Saint Pierre délivré par l'Ange du Seigneur. Bible historiale. Guiard des Moulins de l'abbaye de Saint-Omer. XIVe.
Hérode Agrippa, roi des
Juifs, après avoir condamné à mort saint Jacques le Majeur, l'an 43, fit
emprisonner saint Pierre. Les fidèles, à la nouvelle de l'arrestation du chef
de l'Église, se mirent aussitôt en prière, et Dieu les exauça.
Le Prince des Apôtres,
chargé de chaînes, était gardé nuit et jour par seize soldats, dont quatre
faisaient tour à tour sentinelle dans la prison autour de lui; les autres
gardaient les portes. La nuit même qui précédait le jour marqué pour
l'exécution, Pierre dormait paisiblement au milieu de ses gardes, quand tout à
coup la prison fut éclairée d'une lumière céleste. Un Ange apparaît, le réveille
et lui dit: "Levez-vous promptement, prenez votre ceinture, vos vêtements
et votre chaussure, et suivez-moi." Au même instant les chaînes tombent de
ses mains; stupéfait, il obéit, et traverse sans obstacle, à la suite de
l'Ange, le premier et le second corps de garde. Une porte de fer était à
l'entrée du chemin qui conduisait à l'intérieur de Jérusalem; cette porte
s'ouvre d'elle-même. Ils vont ensemble jusqu'au bout de la rue, et l'Ange
disparaît.
Pierre avait cru que tout
ce qui se passait n'était qu'un songe; mais, persuadé alors de la réalité de sa
délivrance, il en bénit le Seigneur en disant: "Je reconnais maintenant
que Dieu a envoyé véritablement Son Ange et qu'Il m'a délivré de la main
d'Hérode et de l'attente cruelle du peuple juif." Il se rend alors à la
maison de Marie, mère de Marc, son disciple, où se trouvait une foule en
prière. Pierre frappe à la porte, et la jeune fille qui se présente pour
ouvrir, ayant distingué la voix de Pierre, court l'annoncer dans l'intérieur de
la maison. Personne n'y voulait croire: "Vous êtes folle!" dit-on à
cette fille. "C'est son Ange," disaient les autres. Pierre continuait
à frapper. Quelle ne fut pas l'explosion de joie lorsque la porte fut ouverte
et que l'on reconnut saint Pierre! L'Apôtre raconta la merveille que Dieu
venait d'accomplir.
Les fidèles se firent un
devoir de recueillir les précieuses chaînes de saint Pierre et les conservèrent
avec un religieux respect. Plus tard, on recueillit aussi avec soin les deux
chaînes vénérables portées à Rome par le chef des Apôtres. À peine furent-elles
placées l'une près de l'autre, qu'elles s'unirent ensemble, de manière qu'il
fut impossible d'y reconnaître aucune soudure.
Depuis ce temps, l'Église
fait plus de cas de ces précieuses chaînes que des plus riches trésors, elles
sont précieusement vénérées dans l'église de Saint-Pierre-aux-Liens.
Abbé L. Jaud, Vie
des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
SOURCE : https://sanctoral.com/fr/saints/saint_pierre_aux_liens.html
Jacopo
di Cione (1325–1399), Liberation of Saint Peter
(San Pier
Maggiore Altarpiece / Polyptych San Pier Maggiore, detail of predella.,
circa 1370, Philadelphia Art Museum
Livre des Actes des
Apôtres, chapitre 12
01 À cette époque,
le roi Hérode Agrippa se saisit de certains membres de l’Église pour les mettre
à mal.
02 Il supprima
Jacques, frère de Jean, en le faisant décapiter.
03 Voyant que cette
mesure plaisait aux Juifs, il décida aussi d’arrêter Pierre. C’était les jours
des Pains sans levain.
04 Il le fit
appréhender, emprisonner, et placer sous la garde de quatre escouades de quatre
soldats ; il voulait le faire comparaître devant le peuple après la Pâque.
05 Tandis que Pierre
était ainsi détenu dans la prison, l’Église priait Dieu pour lui avec
insistance.
06 Hérode allait le
faire comparaître. Or, Pierre dormait, cette nuit-là, entre deux soldats ;
il était attaché avec deux chaînes et des gardes étaient en faction devant la
porte de la prison.
07 Et voici que
survint l’ange du Seigneur, et une lumière brilla dans la cellule. Il réveilla
Pierre en le frappant au côté et dit : « Lève-toi vite. » Les
chaînes lui tombèrent des mains.
08 Alors l’ange lui
dit : « Mets ta ceinture et chausse tes sandales. » Ce que fit
Pierre. L’ange ajouta : « Enveloppe-toi de ton manteau et
suis-moi. »
09 Pierre sortit
derrière lui, mais il ne savait pas que tout ce qui arrivait grâce à l’ange
était bien réel ; il pensait qu’il avait une vision.
10 Passant devant un
premier poste de garde, puis devant un second, ils arrivèrent au portail de fer
donnant sur la ville. Celui-ci s’ouvrit tout seul devant eux. Une fois dehors,
ils s’engagèrent dans une rue, et aussitôt l’ange le quitta.
11 Alors, se
reprenant, Pierre dit : « Vraiment, je me rends compte maintenant que
le Seigneur a envoyé son ange, et qu’il m’a arraché aux mains d’Hérode et à
tout ce qu’attendait le peuple juif. »
12 S’étant repéré,
il se rendit à la maison de Marie, la mère de Jean surnommé Marc, où se
trouvaient rassemblées un certain nombre de personnes qui priaient.
13 Il frappa au
battant du portail : une jeune servante nommée Rhodè s’approcha pour
écouter.
14 Elle reconnut la
voix de Pierre et, dans sa joie, au lieu d’ouvrir la porte, elle rentra en
courant annoncer que Pierre était là, devant le portail.
15 On lui dit :
« Tu délires ! » Mais elle soutenait qu’il en était bien ainsi.
Et eux disaient : « C’est son ange. »
16 Cependant Pierre
continuait à frapper ; ayant ouvert, ils le virent et furent dans la
stupéfaction.
17 D’un geste de la
main, il leur demanda le silence et leur raconta comment le Seigneur l’avait
fait sortir de la prison. Il leur dit alors : « Annoncez-le à Jacques
et aux frères. » Puis il sortit et s’en alla vers un autre lieu.
18 Au lever du jour,
il y eut une belle agitation chez les soldats : qu’était donc devenu
Pierre ?
19 Hérode le fit
rechercher, sans réussir à le trouver. Ayant fait comparaître les gardes, il
donna l’ordre de les emmener au supplice. Puis, de Judée, il descendit à
Césarée, où il séjourna.
20 Hérode était en
conflit aigu avec les habitants de Tyr et de Sidon. S’étant mis d’accord,
ceux-ci vinrent se présenter devant lui. Après avoir gagné à leur cause
Blastos, le chambellan du roi, ils sollicitaient une solution pacifique, car
leur contrée dépendait du domaine royal pour son approvisionnement.
21 Au jour fixé,
Hérode, ayant revêtu les habits royaux et siégeant à la tribune, se mit à les
haranguer.
22 Le peuple
l’acclamait à grands cris : « C’est la voix d’un dieu, et non d’un
homme ! »
23 Mais soudain,
l’ange du Seigneur le frappa, parce qu’il n’avait pas rendu gloire à Dieu.
Rongé par les vers, il expira.
24 La parole de Dieu
était féconde et se multipliait.
25 Barnabé et Saul,
une fois leur service accompli en faveur de Jérusalem, s’en retournèrent à
Antioche, en prenant avec eux Jean surnommé Marc.
SOURCE : https://www.aelf.org/bible/Ac/12
Jacques de Besançon. Saint Pierre délivré par l'Ange du Seigneur. Bx J. de Voragine, Legenda aurea. XVe.
CIX
SAINT PIERRE AUX LIENS
La fête qui est appelée
de saint Pierre aux Liens fut, dit-on, instituée pour quatre raisons : 1° la
délivrance de saint Pierre ; 2° la délivrance d'Alexandre ; 3° pour rappeler la
destruction du rite des gentils et 4° pour demander d'être délivré des liens
spirituels.
I. La délivrance de saint
Pierre. D'après l’Histoire scholastique (Actes, ch. LVII.), Hérode
Agrippa alla à Rome où il vécut dans l’intimité de Caius, neveu de Tibère
César. Or, un jour, Hérode étant avec Caius sur un char, dit en
levant les mains au ciel : « Quel désir j'aurais de voir mourir ce vieillard,
pour que tu sois le maître de tout l’univers! » Paroles qui furent
entendues du cocher d'Hérode et rapportées tout aussitôt par lui à Tibère.
Tibère indigné fit en conséquence jeter Hérode en prison. Et un jour qu'il
était appuyé contre un arbre sur le feuillage duquel était perché un hibou, un
de ses compagnons de captivité, habile dans la science des augures, lui dit : «
Ne crains rien car bientôt tu seras délivré, et tu seras élevé si haut que, tu
exciteras contre toi l’envie de tes amis et tu mourras dans cet état de
prospérité. Mais quand tu verras au-dessus de toi un animal de cette espèce, tu
sauras dès lors qu'il ne te reste que cinq jours à vivre (Histoire scholastique).
» Quelque temps après Tibère meurt et Caius, élevé à l’empire, délivra
Hérode qu'il honora de la dignité de roi de Judée. Quand celui-ci fut arrivé
dans ce pays, il employa son pouvoir à maltraiter quelques membres de l’Église.
D'abord il fit mourir par l’épée Jacques, frère de Jean, avant les
jours de l’octave de Pâques, où l'on ne mangeait que des pains azymes. Et
voyant que cela plaisait aux Juifs, il fit encore prendre Pierre, dans le même
temps, et le mit en prison, avec le dessein de le faire mourir devant tout le
peuple, après la fête de Pâques. Mais l’ange du Seigneur apparut
miraculeusement à Pierre, le délivra des chaînes qui le liaient et lui ordonna
d'aller remplir en toute liberté le ministère de la prédication: Le lendemain,
à l’occasion de l’évasion de saint Pierre, Hérode manda les gardes afin de les
punir rigoureusement. Il ne pût cependant le faire, car la délivrance
de cet apôtre ne devait être pour qui que, ce frit la cause d'aucun mal ; en
effet, il fut obligé d'aller tout de suite à Césarée, où il expira sous le coup
d'un Josèphe rapporté au XIXe livre des Antiquités Judaïques, ch.
VIII, qu'arrivé à Césarée, où s'étaient réunis les habitants de toute la
province, Hérode, revêtu d'un habillement magnifique, tissu d'or et d'argent,
se rendit le lendemain au théâtre. Or, quand les rayons du soleil vinrent
frapper sur son vêtement tout couvert d'argent, l’éclat du métal étincelant
faisait vibrer, parla répercussion, sur les spectateurs, une double lumière qui
devait remplir d'effroi ceux qui l’apercevaient, et par le moyen de cette
artificieuse: erreur, on était porté à croire qu'il y avait en lui quelque
chose au-dessus de lai nature humaine. A l’instant, la Moule des flatteurs
se mit à s'écrier : « Jusqu'à présent, nous vous avions pris pour un
homme, mais aujourd'hui nous déclarons que vous êtes au-dessus de la nature
humaine. » Or, tandis qu'il osé repaissait de ces flatteries, et qu'il
acceptait sérieusement les honneurs divins qu'on lui voulait rendre, il leva la
tête et vit assis sur une ficelle, au-dessus de sa tête un ange, c'est-à-dire
un hibou, qui n'était que le messager de sa mort prochaine. Alors il se tournas
vers le peuple et dit : « Moi, qui suis votre Dieu, voici que je vais mourir.
» Car il savait, d'après la prédiction de l’augure, qu'il mourrait dans cinq
jours. Alors il fut frappé, et pendant ces cinq jours, il fut rongé par les
vers et expira. Ce fut donc en mémoire de la délivrance, si miraculeuse du
prince des apôtres, et de la vengeance si terrible qui fut infligée
immédiatement à ce tyran, que l’Église solennise la fête de saint Pierre aux
Liens. De là vient qu'à la messe on chante l’épître où se trouve le récit de
cette délivrance ; il paraîtrait donc par là que l’on devrait donner à cette
fête le nom de saint Pierre des Liens (c'est-à-dire délivré des liens).
Venons au second motif de
l’institution de cette fête.
II. Le pape, Alexandre
qui gouverna l’Église le sixième après saint Pierre, et Hermès, préfet de la
ville de Rome, converti à, la foi par Alexandre, étaient détenus par le tribun
Quirinus qui les enfermait en des lieus différents : or, le tribun dit au
préfet Hermès : « Je m’étonne qu'un homme, prudent comme toi,
renoncé à l’honneur d'être préfet et rêve une autre vie. » Hermès lui, répondit
: « Et moi aussi, il y a quelques années, je me moquais de tout cela, et
pensais que cette vie est la seule.», Quirinus lui dit : « Prouve-moi que
tu es sûr d'une autre vie et à l’instant, je serai un disciple de ta croyance.
» Hermès lui répondit : « Saint Alexandre, que tu retiens en prison,
t'enseignera cela lui-même beaucoup mieux. » Alors Quirinus se mit à maudire
Hermès et il ajouta : Je viens de te dire que tu me donnes des preuves de
ce que tu avances, et voici que tu me renvoies à Alexandre que je retiens en
prison à cause de ses crimes. Pourtant, je doublerai le nombre de tes gardes et
de ceux d'Alexandre, et si je puis le trouver avec toi ou bien toi avec lui;
alors j'ajouterai, certainement foi aux paroles et aux discours que vous me
tiendrez l’un et l’autre. » Il fit ce qu'il avait dit: or, Hermès en prévint
incontinent Alexandre. Celui-ci se mit donc en prière; alors un ange vint et le
conduisit dans la prison d'Hermès. Quand Quirinus les trouva ensemble, il fut
singulièrement surpris. Et Hermès racontant à Quirinus comment Alexandre avait
ressuscité son fils qui était mort, Quirinus dit à Alexandre : « Ma fille Balbine est goîtreuse;
: eh bien ! je te promets de me soumettre à ta croyance, si tu peux obtenir la
guérison de ma fille. » « Va vite, lui répliqua Alexandre, et amène-la-moi dans
ma prison. » Quirinus lui dit : « Puisque tu es ici, comment pourrai-je te
trouver dans ta prison? » « Va vite, répartit Alexandre, parce que celui
qui m’a amené ici m’y ramènera lui-même à l’instant. » Quirinus alla
donc mener sa fille a la prison d'Alexandre, et en l’y trouvant, il se
prosterna à ses pieds. Alors, sa fille se mit à baiser avec dévotion les
chaînes de saint Alexandre, afin qu'elle reçût guérison. Alexandre lui dit: «
Ma fille, cesse d'embrasser mes chaînes, mais cherche avec empressement les
carcans de saint Pierre et en les baisant avec dévotion, tu seras guérie.»
Quirinus fit donc chercher avec soin les carcans dans la prison où saint Pierre
avait été détenu, et quand il les eut trouvés, il les donna à baiser à sa
fille. Elle ne l’eut pas plus tôt fait qu'elle eut le bonheur d'être
entièrement guérie. Quirinus demanda pardon à Alexandre qu'il délivra de
prison, puis il reçut le baptême lui, sa famille et beaucoup d'autres encore.
Saint Alexandre institua donc cette fête aux calendes d'août, et il fit bâtir
en l’honneur de saint Pierre une église, où il déposa les chaînes et la nomma
l’église de Saint-Pierre-aux-Liens. En cette solennité, il se fait un
grand concours de; peuple à ladite église et on y baise ces chaînes.
III. D'après Bède, telle
serait la troisième cause de l’institution de cette fête. L'empereur Octave et
Antoine, qui étaient unis ensemble par alliance, se partagèrent entre eux
l’empire du monde entier; à Octave échut, dans l’Occident, l’Italie, la Gaule
et l’Espagne, et Antoine, en Orient, en l’Asie, le Pont et l’Afrique. Or,
Antoine qui était lascif et débauché, après avoir épousé la soeur d'Octave, la
répudia, pour épouser Cléopâtre, reine d'Égypte. Octave indigné de cette
conduite, s'avança à main armée contre Antoine en Asie et le défit partout.
Alors Antoine et Cléopâtre, vaincus, prirent la fuite, et poussés par le
chagrin, ils se donnèrent la mort eux-mêmes. Octave abolit donc le royaume d'Égypte-et en
fit une province romaine. De là il alla à Alexandrie : il dépouilla cette ville
de toutes ses richesses et les fit transporter à Rome ; ce qui apporta un tel
bien-être dans la république que l’on donnait pour un denier ce qui en valait
quatre auparavant. Et parce que les guerres civiles avaient dévasté
extraordinairement la ville, il la renouvela au point qu'il dit: « Je l’ai
trouvée de briques, je la laisse de marbre.» Il agrandit tellement la
république que ce fut le premier qui fut appelé Auguste, nom que retinrent ses
successeurs à l’empire; comme ce fut encore de son oncle Jules-César que
les empereurs furent nommés César. Le peuple appela aussi de son nom le mois
d'août, qui, auparavant se nommait Sextilis, car c'était le sixième mois
depuis celui de mars. Ce fut donc en mémoire et en l’honneur de la victoire
qu’Auguste remporta le premier août que tous les Romains solennisaient ce jour,
jusqu'à l’époque de l’empereur Théodose qui commença à régner l’an du Seigneur
426. Eudoxie, fille de ce Théodose et épouse de Valentinien, se rendit à
Jérusalem pour accomplir un voeu. Ce fut là qu'un Juif lui offrit, pour une
somme importante, les deux chaînes dont saint Pierre avait été lié sous Hérode.
Revenue à Rome aux calendes d'août, et voyant le Romains célébrer une fête en
l’honneur d'un empereur qui était idolâtre, elle fut affligée de ce qu'on
rendait de si grands honneurs à un homme damné : elle reconnut qu'il ne serait
pas facile d'abolir cette espèce de culte passé en coutume; alors elle pensa à
laisser subsister cet état de choses, mais dans le but que. la solennité aurait
lieu en l’honneur de saint Pierre, et que tout le peuple nommerait ce jour la fête
de saint. Pierre aux Liens. Après en avoir conféré avec le saint pape Pélage,
ils unirent leurs efforts pour porter le peuple, par des exhortations
flatteuses, à laisser dans l’oubli la mémoire du prince des païens, pour faire
une mémoire solennelle du prince des apôtres. La proposition ayant, obtenu
l’assentiment universel, Eudoxie fit connaître qu'elle avait rapporté de
Jérusalem les chaînes de saint Pierre et les montra au peuple. Le pape, de son
côté, produisit la chaîne dont le même apôtre avait été lié sous Néron. On les
mit ensemble et alors eut lieu ce miracle par lequel de ces trois chaînes, il
s'en forma une seule, comme si elle n'eût pas été composée de différentes
pièces (Bréviaire romain). En même temps, le pape, et la reine décidèrent que
l’honneur rendu à un païen, qui était damné, serait attribué à plus juste titre
au prince des apôtres. Le pape donc avec la reine plaça les chaînés dans
l’église de Saint-Pierre-aux-Liens. Il l’enrichit de grands privilèges et
institua que ce jour serait fêté en tous lieux. Voilà ce que dit Bède. Sigebert
rapporte la même chose (1). On vit en l’an du Seigneur 969 combien grande était
la puissance de cette chaîne car un comte, proche parent de l’empereur Othon;
fut saisi, aux yeux de tout le monde, par le diable d'une façon si cruelle,
qu'il se déchirait avec les dents. L'empereur ordonna alors qu'on le menât au
pape Jean, afin de Fui entourer le cou avec la chaîne de saint Pierre. On lui
mit d'abord au cou une autre chaîne qui ne délivra pas le possédé, car il n'y
avait en elle aucune vertu ; enfin on prend la chaîne de saint Pierre et on la
met au cou du furieux : mais le diable ne put supporter le poids
d'une si grande puissance, et se retira aussitôt en jetant un cri affreux eu,
présence de tous les assistants (Bréviaire romain). Alors. Théodose, évêque de
Metz, se saisit de la chaîne et assura qu'il ne la lâcherait qu'autant qu'on
lui couperait les mains. Comme il s'élevait à ce sujet une grave contestation
entre l’évêque, et le pape avec les autres clercs, l’empereur vint a bout
d'apaiser le débat: en demandant au pape un anneau de cette chaîne pour
l’évêque (Sigebert, Chronique). Miletus raconte en sa chronique
et le même fait se trouve rapporté dans l'Histoire tripartite (Lib. IX,
C. XLVI.), qu'en ce temps là, apparut en Épire un dragon énorme que Donat,
évêque d'une haute verdi, tua en lui crachant dans la gueule : mais auparavant,
le prélat avait fait avec les doigts une forme de croix qu'il présenta aux yeux
du monstre. Huit paires de boeufs purent à peine traîner le cadavre pour être
brûlé; car on craignait que l’air lie fût infesté par sa putréfaction. Le même
auteur, rapporte au même endroit et on trouve aussi dans l’Histoire tripartite que
le diable se montra dans la Crète sous la figure de Moïse: Il rassembla de tous
Cités les Juifs qu'il conduisit vers un précipice affreux auprès de la mer. Il
leur promit qu'en se mettant à leur tête, il allait les conduire à pied sec
dans la terre promise, et en fit périr un nombre infini. D'où l’on conjecture
que le diable indigné se vengea ainsi d'eux, parce que le Juif avait donné la
chaîne de saint Pierre à l’impératrice Eudoxie, et que les réjouissances faites
en l’honneur d'Octave avaient été abolies. Bon nombre de ceux qui échappèrent
reçurent avec empressement la grâce du baptême. Car comme ils roulaient les uns
sur les autres du haut en bas de la montagne, les premiers, déchirés sur les
rochers à pic, furent suffoqués en tombant dans la mer; quant aux autres qui
voulaient les suivre, dans l’ignorance de ce qui était arrivé aux premiers, des
pêcheurs passant par là leur apprirent l’accident qui avait fait périr leurs
frères, et alors ils se convertirent. Ces faits sont tirés de l’Histoire
tripartite.
IV. On peut encore
assigner ici une quatrième cause de l’institution de cette fête. Le Seigneur
délia miraculeusement saint Pierre de ses liens, et lui donna le pouvoir de
lier et de délier: or, nous aussi nous sommes mes retenus dans les liens du
péché et nous avons besoin d'être déliés. C'est la raison pour laquelle nous
honorons le prince des Apôtres en cette solennité qui est dite aux liens, afin
que comme il a mérité d'être délié de ses chaînes, et comme il a reçu du
Seigneur le pouvoir de délier, de même aussi il nous délie des chaînes du
péché. On peut se convaincre que ce fut là une raison de l’institution de cette
fête pour peu qu'on remarque que l’épître de la messe rappelle cette
délivrance, et que l’Évangile qu'on récite fait mémoire du pouvoir accordé à
saint Pierre de délier et d'absoudre. En outre, dans l’oraison de la messe, on
demande, par l’intercession de cet apôtre, que cette absolution nous soit
accordée. Par ce pouvoir des clefs qu'il reçut, on voit qu'il délivre
quelquefois ceux qui mériteraient d'être damnés, ainsi que le rapporte le livre
des Miracles de la sainte Vierge. « Dans la ville de Cologne, il y avait, au
monastère de saint Pierre, un moine léger, débauché et lascif. Une mort subite
le surprit, et les démons l’accusaient en faisant connaître ouvertement toutes
les espèces de péchés qu'il avait commis. Voici ce que l’un d'eux disait: « Je
suis la cupidité, par laquelle tu as souvent convoité contre les commandements
de Dieu. » Un autre criait : « Je suis la vaine gloire par laquelle tu t'es
élevé avec jactance parmi les hommes. » Un autre : « Je suis le mensonge et tu
as commis le péché de mentir. » Et ainsi des autres. D'un autre côté, quelques
bonnes oeuvres qu'il avait faites l’excusaient en disant : « Je suis
l’obéissance que tu as témoignée à tes supérieurs spirituels; je suis le chant
des psaumes que tu as souvent chantés pour Dieu. » Alors saint Pierre, dont il
était le moine, vint trouver Dieu et intercéder pour lui Le Seigneur lui
répondit : « Est-ce que ce n'est pas moi qui ai inspiré le prophète lorsqu'il a
dit: « Seigneur, qui est-ce qui habitera dans votre tabernacle ? C'est « celui
qui entre sans avoir de taches, etc. » Comment celui-ci peut-il être sauvé,
puisqu'il n'est pas entré ici sans tache, puisqu'il n'a pas pratiqué la justice
? » Alors saint Pierre se mit à prier pour lui avec la vierge Mère, et le
Seigneur porta cette sentence qu'il retournerait dans son corps et qu'il y
ferait pénitence. Aussitôt donc, saint Pierre avec la clef qu'il tenait à la
main effraya le diable; et le mit en fuite. Il remit ensuite l’âme de cet homme
dans la main de quelqu'un qui avait été moine dans le susdit monastère, avec
l’ordre de la reconduire à son corps. Le moine lui demanda comme récompense de
ce qu'il ramenait son âme; de réciter chaque jour le psaume Miserere mei,
Deus; et de nettoyer souvent son tombeau des ordures qui s'y trouvaient. Or, le
moine, revenu à la vie, raconta à tout le monde ce qui lui était arrivé.
* Sur l’authenticité des
chaînes de saint Pierre, conservées à Rome dans l’église de Saint-Pierre-aux-Liens,
consulter Cancellieri, dans son ouvrage intitulé: De carcere Tulliano,
où sont consignés tous les témoignages sur lesquels repose cette tradition.
(1) Paul, diacre, fait
aussi le même récit dans une homélie.
La Légende dorée de Jacques
de Voragine nouvellement traduite en français avec introduction, notices, notes
et recherches sur les sources par l'abbé J.-B. M. Roze, Chanoine Honoraire de
la cathédrale d'Amiens Édouard Rouveyre, Éditeur, 76, Rue de Seine, 76 Paris
MDCCCCII
Tome
I - Tome
II - Tome
III. Numérisé en la fête de la chaire de Saint Pierre
22 février 2004
SOURCE : https://www.bibliotheque-monastique.ch/bibliotheque/bibliotheque/voragine/tome02/111.htm
Voir aussi : Jacques de Voragine, La Légende dorée (1261-1266). Traduction
par T. de Wyzewa. Perrin et
Cie, 1910 (p. 388-393). https://fr.wikisource.org/wiki/La_L%C3%A9gende_dor%C3%A9e/Saint_Pierre_aux_Liens
San
Pietro in vincoli, Legendari di sancti istoriado uulgar, 1497 – Legenda
aurea, 1497, Biblioteca Europea di
Informazione e Cultura
The
liberation of Peter in the Golden
Legend, 1497
La fête de saint Pierre
aux Liens
La fête de saint Pierre
aux Liens fut supprimée par Jean XXIII ; le formulaire de messe demeure
néanmoins au supplément des messes pro aliquibus locis. Depuis 1960, on
commémore ce jour seulement les saints Machabées.
« Au temps de saint Léon
le Grand on célébrait aujourd’hui sur l’Esquilin un double anniversaire, celui
de la basilique des Apôtres, dédiée par le pape Xyste III (432-440) aux saints
Pierre et Paul, et celui du martyre des sept Frères juifs mis à mort sous
Antiochus Épiphane selon le 2e livre des Maccabées [1] : Duplex enim causa
laetitiae est : in qua et natalem ecclesiæ colimus, et martyrum passione
gaudemus [2], dit le pape au début de son homélie [3], mais il consacre toute
celle-ci à traiter des Maccabées. D’ailleurs, selon lui, la fête des Maccabées
était antérieure à la dédicace de la basilique. Il évoque, en effet, le
souvenir de son prédécesseur, qui hoc die antiquam festivitatem huius loci
consecratione geminavit [4]. Il est donc certain que, dès le début du Ve
siècle, on fêtait les sept Martyrs juifs à Rome, comme on le faisait à
Jérusalem et dans tout le monde chrétien. Quant à la date du 1er août, elle est
attestée au IVe siècle par le martyrologe de Nicomédie, qui annonce leur
déposition à Antioche. Le Hiéronymien donne la même date, ainsi que le
calendrier de Carthage et divers calendriers orientaux.
La basilique des Apôtres
devait recevoir le nom de Saint-Pierre-aux-liens moins d’un siècle après sa
dédicace. Bien qu’en 595 elle porte encore le vocable de Titulus Apostolorum, au
temps du pape Symmaque (498-514) il est question des prêtres a vincula sancti
Petri [5]. C’est qu’on y vénérait déjà les chaînes de saint Pierre. Les témoins
liturgiques de la commémoration des Maccabées et de Saint-Pierre-aux-liens ont
deux siècles de retard sur les documents qu’on vient de citer. La fête des
Maccabées apparaît dans le sacramentaire gélasien, celle de
Saint-Pierre-aux-liens dans l’évangéliaire du milieu du VIIIe siècle et
l’Hadrianum. Les sacramentaires gélasiano-francs du VIIIe siècle semblent avoir
conservé une rubrique ancienne dans leur intitulé de la double fête : Statio ad
sanctum Petrum ad vincula, quando catenae eius osculantur. Ipso die natale
Machabaeorum [6]. L’évangéliaire romain du IXe siècle annonce plus
succinctement : Ad vincula. Machabaeorum [7]. La fête de saint Pierre et celle
des sept Martyrs, auxquels on ajoute parfois la mention de leur mère, étaient
donc depuis longtemps traditionnelles au 12e siècle » [8].
[1] 2 Mac. 7,1-41
[2] Double en effet est
la raison de notre liesse : nous vénérons la naissance de cette église et nous
nous réjouissons de la passion des martyrs.
[3] Léon Le Grand,
Sermons, 97, édit. R. Dolle, tome 4, Paris 1973, pp. 288 et 292.
[4] Qui jumela ce jour
l’antique fête avec la consécration de ce lieu.
[5] L. Duchesne, Le Liber
Pontificalis, l.c., tome 1er, p. 261.
[6] Station à
Saint-Pierre aux Liens, quand on baise ses chaînes. Le même jour, naissance des
Maccabées.
[7] Aux Liens. Des
Maccabées.
[8] Cf. Pierre
Jounel, Le Culte des Saints dans les Basiliques du Latran et du Vatican au
douzième siècle, École Française de Rome, Palais Farnèse, 1977.
Dom Guéranger, l’Année
Liturgique
Faisant un dieu de
l’homme qui l’avait asservie, Rome consacra le mois d’août à la mémoire de
César Auguste. Quand le Christ l’eut délivrée, elle plaça comme monument de sa
liberté reconquise, en tête du même mois, la fête des chaînes que Pierre
vicaire du Christ avait portées pour rompre les siennes. Divine Sagesse, qui
régnez sur ce mois plus légitimement que le fils adoptif de César, vous ne
pouviez inaugurer plus authentiquement votre empire. Force et douceur réunies
sont l’attribut de vos œuvres [69], et c’est dans la faiblesse de vos élus que
vous triomphez des puissants [70]. Vous-même, pour nous donner la vie, aviez
absorbé la mort ; pour affranchir la terre à lui confiée, Simon fils de Jean
est devenu captif. Hérode d’abord, Néron plus tard, ont fait connaître à quel
prix était la promesse qu’il reçut autrefois de lier et de délier ici-bas comme
aux cieux [71] : il devait en retour porter l’amour du Pasteur suprême jusqu’à
se laisser comme lui [72] charger de liens pour le troupeau et conduire où il ne
voulait pas [73].
Chaînes glorieuses, qui
ne ferez jamais trembler non plus les successeurs de Pierre, vous serez en face
des Hérodes, des Nérons, des Césars de tous les temps, la garantie de la
liberté des âmes. Aussi de quelle vénération, dès les âges les plus reculés, le
peuple chrétien vous honore ! On peut dire en toute vérité de la fête présente
qu’elle se perd dans la nuit des siècles. Selon d’antiques monuments [74],
c’est à Pierre même que remonterait la consécration première à cette date du sanctuaire
qui rassemble en ce jour d’émancipation, sur la plus haute des sept collines,
les citoyens de la Ville éternelle. L’appellation de Titre d’Eudoxie, sous
laquelle la vénérable église est souvent dénommée, proviendrait des
restaurations dont elle fut l’objet à l’occasion des événements rappelés dans
les Leçons de la fête. Quant aux liens sacrés devenus son trésor, la plus
ancienne mention qu’on nous ait conservée du culte qui leur fut rendu, remonte
aux premières années du second siècle. Balbina, fille du tribun Quirinus
préposé à la garde des prisons, s’était vue guérie au contact des chaînes du
saint Pape Alexandre ; elle ne se rassasiait pas de baiser les liens qui
l’avaient délivrée : « Cherche les fers du bienheureux Pierre, et baise-les
plutôt que ceux-ci », lui dit le Pontife ; Balbina donc, ayant heureusement
trouvé les fers apostoliques, reporta sur eux ses démonstrations pieuses, et
les remit peu après à la noble Théodora sœur d’Hermès [75].
Les anneaux qui avaient
enserré les bras du Docteur des nations sans pouvoir lier la parole de Dieu
[76], furent aussi recueillis plus chèrement que les pierreries et l’or après
son martyre. D’Antioche de Syrie, Jean Chrysostome portant une envie sainte aux
rivages qu’enrichissent ces trophées d’une captivité triomphante, s’écriait
dans un transport sublime : « Quoi de plus magnifique que ces chaînes ?
Prisonnier pour le Christ est un nom plus beau que celui d’apôtre,
d’évangéliste ou de docteur. Être lié pour le Christ vaut mieux que d’habiter
les cieux ; siéger sur les douze trônes [77] est un moindre honneur. Si
quelqu’un aime, il me comprend ; mais qui comme le très saint chœur des Apôtres
pénétra ces choses ? Pour moi, si l’on m’offrait à choisir ou ces fers, ou le
ciel tout entier, je n’hésiterais pas ; car c’est en eux qu’est le bonheur. Je
voudrais présentement me trouver dans les lieux où l’on dit que sont encore
gardés les liens de ces hommes admirables. S’il m’était donné d’être libre des
soucis de cette église, d’avoir quelque santé, je ne balancerais pas à
entreprendre ce voyage pour voir seulement la chaîne de Paul. Si l’on me disait
: Qu’aimes-tu mieux être, ou l’Ange qui délivra Pierre, ou Pierre enchaîné ?
J’aimerais mieux être Pierre, à cause de ses liens » [78].
Toujours vénérée dans l’auguste
basilique qui couvre sa tombe, la chaîne de Paul n’est point devenue pourtant
comme celles de Pierre l’objet d’une fête spéciale en l’Église. Cette
distinction était due à la prééminence de celui qui « reçut seul les Clefs du
Royaume des cieux pour les communiquer aux autres » [79], qui seul continue par
ses successeurs de lier et de délier souverainement dans l’étendue des mondes.
Le recueil des lettres de saint Grégoire le Grand atteste combien, au VIe
siècle, était universellement répandu le culte des saintes chaînes, dont
quelques parcelles de limure, enfermées dans des clefs d’argent ou d’or,
étaient le plus riche présent que les Souverains Pontifes eussent coutume
d’offrir aux églises insignes et aux princes qu’ils voulaient honorer. Constantinople,
à une époque assez indécise, fut elle aussi dotée de quelque portion de ces
précieux liens ; elle en fixa la fête au 16 janvier, exaltant à cette occasion
dans l’Apôtre Pierre l’occupant du premier Siège, le fondement de la foi, la
base inébranlable des dogmes [80].
« Mets tes pieds dans les
fers de la Sagesse, et ton cou dans ses chaînes, disait prophétiquement
l’Esprit sous l’ancienne alliance ; ne te lasse point de ses liens : car à la
fin elle te sera repos et joie, et ses entraves seront pour toi une protection
puissante, et ses colliers un glorieux ornementât ses liens le salut » [81]. Et
la Sagesse incarnée vous appliquant l’oracle elle-même, ô Prince des Apôtres,
annonçait qu’en témoignage de votre amour, un jour viendrait où vous connaîtriez
en effet la contrainte et les liens [82]. L’épreuve, ô Pierre, a été
convaincante pour cette Sagesse éternelle qui proportionne ses exigences à la
mesure de son propre amour [83]. Mais vous aussi l’avez trouvée fidèle : aux
jours du redoutable combat où elle voulut montrer sa puissance en votre
faiblesse, elle ne vous abandonna point dans les fers [84] ; c’est dans ses
bras que vous dormiez d’un sommeil si calme en la prison d’Hérode [85] ;
descendue avec vous dans la fosse de Néron [86], elle vous y tint fidèle
compagnie jusqu’à l’heure où, soumettant à l’opprimé les persécuteurs mêmes,
elle mit le sceptre en vos mains et sur votre front la triple couronne.
Du trône où vous siégez
avec l’Homme-Dieu dans les cieux [87] comme vous l’avez suivi ici-bas dans
l’épreuve et l’angoisse [88], déliez nos liens qui n’ont rien, hélas ! de la
gloire des vôtres : brisez ces fers du péché qui nous rivent à Satan, ces
attaches de toutes les passions qui nous empêchent de prendra vers Dieu notre
essor. Le monde, plus que jamais esclave dans l’engouement de ses fausses
libertés qui lui font oublier la seule vraie, a plus besoin d’affranchissement
qu’au temps des Césars païens : vous qui seul pouvez l’être, une fois de plus
soyez son libérateur. Que Rome surtout, tombée plus bas parce qu’elle a été
précipitée de plus haut, éprouve à nouveau la vertu d’émancipation qui réside
en vos chaînes ; elles sont devenues pour ses fidèles un signe de ralliement
dans les dernières épreuves [89] ; vérifiez la parole qui fut dite par ses poètes
autrefois, qu’« entourée de ces liens elle serait toujours libre) » [90].
Aout resplendit des feux
de la plus brillante des constellations qui soit au Cycle sacré. Déjà au
sixième siècle, le deuxième concile de Tours observait que les fêtes des Saints
remplissaient sa durée [91]. Mes délices sont d’être avec les enfants des
hommes [92] disait la Sagesse ; il semble que dans le mois où retentissent ses
enseignements, elle ait mis sa gloire à s’entourer des hommes bienheureux [93]
qui, marchant avec elle par le milieu des sentiers de la justice [94], ont
trouvé en la trouvant elle-même la vie et le salut qui vient du Seigneur [95].
Noble cour, présidée par la Reine de toute grâce dont le triomphe, consacrant
le milieu de ce mois, appelait sur lui les prédilections de cette Sagesse du
Père qui ne s’est plus séparée de Marie depuis qu’elle en a fait son trône.
Quelle effusion des
divines faveurs l’opulence des jours que nous allons traverser promet à nos
âmes ! Jamais les greniers du Père de famille ne s’enrichirent plus qu’en ce
temps de maturité pour les moissons de la terre et pour celle des cieux.
[70] I Cor. I, 18-31.
[71] Matth. XVI, 19.
[72] Johan. XVIII, 12.
[73] Ibid. XXI, 15-18.
[74] Martyrolog.
Hieronym. , Bed., Raban., Notker.
[75] Acta S. Alexandri.
[76] II Tim. II, 9.
[77] Matth. XIX, 28.
[78] Chrys. in Ep. ad
Eph. Hom. VIII.
[79] Opr. Milev. Contra
Parmen. VII, III.
[80] Menées.
[81] Eccli. VI, 25-32.
[82] Johan., XXI, 18.
[83] Eccli. IV, 17-22.
[84] Sap. X, 12-14.
[85] Act. XII, 6.
[86] Sap. X, 13.
[87] Apoc. III, 21.
[88] Luc. XXII, 28.
[89] Archiconfrérie des
Chaînes de S. Pierre, érigée le 18 juin 1867.
[90] Arator, De Act.
Aposl. L. I, v. 1070-1076.
[91] Toto Augusto...
festivitates sunt et missae sanctorum. De observatione psallendi. Larbe, V,
857.
[92] Prov. VIII, 31.
[93] Ibid. 32-34.
[94] Ibid. 10.
[95] Ibid. 35.
Pianta
di San Pietro in Vincoli
Plan de la basilique. Le nord est à gauche.
San
Pietro in Vincoli - Roma, facciata del 1503
San Pietro in Vincoli - Roma, facciata del 1503
Intérieur
de la basilique.
The
interior of San Pietro in Vincoli, Rome - San Pietro in Vincoli
(Rome) - Interior
San Pietro in Vincoli, Gesamtansicht des Innenraums
Ciboire
et fresques de l'abside.
Basilica
di San Pietro in Vincoli, Roma - altare principale e apside
Rzymska
bazylika św. Piotra w Okowach - widok na ołtarz główny i absydę
Saint Peter in Chains - minor basilica in Rome - main altar and apse
Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum
Dédicace du Titre d’Eudoxie. Station à Saint-Pierre-aux-Liens.
La basilique Apostolorum
in exquiliis existait déjà de longues années avant le Ve siècle, époque à
laquelle Sixte III la restaura entièrement et la dédia aux Princes des Apôtres
Pierre et Paul. Cette restauration est mentionnée dans l’inscription suivante :
CEDE • PRIVS • NOMEN •
NOVITATI • CEDE • VETVSTAS
REGIA • LAETANTER • VOTA
• DICARE • LIBET
HAEC • PETRI • PAVLIQVE •
SIMVL • NVNC • NOMINE • SIGNO
XYSTVS • APOSTOLICAE •
SEDIS • HONORE • FRVENS
VNVM • QVAESO • PARES •
VNVM • DVO • SVMITE • MVNVS
VNVS • HONOR • CELEBRET •
QVOS • HABET • VNA • FIDES
PRESBYTERI • TAMEN • HIC
• LABOR • EST • ET • CVRA • PHILIPPI
POSTQVAM • EPHESI •
CHRISTVS • VICIT • VTRIQVE • POLO
PRAEMIA • DISCIPVLVS •
MERVIT • VINCENTE • MAGISTRO
HANC • PALMAM • FIDEI •
RETTVLIT • INDE • SENEX.
O vieil édifice, change
de nom ; qu’une nouvelle gloire succède à l’ancienne, maintenant que tu es
dédié, au milieu des vœux joyeux. Je te consacre au nom des apôtres Pierre et
Paul, moi Sixte, élevé à l’honneur du Siège apostolique. — 0 Vous qui ne faites
qu’un dans votre dualité, recevez un don identique, car une même vénération
vous est rendue par une unique Foi. — Le soin et le travail de cette entreprise
sont attribués au prêtre Philippe. Après qu’à Éphèse le Christ eut triomphé sur
l’un et l’autre hémisphère, dans la victoire du Maître le disciple mérita lui
aussi la récompense. Ce temple représente la victoire de sa foi, qu’il remporta
dans les années de sa vieillesse.
Dans cette basilique sont
conservées, au moins depuis le Ve siècle, les chaînes de l’apôtre Pierre ;
c’est pourquoi l’ancien nom de Basilica Apostolorum, qui apparaît dans la
signature du prêtre Philippe, légat du Pape à Éphèse, fut remplacé dans l’usage
commun par celui de ecclesia a vinculis sancti Petri.
En l’honneur de cette
relique sacrée, on apposa dans le temple cette autre belle épigraphe, tirée du
poème bien connu du sous-diacre Arator, déclamé au peuple dans la basilique de
Saint-Pierre-aux-Liens :
HIS • SOLIDATA • FIDES •
HIS • EST • TIBI • ROMA • CATENIS
PERPETVATA • SALVS •
HARVM • CIRCVMDATA • NEXV
LIBERA • SEMPER • ERIS •
QVID • ENIM • NON • VINCVLA • PRAESTENT
QVAE • TETIGIT • QVI •
CVNCTA • POTEST • ABSOLVERE • CVIVS
HAEC • INVICTA • MANV •
VEL • RELiGIOSA • TRIVMPHO
MOENIA • NON • VLLO •
PENITVS • QVATIENTVR • AB • HOSTE
CLAVDIT • ITER • BELLIS •
QVI • PORTAM • PANDIT • IN • ASTRIS
Ces chaînes, ô Rome,
consolident ta foi.
Ce collier qui t’entoure
rend stable ton salut.
Tu seras toujours libre,
car, que ne pourront te mériter ces chaînes
dont fut lié celui qui
peut tout délier ?
Son bras invincible,
secourable même dans la gloire,
ne permettra jamais que
ces murs soient abattus par l’ennemi.
Celui qui ouvre les
portes du ciel fermera la route aux ennemis de Rome.
Comme les chaînes de
Pierre, celles de Paul sont gardées, tel un précieux trésor, près de son
vénérable sépulcre dans la basilique de la voie d’Ostie.
Le culte envers les
chaînes des deux Apôtres devait autrefois être très répandu, puisque Justinien
Ier demandait au Pape de catenis Sanctorum Apostolorum, si possibile est [96] ;
et Grégoire le Grand rapporte que, de son temps, les fidèles ambitionnaient la
grâce d’obtenir au moins un peu de limaille des chaînes de saint Paul [97].
La fête de la dédicace de
la basilique a vinculis est déjà notée dans le Martyrologe Hiéronymien : Romae
statio ad sanctum Petrum ad vincula [98] ; ou bien : ad vincula Eudoxiae,
apostoli Petri osculant populi catenas [99].
En tant que fête purement
locale, elle demeura étrangère à la première recension du Sacramentaire
d’Hadrien Ier : elle n’y fut insérée que plus tard.
Dans l’Antiphonaire,
l’introït est Salus populi ego sum, comme à l’occasion de la double station au
sanctuaire des Anargyres au Forum, le jeudi après le troisième dimanche de
Carême, et le dimanche le plus rapproché de leur natale, au mois de septembre.
Dans le Missel au
contraire, les chants, à l’exception du verset alléluiatique, sont tous les
mêmes que le 29 juin.
Prière. — « Seigneur qui
avez délivré de ses chaînes le bienheureux apôtre Pierre et l’avez renvoyé
libre ; délivrez-nous aussi des liens de nos péchés, et que votre pitié écarte
de nous tout péril ». La même pensée est fort bien exprimée dans les vers
suivants, répétés à Rome et à Spolète, dans la basilique érigée au Ve siècle
par l’évêque Achille en l’honneur de saint Pierre :
SOLVE • IVBENTE • DEO •
TERRARVM • PETRE • CATENAS
QVI • FACIS • VT •
PATEANT • CAELESTIA • REGNA • BEATIS
IPSE • TVA • PETRE •
DISRVMPERE • VINCVLA • IVSSIT
QVI • TE • CONSTITVIT •
MVNDANOS • SOLVERE • NEXVS
Au commandement de Dieu,
brisez, ô Pierre, les liens qui pèsent sur le monde,
vous qui ouvrez aux
bienheureux les portes du ciel.
Celui qui a voulu que
vous fussiez délié de vos chaînes,
vous a confié la mission
de briser les liens du péché.
Paul est inséparable de
Pierre, dans l’apostolat comme dans la vénération des fidèles. Aussi fait-on
mémoire de lui à la messe de ce jour comme le 18 janvier.
Les deux lectures
scripturaires et le répons-graduel sont les mêmes que le 29 juin. Quant au
verset alléluiatique, il est tiré de l’épigraphe rapportée ci-dessus :
Alléluia. Solve, iubente Deo, terrarum, Petre, catenas Qui facis ut pateant
caelestia regna beatis [100].
Sur les oblations. — «
Que par l’intercession de votre bienheureux apôtre Pierre, le sacrifice que
nous allons vous offrir, Seigneur, nous confère la vie surnaturelle et nous fasse
échapper à tout péril ». Dans le Léonien se trouvent une messe et une préface
qui, probablement, se rapportent à la dédicace de Saint-Pierre-in-Vinculis ;
voici la secrète de cette messe : Suscipe, quæsumus, hostias quas maiestati tuæ
in honore beati apostoli Petri, cui hæc est basilica sacrata, deferimus, et
eius precibus nos tuere [101].
Voici la belle préface :
Vere dignum... Qui ut in omni loco dominationis tuae beati Petri apostoli
magnifices potestatem, non solum ubi venerabiles eius Reliquiae conquiescunt,
sed ubicumque pretiosa reverentia fuerit invocata, tribuis esse praesentem ;
nunc etiam perseverare demonstres quod in omnem terram sonus eius exeat, et
toto orbe salutaria verba decurrant. Per Christum.
C’est la même pensée
qu’exprimait, à propos de sa basilique de Spolète, l’évêque Achille :
SED • NON • ET • MERITVM
• MONVMENTA • INCLVDERE • POSSVNT
NEC • QVAE • CORPVS •
HABENT • SAXA • TENENT • ANIMAM
Les monuments ne peuvent
mettre de bornes à sa puissance,
et les marbres qui
recouvrent ses reliques ne retiennent point emprisonnée son âme.
Après la Communion. — «
Nourris par le sacrifice de ce Corps et de ce Sang précieux, nous vous
supplions, ô Seigneur notre Dieu, de nous donner part à l’éternelle rédemption
dont ce sacrement nous est le gage ». Saint Paul dit que le Christ, couvert de
son propre sang, ouvrit aux siens la voie de la Rédemption éternelle. Les
fidèles le suivent, mais ils doivent parcourir cette voie, eux aussi,
sanctifiés par le sang du Nouveau Testament renouvelé chaque jour sur l’autel.
[96] THIELE, Epist. Rom.
Pontif. I, 874. Une partie des chaînes des Saints Apôtres, si cela est
possible.
[97] Reg. L. IV, ep. 30.
P. L., LXXV1I, col. 704.
[98] A Rome, station à
St-Pierre aux Liens.
[99] Aux liens d’Eudoxie,
les peuples embrassent les chaînes de l’apôtre Pierre.
[100] Au commandement de
Dieu, brisez, ô Pierre, les liens qui pèsent sur le monde, vous qui ouvrez aux
bienheureux les portes du ciel.
[101] Recevez, nous vous
en prions, les dons que nous offrons à votre majesté en l’honneur du
bienheureux apôtre Pierre à qui cette basilique est consacrée, et protégez-nous
par ses prières.
Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique
Brisez, ô Pierre, sur l’ordre de Dieu, nos liens d’ici-bas, vous qui ouvrez aux
bienheureux le royaume des cieux. Le texte de l’antienne de Magnificat et du
verset de l’alléluia est extrait d’une inscription en vers qu’on lit dans la
basilique de Spolète où fut primitivement déposée une partie de la chaîne de
saint Pierre.
1. Saint Pierre ès Liens.
— Huit jours après la fête de saint Jacques, le premier martyr parmi les
Apôtres, nous commémorons l’arrestation de leur chef et sa miraculeuse
délivrance. Fixée au jour anniversaire de la Dédicace de la basilique « S.
Petri ad vincula », cette fête nous montre de quelle manière Dieu protège son
Église et ceux qui la dirigent.
Voici, d’après le vivant
récit des Actes, les événements rappelés aujourd’hui à notre souvenir (XII,
1-19). Treize ans environ après la mort du Sauveur éclata la seconde
persécution contre les chrétiens de Jérusalem, Hérode Agrippa, troisième
potentat de ce nom mal famé, voulut se gagner ta faveur des Juifs au prix de la
tête des Apôtres. Jacques fut sa première victime. C’était maintenant le tour
de Pierre ; quelques jours après Pâques, il devait être condamné devant
l’assemblée du peuple. « Ainsi Pierre était étroitement gardé dans sa prison.
Mais l’Église faisait à Dieu pour lui d’incessantes prières. Or, la nuit même
qui précédait le jour marqué pour son exécution, l’Apôtre fut soudain éveillé
par un ange qui lui ordonna de se lever, « et les chaînes tombèrent de ses
mains ». L’ange le fit traverser les corps de garde, franchir la porte de fer
de la prison, et le quitta en le laissant dans la rue.
Pierre comprit alors que
ce n’était pas un rêve, mais la réalité : « Je reconnais maintenant que Dieu a
envoyé véritablement son Ange et qu’il m’a délivré de la main d’Hérode »
(paroles que la liturgie répète d’une façon saisissante dès le début de la
messe. Elle nous met soudain, pourrait-on dire, en présence de l’Apôtre qui,
lui-même, nous annonce la nouvelle). Pierre n’hésita pas longtemps ; la nuit
était avancée ; dès l’aurore, il devait être hors de Jérusalem.
Il se rendit en hâte à la
maison de Marie, mère de Marc l’Évangéliste, lieu de réunion, première église
des chrétiens. Il frappa. Les gens n’étaient pas encore partis. Une servante
vint à la porte, reconnut la voix de Pierre et, dans sa joie, courut l’annoncer
en oubliant d’ouvrir. « Vous êtes folle », lui répondit-on. L’Apôtre continuant
de frapper, on le fit entrer. Il raconta alors sa miraculeuse délivrance, donna
ses ordres et quitta la ville.
Où alla-t-il ? Les Actes
évitent de le dire pour ne point trahir sa retraite. La tradition veut que ce
soit à Rome dont il aurait ainsi été l’évêque pendant vingt-cinq ans (42-67).
Eudoxie, fille de Théodose II le Jeune, fit don des chaînes portées par saint
Pierre pendant sa captivité, sous Hérode Agrippa, au pape, qui possédait déjà
celles dont l’Apôtre avait été chargé sous Néron. C’est ainsi que l’Église de
Rome conserve depuis de longs siècles le culte de ces précieuses reliques. La
basilique « S. Petri ad vincula » fut construite sous le pontificat de Sixte III
(432-440).
2. La prière des Heures.
— Saint Augustin écrit au sujet des chaînes de saint Pierre : « Et ils
apportaient leurs malades, lisons-nous dans le texte sacré, afin que, du moins
en passant, l’ombre de Pierre les couvrit [102]. Si l’ombre de son corps
pouvait être bienfaisante, combien plus secourable est à présent la plénitude
de sa puissance ? S’il se dégageait de lui un souffle salutaire pour ceux qui
l’imploraient lorsqu’il passait sur la terre, quel est son surcroît
d’influence, maintenant, dans le ciel où il demeure ? C’est avec raison que
toutes les Églises chrétiennes estiment plus précieuses que l’or les chaînes
dont il était chargé. Si son ombre possédait un tel pouvoir de guérison quand
il passait, combien plus efficaces sont les fers qui l’enchaînaient ? Si son
ombre impalpable et fugitive pouvait avoir une telle puissance, combien plus de
vertus les chaînes dont il a souffert et dont l’empreinte s’est gravée dans ses
membres ont-elles dû en recevoir ? Si Pierre, avant son martyre, eut tant de
pouvoir pour soulager ceux qui le suppliaient, combien plus de puissance a-t-il
au terme de son triomphe ? Heureuses chaînes ! Menottes et entraves, vous vous
êtes changées en couronne de victoires, vous avez fait de l’Apôtre un Martyr !
Heureuses chaînes ! Vous avez mené votre captif jusqu’à la Croix du Christ, non
pour le condamner au châtiment, mais plutôt pour le glorifier ! ».
[102] Act. V, 15.
SOURCE : http://www.introibo.fr/01-08-St-Pierre-aux-Liens-apotre
San
Pietro in Vincoli, Roma
St. Peter's Chains, relic in San Pietro in Vincoli, Rome
Saint-Pierre-ès-Liens,
des chaînes plus précieuses que l’or
Anne Bernet - publié
le 31/07/23
Le 1er août, l’Église
honore les chaînes qui emprisonnèrent le chef des apôtres, sous le nom de fête
de saint Pierre aux Liens. Une église à Rome abrite les précieux anneaux qui
rappellent jusqu’où peut conduire l’attachement au Christ.
Connaissez-vous, à Rome,
San Pietro in vincoli, en français Saint-Pierre-aux-Liens, ou Saint-Pierre-ès-Liens comme on
disait autrefois, appelé aussi, en souvenir de sa fondatrice, l’impératrice
Eudoxie, la basilique eudoxienne ? Fille de l’empereur d’Orient, Eudoxie a épousé
l’empereur d’Occident, Valentinien III, lamentable personnage dont la sottise
et la jalousie précipiteront l’écroulement de ce qui survit encore, au Ve
siècle, de la puissance romaine en Europe. Mais ceci est une autre histoire …
Victime de la raison d’État,
malheureuse, Eudoxie la Jeune, appelée ainsi pour ne pas la confondre avec sa
mère et homonyme qui règne à Constantinople, trouve ses consolations dans la
dévotion, et dans une correspondance, aussi suivie que possible, ce qui, à
l’époque, représente un échange de trois ou quatre lettres par an, avec sa
famille… Un jour, nous sommes en 438, elle reçoit de la part de sa mère un
cadeau fabuleux : une partie des chaînes qui, à en croire la Tradition, ont
tenu saint
Pierre attaché dans la cellule du palais d’Hérode vers l’an 40,
lorsque le tétrarque l’a arrêté dans l’intention de le mettre à mort, comme il
l’a déjà fait s’agissant de Jacques, frère de Jean.
La miraculeuse évasion
Si vous avez lu les Actes
des Apôtres, vous connaissez la suite. Alors que la communauté chrétienne prie
sans cesse pour la libération de son chef, Pierre, en pleine nuit, la veille de
sa comparution devant le tribunal, voit un ange, parfois identifié à saint Michel,
dans sa cellule. Il pense bénéficier d’une vision, ou rêver mais l’ange le
détrompe : ce qui lui arrive est réel. D’un geste, il fait tomber les lourdes
chaînes des pieds et des mains de l’apôtre, sans que le fracas qu’elles font
réveille les gardes, plongés dans un profond sommeil, lui dit de mettre ses
sandales et son manteau, car la nuit est froide, et le conduit dehors sans
rencontrer âme qui vive dans la forteresse endormie, tandis que les torches
s’allument sur leur passage et que les portes verrouillées, jusqu’à celles de
la rue, s’ouvrent miraculeusement devant eux. Ce n’est qu’une fois dehors que
Pierre comprend que ce qu’il vient de vivre est réel et qu’il est libre.
Lire aussi :Les
précieuses découvertes de la prison de saint Pierre
Un cadeau d’Eudoxie
Comment la communauté
judéo-chrétienne de Jérusalem, férocement persécutée, réussit-elle à récupérer
les fers témoins du miracle ? Comment, après sa dispersion, puis les atrocités
du siège de 70, auquel, il est vrai, l’évêque Siméon a soustrait à temps son
troupeau, la destruction de la ville, puis celles des vestiges des lieux saints
sous l’empereur Hadrien, ces chaînes ont-elles été préservées ? L’on n’en sait
rien mais le fait est qu’elles appartiennent au patriarcat de Jérusalem qui les
offre à la vénération des pèlerins et a réussi à les soustraire à la convoitise
de l’impératrice Hélène lorsque celle-ci, à la fin des années 320 lors de son
pèlerinage en Terre Sainte, a fait main basse sur toutes les reliques possibles
et imaginables, transférées soit à Constantinople soit à Rome.
Seulement, en un siècle, l’état
de l’empire a bien changé et les attaques barbares, venues de tous côtés,
rendent la préservation des trésors chrétiens de Jérusalem précaire. Si le
patriarcat ne se résout pas à se séparer de la vraie croix, qui finira
d’ailleurs par tomber au pouvoir des Perses, il rechigne moins à laisser
déménager d’autres reliques et, quand en 437, l’impératrice d’Orient, Eudoxie
l’Ancienne, effectue le pèlerinage hiérosolymitain (de Jérusalem, Ndlr), elle
en repart avec les chaînes de saint Pierre et s’empresse d’en offrir 28 anneaux
à sa fille qui règne à Rome.
Une seule chaîne
À Rome, au demeurant, l’on conserve avec le même soin qu’à Jérusalem d’autres chaînes de Pierre, celles qu’il a portées dans son cachot de la prison Mamertine, lors de son emprisonnement de 64-65 qui s’achèvera par sa mort, crucifié la tête en bas dans le cirque du Vatican, annexe d’un palais impérial cher à Néron. La Tradition veut qu’elles aient été récupérées, sur le conseil du pape martyr Alexandre Ier par une patricienne chrétienne, Balbina. Eudoxie juge donc normal de rassembler tous ces fers dont elle fait cadeau, début août 439, au pape Sixte III. Or, à l’instant où les chaînes venues de Jérusalem sont posées près des chaînes romaines, devant l’assistance médusée, elles se rejoignent et n’en font bientôt plus qu’une seule.
Bien entendu, l’histoire
fait ricaner les esprits forts qui affirment qu’il n’y a pas eu l’ombre d’un
tel miracle le 1er août 439 mais que l’Église a voulu consacrer cette date à
saint Pierre aux liens afin d’éradiquer quelques fêtes du calendrier païen
toujours célébrées à Rome début août, telles la dédicace du temple de Mars, la
fête de l’empereur Auguste, l’anniversaire de l’empereur Claude et celle de la
déesse de l’espérance. N’épiloguons pas car l’un n’empêche pas l’autre.
Les anneaux disparus
Ces chaînes de Pierre
vont prendre, dans les siècles suivants et la lutte qui oppose le pape à
l’empereur de Constantinople une place prépondérante car elles rappellent que
le souverain pontife est le successeur du Prince des apôtres, à la différence
du patriarche de Constantinople. Pour que chacun s’en souvienne, à compter du
pape Grégoire Ier, mort en 604, Rome prend l’habitude d’honorer certains rois
barbares, en particulier ceux de France, dont elle a besoin puis plus tard
d’Angleterre, d’un cadeau diplomatique d’insigne valeur : une clef, d’or ou
d’argent selon l’importance du destinataire, dans laquelle est glissé un peu de
limaille de fer recueillie en limant les chaînes pétriniennes. Gage de la
légitimité de leur destinataire et de sa lignée, mais aussi puissant talisman,
ces clefs porte bonheur sont tellement prisées qu’il faudra rapidement
renoncer, sinon à cette pratique, du moins à limer les fers apostoliques, car à
la longue, il n’en resterait rien, d’autant plus que certains anneaux en ont
été retirés au fil du temps.
Si certains, donnés au
redoutable duc des Lombards, retourneront à Rome au XVIe siècle, quand le
cardinal Sfondrati les récupérera dans leur église du lac de Côme pour les
déposer dans sa basilique Sainte-Cécile, d’autres, partis pour Avignon ou
Metz, n’en reviendront jamais. Afin de préserver ce qu’il en reste, l’on se
contentera désormais de faire toucher les clefs, voire un mouchoir de soie, aux
chaînes de Pierre, le résultat sera le même. Ainsi de nombreux malades seront
guéris, des possédés libérés.
L’attachement au Christ
S’il est loisible de les
vénérer toute l’année dans leur église, les fers sont plus solennellement
exposés le premier lundi de carême, le cinquième jour après la fête des saints
apôtres Pierre et Paul, soit le 4 juillet, puis le 1er août et durant l’octave
qui suit. L’usage est aussi de les sortir en cas de danger extrême pour Rome et
son Église, invasions ou épidémies.
Mais pourquoi,
demanderez-vous peut-être, vénérer ainsi cette antique ferraille ? Saint
Augustin vous répondrait que "Pierre en a fait plus de cas que de
l’or le plus pur et le plus précieux". Car elle rappelle jusqu’où peut
conduire l’attachement au Christ, lequel, comme Il l’a fait dans la prison de
Jérusalem, lie et délie, faisant tomber ou pas les attaches humaines du péché
ou des geôles.
Pour découvrir les
richesses de la basilique Saint-Pierre-aux-Liens, cliquez sur le diaporama :
Lire aussi :Sainte-Balbine,
celle qui trouva les chaînes de saint Pierre
Lire aussi :Saint-Pierre-aux-Liens,
l’église qui abrite les chaînes de saint Pierre
SOURCE : https://fr.aleteia.org/2023/07/31/saint-pierre-es-liens-des-chaines-plus-precieuses-que-lor/
Lletra
capitular historiada amb l'escena de l'alliberació de sant Pere per l'àngel,
segle XVI, tècnica mixta sobre pergamí, 328 x326 mm. Museu de la Ciutat,
València. Aquesta lletra M, de grafia gòtica, degué pertànyer a un
cantoral. L'escena representa a l'apòstol Pere en el moment de la seua
alliberació per l'àngel de la presó on l'havia tancat Herodes. La lletra està
decorada amb fulles d'acant, una gran gemma tallada en el segell i diversos
caboixons distribuïts per tota la grafia. Les pedres precioses es relacionen
amb sant Pere que com a cap visible de l'església manté una relació
privilegiada amb Déu.
vendredi, 01 août 2025
1er août. Dédicace de
Saint-Pierre-Es-Liens. 439.
- A Rome sur le mont
Esquilin*, la dédicace de Saint-Pierre-Es-Liens ou fête des
chaînes du Prince des Apôtres. 439.
Sous saint Sixte III,
pape, et grâce à la dévotion de l'impératrice Eudoxie.
" Heureux liens qui tenaient captifs les mains et les pieds de saint
Pierre ; ils lui ont valu une couronne immortelle, et d'un Apôtre ils ont fait
un martyr !"
Saint Augustin. Serm. XXIX de Sanctis.
L'Eglise a institué cette
fête, non seulement pour rendre grâces à Dieu de l'insigne faveur qu'Il fit à
l'assemblée des fidèles de Jérusalem, lorsqu'Il leur rendit le Prince des
Apôtres que le roi Hérode, surnommé Agrippa, avait fait lier de deux chaînes,
en attendant que la fête de Pâques fût passée pour le faire mourir ; mais aussi
afin d'honorer ces chaînes, avec lesquelles les membres précieux de ce grand
Apôtre avaient été attachés. Elle sait bien que lui-même les estimait plus que
tous les trésors du monde, et qu'il préférait la qualité de captif et
d'enchaîné pour Jésus-Christ à celle de Prince de son peuple et Chef de tous
les disciples.
Saint Luc rapporte, dans
les Actes des Apôtres, que cet Hérode, neveu du second par son père et
petit-fils du premier, voulant gagner l'affection des Juifs, après avoir fait
trancher la tête à saint Jacques le Majeur, frère de saint Jean l'Evangéliste,
fit arrêter saint Pierre et l'envoya en prison, dans le dessein de le faire
exécuter publiquement et devant une foule nombreuse assemblée à Jérusalem à
l'occasion de la fête de Pâques. Craignant qu'il n'échappât à sa cruauté, il ne
se contenta pas de le faire enfermé ; il le fit lier avec deux chaînes aux murs
de la prison où il était et le donna en garde à des soldats qui en répondaient.
Cependant les Chrétiens
de la ville et des environs sentirent vivement ce coup et, sachant combien cet
Apôtre était nécessaire à l'Eglise, qui, à peine naissante, se voyait exposée à
de si terrible persécutions, ils envoyaient continuellement leur voeux et leurs
soupirs ver le Ciel, suppliant le Souverain Pasteur de ne pas permettre que son
troupeau fût si tôt privé de celui qu'Il lui avait donné pour Son vicaire.
Cette prière fut exaucée : la nuit même où saint Pierre devait être exécuté, comme il dormait paisiblement dans ses chaînes, au milieu de deux soldats, outre les autres gardes qui étaient en faction devant la porte, l'ange du Seigneur descendit du Ciel et remplit toute la prison d'une grande lumière et lui dit :
" Lève-toi promptement !"
Et comme saint Pierre se levait pendant que ses chaînes tombaient l'ange ajouta :
" Prend ta ceinture et chausse-toi ! Met ton manteau et suis-moi !"
Saint Pierre obéit et se mit à sa suite tout en pensant qu'il ne vivait qu'un songe et qu'il n'était pas délivré en réalité. Mais, passant devant tous les gardes qui ne s'apercevaient de rien, puis passant la porte de fer qui s'ouvrit toute seule sans que personne y mît la main, saint Pierre s'écria :
" Je reconnais maintenant que Dieu a envoyé véritablement Son ange et
qu'Il m'a délivré de la main d'Hérode et de toute l'attente du peuple
juif."
Tous les fidèles reçurent une joie incroyable de cette délivrance ; ils en
rendirent beaucoup d'actions de grâces à Dieu, et s'étant procuré les chaînes
dont l'Apôtre avait été lié, ils les gardèrent religieusement dans le trésor de
l'église de Jérusalem, comme une très précieuse relique.
C'ets pour ce grand
bienfait que la fête d'aujourd'hui a été instituée. On y doit honorer les
peines et les souffrances de saint Pierre, le calme et la tranquillité qu'il
avait en prison et sous ses liens, la constance et la joie avec lesquelles il
attendait le coup de la mort, et l'égalité d'esprit qui parut an lui, tant dans
l'humiliation de son emprisonnement que dans la gloire de sa délivrance.
On doit aussi remercier
Notre Seigneur de la faveur qu'Il fit à son troupeau en lui rendant un si bon
pasteur, des miracles qu'Il a opérés pour le délivrer, et des grands fruits
qu'Il lui a fait produire depuis, tant parmi les Juifs que parmi les Gentils,
pour le parfait établissement du Christianisme.
Saint Pierre eut encore
d'autres liens que ceux qui l'enchainèrent à Jérusalem ; car étant à Rome pour
y prêcher l'Évangile, et ayant gagné à Jésus-Christ un grand nombre de
personnes des trois ordres qui composaient cette ville (des sénateurs, des
chevaliers et de nombreux membres du peuple), l'empereur Néron le fit saisir et
commanda qu'il fût mis en prison et enchaîné.
C'est de ces chaînes dont parle saint Alexandre, pape, lorsque, voyant sainte Balbine porter un respect singulier aux chaînes dont lui même venait d'être lié, il l'exhorta à chercher plutôt les chaînes de saint Pierre : ce qu'elle fit aussitôt avec beaucoup de succès et de consolations.
Basilique Saint-Pierre-Es-Liens. Rome. Cette basilique fut bâtit par
l'impératrice Eudoxie au
Ve siècle afin de conserver les chaînes du
Prince des Apôtres. Deux
chaînes de saint Pierre sont rassemblées
dans ce reliquaire :
celle de Rome et celle de Jérusalem.
C'est donc à la fois les
chaînes que porta le Prince des Apôtres à Rome puis à Jérusalem que nous fêtons
aujourd'hui.
Il serait trop long ici
de recenser le nombre formidable de miracles que ces précieuses chaînes
opérèrent et tout autant le nombre d'églises qui vénèrent ces admirables
reliques.
* Le mont Esquilin,
appelé aujourd'hui le mont de sainte Marie-Majeure, est l'une des sept collines
de Rome, au sud du Quirinal et au nord du mont Coelius. Il fut renfermé dans la
ville par Tulius Hostilius, troisième roi de Rome (671-639 av. J.-C.). C'est là
qu'on exécutait les criminels. Il donnait son nom à la Porte Esquiline, une des
portes occidentales de Rome, appelée aujourd'hui Porte Saint-Laurent.
Rq : On lira le
petit livre de M. Paul Mencacci, " Les chaînes de saint Pierre ", que
l'auteur, membre de l'Archiconfrérie romaine qui se dépensa tant pour ériger
dans la ville éternelle un monument en l'honneur des saintes chaînes et dédié,
à l'occasion de son jubilé épiscopal, au pape Pie IX. Ce livre est disponible
en téléchargement sur l'excellente " bibliothèque Saint-Libère "
: http://www.liberius.net/livre.php?id_livre=249
Innocente
Monti (1644-1710), Uwolnienie św. Piotra z więzienia, 1699, 257 x 181, Kościół św. Anny w Krakowie - sdm.upjp2.edu.pl
S. Pierre aux Liens
1er août
Hérode Agrippa, roi des
Juifs, après avoir condamné à mort saint
Jacques le Majeur, l’an 43, fit emprisonner saint Pierre. Les fidèles,
à la nouvelle de l’arrestation du chef de l’Église, se mirent aussitôt en
prière, et Dieu les exauça. Le Prince des Apôtres, chargé de chaînes, était
gardé nuit et jour par seize soldats, dont quatre faisaient tour à tour
sentinelle dans la prison autour de lui ; les autres gardaient les portes.
La nuit même qui
précédait le jour marqué pour l’exécution, saint Pierre dormait paisiblement au
milieu de ses gardes, quand tout à coup la prison fut éclairée d’une lumière
céleste. Un Ange apparaît, le réveille et lui dit : « Levez-vous
promptement, prenez votre ceinture, vos vêtements et votre chaussure, et
suivez-moi. » Au même instant les chaînes tombent de ses mains ;
stupéfait, il obéit, et traverse sans obstacles, à la suite de l’Ange, le
premier et le second corps de garde.
Une porte de fer était à
l’entrée du chemin qui conduisait à l’intérieur de Jérusalem ; cette porte
s’ouvre d’elle-même. Ils vont ensemble jusqu’au bout de la rue, et l’Ange
disparaît.
Saint
Pierre avait cru que tout ce qui se passait n’était qu’un songe ; mais,
persuadé alors de la réalité de sa délivrance, il en bénit le Seigneur en
disant : « Je reconnais maintenant que Dieu a envoyé véritablement
Son Ange et qu’Il m’a délivré de la main d’Hérode et de l’attente cruelle du
peuple juif ».
Il
se rendit alors à la maison de Marie, mère de Marc, son disciple, où se trouvait
une foule en prière. Saint Pierre frappe à la porte, et la jeune fille qui se
présente pour ouvrir, ayant distingué la voix de saint Pierre, court l’annoncer
dans l’intérieur de la maison. Personne n’y voulait croire : « Vous
êtes folle ! » dit-on à cette fille. « C’est son Ange »
disaient les autres. Saint Pierre continuait à frapper.
Quelle
ne fut pas l’explosion de joie qui se fit entendre, quand la porte fut ouverte
et que l’on reconnut saint Pierre ! L’apôtre calma leur émotion et raconta
la merveille que Dieu venait d’accomplir. Les fidèles se firent un devoir de
recueillir les précieuses chaînes de saint Pierre et les conservèrent avec un
religieux respect.
Plus
tard, on recueillit aussi avec soin les chaînes vénérables portées à Rome par
le Chef des Apôtres. La chaîne de Jérusalem fut portée à Rome en 439, et jointe
à celle que possédait cette ville. Alors arriva ce fait prodigieux ; à
peine les deux chaînes furent-elles placées l’une près de l’autre, qu’elles
s’unirent ensemble, de manière qu’il fut impossible d’y reconnaître aucune
soudure. Depuis ce temps, l’Église fait beaucoup plus de cas de ces précieuses
chaînes que des plus riches trésors.
Une
fête a été établie pour les honorer. Les Chrétiens peuvent puiser dans le
souvenir des chaînes de saint Pierre deux grandes leçons : la première,
c’est la glorification de la souffrance, et la seconde, l’importance de la
prière dans les besoins de l’Église.
SOURCE : http://www.cassicia.com/FR/L-histoire-de-saint-Pierre-aux-liens-Fete-le-1er-aout-No_1320.htm
Federiko Benković (1677–1753), Saving
Saint Peter from prison, circa 1730, 98 x 131, National Gallery of Slovenia - National
Gallery of Slovenia, Ljubljana
Feast of Saint Peter in
Chains
Also
known as
Saint Peter ad Vincula
San Pietro in Vincoli
Liberation of Saint Peter
Release of Saint Peter
Deliverance of Saint
Peter
About
the Feast
The feast was
originally kept in Rome, Italy to
commemorate the dedication of the Church of Saint Peter on the
Esquiline Hill built by Eudoxia Licinia in 442,
and rebuilt by Adrian I in the 8th
century. When the chains which Saint Peter had
worn in prison,
and from which he was freed by angelic intervention
(see readings below) were later venerated there, the feast received
its present name.
The date when these
chains were brought from Jerusalem is
disputed; some claim they were brought in 116 by travellers sent
in search of them by Saint Balbina
and her father Saint Quirinus,
while others think Saint Eudoxia
brought them in 439. Pope Saint Leo
the Great united them to the chains with which Saint Peter had
been fettered in the Mamertine Prison, forming a chain about two yards long
which is preserved in a bronze safe and guarded by a special confraternity.
Additional
Information
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Lives
of the Saints, by Father Francis
Xavier Weninger
New Catholic Dictionary
Roman
Martyrology, 1914 edition
Saints
and Saintly Dominicans, by Blessed Hyacinthe-Marie
Cormier, O.P.
Short
Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly
Simple
Catholic Dictionary, by Father Charles
Henry Bowden
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
video
fonti
in italiano
Readings
About that time King
Herod laid hands upon some members of the church to harm them. He had James,
the brother of John,* killed by the sword, and when he saw that this was
pleasing to the Jews he proceeded to arrest Peter also. (It was [the] feast of
Unleavened Bread.) He had him taken into custody and put in prison under the
guard of four squads of four soldiers each. He intended to bring him before the
people after Passover.
Peter thus was being kept
in prison, but prayer by the church was fervently being made to God on his
behalf. On the very night before Herod was to bring him to trial, Peter,
secured by double chains, was sleeping between two soldiers, while outside the
door guards kept watch on the prison. Suddenly the angel of the Lord stood by
him and a light shone in the cell. He tapped Peter on the side and awakened
him, saying, “Get up quickly.” The chains fell from his wrists.
The angel said to him,
“Put on your belt and your sandals.” He did so. Then he said to him, “Put on
your cloak and follow me.” So he followed him out, not realizing that what was
happening through the angel was real; he thought he was seeing a vision. They
passed the first guard, then the second, and came to the iron gate leading out
to the city, which opened for them by itself. They emerged and made their way
down an alley, and suddenly the angel left him.
Then Peter recovered his
senses and said, “Now I know for certain that [the] Lord sent his angel and
rescued me from the hand of Herod and from all that the Jewish people had been
expecting.” When he realized this, he went to the house of Mary, the mother of
John who is called Mark, where there were many people gathered in prayer. When
he knocked on the gateway door, a maid named Rhoda came to answer it. She was
so overjoyed when she recognized Peter’s voice that, instead of opening the
gate, she ran in and announced that Peter was standing at the gate.
They told her, “You are
out of your mind,” but she insisted that it was so. But they kept saying, “It
is his angel.” But Peter continued to knock, and when they opened it, they saw
him and were astounded.
He motioned to them with
his hand to be quiet and explained [to them] how the Lord had led him out of
the prison, and said, “Report this to James and the brothers.” Then he left and
went to another place. At daybreak there was no small commotion among the soldiers
over what had become of Peter. Herod, after instituting a search but not
finding him, ordered the guards tried and executed. Then he left Judea to spend
some time in Caesarea. – Acts 12:1-19
O God, who did loose from
his chains thy blessed Apostle Saint Peter, and madest him to go forth of his
prison without hurt: we beseech thee to loose us from the chains of our sins,
and of thy mercy to ward off from us all manner of evil. – Sarum Missal
MLA
Citation
“Feast of Saint Peter in
Chains“. CatholicSaints.Info. 3 December 2021. Web. 30 October 2025.
<https://catholicsaints.info/feast-of-saint-peter-in-chains/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/feast-of-saint-peter-in-chains/
Golden Legend
– Saint Peter ad Vincula
Here followeth the feast
of Saint Peter ad Vincula, at Lammas.
The feast of Saint Peter
the apostle that is called ad Vincula was established for four causes. That is
to wit, in remembrance of the deliverance of Saint Peter, and in mind of
deliverance of Alexander, for to destroy the customs of the paynims and for to get
absolution of spiritual bonds. And the first cause which is in remembrance of
Saint Peter. For as it is said in the History Scholastic that Herod Agrippa
went to Rome, and was right familiar with Gaius, nephew of Tiberius emperor.
And on a day as Herod was in a chariot brought with Gaius, he lifted up his
hands unto heaven and said: I would gladly see the death of this old fellow
Peter, and the Lord of all the world. And the chariot man heard this word said
of Herod, and anon told it to Tiberius. Wherefore Tiberius set Herod in prison.
And as he was there he beheld on a day by him a tree, and saw upon the branches
of this tree an owl which sat thereon, and another prisoner which was with him,
that understood well divinations. said to him: Thou shalt be anon delivered,
and shalt be enhanced to be a king, in such wise that thy friends shall have
envy at thee, and thou die in that prosperity. And know thou for truth, that
when thou shalt see the owl over thee, at the end of five days after thou shalt
die for certain. And anon after Tiberius died, and Gaius was emperor. Which
delivered Herod out of prison and enhanced him gloriously, and sent him as king
into Judea, and anon as he came he sent his puissance, and set hand to for to
put some of the church to affliction, and did do slay James, brother of Saint
John the Evangelist, with a sword, before the day of Easter. And because it was
a thing agreeable, and pleased the Jews, he took Peter on Easter-day, and
enclosed him fast in prison, and would after Easter bring him forth and show
him to the people and slay him, but the angel came marvellously, and unbound
him and loosed his chains, and sent him forth all quit to the service of
preaching the Word of God. And the felony of this king suffered not to abide
any dilation of vengeance, for the next day following, he made to come the
keepers for to begin to torment them with divers pains for the fleeing of
Peter, but he was let to do that, that the deliverance grieved them not. For he
went hastily to Cæsarea and there was smitten of an angel and died. Thus
rehearseth Josephus in the Book of Antiquity. For when he came into Cæsarea,
all the men and women of that province came to him, and when the day came that
he should go in judgment and take possession of the country, he went and clad
him with a vestment of tissue marvellously shining of gold and silver, and when
the sun smote and shone on it, it was more shining than the sun. For it was so
bright that no man might behold it, and the brightness was like red metal, and
gave fear and dread to them that looked thereon, and therefore the pride of him
was so great that, he better seemed a man made by craft than by nature human.
And then the people began to cry and say: We have seen thee till now like a
man, but now we confess that thou art above nature human. And thus as he was
flattered with honours, and refused not divine worship, he being there set, he
saw above his head an owl sitting, which was messenger of his hasty death. And
when he had apperceived the owl, and beheld the people that were there
assembled and come at his commandment, he said to them: Certainly, I that am
your lord shall die within five days. For he knew it well, because the diviner
had told him that he should die within fire days that he had seen the owl
sitting above him. And incontinent, after this thing thus accomplished, he was
smitten suddenly in such wise that worms ate his bowels, and on the fifth day
he died. And this saith Josephus. And because then in remembrance of the
deliverance of Saint Peter prince of the apostles from the cruel vengeance of
the cruel tyrant, which as soon as he was enhanced to be king went to pursue
and destroy the church, therefore the church halloweth the feast of Saint Peter
ad vincula. And the epistle is sung in the mass in which this deliverance is
witnessed here to be done.
The second cause of the
establishing of this feast was because Alexander the pope, which was the sixth
after Peter, and Hermes, provost of Rome, which was converted to the faith by
the same Alexander, were holden in divers places in the prison of Quirinus the
judge. Which judge said to Hermes the provost: I marvel of thee that art so
wise a man, that thou wilt leave the great worldly honours that thou hast, and
the great riches that thou receivest of thy provostry, and wilt thou leave all
these things for dreaming of another life. To whom Hermes said: Tofore this
time I despised and scorned, and weened there had been none other life than
this. Quirinus answered: Make proof to me that there is another life, and anon
I shall apply me to thy faith. To whom Hermes said: Alexander, whom thou
holdest in thy prison, shall inform thee better than I. Then Quirinus cursed
Alexander, and said to him: I will that thou shalt make proof of this thing to
me, and thou sendest me to Alexander, whom I hold bounden in chains for his
evil deeds. Truly I shall double the prison upon thee and Alexander, and I
shall set watch upon you. And if I find thee with him or him with thee, I shall
verily give faith to thine and his words. And then he doubled their keepers and
showed this to Alexander, and then Alexander prayed to God, and an angel came
to him and brought him into the prison to Hermes. And when Quirinus came to the
prison he found them both together, whereof he was much amarvelled. And then
Hermes recounted to Quirinus how Alexander had healed his son and raised him
from death. And Quirinus then said to Alexander: I have a daughter named
Balbina which is sick of the gout, if thou mayst heal her, I promise thee that
I shall receive thy faith if thou mayst get for her health. To whom Alexander
said: Go anon, and bring her to me into my prison. And Quirinus said to him:
How may I find thee in thy prison and art here? And Alexander said: Go thy way
anon, for he that brought me hither shall soon bring me thither. And Quirinus
went then and fetched his daughter, and brought her into the prison where
Alexander was and found him there, and then kneeled down to his feet. And his
daughter began to kiss the chains with which Saint Alexander was bounden,
hoping thereby to receive her health. And Saint Alexander said to her:
Daughter, kiss not my chains, but seek the chains of Saint Peter and kiss them
with devotion, and thou shalt receive thy health. And anon, Quirinus did do
seek the chains of Peter and they were found. And Alexander did the daughter do
kiss them, and anon as she had kissed them she received her health and was all
whole. Then Quirinus demanded pardon and forgiveness, and delivered Alexander
out of prison, and received the holy baptism, he and all his meiny and many
others. Then Alexander established this feast to be hallowed alway the first
day of August, and did do make a church in the honour of Saint Peter, whereas
he set the chains and named it Saint Peter ad vincula. And to that church come
much people at that solemnity, and the people kiss there the bonds and chains
of Saint Peter. The third cause of this establishment, after Bede, is this:
Antony and Octavius were so conjoined together by affinity, that they departed
between them two the empire of the world. Octavius had in the occident Italy,
France, and Spain, and Antony had in the east, Asia, Pontus, and Africa. Antony
was wild, jolly, and ribald, and had the sister of Octavius to his wife, and
left her, and took Cleopatra, which was Queen of Egypt; and for this cause
Octavius had him in great despite, and went with force of arms against Antony
in Asia, and overcame him in all things. Then Antony and Cleopatra fled as
vanquished, and slew themselves by great sorrow, and Octavius destroyed
entirely the realm of Egypt, and made it to be under the Romans. And from
thence he went in all the haste he might into Alexandria, and despoiled it of
all riches and brought them to Rome, and increased so the common profit of Rome
that there was given for one penny that which tofore was sold for four. And
because the battles of the people had wasted and destroyed the city of Rome, he
renewed it, saying: I found it covered with tiles, and I shall leave it now
covered with marble. And for these causes he was made emperor, and the first
that ever was called Augustus. And of him been all other that come after him
called Augustus. Like as after his uncle Julius Cæsar they be called Cæsarians.
Also this month of August which tofore was called Sextilis, the people entitled
it to his name and called it Augustus, in the honour and remembrance of the
victory of the emperor that he had the first day of this month. In so much that
all the Romans made that day great solemnity unto the time of Theodosius the
emperor, which began to reign the year of our Lord four hundred and twenty-six.
Then Eudosia, daughter of the said Theodosius the emperor, and wife of Valens,
went by a vow to Jerusalem, and there a Jew gave to her for great love a great
gift. And they were the bonds, that is to wit the two chains, with which Saint
Peter under Herod was bounden with. Whereof she was much joyous, and when she
returned to Rome she saw that the Romans hallowed the first day of August in
the honour of an emperor paynim which was dead. Then was she much sorrowful
because they did so much honour to a man damned, and thought that they might
not lightly be withdrawn from this custom. But if she might so much do, she
would not leave it thus, but that it should be made in the honour of Saint
Peter, and that all the people should name that day the day of Saint Peter ad
vincula. And hereof she had collation with Saint Pelagius the pope, and brought
them with fair words to that, that the remembrance of the prince of paynims was
forgotten, and the memory of the prince of the apostles was hallowed. And it
pleased right well to all the people. Then she brought forth the chains which
she had brought from Jerusalem, and showed them to all the people. And the pope
brought forth the chain with which he had been bound under Nero, and as soon as
that chain touched that other, all three by miracle were but one, like as they
had been never but one. Then the pope and the queen established that the
foolish religion of the people, making solemnity of a paynim, were changed into
better, and was made of Saint Peter, prince of the apostles. And the pope and
the queen set the chains in the church of Saint Peter ad vincula. And were
given of the queen to the said church right great gifts and right fair
privileges, and it was established that day to be hallowed over all. And this
is that Bede saith, and Sigbert also saith the same of this thing. And of what
great virtue this chain is, it appeareth well in the year of our Lord four
hundred and fortyfour:
There was an earl which
was nigh to the emperor Otto, that was so cruelly vexed and tormented with the
devil tofore all the people that, with his own teeth he bit and tare himself.
And by the commandment of the emperor he was led to pope John, for to put the
chain about his neck, and there was another put about the neck of this wood man
and demoniac. And it did him none allegement because it had no virtue. And at
last the very chain of Saint Peter was brought and put about the neck of the
said man demoniac. But it was of such virtue that the devil might not bear it,
but departed and went out crying, tofore them all. Then Theodoric, bishop of
Metz, took that chain, and said he would not depart from it in no manner but if
his hand were cut off, and for this cause was great discord between the pope
and the bishop and the other clerks. And at the last the emperor appeased the
noise and gat of the pope that he had a link of the chain. And he kept it much
worthily in great devotion. Miletus also recounteth in his chronicle, and it is
written in the History Tripertite, that in that time there was a great horrible
dragon which appeared at Epirus. And the bishop Donatus spit in his mouth and
killed him forthwith. But that bishop made tofore the sign of the cross with
his fingers upon the dragon, for he was so great that there behoved seven
couple oxen to draw him thence out of the town in to a place where he was
burnt, for because the stench of him should not corrupt the air.
Yet saith the same
Miietus, and also it is said in the History Tripertite, that the devil appeared
in a town named Crete in the semblance of Moses, and this Crete is nigh to a
mountain which is nigh to the sea, and assembled a great multitude of Jews of
all places and brought them to the top and highest of all the mountain, and
promised them to lead them and to go dry foot with them upon the sea in to the
land of promise. And there he assembled people without number. And some believe
that the devil had despite of the Jew that had given this chain to the queen by
which the feast of Octavius ceased to be made. And when the devil saw that he
had there of the Jews without number, about that great mountain, he made many
fall down from the top to the ground beneath, and made of them without number to
be drowned in the sea; and thus the devil avenged him on them. And many of them
that escaped became christian. For when they would have gone up on the mountain
with the others, they might not go up so sharp rocks, in such wise that they
that went up were all tocut with the stones, and the others were drowned in the
sea, and were all dead. And when the others would have done the same, and
tarried because they wist not what was happed of the others, certain fishers
going by them told what was fallen of the others, and thus they that might
escape returned, and went not after the others. And all these things be
contained in the said History. The fourth cause of the institution of this
feast may be assigned here in this wise. For our Lord delivered Saint Peter out
of his chains by miracle, and gave him power to bind and to unbind. For we be
holden and bounden unto the bond of sin and have need to be assoiled. Therefore
we worship the solemnity of the chains aforesaid. For as he deserved to be
unbound of the bonds of his chains, so received he power of our Lord Jesu
Christ to assoil us. And this last reason may be lightly apperceived, for thou
seest that the epistle accordeth the absolution and loosing of the chains made
to the apostle. And the gospel recordeth the power that was given to him for to
assoil. and the orison of the death requireth that absolution be made to us,
and this, that sometime he giveth absolution, and assoileth the damned
otherwhile, by the power of the keys which he received; it appeareth in a
miracle of the blessed Virgin Mary:
On a time there was a
monk, a scholar, which was in the city of Cologne in
the monastery of Saint Peter, which monk was sinful; and when this monk was
surprised with sudden death, the devils accused him and cried on him that he
had done all manner sins. That one said: I am Covetise, which so oft thou hast
coveted against the commandment of God. And another said: I am Vain Glory, of
which thou hast enjoyed thee, in making a vaunt among men. And another said: I
am thy Leasing, in which thou oft sinnedst in Iying, and other in like wise.
And contrary to them, some good works that he had done excused him, saying: I
am Obedience, which thou didst to thine elders and sovereigns. Another said: I
am the Song of psalms, which thou hast sung to God much ardently. And Saint
Peter, to whom he was a monk, went to God for to pray for him. And our Lord
answered to him: Hath not the prophet said, by my inspiration, Domine, quis
habitabit in tabernaculo tuo? Lord, who shall dwell in thy tabernacle, or who
shall rest in thy holy mountain? He that shall be without spot of sin. How may
this man then be saved which is not entered without syot, ne hath done no
righteousness? And yet Peter prayed for him with the blessed Virgin, mother of
God. Then our Lord gave upon him this sentence: that the soul should return
again to the body and that he should do penance. And then Saint Peter, with the
key that he held in his hand, feared the devils and made them to flee, and
after delivered the soul to a monk of the same monastery, and commanded him
that he should bring it to the body. And he bare it to him and required of him
for his reward that he had brought it again, that he should say every day for
him the psalm: Miserere mei deus, and that he should oft sweep his sepulture
and keep it clean. And thus he revived from the death and came again to the
world, and did his penance, and recounted to all the people this that had
happed to him. Then let us pray this glorious apostle Saint Peter to be our
advocate to our Lord Jesu Christ, that we may by the power of the keys given to
him have very absolution of our sins, that after the accomplishment of this
short and transitory life we may come to everlasting life in heaven. Amen.
SOURCE : https://catholicsaints.info/golden-legend-saint-peter-ad-vincula/
Follower of Hendrick ter Brugghen (1588–1629), Liberation of Saint Peter, cir a 1620, 137.5 x, 172 National Museum of Western Art, Ueno Park in Taitō, central Tokyo.
St. Peter ad Vincula, or St. Peter’s Chains
From Acts xii; Tillemont, t. 1, pp. 185, 536;
Orsi, l. 1, n. 37, p. 58. See Jos. Assem. in Cal. Univ. ad 16 Jan. t. 6, p. 84,
and Monsacrati, Diss. de Catenis S. Petri ad Bend. XIV. 1750
THE
CHAINS and prisons of the saints were the subject of their greatest joy
and glory, and the source of the highest graces and crowns. God honoured them
in the prince of the apostles with wonderful miracles. It has been related in
the life of St. James the Great, that Herod Agrippa, king of the Jews, having
put to death that apostle in the year 44, in order to gain the affection and
applause of his people, by an action still more agreeable to them, caused St.
Peter, the prince of the sacred college, to be cast into prison. It was his
intention to put him publicly to death after Easter. The whole church at
Jerusalem put up its prayers and cries to God, without ceasing, for the
deliverance of the chief pastor of his whole flock, and God favourably heard
them. The king took all precautions possible to prevent the escape of his
prisoner, as he and the other apostles had formerly been miraculously delivered
out of prison by an angel. 1 St. Peter himself remained, no
doubt, in perfect joy, committing himself with entire confidence and submission
to the divine disposal. In this tranquillity of mind and entire resignation of
himself, he lay fast asleep, on the very night before the day intended for his
execution, when it pleased God to deliver him out of the hands of his enemies.
He was guarded by sixteen soldiers, four of whom always kept sentry in their
turns; two in the same dungeon with him, and two at the gate. He was fastened
to the ground by two chains, and slept between the two soldiers. In the middle
of the night a bright light shone in the prison, and an angel appeared near
him, and striking him on the side, awaked him out of his sleep, and bade him
instantly arise, gird his coat about him, put on his sandals and his cloak, and
follow him. The apostle did so, for the chains had dropped off from his hands.
Following his guide, he passed after him through the first and second ward or
watch, and through the iron gate which led into the city, which opened to them
of its own accord. The angel conducted him through one street; then, suddenly
disappearing, left him to seek some asylum. Till then the apostle, in his
surprise, doubted whether the whole was not a mere vision; but, upon the angel’s
vanishing, he acknowledged his miraculous deliverance, and blessed the author
of it. He went directly to the house of Mary, the mother of John, surnamed
Mark, where several disciples were met together and were sending up their
prayers to heaven for his deliverance. As he stood knocking without, a young
woman going to the door and perceiving it was his voice, ran in and acquainted
the company that Peter was at the door; and when she persisted in the thing,
they concluded rather it must be his guardian angel, sent by God upon some
extraordinary account: until, being let in, he related to them the whole manner
of his miraculous escape; and having enjoined them to give notice thereof to
St. James and the rest of the brethren, he withdrew to a place of more retirement
and security, carrying, wherever he went, the heavenly blessing and life. The
next day, when he was not to be found, Agrippa commanded the keepers to be put
to death, as supposing them accessary to Peter’s escape. This wonderful
deliverance is a proof, that though God sometimes allows the wicked to execute
their designs, yet when it pleases him, he restrains them, and sets bounds to
their wickedness, and that he always watches over his faithful servants. We
likewise see, by this event, the power and efficacy of public prayer. The
Jewish passover that year fell on the 1st of April; but the Greek Menæa
commemorates this miracle and St. Peter’s chain on the 16th of January, in
memory of the dedication of a church called St. Peter’s chain, in which one of
his chains was kept. The Western Church has long kept this festival on the 1st
of August, on account of a dedication made on this day of the famous old church
of this title in Rome, which has been a place of great devotion. 2 It gives a title to a cardinal.
Mention is made of priests of this church in the fifth century. 3
Such
was the veneration of the faithful for the relics of the apostles SS. Peter and
Paul, deposited at Rome, that the popes themselves durst not presume to touch,
separate, or give away part of the precious remains of their bodies. This St.
Gregory the Great often testifies in his epistles. 4 Pope Hormisdas assures us of
the same in his letter to Justinian, nephew to the Emperor Justin I., and
afterwards his successor, who had begged a small particle of them for a church
he was building to their honour at Constantinople. 5 Both these popes testify that
it was the custom for the popes only to put down a linen cloth, called
Brandeum, upon the tomb of the apostles, which being thus blessed was sent and
received with the respect due to a relic; and God often worked miracles by
these Brandeums. Justinian was satisfied with such a relic, and with the
reasons of respect for the sacred bodies alleged by the pope. His ambassadors
at the same time begged and obtained a small portion of St. Peter’s chains,
which were kept at Rome with great devotion in the ancient church which is
known by that title, at least ever since the fifth century. The popes were
accustomed to send the filings of these chains as precious relics, to devout
princes, and they were often instruments of miracles. The pope himself rasped
off these filings, which he enclosed in a cross or in a golden key, as appears
from St. Gregory, 6 who says in his letter to King
Childebert, 7 to whom he sent one of these
keys, that many persons, out of devotion, hung such keys about their necks as
preservatives from dangers. St. Cæsarius says, 8 that the chains, with which
this apostle was bound in his last imprisonment before his martyrdom, were
preserved by the faithful, and honoured at Rome in his time. Arator, subdeacon
of the church of Rome, who composed a poem on the Acts of the Apostles, in the
reign of Justinian, says, that Rome was also enriched with one of the chains
with which that apostle was bound by Agrippa at Jerusalem, and from which the
angel delivered him. St. Chrysostom affirms the same, and expresses the most
earnest desire to have been able to go so far to see and kiss that relic of
this great apostle’s glorious sufferings. 9 It is said, that Eudocia, the
wife of Theodosius the Younger, in 439, brought from Jerusalem two chains with
which St. Peter had been bound in that city, and having given one to a church
in Constantinople, sent the other to Rome to her daughter Eudoxia, who was
married to Valentinian III., and who is said to have built a church on the
Esquiline hill, in which it was deposited. 10
The
iron chains of this apostle have been esteemed as more precious and valuable
than gold, says St. Cæsarius. 11 Pagan Rome never derived so
much honour from the spoils and trophies of a conquered world as Christian Rome
receives from the corporeal remains of these two glorious apostles, before
which the greatest emperors lay down their diadems, and prostrate themselves,
as St. Chrysostom 12 and St. Austin 13 observe. Among other proofs of
the veneration of the primitive Christians towards those sacred pledges, Orsi
appeals 14 to the images of SS. Peter and
Paul, which are found frequently carved in the ancient cemeteries of Rome, and
on many sepulchral urns, which many antiquarians have shown to be more ancient
than the persecution of Dioclesian. Eusebius 15 tells us, that he had seen the
pictures of these two apostles, which had been preserved down to his time. That
of St. Paul agrees with the description given of him in the dialogue entitled
Philopatris, written about the end of the first century, before Lucian, who was
born under Trajan and flourished under Marcus Aurelius. 16 It also agrees with that extant
in the very ancient, though apocryphal acts of St. Thecla. 17
The
1st day of August is called by us Lammas-day, softened from Loaf-mass; a mass
of thanksgiving for the first fruits of the earth, or of the corn. 18 being anciently celebrated in
England on this day. 19 It was kept with a solemn
procession, and was also called the Guild of August. The solemn blessing of new
grapes was performed both among the Greeks and Latins, in some places on the
1st, in others on the 6th day of August, and is expressly mentioned in ancient
liturgical books, as Cardinal Bona and others take notice. 20
We
owe to God, in a special manner, the first fruits of our lives, and of all our
actions, in acknowledgment that he is our beginning and last end. Of this
tribute he is extremely jealous, as he expressed in the old law by his rigorous
precept of the sacrifice of first fruits. A Christian, to acquit himself of
this duty, ought to begin every day, and every undertaking, by fervently
renewing the consecration of himself and of all his actions to God, with an
humble sacrifice of thanksgiving for his benefits, and an earnest petition of
the divine blessing and grace to make a good use of the gifts of heaven.
Note 2. The church of St. Peter in Carcere in
Rome stands over the ancient Roman dungeon, called Tulliano from King
Tullus Hostilius, who built it; and Mamertino, either from Ancus Martius who
enlarged it, or from the neighbouring street Mamertino. St. Peter was prisoner
here. It is a double frightful dark cave in a rock. See the history and
description in Venustis Rom. Antiq. p. 58. [back]
Note
3. See
Forentinius, Not. in Martyr. S. Hieronymi. [back]
Note 4. See Greg. M. l. 3, ep. 30, p. 567,
&c. [back]
Note
5. Conc.
t. 4, p. 1515. [back]
Note 6. L. 3, ep. 30; L. 5, ep. 6; L. 11, ep.
49; L. 6, ep. 23. [back]
Note
7. L.
5, ep. 650. [back]
Note 8. Serm. 203, in Append.; Op. S. Aug. n.
5. [back]
Note
9. S. Chrys. hom. 8,
in Ephes. [back]
Note 10. See Baron. ad ann. 439. [back]
Note
11. Loco cit. [back]
Note 12. Ib. [back]
Note
13. St. Aug. ep. 232, alias 42, ad
Madaur. [back]
Note 14. Orsi, l. 2,
n. 24, p. 265. [back]
Note 15. Eus. l. 7,
hist. c. 18. [back]
Note 16. Lucian died
above a hundred years after St. Paul, and cannot be the author of this
Dialogue, as is demonstrated in the notes upon the new edition of Lucian’s
works, put out at Amsterdam in 1745, and in the learned dissertation of Gesner,
surnamed the German Pliny. Not only the style of this dialogue differs entirely
from Lucian’s manner of writing, but this author tells us he had seen St. Paul,
and had been baptized by him. [back]
Note 17. Grabe,
Spicil. t. 1. [back]
Note 18. In all
ancient Saxon books it is called Hlaf-mass, that is, Loaf-mass, as may be seen
in old Saxon MS. books in the Cottonian and other libraries. This name often
occurs in the printed Saxon Chronicle, and is particularly described to be the
feast of the first fruits of corn. Ibid, ad ann. 921. This etymology is clearly
demonstrated by the learned Somner in his Saxon Glossary, v. Hlaf,
and by Francis Junius in his accurate Dictionarium Etymologicum Anglicanum,
published by Mr. Edmund Lye in 1743. See also Ham’s Resolves, &c. It was
formerly the custom for tenants who held lands of the cathedral of York, to pay
on this day a live lamb to that church; but Bailey, Johnson, and others, who
derive this name from that custom, or from a supposed offering or tithing of
lambs at this time, never consulted the Saxon Antiquities, the true etymology
of the word, or any competent vouchers. [back]
Note 19. See Hearne
on Rob. of Gloc. t. 2, p. 679. [back]
Note 20. See Bona de
Rebus Liturgicis: also for the Greeks, F. Goar’s notes on the Euchologium and
Constantine Porphyrogenetta, l. 1, de Ceremoniis Aulæ Byzantinæ, c. 78, p. 217,
who describes the ceremonies with which the emperor and patriarch went before
the vintage from the country palace of Hieria to a neighbouring vineyard with a
great procession, where, on a marble table, the patriarch blessed a basket of
grapes, after which the emperor gave a grape to each patrician, nobleman, and
officer among his attendants, &c.; for the Latins, see the notes of Dom
Menard on the Sacramentary of St. Gregory the Great; and the comments of the
Jesuit Azevedo, on an ancient missal of the Lateran basilic, published by him
at Rome in 1754. [back]
Rev. Alban Butler
(1711–73). Volume VIII: August. The Lives of the Saints. 1866.
Carlo
Rosa (attribué à ), Liberazione di San Pietro, cira 1650, 94 x 118, Musée des Beaux-Arts de
Strasbourg, Strasbourg
Weninger’s
Lives of the Saints – Feast of Saint Peter’s Chains
Article
The Holy Church
celebrates a special feast in commemoration of the great benefit which God
bestowed upon his people by miraculously delivering Saint Peter, the visible
head of the church, from prison. The entire event is described in the Acts of
the Apostles, by Saint Luke. Herod Agrippa, a son of Aristobulus, favored by
the Roman Emperor Claudius, ruled over Judaea, with the title of king. To give
more stability to his reign, he endeavored to make himself beloved by the Jews,
for which there was no easier way than to persecute the Christians, especially
those who fearlessly proclaimed the Gospel of Christ, as did the holy Apostles.
He had, therefore, apprehended, and soon after beheaded, James the Great,
brother of Saint John, which bloody deed gave the Jews great satisfaction. To
increase this, Herod commanded them to seize Saint Peter, intending to make
away with him in the same manner. His command was executed; Peter was taken
prisoner, chained and locked in a narrow dungeon, which was guarded so vigilantly,
that he could not escape. It was then near the Easter Festival, after which
Saint Peter was to be beheaded. The Christians, in deep distress, were praying
day and night, that the Almighty would not permit His flock to be so soon
deprived of its shepherd. There was no human power to save him; but God,
hearing the prayer of His people, delivered him by a miracle. On the eve of the
day on which he was to be executed, God sent an Angel to set him free. Although
heavily laden with chains, the holy Apostle slept peacefully, guarded by the
soldiers. The Angel, who by his brightness, illumined the dungeon, struck him
on the side and awakened him, saying: “Arise quickly. Gird thyself; put on thy
sandals and cloak and follow me.” The Apostle, whose chains had fallen from his
hands, and who thought it all a dream, obeyed and followed the Angel. They
passed’ the first and second watches without attracting their attention, and
reached the iron gate which led into the street The gate opened without the aid
of human hands. After having conducted Saint Peter through one street, the
Angel vanished and was seen no more. Not until then did the holy Apostle
realize that his deliverance was not a dream but a reality. Hence he began to
praise the Almighty, exclaiming: “Now I know truly that the Lord has sent his
Angel and delivered me out of the hands of Herod, and from all the expectation
of the people of Judaea.” He proceeded immediately to the house of Mary, the
mother of John Mark, where the faithful were assembled in prayer. When he
knocked at the door, a servant, named Rhode, came, and asked who was there.
Judging by the voice that it was Peter, she was so greatly startled with joy
and astonishment, that, without opening the door, she ran back to announce the
news. They all believed that she was insane, but as she reiterated her words,
some said that it must be his guardian Angel. Meanwhile, the Saint repeated his
knocking at the door. They opened it and perceived, with amazement, their
beloved shepherd safe and free from chains. Their joy on beholding him was as
great as had been their grief when he was taken prisoner. Having given the sign
for silence, Saint Peter related all that had happened to him. They all gave
thanks to Divine Providence when he had ended, and learned to trust in future
to the heavenly power and mercy.
Among the sermons of
Saint Chrysostom, there is one in which he asserts, that the chains by which
Saint Peter had been bound to the ground, came into the possession of the
Christians soon after his deliverance, and were held by them in great honor.
Eudoxia, wife of the emperor Theodosius the Younger, received them as a present
from the patriarch Juvenal, when on a visit to the holy places, and sent one of
them to the Church at Constantinople. The other she gave to her daughter
Eudoxia, who married the Emperor Valentinian III. Eudoxia showed the chain to
Pope Sixtus III, who, on his part, showed her the one with which Saint Peter
had been bound, before the Emperor Nero sentenced him to die. No sooner had the
two chains been held together, than they suddenly united as if they had been
but one chain and forged by the same hand. This miracle increased the
veneration in which these chains were held, and actuated Eudoxia to build a
special church at Rome for their keeping, where they can still be seen. Many
sick were healed by their touch and many possessed were delivered; among the
latter was a Count of the court of the Emperor Otho, who, in the year 969, was
sent to Rome to be freed from the Evil Spirit. Pope John XIII had hardly
touched the count’s neck with the holy chains, when he was relieved and his
torments were ended.
Saint Gregory the Great,
writes that it was considered a great happiness to possess a few particles
filed off from these chains, and that many persons devoutly wore them enclosed
in golden crosses and lockets around their necks. Experience has shown that the
touch of these crosses or lockets has restored health to many a sick person. A
nobleman, who scoffed at this, and, in derision, dared to break one of these
crosses, was severely chastised. He was instantly possessed by the Evil One and
became so enraged that he took his own life, as Saint Gregory relates. Saint
Augustine states that the iron of these precious chains is justly esteemed far
above gold. Blessed are those fetters which touched the apostle and made him a
martyr. “The touch of the blessed limbs of Saint Peter has sanctified the
instruments of torture.” In another place the same Saint says: “If the shadow
of Saint Peter possessed a healing virtue, how much greater power must the
chains of his sufferings have derived from him.”
Practical Considerations
• Saint Peter was
innocent, yet persecuted, imprisoned, chained and sentenced to die, which shows
that God allows His most faithful servants and best friends to be unjustly
persecuted. Saint Peter was not much disturbed at his imprisonment, but placing
his trust in God, he peacefully slept in his chains. May this instruct you how
to con- duct yourself under trials. A good conscience and submission to the
Divine Will were the means by which Saint Peter’s sleep, even in a dungeon, was
not disturbed. Submit also, under all circumstances, to the Divine Will;
endeavor to keep your conscience clear; and your mind will, at all times, be
cheerful and quiet. As no human assistance was left to Saint Peter and he was
to be executed the next day, God delivered him by a miracle. Such is frequently
the way of the Almighty with us. He waits until danger has reached its height,
and we must despair of human help; then He suddenly manifests His power and His
mercy. Hence, never give way to despondency in grief or sorrow, but trust in
God. “If it has reached its height, hope most; for it is then that God shows
most clearly His might,” says Saint Chrysostom.
MLA
Citation
Father Francis Xavier
Weninger, DD, SJ. “Feast of Saint Peter’s Chains”. Lives
of the Saints, 1876. CatholicSaints.Info.
24 March 2018. Web. 4 November 2025.
<https://catholicsaints.info/weningers-lives-of-the-saints-feast-of-saint-peters-chains/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/weningers-lives-of-the-saints-feast-of-saint-peters-chains/
Pictorial
Lives of the Saints – Saint Peter’s Chains
Article
Herod Agrippa, King of
the Jews, having put to death Saint James the Great in the year 44, in order to
gain the affection and applause of his people, caused Saint Peter, the prince
of the sacred college, to be cast into prison. It was his intention to put him
publicly to death after Easter. The whole Church at Jerusalem put up its
prayers to God for the deliverance of the chief pastor of His whole flock, and
God favorably heard them. The king took all precautions possible to prevent the
escape of his prisoner. Saint Peter lay fast asleep, on the very night before
the day intended for his execution, when it pleased God to deliver him out of
the hands of his enemies. He was guarded by sixteen soldiers, four of whom
always kept sentry in their turns: two in the same dungeon with him, and two at
the gate. He was fastened to the ground by two chains, and slept between the
two soldiers. In the middle of the night a bright light shone in the prison,
and an angel appeared near him, and, striking him on the side, awaked him out
of his sleep, and bade him instantly arise, gird his coat about him, put on his
sandals and his cloak, and, follow him. The Apostle did so, for the chains had
dropped off from his hands. Following his guide, he passed after him through
the first and second wards or watches, and through the iron gate which led into
the city, which opened to them of its own accord. The angel conducted him
through one street, then, suddenly disappearing, left him to seek some asylum.
The Apostle went directly to the house of Mary the mother of John, surnamed
Mark, where several disciples were met together, and were sending up their
prayers to heaven for his deliverance. As he stood knocking without, a young
woman, knowing Peter’s voice, ran in and informed the company that he was at
the door; they concluded it must be his guardian angel, sent by God upon some
extraordinary account, until, being let in, he related to them the whole manner
of his miraculous escape; and having enjoined them to give notice thereof to Saint
James and the rest of the brethren, he withdrew to a place of more retirement
and security, carrying, wherever he went, the heavenly blessing and life.
Reflection – This
miracle affords a confirmation of the divine promise, “If two of you shall
consent upon earth concerning anything whatsoever they shall ask, it shall be
done to them by My Father who is in heaven.”
MLA
Citation
John Dawson Gilmary Shea.
“Saint Peter’s Chains”. Pictorial Lives of the
Saints, 1922. CatholicSaints.Info.
13 December 2018. Web. 4 November 2025.
<https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-saint-peters-chains/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-saint-peters-chains/
Bartolomé Esteban Murillo (1617–1682), Liberation of Saint Peter,
circa 1665, 238 x 260, Hermitage Museum, Saint
Petersburg
Saints and
Saintly Dominicans – 1 August
The Apostle Saint Peter,
on the eve of being put to death by Herod, fell asleep in his chains. But the
Christians prayed God not to deprive the flock of him whom He had established
as Chief Shepherd. During the night an angel appeared in the prison; at his
word the chains fell from the Apostle’s hands, and he was led through the
soldiers to the city gate, which opened of itself. The Christians, who had not
ceased to pray, saw before them still living the father whose death they had
begun to regard as inevitable. The chain worn by Saint Peter on this occasion
was placed near that which later on bound him in Rome, and both joined together
so as to form one and the same chain. It is to be found in the Church of Saint
Peter’s Chains, or ad vincula, served by the Canons Regular restored by Saint
Peter Fourrier. Some links have been detached and are venerated in different
churches. There is a Confraternity of Saint Peter’s Chains. “Happy chains! You
weave a crown of martyrdom for the great Apostle; and on touching him you
become the sign of consecration rather than of condemnation.” (Saint Augustine)
Prayer
If I desired solely the
glory of Thy Name, my God, my heart would escape from my body. – Saint Catherine
of Siena
Practice
Blessed Humbert
recommends us to crush the chief of our temptations. You will succeed by
combating your ruling passion, which constitutes the most dangerous of your
chains, though sometimes the most invisible and even the most loved. Therefore
be faithful to the daily particular examen on this fault, punishing yourself
for your falls.
– taken from the
book Saints
and Saintly Dominicans, by Blessed Hyacinthe-Marie
Cormier, O.P.
SOURCE : https://catholicsaints.info/saints-and-saintly-dominicans-1-august/
Antonio
de Bellis (1616–), Liberazione di San Pietro, circa 1640, 178.5 x
260.5, Private collection, Scandinavia
San Pietro in
Vincoli
Festa: 1 agosto
I sec.
La festa di San Pietro in vincoli è la festa della liberazione di San Pietro da parte di un Angelo al momento della sua prima prigionia, ordinata da Erode poco dopo il martirio dell’Apostolo Giacomo, fratello di Giovanni, i figli di Zebedeo. Il tiranno aveva constatato il piacere provato dagli Ebrei davanti all’omicidio di Giacomo. Egli non temeva di farsi una popolarità con dei metodi di questo genere. Alle genti senza coscienza, i mezzi d’azione importano poco. Il fine giustifica i mezzi, come dirà poi Machiavelli. Il racconto della liberazione dal carcere di san Pietro è narrato in Atti 12,1-19. Il re Erode Agrippa , dopo aver fatto uccidere l’apostolo Giacomo, vedendo che ciò era gradito ai giudei fece arrestare Pietro. Gettatolo in una prigione sotterranea, mise quattro picchetti di soldati a fargli da guardia, con il proposito di togliergli la vita dopo la festa di Pasqua. Nel frattempo i fedeli elevavano al Signore incessanti preghiere per la sua liberazione. Queste preghiere furono ascoltate. Una notte la prigione dove si trovava l’apostolo si illuminò improvvisamente e un angelo apparve a Pietro. Questi, incatenato, stava dormendo fra i soldati. L’angelo toccando il suo fianco lo destò e lo fece alzare in piedi. Le catene caddero dalle sue mani: “Mettiti la cintura e legati i sandali” disse l’angelo al capo degli apostoli, “Avvolgiti il mantello seguimi”. Pietro lo seguì e uscì dalla prigione, pensando in un primo momento che si trattasse di un sogno. Dopo aver oltrepassato la prima e la seconda guardia, arrivarono alla porta di ferro che conduceva in città. La porta si aprì ed essi uscirono. L’angelo scomparve non appena furono arrivati in fondo alla strada. Pietro rientrato in se, esclamò: “Ora sono veramente certo che il Signore mi ha inviato il suo Angelo e mi ha strappato dalla mano di Erode e da tutto ciò che si attendeva il popolo dei giudei”. E si recò immediatamente nella casa in cui si trovavano molte persone riunite in preghiera per la sua liberazione. Il soggetto della nostra meditazione è la frase detta da San Pietro dopo la sua liberazione miracolosa dalla sua prigione di Gerusalemme da parte dell’Angelo del Signore. L’inviato celeste di Dio aveva svegliato il Capo della Chiesa addormentato tra due guardiani. Le sue catene erano cadute dalle sue mani. Su ordine dell’Angelo, egli aveva preso il suo vestito, calzato i suoi piedi, cinto le reni. Senza ostacoli, attraversarono i posti di guardia, passarono per la porta di ferro che si aprì davanti ad essi e guadagnarono un villaggio vicino alla città. L’angelo disparve e San Pietro si rese conto che Dio aveva esaudito la preghiera incessante del popolo cristiano e che aveva inviato un Angelo dal cielo per strapparlo alla prigione ed alla manifestazione progettata da Erode di cui doveva essere la vittima.
“Ora sono veramente certo che il Signore mi ha inviato il suo Angelo e mi ha strappato dalla mano di Erode e da tutto ciò che si attendeva il popolo dei giudei”.
Felice e bella festa questa del 1 agosto ! Vi sono stati tanti prigionieri cristiani nel corso di venti secoli ! Dapprima durante i primi tre secoli delle persecuzioni ! Poi un poco dappertutto nel corso degli anni... Oggi ve ne sono più che mai. Il XX secolo appena concluso è stato marchiato dalle stimmate vergognose di terribili persecuzioni e di guerre pubbliche o subdole contro la Chiesa. Non è meno vero che anche oggi nel ventunesimo secolo, l’azione della Provvidenza divina sui prigionieri incarcerati per la loro fede in Cristo si dimostri meno vigilante e paterna che ai tempi di Pietro. Quale speranza e quale conforto per essi !.
Signore, dai la forza, la pazienza e la speranza ai prigionieri che a causa
della loro fede cristiana sono vittime dell’ingiustizia e della cattiveria
degli uomini. Libera i tuoi prigionieri ed invia i tuoi santi angeli, Signore,
a quelli che soffrono per te e che con San Paolo rivendicano questo bel titolo
di sofferenza e di gloria “d’incatenati per Cristo”.
Mattia
Preti (Il Cavalier Calabrese), Liberazione di San Pietro, 1650 circa, 205 x
226, Gemäldegalerie Alte Meister, Desda
Il
soggetto fu più volte trattato da Mattia Preti nel corso della sua attività. De
Dominici segnala l’esecuzione di un «S. Pietro che dalla prigione vien liberato
dall’Angelo che fu gradito dal cardinale [Giulio Rospigliosi, allora in realtà
non ancora elevato al rango di cardinale] a segno tale, che stimò bene di
presentar Mattia a Papa Urbano, e a D. Olimpia Aldobrandini». Il biografo
ricorda inoltre il dipinto acquistato dal commendatore Parisi di Napoli,
identificato con il quadro oggi a Vienna presso la Gemaldegalerie der Akademie
der Bildende Kiinste.
Il dipinto di Dresda è datato intorno al 1650 (Spike 1999) ed è ritenuto appena
posteriore al quadro oggi a Lugano, Fondazione Thyssen-Bornemisza, ma di epoca
senz’altro precedente al Figliol prodigo di Vienna, per il quale è
stata avanzata una datazione intorno al 1666 circa (Spike 1979; Utili in Napoli
1999).
M.
C. G. – Mattia Preti, Il Cavalier Calabrese – Electa Napoli, 1999 -
Per noi cattolici il Papa è segno di unità delle varie Chiese particolari (le diocesi) ed è il Vicario di Cristo in terra e per questo gode di una particolare protezione delle Gerarchie angeliche verso le quali mostra un profonda amore. A questo riguarda la vicenda del primo Papa della storia, San Pietro, è assai significati¬va; infatti l'Angelo del Signore liberò il Capo degli Apostoli dal carcere, ben due volte. La prima libera¬zione è descritta; in poche parole, nel capitolo V degli Atti, dove è scritto che la setta dei Sadducei fece gettare gli apostoli nella pubblica prigione: "Ma durante la notte un angelo del Signore aprì le porte della prigione e li condusse fuori" (At. 5, 19). La narrazione della seconda liberazione angelica è molto più ampia e la trascriviamo integralmente dalla Bibbia: "Verso quel tempo il re Erode prese a maltrattare alcuni membri della Chiesa. Fece morire di spada Giacomo, fratello di Giovanni. Vedendo che ciò era gradito ai Giudei, mandò ad arrestare anche Pietro. Si era nei giorni degli azzimi. Catturato, lo pose in carcere, dandolo a sorvegliare a quattro picchetti di quattro soldati ciascuno, con l'intenzione di farlo comparire davanti al popolo dopo la Pasqua. Mentre Pietro era tenuto prigioniero, la chiesa rivolgeva senza sosta preghiere a Dio per lui. La notte precedente il giorno fissato da Erode per farlo comparire davanti al popolo, Pietro dormiva in mezzo a due soldati legati con due catene, mentre le sentinelle davanti alla porta facevano la guardia alla prigione. Ed ecco che un Angelo del Signore gli fa vicino, e una luce risplendette sulla cella.
L'Angelo scosse Pietro ad un fianco e lo svegliò dicendogli: "Alzati, presto!", Le catene gli caddero dalle mani; e l'Angelo gli disse: "Mettiti la cintura e legati i sandali". E così fece. Poi gli disse: "Buttati addosso il mantello e seguimi". E uscito lo seguiva, e non si rendeva canto che era vero ciò che gli stava accadendo per mezzo dell'Angelo, e gli sembrava piuttosto di vedere una visione. Oltrepassato il primo posto di guardia e il secondo, vennero alla porta di ferro che immetteva nella città. Essa si aprì da sola davanti a loro. Uscirono e si avviarono per una strada, e improvvisamente l'Angelo si dileguò da lui. Allora Pietro ritornato in sé disse: "Ora capisco davvero che il Signore ha mandato il mio Angelo e mi ha liberato dalla mano di Erode e ha reso vana l'attesa del popolo dei Giudei" (At. 12, 1-11). L’ intervento dell’angelo è veramente straordinario. Non possiamo dimenticare che secondo il racconto del libro degli Atti, c’era stato un grande afflusso di preghiere per ottenere il soccorso divino: dalla Chiesa saliva incessantemente una supplica per Pietro. Con questa prigione e con il giudizio che era in preparazione, la prima comunità cristiana era nel serio pericolo di essere privata del suo capo. Erode, gettando Pietro in prigione, aveva preso ogni precauzione per impedire ogni tentativo di fuga: l’aveva fatto consegnare a quattro picchetti di quattro soldati ciascuno. Ma davanti a Dio, questa guardia armata era inefficace contro la potenza della preghiera della comunità cristiana e doveva crollare per l’intervento angelico imprevisto. L’angelo realizza la sua missione nel modo più opportuno.
Toccando Pietro, lo desta, ma solo nella misura necessaria per permettere al primo papa di fare tutti i gesti che dovevano portarlo alla liberazione; Pietro faceva questi gesti come in una visione, seguendo le istruzioni che gli erano date. L’angelo non l’aveva completamente risvegliato, per evitargli ogni reazione che avrebbe potuto creargli un disturbo emotivo, l’angelo infatti conosceva bene il temperamento spontaneo e vigoroso del capo degli apostoli. Pietro ha ripreso perfettamente coscienza di se stesso quando è uscito dalla prigione ed allora si è reso conto di essere stato veramente liberato e si è messo a riflettere su ciò che doveva fare. Pietro allora si recò alla casa della madre di Marco, dove si trovava un gruppo di cristiani che pregavano per lui. Possiamo constatare che recandosi in questa abitazione Pietro ha portato alla comunità radunata il risultato vivente delle sue preghiere. Ma in questa casa si è prodotto un singolare episodio che di nuovo riporta la nostra attenzione sul legame fra Pietro e gli angeli. Il libro degli Atti degli apostoli riporta che appena Pietro ebbe bussato alla porta esterna, una serva di nome Rodesi avvicinò per sentire chi era. Riconosciuta la voce di Pietro, per la gioia non aprì la porta, ma corse ad annunciare che fuori c’era Pietro, “ Tu vaneggi!”, le dissero. Ma ella insisteva che era proprio così. E quelli invece dicevano: “ E’ l’angelo di Pietro”.
Questi intanto continuava a bussare e quando finalmente aprirono e lo videro, rimasero tutti stupefatti. E’ interessante sottolineare che quelli che dicevano che si trattava dell’angelo di Pietro erano convinti che la protezione di un angelo viene data ad ogni uomo. Non solo questa protezione è concessa ad ognuno, ma l’episodio della liberazione di Pietro tende a dimostrare che un aiuto particolare degli angeli è destinato a coloro che, come i papi, nella chiesa esercitano l’autorità. E’ certo che in favore di quelli che assumono la responsabilità di guidare il cammino della comunità cristiana, c’è una mobilitazione degli angeli, soprattutto quando si scatenano le minacce della persecuzione. Alle forze ostili si oppone la forza superiore delle potenze angeliche. Il soccorso angelico procurato a Pietro era inatteso; testimonia che gli spiriti celesti possono intervenire in tutti i particolari della vita e supplire a tutte le incapacità umane. Possiamo affermare che Pietro, grazie alla sua miracolosa liberazione dal carcere, ha scoperto le qualità dell’angelo che lo liberava. L’apostolo non aveva probabilmente avuto prima la possibilità di conoscerlo e non poteva immaginare la profonda simpatia che legava l’angelo al suo destino.
Al momento della sua liberazione, egli ha capito meglio l’importanza di questa presenza messa a sua disposizione. Scoprendo questa presenza piena di premura per lui, Pietro ha riconosciuto più vivamente il dono celeste che gli era stato fatto con questo angelo. Era un angelo che faceva parte della sua esistenza. Dopo aver riportato il meraviglioso intervento per liberare Pietro dalla morte sicura, Luca, sempre negli Atti degli Apostoli, riferisce la reazione di Erode alla scomparsa dell’apostolo. Fu una reazione di rabbia impotente: cercando Pietro e non trovandolo più, fece processare le sentinelle e ordinò che fossero messe a morte. Poco dopo, Erode fece un discorso pieno di arroganza e di superbia agli abitanti di Tiro e di Sidone. Lo folla radunata lo esaltava gridando: “ Voce di un dio e non di un uomo!”. Luca aggiunge (in un brano non canonico, At 12,33): “Ma improvvisamente un angelo del Signore lo colpì, perché non aveva dato gloria a Dio; ed egli divorato dai vermi, spirò”. Il contrasto fra il destino di Pietro e quello di Erode conferma la missione degli angeli al servizio di Dio e della sua Chiesa. Colui che pretendeva essere un dio e non un uomo ha ricevuto il castigo per la sua inaudita pretesa, mentre Pietro ha ottenuto la libertà di compiere la sua missione di evangelizzatore.
Autore: Don Marcello Stanzione
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