino,
while studying for the priesthood, died from tuberculosis and her little sister
Giulia also died at a young age.[1]
Education
Gemma was sent to a Catholic half-boarding school in Lucca run by the Sisters
of St. Zita. She excelled in French, arithmetic and music. Gemma was allowed at
age nine to receive her first communion. Later she was not accepted by the
Passionists to become a nun because of her poor health and her visions. At age
20, Gemma developed spinal meningitis, but was healed, attributing her
extraordinary cure to the Sacred Heart of Jesus through the intercession of
Venerable Gabriel of Our Lady of Sorrows (later canonized a saint), and Saint
Marguerite Marie Alacoque.[1]
Gemma was orphaned shortly after she turned 18, making her responsible for the
upbringing of her younger siblings, which she did with her aunt Carolina. She
declined two marriage proposals and became a housekeeper with the Giannini
family.[1]
Mysticism
According to a biography written by her spiritual director, the Reverend
Germanus Ruoppolo, CP (now a venerable), Gemma began to display signs of the
stigmata on June 8, 1899, at the age of twenty-one. She stated that she had
spoken with her guardian angel, Jesus, the Virgin Mary, and other
saints—especially Gabriel of Our Lady of Sorrows. According to her testimonies,
she sometimes received special messages from them about current or future
events. With her health in decline, Ruoppolo directed her to pray for the
disappearance of her stigmata; she did so and the marks ceased.[1] She said
that she resisted the Devil's attacks often.
Gemma was frequently found in a state of ecstasy. She has also been reputed to
levitate. In one instance, in the dining room of her home was a large crucifix
that was highly venerated by the whole family, particularly by Gemma. She
claimed that at least once that she found herself raised from the floor with
her arms around the crucifix while kissing the wound on the side of the
crucified.[3]
Stigmata
Saint Gemma was one of the recipients of the Holy Wounds of Christ. She tells
what took place when she received the Holy Stigmata on June 8 in the year 1899,
a Thursday, on the eve of the feast of the Sacred Heart. The Saint discloses:
"I felt an inward sorrow for my sins, but so intense that I have never
felt the like again . . . My will made me detest them all, and promise
willingly to suffer everything as expiation for them. Then the thoughts crowded
thickly within me, and they were thoughts of sorrow, love, fear, hope and
comfort."
Saint Gemma then experienced a rapture in which she saw her guardian angel in
the company of the Blessed Virgin Mary. Saint Gemma tells what took place next:
"The Blessed Virgin Mary opened her mantle and covered me with it. At that
very moment Jesus appeared with his wounds all open; blood was not flowing from
them, but flames of fire which in one moment came and touched my hands, feet
and heart. I felt I was dying, and should have fallen down but for my Mother
(Blessed Virgin Mary) who supported me and kept me under her mantle. Thus I
remained for several hours. Then my Mother kissed my forehead, the vision
disappeared and I found myself on my knees; but I still had a keen pain in my
hands, feet and heart. I got up to get into bed and saw that blood was coming
from the places where I had the pain. I covered them as well as I could and
then, helped by my guardian angel, got into bed." [3]
Reception
Family and public
Gemma was well known in the vicinity of Lucca before her death, especially to
those in poverty. Opinions of her were divided. Some people admired her
extraordinary virtues and referred to her as The Virgin of Lucca out of pious
respect and admiration. Others mocked her (including her younger sister,
Angelina, who apparently used to make fun of Gemma during such experiences, and
during Gemma's canonization process was deemed as 'unfit' to testify due to
accusations of attempting profit from Gemma's reputation). In light of the
extraordinary events surrounding her life, some skeptics thought that she had a
mental illness.
Church
Gemma was often treated with disdain by some in the Church's hierarchy; even
her own confessor was at times skeptical of her mystical gifts. Her spiritual
director, the Reverend Ruoppolo, was initially reserved, but after a thorough
and prudent examination of the ongoing events surrounding her, he became
completely convinced of the authenticity of her mystical life. After her death,
he wrote a detailed biography of her life and was responsible for gathering all
her writings, including her diary, autobiography, and letters.
Death
In early 1903, Gemma was diagnosed with tuberculosis, and thus began a long and
often painful death. There were numerous extraordinary mystical phenomena that
occurred during her final illness. One of the religious nursing sisters who
attended to her stated, "We have cared for a good many sick people, but we
have never seen anything like this." At the beginning of Holy Week 1903,
her health quickly deteriorated, and by Good Friday she was suffering
tremendously. Gemma died in a small room across from the Giannini house on
April 11, 1903—Holy Saturday. After a thorough examination of her life by the
Church, she was beatified in 1933 and canonized in 1940. Galgani's relics are
housed at the Passionist monastery in Lucca, Italy.
She was beatified within 30 years from the date of her death which included the
mandatory five years waiting period before the process of canonization starts.
Very few in the Catholic Church have had sainthood conferred on them this
quickly.
As one of the most popular saints of the Passionist Order, the devotion to
Gemma Galgani is particularly strong both in Italy and Latin America. She is a
patron saint of students (said to be the top of her class before having to
leave school) and of pharmacists.
(...)
Bibliography
• The Life of St. Gemma Galgani by Germanus 2009 TAN Books ISBN
0-89555-669-3
References
1. Bell, Rudolph M.; Cristina Mazzoni (2003). The Voices of Gemma Galgani : The
Life and Afterlife of a Modern Saint. Chicago, IL, US: University of Chicago
Press. ISBN 978-0-226-04196-4. Retrieved 2009-06-15.
2. An Anthology of Christian mysticism by Harvey D. Egan 1991 ISBN
0-8146-6012-6 p. 539
3. Mysteries, Marvels, Miracles in the Lives of Saints by Joan Carroll Cruz
ISBN 978-0-89555-541-0
Sources
• Orsi, Robert A.; "Two Aspects of One Life: Saint Gemma Galgani and My
Grandmother in the Wound between Devotion and History, the Natural and the
Supernatural," in Between Heaven and Earth : The Religious Worlds People
Make and the Scholars Who Study Them (Princeton University Press, 2005),
110–45.
SOURCE : http://www.catholic.org/saints/saint.php?saint_id=225
Santa Gemma Galgani Vergine
Lucca, 12 marzo 1878 - 11
aprile 1903
Nasce il 12 marzo 1878 a
Bogonuovo di Camigliano (Lucca). La mamma Aurelia muore nel settembre del 1886.
Nel 1895 Gemma riceve l'ispirazione a seguire impegno e decisione la via della
Croce. Gemma ha alcune visioni del suo angelo custode. L'11 novembre 1897 muore
anche il padre di Gemma, Enrico. Ammalata, Gemma, legge la biografia del
venerabile passionista Gabriele dell'Addolorata (ora santo), che le appare e la
conforta. Gemma nel frattempo matura una decisione e la sera dell'8 dicembre,
festa dell'Immacolata, fa voto di verginità. Nonostante le terapie mediche, la
malattia di Gemma, osteite delle vertebre lombari con ascesso agli inguini, si
aggrava fino alla paralisi delle gambe, dalla quale però viene guarita miracolosamente.
Le visioni di Gemma continuano e le viene data la grazia di condividere le
sofferenza di Cristo. Nel maggio del 1902 Gemma si ammala nuovamente, si
riprende, ma ha una ricaduta in ottobre. Muore l'11 aprile 1903. (Avvenire)
Etimologia: Gemma = dal
nome generico delle pietre preziose
Emblema: Giglio
Martirologio Romano: A
Lucca, santa Gemma Galgani, vergine, che, insigne nella contemplazione della
Passione del Signore e nella paziente sopportazione dei dolori, a venticinque
anni nel Sabato Santo concluse la sua angelica esistenza.
Gemma Galgani nasce il 12
marzo 1878 a Bogonuovo di Camigliano (Lucca), riceve il battesimo il 13 marzo.
Il 26 maggio 1885, nella chiesa di San Michele in Foro, l’arcivescovo di Lucca
somministra a Gemma la Cresima. La mamma Aurelia muore nel settembre del 1886.
Un altro grande dolore per Gemma fu la morte del fratello Gino, seminarista,
avvenuta nel 1894, ad appena 18 anni. Nel 1895 Gemma riceve l'ispirazione a
seguire impegno e decisione la via della croce, quale itinerario cristiano.
Gemma ha alcune visioni del suo angelo custode che le ricorda che i gioielli di
una sposa del crocifisso sono la croce e le spine.
L'11 novembre 1897 muore
anche il padre di Gemma, Enrico, e le misere condizioni della famiglia, la
obblifano a lasciare la casa di via S. Giorgio per quella di via del Biscione,
13 (oggi via S. Gemma 23). Gemma trascorre un periodo a Camaiore, presso la zia
che l’aveva voluta con sé dopo la morte del babbo, ma nell’autunno 1899 si
ammala gravemente e ritorna in famiglia. I mesi invernali segnano grandi
sofferenze per tutti e le ristrettezze economiche si fanno sentire penosamente
sulla numerosa famiglia, oltre alle due zie Elisa ed Elena, vi sono i fratelli
di Gemma, Guido, Ettore e Tonino, e le sorelle Angelina e Giulietta. Guido, il
fratello maggiore, studia a Pisa e, dopo la laurea in farmacia, cerca di
aiutare la famiglia lavorando presso l’ospedale di Lucca. Anche Tonino studia a
Pisa con sacrificio di tutti. Nel periodo della malattia Gemma, legge la
biografia del venerabile passionista Gabriele dell’Addolorata (ora santo).
Gemma ha un'apparizione del venerabile che ha per lei parole di conforto.
Gemma nel frattempo
matura una decisione e la sera dell’8 dicembre, festa dell’Immacolata, fa voto
di verginità. Nella notte seguente il venerabile Gabriele le appare nuovamente
chiamandola "sorella mia" e porgendole a baciare il segno dei passionistiche
gli posa sul petto. Nel mese di gennaio nonstante le terapie mediche, la
malattia di Gemma, osteite delle vertebre lombari con ascesso agli inguini, si
aggrava fino alla paralisi delle gambe. Ad aggravare la situazione, il 28
gennaio si manifesta anche un’otite purulenta con partecipazione della
mastoide. Proprio in quei giorni, il fratello Guido si trasferisce a Bagni
di San Giuliano dove ha ottenuto una farmacia. Gemma è confortata dalle
visioni del venerabile Gabriele e del suo angelo custode, ma è tentata dal
demonio, che riesce a vincere con l'aiuto del venerabile Gabriele, ormai sua
guida spirituale. Il 2 febbraio i medici la danno per spacciata, secondo loro
non supererà la notte, ma Gemma trascorre le giornate in preghiera, tra
indicibili sofferenze.
Il 3 marzo è il primo
venerdì del mese e la giovane ha terminato una novena in onore della beata
Margherita Maria Alacoque (ora santa) e si accostò all'eucarestia, quando
avvenne la guarigione miracolosa. Il 23 dello stesso mese, tornata a casa dopo
l’Eucaristia, Gemma ha una visione del venerabile Gabriele, che le indica il
Calvario come meta finale. Il 30 marzo, Giovedì Santo, Gemma è in preghiera,
compie l’«Ora Santa» in unione a Gesù nell’Orto degli Ulivi, e Gesù a un tratto
le appare ferito e insanguionato. Nell’aprile seguente, preoccupata di non
sapere amare Gesù, Gemma si trova nuovamente davanti al Crocifisso e ne ascolta
parole di amore: Gesù ci ha amati fino alla morte in Croce, è la sofferenza che
insegna ad amare. L'8 giugno, dopo essersi accostata all'Eucarestia, Gesù le
appare annunciandole una grazia grandissima. Gemma, sente il peso dei peccati,
ma ha una visione di Maria, dell'angelo custode e di Gesù, Maria nel nome di
suo Figlio li rimette i peccati e la chiama alla sua missione Dalle ferite di
Gesù non usciva più sangue, ma fiamme che vnnero a toccare le mani, i piedi e
il cuore di Gemma. Gemma si sentiva come morire, stava per cadere in terra, ma
Maria la sorreggeva e quindi la baciò in fronte. Gemma si trovò in ginocchio a
terra con un forte dolore alle mani, ai piedi e al cuore, dove usciva del
sangue. Quei dolori però anziché affliggerla gli davano una pace perfetta. La
mattina successiva si recò all'Eucarestia, coprendo le mani con un paio di
guanti. I dolori le durarono fino alle ore 15 del venerdì, festa solenne del
Sacro Cuore di Gesù». Da quella sera, ogni settimana Gesù chiamò Gemma ad
essergli collaboratrice nell’opera della salvezza, unendola a tutte le Sue
sofferenze fisiche e spirituali. questa grazia grandissima fu motivo per Gemma
di ineffabili gioie e di profondi dolori. In casa vi fu perplessità e
incredulità per quanto avveniva, Gemma era spesso rimproverata dalle zie e dai
fratelli, talvolta veniva derisa e canzonata dalle sorelle, ma Gemma taceva e
attendeva. Nei mesi estivi conosce i Passionisti impegnati nella Missione
popolare in Cattedrale e da uno di essi viene introdotta in casa Giannini.
Gemma conosceva già la signora Cecilia, ma frequentandola nella casa di via del
Seminario, inizia una vera e profonda amicizia con quella che le sarà come una
seconda madre.
Nel gennaio del 1900,
Gemma comincerà a scrivere a padre Germano, il sacerdote passionista che
avrebbe riconosciuto in lei l’opera di Dio e nel settembre successivo lo
incontrerà personalmente. Sempre in settembre, Gemma lascia definitivamente la
sua famiglia per andare ad abitare in casa Giannini, tornerà alla sua casa solo
in rare occasioni per consolare la sorella Giulietta quando sofferente. Nel
maggio del 1902 Gemma si ammala nuovamente, si riprende, ma ha una ricaduta in
ottobre. Nel frattempo muiono la sorella Giulia (19 agosto) e il fratello
Tonino (21 ottobre). Il 24 gennaio 1903, per ordine dei medici, la famiglia
Giannini deve trasferire Gemma in un appartamento affittato dalla zia Elisa,
Gemma vive così l’esperienza dell’abbandono di Gesù in croce e del silenzio di
Dio. E’ fortemente tentata dal demonio, ma non smarrisce mai la fede, non perde
mai la pazienza ed è sempre piena di amore e di riconoscenza verso chi
l'assiste nella malattia. Al mezzogiorno dell’11 aprile 1903, Sabato Santo,
come si usava allora, le campane aveano annunziato la risurrezione del Signore
e alle 13.45, Gemma si addormenta nel Signore, assistita amorevolmente dai
Giannini. Il 14 maggio 1933 papa Pio XI annovera Gemma Galgani fra i Beati
della Chiesa. Il 2 maggio 1940 papa Pio XII, riconoscendo la pratica eroica
delle sue virtù cristiane, innalza Gemma Galgani alla gloria dei Santi e la
addita a modello della Chiesa universale.
La data di culto per la Chiesa universale è l'11 aprile, mentre la Famiglia Passionista e la diocesi di Lucca la celebrano il 16 maggio.
Autore: Maurizio Misinato
SOURCE : http://www.santiebeati.it/Detailed/31800.html
Saint Gemma Galgani, Santa Maria del Pi, Barcelona
Den hellige Gemma Galgani
(1878-1903)
Minnedag: 11.
april
Den hellige Gemma Galgani ble født den 12. mars 1878 i
Borgo Nuovo di Camigliano ved Lucca i Toscana i Italia. Hennes
foreldre var Henrik og Aurelia Galgani. Moren døde av tuberkulose da Gemma var
syv år gammel. Like før hadde hun en dag hørt Gud tale til henne i kirken. Han
ba henne om å gi ham hennes mor. Hun svarte: «Bare hvis du tar meg også». Gud
skjente da på henne og kalte henne uvillig, og i sin selvbiografi sier hun at hun
allerede da skjønte at det ikke var noe vits i å argumentere mot Gud.
Gemma fikk sin utdannelse
av sine brødre og søstre og var elev på en skole drevet av kongregasjonen St.
Zitas Søstre, som var grunnlagt av den salige Helena Guerra.
Hun mottok sin første kommunion den 17. juni 1887. Hun var en god student, og
selv om hun var stille og reservert, hadde hun et smil til alle. Etter å ha
vunnet en konkurranse for alle elevene i Spoleto, gikk hun på
prisutdelingsseremonien sammen med sin far. Hun hadde på seg sine fineste klær,
inkludert et gullur. Midt i seremonien hørte hun en klangfull stemme som bare
kunne tilhøre hennes skytsengel. Hvordan våget hun å bære smykker, sa engelen
og erklærte at den eneste utsmykningen som sømmer seg en brud av den
korsfestede Kristus, er en tornekrone. Gemma bestemte seg da straks for aldri å
bære smykker igjen eller i det hele tatt snakke om dem.
Hun måtte slutte skolen
på grunn av dårlig helse før hun var ferdig. I 1894 døde også hennes storebror
Gino, som hun var svært knyttet til, av tuberkulose. Faren, som var apoteker i
Camigliano, tok sine tap så tungt at han forsømte sin forretning.
Legeregningene hadde også vært en stor økonomisk belastning, og det endte med
at forretningen gikk konkurs i 1896, og året etter døde også han av
strupekreft. Gemma pleide ham den siste tiden. Samme dag som han ble gravlagt
kom kreditorene og tømte hele huset, og de lette til og med gjennom Gemmas
lommer etter mynter.
Da var Gemma 18 år, og
fra den tid besto hennes liv av prøvelser og kontinuerlig, intens lidelse, både
fysisk og åndelig. Men gjennom det hele bevarte hun freden og sin oppriktige
tro. Juledag samme år hørte hun Kristus be henne om å konsekrere sin
jomfruelighet til ham, noe hun villig gjorde. Hun ble nå som en mor for sine
syv søsken. Da noen av dem var store nok til å dele ansvaret, ble hun sendt for
å bo en kort stund hos en gift tante. Hun var en svært vakker ung kvinne, og to
unge menn fridde til henne. Men Gemma ville bare vie seg til Gud. Hennes
åndelige veileder tilhørte pasjonistordenen (Congregatio Passionis Iesu
Christi – CP), og hennes høyeste ønske var å slutte seg
pasjonistsøstrene (Suore Passioniste di San Paolo della Croce – CP) i
Tarquinia, men de ville ikke ta opp en «sykelig og overspent kvinne» i sin
kommunitet. For hennes helse hadde skapt problemer helt fra barndommen.
Som 19-åring vendte hun
tilbake til hjemmet, og like etter ble hun syk med hjernehinnebetennelse og
tuberkulose i ryggmargen. Gradvis mistet hun hørselen og noe av håret, og i
tillegg ble hun helt lammet. Hun ble sengeliggende i over et år. Den 2. februar
1899 mottok hun den siste olje, da legen regnet med at hun ville dø. Men da
skjedde det et under: Den unge kvinnen var plutselig helt helbredet. Selv sa
hun at hun var blitt helbredet etter å ha bedt til den ærverdige (senere
hellige) Gabriel
Possenti, en pasjonist som hun hadde en spesiell hengivenhet for og som
selv hadde dødd av tuberkulose 24 år gammel i 1862. Gabriel viste seg for
henne, kjærtegnet henne og kalte henne «søster». Han tok av pasjonistemblemet
fra prestekjolen sin og trykket det mot hennes bryst og lot henne holde det og
kysse det.
Hun hadde noen svært
merkelige opplevelser, som alle ble nøye undersøkt av hennes skriftefar, p.
Germano av St. Stanislas CP. Kvelden før Jesu hjertefest, den 8. juni 1899,
falt hun plutselig i ekstase. Da hun igjen kom til seg selv, hadde hun fått
stigmata, Den korsfestedes sår. Mellom juni 1899 og februar 1901 kom sårene til
syne hver torsdag og blødde til fredag og ga henne uutholdelige smerter.
Deretter lukket de seg og etterlot bare hvite arr på huden. I tiden som fulgte,
opplevde den unge kvinnen også Jesu tornekroning (19. juli 1900), pisking (1.
mars 1901) og blodsvette i Getsemane. I sin store ydmykhet prøvde hun å holde
sine stigmata hemmelig, og hun bar svarte hansker og en kjole som lignet en
nonnedrakt. I 1901 forbød hennes skriftefar henne å akseptere sårmerkene, og
gjennom hennes bønner opphørte fenomenet. Men de hvite arrene var synlige helt
til hennes død.
Med hjelp fra sin
åndelige veileder kunne Gemma flytte til Lucca for å være tjenestejente hos de
fromme og velstående Matteo og Cecilia Giannini, som behandlet henne som en
adoptivdatter. Der fikk hun større frihet enn hjemme til sitt åndelige liv. Hun
gjorde husarbeid og hjalp til med oppdragelsen av barna.
Hennes høyeste ønske var
å leve i det skjulte og å tjene Gud. Hun bar sine plager og sin fornedring med
et barns tillit til sin himmelske Far. Hennes barnlige fromhet førte til
merkelige hendelser; for eksempel pleide hun å sende brev gjennom sin
skytsengel: «Jeg overlater dette brev til min skytsengel. Han står ved siden av
meg og venter». Og det ufattelige hendte: Dette og mange andre brev kom alltid
i adressatens hender, uten postens innblanding. Hun var ofte i en ekstatisk
tilstand og opplevde visjoner av Kristus og Jomfru Maria. I ekstase
ble hennes stemme forandret, og mange av hennes samtaler i ekstase ble skrevet
ned av døtrene i familien Giannini, Cecilia, Giustina, Eufemia og Annetta. Av
og til oppførte hun seg på en måte som hun tilskrev diabolske angrep: I sin
besatte tilstand spyttet hun på et krusifiks og ødela en rosenkrans. En gang
hun var ute i hagen, fylte demonene henne med så sterke kjødelige lyster at hun
styrtet for å slokke dem i det iskalde vannet i brønnen.
Gemma tjente Herren
ydmykt og knyttet seg nært til Korsets mysterium. Hun ga stadig opp mer av seg
selv, og hun sa: «Jeg lever ikke lenger, men i stedet lever Kristus i meg».
Hennes biograf skrev: «Hennes hjerte brant som en ildovn. Ofte var hennes klær
svidd i området rundt hjertet». En dag krummet tre av Gemmas ribbein i nærheten
av hjertet seg i rett vinkel, noe som tidligere også var skjedd med de
hellige Filip
Neri og Paul av Korset.
Tyve år etter Gemmas død kunne leger fortsatt slå fast denne krumningen av
ribbeina.
I januar 1903 oppdaget
legene at hennes tuberkulose var kommet tilbake, og denne gangen kunne hun ikke
reddes. Hun døde påskeaften, den 11. april 1903 i Lucca, 25 år gammel. Straks
begynte folk å stille seg i kø for å se hennes døde legeme. Hun ble gravlagt
sammen med en kopi av sin selvbiografi. Det skjedde i kirken til
pasjonistnonnene, de samme søstrene som nektet å ta imot henne. Det oppsto
raskt en folkelig kult, og allerede senere på våren ble hennes legeme gravd opp
igjen. Det ble snakket om en saligkåringsprosess, og i den forbindelse åpnet
leger hennes bryst og tok ut hjertet. Det var like friskt, og under kirurgens
kniv sprutet det blod ut over hele bordet.
Hun ble gravlagt igjen,
men denne gangen sørget hennes åndelige veileder for et monument for å skjelne
hennes grav fra andre. Flere pilegrimer strømmet til enn noen sinne. I 1917 ble
saligkåringsprosessen innledet. I 1923 ble hennes legeme overført til en helligdom
ved pasjonistklosteret i Lucca. Dette klosteret forutså hun at ville bli bygd,
men det skjedde ikke før to år etter hennes død.
Saligkåringsprosessen
møtte motstand fra noen på grunn av karakteren til noen av fenomenene som var
knyttet til henne. Men det ble påpekt fra autoritativt hold at hun ble anbefalt
for saligkåring utelukkende på grunn av sitt hellige liv. Hun ble saligkåret
den 14. mai 1933 av pave Pius XI (1922-39). Den 26. mars 1939, på
pasjonssøndagen, undertegnet pave Pius XII (1939-58) dekretet som anerkjente et
mirakel på hennes forbønn. Hun ble helligkåret den 2. mai 1940 av pave Pius
XII. Hennes kult vokste da hennes korrespondanse på 230 brev til sin åndelige
veileder, p. Germano, og hennes skriftefar, biskop Volpi, ble offentliggjort i
1941.
I 1955 ble hennes legeme
overført til en nybygd helligdom i hvit og firkantet ultramoderne arkitektur.
På hennes grav står det: «Hun ble fortært av kjærlighetens ild». Gaten i Lucca
hvor hun bodde, ble omdøpt til Via Santa Gemma. Familien Gianninis hus er
bevart som det var da Gemma bodde der. Hennes minnedag er dødsdagen 11. april
(14. mai nevnes også). Hennes navn står i Martyrologium Romanum. Hun
fremstilles som en ung kvinne i bønn, ofte med sårmerker eller med et symbol av
hjerte og kors på brystet.
Kilder:
Attwater/John, Attwater/Cumming, Farmer, Butler (IV), Benedictines, Delaney,
Rufus, Ball (1), Engelhart, Schauber/Schindler, Index99, KIR, CSO, Patron
Saints SQPN, Infocatho, Bautz, Heiligenlexikon, Abbaye Saint-Benoît,
imagesofheaven.org, trfn.clpgh.org - Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden -
Sist oppdatert: 2004-04-12 18:51
SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/ggalgani
Santa
Gema Galgani en Nicaragua
Santa Gemma Galgani
Perawan dari Lucca, Bunga
dari Lucca
Diterbitkan :
25 September 2013
Diperbaharui :
31 Mei 2014
Hits :
9441
Gemma Galgani dilahirkan
pada tanggal 12 Maret 1878 di Camigliano, sebuah desa dekat kota Lucca, Italia.
Gemma adalah kata Italia yang berarti 'Mutiara'. Ayahnya seorang ahli kimia
yang berhasil. Salah seorang leluhurnya adalah Santo Yohanes
Leonardi. Ibu Gemma juga berasal dari keluarga bangsawan.
Keluarga Galgani adalah keluarga Katolik yang saleh yang dikaruniai delapan
putera-puteri.
Bunga dari Lucca
Gemma adalah anak
keempat, puteri pertama dalam keluarga. Ia seorang gadis kecil yang pandai,
ramah, periang serta menyenangkan. Sejak masa kecilnya, Gemma amat suka sekali
berdoa. Ia memiliki kebijaksanaan dan semangat doa yang tidak biasa dijumpai
pada anak kecil seusianya. Hal itu dikarenakan ibunya yang saleh mengajarkan
kepada Gemma kebenaran-kebenaran Iman Katolik. Signora (=Nyonya) Galgani secara
istimewa menanamkan dalam jiwa puteri kecilnya itu, cinta kepada Kristus
Tersalib.
Jika ibunya sibuk dengan
pekerjaannya sehari-hari sebagai ibu rumah tangga, si kecil Gemma akan
menarik-narik gaun ibunya dan merengek, “Mama, ayo ceritakan lagi tentang
Yesus.”
Sayang sekali ibu Gemma
meninggal saat Gemma baru berusia tujuh tahun. Pada hari Gemma menerima
Sakramen Penguatan, ketika sedang berdoa dengan khusuk dalam Misa bagi
kesembuhan ibunya yang sakit parah, Gemma dengan jelas mendengar suara Yesus
dalam hatinya yang berkata,
“Apakah kamu mau
memberikan ibu-mu kepada-Ku?”
“Ya,” jawab Gemma,
“tetapi bawalah aku serta juga.”
“Tidak,” jawab suara
itu,“berikanlah mama-mu tanpa syarat kepada-Ku. Untuk sementara waktu, kamu
harus menunggu bersama papamu. Aku akan membawamu ke Surga kelak.”
“Ya,” jawab Gemma segera.
“Ya”, kata-kata itu akan
selalu diulangi Gemma di sepanjang hidupnya yang singkat sebagai jawab atas
undangan Kristus untuk menderita bagi-Nya.
Setelah kematian ibunya,
Gemma dikirim ayahnya untuk tinggal di asrama Katolik di Lucca yang dikelola
oleh para Biarawati St. Zita. Di
kemudian hari, saat mengenang masa-masa di sekolah, Gemma berkata, “Saat
aku mulai bersekolah di susteran, aku merasa seperti di Surga.”
Di sekolah, Gemma
dikasihi oleh para guru dan teman-teman sekolahnya. Meskipun ia seorang yang pendiam
dan lebih suka menyendiri, ia selalu tersenyum kepada siapa saja. Gemma
menonjol dalam pelajaran Bahasa Perancis, aritmetika dan musik. Pada tahun 1893
Gemma memenangkan Medali Emas untuk pengetahuan agama. Salah seorang guru
sekolahnya secara singkat dan tepat mengatakan, “Gemma adalah teladan bagi
sekolah kami.”
Gemma sangat merindukan
Komuni Kudusnya yang pertama. Seringkali ia memohon, “Berikanlah Yesus
kepadaku. Anda akan melihat betapa baiknya aku nanti. Aku sungguh akan berubah.
Aku tidak akan berbuat dosa lagi. Berikanlah Yesus kepadaku. Aku sungguh sangat
merindukan Dia, aku tidak akan dapat hidup tanpa-Nya.”
Akhirnya, pada usia
sembilan tahun (lebih awal dari kebiasaan), Gemma diperkenankan untuk menerima
Komuni Kudus-nya yang pertama. Seijin ayahnya, Gemma tinggal selama sepuluh
hari lamanya di sebuah biara setempat guna mempersiapkan diri secara pantas
untuk menyambut peristiwa agung ini.
Pada tanggal 20 Juni
1887, pada Pesta Hati Kudus Yesus, saat yang telah lama dinanti-nantikan Gemma
itu pun tiba. Dengan kata-katanya sendiri ia menggambarkan pertemuan pertamanya
yang mesra dengan Kristus dalam Sakramen Maha Kudus:
“Tidaklah mungkin
menceritakan apa yang terjadi saat itu antara Yesus dan aku. Ia membuat
Diri-Nya dapat kurasakan, oh demikian kuat, dalam jiwaku.”
Pada tahun 1897 ayah
Gemma meninggal dunia. Karena terlalu murah hati dan kurang berhati-hati dalam
menjalankan usahanya, ayah Gemma bangkrut. Ia tidak meninggalkan warisan apa
pun bagi putera-puterinya, bahkan tidak juga sarana untuk menunjang hidup. Saat
itu Gemma baru berusia sembilan belas tahun, tetapi mulai terbiasa memikul
salib. Sejak ayahnya meninggal, Gemma berperan sebagai ibu bagi ketujuh saudara
dan saudarinya.
Gemma jatuh sakit. Ia
menderita TBC tulang. Juga penyakit meningitis menyerangnya dan menyebabkannya
untuk sementara waktu kehilangan pendengarannya. Bisul besar bernanah muncul di
kepalanya, rambutnya rontok, dan akhirnya tangan serta kakinya menjadi lumpuh.
Dokter dipanggil dan sekian banyak cara pengobatan dilalui tanpa membuahkan
hasil, malahan semakin buruk keadaannya.
Gemma memohon bantuan
doa Santo
Gabriel Possenti dari Bunda Dukacita. Di pembaringannya, Gemma membaca riwayat
hidup St. Gabriel. Di kemudian hari, Gemma menulis tentang Santo Gabriel:
“Aku semakin kagum akan
teladan serta sikap hidupnya. Devosiku kepadanya bertambah. Malam hari, aku
tidak akan tidur sebelum meletakkan gambarnya di bawah bantalku, dan sesudah itu
aku mulai melihatnya berada di dekatku. Aku tidak tahu bagaimana harus
menjelaskannya, tetapi aku merasakan kehadirannya. Setiap saat dan dalam setiap
lakuku, Frater Gabriel ada dalam benakku.”
Gemma, sekarang usianya
20 tahun, tampaknya hanya tinggal menunggu saatnya saja. Tengah malam pada
tanggal 23 Februari 1899, Gemma sayup-sayup mendengar seseorang mendaraskan
rosario dan ia sadar bahwa Santo Gabriel menampakkan diri kepadanya. Ia berkata
kepada Gemma:
“Apakah kamu ingin
sembuh? Berdoalah kepada Hati Kudus Yesus dengan penuh iman setiap sore. Aku
akan datang kepadamu hingga Novena selesai, kita akan berdoa bersama kepada
Hati-Nya yang Terkudus.”
Pada hari Jumat pertama
bulan Maret, Novena selesai didaraskan. Permohonan mereka dikabulkan; Gemma
sembuh sama sekali dari sakitnya! Ketika Gemma bangkit dari pembaringannya,
mereka yang ada di sekelilingnya bersorak gembira. Ya, telah terjadi suatu
mukjizat!
Stigmata
Gemma yang sekarang
sempurna kesehatannya, amat rindu untuk menjadi seorang Rubiah Pasionis, namun
keinginannya itu tidak pernah terkabul. Tuhan mempunyai rencana lain baginya.
Pada tanggal 8 Juni 1899, setelah menerima Komuni Kudus, Kristus menyatakan kepada
hambanya bahwa sore itu Ia akan menganugerahkan kepadanya suatu rahmat yang
amat istimewa.
Gemma pulang ke rumah dan
berdoa. Ia mengalami ekstasi rohani dan merasakan tobat yang mendalam atas
dosa. Kemudian, St. Perawan Maria, kepada siapa St. Gemma berdevosi dengan
setia dan tekun, menampakkan diri kepadanya dan berkata :
“Puteraku Yesus,
mengasihimu secara luar biasa dan hendak memberimu suatu karunia. Aku akan
menjadi Bunda-mu. Maukah kamu menjadi anak yang taat?”
Santa Perawan Maria
kemudian membuka mantolnya dan menaungi Gemma dengan mantolnya itu.
Beginilah ceritera St.
Gemma di kemudian hari saat mengenang bagaimana ia menerima stigmata :
“Pada saat itu Yesus
menampakkan diri dengan semua luka-luka-Nya yang menganga, namun dari luka-luka
itu tidak lagi memancar darah, melainkan nyala api. Dalam sekejap nyala-nyala
api itu menyentuh kedua belah tanganku, kakiku dan lambungku. Aku merasa
seperti mau mati rasanya, dan pastilah aku sudah roboh ke tanah jika saja
bundaku tidak menopang aku, sementara semua itu terjadi aku tetap berada dalam
naungan mantolnya. Aku berada dalam keadaan demikian selama beberapa jam. Pada
akhirnya, Bunda Maria mengecup keningku, semuanya lenyap, dan aku mendapati
diriku sendiri sedang berlutut. Tetapi aku masih merasakan sakit yang luar
biasa di kedua tangan, kaki dan lambungku. Aku bangkit berdiri untuk tidur, dan
barulah aku sadar bahwa darah mengalir dari bagian-bagian tubuhku yang terasa
sakit itu. Aku menutupi luka-lukaku sedapat mungkin, dan kemudian dengan
ditolong oleh Malaikatku, barulah aku dapat pergi tidur “
Sejak saat itu, setiap
Kamis petang, Gemma akan mengalami ekstasi dan tanda-tanda Kristus akan muncul.
Stigmata tersebut terus ada padanya hingga Jumat siang atau Sabtu pagi, yaitu
ketika darah berhenti mengalir, luka-luka menutup kembali, dan tanda-tanda
putih muncul di tempat bekas luka. Stigmata Gemma terus-menerus muncul di
sepanjang sisa hidupnya hingga tiga tahun menjelang wafatnya, karena Bapa
Pembimbing Rohaninya melarang Gemma untuk menerimanya. Melalui doa, stigmata
tidak muncul kembali, tetapi tanda-tanda putih tetap muncul di kulitnya hingga
wafatnya.
Beberapa orang, termasuk
para rohaniwan Gereja yang disegani, menjadi saksi atas mukjizat stigmata ini.
Seorang saksi mata mengatakan:
“Darah mengalir dari
luka-luka Gemma dengan begitu hebat. Jika ia berdiri, darah mengalir membanjiri
lantai, dan jika ia tidur, darah tidak saja membasahi seprei, tetapi membasahi
kasur seluruhnya. Saya mengukur aliran atau genangan darahnya, panjangnya
kurang lebih dua puluh hingga dua puluh lima inci dan lebarnya kurang lebih dua
inci.”
Sama seperti St.Fransiskus
dari Asisi dan baru-baru ini St. Padre Pio,
Gemma dapat berkata juga: Nemo mihi molestus sit. Ego enim stigmata
Domini Jesu in corpore meo porto (Biarlah tiada seorangpun menyakiti aku,
karena aku mengenakan tanda-tanda Tuhan Yesus di tubuhku).
Kehidupan Doa Mistiknya
Sepanjang hidupnya, Gemma
dikaruniai banyak pengalaman mistik dan rahmat istimewa. Karunia-karunia
tersebut sering disalah mengerti oleh orang-orang di sekitarnya, sehingga Gemma
sering menjadi bahan ejekan. Gemma dengan tabah menerima semuanya itu sebagai silih
dosa, mengingat bahwa Tuhan Yesus sendiri juga telah disalah mengerti dan
diejek.
Pada usia 21 tahun, Gemma
diangkat anak oleh sebuah keluarga Italia yang murah mati, yaitu keluarga
Giannini. Keluarga tersebut telah memiliki sebelas orang putera puteri, namun
gembira menerima gadis yatim piatu yang saleh ini dalam rumah mereka. Nyonya
rumah: Signora Cecilia Giannini, kelak mengenang Gemma sebagai berikut:
“Saya bersedia memberi
kesaksian di bawah sumpah bahwa selama tiga tahun delapan bulan Gemma tinggal
bersama kami, saya tidak pernah mendapatkan masalah, walaupun sepele sekali
pun, dalam keluarga kami yang timbul karena dia, dan saya juga tidak pernah
mendapati cacat celanya yang terkecil sekali pun. Saya ulangi, bahkan masalah
sepele sekali pun atau cacat cela terkecil sekali pun.”
St. Gemma dengan rajin
melakukan tugas-tugas rumah tangga dalam keluarga besar Giannini. Gemma juga
meluangkan waktu untuk berdoa, yang adalah kegiatan yang paling disukainya.
Melalui Penyelenggaraan Ilahi, Gemma mendapatkan seorang Bapa Pembimbing Rohani
Pasionis yang kudus, Pater Germanus, CP (sekarang Venerabilis Germanus) yang
ditaatinya sepenuh hati.
Pater Germanus, seorang
teolog yang ahli dalam hal doa mistik, memperhatikan bahwa Gemma memiliki
kehidupan doa yang amat mendalam karena persatuannya yang demikian erat dengan
Tuhan. Pater Germanus yakin bahwa “Mutiara Kristus” ini telah melewati
keseluruhan dari kesembilan tahap klasik kehidupan batin.
Gemma seringkali
mengalami ekstasi. Segala perkataan yang diucapkannya selama esktasi direkam
oleh Bapa Pembimbing Rohaninya dengan dibantu seorang sanak keluarga Giannini.
Pada akhir ekstasi, Gemma akan kembali normal dan menjalankan kehidupannya
dalam keluarga seperti biasa.
Gemma mengikuti Perayaan
Misa dua kali sehari sementara ia menerima komuni satu kali saja dalam sehari.
Dengan setia Gemma mendaraskan doa rosarionya, dan sore hari bersama Signora
Giannini, ia mengikuti Ibadat Sore. Dalam melakukan semua kegiatan rohaninya,
tidak pernah sekali pun Gemma melalaikan tugas dan kewajibannya setiap hari di
rumah keluarga Giannini.
Gemma dan malaikat
pelindungnya
Malaikat Pelindungnya
seringkali menampakkan diri kepada Gemma. Mereka berbicara seperti layaknya
seseorang bercakap-cakap dengan sahabatnya. Kemurnian serta kekudusan Gemma
tentu telah mengundang Malaikat Kudus dari Surga itu berada di sampingnya.
Gemma dan malaikatnya dengan sayapnya terentang atau berlutut di sampingnya,
mendaraskan doa-doa lisan atau Mazmur pujian. Ketika melakukan Meditasi
Sengsara Yesus (Meditasi khas Ordo Pasionis), malaikatnya membawa
Gemma masuk dalam meditasi yang mendalam dengan pengertian-pengertian yang
luhur dan agung tentang Misteri Sengsara Yesus. Suatu ketika Malaikat
Pelindungnya berbicara kepada Gemma tentang Sengsara Kristus:
“Lihatlah betapaYesus
telah menderita bagi manusia. Pikirkanlah satu demi satu Luka-Luka itu.
Cinta-lah yang telah mencabik-cabiknya. Lihatlah betapa mengerikannya dosa,
oleh karenanya untuk menebusnya, begitu banyak sengsara serta begitu besar
cinta yang dibutuhkan.”
Gemma biasa meminta bantuan
malaikat pelindungnya untuk menyampaikan surat atau menyampaikan pesan kepada
Bapa Pembimbing Rohaninya di Roma.
Wafat
Pada tahun 1902 Gemma
yang kesehatannya prima sejak penyembuhannya yang ajaib, mempersembahkan
dirinya kepada Tuhan sebagai kurban silih bagi keselamatan jiwa-jiwa. Yesus
menerima persembahan dirinya.
Gemma kemudian sakit
parah. Ia tidak dapat menelan makanan apa pun. Walaupun untuk sementara waktu
kesehatannya mulai membaik berkat Penyelenggaraan Ilahi, Gemma segera jatuh
sakit kembali. Pada tanggal 21 September 1902, Gemma mulai muntah darah
disertai dengan denyut jantung yang berdebar amat kencang. Gemma dinyatakan
mengidap TBC. Sementara itu Gemma juga mengalami kemartiran rohani karena
kekeringan rohani dan tidak adanya penghiburan dalam kehidupan rohaninya.
Menambah beban deritanya, si iblis melipat gandakan serangannya atas “Perawan
dari Lucca” ini karena iblis tahu bahwa saatnya hampir tiba.
Iblis berusaha keras
membujuk Gemma dengan mengatakan bahwa ia telah sama sekali ditinggalkan oleh
Tuhan. Iblis memperlihatkan penampakan-penampakan yang mengerikan dan bahkan
melakukan serangan-serangan fisik atas tubuh Gemma yang rapuh. Seorang saksi
mata yang merawat Gemma mengatakan:
“Iblis yang menjijikkan
itu akan menghabisi Gemma kita tersayang - angin ribut yang memekakkan telinga,
wujud binatang-binatang yang ganas, dan sebagainya - Saya meninggalkan Gemma
dengan bercucuran air mata, sebab si iblis sedang menghancurbinasakannya.”
Gemma tak henti-hentinya
menyerukan Nama Kudus Yesus dan Maria, namun pertempuran masih saja tetap
berlangsung. Tentang perjuangan akhir Gemma ini, Venerabilis Germanus, Bapa
Pembimbing Rohaninya, mengatakan:
“Penderita yang malang
itu melewatkan hari-hari, minggu-minggu dan bahkan bulan-bulannya dalam keadaan
demikian, meninggalkan teladan bagi kita akan ketabahan yang luar biasa.”
Mengalami segala macam
pencobaan itu Gemma tidak pernah mengeluh, ia hanya berdoa. Saat Gemma sudah
tiba. Ia hampir-hampir tampak seperti kerangka hidup saja, namun masih
kelihatan cantik meskipun tubuhnya habis dikoyak penyakitnya. Viaticum
diterimakan kepadanya.
Dalam percakapannya yang
terakhir, Gemma mengatakan:
“Aku tidak minta apa-apa
lagi; Aku telah menyerahkan segala sesuatunya kepada Tuhan; sekarang aku siap
untuk mati.” Napasnya terengah-engah, “Sekarang sungguh benar bahwa tidak ada
lagi yang tersisa padaku, Yesus. Aku menyerahkan jiwaku yang malang kepada-Mu
Yesus!”
Gemma kemudian tersenyum
dengan senyuman surgawi, kepalanya terkulai ke samping, dan napasnyapun
terhenti.
Pastor Paroki yang
menemaninya di saat-saat akhir hidupnya mengatakan, “Ia meninggal dengan
senyuman yang tetap menghiasi bibirnya, sehingga saya tidak dapat percaya bahwa
ia sungguh-sungguh sudah meninggal.”
Salah seorang dari para
biarawati yang berada di sana saat kematiannya menyelimuti tubuh Gemma dengan
jubah Pasionis, jubah yang amat dirindukan Gemma untuk dikenakannya sebagai
seorang biarawati.
Gemma Galgani wafat pada
Hari Sabtu Suci, tanggal 11 April 1903 dalam usia 25 tahun.
SOURCE : https://katakombe.org/para-kudus/item/gemma-galgani.html
Santuario convento Santa Gemma Galgani, Lucca
Voir aussi : http://www.stgemmagalgani.com/p/francais.html
http://www.stgemma.com/fr_index.html
http://galganigemma.wordpress.com/
http://365rosaries.blogspot.ca/2011/04/april-11-saint-gemma-galgani-gem-of.html