jeudi 22 janvier 2015

Bienheureuse LAURA VICUÑA, coopératrice salésienne


Bienheureuse Laura Vicuña

Née à Santiago du Chili, elle vécut surtout en Patagonie (Argentine). Elle était élève de l'Institut de Marie-Auxiliatrice à Junin, dans la Cordillière des Andes. Enfant, elle offrit sa vie pour la conversion de sa mère. Celle-ci avait un concubin qui infligeait de tels mauvais traitements à Laura qu'elle en mourut en 1904, pardonnant à sa mère et à cet homme. Elle avait à peine 13 ans.


Bienheureuse Laura Vicuna


jeune martyre ( 1904)

Née à Santiago du Chili, elle vécut surtout en Patagonie - Argentine. Elle était élève de l'Institut de Marie-Auxiliatrice à Junin, dans la Cordillère des Andes. A treize ans, elle offrit sa vie pour la conversion de sa mère. Celle-ci avait un concubin qui infligeait de tels mauvais traitements à Laure qu'elle en mourut pardonnant à sa mère et à cet homme. Elle avait à peine 13 ans.

Béatifiée le 3 septembre 1988 - homélie de Jean-Paul II - en italien

Laura Vicuna sur le site des salésiens de Don Bosco.

Site ouvert le 22 Janvier 2004, pour le Centenaire de la mort de Laura Vicuña.


À Junin dans les Andes en Argentine, en 1904, la bienheureuse Laure Vicuña, vierge. Née à Santiago du Chili, élève dans l’Institut de Marie Auxiliatrice, elle offrit à Dieu sa vie à treize ans pour la conversion de sa mère.

Martyrologe romain



Bienheureuse Laure VICUÑA
Nom: VICUÑA
Prénom: Laure (Laura del Carmen)
Pays: Chili - Argentine
Naissance: 05.04.1891  à Santiago du Chili
Mort: 22.01.1904  à Junin des Andes (Argentine)
Etat: Laïque

Note: Elève des Sœurs Salésiennes, elle doit combattre pour sa pureté, et offre sa vie pour la conversion de sa mère. La tuberculose l’emporte alors qu’elle n’a pas encore 13 ans.

Béatification: 03.09.1988  à Colle Don Bosco (village natal de Don Bosco - Piémont)  par Jean Paul II
Canonisation:
Fête: 22 janvier

Réf. dans l’Osservatore Romano: 1988 n.37
Réf. dans la Documentation Catholique: 1988 p.1090

Notice brève

Née en 1891, à Santiago du Chili, Laura Vicuna est orpheline de père à 2 ans. Sa mère émigre en Argentine et vit avec le propriétaire de la ferme où elle s’est engagée comme domestique. Laura est placée à Junin des Andes, chez les Sœurs de Marie-Auxiliatrice qui assurent son éducation scolaire et chrétienne. Elle fait sa première communion à 10 ans et reçoit la confirmation l’année suivante. Elle désire entrer chez les sœurs, mais ne le pouvant pas, elle fait des vœux privés. À plusieurs reprises, lorsqu’elle revient à la maison, elle doit résister aux avances de Manuel Mora, le propriétaire. Elle offre sa vie pour la conversion de sa chère maman, et le lui révèle peu avant de mourir. Bouleversée par tant d’amour, celle-ci se convertit aussitôt, et Laura meurt en disant : "Merci, Jésus, Merci, Marie, je meurs contente". Elle avait presque 13 ans.

Notice développée
Laura del Carmen Vicuna naît à Santiago du Chili en 1891. Son père est un militaire, plein de bonté et d’une grande valeur. Sa mère, d’une famille pauvre, s’appelle Mercedes Pino ; elle est une jeune femme éveillée, capable de se débrouiller dans la vie. Peu après la naissance de Laura, le père, avec sa famille, doit se déplacer de Santiago à Temuco sur les hauteurs des Andes, alors minuscule village, aujourd’hui grande ville chilienne. Le papa meurt peu après d’une pneumonie foudroyante, alors qu’une seconde fille, Amanda, vient de naître ; Laura n’a que deux ans. Pour vivre, la mère, couturière, ouvre, en plus, un petit magasin de mercerie. Mais, après avoir été dévalisée, elle passe la frontière de l’autre côté des Andes avec ses deux filles, espérant y faire des affaires et elle arrive sur le territoire argentin de Neuquen, dans la localité de Chapelco, à une quinzaine de kilomètres du village de Junin des Andes. À l’époque, la région, peuplée d’Indiens, vient d’être ‘pacifiée’ et beaucoup d’immigrés arrivent ; mais ce milieu d’aventuriers est bien peu moral. Mercedes échoue finalement dans l’estancia de Quilquihué, vaste domaine concédé par l’État à Manuel Mora, lui aussi d’origine chilienne. C’est un gaucho brutal (N’a-t-il pas marqué au fer rouge comme pour les bêtes son ex-compagne avant de la chasser ?) Mercedes s’engage chez lui comme domestique, mais en fait, elle devient sa ‘chose’. Mora la brutalise. Elle s’en plaint mais elle n’a pas la possibilité d’aller ailleurs.
À la même époque, les Salésiens, audacieux missionnaires, viennent de parvenir en Argentine. Et peu après suivent des Salésiennes (ou Filles de Marie-Auxiliatrice fondées, avec don Bosco, par sainte Marie-Dominique Mazarello 2 (+1881). Elles viennent d’arriver à Junin des Andes, en janvier 1899, et là, près de l’école des Salésiens, elles fondent une école de filles qui commence dès le mois de mars avec dix-neuf élèves. Leur nombre croîtra rapidement. L’année suivante, en janvier 1900, Mercedes y envoie ses deux filles, Laura et Amanda. C’est Manuel Mora qui paye la pension, mais son but n’est pas altruiste ; il veut donner cette éducation à Laura pour en faire sa femme, car il la préfère à sa mère.(À cette époque, beaucoup de filles se marient très jeunes.) Dans cette école, avec de jeunes institutrices animées de la ferveur des débuts, Laura est d’emblée très heureuse, malgré la souffrance d’être séparée de sa mère. La supérieure, Mère Piai, seule religieuse professe, témoigne dans son testament en 1922 : «Dès les premiers jours au collège, on remarquait chez Laura un jugement supérieur à son âge, et une véritable inclination à la piété. Son cœur innocent ne trouvait la paix et la quiétude qu’en Dieu, et sa dévotion, bien qu’il s’agisse d’une petite fille, était sérieuse, sans affectation ni aucune exagération. Réalisant d'emblée que j’avais en face de moi une créature aussi exceptionnelle, j’eus comme un sentiment de peur, et je me demandai si je ne risquais pas de ruiner l’œuvre du Seigneur en elle. C’est pourquoi je la confiai particulièrement à don Crestanello, (l’aumônier salésien) qui plus que moi dut avoir l’intuition immédiate du trésor de cette âme angélique, puisqu’il ne se limita pas à en admirer la beauté, mais qu’il l’instruisit pendant 4 ans avec une sagesse spirituelle et une paternité salésienne.» Un évènement marquera la vie de Laura. Il est ainsi relaté par Sœur Azocar: «Je me souviens que la première fois que j’ai expliqué le sacrement du mariage, Laura s’est évanouie, sans doute parce qu’elle comprit à mes paroles que sa maman était en état de péché mortel aussi longtemps qu’elle resterait chez ce monsieur. En ce temps-là à Junin, une seule famille vivait conformément à la volonté de Dieu.» Dès lors, Laura multiplie prières et pénitences pour sa maman. Elle fait sa première communion le 2 juin 1901 avec une grande ferveur ; elle écrit les résolutions suivantes : 1. Je veux, mon Jésus, t’aimer et te servir durant toute ma vie ; pour cela je t’offre toute mon âme, tout mon cœur et tout mon être. - 2. Je préfère mourir plutôt que de t’offenser par le péché ; je veux donc m‘éloigner de tout ce qui pourrait me séparer de toi. - 3. Je promets de faire tout mon possible, même de grands sacrifices, afin que tu sois toujours plus connu et aimé, et afin de réparer les offenses que, tous les jours, t’infligent les hommes qui ne t’aiment pas, spécialement celles que tu reçois de ceux qui me sont proches. - Oh, mon Dieu, accorde-moi une vie d’amour, de mortification et de sacrifice ! » Mais sa grande joie est assombrie en voyant que sa mère, présente à la cérémonie, ne communie pas. Elle a dix ans et désormais, sa piété et sa perfection s’affirment encore davantage. Le 12 décembre de la même année, en la fête de l’Immaculée Conception, elle a la joie d’être admise comme ‘Fille de Marie’. Elle porte ce ruban bleu qui figure sur son portrait.
Quand vient le temps des vacances, Laura souhaiterait rester chez les Sœurs où elle reçoit l’eucharistie et tant d’autres grâces, mais les Sœurs partent à ce moment-là. Sa maison étant devenue un danger pour elle, elle obtient de son confesseur, dans le but de défendre son innocence, la permission de porter un cilice. En effet, elle doit résister avec un courage au-dessus de son âge à deux agressions de Mora, la deuxième en public. Vexé d’avoir été vaincu par une fillette devant tout le monde, celui-ci déclare qu’il ne paiera plus la pension. Laura ne se tient pas pour battue et prenant courageusement les choses en main, elle envoie une amie plaider pour elle, et les Sœurs décident de l’accepter gratuitement.
Lors de sa confirmation, le 29 mars 1902, elle a la douleur de ne pas voir sa maman assister à la cérémonie. Elle a onze ans, elle demande d’entrer comme religieuse. Mais on lui refuse l’entrée au postulat. Elle demande alors à faire des vœux privés ; son confesseur, le Père Crestanello, l’y autorise et la prépare avec soin. Entendant un jour dans l’Évangile qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis, Laura offre sa vie au Seigneur pour le salut de sa maman. Alors qu’elle était en bonne santé, elle tombe rapidement malade, frappée de diverses maladies, notamment de phtisie à une époque de grand froid. Sa mère la soigne à Junin des Andes dans une pauvre maisonnette acquise pour la circonstance, non loin du collège ; mais celui-ci est fermé pendant l’absence des Sœurs et du Père, ce qui constitue une grande souffrance pour Laura. Elle se sent seule. Furieux que Mercedes ait quitté l’hacienda, Mora vient à Junin avec l’intention d’y passer la nuit. Après avoir cruellement frappé sa mère liée à un poteau, il rejoint Laura et la malmène. Morte de frayeur mais victorieuse, Laura se recouche et désormais ne se relèvera plus. Quelques heures avant de mourir, elle appelle sa maman près d’elle. Celle-ci, comprenant que c’était le moment suprême, s’exclame : «Ma fille, ma fille ! Tu vas me laisser ?» – «Oui, maman, je vais mourir. C’est moi qui l’ai demandé à Jésus et j’ai été exaucée. Il y a presque deux ans que je lui ai offert ma vie pour ton salut, pour la grâce de ton retour. Maman, je n’aurai pas la joie de voir ton repentir avant que je ne meure?» Bouleversée, sa maman promet : «Demain matin, j’irai à l’église avec Amanda et je me confesserai». Laura cherche des yeux le prêtre présent (qui remplace le Père Crestanello) et lui dit : «Père, ma mère en cet instant promet d’abandonner cet homme ; soyez témoin de sa promesse !» Puis elle ajoute: «Merci Jésus, merci Marie ! Maintenant je meurs contente !» C’est avec ces mots qu’elle expire, le 22 janvier 1904 à 6 heures du soir. À son enterrement, beaucoup de ses amies sont là et tout le village l’accompagne. Elle est revêtue de ses habits de ‘Fille de Marie’ avec le ruban et la ceinture bleues qu’elle avait reçus vingt-six mois auparavant avec tant de joie. Elle avait douze ans et neuf mois.

Laura Vicunia est une jeune chilienne, élève des sœurs salésiennes à la fin du XIXe siècle. Morte à 13 ans, elle est béatifiée en 1988.

Laura nait à Santiago le 5 avril 1891. Peu de mois après, son père doit, pour des raisons politiques, s'éloigner avec sa famille de la capitale. Il meurt en exil laissant deux petites orphelines, Laura qui avait 2 ans et sa sœur encore bébé.

Leur mère, Mercedes,  passe en Argentine et se fixe à Junin, dans les Andes. Elle confie amours ses deux enfants aux Filles de Marie Auxiliatrice qui ont dans cette ville une petite école. Laura a 9 ans, et se distingue tout de suite par la ferveur de sa piété, par son obéissance et sa charité envers ses compagnes.

Laura fait sa première communion en 1901. Elle est admise dans le groupe des Filles de Marie. Mais le propriétaire de la maison dans laquelle ils habitent, terrorise toute la famille et s'en prend à Laura. Celle-ci réagit avec courage.  En 1902, Laura offre sa vie pour sa mère tombée sous la coupe du propriétaire, et qui a perdu la foi. Elle multiplie prières et privations pour obtenir sa conversion.
Minée par la maladie, Laura meurt le 22 janvier 1904, à 13 ans, dans les bras de sa mère, qui retrouve alors la foi, et le courage de s'enfuir à nouveau, loin de leur tortionnaire.


BIENHEUREUSE
LAURA VICUÑA

Coopératrice salésienne

1891-1904
La famille salésienne, à la suite de Don Bosco, sait susciter la sainteté chez les jeunes. Après Dominique Savio, découvrons Laura Vicuña, jeune sud-américaine décédée avant ses 13 ans, et proclamée Bienheureuse par Jean-Paul II. 
 

  LA CRUELLE VÉRITÉ

Au collège des Sœurs Salésienne de Junin, Laura découvre le bonheur. Dès le premier contact, lorsque sa maman Mercedes a laissé les deux fillettes aux mains de Sœur Angèle, elle a goûté le sens de la famille. C’est vrai, Mandina (c’est le surnom d’Amanda), s’était agrippée à elle. La pauvre ! À 7 ans elle ne pouvait pas comprendre pourquoi sa maman la laissait là, seule avec sa grande sœur.

Pour Laura, tout est neuf. Elle a fui, il y a près d’un an, le Chili en pleine révolution. Et maintenant, elle commence à se faire de nouvelles amies dans les montagnes d’Argentine.

Les Sœurs sont devenues sa nouvelle famille. Car, depuis la mort de son papa, il y a sept ans, Laura n’a guère connu ni la paix, ni la joie d’un foyer.
 

  LA LUMIÈRE SE FAIT  SUR L’INACCEPTABLE

Justement c’est le thème de l’entretien de ce jour. Sœur Angèle explique le mariage à sa petite classe attentive. Les filles sont partagées entre inquiétude et fascination. En effet, dans le pays beaucoup d’entre elles sont mariées vers 12-13 ans. Il n’est donc pas trop tôt de commencer à en parler !

“L’amour c’est ce qu’il y a de plus beau. Et c’est encore plus vrai quand on peut le partager”.

Au fur et à mesure des explications de la Sœur, un sentiment étrange envahit le cœur de Laura.

Autour d’elle, les copines ne sont pas avares de questions et Sœur Angèle répond avec délicatesse et exactitude à tous leurs soucis. Soudain Laura saisit le pire. Elle vient de comprendre la vie de sa mère, pauvre veuve abandonnée qui se réfugie dans la ferme de Manuel Mora. Un homme redoutable, qui traite son monde en esclave. Le regard triste de maman et la gêne devant ses enfants... Et maintenant l’internat chez les Sœurs loin de la ferme. Son cœur s’emballe. Laura s’évanouit. La vérité du scandale vient de tuer l’innocence de l’enfant.

Comme les autres fillettes accueillies au Collège des Sœurs salésiennes de Junin (Argentine), elle vit dans un climat qui favorise la maturation spirituelle et la connaissance des choses de la foi.
 

  LA SECRÈTE PRIÈRE DE LAURA

  Tu pourras faire ta Première Communion cette année, si tu le veux », propose-t-on à Laura.

 Elle se prépare avec enthousiasme à cette fête. Très vite, elle construit un projet secret dans son cœur. En effet, Mercedes Vicuña, sa mère, n’est plus à l’aise avec la pratique religieuse. Depuis son arrivée en Argentine, elle vit une relation ambiguë avec son protecteur Manuel Mora. Ce dernier ne s’embarrasse pas de “bondieuseries“. Mercedes n’avait-elle pas conseillé à ses enfants de prier en cachette pendant les dernières grandes vacances ?

« Seigneur, le jour de ma Première Communion, je voudrais tant que maman s’avance pour communier en même temps que moi, ce serait mon plus précieux cadeau ».

Laura, pleine de lucidité, connaît le cœur de sa mère. Elle sait que celle-ci a concédé beaucoup de ses convictions à cet homme qui la domine.

Le 2 juin 1901, les chants de fête dans la petite chapelle et l’atmosphère de gaîté des enfants de Junin (collège) ne réussissent pas à combler le désir de Laura. Sa maman reste à l’écart et ne communie pas. Laura est triste et inquiète à la fois. Le mal qui ronge sa maman est donc plus lourd qu’il n’y paraît…

La deuxième année passée à Junin, au collège des Sœurs salésiennes, se termine. Mercedes Vicuña regarde sa fille Laura avec étonnement. Elle est devenue grande et belle, avec ses yeux foncés et ses cheveux ondulés. Les fossettes qui se forment sur ses joues, quand elle rit, attirent la sympathie.

« Au revoir ! Au revoir ! »

En partant pour le domaine de Quilquihué où sa mère a établi son gîte auprès du riche propriétaire Manuel Mora, Laura a le pressentiment de ce qui l’attend. D’ailleurs, Mercedes, sa mère, en fait l’amère expérience. C’est un patron arrogant, grossier et despotique. Elle avait cru pouvoir s’appuyer sur lui pour améliorer sa situation, mais aujourd’hui, elle reconnaît que sa vie s’est transformée en esclavage.

Cela fait deux jours à peine que les deux fillettes, Laura et sa sœur Amanda, sont de retour à la ferme. De la véranda où elle reste durant la journée, Laura voit Manuel arriver et attacher son cheval au poteau, près de l’entrée de la maison. Il exige de rester seul avec la jeune fille et chasse la mère qui se réfugie dans la maison. Mais Laura se débat et se sauve. L’homme vaincu médite un autre coup. Il ne peut accepter qu’une enfant de 11 ans lui résiste.
 

  LA DÉTERMINATION FACE À LA VIOLENCE

Quelques jours plus tard a lieu la fête du marquage des animaux nés dans l’année. Le domaine prend l’aspect d’un village au jour de foire. Les gardiens de troupeaux se mélangent aux serviteurs et à leurs familles. Les amis du patron et les propriétaires voisins sont là aussi. On boit, on joue, on chante jusqu’à la tombée de la nuit qui annonce l’ouverture du bal. Les danses vont commencer.

Manuel signale le début des danses en s’apprêtant à esquisser les premiers pas. Laura le voit s’avancer vers elle. Elle répond par un “non“ fier et décidé. L’homme est fou de rage : il insiste en se voulant charmeur. Mais c’est sans compter sur la détermination de Laura. Les invités observent. Le patron rougit, il est chez lui ici !

« Ah oui, elle ne veut pas danser, la sainte nitouche ? »

Il saisit l’adolescente par le bras et la jette dehors avec les chiens.

Manuel Mora s’en prend maintenant à la mère qu’il couvre d’injures, et lui ordonne de rappeler sa fille pour qu’elle vienne s’excuser et danser. Mercedes sort, mais elle n’arrive pas à convaincre sa fille. Tout à coup la porte s’ouvre, Manuel sort et saisit la pauvre maman par le poignet. Elle est liée au poteau. Les danses s’arrêtent. Personne, pas même les frères du patron, n’ose intervenir. Manuel Mora fouette Mercedes jusqu’au sang. Les amis enfourchent leur cheval et s’en vont.

Laura, blottie derrière les arbres, pleure. Elle assiste dans la nuit à l’humiliation de sa mère.

___________
 

Laura Vicuña et sa sœur Amanda ont eu toutes les peines du monde à rejoindre leur école pour cette nouvelle rentrée de février 1902 au collège des Sœurs salésiennes. Le terrible propriétaire Manuel Mora qui héberge la mère et les deux fillettes s’opposait à ce qu’elles retournent chez “ces bigotes de bonnes sœurs”.

— Alors, comment se sont passées ces vacances ?

Les questions fusent de toute part entre les jeunes filles qui se retrouvent après les congés d’été. Laura ne veut pas parler de ses mésaventures estivales. Manuel Mora s’était vengé sur la petite famille de ce qu’elle l’ait publiquement éconduit. Il s’était opposé à ce qu’elle reprenne ses classes chez les Sœurs. En effet, n’est-ce pas à cause de ces dernières et de leur morale que Laura, jeune adolescente de 11 ans, avait refusé ses avances ?

La mère s’était révoltée 

— Ce sont mes filles. Je veux qu’elles retournent à la pension chez les Sœurs ! Je ne suis pas ici comme une esclave !

— Ou esclave ou morte. Quant à ces deux, on verra bien !

Il avait fallu, sous l’insistance de Laura, que la mère aille demander aux Sœurs de reprendre les deux élèves gratuitement, faute de ressources.

Maintenant, l’école reprend. Personne n’imagine le drame qui se joue dans le cœur de Laura. Elle cache tous ces problèmes sous une allure joviale et un enthousiasme contagieux.

Merceditas Vera est de trois ans plus âgée que Laura. Elles sont pourtant devenues amies. Il est vrai que Laura est si mûre de caractère, et douée d’une forte intériorité. Elle sait être une compagne agréable. Ce qui rapproche les deux filles, c’est un même idéal. Elles désirent donner toute leur vie au Seigneur. Peut-être comme une de ces Sœurs salésiennes qu’elles fréquentent au collège ? D’ailleurs, la sœur aînée de Merceditas Vera vient de faire une démarche en ce sens.

Lorsque Sœur Anne-Marie, enseignante auprès des deux jeunes filles, vient à mourir, elles prennent une résolution importante :

— Un jour, nous prendrons sa place !


Le 1er avril 1902, Merceditas laisse éclater toute sa joie. Elle vient de manière tout officielle de revêtir la pèlerine de postulante, en signe d’un premier pas pour devenir Sœur salésienne. Laura imagine le jour où elle pourra vivre le même engagement. 


  VERS UNE VIE NOUVELLE

Mercedes Vicuña vit une véritable souffrance chez Manuel Mora. Sous prétexte qu’il est le propriétaire du domaine de Quilquihué, littéralement “le repaire du faucon”, profitant de la fragilité de cette veuve, mère de deux fillettes et expatriée, il songe à en faire une esclave par un jeu de séduction de plus en plus subtil et entreprenant. Maintenant qu’il tient la mère, il convoite l’aînée, Laura.

Pourtant cette enfant s’avère être une proie insaisissable pour le bourreau ! Non seulement elle a déjoué tous ses pièges et refusé ses avances, mais elle veut sauver sa mère. Son confesseur, le Père Crestanello est dans la confidence :

“As-tu bien réfléchi ? Donner ta vie pour ta maman, c’est le plus grand acte d’amour. Mais c’est très dur”.

Laura sait ce qu’elle veut. Dans la chapelle du collège des Sœurs salésiennes de Junin au Chili, en ce 13 avril 1903, elle offre sa vie à Dieu pour que sa maman se libère de ses chaînes.

L’hiver n’en finit plus. Il fait froid. Laura tombe malade. Malgré les soins et l’attention des Sœurs, elle ne guérira pas. Sa maman vient la chercher et décide, à la grande fureur de Manuel Mora, de se réfugier dans une petite maison louée à Junin, loin du domaine et de son faucon. Un après-midi de janvier 1904, à l’improviste, les sabots d’un cheval retentissent dans la petite cour. Manuel saute à terre et entre en maître : “Je veux passer la nuit ici”. La mère est glacée de frayeur. Laura rassemble ses forces, se lève et sort. Mora, qui craint un esclandre public, se jette sur elle, fou de rage, la saisit par le bras, la ramène à la maison et se met à la frapper sauvagement. Des gens accourent. Laura ne peut se défendre, mais ses yeux ne manifestent aucune peur. L’homme cède et enfourche son cheval pour s’éloigner au galop. Il est vaincu.

Mercedes, la mère, est désemparée. Elle n’a pas trouvé la force de protéger sa fille. Laura l’appelle :

“Viens, maman. Je veux te parler. Je ne guérirai pas, tu sais. Je vais bientôt mourir. C’est moi-même qui l’ai demandé à Jésus. Je lui ai offert ma vie pour toi… Pour que tu retournes à Lui. Je t’aime”.

Mercedes est anéantie. C’est donc pour elle que sa petite souffre ? C’est pour elle qu’elle meurt ?

Le 22 janvier 1904, Laura meurt paisiblement, elle n’a pas encore 13 ans. Le jour même, Mercedes se confesse et communie. Une nouvelle vie commence en elle. Il n’est pas facile de casser la chaîne qui la liait à Mora. Elle s’enfuit en retraversant les Andes. Laura, son enfant, lui a redonné la vie. Elle repart seule, mais elle n’est plus désespérée : elle a rencontré Dieu. ■
 

Daniel FEDERSPIEL


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Toussaint : La sainte enfance de la bienheureuse Laura Vicuña, du Chili (II)

Entretien avec Dom Guilmard

ROME, Jeudi 23 octobre 2008 (ZENIT.org) -  Le jeune égyptien Taïssir Tatios et la bienheureuse chilienne Laura Vicuña ont inspiré deux biographies illustrant la sainteté des enfants évoquée au début du mois dans un premier entretien avec le père Jacques-Marie Guilmard, vice-président de l'association « Enfance et sainteté ».

Ces deux livres peuvent inspirer les jeunes au moment où l'Eglise se prépare à vivre la fête de la Toussaint *. Voici le second volet de cet entretien (cf. Zenit du 22 octobre pour Taïssir Tatios).

Zenit - Et Laura Vicuña ?

Père Guilmard - Cette jeune chilienne (1891-1904) a été béatifiée par Jean-Paul II. C'est le premier fruit de sainteté produit par l'évangélisation effectuée à partir de 1875 par les missionnaires salésiens italiens en Argentine où sa famille avait émigré. L'évangélisation n'avait pas été vraiment engagée avant l'arrivée des fils de Don Bosco. Laura fut élève à l'une des premières écoles fondées alors.

Zenit - Comment s'est manifestée sa sainteté ?

Père Guilmard - Ce qui frappe dès l'abord chez Laura Vicuña, c'était sa disponibilité entière à l'action de la grâce : elle mettait immédiatement en pratique les conseils donnés par les religieuses. Elle était aussi disponible pour rendre service à ses jeunes camarades. Elle les aidait de mille façons, non pas seulement pour leur apprendre le catéchisme, mais aussi pour les petites choses de la vie. Elle voyait arriver des enfants, qui quittaient pour la première fois leur famille très pauvre mais accueillante, pour vivre dans l'univers inconnu et redoutable d'un pensionnat. Laura était leur ange protecteur. Elle habillait les tout-petits. Elle donnait le bon exemple, l'exemple de la prière et de l'obéissance surtout.

Zenit - Laura était jeune comme sainte Maria Goretti, y a-t-il des points communs entre ces deux fillettes ?

Père Guilmard - Maria Goretti est morte le 6 juillet 1903 à 12 ans 1/2, et Laura est morte le 22 janvier suivant au même âge. Laura toutefois n'est pas morte martyre. Elle a résisté aux avances de l'amant de sa mère, et ainsi elle a témoigné de la chasteté, mais elle n'a pas subi de violences directes d'un homme. En fait, Laura a voulu consacrer sa vie à Dieu dans la vie religieuse. Ensuite, elle est allée plus loin et s'est offerte à Dieu en holocauste. Elle voulait ainsi obtenir le salut de sa mère, qui était dans une situation irrégulière. Laura voulait lui éviter l'enfer. Ainsi, elle fut à la fois le témoin de l'amour filial et le témoin du caractère sacré du mariage. Son offrande a été acceptée par Dieu, puisque, peu après, la tuberculose s'est déclarée chez la fillette et l'a terrassée.

Zenit - Quelle est la mission de la bienheureuse Laura aujourd'hui ?

Père Guilmard - Nous commençons seulement à découvrir la sainteté de Laura Vicuna, mais nous voyons déjà qu'elle est multiforme : les enfants, les écoles, les familles, le mariage surtout. Il faut faire connaître la jeune bienheureuse. Elle est tant aimée en Argentine et au Chili que l'avenir nous révélera certainement l'immense étendue de sa prière et de son exemple.

Zenit -  Vous nous avez parlé il y a quelque temps de l'association « Enfance et Sainteté ». Quels sont vos projets ?

Père Guilmard - Taïssir Tatios et la bienheureuse Laura Vicuna sont des modèles que nous devons offrir aux enfants pour les conduire à la sainteté. Les 26-30 octobre, nous irons à Paray-le-monial, où le Seigneur Jésus a manifesté son Cœur à sainte Marguerite-Marie Alacoque. C'est là que se tiendra notre 4e colloque sur la sainteté de l'enfance. Le thème choisi est « l'adoration et le sens du sacré », comme nous l'avons dit dans l'entretien publié dans Zenit les 8 et 9 octobre derniers.

*  « Le petit chantre de Jésus, Taïssir Tatios », de Marie-Dominique Poinsenet, version refondue par Dom Jacques-Marie Guilmard, coll. « Sentinelles », 25, Téqui, 2007 ;

« Bienheureuse Laura Vicuña, l'héroïsme de l'amour filial », par Dom Jacques-Marie Guilmard et l'abbé Edmond Samson, coll. « Témoins de l'amour », Téqui, 2008.

(23 octobre 2008) © Innovative Media Inc.



Laura Vicuna fut une adolescente qui n’a  vécu que 12 ans 9 mois mais d’une existence remplie de courage  et d’amour  du christ ; Cela se révèle plus tard à travers le don de sa vie pour la conversion de sa mère.
Elle est née le 5 avril 1891 à Santiago du Chili  d’une famille de 2 enfants ; Ses parents s’appellent Mercedes Pino et José Domingo Vicuna ;  elle a été une élève des Sœurs Salésiennes ; c’est à leur collège qu’elle a appris  les dimensions d’un amour vrai et enraciné  dans le Christ à travers la catéchèse et ses rencontres avec les autres filles. Ayant découvert un  jour durant la catéchèse jusqu’à quel point sa maman était loin du Christ, elle décida héroïquement de  favoriser ce rapprochement au prix de sa vie.
            Le jour de sa première communion, Laura voyait sa maman à ses côtés mais elle la sentait très loin parce qu’elle ne pouvait pas se communier ;  pour cela elle décida de demander pardon au Seigneur pour   cet égarement ; elle prit donc 4 résolutions pour s’aider dans ce don de soi :
1- Mon Dieu, je veux vous aimer et vous servir toute ma vie ; par conséquent,  je vous donne mon âme, mon cœur et tout mon être.
2- Je veux mourir plutôt que de vous offenser par le péché ;  par conséquent j’entends me mortifier en tout ce qui m’éloignerait de vous
3-J e me propose de  faire tout ce que je sais et je peux pour que vous soyez connu et aimé, et pour réparer les offenses que  vous recevez des hommes, spécialement des personnes de ma famille.
 4-Mon Dieu donnez-moi une vie d’amour de  mortification et de sacrifice.

Le jour de sa mort elle dira à sa petite sœur Julia Amanda : « Je te recommande  maman ; aime-la, respecte-la, aide-la ; sois bonne et charitable envers tous et sois fidèle au Seigneur.»

A sa maman, elle dira : « Je sais que je vais mourir ; j’ai offert ma vie à Jésus pour toi, pour que tu reviennes vers lui. Je t’ai toujours aimée, maman ; ma vie est peu de chose, pourvu que tu retournes vers le Seigneur. Je m’en vais mais je voudrais tant avoir la joie de te savoir de nouveau dans l’amitié de Dieu. » Après ces mots, elle s’est endormie sans la paix du christ le 22 janvier 1904.

En 1988, le Pape Jean Paul II l’a proclamée Bienheureuse et la présente aux jeunes comme « signe et guide sur la route vers la sainteté ».

VISITA PASTORALE A TORINO

BEATIFICAZIONE DI LAURA VICUÑA

OMELIA DI GIOVANNI PAOLO II

Colle Don Bosco (Torino) - Sabato, 3 settembre 1988

1. “Io ti rendo lode, Padre, Signore del cielo e della terra che hai nascosto queste cose ai dotti e ai sapienti e le hai rivelate ai piccoli” (Lc 10, 21).

A queste parole del Signore Gesù, l’evangelista aggiunge: “Esultò nello Spirito Santo” (Lc 10, 21).
Desideriamo accogliere nei nostri cuori un raggio di questa esultanza, perché ci troviamo insieme in occasione del centenario della morte di san Giovanni Bosco, al quale si possono riferire in modo particolare tali parole del nostro maestro e salvatore.

Similmente si riferisce a lui anche tutto ciò che leggiamo nell’odierna liturgia, seguendo la prima lettera di san Giovanni: “Ho scritto a voi, figlioli, perché avete conosciuto il Padre . . . colui che è fin dal principio . . . a voi, giovani, perché siete forti, e la parola di Dio dimora in voi e avete vinto il maligno” (1 Gv 2, 14).

Sull’esempio di san Giovanni apostolo ed evangelista, anche san Giovanni Bosco, durante tutti gli anni della sua vita e del suo apostolato ha scritto una lettera: una “lettera viva” nel cuore della gioventù. E l’ha scritta in questa esultanza che è data ai piccoli e agli umili nello Spirito Santo.

2. Questa lettera viva veniva già letta durante la vita e il servizio sacerdotale di san Giovanni Bosco. E la stessa “lettera viva” continua ad essere scritta nei cuori dei giovani, ai quali giunge l’eredità del santo educatore di Torino.

E tale “lettera” diventa particolarmente limpida ed eloquente, quando da quest’eredità di generazione in generazione crescono sempre nuovi santi e beati.

Conosciamo tutti la splendida schiera di anime elette, formatesi alla scuola di don Bosco: san Domenico Savio, il beato Michele Rua, suo primo successore, i beati martiri Luigi Versiglia e Callisto Caravario, santa Maria Domenica Mazzarello, cofondatrice delle Figlie di Maria Ausiliatrice, e oggi anche la giovane Laura Vicuña, che viene elevata agli altari, in occasione del Giubileo salesiano.

3. La nuova beata, che oggi onoriamo, è frutto particolare dell’educazione ricevuta dalle Figlie di Maria Ausiliatrice, ed è perciò significativa parte dell’eredità di san Giovanni Bosco. È giusto quindi rivolgere anche il nostro pensiero all’Istituto delle Suore Salesiane ed alla loro fondatrice, per attingere più profonda devozione ai santi fondatori e nuovo ardore apostolico, specialmente nella formazione cristiana dei giovani.

Misteriosi sono sempre per noi i disegni di Dio, ma alla fine risultano provvidenziali. La giovane Maria Domenica Mazzarello, che ebbe umili origini a Mornese, piccolo paese della diocesi di Acqui, già aveva maturato il proposito di consacrarsi ad una vita di donazione al Signore. Incontratasi con don Bosco, scoprì la sua vocazione definitiva, seguendo l’apostolo della gioventù, il quale desiderava fondare anche un’istituzione femminile. Entrata nell’orbita spirituale e apostolica di don Bosco, Maria Domenica Mazzarello riunì il primo gruppo di religiose a Mornese e il 5 agosto 1872, con la vestizione e la professione, diede inizio ufficiale all’Istituto.

Da quell’inizio, in breve tempo, le fondazioni si susseguirono in Italia, varcando poi anche le frontiere dell’Oceano, con le prime missioni nell’Uruguay e nella Patagonia. Dal giorno in cui la fondatrice, insieme con altre quattordici giovani, si era consacrata al Signore, fino al giorno della sua morte, avvenuta il 14 maggio 1881, erano appena trascorsi nove anni; ma in quel breve spazio di tempo la santa aveva posto le basi di un promettente istituto religioso, che poi si sarebbe sviluppato in modo davvero meraviglioso. “Mi sono offerta vittima al Signore” aveva confidato un giorno ad una giovane missionaria; e don Bosco aveva commentato: “La vittima era gradita a Dio e fu accettata”.

Possiamo dire che questo “spirito” della fondatrice si è mantenuto vivo e ardente nelle Figlie di Maria Ausiliatrice! La fede profonda e convinta, unita ad una fervida e costante devozione a Maria santissima, a san Giuseppe, all’angelo custode; la semplicità di vita, espressa in modo particolare da un energico distacco dai gusti mondani e da una intensa e incessante laboriosità; lo zelo ardente per la formazione e la salvezza delle giovani secondo le direttive del “metodo preventivo”, hanno fatto in modo che in cento e più anni di vita le attività si siano moltiplicate con gli oratori, le scuole di vari ordini e gradi, le opere assistenziali e sociali, gli asili infantili, la cura degli anziani, l’apostolato nelle parrocchie, l’assistenza ai sacerdoti, in cinque continenti, in decine e decine di nazioni, in tutte le lingue, secondo un programma altamente umanitario e profondamente cristiano.

4. In questa atmosfera visse e si perfezionò la giovane Laura Vicuña, “fiore eucaristico di Junín de Los Andes, la cui vita fu un poema di purezza, di sacrificio, di amore filiale”, come si legge sulla sua tomba. Orfana di padre, militare di grande bontà e valore, esule da Santiago del Cile a Temuco, venne ad abitare con la madre e la sorella nel villaggio di Quilquihué, nel territorio argentino di Neuquén. L’ambiente purtroppo - a detta degli storici - era moralmente inquinato; la stragrande maggioranza delle unioni coniugali era irregolare, anche perché, mescolati agli indigeni, vivevano avventurieri, evasi e fuoriusciti. La stessa madre della piccola Laura, entrata a servizio di un “estanciero”, era commiserata sia per la sua infelice convivenza sia per la ferocia dell’uomo a cui si era legata. La piccola Laura trovò ben presto un rifugio spirituale presso le Suore Salesiane, nel piccolo collegio femminile di Junín de Los Andes. Qui ella si preparò alla prima Comunione ed alla Cresima; e qui si accese di ardore per Gesù, tanto da decidere di consacrare a lui la sua vita nell’Istituto di don Bosco, tra quelle suore che tanto l’amavano e l’aiutavano. All’età di dieci anni, ad imitazione di Domenico Savio, di cui aveva sentito parlare, volle formulare tre propositi: “1) Mio Dio, voglio amarvi e servirvi per tutta la vita; perciò vi dono la mia anima, il mio cuore, tutto il mio essere; 2) Voglio morire piuttosto che offendervi con il peccato; perciò intendo mortificarmi in tutto ciò che mi allontanerebbe da voi! 3) Propongo di fare quanto so e posso perché voi siate conosciuto e amato, e per riparare le offese che ricevete ogni giorno dagli uomini, specialmente dalle persone della mia famiglia”.

Nella sua giovane età Laura Vicuña aveva perfettamente compreso che il senso della vita sta nel conoscere ed amare Cristo: “Non amate né il mondo n le cose del mondo!” - scriveva san Giovanni evangelista - “Se uno ama il mondo, l’amore del Padre non è in lui, perché tutto quello che è nel mondo, la concupiscenza della carne, la concupiscenza degli occhi e la superbia della vita, non viene dal Padre, ma dal mondo. Ed il mondo passa con la sua concupiscenza; ma chi fa la volontà di Dio rimane in eterno” (1 Gv 2, 15-17).

Laura aveva appunto compreso che ciò che conta è la vita eterna e che tutto ciò che è nel mondo e del mondo passa inesorabilmente. Seguendo poi le spiegazioni del catechismo, comprese la pericolosa situazione in cui si trovava sua madre e, sentendo un giorno dal Vangelo che il vero amore giunge a dare la vita per la persona che si ama, offrì la sua vita al Signore per la salvezza della mamma.

Divenuta poi quella casa un pericolo anche per lei, al fine di difendere la sua innocenza aveva ottenuto dal confessore il permesso di portare un cilicio. Un brutto giorno venne aggredita e malmenata da quell’uomo; il quale, accecato dalla passione, la percosse violentemente e la lasciò tramortita di spavento. Ma aveva vinto lei, la giovane Laura. Questa però ormai, consumata da varie malattie, andava velocemente declinando, confortata dall’Eucaristia e dalla speranza della conversione della mamma. Nell’ultimo giorno della sua vita, poche ore prima di morire, chiamò vicino a sé la mamma e le rivelò il grande segreto: “Sì mamma, sto morendo . . . Io stessa l’ho chiesto a Gesù e sono stata esaudita. Sono quasi due anni che gli offrii la mia vita per la tua salvezza, per la grazia del tuo ritorno. Mamma, prima di morire non avrò la gioia di vederti pentita?”.

A questa rivelazione, serena e confidente, l’animo della madre diede un sussulto: mai avrebbe potuto immaginare tanto amore in quella sua figlia! E spaventata nel conoscere la sofferenza che aveva accettato per lei, promise di convertirsi e di confessarsi. Ciò che fece prontamente e sinceramente. La missione della giovane Laura era ormai compiuta! Ora poteva entrare nella felicità del suo Signore!

5. La soave figura della beata Laura, gloria purissima dell’Argentina e del Cile, susciti un rinnovato impegno spirituale in quelle due nobili nazioni, e a tutti insegni che, con l’aiuto della grazia, si può trionfare sul male; e che l’ideale di innocenza e di amore, seppur denigrato e offeso, non potrà in fine non risplendere ed illuminare i cuori.

6. Il rito della “beatificazione”, che con tanta gioia e solennità stiamo celebrando in questo luogo in cui ha origine una storia di santità, - luogo giustamente denominato “la collina delle beatitudini giovanili” - ci deve anche far riflettere sulla importanza della famiglia nella educazione dei figli e sul diritto che questi hanno di vivere in una famiglia normale, che sia luogo di amore reciproco e di formazione umana e cristiana. Esso è un richiamo per la stessa società moderna perché sia sempre più riguardosa dell’istituto familiare e dell’educazione dei giovani. La beata Laura Vicuña illumini tutti voi, giovani, ed ispiri e sostenga sempre voi, Figlie di Maria Ausiliatrice, che siete state le sue educatrici!.

7. “Gesù esultò nello Spirito Santo”.

Oggi la Chiesa di Cristo - e particolarmente la Famiglia Salesiana - partecipa a questa letizia.

Esultiamo per la elevazione alla gloria degli altari di una figlia spirituale di san Giovanni Bosco, educata nella Congregazione femminile delle Figlie di Maria Ausiliatrice. Esultiamo in modo particolare con la gioia della vostra madre, santa Maria Domenica Mazzarello. Esultiamo con la vostra gioia, care sorelle!

Ecco, “il mondo passa con la sua concupiscenza; ma chi fa la volontà di Dio rimane in eterno” (1 Gv 2, 17).

La nuova beata Laura Vicuña ha imparato nella Famiglia Salesiana a fare la volontà di Dio. L’ha imparata da Cristo, mediante questa comunità religiosa, che le ha mostrato la via alla santità.
“Chi ama . . . dimora nella luce” (1 Gv 2, 10).


Al termine della celebrazione eucaristica, dopo aver impartito la benedizione apostolica, il Santo Padre si congeda dai presenti con queste parole di ringraziamento e di saluto.  

Carissimi.

Ancora una parola di ringraziamento. Oggi la Chiesa è pellegrina in questo luogo della nascita di don Bosco, della sua nascita terrena, naturale, umana, e della sua nascita soprannaturale nel sacramento del Battesimo. È una peregrinazione di fede, una peregrinazione che ci commuove tutti, una peregrinazione in cui vogliamo offrire alla Santissima Trinità la gratitudine per questo dono che ha suscitato nella sua Chiesa, per questo dono il cui nome è don Bosco. Pellegrina è soprattutto la larga famiglia salesiana, maschile e femminile, da tanti Paesi e da tutti i continenti del mondo. Pellegrina insieme con la famiglia salesiana è tutta la Chiesa: vengo io per dire grazie alla divina Provvidenza per questo dono che ci ha fatto cento anni fa, per tutta la Chiesa, per il bene dei giovani, per il bene della comunità cattolica, cristiana, umana, non solamente qui, in Piemonte, in Italia, ma in tanti Paesi, in tanti ambienti, in tutti i continenti. Porto qui anche un ringraziamento personale perché anche io sono vissuto durante cinque anni, o sei, in una parrocchia affidata ai salesiani. E quando mi trovo qui su questo “Colle delle beatitudini”, Colle don Bosco, quando mi trovo qui a guardare il frontone di questa chiesa, non posso non ricordare il frontone di un’altra chiesa che assomiglia un poco a questa, anche architettonicamente: la parrocchia di san Stanislao Costka a Cracovia. Là mi ha toccato attraverso i suoi figli spirituali, i salesiani, il carisma di don Bosco. Così vengo qui in pellegrinaggio con tutti voi per ringraziare per la parte che ha avuto san Giovanni Bosco, la sua famiglia spirituale, il suo carisma, nella mia vita. Voglio ringraziare insieme con tutti i presenti, con i piemontesi, con i cileni, con gli argentini, con l’America Latina, con tanti Paesi del mondo qui rappresentati nelle diverse lingue, con tutti i continenti. Voglio ringraziare oggi, in questo luogo, dove è nato, vicino a questa casa dove è nato, dove ha avuto sua madre Margherita, dove ha vissuto, dove si è avvicinato alla sua vocazione, soprattutto dove è stato battezzato. Si deve ringraziare il Signore, così lui stesso che è Padre, Figlio, Spirito Santo, scrive il suo imperscrutabile mistero nei cuori di questi piccoli di cui ha parlato oggi il Vangelo, di questi piccoli come don Bosco, come madre Maria Mazzarello, come Domenico Savio, come Laura Vicuña. Noi qui riuniti ringraziamo la imperscrutabile Trinità, ringraziamo la sua misteriosa economia di salvezza che passa attraverso i cuori e porta alla santità. Ringraziamo e non possiamo mai trovare parole sufficienti per rendere grazie a Dio Padre e Figlio e Spirito Santo per tutti questi voti. Sia lodato Gesù Cristo.



Site dédié à la Bienheureuse  LAURA VICUÑA : http://lauravicuna.free.fr/index_fr.html

Voir aussi : http://paroissedelacrau.org/documents/laura_vicuna.html

http://www.annedeguigne.fr/fr/liens/enfance-et-saintete.html