HOMÉLIE DE SA SAINTETÉ LE PAPE JEAN
PAUL II
BÉATIFICATION DES VÉNÉRABLES JACINTHE
ET FRANÇOIS,
PASTOUREAUX DE FÁTIMA,
AU SANCTUAIRE DE NOTRE DAME DU ROSAIRE DE FÁTIMA
Samedi 13 mai 2000
1. "Je te bénis, Père, [...] d'avoir caché cela aux sages et aux
intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits" (Mt 11, 25).
Chers frères et soeurs, avec ces paroles, Jésus loue le Père céleste pour ses
desseins; Il sait que personne ne peut venir à Lui si le Père ne l'attire pas
(cf. Jn 6, 44), c'est pourquoi il loue son dessein et y adhère
filialement: "Oui, Père, cat tel a été ton bon plaisir" (Mt
11, 26). Il t'a plu d'ouvrir ton Royaume aux tout-petits.
Selon le dessein divin, "une femme vêtue de soleil" (Ap 12, 1)
est venue du Ciel sur cette terre, à la recherche des tout-petits préférés du
Père. Elle leur parle avec une voix et un coeur de mère: elle les invite
à s'offrir comme victimes de réparation, se disant prête à les conduire, de
façon sûre, jusqu'à Dieu. Et voilà que ces derniers voient sortir de ses mains
maternelles une lumière qui pénètre en eux, si bien qu'ils se sentent plongés
en Dieu comme lorsqu'une personne - expliquent-ils eux-mêmes - se contemple
dans un miroir.
Plus tard, François, l'un des trois enfants choisis, observait:
"Nous brûlions dans cette lumière qui est Dieu et nous ne nous consumions
pas. Comment Dieu est-il? On ne peut pas le dire. Cela est certain, nous ne
pourrons jamais le dire". Dieu est une lumière ardente mais qui ne consume
pas. Ce fut la même perception qu'eût Moïse, lors-qu'il vit Dieu dans le
buisson ardent; à cette occasion Dieu lui parla, se disant inquiet pour
l'esclavage de son peuple et décidé à le libérer par son intermédiaire:
"Je serai avec toi" (cf. Ex 3, 2- 12). Ceux qui accueillent
cette présence deviennent demeure et, en conséquence, "buisson
ardent" du Très-Haut.
François console Jésus
2. Ce qui émerveillait davantage le bienheureux François et le pénétrait
était Dieu dans cette lumière immense qui les avait rejoints tous les trois
dans la profondeur de leur être. Ce n'est qu'à lui, cependant, que Dieu se fit
connaître "si triste", comme il disait. Une nuit, son père l'entendit
sangloter et lui demanda pourquoi il pleurait; son fils répondit:
"Je pensais à Jésus qui est si triste à cause des péchés que l'on
accomplit contre Lui". Un unique désir - si caractéristique de la façon de
penser des enfants - fait désormais agir François et c'est celui de
"consoler Jésus et de faire en sorte qu'il soit content".
Il s'opère dans sa vie une transformation que l'on pourrait qualifier de
radicale; une transformation certainement peu commune pour un enfant de son
âge. Il s'engage dans une vie spirituelle intense, avec une prière si assidue
et fervente qu'il rejoint une véritable forme d'union mystique avec le
Seigneur. C'est précisément cela qui le pousse à une purification croissante de
l'esprit, grâce à de nombreuses renonciations à ce qui lui plaît et même aux
jeux innocents des enfants.
François endura les grandes souffrances causées par la maladie, dont il mourut
ensuite, sans jamais se plaindre. Rien ne lui semblait suffire pour consoler
Jésus; il mourut avec le sourire aux lèvres. Le désir était grand chez cet
enfant de réparer les offenses des pécheurs, en offrant dans ce but l'effort
d'être bon, les sacrifices, la prière. Jacinthe, sa soeur plus jeune que lui de
presque deux ans, vivait également animée par les mêmes sentiments.
Un rappel à la conversion
3. "Puis un second signe apparut au ciel: un énorme
dragon" (Ap 12, 3).
Ces paroles que nous avons entendues dans la première lecture de la Messe nous
incitent à penser à la grande lutte entre le bien et le mal, ainsi qu'à
constater comment l'homme, en mettant Dieu de côté, ne peut pas atteindre le
bonheur, et finit même par se détruire.
Combien de victimes au cours du dernier siècle du second millénaire! La pensée
se tourne vers les horreurs des deux "grandes guerres" et celles des
autres guerres dans tant de parties du monde, vers les camps de concentration
et d'extermination, les goulags, les purifications ethniques et les
persécutions, le terrorisme, les enlèvements de personnes, la drogue, les
attentats contre la vie à naître et la famille.
Le message de Fatima est un rappel à la conversion, en faisant appel à
l'humanité afin qu'elle ne joue pas le jeu du "dragon", qui avec la
"queue balaie le tiers des étoiles du ciel et les précipite sur la
terre" (Ap 12, 4). Le dernier objectif de l'homme est le Ciel, sa
véritable maison où le Père céleste, dans son amour miséricordieux, est en
attente de tous.
Dieu désire que personne ne se perde; c'est pourquoi, il y a deux mille ans, il
a envoyé son Fils sur la terre pour "chercher et sauver ce qui était
perdu" (lc 19, 10). Il nous a sauvés par sa mort sur la croix. Que
personne ne rende cette Croix vaine! Jésus est mort et ressuscité pour être
"l'aîné d'une multitude de frères" (Rm 8, 29).
Dans sa sollicitude maternelle la Très Sainte Vierge est venue ici, à Fatima,
pour demander aux hommes de "ne plus offenser Dieu, Notre Seigneur, qui
est déjà très offensé". C'est la douleur d'une mère qui l'oblige à parler;
le destin de ses enfants est en jeu. C'est pourquoi Elle demande aux
pastoureaux: "Priez, priez beaucoup et faites des sacrifices pour
les pécheurs; tant d'âmes finissent en enfer parce que personne ne prie et ne
se sacrifie pour elles".
Jacinthe convertit les pécheurs
4. La petite Jacinthe a partagé et vécu cette douleur de la Madone, en
s'offrant héroïquement comme victime pour les pécheurs. Un jour, lorsqu'elle et
François avaient désormais contracté la maladie qui les obligeait à rester au
lit, la Vierge Marie vint leur rendre visite à la maison, comme le raconte
Jacinthe: "La Madone est venue nous voir et elle a dit que bientôt
elle viendra prendre François pour l'emmener au Ciel. A moi, elle a demandé si
je voulais encore convertir davantage de pécheurs. Je lui ai dit que oui".
Et lorsque le moment du départ de François s'approche, la petite lui
recommande: "De ma part porte de nombreux saluts à Notre Seigneur et
à la Madone et dit leur que je suis disposée à supporter tout ce qu'ils
voudront pour convertir les pécheurs". Jacinthe était restée tellement
frappée par la vision de l'enfer, qui avait eu lieu lors de l'apparition de
juillet, que toutes les mortifications et pénitences lui semblaient peu de
choses pour sauver les pécheurs.
Jacinthe pourrait très bien s'exclamer avec saint Paul: "En ce
moment je trouve ma joie dans les souffrances que j'endure pour vous, et je
complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps, qui
est l'Eglise" (Col 1, 24). Dimanche dernier, au Colisée à Rome, nous
avons fait mémoire des très nombreux témoins de la foi du XX siècle, en
rappelant, à travers les témoignages incisifs qui nous ont été laissés, les
souffrances qu'ils ont subies. Une nuée innombrable de courageux témoins de la
foi nous a laissé un précieux héritage, qui devra rester vivant au cours du
troisième millénaire. Ici à Fatima, où ont été préannoncés ces temps de
tribulations et où la Madone à demandé de prier et de faire pénitence pour les
abréger, je désire aujourd'hui rendre grâce au Ciel pour la force du témoignage
qui s'est manifestée dans toutes ces vies. Et je désire une fois de plus
célébrer la bonté du Seigneur envers moi, quand, durement frappé le 13 mai
1981, je fus sauvé de la mort. J'exprime également ma reconnaissance à la
bienheureuse Jacinthe pour les sacrifices et les prières faites pour le
Saint-Père, qu'elle avait tant vu souffrir.
La Vierge a besoin de nos prières et de nos sacrifices
5. "Je te bénis, Père, d'avoir révélé cela aux tout-petits". La
louange de Jésus prend aujourd'hui la forme solennelle de la béatification des
pastoureaux François et Jacinthe. L'Eglise désire, par ce rite, placer sur le
lucernaire ces deux petites flammes que Dieu a allumées pour illuminer
l'humanité en ses heures sombres et remplies de crainte. Que ces lumières
resplendissent donc sur le chemin de cette multitude immense de pèlerins et de
ceux qui nous accompagnent à travers la radio et la télévision. Que François et
Jacinthe soient une lumière amie qui illumine le Portugal tout entier et, de façon
particulière, ce diocèse de Leiria-Fatima.
Je remercie Mgr Serafim, Evêque de cette illustre Eglise particulière, pour ses
paroles de bienvenue et avec une grande joie je salue tout l'épiscopat
portugais et les communautés ecclésiales respectives que j'aime de tout coeur
et que j'exhorte à imiter leurs saints. Un salut fraternel s'adresse aux
cardinaux et aux évêques présents, avec une mention particulière pour les
pasteurs des communautés des pays de langue portugaise: que la Vierge
Marie obtienne la réconciliation au peuple angolais; qu'elle apporte son
réconfort aux victimes des inondations au Mozambique; qu'elle veille sur les
pas du Timor Lorasae, de la Guinée Bissau, du Cap-Vert, de São Tomé et
Principe; et qu'elle conserve dans l'unité de la foi ses fils et ses filles du
Brésil.
J'adresse un salut respectueux au Premier ministre et aux Autorités qui ont
voulu participer à cette célébration. Je profite de l'occasion pour exprimer, à
la personne du Chef du gouvernement, ma reconnaissance à chacun pour la
collaboration grâce à laquelle ce pèlerinage a été rendu possible. Je donne un
baiser cordial et un bénédiction particulière à la paroisse et à la ville de
Fatima, qui se réjouissent aujourd'hui pour leurs enfants élevés aux honneurs
des autels.
6. Ma dernière parole s'adresse aux enfants: Chers enfants, je vois
que nombreux parmi vous portent des vêtements semblables à ceux portés par
François et Jacinthe. Ils vous vont très bien! Le problème est que, ce soir ou
demain, vous ôterez ces vêtements et... les pastoureaux
disparaîtront. Ne croyez-vous pas qu'ils ne devraient pas disparaître? La
Madone a besoin de chacun de vous pour consoler Jésus, triste en raison des
torts qui lui sont faits; elle a besoin de vos prières et de vos sacrifices
pour les pécheurs.
Demandez à vos parents et à vos enseignants de vous inscrire à
l'"école" de la Madone, afin qu'elle vous enseigne à devenir comme
les pastoureaux, qui cherchaient à faire ce qu'Elle leur demandait. Je vous dis
que "l'on progresse davantage en peu de temps de soumission et de
dépendance à Marie que durant des années entières d'initiatives personnelles,
reposant seulement sur soi-même" (Saint Louis-Marie Grignion de Montfort,
Traité de la vraie dévotion à la Très Sainte Vierge, n. 155). C'est ainsi que
les pastoureaux sont devenus rapidement saints. Une femme qui avait accueilli
Jacinthe à Lisbonne, en entendant les conseils si beaux et si sages que la
petite lui donnait, lui demanda qui les lui avait enseignés. "C'est la
Madone" - lui répondit-elle. En se laissant guider, avec une générosité
totale, par une Maîtresse si bonne, Jacinthe et François ont rejoint en peu de
temps les sommets de la perfection.
7. "Je te bénis, Père, d'avoir caché cela aux sages et aux
intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits"
Je te bénis, ô Père, pour tous tes tout-petits, à commencer par la Vierge
Marie, ton humble Servante, jusqu'aux pastoureaux François et Jacinthe.

Sainte Jacinthe (Hyacinthe) Marto
Un des enfants auxquels la Sainte Vierge apparut à
Fatima. (+ 1920)
Un des enfants auxquels la Sainte
Vierge apparut à Fatima. Elle mourut à dix ans d'une maladie
qu'elle supporta avec patience et dévotion à la Vierge Marie.
- François à Fatima le 13 mai 2017: les
petits bergers, exemples de sainteté pour «surmonter les souffrances» de la vie (radio
Vatican)
- Pèlerinage
du pape François au sanctuaire de Notre Dame de Fatima à l'occasion du
centenaire des Apparitions de la Bienheureuse Vierge Marie à la Cova
da Iria, 12-13 mai 2017, homélie
du Saint Père.
- les
deux petits bergers de Fatima, témoins des apparitions de la Vierge, canonisés
le 13 mai 2017 par le Pape François lors de son voyage au sanctuaire marial
portugais.
Vidéo
du Vatican sur la webTV de la CEF
- Consistoire
pour la canonisation de bienheureux, dont les voyants de Fatima le 20
avril 2017.
- Les
petits voyants de Fatima sur la voie de la sainteté.
- décret
du 23 mars 2017 reconnaissant un miracle attribué au bienheureuxFrancesco
Marto, né le 11 juin 1908 et mort le 4 avril 1919, et à la
bienheureuse Giacinta Marto, née le 11 mars 1910 et morte le 20 février 1920.
- Homélie
de sa sainteté le pape Jean-Paul II pour la béatification des vénérables
Jacinthe et François, pastoureaux de Fátima, au sanctuaire de
Notre-Dame du Rosaire de Fátima, Samedi 13 mai 2000.
"Je te bénis, Père, d'avoir caché cela aux sages
et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits.
Je te bénis, ô Père, pour tous tes tout-petits, à
commencer par la Vierge Marie, ton humble Servante, jusqu'aux pastoureaux
François et Jacinthe.
Que le message de leur vie reste toujours ardent pour
illuminer le chemin de l'humanité!""Comme à Lourdes, à Fatima
également la Vierge a choisi des enfants, François, Jacinthe et Lucie, comme
destinataires de son message. Ils l'ont accueillie si fidèlement qu'ils
méritent non seulement d'être reconnus comme témoins crédibles des apparitions,
mais de devenir eux-mêmes un exemple de vie évangélique.
Lucie, leur cousine à peine plus âgée encore vivante,
a tracé des portraits significatifs des deux nouveaux bienheureux. François
était un enfant bon, réfléchi, à l'âme contemplative ; alors que Jacinthe était
vive, plutôt susceptible, mais très douce et aimable."
(source: Il
y aura des saints parmi les enfants - Jean-Paul II, Audience Générale
du mercredi 17 mai 2000 - site du Vatican)
À Aljustrel près de Fatima, au Portugal, en 1920, la
bienheureuse Hyacinthe Marto. Encore toute jeune enfant, elle supporta avec
patience la maladie dont elle était affectée et témoigna de toutes ses forces
de sa piété envers la Vierge Marie.
Martyrologe romain
"Ne croyez pas que le jeune âge soit un obstacle
au chemin vers la perfection consommée, autrement dit la sainteté", avait
dit le Pape Pie XII, et bien des années auparavant son prédécesseur Pie X,
avait affirmé : "Il y aura des saints parmi les enfants".
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/10244/Sainte-Jacinthe-%28Hyacinthe%29-Marto.html

Sainte Jacinthe Marto
Voyante de Fatima
(1910 - 1920)
Jacinthe (Jacinta de Jesus) Marto, la plus
jeune des visionnaires des apparitions de Notre-Dame de Fatima, en 1917, avec
son frère Francisco Marto et leur cousine Lúcia dos Santos, est née le 11 Mars
1910 à Aljustrel au Portugal.
Elle est la fille légitime de Manuel Pedro Marto et
d’Olímpia de Jésus. Le 19 Mars, elle reçoit le Sacrement du Baptême à l’église
paroissiale de Fatima.
De caractère joyeux et insouciant, elle aime à danser
- ce qu'elle fait avec grâce - et ce jusque dans la prison de Vila Nova de
Ourém !
Très marquée par la vision de l'enfer (montré lors des
apparitions de Fatima), elle s'attache spécialement à prier et à se sacrifier
pour la conversion des pécheurs. Elle redit souvent la Prière enseignée par
Notre Dame et elle invite son frère et sa cousine à prier « pour sauver
les âmes de l'enfer ».
Le 13 Octobre 1917, un ecclésiastique lui demande de
prier pour le Saint-Père. Elle lui demande qui est le Saint-Père, et dès lors,
à chaque Prière ou Sacrifice, elle ajoute « …et pour le Saint-Père ».
Après chaque chapelet, elle ajoute trois Ave pour lui.
Elle aurait tant aimé le voir ! « Beaucoup de personnes viennent ici,
dit-elle, mais jamais le Saint-Père ». À deux reprises, elle aura une
vision du Pape Benoît XV, priant et souffrant.
Elle tremble devant la perspective de la deuxième
guerre mondiale « pire encore que la première » (apparition du 13
Juillet 1917) qui arrivera si l'on n'écoute pas les demandes de la Vierge, et
dont les horreurs lui paraissent présentes. « Tant de gens qui vont mourir.
Et presque tous vont en enfer ! Beaucoup de maisons seront détruites et
beaucoup de Prêtres tués ».
Ainsi offre-t-elle généreusement ses sacrifices :
repas donnés aux brebis, puis aux pauvres - support des visiteurs qui la
questionnent – mauvais traitements, moqueries - maladie et séparation des
siens.
Elle dit aussi : « J'aime tellement le Cœur
Immaculé de Marie. C'est le Cœur de notre petite maman du Ciel ! »
Et elle chante sur des airs à elle : « Doux cœur
de Marie, soyez mon Salut ! Cœur Immaculé de Marie, convertissez les pécheurs,
sauvez les âmes de l'enfer ».
Elle regrette de ne pouvoir Communier à ces
intentions. Devant partir à l'hôpital, elle fait ses dernières recommandations
à Lucie, inspirées des messages de la Vierge, et elle annonce qu'elle ira dans
deux hôpitaux, non pas pour guérir mais « pour souffrir davantage »
et qu'elle mourra « toute seule ».
Elle reçoit plusieurs visites de la Sainte Vierge et
meurt, en odeur de sainteté mais seule, le 20 Février 1920.
Jacinthe Marto a été Béatifiée, avec son frère
François (fêté le 4 Avril), le 13 Mai 2000, au Sanctuaire de Notre
Dame du Rosaire de Fatima, par le Pape Saint Jean Paul II (>>> Homélie du
Pape).
Pour un approfondissement : >>> Notre
Dame de Fatima
SOURCE : http://reflexionchretienne.e-monsite.com/pages/vie-des-saints/fevrier/bienheureuse-jacinthe-hyacinthe-marto-une-des-enfants-auxquels-la-sainte-vierge-apparut-a-fatima-fete-le-20-fevrier.html
Statue des deux pastoureaux béatifiés.Obra de Graça
Costa Cabral,
Santuário de Fátima
LES VOYANTS
LA BIENHEUREUSE JACINTA MARTO
Jacinthe avait deux
ans de moins que son frère François. C'était une petite fille gaie et vive, au
grand cœur, mais capricieuse par moment ; à tel point que Lucie disait
d'elle : « Ma
cousine était susceptible, parce que la moindre contrariété suffisait pour la
faire bouder dans un coin à attacher le bourricot !. Il fallait alors la
laisser choisir le jeu et le partenaire avec qui elle voulait jouer ».
Cependant, c'était une petite fille aimable, attirante et d'une nature
extraordinairement sensible. Son maintien toujours sérieux, modeste et affable,
paraissait traduire la présence de Dieu dans toutes ses actions, maintien qu'on
ne trouve d'ordinaire que chez des personnes déjà avancées en âge et de grande
vertu. Une de ses qualités particulières était l'amour de la vérité, au point
d'être capable de reprendre une personne qui aurait dit un mensonge.
A cinq ans environ, en entendant parler des souffrances de notre divin
Rédempteur, elle s'attendrissait et pleurait. « Pauvre Notre
Seigneur !, répétait-elle. Je ne veux faire aucun péché, pour que
Jésus ne souffre pas davantage. »
Les vilaines paroles étaient un péché, et faisaient souffrir le Petit Jésus.
Aussi Jacinthe évitera-t-elle tout le long de sa courte vie la compagnie de
ceux parmi lesquels il y avait danger de prendre cette mauvaise habitude.
Elle avait une attirance particulière pour sa cousine Lucie, avec qui elle
aimait jouer. Lorsque la famille Marto allait prendre un repas chez les dos
Santos, la plus heureuse était Jacinthe qui aimait se placer à table tout près
de Lucie.
Le soir, elle faisait tout pour rester avec sa cousine, si bien que sa tante
proposait de la laisser dormir à la maison.
Plus tard, et après de nombreuses insistances, Jacinthe (et François) purent
obtenir de leurs parents la garde des brebis afin de pouvoir aller avec Lucie à
la Cova da Iria pour être en sa compagnie.
Elle aimait courir derrière les papillons, mais elle aimait encore mieux
cueillir les fleurs pour en faire des guirlandes. La danse était sa distraction
favorite. Comme son frère François, elle aimait la musique et durant les
longues heures qu'elle passait à faire paître le troupeau, elle faisait
retentir de sa jolie voix la solitude de la campagne. Assise sur le sommet
d'une colline, ou sur un rocher, elle ne se lassait pas d'entendre l'écho de sa
voix se répercuter au fond des vallées.
Le nom qui résonnait le mieux était le nom de « Marie », et Jacinthe
récitait quelquefois l'Ave Maria tout entier, en prononçant seulement la parole
suivante lorsque celle qui précédait avait cessé d'être répercutée par l'écho.
La communion de Lucie exalta chez Jacinthe et son frère le désir de recevoir
comme elle la sainte Hostie. Au printemps 1918, Olimpia les présenta à l'abbé
Ferreira afin qu'ils remplissent le devoir pascal s'il les trouvait assez
instruits. Jacinthe fut acceptée ; elle n'avait pas huit ans : grande
dérogation aux principes pour M. le Curé ! Hélas ! son frère trébucha,
paraît-il, dans la récitation d'une question importante et fut refusé ; ce
qui faisait accuser le bon prêtre de partialité par Ti Manuel, le papa, lequel
eût été bien content que son frère put l'accompagner également à la Sainte
Table.
En décembre 1918, elle tomba gravement malade, presque au même moment que
François. Au cours de cette année là, la très sainte Vierge apparut trois fois
à la fillette, mais sans lui apporter de messages :
— La première fois, dans l'église de Fatima, durant la messe, le jour de
l'Ascension ; Elle lui apprit à bien réciter le chapelet.
— La seconde fois, ce fut la nuit, à la porte de la cave, alors que la famille
dormait.
— La troisième fois, dans la maison, au dessus d'une table ; la Vierge
était immobile et silencieuse. Jacinthe s'écria : « Oh,
Maman !... Vous ne voyez pas là Notre-Dame de la Cova da
Iria ? ».
Un jour, elle confia tout émue à sa cousine Lucie : « Notre-Dame
est venue nous voir, et elle a dit qu'elle viendrait, dans très peu de temps,
chercher François pour l'emmener au Ciel. A moi, elle m'a demandé si je voulais
encore convertir davantage de pécheurs. Je lui ai dit que oui.
Notre-Dame veut que j'aille dans deux hôpitaux ; mais pas pour guérir. Ce
sera pour souffrir davantage, pour l'amour de Dieu, pour la conversion des
pécheurs, et en réparation des offenses commises contre le Cœur Immaculé de
Marie. Elle m'a dit que tu n'y viendrais pas ; que ma mère m'y conduirait,
et qu'ensuite je resterais là toute seule ; mais que je n'aie pas peur, car
elle viendrait me chercher pour aller au Ciel. »
Après le départ du François pour le Ciel, les
parents installèrent la petite fille dans la chambre de son saint frère, car
plus proche de la porte d'entrée. En effet, Jacinthe était très affaiblie par
la maladie.
La présence de sa cousine Lucie était pour elle un soutient indispensable car
depuis le départ de François elle ne cessait de penser à lui en pleurant.
Sa consolation était de souffrir pour Notre Seigneur afin de réparer les péchés
du monde. Les souffrances des damnés et l'éternité de leur peine la
préoccupaient sans cesse et l'encourageaient à supporter sans plainte et même
avec joie les souffrances de la maladie. Elle avait demandé à François mourant,
de dire, au Ciel, à Notre-Seigneur et à sa Mère qu'elle souffrirait « tout
ce qu'ils voudraient » pour la conversion des pécheurs. La vision de
l'enfer l'avait tant impressionnée, qu'elle ne pouvait chasser de son esprit
cette pensée. Parfois, pensive, elle répétait tout haut : « Coïtadinhos !... »
(Pauvres malheureux !). « Dis, Lucie, ces flammes ne s'éteignent
jamais ? Et ces gens ne se consument pas comme le bois qui devient de la
cendre ? »
Et, après les explications de sa cousine, elle reprenait :
— « L'enfer !... l'enfer !... Quelle peine me font les âmes qui
y tombent !... nous prierons beaucoup et nous ferons des sacrifices pour
que les pécheurs se convertissent. » ; et mi-tremblante
s'agenouillait, joignait les mains et récitait les prières que Notre-Dame lui
avait enseignées : « Oh mon Jésus ! pardonnez-nous nos
péchés... etc. ». Jacinthe restait comme ça, très longtemps
agenouillée, répétant la même prière pour convertir les pécheurs et ainsi
sauver les âmes de l'enfer.
La maladie la faisait souffrir beaucoup. Après une broncho-pneumonie, se
déclara une pleurésie purulente, qui lui causait de grandes souffrances. Elle
s'efforçait toutefois de ne jamais se plaindre malgré les douleurs qu'elle
supportait avec résignation, une joie même, qui surprenait d'autant plus
qu'elle trouvait encore la force de se lever pour réciter la prière de l'Ange.
Quand sa mère se montrait triste de la voir souffrir, elle lui disait : « Ne
vous faites pas de souci, mère, je vais au ciel, et là, je prierai beaucoup
pour vous. Ne pleurez pas, je me sens bien. »
Jacinthe disait à Lucie : « Je ne veux pas que tu dises à personne
que je souffre, même pas à ma mère, parce que je ne veux pas qu'elle
s'afflige. »
La petite malade se confiait volontiers à Lucie. Ensemble elles parlaient de
leurs mortifications, de leurs sacrifices, qui leur semblaient peu de chose
pour consoler les Cœurs de Jésus et de Marie. « Écoute, tu sais,
disait Jacinthe, Notre Seigneur est triste, parce que Notre-Dame nous a dit
de ne plus l'offenser davantage, qu'Il était déjà trop offensé, mais on n'en
fait aucun cas ; on continue à faire les mêmes péchés. » Elle lui
énumérait alors toutes les occasions dont elle avait profité, le jour et la
nuit précédente, pour réparer tant d'outrages faits à Dieu :
« J'avais très soif, et je n'ai pas voulu boire. Je l'ai offert à Jésus
pour les pécheurs. Cette nuit, je souffrais beaucoup, et j'ai voulu offrir à
Notre Seigneur le sacrifice de ne pas me retourner dans mon lit. Aussi je n'ai
pas dormi du tout... Et toi, Lucie, as-tu fait aujourd'hui quelque
sacrifice ? »
Bien qu'elle ne pouvait plus rien avaler sans un certaine dégoût, elle prenait
les aliments que sa mère lui présentait sans montrer la plus légère répugnance
pour offrir ce sacrifice à Notre Seigneur. Elle confia à Lucie : « Je
bois la tasse de lait que ma mère me donne ; si tu savais combien cela m'a
coûté de la prendre ! mais je ne dis rien. Je prends tout par amour de
Notre Seigneur et du Cœur Immaculé de Marie, notre "Maman du
Ciel". »
Quand sa mère lui apportait, avec une tasse de lait, une belle grappe de raisin,
et lui laissait le choix, elle prendrait de préférence le lait. « Non
Maman, je ne prendrai pas les raisins ; vous pouvez les emporter.
Donnez-moi plutôt le lait ; je vais le prendre. » Et lorsque sa
mère se retirait, elle disait à Lucie : « J'avais tellement envie de
ces raisins, et cela m'a tant coûté de prendre le lait ! Mais j'ai voulu
offrir ce sacrifice à Notre Seigneur ».
Au cours du mois de juin 1919, le médecin conseilla aux parents de l'envoyer
à l'hôpital saint Augustin, à quinze kilomètres de la maison. Là, la petite
fille fut soumise à un traitement rigoureux, mais qui ne donna aucun résultat.
Alors, à la fin du mois d'août, il fut décidé que la petite revienne à la
maison, d'autant plus que ses parents n'avaient pas les moyens de payer plus longtemps
le prix de la pension à l'hôpital.
Sa santé s'affaiblissait de jour en jour. La maladie minait son pauvre petit
corps. Atteinte de tuberculose, il lui était tout à fait impossible de quitter
son lit.
Lorsqu'elle eut appris, par Notre-Dame elle-même la visitant dans sa chambre
d'Aljustrel, qu'elle irait à Lisbonne dans un hôpital pour y mourir seule, son
cœur fut bouleversé par cette perspective de mourir loin de ses parents et de
sa cousine bien-aimée. Un jour, Lucie la trouva, tenant une image de
Notre-Dame, qu'elle embrassait en disant : « O ma "Maman du
Ciel" ! Alors il me faut mourir toute seule ? » C'était
là une épreuve bien amère que lui imposait la Vierge, et elle la suppliait
presque d'écarter ce calice. Jésus Lui-même, avant sa Passion, disait : « Père,
s'il est possible, que ce calice s'éloigne de moi ! » ;
mais, elle acceptait de souffrir avec amour pour Jésus et Marie, ainsi que pour
les pécheurs, en disant dans sa prière : « O mon Jésus ! ce
sacrifice est si grand ! vous pouvez sauver beaucoup de
pécheurs ! ».
A la mi-janvier 1920, arriva à Aljustrel un prêtre, ami de la famille, avec
un médecin renommé à Lisbonne pour voir la petite malade, le Dr.
Eurico-Lisboa. Ce médecin décida de l'hospitaliser d'urgence à Lisbonne. La
petite fille se gardait bien de soutenir l'opinion de ses parents qui voulaient
la garder à la maison, car elle savait qu'à Aljustrel, elle ne pourrait pas
offrir le « si grand sacrifice » de mourir « toute seule »
que la Vierge lui avait proposé, sacrifice qui pouvait préserver des flammes
quelques âmes pécheresses.« Tu iras à deux hôpitaux, lui avait dit
Notre-Dame, mais ce ne sera pas pour guérir. Ce sera pour souffrir
davantage, pour l'amour de Dieu, pour la conversion des pécheurs, et en
réparation des offenses commises contre mon Cœur Immaculée »
Le Cœur Immaculé de Marie ! C'était la passion de Jacinthe !
« Il ne s'en faut plus beaucoup pour que j'aille au Ciel,
confiait-elle à Lucie. Toi, tu resteras ici pour dire que Dieu veut établir
dans le monde la dévotion au Cœur Immaculé de Marie... Quand tu auras à le
dire, ne te cache pas !... Dis à tout le monde que Dieu nous accorde ses
grâces par le moyen du Cœur Immaculé de Marie ; qu'il faut les lui
demander à Elle ; que le Cœur de Jésus veut qu'on vénère, à côté de lui,
le Cœur Immaculé de Marie [Voir dévotion des cinq premiers samedis
du mois]. Que l'on demande la paix au Cœur Immaculé de Marie, parce que Dieu
la lui a confiée à Elle !.
Ah ! si je pouvais mettre dans le cœur de tout le monde le feu que j'ai là
dans la poitrine, qui me brûle, et me fait tant aimer le Cœur de Jésus et le
Cœur de Marie ! » Parfois avec sa simplicité naturelle elle
disait aussi : « J'aime tant le Cœur Immaculé de Marie, c'est le
Cœur de Notre petite Maman du ciel. N'aimes-tu pas répéter souvent ?
"Doux Cœur de Marie, Cœur Immaculé de Marie". J'aime tellement
cela… ». Ce départ pour la capitale effrayait beaucoup la petite
Jacinthe car elle savait de la très sainte Vierge même, que ce voyage serait le
dernier avant d'aller au Ciel ; et l'idée de ne plus revoir ceux qu'elle
aimait tant lui fendait le cœur. Notre Seigneur, au Jardin des Oliviers, avait
senti la même peine de souffrir seul. Par trois fois, il avait interrompu sa
prière, pour demander à ses Apôtres de veiller avec Lui. Comment s'étonner donc
de rencontrer le même sentiment dans l'âme si affectueuse de la petite
Jacinthe ? mais, malgré cette peine, elle accepta avec joie d'aller à
l'hôpital, pour montrer son amour à Marie en y souffrant plus qu'à la maison.
A Lisbonne, personne ne voulait recevoir cette voyageuse fatiguée avec sa
petite fille pâle et décharnée. Pour finir, ce 21 janvier 1920, la malade et sa
mère furent reçues avec beaucoup de bonté par la Directrice de l'orphelinat
Notre-Dame des Miracles, à Lisbonne, soeur Marie de la Purification Godinho († 24-06-1960
à l'age de 82 ans), en attendant que le médecin puisse faire les démarches
administratives d'admission à l'hôpital ; mais il rencontra un obstacle
imprévu : la mère de Jacinthe refusait que sa fille soit opérée, sans
doute par peur de la perdre... mais face à l'insistance et aux bons conseils du
médecin, elle accepta.
Dans cet orphelinat, il y avait une tribune avec vue sur la chapelle. Tous les
moments qui lui restaient durant les jours qu'elle y a vécu, Jacinthe les
passait dans la tribune assise dans une petite chaise avec les yeux fixés dans
le tabernacle. C'était sa mère qui la portait dans ses bras à la table de la
communion.
Le 2 février, jour de la Présentation, Jacinthe entrait au Service n° 1 de
l'hôpital Doña Estefania, où elle occupait le lit n° 38, et était traitée
sous la direction du Dr. Castro-Freire, l'un des meilleurs médecins d'enfants
du Portugal. Elle y recevait la visite quotidienne de soeur Purification, sa « marraine »,
comme elle appelait sa bienfaitrice. Monsieur Marto, son papa, put venir voir
une fois son enfant, mais ce fut une visite bien brève. Le pauvre homme devait
revenir promptement à Fatima, où d'autres de ses enfants étaient au lit et
réclamaient sa présence. Lucie, qui était venue lui rendre visite durant deux
jours, confie : « Je la trouvai avec la même allégresse de
souffrir pour l'amour de Dieu, pour l'amour du Cœur Immaculé de Marie, pour les
pécheurs et pour le Saint Père. C'était là tout son idéal et les thèmes de ses
conversations. » : « J'aime tant souffrir pour l'amour de
Jésus et Marie et Eux Ils aiment tant tous ceux qui souffrent pour la
conversion des pécheurs », disait Jacinthe, affirmant que Notre-Dame lui
était apparue de nouveau et lui avait encore répété que « le péché qui
mène le plus de monde en enfer est le péché de la chair ; qu'il faut
s'éloigner du luxe ; qu'il ne faut pas s'obstiner dans le péché et qu'il
faut faire pénitence ».
Le diagnostic du chirurgien révéla une pleurésie purulente de la grande cavité
gauche, avec fistule, et ostéite des septième et huitième côtes du même coté.
Ce jour là la maman de Jacinthe reçut des nouvelles d'Aljustrel : elle
devait absolument rentrer chez elle car d'autres enfants de la famille étaient
malades et avaient besoin de sa présence.
L'opération chirurgicale ayant été retardée de quelques jours, elle décida de
prendre le train pour Fatima, le 5 février. Ce fut un grand déchirement
pour elle comme pour sa petite fille qui tout au long de sa maladie, ne cessa
de souffrir héroïquement pour la conversion des pécheurs. Sur son lit
d'hôpital, on l'entendra dire :
« Il se commet beaucoup et de trop
grands péchés dans le monde. Si les hommes savaient ce que c'est que
l'éternité, ils feraient tout pour changer de vie... Les hommes se perdent
parce qu'ils ne pensent pas assez à la mort de Notre-Seigneur et qu'ils ne font
pas pénitence ». (Voir
forum n° 31).
Le 10 février, Jacinthe fut opérée par le docteur Castro-Freire. A cette
époque, les anesthésies étaient très imparfaites, ce qui causait beaucoup de
souffrance aux malades. Le chirurgien lui ouvrit une fissure pour le drainage
du pus et on lui retira deux côtes du coté gauche. Jacinthe souffrait beaucoup,
et la douleur se ravivait chaque fois qu'il fallait panser la plaie large comme
la main. Cependant son seul gémissement était : « Aïe !
aïe !... ô Notre-Dame !» Elle ajoutait : « Patience !
nous devons tous souffrir pour aller au Ciel ! ». Personne ne
l'entendait se plaindre. Elle disait plus que jamais à Jésus, dans un héroïsme
tranquille : « Maintenant Vous pouvez convertir beaucoup de
pécheurs, parce que je souffre beaucoup ! ».
Quelques jours après, la Vierge Marie vint au pied du lit d'hôpital consoler la
petite fille, lui annonçant que bientôt Elle viendrait la chercher pour aller
au Ciel ; mais dès cet instant Jacinthe ne manifesta plus aucune
souffrance. Elle confiait à Mère Godinho : « Maintenant je ne me
plains plus ! Notre-Dame m'a dit qu'elle viendra me chercher, et qu'elle
m'enlève déjà toutes mes souffrances ». Le Docteur Eurico-Lisboa
confirma qu'effectivement toutes les douleurs de sa petite patiente disparurent
et qu'elle put se distraire en regardant des images pieuses, dont une de
Notre-Dame du Sameiro, célèbre sanctuaire de l'Immaculée Conception, près de
Braga. L'enfant disait que c'était celle qui lui rappelait le plus la Vierge
qui lui était apparue.
Sœur Lucie rapporte dans ses « Mémoires » que sa cousine lui
confia que Notre-Dame lui avait dit lors de cette Apparition la date et l'heure
de son entrée dans la vie éternelle.
Le 20 février 1920, vers 18 heures, la petite malade dit qu'elle se sentait
mal et qu'elle désirait recevoir les derniers sacrements. On appela donc le
curé de la paroisse des Anges, M. l'abbé Pereira dos Reis, qui
l'entendit en confession vers 20 heures. La voyant apparemment bien, il ne
voulut pas lui donner les derniers sacrements et lui promit seulement de lui
apporter Notre Seigneur le jour suivant. De nouveau la petite insista pour
recevoir la communion disant qu'elle allait bientôt mourir. De fait, vers
22h30, la petite Jacinthe s'éteignit tranquillement, toute seule, en odeur de
sainteté, mais sans avoir pu communier, à l'hôpital Doña Estefânia. Seule une
jeune infirmière, Aurora Gomes, assista à son décès.
La Vierge était donc venue, une dernière fois, auprès de la petite malade du
lit n° 60 (où on l'avait transportée après l'opération), et avait emmené
au Ciel l'âme de Jacinthe, laissant seulement à la terre sa dépouille mortelle.
La nouvelle se répandit très vite dans les milieux catholiques de Lisbonne.
Sœur Godinho la revêtit d'une belle robe blanche avec ceinture bleu céleste,
puis, le 24 février, à 11 heures, le corps fut placé dans un cercueil
afin de procéder à l'office funèbre, en l'église des Saints-Anges. Un défilé de
personnes qui croyaient aux évènements de Fatima, ne tarda pas à se former. On
venait avec des chapelets et des images, pour toucher les vêtements de la
petite et prier auprès de son corps.
Couchée dans son cercueil, Jacinthe paraissait vivante, avec les lèvres et les
joues d'une belle couleur rosée. Le parfum agréable qu'exhalait le corps,
décédé depuis trois jours et demi, ne peut expliquer naturellement cette odeur
de fleurs variées, fait très singulier, étant donné le caractère purulent de la
maladie et le temps prolongé pendant lequel le corps était resté à l'air libre.
L'après-midi, le corps fut accompagné à pied jusqu'à la gare, sous la pluie,
par beaucoup de monde, et déposé à Vila Nova de Ourem, dans le caveau de la
famille du baron de Alvaiazere.
Le 12 septembre 1935, Mgr. da Silva fit transférer le corps de la petite
Jacinthe dans le cimetière de Fatima. Lorsqu'on ouvrit le cercueil, l'assistance
put constater que le visage de la voyante était resté intact. Ce fut le cas
également, lors de l'exhumation définitive dans la basilique, le 1er mai
1951.
Lors de la première exhumation, on photographia le visage de la petite bergère
et l'Évêque de Leiria envoya cette photo à Lucie. Dans la lettre où elle
remerciait le Prélat et lui disait toute sa joie, la religieuse écrivait entre
autres choses :
« J'espère que Notre-Seigneur voudra lui donner l'auréole des saints,
pour la plus grande gloire de la Sainte Vierge. Quant à son âge, elle n'était
qu'une enfant ; elle excella néanmoins dans la pratique de la vertu et sut
prouver son amour de Dieu et de la Sainte Vierge, par la mortification. Pour ma
part, je dois à son amitié d'avoir conservé mon innocence. Elle avait
admirablement compris cet esprit de prière et de sacrifice que la Sainte Vierge
nous avait recommandé ».
Le procès en vu de la béatification
de Jacinta Marto a été ouvert à Leira le 21 décembre 1949 en même temps
que celui de son frère François. Il a été transmis au Saint-Siège le
2 juillet 1979, et c'est le 13 mai 1989 qu'ils ont été déclarés
Vénérables.
Le 16 avril 1999, la Congrégation pour la Cause des Saints a approuvé un
miracle attribué à leur intercession. L'assemblée plénière de la Congrégation a
entériner cette décision le 24 juin 1999. C'est alors que le Pape
Jean-Paul II a publié, le 28, le décret de béatification. François et
Jacinthe sont désormais les plus jeunes Bienheureux de l'Église
(respectivement, 11 et 9 ans).
Tombe de sainte Jacinta, Sanctuaire de Fatima.
PENSÉES
DE LA BIENHEUREUSE JACINTA MARTO
L'héroïcité des vertus de Jacinthe est une preuve évidente des merveilles de
la grâce que Dieu nous donne si on prie le Cœur Immaculé de Marie. Les paroles
que Jacinthe confiait à sa marraine ne peuvent s'expliquer sans une
sagesse infuse. Une enfant de dix ans, sans aucune instruction, n'ayant que des
connaissances religieuses rudimentaires, ne pouvait certainement inventer des
sentences comme celles-ci, que Mère Godinho a eu soin de noter.
Sur le péché, par exemple :
— « Les péchés qui conduisent le plus d'âmes en Enfer, ce sont les
péchés de la chair ».
— « Il viendra des modes qui offenseront beaucoup Notre Seigneur. Les
personnes qui servent Dieu ne doivent pas suivre la mode. L'Eglise n'a pas de
modes. Notre Seigneur est toujours le même. »
— « Les péchés du monde sont bien grands. »
— « Si les hommes savaient ce qu'est l'éternité, ils feraient tout pour
changer de vie. »
— « Les hommes se perdent, parce qu'ils ne pensent pas à la mort de Notre
Seigneur, et ne font pas pénitence. »
— « Beaucoup de mariages ne sont pas bons ; ils ne plaisent pas à
Notre Seigneur, et ne sont pas de Dieu ».
Au sujet des guerres :
— « Notre Dame a dit que, dans le monde, il y a trop de guerres et de
discordes. Les guerres ne sont que le châtiment des péchés du monde. »
— « Notre Dame ne peut plus retenir le bras de son Fils bien-aimé sur le
monde. »
— « Il faut faire pénitence. Si les gens se corrigent, Notre Seigneur
viendra encore secourir le monde ; mais s'ils ne se corrigent pas, le
châtiment viendra ».
— « Pauvre Notre Dame! Ah ! j'ai tant de peine de Notre Dame !
tant de peine ! »
Au sujet des prêtres et des gouvernants :
— « Marraine, priez beaucoup pour les
pécheurs ! Priez beaucoup pour les prêtres ! Priez beaucoup pour les
Religieux ! Les prêtres devraient s'occuper seulement des choses de
l'Église. Les prêtres doivent être purs, très purs.
La désobéissance des prêtres et des Religieux à leurs Supérieurs et au
Saint-Père offense beaucoup Notre Seigneur. »
— « Marraine, priez beaucoup pour les gouvernements ! Malheur à ceux
qui persécutent la Religion de Notre Seigneur ! Si le gouvernement
laissait en paix l'Église, et s'il donnait la liberté à la sainte Religion, il
serait béni de Dieu. »
Sur les vertus chrétiennes :
— « Marraine, n'allez pas au milieu du
luxe ! Fuyez les richesses ! Soyez amie de la sainte pauvreté et du
silence. Ayez beaucoup de charité, même avec ceux qui sont mauvais. Ne dites du
mal de personne, et fuyez ceux qui en disent.
— « Ayez beaucoup de patience, parce que la patience nous conduit au
Ciel. » — « La Confession est un sacrement de miséricorde. Aussi
faut-il s'approcher du confessionnal avec confiance et joie. Sans Confession il
n'y a pas de salut. »
— « La Mère de Dieu voudrait qu'il y ait plus de vierges qui s'attachent à
elle par le vœu de chasteté. »
— « J'aimerais bien, moi, aller au couvent ; mais j'aime encore mieux
aller au Ciel. »
— « Ceux qui n'accomplissent pas les promesses faites à Notre-Dame ne
seront jamais heureux dans leur vie. »
— « Pour être Religieuse, il faut être très pure d'âme et de corps. »
A cette dernière réflexion, Mère Godinho interrogea Jacinthe :
— « Et sais-tu ce que veut dire être pure ? », lui demanda
t-elle.
— « Je le sais, je le sais. Être pure de corps, c'est garder la
chasteté ; être pure d'âme, c'est ne pas faire de péchés : ne pas
regarder ce qu'il ne faut pas voir, ne pas voler, ne jamais mentir, dire
toujours la vérité, même si cela coûte. »
— « Mais qui donc t'a appris tant de choses ? », lui demandait
encore Mère Godinho.
— « C'est Notre-Dame. Mais il y en a aussi que je pense toute seule.
J'aime beaucoup penser. »
La Très Sainte Vierge ne se contentait pas d'inspirer à Jacinthe ces
profondes pensées. Quelquefois elle lui découvrait l'avenir.
Mère Godinho, un jour, posa cette question à Mme Olimpia, qui se trouvait
auprès de sa fille : — « N'aimeriez-vous pas que vos filles Florinda
et Teresa, entrent dans la vie religieuse ? ».
— « Dieu m'en garde ! » répondit la bonne dame.
Quelques instants après, Jacinthe, qui avait suivi la conversation, disait,
avec gravité, à la Supérieure de l'orphelinat : « Notre Seigneur
aimerait beaucoup que mes sœurs se fassent Religieuses. Maman ne veut
pas ; mais, pour cela, Notre-Dame ne tardera pas à les emmener au
Ciel. ».
C'est ce qui arriva. Peu de temps après la mort de Jacinthe, ses deux sœurs,
Florinda et Teresa, moururent, l'une à 17 ans, l'autre à 16 ans.
Citons un autre fait : Mère Godinho désirait depuis longtemps aller à
la Cova da Iria ; mais elle n'avait jamais pu en trouver l'occasion. « Soyez
tranquille, Marraine !, lui assura un jour Jacinthe. Après ma mort
vous irez là-bas ». C'est ce qui arriva en effet. A cause de
circonstances imprévues, il ne fut pas possible d'ensevelir le corps de
Jacinthe dans le caveau offert par Mme Angelina da Conceiçâo Lopes, à Lisbonne,
au cimetière dos Prazeres. Au dernier moment, le Baron de Alvaiâzere offrit son
caveau de famille, à Vila Nova de Ourém, pour la sépulture de l'enfant. Mère
Godinho accompagna jusque là le corps de sa petite protégée. Le même jour, elle
se rendit à Fatima, où elle eut le bonheur de faire la connaissance de Lucie,
qui l'accompagna jusqu'à la Cova da Iria.
Dans une autre occasion, un des deux médecins qui la soignaient lui demanda
de prier pour lui lorsqu'elle serait au Ciel. La petite lui répondit qu'elle le
ferait ; mais, aussitôt après, le fixant de son regard qui paraissait
découvrir l'avenir, elle ajouta : « Écoutez, vous irez bientôt
là-haut, vous aussi ; cela ne tardera pas ! » Une scène
analogue eut lieu avec un autre médecin, à qui elle prédit aussi son rappel à
Dieu et celui de sa fille.
Au sujet d'un prêtre, dont elle avait entendu un beau sermon, et qui était,
jusqu'alors, considéré comme un homme exemplaire, la petite exprimait avec
décision un jugement défavorable :
— « Marraine, quand on y pensera le moins, vous verrez comme ce prêtre est
mauvais ! »
Jacinthe avait raison. Peu après, le malheureux abandonna complètement ses
devoirs de prêtre, et se mit à vivre d'une manière ouvertement scandaleuse.
A propos de l'opération qu'on voulait lui faire, et qui eut lieu en effet,
Jacinthe faisait remarquer :
— « Tout cela est inutile. Notre-Dame est venue me dire que j'allais
mourir bientôt. »
Elle fit même écrire à Lucie pour lui dire que la Vierge lui était apparue, et
lui avait fait savoir le jour et l'heure de sa mort.
En savoir
plus :
voir forum n° 28 : « Les
derniers Temps : ceux de la Vierge Marie. »
|
.
1910
|
● Le jeudi 10 mars naît à
Aljustrel; de Manuel Pedro MARTO et Olympia de
Jesus.
● 19 mars : baptême à l'église paroissiale de
Fátima.
|
1915./.16
|
● Bergerette
|
1916
|
● Printemps / Été /
Automne : témoin des apparitions de l'Ange.
|
1917
|
● Les 13 mai, juin,
juillet, septembre, octobre : Apparitions de la Vierge à la Cova
da Iria.
● Les 13, 14, 15 août : séquestrée à la prison de
Vila Nova de Ourém.
● Le dimanche 19 août : Apparition de la Vierge
aux Valinhos.
● Du 13 octobre au 6 août 1918, apparitions de la
Vierge :
— à l'Ascension 1918 : dans
l'église paroissiale (Comment réciter le
chapelet) ;
— chez elle, nuitamment, à la porte
de la cave ;
— dans la maison, au dessus d'une
table (déposition du curé Ferreira, le 6
août 1918).
● Visions prophétiques illustrant le grand
Secret :
— vision du Saint-Père insulté et
persécuté ;
— vision de la guerre et du
Saint-Père en prière.
● Autres visites de la Vierge :
— au lit, peu avant la mort de
Francisco ;
— seule à la maison avant son
départ pour Lisbonne ;
— à l'orphelinat N-D. des-Miracles
de Lisbonne (où elle apprend le jour et
l'heure de sa mort).
|
1918
|
● Printemps : première
communion.
● Du 1er juillet au 31 août : à
l'hôpital Saint-Augustin de Vila Nova de Ourém.
● Octobre : victime d'une pneumonie (grippe
espagnole).
|
1919
|
● Décembre : La Vierge
lui annonce qu'elle mourra toute seule à Lisbonne.
|
1920
|
● 21 janvier : départ
pour l'Orphelinat N-D. des-Miracles de Lisbonne. Visites de
Notre-Dame.
● 2 février : transfert à l'hôpital de Dona
Estefãnia.
● 10 février : subit une opération. Visite de la
Vierge.
● 20 février : confession peu avant sa
mort ; décéde à l'hôpital vers 22 h 30 dans
la solitude et sans avoir pu communier.
● 21 février : son corps est transporté à la
sacristie de l'église des Anges à
Lisbonne.
● 24 février : son corps est enseveli à Vila Nova
de Ourém dans le caveau de famille du
baron de Alvaiazere, où il demeurera 15 ans.
|
1935
|
● 12 septembre :
Ouverture du cercueil. Le corps apparaît intact. Translation au
cimetière de Fátima où il demeurera 15
ans.
|
1949
|
● 21 décembre :
Ouverture du Procès infirmatif diocésain.
|
1951
|
● 30 août : Ouverture
officielle du cercueil. Le corps est moins bien conservé
qu'à l'ouverture de 1935.
● 1er mai : Translation des restes au
transept gauche de la basilique.
|
1989
|
● 13 mai : Jean-Paul
II la déclare Vénérable avec son frère Francisco, à Fatima.
|
2000
|
● 13 mai : Jean-Paul
II la béatifie avec son frère Francisco, à Fatima.
|
Ô toi,
Jacinthe très chérie,
qui sur la terre es passée d'un seul vol,
Dans une douleur intense, tu aimais ton Jésus.
N'oublie pas la prière que jadis je te fis :
« Sois mon amie, auprès du trône de la Vierge Marie !
Ô lis de candeur, perle brillante.
Là-haut dans le Ciel, où tu vis triomphante,
Ô séraphin d'amour, avec ton petit frère
Prie pour moi aux pieds du Seigneur ! »
Sœur Lucie
Qui était Jacinta Marto, la petite bergère qui a vu la
Vierge à Fatima ?
Isabelle
Cousturié | 07 mai 2017
Le 13 mai prochain, le pape François sera au Portugal
pour le centenaire des apparitions de Notre-Dame à Fatima et la canonisation de
deux des trois enfants qui y ont vu la Sainte Vierge : Francisco et Jacinta
Marto.
Après
un premier volet sur Francisco, qui avait vocation à prier et consoler le
Seigneur et la Vierge Marie des péchés des hommes, Aleteia vous propose de
partir à la découverte de Jacinta, sa petite sœur, dont l’unique préoccupation
était de convertir les pécheurs et de préserver les âmes de l’enfer. Si Lucie,
sa cousine, parlait avec la Vierge lors des apparitions, si Francisco voyait
tout mais n’entendait rien, Jacinta, elle, ne parlait pas mais voyait et
entendait tout.
Jacinta, sa vocation
Jacinta était la petite dernière de la fratrie Marto,
née deux ans après son frère, Francisco. En 1917, comme son frère, elle ne
savait pas lire, et comme lui elle n’avait pas encore fait sa première
communion. D’après sa cousine, Lucie, c’était une petite fille vive et joyeuse,
qui avait le cœur sur la main. Très sensible, elle était également un peu
boudeuse et un rien suffisait pour la contrarier. Mais comme Francisco, elle
avait cette sérénité spirituelle qu’elle devait au climat de grande foi qui
régnait dans leur famille. Dans toutes ses actions semblait transparaître la
présence de Dieu et de la Vierge. Jusque dans les montagnes, à l’abri des
regards, où elle prenait un grand plaisir, avec son frère, à faire retenir
leurs noms. Il lui arrivait même de réciter en entier l’Ave Maria, prenant bien
soin à ce que l’écho de chaque mot sorte parfaitement audible. Et c’est à elle,
affirmera plus tard Lucia, que la Sainte Vierge a transmis « plus grande
abondance de grâces » et « meilleure connaissance de Dieu et de la
vertu ». Le portrait que Lucia fait de sa cousine est celui des
« purs de cœur », rapporte le site italien de référence des saints et
bienheureux santiebeati.be.
Ses yeux parlaient de Dieu, et elle était insatiable en matière de
« sacrifices et mortifications ».
Comme Francisco, elle avait bien imprimée dans son
cœur la recommandation que leur avait faite la Vierge, à sa quatrième
apparition (il y en eut six en tout) : « Priez, priez beaucoup et
faites des sacrifices pour les pécheurs. Car beaucoup d’âmes vont en enfer
parce qu’elles n’ont personne qui se sacrifie et prie pour
elles ». Dès le début des apparitions, elle prit l’habitude de donner
ses goûters aux pauvres et de manger à la place des racines et des fruits
sauvages pour calmer sa faim. « Comme ça se convertiront plus de
pécheurs », disait-elle à chaque fois qu’elle se privait de boire ou de
manger ou subissait des moqueries et des mauvais traitements. Et, elle répétait
toujours : « J’aime tellement le Seigneur et la Vierge Marie que je
ne me lasse pas de leur dire que je les aime ». Et fredonnait sans
cesse : « Doux cœur de Marie, soyez mon salut ! Cœur Immaculé de
Marie, convertissez les pécheurs, sauvez les âmes de l’enfer ». Comme
chez Francisco et Lucia, la promesse de la Vierge résonnait sans cesse en
elle : « Vous aurez beaucoup à souffrir, mais la grâce de Dieu sera
votre réconfort ».
Le « miracle » du cercueil
Comme Francisco, Jacinta ne vécut pas longtemps. Elle
attrapa en même temps que lui la grippe espagnole en 1918, mais mourut un an
après lui, au bout de longs mois d’agonie. Pendant cette période, la Vierge lui
apparut trois fois : « Oh, Maman !… Vous ne voyez pas là Notre-Dame
de la Cova da Iria ? », s’était-elle exclamée un jour. Elle mourra
toute seule le 20 février 1920, comme le leur avait prédit la Vierge, dans une
vision : « Notre-Dame nous a dit qu’elle viendrait, dans très peu de
temps, chercher François pour l’emmener au Ciel. À moi, elle m’a demandé
si je voulais encore convertir davantage de pécheurs. Je lui ai dit que
oui », rapportera plus tard sa cousine avec émotion (fatima.be).
Ce n’était pas pour la faire guérir mais pour souffrir davantage « en
réparation des offenses commises contre le Cœur Immaculé de Marie ».
Jacinta est morte toute seule mais n’a pas eu peur car la Vierge lui avait
promis de venir la « chercher pour aller au Ciel ».
Le cercueil de la petite voyante fut déposé dans
l’église des Anges. Et fait étrange, trois jours après son décès, raconte-t-on,
son corps dégageait une odeur de fleurs variées, absolument surprenante pour
avoir été laissé à l’air libre et après une telle maladie au caractère
purulent. Personne ne se l’expliquait. Et ses lèvres et ses joues étaient d’une
belle couleur rosée, comme si la petite fille était encore vivante.
Le 12 septembre 1935, sa dépouille fut transférée de
Vila Nova de Ourém à Fatima. Lorsqu’on ouvrit le cercueil, l’assistance put
constater que le visage de la voyante était resté intact. Même chose lors de
l’exhumation définitive dans la basilique, le 1er mai 1951. Une photo du
visage de Jacinta fut envoyée à Lucia qui l’envoya à son tour à l’évêque de
Leiria, Mgr José Alves Correia, lui faisant part dans une lettre de son désir
qu’un jour le Seigneur veuille bien lui donner « l’auréole des saints,
pour la plus grande gloire de la Sainte Vierge ». Suite à cette lettre,
l’évêque portugais demandera à Lucia d’écrire tout ce qu’elle savait de la vie
de Jacinta. Ces écrits constitueront le premier des six « Mémoires
de sœur Lucie », paru en 1935.
Sa récompense sur terre
17 ans après le pèlerinage de Jean Paul II à Fatima,
en mai 2000, au cours duquel Jacinta fut béatifiée avec son frère Francisco (48
ans après l’ouverture du procès), le pape François revient sur les lieux pour
célébrer le centenaire des apparitions et proclamer, le 13 mai prochain, leur
canonisation, qui fera d’eux les premiers enfants frère et sœur non martyrs
à devenir saints ensemble. Le premier miracle obtenu par leur intercession et
retenu pour leur béatification, était la guérison, le 25 mars 1987,
de María Emilia Santos, de Leiria (Portugal), paraplégique, suite à une
neuvaine récitée lors d’une retraite pour les malades, à Fatima.
Lire aussi :
Deux
petits bergers de Fatima seront canonisés le 13 mai lors du voyage du Pape
Lucia os Santos, leur cousine, pourrait, elle aussi,
être béatifiée puis canonisée, mais son décès est récent (2005). L’enquête
diocésaine pour sa béatification a été clôturée solennellement le 13 février
dernier.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/2017/05/07/qui-etait-jacinta-marto-la-petite-bergere-qui-a-vu-la-vierge-a-fatima/

LES VOYANTS
BIENHEUREUX FRANÇOIS MARTO
Le petit François Marto était, à l'exemple de ses parents, un enfant doux et
humble, au caractère aimable et discipliné.
Dès le lever du soleil, la maman de François et Jacinthe allait les réveiller.
Leurs yeux à peine ouverts, ils récitaient cette prière, si populaire jadis au
Portugal :
« Béni et loué soit le Très Saint
Sacrement de l'Eucharistie, Fruit béni et sacré de la Vierge très pure,
Sainte Marie ! ».
|
Il aimait parfois jouer des tours à ses frères et
sœurs, mais les parents n'eurent jamais à se plaindre sur le comportement de
leur fils. Son obéissance était exemplaire.
Avec ses camarades, il se montrait très pacifique et condescendant. Un jour,
Teresa, sa marraine, lui offrit un petit mouchoir où était représenté l'image
de Notre Dame de Nazaré. Tout heureux, il alla le montrer à ses petits
camarades ; mais un matin ce petit mouchoir disparut. Hors, il y tenait
beaucoup ; sans cesse il en parlait pour savoir qui aurait pu le trouver.
Quand il sut qu'il se trouvait entre les mains d'un autre enfant, il alla le
voir, mais comme il ne voulait pas lui rendre son mouchoir, il dit : « Et
bien, garde-le ! »
Toutefois, n'allons pas croire que François manquait de caractère où était un
garçon de volonté faible, bien au contraire ; mais il ne cherchait nullement
la bagarre.
Le petit pastoureau était aussi quelque peu poète. Il aimait
particulièrement la musique à un point tel que, un jour, il vola un tostão à
son père (cela faisait une petite somme !) pour s'acheter un harmonica. Ce
fut la seule faute grave de sa très courte vie. Il passait des heures et des
heures à jouer des airs sur son petit fifre de roseau, assis sur une pierre, la
plupart du temps accompagné de Lucie et de Jacinthe, qui chantaient et
dansaient au son de la musique. Il aimait beaucoup les petits oiseaux, et ne
pouvait supporter que quelqu'un vole leurs nids. Il gardait toujours pour eux
quelques miettes du pain qu'il emportait pour son repas et les déposaient au
dessus des pierres afin que les moineaux puissent eux aussi manger.
Un jour, il vit un de ses compagnons avec un petit oiseau dans la main. Ému de
pitié, il demanda à celui-ci de le lâcher. Comme l'autre refusait, il lui
offrit un vintém (env. 2 centimes d'euro) pour le décider à lui
donner l'oiseau. Lorsqu'il l'eût entre les mains, il le laissa s'envoler, en
disant : « Prends garde une autre fois de ne pas te laisser
attraper ! ».
Ce n'est pas seulement pour les animaux que le petit garçon avait bon
cœur : il y avait dans le hameau une vieille dame qui avait toujours du
mal à regrouper son troupeau de chèvres et de brebis. François n'hésitait
jamais à venir à son aide pour rassembler les bêtes.
Pour lui, la nature était une merveille. Il ne se lassait pas d'admirer le ciel
immense, les étoiles. Les rayons du soleil à travers les vitres l'enchantaient.
Les gouttes de rosée, irisées par le soleil, étaient pour lui aussi précieuses
que des joyaux, aussi belles que les étoiles du ciel.
« Laissez venir à moi les petits enfants »
Lors de l'Apparition du 13 mai 1917, la Très Sainte Vierge dit que François
irait au Ciel, mais pour qu'il en soit ainsi il faudra qu'il récite beaucoup de
chapelets. En effet, le petit garçon avait pour habitude d'abréger la
récitation des chapelets pour aller jouer plus rapidement. Depuis ce jour, le
petit garçon porta une attention toute particulière à dire ses chapelets.
« J'ai beaucoup aimé voir l'Ange, disait-il, mais ce que j'ai le
plus aimé, c'est de voir la lumière de Notre Dame ». Quelques semaines
après la dernière apparition, Lucie demanda à son cousin :
— « Qu'est-ce qui te plaît le plus, consoler Notre-Seigneur ou
convertir les pécheurs pour que les âmes n'aillent plus en enfer ? »
— « A choisir, j'aimerais mieux consoler Notre-Seigneur. N'as-tu pas
remarqué comment la Sainte Vierge, encore le mois dernier, devint si triste
lorsqu'elle demanda que l'on n'offense plus Notre-Seigneur qui est tant
offensé ? Je voudrais aussi ensuite convertir les pécheurs pour que les
âmes n'aillent pas en enfer. ».Dès lors, François se sentait poussé
par la grâce et recherchait toujours la solitude pour prier et offrir ses
sacrifices, lui qui savait qu'il aura beaucoup à souffrir pour réparer tant de
péchés qui offensent Notre Seigneur et Son Cœur Immaculé.
Il était triste, non pas de souffrir pour le Bon Dieu, mais parce qu'il savait
Notre Seigneur bien triste à cause des offenses des hommes.
La nouvelle au village de la première Apparition de Notre-Dame fut par la
suite assez éprouvante pour le petit enfant. A l'école, le maître et ses
propres compagnons se plaisaient à se moquer de lui, d'autant plus, qu'absorbé
certainement déjà par les pensées élevées que l'Ange lui avait inspirées, il ne
se souciait guère de l'instruction donnée en classe. François, toujours humble,
baissait la tête, et, l'âme certainement unie à Dieu, écoutait, sans mot dire,
les censures que lui infligeaient l'instituteur et ses camarades d'école.
Au moment de la récréation de midi, il prenait son repas, et, sans mot dire, se
joignait à quelques camarades plus tranquilles, jusqu'à ce que l'instituteur
donnât le signal de rentrer à l'école. François se montrait toujours un bon
compagnon de jeu.
Dans la deuxième quinzaine de Mai, la nouvelle de la première apparition de
Notre-Dame à la Cova da Iria s'étant répandue dans la paroisse, les choses
s'aggravèrent quelque peu pour lui à l'école car l'instituteur, bon professeur,
mais mauvais éducateur — il n'avait pas la Foi et n'avait aucun respect
pour les vérités chrétiennes et les choses de la Religion —, profitait du
peu d'intérêt que montrait François dans les études, pour le traiter de "faux
voyant". Il ne cessait de faire remarquer à tous les autres élèves ses
défauts et ses négligences. Ce n'était pas seulement, sans doute, pour voir si
François, après avoir été humilié, se déciderait à faire des progrès et à mieux
profiter des leçons ; c'était aussi pour les inviter à prendre parti avec
lui contre l'humble petit voyant. Les enfants se sentant couverts par le
jugement de l'instituteur, faisaient parfois « chorus » avec lui,
pour humilier le pauvre François. Le pire est que ces humiliations, de la part
de ses camarades, ne consistaient pas seulement en paroles. Quelquefois, le
pauvre garçon était obligé de passer la récréation appuyé à un mur, pour
essayer de se défendre des mauvais traitements que des élèves plus robustes et
plus hardis n'hésitaient pas à lui infliger... sans que le professeur
intervienne pour le défendre. Loin de se plaindre, toujours humble, doux et
patient, il supportait tous les affronts sans rien dire, au point que ses
parents n'en surent jamais rien. Pauvre petit ! Dieu veuille qu'au Ciel il
ait prié pour son professeur et pour tous ses compagnons !.
« Vous aurez beaucoup à souffrir,
mais la grâce de Dieu sera votre réconfort »
Tels furent les Paroles de Notre Dame ; et de fait, non seulement
François, mais également sa sœur Jacinthe et sa cousine Lucie, acceptaient de
bon cœur toutes les souffrances par amour du Bon Dieu. En méditant les leçons
des apparitions de Notre-Dame, à Fatima, le chrétien doit s'arracher aux
horizons étroits de la terre et se replacer dans les perspectives de l'éternité
comme les petits modèles que la Vierge nous propose. Hélas !, en effet, de
plus en plus, les hommes bornent leurs ambitions aux intérêts d'ici-bas. C'est
là la fallacieuse promesse que les plus redoutables ennemis de la religion ont
fondée sur un système de doctrine qui ramène tout à la matière visible et
périssable. Jésus disait aux apôtres : « Si vous ne devenez
semblables à ces petits enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume des
Cieux ».
Nous pouvons entendre la Sainte Vierge nous donner le même avertissement en
nous présentant François, mais aussi Jacinthe : pour eux, les choses de ce
monde n'existaient pas. Ils jugeaient tout d'après la perspective de l'éternité
qu'ils attendaient avec impatience et il semble, qu'ils aient plongé
— Jacinthe en particulier — leurs regards jusque dans l'au-delà qui
approchait. C'est l'impression qui résulte très nettement des souvenirs
conservés par des personnes qui furent les témoins de leurs derniers jours.
Un jour, deux dames s'entretenaient avec lui, et l'interrogeaient au sujet
de la carrière qu'il voudrait suivre quand il serait grand :
— Tu veux être charpentier ?, dit l'une d'elles ;
— Non, madame, répondait l'enfant.
— Tu veux être militaire ?, dit l'autre dame ;
— Non, madame.
— Tu ne désirerais pas être médecin ? ;
— Non plus.
— Moi je sais bien ce que tu voudrais être... Être
prêtre !, dire la Messe, confesser, prêcher... N'est-ce pas
vrai ? ;
— Non madame, je ne veux pas être prêtre.
— Alors que veux-tu être ? ;
— Je ne veux rien !. Je veux mourir, et aller au
Ciel !.
C'était là, confia le père de François, présent à cette conversation, une
vraie décision !. Le désir du Ciel, la contemplation des choses
divines, remplissaient le coeur du petit garçon. Ce désir d'aller au Ciel était
surtout inspiré par la volonté de consoler Notre Seigneur : « Jésus
est si triste à cause de tant de péchés, et je veux le réconforter par la
prière et la pénitence. Nous ne devons pas faire le moindre péché ! »,
disait-il.
En 1918, le petit François fut atteint d'une très forte grippe. L'épidémie
causa la mort de nombreuses personnes en Europe, mais surtout en Espagne et au
Portugal. Chez la famille Marto, tout le monde tomba malade presque en même
temps, excepté Antonio, le père, et son fils Jean ; mais en décembre la
famille allait mieux. Pour François et Jacinthe, ce rétablissement fut de
courte durée car fin décembre ils chutèrent gravement dans la maladie. C'est
pendant cette ultime épreuve que la Vierge Immaculée apparut aux deux petits
enfants pour leur renouveler Sa promesse du 13 juin 1917.
En janvier 1919, le petit garçon allait de nouveau un peu mieux. Il put
aller une dernière fois à la Cova da iria pour prier là où il avait vu la
sainte Apparition ; mais, vers la mi-février, il rechuta. Cette fois, il
ne se releva pas. Sa santé s'empirait de jour en jour. Une fièvre intense
continue minait peu à peu son organisme.
Sur son lit de mort, il offrit souvent ses souffrances pour « consoler
Nôtre-Seigneur et convertir les pécheurs ». « D'ici peu,
disait-il, Jésus va venir me chercher pour aller au Ciel avec Lui, et alors
je resterai toujours à le voir et à le consoler. Quel bonheur ! ».
Dans les derniers temps de sa maladie, cependant, François ne pouvait plus
prier. Quelle tristesse pour lui !. Les jours qui précéderont son départ
de ce monde, le soir arrivait sans qu'il eût pu dire son chapelet, même une
seule fois. Et le petit revivait, avec regret, les longues heures passées dans
la grotte du Cabeço, où, prosterné à terre, il répétait les paroles de l'Ange
ou les chapelets récités à la Cova da Iria, en compagnie de sa petite sœur, de
Lucie et d'autres pieuses personnes.
Sa maman devinait l'amertume qui remplissait l'âme de son fils, et cherchait à
le consoler.
— « Oh, maman !, disait-il, je n'ai plus la force de dire
le chapelet, et les Ave Maria que je dis, je les dis avec tellement de
vide ! »
— « Si tu ne peux réciter le chapelet avec les lèvres, lui disait
sa mère, récite-le avec le cœur. Notre-Dame l'entend aussi bien ; elle
en est aussi contente ! ».
Le petit comprenait et se tranquillisait.
Cependant, son état s'aggravait et n'arrivait plus à expectorer ; sa gorge
s'embarrassait ; la fièvre montait ; il avait de la répugnance à
prendre ce qu'on lui présentait ; la faiblesse, l'épuisement augmentaient
rapidement et laissaient prévoir un dénouement prochain. Il dit à son papa
qu'il voulait recevoir "Notre Père du Ciel" avant de mourir. Mr
Marto, dont le cœur se fendait de douleur, s'en alla au presbytère où l'abbé
Moreira remplaçait provisoirement le curé de Fatima, l'abbé Marques-Ferreira.
Il accepta tout de suite d'aller apporter les derniers sacrements au petit
berger. En chemin, le prêtre et Mr. Marto récitèrent le chapelet. Pendant ce
temps, François avait demandé à sa sœur Teresa d'aller appeler Lucie, sans se
faire remarquer. Celle-ci accourut aussitôt.
Pour mieux préparer sa dernière confession, il demanda à Jacinthe et à Lucie
de l'aider à se remémorer ses peccadilles. Après les avoir entendues, il leur
dit : « Ces péchés, je les ai confessés ; je les confesserai
de nouveau. Qui sait si par mes péchés, je ne suis pas cause que Notre-Seigneur
est si triste ? Même si je ne devais pas mourir, je ne les ferais plus.
Maintenant, je suis bien repentant ».
Il reçut les derniers sacrements et Mr. le Curé lui dit qu'il reviendrait le
lendemain matin lui apporter Notre Seigneur. L'aube du jeudi 3 avril se
leva enfin. Lorsque le prêtre entra dans sa chambre pour lui apporter la sainte
communion, il sollicita la faveur de ne pas rester couché ; il aurait au
moins voulu s'asseoir sur son lit ; on ne le lui permit pas.
Après avoir reçu l'Hostie sur sa langue desséchée, François ferma les yeux et
demeura longtemps immobile. On sentait qu'il n'appartenait plus à la Terre. Les
premiers mots ont été pour dire à sa mère : « Monsieur l’abbé ne
portera-t-il plus Jésus caché ? » Jacinthe lui dit toute
émue : « Dis à Notre Seigneur et à Notre-Dame que je suis
contente. Dis leur que je souffrirai tout ce qu’ils voudront pour convertir les
pécheurs et réparer les péchés contre le Cœur Immaculé de Marie ».
Le soir, l'état de François s'aggrava brusquement. Il avait soif, mais ne
pouvait déjà plus supporter le lait, ni même les cuillères d'eau que sa maman
et sa marraine Teresa lui offraient de temps en temps. Le lendemain, vendredi
4 avril, quand la nuit fut tout à fait tombée, après avoir vu une belle
lumière près de la porte de sa chambre, son visage s'illumina d'une manière
surprenante d'un sourire angélique. Sans aucune marque de souffrance, sans
agonie, ni gémissement, il expira doucement à 22 heures et son âme s'envolait
au Ciel. Notre-Dame est venue chercher Francisco. Elle le lui avait promis le
13 mai, si il priait beaucoup de chapelets. Il en priait neuf par jour
et avait fait des sacrifices héroïques, surtout les nécessaires pour éviter le
péché.
Le samedi 5 avril, un modeste cortège conduisit son corps au cimetière de
Fatima. En avant, la croix ; puis quelques hommes de la Confrérie, avec
leurs manteaux verts ; derrière eux, le prêtre, avec son surplis et son
étole, noire, disant le chapelet. Quatre garçons, avec leurs manteaux blancs de
procession, portaient le corps du petit voyant. Lucie le suivait en pleurant.
Jacinthe, que la maladie empêchait de sortir, tout en larmes elle aussi, avait
dû rester à la maison.
François fut enseveli au cimetière de la paroisse, dans une simple fosse,
marquée seulement d'une petite croix de bois. Lucie nota avec soin cette petite
croix, parmi tant d'autres semblables, et ne passait pas un jour sans aller
s'agenouiller auprès d'elle, pour converser avec son petit ami du Ciel.
Le 13 mars 1952, ses restes mortels furent transférés dans la basilique de
Fatima.
Le procès en vu de la béatification
de François Marto a été ouvert à Leira le 21 décembre 1949 en même temps que
celui de sa sœur Jacinthe. Il a été transmis au Saint-Siège le 3 août 1979, et
c'est le 13 mai 1989 qu'ils ont été déclarés Vénérables.
Le 16 avril 1999, la Congrégation pour la Cause des Saints a approuvé un
miracle attribué à leur intercession.
L'assemblée plénière de la Congrégation a entériner cette décision le 24
juin 1999. C'est alors que le Pape a publié, le 28, le décret de béatification.
François et Jacinthe sont désormais les plus jeunes Bienheureux de l'Église
(respectivement, 11 et 9 ans).
1908
|
● Le jeudi 11 juin, à 22 h
00 : naît à Aljustrel; de Manuel Pedro MARTO et Olympia
de Jesus.
● Le lundi 29 juin : baptême à l’église
paroissiale de Fátima.
|
1916
|
● Printemps / Été /
Automne : Apparitions de l’Ange au Cabeço et à l’Arneiro.
|
1917
|
● Les 13 mai, juin,
juillet, septembre, octobre : apparitions de la très Sainte Vierge à
la Cova da Iria.
● Les 13, 14, 15 août : séquestré avec les deux
autres enfants à Vila Nova de Ourém.
● Le dimanche 19 août : Apparition de la Vierge
aux Valinhos.
|
1918
|
● Fin octobre :
bronco-pneumonie (« grippe espagnole »).
● 23 décembre : rechute.
|
1919
|
● 2 avril : dernière
confession à l’abbé Moreira.
● 3 avril : réception du Viatique.
● Le vendredi 4 avril : sainte mort vers 22 h 00,
à Aljustrel ; il a 10 ans et 10 mois.
● 5 avril : inhumation au cimetière de Fátima.
|
1949
|
● 21 décembre : à
Leiria, ouverture du Procès informatif diocésain.
|
1952
|
● 17 février :
exhumation de ses restes.
● 13 mars : translation des restes au transept
droit de la basilique.
|
1989
|
● 13 mai :
Jean-Paul II le déclare Vénérable avec sa soeur Jacinta, à Fatima.
|
2000
|
● Le samedi 13 mai :
Jean-Paul II le béatifie avec Jacinta, à Fatima.
|

APOSTOLIC JOURNEY
OF HIS HOLINESS JOHN PAUL II
TO FÁTIMA (MAY, 12-13, 2000)
HOMILY OF HIS HOLINESS POPE JOHN PAUL II
BEATIFICATION OF FRANCISCO AND JACINTA MARTO
SHEPERDS OF FATIMA
Saturday, 13 May 2000
Fátima
1. "Father, ... to you I offer
praise; for what you have hidden from the learned and the clever you have
revealed to the merest children" (Mt 11: 25).
With these words, dear brothers and sisters, Jesus
praises the heavenly Father for his designs; he knows that no one can come to
him unless he is drawn by the Father (cf. Jn 6: 44); therefore
he praises him for his plan and embraces it as a son: "Yes, Father,
for such was your gracious will" (Mt 11: 26). You were pleased
to reveal the kingdom to the merest children.
According to the divine plan, "a woman clothed
with the sun" (Rv 12: 1) came down from heaven to this earth to
visit the privileged children of the Father. She speaks to them with a mother's
voice and heart: she asks them to offer themselves as victims of
reparation, saying that she was ready to lead them safely to God. And behold,
they see a light shining from her maternal hands which penetrates them
inwardly, so that they feel immersed in God just as - they explain - a person
sees himself in a mirror.
Later Francisco, one of the three privileged children,
exclaimed: "We were burning in that light which is God and we were
not consumed. What is God like? It is impossible to say. In fact we will never
be able to tell people". God: a light that burns without consuming.
Moses had the same experience when he saw God in the burning bush; he heard God
say that he was concerned about the slavery of his people and had decided to
deliver them through him: "I will be with you" (cf. Ex 3: 2-12).
Those who welcome this presence become the dwelling-place and, consequently, a
"burning bush" of the Most High.
2. What most impressed and entirely
absorbed Bl. Francisco was God in that immense light which penetrated
the inmost depths of the three children. But God told only Francisco "how
sad" he was, as he said. One night his father heard him sobbing and asked
him why he was crying; his son answered: "I was thinking of Jesus
who is so sad because of the sins that are committed against him". He was
motivated by one desire - so expressive of how children think - "to
console Jesus and make him happy".
A transformation takes place in his life, one we could
call radical: a transformation certainly uncommon for children of his
age. He devotes himself to an intense spiritual life, expressed in assiduous
and fervent prayer, and attains a true form of mystical union with the Lord.
This spurs him to a progressive purification of the spirit through the
renunciation of his own pleasures and even of innocent childhood games.
Francisco bore without complaining the great
sufferings caused by the illness from which he died. It all seemed to him so
little to console Jesus: he died with a smile on his lips. Little
Francisco had a great desire to atone for the offences of sinners by striving
to be good and by offering his sacrifices and prayers. The life of Jacinta, his
younger sister by almost two years, was motivated by these same sentiments.
3. "Another portent appeared in heaven;
behold, a great red dragon" (Rv 12: 3).
These words from the first reading of the Mass make us
think of the great struggle between good and evil, showing how, when man puts
God aside, he cannot achieve happiness, but ends up destroying himself.
How many victims there have been throughout the last
century of the second millennium! We remember the horrors of the First and
Second World Wars and the other wars in so many parts of the world, the
concentration and extermination camps, the gulags, ethnic cleansings and
persecutions, terrorism, kidnappings, drugs, the attacks on unborn life and the
family.
The message of Fátima is a call to conversion,
alerting humanity to have nothing to do with the "dragon" whose
"tail swept down a third of the stars of heaven, and cast them to the
earth" (Rv 12: 4). Man's final goal is heaven, his true home,
where the heavenly Father awaits everyone with his merciful love.
God does not want anyone to be lost; that is why 2,000
years ago he sent his Son to earth, "to seek and to save the lost" (Lk 19: 10).
And he saved us by his death on the cross. Let no one empty that Cross of its
power! Jesus died and rose from the dead to be "the first-born among many
brethren" (Rom 8: 29).
In her motherly concern, the Blessed Virgin came here
to Fátima to ask men and women "to stop offending God, Our Lord, who is
already very offended". It is a mother's sorrow that compels her to speak;
the destiny of her children is at stake. For this reason she asks the little
shepherds: "Pray, pray much and make sacrifices for sinners; many
souls go to hell because they have no one to pray and make sacrifices for
them".
4. Little Jacinta felt and personally
experienced Our Lady's anguish, offering herself heroically as a victim for
sinners. One day, when she and Francisco had already contracted the illness
that forced them to bed, the Virgin Mary came to visit them at home, as the
little one recounts: "Our Lady came to see us and said that soon she
would come and take Francisco to heaven. And she asked me if I still wanted to
convert more sinners. I told her yes". And when the time came for
Francisco to leave, the little girl tells him: "Give my greetings to
Our Lord and to Our Lady and tell them that I am enduring everything they want
for the conversion of sinners". Jacinta had been so deeply moved by the
vision of hell during the apparition of 13 July that no mortification or
penance seemed too great to save sinners.
She could well exclaim with St Paul: "I
rejoice in my sufferings for your sake, and in my flesh I complete what is
lacking in Christ's afflictions for the sake of his body, that is, the
Church" (Col 1: 24). Last
Sunday at the Colosseum in Rome, we commemorated the many witnesses to the
faith in the 20th century, recalling the tribulations they suffered through the
significant testimonies they left us. An innumerable cloud of courageous
witnesses to the faith have left us a precious heritage which must live on in
the third millennium. Here in Fátima, where these times of tribulation were
foretold and Our Lady asked for prayer and penance to shorten them, I would like
today to thank heaven for the powerful witness shown in all those lives. And
once again I would like to celebrate the Lord's goodness to me when I was saved
from death after being gravely wounded on 13 May 1981. I also express my
gratitude to Bl. Jacinta for the sacrifices and prayers offered for the Holy
Father, whom she saw suffering greatly.
5. "Father, to you I offer praise, for you
have revealed these things to the merest children". Today Jesus' praise
takes the solemn form of the beatification of the little shepherds, Francisco
and Jacinta. With this rite the Church wishes to put on the candelabrum these
two candles which God lit to illumine humanity in its dark and anxious hours.
May they shine on the path of this immense multitude of pilgrims and of all who
have accompanied us by radio and television. May Francisco and Jacinta be a
friendly light that illumines all Portugal and, in special way, this Diocese of
Leiria-Fátima.
I thank Bishop Serafim, of this illustrious particular
Church, for his words of welcome, and with great joy I greet the entire
Portuguese Episcopate and their Dioceses, which I deeply love and which I urge
to imitate their saints. A fraternal greeting goes to the Cardinals and Bishops
present, with a special word for the Pastors from the community of
Portuguese-speaking countries: may the Virgin Mary obtain reconciliation
for the Angolan people; may she bring comfort to the flood victims of
Mozambique; may she watch over the steps of Timor Lorosae, Guinea-Bissau, Cape
Verde, São Tomé and Príncipe; may she preserve her Brazilian sons and daughters
in the unity of faith.
I extend a respectful greeting to the President of the
Republic and to the authorities who have wished to take part in this
celebration. I take this occasion to express, through them, my gratitude to
everyone who helped make my pilgrimage possible. A cordial embrace and a
particular blessing to the parish and city of Fátima, which today rejoices in
her children who are raised to the honours of the altar.
6. My last words are for the children: dear
boys and girls, I see so many of you dressed like Francisco and Jacinta. You
look very nice! But in a little while or tomorrow you will take these
chothes off and ... the little shepherds will disappear. They should not
disappear, should they?! Our Lady needs you all to console Jesus, who is sad
because of the bad things done to him; he needs your prayers and your
sacrifices for sinners.
Ask your parents and teachers to enrol you in the
"school" of Our Lady, so that she can teach you to be like the little
shepherds, who tried to do whatever she asked them. I tell you that "one
makes more progress in a short time of submission and dependence on Mary than
during entire years of personal initiatives, relying on oneself alone" (St
Louis de Montfort, The True Devotion to the Blessed Virgin Mary, n. 155).
This was how the little shepherds became saints so quickly. A woman who gave
hospitality to Jacinta in Lisbon, on hearing the very beautiful and wise advice
that the little girl gave, asked who taught it to her. "It was Our
Lady", she replied. Devoting themselves with total generosity to the
direction of such a good Teacher, Jacinta and Francisco soon reached the
heights of perfection.
7."Father, to you I offer praise, for what you
have hidden from the learned and the clever you have revealed to the merest
children".
Father, to you I offer praise for all your children,
from the Virgin Mary, your humble Servant, to the little shepherds, Francisco
and Jacinta.
May the message of their lives live on for ever to
light humanity's way!
© Copyright 2000 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/travels/documents/hf_jp-ii_hom_20000513_beatification-fatima_en.html

Saint Jacinta Marto
Memorial
20 February
Profile
Youngest visionary of Our
Lady of Fatima in Portugal in 1917.
Born
11 March 1910 at
Aljustrel, Santarém, Portugal
Died
20 February 1920 in Lisbon, Portugal of
natural causes
Venerated
13 May 1989 by Pope John
Paul II (decree of heroic
virtues)
Beatified
13 May 2000 by Pope John
Paul II
Canonized
13 May 2017 by Pope Francis
Patronage
bodily
ills
captives
people
ridiculed for their piety
prisoners
sick
people
sickness
Additional Information
books
Book of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other sites in english
America Magazine
Catholic Cuisine
Catholic Culture
Catholic Insight
Catholic News Agency
Catholic News Service
Catholic
Online
EWTN
Find A Grave
Franciscan Media
Hagiography
Circle
Independent Catholic News
Life Site News
Loretta G Seyer
NBC News
New York Times
Pilgrims of Fatima
Pope John Paul II: Beatification Homily
Saint Charles Borromeo Catholic Church
Saints Stories for All Ages
Shrine
of Fatima
The Wanderer
uCatholic
University of Notre Dame
images
Wikimedia Commons
video
YouTube PlayList
webseiten auf deutsch
Kathpedia
Santuario
de Fatima
sitios en español
ABC
Aciprensa
Franciscanos
Martirologio Romano, 2001 edición
Peregrinos de Fatima
Santuario
de Fatima
sites en français
Pelerins de Fatima
Santuario
de Fatima
fonti in italiano
Cathopedia
Kathpedia
Pellegrini di Fatima
Santi e Beati
Santuario
de Fatima
strony w jezyku polskim
Santuario
de Fatima
sites em português
Peregrinos de Fatima
Secretariado
dos Pastorinhos
Santuario
de Fatima
Vatican
spletne strani v slovenšcini
Svetniki
MLA Citation
“Saint Jacinta Marto“. CatholicSaints.Info. 2
September 2020. Web. 20 February 2021.
<https://catholicsaints.info/saint-jacinta-marto/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-jacinta-marto/
The Spirituality of St. Jacinta
by Barb Ernster –
Jacinta Marto was born in the village of Aljustrel
near Fatima in Portugal on March 11, 1910, to parents Manuel Pedro “Ti” Marto
and Olympia de Jesus. She was only 6 years old when the Angel of Peace appeared,
and just seven when Our Lady appeared in 1917. Jacinta is the youngest
non-martyr ever to be beatified by the Church. In the course of almost four
years until her death on February 20, 1920, she made giant strides in the
spiritual life. God, through Mary, gave her many graces and she responded with
an unwavering faith and ardent love.
Jacinta was naturally very affectionate; her father
called her the sweetest of their nine children. She was also very capricious
and somewhat self-willed. She loved games, but was easily offended and would go
into a corner to pout. The children called this “tethering the donkey.” She
could only be coaxed back if she could name the game herself. After the
apparitions she retained her affectionate nature, but became more serious.
Whatever she did, she did with her whole heart, so after the apparitions she
accepted wholeheartedly the message of Our Lady.
Jacinta is carried through the crowds after the vision
of hell, July 13, 1917.
Jacinta’s affection during the time of Mary’s
appearances was directed into new channels, deepening her love for our Lord,
His Mother, for the Church, for the Holy Father and for sinners. It was as
though the light that came from Our Lady’s hands in the first and second
apparitions, which reflected on all three children, gave Jacinta a deep insight
into the meaning of God and eternity. The terrible vision of hell caused her
great distress and she asked Lucia, “Why doesn’t Our Blessed Lady show hell to
sinners? If they could see it they would never commit any more sins.” She had a
deep trust in Mary’s advice to pray very much and make sacrifices for sinners,
“for many go to hell because there are none to sacrifice themselves and pray
for them.”
The spirituality of Jacinta may be said to rest on a
three-fold basis: 1) Devotion to the Holy Trinity, expressed in the prayer to
the Trinity taught to the children by the Angel. 2) A deep devotion to Mary,
especially to her Immaculate Heart, due to special graces given her by Our
Lady. 3) Devotion to the Eucharist or “the hidden Jesus.”
Jacinta made her First Communion some time before her
final illness. During her illness, she told Lucia, “I love Our Lord and Our
Lady and I never get tired telling them that I love them. When I do that it
seems I have a fire in my heart, but it does not burn me.”
As her illness progressed and she was too weak to
attend daily Mass, she told Lucia, “It doesn’t matter. I want to go to make up
for those sinners who will not go even on Sundays. Do you know, Lucia, our dear
Lord is so sad and Our Lady told us He is already too greatly offended and we
must not offend him anymore, but nobody listens and they just go on committing
the same sins.”
Near the time of Francisco’s death, Our Lady appeared
and asked her if she wanted to come to heaven then, too, or stay on earth
longer to suffer for the conversion of sinners. Jacinta said she wanted to stay
and suffer. Our Lady then told her that she would die alone in the hospital in
Lisbon, but not to worry because she would come and take her to heaven.
Just before leaving for the hospital, she told Lucia,
“It will not be long now before I go to heaven. You will remain here to make
known that God wishes to establish in the world devotion to the Immaculate
Heart of Mary. Tell everybody that God grants us graces through the Immaculate
Heart of Mary; that people are to ask her for them; and that the Heart of Jesus
wants the Immaculate Heart of Mary to be venerated at his side. Tell them also
to pray to the Immaculate Heart of Mary for peace, since God has entrusted it
to her.”
Jacinta suffered tremendously while at the hospital
from frequent fevers, from an abscess on her side, pneumonia, and tuberculosis.
Hardest of all was that she suffered alone, without family or friends. During
her stay there, she confided in Mother Godinho, who cared for her, several
things of great importance that Our Lady had told her:
· “More
souls go to hell because of sins of impurity more than any other.”
· “War
is a punishment from God for sins.”
· “Certain
fashions are going to be introduced that will offend Our Lord very greatly and
those who serve God should not follow them.”
· “Many
marriages are not good, they are not pleasing to our Lord and are not of God.”
· “Priests
must be very pure and concentrate on their mission to the Church and souls, and
be obedient to the Pope and their Superiors.”
· “My
dear mother, run away from riches. Cherish silence and holy poverty. Always be
charitable, even with those who are unkind. Never criticize others and avoid
those who do.”
Jacinta never tired of encouraging others to love Our
Lord and His Mother, as well as to pray for the Holy Father and make sacrifices
for sinners. During her Beatification on May 13, 2000, Pope St. John Paul II
publicly thanked her for her prayers and sacrifices.
Little Jacinta died alone in Lisbon on the night of
Feb. 20, 1920. Just before Our Lady came to take her to heaven, she appeared to
Jacinta and told her that her sufferings and sacrifices saved many souls. When
her grave was exhumed so that her body could be moved to the parish cemetery of
St. Anthony in Fatima, her face was found to be incorrupt and she exhibited a
sweet smell like bouquets of flowers. Today she is laid to rest next to Lucia’s
grave, with St. Francisco’s grave on the opposite side chapel in the Basilica
of Our Lady of the Rosary at the Shrine of Fatima in Portugal. She, along with
Francisco, was canonized by Pope Francis on May 13, 2017.
This article first appeared in Fatima:
100 Years of Grace – Special Commemorative Issue of Soul Magazine . It
has been updated since the canonization of St. Jacinta.
SOURCE : https://www.bluearmy.com/the-spirituality-of-st-jacinta-marto/

Jacinta Marto
(11 March 1910 – 20 February 1920)
Two years younger than Francisco, Jacinta charmed all
who knew her. She was pretty and energetic, and had a natural grace of
movement. She loved to dance, and was sorry when their priest condemned dancing
in public. Sometimes willful, she would pout when she did not get her way. She
took a special delight in flowers, gathering them by the armful and making
garlands for Lucia. At a First Communion, she was among the little “angels”
spreading petals before the Blessed Sacrament. She had a marked love for Our Lord,
and at the age of five she melted in tears on hearing the account of His
Passion, vowing that she would never sin or offend Him anymore.
She had many friends, but above all she loved her
cousin Lucia, and was jealous of her time and attention. When Lucia, at the age
of ten, became unavailable for play, being sent by her parents to pasture their
sheep, Jacinta moped in loneliness-until her mother gave in and allowed her,
with Francisco, to take a few sheep to pasture with Lucia.
Her sheep too became her friends. She gave them names,
held their little ones on her lap, and tried to carry a lamb home on her
shoulders, as she had seen in pictures of the Good Shepherd.
Her days were playful and happy, delighting with her
brother and cousin in the things of nature around her. They called the sun
"Our Lady’s lamp," and the stars "the Angels’ lanterns,"
which they tried to count as it grew dark. They called out to hear their voices
echo across the valley, and the name that returned most clearly was
"Maria."
They said the Rosary every day after lunch, but to
make more time for play, they shortened it to the words "Our Father"
at the beginning of each decade, followed by “Hail Mary” ten times. This
frivolity would soon change.
In the spring of 1916, as the children watched their
sheep, an Angel appeared to them in an olive grove. He asked the children to
pray with him. He appeared again in midsummer at a well in Lucia’s garden,
urging them to offer sacrifice to God in reparation for sinners. In a final
appearance, at the end of the summer, the Angel held a bleeding Host over a
chalice, from which he communicated the children. This experience separated
them from their playmates and prepared them for the apparitions to come.
As might be expected, the three were changed by the
visitations of the Queen of Heaven. Jacinta, talkative sometimes to a fault,
became quiet and withdrawn. After the first apparition, Lucia had sworn her and
her brother to secrecy. But Jacinta, bubbling over, had let slip all they had
seen to her family, who then told the village. The news was received with
skepticism by many, with mockery by some, and with anger by Lucia’s mother.
Jacinta was so contrite, she promised never to reveal another secret.
Her reluctance to reveal anything more of their experiences
was increased by the vision of hell given the children in the third apparition
seems to have affected Jacinta the most. To rescue sinners from hell, she was
in the forefront of the three in voluntary mortifications, whether it was in
giving up their lunches (sometimes to their sheep), refusing to drink in the
heat of the day, or wearing a knotted rope around their waists. Involuntary
penances included for her, as for her brother and cousin, the constant mockery
of unbelievers, badgering by skeptical clergy, and needling by believers to
reveal the Lady’s secret.
Following the miracle of the sun, Jacinta complied
with many requests for her intercessions. On one occasion she seems to have
bilocated, in order to help a wayward youth find his way home. Lost in a stormy
wood, he had knelt and prayed, and Jacinta appeared and took him by the hand,
while she was at home praying for him.
When she came down with influenza, she was removed
from her family to a hospital a few miles away. She did not complain, because
the Blessed Mother had forewarned her that she would go to two hospitals, not
to be cured, but to suffer for the love of God and reparation for sinners. She
stayed in the first hospital for two months, undergoing painful treatments, and
then was returned home. She developed tuberculosis and was sent to Lisbon,
first to a Catholic orphanage. There she was able to attend Mass and see the
Tabernacle, and she was happy. But her stay there was short. She was soon
transferred to the second hospital prophesied by the Blessed Mother, where
Jacinta was to make her final offering in dying alone. Her body came to rest in
the Sanctuary built at the Cova da Iria, where the Lady had appeared to her.
SOURCE : https://www.ewtn.com/fatima/jacinta-marto.asp

Bl. Jacinta and Francisco Marto
Between May 13 and October 13, 1917, three children,
Portuguese shepherds from Aljustrel, received apparitions of Our Lady at Cova
da Iria, near Fatima, a city 110 miles north of Lisbon. At that time, Europe
was involved in an extremely bloody war. Portugal itself was in political
turmoil, having overthrown its monarchy in 1910; the government disbanded
religious organizations soon after.
At the first appearance, Mary asked the children to
return to that spot on the thirteenth of each month for the next six months.
She also asked them to learn to read and write and to pray the rosary “to
obtain peace for the world and the end of the war.” They were to pray for
sinners and for the conversion of Russia, which had recently overthrown Czar
Nicholas II and was soon to fall under communism. Up to 90,000 people gathered
for Mary’s final apparition on October 13, 1917.
Less than two years later, Francisco died of influenza
in his family home. He was buried in the parish cemetery and then re-buried in
the Fatima basilica in 1952. Jacinta died of influenza in Lisbon, offering her
suffering for the conversion of sinners, peace in the world and the Holy
Father. She was re-buried in the Fatima basilica in 1951. Their cousin, Lucia
dos Santos, became a Carmelite nun and was still living when Jacinta and
Francisco were beatified in 2000. Sister Lucia died five years later. The
shrine of Our Lady of Fatima is visited by up to 20 million people a year.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/jacinta-and-francisco-marto/
Canonisation de saint François et de sainte Jacinthe
Marto le 13 mai 2017 à Fatima
Canonization of
St. Francisco Marto and St. Jacinta Marto, by Pope Francis, on the
Basilica of Our Lady of the Rosary, in Fátima, Portugal (13 May, 2017).
Canonização de São Francisco Marto e Santa Jacinta
Marto, pelo Papa Francisco, na Basílica de Nossa Senhora do Rosário, em
Fátima, Portugal (13 de Maio de 2017).
Santa Giacinta Marto Fanciulla
Aljustrel, Portogallo, 11 marzo 1910 - Lisbona, Portogalo, 20 febbraio
1920
Nata l’11 marzo 1910 ad Aljustrel,
frazione di Fatima in Portogallo, Giacinta Marto era l’undicesima e ultima
figlia di Emanuele Pietro Marto e Olimpia de Jesus. Insieme al fratello
Francesco e alla cugina Lucia, fu una dei veggenti delle apparizioni mariane di
Fatima, tra il maggio e l’ottobre 1917. D’indole vivace, imparò ad accettare di
buon grado le sofferenze, anche compiendo piccoli sacrifici per amore di Dio e
della Madonna. Ammalatasi durante una violenta epidemia di influenza “spagnola”
nel 1918, morì il 20 febbraio 1920 nell’ospedale «Dona Estefânia» di Lisbona, a
nove anni e undici mesi. Suo fratello Francesco l’aveva preceduta il 4 aprile
1919. Entrambi sono stati beatificati da san Giovanni Paolo II il 13 maggio
2000 e canonizzati da papa Francesco diciassette anni esatti dopo. I resti
mortali di Giacinta Marto sono venerati nella Basilica di Nostra Signora del
Rosario di Fatima, nella cappella sul lato sinistro dell’altare maggiore.
Martirologio
Romano: In località Aljustrel
vicino a Fatima in Portogallo, beata Giacinta Marto, che, sebbene ancora
fanciulla di tenera età, sopportò con pazienza il tormento della malattia da
cui era affetta e testimoniò con fervore la sua devozione alla beata Vergine
Maria.
Uno dei divertimenti preferiti da Francesco,
Giacinta e Lucia era quello di gridare ad alta voce, dall’alto dei monti,
seduti sulla roccia. Il nome che più echeggiava era quello della Madonna. A
volte Giacinta, «quella a cui la Vergine Santissima ha comunicato maggior
abbondanza di grazie e maggior conoscenza di Dio e della virtù», come scriverà
Suor Lucia, recitava tutta l’Ave Maria, pronunciando la parola seguente
soltanto quando l’eco riproduceva per intero quella precedente. Tale
innocentissima preghiera di bambina, quasi surreale, dove il soprannaturale si
sovrapponeva al naturale, doveva essere di sublime bellezza. Ebbene, la Madonna
scelse proprio lei, suo fratello e la cugina per rivelare a Fatima, nel 1917, i
rimedi che l’umanità e la Chiesa avrebbero dovuto prendere per combattere errori
e guerre: la recita del Santo Rosario, la lotta contro il peccato, la
consacrazione della Russia al Cuore Immacolato di Maria per arrestare
l’ideologia comunista.
Il 12 settembre 1935 le spoglie di Giacinta furono trasportate da Vila Nova de
Ourém a Fatima. Quando la bara fu aperta si attestò che il volto della piccola
veggente era incorrotto. Venne scattata una fotografia e il Vescovo di Leiria,
Monsignor José Alves Correia da Silva (1872-1957) ne inviò una copia a suor
Lucia che, nei ringraziamenti, accennò alle virtù della cugina. Tale fatto
indusse il Monsignore ad ordinare alla monaca di scrivere tutto ciò che sapeva
della vita di Giacinta, ecco che nacque la Prima Memoria, che l’autrice terminò
nel Natale dello stesso 1935.
Trascorsero due anni dalla Prima Memoria e il Vescovo di Leiria ordinò a Suor
Lucia di scrivere, in tutta verità, la sua vita e le apparizioni mariane, così
come erano avvenute. Suor Lucia obbedì, scrivendo la Seconda Memoria dal 7 al
21 novembre 1937.
In una lettera del 31 agosto 1941, indirizzata a padre Giuseppe Bernardo
Gonçalves Sj, Lucia spiega come nacque la Terza Memoria: «Mons. Vescovo… mi
ordinò di ricordare qualsiasi altra cosa che avesse relazione con Giacinta, per
una nuova edizione che vogliono stampare. Quest’ordine mi penetrò nell’anima
come un raggio di luce …». Fu proprio con questo scritto che Fatima raggiunse
dimensioni internazionali. Sorpresi dai racconti della Terza Memoria, Monsignor
Giuseppe Alves Correia da Silva e don Galamba conclusero che Lucia, nelle relazioni
anteriori, non aveva detto tutto e che nascondeva ancora degli elementi.
Dunque, il 7 ottobre 1941, la monaca riceve il nuovo ordine di scrivere
qualsiasi altra cosa che avesse potuto emergere dagli accadimenti di Fatima. Fu
così che l’8 dicembre, giorno dell’Immacolata Concezione, dello stesso anno,
l’autrice consegnò il manoscritto affermando: «Fin qui, ho fatto il possibile
per nascondere quel che le apparizioni della Madonna nella Cova d’Iria avevano
di più intimo. Ogni volta che mi vidi obbligata a parlare, cercai di accennarvi
di sfuggita, per non scoprire quello che tanto desideravo tener in serbo.
Ma ora, che l’obbedienza mi comandò, ho detto tutto! E io rimango come lo
scheletro, spogliato di tutto e perfino della vita stessa, messo nel Museo
Nazionale, per ricordare ai visitatori la miseria e il niente di tutto quel che
passa. Così spogliata, resterò nel Museo del Mondo ricordando a quelli che
passano, non la miseria e il niente, ma la grandezza delle Misericordie
Divine».
Con schiettezza e semplicità Suor Lucia narra in queste pagine le “magiche”
beltà della loro infanzia. Tutti e tre i
bambini nacquero ad Aljustrel, in Portogallo. Lucia dos Santos, poi suor Lucia
di Gesù, il 22 marzo 1907, morirà a Coimbra il 13 febbraio 2005; Francesco Marto
l’11 giugno 1908, morirà a Fatima il 4 aprile 1919 (beatificato con la sorella
il 13 maggio 2000 e con lei canonizzato diciassette anni esatti dopo); Giacinta
Marto l’11 marzo 1910, morirà a Lisbona il 20 febbraio 1920.
Era la primavera del 1916 quando l’Angelo del Portogallo (così si
identificò) comparve loro, anticipando l’arrivo di Nostra Signora di Fatima.
Lucia e Giacinta (come accadrà anche con la Madonna), potevano vedere e
sentire; la prima poteva anche colloquiare, mentre Francesco vedeva soltanto.
L’Angelo, che portò l’Eucaristia e li comunicò, per tre volte pregò: «Mio Dio!
Io credo, adoro, spero e Vi amo. Vi chiedo perdono per quelli che non credono,
non adorano, non sperano e non Vi amano». Poi disse: «Pregate così. I Cuori di
Gesù e di Maria stanno attenti alla voce delle vostre suppliche».
Francesco aveva un carattere mite, umile, paziente. Nel gioco accettava la
sconfitta benevolmente e tendeva ad isolarsi, non si dava cura e pensiero se
veniva emarginato. Era sempre sorridente, gentile, condiscendente. Quando
qualcuno si ostinava a negargli i suoi diritti di vincitore, si piegava senza
resistere: «Credi di aver vinto tu?! E va bene! A me non me n’importa!» e se
qualcuno degli altri bambini insisteva nel togliergli qualcosa che gli apparteneva,
diceva: “Fa’ pure… a me che me n’importa?!”». E davvero nulla gli importava, se
non le realtà celesti. Amava il silenzio e non mancava occasione per
mortificarsi con atti di eroismo.
Dopo il pascolo, la sera, Francesco e Giacinta andavano nell’aia della famiglia
di Lucia per giocare e, insieme, aspettavano che la Madonna e gli Angeli
accendessero le loro «lucerne», così definivano la luna e le stelle, e allora
Francesco si animava nel contarle, ma nulla lo entusiasmava di più che
l’osservare il sorgere e il tramontare del sole, che identificava come la
lucerna del Signore, mentre Giacinta amava maggiormente quella della Madonna.
La sensibilità di animo di Francesco e di Giacinta, che traspariva dalla
naturalezza dei loro gesti, con le apparizioni, raggiunse un livello di
straordinario misticismo: la grazia corrisposta diede vita ad altezze di virtù.
Quella di Francesco fu anima di profonda preghiera. Quando prese ad andare a
scuola a volte diceva a Lucia: «Senti, tu va’ a scuola. Io resto qui, in chiesa,
vicino a Gesù nascosto. Per me non vale la pena di imparare a leggere; fra poco
vado in Cielo. Quando torni, vieni a chiamarmi». Allora si metteva vicino al
Tabernacolo e, interrogato su cosa facesse tutte quelle ore, egli affermava:
«Io guardo Lui e Lui guarda me».
Mentre Giacinta faceva penitenze per salvare anime peccatrici dall’Inferno,
Francesco pensava a consolare il Signore e la Madonna. Ricordando la promessa
di Maria Vergine, della quale aveva sempre un’immensa nostalgia, di portarlo
presto in Cielo con Giacinta, gioiva dicendo: «lassù almeno potrò meglio
consolare il Cuore di Gesù e di Nostra Signora».
Sapeva accettare e sopportare la sofferenza con esemplare rassegnazione e
accolse la «Spagnola», che lo portò via, come un dono immenso per consolare
Cristo, per riscattare i peccati delle anime e per raggiungere il Paradiso.
La breve vita di Giacinta trascorse in maniera parallela a quella del fratello,
legata da un’identica serenità spirituale grazie al clima di profonda Fede che
si respirava in casa. Il suo temperamento era però forte e volitivo e aveva una
predisposizione per il ballo e la poesia. Era il numero uno dell’entusiasmo e
della spensieratezza. Saranno gli accadimenti del 1917 a mutare i suoi
interessi e più non ballerà, assumendo un aspetto serio, modesto, amabile. Il
profilo che Lucia tratteggia della cuginetta è straordinario: è il ritratto dei
puri di cuore, i cui occhi parlano di Dio.
Giacinta era insaziabile nella pratica del sacrificio e delle mortificazioni.
Le penitenze più aspre per Lucia erano invece dettate dalle ostilità familiari
e in particolare di sua madre, che la considerava una bugiarda e un’impostora.
Lucia, essendo la più grande, fu la veggente più vessata e più interrogata
(fino allo sfinimento) sia dalle autorità religiose che civili. A coronare
questo clima intriso di tensioni e diffide c’era pure la situazione economica
precaria dei dos Santos, provocata anche dal fatto che nel luogo delle
apparizioni mariane, di proprietà della famiglia, non era più possibile coltivare
nulla: la gente andava con asini e cavalli, calpestando tutto.
Agli inizi del mese di luglio del 1919 Giacinta entrò in ospedale, anche lei
colpita dalla «Spagnola». Sua madre le chiese che cosa desiderasse e la piccola
chiese la presenza dell’amata Lucia. La visita fu tutto un parlare delle
sofferenze offerte per i peccatori al fine di allontanarli dall’Inferno - che
con grande sgomento era stato loro mostrato dalla Madonna - e per il Sommo
Pontefice: «Tu rimani qua per dire che Dio vuole istituire nel mondo la
devozione al Cuore Immacolato di Maria. Quando ce ne sarà l’occasione, non ti
nascondere. Di’ a tutti che Dio ci concede le grazie per mezzo del Cuore
Immacolato di Maria; che le domandino a Lei, che il Cuore di Gesù vuole che
vicino a Lui, sia venerato il Cuore Immacolato di Maria. Chiediamo la pace al
Cuore Immacolato di Maria; Dio la mise nelle mani di Lei. S’io potessi mettere
nel cuore di tutti, il fuoco che mi brucia qui nel petto e mi fa amare tanto il
Cuore di Gesù e il Cuore di Maria!».
Quando Lucia perse i cugini fu abissale il suo dolore, infatti, come lei stessa
ebbe a dichiarare, non ebbe in terra altra più amata compagnia che quella di
Francesco e di Giacinta.
Autore: Cristina Siccardi
La Chiesa ha meditato molto prima di elevarla alla gloria degli altari, non
perché si avesse qualche dubbio sulla sua vita cristallina, ma perché fior di
teologi cercavano di mettersi d’accordo su una questione non di poco conto: se
cioè a 10 anni non ancora compiuti le virtù possono essere vissute in grado
eroico, come è appunto richiesto ad ogni cristiano che viene proposto alla
venerazione dei fedeli come beato o santo.
Alla fine ogni dubbio si è sciolto, anche perché il buon Dio ha messo più di
una firma (i miracoli, richiesti per portare qualcuno “sugli altari”) sulla
santità di questa bambina. Non dunque per aver avuto sei apparizioni della
Madonna, ma perché queste l’hanno aiutata a raggiungere la perfezione
cristiana, noi oggi abbiamo la gioia di festeggiare il 20 febbraio Giacinta
Marto, una dei tre veggenti di Fatima, che san Giovanni Paolo II ha beatificato
insieme al fratellino Francesco il 13 maggio 2000 e la cui canonizzazione è
stata fissata al 13 maggio 2017.
Tutto inizia un altro 13 maggio di 83 anni prima, quando la Madonna le appare
per la prima volta (ha appena 7 anni, perché è nata l’11 marzo 1910), mentre è
al pascolo con il fratello Francesco e la cuginetta Lucia.
È quest’ultima (morta il 13 febbraio 2005 sulla soglia dei 98 anni) a
testimoniare che Giacinta fino a quel giorno è una bambina come tutte le altre:
le piace giocare, come a tutti i bambini di quell’età; è un po’ permalosa, fa
il broncio per un nonnulla e non si rassegna tanto facilmente a perdere; le
piace ballare e basta il suono di un piffero rudimentale per far fremere e
roteare il suo piccolo corpo.
La Madonna irrompe nella sua vita e la cambia radicalmente: medita a lungo
sull’eternità dell’inferno e «prende sul serio i sacrifici per la conversione
dei peccatori», si priva anche della merenda per soccorrere i bambini di due
famiglie bisognose, si innamora del Papa che vorrebbe tanto incontrare a tu per
tu, la sorprendono spesso in preghiera fatta con uno slancio di amore
sicuramente superiore alla sua età. Qualsiasi sofferenza offerta per la
conversione dei peccatori è sempre accompagnato da un amore che si riscontra
solo nei più grandi mistici.
Il 23 dicembre 1918, 14 mesi dopo l’ultima apparizione, lei e Francesco vengono
colpiti dalla “spagnola”, ma mentre quest’ultimo si spegne in pochi mesi, per
Giacinta il calvario è più tormentato perché sopraggiunge una pleurite
purulenta, da lei sopportata e offerta «per la conversione dei peccatori e per
riparare gli oltraggi che si fanno al cuore immacolato di Maria».
Un ultimo grande sacrificio le viene chiesto: staccarsi dai suoi e soprattutto
dalla cugina Lucia, per un ricovero nell’ospedale di Lisbona. Dove si tenta di
tutto, anche un intervento chirurgico senza anestesia per tentare di strapparla
dalla morte, ma dove la Madonna viene serenamente a prenderla il 20 febbraio
1920, come aveva promesso.
Autore: Gianpiero Pettiti
Note: Preghiera ai Santi pastorelli di Fatima
contro l’epidemia
Santi Giacinta e Francesco, piccoli veggenti di Fatima, per singolare grazia
scelti da Maria Santissima nel suo Cuore Immacolato a divenire grandi testimoni
della luce di Cristo, a voi ricorriamo oggi in questo momento di emergenza
sanitaria, di dolore e di prova.
Cento anni or sono, o santi bambini, foste colpiti voi stessi dalla terribile
epidemia di febbre spagnola e portaste con fede nel vostro corpo i segni e i
dolori del male che affrontaste con fede meravigliosa sino alla morte
cristiana. La nostra Mamma Celeste vi aveva annunciato la morte prematura
associandola alla Passione di Cristo per la salvezza del mondo, e voi nella
malattia e nell’agonia testimoniaste con la continua preghiera la totale
adesione alla divina volontà.
Oggi, un secolo dopo, siamo sconvolti da un’altra terribile epidemia e ci
rivolgiamo a voi con fiducia perché per il Cuore Immacolato di Maria, che i
vostri occhi videro già qui in terra, possiate ottenere per noi la salute
dell’anima e del corpo, una fede forte e la capacità di essere solidali con
quanti sono nella malattia e nella prova.
Voi, che con sorriso gentile e mitezza di cuore, accoglieste le cure mediche,
assistete e proteggete tutti i medici e gli operatori sanitari nel loro immane
sforzo in questa lotta contro la malattia.
Proteggete le nostre famiglie, facendo riscoprire la bellezza della preghiera
recitata insieme e in particolare il Santo Rosario che voi stringeste fra le
mani sino all’ultimo respiro. Con voi piccoli pastorelli e con Maria Santissima
nostra madre e custode, con fiducia totale ci rivolgiamo a Gesù Cristo nostra
Salvezza che nella luce pasquale vince il male e la morte. Amen.
Don Luca Roveda