Gregory
of Nyssa by Theophan the Greek, in Anapausas Meteora, Greece - https://days.pravoslavie.ru/Images/ii541&1744.htm
Saint Grégoire de Nysse
Évêque de
Nysse (+ 394)
L'Église accueille dans
ses martyrologes (livre des témoins, en grec "marturos") et dans ses
synaxaires (en grec "sunaxis" assemblée autour d'une personne) sa
grand-mère, ses deux parents et cinq de ses frères et sœurs. Pourtant, il ne
commençait pas dans cette voie. C'est un intellectuel passionné de rhétorique
qui enseigne la philosophie. Son épouse l'adore et c'est réciproque. Quand son
grand frère, saint
Basile de Césarée, le consacre évêque de Nysse, une petite bourgade rurale
de Cappadoce, cet intellectuel le ressent comme un exil, mais il l'accepte par
devoir dans un monde si peu chrétien. Il se heurte à l'empereur qui soutient
l'arianisme et qui l'exile. Il reviendra dans son diocèse à la mort de Valens
et se fait le champion de la foi en la Trinité. Il sera l'un des principaux
artisans de la victoire de l'orthodoxie au concile de Constantinople en 381.
Saint Grégoire de Nysse est sans aucun doute l'un des plus grands théologiens
spéculatifs, d'une ouverture d'esprit rarement égalée. Ce maître de la
théologie contemplative par ses grands traités spirituels, est en même temps un
pasteur et un catéchète soucieux de se faire comprendre par tous.
À Nysse en Cappadoce, peu
avant 400, saint Grégoire, évêque, frère de saint Basile le Grand, remarquable
par sa vie et sa doctrine. Il fut exilé hors de sa ville sous l’empereur arien
Valens pour avoir confessé la foi orthodoxe.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/5103/Saint-Gregoire-de-Nysse.html
Je suis la lumière du
monde
Notre libre arbitre est
tel qu’il est en son pouvoir de prendre la forme de ce qu’il veut. Aussi le
Verbe dit-il, avec raison, à l’Épouse qui est devenue belle : « En
repoussant toute participation avec le mal, tu t’es approchée de moi, et, en te
rendant proche de la beauté archétype, tu es devenue belle toi-même, transformée
comme un miroir en mon image. » Car la nature humaine, métamorphosée selon
les reflets de ses choix, ressemble vraiment à un miroir. Tournée vers de l’or,
elle paraît être de l’or et présente l’éclat de cette matière à travers le
reflet ; ou bien, si elle réfléchit quelque objet vil, elle porte, à cause
de la ressemblance, l’empreinte de cette laideur, reproduisant dans sa propre
forme les traits d’une grenouille, d’un crapaud, d’une scolopendre ou de
quelque autre vision déplaisante, selon celui d’entre eux auquel elle fait
face. Lors donc que l’âme, purifiée par le Verbe, a laissé le mal derrière
elle, elle reçoit en elle-même le disque du soleil et brille de la lumière que
l’on voit en elle. C’est pourquoi le Verbe lui dit : « Tu es déjà
devenue belle en t’approchant de ma lumière, car cette approche a attiré en toi
la participation à la beauté. »
St Grégoire de Nysse
Frère de Basile de
Césarée, saint Grégoire († 394) fut évêque de Nysse en Cappadoce. / Homélies
sur le Cantique des cantiques, IV, 2, trad. M. Canévet, Paris, Cerf, 2021,
Sources Chrétiennes 613, p. 275-277.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/lundi-4-avril/meditation-de-ce-jour-1/
Dieu pour seule tunique
J’ai ôté ma
tunique : devrais-je la remettre ? dit l’Épouse. J’ai lavé
mes pieds : devrais-je les salir ? (Ct 5, 3). Elle a
parfaitement obéi à celui qui l’invitait à devenir sa sœur, sa toute proche, sa
colombe, sa parfaite, afin que, par là, la Vérité pût s’établir à demeure dans
son âme. Car elle a fait cela même qu’elle entendait, en dépouillant
cette tunique de peau qu’elle avait revêtue après le péché (Gn
3, 21) et en lavant ses pieds de l’élément terreux dont ils avaient été
enveloppés lorsqu’elle avait quitté le séjour du paradis pour revenir sur la
terre et lorsqu’elle avait entendu la parole : « Tu es terre et
tu retourneras à la terre » (Gn 3, 19). Par là, elle a ouvert au
Verbe l’entrée de son âme, en écartant le voile couvrant son cœur, c’est-à-dire
la chair. Et, du fait que le Verbe entre, l’âme fait de lui son vêtement.
Quant à l’engagement de
l’Épouse de ne plus reprendre la tunique enlevée, mais de se contenter,
conformément à la loi donnée aux disciples, de la seule tunique qu’elle a
revêtue lorsqu’elle a été renouvelée par la naissance d’en haut (cf. Jn 3,
3.7), il réalise la parole du Seigneur ordonnant à ceux qui ont été une fois
ornés du vêtement divin de ne plus revêtir la tunique du péché par-dessus et de
ne pas avoir de la sorte deux tuniques (cf. Mc 6, 9), mais de n’avoir que
la nouvelle seule, afin qu’il n’y ait pas sur la même personne deux tuniques
incompatibles entre elles.
St Grégoire de Nysse
Frère de Basile de
Césarée, saint Grégoire († 394) fut évêque de Nysse en Cappadoce. / Homélie
11 sur le Cantique des Cantiques, 5, trad. A. Rousseau, Bruxelles, Lessius, Les
Pères dans la foi 49-50, 2008, p. 240-241.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/dimanche-11-juillet/meditation-de-ce-jour-1/
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 29 août 2007
Saint Grégoire de Nysse
Chers frères et sœurs!
Dans les dernières
catéchèses, j'ai parlé de deux grands docteurs de l'Eglise du IV siècle, Basile
et Grégoire de Nazianze, Evêque de Cappadoce, dans l'actuelle Turquie.
Aujourd'hui, nous en ajoutons un troisième, le frère de Basile, saint Grégoire
de Nysse, qui s'est révélé un homme au caractère réfléchi, avec de grandes
capacités de méditation, et d'une vive intelligence, ouverte à la culture de
son temps. Il s'est ainsi révélé comme un penseur original et profond dans
l'histoire du christianisme.
Il naquit autour de 335;
sa formation chrétienne fut suivie en particulier par son frère Basile - qu'il
définit comme "père et maître" (Ep 13, 4: SC 363, 198) - et par
sa sœur Macrine. Il suivit ses études en appréciant particulièrement la
philosophie et la rhétorique. Dans un premier temps, il se consacra à
l'enseignement et se maria. Ensuite, il se consacra lui aussi entièrement,
comme son frère et sa sœur, à la vie ascétique. Plus tard, il fut élu Evêque de
Nysse, et se démontra un pasteur zélé, ce qui lui valut l'estime de la
communauté. Accusé de malversations financières par ses adversaires hérétiques,
il dut abandonner le siège épiscopal pendant une brève période, mais il y
revint ensuite triomphalement (cf. Ep. 6: SC 363, 164-170), et il
continua à se consacrer à la lutte pour défendre la vraie foi.
En particulier après la
mort de Basile, recueillant presque son héritage spirituel, il coopéra au
triomphe de l'orthodoxie. Il participa à divers synodes; il chercha à résoudre
les conflits entre les Eglises; il participa activement à la réorganisation
ecclésiastique et, en tant que "pilier de l'orthodoxie", il fut l'un
des acteurs du Concile de Constantinople de 381, qui définit la divinité de
l'Esprit Saint. Il reçut diverses charges officielles de la part de l'empereur
Théodose, il prononça d'importants discours et homélies funèbres, il se
consacra à la rédaction de diverses œuvres théologiques. En 394, il participa
encore à un synode qui se déroula à Constantinople. On ne connaît pas la date
de sa mort.
Grégoire explique avec
clarté la finalité de ses études, le but suprême auquel il aspire dans son
travail de théologien: ne pas employer sa vie en choses vaines, mais
trouver la lumière qui permet de discerner ce qui est vraiment utile (cf. In
Ecclesiasten hom. 1: SC 416, 106-146). Il trouva ce bien suprême dans le
christianisme, grâce auquel est possible "l'imitation de la nature
divine" (De professione christiana: PG 46, 244C). Avec sa vive
intelligence et ses vastes connaissances philosophiques et théologiques, il
défendit la foi chrétienne contre les hérétiques, qui niaient la divinité du
Fils et de l'Esprit Saint (comme Eunomios et les Macédoniens), ou mettaient en
doute la parfaite humanité du Christ (comme Apollinaire). Il commenta
l'Ecriture Sainte, s'arrêtant sur la création de l'homme. Cela était pour lui
un thème central: la création. Il voyait dans la créature le reflet du
Créateur et trouvait là le chemin vers Dieu. Mais il écrivit également un livre
important sur la vie de Moïse, qu'il présente comme un homme en marche vers
Dieu: cette montée vers le Mont Sinaï devient pour lui une image de notre
ascension dans la vie humaine, vers la vraie vie, vers la rencontre avec Dieu.
Il a interprété également la prière du Seigneur, le Notre-Père, et les
Béatitudes. Dans son "Grand discours catéchétique" (Oratio
catechetica magna) - il exposa les lignes fondamentales de la théologie, non
pas pour une théologie académique refermée sur elle-même, mais pour offrir aux catéchistes
un système de référence dont tenir compte dans leurs instructions, comme un
cadre dans lequel s'inscrit ensuite l'interprétation théologique de la foi.
En outre, Grégoire est
célèbre pour sa doctrine spirituelle. Toute sa théologie n'était pas une
réflexion académique, mais l'expression d'une vie spirituelle, d'une vie de foi
vécue. En tant que grand "père de la mystique", il exposa dans divers
traités - comme le De professione christiana et le De perfectione christiana -
le chemin que les chrétiens doivent entreprendre pour atteindre la vraie vie,
la perfection. Il exalta la virginité consacrée (De virginitate), et en proposa
un modèle éminent dans la vie de sa sœur Macrine, qui est toujours restée pour
lui un guide, un exemple (cf. Vita Macrinae). Il tint divers discours et
homélies, et écrivit de nombreuses lettres. En commentant la création de
l'homme, Grégoire souligne que Dieu, "le meilleur des artistes, forge
notre nature de manière à la rendre adaptée au service de la royauté. A travers
la supériorité établie de l'âme, et au moyen de la conformation même du corps,
il dispose les choses de manière à ce que l'homme soit réellement adapté au
pouvoir royal" (De hominis opificio 4: PG 44, 136B). Mais nous
voyons que l'homme, pris dans les mailles des péchés, abuse souvent de la
création et n'exerce pas une véritable royauté. C'est pourquoi, afin d'exercer
une véritable responsabilité envers les créatures, il doit être pénétré par
Dieu et vivre dans sa lumière. En effet, l'homme est un reflet de cette beauté
originelle qui est Dieu: "Tout ce que Dieu créa était
excellent", écrit le saint Evêque. Et il ajoute: "Le récit de
la création en témoigne (cf. Gn 1, 31). Parmi les choses excellentes
se trouvait aussi l'homme, orné d'une beauté largement
supérieure à toutes les belles choses. En effet, quelle chose pouvait être
aussi belle que celui qui est semblable à la beauté pure et incorruptible?...
Reflet et image de la vie éternelle, il était véritablement beau, et même très
beau, comme le signe rayonnant de la vie sur son visage" (Homilia in
Canticum 12: PG 44, 1020C).
L'homme a été honoré par
Dieu et placé au dessus de toute autre créature: "Le ciel n'a pas
été fait à l'image de Dieu, ni la lune, ni le soleil, ni la beauté des étoiles,
ni aucune des choses qui apparaissent dans la création. Seule toi (anima umana)
tu as été rendue l'image de la nature qui domine toute intelligence,
ressemblance de la beauté incorruptible, empreinte de la vraie divinité,
réceptacle de la vie bienheureuse, image de la véritable lumière; et lorsque tu
la regardes, tu deviens ce qu'Il est, car à travers le rayon reflété provenant
de ta pureté, tu imites Celui qui brille en toi. Aucune des choses qui existe
n'est grande au point de pouvoir être comparée à ta grandeur" (Homilia in
Canticum 2: PG 44, 805D). Méditons cet éloge de l'homme. Voyons également
à quel point l'homme est dégradé par le péché. Et cherchons à revenir à la
grandeur originelle: ce n'est que si Dieu est présent que l'homme arrive
à sa véritable grandeur.
L'homme reconnaît donc en
lui-même le reflet de la lumière divine: en purifiant son cœur, il
redevient comme il était au début, une image limpide de Dieu, Beauté exemplaire
(cf. Oratio catechetica 6: SC 453, 174). Ainsi, l'homme, en se purifiant,
peut voir Dieu, comme les cœurs purs (cf. Mt 5, 8): "Si, avec un
style de vie diligent et attentif, tu effaces les choses laides qui se sont déposées
sur ton cœur, alors resplendira en toi la beauté divine... En te contemplant
toi-même, tu verras en toi celui qui est le désir de ton cœur et tu seras
bienheureux" (De beatitudinibus, 6: PG 44, 1272AB). Il faut donc
laver les choses laides qui se sont déposées sur notre cœur et retrouver en
nous-même la lumière de Dieu.
L'homme a donc comme
objectif la contemplation de Dieu. Ce n'est qu'en celle-ci qu'il peut trouver
sa réalisation. Pour anticiper, dans une certaine mesure, cet objectif déjà au
cours de cette vie, il doit progresser sans cesse vers une vie spirituelle, une
vie de dialogue avec Dieu. En d'autres termes - et telle est la leçon la plus
importante que saint Grégoire de Nysse nous transmet -, la pleine
réalisation de l'homme consiste dans la sainteté, dans une vie vécue dans la
rencontre aec Dieu, qui devient ainsi lumineuse également pour les autres, et
pour le monde.
* * *
Je souhaite la bienvenue
aux pèlerins de langue française, et je salue particulièrement les membres du
groupe œcuménique, catholique et orthodoxe, venus d’Athènes, ainsi que les
jeunes de Tarse-Mersin, en Turquie. A la suite de saint Grégoire, je vous invite
tous à vous faire serviteurs de ce qu’il y a de beau et de noble dans le cœur
de l’homme, pour qu’il puisse contempler Dieu. Avec ma Bénédiction apostolique.
Appel du Pape
Ces jours derniers,
plusieurs régions géographiques ont été dévastées par de graves
catastrophes: je fais référence aux inondations dans certains pays orientaux,
ainsi qu'aux incendies dévastateurs en Grèce, en Italie et dans d'autres pays
européens. Devant des urgences aussi dramatiques, qui ont causé de nombreuses
victimes et d'importants dégâts matériels, on ne peut qu'être préoccupés par le
comportement irresponsable d'individus qui mettent en péril la sécurité des
personnes et détruisent le patrimoine de l'environnement, bien précieux de
l'humanité tout entière. Je m'unis à ceux qui, à juste titre, condamnent ces
actions criminelles et j'invite chacun à prier pour les victimes de ces
tragédies.
© Copyright 2007 -
Libreria Editrice Vaticana
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 5 septembre 2007
Saint Grégoire de Nysse
Chers frères et sœurs!
Je vous propose quelques
aspects de la doctrine de saint Grégoire de Nysse, dont nous avons déjà parlé
mercredi dernier. En premier lieu, Grégoire de Nysse manifesta une conception
très élevée de la dignité de l'homme. Le but de l'homme, dit le saint Evêque,
est celui de devenir semblable à Dieu, et il atteint ce but avant tout à
travers l'amour, la connaissance et la pratique des vertus, "rayons
lumineux qui descendent de la nature divine" (De Beatitudinibus 6:
PG 44, 1272 C), dans un mouvement perpétuel d'adhésion au bien, comme le
coureur qui est tendu en avant. Grégoire utilise, à ce propos, une image
efficace, déjà présente dans la Lettre de Paul aux Philippiens:
épek-teinómenos (3, 13), c'est-à-dire "lancé vers l'avant", vers ce
qui est plus grand, vers la vérité et l'amour. Cette expression appropriée
indique une réalité profonde: la perfection, que nous voulons trouver
n'est pas une chose acquise pour toujours; la perfection est le fait de rester
en chemin, c'est une disposition permanente à aller de l'avant, car l'on
n'atteint jamais la pleine ressemblance avec Dieu; nous sommes toujours en
chemin (cf. Homilia in Canticum 12: PG 44, 1025d). L'histoire de chaque
âme est celle d'un amour à chaque fois comblé et, dans le même temps, ouvert
sur de nouveaux horizons, car Dieu étend sans cesse les possibilités de l'âme,
pour la rendre capable de biens toujours plus grands. Dieu lui-même, qui a
déposé en nous des germes de bien, et dont part toute initiative de sainteté,
"modèle le bloc... En limant et en nettoyant notre esprit, il forme en
nous le Christ" (In Psalmos 2, 11: PG 44, 544B).
Grégoire se soucie de
préciser: "Ce n'est pas, en effet, notre œuvre, et ce n'est pas non
plus la victoire d'une force humaine que de devenir semblables à la divinité,
mais c'est le résultat de la munificence de Dieu, qui dès sa première origine a
fait grâce à notre nature de la ressemblance avec Lui" (De virginitate 12,
2: SC 119, 408-410). Donc, pour l'âme, "il ne s'agit pas de
connaître quelque chose de Dieu, mais d'avoir Dieu en soi" (De
beatitudinibus 6: PG 44, 1269c). Du reste, remarque Grégoire avec acuité,
"la divinité est pureté, est affranchissement des passions et disparition
de tout mal: si toutes ces choses sont en toi, Dieu est réellement en
toi" (De beatitudinibus 6: PG 44, 1272C).
Lorsque nous avons Dieu
en nous, lorsque l'homme aime Dieu, par cette réciprocité qui est propre à
l'amour, il désire ce que Dieu lui-même désire (cf. Homilia in Canticum
9: PG 44, 956ac), et il coopère donc avec Dieu à modeler en lui l'image
divine, si bien que "notre naissance spirituelle est le résultat d'un
libre choix, et nous sommes d'une certaine façon les parents de nous-mêmes, en
nous créant comme nous voulons être et en nous formant par notre volonté selon
le modèle que nous choisissons" (Vita Moysis 2, 3: SC 1bis, 108).
Pour s'élever vers Dieu, l'homme doit se purifier: "La voie qui
reconduit au ciel la nature humaine, n'est autre que l'éloignement des maux de
ce monde... Devenir semblable à Dieu signifie devenir juste, saint et bon... Si
donc, selon l'Ecclésiaste (5, 1), "Dieu est au ciel" et si, selon le
prophète (Ps 72, 28), vous "adhérez à Dieu", il s'ensuit
nécessairement que vous êtes là où Dieu se trouve, du moment que vous êtes unis
à Lui. Etant donné qu'il vous a ordonné, lorsque vous priez, d'appeler Dieu
Père, il vous dit de devenir sans aucun doute semblables à votre Père céleste,
avec une vie digne de Dieu, comme le Seigneur nous l'ordonne plus clairement
ailleurs, en disant: "Soyez parfaits comme votre Père céleste est
parfait" (Mt 5, 48)" (De oratione dominica 2: PG 44, 1145ac).
Sur ce chemin d'ascèse
spirituelle, le Christ est le modèle et le maître, qui nous fait voir la belle
image de Dieu (cf. De perfectione christiana, PG 46, 272a). Chacun de nous, en
se tournant vers Lui, se retrouve être "le peintre de sa propre vie",
qui possède la volonté pour exécuter le travail et les vertus comme des
couleurs dont se servir (ibid.: PG 46, 272b). Si
l'homme est considéré digne du Christ, comment doit-il donc se comporter?
Grégoire répond ainsi: "[Il doit] toujours examiner au plus profond
de lui ses pensées, ses paroles et ses actions, pour voir si celles-ci sont
tournées vers le Christ ou si elles s'éloignent de lui" (ibid.: PG
46, 284c). Et ce point est important en raison de la valeur qu'il attribue à la
parole "chrétien". Le chrétien est quelqu'un qui porte le nom du
Christ, et il doit donc s'assimiler à Lui également dans sa vie. A travers le
Baptême, nous chrétiens, assumons une grande responsabilité.
Mais le Christ - rappelle
Grégoire - est présent également dans les pauvres, c'est pourquoi ils ne
doivent jamais être offensés: "Ne méprise pas ceux qui gisent
étendus, comme si pour cette raison ils ne valaient rien. Considère qui ils
sont, et tu découvriras quelle est leur dignité: ils représentent pour
nous la Personne du Sauveur. Et il en est ainsi: car le Seigneur,
dans sa bonté, leur prêta sa personne elle-même, afin que, à travers celle-ci,
s'émeuvent ceux qui sont durs de cœur et ennemis des pauvres" (De
pauperibus amandis: PG 46, 460bc). Grégoire, avons-nous dit, parle de
montée: montée vers Dieu dans la prière, à travers la pureté du cœur;
mais montée vers Dieu également à travers l'amour pour le prochain. L'amour est
l'échelle qui conduit vers Dieu. Par conséquent, Grégoire de Nysse apostrophe
avec vivacité chacun de ses auditeurs: "Sois généreux avec ces
frères, victimes du malheur. Donne à l'affamé ce que tu ôtes à ton ventre"
(ibid.: PG 46, 457c).
Avec une grande clarté,
Grégoire rappelle que nous dépendons tous de Dieu, et c'est pourquoi il
s'exclame: "Ne pensez pas que tout vous appartienne! Il doit
également y avoir une part pour les pauvres, les amis de Dieu. En effet, la
vérité est que tout vient de Dieu, Père universel, et que nous sommes frères et
appartenons à une même race" (cf. ibid.: PG 46, 465b). Il faut alors
que le chrétien s'examine, insiste encore Grégoire: "Mais à quoi te
sert-il de jeûner et de faire abstinence de la chair, si ensuite avec ta
méchanceté tu ne fais rien d'autre que dévorer ton frère? Quel gain tires-tu,
face à Dieu, du fait de ne pas manger ce qui est à toi, si ensuite, agissant
injustement, tu arraches des mains du pauvre ce qui lui appartient?"
(ibid.: PG 46, 456a).
Nous concluons ces
catéchèses sur trois grands Pères de Cappadoce en rappelant encore cet aspect
important de la doctrine spirituelle de Grégoire de Nysse, qui est la prière.
Pour progresser sur le chemin vers la perfection et accueillir Dieu en soi,
porter en soi l'Esprit de Dieu, l'amour de Dieu, l'homme doit se tourner avec
confiance vers Lui dans la prière: "A travers la prière nous
réussissons à être avec Dieu. Mais celui qui est avec Dieu est loin de
l'ennemi. La prière est soutien et défense de la chasteté, frein de la colère,
apaisement et domination de l'orgueil. La prière est conservation de la virginité,
protection de la fidélité dans le mariage, espérance pour ceux qui veillent,
abondance de fruits pour les agriculteurs, sécurité pour les navigateurs"
(De oratione dominica 1: PPG 44, 1124A-B). Le chrétien prie en
s'inspirant toujours de la prière du Seigneur: "Si nous voulons donc
prier que descende sur nous le Royaume de Dieu, nous lui demandons cela à
travers la puissance de la Parole: que je sois éloigné de la corruption,
que je sois libéré de la mort, que je sois dégagé des chaînes de l'erreur; que
jamais la mort ne règne sur moi, que la tyrannie du mal n'ait jamais de pouvoir
sur moi, que l'adversaire ne domine pas sur moi ni ne me fasse prisonnier à
travers le péché, mais que ton Règne vienne sur moi, afin que s'éloignent de
moi ou, mieux encore, que disparaissent les passions qui, à présent, me
dominent et règnent en maîtres" (ibid., 3: PG 44, 1156d-1157a).
Une fois sa vie terrestre
terminée, le chrétien pourra ainsi s'adresser avec sérénité à Dieu. Parlant de
cela, saint Grégoire pense à la mort de sa sœur Macrine, et écrit qu'à l'heure
de sa mort, elle priait Dieu ainsi: "Toi qui as sur la terre le
pouvoir de remettre les péchés, "détourne de moi tes yeux, que je
respire" (Ps 38, 14), et pour que je sois trouvée à tes côtés sans tâche, au
moment où je suis dépouillée de mon corps (cf. Col 2, 11), de façon à ce que
mon esprit, saint et immaculé (cf. Ep 5, 27), soit accueilli entre tes mains,
"devant toi [...] comme un encens" (Ps 140, 2" (Vita
Macrinae 24: SC 178, 224). Cet enseignement de saint Grégoire demeure
toujours valide: non seulement parler de Dieu, mais porter Dieu en soi.
Nous le faisons avec l'engagement de la prière et en vivant dans l'esprit de
l'amour pour tous nos frères.
Appel du Pape
J'envoie à présent un
salut en langue anglaise aux participants au Symposium international sur la
sauvegarde de l'environnement de l'Arctique.
Demain, sur la côte
occidentale du Groenland, Sa Sainteté Bartholomaïos I, Patriarche
œcuménique de Constantinople inaugurera un symposium intitulé:
"L'Arctique: miroir de vie". Je désire saluer tous les
participants, les divers responsables religieux, les scientifiques, les
journalistes et les autres parties concernées, et les assurer de mon soutien à
leurs efforts. La protection des ressources hydriques et l'attention au climat
sont des questions d'une extrême importance pour toute la famille humaine.
Encouragé par la croissante reconnaissance de la nécessité de sauvegarder
l'environnement, je vous invite tous à vous unir à moi dans la prière et dans
l'action pour un plus grand respect des merveilles de la Création de Dieu!
850 anniversaire du
Sanctuaire de Mariazell
J'accomplirai moi aussi
au cours des prochains jours un pèlerinage, et je me réjouis de ma prochaine
visite en Autriche, à l'occasion du 850 anniversaire du Sanctuaire de Mariazell.
La devise de mon voyage est: "Tourner son regard vers le
Christ". Cette invitation est adressée à tous ceux pour qui le Christ est
le Seigneur de notre vie. Que Dieu vous bénisse ainsi que vos familles!
Je salue également
les Missionnaires de la Charité, hommes et femmes, avec leurs
collaborateurs, réunis ici à l'occasion du X anniversaire de la mort de la
bienheureuse Mère Teresa de Calcutta. Chers amis, la vie et le témoignage de
cette authentique disciple du Christ, dont nous célébrons précisément
aujourd'hui la mémoire liturgique, constituent une invitation pour vous et pour
toute l'Eglise à servir Dieu toujours plus fidèlement chez les plus pauvres et
les personnes dans le besoin. Continuez à suivre son exemple et soyez partout
des instruments de la divine miséricorde.
* * *
Je suis heureux
d’accueillir ce matin les pèlerins de langue française, en particulier le
séminaire interdiocésain de Lorraine, avec Mgr Raffin, Évêque de Metz, les
séminaristes et le Conseil central des Missions étrangères de Paris, ainsi que
les pèlerins du diocèse arménien catholique d’Alep. En suivant l’enseignement
de saint Grégoire de Nysse, je vous invite tous à donner toujours à la prière
une place essentielle dans votre vie!
© Copyright 2007 -
Libreria Editrice Vaticana
Григорий
Нисский Константинополь. 985 г. Миниатюра Минология Василия II. Ватиканская
библиотека. Рим.
ÉLÉMENTS SUR LA VIE DE
GREGOIRE DE NYSSE [1]
par Albert Fandos
Origines de Grégoire, sa
famille
Grégoire est né entre les
années 331- 335 (IV siècle après J-C) dans la province antique du Pont (le nord
de la Turquie actuelle) dont sont originaires ses ancêtres paternels. Ses
grands-parents appartenaient à une lignée de nobles riches et cultivés. Chrétiens
convaincus, ils ont dû fuir les persécutions des empereurs Galère et Maximin
Daïa (entre 306 et 313). Le jeune Grégoire a sans doute recueilli auprès de sa
grand-mère Macrine « l’Ancienne » le récit des ces temps éprouvants
où la famille se cacha pendant sept ans dans les montagnes de la région.
Côté maternel, Grégoire
est issu d’une puissante famille chrétienne de Cappadoce (au centre de la
Turquie actuelle) exerçant des charges civiles et militaires à la cour de
l’empereur. La branche maternelle n’a pas non plus échappé aux persécutions,
puisque le grand-père de Grégoire fut mis à mort pour avoir indisposé
l’empereur. Ses biens furent confisqués, puis sans doute restitués à la famille
après la tourmente. Grégoire a dû aussi entendre sa famille parler avec
vénération de Grégoire le Thaumaturge ( « le faiseur de
miracles »), apôtre de la Cappadoce au 3e siècle …
Le père de Grégoire,
Basile « l’ancien », était rhéteur (professeur d’art oratoire) dans
sa province du Pont (sans doute à Néocésarée - aujourd’hui Niksar) où il avait
une réputation d’éloquence. Sa mère, Emmélie, orpheline renommée pour sa
beauté, recherchée par de nombreux prétendants, trouva en la personne de
Basile, un mari et un protecteur.
Grégoire a eu 3 frères et
5 sœurs (peut-être la famille comptait-elle un dixième enfant, mort en bas
âge). Outre Grégoire, L’Église a reconnu la sainteté de trois d’entre
eux : Macrine la sœur aînée, dont la vie nous est connue par le
récit qu’en fit Grégoire, Basile (le cadet, né vers 329, dit
« le grand » ou encore « de Césarée », capitale de la
Cappadoce dont il fut l’évêque) et Pierre (le benjamin, né vers 341,
dit « de Sébastée », ville dont il fut évêque). Grégoire parle aussi
dans son œuvre de son frère Naucratios, mort accidentellement à l’âge de
27 ans après s’être retiré avec son compagnon Chrisaphios pour une vie
d’ermites. On sait aussi qu’au moins une des sœurs de Grégoire s’est mariée et
a eu des enfants.
Vers 341, au moment de la
mort du père, c’est Macrine qui prend la direction de la famille. Macrine a
fait vœu de virginité et exerce sur tous ses frères et sœurs une grande
influence religieuse. Après avoir entraîné sa mère à se convertir à un idéal de
vie dépouillée, les deux femmes se retirent, en compagnie de Pierre, le jeune
frère, dans leur domaine d’Annesi (ou Annisa) au bord du fleuve Iris
(aujourd’hui : le Yesil Irmak) où elles vont créer un monastère.
Basile, de son côté, a le
privilège d’entreprendre des études dans les grandes écoles de Constantinople
et d’Athènes, auprès de maîtres renommés. Grégoire, quant à lui, semblant avoir
été destiné à l’état ecclésiastique [2],
accomplira sa formation initiale dans les écoles locales de Cappadoce.
Jeunesse et première
carrière de Grégoire
Outre l’éducation
chrétienne reçue de sa famille, Grégoire s’applique à étudier les sciences et
la philosophie, il s’exerce aux techniques de l’éloquence et du langage [3].
Grégoire lit des œuvres de Platon, subit l’influence des Stoïciens, de Plotin
et des néo-platoniciens … Il apprend les mathématiques, l’astronomie, s’intéresse
à la médecine [4].
Son œuvre théologique et spirituelle sera toujours profondément marquée par sa
culture générale.
Son frère Basile met
Grégoire, tout à l’enthousiasme de ses vingt ans, en contact avec Libanios,
philosophe dont il a été l’élève et qui est un des maîtres de la Seconde
Sophistique (école de rhétorique florissante au 4ème siècle). Toute sa
vie, Grégoire honorera la civilisation grecque et païenne, aimant s’entourer de
gens lettrés et correspondant avec des personnes cultivées. Peut-être Grégoire
a-t-il été marqué par les derniers soubresauts d’un « paganisme
d’État », tel qu’a tenté de le promouvoir dans son bref règne l’empereur
Julien (dit « l’Apostat »), entre 361 et 363 ? [5] En
tous cas, Grégoire exhortera les jeunes à étudier la
culture « profane » qui peut aider à s’élever plus haut (Vie de
Moïse) [6].
Appelé comme lecteur dans
l’Église, Grégoire est amené à approfondir sa connaissance des textes de la
Bible. Ses qualités de rhéteur sont très appréciées à Césarée. Il a
probablement séjourné plusieurs fois auprès de Basile, lorsque ce dernier s’est
retiré, pendant un temps, non loin de la communauté de Macrine, pour mener une
vie monastique. Peut-être est-ce au contact de son frère qu’il acquiert des
connaissances sur les travaux de l’École d’Alexandrie (Philon, Origène).
Grégoire qualifiera plusieurs fois sa sœur Macrine et son frère Basile
de didaskalos (professeur, maître).
Vers 364 pourtant, en
abordant la trentaine, Grégoire abandonne sa charge de lecteur et reprend une
brillante carrière de rhéteur. Sans doute la passion de la rhétorique est-elle
la plus forte. Plus tard, dans une lettre à Libanios (Lettre 14) [7] Grégoire
exaltera encore cet amour pour les lettres et l’éloquence. Peut-être aussi
ressent-il le besoin de s’émanciper de ses aînés.
Cette réorientation
suscite des remous auprès de ses proches et des milieux chrétiens de Césarée.
Le lectorat est en effet considéré comme la première marche vers une carrière
dans l’Église. Son frère Basile et son ami Grégoire de Nazianze s’en affligent
et ce dernier lui adresse des reproches appuyés [8].
Cependant « Grégoire n’a pas choisi entre sa foi chrétienne et une
carrière de rhéteur, mais entre une vocation ecclésiastique et une carrière
mondaine » [9].
Grégoire exercera pendant
une dizaine d’années son métier de maître en rhétorique. Il est à peu près
certain que Grégoire se soit marié. Mais on ignore précisément pendant combien
de temps il le demeura. Certains auteurs, se fondant sur la correspondance de
Grégoire de Nysse, Basile de Césarée et Grégoire de Nazianze, avancent que
l’épouse de Grégoire s’appelait Théosébie, que le couple eut un fils nommé
Cynégios et que Grégoire devint veuf vers 385 [10].
Au début de 369, Emmélie,
la mère de Grégoire, meurt. Sa dépouille est placée dans le sarcophage de son
mari et enterrée dans la chapelle des Quarante martyrs qu’elle avait fait
construire près d’Ibora, dans la Province du Pont.
Le rhéteur à Césarée
devient évêque de Nysse
En 370 [11],
Basile est élu évêque de Césarée, devenant ainsi métropolite (= archevêque) de
Cappadoce. Une petite anecdote livre un trait de caractère de Grégoire. A
l’occasion de cette élection, des dissensions interviennent entre Basile et
l’un de ses oncles qui est aussi évêque. Grégoire essaie maladroitement de les
réconcilier en rédigeant de toutes pièces une lettre censée provenir de l’un
des protagonistes. Mais l’artifice est mis à jour : colère et reproches
pleuvent sur Grégoire de la part de son aîné (Lettre 58 de
Basile) ! [12]
En 371, Grégoire n’est
pas loin de ses quarante ans. Basile l’invite à rédiger, comme cela se pratique
à l’époque, un éloge de la virginité et de la vie monastique. Le Traité de
la virginité est l’un des premières textes connus de Grégoire. Dans cette
œuvre de commande dédiée à son frère, Grégoire force la note pour décrire les
inconvénients du mariage, mais sans pour autant dénigrer ce dernier. On voit
même transparaître, entre les lignes, la propre expérience de Grégoire et
l’attachement qui a pu être le sien pour l’amour conjugal.
Vers 372, l’empereur
arien [13] Valens
découpe la province de Cappadoce, peut-être pour réduire l’influence de Basile,
fidèle au dogme de Nicée. L’Église est divisée. Basile cherche à accroître le
nombre de ses suffragants et mobilise alors son frère Grégoire en le nommant de
force évêque de Nysse, petite bourgade de l’ouest de la Cappadoce, à quelques
kilomètres au sud du fleuve Halys (aujourd’hui : le Kizil Irmak).
Mais Grégoire n’est pas
homme de poigne, les affaires administratives et ecclésiastiques ne sont pas
son fort et il fait preuve, aux yeux de son frère, d’une certaine naïveté au
milieu des luttes entre partisans de différents courants théologiques. Il
rencontre des difficultés au point que Basile doit dépêcher à Nysse, en 373,
Amphiloque d’Iconium pour remettre de l’ordre.
En 375, voilà Grégoire
injustement accusé par une conspiration arienne de dilapider les biens de
l’Église et de procéder à des ordinations illégales. Un synode réuni à
Ancyre (auj. : Ankara) le dépose de sa charge épiscopale et l’oblige à
fuir. Un autre synode arien réuni à Nysse en 376 remplace Grégoire par un
évêque acquis aux thèses d’Arius. Grégoire est condamné à l’exil, comme
d’autres évêques du « parti nicéen » [14].
Il faudra attendre l’automne 377 pour que la mort de l’empereur Valens et la
révocation des sentences d’exil permettent le retour à Nysse de Grégoire.
L’accueil de la population est triomphal (Lettre 6) [15].
Grégoire peut reprendre les initiatives qui lui tiennent à cœur :
renforcer la vie monastique à Nysse, achever
l’oratoire (martyrium) dédié aux martyrs de Sébastée.
C’est aussi, semble-t-il,
en août 377 (selon P. Maraval) [16] ou
en août 378 (selon J-R. Pouchet) [17] que
survient la mort de Basile de Césarée [18].
Grégoire a environ 45 ans. C’est un tournant de sa vie qui s’amorce alors.
Grégoire se sent investi de l’héritage pastoral de son illustre
frère : soutenir coûte que coûte la foi de Nicée, achever l’œuvre théologique
de Basile, développer le mouvement monastique initié par son frère et sa sœur.
Il semble que la disparition de Basile ait libéré en Grégoire des capacités
d’engagement et des dimensions de sa personnalité jusqu’alors retenues. Il va
désormais passer en première ligne.
L’homme des conciles, le
conseiller du Prince
Théodose succède à Valens
comme empereur d’Orient. L’arianisme recule car le nouveau pouvoir soutient la
théologie du concile de Nicée. Grégoire prend une part active au synode
d’Antioche en 378 (ou 379) autour de l’évêque Mélèce. Il contribue à rapprocher
deux courants (et surtout des personnes !) tendant à s’opposer au sein des
fidèles à la foi de Nicée.
Au retour d’Antioche, il
se rend auprès de sa sœur Macrine mourante. Deux œuvres sont inspirées de ses
derniers entretiens avec son aînée : la Vie de Macrine et le
dialogue Sur l’âme et le résurrection.
Grégoire apparaît de plus
en plus aux yeux de ses pairs comme le successeur du grand Basile. Sa renommée
s’étend au-delà de la Cappadoce. Il résout non sans difficultés des crises
fomentées par divers hérétiques ariens, anoméens [19] et
sabelliens [20].
C’est ainsi qu’en 380, il est appelé à Ibora (province du Pont) pour veiller à
une élection d’évêque. Puis il est conduit à Sébastée, en Arménie, pour dénouer
des rivalités autour du siège épiscopal. Il y fait élire son frère Pierre (se
souvenant des leçons politiques de Basile !).
Revenu à Nysse, il
s’attèle à poursuivre le combat dogmatique entamé par Basile contre Eunome,
prêtre influent qui nie la Trinité divine. A cet effet, il publie les deux
premiers livres d’un Contre Eunome destiné à réfuter les thèses adverses et à
nourrir le dogme trinitaire.
Théodose convoque en 381
ce qui restera pour l’Histoire le « Concile de
Constantinople » (second concile œcuménique après celui de Nicée).
L’empereur entend affermir les acquis du concile de Nicée face aux controverses
ariennes. Il s’agit aussi de répondre à l’hérésie des
« pneumatomaques » qui nient la divinité de l’Esprit-Saint. Grégoire
est chargé par le président du concile, Mélèce, de raffermir la confiance et
l’unité des évêques nicéens. Cependant, Mélèce meurt au bout de quelques
semaines. Grégoire prononcera son éloge funèbre. Grégoire ne sera pas alors
étranger à l’élection de son ami Grégoire de Nazianze pour présider la suite du
concile (mais Grégoire de Nazianze sera, peu après, poussé à la démission). Au
terme de ce concile est promulgué le célèbre « Symbole de
Nicée-Constantinople », qui demeure aujourd’hui encore le résumé de la foi
chrétienne.
Grégoire sort du concile
avec la réputation de garant de l’orthodoxie. Il a gagné la confiance de
l’empereur qui le choisit, avec Hellade (successeur de Basile), comme autorité
de référence vis-à-vis des autres évêques de la région. Dès lors, Grégoire
reçoit des missions de médiateur : en Arabie, il part avec la poste
impériale (on dirait aujourd’hui : en voiture de fonction avec
chauffeur !) tenter de réconcilier deux évêques qui se disputent le siège
de Bostra. Au retour, il s’arrête à Jérusalem, dont il garde un souvenir
mitigé : joie de rencontrer des gens de bien (Lettre 3) [21],
peine de voir comme ailleurs hérésies et désordre moral.
Fin 382, on retrouve
Grégoire à Nysse. Il a le goût d’enseigner auprès des fidèles qui se
rassemblent et il sait mettre en valeur les grands thèmes de la liturgie. En
mai 383, il prononce dans un synode à Constantinople son discours Sur la
divinité du Fils et de l’Esprit-Saint. Grégoire a cinquante ans passés.
L’empereur l’invite souvent. En 385, Théodose perd sa jeune fille Pulchérie,
puis peu après son épouse Flacille : Grégoire sera désigné pour prononcer
les deux éloges funèbres. En 386, Théodose quitte Constantinople pour
s’installer à Milan. La faveur de la cour passe à d’autres conseillers.
Grégoire va alors se consacrer davantage aux fidèles de l’Église de Nysse, à la
prière et à son propre approfondissement spirituel.
Le recueillement des
jours, le partage spirituel
A partir de 385, les dix
dernières années de la vie de Grégoire de Nysse sont peu connues. Il n’est plus
occupé par la cour de Constantinople et il a perdu son épouse. Il se voue à son
diocèse et aux communautés monastiques avec lesquelles il partage les fruits de
sa recherche mystique. C’est en effet l’époque où Grégoire compose l’essentiel
de son œuvre spirituelle : notamment les Homélies sur le Cantique des
Cantiques (dédiées à la diaconesse Olympias et prêchées lors d’un carême
entre 390 et 394) ; la Vie de Moïse (datant de 392 environ et
portant le sous-titre : « traité de la perfection en matière de
vertu ») ; trois écrits spirituels exaltant l’ardeur
contemplative : le traité Sur la perfection (au moine
Olympios) ; la Profession chrétienne (au moine Harmonios) et l’Enseignement
sur la vie chrétienne.
Mariette Canévet écrit
dans un article (Dictionnaire de spiritualité p. 394 – éd. Beauchesne,
1965) : « il semble que Grégoire ait reçu la grâce d’une
expérience mystique de plus en plus élevée au cours de sa vie, dont ses
ouvrages se font les échos de plus en plus profonds ».
On relève une dernière
fois la présence de Grégoire dans un synode à Constantinople. Nous sommes en
394. Sa trace est ensuite perdue. Sans doute est-il mort en 395, à l’âge tout
au plus de soixante cinq ans.
* * * * *
Arrivés au terme de cette
notice, quels sont les traits de caractère qu’on peut discerner chez Grégoire,
en se fondant sur son œuvre et sur le témoignage de ses proches (son frère
Basile, Grégoire de Nazianze) ?
Sa santé paraît avoir été
fragile (peut-être souffrait-il de calculs rénaux ?) [22].
Malgré des ressources ménagées, Grégoire avait tendance à se dépenser, ce qui
l’exposait régulièrement à la fatigue, voire l’épuisement.
Certains commentateurs
estiment que la très forte personnalité de Basile a pu susciter chez Grégoire
de Nysse un complexe d’infériorité [23].
De fait, tout en aimant son jeune frère, Basile livre sur lui des appréciations
négatives : simplicité, manque de sens politique, irréflexion, imprudence
… Sûrement les deux frères avaient-ils des personnalités contrastées :
alors que Basile atteste de qualités d’organisateur (avec le risque de ne pas
toujours approfondir les sujets qu’il aborde), Grégoire est plus porté à la
recherche spéculative.
On note aussi chez
Grégoire un tempérament fier, conscient de son rang et de sa valeur. Dans une
lettre (Lettre 1) [24], on
le voit offusqué d’être mal reçu par son métropolite Hellade, successeur de
Basile. Les prétentions aristocratiques de Grégoire, jointes au sentiment
d’outrage fait à sa condition « d’homme libre », s’expriment
avec force. Cet événement est à rapprocher d’autres échecs dans des missions de
médiation (Jérusalem). Grégoire peut susciter l’opposition, il semble peu
enclin au compromis.
Par ailleurs, c’est une
personne qui révèle aussi une grande sensibilité. Au-delà des figures de
rhétorique, il sait manifester sa joie, son amitié. De même il peut s’indigner,
montrer de la tristesse. L’homme se passionne pour sa quête, tout en
s’efforçant de garder une apparence paisible, de se contenir. Perfectionnement,
connaissance et maîtrise de soi sont des valeurs de vie auxquelles Grégoire a
souvent fait référence dans son œuvre.
* * * * *
La localisation de Nysse
en Capadoce
La ville de Nysse, dont
Grégoire a été l'évêque, n'existe plus aujourd'hui. Les archéologues
spécialisés dans l'étude de l'empire byzantin ont retrouvé des vestiges de
Nysse sur deux collines appelées Büyükkale Tepe et Küçükkale Tepe et situées à
deux kilomètres au nord du village d'Harmandali, dans la Turquie actuelle.
Il ne faut pas confondre
Nysse en Cappadoce avec son homonyme, une autre ville antique d'Asie mineure
(appelée Nyssa en latin) située près d'Ephèse, à côté du village de
Sultanhisar. On trouve sur ce site d'importantes ruines de monuments romains
que visitent aujourd'hui les touristes. Mais ce n'est pas la ville de Grégoire
qui, elle, se trouve dans la partie ouest de la Cappadoce entre le lac Tüz et
le fleuve Kizil Irmak.
Bibliographie :
Pour plus de précision
sur l'histoire de Nysse et sa localisation, on pourra consulter les articles et
ouvrages suivants :
En français :
MARAVAL, Pierre
"Nysse en Cappadoce", Revue d'Histoire et de Philosophie
Religieuses, n° 55, 1975, P 237-242
En allemand :
RESTLE, Marcell, Studien zur frühbyzantinischen Architektur Kappadokiens, Vienne 1979
HILD, Friedrich et
RESTLE, Marcell, Tabula Imperii Byzantini, II. Kappadokien, Vienne 1981
(ouvrage consultable dans les bibliothèques universitaires de la Sorbonne et de
Toulouse 2)
[1] Sources
principales de cette notice biographique : - M. Aubineau, Traité
de la virginité, SC 119, Cerf, 1966 ; - P. Maraval, Lettres, SC
363, Cerf, 1990 ; - M. Canévet, art. « Grégoire de
Nysse » dans Dictionnaire de Spiritualité, Beauchesne, 1967 ;
- D. Coffigny, Grégoire de Nysse, Éditions de l’Atelier, 1993
[2] Daniélou,
« Le mariage de Grégoire de Nysse et la chronologie de sa
vie », Revue des Études Augustiniennes, 1956 (T II 1-4), p.77.
[3] M.
Aubineau, ouvrage cité, p. 43-44.
[4] M.
Aubineau, ouvrage cité, p. 47.
[5] M.
Aubineau, ouvrage cité, p. 64-65.
[6] La
Vie de Moïse, éd. et trad. J. Daniélou, SC 1bis, Cerf, 2000 : voir p. 127,
§ 37.
[7] Grégoire
de Nysse – Lettres, éd. et trad. P. Maraval, SC 363, Cerf, 1990, p.
201-207.
[8] Grégoire
de Nazianze – Lettre XI, éd. Gallay (tome 1), Les Belles Lettres.
[9] M.
Aubineau, ouvrage cité, p. 64.
[10] J.
Daniélou, ouvrage cité, p.76-77.
[11] Sur
les discussions concernant cette date, voir : J-R. Pouchet, « La date
de l’élection épiscopale de saint Basile et celle de sa mort », Revue
d’Histoire Ecclésiastique 87, 1992, p. 5-33.
[12] Basile
– Lettres, éd. Y. Courtonne (3 tomes), Les Belles Lettres, 1957.
[13] Disciples
d’Arius, prêtre à Alexandrie, mort en 336. Les ariens niaient la nature divine
du Christ.
[14] Les
nicéens professent la vraie foi du concile de Nicée (325) : Jésus est vrai
Dieu et vrai homme.
[15] Grégoire
de Nysse – Lettres, éd. et trad. P. Maraval, SC 363, Cerf, 1990, p.
165-171.
[16] P.
Maraval, « La date de la mort de Basile de Césarée », Revue des
Études Augustiniennes n°34, 1988.
[17] J-R.
Pouchet, article dans Vig. Christ. N°42, 1988, p. 28-46.
[18] Les
sources traditionnelles mentionnent la date du 1er janvier 379 pour la
mort de Basile.
[19] Disciples
d’Eunome. Ils affirment que le Fils est « dissemblable » (anomoios)
du Père.
[20] Disciples
de Sabellius, ils voient dans les trois personnes divines de simples
manifestations d’une même individualité.
[21] Grégoire
de Nysse – Lettres, éd. et trad. P. Maraval, SC 363, Cerf, 1990, p.
125
[22] Lettre 225 de
Basile de Césarée (réf. : voir note 12).
[23] A-G
Hamman, Les Pères de l’Église, collection les Pères dans la foi (n°1), éd.
Migne, 2000, p. 122
[24] Grégoire
de Nysse – Lettres, éd. et trad. P. Maraval, SC 363, Cerf, 1990, p.
83-10.
SOURCE : http://nouvl.evangelisation.free.fr/gregoire_de_nysse_bio.htm
Saint Grégoire de Nysse
(vers 335-394)
Apôtre de la prière pour
les défunts
Saint Grégoire de Nysse,
le plus jeune des trois Pères Cappadociens avec Basile le Grand et Grégoire de
Nazianze, se révèle un fin politicien ecclésiastique recherché et influent, un
théologien expert, un orateur, un prédicateur et un exégète estimé. Nous le
suivons à travers son Traité de l'âme et de la résurrection
Grégoire de Nysse est
l'un des jeunes frères de Basile le Grand, évêque de Césarée en Cappadoce, au
cœur de la Turquie actuelle. Ils naissent dans une famille de saints. Leurs
grands-parents sont morts martyrs sous
Dioclétien. Leurs parents, saint Basile l'Ancien et sainte Emmelia, étaient
issus de la noblesse sénatoriale en Cappadoce. Ils ont un oncle évêque, et
trois autres frères et sœur embrassent la vie ecclésiastique ou ascétique :
sainte Macrine la Jeune, Naucratios, mort prématurément, et saint Pierre de
Sébaste, leur plus jeune frère.
Grégoire de Nysse avec son frère, Basile le grand, et leur ami commun Grégoire
de Nazianze, sont dénommés les « trois grands Cappadociens » en raison de leur
importance exceptionnelle pour la théologie et pour l'Église. Tous les trois
ont renoncé à une carrière profane brillante pour suivre le Christ de manière
radicale en s'adonnant à une vie ascétique et solitaire. Mais tous les trois
furent appelés à l'épiscopat en raison de leur haute naissance et de leur
formation solide. Leur importance fut remarquable pour consolider la foi de
l'Église, et pour confirmer la communion ecclésiale avec Rome.
Grégoire naît entre 335 et 340. Il est encore jeune lorsque son père meurt. Il
est nommé par son frère Basile évêque de Nysse, petite ville entre Césarée et
Ancyre. Il participe en 381 au deuxième Concile œcuménique
de Constantinople d'où nous vient le texte définitif de notre Credo.
Il est estimé de l'empereur Théodose et prononce en 385 l'éloge funèbre de la
Princesse Pulchérie et de l'Impératrice Flacilla. Il meurt vers 394.
Marqué par le deuil
En 378, Grégoire est
affligé par la mort de son frère Basile, qui lui a tout enseigné et tout
transmis. Il court alors au chevet de sa sœur Macrine qu'il n'a pas revue
depuis huit ans. Elle est malade. Le lendemain de leurs retrouvailles, elle
meurt à son tour le 19 juillet 378.
Avec plein d'humanité et
marqué par le deuil, Grégoire rapporte le dialogue qu'il a eu avec sa sœur
pendant ces heures tragiques. Il en fait un exposé de notre foi et de
notre espérance pour
nos défunts. Ce Traité sur l'âme et la résurrection est
une de ses œuvres les plus importantes.
« Je m'empressais d'aller
partager avec notre sœur et professeur le malheur que j'éprouvais à cause de
notre frère ; mon âme souffrait d'une vive douleur, se désolait d'une si grande
perte, et je cherchais pour partager mes larmes quelqu'un sur qui pèse une tristesse
aussi lourde que la mienne. Quand nous fûmes en face l'un de l'autre, mon
chagrin fut avivé de voir notre professeur apparaître devant mes yeux : déjà,
elle aussi, elle était atteinte de la maladie qui menait à la mort. (...) Elle
me citait la parole de l'Apôtre,
selon laquelle il ne faut pas s'affliger au sujet des morts, car c'est là un
sentiment propre à ceux-là seuls qui n'ont pas d'espérance (1Thessaloniciens
4, 13). » (Grégoire de Nysse, Traité sur l'âme et la résurrection,
§1)
Grégoire exprime malgré
tout sa répulsion à l'égard de la mort. « Comment est-il possible que les
hommes mettent en pratique cette parole, tant il y a en chacun une répulsion
naturelle à l'égard de la mort ? Ceux qui voient les mourants ne supportent pas
de bon cœur ce spectacle, et ceux dont la mort approche la fuient de toutes
leurs forces ! (...) Quoi donc ? On n'a pas à être triste quand celui qui
jusque là voyait et parlait, on le voit privé soudain de souffle, de voix, de
mouvement, et que sont éteints pour lui tous les sens de son être ? » (Grégoire
de Nysse, Traité sur l'âme et la résurrection,
§2-3)
Dans l'attente de la
résurrection
L'expérience commune de
la mort que fait Grégoire est celle de la disparition soudaine dans un corps du
principe vital qu'est l'âme. On fait l'expérience de l'âme à l'heure de la
mort. Si l'âme n'existait pas, la vie serait aussi inerte qu'un cadavre, ou bien
elle serait immortelle si elle se réduisait à l'assemblage physique des
éléments.
Pour réconforter son
deuil, Grégoire lit dans les Écritures la parabole du
pauvre Lazare (Evangile selon Luc 16, 19-30). Macrine commente : « Le riche est
encore attaché, comme par de la glu, même après sa mort, à la vie charnelle.
(...) Il faut que, le plus possible, ceux qui vivent dans la chair s'éloignent
de quelque manière et s'affranchissent de leur relation avec elle, grâce à
une vie vertueuse, afin qu'après la mort, nous n'ayons plus besoin d'une autre
mort qui fasse partir par la purification les restes de la colle charnelle,
mais que, comme si les liens tout autour de l'âme étaient rompus, légère et
libre soit sa course vers le bien. » (Grégoire de Nysse, Traité sur l'âme
et la résurrection,
§69-70)
Mais si une âme reste
quelque peu attachée, elle souffre une purification après la mort, de la part
de Dieu, qui est source de toute béatitude, et ce pour un but supérieur.
(Grégoire de Nysse, Traité sur l'âme et la résurrection,
§79)
Ce but supérieur,
n'est-ce pas la résurrection dans
laquelle notre âme retrouvera son corps transfiguré ? « Si tu as quelque
attachement pour ce corps aussi, et que te chagrine la séparation d'avec ce que
tu aimes, que même cela ne soit pas étranger à ton espérance.
Tu verras en effet ce manteau corporel, qu'a maintenant détruit la mort, de
nouveau totalement tissé des mêmes éléments, non selon son organisation
actuelle, grossière et pesante, mais avec une trame au fil plus subtil et
aérien, si bien que ce que tu aimes est à la fois présent et restauré dans une
beauté supérieure et plus digne d'amour. » (Grégoire de Nysse, Traité sur
l'âme et la résurrection,
§87)
Macrine va mourir après ces paroles, et le deuil de Grégoire pour son frère Basile va s'augmenter de celui de sa sœur qu'il appelait sa professeur. Mais le dialogue qu'il aura eu avec elle aura apaisé son cœur et son âme. Les expressions qu'il utilise sont à même de fortifier notre foi et notre espérance dans la vie éternelle, la prière pour les défunts au purgatoire, et l'attente de la résurrection bienheureuse, fondement de la foi de l'Église.
Père Anne-Guillaume Vernaeckt
Grégoire de Nysse, Sur l'âme et la résurrection,
Cerf, Paris 1995.
Trabzon
1718, Site of Greek church and monastery Saint Gregory of Nyssa
Trabzon
1913, Site of the Greek Cathedral of Saint Gregory of Nyssa
Trabzon 1913, Lage der griechischen Kathedrale St. Gregor von Nyssa
Trabzon
1913, Site of the Greek Cathedral of Saint Gregory of Nyssa
Trabzon 1913, Lage der griechischen Kathedrale St. Gregor von Nyssa
Saint Gregory of Nyssa
Cathedral — formerly in Trabzon, the Cappadocia region of Central
Anatolia, Turkey.
The
stone Greek Orthodox Byzantine church was completed in
the late 13th century in Medieval Anatolia.
In
1930 the church was dynamited to make way for the City Club.
St.-Gregor-von-Nyssa-Kathedrale —
Trabzon (zerstört 1930).
Saint Gregory of Nyssa
Cathedral — formerly in Trabzon, the Cappadocia region of Central
Anatolia, Turkey.
St.-Gregor-von-Nyssa-Kathedrale —
Trabzon (zerstört 1930).
Saint Gregory of Nyssa
Cathedral — formerly in Trabzon, the Cappadocia region of Central
Anatolia, Turkey.
St.-Gregor-von-Nyssa-Kathedrale —
Trabzon (zerstört 1930).
GRÉGOIRE, ÉVÊQUE DE
NYSSE,
À OLYMPIOS,
TOUCHANT LA PERFECTION
Ce texte de St Grégoire
de Nysse, Traduit par Michel Royer et que nous avons remis en pages après
autorisation, à d'abord été travaillé et mis en ligne par le Hiéromoine
Cassien. Il est aussi visible sur : http://racines.simplenet.com/ortho/
PRÉAMBULE
Toute à ton honneur, pour
toi qui as fait le libre choix du christianisme, cette ferveur qui te pousse à
connaître le chemin qui mène un homme à la perfection en passant par une vie
vertueuse, dans ton désir de voir se maintenir ta vie durant toutes tes actions
à l'abri du reproche. Pour moi, j'aurais tenu par-dessus tout à ce que tu
puisses trouver dans ma vie les exemples propres à exciter ton zèle, que mes
actes, plus que mes paroles, t'offrent l'enseignement que tu recherches. Car
mes directives, touchant l'acquisition des biens spirituels, ne mériteraient
ton crédit que si ma vie s'accordait à mes discours. Mais j'en suis encore à
désirer que cela se réalise et, à mes yeux, je ne suis pas encore parvenu à
cette perfection d'offrir ma vie en exemple plutôt que de prêcher; aussi, dans
ma crainte de te donner l'impression que je ne t'apporte pas la moindre
contribution ni le moindre secours dans ta recherche, j'ai songé à t'exposer
les conditions au prix desquelles on tend nécessairement vers la vie parfaite;
et c'est là le point de départ de mon propos.
INTRODUCTION
Jésus Christ, notre bon
Maître, nous a fait la grâce d'avoir part à l'adoration de son Nom; aussi bien
ne recevons-nous le nôtre d'aucune des qualités qui nous affectent, et
notamment de la fortune s'il s'en trouve, ou de la noblesse, d'une naissance
obscure ou de la pauvreté, d'une notoriété qui nous viendrait de quelque
situation remarquable ou de notre élévation en dignité, mais à l'exclusion de
toutes ces sortes de choses susceptibles de nous désigner, nous autres, qui
croyons en Lui, recevons une appellation propre, unique, celle de chrétiens;
cette grâce nous a été conférée d'en haut : aussi serait-il bon sans doute de
considérer en premier lieu la grandeur de ce don, en sorte que nous rendions de
dignes actions de grâce au Dieu qui nous a fait un si merveilleux présent; nous
aurions ensuite à nous montrer, tout au long de notre vie, tels que le réclame
la puissance de ce grand Nom. En bref, l'excellence de cette faveur, dont on
nous a jugés dignes en nous faisant partager le Nom du Maître de nos vies,
s'éclairerait pour nous, si nous apprenions à connaître le contenu propre de
notre nom qui vaut en référence au Christ, en sorte que nous prenions
conscience, chaque fois que, sous ce vocable, nos prières appellent à notre
aide le Seigneur de l'univers, quel genre de lumière nous en recevons pour nos
âmes ou ce que nous pouvons saisir à travers ce Nom, en croyant invoquer le
Seigneur avec piété. Or, lorsque nous aurons ces notions, par voie de
conséquence nous apprendrons aussi avec précision comment nous présenter devant
les autres de la manière convenable par le moyen de notre ferveur touchant la
vie, en nous servant de notre nom comme d'un maître et d'un guide conduisant à
la vie.
Si maintenant nous nous
mettons à l'école de saint Paul, en vue de ce double objectif dont j'ai parlé,
nous suivrons une route tout à fait assurée qui nous conduira avec certitude.
Ce dernier, en effet, avec plus de perspicacité que quiconque, a discerné
l'être du Christ et a montré par ses oeuvres quel doit être celui qui porte son
Nom : il a imité le Christ d'une manière si sensible qu'il a révélé en sa
personne une figure de son Maître, son âme étant passée de sa forme propre en
celle de son modèle grâce à l'imitation la plus exacte; à un tel point que,
apparemment, ce n'était plus Paul qui vivait et parlait, mais que le Christ en
personne semblait vivre en lui; ainsi l'a exprimé celui qui avait un sens merveilleux
des biens qu'il possédait en propre : "Puisque vous cherchez à découvrir
une preuve que le Christ parle en moi", et "je vis, non plus
moi-même, mais le Christ vit en moi".
Ce même Paul nous a fait
connaître le contenu du nom chrétien par ces paroles : "Christ est la
Puissance de Dieu et la Sagesse de Dieu"; il l'a également nommé
"notre Paix, ainsi que la Lumière inaccessible en laquelle Dieu réside,
notre Sanctification et notre Rédemption , notre Grand-prêtre et notre Pâque,
l'Offrande propitiatoire pour nos âmes, le Rayonnement de la Gloire de Dieu et
l'Effigie de sa Substance, Celui par qui Il a fait les siècles, l'Aliment et la
Boisson spirituels, le Rocher et l'Eau, l'Assise de notre foi et la Pierre
angulaire, l'Image du Dieu invisible et notre grand Dieu, la Tête du corps,
c'est-à-dire de l'Église et le Premier-né de la création nouvelle, le Prémices
de ceux qui se sont endormis, l'Aîné d'une multitude de frères, le Médiateur
entre Dieu et les hommes, le Fils unique couronné de gloire et d'honneur, le
Seigneur de gloire et le Principe de toute chose ". Paul dit de Lui en
effet : "Il est le Commencement", "le Roi de justice et le Roi
de paix", "le Roi universel", "Possesseur d'une autorité
sans limites sur son royaume", et de nombreux autres titres de ce genre,
qu'on ne saurait énumérer, étant donné leur multitude.
Or, rapprochons tous ces
qualificatifs et comparons-les mutuellement : tous, pourvus de leur
signification propre, contribueront, chacun pour sa part, à éclairer Celui
qu'ils signifient; il en résultera une notable mise en lumière du nom formé sur
celui du Christ et ces titres convergents nous révèleront de sa Majesté
ineffable autant que nos âmes peuvent en contenir.
Puis donc que la dignité
royale l'emporte sur toute dignité et pouvoir et puissance, que par ailleurs, à
travers le Nom d'Oint, la puissance royale apparaît d'une manière intrinsèque
et immédiate (on sait, suivant l'enseignement de l'histoire, que l'onction
inaugure l'avènement au trône), bref, puisque l'ensemble du pouvoir des autres
titres est renfermé dans la royauté, pour ces raisons, quiconque a compris ces
titres qu'elle renferme, a compris également et simultanément le pouvoir qui
englobe ces pouvoirs partiels; or telle est bien la royauté que le Nom porté
par le Christ désigne en propre. En conséquence, vu que notre bon Maître nous
accorde participation au plus grand, au plus divin et au premier de tous les
Noms, en faisant appeler chrétiens ceux qui ont l'honneur de porter son Surnom
de Christ, il faudra examiner chez nous aussi toutes les interprétations
possibles de ce vocable afin que, loin d'être en nous mensongère, cette
appellation reçoive le témoignage de notre vie.
Car ce n'est pas le nom
qui nous est donné qui fait ce que nous sommes : notre nature fondamentale,
quelle qu'elle soit d'ailleurs, se reconnaît aux traits distinctifs qui
s'attachent à son Nom.
Et par exemple, si l'on
donne le nom d'homme à un arbre ou à une pierre, est-ce pour cela que la plante
ou la pierre prendront la nature humaine ? Impossible !
Mais il faut au préalable
en posséder la nature, seulement ensuite porter son nom. Ainsi, s'agirait-il
même des êtres les plus ressemblants, on ne maintient pas le nom propre quand
on les désigne; comme si l'on disait de la statue d'un homme : c'est un homme,
ou de la reproduction d'un cheval : c'est un cheval. Eh bien ! si l'on doit
appeler une chose par son nom et sans tomber dans le mensonge, c'est sa nature
qui nous désignera avec précision la vérité de son nom. Si d'ailleurs on donne
à une matière, quelle qu'elle soit justement, la forme imitée de quelque objet,
on le nomme un bronze, un marbre ou quelque autre chose de ce genre,
c'est-à-dire l'élément sur lequel le sculpteur a exercé son art quand il
représentait, en fiction, la forme extérieure de l'objet.
Par conséquent, ceux qui
reçoivent leur nom du Christ doivent au préalable préalable être devenus tels
que ce nom requiert, ensuite seulement prendre sur eux ce nom. Comparons plutôt
: si l'on veut distinguer un homme qui l'est par nature, de celui qui porte le
même nom du fait de sa ressemblance, on les discernera l'un de l'autre en
s'appuyant sur leurs notes spécifiques respectives (on désignera le premier
comme un vivant doué de raison et de jugement, l'autre comme une matière
inerte, parvenant à prendre forme humaine par le biais de l'imitation); il en
sera de même du chrétien qui l'est réellement et de celui qui ne l'est qu'en
apparence : nous les reconnaîtrons aux qualités qu'ils ont en propre et qui se
manifestent distinctifs.
Or, ces traits, chez le
chrétien authentique, sont ceux mêmes que nous avons découverts dans le Christ.
Il en est parmi eux que nous comprenons : nous les reproduisons en les imitant;
il en est d'autres, en revanche, qui dépassent notre entendement et que nous ne
pouvons imiter : ceux-là, nous les vénérons et les adorons. Bref, tous les
titres propres à révéler ce qu'est le Christ, doivent briller dans la vie du
chrétien, les uns par l'imitation qu'il en donne, les autres par le culte qu'il
leur voue, s'il recherche la "perfection de l'homme de Dieu", comme
le dit l'Apôtre, et se refuse absolument à mutiler par malice la perfection.
Prenons encore une
comparaison. Ceux qui inventent les monstres de la mythologie, soit dans la
littérature, soit dans la peinture - qu'il s'agisse de figures à tête de boeuf,
à corps de cheval, à pieds de dragon, ou encore de quelque autre monstre de la
sorte issu de la combinaison d'espèces différentes - ne se guident pas, dans
leur oeuvre d'imitateur, d'après un modèle pris dans la nature mais la
trahissent par cette invention absurde et forment quelque figure étrange et non
un homme; ils représentent un être de fiction qui n'a aucune existence réelle.
Or, sans doute, nul n'irait prétendre que c'est un homme, ce produit d'une
composition monstrueuse, quand bien même une partie de l'oeuvre se
trouve-t-elle justement ressembler à la moitié d'un corps humain. De même, on
ne saurait non plus appeler chrétien avec rigueur l'homme qui aurait une tête
animale, entendez celui à qui il manquerait, faute d'avoir la foi, la Tête de
l'univers, laquelle est le Verbe, quand bien même serait-il parfait pour le
reste; il en serait de même pour l'homme dont le corps, entendez la pratique,
apparaîtrait en désaccord avec sa tête, la foi, en s'apparentant aux dragons
par sa colère, ou en se ravalant à la brute à l'instar d'un reptile, ou en
joignant à la figure humaine la passion des chevaux pour les femmes, passant de
la sorte à la double nature de l'hippocentaure composée de raisonnable et
d'irrationnel. Or, on peut voir nombre d'hommes de cette sorte : les uns sous
une tête de veau, entendez soumis à l'idolâtrie, parvenant à mener une vie
convenable, comme on dépeint le Minotaure, d'autres sous un masque chrétien
menant dans leur corps une vie bestiale, comme on représente les centaures et
les dragons.
Puis donc que le
chrétien, à l'image du corps humain, devrait pouvoir se reconnaître à son
intégrité, il convient que la vie du fidèle témoigne de l'empreinte de tous les
biens que nous comprenons dans le sens du Christ. Tu peux, il est vrai, sur tel
point de la vertu, te conformer aux exigences de ton nom, tout en cédant sur
d'autres à ce qui s'y oppose; mais cela revient à être divisé en toi-même, tu
aboutis à prendre le poste de ton ennemi, tu entres en lutte contre toi par le
jeu opposé du vice et de la vertu et tu ne souffriras plus aucune trêve ni
accommodement avec toi, à cause de la vie que tu mènes. "Quoi de commun en
effet entre la lumière et les ténèbres ?" selon le mot de l'Apôtre.
Et puisque, de fait,
l'antagonisme est total et sans compromis possible entre la lumière et les
ténèbres, celui qui s'attache aux deux à la fois sans écarter de lui l'un des
deux, se trouve à son tour, compte tenu de ce que ces principes s'opposent
diamétralement, nécessairement écartelé; il devient en même temps lumière et
ténèbres en sa vie où elles s'enchevêtrent, car d'un côté sa foi l'illumine par
son rayonnement, de l'autre sa vie de ténèbres obscurcit l'éclat qu'il reçoit
du Verbe. Ainsi la compromission de la lumière avec les ténèbres est
impossible, et ces éléments irréconciliables. Celui donc qui embrasse l'un et
l'autre contraires se rend son propre ennemi, il a été scindé en deux par sa
conduite touchant la vertu et le vice et il s'oppose à lui-même comme s'il se
tenait en face d'une formation ennemie.
Et de même qu'il n'est
pas possible à deux adversaires d'être également vainqueurs au duel (car la
victoire de l'un entraîne nécessairement la mort de son opposant), pareillement
dans ce combat intérieur qu'on engage tout au long d'une vie où bien et mal
sont mêlés, n'est-il pas possible à la formation supérieure d'être victorieuse
à moins qu'elle n'ait anéanti complètement sa rivale. De quelle manière, en
effet, l'armée de la piété l'emportera-t-elle sur la malice, si le front du mal
poursuit son offensive contre le front adverse ? Eh bien ! Si le plus fort a
l'intention de gagner la bataille, il lui faut mettre à mort sans merci son
opposant; et la vertu obtiendra le prix de la victoire contre le vice
lorsqu'elle s'alliera à la raison et réduira à néant tout ce qui lui est
contraire. Alors va s'accomplir l'oracle du prophète : "C'est Moi qui
ferai mourir et c'est Moi qui ferai vivre". Car le bien qui est en moi ne
peut vivre à moins que la mort de son ennemi ne l'appelle à la vie. En
revanche, tant que nous embrassons les deux, que nous étreignons solidement de
nos deux bras les contraires, impossible de les posséder ensemble et dans le
même temps; car la vertu échappe à la prise de celui qui empoigne avec force le
vice.
Revenons donc en arrière
et reprenons notre sujet à son point de départ : la seule voie capable de mener
à une vie pure et divine ceux qui aiment la sainteté, consiste en l'étude de ce
que signifie le Nom du Christ; il faut aussi que notre vie se conforme à son
Nom et qu'elle prenne pour guide dans la voie de la sainteté l'examen de ses
autres titres. Proposons donc à notre ferveur initiale toutes les expressions
et tous les titres que nous avons recueillis, au début de notre traité, des
lèvres sacrées de Paul, car ils sont propres à nous faire comprendre ce qu'est
le Christ; ce faisant, nous donnerons la plus ferme assurance à nos pas sur le
chemin qui mène à la sainteté de la vie, ici par l'imitation, comme on l'a dit
précédemment, là par l'adoration et la vénération.
CORPS DU TRAITÉ
Mais adoptons l'ordre
selon lequel les Noms du Christ ont été énumérés et commençons par les
premiers.
Christ, selon Paul, est à
la fois Puissance de Dieu et Sagesse de Dieu. Par cette dénomination, ce sont
des notions qui conviennent à sa Divinité que nous apprenons en premier lieu,
ce qui nous rend ce Nom digne de vénération. Puisque toute la création en
effet, tout ce qui en elle est à la portée de nos sens et tout ce qui en
dépasse la portée, tient de Lui son origine et ne se maintient dans l'être que
par Lui, c'est une nécessité, pour définir ce qu'est le Christ Auteur de
l'univers, de rencontrer la sagesse unie à la force; car nous avons à l'esprit
cette loi, lorsque nous parlons de l'union de ces deux termes, entendez la
puissance et la sagesse : ni les grandes oeuvres, ni les merveilles ineffables
de la création ne sauraient exister sans que d'un côté la sagesse ne conçoive
leur venue à l'être et que de l'autre la puissance n'accompagne la sagesse dans
l'accomplissement de ses desseins; c'est en effet grâce à la puissance que, ce
qui est conçu, vient à se réaliser. Par conséquent, ce qui est ici désigné dans
le Christ, se divise en une double représentation correspondante, en la sagesse
et en la puissance, afin que d'un côté nous prenions conscience, en considérant
la grandeur de l'univers organisé, par ce que nous en saisissons, de la
Puissance ineffable de son Auteur; et que de l'autre, en réfléchissant au
problème des êtres, à leur genèse au sortir du néant et à leur extrême
diversité de nature créée par l'Esprit de Dieu, nous adorions la Sagesse
incompréhensible de Celui qui les a conçus, Sagesse dont les desseins sont
réalités.
Or la foi en
Christ, puissance et sagesse, n'est point pour nous science improductive et
vaine au regard de l'acquisition du bien. Ce qu'un tel, en effet, réclame en
priant et vers quoi il regarde avec les yeux de l'âme, il l'attire à soi grâce
à sa prière; et de cette façon, en même temps que "par la puissance
s'affermit dans l'homme intérieur", comme dit l'Apôtre, celui qui se
tourne vers la Puissance (or la Puissance, c'est Christ), en même temps devient
un sage, comme le dit le proverbe, celui qui invoque la Sagesse, et dans sa
pensée le Seigneur est encore la Sagesse. Pour me résumer, quiconque ajoute à
son nom celui du Christ - qui est Puissance et Sagesse - ajoute aussi à son
être la puissance en étant fortifié contre le péché, et en même temps se
manifeste en lui la sagesse par le choix qu'il fait du meilleur. Or, puisque la
sagesse et la puissance se manifestent en nous, l'une par notre choix du bien,
l'autre par notre affermissement dans ce choix, c'est bien l'union des deux qui
maintient la perfection de notre vie.
Nous qui pensons aussi
que le Christ est la paix, prouverons de la sorte l'authenticité du
qualificatif de chrétien sur nous-mêmes, dans la mesure où notre vie, à travers
la paix que nous portons, rayonnera du Christ. "Il a tué la haine"
selon le mot de l'Apôtre; de notre côté, évitons par conséquent de la raviver
autour de nous, montrons en revanche dans nos vies qu'elle a cessé de vivre. La
Générosité de Dieu l'a fait mourir pour notre salut; n'allons donc jamais la
ranimer nous-mêmes par un mouvement de colère ou de ressentiment, ce serait
agir contre notre intérêt, pour la ruine de nos âmes, et assurer de la sorte la
résurrection funeste de celle qui par bonheur n'est plus. Mais si nous avons le
Christ, qui est la paix, à notre tour mettons à mort la haine en nos âmes :
alors la mort de celle-ci, dont notre foi nous assure en Lui la réalité, se
maintiendra également dans notre vie à nous. De même, en effet, qu'en "détruisant
le mur qui nous séparait, il a en sa personne créé les deux en un seul homme
nouveau, faisant la paix", à notre tour, amenons à la réconciliation tant
ceux qui nous combattent de l'extérieur que ceux qui, dans notre sein, forment
des partis, afin que la chair ne convoite plus contre l'esprit, ni l'esprit
contre la chair; mais après avoir soumis l'orgueil de la chair à la Loi de
Dieu, vivons en paix autour de nous, régénérés que nous sommes dans l'unité de
l'humanité nouvelle et pacifique, devenu un seul, nous qui étions deux. Car
pour ceux qui étaient désunis, la paix peut se définir ainsi : n'être plus
qu'un coeur et qu'une âme. Lors donc que nous extirpons de notre nature cette
lutte intestine, nous nous trouvons à notre tour pacifiés en nous-mêmes et
devenons paix : la preuve est faite que nous portons sur nous, véritablement et
au sens propre, le Surnom du Christ.
La pensée que le Christ
est la vraie Lumière, incapable de nous tromper, nous enseigne par ailleurs
l'obligation pour notre vie d'être à son tour illuminée d'en haut des rayons de
la Lumière véritable. Or ce sont les vertus, ces rayons qui émanent du soleil
de justice pour nous illuminer; sous leur influence, nous venons à écarter de
nous les oeuvres des ténèbres, et, comme en plein jour, à nous conduire avec
dignité; ayant renoncé aux silences de la honte et accomplissant toute chose
dans la lumière, nous devenons nous-mêmes lumière, capable de resplendir devant
les autres, ce qui fait justement le propre de la lumière.
Si, comme nous le
pensons, le Christ est aussi notre Sanctification, c'est en nous abstenant de
toute action et de tout dessein profanes et impurs que nous donnerons la preuve
de notre authentique communion à son Nom, reconnaissant sa Vertu
sanctificatrice par nos oeuvres et non pas du bout des lèvres, par notre vie.
En apprenant aussi que le
Christ est notre Rédemption : Il S'est offert Lui-même en rachat pour nous,
nous retirons de ce propos cette instruction : en nous offrant l'immortalité
comme une sorte de prix d'achat pour chacune de nos âmes, Il s'est acquis en
bien propre ceux qu'Il a rachetés Lui-même de la mort par la vertu de sa Vie.
Si donc nous sommes passés au service de notre Rédempteur, tournons-nous
entièrement vers notre Maître, ne recherchons plus notre intérêt personnel,
mais vivons au service de Celui qui nous a obtenus en échange de sa Vie. Car
nous ne sommes plus nos maîtres, mais notre Rédempteur dispose désormais des
biens qu'Il s'est acquis, et cette acquisition, c'est nous-mêmes. La Volonté de
notre Maître sera donc la règle de notre existence. Oui, de même qu'autrefois,
à l'époque où la mort exerçait sur nous sa domination, le péché faisait en nous
la loi, aujourd'hui, où nous sommes devenus les sujets de la Vie, il faudrait
que notre comportement se transformât à l'image de cette Vie qui a tout pouvoir
sur nous; il est à craindre, en effet, si jamais nous nous détournons des
exigences de la Vie, qu'à nouveau nous ne passions volontairement à l'ennemi,
au cruel tyran de nos âmes, je veux dire : à la mort, en cédant au péché.
Une même pensée va nous
apparenter au Christ, lorsque nous entendons Paul nous dire "qu'Il est
notre Pâque et qu'Il est notre Grand-prêtre : "Oui, vraiment, notre Pâque
a été immolée pour nous, Christ". Mais le Prêtre qui a offert à Dieu la
victime, n'est autre que le Christ en personne : Il S'est offert pour nous en
sacrifice, selon l'Apôtre, comme un oblat et une hostie. Nous retirons ainsi de
ces paroles l'enseignement suivant : quiconque tourne les yeux vers Celui qui
S'est offert comme un oblat et une hostie et S'est fait notre pâque, à son tour
s'offrira à Dieu en "hostie vivante, sainte, agréable et Lui rendra de la
sorte un culte spirituel". C'est ainsi par ailleurs qu'il exercera son
sacerdoce : "il refusera de se modeler au monde présent, mais se
transformera et se renouvellera dans son esprit en s'efforçant de discerner
quelle est la Volonté de Dieu, qui est excellente, qui nous rend agréable à Lui
et qui est parfaite". La chair ne peut, en effet, tant qu'elle est en vie
et qu'elle n'a pas été sanctifiée conformément au culte spirituel, manifester
en elle la Volonté de Dieu et son excellence; "Car les pensées de la chair
s'opposent à Dieu et ne se soumettent pas à sa loi; elles ne le peuvent même
pas", aussi longtemps que la chair demeure en vie; si en revanche elle a
été sacrifiée au moyen de l'hostie qui fait naître à la Vie, au moyen de la
mortification de nos membres terrestres qui sont les instruments de nos
passions, alors la Volonté divine qui rend agréable à Dieu et qui est parfaite
s'épanouira sans entrave dans la vie des croyants.
C'est un enseignement
semblable que l'on retire en songeant que le Christ est le propitiatoire
aspergé de son propre sang : chaque homme, en songeant à cela, devient en
personne pour lui-même un propitiatoire, en purifiant son âme par la
mortification de ses membres.
Lorsqu'on dit ailleurs du
Christ qu'Il est le Rayonnement de la Gloire de Dieu et l'Effigie de sa
Substance, on nous donne en ces termes les notions concernant sa Majesté
adorable. Paul, cet homme véritablement inspiré, que Dieu Lui-même enseignait,
qui scrutait par le détail les mystères invisibles et les secrets de Dieu à
travers les trésors profonds de la Sagesse et de la Science divines, voulant
traduire les révélations que Dieu lui avait faites touchant la clé des mystères
insondables et impénétrables, n'a point trouvé en sa bouche d'expression à la
hauteur de sa pensée; aussi est-ce par quelques étincelles, selon que l'oreille
de ses auditeurs percevait ce qu'il avait lui-même saisi dans le mystère, qu'il
a fait entrevoir ce qu'il avait vu, ne parlant que dans la mesure où le langage
pouvait se montrer secourable à sa pensée.
C'est un fait : il avait
beau avoir compris ce qui est donné à nos facultés humaines de saisir touchant
la nature divine et, dans ces limites, tout compris, il révèle que le fond de
l'être transcendant est aussi inaccessible qu'impénétrable à nos raisonnements
humains. C'est pourquoi, lorsqu'il parle de ce qu'il a contemplé en Lui, de la
paix, de la puissance, de la vie, de la justice, de la lumière, de la vérité et
d'autres attributs semblables, il montre clairement que ce qui constitue sa
raison dernière est totalement insaisissable, en déclarant que Dieu n'a jamais
été vu et ne le sera jamais : "Lui qu'aucun homme n'a vu, ni ne peut
voir", dit-il. Aussi, dans sa quête d'une désignation pour ce qui ne peut
être appréhendé par nos raisonnements, n'ayant pas trouvé de nom propre à
traduire ces mystères impénétrables, il a appelé gloire et substance ce qui est
au-delà de tout bien et qui ne peut être conçu ni exprimé dignement. Ainsi,
pour commencer, Paul a laissé sans la nommer l'essence transcendante au monde
des réalités; puis comme il s'efforçait d'interpréter l'Unité étroite et
indissoluble du Fils avec le Père et son union, dans une contemplation infinie
et éternelle, avec le Père infini et éternel, il dit : Rayonnement de sa Gloire
et Effigie de sa Substance, voulant formuler par le rayonnement leur
Connaturalité et par l'effigie leur Égalité consubstantielle. Et de fait, on
n'imagine pas d'intermédiaire entre le rayon et la source qui l'émet, pas
davantage d'infériorité de l'effigie à la substance, l'effigie étant sa
représentation; au contraire, pour qui pense à une source lumineuse, son
rayonnement s'imagine parfaitement et simultanément auprès d'elle; de même,
pour qui a en tête les dimensions d'une substance, cette substance se mesure
parfaitement aussi sur son effigie qui s'offre à la vue.
C'est pourquoi Paul dit
encore que le Seigneur est "la Forme de Dieu", sans rabaisser pour
autant le Seigneur par cette notion de forme; il met, au contraire, en pleine
évidence la Grandeur de Dieu, par l'intermédiaire de la Forme qui offre à notre
contemplation la Majesté du Père : celle-ci ne dépasse d'aucune manière les
limites de la forme qui est la sienne, et on ne la trouve pas en dehors de
l'Effigie qui la circonscrit. Il n'existe rien, en effet, chez le Père qui soit
contraire à sa Forme et à sa Beauté, rien que la Beauté du Fils unique ne
glorifie. Aussi bien le Seigneur déclare-t-Il : "Celui qui M'a vu a vu le
Père", indiquant de la sorte qu'il n'existe aucune dissemblance, ni par
insuffisance, ni par exagération.
Lorsque Paul exprime
ailleurs que "le Christ soutient l'univers par sa parole puissante",
il met un terme au problème soulevé par ceux qui se mêlent impudemment des
mystères insondables, par ces gens, en quête d'un principe pour la matière, qui
ne se tiennent nulle part tranquilles, étant donné leur curiosité intempestive
: comment, disent-ils, de ce qui est immatériel, la matière provient-elle et la
quantité de ce qui en est exempt ? Comment encore, de ce qui ignore la forme,
la forme naît-elle, et de ce qui est invisible, la couleur, et de ce qui est
infini, ce que nous expérimentons grâce à ces dimensions ? Et si la qualité est
entièrement étrangère à ce qui est simple et exempt de toute composition, d'où
vient-il que la matière se trouve liée à des qualités qui l'affectent ? Toutes
ces questions, que se posent ces curieux, et d'autres encore du même genre
trouvent donc leur solution dans le mot de l'Apôtre : "la parole puissante
du Verbe soutient l'univers" et du néant l'appelle à l'existence. Oui,
tous les êtres, qu'ils appartiennent au monde des matières ou qu'ils aient reçu
la nature immatérielle, possèdent comme principe unique de leur substance la
parole de la Puissance ineffable.
Or la leçon à tirer pour
nous de ces propos, c'est d'avoir nos regards tournés vers Celui à qui
l'univers doit son origine. Si c'est en effet par Lui que nous avons été amenés
à l'existence et que c'est en Lui que nous nous y maintenons, cet acte de foi
s'impose absolument : rien n'échappe à la Connaissance de Celui en qui nous
sommes, par qui nous avons accédé à l'être et vers qui nous retournons.
L'innocence conforme à la Vie s'épanouira normalement, en harmonie avec cette
pensée : qui donc, je me demande, assuré par sa foi que sa vie vient du Christ,
lui est donnée par Lui et trouve en Lui sa stabilité, osera prendre pour témoin
d'une vie inconséquente Celui qui embrasse en Lui-même l'existence de chacun ?
En appelant ailleurs le
Seigneur "Aliment et Breuvage spirituels", le divin Apôtre suggère
par ces mots l'idée que la nature humaine n'est pas une substance simple,
qu'une partie spirituelle au contraire s'y mêle à la partie sensible, qu'il y a
donc une nourriture appropriée à chacune des parties qu'on observe en nous : un
aliment matériel pour soutenir notre corps et une nourriture spirituelle pour
produire en nous la vigueur de l'âme. Eh bien ! de même que les composants
solide et liquide de notre alimentation corporelle, en s'unissant entre eux,
assurent notre subsistance naturelle : une cuisson proportionnée les mêle à
chacun des éléments qui composent notre organisme, de même Paul, d'une manière
également proportionnée, répartit aussi la nourriture spirituelle : il nomme
alternativement la même chose aliment solide et boisson, selon qu'elle
s'accommode à l'usage particulier de ceux qui la portent à leur bouche. De
fait, ici, à l'adresse des âmes sans ressort et abattues, elle devient un pain
"qui affermit le coeur de l'homme"; là en revanche, pour ceux que les
travaux de cette vie ont épuisés et partant rendus assoiffés, elle devient un
vin " qui pousse le coeur à se réjouir".
Ce qui vient d'être dit
donne à entendre quelle puissance a le Verbe : Il assure sa nourriture à l'âme
qui, proportionnellement à ses besoins, reçoit de Lui la grâce, selon le
langage figuré du prophète qui, sous le signe du "pré d'herbe
fraîche" et "des eaux délassantes", exprime la consolation
venant du Verbe aux âmes fatiguées. Mais à supposer qu'on vienne à dire aussi,
en considération du mystère, que c'est au sens littéral que le Seigneur est
nommé "Aliment et Boisson spirituels", cet aspect même n'est pas
exclu de la signification propre à ces mots : "son Corps en effet est vraiment
une nourriture et son Sang vraiment un breuvage". Pourtant, c'est en
pensant au premier des deux sens, qu'on met à la libre disposition général la
communion au Verbe : reçu par ceux qui Le recherchent, Il devient en effet leur
aliment et leur boisson, même s'ils Le portent à leur bouche sans discernement.
En revanche, pour ce qui est du second sens, ce n'est plus sans examen ni sans
discernement que l'on communie à une telle nourriture et à un tel breuvage, car
l'Apôtre nous spécifie, en ces termes : "Que chacun s'éprouve soi-même et
qu'ayant ainsi fait, mange de ce pain et boive de cette coupe. Pour qui en
revanche mange et boit indignement, c'est sa propre condamnation qu'il mange et
qu'il boit".
C'est encore vers ce sens
littéral, à mon avis, que l'évangéliste regarde avec évidence en notant ce qui
suit : à l'occasion de la Passion mystique, le membre bien connu du conseil et
plein d'empressement, se servit d'un linge immaculé et pur lorsqu'il prit le
Seigneur par le milieu du corps; et c'est encore dans un tombeau neuf et propre
qu'il Le déposa. Partant, l'avertissement de l'Apôtre autant que la remarque de
l'évangéliste nous font une loi de recevoir le Corps sacré dans une conscience
pure; et s'il s'y trouvait quelque souillure du fait d'un péché, il faudrait
s'en être purifié au préalable par l'eau des larmes.
Le Christ, appelé encore
le Rocher, nous fait mettre à profit ce nom à la fois par l'affermissement
d'une base immuable de la vie selon la sainteté, par une conduite inébranlable
orientée vers la constance dans les épreuves, et à travers les efforts de notre
âme pour montrer sa solidité et son endurance contre tout assaut du péché;
grâce à ces efforts et d'autres semblables, nous aussi deviendrons un rocher,
en reproduisant autant qu'il est possible, à l'intérieur de notre nature
instable, la Stabilité et l'Immutabilité du Seigneur.
Le même Seigneur est
désigné par le sage architecte comme fondement de la foi et la pierre angulaire
couronnant l'édifice; cela non plus ne s'avère pas une contribution inutile
pour nous à l'exercice de la vie selon la sainteté; car nous apprenons par là
que le Seigneur est à la fois le Principe et l'Achèvement de tout genre de vie
conforme au bien, de toute doctrine et de toute activité qui sont bonnes.
En effet, l'espérance,
qui est à comprendre sous le terme de pierre de couronnement, à laquelle se
rapporte tout ce qui fait l'objet de nos soins touchant la sainteté, c'est le
Christ, ainsi désigné par Paul; en même temps, la foi en Lui devient la base de
cette haute tour qui s'édifie par notre vie; dès lors que nous établissons sur
la foi les principes de notre vie, comme on pose une pierre de fondation, et
que nous décidons d'établir dans la pureté nos pensées et nos actes en
dirigeant heureusement nos actions de chaque jour, la Tête qui couronne
l'univers vient également nous couronner; elle s'ajuste au sommet des deux murs
dont l'un se rapporte au corps, l'autre à l'âme et que notre vie élève par les
bonnes moeurs et la pureté, et elle assure notre connexion à l'équerre; de
sorte que s'il vient à manquer l'un des deux pans de muraille, soit que les
bonnes oeuvres, ce qui se voit, ne s'élèvent pas de concert avec la pureté de
notre âme, soit que la sainteté de celle-ci ne marche pas de pair avec ce qui
se voit, le Christ ne peut alors couronner cette vie incomplète : il s'ajuste
seulement à un édifice comportant deux murs élevés simultanément à l'équerre,
et l'équerre est irréalisable en dehors de l'élévation simultanée des deux
murs. Ainsi l'embellissement, qu'une pierre d'angle apporte en le couronnant au
sommet d'un édifice, sera disposé sur celui que nous élevons le jour où notre
vie, sous ses deux aspects, aura pris une extension harmonieuse, conforme de
part et d'autre à la règle d'une vie rectifiée au cordeau des vertus, bref,
lorsqu'elle sera devenue droite et sans écart, n'offre plus rien en elle de
tortueux ni d'infléchi.
Paul, en appelant Image
du Dieu invisible le Christ, le Dieu souverain de l'univers et le grand Dieu
(il proclame encore la Grandeur de notre Maître véritable par ces mots :
"notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ" ; et ailleurs :
"desquels est issu le Christ selon la chair, Lui qui est au-dessus de
tout, Dieu béni éternellement")... En s'exprimant de la sorte, il nous donne,
par ses paroles, l'instruction qui suit :
Celui dont l'être,
éternellement, est précisément identique à Lui-même (Il est par ailleurs ce que
justement l'Être immuable se trouve seul à connaître; car la compréhension
humaine, en la personne de ceux dont les pensées sont élevées, a beau
s'approcher constamment de Lui à mesure qu'elle progresse, elle se trouve
cependant toujours distancée par une mesure égale)... ce Christ, donc, qui est
au-delà de toute connaissance et de toute compréhension, qui est l'Ineffable,
l'Inexprimable et l'Inexplicable, voulant te rendre à nouveau image de Dieu,
S'est fait Lui-même par son Amour de l'homme Image du Dieu invisible; prenant
une forme humaine individuelle, Il S'est modelé à ton être, en sorte que, pour
ta part, grâce à Lui, tu recouvres la conformité et l'empreinte de la beauté
exemplaire et originelle, afin que tu deviennes cet être précis que tu étais à
l'origine.
Si donc nous avons à
devenir nous aussi l'image du Dieu invisible, modelons, comme il convient, la
manière d'être de notre vie d'après le type d'existence qui nous est proposé;
qu'est-ce à dire ? pour ceux qui vivent dans la chair, de ne pas vivre selon la
chair. Et de ce fait, si cette Image exemplaire du Dieu invisible, venue par le
canal de la Vierge habiter parmi nous, a fait en tout l'expérience de notre
condition, à la ressemblance de notre nature, du péché seul pourtant elle n'a
point partagé l'expérience : "Il n'a pas commis de péché et l'on n'a pas
trouvé d'artifice sur ses lèvres".
Prenons donc une
comparaison : si l'on nous enseignait l'art de peindre et que notre maître ait
placé devant nous sur un tableau une forme bien réussie, il nous faudrait,
chacun sur sa propre peinture, reproduire à la perfection, la beauté de cette
forme, en sorte de bien réussir tous nos tableaux, conformément à la beauté du
modèle proposé; de la même façon, puisque chacun est créateur-peintre de sa
propre vie, que la volonté libre est artisan de cette création et que les
vertus sont les couleurs servant à l'achèvement de l'image, le risque n'est pas
mince d'altérer la beauté exemplaire en la reproduisant et d'aboutir à une
figure hideuse et informe, par l'emploi qu'on aura fait de couleurs souillées,
en substituant, dans sa peinture, à la forme authentique du maître, l'empreinte
sombre du vice; ce sont au contraire les couleurs immaculées des vertus, mêlées
entre elles selon des teintes artistement composées, que l'on utilisera le
mieux qu'on pourra pour reproduire la beauté de l'image; nous deviendrons de la
sorte image de l'Image, ayant reçu l'empreinte de la beauté exemplaire au moyen
d'une imitation aussi active que possible; c'est ainsi qu'agissait Paul, en se
faisant imitateur du Christ par une vie de sainteté.
Maintenant si, dans mon
exposé, il faut encore énumérer en les distinguant, les couleurs selon
lesquelles s'opère l'imitation de l'Image, la première entre elles est
l'humilité : "Apprenez de Moi - nous dit le Christ - que Je suis doux et
humble de coeur". En seconde nuance, la longanimité, qui s'est manifestée
avec quelque vigueur en l'Image du Dieu invisible. Épée, bâton, liens et fouet,
joues qu'on meurtrit, visage que l'on conspue, dos qu'on livre à la
flagellation, jugement impie, sentence cruelle, joie de la soldatesque à cette
sombre sentence, parmi les railleries et les sarcasmes, les outrages et les
coups reçus du roseau, les clous, le fiel et le vinaigre et tout ce qu'il y a
de plus horrible, dirigé contre Lui sans raison, ou mieux, accordé en échange
de ses multiples Bienfaits. Quelle est donc sa défense contre les auteurs de
ces crimes ? "Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils
font". N'était-il pas capable, demandera-t-on, de déchirer les cieux et
d'en descendre les châtier, ou d'anéantir ces brutes en les engloutissant au
sein de la terre, ou de faire déborder contre eux la mer de ses rives pour
immerger la terre dans les abîmes, ou de lancer contre eux le déluge de feu de
Sodome, ou de déclencher contre eux quelque autre sombre cataclysme, par un
commandement ? Eh bien ! tout cela, Il l'a supporté avec douceur et
longanimité, Lui qui donne à ta propre vie, à travers sa Personne, l'obligation
d'être longanime. On peut de cette manière examiner à leur tour les autres
nuances touchant l'Image exemplaire de Dieu; celui qui tourne vers elle ses
regards et, en la suivant, embellit visiblement sa propre forme, devient lui
aussi image du Dieu invisible par la touche de la patience qu'il y met.
Celui qui a appris que le
Christ est la Tête de l'église, qu'il porte avant tout son attention sur ce
point : tout chef participe du corps qui lui est soumis par une égale
communauté d'origine et de substance et le lien originel qui rattache à
l'ensemble les membres pris individuellement, constitue une unité en ce qu'il
assure la sympathie des parties au tout, par une "conspiration"
spécifique. En conséquence, si quelque chose est extérieur au corps, il est de
même entièrement étranger au chef. La raison nous enseigne donc par là que les
membres pris un par un, ont à devenir précisément ce que la tête est par
nature, s'ils veulent être dans la familiarité de celle-ci. Or, c'est nous qui
sommes les membres, nous qui contribuons ensemble à former le Corps du Christ.
En conséquence, si l'on "détache un membre du Christ pour en faire le
membre d'une prostituée", en frappant devant soi de sa fièvre licencieuse
comme d'une épée, on rompt tout à fait, par cette passion mauvaise, les liens
qui unissent les membres à la tête. Or c'est encore ainsi que les autres
manoeuvres du mal deviennent des épées : par elles, les membres sont retranchés
de la cohésion du Corps; par elles, se trouvent séparés de la Tête tous ceux
envers lesquels s'opère cette coupure par le jeu des passions. Afin donc que le
Corps demeure tout entier en cohésion avec la nature, il convient aussi que
chacun des membres pris individuellement se tienne dans la familiarité de la
Tête; si l'on admet par exemple que la Tête est pureté en vertu de son essence,
il faut que soient entièrement purs les membres qui sont tributaires d'un tel
Chef; si nous concevons la Tête comme incorruptibilité, c'est dans
l'incorruptibilité que doivent se maintenir entièrement les membres. De la même
manière, il est conséquent que toutes les autres notions, auxquelles, dans
notre pensée, nous identifions la Tête, puissent se discerner aussi dans les membres
: la paix, la sainteté, la vérité et toutes les autres qualités de cette sorte.
Pour les membres, en effet, attester la présence en eux de ces qualités et
d'autres semblables, c'est témoigner de leur cohésion naturelle avec la Tête,
conformément au langage de l'apôtre : "La Tête c'est le Christ; de Lui le
Corps tout entier reçoit harmonie intime et cohésion et opère son
accroissement, en s'appropriant sous toutes les formes l'apport de ressources
vitales lié à l'activité des parties donnant chacune sa mesure."
Il convient que ce nom de
"Tête" donné au Christ nous procure encore cette instruction : comme
on le voit chez les êtres vivants, c'est de la tête que part l'incitation du
corps aux diverses actions. C'est, en effet, au moyen de l'oeil et de l'oreille
que chaque chose, une par une, se trouve menée à bien, tant la démarche pour le
pied que l'activité de la main. Si l'oeil, de fait, ne surveille pas les
occupations ou si l'oreille ne reçoit pas l'indication, impossible aux
mouvements dont j'ai parlé de se faire comme il faut. Ainsi est-ce en nous
conformant à notre véritable Chef que nous, son Corps, devons aussi nous
mouvoir d'une façon correspondante, prêts à toute impulsion et à toute
activité, partout où Celui qui a formé l'oeil et tant l'oreille, nous montrera
la voie. Puis donc que le Chef a les yeux tournés vers les choses d'en haut, de
même faut-il que les membres, qui ne font qu'un avec la Tête qui les coiffe,
suivent entièrement la conduite de leur Chef et que leur poids les entraîne vers
les choses d'en haut.
Lorsque nous apprenons
que le Christ est le "Premier-né de la création", le "Premier-né
d'entre les morts" et "l'Aîné d'une multitude de frères",
commençons par repousser les conceptions hérétiques, en songeant qu'ils ne trouvent
rien qui les justifient dans les paroles susdites pour constituer leur doctrine
pernicieuse; cela fait, nous méditerons aussi ce qui, pour nous, dans ces noms,
contribue à la vie morale. Étant donné, dis-je, que les ennemis de Dieu
déclarent que le Fils unique de Dieu, l'artisan de l'univers, Celui "de
qui, par qui et en qui toutes choses existent" est à la fois le produit,
la créature et l'ouvrage de Dieu, ils expliquent que c'est aussi pour cette
raison qu'Il est appelé le "Premier-né de toute créature", à titre de
frère de la création, en tant que revêtu de la primauté uniquement par le
privilège de l'ancienneté, comme il en est de Ruben, placé au premier rang de
ses frères, non par un privilège de nature, mais par l'ancienneté.
Il faut, pour commencer,
dire ceci contre eux : le même ne peut être, au regard de la foi, à la fois
fils unique et premier-né. Car on ne saurait concevoir ni le fils unique
accompagné de frères, ni le premier-né privé de frères, mais s'il est fils
unique : il n'a pas de frères, si, en revanche, il est premier-né d'une famille
: il n'est aucunement fils unique et n'en reçoit pas le nom. Par conséquent, il
est impossible de concilier et d'associer ces titres l'un avec l'autre à propos
de la même personne, c'est dire que le même est incapable de porter les deux à
la fois, et fils unique et premier-né. Et pourtant, l'Écriture nous dit,
touchant le Verbe qui était au commencement : Il est le Dieu Fils-unique, et
Paul, à l'opposé : Il est le Premier-né de toute créature. Il convient donc de
faire la part des choses au crible de la vérité, en établissant une distinction
exacte entre chacun de ces noms, en sorte que l'on donne le nom de Fils unique
au Verbe qui est avant tous les siècles et que, d'un autre côté, le Verbe fait
chair prenne celui de Premier-né de toute création effectuée postérieurement
dans le Christ.
C'est encore d'après
l'idée de premier-né, comme une suite logique, qu'il nous faut concevoir la
notion qui nous vient à l'esprit quand on nous dit qu'Il est le Premier-né
d'entre les morts et l'Aîné d'une multitude de frères. Ainsi, Celui qui a été
"Prémices de ceux qui se sont endormis", devient "le Premier-né
d'entre les morts", afin d'ouvrir à toute chair le chemin de la
résurrection; en outre, dans son dessein de nous transformer d'enfants de
colère que nous étions auparavant par la naissance selon la chair, en
"fils du jour et fils de lumière" au moyen de la naissance d'en haut
par l'eau et l'Esprit, le Christ en personne se soumet le premier dans le
courant du Jourdain à une telle naissance, attirant ainsi la grâce d'en haut
sur Lui, prémices de notre nature, en sorte que tous ceux qui sont enfantés à
la vie, par la seconde naissance selon l'Esprit, reçoivent le nom de frères de
Celui qui les a précédés dans la régénération par l'eau et l'Esprit.
De la même façon, si nous
pensons aussi que le Christ est le premier-né de la création qui s'est opérée
en Lui, nous ne sortons pas de la doctrine de la piété. Puisqu'en effet,
l'antique création s'en est allée, ayant perdu sa raison d'être par le fait du
péché, il était nécessaire qu'elle prît la succession des choses disparues, la
nouvelle création vivante, qui s'établit par la seconde naissance et la
résurrection d'entre les morts; et l'auteur de la vie qui en prend la tête, en
devient le premier-né et prend ce nom. Mais de quelle manière d'abord il faut
répondre à nos adversaires, avec le peu que nous avons dit, il serait facile à
qui veut bien s'en donner suffisamment la peine, d'être un allié efficace pour
la vérité. Comment ensuite nos propos peuvent contribuer visiblement à la vie
selon la sainteté, nous allons l'exposer en peu de mots.
Ruben fut l'aîné de ceux
que la naissance avait appelés au monde après lui; mais, par surcroît,
l'empreinte, qu'ils portaient visiblement sur eux, d'un air de famille avec
leur aîné, témoignait en faveur des puînés, de leur parenté avec lui, au point
que leur consanguinité, dont témoignait la similitude de leur conformation, ne
pouvait s'ignorer. En conséquence, si nous aussi, en naissant à nouveau par
l'eau et l'Esprit, d'une naissance analogue à celle du Christ, sommes devenus
les frères du Seigneur, qui, par nous, devient Lui-même l'aîné d'une multitude
de frères, il serait logique de faire apparaître notre parenté légitime avec
Lui par l'empreinte que porterait notre vie, où la forme du premier-né de la
création serait représentée. Or, quelle est l'empreinte caractéristique de sa
forme, d'après l'enseignement que nous avons reçu de l' Écriture ? Nous l'avons
souvent mentionnée : "Il n'a pas commis de péché et on n'a point trouvé
d'artifice sur ses lèvres". Si donc, nous nous destinons à prendre le nom
de frères de Celui qui fut le pionnier de notre régénération, l'innocence de
notre vie confirmera notre parenté avec Lui sans qu'aucune souillure ne nous
sépare de l'union avec la pureté. Mais notre Aîné est aussi la Justice, la
Sainteté, l'Amour, la Rédemption et les autres attributs de ce genre. Si donc
notre vie présente à son tour de telles empreintes, nous fournirons des marques
visibles de la noblesse de notre race, en sorte que celui qui les remarque dans
notre vie, vienne à témoigner en notre faveur de notre fraternité avec le
Christ. C'est bien Lui qui nous a ouvert la porte de la résurrection et qui
pour cela est devenu prémices de ceux qui se sont endormis. C'est donc notre
résurrection générale qui aura lieu "en un clin d'oeil, au son de la
dernière trompette", qu'Il a annoncée, par ce qu'Il a accompli à la fois
sur Lui-même et sur les autres hommes que la mort avait pris en son pouvoir.
En vérité, ce n'est pas
une condition identique qui va recevoir en l'autre vie tous ceux qui se
lèveront de la terre où ils avaient leur tombeau, mais "ceux qui ont fait
le bien iront à une résurrection de vie, ceux qui par contre ont fait le mal, à
une résurrection de damnation". De la sorte, si la vie d'un homme
s'oriente vers cette terrible sentence de condamnation, quand bien même est-il
agrégé aux frères du Seigneur par la naissance d'en-haut, cet homme fait mentir
son nom et renie sa parenté légitime avec le Premier-né en se conformant au
mal.
Le "Médiateur entre
Dieu et les hommes", Lui dont la Personne est le lien qui noue l'humanité
à Dieu, ne relie que ce qui précisément est digne de s'unir à Dieu. Il avait
créé par Lui-même une parenté entre l'homme qu'Il était en personne et la
Puissance de la Divinité : Il partageait notre nature, sans être tombé
toutefois au pouvoir des passions de la nature qui incitent au péché (Il n'a
pas, en effet, commis de péché, comme il est dit, et l'on n'a pas trouvé
d'artifice sur ses lèvres"); de la même façon, Il conduira à leur tour
tous les hommes un par un à l'union avec la Divinité, à condition qu'ils
n'apportent sur eux rien qui soit indigne de s'unir au divin. Au contraire, si
quelqu'un est véritablement le temple de Dieu, qu'il ne contient en lui-même
aucune idole du mal ni image faite d'après son modèle, cet homme sera accueilli
par le Médiateur dans la communion de la Divinité, puisqu'il s'est purifié pour
accueillir la pureté qui habite ici même. Car d'une part, "la sagesse
n'entrera pas dans une âme perverse", comme le dit la parole de Dieu; le
coeur pur, d'autre part, en lui-même n'a rien d'autre en vue que Dieu; comme il
adhère à Lui solidement par l'incorruptibilité, il a reçu de Dieu à l'intérieur
de son être tout ce qui constitue l'excellence de son règne.
Ce passage offrirait pour
nous une évidence plus grande par l'adjonction de la parole du Seigneur
rapportée par Marie aux apôtres, car elle ajouterait à la clarté de nos propos
: "Je m'en vais, dit-Il, à mon Père et à votre Père, à mon Dieu et à votre
Dieu." Voilà les paroles du Médiateur entre le Père et les fils, qui
étaient publiquement déshérités, de Celui qui, par sa personne, a réconcilié
les ennemis de Dieu avec l'authentique et unique Divinité. Les hommes, en
effet, selon la parole du prophète, se sont coupés par le péché du sein
maternel, où ils trouvaient la vie et se sont égarés, en proférant l'erreur au
lieu de la vérité, loin des entrailles où ils avaient été formés; c'est
pourquoi (notre Médiateur) S'est chargé des prémices de notre commune nature en
prenant un corps et une âme, les a sauvées en sa Personne, purifiées de tout
mal et de toute compromission avec lui et les a rendues saintes, afin d'attirer
à Soi, avec ces prémices et par elles, qu'Il a consacrées par
l'incorruptibilité, au Père de l'incorruptibilité, tout ce qui se trouve d'une
nature analogue à la leur et d'une même race, et afin d'accueillir à la fois
les fils qui étaient publiquement déshérités pour que le Père les adopte, et
les ennemis de Dieu, pour les rendre participant de sa Divinité. En résumé, de
même que les prémices de la pâte sont entrées dans la famille du vrai Dieu et
Père par le moyen de la pureté et de l'apatheia, nous aussi qui sommes la pâte,
adhérerons au Père de l'incorruptibilité par les mêmes voies, en imitant,
autant que nous le pourrons, l'apatheia et l'immutabilité de notre Médiateur.
Car nous serons la
couronne de pierres précieuses du Dieu-Fils unique, une fois devenus par notre
vie un objet précieux et glorieux. Paul dit en effet que "S'étant abaissé
un court instant au-dessous des anges" en subissant la mort, Il S'est fait
une couronne, par ce qu'Il a accompli en mourant, de ceux qui jadis avaient été
changés en épines par leur péché; par sa Passion, Il a converti radicalement
l'épine en un objet d'honneur et de gloire. Cela étant, alors qu'une fois pour
toutes "Celui qui enlève le péché du monde" S'est coiffé de la
couronne d'épines pour lui substituer la couronne tressée d'honneur et de
gloire, il y a risque grave qu'un homme, devenu épine et chardon par sa vie
mauvaise, se trouve serti ensuite au beau milieu de la Couronne du Seigneur, en
communiant à son Corps. A lui s'adresse très justement cette parole :
"Comment t'es-tu introduit en ce lieu sans avoir revêtu la robe nuptiale
?" Comment es-tu venu te joindre, puisque tu es une épine, à ceux qui
s'associent en honneur et en gloire à ma couronne ? "Quelle entente entre
Christ et Bélial ? Quel rapport entre fidèle et infidèle ? Quoi de commun entre
la lumière et les ténèbres ?" Pour que notre vie ne profère jamais contre
nous l'accusation contenue dans ces paroles, il faut prendre soin de
débarrasser à chaque instant notre vie de toute action, de toute parole et de
toute pensée épineuses, mais devenons un objet d'honneur et de gloire afin
d'être par nous-mêmes une couronne pour le Chef de l'univers, une fois devenus
en quelque sorte le fief et la propriété de notre maître.
Le "Seigneur de la
Gloire" n'accepte en effet ni la nature, ni le nom de seigneur d'aucune
créature infâme. Partant, celui qui répugne à toute espèce de turpitude et
d'obscénité établit suzerain sur lui-même, pour ce qui est de la part cachée de
l'homme et aussi de celle qui se voit, Celui qui a la nature et porte le nom de
Seigneur, non de l'infamie, mais de la Gloire.
Mais Il est également le
Principe. Or un principe universel, dans son comportement, n'est pas sans
relation avec ce qui vient après lui; car si la vie se trouve déterminer la
nature du principe, on comprendra que ce qui vient après lui, aura à son tour
entièrement la nature de la vie; et si le principe est lumière, on comprendra
que ce qui vient après lui est également lumière. Or quel avantage
retirons-nous à croire que le Christ est le Principe ? Celui de parvenir
nous-mêmes à la ressemblance de ce qui constitue selon notre foi la nature de
notre principe. On ne dit point de la lumière, remarquons-le bien, qu'elle est
un principe de ténèbres, et si la vie est bien incluse dans un principe, on
n'ira point imaginer que ce principe aboutit à la mort. Eh bien, si un homme se
comportait en s'opposant à la nature de ce qui le régit et ne s'attachait point
à son principe par l'apatheia et la sainteté, le Principe universel ne pourrait
être principe de cet homme. À l'extrême opposé, le principe de la vie des
ténèbres, c'est le maître du monde des ténèbres; le principe du péché mortel,
c'est celui qui a la puissance de la mort. Impossible, par conséquent, à celui
qu'une vie mauvaise a placé sous les ordres du principe des ténèbres, de s'arroger
pour principe le Principe de tout bien.
C'est la même réflexion
qu'entraîne cette autre désignation du Christ : " le Roi de justice et le
Roi de paix ", chez ceux qui accueillent les paroles divines pour les
mettre à profit. Car celui qui, se conformant à l'enseignement touchant la
prière, appelle en lui par sa prière la venue du royaume de Dieu, à l'annonce
que le vrai Roi est un roi de justice et de paix, restaurera pleinement dans sa
vie la justice et la paix, afin que règne sur lui le Roi de la justice et de la
paix. Or, dans notre pensée, l'armée du Roi, c'est la vertu sous toutes ses
formes; par la justice et la paix, en effet, il faut entendre, à mon avis,
toutes les formes de vertus. Partant, si un homme a abandonné son poste dans
l'armée de Dieu pour s'enrôler dans le front adverse, qu'il s'est fait le
soldat de l'instigateur au mal et qu'il a dépouillé simultanément la cuirasse
de la justice et tous les éléments de l'armure complète qu'est la paix, comment
pourra-t-on ranger un tel homme sous les étendards du Roi de la paix, puisqu'il
a déserté la vérité ? L'emblème, il faut bien le dire, porté sur l'armure de
cet homme, fera apparaître le Roi sous lequel il milite, si, à l'inverse de
l'image ténébreuse peinte sur ses armes, cet emblème fait apparaître, par
l'empreinte qu'imprime la Vie, Celui qui lui montre le chemin. Oh ! combien
heureux celui qui n'a pas cessé de militer sous le commandement de Dieu, qui
est enrôlé dans les compagnies comptées par myriades et par myriades et qui est
armé contre le mal par les vertus : l'homme qui s'en est revêtu, arbore, grâce
à elles, l'image de son Roi !
CONCLUSION
Et maintenant, à quoi bon
prolonger plus avant ce discours qui expose, en les recensant à la suite, tous
les termes qui explicitent le Nom du Christ et qui ont le pouvoir de nous
conduire vers la vie selon la sainteté, vu que chacun de ses Titres nous aide
souverainement pour sa part, grâce à la signification qu'il a en propre, à
acquérir la perfection de la vie ? Par contre, j'estime avantageux touchant ce
qui demeure présent à notre souvenir, que la mémoire le réduise en un condensé,
en sorte que nous ayons comme un fil d'Ariane pour nous mener au but de notre
traité, établi dès le point de départ par cette interrogation : comment un
homme peut-il bien se maintenir dans un état parfait ? J'ai, en effet, ce
sentiment : si un homme fait de ce condensé l'objet constant de ses
méditations, il est solidaire du Nom auquel on rend ses adorations, tandis
qu'il prend le nom de chrétien comme il a paru bon aux apôtres, (solidaire)
aussi nécessairement des autres noms que la pensée assigne au Christ, dont il
manifestera en sa personne la Puissance, puisqu'il est devenu solidaire, toute
sa vie durant, de chacune de ses Dénominations.
Je prends un exemple; il
y a trois choses qui caractérisent la vie du chrétien : l'action, la parole et
la pensée; ce qui, parmi elles, tient le premier rang par rapport aux autres,
c'est la pensée. L'activité mentale, en effet, est à l'origine de toute parole;
en second après l'opération de l'esprit, vient la parole qui rend compte, par
la voix, de l'empreinte, reçue dans l'âme, de l'activité mentale; la troisième
place, après l'intelligence et la parole, est occupée par l'action qui amène à
se réaliser ce que l'on a conçu. Ainsi, dans le cours de la vie, à chaque
impulsion reçue vers quelqu'une de ces activités, il est avantageux touchant
chacune d'elles, tant l'expression que la pratique et la pensée, de faire un
examen minutieux de ces objets de pensée sacrés que sont les notions et les
noms concernant le Christ; car on peut craindre de voir emportées hors de
l'influence puissante attachées à ces noms d'en haut, aussi bien nos oeuvres
que nos paroles ou que notre pensée. Paul dit en effet : "Tout ce qui ne
procède pas d'une conviction de foi est péché"; de même peut-on, par voie
de conséquence, mettre en pleine lumière les réflexions qui suivent : tout ce
qui ne vise pas Christ dans notre langage, dans nos oeuvres ou dans nos
intentions, regarde en totalité le monde hostile au Christ. Non, il est
impossible à ce qui se rend étranger à la lumière ou à la vie, de ne pas
appartenir en totalité aux ténèbres ou à la mort. Si donc ce qu'un homme
accomplit, ce qu'il dit et ce qu'il pense d'une manière non conforme au Christ
s'associe au monde hostile au bien, le fruit évident de ce qu'il fait, de ce
qu'il pense ou des paroles qu'il prononce, c'est-à-dire : le rejet du Christ
par cet homme qui s'est détaché de Lui, sera, pour tout le monde, chose
évidente.
Elle est donc véridique,
la voix inspirée du psalmiste, qui déclare : "J'ai rangé au nombre de ceux
qui méprisent (Dieu), tous les pécheurs de la terre". Car celui qui renie
le Christ au sein des persécutions est contempteur du Nom auquel on rend ses
adorations; et pareillement quiconque renie la vérité, la justice, la sainteté
ou l'incorruptibilité, ou encore rejette de sa vie, s'il vient à subir
l'oppression qu'exercent les épreuves, quelque autre disposition ayant une
affinité, selon nous, avec la sainteté, cet homme reçoit du psaume le nom de
contempteur, puisqu'ii méprise, par sa vie, à travers chacune de ces
dispositions, Celui qui est ces dispositions mêmes.
Que lui faut-il donc
faire, à celui qui est jugé digne de porter l'excellent surnom de chrétien ?
Quoi d'autre, sinon d'ordonner continuellement en lui-même ses intentions, ses
paroles et ses actes, selon que chacun d'eux aboutit au Christ ou s'oppose à
Lui ? Or considérable est la facilité qu'il y a à départager semblables
opérations; car ce que l'on accomplit, ce qui se forme dans l'esprit ou se que
l'on exprime sous l'influence de quelque passion, n'a rien qui s'accorde avec
le Christ, mais porte le cachet de son adversaire : à l'égal d'une boue
fangeuse, il enduit de passions mauvaises la perle de l'âme, en ternissant
gravement l'éclat de la pierre de grand prix. En revanche, ce qui est pur de
toute affection passionnelle, se tourne vers le Principe de l'apatheia, qui est
le Christ; c'est en Lui, comme dans une source pure et incorruptible, qu'on
puise, en vue de son bien propre, les intentions (de ses actes), si bien qu'on
manifeste en soi la ressemblance avec le Modèle, comme on trouve la
ressemblance avec l'eau, pour l'eau qui jaillit de la source et pour l'eau de
la source qui a coulé dans l'amphore. Il n'y a, en effet, par nature, qu'une
pureté, celle qui est dans le Christ et celle qui se voit dans celui qui
participe de Lui; mais elle est dans le Premier comme en sa source, en celui
qui y participe comme en sa dérivation, tandis qu'il fait passer dans la
pratique de la vie la grâce incluse dans ses intentions; en sorte que l'accord
s'établit entre la part cachée de l'homme et celle qui se voit, puisqu'une vie
décente accompagne nos intentions, dont l'affinité au Christ est l'élément
moteur.
LA PERFECTION
CHRÉTIENNE
En bref, à mon avis du
moins, l'essence de la perfection dans la vie chrétienne consiste en la
communication, au niveau de l'âme, de l'expression et de la manière de vivre
avec l'ensemble des Noms du Christ qui nous donnent la signification de son
Nom, en sorte que nous prenions sur nous-mêmes la bénédiction de Paul appelant
une sanctification intégrale, en nous gardant constamment au niveau de l'être
tout entier, l'esprit, l'âme et le corps, du commerce avec le mal.
Or, si l'on objectait la
difficulté que nous avons à atteindre le bien, vu que le Seigneur de la
création est seul à ne point changer, tandis que la nature humaine est
changeante et que la mobilité est son comportement à elle (comment donc est-il
possible de se maintenir ferme et inébranlable dans le bien avec la versatilité
de notre nature ?), eh bien, nous prétendons répondre à une objection de ce
genre : on ne peut être couronné sans avoir respecté les règles de la
compétition ! Et point de compétition régulière, en absence d'un concurrent. Si
donc il manquait un adversaire, la couronne également ferait défaut : la
victoire ne tombe point comme cela du ciel, il faut une défaite ! Par
conséquent, luttons contre l'instabilité même de notre nature, attaquons-nous
intérieurement à elle comme à un adversaire pour ainsi dire, et devenons
vainqueurs, non par la destruction de notre nature, mais en la sauvegardant de
la chute. Et de fait, ce n'est pas uniquement dans le sens du mal que verse la
mobilité de l'homme, car il serait impossible assurément à ce dernier de
s'engager dans le bien, si le poids de sa nature l'entraînait uniquement du
côté opposé; mais, en réalité, la conversion la plus noble qu'elle peut
accomplir, c'est la croissance dans les biens spirituels, puisque le mouvement
vers un état meilleur opère de façon continue la divinisation progressive de
celui qui est mû par une noble fin. Ainsi ce qui paraissait redoutable (je veux
dire la mobilité de notre nature) s'est révélé dans mon propos comme l'aile
d'un oiseau, donnée pour s'envoler vers des sommets plus élevés; c'eût été pour
nous en revanche un châtiment que de nous voir refuser l'aptitude au progrès.
Il ne faut donc point qu'il se désole, celui qui constate dans notre nature son
inclination propre au changement, mais qu'il se tourne vers un bien supérieur
par une évolution continue, "qu'il se transforme d'un moindre degré de
gloire en une gloire plus éclatante", qu'il ne laisse pas de s'améliorer
par un progrès quotidien, en poursuivant sans cesse la perfection, sans jamais
parvenir à son terme.
Car telle est la
perfection véritable : ne jamais s'arrêter, accroître son effort vers un
nouveau palier et ne mettre aucune borne à la perfection, mû par une noble fin.
Ainsi ce qui paraissait redoutable (je veux dire la mobilité de notre nature)
s'est révélé dans mon propos comme l'aile d'un oiseau, donnée pour s'envoler
vers des sommets plus élevés; c'eût été pour nous en revanche un châtiment que
de nous voir refuser l'aptitude au progrès. Il ne faut donc point qu'il se
désole, celui qui constate dans notre nature son inclination propre au
changement, mais qu'il se tourne vers un bien supérieur par une évolution
continue, "qu'il se transforme d'un moindre degré de gloire en une gloire
plus éclatante", qu'il ne laisse pas de s'améliorer par un progrès quotidien,
en poursuivant sans cesse la perfection, sans jamais parvenir à son terme.
Car telle est la
perfection véritable : ne jamais s'arrêter, accroître son effort vers un
nouveau palier et ne mettre aucune borne à la perfection.
SOURCE : http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Gdenysse/gregoire.html
SC 1 bis- Grégoire de Nysse. Vie de Moïse ou Traité de la perfection en matière de vertu,
décembre 1955. Jean
Daniélou. Introduction, texte critique et traduction par Jean
Daniélou, s.j.. Deuxième édition revue et corrigée (remplace le n° 1
paru en 1942). ISBN : 9782204085472, 353 pages
Indisponible chez notre
éditeur
De la contemplation des
Écritures au progrès de l’homme en Dieu : le « manifeste » de la
collection.
Dans l’œuvre si vaste et si diverse de Grégoire de Nysse (330-394), la Vie de Moïse, écrite dans les dernières années, occupe une place particulière, comme sommet de sa théologie spirituelle. Celle-ci, centrée sur la perfection conçue comme progrès indéfini, bénéficie de sa vaste culture, profane et ecclésiastique, et de son expérience pastorale.
De l’Exode au Deutéronome, le Cappadocien retrace en premier lieu l’historia du patriarche, avant de se consacrer à la theoria, contemplation mystique des Écritures. Avec le Nyssène, Moïse devient le type du parfait ami de Dieu qui, par et avec le Christ, entre toujours davantage dans la ténèbre lumineuse de la divinité.
Parue en 1942, la Vie de Moïse a été le premier texte édité dans
les Sources Chrétiennes et, mettant en valeur un juif en pleine
occupation nazie, il est en quelque sorte le manifeste de toute la
collection.
Ce volume a d'abord paru
– sous le titre Contemplation sur la Vie de Moïse et réduit à la
traduction seule de la deuxième partie du Traité (Theoria) – en 1942,
publié aux Éditions du Cerf (Paris) et Éditions de l'Abeille (Lyon).
Jean Daniélou, s.j.
(1905-1974), fait cardinal en 1969, a fondé et dirigé avec Henri de Lubac la
collection Sources Chrétiennes. Expert au concile Vatican II, il a
grandement contribué au renouveau des études patristiques en France.
Le mot des Sources
Chrétiennes
Une fois encore, nous
avons dû réimprimer le n° 1 de la Collection, La Vie de Moïse de
Grégoire de Nysse, dont le Père Jean Daniélou faisait paraître, en 1942, mais
amputée de la première partie du traité et sans le texte grec, en raison de la
pénurie de papier, l'édition qui lançait la collection Sources Chrétiennes.
La manière propre à Grégoire de lire l'histoire de Moïse et le livre de l'Exode, d'abord selon une exégèse littérale édifiante, proche par bien des traits de la haggada juive, puis, dans la seconde partie de son ouvrage, selon une exégèse allégorique et spirituelle, qui fait de la vie de Moïse un symbole de l'itinéraire mystique de l'âme, entraîne du même coup son lecteur sur les voies de la connaissance de Dieu.
Cher à Grégoire, le thème de la ténèbre dans laquelle pénètre Moïse en gravissant la montagne (§ 162 s.) prend à cet égard une importance particulière : la ténèbre est pour lui une métaphore de la transcendance divine par rapport à toute créature. Entrer, comme Moïse, dans « la ténèbre où Dieu était », c'est entrer dans la quête sans fin d'un Dieu totalement incompréhensible et transcendant, et paradoxalement l'atteindre au sein même de cette quête.
Dans son introduction (p. 21), J. Daniélou dégage avec clarté cette idée force de Grégoire : « L'âme, à la recherche de Dieu, écrit-il, croit d'abord l'atteindre dans les lumières qu'elle en reçoit, jusqu'à ce que, d'échec en échec, elle finisse par comprendre que voir Dieu consiste à ne pas voir et que c'est dans cette quête elle-même que réside la connaissance de Celui qui surpasse toute connaissance. » L'homme épris de Dieu est en quelque sorte condamné à l'« épectase » (§ 219 s.), c'est-à-dire à une continuelle tension vers un sommet à dépasser dès qu'il est atteint, sans pouvoir jamais relâcher l'effort qui le fait entrer toujours davantage dans la ténèbre lumineuse de Dieu.
La seconde réimpression de la troisième édition de cette Vie de Moïse est
sans aucun doute le signe que l'épectase selon Grégoire de Nysse n'a rien perdu
de sa capacité à alimenter la quête spirituelle de l'homme contemporain.
(J.-N. Guinot, 2007)
Jean-Noël Guinot
Œuvre(s)
contenue(s) dans ce volume
Paru en décembre 1942,
la Vie de Moïse, premier volume de la collection « Sources
Chrétiennes », est en même temps l’un des tout premiers livres du
fondateur de la collection, le jésuite et (futur) cardinal Jean Daniélou, qui
soutiendra quelques mois plus tard sa thèse sur Platonisme et théologie
mystique. Essai sur la doctrine spirituelle de saint Grégoire de Nysse, à
partir de ce texte principalement. Le titre complet de l’œuvre de Grégoire
est : Contemplation sur la vie de Moïse, ou Traité de la perfection
en matière de vertu. Il dit ce qu’est ce texte : ni histoire ni exégèse,
mais méditation spirituelle sur l’approche de Dieu, à partir du récit biblique
sur Moïse interprété dans un sens mystique dont Grégoire, après Origène est
l’un des initiateurs (tout en devant aussi beaucoup à Philon d’Alexandrie).
L’une des richesses de l’œuvre est de montrer comment se mêlent une
anthropologie biblique et une inspiration philosophique dans cette montée
mystique de l’être humain vers Dieu, dont la description par Grégoire s’appuie
autant sur l’ascension du Sinaï par Moïse que sur l’ascèse platonicienne qui
élève de la matière à l’idée et du non-être à l’être. L’un des thèmes
caractéristiques du livre est le dépassement permanent de soi, car l’approche
de Dieu comble l’âme et fait grandir en même temps son désir.
La Vie de Moïse date
de la fin de la vie de Grégoire, vers 392, après les esquisses d’une théologie
spirituelle que sont La virginité et le Commentaire du Cantique.
La tradition manuscrite de la Vie (une vingtaine de manuscrits, le
plus ancien du Xe siècle, et un fragment sur papyrus du VIIe siècle),
peu homogène – certains manuscrits présentant un texte contaminé – ne
permet pas de privilégier systématiquement une famille plutôt qu’une autre.
Après une préface sur la
perfection, adressée au destinataire du traité, le texte est en deux
parties : la première porte sur l’historia de l’Exode, c’est-à-dire
le sens littéral de l’histoire de Moïse, la seconde, beaucoup plus longue, sur
la théôria, le sens spirituel ou mystique.
Historia : la
narration de la vie de Moïse est déjà l’occasion d’insister sur sa vertu et sa
sagesse ; le récit des hauts faits de Dieu dans l’Exode est un
morceau de bravoure qui manifeste Moïse comme thaumaturge et médiateur entre
Dieu et les humains. Au Sinaï se révèle un Dieu au-delà de toute
représentation. Description du sanctuaire ordonné par Dieu. Infidélités du
peuple, que Moïse conduit néanmoins jusqu’au seuil de la terre.
Théôria : chaque
détail de la vie de Moïse exposé dans la première partie est relu dans un sens
symbolique et spirituel : Pharaon, figure du mal, s’oppose à la naissance
du mâle, c’est-à-dire ce qui est vertueux ; le buisson ardent représente
l’illumination divine, mais aussi la naissance virginale de Jésus ; si
Moïse quitte ses sandales pour en approcher, c’est parce qu’il nous faut
« dépouiller les pieds de l’âme du revêtement terrestre des peaux
mortes » (= les tuniques de peau de Gn 3, 21) ; le bâton changé en serpent
(Ex 7) est un symbole christologique, puisque le Christ a été élevé comme le
serpent d’airain de Nb 21, 8-9 ; les résistances du peuple à devenir libre
(Ex 5) représentent les tentations qui jalonnent le progrès spirituel ;
les Hébreux ne sont pas atteints par les plaies d’Égypte parce que l’âme qui se
tient dans la lumière est immunisée par elle des souillures du mal ; la
mise à mort des premiers-nés montre qu’il faut tuer en nous le mal à la
racine : une fois pris dans son engrenage on ne peut plus s’en
libérer ; la pâque mangée en hâte et les reins ceints nous rappelle que
toute notre vie est une traversée et qu’il ne faut jamais s’arrêter quelque
part, etc. Exégèse morale et christologique se succèdent tout au long de cette
relecture.
Vie II, 315-316 (SC 1bis,
p. 321-323)
Qu’apprenons-nous par
là ? à n’avoir qu’un but en cette vie, être appelés serviteurs de Dieu à
cause de nos actions. En effet, lorsque tu auras triomphé de tous les ennemis,
l’égyptien, l’Amalécite, l’Iduméen, le Madianite, que tu auras traversé l’eau,
que tu auras été illuminé par la nuée, que tu auras été adouci par le bois, que
tu auras bu au Rocher, que tu auras goûté la nourriture d’en-haut et que, par
la pureté et la chasteté, tu te seras tracé un chemin vers la montagne ;
lorsque parvenu là tu auras été instruit du mystère divin par le son des
trompettes, que tu te seras approché de Dieu par la foi dans la ténèbre
impénétrable et que là tu auras appris les mystères du tabernacle et la dignité
du sacerdoce, lorsque tu auras taillé ton propre cœur et fait graver en lui par
Dieu même les oracles divins ; lorsque tu auras détruit l’idole d’or,
c’est-à-dire lorsque tu auras effacé de ta vie le désir de t’enrichir ;
(…) lorsque tu auras réduit à néant tout ce qui se dresse contre ta dignité, en
l’engloutissant sous la terre comme Dathan, ou en le consumant par le feu comme
Coré, alors tu approcheras du terme.
SOURCE : https://sourceschretiennes.org/collection/SC-1
SC 606 - Grégoire
de Nysse. Trois oraisons funèbres et Sur les enfants morts prématurément
octobre 2019. Pierre
Maraval. Texte grec d’Andreas Spira (GNO IX) et Hadwiga Hörner (GNO III.2).
Introduction, traduction et notes de Pierre Maraval. Ouvrage publié avec le
concours de l'Œuvre d'Orient. Révision assurée par Jean Reynard.
ISBN : 9782204133562. 211 pages. Acheter
aux Éditions du Cerf
Face à la mort d'un
proche, d'un enfant, la promesse de la béatitude réaffirmée par un profond
prédicateur et théologien dans les années 380.
Face au thème de la mort, Grégoire de Nysse s’est exprimé aussi bien comme pasteur et prédicateur que comme philosophe et théologien. Certaines occasions étaient solennelles. Les trois oraisons funèbres de ce volume ont en effet été prononcées à Constantinople, en présence de l’empereur Théodose. La première porte sur Mélèce d’Antioche, qui présidait en mai 381 le concile de Constantinople I, la deuxième sur l’impératrice Flacilla et la troisième sur Pulchérie, la fille de l’empereur. Transposant sur le plan de la foi les motifs rhétoriques de louange et les arguments philosophiques de consolation, Grégoire y trouve l’occasion de traiter de politique ecclésiastique et de dresser un portrait modèle de la souveraine chrétienne.
Le traité Sur les enfants morts prématurément approfondit la question
du sort des défunts en s’attaquant à un problème fréquemment traité par des auteurs
païens : comment justifier l’inégalité des vies humaines, la longue vie
des méchants et la mort précoce des enfants ? Grégoire répond, comme les
stoïciens, en se référant à la providence et à la finalité universelle, mais
son explication en appelle surtout à la capacité de l’âme de comprendre
Dieu : cette capacité, qui ne cesse de croître tout au long de la vie, si
l’âme regarde vers Dieu et se purifie, doit se poursuivre dans l’éternité, tant
pour les adultes que pour les enfants morts prématurément, tous promis à la
béatitude.
Pierre Maraval est
Professeur émérite d’histoire des religions de l’Université Paris IV-Sorbonne.
Il a publié des éditions et traductions de nombreux textes anciens (dont
les Sources Chrétiennes 178, 296, 363, 477, 493, 505, 506, 573, 588)
et plusieurs ouvrages sur l’histoire du christianisme des premiers siècles et
de l’Antiquité tardive.
Le mot des
Sources Chrétiennes
Comment se consoler de la
mort d’un proche ? Et comment comprendre la plus douloureuse de toutes,
celle d’un enfant ? La réponse du Nyssène, malgré quelques lamentos à
l’effet pathétique attendu, est moins celle d’un homme sensible exprimant l’intime
désarroi du cœur que celle d’un brillant évêque de cour et d’un profond
théologien : avec les oraisons funèbres de Mélèce, de Flacilla et de
Pulchérie, ainsi que le traité Sur les enfants morts prématurément,
traduits sur le texte des Gregorii Nysseni Opera, les deux aspects sont
associés en un même volume. Après la Vie de Macrine (SC 178),
les Éloges de Grégoire le Thaumaturge et de Basile (SC 178), et
en attendant le Discours sur les morts et le dialogue avec
Macrine Sur l’âme et la résurrection, ils forment un ensemble assez
cohérent dans l’œuvre de Grégoire : au croisement de la biographie, de
l’encomiastique, du discours de consolation (tel est le genre précis de
l’homélie sur Pulchérie et du De mortuis) et du traité philosophique, le
thème de la mort est développé sous divers angles et toujours étroitement
– et significativement – joint à celui de la vie.
Les trois homélies ont été prononcées à Constantinople, dans des circonstances
solennelles. L’Éloge funèbre de Mélèce, l’évêque d’Antioche décédé alors qu’il
présidait le concile que nous appelons « Constantinople I », en
381, témoigne implicitement du rôle joué par le Cappadocien en cette date
capitale de l’histoire du dogme et de l’Église, non seulement dans la défense
de la foi de Nicée – vue notamment par le prisme de son frère Basile, mort
en 378 –, mais aussi de son crédit grandissant à la cour de l’empereur
Théodose. En présence des membres du concile et de la famille impériale, il
alterne lamentation, louange de l’Antiochien et consolation, tout comme il le
fera, peut-être en 386, dans l’oraison funèbre de l’impératrice Flacilla, puis
dans la consolation sur sa fille Pulchérie, éteinte à 6 ou 7 ans, quelques mois
avant elle. L’évêque et théologien fait, à l’occasion, des deux premiers
discours des manifestes nicéens, présentant Mélèce – pourtant contesté par
beaucoup à l’époque – et l’impératrice comme des modèles d’orthodoxie. Le
pasteur y reprend les thèmes classiques de la mort libérant des misères de la
vie, en ouvrant de manière plus chrétienne sur celui de la résurrection et de
la béatitude éternelle.
Ce dernier thème, le petit traité Sur les enfants morts prématurément,
adressé en 381 ou en 385-386 à un certain Hiérios, le reprend et le développe.
C’est même un texte de premier ordre, qu’affectionnent souvent les amateurs du
Nyssène. À son destinataire lui soumettant une question philosophique
traditionnelle – pourquoi le bonheur des méchants et le malheur des
innocents, et « que faut-il penser de ceux qui sont enlevés à la vie avant
l’heure ? » –, il répond tout d’abord en refusant de voir dans
le malheur des innocents une rétribution de leurs actes, puis en soulignant la
finalité de toute existence humaine : la contemplation de Dieu. À mort
prématurée, béatitude précoce : dans l’au-delà les petits enfants pourront
faire infiniment grandir la capacité à jouir de Dieu qu’ils n’ont pu développer
ici-bas. Là est l’apport le plus original et lumineux de Grégoire, qui pour le
reste, suivant l’héritage stoïcien, fait fond sur la Providence universelle de
Dieu : « Il est probable, écrit-il (§ 17, p. 183), que
celui qui connaît l’avenir comme le passé empêche que le petit enfant grandisse
jusqu’à l’âge mûr pour que le mal à venir qu’il découvre par sa prescience ne
se réalise pas. » — « Mais… », aurait-on envie de répondre comme
le Zadig de Voltaire (chapitre 20) à l’ange Jesrad qui venait de tuer un
jeune homme sous ce prétexte…
(G. Bady, 2019)
Guillaume Bady
SOURCE : https://sourceschretiennes.org/collection/SC-606
Gregor
von Nyssa
10
January (Eastern calendar)
14
October (Coptic calendar)
22
November (Coptic calendar)
Profile
Younger brother of Saint Basil
the Great. Friend of Saint Gregory
of Nanzienzen. Educated in
Athens, Greece.
Influenced by the works of Origen and Plato. Married to
Theosebeia, who may have been a deaconess. Professor of
rhetoric.
Disillusioned with his
life as a teacher,
he became a priest and hermit;
his mother and
sister already lived the monastic life. Bishop of
Nyssa, Lower Armenia,
in 372. Archbishop of
Sebaste. Fought against Arianism,
but not as successfully as he hoped.
Easy-going, tactless,
inefficient in monetary matters, Gregory was cheated and deceived to the point
that Demosthenes, governor of Pontus, accused him of stealing Church property
and had him imprisoned.
He escaped, but was deposed by a synod of bishops in 376.
He wandered in exile for
two years, then was restored to his see.
Attended the Council
of Antioch.
Fought the Meletian heresy.
Participated in the second ecumenical Council at Constantinople as
a theologian.
Fought Arianism and
reaffirmed the decrees of the Council of Nicaea. The council called
him, “Father of the Fathers” because he was widely venerated as the
great pillar of orthodoxy and the great opponent of Arianism. Father
of the Church.
There is some debate
about Gregory’s relationship with his wife following his episcopal
consecration. Some say he continued to live with her, but Saint Jerome says
that the eastern
churches did not permit this.
Born
c.333 at Caesarea, Cappadocia
c.398 of
natural causes
Additional
Information
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
General
Audience, 29
August 2007
General
Audience, 5
September 2007
Saint Gregory of Nyssa
On
“Not Three Gods” (To Ablabius)
books
Our
Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
Catechetical
Oration of Saint Gregory
Catholic
Book Blogger: Saint Gregory: Learn to Be Like God
Catholic
Book Blogger: Saint Gregory: Underestimating God
Christian
Classics Ethereal Library
Internet
Encyclopedia of Philosophy
images
audio
Funeral
Oration on Meletius, by Saint Gregory of Nyssa
On
the Soul and the Resurrection, by Saint Gregory of Nyssa
The
Life of Saint Macrina, by Saint Gregory of Nyssa
video
Life
of Saint Macrina, by Saint Gregory
of Nyssa (audiobook, read by Maria Lectrix)
ebooks
Catechetical
Oration of Saint Gregory of Nyssa
Dogmatic
Treatise and Other Writings, by Saint Gregory of Nyssa
sitios
en español
Martirologio
Romano, 2001 edición
sites
en français
fonti
in italiano
Pope
Benedict XVI: Udienza Generale, 29 agosto 2007
nettsteder
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strani v slovenšcini
Answer
to Eunomius’ Second Book
On
the Holy Spirit (Against the Followers of Macedonius)
On
the Holy Trinity, and of the Godhead of the Holy Spirit (To Eustathius)
On
the Baptism of Christ (Sermon for the Day of Lights)
MLA
Citation
“Saint Gregory of
Nyssa“. CatholicSaints.Info. 23 May 2020. Web. 11 July 2021.
<https://catholicsaints.info/saint-gregory-of-nyssa/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-gregory-of-nyssa/
BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
Saint Peter's Square
Saint Gregory of Nyssa
(1)
Dear Brothers and
Sisters,
In the last Catecheses, I
spoke of two great fourth-century Doctors of the Church, Basil and Gregory
Nazianzus, a Bishop in Cappadocia, in present-day Turkey. Today, we are adding
a third, St Gregory of Nyssa, Basil's brother, who showed himself to be a man
disposed to meditation with a great capacity for reflection and a lively
intelligence open to the culture of his time. He has thus proved to be an
original and profound thinker in the history of Christianity.
He was born in about 335
A.D. His Christian education was supervised with special care by his brother
Basil - whom he called "father and teacher" (Ep. 13, 4: SC 363,
198) - and by his sister Macrina. He completed his studies, appreciating in
particular philosophy and rhetoric.
Initially, he devoted
himself to teaching and was married. Later, like his brother and sister, he too
dedicated himself entirely to the ascetic life.
He was subsequently
elected Bishop of Nyssa and showed himself to be a zealous Pastor, thereby
earning the community's esteem.
When he was accused of
embezzlement by heretical adversaries, he was obliged for a brief period to
abandon his episcopal see but later returned to it triumphant (cf. Ep.
6: SC 363, 164-170) and continued to be involved in the fight to
defend the true faith.
Especially after Basil's
death, by more or less gathering his spiritual legacy, Gregory cooperated in
the triumph of orthodoxy. He took part in various Synods; he attempted to
settle disputes between Churches; he had an active part in the reorganization
of the Church and, as a "pillar of orthodoxy", played a leading role
at the Council of Constantinople in 381, which defined the divinity of the Holy
Spirit.
Various difficult
official tasks were entrusted to him by the Emperor Theodosius, he delivered
important homilies and funeral discourses, and he devoted himself to writing
various theological works. In addition, in 394, he took part in another Synod,
held in Constantinople. The date of his death is unknown.
Gregory expressed clearly
the purpose of his studies, the supreme goal to which all his work as a
theologian was directed: not to engage his life in vain things but to find the
light that would enable him to discern what is truly worthwhile (cf. In
Ecclesiasten hom. 1: SC 416, 106-146).
He found this supreme
good in Christianity, thanks to which "the imitation of the divine
nature" is possible (De Professione Christiana: PG 46, 244c).
With his acute
intelligence and vast philosophical and theological knowledge, he defended the
Christian faith against heretics who denied the divinity of the Son and of the
Holy Spirit (such as Eunomius and the Macedonians) or compromised the perfect
humanity of Christ (such as Apollinaris).
He commented on Sacred
Scripture, reflecting on the creation of man. This was one of his central
topics: creation. He saw in the creature the reflection of the Creator and
found here the way that leads to God.
But he also wrote an
important book on the life of Moses, whom he presents as a man journeying
towards God: this climb to Mount Sinai became for him an image of our ascent in
human life towards true life, towards the encounter with God.
He also interpreted the
Lord's Prayer, the "Our Father", as well as the Beatitudes. In his
"Great Catechetical Discourse (Oratio Catechetica Magna) he developed
theology's fundamental directions, not for an academic theology closed in on
itself but in order to offer catechists a reference system to keep before them
in their instructions, almost as a framework for a pedagogical interpretation
of the faith.
Furthermore, Gregory is
distinguished for his spiritual doctrine. None of his theology was academic
reflection; rather, it was an expression of the spiritual life, of a life of
faith lived. As a great "father of mysticism", he pointed out in
various treatises - such as his De Professione Christiana and De
Perfectione Christiana - the path Christians must take if they are to
reach true life, perfection.
He exalted consecrated
virginity (De Virginitate) and proposed the life of his sister Macrina, who was
always a guide and example for him (cf. Vita Macrinae), as an outstanding
model of it.
Gregory gave various
discourses and homilies and wrote numerous letters. In commenting on man's
creation, he highlighted the fact that God, "the best artist, forges our
nature so as to make it suitable for the exercise of royalty. Through the
superiority given by the soul and through the very make-up of the body, he
arranges things in such a way that man is truly fit for regal power" (De
Hominis Opificio 4: PG 44, 136b).
Yet, we see that man,
caught in the net of sin, often abuses creation and does not exercise true
kingship. For this reason, in fact, that is, to act with true responsibility
for creatures, he must be penetrated by God and live in his light.
Indeed, man is a
reflection of that original beauty which is God: "Everything God created
was very good", the holy Bishop wrote. And he added: "The story of
creation (cf. Gn 1: 31) witnesses to it. Man was also listed among those very
good things, adorned with a beauty far superior to all of the good things. What
else, in fact, could be good, on par with one who was similar to pure and
incorruptible beauty?... The reflection and image of eternal life, he was truly
good; no, he was very good, with the radiant sign of life on his face" (Homilia
in Canticum 12: PG 44, 1020c).
Man was honoured by God
and placed above every other creature: "The sky was not made in God's
image, not the moon, not the sun, not the beauty of the stars, no other things
which appear in creation. Only you (human soul) were made to be the
image of nature that surpasses every intellect, likeness of incorruptible
beauty, mark of true divinity, vessel of blessed life, image of true light,
that when you look upon it you become what he is, because through the reflected
ray coming from your purity you imitate he who shines within you. Nothing that
exists can measure up to your greatness" (Homilia in Canticum 2: PG 44,
805d).
Let us meditate on this
praise of the human being. Let us also see how man was degraded by sin. And let
us try to return to that original greatness: only if God is present, does man
attain his true greatness.
Man therefore recognizes
in himself the reflection of the divine light: by purifying his heart he is
once more, as he was in the beginning, a clear image of God, exemplary Beauty
(cf. Oratio Catechetica 6: SC 453, 174).
Thus, by purifying
himself, man can see God, as do the pure of heart (cf. Mt 5: 8): "If, with
a diligent and attentive standard of living, you wash away the bad things that
have deposited upon your heart, the divine beauty will shine in you....
Contemplating yourself, you will see within you he who is the desire of your
heart, and you will be blessed" (De Beatitudinibus 6: PG 44,
1272ab). We should therefore wash away the ugliness stored within our hearts
and rediscover God's light within us.
Man's goal is therefore
the contemplation of God. In him alone can he find his fulfilment.
To somehow anticipate
this goal in this life, he must work ceaselessly toward a spiritual life, a
life in dialogue with God. In other words - and this is the most important
lesson that St Gregory of Nyssa has bequeathed to us - total human fulfilment
consists in holiness, in a life lived in the encounter with God, which thus
becomes luminous also to others and to the world.
To special groups
I offer a warm welcome to
all the English-speaking visitors and pilgrims present at today's Audience,
including participants in the Summer University programme sponsored by the
European Union of Jewish Students, as well as pilgrims from Sweden and from
Indonesia. Upon all of you, I invoke God's abundant Blessings of peace and joy.
My thoughts now turn to
the young people, the sick and the newly-weds. May the
heroic example of St John the Baptist, whose martyrdom we are celebrating
today, spur you, dear young people, to plan your future in full fidelity
to the Gospel. May it help you, dear sick people, to face suffering
with courage, finding serenity and comfort in the Crucified Christ. May it lead
you, dear newly-weds, to deep love for God and each other, and to
experience every day the comforting joy that flows from the reciprocal gift of
self.
APPEAL
In these days, some
geographical areas have been devastated by grave disasters: I am thinking of
the flooding in certain Eastern countries as well as the disastrous fires in
Greece, in Italy and in other European nations.
In the face of such
dramatic emergencies, which have taken a heavy toll of victims and caused
immense material damage, it is impossible not to be concerned about the
irresponsible behaviour of some, who threaten people's safety and destroy the
environmental patrimony, a precious good of all humanity.
I join those who justly
stigmatize these criminal acts and I invite everyone to pray for the victims of
these tragedies.
© Copyright 2007 -
Libreria Editrice Vaticana
BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
Saint Peter's Square
Wednesday, 5 September 2007
Saint Gregory of Nyssa
(2)
Dear Brothers and
Sisters,
I present to you certain
aspects of the teaching of St Gregory of Nyssa, of whom we
spoke last Wednesday. First of all, Gregory of Nyssa had a very lofty
concept of human dignity. Man's goal, the holy Bishop said, is to liken himself
to God, and he reaches this goal first of all through the love, knowledge and
practice of the virtues, "bright beams that shine from the divine
nature" (De Beatitudinibus 6: PG 44, 1272c), in a perpetual
movement of adherence to the good like a corridor outstretched before oneself.
In this regard, Gregory uses an effective image already present in Paul's Letter
to the Philippians: épekteinómenos (3: 13), that is, "I press
on" towards what is greater, towards truth and love. This vivid expression
portrays a profound reality: the perfection we desire to attain is not acquired
once and for all; perfection means journeying on, it is continuous readiness to
move ahead because we never attain a perfect likeness to God; we are always on
our way (cf. Homilia in Canticum 12: PG 44, 1025d). The
history of every soul is that of a love which fills every time and at the same
time is open to new horizons, for God continually stretches the soul's
possibilities to make it capable of ever greater goods. God himself, who has
sown the seeds of good in us and from whom every initiative of holiness stems,
"models the block..., and polishing and cleansing our spirit, forms Christ
within us" (In Psalmos 2, 11: PG 44, 544b).
Gregory was anxious to
explain: "In fact, this likeness to the Divine is not our work at all; it
is not the achievement of any faculty of man; it is the great gift of God
bestowed upon our nature at the very moment of our birth" (De
Virginitate 12, 2: SC 119, 408-410). For the soul, therefore,
"it is not a question of knowing something about God but of having God
within" (De Beatitudinibus 6: PG 44, 1269c). Moreover, as
Gregory perceptively observes, "Divinity is purity, it is liberation from
the passions and the removal of every evil: if all these things are in you, God
is truly in you" (De Beatitudinibus 6: PG 44, 1272c).
When we have God in us,
when man loves God, through that reciprocity which belongs to the law of love
he wants what God himself wants (cf. Homilia in Canticum 9: PG 44,
956ac); hence, he cooperates with God in fashioning the divine image in
himself, so that "our spiritual birth is the result of a free choice, and
we are in a certain way our own parents, creating ourselves as we ourselves
wish to be, and through our will forming ourselves in accordance with the model
that we choose" (Vita Moysis 2, 3: SC 1ff., 108). To ascend
to God, man must be purified: "The way that leads human nature to Heaven
is none other than detachment from the evils of this world.... Becoming like
God means becoming righteous, holy and good.... If, therefore, according to
Ecclesiastes (5: 1), "God is in Heaven', and if, as the Prophet says,
"You have made God your refuge' (Ps 73[72]: 28), it necessarily follows
that you must be where God is found, since you are united with him. "Since
he commanded you to call God "Father' when you pray, he tells you
definitely to be likened to your Heavenly Father and to lead a life worthy of
God, as the Lord orders us more clearly elsewhere, saying, "Be perfect as
your Heavenly Father is perfect' (Mt 5: 48)" (De Oratione Dominica 2: PG 44,
1145ac).
In this journey of
spiritual ascesis Christ is the Model and Teacher, he shows us the beautiful
image of God (cf. De Perfectione Christiana: PG 46, 272a). Each of
us, looking at him, finds ourselves "the painter of our own life",
who has the will to compose the work and the virtues as his colours (ibid.:
PG 46, 272b). So, if man is deemed worthy of Christ's Name how should he
behave? This is Gregory's answer: "[He must] always examine his own
thoughts, his own words and his own actions in his innermost depths to see
whether they are oriented to Christ or are drifting away from him" (ibid.: PG 46,
284c). And this point is important because of the value it gives to the word
"Christian". A Christian is someone who bears Christ's Name, who must
therefore also liken his life to Christ. We Christians assume a great
responsibility with Baptism.
But Christ, Gregory says,
is also present in the poor, which is why they must never be offended: "Do
not despise them, those who lie idle, as if for this reason they were worth
nothing. Consider who they are and you will discover wherein lies their
dignity: they represent the Person of the Saviour. And this is how it is: for
in his goodness the Lord gives them his own Person so that through it, those
who are hard of heart and enemies of the poor may be moved to
compassion" (De Pauperibus Amandis: PG 46, 460bc). Gregory, as
we said, speaks of rising: rising to God in prayer through purity of heart, but
also rising to God through love of neighbour. Love is the ladder that leads to
God. Consequently, Gregory of Nyssa strongly recommends to all his listeners:
"Be generous with these brothers and sisters, victims of misfortune. Give
to the hungry from what you deprive your own stomach" (ibid.: PG 46,
457c).
Gregory recalls with
great clarity that we all depend on God and therefore exclaims: "Do not
think that everything belongs to you! There must also be a share for the poor,
God's friends. In fact, the truth is that everything comes from God, the
universal Father, and that we are brothers and sisters and belong to the same
lineage" (ibid.: PG, 465b). The Christian should then examine
himself, Gregory insists further: "But what use is it to fast and abstain
from eating meat if with your wickedness all you do is to gnaw at your brother?
What do you gain in God's eyes from not eating your own food if later, acting
unfairly, you snatch from their hands the food of the poor?".
Let us end our catechesis
on the three great Cappadocian Fathers by recalling that important aspect of
Gregory of Nyssa's spiritual doctrine which is prayer. To progress on the
journey to perfection and to welcome God within him, to bear the Spirit of God within
him, the love of God, man must turn to God trustingly in prayer: "Through
prayer we succeed in being with God. But anyone who is with God is far from the
enemy. Prayer is a support and protection of charity, a brake on anger, an
appeasement and the control of pride. Prayer is the custody of virginity, the
protection of fidelity in marriage, the hope for those who are watching, an
abundant harvest for farmers, certainty for sailors" (De Oratione
Dominica 1: PG 44, 1124ab). The Christian always prays by
drawing inspiration from the Lord's Prayer: "So if we want to pray for the
Kingdom of God to come, we must ask him for this with the power of the Word:
that I may be distanced from corruption, delivered from death, freed from the
chains of error; that death may never reign over me, that the tyranny of evil
may never have power over us, that the adversary may never dominate me nor make
me his prisoner through sin but that your Kingdom may come to me so that the
passions by which I am now ruled and governed may be distanced, or better
still, blotted out" (ibid., 3: PG 44, 1156d-1157a).
Having ended his earthly
life, the Christian will thus be able to turn to God serenely. In speaking of
this, St Gregory remembered the death of his sister Macrina and wrote that she
was praying this prayer to God while she lay dying: "You who on earth have
the power to take away sins, "forgive me, so that I may find refreshment'
(cf. Ps 38: 14), and so that I may be found without blemish in your sight at
the time when I am emptied from my body (cf. Col 2: 11), so that my spirit,
holy and immaculate (cf. Eph 5: 27), may be accepted into your hands "like
incense before you'" (Ps 141: [140]: 2) (Vita Macri-nae 24: SC 178,
224). This teaching of St Gregory is always relevant: not only speaking of God,
but carrying God within oneself. Let us do this by commitment to prayer and
living in a spirit of love for all our brethren.
APPEAL
I now address a greeting
in English to the participants in the International Symposium on the care of
the Arctic environment.
Tomorrow, on the west
coast of Greenland, His Holiness Bartholomew I, Ecumenical Patriarch of
Constantinople, will open a symposium entitled: "The Arctic: Mirror of
Life". I wish to greet all the participants - various religious leaders,
scientists, journalists and other interested parties - and to assure them of my
support for their endeavours.
Care of water resources
and attention to climate change are matters of grave importance for the entire
human family. Encouraged by the growing recognition of the need to preserve the
environment, I invite all of you to join me in praying and working for greater
respect for the wonders of God's creation!
* * *
To special groups
Lastly, I greet the young
people, the sick and the newly-weds. Dear young
people, in resuming your usual daily activities after the holidays,
intensify the rhythm of your intimate dialogue with God and work to spread his
light and peace around you. Dear sick people, may you find support
and comfort in the Lord Jesus, who continues his work of redemption in every
person's life. And you, dear newly-weds, strive with divine help to
make your love ever more true, permanent and supportive.
© Copyright 2007 -
Libreria Editrice Vaticana
St. Gregory of Nyssa
St. Gregory of Nyssa
(b.335 - d. 394) The son of two saints, Basil and Emmilia, young Gregory
was raised by his older brother, St. Basil the Great, and his sister, Macrina,
in modern-day Turkey. Gregory’s success in his studies suggested great things
were ahead for him. After becoming a professor of rhetoric, he was persuaded to
devote his learning and efforts to the Church. By then married, Gregory went on
to study for the priesthood and become ordained (this at a time when celibacy
was not a matter of law for priests).
He was elected Bishop of
Nyssa (in Lower Armenia) in 372, a period of great tension over the Arian
heresy, which denied the divinity of Christ. Briefly arrested after being
falsely accused of embezzling Church funds, Gregory was restored to his see in
378, an act met with great joy by his people.
It was after the death of
his beloved brother, Basil, that Gregory really came into his own. He wrote
with great effectiveness against Arianism and other questionable doctrines,
gaining a reputation as a defender of orthodoxy. He was sent on missions to
counter other heresies and held a position of prominence at the Council of
Constantinople. His fine reputation stayed with him for the remainder of his
life, but over the centuries it gradually declined as the authorship of his
writings became less and less certain. But, thanks to the work of scholars in
the 20th century, his stature is once again appreciated. Indeed, St. Gregory of
Nyssa is seen not simply as a pillar of orthodoxy but as one of the great
contributors to the mystical tradition in Christian spirituality and to
monasticism itself.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/saint-gregory-of-nyssa/
St. Gregory of Nyssa
Date of birth unknown;
died after 385 or 386. He belongs to the group known as the "Cappadocian
Fathers", a title which reveals at once his birthplace in Asia
Minor and his intellectual characteristics.
Gregory was born of a deeply religious family,
not very rich in worldly goods, to which circumstances he probably owed
the pious training
of his youth. His mother Emmelia was a martyr's daughter;
two of his brothers, Basil of Cæsarea and Peter
of Sebaste, became bishops like
himself; his eldest sister, Macrina, became a model of piety and
is honoured as
a saint. Another brother, Naucratius, a lawyer, inclined to a life of
asceticism, but died too young to realize his desires. A letter of Gregory to
his younger brother, Peter, exhibits the feelings of lively gratitude which
both cherished for their elder brother Basil, whom Gregory calls "our
father and our master". Probably, therefore, the difference in years
between them was such as to have enabled Basil to supervise the education of
his younger brothers. Basil's training was an antidote to the lessons of
the pagan schools,
wherein, as we know from
a letter of St.
Gregory of Nazianzus, Gregory of Nyssa spent some time, very probably in
his early youth, for it is certain that
while still a youth Gregory exercised the ecclesiastical office
of rector.
His family,
it would seem, had endeavoured to turn his thoughts towards the Church,
for when the young man chose a secular career and began the study of rhetoric,
Basil remonstrated with him long and earnestly; when he had failed he called on
Gregory's friends to influence him against that objectionable secular calling.
It was all in vain; moreover, it would seem that the young man married. There
exists a letter addressed to him by Gregory
of Nazianzus condoling with him on the loss of one Theosebeia, who
must have been his wife, and with whom he continued to live, as with a sister,
even after he became bishop.
This is also evident from his treatise "De virginitate".
Some think that Gregory
spent a certain time in retreat before his consecration as bishop,
but we have no proof of
the fact. His extant letters make no mention of such retirement from the world.
Nor are we better informed of the circumstances of his election to the See
of Nyssa,
a little town on the banks of the Halys, along the road between Cæsarea
and Ancyra.
According to Gregory
of Nazianzus it was Basil who performed the episcopal consecration of
his brother, before he himself had taken possession of the See of Sozima; which
would place the beginning of Gregory of Nyssa's episcopate about 371. Was this
brusque change in Gregory's career the result of a sudden vocation? St.
Basil tells us that it was necessary to
overcome his brother's repugnance, before he accepted the office of bishop.
But this does not help us to an answer, as the episcopal charge in that day was
beset with many dangers. Moreover in the fourth century, and even later, it was
not uncommon to express dislike of the episcopal honour,
and to fly from the prospect of election. The fugitives, however, were usually
discovered and brought back, and the consecration took
place when a show of resistance had saved the candidate's humility.
Whether it was so in Gregory's case, or whether he really did feel his own
unfitness, we do not know.
In any case, St. Basil seems to have regretted at times the constraint thus put
on his brother, now removed from his influence; in his letters he complains of
Gregory's naive and clumsy interference with his (Basil's) business. To Basil
the synod called in 372 by Gregory at Ancyra seemed
the ruin of his own labours. In 375 Gregory seemed to him decidedly incapable
of ruling a Church. At the same time he had but faint praise for
Gregory's zeal for souls.
On arriving in his see Gregory
had to face great difficulties. His sudden elevation may have turned against
him some who had hoped for the office themselves. It would appear that one of
the courtiers of Emperor
Valens had solicited the see either
for himself or one of his friends. When Demosthenes, Governor of Pontus,
convened an assembly of Eastern bishops,
a certain Philocares, at one of its sessions, accused Gregory of wasting church
property, and of irregularity in his election to the episcopate, whereupon
Demosthenes ordered the Bishop of Nyssa to
be seized and brought before him. Gregory at first allowed himself to be led
away by his captors, then losing heart and discouraged by the cold and brutal
treatment he met with, he took an opportunity of escape and reached a place of
safety. A Synod of Nyssa (376)
deposed him, and he was reduced to wander from town to town, until the death
of Valens in
378. The new emperor, Gratian, published an edict of tolerance, and Gregory
returned to his see,
where he was received with joy.
A few months after this (January, 379) his brother Basil died; whereupon an era
of activity began for Gregory. In 379 he assisted at the Council of Antioch
which had been summoned because of the Meletian schism.
Soon after this, it is supposed, he visited Palestine. There is reason
for believing that
he was sent officially to remedy the disorders of the Church of
Arabia. But possibly his journey did not take place till after the Council of
Constantinople in 381, convened by Emperor
Theodosius for the welfare of religion in that city. It asserted
the faith of
Nicæa, and tried to put an end to Arianism and Pneumatism in
the East. This council was not looked on as an important one at the time; even
those present at it seldom refer to it in their writings. Gregory himself,
though he assisted at the council, mentions it only casually in his funeral
oration over Meletius
of Antioch, who died during the course of this assembly.
An edict of Theodosius (30
July, 381; Cod. Theod., LXVI, tit. I., L. 3) having appointed certain episcopal
sees as centres of Catholic communion
in the East, Helladius of Cæsarea, Gregory of Nyssa and Otreius of Melitene were
chosen to fill them. At Constantinople Gregory gave evidence on two occasions
of his talent as an orator; he delivered the discourse at the enthronization of St.
Gregory of Nazianzus, also the aforesaid oration over Meletius
of Antioch. It is very probable that Gregory was present at another Council
of Constantinople in 383; his "Oratio de deitate Filii et Spiritus
Sancti" seems to confirm this. In 385 or 386 he preached the funeral
sermon over the imperial Princess Pulcheria, and shortly afterwards over
Empress Flaccilla. A little later we meet him again at Constantinople, on which
occasion his counsel was sought for the repression of ecclesiastical disorders
in Arabia; he then disappears from history, and probably did not long survive
this journey. From the above it will be seen that his life is little known to
us. It is difficult to outline clearly his personality,
while his writings contain too many flights of eloquence to permit final
judgment on his real character.
Works
Exegetical
Most of his writings
treat of the Sacred
Scriptures. He was an ardent admirer of Origen,
and applied constantly the latter's principles of hermeneutics.
Gregory is ever in quest of allegorical interpretations and mystical meanings
hidden away beneath the literal sense of texts. As a rule, however, the
"great Cappadocians" tried to eliminate this tendency. His
"Treatise on the Work of the Six Days" follows St. Basil's Hexæmeron.
Another work, "On the Creation of Man", deals with the work of the
Sixth Day, and contains some curious anatomical details; it was translated into
Latin by Dionysius
Exiguus. His account of Moses as legislator offers much fine-spun
allegorizing, and the same is true of
his "Explanation of the Titles of the Psalms". In a brief tractate on
the witch of
Endor he says that the woman did
not see Samuel, but only a demon, who put on the figure of the prophet.
Besides a homily on
the sixth Psalm, he wrote eight homilies on
Ecclesiastes, in which he taught that the soul should
rise above the senses, and that true peace
is only to be found in contempt of worldly greatness. He is also the author of
fifteen homilies on
the Canticle of Canticles (the union of the soul with
its Creator), five very eloquent homilies on
the Lord's
Prayer, and eight highly rhetorical homilies on
the Beatitudes.
Theological
In theology Gregory
shows himself more original and more at ease. Yet his originality is purely in
manner, since he added little that is new. His diction, however, offers many
felicitous and pleasing allusions, suggested probably by his mystical turn of
mind. These grave studies were taken up by him late in life, hence he follows
step by step the teaching of St. Basil and of St.
Gregory of Nazianzus. Like them he defends the unity of the Divine nature
and the trinity of Persons; where he loses their guidance, our confidence in
him tends to decrease. In his teaching on the Eucharist he appears really
original; his Christological doctrine,
however, is based entirely on Origen and St.
Athanasius. The most important of his theological writings
is his large "Catechesis", or "Oratio Catechetica", an
argumentative defence in forty chapters of Catholic
teaching as against Jews, heathens,
and heretics.
The most extensive of his extant works is his refutation of Eunomius in
twelve books, a defence of St. Basil against that heretic,
and also of the Nicene
Creed against Arianism;
this work is of capital importance in the history of the Arian controversy.
He also wrote two works against Apollinaris of Laodicea,
in refutation of the false
doctrines of that writer, viz. that the body of Christ descended
from heaven,
and that in Christ, the Divine Word acted as the rational soul.
Among the works of Gregory are certain "Opuscula" on the Trinity
addressed to Ablabius, the tribune Simplicius, and Eustathius
of Sebaste. He wrote also against Arius and Sabellius, and against the
Macedonians, who denied the divinity of the Holy Spirit; the latter work he
never finished. In the "De anima et resurrectione" we have a dialogue
between Gregory and his deceased sister, Macrina; it treats of death, resurrection,
and our last end. He defends human liberty against the fatalism of the astrologers in
a work "On Fate", and in his treatise "On Children",
dedicated to Hieros, Prefect of Cappadocia, he undertook to explain why
Providence permits the premature death of children.
Ascetical
He wrote also on Christian life
and conduct, e.g. "On the meaning of the Christian name or profession",
addressed to Harmonius, and "On Perfection and what manner of man the
Christian should be", dedicated to the monk Olympius.
For the monks,
he wrote a work on the Divine purpose in creation. His admirable book "On
Virginity", written about 370, was composed to strengthen in all who read
it the desire for a life of perfect virtue.
Sermons and homilies
Gregory wrote also many
sermons and homilies,
some of which we have already mentioned; others of importance are his panegyric
on St. Basil, and his sermons on
the Divinity of the Son and of the Holy Ghost.
Correspondence
A few of his letters
(twenty-six) have survived; two of them offer a peculiar interest owing to the
severity of his strictures on contemporary pilgrimages to
Jerusalem.
For a discussion of his
peculiar doctrine concerning
the general restoration (Apocatastasis) to divine favour of all sinful creatures
at the end of time, i.e. the temporary nature of the pains of hell,
see the articles APOCATASTASIS and
MIVART. The theory of interpolation of the writings of Gregory and of Origen,
sustained among others by Vincenzi (below), seems, in this respect at least,
both useless and gratuitous (Bardenhewer).
Sources
The writings of Gregory
are best collected in P.G., XLIV-XLVI. There is no critical edition as
yet, though one was begun by FORBES and OEHLER (Burntisland, 1855, 61); of
another edition planned by Oehler, only one volume appeared (Halle, 1865). The
best of the earlier editions is that of FRONTO DUCÆUS (Paris, 1615). Cf.
VINCENZI, In Gregorii Nysseni et Origenis scripta et doctrinam nova
recensio, etc. (Rome, 1864-69); BAUER, Die Trostreden des Gregorios
von Nyssa in ihrem Verhältniss zur antiken Rhetorik (Marburg, 1892);
BOUËDRON, Doctrines philosophiques de Saint Grégoire de Nysse (Nantes,
1861); KOCH, Das mystische Schauen beim hl. Gr. v. Nyssa in Theol.
Quartalschrift (1898), LXXX, 397-420; DIEKAMP, Die Gotteslehre des
hl. Gregor von Nyssa: ein Beitrag zur Dogmengesch. der patristischen Zeit (Münster,
1897); WEISS, Die Erziehungslehre der Kappadozier (Freiburg, 1903);
HILT, St. Gregorii episcopi Nysseni doctrina de angelis exposita (Freiburg,
1860); KRAMPF, Der Urzustand des Menschen nach der Lehre des hl. Gregor
von Nyssa, eine dogmatisch-patristische Studie (Würzburg, 1889);
REICHE, Die kunstlerischen Elemente in der Welt und Lebens-Anschauung des
Gregor von Nyssa (Jena, 1897); and on the
large Catechesis (logos katechetikos ho megas), generally known
as Oratio Catechetica, see SRAWLEY in Journal of Theol. Studies (1902),
III, 421-8, also his new edition of the Oratio (Cambridge, 1903). For
an English version of several works of Gregory see Library of Nicene and
Post-Nicene Fathers, second series (New York, 1893), II, v; and for a German
version of some works, HAYD in the Kemptener Bibliothek der
Kirchenväter (1874).
Leclercq,
Henri. "St. Gregory of Nyssa." The Catholic
Encyclopedia. Vol. 7. New York: Robert Appleton
Company, 1910. 2 Mar. 2016 <http://www.newadvent.org/cathen/07016a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Elizabeth T. knuth.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. June 1, 1910. Remy Lafort, S.T.D.,
Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/07016a.htm
Gregory of Nyssa B (RM)
Born at Caesarea,
Cappadocia, c. 330-335; died c. 395-400.
This mystic among the
three great Cappadocians was probably considerably younger than his brother
Basil the Great. Like his brother, Gregory was well educated at Athens in both
secular studies and theology, and married Theosebeia. (Gregory Nazianzen had a
high opinion about both husband and wife. In his short eulogium of her,
Nazianzen says that she rivaled her brothers-in-law who were in the priesthood,
and calls her sacred, or one consecrated in God; she may have been a
deaconess.) He became a rhetorician and a professor of rhetoric. Later,
depressed with his students and at the persuasion of his friends, especially
Gregory Nazianzen who exhorted him to turn to the sacred ministry, he was
ordained and withdrew to seclusion. He joined his mother, Emmelia and sister,
Macrina in Neocaesarea, and entered upon a strict monastic life the first five
years after his ordination.
When Basil had become metropolitan of Caesarea and was trying to strengthen the
anti-Arian front through the appointment of orthodox bishops, he made Gregory
bishop of the neighboring Cappodocian town of Nyssa, Lower Armenia, in 372.
When Basil was criticized for nepotism, he declared that it was better that his
brother should do honor to the place than that the place should honor his
brother.
His see was infested with
Arianism. Gregory, a theologian and mystic, a man of learning, was not equal to
the practical demands of the bishopric. He was easy-going, tactless,
inefficient in monetary matters, and allowed himself to be cheated and deceived
to the point that Demosthenes, the governor of Pontus, accused him of stealing
Church property and had him imprisoned. He escaped but was deposed by a synod
of Galatian and Pontiac bishops in 376. For several years until the death of
Emperor Valens, he had to lead an uncertain, wandering life, "buffeted
about like a piece of wood upon the water" (Gregory of Nazianzen). Gregory
remained in exile until 378, when Emperor Gratian restored him to the see. In
379, he attended the Council of Antioch, which denounced the Meletian heresy,
and was sent by that council to Palestine and Arabia to combat heresy there.
In the year 381, he participated in the second ecumenical Council at
Constantinople, where he stood out as an authoritative theologian. The attacked
Arianism and eloquently reaffirmed the decrees of the Council of Nicaea. The
council called him, "Father of the Fathers" because he was widely
venerated as the great pillar of orthodoxy and the great opponent of Arianism.
Influenced by the writings of Origen and Plato, Gregory wrote numerous
theological treatises, which were considered the true exposition of the
Catholic faith. Among them were his Catechetical Discourse, treatises against
Eunomius and Apollinaris, a book On Virginity, and commentaries on the
Scriptures.
A good many of his writings survive:
Answer to Eunomius'
Second Book
On the Holy Spirit (Against
the Followers of Macedonius)
On the Holy Trinity, and
of the Godhead of the Holy Spirit
On "Not Three
Gods" (To Ablabius)
On the Faith (To
Simplicius)
Funeral Oration on
Meletius
On the Baptism of Christ (Sermon
for the Day of Lights)
Letters
Canonical Epistle to St.
Letoius
He surpasses the other
Cappadocian fathers in the depth and richness of his philosophy and theology
and the appeal of his ascetical works. On the Soul and the Resurrection is in
the form of a dialogue with his sister Macrina, and another dialogue, Against
Fate, shows what a hold astrology had on people's minds. His ascetical works,
such as the Life of Moses, and his sermons on the Song of Songs are well
reputed.
One of his letters has a special interest in that it shows that the custom of
religious pilgrimage was already being seriously abused at the end of the
fourth century. A selection of translated texts from Gregory's mystical
writings, under the title From Glory to Glory, was published in 1963. Overall, Gregory's
writings are remarkable for depth of thought and lucidity of expression. Of the
three 'great Cappadocians'--Basil, Gregory Nazianzen, Gregory of Nyssa--he is
the least prolific but the most profound.
Gregory was in Constantinople on several further occasions. At the imperial
court his eloquence was so highly esteemed that he was asked to deliver the
eulogy for the wife of Theodosius the Great and for his daughter Pulcheria. The
last account we have of him relates to his appearance at a synod in Constantinople
in 394. Presumably he died soon after this, probably on January 10, the date on
which the Greeks have always kept his feast.
Apparently there is some debate about Gregory's relationship with his wife
following his episcopal consecration. Some imagine that he continued to cohabit
with her. But Saint Jerome testifies that the custom of the eastern churches
did not suffer such a thing. She seems to have lived to see him ordained a
bishop, and to have died about the year 384; but she professed a state of
continency (Attwater, Benedictines, Delaney, Encyclopedia, Farmer, Husenbeth,
Schamoni). Click here to see an anonymous Russian icon of Saint Gregory.
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0309.shtml
March 9
St. Gregory of Nyssa,
Bishop and Confessor
HE was younger brother to
St. Basil the Great; was educated in polite and sacred studies, and married to
a virtuous lady. He afterwards renounced the world, and was ordained lector;
but was overcome by his violent passion for eloquence to teach rhetoric. St.
Gregory Nazianzen wrote to him in the strongest terms, exhorting him to
renounce that paltry or ignoble glory, as he elegantly calls it. 1 This
letter produced its desired effect. St. Gregory returned to the sacred ministry
in the lower functions of the altar: after some time he was called by his
brother Basil to assist him in his pastoral duties, and in 372 was chosen
bishop of Nyssa, a city of Cappadocia, near the Lesser Armenia. The Arians, who
trembled at his name, prevailed with Demosthenes, vicar or deputy-governor of
the province to banish him. Upon the death of the Arian emperor, Valens, in
378, St. Gregory was restored to his see by the Emperor Gratian. Our holy
prelate was chosen by his colleagues to redress the abuses and dissensions
which heresy had introduced in Arabia and Palestine. He assisted at the council
of Constantinople in 381, and was always regarded as the centre of the Catholic
communion in the East. Those prelates only who joined themselves to him, were
looked upon as orthodox. He died about the year 400, probably on the 10th of
January, on which the Greeks have always kept his festival: the Latins honour
his memory on the 9th of March. The high reputation of his learning and virtue
procured him the title of Father of the Fathers, as the seventh general council
testifies. His sermons are the monuments of his piety; but his great
penetration and learning appear more in his polemic works, especially in his
twelve books against Eunomius. See his life collected from his works, St. Greg.
Nazianzen, Socrates, and Theodoret, by Hermant, Tillemont, t. 9. p. 561.
Ceillier, t. 8. p. 200. Dr. Cave imagines, that St. Gregory continued to
cohabit with his wife after he was bishop. But Saint Jerom testifies that the
custom of the eastern churches did not suffer such a thing. She seems to have
lived to see him bishop, and to have died about the year 384; but she professed
a state of constinency: hence St. Gregory Nazianzen, in his short eulogium of
her, says, she rivalled her brothers-in-law, who were in the priesthood, and
calls her sacred, or one consecrated to God; probably she was a deaconess
Note 1. [Greek], Naz. ep. 43. [back]
Rev. Alban
Butler (1711–73). Volume III: March. The Lives of the
Saints. 1866.
SOURCE : http://www.bartleby.com/210/3/092.html
March 9
Appendix on the Writings
of St. Gregory of Nyssa
ST. GREGORY OF NYSSA
wrote many learned works, extant in three volumes in folio, published by the
learned Jesuit, Fronto le Duc, at Paris, an. 1615 and 1638. They are eternal
monuments of this father’s great zeal, piety, and eloquence. Photius commends
his diction, as surpassing that of all other rhetoricians, in perspicuity,
elegance, and a pleasing turn of expression; and says, that in the beauty and
sweetness of his eloquence, and the copiousness of his arguments in his
polemical works against Eunomius, he far outwent the rest who handled the same
subject. He wrote many commentaries on holy scripture. The first is his
Hexæmeron, or book on the six days’ work of the creation of the world. It is a
supplement to his brother Basil’s work on the same subject, who had omitted the
obscurer questions, above the reach of the vulgar, to whom he preached. Gregory
filled up that deficiency, at the request of many learned men, with an accuracy
that became the brother of the great Basil. He shows in this work a great
knowledge of philosophy. He finishes it by saying, the widow that offered her
two mites did not hinder the magnificent presents of the rich; nor did they who
offered skins, wood, and goats’ hair towards the tabernacle, hinder those who
could give gold, silver, and precious stones. “I shall be happy,” says he, “if
I can present hairs; and shall rejoice to see others add ornaments of purple,
or gold tissue.” His book, on the Workmanship of Man, may be looked upon as a
continuation of the former, though it was written first. He shows it was
suitable that man, being made to command in quality of king all this lower
creation, should find his palace already adorned, and that other things should
be created before he appeared who was to be the spectator of the miracles of
the Omnipotent. His frame is so admirable, his nature so excellent, that the
whole Blessed Trinity proceeds as it were by a council, to his formation. He is
a king, by his superiority and command over all other creatures by his gift of
reason; is part spiritual, by which he can unite himself to God; part material,
by which he has it in his power to use and even enslave himself to creatures.
Virtue is his purple garment, immortality his sceptre, and eternal glory his
crown. His resemblance to his Creator consists in the soul only, that is, in
its moral virtues and God’s grace; which divine resemblance men most basely
efface in themselves by sin. He speaks of the dignity and spiritual nature of
the soul, and the future resurrection of the body, and concludes with an
anatomical description of it, which shows him to have been well skilled in
medicine, and in that branch of natural philosophy, for that age. The two
homilies on the words, Let us make man, are falsely ascribed to him.
Being desired by one Cæsarius to prescribe him rules of a perfect virtue, he
did this by his Life of Moses, the pattern of virtue. He closes it with this
lesson, that perfection consists not in avoiding sin for fear of torments, as
slaves do; nor for the hope of recompense, as mercenaries do; but in “fearing,
as the only thing to be dreaded, to lose the friendship of God; and in having
only one desire, viz., of God’s friendship, in which alone man’s spiritual life
consists. This is to be obtained by fixing the mind only on divine and heavenly
things.” We have next his two treatises, on the Inscriptions of the Psalms, and
An Exposition of the Sixth Psalm, full of allegorical and moral instructions.
In the first of these, extolling the divine sentiments and instructions of
those holy prayers, he says, that all Christians learned them, and thought that
time lost in which they had them not in their mouths: even little children and
old men sung them: all in affliction found them their comfort sent by God:
those who travelled by land or sea, those who were employed in sedentary
trades, and the faithful of all ages, sexes, and conditions, sick and well,
made the Psalms their occupation. These divine canticles were sung by them in
all times of joy, in marriages and festivals; by day, and in the night vigils,
&c. His eight homilies, on the Three First Chapters of Ecclesiastes, are an
excellent moral instruction and literal explication of that book. He addressed
his fifteen homilies, on the Book of Canticles, which he had preached to his
flock, to Olympias, a lady of Constantinople, who, after twenty months’
marriage being left a widow, distributed a great estate to the church and poor,
a great part by the hands of our saint, whom she had settled an acquaintance
with in a journey he had made to the imperial city. St. Gregory extols the
excellency of that divine book, not to be read but by pure hearts, disengaged
from all love of creatures, and free from all corporeal images. He says the
Holy Ghost instructs us by degrees; by the Book of Proverbs to avoid sin; by
Ecclesiastes to draw our affections from creatures; by this of Canticles he
teaches perfection, which is pure charity. He explains it mystically. He has
five orations on the Lord’s Prayer. In the first, he elegantly shows the
universal, indispensable necessity of prayer, which alone unites the heart to
God, and preserves it from the approach of sin. Every breath we draw ought also
to be accompanied with thanksgiving, as it brings us innumerable benefits from
God, which we ought continually to acknowledge. But we must only pray for
spiritual, not temporal things. In the second, he shows that none can justly
call God father who remain in sin, without desires of repentance, and who
consequently bear the ensigns of the devil. Resemblance with God is the mark of
being his son; that title further obliges us to have our minds and hearts
always in heaven. By the next we pray that God alone may reign in us, and his
will be ever done by us; and that the devil or self-love never have any share
in our hearts or actions. By the fourth we ask bread, i. e. absolute
necessaries, not dainties, not riches, or anything superfluous, or for the
world, and even bread only for to-day, without solicitude for to-morrow, which
perhaps will never come: all irregular desires, and all occasions of them, must
be excluded. “The serpent is watching at your heel, but do you watch his head:
give him no admittance into your mind: from the least entrance he will draw in
after him the foldings of his whole body. If Eve’s counsellor persuade you that
anything looks beautiful and tastes sweet, if you listen you are soon drawn
into gluttony, and lust, and avarice, &c.” The fifth petition he thus
paraphrases: “I have forgiven my debtors, do not reject your suppliant. I
dismissed my debtor cheerful and free: I am your debtor, send me not away
sorrowful. May my dispositions, my sentence prevail with you. I have pardoned,
pardon: I have showed compassion, imitate your servant’s mercy. My offences are
indeed far more grievous; but consider how much you excel in all good. It is
just that you manifest to sinners a mercy suiting your infinite greatness. I
have given proof of mercy in little things, according to the capacity of my
nature; but your bounty is not to be confined by the narrowness of my power,
&c.” His eight sermons, on the Eight Beatitudes, are written in the same
style. What he says in them on the motives of humility, which he thinks is
meant by the first beatitude, of poverty of spirit, and on meekness, proves how
much his heart was filled with those divine virtues.
Besides what we have of St. Gregory on the holy scripture, time has preserved
us many other works of piety of this father. His discourse entitled, on his
Ordination, ought to be called, on the Dedication. It was spoken by him on the
consecration of a magnificent church, built by Rufin, (præfect of the
prætorium,) ann. 394, at the Borough of the Oak, near Chalcedon. His sermon, on
Loving the Poor, is a pathetic exhortation to alms, from the last sentence on
the wicked for a neglect of that duty. “At which threat,” he says, “I am most
vehemently terrified, and disturbed in mind.” He excites to compassion for the
lepers in particular, who, under their miseries, are our brethren, and it is
only God’s favour that has preserved us sound rather than them; and who knows
what we ourselves may become? His dialogue against Fate, was a disputation with
a Heathen philosopher, who maintained a destiny or overruling fate in all
things. His canonical epistle to Letoius, bishop of Melitine, metropolis of
Armenia, has a place among the canons of penance in the Greek church, published
by Beveridge. He condemns apostasy to perpetual penance, deprived of the
sacraments till the article of death: if only extorted by torments, for nine
years; the same law for witchcraft; nine years for simple fornication; eighteen
for adultery; twenty-seven for murder, or for rapine. But he permits the terms
to be abridged in cases of extraordinary fervour. Simple theft he orders to be
expiated by the sinner giving all his substance to the poor; if he has none, to
work to relieve them.
His discourse against those who defer baptism, is an invitation to sinners to
penance, and chiefly of catechumens to baptism, death being always uncertain.
He is surprised to see an earthquake or pestilence drive all to penance and to
the font: though an apoplexy or other sudden death may as easily surprise men
any night of their lives. He relates this frightful example. When the Nomades
Scythians plundered those parts, Archias, a young nobleman of Comanes, whom he
knew very well, and who deferred his baptism, fell into their hands, and was
shot to death by their arrows, crying out lamentably: “Mountains and woods,
baptize me; trees and rocks, give me the grace of the sacrament.” Which
miserable death more afflicted the city than all the rest of the war. His
sermons, against Fornication, on Penance, on Alms, and on Pentecost, are in the
same style. In that against Usurers, he exerts a more than ordinary zeal, and
tells them: “Love the poor. In his necessity he has recourse to you, to assist
his misery, but by lending him on usury you increase it: you sow new miseries
on his sorrows, and add to his afflictions. In appearance you do him a
pleasure, but in reality ruin him; like one who, overcome by a sick man’s
importunities, gives him wine, a present satisfaction, but a real poison. Usury
gives no relief, but makes your neighbour’s want greater than it was. The
usurer is no way profitable to the republic, neither by tilling the ground, by
trade, &c.; yet idle at home, would have all to produce to him; hates all
he gains not by. But though you were to give alms of these unjust exactions,
they would carry along with them the tears of others robbed by them. The beggar
who receives, did he know it, would refuse to be fed with the flesh and blood
of a brother; with bread extorted by rapine from other poor. Give it back to
him from whom you unjustly took it.—But to hide their malice, they change the
name of usury into milder words, calling it interest or moderate profit, like
the Heathens, who called their furies by the soft names Eumenides.” He relates
that a rich usurer of Nyssa, was so covetous as to deny himself and children
necessaries, and not to use the bath to save three farthings, dying suddenly,
left his money all hid and buried where his children could never find it, who
by that means were all reduced to beggary. “The usurers answer me,” says he,
“then we will not lend; and what will the poor do? I bid them give, and exhort
to lend, but without interest; for he that refuses to lend, and he that lends
at usury, are equally criminal;” viz., if the necessity of another be extreme.
His sermon on the Lent Fast, displays the advantage of fasting for the health
of both body and soul; he demands during these forty days’ strenuous labour to
cure all their vices, and insists on total abstinence from wine at large, and
that weakness of constitution and health is ordinarily a vain pretence. St.
Gregory’s great Catechistical Discourse is commended by Theodoret, (dial. 2
& 3.) Leontius, (b. 3.) Euthymius, (Panopl. p. 215.) Germanus patr. of
Constantinople (in Photius cod. 233, &c.) The last lines are an addition.
In the fortieth chapter he expounds to the catechumens the mysteries of the
Unity and Trinity of God, and the Incarnation: also the two sacraments of
baptism and the body of Christ, in which latter Christ’s real body is mixed
with our corruptible bodies, to bestow on us immortality and grace. In his book
upon Virginity, he extols its merit and dignity.
St. Gregory was much scandalized in his journey to Jerusalem to see
contentions reign in that holy place; yet he had the comfort to find there
several persons of great virtue, especially three very devout ladies, to whom
he afterwards wrote a letter, in which he says (t. 3. p. 655, 656.) “When I saw
those holy places, I was filled with a joy and pleasure which no tongue can
express.” Soon after his return he wrote a short treatise on those who go to
Jerusalem, (t. 3. app. p. 72.) in which he condemns pilgrimages, when made an
occasion of sloth, dissipation of mind, and other dangers; and observes that
they are no part of the gospel precepts. Dr. Cave (p. 44.) borrows the
sophistry of Du Moulin to employ this piece against the practice of
pilgrimages; but in part very unjustly, as Gretser (not. in Notas Molinei)
demonstrates. Some set too great a value on pilgrimages, and made them an
essential part of perfection: and by them even many monks and nuns exchanged their
solitude into a vagabond life. These abuses St. Gregory justly reproves. What
he says, that he himself received no good by visiting the holy places, must be
understood to be a Miosis, or extenuation to check the monks’ too ardent
passion for pilgrimages, and only means, the presence of those holy places,
barely of itself, contributes nothing to a man’s sanctification: but he does
not deny it to be profitable by many devout persons uniting together in prayer
and mortification, and by exciting hearts more powerfully to devotion. “Movemur
locis ipsis in quibus eorum quos admiramur aut diligimus adsunt vestigia,” said
Atticus in Cicero. “Me quidem illæ ipsæ nostræ Athenæ, non tam operibus
magnificis exquisitisque antiquorum artibus delectant, quam recordatione
summorum virorum, ubi quis habitare, ubi sedere, ubi disputare sit solitus,
studiosque eorum sepulchra contemplor.” Much more must the sight of the places
of Christ’s mysteries stir up our sentiments and love. Why else did St. Gregory
go over Calvary, Golgotha, Olivet, Bethlehem? What was the unspeakable
(spiritual certainly, not corporal) pleasure he was filled with at their sight?
a real spiritual benefit, and that which is sought by true pilgrims. Does he
not relate and approve the pilgrimages of his friend, the monk Olympius? Nor
could he be ignorant of the doctrine and practice of the church. He must know
in the third century that his countryman Alexander, a bishop in Cappadocia,
admonished by divine oracle, went to Jerusalem to pray, and to visit the holy
places, &c. as Eusebius relates; (Hist. lib. 6. cap. 11. p. 212.) and that
this had been always the tradition and practice. “Longum est nunc ab
ascensu Domini usque ad præsentem diem per singulas ætates currere, qui
episcoporum, qui martyrum, qui eloquentium in doctrina ecclesiastica virorum
venerint Hierosolymam, putantes se minus religionis, minus habere scientiæ, nec
summam ut dicitur manum accepisse virtutum, nisi in illis Christum adorassent
locis de quibus primum Evangelium de patibulo coruscaverat.” St. Jerom, in
ep. Paulæ et Eustochii ad Marcellam. (T. 4. p. 550. ed. Ben.) As for the abuses
which St. Gregory censures, they are condemned in the canon law, by all divines
and men of sound judgment. If, with Benedict XIV., we grant this father reprehended
the abuses of pilgrimages, so as to think the devotion itself not much to be
recommended, this can only regard the circumstances of many who abuse them,
which all condemn. He could not oppose the torrent of other fathers, and the
practice of the whole church. And his devotion to holy places, relics, &c.
is evident in his writings, and in the practice of St. Macrina and his whole
family.
His discourse on the Resurrection, is the dialogue he had with his
sister St. Macrina the day before her death. His treatise on the Name and
Profession of a Christian, was written to show no one ought to bear that name
who does not practise the rules of this profession, and who has not its spirit,
without which a man may perform exterior duties, but will upon occasions betray
himself, and forget his obligation. When a mountebank at Alexandria had taught
an ape dressed in woman’s clothes to dance most ingeniously, the people took it
for a woman, till one threw some almonds on the stage; for then the beast could
no longer contain, but tearing off its clothes, went about the stage picking up
its dainty fruit, and showed itself to be an ape. Occasions of vain-glory,
ambition, pleasure, &c. are the devil’s baits, and prove who are
Christians, and who hypocrites and dissemblers under so great a name, whose
lives are an injury and blasphemy against Christ and his holy religion. His
book on Perfection teaches that that life is most perfect which resembles
nearest the life of Christ in humility and charity, and in dying to all
passions and to the love of creatures: that in which Christ most perfectly
lives, and which is his best living image, which appears in a man’s thoughts,
words, and actions; for these show the image which is imprinted on the soul.
But there is no perfection which is not occupied in continually advancing
higher.
His book on the Resolution of Perfection to the monks, shows perfection to
consist in every action being referred to God, and done perfectly conformable
to his will in the spirit of Christ. St. Gregory had excommunicated certain
persons, who, instead of repenting, fell to threats and violence. The saint
made against them his sermon, entitled, Against those who do not Receive
Chastisement submissively; in which, after exhorting them to submission, he offers
himself to suffer torments and death, closing it thus; “How can we murmur to
suffer, who are the ministers of a God crucified? yet under all you inflict, I
receive your insolences and persecutions as a father and mother do from their
dearest children, with tenderness.” In the discourse on Children dying without
Baptism, he shows that such can never enjoy God; yet feel not the severe
torments of the rest of the damned. We have his sermons on Pentecost, Christ’s
Birth, Baptism, Ascension, and on his Resurrection, (but of these last only the
first, third, and fourth, are St. Gregory’s,) and two on St. Stephen, three on
the Forty Martyrs; the lives of St. Gregory Thaumaturgus, St. Theodorus, St.
Ephrem, St. Meletius, and his own sister, St. Macrina: his panegyric on his
brother, St. Basil the Great, the funeral oration of Pulcheria, daughter to the
Emperor Theodosius, six years old, and that of his mother, the empress
Flaccilla, who died soon after her, at the waters in Thrace. St. Gregory was
invited to make these two discourses in 385, when he was at Constantinople. We
have only five of St. Gregory’s letters in his works. Zacagnius has published
fourteen others out of the Vatican library. Caraccioli, of Pisa in 1731, has
given us seven more with tedious notes.
Saint Gregory surpasses himself in perspicuity and strength of
reasoning, in his polemic works against all the chief heretics of his time. His
twelve books against Eunomius, were ever most justly valued above the rest. St.
Basil had refuted that heresiarch’s apology; nor durst he publish any answer,
till after the death of that eloquent champion of the faith. Then the Apology
of his Apology began to creep privately abroad. St. Gregory got at last a copy,
and wrote his twelve excellent books, in which he vindicates St. Basil’s
memory, and gives many secret histories of the base Eunomius’s life. He proves
against him the Divinity and Consubstantiality of God the Son. Though he
employs the scripture with extraordinary sagacity, he says, tradition, by succession
from the apostles, is alone sufficient to condemn heretics. (Or. 3. contra
Eunom. p. 123.) We have his Treatise to Ablavius, that there are not three
gods. A Treatise on Faith also against the Arians. That on Common Notions, is
an explication of the terms used about the Blessed Trinity. We have his ten
Syllogisms against the Manichees, proving that evil cannot be a God. The heresy
of the Apollinarists beginning to be broached, St. Gregory wrote to Theophilus,
patriarch of Alexandria, against them, showing there is but one person in
Christ. But his great work against Apollinaris, is his Anterretic, quoted by
Leontius, the sixth general council, &c. Only a fragment was printed in the
edition of his father’s works; but it was published from MSS. by Zacagnius,
prefect of the Vatican library, in 1698. He shows in it that the Divinity could
not suffer, and that there must be two natures in Christ, who was perfect God
and perfect man. He proves, also, against Apollinaris, that Christ had a human
soul with human understanding. His book of Testimonies against the Jews, is
another fruit of his zeal.
St. Gregory so clearly establishes the procession of the Holy Ghost from the
Son, that some Greeks, obstinate in that heresy, erased out of his writings the
words out of, as they confessed in a council at Constantinople, in
1280. He expressly condemned Nestorianism before it was broached, and says, “No
one dare call the holy Virgin and mother of God, mother of man.” (Ep. ad
Eustath. p. 1093.) He asserts her virginity in and after the birth of Christ.
(Or. contr. Eunom. p. 108, and Serm. in natale Christi, p. 776.) He is no less
clear for Transubstantiation in his great catechistical discourse, (c. 37, p.
534, 535,) for the sacrifice and the altar. Or. in Bapt. Christi, p. 801.
Private confession of sins is plain from his epistle to Letoius (p. 954) in
which he writes thus: “Whoever secretly steals another man’s goods, if he
afterwards discover his sin by declaration to the priest, his heart being
changed, he will cure his wound, giving what he has to the poor.” This for
occult theft, for which no canonical penance was prescribed. He inculcates the
authority of priests, of binding and loosing before God, (Serm. de Castig. 746,
747.) and calls St. Peter “prince of the apostolic choir,” (Serm. 2. de Sancto
Stephano edito a Zacagnio, p. 339.) and (ib. p. 343.) “the head of the
apostles;” and adds, In glorifying him all the members of the church are
glorified, and that it is founded on him.” He writes very expressly and at length
on the invocation of saints, and says they enjoy the beatific vision
immediately after death, in his sermons on St. Theodorus, on the Forty Martyrs,
St. Ephrem, St. Meletius, &c.
Rev. Alban Butler (1711–73). Volume III: March. The Lives
of the Saints. 1866.
SOURCE : http://www.bartleby.com/210/3/093.html
Francesco Bartolozzi (–1815).
Saint Grégoire def Nysse, d’après Domenichino.
San Gregorio di
Nissa Vescovo
Cesarea di Cappadocia,
circa 335 - 395
È uno dei più importanti
Padri della Chiesa d'Oriente. A lui si deve il primo trattato sulla perfezione
cristiana, il «De virginitate». Nato intorno al 335, a differenza del fratello
Basilio, futuro vescovo di Cesarea, inizialmente non scelse la vita monastica
ma gli studi di filosofia e retorica. Fu solo dopo aver insegnato per anni che
raggiune Basilio ad Annesi, sulle rive dell'Iris, dove si era ritirato insieme
a Gregorio di Nazianzo. E quando Basilio fu eletto alla sede arcivescovile di
Cesarea, volle i suoi due compagni come vescovi a Nissa e a Sasima. Nella sua
sede episcopale Gregorio dovette affrontare non poche difficoltà: accuse
mossegli dagli ariani lo portarono nel 376 all'esilio, ma quando si scoprì che
erano false venne reintegrato nella sede. Nel 381 i padri che con lui
parteciparono al Concilio Costantinopolitano I lo definirono la «colonna
dell'ortodossia». Morì intorno al 395. (Avvenire)
Etimologia: Gregorio =
colui che risveglia, dal greco
Emblema: Bastone
pastorale
Martirologio Romano: A Nissa
in Cappadocia, nell’odierna Turchia, san Gregorio, vescovo, fratello di san
Basilio Magno: illustre per vita e per dottrina, a motivo della retta fede da
lui professata fu scacciato dalla sua città dall’imperatore ariano Valente.
S. Gregorio di Nissa è
uno dei grandi "Padri Cappadoci" a nessuno di loro inferiore come
filosofo, teologo e mistico. Fratello di S. Basilio il Grande e di S. Macrina,
di cui scrisse la vita, nacque a Cesarea verso il 335. Si applicò allo studio
delle lettere in patria e in seno alla famiglia molto religiosa e ricca. Non
pare che abbia avuto occasione di frequentare le grandi scuole del tempo, tanto
più che suo padre era retore e avvocato.
Gregorio nella sua chiesa
adempiva già l'ufficio di lettore quando, sedotto dalle attrattive del mondo,
innamorato dell'arte di Libanio, sofista e rètore pagano, si fece professore di
belle lettere e sposò la giovane Teosebia. Tuttavia, le rimostranze di suo
fratello e di S. Gregorio di Nazianzo gli fecero ben presto comprendere la
vanità del mondo. Allora abbandonò la cattedra, verso il 360 raggiunse i suoi
amici nel cenobio fondato da S. Basilio sulle rive dell'Iris, nel Ponto, per
darsi all'ascesi e allo studio della Scrittura e dei grandi teologi, in modo
speciale Origene. Possiamo farci un'idea del suo stato d'animo in quel tempo
leggendo il De Virginitate che scrisse per ordine di Basilio, suo maestro. Da
quanto dice era pienamente felice di potersi dedicare alla vita contemplativa,
lontano dal tumulto degli affari.
In quella solitudine
Gregorio rimase per oltre dieci anni, fino a tanto cioè che suo fratello,
eletto metropolita di Cesarea di Cappadocia, nel 371 lo richiamò per
consacrarlo, nonostante la sua resistenza, vescovo di Nissa. S. Basilio non
poté mai vantarsi delle attitudini amministrative dell'eletto. In diverse
lettere egli si lamenta della sua ingenuità. A chi, nel 375, gli propose di
inviarlo in missione a Roma, onde superare le difficoltà sorte con papa Damaso,
che non si rendeva ben conto della situazione in Oriente, rispose, conscio
dell'inesperienza assoluta di lui negli affari ecclesiastici: "Gregorio
sarebbe certamente venerato e apprezzato da un uomo benevolo, ma con un uomo altero
come Damaso, compreso della sua importanza, posto in alto e appunto per questo
incapace di intendere coloro che, dal basso, gli dicono la verità, la visita di
uno così estraneo all'adulazione come Gregorio, non servirebbe a nulla".
Ciò nonostante S. Basilio
aveva un'assoluta fiducia in lui perché lo sapeva fedele sostenitore del
Concilio di Nicea. Fu difatti il suo costante attaccamento alla dottrina di S.
Atanasio che gli attirò l'odio e la persecuzione degli ariani. Nella primavera
del 376, un sinodo di vescovi cortigiani, convocato da Demostene, governatore
del Ponto, e tenuto a Nissa stessa, depose Gregorio durante la sua assenza, con
il falso pretesto di aver dilapidato i beni della sua chiesa. Questi avrebbe
voluto ritirarsi ma S. Gregorio di Nazianzo lo esortò a tenere duro. La morte
dell'imperatore Valente, avvenuta il 9-8-378 nella lotta contro i Goti. Gli
permise difatti di rientrare trionfalmente nella sua sede.
Nel 379, nove mesi dopo
la morte di suo fratello, S. Gregorio prese parte al concilio di Antiochia,
riunito per estinguere lo scisma Meleziano ivi sorto e in cui si vide affidare
dai padri conciliari una missione di grande fiducia presso i vescovi discordi
del Ponto e dell'Armenia. Mentre assolveva il suo compito, nel 380 fu
scelto come arcivescovo di Sebaste. Egli protestò per quella sua elezione,
ma per qualche mese s'incaricò provvisoriamente dell'amministrazione religiosa
della diocesi.
Il vescovo di Nissa, se
era poco abile negli affari, s'imponeva con la sua eloquenza e la vastità della
scienza filosofìca e teologica. Nel 2° concilio ecumenico radunato da Teodosio
I nel 381 a Costantinopoli fu salutato "colonna dell'ortodossia". In
esecuzione del 3° canone del concilio, l'imperatore stabilì che sarebbero stati
esclusi, come eretici notori, dalle chiese della provincia del Ponto, coloro
che non erano in comunione con i vescovi Elladio di Cesarea, Otreio di Mitilene
nella Piccola Armenia, e Gregorio di Nissa. E probabile che il santo sia stato
incaricato di redigere la professione di fede che concluse i lavori del
concilio. Sembra pure che abbia ricevuto l'incombenza di stabilire l'ordine
nelle chiese della Palestina e dell'Arabia. San Gregorio ricomparirà ancora più
di una volta, a Costantinopoli per i discorsi d'occasione e per le grandi orazioni
funebri in morte della principessa Pulcheria e dell'imperatrice
Flacilla. Nel 394 prese parte al concilio celebrato sotto la presidenza
del patriarca Nettario. Nella suddetta città, dopo d'allora, il suo nome
non compare più nei documenti del tempo. Se ne deduce che sia morto poco dopo.
San Gregorio fu oratore
stimato, ma meno vivo del Nazianzeno, fu uomo di azione, ma inferiore a
Basilio. Fu invece il più speculativo dei Cappadoci e il più profondo dei padri
greci del secolo IV. Contro Eunomio, vescovo ariano di Cizico, difese
energicamente dalle accuse suo fratello, e contro Apollinare di Loadicea
rivendicò a Cristo un corpo umano e un'anima razionale. Nella controversia
trinitaria rappresentò l'ortodossia cattolica e seguì la terminologia già fissata
dagli altri cappadoci. Nella spiegazione teologica del dogma qualche volta fu
molto audace, altre volte invece assai impreciso. La vita spirituale non è
considerata dal Nisseno come contemplazione di Dio presente nell'anima, bensì
come un avvicinarsi dell'anima a Dio e come l'unione con Lui nell'estasi
dell'amore. La via della perfezione comincia quindi con l'illuminazione della
fede, che coincide con la purificazione dell'anima; attraversa la seconda fase,
che è l'oscurarsi delle realtà sensibili, mentre l'anima scopre in sé
l'immagine della Santissima Trinità; nella fase finale sfocia nella conoscenza
di Dio nella tenebra, che spinge l'anima alla ricerca instancabile dello Sposo
divino, perché trovare Iddio non è riposarci in Lui, ma cercarlo senza sosta.
L'escatologia di Gregorio
è molto discussa perché da una parte afferma l'eternità delle pene
dell'inferno, e dall'altra - basandosi sull'efficacia dell'immenso amore del
Verbo incarnato e sul trionfo finale del regno di Dio - insegna la
restaurazione universale, teoria tanto cara ad Origine, ma riprovata dalla
Chiesa.
Autore: Guido
Pettinati
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/44200
Фреска
на св. Григориј Ниски, протезис во црквата Св. Богородица Перивлепта во Охрид,
Македонија
Fresco
of St. Gregory of Nyssa, prothesis in Church of the Theotokos Peribleptos in
Ohrid, Macedonia
http://www.kalamus.com.mk/pdf_spisanija/patrimonium_2/006%20Spisanie%202008%20Zarov%2003.pdf
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
Piazza San Pietro
Mercoledì, 29 agosto 2007
San Gregorio di Nissa
I: Vita e scritti
Cari fratelli e sorelle,
nelle ultime catechesi ho
parlato di due grandi Dottori della Chiesa del IV secolo, Basilio e Gregorio
Nazianzeno, Vescovi in Cappadocia, nell’attuale Turchia. Oggi ne aggiungiamo un
terzo, il fratello di Basilio, san Gregorio di Nissa, che si è mostrato uomo di
carattere meditativo, con grandi capacità di riflessione, e di vivace
intelligenza, aperta alla cultura del suo tempo. Si è rivelato così un
pensatore originale e profondo nella storia del cristianesimo.
Nacque intorno al 335; la
sua formazione cristiana fu curata particolarmente dal fratello Basilio – da
lui definito «padre e maestro» (Ep. 13,4) – e dalla sorella Macrina. Compì gli
studi, apprezzando particolarmente la filosofia e la retorica. In un primo
tempo si dedicò all’insegnamento e si sposò. Poi anch’egli, come il fratello e
la sorella, si dedicò interamente alla vita ascetica. Più tardi venne eletto
Vescovo di Nissa, e si dimostrò pastore zelante, così da attirarsi la stima
della comunità. Accusato di malversazioni economiche dagli avversari eretici,
dovette per breve tempo abbandonare la sua sede episcopale, ma poi vi rientrò
trionfalmente (cfr Ep. 6) e continuò ad impegnarsi nella lotta per
difendere la vera fede.
Soprattutto dopo la morte
di Basilio, quasi raccogliendone l’eredità spirituale, cooperò al trionfo
dell’ortodossia. Partecipò a vari sinodi; cercò di dirimere i contrasti tra le
Chiese; prese parte attiva alla riorganizzazione ecclesiastica e, come «colonna
dell’ortodossia», fu un protagonista del Concilio di Costantinopoli del 381,
che definì la divinità dello Spirito Santo. Ebbe vari incarichi ufficiali da
parte dell’imperatore Teodosio, pronunciò importanti omelie e discorsi funebri,
si dedicò a comporre diverse opere teologiche. Nel 394 partecipò ancora a un
sinodo tenutosi a Costantinopoli. Non è conosciuta la data della sua morte.
Gregorio esprime con
chiarezza la finalità dei suoi studi, lo scopo supremo a cui mira nel suo
lavoro di teologo: non impiegare la vita in cose vane, ma trovare la luce che
consenta di discernere ciò che è veramente utile (cfr Om. sull’Ecclesiaste 1).
Trovò questo bene supremo nel cristianesimo, grazie al quale è possibile
«l’imitazione della natura divina» (La professione cristiana). Con la sua acuta
intelligenza e le sue vaste conoscenze filosofiche e teologiche, egli difese la
fede cristiana contro gli eretici, che negavano la divinità del Figlio e dello
Spirito Santo (come Eunomio e i macedoniani), o compromettevano la perfetta
umanità di Cristo (come Apollinare). Commentò la Sacra Scrittura, soffermandosi
sulla creazione dell’uomo. Questo era per lui un tema centrale: la creazione.
Egli vedeva nella creatura il riflesso del Creatore e trovava qui la strada
verso Dio. Ma egli scrisse anche un importante libro sulla vita di Mosè, che
presenta come uomo in cammino verso Dio: questa salita verso il Monte Sinai
diventa per lui un’'immagine della nostra salita nella vita umana verso la vera
vita, verso l'incontro con Dio. Egli ha interpretato anche la preghiera del
Signore, il Padre Nostro, e le Beatitudini. Nel suo Grande discorso
catechetico espose le linee fondamentali della teologia, non per una
teologia accademica chiusa in se stessa, ma per offrire ai catechisti un
sistema di riferimento da tener presente nelle loro istruzioni, quasi il quadro
nel quale si muove poi l'interpretazione pedagogica della fede.
Gregorio, inoltre, è
insigne per la sua dottrina spirituale. Tutta la sua teologia non era una
riflessione accademica, ma espressione di una vita spirituale, di una vita di
fede vissuta. Da grande «padre della mistica» prospettò in vari trattati – come La
professione cristiana e La perfezione cristiana – il cammino che
i cristiani devono intraprendere per raggiungere la vera vita, la perfezione.
Esaltò la verginità consacrata (La verginità), e ne propose un modello
insigne nella vita della sorella Macrina, che è rimasta per lui sempre una
guida, un esempio (cfr Vita di Macrina). Tenne vari discorsi e
omelie, e scrisse numerose lettere. Commentando la creazione dell’uomo,
Gregorio mette in evidenza che Dio, «il migliore degli artisti, forgia la
nostra natura in maniera da renderla adatta all’esercizio della regalità.
Attraverso la superiorità stabilita dall’anima, e per mezzo della stessa
conformazione del corpo, Egli dispone le cose in modo che l’uomo sia realmente
idoneo al potere regale» (La creazione dell’uomo 4). Ma vediamo come
l’uomo, nella rete dei peccati, spesso abusi della creazione, non eserciti una
vera regalità. Per questo, infatti, per realizzare cioè una vera responsabilità
verso le creature, deve essere penetrato da Dio e vivere nella sua luce. L’uomo
è un riflesso di quella bellezza originaria che è Dio: «Tutto quanto Dio creò
era ottimo», scrive il santo Vescovo. E aggiunge: «Lo testimonia il racconto
della creazione (cfr Gn 1,31). Fra le cose ottime c’era anche l’uomo,
ornato di una bellezza di gran lunga superiore a tutte le cose belle. Che
cos’altro, infatti, poteva essere bello, al pari di chi era simile alla
bellezza pura e incorruttibile? ... Riflesso e immagine della vita eterna, egli
era bello davvero, anzi bellissimo, con il segno raggiante della vita sul suo
volto» (Om. sul Cantico 12).
L’uomo è stato onorato da
Dio e posto al di sopra di ogni altra creatura: «Non il cielo è stato fatto a
immagine di Dio, non la luna, non il sole, non la bellezza delle stelle,
nessun’altra delle cose che appaiono nella creazione. Solo tu [anima
umana] sei stata resa immagine della natura che sovrasta ogni intelletto,
somiglianza della bellezza incorruttibile, impronta della vera divinità,
ricettacolo della vita beata, immagine della vera luce, guardando la quale tu
diventi quello che Egli è, perché per mezzo del raggio riflesso proveniente
dalla tua purezza tu imiti Colui che brilla in te. Nessuna cosa che esiste è
così grande da essere commisurata alla tua grandezza» (ibid., 2). Meditiamo
questo elogio dell’uomo. Vediamo anche come l’uomo sia degradato dal peccato. E
cerchiamo di ritornare alla grandezza originaria: solo se Dio è presente,
l'uomo arriva a questa sua vera grandezza.
L’uomo, dunque, riconosce
dentro di sé il riflesso della luce divina: purificando il suo cuore, egli
ritorna ad essere, come era al principio, una limpida immagine di Dio, Bellezza
esemplare (cfr Discorso catechetico 6). Così l’uomo, purificandosi,
può vedere Dio, come i puri di cuore (cfr Mt 5,8): «Se, con un
tenore di vita diligente e attento, laverai le brutture che si sono depositate
sul tuo cuore, risplenderà in te la divina bellezza ... Contemplando te stesso,
vedrai in te Colui che è il desiderio del tuo cuore, e sarai beato» (Le
Beatitudini 6). Bisogna quindi lavare le brutture che si sono depositate
sul nostro cuore e ritrovare in noi stessi la luce di Dio.
L’uomo ha dunque come
fine la contemplazione di Dio. Solo in essa potrà trovare il suo appagamento.
Per anticipare in qualche misura tale obiettivo già in questa vita, egli deve
progredire incessantemente verso una vita spirituale, una vita in dialogo con
Dio. In altre parole – ed è questa la lezione più importante che san Gregorio
Nisseno ci consegna – la piena realizzazione dell’uomo consiste nella santità,
in una vita vissuta nell’incontro con Dio, che così diventa luminosa anche per
gli altri, anche per il mondo.
Saluti:
Je souhaite la bienvenue
aux pèlerins de langue française, et je salue particulièrement les membres du
groupe œcuménique, catholique et orthodoxe, venus d’Athènes, ainsi que les
jeunes de Tarse-Mersin, en Turquie. A la suite de saint Grégoire, je vous
invite tous à vous faire serviteurs de ce qu’il y a de beau et de noble dans le
cœur de l’homme, pour qu’il puisse contempler Dieu. Avec ma Bénédiction
apostolique.
I offer a warm welcome to
all the English-speaking visitors and pilgrims present at today’s audience,
including participants in the Summer University program sponsored by the
European Union of Jewish Students, as well as pilgrims from Sweden and from
Indonesia. Upon all of you, I invoke God’s abundant blessings of peace and joy.
Sehr herzlich heiße ich
alle deutschsprachigen Pilger und Besucher willkommen. Besonders grüße ich die
Bürgermeister aus dem Landkreis Altötting sowie die Seminaristen aus dem Bistum
's-Hertogenbosch in den Niederlanden gemeinsam mit ihrem Bischof. Gregor von
Nyssa erinnert uns an unsere Berufung zur Heiligkeit. Bemühen wir uns täglich
neu um ein Leben im Einklang mit Gott. Dazu schenkke der Herr uns seine Gnade.
Saludo cordialmente a los
visitantes de lengua española. En particular, a las Siervas de María Ministras
de los Enfermos, así como a los distintos grupos y parroquias venidos de
España, El Salvador, México, y de otros países latinoamericanos. Os animo a que
íntimamente unidos a Cristo en la Eucaristía y viviendo con espíritu de
caridad, recorráis con alegría el camino que lleva a la santidad. ¡Que Dios os
bendiga!
Saúdo cordialmente
quantos me ouvem de língua portuguesa: em particular ao grupo
de portugueses da Paróquia de Nossa Senhora do
Carmo de Lisboa. Sejam todos bem-vindos! Grato pela vossa presença,
desejo-vos todo o bem; e que Roma vos confirme na fé e nos propósitos de vida e
de testemunho cristão. É o que imploro para todos, por Nossa Senhora, com a Bênção
Apostólica.
Saluto in lingua ceca:
Srdečně zdravím poutníky
z královéhradecké diecéze! Drazí, přeji vám, aby vaše dovolená i tato pouť
přispěly nejen ke zdraví těla, ale i duše. K tomu vám rád žehnám! Chvála
Kristu!
Traduzione italiana:
Un cordiale benvenuto ai
pellegrini della Diocesi di Hradec Králové. Carissimi, auguro a voi tutti che
questo pellegrinaggio, come anche le vostre ferie, giovino non solo alla salute
del corpo, ma anche a quella dell'anima. Con questi voti, volentieri vi
benedico. Sia lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua croata:
Srdačno pozdravljam i
blagoslivljam sve hrvatske hodočasnike, a posebno sjemeništarce te učenike i
nastavnike klasičnih gimnazija iz Splita, Sinja i Zagreba. Gospodin Isus, koji
je pozvao apostole da budu s njim te ih poslao naviještati Radosnu vijest, pratio
vas na vašemu putu te i vas učinio svojim uvjerljivim svjedocima. Hvaljen Isus
i Marija!
Traduzione italiana:
Di cuore saluto e
benedico i pellegrini croati, particolarmente i seminaristi e gli alunni ed
insegnanti dei licei classici di Split, Sinj e Zagreb. Il Signore Gesù, che ha
chiamato gli apostoli ad essere con lui e li ha inviati ad annunciare il Lieto
messaggio, vi accompagni sulla vostra via e anche di voi faccia dei suoi
testimoni convincenti. Siano lodati Gesù e Maria!
Saluto in lingua polacca:
Pozdrawiam Polaków, a
szczególnie pielgrzymów z Diecezji Radomskiej, przybyłych z okazji
piętnastolecia jej istnienia. Cieszę się, że przed pięciu laty mogłem odwiedzić
wasze miasto i konsekrować waszego biskupa Zygmunta. Chętnie błogosławię
korony, którymi zostanie ozdobiony obraz Matki Bożej Bolesnej w Kałkowie. Jej
opiece polecam was i wszystkich tu obecnych. Niech będzie pochwalony Jezus
Chrystus!
Traduzione italiana:
Saluto i polacchi, e in
modo particolare i pellegrini dalla Diocesi di Radom, che sono giunti in
occasione del quindicesimo anniversario della sua creazione. Sono lieto che
cinque anni fa ho potuto far visita alla vostra città e consacrare il vostro
vescovo Zygmunt. Volentieri benedico le corone con le quali verrà decorata
l’effige della Madonna Addolorata a Kałków. Alla Sua protezione affido voi e
tutti i presenti. Sia lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua
slovacca:
S láskou vítam
slovenských pútnikov z Považskej Teplej, Košíc a Vrútok. Bratia a sestry,
prajem vám, aby vaša púť do Ríma bola pre každého z vás posilou vo viere. Zo
srdca žehnám vás i vašich drahých vo vlasti. Pochválený buď Ježiš Kristus!
Traduzione italiana:
Con affetto do un
cordiale benvenuto ai pellegrini slovacchi provenienti da Považská Teplá,
Košice e Vrútky. Fratelli e sorelle, auguro che il vostro pellegrinaggio a Roma
sia per ciascuno un sostegno nella fede. Di cuore benedico voi ed i vostri cari
in Patria. Sia lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua
ungherese:
Isten hozott Benneteket,
kedves magyar zarándokok! Kívánom kedves Mindannyiotoknak, hogy e zarándoklat
az örök városban elmélyítse egységetek az egyházzal, mely az
apostolfejedelmekre épült. Szeretettel adom Rátok apostoli áldásomat.
Dicsértessék a Jézus Krisztus!
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i
pellegrini ungheresi. Carissimi, vi auguro che il vostro pellegrinaggio nella
città eterna approfondisca il vostro legame con la Chiesa fondata sui principi
degli apostoli. Di cuore imparto a tutti voi la Benedizione Apostolica. Sia
lodato Gesù Cristo!
* * *
Rivolgo ora una parola di
cordiale benvenuto ai pellegrini di lingua italiana. In particolare, saluto i
fedeli delle varie Parrocchie, accompagnati dai propri parroci ed auguro che
questo incontro rinsaldi ciascuno nella fedeltà a Cristo e nella generosa
testimonianza cristiana. Saluto poi la Delegazione della Repubblica di San
Marino, qui convenuta in occasione del 25°
anniversario della visita del mio amato predecessore Giovanni Paolo II a
quella terra. Cari amici, il ricordo di un evento così significativo possa
suscitare in voi rinnovata adesione a Dio, sorgente di luce, di speranza e di
pace.
Il mio pensiero si
rivolge infine ai giovani, ai malati e agli sposi novelli.
L'eroico esempio di San Giovanni Battista, di cui celebriamo oggi il martirio,
solleciti voi, cari giovani, a progettare il vostro futuro in piena
fedeltà al Vangelo. Aiuti voi, cari ammalati, ad affrontare la sofferenza
con coraggio, trovando in Cristo crocifisso serenità e conforto. Conduca voi,
cari sposi novelli, a un amore profondo verso Dio e tra di voi, per
sperimentare ogni giorno la consolante gioia che scaturisce dal dono reciproco
di sé.
APPELLO
In questi giorni, alcune
regioni geografiche sono devastate da gravi calamità: mi riferisco alle
inondazioni in alcuni Paesi orientali, come pure ai disastrosi incendi in
Grecia, in Italia e in altre Nazioni europee. Davanti a così drammatiche
emergenze, che hanno causato numerose vittime e ingenti danni materiali, non si
può non essere preoccupati per l'irresponsabile comportamento di taluni che
mettono a rischio l'incolumità delle persone e distruggono il patrimonio
ambientale, bene prezioso dell'intera umanità. Mi unisco a quanti giustamente
stigmatizzano tali azioni criminose e invito tutti a pregare per le vittime di
queste tragedie.
© Copyright 2007 -
Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20070829.html
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
Piazza San Pietro
Mercoledì, 5 settembre
2007
San Gregorio di Nissa
II: La dottrina
Cari fratelli e sorelle,
vi propongo alcuni
aspetti della dottrina di san Gregorio Nisseno, del
quale abbiamo già parlato mercoledì scorso. Anzitutto Gregorio di Nissa
manifesta una concezione molto elevata della dignità dell’uomo. Il fine
dell’uomo, dice il santo Vescovo, è quello di rendersi simile a Dio, e questo
fine lo raggiunge anzitutto attraverso l’amore, la conoscenza e la pratica
delle virtù, «raggi luminosi che discendono dalla natura divina» (Le
Beatitudini 6), in un movimento perpetuo di adesione al bene, come il
corridore è proteso in avanti. Gregorio usa, a questo riguardo, un’efficace
immagine, presente già nella Lettera di Paolo ai
Filippesi: epekteinómenos (3,13), cioè «protendendomi» verso ciò che
è più grande, verso la verità e l’amore. Questa icastica espressione indica una
realtà profonda: la perfezione che vogliamo trovare non è una cosa
conquistata per sempre; perfezione è questo rimanere in cammino, è una continua
disponibilità ad andare avanti, perché non si raggiunge mai la piena
somiglianza con Dio: siamo sempre in cammino (cfr Om. sul
Cantico 12). La storia di ogni anima è quella di un amore ogni volta
colmato, e allo stesso tempo aperto su nuovi orizzonti, perché Dio dilata
continuamente le possibilità dell’anima, per renderla capace di beni sempre
maggiori. Dio stesso, che ha deposto in noi i germi di bene, e dal quale parte
ogni iniziativa di santità, «modella il blocco ... Limando e pulendo il nostro
spirito, forma in noi il Cristo» (Sui Salmi 2,11).
Gregorio si preoccupa di
precisare: «Non è in effetti opera nostra, e non è neppure la riuscita di una
potenza umana divenire simili alla Divinità, ma è il risultato della
munificenza di Dio, che fin dalla sua prima origine ha fatto grazia della
somiglianza con Lui alla nostra natura» (La verginità 12,2). Per l’anima,
dunque, «si tratta non di conoscere qualcosa di Dio, ma di avere in sé Dio» (Le
Beatitudini 6). Del resto, nota acutamente Gregorio, «la divinità è
purezza, è affrancamento dalle passioni e rimozione di ogni male: se tutte
queste cose sono in te, Dio è realmente in te» (ibid.).
Quando abbiamo Dio in
noi, quando l’uomo ama Dio, per quella reciprocità che è propria della legge
dell’amore, egli vuole ciò che Dio stesso vuole (cfr Om. sul
Cantico 9), e quindi coopera con Dio a modellare in sé la divina immagine,
così che «la nostra nascita spirituale è il risultato di una libera scelta, e
noi siamo in qualche modo i genitori di noi stessi, creandoci come noi stessi
vogliamo essere, e per nostra volontà formandoci secondo il modello che
scegliamo» (Vita di Mosè 2,3). Per ascendere verso Dio, l’uomo deve
purificarsi: «La via, che riconduce al cielo la natura umana, altro non è che l’allontanamento
dai mali di questo mondo ... Divenire simile a Dio significa divenire giusto,
santo e buono... Se dunque, secondo l’Ecclesiaste (5,1), “Dio è nel cielo” e
se, secondo il profeta (Sal 72,28), voi “aderite a Dio”, ne consegue
necessariamente che dovete essere là dove Dio si trova, dal momento che siete
uniti a Lui. Poiché egli vi ha comandato che, quando pregate, chiamiate Dio
Padre, vi dice di diventare senz'altro simili al vostro Padre celeste, con una
vita degna di Dio, come il Signore ci ordina più chiaramente altrove, dicendo:
“Siate perfetti come è perfetto il Padre vostro celeste!” (Mt 5,48)» (La
preghiera del Signore 2).
In questo cammino di
ascesa spirituale, Cristo è il modello e il maestro, che ci fa vedere la bella
immagine di Dio (cfr La perfezione cristiana). Ciascuno di noi, guardando
a Lui, si ritrova ad essere «il pittore della propria vita», che ha la volontà
come esecutrice del lavoro e le virtù come colori di cui servirsi (ibid.).
Dunque, se l’uomo è ritenuto degno del nome di Cristo, come deve comportarsi?
Gregorio risponde così: «[Deve] esaminare sempre nel suo intimo i propri
pensieri, le proprie parole e le proprie azioni, per vedere se esse sono
rivolte a Cristo o se si allontanano da Lui» (ibid.). E questo punto è importante
per il valore che dà alla parola “cristiano”. “Cristiano” è uno che porta il
nome di Cristo e quindi deve assimilarsi a Lui anche nella vita. Noi cristiani
col Battesimo ci assumiamo una grande responsabilità.
Ma Cristo – ricorda
Gregorio – è presente anche nei poveri, per cui essi non devono mai essere
oltraggiati: «Non disprezzare costoro, che giacciono stesi, come se per questo
non valessero niente. Considera chi sono, e scoprirai quale è la loro dignità:
essi ci rappresentano la Persona del Salvatore. Ed è così, perché il Signore,
nella sua bontà, prestò loro la sua stessa Persona, affinché, per mezzo di
essa, si muovano a compassione coloro che sono duri di cuore e nemici dei
poveri» (L’amore per i poveri). Gregorio, abbiamo detto, parla di salita:
salita a Dio nella preghiera mediante la purezza del cuore; ma salita a Dio
anche mediante l’amore per il prossimo. L’amore è la scala che guida verso Dio.
Di conseguenza, il Nisseno apostrofa vivacemente ogni suo ascoltatore: «Sii
generoso con questi fratelli, vittime della sventura. Da’ all’affamato ciò che
togli al tuo ventre» (ibid.).
Con molta chiarezza
Gregorio ricorda che tutti dipendiamo da Dio, e perciò esclama: «Non pensate
che tutto sia vostro! Ci deve essere anche una parte per i poveri, gli amici di
Dio. La verità, infatti, è che tutto viene da Dio, Padre universale, e che noi
siamo fratelli, e apparteniamo a una medesima stirpe» (ibid.). E allora il
cristiano si esamini, insiste ancora Gregorio: «Ma a che ti serve digiunare e
fare astinenza dalle carni, se poi con la tua malvagità non fai altro che
addentare il tuo fratello? Che guadagno ne trai, dinanzi a Dio, dal fatto di
non mangiare del tuo, se poi, agendo da ingiusto, strappi dalle mani del povero
ciò che è suo?» (ibid.).
Concludiamo queste nostre
catechesi sui tre grandi Padri Cappadoci richiamando ancora quell’aspetto
importante della dottrina spirituale di Gregorio Nisseno, che è la preghiera.
Per progredire nel cammino verso la perfezione ed accogliere in sé Dio, portare
in sé lo Spirito di Dio, l’amore di Dio, l’uomo deve rivolgersi con fiducia a
Lui nella preghiera: «Attraverso la preghiera riusciamo a stare con Dio. Ma chi
è con Dio è lontano dal nemico. La preghiera è sostegno e difesa della castità,
freno dell’ira, acquietamento e dominio della superbia. La preghiera è custodia
della verginità, protezione della fedeltà nel matrimonio, speranza per coloro
che vegliano, abbondanza di frutti per gli agricoltori, sicurezza per i
naviganti» (La preghiera del Signore 1). Il cristiano prega ispirandosi
sempre alla preghiera del Signore: «Se dunque vogliamo pregare che scenda su di
noi il Regno di Dio, questo gli chiediamo con la potenza della Parola: che io
sia allontanato dalla corruzione, che sia liberato dalla morte, che sia sciolto
dalle catene dell’errore; non regni mai la morte su di me, non abbia mai potere
su di noi la tirannia del male, non domini su di me l’avversario né mi faccia
prigioniero attraverso il peccato, ma venga su di me il tuo Regno, affinché si
allontanino da me o, meglio ancora, si annullino le passioni che ora mi
dominano e signoreggiano» (ibid., 3).
Terminata la sua vita
terrena, il cristiano potrà così rivolgersi con serenità a Dio. Parlando di
questo, san Gregorio pensa alla morte della sorella Macrina e scrive che essa
nel momento della morte pregava Dio così: «Tu che hai sulla terra il potere di
rimettere i peccati perdonami, affinché io possa avere ristoro»
(cfr Sal 38,14), e perché venga trovata al tuo cospetto senza
macchia, nel momento in cui vengo spogliata del mio corpo
(cfr Col 2,11), così che il mio spirito, santo e immacolato
(cfr Ef 5,27), venga accolto nelle tue mani, “come incenso di fronte
a te” (Sal 140,2)» (Vita di Macrina 24). Questo insegnamento di san
Gregorio rimane valido sempre: non solo parlare di Dio, ma portare Dio in sé.
Lo facciamo con l’impegno della preghiera e vivendo nello spirito dell’amore
per tutti i nostri fratelli.
Saluti:
Je suis heureux
d’accueillir ce matin les pèlerins de langue française, en particulier le
séminaire interdiocésain de Lorraine, avec Mgr Raffin, Évêque de Metz, les
séminaristes et le Conseil central des Missions étrangères de Paris, ainsi que
les pèlerins du diocèse arménien catholique d’Alep. En suivant l’enseignement
de saint Grégoire de Nysse, je vous invite tous à donner toujours à la prière
une place essentielle dans votre vie!
I extend a warm welcome
to all the English-speaking pilgrims and visitors here today, including the
groups from England, Scotland, Ireland, Sweden, Japan, Korea and the United
States. I thank you for the affection with which you have greeted me. Upon you
all, I invoke God’s blessings of joy and peace.
Frohen Herzens begrüße
ich die zahlreichen Pilger und Besucher aus dem deutschen Sprachraum, ganz
besonders die vielen Gläubigen aus Bayern: die Pilger aus Bamberg, die zum
1000-jährigen Bistumsjubiläum mit ihrem Erzbischof Ludwig Schick nach Rom
gekommen sind, die Teilnehmer der Diözesanwallfahrt des Bistums Passau mit
Bischof Wilhelm Schraml sowie die Kirchenchöre und Musiker aus den Diözesen
Regensburg und Würzburg in Begleitung der Weihbischöfe Reinhard Pappenberger und
Helmut Bauer. Auch ich werde mich in diesen Tagen auf eine Pilgerfahrt begeben
und freue mich auf den nahen Besuch in Österreich anläßlich der 850-Jahr-Feier
des Heiligtums von Mariazell. Meine Reise steht unter dem Motto „Auf Christus
schauen“. Diese Einladung gilt uns allen, denn Christus ist der Herr unseres
Lebens. Gott segne euch und eure Familien!
Saludo cordialmente a los
visitantes de lengua española. En particular, a los distintos grupos y
parroquias venidos de España, Chile, México, y de otros países
latinoamericanos. Saludo de modo especial a los directivos y miembros de
CajaSur, de Córdoba: que esta entidad, fundada por la Iglesia, siga
inspirándose en los valores cristianos y en la doctrina social católica, y esté
siempre al servicio de la sociedad, sobre todo de los más necesitados. Muchas
gracias.
Saluto in lingua croata:
Pozdravljam sve hrvatske
hodočasnike, a posebno vjernike župe Svetoga Josipa Radnika iz Zagreba. Neka
vaši domovi, poput Nazaretskoga, budu mjesta čvrste vjere, uzajamne ljubavi,
trajnoga mira i marljivoga rada kako bi vaše obitelji uvijek pratio Božji
blagoslov. Hvaljen Isus i Marija!
Traduzione italiana:
Saluto i pellegrini
croati, particolarmente i fedeli della parrocchia di San Giuseppe Lavoratore di
Zagreb. Siano le vostre case, come quella di Nazaret, i luoghi della fede
salda, dell’amore reciproco, della pace costante e del lavoro diligente
affinché la benedizione di Dio accompagni sempre le vostre famiglie. Siano
lodati Gesù e Maria!
Saluto in lingua polacca:
Pozdrawiam uczestniczących
w audiencji Polaków. Waszej modlitwie polecam dzisiaj szczególnie dzieci i
młodzież, którzy rozpoczynają nowy rok szkolny i katechetyczny. Niech z Bożą
łaską i z pomocą wychowawców rozwijają swoje talenty, wzrastając w świętości
życia. Wam tu obecnym i waszym bliskim serdecznie błogosławię.
Traduzione italiana:
Saluto tutti i Polacchi
partecipanti a questa udienza generale. Alla vostra preghiera affido i bambini
e tutta la gioventù che ha cominciato il nuovo anno scolastico e catechistico.
Auspico che con la grazia di Dio e con l’aiuto degli insegnanti sappiano
sviluppare i loro talenti e crescano nella santità della vita. A tutti voi qui
presenti e ai vostri cari imparto la mia benedizione.
Saluto in lingua
slovacca:
Zo srdca vítam slovenských
pútnikov z farností Prešov-Svätý Mikuláš, Zohor a Plaveč ako aj Sestry Božského
Vykupiteľa, ktoré slávia dvadsiate piate výročie svojej rehoľnej profesie.
Bratia a sestry, prajem vám požehnaný pobyt v Ríme a s láskou žehnam vás i
vašich drahých. Pochválený buď Ježiš Kristus!
Traduzione italiana:
Di cuore do un benvenuto
ai pellegrini slovacchi provenienti dalle parrocchie Prešov-San Nicola, Zohor,
Plaveč come pure alle Suore del Divin Redentore, che celebrano venticinquesimo
anniversario della loro professione religiosa. Fratelli e sorelle, vi auguro un
proficuo soggiorno a Roma e con affetto benedico voi ed i vostri cari. Sia
lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua
ungherese:
Isten hozta a magyar
zarándokokat, első helyen a nagyváradi Mária Rádió munkatársait! E napokban
kezdődik a tanítás az iskolákban. Különösen is figyelmetekbe ajánlom a hittan
órákat. Szeretettel adom Rátok apostoli áldásomat. Dicsértessék a Jézus
Krisztus!
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i
pellegrini ungheresi, specialmente i collaboratori della Radio Maria in Oradea.
In questi giorni si inaugura l’anno scolastico. Vi raccomando le lezioni della
religione. Di cuore imparto a tutti voi la Benedizione Apostolica. Sia lodato
Gesù Cristo!
* * *
Rivolgo un cordiale
pensiero ai pellegrini di lingua italiana. In particolare, saluto le Suore
di Sant’Anna e le incoraggio a proseguire con generosità il loro servizio
educativo in fedeltà al carisma dell’Istituto. Saluto, inoltre, i partecipanti
al convegno dell’Opera dell’Amore Infinito e li esorto a modellare la loro
vita sul Vangelo per essere nella società seminatori dell’amore di Cristo.
Saluto, poi, i Missionari e le Missionarie della Carità con
i collaboratori, qui convenuti nel decimo anniversario di morte della Beata
Teresa di Calcutta. Cari amici, la vita e la testimonianza di questa autentica
discepola di Cristo, di cui proprio oggi celebriamo la memoria liturgica, sono
un invito a voi e a tutta la Chiesa a servire sempre fedelmente Dio nei più
poveri e bisognosi. Continuate a seguire il suo esempio e siate dappertutto
strumenti della divina misericordia.
Saluto infine
i giovani, i malati e gli sposi novelli. Cari giovani,
riprendendo dopo le vacanze le consuete attività quotidiane, intensificate
anche il ritmo del vostro intimo dialogo con Dio e impegnatevi a diffondere la
sua luce e la sua pace attorno a voi. Voi, cari malati, trovate sostegno e
conforto nel Signore Gesù, che continua la sua opera di redenzione nella vita
di ogni uomo. E voi, cari sposi novelli, sforzatevi, con l’aiuto divino,
di rendere il vostro amore sempre più vero, duraturo e solidale.
APPELLO
Invio adesso un saluto in
lingua inglese ai partecipanti al Simposio Internazionale sulla cura
dell’ambiente dell’Artico.
Domani, sulla costa
occidentale della Groenlandia, Sua Santità Bartolomeo I, Patriarca Ecumenico di
Costantinopoli, inaugurerà un simposio intitolato: "L'Artico: Specchio di
vita". Desidero salutare tutti i partecipanti, vari responsabili religiosi,
scienziati, giornalisti e altre parti interessate, e assicurarli del mio
sostegno ai loro sforzi. La tutela delle risorse idriche e l'attenzione per il
clima sono questioni di estrema importanza per tutta la famiglia umana.
Incoraggiato dal crescente riconoscimento della necessità di tutelare
l'ambiente, invito tutti voi a unirvi a me nella preghiera e nell'opera di
maggior rispetto per le meraviglie del Creato di Dio!
© Copyright 2007 -
Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20070905.html
Den hellige Gregor av
Nyssa (~335-~395)
Minnedag: 9.
mars
Den hellige Gregor av
Nyssa (gr: Άγιος Γρηγόριος Νύσσης; lat: Gregorius Nyssenus) ble født rundt år
335 i Caesarea Mazaca, det administrative senteret i den romerske provinsen
Kappadokia i Lilleasia (nå Kayseri i Tyrkia). Han var en av ti søsken i en
familie som var moderat velstående og tilhørte det landeiende aristokratiet,
men som også var en fremtredende gammel kristen familie. Den var også uvanlig
from med en særegen historie i religiøs henseende: Gregors farmor Macrina
den Eldre (d. ca 340), hans foreldre Basilios
den Eldre og Emmelia (270-340/ca 300-372), hans eldre søster Macrina
den Yngre (ca 327-379), hans eldre bror Basilios
den Store (ca 330-79) og hans yngre bror Peter
av Sebasteia (ca 340-392), telles alle med blant helgenene. En annen
bror, Naukratios (ca 331-ca 358), var vakker, sporty og ustadig og utmerket seg
som en både lærd og aktiv eremitt. Han støttet de fattige ved å dra på
fiskeekspedisjoner, men døde brått og tragisk i en jaktulykke som 27-åring.
Basilios den Eldre var en
rik advokat og en velkjent lærer i retorikk, og Emmelia var datter av en
martyr. Av deres ti barn (fem sønner og fem døtre) var det ni som vokste opp.
Faren døde rundt 540, da Gregor var rundt fem år gammel, og han ble oppdratt av
broren Basilios og søsteren Macrina. I et brev Gregor skrev til den yngre
broren Peter gir han uttrykk for den takknemligheten de begge følte til sin
eldre bror Basilios, som Gregor kaller «vår far og vår mester». I motsetning
til broren Basilios og hans venn Gregor av Nazianz nøt ikke Gregor godt av en
universitetsutdannelse i Aten. I et av sine brev hevder han at alt han hadde
fått av høyere utdannelse, hadde han fått av broren Basilios. Dette er
imidlertid vanskelig å tro, siden hans grep om filosofi og teologi var Basilios
langt overlegen.1 Trolig
tilbrakte han en tid i ungdommen i de hedenske skolene. Som ung hadde han en
tid det kirkelige embetet lektor.
Det er trolig at Gregor
giftet seg, men det er også et faktum at han trolig siden angret på dette, for
et avsnitt i kapittel tre av hans «Om jomfruelighet» diskuterer den
ekteskapelige stand på en lite smigrende måte.2 Alle
henvisningene til Gregors eventuelle ekteskap er imidlertid tvetydige og kan
tolkes i motsatt retning. Den salige Theosebia (Theosebeia)
(d. 385), som var diakonisse i Nyssa, æres som helgen av den ortodokse kirke.
Hun hadde et nært forhold til Gregor, men historikerne er altså uenig om hun
var hans søster eller hans hustru. Da hun døde i 385, priste Basilios den
Stores hellige venn Gregor
av Nazianz (329-ca 390) («teologen») henne i en eulogi. Den
hellige Kyrillos
av Jerusalem (ca 315-86) skrev ved hennes død et kondolansebrev til
Gregor av Nyssa, hvor han nevner «din søster Theosebia» og «sann
ledsager/gemalinne til en prest». Denne tvetydigheten har ført til at noen
historikere har antatt at hun ikke var Gregors kjødelige søster, men hans
hustru. Noen hevder at Gregor av Nyssa ble konsekrert til biskop etter å ha
blitt enkemann, andre at han fortsatte å leve med sin hustru som bror og søster
etter utnevnelsen til biskop.
Som ung var Gregor lærer
i retorikk, men hans familie ville at han skulle slå inn på en kirkelig
karriere. Basilios prøvde lenge og innstendig å overtale ham, men da han
mislyktes, appellerte han til Gregors venner om å få broren vekk fra sin
sekulære løpebane. Gregor av Nazianz hadde høye tanker om sin navnebror og fikk
til slutt overtalt ham til å vie sine evner til Kirkens tjeneste, etter at han
var blitt noe desillusjonert i sin lærerstilling og deprimert over studentene.
Gregor ble presteviet rundt 362.
Gregor sluttet seg til
Basilios og Gregor på det avsidesliggende stedet Annesi ved bredden av Iris (i
dag Yesilirmak), nær Neocaesarea (i dag Niksar i Nord-Tyrkia), ikke langt fra
moren og søsterens kloster på den andre siden av elven. Sammen med de andre
studerte han der de eldre kirkefedrene, fremfor alt Origenes, som var hans
fremste inspirasjonskilde ved siden av nyplatonismen. Frukten av disse studiene
var Gregors første traktat om den kristne fullkommenheten: De Virginitate,
«Om jomfrueligheten», som altså omtaler ekteskapet på en slik måte at det gjør
det mindre sannsynlig at han var gift. Sølibat var ikke påbudt for prester den
gangen, men en eventuell hustru kan også ha sluttet seg til svigermoren Emmelia
og svigerinnen Macrina i deres kloster i Pontos.
Da Basilios i 364 ble
presteviet og hentet til Caesarea, overtok hans yngste bror Peter av Sebasteia
som abbed i klosteret. Basilios ble erkebiskop av Caesarea Mazaca i 370. Broren
Gregor fortsatte å leve i avsondrethet i klosteret, men selv om han elsket sine
studier i ensomheten der, skulle han ikke få lov til å bli værende der lenge.
Keiser Valens (364-78)
fryktet Basilios og forsøkte administrativt å begrense hans autoritet, og
Basilios sto flere ganger i fare for å bli avsatt. Hovedsakelig for å svekke
Basilios' innflytelse delte keiser Valens Kappadokia politisk i to provinser,
og da hevdet biskop Anthimos av Tyana å være metropolitt over «Nye Kappadokia»
eller Cappadocia Secunda (den vestlige delen) på linje med Basilios i
Gamle Kappadokia. Basilios motsatte seg dette og sa at delingen bare var sivil,
men han måtte til slutt gå med på at delingen også gjaldt hans kirkeprovins.
Tyana (Tyanna) var en gammel by i Anatolia som nå ligger i ruiner ved dagens
Kemerhisar, fem kilometer sør for Nigde.
For å styrke sin egen
stilling ville Basilios plassere pålitelige (og anti-arianske) biskoper i
bispedømmene som nå havnet utenfor hans provins, så i 372 utnevnte han sin venn
Gregor av Nazianz og sin bror Gregor til biskoper, begge sterkt mot deres
vilje. Gregor av Nazianz ble biskop av byen Sasima (i dag landsbyen Zamzama)
litt nord for dagens Yer Hissar. Bror Gregor ble utnevnt til biskop av Nyssa (i
dag Nevsehir) ved elven Kizilirmak (gresk: Halys), et avsidesliggende bispedømme
i Nedre Armenia langs veien mellom Caesarea og Ancyra (dagens Ankara), rundt
femten mil vest for Caesarea. Begge bispedømmene lå etter delingen i
provinsen Cappadocia Secunda.
Gregor av Nyssa føyde seg
og ble bispeviet av Basilios, mens Gregor av Nazianz nektet å tiltre sitt
embete. Hvis han i det hele tatt var i Sasima, var det bare i en svært kort
periode. Som påstått metropolitt utnevnte Anthimus av Tyana en konkurrerende
kandidat til bispesetet, og i praksis overlot Gregor byen til ham. Selv forvaltet
han i stedet bispesetet i Nazianz etter sin fars død uten å være bispeviet.
Nazianz (Nazianzus) ble senere til den tyrkiske landsbyen Nenizi øst for
Ak-Serai (tidligere Archelais), men har noen ganger feilaktig blitt
identifisert med Diocaesarea. Dette bispedømmet var også blitt en del av
provinsen Cappadocia Secunda.
Sannheten var at selv om
Gregor og Gregor var hellige menn, var de begge fullstendig uegnet til
bispeembetet, noe de selv innså, og Basilios utnevnte dem bare for å få deres
stemmer når han trengte dem. Ingen av de to Gregor tilga ham noen gang
fullstendig dette. Dette medførte et brudd mellom Basilios og Gregor av
Nazianz, og de to vennene ble aldri forsonet, til Basilios' store sorg, for han
satte dette vennskapet meget høyt.
Noen mener at Gregor
tilbrakte en viss tid i retrett før sin bispevielse, men det finnes ingen bevis
på dette. Hans bevarte brev nevner ikke noen slik tilbaketrekking fra verden.
Det er en del debatt omkring Gregors forhold til sin angivelige hustru
Theosebia etter sin bispevielse. Noen mener at han fortsatte å bo sammen med
henne, men den hellige Hieronymus sier
at Østkirkens skikk ikke tillater noe slikt. Hun skal ha levd en stund etter
hans bispevielse og døde rundt 384.
Begynnelsen av Gregors
tid som biskop av Nyssa var vanskelig, for hans bispedømme var et arnested for
arianismen. Hans plutselige opphøyelse kan også ha fått noen som håpet på
embetet selv, til å vende seg mot ham. Det synes som om en av hoffmennene til
keiser Valens hadde sett seg ut setet for enten seg selv eller en av sine
venner. Dessuten var Gregor en lærd teolog og mystiker, og han hadde ikke
brorens administrative evner og innsikt i kirkelige saker. Han var alt for
lettsindig og uforsiktig og manglet taktfølelse, og det varte ikke lenge før
Basilios angret på at han presset broren til å bli biskop. Ikke minst klager
han i sine brev over Gregors naive og klossete innblanding i storebrorens
saker. For Basilios syntes den synoden som Gregor kalte sammen til Ancyra i
372, å ødelegge hans eget arbeid. I 375 var Basilios kommet til at Gregor var
fullstendig ute av stand til å lede en kirke. Samtidig hadde han bare en
halvhjertet pris for Gregors nidkjærhet for sjelene.
Gregor var også ubrukelig
i pengespørsmål og lot seg bli snytt og bedratt i en slik grad at Demosthenes,
guvernøren av Pontos, fikk kalt sammen en forsamling av østlige biskoper. En
viss Filokares beskyldte Gregor for å stjele kirkelig eiendom og for
irregulariteter i hans valg til biskop. Dette gjorde at guvernøren fikk ham
fengslet i 375. Det var nok ikke snakk om noe kriminelt fra Gregors side, bare
ren udugelighet, men anklagen fikk større vekt fordi den var ledd i en ariansk
kampanje mot ham. Gregor lot seg først føre bort, men avskrekket av kulden og
den brutale behandlingen han ble møtt med, benyttet han en anledning til å
rømme til et trygt sted, noe hans motstandere lot som om de anså som en
innrømmelse av skyld. Til tross for sterk støtte fra Basilios ble han i 376
avsatt in absentia av en synode i Nyssa bestående av de arianske
biskopene i Galatia og Pontos.
Han ble i eksil til 378,
etter at keiser Valens døde den 9. august i et slag mot goterne og vestkeiseren
Gratian (375-83) utstedte et toleranseedikt som kalte alle forviste biskoper
tilbake. De to årene i eksil hadde han åpenbart tilbrakt på vandring, «dyttet
omkring som et stykke tre på vannet» (Gregor av Nazianz). Han fikk en varm
velkomst av sitt folk, men hans glede over dette ble avbrutt av broren
Basilios' død den 1. januar 379. Han tok dødsfallet svært tungt, men holdt
gravtalen ved begravelsen i Caesarea.
I oktober 379 deltok
Gregor på den synoden i Antiokia som den hellige Meletius hadde
innkalt etter at også han hadde fått tillatelse til å vende tilbake til sitt
bispesete. Synoden skulle få slutt på det såkalte «meletianske skisma». På
denne synoden var det 152 biskoper som støttet Meletius, mens det til
sammenligning i 363 bare hadde vært 26 som støttet ham. Synoden erklærte enhet
i troen med Roma, og dermed var enheten mellom øst og vest gjenopprettet.
Konsilet sendte Gregor av Nyssa til Palestina og Arabia (det vil si dagens Jordan),
hvor kirkene var infisert av det arianske kjetteri, for å sette gjennom den
ortodokse lære. På reisen besøkte han Jerusalem, og dette besøket ga ham avsmak
for de mer og mer populære pilegrimsreisene. Han vurderte den religiøse verdien
av valfarter som temmelig lav, i alle fall slik de ble praktisert på den tiden,
og han meldte at å besøke de hellige steder, ikke hadde gjort ham noe godt! Et
av hans bevarte brev forteller om dette, og viser at skikken med religiøse
pilegrimsreiser allerede på slutten av 300-tallet ble alvorlig misbrukt.
Men trolig skjedde ikke
denne reisen til Palestina før etter konsilet i Konstantinopel i 381. For
Gregor dro rett fra konsilet i Antiokia til søsteren Macrinas kloster ved elven
Iris i Pontos, hvor han fant henne syk, liggende på to planker som seng. De
hadde ikke sett hverandre på åtte år etter at han var blitt tvunget av Basilios
til å bli biskop av Nyssa og deretter blitt drevet bort fra sitt bispesete av
arianere. Gregor ble svært trøstet av søsterens munterhet og oppmuntring, og
han var svært imponert over den sterke kjærlighet som hun forberedte seg på
døden med. Selv om hun fant det vanskelig å snakke, ble hennes diskusjon om det
evige liv utviklet av Gregor i hans avhandling De Anima et
Resurrectione («Om sjelen og oppstandelsen»; peri psyches kai
anastaseos) i form av en dialog mellom ham selv og Macrina mens hun lå
døende, derav verkets tittel, ta Makrinia.3
Macrinas døde i desember
379. Hennes fattigdom var så stor at man ikke fant noe annet å dekke hennes
legeme med da det ble båret til graven, enn hennes gamle kutte og grove slør,
så derfor bidro Gregor med en bispekappe i lin. Det eneste hun etterlot seg,
var et jernkors hun bar rundt halsen og en ring. Gregor ga korset til en nonne
ved navn Vestiana, mens han selv beholdt ringen, som inneholdt en bit av Det
sanne Kors. Stedets biskop Araxius og Gregor bar selv båren sammen med to
prester i begravelsesprosesjonen mens kor sang salmer hele veien til
begravelsesstedet. Men press fra menneskemengden og jamringen fra folket,
spesielt fra kvinnene, var svært forstyrrende for det høytidelige ved sangen.
Macrina ble gravlagt i
klosterkirken for De førti martyrer av Sebasteia, i samme gravhvelv som moren
og besteforeldrene. Hennes biografi ble skrevet av hennes bror Gregor i form av
en lovtale i et brev til en eneboer ved navn Olympios, Vita Macrinae
Junioris.4 I
biografien beskriver Gregor et mirakel som hun bevirket for å helbrede det syke
øyet til en ung jente, og han sier om andre rapporterte mirakler: «Selv om de
synes utrolige, menes de alle å være ekte av dem som omhyggelig har undersøkt
dem. Men de regnes av de verdsligsinnede som utenfor det mulige.» Derfor ville
han ikke liste dem opp, «for at de vantro ikke skal lide skade ved å bli ledet
til ikke å tro på Guds gaver».
I 380 ser det ut til at
Gregor ble valgt til erkebiskop av Sebasteia (Sebastia, Sebastea, Sebaste; gk:
Σεβάστεια), hovedstaden i provinsen Armenia Minor, i dag Sivas i tyrkisk
Anatolia. Han protesterte mot denne utnevnelsen, men det ser ut til at han i
noen måneder midlertidig tok seg av administrasjonen av bispedømmet. Senere i
380 eller i 381 ble erkebispedømmet Sebasteia overtatt av hans yngste bror
Peter.
I 381 innkalte keiser
Theodosios I den Store (379-95) et konsil i Konstantinopel, som møttes fra mai
til juli 381. Opprinnelig var det et østlig rikskonsil, hvor det bare deltok
rundt 150 østlige biskoper. Konsilet ble ikke regnet som spesielt viktig i samtiden,
og selv de som var til stede, refererer sjelden til det i sine skrifter. Under
konsilet ble Gregor av Nazianz innsatt som erkebiskop av Konstantinopel
(379-81) i basilikaen St. Sofia av patriark Meletius av Antiokia, konsilets
første president. Gregor holdt prekenen i den anledning. Patriark Meletius døde
uventet midt under konsilet, og Gregor av Nyssa holdt prekenen i hans
begravelse, med alle konsilfedrene og de troende i byen til stede.5
Konsilet fastla for godt
læren om Treenigheten og vedtok en kraftig erklæring om Den Hellige Ånds
guddom, rettet mot makedonianerne og pneumatomakerne (som avviste Den Hellige
Ånds guddom). Konsilet fordømte også arianerne og semi-arianerne. Det vedtok en
klargjørende tilføyelse til trosbekjennelsen fra Nikea om Den Hellige Ånd:
«Herre og livgiver, som utgår fra Faderen, som med Faderen og Sønnen tilbes og
forherliges, og som har talt ved profetene». Dermed oppsto den nicaeno-konstantinopolitanske trosbekjennelse,
som vi fortsatt bruker. Senere tilføyde man i vest: Utgår fra Faderen og
Sønnen) (Filioque). Ingen vestlige biskoper var til stede, heller ikke den
hellige pave Damasus
I (366-84), men da konsilbeslutningene senere ble forelagt ham,
godkjente han dem, og konsilet ble dermed regnet som økumenisk. Det kalles «Det
andre økumeniske konsil i Konstantinopel (I)» (381). Paven godkjente også
trosbekjennelsen i sin endelige form, selv om den først ble opptatt i det
romerske missalet av pave Benedikt VIII (1012-24).
Da keiser Valens døde i
378, hadde hovedstaden Konstantinopel i mer enn tretti år vært dominert av
arianere, slik at de ortodokse ikke en gang hadde noen kirke. Nabobiskopene
sendte i år 379 bud etter Gregor av Nazianz for å gjenreise byens kristne
samfunn. Den lærde og kontemplative mannen fant intrigene og volden i
Konstantinopel ytterst frastøtende, men han gikk til slutt med på deres ønske.
Gregor bodde først i et hus som tilhørte slektninger, men han gjorde om huset
til en kirke viet til den hellige Anastasia.
Der holdt han sine berømte prekener om treenigheten som ga ham
tilnavnet Theologos, «Teologen», det vil si den som har innsikt i troen og
forståelse av Kristi guddom. Arianere og apollinaristene angrep ham gjennom
sladder, fornærmelser og vold, og det oppsto kontroverser med en Maximus, som
prøvde å avsette ham mens han var syk, men Gregor seiret til slutt. Hans
veltalende forkynnelse i Konstantinopel betydde mye for at arianismen igjen ble
forkastet på det store konsilet der i mai 381 under den nylig døpte keiser Theodosios
I. Keiseren ba arianerne om å underkaste seg eller forsvinne. De fleste
forsvant.
Men opposisjonen mot
Gregor avtok ikke, og vanskelighetene ble så alvorlige, angrepene så sterke og
intrigene så motbydelige at han ga opp få uker etter konsilet. Han trakk seg
tilbake for fredens skyld, ettersom hans viktige arbeid med å gjenreise
ortodoksien i hovedstaden nå var fullført, og keiseren gikk motvillig med på
det. I likhet med sin navnebror av Nyssa passet ikke Gregor som biskop, det var
pennen som var hans redskap. Etter et verdig og rørende farvel med
Konstantinopel vendte han tilbake til hjembyen Nazianz, som igjen var uten
biskop.
Gregor av Nyssa ble
hyllet som en «rettroenhetens søyle» på konsilet, hvor han sammen med Gregor av
Nazianz hadde mye av ansvaret for den trinitariske formelen som ble vedtatt. I
et edikt fra keiser Theodosios av 30. juli 381 erklærte han at de som ikke var
i kommunion med Helladius av Caesarea (Basilios' etterfølger), Gregor av Nyssa
og Otreius av Melitene, skulle utvises fra provinsen Pontos som notoriske
heretikere.6 Etter
at Gregor avviste å bli forfremmet til det viktige erkebispesetet Sebasteia,
gjorde hans lille bispedømme i Nyssa ham fri til å forkynne i Konstantinopel
ved viktige anledninger. Under den ulærde Nektarios, Gregor av Nazianz'
etterfølger som erkebiskop av Konstantinopel (381-97), var Gregor av Nyssa den
ledende ortodokse teologen i Kirken i Lilleasia i den fortsatte striden med
arianerne.
Den hellige Gregor
av Nyssas kjeveben i klosteret Visoki Decani ved Pec i Kosovo. Foto:
OrthodoxPhotos.com
Viktige misjoner ble
betrodd Gregor, og han reiste mye som predikant. Det er svært trolig at han var
til stede på en ny synode i Konstantinopel i 383, noe som synes å bli bekreftet
av hans Oratio de deitate Filii et Spiritus Sancti. I 385 eller 386 prekte
han i begravelsen til keiser Theodosios' datter, prinsesse Pulcheria, og kort
etter igjen i begravelsen til keiserens hustru, keiserinne Flaccilla. Han
deltok også på en synode i Konstantinopel i 394, men det var hans siste
opptreden. Man mener at han døde i Nyssa like etter, ettersom notisene om ham i
kirkelige registre da stanser. Det er mulig at han døde en 10. januar rundt 395,
den datoen da Østkirken alltid har feiret hans fest. Han var en høyt respektert
skikkelse i Østkirken ved sin død. Konsilet i Nikea (II) i 680-81 kalte ham
«Fedrenes Far».
Gregor var ingen
fremragende biskop, men til gjengjeld var han en fremragende teolog og hans
betydning skyldes hans skrifter. Gregor regnes som en av «De tre kappadokiske
kirkefedrene»; de andre er broren Basilios den Store og Gregor av Nazianz. Han
er den minst profilerte av dem, men i sine bevarte skrifter overgår han de to
andre i dybde og rikdom i sin filosofi og teologi og tiltrekningskraft i sine
asketiske arbeider.
De fleste av hans
skrifter omhandler bibelske skrifter. Han var en lidenskapelig beundrer av
Origenes og anvendte alltid dennes prinsipper for hermeneutikk (fortolkning).
Gregor er alltid på jakt etter allegoriske tolkninger og mystiske betydninger
som er gjemt under tekstens bokstavelige betydning. Som regel pleide imidlertid
de store kappadokierne å eliminere denne tendensen. Gregor kompletterte
Basilios' eksegetiske verk Hexaëmeron («De seks dager»), som består
av ni prekener om verdens skapelse, med en avhandling «Om menneskets skapelse».
Denne inneholder noen kuriøse anatomiske detaljer og ble oversatt til latin av
Dionysius Exiguus.
Et av hans mest berømte
skrifter er «Moses' liv», og hans beretning om Moses som lovgiver inneholder
mye forseggjort allegorisering, og det samme gjelder hans «Forklaring av
Salmenes titler». I en kort traktat om Spåkvinnen i Endor (1.Sam 28,3-25) sier
han at kvinnen ikke så Samuel, men en demon som hadde tatt på seg profetens
skikkelse. Ved siden av en preken om Salme 6 skrev han åtte prekener om
Forkynneren, hvor han lærte at sjelen skulle heve seg over sansene, og at sann
fred bare kan finnes i forakt for verdslig storhet. Gregor er også forfatteren
av femten prekener om Salomos Høysang (sjelens forening med sin Skaper), fem
svært uttrykksfulle prekener om Fadervår samt åtte svært retoriske prekener om
Saligprisningene.
I teologien viser Gregor
seg mer original og mer ubesværet. Likevel er hans originalitet utelukkende i
stil, siden han kommer med lite som er nytt. Hans uttrykksmåte byr imidlertid
på mange treffende og attraktive allusjoner, noe som trolig skyldes hans
mystiske sinnelag. Han tok opp sine dypere teologiske studier sent i livet, og
derfor følger han trinn for trinn læren til Basilios og Gregor av Nazianz. I
likhet med dem forsvarer han den guddommelige naturs enhet og Treenigheten av
personer, men der hvor han mister deres veiledning, tenderer vår tillit til ham
til å synke. I sin lære om eukaristien synes han virkelig original, men hans
kristologiske doktrine er i sin helhet basert på Origenes og den hellige Athanasius
av Alexandria.
Det viktigste av hans
teologiske skrifter er hans store Katekese eller Oratio
Catechetica («Stor kateketisk bønn»), et argumentativt forsvar i førti
kapitler for katolsk lære mot jøder, hedninger og heretikere. Dette verket er
av spesiell betydning fordi det utvikler systematisk sakramentenes plass i det
kristne syn på gjenopprettelsen av Guds bilde i den menneskelige natur – tapt
gjennom synd i Adams fall. Det mest omfattende av hans bevarte verker er hans
tilbakevisning av Eunomius i tolv bøker, et forsvar for Basilios mot samme
heretiker og også av den nikenske trosbekjennelsen mot arianismen – dette
verket er av stor betydning i historien om den arianske kontroversen. Han skrev
også to verker mot Apollinaris av Laodicea og dennes falske doktriner, for
eksempel at Kristi legeme steg ned fra himmelen og at Det guddommelige Ord i
Kristus opptrådte som den rasjonelle sjelen. Blant Gregors verker er visse
Opuscula om Treenigheten adressert til Ablabius, tribunen Simplicius og
Eustathius av Sebasteia. Han skrev også mot Arius og Sabellius og mot
makedonierne, som benektet Den Hellige Ånds guddom, men dette siste verket ble
aldri fullført. De anima et resurrectione («Om sjelen og
oppstandelsen») er formet som en dialog mellom Gregor og hans døende søster Macrina
den Yngre om døden, oppstandelsen og vårt endelige mål. Han forsvarer den
menneskelige frihet mot astrologenes fatalisme i verket «Om skjebnen», som
viser hvilket grep astrologien hadde i folks sinn. I sin avhandling «Om barn»,
dedikert til Hieros, prefekt av Kappadokia, satte han seg fore å forklare
hvorfor Forsynet tillater at barn dør tidlig.
Gregor forkastet
Origenes' lære om sjelenes preeksistens, men han overtok hans lære om «alle
tings endelige forsoning» (gr: apokatastasis pantōn; αποκαταστασις παντων), det
vil si at alle til slutt vil få del i saligheten, også djevelen. Denne læren er
i strid med dogmet om den evige straff i helvete. Gregor er den første kristne
teologen som argumenterer for Guds uendelighet. Origenes hadde eksplisitt
argumentert for at Gud er begrenset, et essensielt begrep i platonismen siden å
være begrenset er å være klart definert og som man kan kjenne. Gregor
argumenterer imidlertid at hvis Gud er begrenset, må han være begrenset av noe
større enn ham selv. Men siden det ikke finnes noe som er større enn Gud, må
han være uten grenser og dermed uendelig. Ideen var allerede utviklet av
nyplatonske filosofer, spesielt Plotinus, men han var den første kristne som
forsvarte ideen, bortsett fra noen antydninger i arbeidet til den hellige Ireneus
av Lyon.
Gregor skrev også om det
kristne liv og kristen oppførsel, for eksempel «Om betydningen av det kristne
navn eller bekjennelse», adressert til Harmonius, samt «Om perfeksjon og hva
slags menneske en kristen skal være», adressert til munken Olympius. For munker
skrev han et verk om det guddommelige formål i skapelsen. Hans
beundringsverdige bok «Om jomfruelighet», skrevet rundt 370, ble skrevet for å
styrke i alle som leste den, en lengsel etter et liv av perfekte dyder. Han
skrev også biografier om sin søster Macrina den Yngre og om den hellige Gregor
Thaumaturgos (Undergjøreren) (ca 213-ca 270).
Gregor skrev også mange
prekener og taler, hvorav noen allerede er nevnt. Andre av betydning er hans
lovtale over broren Basilios og hans preken om Sønnens og Den Hellige Ånds
guddom. Noen få av hans brev (26) er bevart. Gregors skrifter er samlet i
Jacques-Paul Migne (ed.), Patrologia Graeca (PG), XLIV-XLVI, og i
Werner Jaegers Gregorii Nysseni Opera. Se Gregory
of Nyssa Home Page som inkluderer mange engelske oversettelser av hans
skrifter, med introduksjoner.
Gregors ry levde videre
gjennom hans verker, men det bleknet gradvis etter hvert som det ble glemt hvem
som hadde skrevet hva av fedrene. Det var ikke før i andre halvpart av
1900-tallet at han skulle bli fullt ut anerkjent igjen, takket være arbeidet
til flere vitenskapsmenn og oppdagelsen av autentiske tekster. Arbeidet til
Werner Jaeger (1888-1961), Hans Urs von Balthasar (1905-88), Jean Daniélou SJ
(1905-74) og andre har nå vist betydningen av hans bidrag, ikke bare til de
doktrinære fremgangene i hans tid, men enda viktigere til det som utviklet seg
til den mystiske tradisjonen i kristen spiritualitet. Et utvalg av Gregors
skrifter ble i 1963 utgitt på engelsk under tittelen «From Glory to Glory». Han
regnes i våre dager som et viktig ledd i overføringen av Origenes' tanker til
senere tider, og som en åndelig forfatter av stor autoritet og dybde. I sin
teologi søkte han alltid en harmoni mellom tro og fornuft.
Gregor av Nyssas minnedag
er 9. mars, mens han i østkirken minnes den 10. januar sammen med søsteren
(hustruen?) Theosebia. Den koptiske kirken minnes ham den 14. oktober og 22.
november. Han blir fremstilt som biskop med Omoforion (liturgisk verdighetstegn,
tilsvarer latinsk pallium), bok og skrivefjær. Vi vet ingenting om hans
grav, men en angivelig hoderelikvie finnes i klosteret Iviron på Athos.
1 Anthony Meredith
SJ, The Cappadocians, 52-53
2 Anthony Meredith
SJ, The Cappadocians, 52
3 I Jacques-Paul
Migne (ed.), Patrologia Graeca (PG), XLVI, s 12 ff
4 I Jacques-Paul
Migne (ed.), Patrologia Graeca (PG), XLVI, s 960 ff
5 J.-P. Migne
(ed.), Patrologia Graeca (PG) 46, 851-64
6 Codex Theodosianus,
LXVI, tit I, Liber 3
SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/gnyssa
A
medieval representation of Saint from de.wikipedia, uploaded there by Benutzer:Dr. Manuel on 21. Apr 2005:
Gregor(ius) von Nyssa. source: http://www.phil-fak.uni-duesseldorf.de/philo/galerie/patristik/gregoriu.html
Gregorius von Nyssa
Gregor, Bischof von
Nyssa, geb. in Cäsarea in Kappadozien, ca. 335 - 394, jüngerer Bruder von
Basilius d. Großen und Freund von Gregor von Nazianz, die zusammen den
Ehrentitel der "drei Leuchten der Kirche von Kappadozien" führen. Auf
der Grundlage der polemischen Ideenlehre und Platons "Angleichung des
Menschen an das Göttliche" (Homoiosis to theo), auch im Anschluß an die
alexandrinische Gnostik des Origines und unter Verwendung der allegorischen
Auslegungslehre des Philon von Alexandrien entwickelte er in seiner
"Oratio catechetica magna" eine imponierende trinitarische Dogmatik,
die - auch über die pseudo-dionysische Schriftengruppe - alle spätere
christliche Maystik inspirierte. Seine Reden und asketischen Schriften hatten
größten Einfluß auf die Volksfrömmigkeit und die Mönchsbewegung.
Werke: Migne, Patrologia
Series graeca, Bände 44-46; W. Jäger u.a. (Hg.), Gregorii Nyssae Opera, 8 Bde.,
Leiden 1952ff.
SOURCE : https://wwwalt.phil.hhu.de/philo/galerie/patristik/gregoriu.html
Textes disponibles:
La création de l’homme, traduction Jean Laplace
(Sources chrétiennes 6, 1943, (c) Le Cerf)
Traité sur les six jours, traduction Timothée Lecaudey
(maîtrise, 1999)
Discours sur les morts, traduction Guillaume
Bady (maîtrise, 1994)
Sur le sixième Psaume, concernant l’octave,
traduction de Jean Reynard (maîtrise)
Sermon sur l’Ascension, traduction de Ch.
Bouchet revue par Luc Fritz
Sur la Pentecôte, traduction de Serge Viudez
(Maîtrise, 1985)
Eloge funèbre de Pulchérie, traduction
de Léonce de Saporta (XIXe s.)
Eloge funèbre de Flacille, traduction de
Léonce de Saporta (XIXe s.)
Homélie contre les usuriers,
traduction de E. Sommer (1907)
Eloge funèbre de Mélèce, traduction de E.
Sommer (1907)
Sur la naissance de Jésus-Christ,
traduction de F. Quéré (1963)
Vie de Grégoire le Thaumaturge,
nouvelle traduction de Pierre Maraval (2005)
Réfutation de la profession
de foi d’Eunome, traduction de Jan Van Parys & Luc Fritz (2007)
Jean Daniélou. « Akolouthia
chez Grégoire de Nysse », Revue
des Sciences Religieuses Année 1953 27-3 pp.
219-249
Jean Daniélou. « Chronologie des
sermons de Grégoire de Nysse », Revue
des Sciences Religieuses Année 1955 29-4 pp.
346-372
Jean Daniélou. « Grégoire de Nysse
et le néo-platonisme de l'École d'Athènes », Revue
des Études Grecques Année 1967 80-379-383 pp.
395-401
PdF_006 - Grégoire de
Nysse, Catéchèse de la foi (1978). Introduction de Jean-Robert Armogathe, traduction d'Annette Maignan, notes
d'A.-G. Hamman. Version revue pour migne.fr par G. Bady : http://www.migne.fr/textes/peres-eglise/23-pdf-006-gregoire-de-nysse-catechese-de-la-foi
http://jesusmarie.free.fr/gregoire_de_nysse.html :
Lettre à Olympios sur la Perfection
col. 1847 début
Saint Grégoire de Nysse, article du Dictionnaire
de Théologie Catholique - I. Vie. II. Œuvres. III. Doctrine.
http://www.patristique.org/-Gregoire-de-Nysse-.html :
Grégoire
de Nysse : Réfutation de la profession de foi d’Eunome
par Luc Fritz. Vous trouverez ici une version bilingue de la Réfutation de la profession de foi d’Eunome par Grégoire de Nysse. Dimanche 17 juin 2007
— Dernier ajout vendredi 9 avril 2010 - Grégoire de Nysse : À Simplicius
par Luc Fritz Ce traité, sans doute postérieur au concile de Constantinople de 381, défend la divinité du Fils et de l’Esprit.
Vendredi 23 février 2007
— Dernier ajout vendredi 9 avril 2010 - Grégoire
de Nysse : À Ablabius
par Luc Fritz. Ce traité, sans doute antérieur au concile de Constantinople de 381, a été rédigé à la demande d’Ablabius, un correspondant de Grégoire de Nysse. Grégoire cherche à éviter deux impasses : celle de l’arianisme d’une part, celle du trithéisme de l’autre. Vous trouverez un commentaire de cet écrit en cliquant sur ce lien.
Dimanche 10 juillet 2005
— Dernier ajout vendredi 9 avril 2010 - Grégoire
de Nysse : Sur son ordination
par Luc Fritz. Nous sommes en mai 381, à Constantinople. Un cortège majestueux, où l’on reconnaît nombre d’évêques, entre dans l’église des Saints-Apôtres. Ils chantent le psaume 146 à pleine voix : « Il est bon de fêter notre Dieu, il est beau de chanter sa louange ! Le Seigneur rebâtit Jérusalem, il rassemble les déportés d’Israël ». La voix du psalmiste résonne comme en écho aux événements qui viennent d’affecter la communauté chrétienne nicéenne. Depuis le baptême de l’empereur Théodose à Thessalonique et l’édit impérial appelant tous les peuples à adhérer à la foi de Damase de Rome et de Pierre d’Alexandrie, le camp nicéen sait qu’il n’a plus à craindre la puissance impériale. La paix est revenue dans l’Église. Grégoire de Nazianze est à la tête de l’Église de Constantinople depuis le 26 novembre 380, date à laquelle l’empereur lui donna autorité sur les lieux de culte de la capitale impériale. Toutefois, pour que cette nomination fût effective et régulière, il fallait encore que Grégoire fût officiellement investi par ses confrères évêques. La situation fut régularisée dès le début du concile. C’est en cette occasion qu’à l’invitation de Mélèce d’Antioche qui présidait cette assemblée -, Grégoire de Nysse prononça le discours Sur son ordination.
Lundi 24 mai 2004 —
Dernier ajout vendredi 9 avril 2010 - Grégoire
de Nysse : Sur la Pentecôte
par Luc Fritz. Nous sommes à la fin du IVe siècle. Grégoire de Nysse († 395), le frère de Basile de Césarée, célèbre la Pentecôte avec ses paroissiens. Il leur explique pourquoi cette solennité doit être une occasion de joie pour chacun. Au passage, il dénonce l’erreur de ceux qui se refusent à confesser la divinité du Saint Esprit. Cliquez pour télécharger ce texte.
Voir aussi : https://iep.utm.edu/gregoryn/