Saint
Pierre-Julien Eymard
Fondateur des pères du
Saint-Sacrement (+ 1868)
Fils d'un boutiquier de village dans
la région de Grenoble, il fut d'abord prêtre séculier. En 1839, il entre chez
les Pères maristes dont il quitte la congrégation en 1856, à la suite des
apparitions qu'il reçut de la Vierge Marie, le chargeant de fonder un institut
sacerdotal voué à l'adoration perpétuelle du Saint Sacrement. Ses dernières années furent remplies de souffrances
venant de ses religieux qui n'avaient plus confiance en lui. "Donnez-moi
la croix, Seigneur, disait-il, pourvu que vous me donniez aussi votre amour et
votre grâce."
- Vidéo: Ouverture de la première exposition permanente consacrée à Saint Pierre-Julien Eymard, au 69 rue du Breuil à La Mure, sa ville natale (tv.catholique.fr)
Un internaute nous écrit: "Né le 4 février 1811 à La Mure (Isère) dans une famille d'artisan profondément chrétienne, Pierre-Julien, après un essai chez les Oblats à Marseille, a été ordonné prêtre de Grenoble en 1834. Pendant 5 ans, il exerce son ministère dans son diocèse d'abord comme vicaire à Chatte puis comme curé à Monteynard. En 1839, il entre chez les Maristes et, pendant 17 ans, y exerce des charges variées : directeur spirituel au collège de Belley en 1840, assistant général du P. Colin à Lyon en 1844, puis visiteur général et directeur du Tiers-Ordre de Marie en 1846, enfin supérieur du collège de La Seyne-sur-Mer en 1851.
A la suite d'une 'grâce de vocation' reçue à Fourvière le 21 janvier 1851, il se sent appelé à créer un corps religieux destiné à promouvoir le culte de l'Eucharistie. Après bien des épreuves, il quitte la Société de Marie et fonde à Paris le 13 mai 1856 la Société du Saint-Sacrement, institut contemplatif et apostolique, avec l'adoration du Saint-Sacrement et des œuvres pour les laïcs, notamment la Première communion des adultes et l'Agrégation du Saint-Sacrement. En 1858, avec Marguerite Guillot, une tertiaire lyonnaise qu'il a accompagnée, il forme la branche féminine des Servantes du Saint-Sacrement, à laquelle Mgr Angebault, évêque d'Angers, conférera en 1864 son statut canonique. En 1865, le P. Eymard reçoit à Rome une grâce singulière, celle du don total de lui-même à Dieu - le 'vœu de la personnalité'. Adorateur et prédicateur infatigable, il révèle à Paris, en province et en Belgique la richesse de l'Eucharistie et il invite les fidèles à la communion fréquente. En réponse aux défis de son époque, il promeut une spiritualité animée par l'amour et dont l'Eucharistie est la source et le terme. Épuisé, il meurt à La Mure le 1er août 1868. - Béatifié par Pie XI en 1925, canonisé par Jean XXIII le 9 décembre 1962 à l'issue de la 1e session du concile Vatican II, saint Pierre-Julien Eymard a été inscrit en 1995 au calendrier liturgique de l'Église à la date du 2 août.
Cet 'apôtre éminent de l'Eucharistie', fondateur de deux Congrégations répandues sur tous les continents, a laissé un nombre considérable de manuscrits. Ceux-ci ont fait l'objet d'une édition électronique, accessible sur le site www.eymard.org, et d'une édition imprimée, ses Œuvres complètes en 17 vol., Centro eucaristico, Ponteranica (Italie) et Nouvelle Cité (France), 2008."
- Saint Pierre-Julien Eymard (1811-1868) Véritable apôtre de l'Eucharistie, ce prêtre dauphinois a fondé en 1856 à Paris la Congrégation du Saint-Sacrement. Il a été canonisé par Jean XXIII en 1962.
Figures de sainteté - site de l'Eglise catholique en France
Mémoire de saint Pierre-Julien Eymard, prêtre, d'abord diocésain, puis membre de la Société de Marie. Il fut un propagateur merveilleux du culte du mystère eucharistique, ce qui le conduisit à fonder deux nouvelles Congrégations, celle des Prêtres, et celle des Servantes du Saint-Sacrement pour vénérer et diffuser la piété envers le sacrement de l'Eucharistie. Il mourut, en 1868, à La Mure, près de Grenoble où il était né.
Martyrologe romain
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1610/Saint-Pierre-Julien-Eymard.htmlSAINT PIERRE-JULIEN EYMARD
Fondateur de la Congrégation des Pères du Saint-Sacrement
et de celle des Servantes du Saint-Sacrement
(1811-1868)
Saint Pierre-Julien Eymard est né à La Mure, diocèse de Grenoble, le 4 février 1811, de parents de modeste condition, mais très chrétiens. On put comprendre, dès ses premières années, qu'il serait un grand serviteur de l'Eucharistie, car il ressentit de très bonne heure un irrésistible attrait pour le très Saint-Sacrement. Tout jeune, il aimait à visiter l'église, se cachait derrière l'autel, fixait les yeux sur le Tabernacle "pour y prier plus près de Jésus et L'écouter". Être prêtre, monter un jour à l'autel, consacrer et distribuer l'Eucharistie, tel était dès lors le rêve de cet enfant prédestiné.
Sa vocation fut longtemps éprouvée par la résistance de son père et par sa mauvaise santé; mais son énergie triompha de tous les obstacles, par le secours de Marie, dont il aimait à visiter les sanctuaires vénérés, surtout celui de Notre-Dame du Laus. Prêtre en 1834, vicaire, puis curé, pendant plusieurs années, il se montra partout un saint et un apôtre.
Son amour pour la Sainte Vierge le fit entrer dans la Société de Marie, où il remplit bientôt de hautes fonctions avec toutes les bénédictions de Dieu. Sa Mère céleste lui révéla, à Fourvières, sa vraie vocation, celle de fonder une Congrégation du très Saint-Sacrement. Sa grande foi triompha de toutes les difficultés, et ses oeuvres prospérèrent merveilleusement, pour la gloire de Jésus-Hostie.
Épuisé de fatigues, il mourut prématurément le 1er août 1868. On peut dire sans exagération qu'il fut le promoteur, par lui-même et par ses religieux, de toutes les grandes oeuvres eucharistiques de notre temps. Le Pape Pie XI l'a béatifié le 3 août 1925.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
Quelle est riche sa pauvreté eucharistique!
Quelle est ravissante son obéissance sacramentelle!
Pierre-Julien Eymard. Œuvres complètes - Inventaire des archives : http://www.eymard.org/
Voir aussi : http://www.clairval.com/lettres/fr/2004/01/13/6140104.htm
http://voiemystique.free.fr/pierre_julien_eymard.htm
http://hodiemecum.hautetfort.com/archive/2007/08/03/3-aout-saint-pierre-julien-eymard-confesseur-fondateur-des-p.html
INTRODUCTION
Tous les Saints,
de tous les temps, ont été fascinés par le Don suprême de Jésus, son Eucharistie.
Les disciples d’Emmaüs, le soir même de la Résurrection de Jésus, l’ont reconnu
à la fraction du pain. Dès les premiers temps de l’Église, après l’Ascension,
les apôtres ont renouvelé le Geste de Jésus qui leur avait dit: “Faîtes
ceci en mémoire de Moi.” Très vite, les chrétiens prirent l’habitude
de se réunir pour participer à la Fraction du pain.
L’Eucharistie,
c’est le Christ présent au milieu de nous. C’est le Christ vivant. C’est
toujours autour de l’Eucharistie que le Peuple de Dieu, l’Église, se rassemble.
L’Eucharistie c’est la vie de l’Église: si l’on tue l’Eucharistie, on tue
l’Église.
Tous les saints
ont été fascinés par l’Eucharistie, mais, au cours des âges, quelques-uns ont
été plus particulièrement appelés à devenir les apôtres de l’Eucharistie. Nous
en présenterons ici quelques-uns. On aurait pu en choisir davantage, mais
l’Eucharistie: Dieu présent parmi nous, est infinie, et le nombre de ceux qui ont
vénéré l’Eucharistie est incalculable: comme Saint Jean, on pourrait
dire: “Pour raconter toutes les merveilles de Jésus-Eucharistie, le
monde entier ne suffirait pas.” Il fallut donc faire des choix. On
aurait pu choisir d’autres apôtres de l’Eucharistie: le lecteur saura bien nous
excuser si nos choix ne répondent pas tout à fait à ses désirs. Mais, si son
cœur est vraiment ouvert, alors, pénétrant dans le feu de l’amour qui
envahissait le cœur des saints présentés, il saura bien communier à l’amour qui
les animait. C’est le vœu que nous formons.
SAINT
PIERRE-JULIEN EYMARD
PIERRE-JULIEN EYMARD
Apôtre de
l’Eucharistie
(4 février 1811-1er août 1868)
(4 février 1811-1er août 1868)
SA VIE
Saint
Pierre-Julien Eymard naquit le 4 février 1811 à La Mure d’Isère. Il y mourut,
le 1er août 1868, à l’âge de 57 ans. Il fut béatifié par
Pie XI, le 12 juillet 1925, puis canonisé par Jean XXIII, le 9 décembre 1962,
au terme de la première session du Concile Vatican II. Dans son homélie de
canonisation Jean XXIII précisait: “Sa note caractéristique, l’idée
directrice de toutes ses activités sacerdotales, on peut le dire, ce fut
l’Eucharistie: le culte et l’apostolat eucharistiques.”
Mis en contact
avec toutes les classes de la société et tous les états de vie, Pierre-Julien
avait été providentiellement préparé à sa mission eucharistique. Tour à tour
vicaire, curé, religieux et provincial chez les Frères Maristes, supérieur de
collège et directeur du Tiers-ordre de Marie, catéchiste des chiffonniers de
Paris, et, enfin, fondateur des Prêtres du Très Saint Sacrement, il a connu
tous les besoins de toutes les catégories d’âmes et a compris l’influence et la
force, pour elles, de l’Eucharistie.
Pierre-Julien eut
une vie débordante d’activité. Ce fut cependant un grand mystique. En effet,
dès l’âge de vingt six ans, alors qu’il n’était encore que vicaire à la Chatte,
il fut, au cours d’une méditation devenue extase, favorisé d’une grâce mystique
qui lui fit pénétrer la réalité de l’amour et de la bonté du Père. Pendant
longtemps il en parla avec reconnaissance. Cette grâce fut le point de départ
d’un apostolat dominé par une pensée dominante: devenir l’apôtre infatigable de
l’amour de Dieu et travailler à la glorification du Sacrement de l’Amour du
Fils: l’Eucharistie.
La jeunesse de Pierre-Julien
L’enfance et la
jeunesse de Pierre-Julien Eymard furent relativement tristes. Il était le
dixième enfant de Julien Eymard, son père, et quatrième de sa mère,
deuxième femme de Julien devenu veuf. Un destin cruel semble avoir marqué la
famille Eymard. Successivement moururent ses frères et sœurs aînés: Cécile, en
1805, François-Julien en 1807, Joseph-Justin-Julien en 1809. Du premier lit
quatre enfants sur six étaient également morts. De ce qui aurait pu être sa
grande famille, Pierre-Julien, notre futur saint, ne connut qu’Antoine et Marianne,
respectivement âgés de dix-sept et de douze ans à sa naissance en 1811. On
croit savoir que la mère de Julien était très pieuse. Quant à son père, Julien
Eymard, coutelier de son état, il fut reçu dans la Confrérie des Pénitents du
Saint-Sacrement le 8 décembre 1817.
Dans ce milieu
sérieux et fervent, il n’est pas étonnant que la piété de Pierre-Julien ait été
précoce. Un fait est dûment attesté: vers l’âge de cinq ans, le petit garçon
fait une fugue. On le cherche partout... On le retrouve dans l’église, grimpé
sur l’escabeau placé derrière l’autel:
– Que fais-tu là,
demande sa sœur, impatiente.
– Je suis près de
Jésus, et je l’écoute, répond naïvement le petit garçon.
À mesure qu’il
grandit, Pierre-Julien est de plus en plus attiré par l’Eucharistie. Très jeune
il désirera devenir prêtre. Son père, meurtri par tant de deuils
subis, refusa: il ne pouvait pas accepter de perdre encore le dernier garçon
qui lui restait et qui aurait dû prendre la succession de son entreprise.
Pierre-Julien
connut donc des difficultés énormes pour faire ses études. Il apprit seul le
latin, en cachette de son père. Le 5 août 1828, sa mère mourait; le pauvre père
restait seul avec sa fille Marianne et Pierre-Julien. Pierre-Julien se devait
d’aider son père.
Enfin la foi du
papa l’emporta, et Pierre-Julien fut reçu chez les Oblats de Marseille, le 7
juin 1829...
Les études et le séminaire
Pour rattraper
son retard scolaire, Pierre-Julien travaillait comme quatre. Il
tomba rapidement malade; on crut qu’il allait mourir. Mais il se rétablit
lentement et, après la mort de son père, il entra au grand séminaire. Il fut
ordonné prêtre le 20 juillet 1834 et nommé vicaire à la Chatte, dans l’Isère.
Le 10 juin 1835 il était reçu tertiare de l’Ordre des Capucins. C’est à la Chatte
qu’il fut gratifié d’une grâce mystique exceptionnelle qu’il garda lontemps
secrète, mais qui nourrit toute sa vie spirituelle.
Pierre-Julien
crachait le sang. Il dut quitter la Chatte; on le nomma curé de Monteynard où
il resta deux ans. Fin 1839, il entra chez les Frères Maristes de Lyon et fut
nommé directeur du collège de Belley. En janvier 1845, on lui conféra la charge
de provincial dans sa congrégation, charge qu’il exerça pendant deux ans avant
de devenir Visiteur Général.
En décembre 1845
le Père Eymard prit la direction de Tiers-Ordre de Marie au sein duquel il
fonda de nombreuses branches.
Les grâces spirituelles
Lyon, mai 1845
Au sujet de la
cérémonie de la Fête-Dieu à Lyon, le 25 mai 1845, le Père Eymard écrit, entre
autres: “Je sens dans moi un grand attrait vers Notre-Seigneur; jamais
je ne l’avais éprouvé si fort. Cet attrait m’inspire dans mes prédications,
conseils de piété, de porter tout le monde à la connaissance et à l’amour de
Notre-Seigneur, de ne prêcher que Jésus-Christ et Jésus-Christ
Eucharistique...” Cette grâce exceptionnelle est une grâce de foi et
d’amour envers le Christ-Eucharistique. L’amour de Dieu est premier, mais il se
concentre sur la contemplation du mystère de Jésus dans son Eucharistie.
Paris 1848
En juin 1848 le
Père Eymard est vivement frappé par l’intensité du culte eucharistique qui se
déploie à Paris, grâce à l’adoration nocturne des hommes et à la création, par
Adeline Dubouché, d’un Tiers-Ordre qui deviendra l’Adoration Réparatrice.
La grâce de Fourvière, le 21 janvier 1851
C’est ce que le
Père Eymard appellera une grâce de vocation. Ému à la vue du délaissement de
tant de prêtres séculiers, et par le manque de direction spirituelle des
hommes, le Père Eymard envisage la création “d’un corps d’hommes
comparable à l’Adoration Réparatrice en cours de création pour les femmes.”
L’époque était
rude alors: le décret du 13 mars 1848 avait supprimé les congrégations
religieuses en France, et de très nombreux religieux vivaient dispersés. À Mme
Tholin-Bost qui avait créé l’Association de l’Adoration du Saint Sacrement à
domicile, le Père Eymard écrivit, en octobre 1851: “ J’ai souvent
réfléchi sur les remèdes à cette indifférence universelle qui s’empare d’une
manière effrayante de tant de catholiques, et je n’en trouve qu’un:
l’Eucharistie, l’amour à Jésus Eucharistique. La perte de la foi vient de la
perte de l’amour.”
Et en février
1852, à la même personne: “Maintenant il faut se mettre à l’œuvre,
sauver les âmes par la divine Eucharistie, et réveiller la France et l’Europe
engourdies dans un sommeil d’indifférence parce qu’elles ne connaissent pas le
don de Dieu: Jésus, l’Emmanuel Eucharistique. C’est la torche de l’amour qu’il
faut porter dans les âmes fidèles et qui se croient pieuses, et ne le sont pas
parce qu’elles n’ont pas établi leur centre et leur vie dans Jésus au saint
Tabernacle.”
La Seyne, 18 avril 1853
Enfin, voici pour
Pierre-Julien, la grâce qui orientera définitivement sa vie: ce fut une grâce
de vocation exceptionnelle: créer l’ORDRE DU TRÈS SAINT-SACREMENT.
La fondation
Les événements se
succèdent, et en avril 1856, le Père Eymard est relevé de ses vœux qui le
liaient à l’Ordre des Maristes. Il allait pouvoir travailler à la fondation
d’une nouvelle congrégation. Le 13 mai 1956, il reçoit, de l’Archevêque de
Paris, Mgr Sibour, l’autorisation de fonder son œuvre, la Société du
Saint-Sacrement,. Mgr Sibour était, en effet, très désireux de voir commencer
une Œuvre de la Première communion des adultes. Le Père Eymard sera assisté,
pour cette fondation, par le Père de Cuers.
Le dénuement
matériel des premiers temps sera extrême et les vocations se firent longtemps
attendre. Enfin, le 6 janvier 1857, l’Adoration du Saint-Sacrement exposé était
inaugurée dans l’Institut. Les épreuves de toutes sortes se multiplièrent...
Parallèlement à
la Société du Saint-Sacrement, une communauté féminine se mettait en
place: Les Servantes du Saint-Sacrement, et l’Œuvre de la
Première Communion des adultes était fondée dès 1858.
Le Père Eymard
décrit la situation des jeunes ouvriers parisiens de cette époque: “À
peine capables de travailler, les enfants pauvres de Paris sont placés dans les
fabriques pour y gagner quelques sous d’abord, puis dix, puis un franc; et cela
aide à avoir un peu de pain pour sa pauvre famille, et à payer les quarante
sous de loyer par semaine. S’il n’y a pas de place dans les fabriques de
boutons, de papier, etc, l’enfant, avec sa petite hotte, part le matin ou le
soir, chiffonner dans la ville. Que de centaines d’enfants en sont là dans
Paris!...
Si du moins la
vie religieuse compensait la misère de la vie du corps! Mais, hélas! elle est
encore plus déplorable. Le petit ouvrier ne va pas à l’Église apprendre à
connaître, à aimer et à servir Dieu; ses parents ne lui en parlent pas. Ils ont
été élevés ainsi, ou bien l’indigence les rend honteux et les
abrutit.
Car Paris a
son côté de missions étrangères, sa population nomade, sans autre religion que
le culte des morts... Non, rien ne ressemble à ce Paris de la misère et de
l’indifférence!”
Malgré les
difficultés l’œuvre se développe et essaime en province. L’adoration du
Saint-Sacrement est toujours la base de la vie de la congrégation. Entre temps,
au bord du découragement, le Père Eymard avait consulté le Saint Curé d’Ars.[1] Le Père A.Tesnières raconte la
rencontre:“...Le Curé d’Ars éclata en sanglots et répondit: “Mon bon ami,
vous voulez que je prie le bon Maître pour vous? Mais vous l’avez, vous, vous
l’avez toujours devant vous!” Le Père touché des larmes du Curé laissa jaillir
les siennes à son tour, et il s’efforçait de le consoler en lui disant:
“Pardonnez-moi, Monsieur le Curé, je ne voulais pas vous faire de peine,
pardonnez-moi, je vous en prie. Et ils tombèrent dans les bras l’un de
l’autre.”
Le 10 juin 1863,
Pierre-Julien Aymard recevait le décret d’approbation de son institut, La
Congrégation du Très Saint-Sacrement. L’approbation avait été donnée par le
pape Pie IX le 8 mai précédent. Le but essentiel de cette congrégation était
double:
– “rendre
un culte solennel et perpétuel d’adoration à Notre Seigneur Jésus-Christ,
demeurant perpétuellement au Très-Saint-Sacrement de l’autel, pour l’amour de
l’homme.”
– ”se
dévouer à l’amour et à la gloire de ce très auguste Sacrement par l’apostolat
de chacun de ses membres qui, sous les auspices et la conduite de l’Immaculée
Vierge Marie, doivent s’y appliquer dans la mesure de leur grâce et de leurs
vertus.”
Il convient
d’ajouter que cette congrégation doit être, de par la volonté de son fondateur,
entièrement dévouée au Successeur de Pierre.
Parallèlement à
la fondation de la Congrégation du Très Saint-Sacrement, Pierre-Julien Eymard,
de 1858 à 1865, œuvra activement à la fondation d’une congrégation féminine: Les
Servantes du Saint-Sacrement, entièrement centrée sur
l’Eucharistie, tout en étant au service des pauvres. Les épreuves, là aussi,
furent nombreuses et parfois très douloureuses...
La vocation eucharistique
En plus des
activités liées au développement de ses communautés religieuses, le Père Eymard
prêche beaucoup: il veut faire connaître l’Eucharistie, l’Amour qui institua
l’Eucharistie, c’est-à-dire le Cœur de Jésus, le Cœur Eucharistique. Il
n’hésitait pas à dire, au cours des retraites eucharistiques qu’il
prêchait: “Quand on veut donner un mouvement plus puissant, on double,
on triple, on centuple la puissance du moteur. Le moteur divin, c’est l’amour,
l’amour eucharistique.”
Il écrivait aussi
à des correspondants: “J’ai eu la consolation de parler de Jésus au
Très Saint Sacrement à Rouen et à Tours; on est bien venu, on a écouté avec
dévotion: ce sera la semence.”
“Le Cœur
Eucharistique de Jésus a eu sa belle part à Rouen et Tours. J’ai fait un sermon
spécial à Tours. C’est la semence.”
“Je viens de
prêcher la neuvaine solennelle du Sacré-Cœur. Vous pensez bien que c’est
surtout du Cœur Eucharistique de Notre Seigneur que j’ai parlé; il n’est que là
vivant, puis au ciel! J’ai parlé de son amour, de l’ingratitude des hommes, du
peu d’âmes fidèles et dévouées qui se donnent entièrement à lui.”
Retraite de 1865
Au cours d’une
retraite à Rome, en janvier 1865, le Père Eymard fait retour sur lui-même et
écrit: “J’ai vu comment je ne me suis donné à Notre Seigneur au Très
Saint-Sacrement que par le dévouement de l’amour, que par le service, le culte,
le zèle. La nature y trouvait son élément; la vanité et l’activité de l’esprit
aussi.”
Car la vie avec
Jésus-Eucharistie doit être contemplation et don du cœur:“Notre Seigneur m’a
fait comprendre qu’il préfère le don de mon cœur à tous les dons extérieurs que
je pourrais lui faire, quand même je lui donnerais les cœurs de tous les
hommes, sans lui donner le mien.”
Sur sa vocation
eucharistique il s’émerveille: “Comme le Bon Dieu m’a aimé! Il m’a
conduit par la main jusqu’à la Société du Très Saint-Sacrement! Toutes mes
grâces ont été des grâces de préparation, tous mes états, un noviciat! Toujours
le Saint-Sacrement a dominé. C’est la Très Sainte Vierge qui m’a conduit à
Notre-Seigneur: à la communion de tous les dimanches par le Laus à 12 ans; de
la Société de Marie à celle du Très Saint Sacrement.”
À la messe
d’action de grâce de cette longue retraite, le 21 mars 1865, P.J.Eymard écrit:
“...de même je
dois être anéanti à tout désir, à tout propre intérêt, et n’avoir plus que ceux
de Jésus-Christ qui est en moi afin d’y vivre pour son Père. Et c’est pour être
ainsi en moi qu’il se donne dans la Sainte Communion.
C’est comme si
le Sauveur disait: ‘En m’envoyant par l’Incarnation, le Père m’a coupé toute
racine de recherche de moi-même, en ne me donnant pas la personne humaine, mais
en m’unissant à une personne divine afin de me faire vivre pour lui, ainsi par
la communion tu vivras pour moi, car je serai vivant en toi. Je remplirai ton
âme de mes désirs et de ma vie qui consumera et anéantira en toi tout ce qui
est propre; tellement que ce sera moi qui vivrai et désirerai tout en moi, au
lieu de toi. Et ainsi tu seras le corps de mon cœur; ton âme, les facultés
actives de mon âme; ton cœur, le réceptacle, le mouvement de mon cœur. Je serai
la personne de ta personnalité, et ta personnalité sera la vie de la mienne en
toi.’”
Le Père Eymard,
dès lors, fait un vœu qui le livre définitivement au Christ Jésus dans une
configuration au mystère de son Incarnation, à l’exemple de Marie: “Oh!
que je voudrais adorer Notre-Seigneur comme l’adorait cette bonne Mère!... Je
vais faire toutes mes adorations en union avec cette Mère des adorateurs, cette
Reine du Cénacle.”
Et, pensant à sa
Congrégation: “Ne serait-il pas nécessaire dans la Société d’avoir les
contemplatifs et les apôtres? D’avoir des adorateurs et des incendiaires,
puisque Notre-Seigneur veut voir ce feu eucharistique incendier le
monde...”
Dans les
constitutions de la Société du Saint-Sacrement, P.J.Eymard avait clairement
indiqué la raison suprême de l’Institut: “Afin que le Seigneur Jésus
soit toujours adoré dans son Sacrement et glorifié socialement dans le monde
entier.”
Voici
quelques-unes de ses réflexions: “Le mal du temps, c’est qu’on ne va
pas à Jésus-Christ comme à son Sauveur et à son Dieu... L’amour divin qui n’a
pas de vie, son centre, dans le Sacrement de l’Eucharistie, n’est point dans
les vraies conditions de sa puissance: il s‘éteindra bientôt.
Que faire
donc? Remonter à la source, à Jésus... et surtout à Jésus dans l’Eucharistie.”
La mort du Père Eymard
Les forces du
P.Eymard commencent à décliner; il sent la mort approcher. À l’une de ses
dirigées il écrit, le 26 avril 1868: “Plus les années se multiplient,
plus elles affaiblissent la nature: c’est la mort par degrés, il faut s’y
résigner! Mais heureusement que le cœur ne vieillit pas; il se rajeunit, au
contraire, en héritant de ce que les autres facultés perdent. Aimez bien Notre
Seigneur.”
C’était comme son
testament. Il mourra le 1er août suivant, à l’âge de 57 ans, après d’ultimes
épreuves tant physiques que morales.
Les épreuves spirituelles
On connaît
relativement peu la vie mystique de Pierre-Julien Eymard, ni ses combats avec
Satan. Seul le frère Tesnière qui le soignait a pu apporter des témoignages. En
voici un: “Trois semaines avant sa mort le Père m’a dit avec l’accent
de quelqu’un qui a besoin de se soulager d’un mauvais coup reçu: ‘Oh! que le
diable est mauvais quand il vous bat. Ses soufflets sont secs, comme s’il frappait
sur du marbre. Ah! c’est qu’il frappe vraiment et non pas seulement d’une
manière imaginaire.’”
P. J. Eymard
connut aussi les terribles épreuves de la nuit de l’esprit. C’est encore le
Père Tesnière qui témoigne, lors lors du procès ordinaire de Paris: “Il
entra dans une voie d’oraison douloureuse: sécheresse du cœur, impuissance de
l’esprit à raisonner sur les vérités ou même à se représenter les mystères:
obscurité de la foi, insensibilité absolue, vains efforts pour formuler une
prière dans son cœur, vains appels à Dieu qui semblait sourd à ses cris et
s’éloignait à mesure qu’il le cherchait davantage... vues très claires de
l’inutilité de ses efforts dans la prière comme de toutes ses actions dont il
ne voyait que lacunes, défauts et fautes, et par suite tentations de
découragement et de désespoir qui le poussaient à abandonner au moins la prière
comme inutile ou même injurieuse à Dieu.
Telle fut la
voie du Serviteur de Dieu durant ses dernières années... C’était donc plusieurs
heures par jour qu’il devait affronter ce combat de la prière, mais il n’en
abandonna jamais l’exercice ni par fatigue, ni par dégoût, et surmonta ainsi
cette longue et rude épreuve. Mais aller à la prière équivalait pour lui à
aller au sacrifice pour y immoler son âme sur le plus cruel des bûchers.”
Ce texte très
éclairant se passe de commentaires.
TEXTES DE PIERRE-JULIEN EYMARD
SUR L’EUCHARISTIE
SUR L’EUCHARISTIE
1-1-La
Sainte Messe et la Sainte communion
Le Père Eymard, s’extasiant sur les
merveilles de l’Eucharistie s’écrie:“L’institution de la divine Eucharistie
est, au dire de Saint Thomas d’Aquin, le plus grand des miracles de
Jésus-Christ: il les surpasse tous par son objet, il les domine par la durée.
C’est l’Incarnation permanente, c‘est le sacrifice perpétuel de Jésus-Christ;
c’est le buisson ardent qui brûle toujours sur l’autel; c’est la manne,
véritable pain de vie, qui descend tous les jours du Ciel... Celui qui, du
limon de la terre, a fait le corps de l’homme, peut bien changer le pain et le
vin en son Corps et en son Sang. D’ailleurs l’homme change bien, naturellement,
le pain qu’il mange et le vin qu’il boit, en sa chair et en son sang.”
Pour le Père Eymard, l’Eucharistie
c’est Jésus passé, présent et futur. C’est la fin de sa vie mortelle,
c’est l’expression de son Amour. Dans l’Eucharistie, tous les mystères divins
sont glorifiés, et toutes les vertus sont présentes. “L’Eucharistie est le
royal mystère de la foi où toutes les vérités aboutissent comme les fleuves
dans l’océan. Dire l’Eucharistie, c’est tout dire.”
Le Père Eymard envisageait
l’Eucharistie, Pain de vie, sous tous ses aspects et, en particulier, sous
celui de ses fruits et de son efficacité dans les âmes. Il ne craignait pas de
déclarer: “C’est le jansénisme qui, fermant les tabernacles, a préparé
l’apostasie des peuples, dont la Révolution a été la manifestation; c’est en
ouvrant les tabernacles qu’on ramènera les nations à Dieu.”
1-2-Les
circonstances de l’Eucharistie
C’est la veille de sa mort que Jésus
institua ce grand Sacrement, au moment où Judas le quitta après avoir reçu des
mains du Maître qu’il trahissait la bouchée de pain de l’amitié. Jésus avait
ardemment désiré cette Pâque, “sa Pâque”. Jésus livre son
Corps à ses apôtres, en utilisant le temps présent: “Ceci est mon
Corps. Ceci est mon Sang.” Il convient de remarquer
que Jésus n’utilise pas le futur, -ce n’est que demain que son Corps sera
livré, que son Sang sera versé- mais son Sacrifice est vivant tout au long des
siècles. “L’Eucharistie et le Calvaire ne font qu’UN.”
“Àu Cénacle, comme sur le
Calvaire, le Corps du Christ est séparé de son Sang, et c’est la mort... À
l’autel la consécration séparée des deux espèces rappelle et signifie la mort
du Christ... La Sainte Messe n’est donc pas un simple mémorial, le souvenir vide
et froid d’une chose passée; elle est véritablement la représentation du
Sacrifice du Calvaire, représentation qui contient et nous offre celui-là même
qu’elle figure: Jésus-Christ s’immolant pour nous.”
“Si Jésus-Christ meurt sur le
Calvaire, c’est pour devenir la victime perpétuelle du sacrifice non sanglant
de la sainte Messe.
En conséquence, pendant le Saint
Sacrifice de la Messe[2] , nous avons quatre devoirs à remplir
envers Jésus:
– Un devoir latreurique,
c’est-à-dire de souveraine adoration,
– Un devoir eucharistique,
c’est-à-dire d’action de grâces
– Un devoir impétratoire, en le
présentant au Père comme le gage qu’il nous a donné de son amour,
– Un devoir satisfactoire, en
l’offrant pour l’expiation de tous nos péchés, et pour la réparation de tant de
crimes qui se commettent dans le monde.”
2-L’Eucharistie
est le Don de Dieu
2-1-L’Eucharistie,
Don de Dieu par excellence
L’Eucharistie est, par excellence,
le Don de Jésus qui “a réuni tous ses dons dans un seul Don, et
trouvé le moyen, non pas d’épuiser, mais de dilater sa bonté. La Sainte
Eucharistie est la grâce des grâces, le Don des dons, en elle l’amour de Notre
Seigneur s’est multiplié pour venir jusqu’à nous, par tous les effets d’une
bonté qui a traversé toutes les générations.” Le Père Eymard rappelle
le Concile de Trente qui déclare: l’Eucharistie “c’est l’antidote qui
nous préserve des péchés mortels et nous libère de nos fautes quotidiennes.”
“L’Eucharistie est un don
perpétuel fait au monde par Jésus-Christ, son amour le demande, sa gloire le
réclame. L’amour a deux grands ennemis: l’absence et la mort. C’est comme une
flamme sans foyer; rien ne résiste à cette épreuve. Notre-Seigneur le savait.
Aussi son mémorial est-il le signe et la réalité signifiée. C’est lui-même,
voilé sans doute, mais plein de vie.”
Au milieu de nous il y a quelqu’un
que nous ne connaissons pas. Préparons-nous à la rencontre du Seigneur, là où
vit l’Agneau de Dieu. N’oublions jamais que c’est l’Eucharistie qui
fait l’Église.
2-2-L’Eucharistie,
Présence de Jésus
La présence de l’être aimé est
nécessaire à l’amour. “Avec l’Eucharistie nous savons que
Notre-Seigneur nous aime actuellement et personnellement. Chacun de nous peut
se dire: “Il m’aime, il m’aime personnellement.”
Au Saint Sacrement Jésus est présent
et nous pouvons Le servir comme Il le désire: “L’adorer comme Dieu en
Lui offrant l’hommage parfait de tout notre être, et L’aimer comme homme, de
tout notre amour. Par l’Eucharistie une union parfaite s’établit entre Notre
Seigneur et nous.”
2-3-L‘Eucharistie, Don du Cœur
de Jésus
“Jésus est arrivé au terme de sa
vie mortelle... Mais son Cœur ne peut se résoudre à laisser sa nouvelle
famille, les enfants qu’il engendrera dans son sang par le Sacrifice du
Calvaire... Il ne veut pas les laisser seuls au milieu de leurs ennemis...
Jésus-Christ aura donc deux trônes: un trône de gloire, au Ciel; un trône de
grâce, sur la terre...
Le Cœur de Jésus estime que ce
qui suffit à l’œuvre de la Rédemption, ne satisfait pas son amour... Son amour
fera encore plus pour ses enfants de la Croix, que la mère la plus tendre pour
les enfants de sa chair...”
2-3-1-Comment
faire?
“Le Cœur de Jésus résidera au
milieu des siens sous la forme d’un sacrement qui voilera même son
humanité... Ainsi, Jésus
choisit l’Eucharistie, “pour que tous puissent venir à lui sans
difficulté et en toute confiance.” Les hommes comprendront mieux ses
paroles: “Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur.”
2-3-2-L’Eucharistie
est le sacrement de l’amour
La tradition catholique appelle
l’Eucharistie le Sacrement de l’Amour. ”Les autres sacrements
produisent la grâce sanctifiante; l’Eucharistie contient et donne l’Auteur même
de la grâce... L’Eucharistie est le soleil de justice et d’amour, le foyer
incandescent de ce feu divin dont Jésus-Christ a dit: “Je suis venu apporter le
feu sur la terre, et quel est mon désir sinon de le voir incendier tous les
cœurs...”
C’est l’amour qui a établi
l’Eucharistie et c’est l’amour qui se donne dans l’Eucharistie. L’amour veut
être aimé dans son Eucharistie. “L’Eucharistie est l’aliment et l’école
de l’amour envers Jésus-Christ... L’Eucharistie vient du Cœur de Jésus-Christ;
elle est par excellence son don d’amour; elle attend notre amour comme un
droit, mais aussi comme une compensation réparatrice.”
3-L’Eucharistie, Sacrifice
perpétuel de l’Agneau immolé
3-1-Jésus
est l’Agneau de Dieu.
L’Agneau ¨Pascal est une figure de
l’Eucharistie; selon Pierre-Julien Eymard, il y a trois aspects principaux de
l’Agneau Pascal: l’Agneau immolé, l’Agneau mangé et l’Agneau Sauveur.
3-1-1-L’Agneau immolé
“Jésus-Christ est le véritable
Agneau de Dieu: Isaïe parle expressément de l’agneau dont l’offrande apaisera
le roi de Juda.” [3] C’est l’agneau que l’on mène à la boucherie et qui se
soumet à la souffrance sans proférer une plainte. “Jean, le précurseur,
ne désigne pas Jésus comme le prince de la paix, mais il dit: “Voici l’Agneau
de Dieu, celui qui ôte le péché du monde.” Jean l’Évangéliste décrit
sa vision du ciel comme “le triomphe de l’Agneau Immolé.”
Sur la Croix, Jésus-Christ est
l’Agneau Immolé. L’Eucharistie, “c’est Jésus présent sous les saintes
espèces, comme Il était sur la Croix, en état de Victime.”
3-1-2-L’Agneau
mangé
Dans tous les sacrifices, on
consomme la victime immolée. La manducation de la victime était un gage sacré
pour ceux qui s’en nourrissaient. “Par la communion, la Victime est
consommée. Jésus perd, dans le fidèle qui Le reçoit, sa vie sacramentelle:
tombeau de résurrection dans l’âme du juste, tombeau de mort, et de mort
éternelle, pour l’âme coupable. Dans le communiant bien disposé, Jésus-Christ
ressuscite... Le chrétien devient ainsi un porte-Christ, christophorus, ou même
un autre Christ”
Par le sacrifice de l’autel, Jésus
nous donne notre part personnelle des fruits de la Rédemption. “Ô
admirable invention de l’amour de Dieu!”
L’Eucharistie, c’est l’extension, le
prolongement de l’Incarnation, c’est Jésus toujours présent parmi nous et pour
tous les hommes. “Le chrétien ne doit donc s’approcher de la sainte
Table, pour manger l’Agneau divin, qu’avec des sentiments de charité
fraternelle, pour réaliser l’union des cœurs...”
3-1-3-L’Agneau
Sauveur
L’Agneau pascal était, pour les
Hébreux, un gage de vie et l’annonce de leur libération. Jésus-Christ, l’Agneau
de Dieu, est, par l’Eucharistie, la vie du monde.
3-2-Jésus
est le Pain vivant
3-2-1-L’Eucharistie
annoncée dans l’Ancien Testament
“L’Eucharistie est force et
douceur. C’est ainsi qu’elle est figurée dans l’Ancien Testament. Le pain
d’Élie, apporté par un ange au prophète exténué, lui a permis de marcher
jusqu’au but qu’il s’était proposé. La nuée du désert était une ombre pendant
le jour et une lumière durant la nuit. La manne avait toute suavité selon le
goût de chacun. Telle est l’Eucharistie: elle est lumineuse, douce,
rafraîchissante, selon les besoins de l’âme qui la reçoit. Nous aider dans les
difficultés, nous consoler dans nos ennuis, tel est son but.”
3-2-2-Pierre-Julien
Eymard cite quelques paroles de Jésus:
“Je suis le Pain vivant descendu
du Ciel... Ma chair est vraiment une nourriture et mon sang est véritablement
un breuvage. Celui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi et moi
en lui... Celui qui mange de ce pain vivra éternellement.”
Pour le Père Eymard, en effet, “la
communion a pour but, pour effet particulier, d’assurer, de rendre plus étroite
et plus féconde, l’union entre Jésus-Christ et ses membres; par elle une
véritable société de vie s’établira entre eux et lui; ils seront comme deux
cires fondues ensemble, ils deviendront, en quelque manière, corporels et
consanguins avec lui.”
3-2-3-L’Eucharistie
est notre nourriture
“L’homme transforme en sa
substance la nourriture ordinaire parce qu’il lui est supérieur: il est vivant,
elle est morte. En l’Eucharistie, Jésus-Christ est un pain vivant, d’une vie
divine: c’est lui qui assimile l’homme à sa propre vie.”
“Parlant d’avance du rôle qui
achèverait son œuvre rédemptrice, Jésus disait: “Je suis le Pain de vie.”...
Pain de vie! Voilà bien le nom qui dit tout Jésus-Christ. Comme le grain de
froment est broyé, puis blutté pour devenir de la farine, ainsi, pouvons-nous
dire, en fut-il de Jésus-Christ pendant sa Passion. Après sa Résurrection il
aura, pour nos âmes, les mêmes propriétés que le pain pour nos corps...
L’Eucharistie, c’est la merveille
des merveilles... parce qu’elle est cette nourriture que le Seigneur, clément
et miséricordieux, donne à ceux qui le craignent.”
3-2-4-L’Eucharistie
est l’aliment de notre âme
Selon Pierre-Julien Eymard, notre
âme possède une vie physiquement indéfectible; elle est de sa nature,
immortelle. Mais il y a en elle une vie surnaturelle, inaugurée par le Baptême.
Cette vie surnaturelle doit être alimentée, et son aliment, c’est Jésus-Christ
dans l’Eucharistie:
“Notre-Seigneur a dit: celui qui
me mange a, lui aussi, la vie. Mais quelle vie? Celle de Jésus... Jésus, Pain
vivant, ne se changera pas en nous, il nous fera vivre de lui, il nous donne sa
propre vie.”
S’adressant à des personnes du
monde, P.J. Eymard insiste: “Un Maître nourrit sa servante: communiez
tous les jours. Quel sera votre travail si vous ne mangez pas le pain de la
vie? Mangez pour pouvoir travailler... La communion vous est nécessaire comme
la respiration aux poumons... Abandonner la sainte Communion quotidienne, ce
serait abandonner votre place au festin des enfants de Dieu...
Allez toujours, pourvu que vous
puissiez vous traîner, même en souffrant, à la sainte Table: on vous y
attend...”
3-2-5-Nécessité
de la communion
P. J. Eymard écrit: “Je pose
en principe que plus on doit être pur, plus on doit être saint, et plus on a
besoin de communier... Plus la vie que vous menez est sainte et difficile, plus
vous devez vous approcher de la Table sainte.”
Pour être fort, il faut communier,
il faut avoir faim. “Vous dites: donnez-nous aujourd’hui notre pain
quotidien. Désirez donc le pain de votre âme, et alors, venez le chercher.
Communiez donc, mais en regardant
le Cœur de Notre-Seigneur qui vous appelle... Sans doute, lorsque la Communion
sacramentelle ne vous sera pas possible, Dieu la remplacera par la communion de
sa présence de grâce et d’amour; il faut cependant désirer la première, parce
que Jésus et l’Église la veulent.”
3-2-6-L’Eucharistie,
Sacrement de vie
Le Père Eymard insiste:
“Ni le Baptême qui donne la vie
de la grâce, ni la Confirmation qui l’augmente, ni la Pénitence qui la
restaure, ne suffisent. Tous ces sacrements sont une préparation à
l’Eucharistie qui les complète et les couronne...
Jésus a dit: Celui qui demeure en
moi porte beaucoup de fruits. Mais “Comment demeurer en Jésus? Il l’a
bien précisé: celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi
en lui.“
“L’Eucharistie est le pain des
faibles, et elle est aussi le pain des forts. Elle est nécessaire aux uns comme
aux autres. Aux faibles, c’est évident. Aux forts car l’Apôtre les avertit:
”Que celui qui a l’impression d’être debout prenne garde de tomber.” Ils
portent leur trésor dans des vases d’argile; leur route est entourée de brigands.”
3-3-L’Eucharistie
est le gage de notre résurrection
3-3-1-L’Eucharistie,
c’est le Testament de Jésus
L’Eucharistie, c’est le Testament de
Jésus, c’est le but de la mort du Sauveur. L’Eucharistie prolonge en nous
l’immolation et la mort de Jésus-Christ. Écoutons le Père Eymard:
“Le prêtre consacre séparément le
pain et le vin en disant sur l’un ceci est mon corps; sur l’autre: ceci est mon
sang. Par la vertu précise de ces paroles, le corps devrait être séparé du
sang. Si la mort ne se produit pas, c’est que l’état glorieux de Jésus
ressuscité s’y oppose: la mort ne peut plus l’atteindre...”
L’Eucharistie “est le
testament d’amour, l’alliance qu’Il a scellée avec nous dans sa mort...
L’Eucharistie est le Testament de Jésus-Christ.”
3-3-2-Et
pour nous?
“L’Eucharistie prolonge en nous
la mort du Christ... afin de nous faire mourir au péché... afin de nous faire
mourir au monde qui a servi d’instrument au péché et qui reste son puissant
instrument en nous. C’est afin de nous faire mourir à nous-mêmes... et à nous
revêtir de Jésus ressuscité... La communion est donc le gage d’une résurrection
glorieuse.”
4-L’Eucharistie,
c’est Dieu caché
Jésus s’est fait homme, pauvre,
humble et obéissant. Il est mort sur une Croix. Cela étonne le Père Eymard,
mais, à la limite, il peut le comprendre. Mais, dit-il, “ce que l’on ne
comprend plus, ce qui épouvante la foi de l’homme, c’est que Jésus-Christ
ressuscité, glorieux, triomphant, ait choisi, pour rester au milieu de nous, un
état plus humble que dans l’Incarnation, plus soumis qu’à Nazareth, plus
anéanti que dans la Passion. Mais...
1°Par son état voilé,
Jésus-Christ continue, au milieu de nous sa mission de Sauveur à la gloire de
son Père et pour notre amour. L’orgueil a perdu l’homme. C’est par l’humilité
que Jésus le relève, le réhabilite, le rétablit dans sa première dignité.
Quelle est belle son humilité eucharistique!
Quelle est riche sa pauvreté eucharistique!
Quelle est ravissante son obéissance sacramentelle!
Qui refusera d’obéir à Dieu
quand Dieu lui-même obéit ici à l’homme?
2°Jésus-Christ voilé encourage ma
faiblesse. Il voile sa gloire afin que j’ose m’approcher de lui, le regarder,
lui parler...
Jésus voile sa puissance; elle
effrayerait, elle épouvanterait la faiblesse de l’homme.
Jésus voile sa sainteté; elle est
si haute, si sublime, qu’elle découragerait nos faibles vertus.
Jésus voile son amour; il est si
grand, si ardent, si infini, qu’il nous consumerait s’il n’était tempéré par le
voile sacramentel.
3°Le voile eucharistique
perfectionne la foi du chrétien... En l’Eucharistie surtout, les sens ne
servent de rien. C’est le seul mystère de Jésus-Christ où il en est ainsi... Il
faut croire sur la parole de Jésus-Christ, en faisant le sacrifice de nos sens
et de notre esprit, de notre raison... Cette foi ainsi libre et dégagée des
sens, pure dans son action, nous unit simplement à la vérité de Jésus-Christ au
Très Saint Sacrement... L’âme entre alors dans l’admirable contemplation de
cette divine présence, assez voilée pour en tempérer l’éclat, mais assez
transparente à la vue de la foi. Ce voile eucharistique est un aiguillon pour
la foi plutôt qu’une épreuve.
4°Le voile eucharistique
perfectionne l’amour du fidèle. Il purifie cet amour et le dégage des sens...
Le voile eucharistique spiritualise notre amour pour Jésus-Christ. L’union se
fait alors d’esprit à esprit, de cœur à cœur... L’état caché favorise
admirablement la contemplation... Cependant le voile eucharistique conserve le
respect chez les fidèles, auxquels il inspire une sainte crainte de cette
Majesté cachée, en même temps qu’il est une miséricorde pour les incrédules, en
ne les exposant pas à braver, comme les démons, cette Majesté divine.
D’ailleurs, l’amour de Notre-Seigneur a besoin du mystère, parce qu’il est
infini en puissance.”
Et le
Père Eymard de conclure:
“Jésus-Christ ne se cache dans ce
mystère que par égard pour la faiblesse de l’homme, pour se manifester graduellement
à lui, à mesure qu’il grandit dans l’amour...
Ainsi en l’Eucharistie l’âme
n’épuise jamais Jésus. À mesure qu’elle entre dans les profondeurs insondables
de sa bonté, elle y découvre toujours des trésors nouveaux. Jésus est toujours
plus aimable à ses yeux. “Celui qui m’aime, dit-il, sera aimé de mon Père, et
moi aussi je l’aimerai et je me manifesterai à lui.
Qu’est-ce que cette manifestation
de Jésus? C’est le mystère de son amour qui devient lumière, douceur, force,
joie, bonheur: le Ciel dans l’âme.”
5-La
Sainte Communion
L’acte de recevoir l’Eucharistie,
c’est la Communion. Au temps du Père Eymard, au XIXe siècle, on
utilisait davantage le mot de Communion que celui d’Eucharistie. L’Eucharistie,
c’est Jésus présent dans son Don suprême; la Communion, c’est l’acte
qui conduit le fidèle au Don de Jésus.
5-1-La
Sainte Communion est une force
“La Sainte Communion est plus
qu’un remède, c’est une force. Elle nous aide à devenir bons, vertueux et
saints.” Par son amour, Jésus notre
bienfaiteur, “éveille en nous l’amour pour lui, le désir de lui
ressembler, l’attrait vers ce bonheur qui consiste à l’imiter et à vivre de sa
propre vie...”
5-2-La
Sainte Communion est une source de bonheur
“La Sainte Communion est une
source de bonheur... Elle est la possession réelle de Jésus-Christ; la
possession des trois Personnes divines est son fruit ineffable. Elle est aussi
la paix, car Jésus est le Dieu de la paix. Elle est encore la douceur, le
parfum céleste de la vraie manne du désert... Comme nous sommes heureux sur la
poitrine de Jésus!”
Car nous avons besoin de sentir
de temps en temps la douceur de l’amour: “Il le savait bien, ce bon Maître, que nous avons besoin,
de temps en temps, de ressentir la douceur de l’amour; on ne peut pas toujours
être sur le Calvaire, ni sur le champ de bataille. L’enfant repose sur le sein
de sa mère; le chrétien, sur le Cœur de Jésus... Après tout, c’est l’amour qui
fait le bonheur de l’homme... Notre Seigneur a promis à celui qui communie, non
seulement une joie céleste sur la terre, mais de plus il lui a garanti la vie
éternelle.”
À des personnes du monde le Père
Eymard conseillait: “Regardez la sainte communion comme un pur don de
la miséricordieuse bonté de Dieu, une invitation à sa table de grâce, parce que
vous êtes pauvre, faible et souffrante; alors vous irez avec joie... Partez de
ce principe: plus je suis pauvre, plus j’ai besoin de Dieu; c’est votre carte
d’entrée vers ce bon Maître. C’est la Communion des saints. C’est la communion
de l’infirme.
La sainte Communion est un grand
feu qui dévore en un instant toutes les pailles de nos imperfections
quotidiennes... Cherchez, en Jésus seul, force, joie et consolation...
Communiez pour aimer, communiez
en aimant, communiez pour aimer davantage... Communiez en pauvre, communiez en
mendiante, en infirme, en malade, mais toujours avec humilité et confiance,
avec le désir de mieux faire et de bien aimer Notre-Seigneur.”
5-3-L’unique
nécessaire
“Une seule chose est nécessaire
ici-bas: aimer Dieu et le servir, et c’est la sainte Communion qui, en nous
faisant vivre de Notre-Seigneur, alimente en nous cet amour et nous fait
avancer dans la voie de la sainteté... La sainte Communion est la fin de la vie
et sa perfection, elle est la dévotion royale et qui remplace tout. Elle est pour
vous le grand exercice des vertus chrétiennes, l’acte souverain de l’amour, la
pluie du matin.”
5-4-Les
richesses de la Communion
S’adressant à des enfants préparant
leur communion solennelle, le Père Eymard affirme que la visite personnelle de
Notre Seigneur Jésus-Christ leur apportera toutes les grâces, tous les trésors
du Ciel. “Le Roi du ciel et de la terre, Notre Seigneur Jésus-Christ,
descend de son trône de gloire et vient nous visiter; il vient visiter votre
corps et votre âme, il vient y demeurer avec amour, en un mot, il vient vous
communier de son Corps, de son Sang, de son âme et de sa divinité... Il vient
en vous pour vous faire part de toutes ses grâces, de tous ses mérites de la
Rédemption...”
Par son Eucharistie, Jésus nous
apporte le bonheur. “Celui-là seul est heureux qui a le cœur content,
la conscience en paix, l’esprit du bien, Dieu pour lui, Jésus-Christ avec lui.
Tout dans l’homme est content et satisfait... On est toujours heureux quand on
peut se dire: Jésus m’aime et je l’aime; nous sommes unis, rien ne me séparera
de son amour, de son service, de sa sainte loi.”
Jésus règne dans les âmes qui le
reçoivent dans l’Eucharistie.”Il y imprime les stigmates de son amour
crucifié pour la rendre plus heureuse au ciel.”
6-La grandeur de l’Eucharistie
6-1-La
préparation
6-1-1-Préparation
lointaine
“Dieu le Père a, pendant quatre
mille ans, préparé les hommes à la venue de Jésus-Christ... Il les a aussi
préparés au don de l’Eucharistie par des prophéties mystérieuses et des
réalités figuratives. David chante la nourriture, la manne nouvelle, que, dans
sa bonté, Dieu donnera à ceux qui le craignent. Malachie annonce l’offrande
d’une victime pure qui, en tout lieu, remplacera les autres sacrifices et
glorifiera le nom de Seigneur.
L’agneau Pascal, la manne tombant
dans le désert, le pain apporté par un Ange à Élie persécuté, figuraient
l’Eucharistie, et, plus encore, les miracles du changement de l’eau en vin aux
noces de Cana et la multitude des pains en faveur des auditeurs de Jésus.”
6-1-2-Jésus
prépare ses disciples
L’Eucharistie, c’est si grand, que
le Seigneur a voulu préparer ses disciples à la recevoir, et Il a accompli
Lui-même cette grande tâche. “Personne autre que Notre-Seigneur
lui-même n’a eu la mission d’annoncer l’Eucharistie, pas plus que de la donner.
Un ange a annoncé l’Incarnation; ici, Jésus-Christ traite son affaire, il
promet, il pose ses conditions. Et pour l’annoncer, Notre Sauveur n’a pas
attendu la fin de sa mission évangélique...
Jésus a lancé l’idée
eucharistique. On l’a d’abord repoussée, puis on a dit: peut-être est-ce bon.
Jésus savait que ses disciples et le peuple juif allaient se soulever contre
cette révélation. Mais il n’a pas reculé.”
Notre-Seigneur promet l’Eucharistie
et prépare les âmes à la recevoir: “C’est pourquoi, avant la promesse,
il a opéré un miracle qui faciliterait l’acceptation. Il n’a rien voulu
brusquer, mais amener doucement les esprits à se laisser persuader... Ce
miracle, c’est la multiplication des pains.”
6-1-3-Et
pour nous? L’Éducation divine
Le Père Eymard écrit: “Notre
préparation doit s’inspirer de celle de Jésus; elle doit être faite de désir,
d’humilité, de pureté.”
Jésus
nous apprend lui-même à nous préparer
Dans une de ses paraboles, Jésus
parle du repas de noces du fils d’un Roi. Pour y assister, il n’était pas
besoin d’être riche: tout le monde était appelé... mais, tous les invités
devaient, pour entrer dans la salle des noces, avoir revêtu la robe nuptiale.
Un homme, on ne sait pas pourquoi, avait réussi à entrer sans avoir revêtu
cette robe. “Le roi le vit, et le fit mettre dehors... Les autres,
quoique pauvres et estropiés purent rester, parce qu’ils portaient le manteau
blanc, la tenue de circonstance.”
Notre Seigneur n’exige pas
grand’chose pour nous admettre à sa table: il demande seulement que nous ayons
faim...” et que nous soyons revêtus
de la robe de pureté et d’humilité. “Car rien ne remplace la pureté de
l’âme... Plus l’âme et pure, plus elle devient un paradis de délices pour le
Dieu de l’Eucharistie.”
D’où un conseil, peut-être difficile
à mettre en œuvre de nos jours: “La confession de chaque semaine reste
la règle ordinaire du chrétien admis à la communion fréquente; l’Église la lui
conseille vivement. Mais le moyen quotidien de se purifier de ses fautes de
fragilité humaine, c’est l’amour de Dieu.”
6-2-La
foi en l’Eucharistie
La foi en l’Eucharistie n’est pas
seulement une croyance qui échappe à notre raison. Sous l’action de
l’Eucharistie elle-même qui la développe, notre foi devient forte conviction de
la présence réelle de Jésus, et sentiment surnaturel de la vérité de
l’Eucharistie.
“Cette foi plus vive en
l’Eucharistie ne peut manquer de produire dans l’âme un plus grand amour pour
Jésus-Christ. Impossible de mieux le connaître sans l’aimer davantage. Cet
amour est d’abord un amour de raison, puis... si on est fidèle, cet amour
devient un centre de vie, une activité de retour d’amour qui occupe le cœur
tout entier. La foi elle-même s’élève à être l’adoration et l’amour de la
souveraine volonté de Dieu dans le don de l’Eucharistie. La raison est venue
jusqu’à la porte du tabernacle; l’amour seul y entre, mais pur et libre,
affranchi de toute servitude des sens...
Alors commence la contemplation de
Jésus-Christ qui communique sa science et fait entrer dans les profondeurs de
l’amour divin. “Cette action de Jésus-Christ requiert la sainte Communion;
c’est là que se trouve sa source. Elle se poursuit dans l’adoration
eucharistique. L’âme goûte alors un profond repos. Elle a trouvé son centre et
sa fin en la divine Eucharistie... Elle goûte Jésus-Christ avec tous les
mystères de sa vie mortelle et de son état glorieux... L’âme n’épuisera jamais
l’objet, toujours nouveau pour elle, de l’amour et de la bonté de Jésus-Christ
dans l’Eucharistie.”
L’Eucharistie est un très grand
mystère. L’eucharistie n’existe que si Jésus-Christ est vraiment Dieu, et s’Il
est vraiment ressuscité. Aussi Jésus s’est-il souvent efforcé de donner les
signes qui permettront, plus tard, de Le reconnaître comme Dieu, Fils de Dieu.
À ceux qui Lui demandaient ce qu’il fallait faire pour faire les œuvres de
Dieu, Jésus dit: “C’est de croire en Celui qu’Il a envoyé... C’est Lui, le Fils
de l’Homme, qui vous donnera la nourriture qui demeure éternellement...
Notre Seigneur fait appel au
témoignage de son Père, pour obtenir un acte de foi à sa propre divinité: au
Jourdain, le Père a marqué, a sacré son Fils incarné; il a montré ainsi qu’il a
communiqué à l’humanité du Sauveur, le droit de faire des miracles. Avant de
réclamer la foi à l’Eucharistie, Jésus affirme sa puissance divine qui le rend
capable de faire un pareil prodige... Avant de croire à l’œuvre du Cœur de
Jésus-Christ, il faut croire à sa divinité et dire: Seigneur, vous pouvez faire
plus que je ne puis comprendre.”
6-3-L’enseignement
de Jésus sur l’Eucharistie
Après la multiplication des pains,
“Notre-Seigneur leur dit: je suis moi-même le pain de vie... le pain vivant
descendu du ciel afin qu’on en mange et qu’on ne meure point... Le pain que je
donnerai, c’est ma chair, celle-là même que je donnerai pour le salut du
monde.”
Mais l’objection revient sans cesse
contre la divinité de Jésus: “Les juifs murmurent: n’est-ce pas là Jésus, le
fils de Joseph, dont nous connaissons le père et la mère?... Comment cet homme
peut-il nous donner sa chair à manger? Notre-Seigneur a beau insister sur son
origine et sa mission divines... cela ne les remet pas. Ils sont scandalisés,
et non seulement la foule, mais beaucoup de ses disciples se retirent disant:
ce langage est trop dur, et qui peut l’accepter?”
Beaucoup s’en vont et Jésus ne fait
rien pour les retenir... “Jésus avait toujours recherché et accueilli les
pécheurs. Ici non. Il était même prêt à renvoyer les douze... Mais Pierre
s’écrie: “Seigneur, à qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle!”
Jésus ne relève pas la profession de foi de Pierre; sans doute est-il triste à
cause de Judas, car “Jésus savait, dès le commencement, qui étaient ceux qui ne
croyaient pas et qui était celui qui le trahirait... Il parlait de Judas, fils
de Simon Iscariote, car c’était lui qui devait le trahir.”
Le Père Eymard conclut: “Croire à
l’amour, tout est là; il ne suffit pas de croire à la vérité, il faut croire à
l’amour. Et l’amour, c’est Notre-Seigneur Jésus-Christ au Très Saint Sacrement.
Voilà la foi qui fait aimer Notre-Seigneur.
7-Le
Sacerdoce
7-1-Comment
le Sacrifice de Jésus-Christ se perpétue-t-il dans l’Eucharistie? Par les
prêtres, consacrés et consécrateurs de l’Eucharistie.
Comment Jésus remonté au Ciel
sera-t-il présent sur la terre? Ce sera par l’homme devenu son prêtre. Jésus
dit:
“J’aimerai l’homme jusqu’à lui être
soumis en tout et toujours. À la voix du prêtre, je serai présent dans
l’Hostie...L’honneur de l’amour est dans son amour même, dans ses dons, dans
ses sacrifices. À la vue de ma condescendance, l’homme comprendra mon amour...
Mon amour est sans réserve, sans condition; je multiplierai mon sacerdoce comme
les étoiles du ciel; mes ministres couvriront le monde de temples et d’autels,
afin que partout on m’offre à mon Père en oblation pure. Mes prêtres seront les
incendiaires de ce feu divin que j’ai apporté du ciel et qu’ils trouveront
allumé au saint Tabernacle. Il faut que l’univers soit incendié par ce feu
d’amour...”
”Pour se faire homme, Jésus a voulu
avoir une mère, fille d’Adam... Marie est le fruit de quatre mille ans de
préparation, la fleur de Jessé... Pour inaugurer sa vie dans l’Eucharistie,
Jésus se sert d’un homme dont il fait son prêtre... Jésus fait du prêtre un
autre lui-même, et c’est par le prêtre qu’il sauve les hommes et règne ans le
monde. Le prêtre a donc été la fin du ministère évangélique de Jésus...”
Jésus devait former ses prêtres:
“Voilà pourquoi il a vécu en communauté de vie, pendant trois années
consécutives, avec ceux qui seraient un jour les premiers prêtres. Il devait
leur apprendre la miséricorde envers les pécheurs...”
7-2-Être
prêtre
“Pour être prêtre, dit P.J.Eymard,
il faut avoir le pouvoir d’offrir le sacrifice, qui est essentiel à la religion
et au sacerdoce... C’est à la Cène que le Sauveur a consacré les premiers
prêtres, lui, le souverain Prêtre selon l’ordre de Melchisédech...”
P.J.Eymard précise: Jésus donne une
victime à ses prêtres: Lui-même: “L’autel, ce sont les mains de Jésus-Christ;
ce seront les mains des apôtres et, bientôt, les corps des martyrs sur lesquels
on célébrera la sainte Messe. Le temple, c’est le Cénacle et toutes les églises
catholiques de l’avenir. Jésus ajoute alors ces paroles effrayantes par leur
puissance, adorables dans leurs effets: “Faites ceci en mémoire de moi.” Faites
ceci. Voilà l’ordre qui donne le pouvoir et imprime le caractère sacerdotal.
Oh! comme Jésus fut heureux quand il
eut fait, de ses apôtres, ses prêtres! Comme son Cœur tressaillit de joie!... À
peine eut-il institué l’Eucharistie et le sacerdoce... Jésus s’écria:
Maintenant le Fils de l’Homme a été glorifié...”
7-3-La
condition humaine du prêtre
7-3-1-L’humanité
pécheresse du prêtre
Ce qui frappe P.J.Eymard, c‘est la
condition humaine du prêtre revêtu d’un tel pouvoir. Il écrit: “Quand je
regarde le prêtre, que vois-je? Jésus lui a laissé toutes les conséquences du
péché originel dont il était souillé en naissant. Aussi puis-je trouver un
prêtre pécheur, esclave de Satan, tout en gardant sa dignité et sa puissance.
Quel contraste! Quel déshonneur pour Jésus-Christ! Le sacerdoce ne rend donc
pas impeccable.
Pourquoi Notre-Seigneur a-t-il
laissé au prêtre une humanité d’origine pécheresse?
Par miséricorde pour lui, et par amour pour les fidèles...
Pour le tenir
– dans
l’humilité: il se perdrait par orgueil, comme le séraphin Lucifer;
– dans
la vigilance: il se perdrait au milieu du monde; il a besoin de ce voile de la
pauvre humanité pour lui rappeler qu’il est homme, même au pied de l’autel.
Par égard pour les âmes et pour que leur foi soit simple et forte; car si la
validité de la consécration était attachée à la perfection du consécrateur, qui
oserait monter à l’autel? Les prêtres les plus saints seraient les premiers à
s’en croire indignes...
L’amour de Jésus-Christ a tranché la
difficulté. Le pouvoir consécrateur est attaché au caractère de l’Ordre et à la
volonté du prêtre. C’est un acte humain et divin du prêtre.
7-3-2-Les
mauvais prêtres
Et que dire du mauvais prêtre,
publiquement pécheur? Consacrera-t-il l’Eucharistie? Offrira-t-il Jésus en
oblation au Père céleste? Pourra-t-il donner Jésus comme pain de vie aux foules
affamées? Jésus répond:“Oui, j’obéirai à un Judas comme à un saint, à un ennemi
de mon amour comme au disciple de ma dilection... Comme j’ai obéi à mes
bourreaux sur la Croix pour être la victime du salut du monde, j’obéirai de
même au sacrificateur de mon Corps sur l’autel pour être un holocauste
d’amour...”
La Passion sera renouvelée par le
divin Sacrement, tous les jours et partout dans le monde. Cela, Jésus le sait
et il “se voit trahi par l’apostasie, vendu par l’intérêt, crucifié par le vice
qui le recevra dans un cœur coupable.”
7-3-3-Mais
tout prêtre est sacré
Les chrétiens ne doivent donc pas
s’arrêter à l’homme faible et même pécheur. Aussi le père Eymard a-t-il soin de
les mettre en garde: “Que les chrétiens se gardent de mépriser ce Jésus-Christ
humilié; leur plus grande punition serait de perdre la foi dans le sacerdoce;
qu’ils se gardent de naturaliser cet être divin; ils épuiseraient pour eux les
bienfaits de son ministère sacré. En voyant un prêtre, il faut se dire: que
Jésus-Christ est bon, qu’il est grand!...
Pour avoir foi en l’Eucharistie, il
faut d’abord avoir foi au sacerdoce. Le prêtre peut se présenter à nous comme
un homme ordinaire, simple, pauvre, pécheur même. Le monde s’en montre
scandalisé. Et cependant c’est le prêtre qui est le ministre consécrateur de
l’Eucharistie. Pour croire à l’Eucharistie, il faut avant tout, croire à ce
pouvoir du prêtre... C’est un pouvoir de glorification, car une messe
rend plus de gloire à Dieu que les hommages de tous les êtres créés réunis, sur
la terre et dans le ciel... Et ce pouvoir est attaché au caractère sacerdotal
et non à la sainteté du prêtre.”
8-La vie
d’union à Dieu
8-1-L’adoration
du Très Saint Sacrement
‘Il faut adorer Jésus-Christ: le
Père céleste le commande. Il veut que tout genou fléchisse devant le Verbe
incarné, au ciel, sur la terre et dans les enfers. Au ciel, toute la cours
céleste l’adore.” L’Apocalypse en parle: “À l’Agneau qui a été immolé, louange,
honneur, gloire et puissance dans les siècles des siècles!”
Sur la terre, Jésus-Christ a été
adoré “à sa naissance, dans ses courses évangéliques, sur la Croix, et après sa
mort. Maintenant il doit être adoré au Très Saint-Sacrement.”
Adorer, selon le Père Eymard “c’est
confesser la divinité de Jésus-Christ, sa souveraineté, sa puissance dans la
sainte Hostie; c’est une profession de foi.
Adorer, c’est faire acte de
soumission à la parole de Jésus-Christ, de dépendance à l’égard de son
autorité. C’est faire acte d’action de grâce à sa bonté, d’amour de son amour;
de louange et de bénédiction de son infinie miséricorde. L’adoration est l’acte
souverain du chrétien: il renferme tout... Mais il ne faut pas se contenter de
l’adoration intérieure, il faut adorer Jésus-Christ par un culte extérieur de
respect et d’hommages... Jésus-Christ est encore trop peu adoré dans l’Église
catholique, même par les siens... En combien d’endroits, et combien de temps,
Jésus-Christ reste seul!”
8-1-2-Pourquoi
l’adoration?
Dans l’Eucharistie, Jésus est
vivant: “Il y est vivant; il veut que nous lui parlions, et il nous parle... Et
ce colloque qui s’établit entre l’âme et Notre-Seigneur, c’est la vraie
méditation eucharistique, c’est l’adoration.”
Il faut aller naturellement à Notre-Seigneur,
même si l’on se sent très pauvre. Le Père Eymard nous dit: “Aimez le livre
inépuisable de l’humilité de l’amour... notre bon Maître préfère la pauvreté de
notre cœur aux plus sublimes pensées et affections des autres... Offrez-lui
votre pauvreté pour qu’il l’enrichisse; c’est un chef-d’œuvre digne de sa
gloire.”
Face à l’inutilité de nos efforts
pour méditer, la tentation arrive vite de quitter l’adoration pour faire
quelque chose de plus utile. Il faut rester fidèle coûte que coûte: “Notre Maître
attend de nous l’hommage de la persévérance jusqu’à la dernière minute du temps
que nous devions lui consacrer... Le vrai amour ne regarde pas ce qu’il donne,
mais ce que mérite son bien-aimé.”
8-1-3-Pierre-Julien
Eymard était-il prophète?
Dans ses notes personnelles, le Père
Eymard écrivait:“Jamais siècle[5] n’a attaqué plus violemment
Notre-Seigneur Jésus-Christ; c’est le grand scandale de notre époque... Les
moyens ordinaires ne suffisent plus à raviver l’esprit chrétien... La religion
a été attaquée dans sa base: la divinité de Jésus-Christ même. Il faut comme
une nouvelle prédication, une nouvelle manifestation de Jésus-Christ pour
renouveler la foi qui va en s’éteignant.
Il faut ranimer la foi par l’amour,
et l’amour, par son foyer divin.... Il faut le Soleil divin aux âmes
engourdies, gelées par l’incrédulité négative ou par l’indifférence pratique:
on guérit la tête par le cœur. L’adoration eucharistique est une protestation
nécessaire contre l’incrédulité actuelle... L’adoration du Très saint Sacrement
est donc aussi une réparation, combien nécessaire, pour ceux qui se rendent
coupables de lèse-majesté, de lèse-divinité envers Jésus-Christ dans l’Eucharistie.”
Hymne à
l’Eucharistie
Contemplons Jésus dans son
Eucharistie, et adorons-le avec les paroles de Pierre-Julien Eymard:
“L’Eucharistie est comme un
fleuve de vie sortant du Cénacle et serpentant à travers tous les peuples, puis
allant se perdre dans l’océan de l’éternité. C’est un soleil d’amour
inépuisable, toujours beau qui précède, accompagne et suit toutes les
générations. C’est la colonne de feu et de nuée dans le désert de la vie; la
manne pour le voyage vers l’au-delà; le tabernacle ambulant avec le peuple de
Dieu; la source d’eau vive qui jaillit jusqu’à la vie éternelle.”
8-2-L’Eucharistie
conduit à la vie d’union à Dieu
“La Communion est une union
d’amour, elle est le Sacrement de l’amour. Mais l’amour veut l’unité de
sentiments, de pensées, de joies et de peines, en un mot: l’unité de vie...”
8-2-1-La
communion établit en nous la vie d’union à Dieu.
“Dans l’Eucharistie, Jésus est
substantiellement, et c’est par sa substance qu’il vient s’unir à nous.
L’Eucharistie étend, en quelque sorte, l’Incarnation à chaque homme en
particulier...
Quelle merveille d’amour que
cette union eucharistique! Notre corps est uni à celui de Jésus, notre âme à
son âme; sa divinité les sanctifie aussi, l’un et l’autre... Notre corps
acquiert peu à peu, la grâce, la délicatesse, les mœurs de celui de
Jésus-Christ, il vit par cette sève surnaturelle, il se spiritualise...”
Mais Jésus ne fait que passer
dans notre corps. “C’est l’âme qui reçoit vraiment Jésus et entre en
communication avec sa vie divine... Et Notre Seigneur, avant de rien demander à
l’âme, commence par lui donner un sentiment de sa bonté qui la pénètre... Cette
grâce de douceur, ce sentiment de bonheur est immédiat... Mais il faut que
l’âme, assidue à la sainte Table, aime Jésus pour lui-même... Car Jésus ne
cherche pas son intérêt dans l’amour qu’il a pour nous; il veut bien plutôt
nous rendre heureux. S’il nous demande tout, c’est pour que nous puissions
prouver que nous l’aimons véritablement comme il nous a aimés.”
Ce n’est plus moi qui vis, c’est
le Christ qui vit en moi.” disait St Paul. L’Eucharistie “c’est vraiment, selon
Pierre-Julien Eymard, une extension mystérieuse de l’Incarnation.”
8-2-2-L’Union
à l’Esprit-Saint
“On ne s’unit pas assez au
Saint-Esprit, on le recherche trop peu... Pensons que l’Esprit Saint est en
nous, tout disposé, si nous recourons à lui, à nous suggérer la manière de bien
recevoir Notre-Seigneur. Rappelons-nous seulement que la disposition qui lui
plaît le plus en nous, est l’humilité... Laissons l’Esprit-Saint travailler en
nous et y former Notre-Seigneur... Que chacune de nos communions soit comme une
pentecôte personnelle.”
8-2-3-Le
désir de la communion
“L’homme vit de désirs; il ne
cherche rien, ne va à rien, que d’abord il ne l’ait désiré. Un désir divin nous
pousse à la communion au point de nous donner le courage de faire, sans
trembler, de Jésus-Christ, juge du ciel et de la terre, notre nourriture... La
faim de Dieu excuse notre témérité... La faim d’amour est l’apanage des âmes
toutes pures et avides de perfection.”
Comme un cerf soupire après les
eaux vives, ainsi mon âme a soif de Toi, Seigneur![6] “L’amour devrait nous rendre
toujours prêts à communier: l’amour soupire, languit après le Bien-aimé...”
D’où le conseil de P.J. Eymard: “Exaltez l’amour immense qui le fait
(Jésus-Christ) en l’Eucharistie, devenir la victime perpétuelle de votre salut,
l’aliment divin de votre vie, l’ami si tendre et si constant de votre exil...
Demandez de saints prêtres pour les peuples, de fervents religieux dans
l’Église, de bons adorateurs pour son divin Sacrement: priez pour le règne
eucharistique de Jésus.”
”L’Eucharistie est un nourriture,
un pain de délices. Pour s’en nourrir et le goûter, la première condition,
c’est d’être vivant, c’est-à-dire en état de grâce. C’est la seule condition
essentielle: être exempt de péché mortel... La loi indispensable de la
Communion, celle qui regarde tout le monde, c’est d’être exempt de péché
mortel... J’appuie bien sur ce point: on doit être exempt de péché mortel;
autrement le pain de vie deviendrait pour vous un pain de mort.
La Communion est un banquet
céleste, le repas nuptial de l’Agneau où lui-même est celui qui invite et celui
qui nourrit. La convenance ne demande-t-elle pas, dans le monde, qu’on soit
honorable en pareille circonstance? C’est un grand honneur d’être invité par un
supérieur. Qui oserait se présenter avec des vêtements malpropres? Personne.
Faites donc pour Jésus-Christ ce que vous feriez pour un homme...
Quand l’âme est pure, même des
péchés véniels volontaires, Notre-Seigneur agit avec force et sans entrave: il
illumine l’esprit, excite la volonté, enflamme le cœur. Jésus entre dans
l’intimité de cette âme comme dans une chambre d’amitié où il n’y a rien qui
lui déplaise, savourant le parfum des bons désirs qu’elle y a répandus pour
lui. Il se passe alors entre lui et l’âme pure des choses ineffables. L’âme
devient d’une délicatesse inouïe; elle ne se compte plus, ne fait plus qu’un
avec Jésus-Christ: prenez tout, lui dit-elle, régnez sur tout; soyez à jamais
mon amour, je serai votre servante pour l’éternité".
9-L’éducation
divine
9-1-La
joie de l’esprit - L’éducation divine
La communion, plus que tout autre
moyen, ouvre l’intelligence aux choses spirituelles. “La foi peut mener loin
dans la connaissance de Dieu, cependant elle n’est en définitive, qu’une
lumière; la communion est une lumière aussi, mais, de plus, elle est une union
avec Dieu.”
La grâce et le triomphe de
l’Eucharistie, c’est de former Jésus-Christ en nous.”Toute éducation
chrétienne, sous peine de rester incomplète, doit être soumise à l’influence de
l’Eucharistie; or sur quoi porte cette éducation qui vient directement de
Notre-Seigneur dans la communion? Sur deux points: la vérité divine et l’amour
divin.”
Saint Pierre-Julien Eymard a, chaque
fois qu’il parle du goût de l’Eucharistie, des expressions très fortes
qui peuvent dérouter nos mentalités encore imprégnées de jansénisme et de la
crainte des grâces sensibles. Il revient souvent sur cette question
primordiale: “Celui qui ne communie pas n’a guère qu’une science religieuse
spéculative; il sait des termes, des mots, mais il ignore leur signification
profonde... Il ne sait pas Notre-Seigneur... Jésus ne se fait bien connaître
que par lui-même; c’est l’apprentissage de la vérité par la vérité
elle-même...”
9-2-L’Eucharistie
conduit à l’amour
“Cette révélation intime pousse
ensuite l’esprit et le cœur à rechercher les raisons profondes des mystères, à
sonder la bonté de Notre-Seigneur qui les a inspirés; elle mène à aimer, car
c’est peu de savoir, il faut embraser et agir...
Voilà pourquoi l’adoration, faite
dans la Communion et sous son influence, non seulement médite, voit et
contemple, mais elle aime. Comme au ciel, on va alors de clarté en clarté, car
le Sauveur est toujours nouveau: on n’a jamais fini de le connaître. C’est l’apathie,
la paresse, qui se contentent des données extérieures; l’amour, lui, veut aller
toujours de l’avant, il pénètre, il sonde son objet. Ah! si on osait sonder
Notre-Seigneur, comme on l’aimerait!
La communion forme aussi notre
cœur à l’amour divin... L’Eucharistie est le Sacrement d’amour où Jésus-Christ
épuise son amour pour nous... Mais pour apprendre comment l’aimer, il faut se
sentir aimé. Notre-Seigneur s’est réservé cette mission.
C’est Notre-Seigneur qui opère
cette œuvre dans la communion; il y donne d’abord le sentiment de l’amour, puis
il fait saisir les raisons de cet amour, enfin il conduit jusqu’à l’héroïsme
dans l’amour... À la Communion, c’est le bonheur pur, sans mélange; là
seulement on voit, on pèse les sacrifices de Jésus-Christ pour arriver jusqu’à
nous; on finit par éclater en transports de joie et par dire: comment
pouvez-vous tant m’aimer? Et l’on se lève de la Table sainte comme jetant des
flammes d’amour: tanquam ignem spirantes?... L’amour ainsi senti produit
toujours le dévouement de correspondance. Voyez Zachée: touché de la
miséricorde de Jésus, non seulement il veut réparer tous ses torts, mais il va
jusqu’à la plus large générosité.
Ce qu’en pratique il y a à faire,
l’amour l’indique. Il porte à sortir de soi pour s’élever jusqu’aux vertus de
Notre-Seigneur, et l’éducation, ainsi commencée par lui, va loin et vite".
9-3-Le
goût de Dieu
“Le goût de Dieu, c’est le
sentiment de famille qui nous introduit dans l’intimité de son esprit, dans la
tendresse de son cœur. Ce goût nous le fait connaître plus par impression que
par raison; il nous donne en particulier, un attrait plus marqué pour
l’Eucharistie et tout ce qui s’y rattache, il nous fait pénétrer sans peine en
Jésus-Christ. C’est presque un mystère que cette facilité, que cette aptitude:
c’est la grâce spéciale de la Communion... Par la communion nous entrons dans
l’amour, dans le Cœur de Jésus-Christ, nous prenons l’esprit de son amour, son
propre sens, son propre jugement.”
Le raisonnement paralyse souvent
l’effet de la communion: ”Écoutez donc un peu Notre-Seigneur. Ce n’est pas le
moment de chercher, mais de goûter; c’est le temps où Jésus-Christ se fait
connaître par lui-même... L’âme qui a connu Notre-Seigneur et a joui de lui, ne
sait plus se complaire en rien de créé; rien en effet ne peut être mis en
parallèle avec Jésus. Notre-Seigneur a déposé dans cette âme un besoin de lui
que personne, que rien autre, ne pourra satisfaire. Et parce que l’amour vit de
désir, l’âme sainte qui a communié éprouve un désir continuel de s’unir à
Notre-Seigneur... Jésus-Christ répond à son désir, il la mène de clarté en
clarté; et comme il est inépuisable, jamais elle ne sera rassasiée...
Craignez l’abus, dira-t-on.
Est-ce que les élus abusent de Dieu dans le Ciel, parce que chaque jour ils le
connaissent mieux et trouvent en lui un bonheur plus grand? Vous aussi
communiez et vous goûterez, vous verrez combien le Seigneur est bon. Quel
malheur de n’être pas cru sur ce point! "
9-4-La
sainteté
Pour mieux se faire comprendre, le
Père Eymard cite des saints: “Il existe deux sortes de gens qui doivent
communier souvent: les parfaits, parce qu’étant bien disposés, ils auraient
grand tort de ne point s’approcher de la source et fontaine de perfection, et
les imparfaits, afin de pouvoir justement prétendre à la perfection.”[8]
Saint Pierre-Julien Eymard ira
encore plus loin: “La Sainte Communion est le remède le plus puissant contre
les trois maladies qui peuvent atteindre notre âme: le péché véniel, les
ardeurs de la concupiscence dont se sert le démon pour nous tenter, le
découragement dans le combat spirituel, causé par la vue de nos imperfections.
Elle nous purifie du péché véniel, elle nous prémunit contre notre
concupiscence et les tentations du démon, elle nous encourage dans les efforts
vers le bien.”
Le Père Eymard donne aussi l’exemple
de l’Église qui “avant de laisser partir les confesseurs de la foi pour le lieu
du supplice, avait soin de les fortifier par la réception du Corps et du Sang
de Jésus-Christ.”
Nous sommes en mars 1867.
Pierre-Julien Eymard, dans une de ses homélies, fait une curieuse remarque: “On
demande comment l’Europe a perdu la foi. C’est qu’on ne communie plus ou
presque plus... Les fidèles sont engourdis et paralysés. Comment les ranimer?
Rendez-leur le pain qui seul les réconfortera; mettez-les sous les rayons du
soleil vivificateur de l’amour divin... Ensuite, incorporés au Corps mystique
de Jésus-Christ, les justes sont peu à peu changés spirituellement en lui... En
recevant le Corps et le Sang du Sauveur et en les recevant souvent, la sainteté
de Jésus-Christ pénètre toujours davantage dans le cœur des justes et leur
donne la vigueur nécessaire pour aller sans cesse en progressant dans le chemin
de la perfection.”
De nos jours, en 2003, ceux qui vont
encore à la messe communient beaucoup, mais ils ne se confessent plus jamais.
Et ils n’adorent plus le Saint Sacrement exposé. Ne faudrait-il pas redonner
aux Chrétiens du XXIème siècle les ingrédients: confession et adoration qui
seuls permettent l’assimilation de l’aliment eucharistique, et conduisent à la
sainteté véritable?...
“La sainteté, sur cette terre, n’est
autre chose qu’une ascension continuelle vers Dieu, une aspiration de l’âme
vers lui, une tendance à ne chercher que lui, sa volonté, sa plus grande
gloire.”
10-La
Gloire du Père et de l’Église
10-1-La
Gloire du Père
La raison suprême de l’Eucharistie,
c’est la gloire du Père. Sur la terre, dans l’Eucharistie, Jésus, Fils et Verbe
de Dieu, “continue son office d’adorateur, de glorificateur de son Père. Il est
Eucharistie, sacrifice et sacrement.” Jésus là, présent dans le tabernacle,
“adore son Père et lui rend grâces; il continue son office d’intercesseur pour
les hommes; il se fait victime de réparation, de propitiation, offerte à la
gloire de Dieu outragée. L’autel est son calvaire mystique, et là il redit:
Père, pardonnez-leur, je vous offre mes plaies, je vous offre mon sang.”
Dans l’Eucharistie, le Père reçoit un
hommage nouveau, l’offrande de la gloire de son Fils ressuscité et
glorieux, mais gloire cachée dans la plus grande humilité: “Le voilà encore
pauvre comme à Bethléem, lui, le Roi du ciel et de la terre; humble et humilié
comme à Nazareth; obéissant non seulement jusqu’à la Croix, mais subissant avec
mansuétude les profanations et les communions sacrilèges.
Doux Agneau qui ne se plaint jamais.
Tendre Victime qui ne profère jamais de menace.
Bon Sauveur qui n’exerce jamais de vengeance.”
Tendre Victime qui ne profère jamais de menace.
Bon Sauveur qui n’exerce jamais de vengeance.”
Tout cela pour glorifier son Père...
Spectacle digne d’admiration pour les anges; condamnation pour les démons.
“Dans le Ciel, Lucifer et ses milices angéliques péchèrent par orgueil.
Jésus-Christ, glorieux dans le Ciel, s’humilie, sur la terre, dans
l’Eucharistie, pour honorer le Père céleste et restaurer sa gloire,en
contrebalançant et en expiant l’orgueil de l’homme.”
10-2-La
gloire de l’Église
Jésus-Christ aime son Église, son
épouse. Dans l’Eucharistie, il reste avec elle pour être sa vie, sa puissance
et sa gloire. L’Eucharistie est le centre du Cœur de l’Église; elle en est
aussi l’âme. “La vie d’une épouse privée de son époux n’est plus une vie, c’est
le deuil, c’est l’agonie. À côté de son époux, elle est forte et heureuse de le
servir...
C’est par l’Eucharistie que l’Église
est féconde, puisque c’est l’extension de l’Incarnation. Par l’Eucharistie,
Pain de vie avec lequel elle nourrit divinement les âmes, elle fait grandir en
elles Jésus-Christ...
L’Époux est la gloire de l’épouse...
L’Église, devant l’Eucharistie, est belle aux jours de fête de son divin Époux
et Sauveur... Elle est heureuse dans les chants d’amour et de gloire qu’elle
fait monter vers son Roi et son Dieu... L’Église est triomphante par son
service eucharistique... Reine-mère, elle est alors à la tête de ses enfants
dans un même hommage, un même amour: c’est le règne de l’Eucharistie et de
l’Église.”
11-Conclusion
“Jésus, par l’Eucharistie, répand
d’abord dans notre âme, et, par elle dans nos sens, la grâce et l’onction de
son amour... C’est une attraction délicieuse vers Jésus, qui nous fait désirer
de le mieux connaître...
La Communion, voilà aussi le grand
triomphe de Jésus-Christ en l’homme; par elle, il l’unit à son corps et à son
sang. C’est une fusion par l’amour et dans l’amour; c’est un foyer d’amour
divin qui s’allume dans l’homme et dont les étincelles embraseront toutes ses
facultés pour le bien".
Le
Sacrement de l’amour
L’Eucharistie est, par excellence,
le Sacrement d’amour... L’Eucharistie, seule nous donne Jésus-Christ en
personne, avec tout ce qu’il a et tout ce qu’il est. Aussi constitue-t-elle la
plus grande preuve de l’amour de Dieu pour nous. C’est le Sacrement des
sacrements...
“Demeurez dans mon amour” a dit
Jésus... “Par l’Eucharistie, Jésus dépose dans nos cœurs une grâce d’amour, il
met en nous le foyer de l’incendie, il l’allume, il l’entretient par ses
fréquentes venues, il fait l’expansion de cette flamme... Et ce feu, si nous le
voulons, ne s’éteindra pas, car son foyer c’est Jésus-Christ lui-même qui
l’entretient en nous; il brûlera avec l’aide de la grâce de Dieu, tant que nous
le voudrons, tant que le péché ne viendra pas l’étouffer.”
Paulette Leblanc
[1] Le recueil de texte intitulé “La Sainte
Eucharistie” est une compilation d’écrits du Père Eymard, traitant de
la Présence réelle, de la Sainte Messe et de la Sainte Communion. Les livres
dont nous les avons extraits ont été publiés en 1953, par la Librairie
Eucharistique (23 Avenue de Friedland à Paris, VIIIè)
[2] Saint
Pierre-Julien Eymard rappelle ici la signification des vêtements liturgiques
revêtus par le prêtre qui va célébrer la Messe.
-L’amict est l’image du
voile jeté par les soldats sur la face adorable de Jésus.
-L’aube symbolise la robe
blanche dont, par dérision, Hérode fit revêtir Jésus.
-Le cordon rappelle les
liens imposés à Jésus pour le conduire de Gethsémani au tribunal de Caïphe.
-Le manipule, les chaînes
qui le lièrent à la colonne de la flagellation.
-L’étole, les cordes avec
lesquelles il fut traîné jusqu’au Calvaire.
-La chasuble figure le
manteau d’écarlate dont on affubla Jésus au prétoire, ou encore la croix dont
il fut chargé.
[3] Extraits de
conférences ou de sermons du Père Eymard
[4] Extrait des
notes de Pierre-Julien Eymard
[5] Il ne faut pas oublier que les lignes qui suivent ont été
écrites au XIXè siècle, malgré leur actualité brûlante.
[6] Psaume XLI, 2
[7] Extraits
d’une homélie prêchée à Paris le 9 mai 1867
[8] Nous pouvons
confirmer: en effet, ainsi que le dira bien plus tard la Constitution
Apostolique Christus Dominus du 6 janvier 1953, la sainte
Communion est le grand moyen de sainteté que Jésus-Christ nous donne dans son
amour.
SOURCE : http://voiemystique.free.fr/pierre_julien_eymard.htm
Venerable Pierre-Julien Eymard
The Our Father,
paraphrased by Saint Peter Julian Eymund
SOURCE : https://catholicsaints.info/the-our-father-paraphrased-by-saint-peter-julian-eymund/
Nasce a La Mure d’Isère (diocesi di Grenoble) nel 1811. Dopo aver frequentato il seminario diocesano
viene ordinato sacerdote nel 1834. Nel 1839 entra nella nascente
congregazione dei Padri Maristi a Lione, dove ben presto diventa il principale
collaboratore del fondatore, padre Colin. Il suo ministero lo porterà nel 1851
a vivere un’intensa esperienza spirituale di devozione al Santissimo Sacramento
nel santuario lionese di Fourvière. Deciso a coltivare la devozione
all’Eucaristia, nel 1856 fonda la Congregazione del Santissimo Sacramento, che
riceverà subito l’approvazione del vescovo diocesano e in seguito (1863) quella
di papa Pio IX. Accanto all’adorazione del Santissimo i sacerdoti della
crongregazione si occupano dei poveri dei quartieri periferici di Parigi e dei
preti in difficoltà. Per questi religiosi anche nella formazione dei laici e
nell’iniziazione degli adulti l’Eucaristia è sempre al centro della
predicazione. Pietro Giuliano Eymard morirà nella terra natale nel 1868. Viene
canonizzato nel 1962 e nel 1995 entra nel calendario romano come «Apostolo
dell’Eucaristia». La reliquia di parte del capo si trova in una statua che lo
raffigura sopra l’altare a destra nella chiesa dei Santi Andrea e Claudio dei
Borgognoni a Roma, mentre il corpo si trova nella chiesa di Friedland a Parigi.
Etimologia: Pietro = pietra, sasso squadrato, dal latino
Martirologio Romano: San Pietro Giuliano Eymard, sacerdote, che, dapprima appartenente al clero diocesano e poi membro della Società di Maria, fu insigne cultore del mistero eucaristico e istituì due nuove Congregazioni, l’una maschile e l’altra femminile, per promuovere e diffondere la devozione verso il Santissimo Sacramento. Morì nel villaggio di La Mure presso Grenoble in Francia, dove era nato.
(1 agosto: Nel villaggio di La Mure nella regione dell’Isère in Francia, anniversario della morte di san Pietro Giuliano Eymard, sacerdote, la cui memoria si celebra domani).
- Cosa fai qui? - chiese vedendolo.
- Guarda - rispose con candore -, converso solo con Gesù.
- Ma, perché in questo modo così singolare?!
- Perché così Lo sento meglio!
Ancora non conosceva, questo prematuro devoto del Santissimo Sacramento, la grande missione che la Provvidenza gli aveva riservato e quanto piena di lotte, ma anche di glorie, sarebbe stata la vita che lo aspettava. La sua precoce attrazione per Gesù Eucaristico non ne era che l'incipiente preparazione.
"Ti chiedo la grazia di essere sacerdote"
Figlio di seconde nozze di Giuliano Eymard con Maria Maddalena Pelorse, Pietro venne al mondo il 4 febbraio 1811. La sua famiglia era composta dai genitori e una sorellastra, Mariana, di dodici anni più vecchia; gli altri figli della coppia erano morti in tenera età e uno nell'esercito di Napoleone.
Nella chiesa parrocchiale della città vi era il devoto costume della benedizione con il Santissimo Sacramento, dopo la Messa giornaliera. Sua madre non mancava neppure un giorno, offrendo devotamente il figlio a Gesù. Così, la presenza di Cristo nell'ostensorio e nel tabernacolo gli fu familiare fin da piccolo.
Suo padre si era stabilito a La Mure d'Isère, dove aveva fondato una piccola industria di olio di noci. Il giovane Pietro lo aiutava, consegnando ai clienti il prodotto, ma si sentiva così attratto da Gesù nel tabernacolo che, passando per la chiesa, andava sempre a farGli una visita. Quando la sorella tornava dal Sacro Banchetto, cercava di starle molto vicino, per sentire la presenza eucaristica nella sua anima.
A dodici anni, finalmente arrivò il momento tanto atteso della sua Prima Comunione. Quante grazie ricevette quel giorno! Una fu quella di sentire nella sua anima il richiamo al sacerdozio, ma quando parlò al padre del suo determinato desiderio di seguire questa vocazione, ricevette come risposta un secco diniego. La madre, dal canto suo, stava in silenzio e pregava, senza perdere la speranza di vedere suo figlio presso l'altare.
Intelligente e di carattere risoluto, il giovane Pietro continuò ad aiutare il padre nell'industria familiare, ma si mise a studiare latino, di nascosto. A sedici anni, ottenne da lui licenza per proseguire questi studi, prima a La Mure e poi a Grenoble. Fu qui che ricevette la notizia dell'improvvisa scomparsa della madre. In lacrime, si mise ai piedi di una statua della Madonna, supplicandoLa: "Per favore, a partire da questo momento sii Tu la mia única Madre! Ma innanzitutto, Ti chiedo la grazia di arrivare un giorno ad essere sacerdote". Questo amore alla Santissima Vergine non fece altro che aumentare fino alla fine della sua vita.
Fu soltanto dopo aver compiuto i diciott'anni, non senza molte difficoltà, pur contando sull'aiuto di padre Giuseppe Guibert - all'epoca giovane sacerdote dei Missionari Oblati di Maria Immacolata e più tardi Cardinale e Arcivescovo di Parigi -, che riuscì a convincere il padre a permettere il suo ingresso nel noviziato di questa Congregazione, a Marsiglia. Per la prima volta faceva dei passi decisi verso il compimento della sua vocazione.
Parroco e religioso
Quando tutto pareva condurlo alla realizzazione della grande aspirazione della sua vita, una grave infermità lo obbligò a tornare a casa, in punto di morte. Quando gli fu portato il Viatico, chiese a Gesù Sacramentato che gli concedesse la grazia di recuperare la salute per poter esser sacerdote e celebrare per lo meno una Messa.
La sua preghiera fu esaudita. Guarì ed entrò nel Seminario Maggiore di Grenoble, presentato al rettore dallo stesso fondatore degli Oblati di Maria, Sant'Eugenio di Mazenod, all'epoca Vescovo di Marsiglia. Il 20 luglio 1834, festa di Sant'Elia, riceveva l'ordinazione sacerdotale, a 23 anni di età.
Durante i primi cinque anni di ministero, fu coadiutore a Chatte e poi parroco a Monteynard. Come un autentico pastore, aveva come meta santificarsi e santificare le "sue pecore", seguendo i metodi di un altro santo parroco, il Curato d'Ars, del quale era grande amico: quotidianamente pregava l'Ufficio Divino in chiesa e poi usciva nell'atrio a conversare con i fedeli. Dotato di un forte carisma di attrazione, istruiva e incoraggiava tutti, ottenendo notevoli conversioni.
Tuttavia, la vita di parroco non lo soddisfaceva interamente: desiderava esser religioso. Malgrado le proteste della sua congregazione e le lacrime di sua sorella Mariana, ottenne l'autorizzazione dell'ordinario a lasciare l'incarico ed entrò nel 1839 nel noviziato dei Padri Maristi, a Lione.
I membri di quest'Istituto, fondato tre anni prima da padre Jean Claude Colin, avevano ricevuto la missione di evangelizzare i popoli del Pacifico e, di conseguenza, padre Pietro Giuliano si preparava per esser inviato come apostolo nella lontana Oceania. Altri, tuttavia, erano i disegni a lui riservati: fu nominato direttore spirituale del Collegio Marista di Belley, superiore provinciale, visitatore apostolico e, più tardi, direttore dell'Ordine Terziario di Maria, a Lione.
In questa città, esercitò un intenso apostolato, soprattutto con carcerati, infermi e operai. Affrontò com coraggio i venti del secolo XIX, impregnato di utilitarismo, ispirato da un anticlericalismo ostinato che cercava di relegare in secondo piano o addirittura al disprezzo, la Religione e i valori soprannaturali. Quel giovane sacerdote pieno di zelo per la causa di Dio, notava quanto la società della sua epoca si allontanava da Cristo e dalla Sua Chiesa, ardeva nel desiderio di far qualcosa per cambiare questa situazione.
La grande missione della sua vita
Con tutto ciò, la Provvidenza stava lentamente preparandolo per la realizzazione della grande missione della sua vita. Due insigni grazie lo portarono definitivamente a dedicarvisi.
Portando la custodia col Santissimo Sacramento durante una processione nel 1845, si sentì pervaso da una grande forza e chiese a Dio che gli desse lo zelo apostolico di San Paolo, per diffondere come lui il nome di Gesù Cristo.
Più decisiva, però, fu la grazia ricevuta nel 1851, mentre pregava davanti alla statua della Vergine Santissima, nel santuario mariano di Fourvière. Ad un certo punto, udì con chiarezza in fondo all'anima, la voce della Madonna, che gli esponeva la necessità di avere una congregazione religiosa destinata ad onorare in modo speciale la Sacra Eucaristia, indicando questa devozione come mezzo per risolvere gli intricati problemi che travolgevano il mondo, rinnovare la vita cristiana e promuovere l'autentica formazione di sacerdoti e laici.
Così, chi lo spinse sui sentieri della sua missione eucaristica fu Colei che, più tardi, egli cominciò a venerare sotto il titolo di Madonna del Santissimo Sacramento, modello degli adoratori.
Padre Pietro Giuliano lasciò registrate alcune delle meditazioni che in quest'epoca riempivano la sua anima di apostolo: "Ho riflettuto spesso sui rimedi contro questa indifferenza universale, che si impossessa di tanti cattolici in maniera sbalorditiva, e ne trovo uno soltanto: l'Eucaristia, l'amore a Gesù Eucaristico. La perdita della fede proviene dalla perdita dell'amore".
Qualche tempo dopo aggiunse: "È necessario mettersi immediatamente all'opera, salvare le anime con l'Eucaristia, risvegliare la Francia e l'Europa, sommerse nel sonno dell'indifferenza, perché non conoscono il dono di Dio, Gesù, l'Emanuele dell'Eucaristia. È necessario spargere questa scintilla d'amore nelle anime deboli che si ritengono pietose e non lo sono, perché non hanno fissato il centro delle loro vite in Gesù nel tabernacolo".
"Noi non preghiamo che Gesù Cristo, e Gesù Cristo Sacramentato", diceva, parafrasando la celebre affermazione di San Paolo (cfr. I Cor 1, 23).
Nasce la Congregazione dei Sacramentini
Disposto a "mettersi immediatamente all'opera", espose al Superiore Generale dei Padri Maristi il suo desiderio di fondare una nuova congregazione. Costui esaminò con calma il progetto e lo dispensò dai suoi voti di religioso, dandogli così la piena libertà di agire. Subito dopo, però, credette più opportuno sottoporre il caso all'Arcivescovo di Parigi, Mons. Marie-Dominique-Auguste Sibour.
Padre Pietro Giuliano si presentò, allora, nel Palazzo Arcivescovile, accompagnato dal suo primo discepolo, il Conte Raimondo de Cuers, ex-capitano di fregata, che avrebbe ricevuto più tardi l'ordinazione sacerdotale nella nuova Congregazione. Spiegò a Mons. Sibour il suo progetto di fondare un'istituzione religiosa contemplativa di adoratori del Santissimo Sacramento e allo stesso tempo di vita attiva, con un fronte di apostolato rivolto, soprattutto, alla classe operaia, con lo scopo di incrementare la devozione alla Sacra Eucaristia, preparare adulti alla Prima Comunione e altre attività correlate. L'Arcivescovo si entusiasmò all'idea, dichiarando che questa era l'opera che mancava nell'Arcidiocesi di Parigi. Nacque così la Congregazione del Santissimo Sacramento, il 13 maggio 1856.
Nel suo primo incontro col Beato Pio IX, il 20 dicembre 1858, questi fu ancor più caloroso e categorico dell'Arcivescovo di Parigi: "Sono convinto che la sua opera viene da Dio e la Chiesa ne há bisogno" - affermò. Cinque anni più tardi, nel 1863, lo stesso Pontefice gli inviò un Breve Laudatorio, approvando ufficialmente il nuovo Istituto.
Le sofferenze consolidano l'opera
La comunità iniziale - formata da appena tre membri: padre Pietro Giuliano, padre Cuers e padre Champion - si stabilì in una casa messa a disposizione dallo stesso Mons. Sibour. Nella festa dei Re Magi del 1857, si espose per la prima volta il Santissimo Sacramento nella Cappella. Un anno dopo, si ottenne la seconda casa nei sobborghi di Saint-Jacques, nota col
nome di Cappella dei Miracoli, in ragione di tutte le grazie lì versate nel corso di nove anni.
L'opera si sviluppava con lentezza, affrontando difficoltà di ogni ordine. Il Santissimo Sacramento doveva restare esposto perpetuamente, ma gli adoratori iscritti subito diedero segni di stanchezza, soprattutto di fronte alla difficoltà della veglia notturna quindi si verificarono alcune diserzioni. Lo stesso padre Cuers chiese a Roma la soppressione dei voti per fondare un altro istituto. Non furono neppure risparmiate le sofferenze provocate da calunnie e incomprensioni.
Davanti a tutto ciò, lui diceva com grande spirito soprannaturale: "Ho paura che cessino le sofferenze".7 Così, non fu soltanto il dolore fisico - delle penitenze volontarie e delle infermità - che purificò la sua anima e la sua fondazione, ma anche la sofferenza morale.
Fecondità dell'Adorazione
Nonostante ciò, le vocazioni continuavano ad arrivare, grazie, soprattutto, ai sermoni pieni di entusiasmo eucaristico del fondatore, preparati davanti al tabernacolo. Non invano, affermava padre Eymard, un'ora ai piedi di Gesù Sacramentato vale più che una mattinata intera di studi sui libri.
Come San Paolo, era l'amore di Cristo che lo spingeva a predicare.Ardeva nel suo cuore l'enorme desiderio di incendiare il mondo com il fuoco di Colui che è presente in ogni tabernacolo. Era necessario toglierLo da lì, esporLo, prestarGli adorazione, riconoscendoLo come l'unico capace di sanare tutti i problemi, tanto degli individui che della società.
Nel suo desiderio di portare le anime alla Sacra Eucaristia, fondò anche la Congregazione delle Serve del Santissimo Sacramento, contemplative dedite all'Adorazione Perpetua ed una specie di Ordine Terziario, a cui diede il nome di Aggregazione del Santissimo Sacramento.
Ispiratore dei Congressi Eucaristici
"È necessario far sì che Gesù Eucaristico esca dal Suo eremo affinché Si ponga di nuovo a capo della società cristiana che occorre dirigere e salvare. È necessario construirGli un palazzo, un trono, attorniarLo di una corte di fedeli servitori, di una famiglia di amici, di un popolo di adoratori".8 Ecco la grande missione di San Pietro Giuliano.
I Congressi Eucaristici sorsero come frutto di questo poderoso anelito. Furono una iniziativa pioniera di Emilia Tamisier, una giovane entrata nella Congregazione delle Serve del Santissimo Sacramento e là rimasta per quattro anni, sotto il nome di Suor Emiliana. In seguito, con la benedizione del santo fondatore, uscì dal convento per essere nel mondo una missionaria itinerante dell'Eucaristia.
Così, nel 1881, ispirata dal suo maestro e vincendo numerosi ostacoli, organizzava il primo Congresso Eucaristico della Storia, che si realizzò a Lille, sul tema L'Eucaristia salva il mondo e contò su una speciale benedizione di Papa Leone XIII. Per la sua realizzazione, ricevette l'aiuto dei Padri Sacramentini, di diversi Vescovi e numerose personalità laiche. A partire da quel momento, si moltiplicarono congressi analoghi, non solo regionali, ma anche nazionali e internazionali. Un'istituzione che ha assunto un volto e perdura fino ai nostri giorni.
Il caso di una vita santa
Estenuato dalle sue intense attività, dimagrito e con difficoltà ad alimentarsi, padre Eymard ricevette rigidi ordini medici di riposo. Nella seconda quindicina di luglio del 1868, si diresse a La Mure, dove poteva contare sulle cure della sorella. In viaggio, celebrò la sua ultima Messa a Grenoble, nella cappella consacrata all'Adorazione Perpetua.
Pochi giorni dopo, i medici diagnosticarono una emorragia cerebrale. La sua ultima confessione fu fatta a gesti, poiché non riusciva più a parlare. Il 1º agosto ricevette l'Unzione degli Infermi e padre Chanuet, sacramentino, celebrò la Messa nella sua stessa camera, amministrandogli la Sacra Comunione. Era l'ultima!
- È morto un santo! - esclamavano gli abitanti della piccola città.
Prima del compimento di un anno dalla sua scomparsa, beneficiò con vari miracoli i fedeli che pregavano davanti alla sua tomba.
Quasi cent'anni dopo, il giorno successivo al termine della prima sessione del Concilio Vaticano II, 9 dicembre 1962, Giovanni XXIII lo elevò all'onore degli altari alla presenza di 1.500 padri conciliari. Trascorsi altri trentatre anni, veniva iscritto nel Calendario Romano e presentato alla Chiesa Universale col titolo di "Apostolo dell'Eucaristia".
Venerable Pierre-Julien Eymard
Founder of the Society of the Blessed
Sacrament, and of
the Servants of the Blessed Sacrament, born at La Mure d'Isère, Diocese of Grenoble, France, 4 February, 1811; died there 1
Aug., 1868. From early childhood he gave evidence of great holiness and most tender devotion to
the Blessed Sacrament. In 1829, he entered the novitiate of the Oblates of Mary, but
illness compelled him to return home. At the age of twenty he entered the grand seminary of Grenoble, and was ordained priest 20 July, 1834. He returned to
the Marist novitiate in 1839. In 1845 he was
appointed Provincial of the Oblates of Mary. His entire spiritual life was
centred round the Eucharist. It was the subject of his sermons and exhortations, the object
of his worship and prayers. Those who fell under his spiritual direction were taught by his counsel to
fix their attention on the Blessed Sacrament.
In January of 1851 Père
Eymard made a pilgrimage to the shrine of Our Lady of
Fourvières, and there promised Mary to devoted his life to founding a
congregation of priests whose principal duty should be to honour the Blessed Sacrament. Having obtained the necessary ecclesiastical permission, he procured a
small house in Paris, in which he and a single companion
took up their abode. Here, on 6 Jan., 1857, the Blessed Sacrament was exposed, and the nascent
community of two members commenced the adoration of the Blessed Sacrament as prescribed by their rule.
Their founder received his first encouragement for the work in a laudatory Brief, blessing the work and its author,
and signed by Pius IX, in 1857. Five years after, in
1862, Père Eymard had enough spiritual sons to open a regular novitiate. From this date the congregation
spread rapidly, until now its houses may be found in Rome, Belgium, Holland, Spain, Canada, the United States, and South America. The Servants of
the Blessed Sacrament, a congregation of cloistered women who carry on perpetual
adoration in their convents, were also founded by him in 1858.
The Priests' Eucharistic League and the Archconfraternity of
the Blessed Sacrament are evidences of his zeal among priests and the faithful. Père Eymard's writings have been
collected, and form four volumes: "The Real Presence", which has been
translated into English; Retreat at the Feet of Jesus Eucharistic",
"La Sainte Communion", and "L'Eucharistie et la Perfection
Chrétienne". These writings have received the approbation of the Holy See. The author was declared Venerable,
11 August, 1908, and the process for Père Eymard's beatification is now in progress.
Letellier, Arthur. "Venerable
Pierre-Julien Eymard." The Catholic Encyclopedia. Vol. 5. New York: Robert Appleton Company, 1909. 2 Aug. 2020 <http://www.newadvent.org/cathen/05735b.htm>.
Transcription. This article was
transcribed for New Advent by Michael C. Tinkler.
Ecclesiastical approbation. Nihil
Obstat. May 1, 1909. Remy Lafort, Censor. Imprimatur. +John M. Farley, Archbishop of New York.
Saint Peter Julian Eymund
Also known as
- Peter
Julian Eymard
- Pierre-Julien
Eymard
Profile
Peter grew up in a poor family during
the anti–clerical, anti-Catholic aftermath of
the French Revolution. His first attempt at
the priesthood, against his family’s
wishes, ended when he had to withdraw from seminary due to illness; he never completely
recovered his health. He returned, however, and was ordained on 20 July 1834 in the diocese of Grenoble, France. Joined the Marist
Fathers on 20 August 1839. Friend of Saint John Mary Vianney. Provincial superior of
the Society of Mary in 1845.
Peter had a strong Marian devotion,
and travelled to the
assorted Marian shrines and apparition
sites in France. Organized lay societies under
the direction of the Marists, preached and taught, and worked for
Eucharistic devotion. He felt a call to found a new religious society, and founded
the Congregation of the Blessed Sacrament in 1856, and the lay Servants
of the Blessed Sacrament in 1858. His work encountered a
series of setbacks, including have to close his nascent houses and move twice,
and the houses not being able to support themselves financially. However, his
vision of priests, deacons, sisters, and lay people dedicated to the
spiritual values celebrated in the Mass and prayer before the Blessed
Sacrament anticipated many of the renewals brought about by Vatican
Councils I and II.
Late in life, during a
lengthy retreat in Rome, he became more mystical as he came in
closer communion with the love of Christ. Six volumes of his personal letters,
and nine volumes of his meditations have been printed in English.
Born
- 4 February 1811 at La Mure, France
- 22 June 1922 by Pope Pius XI (decree of heroic virtues)
Le Père Eymard, Bronze,
1863, Musée Rodin
The Holiness of the Church in the Nineteenth Century – Venerable Pierre Julien Eymard
There is a Eucharistic
movement in the Church. The attraction of the Saviour hidden in the tabernacle
appears to grow stronger and to lead mankind to Him as the only true source of
joy and consolation. To promote this Eucharistic movement was the life purpose
of the Venerable Pierre Julien Eymard, founder of the Congregation of the Most
Blessed Sacrament. But before he came to a clear knowledge of this mission and
of the ways and means to make it effective, he had to pass through many trials.
The first lay in the removal of many obstacles which barred his way to the
priesthood.
He was the son of a
blacksmith and was born on 4 February 1811, at La Mure d’Isere, near Grenoble.
Julian imbibed a love of the Holy Eucharist from his mother’s breast, for she
was most devoted to the Blessed Sacrament and paid daily visits to the church
with her children. These must have been happy moments for the little Julien,
who soon manifested a great liking for the church. If he was missing from the
house, they were sure to find him on the steps of the altar. Our Lord in the
tabernacle knew well how to enlighten the innocent heart of the child and to
draw it to Himself. The boy showed a marvelously precocious intelligence of the
truths of Faith. When five years old he asked for Holy Communion and made known
his desire to become a priest. When at the age of nine he wished to prepare for
the feast of the Holy Name of Jesus by confession and was refused by the pastor
and chaplain on the pretext of want of time, he set out indefatigably through
the deep winter snow and confessed in a neighboring parish. At his first Holy
Communion, which he received at the age of twelve, he made a pilgrimage of
seventy miles to the distant shrine of Notre Dame du Laus. Along with his great
love of the Holy Eucharist, the lily of purity bloomed in him with a serene
splendor.
In spite of Julien’s
manifestation of so clear a vocation to the priesthood his father wished to
make a blacksmith of him and would not permit him to study. Some of his
schoolmates who were making their studies taught the blacksmith’s apprentice
the rudiments of Latin on free days. Finally his father’s eyes were opened and
he sent his son, now seventeen years old, to a cleric in Grenoble. In the
following year Eymard entered the novitiate of the Oblates at Marseilles. But
he applied himself with such excessive ardor to the duties of his vocation that
he became ill and after ten months at the novitiate was obliged to return home.
His condition became so serious that he was given the last sacraments. Though all
doubted his recovery, he declared with complete confidence: “I shall become a
priest.” His strength of will won the victory over his illness after two years
of struggle. He then asked admission to the seminary of Grenoble and, although
he had studied but little and his pastor could not give a satisfactory
testimonial of his proficiency, he made a good entrance examination. He
ascribed his unexpected success to the special assistance of the Blessed
Virgin. Three years later, on 20 July 1834, he had the happiness of being
ordained. The daily offering of the Holy Sacrifice now revealed the
extraordinary fervor of his devotion to the Blessed Sacrament. When
circumstances permitted he spent two hours preparing for Mass and after it he
made an equally long thanksgiving. A priest so penetrated with love for the
Eucharist must necessarily have the greatest success in the care of souls. Only
after long refusal did the bishop finally permit Eymard, in 1839, to join the
Marists. “I have given sufficient proof of my high esteem for the Society of
Mary,” he said, “in giving it such a priest.”
Father Eymard rendered
distinguished services to the Order. In 1845 he was provincial of Lyons, then
novice-master and superior of the College of La Seyne-sur-Mer. He made veneration
of the Blessed Sacrament flourish everywhere and with it the religious life of
those under him. But he was to do much more for the promotion of devotion to
the great mystery of love. At the shrine of Fourviere he learned that God
certainly demanded of him the foundation of an Order whose chief aim should be
the veneration of the Most Blessed Sacrament. His biographer tells us of a
thrice-repeated vision of the Blessed Virgin, who encouraged him in the work.
Another time, during the thanksgiving after Mass, he received a special
enlightenment on the same matter. Still he did not act precipitately. Through
the Dominican superior-general, Father Jandel, he informed Pope Pius IX of his
plan and the latter replied with words of praise and encouragement. After further
counsel with men of prudence. Father Eymard believed it his duty to leave the
Congregation of the Marists, hard though he felt it to separate from his
well-beloved brethren, who begged him to remain with them.
But his time of trial
was not yet past. He endeavored to put his plan into effect in Paris. Men
looked upon him as a visionary who had been dismissed from his Congregation.
The first companions he had won to his design deserted him. Nevertheless, he
was able, with the permission of the archbishop, Monsignor Sibour, to establish
a small religious residence in 1857 and in the following year he obtained the
preliminary approbation of the rules he had composed. The principal end of the
Order is to promote the veneration of the Holy Eucharist in one’s self and in
others. With ardent zeal Eymard now proceeded to the accomplishment of his
purpose. Through his endeavors there came into life “The Priests Eucharistic
League” which to-day is spread over the whole world and whose members have
greatly promoted imitation of the boundless love of the hidden Divinity. As a
Eucharistic preacher Eymard journeyed through the provinces of France to bring
the faithful nearer to the central sun of Catholic worship, to warm them in its
rays and to charm them by its beauty. He was an eloquent advocate of frequent
communion, for he rightly saw in it the best protection against sin.
Besides the Society of
Priests of the Most Blessed Sacrament, Eymard also founded a Congregation for
women, the Servants of the Most Blessed Sacrament. Both carry on with great
zeal the work of their venerable founder. He died after a stroke of apoplexy,
on 1 August 1868, at La Mure. When the body was removed to Paris in 1877 it was
found still incorrupt. His life proves what a source of joy and holiness there
is in the Holy Eucharist for us sinful pilgrims on earth who stand so much in
need of encouragement.
– this text is taken from The Holiness of
the Church in the Nineteenth Century: Saintly Men and Women of Our Own Times,
by Father Constantine Kempf, SJ; translated from the German by Father Francis
Breymann, SJ; Impimatur by + Cardinal John Farley, Archbishop of New York, 25
September 1916
Le Père Eymard, Bronze, 1863, Musée Rodin
The Our Father,
paraphrased by Saint Peter Julian Eymund
Our Father Who art in Heaven
In the heaven of the Eucharist, to You Who
are seated on the throne of grace and love, be benediction, and honor, and
power and glory for ever and ever!
Hallowed be Your Name
first in myself, through the spirit of
Your humility, obedience, and charity. May I in all humility and zeal make You
known, loved and adored by all men in the Holy Eucharist.
Thy Kingdom come
Thy Eucharistic kingdom. Rule forever over
us for Your greater glory through the power of Your love, the triumph of Your
virtues and the grace of a Eucharistic vocation in my state as a layman. Grant
me the grace of Your love so that I may be able to effectively extend Your
Eucharistic kingdom everywhere and realize the desire You expressed: ‘I have
come to cast fire on the earth; and what will I, but that it be kindled!’ O
that I might be the incendiaries of this heavenly fire!
Thy Will be done on earth as it is in Heaven
Grant me the grace to find all my joy in
wanting You alone, in desiring You alone and in thinking of You alone. Grant
that by denying myself, I may find light and life in obeying Your good,
acceptable and perfect Will. I will what You will. I will it because You will
it. I will it as You will it. I will it as long as You will it. Keep my
thoughts and desires purely from You, for You and in You.
Give us this day our daily bread
You are our Eucharistic Lord and You alone
will be my food and clothing, my riches and glory, my remedy in illness and my
protection against all evil. You will be all things to me.
And forgive us our trespasses
Forgive me Jesus, for I am sorry for all
my sins just as they stand in Your eyes.
As we forgive those who trespass against us
For anyone who has offended me in any way,
with my whole heart I forgive them and desire for them the gifts of Your love.
And lead us not into temptation but deliver us from
evil
Deliver me Jesus, from the demon of pride,
impurity, discord and complacency. Deliver me from the cares and worries of
life so that with a pure heart and a free mind I may joyfully spend my life and
devote all that I am and all that I have in the service of You my Eucharistic
Lord.
Amen
In You, O Lord Jesus, have I hoped; let me
not be confounded forever. You alone are good. You alone are powerful. You
alone are eternal. To You alone be honor and glory, love and thanksgiving
forever and ever.
SOURCE : https://catholicsaints.info/the-our-father-paraphrased-by-saint-peter-julian-eymund/
The Real Presence – Eucharistic Meditations by Saint Peter Julian Eymard
Chiesa dei Sacramentini, Ponteranica, Bergamo
THE EUCHARISTIC VEIL
Cur faeiem tuam
abscondis?
Why hidest Thou Thy
face? (Job 13:24)
I
Why is our Lord veiled
beneath the Sacred Species in the Most Blessed Sacrament?
It is difficult to get
accustomed to this hidden state of our Lord. We must frequently insist upon
this truth; for we must believe firmly and practically that although Our Lord
Jesus Christ is veiled, He is really and substantially present in the Holy
Eucharist.
But why this silent
presence, this impenetrable veil? We are often tempted to say:
‘Lord, show us Thy face!
Our Lord makes us feel
His power; He draws us to Himself; He keeps us respectful; but we do not see
Him. And it would be so sweet, so good to hear words from our Lord’s lips!
What a consolation for
us were He to show Himself!’ What an assurance of being His friend! For He
would supposedly show Himself only to those He loves.
II
Well, Our Lord is more
lovable when hidden than if He were to show Himself. He is more eloquent when
silent than if He were to speak. And what we look upon as a punishment is an
effect of His love and good ness.
Yes, if He were to show
Himself as He is, we would be unhappy; the contrast of His virtues, of His
glory would humiliate us. We would say: ‘What! A Father so good, with children
so miserable! We would not dare approach Him or show ourselves. Now that we know
only His kindness, we come at least without fear.
And everybody comes to
Him. Let us suppose that our Lord were to manifest Himself to the good only,
for since His Resurrection He cannot reveal Himself to sinners-who would dare
rank himself among the good? Who would not dread coming to church lest Jesus
Christ, on not finding him good enough, would not manifest Himself to him?
People would grow envious of one another. The proud alone would dare think
enough of themselves to come to our Lord.
Whereas under the
present order of things everyone has equal rights and can take it for granted
that he is loved.
III
But perhaps the sight of
our Lord’s glory would convert us?
No, no! We cannot
convert people by dazzling them. The Jews became idolaters at the foot of a
flaming Sinai; the Apostles talked nonsense on Mount Thabor.
We would be either
frightened or e lated by our Lord’s glory, but not converted. The Jewish people
were afraid to come near Moses after his face shone with divine light. ‘No,
Lord, please remain hidden; that is better for us. I can thus draw near to Thee
and at least hope that Thou lovest me since Thou drivest me not away.
But would not the great
power of His words convert us?
The Jews heard our Lord
for three years; were they converted? A mere handful of them. The human words
of our Lord, those that strike the ear, will not convert us; the words of His
grace will. Now, Our Lord in The Blessed Sacrament speaks to our heart, and
that ought to be enough for us, for His words are real.
But if I could at least
experience our Lords love, some of its ardent flames, I would love Him much
more; they would transform my heart and set it ablaze with love!
We mistake feeling for
love.
When we ask our Lord ‘to
make us love Him, we expect Him to make us feel that we love Him.
Things would come to a
sorry pass were He to listen to us. No! Love means sacrifice, the gift of our
will and submission to that of God.
The virtue of strength
is the fruit of Eucharistic contemplation and of Communion,- which is perfect union
with Jesus. The sweetness of it is short-lived; strength alone endures. And
what are we in need of against ourselves and the world if not strength?
Strength brings us peace.
Do you not feel at peace
in the presence of Our Lord? That proves that you love Him. What more do you
want?
When two friends get
together, they spend their time looking at each other and in telling their love
for each other. They are wasting their time; for their affection is not thereby
increased. But separate them for a while; they will think of each other and
recall each other’s face; they long for each other.
The same is true of our
Lord. What did the Apostles do during the three years they lived with Him?
He has hidden Himself in
order to have us ponder over His goodness and His virtues; in order that our
love might become serious, disengaged from the senses, content with the
strength and peace of God.
Let us sum up what we
have said. Our Saviour is really present beneath the veils of the Sacrament,
but He denies us the view of His body so as to have us abide in His love, in
His adorable personality. If He were to show Himself, or even a single ray of’
His glory, one trait of His adorable countenance, we would forget Him and abide
in that manifestation of Himself, But He has told us His body is not our end;
it is hut a step to help us reach first His soul and then His divinity through
His soul. We have His love to guide us thither.
The strength of our love
will bring complete certitude to our faith. The senses having been reduced to
silence, our soul will enter into communion with Jesus Christ; and since Jesus
is happiness, repose, and joy, the more intimately we commune with Him, the
happier we shall be.
THE MYSTERY OF FAITH
Hoc est opus Dei ut
credatis in Eum.
This is the work of God,
that you believe in Him. (John 6:29)
I
Our Lord wants us to
remember all He did for us on earth, and to honour His presence in the Most Blessed
Sacrament by meditating on all the mysteries of His life.
To make the mystery of
the Last Supper more vividly present to us, He was not content with giving us
the Gospel narrative; He left us a living, personal reminder: His very Self,
His adorable Person.
Although our Lord is in
our midst, we cannot see Him, nor can we picture to ourselves the manner of His
presence in the Eucharist.
Our Eucharistic Lord,
however, has frequently appeared. Why did He not permit pictures of these
august apparitions to be preserved?
Ah! Our Lord is well
aware that pictures would only result in drawing us away from the reality of
His actual presence under the sacred veils of the Eucharist.
But if I could see,
would I not have more faith? Do we not love better what we see?
Yes, the senses may
confirm my wavering faith. But our risen Lord does not want our perverted
senses to reach Him; He demands pure faith.
He has not only a body
but a soul as well. He does not want to be loved as bodies are loved; He wants
us to go straight to His Soul with our minds and our hearts, without using our senses
to discover Him.
For that matter,
although our Lord is truly resent in the Blessed Sacrament in body and in soul,
He abides therein after the manner of spirits. Spirits cannot be analysed or
dissected; neither can they be reached with the senses.
II
Besides, why should we
complain? Our Lord has arranged everything harmoniously. The Sacred Species do
not touch Him, nor do they form part of Him. They are however, inseparably
united to the sacramental Christ. They are, as it were, the terms of His presence.
They tell us where He is. They localize Him. Our Lord could have taken a purely
spiritual manner of existence; but then, how could we find Him? Where could we
look for Him?
Let us thank this good
Saviour! He is not hidden, but only veiled. A hidden object practically does
not exist for us; we do not know where it is. But we can possess a veiled
object; we are sure of it even though we do not see it.
Does it not already mean
a great deal to us to know that our friend is at our side, that he is really there?
Well, you can see where our Lord is. Look at the Sacred Host; you are sure He
is there.
III
Our Lord veils Himself
for our good and our advantage, to force us to study His soul, His intentions,
and His virtues in Himself. If we saw Him, we would be satisfied to admire His
appearance, we would have for Him only sentimental love; our Lord wants us to
love Him with a love of sacrifice. It is hard for our Lord thus to veil
Himself. He would prefer to show His divine countenance which drew so many
hearts to Him in His mortal life; but He veils it for our good.
Our mind is thus forced
to study the Eucharist; our faith is spurred on; we acquire a deeper
understanding of Our Lord. Instead of showing Himself to our eyes, He shows
Himself to our soul. Through His own light He notifies us of His presence in
us. He is both the light and the object we must contemplate in that light; He
is the object and the means of our faith.
The clearness of one’s
insight into the Eucharist is proportioned to one’s greater or le sser love and
purity of life. Our Lord said so: ‘He that loveth Me, shall be loved of My
Father: and I will love him, and manifest myself to him.
Our Lord gives to souls
of prayer a deep understanding of Himself; He never deceives them.
He varies His grace of
light. He directs it now to one point of His life, now to another. And since
the Eucharist is the glorification of all the mysteries, Jesus Christ becomes
Himself the object of our meditation, no matter what its topic may be.
IV
How much easier it is,
consequently, to meditate before the Blessed Sacrament than at home!
At home we are in the
presence of the immensity of God; here, we are in the presence of our Lord, Who
is very close to us.
And since the heart
follows the mind, since affection follows knowledge, it becomes easier to love
in the presence of the Most Blessed Sacrament. Love is then actual, since it
has for its object Jesus living before us and renewing all His mysteries in the
Eucharist.
He that meditates on the
mysteries in themselves without giving them life through the Eucharist always
feels that something is missing, and he harbours a regret in spite of himself.
‘Oh, that I had been there! he says to himself.
But in the presence of
the Most Blessed Sacrament, what is there to regret, to desire? All the
mysteries live anew through the Saviour’s presence. Our love actually enjoys
Him. Whether you are thinking of the mortal life of Jesus or of His risen life,
you know that Jesus Christ is there with His body, His soul, and His divinity.
Let us therefore put
these ideas into practice. No matter what mysteries are represented in our
imagination, let us strengthen and quicken the remembrance of them through the
presence of Jesus Christ.
Let us then remember
that our Lord is in the Host in all His different states, and in His entirety.
He who does not realise that lives in darkness; his faith is always weak and
fails to make him happy.
Let our faith be active
and thoughtful; that is what will make us happy. Our Lord wants to bring us
happiness all by Himself. No man can make us happy; even piety cannot do it of
itself. We need a piety that has fed on the Eucharist; for happiness comes only
from the possession of God, and in the Eucharist we own God.
THE LOVE OF JESUS IN THE
EUCHARIST
Nos credidimus caritati quam habet Deus in nobis.
We have believed the
charity, which God hath to us. (1 John 4:16)
We believe in the love
of God for us. That is a profound saying.
Belief in the truth of
the words of God is required of every Christian; but there is another belief,
which is more perfect and is the crown of the first: belief in divine love.
Belief in the divine
truths will be vain if it does not lead to belief in divine love.
What is this love in
which we must believe?
It is the love of Jesus
Christ; the love, which He manifests to us in the Eucharist, a love that is
Himself, a living and infinite love.
They who are satisfied
with believing in the truth of the Eucharist, love not at all, or very little.
But what proofs of His
love does our Lord give us in the Eucharist?
I
First of all we have His
word, His veracity.
Jesus tells us that He
loves us, that He instituted His Sacrament only out of love for us. Therefore,
it is true. We believe an honest man on his word. Why should we not trust our
Lord as much?
When someone wants to
give his friend a proof of his love, he tells him personally that loves him and
he gives him an affectionate handshake.
Well, Our Lord sends
neither angels nor ministers to assure us of His love; He comes in person. Love
will have no gobetween.
And so He perpetuates
Himself only to tell us over and over again: ‘I love you. You see that I love
you!
Our Lord was so afraid
we might forget Him that He took up His abode among us. He made His home with
us so that we might not be able to think of Him without thinking of His love.
By giving Himself thus and insisting on. this gift, He hoped not to be
forgotten. Whoever gives serious thought to the Eucharist, and especially
whoever partakes of it, cannot help feeling that our Lord loves him, He feels
that in Him he has a father. He feels that he is loved as a child and that he
has a right to come to his Father and speak to Him. In church, at the foot of
the tabernacle, he is in his Father’s home; he feels that he is.
Ah! I understand why
people like to live near a church, in the shadow of their Father’s house!
And so, Jesus in the
Most Blessed Sacrament tells us that He loves us; He tells us interiorly and
makes us feel it. Let us believe in His love.
II
Does He love me
personally?
To this there is but one
answer; do we belong to the Christian family? In a family, do not the father
and the mother love each one of their children with an equal love? And if there
were any preferences, would they not be for the weakest and frailest child?
Our Lord’s sentiments
toward us are at least those of a good father; why deny Him this quality?
Besides, see how our
Lord manifests His personal love for each one of us. Every morning He comes to
see each one of His children in particular, to converse with them, to visit
them, to embrace them. Although He has repeated this so many times, He is as
gracious and as loving at His last visit as He was at the first. He is as young
as ever and is not tired of loving us and giving Himself to each one of us.
Does He not give Himself
whole and entire to each one? And if a greater number come to receive Him, does
He divide Himself up? Does He give less to each one?
If the church is full of
adorers, can they not all pray to Jesus and converse with Him?
Is not each one listened
to and his prayer granted as if he were the only one in church?
Such is the personal
love of Jesus for us. Each one may take it all for himself and wrong no one;
the sun gives all its light to each and everyone of us; the ocean belongs whole
and entire to each and every fish. Jesus is greater than us all. He is
inexhaustible.
III
The persistency of the
love of Jesus in the Most Blessed Sacrament is another undeniable proof that He
loves us. An almost incalculable number of Masses are celebrated every day;
they follow one another almost without interruption. But how distressing it is
for an understanding soul to realise that very often no one is present to hear
or assist at these Masses, in which Jesus offers Himself up for us! While Jesus
is crying mercy on this new Calvary, sinners are insulting God and His Christ.
Why then does our Lord
renew His sacrifice so often, since men do not profit by it?
Why does our Lord remain
day and night on so many altars to which no one comes to receive the graces He
is offering so lavishly?
He loves, He hopes, and
He waits!
If He came down on our
altars on certain days only, some sinner, on being moved to repentances might
have to look for Him and, not finding Him, have to wait. Our Lord prefers to
wait himself for the sinner for years rather than keep him waiting one instant;
having to wait would perhaps discourage the sinner in his attempt to break with
the slavery of sin.
Oh! How few reflect that
Jesus loves them that much in The Most Blessed Sacrament!
And yet all these things
are true! We have no faith in the love of Jesus! Would we treat a friend, or
any man at all, as we do Our Lord?
Oratorio di San Pier Giuliano, Vaiano
THE EUCHARIST, THE
CENTRE OF OUR LOVE
Manete in Me.
Abide in Me. (John 15:4)
I
The heart of man needs a
centre of affection and expansion. As a matter of fact, when God created the
first man He said:
‘It is not good for man
to be alone; let Us make him a help like unto himself.
And the Imitation also
says: ‘Without a friend thou canst not well live.
Well, Our Lord in the
Most Blessed Sacrament wants to be the centre of all hearts, and He tells us:
‘Abide in Me . . . Abide in My love.
What does abiding in our
Lord’s love mean? To abide in His love is to make His Eucharistic love the
centre of our life, the only source of our consolation; it is to cast ourselves
into the Heart of Jesus in our afflictions, in our sorrows, in our deceptions,
in the circumstances in which the heart unbosoms itself more spontaneously. He
invites us to do so.
‘Come to Me, all you
that labour and are burdened, and I will refresh you.
To abide in His love is,
in time of joy, to refer our happiness to Him; for delicacy of friendship wants
a friend with whom to share its joys.
To abide in His love is
to make the Eucharist the centre of our desires: ‘Lord, I desire this only if
Thou desirest it. I will do this to please Thee.
To abide in His love is
to delight in surprising Him with some gift, or some little sacrifice.
To abide in His love is
to live by the Eucharist; to guide ourselves in our actions by His thought, and
to make it a point unswervingly to prefer the good service of the Eucharist to
everything else.
Alas! Is Jesus
Eucharistic really our centre?
Perhaps in time of
extraordinary difficulties, or of very fervent prayer, or of urgent need; but
in everyday life, do we think, do we reflect, do we act in Jesus as in our
centre?
II
Why is our Lord not my
centre?
Because He is not yet
the ego of my ego; because I am not completely under His control, under the
inspiration of His will; because I have desires that are vying with the desires
of Jesus within me; because He does not mean everything to me. And yet a child
works for his parents, an angel for his God; I ought therefore to work for my
Master, Jesus Christ.
What am I to do? I must
enter into this centre, abide in it, and act in it, not indeed by the sentiment
of His sweetness, which does not depend on me, but by repeated attempts, by the
homage of every action. Come, () my soul! Leave the world; come but of thyself;
renounce thyself; and go to the God of the Eucharist. He has an abode in which
to receive thee; He longs for thee; He wants to live with thee, to live in
thee. Abide therefore in Jesus present in thy heart, live in thy heart; live in
the goodness of Jesus Eucharistic.
O my soul, study our
Lord in thee, and do nothing but by Him.
Abide in our Lord. Abide
in Him through A sense of devotedness, of holy joy, of readiness to do whatever
He will ask of thee. ‘Abide in the Heart and the peace of Jesus Eucharistic.
III
What impresses me is
that this centre of the Eucharist is hidden, invisible, altogether interior,
and, for all that, most real, living, and sustaining.
Jesus draws the soul
spiritually into the wholly spiritualised state that is His in the Sacrament.
What, in fact, is the
nature of the life of Jesus in the Most Blessed Sacrament? It is entirely
hidden, all interior.
He conceals therein His
power and kindness; He conceals His divine Person.
And all His actions and
virtues take on this simple and hidden character.
He requires silence
around Him. He no longer prays to His Father ‘with a strong cry and tears as in
the Garden of Olives, but through His self-abasement.
All graces come from the
Host. From His Eucharist Jesus sanctifies the world, but in an invisible and
spiritual manner.
He rules the world and
the Church without either moving or speaking.
Such must the kingdom of
Jesus be in me, all interior. I must gather myself up around Jesus: my
faculties, my understanding, and my will; and my senses, as far as possible. I
must live of Jesus and not of myself, in Jesus and not in myself. I must pray
with Him, immolate myself with Him, and be consumed in the same love with Him.
I must become in Him one flame, one heart, one life with Him.
What nourishes this
centre is something similar to God’s call to Abraham: egredere (Go forth out of
thy country); it is the renouncing and abandoning of outside things; the
turning to those within and the losing of oneself in Jesus. This manner of life
is more pleasing to His Heart and gives greater glory to His Father; that is
why our Lord desires it ardently. He tells us: ‘Come out of thyself and follow
Me into solitude where, alone with thee, I will speak to thy heart.
This life in Jesus is
nothing other than the love of predilection, the gift of self, the intensifying
of union with Him; through it we take root, as it were, and prepare the
nourishment, the sap of the tree. Regnum Dei intra vos est.The kingdom of God
is within you.
IV
There is no centre other
than Jesus, and Jesus Eucharistic.
He tells us: ‘Without Me
you can do nothing. He alone gives grace. He reserves to Himself the distribution
of it in order to oblige us to come to Him and ask Him for it.
He wants thus to
establish and foster union with us. He reserves to Himself the right of giving
consolation and peace, so that in sorrows and combats we may have recourse to
Him. He wants to be the heart’s only happiness. He has placed this centre of
repose in none other than himself: Manete in Me. And lest we should ever miss
Him when we come to Him, He remains always at our service, always ready, always
lovable.
He is continually drawing
us to Himself. The life of love is nothing other than this continual attraction
of us to Him. Alas! I am so little established in this centre of love! My
aspirations to Jesus are still so imperfect, so rare, and so interrupted, often
for long hours at a time! And yet Jesus tells us repeatedly: ‘He that eateth My
Flesh, and drinketh My Blood abideth in Me, and I in him.
GOD IS THERE!
Vere Dominus est in loco
isto, et ego nesciebam!
Indeed the Lord is in
this place, and I knew it not! (Genesis 28:16)
I
In order to form a fair
judgment of a family, we must see whether the law of respect is observed. When
you meet with a family in which the children and servants are obedient and
respectful, you can say:
‘Here is a good and
happy family.
The respect and honour
given to parents is the religion of the family, just as respect for the
sovereign or his representatives is the religion of societies
We are not asked to
honour the qualities of the individual, but his authority, which comes from
God.
We owe respect to Our
Lord; that is our first duty. Under pain of failing in our duties towards Our
Lord, we must have for him a spontaneous respect, a respect of instinct that
should require no premeditation.
It must be in the nature
of an impression in us. We must honour our Lord wherever He is; His dignity as
God-Man requires it. In His name every knee bows in heaven, on earth, and in
hell.
In heaven, the angels
prostrate themselves before His Majesty in trembling adoration; the place of
our Lord’s glory is also the place where He receives sovereign respect.
Every creature on earth
has obeyed our Lord. The sea adored Him by becoming solid beneath His feet. The
sun and the heavenly bodies mourned Him; they honoured Him while men were
cursing Him.
And in hell the damned
tremble beneath the justice of the severe Judge of the living and the dead.
II
Respect for the presence
of Our Lord should not have to be reasoned out. When the court or the King is
announced, all stand; it is instinctive.
When the Sovereign goes
by, everyone pays him reverence. A spontaneous movement of respect and
deference greet him everywhere. He who is no longer of that sentiment or who
wishes to destroy it in others is no longer a man.
Catholics have much
reason to blush for theirlack of respect in our Lord’s presence. I am speaking
only of spontaneous respect.
Enter a synagogue; if
you speak or do not behave properly, you are expelled.
Before entering a
mosque, you are requested to take off your shoes. All these infidels have
nothing real in their temples, but we have everything. In spite of that, their
respect far surpasses ours.
Our Lord might very well
say the devil is honoured more than He is. ‘I have brought up children . . .
but they have despised Me.
I ask mothers whether
they would be pleased to be disowned publicly by their children. Why do we do
to our Lord what would offend us so much if it were done to us? Why are we less
sensitive when our Lord’s honour is at stake than when our own petty dignity
is?
Nothing could be more
false. Our dignity, in fact, comes to us from no one but God, by reflection
from Him to us. When, therefore, we allow respect for our Lord to be lost, we
destroy the respect due to our own selves.
Oh! If our Lord were to
punish us for our lack of respect as we deserve!
God had Heliodorus
scourged for profaning His temple; but there is more than the temple here.
Let us, therefore, give
our Lord this first homage of a sentiment of respect as soon as we come into
His presence. We are but wretches if we allow levity or carelessness to precede
this homage.
Yes, our greatest sins
against faith come from our lack of respect.
III
He who believes knows
where he is going when he goes to church: he is going to Our Lord Jesus Christ.
On entering the church, he says to all his occupations, like Saint Bernard:
‘Stay here at the door. I feel the need of seeking comfort and strength from God.
Act in the same manner.
You know how much time you are to spend in church, forget everything else. If
you come to pray, you do not come to transact business. And if you are pestered
with distractions and worries, turn them all out of doors without getting
troubled over them. Persevere in prayer and make acts of reparation and of
respect. Take a better posture, and let Our Lord see that you detest your
distractions. By your respectful attitude, if not by the attention of your
mind, you are still proclaiming His divinity, His presence; were you to do only
that, you would be doing a great deal.
Watch a saint enter a
church. He goes in without concerning himself with those who are already there.
He concentrates on our Lord and forgets everything else. In the presence of the
Pope we hardly give a thought to cardinals and bishops. And in heaven the
saints do not idle away their time honouring one another; to God alone they
give all honour and glory. Let- us imitate them; our Lord is the only one in
church.
Remain quiet for a
moment after you have come into church; silence is the greatest mark of
respect, and the first disposition for prayer is respect. Most of our dryness
and lack of devotion in prayer is due to our lack of respect for Our Lord on
entering the church; to our disrespectful posture.
Let us therefore take
the firm resolution to foster in ourselves this instinctive respect; we do not
have to appeal to reason for that. Must our Lord prove His presence to us every
time we enter the church? Must He always send us an angel to tell us that He is
there?
It certainly would be
most unfortunate if He did, but, alas! quite necessary.
IV
You owe our Lord
exterior respect, which is the prayer of the body. Nothing helps so much the
prayer of the soul. See with what religious care the Church has regulated the
minutest details of exterior worship. It must then be that this prayer gives
great glory to Jesus Christ. He gave us the example of exterior worship by
praying on His knees; tradition tells us He prayed with arms outstretched in
the form of a cross and lifted up to heaven. The Apostles have handed down to
us this manner of praying; the priest uses it during the Holy Sacrifice.
Since our body has
received its life from God and lives on the divine favours that are constantly
showered upon it, does it not owe God something? We must then make it pray by
giving it an attitude full of respect.
Careless postures of the
body unnerve the soul, whereas a crucifying posture strengthens and helps her.
You must not torment yourself by taking too uncomfortable a posture, but let it
be stern enough. Postures that denote too much familiarity are out of place in
the presence of God; they breed contempt. Love Our Lord; be tender and
affectionate towards Him, but never exaggeratingly familiar. Dryness and lack
of devotion in prayer are nearly always the result of disrespect in posture.
When you are travelling
or when you are saying extra prayers at home, you may take a less uncomfortable
posture, but in the presence of Our Lord you must also adore externally with
your senses. Remember how strict God was on this point in the Old Law, and what
a number of preparatory details the Levites had to go through. God wanted to
make them feel their dependence on Him and prepare them to pray well.
Our piety is agonising
because we lack this external respect. I know that we should not tremble with
fear before God, nor be afraid to come into His presence; but, on the other
hand, neither should we seem to be despising Him.
An austere posture helps
us to pray better; we refuse this help in order to satisfy our sensuality. We
imagine we are tired; how often our imagination deceives us! If the Pope were
passing by, our imaginary fatigue would not prevent us from remaining on our
knees. And even supposing that we are really tired, why be so afraid of
suffering, which gives wings to prayer? We should at least have even then a
becoming and grave posture. Let the lay people sit down if they are tired, but
in a becoming manner; they should not slouch in their seats. Let them not take
any position that would tend to weaken the soul’s energy and render it unfit
for prayer. We religious; however, should remain on our knees; that is the
correct posture for an adorer. If we grow tired, we should stand up; that, too,
is a respectful posture. We should never sit down. Let us be soldiers of the
God of the Eucharist. And if our heart is not burning with love, let our body
at least bear witness to our faith and our desire to love and to do things
properly.
Let our body therefore
take the attitude of prayer, of adoration. Let us all form the court of our
King Jesus: Keep the presence of the Master in your thoughts; impress your mind
with the truth of it. Let all your attentions be for our Lord Jesus Christ!
Vere Dominus est in loco isto. Truly, the Lord is here.
– this text has the Imprimi Potest of Alphonsus Pelletier, S.S.S.,
Provincialis; the Nihil Obstat of Arthur J. Scanlan, S.T.D., Censor Librorum;
the Imprimatur of Cardinal Patrick Hayes, Archbishop of New York, New York, 21 May 1938
SOURCE : https://catholicsaints.info/the-real-presence-eucharistic-meditations-by-saint-peter-julian-eymard/
San Pietro Giuliano Eymard Sacerdote e fondatore
- Memoria Facoltativa
La Mure d'Isère, Francia, 4 febbraio
1811 - 1 agosto 1868
Etimologia: Pietro = pietra, sasso squadrato, dal latino
Martirologio Romano: San Pietro Giuliano Eymard, sacerdote, che, dapprima appartenente al clero diocesano e poi membro della Società di Maria, fu insigne cultore del mistero eucaristico e istituì due nuove Congregazioni, l’una maschile e l’altra femminile, per promuovere e diffondere la devozione verso il Santissimo Sacramento. Morì nel villaggio di La Mure presso Grenoble in Francia, dove era nato.
(1 agosto: Nel villaggio di La Mure nella regione dell’Isère in Francia, anniversario della morte di san Pietro Giuliano Eymard, sacerdote, la cui memoria si celebra domani).
Nella chiesa della piccola città francese di La
Mure d'Isère, vicino a Grenoble, un bambino di cinque anni era seduto su una
piccola scala, dietro all'altare, con il corpo inclinato e la fronte quasi
accostata al tabernacolo. Fu lì che lo trovò sua sorella, dopo averlo cercato
afflitta per tutto l'abitato.
- Cosa fai qui? - chiese vedendolo.
- Guarda - rispose con candore -, converso solo con Gesù.
- Ma, perché in questo modo così singolare?!
- Perché così Lo sento meglio!
Ancora non conosceva, questo prematuro devoto del Santissimo Sacramento, la grande missione che la Provvidenza gli aveva riservato e quanto piena di lotte, ma anche di glorie, sarebbe stata la vita che lo aspettava. La sua precoce attrazione per Gesù Eucaristico non ne era che l'incipiente preparazione.
"Ti chiedo la grazia di essere sacerdote"
Figlio di seconde nozze di Giuliano Eymard con Maria Maddalena Pelorse, Pietro venne al mondo il 4 febbraio 1811. La sua famiglia era composta dai genitori e una sorellastra, Mariana, di dodici anni più vecchia; gli altri figli della coppia erano morti in tenera età e uno nell'esercito di Napoleone.
Nella chiesa parrocchiale della città vi era il devoto costume della benedizione con il Santissimo Sacramento, dopo la Messa giornaliera. Sua madre non mancava neppure un giorno, offrendo devotamente il figlio a Gesù. Così, la presenza di Cristo nell'ostensorio e nel tabernacolo gli fu familiare fin da piccolo.
Suo padre si era stabilito a La Mure d'Isère, dove aveva fondato una piccola industria di olio di noci. Il giovane Pietro lo aiutava, consegnando ai clienti il prodotto, ma si sentiva così attratto da Gesù nel tabernacolo che, passando per la chiesa, andava sempre a farGli una visita. Quando la sorella tornava dal Sacro Banchetto, cercava di starle molto vicino, per sentire la presenza eucaristica nella sua anima.
A dodici anni, finalmente arrivò il momento tanto atteso della sua Prima Comunione. Quante grazie ricevette quel giorno! Una fu quella di sentire nella sua anima il richiamo al sacerdozio, ma quando parlò al padre del suo determinato desiderio di seguire questa vocazione, ricevette come risposta un secco diniego. La madre, dal canto suo, stava in silenzio e pregava, senza perdere la speranza di vedere suo figlio presso l'altare.
Intelligente e di carattere risoluto, il giovane Pietro continuò ad aiutare il padre nell'industria familiare, ma si mise a studiare latino, di nascosto. A sedici anni, ottenne da lui licenza per proseguire questi studi, prima a La Mure e poi a Grenoble. Fu qui che ricevette la notizia dell'improvvisa scomparsa della madre. In lacrime, si mise ai piedi di una statua della Madonna, supplicandoLa: "Per favore, a partire da questo momento sii Tu la mia única Madre! Ma innanzitutto, Ti chiedo la grazia di arrivare un giorno ad essere sacerdote". Questo amore alla Santissima Vergine non fece altro che aumentare fino alla fine della sua vita.
Fu soltanto dopo aver compiuto i diciott'anni, non senza molte difficoltà, pur contando sull'aiuto di padre Giuseppe Guibert - all'epoca giovane sacerdote dei Missionari Oblati di Maria Immacolata e più tardi Cardinale e Arcivescovo di Parigi -, che riuscì a convincere il padre a permettere il suo ingresso nel noviziato di questa Congregazione, a Marsiglia. Per la prima volta faceva dei passi decisi verso il compimento della sua vocazione.
Parroco e religioso
Quando tutto pareva condurlo alla realizzazione della grande aspirazione della sua vita, una grave infermità lo obbligò a tornare a casa, in punto di morte. Quando gli fu portato il Viatico, chiese a Gesù Sacramentato che gli concedesse la grazia di recuperare la salute per poter esser sacerdote e celebrare per lo meno una Messa.
La sua preghiera fu esaudita. Guarì ed entrò nel Seminario Maggiore di Grenoble, presentato al rettore dallo stesso fondatore degli Oblati di Maria, Sant'Eugenio di Mazenod, all'epoca Vescovo di Marsiglia. Il 20 luglio 1834, festa di Sant'Elia, riceveva l'ordinazione sacerdotale, a 23 anni di età.
Durante i primi cinque anni di ministero, fu coadiutore a Chatte e poi parroco a Monteynard. Come un autentico pastore, aveva come meta santificarsi e santificare le "sue pecore", seguendo i metodi di un altro santo parroco, il Curato d'Ars, del quale era grande amico: quotidianamente pregava l'Ufficio Divino in chiesa e poi usciva nell'atrio a conversare con i fedeli. Dotato di un forte carisma di attrazione, istruiva e incoraggiava tutti, ottenendo notevoli conversioni.
Tuttavia, la vita di parroco non lo soddisfaceva interamente: desiderava esser religioso. Malgrado le proteste della sua congregazione e le lacrime di sua sorella Mariana, ottenne l'autorizzazione dell'ordinario a lasciare l'incarico ed entrò nel 1839 nel noviziato dei Padri Maristi, a Lione.
I membri di quest'Istituto, fondato tre anni prima da padre Jean Claude Colin, avevano ricevuto la missione di evangelizzare i popoli del Pacifico e, di conseguenza, padre Pietro Giuliano si preparava per esser inviato come apostolo nella lontana Oceania. Altri, tuttavia, erano i disegni a lui riservati: fu nominato direttore spirituale del Collegio Marista di Belley, superiore provinciale, visitatore apostolico e, più tardi, direttore dell'Ordine Terziario di Maria, a Lione.
In questa città, esercitò un intenso apostolato, soprattutto con carcerati, infermi e operai. Affrontò com coraggio i venti del secolo XIX, impregnato di utilitarismo, ispirato da un anticlericalismo ostinato che cercava di relegare in secondo piano o addirittura al disprezzo, la Religione e i valori soprannaturali. Quel giovane sacerdote pieno di zelo per la causa di Dio, notava quanto la società della sua epoca si allontanava da Cristo e dalla Sua Chiesa, ardeva nel desiderio di far qualcosa per cambiare questa situazione.
La grande missione della sua vita
Con tutto ciò, la Provvidenza stava lentamente preparandolo per la realizzazione della grande missione della sua vita. Due insigni grazie lo portarono definitivamente a dedicarvisi.
Portando la custodia col Santissimo Sacramento durante una processione nel 1845, si sentì pervaso da una grande forza e chiese a Dio che gli desse lo zelo apostolico di San Paolo, per diffondere come lui il nome di Gesù Cristo.
Più decisiva, però, fu la grazia ricevuta nel 1851, mentre pregava davanti alla statua della Vergine Santissima, nel santuario mariano di Fourvière. Ad un certo punto, udì con chiarezza in fondo all'anima, la voce della Madonna, che gli esponeva la necessità di avere una congregazione religiosa destinata ad onorare in modo speciale la Sacra Eucaristia, indicando questa devozione come mezzo per risolvere gli intricati problemi che travolgevano il mondo, rinnovare la vita cristiana e promuovere l'autentica formazione di sacerdoti e laici.
Così, chi lo spinse sui sentieri della sua missione eucaristica fu Colei che, più tardi, egli cominciò a venerare sotto il titolo di Madonna del Santissimo Sacramento, modello degli adoratori.
Padre Pietro Giuliano lasciò registrate alcune delle meditazioni che in quest'epoca riempivano la sua anima di apostolo: "Ho riflettuto spesso sui rimedi contro questa indifferenza universale, che si impossessa di tanti cattolici in maniera sbalorditiva, e ne trovo uno soltanto: l'Eucaristia, l'amore a Gesù Eucaristico. La perdita della fede proviene dalla perdita dell'amore".
Qualche tempo dopo aggiunse: "È necessario mettersi immediatamente all'opera, salvare le anime con l'Eucaristia, risvegliare la Francia e l'Europa, sommerse nel sonno dell'indifferenza, perché non conoscono il dono di Dio, Gesù, l'Emanuele dell'Eucaristia. È necessario spargere questa scintilla d'amore nelle anime deboli che si ritengono pietose e non lo sono, perché non hanno fissato il centro delle loro vite in Gesù nel tabernacolo".
"Noi non preghiamo che Gesù Cristo, e Gesù Cristo Sacramentato", diceva, parafrasando la celebre affermazione di San Paolo (cfr. I Cor 1, 23).
Nasce la Congregazione dei Sacramentini
Disposto a "mettersi immediatamente all'opera", espose al Superiore Generale dei Padri Maristi il suo desiderio di fondare una nuova congregazione. Costui esaminò con calma il progetto e lo dispensò dai suoi voti di religioso, dandogli così la piena libertà di agire. Subito dopo, però, credette più opportuno sottoporre il caso all'Arcivescovo di Parigi, Mons. Marie-Dominique-Auguste Sibour.
Padre Pietro Giuliano si presentò, allora, nel Palazzo Arcivescovile, accompagnato dal suo primo discepolo, il Conte Raimondo de Cuers, ex-capitano di fregata, che avrebbe ricevuto più tardi l'ordinazione sacerdotale nella nuova Congregazione. Spiegò a Mons. Sibour il suo progetto di fondare un'istituzione religiosa contemplativa di adoratori del Santissimo Sacramento e allo stesso tempo di vita attiva, con un fronte di apostolato rivolto, soprattutto, alla classe operaia, con lo scopo di incrementare la devozione alla Sacra Eucaristia, preparare adulti alla Prima Comunione e altre attività correlate. L'Arcivescovo si entusiasmò all'idea, dichiarando che questa era l'opera che mancava nell'Arcidiocesi di Parigi. Nacque così la Congregazione del Santissimo Sacramento, il 13 maggio 1856.
Nel suo primo incontro col Beato Pio IX, il 20 dicembre 1858, questi fu ancor più caloroso e categorico dell'Arcivescovo di Parigi: "Sono convinto che la sua opera viene da Dio e la Chiesa ne há bisogno" - affermò. Cinque anni più tardi, nel 1863, lo stesso Pontefice gli inviò un Breve Laudatorio, approvando ufficialmente il nuovo Istituto.
Le sofferenze consolidano l'opera
La comunità iniziale - formata da appena tre membri: padre Pietro Giuliano, padre Cuers e padre Champion - si stabilì in una casa messa a disposizione dallo stesso Mons. Sibour. Nella festa dei Re Magi del 1857, si espose per la prima volta il Santissimo Sacramento nella Cappella. Un anno dopo, si ottenne la seconda casa nei sobborghi di Saint-Jacques, nota col
nome di Cappella dei Miracoli, in ragione di tutte le grazie lì versate nel corso di nove anni.
L'opera si sviluppava con lentezza, affrontando difficoltà di ogni ordine. Il Santissimo Sacramento doveva restare esposto perpetuamente, ma gli adoratori iscritti subito diedero segni di stanchezza, soprattutto di fronte alla difficoltà della veglia notturna quindi si verificarono alcune diserzioni. Lo stesso padre Cuers chiese a Roma la soppressione dei voti per fondare un altro istituto. Non furono neppure risparmiate le sofferenze provocate da calunnie e incomprensioni.
Davanti a tutto ciò, lui diceva com grande spirito soprannaturale: "Ho paura che cessino le sofferenze".7 Così, non fu soltanto il dolore fisico - delle penitenze volontarie e delle infermità - che purificò la sua anima e la sua fondazione, ma anche la sofferenza morale.
Fecondità dell'Adorazione
Nonostante ciò, le vocazioni continuavano ad arrivare, grazie, soprattutto, ai sermoni pieni di entusiasmo eucaristico del fondatore, preparati davanti al tabernacolo. Non invano, affermava padre Eymard, un'ora ai piedi di Gesù Sacramentato vale più che una mattinata intera di studi sui libri.
Come San Paolo, era l'amore di Cristo che lo spingeva a predicare.Ardeva nel suo cuore l'enorme desiderio di incendiare il mondo com il fuoco di Colui che è presente in ogni tabernacolo. Era necessario toglierLo da lì, esporLo, prestarGli adorazione, riconoscendoLo come l'unico capace di sanare tutti i problemi, tanto degli individui che della società.
Nel suo desiderio di portare le anime alla Sacra Eucaristia, fondò anche la Congregazione delle Serve del Santissimo Sacramento, contemplative dedite all'Adorazione Perpetua ed una specie di Ordine Terziario, a cui diede il nome di Aggregazione del Santissimo Sacramento.
Ispiratore dei Congressi Eucaristici
"È necessario far sì che Gesù Eucaristico esca dal Suo eremo affinché Si ponga di nuovo a capo della società cristiana che occorre dirigere e salvare. È necessario construirGli un palazzo, un trono, attorniarLo di una corte di fedeli servitori, di una famiglia di amici, di un popolo di adoratori".8 Ecco la grande missione di San Pietro Giuliano.
I Congressi Eucaristici sorsero come frutto di questo poderoso anelito. Furono una iniziativa pioniera di Emilia Tamisier, una giovane entrata nella Congregazione delle Serve del Santissimo Sacramento e là rimasta per quattro anni, sotto il nome di Suor Emiliana. In seguito, con la benedizione del santo fondatore, uscì dal convento per essere nel mondo una missionaria itinerante dell'Eucaristia.
Così, nel 1881, ispirata dal suo maestro e vincendo numerosi ostacoli, organizzava il primo Congresso Eucaristico della Storia, che si realizzò a Lille, sul tema L'Eucaristia salva il mondo e contò su una speciale benedizione di Papa Leone XIII. Per la sua realizzazione, ricevette l'aiuto dei Padri Sacramentini, di diversi Vescovi e numerose personalità laiche. A partire da quel momento, si moltiplicarono congressi analoghi, non solo regionali, ma anche nazionali e internazionali. Un'istituzione che ha assunto un volto e perdura fino ai nostri giorni.
Il caso di una vita santa
Estenuato dalle sue intense attività, dimagrito e con difficoltà ad alimentarsi, padre Eymard ricevette rigidi ordini medici di riposo. Nella seconda quindicina di luglio del 1868, si diresse a La Mure, dove poteva contare sulle cure della sorella. In viaggio, celebrò la sua ultima Messa a Grenoble, nella cappella consacrata all'Adorazione Perpetua.
Pochi giorni dopo, i medici diagnosticarono una emorragia cerebrale. La sua ultima confessione fu fatta a gesti, poiché non riusciva più a parlare. Il 1º agosto ricevette l'Unzione degli Infermi e padre Chanuet, sacramentino, celebrò la Messa nella sua stessa camera, amministrandogli la Sacra Comunione. Era l'ultima!
- È morto un santo! - esclamavano gli abitanti della piccola città.
Prima del compimento di un anno dalla sua scomparsa, beneficiò con vari miracoli i fedeli che pregavano davanti alla sua tomba.
Quasi cent'anni dopo, il giorno successivo al termine della prima sessione del Concilio Vaticano II, 9 dicembre 1962, Giovanni XXIII lo elevò all'onore degli altari alla presenza di 1.500 padri conciliari. Trascorsi altri trentatre anni, veniva iscritto nel Calendario Romano e presentato alla Chiesa Universale col titolo di "Apostolo dell'Eucaristia".
Fonte : www.it.arautos.org
Voir aussi : http://www.clairval.com/lettres/fr/2004/01/13/6140104.htm
http://voiemystique.free.fr/pierre_julien_eymard.htm
http://hodiemecum.hautetfort.com/archive/2007/08/03/3-aout-saint-pierre-julien-eymard-confesseur-fondateur-des-p.html