vendredi 9 décembre 2011

CREDO- SYMBOLE DES APÔTRES (VI) : crucifixus, mortuus, et sepultus



JESÚS-CHRIST A SOUFFERT SOUS PONCE PILATE, IL A ETE CRUCIFIE, IL EST MORT, IL A ETE ENSEVELI "

571 Le mystère pascal de la Croix et de la Résurrection du Christ est au centre de la Bonne Nouvelle que les apôtres, et l’Église à leur suitedoivent annoncer au monde. Le dessein sauveur de Dieu s’est accompli " une fois pour toutes " (He 926) par la mort rédemptrice de son Fils Jésus-Christ.

572 L’Église reste fidèle à " l’interprétation de toutes les Écritures " donnée par Jésus lui-même avant comme après sa Pâque : " Ne fallait-il pas que le Messie endurât ces souffrances pour entrer dans sa gloire ? " (Lc 2426-2744-45). Les souffrances de Jésus ont pris leur forme historique concrète du fait qu’il a été " rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes " (Mc831) qui l’ont " livré aux païens pour être bafouéflagellé et mis en croix " (Mt 2019).

573 La foi peut donc essayer de scruter les circonstances de la mort de Jésustransmises fidèlement par les Évangiles (cfDV 19) et éclairées par d’autres sources historiques, pour mieuxcomprendre le sens de la Rédemption.


574 Dès les débuts du ministère public de Jésus, des Pharisiens et des partisans d’Hérode, avec des prêtres et des scribes, se sont mis d’accord pour le perdre (cfMc 36). Par certains de ses actes (expulsions de démonscfMt 1224 ; pardon des péchéscfMc 27 ; guérisons le jour du sabbatcfMc 31-6 ; interprétation originale des préceptes de pureté de la LoicfMc 714-23 ; familiarité avec les publicains et les pécheurs publicscfMc 214-17Jésus a semblé à certains, mal intentionnés, suspect de possession (cfMc 322 ; Jn 848 ; 1020). On l’accuse de blasphème (cfMc 27 ; Jn 518 ; 1033) et de faux prophétisme (cfJn 712 ; 752), crimes religieux que la Loi châtiait par la peine de mort sous forme de lapidation (cfJn 859 ; 1031).

575 Bien des actes et des paroles de Jésus ont donc été un " signe de contradiction " (Lc 234) pour les autorités religieuses de Jérusalemcelles que l’Évangile de S. Jean appelle souvent " les Juifs " (cfJn 119 ; 218 ; 510 ; 713 ; 922 ; 1812 ; 1938 ; 2019), plus encore que pour le commun du Peuple de Dieu (cfJn 748-49). Certes, ses rapports avec les Pharisiens ne furentpas uniquement polémiques. Ce sont des Pharisiens qui le préviennent du danger qu’il court (cfLc 1331). Jésus loue certains d’entre eux comme le scribe de Mc 1234 et il mange àplusieurs reprises chez des Pharisiens (cfLc 736 ; 141). Jésus confirme des doctrines partagées par cette élite religieuse du Peuple de Dieu : la résurrection des morts (cfMt 2223-34 ; Lc2039), les formes de piété (aumônejeûne et prièrecfMt 618) et l’habitude de s’adresser à Dieu comme Père, le caractère central du commandement de l’amour de Dieu et du prochain (cfMc 1228-34).

576 Aux yeux de beaucoup en IsraëlJésus semble agir contre les institutions essentielles du Peuple élu :

– La soumission à la Loi dans l’intégralité de ses préceptes écrits et, pour les Pharisiens, dans l’interprétation de la tradition orale.

– La centralité du Temple de Jérusalem comme lieu saint où Dieu habite d’une manière privilégiée.
– La foi dans le Dieu unique dont aucun homme ne peut partager la gloire.

I. Jésus et la Loi

577 Jésus a fait une mise en garde solennelle au début du Sermon sur la Montagne où Il a présenté la Loi donnée par Dieu au Sinaï lors de la Première alliance à la lumière de la grâce de la Nouvelle Alliance :

N’allez pas croire que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir mais accomplir. Car je vous le dis en vérité, avant que ne passent le ciel et la terre, pas un i, pas un point sur l’i ne passera de la Loi, que tout ne soit réalisé. Celui donc qui violera l’un de ces moindres préceptes, sera tenu pour moindre dans le Royaume des cieux ; au contraire, celui qui les exécutera et les enseigneracelui-là sera tenu pour grand dans le Royaume de cieux " (Mt 517-19).

578 Jésus, le Messie d’Israël, le plus grand donc dans le Royaume des cieux, se devait d’accomplir la Loi en l’exécutant dans son intégralité jusque dans ses moindres préceptes selon sespropres paroles. Il est même le seul à avoir pu le faire parfaitement (cfJn 846). Les Juifs, de leur propre aveu, n’ont jamais pu accomplir la Loi dans son intégralité sans en violer le moindreprécepte (cfJn 719 ; Ac 1338-41 ; 1510). C’est pourquoi à chaque fête annuelle de l’Expiation, les enfants d’Israël demandent à Dieu pardon pour leurs transgressions de la Loi. En effet, la Loi constitue un tout et, comme le rappelle S. Jacques, " aurait-on observé la Loi tout entière, si l’on commet un écart sur un seul point, c’est du tout que l’on devient justiciable " (Jc 210 ; cfGa 310 ; 53).

579 Ce principe de l’intégralité de l’observance de la Loi, non seulement dans sa lettre mais dans son esprit, était cher aux Pharisiens. En le dégageant pour Israël, ils ont conduit beaucoup de Juifs du temps de Jésus à un zèle religieux extrême (cfRm 102). Celui-ci, s’il ne voulait pas se résoudre en une casuistique " hypocrite " (cfMt 153-7 ; Lc 1139-54), ne pouvait que préparer le Peuple à cette intervention de Dieu inouïe que sera l’exécution parfaite de la Loi par le seul Juste à la place de tous les pécheurs (cfIs 5311 ; He 915).

580 L’accomplissement parfait de la Loi ne pouvait être l’œuvre que du divin Législateur  sujet de la Loi en la personne du Fils (cfGa 44). En Jésus, la Loi n’apparaît plus gravée sur des tables de pierre mais " au fond du cœur " (Jr 3133) du Serviteur qui, parce qu’il " apporte fidèlement le droit " (Is 423) est devenu " l’alliance du peuple " (Is 426). Jésus accomplit la Loijusqu’à prendre sur Lui " la malédiction de la Loi " (Ga 313encourue par ceux qui ne " pratiquent pas tous les préceptes de la Loi " (Ga 310) car " la mort du Christ a eu lieu pour racheterles transgressions de la Première alliance " (He 915).

581 Jésus est apparu aux yeux des Juifs et de leurs chefs spirituels comme un " rabbi " (cfJn 1138 ; 32 ; Mt 2223-2434-36). Il a souvent argumenté dans le cadre de l’interprétationrabbinique de la Loi (cfMt 125 ; 912 ; Mc 223– 27 ; Lc 66-9 ; Jn 722-23). Mais en même temps, Jésus ne pouvait que heurter les docteurs de la Loi car il ne se contentait pas de proposer son interprétation parmi les leurs, " il enseignait comme quelqu’un qui a autorité et non pas comme les scribes " (Mt 728-29). En lui, c’est la même Parole de Dieu qui avait retentiau Sinaï pour donner à Moïse la Loi écrite qui se fait entendre de nouveau sur la Montagne des Béatitudes (cfMt 51). Elle n’abolit pas la Loi mais l’accomplit en fournissant de manièredivine son interprétation ultime : " Vous avez appris qu’il a été dit aux ancêtres (...) moi je vous dis " (Mt 533-34). Avec cette même autorité divine, il désavoue certaines " traditionshumaines " (Mc 78) des Pharisiens qui " annulent la Parole de Dieu " (Mc 713).

582 Allant plus loin, Jésus accomplit la Loi sur la pureté des aliments, si importante dans la vie quotidienne juive, en dévoilant son sens " pédagogique " (cfGa 324) par une interprétationdivine : " Rien de ce qui pénètre du dehors dans l’homme ne peut le souiller (...) – ainsi il déclarait purs tous les aliments. Ce qui sort de l’homme, voilà ce qui souille l’homme. Car c’est dudedans, du cœur des hommes que sortent les desseins pervers " (Mc 718-21). En délivrant avec autorité divine l’interprétation définitive de la LoiJésus s’est trouvé affronté à certainsdocteurs de la Loi qui ne recevaient pas son interprétation de la Loi garantie pourtant par les signes divins qui l’accompagnaient (cfJn 536 ; 102537-38 ; 1237). Ceci vautparticulièrement pour la question du sabbat : Jésus rappellesouvent avec des arguments rabbiniques (cfMc 225-27 ; Jn 722-24), que le repos du sabbat n’est pas troublé par le service de Dieu (cfMt 125 ; Nb 289) ou du prochain (cfLc 1315-16 ; 143-4) qu’accomplissent ses guérisons.

IIJésus et le Temple

583 Jésus, comme les prophètes avant lui, a professé pour le Temple de Jérusalem le plus profond respect. Il y a été présenté par Joseph et Marie quarante jours après sa naissance (cfLc 222-39). A l’âge de douze ans, il décide de rester dans le Temple pour rappeler à ses parents qu’il se doit aux affaires de son Père (cfLc 246-49). Il y est monté chaque année au moins pour la Pâque pendant sa vie cachée (cfLc 241) ; son ministère public lui-même a été rythmé par ses pèlerinages à Jérusalem pour les grandes fêtes juives (cfJn 213-14 ; 5114 ; 711014 ; 82 ; 1022-23).

584 Jésus est monté au Temple comme au lieu privilégié de la rencontre de Dieu. Le Temple est pour lui la demeure de son Père, une maison de prière, et il s’indigne de ce que son parvisextérieur soit devenu un lieu de trafic (cfMt 2113). S’il chasse les marchands du Temple, c’est par amour jaloux pour son Père : " Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de commerce. Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : ‘Le zèle pour ta maison me dévorera’ (Ps 6910) " (Jn 216-17). Après sa Résurrection, les apôtres ont gardé un respect religieux pour le Temple (cfAc 246 ; 31 ; 52021 ; etc.).
585 Au seuil de sa passionJésus a cependant annoncé la ruine de ce splendide édifice dont il ne restera plus pierre sur pierre (cfMt 241-2). Il y a ici annonce d’un signe des derniers temps qui vont s’ouvrir avec sa propre Pâque (cfMt 243 ; Lc 1335). Mais cette prophétie a pu être rapportée de manière déformée par de faux témoins lors de son interrogatoire chez le grand prêtre (cfMc 1457-58) et lui être renvoyée comme injure lorsqu’il était cloué sur la croix (cfMt 2739-40).

586 Loin d’avoir été hostile au Temple (cfMt 84 ; 2321 ; Lc 1714 ; Jn 422) où il a donné l’essentiel de son enseignement (cfJn 1820), Jésus a voulu payer l’impôt du Temple en s’associant Pierre (cfMt 1724-27) qu’il venait de poser comme fondement pour son Église à venir (cfMt 1618). Plus encore, il s’est identifié au Temple en se présentant comme la demeure définitive de Dieu parmi les hommes (cfJn 221 ; Mt 126). C’est pourquoi sa mise à mort corporelle (cfJn 218-22annonce la destruction du Temple qui manifestera l’entréedans un nouvel âge de l’histoire du salut : " L’heure vient où ce n’est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père " (Jn 421 ; cfJn 423-24 ; Mt 2751 ; He 911 ; Ap 2122).

IIIJésus et la foi d’Israël au Dieu Unique et Sauveur

587 Si la Loi et le Temple de Jérusalem ont pu être occasion de " contradiction " (cfLc 234) de la part de Jésus pour les autorités religieuses d’Israël, c’est son rôle dans la rédemption des péchésœuvre divine par excellence, qui a été pour elles la véritable pierre d’achoppement (cfLc 2017-18 ; Ps 11822).

588 Jésus a scandalisé les Pharisiens en mangeant avec les publicains et les pécheurs (cfLc 530) aussi familièrement qu’avec eux-mêmes (cfLc 736 ; 1137 ; 141). Contre ceux d’entre eux " qui se flattaient d’être des justes et n’avaient que mépris pour les autres " (Lc 189 ; cfJn 749 ; 934), Jésus a affirmé : " Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs au repentir " (Lc 532). Il est allé plus loin en proclamant face aux Pharisiens que, le péché étant universel (cfJn 833-36), ceux qui prétendent ne pas avoir besoin de salut s’aveuglent sur eux-mêmes (cfJn 940-41).

589 Jésus a surtout scandalisé parce qu’Il a identifié sa conduite miséricordieuse envers les pécheurs avec l’attitude de Dieu Lui-même à leur égard (cfMt 913 ; Os 66). Il est allé jusqu’à laisser entendre qu’en partageant la table des pécheurs (cfLc 151-2), Il les admettait au banquet messianique (cfLc 1523-32). Mais c’est tout particulièrement en pardonnant les péchés que Jésus a mis les autorités religieuses d’Israël devant un dilemme. Ne diraient-elles pas avec justesse dans leur effroi : " Dieu seul peut pardonner les péchés " (Mc 27) ? En pardonnant les péchés, ou bien Jésus blasphème car c’est un homme qui se fait l’égal de Dieu (cfJn 518 ; 1033), ou bien Il dit vrai et sa personne rend présent et révèle le nom de Dieu (cfJn 17626).

590 Seule l’identité divine de la personne de Jésus peut justifier une exigence aussi absolue que celle-ci : " Celui qui n’est pas avec moi est contre moi " (Mt 1230) ; de même quand Il dit qu’il y a en Lui " plus que Jonas, (...) plus que Salomon " (Mt 1241-42), " plus que le Temple " (Mt 126) ; quand Il rappelle à son sujet que David a appelé le Messie son Seigneur (cfMt 123637), quand Il affirme : " Avant qu’Abraham fut, Je Suis " (Jn 858) ; et même : " Le Père et moi nous sommes un " (Jn 1030).

591 Jésus a demandé aux autorités religieuses de Jérusalem de croire en Lui à cause des œuvres de son Père qu’Il accomplit (cfJn 1036-38). Mais un tel acte de foi devait passer par une mystérieuse mort à soi-même pour une nouvelle " naissance d’en haut " (Jn 37) dans l’attirance de la grâce divine (cfJn 644). Une telle exigence de conversion face à un accomplissementsi surprenant des promesses (cfIs 531permet de comprendre la tragique méprise du Sanhédrin estimant que Jésus méritait la mort comme blasphémateur (cfMc 36 ; Mt 2664-66). Ses membres agissaient ainsi à la fois par ignorance (cfLc 2334 ; Ac 317-18) et par l’endurcissement (cfMc 35 ; Rm 1125) de l’incrédulité (cfRm 1120).

EN BREF

592 Jésus n’a pas aboli la Loi du Sinaï, mais Il l’a accomplie (cfMt 517-19) avec une telle perfection (cfJn 846) qu’Il en révèle le sens ultime (cfMt 533) et qu’Il rachète lestransgressions contre elle (cfHe 915).

593 Jésus a vénéré le Temple en y montant aux fêtes juives de pèlerinage et Il a aimé d’un amour jaloux cette demeure de Dieu parmi les hommes. Le Temple préfigure son mystère. S’Il annonce sa destruction, c’est comme manifestation de sa propre mise à mort et de l’entrée dans un nouvel âge de l’histoire du salut, où son Corps sera le Temple définitif.

594 Jésus a posé des actestel le pardon des péchés, qui L’ont manifesté comme étant le Dieu Sauveur lui-même (cfJn 516-18). Certains Juifs, qui, ne reconnaissant pas le Dieu fait homme(cfJn 114), voyaient en Lui un homme qui se fait Dieu (cfJn 1033), L’ont jugé comme un blasphémateur.


I. Le procès de Jésus

Divisions des autorités juives à l’égard de Jésus

595 Parmi les autorités religieuses de Jérusalem, non seulement il s’est trouvé le pharisien Nicodème (cfJn 752) ou le notable Joseph d’Arimathie pour être en secret disciples de Jésus (cfJn1938-39), mais il s’est produit pendant longtemps des dissensions au sujet de Celui-ci (cfJn 916-17 ; 1019-21) au point qu’à la veille même de sa passion, S. Jean peut dire d’eux qu’" un bon nombre crut en lui ", quoique d’une manière très imparfaite (Jn 1242). Cela n’a rien d’étonnant si l’on tient compte qu’au lendemain de la Pentecôte " une multitude de prêtres obéissait à la foi " (Ac 67) et que " certains du parti des Pharisiens étaient devenus croyants " (Ac 155) au point que S. Jacques peut dire à S. Paul que " plusieurs milliers de Juifs ont embrassé la foi et ce sont tous d’ardents partisans de la Loi " (Ac 2120).

596 Les autorités religieuses de Jérusalem n’ont pas été unanimes dans la conduite à tenir vis-à-vis de Jésus (cfJn 916 ; 1019). Les pharisiens ont menacé d’excommunication ceux qui le suivraient (cfJn 922). A ceux qui craignaient que " tous croient en Jésus et que les Romains viennent détruire notre Lieu Saint et notre nation " (Jn 1148), le grand prêtre Caïphe proposa enprophétisant : " Il est de votre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple et que la nation ne périsse pas tout entière " (Jn 1149-50). Le Sanhédrinayant déclaré Jésus " passible de mort " (Mt 2666) en tant que blasphémateur, mais ayant perdu le droit de mise à mort (cfJn 1831), livre Jésus aux Romains en l’accusant de révolte politique (cfLc 232) ce qui mettra celui-ci en parallèle avec Barrabas accusé de " sédition " (Lc 2319). Ce sont aussi des menaces politiques que les grands prêtres exercent sur Pilate pour qu’il condamne Jésus à mort (cfJn 19121521).

Les Juifs ne sont pas collectivement responsables de la mort de Jésus

597 En tenant compte de la complexité historique du procès de Jésus manifestée dans les récits évangéliques, et quel que puisse être le péché personnel des acteurs du procès (Judas, le SanhédrinPilate) que seul Dieu connaît, on ne peut en attribuer la responsabilité à l’ensemble des Juifs de Jérusalemmalgré les cris d’une foule manipulée (cfMc 1511) et les reprochesglobaux contenus dans les appels à la conversion après la Pentecôte (cfAc 22336 ; 313-14 ; 410 ; 530 ; 752 ; 1039 ; 1327-28 ; 1 Th 214-15). Jésus lui-même en pardonnant sur la croix (cfLc 2334) et Pierre à sa suite ont fait droit à " l’ignorance " (Ac 317) des Juifs de Jérusalem et même de leurs chefs. Encore moins peut-on, à partir du cri du peuple : " Que son sangsoit sur nous et sur nos enfants " (Mt 2725) qui signifie une formule de ratification (cfAc 528 ; 186), étendre la responsabilité aux autres Juifs dans l’espace et dans le temps :

Aussi bien l’Église a-t-elle déclaré au Concile Vatican II : " Ce qui a été commis durant la passion ne peut être imputé ni indistinctement à tous les Juifs vivant alors, ni aux Juifsde notre temps. (...) Les Juifs ne doivent pas être présentés comme réprouvés par Dieu, ni maudits comme si cela découlait de la Sainte Écriture " (NA 4).

Tous les pécheurs furent les auteurs de la passion du Christ

598 L’Église, dans le Magistère de sa foi et dans le témoignage de ses saints, n’a jamais oublié que " les pécheurs eux-mêmes furent les auteurs et comme les instruments de toutes les peinesqu’endura le divin Rédempteur " (Catech. R. 1511 ; cfHe 123). Tenant compte du fait que nos péchés atteignent le Christ Lui-même (cfMt 2545 ; Ac 94-5), l’Église n’hésite pas à imputer aux chrétiens la responsabilité la plus grave dans le supplice de Jésusresponsabilité dont ils ont trop souvent accablé uniquement les Juifs :

Nous devons regarder comme coupables de cette horrible faute, ceux qui continuent à retomber dans leurs péchésPuisque ce sont nos crimes qui ont fait subir à Notre-SeigneurJésus-Christ le supplice de la croix, à coup sûr ceux qui se plongent dans les désordres et dans le mal " crucifient de nouveau dans leur cœurautant qu’il est en eux, le Fils de Dieu par leurs péchés et le couvrent de confusion " (He 66). Et il faut le reconnaître, notre crime à nous dans ce cas est plus grand que celui des Juifs. Car eux, au témoignagede l’apôtre, " s’ils avaient connu le Roi de gloire, ils ne l’auraient jamais crucifié " (1 Co 28). Nous, au contraire, nous faisons profession de Le connaître. Et lorsque nous Le renions par nos actes, nous portons en quelque sorte sur Lui nos mains meurtrières (Catech. R. 1511).

Et les démons, ce ne sont pas eux qui L’ont crucifié ; c’est toi qui avec eux L’as crucifié et Le crucifies encore, en te délectant dans les vices et les péchés (S. François d’Assiseadmon53).

II. La mort rédemptrice du Christ dans le dessein divin de salut

Jésus livré selon le dessein bien arrêté de Dieu "

599 La mort violente de Jésus n’a pas été le fruit du hasard dans un concours malheureux de circonstances. Elle appartient au mystère du dessein de Dieu, comme S. Pierre l’explique aux Juifsde Jérusalem dès son premier discours de Pentecôte : " Il avait été livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu " (Ac 223). Ce langage biblique ne signifie pas que ceux qui ont " livré Jésus " (Ac 313) n’ont été que les exécutants passifs d’un scénario écrit d’avance par Dieu.

600 Dieu tous les moments du temps sont présents dans leur actualité. Il établit donc son dessein éternel de " prédestination " en y incluant la réponse libre de chaque homme à sa grâce : " Oui, vraiment, ils se sont rassemblés dans cette ville contre ton saint serviteur Jésus, que tu as ointHérode et Ponce Pilate avec les nations païennes et les peuples d’Israël (cfPs 21-2), de telle sorte qu’ils ont accompli tout ce que, dans ta puissance et ta sagesse, tu avais prédestiné " (Ac 427-28). Dieu a permis les actes issus de leur aveuglement (cfMt 2654 ; Jn 1836 ; 1911) en vue d’accomplir son dessein de salut (cfAc 317-18).

Mort pour nos péchés selon les Écritures "

601 Ce dessein divin de salut par la mise à mort du " Serviteur, le Juste " (Is 5311 ; cfAc 314) avait été annoncé par avance dans l’Écriture comme un mystère de rédemption universelle, c’est-à-dire de rachat qui libère les hommes de l’esclavage du péché (cfIs 5311-12 ; Jn 834-36). S. Paul professe, dans une confession de foi qu’il dit avoir " reçue " (1 Co 153) que " le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures " (ibidem ; cf. aussi Ac 318 ; 752 ; 1329 ; 2622-23). La mort rédemptrice de Jésus accomplit en particulier la prophétie du Serviteursouffrant (cfIs 537-8 et Ac 832-35). Jésus lui-même a présenté le sens de sa vie et de sa mort à la lumière du Serviteur souffrant (cfMt 2028). Après sa Résurrection, il a donné cette interprétation des Écritures aux disciples d’Emmaüs (cfLc 2425-27), puis aux apôtres eux-mêmes (cfLc 2444-45).

Dieu l’a fait péché pour nous "

602 S. Pierre peut en conséquence formuler ainsi la foi apostolique dans le dessein divin de salut : " Vous avez été affranchis de la vaine conduite héritée de vos pères par un sang précieux, comme d’un agneau sans reproche et sans tache, le Christdiscerné avant la fondation du monde et manifesté dans les derniers temps à cause de vous " (1 P 118-20). Les péchés des hommes, consécutifs au péché originel, sont sanctionnés par la mort (cfRm 512 ; 1 Co 1556). En envoyant son propre Fils dans la condition d’esclave (cfPh 27), celle d’une humanité déchue et vouée à la mort à cause du péché (cfRm 83), " Dieu l’a fait péché pour nous, lui qui n’avait pas connu le péchéafin qu’en lui nous devenions justice pour Dieu " (2 Co 521).

603 Jésus n’a pas connu la réprobation comme s’il avait lui-même péché (cfJn 846). Mais dans l’amour rédempteur qui l’unissait toujours au Père (cfJn 829), il nous a assumé dans l’égarement de notre péché par rapport à Dieu au point de pouvoir dire en notre nom sur la croix : " Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné " (Mc 1534 ; Ps 221). L’ayant renduainsi solidaire de nous pécheurs, " Dieu n’a pas épargné son propre Fils mais l’a livré pour nous tous " (Rm 832) pour que nous soyons " réconciliés avec Lui par la mort de son Fils " (Rm 5,10).

Dieu a l’initiative de l’amour rédempteur universel

604 En livrant son Fils pour nos péchésDieu manifeste que son dessein sur nous est un dessein d’amour bienveillant qui précède tout mérite de notre part : " En ceci consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés " (1 Jn 410 ; cf419). " La preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ, alors que nous étions encore pécheurs, est mort pour nous " (Rm 58).

605 Cet amour est sans exclusion Jésus l’a rappelé en conclusion de la parabole de la brebis perdue : " Ainsi on ne veut pas, chez votre Père qui est aux cieux, qu’un seul de ses petits ne se perde " (Mt 1814). Il affirme " donner sa vie en rançon pour la multitude " (Mt 2028) ; ce dernier terme n’est pas restrictif : il oppose l’ensemble de l’humanité à l’unique personne du Rédempteur qui se livre pour la sauver (cfRm 518-19). L’Église, à la suite des apôtres (cf2 Co 515 ; 1 Jn 22), enseigne que le Christ est mort pour tous les hommes sans exception : " Il n’y a, il n’y a eu et il n’y aura aucun homme pour qui le Christ n’ait pas souffert " (Cc. Quiercy en 853 : DS 624).

III. Le Christ s’est offert lui-même à son Père pour nos péchés

Toute la vie du Christ est offrande au Père

606 Le Fils de Dieu, " descendu du ciel non pour faire sa volonté mais celle de son Père qui l’a envoyé " (Jn 638), " dit en entrant dans le monde : (...) Voici je viens (...) pour faire ô Dieu ta volonté. (...) C’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés par l’oblation du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes " (He 105-10). Dès le premier instant de son Incarnation, le Fils épouse le dessein de salut divin dans sa mission rédemptrice : " Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et de mener son œuvre à bonne fin " (Jn 434). Le sacrificede Jésus " pour les péchés du monde entier " (1 Jn 22) est l’expression de sa communion d’amour au Père : " Le Père m’aime parce que je donne ma vie " (Jn 1017). " Il faut que le monde sache que j’aime le Père et que je fais comme le Père m’a commandé " (Jn 1431).

607 Ce désir d’épouser le dessein d’amour rédempteur de son Père anime toute la vie de Jésus (cfLc 1250 ; 2215 ; Mt 1621-23) car sa passion rédemptrice est la raison d’être de son Incarnation : " Pèresauve-moi de cette heure ! Mais c’est pour cela que je suis venu à cette heure " (Jn 1227). " La coupe que m’a donnée le Père ne la boirai-je pas ? " (Jn 1811). Et encore sur la croix avant que " tout soit accompli " (Jn 1930), il dit : " J’ai soif " (Jn 1928).

" L’Agneau qui enlève le péché du monde "

608 Après avoir accepté de Lui donner le Baptême à la suite des pécheurs (cfLc 321 ; Mt 314-15), Jean-Baptiste a vu et montré en Jésus l’Agneau de Dieu, qui enlève les péchés du monde (cfJn 12936). Il manifeste ainsi que Jésus est à la fois le Serviteur souffrant qui, silencieux, se laisse mener à l’abattoir (cfIs 537 ; Jr 1119) et porte le péché des multitudes (cfIs 5312), et l’agneau Pascal symbole de la rédemption d’Israël lors de la première Pâque (cfEx 123-14 ; Jn 1936 ; 1 Co 57). Toute la vie du Christ exprime sa mission : servir et donner sa vieen rançon pour la multitude (cfMc 1045).


609 En épousant dans son cœur humain l’amour du Père pour les hommesJésus " les a aimés jusqu’à la fin " (Jn 131) " car il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime " (Jn 1513). Ainsi dans la souffrance et dans la mort, son humanité est devenue l’instrument libre et parfait de son amour divin qui veut le salut des hommes (cfHe 21017-18 ; 415 ; 57-9). En effet, il a librement accepté sa passion et sa mort par amour de son Père et des hommes que Celui-ci veut sauver : " Personne ne m’enlève la vie, mais je la donne de moi-même " (Jn 1018). D’où la souveraine liberté du Fils de Dieu quand il va lui-même vers la mort (cfJn 184-6 ; Mt 2653).



A la Cène Jésus a anticipé l’offrande libre de sa vie

610 Jésus a exprimé suprêmement l’offrande libre de Lui-même dans le repas pris avec les douze apôtres (cfMt 2620), dans " la nuit où Il fut livré " (1 Co 1123). La veille de sa passion, alors qu’Il était encore libreJésus a fait de cette dernière Cène avec ses apôtres le mémorial de son offrande volontaire au Père (cf1 Co 57) pour le salut des hommes : " Ceci est mon corpsdonné pour vous " (Lc 2219). " Ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés " (Mt 2628).

611 L’Eucharistie qu’il institue à ce moment sera le " mémorial " (1 Co 1125) de son sacrificeJésus inclut les apôtres dans sa propre offrande et leur demande de la perpétuer (cfLc 2219). Par là, Jésus institue ses apôtres prêtres de l’Alliance Nouvelle : " Pour eux Je me consacre afin qu’ils soient eux aussi consacrés dans la vérité " (Jn 1719 ; cfCcTrente : DS 1752 ; 1764).


612 La coupe de la Nouvelle Alliance, que Jésus a anticipée à la Cène en s’offrant lui-même (cfLc 2220), il l’accepte ensuite des mains du Père dans son agonie à Gethsémani (cfMt 2642) en se faisant " obéissant jusqu’à la mort " (Ph 28 ; cfHe 57-8). Jésus prie : " Mon Père, s’il est possible que cette coupe passe loin de moi... " (Mt 2639). Il exprime ainsi l’horreur que représente la mort pour sa nature humaine. En effet celle-ci, comme la nôtre, est destinée à la vie éternelle ; en plus, à la différence de la nôtre, elle est parfaitement exempte du péché (cfHe 415) qui cause la mort (cfRm 512) ; mais surtout elle est assumée par la personne divine du " Prince de la Vie " (Ac 315), du " Vivant " (Ap 117 ; cfJn 14 ; 526). En acceptant dans sa volonté humaine que la volonté du Père soit faite (cfMt 2642), il accepte sa mort en tant que rédemptrice pour " porter lui-même nos fautes dans son corps sur le bois " (1 P 224).

La mort du Christ est le sacrifice unique et définitif

613 La mort du Christ est à la fois le sacrifice Pascal qui accomplit la rédemption définitive des hommes (cf1 Co 57 ; Jn 834-36) par l’Agneau qui porte le péché du monde (cfJn 129 ; 1119) et le sacrifice de la Nouvelle Alliance (cf1 Co 1125) qui remet l’homme en communion avec Dieu (cfEx 248) en le réconciliant avec Lui par le sang répandu pour la multitude enrémission des péchés (cfMt 2628 ; Lv 1615-16).

614 Ce sacrifice du Christ est unique, il achève et dépasse tous les sacrifices (cfHe 1010). Il est d’abord un don de Dieu le Père lui-même : c’est le Père qui livre son Fils pour nous réconcilier avec lui (cf1 Jn 410). Il est en même temps offrande du Fils de Dieu fait homme qui, librement et par amour (cfJn 1513), offre sa vie (cfJn 1017-18) à son Père par l’EspritSaint (cfHe 914), pour réparer notre désobéissance.


615 " Comme par la désobéissance d’un seul la multitude a été constituée pécheresse, ainsi par l’obéissance d’un seul la multitude sera constituée juste " (Rm 519). Par son obéissance jusqu’à la mortJésus a accompli la substitution du Serviteur souffrant qui " offre sa vie en sacrifice expiatoire ", " alors qu’il portait le péché des multitudes " " qu’il justifie en s’accablant lui-mêmede leurs fautes " (Is 5310-12). Jésus a réparé pour nos fautes et satisfait au Père pour nos péchés (cfCcTrente : DS 1529).



Sur la croixJésus consomme son sacrifice

616 C’est " l’amour jusqu’à la fin " (Jn 131) qui confère sa valeur de rédemption et de réparation, d’expiation et de satisfaction au sacrifice du Christ. Il nous a tous connus et aimés dans l’offrande de sa vie (cfGa 220 ; Ep 5225). " L’amour du Christ nous presse, à la pensée que, si un seul est mort pour tous, alors tous sont morts " (2 Co 514). Aucun hommefût-il le plus saint, n’était en mesure de prendre sur lui les péchés de tous les hommes et de s’offrir en sacrifice pour tous. L’existence dans le Christ de la Personne divine du Fils, qui dépasse et, en mêmetemps, embrasse toutes les personnes humaines, et qui le constitue Tête de toute l’humanitérend possible son sacrifice rédempteur pour tous.

617 " Par sa sainte passion, sur le bois de la Croix, Il nous a mérité la justification " enseigne le Concile de Trente (DS 1529) : soulignant le caractère unique du sacrifice du Christ comme " principe de salut éternel " (He 59). Et l’Église vénère la Croix en chantant : " Salut, O Croix, notre unique espérance " (Hymne " Vexilla Regis ").

Notre participation au sacrifice du Christ

618 La Croix est l’unique sacrifice du Christ " seul médiateur entre Dieu et les hommes " (1 Tm 25). Mais, parce que, dans sa Personne divine incarnée, " il s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme " (GS 22, § 2), il " offre à tous les hommes, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associés au mystère pascal " (GS 22, § 5). Il appelle ses disciples à " prendreleur croix et à le suivre " (Mt 1624) car " il a souffert pour nous, il nous a tracé le chemin afin que nous suivions ses pas " (1 P 221). Il veut en effet associer à son sacrifice rédempteur ceux-là même qui en sont les premiers bénéficiaires (cfMc 1039 ; Jn 2118-19 ; Col 124). Cela s’accomplit suprêmement pour sa Mèreassociée plus intimement que tout autre au mystère de sa souffrance rédemptrice (cfLc 235) :

En dehors de la Croix il n’y a pas d’autre échelle par où monter au ciel (SteRose de Limavita).

EN BREF

619 " Le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures " (1 Co 153).

620 Notre salut découle de l’initiative d’amour de Dieu envers nous car " c’est lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés " (1 Jn 410). " C’est Dieu qui dans le Christ se réconciliait le monde " (2 Co 519).

621 Jésus s’est offert librement pour notre salut. Ce don, il le signifie et le réalise à l’avance pendant la dernière cène : " Ceci est mon corps, qui va être donné pour vous " (Lc 2219).

622 En ceci consiste la rédemption du Christ : il " est venu donner sa vie en rançon pour la multitude " (Mt 2028), c’est-à-dire " aimer les siens jusqu’à la fin " (Jn 131) pour qu’ils soientaffranchis de la vaine conduite héritée de leurs pères " (1 P 118).

623 Par son obéissance aimante au Père, " jusqu’à la mort de la croix " (Ph 28), Jésus accomplit la mission expiatrice (cfIs 5310) du Serviteur souffrant qui " justifie les multitudes en s’accablant lui-même de leurs fautes " (Is 5311 ; cfRm 519).




624 " Par la grâce de Dieu, au bénéfice de tout homme, il a goûté la mort " (He 29). Dans son dessein de salutDieu a disposé que son Fils non seulement " mourrait pour nos péchés " (1 Co153) mais aussi qu’il " goûterait la mort ", c’est-à-dire connaîtrait l’état de mort, l’état de séparation entre son âme et son corpsdurant le temps compris entre le moment où il a expiré sur la croix et le moment où il est ressuscité. Cet état du Christ mort est le mystère du sépulcre et de la descente aux enfers. C’est le mystère du Samedi Saint où le Christ déposé au tombeau (cfJn1942manifeste le grand repos sabbatique de Dieu (cfHe 47-9) après l’accomplissement (cfJn 1930) du salut des hommes qui met en paix l’univers entier (cfCol 118-20).

Le Christ au sépulcre dans son corps

625 Le séjour du Christ au tombeau constitue le lien réel entre l’état passible du Christ avant Pâque et son actuel état glorieux de Ressuscité. C’est la même personne du " Vivant " qui peut dire : " J’ai été mort et me voici vivant pour les siècles des siècles " (Ap 118) :

Dieu [le Fils] n’a pas empêché la mort de séparer l’âme du corpsselon l’ordre nécessaire à la nature, mais il les a de nouveau réunis l’un à l’autre par la Résurrectionafin d’être lui-même dans sa personne le point de rencontre de la mort et de la vie en arrêtant en lui la décomposition de la nature produite par la mort et en devenant lui-même principe de réunion pour les parties séparées (S. Grégoire de Nysseorcatech16 : PG 45, 52B).

626 Puisque le " Prince de la vie " qu’on a mis à mort (Ac 315) est bien le même que " le Vivant qui est ressuscité " (Lc 245-6), il faut que la personne divine du Fils de Dieu ait continué à assumer son âme et son corps séparés entre eux par la mort :

Du fait qu’à la mort du Christ l’âme a été séparée de la chair, la personne unique ne s’est pas trouvée divisée en deux personnes ; car le corps et l’âme du Christ ont existé au même titre dès le début dans la personne du Verbe ; et dans la mortquoique séparés l’un de l’autre, ils sont restés chacun avec la même et unique personne du Verbe (S. JeanDamascène, f. o. 327 : PG 94, 1098A).

" Tu ne laisseras pas ton saint voir la corruption "

627 La mort du Christ a été une vraie mort en tant qu’elle a mis fin à son existence humaine terrestre. Mais à cause de l’union que la Personne du Fils a gardé avec son Corps, il n’est pasdevenu une dépouille mortelle comme les autres car " il n’était pas possible qu’il fût retenu en son pouvoir (de la mort) " (Ac 224). C’est pourquoi " la vertu divine a préservé le corps du Christ de la corruption " (S. Thomas d’A., s. th3513). Du Christ on peut dire à la fois : " Il a été retranché de la terre des vivants " (Is 538) ; et : " Ma chair reposera dans l’espérance que tu n’abandonneras pas mon âme aux enfers et ne laisseras pas ton saint voir la corruption " (Ac 226-27 ; cfPs 169-10). La Résurrection de Jésus " le troisième jour " (1 Co 154 ; Lc 2446 ; cfMt 1240 ; Jon 21 ; Os 62) en était la preuve car la corruption était censée se manifester à partir du quatrième jour (cfJn 1139).

Ensevelis avec le Christ... "

628 Le Baptême, dont le signe originel et plénier est l’immersionsignifie efficacement la descente au tombeau du chrétien qui meurt au péché avec le Christ en vue d’une vie nouvelle : " Nous avons été ensevelis avec le Christ par le Baptême dans la mortafin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle " (Rm 64 ; cfCol 212 ; Ep 526).


EN BREF

629 Au bénéfice de tout homme Jésus a goûté la mort (cfHe 29). C’est vraiment le Fils de Dieu fait homme qui est mort et qui a été enseveli.

630 Pendant le séjour du Christ au tombeau sa Personne divine a continué à assumer tant son âme que son corps séparés pourtant entre eux par la mort. C’est pourquoi le corps du Christmort " n’a pas vu la corruption " (Ac 1237).

Cathéchisme de l’Église Catholique

SOURCE : http://www.vatican.va/archive/FRA0013/_P1J.HTM


Les instruments de la Passion, église Saint-Pierre de Collonges-la-Rouge.

Thème 10 - La Passion et la mort en Croix
Jésus est mort pour nos péchés (cf. Rm 4, 25) afin de nous en délivrer et de nous faire vivre de la vie de Dieu.
RÉSUMÉ DE LA FOI CHRÉTIENNE1 fév. 2014

La Passion et la mort en Croix

Le sens général de la Croix du Christ.

Application au mystère de la Croix

1.1.Quelques prémices
Le mystère de la Croix se situe dans le cadre général du projet de Dieu et de la venue de Jésus au monde. Le sens de la création est donné par sa finalité surnaturelle, qui consiste en l’union à Dieu. Cependant, le péché a profondément altéré l’ordre de la création ; l’homme a cessé de voir le monde comme une œuvre pleine de bonté et en a fait une réalité équivoque. Il a mis son espérance dans les créatures et s’est donné pour but de fausses finalités terrestres.
La venue de Jésus-Christ au monde a comme finalité de réimplanter dans le monde le projet de Dieu et de le conduire efficacement à sa destination d’union avec Lui. Pour cela, Jésus, véritable Chef du genre humain[1], a assumé toute la réalité humaine dégradée par le péché. Il l’a faite sienne et l’a offerte filialement au Père. De cette façon, Jésus restitue à chaque relation et situation humaine son vrai sens, dans sa dépendance de Dieu le Père.

Ce sens ou but de la venue de Jésus se réalise par toute sa vie, en chacun de ses mystères, dans lesquels Jésus glorifie pleinement le Père. Chaque événement et chaque étape de la vie du Christ possède une finalité spécifique en vue de cet objectif de salut[2].
La finalité propre au mystère de la Croix est d’effacer le péché du monde (cf. Jn 1, 29), chose absolument nécessaire pour que puisse se réaliser l’union filiale avec Dieu. Cette union est, comme nous l’avons dit, l’objectif ultime du plan de Dieu (cf. Rm 8, 28-30).
Jésus efface le péché du monde en le chargeant sur ses épaules et en l’annulant dans la justice de son cœur saint[3]. C’est en cela que consiste essentiellement le mystère de la Croix :
a) Il s’est chargé de nos péchés. Cela est indiqué, en premier lieu, par l’histoire de sa passion et de sa mort rapportée dans les Évangiles. Ces faits appartenant à l’histoire du Fils de Dieu incarné et non pas d’un homme quelconque, plus ou moins saint, ont une valeur et une efficacité universelles qui s’appliquent à tout le genre humain. En eux, nous voyons que Jésus est livré par le Père aux mains des pécheurs (cf. Mt 26, 45) et que lui-même permet volontairement que leur méchanceté détermine en tout son sort. Comme le dit Isaïe en présentant son impressionnante figure de Jésus[4]: « Maltraité, il s'humilie, il n'ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l'abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n'ouvre pas la bouche » (Is 53, 7). Agneau sans tache, il accepte librement les souffrances physiques et morales imposées par l’injustice des pécheurs et, en elles, il prend sur lui tous les péchés des hommes, toute offense à Dieu. Chaque offense humaine est, d’une certaine façon, cause de la mort du Christ. Nous disons, dans ce sens, que Jésus s’est « chargé » de nos péchés au Golgotha (cf. 1 P 2, 24).

b) Il élimine le péché par son offrande. Mais le Christ ne s’est pas limité à porter nos péchés. Il les a aussi détruits, éliminés. En effet, il a accepté les souffrances dans la justice filiale, dans l’union obéissante et aimante envers son Père Dieu, et dans la justice innocente de qui aime le pécheur même si ce dernier ne le mérite pas, de qui cherche à pardonner les offenses par amour (cf. Lc 22, 42 ; 23, 34). Il a offert au Père ses souffrances et sa mort en notre faveur, pour notre pardon : « C'est par ses blessures que nous sommes guéris » (Is 53, 5).

·       La Croix révèle la miséricorde et la justice de Dieu en Jésus Christ
L’élimination du péché est donc le fruit de la Croix. L’homme s’approprie ce fruit au moyen des sacrements (spécialement grâce à la confession sacramentelle) ; et il se l’appropriera définitivement après cette vie, s’il est fidèle à Dieu. De la Croix découle la possibilité pour tous les hommes de vivre éloignés du péché et d’intégrer les souffrances et la mort dans leur propre chemin vers la sainteté.
Dieu a voulu sauver le monde par le chemin de la Croix, mais non parce qu’il aime la douleur ou la souffrance. Dieu n’aime que le bien et faire le bien. Il n’a pas voulu la Croix de façon inconditionnelle comme il veut, par exemple, qu’existent les créatures. Il l’a voulue præviso peccato, prévoyant le péché. La Croix est là parce que le péché existe. Mais aussi parce que l’Amour existe. La Croix est le fruit de l’amour de Dieu confronté au péché des hommes.
Dieu a voulu envoyer son Fils dans le monde afin qu’il réalise le salut des hommes par le sacrifice de sa propre vie, et ceci en dit long d’abord sur Dieu lui-même. Concrètement, la Croix révèle la miséricorde et la justice de Dieu :
a) La miséricorde. La Sainte Écriture affirme fréquemment que le Père a livré son Fils aux mains des pécheurs (cf. Mt 26, 54), qu’il n’a pas épargné son propre Fils. De par l’unité des Personnes divines dans la Trinité, en Jésus-Christ, Verbe incarné, se trouve toujours présent le Père qui l’envoie. Pour cette raison, derrière la décision libre de Jésus de donner sa vie pour nous, se trouve le don que le Père nous fait de son Fils bien-aimé, le remettant aux pécheurs. Cette offrande manifeste plus qu’aucun autre geste de l’histoire du salut l’amour et la miséricorde de Dieu le Père pour les hommes.
b) La Croix nous révèle aussi la justice de Dieu. Celle-ci ne consiste pas tant à faire payer l’homme pour le péché qu’à remettre l’homme sur le chemin de la vérité et du bien, en restaurant les biens que le péché a détruits. La fidélité, l’obéissance et l’amour du Christ à Dieu, son Père; la générosité, la charité et le pardon de Jésus à ses frères, les hommes; sa véracité, sa justice et son innocence, maintenues et affirmées à l’heure de sa passion et de sa mort, accomplissent cette fonction : vider le péché de sa force condamnatoire et ouvrir nos cœurs à la sainteté et à la justice, puisqu’Il se livre pour nous. Dieu nous délivre de nos péchés par le chemin de la justice, par la justice du Christ. Comme fruit du sacrifice du Christ et par la présence de sa force salvatrice, nous pouvons toujours nous comporter comme des enfants de Dieu, en toute situation.



·       La Croix dans sa réalisation historique
Jésus connaissait dès le début et de manière adéquate au progrès de sa mission et de sa conscience humaine que le cours de sa vie le conduisait à la Croix. Il a accepté pleinement cela : il était venu accomplir la volonté du Père jusque dans les plus petits détails (cf. Jn 19, 28-30), et cet accomplissement l’a amené à « donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mc 10, 45).
Dans la réalisation de la tâche dont le Père l’avait chargé, Jésus se heurta à l’opposition des autorités religieuses d’Israël qui voyaient en lui un imposteur. Aussi « certains chefs d’Israël ont accusé Jésus d’agir contre la Loi, contre le temple de Jérusalem et en particulier contre la foi au Dieu unique, parce qu’il se proclamait Fils de Dieu. C’est pourquoi ils le livrèrent à Pilate afin qu’il fût condamné à mort » (Compendium, 113).
Ceux qui ont condamné Jésus ont péché en rejetant la Vérité qui est le Christ. En réalité, tout péché est un rejet de Jésus et de la vérité qu’il nous apporte de la part de Dieu. Dans ce sens, tout péché contribue à la Passion de Jésus. « La passion et la mort de Jésus ne peuvent être imputées indistinctement ni à tous les Juifs alors vivants, ni aux Juifs venus ensuite dans le temps et dans l’espace. Tout pécheur individuel, c’est-à-dire tout homme, est réellement la cause et l’instrument des souffrances du Rédempteur. Sont plus gravement coupables ceux qui, surtout s’ils sont chrétiens, retombent souvent dans le péché et se complaisent dans les vices » (Compendium, 117).

·       Sacrifice et Rédemption
Jésus est mort pour nos péchés (cf. Rm 4, 25) afin de nous en délivrer et de nous racheter de l’esclavage que le péché introduit dans la vie humaine. La Sainte Écriture affirme que la passion et la mort du Christ sont : a) un sacrifice d’alliance, b) un sacrifice d’expiation, c) un sacrifice de propitiation et de réparation pour les péchés, d) un acte de rédemption et de libération des hommes.
a) Jésus, en offrant sa vie à Dieu sur la Croix, institue la Nouvelle Alliance, c'est-à-dire la nouvelle forme d’union de Dieu avec les hommes qui avait été prophétisée par Isaïe (cf. Is 42, 6), Jérémie (cf. Jr 31, 31-33) et Ézéchiel (cf. Ez 37, 26). Le nouveau Pacte est l’alliance scellée par le corps du Christ livré et son sang versé pour nous (cf. Mt 26, 27-28).

b) Le sacrifice du Christ sur la Croix a valeur d’expiation, c’est-à-dire d’élimination et de purification du péché (cf. Rm 3, 25 ; He 1, 3 ; 1 Jn 2, 2 ; 4, 10).

c) La Croix est un sacrifice de propitiation et de réparation pour le péché (cf. Rm 3, 25 ; He 1, 3 ; 1 Jn 2, 2 ; 4, 10). Le Christ manifeste envers le Père l’amour et l’obéissance que les hommes lui avaient refusés par leurs péchés. Il fait ainsi justice et offre satisfaction à l’amour paternel de Dieu rejeté depuis l’origine de l’histoire.

d) La Croix du Christ est un acte de rédemption et de libération de l’homme. Jésus a payé pour notre liberté le prix de son sang, c’est-à-dire de ses souffrances et de sa mort (cf. 1 P 1, 18). Il a ainsi mérité notre salut afin de nous incorporer au royaume des cieux : « Nous arrachant au pouvoir des ténèbres, il nous a placés dans le royaume de son Fils bien-aimé. En Lui nous avons la rédemption, le pardon des péchés ». (Col 1, 13-14).

·       Les effets de la Croix

L’effet principal de la Croix est d’éliminer le péché et tout ce qui s’oppose à l’union de l’homme à Dieu. La Croix, en plus d’éliminer les péchés, nous délivre aussi du démon qui dirige sournoisement la trame du péché, ainsi que de la mort éternelle. Le démon ne peut rien contre celui qui est uni au Christ (cf. Rm 8, 31-39) et la mort cesse d’être une séparation éternelle de Dieu pour devenir porte d’accès à la destinée ultime (cf. 1 Co 15, 55-56).
Ayant enlevé tous ces obstacles, la Croix ouvre à l’humanité le chemin du salut, la possibilité universelle de la grâce.
Avec la Résurrection du Christ et sa glorieuse Exaltation, la Croix est cause de la justification de l’homme, c’est-à-dire non seulement de l’élimination du péché et des autres obstacles, mais encore du don de la vie nouvelle: la grâce du Christ qui sanctifie l’âme. Chaque sacrement est une façon diverse de participer à la Pâque du Christ et de s’approprier le salut qui en découle. Le Baptême, concrètement, nous libère de la mort introduite par le péché originel et nous permet de vivre la vie nouvelle du Ressuscité.
Jésus est la cause unique et universelle du salut de l’homme, l’unique médiateur entre Dieu et les hommes. Toute grâce de salut donnée aux hommes provient de sa vie et, en particulier, de son mystère pascal.
·       Co-racheter avec le Christ
Comme nous venons de le dire, la Rédemption réalisée par le Christ sur la Croix est universelle, elle s’étend à tout le genre humain. Mais le fruit et les mérites de la Passion et de la Mort du Christ doivent être appliqués à chacun, principalement au moyen de la foi et des sacrements.
Notre Seigneur Jésus-Christ est l’unique médiateur entre Dieu et les hommes (cf. 1 Tm 2, 5). Mais Dieu le Père a voulu que nous ne soyons pas seulement rachetés mais aussi corédempteurs (cf. Catéchisme, 618). Il invite chacun à prendre sa croix et à le suivre (cf. Mt 16, 24), lui qui « a souffert pour vous et vous a laissé son exemple afin que vous suiviez ses traces » (1 P 2, 21).
Saint Paul écrit :
a) « Avec le Christ, je suis fixé à la Croix : je vis, mais ce n'est plus moi, c'est le Christ qui vit en moi » (Ga 2, 19-20) : pour atteindre l’identification au Christ, il faut embrasser la Croix
b) « Ce qu'il reste à souffrir des épreuves du Christ, je l'accomplis dans ma propre chair, pour son corps qui est l'Église » (Col 1, 24) : nous pouvons être corédempteurs avec le Christ.
Dieu n’a pas voulu nous délivrer de toutes les pénalités de cette vie afin qu’en les acceptant, nous nous identifiions au Christ, nous méritions la vie éternelle et coopérions à la tâche de porter aux autres les fruits de la Rédemption. La maladie et la douleur, offertes à Dieu en union au Christ atteignent une grande valeur rédemptrice, tout comme la mortification corporelle pratiquée dans le même esprit que celui du Christ souffrant librement et volontairement sa Passion : par amour, pour nous racheter en expiant pour nos péchés.
Sur la Croix, Jésus-Christ nous donne l’exemple de toutes les vertus :
a) de charité : « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 13) ;
b) d’obéissance : il s’est fait « obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix » (Ph 2, 8) ;
c) d’humilité, de douceur et de patience : il a supporté les souffrances sans les esquiver ni les alléger, comme un doux agneau (cf. Jr 11, 19) ;
d) de détachement des choses créées : le Roi des rois et Seigneur des seigneurs apparaît sur la Croix dépouillé de tout, raillé, rejeté, roué de coups, couronné d’épines, par Amour.
Le Seigneur a voulu associer sa Mère, plus intimement que quiconque, au mystère de ses souffrances rédemptrices (cf. Lc 2, 35 ; Catéchisme, 618). La Vierge Marie nous enseigne à rester auprès de la Croix de son Fils[5].

Antonio Ducay

Bibliographie de base

Catéchisme de l’Église catholique, 599-618.

Compendium du Catéchisme de l’Église catholique, 112-124.

Jean Paul II, La valeur rédemptrice de la Passion du Christ, catéchèses du 7 et 28 septembre, et du 5, 19 et 26 octobre 1988.

Jean Paul II, La mort du Christ : son caractère rédempteur, catéchèses du 14 décembre 1988 et du 11 janvier 1989.

Lectures recommandées

Saint Josémaria, Homélie La mort du Christ, vie du chrétien, dans Quand le Christ passe, 95-101.

[1]Il est notre Chef (Tête) parce qu’il est le fils de Dieu et parce qu’il s’est rendu solidaire avec nous en tout excepté le péché (cf. He 4, 15)

[2]L’enfance de Jésus, sa vie de travail, son baptême dans le Jourdain, sa prédication, tout contribue à la Rédemption des hommes. Se référant à la vie du Christ dans le village de Nazareth, saint Josémaria disait : « Ces années cachées de la vie du Seigneur ne sont pas sans signification; elles ne sont pas non plus une simple préparation des années à venir, celles de sa vie publique. Depuis 1928, j'ai clairement compris que Dieu désire que les chrétiens prennent pour exemple la vie du Seigneur tout entière. J'ai compris tout spécialement sa vie cachée, sa vie de travail courant au milieu des hommes; le Seigneur veut, en effet, que beaucoup d'âmes trouvent leur voie dans ces années de vie cachée et sans éclat », Quand le Christ passe, 20

[3]Cf. Col 1, 19-22; 2, 13-15; Rm 8, 1-4; Eph 2, 14-18; He 9, 26.

[4]Les quatre poèmes du mystérieux « Serviteur de Yahvé » constituent une splendide prophétie vétérotestamentaire de la Passion du Christ (Is 42, 1-9 ; 49, 1-9 ; 50, 4-9; 52, 13; 53, 12)

[5]Cf. saint Josémaria, Chemin, 508




La Crucifixion du Christ, Évangiles de Rabula, 586, 
33, 5 X 25,5, Florence, Bibliothèque Médicéo-Laurentine.


Venerdì Santo - Passione del Signore


Il Venerdi Santo e il giorno della Croce. In tutta la vicenda umana e storica di Gesù, la « Passione » designa da sempre l’insieme degli avvenimenti dolorosi che lo colpirono fino alla morte in croce.

Quante e quante volte i nostri occhi si sono posati su un Crocifisso o una semplice croce, in questo mondo distratto, superattivo, superficiale? 

Quante volte entrando in una chiesa o passando davanti a delle edicole religiose agli angoli delle strade, sui sentieri di campagna o di montagna, o mettendola al collo sia per devozione, sia per moda, i nostri occhi hanno visto la Croce; quante volte sin da bambini ci siamo segnati con il segno della Croce, recitando una preghiera o guardando il Crocifisso appeso alla parete della nostra stanza da letto, iniziando e terminando così la nostra giornata. 

La Croce simbolo del cristianesimo, presente nella nostra vita sin dalla nascita, nei segni del rito del Battesimo, nell’assoluzione nel Sacramento della Penitenza, nelle benedizioni ricevute e date in ogni nostro atto devozionale e sacramentale; fino all’ultimo segno tracciato dal sacerdote nel Sacramento degli Infermi, nella croce astile che precede il funerale e nella croce di marmo o altro materiale, poggiata sulla tomba. 

Così presente nella nostra vita e pur tante volte ignorata e guardata senza che ci dica niente, con occhio distratto e abituato; eppure la Croce è il supremo simbolo della sofferenza e della morte di Gesù, vero Dio e vero uomo, che con il Suo sacrificio ci ha riscattato dalla morte del peccato, indicandoci la vera Vita che passa attraverso la sofferenza. 

Gesù stesso con le Sue parabole insegnò che il seme va sotterrato, marcisce e muore, per dare nuova vita alla pianta che da lui nascerà. 

In tutta la vicenda umana e storica di Gesù, la “Passione” culminata nel Venerdì Santo, designa da sempre l’insieme degli avvenimenti dolorosi che lo colpirono fino alla morte in croce. E questo insieme di atti progressivi e dolorosi prese il nome di “Via Crucis” (pratica extraliturgica, introdotta in Europa dal domenicano beato Alvaro, (†1402), e dopo di lui dai Frati Minori Francescani); che la Chiesa Cattolica, ricorda in ogni suo tempio con le 14 ‘Stazioni’; quadretti attaccati alle pareti, oppure lungo i crinali delle colline dove sorgono Santuari, meta di pellegrinaggi; con edicole, gruppi statuari o cappelle, che invitano alla meditazione e penitenza; in ognuna di queste ‘Stazioni’ sono raffigurati con varie espressioni artistiche, momenti della dolorosa “Via Crucis” e Passione di Gesù; espressione di alta simbologia ed arte, sono ad esempio i Sacri Monti come quelli di Varallo e di Varese, e i celebri Calvari bretoni. 

La “Passione” di Gesù cominciò dopo l’Ultima Cena tenuta con gli Apostoli, dove Egli diede all’umanità il dono più grande che si potesse: sé stesso nel Sacramento dell’Eucaristia, inoltre l’istituzione del Sacerdozio cristiano e la grande lezione di umiltà e di amore verso il prossimo con la lavanda dei piedi dei Dodici Apostoli. 

I Vangeli raccontano gli avvenimenti in modo abbastanza preciso e concorde; nella primavera dell’anno 30, Gesù discese con i suoi discepoli dalla Galilea a Gerusalemme, in occasione della Pasqua ebraica, l’annuale “memoriale” della prodigiosa liberazione del popolo ebreo dall’Egitto. 

Qui tenne l’Ultima Cena, dove di fatto fu sostituito il vecchio “memoriale” con il nuovo, da rinnovare nel tempo fino al suo ritorno: “Questo è il mio corpo, che è dato per voi”; “Questo calice è la nuova alleanza nel mio sangue che viene versato per voi”; “Fate questo in memoria di me!”. 

Nella “redenzione dal peccato” si deve ricercare in buona parte, il senso della ‘Passione’ di Cristo e di questo trattano i racconti evangelici, nel susseguirsi degli avvenimenti che seguirono l’Ultima Cena; è bene ricordare che lo stesso Gesù preannunziò ciò che sarebbe accaduto ai suoi discepoli per ben tre volte, preparandoli al suo destino di sofferenze e di gloria; in particolare la terza volta (Luca 18, 31-33). 

Ma il suo sacrificio, è presentato nei Vangeli anche come l’attuazione della parola dei profeti, contenuta nelle Scritture e si delinea una grande verità, consegnandosi mite e benevole nelle mani di uomini che faranno di lui quello che vorranno, l’”Agnello di Dio” ha preso su di sé e ha ‘tolto’ il peccato del mondo (Giovanni 1,29). 

Per questo si nota che nel racconto evangelico della Passione, ogni atto è presentato come malvagio, ingiusto e crudele; anche tutti coloro che intervengono nei confronti di Gesù sono cattivi o meglio peccatori, come una sequenza impressionante dei peccati degli uomini contro di Lui. 

È necessario che il male ed il peccato si scateni contro Gesù, portandolo fino alla morte e dando la sensazione di aver vinto il Bene; finché con la Sua Resurrezione alla fine si vedrà che la vittoria finale sul male, è la sua. 

La ‘Passione’ si svolge con una sequenza di immagini drammatiche, prima di tutto il tradimento di Giuda, che lo vende e lo denuncia con un bacio nel giardino posto al di là del torrente Cedron, dove si era ritirato a pregare con i suoi discepoli, e dove Gesù, aveva avuto la visione angosciante della prossima fine, sudando sangue e al punto di chiedere al Padre di far passare, se era possibile, questo calice amaro di sofferenza, ma nel contempo accettò di fare la Sua volontà. 

Segue l’arresto notturno da parte dei soldati e delle guardie fornite dai sommi sacerdoti e dai farisei; Gesù subisce l’interrogatorio di Anna, ex sommo sacerdote molto potente e suocero del sommo sacerdote in carica Caifa; poi il giudizio del Sinedrio giudaico capeggiato da Caifa, che formula ad ogni costo un’accusa che consenta la sua condanna a morte, che però per la legge vigente a Gerusalemme, non poteva essere attuata dalle autorità ebraiche. 

Nel contempo si concreta il triplice rinnegamento del suo primo discepolo Pietro; poi Gesù viene condotto dal governatore romano Ponzio Pilato, accusato di essersi proclamato re dei Giudei, commettendo quindi un delitto di lesa maestà verso l’imperatore romano. 

Nel confronto con Pilato, Gesù afferma la sua Regalità; nonostante che non si ravvisa in lui colpa alcuna, l’attaccamento al potere, la colpevole viltà del governatore, non fanno prendere una decisione a Pilato, che secondo il Vangelo di Luca (23,6) non volendo pronunciarsi, lo manda da re Erode, presente in quei giorni a Gerusalemme; il quale dopo un’inutile interrogatorio e istigato dai sommi sacerdoti e scribi, lo schernisce insultandolo, poi rivestito di una splendida veste lo rimanda da Pilato. 

Ancora una volta Pilato titubante chiede al popolo che colpa ha quest’uomo, perché lui non ne trova; alle grida di condanna lo fa flagellare, pensando che così si calmassero, ma questi gridarono sempre più forte di crocifiggerlo; allora Pilato secondo le consuetudini locali, potendo liberare un prigioniero in occasione della Pasqua, chiese al popolo se intendevano scegliere fra Gesù e un ribelle prigioniero di nome Barabba, che aveva molti morti sulla coscienza, ma anche in questa scelta il popolo si espresse gridando a favore di Barabba. 

Non potendo fare altro, il governatore simbolicamente si lavò le mani e condannò a morte Gesù, tramite la crocifissione, pena capitale praticata in quell’epoca e lo consegnò ai soldati. 

I soldati con feroce astuzia, posero sul capo di Gesù, schernendolo, una corona di spine pungenti e caricarono sulle sue spalle, già straziate da una lacerante flagellazione, il “patibulum”, avviandosi verso la collina del Golgota o Calvario, luogo dell’esecuzione. 

La “Via Crucis” di Gesù presenta alcuni incontri non tutti riportati concordemente dai quattro evangelisti, come l’incontro con Simone di Cirene, obbligato dai soldati a portare la croce di Gesù o a condividerne il peso; l’incontro con le donne di Gerusalemme alle quali dice con toni apocalittici di piangere su loro stesse; l’incontro con la Veronica, le cadute sull’erta salita. 

Arrivati sulla cima del calvario, viene dai soldati spogliato delle sue vesti, che vennero tirate a sorte fra gli stessi soldati, poi crocifisso con chiodi alla croce, tortura orribile e atroce, che conduce Gesù alla morte dopo qualche ora, sempre fra insulti e offese, alla fine invece di spezzargli le gambe per accelerarne la morte per soffocamento, essendo già morto, la lancia di un centurione gli perforerà il costato per accertarsene. 

C’è ancora tutta una serie di episodi che si verificano prima e dopo la sua morte, come il suicidio di Giuda, lo scambio di parole con i due ladroni, crocifissi anche loro in quell’occasione, lo squarcio del Velo del Tempio di Gerusalemme, il terremoto, lo sconvolgimento degli elementi atmosferici, la presenza ai piedi della Croce di Maria sua madre, di Maria di Magdala (Maddalena), di Maria di Cleofa, madre di Giacomo il Minore e Giuseppe, di Salome madre dei figli di Zebedeo e da Giovanni il più giovane degli apostoli; l’affidamento reciproco fra Maria e Giovanni; le sue ultime parole prima di morire. 

La ‘Passione’ si conclude, dopo la deposizione affrettata per l’approssimarsi della festività del sabato, con la sepoltura del suo corpo mortale in una tomba data da Giuseppe d’Arimatea, anche lui diventato suo discepolo, avvolto in un candido lenzuolo e cosparso degli oli e aromi usuali, poi la tomba scavata nella roccia, venne chiusa da una grossa pietra. 

In questo contesto finale s’inserisce l’esistenza e la venerazione per la Sacra Sindone, conservata nel Duomo di Torino, prova tangibile dei patimenti e del metodo crudele subito da Gesù per la crocifissione. 

Dato il poco spazio disponibile, si è dovuto necessariamente essere veloci nel descrivere praticamente la ‘Passione di Nostro Signore’, ma questo storico evento lo si può meditare ampliamente, partecipando ai riti della Settimana Santa, che da millenni la Chiesa cattolica e le altre Chiese Cristiane celebrano. 

Aggiungiamo solo che Gesù ha voluto con la sofferenza e la sua morte, prendere su di sé le sofferenze e i dolori di ogni genere dell’umanità, quasi un “chiodo scaccia chiodo”; indicando nel contempo che la sofferenza è un male necessario, perché iscritto nella storia di ogni singolo uomo, come lo è la morte del corpo, come conseguenza del peccato, ma essa può essere trasformata in una luce di speranza, di compartecipazione con le sofferenze degli altri nostri fratelli, che condividono con noi, ognuno nella sua breve o lunga vita terrena, il cammino verso la patria celeste. 

Questo concetto e valorizzazione del dolore fu nei millenni cristiani, ben compreso ed assimilato da tante anime mistiche, al punto di non desiderare altro che condividere i dolori della ‘Passione’; ottenendo da Cristo di portare nel loro corpo i segni visibili e tormentati di tanto dolore; come pure per tanti ci fu il sacrificio della loro vita, seguendo l’esempio del Redentore, per l’affermazione della loro fede in Lui e nei suoi insegnamenti. 

Ecco allora la schiera immensa dei martiri che a partire sin dai primi giorni dopo la morte di Gesù e fino ai nostri giorni, patirono e morirono violentemente, con metodi anche forse più strazianti della crocifissione, come quello di essere dilaniati vivi dalle belve feroci; bruciati vivi sui roghi; fatti a pezzi dai selvaggi nelle Missioni; scorticati vivi, ecc. 

Poi riferendoci a quando prima accennato ai segni della ‘Passione’ sul proprio corpo, solo per citarne qualcuno: Le Stimmate di s. Francesco di Assisi, di s. Pio da Pietrelcina, la spina in fronte di s. Rita da Cascia, ecc. 

La triste e dolorosa vicenda della ‘Passione’, ha ispirato da sempre la pietà popolare a partecipare ai riti del Venerdì Santo, con manifestazioni di grande suggestione e penitenza, con le processioni dei ‘Misteri’, grandi e piccole raffigurazioni, con statue per lo più di cartapesta, dei vari episodi della ‘Via Crucis’, in particolare l’incontro di Gesù che trasporta la croce con sua madre e le pie donne; oppure con Gesù morto, condotto al sepolcro, seguito dall’effige della Vergine Addolorata. 

In tutte le chiese, a partire dal Colosseo con il papa, si svolgono le ‘Vie Crucis’, anche per le strade dei Paesi e nei rioni delle città; in alcuni casi per secolare tradizione esse sono svolte da fedeli con i costumi dell’epoca e giungono fino ad una finta crocifissione; in altri casi da secoli si svolgono cortei penitenziali di Confraternite con persone incappucciate o no, che si flagellano o si pungono con oggetti acuminati e così insanguinati proseguono nella processione penitenziale, come nella celebre penitenza di Guardia Sanframondi. 

Ci vorrebbe un libro per descriverle tutte, ma non si può dimenticare di citare i riti barocchi del Venerdì Santo di Siviglia. 

Alla ‘Passione’ di Gesù è associata l’immagine della Vergine Addolorata, che i più grandi artisti hanno rappresentato insieme alla Crocifissione, ai piedi della Croce, o con Cristo adagiato fra le sue braccia dopo la deposizione, come la celebre ‘Pietà’ di Michelangelo, il ‘Compianto sul Cristo morto’ di Giotto, la ‘Crocifissione’ di Masaccio, per citarne alcuni. 

Il soggetto della ‘Passione’, ha continuato ad essere rappresentato anche con le moderne tecnologie, le quali utilizzando attori capaci, scenografie naturali e drammaticità delle espressioni dolorose; ha portato ad un più vasto pubblico nazionale ed internazionale l’intera vicenda terrena di Gesù. 

È il caso soprattutto del cinema, con tanti filmati di indubbio valore emotivo, come “Il Vangelo secondo Matteo” di Pier Paolo Pasolini; il “Gesù di Nazareth” di Franco Zeffirelli, la serie di quelli storici e colossali, come “Il Re dei re”, “La tunica”, ecc. fino all’ultimo grandioso per la sua drammaticità “La Passione di Cristo” di Mel Gibson. 

Inoltre la televisione presente ormai in ogni casa, ha riproposto ad un pubblico ancor più vasto le produzioni televisive ed i tanti films con questo soggetto, che per questioni economiche e per la crisi delle sale cinematografiche, non sarebbero stati più visti. 

Il Venerdì Santo è il giorno della Croce, di questo simbolo che è di guida ai cristiani e nel contempo tiene lontani altri da questa religione, che per tanti versi ha al suo centro il dolore e la sofferenza, seppure accettata e trasfigurata; e si sa che a nessuno piace soffrire e tutti vorrebbero tendere alla felicità senza prima soffrire. 

A conclusione si riportano i soggetti delle XIV Stazioni della Via Crucis: 

I = Il processo e la condanna; 

II = Il carico sulle spalle della croce; 

III = La prima caduta; 

IV = L’incontro con la Madre; 

V = L’aiuto del Cireneo; 

VI = L’incontro con la Veronica; 

VII = Seconda caduta; 

VIII = L’incontro con le donne di Gerusalemme; 

IX = Terza caduta; 

X = Gesù denudato e posto sulla croce; 

XI = La crocifissione; 

XII = La morte in Croce; 

XIII = La deposizione; 

XIV = La sepoltura nella tomba.

Autore: Antonio Borrelli



Jean Fouquet, Pietà dite de Nouans, vers 1465, Huile sur bois (noyer), 168 X 259, 
église paroissiale Saint-Martin, Nouans-les-Fontaines, département de l'Indre-et-Loire




Michel-Ange Pietà, 1498-1499, basilique Saint-Pierre du Vatican à Rome
représentant le thème biblique de la « Vierge Marie douloureuse » (Mater dolorosa en latin ou Pietà),
 tenant sur ses genoux le corps du Christ descendu de la Croix 
avant sa Mise au tombeau, sa Résurrection et son Ascension


Caravage. La Mise au tombeau, 1602-1604,Musées du VaticanRome.



Domenico Beccafumi, Descente du Christ aux Enfers. Pinacothèque nationale de Sienne.

Sabato Santo


Nel Sabato Santo predomina il silenzio, il raccoglimento, la meditazione, per Gesù che giace nel sepolcro ; poi verrrà la gioia della sera con la Veglia Pasquale e con la Resurrezione di Cristo, Figlio di Dio.

Nella Settimana Santa della Liturgia cristiana, che va dalla Domenica delle Palme alla Domenica di Pasqua, vi sono tre giorni che primeggiano per la loro solennità ed unicità, ed è il “Triduo Pasquale”, nel quale si commemora la crocifissione, sepoltura e Resurrezione di Gesù Cristo ed incomincia con la Messa vespertina del Giovedì Santo, prosegue con i riti del Venerdì Santo; al suo centro c’è la Veglia pasquale e si chiude ai Vespri della Domenica di Pasqua. 

Se nel Giovedì Santo predomina la solennità dell’istituzione dell’Eucaristia, dell’istituzione del Sacerdozio e della Chiesa di Cristo; se nel Venerdì Santo predomina la mestizia, il dolore e la penitenza, nel ricordare la Passione e morte di Gesù, con la sua sepoltura; nel Sabato Santo invece predomina il silenzio, il raccoglimento, la meditazione, per Gesù che giace nel sepolcro; poi verrà la gioia della Domenica di Pasqua con la sua Resurrezione, ma nel sabato incombe il silenzio del riposo della morte. 

Con la nostra meditazione, andiamo col pensiero, alla disperazione e disorientamento degli Apostoli e degli amici di Gesù, che dopo averlo seguito nei suoi itinerari in Galilea, assistito ai suoi prodigi, ascoltato i suoi insegnamenti, così pieni di speranza e innovativi per quell’epoca, l’avevano visto poi morire così tragicamente, senza che qualcosa o qualcuno, tanto meno Lui stesso, abbia bloccato questo ingiusto e assurdo evento. 

Tutto prenderà poi un’altra luce, il peso che opprime il loro animo si trasformerà in gioia e sollievo, alla notizia della Sua Resurrezione, ma il Sabato, cioè il giorno dopo la morte, che per gli Ebrei era il giorno sacro e del più assoluto riposo, resterà cupo e pieno di sgomento per loro, che ignoravano ciò che sarebbe avvenuto dopo. 

Ma nella liturgia, non sempre è stato così, a partire dal IV secolo in alcuni luoghi, in questo giorno i candidati al Battesimo (Catecumeni), facevano la loro pubblica professione di fede, prima di venire ammessi nella Chiesa, rito che avveniva poi nella Veglia di Pasqua. 

Verso il XVI secolo, si cominciò con un’anticipazione della Vigilia alla mattina del Sabato Santo, forse perché non era consigliabile stare di notte fuori casa, ad ogni modo questa anticipazione al mattino del Sabato, è durata fino agli ultimi anni Cinquanta del XX secolo; ricordo personalmente che la “Gloria” si “scioglieva” verso le 10-11 del mattino del sabato, con il suono delle campane, appunto “sciolte” dai legami messi la sera del Giovedì Santo. 

Poi con la riforma liturgica Conciliare, tutto è ritornato come alle origini e il Sabato ha ripreso il significato del giorno della meditazione e penitenza; l’oscurità nelle chiese è totale, non vi sono celebrazioni liturgiche, né Sante Messe; è l’unico giorno dell’anno che non si può ricevere la S. Comunione, tranne nel caso di Viatico per gli ammalati gravi. 

Tutto è silenzio nell’attesa dell’evento della Resurrezione. Quanto tempo restò sepolto nel sepolcro Gesù? Furono tre giorni non interi, dalla sera del Venerdì fino all’alba del giorno dopo la festa del Sabato ebraico, che oggi è la Domenica di Pasqua, ma che per gli Ebrei era il primo giorno della settimana; in tutto durò circa 40 ore. 

Bisogna dire che con la liturgia odierna, la “Veglia Pasquale” è prevista in buona parte delle nostre chiese e cattedrali, con inizio verso le 22,30-23 del sabato; ma la “Veglia”, madre di tutte le Veglie celebrate dalla Liturgia cristiana, pur iniziando nell’ultima ora del sabato, di fatto appartiene alla Liturgia solenne della Pasqua. 

Durante la “Veglia” viene benedetto il fuoco, il ‘cero pasquale’, l’acqua battesimale; cercando di far coincidere il canto del ‘Gloria’, con il suono delle campane a festa, verso mezzanotte. In altre zone la “Veglia” inizia verso mezzanotte e quindi la liturgia eucaristica prosegue nelle prime ore notturne. 
La cerimonia della “Veglia” è riportata nella scheda del sito alla voce “Pasqua di Resurrezione” (ID 20260).

Autore: Antonio Borrelli