Stèle du martyr de saint Dagobert. Meuse, Stenay,
crypte saint-Dagobert.
SAINT DAGOBERT II
Martyr (+ 679)
Il était le fils du roi d'Austrasie, saint Sigisbert
III. Exilé dans un monastère en 656, rappelé à la responsabilité royale, il fut
assassiné par Ebroïn, maître du palais royal. Sa mort le fit considérer dès les
premiers temps comme un martyr.
Un internaute nous écrit:
"Dagobert II, roi mérovigien d'Austrasie de 675 à 679, mort assassiné et sanctifié par l'Eglise. Il a été enterré à Sténay dans l'église Saint-Dagobert"
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/9738/Saint-Dagobert-II.html
SAINT DAGOBERT II
Roi d’Austrasie, Martyr, saint +679
Dagobert II [1] était fils de Sigebert, Roi d'Austrasie, et de la Reine Himnehilde. Il était encore enfant, lorsqu'il perdit son père, le 1er Février 656. Il lui succéda sans opposition ; mais au bout de quelques mois, Grimoald, maire du palais, fit valoir une disposition qu'il prétendait avoir été faite en faveur de Childebert, son fils, par Sigebert, dans le temps que ce prince n'avait pas encore de postérité. Il dépouilla Dagobert de la puissance souveraine, et l'envoya en Irlande, où il vécut longtemps ignoré. Didon, évêque de Poitiers, prêta la main à l'exécution de ce crime, et conduisit le jeune prince au lieu de son exil. On publia ensuite qu'il était mort, et Childebert fut proclamé Roi, sous prétexte que Sigebert l'avait choisi lui-même pour son successeur, dans le cas où il ne laisserait point d'enfants.
Himnehilde se plaignit hautement de la violence et de l'injustice qu'on avait faites à son fils, elle se réfugia à Paris, auprès du Roi Clovis II, son beau-frère. Les seigneurs austrasiens ne purent souffrir l'attentat du maire du palais et l'usurpateur fut détrôné après un règne de quelques mois. On offrit la couronne d'Austrasie à Clovis II, déjà Roi de Bourgogne et de Neustrie. Ce prince étant mort peu de temps après, laissa la monarchie à Clotaire III, son fils aîné, qui avait à peine cinq ans. Celui-ci, sous la régence de Bathilde, sa mère, posséda l'Austrasie, jusqu'en 660, qu'elle fut démembrée en faveur de Childéric, le second des fils de Clovis.
Himnehilde parut en cette occasion sacrifier les intérêts de son fils Dagobert à ceux de sa fille Bilichilde ou Bilhilt, qu'elle fit épouser à Childéric. Mais elle fit bien voir dans la suite, qu'elle n'avait fait que céder à la nécessité.
Cependant on apprit que Dagobert vivait encore et qu'il était en Irlande. Dès qu'on en fut informé, les seigneurs d'Austrasie, attachés à Himnehilde et pleins de vénération pour la mémoire de saint Sigebert, s'occupèrent sérieusement du projet de procurer le retour de leur Roi. Ils écrivirent à cet effet à saint Wilfrid, évêque d'York, qui savait le lieu de la retraite du jeune prince, et qui l'avait généreusement assisté dans sa disgrâce. Le prélat ne pouvait recevoir une plus agréable nouvelle. Il fournit sur-le-champ à Dagobert ce dont il avait besoin pour retourner en Austrasie, et fit en même temps un appel à la générosité des princes anglais, qui se montrèrent à cette occasion pleins de bonne volonté et de grandeur d'âme. Dagobert cependant ne put réussir d'abord à s'y faire reconnaître pour Roi, quoique Himnehilde employât en sa faveur tout ce qu'elle avait de crédit. N'ayant pu atteindre le but auquel elle aspirait, et redoutant les horreurs d'une guerre civile, qu'entraînerait la tentative de faire valoir les droits de son fils par la force, elle se contenta d'obtenir de Childéric, qu'il cédât à Dagobert l'Alsace et quelques cantons au-delà du Rhin.
Mais Childéric, par ses cruautés et ses violences, se rendit odieux aux Austrasiens. Un seigneur, nommé Bodillon, qu'il avait fait battre de verges, se vengea de cet affront, en l'assassinant en 673, avec la Reine et son fils. L'habile Himnehilde profita de cette circonstance pour gagner les Austrasiens, chose d'autant plus facile, que les royaumes étaient en proie à la confusion et aux troubles. Elle proposa aux grands son fils Dagobert : il avait des qualités qui faisaient espérer qu'il régnerait sagement, et on savait par expérience qu'il avait bien gouverné l'Alsace et les autres provinces que Childéric lui avait cédées. Les seigneurs d'Austrasie écoutèrent cette proposition et résolurent d'empêcher, que Thierri III, qui fut déclaré alors Roi de Bourgogne et de Neustrie, ne s'emparât aussi de l'Austrasie. Wulfoade, maire du palais, se déclara en outre en faveur de Dagobert, qui fut conduit à Metz et reconnu Roi par les différents ordres du royaume.
Les commencements de son règne furent heureux. Il choisit les palais d'Isenbourg et de Kirchheim, en Alsace, pour le lieu de sa résidence[2]. Il profita de la paix dont jouissait l'Austrasie, pour fonder des abbayes et rétablir les églises et les monastères. On lui attribue entre autres la fondation de l'abbaye de Wissembourg, devenue si célèbre dans la suite, et située anciennement dans le diocèse de Spire, aujourd'hui dans celui de Strasbourg, ainsi que celle du couvent de Blidenvelt ou Klingenmùnster. Il fonda également les abbayes de Surbourg, de Haslach et de Saint-Sigismond, en Alsace. C'est à lui que l'église de Strasbourg doit la plus grande partie des richesses qu'elle possédait, mais particulièrement deux évêques pieux et éclairés, S. Arbogast et S. Florent.
Dagobert, pendant son exil en Irlande, avait épousé une princesse saxonne, nommée Bachtilde ou Mathilde. Il en eut cinq enfants ; un fils, auquel il donna le nom de Sigebert, et quatre filles, Irmine, Adèle, Rathilde et Ragnétrude. Sigebert ayant été dangereusement blessé à la chasse, par un sanglier dans la forêt de Novientum, où se trouvait déjà le couvent d'Ebersmùnster, fut guéri par les prières de saint Arbogast. Pour marquer à Dieu sa reconnaissance, Dagobert donna à l'église de Strasbourg le palais d'Isenbourg, ainsi que le territoire voisin.
Saint Wilfrid, qu'on avait chassé indignement de son siège, prit le parti de porter ses plaintes à Rome. Il vint en Alsace au commencement de l'année 679. Dagobert, qui lui devait tout, le reçut avec autant de joie que de vénération. Le Roi fit l'éloge du Saint en présence de toute sa cour, et déclara que c'était à sa prudence et à son zèle qu'il était redevable de sa couronne. Il voulut le retenir auprès de sa personne, et lui offrit l'évêché de Strasbourg, qui venait de vaquer par la mort de saint Arbogast, arrivée le 21 Juillet 678.
La paix dont jouissait le royaume d'Austrasie ne dura pas longtemps. La guerre s'alluma entre Dagobert et Thierri III, qui démembrait tous les jours quelques dépendances des étals du premier, pour les incorporer à son royaume. Les deux Rois, à la tète de leurs armées, s'avancèrent sur les frontières de la Lorraine et de la Champagne. Le sanguinaire Ebroïn, maire du palais, sous lequel Thierri était à peine une ombre de Roi, forma contre Dagobert une conspiration, où entrèrent plusieurs seigneurs. Il fut surpris dans la forêt de Voivre, à cinq quarts de lieue de Stenay, le 23 Décembre 679, et assassiné de la main de Grimoald[3]. Il est à présumer que le prince Sigebert, son fils, éprouva le même sort : du moins n'en est-il plus fait mention dans l'histoire.
La piété et la vertu de Dagobert le firent mettre au nombre des Saints. On l'a qualifié de martyr, parce qu'anciennement on donnait ce titre à ceux qui, après avoir vécu saintement, périssaient d'une mort injuste et violente. Le corps de Dagobert fut porté à Rouen ; mais on le transféra depuis à Stenay, sur la Meuse, où il est honoré en ce jour et le 2 Septembre.
SOURCE : Alban Butler : Vie des Pères, Martyrs et autres principaux Saints… – Traduction : Jean-François Godescard.
[1] On ne connaissait qu'un seul Dagobert, Roi d'Austrasie, avant le milieu du quinzième siècle. Le nom de celui dont nous donnons la vie serait encore dans l'oubli, sans les découvertes d'Adrien de Valois et du P. Henschenius. (Voyez sur ce sujet le livre de ce dernier, imprimé en 1655, sous le titre : De tribus Dagobertis, Francorum regitus diatriba, et celui de M. Berain, mort en 1758, prévôt de Haslach, en Alsace, intitulé : Mémoires historiques sur le règne des trois Dagobert, 1717.) On avait partagé ses actions entre Dagobert Ier et Dagobert III. Henschenius a débrouillé ce chaos, a remis tout à sa place, et a rendu à chacun de ces princes ce qui lui appartenait. Il a montré aussi que Dagobert II était le fondateur de la plupart des abbayes, dont la fondation avait été auparavant attribuée à Dagobert Ier, son grand-père. Voyez Grandidier, Histoire de l’Église de Strasbourg, I, 199.
[2] Le premier de ces palais était situé près de Ruffach, aux environs de Colmar, l'autre à quelques lieues de Strasbourg, du côté des Vosges.
SOURCE : http://nouvl.evangelisation.free.fr/dagobert_02_roi.htm
Saint Dagobert II, roi d’Austrasie, martyr, patron de Stenay, au diocèse de Verdun
« Quanto fis celsior potestate, tanto humilior fias
pietate. »
« Soyez d’autant plus humble par la piété que le pouvoir vous fait plus grand.
»
— Saint Augustin, Épîtres
S’il était un état qui pût prétendre à faire exception
à la vocation générale de tous les chrétiens de parvenir à la sainteté, ce
serait sans doute le premier état de la société, celui des monarques de la
terre. Nulle part on ne rencontre des obstacles plus puissants, nulle part les
distractions ne sont plus nombreuses, et nulle part le coeur de l’homme n’est
plus en proie à mille agitations diverses.
Mais la grâce de Dieu, plus forte que tous les
obstacles de ce monde, prodigue les richesses de sa puissance dans le coeur de
ceux-là même qu’environnent les pompes de la terre, le faste et l’opulence des
grandeurs. L’illustre saint Dagobert va nous en fournir une preuve éclatante.
Dagobert II, un des plus grands monarques d’Austrasie,
était fils du roi saint Sigisbert et de la reine Himnehilde. Dès la plus
tendre enfance il perdit son père, auquel il succéda d’abord sans aucune
contradiction ; mais à peine eut-il essayé d’occuper le trône, qu’il en fut
précipité par la trahison de Grimoald,
fils du bienheureux Pépin de Landen et maire du palais du roi Sigebert. Ce
dernier monarque avait cru pouvoir confier l’éducation de son fils à ce
seigneur, espérant que les bienfaits dont il l’avait comblé seraient un motif
suffisant pour l’attacher à son enfant ; mais il ignorait que l’ambition efface
le souvenir des bienfaits reçus, et que l’ingratitude la suit de près : car ce
ministre, que les intrigues et les cabales avaient rendu tout-puissant, gagna
en peu de temps une partie des officiers de l’armée, et prétendant que
Sigebert, n’ayant point encore d’enfant, avait promis le trône à son fils
Childebert, il porta par des promesses les seigneurs de la cour à reconnaître
ce dernier pour leur roi ; ainsi, après avoir fait raser le jeune Dagobert
comme pour le dévouer à l’Église, il l’envoya en Irlande, où ce prince fut
obligé de vivre longtemps ignoré. Didon, évêque de Poitiers et parent de
Dagobert, eut la lâcheté de se prêter à une manoeuvre si odieuse et de conduire
lui-même le jeune prince dans son exil.
Mais le ciel veilla sur cet enfant et lui donna un
père dans la personne de saint
Wilfrid, évêque de York, qui le fit élever selon les préceptes de
l’Évangile. Dagobert acquit dans son exil les qualités nécessaires pour
gouverner un jour avec sagesse. Cet exil fut une bonne école pour lui : il y
apprit à mépriser l’éclat d’un trône périssable pour s’occuper de l’éternité. À
mesure qu’il avançait en âge, il étudia les préceptes de notre sainte religion,
et fit de l’Évangile le sujet de ses fréquentes méditations. Il connut de la
sorte en quoi consiste la véritable grandeur, et ces considérations le
portèrent à marcher avec courage dans le sentier de la vertu. « Heureux »,
se dit-il, « le prince qui, avant de commander aux autres, sait se
gouverner soi-même et exercer sur son propre coeur un empire sévère. Et à quoi
lui servirait-il de se faire obéir par des milliers de sujets, s’il était
lui-même un esclave de ses passions, si ses mauvais penchants le dominaient ?
Et quel avantage lui reviendrait-il de voir son nom célèbre dans l’histoire des
rois et des conquérants de la terre, si le Père céleste l’effaçait du livre de
l’immortalité ? »
Telles étaient les graves pensées qui occupaient le
jeune monarque sur la terre du malheur. S’il soupirait, comme autrefois les Israélites,
après le moment de retourner dans une patrie chérie, ce n’était point pour y
briller sur un trône éclatant et y recevoir les hommages de ses sujets ;
c’était dans le désir d’y travailler au bien de son peuple, d’y faire fleurir
la religion et d’y gouverner en roi chrétien. Il appréciait trop bien le poids
d’une couronne, pour ambitionner de la porter sans remplir les devoirs que lui
imposait la royauté. Sa tendresse pour ses peuples se réveilla surtout
lorsqu’il apprit ce que le beau pays de France souffrait par les vexations et
les abus de quelques grands, qui, sous prétexte du bien public, déchiraient le
sein de leur patrie et ne cherchaient qu’à assouvir leurs haines personnelles
et à satisfaire leur ambition. Plus d’une fois il fut sur le point d’abandonner
la terre hospitalière et de retourner dans sa patrie, pour annoncer aux peuples
qu’il vivait encore et faire valoir ses droits : mais alors, modérant sa noble
ardeur, il renonça à son projet, en attendant que la Providence lui
fournit l’occasion d’aller reconquérir l’héritage de ses pères, et il se
contenta d’adresser au ciel des voeux pour sa patrie.
À peine ce jeune prince eut-il disparu, qu’on répandit
partout le bruit de sa mort. Grimoald poussa l’infamie au point de lui faire
faire de magnifiques funérailles, afin de tromper plus sûrement les peuples et
de couvrir par là l’odieux de son usurpation : car il fit presque aussitôt
proclamer roi son propre fils, prétendant que Sigebert l’avait adopté. Les
peuples furent trompés et ne reconnurent point cette indigne supercherie : mais
la reine Himnehilde protesta contre cette infâme trahison, et ne pouvant, dans
le moment même, instruire les peuples de la vérité, elle prit le ciel à témoin
qu’elle n’entendait nullement voir les siens exclus du trône, et se réfugia à
Paris auprès de Clovis II, son beau-frère. Les grands d’Austrasie ne furent pas
longtemps sans revenir de leur enthousiasme pour l’usurpateur. Car les
violences de Grimoald aliénèrent petit à petit les esprits, et après un règne
de sept mois, ils détrônèrent Childebert, et placèrent sur le trône Clovis II,
frère de Sigebert, qui réunit ainsi tout le royaume de France sous son sceptre
: mais celui-ci mourut en 657, et laissa la monarchie à Clotaire III,
son fils aîné, qui avait à peine cinq ans.
Clotaire III posséda l’Austrasie jusqu’en 660, époque
à laquelle elle fut donnée à Childéric,
le second fils de Clovis, lequel gouverna ce royaume sous la régence de
Himnechilde et épousa sa fille, soeur de Dagobert.
Ce jeune prince continuait à vivre inconnu dans son
exil, attendant que le ciel se déclarât enfin en sa faveur. Il épousa, par
l’entremise de saint Wilfrid, une princesse saxonne [Gisèle, fille de Béra II
comte de Rhedae et petite-fille de Tulca, roi des
Wisigoths], dont il eut un fils qu’il nomma Sigebert ¹, et quatre filles,
Irmine, Adèle, Rathilde et Ragnétrude. Pendant que Dagobert s’appliquait à
donner une éducation chrétienne à ses enfants, quelques seigneurs austrasiens
attachés à Himnehilde et plein de vénération pour la mémoire de Sigebert [III],
songèrent à le rappeler. Ils écrivirent à cet effet à saint Wilfrid et le
prièrent de leur renvoyer leur roi légitime, pour le placer sur le trône de son
père. Le saint prélat ramassa dans le pays une forte somme d’argent et engagea
les princes anglais à lui donner du secours pour repasser en Austrasie.
Dagobert partit aussitôt, mais ne put d’abord reconquérir ses droits ; alors
Himnehilde demanda à Childéric l’Alsace et quelques cantons situés au-delà du
Rhin, où Dagobert vint régner plutôt comme lieutenant de Childéric que comme
véritable souverain. Ce dernier ayant été assassiné en 673, Dagobert
recouvra tout le royaume d’Austrasie.
Les peuples avaient enfin entendu parler des vertus
que ce prince avait pratiquées dans une terre étrangère ; ils s’attendaient à
un règne heureux, et ils ne furent point trompés dans leur espoir. Jamais
monarque ne veilla avec plus de soins sur les intérêts de ses sujets. Il leur
rendit dans toutes les occasions une rigoureuse justice, et se fit chérir par
la douceur de son gouvernement. La piété était le fondement de ses vertus et
l’âme de toutes ses entreprises. On voyait se réaliser en lui ce que l’Apôtre
avait dit autrefois « que la piété était utile à tout ; que
non-seulement elle promettait des récompenses dans ce monde à ceux qui mettent
en pratique ce qu’elle enseigne ; mais qu’elle leur assure encore des dons bien
plus grands au-delà du tombeau ». La vie de Dagobert est une réponse
énergique et irréfragable à ces détracteurs de la religion, qui osent prétendre
que la vraie piété rétrécit le génie, énerve le courage et empêche l’homme de
concevoir et d’exécuter rien de grand. Qu’on interroge l’histoire, qu’on
examine les faits, et on verra ce prince lutter avec avantage contre la
barbarie de son siècle, s’efforcer à effacer jusqu’aux dernières traces de la
fureur destructrice des Vandales et des Huns, qui avaient fait des plus belles
provinces un affreux désert. Dagobert, persuadé que la religion pouvait seule
adoucir le sort des peuples et guérir les plaies profondes que deux invasions
de barbares avaient faites partout, appela à son secours la puissance
bienfaisante de cette religion et arrêta par elle le cours des maux publics.
Non content de remplir avec une exactitude scrupuleuse les devoirs que le
christianisme lui imposait, il chercha encore à faire participer ses peuples à
l’influence salutaire des grâces qu’il procure, en fondant diverses maisons
religieuses. C’est à sa générosité que les monastères de Surbourg, de Haslach
et de Saint-Sigismond durent leur existence. Il trouva dans une sage
administration des revenus de l’État les moyens d’enrichir ses provinces
d’établissements aussi importants qu’utiles à cette époque. Son palais offrait
toutes la régularité d’un monastère ; il était ouvert au dernier des sujets,
qui pouvait en toute liberté aborder son roi et lui exposer sa situation.
Jamais le pieux prince n’écouta les suggestions des flatteurs ; il bannit
de sa cour ces hommes fourbes et scélérats, qui se jouent si indignement de la
confiance des monarques et les trompent. Il aimait la vérité et la disait de
même avec une franchise vraiment royale.
C’est à son zèle pour la religion que le diocèse de
Strasbourg fut redevable de deux de ses plus illustres pontifes, saint
Arbogaste et saint Florent, qui jouirent de sa plus intime confiance. Le
premier de ces prélats obtint pour sa cathédrale le domaine de Rouffach et le
château d’Issenbourg, en reconnaissance de l’insigne bienfait que le Seigneur
avait accordé à Dagobert en lui rendant un fils chéri, blessé à mort par
une chute de cheval [1]. Schadée rapporte que Dagobert fit en outre à la
même église de magnifiques présents, consistant en plusieurs reliquaires, un
calice d’or et un livre d’Évangiles garni d’or et de pierres précieuses.
Réunissant ainsi toutes les vertus chrétiennes et royales, le monarque
d’Austrasie était grand devant Dieu et devant les hommes, et cette grandeur, il
la devait tout entière à la religion : loin d’en rougir, il s’en faisait
même une gloire. Il menait une vie fort austère et pratiquait rigoureusement
les jeûnes prescrits par l’Église. Sa table prêchait toujours la sobriété, même
aux étrangers : il aimait mieux répandre en aumônes les sommes qu’il aurait pu
dépenser en repas somptueux et en mets délicats.
Dagobert avait pris l’habitude de s’approcher souvent
de la divine Eucharistie. Il se préparait toujours avec une admirable ferveur à
la réception de cet auguste sacrement. Le Seigneur le comblait chaque fois de
grâces particulières : de là ses progrès dans la perfection. L’Eucharistie a
toujours fait et fait encore de nos jours les délices des Saints : elle les a
fortifiés dans leur faiblesse, et est devenue pour eux une source de
consolations dans cette vallée de larmes.
Pendant que Dagobert donnait à son royaume l’exemple
des plus hautes vertus, il eut la consolation de voir en Alsace le bienfaiteur
auquel il devait tout. Saint Wilfrid, devenu à son tour l’objet de persécutions
de ses ennemis, quitta son diocèse pour aller à Rome chercher auprès du
Saint-Siège quelques secours contre des agressions injustes. Dagobert, désirant
s’attacher un homme d’un si grand mérite et lui témoigner en même temps sa vive
reconnaissance des bons offices qu’il en avait reçus, lui offrit l’évêché de
Strasbourg, qui venait de vaquer par la mort de saint Arbogaste : mais Wilfrid
était trop attaché à son troupeau pour l’abandonner si facilement ; il savait
que les persécutions sont le propre des disciples d’un Dieu mort sur la croix,
et loin d’abattre son courage, elles ne faisaient que l’augmenter. Il refusa
donc l’offre du monarque austrasien, et continua sa route vers Rome.
Pour montrer son humble confiance en la sainte Vierge,
Dagobert se voua lui-même comme serf de la cathédrale de Strasbourg. Son
exemple porta la plupart des seigneurs de sa cour à l’imiter. Ces seigneurs,
malgré leur titre de serf, conservaient cependant toujours leur liberté.
Lorsque l’évêque pouvait les convaincre de félonie ou d’avoir trahi les
intérêts de son église, soit par conseils, soit de fait, ils étaient condamnés
à une forte amende. La consécration des serfs de l’église de Strasbourg se
renouvelait tous les ans, le 27 février.
Dagobert avait perdu dans son enfance le trône de ses
pères par l’ambition d’un maire du palais ; il va perdre la vie par les
intrigues d’un autre. Ebroïn, homme cruel et sanguinaire, le même qui a trempé
ses mains dans le sang de saint Léger, évêque d’Autun, abusait alors de la
confiance de Thierry III et cherchait à démembrer le royaume d’Austrasie, pour
augmenter sa domination et diminuer celle de Dagobert. Ce dernier, après avoir
appris la conduite d’Ebroïn, s’adressa à Thierry et lui exposa ses sujets de
plainte contre les entreprises injustes de cet ambitieux maire du palais. Pour
mettre de son côté toute la justice, Dagobert fixa un délai, dans lequel on
devait lui restituer les provinces qu’on avait détachées de l’Austrasie : mais
ce délai expiré, Thierry ne se mit nullement en peine de satisfaire à la
demande de Dagobert. Quoique ce pieux prince sût que le plus grand fléau par
lequel le Seigneur puisse punir un empire, c’est de lui envoyer la guerre, il
crut cependant devoir la déclarer à Thierry, afin de se maintenir dans la
possession de ses États et obtenir en même temps la restitution des provinces
que Thierry retenait si injustement. Dagobert recommanda toute cette affaire à
Dieu, et le prit à témoin de la pureté de ses intentions. Il convoqua les
grands de son royaume et les instruisit des motifs qui avaient dicté sa
résolution. Tous furent d’avis de repousser par les armes les prétentions de
Thierry et de lui arracher par la force les provinces qu’il ne voulait pas
céder au bon droit.
Dagobert se prépara à la guerre en roi chrétien. Pendant que l’armée s’assemblait avec ses chefs, le pieux roi, couvert d’un rude cilice, pratiquait des jeûnes et des austérités, afin de se rendre le ciel propice. Mettant ensuite toute sa confiance en Dieu, il s’avança à la tête de son armée. À l’exemple de David, il pouvait dire : « Ceux-là espèrent dans le nombre de leurs chars et la vitesse de leurs coursiers ; mais nous autres, nous invoquerons le nom du Seigneur notre Dieu ». Cette armée, qui était animée des mêmes sentiments que son roi, se faisait remarquer par la sévérité de sa discipline. Ce n’était point un corps que rassemblait l’espoir d’un riche butin ; il ne s’était armé que pour soutenir les droits légitimes de son prince. Les deux armées, arrivées sur les frontières de la Lorraine et de la Champagne, attendaient d’un moment à l’autre le signal du combat. Dagobert s’y préparait de nouveau par une prière fervente, lorsqu’il vit arriver dans son camp des envoyés qui l’invitèrent à une conférence, afin, disait-on, de terminer cette querelle amicalement et empêcher par là l’effusion du sang français. Le sage monarque témoigna aux envoyés combien il se félicitait de pouvoir finir cette affaire d’une manière également honorable et chrétienne, et après avoir donné ses ordres aux chefs de l’armée, il partit avec les envoyés, sans escorte ; se confiant à l’honneur de ces guerriers, il traversa avec eux la forêt de Woëvre, pour se rendre au lieu désigné. Mais faut-il donc que les Saints deviennent victimes de la perfidie d’un lâche scélérat ? À peine Dagobert était-il assez enfoncé dans la forêt pour ne plus être vu des siens, qu’il tomba dans une embuscade que lui avait dressée Ebroïn, et fut impitoyablement massacré par la main de Grimoald son filleul, le 23 décembre de l’an 679. C’est ainsi qu’un prince magnanime, qui avait fait le bonheur de ses sujets, termina sa carrière, lâchement assassiné par un vil mercenaire, au moment où, sans gardes, il s’était transporté, sur la foi jurée, au lieu où devait se terminer cette querelle.
On chercha d’abord à cacher cette mort, afin d’en
dérober la honte, qui rejaillissait sur Thierry et ses conseillers criminels.
Mais lorsque l’armée de Dagobert l’eut apprise, elle entra dans une fureur
extraordinaire et voulut à l’instant même venger son chef malheureux. Les
officiers eurent de la peine à réprimer ce noble courroux ; mais ils exposèrent
que ce prince étant victime d’une infâme trahison, il jouissait déjà au ciel du
fruit de ses vertus, et qu’il ne fallait pas conséquemment ensanglanter la
victoire qu’il venait de remporter ; que d’ailleurs la religion que le roi
avait professée avec tant de courage, défendait une effusion de sang qui
n’aboutissait à aucun avantage. Ces considérations calmèrent l’effervescence
des soldats ; les cris de fureur et les plaintes firent place à l’admiration.
Chacun se plaisait à raconter les belles qualités d’un prince digne d’un
meilleur sort, et à faire l’éloge de ses vertus. La voix publique plaça
Dagobert au nombre des Saints, et le genre de sa mort le fit regarder comme
martyr.
Saint Ouen, archevêque de Rouen, obtint avec peine le corps du saint monarque et le fit transporter dans son église. Il fut transféré plus tard dans l’église de Saint-Rémi de Stenay qui prit bientôt son nom. Il y attira les fidèles qui venaient de l’Austrasie et de la Belgique implorer la protection de leur monarque bien-aimé. En 872, l’archevêque Hincmar de Reims exhuma saint Dagobert et mit ses ossements dans une châsse ; mais, en 1591, les Huguenots pillèrent l’église de Stenay, et enlevèrent sa châsse d’argent, ornée de fleurs de lis d’or (extrait de l’Histoire des Saints d’Alsace, par M. l’abbé Hanckler ; et de l’Histoire de Verdun et du pays Verdunois, par M. l’abbé Clouët).
SOURCE — Mgr Paul Guérin : « Saint Dagobert
II, roi d’Austrasie, martyr, patron de Stenay, au diocèse de Verdun ». Les petits Bollandistes, vies des saints de l’Ancien et du
Nouveau Testament, tome XIV. Paris 1888, pp. 424-429.
(1) Mgr Paul Guérin, né à Buzançais le 8 mars 1830 et
mort à Châteauroux le 20 juin 1908, est un prêtre, professeur de philosophie,
écrivain et camérier de Léon XIII. Il est surtout connu pour être
l’auteur de la série « Les Petits Bollandistes : vie des
Saints » dont les quinze volumes (1866-1869) furent plusieurs fois
réédités. Dans l’Église catholique romaine, le camérier est un membre de
la Famille pontificale, chargé du service personnel du
pape.
Nous pouvons donc affirmer sans réserve que la mention du fils de Dagobert II, Sigisbert IV, dans l’ouvrage de Mgr Guérin avait l’aval de l’Église catholique romaine.
Ce n’est certainement pas un hasard si les armoiries
du Pape Léon XIII sont visibles sur le fronton de l’église de
Rennes-le-Château, avec sa devise « Lumen in Coelo » (Lumière dans le
ciel), telle qu’elle est présentée dans la Prophétie de saint Malachie. Il
s’agissait du Pape officiant à Rome du temps de l’abbé Saunière et le texte de
la prophétie était connu, même s’il n’est pas utilisé officiellement par
l’Église. Léon XIII a lui-même affirmé : « La première loi de
l’histoire est de ne pas mentir; la seconde est de ne pas craindre d’exprimer
la vérité ».
— Sæpenumero considerantes, 18 août 1883
NOTE :
[1] Aucun auteur ne sut prouver la mort de Sigisbert
IV suite au meurtre de son père dans la forêt de Woëvre. Le franciscain R.P.
Vincent écrit : « Quant au Prince Sigisbert fils de Dagobert, apparamment qu’il
mourut dans la même conjoncture que son père, ou peu de temps après, car
l’auteur qui a continué la chronique de Fregédaire, dit positivement que les
rois, c’est-à-dire Dagobert et son fils Sigisbert étaient morts en
Austrasie, Defunctis Regibus, lorsque le duc Martin et Pépin d’Héristal
reprirent les armes contre le roi Théodoric et Ebroïn, pour venger leur
mort » (Abrégé de l’histoire du roi Dagobert II du nom, fils de saint Sigisbert,
Nancy 1702). Tout ceci n’est donc que suppositions. Il serait fort douteux que
les hommes de Dagobert II ne se soient pas saisis rapidement de son fils pour
le faire fuir sur les terres du comte de Rhedae, son grand-père maternel.
Gérard de Sède écrivait à propos du livre de R.P.
Vincent : « Regardez bien la page de titre. Sous couleur d’une citation de
saint Jean vraiment insolite en cet endroit, l’auteur y avait glissé une phrase
clef : Il est au milieu de vous et vous ne le connaissez pas. Voici la
phrase dont Louis XIV avait peur : « [Pépin d’Héristal] prit le roi
Théodoric, il se rendit le maître absolu des deux Frances, pouvant se
dire, sans être roi, le Roi des Rois ». Quelques jours après sa
publication, Louis XIV fit saisir le livre et mettre au pilon (La race
fabuleuse, éd. J’ai Lu, 1973).
SOURCE : https://guyboulianne.com/2015/10/11/saint-dagobert-ii-roi-daustrasie-martyr-et-patron-de-stenay/
Saint Dagobert II, roi et martyr
Aux diocèses de Nancy et de Toul avant 1955, Verdun et Strasbourg avant 1960.
Dans le Diocèse de Nancy et de Toul
Dans le Diocèse de Strasbourg
Dans le Diocèse de Verdun
Fils du roi saint Sigisbert III,
exilé par le maire du palais Grimoald, saint Dagobert II, après avoir séjourné
dans une abbaye en Irlande, retrouve ses terres en 674 et établit sa capitale à
Stenay (actuel diocèse de Verdun). Il est assassiné le 23 décembre 679 et sera
canonisé par un concile d’évêques métropolitains vers 872. L’empereur Charles
II le Chauve (+877) fera édifier la basilique saint-Rémy à Stenay pour y
déposer le corps du Saint. Il ne reste de cette basilique qu’un portail
redécouvert en 1965.
Saint Dagobert II soutint saint Arbogast, évêque
de Strasbourg et appela l’ermite saint Florent à
lui succéder.
Il était fêté dans les diocèses de Nancy et Toul,
comme fils de saint
Sigisbert (Patron de la Nancy), de Strasbourg pour son soutien de
l’Église et de Verdun qui conservait ses reliques et dans lequel il avait
établi sa capitale à Stenay.C’est de sa descendance (Sigisbert IV et alii) que
naîtront toutes les légendes sur la dynastie mérovingienne.
die 23 decembris |
SANCTI DAGOBERT II |
Reg. et Mart. |
In Diœcesi Nanceiensi et Tullensi |
duplex |
Missa In
virtúte, de Communi unius Martyris 3 loco, cum orationibus ut
infra : |
Oratio. |
Deus, qui pópulo tuo sanctum dedísti rectórem
Dagobértum : concéde, quǽsumus ; ut, tanti intercessóris précibus
et tuæ pietátis defensióne, ab ómnibus ubíque libéremur adversis, et tranquílla
prosperitáte in tua laude lætémur. Per Dóminum. |
Secreta |
Múnera, quǽsumus, Dómine, obláta sanctífica :
ut, intercessióne beáti Dagobérti, Regis et Mártyris tui, nobis regni
cæléstis prǽparent mansiónem. Per Dóminum. |
Postcommunio |
Concede, quǽsumus, omnípotens Deus : ut quos
culpæ miséria fecit hic éxsules ; beáti Dágoberti, Regis et Mártyris
tui, intercéssio gloriósa regni cæléstis fáciat esse coherédes. Per Dóminum. |
In Diœcesi Argentoratensi |
duplex |
Missa ut supra. |
In Diœcesi Virdunensi |
semiduplex |
Missa ut supra. |
le 23 décembre |
SAINT DAGOBERT II |
Roi et Martyr |
double |
Messe In
virtúte, du Commun d’un Martyr 3, avec les oraisons
ci-dessous : |
Collecte |
O Dieu, qui avez donné à votre peuple le saint roi
Dagobert : nous vous en prions ; grâce aux prières d’un si grand
intercesseur, délivrez-nous partout de nos ennemis et accordez-nous la joie
de vous louer dans une prospérité tranquille. |
Secrète |
Seigneur, nous vous en prions, sanctifiez nos
offrandes : que par l’intercession du bienheureux Roi Dagobert, votre
martyr, elles nous préparent une demeure dans le royaume céleste. |
Postcommunion |
Accordez-nous, nous vous en supplions, Dieu
tout-puissant : que la glorieuse intercession du bienheureux Roi
Dagobert, votre martyr, fasse cohéritiers du royaume céleste ceux que le
malheur du péché retient ici en exil. |
double |
Messe comme à Nancy. |
semidouble |
Messe comme à Nancy. |
SOURCE : https://www.introibo.fr/Saint-Dagobert-II-roi-et-martyr
Saint Léon IX, Saint dagobert, Eguisheim, Chapelle Saint-Léon
Saint Dagobert II
- c.650
- 23 December 679 at Lorraine, France in a hunting accident by Ebroin, mayor of the
palace
- may have been murdered, and is considered a martyr
DAGOBERT II, KING OF AUSTRASIA, ST.
Martyr; b. c. 652; d. Stenay, Dec. 23, 679. An
infant at the death of his father, Sigebert III (656), Dagobert was exiled to
Ireland by the palace mayor Grimoald and replaced by Grimoald's son,
Childebert. After Childeric II's murder (675), some Austrasians, helped by
wilfrid of york, repatriated Dagobert and proclaimed him king (spring of 676).
Opposed by Ebroïn, the Neustrian palace mayor, and too energetic for his
magnates' liking, Dagobert was murdered and buried at Stenay (near Verdun). The
violent nature of his death earned him the title of martyr and a limited cult
in Lorraine.
Feast: Dec. 23.
Bibliography: Liber historiae Francorum, ch.
43, ed. B. Krusch, Monumenta Germaniae Historica: Scriptores rerum
Merovingicarum 2:316. E. Stephanus, Vita Wilfridi Eboracensis 25,
28, 33, ed. B. Krusch and W. Levison, ibid. 6: 219–221, 227–228. L. Levillain, "Encore la succession d'Austrasie au VIIe siècle," Bibliothèque
de l'École des Chartes 106 (1946) 296–306. J. M. Wallace-Hadrill, The
Long-Haired Kings and Other Studies in Frankish History (New
York 1962) 234–235, 238. R Bordes, Les Mérovingiens à Rennes-le-Château,
mythes ou réalités (Rennes-le-Château, France 1984). R. Folz,
"Tradition hagiographique et culte de saint Dagobert, roi des
Francs," Moyen-âge 69, 4th ser., 18 (1963) 17–35. L. Vazart, Dagobert II et le mystère de la cité royale de Stenay (Paris
1983). R. Aigrain, Catholicisme 3:421–423. L. Dupraz, Le Royaume
des Francs et l'ascension politique des maires du palais au déclin du VIIe siècle … (Fribourg
1948).
[W. Goffart]
Alsace, Bas-Rhin, Surbourg, Abbatiale
Saint-Jean-Baptiste (PA00085200, IA00119029).
Bas-relief "Saint Arbogast ressuscitant Sigebert IV, fils du roi Dagobert
II" (XIXe):
Den hellige Dagobert II (652-679)
Minnedag: 23.
desember
Skytshelgen for Stenay i Lorraine
Den hellige Dagobert II (lat: Dagobertus) ble født i
652 (rundt 650?) i Metz i departementet Moselle i regionen Lorraine i det
nåværende Frankrike. Han var sønn av den hellige kong Sigebert III av
Austrasia (639-56) og hans hustru Kimnekild (Chimnechild, Hymnehilde,
Imnikilde). Austrasia var den nordøstre delen av Frankerriket og besto av deler
av det nåværende Øst-Frankrike, Vest-Tyskland og Nederland, med hovedstad
tidvis i Metz, Reims og Soissons.
Men Sigebert ble myrdet i Metz i et komplott allerede
den 1. februar 656, bare rundt 25 år gammel, og det ble hevdet at hans bror
Klodvig II sto bak (noen kilder sier at han kanskje døde så sent som i 660).
Regjeringen for den umyndige fireårige gutten ble først overtatt av
hushovmesteren (major domus) Grimoald, sønn av de salige Pipin av Landen og Itta av Nivelles.
Hushovmestrene var opprinnelig forvaltere av kongsgodset, men etter hvert ble
de delrikenes ledende størrelser som en slags pseudo-arvelige førsteministre
og de facto herskere; i oversettelser gjerne omtalt som fyrster eller
hertuger. Grimoald hadde sørget for at kong Sigebert, da han fortsatt var
barnløs, hadde adoptert hans egen uekte sønn (f. 640/45), som fikk
merovingernavnet Kildebert (Childebert) (hans opprinnelige navn er ukjent). Han
var åpenbart oppkalt etter kong Kildebert II (575-95), som ble adoptert av sin
onkel, den hellige kong Guntram av Burgund.
Men Grimoalds forhåpninger ble i første omgang skuffet da Kimnekild etter mange
års barnløshet plutselig fødte Dagobert.
I tronstriden som fulgte etter Sigeberts død, foretok
Grimoald senere i 656 et coup d’état (statskupp). For å sikre tronen
for sin egen sønn Kildebert, barberte han håret av Dagobert, det vil si ga ham
tonsur, og sendte ham i eksil på en «pilegrimsreise». Gutten ble overlatt til
biskop Desiderius (Dido) av Poitiers, hvor det var en katedralskole. Han tok
gutten med til et irsk kloster, noen ganger identifisert som Slane ved Dublin,
og senere ble han plassert i den hellige biskop Wilfrid av Yorks
varetekt og fikk videre utdannelse som pasje ved et angelsaksisk hoff i
England. Det heter at Grimoald spredte rykter om at Dagobert var død og at han
faktisk holdt en strålende begravelse for ham.
Dette synes imidlertid å være en fantasifull
utbrodering av historien, kanskje for å forklare hans mor Kimnekilds taushet.
Hun kan ha samarbeidet med Grimoald i å sette Kildebert på tronen, og senere
håpet hun på å få en arving til Austrasias trone i slekten ved i 668 å gifte
bort datteren Bilihild (Bilichild, Bilichildis, Bilichilde, Blithilde),
Dagoberts søster, til kong Kilderik II (f. 653), som var konge av Austrasia fra
662 under formynderskap av Dagobert IIs mor Kimnekild og den nye hushovmesteren
Wulfoald (fr: Goufaud) og var konge av Neustria og Burgund fra 673 til sin død
i 675 (The Oxford Merovingian Page). Ekteskapet
kom i stand til tross for sterk motstand fra så viktige menn som den hellige
biskop Leodegar.
Ekteskapet ble velsignet med to barn, Dagobert og Daniel, sistnevnte ble senere
kong Kilperik II av Austrasia (715-17) og Neustria (715-21). Det har også vært
spekulert i at Kimnekild ikke var Dagoberts mor, og at det var årsaken til at
hun overga ham. Noen forskere mener at Kildebert egentlig var Sigeberts uekte
sønn som Grimoald hadde adoptert for å utelukke Sigeberts enke Kimnekild som en
konkurrent i regjeringen.
Kildebert kalles «den adopterte» og står i den
frankiske kongekatalogen fra karolingertiden som Childebertus adoptivus eller Hildebertus
adoptivus. Noen kaller ham feilaktig og forvirrende Kildebert III, men den
tittelen tilhører den senere kong Kildebert III (695-711). Usurpatoren
Kildebert fikk ikke sitte lenge på Austrasias trone, for rundt 660 avsatte den
lokale adelen ham og hans far Grimoald. Grimoald, hans sønn og muligens
svogeren Ansegisel (sønn av den hellige biskop Arnulf av Metz og
gift med Grimoalds søster, den hellige Begga av Andenne),
ble til slutt tatt til fange og overgitt til vestfrankerkongen Klodvig II av
Neustria og Burgund (639-58), som fikk dem drept.
Der er to forskjellige versjoner av hvordan Kildebert
den adopterte døde. Enten ble han fanget og henrettet i 657 av kong Klodvig og
hans hushovmester Erkinoald (641-58), eller så annekterte kong Klotar III av
Neustria (658-73) Austrasia i 661, avsatte den unge tronraneren og henrettet
ham og hans far året etter. Klotar III står oppført som konge av Austrasia fra
661 til 662. Han var eldste sønn av kong Klodvig II av Neustria og Burgund og
den hellige dronning Bathild. Da
hennes lastefulle mann døde i ung alder i 657, og hun ble regent for sin
femårige sønn Klotar III. Under regentskapet ba folket i Austrasia om en egen
konge, og mellom 660 og 662 ga Neustria Austrasia til en annen sønn av Klodvig
II, Klotar IIIs yngre bror Kilderik II (662-75), under formynderskap av
Dagobert IIs mor Kimnekild og den nye hushovmesteren Wulfoald (fr: Goufaud).
Ansegisel var død, men familien dukket opp igjen på
den politiske arena. Pipin av Landen og Arnulf av Metz regnes nemlig som
stamfedrene til det karolingiske dynastiet, for deres barn Ansegisel og Begga
ble foreldre til Pipin II av Herstal (Héristal) (frankisk hushovmester
687-714), og hans uekte sønn var Karl Martell (716-41), som igjen ble far til
Pipin den Lille (741-68; konge fra 751) og bestefar til den salige keiser Karl den Store (768-814;
keiser fra 800).
Da Kilderiks eldre bror Klotar III av Neustria
(658-73) døde i 673, bare 21 år gammel, forsøkte Neustrias hushovmester Ebroin
å innsette deres yngre bror, den syttenårige Theoderik III (Theoderik; fr:
Thierry) (673-91) som konge av Neustria og Burgund. Men stormennene i Neustria,
som Ebroin ikke hadde konsultert om arvefølgen, appellerte til Wulfoald og
Kilderik II, og de avsatte Theoderik III igjen samme år. Dermed ble den
22-årige Kilderik konge over hele Frankrike. Han var den siste merovingerkongen
som forsøkte å utøve autoritet, men han manglet politiske evner. Det vokste
frem et parti som var fiendtlig innstilt mot austrasisk styre i Neustria, og kong
Kilderik ble drept i 675 under en jakt i Silva Lauconis sammen med sin hustru
og sin sønn. Theoderik III ble igjen konge av Neustria og Burgund (675-91).
I mellomtiden
levde Dagobert inkognito i sitt eksil. Han fikk en mye bedre
utdannelse enn han ville ha fått i hjemlandet, først i det irske klosteret, og
deretter ved hoffet i Northumbria. Han lærte tre northumbriske prinser å
kjenne, og en gammel tradisjon hevder at Wilfrid i 666 arrangerte et ekteskap
med den angelsaksiske prinsessen Mathildis (Mechthild) eller Bathildis. Med
henne fikk han tre døtre. Men allerede i 670 døde Mathildis da hun fødte deres
tredje datter. Men Wilfrid arrangerte et nytt ekteskap året etter, denne gang
med Gisela av Razès, datter av grev Béra II av Razès og datterdatter av den
spanske visigoterkongen Tulca (Tulga) (640-42). Med henne fikk han tre barn,
blant dem sønnen Sigebert. Men historien om at Dagobert giftet seg med denne
Gisela (Giselle), synes å ha vært en fullstendig fabrikasjon. Det finnes ingen
primærbevis for en slik person eller et slikt ekteskap.
I den kaotiske maktkampen som fulgte etter mordet på
Kilderik II, ble riket igjen delt i to. Nå kom kong Theoderik III til slutt på
tronen som konge av Neustria og Burgund (675-91), mens adelen i Austrasia
ønsket en egen konge av merovingisk blod. De la press på hushovmesteren
Wulfoald for å bringe Dagobert II tilbake fra sitt eksil. Men motstandere av
Wulfoald utropte en viss Klodvig III (675-76) til konge av Austrasia. Han var
muligens en sønn av Klodvig II (og Bathild?). Andre sier at han var en
generasjon yngre – en sønn av den da 21-årige Theoderik III, mens de
austrasiske stormennene som utropte ham, kalte ham uekte sønn av den 23-årige
Klotar III. Ingen kilder sier noe om hvor gammel han var, så det er vanskelig å
avgjøre hvor sannsynlig dette er. Han var muligens en inntrenger og ikke en
merovinger i det hele tatt. Han kalles da også noen ganger for «falske
Klodvig». Blant Klodvigs støttespillere var hertug Waimer av Champagne og
hertug Adalricus (Eticho) av Alsace, samt de rhônelandske biskopene Didier
(Desideratus, Diddo) av Chalon-sur-Saône og Bobo (Bovo) av Valence, som kanskje
var blitt avsatt da Ebroin ble styrtet som hushovmester i Neustria i 673.
Da burgunderne under biskop Leodegar i 673 hadde
beseiret Ebroin og kong Theoderik II og sendt Ebroin i eksil til klosteret
Luxeuil, overtok den austrasiske hushovmesteren Wulfoald makten i Neustria, men
han flyktet tilbake til Austrasia da Kilderik II ble myrdet i 675. Etter
Kilderiks død skyndte både Leodegar og Ebroin seg fra Luxeuil. Leodegar dro
rett til hoffet, og kong Theoderik gjeninnsatte ham som biskop av Autun.
Neustrierne vendte seg til Leudesius, sønn av Erkinoald, som hadde vært
Neustrias hushovmester (641-58), og Theoderik III gjorde ham til sin
hushovmester (675), støttet av Leodegar.
Ebroin sluttet seg derimot til Klodvig IIIs tilhengere
og tok opp kampen mot Leudesius og Theoderik III. Sammen med adelsmennene som
støttet Klodvig III, invaderte Ebroin Neustria, og kong Theoderik og Leudesius
flyktet med den kongelige skattkisten til Baizieux (Liber Historiae
Francorum kaller stedet Bacivo villa). Der tok Ebroin dem igjen, fikk
igjen den unge kongen i sin makt og sørget for at Leudesius ble myrdet. Ebroin
fikk tilbake sin gamle stilling som hushovmester for Neustria og Burgund. Da
sviktet han Klodvig III og gikk over til Theoderik III, og Klodvig III
forsvinner ut av historien, og hans skjebne er ukjent – muligens døde han kort
tid etter at han ble utropt til konge. Han gjorde uansett aldri noe av egen
vilje, og han regnes ikke alltid blant frankernes konger. Dette har ført til at
Teoderiks sønn Klodvig IV (691-95) i noen lister kalles Klodvig III.
Etter Klodvigs død klarte Wulfoald å gjennomføre
Dagoberts tronovertakelse i 676, delvis ved hjelp av Wilfrid av York, som
utstyrte ham med våpen og sendte ham tilbake med en betydelig formue og en
standsmessig eskorte. Også den hellige biskop Amatus av Sion/Sitten
skal ha hjulpet Dagobert med å få tilbake den austrasiske kongekronen.
I Metz ble Dagobert opphøyd til konge av Austrasia,
men den kontinuerlige motstanden fra Ebroin og den delen av adelen som hadde
støttet Klodvig, gjorde at han måtte nøye seg med bare en del av sitt
rettmessige rike, Alsace ved Rhinen. En from tradisjon vil ha det til at han
styrte med den mildhet og fromhet som hans barndoms erfaringer hadde lært ham,
men i virkeligheten ble regjeringen ført av den frankiske hushovmesteren Pipin
av Herstal (Héristal) (687-714), sønn av Ansegisel og dermed nevø av Grimoald.
Selv konsentrerte kongen seg om å grunnlegge klostre. Klostrene Wissembourg (Weißenburg)
i Alsace, Surbourg (Surburg) og St. German i Speyer går tilbake til ham.
Hertugen av Wissembourg var hans fetter. Han var uten tvil en intelligent,
utdannet mann, som var voksen da han ble konge og kunne ikke fullstendig
kontrolleres av fraksjoner og hoffmenn.
Dagoberts styre skulle ikke vare lenge, for snart ble
den fredselskende kongen av Austrasia trukket inn i en grensekrig mot kong
Theoderik III av Neustria og Burgund (675-91), eller i virkeligheten var krigen
mellom hushovmestrene Ebroin og Wulfoald. Grensekrigen ble avsluttet rundt 677,
og Theoderiks hushovmester Ebroin ser ut til å ha anerkjent det austrasiske
delriket grosso modo (grovt sett) innenfor sine gamle grenser. Senest
ved avslutningen av feiden må også de austrasiske opposisjonelle ha anerkjent
Dagobert som konge.
I henhold til Eddis biografi om Wilfrid av York delte
den hellige erkebiskop Theodor av
Canterbury i 678 Wilfrids store bispedømme uten hans samtykke. Wilfrid
reiste da til Roma for å appellere til paven. Men på grunn av den spente
situasjonen kunne han ikke ta den vanlige veien via Quentovic (Boulogne) eller
Rouen, fordi han på grunn av sitt vennskap med Dagobert ikke var populær blant
Ebroins tilhengere. Han valgte i stedet veien via Rhinen/Maas-deltaet og
tilbrakte vinteren 678/79 hos friserkongen Aldgisl og dro deretter i 679
gjennom Dagoberts rike videre til Italia. Han ble mottatt med de største
æresbevisninger av kong Dagobert da han besøkte hans hoff på vei sørover.
Dagobert ønsket at Wilfrid skulle bli værende og tilbød ham bispedømmet
Strasbourg, men da Wilfrid avslo, sendte Dagobert ham avgårde med rause gaver.
Kirken i Strasbourg kan etter legenden takke den
hellige kongen for to dyktige og gudfryktige biskoper. Den ene var den
hellige Arbogast,
som skal ha utført et mirakel ved å vekke kongens døde sønn til live [rent
bortsett fra at Arbogast døde rundt 600, lenge før Dagobert ble født – det var
nok i tilfelle snakk om hans bestefar Dagobert I (628-39)]. Arbogasts andre
etterfølger var Florentius, som
ble valgt til biskop av Strasbourg i 678 etter at Wilfrid avslo bispesetet.
Legenden vil ha det til at blant Dagobert IIs seks barn var også de hellige
abbedisser Irmina
av Öhren (Hermine) og Adela av Pfalzel (Adula),
men det kan man se bort fra, siden denne legenden stammer fra et forfalsket
dokument, muligens produsert for å knytte de hellige grunnleggerskene av disse
klostrene til det ærede merovingiske dynastiet.
Dagobert var sendt i eksil på grunn av intrigene til
én hushovmester (major domus), og en annen skulle bli hans bane. Ebroin kunne
støtte seg på en austrasisk opposisjon, og for å hjelpe sin herre stilte han
seg bak en sammensvergelse mot Dagobert blant denne adelen i Austrasia.
Dagobert oppholdt seg på grensen mellom Lorraine og Champagne da han den 23.
desember 679 uventet ble drept under en jakt i Woëuvre-skogen ved elven Meuse
(Maas) mellom Stenay-sur-Meuse og Verdun i Ardennene i regionen Lorraine. Det
ble sagt at hans død skyldtes en jaktulykke, men den lokale tradisjonen hevder
at han ble myrdet i et bakhold og at Ebroin sto bak. Hans medsammensvorne
forblir imidlertid anonyme. Da Wilfrid i 680 vendte tilbake fra Roma, fant han
at kongen ikke lenger var i live og at han selv var i livsfare blant Ebroins
tilhengere. En av biskopene som var innblandet i komplottet, truet med å utlevere
Wilfrid til Ebroin, muligens var det biskop Reolus av Reims, så han dro
nordover så snart han kunne.
Den hellige erkebiskop Audoenus av Rouen (Ouen)
sørget for at kongens lik ble tatt med til det nærliggende klosteret
Stenay (Satanacum) i Lorraine, som Dagobert hadde fått bygd, og
munkene der gravla ham og æret hans relikvier i det kongelige kapell St.
Remigius. Som en konsekvens vokste det frem en kult for ham i klosteret. Kulten
spredte seg til Alsace og Lorraine, og Dagobert ble nevnt som konge og martyr i
martyrologiet i katedralen i Verdun. Kong Karl II den Skallete (843-77) sørget
for at Dagobert den 10. september 872 ble helligkåret i Douzy, og erkebiskop
Hinkmar av Reims fikk hans jordiske rester skrinlagt i et sølvskrin dekorert
med gull-liljer. Klosterkirken i Stenay fikk navnet St. Dagobert og han ble
skytshelgen for Stenay, men klosteret ble ødelagt og skrinet forsvant under de
hugenottiske opprørene i 1591. Han fikk tittelen martyr fordi han etter et
hellig liv døde en urettferdig og voldelig død, men hans kult var bare
regional.
Dagobert ble i
middelalderen og senere ofte forvekslet med sin bestefar kong Dagobert I
(628-39), som var den dyktigste av merovingerkongene og utmerket seg gjennom
fremragende politisk virksomhet og sørget for en praktfull utrustning av
klosteret Saint-Denis i Paris, men som ikke regnes blant helgenene. Dagoberts
navn har aldri stått i Martyrologium Romanum. Hans minnedag er dødsdagen 23.
desember, som fortsatt feires i bispedømmene Verdun, Metz, Nancy og Strasbourg,
men 2. september nevnes også som minnedag, mer sjeldent 6. eller 10. september.
Noen steder minnes han sammen med sine angivelige døtre Irmina og Adela den 24.
desember.
Dagobert II blir fremstilt med krone og septer, med
kirkemodell og en nagle eller lansespiss i hånden til minne om hans martyrium.
Skildringene i en billedsyklus forhallen til den nesten helt ødelagte
klosterkirken i Wissembourg viser Dagobert I. Dagobert kalles også «Den gode».
Antydninger i Liber historiae Francorum og
andre kilder gjør det temmelig klart at Dagobert hadde en sønn, Sigebert
(«IV»), men han må ha blitt drept på samme tid som faren for å forhindre at han
gjorde krav på tronen. Dermed etterlot ikke Dagobert seg noen mannlig arving og
ble den siste fra merovingernes dynasti som regjerte et uavhengig Austrasia,
med unntak av Karl Martells tvilsomme kandidat Klotar IV (717-20). Om Pipin II
tilhørte stormennene som sto bak sammensvergelsen, er vanskelig å si. Uansett
brøt han snart etter mordet med Ebroin, og i Austrasia overlevde ikke
hushovmester Wulfoald sin konge særlig lenge. Stormennene i Rhinland delte Dagoberts
territorium mellom seg, mens hushovmester Pipin II dominerte Austrasia. Etter
Dagoberts død ble kong Theoderik III av Neustria og Burgund (675-91) på papiret
også konge av Austrasia (679-91) til sin død, men i realiteten sto tronen tom
til etter slaget ved Tertry i 687, da Pipin anerkjente Theoderik III.
Dagobert IIs navn fikk ny berømmelse i vår tids
populærkultur da det ble knyttet til en utbrodert svindel som prøvde å knytte
Dagobert II og hans antatte etterkommere til en hemmelig merovingisk linje av
legitim kongelig avstamming, urettmessig fortrengt av monarker fra karolingerne
og kapetingerne, men som fortsatte opp til vår tid. Selv om disse påstandene er
falske og helt uten historisk grunnlag, er de for tiden av de sentrale mytene
som knyttes til den konspirasjonsomhyllede franske landsbyen Rennes-le-Château.
Noen svindlere under ledelse av Pierre Plantard hadde
forfalsket to sett av dokumenter for å fabrikkere angivelige bevis på
eksistensen av et tusen år gammelt hemmelig selskap, Sion-ordenen. Et sett
dokumenter, Dossiers Secrets, ble plantet i Bibliothèque nationale i
Paris, mens det andre settet ble publisert på 1960-tallet i den franske
boken Le Tresor Maudit de Rennes-le-Château. I boken ble det presentert
(forfalskede) latinske dokumenter som angivelig var blitt funnet av en prest på
1800-tallet. Et kodet budskap funnet gjemt i et av de latinske dokumentene
avslørte setningen A Dagobert II Roi et a Sion est ce tresor et il est la
mort («Til kong Dagobert II og til Sion hører denne skatten, og han er død
der»).
Den britiske science-fictionforfatteren Henry Lincoln
oppdaget det kodete budskapet i 1967, og uten å være klar over svindelen
begynte han å skrive bøker om hva dette budskapet kunne bety. Offentligheten
ble oppmerksom på historien gjennom den pseudohistoriske boken The Holy
Blood and the Holy Grail (Hellig blod, hellig gral) fra 1982. Boken prøvde
å sette frem en hypotese om at Jesus Kristus hadde giftet seg med Maria Magdalena og
fått et barn som senere giftet seg inn i den merovingiske kongeslekten, og at
den myrdete kong Dagobert i virkeligheten hadde en hemmelig mannlig arving
(«Sigebert IV») som ikke var drept sammen med sin far, men som etter hans død
ble smuglet til «sin mors hjemby» Rennes-le-Château.
Det ble senere oppdaget at mye av forskningen i boken
var bygget på de forfalskede dokumentene. Imidlertid fikk den falske hypotesen
ny oppmerksomhet da den ble inkorporert i Dan Browns bestselger Da
Vinci-koden i 2003. Fordi Brown hevdet at informasjonen om Sion-ordenen
var «fakta», resulterte det i en mengde bøker og dokumentarer, noe som brakte
det lite kjente navnet Dagobert II inn i den offentlige bevissthet.
Kilder:
Attwater/Cumming, Butler (XII), Benedictines, Bunson, Schauber/Schindler,
Melchers, Gorys, KIR, CSO, Patron Saints SQPN, Infocatho, Bautz,
Heiligenlexikon, santiebeati.it, no.wikipedia.org, en.wikipedia.org, zeno.org,
biographybase.com, mittelalter-genealogie.de, magister-rother.de - Kompilasjon
og oversettelse: p. Per Einar Odden
Opprettet: 17. juli 2005
SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/dagober2