(3-5 FÉVRIER 2019)
DOCUMENT
SUR
LA
FRATERNITÉ HUMAINE
POUR
LA PAIX MONDIALE ET LA COEXISTENCE COMMUNE
AVANT-PROPOS
La foi
amène le croyant à voir dans l’autre un frère à soutenir et à aimer. De la foi
en Dieu, qui a créé l’univers, les créatures et tous les êtres humains – égaux
par Sa Miséricorde –, le croyant est appelé à exprimer cette fraternité
humaine, en sauvegardant la création et tout l’univers et en soutenant chaque
personne, spécialement celles qui sont le plus dans le besoin et les plus pauvres.
Partant
de cette valeur transcendante, en diverses rencontres dans une atmosphère de
fraternité et d’amitié, nous avons partagé les joies, les tristesses et les
problèmes du monde contemporain, au niveau du progrès scientifique et
technique, des conquêtes thérapeutiques, de l’époque digitale, des mass media, des communications
; au niveau de la pauvreté, des guerres et des malheurs de nombreux frères et
sœurs en diverses parties du monde, à cause de la course aux armements, des
injustices sociales, de la corruption, des inégalités, de la dégradation
morale, du terrorisme, de la discrimination, de l’extrémisme et de tant
d’autres motifs.
De ces
échanges fraternels et sincères, que nous avons eus, et de la rencontre pleine
d’espérance en un avenir lumineux pour tous les êtres humains, est née l’idée
de ce « Document sur la Fraternité
humaine ». Un document
raisonné avec sincérité et sérieux pour être une déclaration commune de bonne
et loyale volonté, destinée à inviter toutes les personnes qui portent dans le
cœur la foi en Dieu et la foi dans la fraternité
humaine, à s’unir et à travailler ensemble, afin que ce Document devienne
un guide pour les nouvelles générations envers la culture du respect
réciproque, dans la compréhension de la grande grâce divine qui rend frères
tous les êtres humains.
DOCUMENT
Au nom
de Dieu qui a créé tous les êtres humains égaux en droits, en devoirs et en
dignité, et les a appelés à coexister comme des frères entre eux, pour peupler
la terre et y répandre les valeurs du bien, de la charité et de la paix.
Au nom
de l’âme humaine innocente que Dieu a interdit de tuer, affirmant que quiconque
tue une personne est comme s’il avait tué toute l’humanité et que quiconque en
sauve une est comme s’il avait sauvé l’humanité entière.
Au nom
des pauvres, des personnes dans la misère, dans le besoin et des exclus que
Dieu a commandé de secourir comme un devoir demandé à tous les hommes et, d’une
manière particulière, à tout homme fortuné et aisé.
Au nom
des orphelins, des veuves, des réfugiés et des exilés de leurs foyers et de
leurs pays ; de toutes les victimes des guerres, des persécutions et des
injustices ; des faibles, de ceux qui vivent dans la peur, des prisonniers de
guerre et des torturés en toute partie du monde, sans aucune distinction.
Au nom
des peuples qui ont perdu la sécurité, la paix et la coexistence commune,
devenant victimes des destructions, des ruines et des guerres.
Au nom
de la « fraternité humaine » qui embrasse tous les hommes, les
unit et les rend égaux.
Au nom
de cette fraternité déchirée par les politiques d’intégrisme
et de division, et par les systèmes de profit effréné et par les tendances
idéologiques haineuses, qui manipulent les actions et les destins des hommes.
Au nom
de la liberté, que Dieu a donnée à tous les êtres humains, les créant libres et
les distinguant par elle.
Au nom
de la justice et de la miséricorde, fondements de la prospérité et pivots de la
foi.
Au nom
de toutes les personnes de bonne volonté, présentes dans toutes les régions de
la terre.
Au nom
de Dieu et de tout cela, Al-Azhar al-Sharif – avec les musulmans d’Orient et
d’Occident –, conjointement avec l’Eglise catholique – avec les catholiques
d’Orient et d’Occident –, déclarent adopter la culture du dialogue comme chemin
; la collaboration commune comme conduite ; la connaissance réciproque comme
méthode et critère.
Nous –
croyants en Dieu, dans la rencontre finale avec Lui et dans Son Jugement –,
partant de notre responsabilité religieuse et morale, et par ce Document, nous
demandons à nous-mêmes et aux Leaders du monde, aux artisans de la politique
internationale et de l’économie mondiale, de s’engager sérieusement pour
répandre la culture de la tolérance, de la coexistence et de la paix;
d’intervenir, dès que possible, pour arrêter l’effusion de sang innocent, et de
mettre fin aux guerres, aux conflits, à la dégradation environnementale et au
déclin culturel et moral que le monde vit actuellement.
Nous
nous adressons aux intellectuels, aux philosophes, aux hommes de religion, aux
artistes, aux opérateurs des médias et aux hommes de culture en toute partie du
monde, afin qu’ils retrouvent les valeurs de la paix, de la justice, du bien,
de la beauté, de la fraternité humaine et de la coexistence commune, pour
confirmer l’importance de ces valeurs comme ancre de salut pour tous et
chercher à les répandre partout.
Cette
Déclaration, partant d’une réflexion profonde sur notre réalité contemporaine,
appréciant ses réussites et partageant ses souffrances, ses malheurs et ses
calamités, croit fermement que parmi les causes les plus importantes de la
crise du monde moderne se trouvent une conscience humaine anesthésiée et
l’éloignement des valeurs religieuses, ainsi que la prépondérance de
l’individualisme et des philosophies matérialistes qui divinisent l’homme et
mettent les valeurs mondaines et matérielles à la place des principes suprêmes
et transcendants.
Nous,
reconnaissant aussi les pas positifs que notre civilisation moderne a accomplis
dans les domaines de la science, de la technologie, de la médecine, de
l’industrie et du bien-être, en particulier dans les pays développés, nous
soulignons que, avec ces progrès historiques, grands et appréciés, se vérifient
une détérioration de l’éthique, qui conditionne l’agir international, et un
affaiblissement des valeurs spirituelles et du sens de la responsabilité. Tout
cela contribue à répandre un sentiment général de frustration, de solitude et
de désespoir, conduisant beaucoup à tomber dans le tourbillon de l’extrémisme
athée et agnostique, ou bien dans l’intégrisme religieux, dans l’extrémisme et
dans le fondamentalisme aveugle, poussant ainsi d’autres personnes à céder à
des formes de dépendance et d’autodestruction individuelle et collective.
L’histoire
affirme que l’extrémisme religieux et national, ainsi que l’intolérance, ont
produit dans le monde, aussi bien en Occident qu’en Orient, ce que l’on
pourrait appeler les signaux d’une « troisième
guerre mondiale par morceaux », signaux qui, en diverses parties du monde
et en diverses conditions tragiques, ont commencé à montrer leur visage cruel ;
situations dont on ne connaît pas avec précision combien de victimes, de veuves
et d’orphelins elles ont générés. En outre, il y a d’autres régions qui se
préparent à devenir le théâtre de nouveaux conflits, où naissent des foyers de
tension et s’accumulent des armes et des munitions, dans une situation mondiale
dominée par l’incertitude, par la déception et par la peur de l’avenir et
contrôlée par des intérêts économiques aveugles.
Nous
affirmons aussi que les fortes crises politiques, l’injustice et l’absence
d’une distribution équitable des ressources naturelles – dont bénéficie
seulement une minorité de riches, au détriment de la majorité des peuples de la
terre – ont provoqué, et continuent à le faire, d’énormes quantité de malades,
de personnes dans le besoin et de morts, causant des crises létales dont sont
victimes divers pays, malgré les richesses naturelles et les ressources des
jeunes générations qui les caractérisent. A l’égard de ces crises qui laissent
mourir de faim des millions d’enfants, déjà réduits à des squelettes humains –
en raison de la pauvreté et de la faim –, règne un silence international
inacceptable.
Il
apparaît clairement à ce propos combien la famille est essentielle, en tant que
noyau fondamental de la société et de l’humanité, pour donner le jour à des
enfants, les élever, les éduquer, leur fournir une solide morale et la
protection familiale. Attaquer l’institution familiale, en la méprisant ou en
doutant de l’importance de son rôle, représente l’un des maux les plus
dangereux de notre époque.
Nous
témoignons aussi de l’importance du réveil du sens religieux et de la nécessité
de le raviver dans les cœurs des nouvelles générations, par l’éducation saine
et l’adhésion aux valeurs morales et aux justes enseignements religieux, pour
faire face aux tendances individualistes, égoïstes, conflictuelles, au
radicalisme et à l’extrémisme aveugle sous toutes ses formes et ses
manifestations.
Le
premier et le plus important objectif des religions est celui de croire en
Dieu, de l’honorer et d’appeler tous les hommes à croire que cet univers dépend
d’un Dieu qui le gouverne, qu’il est le Créateur qui nous a modelés avec Sa
Sagesse divine et nous a accordé le don de la vie pour le préserver. Un don que
personne n’a le droit d’enlever, de menacer ou de manipuler à son gré; au
contraire, tous doivent préserver ce don de la vie depuis son commencement
jusqu’à sa mort naturelle. C’est pourquoi nous condamnons toutes les pratiques
qui menacent la vie comme les génocides, les actes terroristes, les
déplacements forcés, le trafic d’organes humains, l’avortement et l’euthanasie
et les politiques qui soutiennent tout cela.
De
même nous déclarons – fermement – que les religions n’incitent jamais à la
guerre et ne sollicitent pas des sentiments de haine, d’hostilité,
d’extrémisme, ni n’invitent à la violence ou à l’effusion de sang. Ces malheurs
sont le fruit de la déviation des enseignements religieux, de l’usage politique
des religions et aussi des interprétations de groupes d’hommes de religion qui
ont abusé – à certaines phases de l’histoire – de l’influence du sentiment
religieux sur les cœurs des hommes pour les conduire à accomplir ce qui n’a
rien à voir avec la vérité de la religion, à des fins politiques et économiques
mondaines et aveugles. C’est pourquoi nous demandons à tous de cesser
d’instrumentaliser les religions pour inciter à la haine, à la violence, à
l’extrémisme et au fanatisme aveugle et de cesser d’utiliser le nom de Dieu
pour justifier des actes d’homicide, d’exil, de terrorisme et d’oppression.
Nous le demandons par notre foi commune en Dieu, qui n’a pas créé les hommes
pour être tués ou pour s’affronter entre eux et ni non plus pour être torturés
ou humiliés dans leurs vies et dans leurs existences. En effet, Dieu, le
Tout-Puissant, n’a besoin d’être défendu par personne et ne veut pas que Son
nom soit utilisé pour terroriser les gens.
Ce
Document, en accord avec les précédents Documents
Internationaux qui ont
souligné l’importance du rôle des religions dans la construction de la paix
mondiale, certifie ce qui suit :
- La
forte conviction que les vrais enseignements des religions invitent à demeurer
ancrés dans les valeurs de la paix ; à soutenir les valeurs de la connaissance
réciproque, de la fraternité
humaine et de la coexistence
commune ; à rétablir la sagesse, la justice et la charité et à réveiller le
sens de la religiosité chez les jeunes, pour défendre les nouvelles générations
de la domination de la pensée matérialiste, du danger des politiques de
l’avidité du profit effréné et de l’indifférence, basée sur la loi de la force
et non sur la force de la loi.
- La
liberté est un droit de toute personne : chacune jouit de la liberté de
croyance, de pensée, d’expression et d’action. Le pluralisme et les diversités
de religion, de couleur, de sexe, de race et de langue sont une sage volonté
divine, par laquelle Dieu a créé les êtres humains. Cette Sagesse divine est
l’origine dont découle le droit à la liberté de croyance et à la liberté d’être
différents. C’est pourquoi on condamne le fait de contraindre les gens à
adhérer à une certaine religion ou à une certaine culture, comme aussi le fait
d’imposer un style de civilisation que les autres n’acceptent pas.
- La
justice basée sur la miséricorde est le chemin à parcourir pour atteindre une
vie décente à laquelle a droit tout être humain.
- Le
dialogue, la compréhension, la diffusion de la culture de la tolérance, de
l’acceptation de l’autre et de la coexistence entre les êtres humains
contribueraient notablement à réduire de nombreux problèmes économiques,
sociaux, politiques et environnementaux qui assaillent une grande partie du
genre humain.
- Le
dialogue entre les croyants consiste à se rencontrer dans l’énorme espace des
valeurs spirituelles, humaines et sociales communes, et à investir cela dans la
diffusion des plus hautes vertus morales, réclamées par les religions ; il
consiste aussi à éviter les discussions inutiles.
- La
protection des lieux de culte – temples, églises et mosquées – est un devoir
garanti par les religions, par les valeurs humaines, par les lois et par les
conventions internationales. Toute tentative d’attaquer les lieux de culte ou
de les menacer par des attentats, des explosions ou des démolitions est une
déviation des enseignements des religions, ainsi qu’une claire violation du
droit international.
- Le
terrorisme détestable qui menace la sécurité des personnes, aussi bien en
Orient qu’en Occident, au Nord ou au Sud, répandant panique, terreur ou
pessimisme n’est pas dû à la religion – même si les terroristes
l’instrumentalisent – mais est dû à l’accumulation d’interprétations erronées
des textes religieux, aux politiques de faim, de pauvreté, d’injustice,
d’oppression, d’arrogance ; pour cela, il est nécessaire d’interrompre le
soutien aux mouvements terroristes par la fourniture d’argent, d’armes, de
plans ou de justifications, ainsi que par la couverture médiatique, et de
considérer tout cela comme des crimes internationaux qui menacent la sécurité
et la paix mondiale. Il faut condamner ce terrorisme sous toutes ses formes et
ses manifestations.
- Le
concept de citoyenneté se base sur l’égalité des droits et
des devoirs à l’ombre de laquelle tous jouissent de la justice. C’est pourquoi
il est nécessaire de s’engager à établir dans nos sociétés le concept de la pleine citoyenneté et à renoncer à l’usage
discriminatoire du terme minorités,
qui porte avec lui les germes du sentiment d’isolement et de l’infériorité ; il
prépare le terrain aux hostilités et à la discorde et prive certains citoyens
des conquêtes et des droits religieux et civils, en les discriminant.
- La
relation entre Occident et Orient est une indiscutable et réciproque nécessité,
qui ne peut pas être substituée ni non plus délaissée, afin que tous les deux
puissent s’enrichir réciproquement de la civilisation de l’autre, par l’échange
et le dialogue des cultures. L’Occident pourrait trouver dans la civilisation
de l’Orient des remèdes pour certaines de ses maladies spirituelles et
religieuses causées par la domination du matérialisme. Et l’Orient pourrait
trouver dans la civilisation de l’Occident beaucoup d’éléments qui pourraient
l’aider à se sauver de la faiblesse, de la division, du conflit et du déclin
scientifique, technique et culturel. Il est important de prêter attention aux
différences religieuses, culturelles et historiques qui sont une composante
essentielle dans la formation de la personnalité, de la culture et de la
civilisation orientale ; et il est important de consolider les droits humains
généraux et communs, pour contribuer à garantir une vie digne pour tous les
hommes en Orient et en Occident, en évitant l’usage de la politique de la
double mesure.
-
C’est une nécessité indispensable de reconnaître le droit de la femme à
l’instruction, au travail, à l’exercice de ses droits politiques. En outre, on
doit travailler à la libérer des pressions historiques et sociales contraires
aux principes de sa foi et de sa dignité. Il est aussi nécessaire de la
protéger de l’exploitation sexuelle et du fait de la traiter comme une
marchandise ou un moyen de plaisir ou de profit économique. Pour cela, on doit
cesser toutes les pratiques inhumaines et les coutumes courantes qui humilient
la dignité de la femme et travailler à modifier les lois qui empêchent les
femmes de jouir pleinement de leurs droits.
- La
défense des droits fondamentaux des enfants à grandir dans un milieu familial,
à l’alimentation, à l’éducation et à l’assistance est un devoir de la famille
et de la société. Ces droits doivent être garantis et préservés, afin qu’ils ne
manquent pas ni ne soient refusés à aucun enfant, en aucun endroit du monde. Il
faut condamner toute pratique qui viole la dignité des enfants et leurs droits.
Il est aussi important de veiller aux dangers auxquels ils sont exposés –
spécialement dans le domaine digital – et de considérer comme un crime le
trafic de leur innocence et toute violation de leur enfance.
§ La
protection des droits des personnes âgées, des faibles, des handicapés et des
opprimés est une exigence religieuse et sociale qui doit être garantie et
protégée par des législations rigoureuses et l’application des conventions
internationales à cet égard.
A
cette fin, l’Eglise catholique et Al-Azhar, par leur coopération commune,
déclarent et promettent de porter ce Document aux Autorités, aux Leaders
influents, aux hommes de religion du monde entier, aux organisations régionales
et internationales compétentes, aux organisations de la société civile, aux
institutions religieuses et aux Leaders de la pensée ; et de s’engager à la
diffusion des principes de cette Déclaration à tous les niveaux régionaux et
internationaux, en préconisant de les traduire en politiques, en décisions, en
textes législatifs, en programmes d’étude et matériaux de communication.
Al-Azhar
et l’Eglise Catholique demandent que ce Document devienne objet de recherche et
de réflexion dans toutes les écoles, dans les universités et dans les instituts
d’éducation et de formation, afin de contribuer à créer de nouvelles
générations qui portent le bien et la paix et défendent partout le droit des
opprimés et des derniers.
En
conclusion nous souhaitons que :
cette
Déclaration soit une invitation à la réconciliation et à la fraternité entre
tous les croyants, ainsi qu’entre les croyants et les non croyants, et entre
toutes les personnes de bonne volonté ;
soit
un appel à toute conscience vivante qui rejette la violence aberrante et
l’extrémisme aveugle ; appel à qui aime les valeurs de tolérance et de
fraternité, promues et encouragées par les religions ;
soit
un témoignage de la grandeur de la foi en Dieu qui unit les cœurs divisés et
élève l’esprit humain ;
soit
un symbole de l’accolade entre Orient et Occident, entre Nord et Sud, et entre
tous ceux qui croient que Dieu nous a créés pour nous connaître, pour coopérer
entre nous et pour vivre comme des frères qui s’aiment.
Ceci
est ce que nous espérons et cherchons à réaliser, dans le but d’atteindre une
paix universelle dont puissent jouir tous les hommes en cette vie.
Abou
Dabi, le 4 février 2019
Sa Sainteté Pape
François et le Grand Imam d’Al-Azhar Ahmad Al-Tayyeb
© Copyright - Libreria Editrice Vaticana
(3-5 FEBRUARY 2019)
A DOCUMENT ON
HUMAN FRATERNITY
FOR WORLD PEACE AND LIVING TOGETHER
INTRODUCTION
Faith leads a believer to see in
the other a brother or sister to be supported and loved. Through faith in God,
who has created the universe, creatures and all human beings (equal on account
of his mercy), believers are called to express this human fraternity by
safeguarding creation and the entire universe and supporting all persons,
especially the poorest and those most in need.
This transcendental value served as
the starting point for several meetings characterized by a friendly and
fraternal atmosphere where we shared the joys, sorrows and problems of our
contemporary world. We did this by considering scientific and technical
progress, therapeutic achievements, the digital era, the mass media and communications.
We reflected also on the level of poverty, conflict and suffering of so many
brothers and sisters in different parts of the world as a consequence of the
arms race, social injustice, corruption, inequality, moral decline, terrorism,
discrimination, extremism and many other causes.
From our fraternal and open
discussions, and from the meeting that expressed profound hope in a bright
future for all human beings, the idea of this Document on Human Fraternity was conceived. It is a text that has
been given honest and serious thought so as to be a joint declaration of good
and heartfelt aspirations. It is a document that invites all persons who have
faith in God and faith in human
fraternity to unite and work
together so that it may serve as a guide for future generations to advance a
culture of mutual respect in the awareness of the great divine grace that makes
all human beings brothers and sisters.
DOCUMENT
In the name of God who has created
all human beings equal in rights, duties and dignity, and who has called them
to live together as brothers and sisters, to fill the earth and make known the
values of goodness, love and peace;
In the name of innocent human life
that God has forbidden to kill, affirming that whoever kills a person is like
one who kills the whole of humanity, and that whoever saves a person is like
one who saves the whole of humanity;
In the name of the poor, the
destitute, the marginalized and those most in need whom God has commanded us to
help as a duty required of all persons, especially the wealthy and of means;
In the name of orphans, widows,
refugees and those exiled from their homes and their countries; in the name of
all victims of wars, persecution and injustice; in the name of the weak, those
who live in fear, prisoners of war and those tortured in any part of the world,
without distinction;
In the name of peoples who have
lost their security, peace, and the possibility of living together, becoming
victims of destruction, calamity and war;
In the name of human fraternity that embraces all human beings, unites
them and renders them equal;
In the name of this fraternity torn apart by policies of
extremism and division, by systems of unrestrained profit or by hateful
ideological tendencies that manipulate the actions and the future of men and
women;
In the name of freedom, that God
has given to all human beings creating them free and distinguishing them by
this gift;
In the name of justice and mercy,
the foundations of prosperity and the cornerstone of faith;
In the name of all persons of good
will present in every part of the world;
In the name of God and of
everything stated thus far; Al-Azhar al-Sharif and the Muslims of the East and
West, together with the Catholic Church and the Catholics of the East and West,
declare the adoption of a culture of dialogue as the path; mutual cooperation
as the code of conduct; reciprocal understanding as the method and standard.
We, who believe in God and in the
final meeting with Him and His judgment, on the basis of our religious and
moral responsibility, and through this Document, call upon ourselves, upon the
leaders of the world as well as the architects of international policy and
world economy, to work strenuously to spread the culture of tolerance and of
living together in peace; to intervene at the earliest opportunity to stop the
shedding of innocent blood and bring an end to wars, conflicts, environmental
decay and the moral and cultural decline that the world is presently
experiencing.
We call upon intellectuals, philosophers,
religious figures, artists, media professionals and men and women of culture in
every part of the world, to rediscover the values of peace, justice, goodness,
beauty, human fraternity and coexistence in order to confirm the importance of
these values as anchors of salvation for all, and to promote them everywhere.
This Declaration, setting out from
a profound consideration of our contemporary reality, valuing its successes and
in solidarity with its suffering, disasters and calamities, believes firmly
that among the most important causes of the crises of the modern world are a
desensitized human conscience, a distancing from religious values and a
prevailing individualism accompanied by materialistic philosophies that deify
the human person and introduce worldly and material values in place of supreme
and transcendental principles.
While recognizing the positive
steps taken by our modern civilization in the fields of science, technology,
medicine, industry and welfare, especially in developed countries, we wish to
emphasize that, associated with such historic advancements, great and valued as
they are, there exists both a moral deterioration that influences international
action and a weakening of spiritual values and responsibility. All this contributes
to a general feeling of frustration, isolation and desperation leading many to
fall either into a vortex of atheistic, agnostic or religious extremism, or
into blind and fanatic extremism, which ultimately encourage forms of
dependency and individual or collective self-destruction.
History shows that religious
extremism, national extremism and also intolerance have produced in the world,
be it in the East or West, what might be referred to as signs of a “third world
war being fought piecemeal”. In several parts of the world and in many tragic
circumstances these signs have begun to be painfully apparent, as in those
situations where the precise number of victims, widows and orphans is unknown.
We see, in addition, other regions preparing to become theatres of new
conflicts, with outbreaks of tension and a build-up of arms and ammunition, and
all this in a global context overshadowed by uncertainty, disillusionment, fear
of the future, and controlled by narrow-minded economic interests.
We likewise affirm that major
political crises, situations of injustice and lack of equitable distribution of
natural resources – which only a rich minority benefit from, to the detriment
of the majority of the peoples of the earth – have generated, and continue to
generate, vast numbers of poor, infirm and deceased persons. This leads to
catastrophic crises that various countries have fallen victim to despite their
natural resources and the resourcefulness of young people which characterize
these nations. In the face of such crises that result in the deaths of millions
of children – wasted away from poverty and hunger – there is an unacceptable
silence on the international level.
It is clear in this context how the
family as the fundamental nucleus of society and humanity is essential in
bringing children into the world, raising them, educating them, and providing
them with solid moral formation and domestic security. To attack the
institution of the family, to regard it with contempt or to doubt its important
role, is one of the most threatening evils of our era.
We affirm also the importance of
awakening religious awareness and the need to revive this awareness in the
hearts of new generations through sound education and an adherence to moral
values and upright religious teachings. In this way we can confront tendencies
that are individualistic, selfish, conflicting, and also address radicalism and
blind extremism in all its forms and expressions.
The first and most important aim of
religions is to believe in God, to honour Him and to invite all men and women
to believe that this universe depends on a God who governs it. He is the
Creator who has formed us with His divine wisdom and has granted us the gift of
life to protect it. It is a gift that no one has the right to take away,
threaten or manipulate to suit oneself. Indeed, everyone must safeguard this
gift of life from its beginning up to its natural end. We therefore condemn all
those practices that are a threat to life such as genocide, acts of terrorism,
forced displacement, human organ trafficking, abortion and euthanasia. We
likewise condemn the policies that promote these practices.
Moreover, we resolutely declare
that religions must never incite war, hateful attitudes, hostility and
extremism, nor must they incite violence or the shedding of blood. These tragic
realities are the consequence of a deviation from religious teachings. They
result from a political manipulation of religions and from interpretations made
by religious groups who, in the course of history, have taken advantage of the
power of religious sentiment in the hearts of men and women in order to make
them act in a way that has nothing to do with the truth of religion. This is
done for the purpose of achieving objectives that are political, economic,
worldly and short-sighted. We thus call upon all concerned to stop using
religions to incite hatred, violence, extremism and blind fanaticism, and to
refrain from using the name of God to justify acts of murder, exile, terrorism
and oppression. We ask this on the basis of our common belief in God who did
not create men and women to be killed or to fight one another, nor to be
tortured or humiliated in their lives and circumstances. God, the Almighty, has
no need to be defended by anyone and does not want His name to be used to
terrorize people.
This Document, in accordance with
previous International Documents that have emphasized the importance of the
role of religions in the construction of world peace, upholds the following:
- The firm conviction that authentic
teachings of religions invite us to remain rooted in the values of peace; to
defend the values of mutual understanding, human
fraternity and harmonious
coexistence; to re-establish wisdom, justice and love; and to reawaken
religious awareness among young people so that future generations may be
protected from the realm of materialistic thinking and from dangerous policies
of unbridled greed and indifference that are based on the law of force and not
on the force of law;
- Freedom is a right of every
person: each individual enjoys the freedom of belief, thought, expression and
action. The pluralism and the diversity of religions, colour, sex, race and
language are willed by God in His wisdom, through which He created human
beings. This divine wisdom is the source from which the right to freedom of
belief and the freedom to be different derives. Therefore, the fact that people
are forced to adhere to a certain religion or culture must be rejected, as too
the imposition of a cultural way of life that others do not accept;
- Justice based on mercy is the
path to follow in order to achieve a dignified life to which every human being
has a right;
- Dialogue, understanding and the
widespread promotion of a culture of tolerance, acceptance of others and of living
together peacefully would contribute significantly to reducing many economic,
social, political and environmental problems that weigh so heavily on a large
part of humanity;
- Dialogue among believers means
coming together in the vast space of spiritual, human and shared social values
and, from here, transmitting the highest moral virtues that religions aim for.
It also means avoiding unproductive discussions;
- The protection of places of
worship – synagogues, churches and mosques – is a duty guaranteed by religions,
human values, laws and international agreements. Every attempt to attack places
of worship or threaten them by violent assaults, bombings or destruction, is a
deviation from the teachings of religions as well as a clear violation of international
law;
- Terrorism is deplorable and
threatens the security of people, be they in the East or the West, the North or
the South, and disseminates panic, terror and pessimism, but this is not due to
religion, even when terrorists instrumentalize it. It is due, rather, to an
accumulation of incorrect interpretations of religious texts and to policies
linked to hunger, poverty, injustice, oppression and pride. This is why it is
so necessary to stop supporting terrorist movements fuelled by financing, the provision
of weapons and strategy, and by attempts to justify these movements even using
the media. All these must be regarded as international crimes that threaten
security and world peace. Such terrorism must be condemned in all its forms and
expressions;
- The concept of citizenship is based on the equality of rights
and duties, under which all enjoy justice. It is therefore crucial to establish
in our societies the concept of full
citizenship and reject the
discriminatory use of the term minorities which engenders feelings of isolation
and inferiority. Its misuse paves the way for hostility and discord; it undoes
any successes and takes away the religious and civil rights of some citizens
who are thus discriminated against;
- Good relations between East and
West are indisputably necessary for both. They must not be neglected, so that
each can be enriched by the other’s culture through fruitful exchange and
dialogue. The West can discover in the East remedies for those spiritual and
religious maladies that are caused by a prevailing materialism. And the East
can find in the West many elements that can help free it from weakness,
division, conflict and scientific, technical and cultural decline. It is
important to pay attention to religious, cultural and historical differences
that are a vital component in shaping the character, culture and civilization
of the East. It is likewise important to reinforce the bond of fundamental
human rights in order to help ensure a dignified life for all the men and women
of East and West, avoiding the politics of double standards;
- It is an essential requirement to
recognize the right of women to education and employment, and to recognize
their freedom to exercise their own political rights. Moreover, efforts must be
made to free women from historical and social conditioning that runs contrary
to the principles of their faith and dignity. It is also necessary to protect
women from sexual exploitation and from being treated as merchandise or objects
of pleasure or financial gain. Accordingly, an end must be brought to all those
inhuman and vulgar practices that denigrate the dignity of women. Efforts must
be made to modify those laws that prevent women from fully enjoying their
rights;
- The protection of the fundamental
rights of children to grow up in a family environment, to receive nutrition,
education and support, are duties of the family and society. Such duties must
be guaranteed and protected so that they are not overlooked or denied to any
child in any part of the world. All those practices that violate the dignity
and rights of children must be denounced. It is equally important to be
vigilant against the dangers that they are exposed to, particularly in the
digital world, and to consider as a crime the trafficking of their innocence
and all violations of their youth;
- The protection of the rights of
the elderly, the weak, the disabled, and the oppressed is a religious and
social obligation that must be guaranteed and defended through strict
legislation and the implementation of the relevant international agreements.
To this end, by mutual cooperation,
the Catholic Church and Al-Azhar announce and pledge to convey this Document to
authorities, influential leaders, persons of religion all over the world,
appropriate regional and international organizations, organizations within
civil society, religious institutions and leading thinkers. They further pledge
to make known the principles contained in this Declaration at all regional and
international levels, while requesting that these principles be translated into
policies, decisions, legislative texts, courses of study and materials to be
circulated.
Al-Azhar and the Catholic Church
ask that this Document become the object of research and reflection in all
schools, universities and institutes of formation, thus helping to educate new
generations to bring goodness and peace to others, and to be defenders
everywhere of the rights of the oppressed and of the least of our brothers and
sisters.
In conclusion, our aspiration is
that:
this Declaration may constitute an
invitation to reconciliation and fraternity among all believers, indeed among
believers and non-believers, and among all people of good will;
this Declaration may be an appeal
to every upright conscience that rejects deplorable violence and blind
extremism; an appeal to those who cherish the values of tolerance and
fraternity that are promoted and encouraged by religions;
this Declaration may be a witness
to the greatness of faith in God that unites divided hearts and elevates the
human soul;
this Declaration may be a sign of
the closeness between East and West, between North and South, and between all
who believe that God has created us to understand one another, cooperate with
one another and live as brothers and sisters who love one another.
This is what we hope and seek to
achieve with the aim of finding a universal peace that all can enjoy in this
life.
Abu
Dhabi, 4 february 2019
His Holiness Pope
Francis, The Grand Imam of Al-Azhar Ahmad Al-Tayyeb
© Copyright - Libreria Editrice
Vaticana
(3-5 FEBBRAIO 2019)
DOCUMENTO
SULLA
FRATELLANZA
UMANA
PER
LA PACE MONDIALE E LA CONVIVENZA COMUNE
PREFAZIONE
La
fede porta il credente a vedere nell’altro un fratello da sostenere e da amare.
Dalla fede in Dio, che ha creato l’universo, le creature e tutti gli esseri
umani – uguali per la Sua Misericordia –, il credente è chiamato a esprimere
questa fratellanza umana, salvaguardando il creato e tutto l’universo e
sostenendo ogni persona, specialmente le più bisognose e povere.
Partendo
da questo valore trascendente, in diversi incontri dominati da un’atmosfera di
fratellanza e amicizia, abbiamo condiviso le gioie, le tristezze e i problemi
del mondo contemporaneo, al livello del progresso scientifico e tecnico, delle
conquiste terapeutiche, dell’era digitale, dei mass media, delle
comunicazioni; al livello della povertà, delle guerre e delle afflizioni di
tanti fratelli e sorelle in diverse parti del mondo, a causa della corsa agli
armamenti, delle ingiustizie sociali, della corruzione, delle disuguaglianze,
del degrado morale, del terrorismo, della discriminazione, dell’estremismo e di
tanti altri motivi.
Da
questi fraterni e sinceri confronti, che abbiamo avuto, e dall’incontro pieno
di speranza in un futuro luminoso per tutti gli esseri umani, è nata l’idea di
questo »Documento sulla Fratellanza
Umana « . Un documento ragionato con sincerità e
serietà per essere una dichiarazione comune di buone e leali volontà, tale da
invitare tutte le persone che portano nel cuore la fede in Dio e la fede nella fratellanza umana a unirsi e a lavorare insieme,
affinché esso diventi una guida per le nuove generazioni verso la cultura del
reciproco rispetto, nella comprensione della grande grazia divina che rende
tutti gli esseri umani fratelli.
DOCUMENTO
In
nome di Dio che ha creato tutti gli esseri umani uguali nei diritti, nei doveri
e nella dignità, e li ha chiamati a convivere come fratelli tra di loro, per
popolare la terra e diffondere in essa i valori del bene, della carità e della
pace.
In
nome dell’innocente anima umana che Dio ha proibito di uccidere, affermando che
chiunque uccide una persona è come se avesse ucciso tutta l’umanità e chiunque
ne salva una è come se avesse salvato l’umanità intera.
In
nome dei poveri, dei miseri, dei bisognosi e degli emarginati che Dio ha
comandato di soccorrere come un dovere richiesto a tutti gli uomini e in
particolar modo a ogni uomo facoltoso e benestante.
In
nome degli orfani, delle vedove, dei rifugiati e degli esiliati dalle loro
dimore e dai loro paesi; di tutte le vittime delle guerre, delle persecuzioni e
delle ingiustizie; dei deboli, di quanti vivono nella paura, dei prigionieri di
guerra e dei torturati in qualsiasi parte del mondo, senza distinzione alcuna.
In
nome dei popoli che hanno perso la sicurezza, la pace e la comune convivenza,
divenendo vittime delle distruzioni, delle rovine e delle guerre.
In
nome della» fratellanza umana «che abbraccia tutti gli uomini, li unisce
e li rende uguali.
In
nome di questa fratellanza lacerata dalle politiche di
integralismo e divisione e dai sistemi di guadagno smodato e dalle tendenze
ideologiche odiose, che manipolano le azioni e i destini degli uomini.
In
nome della libertà, che Dio ha donato a tutti gli esseri umani, creandoli liberi
e distinguendoli con essa.
In
nome della giustizia e della misericordia, fondamenti della prosperità e
cardini della fede.
In
nome di tutte le persone di buona volontà, presenti in ogni angolo della terra.
In
nome di Dio e di tutto questo, Al-Azhar al-Sharif – con i musulmani d’Oriente e
d’Occidente –, insieme alla Chiesa Cattolica – con i cattolici d’Oriente e
d’Occidente –, dichiarano di adottare la cultura del dialogo come via; la
collaborazione comune come condotta; la conoscenza reciproca come metodo e
criterio.
Noi –
credenti in Dio, nell’incontro finale con Lui e nel Suo Giudizio –, partendo
dalla nostra responsabilità religiosa e morale, e attraverso questo Documento,
chiediamo a noi stessi e ai Leader del mondo, agli artefici della politica
internazionale e dell’economia mondiale, di impegnarsi seriamente per
diffondere la cultura della tolleranza, della convivenza e della pace; di
intervenire, quanto prima possibile, per fermare lo spargimento di sangue
innocente, e di porre fine alle guerre, ai conflitti, al degrado ambientale e
al declino culturale e morale che il mondo attualmente vive.
Ci
rivolgiamo agli intellettuali, ai filosofi, agli uomini di religione, agli
artisti, agli operatori dei media e agli uomini di cultura in ogni parte del
mondo, affinché riscoprano i valori della pace, della giustizia, del bene,
della bellezza, della fratellanza umana e della convivenza comune, per
confermare l’importanza di tali valori come àncora di salvezza per tutti e
cercare di diffonderli ovunque.
Questa
Dichiarazione, partendo da una riflessione profonda sulla nostra realtà
contemporanea, apprezzando i suoi successi e vivendo i suoi dolori, le sue
sciagure e calamità, crede fermamente che tra le più importanti cause della
crisi del mondo moderno vi siano una coscienza umana anestetizzata e
l’allontanamento dai valori religiosi, nonché il predominio dell’individualismo
e delle filosofie materialistiche che divinizzano l’uomo e mettono i valori
mondani e materiali al posto dei principi supremi e trascendenti.
Noi,
pur riconoscendo i passi positivi che la nostra civiltà moderna ha compiuto nei
campi della scienza, della tecnologia, della medicina, dell’industria e del
benessere, in particolare nei Paesi sviluppati, sottolineiamo che, insieme a
tali progressi storici, grandi e apprezzati, si verifica un deterioramento
dell’etica, che condiziona l’agire internazionale, e un indebolimento dei
valori spirituali e del senso di responsabilità. Tutto ciò contribuisce a
diffondere una sensazione generale di frustrazione, di solitudine e di
disperazione, conducendo molti a cadere o nel vortice dell’estremismo ateo e
agnostico, oppure nell’integralismo religioso, nell’estremismo e nel
fondamentalismo cieco, portando così altre persone ad arrendersi a forme di
dipendenza e di autodistruzione individuale e collettiva.
La
storia afferma che l’estremismo religioso e nazionale e l’intolleranza hanno
prodotto nel mondo, sia in Occidente sia in Oriente, ciò che potrebbe essere
chiamato i segnali di una «terza
guerra mondiale a pezzi», segnali che, in varie parti del mondo e in
diverse condizioni tragiche, hanno iniziato a mostrare il loro volto crudele;
situazioni di cui non si conosce con precisione quante vittime, vedove e orfani
abbiano prodotto. Inoltre, ci sono altre zone che si preparano a diventare
teatro di nuovi conflitti, dove nascono focolai di tensione e si accumulano
armi e munizioni, in una situazione mondiale dominata dall’incertezza, dalla
delusione e dalla paura del futuro e controllata dagli interessi economici miopi.
Affermiamo
altresì che le forti crisi politiche, l’ingiustizia e la mancanza di una
distribuzione equa delle risorse naturali – delle quali beneficia solo una
minoranza di ricchi, a discapito della maggioranza dei popoli della terra –
hanno generato, e continuano a farlo, enormi quantità di malati, di bisognosi e
di morti, provocando crisi letali di cui sono vittime diversi paesi, nonostante
le ricchezze naturali e le risorse delle giovani generazioni che li
caratterizzano. Nei confronti di tali crisi che portano a morire di fame
milioni di bambini, già ridotti a scheletri umani – a motivo della povertà e
della fame –, regna un silenzio internazionale inaccettabile.
È
evidente a questo proposito quanto sia essenziale la famiglia, quale nucleo
fondamentale della società e dell’umanità, per dare alla luce dei figli,
allevarli, educarli, fornire loro una solida morale e la protezione familiare.
Attaccare l’istituzione familiare, disprezzandola o dubitando dell’importanza
del suo ruolo, rappresenta uno dei mali più pericolosi della nostra epoca.
Attestiamo
anche l’importanza del risveglio del senso religioso e della necessità di
rianimarlo nei cuori delle nuove generazioni, tramite l’educazione sana e
l’adesione ai valori morali e ai giusti insegnamenti religiosi, per
fronteggiare le tendenze individualistiche, egoistiche, conflittuali, il
radicalismo e l’estremismo cieco in tutte le sue forme e manifestazioni.
Il
primo e più importante obiettivo delle religioni è quello di credere in Dio, di
onorarLo e di chiamare tutti gli uomini a credere che questo universo dipende
da un Dio che lo governa, è il Creatore che ci ha plasmati con la Sua Sapienza
divina e ci ha concesso il dono della vita per custodirlo. Un dono che nessuno
ha il diritto di togliere, minacciare o manipolare a suo piacimento, anzi,
tutti devono preservare tale dono della vita dal suo inizio fino alla sua morte
naturale. Perciò condanniamo tutte le pratiche che minacciano la vita come i
genocidi, gli atti terroristici, gli spostamenti forzati, il traffico di organi
umani, l’aborto e l’eutanasia e le politiche che sostengono tutto questo.
Altresì
dichiariamo – fermamente – che le religioni non incitano mai alla guerra e non
sollecitano sentimenti di odio, ostilità, estremismo, né invitano alla violenza
o allo spargimento di sangue. Queste sciagure sono frutto della deviazione
dagli insegnamenti religiosi, dell’uso politico delle religioni e anche delle
interpretazioni di gruppi di uomini di religione che hanno abusato – in alcune
fasi della storia – dell’influenza del sentimento religioso sui cuori degli
uomini per portali a compiere ciò che non ha nulla a che vedere con la verità
della religione, per realizzare fini politici e economici mondani e miopi. Per
questo noi chiediamo a tutti di cessare di strumentalizzare le religioni per
incitare all’odio, alla violenza, all’estremismo e al fanatismo cieco e di
smettere di usare il nome di Dio per giustificare atti di omicidio, di esilio,
di terrorismo e di oppressione. Lo chiediamo per la nostra fede comune in Dio,
che non ha creato gli uomini per essere uccisi o per scontrarsi tra di loro e
neppure per essere torturati o umiliati nella loro vita e nella loro esistenza.
Infatti Dio, l’Onnipotente, non ha bisogno di essere difeso da nessuno e non
vuole che il Suo nome venga usato per terrorizzare la gente.
Questo
Documento, in accordo con i precedenti Documenti
Internazionali che hanno
sottolineato l’importanza del ruolo delle religioni nella costruzione della
pace mondiale, attesta quanto segue:
- La
forte convinzione che i veri insegnamenti delle religioni invitano a restare
ancorati ai valori della pace; a sostenere i valori della reciproca conoscenza,
della fratellanza umana e della convivenza comune; a
ristabilire la saggezza, la giustizia e la carità e a risvegliare il senso
della religiosità tra i giovani, per difendere le nuove generazioni dal dominio
del pensiero materialistico, dal pericolo delle politiche dell’avidità del
guadagno smodato e dell’indifferenza, basate sulla legge della forza e non
sulla forza della legge.
- La
libertà è un diritto di ogni persona: ciascuno gode della libertà di credo, di
pensiero, di espressione e di azione. Il pluralismo e le diversità di
religione, di colore, di sesso, di razza e di lingua sono una sapiente volontà
divina, con la quale Dio ha creato gli esseri umani. Questa Sapienza divina è
l’origine da cui deriva il diritto alla libertà di credo e alla libertà di
essere diversi. Per questo si condanna il fatto di costringere la gente ad
aderire a una certa religione o a una certa cultura, come pure di imporre uno
stile di civiltà che gli altri non accettano.
- La
giustizia basata sulla misericordia è la via da percorrere per raggiungere una
vita dignitosa alla quale ha diritto ogni essere umano.
- Il
dialogo, la comprensione, la diffusione della cultura della tolleranza,
dell’accettazione dell’altro e della convivenza tra gli esseri umani
contribuirebbero notevolmente a ridurre molti problemi economici, sociali,
politici e ambientali che assediano grande parte del genere umano.
- Il
dialogo tra i credenti significa incontrarsi nell’enorme spazio dei valori
spirituali, umani e sociali comuni, e investire ciò nella diffusione delle più
alte virtù morali, sollecitate dalle religioni; significa anche evitare le inutili
discussioni.
- La
protezione dei luoghi di culto – templi, chiese e moschee – è un dovere
garantito dalle religioni, dai valori umani, dalle leggi e dalle convenzioni
internazionali. Ogni tentativo di attaccare i luoghi di culto o di minacciarli
attraverso attentati o esplosioni o demolizioni è una deviazione dagli
insegnamenti delle religioni, nonché una chiara violazione del diritto
internazionale.
- Il
terrorismo esecrabile che minaccia la sicurezza delle persone, sia in Oriente
che in Occidente, sia a Nord che a Sud, spargendo panico, terrore e pessimismo
non è dovuto alla religione – anche se i terroristi la strumentalizzano – ma è
dovuto alle accumulate interpretazioni errate dei testi religiosi, alle
politiche di fame, di povertà, di ingiustizia, di oppressione, di arroganza;
per questo è necessario interrompere il sostegno ai movimenti terroristici
attraverso il rifornimento di denaro, di armi, di piani o giustificazioni e
anche la copertura mediatica, e considerare tutto ciò come crimini internazionali
che minacciano la sicurezza e la pace mondiale. Occorre condannare un tale
terrorismo in tutte le sue forme e manifestazioni.
- Il
concetto di cittadinanza si basa sull’eguaglianza dei diritti e
dei doveri sotto la cui ombra tutti godono della giustizia. Per questo è
necessario impegnarsi per stabilire nelle nostre società il concetto della piena cittadinanza e rinunciare all’uso discriminatorio
del termine minoranze, che
porta con sé i semi del sentirsi isolati e dell’inferiorità; esso prepara il
terreno alle ostilità e alla discordia e sottrae le conquiste e i diritti
religiosi e civili di alcuni cittadini discriminandoli.
- Il
rapporto tra Occidente e Oriente è un’indiscutibile reciproca necessità, che
non può essere sostituita e nemmeno trascurata, affinché entrambi possano
arricchirsi a vicenda della civiltà dell’altro, attraverso lo scambio e il
dialogo delle culture. L’Occidente potrebbe trovare nella civiltà dell’Oriente
rimedi per alcune sue malattie spirituali e religiose causate dal dominio del
materialismo. E l’Oriente potrebbe trovare nella civiltà dell’Occidente tanti
elementi che possono aiutarlo a salvarsi dalla debolezza, dalla divisione, dal
conflitto e dal declino scientifico, tecnico e culturale. È importante prestare
attenzione alle differenze religiose, culturali e storiche che sono una
componente essenziale nella formazione della personalità, della cultura e della
civiltà orientale; ed è importante consolidare i diritti umani generali e
comuni, per contribuire a garantire una vita dignitosa per tutti gli uomini in
Oriente e in Occidente, evitando l’uso della politica della doppia misura.
- È
un’indispensabile necessità riconoscere il diritto della donna all’istruzione,
al lavoro, all’esercizio dei propri diritti politici. Inoltre, si deve lavorare
per liberarla dalle pressioni storiche e sociali contrarie ai principi della
propria fede e della propria dignità. È necessario anche proteggerla dallo
sfruttamento sessuale e dal trattarla come merce o mezzo di piacere o di
guadagno economico. Per questo si devono
interrompere tutte le pratiche disumane e i costumi volgari che umiliano la
dignità della donna e lavorare per modificare le leggi che impediscono alle
donne di godere pienamente dei propri diritti.
- La
tutela dei diritti fondamentali dei bambini a crescere in un ambiente
familiare, all’alimentazione, all’educazione e all’assistenza è un dovere della
famiglia e della società. Tali diritti devono essere garantiti e tutelati,
affinché non manchino e non vengano negati a nessun bambino in nessuna parte
del mondo. Occorre condannare qualsiasi pratica che violi la dignità dei
bambini o i loro diritti. È altresì importante vigilare contro i pericoli a cui
essi sono esposti – specialmente nell’ambiente digitale – e considerare come crimine
il traffico della loro innocenza e qualsiasi violazione della loro infanzia.
- La
protezione dei diritti degli anziani, dei deboli, dei disabili e degli oppressi
è un’esigenza religiosa e sociale che dev’essere garantita e protetta
attraverso rigorose legislazioni e l’applicazione delle convenzioni
internazionali a riguardo.
A tal
fine, la Chiesa Cattolica e al-Azhar, attraverso la comune cooperazione,
annunciano e promettono di portare questo Documento alle Autorità, ai Leader
influenti, agli uomini di religione di tutto il mondo, alle organizzazioni
regionali e internazionali competenti, alle organizzazioni della società
civile, alle istituzioni religiose e ai leader del pensiero; e di impegnarsi
nel diffondere i principi di questa Dichiarazione a tutti i livelli regionali e
internazionali, sollecitando a tradurli in politiche, decisioni, testi
legislativi, programmi di studio e materiali di comunicazione.
Al-Azhar
e la Chiesa Cattolica domandano che questo Documento divenga oggetto di ricerca
e di riflessione in tutte le scuole, nelle università e negli istituti di
educazione e di formazione, al fine di contribuire a creare nuove generazioni
che portino il bene e la pace e difendano ovunque il diritto degli oppressi e
degli ultimi.
In
conclusione auspichiamo che:
questa
Dichiarazione sia un invito alla riconciliazione e alla fratellanza tra tutti i
credenti, anzi tra i credenti e i non credenti, e tra tutte le persone di buona
volontà;
sia un
appello a ogni coscienza viva che ripudia la violenza aberrante e l’estremismo
cieco; appello a chi ama i valori di tolleranza e di fratellanza, promossi e
incoraggiati dalle religioni;
sia
una testimonianza della grandezza della fede in Dio che unisce i cuori divisi
ed eleva l’animo umano;
sia un
simbolo dell’abbraccio tra Oriente e Occidente, tra Nord e Sud e tra tutti
coloro che credono che Dio ci abbia creati per conoscerci, per cooperare tra di
noi e per vivere come fratelli che si amano.
Questo
è ciò che speriamo e cerchiamo di realizzare, al fine di raggiungere una pace
universale di cui godano tutti gli uomini in questa vita.
Abu
Dhabi, 4 febbraio 2019
Sua Santità Papa Francesco, Grande Imam di Al-Azhar Ahmad Al-Tayyeb
© Copyright - Libreria Editrice
Vaticana
(3-5 FEBRUARY 2019)
وثيقـة
الأخــوة الإنســانية
من أجل السلام العالمي والعيش
المشترك
مقدمة
يحملُ الإيمانُ المؤمنَ على أن
يَرَى في الآخَر أخًا له، عليه أن يُؤازرَه ويُحبَّه. وانطلاقًا من الإيمان بالله
الذي خَلَقَ الناسَ جميعًا وخَلَقَ الكونَ والخلائقَ وساوَى بينَهم برحمتِه، فإنَّ
المؤمنَ مَدعُوٌّ للتعبيرِ عن هذه الأُخوَّةِ الإنسانيَّةِ بالاعتناءِ بالخَلِيقةِ
وبالكَوْنِ كُلِّه، وبتقديمِ العَوْنِ لكُلِّ إنسانٍ، لا سيَّما الضُّعفاءِ منهم
والأشخاصِ الأكثرِ حاجَةً وعَوَزًا.
وانطلاقًا من هذا المعنى
المُتسامِي، وفي عِدَّةِ لقاءاتٍ سادَها جَوٌّ مُفعَمٌ بالأُخوَّةِ والصَّداقةِ
تَشارَكنا الحديثَ عن أفراحِ العالم المُعاصِر وأحزانِه وأزماتِه سواءٌ على
مُستَوى التقدُّم العِلميِّ والتقنيِّ، والإنجازاتِ العلاجيَّة، والعصرِ
الرَّقميِّ، ووسائلِ الإعلامِ الحديثةِ، أو على مستوى الفقرِ والحُروبِ، والآلامِ
التي يُعاني منها العديدُ من إخوتِنا وأخَواتِنا في مَناطقَ مُختلِفةٍ من العالمِ،
نتيجةَ سِباقِ التَّسلُّح، والظُّلمِ الاجتماعيِّ، والفسادِ، وعدَمِ المُساواةِ،
والتدهورِ الأخلاقيِّ، والإرهابِ، والعُنصُريَّةِ والتَّطرُّفِ، وغيرِها من
الأسبابِ الأُخرى.
ومن خِلالِ هذه المُحادَثاتِ
الأخَويَّةِ الصادِقةِ التي دارت بينَنا، وفي لقاءٍ يَملَؤُهُ الأمَلُ في غَدٍ
مُشرِق لكُلِّ بني الإنسانِ، وُلِدت فكرةُ «وثيقة الأُخُوَّةِ الإنسانيَّةِ»، وجرى
العَمَلُ عليها بإخلاصٍ وجديَّةٍ؛ لتكونَ إعلانًا مُشتَركًا عن نَوايا صالحةٍ
وصادقةٍ من أجل دعوةِ كُلِّ مَن يَحمِلُونَ في قُلوبِهم إيمانًا باللهِ وإيمانًا
بالأُخُوَّةِ الإنسانيَّةِ أن يَتَوحَّدُوا ويَعمَلُوا معًا من أجلِ أن تُصبِحَ
هذه الوثيقةُ دليلًا للأجيالِ القادِمةِ، يَأخُذُهم إلى ثقافةِ الاحترامِ
المُتبادَلِ، في جَوٍّ من إدراكِ النِّعمةِ الإلهيَّةِ الكُبرَى التي جَعلَتْ من
الخلقِ جميعًا إخوةً.
الوثيقة
باسمِ الله الَّذي خَلَقَ
البَشَرَ جميعًا مُتَساوِين في الحُقُوقِ والواجباتِ والكَرامةِ، ودَعاهُم
للعَيْشِ كإخوةٍ فيما بَيْنَهم ليُعَمِّروا الأرضَ، ويَنشُروا فيها قِيَمَ
الخَيْرِ والمَحَبَّةِ والسَّلامِ.
باسمِ النفسِ البَشَريَّةِ
الطَّاهِرةِ التي حَرَّمَ اللهُ إزهاقَها، وأخبَرَ أنَّه مَن جَنَى على نَفْسٍ
واحدةٍ فكأنَّه جَنَى على البَشَريَّةِ جَمْعاءَ، ومَنْ أَحْيَا نَفْسًا واحدةً
فكَأنَّما أَحْيَا الناسَ جميعًا.
باسمِ الفُقَراءِ والبُؤَساءِ
والمَحرُومِينَ والمُهمَّشِينَ الَّذين أَمَرَ اللهُ بالإحسانِ إليهم ومَدِّ يَدِ
العَوْنِ للتَّخفِيفِ عنهم، فرضًا على كُلِّ إنسانٍ لا سيَّما كُلِّ مُقتَدرٍ
ومَيسُورٍ.
باسمِ الأيتامِ والأَرامِلِ،
والمُهَجَّرينَ والنَّازِحِينَ من دِيارِهِم وأَوْطانِهم، وكُلِّ ضَحايا الحُرُوبِ
والاضطِهادِ والظُّلْمِ، والمُستَضعَفِينَ والخائِفِينَ والأَسْرَى
والمُعَذَّبِينَ في الأرضِ، دُونَ إقصاءٍ أو تمييزٍ.
باسمِ الشُّعُوبِ التي فقَدَتِ
الأَمْنَ والسَّلامَ والتَّعايُشَ، وحَلَّ بها الدَّمارُ والخَرَابُ والتَّناحُر.
باسمِ «الأُخُوَّةِ الإنسانيَّةِ»
التي تَجمَعُ البَشَرَ جميعًا، وتُوحِّدُهم وتُسوِّي بينَهم.
باسم تلك الأُخُوَّةِ التي
أرهَقَتْها سِياساتُ التَّعَصُّبِ والتَّفرِقةِ، التي تَعبَثُ بمَصائِرِ
الشُّعُوبِ ومُقَدَّراتِهم، وأَنظِمةُ التَّرَبُّحِ الأَعْمَى، والتَّوَجُّهاتُ
الأيدلوجيَّةِ البَغِيضةِ.
باسمِ الحُرِّيَّةِ التي وَهَبَها
اللهُ لكُلِّ البَشَرِ وفطَرَهُم عليها ومَيَّزَهُم بها.
باسمِ العَدْلِ والرَّحمةِ، أساسِ
المُلْكِ وجَوْهَرِ الصَّلاحِ.
باسمِ كُلِّ الأشخاصِ ذَوِي
الإرادةِ الصالحةِ، في كلِّ بِقاعِ المَسكُونَةِ.
باسمِ اللهِ وباسمِ كُلِّ ما
سَبَقَ، يُعلِنُ الأزهَرُ الشريفُ - ومِن حَوْلِه المُسلِمُونَ في مَشارِقِ الأرضِ
ومَغارِبِها - والكنيسةُ الكاثوليكيَّةُ - ومِن حولِها الكاثوليك من الشَّرقِ
والغَرْبِ - تَبنِّي ثقافةِ الحوارِ دَرْبًا، والتعاوُنِ المُشتركِ سبيلًا،
والتعارُفِ المُتَبادَلِ نَهْجًا وطَرِيقًا.
إنَّنا نحن - المُؤمِنين باللهِ
وبلِقائِه وبحِسابِه - ومن مُنطَلَقِ مَسؤُوليَّتِنا الدِّينيَّةِ والأدَبيَّةِ،
وعَبْرَ هذه الوثيقةِ، نُطالِبُ أنفُسَنا وقادَةَ العالَمِ، وصُنَّاعَ السِّياساتِ
الدَّولِيَّةِ والاقتصادِ العالَمِيِّ، بالعمَلِ جدِّيًّا على نَشْرِ ثقافةِ
التَّسامُحِ والتعايُشِ والسَّلامِ، والتدخُّلِ فَوْرًا لإيقافِ سَيْلِ الدِّماءِ
البَرِيئةِ، ووَقْفِ ما يَشهَدُه العالَمُ حاليًّا من حُرُوبٍ وصِراعاتٍ وتَراجُعٍ
مناخِيٍّ وانحِدارٍ ثقافيٍّ وأخلاقيٍّ.
ونَتَوجَّهُ للمُفكِّرينَ
والفَلاسِفةِ ورِجالِ الدِّينِ والفَنَّانِينَ والإعلاميِّين والمُبدِعِينَ في
كُلِّ مكانٍ ليُعِيدُوا اكتشافَ قِيَمِ السَّلامِ والعَدْلِ والخَيْرِ والجَمالِ
والأُخُوَّةِ الإنسانيَّةِ والعَيْشِ المُشتَرَكِ، وليُؤكِّدوا أهميَّتَها كطَوْقِ
نَجاةٍ للجَمِيعِ، وليَسعَوْا في نَشْرِ هذه القِيَمِ بينَ الناسِ في كلِّ مكان.
إنَّ هذا الإعلانَ الذي يأتي
انطِلاقًا من تَأمُّلٍ عَمِيقٍ لواقعِ عالَمِنا المُعاصِرِ وتقديرِ نجاحاتِه
ومُعايَشةِ آلامِه ومَآسِيهِ وكَوارِثِه - لَيُؤمِنُ إيمانًا جازمًا بأنَّ أهمَّ
أسبابِ أزمةِ العالمِ اليَوْمَ يَعُودُ إلى تَغيِيبِ الضميرِ الإنسانيِّ وإقصاءِ
الأخلاقِ الدِّينيَّةِ، وكذلك استِدعاءُ النَّزْعَةِ الفرديَّةِ والفَلْسَفاتِ
المادِّيَّةِ، التي تُؤَلِّهُ الإنسانَ، وتَضَعُ القِيَمَ المادِّيَّةَ
الدُّنيويَّةَ مَوْضِعَ المَبادِئِ العُلْيَا والمُتسامِية.
إنَّنا، وإنْ كُنَّا نُقدِّرُ
الجوانبَ الإيجابيَّةَ التي حقَّقَتْها حَضارَتُنا الحَدِيثةُ في مَجالِ العِلْمِ
والتِّقنيةِ والطبِّ والصِّناعةِ والرَّفاهِيةِ، وبخاصَّةٍ في الدُّوَلِ
المُتقدِّمةِ، فإنَّا - مع ذلك - نُسجِّلُ أنَّ هذه القَفزات التاريخيَّةَ الكُبرى
والمَحمُودةَ تَراجَعَتْ معها الأخلاقُ الضَّابِطةُ للتصرُّفاتِ الدوليَّةِ،
وتَراجَعَتِ القِيَمُ الرُّوحِيَّةُ والشُّعُورُ بالمَسؤُوليَّةِ؛ ممَّا أسهَمَ في
نَشْرِ شُعُورٍ عامٍّ بالإحباطِ والعُزْلَةِ واليَأْسِ، ودَفَعَ الكَثِيرينَ إلى
الانخِراطِ إمَّا في دَوَّامةِ التَّطرُّفِ الإلحاديِّ واللادينيِّ، وإمَّا في
دوامة التَّطرُّفِ الدِّينيِّ والتشدُّدِ والتَّعصُّبِ الأعمى، كما دَفَعَ البعضَ
إلى تَبَنِّي أشكالٍ من الإدمانِ والتَّدمِيرِ الذاتيِّ والجَماعيِّ.
إنَّ التاريخَ يُؤكِّدُ أنَّ
التطرُّفَ الدِّينيَّ والقوميَّ والتعصُّبَ قد أثمَرَ في العالَمِ، سواءٌ في
الغَرْبِ أو الشَّرْقِ، ما يُمكِنُ أن نُطلِقَ عليه بَوادِر «حربٍ عالميَّةٍ
ثالثةٍ على أجزاءٍ»، بدَأَتْ تَكشِفُ عن وَجهِها القبيحِ في كثيرٍ من الأماكنِ،
وعن أوضاعٍ مَأساويَّةٍ لا يُعرَفُ - على وَجْهِ الدِّقَّةِ - عَدَدُ مَن
خلَّفَتْهم من قَتْلَى وأرامِلَ وثَكالى وأيتامٍ، وهناك أماكنُ أُخرَى يَجرِي
إعدادُها لمَزيدٍ من الانفجارِ وتكديسِ السِّلاح وجَلْبِ الذَّخائرِ، في وَضْعٍ
عالَمِيٍّ تُسيطِرُ عليه الضَّبابيَّةُ وخَيْبَةُ الأملِ والخوفُ من المُستَقبَلِ،
وتَتحكَّمُ فيه المَصالحُ الماديَّةُ الضيِّقة.
ونُشدِّدُ أيضًا على أنَّ
الأزماتِ السياسيَّةَ الطاحنةَ، والظُّلمَ وافتِقادَ عَدالةِ التوزيعِ للثرواتِ
الطبيعيَّة - التي يَستَأثِرُ بها قِلَّةٌ من الأثرياءِ ويُحرَمُ منها السَّوادُ الأعظَمُ
من شُعُوبِ الأرضِ – قد أَنْتَجَ ويُنْتِجُ أعدادًا هائلةً من المَرْضَى
والمُعْوِزِين والمَوْتَى، وأزماتٍ قاتلةً تَشهَدُها كثيرٌ من الدُّوَلِ، برغمِ ما
تَزخَرُ به تلك البلادُ من كُنوزٍ وثَرواتٍ، وما تَملِكُه من سَواعِدَ قَويَّةٍ
وشبابٍ واعدٍ. وأمامَ هذه الأزمات التي تجعَلُ مَلايينَ الأطفالِ يَمُوتُونَ
جُوعًا، وتَتحَوَّلُ أجسادُهم - من شِدَّةِ الفقرِ والجوعِ - إلى ما يُشبِهُ
الهَيَاكِلَ العَظميَّةَ الباليةَ، يَسُودُ صمتٌ عالميٌّ غيرُ مقبولٍ.
وهنا تَظهَرُ ضرورةُ الأُسرَةِ
كنواةٍ لا غِنى عنها للمُجتمعِ وللبشريَّةِ، لإنجابِ الأبناءِ وتَربيتِهم
وتَعليمِهم وتَحصِينِهم بالأخلاقِ وبالرعايةِ الأُسريَّةِ، فمُهاجَمةُ المُؤسَّسةِ
الأسريَّةِ والتَّقلِيلُ منها والتَّشكيكُ في أهميَّةِ دَوْرِها هو من أخطَرِ
أمراض عَصرِنا.
إنَّنا نُؤكِّدُ أيضًا على
أهميَّةِ إيقاظِ الحِسِّ الدِّينيِّ والحاجةِ لبَعْثِه مُجدَّدًا في نُفُوسِ
الأجيالِ الجديدةِ عن طريقِ التَّربيةِ الصَّحِيحةِ والتنشئةِ السَّليمةِ
والتحلِّي بالأخلاقِ والتَّمسُّكِ بالتعاليمِ الدِّينيَّةِ القَوِيمةِ لمُواجَهةِ
النَّزعاتِ الفرديَّةِ والأنانيَّةِ والصِّدامِيَّةِ، والتَّطرُّفِ والتعصُّبِ
الأعمى بكُلِّ أشكالِه وصُوَرِه.
إنَّ هَدَفَ الأديانِ الأوَّلَ
والأهمَّ هو الإيمانُ بالله وعبادتُه، وحَثُّ جميعِ البَشَرِ على الإيمانِ بأنَّ
هذا الكونَ يَعتَمِدُ على إلهٍ يَحكُمُه، هو الخالقُ الذي أَوْجَدَنا بحِكمةٍ
إلهيَّةٍ، وأَعْطَانَا هِبَةَ الحياةِ لنُحافِظَ عليها، هبةً لا يَحِقُّ لأيِّ
إنسانٍ أن يَنزِعَها أو يُهَدِّدَها أو يَتَصرَّفَ بها كما يَشاءُ، بل على الجميعِ
المُحافَظةُ عليها منذُ بدايتِها وحتى نهايتِها الطبيعيَّةِ؛ لذا نُدِينُ كُلَّ
المُمارَسات التي تُهدِّدُ الحياةَ؛ كالإبادةِ الجماعيَّةِ، والعَمَليَّاتِ
الإرهابيَّة، والتهجيرِ القَسْرِيِّ، والمُتاجَرةِ بالأعضاءِ البشَرِيَّةِ،
والإجهاضِ، وما يُطلَقُ عليه الموت (اللا) رَحِيم، والسياساتِ التي تُشجِّعُها.
كما نُعلنُ - وبحَزمٍ - أنَّ
الأديانَ لم تَكُنْ أبَدًا بَرِيدًا للحُرُوبِ أو باعثةً لمَشاعِرِ الكَراهِيةِ
والعداءِ والتعصُّبِ، أو مُثِيرةً للعُنْفِ وإراقةِ الدِّماءِ، فهذه المَآسِي
حَصِيلَةُ الانحِرافِ عن التعاليمِ الدِّينِيَّة، ونتيجةُ استِغلالِ الأديانِ في
السِّياسَةِ، وكذا تأويلاتُ طائفةٍ من رِجالاتِ الدِّينِ - في بعض مَراحِلِ
التاريخِ - ممَّن وظَّف بعضُهم الشُّعُورَ الدِّينيَّ لدَفْعِ الناسِ للإتيانِ بما
لا علاقةَ له بصَحِيحِ الدِّينِ، من أجلِ تَحقِيقِ أهدافٍ سياسيَّةٍ واقتصاديَّةٍ
دُنيويَّةٍ ضَيِّقةٍ؛ لذا فنحنُ نُطالِبُ الجميعَ بوَقْفِ استخدامِ الأديانِ في
تأجيجِ الكراهيةِ والعُنْفِ والتطرُّفِ والتعصُّبِ الأعمى، والكَفِّ عن استخدامِ
اسمِ الله لتبريرِ أعمالِ القتلِ والتشريدِ والإرهابِ والبَطْشِ؛ لإيمانِنا
المُشتَرَكِ بأنَّ الله لم يَخْلُقِ الناسَ ليُقَتَّلوا أو ليَتَقاتَلُوا أو
يُعذَّبُوا أو يُضيَّقَ عليهم في حَياتِهم ومَعاشِهم، وأنَّه - عَزَّ وجَلَّ - في
غِنًى عمَّن يُدَافِعُ عنه أو يُرْهِبُ الآخَرِين باسمِه.
إنَّ هذه الوثيقةَ، إذ تَعتَمِدُ
كُلَّ ما سبَقَها من وَثائِقَ عالَمِيَّةٍ نَبَّهَتْ إلى أهميَّةِ دَوْرِ الأديانِ
في بِناءِ السَّلامِ العالميِّ، فإنَّها تُؤكِّدُ الآتي:
-
القناعةُ الراسخةُ بأنَّ التعاليمَ الصحيحةَ للأديانِ تَدعُو إلى التمسُّك بقِيَمِ
السلام وإعلاءِ قِيَمِ التعارُّفِ المُتبادَلِ والأُخُوَّةِ الإنسانيَّةِ
والعَيْشِ المشترَكِ، وتكريس الحِكْمَةِ والعَدْلِ والإحسانِ، وإيقاظِ نَزْعَةِ
التديُّن لدى النَّشْءِ والشبابِ؛ لحمايةِ الأجيالِ الجديدةِ من سَيْطَرَةِ الفكرِ
المادِّيِّ، ومن خَطَرِ سِياساتِ التربُّح الأعمى واللامُبالاةِ القائمةِ على
قانونِ القُوَّةِ لا على قُوَّةِ القانونِ.
-
أنَّ الحريَّةَ حَقٌّ لكُلِّ إنسانٍ: اعتقادًا وفكرًا وتعبيرًا ومُمارَسةً، وأنَّ
التَّعدُّدِيَّةَ والاختلافَ في الدِّينِ واللَّوْنِ والجِنسِ والعِرْقِ واللُّغةِ
حِكمةٌ لمَشِيئةٍ إلهيَّةٍ، قد خَلَقَ اللهُ البشَرَ عليها، وجعَلَها أصلًا ثابتًا
تَتَفرَّعُ عنه حُقُوقُ حُريَّةِ الاعتقادِ، وحريَّةِ الاختلافِ، وتجريمِ إكراهِ
الناسِ على دِينٍ بعَيْنِه أو ثقافةٍ مُحدَّدةٍ، أو فَرْضِ أسلوبٍ حضاريٍّ لا
يَقبَلُه الآخَر.
-
أنَّ العدلَ القائمَ على الرحمةِ هو السبيلُ الواجبُ اتِّباعُه للوُصولِ إلى حياةٍ
كريمةٍ، يحقُّ لكُلِّ إنسانٍ أن يَحْيَا في كَنَفِها.
-
أنَّ الحوارَ والتفاهُمَ ونشرَ ثقافةِ التسامُحِ وقَبُولِ الآخَرِ والتعايُشِ بين
الناسِ، من شأنِه أن يُسهِمَ في احتواءِ كثيرٍ من المشكلاتِ الاجتماعيَّة
والسياسيَّة والاقتصاديَّة والبيئيَّة التي تُحاصِرُ جُزءًا كبيرًا من البَشَرِ.
-
أنَّ الحوارَ بين المُؤمِنين يَعنِي التلاقيَ في المساحةِ الهائلةِ للقِيَمِ
الرُّوحيَّةِ والإنسانيَّةِ والاجتماعيَّةِ المُشترَكةِ، واستثمارَ ذلك في نَشْرِ
الأخلاقِ والفَضائلِ العُلْيَا التي تدعو إليها الأديانُ، وتَجنُّبَ الجَدَلِ
العَقِيمِ.
-
أنَّ حمايةَ دُورِ العبادةِ، من مَعابِدَ وكَنائِسَ ومَساجِدَ،
واجبٌ تَكفُلُه كُلُّ الأديانِ والقِيَمِ الإنسانيَّةِ والمَوَاثيقِ
والأعرافِ الدوليَّةِ، وكلُّ محاولةٍ للتعرُّضِ لِدُورِ العبادةِ،
واستهدافِها بالاعتداءِ أو التفجيرِ أو التهديمِ، هي خُروجٌ صَرِيحٌ عن تعاليمِ
الأديانِ، وانتهاكٌ واضحٌ للقوانينِ الدوليَّةِ.
-
أنَّ الإرهابَ البَغِيضَ الذي يُهدِّدُ أمنَ الناسِ، سَواءٌ في الشَّرْقِ أو
الغَرْبِ، وفي الشَّمالِ والجَنوبِ، ويُلاحِقُهم بالفَزَعِ والرُّعْبِ
وتَرَقُّبِ الأَسْوَأِ، ليس نِتاجًا للدِّين - حتى وإنْ رَفَعَ الإرهابيُّون
لافتاتِه ولَبِسُوا شاراتِه - بل هو نتيجةٌ لتَراكُمات الفُهُومِ الخاطئةِ
لنُصُوصِ الأديانِ وسِياساتِ الجُوعِ والفَقْرِ والظُّلْمِ والبَطْشِ والتَّعالِي؛
لذا يجبُ وَقْفُ دَعْمِ الحَرَكاتِ الإرهابيَّةِ بالمالِ أو بالسلاحِ أو التخطيطِ
أو التبريرِ، أو بتوفيرِ الغِطاءِ الإعلاميِّ لها، واعتبارُ ذلك من الجَرائِمِ
الدوليَّةِ التي تُهدِّدُ الأَمْنَ والسِّلْمَ العالميَّين، ويجب إدانةُ ذلك
التَّطرُّفِ بكُلِّ أشكالِه وصُوَرِه.
-
أنَّ مفهومَ المواطنةِ يقومُ على المُساواةِ في الواجباتِ والحُقوقِ التي يَنعَمُ
في ظِلالِها الجميعُ بالعدلِ؛ لذا يَجِبُ العملُ على ترسيخِ مفهومِ المواطنةِ
الكاملةِ في مُجتَمَعاتِنا، والتخلِّي عن الاستخدام الإقصائيِّ لمصطلح
«الأقليَّاتِ» الذي يَحمِلُ في طيَّاتِه الإحساسَ بالعُزْلَةِ والدُّونيَّة،
ويُمهِّدُ لِبُذُورِ الفِتَنِ والشِّقاقِ، ويُصادِرُ على استحقاقاتِ وحُقُوقِ بعض
المُواطِنين الدِّينيَّةِ والمَدَنيَّةِ، ويُؤدِّي إلى مُمارسةِ التمييز
ضِدَّهُم.
-
أنَّ العلاقةَ بينَ الشَّرْقِ والغَرْبِ هي ضَرُورةٌ قُصوَى لكِلَيْهما، لا
يُمكِنُ الاستعاضةُ عنها أو تَجاهُلُها، ليَغتَنِيَ كلاهما من الحَضارةِ الأُخرى
عَبْرَ التَّبادُلِ وحوارِ الثقافاتِ؛ فبإمكانِ الغَرْبِ أن يَجِدَ في حَضارةِ
الشرقِ ما يُعالِجُ به بعضَ أمراضِه الرُّوحيَّةِ والدِّينيَّةِ التي نتَجَتْ عن
طُغيانِ الجانبِ الماديِّ، كما بإمكانِ الشرق أن يَجِدَ في حضارةِ الغربِ كثيرًا
ممَّا يُساعِدُ على انتِشالِه من حالاتِ الضعفِ والفُرقةِ
والصِّراعِ والتَّراجُعِ العلميِّ والتقنيِّ والثقافيِّ. ومن المهمِّ
التأكيدُ على ضَرُورةِ الانتباهِ للفَوَارقِ الدِّينيَّةِ والثقافيَّةِ
والتاريخيَّةِ التي تَدخُلُ عُنْصرًا أساسيًّا في تكوينِ شخصيَّةِ الإنسانِ
الشرقيِّ، وثقافتِه وحضارتِه، والتأكيدُ على أهميَّةِ العمَلِ على تَرسِيخِ
الحقوقِ الإنسانيَّةِ العامَّةِ المُشترَكةِ، بما يُسهِمُ في ضَمانِ حياةٍ كريمةٍ
لجميعِ البَشَرِ في الشَّرْقِ والغَرْبِ بعيدًا عن سياسةِ الكَيْلِ بمِكيالَيْنِ.
-
أنَّ الاعترافَ بحَقِّ المرأةِ في التعليمِ والعملِ ومُمارَسةِ
حُقُوقِها السياسيَّةِ هو ضَرُورةٌ مُلِحَّةٌ، وكذلك وجوبُ العملِ
على تحريرِها من الضُّغُوطِ التاريخيَّةِ والاجتماعيَّةِ المُنافِيةِ
لثَوابِتِ عَقيدتِها وكَرامتِها، ويَجِبُ حِمايتُها أيضًا من الاستغلالِ
الجنسيِّ ومن مُعامَلتِها كسِلعةٍ أو كأداةٍ للتمتُّعِ والتربُّحِ؛ لذا يجبُ وقفُ
كل المُمارَساتِ اللاإنسانية والعادات المُبتذِلة لكَرامةِ المرأةِ، والعمَلُ
على تعديلِ التشريعاتِ التي تَحُولُ دُونَ حُصُولِ النساءِ على كامِلِ حُقوقِهنَّ.
-
أنَّ حُقوقَ الأطفالِ الأساسيَّةَ في التنشئةِ الأسريَّةِ، والتغذيةِ والتعليمِ
والرعايةِ، واجبٌ على الأسرةِ والمجتمعِ، وينبغي أن تُوفَّرَ وأن يُدافَعَ عنها،
وألَّا يُحرَمَ منها أيُّ طفلٍ في أيِّ مكانٍ، وأن تُدانَ أيَّةُ مُمارسةٍ تَنالُ
من كَرامتِهم أو تُخِلُّ بحُقُوقِهم، وكذلك ضرورةُ الانتباهِ إلى ما يَتعرَّضُون
له من مَخاطِرَ - خاصَّةً في البيئةِ الرقميَّة - وتجريمِ المُتاجرةِ بطفولتهم
البريئةِ، أو انتهاكها بأيِّ صُورةٍ من الصُّوَرِ.
-
أنَّ حمايةَ حُقوقِ المُسنِّين والضُّعفَاءِ وذَوِي الاحتياجاتِ الخاصَّةِ
والمُستَضعَفِينَ ضرورةٌ دِينيَّةٌ ومُجتمعيَّةٌ يَجِبُ العمَلُ على تَوفيرِها
وحِمايتِها بتشريعاتٍ حازمةٍ وبتطبيقِ المواثيقِ الدوليَّة الخاصَّةِ بهم.
وفي سبيلِ ذلك، ومن خلالِ التعاون
المُشترَكِ بين الكنيسةِ الكاثوليكيَّةِ والأزهرِ الشريفِ، نُعلِنُ ونَتَعهَّدُ
أنَّنا سنعملُ على إيصالِ هذه الوثيقةِ إلى صُنَّاعِ القرارِ العالميِّ،
والقياداتِ المؤثِّرةِ ورجالِ الدِّين في العالمِ، والمُنظَّماتِ الإقليميَّةِ
والدوليَّةِ المَعنِيَّةِ، ومُنظَّماتِ المُجتَمَعِ المدنيِّ، والمؤسساتِ
الدينيَّة وقادَةِ الفِكْرِ والرَّأيِ، وأن نَسْعَى لنشرِ ما جاءَ بها من مَبادِئَ
على كافَّةِ المُستوياتِ الإقليميَّةِ والدوليَّةِ، وأن نَدعُوَ إلى تَرجمتِها إلى
سِياساتٍ وقَراراتٍ ونُصوصٍ تشريعيَّةٍ، ومَناهجَ تعليميَّةٍ ومَوادَّ إعلاميَّةٍ.
كما نُطالِبُ بأن تُصبِحَ هذه
الوثيقةُ مَوضِعَ بحثٍ وتأمُّلٍ في جميعِ المَدارسِ والجامعاتِ والمَعاهدِ
التعليميَّةِ والتربويَّةِ؛ لتُساعِدَ على خَلْقِ أجيالٍ جديدةٍ تحملُ الخَيْرَ
والسَّلامَ، وتُدافِعُ عن حقِّ المَقهُورِين والمَظلُومِين والبُؤَساءِ في كُلِّ
مكانٍ.
ختامًا:
لتكن هذه الوثيقةُ دعوةً
للمُصالَحة والتَّآخِي بين جميعِ المُؤمِنين بالأديانِ، بل بين المُؤمِنين وغيرِ
المُؤمِنين، وكلِّ الأشخاصِ ذَوِي الإرادةِ الصالحةِ؛
لتَكُنْ وثيقتُنا نِداءً لكلِّ
ضَمِيرٍ حيٍّ يَنبذُ العُنْفَ البَغِيضَ والتطرُّفَ الأعمى، ولِكُلِّ مُحِبٍّ
لمَبادئِ التسامُحِ والإخاءِ التي تدعو لها الأديانُ وتُشجِّعُ عليها؛
لتكن وثيقتُنا شِهادةً لعَظَمةِ
الإيمانِ باللهِ الذي يُوحِّدُ القُلوبَ المُتفرِّقةَ ويَسمُو بالإنسانِ؛
لتكن رمزًا للعِناقِ بين
الشَّرْقِ والغَرْبِ، والشمالِ والجنوبِ، وبين كُلِّ مَن يُؤمِنُ بأنَّ الله
خَلَقَنا لنَتعارَفَ ونَتعاوَنَ ونَتَعايَشَ كإخوةٍ مُتَحابِّين.
هذا ما نَأمُلُه ونسعى إلى
تحقيقِه؛ بُغيةَ الوُصولِ إلى سلامٍ عالميٍّ يَنعمُ به الجميعُ في هذه الحياةِ.
أبو ظبي، 4 فبراير 2019
شيخ الأزهر الشريف
قداسة البابا
أحمد
الطيب فرنسيس
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